Chapitre 21 A - Z   (Rituels)

 

 

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21 C

chevalier d’orient & 6ème grade

Fac - Similé

Edition ROUYAT

1977

Fac-similé d’un rituel pratiqué à Salon de Provence vers 1850. Les références templières et religieuses font de ce degré maçonnique un carrefour initiatique et la maçonnerie écossaise de nouvelles lettres de noblesse.

Présentation de Jean MOURGUES.

 

21 E
 

Émulationle livre de l’apprenti – les lÉgendaires instructions mystiques au rituel anglais

par John S.M. ward

Edition DE LA HUTTE

 2008

L’auteur (1885-1949) fut initié très tôt à Cambridge, et s’est passionné pour la Franc-maçonnerie et les autres sociétés initiatiques (il a séjourné plusieurs années en Extrême-Orient). Les présentateurs de cette traduction ne sont guère précis sur la date de parution des livres qu’il consacra aux trois premiers grades : « dans le premier quart du XXème siècle ».

 

l’éditeur donne d’abord une préface qui vaut pour les trois livrets et note que l’auteur est dans la droite ligne des Moderns, rappelant au passage les textes fondateurs que sont les Constitutions d’Anderson de 1723, avec leur réédition en 1738, et la modification de l’article premier, d’abord en 1738, puis en 1813. Jean Solis, pseudonyme qui cache l’éditeur, dit très fermement que « cet article donna longtemps après naissance – à grand tort – à cette doctrine socialiste-laïque qui veut que la Franc-maçonnerie ait pour vocation d’être ouverte à l’athéisme », allusion très nette à certaines dérives du Grand Orient, Jean Solis rappelle qu’Anderson appartenait « à ce courant latitudinaire qui voulait que les adeptes de toute religion monothéiste fussent admis au salut des âmes ».

Il situe John Ward dans son temps qu’il qualifie d’ « ère philosophique », alors que les qualificatifs d’ « occultiste » et « théosophique » eussent été mieux venus. Sont évoqués en effet Hélène Blavatsky, Annie Besant, Rudolf Steiner, Alexandra David-Neel, Saint-Yves d’Alveydre (marquis de la République de Saint-Martin), René Guénon, auteurs qui ont influencé John Ward, et ont nourri ses réflexions sur le Rite des Moderns, dont le Rite Émulation est un des working ; du coup, la sécheresse supposée dudit Rite va s’en trouver corrigée, et, si l’on peut dire, rectifiée par des enrichissements culturels et doctrinaux.

Le traducteur, Claude Roulet, dans un avant-propos, résume la biographie de John Ward qui fut un des collaborateurs de l’Encyclopédia Britannica, mais dont le mysticisme et les écrits sur le surnaturel déplurent à l’Église Anglicane, et aussi certainement à la Grande Loge Unie d’Angleterre de son temps. On peut faire un parallèle avec Oswald Wirth qui, lui aussi, dans un milieu maçonnique peu favorable a essayé de donner vie et substance au contenu des trois premiers degrés du Rite Français, autre avatar du Rite Anglais des Moderns.

John Ward commence par commenter l’ouverture au premier degré, en assurant que les questions posées indiquent que l’homme a une nature en sept parties. Il n’hésite pas à renvoyer à l’œuvre L’Oiseau bleu de Maeterlinck, et aux déités de l’Hindouisme, pour étayer son propos. Relevons le passage consacré aux diacres dont André Bassou est le grand spécialiste : « le 2ème diacre représente les moyens physiques par lesquels l’âme, représentée par le 1er surveillant, transmet les inspirations reçues de l’esprit, le vénérable maître, au monde matériel. Donc, dans ce sens, il représente l’intelligence et les cinq sens de l’homme, ses inspirations du divin. Ensuite, John WARD traite du tuileur.


John Ward invoque imprudemment les Templiers, en avançant que les Loges d’Écosse qui se réunissaient à ciel ouvert « n’étaient probablement pas des loges ordinaires, mais des loges de Templiers ». Nous sommes ici dans le mythe, et plus du tout dans l’Histoire. Mais John Ward est généralement assez clairvoyant, lorsqu’il commente le terme cowan, d’origine saxonne et qui désigne le maçon qui fait des murs en pierres sèches non taillées, avec donc des trous des espaces entre les pierres (étymon de cowan), rejetant l’hypothèse que le mot aurait quelque chose à avoir avec le mot hébraïque Cohen. Il a une préférence pour l’interprétation la plus rationnelle : « tuiler, c’est recouvrir, donc le tuileur est celui qui couvre, camoufle ce qui se passe à l’intérieur de la loge ». De même, il donne la plus juste définition du mot lewis : « un crampon qui maintient deux pierres ensemble ». Il insiste beaucoup sur la préparation du candidat. Il doute que les candidats étaient nus autrefois, et remarque qu’aux États-Unis vers 1920 « les candidats ne gardent que leur caleçon ». Détail fort intéressant :


John Ward nous apprend qu’« En Birmanie, nous avions tout changé pour ne mettre qu’une sorte de pyjama d’une seule pièce ». L’essentiel selon lui : « Les parties qui ont besoin d’être dénudées le sont », c’est-à-dire le genou gauche, la poitrine. Quant au pied en pantoufle, il donne l’explication la plus plausible : « Il est possible que l’Écosse ait gardé la vraie tradition quand on si réfère à la coutume israélite d’enlever une chaussure en signe de gage lorsqu’on confirme un serment (réf : livre de Ruth, lorsque Boaz s’engage à épouser Ruth). John WARD révèle des différences curieuses. Ainsi le Rituel irlandais dépouille le candidat de ses métaux, non seulement au 1er mais au 2ème degré. À propos des mots de passage, l’auteur dit « là, nous entrons dans une zone étrange, rien de moins que le vieux monde magique, je pense ». Pour ce qui est du rituel d’admission, il cite une loge de Leeds où le dialogue avec le candidat est rigoureusement le même que dans nos rituels. John Ward parle de la swastika (croix gammée) « qui pourrait être considérée comme le signe perdu en Franc-maçonnerie », ce qui aurait été suggéré par John Cockburn. En note, le traducteur précise « vers les années 20 » et fait suivre d’un point d’exclamation, laissant supposer qu’il pense au nazisme en gestation. En fait, Cockburn a puisé ces commentaires sur la swastika chez Goblet d’Alviela, avant 1910.


D’autres précisions sont données sur la marche en parlant du pied gauche, et sur l’entrée en loge « par le Nord et non pas par l’Ouest », ce qui est l’usage courant dans les temps, d’Angleterre, mais non en France. Un chapitre est consacré à l’obligation que John Ward justifie par le fait que toutes les religions à mystère en avaient une. Il cite à nouveau le mot hele, traduit par taire, en note (voir supra notre référence pour la signification caher). Il commente les formulations très dures des pénalités, mais signale, que de nos jours elles ne sont que symboliques. Par démagogie et pusillanimité, ces formulations ont été édulcorées récemment par les autorités maçonniques anglaises, ce qui n’a nullement empêchée l’Église Anglicane de déconseiller vivement à ses adeptes d’entrer en Maçonnerie (avec des attendus risibles sinon grotesques, l’Église Anglicane voyant dans le Rituel d’Arche Royale les trois principaux comme une marque de polythéisme !!). En France,  beaucoup de loges spiritualistes sont restés fidèles au texte même des rituels, évoquant l’exhortation, si importante dans le Rite Émulation, John Ward en profite pour rappeler les landmarks, ces bornes qu’on ne doit pas franchir, sans risquer transgression et abâtardissement du message traditionnel : d’abord les signes, mots et attouchements : « Si ceux-ci venaient à changer, cela modifierait l’universalité de la Maçonnerie ». Et il ajoute : « il faut reconnaître que l’accusation des Anciens contre les Modernes d’avoir chargé les anciens landmarks était largement justifiée ». Ensuite, la croyance en Dieu et en une vie future.

L’auteur faisant allusion à la consternante suppression de 1877, précise bien : « Si ces anciens landmarks devaient être supprimés, la Franc-maçonnerie disparaîtrait ou elle aurait à se trouver un nouvel objet, comme le Grand Orient de France l’a fait. Étant devenus esthétique, celui-ci a dû transformer la maçonnerie en une société politique secrète avec des résultats désastreux. C’est ce qui a fait que la G.L.U. d’Angleterre a été forcée d’abandonner ses relations fraternelles avec cet ordre ».

 

Émulation – le livre du compagnon – les lÉgendaires instructions mystiques au rituel anglais

John S.M. ward

Edition DE LA HUTTE

 2008

Le rituel de loge anglais, conséquemment à l’Union Act de 1813 réunissant les différentes composantes de la franc-maçonnerie anglaise, avait eu pour vocation, entre autres, de trouver un équilibre fédérateur entre les différentes sensibilités de la société. La Franc-maçonnerie, ainsi comprise comme « centre d’union » depuis ses Constituions de 1723, se devait d’aplanir les disparités politiques et religieuses de ses membres au travers d’un rituel qui élaguait dans le moindre détail tout ce qui pouvait évoquer les différences théologiques des Églises britanniques ou les divergences philosophiques des membres.

C’est ainsi que, miraculeusement, d’un souci de conciliation bien louable, on aboutit souvent de nos jours à un oubli des sources d’inspiration anciennes ou exotiques de la Franc-maçonnerie, et à une vision du rituel Émulation, et du style anglais en général, qui n’acceptait que la seule approche de l’Ancien Testament comme valeur symbolique.

Le grand mérite de J.S.M. Ward fut, à un début de XXème siècle imprégné de théosophie et d’exotisme, de rappeler aux maçons anglais que la Franc-maçonnerie avait sa place dans ce que certains appellent la Tradition primordiale ou universelle, en créant de nombreux liens avec d’autres cultes et d’autres systèmes d’initiation.

Il y a deux choses qui frappent le lecteur de la première approche, même rapide et copulatoires, des instructions de J.S.M. Ward : la profonde attache de l’auteur à une certaine pensée des Moderns, dans la droite ligne fondatrice des Constitutions londoniennes, et l’influence déterminante de l’ère philosophique à laquelle il vécut. Il est généralement admis que les textes fondateurs de la fraternité maçonnique telle que nous la connaissons de nos jours sont lesdites fameuses Constitutions d’Anderson, concoctées de 1721 à 1723 sous les grandes maîtrises de Payne et de Montaigu, puis révisées en 1738 et 1813. Voici ce qu’en dit l’article premier :

Un maçon est obligé par sa Tenure d’obéir à la Loi morale et s’il comprend bien l’Art, il ne sera jamais un Athée stupide, ni un Libertin irréligieux. Mais, quoique dans les Temps anciens les maçons fussent astreints dans chaque pays d’appartenir à la Religion de ce Pays ou de cette Nation, quelle qu’elle fût, il est cependant considéré maintenant comme plus expédient de les soumettre seulement à cette Religion que tous les hommes acceptent, laissant à chacun son opinion particulière, et qui consiste à être des Hommes bons et loyaux ou Hommes d’Honneur et de Probité, quelles que soient les Dénominations ou Croyances qui puissent les distinguer ; ainsi, la maçonnerie devient le Centre d’Union et le Moyen de nouer une véritable Amitié parmi des Personnes qui eussent dû demeurer perpétuellement Éloignées.

Cet article donna longtemps après naissance – à grand tort – à cette doctrine socialiste-laïque qui veut que la Franc-maçonnerie ait pour vocation d’être ouverte à l’athéisme. Quiconque s’est penché un temps soit peu sur l’Histoire des idées s’aperçoit très vite que le pasteur Anderson appartenait, au mieux, à ce courant latitudinaire qui voulait que les adeptes de toute religion (monothéiste) fussent admis au salut des âmes. En 1723, dans l’ensemble des pays européens, la non-appartenance au christianisme – romain, luthérien, calviniste ou orthodoxe – était dans le meilleur des cas un délit, et bien souvent un crime.

Il est donc illusoire de se représenter un Anderson et des maçons londoniens sous la figure germanopratine de nos intellectuels cosmopolites modernes, mais il paraît réaliste, au contraire, de comprendre qu’il s’est agit de personnages éminemment modernistes qui prônaient l’union philosophique dans une maçonnerie rénovée, cette union concernant au premier chef le grand nombre de courants chrétiens et d’Églises qui pouvaient servir de prétextes à division dans la société anglaise. Ce n’était déjà pas rien. Cet apaisement transculturel ne s’ouvrit largement aux juifs et au « turcs » (ainsi désignait-on souvent les musulmans) qu’au siècle suivant, et encore…

Modifié en 1738, le même article premier précise que la Franc-maçonnerie se rattache à une sorte de religion naturelle, le Noachisme. De fait, cette évocation du patriarche a-t-elle le mérite de ramener sans équivoque les trois « religions du livre » à l’une de leurs sources mythographiques communes. L’article en question, une fois devenu un élément statutaire de la nouvelle et actuelle Grande loge unie d’Angleterre en 1813, tourne les choses de façon encore un peu différente :

Un maçon est obligé, de par sa nature, d’obéir à la loi morale et s’il comprend bien l’Art, il ne sera jamais un athée stupide ni un libertin irréligieux. De tous les hommes, il doit le mieux comprendre que Dieu voit autrement que l’homme car l’homme voit l’apparence extérieure alors que Dieu voit le cœur. Un maçon est par conséquent particulièrement astreint à ne jamais agir à l’encontre des commandements de sa conscience. Quelle que soit la religion de l’homme ou sa manière d’adorer, il n’est pas exclu de l’Ordre, pourvu qu’il croie au glorieux Architecte du ciel et de la terre et qu’il pratique les devoirs sacrés de la morale. Les maçons s’unissent aux hommes vertueux de toutes les croyances dans le lien solide et agréable de l’amour fraternel, on leur apprend à voir les erreurs de l’humanité avec compassion et à s’efforcer, par la pureté de leur propre conduite, de démontrer la haute supériorité de la foi particulière qu’ils professent.

 

Émulation le livre du maÎtre – les lÉgendaires instructions mystiques au rituel anglais

John S.M. ward

Edition De La Hutte

 2009

Dans ce tome plus qu’abouti de la pensée du frère Ward en matière de métaphysique et de symbolisme, ce dernier insiste particulièrement, et avec des indices forts voire des preuves certaines, sur l’évidence des sources primitives et de l’universalité des thèmes de la tradition maçonnique. Sa théosophie maçonnique passe par l’Inde, les traditions ancestrales africaines, le christianisme mystique ou la kabbale. Cela n’est pas déroutant pour les frères, mais bel et bien rassurant quant à la place légitime et immémoriale de la Franc-maçonnerie spirituelle dans le concert des grands mouvements mystiques, et sur son enracinement dans la naissance du phénomène humain.


Le drame hiramite est éclairé ici de façon originale ; l’impétrant meurt symboliquement pour suivre sa migration dans le système corps-âmes-esprit mis en lumière par l’auteur dans sa série pédagogique. Enfin, notons que le degré de maître est bien regardé, ici comme en bien d’autres ouvrages sérieux, comme le nouveau et vrai départ de l’initié vers des développements ultérieurs tels que l’indispensable Arche royale ou la riche succession des degrés du Rite écossais ancien & accepté.


Le 3ème degré en Franc-maçonnerie est dénommé le « sublime grade » et cela est parfaitement justifié. Même dans son aspect exotérique, son discours simple mais impressionnant doit laisser une empreinte durable dans l’esprit de chaque candidat. Son aspect ésotérique contient quelques-uns des plus profonds enseignements spirituels qu’il soit possible d’entendre de nos jours.


Même l’homme moyen qui ne perçoit pas la réelle ancienneté et le symbolisme élaboré de notre Ordre ne manque pas d’être impressionné par ce qui reste le plus élevé des degrés. C’est dans sa clarté et son apparente simplicité que réside son énorme pouvoir. L’exotérisme et l’ésotérisme y sont mêlés d’une si merveilleuse manière qu’il est impossible de séparer l’un de l’autre, et plus on l’étudie, plus on prend conscience de la profonde et ancienne sagesse qui s’y dissimule. Assurément, il est probable que nous ne pourrons jamais maîtriser tout ce qui se cache dans ce degré, avant que, en vérité, nous n’abordions dans la réalité ce qui n’est là qu’une allégorie funéraire.
Les deux degrés par lesquels nous sommes passés jusqu’à présent, pour grands et beaux qu’ils soient, restent un entraînement et une préparation pour le puissant message que le 3ème degré contient dans pratiquement chaque ligne de son rituel. Ici, nous apprenons longuement le véritable objet de la Franc-maçonnerie. Çà n’est pas simplement un système de morale voilé sous l’allégorie et illustré par des symboles, mais aussi une grande aventure, une quête de ce qui a été perdu, en d’autres mots, la quête mystique, la soif de l’âme d’appréhender la nature de Dieu et d’accomplir l’union avec Lui.


Les hommes diffèrent grandement ; pour les uns l’enseignement le plus profond est nécessaire, pour les autres une instruction plus directe et simple est ce qu’ils désirent. Toutefois, rares sont ceux qui, à un moment ou à un autre, au milieu de la tourmente et des distractions de ce monde matérialiste, n’ont pas ressenti le désir de savoir pourquoi ils ont été envoyés ici, d’où ils viennent et où les dirigent leurs pas. Dans ces moments, ils se sentent comme des promeneurs dans un étrange paysage. Ils ont presque oublié un pays natal qu’ils ont quitté il y a si longtemps ! À ce moment, on réalise vaguement qu’on est en exil et que l’on a une sourde envie d’un quelconque message de cette ancienne patrie.


Ceci est la voix de la divine étincelle en l’homme qui l’appelle à l’union avec la source de son être, et dans de tels moments le 3ème degré porte en lui ce que le frère n’avait peut-être pas compris jusqu’alors. Les vrais secrets ont été perdus, mais il nous est expliqué comment et où nous pouvons les trouver. Le passage dans la mort ouvre la voie vers le point dans le cercle, là où l’esprit inassouvi trouvera la paix dans les bras du Père de tout.
Par conséquent nous verrons que le 3ème degré frappe par un aspect encore plus solennel que la mort elle-même. Je me suis efforcé dans ce livret de transmettre, dans les grandes lignes au moins, quelques parties de ce sublime message.


21 G

 

guide des maçon Écossais 1804

 

 

 

Alexandre De Grasse-Tilly revient en France pour y implanter son rite. Il débarque à Bordeaux le 4 juillet 1804 et arrive à Paris à la fin du mois. Ceci pour contrer les agissements du GODF et le décret du 12 novembre 1802. Notons au passage que le comte a connu quelques déboires et se retrouve ruiné. Il devra pour survivre faire beaucoup de concessions, y compris au niveau maçonnique, ce qui expliquerait bien des choses. Quoi qu’il en soit, le 22 septembre 1804, c’est avec l’assistance de ses frères français et de nombreux frères américains, qu’il fonde le Suprême Conseil de France et le 22 octobre suivant, il réunit le convent de la « Grande Loge Ecossaise du Rite Ancien Accepté ».

Sous l’impulsion de Napoléon, encore lui, la Grande Loge Ecossaise du Rite Ancien Accepté signe un concordat avec le GODF, concordat qui ne durera guère que quelques mois, le temps de créer une loge éphémère, avant que la scission ne revienne. A la fin de l’année 1804 le Suprême Conseil reprend son indépendance et 60 Loges symboliques du GODF le quitte et choisissent de le suivre dans sa démarche. Mais ce Suprême Conseil doit se doter d’un système de grades symboliques dispensés dans les Loges bleues. C’est ainsi qu’en réponse au « Régulateur du maçon » les trois premiers grades du Rite Ancien font l’objet d’une rédaction et d’une édition. Ce texte n’est autre que le « Guide Des Maçons Ecossais de Rite Ancien Accepté » dont l’édition originale imprimée se divise en 3 cahiers. Un pour chaque Surveillant et un pour le Vénérable, le plus complet des trois.

Cet ouvrage semble à première vue avoir été rédigé dans une période se situant entre 1804, date de fondation du Suprême Conseil de France, et 1812.
Le doute quant à sa date vient, d’une part, de sa propre datation qui est « 18: », et d’autre part, de sa partie contenant le rituel de table et ne mentionnant personne en particulier si ce n’est « sa majesté et son auguste famille », sans mention du souverain en question.

Pour lever ce doute il faut se référer à un autre rituel, celui d’une loge nommée « La Triple Unité Ecossaise », un rituel daté de décembre 1804. Ce rituel de la Triple Unité Ecossaise est identique au Guide. Son Vénérable Maître était le F\ Fondeviolles qui fut reçu au 33e degré par Alexandre de Grasse-Tilly lui-même. Ainsi le Guide daterait, lui, bel et bien 1804, que cette version de 1804 en soit l’originale ou une copie.

Le Guide s’inspire largement de la maçonnerie pratiquée par les anciens et telle que décrite dans l’ouvrage « Trois coups distincts » (« Three Distincts Knocks ») daté de 1760, la grande référence des rites anciens. Ces rites anciens étaient d’ailleurs pratiqués en Caroline du Sud, à Charleston plus exactement.

Le Guide critique d’ailleurs violemment le « Régulateur du maçon » pour la publicité qui lui est faite et prend à contre pied la déchristianisation - Certes temporaire à cause de la révolution - opérée par les rites modernes même si, nous le verrons plus tard, il en a assimilé bien des éléments. Il a également assimilé le Rite Ecossais Philosophique que pratiquaient les Loges écossaises de France au XVIIIe siècle. La raison de ces assimilations est simple, Alexandre de Grasse-Tilly, ruiné, a du faire de nombreux compromis avec le système en place pour pouvoir manger et vivre aux Invalides.

Le Guide veut rechristianiser la maçonnerie. Il y est dit que les trois grandes lumières sont l’équerre et le compas posés sur la Bible. De plus dans l’instruction d’apprenti, il est fait mention de l’évangile qui fut d’abord prêchée à l’Est pour se répandre à l’Ouest ainsi que le dit l’instruction de « Trois coups distincts »…

 

guide des maçons Écossais ou cahiers des 3 grades symboliques du rite ancien et acceptÉ

 

Edinburgh

 1810

 Le Guide des Maçons Ecossais est un document de 96 pages quasi introuvable qui semble avoir été rédigé et publié sous la Restauration. Les auteurs inconnus étaient familiers du Rite Français comme du Rite « Ecossais » pratiqués en France, connaissaient la franc-maçonnerie américaine et britannique et avaient sans doute un intérêt à se démarquer du GODF.

Le texte d’origine comprend les cérémonies d’ouverture, de fermeture, de réception aux trois grades bleus, les instructions par questions et réponses et le rituel de loge de table ou de banquet. L’ensemble forme globalement les rituels de la « Maçonnerie écossaise ».    Ce qui a d’emblée frappé l’auteur de ce livre en découvrant ce document fut la richesse et la variété du symbolisme. Le REAA a donc perdu une part de cette richesse.  

Le Guide, produit d’une double influence, britannique et française, est-il la préparation exclusive ou seulement privilégiée qui mène aux hauts-grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté, tels que conférés par les Suprêmes Conseils, en France ou ailleurs ?     Le Guide, matrice incontournable des grades bleus(« symboliques ») du Rite Ecossais Ancien et Accepté, est fondamentalement « Ancien » alors que les hauts-grades du Rite homonyme furent inventés et rédigés par des maçons français de tradition « Moderne ». »

 Le livre intéressera l’historien qui comprendra mieux ainsi l’évolution des rituels. Il intéressera plus encore celui qui cherche à saisir l’esprit du REAA. L’auteur note que « dès le premier degré, l’accent est mis sur la connaissance de soi. Le deuxième degré peut nous paraître simpliste par rapport aux cérémonies actuelles, mais la richesse symbolique de ce degré apparaît dans son instruction fort détaillée. Le troisième degré apporte au Rite une légende hiramique plus complète et d’un certain point de vue plus « romantique ». »

 

21 H

 

historique des rituels depuis 1583

  Collectif

 

 2005

Maçonnerie opérative qui déjà laisse entrevoir le spéculatif. Une très bonne approche facile à lire. Un bon travail.

 

…….Deux siècles plus tard, après avoir franchi l’étape cruciale de l’invention de l’imprimerie par Gutenberg avec l’impression de la Bible à quarante deux lignes en 1455, nous trouverons, dans le manuscrit d’origine anglaise Grand Lodge 1, daté de 1583, plus de précisions sur la prestation du serment. Il s’git d’une phrase en latin, que l’on retrouvera pendant plusieurs siècles dans tous les manuscrits d’origine anglaise : « Alors l’un des anciens tient le livre, et ils poseront la main sur le livre, et alors on doit lire les devoirs ».

 

Plane ici une petite incertitude entre le livre des constitutions rédigé à cette même époque et la Bible, pour la prestation du serment des maçons. Cependant le contexte, en particulier la prière finale, « votre salut éternel est en votre pouvoir par ce livre qui est en votre main. Amen, ainsi-soit-il ». Conduit bien à penser que ce livre ne peut être que la Bible.

 

Un siècle passe encore, et c’est un manuscrit écossais des archives d’Edinburgh qui apportera la première confirmation précise de l’utilisation de la Bible en Loge. Ce document, qui porte le titre « Quelques questions à propos du mot de maçon - 1696 », sans doute le premier document maçonnique à caractère rituel connu, décrit la manière de donner le mot de maçon : « Tout d’abord vous devez faire agenouiller la personne qui va recevoir le mot…vous lui faites prendre la Bible et, posant sa main droite dessus, vous devez l’exhorter au secret… » On imagine que la Bible était alors ouverte à l’évangile de Saint Jean en lisant la manière dont ce manuscrit décrit l’entrée du nouvel apprenti : « Me voici, moi le plus jeune et le dernier apprenti entré, qui viens de jurer par Dieu et par Saint Jean ».

 

Le manuscrit Sloane, lui aussi d’origine écossaise, à peu près de la même époque, 1700, de même que le manuscrit Chetwoode Crawley, encore un manuscrit écossais de la même époque, reprennent la même phrase : « Me voici, moi le plus jeune et le dernier apprenti entré qui vient de jurer par Dieu et par Saint Jean… » Mais l’innovation de ce dernier manuscrit, c’est que la Bible n’y est plus seulement utilisée comme support du serment mais aussi comme texte de référence pour définir les mots de maçon : « Où trouve-t-on les mots ? En I Rois, chap 7ème, verset 21 et II Chron. 3ème chap. dernier verset ». Evolution essentielle, la Bible n’est plus seulement pour le franc-maçon la garantie du parjure par la perte du salut éternel, elle devient au tournant du XVIIIème siècle le livre où il pourra trouver la référence de ses mots, dans un premier temps, et plus tard de ses légendes.

 

Les manuscrits et divulgations maçonniques du début du XVIIIème siècle, comme le manuscrit Wilkinson, qui d’après les historiens reflète bien l’activité maçonnique entre 1724 et 1730, précisent et fixent les modalités du serment exactement tel que nous le prêtons encore aujourd’hui, et confirment la présence de la Bible en Loge : « Quels sont les meubles de la Loge ? La Bible, le compas et l’équerre ». Mais ils développent aussi cette nouvelle orientation d’une Bible à ouvrir et à lire en quête des mots et des légendes : « Voir chapitre 3 du 2ème livre des Chroniques, verset 17, où vous trouverez le nom de la colonne de gauche devant le Temple, et de celle de droite » nous indique le manuscrit Wilkinson. Cela devient encore plus évident dans le manuscrit Graham, daté de 1726 : « Je reconnais que vous êtes entré, maintenant je vous demande si vous avez été élevé ? Oui je l’ai été. Dans quoi avez-vous été élevé ? J’ai été élevé dans la connaissance de nos origines tant par la tradition que par l’Ecriture… »

 

Pendant près d’un siècle les divulgations successives et les premières publications autorisées de rituels, qu’ils soient de rite moderne ou ancien, n’apporteront aucune modification sensible à ces éléments. Je me cantonnerai, pour la suite de l’histoire, à ces rituels écossais, qui conduiront aux rituels du REAA du début du XIXème siècle, en remarquant que la Bible, le Compas et l’Equerre, après avoir été des « meubles » de la loge, ou les « trois colonnes » dans la manuscrit Dumfries de 1711, deviennent pour la première fois les « Trois grandes Lumières dans la Maçonnerie » en 1760 dans Trois Coups Distincts, avec cette précision : « La Bible pour diriger et gouverner notre foi ; l’équerre pour mettre nos actions d’équerre ; le compas pour nous maintenir dans de justes bornes envers tous les hommes, particulièrement envers un frère ».

 

A l’issue de la Révolution française, l’orée du XIXème siècle trouvera ces rituels inchangés à un détail près : la Bible ne gouverne plus notre « foi », elle « règle et gouverne notre loi » Accident de transcription, ou volonté délibérée ? Le fait est que ce mot « loi », prémices du vocable « Volume de la Loi Sacrée », introduit une nouvelle signification sensiblement différente de la « foi », à l’issue du Siècle des Lumières où des maçons comme Jean Théophile Desaguliers estiment que la « forme la plus parfaite [de gouvernement] est celle qui s’approche au plus près du gouvernement naturel de notre système selon les Lois établies par le Très-Sage et Tout-Puissant Architecte de l’Univers ».

 

C’est une vingtaine d’année plus tard que se produira le grand bouleversement : La Bible a disparu du Rituel selon les Anciens Cahiers, rédigé en 1829 sous l’égide du Suprême Conseil de France, qui gère alors toutes les loges de rite Ecossais, y compris les trois premiers degrés. Elle est remplacée sur l’autel des serments par les Statuts Généraux de l’Ordre. A l’image de ce XIXème siècle qui vit fleurir l’ésotérisme maçonnique, avec Jean Marie RAGON et Oswald Wirth parmi bien d’autres, et se définir la spécificité spirituelle du REAA avec Jean Pons Viennet et Adolphe Crémieux pour ne citer qu’eux, ce rituel, s’il reconnait d’entrée « L’existence d’un Dieu, Grand Architecte de l’Univers, Auteur de tout ce qui est », place un tout nouvel accent sur la méthode maçonnique : « En quoi consiste le mode employé en Maçonnerie ? Dans des mystères et dans des allégories. Que signifient ces purifications ? Que pour être en état de jouir de la Lumière de la Vérité, il faut se dégager de tout préjugé et se livrer avec ardeur à l’étude de la Sagesse… Comment se nomme cette Loge ? Elle se nomme Loge de Saint Jean. Que veut dire cette dénomination ? Comme Saint Jean, que les anciens nommaient Janus, semble garder les portes du ciel et les ouvrir à l’astre radieux du jour, la route céleste que parcourt le Soleil fut nommée le Temple ou l’empire de Janus. De même aussi la Loge, où travaille les Maçons pour parvenir à la connaissance de la Vérité qui est la vraie Lumière, est nommée Loge de Saint Jean, parce qu’elle est une image de l’univers ».

 

21 L

 

le rÉgulateur du maçon et le guide des maçons Écossais

heredon

l’an de la g.l. 5801.

 

Le régulateur de 1801, s’il ne peut être considéré comme la source du rite français en est au moins le canon unique collectionnant et unifiant les traditions orales ou manuscrites antérieurs. Deux cahiers pour les 3 grades et pour le rite écossais.

Au tout début du XIXe siècle, un curieux ouvrage paraissait sous le nom de Régulateur du Maçon. Cette publication imprimait en fait les rituels de la Franc-maçonnerie tels que fixés par le Grand Orient de France au milieu des années 1780. Celui-ci émit d'ailleurs de vives protestations et tenta de limiter l'audience du livre sacrilège. La vigueur même de la réaction est un indice sûr de l'importance du texte. Ouverture et fermeture des travaux maçonniques, cérémonies de réception aux trois grades d'apprenti, compagnon et maître, agapes rituelles... tous les mystères de l'Ordre y étaient décrits.

C'est donc un document essentiel pour comprendre la Franc-maçonnerie du siècle des Lumières et la nature profonde du travail des loges dans cette période fondatrice. D'autant que les sources du Régulateur le rattachent aux commencements mêmes de la Franc-maçonnerie spéculative dans les années 1720 et, au-delà, aux usages de la vieille maçonnerie d'Ecosse. La redécouverte des sources, de leur contexte, du complexe processus de fixation des rites est aussi une tentative exigeante de compréhension du caractère particulier de la Franc-maçonnerie... et - pour appeler les choses par leurs mots - de la dimension initiatique de l'Ordre. Derrière son appareil scientifique, l'histoire est fondamentalement une réflexion sur l'identité et donc une manière de vivre cette identité. Aussi, refaire par l'esprit le cheminement qui a abouti à la fixation du Régulateur du Maçon c'est entreprendre un voyage - initiatique - au cœur de la tradition maçonnique.

 

le rituel des anciens ou Édition 6004 du guide des maçons Écossais

Edition Laurent jaunaux

 

 2004

Laurent Jaunaux nous offre un plaisir rare : une édition adaptée et prête à l’emploi d’un document essentiel de l’histoire des grades bleus ou symboliques du Rite Écossais Ancien et Accepté : Le Guide des Maçons Écossais. Cet ouvrage devenu introuvable comprend les cérémonies d’ouverture, de fermeture et de réception aux trois grades. Il contient également les instructions des trois grades par questions et réponses ainsi que le rituel de la tenue de table ou de banquet.


En les découvrant, il a remarqué à quel point leur symbolisme était riche et varié. Il s’est aussi aperçu que les rituels du R.E.A.A. couramment utilisés dans les loges symboliques avaient perdu nombre de symboles ou que certains d’entre eux ne figuraient pas dans le même ordre.


Il a donc commencé une réflexion, un travail autour du Guide des Maçons Écossais afin de le faire connaître, ou plutôt reconnaître, comme un ensemble de rituels authentiques du R.E.A.A.
Il a fallu adapter les rituels aux pratiques courantes du rite tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, afin de le rendre utilisable par les loges. Il a donc été travaillé par les soins de l’auteur, grâce à l’aide bienveillante et éclairée de Très Illustres Frères de juridictions différentes dont les vues se complétaient.


Découvrir Le Guide des Maçons Écossais, c’est remonter aux sources du Rite Écossais Ancien et Accepté, rite le plus important et le plus pratiqué dans le monde.

 

les origines du rituel dans l’Église et dans la maçonnerie

H.P. BLAVATSKY

Edition du Prisme

 1973

L'auteur démontre que le christianisme et la franc-maçonnerie n'ont pas été créés ou inventés par leurs fondateurs respectifs, mais qu'ils sont la progéniture hybride des cultes païens et des anciens mystères

Helena Petrovna Hahn naquit prématurément à minuit entre le 30 et le 31 juillet 1831 (12 août du calendrier russe) à Ekaterinoslav, province du même nom, en Russie du Sud. Tant d'étranges incidents se produisirent à sa naissance et à son baptême que les serviteurs russes lui prédirent une vie agitée.

 

Helena était une enfant volontaire, née d'une longue lignée d'hommes et de femmes impérieux et puissants. L'histoire de ses ancêtres se confond avec celle de la Russie. Il y a des siècles, des Slaves nomades erraient dans l'Europe centrale et orientale. Ils avaient leurs propres formes de gouvernement, mais lorsqu'ils s'établirent à Novgorod ils furent déchirés par des rivalités qu'ils ne purent réduire par eux-mêmes. Ils demandèrent l'aide de Rurik qui était, en 862 de notre ère, le chef d'une des bandes errantes de "Russ" Nordmans ou Scandinaves, à la recherche de marchés et de puissance. Rurik vint édifier à Novgorod le premier gouvernement civil, centre opulent de commerce entre l'Est et l'Ouest. Il en fut le premier prince et régna quinze ans. De son vivant, son fils Igor et son neveu Oleg consolidèrent son pouvoir à l'Ouest et au Sud. Kief devint une grande principauté, et celui qui y régnait était le souverain virtuel de la Russie.

 

Au cours des siècles, les descendants de Rurik étendirent leurs conquêtes et leur autorité dans tout le pays. Wladimir 1er († 1015) adopta le Christianisme comme religion de son peuple, et le prétendu "Paganisme" s'éteignit. Yaroslav le Sage († 1034) formula des codes et les "Droits Russes". Le sixième fils de Wladimir II (1.113-25) était Yuri à la longue main, celui qui saisit, ou "dolgorouki". Cette appellation devint le nom de famille. Yuri fonda Moscou, et de lui sortirent les puissants Grands-ducs qui régnèrent et se combattirent avec rage. Les hordes Mongoles, en 1224, tirèrent avantage des divisions et dominèrent les groupes turbulents, tous jaloux de la puissance et de la position des autres. Mais Ivan III, nu Dolgorouki, rejeta, en 1480, le joug Mongol et Ivan IV exigea d'être couronné Tsar en s'emparant de l'autorité suprême. La longue et brillante dynastie des Dolgorouki s'éteignit avec son fils. Mais la famille continua à dominer sous les Roumanoff, jusqu'au jour où la Branche "aînée" des Dolgorouki, dont les Tsars Roumanoff étaient regardés comme la branche cadette, s'éteignit en la personne de la grand-mère de Mme Blavatsky, la Princesse très douée et érudite Helena Dolgorouki, qui épousa André Mikaelovitch Fadéef.

 

La famille d'Hélène était donc au premier plan en Russie, ayant à soutenir rang et tradition, et connue dans toute l'Europe. Helena était une rebelle et depuis son enfance tournait constamment les conventions en dérision elle avait pourtant soin d'éviter que ses actes affectent sa famille ou portent atteinte à son honneur. Son père, le capitaine Peter Hahn, descendait d'une lignée de vieux croisés Mecklembourgeois, les Rottenstern Hahn. La mère, douée d'un talent littéraire plein de finesse, était morte lorsque Helena n'avait encore que onze ans ; son enfance se passa chez les grands-parents Fadéef, dans une immense propriété de Saratov qui abritait de nombreux membres de la famille et beaucoup de serviteurs, le grand-père Fadéef étant Gouverneur de la province de Saratov. La nature d'Hélène était fortement marquée d'une aptitude psychique innée, à tel point que c'était sa caractéristique la plus évidente. Elle prétendait communiquer avec les habitants de mondes autres et plus subtils, que les hommes d'ordinaire ne voyaient pas, ainsi qu'avec des êtres humains dits "morts" et elle en donnait la preuve. Cette aptitude naturelle fut l'objet d'un entraînement et d'un développement qui dura toute sa vie. Son éducation fut influencée par la situation mondaine de sa famille et par les éléments de culture qui prévalaient alors. C'est-à-dire qu'elle parlait plusieurs langues et était très habile musicienne ; sa grand-mère, très instruite, y ajouta un sens scientifique et de l'expérience, et elle avait sa part des dons littéraires qui semblaient fréquents dans sa famille.

 

En 1848, à dix-sept ans, Helena épousa le vieux général Nicéphore V. Blavatsky, Gouverneur de la province d'Erivan. Plusieurs récits ont été faits sur la raison de ce mariage mais elle témoigna dès le début à quel point ce mariage lui déplaisait. Au bout de trois mois, elle s'enfuit, retourna à sa famille qui l'envoya chez son père. Craignant d'être contrainte de retourner vers le général Blavatsky, elle faussa compagnie en route, et commença une vie d'errance et d'aventures qui dura cinq années. Son père restait en rapport avec elle et lui envoyait des fonds. Il semble qu'elle resta assez longtemps hors de Russie pour que sa séparation d'avec son mari devienne légale.

 

En 1851, Helena – maintenant Mme Blavatsky ou H.P.B. – rencontra pour la première fois physiquement le Frère Aîné ou Adepte, qui avait toujours été son protecteur, la préservant de tout danger grave au cours de ses plus osées escapades puériles. Dès lors, et à jamais, elle devint sans réserve Son disciple, pleinement sensible à chacune de Ses indications ou ordres. Sous Sa direction, elle apprit à contrôler et à diriger les forces auxquelles elle était soumise du fait de sa nature particulière. Elle traversa des expériences d'une extraordinaire variété dans le domaine de la "magie" ou de l'occultisme. Elle apprit à transmettre des messages de ses Instructeurs aux destinataires et, chemin faisant, à braver le danger et l'incompréhension. Suivre ses déplacements pendant ces années, c'est marcher à sa suite dans le monde entier. Pendant un certain temps, elle séjourna dans l'Himalaya, étudiant dans les monastères où sont conservés les enseignements de certains des plus savants Instructeurs Spirituels passés du monde. Elle étudia la Vie et les Lois des mondes intérieurs, et les règles qu'il faut observer pour avoir la possibilité d'y atteindre. En témoignage de cette période de son éducation occulte, elle nous a laissé une exquise traduction des axiomes spirituels de La Voix du Silence.

 

En 1873, H.P. Blavatsky se rendit aux Etats-Unis d'Amérique pour faire le travail en vue duquel elle avait subi cet entraînement. Pour quelqu'un qui n'aurait pas eu son courage, la chose aurait pu paraître impossible. Femme russe inconnue, elle se lança dans le mouvement spirite qui agitait alors si fortement l'Amérique et d'autres pays à un moindre degré. Les esprits scientifiques avaient un grand désir de découvrir la signification de ces étranges phénomènes et trouvaient malaisé de se frayer un chemin dans la masse de fraude et de tromperie jusqu'à la vérité. De deux façons, H.P. Blavatsky essaya de faire voir l'explication qui y conduirait : 1° en faisant la démonstration pratique de ses propres pouvoirs ; 2° en déclarant qu'il y avait un savoir antique concernant les lois les plus profondes de la vie, étudié et conservé par ceux qui pouvaient les utiliser en sécurité et pour de bonnes causes des gens qui, dans leurs degrés supérieurs, étaient appelés des "Maîtres" bien que d'autres titres leur soit aussi donnés : Adeptes, Chohans, Frères Aînés, la Hiérarchie Occulte, et ainsi de suite.

 

Pour donner corps à ses déclarations, H.P.B. écrivit en 1877 Isis dévoilée et, en 1888, La Doctrine Secrète, toutes deux "données" par les Maîtres. Dans Isis dévoilée, elle brandit courageusement les preuves qu'elle avait assemblées dans les Ecritures mondiales et autres archives, devant le visage de l'orthodoxie religieuse, du matérialisme scientifique, de la foi aveugle, du scepticisme et de l'ignorance. Elle rencontra le mépris, mais la pensée du monde en fut affectée et éclairée. Lorsque H.P.B. fut "envoyée" aux Etats-Unis, une de ses plus importantes tâches fut de former une Société qui, lors de sa fondation, fut nommée la Société Théosophique, "pour rassembler et diffuser la connaissance des Lois qui gouvernent l'Univers. La Société faisait appel à la collaboration fraternelle de ceux qui peuvent comprendre l'importance de son champ de travail, et qui sont en sympathie avec les buts pour lesquels elle a été organisée". Cette "fraternelle collaboration" devint le premier des Trois Buts du travail de la Société qui, depuis bien des années, ont été délimités comme suit : Premier : Former un noyau de la Fraternité universelle de l'Humanité sans distinction de race, croyance, sexe, caste ou couleur ; Deuxième : Encourager l'étude comparée des Religions, des Philosophies et des Sciences ; Troisième : Explorer les lois inexpliquées de la Nature et les pouvoirs latents en l'homme.

 

Mme Blavatsky reçut l'ordre d'amener le Colonel Henry Steel Olcott à s'associer à elle pour former la Société. C'était un homme considéré et bien connu dans la vie publique d'Amérique. Tout comme H.P.B., il a tout sacrifié pour accomplir la tâche qui lui avait été confiée par les Maîtres. Ils se rendirent en Inde en 1879 et c'est là qu'ils posèrent les premières fondations solides de leur oeuvre. La Société se répandit rapidement d'un pays à l'autre, supportée avec vigueur par des hommes et des femmes convaincus par son attitude de service de l'humanité, sa largeur de vues, la logique et la clarté de sa philosophie et l'inspiration de sa direction spirituelle. H.P.B. fut chargée par les Maîtres de la responsabilité de répandre La Doctrine Secrète ou Théosophie dans le monde – avant tout, c'était un instructeur. La tâche d'organiser la Société revint au Colonel Olcott, et il le fit avec un succès éclatant. Naturellement, ces deux pionniers rencontrèrent opposition et incompréhension, spécialement H.P.B. Mais elle était préparée à tous les sacrifices. Comme elle l'écrivit dans la Préface de La Doctrine Secrète : "elle est habituée aux injures la calomnie est son lot quotidien les propos médisants la font sourire dans un mépris silencieux".

 

La période la plus brillante et la plus efficace de la vie d'H.P.B. fut peut-être celle qu'elle passa en Angleterre de 1887 à 1891. Les effets de l'injuste Rapport de la Société des recherches Psychiques de Londres en 1885, à propos de ses phénomènes, joints aux attaques des Missionnaires chrétiens en Inde s'étaient jusqu'à un certain point apaisés. Elle ajouta l'entraînement et l'instruction d'élèves chargés de poursuivre son oeuvre, à un travail incessant d'écrivain et à une abondante correspondance. C'est à cette fin qu'elle organisa, avec la sanction officielle du Président (Colonel Olcott), la Section Esotérique de la Société Théosophique. En 1890, plus de mille membres dans de nombreux pays recevaient ses directives. 

 

les rituels du duc de chartres

  collectif

 Réédité par la Grande Loge de France

1784

Manuscrits maçonniques en 13 degrés écrits par le Duc de Chartres en 1784, c’est-à-dire 11 ans après la création du Grand Orient (1763). Les manuscrits se veulent unificateurs des grades, car à cette époque entre 1740 et 1765 plus de 200 rituels ont été dénombrés. Un livre de plus de 320 pages.

 

Comme pour le reste de l’Europe, la franc-maçonnerie s’implante en France, vers 1725, sous l’impulsion d’aristocrates anglais. En 1735, s’organise la première obédience française, la Grande Loge de France, qui se dote en 1738 d’un Grand Maître, le duc d’Antin. De nombreux membres, ou frères, cherchent à démocratiser l’institution en instaurant une élection des représentants. Cette scission engendre, en 1773, la création d’une obédience rivale - le Grand Orient de France (GODF) - présidée par le duc de Chartres, futur Philippe Égalité.

Au XIXe siècle, les deux grandes obédiences sont le Grand Orient et le Suprême Conseil du Rite écossais ancien et accepté, créé en 1804. Lorsque, en 1877, le Grand Orient écarte de sa constitution l’observance religieuse et introduit l’idée de la liberté de conscience, la Grande Loge d’Angleterre l’exclut de l’ordre maçonnique pour avoir répudié ce principe fondamental. Alors que le Grand Orient se radicalise en poursuivant ses activités dans un esprit anticlérical, la Grande Loge de France (GLDF), fondée en 1894, se réfère symboliquement à un "Grand Architecte de l’Univers", synonyme d’un Dieu, et opte pour une tendance plus spiritualiste.
   
Rituels du Duc de Chartres : Les trois rituels sont extraits du manuscrit intitulé « La vraie Massonnerie des hommes et des femmes ou cours complet de l'adoption des femmes en trois grades suivie d'un corps de massonnerie des hommes », comprenant, outre ceux présents ci-dessus, des rituels féminins et des rituels de hauts grades. Le manuscrit original appartient au musée de la Grande Loge de France

 

les 7 grades de la mÈre loge Écossaise de marseille– 1751

Loge St Jean d’Écosse

Edition DU PRIEURE

 1990

Le XVIIIème siècle a vu deux maçonneries s’affronter, la maçonnerie protestante des orangistes et la maçonnerie catholique des stuartistes.


Une Loge stuartiste du nom de Saint Jean d’Écosse fut fondée à Marseille le 17 juin 1751 sous l’impulsion d’un Écossais, Georges Duvalmon. Muni de pouvoirs d’Édimbourg, il importa en France les rituels que ce volume présente.


Saint Jean d’Écosse eut un brillant destin de par la qualité de ses membres. Les rituels qui furent les siens, sobres et traditionnels, servirent de base de données à d’autres rites à venir comme le Rit Français et le Rite Écossais Rectifié.


L’origine de ce fac-similé est une copie fidèle des rituels d’origine que le secrétaire de cette Loge-Mère de Marseille fit en 1812-1814. Pour tous ceux qui cherchent les origines des rites contemporains, nous ne pouvons que leur conseiller une étude de ces rituels.

 

21 R

 

R.E.A.A -  RITUEL DES TROIS PREMIERS DEGRÉS SELON LES ANCIENS CAHIERS  5829

TRANSCRIT par JACQUES SIMON, Préface de J.P LASSALLE

ÉDITION DE LA HUTTE

 2010

La querelle n’en finit pas sur cette notion, en effet très délicate, de « rituel authentique » pour les loges symboliques du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Savoir s’il faut absolument trouver et appliquer à la lettre un texte-source, le texte original sacro-saint, ne devrait pas être un débat car aucun rite ou rituel maçonnique ne peut démontrer sa fixité dans le temps.

 

En revanche, une bonne connaissance des racines est indispensable pour placer en perspective, ici et maintenant, notre perception initiatique du rite et pour mettre en abîme toutes ses expressions, comme des fractales, dans la contemplation de notre silence intérieur à la recherche de notre intériorité.

 

Le travail de Jacques Simon ne propose pas autre chose, en déroulant le texte de 1829, au iota près, qui démontre une très grande richesse spirituelle et ésotérique, pour partie perdue, et pour partie incomprise par les cherchants du XXIe siècle.

 

Dans sa préface J. P. Lassalle met l’accent sur les trois points fondamentaux du R.E.A.A, à savoir :

 1/ La patente délivrée à Etienne Morin en 1761.

2/ Les constitutions de Bordeaux en 1762.

3/ Les grandes constitutions de Berlin en 1786.

 

L’Ecossisme s’est ainsi constitué, développé et amplifié jusqu’à son épanouissement ultime où, en 1801 un Suprême Conseil va être crée à Charleston, et d’où procéderont tous les Suprêmes Conseils mondiaux y compris celui de France en 1804.

 

 Pour J.P. Lassalle, l’histoire de l’écossisme est parfaitement connue, restait un point obscur qui était de savoir comment les frères de l’époque travaillaient aux trois premiers degrés et avec quels textes ? Ce livre toujours d’après lui répond à cette question en nous donnant des tableaux comparatifs et des explications tirées de la célèbre divulgation de 1760 : Trois coups distincts, où les usages des Antients apparaissent clairement. D’autre part il étudie les documents de 1804, le Guide des Maçons écossais publié en 1815 et enfin le Rituel des Trois premiers degrés de 1829.

 

C’est ce dernier texte de 1829 qui nous est livré ici in extenso, document de la plus haute importance car il fonde en quelque sorte la vulgate du Rite quasiment jusqu’à nos jours. L’auteur J. Simon a assuré lui-même la transcription du rituel de 1829 et en a établi le texte avec exactitude et minutie. Un texte qui nous reporte presque 200 ans en arrière et nous fait prendre conscience des différences entre les rituels actuels et ceux de cette époque. A chacun de nous d’y puiser ses propres réflexions et conclusions.

 

RITUELS

J. Jomier et Ph. Charlier

Edition le Cerf

 2020

Les rituels sont un lien entre l’Homme et ses dieux. Face à l’inconnu (maladie, mort, lendemain), ils sont une façon d’organiser le chaos, de « savoir quoi faire », d’éloigner la peur et d’affronter les épreuves. Mais comment passe-t-on du profane au sacré ? Quelle est l’histoire du rituel, son ancrage, sa raison d’être ? Quelle fonction occupent chamans, guérisseurs, hommes-médecines ? Quels supports servent à ces échanges verticaux, entre l’humain et le divin ? Comment comprendre la signification précise des gestes millénaires qui se répètent et se transmettent de génération en génération, de maître en initié, de père en fils ? Dans cet essai rassemblant de nombreuses cultures issues des cinq continents. Philippe Charlier entraîne le lecteur dans une description et une analyse originale de ces rituels du quotidien et de l’extraordinaire, illustrés par des clichés rarement reproduits, issus du fond d’archives photographiques du musée du quai Branly - Jacques Chirac.

 

Quel point commun entre le Palio de Sienne, cette course médiévale durant laquelle une dizaine de cavaliers représentant les quartiers de la ville s’affrontent en une cavalcade sauvage, et le Famadihana malgache, étonnante coutume funéraire durant laquelle les morts sont exhumés? Quelle similitude entre les tatouages de Samoa, le pèlerinage gitan des Saintes-Maries-de-la-Mer, un mariage hindou ou un masque africain? Tous – cérémonies, objets ou cultes — sont issus de "rituels", ces liens sacrés ou symboliques entre les dieux et les hommes destinés à les protéger de la mort, de la peur ou de l’inconnu, en tentant "d’organiser le chaos" pour reprendre les mots de Philippe Charlier, universitaire, grand spécialiste des arts premiers, depuis peu directeur du département de la recherche et de l’enseignement au musée du quai Branly, et auteur de ce petit essai documenté qui promène le lecteur à travers les cinq continents . On connaît désormais le rôle des statuettes, masques ou poupées primitives comme autant de passerelles entre les mondes; figures protectrices ou inquiétantes, chargées de détourner les maladies, d’apaiser les morts ou de conjurer le sort. On a souvent oublié, dans nos sociétés modernes coupées de leurs racines, le symbolisme du baptême, de la crémation ou de nombre de festivités chrétiennes issues d’antiques croyances païennes. Qu’il s’agisse de conjurer le mauvais sort, d’honorer les défunts ou plus simplement de passer à l’âge adulte ou de se marier, ces rituels détaillés dans de courts paragraphes illustrés par des photos rarement vues, apparaissent au final comme autant d’éléments structurant nos sociétés et chaque étape de la vie, en les rattachant aux grands mythes venus de la nuit des temps.

 

Les rituels qui soulignent les étapes majeures de la vie d'un individu présentent, dans des sociétés très diverses, la structure tripartite propre aux rites de passage. Ainsi, la naissance, la puberté sociale, les fiançailles et le mariage, la grossesse et l'accouchement, les funérailles sont l'occasion de « crises » individuelles, mais ont aussi une issue qui prend une valeur stratégique pour le groupe. C'est pourquoi tant de sociétés ont marqué rituellement de tels changements d'état dans le flux continu du devenir individuel et ont pris en charge la transition d'un état social à un autre. Par exemple, la section du cordon ombilical à la naissance, aussi bien dans les sociétés paysannes d'Occident que dans d'autres continents, constitue un rite de séparation de l'enfant vis-à-vis de son milieu antérieur (la mère et l'autre monde), ce moment de séparation étant suivi par une phase liminale ( la « liminalité » peut toucher aussi les parents, soumis, par exemple, à une réclusion temporaire), puis par une agrégation définitive au groupe social, qui souvent s'achève par la dation d'un nom à l'enfant.

 

De même, les cérémonies de mariage, dans de nombreuses sociétés, s'ordonnent selon la même séquence tripartite : les « rapts » rituels simulés, par exemple, loin d'être les survivances d'anciennes institutions, visent à marquer la séparation par rapport à l'univers antérieur ; puis le mariage, par-là souvent relié aux initiations pubertaires, fait passer de la société enfantine à la société adulte, d'une famille à une autre, ou même d'un village à un autre ; enfin, l'intégration peut être soulignée par des rituels variables (repas en commun, échange de cadeaux, etc.). Quant aux funérailles, elles s'articulent, d'une façon remarquablement constante, selon un schéma identique : la phase de séparation du défunt d'avec le monde des vivants (comportant par exemple la destruction symbolique de sa maison) est suivie d'une période de mise en marge accentuée.

 

rituel d’apprenti

J.M. ragon

Edition du  PrieurE

 1990

Un rituel datant de 1859. Un historique et des explications par ce grand chercheur qu’est J. M. Ragon.

 

Jean-Marie Ragon de Brettignies, initié en 1804 à Bruges, fut membre du Grand Orient, du Rite de Misraïm, de l'Ordre du Temple de Fabré Pallaprat. Il fonda et présida la célèbre loge Les Trinosophes, ainsi que le chapitre et l'aréopage s'y attachant. Il est l'auteur de nombreux ouvrages maçonniques qui eurent une influence considérable : La Messe et ses Mystères, Le Cours philosophique et interprétatif des initiations anciennes et modernes, l'Orthodoxie Maçonnique, La Maçonnerie Occulte, etc. ainsi qu'une collection de 15 Rituels maçonniques.

Ses oeuvres :

     Ordre chapitral nouveau grade de rose-croix et analyse des 14 degrés

     Rituel d'une pompe funèbre maçonnique

     Rituel de l'apprenti maçon

     Rituel de la maçonnerie de Royale-Arche improprement appelée Rite d'York

     Rituel de la maçonnerie forestière

     Rituel du souverain grand inspecteur général

 

rituel de compagnon

J.M. ragon

Edition DU PRIEURÉ

 1992

Fac-simile du rituel le compagnon de 1859. Avec à la fin l’alphabet maçonnique la bulle papale de Clément XII, de Benoît XIV et l’encyclique de Pie IX, les persécutions éprouvées par les Francs-maçons dans le monde et divers commentaires de Ragon.


J.M. Ragon est une pierre angulaire maçonnique du XIXème siècle. Vivant au cœur de ce siècle en mutation, tout en constatant l’évolution de la maçonnerie, il reste imprégné de la pensée qui présida à la naissance de la Franc-maçonnerie du Siècle des Lumières.


Ses œuvres sur les grades maçonniques, leur histoire et leurs significations, sont à lire et à relire pour tous ceux qui cherchent à identifier les racines spirituelles des rituels maçonniques.

 

rituel de consÉcration d’une loge -  EnluminḖ par J.L. Leguay

 Jean-Luc leguay

Edition LEGUAY

 2008

Initié par un moine italien à l’art de l’enluminure, Jean-Luc Leguay perpétue un art rare et méconnu qui nous ouvre les portes d’un monde infini, celui de la « Connaissance ». C’est alors qu’il était directeur artistique de la Danse au Théâtre Regio de Turin qu’il fit la rencontre qui devait changer sa vie. Avec l’enluminure il passait du mouvement à l’immobilité, de l’éphémère à l’atemporel comme si, soudain, la gestuelle métaphysique de la danse avait trouvé son point d’ancrage.


Même si Jean-Luc Leguay, conformément à la règle des enlumineurs, marque son travail du nom qui lui a été donné lors de son initiation, il nous fait un signe qui n’est pas dans les usages de la règle de son ordre : à la mort de son maître, il s’est retrouvé seul, avec la mission de transmettre le savoir-faire. Pour la première fois cette publication nous est proposée comme une des voies de lecteur où le verbe grâce à l’enluminure redevient lumière. Le texte retrouve sa propre fin et permet au lecteur de commencer sa propre quête.

 

Cinq ingrédients vont servir pour cette consécration, quant au pain, il est omniprésent dans les cérémonies de la cène ou de l’agape. Tous ces ingrédients sont ici étudiés à travers  plusieurs grilles de lecture : littérale, symbolique, philosophique, religieuse, anagogique et métaphysique.

 

Le  Blé : Il sert à la fabrication du pain, aliment essentiel. Dans le rituel de consécration le blé est synonyme de fécondité et d’abondance, c’est le 1e voyage, que font les officiers consacrants et c’est le Grand Maître qui le répand. Dans les mystères d’Eleusis, le grain de blé est symbole de vie et de mort, il meurt en automne et renaît au printemps, c’est l’alternance des saisons, la fécondité, un don de Dieu et les mystères de la vie.

 

Le Pain : Aliment de base depuis que l’homme à découvert l’agriculture. Les grecs furent les pionniers et les grands spécialistes dans l’art d’inventer des diversités de pains, mais ce sont les hébreux qui trouvèrent la recette du levain, bien que l’Eternel ordonna à Moïse pendant la Pâque, de manger des azymes, pain sans levain, mince et léger. Autrefois, dans le bassin méditerranéen, les pains avaient la forme d’une boule, appelée boulens, par la suite au XVe siècle cette boulens donna le nom de boulanger. Jésus développa la symbolique du pain, que ce soit avec la multiplication des petits pains, ou avec la Cène. Bethléem signifie « La maison du pain ». Le pain est symbole de fraternité, d’amitié et de partage spirituel dans les voies initiatiques. Sur le plan religieux, la communion avec l’hostie, représente le grand mystère de la « transsubstantiation ».

 

L’huile : 3e voyage des consacrants, le 2e GSC verse de l’huile en disant : Je donne à cette loge l’onction d’huile, comme symbole de Paix et de Concorde. Cette symbolique nous relie aux investitures et consécrations des Prêtres et des Rois. Cette huile ou Saint- Chrême apportée par la colombe pour le baptême de Clovis, et qui par la suite servira pour toutes les royautés et le clergé. Souvent les huiles sont mélangées avec du miel, du poivre ou du lys. L’huile d’olive étant presque divinisée dans tout le bassin méditerranéen, que ce soit pour la cuisine, pour des onctions, ou des onguents. Les huiles essentielles font un retour en force, dans diverses pratiques culinaires ou de pharmacopée. L’oint du Seigneur, vient du mot hébreu : Messie, qui en grec se dit Christos, et si Jésus n’a pas reçu une onction d’huile matérielle, la descente du Saint-Esprit sur sa tête fait office d’onction spirituelle.

 

Le Vin : 2e voyage des consacrants. Le 1e GSC verse du vin et dit : Je verse du vin dans cette loge, en signe de joie et d’allégresse, puisse le bonheur envahir le cœur de tous les frères. Le vin nous ramène à Noé, qui eut quelques petits problèmes avec la vigne, à Dionysos, dieu du vin et des fêtes, à Jésus qui dit : je suis le cep, vous êtes les sarments, aux noces de cana, et la transformation de l’eau en vin, il est représentatif de l’amour, de l’immortalité,  même le cantique des cantiques fait l’éloge du vin, alors que l’islam interprète l’interdiction de boire du vin, les soufis au contraire prônent sa boisson et disent être des échansons, à la recherche de l’ivresse mystique. Le graal, et les mystères du moyen-âge encensaient le vin.

 

Le Sel : 4e voyage des consacrants. Le GMC verse du sel en disant : Je répands du sel dans cette loge pour symboliser l’hospitalité et l’amitié. Puissent la prospérité et le bonheur régner dans cette loge. Symbole avec le pain de partage et d’hospitalité, il est dit : tu mettras du sel sur toutes tes offrandes, signe d’alliance de ton Dieu. Sel purificateur, il chasse les démons ou énergies vibratoires néfastes et nuisibles, au Japon les Sumo lancent du sel à l’intérieur du cercle sacré, en guise de protection divine. Il a tout au long de l’histoire, servi de monnaie, il était d’ailleurs assez lourdement taxé (gabelle).Comme tous les symboles, il a aussi son contraire et le sel peut éroder et détruire  les hommes, et les éléments matériels.

 

L’Encens : 5e voyage : Le Chapelain ou l’Hospitalier consacrant, va alors entreprendre, sous la forme de 3 voyages, des encensements rituels comme action de purification. L’encens symbolise le parfum céleste de la sainteté et rappelle la fumée émanant des sacrifices accomplis sur l’autel du Temple. Les cultures anciennes employaient l’encens comme moyen d’entrer en contact avec les forces subtiles de la nature, d’en recevoir les messages et de mieux comprendre les liens qui la régissent. Les asiatiques et les animistes brulent de l’encens en permanence, c’est dans leur culture et leur tradition, ce sont des marques de prières, d’émanation de l’esprit divin, de purifications, et une façon d’enlever les charges négatives de son environnement. 

 


Ce livre se veut être une approche mais aussi à travers les somptueuses enluminures de Jean-Luc Leguay, un support à la méditation qui permet d’entrer dans la symbolique du Rituel de consécration d’une Loge.
Un texte, des images à méditer, à décrypter ou à contempler pour le simple bonheur des yeux. Écrit de la main de l’enlumineur

 

rituel de la maçonnerie de royale – arche

J.M. ragon

Edition DU PRIEURÉ

 1993

La Maçonnerie de Royale – Arche, improprement appelée Rite d’York, est le seul rite maçonnique créé en Écosse par les Jésuites en l’an 1777.


Composé de quatre grades, ce rite salomonien, selon Ragonraît être inventé pour établir une sorte de transition entre la maçonnerie dite « primitive ou symbolique » et la maçonnerie dite « écossaise » ; en effet, la maçonnerie dite rite d’York professe la philosophie judaïque comme étant la continuation de la Loi mosaïque.


Le rituel est le fac-simile de celui de 1883. Il trace l’historique de ce grade avec une notice symbolique sur le nombre 4 et sur l’état d’esprit de la Franc-maçonnerie aux USA en 1880.

 

rituel de la maçonnerie forestiÈre

J.M. ragon

Edition DU PRIEURÉ

 1993

L’auteur, Jean-Marie Ragon, n’est plus à présenter. Grand érudit, il a consacré la plupart de ses ouvrages aux rituels maçonniques (Rituels d’Apprenti, de Compagnon et de Maître).
Il est aujourd’hui une référence sérieuse et reconnue dans le monde maçonnique et gnostique.


Il a su garder la mémoire d’un rite maçonnique original et méconnu qui a vu le jour vers les années 1740 : « La Maçonnerie du Bois » qui est une curieuse émergence d’un rite qui rappelle fortement le monde druidique.
La Maçonnerie Forestière se présente, sans aucune trame ou connotation judéo-chrétienne. Rite désuet ou rite d’Avenir ? Ce rituel contient tout ce qui a rapport à la charbonnerie et à la fenderie, suivi d’une analyse de 14 associations politiques secrètes des années 1780 – 1820.

 

Les origines de la Franc-Maçonnerie Forestière restent à ce jour mystérieuses. Dès l’origine des civilisations, il a fallu abattre, fendre le bois et le brûler pour fabriquer le charbon. Ces travaux sont réalisés par les fendeurs et les charbonniers. Ces forestiers ont eu une pratique initiatique dans la transmission de leur savoir-faire, et ont naturellement adopté des rituélies, des cérémonies et des symboles. Les différents corps de métiers des forestiers présentent une évolution historique comparable à celle de la Franc-Maçonnerie traditionnelle de la pierre, par le passage de l’opératif au spéculatif. Cependant nous ne savons rien des premiers rites de métier pratiqués dans le cadre d’une franc-maçonnerie du bois, car c’est une tradition du geste et du verbe qui n’a laissé aucune trace écrite.

 

C’est en France que les premières pratiques d’un rite maçonnique forestier spéculatif seraient apparues subitement : nous sommes en 1747. Charles François Radet de Beauchesne en est le promoteur. Il prétendait tenir ses pouvoirs de M. de Courval, grand maître des Eaux et Forêts du comté d’Eu, seigneur de Courval. D’après Jean-Marie Ragon de Bettignies (1781 – 1866) (1), la première assemblée eu lieu à Paris le 17 août 1747. Ce « Chantier du Globe et de la Gloire » était installé dans un parc du quartier de La Nouvelle France (actuellement faubourg Poissonnière). Le rituel provenait des forêts du Bourbonnais où des nobles proscrits avaient trouvé refuge, puis avaient été initiés par des bûcherons, pendant les troubles qui marquèrent les règnes de Charles VI et Charles VII. Les ventes se sont pratiquées dans les milieux aristocratiques et à la cour du roi. La noblesse apprécia grandement cette maçonnerie, où le déguisement permettait de se livrer aux plaisirs de la bonne chère et aux éclats d’une haute gaieté. Ce rite forestier n’a pas de caractère judéo-chrétien.

 

Dès 1747, mais peut-être déjà aussi quelques années auparavant, la France voit la naissance d’autres rites maçonniques forestiers, mais cette fois-ci christianisés. Voici une liste non exhaustive des rites forestiers de l’époque

 

:Rituel compagnonnique de l’ordre des fendeurs (début XVIIIe siècle),

 

Rituel du grade de fendeur ou de bûcheron (1747),

 

Rituel des bons compagnons fendeurs de la forêt de la vente de Macon (1751),

 

Rituel de l’ordre de la fenderie dit du Grand Alexandre de la Confiance (2ème moitié du XVIIIe siècle),

 

Rite des Compagnons Fendeurs de Bois (fin du XVIIIe siècle),

 

Rituel(s) des bons cousins charbonniers de la vente de la forêt du Jura (fin du XVIIIe siècle),

 

Rite des Compagnons Fendeurs-Charbonniers des Forêts du Roi d’Arras (1812),

 

Rituel de la Vente de la Haute-Marne (1834),

 

Rituel des fendeurs du Devoir (fin XVIIIe siècle).

 

À notre connaissance, ces rites ne sont plus pratiqués aujourd’hui. Les conditions historiques (création du Grand Orient de France, révolution française) ne permirent pas aux rites maçonniques forestiers de se développer. La Franc-Maçonnerie du bois s’implanta dans les hauts grades dès 1762 (Chevalier Royal Hache ou Prince du Liban – 23e degré du Rite de Memphis et 22e degré du Rite Écossais Ancien et Accepté et du Rite de Perfection), et rejetée par la Franc-Maçonnerie andersonienne, elle crut trouver son expression dans l’aventurisme politique au XIXe siècle (carbonaria italienne et charbonnerie française) dont on découvre encore des séquelles au Portugal en 1911. Certes, il y eut de louables essais d’union entre la Franc-Maçonnerie du bois et celle de la pierre (Devoir des Fendeurs, corpus de Tours) ou d’autonomisme régulier (Grand Chantier Général de France régulièrement constitué au centre des Forêts, sous les auspices de la Nature, en 1809), voire de réformisme initiatique (Les Ventes de Roland, en 1833). Certes les Bons Cousins Charbonniers cherchèrent à maintenir leurs traditions jusqu’en 1835, en France, et jusqu’en 1879, sous une forme spéculative, en Angleterre, chez les « Brothers-fendeurs » – il faut bien cependant constater que la Franc-Maçonnerie du bois disparut complètement.

 

Peu après la Seconde Guerre mondiale, un essai de restauration de l’initiation forestière a été entrepris à partir d’une tradition maçonnique, les symboles étant l’arbre, la cognée, le coin, la hache ; ce « Chantier de la Grande Forêt des Gaules » devait être réservé aux francs-maçons des degrés de l’« Holy Royal Arch of Jérusalem ». L’initiateur de cette renaissance forestière n’était autre que celui qui allait créer en 1976 la Grande Loge Indépendante et Souveraine des Rites Unis (Humanitas). En novembre 1993, le druide de la Gorsedd de Bretagne Gwenc’hlan Le Scouézec rassembla autour de lui un groupe de francs-maçons français. Ils constituèrent une loge maçonnique de la pierre pour ensuite y instaurer le rite maçonnique forestier pratiqué aujourd’hui. Le rite maçonnique forestier pratiqué aujourd’hui est le fruit d’un long travail de recherche. Il s’inspire directement des rituels de Beauchesne de 1747.

 

En 1999, A. R. Königstein prône le retour d’un carbonarisme initiatique et insurrectionnel. Il propose dans un des ses ouvrages  un rituel de Charbonnerie opérant un transfert vers un paganisme, se détachant d’une structure maçonnique classique, et refusant le recours à la violence et au terrorisme. Nous ne savons pas si des ventes pratiquent aujourd’hui ce rite.

 

Il faut relativiser l’importance de Charles de Beauchesne dans l’instauration des premiers rites maçonniques forestiers. Il fut réputé comme trafiquant de grades, tant pendant la guerre de Sept ans que chez un cabaretier de la rue Saint-Victor à Paris. Il a créé le Chapitre des « Chevaliers protecteurs de l’innocence » qui pratiquait des grades Rose-Croix et Templiers. Ses créations restèrent à l’écart de Grand Orient de France et disparurent dès 1774. Rien ne permet d’affirmer aujourd’hui que l’instauration en France en 1747, d’une franc-maçonnerie forestière sans références judéo-chrétiennes soit une conséquence de la création de l’Ancient Druid Order à Londres le 22 septembre 1717 par John Toland ou de la diffusion de son ouvrage Pantheisticon (1720). L’Ancient Druid Order a-t-il tenté de s’implanter en France ? Beauchesne connaissait-il Toland ? Avait-il lu le Pantheisticon ? A-t-il eu des contacts avec l’Ancient Druid Order de Londres ? Les rituels de la Franc-Maçonnerie Forestière ont-ils une analogie avec ceux de l’Ancient Druid Order ?

 

Quelle filiation peut-on établir entre l’ancienne religion et le néo-druidisme tel qu’il a été réveillé en 1717 ? Christian -J. Guyonvarc’h affirme qu’il n’y a aucune filiation ni sacerdotale ni traditionnelle : « La langue sacrée des druides, c’est-à-dire le Celtique de l’Antiquité ou Gaulois a disparu à la fin de l’Antiquité, au plus tard vers le VIe siècle, sans rien laisser de ses textes sacrés.  Vers le tournant du Ve siècle, il n’a pu subsister aucun druidisme de langue brittonique, breton ou gallois.  Aucune filiation ou initiation druidique n’a pu être transmise depuis cette époque pour deux raisons : la langue sacrée étant définitivement perdue toute la doctrine, tous les rituels se sont perdus avec elle.

 

En outre, l’initiation chrétienne efface automatiquement toutes les précédentes ; or, un druide authentique serait tenu de connaître la langue sacrée . L’impossibilité absolue de remplir cette condition suffit à condamner toute prétention à faire renaître un « druidisme » contemporain. En outre, un druide ne peut valablement exercer ses fonctions que dans le cadre politique d’une royauté celtique, condition qui, depuis de longs siècles, est bien impossible à remplir » (4). Ce ne serait que dans un large esprit d’œcuménisme et de fraternité que le Druidisme aurait été reconstitué au XVIIIe siècle. Il est possible que des druides claniques soient restés dans l’ombre depuis 2000 ans, et peut-être continuent-ils de se transmettre la tradition des druides. De qui s’agirait-il ? Nous nous le demandons bien, et depuis longtemps

 

RITUEL DE  MAÎTRE

J.M. RAGON

ÉDITIONS DU PRIEURÉ

 1992

.M. Ragon est une pierre angulaire maçonnique du XIXème siècle.


Vivant au cœur de ce siècle en mutation, tout en constatant l’évolution de la maçonnerie, il reste imprégné de la pensée qu’il présida à la naissance de la Franc-maçonnerie du Siècle des Lumières.


Ses œuvres sur les grades maçonniques, leur histoire et leurs significations, sont à lire et à relire pour tous ceux qui cherchent à identifier les racines spirituelles des rituels maçonniques

 

RITUEL   DES  GRADES   ALCHIMIQUES   du   baron de  TSCHOUDY

LE   BARON   de  TSCHOUDY

Edition DE  LA  HUTTE

 2009

Le présent  document est la transcription d’un manuscrit assez brouillon et désordonné, depuis longtemps mythique et attribué au  baron Théodore Henri de Tschoudy. (1727 -1769).

 

Le baron de Tschoudy, baron fantôme devenu aventurier polymorphe, fut souvent marginalisé car d’aucuns disaient, qu’il ressemblait au fameux comte de St Germain,  cet aventurier alchimiste aux contours mal définis,  aujourd’hui  avec les nombreuses archives retrouvées surtout grâce à celles que les russes ont rendues  au Grand Orient de France, et à l’opiniâtreté de quelques chercheurs, on sait presque tout du baron.
Initié en Maçonnerie, partout où  il  passe, surtout dans l’Est de la France, il réveille et crée des ateliers maçonnique, et les nantis de hauts grades, qui sont parfois de son invention, mais pas toujours.

 

En 1854, il produit son célèbre livre : L’étoile Flamboyante,  et  vers 1855 il crée le Rite de la Maçonnerie  Adonhiramite, sous le pseudonyme de Guillemin de Saint Victor.
Pratiquement tous les hauts grades que va écrire le baron, sont tirés de livres hermétiques et alchimiques, tel que La Nouvelle Lumière Chymique ou le Char Glorieux de L’Antimoine, mais son grand mérite est d’avoir développé la maçonnerie et les hauts grades et d’avoir donné du grain à moudre alchimiques et hermétiques aux futures générations.

 

Voici les  grades qu’il a développés  avec leurs notions essentielles induites :

 

ROYAL  ARCHE………………………………Trésor caché dans la terre

CHEVALIER DU SOLEIL…………………..Antimoine et alkaest

COMMANDEUR DES ASTRES………….Soleil, lune, Esprit,  putréfaction

CHEVALIER DU PHENIX…………………..Renaissance dans la matière,  antimoine

CHEVALIER DE L’IRIS………………………Arc- en –Ciel, (queue de  paon)

CHEVALIER D’OCCIDENT……………….Ceinture blanche, de feu, sceau d’Hermès, couronne d’or

ROSE CROIX DE L’AIGLE NOIR………..Noir, rouge, blanc, les aigles, prière hermétique,

Un livre passionnant pour chercheur et amoureux de l’hermétisme.

 

RITUEL DU GRAND INSPECTEUR, INQUISITEUR ET COMMANDEUR.  31e DEGRÉ suivi  du 32e DEGRÉ  PRINCE DU ROYAL SECRET

J.M. RAGON

ÉDITIONS DU PRIEURÉ

 1994

L’auteur nous présente les rituels des 31e et 32e degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Par une analyse engagée, il nous fait principalement découvrir le rituel du 32e degré dit « de Prince de Royal-Secret ». Peu connu, ce rituel comme d’ailleurs le rituel Kadosh (30e degré), se rattache selon Ragon, à la chevalerie Templière qui aurait était créée de toutes pièces par les Jésuites.

 

Dans un XIXe siècle antireligieux, l’auteur dénonce d’une manière excessive ces protagonistes. Il est signalé en fin d’ouvrage quelques réflexions intéressantes de l’auteur sur les signes et significations que les Jésuites donnèrent aux symboles maçonniques.

 

rituel d’une loge d’adoption

 

Edition  SNES

 2001

Rituel d’une loge féminine vers 1780. Intéressant par sa symbolique qui devient féminine.

 

Fonctionnements des loges d’adoption : Avant d’entrer dans le détail des rituels, il est intéressant de savoir comment fonctionnaient ces loges mixtes et, en particulier, de comprendre la place des femmes dans ces loges.

Margaret Jacob et Janet Burke dans leur « critique féministe »* présentent une évolution des places allouées aux sœurs au fil des années. Inutile de préciser à tout amateur d’histoire de la maçonnerie, que celle-ci que ce soit dans sa forme, son fonctionnement et ses rituels n’a jamais été figée et réduite à une seule expression. La franc-maçonnerie, en France, a toujours été traversée de plusieurs courants de pensée, plusieurs modèles d’organisation et surtout plusieurs rituels dont elle est d’ailleurs pour une bonne partie la seule responsable, dont ce que nous appelons les « hauts grades ».

 

La place des femmes dans les loges d’adoption a donc suivi la même logique. Ainsi, si au départ, les femmes étaient, vers 1760-70, encore réduites à se contenter d’un acte de présence lors des tenues, peu à peu elles prennent les maillets et s’installent dans leurs rôles. C’est vers 1775, qu’elles peuvent voter – reçues aux grades de maîtres, le rituel mentionnait l’erreur des maçons de n’avoir pas accepté les femmes plus tôt, assurant qu’il s’agissait surtout d’une ignorance de leur temps. Le maître de loge assure « la possibilité de réunir les deux sexes » dans les loges, et continue : « la lumière s’est enfin introduite dans les espaces qu’occupaient les ténèbres ; nos profondes études dans l’art de la Maçonnerie nous ont aidés à trouver le vrai moyen de perfectionner nos édifices ; c’est par le secours de nos Sœurs qui ont apporté avec elle un Cœur qui renferme les cinq colonnes de notre Ordre ».*

 

Dans la « Vraie maçonnerie d’adoption » de Louis Guillemain de Saint-Victor (1779), les sœurs prennent place et dirigent les tenues. Les loges du 18ème siècle étaient particulièrement onéreuses et en fonder une- – généralement de ses propres deniers – nécessitaient une aisance certaine. Ainsi, en dehors des locaux et des décors – qui n’étaient pas en carton – il était recommandé d’avoir vaisselles, argenteries et tout ce qu’une bonne table aristocrate pouvait nécessiter et l’emploi de domestiques pour le service et la tranquillité des lieux. Chaque nouveau degré nécessitait en outre, une nouvelle tenue. Les cotisations étaient élevées, même si pour la "loge du Juste", les membres avaient des capitations vraisemblablement calculées en fonction de leur revenu.

 

Les rituels : Nos rituels ont été adoptés par les français des anglais à l’arrivée de la franc-maçonnerie en France. Durant une période difficile à estimer, le système utilisé était un système en deux degrés : apprentis et maîtres, le maître étant appelé « compagnons ». A partir des années 1760, apparaît en provenance d’Angleterre, les « Ancients » dont une des caractéristiques étaient un système à trois degrés : Apprentis, Maîtres (appelés compagnons, ce qui ne facilite pas la lecture), et Maître Secret. On ne peut pas assurer que ce rituel soit spécifiquement anglais et une note sur Jakin&Boaz de 1766 montrent que les français et les anglais partageaient leurs copies sans aucune pudeur. A la même époque, se développe un autre système de trois degrés intégrant un grade intermédiaire entre Apprenti et Maître, le grade de Compagnon. Ce tout coexistait sur une période allant jusque la Révolution de 1789, pour aboutir à des systèmes complexes de hauts grades – dont des systèmes à 4 degrés : Apprentis, Compagnons, Maître et Maître Secret. Le premier système à 7 degrés apparaît, considéré comme source de l’actuel Rite Français, en 1758.

 

De ce goût, peut-on dire cette manie française, d’ajouter des degrés, là où il n’en avait pas, de modifier des rituels, là où cela n’était pas demandé, il apparaît presque rassurant que les rituels d’adoption soient construits dans une même diversité. Les auteures Margaret Jacob et Janet Burke appellent d’ailleurs cette façon de faire : « l’écossisme » ajoutant sans même en rire que le point culminant est un système en 33 degrés. J’adore ces clins d’œil de l’histoire. Une note de la traductrice mentionne qu’il s’agit (seulement) des hauts grades et non pas de "l'écossisme" que nous connaissons aujourd'hui. Le plus ancien rituel qui nous reste – en langue française – est celui de « la loge du Juste » de la Haye (Pays Bas) datant de 1751. Le rituel suivant, français, date de 1763 et est du Comte de Clermont, Grand Maître de la Grande Loge (de France). Pour le coup, je vais même finir par admettre à l’actuelle Grande Loge de France une filiation avec la première Grande Loge de France, tant ils aiment la Tradition ! Ce rituel de 1763, œuvre du genre et même des deux genres, a servi de base à la rédaction des rituels suivants. Les multiples éditions des différents rituels – parfois même plusieurs fois dans une même année – montrent l’importance des loges d’adoption.

 

Contrairement à ce que l’on évoque, ces rituels d’adoption reprenait la même symbolique que les loges masculines : allégorie sur les vertus des frères et de la sœur, égalité des hommes (et des femmes), allusion biblique et bien entendu les symboles dits des « bâtisseurs ». Peu à peu, sont supprimés les allusions sur les « défauts féminins », cette Eve qui ne doit « pas manger les pépins de la pomme, car ils sont les pépins du vice ». Nous sommes assez loin d’estimer qu’il existait une sous-maçonnerie dédiée aux femmes. Il suffit d’entendre pour cela les témoignages des contradicteurs et de leurs défenseurs.

 

La Franc-maçonnerie des Dames et ses détracteurs : Si quelque chose n’a pas d’intérêt, elle connaît peu de détracteurs. Si elle n’est pas subversive, encore moins. Tout comme, les hauts grades, la Maçonnerie des Dames, ces loges mixtes pullulant un peu partout, regroupaient les femmes de la bonne société, mais aussi se trouvant à proximité des loges militaires, des loges de bourgeois et notables provinciaux. Elles n’ont pas existés sans causer quelques émois chez nos frères français. Ces détracteurs vont devenir les héros des nôtres, qui voient en la maçonnerie mixte et féminine, une sous-maçonnerie « nécessaire » mais peu fréquentable. Comme aujourd’hui, les historiennes notent, que cela ne les empêchaient pas de visiter ces loges d’adoption. De mœurs légères (nous étions quand même au 18ème siècle et notre siècle paraît être un siècle de bigots), ces femmes tentatrices, éloignées de leur rôles de reproductrices, ces femmes indiscrètes et faibles – le beau sexe – qui n’a que le droit d’être beau, qui dénature les « mystères de notre ordre ».

 

Le Grand Orient qui a réorganisé les loges avait, d’ailleurs, un discours double. Ainsi peut-on trouver ceci : « ... Nous avons dû permettre les travaux d'adoption, mais en même temps les tenir à distance. Un titre, un tableau, un timbre même ne sont que des accessoires dont se sert la maçonnerie, mais qui n'en font point partie, qui ne sont pas « Elle ». Ce sont travaux intérieurs qu'il n'est point permis de confondre, ce sont nos mystères dont on ne doit jamais s'occuper en loge d'adoption ».Jusqu’aux découvertes des travaux de ces deux américaines, il était facile de considérer, à la faveur des seuls commentaires des détracteurs de leur époque, que ces premières maçonnes étaient dupes, soumises et trompées par une ressemblance à la maçonnerie. Ces dernières d’ailleurs développent largement ce point dans leur « Critique féministe ». Ce serait sans tenir compte des spécificités des rituels de ces femmes. On se demandera plus exactement si les dupes n’étaient pas, finalement, ces mêmes frères qui fustigeaient l’existence de ces loges, comme le sont, tout autant dupes, nos contemporains qui se réclament d'une Tradition.

 

RITUELS INCONNUS

Jean-Luc Leguay

Edition Dervy

2017

Cet ouvrage enluminé vous propose un voyage à travers des rituels méconnus du troisième degré de la franc-maçonnerie. Au temps des anciennes confréries de bâtisseurs, les cérémonies d’exaltation à la maîtrise ne se fondaient pas seulement sur la construction du temple du roi Salomon et la légende de son architecte Hiram.


Elles s’appuyaient sur d’autres récits bibliques, permettant ainsi à l’initié de revivre les grands cycles de l’histoire consignés dans les écrits de l’Ancien et du Nouveau Testament. En Grande-Bretagne, patrie d'origine de la franc-maçonnerie, un homme travaille depuis dix ans sur cette question. Matthew Scanlan fut pendant six ans conservateur-adjoint à la Grande Loge unie d'Angleterre avant de suivre une carrière universitaire. «Le sujet est énorme, dit-il. Les différentes légendes templières liées à la maçonnerie émergent au milieu du XVII siècle, et pour les étudier toutes de près il faudrait comprendre le français, l'anglais, l'allemand, l'écriture gothique, le suédois, le russe, le flamand, l'italien, le latin, et j'en oublie certainement Ce qui rend l'exercice particulièrement compliqué, c'est que personne ne connaît exactement l'origine de la franc-maçonnerie, et qu'un tel vide historique ouvre la voie à toutes les spéculations. Très récemment, un de mes amis, le professeur Andrew Prescott, de l'université de Sheffield, a découvert ce terme, ou plus exactement celui de "free stone mason", dans des manuscrits datant de 1325-1326. Avant, on croyait que, la plus ancienne mention datait de 1376. C'est vous dire si les références évoluent Mais j'ai trouvé, et j'en réserve la primeur pour mon livre, un lien réel entre la franc-maçonnerie moderne et l'ordre du Temple tel qu'il existait au Moyen Age. Mais celui-ci n'a rien à voir avec les hypothèses qui ont été émises jusqu'alors. » On n'en saura pas plus

 

Ce qu'on sait, en revanche, c'est que le rituel maçonnique est truffé de références templières. Les correspondances entre le Temple et la Loge ont aussi d'autres origines, qui ne prouvent nullement une filiation mais plutôt une communauté d'inspirations et de destins. D'inspirations avec les références à Jérusalem, au Temple de Salomon, et bien sûr à l'Écosse, où les templiers auraient pu trouver refuge et où est née la franc-maçonnerie moderne
Les loges maçonniques et leurs rituels éclosent à partir de 1720 un peu partout en Europe, et cette ubiquité a de quoi intriguer. Le récit de leur apparition a certainement été enjolivé au fil du temps. En Allemagne, un certain baron von Hund assure avoir été initié en 1743 dans, un grade maçonnique élevé qui fait explicitement référence à l'ordre templier. Ses initiateurs? Deux personnages masqués qui lui ont promis de le recontacter. Des années plus tard, il attend toujours et finit par se lancer lui-même dans la restauration d'un rituel directement inspiré de l'ordre du Temple. C'est la Stricte Observance templière, qui a donné naissance, au convent de Wilhelmsbad en 1782, à un rite encore pratiqué en France mais de manière très minoritaire: le Rite écossais rectifié, qui ne compte même pas 10 % de pratiquants chez les frères de l'Hexagone. «Ce rite s'inspire de manière très stricte des cérémonies de chevalerie, explique Pierre Mollier. Il intéresse ceux qui sont très marqués par une matrice judéo-chrétienne. Pratiquer le Rite écossais rectifié sans se soucier des fondements judéo-chrétiens, ce serait un peu comme manger de la choucroute sans charcuterie. » C'est là la première filière de passage entre les rituels de l'ordre du Temple et la maçonnerie. À la même période, en France, André Michel de Ramsay, chevalier de saint Lazare, prononce pour ses amis francs-maçons un discours dans lequel il ne mentionne pas l'ordre du Temple de manière explicite, mais où il fait référence à un mystérieux ordre bâtisseur hérité des croisades et qui serait retourné en Europe. Certains de ses membres auraient voyagé jusqu'à Kilwinning, en Écosse


L'ordre de chevalerie des croisades auquel Ramsay fait référence dans son discours resté célèbre dans la mémoire fraternelle va donner naissance à l'un des hauts- grades de la maçonnerie, toujours en vigueur aujourd'hui: chevalier d'Orient. Car, durant ce XVIIIe siècle, pour ne rien simplifier, les grades et les rituels se multiplièrent presque aussi vite que les adeptes du Grand Architecte de l'Univers. Et c'est là, dans ces échelons élevés, que les références à la chevalerie, pas seulement templière, vont pulluler.


Dans la franc-maçonnerie dite «opérative », héritée du compagnonnage; il existe seulement deux grades: apprenti et compagnon. Vers les années 1720-1730 apparaît celui de maître. Aujourd'hui encore, celui-ci est associé à la mort d'Hiram, architecte du Temple de Salomon assassiné par trois mauvais compagnons. Cette légende d'Hiram est, en termes de patrimoine, une pièce centrale pour tout maçon qui se respecte. Mais sa belle carrière commence de façon presque fortuite. «La création du troisième grade, celui de maître, est due à une revendication sociale: maître, cela en impose plus que compagnon, raconte Yves Hivert-Messeca. Mais il faut bien lui trouver un thème, une légende, à ce grade. Alors, on prend un personnage dans la Bible, le seul livre qui à l'époque parle à tout le monde. Ce sera Hiram, bronzier dont on fait un architecte du Temple. Tout le grade de maître porte sur le thème de la mort d'Hiram. L’inflation des titres et des rituels commence à sévir, comme dans. toutes les organisations, avec l'invention des hauts grades. Aujourd'hui, il y en a 30 dans le Rite écossais ancien et accepté. le plus pratiqué en France. L'apparition des hauts- grades et des légendes chevaleresques qui leur sont associées est un peu le fruit de la fracture sociale de l'époque. "Tandis que les aristocrates et les grands commerçants ne voyaient pas d'inconvénient, en Angleterre, à être associés dans les loges à des personnes de plus basse condition, il n'en a pas été de même sur le continent, explique Matthew Scanlan. Beaucoup de commentateurs considèrent que les hauts grades, qui englobent de nombreux thèmes chevaleresques et templiers, ont été créés comme des refuges pour les élites de l'époque qui n'avaient pas envie de côtoyer la plèbe.

 


Le rituel maçonnique, sens, origines et évolutions. La franc-maçonnerie se veut une des dernières sociétés initiatiques en Occident. Dépositaire des dernières traces de la tradition primordiale, elle s’attache à transmettre ce précieux trésor de génération en génération, d’initié en initié. Le rituel maçonnique est immédiatement relié à la tradition et à l’initiation. Ces trois éléments ne pouvant être séparés, la trilogie se résume de la manière suivante : « J’accède à la Tradition primordiale, celle de l’origine des temps, par l’initiation rituellement menée qui ouvre l’accès à un espace consacré situé hors du temps profane. » Dans une société ou les rites ancestraux ont tendance à être relégué au rang de curiosité, de sujets d’étude pour universitaires ethnologue, ou le mouvement et l’accélération du temps nous oblige à des choix immédiats et précipités, quel bonheur de savoir qu’il existe une filiation entre nous et nos anciens dans la pratique des rituels initiatiques.

 

 Ceux-ci se déroulaient dans un « espace rituellement consacré », à l’écart du tumulte : « la loge est à couvert extérieurement » et en dehors du temps profane : « les travaux en loge se déroulent de midi à minuit ». Ces trois points sont toujours indissociables pour assurer une mise en œuvre efficiente du rituel, et donc une transmission authentique. La signification du terme « rite » nous renvoi à son étymologie « Rita » signifiant ordre. La mise en oeuvre d’un rite met les participants en dehors du chaos, par l’ordonnancement de la cérémonie même, et l’application de règles communes propices à « faire naître cette lumière » que les francs-maçons recherchent en se réunissant. La sacralité liée à l’usage des rites explique sans doute leurs présences dans toutes les liturgies religieuses. Les rites ont encore de beaux jours devant eux, car l’expérience démontre que l’homme, aussi moderne soit-il, ne peut se départir de la dimension sacrée. De la même façon il ne pourra se départir de ce qui le relie à cette tradition primordiale, lien non connu du profane, mais mis en « conscience » lors de la cérémonie d’initiation.

 

Nous pouvons donc définir le rite maçonnique comme la mise en œuvre d’un ensemble de signes, de mots et de sons qui ont tous une portée symbolique et qui respectent des règles communes, dans un espace abrité et consacré, ayant pour effet de mettre en condition le franc- maçon pour recevoir l’initiation consistant en une transmission de l’influence spirituelle tout en s’ouvrant à lui-même et aux autres.

 

 Il s’agit d’obtenir par la grâce du rituel, l’ouverture de l’Espace et du Temps pour s’en échapper et se situer radicalement hors la contingence. Rappelons qu’il ne peut y avoir d’influence spirituelle sans la mise en œuvre par des initiés qualifiés de la forme et de la classe rituélique adaptée. Le rite relie le présent au passé marquant ainsi l’intemporalité, il devient la clé d’accès à un espace consacré, mais aussi au temps primordial et sacré qui précédait les temps historiques. Nous concevons alors comme nécessaire de distinguer « la forme » de « la classe », non pas pour faire apparaître une quelconque opposition, mais pour déterminer plus efficacement les modalités de transmission de l’influence spirituelle. Finalement, le rite a pour but de donner accès, par ce qu’il est supposé transmettre, à quelque chose qui dépasse notre simple individualité et qui selon l’expression chère à René Guenon « appartient à d’autres états d’existence

 

Au sommaire de ce très beau livre enluminé : Salomon et Hiram  -  Rituel du Maître de l’Arche de Noé   -  Rituel du Maître de la Tour de Babel   -   Rituel de Moïse    -   Rituel du voyage d’Hiram en éternel Orient   -   Commentaires sur les rituels inconnus   -   Enluminures martinistes   -  Méditation   -  Les invocations des puissances et tableau de ces mêmes puissances  -

 

rituel du souverain grand inspecteur gḖnḖral 33ème et dernier degrḖ

par j.m. ragon

Edition DU PRIEURE

 1994

Y est décrit tout le rituel du 33ème degré. Également l’auteur raconte l’historique des principaux couvents maçonniques du XVIIIème siècle


1780. 9 septembre. – Envoi de la 1ère circulaire de convocation de toutes les G.-L. écossaises de l’Europe au convent de Wilhelmsbad ; une 2ème annonça l’ouverture pour le 15 octobre 1781 ; une 3ème la prorogea au temps de Pâques 1782 ; et une 4ème en fixa l’ouverture définitive au mardi 17 juillet 1782.


1782.16 juillet. – Ouverture du couvent de Wilhelmsbad, près de Hanau, sou la présidence du Duc Ferdinand de Brunswick.

Dans ce convent, préparé par celui des Gaules, tenu à Lyon en 1778, et qui avait été assemblé sous le prétexte d’une réforme générale dans l’Ordre maçonnique, dix questions furent proposées : les principales tendaient à savoir si l’on devait considérer l’Ordre maçonnique comme une société purement conventionnelle, ou bien si l’on pouvait déduire son origine d’un ordre plus ancien, et quel était cet ordre ? Si l’ordre avait des supérieurs généraux alors existants ? Quels étaient ces supérieurs ? Comment on devait les définir ? S’ils avaient la faculté de commander ou celle d’instruire, etc. ? Aucune de ces questions ne fut agitée : on se borna à déclarer que les Maçons n’étaient pas les successeurs des Templiers.

 

On institua un Ordre de la Bienfaisance (L’Ordre des Chevaliers bienfaisants de la cité Sainte de Jérusalem) et le Duc Ferdinand de Brunswick fut mis à la tête des Loges réformées.


Une chose remarquable, c’est qu’à la 28ème séance, la loge écossaise de Frédéric au Lyon d’or, envoya au convent, un mémoire accompagné d’une lettre de Ferdinand de Brunswick, dans lequel elle offrait de communiquer de nouvelles connaissances, d’indiquer les supérieurs majeurs inconnus, d’envoyer, sous peu, le grand Rituel manuscrit conservé par les frères Clerici,, etc., et que le convent détermina que l’Assemblée avait renoncé à tous supérieurs inconnus et cachés ; qu’elle avait arrêté de nouveaux rituels ; enfin que les anciens étaient inutiles à la réforme.


Il est certain que ce convent n’eut pas d’autre objet que celui d’écarter de la Franc-maçonnerie le système templier, et de mettre le duc Ferdinand de Brunswick à la tête des Loges réformées : aussi eut-on grand soin d’en écarter tous ceux qu’on connaissait pour manifester une opinion contraire ; on leur refusa l’entrée de l’assemblée, et particulièrement aux députés du chapitre et de la Mère-Loge de la Croissante aux trois clés, de Ratisbonne, et au marquis de Chef de bien (Eques a capite Galcato), comme représentant la loge des Amis-Réunis, de Paris.

 

21 T

 

TOUS LES RITUELS DE FRANCKEN, DE HUNT, DE MIRECOURT, ET DE KLOSS,

LATOMIA, Grande loge des Pays Bas 

 

84 rituels ont été faits entre 1760 et 1820.

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