Chapitre 21 A - Z
(Rituels) |
21 C
chevalier d’orient & 6ème
grade |
Fac
- Similé |
Edition
ROUYAT |
1977 |
Fac-similé
d’un rituel pratiqué à Salon de Provence vers 1850. Les références templières
et religieuses font de ce degré maçonnique un carrefour initiatique et la
maçonnerie écossaise de nouvelles lettres de noblesse. |
21 E
Émulation
– le livre de l’apprenti – les lÉgendaires
instructions mystiques au rituel anglais |
par John S.M.
ward |
Edition
DE LA HUTTE |
2008 |
||
Le
traducteur, Claude Roulet, dans un avant-propos, résume la biographie de John
Ward qui fut un des collaborateurs de l’Encyclopédia Britannica, mais dont le
mysticisme et les écrits sur le surnaturel déplurent à l’Église Anglicane, et
aussi certainement à la Grande Loge Unie d’Angleterre de son temps. On peut
faire un parallèle avec Oswald Wirth qui, lui aussi, dans un milieu
maçonnique peu favorable a essayé de donner vie et substance au contenu des
trois premiers degrés du Rite Français, autre avatar du Rite Anglais des
Moderns.
|
Émulation –
le livre du compagnon – les lÉgendaires
instructions mystiques au rituel anglais |
John
S.M. ward |
Edition
DE LA HUTTE |
2008 |
Le
rituel de loge anglais, conséquemment à l’Union Act de 1813 réunissant les
différentes composantes de la franc-maçonnerie anglaise, avait eu pour
vocation, entre autres, de trouver un équilibre fédérateur entre les
différentes sensibilités de la société. La Franc-maçonnerie, ainsi comprise
comme « centre d’union » depuis ses Constituions de 1723, se devait d’aplanir
les disparités politiques et religieuses de ses membres au travers d’un
rituel qui élaguait dans le moindre détail tout ce qui pouvait évoquer les
différences théologiques des Églises britanniques ou les divergences
philosophiques des membres. |
Émulation –
le livre du maÎtre – les lÉgendaires
instructions mystiques au rituel anglais |
John
S.M. ward |
Edition De La Hutte |
2009 |
Dans
ce tome plus qu’abouti de la pensée du frère Ward en matière de métaphysique
et de symbolisme, ce dernier insiste particulièrement, et avec des indices
forts voire des preuves certaines, sur l’évidence des sources primitives et
de l’universalité des thèmes de la tradition maçonnique. Sa théosophie
maçonnique passe par l’Inde, les traditions ancestrales africaines, le
christianisme mystique ou la kabbale. Cela n’est pas déroutant pour les
frères, mais bel et bien rassurant quant à la place légitime et immémoriale
de la Franc-maçonnerie spirituelle dans le concert des grands mouvements mystiques,
et sur son enracinement dans la naissance du phénomène humain.
|
21 G
guide des maçon Écossais 1804 |
|
|
|
Alexandre
De Grasse-Tilly revient en France pour y implanter son rite. Il débarque à
Bordeaux le 4 juillet 1804 et arrive à Paris à la fin du mois. Ceci pour
contrer les agissements du GODF et le décret du 12 novembre 1802. Notons au
passage que le comte a connu quelques déboires et se retrouve ruiné. Il devra
pour survivre faire beaucoup de concessions, y compris au niveau maçonnique,
ce qui expliquerait bien des choses. Quoi qu’il en soit, le 22 septembre
1804, c’est avec l’assistance de ses frères français et de nombreux frères
américains, qu’il fonde le Suprême Conseil de France et le 22 octobre
suivant, il réunit le convent de la « Grande Loge Ecossaise du Rite
Ancien Accepté ». |
guide des maçons Écossais ou cahiers
des 3 grades symboliques du rite ancien et acceptÉ |
|
Edinburgh |
1810 |
Le
Guide des Maçons Ecossais est un document de 96 pages quasi introuvable qui
semble avoir été rédigé et publié sous la Restauration. Les auteurs inconnus
étaient familiers du Rite Français comme du Rite « Ecossais » pratiqués en
France, connaissaient la franc-maçonnerie américaine et britannique et
avaient sans doute un intérêt à se démarquer du GODF. Le texte d’origine
comprend les cérémonies d’ouverture, de fermeture, de réception aux trois
grades bleus, les instructions par questions et réponses et le rituel de loge
de table ou de banquet. L’ensemble forme globalement les rituels de la «
Maçonnerie écossaise ». Ce qui a d’emblée frappé l’auteur
de ce livre en découvrant ce document fut la richesse et la variété du
symbolisme. Le REAA a donc perdu une part de cette richesse. Le Guide, produit
d’une double influence, britannique et française, est-il la préparation
exclusive ou seulement privilégiée qui mène aux hauts-grades du Rite Ecossais
Ancien et Accepté, tels que conférés par les Suprêmes Conseils, en France ou
ailleurs ? Le Guide, matrice incontournable des grades
bleus(« symboliques ») du Rite Ecossais Ancien et Accepté, est
fondamentalement « Ancien » alors que les hauts-grades du Rite homonyme
furent inventés et rédigés par des maçons français de tradition « Moderne ».
» Le livre intéressera l’historien qui comprendra mieux ainsi l’évolution des rituels. Il intéressera plus encore celui qui cherche à saisir l’esprit du REAA. L’auteur note que « dès le premier degré, l’accent est mis sur la connaissance de soi. Le deuxième degré peut nous paraître simpliste par rapport aux cérémonies actuelles, mais la richesse symbolique de ce degré apparaît dans son instruction fort détaillée. Le troisième degré apporte au Rite une légende hiramique plus complète et d’un certain point de vue plus « romantique ». » |
21 H
historique des rituels depuis 1583 |
Collectif |
|
2005 |
Maçonnerie
opérative qui déjà laisse entrevoir le spéculatif. Une très bonne approche
facile à lire. Un bon travail. …….Deux
siècles plus tard, après avoir franchi l’étape cruciale de l’invention de
l’imprimerie par Gutenberg avec l’impression de la Bible à quarante deux
lignes en 1455, nous trouverons, dans le manuscrit d’origine anglaise Grand
Lodge 1, daté de 1583, plus de précisions sur la prestation du
serment. Il s’git d’une phrase en latin, que l’on retrouvera pendant
plusieurs siècles dans tous les manuscrits d’origine anglaise : « Alors
l’un des anciens tient le livre, et ils poseront la main sur le livre, et
alors on doit lire les devoirs ». Plane
ici une petite incertitude entre le livre des constitutions rédigé à cette
même époque et la Bible, pour la prestation du serment des maçons. Cependant
le contexte, en particulier la prière finale, « votre salut éternel est en
votre pouvoir par ce livre qui est en votre main. Amen, ainsi-soit-il ».
Conduit bien à penser que ce livre ne peut être que la Bible. Un
siècle passe encore, et c’est un manuscrit écossais des archives d’Edinburgh
qui apportera la première confirmation précise de l’utilisation de la Bible
en Loge. Ce document, qui porte le titre « Quelques questions à propos du
mot de maçon - 1696 », sans doute le premier document maçonnique à
caractère rituel connu, décrit la manière de donner le mot de maçon : « Tout
d’abord vous devez faire agenouiller la personne qui va recevoir le mot…vous
lui faites prendre la Bible et, posant sa main droite dessus, vous devez
l’exhorter au secret… » On imagine que la Bible était alors ouverte à
l’évangile de Saint Jean en lisant la manière dont ce manuscrit décrit
l’entrée du nouvel apprenti : « Me voici, moi le plus jeune et le dernier
apprenti entré, qui viens de jurer par Dieu et par Saint Jean ». Le
manuscrit Sloane, lui aussi d’origine écossaise, à peu près de la même
époque, 1700, de même que le manuscrit Chetwoode Crawley, encore un manuscrit
écossais de la même époque, reprennent la même phrase : « Me voici, moi le
plus jeune et le dernier apprenti entré qui vient de jurer par Dieu et par
Saint Jean… » Mais l’innovation de ce dernier manuscrit, c’est que la
Bible n’y est plus seulement utilisée comme support du serment mais aussi
comme texte de référence pour définir les mots de maçon : « Où trouve-t-on
les mots ? En I Rois, chap 7ème, verset 21 et II Chron. 3ème chap. dernier
verset ». Evolution essentielle, la Bible n’est plus seulement pour le
franc-maçon la garantie du parjure par la perte du salut éternel, elle
devient au tournant du XVIIIème siècle le livre où il pourra trouver la
référence de ses mots, dans un premier temps, et plus tard de ses légendes. Les
manuscrits et divulgations maçonniques du début du XVIIIème siècle, comme le
manuscrit Wilkinson, qui d’après les historiens reflète bien l’activité
maçonnique entre 1724 et 1730, précisent et fixent les modalités du serment
exactement tel que nous le prêtons encore aujourd’hui, et confirment la
présence de la Bible en Loge : « Quels sont les meubles de la Loge ? La
Bible, le compas et l’équerre ». Mais ils développent aussi cette
nouvelle orientation d’une Bible à ouvrir et à lire en quête des mots et des
légendes : « Voir chapitre 3 du 2ème livre des Chroniques, verset 17, où
vous trouverez le nom de la colonne de gauche devant le Temple, et de celle
de droite » nous indique le manuscrit Wilkinson. Cela devient encore plus
évident dans le manuscrit Graham, daté de 1726 : « Je reconnais que vous
êtes entré, maintenant je vous demande si vous avez été élevé ? Oui je l’ai
été. Dans quoi avez-vous été élevé ? J’ai été élevé dans la connaissance de
nos origines tant par la tradition que par l’Ecriture… » Pendant
près d’un siècle les divulgations successives et les premières publications
autorisées de rituels, qu’ils soient de rite moderne ou ancien, n’apporteront
aucune modification sensible à ces éléments. Je me cantonnerai, pour la suite
de l’histoire, à ces rituels écossais, qui conduiront aux rituels du REAA du
début du XIXème siècle, en remarquant que la Bible, le Compas et l’Equerre,
après avoir été des « meubles » de la loge, ou les « trois colonnes
» dans la manuscrit Dumfries de 1711, deviennent pour la première fois les « Trois
grandes Lumières dans la Maçonnerie » en 1760 dans Trois Coups Distincts,
avec cette précision : « La Bible pour diriger et gouverner notre foi ;
l’équerre pour mettre nos actions d’équerre ; le compas pour nous maintenir
dans de justes bornes envers tous les hommes, particulièrement envers un
frère ». A
l’issue de la Révolution française, l’orée du XIXème siècle trouvera ces
rituels inchangés à un détail près : la Bible ne gouverne plus notre « foi
», elle « règle et gouverne notre loi » Accident de transcription, ou
volonté délibérée ? Le fait est que ce mot « loi », prémices du
vocable « Volume de la Loi Sacrée », introduit une nouvelle
signification sensiblement différente de la « foi », à l’issue du
Siècle des Lumières où des maçons comme Jean Théophile Desaguliers estiment
que la « forme la plus parfaite [de gouvernement] est celle qui s’approche
au plus près du gouvernement naturel de notre système selon les Lois établies
par le Très-Sage et Tout-Puissant Architecte de l’Univers ». C’est
une vingtaine d’année plus tard que se produira le grand bouleversement : La Bible
a disparu du Rituel selon les Anciens Cahiers, rédigé en 1829 sous l’égide du
Suprême Conseil de France, qui gère alors toutes les loges de rite Ecossais,
y compris les trois premiers degrés. Elle est remplacée sur l’autel des
serments par les Statuts Généraux de l’Ordre. A l’image de ce XIXème siècle
qui vit fleurir l’ésotérisme maçonnique, avec Jean Marie RAGON et Oswald
Wirth parmi bien d’autres, et se définir la spécificité spirituelle du REAA
avec Jean Pons Viennet et Adolphe Crémieux pour ne citer qu’eux, ce rituel,
s’il reconnait d’entrée « L’existence d’un Dieu, Grand Architecte de
l’Univers, Auteur de tout ce qui est », place un tout nouvel accent sur
la méthode maçonnique : « En quoi consiste le mode employé en Maçonnerie ?
Dans des mystères et dans des allégories. Que signifient ces purifications ?
Que pour être en état de jouir de la Lumière de la Vérité, il faut se dégager
de tout préjugé et se livrer avec ardeur à l’étude de la Sagesse… Comment se
nomme cette Loge ? Elle se nomme Loge de Saint Jean. Que veut dire cette
dénomination ? Comme Saint Jean, que les anciens nommaient Janus, semble
garder les portes du ciel et les ouvrir à l’astre radieux du jour, la route
céleste que parcourt le Soleil fut nommée le Temple ou l’empire de Janus. De
même aussi la Loge, où travaille les Maçons pour parvenir à la connaissance
de la Vérité qui est la vraie Lumière, est nommée Loge de Saint Jean, parce
qu’elle est une image de l’univers ». |
21 L
le rÉgulateur du maçon et le guide
des maçons Écossais |
heredon |
l’an de la g.l. 5801. |
|
Le
régulateur de 1801, s’il ne peut être considéré comme la source du rite
français en est au moins le canon unique collectionnant et unifiant les
traditions orales ou manuscrites antérieurs. Deux cahiers pour les 3 grades
et pour le rite écossais. Au tout début du XIXe siècle, un curieux
ouvrage paraissait sous le nom de Régulateur du Maçon. Cette publication
imprimait en fait les rituels de la Franc-maçonnerie tels que fixés par le
Grand Orient de France au milieu des années 1780. Celui-ci émit d'ailleurs de
vives protestations et tenta de limiter l'audience du livre sacrilège. La
vigueur même de la réaction est un indice sûr de l'importance du texte.
Ouverture et fermeture des travaux maçonniques, cérémonies de réception aux
trois grades d'apprenti, compagnon et maître, agapes rituelles... tous les
mystères de l'Ordre y étaient décrits. C'est donc un document essentiel pour
comprendre la Franc-maçonnerie du siècle des Lumières et la nature profonde
du travail des loges dans cette période fondatrice. D'autant que les sources
du Régulateur le rattachent aux commencements mêmes de la Franc-maçonnerie
spéculative dans les années 1720 et, au-delà, aux usages de la vieille maçonnerie
d'Ecosse. La redécouverte des sources, de leur contexte, du complexe
processus de fixation des rites est aussi une tentative exigeante de
compréhension du caractère particulier de la Franc-maçonnerie... et - pour
appeler les choses par leurs mots - de la dimension initiatique de l'Ordre.
Derrière son appareil scientifique, l'histoire est fondamentalement une
réflexion sur l'identité et donc une manière de vivre cette identité. Aussi,
refaire par l'esprit le cheminement qui a abouti à la fixation du Régulateur
du Maçon c'est entreprendre un voyage - initiatique - au cœur de la tradition
maçonnique. |
le rituel des anciens ou Édition 6004
du guide des maçons Écossais |
Edition
Laurent jaunaux |
|
2004 |
Laurent
Jaunaux nous offre un plaisir rare : une édition adaptée et prête à l’emploi
d’un document essentiel de l’histoire des grades bleus ou symboliques du Rite
Écossais Ancien et Accepté : Le Guide des Maçons Écossais. Cet ouvrage devenu
introuvable comprend les cérémonies d’ouverture, de fermeture et de réception
aux trois grades. Il contient également les instructions des trois grades par
questions et réponses ainsi que le rituel de la tenue de table ou de banquet.
|
les origines du rituel dans l’Église
et dans la maçonnerie |
H.P.
BLAVATSKY |
Edition du Prisme |
1973 |
L'auteur
démontre que le christianisme et la franc-maçonnerie n'ont pas été créés ou
inventés par leurs fondateurs respectifs, mais qu'ils sont la progéniture
hybride des cultes païens et des anciens mystères Helena Petrovna Hahn naquit prématurément à minuit
entre le 30 et le 31 juillet 1831 (12 août du calendrier russe) à
Ekaterinoslav, province du même nom, en Russie du Sud. Tant d'étranges
incidents se produisirent à sa naissance et à son baptême que les serviteurs
russes lui prédirent une vie agitée. Helena était une enfant volontaire, née d'une
longue lignée d'hommes et de femmes impérieux et puissants. L'histoire de ses
ancêtres se confond avec celle de la Russie. Il y a des siècles, des Slaves
nomades erraient dans l'Europe centrale et orientale. Ils avaient leurs
propres formes de gouvernement, mais lorsqu'ils s'établirent à Novgorod ils
furent déchirés par des rivalités qu'ils ne purent réduire par eux-mêmes. Ils
demandèrent l'aide de Rurik qui était, en 862 de notre ère, le chef d'une des
bandes errantes de "Russ" Nordmans ou Scandinaves, à la
recherche de marchés et de puissance. Rurik vint édifier à Novgorod le
premier gouvernement civil, centre opulent de commerce entre l'Est et
l'Ouest. Il en fut le premier prince et régna quinze ans. De son vivant, son
fils Igor et son neveu Oleg consolidèrent son pouvoir à l'Ouest et au Sud.
Kief devint une grande principauté, et celui qui y régnait était le souverain
virtuel de la Russie. Au cours des siècles, les descendants
de Rurik étendirent leurs conquêtes et leur autorité dans tout le pays.
Wladimir 1er († 1015) adopta le Christianisme comme religion de son peuple,
et le prétendu "Paganisme" s'éteignit. Yaroslav le Sage (†
1034) formula des codes et les "Droits Russes". Le sixième
fils de Wladimir II (1.113-25) était Yuri à la longue main, celui qui saisit,
ou "dolgorouki". Cette appellation devint le nom de famille.
Yuri fonda Moscou, et de lui sortirent les puissants Grands-ducs qui
régnèrent et se combattirent avec rage. Les hordes Mongoles, en 1224,
tirèrent avantage des divisions et dominèrent les groupes turbulents, tous
jaloux de la puissance et de la position des autres. Mais Ivan III, nu
Dolgorouki, rejeta, en 1480, le joug Mongol et Ivan IV exigea d'être couronné
Tsar en s'emparant de l'autorité suprême. La longue et brillante dynastie des
Dolgorouki s'éteignit avec son fils. Mais la famille continua à dominer sous
les Roumanoff, jusqu'au jour où la Branche "aînée" des
Dolgorouki, dont les Tsars Roumanoff étaient regardés comme la branche cadette,
s'éteignit en la personne de la grand-mère de Mme Blavatsky, la Princesse
très douée et érudite Helena Dolgorouki, qui épousa André Mikaelovitch
Fadéef. La famille d'Hélène était donc au premier plan en
Russie, ayant à soutenir rang et tradition, et connue dans toute l'Europe.
Helena était une rebelle et depuis son enfance tournait constamment les
conventions en dérision elle avait pourtant soin d'éviter que ses actes
affectent sa famille ou portent atteinte à son honneur. Son père, le
capitaine Peter Hahn, descendait d'une lignée de vieux croisés
Mecklembourgeois, les Rottenstern Hahn. La mère, douée d'un talent littéraire
plein de finesse, était morte lorsque Helena n'avait encore que onze
ans ; son enfance se passa chez les grands-parents Fadéef, dans une
immense propriété de Saratov qui abritait de nombreux membres de la famille
et beaucoup de serviteurs, le grand-père Fadéef étant Gouverneur de la
province de Saratov. La nature d'Hélène était fortement marquée d'une
aptitude psychique innée, à tel point que c'était sa caractéristique la plus
évidente. Elle prétendait communiquer avec les habitants de mondes autres et
plus subtils, que les hommes d'ordinaire ne voyaient pas, ainsi qu'avec des
êtres humains dits "morts" et elle en donnait la preuve. Cette
aptitude naturelle fut l'objet d'un entraînement et d'un développement qui
dura toute sa vie. Son éducation fut influencée par la situation mondaine de
sa famille et par les éléments de culture qui prévalaient alors. C'est-à-dire
qu'elle parlait plusieurs langues et était très habile musicienne ; sa
grand-mère, très instruite, y ajouta un sens scientifique et de l'expérience,
et elle avait sa part des dons littéraires qui semblaient fréquents dans sa
famille. En 1848, à dix-sept ans, Helena épousa le vieux
général Nicéphore V. Blavatsky, Gouverneur de la province d'Erivan. Plusieurs
récits ont été faits sur la raison de ce mariage mais elle témoigna dès le
début à quel point ce mariage lui déplaisait. Au bout de trois mois, elle
s'enfuit, retourna à sa famille qui l'envoya chez son père. Craignant d'être
contrainte de retourner vers le général Blavatsky, elle faussa compagnie en
route, et commença une vie d'errance et d'aventures qui dura cinq années. Son
père restait en rapport avec elle et lui envoyait des fonds. Il semble
qu'elle resta assez longtemps hors de Russie pour que sa séparation d'avec
son mari devienne légale. En 1851, Helena – maintenant Mme Blavatsky ou
H.P.B. – rencontra pour la première fois physiquement le Frère Aîné ou
Adepte, qui avait toujours été son protecteur, la préservant de tout danger
grave au cours de ses plus osées escapades puériles. Dès lors, et à jamais,
elle devint sans réserve Son disciple, pleinement sensible à chacune de Ses
indications ou ordres. Sous Sa direction, elle apprit à contrôler et à
diriger les forces auxquelles elle était soumise du fait de sa nature
particulière. Elle traversa des expériences d'une extraordinaire variété dans
le domaine de la "magie" ou de l'occultisme. Elle apprit à
transmettre des messages de ses Instructeurs aux destinataires et, chemin
faisant, à braver le danger et l'incompréhension. Suivre ses déplacements
pendant ces années, c'est marcher à sa suite dans le monde entier. Pendant un
certain temps, elle séjourna dans l'Himalaya, étudiant dans les monastères où
sont conservés les enseignements de certains des plus savants Instructeurs
Spirituels passés du monde. Elle étudia la Vie et les Lois des mondes
intérieurs, et les règles qu'il faut observer pour avoir la possibilité d'y
atteindre. En témoignage de cette période de son éducation occulte, elle nous
a laissé une exquise traduction des axiomes spirituels de La Voix du
Silence. En 1873, H.P. Blavatsky se rendit aux Etats-Unis
d'Amérique pour faire le travail en vue duquel elle avait subi cet
entraînement. Pour quelqu'un qui n'aurait pas eu son courage, la chose aurait
pu paraître impossible. Femme russe inconnue, elle se lança dans le mouvement
spirite qui agitait alors si fortement l'Amérique et d'autres pays à un
moindre degré. Les esprits scientifiques avaient un grand désir de découvrir
la signification de ces étranges phénomènes et trouvaient malaisé de se
frayer un chemin dans la masse de fraude et de tromperie jusqu'à la vérité.
De deux façons, H.P. Blavatsky essaya de faire voir l'explication qui y
conduirait : 1° en faisant la démonstration pratique de ses propres pouvoirs
; 2° en déclarant qu'il y avait un savoir antique concernant les lois les
plus profondes de la vie, étudié et conservé par ceux qui pouvaient les utiliser
en sécurité et pour de bonnes causes des gens qui, dans leurs degrés
supérieurs, étaient appelés des "Maîtres" bien que d'autres
titres leur soit aussi donnés : Adeptes, Chohans, Frères Aînés, la Hiérarchie
Occulte, et ainsi de suite. Pour donner corps à ses déclarations, H.P.B.
écrivit en 1877 Isis dévoilée et, en 1888, La Doctrine Secrète,
toutes deux "données" par les Maîtres. Dans Isis dévoilée,
elle brandit courageusement les preuves qu'elle avait assemblées dans les
Ecritures mondiales et autres archives, devant le visage de l'orthodoxie
religieuse, du matérialisme scientifique, de la foi aveugle, du scepticisme
et de l'ignorance. Elle rencontra le mépris, mais la pensée du monde en fut
affectée et éclairée. Lorsque H.P.B. fut "envoyée" aux
Etats-Unis, une de ses plus importantes tâches fut de former une Société qui,
lors de sa fondation, fut nommée la Société Théosophique, "pour
rassembler et diffuser la connaissance des Lois qui gouvernent l'Univers. La
Société faisait appel à la collaboration fraternelle de ceux qui peuvent
comprendre l'importance de son champ de travail, et qui sont en sympathie
avec les buts pour lesquels elle a été organisée". Cette "fraternelle
collaboration" devint le premier des Trois Buts du travail de la Société
qui, depuis bien des années, ont été délimités comme suit : Premier : Former
un noyau de la Fraternité universelle de l'Humanité sans distinction de race,
croyance, sexe, caste ou couleur ; Deuxième : Encourager l'étude comparée des
Religions, des Philosophies et des Sciences ; Troisième : Explorer les lois
inexpliquées de la Nature et les pouvoirs latents en l'homme. Mme Blavatsky reçut l'ordre d'amener le Colonel
Henry Steel Olcott à s'associer à elle pour former la Société. C'était un
homme considéré et bien connu dans la vie publique d'Amérique. Tout comme
H.P.B., il a tout sacrifié pour accomplir la tâche qui lui avait été confiée
par les Maîtres. Ils se rendirent en Inde en 1879 et c'est là qu'ils posèrent
les premières fondations solides de leur oeuvre. La Société se répandit
rapidement d'un pays à l'autre, supportée avec vigueur par des hommes et des
femmes convaincus par son attitude de service de l'humanité, sa largeur de
vues, la logique et la clarté de sa philosophie et l'inspiration de sa
direction spirituelle. H.P.B. fut chargée par les Maîtres de la
responsabilité de répandre La Doctrine Secrète ou Théosophie dans le
monde – avant tout, c'était un instructeur. La tâche d'organiser la Société
revint au Colonel Olcott, et il le fit avec un succès éclatant.
Naturellement, ces deux pionniers rencontrèrent opposition et
incompréhension, spécialement H.P.B. Mais elle était préparée à tous les
sacrifices. Comme elle l'écrivit dans la Préface de La Doctrine Secrète
: "elle est habituée aux injures la calomnie est son lot quotidien
les propos médisants la font sourire dans un mépris silencieux". La période la plus brillante et la plus efficace de
la vie d'H.P.B. fut peut-être celle qu'elle passa en Angleterre de 1887 à
1891. Les effets de l'injuste Rapport de la Société des recherches Psychiques
de Londres en 1885, à propos de ses phénomènes, joints aux attaques des
Missionnaires chrétiens en Inde s'étaient jusqu'à un certain point apaisés.
Elle ajouta l'entraînement et l'instruction d'élèves chargés de poursuivre
son oeuvre, à un travail incessant d'écrivain et à une abondante
correspondance. C'est à cette fin qu'elle organisa, avec la sanction
officielle du Président (Colonel Olcott), la Section Esotérique de la Société
Théosophique. En 1890, plus de mille membres dans de nombreux pays recevaient
ses directives. |
les rituels du duc de chartres |
collectif |
Réédité par la Grande Loge de France |
1784 |
Manuscrits
maçonniques en 13 degrés écrits par le Duc de Chartres en 1784, c’est-à-dire
11 ans après la création du Grand Orient (1763). Les manuscrits se veulent
unificateurs des grades, car à cette époque entre 1740 et 1765 plus de 200
rituels ont été dénombrés. Un livre de plus de 320 pages. Comme
pour le reste de l’Europe, la franc-maçonnerie s’implante en France, vers
1725, sous l’impulsion d’aristocrates anglais. En 1735, s’organise la
première obédience française, la Grande Loge de France, qui se dote en 1738 d’un
Grand Maître, le duc d’Antin. |
les 7 grades de la mÈre loge
Écossaise de marseille– 1751 |
Loge
St Jean d’Écosse |
Edition
DU PRIEURE |
1990 |
Le
XVIIIème siècle a vu deux maçonneries s’affronter, la maçonnerie protestante
des orangistes et la maçonnerie catholique des stuartistes.
|
21 R
R.E.A.A - RITUEL DES TROIS PREMIERS DEGRÉS SELON LES
ANCIENS CAHIERS 5829 |
TRANSCRIT
par JACQUES SIMON, Préface de J.P LASSALLE |
ÉDITION
DE LA HUTTE |
2010 |
La
querelle n’en finit pas sur cette notion, en effet très délicate, de « rituel authentique » pour les loges
symboliques du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Savoir s’il faut
absolument trouver et appliquer à la lettre un texte-source, le texte
original sacro-saint, ne devrait pas être un débat car aucun rite ou rituel
maçonnique ne peut démontrer sa fixité dans le temps. En
revanche, une bonne connaissance des racines est indispensable pour placer en
perspective, ici et maintenant, notre perception initiatique du rite et pour
mettre en abîme toutes ses expressions, comme des fractales, dans la
contemplation de notre silence intérieur à la recherche de notre intériorité. Le
travail de Jacques Simon ne propose pas autre chose, en déroulant le texte de
1829, au iota près, qui démontre une très grande richesse spirituelle et
ésotérique, pour partie perdue, et pour partie incomprise par les cherchants
du XXIe siècle. Dans
sa préface J. P. Lassalle met l’accent sur les trois points
fondamentaux du R.E.A.A, à savoir : 1/ La patente délivrée à Etienne Morin en 1761. 2/ Les constitutions de Bordeaux en 1762. 3/ Les grandes constitutions de Berlin en 1786. L’Ecossisme
s’est ainsi constitué, développé et amplifié jusqu’à son épanouissement
ultime où, en 1801 un Suprême Conseil va être crée à Charleston, et d’où
procéderont tous les Suprêmes Conseils mondiaux y compris celui de France en
1804. Pour
J.P. Lassalle, l’histoire de l’écossisme est parfaitement connue,
restait un point obscur qui était de savoir comment les frères de l’époque
travaillaient aux trois premiers degrés et avec quels textes ? Ce livre
toujours d’après lui répond à cette question en nous donnant des tableaux
comparatifs et des explications tirées de la célèbre divulgation de
1760 : Trois coups distincts, où les usages des Antients apparaissent clairement. D’autre
part il étudie les documents de 1804, le Guide des Maçons écossais
publié en 1815 et enfin le Rituel des Trois premiers degrés de 1829. C’est
ce dernier texte de 1829 qui nous est livré ici in extenso, document de la
plus haute importance car il fonde en quelque sorte la vulgate du Rite
quasiment jusqu’à nos jours. L’auteur J. Simon a assuré
lui-même la transcription du rituel de 1829 et en a établi le texte avec
exactitude et minutie. Un texte qui nous reporte presque 200 ans en arrière
et nous fait prendre conscience des différences entre les rituels actuels et
ceux de cette époque. A chacun de nous d’y puiser ses propres réflexions et
conclusions. |
RITUELS
|
J. Jomier et Ph. Charlier
|
Edition le Cerf
|
2020
|
Les rituels sont un lien entre l’Homme
et ses dieux. Face à l’inconnu (maladie, mort, lendemain), ils sont une façon
d’organiser le chaos, de « savoir quoi faire », d’éloigner la peur et
d’affronter les épreuves. Mais comment passe-t-on du profane au sacré ?
Quelle est l’histoire du rituel, son ancrage, sa raison d’être ? Quelle
fonction occupent chamans, guérisseurs, hommes-médecines ? Quels supports
servent à ces échanges verticaux, entre l’humain et le divin ? Comment
comprendre la signification précise des gestes millénaires qui se répètent et
se transmettent de génération en génération, de maître en initié, de père en
fils ? Dans cet essai rassemblant de nombreuses cultures issues des cinq
continents. Philippe Charlier entraîne le lecteur dans une description et une
analyse originale de ces rituels du quotidien et de l’extraordinaire,
illustrés par des clichés rarement reproduits, issus du fond d’archives
photographiques du musée du quai Branly - Jacques Chirac. Quel point commun entre le Palio
de Sienne, cette course médiévale durant laquelle une dizaine de cavaliers
représentant les quartiers de la ville s’affrontent en une cavalcade sauvage,
et le Famadihana malgache, étonnante coutume funéraire durant laquelle les
morts sont exhumés? Quelle similitude entre les tatouages de Samoa, le
pèlerinage gitan des Saintes-Maries-de-la-Mer, un mariage hindou ou un masque
africain? Tous – cérémonies, objets ou cultes — sont issus de
"rituels", ces liens sacrés ou symboliques entre les dieux et les
hommes destinés à les protéger de la mort, de la peur ou de l’inconnu, en
tentant "d’organiser le chaos" pour reprendre les mots
de Philippe Charlier, universitaire, grand spécialiste des arts
premiers, depuis peu directeur du département de la recherche et de
l’enseignement au musée du quai Branly, et auteur de ce petit essai documenté
qui promène le lecteur à travers les cinq continents . On connaît désormais
le rôle des statuettes, masques ou poupées primitives comme autant de
passerelles entre les mondes; figures protectrices ou inquiétantes, chargées
de détourner les maladies, d’apaiser les morts ou de conjurer le sort. On a
souvent oublié, dans nos sociétés modernes coupées de leurs racines, le
symbolisme du baptême, de la crémation ou de nombre de festivités chrétiennes
issues d’antiques croyances païennes. Qu’il s’agisse de conjurer le mauvais
sort, d’honorer les défunts ou plus simplement de passer à l’âge adulte ou de
se marier, ces rituels détaillés dans de courts paragraphes illustrés par des
photos rarement vues, apparaissent au final comme autant d’éléments
structurant nos sociétés et chaque étape de la vie, en les rattachant aux
grands mythes venus de la nuit des temps. Les
rituels qui soulignent les étapes majeures de la vie d'un individu
présentent, dans des sociétés très diverses, la structure tripartite propre
aux rites de passage. Ainsi, la naissance, la puberté sociale, les
fiançailles et le mariage, la grossesse et l'accouchement, les funérailles
sont l'occasion de « crises » individuelles, mais ont aussi une
issue qui prend une valeur stratégique pour le groupe. C'est pourquoi tant de
sociétés ont marqué rituellement de tels changements d'état dans le flux
continu du devenir individuel et ont pris en charge la transition d'un état
social à un autre. Par exemple, la section du cordon ombilical à la
naissance, aussi bien dans les sociétés paysannes d'Occident que dans
d'autres continents, constitue un rite de séparation de l'enfant vis-à-vis de
son milieu antérieur (la mère et l'autre monde), ce moment de séparation
étant suivi par une phase liminale ( la « liminalité » peut toucher
aussi les parents, soumis, par exemple, à une réclusion temporaire), puis par
une agrégation définitive au groupe social, qui souvent s'achève par la
dation d'un nom à l'enfant. De
même, les cérémonies de mariage, dans de nombreuses sociétés, s'ordonnent
selon la même séquence tripartite : les « rapts » rituels
simulés, par exemple, loin d'être les survivances d'anciennes institutions,
visent à marquer la séparation par rapport à l'univers antérieur ; puis
le mariage, par-là souvent relié aux initiations pubertaires, fait passer de
la société enfantine à la société adulte, d'une famille à une autre, ou même
d'un village à un autre ; enfin, l'intégration peut être soulignée par
des rituels variables (repas en commun, échange de cadeaux, etc.). Quant aux
funérailles, elles s'articulent, d'une façon remarquablement constante, selon
un schéma identique : la phase de séparation du défunt d'avec le monde
des vivants (comportant par exemple la destruction symbolique de sa maison)
est suivie d'une période de mise en marge accentuée. |
rituel d’apprenti |
J.M. ragon |
Edition du PrieurE |
1990 |
Un
rituel datant de 1859. Un historique et des explications par ce grand
chercheur qu’est J. M. Ragon. Jean-Marie
Ragon de Brettignies, initié en 1804 à Bruges, fut membre du Grand Orient, du
Rite de Misraïm, de l'Ordre du Temple de Fabré Pallaprat. Il fonda et présida
la célèbre loge Les Trinosophes, ainsi que le chapitre et l'aréopage s'y
attachant. Il est l'auteur de nombreux ouvrages maçonniques qui eurent une
influence considérable : La Messe et ses Mystères, Le Cours philosophique et
interprétatif des initiations anciennes et modernes, l'Orthodoxie Maçonnique,
La Maçonnerie Occulte, etc. ainsi qu'une collection de 15 Rituels
maçonniques. Ses oeuvres : Ordre chapitral nouveau
grade de rose-croix et analyse des 14 degrés Rituel d'une pompe funèbre
maçonnique Rituel de la maçonnerie de
Royale-Arche improprement appelée Rite d'York |
rituel de compagnon |
J.M.
ragon |
Edition
DU PRIEURÉ |
1992 |
Fac-simile
du rituel le compagnon de 1859. Avec à la fin l’alphabet maçonnique la bulle
papale de Clément XII, de Benoît XIV et l’encyclique de Pie IX, les
persécutions éprouvées par les Francs-maçons dans le monde et divers
commentaires de Ragon.
|
rituel de consÉcration d’une loge
- EnluminḖ par J.L. Leguay |
Jean-Luc
leguay |
Edition
LEGUAY |
2008 |
Initié
par un moine italien à l’art de l’enluminure, Jean-Luc Leguay perpétue un art
rare et méconnu qui nous ouvre les portes d’un monde infini, celui de la «
Connaissance ». C’est alors qu’il était directeur artistique de la Danse au
Théâtre Regio de Turin qu’il fit la rencontre qui devait changer sa vie. Avec
l’enluminure il passait du mouvement à l’immobilité, de l’éphémère à
l’atemporel comme si, soudain, la gestuelle métaphysique de la danse avait
trouvé son point d’ancrage.
Cinq
ingrédients vont servir pour cette consécration, quant au pain, il est omniprésent
dans les cérémonies de la cène ou de l’agape. Tous ces ingrédients sont ici
étudiés à travers plusieurs grilles de lecture : littérale,
symbolique, philosophique, religieuse, anagogique et métaphysique. Le Blé : Il sert à la fabrication
du pain, aliment essentiel. Dans le rituel de consécration le blé est
synonyme de fécondité et d’abondance, c’est le 1e voyage,
que font les officiers consacrants et c’est le Grand Maître qui le répand.
Dans les mystères d’Eleusis, le grain de blé est symbole de vie et de mort,
il meurt en automne et renaît au printemps, c’est l’alternance des saisons,
la fécondité, un don de Dieu et les mystères de la vie. Le Pain : Aliment de base depuis que l’homme à découvert
l’agriculture. Les grecs furent les pionniers et les grands spécialistes dans
l’art d’inventer des diversités de pains, mais ce sont les hébreux qui
trouvèrent la recette du levain, bien que l’Eternel ordonna à Moïse pendant
la Pâque, de manger des azymes, pain sans levain, mince et léger. Autrefois,
dans le bassin méditerranéen, les pains avaient la forme d’une boule, appelée
boulens, par la suite au XVe siècle cette boulens donna le nom
de boulanger. Jésus développa la symbolique du pain, que ce soit avec
la multiplication des petits pains, ou avec la Cène. Bethléem signifie
« La maison du pain ». Le pain est symbole de
fraternité, d’amitié et de partage spirituel dans les voies initiatiques. Sur
le plan religieux, la communion avec l’hostie, représente le grand mystère de
la « transsubstantiation ». L’huile : 3e voyage des consacrants, le
2e GSC verse de l’huile en disant : Je donne à cette loge l’onction
d’huile, comme symbole de Paix et de Concorde. Cette symbolique nous
relie aux investitures et consécrations des Prêtres et des Rois. Cette huile
ou Saint- Chrême apportée par la colombe pour le baptême de Clovis, et qui
par la suite servira pour toutes les royautés et le clergé. Souvent les
huiles sont mélangées avec du miel, du poivre ou du lys. L’huile d’olive
étant presque divinisée dans tout le bassin méditerranéen, que ce soit pour
la cuisine, pour des onctions, ou des onguents. Les huiles essentielles font
un retour en force, dans diverses pratiques culinaires ou de pharmacopée. L’oint du Seigneur, vient du mot
hébreu : Messie, qui en grec
se dit Christos, et si Jésus n’a
pas reçu une onction d’huile matérielle, la descente du Saint-Esprit sur sa
tête fait office d’onction spirituelle. Le Vin : 2e voyage des consacrants. Le
1e GSC verse du vin et dit : Je verse du vin dans cette
loge, en signe de joie et d’allégresse, puisse le bonheur envahir le cœur de
tous les frères. Le vin nous ramène à Noé, qui eut quelques petits
problèmes avec la vigne, à Dionysos, dieu du vin et des fêtes, à Jésus qui
dit : je suis le cep, vous êtes les sarments, aux noces de cana, et la
transformation de l’eau en vin, il est représentatif de l’amour, de
l’immortalité, même le cantique des cantiques fait l’éloge du vin,
alors que l’islam interprète l’interdiction de boire du vin, les soufis au
contraire prônent sa boisson et disent être des échansons, à la recherche de
l’ivresse mystique. Le graal, et les mystères du moyen-âge encensaient le
vin. Le Sel : 4e voyage des consacrants. Le
GMC verse du sel en disant : Je répands du sel dans cette loge pour
symboliser l’hospitalité et l’amitié. Puissent la prospérité et le bonheur
régner dans cette loge. Symbole avec le pain de partage et d’hospitalité,
il est dit : tu mettras du sel sur toutes
tes offrandes, signe d’alliance de ton Dieu. Sel purificateur, il
chasse les démons ou énergies vibratoires néfastes et nuisibles, au Japon les
Sumo lancent du sel à l’intérieur du cercle sacré, en guise de protection
divine. Il a tout au long de l’histoire, servi de monnaie, il était
d’ailleurs assez lourdement taxé (gabelle).Comme tous les symboles, il a
aussi son contraire et le sel peut éroder et détruire les hommes, et
les éléments matériels. L’Encens : 5e voyage : Le Chapelain
ou l’Hospitalier consacrant, va alors entreprendre, sous la forme de 3
voyages, des encensements rituels comme action de purification.
L’encens symbolise le parfum céleste de la
sainteté et rappelle la fumée émanant des sacrifices accomplis sur
l’autel du Temple. Les cultures anciennes employaient l’encens comme moyen
d’entrer en contact avec les forces subtiles de la nature, d’en recevoir les
messages et de mieux comprendre les liens qui la régissent. Les asiatiques et
les animistes brulent de l’encens en permanence, c’est dans leur culture et
leur tradition, ce sont des marques de prières,
d’émanation de l’esprit divin, de purifications,
et une façon d’enlever les charges négatives
de son environnement.
|
rituel de la maçonnerie de royale –
arche |
J.M.
ragon |
Edition
DU PRIEURÉ |
1993 |
La
Maçonnerie de Royale – Arche, improprement appelée Rite d’York, est le seul
rite maçonnique créé en Écosse par les Jésuites en l’an 1777.
|
rituel de la maçonnerie forestiÈre |
J.M.
ragon |
Edition
DU PRIEURÉ |
1993 |
L’auteur,
Jean-Marie Ragon, n’est plus à présenter. Grand érudit, il a consacré la
plupart de ses ouvrages aux rituels maçonniques (Rituels d’Apprenti, de
Compagnon et de Maître).
Les
origines de la Franc-Maçonnerie Forestière restent à ce jour mystérieuses. Dès
l’origine des civilisations, il a fallu abattre, fendre le bois et le brûler
pour fabriquer le charbon. Ces travaux sont réalisés par les fendeurs et les
charbonniers. Ces forestiers ont eu une pratique initiatique dans la
transmission de leur savoir-faire, et ont naturellement adopté des rituélies,
des cérémonies et des symboles. Les différents corps de métiers des
forestiers présentent une évolution historique comparable à celle de la
Franc-Maçonnerie traditionnelle de la pierre, par le passage de l’opératif au
spéculatif. Cependant nous ne savons rien des premiers rites de métier
pratiqués dans le cadre d’une franc-maçonnerie du bois, car c’est une
tradition du geste et du verbe qui n’a laissé aucune trace écrite. C’est
en France que les premières pratiques d’un rite maçonnique forestier
spéculatif seraient apparues subitement : nous sommes en 1747. Charles
François Radet de Beauchesne en est le promoteur. Il prétendait tenir ses
pouvoirs de M. de Courval, grand maître des Eaux et Forêts du comté d’Eu,
seigneur de Courval. D’après Jean-Marie Ragon de Bettignies (1781 – 1866)
(1), la première assemblée eu lieu à Paris le 17 août 1747. Ce « Chantier du
Globe et de la Gloire » était installé dans un parc du quartier de La
Nouvelle France (actuellement faubourg Poissonnière). Le rituel provenait des
forêts du Bourbonnais où des nobles proscrits avaient trouvé refuge, puis
avaient été initiés par des bûcherons, pendant les troubles qui marquèrent
les règnes de Charles VI et Charles VII. Les ventes se sont pratiquées dans
les milieux aristocratiques et à la cour du roi. La noblesse apprécia
grandement cette maçonnerie, où le déguisement permettait de se livrer aux
plaisirs de la bonne chère et aux éclats d’une haute gaieté. Ce rite
forestier n’a pas de caractère judéo-chrétien. Dès
1747, mais peut-être déjà aussi quelques années auparavant, la France voit la
naissance d’autres rites maçonniques forestiers, mais cette fois-ci
christianisés. Voici une liste non exhaustive des rites forestiers de
l’époque :Rituel
compagnonnique de l’ordre des fendeurs (début XVIIIe siècle), Rituel
du grade de fendeur ou de bûcheron (1747), Rituel
des bons compagnons fendeurs de la forêt de la vente de Macon (1751), Rituel
de l’ordre de la fenderie dit du Grand Alexandre de la Confiance (2ème moitié
du XVIIIe siècle), Rite
des Compagnons Fendeurs de Bois (fin du XVIIIe siècle), Rituel(s)
des bons cousins charbonniers de la vente de la forêt du Jura (fin du XVIIIe
siècle), Rite
des Compagnons Fendeurs-Charbonniers des Forêts du Roi d’Arras (1812), Rituel
de la Vente de la Haute-Marne (1834), Rituel
des fendeurs du Devoir (fin XVIIIe siècle). À
notre connaissance, ces rites ne sont plus pratiqués aujourd’hui. Les
conditions historiques (création du Grand Orient de France, révolution
française) ne permirent pas aux rites maçonniques forestiers de se
développer. La Franc-Maçonnerie du bois s’implanta dans les hauts grades dès
1762 (Chevalier Royal Hache ou Prince du Liban – 23e degré du Rite de Memphis
et 22e degré du Rite Écossais Ancien et Accepté et du Rite de Perfection), et
rejetée par la Franc-Maçonnerie andersonienne, elle crut trouver son
expression dans l’aventurisme politique au XIXe siècle (carbonaria italienne
et charbonnerie française) dont on découvre encore des séquelles au Portugal
en 1911. Certes, il y eut de louables essais d’union entre la
Franc-Maçonnerie du bois et celle de la pierre (Devoir des Fendeurs, corpus
de Tours) ou d’autonomisme régulier (Grand Chantier Général de France
régulièrement constitué au centre des Forêts, sous les auspices de la Nature,
en 1809), voire de réformisme initiatique (Les Ventes de Roland, en 1833).
Certes les Bons Cousins Charbonniers cherchèrent à maintenir leurs traditions
jusqu’en 1835, en France, et jusqu’en 1879, sous une forme spéculative, en
Angleterre, chez les « Brothers-fendeurs » – il faut bien cependant constater
que la Franc-Maçonnerie du bois disparut complètement. Peu
après la Seconde Guerre mondiale, un essai de restauration de l’initiation
forestière a été entrepris à partir d’une tradition maçonnique, les symboles
étant l’arbre, la cognée, le coin, la hache ; ce « Chantier de la Grande
Forêt des Gaules » devait être réservé aux francs-maçons des degrés de l’«
Holy Royal Arch of Jérusalem ». L’initiateur de cette renaissance forestière
n’était autre que celui qui allait créer en 1976 la Grande Loge Indépendante
et Souveraine des Rites Unis (Humanitas). En novembre 1993, le druide de la
Gorsedd de Bretagne Gwenc’hlan Le Scouézec rassembla autour de lui un groupe
de francs-maçons français. Ils constituèrent une loge maçonnique de la pierre
pour ensuite y instaurer le rite maçonnique forestier pratiqué aujourd’hui.
Le rite maçonnique forestier pratiqué aujourd’hui est le fruit d’un long
travail de recherche. Il s’inspire directement des rituels de Beauchesne de
1747. En
1999, A. R. Königstein prône le retour d’un carbonarisme initiatique et
insurrectionnel. Il propose dans un des ses ouvrages un rituel de Charbonnerie
opérant un transfert vers un paganisme, se détachant d’une structure
maçonnique classique, et refusant le recours à la violence et au terrorisme.
Nous ne savons pas si des ventes pratiquent aujourd’hui ce rite. Il
faut relativiser l’importance de Charles de Beauchesne dans l’instauration
des premiers rites maçonniques forestiers. Il fut réputé comme trafiquant de
grades, tant pendant la guerre de Sept ans que chez un cabaretier de la rue
Saint-Victor à Paris. Il a créé le Chapitre des « Chevaliers protecteurs de
l’innocence » qui pratiquait des grades Rose-Croix et Templiers. Ses
créations restèrent à l’écart de Grand Orient de France et disparurent dès
1774. Rien ne permet d’affirmer aujourd’hui que l’instauration en France en
1747, d’une franc-maçonnerie forestière sans références judéo-chrétiennes
soit une conséquence de la création de l’Ancient Druid Order à Londres le 22
septembre 1717 par John Toland ou de la diffusion de son ouvrage Pantheisticon (1720).
L’Ancient Druid Order a-t-il tenté de s’implanter en France ? Beauchesne
connaissait-il Toland ? Avait-il lu le Pantheisticon
? A-t-il eu des contacts avec l’Ancient Druid Order de Londres ? Les rituels
de la Franc-Maçonnerie Forestière ont-ils une analogie avec ceux de l’Ancient
Druid Order ? Quelle filiation
peut-on établir entre l’ancienne religion et le néo-druidisme tel qu’il a été
réveillé en 1717 ? Christian -J. Guyonvarc’h affirme qu’il n’y a aucune
filiation ni sacerdotale ni traditionnelle : « La langue sacrée des druides, c’est-à-dire le
Celtique de l’Antiquité ou Gaulois a disparu à la fin de l’Antiquité, au plus
tard vers le VIe siècle, sans rien laisser de ses textes sacrés. Vers le tournant du Ve siècle, il n’a pu
subsister aucun druidisme de langue brittonique, breton ou gallois. Aucune filiation ou initiation druidique
n’a pu être transmise depuis cette époque pour deux raisons : la langue
sacrée étant définitivement perdue toute la doctrine, tous les rituels se
sont perdus avec elle. En outre, l’initiation
chrétienne efface automatiquement toutes les précédentes ; or, un druide
authentique serait tenu de connaître la langue sacrée . L’impossibilité
absolue de remplir cette condition suffit à condamner toute prétention à
faire renaître un « druidisme » contemporain. En outre, un druide ne peut
valablement exercer ses fonctions que dans le cadre politique d’une royauté
celtique, condition qui, depuis de longs siècles, est bien impossible à
remplir » (4). Ce ne serait
que dans un large esprit d’œcuménisme et de fraternité que le Druidisme
aurait été reconstitué au XVIIIe siècle. Il est possible que des druides
claniques soient restés dans l’ombre depuis 2000 ans, et peut-être
continuent-ils de se transmettre la tradition des druides. De qui
s’agirait-il ? Nous nous le demandons bien, et depuis longtemps |
RITUEL
DE MAÎTRE |
J.M.
RAGON |
ÉDITIONS
DU PRIEURÉ |
1992 |
.M.
Ragon est une pierre angulaire maçonnique du XIXème siècle.
|
RITUEL DES GRADES ALCHIMIQUES
du baron de TSCHOUDY |
LE
BARON de TSCHOUDY |
Edition
DE LA HUTTE |
2009 |
Le
présent document est la transcription d’un manuscrit assez brouillon et
désordonné, depuis longtemps mythique et attribué au baron Théodore
Henri de Tschoudy. (1727 -1769). Le
baron de Tschoudy, baron fantôme devenu aventurier polymorphe, fut souvent
marginalisé car d’aucuns disaient, qu’il ressemblait au fameux comte de St
Germain, cet aventurier alchimiste aux contours mal définis,
aujourd’hui avec les nombreuses archives retrouvées surtout grâce à
celles que les russes ont rendues au Grand Orient de France, et à
l’opiniâtreté de quelques chercheurs, on sait presque tout du baron. En
1854, il produit son célèbre livre :
L’étoile Flamboyante, et
vers 1855 il crée le Rite de la Maçonnerie Adonhiramite,
sous le pseudonyme de Guillemin de Saint Victor. Voici
les grades qu’il a développés avec leurs notions essentielles
induites : ROYAL
ARCHE………………………………Trésor caché dans la terre CHEVALIER
DU SOLEIL…………………..Antimoine et alkaest COMMANDEUR
DES ASTRES………….Soleil, lune, Esprit,
putréfaction CHEVALIER
DU PHENIX…………………..Renaissance dans la
matière, antimoine CHEVALIER
DE L’IRIS………………………Arc- en –Ciel, (queue de
paon) CHEVALIER
D’OCCIDENT……………….Ceinture blanche, de feu, sceau
d’Hermès, couronne d’or ROSE
CROIX DE L’AIGLE NOIR………..Noir, rouge, blanc, les
aigles, prière hermétique, Un livre passionnant pour chercheur et amoureux de
l’hermétisme. |
RITUEL
DU GRAND INSPECTEUR, INQUISITEUR ET COMMANDEUR. 31e DEGRÉ suivi du 32e DEGRÉ
PRINCE DU ROYAL SECRET |
J.M.
RAGON |
ÉDITIONS
DU PRIEURÉ |
1994 |
L’auteur
nous présente les rituels des 31e
et 32e degrés du Rite
Ecossais Ancien et Accepté. Par une analyse engagée, il nous fait
principalement découvrir le rituel du 32e degré dit « de
Prince de Royal-Secret ». Peu connu, ce rituel comme d’ailleurs le
rituel Kadosh (30e degré), se rattache selon Ragon, à la
chevalerie Templière qui aurait était créée de toutes pièces par les
Jésuites. Dans
un XIXe siècle antireligieux, l’auteur dénonce d’une manière excessive ces
protagonistes. Il est signalé en fin d’ouvrage quelques réflexions
intéressantes de l’auteur sur les signes et significations que les Jésuites
donnèrent aux symboles maçonniques. |
rituel d’une loge d’adoption |
|
Edition SNES |
2001 |
Rituel
d’une loge féminine vers 1780. Intéressant par sa symbolique qui devient
féminine. Fonctionnements des loges d’adoption : Avant d’entrer dans le détail des rituels,
il est intéressant de savoir comment fonctionnaient ces loges mixtes et, en
particulier, de comprendre la place des femmes dans ces loges. Margaret Jacob et Janet Burke dans leur
« critique féministe »* présentent une évolution des places allouées aux
sœurs au fil des années. Inutile de préciser à tout amateur d’histoire de la
maçonnerie, que celle-ci que ce soit dans sa forme, son fonctionnement et ses
rituels n’a jamais été figée et réduite à une seule expression. La
franc-maçonnerie, en France, a toujours été traversée de plusieurs courants
de pensée, plusieurs modèles d’organisation et surtout plusieurs rituels dont
elle est d’ailleurs pour une bonne partie la seule responsable, dont ce que
nous appelons les « hauts grades ». La place des femmes dans les loges d’adoption
a donc suivi la même logique. Ainsi, si au départ, les femmes étaient, vers
1760-70, encore réduites à se contenter d’un acte de présence lors des
tenues, peu à peu elles prennent les maillets et s’installent dans leurs
rôles. C’est vers 1775, qu’elles peuvent voter – reçues aux grades de
maîtres, le rituel mentionnait l’erreur des maçons de n’avoir pas accepté les
femmes plus tôt, assurant qu’il s’agissait surtout d’une ignorance de leur
temps. Le maître de loge assure « la possibilité de réunir les deux sexes »
dans les loges, et continue : « la lumière s’est enfin introduite dans les
espaces qu’occupaient les ténèbres ; nos profondes études dans l’art de la
Maçonnerie nous ont aidés à trouver le vrai moyen de perfectionner nos
édifices ; c’est par le secours de nos Sœurs qui ont apporté avec elle un
Cœur qui renferme les cinq colonnes de notre Ordre ».* Dans la « Vraie maçonnerie d’adoption »
de Louis Guillemain de Saint-Victor (1779), les sœurs prennent place et
dirigent les tenues. Les loges du 18ème siècle étaient particulièrement
onéreuses et en fonder une- – généralement de ses propres deniers –
nécessitaient une aisance certaine. Ainsi, en dehors des locaux et des décors
– qui n’étaient pas en carton – il était recommandé d’avoir vaisselles,
argenteries et tout ce qu’une bonne table aristocrate pouvait nécessiter et
l’emploi de domestiques pour le service et la tranquillité des lieux. Chaque
nouveau degré nécessitait en outre, une nouvelle tenue. Les cotisations
étaient élevées, même si pour la "loge du Juste", les membres
avaient des capitations vraisemblablement calculées en fonction de leur
revenu. Les
rituels : Nos rituels ont été adoptés par
les français des anglais à l’arrivée de la franc-maçonnerie en France. Durant
une période difficile à estimer, le système utilisé était un système en deux
degrés : apprentis et maîtres, le maître étant appelé « compagnons ». A
partir des années 1760, apparaît en provenance d’Angleterre, les « Ancients »
dont une des caractéristiques étaient un système à trois degrés : Apprentis,
Maîtres (appelés compagnons, ce qui ne facilite pas la lecture), et Maître
Secret. On ne peut pas assurer que ce rituel soit spécifiquement anglais et
une note sur Jakin&Boaz de 1766 montrent que les français et les anglais
partageaient leurs copies sans aucune pudeur. A la même époque, se développe
un autre système de trois degrés intégrant un grade intermédiaire entre
Apprenti et Maître, le grade de Compagnon. Ce tout coexistait sur une période
allant jusque la Révolution de 1789, pour aboutir à des systèmes complexes de
hauts grades – dont des systèmes à 4 degrés : Apprentis, Compagnons, Maître
et Maître Secret. Le premier système à 7 degrés apparaît, considéré comme
source de l’actuel Rite Français, en 1758. De ce
goût, peut-on dire cette manie française, d’ajouter des degrés, là où il n’en
avait pas, de modifier des rituels, là où cela n’était pas demandé, il
apparaît presque rassurant que les rituels d’adoption soient construits dans
une même diversité. Les auteures Margaret Jacob et Janet Burke appellent
d’ailleurs cette façon de faire : « l’écossisme » ajoutant sans même en rire
que le point culminant est un système en 33 degrés. J’adore ces clins d’œil
de l’histoire. Une note de la traductrice mentionne qu’il s’agit (seulement)
des hauts grades et non pas de "l'écossisme" que nous connaissons
aujourd'hui. Le plus ancien rituel qui nous reste – en langue française – est
celui de « la loge du Juste » de la Haye (Pays Bas) datant de 1751. Le rituel
suivant, français, date de 1763 et est du Comte de Clermont, Grand Maître de
la Grande Loge (de France). Pour le coup, je vais même finir par admettre à
l’actuelle Grande Loge de France une filiation avec la première Grande Loge
de France, tant ils aiment la Tradition ! Ce rituel de 1763, œuvre du genre
et même des deux genres, a servi de base à la rédaction des rituels suivants.
Les multiples éditions des différents rituels – parfois même plusieurs fois
dans une même année – montrent l’importance des loges d’adoption. Contrairement à ce que l’on évoque, ces
rituels d’adoption reprenait la même symbolique que les loges masculines :
allégorie sur les vertus des frères et de la sœur, égalité des hommes (et des
femmes), allusion biblique et bien entendu les symboles dits des « bâtisseurs
». Peu à peu, sont supprimés les allusions sur les « défauts féminins »,
cette Eve qui ne doit « pas manger les pépins de la pomme, car ils sont les
pépins du vice ». Nous sommes assez loin d’estimer qu’il existait une
sous-maçonnerie dédiée aux femmes. Il suffit d’entendre pour cela les
témoignages des contradicteurs et de leurs défenseurs. La
Franc-maçonnerie des Dames et ses détracteurs : Si quelque chose n’a pas d’intérêt, elle connaît
peu de détracteurs. Si elle n’est pas subversive, encore moins. Tout comme,
les hauts grades, la Maçonnerie des Dames, ces loges mixtes pullulant un peu
partout, regroupaient les femmes de la bonne société, mais aussi se trouvant
à proximité des loges militaires, des loges de bourgeois et notables
provinciaux. Elles n’ont pas existés sans causer quelques émois chez nos
frères français. Ces détracteurs vont devenir les héros des nôtres, qui
voient en la maçonnerie mixte et féminine, une sous-maçonnerie « nécessaire »
mais peu fréquentable. Comme aujourd’hui, les historiennes notent, que cela
ne les empêchaient pas de visiter ces loges d’adoption. De mœurs légères
(nous étions quand même au 18ème siècle et notre siècle paraît être un siècle
de bigots), ces femmes tentatrices, éloignées de leur rôles de
reproductrices, ces femmes indiscrètes et faibles – le beau sexe – qui n’a
que le droit d’être beau, qui dénature les « mystères de notre ordre ». Le Grand
Orient qui a réorganisé les loges avait, d’ailleurs, un discours double.
Ainsi peut-on trouver ceci : « ... Nous avons dû permettre les travaux
d'adoption, mais en même temps les tenir à distance. Un titre, un tableau, un
timbre même ne sont que des accessoires dont se sert la maçonnerie, mais qui
n'en font point partie, qui ne sont pas « Elle ». Ce sont travaux intérieurs
qu'il n'est point permis de confondre, ce sont nos mystères dont on ne doit
jamais s'occuper en loge d'adoption ».Jusqu’aux découvertes des travaux
de ces deux américaines, il était facile de considérer, à la faveur des seuls
commentaires des détracteurs de leur époque, que ces premières maçonnes
étaient dupes, soumises et trompées par une ressemblance à la maçonnerie. Ces
dernières d’ailleurs développent largement ce point dans leur « Critique
féministe ». Ce serait sans tenir compte des spécificités des rituels de ces
femmes. On se demandera plus exactement si les dupes n’étaient pas,
finalement, ces mêmes frères qui fustigeaient l’existence de ces loges, comme
le sont, tout autant dupes, nos contemporains qui se réclament d'une
Tradition. |
RITUELS INCONNUS |
Jean-Luc Leguay |
Edition Dervy |
2017 |
Cet ouvrage enluminé vous propose un voyage à
travers des rituels méconnus du troisième degré de la franc-maçonnerie. Au
temps des anciennes confréries de bâtisseurs, les cérémonies d’exaltation à
la maîtrise ne se fondaient pas seulement sur la construction du temple du
roi Salomon et la légende de son architecte Hiram.
Ce qu'on sait, en revanche, c'est que le rituel
maçonnique est truffé de références templières. Les correspondances entre le
Temple et la Loge ont aussi d'autres origines, qui ne prouvent nullement une
filiation mais plutôt une communauté d'inspirations et de destins.
D'inspirations avec les références à Jérusalem, au Temple de Salomon, et bien
sûr à l'Écosse, où les templiers auraient pu trouver refuge et où est née la
franc-maçonnerie moderne
Ceux-ci se
déroulaient dans un « espace rituellement consacré », à l’écart du
tumulte : « la loge est à couvert extérieurement » et en
dehors du temps profane : « les travaux en loge se déroulent de
midi à minuit ». Ces trois points sont toujours indissociables pour
assurer une mise en œuvre efficiente du rituel, et donc une transmission
authentique. La signification du terme « rite » nous renvoi à
son étymologie « Rita » signifiant ordre. La mise en oeuvre d’un
rite met les participants en dehors du chaos, par l’ordonnancement de la cérémonie
même, et l’application de règles communes propices à « faire naître
cette lumière » que les francs-maçons recherchent en se réunissant. La
sacralité liée à l’usage des rites explique sans doute leurs présences dans
toutes les liturgies religieuses. Les rites ont encore de beaux jours devant
eux, car l’expérience démontre que l’homme, aussi moderne soit-il, ne peut se
départir de la dimension sacrée. De la même façon il ne pourra se départir de
ce qui le relie à cette tradition primordiale, lien non connu du profane,
mais mis en « conscience » lors de la cérémonie d’initiation. Nous pouvons donc définir le rite
maçonnique comme la mise en œuvre d’un ensemble de signes, de mots et de sons
qui ont tous une portée symbolique et qui respectent des règles communes,
dans un espace abrité et consacré, ayant pour effet de mettre en condition le
franc- maçon pour recevoir l’initiation consistant en une transmission de
l’influence spirituelle tout en s’ouvrant à lui-même et aux autres.
Il s’agit
d’obtenir par la grâce du rituel, l’ouverture de l’Espace et du Temps pour
s’en échapper et se situer radicalement hors la contingence. Rappelons qu’il
ne peut y avoir d’influence spirituelle sans la mise en œuvre par des initiés
qualifiés de la forme et de la classe rituélique adaptée. Le rite relie le
présent au passé marquant ainsi l’intemporalité, il devient la clé d’accès à
un espace consacré, mais aussi au temps primordial et sacré qui précédait les
temps historiques. Nous concevons alors comme nécessaire de distinguer « la
forme » de « la classe », non pas pour faire apparaître une
quelconque opposition, mais pour déterminer plus efficacement les modalités
de transmission de l’influence spirituelle. Finalement, le rite a pour but de
donner accès, par ce qu’il est supposé transmettre, à quelque chose qui
dépasse notre simple individualité et qui selon l’expression chère à René
Guenon « appartient à d’autres états d’existence Au sommaire de ce très beau livre
enluminé : Salomon
et Hiram - Rituel du Maître de l’Arche de Noé -
Rituel du Maître de la Tour de Babel
- Rituel de Moïse -
Rituel du voyage d’Hiram en éternel Orient -
Commentaires sur les rituels inconnus
- Enluminures martinistes -
Méditation - Les invocations des puissances et tableau
de ces mêmes puissances - |
rituel du souverain grand inspecteur
gḖnḖral 33ème et dernier degrḖ |
par
j.m. ragon |
Edition
DU PRIEURE |
1994 |
Y
est décrit tout le rituel du 33ème degré. Également l’auteur raconte
l’historique des principaux couvents maçonniques du XVIIIème siècle
On
institua un Ordre de la Bienfaisance (L’Ordre des Chevaliers bienfaisants de
la cité Sainte de Jérusalem) et le Duc Ferdinand de Brunswick fut mis à la
tête des Loges réformées.
|
21 T
TOUS LES RITUELS DE FRANCKEN, DE HUNT, DE MIRECOURT, ET DE
KLOSS, |
LATOMIA,
Grande loge des Pays Bas |
|
|
84
rituels ont été faits entre 1760 et 1820. |
Retour à l'index des chapitres
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|