Chapitre 5  A - Z    (  Religions  )

 

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5 A

à bas la calotte

Caricature Anticléricale

Edition ALTERNATIVES

 2005

À la fin du XIXème siècle, l’Église catholique et la République s’affrontent pour la domination des institutions du pays. Réactionnaire, conservateur et monarchisant, le clergé, véritable État dans l’État, s’arc-boute sur le considérable budget du culte qui lui est alloué, régente l’école et refuse la loi civile.

 

Philosophes, rationalistes, libre-penseur et Républicains dénoncent avec vigueur cette oppression et réclament des mesures de laïcisation, militant pour la séparation des Églises et de l’État.


Les deux camps se livrent alors une véritable guerre idéologique en utilisant, notamment, la puissance de l’image. Élaborant un langage trivial et violent, la caricature anticléricale, imprimée sur les supports les plus variés, devient une arme de combat aux mains du milieu libre penseur, très actif depuis l’affaire Dreyfus. Volontiers effrontée et blasphématoire, cette imagerie satirique envahit la rue, commente les crises et les alimente, diffusant non seulement une vision infamante du clergé mais attaquant aussi, pour la première fois, les « saintes » écritures et les dogmes.

 

Si les Républicains au pouvoir font finalement voter, en 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État, l’imagerie anticléricale s’était donné pour tâche de séparer les Églises de toute la société, sur le terrain moral, affectif et idéologique. Elle continue aujourd’hui, d’œuvrer en ce sens au travers de journaux comme Charlie hebdo ou le Canard enchaîné. Une œuvre immense et passionnante d’une étonnante actualité qui aura inspiré certains des meilleurs dessinateurs de la Belle Époque comme André Gill, Pépin, Grandjouan, Delannoy…

 

Cette publication est livre d’histoire entièrement voué à la caricature et dont le thème, la séparation des Eglises et de l’Etat, est d’actualité. Le pluriel s’impose aujourd’hui, encore que le problème se soit posé dans des termes différents au XIXe et au XXe siècle, période où le combat anticlérical se focalisait essentiellement, sinon exclusivement, sur l’Eglise catholique. L’ouvrage attire d’abord par une très abondante illustration (260 images) en noir, mais très largement en couleur (à vue d’œil 25 à 30%), dont la qualité est excellente, compte tenu de celle du papier lui-même, ce dont on sait gré à l’éditeur.

On peut regretter qu’une « table » n’en donne pas un résumé. On aimerait savoir aussi combien appartiennent à la carte postale, à l’affiche, à la presse satirique et entrer même dans le détail : combien viennent de L’Assiette au beurre, combien de La Calotte, combien du Canard enchaîné ou de Charlie-Hebdo. Autre regret celui qui concerne les légendes, qui ne datent pas systématiquement les images, ni n’en indiquent la source. Le patchwork du traitement du sujet par thèmes ne permet pas, de ce fait, de reconstruire la chronologie au premier regard.

 

Le livre est divisé en six chapitres thématiques qu’encadrent une introduction et une conclusion chronologiques. Ce choix ne fait peut-être pas assez ressortir l’évolution de l’anticléricalisme et de ses cibles en particulier de 1870 à 2005, les rappels antérieurs étant beaucoup moins importants quantitativement, même s’ils existent dans le texte comme dans l’illustration. Après une introduction de dix pages sur les premières manifestations de l’anticléricalisme en France, six thèmes majeurs sont étudiés. « Une guerre d’images » fait état des supports de la caricature, la presse satirique surtout, en France et, de façon plus rapide, en Europe. « Les armes de la caricatures », mettent en relief les procédés de la caricature (disgrâces physiques, bestiaire anticlérical, trivialités, parodies). « L’Eglise contre la société » souligne les moyens de domination de l’Eglise qui pénètre la société par un discours réactionnaire diffusé du haut de la chaire, dans les publications et, surtout, dans ses écoles. « Les immoralités cléricales » ramènent les mœurs du clergé aux sept péchés capitaux dont les plus pratiqués sont l’avarice, la luxure et la gourmandise. « Pratiques et croyances » prennent à parti le contenu de la doctrine, le Bon Dieu et ses saints étant croyances « pour les ânes » ; le sixième chapitre, enfin, « Une Séparation nécessaire » focalise l’intérêt sur la crise qui aboutit à la loi de 1905 et à ses conséquences.

 

La suite du siècle, « de la Séparation à nos jours » n’est traitée que dans les dix pages (avec 20 illustrations) de la conclusion. Sous ce rapport, on est en droit de poser quelques questions. Par exemple, l’anticléricalisme, dans la caricature d’un journal comme Charlie Hebdo, est-elle la prolongation d’un thème facile pour Gébé, Cabu ou Siné ou sa résurgence trouve-t-elle, au contraire, son explication dans l’actualité ? La relation entre la société et les idéologies qui la traversent est évidemment sous-jacente à tout le livre, mais la structure thématique efface par trop l’alternance qui existe entre périodes de crises et accalmies. L’un des apports les plus neufs de l’ouvrage réside dans l’analyse de la diffusion des médias qui portent l’anticléricalisme. Ceux-ci utilisent tous les supports : outre la presse illustrée (Le Grelot, l’Eclipse, La Calotte), qui donne des « unes » dues aux meilleurs caricaturistes de l’époque (Pépin, Alfred Le Petit, Moloch, entre autres), on trouve la propagande anticléricale dans des nouvelles et des romans bon marché destinés à un public populaire, dans la carte postale, qui connaît un essor extraordinaire à la fin du XIXe et au début du XXe siècles, la feuille volante distribuée dans les kiosques ou dans la rue, des calendriers, des papillons gommés, destinés à être collés aux endroits stratégiques, les menus des « banquets du vendredi saint » ou même des faux cols et des éventails !

 

Outre la variété des supports, le mode de distribution est très nouveau. Ne se limitant pas aux circuits habituels, kiosques ou camelots, les militants des associations qui luttent contre l’excessive emprise de l’Eglise, sociétés de libre pensée ou pour la défense des droits de l’homme, comme La Fédération française de la Libre Pensée ou l’Union démocratique de propagande anticléricale présidée par Victor Hugo et Léon Gambetta, descendent eux-mêmes dans la rue pour distribuer des feuilles au tirage relativement limité (République anticléricale, L’Anticlérical) ou plus ambitieuses comme Les Corbeaux fondés en 1905. Cette forme nouvelle de la propagande politique s’appuie sur la caricature comme sur une accroche efficace auprès du plus large public. L’ouvrage de Guillaume Doizy  et Jean-Bernard Lalaux représente donc un apport important à la fois pour l’histoire des médias, celle de la caricature et celle de l’anticléricalisme à proprement parler. Les ressources documentaires sont excellemment choisies et exploitées et l’illustration est beaucoup plus qu’un atout, elle est la chair et le sang du livre.

 

ANGÉLOLOGIE et DÉMONOLOGIE

Divers Auteurs

Edition  ARCADIA

 2002

Aussi loin que nous puissions remonter dans l’histoire de l’humanité, l’homme semble avoir toujours admis l’existence d’êtres supérieurs, souvent identifiés à des dieux ou à des messagers de Dieu. Ces êtres de lumière bien qu’invisibles ont été le plus souvent perçus comme investis de grands pouvoirs et d’une mission spécifique auprès des hommes. Ils furent nommés sous autant de dénominations particulières que se succédèrent les civilisations et les systèmes religieux.

 

Or ces êtres célestes ont été tout particulièrement considérés au sein de la tradition chrétienne des premiers siècles. Ils jouent un rôle très important dans l’Evangile de St Luc, lorsqu’un ange apparaît à Zacharie pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste.

 

Marie reçut l’Annonciation de l’Ange Gabriel, ils annoncèrent aux bergers la naissance de Jésus, l’ange Raphael accompagne Tobie, le chêne de Membré…….

Mais les anges ont donné lieu à d’autres spéculations et à d’autres pratiques en raison du caractère quasi mythique de certaines conceptions véhiculées par le christianisme : l’Apocalypse, Lucifer, le purgatoire, le jugement dernier….

La ligne de partage entre orthodoxie et hérésie passe notamment par l’angélologie. Les anges  sont une composante essentielle du christianisme au Moyen Âge, mais depuis cette époque seule la figure de l’Ange gardien a résistée au temps.

 

Pour la démonologie, c’est au Moyen-âge que diables et démons deviennent synonymes, le terme de diable vient du grec diabolo (diviseur, calomniateur). L’Eglise va diaboliser au maximum, et tout ce qui ne sera pas conforme aux écrits et directives ecclésiastiques portera la marque du diable.  Satan est un mot juif qui désigne les esprits mauvais, tandis que chez les grecs le mot démon (daïmôn en grec) désignait seulement les « génies et les esprits inférieurs ».

 

Les Etudes Traditionnelles nous parlent de l’ontologie du combat spirituel avec la garde angélique et la pluralité des sens que les philosophes et historiens ont donné à ce sujet. Dans cette multitude de sens, nous sommes invités à relier notre propre vie à l’étincelle lumineuse dont tous les anges sont porteurs. Egalement un long article sur les anges dans la tradition d’Israël et de la tradition chrétienne qui nous offre le message de la Vierge Marie et de l’Archange Saint Michel, ainsi que les hiérarchies spirituelles.

 

M. A. Ouaknin dans un extrait de son livre sur les mystères de la Kabbale nous parle du nom et de la hiérarchie des 72 anges dans la tradition juive.

 

A. C. L. étudie les mondes célestes et souterrains, là ou vivent ces entités qui fascinent et inquiètent. La tradition juive pratique également cette ambigüité avec les mots Malakh (Nombres 20-16) et Kérubim (Genèse 16-7). Il existe 2 sortes d’anges, ceux chargés d’accomplir une mission d’ordre divin et ceux qui constituent la cour céleste et chantent les louanges de l’Eternel-Dieu, c’est dans ces derniers que l’on trouve les chérubins, les séraphins, les hayyots et les ofannim (roues du char de la Merkavah). Dans la tradition chrétienne tous les Evangiles citent de nombreux anges qui sont des messagers apportant la bonne nouvelle. Dans l’Islam les anges sont présents et apparaissent comme des symboles de proximité avec Allah et comme symbole de beauté, ils sont : protecteurs, intercesseurs, porteurs de la Révélation et scribes. L’ange Gabriel a dans l’Islam une place spéciale en tant qu’Initiateur universel.

 

Henry Corbin dans son livre « L’homme et son ange » explique le processus de l’union mystique avec l’Ange, union de l’âme dans un processus « d’imagination créatrice » qui est une méditation et un dialogue intérieur et qui abouti à une transmutation psychique amenant à la naissance de l’homme pneumatisé.

 

Yannis Vahlas dans un très long article fait le portrait d’une entité insaisissable, difficile à appréhender et aux multiples facettes : Lucifer, fils de l’Aurore. Comment cet astre brillant a-t-il scellé son destin en quittant les milices célestes? Le sujet est délicat, car il pose le problème de la chute de cet ange, pas comme les autres. L’auteur nous amène du temps d’Hénoch avec les égrégores (éveilleurs) et les apostats. On est à l’écoute du prophète Isaïe qui dit « Comment es-tu tombé du ciel astre brillant, fils de l’aurore ? » (Is. 14,12). Dans l’Apocalypse de Jean, Lucifer est nommé absinthe, étoile en feu qui va se consumer dans les eaux et qui avait les clefs du puits de l’Abîme. C’est St Jérôme qui vers l’an 370 place dans sa version de la Vulgate, le nom de Lucifer à la place de Benchahar et d’Eosphoros. Il a utilisé l’adjectif Lucifer-luciferi, et ainsi cela devint Lucifer avec ses nombreuses élucubrations lucifériennes.

 

ANGES  - B.A. – BA  des anges

Gérard chauvin

Edition  PARDES

 2002

Aimable fable rétrograde, pour certains, vague réminiscence d’un catéchisme bâclé, pour d’autres, l’ange revient à la mode, porté par les pseudo-valeurs du New-Age, exploité et parodié sans vergogne par les princes de l’illusion cinématographique et publicitaire. Lorsque l’on consent à lui accorder quelque crédit, c’est d’une façon sentimentale, superficielle et confuse. Dissociée de la hiérarchie des principes divins qu’elle reflète, l’image de l’ange dégénère en une sorte de néo-panthéisme plutôt confidentiel, bien éloigné des enseignements traditionnels.


Ce B.A. – BA des anges reprend la question à contre-courant. Il part des Écritures sacrées et de leur exégèse théologique, avec, comme principal point d’appuis, le corpus doctrinal de Saint Thomas d’Aquin. Il se réfère largement aux expériences mystiques de Saint François d’Assise, comme aux lumières théosophiques de Jacob Boehme, Angelus Silesius, Emmanuel Swedenborg

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Les perspectives hébraïque et islamique ne sont pas oubliées, avec l’approche de deux textes anciens importants : le Livre hébreu d’Hénoch et l’Échelle de Mohamed. Les anges sont des substances intellectuelles, immatérielles, lumineuses, procédant de l’Esprit Saint, l’ « Ange suprême » du Seigneur. Ils sont autour de nous, en tant que créatures, et en nous, comme manifestations symboliques des degrés et des états de l’Être, ce que montre l’admirable image de l’ « échelle angélique » dont Jacob eut la vision.

 

On verra que leurs fonctions, au-delà du sens général de « messagers » (en grec : aggelos), sont complexes et diversifiées… Sans aucun doute, l’homme déboussolé d’aujourd’hui gagnerait beaucoup à prêter l’oreille à l’universel chant de glorification (Sanctus) que l’ange adresse perpétuellement à Dieu.

 

ANGES - CHEMINER  AVEC L’ANGE 

ANNICK DE SOUZENELLE  et PIERRE-Yves  ALBRECHT

ÉDITION DU RELIÉ

 2011

Le monde dans lequel nous vivons est devenu « une chose » que nous consommons, où la dimension subtile de notre existence est douloureusement absente. Pourtant l’appel de l’Ange est là, comme un autre réel caché derrière le voile de notre existence.


Par cette relecture inouïe des Ecritures, par cette rencontre avec la figure de l’Ange, nous voilà conviés à notre tour sur ce même chemin initiatique. Il s’agit de s’abandonner dans la confiance et de plonger dans nos profondeurs, passant du « dehors » au « dedans », de l’inaccompli à l’accompli, du grossier au subtil, pour enfin nous élever et atteindre la plénitude de notre être.


Annick de Souzenelle nous révèlent la profondeur secrète des textes sacrés et des grands courants spirituels, de la Grèce antique ai judéo-christianisme en passant par les védas hindous, l’islam soufi et bien d’autres traditions. De toutes ressortent la même essence, les mêmes structures alchimiques qui appellent l’homme à se transformer vers la dimension la plus haute de son âme.


Qu’il s’agisse d’une vision, d’une voix, d’un compagnon ou d’un adversaire, les Anges, apparaissent aux prophètes et héros mythiques ainsi qu’à nous-mêmes comme des signaux, des guides qui exaltent l’âme humaine et l’incitent à déployer ses ailes vers la beauté et la sagesse, et à rejoindre sa source unitaire.


Le livre développe les sujets suivants :


L’Ange dans la tradition judéo-chrétienne avec les premières hiérarchies, les Anges dans la vie d’Abraham et de Sarah, Ismaël et la Pâque d’Abraham, le songe de Jacob et sa lutte avec l’Ange, Isaac, présence de l’ange dans l’enfance de Moïse, la marche dans le désert, la vision d’Ezechiel et les quatre vivants, Samson, l’ânesse de Bilam, Daniel, Tobie et l’Ange Raphael, l’enfance de Jésus, son baptême, Satan, la matrice du feu et du crâne, L’Ange de la Perse antique et le soufisme, angélologie néo-platonicienne de Plotin, Avicenne et l’itinéraire angélique, l’alchimie spirituelle, l’ambigüité de l’âme, la source de vie et l’eau permanente, le corps angélique et son secret, l’Ange du Zoroastrisme mazdéen, l’or hermétique et l’Ange de la terre, les puissances mazdéennes, les 7 métaux de Gayômart, l’écologie imaginale, dialogue autour de l’Ange…

 

ANGES  -  CONTACTEZ VOTRE ANGE GARDIEN – Rituel de Pelagius ermite de Majorque

Denis Labouré

Edition Le Mercure Dauphinois

 2011

L’ange est l’échelle qui relie la terre au ciel, c’est un messager du divin. Il a aussi pour mission de veiller sur la nature et sur l’homme, dans ce dernier cas, nous l’appelons ange gardien et nous avons la possibilité de le contacter durant notre sommeil.

 

Dans l’Antiquité, le songe fut employé pour obtenir des guérisons, il était courant d’aller dans un temple ou près d’une source sacrée, y dormir et avoir la vision du dieu qui prodiguait des conseils ou guérissait le malade. Au Japon, existent aussi des temples de ce genre. En Islam, la récitation d’une certaine prière permet d’obtenir des réponses en songe. Partout dans le monde, cette méthode est approuvée.

 

Dans la première partie de cet ouvrage, le lecteur apprendra ce qu’est un ange, combien il y en a, ce qu’est l’ange gardien, l’action qu’il exerce dans la vie de chacun, comment entrer en contact avec lui.

Dans la seconde partie, on y trouvera le rituel appelé aussi « anacrise » transmis par l’ermite de Majorque, Pelagius. Ce rituel est suivi d’un résumé pratique des rites à accomplir pour s’élever en songe jusqu’à son ange gardien.

Contacter son ange gardien, c’est recevoir des réponses à ses questions, c’est avoir la chance de pouvoir se relier au divin et de laisser la Lumière divine s’écouler en soi. – Ce texte est publié avec l’autorisation de la bibliothèque de Lyon.

 

Le mot ange dérive du latin angelus et du grec angelos qui signifie messager, porteur de nouvelles. Ainsi, la tradition désigne par le terme ange, un envoyé, un messager, des êtres célestes différents de l’homme, des êtres spirituels. Entre Dieu et l’homme, il existe un monde peuplé par des êtres invisibles, qui recherchent le contact avec l’homme. Les anges échappent à notre perception ordinaire car ils n’ont pas de corps, c’est nous qui les revêtons d’une image, qui change selon les époques. Il n’y a pas de vraie image d’un ange et ils n’ont pas toujours eu des ailes. Ces images peuvent être des béquilles utiles pour nous aider à travailler et à dialoguer avec eux.

Ce livre nous apprend comment dialoguer, connaître et collaborer avec son ange gardien, les divers noms des anges dans les livres sacrés, le nombre des anges, Freud et l’homme décapité, comment et pourquoi les traditions Antiques nous affirment que chacun de nous, naissons avec un ange gardien, Marcile Ficin qui dans son livre « comment organiser sa vie de façon céleste » expose l’importance de l’astrologie dans l’harmonisation de l’âme, et affirme que chacun de nous, né avec un daïmon, lequel correspond à une étoile et affirma l’équivalence entre le daïmon grec et l’ange gardien chrétien.

 

 

Comment alors dialoguer avec son être spirituel (avatar, ange, messie, maître secret, intuition) ? L’auteur nous propose deux textes pour avoir la réponse. Tout d’abord le texte d’Abramelin le Mage « La magie sacrée », écrit en 1458 et conservé à la bibliothèque de l’Arsenal. Le deuxième texte est de Pelagius, l’ermite de Majorque, texte qui est à la bibliothèque municipale de Lyon, et qui a pour nom « L’Anacrise ». Ces deux textes nous sont proposés avec des conseils de lecture et de recherche.

 

 

Denis Labouré est diplômé de l’Ecole Normale, il a étudié et pratiqué la psychopédagogie avec des enfants handicapés pendant plus de 10 ans. En 1984 il a ouvert son cabinet d’astrologie, il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages, il est reconnu pour son approche de l’ésotérisme chrétien et anime régulièrement des conférences et séminaires de formation.

 

ANGES - DE  SOCRATE  À  TINTIN – Anges Gardiens et démons familiers de l’Antiquité à nos jours

Colloque - Divers Auteurs 

Edition Presse Universitaire de Rennes 

 2011

On connaît le démon ou plutôt le daïmon de Socrate,  c'est-à-dire ce génie personnel, cette divinité intérieure qui inspira, selon le Banquet de Platon, les principes de la philosophie et de la conduite du sage. On connaît aussi les deux esprits familiers, l’un bon, l’autre mauvais, qu’Hergé attribua à Milou, le compagnon à quatre pattes de Tintin, sur les sentiers sinueux du Népal. La question des anges gardiens et des démons familiers est en effet universelle. L’enquête présentée ici complète l’histoire de ces êtres invisibles et ouvre des champs d’investigation sur la question de l’identité de l’homme et de son rapport à la conscience et à l’inconscient.

 

L’idée selon laquelle l’être humain est accompagné, durant sa vie et parfois dans l’au-delà, par deux entités, l’une bénéfique, l’autre maléfique, traverse l’histoire de l’Antiquité à nos jours. Quelles ont été la place et le rôle des anges gardiens et des démons familiers dans les cultures et les religions ? Dans quelle mesure ces notions se sont-elles construit l’une par rapport à l’autre ? Quelle est la nature des liens qui se sont tissés entre les individus et leurs interlocuteurs, angéliques, démoniaques ou démoniques. Quelles relations entretiennent ces entités entre elles ? Telles sont les questions auxquelles ce recueil d’études s’efforce de répondre, en traitant le sujet dans la longue durée, en variant les approches et les sources, en étendant le regard de l’Orient musulman à l’Occident médiéval et moderne, du monde hellénique aux productions culturelles contemporaines.

 

Au cours de ce voyage dans le temps et l’espace, le lecteur rencontrera une grande diversité de figures de l’invisible, aux fonctions multiples, débordant bien souvent les normes définies par les autorités religieuses. Gardiens et compagnons, agents d’une révélation, assistants du magicien, porteur d’une sagesse ou d’un pouvoir divinatoire, pôles spirituels ou génies inspirateurs, les anges daïmones, démons et djinns ont tissé une gamme de relations très étendue avec l’être humain, des plus élevées au moins avouable.

 

Mais, que l’on ne s’y trompe pas : par -delà les aspects pittoresques de ces relations, le présent ouvrage contribue à renouveler de manière originale l’histoire de la construction des notions d’individu et de conscience de soi. Les différentes conceptions relatives à ces êtres invisibles tendent à faire de l’homme un champ de forces en mouvement, un être ouvert sur des états supérieurs de la réalité, qui visent à structurer son esprit et son rapport au monde.

 

L’hermite et invocateur d’esprits Pelagius de Majorque, reste une énigme pour les historiens. Né près de Gênes, vers 1410, dans une famille pauvre, Pelagius n’aurait dû qu’à ses extraordinaires capacités d’avoir percé les arcanes des mondes naturel et spirituel. Il aurait fait un séjour en Franconie vers 1430, où il se serait livré à des opérations de magie naturelle, l’hostilité des théologiens lui feront quitter l’Europe et rejoindra le Maroc, où il séjournera quelques années, puis s’installera près de 50 ans à Majorque. Il aura une production importante d’écrits sur les anges et les démons, en racontant ses expériences et ses approches de l’invisible.

 

17 conférenciers vont se relayer dans cet ouvrage pour nous raconter l’histoire de ces êtres invisibles mais qui nous accompagnent durant toute notre vie terrestre et qui prennent des noms différents en fonction de nos croyances et traditions. Pour certains ce sera l’Ange gardien, le  Maître secret, le Ganesh, la petite voix, l’âme, pour d’autres ce sera l’intuition, le guide, la bonne ou mauvaise étoile, mais peu ou prou tout le monde reconnaît que quelque chose de surnaturel nous habite.

 

Au sommaire de cet ouvrage vont se succéder :

Dominique Frère : Les démons parfumés en Etrurie, de l’époque orientalisante à l’époque hellénique

Emilia Ndiaye et Bernard Vilain : Les familiaris et genius: les divinités familières de Rome.

Andrei Timotin : Eros, le démon philosophe et la polémique anti-gnostique.

Michèle Broze et Carine Van Liefferinge : Le démon personnel et son rôle dans l’ascension théurgique chez Jamblique.

Philippe Faure : Ange bon et ange mauvais des Pères de l’Eglise au Moyen Âge.

Pierre Lory : Esprits terrestres (djinns) et relations sexuelles en islam traditionnel.

Anna Caiozzo : Anges gardiens et démons familiers dans les manuscrits enluminés de l’Orient médiéval.

Jean Patrice Boudet : Démons familiers et anges gardiens dans la magie médiévale.

Julien Véronèse : Anges et démons personnels dans l’œuvre de l’hermite Pelagius de Majorque (XVe siècle), avec l’Anacrise.

Armando Maggi : Les esprits familiers à la Renaissance.

Christian Renoux : Christoph Haizmann, entre démons familiers et anges gardiens

Ulrike Krampl : De la familiarité des esprits.

Jean Marc Mandosio : Un esprit familier au siècle des Lumière. Paralis et la cabale divinatoire de Casanova. Le « moi » et ses doubles, de Socrate à Spiderman

Marci Pasi : Anges gardiens et esprits familiers dans le spiritisme et l’occultisme.

Isabelle Saint-Martin : Ange gardien et combat spirituel: Intériorisation, éclipse et résurgence d’une image (XIXe et début du XXe siècle).

Luc Révillon : Cœur pur et le démon de midi.

 

ANGES - dialogues avec dieu & les anges

P. joVanoVic & bruyant

Edition LE JARDIN DES LIVRES

 2002

On sait aujourd’hui avec certitude que le Livre d’Énoch était bien le « Livre de chevet » du Christ et qu’il le connaissait par cœur, ce qui explique pourquoi on retrouve autant de phrases d’Énoch dans les Évangiles.


Texte unique, monument historique de l’humanité, aucun autre livre n’a raconté avec une telle précision les sorties hors du corps en compagnie des Anges pour rencontrer Dieu.


Dans un esprit totalement nouveau par rapport à l’approche purement linguistique et académique, la version originale éthiopienne a été entièrement modernisée par Anne-Marie Bruyant, agrégée de lettres, afin d’obtenir une lecture fluide et surtout contemporaines.

 


Enfin, les deux plus grands spécialistes mondiaux d’Énoch, l’américain James C. Vanderkam (diplômé d’écritures hébraïques) et surtout Joszef Milik (les manuscrits de Qumrân) ont apporté leur éclairage supplémentaire et ont répondu à toutes les questions que pose l’existence du plus mystérieux et du plus magique de tous les livres spirituels.

 

ANGES - dialogues avec l’ange

Gitta mallasz

Edition AUBIER

 2005

En 1943, alors que la Hongrie n’est encore qu’au bord de la guerre, quatre jeunes gens – Hanna, Lili, Joseph et Gitta – décident d’installer leur atelier de décoration dans un petit village, pour y vivre une vie plus attentive à l’essentiel. Si une même faim spirituelle les rapproche, aucun d’entre eux, pourtant, n’a jamais pratiqué sa religion.


Le jour où ils entreprennent de faire le point par écrit sur leurs problèmes personnels, Gitta se dérobe, se réfugie derrière des banalités. Hanna tout d’abord s’en irrite, puis a juste le temps de prévenir son amie – « Attention, ce n’est plus moi qui parle ! » – avant de prononcer, en toute conscience, des paroles qui manifestement ne peuvent lui appartenir.


Pendant dix-sept mois, des forces de Lumière – que les quatre amis appelleront « Anges » ou « Maîtres intérieurs » – s’exprimeront par la bouche de Hanna. Dix-sept mois qui deviendront de plus en plus dramatiques : juifs tous trois, Joseph, Lili et Hanna partiront pour les camps de la mort. Seize ans plus tard Gitta, la seule survivante, pourra enfin emporter en France les petits cahiers où avait été consigné mot par mot, lors de chaque rencontre, ce véritable « reportage sur une expérience spirituelle ».


L’intégralité des Dialogues est ici présentée pour la première fois, dans une traduction revue et augmentée de nombreux commentaires par Gitta Mallasz.

 

ANGES - dictionnaire des anges

Gustav davidson

Edition  LE JARDIN DES LIVRES

 2005

Conservateur à la Bibliothèque du Congrès de Washington, Gustav Davidson a passé sa vie à rechercher les Anges dans toutes les bibliothèques du monde, nationales ou privées, y compris celles des châteaux et des couvents les plus isolés.

Papyrus, codex, textes saints, grimoires, formules magiques, écrits apocryphes, rites cabalistiques, incantations, etc., il n’a négligé strictement aucun domaine.Au bout de 15 années de travail acharné, il a dressé le tableau des habitants des quatre coins du Ciel avec les fiches de plus 4 000 Anges, Archanges, Démons, Dominations, Vertus, Puissances, Trônes, Principautés, Forces, Chérubins et Séraphins, et cela sans jamais tenir compte de la distance qui les sépare du Trône de Dieu.


Il y a quelques années, lorsque j’ai commencé à « collectionner » les anges comme passe-temps littéraire, c’était évidemment sans penser à les servir en tant que lexicographe. Une telle idée ne me serait jamais venue à l’esprit si je n’avais pas réuni, au préalable, un nombre suffisant d’invités célestes, nécessaires à la composition d’un Dictionnaire. J’ai d’abord pensé que les anges – avec un nom – se trouvaient tous dans la Bible. Mais je me suis vite rendu compte que c’était bien le dernier endroit où je devais les chercher. S’il est vrai que les anges sont assez souvent mentionnés dans l’Ancien et le Nouveau Testament, en revanche ils ne portent pas de nom, sauf dans deux ou trois cas. Quasiment tous les anges nommés dans cette compilation ont été empruntés à des sources extérieures aux Écritures.

Si les Évangiles synoptiques et les Épîtres de Paul sont depuis longtemps mes préférés parmi tous les livres du Nouveau Testament, le livre de l’Apocalypse m’a toujours particulièrement fasciné, principalement en raison de son imaginaire apocalyptique et de son lien avec les anges. Je le relis souvent. Et un jour, alors que je feuilletais, mes yeux s’arrêtèrent sur le verset 2 du chapitre 8 :


«Et j’ai vu les sept anges qui se tiennent devant Dieu ;
Et il leur fut donné sept trompettes.»
J’ai posé le livre et me suis demandé : qui sont ces sept anges qui se tiennent devant Dieu ? Un spécialiste de la Bible les a-t-il identifiés ? Sont-ils de l’ordre des Séraphins, des Chérubins, des Principautés ou des Puissances ? Est-ce que ce sont toujours les mêmes anges qui jouissent du privilège d’être au plus près trop de Gloire ?

Et pourquoi sept ? Les sept planètes en étaient-elles le prototype ? Ou alors cette notion proviendrait-elle du chapitre bien connu d’Ézéchiel (9 :2-11) donnant une image terrifiante de six « hommes » et d’un septième « vêtu de lin » que Dieu appelle à Jérusalem pour « massacrer sans pitié » ?


C’étaient des questions relevant du défi, questions intimidantes même, et qui, pensai-je, ne devaient pas rester sans réponse. Entre-temps, mes recherches m’ont mené de nombreux affluents célestes. Au fil des ans, elles m’ont ouvert des royaumes dorés dont je n’avais même jamais suspecté l’existence, ni au Ciel, si sur terre.


Sur les sept anges de l’Apocalypse, je n’ai eu aucune difficulté à en identifier trois : Michaël et Gabriel (dans les Écritures) et Raphaël (dans Le Livre de Tobie). Par chance, ce dernier s’identifie lui-même : « je suis Raphaël » révèle-t-il un jeune Tobie, « un des sept anges qui se tiennent et entrent devant la gloire du Seigneur ». Aucune déclaration n’aurait d’avantage pu faire autorité. Avec trois anges reconnus, il me restait quand même le problème d’identifier les quatre autres.


Je me suis souvenu d’une lecture où il était question d’un ange dénommé Uriel, un « régent du soleil ». Il m’a semblé être un bon candidat. J’i reçu la confirmation de cette intuition en tombant sur Uriel dans le Paradis Perdu où le Diable lui-même affirme : « Uriel, toi qui [es l’un] des Sept Esprits glorieusement brillants qui se tiennent debout devant le trône élevé de Dieu », etc. L’ange Israfel d’Edgar Poe « dont les cordes du cœur sont un luth » était (ou est) un ange islamique, et je me suis demandé si cela pouvait l’exclure de la liste. Puis il y avait le Sandalphon du poète Longfellow. Dans cette poésie, l’auteur décrit Sandalphon comme « L’Ange de Gloire, l’Ange de la Prière ». Un grand ange, certes, mais était-il assez haut placé pour avoir le droit « d’entrer devant la gloire du Seigneur » ?

Dans des courriers supplémentaires, j’ai été informé d’une branche d’écrits extra-canoniques totalement nouveaux pour moi : des pseudépigraphes, en particulier les trois livres d’Énoch, une véritable caverne d’Ali-Baba ! 1-Énoch ou Le Livre d’Énoch était l’ouvrage le plus facile à se procurer. Il était littéralement truffé de noms d’anges – souvent, comme je le découvrirai plus tard, des formes répétées ou corrompue d’autres noms.
Quelles étaient les sources d’Énoch ? Le patriarche (ou quelque autre auteur à qui l’on avait attribué les livres d’Énoch) avait-il puisé dans sa propre imagination, pour le moins fertile ? Les Kalkydri à 12 ailes et les Phénix étaient certainement de son invention… Avait-il conjuré ces anges depuis les « quatre charnières du monde spirituel » ? Ou étaient-ils venus à lui, comme ils le font, et l’ont toujours fait, avec les initiés après une concentration mystique particulière – une grâce divine ? Un charisme ? Sur le moment, j’ai laissé la question en suspens.


Les livres d’Énoch m’ont mené vers les sources hiérologiques et textes voisins : apocalyptiques, cabalistiques, talmudiques, gnostiques, patristiques, de la Merkavah (mystique juive) et finalement aux grimoires, ces manuels de magie noire, dépositaires de traditions curieuse, interdites et à présent perdues ou pratiquement oubliées. Dans ces ouvrages, adjurations, invocations et exorcismes étaient formulés dans leur intégralité, souvent avec les détails les plus infâmes, et adressés aux esprits portant les noms les plus bizarres. L’Église n’avait pas perdu de temps à maudire ces rituels, bien que la paternité de l’un des plus diaboliques d’entre-eux fût attribuée (sans garantie, il est vrai) à un pape, Honorieus III, qui a régné de 1216 à 1227. L’ouvrage est intitulé Le grimoire d’Honorieus le Grand, et a fait sa première apparition en 1629, quelque 400 ans après la mort de son célèbre auteur. Arthur Edward Waite, auteur du Livre de la Magie Cérémonielle, cite le grimoire comme « une imposture criminelle quelque peu maligne, laquelle était indéniablement calculée pour abuser les personnes ignorantes de cette époque qui auraient pu être portées sur la magie, et plus particulièrement les prêtres ignorants, puisqu’il prétend amener la sanction expresse du Siège Apostolique pour opérations de nécromancie et de magie diabolique».

Le fait bizarre, à vrai dire anormal, d’avoir implanté l’Enfer au Ciel a finalement dû venir à l’esprit du Grand Architecte lui-même, car un jour, sans tambour ni trompette, tout l’appareil du mal – les arsenaux du châtiment, les chefs Fouetteurs, les anges apostats, les esprits du courroux, de la destruction, de la confusion et de la vengeance, à cornes ou auréolés – furent transférés du monde supérieur au monde inférieur, où (si ce n’est pas trop présomptueux de le dire ainsi) tout ce personnel et cet attirail auraient dû être installés en premier lieu.


L’éminent R.H. Charles, dans son introduction au 2-Énoch traduit par Morfill signale en note de bas de page et que « cette vieille idée de méchanceté au Ciel a été bannie par la suite de la pensée chrétienne et juive. Vrai, et bannie juste à temps, sinon quelle assurance les croyants auraient-ils pu obtenir de ne pas loger dans l’une des enclaves de l’Enfer lors de leur arrivée au Ciel ?

Dans le cas de Satan, le meilleur – ou le pire – exemple de la confusion se trouve peut-être dans les écrits non-canoniques, tout comme dans les canoniques. L’Ancien Testament parle d’un adversaire, ha-satan ; c’est un terme employé pour sa fonction, mais qui ne désigne pas le nom d’un ange. Pour les Juifs de l’époque biblique, l’adversaire n’était ni mauvais, ni déchu (l’Ancien Testament ne connaît pas d’anges déchus) mais un serviteur de Dieu, et de bon rang, un grand ange, voire le plus grand.

Il n’est cependant nommé nulle part. Dans Job, kl se présente lui-même devant le Seigneur en compagnie d’autres « fils de Dieu » non nommés. Il ne s’agit absolument pas d’un être mauvais ou apostat. Le seul cas où ha-satan est donné comme satan sans article défini (1-Chroniques 21) est généralement attribué aujourd’hui à l’omission d’un scribe. En un mot, l’Ancien Testament ne nomme pas ses anges, excepté dans Daniel, un livre tardif et postexilique. C’est là que sont nommés deux anges, Michaël et Gabriel (cela dit en passant, des noms qui doivent leur origine à des sources babyloniennes-chaldéennes). Dans le Nouveau Testament au contraire, Satan est, sans équivoque possible, une personne, et porte ce nom. Il n’est plus un obéissant serviteur de Dieu, le « premier en splendeur », mais l’ennemi et l’opposant rejeté de Dieu, le Prince du Mal, le Diable incarné.


Restait la question, tout aussi difficile à traiter, de savoir si d’autres esprits de la hiérarchie céleste (ou combien d’autres) étaient bons ou mauvais, déchus ou toujours debout, résidents du Ciel ou de l’Enfer. C’était un problème particulièrement déroutant sur lequel je revenais sans cesse, mais errant dans un perpétuel brouillard d’ignorance. Dans l’Apocalypse 9, Abaddon/Apollyon est « l’ange du gouffre sans fond », suggérant un esprit malfaisant au sens de destructeur ; mais dans l’Apocalypse 20, Abaddon/Apollyon est manifestement bon et saint, car il est dit qu’il « s’empara du dragon, ce vieux serpent, qui est le Diable et Satan, et l’enchaîna pour mille ans » (et dans La Grande clavicule de Salomon, Abaddon est « un nom pour Dieu que Moïse invoqua pour faire tomber la pluie de fléaux sur l’Égypte » !). Dans son Lucifer, le Shakespeare hollandais Vondel (1587-1678) nous dit qu’avant de rejoindre Satan, Appollyon était connu au Ciel en tant que hiérarque « des ailes neigeuses ». Pour Bunyan, dans Le Voyage du pèlerin, Apollyon est un fieffé diable, le diable, exactement celui généralement décrit dans les textes profanes.


Autres exemples : Ariel, « grand Seigneur de la Terre » et assistant de Raphaël dans les soins aux malades, est en même temps un ange rebelle chargé du châtiment dans le monde inférieur. Karabel, un saint prince haut placé qui exerce son empire sur les constellations, est un des apostats dans Énoch. L’ange Uriel, lieutenant de Gabriel dans le combat au Ciel, est désigné comme compagnon des luminaires libidineux qui se sont accouplés avec des mortelles ; dans la Kabbale du Zohar, il est le cortex (démon opposé) de Gog Sheklah « perturbateur de toutes les choses ». En revanche, l’opinion des rabbins est divisée au sujet des 90 000 anges de la Destruction. Sont-ils au service de Dieu, ou du Diable ? Les Pirké de Rabbi Eliezer penchent pour la même idée : ils y sont appelés les « anges de Satan ».


Il est bon de garder à l’esprit que tous les anges, quelque- soit leur état de grâce – en fait, peu importe à quel point ils sont christologiquement corrompus et défiants – sont sous les ordres de Dieu, même quand ils opèrent sous les ordres directs du Diable. Le Mal lui-même est un instrument du Créateur, qui l’utilise à ses propres fins divines, voire incompréhensibles. C’est du moins ce qu’on peut lire dans Isaïe 45:7 ; et c’est aussi la doctrine de l’Église, à savoir que les anges furent créés avec un libre-arbitre, comme les hommes, mais qu’ils rendent leur libre-arbitre au moment où ils sont créés. À ce moment, nous dit-on, il leur est donné le choix entre se tourner vers Dieu ou s’en détourner, et ce choix, qu’ils durent faire, était irrévocable. Les anges qui se tournèrent vers Dieu gagnèrent la vision béatique et furent ainsi éternellement établis dans le bien ; ceux qui se détournèrent de Dieu se retrouvèrent éternellement fixés dans le mal. Ces derniers sont des démons, mais pas des anges déchus (une race de réfractaires entièrement différente qui a éclos plus tard, sur la défection de Satan). L’homme cependant, continue de jouir du libre-arbitre. Il peut encore choisir entre le bien et le mal, ce qui peut lui profiter mais aussi jouer en sa défaveur ; le plus souvent, cela a causé sa perte. Apparemment, le mieux qu’un homme puisse espérer, consiste à ne pas être pris en défaut au moment de la pesée de son âme dans la balance (par les « anges du jugement final »).


Les anges accomplissent de multiples devoirs et tâches. Ils servent essentiellement Dieu, en chantant continuellement des glorias, en cercle autour du très saint Trône. Ils amènent aussi à l’homme les missions de Dieu. Mais beaucoup servent l’homme directement, en tant que gardiens, conseillers, guides, juges, interprètes, cuisiniers, consolateurs, drogmans, entremetteurs et fossoyeurs. Ils répondent aux invocations quand celle-ci sont correctement formulées et que les conditions sont favorables. Dans la tradition occulte, les anges sont non seulement appelés pour aider l’invoquant à renforcer sa foi, à guérir ses détresses, à trouver des objets perdus, à augmenter ses biens matériels et l’aider à avoir des enfants, mais aussi pour circonvenir et détruire un ennemi. Les anges ont parfois changé le cours d’une bataille, apaisé les tempêtes, transporté les saints au Ciel, fait s’abattre des fléaux, nourri des ermites, aidé les laboureurs, converti les païens. Un ange a multiplié la descendance d’Hagar, protégé Lot, causé la destruction de Sodome, endurci le cœur de Pharaon, délivré Daniel de la fosse aux lions et Pierre de la prison. Plus récemment, on se souviendra que lorsque Spinoza fut « injurié, maudit et rejeté » par sa communauté à Amsterdam pour avoir, entre autres, exprimé « des opinions hérétiques » sur le fait que « les anges sont des hallucinations », l’édit d’excommunication prononcé contre lui fut établi « avec le jugement des anges ».


La puissance des anges, selon le Targum et le Talmud, est à la hauteur de celle des dieux et héros païens. Michaël renversa les montagnes. Gabriel porta Abraham sur son dos jusqu’à Babylone, là où plus tard un autre ange sans nom transporta (par les cheveux) le prophète Habaquq depuis la Judée, pour améliorer l’ordinaire de Daniel. La légende juive nous dit que pendant le siège de la ville sainte par Nabuchodonosor, « le prince du monde » (Métatron ? Michaël ? Ou peut-être Satan) tira Jérusalem « en haut dans les airs » mais que Dieu la repoussa vers le bas d’un geste brusque. L’Apocalypse nous apprend que les sept anges de la Colère de Dieu frappèrent « le tiers des étoiles ». Le puissant Rabdos est capable de stopper les planètes dans leur course. L’ange du Talmud, Ben Nez, empêcha la terre d’être consumée en retenant le vent du Sud avec ses pignons. Michaël a le pouvoir de rendre invisible toute chose du monde visible. L’Atlantéen Splenditenes supporte le globe sur son dos. Ataphiel (Barattiel), hiérarque de la Merkavah, empêche le Ciel de s’écrouler en le maintenant en équilibre sur trois doigts. L’ange du Pilier (mentionné dans l’Apocalypse) supporte le ciel dans la paume de sa main droite. Chayyel, l’ange-bête divin, peut – s’il est disposé – avaler le monde entier d’une seule bouchée. Quand Hadraniel proclame la volonté de Dieu, « sa voix pénètre à travers 200 000 firmaments ». Ce fut Hadraniel qui frappa Moïse « de mutisme et de crainte » quand le Législateur aperçut le Luminaire redouté au 2ème Ciel. Pas plus tard qu’au XVIIème siècle, l’astronome allemand Kepler a calculé (et, d’une certaine façon, il est parvenu à accorder avec sa célèbre loi de la mécanique céleste le fait) que les planètes sont « poussés autour par les anges ».


Je serai bref à propos du nombre des anges dans le monde. Puisque, selon la doctrine de l’Église, la quantité fut fixée lors de la Création, le chiffre global doit être assez constant. Un calcul exact – 301 655 722 – a été obtenu par des cabalistes du XIVème siècle, qui ont employé un système consistant à « calculer les mots en chiffres et les chiffres en mots ». Ce qui donne un calcul très modeste si l’on considère les étoiles comme des anges (comme le firent les auteurs apocalyptiques : Jean dans l’Apocalypse, Clément d’Alexandrie dans Stromata VI etc.) et qu’on les intègre dans le total. Thomas Heywood dans sa Hiérarchie nous avertit en vers : « Le nombre exact des Anges, Sur lequel on doit s’engager, Grandira de l’ignorance à l’erreur ; Cependant, nous pouvons risquer des hypothèses ». Ce qui doit faire aujourd’hui une véritable – ou une incroyable – horde. Visiblement, nous avons là du souci à nous faire sur le problème de l’explosion démographique. Davidson


L’auteur parle aussi du sexe des anges de leur nombre, de leur langage, de leur corps, de leur demeure, de leurs devoirs et pouvoirs etc.
Un très gros travail de bénédictins mais qui enchante et réjouit.
Ci-dessous la liste des sujets traités.

 

Arbre de Vie en Iésirah

Les Sefirot « non saintes »

Alphabet Céleste

Les Veilleurs ou Égrégores

Ordres de la Hiérarchie Céleste

Les Sarims

Les 7 archanges

Les Anges du châtiment

Les Princes Gouverneurs

Les Archanges du Châtiment

Les Anges Gouverneurs

Les noms de Lilith

Les Anges du Trône

Les Anges déchus

Les Anges gardiens des Entrée Célestes

Les Archanges des Yézidis

Les Anges des 12 mois de l’année

Les sceaux des 7 anges

Les Esprits des 7 planètes

Le cercle magique

Les Anges du zodiaque

Les 10 Anges Gouverneurs et leurs ordres

Les Anges de la semaine

Conjuration du 6ème mystère et sceau des anges

Les Anges des quatre saisons

Conjuration des Bons Esprits

Les 28 Anges de la Lune

Incantation mortelle

Les Anges Gouverneurs des 7 planètes

Conjuration de l’épée

Les grands Archontes

Conjuration du Mystère du 3ème sceau

Les Anges Princes des Altitudes

Invocation pour susciter l’amour

Les Anges du jour et de la nuit

Formule magique

Les 72 Anges Shem Omphoras

Évocation d’un esprit armé du pouvoir suprême

Les 70 Anges pour femmes en couches

Conjuration du Serpent

Les noms de Métatron

Prière

Les Archanges des Sefirot

Exorcisme

 

ANGES - enquÊte sur l’existence des anges gardiens

Pierre jovanovic

Edition LE JARDIN DES LIVRES

 2001

Lors d’un reportage à San Francisco, alors qu’il se trouvait dans une voiture, Pierre Jovanovic se jette soudain sur la gauche, une fraction de seconde avant qu’une balle ne pulvérise son pare-brise.

En discutant avec ses confrères journalistes, il découvre d’autres histoires étranges similaires : journalistes arrachés à la mort par miracle alors qu’elle était inévitable, temps qui « ralentit » mystérieusement, « voix intérieures » qui avertissent d’un danger, sentiment d’insécurité, gestes « inexpliqués » qui sauvent…


« Enquête sur l’Existence des Anges Gardiens » est le premier ouvrage qui étudie d’une manière approfondie les apparitions d’Anges dans les expériences aux frontières de la mort (NDE ou EMI en français pour Expérience de mort imminente).

 

Les résultats de cette investigation de 6 ans ont poussé l’auteur à examiner les apparitions d’Anges chez les grands mystiques chrétiens et à les comparer à celles des NDE ou EMI. La presse internationale a qualifié cet ouvrage d’exceptionnel. Le lecteur plonge progressivement dans le mystère des NDE au fil d’une démonstration menée à la façon d’une enquête policière.


L’ouvrage commencé, le lecteur ne peut plus s’arrêter, emporté par la curiosité et la volonté de savoir s’il possède, lui aussi, son Ange gardien…

 

anges & esprits mÉdiateurs – connaissance des religions

 Divers

Edition DERVY

 2004

L’angélologie a toujours passionné les foules, et ce depuis l’origine. Le besoin bien compréhensible d’un monde peuplé d’êtres de lumière, attentifs à l’homme, est comme l’envers positif de la noirceur des ames, de la morosité ambiante, d’un monde contemporain dont on craint confusément la fin désastreuse.

 

Mais l’aspiration à la vie céleste, à la protection spirituelle, à la connaissance véritable, ne suffit évidemment pas à restaurer une perspective traditionnelle, encore moins une angélologie. Le moment est donc venu de reprendre l’examen de la figure angélique, en la replaçant dans la structure religieuse dont elle dépend, en révélant ses richesses spirituelles et ses enjeux intellectuels.

 

N’est-il pas urgent de changer de vision du monde, de rendre à la Réalité toute son épaisseur, sa complexité et son mystère, en renouant les liens rompus entre l’Homme et le Divin.

Philosophe, orientaliste, spécialiste des théosophies de l’Islam iranien, Henry Corbin (1903-1978), à qui ce volume est dédié à l’occasion du centenaire de sa naissance, a montré la voie de manière magistrale.

 

Il n’a cessé de le proclamer avec force : il ne peut y avoir de vrai monothéisme sans angélologie, sans proclamation de la transcendance divine par des messagers célestes, sans manifestation de Dieu en multiples théophanies angéliques. A l’inverse, sur le plan anthropologique, il ne peut y avoir de vraie connaissance spirituelle sans ascension de l’âme et rencontre avec son ange.

 

Il faut également souligner un point essentiel : l’angélologie concerne les trois grandes religions monothéistes ; elle est le terrain privilégié d’un travail intellectuel au service d’un véritable œcuménisme spirituel. En effet pour ces trois grandes religions, les anges fournissent et forment la première création, soubassement intelligible du monde psychique et sensible ; ce monde angélique fournit l’image d’un univers ordonné et hiérarchisé. Chaque ange étant le miroir de la Divinité, défini par ce qu’il reçoit de la lumière divine et ce qu’il en transmet.

 

Au sommaire de cet important ouvrage, on trouve les conférences suivantes :

 

Jean Moncelon : La foi d’Henry Corbin « Terre – ange – femme »

Jacques Bonnet : Les anges dans la tradition prophétique hébraïque et judéo-chrétienne

Frédérick Tristan : L’ange gardien des portes et les sept demeures

Michel Fromaget : « et au milieu du feu, une forme de quatre vivants »

Andreï Plesu : Des anges et de l’homme universel

Philippe Faure : Les anges dans le monde imaginal chrétien et médiéval

Tiziana Suarez-Nani : Les anges et la cosmogonie au Moyen-Âge

Stéphane Duclos : La chute des anges ou l’histoire du diable

Philippe Phaure : La dévotion à l’ange gardien

Pierre Lory : Les anges dans l’Islam

Sohrawardi : Strophes liturgiques et offices divins

Amira el-Zein : Humains et djinns en Islam similarités et différences

Renaud Fabbri : Renaitre dans les autres mondes

Patrick Laude : La dimension éliatique du message de Louis Massignon

Fabrice Midal : Esprits médiateurs au sein du Tantra bouddhiste.

 

 

ANGES DES ORIGINES DE LA CABALE A L’ANGÉOLOGIE

Haziel

Edition Bussière

 1996

L'Angéologie aura marqué notre époque par son rayonnement spirituel. La valeur de cet ouvrage, écrit par le spécialiste du domaine, réside : Dans l'explication de l'utilisation pratique de la Cabale. Dans ses révélations, inédites, sur le contexte mystique, géographique et historique de l'Angéologie à Gérone, ville du silence et du mystère. Dans la présentation logique des dons et pouvoirs de chaque Ange. Dans la description de la Sainte Montagne des Anges où l'on approche, au plus près, du mystère des Puissances Célestes. Dans les prévisions certaines d'un avenir heureux. Les clefs de l'Angéologie enfin révélées et expliquées.

 

Comme toute mode, celle de l’ange-gardien a connu son apogée durant les dix dernières années. Très influencée par le new-age et un grand regain d’intérêt pour les arts magiques en général, l’angéologie médiévale a donc reçu un second souffle. Mais comme dans tout engouement populaire, toujours sensible au superficiel et moins à la profondeur, ce fut au frais de certaines vérités initiatiques. Remettons à présent la pendule de l’ange à l’heure…

 

Les temps changent, et la mode spirituelle aussi, mais le phénomène précédent a laissé des traces profondes dans la conscience collective, et pas les meilleures. En particulier concernant deux définitions fondamentales : celle de la véritable nature de l’ange dans la pensée antique, et celle du processus qui permet d’entrer en contact avec lui par un processus rituel nommé théurgie.

 

Les anciens philosophes et autres néoplatoniciens de la Renaissance voyaient l’Univers comme une superposition de mondes, du plus dense au plus spirituel. Par commodité, ils attribuèrent à chacun d’eux une population et un relief particulier. D’où la notion de sphères célestes et d’entités qui les habitent.

 

Or, pour ces mêmes philosophes, tout procède de l’Un. Contrairement à la pensée judéo-chrétienne qui délimite franchement le monde divin du monde de la matière, les anciens philosophes pensaient que le monde terrestre, bien qu’opacifié par sa densité, reste une émanation du divin à part entière ; et qu’il suffit en quelque sorte de le dilater, pour laisser apparaître la lumière qu’il contient. Cette pensée, si chère aux alchimistes, relève de l’hermétisme le plus pur, et a nourri des siècles de réflexion et d’expérimentations mystiques dans la plupart des organisations initiatiques d’hier et d’aujourd’hui.

 

A ce stade, il serait commode de croire que les mondes célestes qui ont été classifiés par les philosophes, sont des contrées réelles dans lesquelles circulent et vivent des entités ailées qu’on appelle anges. En réalité, selon Denys l’aréopagite, célèbre théologien du 5e siècle, les sphères célestes sont des états intermédiaires d’une seule et unique conscience divine en train de se déployer. En conséquence, plus on s’éloigne de la source et plus la vibration initiale se densifie et se concrétise, jusqu’au plan de la matière.

 

Ainsi, les anges répertoriés par les kabbalistes et autres mystiques férus d’angéologie, ne sont que les différents niveaux de conscience de l’Univers et, par extension, de Dieu. L’image de l’ange comme l’un des multiples bras de Dieu a complètement changé. Le lecteur et chercheur aura compris, peut-être avec un peu d’embarras, qu’aucune entité lumineuse avec des ailes ne passe son temps à ses côtés, dans un quelconque univers parallèle, et avec l’ennui mortel qu’on devine vu l’extrême intérêt que représente la plupart des activités humaines profanes.

 

La vérité antique, bien plus intéressante et surtout conforme à la théorie théurgique classique, est que l’ange gardien n’est que la part de conscience lumineuse de chacun, une part enfouie sous des épaisseurs de conditionnements, et qu’il appartient au chercheur d’absolu de faire apparaître dans le cadre d’une seconde naissance spirituelle. Les connaisseurs reconnaîtront ici la maïeutique de Socrate qui est, littéralement, une mise au monde ou un accouchement, auquel on rajoutera pour la circonstance, l’adjectif spirituel.

 

La conversation avec l’ange gardien est donc une éclosion métaphysique dans la conscience de l’initié. Il est le gardien de votre origine. Il est la mémoire du soleil et des hautes connaissances présentes en chacun de vous, et que l’opération de magie divine, ou rituel théurgique, permettra de faire revivre si vous en possédez la clé.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

Origine de la cabale et de l’angéologie - Les légendes mystérieuses - Gérion monstre Atlantéen - Saint Narcis - le Tarta ou Torah - le Veau d’Or - Les Géants et la reine des Anges - La Cabale écrite - le Call, le Cajal, Aljama des cabalistes - Isaac l’aveugle, fondateur de la Cabale de Gérone - Les cabalistes disciples d’Isaac l’aveugle - les cabalistes savants et financiers - siège et structure du conseil de l’Aljama de Gérone - Cérémonial mystique du conseil - Expulsion des juifs d’Espagne - les convertis (conversos ou marranes) - la rue de la Força - Bonastruch de Porta - Signification de l’Arbre de la Connaissance - le Tétragramme : Nom divin en 4 lettres-Forces - les 32 sentiers de la réussite - connaissance de l’alphabet sacré - introduction à la numérologie Cabalistique -

L’Angélologie : la toute puissance des noms des anges - Comment et pourquoi profiter des énergies providentielles dispensées par les anges - Tableaux des 9 chœurs des anges et des anges gardiens qui correspondent à chaque personne selon sa date de naissance - dons et pouvoirs des anges - Le sanctuaire des anges - la Sainte Montagne - Origine légendaire de l’Hermitage édifié par l’ange Gabriel - les 7 sources d’eau miraculeuse - Ascension physique et métaphysique au sanctuaire des anges -

Le monde à venir : L’Âge d’or n’est pas une fable - La Cabale de Gérone - diverses prophéties sur l’âge d’or d’une nouvelle époque de bonheur - Esaïe - Jérémie - Ezéchiel - Daniel - Sophonie - Zacharie - Malachie - La prophétie apocalyptique de Jean - la nouvelle Jérusalem - Comment et pourquoi communiquer avec les anges -

 

ANGES –  LE GRAND LIVRE DU TAROT CABALISTIQUE – LES DIEUX INTÉRIEURS

Kabaleb

Edition Bussière

 1991 

Ce grand livre, lié au Jeu de Tarot Cabalistique, offre tous les renseignements voulus pour résoudre les problèmes et pour réussir en utilisant les énergies illimitées des Anges-Génies. Grâce à des années d'investigations occultes, l'Auteur peut nous communiquer des informations concrètes concernant les activités des Forces Invisibles (célestes) qui influencent directement notre destin, et que révèle le Jeu de Tarot Cabalistique.

 

Des renseignements précieux, (jadis apanage de Rois et de Papes) sont clairement donnés et explicités afin que le lecteur puisse agir sur sa Destinée et l'améliorer au gré de sa Volonté. Des schémas donnent et indiquent les signes du Zodiaque avec pour chaque signe les 6 anges appartenant à ce signe selon les divers décans.

 

Kabaleb (Henri Sala) est le frère de lait et le maître à penser d’Haziel « le spécialiste » des Anges connu de tous. Après son diplôme de Psychologie, Kabaleb travaille avec le célèbre Psychanalyste Paul Diel, dans les analyses sur la Mythologie Grecque. Journaliste, Astrologue, Kabbaliste, il a été l’ami familier d’Oumram Mikhaël Aïvanhov et le collaborateur de Louis Pauwels, grand écrivain et homme de presse.

En plus de ses écrits diffusés par la Presse, la Radio et la Télévision, il a publié deux ouvrages essentiels : « Les Anges – Astrologie et Haute Cabale » et « Le grand livre du Tarot Cabalistique – Nos Dieux Intérieurs » (Editions Bussière). Le contenu de ces deux Livres constitue, à ce jour, l’apport le plus important, le plus clair et le plus utile, sur la Connaissance ésotérique en général.

Après avoir donné des éclaircissements sur divers éléments de la cabale simplifiée, les 9 chœurs des Anges génies, les divers domiciles zodiacaux des Génies, les Forces constituantes et l’arbre de vie cabalistique et ses symboles, l’auteur nous dévoile les noms des 72 anges avec pour chacun : leur force, leur attribut, leur composante et leur travail

 

Nom des 72 anges :

Vehuiah - Jeliel - Sitael - Elemiah - Masasiah - Lelael - Achaiah - Cahetel - Haziel - Aladiah - Lauviah - Hahaiah - Iezalel - Mebahel - Hariel - Hakamiah - Lauviah - Caliel - Leuviah - Pahaliah - Nelchael - Yeiayel - Melahel - Haheuiah - Nith-Hahel - Haaiah - Yeratel - Seheiah - Reiyel - Omael - Lecabel - Vasariah - Yehuiah - Lehahiah - Chavakiah - Menadel - Aniel - Haamiah - Rehael - Yeiazel - Hahahel - Mikael - Veuliah - Yelahiah - Sealiah - Ariel - Asaliah - Mihael - Vehuel - Daniel - Hahasiah - Imamiah - Nanael - Nithael - Mebahiah - Poiel - Nemamiah - Yeialel - Harahel - Mitzrael - Umabel - Iah-Hel - Anauel - Mehiel - Damabiah - Manakel - Eyael - Habuhiah - Rochel - Jabamiah - Haiayel - Mumiah -

 

ANGES LES ANGES, POSSIBILITÉS, CAPACITÉS ET POUVOIRS CONFÉRÉS PAR LES ANGES

Kabaleb

Edition Bussière

1989 

L’angéologie est l’étude de tout ce qui concerne les serviteurs de Dieu, leurs noms, placés dans la hiérarchie divine et leur vocation. Elle traite sur les 72 anges de la Kabbales ainsi que les attributs de chaque ange et leur fonction, etc. La hiérarchie des anges dans la Kabbale compte 10 classes, en plus des Sephiroth. Donc voici ce qu’est l’angélologie.

La Kabbale est l’une des plus anciennes traditions sacrées. La kabbale aurait été transmise à Adam, le premier homme, par l’Ange Raziel. On dit aussi, qu’elle est une partie des Lois reçues par Moïse, celle transmise par voie orale.

La Tradition kabbalistique est issue des enseignements des hautes écoles initiatiques atlantidéennes, repris par la Tradition égyptienne puis hébraïques. Elle consiste en l’étude du sens caché de la Torah, composée des 5 premiers livres de la Bible.

Cette étude est basée sur diverses techniques de décryptage et de permutation des lettres, qui laissent apparaître de nouveaux sens et de nouveaux contenus. Il est dit que tous les événements de l’histoire passée et future y sont mentionnés et que chacun de nous y figure. C’est ainsi qu’en étudiant un passage particulier de l’Exode, les anciens kabbalistes y découvrirent le nom des 72 anges-génies des hiérarchies célestes.

En effet, selon la tradition kabbalistique le nom de Dieu est composé de 72 lettres. Il est tiré du texte mystique – appelé Schemamphorash – de l’Exode, chapitre 14 versets 19, 20 et 21 dont chacun est composé de 72 lettres dans le texte hébraïque originel. C’est ce nom ineffable de Dieu que murmurait le grand prêtre au milieu des cris de la foule. Il fut remplacé plus tard par le Tétragramme sacré, YHWH, que les Kabbalistes prononcent en les épelant l’une après l’autre: Yod, Hé, Waw, Hé.

C’est aussi par extraction et transposition des trois versets du Schemamphorash que les Kabbalistes tirent les noms des 72 génies – ou anges – de la Kabbale qu’ils appellent le “nom divin expliqué” ou 72 “souffles divins”. Certes, le nombre réel d’entités angéliques est bien supérieur à ce nombre limité. Leur nombre est en fait infini. Mais chacun de ces 72 génies de la Kabbale représente sans doute une énergie “pilote”, à la tête d’une myriade d’entités qui lui sont subordonnées.

On peut aussi considérer qu’ils constituent 72 niveaux vibratoires, 72 marches vers Dieu (l’échelle de Jacob); 72 manifestations divines ou états de la Conscience supérieure qui peuvent s’exprimer et se refléter en chacun de nous. La mise en conscience, la mise en lumière de chacune de ces énergies représente un cheminement vers la découverte de notre Essence; un chemin vers la réintégration du divin en soi : La Voie des Anges vers Dieu. Ces 72 manifestations divines furent classées en 10 Ordres hiérarchiques:

Ce livre est à étudier avec le jeu de tarot cabalistique de Kabaleb des 72 anges

 

ANGES - l’ange et l’homme

 Divers auteurs

Edition Albin Michel – Cahiers de l’hermétisme

 1978

Ce nouveau cahiers de l’Hermétisme, (cahiers parce que chacun d’eux présente un ensemble de textes et de documents sur un sujet précis, qui peut être une tradition spirituelle, un mythe, un grand thème littéraire ou philosophique, un auteur), est une tentative contemporaine d’approche de l’angélologie, domaine qui se situe  au cœur même de la pensée et de la spiritualité occidentale.

 

Il s’efforce avant tout d’en repérer les thèmes essentiels, en dessinant les grandes directions de la triple tradition abrahamique relative à la notion et à la présence de l’ange.

 

Nul mieux qu’Henry Corbin ne pouvait ouvrir cette suite d’expression et de réflexions. Il nous propose, une lecture à la fois neuve et traditionnelle des textes fondamentaux qui présidèrent à l’essor de notre philosophie spirituelle, de nos traditions mystiques et de notre théosophie.

 

En suivant une démarche parallèle, Armand Abecassis retrace la Genèse et l’histoire de l’angélologie hébraïque et juive, tandis que M. M. Davy étudie le retour à la vie angélique à travers ce moment privilégié d’une angélologie profondément vécue que fut la grande époque du Moyen Âge et avant, du monachisme.

 

Le dialogue entre l’ange et l’homme apparait comme une grande similitude de la connaissance de Soi et de l’être, tout comme la tentative de libérer l’Etincelle divine restée présente en chaque homme malgré la chute.

Par l’ange, c’est l’âme même qui retrouve ses ailes, semblablement, la lutte avec l’ange représente un appel à la purification, au dépassement, au Retour de l’être dans l’être, de l’étincelle dans le feu, de l’identité perdue et retrouvée.

 

Puisse cette suite d’études pluridisciplinaires, relancer l’intérêt pour ce « monde imaginal », réalité non pas imaginaire mais parfaitement existante, être  réel qui, selon Henry Corbin, permet de se débarrasser du dilemme typiquement occidental entre le mythe et l’histoire, entre l’inconscient et le conscient rationnel.

 

Au sommaire de ces cahiers :

 

Antoine Faivre et Frédérik Tristan : Avant-propos

Armand Abecassis : Genèse, histoire et signification de l’angélologie dans la tradition d’Israël

Marie-Madeleine Davy : Le moine et l’ange en Occident au 12e siècle

Bernard Gorceix : L’ange et l’Allemagne au 17e siècle. Jacob Böhme et Johannes Scheffler

Pierre Demange : Swedenborg, l’homme qui s’entretenait avec les anges

Alain Montandon : L’ange et l’automate chez Jean-Paul

Nicole Jacques-Chaquin : L’Homme, l’être pervers et les esprits du bien dans la théosophie saint-martinienne

Jean-Louis Vieillard-Baron : L’Âme et l’Ange ou la signification philosophique du symbolisme des ailes

Jean-François Marquet : la lutte avec l’Ange

    

 

ANGES - l’ange du retournement

Jean canteins

Edition  Arma Artis

 1998

L’Ange du retournement n’est, ni Gabriel ni aucun de ceux que l’angélologie nous énumère. L’Ange du retournement est invisible et sans nom : il siège en nous et s’il est chargé de nous annoncer quelque événement important ce n’est pas, comme dans la scène de l’Annonciation, en se présentant à notre vue.

 

Sans qu’on puisse dire pour autant qu’il s’assimile au daïmon prémonitoire ou au génie personnel dont un Socrate, entre autres, était secrètement favorisé, il s’agit d’un processus intérieur dont le résultat est soit une conversion, l’objet de celle-ci pouvant être très divers, soit une initiation, au sens de rétablissement dans l’état d’intégralité initiale ou originelle, soit, en ses conséquences extrêmes, une illumination, comme en témoignent tant d’exemples donnés par les grandes spiritualités.

 

S’il est Ange du paradoxe et Ange apophatique, l’Ange du retournement est essentiellement Ange de Réalisation, car son champ se situe entre irréalité et Réalité. Cette réalisation, qui intéresse et sollicite tous les plans de notre condition humaine, des plus grossiers aux plus subtils, se traduit par deux manières : par des expériences de toutes sortes jusqu’à l’expérience intérieure qui peut, à la limite, s’assimiler à une déification, par intégration du moi dans le Soi ; par des épreuves lorsque ces expériences sont éprouvées comme telles. Pour d’autres, l’expérience peur être épreuve initiatique et constituer le moyen d’accès aux états extatiques et béatifiques.

 

Le retournement ressortit à la dialectique de « l’un dans l’autre » est une formule équivalente de « retournement » désignant un processus aux manifestations si diverses : mythes, doctrines philosophiques, gnoses etc. qu’on peut parler à leur propos de « figures de retournement ». Cette expression fait, d’abord, référence aux nombreuses figures géométriques dont le livre est émaillé.

 

Ce recours au figuratif postule que le retournement ne se réduit pas à une notion abstraite ou mentale, elle vise, ensuite, des modes de pensées, des enseignements, etc. qui s’adressent tant au grand nombre sous forme philosophique, théologique ou sapientiale qu’au petit nombre, envers lequel l’exposé ésotérique use volontiers du paradoxe.

 

Parler par paradoxe c’est s’exprimer à rebours de l’opinion générale, à contre courant des idées reçues, de l’ordre apparent des choses ; une telle disposition passe par une correction préalable des concepts.

Ainsi, maintes formulations rencontrées dans ce livre ne sont t-elle que la conséquence du retournement de principe auquel il est demandé au lecteur de se prêter – fut-ce par l’intercession de son Ange, cet « alter-ego divin » - s’il veut dépasser la perception sensible et métaphysiquement illusoire du monde et en saisir l’essence intrinsèque, pour pu qu’il puisse abandonner ses préjugés naturels et laisser son intuition s’ouvrir à une sur-nature qui n’attend qu’une transformation de la vision pour révéler sa toute puissance réalité.

 

Il s’agit dans ce livre du décryptage d’un nœud topologique central de la démarche anagogique.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Domaine sanscrit, grec, hébreu et arabe   -   Le monde en nous   -   La caverne et la montagne   -   La caverne et le miroir   -   Orphée et le monde à l’envers   -   Mythologies   -   Symbologies   -   Le cercle et le carré   -   L’esprit ou le corps   -   Analogies et anagogies   -   L’infini dans le fini   -   Quadrature du cercle et autel hindou   -   De la mosaïque au muqarnas    -  Les deux mandalas   -

 

ANGES - la spiritualitÉ fondamentale dans les dialogues avec l’ange

Henri blanquart

Edition  LE LÉOPARD D’OR

 1995

Très belle préface de Gitta Mallasz.


Au cours d’un Dialogue, je demandais : « Tu m’as dit que je suis soumise à une autre loi que celle de beaucoup d’autres. Comment pourrais-je reconnaître ceux qui sont sous la même loi que moi ?


L’Ange répondit : À ce signe ils comprendront « tes » paroles que les autres ne comprendront pas. Bien qu’ils aient étudié, ils ne comprendront pas. Bien qu’ils n’aient pas étudié, ils comprennent. (Entretien 24 avec Gitta) »


Il va de soi que les paroles de l’Ange deviennent « mes » paroles non au moment où je les comprends, mais au moment où je les vis.

L’Ange mentionne ici deux catégories d’êtres : Ceux qui veulent comprendre intellectuellement et ceux qui comprennent simplement, avec leur cœur. Une troisième catégorie, synthèse des précédentes, rassemble ceux qui ont étudié et néanmoins ne sont pas « encombrés » par leur savoir.


Henri Blanquart en fait partie et on doit lui reconnaître le don de la vision intuitive que seul le cœur peut donner.

 

ANGES - LE LIVRE D’HÉNOCH  

François MARTIN

Edition  ARCHÉ  MILAN

 1895-1996

Ce livre est traduit d’après le texte éthiopien. La traduction de la 1e édition a été faite en 1895 par François Martin ; en 1996, les éditions Archè en ont fait une réédition avec les professeurs : Delaporte, Françon, Legris et Pressoir, qui ont amélioré le texte de F. Martin

 

« des anges ou des esprits, qui dans quelques passages paraissent distincts des anges  président à toutes ces manifestations et sont préposés à toute créature ; ce sont des anges qui guident les étoiles dans leurs révolutions, selon leurs lois, à leurs époques et dans leurs mois, selon leur puissance et leur place » ;

 

Le rôle des anges dans la marche du monde et le nom de « seigneur des esprits » que donnent à Dieu les paraboles, disent assez la place que tient l’angélologie dans le livre d’Hénoch. Les anges y sont appelés : «  les anges, les fils des anges, les saints, les saints du ciel, les veilleurs, les veilleurs du ciel, les saints veilleurs, les esprits spirituels et ceux qui ne dorment pas ».

 

Ce livre donne une ébauche assez poussé de la hiérarchie des membres innombrables de cette milice céleste.

 

A la tête des « bons anges », sont des archanges dont le titre, le nombre, les noms et les fonctions varient avec les sections du livre.

Dans la première partie, chapitre XX, ils sont « les saints anges qui veillent » et sont au nombre de 7 : Uriel, Raphael, Raguel, Michaël, Saraqiel, Gabriel, Remeiel ; ils sont préposé aux esprits des enfants des hommes qui pèchent contre les esprits, ou contre l’esprit ; dans une autre partie du livre au Chap. 10 apparait l’archange Phanuel.

 

Au-dessous des archanges, viennent les autres classes d’anges, entre lesquelles le « livre des paraboles » divise les Ophanim, les anges de puissance et les anges des principautés. Les Chérubins, les Séraphins et les Ophanim sont également énumérés dans le chap. LXXI « ce sont ceux qui ne dorment pas et qui gardent le trône de la gloire de Dieu ».

 

Un sommaire très riche qui parle de :

 

1e partie :Table analytique et le livre d’Hénoch : Dieu, le monde  -  les anges, les démons et les satans  -  le jugement  -  l’enfer  -  le livre d’Hénoch depuis sa composition jusqu’à nos jours  -  L’ordre dans la création  - 

 

2e partie : Chute des anges et Assomption d’Hénoch : L’union des anges avec les filles des hommes  -  les géants  -  les mauvais anges  et les bons anges  -  le Déluge  -  Assomption et mission d’Hénoch  -  les veilleurs seront punis pour avoir communiquer aux hommes un secret funeste  - Les aventures d’Hénoch avec les bons et les mauvais anges  -  l’abime de feu  -  les sept montagnes  -  les noms des anges  -  Uriel explique à Hénoch que la vallée maudite (Géhenne) est destinée aux maudits  -  les arbres du jugement  -  le nectar et le fruit de l’aloès  -  le Paradis terrestre et l’arbre de la science  -   les différentes portes du nord, de l’ouest et de l’orient  -

 

3e partie : livre des Paraboles : Seconde vision d’Hénoch avec les  trois paraboles  -  Les quatre archanges : Raphael, Phanuel, Gabriel et Michaël  - les secrets de la lune et du soleil  -  le Fils de l’homme  -  le sang des justes  -  la source de justice  -  châtiments des rois et de puissants  -  l’Elu  choisira les justes parmi les morts  -  Gloire des justes et malheurs des pécheurs  -  les anges du châtiment préparent les instruments de Satan  -  les anges du châtiment jetteront leurs élus dans la crevasse de la vallée de feu  -  Les rois des Parthes et des Mèdes  -  le bonheur des saints  -  les éclairs, les luminaires et le tonnerre  -  le bonheur des justes  -  le châtiment des mauvais anges  -  Hénoch prédit à Noé sa préservation  -  Hénoch est admis à contempler les secrets et les splendeurs des cieux  -

 

4e partie : Livre du changement des luminaires du ciel : la loi du soleil :  -  les phases de la lune  -  l’ange Uriel est proposé aux astres  -  les portes du soleil  -  les douze vents et leurs portes  -  les 7 montagnes, les 7 fleuves et les 7 îles  -  recommandations à Mathusala  -  les tablettes du ciel  -  Apparition de sept anges en habits blanc  - 

 

5e partie :  Le livre des songes : Son grand-père Malaleel lui explique son premier songe  -  Hénoch demande à Dieu de ne pas anéantir sa prospérité  -  deuxième songe avec les étoiles et les taureaux  -  les bons anges châtient les anges déchus  -  Histoire du monde  depuis Noé  -  les 70 pasteurs d’Israël  -  les temps messianiques  -

 

6e partie : Livre de l’exhortation et de la malédiction : Exhortation d’Hénoch à ses enfants  -  récompense des justes et destruction des pécheurs  -  apocalypse des semaines  -   Motifs d’espérance pour les justes  -  Malheurs aux impies, à ceux qui commettent l’injustice, aux idolâtres, aux transgresseurs de la Loi et aux pécheurs  -  Craindre le Tout-Puissant  -   Dieu ordonne aux justes de publier la sagesse des écrits d’Hénoch  -  Fragments noachique  - 

 

 

ANGES - les anges

Djénane kareth tager

Edition   PLON

 2007

À quoi servent les anges ? Comment sont-ils décrits ? Quels sont leurs noms, leurs hiérarchies ? Comment expliquer le retour en force de l’angélologie ? C’est en Mésopotamie, plus de deux mille ans avant notre ère, que s’est créé l’archétype de l’ange tel que nous le connaissons aujourd’hui : une créature céleste ailée, intermédiaire entre Dieu et les hommes, dotée de multiples fonctions (l’ange gardien, l’ange médiateur, l’ange laudateur…). L’existence des anges – leur organisation en hiérarchies – est attestée par les monothéismes, mais aussi reconnue sous différentes appellations par les autres religions.

Les anges sont des éléments clé de beaucoup de religions :


Fils d’El et ambassadeurs de Baal – La révolution zoroastrienne – Daïmon et dieux grecs et romains – L’héritage mésopotamien dans la Bible – Les anges messagers – Les anges laudateur – Les anges gardiens – Les anges guerriers – Les anges de l’Apocalypse – Les prières aux anges – Des origines de la hiérarchie – Le judaïsme et les société angéliques – Les spéculations chrétiennes – Les noms des anges dans l’islam – L’anatomie céleste – Purs esprits et corps subtils – La déchéance – Les légions démoniaques – Dieux et démons de l’hindouisme – Les Deva protecteurs du bouddhisme populaire – Gnose et Nouvel Âge – Vers une théologie de la spiritualité.

 

ANGES - l’homme et son ange – initiation et chevalerie spirituelle

Henry corbin

Edition Fayard

 1983

Cet ouvrage comporte  trois études dont les textes ont été lus dans des conférences entre 1949 et 1976, dans le cadre des rencontres Eranos.

 

La  première conférence de ces  textes ou études, portent le titre de « L’homme et son ange ». Dans la doctrine  Sohravardienne de l’Ishraq, « l’ange » est le double céleste de la Psyché terrestre, Être de lumière qui la fonde dans sa réalité d’âme, l’Ange est le Principe transcendant de son individualité.

 

Il la transcende certes, mais d’une manière qui, loin de mettre en péril cette individualité, pour ainsi dire se consomme en elle. Le destin de l’homme est unique et voué à l’Unique. Du même coup, à la formule traditionnelle de : L’homme et son âme, il convient, nous dit Corbin, de substituer celle plus riche et ontologique, de : L’homme et son ange.

 

L’âme humaine est venue d’ailleurs. Bien des traditions l’enseignent depuis Platon. Mais alors que pour le platonisme, l’âme s’est en quelque sorte enlisée dans l’exil de la chair, il y a, nous rappelle Corbin, un type de descente d’âme « gnostico-iranien », tel que cette descente résulte du dédoublement, de la déchirure d’un Tout-Primordial.

En s’engagent dans la chair, elle s’est momentanément séparée de son ange.

 

Qu’est ce que « l’Ange » en effet, sinon le monde vrai de l’homme, sa Nature Parfaite qui l’attend, mais dont la permanence céleste le porte en permanence et l’a soutenu au temps de son exil. « L’Ange » est, au fond, son essence accomplie, sa polarité dans l’unité. Cette Unité qui est duelle est d’abord affective.

 

Dans cette deuxième conférence, c’est finalement une autre conception de l’homme et de son destin qui est ici en jeu, sur un fond méta-dialectique de l’Être. Mais cette vérité et cette recherche suppose la redécouverte de la « Parole perdue », cachée sous le sens littéral des Ecritures, et c’est de cette Parole perdue que nous parle ce deuxième entretien.

 

Cette Parole perdue, va prendre dans les religions d’autres termes comme : la Parole révélée ou Ecriture Sainte, mais la recherche reste la même. Les conflits résultant de ces termes de recherches de la Parole perdue, instaurent une tension opposant au niveau initiatique, les tenants de la religion ésotérique attachée au sens spirituel et intérieur du Livre, à ceux de la religion exotérique, qui veut être celle de tous « égalitaire et littérale », un conflit toujours d’actualité.

 

Enfin le thème de la  troisième conférence explique pourquoi la Parole intérieure ainsi reçue fait de l’initié, de par son exigence, un « Chevalier spirituel ».

Vivre en accord et communication avec le monde supérieur, le monde de l’ange, est le fait de chevalier qu’il appelle « javânmardân », c'est-à-dire celui qui a retrouvé sa pleine juvénilité en accédant à l’homme intérieur, à l’homme vrai, c’est l’homme et son ange, dès ici-bas, et ainsi est en route vers la réunion transformante de son vrai Moi.

 

Tous ces récits, toutes ces voies nous offrent une aventure religieuse du Moi profond. L’Ange, on l’a vu, n’est pas seulement un « Autre tutélaire », mais le Double céleste de l’âme, la contrepartie transcendante du moi terrestre, un Moi à la seconde personne

 

L’imagination est une faculté humaine transcendante, sensible et non sensible, ou plutôt dont l’essence consiste à échapper justement à cette dichotomie, « en quelque sorte le corps subtil, le véhicule subtil de l’âme ». Si l’on s’en tient donc à nos schèmes, on dira que l’ordre qui lui correspond est intermédiaire entre le sensible et l’intelligible, ce n’est en rien le monde imaginaire, tel que nous avons coutume de l’entendre en Occident, car l’imaginaire est irréel, mais un monde vrai, celui de la réalité plénière, et que Corbin, pour cette raison, qualifie d’Imaginal.

 

Au sommaire de cet ouvrage très important :

 

Le Récit d’initiation et l’Hermétisme en Iran  -  Le récit de l’exil occidental  -  Le récit d’initiation dans l’œuvre de Sohrawardi  L’exil occidental et le symbolisme alchimique  -

Le mythe d’Hermès et la « Nature Parfaite »  -  L’Ange de l’humanité et l’Ange d’Hermès  -  La Nature Parfaite et le symbolisme alchimique de la Résurrection  -  Le double céleste dans l’eschatologie iranienne  -

L’initiation Ismaélienne ou l’Esotérisme et le Verbe  -  La Parole perdue  -  Un roman initiatique ismaélien du Xe siècle  -  L’initiation à l’ésotérisme et au secret du Verbe des Prophètes  -  Le rituel d’initiation et le mystère du Nom  -  L’éthique de la Quête et l’éthique du dépôt confié  -  Le temps des prophètes n’est pas encore achevé  -

Juvénilité et Chevalerie en Islam Iranien  -  L’Imaginal de Corbin  -

 

On trouvera d’autres livres d’Henry Corbin au chapitre 7 C  et au Chapitre 10 C -

 

ANGES  -   LOUIS-CLAUDE de SAINT MARTIN et les ANGESDe la théurgie des élus coëns à la doctrine angélique saint-martiniste 

Jean-Marc Vivenza 

Arma Artis

 2012

Aborder la question de la relation de Louis Claude de Saint Martin (1743-1803) avec les  anges, est l’une des plus intéressantes et passionnantes qui soient. En effet, la place des esprits angéliques au sein de la voie spirituelle et initiatique est fondamentale, de même que leur ministère, leur fonction et leur rôle. Cependant cette place et cet authentique « ministère » restent, en réalité, mal définis, imprécis.

On imagine avoir quelques idées claires sur le sujet alors que les éléments effectifs touchant aux anges, nous sont profondément méconnus, notamment pour tout ce que pensa le philosophe inconnu relativement aux êtres célestes, est,  le plus généralement, absolument et profondément ignoré.

 

C’est pourquoi, il apparait essentiel d’engager un examen attentif du domaine angélique, et surtout, pour ce qui concerne notre réflexion, avoir clairement à l’esprit ce que Louis Claude de Saint Martin déclara réellement à propos des esprits célestes, de manière à pouvoir entrer en ces domaines subtils en étant instruit véritablement, et non en se satisfaisant de quelques notions éparses.

Car Saint Martin qui fut dès le début de son chemin initiatique mis en contact avec les anges, se distingua par une analyse originale qui l’amena, non seulement à s’écarter rapidement des pratiques externes découvertes dans sa première initiation qu’il qualifia « de voie incomplète et dangereuse », mais de plus, et surtout, à proposer une réflexion absolument originale lui permettant d’exposer des vérités nouvelles qui enrichissent notablement tout ce qui s’était dit et affirmé jusqu’à lui au sujet des créatures célestes dans leur rapport avec  l’homme.

 

L’homme nous le savons par les saintes Ecritures, n’est pas l’unique créature dotée d’un esprit qui soit sorti des mains de Dieu, c’est pourquoi une multitude innombrable d’êtres peuplent les cieux et ont aussi une mission sur Terre. Ces êtres, de nature purement spirituelle, ce sont les esprits célestes que l’on nomme « anges » et qui signifie « messager », Dieu s’étant d’ailleurs servi souvent d’eux depuis le commencement des temps, et même bien avant, que ce soit pour l’annonce faite à Abraham autant que l’histoire de l’ange Rafael qui accompagnera Tobie dans son voyage.

 

 Saint Paul dans l’Epitre aux Hébreux dit : « les anges sont des esprits administratifs envoyés par Dieu pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut ». Dans les Psaumes CIII, 20; il est écrit : « Bénissez l’Eternel, vous, ses anges puissants en force, qui exécutez sa parole », revêtu de sainteté, le Christ les appelle « les saints anges immortels »-Luc IX et XX –

 

En tant qu’esprit les anges sont invisibles, nous ne les voyons pas, alors qu’ils nous entourent, nous accompagnent, veillent même sur nous, mais ils ne sont pas pleinement immatériels ; certes on les désigne comme étant des créatures spirituelles, incorporelles et invisibles, mais la pure immatérialité n’appartenant qu’à Dieu, les anges restent donc des créatures, circonscrits dans le temps et dans l’espace.

 

Il semble que les premières représentations angéliques que nous possédions, proviennent de Mésopotamie ; les palais de Babylone ou de Ninive étaient en effet gardés par des kérubim, créatures possédant une tête humaine, un corps de lion, des pattes de taureau et des ailes d’aigle. Ces impressionnants kérubim étaient à la fois des gardiens et des membres de la cour du Roi, leur place importante au sein de la vie mésopotamienne leur conférant une dimension qui explique sans doute, du moins pour une large part, à l’occasion de leur exil à Babylone au VIe siècle avant notre ère, ce qui suscita l’intérêt des Hébreux à leur égard

 

Au sommaire de cet ouvrage sur les anges :

Qui sont les anges ?

2 -  La relation de l’homme avec les anges

3  - La théurgie magique invocatoire

4  -  Premiers contact de Saint Martin avec la théurgie angélique

5  -  Jugement critique de Saint Martin vis-à-vis de la voie des élus coëns

6  -  Révélation de saint Martin sur le ministère des anges

7  - L’importance du baptême angélique

8  -  Ce n’est pas à l’homme de prier les anges

9  -  C’est à l’homme de faire connaitre Dieu aux anges

10  -  l’esprit du ministère, ou la véritable «  religion » de l’homme

Conclusion : « Les anges attendent le règne de  l’homme »

Appendice : Le culte primitif. Nature de la véritable « réconciliation » et but réel des travaux des élus coëns.

 

ANGES -  petiTs dialogues d’hier et d’aujourd’hui

Gitta MALLASZ

Edition  AUBIER

 1991

Des dialogues entre un ange et une jeune mystique de Hongrie qui en 1943 – 1944 dialogue avec des anges.

 

Elle rapporte ici les entretiens qui touchent tous les instants de notre vie quotidienne.

 

On y trouve l’après-mort, l’Amour, le jugement dernier, et une méthodologie : apprendre, agir, chercher, se transformer, aimer.

 

ANGḖLOLOGIE - LES ANGES DE LA CRḖATION,               TOME  1  -

Fred Mac Parthy

Edition Sesheta

2016

L’angéologie est toujours à la mode et reste un marché fructueux pour des gens peu scrupuleux. L’auteur dresse un tableau très lucide de la situation.

« Cet engouement pour les Anges se décline en deux écoles principales : Les éternelles rééditions des « Occultistes », avec leurs redites des œuvres d’Henri Cornélius Agrippa (quand ils savent de quoi ils parlent), les Anges extraits de différentes versions des Clavicules de Salomon qui sont bien souvent des noms d’anges sans queue ni tête, dont l’orthographe a été altérée à force de copies et de mauvaises retranscriptions de l’hébreu. Et quelques copies de documents provenant d’Ordres Initiatiques, souvent peu regardant quant à leurs origines, n’hésitant pas, comme Franz Bardon, à adapter à sa sauce des systèmes qui n’ont aucun rapport entre eux, pour en faire un système dénaturé. Il y a aussi l’immense collection de copier-coller d’un auteur qui se faisait appeler Haziel, et qui nous assommait avec les 72 Anges de la Kabbale Chrétienne.

Ce fameux Haziel, auteur prolifique qui a tant fait pour éloigner le chercheur de la source donna naissance à l’hydre de la seconde école, celle du New-Age et du channeling. » Ce constat fait, l’auteur propose de s’appuyer sur des références solides, généralement issues des traditions juives, principalement la kabbale, dont l’œuvre du Char, le Merkabah, dont on sait l’importance, dont aussi la kabbale pratique qui aboutit à une science talismanique complexe. Il clarifie nombre de points confus et écarte les fausses interprétations fréquentes.

Le sommaire de ce premier tome permet de voir la densité de ce qui est rassemblé ici : Les origines des Anges – Les Anges dans la Kabbale et les Mondes – Les Anges du Monde de Beriah – Les 7 Palais ou Hékaloth – Les 7 Palais ou Compartiments d’En-Bas – La Littérature des Palais – La Shekinah et les Anges -  Les Anges du Service Divin dans le Christianisme – Les Anges rebelles – Les différents Chœurs Angéliques et les Anges du Monde de la Création. Un index des noms d’Anges appartenant à Beriah et un index général permet au lecteur de faire des recherches précises.

 

La question du principe féminin de Dieu, celles du sexe des Anges, de l’Exil ou du Mal comme principe servant l’ajustement, sont examinées sous un regard dégagé des croyances qui voilent la réalité des lois à l’œuvre dans la création. En repérant les diverses influences à l’œuvre dans les angéologies traditionnelles, le lecteur peut identifier plus clairement les fonctions des « créatures célestes ».

 

Voici donc un ouvrage indispensable sur un sujet à la fois relativement populaire et habituellement maltraité.

 

ANGḖLOLOGIE - LES ANGES DE LA FORMATION    -   TOME  2

Fred Mac Parthy

Sesheta Edition

2017

Avec le premier volume de cette Angéologie, Fred Mac Parthy avait étudié les sources de cette discipline si particulière pour écarter certains stéréotypes et éléments faussés véhiculés couramment et présenté les « Anges de la Création » selon la tradition judéo-chrétienne et la Kabbale. Il poursuit son étude des sources pour présenter les « Anges de la Formation ».

 

Les « Anges de la Création » sont liés, nous dit Fred Mac Parthy, à la « Direction Variable », une Direction Divine qui autorise et régule notamment le libre-arbitre des êtres humains, basée sur les trois piliers de la Bonté et de l’Amour, de la Miséricorde, du Jugement.

 

Les « Anges de la Formation » relèvent d’une « Direction Générale » qui gère l’ordre de la nature, ce qui détermine l’équilibre précaire et éphémère des mondes mais qui échappe à l’action des êtres humains. L’être humain doit apprendre à collaborer avec cette Direction à travers la connaissance qu’il peut acquérir des lois naturelles. Les Anges de cette Direction sont assignés aux dix sephirot que le plan de Yetsirah. Ils veillent sur les différents règnes, les quatre éléments, les luminaires, les planètes, les cycles dont les cycles apparents de la vie et de la mort.

 

C’est le Sepher Yetsirah qui véhicule l’enseignement relatif à cette catégorie angélique. Fred Mac Parthy décrit et analyse avec minutie le système métaphysique issu du Sepher Yetsirah qui s’appuie sur l’Espace, le Temps et le Cœur ou Intériorité. Il permet de comprendre la fonction de la permutation de lettres hébraïques.

 

L’analyse poussée de cet ensemble permet de mieux saisir, par exemple, la manifestation, la bénédiction de la Shekinah ou l’action de « la Parole dans le Silence ». Nous comprenons que le langage commun est tellement inapproprié pour comprendre la sublime mise en abîme que permettent les lettres hébraïques qu’un changement total de paradigme est nécessaire. Un autre rapport à la grammaire des mondes se révèle indispensable incluant une sensibilité presque « artistique » aux archétypes. L’intelligence conceptuelle, le calcul, les identifications, sont autant d’obstacles à la vision.

 

approche de la mystique dans les religions occidentales & orientales

Carl keller

 

 1996

Le mystique, quelle que soit la tradition religieuse qu’il adopte, ne se contente pas d’un savoir cérébral concernant la nature de la Réalité ultime. Il veut en faire l’expérience, se transformer à son contact, entrer tout entier dans une dimension au-delà de l’espace et du temps, qui fonde et illumine le temps comme l’espace. Comment y parvient-il ? Quelles relations la mystique entretient-elle avec la philosophie, l’imagination et la psychologie, l’éthique et la vie quotidienne ? Dans sa remarquable synthèse, Carl A. Keller, professeur honoraire de l’Université de Lausanne, répond à ces questions en s’appuyant sur les données traditionnelles des trois monothéismes, de l’hindouisme et du bouddhisme.

 

Selon Frédéric Lenoir, les religions font peur. De nos jours, la dimension religieuse est présente, à des degrés divers, dans la plupart des conflits armés. Sans même parler de guerre, les polémiques autour des questions religieuses sont parmi les plus violentes au sein des pays occidentaux. Assurément, la religion divise plus qu’elle n’unit les hommes. Pourquoi ? Dès l’origine, la religion possède pourtant une double dimension de lien. De manière verticale, elle crée du lien entre les hommes et un principe supérieur, quel que soit le nom qu’on lui donne : esprit, dieu,Absolu. C’est sa dimension mystique. De manière horizontale, elle rassemble des êtres humains, qui se sentent unis par cette croyance commune en cette transcendance invisible. C’est sa dimension politique. C’est ce qu’exprime bien l’étymologie latine du mot « religion » : religere, « relier ». Un groupe humain est soudé par des croyances partagées et celles-ci sont d’autant plus fortes, comme Régis Debray l’a fort bien expliqué, qu’elles renvoient à un absent, à une force invisible.

 

La religion revêt dès lors une dimension identitaire éminente : chaque individu se sent appartenir à un groupe par cette dimension religieuse qui constitue aussi une part importante de son identité personnelle. Tout va bien lorsque tous les individus partagent les mêmes croyances. La violence commence lorsque certains individus sortent de la norme commune : c’est l’éternelle persécution des « hérétiques » et des « infidèles », qui menacent la cohésion sociale du groupe. La violence s’exerce aussi, bien sûr, à l’extérieur de la communauté, envers les autres cités, groupes ou nations qui ont d’autres croyances. Et même lorsque le pouvoir politique est séparé du pouvoir religieux, la religion est souvent instrumentalisée par le politique à cause de sa dimension identitaire mobilisatrice. On se souvient de Saddam Hussein, incroyant et chef d’un état laïque, en appelant au djihad pour lutter contre les « croisés juifs et chrétiens » lors des deux guerres du Golfe.

 

L’enquête que nous avons réalisée dans les colonies israéliennes en donne un autre exemple. Dans un monde qui se globalise rapidement, suscitant peurs et rejets, la religion connaît partout un regain identitaire. On a peur de l’autre, on se replie sur soi et sur ses racines culturelles en secrétant de l’intolérance. Il existe pourtant une tout autre attitude possible pour les croyants : rester fidèles à leurs racines, tout en étant capables de s’ouvrir et de dialoguer avec l’autre dans sa différence. Refuser que la religion soit utilisée par le politique à des fins belliqueuses. Revenir aux fondements verticaux de chaque religion, qui prône des valeurs de respect d’autrui, de paix, d’accueil de l’étranger. Vivre la religion dans sa dimension spirituelle plus qu’identitaire. En s’appuyant sur ce patrimoine commun de valeurs spirituelles et humanistes plutôt que sur la diversité des cultures et des dogmes qui les divisent, les religions peuvent jouer un rôle pacificateur au plan planétaire.

 

On en est encore très loin, mais beaucoup d’individus et de groupes oeuvrent en ce sens : c’est aussi utile de le rappeler. Si, pour reprendre la formule de Péguy, « tout commence en mystique et finit en politique », il n’est pas impossible aux croyants de travailler à l’édification d’un espace politique mondial pacifié, par le fond mystique commun des religions : le primat de l’amour, de la miséricorde et du pardon. C’est-à-dire oeuvrer à l’avènement d’un monde fraternel. Les religions ne me semblent donc pas constituer un obstacle irréversible à un tel projet, qui rejoint celui des humanistes, qu’ils soient croyants, athées ou agnostiques.

 

ASTROLOGIE ET RELIGION AU MOYEN-ÂGE  -  DE LA GUERRE A LA PAIX

Denis Labouré

Editions Spiritualité Occidentale

2018

La publication aux Editions Spiritualité Occidentale de l’excellent mémoire de Master 2 de théologie de Denis Labouré soutenu sous le titre Eléments pour lire la Concordantia astronomie cum hystorica narratione du cardinal Pierre d’Ailly à l’Université de Lorraine est une opportunité d’étudier la place de l’astrologie dans l’histoire occidentale.

 

L’arrière-plan de ce travail, annonce d’emblée Giuseppe Giacomo Nastri, chercheur en physique nucléaire, dans la préface, est « l’opposition, au gré des circonstances historiques, entre la théologie, la science et l’astrologie ». Pour des raisons diverses et toujours contextuées, souvent politiques, l’Eglise a, dans l’histoire, tantôt combattu l’astrologie, tantôt fait alliance avec cette discipline traditionnelle, ce fut le cas à la Renaissance. Il en est de même de la science qui aujourd’hui rejette l’astrologie sur la base de son approche expérimentale quand, à d’autres époques, elle l’associait à ses démarches.

 

« Quand on analyse la théologie, la science, l’astrologie, la philosophie, la psychanalyse, etc., poursuit-il, il est essentiel d’en déterminer les limites respectives, car les intérêts et les exigences de l’homme peuvent être plus vastes que ceux que s’assigne chaque discipline. Ainsi la théologie concerne la Révélation, la science ce qui tombe directement sous les sens, l’astrologie les rapports entre la voûte céleste et notre vie intérieure, la philosophie la distinction entre le contingent et le nécessaire, la psychanalyse l’inconscient… Les experts dans ces différentes matières ont certes une largeur de vues qui leur permet de voir grand, mais non pas toujours de voir au-delà de leur domaine de compétence. Ils sont donc toujours tentés d’universaliser leurs méthodes, c’est-à-dire d’en exclure d’autres, jusqu’au refus de la nouveauté, du miracle. »

 

Dans l’Antiquité, les philosophes sceptiques avaient déjà alerté sur l’impossibilité de la preuve. En Amérique du Nord, aujourd’hui même, la prétendue rigueur scientifique est interrogée par les méta-analystes, les sciences quantiques posent le problème de l’expérimentation dans de nouveaux paradigmes et Ken Wilber, avec la démarche intégrale, invite à rechercher l’articulation et la complémentarité créatrices entre les disciplines, des sciences dites dures aux arts, plutôt qu’à les opposer. Le recours à l’épistémologie, (Que savons-nous ? Comment le savons-nous ?), est plus que jamais nécessaire pour favoriser la compréhension et cette créativité dynamique entre les disciplines source de toutes les avancées.

Le choix du cardinal Pierre d’Ailly et de ce texte particulier Concordantia astronomie cum hystorica narratione, daté de 1414) s’inscrit en plein dans le contexte de la tension, variable, entre science, théologie et astrologie. Pierre d’Ailly, en effet, fait appel à une démarche empirique pour aborder l’astrologie, mais en même temps, il unit, précise Denis Labouré, « un temps astronomique et un temps eschatologique ».

 

Denis Labouré cherche à identifier les sources des débats, les repères, les contextes historiques, permettant de comprendre la pensée de Pierre d’Ailly. Il analyse le texte lui-même. Enfin la troisième partie de ce mémoire, évoque « les rapports entre la puissance absolue et la puissance ordonnée de Dieu tels que Pierre d’Ailly les envisage ».Notons qu’il est rare qu’un travail portant sur les rapports entre astrologie et théologie soit conduit par un chercheur maîtrisant les deux disciplines. C’est le cas de Denis Labouré. On sait l’importance du rapport au temps dans les questionnements ontologiques, toujours dans la perspective ouverte par la Concordantia, Denis Labouré pose cette question : «  Et si la nature déroule son devenir en toute autonomie, comment pourrait-elle nous renseigner sur les interventions de Dieu dans l’histoire ? Entre Dieu et le Livre du Monde, quel point de contact ? »

 

Les réflexions qu’il nous propose méritent que l’on fasse davantage que s’y attarder. Ainsi : « Le temps est une incessante succession de « maintenant » non additionnables (ils ne fusionnent que dans le psychisme, par la mémoire). Ils se substituent sans cesse l’un à l’autre en s’excluant. A chacun des moments de ma vie, un seul « est ». (…)L’éternité n’est ni la prolongation indéfinie d’un état présent, ni une succession indéfinie d’instants. L’éternité n’est pas une durée «  infiniment longue », c’est une durée sans longueur. C’est un unique instant, riche d’une vie sans terme, sans devenir. L’éternité, c’est la non-phénoménalité quant au temps. Si Dieu est éternel, c’est parce qu’il ne dure pas (ou parce qu’il dure toute sa durée à la fois).Il y a un unique existant que nous pouvons appeler « le monde-maintenant ». Le monde du « maintenant » précédent a disparu. Il est remplacé par « ce monde-maintenant » qui vient tout juste de lui succéder. Le souvenir même, qui en est la trace dans la mémoire, est un souvenir présent, une partie de « ce monde-maintenant ». Ce « monde-maintenant » est lui-même en train de passer, parce que « l’être-passant » est son essence même, pour être remplacé à son tour par un nouveau « monde-maintenant ». Et ainsi de suite indéfiniment

 

L’instant présent est ainsi le « lieu » (et le seul lieu possible) de notre délivrance. Il est le lieu même de l’éternel qui, seul, est vraiment « instantané ». Il ne comporte aucune succession, dont aucun « anéantissement », comme en témoigne l’irruption du « ciel nouveau » et de la « terre nouvelle ». Si la tradition chrétienne est opposée à l’idée d’une répétition des cycles à l’identique, à cause de l’unicité de l’événement-Christ dans l’histoire humaine, elle est aussi étrangère au dilemme « circularité ou linéarité ». La clef de cette conversion réciproque du circulaire et du linéaire, c’est l’avènement du Logos, l’éternité devenue temps afin que le temps devienne éternité. »Denis Labouré, par ce travail rigoureux, réintroduit le discours symbolique pour briser le clivage entre deux crispations, l’une scientiste, l’autre théologique. L’astrologie peut alors se constituer comme un espace de liberté où la science et la théologie, respectueuses d’elles-mêmes, et conscientes de leur spécificité, de leurs forces, mais aussi de leurs limites, peuvent renouer un dialogue fécond, repoussant les frontières des savoirs en offrant de nouveaux paradigmes.

 

Citant la tradition biblique – le Deutéronome (18, 9-22) et le prophète Jérémie (29, 8-15) –, le Catéchisme de l’Église catholique condamne ainsi « la consultation des horoscopes et l’astrologie » parce qu’elles « recèlent une volonté de puissance sur le temps, sur l’histoire et finalement sur les hommes en même temps qu’un désir de se concilier les puissances cachées » Les Pères de l’Église ont dû à leur tour réfuter l’astrologie pour sauvegarder la liberté de Dieu et celle de l’homme. « Il leur fallait réfuter l’idée païenne d’un “fatum” (destin, en latin) qui serait écrit quelque part et auquel l’homme serait soumis », rappelle le jésuite Dominique Salin, qui enseigne la théologie spirituelle au Centre Sèvres, à Paris.

 

Au Moyen Âge, même si certains grands astrologues étaient des hommes d’Église, l’astrologie se voyait toujours reprocher d’entretenir une conception déterministe du destin et un désir idolâtrique de maîtriser l’avenir. « Thomas d’Aquin ne condamnait pas l’idée que les astres puissent avoir une influence sur le comportement humain », rappelle Yves Lenoble, enseignant à l’École d’astrologie parisienne Agape. Mais pour lui, c’était « une abomination devant l’Éternel » d’accorder de l’importance à cette éventuelle influence. « Loin de nous laisser impressionner par la fatalité que propagent les astrologues, libérons-nous, et diminuons les astres », enjoignait-il à un autre théologien, Réginald de Piperno : « Qu’ils nous éclairent et nous aident, mais sans toucher notre pleine responsabilité et liberté. »Imprégnés de cette longue tradition, les chrétiens se gardent généralement de lire les rubriques astrologiques. « Aucune revue née dans le groupe Bayard ne propose d’horoscope », confirme le P. Patrick Zago, assomptionniste et ancien membre du directoire du groupe de presse propriétaire de La Croix. « L’attitude chrétienne juste consiste à s’en remettre avec confiance entre les mains de la Providence pour ce qui concerne le futur et à abandonner toute curiosité malsaine à ce propos », poursuit le Catéchisme de l’Église catholique.

 

Le débat s’est toutefois un peu déplacé aujourd’hui, bon nombre de personnes, dont des chrétiens, disant consulter un astrologue non pour décrypter leur avenir, mais pour mieux se connaître. De fait, l’astrologie se présente comme « une science du sujet et de la relation intersubjective, depuis la seconde moitié du XXe siècle », explique le sociologue Claude Fischler, directeur du centre Edgar-Morin, qui a participé à l’ouvrage collectif La Croyance astrologique moderne. Une astrologue expliquera par exemple au visiteur que « Saturne en Sagittaire met en évidence des qualités de développement spirituel, philosophique et moral, et cette configuration se trouve souvent chez des personnes attirées par la religion ». « Le thème astral ne dit pas comment le natif va se comporter mais ce qu’il y a derrière son comportement, ainsi que ses prédispositions, ses aptitudes », appuie Alain de Chivré, président honoraire de la Fédération des astrologues francophones. De nombreux astrologues se forment même en psychologie, se réclamant de la psycho-astrologie, forgée par le Franco-Américain Dan Rudhyar (1895-1985). C’est à ce courant que se rattache par exemple Christine Haas, chroniqueuse sur RTL. Comme d’autres psycho-astrologues, cette diplômée en psychologie clinique se défend de faire des « prédictions qui enferment » et préfère dire qu’elle énonce des « prévisions qui laissent beaucoup de souplesse », ne serait-ce que parce qu’elle donne « toujours plusieurs interprétations ».

 

« Consulter un astrologue va contre l’espérance chrétienne »Sous cet angle, l’astrologie serait-elle davantage compatible avec la pratique chrétienne ? Philippe Le Vallois, responsable de l’Observatoire des nouvelles croyances de la CEF, veille à bien distinguer l’astrologie prédictive – « qui relève de la divination et pose question quand elle devient une dépendance guidant chaque décision » – et la psycho-astrologie qui peut être, selon lui, « un outil pour mieux comprendre ses motivations, ses limites, et donc mieux se prendre en charge ».Habitué à entendre en confession de nombreux fidèles, le P. Xavier Lefebvre, curé de la paroisse parisienne Saint-Louis d’Antin, se montre pour sa part très ferme. « Qu’il s’agisse de psycho-astrologie n’ôte rien à la question de fond qui est de faire totalement confiance à Dieu pour la gouvernance de sa vie, y compris dans les épreuves. Consulter un astrologue, par téléphone, par Internet ou de visu va contre l’espérance chrétienne, affirme-t-il. Parfois les gens se sentent liés car une habitude s’est créée et cela provoque une inquiétude. L’enjeu est alors d’aider à revenir à la vertu d’espérance. »

 

IIe siècle : Ptolémée invente le thème astral individuel, à partir de la date de naissance.

 

IVe-Ve siècles : Avec la fin du monde romain, l’astrologie régresse. L’Église la condamne formellement lors des conciles de Laodicée (364 : pratique interdite aux prêtres) et de Tolède (400 : menace d’anathème quiconque « croit devoir ajouter foi à l’astrologie ou à la divination »). Saint Augustin (354-430), dans ses Confessions (livre 4, 3 et livre 7, 6), regrette son ancienne « passion pour l’astrologie ». Pour lui, les astrologues sont des « imposteurs »
et la piété chrétienne doit « repousser et condamner leur science ».

 

ATLAS  DES  LIEUX  SACRÉS

DAVID  DOUGLAS

ÉDITION  VEGA

 2007

Ce livre écrit avec beaucoup de sensibilité, et superbement illustré, explore les liens entre les hommes, la foi et l’environnement. Le lecteur remonte le temps, depuis les manifestations les plus visibles de la foi, représentée par les grands temples, mosquées et cathédrales, jusqu’à la relation directe avec la terre même, symbolisée par les sources et les montagnes sacrées.

 

Au fil de ce livre, David Douglas met en évidence la recherche incessante d’un lien spirituel avec l’environnement et la façon dont le pouvoir des sites sacrés trouve encore aujourd’hui un écho en nous. Ce travail de référence est essentiel et inspirant pour tous les passionnés des traditions anciennes, de la recherche spirituelle et de la foi ancestrale. Cet atlas des lieux sacrés explore des lieux de pouvoir mystique du monde entier, et se penche sur les sites anciens et contemporains.

 

Après des explications sur les lieux de culte, de pèlerinage, de solitude et de méditation, il nous raconte les pierres sacrées, les mégalithes, les terres et les eaux sacrées. De superbes photographies couleur accompagnent les textes.

 

On visite successivement :

La cathédrale d’Aix la Chapelle (Allemagne), l’Abbaye de Westminster (Angleterre), la Basilique Saint-Pierre à Rome, le Mont du Temple abritant la mosquée al-Aqsa à Jérusalem, la mosquée Sainte Sophie à Istanbul, la mosquée du prophète à Médine (Arabie Saoudite), le Temple d’Or d’Amritsar en Inde, le site de Pagan en Birmanie abritant plus de deux mille temples ( vers 800 ans), mais qui en avait plus de 13.000 à l’origine,  la cité de Tiwanaku en Bolivie sur les bords du lac titicaca, la cathédrale de Canterbury dans le comté de Kent en Angleterre, le Lough Derg en Irlande lieux de pèlerinage de saint Patrick, Saint Jacques de Compostelle en Espagne et aboutissement des pèlerinages( le camino), Sainte Anne de Beaupré grand-mère de Jésus dont l’Eglise au Canada sur les berges du fleuve Saint Laurent est un lieu de pèlerinage sacré, le tombeau de l’Iman Reza-8e Iman chiite- en Iran, la Mecque en Arabie Saoudite et son hadj obligatoire pour tout musulman, la coupole du rocher à Jérusalem, la grotte d’Amarnath au Cachemire dans l’Himalaya pour honorer le dieu Shiva, Varanasi en Inde qui est l’ancien nom de Bénares, Kataragama déesse d’une tradition ancestrale dont le sanctuaire est situé au Sri Lanka, le Mont Koya dans l’ile de Shikoku au Japon, le Chaco-Canyon aux Etats-Unis qui est un centre culturel et spirituel des indiens Anasazi (pueblos), Sabarimala déesse importante du panthéon hindou, son sanctuaire est à Kerala en Inde, la cathédrale de Chartres et son célèbre labyrinthe, Rocamadour et son village dont la vue exceptionnelle attire des foules mais aussi grâce à ses sanctuaires dédiés à la Vierge, Lourdes et Bernadette Soubirous un des plus important lieux de pèlerinage de la chrétienté, Fatima au Portugal, Notre Dame de Guadalupe au Mexique, Arunachala en Inde et ses grottes qui abritent de nombreux gourous.

Czestochowa en Pologne et son monastère Yasna Gora, le Temple du Roi Salomon à Jérusalem, Bodh-Gaya qui est le plus important lieu de l’histoire du bouddhisme, Delphes en Grèce lieu magique et mythique de la culture grecque, Iona en Ecosse lieu ou fut écrit le livre de Kells appelé aussi livre de Columba, Lindisfarne dans le Northumberland en Angleterre, Glastonbury en Angleterre site qui est à l’origine du développement de l’église chrétienne en Grande Bretagne, le Mont Saint Michel merveille de l’occident, la ville d’Assise en Italie qui est liée à Saint François, le monastère de la Trinité-Saint-Serge en Russie, le Mont Athos en Grèce, le monastère Sainte Catherine au Mont Sinaï en Egypte, l’Ise Jingu au Japon sanctuaire shintoïsme, les grottes d’Ajanta en Inde, les sanctuaires Dogon au Mali et ses rituels animistes, Stonehenge et ses mégalithes et menhirs (Angleterre), Avebury plus grand site de cercles de pierres et cromlechs des iles britanniques, Castlerigg et son superbe cercle de pierres, Callanish en Ecosse, Men an Tol en Cornouailles (Angleterre), Newgrange en Irlande et son ensemble de tombes néolithiques, Carnac en France et ses célèbres alignements de menhirs, Externsteine en Allemagne et son épine dorsale, le Mont Tai Shan en Chine montagne sacrée et lieu de pèlerinage depuis 3000 ans, le Puits de Sainte Winefride au pays de Galles qui est le plus ancien lieu de pèlerinage, le Cheval blanc d’Uffington dessin taillé dans la roche, le Mont Kailas au Tibet qui est le lieu sacré pour le bouddhisme, l’indouisme, le jaïnisme et le Bon Po, le Mont Fiji au Japon montagne sacrée et mythique, les lignes de Nazca au Pérou, la butte du serpent dans l’Ohio, le Devil Tower dans le Wyomin centre de légendes indiennes et pour les adeptes du New âge, Sedona dans l’Arizona centre énergétique et lieu ou le voile séparant le visible de l’invisible est le plus mince, l’Aoraki en Nouvelle-Zélande lieu de pèlerinage pour les Maoris, Uluku/Ayers Rock en Australie immense formation de grès rouge en plein centre et en plein désert, enfin le Kata Tjuta en Australie qui comporte sur 20 kms² de gigantesques têtes rocheuses.

5 B

b.a. – ba du chant grÉgorien

Jacques viret

Edition  PARDES

 2004

Née à l’aube du Moyen Âge sous le signe de l’oralité, de la mémoire, de l’improvisation, fixée plus tard par les notations d’innombrables manuscrits, la cantilène sacrée de l’Église latine étend en amont de profondes racines, loin dans le temps et l’espace.

 

En aval, elle a traversé, depuis sa floraison d’avant l’an mil, les vicissitudes d’une longue « décadence », puis d’une laborieuse « restauration ».

 

Sa récente éviction des rituels catholiques aura été pour elle un bain de jouvence : secouant la poussière des siècles, les carcans réducteurs, les conformismes routiniers, pour retrouver son visage originel – traditionnel –, elle rejoint d’autres traditions – savantes et populaires – ainsi que la création musicale vivante. Ne fut-elle pas, jadis, le tronc où ont poussé les branches de la musique occidentale?

Dans ce B.A. – BA du chant grégorien, l’auteur, musicologue universitaire, traite avec clarté et rigueur une matière trop souvent galvaudée. Il retrace cette histoire mouvementée et décrit les formes et moyens d’expression des mélodies grégoriennes.

Destiné à un large public, son exposé intéressera aussi les spécialistes par l’originalité de la perspective, divers apports novateurs, et par nombre d’informations sur des faits peu connus ; il donne des références précises aux textes médiévaux ou modernes.

 

Le Grégorien, « chant propre de l’Église romaine » (Vatican II, Cons­titution sur la sainte Liturgie, 116), a été attribué au pape saint Gré­goire le Grand (590-604). En fait, saint Grégoire a surtout fixé le texte des prières romaines dans son Sacramentaire grégorien, de même que le formulaire des diverses pièces chantées à la messe. D’autre part, le Grégorien a certainement hérité de Rome les récitatifs du célébrant (oraisons, Préfaces) et la structure mélodique de base.

 

Sa forme classique n’est cependant pas apparue avant le 7e siècle, qui enrichit le fonds romain de l’ornementation gallicane. Le Chant grégorien est donc le résultat de la confluence des traditions romai­nes et franques ; sa diffusion est due à l’action unificatrice de Charlemagne, servie bientôt par les premières notations manuscrites en signes neumatiques, si précieux pour l’intelligence du rythme et de l’interprétation grégorienne (IXe Xe siècles). Les chants de la messe et même de l’office sont transmis avec une grande fidélité au cours des siècles suivants, quels que soient les types de notation. Une plus grande liberté existe pour le Kyriale. Des excroissances grégoriennes se développent simultanément : séquences, tropes, proses, hymnes de toutes sortes, plus ou moins liés à la musique populaire.

 

A la fin du Moyen Age, on avait perdu le sens du mot latin dans la phrase musicale, le sens du rythme et de la modalité. La concurrence de la polyphonie et du contrepoint alourdissent les mélodies grégo­riennes classiques, si remarquables par leur souplesse et leur légè­reté ; le Grégorien est transformé en « plain-chant », ce chant uni (planus), grave et soutenu, qui est un chant monodique destiné à des foules : les Messes de Henry du Mont (1610-1684) en sont un exemple de qualité ; le regrettable est qu’on ait amputé les pièces classiques, pour les adapter à ces nouveaux canons.

 

On sait comment l’Abbaye de Solesmes fut la cheville ouvrière de la restauration grégorienne dans la deuxième moitié du XIXe siècle, sous l’impulsion de Dom Guéranger ; cette redécouverte est partie de l’étude minutieuse des manuscrits de Chant grégorien, étude qui s’est concrétisée dans la publication de la Paléographie musicale. Le mot latin et son accentuation, le neume ou signe manuscrit mélodique et rythmique, la modalité : telles sont les clés essentielles d’une interprétation authentique du Grégorien. Les principaux livres de Chant grégorien sont l’antiphonaire et le graduel.

5 D

de solesmes au mont athos

Claude chevreuil

Edition  PUBLIBOOK

 2007

Claude Chevreuil a vu un jour se présenter l’opportunité de séjourner au mont Athos, haut lieu de culte grec. Catholique et oblat de l’abbaye de Solesmes, il revendique sa foi et attend beaucoup de son voyage. En rencontres, en contemplations, en enrichissement. Mais ce à quoi il ne s’attendait pas, c’était à défendre ses opinions chaque jour, à combattre même, à se faire exclure pour ses convictions, par d’autres fidèles de Dieu…


Plus qu’un journal de voyage, plus qu’un récit de pèlerinage, il s’agit bien là d’un témoignage des différences qui opposent catholiques et orthodoxes. Des dissonances inconciliables qui séparent les deux églises priant pourtant le même Dieu.


Critiques acerbes, débats éprouvants, mais aussi et surtout humiliations quotidiennes et intolérance affichée, le constat est affligeant et véridique.

Une plongée dans le monde orthodoxe qui en surprendra beaucoup. Il ne s’agit pas là pour autant d’un pamphlet contre l’église orthodoxe, mais simplement d’un aveu, révélateur, étonnant, intime.

 

dialogue  entre religions – un prÉcurseur : raymond lulle

 

Revue de la spiritualité franciscaine

 1996

Petit ouvrage (80 pages) qui œuvre pour un œcuménisme entre les religions, Raymond Lulle est au centre de ces entretiens car Raymond Lulle fut un forcené du rapprochement et du dialogue entre les religions, ce fut son postulat central.

 

Nous parle de Lulle :

 

Pierre Beguin dans  R. Lulle, précurseur de l’esprit d’Assise

J. Baptiste Auberger dans Un personnage hors du commun : Raymond Lulle (1233-1316)

Antoine Collot nous explique la doctrine de Raymond Lulle

Gwenolé Jeusset  et « Regards de Raymond Lulle sur les trois monothéismes »

Hervé Chaigne : De la mission au dialogue. R. Lulle, ou l’utopie de la rencontre interreligieuse.

Gérard Guitton nous donne un extrait du livre de Lulle : « Le livre de l’Ami et de l’Aimé ».

Dominique Lebon nous offre des dialogues sur l’évangélisation, chère à Lulle

Suivent des témoignages de Nicolas Morin – Véronique Nivet – Jean Kalman – Roland Mousset et Jean Boufflet -

 

DIX CLÉS POUR ENTRER DANS LA BIBLE

Jacques VERMEYLEN

Edition du  CERF

 1999

« Comprends- tu ce que tu lis ? et comment le pourrais-je, dit-il, si personne ne  me guide ? » - Actes des apôtres 8,30  -

 

L’auteur nous donne ici un mode d’emploi en 10 points  pour avoir envie d’ouvrir la Bible, et surtout comment la lire et pourquoi la lire. Il nous donne des mots et des phrases clés qui simplifient la compréhension.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

1 – Lire, mode d’emploi  -  Le témoignage fondateur  - Accueillir celui qui parle  -  Les lectures historiques et les lectures dites synchroniques  -  Entrer dans l’Alliance  -  Le lieu ecclésial par excellence de la lecture biblique  -

2 – Le cadre géographique  -  Géographie du Proche-Orient ancien  -  La Mésopotamie et l’Egypte  -  La Palestine et la plaine côtière  -  La montagne de Juda et de Samarie  -  Le Negeb et la Galilée  -  La dépression du Jourdain et de la mer morte  -  La Transjordanie  - 

3 – Le cadre historique  -  Les origines d’Israël  -  La période royale (1020-587)  -  Les débuts de la monarchie de Saul et Ishbaal  -  David, roi de Juda et d’Israël  -  Salomon  -  Les deux royaumes séparés, au Nord Ephraïm, au sud Juda  -  Ezéchias, Manassé, Josias, Joiaquim et Sédécias  -  De l’exil à la période romaine  -   Le Grand Exil  -  L’époque perse avec le retour des déportes de Babylone, la construction du Temple de Jérusalem, la révolte et la destruction de Babylone, la mission de Néhémie et d’Esdras  -  L’époque hellénistique  -  Alexandre le grand  -  Les Lagides ou Ptolémée  -  Les Séleucides  -  Les Hasmonéens  -  L’époque romaine  -  Antipater  -  Hérode le Grand  -  Archélaüs  -  Les procurateurs romains  -  La première guerre juive en 66/70  -  La Judée après la ruine de Jérusalem  -  La deuxième guerre juive en 132/135  -

4 – Le Livre et les livres  -  La Bible hébraïque  -  La Torah ou Pentateuque  -  Comment envisager l’origine de la Torah ?  -  Les Nebi îm ou « Prophètes »  -  les Ketubîm ou « Ecrits »  -  La Bible grecque  -  Texte grec et texte hébreu  -  Les livres historiques, prophétiques, poétiques et didactiques  -  La Bible chrétienne  - 

5 – Les Récits fondateurs  -  Le récit biblique  -  L’histoire des Patriarches  -  L’histoire de Moïse (exode et Deutéronome)  -  L’histoire d’Abraham et le cycle de Jacob  -  Josué  -  Les Juges et Sanson  -

6 – L’époque Royale  -  L’histoire Saul et de David  -  L’histoire de Salomon  -  Les deux royaumes indépendants  -  Juda, de la ruine de Samarie à celle de Jérusalem  -  Les prophètes   -

7 – La Grande Epreuve  -  L’école deutéronomiste  -  Les hypothèses et la théologie de cette école sacerdotale  -

8 – Le temps du silence de Dieu  -  Zorobabel et le deuxième Temple  -  Le Temple avec ses fêtes, sa liturgie, ses chants et ses psaumes  -  Néhémie et la théologie du reste  -  L’expérience de la souffrance  -  La raison du silence de YHVH  -  Le pardon divin et la conversion  -  Esdras et la théologie des « Pauvres de YHVH »  -  Une communauté messianique  -

9 – Le défi de la nouvelle culture  -  Qohélet ou l’Ecclésiaste  -  Le Siracide ou l’ecclésiastique  -  Le Livre de la Sagesse  -

10 – L’Agneau  -  Les Ecritures « preuve » de la vie et des enseignements de Jésus ?  -  L’Ecriture, clé de compréhension de Jésus  -  Jésus-Christ, clé de compréhension de l’Ecriture  - 

5 E

Églises religions & franc - maçonnerie

J.J. GABUT

Edition De Borée

 1998

Ce livre raconte et donne le dossier intégral  des relations tumultueuses entre la Franc-maçonnerie et les trois grandes religions monothéistes. Sa valeur historique s’avère primordiale, notamment pour retracer la véritable guerre ouverte au XIXe siècle entre la hiérarchie de l’église catholique et les Franc-maçons français.

 

Mais l’analyse doctrinale et philosophique, appuyée sur une exégèse rigoureuse et minutieuse des documents et des événements, est tout aussi importante pour comprendre la réalité de l’idéal maçonnique, son sens profond et ses implications religieuses et politiques au fil des siècles. L’auteur émaille ainsi la longue histoire des erreurs et rumeurs qui ont déformé l’opinion publique sur la Franc-maçonnerie, agrémentée d’un éloquent bêtisier qui a déstabilisé cette organisation.

 

Enfin pour la première fois, la parole est donnée à des représentants autorisés des trois grandes religions, mais aussi à ceux qui se veulent à la fois croyants et franc-maçon. Ce qui vaut à cet ouvrage de foi et d’espérance, véritable appel au dialogue et à l’union de toutes les forces spirituelles, une appréciation aussi surprenante qu’unanime.

 

Au sommaire de cet  ouvrage de 360 pages :

 

1e partie : La genèse du conflit : les condamnations pontificales  - la bulle « In Eminenti » de Clément XII  -  « Providans » de Benoit XIV  -  De Pie VII à Léon XIII  -  La diabolisation de l(ordre  -  Vatican II et l’abrogation du canon 2335  - 

 

2e partie : La Franc-maçonnerie au XIIIe siècle  -  Prêtres et prélats en loge  -  Jansen, Fénelon et Ignace de Loyola  -  L’abbé Barruel  -  le grand tournant du 19e siècle : de la confiance à la défiance  -  Les guerres d’Italie  -  L’abandon de la notion du GADLU par le Grand orient  -  La mystification de Léo Taxil  -  Lantoine et Berteloot  -  Le R.P. Riquet à Laval  -  La grande loge de France et Mgr Pézeril  -  Alec Mellor et jean Tourniac  -  La Suisse et l’Allemagne  -

 

3e partie : La querelle idéologique  -  Dogmes chrétiens et règles maçonniques  -  Ni religion, ni secte, ni ordre laïc  -  Quelle laïcité ?  -  Le serment, le secret et l’éthique  -  La peur de l’ésotérisme  -  Universalisme maçonnique  -  Œuvrer ensemble pour la cité temporelle et spirituelle  -  L’athéisme, le panthéisme, le théisme et le déisme  -

 

4e partie :La parole est aux religieux  -  Le Père Henri Bourgeois  -  Le pasteur Claude jean Lenoir  - Le pasteur jacques Fischer  -  Maxime Jourdant  -  le jardin d’Eden  -  Le rabbin Stephen Berkowitz  -  Daniel Schando  -  Du coté de l’islam  -  Réponses du Dr Dalil Boubakeur  -  Mahieddine  Hamlaoui  -  La leçon d’amour de saint Jean  - 

 

 

ET L’HOMME CRÉA LES DIEUX

Pascal BOYER

Edition  R. LAFFONT

 2001

Pourquoi la religion existe, pourquoi entretien t’elle un rapport avec la mort et la morale, pourquoi y a- t-il des rituels et des rites, des institutions et des doctrines.

 

L’auteur à travers 3 réflexions nous l’explique :

 A – les résultats de l’ethnographie moderne

 B – les sciences du cerveau

 C – le renouvellement de la réflexion Darwinienne appliqué au cerveau.

 

Enfin tenter de comprendre pourquoi les croyances peuvent pousser certains hommes au don de soi et d’autres à l’intolérance et au fanatisme.

5 H

hauts- lieux de la spiritualitÉ-   ise & isumo – temples millÉnaires du japon

Taryo obayashi

ROBERT LAFFONT

 1985

Ce n’est pas un hasard, si l’on a choisi, en guise de prélude à l’histoire du Japon, des mythes qui non seulement fournissent une explication sur les origines du pays, mais qui démontrent que la lignée des empereurs descend des divinités célestes.

On peut les regrouper en quatre cycles : celui de Kuni-umi (naissance de l’archipel nippon), celui du Takamagahara (les plateaux célestes), ceux d’Izumo et de Himuka (Hyuga, selon la prononciation la plus courante). On y retrouve le thème constant de la création d’un ordre à partir du chaos, c’est-à-dire du dépassement du chaos à travers la constitution d’un ordre.

Au bout de quelques générations, deux autres divinités apparurent : un frère et une sœur, Izanaki et Izanami.

D’un point de vue étymologique, les deux noms sembleraient synonymes de « premier homme » et « première femme », mais selon le récit mythologique ils appartiennent à la huitième génération divine. Les divinités célestes ordonnèrent à Izanaki et à Izanami (symbolisant respectivement le Père Ciel et la Mère Terre) de rassembler et solidifier les terres flottantes. Ils se marièrent sur l’île d’Onogoro (qui se solidifie) et donnèrent naissance aux Ohoyashima (les Huit grandes îles) parmi lesquelles se trouvaient celle du Japon. C’est de cette manière que fut créé un ordre originel. Par la suite, Izanami et Izanaki engendrèrent d’autres kami (dieux).


Izanami mourut en enfantant un dieu du feu et son époux se rendit à Yomi-no-kuni (le pays des morts) pour tenter de la ranimer. Il échoua et, une fois revenu sur terre, il se baigna dans le fleuve, près du Tachibana no Odo de Himuka, à Tsukushi (Kyûshû) pour se délivrer des impuretés avec lesquelles il était entré en contact dans l’au-delà. Lorsqu’il se lava l’œil gauche, il donna naissance à Amaterasu Ohomikami, la déesse du soleil. En nettoyant l’autre œil, il engendra Tsukuyomi no Mikoto, déesse de la Lune. Enfin, lorsqu’il se lava le nez, apparut Takehaya Susano-wo no Mikoto, probablement une divinité des Tempêtes.


C’est ainsi que naissent les mythes fondateurs de chaque tradition, l’extraordinaire est d’y trouver une universalité sur le fond. De très belles images accompagnent ce livre.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ -  ajanta – les grottes sacrÉes du bouddha

Simon P.M. makenzie

ROBERT LAFFONT

 1985

Le 28 avril 1819, John SMITH, du 28ème régiment de cavalerie, participait à une partie de chasse sur les collines de l’Inde occidentale, à environ quatre cents kilomètres au nord-est de Bombay. Ayant entendu dire par les guides locaux qu’il était possible de trouver des tigres dans certaines grottes peut éloignées, il s’approcha de la gorge d’Ajanta, prit ses jumelles et découvrit alors un extraordinaire panorama.

On ne peut apprécier correctement les trésors artistiques d’Ajanta qu’en partant de leur contexte historique et culturel. Et bien qu’Ajanta exerce, comme tous les chefs-d’œuvre, une attirance immédiate, une enquête sur ses origines se révélera très positive. Comme nous pouvons le voir, les grottes furent en effet creusées à deux périodes différentes : au IIème et Ier siècles av. J.C., d’une part, à la fin du Vème siècle ap. J.C. de l’autre. Or ces deux périodes coïncident largement avec l’essor en Inde du bouddhisme mahayana et hinayana. Il est curieux d’observer que la religion qui a porté la culture indienne loin des frontières de sa mère patrie – au nord de la chaîne de l’Himalaya, au Cachemire et au Tibet ; à l’ouest en Afghanistan, en Iran et dans l’Asie centrale ; de là, par de grandes voies qu’empruntaient les caravanes, en Chine, puis en Corée et au Japon ; au-delà des mers jusqu’à Sri Kanja (Ceylan), puis en Birmanie, en Thaïlande, en Indonésie et dans les pays de l’Asie du Sud-est – ait complètement disparu de l’Inde même.

 

Après la conquête musulmane du XIIIème siècle, le bouddhisme ne survécut péniblement que dans quelques régions limitées pendant un siècle ou deux. À l’époque moderne, le dernier vestige du bouddhisme en Inde orientale, qui autrefois avait abrité des milliers de moines dans les grandes universités bouddhiques, était le culte rendu au dieu Dharma.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ - ceylan – l’Île sacrÉe du bouddhisme

Ch. reynolds

ROBERT LAFFONT

 1985

Sri Lanka a toujours considéré qu’il était un berceau du bouddhisme, et plus particulièrement d’une forme de bouddhisme désignée sous le nom de theravada, « la doctrine des Anciens ». (Les disciples de la branche tardive du bouddhisme dans le nord, qui est appelée mahayana, « le grand véhicule », utilisent souvent pour la forme méridionale du bouddhisme le terme hinayana, « le petit véhicule ». Naturellement, cette désignation ne plaît guère aux adeptes de theravada.) Les habitants de Sri Lanka se vantent de conserver l’enseignement du Bouddha dans sa pureté originelle. Ils maintiennent assurément une forme de bouddhisme bien plus réservée et moins flamboyante que celle qui est en vigueur au Tibet.

 

 C’est de plus à Ceylan que fut rédigé initialement le livre sacré intitulé Tripitaka : l’événement eut lieu au IIème siècle av J.C. Jusqu’alors, la doctrine bouddhiste n’avait été transmise qu’oralement, mais, en des périodes de guerres et de bouleversements, on estima plus prudent de recourir à l’écriture : on procéda à la rédaction dans le temple rupestre d’Aluvihare, situé dans les basses collines, à une trentaine de kilomètres au nord de l’actuelle Kandy.

 

La population cinghalaise, qui constitue les soixante- dix pour cent des insulaires, est encore largement bouddhiste, alors que sur le continent indien, berceau de cette religion, le bouddhisme est de nos jours pratiquement inconnu. Il a été, en partie, amalgamé à l’hindouisme – le Bouddha est l’un des avatars de Vishnou, mais il a perdu la totalité de ses nombreux monastères, à la suite des invasions musulmanes qui se sont produites entre le Xème et le XVIème siècle.

Outre les Cinghalais, il existe, dans l’île, une autre communauté non négligeable, celle des Tamouls. Ce peuple vivait dans le sud de l’Inde et, à cause de la proximité de Ceylan, avait toujours entretenu des relations étroites avec ses voisins, çà travers le détroit. En effet, le même prince Vijaya, en créant son royaume, avait pris pour femme une princesse tamoule. Avec le temps, toute la population tamoule s’établit à l’extrémité septentrionale de Ceylan, dans la péninsule de Jaffna et même en partie sur la côte orientale. À partir de 1325 environ, un royaume tamoul, indépendant des pouvoirs cinghalais, fut constitué et dura trois siècles. Presque aucun Tamoul n’est bouddhiste ; ils sont, de manière prédominante, shivaïstes. Leur langue appartient à une branche linguiste assez différente du cinghalais (bien qu’il y ait quelques étranges ressemblances syntaxiques). Naturellement, l’on rencontre quelques autres ressemblances entre ces deux communautés qui vivent sur la même île tropicale.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – st jacques – de compostelle - pÈlerinage de l’occident

A.B. correa

ROBERT LAFFONT

 1985

Située aux confins de l’Europe, dans le Finisterre galicien où, aux yeux de l’homme médiéval, toute terre connue finissait et où commençait le mystérieux, l’insondable océan Atlantique, Saint-Jacques-de-Compostelle (Santiago de Compostela) fut et demeure encore aujourd’hui un centre très important de pèlerinage, un des sanctuaires les plus visités et les plus vénérés de la Chrétienté.

Rival de Rome et de Jérusalem, Saint-Jacques-de-Compostelle accueillit des pèlerins venus de tout le monde chrétien. Des frontières de l’Asie et des régions de l’Orient jusqu’aux pays du Nord, des multitudes affluèrent pendant des siècles à Compostelle pour se prosterner devant la tombe de l’apôtre Saint Jacques le Majeur, le « fils du tonnerre », l’évangélisateur et le patron de l’Espagne. Gran perdón d’Occident, le pèlerinage atteint au cours des Xème et XIIème siècles son apogée de ferveur religieuse et de création artistique et favorisa les contacts spirituels entre les peuples qui se sentaient alors solidaires dans leur culture et leur foi. On a pu parler du splendide essor de l’Europe chrétienne.


Du premier pèlerinage connu – Gotescalc, évêque du Puy, « parti d’Aquitaine en grande dévotion et accompagné d’une nombreuse suite se dirigeait avec diligence aux confins de la Galice pour implorer humblement la miséricorde de Dieu et de l’apôtre Saint Jacques » en fait le récit dans la Chronique de Albelda (951) – aux nombreux touristes qui se rendent à Saint-Jacques-de-Compostelle, ne serait-ce que pour découvrir une ville où l’art et l’histoire se mêlent de façon si admirable, les allées et venues des pèlerins et des curieux n’ont pas cessé sur les chemins, qui, à travers l’Europe ou par mer, conduisent à Compostelle.

 

L’histoire des itinéraires et des routes y menant est en bonne partie celle de l’Europe et de l’Espagne médiévales et, dans les temps modernes, celle de la poursuite et de la survivance de ce que furent les bases sociales, culturelles et artistiques de l’Ancien Régime en Occident. Jalonnés de cités et de bourgades, de centres urbains, surgis souvent grâce à la ferveur et aux exigences des voyageurs, d’églises et de sanctuaires, d’hôpitaux et d’ouvrages routiers, comme les ponts, les pavages, etc., les itinéraires empruntés par les fidèles sont parsemés de faits singuliers, de légendes et de récits édifiants qui, transmis par les manuscrits ou les œuvres littéraires, constituent un des plus riches legs du Moyen Âge. La splendeur de l’art roman et de l’art gothique transforme l’étude des voies de pérégrination en un théâtre où s’exprime le premier grand art d’Occident.

 

 À l’époque moderne, quand les pèlerinages se font moins nombreux, l’art renaissant et l’art baroque qui fleurissent le long des routes et dans les villes continuent d’être imprégnés par l’esprit qui avait animé les fidèles médiévaux. À Saint-Jacques, dans les édifices rénovés selon les canons baroques, ce dernier éclat artistique se fixe en un style qui tend à respecter le vénérable sanctuaire du patron de l’Espagne, dispensateur du Gran perdón d’Occident.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – taïsman – montagne sacrÉe de la chine

R. pisu

ROBERT LAFFONT

 1986

L’enseignement de Confucius, qui vécut au VIème siècle av J.C., et dont l’influence sur tous les aspects de la civilisation chinoise s’est fait sentir pendant plus de 2 500 ans. Le culte de la classe des seigneurs féodaux possédait déjà tous les traits d’une religion administrative devient la religion officielle des Chinois. Elle n’est plus le monopole de la classe supérieure de la société, mais se répand dans toute la population, bien que celle-ci l’accueille sans se sentir réellement concernée.

 

Cette religion particulière doit sa longévité à l’existence et à l’action d’une classe sociale, celle des lettrés-fonctionnaires, qui se présente comme une corporation dans laquelle on entre par son seul mérite (c’est le système des examens impériaux pour le recrutement des fonctionnaires). L’enseignement de Confucius, tel qu’il est exposé dans les classiques de son école, représente une somme morale, un ensemble de règles et de comportements centrés sur la fonction du rite, c’est-à-dire de la forme extérieure qui empêche, quand elle est respectée, l’éclosion de troubles nuisibles au rapport unissant la nature et le monde des hommes.

 

 Les rites donnent la sensation réconfortante qu’en les pratiquants les individus intègrent chaque geste au grand système de comportements qu’est l’univers. Au sujet de l’existence de la divinité et d’une vie supraterrestre, Confucius a contribué à orienter la mentalité chinoise vers le rationalisme. Mais même si le moule qui a formé la société chinoise est rationaliste et confucianiste, il ne faut pas oublier que d’autres religions, comme le taoïsme autochtone et le bouddhisme venu d’Inde, ont joué un certain rôle en répondant mieux au besoin de « consolation » individuelle et collective, notamment à des époques troublées.

Pourtant, le terme de « religion », qui ne peut pas vraiment s’appliquer au confucianisme, ne convient pas non plus au taoïsme et au bouddhisme lorsqu’on songe à leur place dans la société chinoise. En chinois, il n’y a pas de terme exprimant tout le réseau de significations, de nuances, d’implications que sous-entend pour nous la « religion ». Il y a le verbe chia qui veut dire « commander, enseigner », et le mot chia qui signifie « école de pensée ».

Confucianisme, bouddhisme et taoïsme peuvent donc être compris et accueillis en tant que chiao ou chia ; pour le petit peuple ils seront une secte ou une église, pour la classe cultivée une philosophie. Cette répartition très commode explique que Feng Yu-lan ait pu soutenir qu’en Chine la philosophie joue le rôle dévolu, en Occident, à la religion. Toutefois, quand on interprète le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme comme chiao, et non chia, car il s’git de l’enseignement de Jésus, non d’une philosophie), on constate que tous ont connu une évolution propre, qu’ils se sont influencés, soit en se mélangeant, soit en intégrant des croyances plus anciennes ; deux traits marquants de la manière chinoise de vivre le sacré : le syncrétisme et la tolérance.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – rome – le trÔne de st pierre

F. Paolo rizzo

ROBERT LAFFONT

 1985

Le 20 octobre 1962, réunis à Rome, les évêques du monde entier inauguraient le concile Vatican II par cet appel lancé au monde : « Nous désirons adresser à tous les hommes et à toutes les nations le message de salut, d’amour et de paix que le Christ Jésus, fils du Dieu vivant, a apporté au monde et qu’il a confié à l’Église. »

Interpeller tous les hommes, c’est la vocation qu’affirme l’Église romaine, qui entend dépasser ainsi les limites socioculturelles propres à toute institution religieuse. Une telle dimension universelle réclame une explication. Comment une foi aussi enracinée dans le monde juif a-t-elle pu briser la barrière qui séparait les Juifs des Gentils, se faire juive avec les Juifs, grecque avec les Grecs ? Jésus, le fondateur, n’était-il pas pleinement le fils d’un peuple si jalousement attaché à son identité ?

 

Il nous est difficile aujourd’hui de mesurer l’aspect révolutionnaire que représente la décision d’une petite communauté de Juifs, disciples d’un certain Jésus, de s’adresser aux foules cosmopolites d’un empire romain omniprésent : deux millénaires d’histoire chrétienne ont donné à l’Église un visage nettement occidental ; les racines se sont estompées, l’activité missionnaire s’est confondue avec la vague colonisatrice de la civilisation occidentale.

Mais les premiers chrétiens, qui venaient des synagogues, se montrèrent tout à fait conscients de la nouveauté profonde apportée par l’Église naissante. L’opinion courante qui les assimilait aux Juifs devait aiguiser leur sens de l’ouverture vers les « Gentils », les rendre attentifs à l’un des aspects essentiels du christianisme.


Ce n’est pas un hasard si, à Rome, dans l’une des plus anciennes basiliques, celle de Sainte-Marie-Majeure, du Vème siècle, la mosaïque de l’arc triomphal porte à son sommet la représentation symbolique de cette prise de conscience. Le Christ au centre, Pierre et Jérusalem à droite, Paul et Bethléem à gauche : l’Église est circumsione (des circoncis) et l’Église est gentibus (des nations) s’unissent en Christ pour constituer une réalité unique.
On visite Rome, ses églises, ses trésors, le Vatican, superbes photos.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – Chartres – Dans la lumiÈre de la foi

A.E. brandenburg

ROBERT LAFFONT

 1985

Chartres est devenu un symbole à la suite d’une longue histoire qui s’est constituée au fil du temps et dont la dernière touche a été donnée par Charles Péguy qui a su rappeler en un poème vibrant que cet édifice, l’un des plus saisissants du monde gothique, était aussi une église édifiée à la gloire de la Mère du Christ. À la suite de son appel ardent, des jeunes, des étudiants sont venus renouer avec une tradition ancienne qui conduisait les pèlerins du Moyen Âge à venir s’agenouiller devant la Virgo paritura. Qui d’entre nous durant sa jeunesse estudiantine ne s’est pas plié en toute modestie à ce mouvement entraînant ?

 

 La découverte ou la redécouverte de cet immense vaisseau échoué au bord d’un plateau brutalement interrompu, épuisait sa soif d’absolu. Son émerveillement devant ce sublime monument se trouvait amplifié par la signification qu’il découvrait subitement au milieu d’une foule, unie dans sa prière. Pour peu qu’il ait entretenu avec l’histoire du Moyen Âge des liens privilégiés, il se sentait en communion avec ce pèlerin des temps passés, tout aussi anonyme que lui, poussé par sa foi à venir s’agenouiller devant cette statue si vénérée, revêtue d’une robe éclatante. Ce jour*là, le matin lui était apparu aussi neuf que lorsque évêque, chanoines, architecte posaient la première pierre avec solennité, mais aussi avec une certaine mélancolie, assuré qu’ils ne verraient jamais leur rêve terminé, mais certains que d’autres poursuivraient cette entreprise folle qui témoignerait à tout jamais de la force de leur foi.

Nous ignorons à quelle époque remonte ce pèlerinage. Certes, le culte de la Vierge nous est assuré depuis au moins le VIIème siècle, mais nous ignorons si, dès cette époque, il attirait les foules. Il est vraisemblable que son développement prit une certaine importance sous l’évêque Fulbert ((1028), qui prit à cœur de développer le culte de la Vierge, en donnant à la fête de la Nativité de la Vierge (8 septembre) une solennité particulière. Elle devint aussitôt l’un des jours où les pèlerins affluaient, avec le 15 août, l’Assomption.

 

 C’est en fait au cours des XIIème et XIIIème siècles que le pèlerinage prit une ampleur exceptionnelle, comme l’atteste d’ailleurs, en 1260, le pape Alexandre IV qui évoque la « multitude innombrable des fidèles ». Simples fidèles, puissants seigneurs s’y côtoyaient. Henri III d’Angleterre y vint à plusieurs reprises et Saint Louis s’y rendit pieds nus de Nogent-le-Roi. La Révolution interrompit provisoirement ce flot humain qui reprit dans la seconde moitié du XIXème siècle. Péguy s’y rendit en 1912, et sur ses traces les étudiants dont le nombre ne fit que s’amplifier, pour atteindre en 1962 le chiffre de 20 000. Cette célébration de la Vierge, qui prend au cours du XIIème siècle une ampleur spectaculaire, s’appuyait en outre sur la présence d’une statue de bois et d’une sainte relique.

Belles photos.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – le gange – fleuve sacrÉ de l’inde

Simon mackenzie

ROBERT LAFFONT

 1985

Le Gange est le fleuve le plus sacré de l’Inde. Depuis l’Himalaya, où il prend sa source, jusqu’au golfe du Bengale où il se jette dans la mer après un trajet de deux mille sept cents kilomètres, son cours est jalonné d’innombrables temples, sanctuaires et lieux de pèlerinage.

 

Les pèlerins affluent de toutes les provinces de l’Inde et l’eau du Gange est transportée ou expédiée aux quatre coins du pays pour servir aux rites religieux. On la boit lors des cérémonies de mariage ou des rites initiatiques des jeunes brahmanes.

 

Au Bengale, on en asperge les abords des maisons, et les Hindous la considèrent comme l’eau sacrée par excellence pour toutes les purifications rituelles. Elle joue un rôle essentiel dans les rites funéraires, et c’est dans les eaux du Gange que l’on disperse les cendres des personnes incinérées. Il en a toujours été ainsi, aussi loin que l’on remonte le cours de l’histoire.

L’empereur musulman Akbar ne buvait que de l’eau du Gange, en laquelle il voyait une eau d’immortalité, et s’est faisait envoyer en jarres scellées lorsqu’il devait se déplacer. Cette anecdote est confirmée par un pèlerin chinois du nom de Hsüan Tsang, qui visita l’Inde au VIIème siècle, et au IIIème siècle av J.C., lorsque l’empereur bouddhiste Ashoka envoya des missionnaires à Ceylan, il leur confia, entre autres présents pour le souverain de l’île, un morceau de l’arbre sacré de la Bodhi, ainsi qu’une outre contenant de l’eau du Gange.

 

 Ce fleuve occupe une telle place dans la spiritualité hindoue que l’on compte par milliers ceux qui viennent mourir sur ses rives, certains d’obtenir ainsi la bénédiction du ciel. Jadis, il n’était pas rare même que l’on vienne s’y suicider. On comprendra aisément, dans ses conditions, que le Gange ait donné naissance à une abondante mythologie, et qu’il ait inspiré nombre de sculptures et d’œuvres d’art.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – sÉville – l’Espagne et la semaine sainte

A. lÉon

ROBERT LAFFONT

 1985

La religiosité espagnole, que l’on peut dire extravertie dans son ensemble, présente deux versants : le Nord, laborieux, réfléchi et austère, a accueilli les dogmes et protégé les solides piliers de la religion catholique, laissant au Sud vitaliste et intuitif le déploiement cérémoniel de convictions chrétiennes si fermes. Face à l’Espagne du Nord théologienne, mesurée dans ses comportements liturgiques, l’Andalousie a revêtu depuis l’Antiquité sa conception du christianisme d’une forme expansive, sentimentale, esthétique et parlante.

Pendant ces journées, Séville vit avec une euphorie débordante tout le drame de la souffrance et de la mort du Christ, et se livre à une apothéose de luxe, de beauté et de grandeur. C’est cet aspect extérieur polychrome qu’a souvent retenu, avec une vision étroite et superficielle, l’œil nécessairement malhabile de l’étranger, qui ne peut percevoir d’une telle complexité que l’apparat extérieur de la fête. Mais les Sévillans eux-mêmes ne se sont-ils pas non plus bornés très souvent à ne considérer qu’une face de la médaille, sans se rendre compte de ce que, au-delà de l’opinion et de l’inclination personnelles, ce sont des conjonctures historiques, des traditions religieuses résolument enracinées dans la société, la culture et le caractère sévillans, ainsi que de puissantes motivations sociologiques et artistiques qui ont forgé une forme particulière du sentiment de la mort du Christ ?


La semaine sainte de Séville est l’expression la plus décantée de la religiosité sévillane. C’est tout une conception du monde. C’est l’expression de la dévotion populaire. C’est une vision cosmogonique des principes essentiels de la religion catholique. C’est la manifestation la plus parlante d’une culture populaire enracinée dans le sentiment religieux, lequel s’exprime avec une impétuosité et une ferveur traditionnelles. Y sont synthétisés les quatre ingrédients qui constituent la « sévillanité » : la spécificité de la terre, la configuration urbaine, le fait culturel complexe, et le comportement existentiel.

 

Ces éléments, plus que suffisants en eux-mêmes pour que la fête religieuse s’épanouisse dans la cité, ont trouvé en outre un puissant appui dans le rôle joué par l’Église à l’époque moderne et dans la pénétration de la culture baroque.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – assise – la colline de st françois

Gerhard ruf

ROBERT LAFFONT

 1984

Depuis maintenant huit siècles, la renommée de cette ville et de son illustre fils spirituel n’a guère pâli. Assise est située au cœur d’une région verdoyante, l’Ombrie, qui est l’une des rares provinces italiennes à n’avoir pas accès à la mer. « De cette côte, là où moins rapide / elle devient, surgit au monde un soleil / comme celui-ci quelquefois surgit du Gange. / Qui donc parle de ce lieu / ne le nomme point Ascesi, ce serait peu dire / mais Orient, si proprement il veut parler. » C’est en ces termes que Dante évoquait la ville d’Assise dans La Divine Comédie (Le Paradis, chant XI, v. 49-54). Le poète faisait remonter l’étymologie du terme latino-ombrien Asisium au verbe latin ascendere. La ville d’Assise est, plus que toute autre, imprégnée de l’esprit et de la personnalité de Saint François. Même Padoue, qui peut pourtant s’enorgueillir d’avoir assisté aux miracles du plus célèbre disciple du « Pauvre de Dieu », Saint Antoine, n’en porte à ce point la trace. Or, même sans le rayonnement de Saint François, Assise n’en serait pas moins un des joyaux de l’Italie.


La jeunesse dissipée de Francesco est marquée par les aspirations de son époque. Fils d'un riche commerçant, il mène la belle vie et organise des fêtes avec ses condisciples. À l'époque des révoltes et des communes, roturier, il fait la guerre à la noblesse d'Assise et de Pérouse. La bataille de Ponte San Giovanni, en novembre 1202 sera pour lui suivie d'une année d'emprisonnement. La maladie contractée durant sa captivité continue après son retour à Assise et l'oblige à calmer ses ardeurs. Il rêve alors de hauts faits d'armes pour être adoubé chevalier et acquérir le rang de noblesse. Mais tandis qu'il veut rejoindre l'armée de Gauthier de Brienne, un songe à Spolète lui fait abandonner ce projet. De retour à Assise, il abandonne peu à peu ses compagnons de fête et fréquente de plus en plus souvent les chapelles de la vallée dite Val di Spoleto.

En 1205 il a 23 ans. Alors qu'il est en prière devant le crucifix de la chapelle Saint-Damien, Francesco entend une voix lui demandant de "réparer son Église en ruine". Prenant l'ordre au pied de la lettre, il vend à Foligno des marchandises du commerce de son père pour pouvoir restaurer la vieille chapelle délabrée. Furieux des excentricités de son fils, Pierre Bernardonne exige qu'il lui rende des comptes et le convoque en justice. Francesco, se réclamant d'un statut de pénitent qui le fait échapper à la justice laïque, sera alors convoqué par l'évêque. Lors de son audition sur la place d'Assise, au printemps 1206, François rend alors l'argent qui lui reste, ainsi que ses vêtements et, se retrouvant nu, il dit à son père et à la foule rassemblée: « Jusqu'ici je t'ai appelé père sur la terre ; désormais je peux dire : “ Notre Père qui êtes aux cieux, puisque c'est à Lui que j'ai confié mon trésor et donné ma foi ». L'évêque d'Assise le prend alors sous sa protection. François part pour Gubbio. Revenant à Assise vers l'été 1206, il restaure successivement les chapelles de Saint-Damien, de Saint-Pierre, et de la Portioncule.

Au début de 1208, dans la chapelle de la Portioncule, François comprend enfin le message de l'Évangile : « Dans votre ceinture, ne glissez ni pièce d'or ou d'argent, ni piécette de cuivre. En chemin, n'emportez ni besace, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton » (Matthieu 10,9). Il se retire dans une pauvreté absolue, se consacrant à la prédication et gagnant son pain par le travail manuel ou l'aumône. Il change son habit d'ermite pour une tunique simple. La corde remplace sa ceinture. Il est probable que sa fréquentation des lépreux date de cette époque et de la stabilité qu'il pouvait trouver auprès de la léproserie voisine. Bernard, fils de Quintavalle, et Pierre de Catane le rejoignent très vite, puis d'autres encore et François se retrouve à la tête d'une petite communauté. En 1210, le pape Innocent III, qui l'a vu en rêve soutenant la basilique Saint-Jean de Latran en ruines, valide verbalement la première règle rédigée par François régissant la fraternité naissante.

Rapidement, l'ordre franciscain tel que l'avait conçu François est dépassé par son succès et s'organise contre les vœux du fondateur, si bien qu'après un voyage en Égypte et une rencontre étonnante avec le sultan Al-Kamel (1219), François confie la direction de l'ordre à Pierre de Catane puis à Élie d'Assise. Il désapprouve également le goût naissant des Franciscains pour l'étude et l'enseignement, si bien qu'il refuse un jour d'entrer dans une maison conventuelle à Bologne lorsqu'il apprend qu'elle est surnommée « Maison des frères » et qu'elle comporte une école.

 

En 1221, durant le Chapitre général, il couche sur le papier la règle officielle qu'il veut donner à l'ordre. Ce texte, appelé aujourd'hui Regula prima, est jugé trop long et trop flou pour être praticable. En 1222, François se rend à Bologne où, à la demande de laïcs, il créera un troisième Ordre après celui des frères mineurs et des sœurs pauvres : le Tiers-Ordre, appelé aujourd'hui Fraternité séculière. En février 1223, François se retire dans un ermitage pour reprendre la rédaction de la règle. Celle-ci sera discutée au chapitre de juin puis approuvée par la bulle Solet annuere du pape Honorius III, d'où son nom de Regula bullata. En août 1224, Francesco se retire avec quelques frères au monastère de La Verna. Le 17 septembre (3 jours après la fête catholique de la Croix glorieuse), il reçoit les stigmates. Désormais, il est souvent malade, et est en proie à des crises d'angoisses. Il se réfugie dans une hutte près de l'église Saint-Damien, où il avait commencé son itinéraire spirituel et où vit la communauté des sœurs pauvres initiée par Claire d'Assise. Il y écrit son « Cantique de frère soleil » (ou « Cantique des créatures »), premier texte en italien moderne), célébration de Dieu en sa création, et l'un des grands poèmes italiens. Il meurt le 3 octobre 1226, dans la chapelle du Transito (qu'on peut voir ainsi que la chapelle du Portioncule, conservées intactes et englobées dans la basilique Sainte Marie des Anges dans le Val di Spoleto non loin de la ville haute d'Assise). Il laisse un Testament où il professe son attachement à la pauvreté évangélique et à la Règle.

Sa vie est racontée notamment par Thomas de Celano et par saint Bonaventure. Elle a également fait l'objet des Fioretti, recueil anonyme du XIVe siècle contant sur ton naïf et humoristique les miracles et petites histoires qui seraient advenus autour de François et de ses premiers disciples. L'une des anecdotes les plus célèbres est la conversion d'un loup qui aurait terrorisé la population de la ville de Gubbio. Sa vie, enfin, a été peinte par Giotto dans l'église Santa Croce de Florence, et à Assise même dans la basilique supérieure par ses fresques de la vie de Saint François en 28 tableaux.

François a été canonisé dès 1228 par le pape Grégoire IX. Il fait partie des saints catholiques les plus populaires et sans doute celui qui est le mieux accueilli parmi les non catholiques ou non chrétiens. À la suite de la nuit qu'il célébra dans une grotte à Greccio, l'usage de la crèche de Noël 's'est répandu dans la famille franciscaine puis dans les foyers. À la suite de sa rencontre avec le sultan à Damiette, l'annonce de la prière par les cloches, puis l'Angélus s’est répandu. François est le patron notamment des louveteaux (branche du scoutisme réservée aux jeunes enfants), des écologistes et des animaux. Le pape Benoît XVI a déploré que la figure de saint François ait subi les assauts de la sécularisation.

Bien qu'il se présente lui-même comme illettré, François a laissé de nombreux écrits de genres variés. Certains d'entre eux nous sont parvenus comme autographes, c’est-à-dire les originaux écrits par François lui-même. D'autres sont des copies incluses dans des collections, tels que le prestigieux "manuscrit 338" de la Bibliothèque communale d'Assise, D'autres, enfin, sont tirés d'écrits divers dans lesquels ils avaient été cités (par exemple la Règle de sainte Claire). Les études récentes ont permis de déterminer les écrits que l'on peut attribuer à François, et à quel titre on peut les lui attribuer.

Certains textes ont été éliminés des éditions récentes du fait de leur degré d'authenticité trop faible. Ainsi la célèbre Prière pour la paix, appelée aussi Prière simple ou encore Prière de saint François, ne fait partie d‘aucune collection manuscrite. La trace la plus ancienne de ce texte ne remonte pas avant 1913. La prière fut imprimée au dos d’une image pieuse représentant saint François. Ce n’est qu’à partir de 1936 qu’on l’attribua à l’Assisiate. Son succès mondial est dû au sénateur américain Tom Connally qui en fit lecture à la tribune de l’ONU en 1945 lors de la conférence de San Francisco, ville placée dès sa création par les Espagnols sous le patronage du saint. D’autres prières, autrefois fameuses, ont récemment perdu du crédit auprès des chercheurs et ont disparu des éditions critiques des écrits de François.

De splendides photographies imagent ce livre.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – la mecque – ville sainte de l’islam

E. vitray-meyerovitch

ROBERT LAFFONT

 1984

La véritable stature du Prophète est généralement ignorée en Occident, tant du fait des polémiques anciennes que de la difficulté rencontrée souvent par un non-musulman à comprendre son rôle d’archétype de la vie spirituelle, en raison de son engagement dans des activités sociales, politiques, économiques. Non seulement il consacra toute sa vie, au prix des pires difficultés, à témoigner de sa certitude d’avoir reçu de Dieu une révélation – le Coran – dont il se fit le fidèle transmetteur, mais il dut jouer le rôle de législateur et de chef de la Communauté.

 

L'interdiction d'entrée sur le territoire de la cité mecquoise, sise à quelque distance de la mer Rouge, sur la façade occidentale de la désertique et immense péninsule d'Arabie, est censée remonter à un passage du Coran tardif qui aurait été applicable en l'an 10 de l'hégire, soit à peine une année avant la mort de Mahomet (Cor. IX, 28). Il ne s'agissait nullement comme aujourd'hui d'interdire de visite ou de séjour les sectateurs des deux autres grandes religions d'origine proche-orientale, judaïsme et christianisme, sans parler des autres, moins présentes dans ce contexte. Il est vrai que la question du tourisme culturel ou celle des voyages d'affaire ne se posait guère au début du VIIe siècle apr. J.-C. ! Le seul enjeu était local. Il concernait la rivalité toujours persistante sur la maîtrise du sacré entre les musulmans déjà « ralliés à l'alliance » du dieu de Mahomet – le terme de « converti » n'étant pas très approprié dans ce milieu sociologique – et les païens locaux qui résidaient sur place ou qui, venus d'alentour, se rendaient dans la ville pour leur pèlerinage annuel.

 

On présume souvent aujourd'hui en milieu musulman que cette période avait été un exemple de pureté et de perfection et appartenait à l'âge fondateur par excellence de l'islam ; néanmoins, il faut savoir que les sectateurs des divinités tribales masculines ou féminines du cru continuaient à accomplir leurs rites propres au cœur de La Mecque, parallèlement au rituel musulman qui commençait à se mettre en place. Le pèlerinage mecquois de l'époque est demeuré multiconfessionnel presque jusqu'à la fin de la période dite prophétique, c'est-à-dire durant la presque totalité de la vie de Mahomet.

 

De plus, en dehors de la période du pèlerinage, la coexistence entre musulmans et non musulmans demeurait la règle sur le territoire mecquois aussi bien qu'à Médine. Personne ne se trouvait interdit d'entrée, du moins pour des raisons de croyance et de religion ! Quant à Médine, elle n'est devenue territoire interdit et ville sainte que dans un contexte musulman largement postcoranique. Cela ne fut jamais le cas à l'époque de Mahomet. D'ailleurs, contrairement à La Mecque avec la Ka'ba, l'oasis de Médine n'avait jamais auparavant constitué une enclave sacrée, comme il en existait un certain nombre en Arabie. L'espace sacré mecquois n'était qu'un espace sacré parmi d'autres et ne constituait pas une exception. Il ne s'agissait en aucun cas du point focal religieux vers lequel auraient convergé toutes les tribus de l'immense péninsule. C'est l'islam, dans sa réussite terrestre ultérieure, qui a assuré la promotion de La Mecque comme lieu sacré par excellence, dans son cadre arabique puis à l'échelle de l'empire musulman.

 

Par un curieux paradoxe, pour le moins anachronique, l'islam contemporain a non seulement conservé mais considérablement étendu ces dispositions de clôture inventées à un moment indéterminé mais pas, en tout cas, durant la période prophétique.


Médine, la Mecque, villes saintes et centres spirituels, leur rayonnement est puissant, ils sont la référence de plus d’un milliard de musulmans. Des images superbes et un texte pédagogique nous éclaire sur ces lieux.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – jÉrusalem – citÉ sainte de trois religions

Jacques madaule

ROBERT LAFFONT

 1984

Aujourd’hui la Vieille Ville, ceinte de murailles se prolonge au nord, au sud et à l’ouest par une ville nouvelle, par plusieurs villes nouvelles qui l’encerclent presque entièrement sauf à l’est, où la vallée du Cédron, la fameuse vallée de Josaphat, la sépare du mont des Oliviers, qui est demeuré un jardin parsemé de quelques oratoires et couronné par les coupoles dorées d’une église orthodoxe, tandis que, sur l’autre rive, celle de la ville, brille le Dôme du Rocher, le sceau de l’Islam.

Mais il faut plonger profond à l’intérieur de la Vieille Ville pour découvrir le Mur de l’Ouest, le Mur des Lamentations, où les Juifs viennent retrouver la Présence qui fut celle de Dieu dans le Temple détruit. Il y a ainsi à Jérusalem comme un étagement des trois religions monothéistes.


Ainsi Jérusalem se prépare à devenir le siège du Dieu unique ou tout au moins de son Nom. David a transporté l’Arche d’alliance, qui était en dernier lieu à Baala, sur l’aire d’Ornan le Jébuséen. Il y a là-dessus plusieurs traditions qu’il n’est pas nécessaire de rapporter ici. Ce qui est certain, c’est que David ne choisit pas lui-même le futur emplacement du Temple, Dieu s’en chargea. Il fit élection de domicile à Jérusalem et consacra ainsi cette ville comme le lieu de sa présence. Il y a parallélisme dans l’histoire d’Israël entre l’élection de David et de sa descendance et celle de Jérusalem.

La ville et la dynastie sont étroitement unies dans l’élection divine. La construction d’un Temple de pierre à la place de la tente portative sous laquelle l’Arche avait résidé jusqu’alors est pleine de signification. Elle veut dire qu’Israël désormais a cessé d’être un peuple nomade. En devenant sédentaire il s’est donné un roi, une capitale et un Temple de pierre. Mais tout ceci ne va pas sans dommage et nous y pouvons voir la racine de ce que j’appellerais volontiers l’ambivalence de Jérusalem.

 

 En devenant capitale – et capitale d’un roi – la ville s’est peuplée et enrichie. La capitale profite des richesses du roi et ainsi Jérusalem est un poids pour tout le pays. Mais Jérusalem n’est pas seulement la ville du roi ; elle est d’abord et avant tout la cité de Dieu, la ville du Temple, où tout le peuple doit se rendre en pèlerinage trois fois par an, et cela s’applique à toutes les tribus. Si bien que Jérusalem, du fait du Temple et du Palais, est de beaucoup la ville la plus grande et la plus riche de tout le pays d’Israël.
Des photos superbes.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – la birmanie – les arcanes de shwedagon

Patrick de wilde

ROBERT LAFFONT

 1985

La Birmanie est le plus colossal oubli de cette fabuleuse terre d’Asie. Plus vaste que la France, la Belgique et la Suisse réunies, enfoncée comme un coin dans le cœur du continent asiatique, séparée de l’Inde, de la Chine, du Bengladesh, du Laos et de la Thaïlande par l’impénétrable barrière de ses montagnes et de ses jungles, mais largement ouverte sur l’Océan indien, la Birmanie est sans nul doute l’un des derniers joyaux inexplorés du monde.


De l’aumône du traditionnel visa de sept jours – pas un de plus – que les autorités locales octroient parcimonieusement à quelques touristes privilégiés. Sept jours ! Une misère pour appréhender l’extraordinaire richesse culturelle, artistique, religieuse d’une nation de trente-six millions d’âmes, héritière d’une des civilisations les plus nobles et les plus originales de la planète.


À une heure d’avion de Bankgkok, caricature asiatique de toutes les turpitudes de l’Occident, c’est le Moyen Âge qui vous accueille ici. Un Moyen Âge paisible et souriant qui réussit d’emblée, par-delà ses folklores complaisants, à conquérir votre âme et à vous imprégner le cœur de ses richesses. Tout de suite, c’est l’extraordinaire atmosphère de religiosité dans laquelle semble baigner toute chose qui s’impose à vous.

 

Accroché à sa foi comme un cavalier à sa monture, le Birman se déplace d’une célébration à l’autre, ordonnant tous les gestes et actes de son existence selon les préceptes de son maître Bouddha, conduisant sa vie terrestre de façon à renaître dans une vie meilleure et à atteindre – objectif suprême – le Nirvâna, c’est-à-dire la béatitude finale par le détachement définitif de toutes contingences humaines.


Assis en lotus, sous un jacaranda, impavide, comme pétrifié, un pondgyi en robe safran, prie. Seul le chapelet qu’il égrène témoigne de son éveil intérieur. Par delà les eaux sereines du lac Royal, les jardins de Bogyoke épuisés de chaleur, l’activité fébrile du bazar de Bahan, il dirige ses prières vers la colline de Singuttata. Là s’élève, comme une flamme d’or dans le ciel radieux, par-dessus les bougainvilliers, les jaquiers et les tamariniers, le bourgeon céleste de Shwedagon, la pagode sublime de Rangoon – écrin somptueux des huit cheveux sacrés – qui, historiquement et spirituellement, domine le pays de son aura magique.


La mémoire populaire veut que la fondation de la pagode soit contemporaine de l’illumination du Bouddha GAUTAMA.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – delphes  – le sanctuaire d’apollon

Guy rachet

ROBERT LAFFONT

 1985

Au début du dialogue intitulé Pourquoi les oracles ont cessé, Plutarque, le célèbre historien et moraliste de Chéronée qui vivait au IIème siècle et fut prêtre à Delphes, fait rapporter par l’un de ses personnages une légende selon laquelle des aigles ou des cygnes, partis en même temps des extrémités de la Terre, se rencontrèrent à Delphes. Cette fable, qu’on trouve déjà mentionnée précise que c’est Zeus lui-même qui lâcha les deux aigles, purifie la tradition sans doute très ancienne qui voulait que Delphes fût le nombril du monde et se trouvât au centre de la Grèce.

 

 Centre géographique de la Grèce, Delphes se situe aussi au cœur de la religion grecque. Dans les manifestations du culte ou plutôt de l’oracle, dans les divinités qui lui sont attachées dans les fêtes qui lui sont propres, on retrouve toutes les lignes de forces, tous les jeux d’ombre et de lumière qui font la grandeur et la profondeur de la religion grecque.


La religion grecque a souffert, elle a même péri, d’avoir été celle de l’un des peuples les plus raisonneurs, les plus imaginatifs, les plus intelligents, les plus doués artistiquement, que l’humanité a jamais connus. Car ce sont les Grecs eux-mêmes qui ont détruit leur propre religion et en ont transmis une image déformée. Les Père de l’Église, en majorité des Grecs, n’ont fait que reprendre dans leur polémique les thèmes développés par les sophistes et les libres-penseurs du paganisme dans leur critique de la religion. Le travail de destruction des sophistes trouvait déjà un champ d’action favorable chez les poètes et les écrivains qui ne cessaient d’humaniser les dieux, de leur donner une psychologie tout humaine, de leur attribuer des comportements démunis de toute grandeur divine. Pareillement, les artistes qui, tout en reprenant les thèmes mythologiques, dépouillaient les dieux de cet idéalisme et de cette sérénité dont les avait dotés Phidias, leur donnaient un aspect de plus en plus charmant ou de plus en plus réaliste, leur retiraient en même temps cette majesté et cette force qui provoquaient l’admiration, mais aussi la crainte et le respect.

Il a fallu que les historiens se mettent à étudier les religions d’une manière scientifique et aussi objective qu’il soit possible, rejetant les normes judéo-chrétiennes, pour qu’ils parviennent lentement à retrouver, sous l’éblouissant vernis de la mythologie et par-delà le rideau chatoyant tiré par les mythologues sur les réalités profondes de la religion grecque, le visage réel de l’une des plus grandes religions qui ait existé.

 

 

hauts -lieux de la spiritualitÉ – mexique – les pyramides du soleil

G. guariglia

ROBERT LAFFONT

 1984

Touristes ou spécialistes, tous ceux qui visitent aujourd’hui les imposants vestiges archéologiques de la ville sainte de Teotihuacán, à environ 45 kilomètres de Mexico, éprouvent une sensation d’inexprimable émerveillement.

Cet ensemble harmonieux de places, de fondations pour des temples qui n’existent plus, les deux pyramides du soleil et de la lune, laissent le visiteur admiratif et songeur. Une large route, longue de deux kilomètres, appelée la « Voie des morts », relie la pyramide de la lune, d’une hauteur de 45 mètres, à un grand nombre d’autres monuments – des temples en ruine, comme par exemple le temple de l’agriculture, ou des temples en partie reconstruits –, et mène à la stupéfiante pyramide du soleil, d’une hauteur de 65 mètres et d’une largeur, sur chaque côté, de 225 mètres.

En suivant la même route le visiteur admirera certains édifices superposés, qui servaient de résidence aux prêtres, avant de parvenir à la fameuse  citadelle, dont la place intérieure mesure 400 mètres de côté. Cette citadelle est protégée par des murs inclinés conduisant à de grandes plates-formes pyramidales, sur lesquelles s’élevaient des temples, bâtis à différentes époques.

Des fouilles archéologiques ont permis de découvrir le temple fascinant consacré à Quetzalcóatl (le Serpent à Plumes).

À la question que tous les peuples de la terre se sont posée – pourquoi le monde existe-t-il ? – Les Mayas répondent : non pour être la demeure stable et superbe des hommes, mais pour que ceux-ci puissent percer ses mystères, résoudre les problèmes du temps et de l’espace, admirer ses ressources inépuisables de beauté dans les trois règnes : l’animal, le végétal et le minéral.

 

 Les peuples mexicains ont répondu à la même question par une conception plus dramatique. C’est le cas, en particulier, des Aztèques, qui incorporent à leur patrimoine, avant la fin tragique de leur civilisation, les conquêtes culturelles et spirituelles de ceux qui les avaient précédés. Plus actifs et plus efficaces que les Mayas enclins à la contemplation, habitués aux longues migrations et aux épreuves douloureuses, endurcis par des guerres défensives ou de conquête, jaloux de leur indépendance, les Aztèques fondent leur rapport avec le Créateur sur une vision du monde qui tourne toujours autour du thème « mort et renaissance ».

 

 Qu’il s’agisse de l’individu ou du peuple, l’idée est que la vie vient de la mort et vice-versa. Songeons au destin du héros toltèque Ce Acatl Quetzalcóatl, mort tragiquement et qui renaît comme étoile du matin, ou bien à celui du héros aztèque Huitzilopochtli, mort et ressuscité, puis divinisé lui aussi. Bien entendu, ce type de religion peut être qualifié d’anthropologique ou d’anthropocentrique. L’homme est appelé à la vie par le Créateur pour dominer le monde. Il risque constamment de connaître une fin tragique, au combat ou comme victime sacrifiée à la divinité, mais avec la certitude de renaître dans le paradis des guerriers ou dans celui de Tláloc, dont nous avons déjà parlé.
À l’autre question fondamentale – qui a fait le cosmos et avec lui les hommes ? –, les deux civilisations que nous étudions répondent d’un commun accord : un Être suprême qui a toujours existé, créateur de l’univers.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – le caire – ville phare de l’islam

Derek hopwood

ROBERT LAFFONT

 1985

L’Égypte ! Le terme évoque tout un ensemble de souvenirs flous et de notions plus ou moins bien assimilées. « Multiplie mes signes et mes prodiges sur la terre d’Égypte », ainsi parlait le Seigneur à Moïse dont le berceau avait été découvert flottant dans les roseaux, sur les berges du Nil. Joseph, fils d’Isaac, fut « conduit en Égypte » après avoir été vendu par ses frères. « Je me meurs, Égypte, je me meurs » se lamentait Antoine à l’adresse de Cléopâtre, la jeune reine que Shakespeare nous décrivit, dans des vers illustres, voguant sur les eaux du Nil. Et quoi de plus captivant que le récit de la découverte du fabuleux tombeau de Tout Ankh Amon.

 

Les représentations de l’Égypte biblique et ancienne, avec en toile de fond le Sphinx et les pyramides, composent un tableau aisément identifiable par tout un chacun. D’autres images, plus actuelles celles-ci, nous sont maintenant rapportées par les touristes : le canal de Suez, l’animation des rues et des bazars du Caire, l’obstination des guides, des mendiants et des rabatteurs en tout genre. Mais ces descriptions passent sous silence des siècles entiers de l’histoire égyptienne, ces siècles précisément qui ont façonné l’Égypte en une nation arabe et musulmane, en ont fait un haut lieu de la civilisation et de la culture islamiques, en même temps que sa capitale devenait un pôle d’attraction pour les étudiants du monde entier.

L’histoire, écrasante, et la géographie, contraignante, pèsent de tout leur poids sur l’Égypte : la première n’en reste pas moins source d’inspiration et la seconde source de vie. La nation n’aurait pu s’épanouir sans référence au passé, ni le pays se développer indépendamment du Nil. L’Égypte procède du fleuve, mais elle en est aussi prisonnière ; les Égyptiens se sont en quelque sorte trouvés confinés dans la vallée du Nil dont les eaux assuraient leur subsistance.


Le Caire reste, aujourd’hui encore, une cité islamique. Le visiteur ne peut qu’être frappé par le nombre des mosquées, anciennes et nouvelles, la foule des fidèles, l’appel du muezzin (même si cet appel est maintenant enregistré) et la célébration des divers festivals religieux, en particulier durant et après le mois de ramadan. Certains quartiers du Caire, par moment, évoquent l’atmosphère des plus grandes capitales religieuses telles que Rome ou Jérusalem. Et la somme des monuments du Caire représente l’héritage architectural islamique le plus important dans le monde.


Superbes photos de cet immense pays.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – himalaya – les monastÈres des lamas

devden sen

ROBERT LAFFONT

 1985

Un temple, sentinelle solitaire et minuscule dans l’immensité rocheuse des montagnes qui l’entourent, partie presque invisible de la paroi à laquelle il est accroché, surplombe à pic les eaux limoneuses du fleuve qui court dans la lande désolée. Plus haut, on entrevoit des plaques de neige, et un glacier témoigne de la présence de cimes lointaines et inaccessibles.


Siddhârta GAUTAMA, le Bouddha, vécut à une époque légèrement antérieure à celle d’Alexandre le Grand, au Vème - IVème siècle av J.C. Prince des Sakyas, il demeurait à Kapilavastu, capitale du royaume. Profondément troublé par les souffrances que la vie inflige aux hommes, il renonça à tout lien terrestre, famille comprise, pour se consacrer à la recherche de la vérité et d’un moyen permettant aux hommes d’échapper aux tribulations de l’existence.

 

Cette recherche, longue et patiente, s’accompagna tout d’abord de rudes pénitences, et se poursuivit dans une solitude totale et dans un état de concentration extrême. Mais finalement Gautama en sortit victorieux ; il résista aux tentations de Mara, le Malin, et parvint au nirvâna. Selon les mahayanistes, le nirvâna n’est pas la cessation de la vie, mais un état mystique dépassant toute définition. Après son « Éveil », le Bouddha se mit à prêcher aux hommes sa doctrine, qui voulait ignorer le système des castes et condamnait la domination outrancière de la caste sacerdotale des brahmanes.

 

 La pensée bouddhique, hostile aux préjugés religieux et éthiques de l’époque, prit la forme d’un idéalisme agnostique qui refusait les rites et les sacrifices, mais qui encourageait, à l’exemple de la vie pure et noble du Bouddha, la tolérance et la bienveillance. Sa force d’attraction se révéla irrésistible et le bouddhisme ne tarda pas à franchir les limites de la plaine du Gange pour s’implanter, grâce à l’appui de puissants personnages comme le grand empereur Ashoka (272 – 231 av J.C.), à Ceylan. De là, il se répandit ensuite en Birmanie et en Thaïlande, dans l’Inde et d’autres territoires du continent asiatique. Déjà arrivé en Chine en 61 ap. J.C., il pénétra plus tard en Corée et, au VIème siècle, au Japon. Mais le Tibet, lui, ne connut le bouddhisme qu’en l’an 640 ap. J.C.


Le centre géographique du bouddhisme était Bodhgaya, située à environ quatre cents kilomètres au nord-ouest de Calcutta et dix kilomètres au sud de Gaya, l’actuelle Bihar, lieu de pèlerinage hindouiste. Là, assis sur l’indestructible « trône de diamant » ou vajrâsana, à l’ombre d’un figuier (pipal), Siddhârta repoussa les tentations, connut l’Éveil et devint un Bouddha. Tous les autres Bouddhas parvinrent au nirvâna en ce même lieu.

 En effet, Siddhârta Gautama ne fut qu’un des nombreux Bouddhas ; il figure dans la cosmologie bouddhique sous le nom de Sakyamuni.

 

hauts- lieux de la spiritualitÉ – thÈbes – temples et dieux du nil

Jean robin

ROBERT LAFFONT

1985

Le Grec Hérode considérait les Égyptiens comme « les plus extraordinairement religieux de tous les hommes ». De fait, du plus loin que les voyageurs et les philosophes se souviennent l’Égypte a toujours été la terre du Sacré, le lieu des hiérogamies primordiales, que sa structure géographique elle-même symbolise en toute limpidité : haute et basse Égypte, réunies physiquement par le Nil, et métaphysiquement par le pharaon, le médiateur, l’arbitre sacré. Tel est le « Double Pays », le microcosme où se plurent les dieux.

 

Ici le désert implacable où , le Soleil, engendre chaque matin l’univers illusoire des formes, qu’il dissout chaque soir dans un flamboiement d’incendie. Unité se déployant dans la multiplicité sans jamais abdiquer sa transcendance : « Qu’Amon-Rê soit glorifié. / Celui qui demeure l’Unique, / gravée dans le roc de la Thébaïde, quinze siècles avant Saint Antoine. Terre de l’Esprit destructeur des apparences, sur laquelle, dans les temps d’avant l’Histoire, régna Seth à la tête d’âne, dieu de la violence et de l’orage, meurtrier d’Osiris.

 

Là le Delta nourricier, matriciel, terre d’Horus à la tête de faucon, fils d’Osiris et d’Isis et vengeur de son père. Les Égyptiens, « inventeurs » de la géographie sacrée, faisaient correspondre aux sept planètes les sept bras par où le Nil s’épanchait dans la mer – qui était aussi l’Océan primordial. Puisque, selon Thot-Hermès : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. »

 

Et là, tout est dit. Ce n’est pas un hasard si les premières cartes égyptiennes du Moyen Empire ne concernaient que la géographie de l’Au-delà, et s’il fallut attendre l’époque ramesside pour en trouver qui fussent conçues à des fins « pratiques ».

 

La bipartition géographique puis politique de l’Égypte relève en effet avant tout du Mythe, que seule elle pouvait pareillement incarner, et qui, in Ilo tempore, adombra la terre noire du Delta et la terre rouge du Désert. L’histoire et la civilisation qui en naquirent allaient être hantées, irrémédiablement, par la passe secrètement praticable entre le Visible et l’Invisible, l’Au-delà et ce qu’on doit se résigner à tenir pour l’Ici-bas…


De très belles photos.

 

heureux comme dieu en france

Bruno ÉTIENNE

Edition  BAYARD

 2005

« Heureux comme Dieu en France », dit le dicton. Mais quel Dieu et dans quelle France ?


À partir d’enquêtes de terrain et d’entretiens menés au sein de l’Observatoire des religions, Bruno Étienne analyse les mutations du rapport des Français aux religions.


C’est un fait : les religions instituées s’affaiblissent. Le vide laissé par les religions traditionnelles fait place à de nouvelles quêtes de sens, à des absolus sans transcendance, à de nouvelles pratiques. Désormais, chacun croit à sa façon en son Dieu, à ses dieux ou… sans dieu.


Cette France multiconfessionnelle pose à la République des questions inédites.


Ces pages ouvrent des perspectives sur la place qui peut revenir à l’islam au pays de la laïcité. Sous nos yeux se dessine le paysage original et parfois surprenant de la France religieuse du XXIème siècle.
À la fin une annexe donne les fêtes chrétiennes, juives et musulmanes.

 

histoire de l’ancien & nouveau testament :   la bible

N. cruchet

Edition LA FONTAINE AU ROY

 1994

C’est l’histoire commentée des faits survenus dans l’ancien et le nouveau testament, avec de somptueuses illustrations de Gustave Doré. La Bible a longtemps été le livre par excellence, elle reste encore aujourd’hui le livre le plus vendu de tous les temps et le seul qui ait été traduit en plus de 1000 langues et dialectes. Elle est un des témoins les plus importants de l’ancienne culture du Moyen Orient et, dans la mesure où le christianisme a joué un rôle dans l’élaboration de la civilisation occidentale, elle en est un des éléments les plus influents, car c’est le livre sacré du judaïsme et du christianisme et, nourrissant ainsi la foi de millions ‘hommes, elle est encore aujourd’hui un écrit vivant.

 

La Bible n’est pas l’œuvre d’un homme mais un recueil ou plutôt un choix de textes prophétiques, historiques ou poétiques qui ont été écrits tout au long de plusieurs siècles et en plusieurs langues ; ils sont en premier lieu issus des traditions orales qui participent d’une description mythologique de la manière dont a été créé le monde et qui rejoignent le fond commun de toutes les interrogations humaines. Ils sont ensuite le récit d’expériences humaines ou religieuses à travers lesquelles, dans l’Ancien Testament, va se révéler l’histoire d’un peuple, de ses croyances et d’hommes qui vont servir de références à toute une civilisation et, dans la Nouveau Testament, l’élaboration d’une religion qui se voudra universelle.

 

La grande diversité de ces écrits, leur complexité, leur densité en rend quelquefois difficile une lecture continue. Dans cette édition l’auteur s’est appliqué à suivre pas à pas le récit biblique pour en dégager les faits et les enseignements qu’il contient. Loin des exégèses qui ont trop souvent alourdi la connaissance biblique, les faits s’enchainent ici naturellement les uns aux autres et forment un tout historique où, dans l’Ancien Testament, l’histoire du peuple hébreu se déroule d’elle- même.

 

Au sommaire de cet ouvrage de 500 pages grand format, on trouve :

 

Ancien Testament : Le monde jusqu’à la vocation d’Abraham et son histoire  - L’œuvre des 6 jours  -  La chute de l’homme  -Abel et Caïn  -  le Déluge  -  la Tour de Babel  -  Melchitsedeq  -  Agar et Ismaël  -  Isaac  - 

Les patriarches jusqu’à l’Exode et les Israélites jusqu’à la promulgation de la loi sur le Sinaï  - Esaü, Jacob et la terre de Canaan  -  Joseph  et Pharaon  -  Le buisson ardent  -  les dix plaies d’Egypte  -  La mer rouge  -  le désert  -

Les 40 années dans le désert et la conquête de la Palestine  -  Le Jourdain  -  Jéricho    le veau d’or et le mont Sinaï  -  Les tables de la loi  -  Aaron  -  le serpent d’airain  - 

Gouvernement des juges et la Royauté en Israël  -   Les idoles de Michals  -  Ottonien et Ado  -  Débora la prophétesse  -  Gédéon et Jephté  -  Samson, Dalila et les philistins  -  Ruth, Noémie et Elie  -  Samuel  - Saul et Jonathan  -  Le géant Goliath  - 

David roi d’Israël et le règne de Salomon  -  les guerres de David  - La faute et pénitence de David  -  Révolte d’Adonias  -  Couronnement de Salomon  -  Psaumes de David  -  Construction du Temple  -  L’Ecclésiaste, les Proverbes, le cantique des cantiques  -  La reine de Saba  -  les dernières années de Salomon  -

Histoire des royaumes de Juda et d’Israël  -  Roboam et schisme des dix tribus  -  Elie et les prophètes de Baal  -  Achab et Jézabel  -  Elie élevé au ciel  -  Elisée  -  Jéhu  -  Amasias  -  Osias et Joatham  -

Commencement de l’ère des prophètes, fin du royaume d’Israël, les israélites en exil : Tobie  -  Mission de Jonas  -  Osée et Amos  -  Isaïe et Michée prédisent la ruine de Samarie  -  Charité de Tobie  - L’ange Raphael  -  Voyage et guérison de Tobie  -

Les derniers rois de Juda, les juifs pendant la captivité à Babylone  -  Délivrance de Jérusalem  -  Impiété de Manassès  -  Amon  -  Judith  -  Nahum et Sophonie  -  Nabuchodonosor  -  Lamentations de Jérémie  -  Ezéchiel et Daniel  -  la cour de Babylone  -  La fosse aux lions  -  Les visions de Daniel  -  Prise de Babylone par les perses  -  L’ange Gabriel  -

Les juifs depuis le retour de la captivité jusqu’à Hérode, silence des prophètes  -  Reconstruction du Temple  -  Aggée, Esdras, Zacharie et Néhémie  -  Alexandre à Jérusalem  -  Version de la  Septante  -  Eléazar et les frères Machabée  -

 

Nouveau Testament : Naissance et enfance de Jésus  -  Annonciations de la naissance de Jean et de Jésus  -  Visitation  -  Présentation de Jésus au temple  -  Fuite en Egypte  -

Commencement du ministère public de Jésus  -  Le désert  -  Les noces de Cana  -  les vendeurs chassés du temple  -  Nicodème  -  La samaritaine  -  Jésus délivre un possédé  -  Capharnaüm  -  Les fils de Zécédée  -  la pêche miraculeuse  -  Sermon sur la montagne  -  Le lépreux et le paralytique  -  Résurrection de la fille de Jaïre  -

Mission de Jésus à Jérusalem et en Galilée et préparation au Royaume de Dieu  -  Election des 12 apôtres  -  Guérison le jour du Sabbat  -  La pécheresse et les deux aveugles qui recouvrent la vue  -Les 7 paraboles du royaume de Dieu  -  Les saintes femmes de l’évangile et les 72 disciples  -  Décollation de Jean Baptiste  -  Multiplication des pains  -  Jésus marche sur les eaux  -  L’Eucharistie  -  La Cananéenne  -  La transfiguration  -  Jésus ami des enfants  - 

Dernières prédications de Jésus dans la Judée et la Pérée, la Passion et la mort de Jésus  -  parabole du samaritain  -  Fête des tabernacles et la felle adultère  -  Le bon pasteur  -  Lazare et le mauvais riche  -  la brebis perdue  -  la résurrection de Lazare  -  entrée triomphale de Jésus à Jérusalem  -  la Pâques, l’Eucharistie, le jardin des oliviers  -  Les 10 lépreux  -Pilate et Hérode  -  la trahison de Judas  -  Barabas  -  La flagellation et la couronne d’épines  -  Le calvaire et le supplice  -  mort de Jésus  -

La Résurrection et l’Ascension, les apôtres et l’Apocalypse  -  les disciples d’Emmaüs  -  incrédulité de saint Thomas  -  Pierre nommé 1e pasteur  -  L’ascension et la promesse du Saint-Esprit Mathias  -  Pierre et jean devant le sanhédrin  -  Le centurion Corneille  -  Saint Paul et ses voyages  - César et Rome  -  St Jean à Patmos  -  L’apocalypse  -

 

 

HISTOIRE  DES  CROYANCES  ET  DES IDÉES  RELIGIEUSES        -      TOME  1 -  DE  L’ÂGE  DE  LA  PIERRE  AUX  MYSTÈRES  D’ELEUSIS 

MIRCEA  ÉLIADE 

Edition PAYOT

 1976

Ce  tome I, premier volet de la trilogie, nous conduit aux premiers comportements magico-religieux des hommes préhistoriques à l’épanouissement du culte de Dionysos, à travers les religions mésopotamiennes (Voir le livre de S.N Kramer : L’histoire commence à Sumer) et de l’Egypte ancienne, la religion d’Israël, la religion des Indo-Européens, les religions de l’Inde avant Bouddha, la religion grecque et la religion iranienne.

 

Quand les mystères de Dionysos s'introduisirent à Eleusis, que ce dieu fut donné comme époux à Proserpine et prit la place de Pluton, qu'il reparut ensuite enfant dans le personnage d'Iacchos, l'imagination n'en devint que plus empressée à forger des légendes qui confirmassent l'origine thrace des mystères. Eumolpe fut transformé en un prêtre de Dionysos et de Déméter, auquel cette déesse avait révélé son culte et qui avait découvert la culture de la vigne et l'élève des bestiaux. On représenta Orphée comme le fondateur par excellence des mystères d'Eleusis. Le dévot Pausanias lui-même reprochait aux Eleusiniens la facilité avec laquelle ils avaient inventé des généalogies mythiques pour expliquer toutes les origines de leur culte.

 

Déesse grecque des Moissons, de lAgriculture et, plus généralement, de la Fertilité, Déméter favorise la germination du blé, céréale sur laquelle reposait, pour une bonne part, léconomie hellénique. Les Grecs ont donc tout naturellement multiplié les légendes se rapportant à la déesse. Ainsi est-il dit que Déméter apprit aux hommes lart de semer et de labourer afin que prenne fin leur vie nomade. Voilà la raison pour laquelle Déméter est, de manière plus générale, considérée comme la déesse de la vie sociale organisée. Elle est le symbole de la civilisation antique dont elle assura lépanouissement socio-économique par labondance des récoltes.

 

Fille de Cronos et de Rhéa, petite-fille de Gaïa, Déméter est également la sœur de Zeus duquel, transformé pour loccasion en taureau, Déméter eut une fille nommée Perséphone (ou Coré, Proserpine dans la tradition romaine ; Perséphone fut également identifiée à Cérès). De lunion de Déméter et de Zeus naquit également un fils nommé Iacchos. Déméter sunit également à Poséidon : la déesse se changea en jument pour échapper au dieu, mais celui-ci se métamorphosa en cheval et parvint à la rejoindre. De cette union naquit le coursier Arion que lon représente muni dun pied humain et de la parole, ainsi quune fille nommée Despoina. Si lunion de Déméter avec Zeus et Poséidon fut imposée à la déesse, il est dit quelle sunit par contre librement au Titan Jason dans un champ trois fois labouré. De lunion de Déméter et de Jason devait naître Ploutos, le dieu de lAbondance. Rendu furieux par cette union, Zeus foudroya Jason. Parmi les attributs de Déméter, on compte labeille, le myrte, le narcisse et la brionne (plante toxique grimpante également nommée « faux houblon » ; v. aussi Bryone dioïque). En outre, Déméter sétant rendue, en Attique, chez Phytalos, qui appartenait à la classe sacerdotale des Phytalides (de phytos : plante) voués au culte de la déesse, celle-ci lui donna lolivier (ou le figuier).

 

Perséphone fut élevée par les nymphes. Alors quelle jouait avec elles et cueillait des fleurs dans la plaine dEleusis (Attique), elle aperçut soudain un beau narcisse dont elle entreprit de couper la tige. Cest alors quun bel homme aux yeux et aux cheveux sombres, monté sur un char attelé de chevaux noirs, lui apparut. Cétait Hadès, son oncle, qui, surgissant des Enfers, enleva la jeune déesse. Celle-ci poussa un cri déchirant qui alerta sa mère. Déméter quitta immédiatement lOlympe mais arriva trop tard pour empêcher Hadès dentraîner Perséphone dans le royaume des morts. Pendant neuf jours et neuf nuits, Déméter erra sur la Terre, une torche dans chaque main, à la recherche de sa fille. Au dixième jour, le dieu Hélios la prit en pitié et lui révéla le nom de son ravisseur. Déméter entra alors dans une grande colère et refusa de rejoindre lOlympe tant que sa fille ne lui serait pas rendue. Elle prit laspect dune vieille femme et se réfugia à Eleusis, une petite ville de lAttique sur le golfe du même nom. Là, elle se fit engager comme nourrice et fut bientôt très appréciée par Céléos et Métanira, les souverains de cette région. Afin de les remercier de leur hospitalité, Déméter voulut accorder limmortalité à leur fils Démophon.

 

Pour ce faire, elle lui fit boire lambroisie, la boisson des dieux. Elle le souleva ensuite au-dessus du feu afin de « consumer son humanité », mais fut surprise à ce moment précis par Métanira qui fut particulièrement effrayée par ces pratiques magiques. Surprise par larrivée inopinée de la souveraine, Déméter lâcha Démophon dans le feu. Suite à cet incident, Déméter finit par enseigner lart de labourer, de semer et de moissonner les céréales à Triptolème, lautre fils du couple royal. Toutefois, depuis que Déméter avait quitté lOlympe, la Terre était devenue stérile et la famine, de même que les épidémies, menaçaient les mortels, à tel point que Zeus dût intervenir et exiger dHadès de rendre Perséphone à sa mère. Ensuite, il confia à Hermès le soin daller la rechercher. Hélas, Perséphone ayant commis limprudence de mordre dans une grenade (ou un grain de grenade), au cours de son séjour chez les Morts (déjà le péché originel !), ce qui dun point de vue magique lui interdisait tout retour parmi les vivants, Hadès refusa de la libérer. Un compromis put finalement être trouvé : Perséphone reçut lautorisation de passer neuf mois de lannée dans lOlympe mais elle devrait rester les trois autres mois dans les Enfers (dautres sources évoquent deux périodes égales de six mois). A la première période de la vie annuelle de Perséphone, celle de neuf mois, correspond lépoque où les jeunes pousses, à linstar de Perséphone (qui rejoint alors lOlympe) elle-même, sortent de la terre sous la protection de Déméter. La seconde période correspond aux semailles des grains de blés enfouis, tout comme Perséphone, qui a à ce moment regagné le domaine infernal souterrain. Toutefois, les mystères dEleusis ne se contentaient pas de cette explication agricole et voyaient également dans ce mythe un symbole du cycle perpétuel de mort et de résurrection.

 

Même si les lieux où lon assura avoir accueilli la déesse Déméter lorsqu’elle était à la recherche de sa fille, sont nombreux, cest à Eleusis que simplanta le sanctuaire le plus important dédié à Déméter et à Perséphone, et où se développa le culte particulier dits des « mystères dEleusis », réservé aux seuls initiés. Un chemin long de 22 km relia Athènes à Eleusis. Les Athéniens le nommèrent la « route sacrée » et prirent part au culte dEleusis dès le 7e siècle avant lère chrétienne. En lhonneur de Déméter qui avait appris à Triptolème lart de lagriculture, on célébra la fête dite des Thesmophories, à laquelle correspondait la période de la sortie du blé des silos, où il avait été placé après le battage, jusqu’à ce quen octobre, le moment des semailles soit venu. Cette fête était célébrée dans de nombreux pays grecs, en novembre, après les récoltes de lannée et les semailles dhiver. Célébrées, à lorigine, en hiver, ces fêtes devinrent, dès 650 / -600, des mystères réservés aux seuls initiés. Ces mystères, nommés Eleusina, se divisaient en Petites et Grandes Eleusines. Les premières marquaient le retour de Perséphone, en février, ce qui rejoint le mythe de la résurrection et correspond à linitiation du premier degré. Les néophytes se livraient, à cette occasion, à des purifications et à des pratiques ascétiques. On les entretenait des révélations qui leur seraient faites ultérieurement. Les Grandes Eleusines, quant à elles, se déroulaient tous les cinq ans à Eleusis qui passait alors pour le centre de lagriculture- et à Athènes, au mois de septembre, passées les chaleurs dété. Cest alors que les adeptes obtenaient de la déesse, la révélation du mystère de la vie et de la mort. Cétait le couronnement de la grande initiation. Les aspirants, précédés de la statue de Iacchos, formaient une procession et empruntaient la « voie sacrée » séparant Athènes dEleusis, afin daccompagner les reliques de Déméter et de Perséphone. Pendant toute la durée des célébrations, labstinence et la chasteté étaient obligatoires. La fête se clôturait toutefois par des danses et un banquet.

 

L'importance et la célébrité des mystères éleusiniens dans le monde grec a toujours été étroitement liée au rôle d'Athènes. L'éclat de ce rôle fut tardif, et c'est seulement à l'époque où la cité de Minerve prit la tête du mouvement de l'hellénisme que les mystères d'Eleusis devinrent la première des institutions religieuses de la Grèce, celle où tous aspiraient à être admis et celle à laquelle on attribuait généralement les effets les plus grands et les plus enviables. Au temps des guerres médiques ils étaient peu connus des Grecs autres que les Athéniens. Mais avant de voir leur gloire et leur importance se développer tout à coup avec celle d'Athènes vers le milieu du Ve siècle avant notre ère, les mystères d'Eleusis, gardant encore leur premier caractère exclusivement local et renfermé dans l'Attique, avaient déjà subi des modifications intérieures importantes, qui en avaient élargi le cadre et dont on peut reconstituer les principales phases.

 

L'hymne soi-disant homérique à Déméter nous offre,  le tableau presque complet des mystères des grandes déesses sous leur forme primitive, telle qu'elle se maintenait encore à l'époque oit il fut composé. On peut restituer en partie les cérémonies qui les constituaient alors, ta drômena, et les spectacles qu'on y présentait aux initiés, ta deiknumena, au moyen des allusions directes qui sont faites, dans l'hymne, à ces cérémonies et à ces spectacles. Le savant interprète de Creuzer signale ainsi les principales : «Cérès cherche sa fille pendant neuf jours par toute la terre, portant des flambeaux dans ses deux mains, et le dixième elle arrive à Eleusis, où elle se repose et où elle rompt son long jeûne en buvant le cycéon réparateur, dont elle a elle-même prescrit la formule. Ce sont là autant de points de rapport, mais non point de correspondance rigoureuse, entre la légende si poétiquement développée par l'auteur de l'hymne, et les rites observés durant les neuf premiers jours de la grande fête éleusiniaque. Les flambeaux donnés, non seulement à Déméter, mais à Hécate, peuvent être, en outre, comme l'observe M. Preller, une allusion à la nature de ces divinités chthoniennes et à leurs représentations mystiques. Iambé, qui, par ses plaisanteries, distrait la déesse de la morne douleur où l'avait plongée la perte de sa fille, personnifie, avec les vers iambiques, les scènes comiques qui interrompaient le deuil, comme le cycéon rompait le jeûne des initiés ; scènes communes, d'ailleurs, aux Eleusinies et aux Thesmophories.

 


Les Orphiques introduisirent dans le sanctuaire d'Eleusis leur Dionysos Zagreus qu'ils avaient été cherché en Crète, dont la première apparition dans le Péloponnèse avait eu lieu vers le temps de Clisthène de Sicyone (600 ans av. J.-C.), mais qui dut surtout la diffusion de son culte au succès des prétendus poèmes d'Orphée, forgés par Onomacrite à la cour des Pisistratides. Sa légende se greffa sur les anciens mythes éleusiniens comme une continuation et un développement. On la représenta dramatiquement dans les nuits des initiations. Les innovations orphiques semblent avoir été facilitées par la mode de croyance à l'origine égyptienne de la religion grecque, et en particulier des mystères d'Eleusis, qui commença à se répandre parmi les lettrés grecs vers le milieu du Ve siècle. Les hellènes instruits qui visitèrent l'Egypte ne purent manquer d'être frappés de la ressemblance singulière qui existait entre le symbolisme du culte mystique de Déméter et celui des livres sacrés égyptiens relatifs au sort de l'âme après la mort. Aussi Hérodote n'hésita-t-il pas à proclamer que les Thesmophories avaient été importées d'Egypte en Grèce. A Saïs et sur d'autres points des bords du Nil, il y avait des mystères dont l'institution offrait une certaine analogie extérieure avec ceux des contrées helléniques.

 

Plus d'un Grec, à la suite d'Hérodote, en remarquant toutes ces analogies, accepta l'idée que les initiations mystérieuses d'Eleusis avaient eu leur berceau en Egypte. Les Orphiques avaient beaucoup emprunté à cette dernière contrée ; l'histoire de leur Zagreus, qu'ils tendaient à appliquer à l'Iacchos des mystères, n'était autre, en particulier, que celle de la mort d'Osiris, le dieu dans le culte duquel le blé, comme symbole de la vie future et de la science nécessaire au salut, jouait un rôle qui rappelait si étroitement les données des Eleusinies. Malgré la faveur dont Onomacrite et les Orphiques jouirent auprès des fils de Pisistrate, ils ne parvinrent pas dès cette époque à faire pénétrer leurs doctrines et leurs légendes dans le sanctuaire mystique d'Eleusis. Aristophane, les tragiques et, les autres écrivains de même date parlent souvent d'Iacchos, mais on chercherait vainement chez eux une seule allusion qui puisse faire croire qu'alors au nom du Dionysos des mystères s'attachait un mythe pareil à celui que prônaient les Orphiques. Au contraire, pour les auteurs postérieurs à Alexandre, pour les poètes comme Callimaque, Iacchos est déjà certainement le même que Zagreus. L'époque où eut lieu l'établissement et le triomphe définitif de l'orphisme, dans la partie secrète des Eleusinies, est circonscrite par cette observation dans des limites de temps assez étroites.

 

Mircea Eliade développe les points suivants :
La civilisation paléanthropienne, peintures rupestres, le feu, le paléolithique, les sépultures
La découverte de l’agriculture. Le paradis perdu, la végétation. Néolithique et mésolithique
La Mésopotamie, Sumer, le déluge, l’Akkadie, Gilgamesh, la descente aux enfers
L’Egypte ancienne, sa théogonie et sa cosmogonie, Isis et Osiris, Akhenaton, Ré
Les centres cérémoniels, les mégalithes, la Crète et ses grottes, Minos, vallée de l’Indus
Les religions des Hittites et des Cananéens, Baal et Môt (Mort et Renaissance)
La religion d’Israël à l’époque des Rois, des Prophètes et avant. Abel et Caïn, Yahvé et sa créature, Amos, Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, la Genèse, les Patriarches, Moïse, Abraham.
La religion des Indo-Européens, les dieux védiques, les Aryens, Varuna, Devas et Asuras, Varuna, Mitra, Aryaman, Aditi, Indra, Agni et son feu sacré, Soma et Vishnou.
L’Inde avant le Bouddha Gautama, les sacrifices suprêmes, les rituels, les consécrations royales, cosmogonies, ascétisme, les Upanishads, Atman et Brahman, les rishis.
Zeus et la religion grecque, Prométhée, Pandore, le sacrifice primordial, Héphaïstos : forgeron-magicien, Apollon, Hermès, Héra, Artémis, Athéna, Aphrodite, les oracles.
Dionysos (dieu 2 fois né) et les Béatitudes retrouvées, Euripide et l’orgiasme dionysiaque
Les mystères d’Eleusis : Perséphone, Déméter, les initiations secrètes et ses mystères.
Zarathoustra et la religion iranienne, le grand Dieu Ahura Mazda, le bien et le mal, les achéménides, les scythes, Haoma, extases chamaniques, le dieu Mithra.

 

HISTOIRE  DES  CROYANCES ET DES IDÉES  RELIGIEUSES  - TOME  IIDE  GAUTAMA BOUDDHA  AU  TRIOMPHE  DU  CHRISTIANNISME

MIRCEA  ELIADE

Edition PAYOT

 1977

L’histoire en 3 tomes de l’histoire des religions par Mircea Eliade, représentent une œuvre magnifique et irremplaçable. Son érudition et sa puissance intellectuelle synthétique, apportent au lecteur une vision des religions qui, selon sa formule, fait apparaître à la fois « l’unité fondamentale des phénomènes religieux et l’inépuisable nouveauté de leurs expressions ».

 

Ce tome II est consacré aux religions suivantes :


Religions de la Chine ancienne
Brahmanisme et Hindouisme : les premières philosophies et techniques de salut
Le Bouddha et ses contemporains. Histoire du bouddhisme. Message de Bouddha
La religion romaine. Des origines au procès des Bacchanales (186 av. J.C)
Les Celtes, les Germains, les Thraces et les Gètes
Orphée, Pythagore et la nouvelle eschatologie
Les épreuves du judaïsme : de l’Apocalypse à l’exaltation de la Thora
Syncrétisme et créativité de l’époque Hellénistique : la promesse du salut
Nouvelles synthèses Iraniennes
La naissance du Christianisme, le paganisme, la gnose à l’époque impériale avec Simon le magicien, Valentin, la gnose manichéenne, le Paraclet martyrisé
Le crépuscule des Dieux, avec les diverses hérésies et orthodoxies

 

HISTOIRE  DES  CROYANCES  ET  DES  IDÉES  RELIGIEUSES   -   TOME   III   -    DE   MAHOMET  A  L’ÂGE  DES  RÉFORMES

MIRCEA   ÉLIADE

Edition PAYOT

 1979

Ce tome III et dernier tome de la trilogie, poursuit, de Saint Augustin au siècle des Lumières, l’Histoire des Eglises chrétiennes commencée dans le tome II. Il étudie également Mahomet et l’essor de l’Islam et consacre de longs chapitres aux mystiques juive, chrétienne et musulmane. Il aborde enfin les hérésies, les pratiques populaires et l’ésotérisme, jusqu’à l’époque des réformes. S’ajoutent deux chapitres consacrés aux religions eurasiennes et tibétaines.

 

Religions développées dans cet ouvrage :


Religions de l’Eurasie antique : Turcs, Mongols, Finno-Ougriens, Balto-Slaves
Les Eglises Chrétiennes jusqu’à la crise iconoclaste (XVIIIe-XIXe siècle)
Mahomet et l’essor de l’Islam. Jérusalem, Médine, théologies et mystiques musulmanes
Le catholicisme occidental de Charlemagne à Joachim de Flore
Le judaïsme depuis la révolte de Bar-Kokhba jusqu’au Hassidisme
Les mouvements religieux en Europe, du Moyen Âge à la veille de la Réforme
Religions, Magie et Traditions hermétiques avant et après les Réformes
Les religions Tibétaines, les mystiques de la Lumière

 

Mircea Eliade est né en Roumanie en 1907, il s’installe à Paris après la 2e guerre mondiale et enseigne à l’Ecole pratique des Hautes Etudes. En 1957, il est nommé professeur au département d’histoire des religions à l’Université de Chicago. Jusqu’à sa mort en 1986 il y poursuit son œuvre d’historien des religions, de philosophie, de poète et de romancier, qui trouve son unité dans une interrogation constante sur le sacré.

5 L

la bible pour les nuls

Éric denimal

Edition FIRST

 2004

Un excellent outil pédagogique pour ceux qui veulent lire, et comprendre la Bible. Des explications simples, originales et qui se lit comme un roman.

 

La Bible est souvent un livre fort mal connu. Saisir l'importance de la Bible et connaître l'essentiel de son message, c'est toucher du doigt le sens profond de l'humanité et, en cela, il n'y a pas de scrupule à être " Nul " et à vouloir améliorer ses connaissances. C'est donc une mine inestimable que ce guide audacieux propose d'explorer : la Bible en tant que livre, ses styles et éditions successifs, les grandes époques racontées, les grandes figures et les personnages phares, les valeurs transmises (historiques, culturelles, artistiques...) pour une première approche simple et amusante de ce best-seller de l'humanité

Important ouvrage de 380 pages qui fait partie de la collection « pour les nuls ».


Les cinquante premiers pages contiennent des remarques générales relatives à la Bible, ses origines, ses auteurs, ses genres littéraires. Suit un résumé des 66 livres de la Bible, assorti de commentaires sur les principaux personnages (p.55-287). L’influence de la Bible sur notre culture est démontrée par les arts et la musique (p.315-337). La personne de Jésus-Christ joue un rôle important dans tous les chapitres de ce livre

 

LA FIN DU MONDE

Paul VULLIAUD

Edition  PAYOT

 1952

Préface de M. Eliade. Les diverse apocalypses selon l’ancienne théorie des âges du monde, selon la Sibylle hébraïque, Daniel, l’Islam, les rabbins, les pères de l’église, l’an mille, la tradition joachimite (Joachim de Flore) et les diverses vues entre le 15° et le 20° siècle.

De tout temps, les hommes ont cherché à se représenter le temps et l’Histoire. La plupart des religions de l’Antiquité postulaient une Histoire cyclique, c’est-à-dire une suite sans fin d’événements qui se répètent dans le temps. Dans ces croyances, les tribulations des sociétés sur terre étaient éternelles. Contrairement à leurs semblables, les Hébreux ont été les premiers à proposer une Histoire linéaire dans le temps, avec un début et une fin, ayant reçu de Dieu cette révélation. Obligeant le développement continu des agglomérations et des voies, ainsi que l’accroissement du pillage de la Terre, la surpopulation toujours grandissante indique que la fin du monde est forcément inéluctable.

Mais ce n’est pas uniquement cela, ni la consommation outrancière de l’énergie et le réchauffement conséquent de la très mince atmosphère qui suffisent à expliquer la proximité de la fin du monde. Les dégâts mondiaux et irréparables occasionnés par le veau d’or l’affrontement des nations et la multiplication des guerres, l’extinction accélérée des espèces végétales et animales montrent pareillement sa fin. Il y a également la pollution des produits alimentaires et la pollution de l’air de l’eau du sol, ainsi que la destruction massive de l’ordre originel créé entre toutes choses (comme la dénaturation des organismes vivants) qui informent de l’arrivée de la fin du monde.

On peut ajouter à ces intenses destructions la déforestation persistante, les portes qui se ferment en mettant les gens à la rue, l’augmentation des miséreux et du désarroi, les simulacres des religions, leur hypocrisie et leurs carnages qui font déraisonner les humains montrent l’approche de la fin du monde. Ajoutons encore la violence sur les personnes faibles et sur les bêtes, l’abandon des vieillards, la confusion des sexes, la perversion des mœurs, la toxicité généralisée et l’amplification du nombre de maladies mortelles qui indiquent également l’imminence de cette fin du monde. D’où l’armement effroyable des nations apeurées par les conséquences de leurs propres agissements. Mais ce puissant armement nucléaire est toutefois indispensable pour mettre fin à ce monde inique et nettoyer la terre. Il est donc le bien le plus précieux dont dispose le monde aujourd’hui pour faire la place au règne de Dieu... comme le précise l’Agneau dans son livre.

Tout ce qui vient d’être dit est incontestable et certain, parce que ceux qui règnent dans les nations ne voient pas que ces ignominies amènent inéluctablement la fin du monde. Non, ils ne s’en rendent pas compte, ils n’en ont aucune idée et ne se doutent de rien, parce que ce monde est leur propre monde qu’ils bâtissent selon leurs points de vue, en étant persuadés qu’ils domineront toujours sans qu’il n’y ait jamais de fin. Aveuglés et inconscients du désastre, ils ne savent pas ce qu’ils disent ni ce qu’ils font. Ils ne voient pas où ils emmènent les nations, car ils ne sont pas assez lucides pour voir que la fin du monde est l’aboutissement obligatoire de leurs errements. N’ayant jamais lu les Écritures qui les condamnent ouvertement, ils se laissent alors aller à leurs désirs de gloire et de puissance qui les rend présomptueux, aveugles, sourds, arrogants et destructeurs. Mais pour vous mêmes qui voyez l’état déplorable de ce monde, comprendre que cette fin du monde ne peut être évitée ni différée ne suffit pas. Non, il faut savoir pourquoi le monde touche à sa fin et qu’il y aura un autre monde juste après ce monde corrompu. Cet ouvrage nous conduit dans toute la vérité, montrant pourquoi le monde souffre toujours plus. Il nous exhorte à nous préparer à affronter cette inéluctable fin du monde (l’apocalypse) pour qu’elle ne fasse disparaître que les injustes (les boucs et les porcs dans l’Ecriture) ceux qui ne respectent rien. Après quoi, un monde meilleur sans autorités, sans puissances, sans dominations, sans monnaies, sans exploitation de l’Homme et fort bien défini par l’Agneau et la loi, remplacera celui-ci, conformément à la prophétie.

Mais afin de montrer que cette fin du monde ne sera pas la fin de toute existence humaine et qu’elle aura obligatoirement lieu, l’Agneau (Emmanuel) démontre l’univers avec l’activité électromagnétique de la matière, les galaxies, les astres, la famille solaire, le monde, l’Homme dans l’univers et sa jeunesse sur la terre, ainsi que la prophétie. Avec beaucoup de clarté, il explique ce qui va obligatoirement advenir du monde et que cette fin du monde qu’on n’oubliera jamais est due au fait que les hommes sont jeunes et vaniteux, et qu’ils ont fait ce qu’ils ne devront plus jamais faire. Car la fin du monde qui leur incombe totalement est la cuisante leçon qu’ils devaient se donner, pour ne plus jamais recommencer. Le Fils de l’homme l’explique clairement et sans ambigüité. Cet homme prédit pour nos jours obscurs et sans espoir est là, son livre (le Livre de vie de l’Agneau) en est la preuve formelle. Dans cet ouvrage et dans la bible qu’il dévoile, on comprend que la fin du monde ne peut se produire que dans les temps messianiques, qui sont ces temps difficiles où le monde se trouve et où arrive forcément celui que l’on appelle le Messie, le Schilo, ou encore l’Agneau qui est vainqueur du monde, ou bien le Fils de l’Homme. Mais il ne donne pas la date de la fin du monde car nul ne peut la connaître, pas même lui qui est l’oint du très haut. Seule sa venue signifie que la fin du monde est proche, ainsi que l’état déplorable du monde. Ne vous laissez donc pas abuser par ceux qui prétendent connaître la date de la fin du monde.

La fin du monde ne sera pas le fait d’un phénomène extérieur au monde, comme la chute d’une comète par exemple... ou quelque chose d’autre qui échapperait pareillement à la volonté de l’Homme et qui mettrait fin à toute existence... Non, la fin du monde est la conséquence de la vanité démesurée de ceux qui pensent être au dessus de tous et qui règnent depuis toujours sur ce monde. C’est pourquoi, l’Agneau de Dieu montre que cette fin du monde que l’on voit venir à grande vitesse mettra fin à toute autorité, toute puissance, toute domination, mais aussi fin à toute forme de monnaie, de destruction, et à tout pouvoir de l’Homme sur l’Homme ! La pérennité du monde ne sera donc assurée que par la destruction de sa forme actuelle. L’autre forme du monde correspondant au réel est parfaitement définie par l’Agneau, le Fils de l’Homme.

On ne peut savoir qui est l’Homme sur notre terre et dans l’univers, si on ne comprend pas au préalable les astres et notamment la famille solaire. Toutefois, il n’est pas possible de parler ici de la physique qui explique la formation de la famille solaire jusqu’à l’éclairement du soleil, ainsi que cette figure ci-dessous du monde qui en découle. Mais, illustrant les démonstrations de l’activité électromagnétique de la matière (la physique) qui donne corps à la Terre, cette image décrit les mouvements que notre planète fit en orbite autour du Soleil (celui-ci est à droite de l’image) à la suite de l’explosion de l’atmosphère de ce dernier qui l’éclaira. En effet, autrefois le Soleil était comme Jupiter aujourd’hui qui s’éclairera à son tour le moment venu pour faire vivre lui aussi un monde. Ces va-et-vient, décrivant un serpent, sont les ères géologiques et biologiques qui sont aussi les six jours de la genèse décrits par Moïse. Les dates sont les durées approximatives des ères et parfaitement démontrées.

 

la langue de jÉsus

Fr. bernard-marie

Edition TÉQUI

 1999

Cet ouvrage présente la quarantaine de mots araméens qui ont été retranscrits quasiment tels quels dans le Nouveau Testament grec. Leur sens, parfois multiple, est à chaque fois clairement précisé. De plus, un certain nombre de formes sémitiques spécifiques s’y trouvent répertoriées et expliquées, ce qui jette un éclairage intéressant sur plusieurs passages réputés difficiles du texte grec.

 

La longue histoire de l’arborescence araméenne est évoquée ainsi que son influence ecclésiale, parfois très grande. À l’occasion, certaines questions épineuses se trouvent sinon résolues, du moins éclaircies.

Ainsi en est-il de la langue supposée originale des Évangiles, de l’interprétation du « Notre Père » ou de l’utilité des vieilles versions syriaques en exégèse.


Après avoir pris connaissance d’une première ébauche de cet essai en 1986, le Cardinal Urs von Balthasar reconnaissait y avoir lui-même découvert « plein d’aperçus nouveaux ».


L’édition actuelle est la première disponible en librairie. Elle a été soigneusement revue et mise à jour par l’auteur, Frère Bernard-Marie, du Tiers ordre franciscain, diplômé de langues bibliques et ancien enseignant à la faculté de théologie de l’Institut Catholique de Paris.

 

LA MADELEINE DE VÉZELAY – VOYAGE INITIATIQUE

Jean-Claude Mondet

Edition Dervy

 2012

Pour qui voyage sur l’autoroute du soleil, Vézelay n’est bien souvent qu’un nom sur une carte, mais pour celui qui ose le détour, quelle récompense que la découverte de la Madeleine, dominant le magnifique village sur sa colline !

 

L’extérieur est modeste, mais l’intérieur… Les jeux de lumière sur les espaces parfaitement agencés, l’impression d’être transporte dans un autre monde, étreignent le visiteur et, partout, d’extravagantes pierres sculptées l’interpellent.

La beauté et l’élévation du lieu n’ont pas échappé aux spécialistes et l’ensemble, colline et basilique, a été inscrit au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO en 1979.
 

Toutefois, le visiteur ne peut manquer de se poser des questions : Pourquoi un tel édifice en ces endroits ? A quelle logique répond son agencement ? Quelle est la signification de ses dizaines de sculptures ?

Pour tenter d’y répondre, cet ouvrage convie son lecteur à un voyage, à un pèlerinage, comme il y en eut tant à la basilique, à la fois but et simple étape sur le chemin de St Jacques de Compostelle.

Les imagiers médiévaux, avaient des messages à transmettre à celui qui passait et l’auteur nous en offre des clés, découvertes en quelques décennies de visites à travers la forêt des chapiteaux et des tympans.

Après avoir examiné les différentes composantes de ce qui fait l’âme du lieu, son histoire, l’esprit des constructeurs, des moines, des pèlerins et bien d’autres, l’auteur en commente chacune des sculptures, merveilleusement dessinées, et en donne une interprétation, selon un cheminement qui n’apparait pas forcement à tous puisque l’on prétend souvent qu’il n’y a aucune logique dans l’ordonnancement des sculptures.

Pour l’auteur au contraire, cette logique est gravée dans la pierre, et celui qui la suit en ressort enrichi d’une meilleure connaissance des autres, et surtout de lui-même, car tel est bien le but ultime de tout pèlerinage.

Au sommaire de cet ouvrage, l’auteur nous parle de :

En remontant la cure : La terre et l’eau

L’ascension de la colline : L’air - La coquille de saint Jacques - La croix de saint Bernard - La cordelière de saint François - Histoire de la Madeleine - Et Marie-Madeleine arriva - l’époque glorieuse - la construction de l’abbatiale - la décadence et le relèvement - l’époque moderne - au sommet de la colline - le mont scorpion - les bâtisseurs - les origines du monachisme - d’un Benoît à l’autre - Cluny, Cîteaux et les autres -

La Basilique : Vers le feu - le portail central - l’entrée - le narthex et ses chapiteaux - le collatéral nord et sud - l’allée centrale - le symbolisme géométrique - le monde d’en bas - le Christ et le tympan - le zodiaque - l’hypothèse égyptienne - les deux portails latéraux - la nef - la crypte - les deux collatéral nord et sud - le vaisseau central - le Chœur -

 

LA MADELEINE - GUIDE SENTIMENTAL DE VEZELAY

Jules ROY

Edition Vézelay

 1995

La cathédrale du Vézelay, un des points de départ pour le chemin de St Jacques de Compostelle. A l'aube, au crépuscule, dans la pleine lumière du midi, à toutes les saisons, prenez le temps de découvrir les richesses de Vézelay, celles qui se révèlent aux seuls amoureux. Apprenez à voir autrement, méditez sur les symboles, soyez poètes...oubliez ce que vous pensez savoir...et laissez-vous entraîner dans un lumineux voyage dans la pensée symbolique médiévale, inscrite de manière magistrale dans les pierres de Vézelay.

 

Voyage symbolique au sens où il aide celui qui l'effectue à retrouver l'unité perdue, voyage régénérant et consolateur car nul ne quitte la Madeleine de Vézelay comme il y est entré, voyage initiatique au sens où il s'agit d'initier (de débuter, donc) un processus de transformation, de métamorphose, qui va du plus dense au plus subtil. Le voyageur qui tente cette aventure apprendra, tout en s'ancrant fortement à la terre nourricière, à projeter son regard vers le cosmos et à "tournoyer dans l'infini des mondes"

 

L'édifice a fait un long parcours avant de nous parvenir sous sa forme actuelle. De nos jours, pour se rendre à la basilique, il faut grimper la colline de Vézelay qui surplombe le village.

 

Son histoire commence au IXe : les terres de Vézelay faisaient alors partie d'une région qui avait été léguée au comte Girart de Roussillon et à sa femme Berthe, par le père de cette dernière, le roi de France Louis le Pieux. Vers 859, le couple décida de faire établir un petit monastère de femmes sur la colline de Saint-Père (voisine à celle où se trouve l'actuelle basilique), en la mémoire de leur fils qui venait de mourir après seulement une année de vie. Mais le projet religieux est de courte durée, car quelques années plus tard, l'édifice s'effondre à la suite d'un incendie allumé par des troupes barbares, des Vikings. A l'issue de cette invasion, on reconstruit un monastère sur l'autre colline : une communauté de moines bénédictins s'y installe.

 

Au XIe siècle, la petite église, de maigre fréquentation, acquiert une énorme renommée lorsque l'abbaye prétend avoir recueilli des reliques sacrés, appartenant autrefois à Marie-Madeleine, reconnue dans la religion catholique comme sainte pour sa vie tumultueuse qui fut pardonnée par son amour pour Jésus qui la sauve par une apparition après sa résurrection. On y vénère donc Marie-Madeleine, le symbole du pardon des péchés pour un nombre très élevés de pèlerins dans toute l'Europe, dont beaucoup n'hésitent pas à se rendre en pèlerinage à l'église.

 

Au XIIe siècle, en 1120, le monastère subit pour la seconde fois un incendie. Les moines entreprirent alors la reconstruction des bâtiments : c'est sous ces travaux que l'édifice prend sa forme actuelle, avec la nef et le tympan qui donnent aux lieux une véritable allure royale. C'est dans ces conditions que le monastère dédié à Marie-Madeleine connaît son apothéose, et dans ses plus belles heures, attire des fidèles de renommée comme Bernard de Clairvaux, le croisé, ou les rois Richard cœur de Lion et Philippe Auguste. Toutes ces richesses sont en proie à de nombreuses convoitises de la part des seigneurs alentour, mais le pape place le monastère sous sa tutelle personnelle et le déclare lieu saint hors du Vatican. Ainsi, il échappe à la soumission du jaloux évêque d’Autun. Le monastère rivalise de beauté avec l'abbaye de Cluny, également en Bourgogne, très influente, qui bénéficie elle aussi d'une protection spéciale par le pape : les conflits religieux se manifestent, et déjà la popularité du monastère gêne certains...

 

Dès l'aube du XIIIe siècle, des rumeurs circulent : le monastère provençal de Saint-Maximin déclare, lui aussi, avoir déterré les reliques sacrés de Sainte-Madeleine. C'en est une abbaye détentrice de trop. En 1279, la polémique se propage jusqu'au Vatican, chez le pape Nicolas III qui, lorsqu'il l'apprend, met un terme au débat en attribuant la possession au monastère de Saint-Maximin. En conséquence, les pèlerins se désintéressent peu à peu du monastère de Vézelay, qui est délaissé. La communauté de moines va progressivement se diviser et partir vers de nouveaux horizons, pour, au XIVe siècle, laisser tout l'édifice à l'abandon.

 

Les bâtiments manquent de s'écrouler quand, juste à temps, le célèbre écrivain archéologue Prosper Mérimée inspecte les lieux en 1840, affirmant qu'une rénovation s'impose sans délai. Il confie les travaux à Eugène Viollet-le-Duc. En 1870, le monastère connaît un événement important : sa crypte voit des reliques de Marie-Madeleine officiellement déposées à son emplacement. C'est une faveur considérable, qui fait renaître les lieux aux yeux des pèlerins. Le pape, lui-même, en 1920, fait élever le monastère au rang de basilique : c'est un titre prestigieux, qui ne fait qu'accroître la renommée du lieu saint.

 

la messe & ses mystÈres comparÉs aux mystÈres anciens

J.M. ragon

Edition  DU PRIEURÉ

 1992

Ce livre est un best-seller depuis un siècle, cependant il est difficile de se le procurer de nos jours. Avec une érudition caractéristique de l’auteur, il nous est présenté une étude comparée des mystères de l’Antiquité et de la liturgie actuelle de la messe. Sans pour autant dire que la chrétienté offre des côtés syncrétistes, Ragon nous démontre que l’essentiel de ses héritages ont des sources préchrétiennes.

 

Homélie du Pape François au sujet du mystère de la messe : Redécouvrir le sens du sacré, le mystère de la présence de Dieu dans la Messe: c’est l’invitation du Pape François durant la célébration eucharistique présidée ce lundi matin en la Maison Sainte Marthe au Vatican.

 

La première Lecture du jour parle d’une théophanie de Dieu à l’époque du roi Salomon. Le Seigneur descend comme une nuée sur le Temple, qui est alors rempli de la gloire de Dieu. Le Seigneur, commente le Pape, parle à son Peuple de diverses manières : à travers les prophètes, les prêtres, l’Ecriture Sainte.

 

Mais avec les théophanies il parle d’une autre manière, «différente de la Parole : c’est une autre présence, plus proche, sans médiation. C’est Sa présence ». « Cela, ajoute le Pape, arrive lors de la célébration liturgique. La célébration liturgique n’est pas un acte social, ce n’est pas une réunion de croyants pour prier ensemble. C’est autre chose. Dans la liturgie, Dieu est présent », mais c’est une présence plus proche. Dans la Messe en effet, « la présence du Seigneur est réelle, tout à fait réelle » :

 

On ne va pas « entendre » la messe, on y participe - « Quand nous célébrons la Messe, nous ne sommes pas en train d’organiser une représentation de la Dernière Cène : non ce n’est pas une représentation. C’est autre chose : c’est véritablement la Dernière Cène. On vit une fois encore vraiment la Passion et la mort rédemptrice du Seigneur. C’est une théophanie : le Seigneur est présent sur l’autel pour être offert au Père pour le salut du monde. Et nous avons parfois l’habitude de dire : ‘ Il faut que j’aille entendre la Messe ‘. Mais on ‘ne va pas entendre la Messe, on y participe ‘, on participe à ce théophanie, à ce mystère de la présence du Seigneur parmi nous ».

La crèche, le chemin de croix, sont des représentations, a alors expliqué le Pape, la Messe par contre « est une commémoration réelle, c'est-à-dire une théophanie : Dieu s’approche, il est avec nous, et nous participons au mystère de la Rédemption ». Malheureusement, a souligné le Pape, souvent nous regardons notre montre à la Messe, « nous comptons les minutes » : « ce n’est vraiment l’attitude requise par la liturgie : la liturgie est temps de Dieu et espace de Dieu, et nous devons nous mettre là dans ce temps de Dieu, dans l’espace de Dieu et non pas regarder notre montre » :

 

Venir à la Messe à Sainte Marthe ne fait pas partie du circuit touristique - « La liturgie c’est entrer dans le mystère de Dieu, se laisser porter au mystère et être dans le mystère. Par exemple, je suis certain que tous vous venez ici pour entrer dans le mystère ; cependant quelqu’un parmi vous pense peut-être : ‘Je dois aller à la Messe à Sainte Marthe parce que durant le séjour touristique à Rome il faut aller rendre visite au Pape à Sainte Marthe. Tous les matins, c’est un endroit touristique, non ? (le Pape rit). Vous tous venez ici, mais nous nous réunissons ici pour entrer dans le mystère: c’est cela la liturgie. C’est le temple de Dieu, c’est l’espace de Dieu, c’est la nuée de Dieu qui nous enveloppe tous ».

 

Le Pape évoque un souvenir d’enfance, lors de la préparation à la Première Communion. Un chant indiquait que l’autel était gardé par les anges pour donner « le sens de la gloire de Dieu, de l’espace de Dieu, du temps de Dieu ». Et durant les répétitions, on disait aux enfants : ‘Vous savez, ces hosties ne sont pas celles que vous recevrez. Celles-ci ne valent rien, parce qu’il y aura après la consécration ! ». Ainsi, conclut le Pape, « célébrer la liturgie c’est avoir cette disponibilité à entrer dans le mystère de Dieu », dans son espace, dans son temps, et se confier « à ce mystère » : Prier chez soi est une chose, la Messe une autre - « Demandons alors au Seigneur aujourd’hui de nous donner à tous ce ‘sens du sacré ‘, ce sens qui nous fait comprendre qu’une chose est de prier chez soi, prier à l’église, prier le chapelet, prier avec de belles prières, faire le Chemin de Croix, lire la Bible…une autre chose est de participer à la célébration eucharistique. Car là nous entrons dans le mystère de Dieu, sur ce chemin que nous ne pouvons contrôler. Seulement Lui l’Unique, Lui la gloire, Lui le pouvoir, Lui le tout. Demandons cette grâce : que le Seigneur nous enseigne à entrer dans le mystère de Dieu ».


On y trouve des explications sur : Les lieux saints et les instruments sacrés, les habillements, les bénédictions, les purifications par l’encens, la magie du pain et du vin, les Credo de diverses traductions et religions, les trinités et les incarnations, le Saint-Esprit, le Paraclet, le théisme, Mithra, Angélus, les Guanches, les fêtes funèbres des Franc-maçons, le soleil, la transsubstantiation, l’eucharistie, Janus, l’Agnus Dei, la cène maçonnique, des maçons enrubannés, les solstices, le tau égyptien, INRI, et le décalogue de Moïse.

 

la plus belle histoire de dieu

Jean Bottéro- Marc Alain OUAKNIN & Joseph MOINGT

Edition Du Seuil

 1997

Il y a près de 3 300 ans au Proche-Orient apparu l’idée d’un Dieu unique, mais qui est ce Dieu par rapport aux multiples dieux qui l’environnent ? Comment les juifs voient-ils ce Dieu ? Que dit la Torah ? Les 10 commandements ? La Bible ? Le Talmud ? L’Exil ? Qui était Jésus ? On y parle de Moïse, d’Abraham, des Évangiles, etc.


Ce livre est un dialogue entre trois spécialistes qui répondent à ces questions avec leur science et leurs convictions.

 

Au sommaire :

 

1e dialogue par Jean Bottéro :  Moïse  -  l’héritage des mythes  -  la descendance d’Abraham  -  l’Exode et l’Alliance avec le peuple  -  Faire d’Israël une nation  -  Révéler Yahvé au monde entier  -  la naissance du judaïsme  -  la religion comme amour  -  un Dieu du cœur  -  L’interdiction de images le message du salut  -

 

2e dialogue avec Marc-Alain Ouaknin : La Torah  -  l’origine du Talmud  -  Dieu est un texte  -  lire aux éclats  -  Caresser le texte  -  Des chiffres et des lettres  -  Contre la pensée unique  -  A chacun son dieu  -  Mythe, rite et rythme  -  la mélancolie de Moïse  -  le sens de l’exil  -  l’étude avant la prière  -  L’éthique avant la foi  -  la pureté et la sainteté  -  la leçon d’Abraham  -  la bonté avant le bien  -  le Messie des juifs  -  les juifs aujourd’hui  Les murs de la liberté  -

 

3e dialogue par Joseph Moingt : Le Messie assis à la droite de Dieu  -  quatre évangiles, un seul Christ  -  l’influence grecque  -  Jésus  - la rupture avec le judaïsme  -  scandale pour les juifs, folie pour les païens  -  L’amour du prochain  -  La Bonne Nouvelle  -  le souffle de la Résurrection  -  Jésus, fils de Dieu ?  -  Un Dieu, ou trois dieux ?  -  le sens de la Trinité  -  Marie mère de Dieu  -  les visages de Jésus  -  Dieu respecte notre liberté Le don du Saint-Esprit  -  Dieu n’est pas impassible  -  Le monothéisme est-il tolérant ?  -  le problème d’Antigone  -  La justice ou la charité  -  A quoi sert Dieu ?  -  La victoire des vaincus  - 

 

LA TRIBU DU LÂCHER PRISE – MYTHES ET SYMBOLES SUR LE CHEMIN DE COMPOSTELLE

Georges Bertin

Edition du Cosmogone

 2019

Mettre ses pas dans ceux des pèlerins qui, depuis deux millénaires, suivent le chemin des étoiles pour se rendre en Galice au tombeau de l'Apôtre Jacques, l'auteur propose quelques clefs de lecture : lâcher prise, néo tribulisme, nouvel âge des pratiques pèlerines et tente dans une démarche transculturelle, d'explorer l'histoire, les mythes et symboles qui structurent l'imaginaire pèlerin.

Car ce chemin est pour lui un lieu d'initiation et d'accès au Sacré, quête de la quintessence dans le "champ de L'Etoile que se crée chaque pèlerin de Compostelle.

 

L’ouvrage consacré par Georges Bertin aux multiples dimensions du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle est l’un des plus intéressants sur un sujet qui connaît un regain d’intérêt en ce début de millénaire, porteur d’angoisses mais aussi d’engagements créatifs.

 

La première partie, historique, permet d’approcher la richesse et la complexité de la figure de saint Jacques dans laquelle Georges Bertin reconnaît trois fonctions : libérateur, auxiliateur  (conducteur de morts) et saint. Il identifie les mythèmes venus de traditions préchrétiennes à l’œuvre dans le mythe de saint Jacques comme le tonnerre, la barque, la canicule, le sel, le pouvoir de lier et délier…

 

Georges Bertin note le flou historique concernant saint Jacques et sa mission d’évangélisation dont on sait très peu. Il rappelle que le corps de saint Jacques n’est en aucune manière à Compostelle. En fait, le pèlerinage est étroitement lié à la Reconquista. Santiago de Compostela, nous dit-il, est « une invention de la chrétienté médiévale ».

Il écarte le rôle prééminent parfois accordé à l’Ordre de Cluny, aux Templiers ou Hospitaliers, dans la constitution d’un réseau autour du pèlerinage. C’est surtout après 1300 que le pèlerinage s’installe dans la notoriété et que les différents chemins, celui du Nord en premier, se dessinent. « Les chemins de Compostelle, précise-t-il, seront d’abord un brasseur ethnique où se retrouveront des gens de toutes origines. Certains le prendront même avec l’idée de s’établir sur place en créant bastides ou hospices… C’est encore le cas de nos jours. Ils seront encore un brasseur transculturel, producteur de chansons de geste, de légendes, de contes, de récits, de diverses origines qui seront colportés à l’envie sur les routes et racontés aux étapes. L’art du chemin influencera de ce fait l’art clunisien et cistercien des deux côtés des Pyrénées. »

 

La seconde partie, intitulée très justement « la tribu du lâcher prise » aborde le chemin intérieur de Compostelle : « Sur le chemin de Santiago de Compostela, chaque cheminant peut faire l’expérience d’un vécu exceptionnel (pour moi ce fut durant cent treize jours en 2009). La première expérience que font les cheminant vers Compostelle interroge radicalement leur affectivité, leur psychologie, leur moi profond, les cuirasses caractérielles que nous passons souvent notre vie à constituer, c’est celle du lâcher prise, de certaines formes d’extase, de jouissance, sur fond de sortie du temps. » Le renversement entre l’effort ou le sur-effort demandé au corps et le lâcher prise permet de s’extraire de la gangue des conditionnements et de se rapprocher de sa véritable nature. Georges Bertin illustre par sa propre expérience, et celles de compagnons de route, ce procès libérateur qui fonde les pèlerins en une forme de communauté, de « tribu post-moderne » peut-être. Sarah, 43 ans, confie : Je pars pour me donner la chance de ne pas passer à côté de moi et des autres, pour ne pas rester anéantie dans le monde des morts vivants. » Le pèlerinage, à la fois géographique et intérieur, se constitue alors en parcours initiatique, en voie d’éveil, dont l’Enéide ou l’Odyssée sont des prototypes. Il n’est pas question seulement d’une expérience spirituelle individuelle profonde mais d’une « refondation de l’être ensemble ».

 

La troisième partie de l’ouvrage, « une quête de la quintessence », identifie le chemin au grand œuvre. Nous pouvons retrouver dans le pèlerinage et sa puissance de transformation ou de transmutation les étapes du grand œuvre alchimique. La confrontation avec les quatre éléments, confrontation parfois douloureuse, jusqu’à leur maîtrise, invite au dépassement. « Alors que le quaternaire (les quatre éléments) lui a révélé les limites du monde matériel dans les formes de la nature naturante, suggère Georges Bertin, le pèlerin aborde le cinquième point, le quinaire ou quintessence. L’aither lui enseigne l’adjonction d’un élément qui vient subsumer les quatre forces élémentaires en les reliant et en leur servant de point d’application, car la matière réduite aux quatre éléments ne constitue pas la réalité. Il leur faut une cinquième essence qui leur permette de s’agréger et de se former de se lier et de s’unir. » Cette magnifique « expérience du sacré » ne peut se réduire et se laisser prendre dans le filet des représentations. Georges Bertin, dans cet essai, démontre à quel point le principe premier du pèlerinage, du voyage initiatique, d’Ulysse à Pantagruel, est actuel. Il est non seulement nécessaire à la conquête de la citadelle de l’être mais constitue une « nouvelle chevalerie » qui cherche à reconstruire, individuellement et collectivement, le lien, aujourd’hui bafoué, avec la nature.

 

LE GUIDE DES RELIGIONS ET DE LEURS FÊTES

Pascale MARSON

Edition Presse de la Renaissance

 1999

Ce guide présente de manière simple les grandes religions : christianisme, bouddhisme, islam, judaïsme et surtout les fêtes et pratiques qui y sont très liées. Livre de travail et de documentation.

Dans un monde qui se veut pluraliste, où le brassage ethnique et culturel est fréquent, nous côtoyons tous des personnes seules ou des familles pratiquant une religion qui ne nous est pas inconnue sans pour autant connaître leurs pratiques religieuses. Ce guide, bien documenté, présente de manière simple les grandes religions chrétiennes - catholicisme, orthodoxie, protestantisme -, bouddhisme, islam, judaïsme, et surtout les fêtes et les pratiques qui y sont liées. Il permet de comprendre ce que sont le carême et Pâques, Pentecôte, Toussaint, Yom Kippour, Roch Hachana, le ramadan, l'Aïd al-Kabir, la fête de la naissance du Bouddha...

Depuis toujours, l’humanité est consciente de la régularité des cycles qui rythment la vie. Les fêtes, par leur retour ponctuel, représentent une manière de marquer ces cycles. D’une manière générale, les fêtes sont liées au cycle de la naissance, de la mort, du renouveau, au niveau de la nature ou de la communauté. Les rituels amènent à une division du temps aboutissant à un calendrier. En effet, une caractéristique essentielle des fêtes est le fait qu’elles ont lieu à des moments précis de l’année. Tout comme le calendrier, elles servent à rythmer le temps. Cette fonction, universelle, se traduit par le fait que toutes les sociétés semblent avoir institué des fêtes en lien avec la course des planètes, principalement au moment des solstices et des équinoxes. Le calendrier grégorien, qui est le calendrier que nous utilisons, comporte des fêtes fixes, liées à la course du soleil, et des fêtes mobiles, liées à celle de la lune la lune. C’est en particulier le cas de Pâques.

Outre les cérémonies cycliques, liées aux saisons et à la course des planètes, il y a des cérémonies calendaires, qui ont lieu un jour fixe par an et ont pour fonction la commémoration d’événements importants dans l’histoire de la communauté. Enfin, il y a des cérémonies agraires, en lien avec les travaux ruraux.
 
La fête relève à la fois de la spontanéité et de l’institution. En tant que phénomène social, elle possède des règles et une logique propre qu’on peut retrouver dans nombre de sociétés au cours de l’histoire, de l’Antiquité à l’ère industrielle. Les traces les plus anciennes que nous possédons sur les fêtes proviennent de Mésopotamie, berceau de plusieurs civilisations. Cependant, il est nul doute que les fêtes aient existé depuis l’aube de l’humanité. En effet, la fête remplit des fonctions essentielles pour la communauté.

Une première fonction est celle de favoriser la cohésion et l’homogénéité du corps social. La fête renforce symboliquement le sentiment d’appartenance à un groupe. Elle a aussi une fonction de conservation, en transmettant de génération en génération un ordre qui peut remonter aux origines. En effet, elle renouvelle périodiquement les croyances et les mythes fondateurs du groupe, permettant ainsi de relier le présent au passé et d’inscrire les membres de la communauté dans une histoire qui les dépassent en tant qu’individus. Il arrive aussi que l’on choisisse au cours d’une fête un bouc émissaire, que l’on charge de tous les maux de la communauté. Par cette coutume, la communauté se trouve purifiée.

Une autre fonction est celle de consécration : par le culte des dieux et les cérémonies, elles doivent permettre le progrès moral des individus. On pourrait définir la fête comme un événement sacré vécu par la communauté comme un moment de vie intense en rupture complète avec la vie quotidienne. Ainsi, la fête interrompt le cours de la vie quotidienne, qui s’oppose à l’effervescence de la fête au cours de laquelle l’individu se sent soutenu et transformé par des forces qui le dépassent. L’existence des fêtes vient justifier la banalité d’une vie tissée d’obligations.

La spécificité de la fête n’apparaît que si on l’analyse par opposition avec la vie quotidienne.
Les ruptures avec la vie quotidienne s’effectuent sur différents plans : la fête marque un retour au temps originel, mythique et, par-là, la reprise du passé dans le présent. Le moment de la fête est vécu comme sacré et hors du temps. Les jours de fêtes n’en sont pas moins placés à certains moments précis de l’année : changement de saisons, rythme des travaux agricoles, commémoration d’événements. La fête est à la fois l’abolition et la commémoration du temps

Les fêtes racontent aussi l’histoire, la mime, la critique. Par exemple, le Carnaval de Rio peut être vu comme une revanche symbolique des communautés africaines occupant historiquement le bas de l’échelle sociale. Les cérémonies sont créées à partir d’autres rites préexistants, eux-mêmes issues de mythes. On retrouve donc des éléments universels dans les rituels des diverses sociétés. Les différents points que nous venons d’évoquer semblent présents dans la plupart des fêtes à travers le monde. Mais il serait faux de s’arrêter là. En effet, pour comprendre le sens d’une fête, il faut impérativement tenir compte du contexte social dans lequel elle a lieu.

 

l’Égypte copte – les chrÉtiens du nil

Christian cannuyer

Edition GALLIMARD

 2000

Selon la tradition, le christianisme fut introduit en Égypte par la Sainte Famille elle-même, fuyant Hérode, puis par la prédication de l’Évangile par  Marc, vers 43 – 48.

L’Église née avec lui à Alexandrie, rassemble aujourd’hui plusieurs millions de fidèles, à la foi vivante et pure, qui emploient encore dans leur liturgie la langue copte, dérivée de l’Égyptien ancien, qui viennent prier dans des églises et des monastères fondés aux IVème siècle par les Pères du désert – Paul de Thèbes, Antoine, Pacôme et d’autres – et se rassemblent lors de fêtes et de pèlerinages dédiés au Seigneur, à la Mère de Dieu, aux saints et aux martyrs.

Christian Cannuyer, historien et orientaliste, nous fait découvrir la communauté copte, son histoire, son riche patrimoine artistique et spirituel.

"Les chrétiens d’Egypte sont appelés Coptes. Les Coptes sont avant tout, de vrais Egyptiens et identifiés à l’Egypte puisqu’ils la portent dans leur nom [ndlr : l’auteur explique en détail l’étymologie du mot Copte].

Ils revendiquent avec honneur et fierté d’être les authentiques descendants directs de la nation pharaonique et les dépositaires de sa culture."L’Eglise copte compte aujourd’hui plus de dix millions de fidèles qui sont parmi les citoyens les plus actifs et les plus fidèles de leur patrie. Elle a participé à toutes les luttes nationales et à toutes les souffrances de l’Egypte. Les Coptes sont présents dans toutes les classes sociales et dans tout le pays. Ils comptent y rester car ils considèrent qu’ils ne vivent pas en Egypte, mais que c’est l’Egypte qui vit en eux puisque ils la portent dans leur nom."

 

L’existence des chrétiens ou des Églises chrétiennes dans les pays Arabo - musulmans du Proche-Orient est généralement ignorée par les occidentaux. Cette ignorance provient du fait que l’on confond les termes "arabe" et "musulman". Pour une majorité de gens, un arabe est musulman et un musulman est arabe. Cette confusion provient d’une ignorance des données du monde islamique et du monde arabe.
En effet, un musulman n’est pas nécessairement d’origine ou de langue arabe. Par exemple, les Turcs, les Pakistanais, les Iraniens, les Albanais, les Afghans, les Kabyles, les Berbères... etc. sont des musulmans, mais ils ne sont ni de race ni de langue arabe. D’autre part, un arabe ou un arabophone n’est pas nécessairement de confession islamique. La preuve : la présence de près de vingt millions de chrétiens arabes ou arabophones vivent au Proche-Orient.

 

Il faudrait aussi préciser que ces chrétiens qui vivent en Egypte, au Liban, au Proche-Orient en général, ne sont nullement d’origine islamique. En effet, au cours des siècles passés, depuis l’apparition de l’islam et de son expansion dans le monde à partir de 632 après JC et jusqu’à nos jours, l’histoire n’a pas enregistré de conversion massive d’arabes musulmans au christianisme. C’est tout le contraire qui s’est produit et qui se passe encore de nos jours. Des chrétiens sont forcés, pour des considérations d’ordre économique, social, professionnel ou politique, de se convertir à l’Islam. Les chrétiens de langue arabe du Proche - Orient sont donc les descendants des chrétiens des premiers siècles de notre ère, qui vivaient dans ces pays, bien avant l’apparition de l’Islam. La langue arabe est devenue, pour eux aussi, la langue dans laquelle ils prient et expriment, quand cela est possible, leur foi. Allah est le mot qui désigne Dieu en arabe : il est commun aux chrétiens, aux musulmans et aux juifs. Il faut rappeler également que la langue arabe, avant d’être la langue du Coran, était la langue des chrétiens qui vivaient en Arabie avant l’apparition de l’Islam. L’histoire nous a livré les noms des grands orateurs chrétiens et poètes de langue arabe.

 

Les chrétiens d’Egypte sont appelés Coptes. Les Coptes sont, avant tout, de vrais Egyptiens, identifiés à l’Egypte puisqu’ils la portent dans leur nom. Ils revendiquent avec honneur et fierté d’être les authentiques descendants directs de la nation pharaonique et les dépositaires de sa culture. "Copte" n’est d’ailleurs que l’abréviation, par suppression de la diphtongue initiale, du mot "Aegyptoi", formé par les Grecs d’Égypte au VIII av. J.C. sur le nom prestigieux du temple de Memphis, dédié au dieu Ptah, de l’ancienne capitale de l’Ancien Empire Het-Ka-Ptah : "château de l’âme de Ptah". Het-Ka-Ptah devenu "Aegyptoi". Le mot a été transformé par les Arabes, qui n’admettent dans leur langue écrite ni voyelle ni diphtongue initiale. Les conquérants de l’Égypte au Visis. (642) désignèrent ainsi les habitants de la vallée du Nil : à l’époque, presque tous étaient chrétiens. Ils les appelaient " qpt ", " gpt " ou encore " cophte ". Peu à peu l’Arabe remplace la langue copte dans le parler ordinaire du pays, ensuite dans l’administration. Sous sa nouvelle forme, le mot est passé en Europe par l’intermédiaire, d’abord, des Croisés, ensuite des voyageurs, notamment des XVII° et XVIII., qui l’avaient sans doute rapporté de l’Égypte musulmane.

 

Or le peuple que les Arabes avaient trouvé en Égypte était, dans sa plus grande majorité, de religion chrétienne. Dès lors, pour la nouvelle administration, de même que le mot arabe signifie musulman, copte signifie chrétien, naturellement chrétien d’Égypte... Le terme copte, qui avait à l’origine un sens ethnique, s’est chargé d’un sens religieux.
Dès lors, on a placé sous le vocable "copte" tout ce qui, de près ou de loin, pouvait s’y rattacher. La notion s’applique à tout ce qui se rapporte à la vie des chrétiens Égypte : église, liturgie, langue, littérature, écriture, vie religieuse, monachisme, musique, arts, vie sociale, mœurs, aussi bien qu’objets d’usage courant : vêtements, bijoux, instruments de travail... etc...

 

Actuellement la population égyptienne, à vrai dire dans sa grande majorité (près 85%) descend de l’ancienne race, Chrétiens et Musulmans confondus. Les apports ethniques extérieurs (Grecs, Juifs, Nubiens, Libyens, Arabes) sont très limités. La ressemblance est frappante entre les types humains égyptiens contemporains et ceux qui sont représentés, en bas-reliefs et en peintures sur les murs des différents monuments égyptiens : mastabas, tombes, temples... etc... Lorsque les ouvriers ont extrait du sable la statue en bois, datant de l’Ancien Empire, de "cheikh el Balad " (le maire du village), et qu’on l’a montrée aux touristes, ceux-ci étaient frappés d’étonnement par l’extrême ressemblance entre la statue et le notable du village. Quand vous êtes en Égypte, il est également difficile de distinguer dans la rue les chrétiens des musulmans. Mais il est cependant vrai que les Coptes se considèrent comme les authentiques descendants de la nation pharaonique et les dépositaires de sa culture car, entre la culture copte et celle de l’ancienne Égypte, il y a des liens qui dépassent le seul lien ethnique

 

les coptes d’Égypte

Dossiers Archéologiques

Edition FATON

 1997

N° 226 de Septembre 1997 sur les coptes et leur religion. On y aborde l’architecture et l’art copte, les relations des coptes avec le reste de l’Égypte et les autres religions. Les moines, les ermites, la sculpture, les couleurs, les icônes, la langue, la littérature et la vie des coptes aujourd’hui.

 

Les deux Eglises celle de Rome et celle d'Alexandrie sont nées à partir de l'Evangélisation de l'apôtre Pierre lui-même. Eusèbe de Césarée écrit dans son Histoire ecclésiastique, Livre II, chapitre XVI: "Pierre établit aussi les églises d'Egypte, avec celle d'Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son disciple. Car lui-même pendant ce temps s'occupait de l'Italie et des nations environnantes ; il envoya Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et le conquérant de l'Egypte."

 

L'Eglise Copte d'Egypte trouve ses origines dans l'oeuvre du disciple de l'Apôtre Pierre: Saint-Marc. Comme Pierre, Marc venait de la Galilée, il appartenait probablement à une grande famille galiléenne car il avait reçu une éducation gréco-latine. Il traduisait en grec et en latin ce que Pierre disait en araméen. C'est lui qui rédigea le second Evangile. Au départ, l'apôtre Pierre demanda à Marc et à son cousin Barnabé d'accompagner Saint Paul dans son premier voyage en Asie Mineure (43 – 45). De retour à Jérusalem, l'apôtre Pierre l'envoya en Egypte. A Alexandrie, Marc créa en 47 une première communauté chrétienne puis après avoir nommé saint Anien comme évêque à sa place, il rejoignit saint Pierre à Jérusalem. Puis ensemble, ils repartirent pour Rome. Au début du règne de Néron, Marc quitta Rome et l'apôtre Pierre pour retourner en Orient.

 

Quand il revint à Alexandrie en 61, la petite communauté qu'il avait laissée, s'était développée en une importante Eglise. Ce succès lui attira beaucoup d'ennui avec l'administration romaine d'Alexandrie, en 68 il fut attaché à un char et traîné à travers une vallée rocheuse. Son corps fut déchiqueté. Les Chrétiens d'Alexandrie osèrent récupérer son corps et le déposèrent près du lieu de son supplice, dans une chapelle près d'un petit port de pêche, nommé Bucoles non loin d'Alexandrie. Ses reliques furent l'objet d'une très grande dévotion de la part des Egyptiens, jusqu'en l'année 828 quand ils furent volés par des marchands vénitiens envoyés à Alexandrie par le doge de Venise, Justinien Participazio. Voilà ce qui nous relie à la place Saint-Marc de Venise et sa Cathédrale. Ce triste évènement a empoisonné les relations entre l'Eglise copte d'Egypte et l'Eglise de Rome.

 

En juin 1968 le pape Paul VI, rend à l'Eglise Copte d'Egypte les reliques de saint Marc. Ils furent déposés dans la nouvelle cathédrale Saint Marc du Caire. Un évènement considérable où était présent le président Nasser et l'ancien Empereur Ethiopien Hailé Sélassié. Une foule immense de chrétiens et de musulmans s'étaient rassemblée dans les rues du Caire et criaient: Saint Marc, saint Marc, toi le prophète. Regarde la Vierge Marie, Mère de toutes les lumières !

 

En effet un mois plutôt une apparition de la Vierge Marie à Zeitoun (lieu de passage de la sainte famille en Egypte) avait bouleversé l'Egypte entière car l'apparition a été publique (une foule estimée par certains à 100 000 personnes) et ce sont les témoignages des musulmans qui étaient les plus nombreux. A part l'Eglise de France au moment de la révolution Française, c'est à l'Eglise Copte d'Egypte que revient la palme du martyr, une persécution sans interruption depuis le martyr de Saint Marc... L'Eglise copte fait parti des Eglises des trois Conciles.

 

le monde des livres sacrÉs

Fernand comte

Edition  Le Félin

 2003

Les livres sacrés sont les textes fondamentaux des grandes religions. Des milliards d’hommes au cours de deux mille ans d’histoire y ont reconnu la Parole de Dieu.

 

Les livres sacrés ont été pour eux des références inaltérables où ils ont puisé l’essentiel de leur inspiration, de leur foi, de leurs pratiques religieuses et de leur morale.

 

Dans cet ouvrage Fernand Comte nous propose d’entreprendre un voyage dans les profondeurs du monde. Celui-ci part de l’Inde, passe par la Chine, le Japon, le Moyen-Orient, pour parvenir aux Amériques, sans oublier l’Egypte ancienne.

 

Le lieu où ces livres sont apparus les a marqués : il y a loin entre les récits imagés des premiers livres de la Bible hébraïque et les abstractions mystérieuses de Daode Jing, entre l’histoire mouvementée racontée dans le Mahâbhârata hindou et les signes du Tonalamatl méso-américain.

 

La terre, semble-t-il, n’est pas étrangère à la forme qu’à prise la littérature sacrée.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’Inde : Le Védisme : Les veda  -  Le Rigveda  -  Le yajurveda  -  Les Brahmana  - L’Atharvaveda  -  Le Samaveda  -

Le jaïnisme : Les Angas  -  Les Upanga  -

Le bouddhisme : Emergence de la Sangha  -  Le Tripitaka  -  le Bardo-Thödol  -  Milindapanha  -  L’ascèse bouddhiste  -

L’Indouisme  -  Les textes fondamentaux  -  Les Upanishad  -  L’atman  -  Le brahman  -  Le souffle de vie  -  Aum  -  Les Purana  -  Le Ramayana  - L’histoire de Vishnu  -  Le Mahabharata  -  La Bhagavad-Gita  -  Bhakti  -  Le sikhisme  -  L’Adi-Granth  -

 

La Chine : Le confucianisme  -  Le Shu Jing  -  Le Shi Jing  -  Le Yi Jing ou Yi King  - 

Le taoïsme  -  Le Daode jing (Tao te King) et la voie de la vertu  -Lao Tseu  -  Le Zhuangzi  -  L’extase mystique  -  Le Liezi  -

 

Le Japon : Le shinto  -  Le Kojiki  -  Le Nihongi  -  Généalogie et âge des divinités  -

 

Le Moyen-Orient : Le mazdéisme  -L’Avesta  -  Le yasna  - 

Le judaïsme : La Torah  - les livres composant la Torah  - Les Talmuds  -  Josué, juges et rois, les livres prophétiques  -  les écrits sapientiaux  -

Le Christianisme : Les Evangiles synoptiques et l’évangile de Jean  -  Les Epitres  -  les actes des apôtres  -  L’apocalypse de jean  -

L’Islam : Le Coran  -  Le livre éternel  -  Soumission à Dieu  -  Paradis et enfer  -

Le Bahaïsme : Le Bayan  -  Kitab-I Akdas  - 

 

L’Egypte ancienne : Le livre des morts égyptiens  -  Le jugement des ames  -  la géographie infernale  -

 

Les Mésoaméricains : Le Tonalamatl  -  Le Popol Vuh  -  L’Eglise de Jésus-Christ des saints du dernier jour  -  Le livre de Mormon  -

 

LE MONT SAINT-MICHEL. LE VOYAGE INITIATIQUE

Patrick Burensteinas 

Edition Trajectoire

 2014

Le mont Saint-Michel ne nous parle pas que d’histoire ou d’architecture ! Ses bâtisseurs y ont glissé, pour les plus observateurs, des messages pour la postérité. C’est cette histoire que Patrick Burensteinas nous raconte dans ce livre consacré au mont Saint-Michel. Il nous guide pas à pas, détail après détail, dans une visite initiatique analogue au voyage que tout alchimiste fait sur le chemin de sa pierre, au parcours du franc-maçon qui progresse vers sa maîtrise.

Nous allons explorer ce mont aujourd’hui construit, découvrir des merveilles et percer ses secrets, nous allons poser nos pas là où les pèlerins ont marché depuis plus de mille ans. A travers trois chemins, trois « pas sages », nous trépasserons à la vie vulgaire pour renaître en initié. Du mont Tombe au mont Saint-Michel, des ténèbres à la lumière, le voyageur, s’il est prêt à subir l’épreuve, entrera dans un monde de mystère grâce à ce guide unique, magnifiquement illustré

 Vous allez redécouvrir; Le mont Saint-Michel comme vous ne l’avez jamais vu ; tel un pèlerinage, vous allez cheminer sans hâte et avec sérénité. N’attendez rien, c’est la seule manière de recevoir le tout. Au IVe siècle, les chrétiens viennent s’installer sur ce mont. La légende raconte qu’en 708 l’évêque d’Avranches, futur Saint-Aubert, rêve de saint Michel, l’Archange lui demande de construire un sanctuaire à son effigie sur le mont Tombe, l’Evêque mettra 3 jours pour réaliser ce que lui demande l’archange.

L’évêque se lance alors dans la réalisation de sa mission : transformer le mont Tombe en mont Saint-Michel, ce qui fut fait et le mont Saint-Michel devint le 3e pèlerinage majeur après celui de Jérusalem et de Compostelle.

Au Ixe siècle le mont est occupé par les vikings, futurs normands, et c’est depuis qu’on se pose la question de savoir si le mont est breton ou normand. Depuis l’installation de la digue, le mont est devenu officiellement normand.

C’est le père prieur Robert de Torigny qui de 1154 à 1186 bâtit toute la partie en gothique flamboyant de l’Abbaye, celle que l’on nomme « la merveille ». Robert de Torigny était un alchimiste renommé et toute l’abbaye est parsemé de signes alchimiques, de plus il met en place une très importante bibliothèque et un scriptorium, c’est ainsi que l’on trouve un savant mélange d’alchimie et de chrétienté, l’église abbatiale est d’ailleurs appelé « le Grand Œuvre »

Au sommaire :

1e voyage : Le chemin profane, à la découverte du mont - la digue - cour de l’avancée - les marches - L’entrée de l’Abbaye - sur les remparts, la tour Claudine - la tour nord - le chemin sauvage, à la découverte des jardins - Le débarcadère - la chapelle Saint-Aubert - le pignon - le contrefort - le Vieille Force - Veines de calcite - Saint-Christophe - Force néfaste -

2e voyage : L’Abbaye et le cœur secret du mont - Robiner et cupule - la tombe de Robert de Torigni - Pierre en T - la labyrinthe - Chœur et arches - Trou et force néfaste - le cloître - Maître Jacques et Maître Jean - le livre de pierre - Dragon mangeant du raisin - Dragons - les vendanges - le frère lecteur au réfectoire - Saint-Michel - colonne de la salle des hôtes - autel des parfums chapelle Sainte-Madeleine - la crypte des gros piliers - la chapelle Saint-Martin - la chapelle Saint-Etienne - Notre-Dame-sous-terre - Pierre de contemplation - le scriptorium - les jardins -

3e voyage : Chemin initiatique, sur la voie des Anciens - Départ de la poste à l’entré de la ville - le palier - les roches - Octogone - le cimetière - l’entrée de l’Abbaye - pierre à marquer - la tour nord - A la quête de l’épreuve - la tour octogonale - la tour du Septentrion - le loup convert ou le loup vert -

 

le popol – vuh

Raphaël girard

Edition  PAYOT

 1972

C’est l’histoire culturelle des Maya – Quichés.

Voici quatre siècles qu’un sage quiché transcrivit, dans le manuscrit connu sous le nom de Popol – Vuh, les traditions millénaires de sa nation. Il n’avait pas été possible, jusqu’à nos jours, de pénétrer le sens ésotérique, ni de saisir la portée historiographique de ce document, écrit en un langage symbolique qui paraissait indéchiffrable.

C’est cette lecture qu’a entreprise Raphaël Girard, et qu’il restitue dans cet ouvrage désormais capital pour la connaissance des civilisations indiennes de l’Amérique.

Le Popol – Vuh est donc un document unique dans les annales de l’humanité. Source directe écrite par les Maya – Quichés, il explique le premier instant de la vie d’une religion, d’une société, d’un art, d’une langue, enfin d’une culture naissante, ainsi que la série de ses développements ultérieurs.

Y est développé : le Popol – Vuh – Livre sacré des indiens Quichés – sa Cosmogonie et Création de l’Univers – les divers âges de formation – les Jumeaux aux enfers – les géants – le Développement du calendrier MAYA – les Mythes – les Sacrifices humains.

 

le prix du monothÉisme

Jan assmann

Edition  AUBIER

 2007

En 1997, l’égyptologue Jan Assmann publiait un ouvrage, « Moïse l’Égyptien », dont les thèses allaient susciter maintes controverses : en France, en Allemagne, aux États-Unis… plusieurs spécialistes s’insurgèrent contre ce qui leur apparut comme une contribution à la critique de la religion, voire comme une attaque frontale dirigée contre le monothéisme.

 

 Au cœur du débat, toujours vivace aujourd’hui, se trouve le concept de « distinction mosaïque » forgé par Jan Asmann : un concept qui, pour certains contradicteurs, prête au monothéisme une intolérance consubstantielle ; qui pour les autres, entend précisément abolir ce qui distingue le monothéisme.

 

 Les plus véhéments allant jusqu’à imputer à l’égyptologue une nostalgie du paganisme, voire un antisémitisme larvé. Par-delà ces derniers griefs, peu sérieux, le débat a été assez nourri pour que Jan Assmann entreprenne, dans un nouveau livre, de préciser ou d’amender les concepts utilisés dans le précédent : bel exemple de retour sur elle-même d’une pensée scientifique.  

 

Il revient donc ici sur ce qui caractérise le monothéisme : cette distinction mosaïque qui est, non pas la distinction entre un Dieu unique et un fourmillement de divinités, mais bien la distinction entre le vrai et le faux dans la religion, entre le vrai dogme et les croyances erronées ; non pas l’irruption d’une croyance donnée à un moment déterminé, qui suppose un avant et un après, mais une idée régulatrice.

 

Le monothéisme désigne la forme de religion selon laquelle il n'existe qu'un Dieu unique. Dans la mesure où l'on entend le monothéisme au sens strict (non seulement comme croyance en un seul Dieu, mais comme négation explicite de tous les autres dieux), il n'y a pour l'histoire des religions que quatre grandes religions monothéistes : la religion d'Israël, la religion de Zarathoustra (mazdéisme), le christianisme et l'islam.

 

On découvre cependant dans les religions primitives bien des formes de monothéisme qui peuvent coexister avec le polythéisme. On parlera alors plutôt de « monolâtrie » ou d'« hénothéisme » ; le culte rendu à un dieu local ou national n'implique pas nécessairement le refus de l'existence d'autres dieux.

Mais, même si l'on peut trouver à l'époque la plus reculée de l'histoire de l'humanité des cas de croyance en un Être suprême, on peut difficilement retenir la thèse d'un monothéisme primitif. Trop de faits mis en relief par l'ethnologie historique récente s'y opposent. Le vrai monothéisme ne se trouve pas au commencement de l'histoire de la religion, mais à son terme. Il ne faudrait pas pour autant en conclure qu'on serait passé par une évolution naturelle, selon un schéma linéaire, de l'animisme et du totémisme au polythéisme pour aboutir enfin au monothéisme. Les théories évolutionnistes du xixe siècle sont aujourd'hui définitivement abandonnées en histoire des religions. Le monothéisme n'est pas le produit final des religions polythéistes. Il est dû bien plutôt à un refus décidé de tout polythéisme et représente une véritable révolution religieuse.

 

C'est dans la religion d'Israël qu'on trouve la forme la plus radicale de monothéisme. Pourtant, auprès de ce peuple enclin à l'idolâtrie et au polythéisme, le monothéisme fut long à s'imposer. À l'époque des patriarches, on rencontre peu de témoignages explicites en sa faveur. Moïse est considéré comme le vrai fondateur du monothéisme israélite. Encore vaut-il mieux parler à son sujet de « monoyahvisme » pratique éthique

 

LE RḖVEIL DES 7 DORMANTS – UN PḖLERINAGE ISLAMO-CHRḖTIEN EN BRETAGNE

Manoël Pénicaud - Préface de Th. Zarcone

Edition du Cerf

2016

En ce début de XXIe siècle, la peur de l'autre - et plus exactement de la religion de l'autre - ne cesse de s'accroître. Il ressort que c'est le religieux qui cristallise l'altérité, notamment dans le cas de l'islam. Dans un contexte de raidissement des relations interreligieuses en France, cet ouvrage interroge les enjeux anthropologiques de la coexistence et du rapport à l'"autre religieux" à travers le cas unique d'un pèlerinage islamo-chrétien en Bretagne toujours actif aujourd'hui. Dès 1954, l'islamologue Louis Massignon (1883-1962) greffait, "pour une paix sereine en Algérie", cette rencontre avant-gardiste sur une fête patronale bretonne dédiée aux Sept Dormants d'Ephèse, aussi connus en islam sous le nom d’Ahl al-Kahf (Gens de la Caverne). Basée sur des archives inédites, cette enquête plonge d'abord dans la fabrication du pèlerinage "en train de se faire" et dans les coulisses de l'hétérotopie de Massignon : son utopie réalisée et localisée dans l'espace, où le professeur au Collège de France apparaît en "entrepreneur de l'interreligieux". Puis, l'ethnographie contemporaine révèle une autre facette du phénomène des lieux saints partagés par des fidèles de religions différentes. Bien que pensé pour le dialogue, ce pèlerinage n'est pas exempt d'ambiguïtés, notamment envers l'islam qui, malgré l'hospitalité et l'ouverture affichées, demeure "une religion invitée dans un pèlerinage inventé". Ce rassemblement inattendu se présente comme un observatoire privilégié pour éclairer les défis et les difficultés des relations islamo-chrétiennes et du vivre ensemble.

 

Qui sont les Sept Dormants d’Éphèse ? Entre 250 et 253, sept jeunes hommes de la bonne société d’Éphèse refusent de sacrifier au culte de l’empereur Dèce et à ses idoles : ils se sont secrètement convertis au christianisme. Arrêtés et interrogés, ils acceptent de renoncer à tous leurs biens et aux honneurs liés à leur rang mais n’en sont pas moins emprisonnés. Par chance, ils parviennent à s’enfuir et à se réfugier dans une caverne sur une hauteur de la ville où ils s’endorment. Hélas, leur cachette est découverte et, sur ordre de l’empereur, murée par des soldats. Selon la tradition chrétienne, les jeunes hommes se seraient réveillés environ deux cents ans plus tard – au Ve siècle donc – avec l’impression de n’avoir dormi qu’une nuit. Témoignant par là d’une possible résurrection de la chair – contestée à cette époque –, l’un d’eux serait sorti chercher de la nourriture. Les sept jeunes gens seraient ensuite retournés dans leur grotte avant de s’endormir pour l’éternité.

 

Dater ces événements – auxquels certains voient un fondement historique – est difficile. Les historiens qui s’y sont intéressés – Louis Massignon au premier chef – situent en général le réveil des Sept Dormants avant le second concile d’Éphèse en 450 et celui de Chalcédoine, un an plus tard : selon la légende, l’empereur d’Orient Théodose II (408-450), venu à Éphèse prier sur la tombe de saint Jean, aurait en effet constaté le miracle. «L’édifiante histoire des emmurés vivants connut un foudroyant succès. Très vite, elle essaima aux confins du monde méditerranéen, de l’Occident latin à la péninsule Arabique», rapporte Manoël Pénicaud, chercheur au CNRS, spécialiste des pèlerinages et des lieux saints partagés, qui leur a consacré sa thèse 

 

Qu’en dit la tradition musulmane ? La XVIIIe sourate du Coran est consacrée aux «Gens de la Caverne» (sourate al-Kahf, la sourate de la Caverne), récit qui présente d’évidentes résonances avec celui des Sept Dormants. Mohammed, le prophète de l’islam, donne un certain nombre de détails : orientation nord-sud de la caverne, présence de leur fidèle chien à l’entrée, construction d’une chapelle commémorative sur le lieu de leur emmurement... Mais le Coran, pour qui leur sommeil a duré 309 ans, hésite sur le nombre des jeunes gens : trois, cinq ou sept ? «Mon Seigneur sait le mieux quel est leur nombre, que ne connaissent que bien peu», se borne à indiquer le Coran. La deuxième vague de diffusion du mythe via la conquête islamique sera fulgurante», constate Manoël Pénicaud, qui observe que le caractère non circonstancié du récit coranique a favorisé «la multiplication de sites secondaires» du Maroc au Turkestan chinois... «Chaque fois, la légende locale des Dormants varie sensiblement, s’adaptant aux mythologies antérieures, aux territoires, aux représentations. Par contre, les ingrédients fondamentaux demeurent : le sept archétypique, la grotte mystérieuse, l’hypnopsychie – le sommeil de l’âme –, le trésor surgi du passé, le voyage dans le temps... autant de ressorts dramatiques qui ont fait le succès de la légende.»

 

Les Sept Dormants font très tôt l’objet d’une immense vénération populaire. La légende s’étend vers l’Occident chrétien jusqu’à Grégoire de Tours, auteur du premier récit en latin, et se propage simultanément vers la Syrie, l’Égypte et l’Abyssinie. Leurs sept noms ont été gravés au VIIIe siècle en copte sur les murs d’une chapelle de Nubie. Dans l’Europe médiévale, leur culte continue à se propager à travers des livrets de colportage, grâce à La Légende dorée, via aussi la translation de leurs reliques repérées à Rome, en Allemagne, au Luxembourg, en Espagne, mais aussi un temps dans la basilique de l’abbaye Saint-Victor à Marseille. Ils sont souvent invoqués pour repousser la fièvre, parfois l’insomnie, en particulier chez les enfants, les Dormants ayant été décrits – par la tradition chrétienne – comme des adolescents ou même des enfants. De même, côté musulmans, leurs noms – ainsi que celui de leur chien Qitmir – sont gravés sur des objets usuels pour protéger du «mauvais œil».

 

Dès les années 1930, Louis Massignon a tenté de recenser les sites qui les mentionnent, dans l’islam comme dans le christianisme. À partir des années 1950, cette collecte devient systématique et aboutit à la publication d’un «recueil documentaire et iconographique». Ainsi, à Guidjel (Algérie), près de Sétif, sept piliers romains dans un cimetière sont considérés comme les tombes des Seb’Ruqûd (Sept Dormants) et la huitième celle de leur chien. À Marmoutier, près de Tours, une chapelle abrite une crypte avec les sept sarcophages des Sept Dormants, considérés comme des cousins de saint Martin, tombés soudain «dans un sommeil éternel»...En 1951, la fille de Louis Massignon, ethnologue et linguiste, apprend l’existence du cantique – en breton – du «pardon des Sept-Saints», célébré fin juillet à Vieux-Marché (Côtes-d’Armor). Dans ce hameau des Sept-Saints, une chapelle a été bâtie au XVIIIe siècle au-dessus d’un dolmen aménagé en crypte. Pour l’islamologue catholique, cette vénération rejoint celle des Dormants d’Éphèse et non pas les sept évêques et évangélisateurs de la Bretagne, célébrés par le Tro Breiz, le «tour de la Bretagne» qui s’est développé du XIIIe au XVIIe siècle.

 

Chaque année, depuis 1954, un pèlerinage islamo-chrétien est organisé le quatrième samedi de juillet dans cette commune de Vieux-Marché, qui voit chrétiens et musulmans converger vers la chapelle des Sept-Saints. «Un mythe résiste à l’épreuve du temps en fonctionnant finalement comme les Dormants : il s’endort, se fait oublier, pour mieux se réveiller là où on ne l’attend pas. Il s’adapte et se recompose pour mieux durer», remarque l’anthropologue Manoël Pénicaud. Aujourd’hui, les Sept Saints inspirent des créateurs contemporains, au théâtre, en littérature, en peinture... Un auteur algérien a esquissé un rapprochement entre eux et les sept moines de Tibhirine dans un hommage rendu aux martyrs de la guerre civile.

 

les adorateurs du soleil juifs et chrÉtiens

Léon MOY

Edition du Buisson

 1903

Cette étude philosophique populaire sur les origines du judaïsme et du christianisme nous entraîne sur les traces du début du christianisme avec les livres de la Révélation, Jésus-Christ, les fêtes chrétiennes, les dogmes.

 

Toutes les fêtes judaïques et chrétiennes tournent autour du soleil, car depuis la fin des temps, le soleil a régi l’homme et la créature. La terre, l’eau, la montagne, le vent, la lune… et, le plus important, celui qui apporte lumière et chaleur et sans qui rien ne serait, le Soleil. Incarné par l’Inti, le Dieu-Soleil, il devient à partir du XIVe siècle la divinité ultime et officielle de l’Empire. Son culte est au cœur même de la civilisation inca et fut adopté au fur et à mesure de la conquête par les tribus soumises de même que le rituel, rétrogradant les divinités locales à des dieux secondaires. Père de l’Inca, le culte du Dieu-Soleil est particulièrement important dans l’ancienne capitale, à Cuzco où l’on retrouve le Coricancha,  le principal temple du Soleil et le lieu le plus sacré de l’Empire inca dont la splendeur ne fut jamais égalée.

 

En son cœur était conservé le punchao qui consistait en une statue d’or représentant Inti sous des traits humains, surmonté d’un disque d’or. Autre bel exemple du culte de l’Inti, le site archéologique de Pachacámac. Situé une trentaine de kilomètres de Lima, l’actuelle capitale péruvienne, il fut un haut lieu de cérémonie et un centre religieux important et cela bien avant l’expansion Inca, mais avec l’avènement de la civilisation Inca, on l’agrémenta de plusieurs bâtiments d’importance dont le temple du Dieu-Soleil.

 

La plus grande fête en l’honneur du Dieu-Soleil était l’Inti Raymi, célébrée à Cuzco, chaque 24 juin à l‘occasion du solstice d’hiver. Scientifiquement, le solstice a lieu le 21 juin, mais les Incas, qui utilisaient un calendrier solaire (le Pacha Unachaq) avaient constaté que le soleil restait au même endroit à midi pendant quelques jours jusqu'au 24 juin. Ce jour fut donc choisi pour marquer le début d'une nouvelle année et symbolisait la consécration éternelle du mariage entre le Soleil et ses fils, les êtres humains. Toute la population s’y rendait et le souverain et sa famille en étaient les hôtes. Au menu : cérémonie de l’attente du soleil, sacrifice de bétail que l’on distribuait ensuite aux participants et consommation de chicha (sorte de bière) des jours durant.

 

Interdite dès 1572, la fête de l’Inti Raymi s’est toutefois perpétuée. Célébrée clandestinement par les populations pendant des siècles, elle refit officiellement son apparition en 1944. Depuis lors, elle le rendez-vous incontournable et un des principaux attraits touristiques du Pérou. Au XVe siècle, le culte du Dieu-Soleil devint toutefois tellement fort qu’il en vint à éclipser celui de l’Inca lui-même. Les temples n’étaient plus seulement le centre du pouvoir religieux, mais devinrent des centres politiques où les prêtres jouèrent un rôle de plus en plus important. Ce qui poussa l’Inca Pachacutec à instituer une nouvelle croyance parallèle : le culte de Viracocha, le Dieu créateur.

 

LES APOCALYPSES ET LA FIN DES TEMPS

L’Alliance mondiale des religions

Edition DESIRIS

 1994

Colloque tenu en 1970 sur le thème de la fin des temps avec des philosophes, des scientifiques, et des théologiens. « La fin des temps » était le sujet de ce 5e colloque de l’Alliance Mondiale des Religions. A son habitude il conviait théologiens et scientifiques à une réflexion commune.

 

L’Apocalypse, a dit Maryse Choisy, présidente de l’AMR, annonce au monde sa fin, au double sens de morte et d’accomplissement, mais également elle a un sens de Révélation et de nouveaux cycles.

 

Au sommaire de cet ouvrage voici les intervenants :

 

Maryse Choisy : Où allons-nous ?

Cardinal Daniélou : L’apocalypse dans son contexte historique.

Swami Ritajananda : Les Kalpa

Docteur Paul Chauchard : La fin de l’espèce

Raphael Cohen : Les temps du Messie

Mohammad Mokri : L’apocalypse et la fin des temps en Iran ancien

Bernard Guillemain : Le retour aux origines

Jacques Donnars : Les apocalypses personnelles : quelques cas

Jacques Porte : L’apocalypse de la musique

Professeur Olivier Clément : L’apocalypse, une perspective orthodoxe

Mohammad Mokri : L’eschatologie islamique et l’apparition du Madhi (le guide de la fin des temps)

Colette Martin : Ce que la Révélation de saint Jean m’a fait voir et entendre (mon apocalypse)

Docteur Hubert Larcher : La cybernétique et la fin des temps

Madeleine Berthaud : L’apocalypse est-elle possible ?

Docteur Laurent Stevenin : Subjectivité et objectivité dans les signes

 

le signe sacrÉ

par le Pasteur B. morel

Edition  flammarion

 1959

La présence des symboles, signes énigmatiques et d’expression mystérieuse dans les traditions religieuses, les œuvres d’art, les contes et les coutumes du folklore, atteste l’existence d’un langage universellement répandu en Orient comme en Occident et dont la signification transhistorique semble se situer à la racine même de notre existence et de nos valeurs.

 

Il importe donc d’étudier les symboles à la lumière des principaux éléments d’information et d’examen dispersés actuellement dans des ouvrages particuliers de logique, d’ethnologie, de philosophie et autre sociologie.

Tel est le but de cette collection dirigée par M.M. Davy.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Première partie : Du sacrement au signal et à l’information  -  La doctrine sacramentelle des Pères de l’église  -  Les deux plans du mystère chez les Pères apostoliques  -  La notion du sacrement avant St Augustin et chez St Augustin  -  Le sacrement signe des choses divines  -  Signes, symboles et signal  -  Signification, communication et asservissement  -  L’analogie et l’information  - 

 

Deuxième partie : La tentation du système  -  L’analogie et la foi  -  La symbolisation du Mystère  -  Les circonstances miraculeuses  -  Le désordre probable et l’ordre de la création  -  La vie et la conquête de l’improbable  -  Le péché et le désordre  -  Le bruit et le péché  -  L’Alliance de grâce, fréquences et codes  - 

 

Troisième partie : Le signe unique et parfait  -  Les sacrements comme symboles représentatifs  -  Signaux et asservissements liturgiques  -  Le jeu de la liturgie  -  Le corps et l’épouse du Seigneur  -  Le silence sacramentel  -

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LES GRANDES FIGURES DE LA BIBLE

Fernand COMTE

Edition  BORDAS

 1992

Les aventures des patriarches, les clameurs des prophètes, les excès et les vertus des rois, les trahisons et repentirs du peuple, tout ce qui fait l’histoire édifiante ou scandaleuse mais toujours mouvementée et remarquable du peuple « élu ».

 

Le discours, la pensée, la morale, l’action même d’aujourd’hui auraient été sans doute différents sans la soumission d’Abraham, les lois de Moïse, les prédictions d’Isaïe, l’enseignement de Jérémie et d’Ezéchiel et la formidable fascination qu’ont exercée les royaumes de David et de Salomon sur les générations qui ont suivi ; rien non plus n’aurait été tel sans la révolution provoquée par le christianisme.

 

Consciemment ou inconsciemment, aujourd’hui encore, chacun se détermine dans sa pensée et son action en fonction de ces événements. C’est la préhistoire de notre histoire.

 

Au sommaire une centaine de grands noms de la Bible dont :


Aaron  -  Abel  -  Abner  -  Abraham et Absalon  -  Achad et Achaz  -  Adam et Adonias  -  Agar et Amos  -  Ananie et André  -  Anne et Apollos  -  Athalie et Balthazar  -  Barnabé, Bartimée et Baruch  -  Benjamin et Bérénice  -  Bethsabée et Booz  -  Caïn, Caïphe, Cléopas et Daniel  -  David et Débora  -  Démétrius  -  Denys l’Aréopagite  -  Eli et Elisabeth  -  Elisée, Esaü et Esdras  -  Esther et Etienne  -  Eve, Ezéchias et Ezéchiel  -  Gabriel et Gédéon  -  Goliath et Habaquq  -  Hérode le grand et Hérode Antipas  -  Hérodiade  -  Isaac, Isai et Ismaël  - Jacob et Jacques le majeur  -  Jean le baptiste et Jean l’évangéliste  -  Jéhu et Jephté  -  Jérémie et Jéroboam  -  Jésus et Jéthro  -  Jézabel  -  Joab, Joas et Job  -  Jonas et Jonathan  -  Joseph, Josias et Josué  -  Juda  -  Judith  -  Lazare et Lévi  -  Loth et Luc  -  Marc et Marie  -  Marie de Magdala  -  Marthe  -  Mathieu  -  Mikal  -  Moïse  -  Nabuchodonosor  -  Néhémie  -  Nicodème  -  Noé   -

 

LES GRANDES RELIGIONS

Philippe GAUDIN

Edition  ELLIPSES

 1995

Curieux temps que le nôtre, qui voit surgir comme une brulante actualité ce qui fut une des plus anciennes attitudes humaines. Les questions fondamentales sur le sens de l’existence persistent, l’attachement à une culture, à des traditions religieuses restent un souci des individus et de leurs communautés, mais notre temps ne peut plus être celui de l’ignorance, où le visage de ceux qui vivaient et priaient était trop lointain et totalement détaché des réalités.

 

Cet ouvrage s’en tient à ce qu’il est convenu d’appeler « les grandes religions », de par le poids de leur influence historique, l’originalité et la profondeur de leur message, le nombre de leurs adeptes, l’islam, le judaïsme, le christianisme, l’hindouisme et le bouddhisme ont façonné et façonnent encore, la culture universelle de l’humanité.

 

A travers l’histoire de ces religions, de leurs doctrines, de leurs rites, du message qu’elles délivrent, cet ouvrage entend être une initiation pour ceux qui ne les connaissent pas, et donner des directions de recherche à ceux qui veulent élargir leurs connaissances.

 

Au sommaire :

 

Le Judaïsme : Un aperçu de l’histoire juive  -  Abraham  -Le premier temple  -  L’exil de Babylone  -  Le second temple  -  La conquête romaine  -  la diaspora  -  la période contemporaine avec l’affaire Dreyfus, la shoah et l’état d’Israël  -  Les juifs dans le monde d’aujourd’hui  -  Les textes de base de la doctrine juive  -  la Bible  -  La tradition rabbinique  -  Le sens de Dieu dans le judaïsme, l’alliance et l’élection  -  le messianisme  -  Sion  -  La quintessence de la Torah  -  L’homme juif devant Dieu  -  Le Shabbat et les fêtes juives  -

 

L’Islam : Présentation de l’Islam  -  Le Coran  -  L’Arabie avant l’islam  -  Le prophète Muhammad  -  La loi avec le droit de Dieu et le droit des hommes  - Une foi et six croyances  -

 

Le Christianisme : Présentation du christianisme  -  Jésus-Christ  -  le Messie  -  Manifestation du Ressuscité  -  Dieu est Amour  -  Relation du Père, du Fils et du Saint esprit  -  La trinité  -  L’incarnation, la rédemption et le salut  -  la grâce  -  Le sacrifice de la Croix  -  L’Eglise, peuple de la nouvelle Alliance  -  Temple de l’esprit et corps du Christ  -  Apôtres et ministres   -  La foi, l’espérance et la charité  -  La vie sacramentelle et la prière du chrétien  -  Le baptême et l’eucharistie  -  Le signe de la croix  -  L’église catholique et l’église orthodoxe  -  Constantin et le concile de Nicée  -  Le schisme 1054  -  Le Pape  -  Le mouvement œcuménique  -  La réforma protestante  -  Luther et Calvin  -  La théologie et l’éthique protestante  -  L’anglicanisme, l’armée du salut, les méthodistes, les mennonites, les pentecôtistes, les baptistes et les groupes d’évangélisation  - L’église des saints du dernier jour  -

 

L’Hindouisme et le Bouddhisme : Présentation de l’Hindouisme et du bouddhisme  -  Les castes  -  La fréquentation des lieux saints  -  Les diverses voies spirituelles  -  Les quatre vérités saintes  -  Le Mahayana  -  L’idéal du bodhisattva  -  Les trois corps du Bouddha  -  La vacuité  -  le bouddhisme tantrique  -  le mandala  -  Les moines, les nonnes et les laïcs  -  La diffusion du bouddhisme  -  le Zen  -  La doctrine de Nichiren  -  Pascal  -  Rousseau et Kant  -

 

LES  HÉRÉSIES     B.A-BA

ROGER   PARISOT

Edition PARDES

 2002

Les hérésies sont des doctrines contraires aux dogmes. Elles naissent des interrogations de l’esprit, des inquiétudes de l’âme, des intuitions du cœur, face aux mystères de la foi, chez certains fidèles inspirés, illuminés ou possédés. Elles ne concernent pas le seul christianisme, mais intéressent toutes les grandes religions qui, toutes, ont connu leurs divisions en écoles rivales, en sectes dissidentes, en chapelles schismatiques.


Elles peuvent provoquer des guerres intérieures, ou « guerres de religions », qui sont les pires des guerres civiles, et on peut dire qu’une bonne partie de l’histoire du monde est faite de conflits entre elles et de combats contre elle.


Les hérésies posent à la conscience humaine un problème redoutable, car les tolérer met en péril la vérité d’une doctrine, et les interdire met en danger la liberté de la pensée. Ajoutons qu’une religion peut être une hérésie qui a triomphé. Le christianisme n’est il pas une hérésie du judaïsme, et le bouddhisme, une hérésie de l’hindouisme ?

Diverses hérésies traitées dans ce livre :

Montan, Marcion, Donat et les premières sectes chrétiennes.
L’arianisme et les conciles de Nicée et de Constantinople
Le nestorianisme, le monophysisme, et les conciles d’Ephèse, et de Calcédoine
La gnose, le manichéisme, Pélage et le pélagianisme
Le catharisme et la croisade des albigeois, les vaudois ou pauvres de Lyon
Messianismes, millénarismes et chiliasme, schisme d’Orient et « le filioque »
Réforme et contre réforme, les Eglises protestantes

Jansénisme, quiétisme ou les dernières hérésies
Sadducéens, pharisiens, sectes esséniennes, les samaritains, l’exil et la diaspora
L’Islam et le califat, chiisme, sunnisme, ismaéliens, soufisme, wahhâbisme, babisme
L’hindouisme et les darçana, jaïnisme, vishnouisme et shivaïsme
Le bouddhisme et ses écoles, le zen, l’amidisme, le bouddhisme japonais
Syncrétisme, prophétisme et messianisme en Afrique noire, le vaudou
Sectes sataniques, sectes inconnues, sectes hérétiques, sectes interdites

 

LES LIEUX SACRÉS par L’ALLIANCE MONDIALE DES RELIGIONS

 A.M.R.

Edition  DESIRIS

 1993

On y trouve une explication des divers lieux sacrés, par d’éminents chercheurs dans différentes religions.

 

L’A.M.R. a été fondée en France par Maryse Choisy en Juillet 1965, à la suite du congrès de Delhi. L’AMR se propose de favoriser l’étude et la compréhension des diverses religions et de toutes les spiritualités en vue d’intensifier par une action commune la Vie, la Lumière et l’Amour, source de toute Paix. Les moyens d’action de cette association, sont principalement la tenue de colloques et la publication de leurs actes. C’est ainsi que depuis sa création s’est organisé 27 colloques et congres.

 

Au sommaire de ce compte rendu dans cet ouvrage :

 

Cardinal Daniélou : La phénoménologie du sacré et quelles significations pour un lieu sacré ? -

Maryse Choisy : Où sont les lieux sacrés ?

Doyen Marc Lods : Pour un protestant, que signifie le lieu saint ?

Professeur Olivier Clément : Quelques éléments de réflexions empruntés à la tradition de l’Orient chrétien

Vénérable Thich Nhat Hanh : Un point de vue Zen

Professeur Subasb Chandra : L’Inde et les lieux sacrés

Professeur Henri Baruk : Les lieux saints

Professeur Mohammad Mokri : Les lieux sacrés dans le Mazdéisme et dans l’Islam

Docteur Paul Chauchard : Le point de vue Psychophysiologique –

Docteur Hubert Larcher : Lieux sacrés et guérisons paranormales

Jacques Mauduit : Les lieux sacrés en préhistoire

 

LES LIVRES SACRÉS

Fernand COMTE

Edition  BORDAS

 1995

Les livres sacrés de toutes les religions et philosophies sont répertoriés et expliqués.

Ce sont les textes fondamentaux des grandes religions du védisme, du jaïnisme, du bouddhisme, de l'hindouisme, du confucianisme, du taoïsme, du shintô, du judaïsme, du christianisme, de l'islam... Des milliards d'hommes au cours de deux mille ans d'histoire y ont reconnu la Parole de Dieu. Les livres sacrés ont été pour eux des références inaltérables où ils ont puisé l'essentiel de leur inspiration, de leur foi, de leurs pratiques et de leur morale. Dans cette nouvelle version d'un livre paru il y a quelques années, Fernand Comte nous propose d'entreprendre un voyage dans les profondeurs du monde. Celui-ci part de l'Inde, passe par la Chine, le Japon, le Moyen-Orient, pour parvenir aux Amériques, sans oublier l'Égypte ancienne. Le lieu où ces livres sont apparus les a marqués : il y a loin entre les récits imagés des premiers livres de la Bible hébraïque et les abstractions mystérieuses de Daode Jing, entre l'histoire mouvementée racontée dans le Mahâbhârata hindou et les signes du Tonalamatl méso-américain. La terre, semble-t-il, n'est pas étrangère à la forme qu'a prise la littérature sacrée

Loin d’être dépassée, la question des livres et textes sacrés est au cœur de notre actualité, l’actualité religieuse certes, mais peut-être aussi l’actualité politique, au moins dans certains pays. Car notre époque voit s’opposer une lecture littérale des textes sacrés, fondée sur leur caractère divin, à des lectures qui veulent tenir compte de l’histoire et de l’évolution des cultures depuis que ces Livres ont été écrits. En d’autres termes, devant les changements de civilisation que nos sociétés ont connus, surtout dans les derniers siècles, ces Ecritures peuvent-elles, ou même doivent-elles, faire l’objet d’interprétations renouvelées ?  Nous verrons d’abord comment, dans les trois grands monothéismes, s’est faite et a évolué la lecture des textes sacrés. Puis, dans une dernière conférence qui sera comme une conclusion, nous poserons la question des monothéismes face à la modernité.

 

Le Judaïsme d’abord. Il est habituel de dire que, depuis la destruction du dernier Temple par les Romains (en 70 après J.C.) et la dispersion du peuple juif, la pensée religieuse israélite, exprimée par les Rabbins, se fonde sur le commentaire et l’analyse incessante des textes de la Bible hébraïque, commentaires et analyses rassemblés notamment dans le Talmud.

Que sont ces textes interprétatifs ? Comment se sont-ils formés ? Peut-on en distinguer les grandes lignes ? Dans le temps, décèle-t-on une évolution dans l’approche des textes ? Y a-t-il diverses “ écoles ” de pensée en ce domaine ?

 

Le Christianisme ensuite. On le sait, les Ecritures chrétiennes sont doubles : l’Ancien Testament, reprise de l’Ecriture juive, c’est-à-dire de la Bible hébraïque, et le Nouveau Testament, collection d’un certain nombre d’écrits des premiers chrétiens. Première question : que signifie cette reprise de l’Ecriture juive ? Comment cette dernière a-t-elle été lue par les chrétiens ? On sait qu’elle fut comprise comme annonçant les évènements du Nouveau Testament et que le peuple chrétien fut considéré comme le vrai destinataire de la Bible hébraïque, comme le véritable Israël, face au peuple juif disqualifié par son rejet du Christ. Méditant ensuite sur les Ecritures et tentant d’en mieux déchiffrer le message, les Pères de l’Eglise en vinrent à définir diverses façons de lire et de comprendre l’Ecriture (lecture historique, allégorique, ....). Quelle place ont-ils faite, les uns et les autres, à la lecture littérale et à l’interprétation ? Comment, finalement, s’est élaboré le Credo de Nicée ?

 

L’Islam enfin. Assez vite, dans ses progrès, il a connu des tendances divergentes, dont un premier exemple fut, aux environs des 8ème et 9ème siècles, le développement de la pensée mu’tazilite. Ce courant, de tendance rationaliste, défendait la liberté de pensée et jugeait que le Coran, qu’il considérait comme une traduction humaine de la volonté divine, pouvait faire l’objet d’interprétations. Toutefois, après avoir connu un grand succès, ce mouvement fut fortement contré et, par la suite, il semble que la pensée religieuse de l’Islam ait marqué le pas, avec une certaine prééminence des interprétations littérales. De nos jours, face aux écoles intégristes, paraît néanmoins se développer en Islam une pensée religieuse ouverte à la modernité. La pensée islamique saura-t-elle renouer avec l’audace de ses premiers philosophes et théologiens ?

 

Cependant qu’au sein du christianisme, à partir de la Renaissance puis avec les “ Lumières ”, beaucoup de questions ont été posées en termes nouveaux. Devant le progrès des connaissances générales (géographiques, scientifiques, historiques ...) certaines compréhensions de l’Ecriture se sont trouvées remises en question. De plus, l’analyse approfondie des textes, appuyée sur une meilleure connaissance historique et archéologique de l’histoire d’Israël et des pays du Proche-Orient, a conduit à des approches nouvelles. Où en sommes-nous aujourd’hui, avec les derniers développements des diverses recherches ? Quelle peut être aujourd’hui une lecture moderne des Ecritures chrétiennes ? Tout cela nous conduit à nous interroger sur la position des trois grands monothéismes au regard de la modernité. Faut-il aller jusqu’à dire, avec Hans Küng, que les monothéismes sont encore rivés à un “ paradigme médiéval ” et que tout ira mieux quand ces religions auront atteint le “ paradigme de l’âge moderne ” ? Mais que faut-il entendre par là ? Que signifie passer du “ paradigme médiéval ” au “ paradigme moderne ” ? Comment dire Dieu aujourd’hui ?

Pour parler des grandes religions, il est nécessaire de se référer aux textes fondateurs, aux écrits sacrés auxquels chacune se rattache. Les quelques informations à suivre sont sans doute succinctes mais elles se veulent une aide pour s'y retrouver et repérer des écrits où le croyant va se ressourcer. Dans un contexte de mondialisation, plus que jamais, nous sommes au contact d'autres civilisations et par le fait même d'autres religions. Alors quelle attitude adopter ? Faisons appel à la légende d'Asoka. C'était un roi (vers 268-233 avant notre ère) qui, épouvanté par la violence qu'il avait usé lors de ses conquêtes, se serait converti au bouddhisme et aurait gouverné son pays selon les principes de cette nouvelle religion. Pour garantir la paix dans son empire, il invite chacun à la plus grande tolérance. " Dans notre société mondialisée, la vraie tolérance - celle qui veut " écouter et bien écouter " ce qui fait vivre autrui - est devenue absolument essentielle. C'est la condition pour cheminer vers une véritable paix.

 

LES MANUSCRITS DE TOMBOUCTOU - SECRET  RITES  ET RḖALITḖS

Jean Michel Djian

Edition Lattes

2012

Voilà près d'un millénaire que la plus énigmatique des cités du Sahel nargue l'humanité, tantôt par son commerce de sel et d'or, tantôt par son patrimoine intellectuel et architectural flamboyant. Longtemps, atteindre cette cité malienne de quelque trente mille âmes à un millier de kilomètres de Bamako était une épopée qui relevait d'une curiosité de pèlerins, d'aventuriers et d'explorateurs. Une épopée à la hauteur du mythe. Après René Caillié - qui séjourna treize jours dans la cité en 1828 -, l'anthropologue Heinrich Barth atteignit Tombouctou en 1853 (voir p. 32 les récits de René Caillié, Heinrich Barth et Félix Dubois).

 

Le scientifique allemand fut un des premiers à découvrir les manuscrits de la cité et en particulier le Tarikh es-Soudan d'Abderrahmane Es-Sa'di, chronique qui décrit la vie sociale des Africains du Sahel au XVIIe siècle. Car bien plus que l'or et le sel, les manuscrits sont le trésor inestimable de Tombouctou.

 

Au coeur de l'Afrique subsaharienne des XVe et XVIe siècles, Tombouctou, cité florissante, attirait enseignants et étudiants, protégés par l'empereur du Songhaï, notamment l'Askia Mohammed. C'est là que se partageait et se propageait le savoir. L'enseignement et le livre prospéraient et tous les métiers en profitèrent : copistes, libraires, répétiteurs, relieurs, traducteurs, enlumineurs...On venait d'Égypte, d'Andalousie, du Maroc ou de l'Empire du Ghana pour suivre des cours à l'université de Sankoré. En pleine gloire, la ville accueillait ainsi plus de vingt-cinq mille étudiants.

Sur des parchemins, sur des papiers d'Orient, sur des omoplates de chameaux ou des peaux de mouton, tout était noté, commenté, référé sur une base calligraphique inspirée du magribi, sorte d'écriture arabe cursive qui permettait d'économiser le papier : le cours du sel et des épices, les actes de justice, les ventes, les précis de pharmacopée (dont un traité sur les méfaits du tabac), des conseils sur les relations sexuelles, des précis de grammaire ou de mathématiques.

Après l'effondrement de l'Empire songhaï au XVIIe siècle, ces manuscrits ont été conservés dans des cantines rouillées et des caves poussiéreuses, mangés par le sel et le sable et oubliés. Mais depuis quelques années déjà, les langues se délient. Ainsi, en 1980, on eut vent à Genève d'un trafic de parchemins volés à Tombouctou et revendus à «prix d'or» à New York. C'est en entendant ce genre d'histoires, avérées ou non, que les populations du nord du Mali et sa diaspora se sont mises à parler. Dans la région de Tombouctou d'abord où des milliers de familles cherchent à savoir pourquoi elles détiennent chez elles, depuis plusieurs générations, quantité de manuscrits dans des cantines rouillées entreposées dans leurs greniers. En Afrique subsaharienne et plus particulièrement au Mali ensuite, où tout un peuple s'interroge sur l'origine d'écrits dont il ne sait pratiquement rien. Dans le reste du monde enfin, où l'intérêt scientifique d'un tel patrimoine commence à semer le trouble chez nombre d'historiens américains, sud-africains et européens désormais persuadés que l'oralité, seule, ne peut expliquer toute l'histoire du continent Noir.

 

Qu'y a-t-il exactement dans le fameux patrimoine de Tombouctou que saccagent les milices islamistes ? Un ouvrage révèle la richesse et la beauté de ce qui s'est pensé et écrit, pendant un millénaire s'il vous plaît, dans cette ville mythique du Mali...C'est après son séjour en ces lieux et la visite de quelques-unes des 34 principales collections privées de la ville, dont la fantastique Bibliothèque Mamma-Haidara, que germe dans la tête de Jean-Michel Djian l'idée du livre qui allait lui prendre six ans de sa vie. Au fil de ses recherches, il découvre qu'il y a «un loup dans cette histoire», dans les raisons de l'oubli qui a englouti ces manuscrits entre la fin de l'Empire songhaï et le XXe siècle : l'alliance objective entre les griots, qui voyaient dans l'écrit une menace pour leur pouvoir, et les colonisateurs, français ou marocains, qui ont pillé ces bibliothèques...Au total, le résultat de ce travail collectif, qui atomise tant de préjugés racistes, qui balaie tant d'idées fausses sur l'Afrique, notamment celle, malheureusement accréditée par nombre d'Africains eux-mêmes, qui voudrait qu'elle fût d'abord et avant tout une civilisation de l'oralité, est proprement bouleversant...

 

On en conseille la lecture à tous les hommes politiques du XXIe siècle, qui feraient bien de méditer aussi «A propos des bons principes de gouvernement», traité de science politique écrit au XVe siècle, dont Jean-Michel Djian est persuadé qu'il a été «pompé» par Machiavel : «Il y a dans ce texte beaucoup de choses que l'on retrouve, presque mot pour mot, dans "le Prince", un siècle plus tard.» On y découvrira enfin quelques extraits d'un fantastique inédit : un jour qu'il travaillait à la bibliothèque Mamma-Haidara, le professeur Georges Bohas découvre avec stupéfaction un texte inconnu, «Histoire du Bicornu», qu'il identifie tout de suite comme une version arabe d'un écrit qu'il connaît bien dans sa version syriaque, «le Roman d'Alexandre». Il décide de le traduire ! Un enchantement digne des «Mille et Une Nuits

 


Ces textes composés en caractères arabes prouvent à l'envi l'appartenance séculaire
de l'Afrique au monde de l'écriture. l'heure où Tombouctou, la «cité des 333 saints», est sous les feux de l'actualité à cause de l'occupation qu'elle subit de la part d'islamistes en armes, cet ouvrage, d'un grand intérêt scientifique et iconographique, arrive opportunément pour évoquer en détail les fameux manuscrits de Tombouctou qui sont depuis des siècles le trésor enfoui de cette cité dans les sables. On en compterait 900 000 éclatés entre Tombouctou, Kidal et Gao, dont 100 000 à Tombouctou. Les plus anciens dateraient du XIIIe siècle de notre ère. Ils sont liés à la pénétration de l'islam en Afrique par le désert, deux siècles plus tôt. L'abondance de ces textes coïncide avec l'apogée de l'Empire songhaï (XV-XVIe siècle), période pendant laquelle la ville de Tombouctou, carrefour de cultures et de peuples venus d'Égypte, d'Andalousie, du Maroc et de l'empire du Ghana, accueille plus de 25 000 étudiants. Le livre prospère et on ouvre des bibliothèques privées.
L'occasion de balayer certaines idées reçues sur le continent africain et son absence de tradition écrite...Coran, contes, poèmes épiques, traités juridiques, politiques, textes scientifiques ou médicaux... le savoir est consigné par des centaines de copistes jusqu'à la chute de l'Empire songhaï au XVIIe siècle. Quelle émotion ! Il suffit de feuilleter le livre de Jean-Michel Djian pour être transporté dans le temps et dans l'espace. Oui, Les Manuscrits de Tombouctou, présentés par le journaliste de France Culture et grand connaisseur de l'Afrique, constituent l'une des plus extraordinaires bibliothèques de la planète.

 

Si l'existence de ces mythiques manuscrits en arabe était connue quand ils étaient conservés à Tombouctou dans des fondations ou chez des particuliers, leur contenu restait mystérieux : moins de 5% ont fait l'objet de travaux scientifiques ou de traduction. "Il y a des textes religieux, mais aussi des correspondances, des poèmes, des actes juridiques, des actes de commerce, des carnets de voyage, de la théologie, de la médecine, du soufisme, des mathématiques, de l'astronomie, de la géographie, des textes sur la résolution des conflits, de la philosophie, des traditions. Et aussi beaucoup de rapports sur des échanges commerciaux",  précise Abdelkader Haïdara en faisant visiter les lieux, le 2 mai, aux ministres français et allemand des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier.

Sur ces rayonnages, se côtoient la copie d'une biographie du prophète Mohamed du XIIe siècle, un Coran en écriture haoussa du XVIIIe ou un exemplaire du traité de Madrid de 1880 sur les protections consulaires accordées par le Maroc aux représentants de pays occidentaux. Quant à leur retour à Tombouctou qui, au XVIe siècle comptait 40.000 étudiants venus d'Afrique, d'Arabie ou d'Espagne suivre les cours de maîtres  réputés, "il est souhaitable", dit Abdelkader Haïdara, le président de l'ONG Savama, "mais seulement quand les conditions de sécurité le permettront". Juste avant d'être chassés de la ville par les soldats français de l'opération Serval, les djihadistes avaient, en janvier 2013, organisé un  autodafé dans lequel 4.200 manuscrits, qui se trouvaient dans une salle de restauration et n'avaient pu être évacués, sont partis en fumée. 

 

les pÉlerinages

Laurent deshayes

Edition  PLON

 2007

Pourquoi, de nos jours, se lancer dans un long voyage mystique, à pied ? Les pèlerins sont-ils encore nombreux ? Quels sont les lieux saints vers lesquels ils convergent ? Ce phénomène a-t-il la même signification qu’aux premiers jours des religions ? Phénomène religieux universel et pratique spirituelle ancestrale, les pèlerinages sont indissociables de l’histoire de l’humanité.


Sans laisser de côté la dimension pratique (notamment en étudiant les rites accomplis par les pèlerins), et tout en conservant une perspective historique, cet ouvrage se propose de dégager la dynamique qui unit les différents cultes.

 

Il dévoile ainsi l’universalité de la démarche du pèlerin : la quête d’une renaissance spirituelle. Une quête que l’évolution du monde moderne n’a pas bouleversée, puisque les nouveaux moyens de communication lui ont offert des possibilités d’incarnations inédites.


Sont évoqués les lieux suivants : Jérusalem, Rome, les lieux orthodoxes, La Mecque, Bouddha, l’Inde, Bénarès, Lourdes, Czestochowa, et d’autres lieux de pèlerinage.

 

les mondes du sacrÉ

Jacques rifflet

Edition  MOLS

 2000

Un livre où s’entrechoque, la religion, la laïcité, l’ésotérisme et le sacré. Un super livre de référence.
Y sont développés :

Les religions de l’occident ou religions abrahamiques.
1. Le Judaïsme
1)     L’aventure juive
La Mésopotamie, une terre éclairée
Le pays de Canaan, une Terre promise
L’Égypte, le chemin d’Abraham
Le Sinaï, les quarante années de purification
La conquête et l’installation en terre de Canaan, le chemin de Moïse
Les Assyriens et les Babyloniens, le courroux de Dieu et l’Exil
Les Achéménides perses, la tolérance de Cyrus le Grand et le renouveau


Les Romains, l’occupation, la révolte, la grande dispersion
2)     La religion juive
La conscience religieuse
Le messianisme de l’espérance
La Cabale, le chemin d’un ésotérisme ardu
L’ivresse du texte
L’Alliance dans la pureté
Un judaïsme laïc ? Réalité, gageure ou interdit
L’interprétation « éclatée » des scribes
Le conflit avec la chrétienté, l’alliance avec l’Islam
2. Le Christianisme
1)   Le judaïsme avant Jésus, un espace de turbulences
2)    Le judaïsme perturbé, la crucifixion, les 1ères persécutions
3)    Le judéo-christianisme et le conflit des apôtres
4)    Le christianisme, le christianisme manichéen
 

5)    L’arianisme, le Fils est second
6)    Le monophysisme, la nature du Fils est divine
7)    Le nestorianisme, la nature du Fils est humaine
8)    Le monothélisme, le Fils possède une seule volonté
9)    Les Églises orientales, la grande fracture
10)  Le protestantisme, l’émancipation des Nordiques 


3. L’Islam
1)   Mahomet
2)   Le sunnisme et le chiisme, la revanche éternelle
Tableau généalogique des dynasties essentielles
Tableau de la lignée des imams
3)   Le rêve de Khomeiny, le chiisme triomphant
4)   Le rêve de Saddam Hussein, le sunnisme triomphant
Tableau des courants religieux du proche et du Moyen-Orient
5)   Le dogme islamique
6)   Les cinq piliers de l’Islam
7)   Les sources et fondements de la foi
8)   Le soufisme, la passion interdite
4. La civilisation judéo-arabe
5. Le bilan religieux au tournant du XXIème siècle et la dimension laïque
1)   Le renouveau des schismes et des sectes
2)   Grandeur et agressivité des religions
3)   La situation de la femme dans le monde du sacré
4)   Islam et laïcité
5)   Laïcité oppressive, laïcité permissive
6)   La tolérance et la croyance
7)   Limite « essentielle » de l’universalité d’une croyance
8)   Les valeurs
Les religions de l'orient (Alchimie
 

 

les religions de l’orient

1. L’Iran
Le mazdéisme primitif et Zoroastre
Le mazdéisme classique et manichéisme
 
2.               L’inde et l’extrême – Orient
L’hindouisme
A) Le védisme des conquérants blancs
a. Les Samhita
b. Les Brahmana
c. Les Aranyaka
d. Les Upanishad
e. Les Sutra
f. Les Vedanta
 
B) L’hindouisme proprement dit
a. Les Dharmasastra
b. Les épopées : le Mahâbhârata, le Râmayana
c. Les Purana
d. Les Mahatmya
e. Les tantras
f. Les Sutra
g. Les Vedanta
 

Le jaïnisme, la pureté érudite
Le sikhisme, l’émancipation illuminée de l’homme
 
A) Analyse approfondie
a. Le monde de l’Inde
1. Le Petit Véhicule
2. Le Grand Véhicule
Le Grand Véhicule tantrique
Le tantrisme érotique
Le tantrisme « honorable »
Le tantrisme tibétain
b. Le monde de la Chine
1. le confucianisme, le service de l’Ordre
2. Le taoïsme, la dynamique des contrastes
3. les Trois Doctrines, la solution « à la carte »
4. Le Yogacara Vijnanavadin, le souffle de la pensée
5. Le ch’an-na ou zazen, la cime épurée du bouddhisme
 
c. Le monde du Japon
1. Ouvertures gourmandes et fermetures élitistes
2. Le cheminement du Zen
  

 

les sikhs – histoire & tradition des « lions du panjab »

Denis matringe

Edition  ALBIN MICHEL

 2008

À l’orée du XVIème siècle, Nânak, sortant de la rivière où il se baignait, a une illumination mystique : « Nul n’est hindou ni musulman. » De cette intuition première s’élabore bientôt une religion originale, un monothéisme appelant à dépasser, plus qu’à conjuguer, islam et hindouisme. L’un des successeurs de Nânak, Arjan, exprimera cette intuition dans un bel hymne.


Ce même Arjan, compilateur du livre saint des Sikhs, l’Âdi Granth, devient au début du XVIIIème siècle le maître spirituel (Gurû) exclusif des fidèles. En deux siècles, la religion sikhe s’impose dans le paysage spirituel de l’Inde moghole, et son histoire se prolonge jusqu’à aujourd’hui. Il est tentant de considérer cette foi née à la frontière des mondes hindou et musulman comme un syncrétisme de compromis, une curiosité sans grand impact historique. C’est le grand mérite de cette étude que de déconstruire ce préjugé.

Denis Matringe inscrit le phénomène sikh dans un cadre plus large, celui de l’identité panjâbîe, cette région aujourd’hui divisée entre l’Inde et le Pakistan mais qui a su maintenir un particularisme culturel. Il montre ainsi comment le sikhisme prolonge les traditions religieuses panjâbîes (bhakti visnouite, dévotion soufie, yoga tantrique), comment il fédère une identité régionale au cœur des turbulences de la modernité (depuis la conquête anglaise jusqu’à la Partition) et dans quelle mesure il révèle, aujourd’hui encore, les aspects divers et complexes de l’indianité, en Inde et dans le monde.


Y est  développé :
L’histoire du Panjab – Le Panth – Nânak – Tradition et formation du sikhisme – Les sikhs et les Moghols – Les Afghans – Le problème religieux et géographique du royaume des sikhs – Les mariages – Les castes – La diaspora – Les autorités religieuses – Les rituels – Le culte.

 

l’Évangile, le coran – les deux visages de l’islam – les versets qui les sÉparent

Henri MOTTEZ

 2003

Les religieux musulmans disent que le Coran a deux visages, car il comporte des anachronismes et des contradictions. L’auteur a recherché les raisons de ces contradictions, d’autre part il fait un parallèle entre l’Évangile et le Coran, leurs points communs et leurs oppositions.

 

Pourquoi ces problèmes alors même que le Coran (verset XLVI – 12) est très clair « Le Coran est un livre, confirmant la Thora et l’Évangile, mais en langue arabe ».

 

Au sommaire de ce livre :

 

Origine de la Mecque et du peuple arabe  -  La vie de Mohammed  -  Période heureuse avec son mariage avec Khadidja  -  Les premières révélations et la période tolérante  -  Les références à Jésus et à Marie  -  Mohammed, médiateur entre Juifs et Chrétiens  -  morte de Kadidja - Période humiliante : Mohammed polygame  _  L’hégire (622)  -  Mohammed réfugié demande l’asile politique aux juifs  - 

Période militaire défensive : Bataille au puits de Badr  -  La Djihad  -  Bataille du mont d’Ohood  -  Bataille des tranchées  -  L’obéissance et la soumission aux chefs est obligatoire  -  Captifs et captives de guerre et esclavage  -  les cottes de maille  -  les Haddith  -  Seuls les croyants sont frères  -  Pèlerinage à la Mecque  -

Période offensive et triomphante :  Prise de la Mecque  -  Mohammed à la Mecque  -  Interdiction de l’alcool  -  Bakchich  -  Rupture totale avec les autres religions  -

L’argent et le partage  -  L’orgueil et la vanité  -  La prière  -  Les femmes et la mariage  -  L’Héritage des enfants  -  Les femmes et la mariage après la mort de Kadidja  -  Le Karokari  -  Le meurtre d’honneur  - 

L’histoire du collier d’Aïcha et l’origine de l’obligation du port du voile islamique  -  Ecole et religion  - 

Le Paradis et la vie éternelle  -

Les particularités du Coran et des Hadith qu’on ne trouve pas dans l’évangile  - La générosité  -  La consanguinité  -  la patience  -  Allah condamne l’homosexualité  -  La prédestination (Maktub)  -  L’hérédité  - 

La mort de Mohammed  -  Classement des sourates  -  Obligations et interdits  -  Monogamie et polygamie  -  Les immolations et la circoncision et l’excision  -  Les interdits de certaines nourritures  et interdiction de peindre des créatures d’Allah  -  Le jeûne  -  la banque et les intérêts  -  Le mariage, son choix et sa liberté  -

Religions et politique « islamocratie » ou démocratie ?  -  Quel avenir pour les extrémistes ?  -  L’islam et la démocratie  -  Diverses citations  -  On reconnait l’arbre à ses fruits  - 

 

 

L’ŒUVRE THḖURGIQUE DU ZODIAQUE- VḖRITABLE ET AUTHENTIQUE ALCHIMIE INTERNE

Fred MacParthy

Edition Sesheta

 2017

L'Œuvre Théurgique du Zodiaque Véritable et Authentique Alchimie Interne. Prémisse au contact avec le Saint Ange Gardien. Fred MacParthy & Collegium Rosæ-Crucis La pratique de la Théurgie demande à l'Adepte un cœur pur et une parfaite connaissance de Soi pour que ce dernier puisse être digne d'entrer en contact avec les plus hautes énergies divines. Pour la première fois est révélé, le rituel de l'Œuvre Théurgique du Zodiaque du Collegium Rosæ-Crucis, qui promet au praticien solitaire, une véritable entrée en matière pour tendre vers le Divin et s'équilibrer, afin de préparer la venue de notre Saint Ange Gardien. Ce rite vous élèvera au rythme des 12 signes du zodiaque, en bannissant vos principaux défauts, en obtenant des qualités nouvelles avec l'aide des Anges Régents liés aux signes, et vous proposera d'offrir une de vos qualités au Divin, telle une offrande. Vous voyagerez dans le Temps, l'Espace, et le Cœur pour vous centrer dans le Sacré, état propice au contact avec "votre Ange Gardien". Aidé des secrets délivrés par le Sefer Raziel, Théurgie, Spagyrie et Kabbale seront vos alliés pour confectionner les Talismans du rituel, véritables portes d'entrée vers les mondes plus subtils et une parfaite connaissance de soi. Suite des Fragments d'Enseignements Rosicruciens.

 

L’auteur commence ce livre en tentant de clarifier la distinction entre magie et théurgie, vieille question qui se heurte aux sens très divers accordés aux mots. Il y aurait une idée de contrainte dans la magie, contrainte exercée par la volonté qui serait absente de la théurgie. Néanmoins un type de théurgie resterait très proche de la magie cérémonielle par l’usage fait des symboles, objets ou substances mais avec une orientation différente. Il s’agit alors, selon Jamblique de faire descendre le divin en nous. L’autre type de théurgie, porté par Porphyre, tout en dépouillement vise une élévation volontaire vers le divin. Ces deux types de théurgie ne s’excluent pas l’un l’autre même si, comme le remarque justement l’auteur, on ne peut se cantonner à une forme cérémonielle.

 

Autre clarification nécessaire, celle concernant la notion d’égrégore. L’usage courant qui est fait du mot, tout à fait erroné, porte à confusion. L’auteur rappelle que le terme, étymologiquement, évoque l’éveil, l’éveilleur, le veilleur, ce qui conduira au concept de « guide » ou d’ « ange », gardien d’un groupe traditionnel à distinguer des « anges » créés par le travail d’un groupe d’individus. La pratique présentée dans cet ouvrage est adapté de celle d’un collège traditionnel. Elle est un préalable à la « conversation avec le saint-ange gardien » qui elle aussi mérite clarification. L’ouvrage accompagne le pratiquant éventuel pas à pas dans l’accomplissement du cycle théurgique zodiacal. Il s’agit d’une forme d’alchimie interne constituée expérimentalement au cours du XIXème siècle. Le pratiquant, en parcourant le zodiaque et sa propre personnalité de manière théurgique, vise à une « rectification » de lui-même et de ses rapports aux mondes. Basé sur la kabbale et notamment sur le Sepher Raziel.

 

Toutes les indications nécessaires sont données : correspondances, noms, sceaux, talismans, élixirs, plantes associées, etc. L’objectif du pratiquant est de bannir ses principaux défauts, d’intégrer de nouvelles qualités, de s’élever ainsi dans le Sacré. Bien entendu, comme toujours avec la kabbale, une pratique minimale de l’hébreu est un atout majeur.

5 M

mani – christ d’orient – bouddha d’occident

François FAVRE

Edition du  Septénaire

 2002

Un livre de 650 pages pour montrer comment l’œuvre de Mani (216 – 276) détient peut-être le secret de notre avenir. Deux siècles après le Christ et quatre siècles avant Mohamed celui qui se présentait comme le réunificateur de l’Orient et de l’Occident, le Paraclet de la Vérité ou le sceau des Prophètes, transmit une vision du monde et de la vie tellement puissante qu’elle se répandit d’une manière totalement pacifique sur presque tous les continents.

 

Mani, qui fut également un grand peintre, un grand poète, un musicien de talent et un médecin remarquable, démontra l’unité à l’arrière-plan des diverses religions, il enseignait aux chrétiens l’aspect profond et ésotérique du christianisme universel, dévoilait aux mages d’Iran la véritable sens du message de Zoroastre, expliquait aux bouddhistes le chemin de la libération. L’Eglise de justice qu’il avait fondée pour transmettre les mystères de l’Homme Parfait, illumina des millions d’ames, pendant plus de mille ans.

 

Or que reste-t-il de cette religion de lumière, tolérante et non violente, qui se voulait réunificatrice ? Pourquoi fut-elle persécutée ? Les causes de génocide furent-elle d’ordre théologique, philosophique ou politique ? L’auteur donne ici non seulement l’enseignement de Mani, mais aussi les raisons et l’histoire de cette persécution.

 

Au sommaire de cet important ouvrage de 670 pages on y trouve :

 

Première partie : Orientation  -  Récit de l’Exode  -  Le chant de la Perle  -  Mani, messager de lumière  -  De l’illumination au prophète  -  La porte du ciel  -  le vivant Paraclet  -  une saison en enfer  -  Marier l’Occident et l’Orient  -  Le mystère des deux natures  -  Cosmogonie manichéenne  -  le mythe de Mani  -  les deux arcs  -  Mani sceau des Prophètes  -  Mani, bouddha d’occident et Christ d’Orient  -  Les derniers moments de la civilisation manichéenne en Asie centrale  -  Continuités iraniennes et gnostiques  -  Le tombeau d’Hermès et de Christian Rosencreutz  -

 

Deuxième partie : Un traité manichéen retrouvé en Chine  -  Mani, fils de lumière  - La métamorphose  -  la renaissance de l’âme et aurale  -  Transfigurisme et religion cosmique  -  Le mystère de l’endoura  -  La grande roue  -  Création des règnes végétal et animal-humain  -  La monade et les 7 cieux  -  le Démiurge  -  Les 3 roses  -  les 4 corps et les 5 fluides  -   le symbolisme de la colonne de lumière  -  les 7 perles  -   Inversion du sens de rotation des chakras  -  les 7 imans  -  Le mystère de la sainte Cène  -  la descentes des 7 rayons de l’esprit  - La fonte de la coupe du Graal  -  Le détachement de la Croix et la mise au tombeau  -  Le vêtement de lumière de l’homme nouveau  -  le signe du Paraclet  - 

 

Troisième partie : Le yoga et la force descendante  -  Montée de la Kundalini  -  les nouveaux mutants  -  Le rôle de la sexualité dans la mythologie manichéenne  -  Voie de la main droite et de la main gauche  -  le célibat des gnostiques  -  Vrai Dieu et démiurge  -  Le bien et le mal  -  L’antéchrist en nous  -  L’être aural, agent de liaison entre la monade et la personnalité  - L’image mentale de l’homme immortel  -  Le combat contre le dragon-serpent  -  les 3 états de conscience  -  Le serpent à 7 tètes  -   Eglise intérieure et extérieure  -  Mon royaume n’est pas de ce monde  -  Les chants de perle  -  le musée manichéen  - 

 

MORT ET VIE FUTURE SELON QUELQUES RELIGIONS

Didier  Rabosée

 Ed. L’Harmattan

2016

De tout temps, le mystère de la mort a intrigué les hommes. Son caractère inéluctable, conjugué au voile épais qui l'entoure, suscite bien des interrogations, véhicule bien des espérances. Le présent ouvrage convie le lecteur à un vaste tour d'horizon des principales religions de différents continents, de l'Orient à l'Occident. Chemin faisant, il examine l'éventail des réponses apportées par le genre humain à la question de l'après-mort

 

Didier Rabosée se propose par ce livre de « présenter l’éventail des réponses que le genre humain a apportées à la question de la vie post-mortem : anéantissement, immortalité de l’âme dans l’au-delà, dissolution dans le Grand Tout, réincarnation, résurrection de la chair, vie éternelle ici-bas. ».

 

L’ouvrage commence par quelques incursions rapides dans les traditions d’Afrique noire et les traditions amérindiennes avant d’approcher le Livre des mors des Anciens Egyptiens : la momification, le périple dans l’au-delà et l’identification à Dieu, le jugement et la confession négative, les Champs d’Ialou et la fusion dans le soleil. En passant, il rappelle, avec Louis Cattiaux l’importance de la magie du nom, connue depuis la préhistoire et toujours actuelle à travers la pratique du « saint nom du Seigneur ».

 

La Grèce antique n’a pas laissé de livres des morts et présente une multiplicité de traditions et de croyances. L’auteur s’attarde sur la conception platonicienne, à mi-chemin entre orphisme et christianisme à venir. Didier Rabosée nous rappelle que l’idée de réincarnation (le terme lui-même n’apparaissant dans la langue française qu’au 19e siècle) était déjà présente en Grèce six siècles avant notre ère. La diversité grecque se retrouve dans le monde romain sous la forme d’un foisonnement parfois confus. Les divinités grecques furent intégrées aux panthéons romains en même temps que les métaphysiques.

 

Didier Rabosée évoque également le mythe babylonien de Gilgamesh et le Zarathoustra perse avant d’étudier plus en profondeur les conceptions du judaïsme et celles du christianisme qui introduit la question de la résurrection. Le christianisme est devenu un immense amphithéâtre, lieu d’interminables débats théologiques où l’on s’affronte, où l’on condamne et où l’on pense trop peu, pour accoucher de conceptions rigides que l’on retrouvera d’ailleurs en Islam.

 

Avant de s’intéresser aux grandes traditions orientales, hindouisme, bouddhisme, taoïsme, Didier Rabosée consacre un chapitre à l’alchimie et à l’élixir de longue vie ou liqueur d’immortalité. Il présente plus particulièrement le travail des deux remarquables alchimistes contemporains que sont Emmanuel d’Hooghvorst et Louis Cattiaux, rappelant l’importance du Message Retrouvé de ce dernier.

 

Avec beaucoup de modestie et de simplicité, Didier Rabosée dresse un panorama des croyances principales quant à la mort et à l’après-vie dans le monde. Ce travail met en évidence, tout à la fois notre grande confusion, alimentée par nos peurs, et un pressentiment commun de « ce qui demeure ».

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’Afrique noire   -   Les Indiens d’Amérique   -  Les civilisations précolombiennes    -     le livre des morts des Anciens Egyptiens   -   La Psychostasie   -    Les champs d’Ialou et la fusion dans le soleil   -    la Grèce Antique   -     Platon   -    Champs Elysée et Tartare   -   Homère et l(Odyssée    -     Les Romains   -  Virgile   -  Cicéron    -    La recherche de l’Immortalité   -    Gilgamesh le Babylonien   -   Zarathoustra le Perse   -   Le Judaïsme   -  L’âme et l’esprit dans la Bible    -   Le Christianisme   -   La Résurrection   -  Paradis et enfer   -    Le christianisme et l’âme immortelle   -     L’Islam   -   L’Alchimie et l’élixir de longue vie     -   L’Hindouisme   -   Le Bouddhisme   -    Le Nirvana  -   La transmigration   -  Le Karma   -   Le livre des morts Tibétain    -   Le Taôisme   -    La réincarnation  

5 N

NAISSANCE DE DIEU - LA BIBLE ET L’HISTORIEN

Jean BOTTERO

Edition  GALLIMARD

 1992

La Bible n’est pas seulement le réceptacle de la Parole Dieu adressée à des multitudes de croyants : elle est aussi, elle est d’abord un opulent recueil de documents écrits et compilés par des hommes du deuxième et surtout premier millénaire avant notre ère, dont elle convoie jusqu’à nous la vieille aventure. Longue histoire au cours de laquelle se sont formées, pour une large part, notre propre vision des choses, notre hiérarchie des valeurs, nos règles de comportement, notre mentalité, notre conscience…

 

Comme tous les vestiges du passé, la Bible relève donc de l’histoire, ce qu’on a trop longtemps ignoré et ce que l’on oublie trop souvent encore. Jeter sur la Bible un regard d’historien, tel est, dans cet ouvrage, le propos de Jean Bottéro, spécialiste des religions sémitiques anciennes et qui tient, depuis 1958, à la section de philosophie et d’histoire de l’Ecole pratique des Hautes Etudes, une chaire d’assyriologie.

 

Il découvre, avant tout, dans la Bible, ainsi considérée, parmi d’archaïques réflexions, parfois naïves, souvent profondes, touchant les grands problèmes qui hantent toujours notre esprit, de la raison d’être ultime des choses, du sens dernier de notre existence et du pourquoi du Mal universel, le lent cheminement qui a mené les vieux Israélites à la conviction de l’unicité absolue et de la totale transcendance de Dieu : la seule idée vraiment neuve et puissante qu’ils aient laissée derrière eux, et dont nous ne pouvons qu’admirer et louer la hauteur et la noblesse, même si elle n’est pas pour nous qu’une des plus brillante et inattendues trouvailles de notre esprit.

 

A partir du IVe millénaire av JC, les panthéons polythéistes s’érigent en parallèle de l’urbanisation et de la centralisation du pouvoir. Ces religions ne proposent ni dogmes, ni croyances obligatoires. Seuls les rituels importent et de ces derniers découlent l’harmonie du monde et l’ordre au sein des cités et des Etats.

 

En Mésopotamie, il existe plus de mille divinités. Elles sont chapeautées par l’une d’entre elles. La divinité supérieure du panthéon change en fonction de la situation géopolitique de la région. Ainsi, lorsque Babylone devient la capitale politique, économique et religieuse de la Mésopotamie unifiée, Marduk, dieu protecteur de la cité, devient le roi des dieux à la place d’Enlil, le dieu de la cité de Nippur, sans que celui-ci soit nié.

Contrairement à la Mésopotamie et à l’Egypte, les Grecs et les Romains ne laissent pas les affaires religieuses à un seul homme. Chaque cité possède son dieu titulaire servant à identifier le citoyen. Celui-ci doit obligatoirement rendre honneur au dieu de la cité au risque de troubler l’ordre cosmique et donc l’ordre social. Rien ne l’empêche en parallèle, s’il le souhaite, d’honorer d’autres divinités.

 

Le judaïsme est considéré comme la première religion monothéiste. Néanmoins, l’histoire montre qu’il y a des tentatives de monothéisme avant l’apparition de Yahvé. Au –XIVe siècle, le pharaon Amenhotep IV impose le culte d’un dieu unique, celui d’Aton, dieu de la vie et de la lumière. Rebaptisé Akhenaton, le pharaon rejette la tradition polythéiste. Il change, par une révolution religieuse, l’ensemble du système cultuel de l’Egypte. Les images des autres divinités sont effacées, les temples sont fermés et les cultes sont interdits. Le culte d’Aton n’est pas une révélation. Le pharaon ne se considère pas comme un prophète. Seul Aton juge les hommes après leur mort. Le règne d’Akhenaton a traumatisé les Egyptiens. Cette révolution était une hérésie qui a bouleversé l’ordre cosmique et qui, sur le long terme, risquait d’engendrer la fin du monde. Après la mort du pharaon, les cultes anciens sont rétablis et le nom du roi hérétique est effacé.

 

Au second millénaire av JC en Iran, Zarathoustra reçoit la parole du dieu Ahura Mazda, le créateur des quatre éléments. Cette dernière lutte contre un être maléfique appelé la Tromperie. Le zoroastrisme est issu des religions indiennes en les épurant. Les zoroastriens doivent lutter contre l’esprit maléfique. Si dans leurs vies, ils n’ont pas succombé au mal, ils gagnent le paradis. Le zoroastrisme présente trois similitudes avec les religions du livre : monothéisme, lutte du bien contre le mal et jugement dernier. Cette religion s’est développée en Perse à la même époque que l’exil des Hébreux à Babylone. Aujourd’hui, le zoroastrisme compte environ 150.000 fidèles dans le monde principalement en Iran et en Inde. Au Ve siècle av JC, les philosophes grecs cherchent un principe explicatif à l’ordre cosmique, ailleurs que dans les mythes jugés incohérents et immoraux. Ainsi, Platon imagine une divinité ayant fabriqué le monde et dans lequel les autres dieux se sont installés. Aristote prolonge l’idée du grand architecte en émettant l’idée que cette divinité suprême n’intervient ni dans la vie des hommes, ni sur le cours des évènements. Les réflexions des présocratiques et des stoïciens sont reprises par les penseurs romains, puis par les premiers chrétiens.

 

Il a fallu des siècles pour que les Hébreux n’aient qu’un seul dieu. Yahvé signifie « être » ou « souffler », un nom à mettre en relation avec le dieu Baal (le vent) très prisé en Phénicie. Dans ses commandements, Yahvé reconnaît l’existence des autres dieux, mais il exige d’être le seul à recevoir un culte du peuple d’Israël. On parle de monolâtrie plutôt que de monothéisme. Les premiers livres de la Bible relatent la lutte de Yahvé contre les autres dieux. Cette lutte symbolise les batailles historiques des Hébreux dans la région. Le culte de Yahvé reprend des procédés de cultes païens, tels les autels et les offrandes. Il est parfois marié comme les autres dieux. L’exil à Babylone est le déclencheur du monothéisme. Yahvé n’est pas moins fort que Marduk. Ce dernier utilise les Babyloniens pour punir son peuple n’ayant pas respecté ses commandements. Yahvé agit sur tous les peuples, renforçant de la sorte son caractère universel. Ainsi, Yahvé finit par perdre son nom devenu inutile puisqu’il n’a plus à être différencié des autres divinités.

 

La Bible hébraïque emprunte de nombreux textes issus d’autres cultures, tel le récit du déluge à l’épopée de Gilgamesh, la naissance de Moïse ressemblant fortement à celle du roi perse Sargon ou l’épisode du veau d’or faisant référence au culte du dieu égyptien Apis. En puisant de multiples références, les rédacteurs judéens ont voulu donner au peuple hébreu, confronté aux autres puissances, les instruments d’une légitimité théorique de sa politique et les moyens de sa survie spirituelle. Yahvé est un dieu interventionniste, qui marche au côté de son peuple. C’est un juge récompensant la foi et châtiant la transgression de la Loi en infligeant des épreuves. Jésus insiste davantage sur le rôle paternel de Dieu et sur l’amour qu’il éprouve pour tous les hommes.

 

 Il n’y a plus de terre promise, mais un royaume céleste où les hommes se rendront après leur mort. Le christianisme, se posant en religion universelle, entend se propager à tous, comme le montre le prosélytisme de Jésus et de ses apôtres. À la fin du Ier siècle, la doctrine de l’incarnation de Dieu en Jésus est en contradiction avec la doctrine de la transcendance juive et entérine le divorce entre les deux religions pourtant liées au départ. A la fin du XIe siècle dans la ville de la Mecque, Mahomet professe une nouvelle religion au nom du Dieu unique. Plus qu’une révolution, l’Islam se veut une réforme de la religion pour rétablir la pureté originelle en prônant un monothéisme plus radical. L’Islam montre l’image d’un Dieu impénétrable. Il permet d’organiser la vie en communauté et de fédérer les tribus arabes.

 

Aujourd’hui un peu plus de quatre milliards d’êtres humains se revendiquent d’une des trois religions du Livre qui constituent les religions dominantes sur Terre. Néanmoins, le polythéisme n’est pas mort. Depuis les années 1980, un nombre croissant d’individus se réclame de religion celte, nordique ou du chamanisme. Leurs adeptes refusent les valeurs et les dogmes des grandes religions et rejettent la supériorité prétendue de celles-ci.

 

Au sommaire de cet excellent livre, l’auteur nous parle de : Le message universel de la Bible   -   Quatre études bibliques : 1/ Le plus vieux poème biblique    -    2/ Les origines de l’univers selon la Bible    -   3/ Le récit du « péché originel »    -     4/ L’Ecclésiaste et le problème du Mal    -

 

NÉO – PAGANISME   B.A- BA

 CHRISTIAN BOUCHET

PARDES

 2001

A Moscou comme à Los Angeles, à Paris comme à Valparaiso, dans les mégapoles occidentales comme dans les plus petits villages de province, des hommes et des femmes, malgré 2000 ans de christianisme, se disent encore païens. Ils rendent un culte à Héra, à Wotan, à Perun, à Horus et à la multitude des autres dieux anciens.


Si l’on demandait, au lecteur de ce livre, qu’elle est la croyance religieuse qui connaît actuellement le développement le plus rapide aux Etats-Unis, gageons qu’il répondrait à coup sur par une religion connue et reconnue. Il dirait christianisme, préciserait peut-être catholicisme ou protestantisme, il pourrait proposer aussi bouddhisme ou islam… Dans tous les cas il aurait tort. La bonne réponse est  le néo-paganisme et, plus spécifiquement un de ses courants connu sous le nom de « wicca ».

 

Le terme néo-paganisme n’évoque que des idées vagues, des druides en robes blanches… Les dénonciations du clergé catholique à l’approche d’Halloween… Et pourtant ce terme désigne un courant religieux important, divers et en croissance.


Ce livre a pour but d’en rendre compte de la manière la plus précise possible, il a dû cependant se donner des frontières dans le temps et dans l’espace. C’est ainsi qu’il ne traitera que du néo-paganisme, c'est-à-dire de tout ce qui est postérieur à la réapparition du druidisme en 1717. De même, il n’abordera que les formes religieuses apparues dans les pays du bassin méditerranéen et en Europe continentale, y compris la Russie, depuis l’Antiquité, et il laissera de côté les divers courants néo-païens présents en Occident et issus de traditions orientales ou amérindiennes.


Une question de vocabulaire se pose avant d’aller plus loin. Nous parlons de néo-paganisme car nous traitons de religions recréées à partir de mythes, de documents historiques ou ethnologiques, plus ou moins bien maîtrisés et compris, voire de religions créées de toutes pièces, nous utilisons le pluriel car, comme le lecteur s’en rendra compte, le néo-paganisme est multiple. Le terme paganisme sera, lui, strictement réservé à « des formes religieuses traditionnelles originelles ». Le terme polythéiste est parfois employé pour désigné les néo-païens, nous ne l’utiliserons pas, cat il ne rend pas exactement compte de la situation, certains néo-païens étant monothéistes.


Bien que se voulant un retour aux « vieilles religions », le néo-paganisme est dans la réalité une pratique totalement en phase avec le phénomène de la nouvelle religiosité que les sociologues définissent par quelques termes comme, « self-service spirituel, bricolage religieux, appartenance sans foi, new-âge, fluidité de l’engagement, consommation événementielle ».

5 O

ORIGINES ET HISTOIRE DES RELIGIONS

J. MURCHY

Edition PAYOT

 1951

Les religions primitives, le totémisme de Babylone au XXe Siècle en passant par la Chine, l’Inde, l’Egypte, la Grèce, l’Islam, Zoroastre et bien d’autres.

 

Le premier problème que pose l'étude des religions concerne la définition même du concept de religion, lequel, étant exclusivement occidental, ne peut directement désigner des faits culturels appartenant à d'autres civilisations. Il suffit toutefois de se rendre compte du relativisme de ce concept pour que le problème perde sa priorité.

 

De préliminaire il devient « final », en ce sens qu'il se confond avec le but même de l'étude des religions, laquelle se comprend comme une recherche en vue de définir les religions. Il s'agit d'en donner une définition non philosophique, mais scientifique ; et, puisque la matière à étudier est « culturelle » et non « naturelle », la discipline scientifique qui se donne un tel objet ne peut être qu'historique ; c'est l'histoire des religions. 

 

L'approche historiographique des religions n'est pas réductible à une collection, aussi vaste que possible, de monographies consacrées aux religions particulières ; aussi n'est-ce pas là le but de l'histoire des religions. Il existe, au contraire, une conception qui part de ce qu'ont de comparable les faits religieux de n'importe quelle culture, ou, si l'on renonce à l'équivoque catégorie du religieux, les faits culturels tout court. C'est, en effet, du recours à cette méthode comparative qu'est née, en même temps que l’ethnologie, l'histoire des religions, la naissance de ces deux disciplines pouvant être conventionnellement datée de la parution de l'ouvrage de E. B. Tylor, Primitive Culture (1871).

 

La perspective comparatiste qu'elle exige et le caractère culturel de son objet situent l'histoire des religions aux côtés de l'ethnologie et lui assignent une position révolutionnaire par rapport à la tradition historico-philologique. Cette révolution est repérable dans le « néo-humanisme », qui se présente comme dépassement du vieil humanisme centré sur la culture européenne. Dans cette perspective, important fut et demeure l'apport des études d'histoire religieuse à la formation d'un nouveau sens de l'histoire

5 P

PETIT TRAITḖ D’HISTOIRE DES RELIGIONS -

Frédéric  Lenoir

Edition Plon

 2008

Quelle est la toute première religion de l'humanité ? Comment sont apparues les notions de dieu, de sacrifice, de salut, de délivrance, de prière, de clergé ? Pourquoi est-on passé du culte de divinités féminines à celui de divinités masculines ? De la croyance en plusieurs dieux à la foi en un Dieu unique ? Pourquoi la violence est-elle souvent liée au sacré ? Pourquoi y a-t-il plusieurs religions ?

 

Qui sont les fondateurs des grandes traditions et quel est leur message ? Quelles sont les ressemblances et les différences fondamentales entre les religions ? Des premiers rituels funéraires des hommes préhistoriques aux grandes religieuses actuelles, Frédéric Lenoir explore de manière limpide l'univers foisonnant du sacré. Une question parcourt ce livre : à quoi servent les religions et pourquoi accompagnent-elles l'aventure humaine depuis l'aube des temps

 

« Aucune société humaine dont on ait la trace n’est exempte de croyances et de rituels religieux ». C’est à partir de ce constat que Frédéric Lenoir, philosophe et directeur du Monde des religions, a bâti ce livre qui entend retracer l’histoire religieuse de l’humanité. Un pari ambitieux mais réussi, tant l’ouvrage se lit avec facilité. Dans une passionnante première partie, l’auteur s’attache longuement à décrire le phénomène religieux et son développement jusqu’au premier millénaire avant J.-C. Ce regard, qui plonge dans les profondeurs de l’histoire et de la préhistoire, lui permettra, en conclusion du livre, d’analyser avec beaucoup de finesse la réalité religieuse du XXIe siècle et d’interroger sur « l’archaïsation » de la religion qu’il devine dans le rejet contemporain de la rationalisation et de l’organisation religieuse.

 

 Entre les deux, une seconde partie, plus classique mais qui ne manque pas d’intérêt, entreprend de décrire précisément les grandes traditions religieuses de l’humanité. Ce que Frédéric Lenoir sait faire simplement, mais sans tomber pour autant dans le simplisme ou le raccourci abusif. L’ouvrage, qui se veut résolument descriptif, ne cherche jamais à prouver la supériorité d’une religion sur une autre, ni même à porter de jugement sur le sentiment religieux en lui-même

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La religion originelle  -  Quand Dieu était une femme   -   Les dieux de la Cité   -   Les dieux du monde   -   La période axiale de l’humanité   -   Sagesses chinoises   -   Hindouisme   -   Bouddhisme   -   Sagesse Chrétienne   -   Zoroastrisme   -   Judaïsme   -   Christianisme   -   Islam   -   Permanence de l’animisme   -  

 

principes et mÉthodes de l’art sacrÉ

Titus burchardt

Edition  Dervy

 1995

On a souvent tendance à appliquer le terme d’ « Art sacré » à tout édifice qui comporte un sujet religieux. Seul un art dont les formes mêmes reflètent la vision spirituelle propre à une religion donnée mérite cette épithète.
L’auteur s’efforce d’en démontrer l’exemple à travers la genèse du temple hindou, les fondements de l’Art chrétien et musulman et l’Image du Bouddha

 

Les historiens de l’art, qui appliquent le terme d’ « art sacré » à n’importe quelle oeuvre artistique à sujet religieux, oublient que l’art est essentiellement forme : pour qu’un art puisse être appelé « sacré », il ne suffit pas que ses sujets dérivent d’une vérité spirituelle, il faut aussi que son langage formel témoigne de la même source. Seul un art dont les formes mêmes reflètent la vision spirituelle propre à une religion donnée, mérite cette épithète. Plus de soixante ans se sont écoulés depuis la parution en français de ce texte magistral, traduit en plus de 10 langues à travers le monde. Titus Burckhardt a été le premier à présenter dans un seul ouvrage le cœur et l’essence des grandes formes traditionnelles d’art sacré tant d’Orient que d’Occident. Il a produit une synthèse et une source féconde à laquelle beaucoup de spécialistes viennent continuellement puiser.

 

Le but de l’art islamique est, selon Burckhardt, de « créer une ambiance qui permette au croyant d’être lui-même le symbole vivant de Dieu sur la Terre », c’est-à-dire d’être « conforme à sa dignité primordiale, qui est à la fois celle de représentant) et celle de serviteur de Dieu. » L’art islamique, et principalement l’architecture et les arts modelant l’environnement (décor, épigraphie, tapis, vêtement), a pour vocation de faire « rayonner la beauté du rite » et de le protéger en même temps : de créer un « cadre conforme au rite, ouvert aux “bénédictions angéliques” et fermé aux interférences psychiques obscures. » (L’art de l’Islam, p. 130) Rien, écrit-il, « ne doit s’interposer entre l’être humain et la Présence, invisible et informelle, de Dieu », et c’est pour cela que l’art islamique crée un certain vide, en écartant les troubles et les passions issues du monde pour installer un ordre esthétique sobre et généreux en même temps, « exprimant l’équilibre, la sérénité, la Paix. »

 

 Dans les zones à forte population, l’architecture est susceptible « de rétablir les conditions de pureté et de calme qu’offre ailleurs la nature vierge » créée par Dieu Dans cette perspective, l’aniconisme de l’art islamique, l’absence d’images figuratives, ne constitue nullement, pour Burckhardt, une limitation et un appauvrissement culturel, mais s’inscrit dans une intention délibérée : empêcher le jeu de miroirs ambigu entre l’homme et son image, puisque « l’image de l’homme est toujours l’image qu’il se fait de lui-même » et l’auteur ne se libère jamais du sort que l’image lui jette (« Le rôle des beaux-arts dans l’éducation islamique » Par ailleurs, il s’élève contre le préjugé voyant dans l’art islamique une stagnation, alors que le respect de synthèses formelles, et leur réinvention inépuisable par la spiritualité de l’artiste, sont dans la nature même de tout art sacré : soit un art traditionnel est « fidèle à ses principes et par conséquent actif et inconscient », écrit-il, soit il les « oublie, ce qui entraîne sa décadence et son effacement. »

Homme à la nature sans doute plus visuelle qu’auditive, porté vers la sobriété, la sérénité et la contemplation, Burckhardt a privilégié, dans ses ouvrages, l’architecture, l’art décoratif et la calligraphie ; la peinture figurative occupe peu de place, et il n’a que très brièvement évoqué la signification de la musique et de la danse des soufis . L’hostilité de l’islam vis-à-vis de la danse et de la musique, écrit-il, tient à la nature de la religion musulmane : « l’identification, par l’intermédiaire d’un rythme cosmique, avec une réalité spirituelle ou divine n’a pas de place dans une perspective religieuse qui maintient une distinction rigoureuse et exclusive entre le Créateur et la créature », bien que la danse offre « un support spirituel trop direct et trop primordial » pour qu’elle ne soit pas employée

5 Q

quand notre monde est devenu chrÉtien

Paul veyne

Edition ALBIN MICHEL

 2007

C’est le livre de bonne foi d’un incroyant qui cherche à comprendre comment le christianisme, ce chef-d’œuvre de création religieuse, a pu, entre 300 et 400, s’imposer à tout l’Occident. À sa manière inimitable, érudite et impertinente, Paul Veyne retient trois raisons :

- un empereur romain, Constantin, maître de cet Occident, converti sincèrement au christianisme, veut christianiser le monde pour le sauver.


- Il s’est converti parce qu’à ce grand empereur il fallait une grande religion. Or, face aux dieux païens, le christianisme, bien que secte très minoritaire, était la religion d’avant-garde qui ne ressemblait à rien de connu.


- Constantin s’est borné à aider les chrétiens à mettre en place leur Église, ce réseau d’évêchés tissé sur l’immense empire romain. Lentement, avec docilité, les foules païennes se sont fait un christianisme à elles. Cette christianisation de cent millions de personnes n’a pas fait de martyrs.

 

« Notre monde » ne serait-il donc « devenu chrétien » que par la conversion d’un seul, fut-il le souverain ?

 

Si les historiens s’accordent sur cette conversion, ce rêve et cette formidable et incommensurable conséquence, certains auraient tendance à rechercher des « causes » en amont, ou à côté. P. Veyne s’insurge :

« Fuyons, écrit-il, le tout-politique non moins que le tout-social ». Il n’est pas de déterminisme capable de dire la raison de cet événement hors norme, et nul recours à des conditions externes ne peut valoir.

 

Au reste, ces conditions, à les prendre en toute leur rigueur, n’auraient pu que rendre impensable, et donc impossible, telle conversion, et tels effets : un univers entièrement voué au paganisme, sans que les minorités chrétiennes fussent martyrisées, ne réclamait, ni politiquement, ni socialement, une si radicale rupture de référents. Rupture fondée sur la seule « bonne foi » de Constantin, qui n’avait nul « besoin d’une Église pour ses conquêtes, et aurait pu réunifier l’Empire sans se faire chrétien ».

 

L’unique raison de son succès, est une qualité propre à l’acte de conversion : il est de part en part sincère. Cette conversion, dit l’historien en forme provocante, et pour bien en marquer la singularité, relève du « caprice personnel » que ne motive nul « calcul réaliste ». Constantin ? Un « potentat imaginatif », intimement assuré d’« avoir été choisi pour jouer un rôle providentiel dans l’Économie millénaire du Salut ». D’emblée, nulle tentation syncrétiste en cette conversion, qui eût pu conjuguer « principes » chrétiens et « coutumes » païennes. Mais un acte inscrit au cœur même du christianisme, comme « rapport permanent, passionné, mutuel et intime » entre « Dieu et ses créatures », quand le paganisme suppose une relation aléatoire et occasionnelle avec des dieux en multitude.

La « révolution constantinienne » fut donc « exclusivement religieuse », et personnelle. À l’ouverture du concile de Nicée, en 325, Constantin l’affirme : ce fut « élection personnelle ». Le « nouveau Moïse du nouvel Israël », dit ainsi Eusèbe, son panégyriste. Mais un Israël sans contrainte : nulle force ne sera employée pour imposer la nouvelle religion. Celle-ci, par ses ressources propres, doit suffire à l’emporter. Mais pourquoi l’a-t-elle emporté chez l’empereur, ce « champion laïc de la foi » ? En quoi le christianisme est-il ce « chef-d’œuvre » qui trace lentement sa route au cours des siècles précédents, jusqu’à l’« illumination » décisive de Constantin ? Sa grande originalité : il est « religion d’amour », et donne une « signification éternelle » à l’« existence personnelle du chrétien » qui s’inscrit ainsi dans « l’unité d’un champ magnétique, orienté vers un être absolu et universel ». De là sa « virtuosité », dont le paganisme ne peut être crédité, doublée d’une « invention de génie » : la « miséricorde infinie de Dieu ».

 

Invention d’une relation « aimante et pathétique », invention d’une « nature céleste » accordée à l’âme humaine. Tout ceci, écrit l’auteur, constitue un ensemble « différent et neuf » de repères personnels par rapport aux déclinaisons infinies du paganisme. Et cette « invention » institue le « sentiment religieux » comme « réalité irréductible ». Qui ne fonde sa raison que sur son déploiement propre. Je cite plus longuement l’auteur : pour Constantin, tel qu’il en est le témoin et désormais le héraut, « le christianisme ne se réduit pas à une recette consolante, c’est un grand roman où se pressent des sentiments divers et subtils. Le divin, le sacré, est une qualité primaire qu’on ne peut dériver d’autre chose ». La conversion impériale est véritablement la « découverte (...) d’un vaste projet divin dont l’homme est le destinataire ». C’est bien la révélation de cette relation personnelle, ayant valeur « universelle », qui fait décision dans cette illustre conversion. Saut dans la « modernité », précise P. Veyne, face à un paganisme « majoritaire mais vieillot ». Véritable dissidence animée par l’incarnation du Pouvoir et de l’État, cette conversion-là, décisive, relève, selon l’historien, de la seule « ressource » portée par le christianisme : « La fabulation religieuse n’est pas inconsciemment utilitaire, elle est à elle-même sa fin et suffit à sa propre satisfaction ».

 

Au passage, Paul Veyne évoque d’autres questions : D’où vient le monothéisme ? Faut-il parler ici d’idéologie ? La religion a-t-elle des racines psychologiques ? Avons-nous des origines chrétiennes ?

5 R

RAISONNANCES BIBLIQUES

Annick de SOUZENELLE

Edition  Albin MICHEL

 2001

A l’heure où commence à s’instaurer un véritable dialogue entre juifs et chrétiens, comment peut-on comprendre le lien qui unit le « Nouveau Testament » à « l’Ancien Testament » ?

 

Pour Annick de Souzenelle, le mystère de cette relation est à entendre comme celui d’une unique Parole de Dieu, dans laquelle le « Bonne nouvelle » résonne en pleine harmonie avec la  Première Alliance : elle accomplit ses promesses et dévoile son secret, et son message, à son tour, s’éclaire des mille corrélations subtiles qui la lient à la Torah.

 

Une telle vision, étayée par la Tradition et par l’extraordinaire  symbolique des lettres hébraïques, était déjà présente dans toute l’œuvre d’Annick de Souzenelle, depuis « le symbolisme du corps humain » jusqu’au « Féminin de l’être ». Elle est ici développée de façon lumineuse, à travers un parcours qui va du Prologue de Jean au récit de la Pentecôte. Les correspondances très précises que l’auteur établit à propos de la circoncision de Jésus, des Béatitudes ou du Notre Père, nous invitent à changer radicalement notre regard sur ces textes, et par la grâce de leur enseignement, notre regard sur nous-même.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Béréshit   -   Naissance et enfance du Christ   -   Le Baptême d’eau du Christ    -   La tentation au désert    -    Le Baptême de feu   -    Le sermon sur la montagne   -   Les Béatitudes au regard des Sephiroth     -    Quelques enseignements de Jésus   -    Pâque juive et Pâques chrétienne    -     La matrice du crâne    -   Descente de l’Esprit-Saint    - 

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religieux & moines de notre temps

Marc joulin

Edition du  CERF

 1980

Lorsqu’on parle de moines et de religieux, on pense à des hommes du Moyen-Âge encapuchonnées de bure sous des voûtes romanes ou gothiques…

 

Mais au XXème siècle, avec ou sans bure, avec ou sans cloître, des jeunes hommes continuent de répondre résolument à l’appel du Christ : « Viens, suis-moi ! ». Et ces dernières années ont vu une extraordinaire floraison de fondations nouvelles.


Ce livre, principalement rédigé par de jeunes religieux, présente le témoignage de la réalité vivante d’une trentaine d’ordres et de congrégations d’hommes : moines, contemplatifs, missionnaires, prêtres ouvriers, charismatiques… Tous témoignent avec audace et humilité que Dieu et le service des frères peuvent suffire à remplir une vie.

On y trouve :

 

Les Augustins de l’Assomption, M. Laurent, a.a.

Les moines bénédictins, des moines de la Pierre-Qui-Vire

Les Salésiens de Don Bosco, M. Mouillard, s.d.b.

Les moines cisterciens, des moines de Tamié

Les Fils de la Charité

Les ermites, L. Lassus, o.p.

Les Frères missionnaires des campagnes

La famille de St François

À la suite de Charles de Foucauld

Les Frères Prêcheurs

Les missionnaires, P. Legendre, s.m.a.

Les Frères Carmes

 

Les Jésuites, Cl. Viard, s.j.

 

religion, rÉvÉlation, initiation, certitudes illusoires

Jean mourgues

Edition  Dervy

 2002

Ce grand maçon et philosophe nous présente ses réflexions basées sur la religion, la révélation et l’initiation.  Les rapports des hommes avec l’Église et Dieu. Ses réflexions sur la Révélation, mot souvent mal compris et sur la démarche initiatique, qui permet d’accéder à un certain niveau de spiritualité, créatrice de sens c’est-à-dire à une forme de sagesse.

 

 L'auteur nous présente les réflexions d'un philosophe engagé dans une démarche initiatique sur trois des questions fondamentales qui se posent aux hommes ayant besoin de Foi et d'Espérance. Il s'attache à montrer que seule la démarche initiatique, par l'ascèse et l'herméneutique auxquelles elle invite, permet à chaque homme de se " révéler à lui-même ", c'est-à-dire d'accéder à un certain niveau de spiritualité, créatrice de sens, dans la liberté et la lucidité, autrement dit, à une forme de sagesse.

 

Révéler » traduit le verbe grec apocaluptein (d’où vient « apocalypse », titre du dernier livre du Nouveau Testament) qui signifie « découvrir », « dévoiler ». On l’emploie, par exemple, quand on tire le rideau d’une scène de théâtre au début d’une pièce, ou qu’on ouvre le couvercle d’une boite pour voir ce qu’il y a dedans, ou, encore, lorsqu’on enlève le masque placé sur un visage. Révéler consiste à rendre visible ce qui ne l’était pas, à exposer au regard ce qui auparavant était dissimulé.

 

La révélation, ainsi définie, implique quatre éléments.

  • D’abord, un événement qui permet de percevoir ce qu’auparavant on ne voyait pas. Un geste se fait ou une parole se dit ; la lumière apparaît là où auparavant elle manquait. La révélation désigne le passage de l’obscurité à la clarté.
  • Ensuite, un sujet agissant. Quand un changement a lieu, il y a une raison ; un événement a des causes ; une action, geste ou parole, vient d’un acteur. La révélation implique l’intervention de quelqu’un ou de quelque chose qui communique, informe, fait connaître.
  • Puis, un objet communiqué. La révélation a un contenu ; elle dissipe un mystère et apporte une connaissance. Elle divulgue des réalités ou des vérités auparavant ignorées. Ce qu’elle découvre la rend soit importante soit insignifiante. Sa valeur dépend de ce qu’elle communique.
  • Enfin, un bénéficiaire qui la reçoit et qu’elle éclaire. Il n’y a révélation que si quelqu’un se met à voir ou à savoir ce qui auparavant lui était obscur. Un secret qu’on proclame dans le désert et que personne n’entend n’est pas révélé.

Chaque théologie et spiritualité a tendance à privilégier un de ces quatre éléments, sans pour cela nier les autres. Les piétistes, les existentialistes, les revivalistes insistent sur l’événement ; ils voient d’abord dans la révélation l’expérience vive et bouleversante d’une rencontre ; celui qui n’a pas vécu un tel événement n’a pas vraiment la foi, il n’est pas authentiquement chrétien. Les orthodoxes soulignent plutôt l’origine divine ou surnaturelle de la révélation : ce n’est pas quelqu’un ou quelque chose qui parle de Dieu et qui dévoile la vérité, c’est Dieu qui parle et se dévoile lui-même. Les dogmatiques sont sensibles au contenu et donnent la priorité à l’enseignement que délivre la révélation ; elle ouvre l’accès à un savoir. Enfin, les libéraux ont tendance à beaucoup s’intéresser au destinataire ; il joue un rôle actif, il ne se borne pas à recevoir, il exprime avec ses idées et ses notions ce qu’il a perçu ; la révélation dépend de ce qu’est l’homme, de ses sentiments, de sa réflexion et de sa culture ; elle se formule toujours dans son langage.

Le mot grec aletheia (la vérité ou le vrai) signifie étymologiquement ce qui n’est ni caché ni voilé. Il existe un rapport étroit, qui a été souvent relevé, entre « révélation » et « vérité ». La connaissance de la vérité représente toujours une découverte ; elle demande, en effet, qu’on aille au-delà des apparences pour atteindre une réalité qui n’est pas immédiatement perceptible.

 

Toutefois, dans le cas de la plupart des connaissances humaines, l’homme découvre la vérité par ses propres moyens. Il ne la reçoit pas d’un autre, il y parvient grâce à ses efforts. Il s’éclaire lui-même. Même si tout savoir résulte d’un dévoilement et implique une découverte, le plus souvent, en tout cas dans le domaine religieux, on utilise le mot « révélation » pour une lumière qui vient d’ailleurs, du dehors ; on considère qu’elle communique une connaissance que nous ne pouvons pas acquérir par nous-mêmes ; elle nous est donnée par quelqu’un ou quelque chose. Cet usage du mot révélation explique que fréquemment on distingue les spiritualités qui se réclament d’une révélation surnaturelle ou externe de celles qui font appel à une sagesse innée et enfouie dans l’être humain.

 

Pour les religions dites de sagesse, le croyant ou le fidèle atteint la vérité et parvient à mener une existence juste par ses seules ressources, par sa réflexion, par sa piété, par sa discipline morale et par son action. L’être humain découvre en lui-même la voie du salut, c’est-à-dire la voie d’une vie authentique et il y marche sans avoir besoin d’une intervention ou d’une assistance surnaturelle. Si, généralement, il a recours aux conseils et à l’enseignement de « maîtres » qui l’aident et le guident, ces maîtres ne sont pas des messagers des dieux, ils sont des experts en humanité. En les écoutant et en les suivant, il devient leur égal et il apprend à s’en passer. La vérité ne lui est pas donnée ni communiquée du dehors, il la trouve en lui-même grâce à une initiation qui lui ouvre les yeux et un approfondissement qui lui permet de découvrir progressivement ce qu’il porte en lui et que la vie ordinaire lui cache. Pour reprendre le vocabulaire bouddhiste, il est un « éveillé », qui s’éveille à lui-même et à sa propre vérité, ou un « éclairé » qui découvre la lumière qui lui est propre. Sa religion naît et s’alimente d’une « source intérieure » et non d’apports venus d’ailleurs. De nombreuses religions orientales se rangent dans cette première catégorie, pour qui, s’il y a révélation, cette révélation ne peut être qu’intérieure.

 

Les religions dites de révélation se fondent ou prétendent se fonder sur une action spécifique de Dieu qui décide de dévoiler aux êtres humains une vérité à laquelle ils n’ont pas autrement accès. Dieu prend la parole pour leur faire savoir ce qui dépasse leurs capacités ordinaires. Il leur apporte une lumière qu’ils n’ont pas en eux-mêmes. Selon une parole de l’évangile de Matthieu qui a servi de titre à un livre de René Girard, « il proclame des choses cachées depuis la fondation du monde ». La révélation vient du dehors et manifeste une présence et une vérité entièrement différentes de ce que nous voyons et savons ; elle est extérieure, surnaturelle, « tout autre » par rapport à ce que nous sommes. Les êtres humains la reçoivent, lui rendent témoignage, elle transforme leur vie, mais ils ne peuvent pas la découvrir seuls et encore moins s’en passer. Sans elle, ils sont impuissants ; ils sont plongés dans les ténèbres, condamnés à l’ignorance et à l’erreur. Tout dépend de l’initiative de Dieu. Sans cette révélation surnaturelle, il n’y aurait pas de religion vraie, les hommes seraient livrés sans échappatoire possible à des illusions ou à de faux-semblants. Comme exemples de religions de révélation, on cite, en général, le judaïsme, le christianisme et l’islam.

 

Cette distinction classique entre sagesse et révélation n’a, à mon sens, qu’une portée limitée. En effet, dans les spiritualités de la sagesse, interviennent des éléments extérieurs, des rencontres et des échanges, et on découvre en soi quelque chose d’autre que le soi. De leur côté, les spiritualités de révélation sont bien forcées d’admettre qu’on ne comprend et qu’on n’accueille une parole venue du dehors que si elle trouve en nous un « point d’ancrage ». Elle doit nous rejoindre quelque part et correspondre à une attente ou à une intuition inscrite en nous. Il y a toujours complémentarité entre l’intérieur et l’extérieur, interpénétration entre ce que je porte en moi et ce qui me vient du dehors. Il importe donc de relativiser cette opposition (comme je l’ai fait dans le deuxième chapitre de mon livre Parler de Dieu). Je rappelle, d’ailleurs, qu’on a parfois présenté l’Évangile à la fois comme une révélation et une sagesse, et que l’islam souligne souvent la rationalité de l’enseignement coranique : la religion révélée unit sagesse humaine et parole divine. Dans cette perspective, la révélation externe nous fait découvrir ou nous aide à découvrir ce que nous avons ou ce que nous portons en nous..

5 V

vivre & transmettre la tradition – connaissance des religions

 A.M.R

Edition Dervy

 2003

La transmission est au cœur de la notion de tradition, qui signifie d’abord, remettre, confier, à transmettre. C’est aujourd’hui une notion fondamentale et décisive pour les grandes voies spirituelles, c’est pourquoi ce volume est totalement  consacré à cette question de transmission et de partage.

 

Les divers conférenciers vont essayer de nous expliquer comment et pourquoi transmettre ce que les Anciens nous ont légués, avec la difficulté du monde moderne, tant dans son esprit que dans sa forme avec :  le manque de temps, la perte des repères, les désinformations, les médias attirés plus par l’argent et le politique que par la vérité et l’objectivité,  le désamour des voies spirituelles et l’abandon progressif de la pratique des religions, bref le mode de partage et de transmission évolue et change très vite

 

Au sommaire de ce livre :

 

Jean Biès :   Paradosis – Paradisos

 

Françoise Bonardel : Mettre en œuvre la Tradition

 

Philippe Faure et Luc Breton : De l’art du trait à l’art de la musique, pratiquer et transmettre le métier de luthier.

 

François Chenique :  De quelques apories du néo-bouddhisme  -  Dieu unique, suprême et transcendant  -  Dieu créateur  -  Maître Eckhart : un Bodhisattva pour l’Occident  -  Comment désigner la Réalité ultime  -  Conscience de base et Embryon de Bouddha  -  Le non-soi des bouddhistes  -  Réflexion sur l’incontournable Vacuité  -

Michel Chodkiewicz : Les rites d’initiation dans le soufisme  -

 

Jean-Claude  Dubois : Les treize saints de la médecine chinoise, art de guérir et art de guerre  -  Un tableau de Su Ren-shan   -  Le loup de Gubbio  -  Transmission et médiatisation  -

 

Philippe Faure : Les médias de la transmission. A propos de la transmission de la tradition chrétienne au Moyen Âge  -  Statut et hiérarchie des médias  -  Réception et réappropriation de la tradition  -

 

Françoise Bonardel et Christophe Ibach : L’esprit du signe  -

 

Jean Canteins : Livres et transmission  -

 

Patrick Geay : La Franc-maçonnerie contre elle-même  -

 

Jean-Pierre Laurent : Guénon face à la critique historique  -

 

Patrick Laude : Présence et Vérité : L’héritage spirituel chez Louis Massignon et Schuon  -

 

Jean-Michel Mathonière : La tradition et sa transmission dans les compagnonnages : aperçus en forme de mise au point  -  Le problème des sources  -  Quelques idées reçues  -

 

Iegor Reznikoff : Transmission orale et écrite : le chant chrétien antique  -  L’interprétation du chant antique et comment renouer avec la tradition orale  -  La leçon de l’oralité  -

 

Matthias Korger : Biographie des œuvres de Philip Sherrard  -   le cosmos comme théophanie  - 

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