Tout d’abord mes frères, je vais vous demander un effort
d’imagination, et de vous laisser aller à croire que l’invisible existe, et
qu’il est peuplé d’entités en majorité bienveillantes.
Les peuples d’Asie, surtout hindou et chinois, mais aussi, japonais,
cambodgien, vietnamien et autres, les animistes du monde entier, du Brésil à
la Russie en passant par les papous de Nouvelle guinée, les aborigènes
d’Australie et quasiment toute l’Afrique, n’ont aucune difficulté à dialoguer
avec l’invisible, car pour eux, c’est tout d’abord leur culture, et le sacré
fait parti intégrante de leur quotidien.
Tous ont de petits autels dédiés aux ancêtres ou aux dieux tutélaires de leur
tradition, et, tous les jours, ils dialoguent avec eux, avec offrandes et
invocations. Lorsque les animistes vont chasser ou cueillir des fruits en
forêt, ils implorent protection et d’avance demandent pardon pour le gibier
qu’ils vont tuer ou pour l’arbre qu’ils vont abattre.
Ces peuples représentent 80% de la planète, nous européens et français en
particulier sommes environ 5%, et nous avons les pires difficultés à
sacraliser les choses, les lieux et les moments.
Depuis que la Révolution française a coupé la tête du Roi et ainsi a séparé
le spirituel du matériel, elle a, par la même occasion, désacralisé nos
traditions et notre culture ; le Roi qui représentait le Pontifex
entre le Divin et le profane a disparu, ainsi toute idée de divinité
permanente dans toutes nos actions journalières, s’est volatilisée pour
laisser libre cours au « culte de la Raison » et à « l’Être Suprême », chers
à Robespierre. Puis vinrent les affres de la révolution et sa chasse aux
sorcières, suivies par le siècle des Lumières qui, tout en faisant de grands
progrès sur divers plans, fut désastreux pour la spiritualité, continuant à
désacraliser, tout en prônant un athéisme sucré. C’est ainsi que le culte de
la diversité et de la matérialité ont pris la place du sacré. Descartes déjà
avec son discours de la méthode en 1637, avait enfoncé le clou et Auguste
Comte vers les années 1840 inventa le « positivisme », c'est-à-dire « On ne
croit que ce que la Science peut prouver » autrement dit, la science peut
elle prouver que Dieu existe ? Non ! Alors Dieu n’existe pas. Auguste Comte
ne faisait que suivre le chemin tracé par Descartes, St Simon Condorcet,
Voltaire et autre Rousseau, il fut d’ailleurs suivi en 1913 par un dénommé Le
Dantec qui créa le mot «scientisme » pour la
théorie d’Auguste Comte.
Avec tout cela, nous nous retrouvons au XXIe siècle, avec des relents
antireligieux, athéistes, et désacralisateurs et
pour tout arranger, le modernisme pousse les gens à être égoïstes, idolâtres
(télé, argent-roi, jeux vidéo ou autres) et inhumains.
Après ce bref tableau faisant l’état des lieux, voyons cela de plus près.
Faire un travail sur l’espace-temps-sacré est quelque chose de très difficile
à traiter, car le sujet est immense et vaste, l’espace est sans limite, le
temps dans l’absolu n’existe pas et le sacré est très difficile à définir. Je
vais donc essayer de faire une synthèse simple et imagée pour la
compréhension de tous.
Nous allons donc ensemble mes frères, faire un voyage cosmique et tout
d’abord commençons par ce petit conte hindou :
Un jeune prince, Narada, dit un jour au Seigneur Dieu : Seigneur Dieu,
montre- moi la puissance de ta Mâyâ (Voile de l’illusion).
Très bien…suis-moi.
Le Seigneur et Narada marchèrent dans le désert, longtemps, longtemps.
Fatigué, le Seigneur finit par s’asseoir et demanda :
Narada, veux tu aller me chercher un verre d’eau, j’ai soif !
Narada, regarda autour de lui et ne vit, à perte de vue, que des étendues de
sable.
Où trouverai-je de l’eau, en plein désert ?
Marche droit devant toi…tu trouveras un village…
Narada s’en alla, peu convaincu. Il marcha durant plusieurs jours. Alors
qu’il désespérait, il trouva un village. Une jeune femme, très belle, était
en train de laver du linge, au bord d’une rivière. Narada s’approcha et
l’aborda, elle lui offrit de quoi se désaltérer et ils parlèrent. Narada
oublia ce pour quoi il était venu. Se plaisant à être ensemble, les deux
jeunes gens s’unirent et eurent plusieurs enfants….. Et les années
passèrent…..Advint un jour où la peste s’abattit sur la contrée. Narada
pressa sa femme de réunir quelques affaires en prévision d’un voyage destiné
à mettre leur famille à l’abri. Au moment où ils s’apprêtaient à passer sur
l’autre rive, un ouragan s’abattit sur eux. Le pont fut emporté par les eaux,
ainsi que Narada et les siens. Narada parvint à nager, mais il assista,
horrifié et impuissant à la noyade de son épouse et de ses enfants. Epuisé,
éploré, il parvint à nager jusqu’à la rive où il s’effondra, désespéré et
pleurant. Il maudit le ciel d’avoir détruit ainsi toute l’œuvre d’une vie. A
cet instant, Narada, sentit une main se poser sur son épaule ; il leva son
regard et reconnut le Seigneur. Ce dernier lui fit remarquer :
Narada, où étais-tu donc passé ? Qu’est-ce que tu fabriquais ?
Cela fait trois heures que tu es parti et j’attends toujours mon verre d’eau
!
Ce conte illustre parfaitement certains des mystères liés à notre perception
de l’espace et du temps, et va nous permettre d’entrer à la fois dans le mode
de pensée de toutes voies initiatiques et de la F.M en particulier, et
d’autre part de pénétrer dans le monde des physiciens actuels.
L’espace, le cosmos, c’est pour moi l’inconnu et le vertige total, vertige
des distances incalculables, des non-limites du monde céleste, avec ses
découvertes permanentes de nouvelles planètes. Associé au temps, c’est le
mystère absolu.
Pour essayer de donner ne dimension humaine à cet espace-temps, on lui a
donné le joli nom de « Vitesse de la lumière »- (299.792.458 mètre/seconde)-,
ce qui revient à dire, qu’il faut 8 minutes à la lumière du soleil, pour
atteindre la Terre, distante de 150 millions de Kms. C’est un calcul qui
unifie l’espace- temps dans une même équation et qui rend l’espace et le
temps indissociables, bien que différents. L’équation d’Einstein sur la loi
de la relativité espace-temps le démontre.
E=MC². Le E étant l’énergie qui égale= M (Masse) multiplié par C (Vitesse de
la lumière) au carré ².
Ce qui revient à dire que l’énergie et la matière remplacent l’espace-temps
dans le cosmos. Il y a également le fameux « mur de Planck ». Ce mur ou
plutôt cette barrière, se compose de 5 éléments : 1e/ Le temps complexe.
2e/La distance ou l’espace. 3e/ L’énergie. 4e/ La masse ou densité ou
matière. 5e/ La température.
Ce mur est situé entre l’instant du Big-bang et notre compréhension de ce phénomène.
Le mot Bing Bang fut inventé par le physicien Fred Hoyle et apparaît pour la
première fois en Mars 1949. Mathématiquement, ce mur se situe à 10 millions
de milliardième de seconde du Big-bang, autrement dit rien, mais ce petit
rien est le gouffre géant et mystérieux qui sépare le créateur de sa
créature, le visible de l’invisible, le connu de l’inconnu, en un mot « le
créé de l’incréé ».
En 1965 le New York Times en écrivant « Des signaux confirment que l’Univers
est né d’un Bing Bang » va faite couler beaucoup d’encre et faire hurler les
créationnistes.
Mais nos connaissances actuelles se heurtent à ce mur, limite de notre
Univers.
Nos astrophysiciens essaient pourtant de percer ce mystère, et développent
des théories, dont celle des cordes (inventée par Gabriele Vénéziano) qui ambitionne de réconcilier ou d’unifier les
quatre interactions élémentaires connues à savoir :
1/ La gravité quantique. 2/ La mécanique quantique. 3/ La physique théorique.
4/ La relativité générale.
Le physicien George Smoot le 23 Avril 1992, au
siège de la Ste Américaine de physique, déclare devant une assemblée de
savants et de journalistes spécialisés « Nous avons observé des germes
primordiaux, comme des plis ou des rides dans la trame de l’espace –temps,
restes de la période de la création. Ces plis ou rides sont datés d’à peine
380.000 ans après le Bing Bang. Elles ont été photographiées par le satellite
COBE, c’est la lumière la plus ancienne jamais émise par l’univers et cette
image représente l’œuf cosmique ». Smoot continu
son exposé et déclare : « Pour les esprits religieux, c’est comme voir le
visage de Dieu » Cette phrase va faire le tour du monde et déclencher une
polémique, mais de plus en plus de savants avancent dans cette direction.
Par contre le Pape Jean Paul II, déclara que « c’est bien au cœur de cet
Océan Primordial de Lumière, qu’effectivement est le visage de Dieu »
Aujourd’hui, ce que nous révèlent les observations des télescopes Hubble et
les autres machines métaphysiques qui sont en marche dans l’univers (COBE
1989- WMAP 2001- PLANCK 2009), doivent permettre d’approcher le temps de la
création et ses mystères. Car cette lueur fossile directement issue de la
création existe, c’est en quelque sorte l’enfance de l’univers. Cette lumière
primordiale garde le souvenir des étapes de sa formation, cette mémoire qui
agit comme un ADN est conservé dans ce qu’on appelle des photons (Ce mot fut
inventé par le chimiste Gilbert Lewis en 1926). Photon veut dire lumière en
grec. Les photons sont 10 milliard de fois plus nombreux que les particules
de matière, ils sont ultra léger. La lumière qui « tombe sur terre » est
faite de photons (photons d’étoiles). Ces photons proviennent d’un voyage de
13 milliard 750 millions d’années, du temps où l’univers avait une chaleur de
3000 degré, puis avec le refroidissement de l’univers ces photons ont voyagés
et c’est ainsi que nous les retrouvons sur terre et que nous baignons dedans
puisque il est dénombré 400 photons pour 1 cm cube. On peut donc dire que
nous baignons dans un océan de lumière primordiale (Le Fiat Lux Primordial).
Parmi les grands nombres de l’univers, il en est un, appelé « La constante
cosmologique », ce nombre démontre avec une précision remarquable, la
mécanique précise de l’univers et de sa création. C’est avec ce nombre que Smoot vit « Le visage de Dieu » autrement dit l’origine
du monde.
Cette constante cosmologique prouve que dans ce grand théâtre cosmique, tout
à été prévu et organisé pour permettre l’apparition sur la scène de l’univers
d’une matière ordonnée, puis de la vie. On ne peut qu’en déduire qu’une
intelligence supérieure s’est occupée de tout cela et a donné naissance au Tsimsoum/Bing Bang.
On sait maintenant avec certitude que l’univers est en expansion, c’est à
dire qu’il bouge, qu’il grossit mais surtout qu’il est en fuite vers
l’infini. Avec la découverte de l’Energie sombre ou force noire, découverte
en 1998, les savants pensent que c’est elle qui pousse l’univers planétaire
vers l’infini, car elle représente 70% de l’univers.
Alors pourquoi et comment l’univers existe ? Stephen Hawking répond : « Quand
nous trouverons la réponse, nous connaîtrons la pensée de Dieu » et Einstein
de renchérir « Je crois au Dieu de Spinoza, révélé dans l’harmonie du monde
». Pour beaucoup de physiciens et astrophysiciens, le mystère de la création
est comme un défi de lire la pensée de Dieu. Dans la création du monde, la
Genèse est pour le religieux la meilleure explication, correspondant au Bing
Bang du scientifique.
Si à mon avis, on n’est pas près de résoudre le mystère(Le pourquoi) de la
création, les kabbalistes juifs, ont développé leur théorie, qui est celle du
Tsimsoum. Pour eux, Dieu en se rétractant va
laisser un espace, dans lequel vont se développer les planètes et la vie, et
que la kabbale appelle « Le développement des mondes et de la Lumière ».
Cette construction spirituelle et métaphysique est représentée, avec à son
sommet la Déité Suprême appelé : AÏN et AÏN SOF, qui veut dire Infini. Puis
est schématisé l’Arbre Séphirotique.
Les 3 séphirots du haut (KETER-BINAH-HOKMAH) sont
dans le monde de l’Emanation. Les 3 suivantes (DIN-HESED-TIFERET) sont dans
le monde de la Création. Les 3 suivantes (HOD-YESOD-NETSAH) sont dans le
monde de la Formation, et la dernière MALKUT est dans le monde de l’Action, c'est-à-dire
le Royaume sur terre.
Cette rétractation de la Déité Suprême est un acte de sacrifice et d’Amour
qui nous permet de vivre et permet au cosmos d’être en perpétuelle expansion.
Je rappelle que la Kabbale veut dire « recevoir et/ou tradition » autrement
dit « recevoir la Tradition », elle commença au IIe siècle avec Bar Hochaï, puis développée et écrite entre le XIIe et XIIIe
siècle par Louria, Isaac l’aveugle, Moïse de Léon,
Moïse Cordovero, Abraham Aboulafia et bien
d’autres. La Kabbale et ses 32 sentiers donnent une explication religieuse,
spirituelle et métaphysique de la création du Monde et sur son Créateur
On retrouve dans la tradition hindouiste, le même schéma de la création, avec
ses centres appelés chakras et la Kundalîni, cette
« Energie divine » qui va réveiller et transformer l’homme à travers ses 7
portes ou chakras et ses 350 millions de nâdis ou
canaux, canalisant et transportant cette Energie sacrée. Grâce à ce système
énergétique sacralisé et divinisé, l’homme peut communiquer avec les forces
actives situées à tous les niveaux de son environnement, de l’Univers et des
sources de la Création.
Quant à la tradition biblique, elle nous parle dans la Genèse des arbres du
Bien et du Mal, et de l’arbre de la connaissance. Yggdrasil dans la tradition
scandinave est l’arbre de la création du monde.
Tous ces arbres et schémas, symboles de la création du Monde à travers
l’espace et le temps, nous font remonter au Principe Créateur, après avoir
vaincu la dualité. C’est la victoire totale de l’esprit sur la matière, la
réintégration de l’Être - chère à Martinez de Pasqually- la reconstitution de
la brisure des vases de la Kabbale et pour la métaphysique, l’anéantissement
de l’Être dans la Déité.
Que dire de plus sur l’espace, quand tous les jours nos physiciens découvrent
d’autres planètes, et pour certaines des centaines de fois plus grosses que
notre Terre. Pouvons nous croire que nous sommes les seuls habitants de ce
monde connu, et qui ne cesse de s’agrandir, pouvons nous croire que nous sommes
le nombril de l’Univers, le seul peuple élu par le G.A.D.L’U. ? Cet espace
gigantesque, sans limites connues, recèle à coup sûr d’autres civilisations,
d’autres peuples, et malgré toutes les désinformations, des signaux et des
messages nous sont envoyés et des visites nous sont faites. Des rapports
officiels comme le rapport C.O.M.E.T.A (Voir internet) font état de ces
messages et visites. Présidé par le Général Letty et approuvé par
l’association de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, ce rapport
conclut « à la réalité physique quasi certaine, d’objets volants inconnus et
reconnaît la visite d’êtres extra-terrestre », ce qui revient à dire que des
solutions ont été trouvées pour raccourcir l’espace et le temps cosmique, et
que nous ne sommes pas seul dans l’univers.
Sur Terre coexistent deux temps, le temps linéaire et le temps cyclique ou
circulaire. Le temps linéaire soumet notre corps au temps matériel, fuyant,
que l’on ne peut ni arrêter, ni rattraper. Ainsi vont le vieillissement et la
mort physique.
Quant au temps cyclique ou circulaire, il est relié au temps primordial,
mythique et sacré, c’est le temps de l’immortalité spirituelle, le temps de
la destruction et de la reconstruction, le temps de la Mort et de la
Renaissance, le temps de l’Eternel Retour, le temps des cycles évolutifs, là
où les évènements se reproduisent sans cesse, mais sous une forme différente.
La franc-maçonnerie fait appel à ce temps cyclique dans son 1e et 3e degré.
Beaucoup de religions, mais surtout les hindous et les bouddhistes on fait du
temps cyclique, le centre de leur enseignement.
Au sujet de mort et re-naissance dans le temps
cyclique, il s’agit bien sur de la mort initiatique et si l’on peut trouver
des similitudes avec la mort physique, la finalité est différente. La mort
initiatique ne se réduit pas à une mort fictive ou virtuelle, mais passe par
un retour à l’état embryonnaire et celui qui en fait l’expérience, devient
ainsi contemporain de la création du Monde, il vit non pas dans le ventre de
sa mère, mais dans l’œuf cosmique, hors du temps historique. Ainsi, les
mythes relatifs à la Palingénésie rappellent cet acte primordial qui évoque
le passage du chaos à la création.
Je prendrais simplement comme exemples cinq cas de morts initiatiques :
Jonas qui vécu trois jours et trois nuits dans le ventre de la baleine.
En Egypte la mort d’Osiris et sa Résurrection, qui est le mythe fondateur de
la religion égyptienne.
En Grèce les mystères agraires d’Eleusis, qui font passer Perséphone, fille
de Déméter déesse de l’agriculture et du blé, 4 mois dans l’Hadès (pays de la
mort) et 8 mois sur terre (Vie et Renaissance).
La parabole évangélique du grain de blé, selon laquelle « Si le grain ne
meurt, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits » (Jean
12, 24).
En franc-maçonnerie, la mort du profane au 1e degré et la mort d’Hiram au 3e
degré.
L’Occident pour des questions pratiques, a morcelé le temps linéaire, en
minutes, heures, jours, années etc. mais pour les civilisations anciennes et
les voies initiatiques spirituelles et métaphysiques actuelles, le temps
linéaire n’existe pas, on parle de temps cyclique.
Parmi les légendes Celtes, celle du cycle de Bran, fait réfléchir, elle
montre et explique que celui qui a résidé 1 an sur la terre des fées, -qui
est dans un espace-temps mythique-, aurait vieilli d’une centaine d’années,
s’il était resté sur terre.
C’est exactement ce qu’ont formulé les plus grands physiciens mondiaux, après
les expériences du C.E.R.N (Centre d’expérimentation avec accélérateur de
particules installé en Suisse, là ou fut inventé Internet en autre), ils
affirment qu’un homme de 20 ans partant dans une fusée dans le cosmos pour
une période de 100 ans, aurait toujours le même âge à son retour, alors que
sur terre, les gens auraient vieilli de 100 ans et seraient morts.
Qu’en déduire ?, sinon que, comme dans les contes et les contes de fées,
l’espace-temps n’existe pas. Sur terre, c’est une invention humaine, une
invention qui permet de se situer dans l’espace universel. On dit que le
temps passe vite, mais le temps ne passe pas, c’est nous qui nous déplaçons,
à la façon d’un voyageur dans un train, qui regarde défiler le paysage ; mais
le paysage ne défile pas, ne bouge pas, c’est le train et le voyageur qui se
déplacent. Alors, écoutons les anciens, les Sages et les gourous orientaux,
qui disent et redisent que la Mâyâ préside à tout, ce qui revient à dire que
« tout n’est qu’illusion ».
Sur terre nous vivons avec 3 dimensions : la largeur, la longueur et la
profondeur ou épaisseur, et toutes nos perceptions à travers nos cinq sens
sont paramétrées et formatées par ces 3 dimensions.
Selon les plus grands physiciens comme par exemple Stephen Hawking (qui a
écrit un superbe livre : Une brève histoire du temps), l’Univers possède une
4e dimension, qui est le temps cosmique, le problème est que cette 4e
dimension, à travers ses atomes et particules, a un comportement irrationnel,
erratique, imprévisible et anormal par rapport aux lois qui régissent notre
monde.
Lorsque sur terre nous avons ou voyons des phénomènes inexpliqués, des synchronicités ou des scènes mystérieuses, il faut peut
être se dire la plupart du temps, que nous sommes en présence de cette 4e
dimension.
Selon des études et expériences faites, si on pouvait maîtriser cette 4e
dimension, on pourrait devenir invisible, avoir le don d’ubiquité, être
passe-murailles et peut-être devenir immortel. L’expérience de Philadelphie
en 1943 avec les plus grands savants, dont Einstein, démontre cette
possibilité, mais aussi ses dangers.
Voyons maintenant l’espace-temps sacré en loge.
Il faut tout d’abord considérer la loge comme une géographie sacrée,
orientant cosmiquement toute la manifestation, par
les 6 points cardinaux :
EST, OUEST, NORD, SUD, NADIR, ZENITH
Selon le Père de l’Hermétisme : Hermès Trismégiste, le monde est la copie du
ciel et le lieu où se transfèrent et se projettent ici bas, toutes les
opérations qui gouvernent et mettent en œuvre les forces célestes (Tout ce
qui est en haut……..)
Comme je l’ai dit précédemment, autrefois, le sacré faisait partie de la vie
de tous les jours, et l’homme vivait ainsi en harmonie avec la nature et le
divin. Aujourd’hui l’homme a besoin de se recréer un sanctuaire, le plus près
possible de la divinité, il cherche un lieu où il pourra méditer, prier et
travailler spirituellement, un endroit où, avec l’aide de ses frères, il
invoquera Dieu, en lui demandant de descendre au milieu de cet espace qui
aura été sacralisé, préparé et purifié.
L’historien antique Flavius Josèphe, dans son livre « les antiquités
Judaïques » nous donne un modèle de sacralisation de l’espace-temps, en nous
expliquant deux objets du Temple du Roi Salomon :
Les 12 pains qui se trouvaient sur la table de proposition, signifiaient les
12 mois de l’année, et le Chandelier représentait les divisions zodiacales
des 7 planètes, le Temple devenait ainsi l’image du Monde, il sanctifiait la
vie cosmique en la rapportant à Dieu.
A la même époque les grecs tenaient leur temple pour « l’Omphalos du monde »,
c'est-à-dire le centre ou le nombril du monde.
Je rappellerai que seule la régularité maçonnique permet de pénétrer et de
bâtir cet éternel espace- temps- sacré d’un soir d’une loge Franc-maçonnique,
car, comme dit le proverbe biblique « Ne déplace jamais la borne ancienne que
tes pères ont posée » (Livre des Proverbes. 22-28)
Toute sacralisation ou consécration d’un espace dédié à la spiritualité, est
régie par les même lois ou principes, à savoir :
Des chants, des gestes, des coups de maillets ou de bâtons, des
questions-réponses, des fumigations d’encens, des offrandes, des attitudes et
des invocations.
Il en résulte que :
1/ L’espace est purifié
2/ Le temps est aboli ou change totalement de vocation
3/ Chaque participant est consacré et sacralisé, ce qui veut dire que,
l’espace et le temps de chaque participant deviennent eux-aussi, sacrés, ce
qui permettra au groupe de devenir des veilleurs (C'est-à-dire : éveillé,
dans le sens biblique) et de participer à l’élaboration d’un égrégore
collectif, dont chacun emportera une partie, à la fin de la tenue.
Cette ambiance de sacralisation, si tous les participants s’impliquent, va
développer un sentiment appelé « Numineux » selon le mot et le concept
inventé par le philosophe allemand Rudolf Otto, puis repris et développé par
Carl Gustav Yung.
Le numineux est un double sentiment d’attirance et d’effroi, de confiance et
de peur, tout comme Moïse sur le mont Sinaï, est attiré par la parole de
Dieu, mais est effrayé par la puissance qui s’en dégage. C’est ce double
sentiment de fascination-attirance d’une part, face à l’invisible et à la
Déité, et d’autre part la peur de l’inconnu, de l’irrationnel, et de la
Puissance.
Le numineux, est une notion de parcours vers le sacré, au travers de quatre
éléments, ce qui va provoquer :
1/ Son effacement personnel et sa propre transformation en un être
spiritualisé. C'est-à-dire que chacun de nous va se dédoubler pour entrer en
contact avec « Cet homme vertueux que j’ai reconnu pour frère » et qui n’est
autre que l’image positive de moi-même qui est ma propre image. Il faut
savoir également pourquoi nous sommes là, respecter le lieu, les frères et ne
pas troubler l’ambiance par des chuchotements et des attitudes incorrectes.
2 / L’émotion religieuse, (dans le sens de religare
ou relier avec le Divin), due à cette peur de savoir comment l’invisible peut
réagir, mais surtout de l’inaccessibilité absolue de « L’UN, Principe
Créateur », ce qui met en place : la prière, la dévotion et la piété intime.
3/ Le mystère, qui est le besoin de spiritualité, avec l’émotion que pourra
générer la rencontre avec Dieu à travers la liturgie du rite.
4/ La fascination, qui provoque le ravissement suprême, la béatitude et le
bonheur.
C’est au travers de ces quatre approches que l’homme prendra conscience
qu’après avoir découvert la Déité, le sacré aura disparu et laissera la place
à la sainteté « Saint, saint, saint est le Seigneur » disent les Ecritures.
L’Egrégore devient alors ce sentiment d’un sacré partagé, de l’élévation de
soi, et de son propre perfectionnement, qui passe par « la sacralisation de
son espace intérieur ».
Pour conclure, mes frères, essayez d’imaginer qu’au moment de l’ouverture des
travaux, c'est-à-dire de la « Sacralisation du bloc spatio-temporel », c’est
comme si vous étiez à bord d’une fusée, s’élevant dans le Cosmos, à la
vitesse de la lumière, et là :
Le temps n’existe plus
Vous avez changé d’espace et de lieu, et vous êtes dans la 4e dimension
Autrement dit, vous êtes dans un voyage astral, qui doit vous faire prendre
conscience que Dieu est en vous, qu’il est au milieu de nous, et qu’il suffit
de l’écouter.
SI ce voyage hors du temps dans un espace sacralisé et privilégié,- dont peu
de frères ont conscience-, doit rester malgré tout dans une ambiance de bonne
humeur, il faut que règne la discipline, le sérieux et la méditation, afin
que les énergies et les vibrations positives qui s’en dégagent, imprègnent le
lieu et tous les frères.
Enfin une phrase du poète Stéphane Mallarmé sur le sacré : Toute chose sacré
et qui veut demeurer sacré, s’enveloppe de mystère (Hérésies artistiques
1862)
Pour terminer, je vous rappelle, que la Franc-maçonnerie Régulière en
général, est une école de spiritualité, et que nous sommes ici pour nous
parfaire, nous connaître, nous améliorer, combattre le vice, exalter les
vertus et aimer nos frères, nous avons prêté des serments, lu la règle en 12
points, et accepté ses contraintes.
A chacun de nous, de travailler pour soi-même, pour nos frères, et pour la
gloire du Grand Architecte de L’Univers.
G. Flour
Bibliographie :
Rudolf Otto : le sacré. Edition Payot 2001
Carl G. Yung et la question du sacré par Ysé Tardan-Masquelier. Edition Albin
Michel 1998
La Kabbale par Virya. Edition Jeanne Laffitte 1995
Manuel des Chakras par Shalila Sharamon. Edition Entrelacs 1992
Le rapport C.O.M.E.T.A. 2007 (Internet)
Flavius Josèphe : Les Antiquités Judaïques
Légendes celtes et hindous
Stephen Hawking : Une brève histoire du monde. Edition Flammarion 1989
Le Corpus Hermeticum par Hermès Trismégiste. Edition Les belles lettres 1954
Yggdrasil, l’Arbre des origines. Par F. Rachmuhl et D. Lozach. Edition
Alternatives 2002.
Images et rites de la mort dans l’Egypte ancienne. Par Jan Assmann. Edition
Cybèle 2000
Mémoire du sang, contre-initiation, culte des ancêtres, sang, os,
palingénésie. Par Alexandre de Danann. Edition Arché Milan 1994
Le visage de Dieu. Par Igor et Grichka Bogdanov. Edition Grasset.
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