LE TAROT


Colonne vertébrale –Mode d’emploiHistoire -  Début d’explication
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Le tarot se compose de 22 lames majeures et 56 lames mineures
Sa devise ou adage est le suivant :

Spiritualiser la matière et matérialiser l’esprit. (En F.M=Equerre/Compas)

Anagrammes du TAROT :
TARO - ROTA (Roue) - TORA (Kabbale) - ORAT (Prière, invocation sacrée)


Qu’est ce que le Tarot ?  Définitions symboliques et métaphysiques:

1/ Le Tarot est le livre de l’Homme, de la Nature et du Monde invisible. Ce qui fait penser au Ternaire : CORPS - ÂME - ESPRIT

2/ Le tarot est un grand voyage à travers l’espace et le temps en approfondissant les symboles, afin de prendre conscience de la réalité métaphysique et de la possibilité pour l’Homme de se réaliser en se connaissant mieux. D’où la phrase attribuée à Socrate « Connais toi toi-même, et tu connaîtras l’univers et les Dieux ».
Mots clé de cet adage : VOYAGE – ESPACE/TEMPS – SYMBOLES – RÉALITÉ MÉTAPHYSIQUE – SE RÉALISER – SE CONNAÎTRE MIEUX. – DONNER DU SENS A SA VIE   -  SPIRITUALITÉ  -

1/ Voyage :
Le mot latin peregrinus = Pèlerin = voyageur et étranger. Le voyage est donc l’art de se mettre en mouvement, de pérégriner, de se mettre en route – De partir en solitaire - Pèlerinage – Le tarot sera donc « le pèlerinage de l’âme ».
Avant de se mettre en route, l’Adepte doit tout d’abord se poser la question suivante: «Quel est le but que je recherche et pourquoi »
Recherche de l’illumination – Réalisation personnelle – expiation de péchés – Recherche de la connaissance, de la Sagesse – Rencontre avec le Divin –
Rencontre et dialogues avec son ange gardien, son maître secret – Donner du sens à sa vie – Fuite du monde profane – Recherche d’équilibre –
Quels sont les véhicules et les moyens à notre disposition ?


Pèlerinages – Méditation – Réflexion – Pratique spirituelle, religieuse, humaniste ou métaphysique – Etude des mandalas et des Labyrinthes – Dialogue et parcours de son intériorité – Yoga – Zen – Prière – Groupes de réflexions ou de Foi – Retraite spirituelle – Etude du Tarot – Yi King –


Le voyage est formateur, transformateur, rédempteur et libérateur. Il nous parle en permanence du Passé, du Présent et du Futur.
Notre culture Occidentale judéo-chrétienne, à travers ses civilisations Egyptienne, Grecque, Celte et Nordique nous a donnée des grands archétypes de voyages mythiques, légendaires, célestes et terrestres :


Orphée et les Argonautes. Eurydice.
Le Graal – Perceval et les Chevaliers de la Table ronde
Merlin et la Fée Viviane. La forêt de Brocéliande.
Jules Verne et son voyage au centre de la Terre et Voyage autour du monde.
Gilgamesh et sa recherche de l’immortalité (Sumer -4000 ans)
La guerre de Troie. Ulysse, la déesse Calypso et Pénélope.
Mahomet et son voyage céleste à partir du dôme de Jérusalem.
Moïse et toutes ses péripéties à travers le désert et le mont Sinaï
Voyage des morts Egyptiens. Le Nil. Les Pyramides
Le compagnonnage et les compagnons du Tour de France.
La Divine Comédie de Dante. Voyages en Enfer, au Purgatoire et au Paradis
Don Quichotte, rêve perdu, et les moulins à vent.
Easy riders (1968) Refus de la Babylone. Peace and love.
Le voyage de Jonas avec sa baleine.
Le voyage de Tobie avec l’ange Raphael.
Le voyage de Saint Jacques de Compostelle.
Toutes les croisades chrétiennes
L’échelle de Jacob et la maison de Dieu (Bet-El)
La Franc-maçonnerie, qui à chaque degré nous fait faire un ou des voyages, et ceci en permanence dans tous les rites et rituels. Et qu’importe comment se font ces voyages, sinistrum, dextrosum, serpentaire, carré, circulaire, vertical, horizontal, en profondeur (intériorité, au centre de la terre) dans des grottes ou des cabinets de réflexions ou de préparation, l’important est qu’ils se fassent , ainsi ils vont transformer notre comportement vis-à-vis des autres et de nous même, ils vont répondre aux interrogations humaines, spirituelles et métaphysique, que nous nous posons. Ils vont nous obliger à avoir de l’empathie et de la complémentarité. Surtout ils doivent nous libérer des doutes, de la matérialité, du dualisme et des angoisses.
Tous les voyages mythiques et légendaires ont un seuil (épreuve) et un gardien du seuil (couvreur – Cerbère)

2/ Espace/temps sacré ou Spacio- Temporel.
L’espace/temps sacré obéit ou est régie par 4 Principes :
A/ La Géographie sacrée –
B/ L’Architecture sacrée
C/ La Géométrie sacrée –
D/ L’espace/Temps sacré.


A/ La Géographie sacré :
La Géographie sacrée dans le temps et dans l’espace a pour fonction de reconduire une chose à sa source, il s’agit toujours de revenir au centre. Le centre du lieu sacré est une incarnation de la mémoire spirituelle et humaine. C’est au centre que la puissance vibratoire et énergétique du ciel et de la terre est la plus forte. Pour le croyant, le Temple et son espace est le seul moyen d’accéder au sacré. Le prêtre-Roi étant par la pratique des rituels le Maître de la géographie sacrée.
Selon le métaphysicien René Guénon (Décédé en Egypte en 1951) le Centre est dépositaire de la Tradition Primordiale
La géographie sacrée est située dans des endroits bien précis. Ce sont des croisements d’interférences telluriques importants (maillage Hartmann des énergies souterraines). Le plus souvent à coté d’une source d’eau (L’eau étant magnétisée par les courants telluriques), près de la mer, d’un lac ou d’une rivière. Souvent c’est une île. C’est sur ces méridiens et ces endroits précis que les sourciers/radiesthésistes et architectes faisaient bâtir les édifices religieux, les Temples, dolmens et autres constructions sacrées ou zodiacales.
C’est ainsi que tous les centres spirituels bénéficient d’une aura divine, car c’est sur ces points que se rejoignent les influences célestes et terrestres. Les mythes, les légendes et l’histoire de ces lieux, agrémentés de miracles, de rumeurs merveilleuses, d’apparitions ou de reliques apportées en firent des lieux saints et vénérés. En Grèce à Delphes, l’Omphalos (pierre cosmique) faisait du grand Temple « le centre du monde ».
Tous les édifices spirituels se sont donc construits selon des règles géographiques bien précises. Près de ces édifices il y avait des ponts, des passages à gué. Là, on retrouve des passeurs mythiques et vénérés : St Christophe, Jésus, le géant Gargan, Héraklès, Héra, Charon, Jason… D’autres lieux sont situés entre ou près de montagnes, de défilés. Ils sont liés à la Porte, au seuil (avec des gardiens comme les St Bernard, Cerbère, les chiens en général et autres dragons). L’étoile Sirius est d’ailleurs située dans la constellation du Chien.
Ces constructions font aussi appel à des orientations positives astrales et surtout au Soleil. Cette science est appelée Géosophie (cosmos-géodésie). Les installations zodiacales de mégalithes (Stonehenge- Carnac- les temples aztèques et mayas…) sont disposées selon un ordre planétaire.

Les Egyptiens se reliaient à l’Univers à travers une géographie sacrée, intégrant l’espace et le temps, dont le but était de reproduire sur terre les configurations du monde céleste, ce qui va bien au-delà d’une géographie physique. Cette géographie sacrée marquait les conjonctions du ciel et de la terre en des lieux géographiques précis, par l’établissement des Temples et dont les rites utilisés étaient les moyens de relier le Ciel à la Terre.

Le pays entier devenait alors le microcosme (modèle réduit de l’univers) et où (Tout ce qui est en haut est comme tout ce qui est en bas….dit la Table d’émeraude). Ce principe s’appuyait également sur les fêtes, le calendrier et la cosmologie, ce qui en faisait des temps de sacralisation. Le Soleil, les planètes et les étoiles étaient vénérés comme il se doit, là, je vous livre une lecture que j’ai faite au sujet de l’Etoile flamboyante, en rapport avec les rites égyptiens, étoile que nous retrouverons avec l’arcane 17 (L’Etoile), je cite le texte égyptien des Pyramides qui prouve l’importance de la symbolique de l’étoile comme incarnation d’une puissance transcendantale que l’initié utilise et à laquelle il va s’identifier : « J’ai jubilé, car on m’a fait toucher le ciel, ma tête a percé le firmament, j’ai éraflé le ventre des étoiles, j’ai atteint l’allégresse, de sorte que je brillais comme une étoile, je dansais comme une constellation » Tombe de Sarenpout à Assouan. 
On a beaucoup parlé de l’Egypte polythéiste, puis du monothéisme d’Akhenaton, en finale et d’après les distingués archéologues qui ont travaillés sur ces questions, il commence à se dégager un certain consensus pour définir la religion égyptienne, puisqu’on parle de Hénothéisme dont la définition est la suivante : Croire qu’il n’y a qu’un seul Dieu, mais le vénérer sous diverses formes, noms ou aspects différents.
En Egypte les « Maisons de Vie » soignaient autant le corps que l’esprit, elles enseignaient : La géographie – la géométrie – L’astrologie – Le médical- et toutes les maladies corporelles et mentales.


B/ L’Architecture sacrée :
Les constructions ou édifices sacrées (Eglises, monastères, tours, ziggurats, centres religieux, lieux saints, villes mythiques et religieuses, temples….) sont tous construits selon des règles architecturales et géographiques précises. Que ce soit Rome, La Mecque, Bénares, Babylone, Jérusalem, Fatima, Lourdes…..
Le nombre d’Or, le nombre Phi, l’Art de la construction, qu’il soit roman, gothique, renaissance ou autre, harmonie architecturale des espaces, décoration extérieure (jardin, fontaine, cloître,), décoration intérieure avec les vitraux laissant entrer la lumière, la statuaire, les orgues, l’iconographie, les couleurs, les objets sacrés….
En F.M le Temple de Salomon est l’archétype parfait de cette construction géographique, géométrique, symbolique et spacio-temporelle sacrée.


C/ La Géométrie sacrée :
C’est l’étude des symboles religieux, spirituels, cosmogoniques, cosmiques, de constructions intellectuelles ou opératives. Elle représente le Plan Divin. Elle est la science des Nombres et des formes.
De tous temps les hommes ont observé le ciel et les étoiles et ils ont reporté sur terre la cosmogonie céleste.
Les Chinois, les Aztèques, les Grecs, les Egyptiens et autres Celtes ont donné des noms aux étoiles (Zodiaque) et bâti les édifices sacrés en fonction des Solstices, équinoxes, saisons, lever et coucher du Soleil, de la Lune, des points cardinaux. Ils se basaient sur la verticalité des astres solaires et planétaires.
Cette géométrie sacrée étudiera en autre les points suivants :
Le nombre d’Or - le zodiaque – l’astrologie – l’astronomie – les diverses cosmogonies – les planètes – les polyèdres platoniciens- les figures géométriques tel le triangle, la carré et le cercle – La Kabbale – les tracés d’architecture et l’art des constructeurs –Les solstices et les équinoxes avec les « Portes des Hommes et Portes des Dieux » etc….


D/ L’Espace /Temps sacré
A l’intérieur de l’espace /temps, on trouve l’espace /temps sacré, qui appartient à un espace sacralisé par un rituel et par une personne légitimée et en capacité de sacraliser le lieu, au contraire de l’espace/temps universel, qui lui n’est pas sacralisé (c’est pour faire plaisir aux scientifiques).
Travail sur l’espace-temps sacré qui est le lieu où la Shekinah va venir afin de participer aux travaux spirituels et apporter les énergies célestes afin que se spiritualise la matière dans un lieu apaisé et demandeur.

3/ Symboles=

L’approfondissement et l’étude des symboles sert de support de réflexions. Ce sont des passerelles avec les autres cultures et les autres civilisations, ils nous obligent à aller chercher les idées derrière le miroir/symbole, à avoir plusieurs niveaux de lecture et de nous faire pratiquer la maïeutique (accouchement) et la réminiscence, (Mémoire cosmique enfouie au plus profond de chaque individu) chère à Socrate.


4/ Réalité métaphysique : Cette réalité est composée d’un ternaire
1/ Composition de l’Homme : Corps - Âme - Esprit.
2/ La nature et ses lois : Astrologie - Astronomie - Nature
3/ La Divinité Créatrice ou Principe Créateur. En F.M= GADLU


5/ Réalisation personnelle :
Apprendre à se déstructurer, à se déconstruire - A mourir (En F.M mort du profane au 1e degré et mort au 3e degré) – Apprendre à renaître (cycles)- A se structurer – A se reconstruire (construction de notre Temple intérieur)- A se transformer (moralement, intellectuellement et spirituellement) – A rechercher la Sagesse, l’équilibre, la sérénité, la libération – A devenir un être de Lumière.
3 moteurs doivent fonctionner :
Le vouloir et la Volonté. (Mise en route sur le chemin spirituel).
La curiosité positive. (Apprendre la théorie)
L’Humilité. (Passer de la théorie à la pratique)


6/ La connaissance de soi même :
« Connais toi toi-même et tu connaitras l’univers et les Dieux ». Cette devise grecque, attribuée à Socrate, est en réalité plus tardive puisque inscrite sur des temples grecs bien avant Socrate et serait de philosophes pré-socratiques.
Cette phrase reflète bien la démarche philosophique grecque, qui à travers la connaissance de soi même, cherchait à découvrir les secrets de l’univers.
Le mot Philosophie vient de philo= aimer et Sophie=sophia/sagesse donc la philosophie est l’art d’aimer ou de rechercher la Sagesse.
Avec cette phrase nous allons pouvoir entrer dans la philosophie intérieure ésotérique, qui fait appel, moins à la Raison, mais plus à l’âme et à l’esprit.
Les grecs cachaient cet ésotérisme à l’intérieur des « mystères » : Eleusis – dionysiaques – Apollon (Dieu du soleil et de la lumière) et d’autres –
Tous ces mystères pratiquaient un exotérisme avec des rituels et des cérémonies, mais surtout diffusaient un enseignement ésotérique et secret, dont la phrase « Connais-toi toi-même » en était la clef. On y trouvait également les phrases suivantes que Platon avait fait inscrire sur le fronton de son Académie « Nul ne rentre ici s’il n’est géomètre » et aussi il ajoutait « Dieu fait toujours de la géométrie ».
Cette connaissance de soi-même demande une mise en place d’un plan personnel qui doit déboucher sur :
1/ Une analyse ou réflexion de son caractère, de son passé, de son présent et d’un futur. Faire ressortir les points faibles et forts. Réfléchir sur les actions passées et en tenir compte pour une éventuelle rectification. (V.I.T.R.I.O.L.U.M)
2/ Réfléchir sur son désir de s’améliorer, de se perfectionner et de savoir quelle route je veux prendre dans ma spiritualité.
3 / Ne pas être effrayer de faire cette analyse. On hésite très souvent à affronter sa face sombre et inquiétante.
4/ Les moyens seront entre autres les suivants :
Le miroir - Toutes les allégories des cavernes, des mandalas, des labyrinthes. Visite de son intériorité – Humilité – et les Mécanismes socratiques : Pratique de la maïeutique et de la réminiscence, pour pouvoir atteindre la mémoire profonde, siège de la libération.
Maïeutique : Art de l’accouchement. Ce mot provient du dialogue de Socrate avec son élève et que Platon a immortalisé dans le « Théétète ». Cette maïeutique consiste à faire accoucher la personne (plan psychique). En l’interrogeant on va lui faire exprimer des connaissances qu’elle n’aurait pas conceptualisées. C’est une mécanique de questions-réponses.
Réminiscence : Appelée Anamnèse en grec. Acte de l’esprit par lequel l’Homme se ressouvient de ce dont il a eu connaissance auparavant et ainsi accède à la mémoire cosmique/universelle enfouie au fond de lui-même. Retour de souvenirs.
Platon décrit cet acte dans 4 livres (Le Phédon- Le Théétète- Le Menon- Phèdre)
La psychanalyse moderne avec Freud et Jung n’ont fait que remettre au goût du jour ce mécanisme socratique et platonicien. Jung aura toute notre attention, car ayant étudié le Tarot, il nous donne une méthodologie qui correspondant à la recherche tarotique et nous amène par l’Individuation à notre Réalisation spirituelle, ainsi il nous emmène dans son univers des profondeurs, là où se côtoie les mythes, les légendes, les contes de fées, les archétypes et les empreintes culturelles remplissant cet inconscient collectif, et dont le pérégrin y puisera réflexions et modèle de vie.

 

Voila en gros ce que l’étude des Tarots ésotériques amène chez le cherchant. Cet arbre de vie, cet archétype, est comparable à l’arbre de vie chrétien (arbre de la vie et de la connaissance), à l’arbre des Sephiroth hébraïques, à l’arbre des 7 chakras hindoue, et au Yiking chinois.

Ces modèles de vie nous apprennent à réfléchir sur nous même afin de retrouver cette étincelle divine qui est en nous ; le chemin est long est difficile, mais donner du sens à sa vie est aussi un challenge et comme a dit  Rudyard Kipling « La liberté spirituelle n’a pas de prix »
 

Georges Flour

2002

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