Chapitre11 A -
K |
A
ABBÉ OLIBA - HISTOIRE
D’OLIBA, ABBÉ ET EVÊQUE |
A.
PLADEVALL |
MÉDITERRANÉE BARCELONNE |
2009 |
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Précurseur de la réforme monastique, obéi des évêques et des
comtes, Oliba a surtout établi la paix dans une société désorganisée, où les
droits humains étaient souvent foulés aux pieds. Aujourd'hui encore, à
l'abbaye Saint-Michel-de-Cuxa, située près du village de Codalet
(Pyrénées-Orientales), où il fut élu en 1008 et qu'il dirigera jusqu'à sa
mort, le 31 octobre 1046, sa personnalité suscite un véritable culte. Descendant d'une haute lignée aristocratique, fils d'Oliba
Cabreta, comte de Cerdagne et de Besalu, dont il est le troisième garçon,
Oliba, né vers 971, n'a pas suivi le parcours guerrier de son père avant de
devenir moine - comme beaucoup de seigneurs turbulents, Cabreta avait
abandonné le gouvernement de ses comtés vers la fin de sa vie et s'était
retiré dans un monastère en signe de pénitence. La vie d'Oliba, elle, est déjà dirigée vers l'étude lorsqu'il
hérite des comtés du Bergueda et du Ripollès, auxquels il renonce
logiquement, en 1002, pour se consacrer à la prière. Cinq ans plus tard, il
est retiré du cloître par les moines de Cuxa et ceux de Ripoll, qui l'élisent
abbé. Plusieurs monastères acceptent alors d'être dirigés par cet énergique
réformateur. En 1017, Oliba succède à l'évêque Borell d'Ausona. Sa parole et
son action ne vont cesser de s'étendre. En étroite relation avec le siège papal, depuis ses deux voyages
à Rome, en 1011 et 1016, Oliba imprime rapidement sa marque, en recouvrant
les biens de ses deux monastères, usurpés ou pillés par des seigneurs peu
scrupuleux qu'il n'hésite pas à menacer d'excommunication. Son sens de la
justice le pousse, bien sûr, à appliquer la "paix de Dieu" - qui
établit la sauvegarde de l'Eglise sur la personne et les biens des clercs,
des paysans et des pauvres, qu'il était formellement interdit de molester en
temps de guerre - mais surtout à initier, au concile de Toulouges, une grande
oeuvre pacificatrice: en 1027, la trêve de Dieu, elle, proclame en effet l'interdiction de tout acte de guerre durant
certaines périodes de l'année, sous peine d'excommunication. "Que personne, habitant dans tout le susdit comté ou
évêché, n'assaille son ennemi depuis la neuvième heure du samedi jusqu'à la
première heure du lundi, afin que tout homme rende l'honneur dû au jour du
Seigneur", édicte la trêve. Limitée, au départ, à ces vingt-quatre
heures dominicales dans le diocèse d'Elne, l'interdiction de guerroyer
s'étend, en 1033, à celui d'Ausona-Vich, tenu par Oliba. Annoncée par le son
des cloches de toutes les églises le jeudi soir, elle passe à trois jours de
la semaine. Puis à quatre, lors du concile de Nice, en 1041, où, grâce à son
ami l'archevêque d'Arles Raimbaud et à Odilon, abbé de Cluny, tous les
évêques du Midi de la France adoptent l'idée. Dès lors, et malgré la mort
d'Oliba, cinq ans plus tard, l'institution connaît un essor prodigieux dans
toute la chrétienté d'Occident. De nouveaux conciles y incluent la plupart
des fêtes religieuses, étendant ainsi la trêve à près de trois cent dix-neuf
jours par an. |
ABBÉ OLIBA
- LES CAHIERS DE SAINT MICHEL DE
CUXA No 40 |
L’ASSOCIATION
CULTURELLE DE CUXA |
Edition
CUXA CODALET |
2009 |
Ce
40e cahier de Saint Michel de Cuxa, est totalement dédié à l’Abbé
OLIBA, arts et culture en Catalogne et en Occident entre l’an 1000
et 1046, période glorieuse pour l’architecture, les arts et la culture en
Catalogne.
Est développé :
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acta templarorium |
Jean-Luc
ALIAS |
Edition Les 3 Spéciales |
2002 |
Un volume ressemblant à un gros dictionnaire de 550 pages appelé « La Prosopographie des Templiers ». 4
272 templiers y sont répertoriés avec leur histoire personnelle et leur
pedigree. Que sait-on des Templiers, de leur parcours, de leur vie ? Il
serait opportun d'admettre que notre ignorance est quasi-totale en ce
domaine. Si certains dignitaires du Temple ont échappé à l'oubli parce qu'ils
se sont distingués en Terre Sainte, d'une manière comme d'une autre, pendant
les deux siècles de la présence des Croisés en ce Lieu, ceux qui vécurent aux
arrières postes durant tout ce temps, dans les maisons occidentales de
l'Ordre, restent généralement inconnus. Néanmoins, le nom d'un preceptor de province ou d'un simple
miles ou servientes, est relevé en certaines occasions dans un cartulaire ou
un acte isolé ; quelquefois encore, l'esquisse de leur portrait est
reproduite dans le vitrail de quelques-unes de leurs chapelles. Auteur de plusieurs chroniques dans certaines revues,
historiques et autres, Jean-Luc Alias fait revivre par Acta Templarorium, les
noms des Templiers de toutes les maisons ayant appartenues à l'Ordre de 1119
? à 1307. Les commentaires prosopographiques des Templiers représentés ici,
sont tirés des réponses données aux inquisiteurs et commissaires pontificaux
lors du procès, ou relevés dans les actes notariés des différents
cartulaires. Quelques-uns font même l'objet d'une biographie précise grâce à
diverses informations. Son ouvrage s'adresse aussi bien aux " Templistes "
qu'aux chercheurs, historiens, généalogistes et simples profanes. L'apparence
de ces hommes et femmes, identifiée à l'obscurité, aux ténèbres mêmes, se
dissipera au fur et à mesure de la lecture. Le voile d'Isis sera peut-être
levé. |
à la gloire des templiers |
J.
M. AUZANNEAU |
Edition
CERCLE D’OR |
1980 |
Les
templiers en Charente Poitou. Les
commanderies et leur histoire dans cette région. |
architecture gaudí
– introduction à son architecture |
J.E. cirlot |
TRIANGLE
POSTALS |
2002 |
Jean-Eduardo
Cirlot (Barcelone, 1916 – 1973), critique d’art et poète, publia en 1966 son
Introduction à l’architecture de Gaudi. Dans cet essai, Cirlot fit une analyse
comparative dans laquelle Gaudi et son œuvre sont mis en rapport avec
Picasso, Klimt ou Kandinsky, Nietzsche ou Zola, ou avec l’architecture
africaine…Ce fut précisément la modernité de cette étude qui a fait de ce
texte une référence classique que Triangle Postals réédite et complète avec
des photographies qui embrassent toute l’œuvre d’Antoni Gaudi, depuis ses
projets de jeunesse peu connus jusqu’aux constructions qui sont devenues un
symbole de Barcelone. Gaudi était Rose + Croix – aussi il a laissé graver
dans la pierre de très nombreux symboles mélangeant avec bonheur l’ésotérisme
chrétien (ses commanditaires étaient des catholiques purs et durs) avec
l’ésotérisme Rose + Croix (qui était sa conviction). La Sagrada Familia, le chef-d’œuvre de Gaudí, est sans
aucun doute le monument le plus connu de Barcelone. Avec environ 3 millions
de visiteurs par an, le monument –dont la construction ne sera terminée qu’en 2026- cache de nombreux secrets et mystères
derrière ses murs. Saviez-vous que pendant très longtemps la Sagrada Familia
n’a été financé que par des dons? Saviez-vous que Gaudí avait planifié la
construction de la Basilique même après sa mort? Saviez-vous que la Sagrada
était le monument le plus visité d’Espagne en 2014? Voici quelques secrets et
mystères que Gaudí a emporté avec lui dans sa tombe mais qui ont finalement
été découvert! Gaudí a imaginé la Sagrada Familia avec des formes
géométriques pures et simples. De ce fait, il s’assurait que n’importe quel
architecte serait en mesure de comprendre les plans et de les appliquer afin
de continuer la construction de la Basilique après la disparition de Gaudí.
Ce dernier savait bien qu’il ne verrait pas la fin de son oeuvre avant sa
mort et dessina les plans de la Façade de la Gloire –dont le modèle fut
détruit en 1936- afin que les futurs architectes basent leurs travaux sur les
plans de Gaudí. Cependant, Gaudí voulait que chaque génération d’architecte
apporte son propre style à la Sagrada Familia. Il voulait ainsi que chaque
partie de la Basilique soit construite séparément, l’une après l’autre afin
de s’imprégner de nouveaux styles architecturaux au fil des années. La première façade, celle de la Nativité, fut construite en
1935 et reste la seule façade à avoir été complètement imaginée par Gaudí, ce
dernier ayant directement dirigé sa construction. Elle représente la
naissance de Jésus Christ, symbolisée par le lever du soleil au nord-est. La
façade représente également des éléments de la Nature et de la création de la
vie. La deuxième façade, celle de la Passion, beaucoup plus pure et dédiée à
la souffrance du Christ durant sa crucifixion. La façade était supposée
représenter les pêchés des hommes. De nombreux architectes ont travaillé sur
cette façade en essayant de reste fidèle au style de Gaudí tout en amenant
leur touche personnelle. La façade donne sur l’ouest face au soleil, un
symbole de la mort du Christ. La troisième façade, celle de la Gloire, est la
plus imposante de la Sagrada Familia mais est toujours en construction. Elle
est dédiée à la gloire de Jésus et le chemin pour accéder au royaume éternel
en passant par la mort, le jugement final et la gloire. La Basilique de la Sagrada Familia a reçu le titre de temple
expiatoire car sa construction n’a jamais été soutenue par des aides
financières de l’Etat ou de l’église. En effet, pendant de nombreuses années
la construction de la Basilique fut financée par des patrons. La Sagrada a
ensuite reçu de nombreux fonds privés, des donations ou provenant de
l’aumône. Ces fonds furent utilisés exclusivement à la construction du rêve
de Gaudí. Aujourd’hui les dons à la Sagrada Familia sont plus rares et
l’essentiel de la construction est financée par les entrées payées par les
visiteurs pour visiter le temple. Avec près de 3 millions de visiteurs chaque année, le
chef-d’œuvre de Gaudí –classé comme héritage mondial par l’Unesco- dépasse
l’Alhambra de Grenada et le musée du Prado de Madrid. C’est aujourd’hui le
monument accueillant le plus de visiteurs dans toute l’Espagne. Antoni
Gaudí (25 Juin 1852 – 10 Juin 1926) a longtemps été incompris du grand public
et l’ensemble de son oeuvre a longtemps été discréditée. Dans les dernières
années de son existence, Gaudí n’avait plus rien, pas de famille, d’argent ou
de propriété. C’est l’une des raisons pour lesquelles il consacra ses
dernières années à la construction de la Basilique. Gaudí avait également des
problèmes de santé et était bien pris pour un mendiant. Le 7 Juin 1926, alors qu’il se rendait à l’église de
Sant-Felipe Neri située sur le Gran Via des Corts Catalanes, Gaudí fut
percuté par un tramway. À cause de son aspect négligé et qu’il n’avait aucun
papier d’identité, les passants le prirent pour un vagabond. Après plusieurs
minutes couché au milieu de la rue quasiment inconscient,
Gaudí fut emmenée à l’hôpital Sant Creu par taxi. Là-bas, il fut reconnu par
le prêtre de l’église Sant-Felipe Neri et mourut de ses blessures à l’âge de
73 ans. Il fut enterré le 12 Juin dans une crypte au sein de la Sagrada
Familia, entouré par des milliers de personnes venues rendre un dernier
hommage à l’enfant prodige de Barcelone. Après sa mort, ses travaux furent
largement critiqués et oubliés. Ce n’est qu’en 1950, lorsque des artistes tels
que Salvador Dalí ou le célèbre architecte Josep Luis Sert rendirent hommage
à l’ensemble de son oeuvre, que Gaudí fut reconnu à juste titre comme le
génie qu’il était. La construction de la Basilique débuta en 1882 et devrait
se terminer en 2026 ou 2028 pour le centenaire de la disparition de Gaudí.
Historiquement parlant, la construction de la Sagrada Familia sera plus
longue que celle de La Grande Pyramide de Gizeh. En effet, cette dernière
pris 20 ans pour être construite alors que la Sagrada Familia aura pris entre
146 et 148 ans pour être terminée. Antoni Gaudí dessina la Sagrada
Familia, comme la plupart de ses oeuvres, avec des courbes difformes. Selon
Gaudí, les lignes pures et droites n’existent pas dans la Nature, ce pourquoi
le temple –qui reflète la Nature, la vie et la mort- ne devrait pas être
construit avec des lignes droites. Tel un symbole de la Nature, les colonnes
de la Sagrada Familia ont été construites en formes de racines de façons à
soutenir à elles seules le temple, tel des racines soutenant un arbre. Durant la Guerre Civile Espagnole en 1936, la Sagrada
Familia a été la proie de nombreux actes de vandalisme. En effet, la crypte
où Gaudí était enterré fut vandalisée et une grande partie de l’atelier de
Gaudí fut brûlé. De nombreux plans et modèles de la Sagrada Familia
disparurent ce jour-là. Avec la volonté d’architectes tels que Francesc
Quintana, Isidre puid ou Luís Bonet, et avec seulement quelques instructions
et plans restant de Gaudí, la construction de la Sagrada Familia se
poursuivit. Les architectes tentèrent de rester fidèles au style de Gaudí
mais apportèrent également leur propre style respectant le souhait de Gaudí
de faire participer chaque génération à la création du temple. En Avril 2011,
un nouvel acte de vandalisme bouscula la presse, un feu ayant été démarré
dans la Sacristie par un pyromane. C’est l’un des mystères du temple expiatoire. Sur la
façade de la Passion, vous trouverez un carré magique, un casse-tête
mathématique comportant 15 chiffres et dont la signification reste un mystère
complet à ce jour. Certains ont trouvé la constance magique –lorsque l’on
ajoute tous les nombres horizontalement et verticalement- est le nombre 33,
comme l’âge du Christ lorsqu’il fut crucifié. Ce même nombre 33 apparaît aussi
dans le Parc Guëll (imaginé aussi par Gaudí) où la somme des escaliers
revient à 33. D’autres affirment que le nombre 33 du carré magique
représente le plus haut rang pouvant être atteint au sein de la
franc-maçonnerie. En effet, Gaudí était probablement franc-maçon, tout comme
l’était son ami d’enfance Eduard, tout comme l’était son mécène Guëll, et
parce-que Gaudí est né à Reus, l’un des berceaux de la franc-maçonnerie. De
plus, au sein du carré magique, le nombre 12 n’apparaît pas, contredisant ainsi
les règles mathématiques du carré. L’une des explications avancées serait que
Gaudí aurait intentionnellement occulté le nombre 12 pour nier l’existence
des 12 apôtres. Dans tous les cas, ce carré magique demeure un mystère que
Gaudí a emporté avec lui dans sa tombe. Quand la Basilique sera terminée, la Sagrada Familia
disposera de 18 tours. 12 seront dédiées aux apôtres, 4 aux évangiles, une à
Jésus et une à Marie. La plus haute tour atteindra 170 mètres de
haut. Selon Antoni Gaudí, rien ne devrait être plus majestueux que la
Nature. C’est pourquoi Gaudí a longtemps réfléchi à la taille de la
Basilique. Il décida finalement que la plus haute tour, la Torre del Salvador
(“Tour du Sauveur”) atteindrait les 170 mètres de haut, soit un mètre de
moins que la Montagne du Montjuic. Selon Gaudí, aucune oeuvre humaine ne
devrait dépasser l’oeuvre de Dieu. On y trouve entre autre, la croix cosmique, la recherche du
Graal, le carré magique qui fait allusion au carré magique de Durer dans son tableau
sur la Mélancolie etc… |
architecture gaudí
« la sagrada familÍa » |
J.M. carandell |
Edition
TRIANGLE |
2004 |
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ARCHITECTURE
GOTHIQUE ET PENSÉE SCOLASTIQUE |
Erwin
panofsky |
Edition
DE MINUIT |
1967 |
Ce livre propose l’interprétation la plus méthodique de la Genèse, de la structure et de l’évolution de l’architecture gothique. On
part de l’abbé Suger qui invente un art nouveau et on navigue avec ses
successeurs qui furent obligés de suivre son exemple en matière
d’architecture et ils durent puiser dans la scolastique pour joindre
l’ingéniosité à la beauté. Aussi
étonnant que cela paraisse, ce n'est pas un historien ni même un historien de
l'art qui a fait connaître au grand public francophone l'oeuvre d'Erwin
Panofsky, mais un sociologue et non des moindres : Pierre Bourdieu, à
qui l'on doit la traduction française d'Architecture gothique et pensée
scolastique ainsi qu'une célèbre postface. Ce
n'est guère un hasard. Influencé par Aby Warburg, ce célèbre historien de
l'art d'origine allemande ancre l'oeuvre dans son environnement
socioculturel, rompant ainsi avec le « psychologisme » des études
sur l'art au XIXe siècle. Interpréter l'oeuvre d'art à un niveau qu'il
qualifie d'« iconologique », c'est en effet voir en elle le
symptôme d'une culture et d'une vision du monde. En ce sens, l'histoire de
l'art touche à un grand nombre de sciences humaines, ce qui explique
l'intérêt porté à Panofsky par les historiens mais aussi par les philosophes
ou les sociologues. Architecture
gothique et pensée scolastique est sans doute l'une des meilleures voies
d'accès à son oeuvre complexe et érudite. Panofsky part ici d'un fait :
il constate une concordance chronologique et spatiale frappante entre
l'architecture gothique et la pensée scolastique. Voilà qui ne saurait être
l'effet d'un pur hasard. Selon lui, cette concordance n'est pas un simple
parallélisme et ne s'explique pas seulement par des « influences »
individuelles. Non, il y a une véritable relation de cause à effet entre
l'art gothique et la scolastique, et cette relation s'instaure par la
diffusion de ce que Panofsky appelle une « habitude mentale ». Les
architectes gothiques n'ont peut-être pas lu Thomas d'Aquin dans le texte,
mais ils étaient nécessairement imprégnés par l'esprit de la doctrine
scolastique, qui avait à l'époque le monopole de l'éducation. Or la
scolastique se donnait pour tâche de réconcilier la foi et la raison, non pas
en prouvant les articles de foi mais en les clarifiant. C'est ce qui explique
son obsession pour les divisions et les subdivisions systématiques ou les
jeux sur les parallélismes, qu'on trouve par exemple dans la Somme
théologique de Thomas d'Aquin. On
retrouve ce principe de clarification dans tous les arts, mais c'est en architecture
qu'il est pour Panofsky le plus éclatant. S'appuyant sur de fines analyses
architecturales, il montre ainsi que le plan de l'église gothique est la
traduction graphique du système méthodique des écrits scolastiques. L'église
comme la somme scolastique sont en effet divisées en parties homologues et
manifestent le même souci de symétrie et de parallélisme. D'après
Panofsky, on trouve des habitudes mentales semblables à celle-ci dans toutes
les civilisations. Mais il est souvent bien difficile de localiser la force
qui forme ces habitudes mentales et plus encore de comprendre leurs
diffusions. Parce qu'il est cantonné dans une zone géographique restreinte
(150 km autour de Paris) et dans une période limitée (entre 1130-1140 et
1270), l'exemple de la scolastique et de l'architecture gothique est en ce
sens exceptionnel. |
ARMORIAL DES MAÎTRES DE L’ORDRE DU TEMPLE |
Bernard Marillier |
Edition
PARDES |
2000 |
Suivi
de " Essai sur la symbolique Templière". Ce livre éclaire des points
de la philosophie templière, de ses comportements de ses prises de positions
parfois étranges et de sa fin. Cette étude ouvre de nombreuses pistes sur de
nombreux aspects restés obscurs et permet d’étudier sous un angle nouveau,
l’histoire controversée et surprenante de l’ordre du temple.
La
1ere partie donne l’Armorial des 22 premiers grands maîtres de l’Ordre du
Temple. La 2éme partie est un essai sur la symbolique templière. Les
origines de l’héraldique sont intimement liées à l’évolution des guerres
féodales Alors que dans l’Antiquité les peuples belligérants se
différenciaient aisément par le costume, il en allait autrement dans les
guerres féodales. les combats se font entre voisins avant d’opposer des
nations et les combattants ont sensiblement le même armement. Avec le temps,
l’équipement militaire s’alourdit ; les hommes sont couverts de fer de la
tête aux pieds, ce qui rend l’identification des chefs hasardeuse. Le manque
de discipline de ces combats rendait inopérants les cris de guerre lancés
au-dessus de la mêlée. A la bataille d’Hastings, Guillaume dut enlever son
casque pour montrer à ses Normands qu’il n’était pas mort et qu’il fallait
redoubler d’ardeur. Il devenait urgent de trouver un mode de ralliement autre
que la voix ou la physionomie des combattants. Les
larges boucliers de forme ronde ou en amande en usage à l’époque donnèrent la
solution. Leur surface visible de loin se para de signes simples comme la
fasce, le pal ou le chevron, augmentés de couleurs vives. Une grammaire graphique
s’instaura, l’art héraldique était né. L’efficacité
de ce système fut telle qu’à la fin du XIIe tous les féodaux d’Europe
utilisaient l’héraldique. Le blason représentait l’identité de son possesseur
au même titre que le patronyme. Il devint un moyen incontournable
d’authentification des actes écrits entre contractants. Dans la société
médiévale, toute personne dont la position impliquait la signature de
document devait impérativement faire accompagner son paraphe de ses armes. Les
croisades, première aventure internationale entraînant échanges commerciaux,
financement de la guerre et afflux de nations diverses, virent la production
de blasons se multiplier à la fois comme signe distinctif ou fédérateur (la
croix fut utilisée avec de nombreuses variantes) et comme garant juridique. Cette
profusion obligea l’héraldique à enrichir sa grammaire de nouvelles
déclinaisons géométriques et à augmenter son vocabulaire symbolique de sujets
empruntés à la flore, à la gent animale ou au bestiaire fantastique
d’inspiration antique et exotique. Du
XIIIe au XIVe siècle, l’héraldique est à son apogée. Par un système de
partition du champ de l’écu, elle permet de rendre compte des évolutions
matrimoniales d’une famille, indique ses alliances, ses allégeances, et
délivre toutes sortes d’informations sur l’univers social et culturel du
possesseur d’armoiries. Elle bénéficie d’une large diffusion par son
caractère de reconnaissance et sa souplesse de style, qui a permis aux
artistes de fabriquer des compositions ornementales adaptées à de nombreux
supports. |
11 B
B.A. BA de l’hÉraltique |
David
gattegno |
Edition
PARDES |
2000 |
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L'origine des armoiries est avant
tout chevaleresque et c'est vraisemblablement au XIIème siècle que les
premiers écus "héraldiques" sont apparus aux mains de nobles
seigneurs mais il est évident que bien avant cette naissance on trouvait sur
les boucliers des guerriers ou chevaliers ces figures originelles qui
remontent à l'aube des temps. Chez les Grecs et chez les Romains on retrouve
de ces représentations allégoriques d'animaux, de figures géométriques qui,
bien que nous en ayons perdu la signification semblent aussi être régies par
des lois de même nature que l'héraldique. De plus, il est vrai que le Blason
a des origines orientales : ainsi l'Azur qui désigne le bleu est en fait
dérivé du nom arabe de cette couleur. Il y eu une héraldique arabe et
ottomane, et aussi japonaise (les "môns") Personnel
à l'origine, le blason représente les caractéristiques les plus hautes et les
qualités spirituelles les plus nobles du chevalier. Cette représentation est alors
éminemment symbolique : Le lion (emblème de saint Marc) symbolise la force;
l'aigle (emblème de saint Jean) représente une certaine altérité,
l'intellectualité et la spiritualité; etc. La loi héraldique voulait que
l'aîné soit le porteur des armes pleines (non modifiées) il devait d'ailleurs
être parfaitement digne de ce privilège. Le blason étant transmis de père en
fils, on pouvait aussi ajouter à ses propres armes celle d'une terre dont on
devenait l'acquéreur, ou même simplement d'une terre à laquelle on
prétendait. On voit apparaître alors des combinaisons de plusieurs armes dans
un même écu, tels que les écartelés (armes d'Espagne ou d'Angleterre). Les
rois d'Angleterre prétendant être rois de France, ont longtemps écartelé
leurs armes avec celles de la France - et ce jusqu'en 1801. A la fin du
XVIIème siècle, prétentions, possessions, terres et dignités aidant, le
blason pouvait s'agrandir au point de devenir une véritable mosaïque de
quinze, vingt, trente ou cinquante parties. D'abord réservé aux chevaliers,
puis aux évêques ou abbés de grandes familles, le port du blason, témoin de
la vraie noblesse (les qualités cultivées de génération en génération) fut
reconnu aussi aux très grands bourgeois comme Jacques Coeur, ou aux grands
artisans devenus maîtres en leur art. À partir du XIIIème siècle, cette
pratique s'étend à l'ensemble de la société, jusqu'aux maîtres-laboureurs,
aristocrates de la paysannerie, qui participaient eux aussi, à travers les
qualités propres à leur métier, à cette Noblesse de coeur qui fit la gloire
de toutes les classes de la société traditionnelle médiévale. La noblesse se
retrouve, en effet, dans toutes les classes de la société - elle détermine la
véritable Élite. Le travail sur les authentiques qualités spirituelles engendra
cette sorte de «noblesse universelle » qui vivifiait la société tout entière.
Faut- il rappeler que le beau nom de Français vient de franc (libre) et que
la liberté est une des qualités majeures de la vraie Noblesse? Le
blason a dégénéré dans son graphisme du Moyen Age au XVIIIème siècle. On
passa ainsi peu à peu du lion superbe et flamboyant à une espèce de
"caniche" qui n'avait hélas plus rien à voir avec la noble science
et avec l'art traditionnel. À la fin du XVIIIème siècle, dans la mentalité collective,
le blason n'était plus qu'un signe nobiliaire purement décoratif et ce sont
les Trois Ordres réunis qui, en 1789, à la demande du Duc de Montmorency,
décidèrent de l'abolition des armoiries, au même titre que tous les autres
"privilèges" et marques de distinction. Il s'en suivit un
"massacre" héraldique d'une virulence inouïe: les parchemins furent
jetés au feu et les armoiries grattées ou martelées sur tous les objets ou
monuments, de la petite cuillère au fronton de château... Napoléon ne devait
plus tard relever l'usage des armoiries qu'au bénéfice de la seule noblesse
d'Empire: et telle est l'origine d'un préjugé durable qui assimilait le
blason et le port des armes à l'aristocratie de sang. En fait l'usage des armoiries est
aujourd'hui entièrement libre et tout homme de qualité peut rechercher ou
créer son blason. Pour retrouver avec une certitude absolue les armoiries de
ses ancêtres il faudrait établir une généalogie familiale complète. Mais un
tel travail, s'appuyant sur un dépouillement systématique des registres
paroissiaux et de l'état civil, peut s'avérer fort coûteux et surtout très
long. Il est souvent nécessaire d'envisager de nombreuses années de
recherches et tout le monde n'a pas ni le goût et ni le loisir de mener
jusqu'à son terme ce travail de bénédictin. Les
recherches purement héraldiques consistent à effectuer de patientes
investigations dans les armoriaux. Ces recueils de blasons familiaux aux
références généalogiques par trop succinctes, constituent un outil précieux
pour tous les "quêteurs d'armoiries". Les bibliothèques publiques
possèdent souvent les "grands classiques" en ce domaine: L'Armorial
Général Européen de J.B. Rietstap (La Haye 1884) et ses suppléments par
Rolland (en tout 14 volumes), le Grand Armorial de France de Jougla de
Morenas (7 volumes), les ouvrages reproduisant certaines généralités de
l'Armorial Général de d'Hozier (1696)...A partir du patronyme de la famille,
de son origine géographique et de quelques éléments de généalogie ou
d'histoire familiale ( fonctions ou métiers traditionnels) il est possible
d'aller à la recherche de vos armoiries à travers les milliers de pages de
quelque bonne bibliothèque héraldique. Cependant les pièges se dresseront
nombreux et parfois pernicieux sur votre chemin. Il faudra éviter par exemple
les chausse-trappes de l'homonymie (plusieurs familles portant le même nom
mais sans rapports généalogiques réels entre elles) ou les inévitables et
exaspérantes variations orthographiques. A vrai dire seules une solide
expérience et une bonne connaissance des règles de l'étymologie peuvent vous
permettre de venir à bout de ce genre de difficultés. On ne peut s'attribuer les armes
pleines (sans modifications) d'une famille dont on ne serait pas un
descendant direct ou même mieux l'aîné porteur du nom. Il ne suffit pas, en
effet, de retrouver un blason Durand en France, Smith en Angleterre ou
Gonzalez en Espagne et de se l'attribuer sans autre forme de procès... Car
c'est bien à des poursuites judiciaires que l'on peut s'exposer. Certes, les
procédures pour usurpation de blason sont peu fréquentes, mais le droit en la
matière est bien établi: les armoiries, comme le patronyme sont la propriété
expresse d'une famille donnée et nul ne peut se les approprier sans prouver
de façon certaine l'antériorité de leur possession. Lorsque
les recherches héraldiques s'avèrent infructueuses, ou lorsque elles
aboutissent mais que l'on ne "se reconnaît" pas dans un blason
"historique", on peut procéder à une création d'armoiries. On en
distingue de deux sortes: les armes parlantes et les créations pures. Les
armes parlantes, appelées en anglais canting arms (armes
"chantantes"), transcrivent en mode héraldique la signification
étymologique du patronyme: les Lefebvre ou Lefièvre pourront ainsi porter
fers à cheval ou enclumes, les Bosc un chêne ses feuilles ou ses fruits, les
Borie une ferme ou un pigeonnier, etc.... Ces armes parlantes peuvent prendre
aussi parfois l'allure d'un jeu de mot à la fois phonétique et symbolique,
cependant il ne faut pas abuser de cette méthode qui peut dans certains cas,
confiner au ridicule. Il doit exister un lien réel entre l'harmonie générale
de la composition héraldique et la signification la plus profonde et,
pourrait-on dire, "totémique" du nom. Une solide connaissance des
principes de l'étymologie ou le recours à un spécialiste paraissent souvent
indispensable. La
création pure et simple d'un blason est tout à fait légitime: l'héraldique étant
une science vivante, il est parfaitement normal que de nouvelles armoiries
voient le jour. Il convient là aussi de rester vigilant quant aux fautes, non
seulement contre les lois du Blason, mais aussi contre les règles du bon
goût. On évitera ainsi sans hésitation les meubles "modernes",
c'est-à-dire tous les objets ou signes issus de la Modernité: les
automobiles, les aéroplanes, les paquebots et autres parachutes... L'Aviation
peut être représentée par des ailes, la Marine par une nef, une ancre ou un
gouvernail, etc. Il existe toujours un meuble traditionnel pouvant
représenter une réalité contemporaine. Concernant les lois et usages de
l'héraldique qu'il est indispensable de connaître avant d'envisager de créer
ses propres armoiries on se reportera à un bon manuel d'héraldique. Les
armoiries ne sont pas de simples rébus, synthétisant l'état présent des
passions et distractions d'une personne ou d'une famille, leur but ultime est
bien plutôt de symboliser des réalités plus profondes. Les personnes qui
éprouvent le besoin de porter un blason sont d'ailleurs elles-mêmes, et
presque de par ce simple désir, en-dehors et au-delà des remous de la
modernité. Elles sont d'ailleurs peu nombreuses par rapport à la masse, comme
la qualité l'est par rapport à la quantité. L'héraldique peut ainsi devenir
une sorte de mode de ralliement et de résistance contre certains aspects
délétères déshumanisants d'une certaine modernité. |
BRÈVE
HISTOIRE DES ORDRES RELIGIEUX et MILITAIRES des
HOSPITALIERS, TEMPLIERS
ET TEUTONIQUES |
ALAIN
DEMURGER |
EDITION
FRAGILE |
1998 |
Dépliant
in folio sur papier glacé, expliquant la naissance et les origines de ces
trois ordres religieux, chevaleresque, hospitalier et militaires vers
le début des croisades. C’est
vers 1050 que commence l’histoire fabuleuse de ces ordres avec
l’ouverture à Jérusalem d’un hôpital pour les pèlerins, puis le
schisme avec Byzance en 1054, la première croisade et la prise de Jérusalem
en 1099. Est mis en parallèle ces trois ordres, différents au départ, du
moins sur leurs origines, les Teutoniques étant de culture balte et
germanique, alors que les Templiers
et les Hospitaliers sont de culture
anglo-saxonne et méditerranéenne, mais très vite l’histoire s’accélère
et ces ordres en arrivent à se mélanger, à se battre entre eux, ou à s’allier
en fonction des besoins politiques, religieux ou économiques. Si
les templiers disparaissent en 1312 et se consument avec Jacques de Molay en
1314, les hospitaliers héritent des biens du Temple et continuent leur route
jusqu’à nos jours. Pour les Teutoniques ils perdurent un peu plus et après la
chute de St Jean d’Acre en 1291, ils se transfèrent à Venise. En 1410 c’est
le drame, les Teutoniques sont vaincu par les polonais à la célèbre bataille
de Tannenberg. Puis en 1809 Napoléon supprime l’Ordre des chevaliers
Teutoniques, qui garde malgré tout une attache à Vienne (Autriche), encore de
nos jours. Il
est bien expliqué les devoirs de chaque ordre, avec les créations d’hôpitaux,
des châteaux, l’ordre de Saint Lazare, il est également expliqué la reconquista
espagnole qui démarre au XIe et XIIe siècle et se termine en
1492 avec la prise de Grenade. Le Portugal n’est pas oublié, ce pays qui vit
un grand nombre d’ordres religieux et chevaleresque se développer et émigrer
vers ses colonies. Est
expliqué la vie quotidiennes des chevaliers en Terre Sainte et en Europe dans
les commanderies, à Rhodes, à Malte, leur but, leur destin, les legs qu’ils
nous ont fait, les batailles avec les Arabes, les Turcs, les païens et les
chrétiens. Leur vie hiérarchisée, la règle de St Bernard, les règles en
général et les privilèges. Toutes
les commanderies et sites templiers et hospitaliers de France sont
indiqué. Des cartes et de magnifiques photos couleur agrémentent ce synopsis. |
11 C
calendrier perpÉtuel des rois de
france |
Gérard
de sorval |
Edition
F.X. DE GUIBERT |
2003 |
Toute
société s'organise à partir d'un calendrier. C'est la base même de l'action
de l'Etat, des lois qui régissent la vie de la cité, ainsi que la trame
quotidienne des rythmes sacrés de la vie religieuse. La répartition des
jours, des semaines, des mois, des années, des siècles, donne sens à la vie
humaine et qualifie les événements et les différentes périodes du temps. Mais
les grands repères de la mémoire et du dessein collectif ont malheureusement
cédé le pas à une perspective utilitariste à courte vue. Le Calendrier
perpétuel des Rois de France restitue de manière simple et succincte les
grandes dates qui ont rythmé l'existence de la France et des Français, de
l'orée du VIe siècle au début du XXe siècle. Il
indique, en particulier, les dates de naissance, d'avènement et de décès des
souverains français depuis le couronnement de Clovis, et rappelle les
principales fêtes qui étaient célébrées, jusqu'à une période récente, dans la
plupart des régions de notre pays |
CHARTRES – CATHÉDRALE ALCHIMIQUE ET MAÇONNIQUE |
Patrick BURENSTEINAS |
Edition Trajectoire |
2012 |
||
Cette
visite initiatique que l’auteur vous propose pas à pas, détail après détail,
n’est qu’une transposition du voyage que tout alchimiste fait sur le chemin
de sa pierre. Ces différents arcanes sont autant de passages sur le chemin
que le franc-maçon accomplit jusqu’à la maîtrise. Grâce
à ce guide unique, magnifiquement et richement illustré, redécouvrez la
cathédrale de Chartres comme vous ne l’avez jamais vue. Tel un pèlerinage,
cheminez sans hâte et avec sérénité, n’attendez rien, c’est la seule façon de
recevoir. Au sommaire de ce pèlerinage à Chartres nous y trouvons : Le lieu, l’implantation, le mystère des 47°, le puits des
saints-forts, Notre Dame sous terre, la tour de la lune et la tour du soleil,
les vitraux, les 4 éléments de la façade ouest, le portail du Christ, L’ange,
l’âne et le taureau, l’âne et la lyre, l’horloge et le portail nord, le
zodiaque de la porte nord, la pierre de décharge, la Vierge noire, l’argent
et le pilier nord, Isis, le zodiaque de verre, coquilles saint Jacques, Notre
Dame de la belle verrière, le clou de la saint Jean, le solstice d’été et
l’horloge céleste, le labyrinthe, le combat de Thésée et du minotaure L’homme qui tombe de son cheval, le corbeau, Hercule, le
caducée de Mercure, la rose et la plume, les rois musiciens, le lion vert, le
lièvre, la reine, les noces chymiques, l’ecclésiaste, le dragon, le
dépouillement, la couronne, le sel, le bélier, l’homme percé par son épée,
l’oriflamme, le dieu Pan. P. Burensteinas est scientifique de formation, très jeune il s’est intéressé à l’alchimie. Il a écrit un superbe livre « De la matière à la lumière, pierre philosophale, modèle du monde » |
chÂteaux royaux |
J.J.
bourasse |
Edition
J. de Bonnot |
1991 |
||
Pour
nous faire comprendre en peu de mots, le seigneur franc n'a pas de patrie, il
n'a qu'un domaine ; tandis que le seigneur normand cherche, à la fois, à
défendre son domaine et le territoire conquis par sa nation. Cette
distinction doit être faite tout d'abord, car elle a une influence, non
seulement sur la position de certaines demeures féodales, mais sur le système
de défense adopté. L'équivalent normand du château franc est le manoir. |
CHEvaliers et dragons |
J.G.
sansonetti |
Edition
DU PORTE GLAIVE |
1995 |
L’ésotérisme d’un combat entre le chevalier, porteur d’un message
et voyageant sur la voie royale, avec les multiples dragons qui sont sur son
passage Dès
les premières civilisations, la confrontation entre un personnage héroïque et
une créature monstrueuse, allait constituer l’un des mythes fondamentaux de
l’humanité. De fait, ce thème, en de multiples variantes, ne cessera de
reprendre forme à travers les époques et chez des peuples divers, affirmant
ainsi toute son importance dans l’imaginaire occidental. De
Persée se risquant à affronter la Gorgone, en passant par Héraklès aux prises
avec l’Hydre hérissée de têtes sifflantes, ou Siegfried perçant le cœur du
dragon, jusqu’à saint Michel ou saint Georges, sans cesse le mythe et la
légende transposent par un combat symbolique une épreuve de vérité. Car,
plus qu’une bête effroyable surgie d’âges oubliés, le dragon incarne à la
fois le pouvoir du Temps dévorant et l’insatiable appétit de ce que l’être
porte en lui de plus redoutable : l’ego,
ce « moi-je » inhérent à l’humaine condition, source
de tout conflit et principalement « gardien du seuil » des états
supérieurs de conscience. Affronter
le dragon consiste à ouvrir une brèche dans les limites existentielles et, de
la sorte, à entrer dans un processus initiatique permettant d’accéder
graduellement à la transcendance. C’est donc à travers une sorte de musée
imaginaire, composé d’œuvres d’art empruntées à toute l’iconographie
occidentale, que le lecteur est invité à découvrir ce processus libérant en
l’être la Force vitale unissant Terre et Ciel. Au sommaire de cet ouvrage : Des
ténèbres et l’acier qu’on aiguise - Les écailles et
la radiance - le glaive et la massue
- serpents, foudres et forges du Nord -
les guerriers des cathédrales - le ciel en
arme - par saint Georges -
dans le futur et quelque part en « héroïc fantasy »
- |
CHEVALIERS ET FRANCS-MAÇONS |
Walter
HESS |
Edition
Ivoire-Clair |
2001 |
Approche
contemporaine de l’histoire du rite Écossais Rectifié. Né en 1774 de la
fusion entre le S.O.T. et la maçonnerie chrétienne de Lyon, le R.E.R.
disparaît très vite puis renaît en 1800. L’histoire
de ce rite n’est fait que de disparition et de renaissance car la complexité
n’a pu éviter les tensions internes. Le Forestier en a fait l’historique
jusqu’en 1850 environ. Ce livre présente la suite ainsi qu’une vue d’ensemble
de ses racines et de son organisation actuelle. Il existe une
symbolique et d'une mythologie commune entre chevalerie et maçonnerie.
L'idéal chevaleresque est une source profonde du système écossais, et de la
coutume écossaise depuis Robert de Bruce et la légende de la pierre de Scone.
Cet idéal fonde le pouvoir royal plus que le pape lui-même. La chevalerie se
réclame comme la franc-maçonnerie d’une tradition immémoriale. Les traces
sont anciennes et partent de la tradition primordiale. La caste guerrière est
toujours présente dans toutes les civilisations. Elle remplit une fonction
indispensable à l’édifice testamentaire et se réfère à l’idéal et à un
imaginaire agissant se traduisant dans l’engagement du corps jusqu’au
sacrifice. C’est par le sacrifice qu’elle établit un lien supérieur avec le
créateur ou le centre ontologique. Dans l’Ancien Testament, Dieu interdit à
David de construire le Temple, car il appartient à cette caste guerrière et à
trop de sang sur les mains. Les deux Saint-Jean dont se réclame la
franc-maçonnerie sont les descendants du roi David au même titre que le
Christ. À ce titre les maçons peuvent aussi se réclamer de la caste
chevaleresque. L’esprit
chevaleresque connut son plein développement au moyen-âge puis s’ennoblira au
point de perdre la couleur du sang et l’idée d’un centre totalisant. Sa
présence au plan initiatique sera entretenue dans des cercles fermés tels
la" Massénie du Saint-Graal " ou les "Fidèles d'Amour "
chers à Dante. La démarche gibeline de restauration du pouvoir impérial face
au Pape sera un support puissant qui fit choisir Jérusalem plutôt que Rome
dans tous les rituels maçonniques, y compris les rituels catholiques ou
Stuardistes. C’est l’esprit du Temple dans sa construction, sa destruction et
sa libération qui motivera les deux initiations. La première bâtit le
temple la seconde le libère. La chevalerie en franc-maçonnerie nous vient de
la légendaire Écosse, du moins celle que sur le continent, le génie français
put imaginer. La Légende de Saint André évangélisant l’Écosse, l’ordre
chevaleresque de Saint André du Chardon ainsi que les tombes
templaro-maçonniques d'Écosse appuyées par la symbolique profonde de la très
curieuse chapelle de Rosslyn, bâtie par les Sinclair, rejoignent la légende
des templiers réfugiés en Écosse et mystérieux acteurs de la victoire de
Bannockburn. De cet ensemble mythique se dégage le sentiment qu’une vérité
universelle fut importée en Irlande et en Écosse et que les loges opératives
et les chevaliers « acceptés »en furent dépositaires. Les ordres
chevaleresques structurèrent la chevalerie occidentale : celui du Temple,
bien sûr, mais aussi celui de Saint-Lazare, des Hospitaliers de Saint Jean,
des Chevaliers du Saint-Sépulcre ou des Chevaliers teutoniques. Ils vont
ordonner la quête autour de cause et d’actes spécifiques. Le sens symbolique
donne mission à l'Ordre Écossais de créer un authentique Empire spirituel en
faisant de ses adeptes de nouveaux Chevaliers de l'Esprit. Ainsi le
chevalier-maçon du XXIème Siècle, ne se considère plus comme gardiens in situ
du Temple et de la Terre Sainte. Les défaites subies et la chasse dont ils furent victimes
orientent les chevaliers à promouvoir leur temple intérieur, dans l’idée
fraternelle de rependre la lumière autour d’eux. Cette notion fut apprise en
Orient. |
CHEVALERIE B.A –BA |
BERNARD
MARILLIER |
Edition
PARDES |
1998 |
||
La
base spirituelle :
De nature ésotérique, elle est la partie active de la voie chevaleresque, par
laquelle le chevalier peut accéder à la plénitude de son être et de son état.
Nous retiendrons : La
quête et l’aventure,
dont le but ultime est la rencontre avec soi-même par l’acceptation des
épreuves rencontrées « L’aventure suprême du chevalier sera son
avènement, c'est-à-dire l’accession au suprême degré de spiritualisation
spirituelle » D.Viseux Pour
ce faire, le quêteur chevauche entre Ciel et Terre, le visible et
l’invisible, l’action et la contemplation, la guerre et la paix. Homme des
limites se situant à la charnière du sensible et du suprasensible et au
contact de l’ennemi intérieur et extérieur, le chevalier doit s’éprouver
lui-même perpétuellement et garder une constante vigilance. La
double conquête
(condition de la rencontre avec le divin) : les
petites et grandes guerres saintes,
la première est celle qui se mesure aux
forces extérieures, épreuves sanglantes contre l’ennemi : le barbare,
et qui permet de découvrir le maître intérieur qui purifiera la vision et
balisera la voie. La seconde
d’ordre intérieur et immatériel, c’est le combat que l’on mène contre
l’ennemi intérieur. Vaincre le dragon : celui du chaos et des
forces infernales, tels saint Michel et saint Georges, libérateurs de la
nature originelle incréé, la Sagesse, souvent incarnée par la femme ou la
vierge, et conquérir la gloire : La
manifestation en ce monde de la Présence divine comme épiphanie lumineuse,
révélation de : La sagesse, de la force et de la beauté de Dieu dans la
plénitude de sa lumière et de sa chaleur. C’est cette lumière de gloire qui
entoure le saint Graal, comme immanence sensible du divin au cœur de sa
création et cœur royal, axe de la quête chevaleresque de l’univers. C’est
le lieu où se concrétise le désir du cœur aventureux du chevalier qui
transmute son être entier, réalisant ici-bas l’immortalité du corps de
résurrection, par la connaissance de la vraie lumière initiatique.
L’accomplissement solaire du héros doit se réaliser simultanément dans le
monde, en lui-même et en Dieu : La voie royale est celle du Milieu où
toutes choses sont unies. « Gérard
de Sorval » C’est
la reconstitution de l’Androgynie originelle : La maîtrise de sa
monture (son moi afin d’accéder au soi) qui implique une parfaite
possession des moyens utiles aux buts poursuivis, s’accompagnant du don
mystique à un être transcendant (Dieu, souverain, dame, patrie, etc….). Le
chevalier est avant tout un servant, se réalisant dans l’action pour une
cause supérieure, ce qui le conduit à spiritualiser la guerre, l’amour et la
mort, trois modes de nature identiques que le chevalier doit vivre avec la
même intensité afin de les accomplir intégralement. Le
culte de la beauté
en tant qu’image de Dieu et expression tangible du rayonnement
solaire du Principe divin. |
chevalerie & symbolisme du tir à
l’arc |
Georges
HADJOTOULOS |
Edition
Dervy |
2001 |
Au-delà
de la technique, l’art du tir à l’arc procède de connaissances et
d’initiations traditionnelles. La chevalerie occidentale et les Samouraï ont
évolué en perdant cette culture. Un
élève, aidé de son Maître, peut en reconstituer des bribes, mais
comprendras-t-il toujours la signification profonde de cet enseignement ?
Prise sur un plan symbolique, cette tradition primordiale peut pourtant faire
progresser l’homme sur la voie d’un quotidien plus philosophique, tant au
niveau du corps que du cœur et de l’esprit. Ce
livre explique sur le plan symbolique comment retrouver cette tradition sur
la voie philosophique tant au niveau du corps que du cœur ou de l’esprit. Au
sommaire de cet ouvrage : Mythologie
- L’arc à travers l’histoire - les
amazones - l’arc et le rituel
- l’art dans le tir à l’arc - imprégner
un arc - l’arc et le corps -
la flèche - l’Arc - la
corde - la cible - la cible
et le moi - retour à l’unité
- le vécu inconscient - le niveau du
conscient - le célébré - |
COMPAGNONNAGES EUROPÉENS ET MUSULMANS - Cagots des Pyrénées et Mudejares d’Espagne |
J.H. Probst-Biraben |
Edition Le Moulin de l’Etoile |
1952. Réed.2012 |
Le
présent ouvrage réunit, en un seul volume quatre articles, au demeurant assez
mal connus des lecteurs et provenant d’un auteur à l’impressionnant parcours
universitaire et maçonnique. 1/ Les artisans Mudejares et les églises romanes de la France : Pour nombres
d’églises en France du sud surtout, l’influence espagnole et arabe, dans la
symbolique et dans les détails des motifs ornementaux ne fait pas de doute,
que ce soit par des retours de pèlerinage à Compostelle ou suite à des
expéditions militaires. L’auteur apporte une hypothèse complémentaire à
savoir : des maures convertis, appelés mudejares, vinrent en personne
travailler dans ces sanctuaires, et bien sut leur savoir faire et leur
culture se retrouvent dans la décoration, les encadrements, les arcs des
portes et des fenêtres, les corniches et autres revêtements faïencés. 2/ Les cagots des Pyrénées et les mudejares d’Espagne : Les cagots
des Pyrénées avaient presque tous des techniques hispano-mauresques, ils
étaient cantonnés pour la plupart dans le Sud Ouest et étaient charpentiers,
forgerons, maçons, tailleurs de pierres, parfois cordiers et tisserands. Les
archives de Tarbes, de Pau et de Bayonne relatent que telle somme à été
allouée à un cagot pour la réfection ou la construction de tel édifice ou
pour la création de telle pièce de tissus ou métallique. Si chaque église avait
sa « porte » des cagots et un « bénitier »
spécial cagots, en revanche, ils avaient des privilèges, avec des exemptions
d’impôts et de service militaire ; on les appelés chrestiaas,
ce qui a donné crétins, goitreux, mais il parait probable que ce mot signifiait
nouveaux chrétiens, car la plupart étaient des convertis venant
d’Espagne et donc méprisés et molestés. Dans les années 1920 à St Jean
pied de port par exemple, la moitié des habitants étaient des agotacs ou
cagots ou descendants de cagots. 3/ Compagnonnage européens et musulmans : influence ou
commune origine ?
Le compagnonnage occidental est une fraternité fermée d’ouvriers ou artisans
où l’on entre après avoir subi des épreuves morales, physique ou techniques
et reçu un enseignement secret par initiation. Les Templiers ramenèrent des
artisans qualifiés d’Italie et des musulmans byzantins pour travailler à la
construction des châteaux, églises et cathédrales, ils furent rejoints par
les mudejares d’Espagne. Une sorte de syncrétisme des arts nouveaux apparut,
ce qui peut expliquer les divers arts gothiques et les nouvelles techniques.
Les apports et l’influence orientale sont indéniables. L’indépendance des
corporations explique aussi la perfection des œuvres. 4/ Existe-t-il des liens spirituels et constructifs entre le
Temple, les compagnons et le Celtisme ? Si aucunes preuves n’ont pu être
trouvées sur la filiation des Templiers avec des organisations templières
actuelles ou avec la Franc-maçonnerie, par contre le Johannisme qui
était au cœur du Temple, s’est continué dans les Devoirs de la
Franc-maçonnerie, avec le prologue de St Jean, l’apocalypse et les paraboles.
Les travaux de Mathila Ghika ne concluent pas à l’invention par les Hébreux
du symbolisme de la Kabbale et de sa philosophie ésotérique, mais à une
interprétation rabbinique du pythagoricisme et du néo-platonisme appropriée à
la mentalité des juifs mystiques. Il
est normal, pour plusieurs raisons, que les Templiers aient gardé des liens
solides avec le Celtisme ; leur transmission de l’armement de chevalier
dérive de l’initiation celtique des preux compagnons du Roi Arthur et
de la Table ronde et même de la chevalerie du Saint Graal,
le symbolisme des armes : épée, lance, écu, est celtique. L’escarboucle héraldique à huit rais, qui signifie en symbolique chrétienne la Régénération, est tout d’abord un pentacle celtique solaire on la retrouve dans les graffitis du donjon de Chinon où furent enfermés les chevaliers du Temple avant leur jugement. |
11 D
DANS
L’OMBRE DES CATHÉDRALES |
Robert
AMBELAIN |
Edition
BUSSIERE |
Réédition
2001 |
||
Son
intérêt pour l'ésotérisme commença, vers 1921, par l'astrologie. Entre 1937 et
1942, il publia un Traité d'Astrologie Esotérique en trois volumes. En
1946, il est consacré évêque de l'Église Gnostique Universelle sous le
nom de Tau Robert. Fondateur de l'Église Gnostique Apostolique, il
devint patriarche de l'Église Gnostique Universelle en 1960, sous le nom de
Tau Jean III. Franc-maçon, il fut Grand Maître mondial de Memphis-Misraïm et
fondateur d'une association occultiste et martiniste. Extrait du livre: La symbolique qui est, suivant la définition de Littré, la
science d’employer une figure ou une image comme signe d’une autre chose, a
été la grande pensée du moyen âge et, sans elle, rien de ces époques
lointaines ne s’explique. Sachant très bien qu’ici-bas tout est figure, que
le visible ne vaut que par ce qu'il recouvre d'invisible, l’art du moyen âge
s’assigna le but d’exprimer des sentiments, des pensées avec les formes
matérielles, variées, de la vitre et de la pierre et il créa un alphabet à
son usage. Une statue, une image put être un mot et des groupes, des alinéas
et des phrases ; la difficulté est de les lire, mais le palimpseste se
déchiffre. Des livres tels que le « Miroir du Monde » de Vincent de
Beauvais, le « Spéculum Ecclesiae » d’Honorius d’Autun, si bien mis
en valeur par M. Male, le Spicilège de Solesmes, les apocryphes, la Légende
dorée, nous donnent la clef des énigmes. L’on comprendra cette importance
attribuée à la symbolique, par le clergé, par les moines, par les
architectes, par les imagiers, par le peuple même au XIIIe siècle, si l’on
tient compte de ce fait que la symbolique provient d’une source divine,
qu’elle est la langue parlée par Dieu même. Elle a, en effet, jailli comme un
arbre touffu du sol même de la Bible. Le tronc est la Symbolique des
Écritures, les branches sont les allégories de l’architecture, des couleurs,
des pierreries, de la flore et de la faune, les hiéroglyphes des Nombres. Si
ces diverses branches peuvent donner lieu à des interprétations plus ou moins
sûres, il n’en est pas de même de la partie essentielle, de la symbolique des
Écritures qui, elle, est claire et tenue pour exacte par tous les temps. Qui
ne sait, en effet, que l’ancien Testament est la préfiguration du Nouveau,
que la religion Mosaïque contient en emblèmes ce que la religion catholique
nous montre en réalité ? L’histoire sainte est un ensemble
d’images ; tout arrivait aux Hébreux en figures, a dit saint Paul ;
le Christ l’a rappelé maintes fois à ses disciples et il a presque toujours,
lorsqu’il s’adressait aux foules, usé de paraboles, c'est-à-dire d'un moyen
d'indiquer une chose pour en désigner une autre. Il n’est donc point surprenant que
le moyen- âge ait suivi la tradition que lui avaient transmise les Pères de
l’Église et appliqué à la maison de Dieu leurs procédés. Cela dit, nous
devons ajouter qu’en sus de cette préoccupation d’enclore dans une
cathédrale, les vérités du dogme, sous les apparences des contours et les
espèces des signes, le moyen âge a voulu traduire, en des lignes sculptées ou
peintes, les Légendaires et les évangiles apocryphes, être en même temps
aussi qu’un cours d’hagiographie et de pieux fabliaux, un sermonnaire narrant
au peuple le combat des vertus et des vices, lui prêchant la sobriété, le
travail, la nécessité évoquée par la parabole des vierges sages et des
vierges folles, d’être toujours prêt Extrait
du livre des cathédrales à paraître
devant Dieu, le menant, peu à peu, tout en l’exhortant le long de la route,
jusqu’au jour de la mort qu’il lui découvrait brutalement, dès l’entrée même
de la basilique, dans les tableaux du Jugement dernier et de la
Psychostasie des âmes. La cathédrale était donc un
macrocosme ; elle embrassait tout ; elle était une bible, un
catéchisme, une classe de morale, un cours d’histoire et elle remplaçait le
texte par l’image pour les ignorants. Nous voici loin avec ces données, de
l’archéologie, de cette pauvre anatomie des édifices ! Voyons
maintenant, en usant de cette science des symboles, ce qu’est Notre-Dame de
Paris, quelle est la signification de ses divers organes, quelles paroles
elle profère, quelles idées elle décèle. Ses pensées et son langage ne
diffèrent pas de ceux de ses grandes sœurs de Chartres, d’Amiens, de
Strasbourg, de Reims. — Tout au plus cache-t-elle une arrière-pensée qui sent
un tantinet le fagot et que j’expliquerai plus loin ; — nous
pouvons donc, pour elle comme pour les autres, l’étudier, en lui appliquant
les théories générales du symbolisme. Occupons-nous d’abord de
l’intérieur. Durand, évêque de Mende, qui vécut au XIIIe siècle, c’est-à-dire
à l’époque même où fut construite Notre-Dame, nous enseigne que ses tours
représentent les prédicateurs, et cette assertion se confirme par la
signification assignée aux cloches qui rappellent aux chrétiens, avec leurs
prédications aériennes, les vertus qu’il leur faut pratiquer, s’ils veulent
parvenir aux sommets des tours, images de la perfection que cherchent à
atteindre, en s’élevant, les âmes. Suivant une autre exégèse formulée, dans
le Spicilège de Solesmes, par le pseudo Méliton, évêque de Sardes, les tours
représenteraient surtout la vierge Marie et l’Église veillant sur le salut de
la ville qui s’étend sous elle. Le toit est l’emblème de la charité ;
les ardoises sont les chevaliers qui défendent le temple contre les païens,
figurés par les orages ; les pierres des murailles, soudées entre elles,
certifient d’après Durand de Mende, l’union des âmes, et suivant Hugues de
Saint-Victor, le mélange des laïques et des clercs. Et ces pierres, liées par le
ciment, synonyme de la charité, forment les quatre grands murs de la basilique,
les quatre Évangélistes, selon Prudence de Troyes, et selon d’autres
écrivains, les quatre vertus principales : la Justice, la Force, la
Prudence, la Tempérance. Les fenêtres sont les emblèmes de nos sens qui
doivent être fermés aux vanités de ce monde et ouverts aux dons du
ciel ; elles sont garnies de vitres, laissant passer les rayons du
soleil, du Soleil de Justice qui est Dieu ; elles sont encore les
Écritures qui éclairent, mais repoussent le vent, la neige, la pluie,
similitudes des hérésies. Quant aux contreforts, ils symbolisent la force
morale qui nous soutient dans la poussée des tentations. Notre-Dame a trois portails, en
l’honneur de la Trinité sainte ; et celui du milieu, dénommé portail
royal, est divisé par un pilier sur lequel repose une statue du Christ qui a
dit de Lui-même, dans l’Évangiles : « Je suis la porte ».
Tranchée de cette façon, la porte indique les deux voies que l’homme est
libre de suivre. Et cette allégorie est complétée par l’image du Jugement
dernier qui se déroule, au-dessus des chambranles, avisant le pécheur du sort
qui l’attend, suivant qu’il s’engagera dans l’une ou dans l’autre de ces deux
routes. Pour résumer en quelques lignes ces données, nous pouvons dire que
l’âme chrétienne, partie du sol, du bas des tours, avec la foi dans les
vérités primordiales de la religion, stipulées par les groupes des trois
porches : la Trinité, que le nombre même de ces porches avère, la
croyance en la Divinité du Fils et la Maternité divine de la Vierge, racontée
par les statues et les figures, s’élève peu à peu, en pratiquant les vertus
désignées par les grands murs, jusqu’au toit, symbole de la Charité qui
couvre une multitude de péchés, qui est la vertu par excellence, selon saint
Paul. Il ne lui reste plus dès lors, pour atteindre le Seigneur et se fondre en Lui, qu’à gravir les tours dont les sommets représentent les cimes de la vie parfaite. Et cet abrégé de la théologie mystique que la façade de Notre-Dame nous enseigne, nous le retrouvons, condensé en d’autres termes, exprimé par d’autres mots, dans son intérieur, par l’ensemble de la nef, du transept et du chœur, ces trois degrés de l’ascèse, la vie purgative, énoncée par les ténèbres de l’entrée, loin de l’autel ; la vie contemplative qui s’éclaire en avançant vers le chœur ; la vie unitive qui ne se réalise que dans la partie attribuée à Dieu, là, où convergent les feux allumés par le Soleil de Justice, dans les vitraux des roses. |
de la chevalerie au secret du temple |
Jean
tourniac |
Edition
du Prieuré |
1996 |
Jean
Tourniac, est un passionné et un spécialiste de la chevalerie et du
rite rectifié. Dans cet ouvrage il y parle de l’ordre militaire et
hospitalier de St Lazare de Jérusalem, de Ramsay, Jean de Chypre et Jean
l’Aumônier, l’héritage de la gnose templière, la langue syriaque et les
communautés chrétiennes d’Orient. Fidèle
à la doctrine immuable exposée par son maître et ami René Guénon. Jean
Tourniac s'affirma rapidement comme l'interprète qualifié de l'ésotérisme
judéo-chrétien. Doté
de hautes fonctions dans les organisations traditionnelles d'Occident et
hébraïsant, il se consacra à l'approfondissement du symbolisme et des rites
initiatiques de la Maçonnerie et de la Chevalerie. une Chevalerie dont se
prévaudront deux dignitaires de la Maçonnerie templière au XVIIIe siècle. Une
documentation très riche lui a permis d'analyser la nature des relations
nouées par les Templiers avec les communautés orientales. Aboutissement de
cette recherche, il met ici en lumière les traits essentiels d'une gnose
orthodoxe qui scelle le destin apparent de l'Ordre martyr. Au sommaire de cet ouvrage : Un oublié : l’Ordre militaire et hospitalier de
Saint-Lazare de Jérusalem - Entre l’Ordre de
saint-Lazare et la croisade ; le cas Ramsay -
Prélude cypriote - Jean de Chypre et Jean
L’Aumonier - Chypre et l’énigme
templière - Histoire et mystères de
Chypre - Langue syriaque et communautés chrétiennes
d’Orient - l’héritage templier
- la Gnose Templière - Corps charnel et corps
spirituel - en marge du procès
- |
deS MAÇONS MḖDIḖVAUX AUX
COMPAGNONS D’AUJOURD’HUI |
Armand Pouille |
Edition
Grancher |
1996 |
||
Nous
avons une conception caricaturale des maçons de métier. Il faut sortir du
cliché moderne de l’homme aux grosses mains calleuses, juste bon à casser du
caillou, face au franc-maçon intellectuel. La taille de pierre suppose bien
sûr une certaine force physique, mais aussi une vraie compétence en
géométrie, et même dans une branche de la géométrie particulièrement
compliquée, la géométrie descriptive qui sous-tend la stéréotomie. Quiconque
a eu la chance de pouvoir admirer des épures préparatoires à la taille de pierre
ne peut qu’être frappé par leur sophistication et leur délicatesse. Jusqu’au
XVIIIe siècle, les architectes sont d’ailleurs encore souvent d’anciens
maîtres maçons. Cela
étant, on peut se demander pourquoi nous sommes francs-maçons, et non
francs-boulangers ou francs-jardiniers, professions tout aussi
honorables ? Sans doute parce que dès la Renaissance, l’architecture
bénéficie d’un grand prestige. Elle est considérée comme une activité devant
mobiliser des connaissances universelles. Les traités d’architecture de cette
époque sont à la fois très techniques et philosophiques. Un architecte doit
également être, d’une certaine manière, médecin – il faut veiller à l’hygiène
publique dans un bâtiment, à son aération, sa luminosité… – musicien – on
dirait aujourd’hui acousticien – pour que le bâtiment ait la résonance
adéquate, etc. Il y a un côté prométhéen dans l’art de bâtir et donc
dans le métier de maçon. D’ailleurs, jusqu’au XVIIIe siècle, la culture
architecturale fait partie de la culture générale : tout intellectuel
se doit d’en maîtriser les notions de base. |
dissertations sur l’ancienne
chevalerie |
Pierre
GIRARD-AUGRY |
Edition
Pardès |
1990 |
A
quelques décennies d’un Ancien Régime finissant, mais à l’apogée de sa
puissance et de sa gloire, comment l’esprit et les cérémonies de l’Ancien
Ordre de Chevalerie étaient-ils ressentis ? C’est ce que nous révèle la
première partie de cet ouvrage qui reprend l’essentiel des Dissertations historiques et critiques sur la
chevalerie ancienne et moderne, séculière et régulière du R.P. Honoré de
Sainte Marie, publiées en 1718, et complétées par trois chapitres
du Vray Théâtre d’Honneur et de chevalerie ou
le miroir magique et héroïque de la Noblesse de Marc de Vulson,
sieur de la Colombière, antérieur de plus d’un demi-siècle aux dissertations,
puisque daté de 1648. L’ensemble
assorti de nombreuses notes, rappelle les origines de la Chevalerie, la façon
de « faire chevalier » à travers les siècles, l’existence d’une
« chevalerie des dames », et les peines infamantes infligées à ceux
qui avaient trahi le code chevaleresque. L’ouvrage
se termine par l’Ordène de chevalerie,
poème du XIIIe siècle, souvent cité, mais rarement donné in extenso, dont
l’intérêt réside en la description des toutes premières cérémonies d’armement
d’un chevalier, à l’époque des Croisades. La
préface de Jean-Marie Auzanneau, apporte d’utiles précisions sur la
distinction à faire entre l’état de chevalier, qualité individuelle acquise
par l’armement ou l’adoubement, et l’appartenance aux Ordres de Chevalerie,
dont certains furent et sont encore uniquement honorifiques, avec
d’intéressants compléments sur le Chevalerie des Dames. Ainsi
le lecteur soucieux de se perfectionner dans « l’art de
chevalerie » aura à sa disposition des textes fondamentaux lui
permettant de mieux comprendre l’esprit de la chevalerie
« célestielle » et de ce qui demeure une voie complète de
réalisation spirituelle pour qui sait encore s’inspirer des valeurs
éternelles de l’un des plus beaux fleurons de la chrétienté médiévale. Au sommaire de cet ouvrage : La notion de chevalerie - les titres
de banneret, de bachelier, d’écuyer, de damoiseau, de valet, de
captal - la chevalerie n’a rien de commun
avec la qualité de Duc, de Comte, de Marquis, de Vicomte, de Baron ou de
Châtelain - la chevalerie ajoute quelques
degrés de gloire à la dignité de Prince, de Roi, de Souverain, ou
d’Empereur - la chevalerie n’a pas commencé peu
après le Déluge et son origine n’est pas dans les pays scandinaves
- les Romains sont les inventeurs de la
chevalerie - il faut d’abord écuyer avant
d’être chevalier - la noblesse est nécessaire pour devenir
chevalier - Suivant les époques et les nations, les cérémonies
d’adoubement ont variés - survol des cérémonies du Xe
au XVe siècles - formules des vœux que
l’on fait dans les religions militaires, les Ordres militaires, dans l’ Ordre
du Saint Esprit et parmi les chrétiens - les privilèges
de la chevalerie - les chevaliers pouvaient porter le
titre de Monsieur, également porter des dorures, le vair et l’hermine, des
éperons d’or - comment les
chevaliers pouvaient être anoblis -
cérémonie de dégradation pour un chevalier qui trahi, en France, à Rome, en
Angleterre et à Malte - de la
renonciation à la chevalerie - La chevalerie des Dames - Comment,
pourquoi et quand les femmes ont conféré la chevalerie aux grands Seigneurs,
aux Princes et même à des tètes couronnées -
Dames qui ont institué des Ordres de chevalerie honoraire
- Ordre des Dames de la Croix à Vienne
- Ordres de chevalerie Régulière fondés pour les
Dames - L’Ordre des Dames Chevalières de Saint
Jean de Jérusalem établit en Espagne et ailleurs
- Les religieuses Chevalières de Saint Jacques de
l’épée - Marc de Vulson, sieur de
Colombière - l’adoubement des chevaliers
fait par les Anciens les plus vaillants et les plus
renommés - l’Ordène de chevalerie
- Cérémonial d’investiture d’un chevalier de l’Ordre
Equestre du saint-sépulcre-de-Jérusalem - |
11E
ENLUMINURES |
Livres enluminés par divers auteurs |
|
|
De nombreux livres enluminés sont dans divers chapitres de ce site, on les trouve au:
Chapitre 11 L – PERCEVAL LE GALLOIS - enluminé par Jean-Luc Leguay Chapitre 21 R – RITUEL DE CONSÉCRATION D’UNE LOGE - enluminé par Jean-Luc Leguay – Chapitre 11 L – LE MUTUS LIBER DE L’INITIATION –enluminé par Jean-Luc Leguay Chapitre 8 L – LE LIVRE DE L’APOCALYPSE - enluminé par Jean-Luc Leguay Chapitre 13 L - L’ÉVANGILE SELON THOMAS – enluminé par Jean Stirpe |
ENLUMINURE - L’ENLUMINURE AU MONT SAINT MICHEL DU Xe AU XIIe SIÉCLE |
Monique Dosdat |
Edition Ouest-France |
1991 |
||
Le seul souci des copistes était l’équilibre et l’harmonie de la page écrite, s’ajoutant à une graphie en elle-même admirable, la décoration fait du manuscrit unique par définition, un objet chargé de sens, destiné à l’enseignement, à la liturgie, à l’édification ou à la méditation, il est le reflet des valeurs et des vertus qui ont présidé à son élaboration : savoir, humilité, persévérance et recherche de la perfection. Le livre à l’époque romane est le lieu discret de la rencontre entre l’art et la connaissance. Les peintures dissimulées entre les feuillets de vélin, les mises en page réfléchies qui organisent lettrines, titres et textes et harmonisent les encres et les couleurs, ne racontent nulle histoire, ne veulent rien révéler du temps et du lieu de leur création. Elles ne délivrent qu’un seul message : lecture et écritures sont prières. Nés dans le silence d’une abbaye bénédictine, destinés à être ouverts avec révérence et gardés loin des yeux profanes, les manuscrits du Mont Saint-Michel révèlent aujourd’hui leur splendeur, leur secret et leur connaissance. Une enluminure – du latin illuminare, éclairer – est aussi à l’origine un décor destiné à indiquer les divisions du texte, en un temps où l’on n’avait pas l’habitude de séparer les chapitres ou les parties d’un volume. On utilisa donc des lettres ornées, d’abord pour éclairer un texte, le rendre plus compréhensible, ensuite pour en augmenter l’attrait. Les premiers décors furent de simples dessins à la plume et à l’encre noire éventuellement rehaussé de rouge. Assez vite, on en vint à accorder autant de soin à la décoration des lettrines qu’aux peintures proprement dites .A décor abstrait ou faisant appel à des sujets naturels – plantes ou animaux – renfermant parfois une scène ou un personnage identifiables, elles sont alors dites « historiées », les lettrines éclatantes de couleur, peintes à la gouache et quelquefois rehaussées d’or illuminent un manuscrit. L’art de l’enluminure reste aujourd’hui l’un des plus fascinants qui soit par sa beauté, sa diversité, et ce qu’il révèle de capacités d’adaptation et d’invention chez ses auteurs. Pendant toute l’époque romane, ces derniers furent des religieux qui, gratis pro Deo et la plupart du temps anonymement, mirent leur savoir faire au service d’une communauté. |
ENLUMINURE - LE ROMAN DE LA ROSE – L’ART D’AIMER AU MOYEN-ÂGE |
N. Coilly et M.H. Tesnière |
Edition Bibliothèque Nationale de France |
2012 |
Enluminures et calligraphie moyenâgeuse, font la richesse de
cet ouvrage autour de ce roman mythique et légendaire du Moyen-Âge. Best-seller
médiéval, le roman de la rose est l’ouvrage profane le plus copié au Moyen
Âge après la Divine Comédie de Dante : près de trois cent manuscrits ont
été conservés. Lu, cité, admiré, il a séduit des générations de lecteurs
entre la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle et connait
aujourd’hui une nouvelle fortune grâce aux images numériques des manuscrits
accessibles sur le Net. Le présent livre a pour objet d’en faciliter la
compréhension. Rédigé
au XIIIe siècle par deux auteurs, Guillaume de Lorris et Jean de
Meun, le roman de la rose appartient à la tradition des « arts d’aimer », inspirés d’Ovide.
Sous le couvert d’un songe allégorique, il conte la quête/cueillette d’une
rose/jeune fille par un jeune homme, l’Amant, du coup de foudre initial à la
conquête-défloration de l’Aimée. Le roman de la rose nait dans les chants, les parfums, les
beautés d’une nature qui s’éveille et invite le poète à se faire le vassal du
dieu Amour. En projetant sur ce monde idyllique et statique son théâtre
d’ombres, le songe allégorique donne vie et sens à un art de vivre courtois
et à un art d’aimer universel. Les figures figées, peintes ou sculptées au
mur du verger de Déduit, la main crochue de Convoitise, le
regard torve d’Envie, les oreilles moussues de Pauvreté, et les
figures dansantes au jardin, portant miroir (oiseuse), robe blanche (Franchise)
ou flèches (doux regard), délimitent les contours de l’éthique
courtoise. Des
personnifications, tels Bel Accueil (plaisir à être avec l’aimée), Danger
(résistance de la jeune fille), et Malebouche (calomnies de toutes
sortes), scandent les avancées et les reculs de l’initiation amoureuse, qui
est celle de tout jeune homme découvrant le désir et l’amour. Les discours de
Raison et d’Ami en formulant les concepts (renoncement à la
folie de l’amour ou réconfort de l’expérience d’autrui). Au
terme d’un débat solidement argumenté, le roman livre en effet une conclusion
favorable aux forces de Vie, faisant fi des tensions propres à l’amour
courtois, à la morale conjugale et à l’enseignement de l’Eglise. Tout à la
fois délicieusement aimable et misogyne, courtois et érudit, codifié et
subversif, le roman de la rose a suscité, au début du XVe siècle, une
querelle littéraire dans laquelle s’illustra le premier auteur féministe, Christine
de Pizan. Le roman de la rose : l’Art d’aimer au Moyen Âge est une invitation à découvrir en images ; à travers les manuscrits enluminés de la Bibliothèque Nationale de France, la matière littéraire et le substrat culturel de ce monument de la littérature médiévale. Il aura fallu plus de 15 ans pour que ce projet, porté par la B.N. de Baltimore et la B.N. de France, se fasse, un travail colossal, mais au bout une œuvre remarquable. Plus de 150 manuscrits calligraphiés et enluminés de cette époque moyenâgeuse illuminent cet ouvrage. Somptueux. |
ENLUMINURE - LES TRÉS
RICHES HEURES DU DUC DE BERRY |
TEXTE
DE RAYMOND CAZELLES |
ÉDITION
SEGHERS |
1988 |
||
Raymond
Cazelles,
ancien conservateur du musée Condé à Chantilly (où se trouve le manuscrit
original) présente cette œuvre avec sa genèse, ses artistes et l’histoire de
son fabuleux mécène. Umberto Eco, dont la passion pour le Moyen-âge
est bien connue depuis la parution du célèbre film « Au nom de la rose », a fait la préface
de ce livre |
11 F
FULCANELLI
COMMANDEUR DU TEMPLE |
Roger Facon |
Edition l’Oeil du Sphinx |
2017 |
Tenu
par une promesse familiale, Roger Facon a dû attendre jusqu'à ce jour pour
effectuer les révélations que contient ce livre. L'Ordre du Temple est parmi
nous. La France abrite douze commanderies templières "hors du
temps". Fulcanelli dirige depuis 1946 la commanderie de Paris. Dans le
monde en perdition qui est nôtre, de telles révélations ne sont pas de nature
à changer le cours des choses, hélas, mais elles se doivent d'être versées au
dossier du devenir humain. Il est
difficile de tirer quelque chose de cet ouvrage tant se mêlent vraies et
fausses informations, considérations personnelles, propos fantasmés et
interprétations infondées. L’ouvrage manque sérieusement d’étayage et le fait
que Roger Facon se présente comme agent infiltrant des milieux rosicruciens
et néo-templiers ne plaide pas pour une quelconque rigueur. Selon Roger Facon, Fulcanelli aurait dirigé depuis 1946
une commanderie de l’Ordre du Temple à Paris. Aucun document ne vient appuyer
cette thèse. L’intérêt du livre réside dans certains témoignages ou faits
permettant de retracer, avec prudence et en partie, les activités agitées et
souvent troubles de la mouvance néo-templières depuis un siècle. L’histoire,
souvent la petite histoire, des organisations dites initiatiques et tout
particulièrement celles qui prétendent poursuivre l’œuvre de l’Ordre du
Temple est très complexe. Dans le cas des mouvements néo-templiers, se mêlent
souvent à un idéal templier plus ou moins malmené, quelques politiciens,
trafiquants, barbouzes qui finissent toujours par polluer le projet templier
quel qu’il soit. Dans le long et chaotique trajet du néo-templarisme du
XXème siècle dressé par Roger Facon de manière brouillonne, nous croisons de
nombreux personnages intéressants comme René Guénon, Valentin Bresle, Robert
Ambelain, Lydie Bastien, Jacques Bergier, Raymond Bernard, Jacques Breyer et
d’autres. Parmi eux, se trouve Jean-Marie Parent, qui fonda en 1978 la Fraternité
Johannite pour la Résurgence Templière qui devint en 1984 l’Ordre des
Chevaliers du Temple du Christ et de Notre-Dame, l’une des rares
organisations néo-templières à proposer un projet sérieux. Le lecteur devra
ainsi trier parmi les informations ou propositions de Roger Facon et
s’extraire de la vision bas-occultiste de l’auteur pris entre prétendues
forces blanches et prétendues forces noires pour trouver quelque matière
fiable. |
FRANC-MAÇONNERIE
ET COMPAGNONNAGE |
Jean François Blondel |
Edition Trajectoire |
2016 |
Les trois premiers grades de la franc-maçonnerie possèdent les
mêmes noms que ceux qui étaient autrefois en usage dans les communautés de
métiers dans la plupart des pays d'Europe, pour désigner les trois états
successifs de leurs membres : apprenti, compagnon et maître. Ce fait,
allié à la revendication de l'Ordre maçonnique d'être une continuité
organique des loges médiévales de tailleurs de pierre (maçons, au sens ancien
du terme), est à l'origine d'un certain nombre de confusions, notamment en ce
qui concerne la parenté entre la franc-maçonnerie spéculative et les
compagnonnages de métiers, tout particulièrement en France. Le problème de savoir si la franc-maçonnerie spéculative est ou
non la réelle continuité des loges britanniques de tailleurs de pierre reste,
à l'heure actuelle, sans réponse absolument certaine. Aucun document ne
permet en effet de l'affirmer, mais le fait même que des traditions et
symboles proviennent bel et bien de ces loges ne permet pas non plus de l'infirmer.
En réalité, le véritable problème se situe davantage dans la question des
modalités et des motivations ayant pu conduire, soit à la transformation de
la maçonnerie opérative en franc-maçonnerie spéculative, soit à
l'appropriation par cette dernière d'un cadre jugé propre à servir de support
à sa dimension spéculative. C'est là un sujet fort complexe, qui reste en
débat chez les historiens de la franc-maçonnerie, et dont tous les aspects
n'ont pas encore été explorés. Quoi qu'il en soit, la franc-maçonnerie, en gagnant la France,
s'est trouvée face à des organisations de métiers qui étaient alors à
l'apogée de leur vitalité : Compagnons du Devoir et autres sociétés de
compagnonnages présentes sur le « tour de France ». Ces sociétés pratiquaient des rites initiatiques lors de la
réception de l'aspirant au rang de Compagnon, seul « grade » mais
qui était souvent divisé en deux états : Compagnon Reçu et Compagnon
Fini (cette seconde partie de la Réception intervenant généralement six mois
après la première, délai consacré à l'instruction compagnonnique). La plus
grande partie de ces sociétés reconnaissaient pour fondateur Maître Jacques,
un tailleur de pierre qui aurait travaillé sur le chantier du temple de
Salomon, selon une version de sa légende, ou sur celui des tours de la
cathédrale d'Orléans, selon une autre version. Les charpentiers, les
couvreurs et les plâtriers étaient pour leur part des « enfants »
du Père Soubise, collègue de Maître Jacques (soit à Jérusalem, soit à
Orléans). Enfants de Maître Jacques et enfants du Père Soubise composaient le
Devoir, tandis que les Compagnons « Étrangers » tailleurs de pierre
et les sociétés « non du Devoir » ou « de Liberté » (plus
tard « du Devoir de Liberté ») formées à l'origine par les
menuisiers et serruriers dits « gavots » (scission d'avec ceux du
Devoir) – auxquels s'ajouteront au début du XIXe siècle les charpentiers
« Indiens » (scission d'avec ceux du Devoir) – reconnaissaient pour
seul fondateur le roi Salomon. L'histoire de ces sociétés est très mal connue. Les légendes
elles-mêmes sont de peu de secours car elles n'ont été relatées que
tardivement (1839), à une époque où des éléments hétérogènes étaient venus
s'y mêler inextricablement. Les compagnonnages n'émergent dans l'histoire
documentaire que vers le milieu du XVIe siècle, mais l'on peut
raisonnablement supposer qu'une partie d'entre-eux, notamment ceux des
métiers de la construction (tailleurs de pierre, charpentiers, menuisiers et
serruriers), descendent assez directement d'organisations crées par les
bâtisseurs des cathédrales gothiques et que les fondements de l'organisation
compagnonnique remontent au moins au tout début du XIIIe siècle. Nous
rejoignons là un milieu et une époque identiques à ceux dont la franc-maçonnerie
britannique prétend tirer son origine. Si les lacunes documentaires ne permettent pas d'envisager
l'existence de relations organiques entre les compagnonnages continentaux et
les loges opératives britanniques (mais les voyages des maîtres maçons
français en Angleterre et ailleurs sont attestés), il est cependant certain
que, très tôt, probablement dès les années 1730, certains Maçons et certains
Compagnons se sont posés la question de savoir s'il existait un lien de
parenté entre leurs organisations respectives, et cela même si de nombreux
Maçons spéculatifs, aristocrates ou bourgeois, tenaient les gens de métiers
comme étant de trop vile condition pour les fréquenter en Loge. Le cas est
d'autant plus probable en ce qui concerne les Compagnons tailleurs de pierre
des deux rites – enfants de Salomon (les Étrangers) et enfants de Maître
Jacques (les Passants) –, car un certain nombre d'entre eux poursuivaient
leur carrière en tant qu'architectes, ingénieurs, entrepreneurs, etc.,
c'est-à-dire appartenaient aux catégories socio-professionnelles dans
lesquelles recrutaient les Loges. Leur emblématique présente des similitudes
très poussées avec celle de la franc-maçonnerie, qui ne s'arrêtent d'ailleurs
pas à l'entrecroisement du compas, de l'équerre et de la règle, ni aux outils
tels que le niveau ou le maillet et le ciseau, mais touchent également à des
symboles « spéculatifs », telle que la sphère armillaire, symbole
vitruvien attesté chez les Compagnons Passants tailleurs de pierre de Paris
dès 1726. Mais, concernant les instruments de la géométrie et les outils
du métier, cette ressemblance formelle ne trahit rien d'autre que le fait que
l'une et l'autre de ces organisations se fondent sur la taille de pierre,
réellement ou symboliquement. Quant aux autres symboles liés à l'architecture
et aux sciences en général, telle la sphère armillaire, leur emploi est trop
général dès le XVIe siècle, notamment dans les frontispices de livres et les
marques d'imprimeurs, pour que l'on puisse en tirer des conclusions sur le
plan des filiations historiques (notons cependant que cela atteste nettement,
dans une grande partie de l'Europe, d'un intérêt spéculatif pour
l'architecture, et cela depuis la redécouverte de l'œuvre de Vitruve en
1486). Il faut également souligner le fait que, dès la fin du XVIIIe
siècle mais surtout dès le début du XIXe, les sociétés de compagnonnage ont
eu accès à la plus grande partie des légendes, des rites et des symboles de
la franc-maçonnerie, et qu'elles y ont largement puisé pour écrire ou
réécrire leurs propres rituels. Si cet accès résulte quelquefois de
l'affiliation de Compagnons aux Loges maçonniques – le fait est attesté dès
avant la Révolution de 1789 –, il convient surtout de prendre en
considération le rôle de toutes les divulgations imprimées à l'aide
desquelles les « profanes » pouvaient avoir connaissance des
« secrets de la Maçonnerie ». Soucieux de donner eux-aussi
l'apparence d'une antiquité respectable et extraordinaire à leurs sociétés,
les Compagnons y ont puisé sans scrupule matière à enrichir leurs traditions. L'importance et la facilité de cette « pollution »
pourraient s'expliquer par la relative proximité qu'auraient eue les deux
traditions, compagnonnique et maçonnique. Mais cette proximité est rendue
très hypothétique par les quelques anciens rites de Réception compagnonniques
dont nous avons connaissance, notamment par la Résolution de la Sorbonne de
1655, concernant les selliers, les cordonniers, les couteliers, les
chapeliers et les tailleurs (d'habits). Les variantes y sont nombreuses, mais
toutes s'articulent autour d'épisodes de la vie du Christ, et plus
particulièrement de la Passion. Même constat pour les anciennes sociétés
forestières, tels les Bons Cousins Charbonniers ou Fendeurs : il s'agit d'initiations
profondément chrétiennes, et c'est tardivement, sous l'influence de la
franc-maçonnerie, qu'y sont introduits des éléments laissant croire
ultérieurement à une origine commune d'avec celle-ci. En tout état de cause, ce qu'il importe de retenir, c'est
que la franc-maçonnerie et les compagnonnages sont des organisations
nettement distinctes, qui, du fait même du rôle fondamental qu'elles
accordent au métier – symboliquement pour l'une, réellement pour les autres –
plongent nécessairement leurs racines, historiques et/ou idéales, dans un
substrat culturel en grande partie commun et dans lequel le temple de Salomon
occupe la position d'archétype incontournable. |
11 G
gilles de rais
– marÉchal de France – dit barbe-bleue |
T.E.
bossard |
Edition
J. de Bonnot |
1998 |
||
Mais
il était surtout connu dans le pays sous le nom de Barbe-Bleue, comme une
figure légendaire, proche de celle du conte de Perrault1. Cela l’éloignait de
la guerre de Cent Ans et des crimes atroces dont on l’accusa effectivement en
1440 mais cela le plongeait à coup sûr dans la mythologie.
|
guide de la France templiÈre |
L.
dailliez |
Edition
LA TABLE D’ÉMERAUDE |
1992 |
Toutes
les régions de France où il y a, et où il y a eu des commanderies templières
avec des explications sur les croisades, la tradition, l’ordre du Temple,
l’architecture et les églises d’orient. Pourquoi
les Templiers exercent-ils un elle fascination sur le monde, et ce depuis
leur création? En quoi cet ordre chevaleresque et religieux, caractéristique
de l'époque féodale, peut-il nous intéresser? Que cache ce vent de mystère
qui souffle sur leurs cérémonies, leur procès, leur disparition?
|
guide pittoresque & occulte des
templiers |
Pierre
mariel |
Edition
LA TABLE RONDE |
1973 |
||
A
l'époque, rien ne se faisait sans la bénédiction papale, et, par la bulle Pastoralis
praeeminentiae, c'est le pape Clément V qui ordonna à tous les princes
d'arrêter les Templiers et de placer leurs biens sous séquestre, en son nom.
Les minutes de l'infâme procès qui les attendait ont été publiées. Comme
l'écrit Bossuet : «Ils avouèrent dans les tortures ; ils nièrent dans les
supplices et à l'heure de la mort.»
-
Le Néophyte foulera au pied la Croix et crachera dessus : il recevra ensuite
la tunique blanche avec la ceinture. - Les Élus sont choisis parmi les
700 dont il est écrit qu'ils ne plient pas le genou devant Baal. Ils ont été
choisis et ils ne sont pas de ceux à qui Dieu a donné des yeux pour ne pas
voir et des oreilles pour ne pas entendre. Rejetons
les œuvres des ténèbres que nous commettions dans la Synagogue de
l'Antéchrist et revêtons-nous des armes de la Lumière. L'Église est
intraitable pour ceux qui révèlent ses secrets. Savonarole fut brûlé vif sur
un bûcher pour avoir émis de tels jugements à l'encontre du Pape Alexandre
IV, et Jean Huss eut, lui aussi, le tort de protester... C'était également
l'avis des Bogomiles, des Cathares et des Albigeois deux ou trois siècles
avant. Leur sort fut réglé cruellement. D'ailleurs, pour les Troubadours,
Roma était l'inversion des lettres du mot Amor... On peut remarquer que les
caravelles de Christophe Colomb arboraient aussi la croix patée rouge sur
leurs voiles, symbole du Temple, longtemps après la disparition de l'ordre !
les Fils de la Vallée – le Baphomet – la Chrysopée et les noms
des innombrables commanderies en France. |
11 H
histoire des croisades |
Joseph
michaud |
Edition J. de Bonnot |
1995 |
Toutes
les Croisades du Moyen-Âge sont ici racontées, disséquées et expliquées. Parmi
les plus anciens ouvrages consacrés à l'Histoire des Croisades, il y a celui
de Joseph-François Michaud (1767-1839), sans doute le plus brillant ; c'est
le premier à avoir été aussi bien circonstancié et documenté ; il fut publié
entre 1812 et 1822 et bénéficia d'illustrations dues à Gustave Doré.
L'appel
d'Urbain II lancé à Clermont en 1095 suscita un fort enthousiasme populaire
et entraîna dans un premier temps le départ de masses de gens mal équipés et
peu encadrés : les noms de Pierre l'Ermite et de Gauthier Sans Avoir
résonnent comme ceux d'exaltés très peu préparés aux difficultés de pareille
expédition. Le ravitaillement posa évidemment problème tout au long du
parcours : en Allemagne, en Hongrie, en Grèce, à Byzance, bien des excès
furent commis par les membres de cette croisade populaire comme par ceux qui
les voyaient arriver. Puis le drame advint : la mort guettait la plupart de
ces gens, durant leur passage dans le désert d'Anatolie, où les Turcs les
décimèrent.
Il
fallut encore un an pour aller jusqu'à Jérusalem, dont les Croisés
s'emparèrent le 15 juillet 1099, non sans massacrer, piller, profaner et
violer. Cela n'empêcha pas les chevaliers francs d'aller se recueillir sur le
Tombeau du Christ (une sépulture vide du fait de la Résurrection). Modeste,
Godefroy, choisi par ses pairs, refusa de se faire couronner roi de Jérusalem
et se contenta du titre d'avoué du Saint-Sépulcre.
Il
rappelle également ce que furent les relations avec les grands royaumes et
empires d'Occident et d'Orient, les difficultés rencontrées avec les
Byzantins, les liens tissés avec les Arméniens, les divisions entretenues
entre les capitales des grands États musulmans du Moyen-Orient : Mossoul,
Alep, Damas et Le Caire, l'action des sultans Nurredin, Saladin (qui parvint
à unifier ces grandes cités arabes rivales), Al-Ashraf, Tughtekin et Baybars,
l'échec de la tentative de Lois VII devant Damas en 1148, la geste héroïque
de Baudouin IV le Lépreux, la stupidité de Guy de Lusignan, les provocations
de Renaud de Châtillon, le désastre de Hattin et la perte de Jérusalem
(1187), la mort de Frédéric Ier Barberousse dans les eaux du Selef, la
reprise de Saint-Jean-D’acre par Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste en
1191, la conquête de Constantinople par une croisade détournée en 1204,
l'attaque franque en Egypte et la prise provisoire de Damiette en 1219 suivie
par un reflux, l'étrange croisade de Frédéric II de Hohenstaufen qui récupéra
provisoirement Jérusalem à la suite de négociations, la capture de Louis IX
en 1250 après la prise de Damiette en 1249 puis la mort du roi sous les murs
de Tunis en août 1270 lors d'une ultime Croisade. L'auteur
n'arrête pas son récit avec l'effondrement de 1291 et la perte de
Saint-Jean-D’acre, après une résistance héroïque des Hospitaliers, des
Templiers et des Teutoniques, pour une fois unis comme un seul homme avec une
défense répartie par quartiers. Michaud explore aussi ce qu'est devenu le
mythe de croisade durant les siècles qui ont suivi : il y est bien sûr
question de l'affaire de Nicopolis avec Jean Sans Peur, à l'extrême fin du
XIVème siècle, et il prolonge jusqu'à la bataille navale de Lépante.
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histoire des croisades |
Jean richard |
Edition
FAYARD |
1996 |
Il
y a tout juste neuf siècles, le pape Urbain II
lançait l’appel à la croisade qui allait jeter sur les routes de l’Orient des
dizaines de milliers d’hommes venus de toute l’Europe. Le prix de cette
première expédition fut lourd à payer pour la chrétienté, mais l’expansion
turque était arrêtée, Constantinople dégagée, et le Saint-Sépulcre échappait
aux Infidèles. Dès lors, les croisades eurent un autre objectif : la défense
de ces États latins, chargés de souvenirs bibliques, où affluaient les
pèlerins d’Occident.
Bientôt
Innocent annonçait une nouvelle croisade ; elle devait ouvrir la voie à la
diplomatie et permettre à Frédéric II de se faire couronner à Jérusalem roi
d’un royaume qui fut peu à peu reconstitué. Mais les répercussions de la
conquête de l’Iran par les Mongols et un renversement d’alliances firent
reperdre la Ville sainte. Malgré
l’échec de sa campagne d’Égypte, des établissements francs se maintenaient.
Cette fois, les Mongols eux-mêmes arrivaient. Une autre forme de croisade
s’esquissa, qui ne peut empêcher les dernières places franques de tomber.
Désormais, le but de la croisade serait d’assurer la défense du monde
chrétien face à l’expansion des Turcs.
Au-delà
de toute polémique, Jean Richard nous livre un récit magistral de cette
aventure qui, deux siècles durant, mit en contact les Occidentaux avec
l’Orient et leur ouvrit la connaissance des autres. |
histoire de st louis |
par
Le Sire de joinville |
Edition J. de Bonnot |
1994 |
||
Dans sa description de la phase égyptienne du
début de la croisade, il célèbre les hauts faits du roi, de ses chevaliers.
Il est le seul auteur à souligner longuement le courage de la reine,
notamment quand le roi, prisonnier en Égypte, lui confie la responsabilité de
la suite de l’expédition, au printemps 1250. Marguerite de Provence est la
seule femme à avoir connu cet honneur et cette charge pendant les deux
siècles des croisades. Dans les chapitres placés au début et à la
fin de l’ouvrage, Joinville décrit son rôle d’écuyer, puis de chevalier du
comte Thibaut de Champagne et narre les dernières révoltes nobiliaires du
règne de saint Louis. Toutefois, partisan attardé du modèle féodal, il refuse
encore au roi en 1248 de devenir son chevalier. En 1254, il se rend compte que le modèle
royal l’a emporté ; il accepte alors d’être chevalier du roi qui lui paye ses
frais de croisé. Il rappelle l’autorité de saint Louis qui exigeait de ses
vassaux la fidélité totale, et l’exécution de ses réformes sur la justice ou
la paix, ordonnant même à ses agents de refuser l’obéissance à un évêque
utilisant son pouvoir spirituel à des buts temporels. Il resta l’ami du roi
même s’il vécut sur ses terres après 1254. Décédé en 1317, à l’âge de 92 ans, Joinville
survécut 47 ans à Louis IX. Il assista à sa canonisation en 1297 après avoir
participé à l’enquête préalable de 1282. Laïc, il s’exprima avec une grande
liberté : ses prédécesseurs, liés par le secret de la confession, ne
pouvaient que célébrer les qualités du roi. Grâce à lui, nous savons que saint Louis
n’était pas un naïf, incapable de comprendre l’économie de son temps, qu’il
aimait les beaux chevaux, les beaux habits, les grandes réceptions avant sa
marche vers la sainteté, qu’il n’avait pas été programmé dès son enfance pour
être un saint et que, chef d’État, il n’avait pas éteint le message
évangélique. |
histoire du roi arthur et des
chevaliers de la table ronde |
|
Edition
J. de Bonnot |
1987 |
La
quête du Graal et toute l’histoire de la chevalerie du Moyen-Âge. La Table
Ronde se trouve dans les légendes arthuriennes à Camelot, à la cour du Roi
Arthur. Elle fut dressée après que Merlin l’enchanteur eut révélé à Arthur la
nécessité de créer une assemblée faite des chevaliers les plus preux afin de
retrouver le Graal. Elle rappelait qu'ils héritaient de leur place uniquement
sur leurs mérites et qu'ils étaient à ce titre tous égaux. Comme la distance
par rapport au roi peut réintroduire une hiérarchie, ce siège est choisi au
hasard parmi les derniers. Elle symbolise l'égalité et la fraternité entre
les chevaliers. Outre l'intérêt de rassembler les meilleurs chevaliers du
royaume, cette table était destinée à recevoir le Graal, quand il aurait été
retrouvé. Tous les
chevaliers appelés à s'asseoir à cette Table ont été vite identifiés, sauf
un. Quiconque s'asseyait dans le siège vacant sans avoir été élu était
englouti par la terre ; c'est pourquoi cette place s'appelait le Siège
Périlleux. Il semble que cet ajout où seul le plus pur d'entre eux peut
s'asseoir est un rajout chrétien tardif ; en effet dans la légende
celtique ce serait Lancelot du Lac qui découvre le Graal, mais d'un point de
vue chrétien, sa relation adultère avec Guenièvre, l'épouse du roi Arthur, le
rend impur. C'est donc Galaad, qui trouvera le Graal, le rapportera à la
Table Ronde et s'assiéra dans le Siège Périlleux. Ce retour du Graal à la
Table Ronde marque la fin des Temps Aventureux, la fin de la quête. Les
chevaliers de la grande table légendaire devaient fidélité à leur roi et au
Graal! Il n'existe
pas de version unique et complète racontant l'histoire des chevaliers de la
Table Ronde. Bien qu'écrites à des siècles de distance par des auteurs de
cultures très diverses, toutes les versions sont regroupées sous le terme
générique de "légendes arthuriennes", à cause de la position
prépondérante qu'occupe le personnage du roi Arthur. On y retrouve régulièrement
les principaux protagonistes : Arthur, Merlin, Lancelot du Lac,
Guenièvre, etc. auxquels s'ajoute l'histoire de nombreux personnages :
Gauvain, Mordred, la fée Morgane, Viviane, Tristan et Iseult, etc. La
combinaison des caractères et des situations permet à chaque auteur
d'exprimer sa sensibilité sur un sujet précis. Bien
qu'étant liée à une époque pré-chrétienne ou en voie de christianisation,
l'histoire des chevaliers de la Table Ronde a été revisitée par des auteurs
chrétiens, tels que Chrétien de Troyes, qui ont introduit des éléments et des
symboles chrétiens inconnus dans les versions les plus anciennes, tel le
Graal. Par exemple,
dans une des écritures modernes de cette légende
nous trouvons le thème suivant : la Bretagne est corrompue par divers
pouvoirs maléfiques, et la quête revient autant à défaire un par un les
maléfices auxquels sont soumis les sujets de Bretagne, qu'à trouver le Graal.
Une fois le Graal emporté en Palestine, les enchantements et maléfices
disparaissent, ainsi que les pouvoirs de Merlin l'Enchanteur et Excalibur,
l'épée du roi, est restituée à la Dame du Lac. D'une
certaine manière, le dénouement et les actes trompeurs qu'Uther Pendragon a
commis pour engendrer Arthur finissent par avoir une conséquence (amoureux
d'une femme, il s'était fait passer pour son mari afin de passer une nuit
avec elle, d'où est né Arthur). Ceci, en fait, s'inscrit dans l'idée que la
magie dissipée, les enchantements et maléfices disparaissent, et que l'homme
se retrouve à devoir assumer la responsabilité de ses actes. La lutte du
bien et du mal est un thème récurrent. Les rôles sont en général bien
définis : les chevaliers de la Table Ronde se battent pour le bien et la
grandeur du Royaume, les chevaliers qui les combattent sont jaloux ou
traîtres. Quelques personnages restent "hors norme" : Merlin
l'Enchanteur, à la fois sage conseiller du roi et fils du Diable qui lui
donna le pouvoir de voir le passé ; Dieu le racheta du fait de la pureté
des actions de sa mère et lui offrit le pouvoir de voir le futur. Ainsi,
Merlin l'Enchanteur est similaire au mythe de Prométhée et d’Epiméthée, les
premiers des hommes. De même, Viviane est à la fois une frêle jeune fille
aimant Merlin d'un amour pur et une puissante fée qui, en emprisonnant Merlin
l'Enchanteur, favorisera la chute du royaume. Les récits
représentent le Mal comme étant bien plus présent que le Bien (la plupart des
preux chevaliers finiront par trouver la mort, y compris Arthur). Plutôt que
de l'attaquer directement et par là de choisir son camp, Merlin l'Enchanteur
préfère laisser aux hommes le pouvoir de choisir par eux-mêmes leur destin,
de même qu'il se laisse définitivement enfermer, en toute connaissance de
cause, par Viviane. La magie, dans le contexte de la quête du Graal, bonne ou
mauvaise, altère invariablement le jugement et la perception |
histoires et lÉgendes du mont
St michel |
corroyer |
Edition
J. de Bonnot |
1982 |
||
Quoi qu'il
en soit, l'évêque certain que ces visions n'étaient point à mettre sur le
compte de la folie, entreprend les travaux commandés par l'archange. Il fait
construire un petit oratoire en forme de grotte pouvant contenir une centaine
de personnes. Il ne reste rien de cette construction sauf un mur visible dans
l'une des salles de l'abbaye (Notre Dame sous terre). En 709, construction
d'une petite église par Aubert. Pendant deux
siècles des chanoines accueilleront les pèlerins mais au fil du temps, ils
délaisseront leur mission. Las de cette chose, le duc de Normandie Richard 1e,
décide de remplacer les chanoines par des moines bénédictins, venus de
l'abbaye de Saint-Wandrille. Cela se passe en 966. C'est cette année qui est
retenue comme celle de la fondation de l'abbaye. Les bénédictins sont de
grands bâtisseurs. Ils font construire une église et quelques bâtiments. Les
pèlerins affluent, de plus en plus nombreux, et la renommée du Mont
Saint-Michel ne tarde à être connue de par tout le royaume. Par temps de
brouillard, de nombreux pèlerins se perdent sur les grèves et périssent
noyés. De plus, les lises, sortes de sables mouvants, ensevelissent les
imprudents qui s'aventurent dans la baie sans l'aide d'un guide. Le Mont est
alors appelé Mont Saint-Michel au Péril de la Mer. Au pied de
l'abbaye, une petite ville se construit. Les maisons, pour la plupart en
bois, servent à accueillir les pèlerins. Dès le début du millénaire, le
métier d'hôtelier existe donc au Mont Saint-Michel. Au sommet du rocher, les
moines, quant à eux, ne perdent pas leur temps, grâce à de nombreux dons, ils
bâtissent une vaste église et plusieurs bâtiments annexes : un réfectoire
(lieu où les moines prennent leurs repas), un dortoir (lieu où ils dorment),
une salle de travail, un promenoir (lieu de détente), une aumônerie (lieu où
les pauvres sont reçus et reçoivent l'aumône qui consiste souvent en un léger
repas). Quand le duc
de Normandie Guillaume le Conquérant décide d'envahir l'Angleterre, il
demande son aide à l'abbé du Mont. Celui-ci fait armer quatre bateaux. Après
la victoire d'Hastings, Guillaume en signe de reconnaissance fera don de
plusieurs territoires Anglais à l'abbaye. En un siècle, l'abbaye s'est
considérablement enrichie et agrandie. Mais en ce début de XIIe siècle, les
malheurs vont se succéder. En 1103, le côté nord de la nef de l'église
s'effondre. Dix ans plus tard, un incendie se déclare dans une maison de la
ville. Le feu se propage de maison en maison et finit par atteindre l'abbaye.
Moins de vingt ans après cette catastrophe, un nouvel incendie enflamme de
nouveau l'abbaye. Cette fois,
s'en est trop pour les moines, qui se relâchent et ne font plus sérieusement
leur office. Pourtant un homme parvient à lui seul à redonner à l'abbaye son
éclat antérieur: Robert de Thorigny, élu abbé en 1154. Diplomate, il parvient
à réconcilier le roi de France avec le duc de Normandie. Erudit, il acquiert
un nombre important de livres (les livres à cette époque ont beaucoup de
valeur) et en écrit quelques-uns. Bâtisseur, il fait construire plusieurs
bâtiments, dont une plus vaste aumônerie, pour accueillir plus de pèlerins. A
sa mort, l'abbé Robert de Thorigny laisse une abbaye plus puissante, plus
riche et totalement revitalisée au niveau spirituel. Dès le début du XIIIe
siècle, le duc de Normandie et le roi de France entrent en guerre. Les
Bretons, alliés pour l'occasion au roi de France, montent une armée et
marchent vers le Mont qu'ils enflamment. En 1204 la Normandie est rattachée
au royaume de France. Le roi de
France, Philippe-Auguste, pour dédommager le monastère du préjudice causé par
les Bretons, alloue une forte somme d'argent à l'abbaye. Cet argent est
immédiatement investi dans la construction de la Merveille. La construction
de ce bâtiment, sur un terrain aussi peu propice (le terrain est en pente),
est un véritable tour de force. En 1228, le cloître, sommet de l'édifice, est
achevé. Très peu d'évènements viendront marquer le reste du XIIIe siècle, les
abbés se succèdent, tous apportent leur marque dans la construction du Mont :
pour remplacer l'ancienne palissade en bois, des tours et des remparts sont
construits, les logis abbatiaux sont également bâtis durant cette période. Au
début du XIVe siècle commence la guerre dite, de Cent Ans. L'abbaye
perd la totalité de ses revenus provenant de ses prieurés Anglais. En 1356,
les Anglais s'emparent de Tombelaine et prennent pour cible le Mont
Saint-Michel. Le chevalier Du Guesclin est nommé chef de la garnison du Mont.
A la tête de ses troupes, il remporte victoire sur victoire et éloigne pour
plusieurs années la menace Anglaise. Pierre le Roy est élu abbé en 1386,
conscient du danger que représentent les Anglais, il décide de construire de
nouvelles défenses pour l'entrée de l'abbaye. La tour Perrine, la tour des
Corbins et plus particulièrement le Châtelet donnent à l'entrée du monastère
une défense infranchissable. Les Anglais, après une période de répit,
reprennent l'offensive et, après la défaite du roi de France à Azincourt,
plus rien ne semble pouvoir les arrêter. Robert Jolivet le nouvel abbé,
organise, grâce à de nombreux impôts, la construction des remparts afin de
protéger la ville qui devient elle-même une protection pour l'abbaye. En homme
prévoyant, il fait construire une citerne pour alimenter en eau douce les
moines, les soldats et les habitants du Mont. Quand Rouen, capitale de la
Normandie, tombe aux mains des Anglais, toute la région, sauf le Mont
Saint-Michel, est occupée par les Anglais. Devant tant de puissance, l'abbé
Robert Jolivet abandonne son monastère et propose ses services au roi
d'Angleterre. En 1424, les Anglais assiègent le Mont, mais l'aide de l'abbé
est inutile. Il a si bien conçu le système défensif de la ville que rien ne
parvient à l'ébranler. Les montois
(nom donné aux habitants du Mont) parviennent même, par quelques attaques
éclair, à décourager les Anglais. En 1425, après avoir subi une défaite plus
cuisante que les autres, les Anglais se replient. Après cette
victoire, malgré les menaces qui pèsent toujours sur la région, les pèlerins
affluents au Mont pour rendre hommage a l'ultime défenseur du royaume :
l'archange Saint-Michel. En 1433, un incendie ravage une partie de la ville,
les Anglais, voulant profiter de cette occasion, regroupent leur armée et
préparent l'attaque. En 1434, les Anglais se ruent sur le Mont Saint-Michel,
une bataille sanglante s'en suit. Les Anglais parviennent à faire une brèche
dans le rempart et pénètrent dans la ville, en criant déjà victoire.
Heureusement, le capitaine du Mont réorganise ses troupes et contre-attaque
si puissamment que les Anglais prennent la fuite, en abandonnant deux
bombardes. La victoire des troupes Montoises redonne confiance aux armées Françaises
et, sur tout le territoire, les Anglais reculent. La bataille de Formigny, en
1450 apportera finalement la paix à la Normandie. |
HISTOIRES
SECRÈTES DU GRAAL CATHARE. TEMPLIERS. ROSE+CROIX. et FRANCS-MAÇONS. |
Alain desgris |
Edition Véga |
2002 |
Délaissant le coté
littérature, mythes et symboles, l’auteur nous fait pénétrer dans l’objet
même et nous guide sur des pistes insoupçonnées en nous faisant croiser la
route des Templiers, des Rose-croix, des Cathares et des Francs-maçons passés
et présents. Il nous fait pénétrer chez cette mystérieuse confrérie
initiatique du St Office du Graal, qui se veut être l’ultime défenseur de
l’Église chrétienne. Un parcours à travers l’ésotérisme des différents
courants initiatiques du XXIème siècle. On
sait par les archives de l'Inquisition que Guilhem Bélibaste, le dernier
parfait (cf. lexique, p. 42) cathare connu, a été brûlé à
Villerouge-en-Termenès en août 1321. Pourtant, il y a encore des cathares
aujourd'hui... Différentes associations et sociétés secrètes « néo-cathares »
existent en effet et répandent leurs théories parfois sulfureuses : le
catharisme du xx* siècle, tout en revendiquant l'héritage spirituel des
martyrs de Montségur, est plutôt ésotérique. Les premiers mouvements de
pensée néo cathare, nés au début du siècle, s'inspirent principalement de l'Histoire
des Albigeois de Napoléon Peyrat et des œuvres romanesques du xix'
siècle. Ils restent relativement restreints, comme le cercle ariégeois de la
comtesse de Murat-Pujol, influencé par la « Société théosophique des Polaires
de Zam Bothiva » et qui disparaît en 1936, ou la « Société des amis de
Montségur et du Saint-Graal de Sabarthès et d'Occitanie », créée en 1937, et
qui cesse d'exister en 1942, après l'occupation de la zone Sud par les Allemands.
La
« Société du souvenir et des études cathares » est la première association
d'après-guerre à revendiquer le néo-catharisme - dès 1950 -, à travers les
publications de son fondateur, Déodat Roché. Les articles de la revue,
intitulée Cahiers d’études cathares, de cette société
ésotérico-spirituelle restent teintés par le manichéisme et le gnosticisme
des premiers siècles de l'Eglise, agrémentés des théories rosicruciennes du «
Sâr » Joseph Péladan et de l'anthroposophie de Rudolf Steiner. La Société du
souvenir marquera l'histoire en élevant une stèle symbolique à la gloire des
martyrs de Montségur au pied du pog en 1959, ouvrant ainsi le pèlerinage
annuel de ses membres au plus célèbre refuge des cathares. La disparition de
Déodat Roché en 1978 scelle cependant sa décadence irrémédiable. Dirigée par
Lucienne Julien, puis par Olivier Cèbe, la Société perd beaucoup de ses
adhérents et amis (dont René Nelli), n'ayant pas su renouveler sa doctrine,
véhiculant une mythologie du catharisme très traditionnelle et se rattachant
trop souvent aux thèses du nazi Otto Rahn A
la recherche d'un vécu spirituel plus intense, Lucienne Julien crée à la fin
des années 1980 à Narbonne une nouvelle association néocathare qui prend le
nom de « Spiritualité cathare, hier, aujourd'hui, demain ». Ralliant des
catharophiles reconnus comme Jean-Claude Chevalier, vice-président de
l'association, ou encore Jean Blum, auteur d'ouvrages dévoilant un catharisme
fortement graalien, et de bien curieux cathares devenus adeptes de la «
mort joyeuse », cette association tend progressivement à s'imposer comme
le centre unique du néo-catharisme. Actuellement, seul le Collectif
néo-cathare de France, installé à Agen en 1985, a pu se faire connaître
auprès du grand public avec l'édition par une maison parisienne d'un livre
surprenant qui présente les plans et le mode d'emploi pour la construction
d'un temple néocathare (en forme de pentacle) ainsi qu'un « projet de
statuts d'une société pour la propagation du néo-catharisme ». Le Collectif
néo-cathare de France, qui refuse de dévoiler ses véritables aspirations aux
non-initiés, propose en outre l'édification d'un « nouveau Montségur
», sorte de communauté autonome calquée sur le modèle des kibboutz
israéliens, qui permettrait de « faire revivre par les écrits, la parole
et l'exemple, l'idéal de nos ancêtres albigeois ». Par manque de fonds
probablement, cet ouvrage semble cependant avoir été l'unique manifestation
du Collectif néo-cathare de France. La
majorité des associations catharisantes disposent en effet de très peu de
moyens financiers. Leur public reste limité, très intéressé par les sociétés
initiatiques comme la franc-maçonnerie ou les Rose-Croix mais,
paradoxalement, souvent dans la mouvance extrémiste de droite. On rencontre encore
aujourd'hui des groupuscules néo-nazis intéresses par le catharisme à travers
le mythe de Montségur, auquel ils associent la littérature germanique du
Moyen Age, le Saint-Graal chanté par Wagner et les ouvrages d'Otto Rahn
régulièrement réédités. Admirateurs de l'écrivain d'extrême droite Marc
Augier (plus connu sous le pseudonyme de Saint-Loup et auteur du roman Nouveaux
Cathares pour Montségur), ces nostalgiques du IIP Reich se retrouvent
régulièrement dans les ruines de ce château, à l'époque des solstices, afin
de communier ensemble lors de mystérieuses « cérémonies initiatiques »
réservées aux seuls adorateurs des cathares. L'imposture n'est pas absente de
ces mouvements néo-cathares. Ainsi, l'« Ordre des chevaliers du temple
occitan », qui se présente comme « une puissante confrérie aux traditions
ancestrales prônant l'entraide et la justice comme le faisaient au temps
jadis les parfaits cathares », revendiquant « tradition ésotérique et
tradition martiale », offre ses services en proposant à ceux qui le
souhaitent un véritable « consolament » cathare moyennant finances. Autre
courant, plus radical : le mouvement « Montségur 1990 - L'esprit cathare
aujourd'hui », s'est fait dernièrement connaître par un petit fascicule de
quatre pages dans lequel il préconise la « lasérisation » totale de
l'univers, considéré comme l'« immonde bourreau », afin de délivrer
les « êtres vivants » et de libérer l'« esprit des cathares »... Passionnés
vivant secrètement leur spiritualité ou imposteurs, les nouveaux cathares ont
des points communs : la méfiance vis-à-vis d'un catharisme authentique telle
qu'il est présenté dans les traités doctrinaux ou à travers les manuscrits
inquisitoriaux, et l'ignorance totale des recherches historiques
contemporaines. Pour certains, l'histoire des cathares et de la société
médiévale occitane ne présente même aucun intérêt (car « sujette à caution
» et à des interprétations multiples de la part des historiens). On lui
préfère l'utilisation à outrance du seul mot « cathare » que l'on conjugue
très sérieusement avec ésotérisme, occultisme, nazisme, astronomie ou
radiesthésie, selon les modes et les époques. Les associations catharophiles
reprennent ces spéculations intellectuelles délirantes, et leurs auteurs,
trop souvent soutenus par des médias vivant de sensationnel et des éditeurs
vendeurs d'ésotérisme, sont devenus les spécialistes d'un catharisme
imaginaire. |
histoire singuliÈre de la chevalerie |
Jules ROY |
Edition J. de Bonnot |
1993 |
Étude
sur les structures de la France médiévale. La
chevalerie est avant tout un statut social. L’appellatif de
« chevalier » est récurrent que le Conte du Graal pour désigner un
homme noble. Le mot met l’accent sur la vocation militaire, sans pour autant
que l’activité du chevalier soit spécifiquement guerrière : le chevalier
s’adonne autant aux joutes ludiques ou courtoises : comme les tournois à
Tintagel, auxquels Gauvain est amené à participer) qu’aux combats dictés par
des circonstances précises (comme sauver Blanchefleur). Le chevalier se
définit donc d’abord par son appartenance à un lignage noble, parfois même à
un lignage de très haute noblesse : Gauvain est neveu du roi Arthur et
fils du roi Loth (Grinomalant, indiquant à Gauvain l’identité des reines qui
habitent le château merveilleux, rappelle que la sœur d’Arthur, mère de
Gauvain, est la femme du roi Loth : Perceval lui-même est d’un lignage
très renommé, comme sa mère le lui apprend : La
chevalerie en tant qu’institution obéit à des protocoles et des codes
d’honneur chevaleresques comme l’adoubement. Celui-ci ne peut se comprendre
que comme le rituel symbolique de la vassalité. L’adoubement de Perceval par
Gorneman ne peut donc être compris qu’en référence à la société féodale.
L’historien Jacques Le Goff a défini les différences étapes de ce rituel
symbolique : Ces étapes
se retrouvent, plus ou moins soulignées, dans l’adoubement de Perceval par
Gornemant, Bien sûr, la littérature ne saurait être un miroir exact de la
réalité, aussi certaines dimensions de ce rituel sont-elles transformées.
C’est a priori aux rois qu’est dévolue la fonction d’adouber les jeunes gens.
Ainsi les frères de Perceval ont-ils été respectivement armés chevaliers par
le roi d’Escavalon et par le roi Ban de Gomeret. Paradoxalement, ce n’est pas
par Arthur que Perceval est véritablement initié aux rites de la chevalerie,
même si le jeune homme naïf a, au départ, l’impression d’avoir gagné son
armure à la cour du roi Arthur, comme si le roi les lui avait données
lui-même. Le protocole qui fait de Perceval un chevalier se déroule chez
Gornemant de Goort. Celui-ci commence par prodiguer au jeune homme un
enseignement pratique, sur le maniement des armes, mais il se livre, au
moment où Perceval veut le quitter, à un véritable adoubement dans les règles |
11 I
Initiation chevaleresque &
aristocratie |
Georges
LUSSEAUD |
Edition BELISANE |
2001 |
||
Tel
est le sens de la consécration chevaleresque propre à l’adeptat spirituel,
les mots et les choses ne sont plus réduits à leur simple utilité mais ardent
d’un feu secret qui est le principe du sens des choses et des mots. C’est
donc bien ce « Ciel intérieur de tout homme de qualité » que la
chevalerie désigne comme la mission de garde qu’elle s’assigne est celle du
Temple intérieur. Ce
retournement de perspective, cette conversion du regard, sont bien connus
dans le domaine initiatique comme passage de l’illusoire au réel et de la
raison à la pure intuition où « la terre n’est rendue compréhensible que
par une compréhension du ciel ». |
initiation chevaleresque et initiation
royale dans la spiritualitÉ chrÉtienne |
Gérard
de sorval |
Edition Dervy |
1985 |
Ce
livre préfacé par Jean Tourniac, est une étude de synthèse sur la voie
héroïque dans la mystique chevaleresque chrétienne. Ce
traité met en lumière d’une part, la doctrine spirituelle de la chevalerie,
ses principes métaphysiques et la symbolique ésotérique d’autre part retrace
sa méthode initiatique permettant au chevalier d’entrer activement dans la
voie de la perfection. Cet
ouvrage de Gérard Sorval est une étude de synthèse sur la voie héroïque dans
la mystique chevaleresque chrétienne, ce traité met en lumière, d’une part la
doctrine spirituelle de la chevalerie, ses principes métaphysiques et sa
symbolique ésotérique, d’autre part retrace sa méthode initiatique,
c'est-à-dire sa pédagogie intérieure, spécifique aux guerriers, permettant
d’entrer activement dans la voie de la perfection. Ses trois règles majeures,
la guerre sainte, l’amour de la Beauté, et le service de Dieu, trouvent leur
inspiration et leur achèvement dans la quête du Saint-Graal, qui ouvre au
chevalier accompli la porte de la royauté intérieure, universelle et
cosmique, et c’est par 7 étapes, parcourues par Robert Bohort, Perceval et
Galaad, que l’on parvient au Palais spirituel. La voie de l’homme noble
trouve son aboutissement dans l’initiation royale, que ce livre étudie sous
l’angle de la symbolique du métier et du sacre du prince chrétien. La
très dense préface de Jean Tourniac s’attache à présenter les fondements
bibliques et les significations de l’onction royale à partir de la notion de
Messie et du Christ. Bien qu’il s’appuie sur le dépôt sapientiel du Moyen-Âge
chrétien, cet essai n’est pas une étude historique, mais dégage pour nos
contemporains, le noyau universel, toujours actuel de cette voie
traditionnelle Au sommaire de cet ouvrage : L’initiation chevaleresque -
Fondement et caractéristiques du métier chevaleresque
- en quoi consiste cette initiation ?
- la quête initiatique dans la voie
héroïque - la doctrine ésotérique et la méthode
initiatique - pratiques rituelles et ascétiques dans la
voie héroïque - le Saint-Graal, centre de la
Royauté intérieure - la tradition
du Graal - le centre de la royauté
chevaleresque - les 7 degrés
initiatiques dans la queste du Graal -
L’initiation royale, couronnement de la voie héroïque
- la fonction universelle de la royauté
sacrée - la religion royale dans la
christianisme - un aspect méconnu de la fonction
royale : la danse solaire du Roi - un
exemple hermétique dans l’art royal de la chevalerie : les emblèmes du
Roi René et l’Ordre du croissant - la symbolique de
l’arc - |
11 J
jÉsus ou le mortel secret des templiers |
Robert
ambelain |
Edition Robert Laffont |
1994 |
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Cela,
Jésus n'y parvint pas mais ses disciples, eux, allaient, en s'appuyant sur sa
mort, transformer sa défaite en une victoire éclatante.
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