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Chapitre13    L - Z     (Gnose)

 

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13 L
 

l’Âge d’or – spiritualitÉ & tradition  -  N° 11

   Divers  auteurs

Edition PARDES

 1995

« L’âge d’or naquit le premier : sans la peur du supplice, spontanément et sans loi, il garda la bonne foi et la justice ; le châtiment et la crainte étaient ignorés ; on ne lisait point encore de menaçantes paroles gravées sur l’airain ; et la foule suppliante ne tremblait pas en présence de son juge ; les humains vivaient tranquilles sans le secours de magistrats ;

le pin n’avait pas encore été détaché par la hache des montagnes qui le virent naître, pour descendre sur la plaine liquide et visiter des terres étrangères ; les hommes ne connaissaient que leurs rivages ; des fossés profonds n’entouraient pas les villes ; la trompette, le clairon recourbé, le casque, l’épée, n’existaient pas encore, et, sans l’appui des armées, les peuples, au sein de la sécurité, coulaient d’heureux loisirs.


La terre aussi, à l’abri de toute violence, sans être déchirée par le râteau ou sillonnée par la charrue prodiguait d’elle même tous les biens : Contents des aliments qu’elle offrait sans contrainte, les mortels recueillaient les fruits de l’arbousier et di cornouiller, la fraise des montagnes, la mûre attachée aux buissons, et les glands tombés des larges branches de l’arbre de Jupiter.

Alors régnait un printemps éternel, et les doux zéphirs, de leurs tièdes haleines, caressaient les fleurs nées sans semence. Enfin la terre, sans culture, versait mille productions, et d’abondants épis blanchissaient les guérets qui ne réclamaient jamais de repos : alors serpentaient des fleuves de lait et de nectar ; et l’yeuse toujours verte distillait les rayons dorés du miel »    - Ovide

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Julius Evola : Ungern-Sternberg, le « baron sanguinaire »

Antonio Medrano : Le contentement

Roger Parisot : L’Ours et le sanglier ou le conflit Evola-Guénon

Bernard Dubant : Le mythe chrétien, de la Genèse à l’Apocalypse, le Mythe primordial du christianisme.

Bernard Dubant : L’indispensable jonction des extrêmes – Martin Lings – Croyances anciennes –

Bernard Marillier : Tout homme est une ile qui s’ignore – David Herbert : L’homme qui aimait les îles –

Philippe Baillet : S’enfuir dans la solitude pour vaincre l’ignorance -  La pensée de Gautama, le Bouddha –

Daniel Giraud : Pour l’amour de Sophia – Dominique Viseux : la Pistis Sophia et la gnose –

Jean Bernachot : Les ambigüités du mythe aryen – J. Mabire, Thulé, le soleil retrouvé des Hyperboréens -

 

la gnose DANS TOUT SON mystḔre ET SON ḖSOTḖRISME

Divers Auteurs

ARCADIA

 2007

Importante documentation sur ce sujet complexe mais faisant partie de nos traditions spirituelles.

 

La gnose est une interrogation sur le sens de l’existence. C’est une vision du monde où la Création est démonisée. Non à cause d’une prétendue faute originelle de l’homme, mais à cause de l’erreur d’un démiurge qui a créé ce monde imparfait. Les êtres vivants s’entredévorent. La vie de l’un ne se nourrit que de l’énergie de l’autre, par la mort de l’autre. Pour le gnostique, la corruption est inhérente au monde, mais l’homme n’en est pas coupable et n’a rien à expier.

 

Les chrétiens avec leur mythologie compensatrice et castratrice ont totalement éludé les problèmes quotidiens de leur temps et aidé à perpétuer jusqu’à notre époque l’acceptation de toutes les injustices sociales et la soumission au pouvoir établi. Les gnostiques eux, n’ont cessé de prôner l’insoumission à l’égard de tous les pouvoirs, chrétiens ou païens… »

 

Cette prise de conscience de la réalité, lui fait imaginer un autre monde, un vrai Dieu, inconnaissable.     La gnose est une attitude religieuse et philosophique, en liaison avec une connaissance (gnosis en grec), un enseignement, sur le divin et sur le monde, sur notre origine.

Celui qui possède la gnose, connaît ce qu’il est, d’où il vient et où il va. C’est une initiation secrète, d’abord transmise oralement à partir de mythes et de traditions de l’Orient ancien (Seth, Thot), puis par des textes sacrés, jugés apocryphes par l’Église catholique.

Déjà Platon différenciait épistème, la connaissance scientifique et gnosticke, la connaissance pure ou contemplation : un acte auto-réflexif de l’intellect se « concentrant sur lui-même », d’où ce « Gnôti seauton » (connais-toi toi-même), inscrit au fronton du temple d’Apollon à Delphes. Un principe signifiant déjà chez Orphée souviens-toi de ton origine divine.


En effet Zeus après avoir foudroyé les Titans, de leurs cendres, fait naître les hommes. De même, et bien avant, dans la mythologie sumérienne, Nintu et Enki créent les hommes en mélangeant de la terre au sang d’un Dieu (voir Bienheureux les stériles).   

 

Pourquoi la gnose, surtout chrétienne, devint-elle un enseignement secret ? Parce qu’à la différence des religions établies, elle est asociale, elle ne peut être récupérée par un pouvoir quelconque, elle ne peut servir aucune puissance temporelle, elle n’est que spirituelle, non-économique et non-politique. Or les religions sont soutenues par les pouvoirs en place lorsqu’elles peuvent leur apporter leur appui. La gnose est donc dangereuse pour le Pouvoir, quel qu’il sot.    Il existe une gnose taoïste, une bouddhiste, une soufie, une juive etc. Mais il s’agit ici surtout de la gnose chrétienne qui se développa pendant les premiers siècles du christianisme et qui fut en compétition avec lui.

 

La gnose est une interrogation sur le sens de l’existence. C’est une vision du monde où la Création est démonisée. Non à cause d’une prétendue faute originelle de l’homme, mais à cause de l’erreur d’un démiurge qui a créé ce monde imparfait. Les êtres vivants s’entredévorent. La vie de l’un ne se nourrit que de l’énergie de l’autre, par la mort de l’autre. L’aboutissement de toute vie, c’est la défécation. Pour le gnostique, la corruption est inhérente au monde, mais l’homme n’en est pas coupable et n’a rien à expier.

 

Les apôtres, prêchant aux Hébreux et à ceux qui leur étaient proches, mélangèrent le message de Jésus à la tradition sémitique afin de faciliter les conversions, en faisant croire que le Christ (Messie, en grec), était bien celui qu’ils attendaient. Ainsi furent introduites dans la gnose de Jésus des notions qui lui étaient étrangères, comme « l’expiation des péchés par la souffrance, l’holocauste de l’innocent, le sacrifice sur la croix et la formation du monde par Dieu lui-même. » Le symbole du christianisme officiel n’a rien à voir avec Jésus. La croix a été choisie par l’empereur Constantin après un rêve, à la veille d’une bataille où il l’aurait vue avec cette devise : « Tu vaincras par ce signe ». Jésus, chef de guerre, quelle dérision !

 

Les gnostiques refusaient en effet le pouvoir rédempteur attribué à la crucifixion et plus largement à la souffrance. Pour eux le Christ n’est pas un rédempteur. Ne pouvant éliminer la souffrance, le Dieu biblique l’avait déjà justifiée en tant que châtiment pour désobéissance à ses dictats, et les chrétiens l’ont élevée en symbole de l’amour divin : l’agneau sacrifié pour « racheter » les péchés du monde Tous ceux qui n’acceptèrent pas ces modifications furent désignés comme gnostiques, les autres, comme chrétiens.     Les Pères de l’Église obligèrent les gnostiques à se retrancher dans la clandestinité et firent disparaître tous leurs écrits. La gnose  n’était donc connue qu’à travers les commentaires critiques de ses ennemis. 

 

Au IV e siècle, lorsque le Concile de Nicée décréta quels étaient les textes reconnus par l’Église et ceux qui devaient être détruits, des  écrits religieux et philosophiques furent cachés et ne furent  redécouverts que 1600  ans plus tard. En particulier les Évangiles apocryphes de Nag Hammadi trouvés en 1945  (Évangiles de Thomas et de Philippe entre autres). Des textes, qui ont l’extrême avantage de ne pas avoir été interprétés, au cours  des siècles, à la convenance de l’Église catholique. Philippe, Thomas et Marie-Madeleine sont des disciples de Jésus, même s’il n’y a aucune preuve que ce soient eux qui ont écrit leurs évangiles. En revanche, parmi les quatre évangélistes du Nouveau Testament, seul Jean aurait connu le Christ, et seul Marc aurait côtoyé Pierre. En fait le premier Évangile, l’Évangile primitif, serait ce que les spécialistes appellent la « Source Q », un écrit que Luc, Matthieu et Marc auraient utilisé pour composer leurs évangiles.

 

« Les reconstitutions de ce document perdu révèlent une image des communautés chrétiennes primitives très différente de ce que l’on peut déduire des lettres de Paul et de l’évangile de Marc. "Q" ignore ou n’accorde aucune importance à la résurrection de Jésus, dont la mort ne semble avoir aucun effet salvateur. Jésus, s’exprimant souvent avec un humour décapant, apparaît comme un maître enseignant une sagesse et un mode de vie inspirés par le monde animal et végétal, en opposition radicale avec les valeurs morales et sociales traditionnelles ». "Q" révèle également une sagesse, une philosophie qui semple empruntée aux cyniques grecs qui prônaient déjà le dénuement matériel, refusaient les contraintes sociales, religieuses et familiales et voyaient dans la nature de multiples exemples à suivre.    Mais l’une des sources du gnosticisme est également à rechercher dans le zoroastrisme.     L’une des sources du gnosticisme est toutefois à rechercher dans le zoroastrisme.

 

On y trouve des articles par : Jean Borella ; l’héritage gnostique, le christianisme primitif, la gnose dans le judaïsme. H.C. PUECH, Irénée de Lyon, Hippolyte de Rome, Tertullien, J. Doresse, Simon le magicien, Basilide et Valentin auteurs très importants de la gnose.

 

Le livre d’Hénoch, la Merkavah. Angélus Silesius. Les textes de Nag Hammadi. L’Évangile selon Thomas. Les Cathares. Antoine Faivre qui nous rappelle les sources antiques et médiévales des mouvements gnostiques.

 

La métamorphose de l’âme chez maître Eckhart. Les évangiles apocryphes retrouvés à Nag Hammadi, Steiner. Le cantique des cantiques. Paracelse.

 

Le thème de la régénération, pilier de la gnose. Les Rose-croix et Christian Rosencreutz. Jakob Boehm, la Sophia et la nouvelle naissance dans son « Aurore naissante » (1612). La gnose de Princeton.

 

 La nouvelle gnose chrétienne avec Émile Gillabert. Le sethianisme et le mazdéisme qui sont à l’origine de cette gnose (connaissance) chrétienne, ou métaphysique, en tous cas cette recherche de la déité, moteur de notre cheminement.

 

LA  GNOSE

H. LEISEGANG

ÉDITION  PAYOT

 1951

Les travaux effectués sur la gnose primitive, permet de mieux comprendre ce mouvement religieux qui fut le rival le plus virulent de l’Eglise chrétienne des premiers siècles et qui connaît de nos jours un regain d’intérêt auprès d’esprits préoccupés de rénovation religieuse, mais incapable pour la plupart de descendre jusqu’à ces sources embroussaillées et difficiles à expliquer.

 

Leisegang est un des meilleurs débroussailleurs de cette jungle et il nous explique clairement, et dans la mesure du possible, le mouvement qu’elle représente. Les chapitres du livre se suivent de manière à ce que les textes éclairent toujours ce qui suit, autrement dit il faut commencer dès le début pour comprendre le tout.

 

12 chapitres  construisent le livre

Notion et origine de la gnose, la pensée gnostique, Simon le Magicien, les Ophites, les Barbélognostiques, Basilide et les sectes se rattachant à lui, les Carpocratiens, Marcion, Valentin, Ptolémée, Marcos, la Pistis Sophia, suit un vocabulaire gnostique

 

LA GNOSE DE PRINCETON - Des savants à la  recherche d’une religion

Raymond RUYER

Edition Fayard

 1976

Nouvelle religion qui naît vers 1966/1967 aux états unis dans les milieux scientifiques de physiciens et d’astronomes. Elle se veut discrète religieuse et scientifique. Elle a pris naissance à Princeton, à Pasadena dans les milieux  scientifiques de physiciens, d’astronomes cosmologistes et de biologistes ; elle a gagné des membres de la haute administration, ainsi que la haute Eglise. Elle se veut religieuse dans son esprit, tout en restant strictement scientifique. C’est une science retournée, ou plutôt remise à l’endroit ; elle exige pour être comprise un certain retournement de nos schémas mentaux habituels.

 

L’univers matériel est une tapisserie vue à l’envers ; l’univers n’est pas fait de choses matérielles ni d’énergies physiques, il est fait entièrement de domaines de conscience, en participation avec un domaine ou source fondamentale, avec un espace-temps-sujet. Participer n’est pas se confondre ; les êtres domaines se font eux-mêmes, en conjuguant sans cesse leur passé avec la source fondamentale, à partir de quoi s’opère le passage du temps.

 

La source cosmique est comparable à un ensemble de thèmes-programmes dominant le hasard qui réalise les possibles, ou encore, à une langue mère que tous les êtres essaient de parler à leur façon et à leur niveau. Dans un univers ainsi remis à l’endroit, la mort comme la vie prend un tout autre aspect.

 

La nouvelle gnose se présente aussi comme une sagesse ; elle veut être une sorte de néo-stoïcisme contre les cyniques contemporains. Sans être politique, elle prétend préparer le terrain pour une meilleure politique cosmo-centriste ou plutôt Théo-centriste, au-delà d’un humanisme désaxé.

 

Un livre déconcertant propre à renverser nombre de perspectives et de valeurs.

 

Dans son N° de Septembre-Octobre 1977, la revue « humanisme » du G.O. de France, publie un article de 4 pages sur cette Gnose de Princeton, et si à première vue, cette nouvelle gnose parait intéressante, respectable et attirante par son coté dualiste et logique, vite le rédacteur du billet donne les raisons pour lesquelles cette nouvelle gnose ne peut mener à rien, car trop touffue avec un coté superficiel de la formation scientifique des citoyens. Cet article pourra être expédié par email à ceux qui le demanderont.

 

LA  GNOSE  -  ÉDITION  INTÉGRALE  DE  CETTE  REVUE  1909-1912 

PRÉFACE DE  PATRICK  MARCELOT

ÉDITION  DE  L’HOMME  LIBRE

 2009

Fondée en Novembre 1909, cette revue s’arrêta en Février 1912, entre temps elle édita 26 fascicules mensuels, que cette édition réédite en un seul volume.

 

La naissance de la revue La Gnose, résulte de la confrontation de deux conceptions différentes de l’époque : l’une consécutive de la Belle Epoque et du siècle des Lumières, met en avant les avancées scientifiques et nie tout principe supra-humain, tout en exaltant l’individualité. L’autre d’esprit oriental met en avant l’ordre de l’intellectualité pure, dégagé de toutes les contingences individuelles et prône un retour au cœur de l’unique et même Vérité, qui au-delà des formes, fonde toute tradition authentique, et où l’homme est mis à sa juste place.

 

Cette époque effervescente se caractérise par des créations non seulement artistiques et littéraires mais par une éclosion de mouvements divers et variés qui vont de l’occultisme au spiritisme en passant par le satanisme, le théosophisme, et les sectes religieuses ou pseudo-religieuses.

C’est ainsi que surgit l’Eglise gnostique fondée par Jules Doisnel, le Martinisme crée par Papus (Gérard d’Encausse) en 1888, divers courants occultistes avec A. Fabre d’Olivet,  Saint Yves d’Alveydre, H. Delaage, Favre des Essarts, la Théosophie avec Mde Blavatsky et le colonel Olcot, les alchimistes Jollivet Castelot. René Guénon dont l’œuvre publique commence en 1909 dans cette revue sous le patronyme de Palingénius.

La H.B.O.L de Max Théon, l’Ordre kabbalistique de la Rose+Croix de Péladan et Guaita, la Golden Dawn et d’autres grands noms comme celui de Fulcanelli ou de John Gustaf Agueli qui fut initié au soufisme et qui certainement eu une grande influence sur René Guénon qui d’ailleurs lui dédicaça son livre « le symbolisme de la croix ». Albert de Pouvourville, initié au taoïsme sous le nom de Matgioi (œil du jour, soleil), et ami de René Guénon, Léon de Champrenaud qui fonda la revue La Voie puis s’occupa de la revue La Gnose, etc.

 

Cette revue durant ces 26 numéros développe les sujets suivants :

 

1e année 1909-1910 : La Gnose en général et en bohême en particulier, le Démiurge et les démiurges, la tradition gnostique, Esclarmonde, les écoles spiritualistes, catéchèse gnostique, les sources du gnosticisme, la magie, le Père Hyacinthe, mission en Asie centrale, le Pape et Rome, la synarchie, la gnose et la Franc-Maçonnerie, le symbolisme du nom d’Isis, le Dalaï-Lama, Balzac et L.C de Saint Martin, l’orthodoxie maçonnique, les initiations, la comète de Halley, les hauts grades maçonniques, l’Archéomètre, les vaudois, la religion et les religions, la crosse et son origine, Saint Yves d’Alveydre.

2e année 1911 : La prière et l’incantation, les présages astrologiques, le symbolisme de la croix de René Guénon, pages dédiées au soleil et à Mercure, l’alchimie pratique, l’universalité de l’islam, le mystère de la croix de douzetemps, l’islam et les religions anthropomorphiques, à propos du Grand Architecte de l’Univers, dissertation sur le rythme et la prosodie de Fabre d’Olivet, les néo-spiritualistes, la constitution de l’être humain et son évolution posthume selon le Védânta, conception scientifiques et idéal maçonnique.

3e année 1912 : Les conditions de l’existence corporelle, les catégories de l’initiation, Philosophumena ou réfutation de toutes les hérésies, (oeuvre attribuée à Scot Origène), Thalès de Milet, Pythagore, Empédocle, Héraclite, Anaximandre, Anaximène, Anaxagore, Archélaüs, Parménide, Leucippe, Démocrite, Xénophane, Ecphante, Hippon, Socrate, Platon.

 

la guerre des gnosesLes  ÉsotÈrismes contre la tradition chrÉtienne - la prÉ-kabbale

Alain pascal

Edition L’Aencre

 1999

En remontant aux sources anti-chrétiennes et anti-occidentales  de la philosophie moderne imposée par la Franc-maçonnerie, l’auteur n’écrit pas une nouvelle histoire des religions et de la philosophie, mais recherche dans les conflits des premiers siècles l’origine de l’erreur et de la folie moderne.

 

Cet ouvrage dénonce derrière le gnosticisme et son pendant philosophique, le néo-platonisme plotinien, une pré-Kabbale, mouvement à la fois religieux, philosophique et politique ignoré par les historiens conformistes. Née de l’ésotérisme juif, codifiée par le Talmud, la pré-kabbale sert de trame à une guerre des gnoses qui explique les persécutions et les hérésies, puis la chute de l’empire romain d’Occident et la lutte des initiations dans les premiers monastères. En reprenant l’ésotérisme juif des Esséniens, de Simon le Magicien et de Philon, le juif, les gnostiques, certains apologistes et les ésotéristes soi-disant chrétiens perdent l’Intelligence du christianisme et véhiculent sans le dire ou sans le savoir un ésotérisme oriental qui échoue dans sa guerre contre la tradition chrétienne en Occident, mais aboutit à l’Islam en Orient.

 

La filiation entre le gnosticisme et la gnose naturaliste des loges et celle entre la philosophie gnostique et la philosophie moderne étant mises en évidence, la gnose fournit le trait d’union entre hier et aujourd’hui, l’actualité étant le thème constant de la discussion. Après avoir défendu la tradition chrétienne et son héritage païen occidental, l’auteur invite tous les européens non pas à la repentance, mais à se croiser avec les catholiques et les orthodoxes pour défendre la civilisation occidentale contre une forme de résurgence gnostique.

 

Au sommaire de cet ouvrage de 300 pages :

 

Première partie : Alexandrie contre Rome ou l’ésotérisme cosmopolite contre l’exotérisme universel chrétien   -    A Alexandrie, le cosmopolitisme permet la victoire de l’ésotérisme oriental égyptien dans la pensée hellénistique    -  le panthéisme des mystères de l’Antiquité suppose un monisme de l’être incompatible avec le dualisme de l’être de la Bible    -    Gnose et gnosticisme ou pourquoi il ne peut y avoir de véritable gnose chrétienne   -    l’ambigüité du mot gnose   -    la religion chrétienne n’est pas ésotérique mais exotérique   -   le gnosticisme hérite de la vraie gnose, car l’ambigüité du terme de gnose est levée par le rapport de la gnose à la magie    -    la guerre de religion des inities   -   des persécutions juives aux persécutions païennes    -   les autorités juives sont responsables de la mort de Jésus   -    l’église des apôtres, dont saint Paul est persécuté par les juifs   -    saint Paul inaugure l’hellénisme chrétien, auquel les hellénistes juifs et les judéo-chrétiens sont hostiles   -  Des persécutions juives aux persécutions païennes à Rome   -   la lutte des initiations   -   De Jérusalem à Rome, une seule tradition apostolique ou pourquoi il n’y a pas d’église de Jean   -    L’église de Rome est l’église des apôtres   -   L’essénisme est la première source juive du gnosticisme   -   l’ésotérisme juif de Simon le magicien et l’avenir de l’alliance magico-rationnelle du gnosticisme   -   la philosophie gnostique de Philon le juif est ésotérique et moniste   -   Philon et le Logos   -   l’ésotérisme juif et la pré-kabbale   -   hérésies esséniennes et capital-socialisme   -   le démiurge de Corinthe   -    Carpocrate et Epiphane   -    les traditions apocryphes du 2e siècle   -   les manuscrits de la mer morte sont apocryphes   -   gnosticisme juif et Franc-maçonnerie antisémite ou le Golem gnostique   -    de la création par les anges, des disciples de Simon le Magicien, à l’antisémitisme de Satornil   -   Du baptême de Satornil à la Franc-maçonnerie moderne   -   la gnose Valentinienne    -    les gnoses séthiennes et valentinienne   -    désir de Sophia   -   la question du Talmud   -   le gnosticisme oriental est présent en Occident    -

 

Deuxième partie : Empire et christianisme ou comment l’empire devint chrétien et non l’église une secte judéo-païenne   -  Les premiers conflits autour de l’héritage païen du christianisme   -   le christianisme sanctifie le paganisme en mettant fin au sacrificiel archaïque   -    les rituels archaïques repris par les traditions et mystères grecques et l’ésotérisme égyptien   -   les philosophes stoïciens sont proches des alchimistes hellénistes   -  le grec Plutarque est un adepte d’Osiris   -  l’hermétisme est hellénique c'est-à-dire judéo-égyptien et non chrétien  -    le dilemme des apologistes chrétiens   -    le réquisitoire de l’initié égyptien Celse et les persécutions du stoïcien Marc Aurèle   -   le bonnet phrygien de Montan, les excès du puritanisme et le célibat des prêtres   -  le culte phrygien des messes noires à la tecno-culture    -  les évêques fixent l’orthodoxie de la tradition autour de la « Récapitulation » de saint Irénée, l’héritier johannique   -    Rome et Alexandrie ou le lourd héritage de l’école chrétienne d’Alexandrie   -    Clément d’Alexandrie, de la gnose chrétienne à la science théologique et à la gnose    -   Tertullien sépare l’Orient et l’Occident   -   L’imposture du Corpus Hermeticum   -    incompatibilité du christianisme avec le Corpus Hermeticum   -    Origène et le drame néo-platonicien   -    Origène élève de Sakkas   -    Plotin le séducteur ou l’intelligence du diable    -     L’intelligence plotinienne est uniquement contemplative   -   Hérésies manichéennes d’hier et d’aujourd’hui    -   Néo-platonisme, arianisme et mysticisme juif   -    des théurges de Rome à l’école d’Antioche, berceau de l’arianisme   -   le Talmud inspire le gnosticisme et le néo-platonisme   -   l’empire devient chrétien malgré le culte du soleil   -    la conversion de l’empereur Constantin   -    Nicée, victoire de la tradition   -    Constantin n’est pas l’auteur du dogme de la Sainte Trinité, ni un hérétique arien   -    Julien l’Apostat adorateur du soleil   -    Saint Augustin, lumière de la tradition chrétienne   -     L’augustinisme, réconciliation du cœur et de la raison   -   le christianisme s’impose mais l’église se divise    -    L’Edit de Théodose est une victoire   -   Constantinople   -    l’Edit de Théodose met fin à la tolérance mais ne met pas fin au paganisme   -    les fils de Caïn   -  

 

Troisième partie : La lutte des initiations dans les arcanes monachiques au début des temps féodaux   -     les délicates spéculations du monachisme oriental   -  guerre des gnoses et luttes dans les monastères   -   Sophia est divine, non céleste, car le Saint Esprit n’est pas féminin   -    les hérésies orientales, les philosophes grecs et le pré-kabbale en Orient   -   Nestorius   -    le théurge Proclus   -   la lutte des initiations ou comment l’Angleterre est la porte de l’Orient   -    les mystères des monastères en Grande Bretagne   -   l’Irlande et Saint Patrick    -    le celtisme chrétien   -   les germains   -     Clovis   -   l’ésotérisme oriental dans les monastères chrétiens   -    les arts libéraux codifiés par Cassiodore et l’ambigüité de Boèce   -    Saint Benoit et saint Grégoire   -   des hérésies orientales à l’islam ou du Livre de la Création à l’islam   -    les jacobites et l’interprétation néo-platonicienne d’Aristote   -    L’intelligence de la tradition chrétienne   -   Deux Eglises mais une seule intelligence   -    à propos de solidarité chrétienne   -   les temps féodaux préparent l’apogée de l’occident chrétien   - 

   

 

la notion gnostique du DÉmiurge dans les Écritures & les traditions JUDÉO-CHRÉTIENNES

Robert AMBELAIN

Edition Bussière

 2002

En s’appuyant sur les écritures et en révélant leur sens profond, l’auteur dégage une notion de Démiurge, ouvrier du monde, artisan de la matière, sur l’existence duquel les docteurs de la gnose, vaste mouvement chrétien à caractère ésotérique sont tous d’accord.

Le grand Dieu, le logos, le créateur ultime, le ou les dieux intermédiaires, sont ils bon ou mauvais ou cruel ? Quel rapport avec le Dieu de l’Ancien Testament et ses écritures ou sort un Dieu cruel et méchant. Tous les germes qui meurent, les milliards de milliards de pollen, de semences vivantes qui ne naitront jamais, les animaux qui se tuent entre eux pour vivre, le cas de la mante religieuse qui tue et mange le mâle tout en se faisant féconder, l’inimaginable gaspillage de vie, ses excès, ses injustices et ses incompréhensions. Tout cela a-t-il une explication humaine, religieuse, ou philosophique ? Bien sur chaque groupe donnera sa version justifiant ces comportements, mais pour les gnostiques les versions sont différentes et le Démiurge, qui règne au centre  de ce magma ne fait pas l’unanimité sur sa façon de régir le monde.

La gnose antique prétendait par avance fournir une explication, l’auteur va alors rechercher dans les textes les diverses explications et essayer d’en dégager une figure. Les textes canoniques et apocryphes  sont interrogés afin de voir comme le dit Origène - J’identifie le Démiurge des gnostiques avec le Prince de ce monde, celui des épitres pauliniennes, tous deux constituant cet Esprit universel qu’Eddington nous présente comme – une pensée vivante, baignant et pénétrant tous les constituants de l’univers matériel –

Il est évident que pour la majorité des gnostiques des premiers siècles, le démiurge est mauvais, il est la cause de tous les maux et c’est lui qui est le facteur principal de l’ego. Dans notre monde moderne, on l’appellera ego, tentations, addictions, énergies négatives, mais le combat est le même, tout comme nous le montre la lame 15 du Tarot avec son Prince des Ténèbres et ses diablotins enchainés aux vices et tentations du matérialisme.

 

LA PISTIS SOPHIA et la GNOSE - Aspect de l’ésotérisme Chrétien

Dominique VISEUX

Edition PARDES

 1988

Ce texte gnostique de l’IIIème Siècle par son importante doctrine  est considéré comme l’un des textes majeurs de l’ésotérisme chrétien

.

Constituée de discours adressés par Jésus à ses disciples, onze ans après sa résurrection, la Pistis Sophia évoque, en effet, les grandes questions métaphysiques relatives à l’origine des âmes, à leur aliénation par les puissances démiurgiques, à la connaissance des mystères en vue de leur libération.

 

Dominique Viseux dans le présent ouvrage a cherché à offrir au public, plus qu’un commentaire fastidieux, une synthèse doctrinale, sans se départir toutefois du texte original. Celle-ci présente d’abord le système ontologique et cosmologique de la Pistis Sophia, puis le mythe de la chute et de la Rédemption qui forme la principale matière de l’œuvre, enfin la doctrine des états posthumes qui la conclut et qui constitue un véritable « livre des morts » chrétien.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La Pistis Sophia et la gnose

Ontologie de la Pistis Sophia : L’Ineffable et le premier mystère  - le trésor de lumière  - les voiles  -  Le monde des Aéons  - 

Le mystère de la chute : La sortie des Apators  - l’Eden et le mystère du 3e Aéon  -  Les 24 invisibles et la sortie du Plérôme  -

La production des mondes : La naissance du Démiurge  -  Les archons du destin, de la Sphère et leur hiérarchie  -  L’arbre du monde  -  Les Ténèbres extérieures  -  Cosmologie de la Pistis Sophia  -

La formation des Âmes : Les concrétions de Sophia  -  La triple nature de l’âme  - la mort et le voyage posthume  -

Les lamentations de Pistis Sophia : Les 9 repentances  -  la descente du Sauveur  - la Pitié et la Vérité  -

La sortie du chaos : La Vierge drapée de lumière  - le combat de la lumière et des ténèbres  - la remontée des enfers  - Mystères gnostiques et évangéliques –

La restauration finale : Le vêtement de lumière  -  l’épuisement des Archons  -  La complétion du Plérôme et le jugement des Archons  -

Les conditions posthumes de l’âme : L’âme individuelle et l’Âme du monde  -  Destin des âmes qui ont reçu le Baptême ou les petits Mystères  ou les grands mystères  - les âmes damnées  - les voyages et les stations posthumes..

 

le dieu sÉparÉ – les origines du gnosticisme

S. PETREMENT

Edition Du Cerf

 1984

Le gnosticisme, réservoir de mythes et d’arguments pour tous les ésotérismes, fait peur. C’est pourquoi toutes les religions l’ont occulté voire diabolisé. L’auteur en a fait une thèse qui lui a demandé toute une vie de recherche.

 

La description des mythes, le démiurge, les 7 anges créateurs, la mère, le dieu « homme », l’analyse des doctrines, le salut par la connaissance, le docétisme, l’eschatologie réalisée, le dualisme et la liberté par la grâce, permettent de reconstituer la formation et le développement du gnosticisme en ses courants, ses auteurs et ses textes, ils nous en restituent en ses moments parfois sublimes, un univers fascinant

 

Au sommaire de cet ouvrage de 680 pages :

 

Première partie : Les principaux mythes gnostiques peuvent-ils se comprendre à partir du christianisme ?    -  le Démiurge   -  ne maudit pas Ptahil   -   les 7 anges créateurs   -   les « puissances » dans le Nouveau Testament   -   passage au mythe des anges créateurs et au mythe des 7    -    La Mère  -    la Mère comme nom du saint Esprit  -   Hélène   -  Sophia   -   Barbélo   -   les hypothèses de Quispel   -   les explorations de Wilckens   -   Prounikos   -   le Dieu-Homme    -    le Fils de l(homme dans les Evangiles   -   l’Homme comme nom du fils ou le premier homme manichéen    -     le second homme chez Paul    -   L’homme comme nom du Fils chez les gnostiques antérieurs à Mani   -     L’Homme essentiel dans les gnoses dites païennes    -    Les principaux caractères des doctrines gnostiques peuvent-ils se comprendre à partir du christianisme ?   -    Le salut par la connaissance   -   la foi chez les gnostiques   -   Sauveur chrétien et Révélateur gnostique   -    le docétisme    -    L’Eschatologie réalisée dans l’Ancien et le Nouveau Testament   -    l’eschatologie chez les gnostiques    -  l’eschatologie dans le quatrième évangile, chez Paul et dans les synoptiques   -     le destin de l’individu après sa mort   -   le dualisme gnostique    -  quel est le sens de ce dualisme et son origine ?    -   sur le dualisme intolérant ou simpliste qu’on appelle « manichéen »    -   La liberté par la grâce   -  les images de libération chez les gnostiques   -  la prédestination chez Valentin   - 

 

Seconde partie : Comment pourrait s’être formé le gnosticisme   -    la gnose de Simon le magicien   -    remarques sur le livre de Beyschlag    -     comment peut s’expliquer l’image de Simon chez Justin    -    les gnostiques de Corinthe   -     les adversaires de Paul dans les épîtres aux corinthiens   -   les sources possibles de l’enseignement d’Apollos   -   les indices d’hérésies gnosticisantes à Ephèse   -   Apollos et le quatrième évangile   -   Cérinthe    -   les adversaires dans les épitres johanniques   -   Ménandre et le quatrième évangile   -   quelques affirmations d’Irénée   -    Satornil et le démiurge   -   Satornil et les 7 Anges   -    Basilide     -     le Basilide d’Irénée et celui d’Hippolyte   -  Basilide et Satornil   -   Carpocrate    -    Valentin avec les gnostiques et Basilide    -     le mythe de Sophia et les épîtres pauliniennes    -     L’Apocryphon de Jean    -   le thème des quatre « illuminateurs »   -   le mythe de Sophia dans l’Apocryphon de Jean   -   le Plérôme, les êtres divins   -   Sur les ouvrages gnostiques dits non chrétiens découvert à Nag Hammadi     -     les ouvrages séthiens   -  évangile des égyptiens   -   Zostrien    -    les trois stèles de Seth   -     Allogène    -    l’Apocalypse d’Adam   -   Marsanès    -    l’Hypostase des Archontes et Noréa   -      autres textes de Nag Hammadi     -    Eugnoste   -   le sermon des Naassènes    -      les oracles chaldaïques      -    l’hermétisme gnostique   -    le judéo-christianisme gnostique    -     le mandéisme et le gnosticisme juif   - 

 

LE GNOSTICISMESon Histoire, son origine, sa doctrine primitive

Patrice Genty - Michel Nicolas et Marcel Clavelle

Les Editions de la Tarente 

2014 

L’ouvrage condensé mais substantiel qui nous est présenté ici, est la première étude approfondie faite sur le gnosticisme par un adepte de l’ésotérisme.

 

Nul n’était plus qualifié pour accomplie cette œuvre que T. Basilide, patriarche de l’église gnostique au début du XXe siècle et qui a enseigné et mis dans ces pages le fruit de vingt-cinq ans de méditations et de recherches.

Ce livre prouve avec évidence que le gnosticisme est une forme de la tradition d’Israël et les arguments fournis par Michel Nicolas (dont le rarissime travail est publié ici en extenso) semblent à cet égard irréfutables.

On verra également, et ceci est capital, que les hérétiques combattus par saint Jean et saint Paul ne sont pas des gnostiques. Quand à la partie historique de l’ouvrage, c’est une véritable histoire de la Tradition Occidentale, remplie de vues originales sur les manichéens, les cathares, l’église celtique, les Templiers et les Rose+Croix.

Dans une étude liminaire en début du livre, Serge Caillet apporte un éclairage nouveau sur la personnalité de Patrice Genty (T. Basilide) et remet en perspective son travail remarquable sur le gnosticisme.

Un ouvrage incontournable sur la Gnose - 120 pages -

Au sommaire de cet ouvrage :

Serge Caillet : Patrice Genty, la Gnose et l’église gnostique.

Maurice Clavelle : Préface

Michel Nicolas : Des origines du gnosticisme

T. Basilide : Aperçu de l’histoire du gnosticisme – Doctrine des premiers gnostiques - L’église gnostique -

 

LE LIVRE SACRÉ DES GNOSTIQUES D’ÉGYPTE

Fabrice BARDEAU

Edition Robert LAFFONT

 1977

Le livre sacré des Gnostiques d’Egypte, ou « Pistis Sophia », est le plus complet des textes gnostiques coptes découvert en Haute-Egypte dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Cet extraordinaire document longtemps passé sous silence comme la plupart des apocryphes du Nouveau Testament, renferme la totalité des secrets de la gnose alexandrine où se retrouvent les concepts de Platon, de Philon, du Zend Avesta, de la kabbale, des Mystères d’Eleusis, de Samothrace et de l’Orphisme.

 

Véritable somme théologique et cosmologique, cette gnose pré-chrétienne constitue la base même des anciennes religions de l’Orient. Cette gigantesque fresque retrace le combat implacable des fils de la Lumière avec ceux des Ténèbres, du Bien et du Mal, de l’Esprit et de la Matière, dans la totalité des mondes.

 

Selon Clément d’Alexandrie, la Gnose est une science divine, révélée aux hommes pour leur apporter la lumière sur toutes les choses et les rendre capables d’arriver jusqu’à Dieu. Par le récit des avatars de Sophia, l’Eon du 13e univers, nous apprenons ainsi les raisons de la venue du Christ sur notre planète, avec toutes les révélations de la pensée gnostique sur les conditions et la nature de la connaissance salvatrice.

 

On y apprend encore comment Jésus passa douze années après sa Résurrection sur cette Terre pour communiquer à ses disciples la science parfaite, la véritable gnose, afin de les instruire dans les mystères, dont ses enseignements pendant sa vie terrestre n’avaient été qu’une incomplète révélation.

 

Enfin, le récit nous montre les disciples et les saintes femmes entrant en scène à tour de rôle, posant des questions à Jésus qui leur délivre ainsi un cours complet sur la gnose. Vieux de 18 siècles, ce récit fantastique nous offre les plus hautes envolées de la pensée gnostiques sur la genèse de l’univers et la situation de l’homme dans la création.

  

LE PROCÉS DE JÉSUS A LA LUMIÈRE DE LA GNOSE

Emile GILLABERT

Edition DERVY

 1986

Jésus a stigmatisé l’erreur d’un peuple qui rêvait d’un destin exceptionnel, ce qui lui valut d’être condamné à mourir sur la croix

 

L’Evangile selon Thomas, comparé aux évangiles officiels maintes fois remodelés, rend plus évident encore ce malentendu fondamental qui nous valut la plus scandaleuse des erreurs judiciaires.

 

L’auteur, qui approfondit chacun des 114 logia du Nouvel Evangile, nous montre comment une tragique méprise, réalisée voila 2000 ans, nous rend tous complices, qui que nous soyons, des accusateurs de Jésus, dans la mesure, où, après les scribes et les pharisiens, nous refusons à notre tour les clefs de la Gnose que Jésus vient nous apporter.

 

Grâce à l’Evangile selon Thomas, nous avons la chance unique de recevoir l’enseignement du Maître parmi les Maîtres.

 

Ainsi au-delà des religions, du devenir, la gnose universelle permet à l'Occident de rejoindre l’Orient.

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Qui est Jésus ?  -  le procès  -  la parole, notre juge et critère de vérité  -  le détournement  -  une découverte  -  les trois ordres  -  le gnose des premiers siècles  -  une eschatologie moderne  -  un dialogue de sourds  -  le discours gnostique  -  l’aventure personnelle  -  une chance prodigieuse  -  commentaire de l’Evangile selon Thomas  -

Emile Gillabert est le fondateur de l’association Métanoïa à Marssane, qui donne un enseignement gnostique, c’est sa femme qui continue l’œuvre.

 

les enseignements secrets de la gnose

T. SIMON & T. TEOFAN

Edition Arché

 1999

Cet ouvrage explique la gnose telle qu’elle a été vue par les néo-gnostiques du début du siècle, notamment par les auteurs, eux même évêques gnostiques de l’Eglise gnostique et dont le plus célèbre fut Albert de Pouvourville, mieux connu sous le pseudonyme taoïste de Matgioi

 

 Il y est développé la Kabbale qui établit des concordances avec la Franc-maçonnerie et le Taoisme, tout en insistant sur l’aspect féminin de la Réalisation spirituelle de la Sophia.

 

René Guénon qui dirigea la revue « La Gnose » de 1909 à 1912 eut à se référer à cet ouvrage à propos de la tradition qui n’admet pas seulement la pluralité des mondes habités, mais aussi la pluralité des humanités.

 

Le sommaire de cet ouvrage nous propose :

 

Les Ténèbres extérieures

La vie universelle et le monde pneumatique

Le monde individuel et le Démiurge

La voix Rédemptrice

L’Etoile Flamboyante

Déclaration et Statuts de l’Eglise gnostique

 

les Évangiles secrets

Elaine pagels

Edition Gallimard

 1982

Retrouvé en 1945 à Nag Hammadi, les Évangiles secrets remettent au goût du jour la doctrine des gnostiques.

 

L’auteur dans une longue introduction raconte quand et comment furent trouvés ces documents, par des égyptiens, c’est un véritable roman noir à la « Indiana Jones » qui nous est conté Puis on est convié à suivre les divers protagonistes qui ont eu en mains ces documents, les ventes et les reventes, enfin la réunification de tous les écrits pour un décodage général.

 

Beaucoup de questions sont posées, peu de réponses en face, c’est vrai qu’il est difficile de savoir comment et pourquoi ces écrits sont arrivés là et pourquoi ne furent ils pas découvert avant. Mais l’important est que ce contenu nous dévoile des textes inconnus et qui confirment et complètent, tous les autres écrits gnostiques, qu’ils soient pour ou contre. Ainsi notre compréhension de ce mouvement s’éclaircit.

 

Au sommaire de ce récit sur la Gnose, nous avons :

 

La controverse sur la Résurrection du Christ : Evénement historique ou symbole ?

Un seul Dieu, un seul évêque : aspects politiques du monothéisme

Dieu le Père et Dieu la Mère

La passion du Christ et la persécution des chrétiens

La quelle est la véritable « Eglise » au milieu de toutes ces sectes ?

La Gnose : La connaissance de soi est la connaissance de Dieu

 

les Évangiles secrets – gnose & christianisme

alcalay & coutin

Edition Lacour

 1997

Un excellent petit livre qui explique la gnose, les divers Évangiles retrouvés en 1945 à Nag Hammadi, les Esséniens, les Grands Maîtres de la Gnose, les origines du christianisme et pourquoi cette gnose fut combattue. La découverte en 1945 à Nag Hammadi de 52 manuscrits donna une tout autre vision du Christianisme et de l’origine de Jésus. Il produisit l’effet d’une bombe qui n’est pas encore retombé, car il pose d’autres questions qui souvent ne font que troubler ce qui était établi.

 

La gnose est une interrogation sur le sens de l’existence. C’est une vision du monde où la Création est démonisée. Non à cause d’une prétendue faute originelle de l’homme, mais à cause de l’erreur d’un démiurge qui a créé ce monde imparfait. Les êtres vivants s’entredévorent. La vie de l’un ne se nourrit que de l’énergie de l’autre, par la mort de l’autre. L’aboutissement de toute vie, c’est la défécation. Pour le gnostique, la corruption est inhérent au monde, mais l’homme n’en est pas coupable et n’a rien à expier.

 

« Les chrétiens  récupéraient le ferment de la révolte de la misère humaine en persuadant les pauvres et les exploités qu’ils deviendraient les premiers dans le ciel […] Les chrétiens avec leur mythologie compensatrice et castratrice ont totalement éludé les problèmes quotidiens de leur temps et aidé à perpétuer jusqu’à notre époque l’acceptation de toutes les injustices sociales et la soumission au pouvoir établi. Les gnostiques eux, n’ont cessé de prôner l’insoumission à l’égard de tous les pouvoirs, chrétiens ou païens… » Jacques Lacarrière, Les gnostiques.

Cette prise de conscience de la réalité, lui fait imaginer un autre monde, un vrai Dieu, inconnaissable.     La gnose est une attitude religieuse et philosophique, en liaison avec une connaissance (gnosis en grec), un enseignement, sur le divin et sur le monde, sur notre origine.

 

Celui qui possède la gnose, connaît ce qu’il est, d’où il vient et où il va. C’est une initiation secrète, d’abord transmise oralement à partir de mythes et de traditions de l’Orient ancien (Seth, Thot), puis par des textes sacrés, jugés apocryphes par l’Église catholique. Déjà Platon différenciait épistème, la connaissance scientifique et gnosticke, la connaissance pure ou contemplation : un acte auto-réflexif de l’intellect se « concentrant sur lui-même », d’où ce « Gnôti seauton » (connais-toi toi-même), inscrit au fronton du temple d’Apollon à Delphes. Un principe signifiant déjà chez Orphée souviens-toi de ton origine divine. En effet Zeus après avoir foudroyé les Titans, de leurs cendres, fait naître les hommes. De même, et bien avant, dans la mythologie sumérienne, Nintu et Enki créent les hommes en mélangeant de la terre au sang d’un Dieu (voir Bienheureux les stériles).

 

Pourquoi la gnose, surtout chrétienne, devint-elle un enseignement secret ? Parce qu’à la différence des religions établies, elle est asociale, elle ne peut être récupérée par un pouvoir quelconque, elle ne peut servir aucune puissance temporelle, elle n’est que spirituelle, non-économique et non-politique. Or les religions sont soutenues par les pouvoirs en place lorsqu’elles peuvent leur apporter leur appui. La gnose est donc dangereuse pour le Pouvoir, quel qu’il soit.     Il existe une gnose taoïste, une bouddhiste, une soufie, une juive etc. Mais il s’agit ici surtout de la gnose chrétienne qui se développa pendant les premiers siècles du christianisme et qui fut en compétition avec lui.    Les apôtres, prêchant aux Hébreux et à ceux qui leur étaient proches, mélangèrent le message de Jésus à la tradition sémitique afin de faciliter les conversions, en faisant croire que le Christ (Messie, en grec), était bien celui qu’ils attendaient. Ainsi furent introduites dans la gnose de Jésus des notions qui lui étaient étrangères, comme « l’expiation des péchés par la souffrance, l’holocauste de l’innocent, le sacrifice sur la croix et la formation du monde par Dieu lui-même. » Edmond Fieschi, Gnose et gnosticisme.

 

Le symbole du christianisme officiel n’a rien à voir avec Jésus. La croix a été choisie par l’empereur Constantin après un rêve, à la veille d’une bataille où il l’aurait vue avec cette devise : « Tu vaincras par ce signe ». Jésus, chef de guerre, quelle dérision ! Les gnostiques refusaient en effet le pouvoir rédempteur attribué à la crucifixion et plus largement à la souffrance. Pour eux le Christ n’est pas un rédempteur. Ne pouvant éliminer la souffrance, le Dieu biblique l’avait déjà justifiée en tant que châtiment pour désobéissance à ses dictats, et les chrétiens l’ont élevée en symbole de l’amour divin : l’agneau sacrifié pour « racheter » les péchés du monde    Tous ceux qui n’acceptèrent pas ces modifications furent désignés comme gnostiques, les autres, comme chrétiens.    Les Pères de l’Église obligèrent les gnostiques à se retrancher dans la clandestinité et firent disparaître tous leurs écrits. La gnose  n’était donc connue qu’à travers les commentaires critiques de ses ennemis

 

Au sommaire de cet excellent  livre facile à lire :

 

Les Evangiles secrets et le christianisme

Une bibliothèque gnostique retrouvée au bord du Nil

Gnostique originel et gnosticisme des premiers temps

Les Evangiles de Nag Hammadi

Les Esséniens, aux origines du Christianisme

Qu’est-ce que la Gnose et la pensée gnostique

De quelle connaissance parle t-on ? La Résurrection

Les trois phases du christianisme intérieur

Le souffle pur du christianisme originel

Spiritualité ou religion ? Vrai Dieu ou Démiurge ?

Découvrir l’homme vrai – Les deux natures

Royauté et noblesse de l’Homme véritable  - Microcosmos

L’étincelle de Lumière originelle

Quand l’Âme s’unit à l’Esprit

Une fraternité d’âmes libres avec un trésor matériel et immatériel

Les grands envoyés de la lumière

Les grands Maîtres de la Gnose  -  Mani

La Bible, les évangiles gnostiques et la tradition gnostique

Les fondateurs du Lectorium Rosicrucianum

 

les gnoses

Régis blanchet

Edition Du Prieuré

 1997

2 volumes pour expliquer les diverses gnoses et leurs outils.

 

Les gnoses peuvent être considérées comme les héritages des anciennes religions qui se sont mis en mutation au contact du bouleversement profond qu’engendra l’extension de l’empire romain. Les « fines pointes mystiques » des pensées assyro-babylonienne, grecque, égyptienne, sémite, leurs système nationaux et religieux ayant été ébranlés, vont surgir, dialoguer avec le monde, parfois fusionner entre elles dans un étrange syncrétisme.

 

Leurs propos est la survie sans perte d’identité, la première constatation est que rien ne sera plus jamais comme avant après la poussée « civilisatrice » romaine. Une mutation s’impose et fonde les bases théologiques et mystiques de la jeune chrétienté.

 

Au sommaire de cet excellent livre sur la gnose :

 

La magie et la gnose antique et païenne : La magie et ses développements positifs de la magie  -

 

L’opérativité des méthodes gnostiques antiques : Naissance des théogonies  - le combat des dieux  - la gnose des gnoses : la théurgie  -  le sacrifice simple  - le commerce avec les morts : la nécromancie et le spiritisme  -  les gnoses pré-chrétienne  -  la divination dans le monde païen -   les légendes d’Orient et d’Occident  -  l’influence hellénistique  -  les écoles paganisantes de la gnose des forets  -  la théosophie  -  les éléments constitutifs de l’ésotérisme  -  la théosophie en Occident  -  Comment relier ce foisonnement gnostique à notre modernité ?  -   la Théosophie occidentale moderne  -  Helena Pétrovna Blavatsky et son mouvement théosophique  - 

Les gnoses chrétiennes : le mouvement de Simon le mage  -  Ménandre, Saturnin, Basilide, Isidore, Carpocrate, Cerdon, Marcion,  - L’école italique valentinienne  -  Ptolémée  -  L’encratisme  -  Les apostoliques du IVe siècle  -  Les aspects antisémites de certaines gnoses  -

Aperçu sur les sources des démonologies juives : Les anciennes démonologies juives, babyloniennes,  assyriennes et dans l’Ancien Testament  -  La doctrine juive dans la littérature apocryphe et apocalyptique  -  La doctrine chrétienne du Nouveau Testament et dans ses écrits apocryphes  -

 

les gnoses dualistes d’occident

 Ioan couliano

Edition PLON

 1990

Voici, pour la première fois, une présentation complète de toutes les religions dualistes dont l’histoire a si profondément influencé l’Occident ; le gnosticisme, le marcionisme, le manichéisme, le paulicianisme, le fogomilisme et le catharisme occitan et lombard.


Le livre de Ioan Couliano ne vient pas seulement remplir une lacune de l’histoire des idées. Il nous met devant une découverte fondamentale : les courants dualistes font système, ils doivent être étudiés en perspective synchronique, ce qui équivaut à dire que la recherche de leurs rapports historiques est vaine. Ils ne « drivent » pas vraiment l’un de l’autre, mais ils représentent le résultat des mêmes opérations mentales à partir des mêmes prémisses et d’un même texte : les premiers trois chapitres de la Genèse biblique.

Si les courants dualistes ne sont peut-être aujourd’hui que des curiosités historiques, la conclusion de l’ouvrage de Couliano semble rappeler la conception du temps proposée par Albert Einstein dans sa théorie générale de al relativité : dans une « quatrième dimension », c’est-à-dire dans un espace qui a une dimension de plus que le nôtre, le temps est une espèce de corps solide, dont l’immersion dans l’univers donne l’impression qu’il s’agit d’un passage, d’un « avant » et d’un « après »… De même manière, Couliano nous démontre que les prémisses du dualisme génèrent un système qui a tendance à se perpétuer à l’infini et qui donc existe, ici et maintenant, dans nos idées philosophiques, politiques et scientifiques et même plus près de nous : dans le flux apparent de nos propres pensées.

 

les gnostiques

Serge hutin

Edition  PUF

 1978

En tête de son gros ouvrage contre les hérésies, saint Épiphane (mort en 403) donne une liste impressionnante – et, nous précise-t-il, d’ailleurs incomplète – de sectes redoutables qui menacent l’unité de l’Église : les Simoniens, les Ménandriens, les Satorniliens, les Basilidiens, les Nicolaïtes, les Stratiotiques, les Phibionites, les Zacchéens, les Borborites, les Barbélites, les Carpocratiens, les Cérinthiens, les Nazaréens, les Valentiens, les Ptoléméens, les Marcosiens, les Ophites, les Caïnites, les Séthiens, les Archontiques, les Cerdoniens, les Marcionites, les Apelliens, les Encratites, les Adamites, les Melchisédéciens… (Et nous n’avons pas reproduit toute cette interminable nomenclature). Chez tous les Pères de l’Église qui ont combattu les gnostiques (gnostikoï) – faux chrétiens qui prétendaient posséder une connaissance (gnôsis) merveilleuses, nous trouvons le même tableau : celui de mouvements hérétiques se diversifiant, se ramifiant à l’infini, tels des champignons vénéneux, en d’innombrables sectes et sous-sectes.

Si le point de vue des Pères de l’Église est de la sorte encore fort répandu, le gnosticisme prend une toute autre allure chez les « occultistes » et « théosophes » contemporains : au lieu d’hérétiques pervers ou délirants, nous trouvons des hommes détenteurs d’initiations prestigieuses, initiés aux mystères orientaux, possédant des connaissances occultes ignorées du commun des mortels et secrètement transmises à de rares « maîtres ; la gnose, c’est la connaissance totale, incommensurablement supérieure à la foi et à la raison.

 

Le gnosticisme sera alors rattaché à la sagesse primordiale originelle, source des diverses religions particulières.

 

les gnostiques

M. scopello

Edition du CERF

 1991

« Qui sommes nous ? que sommes nous devenus ? où sommes-nous ? où avons-nous été jetés ? où allons-nous ? »

 

L’itinéraire du gnostique (gnostikos, en grec : celui qui connait) est parfaitement résumé en cette courte phrase de Théodote maître gnostique du IIe siècle. Ce souci de se connaitre et de rechercher ses propres origines est le leitmotiv de toute spéculation gnostique.

 

Le monde est le résultat d’un piège mis en place par des puissances mauvaises ; le gnostique, et lui seul, peut s’y soustraire grâce à l’étincelle de connaissance enfouie au plus profond de lui-même ; mais, cette connaissance n’est pas donnée à tout le monde, elle est un don divin, réservé à des élus qui leur permet de s’unir à Dieu ou mieux de le réintégrer.

 

Un texte gnostique intitulé « l’étranger » appartenant à l’ensemble de documents découverts à Nag Hammadi, expose bien ce mode de pensée : C’est la révélation d’un ange Youel, à un initié appelé Allogène (étranger en grec): Youel me dit : 

 

«Tous ne peuvent pas entendre ces propos ô Allogène. Tu as été revêtu d’une grande puissance par le Père du Tout, afin que tu puisses discerner ce qui est difficile à discerner et connaitre ce qui est inconnaissable pour la plupart ; afin que tu remontes vers Celui qui est tien »  (NH XI, 3 50, 21-34)

Le contenu des révélations de la connaissance et la participation à cette même connaissance transformant l’initié, le rendent divin. « Je retournai à moi-même, ayant contemplé la lumière autour de moi et le bien qui était en moi. Je devins Dieu, » dit Allogène.

On comprend d’emblée ce que cette religion gnostique pouvait avoir de déplaisant ou d’arrogant aux yeux des autorités ecclésiastiques de l’époque. Le christianisme se voulait une religion pour tous, le salut est proposé à tous dans la prédication publique de l’Evangile. La religion gnostique, en revanche, se veut une religion réservée à des élus : on ne choisit pas d’être gnostique, on l’est depuis toujours, en principe il n’y a pas de conversion au gnosticisme. Les gnostiques sont convaincus d’être les seuls dépositaires de traditions secrètes et anciennes.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les sources directes et indirectes  -  Les auteurs et les textes gnostiques  -  Les Maîtres à penser et les écrivains anonymes  -  La communication du message et le jeu des influences  - Paroles, images et symboles : les chemins de la pensée  -  Le corps est une prison  -  La remontée à travers les sphères  -  « Tu es moi, je suis toi » : la mystique nuptiale  -  Les gnostiques et la société  -  Les gnostiques vus par eux même et par les chrétiens  -

 

les gnostiques

Jacques Lacarrière

Edition  METAILIE

 1991

Sommes-nous vraiment au monde ? La vraie vie n’est-elle pas ailleurs ? Dix-sept siècles avant Rimbaud, les Gnostiques ont posé ces questions radicales, sur les rivages et dans les ruelles d’Alexandrie, face aux idoles d’un monde en perdition, face aussi aux excès d’un christianisme triomphant. Questions toujours actuelles : l’injustice, l’intolérance, l’arbitraire et la souffrance continuent d’habiter ce monde.

 

Alors où est l’issue ? Peut-on aujourd’hui encore suivre la voie gnostique pour échapper au Mal ?


Cet essai personnel et original n’étudie pas les Gnostiques, il les rencontre, les ressuscite. Et ils deviennent au cours des pages, non plus les habitants d’un monde disparu mais les compagnons précurseurs de nos doutes et de nos refus, des complices, même, dont la parole vivante nous parvient, étonnamment neuve avec un léger retard de dix-huit siècles.

 

LES GNOSTIQUES. DE LA CONNAISSANCE AU SALUT

Denis BON

Edition De VECCHI

 1997

Le principe fondamental posé par les gnostiques résulte de la constatation que le monde qui nous entoure est imparfait. L’homme peur surmonter sa souffrance en prenant conscience de son imperfection et trouver son salut dans la connaissance. Le gnostique veut échapper au monde chaotique et retourner près du vrai Dieu qui l’attend dans la véritable patrie, pour cela le seul moyen est la quête de la connaissance des mystères divins, des origines et du devenir de l’homme : la gnose.

 

Avec ce livre, Denis Bon nous fait découvrir ce mouvement religieux des premiers siècles de notre ère en abordant divers sujets sur ce mouvement né en réaction contre l’existence absurde que subit l’homme sur cette terre, contre toutes sortes d’oppressions. Le gnosticisme est d’une étonnante actualité et son message ne peut que parler aux « hommes modernes » que nous sommes.

 

Au sommaire de ce livre :

 

Première partie : Définition et histoire de la gnose et du gnosticisme : -  Principes gnostiques -  Origines du gnosticisme  -  les textes  -  les gnostiques face aux chrétiens  -  les sources et les textes des détracteurs  -

Deuxième partie : La doctrine des gnostiques : Une terre étrangère  -  le monde qui m’entoure est imparfait  -  Un dieu mauvais l’a crée  -  Le ciel  -  Le Dieu transcendant  -  Le Plérôme et les éons  -  Le royaume du Père  - Un événement dramatique : la création de la terre et des hommes  -  le Démiurge, dieu créateur  -  De la terre au ciel  -  le gnostique, un initié cherchant  -  Le salut par la connaissance  - le Sauveur ou l’éon Christos avec la remontée vers le ciel  -

Troisième partie : Les Maîtres du gnosticisme et les sectes gnostiques : Simon le magicien – Ménandre  - Saturnin  -  Basilide  -  Carpocrate  -  Epiphane  -  Basile Valentin  -  Ptolémée  -  Héracléon  -  Théodote  -  Marc le mage  -  Bardesane d’Edesse  -  Marcion  -  Justin  -  Les sectes gnostiques ou de nature gnostiques : Les Ophites ou naassènes  -  les barbélites  - les séthiens  -  les pérates  -  les archontiques  - 

Quatrième partie : Elargissement et prolongement du gnosticisme : L’Hermétisme  -  le mandéisme  -  Manès et les néo-manichéens  - le manichéisme de Manès – les pauliciens  -  les bogomiles  -  les cathares  -  les vaudois  -  les messaliens ou euchites   -  Eon de l’étoile  -  la fin du gnosticisme ?  -

 

les idÉes philosophiques & religieuses de philon d’alexandrie

Émile brehier

Edition VRIN

 1950

Si Philon reste avec Flavius Josephe, un des historien de l’époque de Jésus, Philon a en plus une dimension philosophique qu’ont su exploiter les premiers chrétiens, apologistes et tous les chercheurs et théologiens qui ont voulu voir en lui non seulement un témoin « chrétien » de l’époque mais celui de l’enracinement du christianisme dans le judaïsme.

 

Philon est né vers l’an 23 avant le Christ au sein d’une famille très riche d’armateurs juifs, installée à Alexandrie depuis très longtemps, liée à l’empereur romain Claude et au roi Hérode Agrippa. Il est donc contemporain de Jésus-Christ, mais il le monde auquel il appartient et dans lequel il vit est un monde complètement différent : le monde gréco-romain d’Egypte. Il est un Juif croyant de la diaspore, qui connait la Sainte Écriture par la version des Septante, qui avait été publiée dans sa ville natale deux siècles auparavant. Il s’agit d’un Hébreu qui vit culturellement dans le monde hellénique.  Mais pour Philon le travail philosophique a une finalité double : donner une expression rationnelle à la Sainte Écriture, en se servant pour cela du langage de la philosophie grecque, et défendre de cette façon la révélation des attaques des païens. La vérité révélée – telle est sa conviction profonde – n’a rien d’irrationnel et ne doit pas être opposée à la vérité philosophique. Bien au contraire, celle-ci doit servir celle-là.              

Pour Philon comme pour les grands auteurs grecs, la philosophie doit expliquer les choses divines et les humaines, en arrivant aux causes ultimes. Mais une telle tâche ne peut pas être accomplie par la raison seule. La raison rencontre des difficultés insurmontables lorsqu’elle doit faire face aux questions centrales de l’existence. Montrer ces limites ne suppose pas nier l’existence de la vérité, mais faire comprendre que la vérité transcende la raison humaine. Seule la révélation met la vérité à la portée de l’homme ; or la révélation ne peut être accueillie qu’avec la foi. La révélation n’est donc pas un argument de la raison mais de la foi. Il n’est pas possible de parvenir à la foi à partir de la raison ; mais à partir de la foi le recours à la raison est possible. La raison pour Philon doit être mise au service de la révélation, pour la traduire à l’aide des catégorise philosophiques en un langage qui soit compréhensible aux hommes appartenant à des cultures étrangères au judaïsme. C’est justement cela que Philon se propose, helléniser la révélation biblique, faire voir que les textes bibliques peuvent être traduits dans des termes propres à la culture hellénique, en préparant ainsi un matériel pour élaborer une théologie fondée sur des catégories philosophiques. Tout comme les sciences sur lesquelles se fonde la culture générale contribuent à l’apprentissage de la philosophie, ainsi la philosophie contribue elle aussi à l’acquisition de la sagesse. Certainement la philosophie est l’effort pour atteindre la sagesse et la sagesse est la science des choses divines et humaines et de leurs causes. Par conséquent, ainsi comme la culture générale est la servante de la philosophie, ainsi aussi la philosophie est la servante de la sagesse.  

 La philosophie, la raison, doit donc être mise au service de ce qui a été révélé. Il restera toujours une marge du contenu de la révélation divine que les catégories philosophiques ne pourront expliquer, mais une telle dimension mystérieuse ne pourra être appréciée que si elle a été préalablement rendue compréhensible. Philon ouvre le chemin que les Pères de l’Église emprunteront après, le chemin qui amènera à l’hellénisation du christianisme. Cette hellénisation ne doit pas être comprise seulement comme l’adoption des catégories grecques par le judaïsme, puis par le christianisme. Ce processus coexiste avec un autre réciproque, la christianisation de l’hellénisme, qui introduisit avec la vérité révélée des changements profonds dans le panorama conceptuel grec dont la culture occidentale héritera par la suite. C’est à cause de l’influence de la révélation que sont créés ou soumis à une modification profonde des concepts et des termes philosophico-théologiques de la plus grande importance. Pour nous en tenir à Philon, il a utilisé dans un sens profondément renouvelé des concepts tels que Dieu, logos, image, esprit, loi, nature…            

 Dieu : Philon a le mérite de récupérer la dimension transcendante de la réalité qui avait été découverte par Platon et oubliée après pendant des siècles. Pour lui il existe des réalités différentes du monde du sensible ; parmi elles, la plus excellente est Dieu, absolument simple et incorruptible. Or ce Dieu – dont Philon démontre l’existence avec de nombreuses preuves – a des caractéristiques bien différentes de celles du Démiurge platonicien. Il est un Dieu créateur mais aussi un principe absolument transcendant et en conséquence inconnaissable pour l’homme et ineffable, inexprimable dans des termes humains. Pour établir la transcendance divine Philon s’appuie sur la Sainte Écriture mais, en plus de cela, il présente une justification métaphysique : en effet, selon lui, si l’intelligence de l’homme ne peut pas appréhender l’essence divine, c’est parce qu’elle est confinée dans l’espace et le temps ; Dieu, lui, est en dehors de ces catégories, il les transcende. Même le cosmos tout entier ne pourrait constituer un lieu adéquat et une demeure de Dieu, car c’est Lui qui est lieu pour lui-même et c’est Lui qui est plein de lui-même et c’est Lui, Dieu, qui se suffit lui-même et c’est Lui qui remplit et contient toutes les autres choses, qui sont pauvres, solitaires et vides, sans être à son tour contenu par rien, Il étant le Un et le Tout.   C’est celle-là la grande nouveauté de la pensée philonienne sur Dieu : sa transcendance ontologique absolue ; Dieu est au-delà de toute possible détermination qualitative ; par conséquent, Il ne pourra jamais être pleinement connu ni exprimé. L’incognoscibilité de Dieu découle de sa simplicité absolue, qui exclut toute détermination ou forme ; par conséquent, il ne peut être défini ni par conséquent nommé. Cependant, cela n’empêche que l’homme puisse chercher à le connaître car, ne serait-ce que d’une façon partielle et négative, il peut saisir quelques-unes de ses propriétés : incorporel, unique, simple, etc. Si tous ces termes ne désignent Dieu que partiellement, il y en a un qui réussit à le faire d’une façon privilégiée, le nom que Dieu lui-même révéla à Moïse : « Je suis celui qui suis ».              

  La création : Philon introduit pour la première fois dans l’histoire de la philosophie la notion biblique de création. Les choses, le monde, tout a été créé par Dieu. Dieu, lorsqu’Il a généré toutes les choses, ne les a pas seulement rendues visibles, mais Il produisit ce qui n’était pas auparavant, étant non seulement Démiurge, mais aussi Créateur.   Cependant, il inclût dans son explication de la création une série d’éléments qui n’apparaissent pas dans le récit biblique. Par exemple, il parle souvent du Logos, auquel il attribue différentes significations. Le Logos serait d’une part le monde intelligible que Dieu produit pour s’en servir comme d’un modèle pour créer le monde sensible. Si cette première signification du Logos ne présente pas de difficulté, dans la mesure où elle peut être ramenée à Dieu lui-même, dont le Logos serait la raison, dans d’autres textes Philon parle du Logos comme de quelque chose de vraiment distinct de Dieu , une espèce d’hypostase, à laquelle il attribue le rôle de cause instrumentale et efficiente, ou même le médiateur entre Dieu et les créatures.  

 Philon n’est pas clair lorsqu’il parle du Logos. Dans tous les cas, on ne peut pas voir dans sa doctrine, assez confuse par ailleurs sur ce point, un antécédent du Logos chrétien. Lorsque saint Jean parle du Logos, il se réfère à la Seconde Personne de la Très Sainte Trinité, Dieu fait homme ; Philon, lui, ne considère pas que le Logos soit Dieu ni ne lui attribue clairement une personnalité, beaucoup moins il ne songe pas à une quelconque incarnation du Verbe.  Dans ses différentes significations, le Logos apparait comme une réalité immatérielle et transcendante, quelque chose de divin, mais en même temps immanent au monde dans la mesuré où il sert Dieu comme lien indestructible qui unifie, conserve et gouverne le monde. Derrière le Logos et ses différents rôles, ou derrière les différentes réalités désignées par le Logos apparaissent des influences non seulement de Platon – le logos comme exemplaire – mais aussi des stoïciens –le logos qui contient en lui les raisons séminales de toutes les choses – et de la Bible – le logos créateur et conservateur de tout le créé.  En plus du Logos, Philon reconnaît l’existence de multiples puissances qui, comme le Logos, ont des significations multiples : des puissances conçues comme des attributs de Dieu, identiques à Lui en tout, mais que notre façon imparfaite de connaître nous oblige à les diversifier ; des puissances conçues comme des êtres créés, incorporelles et auxiliaires de Dieu dans la création el le gouvernement du monde ; des puissances conçues comme des réalités spirituelles présentes dans le monde corporel pour donner de la cohésion à tout l’ensemble des choses créées.             

L’anthropologie de Philon se nourrit pour une large mesure du récit biblique, ce qui l’amène à introduire des nouveautés importantes dans la conception philosophique de l’homme. Réciproquement, son interprétation de la création de l’homme par Dieu pâtit de l’influence de la philosophie hellénique, ce qui l’amène à considérer les deux textes de la Genèse (1, 26 et 2, 7) comme le récit de deux créations différentes : la première, celle de l’homme idéal, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu ; la deuxième, la réalisation sensible de la première, la création de l’homme terrestre. Le premier n’a rien de corruptible ; le deuxième est composé de corps, âme-intellect et esprit (pneuma). Seul ce dernier élément, l’esprit, serait incorruptible, immortel, et permettrait à l’homme de s’unir à Dieu. Par cette voie Philon dépasse largement l’intellectualisme grec. La raison n’est plus le sommet de la nature humaine. Même plus, la raison est insuffisante pour atteindre la vérité et faire le bien. Seul l’esprit, accordé par Dieu à l’homme, permettra à celui-ci des transcender ses capacités limitées et de réussir à connaître la vérité grâce à la foi, et à faire le bien grâce à la liberté. Le véritable bonheur, la fin de l’homme, dépasse aussi pour Philon les limites fixées par la philosophie grecque. La connaissance de Dieu suppose précisément la reconnaissance de la nullité de toute la réalité créée, aussi du propre moi, et en conséquence la propre donation à Celui qui est reconnu comme la Cause. 

 

LES LIVRES SECRETS DE L’ÉGYPTE  - LES GNOSTIQUES

Jean DORESSE

Edition Du Rocher

 1984

L’Egypte est une terre de miracles. En 1945, des paysans de Haute-Egypte découvrirent un trésor fabuleux caché dans une simple jarre : des manuscrits sur papyrus, encore pourvus de leurs reliures de cuir, formant une véritable bibliothèque, et quelle bibliothèque !!! Les écrits secrets des « gnostiques », ces chrétiens jugés aujourd’hui dissidents alors qu’ils se situent aux origines même du christianisme, où se mêlent influence égyptiennes, iraniennes et juives.

 

L’auteur nous décrit la découverte de Nag-Hammadi,  les écrits secrets et nous initie aux enseignements gnostiques et au contenu de ces livres secrets placé sous les noms d’Adam, de Seth, de Zoroastre et d’Hermès trismégiste

 

Au sommaire de ce livre :

 

Le problème de la gnose, les premiers éléments connus : Ses adversaires antiques – les sectes – les grands docteurs gnostiques – Nicolas, Simon le mage, Ménandre, Satornil, Basilide, Carpocrate, Marcion, Marcos, Justin  -les caïnites – les Ophites – les Barbelognostiques  -les pérates, les naassènes,  les séthiens, les audiens,

Textes et monuments originaux : Les livres de la Pistis Sophia, du Sauveur, de Jéou  -  le codex de Bruce  et de Berlin  - Monuments et peintures gnostiques  -

Histoire d’une découverte dans la campagne égyptienne

Treize codices sur Papyrus : Inventaire

44 livres secrets et inédits : Les révélations des grands prophètes de la gnose, de Seth à Zoroastre.  6  Les apocalypses de Zoroastre, de Dosithée, de Zostrien, de Messos et d’Allogène  - L’Hypostase des archontes  -  L’épitre d’Eugnoste le Bienheureux  -  la Sophia de Jésus  - le livre secret de Jean  -  les évangiles de Philippe et de Matthias  -  L’évangile de Thomas et l’évangile de vérité  -  L’apocalypse de Paul  - Hermès Trismégiste

Les Séthiens d’après leurs écrits : Problèmes mythologiques  - la pensée hellénique et la gnose  -  L’astrologie et son apport  -  L’Iran source de dualisme  -  L’Inde et la gnose  -  Gnose juive te kabbale  - Christianisme et gnose –

La survie de la gnose : du manichéisme aux sectes islamiques -

 

LES MANIFESTATIONS DU DIEU CACHḖ   -     2  TOMES

André Wautier

Edition  Ganescha

 1991

André Wautier expose dans ces deux livres l’évolution de la Gnose, dont l’origine se perd dans la nuit des temps, ayant vraisemblablement débuté dès que l’homme pensant s’est aperçu de la contradiction angoissante qui existe entre l’idée d’un Dieu unique et nécessairement parfait, d’une part, les souffrances et la mort de ceux qui seraient selon les religions traditionnelles, ses créatures, d’autre part.

 

Les deux tomes de ce livre « Les manifestations du Dieu caché », retracent la succession des systèmes métaphysiques que les penseurs ont imaginés au cours des siècles pour tenter d’expliquer cette contradiction insupportable et de trouver comment ce Dieu caché a pu parfois apparaitre ou paraitre se manifester aux hommes, ou tout au moins à quelques-uns d’entre eux.

 

L’auteur part notamment des antiques mystères d’Osiris, de la Tradition hébraïque et de l’orphisme grec pour aboutir, dans le 2e tome, à l’œuvre de certains penseurs contemporains comme Emile Cioran, en passant par le stoïcisme, l’essénisme, les cathares, la Rose+Croix, le martinisme etc.

 

Parallèlement à ce mouvement de pensée, s’est développé aussi ce que l’auteur appelle la « contre gnose », c'est-à-dire des systèmes qui reprennent à la gnose traditionnelle certaines de ses conceptions, mais en en tirant des conclusions opposées.

 

Relèvent de ce courant notamment les caïnites, les Barbelognostiques, les lucifériens du Moyen Âge, les yézidis de l’islam, le palladisme et à l’époque contemporaine le nazisme et les sectes satanistes d’aujourd’hui. Bien qu’il représente un panorama assez complet, ce livre ne fait qu’aborder le sujet, car pour le traiter de façon détaillée plusieurs volumes seraient nécessaires

 

Au sommaire de ces deux tomes nous y trouvons :

 

1 – Définitions et Traditions

2 – Le gnosticisme grec antique : Dionysos – l’orphisme – Pythagore – Socrate et Platon

3 – Le gnosticisme hébraïque de Josué aux premiers chrétiens : Canaan – Esdras – les Samaritains -  les Esséniens – les Thérapeutes – le simonisme – les mandéens – les johannites d’Ephèse –

4 – le gnosticisme gréco-romain après Platon : Les Stoïciens – Hipparque – Virgile – Apollonius de Tyane – Marcus Manilius – Plutarque –

5 –L’Evangile de Christos : Paul de Tarse – Luc et son évangile – Jean le théologue – le gnosticisme chrétien en Syrie –

6 – Le gnosticisme alexandrin : Basilide – Les Phibionites – Isidore – Carpocrate – Epiphane – Les Caïnites – les Ophites – les naassènes – les pérates –

7 – Le Cabbalisme : Soulèvement de Symeon Bar Kochba – Papias et l’Apocalypse – les adamites –

8 – Valentiniamisme et marcionisme : Cerdon à Rome – Marcion – Valentin – Justin –

9 – Autres gnostiques chrétiens des premiers siècles : Les Séthiens – Marcos – Monoïme et Colorbaze – Théodore de Byzance – Tatien et les encratites – Montan – les borborites – Bardesane – Ammonios Saccas – Tertullien – Origène –

10 – Gnoses païennes : le Mithraïsme – Apulée – Numenius –

11 – Le néo-platonisme : Albin – Plotin – Porphyre – Jamblique – Firmicus Maternus –

12 – Des Sabéens aux Bénédictins : les sabéens – Manès et le manichéisme – Zozime – Lactance – L’empereur Constantin – les barbéliotes – Pacôme – l’empereur Julien – Athanase – les premiers anachorètes – Lélage le breton – Augustin – Synesius – Nestorianisme – Proclus – les kantéens – Mazdak – Denys le pseudo-Aréopagite – Benoit de Nursie – Damascios -

13 – Les débuts du gnosticisme musulman : L’islam et son expansion – les ismaéliens – le soufisme –

14 – Des pauliciens aux Cathares : Abou Yssa – les caraïtes – les parsis de l’Inde – les moines culdéens – les bogomiles – Gerbert – les  Cathares –

15 – La mystique juive dans le Haut Moyen Âge : Avicébron – Tobbie ben Eliezer – Rachi de Troyes –

16 – D’al Ghazali aux templiers : Abou Hamil – les soufis – les Druzes – les Chartreux – l’Ordre de la Table Ronde – Bernard de Clairvaux – Malachie – les Templiers – les duodécimans –

17 - La contre-gnose au Moyen Âge : les cagots – les lucifériens – L’Eon de l’Etoile –

18 – le mysticisme médiéval : Hildegarde de Bingen – Joachim de Flore – les carmes – les Derviches tourneurs – Sohrawardi – les hassidim – Juda le saint – le Prieuré de Sion – Ibn Arabi – Jean François d’Assise – W. Von Eschenbach – Scot – l’Ordre Teutonique – Frédéric II de Hohenstaufen –

19 – Le grand siècle de l’Alchimie : Albert le Grand – Picatrix – Raymond Lulle – Arnaud de Villeneuve –

20 – Cabbalistes d’Espagne et du Languedoc : Abraham Aboulafia _ Moise de Léon – et d’autres

21 – Le gnosticisme à la fin du Moyen Âge : La Gaye Science et les fidèles d’Amour – Maître Eckhart – Dante – Les turlupins – Bertrand Du Guesclin – Catherine de Sienne et Thomas de Pisan – Nicolas Flamel – Christian Rosencreutz – Pléthon – Jehanne la pucelle – Gilles de Rays – Jacques Cœur –

22 – La gnose et la Renaissance : Basile Valentin – Marcil Ficin – Christophe Colomb – Léonard de Vinci – Reuchlin – Pic de la Mirandole – les franciscains – Faust – Jean Trithème –

23 - La persécution des juifs et la kabbale de Safed : Les Abravanel – Lévita – Joseph Caro – L’école de Safed

24 – Autour de la Rose et de la Croix : La Rose+Croix – Cornelius Agrippa – Martin Luther – Paracelse – Rabelais – Nostradamus – Postel – Almodi – John Dee – Michel Maier – Nicolas Barnaud – William Alabaster – Robert Fludd – Kepler – Jacob Boehme – Valentin Andreae – Salomon Trismosin – Comenius –

25 – En marge de la gnose : La compagnie du saint Sacrement – Guibourg – La société chrétienne et philadelphienne –

26 – L’Héritage de la Rose+Croix au XVIIe siècle : La Pansophie – John Milton – Gaffarel – Baise Pascal – les deux Philalèthes – Heydon – les Quakers –

27 – Un messianisme cabbalien : le Cévisme : Nathan de Gaza

28 – Le siècle des lumières : La Franc-maçonnerie – J. Swift – Swedenborg – Pernetty – Jacques Cazotte – Martinez de Pasqually – le martinisme – Hamann – Anquetil duperron – Joseph Balsamo – diverses sectes –

29 – L’époque romantique : Salzmann – Weishaupt et les illuminés de Bavière -  Goethe – Joseph de Maistre – William Blake – Beckford – Fabre d’Olivet – Von Baader – Gérard de Nerval – les Mormons – le spiritisme – Victor Hugo – Eliphas Levi – sir Bulwer-Lytton – Baudelaire – Bakounine –

30 – Pierre Vintras et ses successeurs : Vintras – Boullan –

31 – Sectes gnostiques diverses hors d’Europe : le Babisme – le drapeau blanc – le palladisme – la société théosophique – le culte mazdéen –

32 – Gnose et contre-gnose : Louis Jacolliot – Edouard Schuré – S. Mallarmé – Boudet – St Yves d’Alveydre – Huysmans – la golden Dawn – le Sar Péladan – Stanislas de Guaita – Leadbeater – Oswald Wirth – Vincenti –

33 – Au début du XXe siècle : Papus – Poètes et compositeurs occultes français – Steiner  et l’anthroposophie – les témoins de Jéhovah – Conan Doyle – le Hiéron du Val d’or – le Temple du Cromlech - Jules Doisnel – Jean Bricaud – Paul Sédir – Waite – Max Heindl – Spencer Lewis et l’Amorc – le dragon vert – le caodaïsme – Lebesgue – Jules Bois – Milosz – Magre – Max Jacob – Crowley – René Guénon – Heidegger –

34 – L’exaltation contre-gnostique de la race nordique : Lanz – la société Thulé – Sebottendorf – Drexler – Karl Harrer – Rosenberg – Hitler – Rudolf Hess – la fraternité des polaires – H. Himmler – Otto Rahn –

35 – Les contemporains : Paul le Cour – Jung – Gadal –Martin Buber – Albert Schweitzer – Foucart – Krishnamurti – Effendi – Jules Evola – Holley – Yvanoff – Georges Leroy – Auclair – R. Abellio – Phaure – Paul Naudon – Grad – Jacques d’Ares – Pierre Plantard – Robert Amadou – les enfants de Dieu – Moon – l’Odinisme – Severin Batfroi –

 

Ces deux ouvrages offrent ainsi un panorama important sur la gnose ancienne et actuelle, de ce fait ils constituent un ouvrage de référence à avoir dans sa biblio.

De plus André Wautier à écrit en 8 livres l’histoire de la gnose des premiers siècles décrivant par le menu cette saga (voir dans ce chapitre : Gnose primitive)

 

 

L’Évangile de Thomas, découvert en 1945 à Nag Hammadi, est sans doute le plus célèbre des évangiles apocryphes. Le plus singulier aussi, puisqu’au lieu de raconter la vie et les miracles de Jésus, il nous livre le cœur de son enseignement en cent quatorze logia ou aphorismes. Certains sont communs avec les évangiles canoniques, mais la plupart jettent une lumière nouvelle sur la figure du Christ, qui y apparaît comme un maître spirituel aux accents gnostiques, dont la voix appelle à la méditation autant qu’à l’action.

 

Cette traduction permet à chacun de mettre en œuvre sa parole : « Celui qui cherche trouvera – à celui qui frappe de l’intérieur, on ouvrira. »

 

LES MANUSCRITS DE NAG HAMMADI

Pr.  James M. Robinson

Edition Intemporel

 2008

En 1945, tout à fait par hasard, des manuscrits des débuts du christianisme furent retrouvés dans la petite ville égyptienne de Nag Hammadi. Mais depuis, un silence pesant a recouvert ces textes, et plus encore dans le monde francophone, principalement parce qu’ils donnent un autre point de vue sur l’histoire chrétienne en général et sur certains épisodes de la vie de Jésus en particulier.


Par exemple, l’évangile de Marie-Madeleine a été passé sous silence, et il a fallu le succès du Da Vinci Code pour attirer l’attention du public sur ces manuscrits. Ce premier tome propose la traduction dirigée par le Pr. James Robinson, le grand spécialiste mondial des textes de Nag Hammadi :

 

La bibliothèque de Nag Hammadi est une collection de textes variant largement quant aux auteurs, dates et aux lieux où ils ont été écrits. Les points de vue exposés divergent à un tel degré que l’on considère que ces textes ne proviennent pas d’un seul groupe ou mouvement.

Pourtant, ces documents diversifiés devaient avoir quelque chose en commun puisque ceux qui les ont rassemblés les ont choisis.

 

Les collecteurs ont sans aucun doute contribué à cette unité en y trouvant des sens cachés que les auteurs originaux n’avaient pas pleinement considérés. Après tout, l’Évangile de Thomas débute avec une phrase adressée aux sages : « Celui qui trouvera l’interprétation de ces paroles n’expérimentera pas la mort. »


Ainsi les textes peuvent être lus selon deux niveaux : ce que l’auteur original avait l’intention de communiquer et ce que les textes voulaient ultérieurement transmettre. Les idées directrices à la base de leur réunion sont un éloignement de la masse humaine, une affinité avec un ordre idéal qui transcende totalement la vie telle que nous la connaissons, et un style de vie radicalement différent de l’usage commun. Le style de vie par exemple, impliquait d’abandonner tous les dieux auxquels les gens aspiraient habituellement et de désirer l’ultime libération.


Y sont donnés en entiers les textes suivants : l’Évangile de Marie-Madeleine, de Philippe, de Thomas, le dialogue du Sauveur, l’Apocalypse de Jacques, la Sophia de Jésus Christ, et Eugnoste le bienheureux

 

l’Évangile de marie

Jean-Yves leloup

Edition ALBIN MICHEL

 2000

En 1945 à Nag Hammadi en Égypte, furent découverts des manuscrits fascinants, parmi eux l’Évangile de Marie « Myriam de Magdala » Évangile écrit vers 150 après J.C. Cet Évangile commenté et traduit par J.Y. Leloup, nous permet d’approcher Marie Madeleine, amie intime de Jésus, et détentrice d’une parole cachée.

 

L’Evangile de Marie est l’évangile attribué à Myriam de Magdala. Cet évangile transmet les paroles de Jésus, celles de Marie et celles des apôtres, mais également les échanges entre Marie et les disciples après la mort du Maître.

L’évangile de Marie est sans conteste, un évangile gnostique, c'est-à-dire qu’il enseigne la connaissance des choses cachées. Antérieur aux quatre évangiles officiels, dits synoptiques (qui embrasse l’ensemble) de l’Eglise catholique triomphante, il fut, avec bien d’autres dits apocryphes (suspect, douteux, tenu secret), considéré comme hérétique.

 

Rome s’est acharnée contre les textes gnostiques et s’est efforcée de les détruire, mais peu à peu ils sont retrouvés. C’est le cas du Codex de Londres, de Berlin et de Nag Hammadi. La pistis sophia reprend forme et les textes reprennent vie et donnent à cette époque et aux dits de Jésus une autre coloration et des niveaux de lecture plus proche de la vérité.

 

Cet évangile ô combien précieux (écrit vers +150), nous permet d’approcher Myriam de Magdala, cette Marie Madeleine qui fut le premier témoin de la Résurrection, et qui nous transmet ici les enseignements secrets qu’elle a reçus en vision. La pécheresse des Evangiles canoniques se révèle alors comme l’amie intime de Jésus, détentrice d’une parole cachée, même aux apôtres.

 

l’Évangile de philippe

Jean-Yves leloup

Edition Albin Michel

 2003

Cet Évangile retrouvé à Nag Hammadi en 1945 fait partie des textes apocryphes écrits en copte. Cet Évangile gnostique date du 2ème siècle après J.C. Le personnage de Marie-Madeleine y prend une grande importance.

 

Le texte est d’un côté en copte, de l’autre en Français.

 

Cet Evangile décodé et commenté par J. Yves Leloup, nous parle de :

 

L’invention des Evangiles

L’évangile de Philippe et qui était Philippe

Les grands thèmes abordés dans cet Evangile

L’étreinte sacrée, conception et naissance

Le souffle qui unit. Le baiser de Yeshoua et de Myriam

La chambre nuptiale et le Saint des Saints.

 

 l’Évangile de thomas

 Jean-Yves leloup

 Edition  ALBIN – MICHEL

 1986

L’Évangile de Thomas, découvert en 1945 à Nag Hammadi, est sans doute le plus célèbre des évangiles apocryphes.  Le plus singulier aussi, puisqu’au lieu de raconter la vie et les miracles de Jésus, il nous livre le cœur de son enseignement en cent quatorze logia ou aphorismes. Certains sont communs avec les évangiles canoniques, mais la plupart jettent une lumière nouvelle sur la figure du Christ, qui y apparaît comme un maître spirituel aux accents gnostiques, dont la voix appelle à la méditation autant qu’à l’action.

 

Cette traduction permet à chacun de mettre en œuvre sa parole : « Celui qui cherche trouvera – à celui qui frappe de l’intérieur, on ouvrira. »

Traduire est trahir …est un dicton qui s’avère hélas trop souvent exact. La transmission d’un savoir religieux a toujours et dans chaque culture donné lieu à une détérioration du message originel. Ce sort fut également dévolu au témoignage de Jésus. Comment ses paroles ont-elles été perçues par des disciples ? Comment ont-elles ensuite été transmises par des évangélistes ? Quelles manipulations interprétatives les écrits évangéliques ont-ils subies tout au long de leurs rédactions successives et de leurs transcriptions ? Même au niveau de la traduction du texte grec en une langue moderne, la transcription des écrits évangéliques recèle trop souvent des manipulations interprétatives. Cet évangile n’échappe hélas pas à cette réalité…


L’original dont nous disposons est un texte copte et est donc déjà une traduction. La fiabilité de celle-ci pourra toujours être mise en doute. Il va de soi que la transcription du copte en une langue moderne est un travail de spécialiste, mais elle ne pose pas de problèmes insurmontables. En consultant de multiples traductions nous avons pourtant eu la nette impression que trop souvent le traducteur témoigne d’un souci excessif d’accessibilité au contenu du discours. Traduire et interpréter sont en effet deux exercices distincts qui, semble-t-il, se confondent trop aisément…


Lors de la transcription de cet évangile un souci de respect du texte original a donc toujours été présent. Seulement voilà, vingt siècles de culture et d’évolution séparent la parole exprimée de sa transcription en une langue moderne. Il s’en suit que toute tentative de reproduire cette parole dans sa pureté originelle, sans qu’elle soit colorée par quelques touches personnelles, sera toujours vouée à l’échec. Un contenu spirituel n’a pas la rigueur d’une science exacte !

 

Aussi la traduction de certains mots nous a-t-elle posé quelques problèmes. C’est la raison pour laquelle nous avons omis de traduire le mot monachos, à la fois grec et copte, un mot-clef dans cet évangile. La racine en est monos, qui signifie seul. Cette racine se retrouve dans le mot moine, qui réfère à une personne qui a renoncé au monde, dans le but de rechercher ce qui est appelé Dieu. La qualité du monachos ne concerne toutefois pas un comportement extérieur mais un état de conscience intérieur. Il s’agit en effet de l’être, qui a accompli un cheminement intérieur et a accédé à la conscience d’une intégration du soi individuel à l’Être absolu.

 

Un cheminement intérieur suppose un détachement par rapport aux valeurs qui régissent le monde extérieur. Le but de cette démarche n’est pas la recherche de Dieu, mais celle du « soi véritable ». Dans cette démarche solitaire l’ultime détachement consistera donc à relativiser l’importance accordé au moi et à sa position dominante au sein de sa vie, afin de prendre conscience de sa tâche véritable. Cette tâche réside en une transformation harmonieuse de l’inspiration, qui émane d’une réalité supérieure présente au plus profond de chaque être. Dans cette expérience libératrice le monachos a découvert la réalité initiale et finale de son être. Aussi bien un, solitaire, détaché que libéré sont des qualités qui concernent le monachos.

 

D’autres traductions nécessitent quelques précisions. C’est le cas du mot psychè. Nous le reconnaissons aujourd’hui comme la racine de psychologie. Une traduction par âme semble donc évidente. Mais s’agit-il de l’âme dans le sens qui lui est accordé dans « état d’âme » ou est-ce l’âme immortelle dans un corps mortel… ? Et lorsqu’il nous incombe de traduire correctement pneuma, qui signifie aussi bien souffle qu’Esprit, nous ne sommes pas sortis de l’auberge ! En plus ces mots sont associés à une réalité physiologique pour laquelle sont utilisés aussi bien les mots soma que sarks. Soma réfère au corps comme le support physiologique de l’homme, tandis que sarks fait plutôt allusion au corps animé par le psychisme, tel que Paul en exprima le sens dans l’expression : «l‘homme de chair et de sang». (1Cor.15,50)

 

L’homme est une entité psychosomatique, une combinaison de psychè et soma. Cette entité est représentée par le mot sarks. La psychè pourrait être défini comme un réservoir intérieur, contenant aussi bien des données rationnelles qu’émotionnelles, accumulées dans la conscience suite à l’interaction continue entre l’homme et son environnement. Cette interaction se situe aussi bien au niveau du conscient que du subconscient. Il s’en suit que la psychè constitue le « soi intérieur » de l’homme, qui détermine le contenu de son ego.

 

Définir la signification de pneuma, en son sens d’Esprit ou Spiritus, n’est pas non plus chose aisée… Comme l’animal dispose d’une inspiration, appelée l’instinct, l’homme dispose également d’une telle inspiration. Son origine se situe dans une réalité supérieure qui, dans un contexte religieux, est précisée comme l’action de l’Esprit Saint. Sur un plan personnel, l’esprit de l’homme représente ce qui lui reste de cette inspiration, après que celle-ci ait transité par son psychisme. Par cette interférence l’esprit de l’homme est surtout imprégné d’un savoir et de désirs personnels. Aussi convient-il de distinguer cet esprit personnel de l’Esprit absolu et de le préciser plutôt comme le mental personnel.

 

La qualité de la cohérence entre ces différentes fonctions à l’intérieur de l’homme détermine finalement la qualité de son état de conscience. Plus nos structures physiologiques sont en harmonie, plus sera perceptible l’action du pneuma et mieux sera la réalisation des qualités mises à notre disposition : celle de penser, d’éprouver des sentiments, de percevoir sensoriellement et d’agir librement. Par ces précisions, discutables il est vrai, nous espérons éviter quelques malentendus concernant une traduction délicate. Nous avons donc traduit soma par corps, sarks par chair, psychè par soi intérieur et pneuma par Esprit.

 

Dans la tradition évangélique un autre et délicat problème de traduction se pose. Il s’agit de la juste appréciation du contenu du mot grec basileia. Compte tenu de l’expectative biblique ce mot fut traditionnellement traduit par royaume. La signification première en est pourtant royauté, qui réfère donc à la dignité royale. Par extension basileia peut également signifier royaume. La différence entre les deux significations est pourtant substantielle. Un royaume désigne un territoire sur lequel règne un roi, sur lequel est établi son pouvoir. Toute personne appartenant à son royaume se trouve dans l’obligation de respecter ses lois, comme elle peut également jouir des avantages qui en découlent. La notion de royauté, par contre, met en exergue la qualité de l’autorité et donc de la responsabilité royale. La confusion entre autorité et pouvoir est depuis bien longtemps instaurée dans notre société humaine. Chaque homme, qui met une connaissance au service d’autrui, exerce une autorité. Celui qui utilise son savoir, non pas pour servir autrui mais pour se servir soi-même, épouse le pouvoir. L’exercice d’une autorité est libérateur, tandis que celui du pouvoir restreint la liberté d’autrui… La différence peut s’exprimer en un mot : orgueil. Quiconque participe à une autorité, est investi d’une responsabilité : celle de servir. La conception de basileia en tant que royauté nous inspire la conclusion suivante : il revient à la responsabilité de chaque être humain de prendre conscience de son intégration, ici et maintenant, dans une autorité absolue et d’exprimer les qualités dont il est investi par un engagement de serviabilité.

 

Il est à noter que jadis un Messie était un roi qui, avant toute chose, était investi d’une énorme responsabilité : celle de préparer l’avènement du Royaume divin parmi son peuple. Dans cet évangile le mot roi ne réfère donc pas à un pouvoir mais à une autorité et à la responsabilité qui en découle. La préoccupation de ne pas imposer une interprétation nous a toutefois porté à maintenir, dans la transcription de cet évangile, le mot royaume. Il revient à chaque lecteur ou lectrice de juger de l’opportunité d’en adapter le sens. La transcription présentée est le fruit d’une analyse comparative et critique de différentes traductions. Ce qui nous fut de la plus grande utilité est la traduction « mot à mot », à partir de l’original copte, présente dans l’édition de 1979 de l’Évangile selon Thomas de la collection Métanoia. À chaque fois que nous avions l’impression d’être face à une erreur de transcription ou de quelque souillure du texte supposé original, nous avons clairement indiqué la correction proposée. Un grand nombre de logia a laissé des traces dans les évangiles canoniques. Aussi les parallèles canoniques ont-ils été indiqués.

 

l’Évangile de thomas

osho

Edition  LE RELIE

 2000

Le texte de l’Évangile selon Thomas fait partie de ce corpus que l’on a coutume d’appeler les Évangiles apocryphes : il a été découvert en 1946 à Nag Hammadi, en Égypte, et se constitue de 114 loggions, paroles attribuées à Jésus et recueillies par l’apôtre Thomas. Revivifier ces paroles du Christ, puissantes de vérité, c’est avant tout ressusciter celui qui les lit. Osho commente ici un choix de ces loggions, il dessille le regard et offre ainsi à chacun la possibilité de reconnaître et de partager la richesse d’un Évangile éveillant, qui fut caché.

 

Osho est né en Inde, à Kuchwada, dans le Madhya Pradesh, le 11 décembre 1931. Dès sa prime enfance, il fut un esprit rebelle et indépendant, qui s’obstinait à vouloir faire par lui-même l’expérience de la vérité, plutôt que de s’en remettre au savoir et aux croyances transmises par les autres .Après son illumination, à l’âge de 21 ans, Osho a terminé ses études universitaires et passé plusieurs années à enseigner la philosophie à l’Université de Jabalpur. Parallèlement, il a voyagé à travers toute l’Inde pour donner des causeries, défiant les chefs religieux «orthodoxes» lors de débats publics, remettant en question les croyances traditionnelles, et rencontrant des gens venus de tous horizons. Ses lectures étaient étendues : il lisait tout ce qu’il pouvait trouver qui puisse élargir sa compréhension des systèmes de croyances et de la psychologie de l’homme contemporain.

 

À la fin des années soixante, Osho a commencé à élaborer ses Techniques tout à fait uniques. «L’homme moderne, dit-il, est si écrasé par le fardeau des traditions désuètes du passé, et par les angoisses de la vie moderne, qu’il lui faut passer par un profond processus de nettoyage avant qu’il puisse espérer découvrir l’état de détente sans pensée de la méditation.» Au cours de son travail, Osho s’est exprimé quasiment sur tous les aspects du développement de la conscience humaine. Il a extrait la quintessence de tout ce qui est pertinent pour la quête spirituelle de l’homme contemporain, en se fondant non sur une compréhension intellectuelle, mais sur sa propre expérience existentielle .Il n’appartient à aucune tradition. «Je suis le commencement d’une conscience religieuse totalement nouvelle», dit-il. «Je vous en prie, ne me reliez pas au passé – il vaut mieux ne pas s’en souvenir.»

 

Les causeries qu’il a données devant des disciples et chercheurs venus du monde entier ont été publiées dans plus de 600 ouvrages traduits en plus de 30 langues. «Mon message n’est pas une doctrine, ni une philosophie», dit-il. «Mon message est une certaine alchimie, une science de la transformation; ainsi, seuls ceux qui sont disposés à mourir à ce qu’ils sont, et à renaître en quelque chose de si nouveau qu’ils ne peuvent même pas l’imaginer pour le moment… seuls ces quelques individus courageux seront prêts à écouter, car cette écoute va être risquée.»

 

«Par l’écoute, vous avez fait le premier pas vers la renaissance. Ce n’est donc pas juste une philosophie dont vous pouvez vous affubler pour parader. Ce n’est pas une doctrine grâce à laquelle vous pouvez trouver un réconfort aux questions qui vous tenaillent. Non, mon message n’a rien à voir avec la communication verbale. Il comporte bien plus de risques. Il n’est rien de moins que la mort et la renaissance.» Osho a quitté son corps le 19 janvier 1990. Sa commune en Inde continue d’être un grand centre de croissance spirituelle, attirant des milliers de visiteurs internationaux, qui viennent participer à ses programmes de méditation, de thérapie, de travail corporel et de création, ou simplement pour faire l’expérience d’être en un lieu imprégné de la «nature du Bouddha».

 

Plus qu’un livre, voici une invitation à aller à la rencontre de ce « Royaume des Cieux » qui se trouve en nous.

 

l’Évangile interdit

Christian doumergue

Edition  LACOUR

 2001

Enquête sur un mensonge vieux de 2 000 ans.


Ressuscité d’entre les morts, le Christ se manifesta tout d’abord à Marie-Madeleine, et lui confia la mission d’aller annoncer la nouvelle aux disciples… Pourquoi, malgré l’importance que Marie-Madeleine occupe ici auprès du Christ, les Évangiles du Nouveau Testament ne nous disent quasiment rien à son égard ? Pourquoi l’Église de Rome s’efforça-t-elle à travers les siècles de minimiser son importance ? Pourquoi, à l’inverse, occupe-t-elle une place si importante dans les écrits des Gnostiques, ces mystiques des IIème et IIIème siècles, qui se disaient seuls vrais chrétiens et que l’Église naissante s’efforça d’anéantir en condamnant tous leurs livres au bûcher ?

 

Marie-Madeleine était-elle comme le prétendent leurs évangiles la véritable héritière du Christ ? Celle à qui il aurait délivré un enseignement secret ? Est-ce son évangile que les Cathares ont retrouvé au XIIème siècle dans le Sud de la France ? Le Sud de la France, où, précisément, Marie-Madeleine vint finir sa vie…

 

L’Église, qui instaura l’Inquisition pour anéantir avec une rare violence l’hérésie Cathare craignait-elle de voir resurgir la doctrine secrète de Jésus ? L’Église de Pierre a-t-elle trahi le vrai message de Jésus ?

Que nul ne copie ce livre : qui plus est, nous estimons qu’il doit être livré au feu… (Concile de Nicée).

 

l’Évangile selon thomas

Jean stirpe

Edition  Autre Part

 2006

Les paroles gnostiques de Jésus sont une traduction basique, acceptée par tout le monde

 

Cet ouvrage ne comporte pas les commentaires car l’auteur de cet ouvrage part du principe que c’est à chacun de nous de lire, d’analyser et de digérer les paroles de Jésus.
L’originalité de ce livre est dans ses enluminures.

 

Toutes les pages sont enluminées d’arabesques et de figures.

Superbe travail.

 

mystÈres DE LA GNOSEde la tradition primordiale a la gnose alexandrine    -

Myriam  Philibert

Edition  Arqa

 2015

Qu’appelle-t-on le « Logos », la « Parole perdue » ou le « Jardin d’Eden » ? Qui était le dieu Thot dans l’Égypte ancienne et quelle était sa fonction première ?  Qu’était vraiment la « Table d’Emeraude » ? Hermès Trismégiste était-il un personnage de légende ou un initié alchimiste ayant réellement existé ?  Quelles sont les plus anciennes traces écrites du Christianisme naissant ?  Que disent les différentes « Apocalypse » autres que celle de saint Jean ? Myriam de Magdala était-elle vraiment l’épouse de Jésus ? La vie du Christ dans les écrits dits « apocryphes » remettent-ils en question une biographie historique ? Qu’en disent les livres exhumés ces toutes dernières années, de l’Evangile de Marie à l’Evangile de Barnabé ?

C’est en fouillant méthodiquement les textes anciens et les papyrus oubliés, avec une patience d’archéologue,  en allant au plus proche des textes rares retrouvés notamment en Palestine, à Qumran, et en Egypte, à Nag Hammadi, en se dirigeant à la lueur d’une torche éternelle vers l’origine des sources gnostiques, en se penchant sur les tribulations de la Connaissance révélée – « la GNOSE » – au sens noble du terme, que Myriam Philibert, docteur en Préhistoire à l'université de Paris I, grande connaisseuse des Traditions ancestrales, des Mythes séculaires et des Symboles occultés, retrouve sciemment le fil d’Ariane qui permettra au lecteur, en toute liberté, d’accéder au cœur du « Labyrinthe Gnostique ». C’est encore en étudiant avec Myriam Philibert les mystères de la Gnose que le lecteur sera définitivement convaincu du bien fondé d’une Connaissance divine unique - et fortement initiatique - qui couve de toute éternité sous la cendre des âges pour mieux reprendre flammes dès que le lecteur averti aura soufflé avec constance sur le brasier de la Conscience universelle.

 

La Gnose peut être considérée comme un vaste mouvement ésotérique, apparu dans l’Antiquité et se développant avec le christianisme naissant, principalement en Asie mineure et en Égypte (Alexandrie). Ses origines sont très diverses : les doctrines gnostiques puisent leurs matériaux dans les cultures grecque et babylonienne, dans le judaïsme et l’Égypte pharaonique. Toutes sont orientées vers une exégèse mystique et ésotérique des mystères chrétiens. Elles prennent en outre leur substance dans la révélation et s’accompagnent le plus souvent de rites initiatiques pouvant aboutir aux états et visions extatiques.

 

Du point de vue doctrinal, les systèmes gnostiques présentent une surprenante homogénéité, à travers des formulations très diversifiées. Bien entendu, leur sujet est commun puisqu’il porte toujours sur les questions essentielles de la chute et de la rédemption et en cela, l’esprit est parfaitement sémitique. Mais la Gnose va plus loin que la révélation testamentaire dans le sens où elle remonte aux origines suprêmes de la création et développe toute une métaphysique émanationniste qui transcende les mythes bibliques. Aussi les doctrines gnostiques rejettent-elles la suprématie du Dieu des juifs, allant parfois jusqu’à en faire un dieu jaloux et borné. Pour elles, les problèmes du bien et du mal se traduisent en termes de connaissance (gnose) et d’ignorance.

 

On devine que les nombreuses écoles gnostiques s’attirèrent rapidement les foudres de la nouvelle église qui voyait dans leurs doctrines une dangereuse hérésie, et dans leurs pratiques un immoralisme allant jusqu’à la débauche et l’orgie. La plus grande partie des documents gnostiques est aujourd’hui perdue et, par une ironie du sort, c’est presque exclusivement par les écrits des Pères de l’Église que nous est parvenu l’essentiel des doctrines. Ceux-ci n’avaient d’autre but que de dénoncer l’hérésie qui menaçait les fondements de l’Église ; aussi leurs exposés des systèmes gnostiques sont-ils teintés de partialité, voire de mépris et d’indignation. C’est donc au travers d’auteurs comme Irénée, Épiphane ou Hippolyte, que nous connaissons les doctrines de Simon, des Ophites, de Basilide ou de Valentin, dont la profondeur et la cohérence sont d’autant plus étonnantes qu’elles transparaissent malgré l’obstacle de la critique.

 

La Pistis Sophia tient dans ce contexte, une place à part. C’est, à l’exception de quelques autres fragments, le seul exposé doctrinal qui nous soit parvenu presque intégralement. Comme les autres systèmes gnostiques, la Pistis Sophia développe une métaphysique extrêmement complexe, mais, à l’inverse des précédents, elle n’utilise que rarement les écrits vétéro-testamentaires (à l’exception des Psaumes de David) et de ce fait ne se trouve jamais en opposition avec le judaïsme. Malgré une abondante terminologie grecque, elle ne puise pas davantage ses matériaux dans la culture hellénistique, et l’on peut dire à ce titre que la Pistis Sophia est une oeuvre d’inspiration essentiellement chrétienne, malgré la présence de certains éléments doctrinaux, comme la transmigration des âmes, qui pourrait faire préjuger d’une influence grecque ou indo-européenne. En réalité, ces éléments préexistent dans le Nouveau Testament, même s’ils ne restent qu’embryonnaires, et c’est pourquoi on peut parler, à propos de la Pistis Sophia, d’un véritable ésotérisme chrétien, dans la mesure où elle commente d’un point de vue initiatique et métaphysique des données qui, manifestement, ne pouvaient être répandues dans le peuple, sans semer la confusion.

 

Si donc la Pistis Sophia utilise de nombreux passages des Évangiles et fait de fréquentes allusions à l’Apocalypse de Jean, ainsi que nous l’avons montré dans un précédent ouvrage, il faut cependant admettre que la pensée de l’Égypte pharaonique entre pour une bonne part dans son infrastructure, et c’est peut-être de là qu’elle tient toute sa précision technique, notamment dans la question des états posthumes. Tout en conservant un caractère essentiellement chrétien, son esprit perpétue la grande tradition égyptienne, et beaucoup de  phrases qui sont dans le Livre des morts suffisent à identifier Pistis Sophia.

 

Au sommaire de cet excellent ouvrage de 400 pages:

A l’origine des formes révélées - Les différentes Apocalypses - La Merkabah - Les Ecrits Gnostiques - La Tradition primordiale - La Parole Perdue - L’Eternel féminin - Thot Hermès Neter de la Connaissance - Nag Hammadi et Qumran - L’Evangile de Marie - Lumières sur le Démiurge - Les Eons - Le Plérôme - La Rédemption - La personnalité de Jésus pour les gnostiques chrétiens - Le destin des Hommes - L’Eschatologie dans les textes gnostiques - Le devenir de l’âme après la mort-  la Tradition égyptienne  -  la Tradition Hermétique – Hermès Trismégiste  -  le Corpus Hermeticum  -  la Table d’Emeraude  -  Dosithée  -  Simon le magicien  -  l’évangile selon Saint Jean  -  Clément d’Alexandrie  -  Origène  -  Evagre le Pontique  -  Mani et le manichéisme  -  la Tour de Babel    les textes apocalyptiques  -  la montée de l’âme  -  les apocalypses païennes, gnostiques chrétiennes et juives  -  Hénoch  -  Littérature des palais  -  l’Ismaélisme  -  Mansur el Hallaj  -  Al ghazal  -  Attâr  -  Ibn Arabi  -  Djalal al-Din Rumi   -  Sohrawardi  -  gnose et soufisme  -  Philon d’Alexandrie  -  Ménandre  -  Saturnin  -  Cérinthe  -  Marcion  -  Valentin  -  Basilide  -  Carpocrate  -  Marc le gnostique  -  la Gnose et les femmes  -  les diverses sectes gnostiques  -  les évangiles apocryphes  -   la bibliothèque de Nag Hammadi  -  Enfance et Passion du Christ dans les apocryphes  -  le Proto-Evangile de Jacques  -  les évangiles coptes  -  Evangile selon Thomas, Marie, de la Vérité, du sauveur, selon Philippe,  de Judas, des ébionites, selon les Hébreux, des égyptiens, selon Barnabé  -   les textes de l’Authentikos Logos  -  Protennoia trimorphe   -  le livre des secrets de Jean  -  l’hypostase des Archontes  - La  Pistis Sophia, ses débuts, ses heurts et malheurs   -  la légende dorée de Marie-Madeleine  -   les mandéens  -  les pauliciens  -  les bogomiles  -  les cathares ou albigeois  -  la Kabbale et le Sepher Yetsirah  -  Giordano Bruno  -  Jacob Böhme  -  Résurgences gnostiques tardives  -  l’alchimie  -  Kabîr  -  la Gnose aujourd’hui   -            

Entretien avec Myriam Philibert au sujet de son ouvrage ‘’mystères de la Gnose’’ : CM : Tu as dans le cadre de cet ouvrage dressé magistralement, en partant de la Tradition primordiale, un panorama exhaustif de tous les courants gnostiques en donnant au fur et à mesure de tes développements successifs de nombreuses définitions qui permettent de mieux comprendre tous ces mouvements historiques complexes, philosophiques et théologiques, qui se développèrent dans le pourtour du bassin méditerranéen autour des premiers siècles de l’ère chrétienne. Avant d’entrer dans le vif du sujet il importe de mieux comprendre où chercher la source de la Tradition primordiale et existe-t-il vraiment un mythe rationnel et scientifique de « la Parole perdue » ? Peux-tu nous parler un peu de ces deux concepts de « tradition primordiale » et de « parole perdue » ? Comment les considérer pour mieux les appréhender ?

Myriam Philibert : Tradition primordiale ! L’expression ouvre des perspectives vertigineuses, car nul ne sait plus où en chercher la source. Faut-il se tourner vers les traditions archaïques ultérieures ? Tout ce qu’elles laissent de fondamental, d’exemplaire, d’unique, d’irremplaçable appartient à ce fonds. Elle survit également dans la mémoire akashique, à un niveau troublant car incommunicable. Prenons un exemple. À l’origine, toutes les traditions reconnaissent un principe unique. Ainsi, la théologie première est fondée sur une déesse mère.

Puis, et voici déjà une tradition secondaire, apparaît un couple principiel. Cependant, le sentiment de l’unique demeure fondamental et dès que les groupes culturels se côtoient et que les siècles passent, l’Un prend des noms différents – c’est le cas pour les Hébreux -, ou encore il revêt des formes et des forces variées comme en Égypte. Il y a un concept de base qui subit des vicissitudes et des hommes qui cherchent à retrouver l’originel. La quête peut prendre une tournure quasi désespérée. C’est comme un rêve qui s’effiloche au réveil. En revanche, il n’y a pas vraiment de mythe de la « parole perdue », seulement une sensation de regret à propos d’archétypes, de noms ou d’images, que l’on a oublié ou qui sont enfouis au plus profond de la mémoire collective. Cette idée vient d’un article de René Guénon, où il développe, entre autres, la perte du nom divin par les Hébreux chassés du Temple de Jérusalem, et les essais plus ou moins significatifs de substitution ou de reconstitution de celui-ci.

CM - De la Tradition primordiale que tu évoques en historienne découlent fondamentalement une Métaphysique première, celle des grandes civilisations Babylo-sumérienne et bien sûr Egyptienne – Celles-ci vont engendrer un courant majeur sur lequel nous nous appuyons toujours, il est celui de la grande Tradition « hermétique » assignée généralement à une figure tutélaire, Thot-Hermès… Ce courant fondamental lie en un seul mouvement des apports initiatiques oubliés de l’Egypte primitive et de la Grèce pythagoricienne. Peux-tu nous parler de ce fil conducteur et expliquer en quoi - d’une certaine manière - le courant hermétique antique va se trouver être un « trait d’union » essentiel entre la Tradition primordiale et la Gnose alexandrine ? Peut-on d’ailleurs, en la matière, parler à propos d’Hermétisme de courant gnostique ?

Myriam Philibert : L’Hermétisme est né au sein de la tradition égyptienne. Précisons que cette dernière s’est maintenue inchangée dans les temples, jusqu’au moment où ils ont été fermés, car le Christianisme était alors devenu religion d’état. Au V e siècle, l’écriture hiéroglyphique n’avait pas encore disparu. Revenons en arrière. Au IIe siècle avant notre ère, cette tradition égyptienne rencontre, en Alexandrie, la philosophie grecque et de cet échange naît l’Hermétisme (et en même temps la Gnose). Le nom du dieu Hermès se substituait à celui de Thot comme maître des secrets et les Mystères égyptiens n’étaient plus réservés aux seuls habitants de l’Égypte.

En son temps, Pythagore fut l’un des premiers initiés étrangers. L’Hermétisme permettait de livrer à un public lettré de toutes nationalités ce qui pouvait être appréhendé des grands Mystères égyptiens, et surtout le voyage de l’âme après la mort. Il introduit un changement de langue et représente la modernité évolutive ou tradition « secondaire ». Rappelons aussi que ce mouvement est une Gnose à part entière et non un simple courant gnostique. Pour sa part, la Gnose puise à la même source et ce sont des prêtres égyptiens qui sont à son origine. Il y a peu de documentation historique sur ces points de départ. Ce sont autant de « révélations ». Les plus significatives sont transcrites par des scribes et circulent dans une Alexandrie cosmopolite, où toutes les écoles peuvent intervenir et défendre leur thèse sur l’agora.

CM : Gnose veut dire « Connaissance » - Considérant la Gnose c’est à la fois un courant de pensée métaphysique très circonscrit dans le temps, mais il existe aussi « plusieurs Gnose », selon l’acception que l’on veut bien donner à ce mot, avec une vision plus holistique qui se transmue avec le temps ? Existe-t-il des résurgences et existe-t-il une Gnose moderne et contemporaine ? Tu n’oublies pas d’ailleurs dans ton livre d’évoquer l’idée forte que la Science moderne, avec la physique quantique notamment, rejoint sous certains aspects la Gnose ancestrale, tu cites principalement pour étayer tes propos les travaux de Robert Linssen (1911-2004), auteur en particulier de « L’Homme devant l’infini », il affirmait que : « l’essence ultime de la matière se révèle de nature immatérielle ».

Pourrait-on revenir avec toi sur ces différentes définitions et approches pour les expliciter en quelques mots et concevoir une forme de modernité transcendantale de la Gnose, qui traverse pour ainsi dire l’histoire de l’Humanité… Après tout le Catharisme prend souche en Occitanie mille ans après l’apogée des grands mouvements gnostiques et Jules Doinel est une figure gnostique fort emblématique de l’Occultisme du XIXe siècle !

Myriam Philibert : Gnose signifie littéralement « connaissance intuitive ou révélée », ce qui ouvre beaucoup de voies. Les historiens ont donné ce nom à une série de groupes qui se sont dévoilés entre le IIe siècle avant notre ère et le IIe ou IIIe siècle après Jésus-Christ. Cela représente cinq cent ans ! Voilà la Gnose « historique », un courant de pensée métaphysique, diversifié. L’intuition est le facteur qui fait progresser toute technologie. La révélation, elle, fait intervenir un principe transcendant, mais le résultat se révèle analogue.      

Si l’on prend l’exemple de la physique quantique, les scientifiques ont d’abord eu l’intuition que matière et énergie correspondaient à deux expressions d’une même réalité et que celle-ci était, en dernière analyse, « immatérielle », avant de tout mettre en œuvre pour démontrer ce qui avait été pressenti. En quelque sorte, la Gnose s’apparente à une vision immédiate et transcendante, que ce soit celle des tribulations de l’âme perdue entre Enfer et Paradis, que ce soit celle de la transmutation de la matière (et vice versa). Tous ceux qui sont « reliés » à l’âme cosmique ont accès à un fondement unique – que l’on peut nommer Tradition primordiale. Prise dans son sens non singulier, la Gnose n’appartient à aucune religion et traverse les âges par sa puissance révélatrice. C’est alors que des individus (Jules Doinel) ou des groupes en livrent leur approche personnelle.

CM :  Si l’on s’intéresse en profondeur à la Gnose, comme tu l’as fait, on s’aperçoit qu’il y a plusieurs courants véhiculés par les grandes religions abrahamiques qui vont, en leur sein, développer des évolutions transgressives, parfois qualifiées de « sectaires », ou présentées comme telles en tout cas… - On pense à l’Alchimie hermétique pour la Chrétienté qui est bien sûr une Gnose à part entière ; à la Kabbale pour le Judaïsme et pour l’Islam on pense à l’Ismaélisme, au Soufisme ou à l’ « ‘Irfân » - une forme de connaissance mystique qui passe par une purification et une sanctification de l’âme ? La Gnose se greffe sur toutes les religions préexistantes. Il y a une Gnose du culte initial de la Déesse chez ceux qui sont véritablement inspirés par l’âme de la Nature. Selon notre propos, il existe une Gnose hébraïque, une autre chrétienne ou musulmane. En ce qui concerne le Christianisme, il faut distinguer la Gnose chrétienne et le Gnosticisme, où la multitude des courants égare.

J’ai concentré, ici, mes recherches sur les mouvements qui sont issus du Livre, ce qui n’exclut pas l’existence d’une Gnose hindouiste, d’une autre bouddhiste, etc. La Kabbale, l’Alchimie médiévale ou le Soufisme ont en commun un sens aigu du sacré, une intuition exceptionnelle de l’Unité infrangible du Tout. Rappelons une phrase concise de Simon le Magicien : « Moi, Toi, Un ». Conscient de l’omniprésence de l’Un (transcendant et/ou immanent), l’individu ressent la fusion absolue de deux en Un. De ce fait, la Gnose refuse tout dualisme. Bien sûr, la plupart des traités évoque cette lutte terrible, éprouvante et qui paraît parfois irréaliste, de l’être (ou de l’âme) pour se résorber dans le Tout. Il est vrai que la permutation automatique des lettres-nombres de l’alphabet hébraïque et leur réorganisation mathématique ; les noces chymiques de principes opposés et complémentaires, devenant Or ; ou encore la poésie mystique arabe, où les mots révèlent l’ineffable, l’effusion de l’âme, l’ivresse transmutatoire, semblent relever de projets très éloignés. Pourtant, ces approches sont propres à effacer toute barrière entre l’être humain et l’essence. Kabbale, Alchimie médiévale et Soufisme vibrent selon un même diapason.

CM : Il existe donc plusieurs types de « Gnose » selon les religions consacrées – Pour la Tradition hébraïque il faut évoquer évidemment le fameux texte d’Ezéchiel relatif à la « vision du Char »… - Tout le courant traditionnel de la Merkabah prend sa source dans ce texte précisément même si il faudrait aussi citer le « Livre des secrets d’Hénoch », entre autres. Peut-on un instant revenir sur cet aspect si traditionnel qu’est la Merkabah, un courant particulièrement dévoyé par le catastrophique « New Age » - qui est à la Tradition pérenne ce que « L’Alchimiste » de Paulo Coelho est à l’Hermétisme…Au plan théologique et Métaphysique comment comprendre ce concept de « chevauchement » et à vrai dire quoi « chevaucher »… ?

Myriam Philibert : Si la Gnose est unique, il en existe plusieurs formulations, selon les mouvances, selon la sensibilité de chaque école. La révélation (ou l’intuition) est identique pour tous, dans son essence. Dans le courant de la Merkabah, « chevaucher » a un sens forcément allégorique. Nul n’imite Phaéton tentant de maîtriser l’attelage du Soleil et finissant carbonisé. Dans la tradition hébraïque, le Char, décrit par Ézéchiel, est ce qui se place au plus près de l’Ultime Présence.

Il a pour fonction de dévoiler ce qui demeure voilé. L’image du Char est suffisamment familière et explicite pour décrire ce qui ressemble à une descente vertigineuse dans un abîme infini qui n’a, d’ailleurs, ni haut ni bas, selon les dires de ceux qui en ont fait l’expérimentation. L’Ultime Présence peut se nommer Osiris, Allah, Dieu, cela n’a aucun intérêt, seuls importent le lâcher prise, l’ivresse ou l’extase qui conduisent à la fusion.

CM : Tu mentionnes avec passion et avec une grande exactitude tout ce qui a façonné les différents courants philosophiques regroupés sous le terme de « Gnose ». Mais que seraient les études modernes sur la Gnose sans les découvertes de Nag Hammadi, en 1945, et celles de Qumran, en 1947 ? Il apparait essentiel que tu nous parles à nouveau de ces découvertes ? Quelles sont-elles ? En quoi ont-elles révolutionné le regard que l’on pouvait avoir sur la GNOSE ?

Myriam Philibert : Chaque époque a ses « révélations ». L’archéologie découvre aujourd’hui ce que la censure de l’église catholique romaine s’est évertuée à occulter et même à faire disparaître dans des bûchers. Est-ce le signe de l’avènement de temps nouveaux ? Le fonds de Nag Hammadi – et d’autres trouvailles moins volumineuses – révèle un corpus quasi inédit sur la Gnose. Pour sa part, celui de Qumran livre des centaines de textes nouveaux, en relation avec la tradition hébraïque, exégèses des récits bibliques. Très peu de ces derniers se rattachent à la Gnose, si ce n’est le Livre d’Hénoch. Auparavant, la Gnose et surtout le Gnosticisme n’étaient connus qu’à travers les écrits lapidaires d’Irénée de Lyon et des continuateurs de son travail de « pourfendeur d’hérésies ». Ceux-ci, à de rares exceptions, ont copié ses appréciations sans se référer au texte cité. En peu de temps, Gnose et Gnosticisme ont perdu leur identité et leur substance, et ils ont fini par devenir synonymes de dualisme !

CM : Dans ton livre, tu parles évidemment du « Dualisme » et tu donnes dans ton glossaire en fin d’ouvrage le sens usuel et gnostique du terme, c’est-à-dire d’antagonisme, de contraires, d’opposition : Dieu/Diable ou Dieu bon/ Dieu créateur… Nous sommes bien sûr là dans des concepts gnostiques absolument fondamentaux. Mais je sais que dans le cadre de cette interview tu désires revenir sur cet aspect des choses, parfois trop simplificateur. Un éminent professeur de l’université catholique de Louvain, théologien et historien des religions, définit le dualisme, dans le Gnosticisme, comme "l’étincelle divine dans l’être humain".

Il oppose ainsi divin et humain. Du coup, il semblerait que beaucoup de commentateurs de la question aient suivi ce qui doit être l’opinion généralement admise par les théologiens chrétiens... Cette définition du mot " dualisme" apparaît alors différemment selon les auteurs ? Comme tu me le signales dans l’un de tes courriers : « Ce qui est curieux dans cette définition du "dualisme" gnostique, c’est que les traducteurs de textes, même si ce sont des prêtres, n’entrent pas dans cette approche. Ce sont uniquement les historiens, historiens des religions et théologiens. Pourrais-tu revenir un instant sur cette définition pour éclaircir un peu plus ce concept de dualisme qui est le pivot même de tous les courants gnostiques – car, à l’époque, c’est toujours à la marge que se font les conflits les plus exacerbés et celui-ci en est un…

Myriam Philibert : À propos de dualisme, je m’en suis tenue à la définition des dictionnaires. J’ai été surprise que certains commentateurs emploient le terme de « dualisme » à propos de groupes gnostiques qui ne l’étaient pas... Nombre d’entre eux prônent justement le dépassement de la dualité pour un retour à l’Un. L’âme, qu’elle soit cosmique ou individuelle, n’aspire qu’à fusionner avec le Divin d’où elle est issue. Pourquoi imaginer là une dualité ontologique ? Il faudrait évacuer ce concept de dualisme, sauf pour la religion zoroastrienne, le Manichéisme et les mouvances en découlant. Au XIXe siècle, les traducteurs des textes gnostiques découverts à leur époque n’ont pas soulevé la question et se sont gardés d’entrer dans ce débat, alors que des historiens des religions contemporains, qui n’ont pas lu, semble-t-il, les textes mis au jour lors des fouilles des années 50, alimentent la polémique dualiste qui passionna Irénée en son temps.

CM : Parmi les textes gnostiques il est un courant très particulier dont tu parles abondement dans ton livre qui est celui qui concerne les « Apocalypse » - Le terme veut dire « Révélation » nous le savons, ce que l’on sait moins c’est qu’outre « l’Apocalypse » de Jean, bien connu, il existe plus d’une dizaine d’autres Apocalypses, telle « l’Apocalypse » de Jacques, par exemple, mais il y en a beaucoup d’autres... Il existe aussi des Apocalypses chrétiennes, d’autres Gnostiques, d’autres juives ou païennes ? Peux-tu nous éclairer sur ce sujet et que disent-elles en substance ?

Myriam Philibert : Il y a fort à dire à propos des Apocalypses, qui se rattachent, toutes, d’une certaine façon, à la Gnose. Sous ce terme, ont été regroupés des textes très divers. En gros, il est question soit du voyage de l’âme, soit de la fin des temps et du jugement dernier. Selon les religions, la question n’est pas abordée de la même manière. La lignée juive parle surtout du sort de l’âme après la mort, des punitions infligées à tous, des légions angéliques qui peuplent les cieux et font inexorablement respecter l’ordre. Seuls de rares élus comme Hénoch ont l’opportunité d’effectuer un voyage extatique au sein de ces demeures célestes, où l’Enfer s’enfonce dans les abysses et le Paradis se mérite pas à pas. Une relative convention, en dehors des noms, parfois étranges, des légions angéliques relie ces récits.

L’Apocalypse de Jean constitue un chef d’œuvre d’une rare originalité. Quant aux Apocalypses chrétiennes, prêtées aux apôtres ou aux compagnons du Christ tels Pierre, Jacques ou Paul, elles se rattachent majoritairement à la Gnose. On y lit des démarches personnelles, où est révélé le chemin de vie, ou de naïfs voyages magiques de disciples apeurés par ce qui leur arrive. Certains livres, comme Pistis Sophia, s’intéressent au périple de l’âme cosmique. Les Apocalypse païennes se rattachent aux traditions égyptienne et grecque, ou à l’Hermétisme. Est abordée la montée de l’âme et son épuration progressive. Son voyage post mortem la conduit vers un septième, puis un huitième, voire un neuvième ciel où elle rejoint ses pairs, en étant divinisée. Certaines des Apocalypses évoquent les déboires de l’âme cosmique ou de la Sagesse et atteignent les sommets de la pensée métaphysique tout en retrouvant la pureté de la Tradition primordiale.

CM : Il y a deux textes très particuliers découverts il y a peu et qu’il nous faut aborder maintenant avant de conclure cette interview qui sont : le fameux « Évangile de Barnabé » redécouvert en février 2012, dont tu parles évidemment dans ton ouvrage et qui a fait couler beaucoup d’encre… et le curieux papyrus d’Harvard découvert par le Pr King… et qui lui aussi a défrayé la chronique, la même année, en septembre 2012 ! On connait le diktat permanent aujourd’hui – insulte à l’intelligence critique - de Wikipédia-qui-apporte-la-véritable-nouvelle-via-Internet… mais au-delà de ce qu’en disent « les docteurs de l’église sur le Web », comment approcher le manuscrit attribué à Barnabé selon toi ? En second lieu il y a bien sûr le fameux fragment de papyrus du IVe siècle, écrit en onciales grecques, analysé par Karen L. King, professeur de l’Université de Harvard. Sur ce papyrus on découvre un texte qui mentionne un dialogue entre Jésus et ses disciples à propos d’une femme nommée « Marie », décrite comme "sa femme" : ta-hime/tashime - terminologie qui, en copte, correspond à « femme/épouse »... Le document démontre que le Christ avait une épouse ; Jésus leur dit : « ma femme... » - Marie de Magdala - appelée « Marie » dans le papyrus et que celle-ci était son disciple. Jésus leur dit : « ma femme (Marie) sera en mesure d’être mon disciple… » - Ces découvertes nous laissent à penser que beaucoup de secrets ont en réalité été dissimulé sciemment dans le passé par les « églises » en charge des « dogmes »… Sans doute d’autres documents peuvent encore faire surface prochainement… Myriam, peux-tu nous donner ton sentiment sur ces deux découvertes récentes et comment les analyses-tu ?

Myriam Philibert : Pour l’instant, l’évangile de Barnabé – qui a défrayé la chronique en 2012 -, confié pour étude à une prestigieuse université, n’a pas encore été traduit et commenté. Son analyse pourrait révéler un écrit proche de la source première. L’original a été perdu ou détruit, alors qu’il figurait dans les listes du début du Christianisme. Il n’alimentait pas une sulfureuse polémique, bien que sa disparition demeure intrigante. Contenait-il des propos litigieux, voire hérétiques sur le plan dogmatique ? Une histoire plus ou moins légendaire s’est emparée des rares copies sauvegardées, car quelque scribe de confession musulmane y a rajouté des versets annonçant la venue de Mahomet. Du coup, ce précieux texte devient « l’affaire du siècle ». Jusqu’à ce qu’une découverte plus mirobolante encore ne vienne jeter aux oubliettes ce manuscrit pourtant prometteur…

Autre sujet de controverse : Marie. Pour être objectif, plusieurs écrits, à l’heure actuelle, présentent Marie comme l’épouse ou la compagne de Jésus – son nom n’est pas toujours cité. Selon la loi juive, tout rabbi a une femme. Il n’y a là rien de troublant, si l’on s’en tient à l’aspect matériel et concret des faits. Sur des plans plus subtils, entrent en cause la divinité du Christ et peut-être sa nature non matérielle. Il suffit de préciser que Marie a le rôle du disciple préféré, ce qu’elle est dans Pistis Sophia.

 

L’ÉVANGILE, VOIE DE LA CONNAISSANCE

Emile GILLABERT

Edition  DERVY

 1987

Chaque fois que les disciples cédaient à la tentation du devenir messianique, Jésus les ramenait au Royaume intérieur, ici et maintenant. Ce faisant, il nous apportait les clefs de la Gnose occultées par une véritable psychose d’événements imminents annonciateurs des fins dernières.

 

Le message évangélique fut néanmoins récupéré par des rédacteurs de seconde main et inscrit dans la trame apocalyptique dont Jésus précisément se désolidarisait.

 

Une nouvelle lecture des Evangiles est désormais possible ; mieux, elle s’impose depuis la découverte de Nag Hammadi.

 

La confrontation des évangiles canoniques avec ce texte essentiel permet de repérer les paroles originelles de Jésus, du moins celles qui n’ont pas trop souffert d’avoir été inscrites dans un contexte qui leur est par nature étranger. Les dits du Maître, ainsi dégagés d’un commentaire qui a joué comme un prisme déformant, relèvent de la gnose éternelle, comme l’attestent par ailleurs, les correspondances avec d’autres enseignements traditionnels de même nature.

Dans un avant propos l’auteur explique : «  Malgré l’ampleur du sujet annoncé et mon souci de l’embrasser dans sa totalité, je ne me suis pas cru dispensé d’un travail d’approche, aussi ingrat soit il. Je me suis appliqué dans un premier temps à montrer que l’aventure intérieure n’est pas compatible avec celle qui s’oriente vers le devenir. La première est gnostique, la seconde est messianique. La gnose ne saurait être dans un contexte futuriste. Or les évangiles, dits canoniques, présentent un amalgame d ces deux conceptions du salut.

 

La vision proprement gnostique a peu à peu été récupérée par les religions du devenir. Quand, comment et jusqu’où l’a-t-elle été ? Telles sont les questions auxquelles je me devais de répondre avant de faire ressortir le caractère universel du message de Jésus.

 

Le Maître est venu nous restituer les clefs de la connaissance que les scribes et les pharisiens avaient occultés, mais presqu’aussitôt elles furent à nouveau subtilisées, car c’est le propre du mental de l’homme que de s’approprier ce qui relève de l’Esprit et de le dénaturer en le ramenant à sa pseudo-mesure. Cette marche d’approche me réservait deux épreuves quasi inévitables. Dans mon souci de séparer l’ivraie du bon grain, je risquais de lasser le lecteur averti qui a déjà fait ce travail pour lui même, tandis que celui qui est encore sous l’emprise d’un passé religieux obérant pouvait trouver que je passais trop vite sur les difficultés et il eut été en droit de me reprocher de ne pas tenir compte de ses entraves.

 

Jésus n’insiste t-il pas lui même sur l’importance du discernement et sur les ruses du mental, ou, ce qui revient au même, de Satan ? Celui-ci, dans sa rouerie va jusqu’à laisser croire qu’il va s’exclure lui même, or, « comment Satan peut il expulser Satan ? » Comment la personne peut elle repérer le caractère illusoire de ses opinions ? La réponse à cette question relève de la gnose éternelle, celle que les Eveillés firent connaitre au cours des millénaires, or il se trouve que l’Evangile rendu à sa pureté originelle, contient tous les aspects de la gnose, autrement dit, Jésus nous fait connaitre tous les attributs du divin, alors que souvent nous allons chercher dans d’autres traditions, d’autres enseignements, les mêmes paroles qui sont à notre disposition.

 

Le dialogue qui va s’instaurer entre Jésus et son disciple permet à ce dernier de découvrir son identité réelle »

 

Celui qui boit à ma bouche sera comme moi

Moi aussi, je serais comme lui et ce qui est caché lui sera révélé  (Evangile selon Thomas)

 

Au sommaire de cet ouvrage :

L’Evangile voie de la connaissance  -  L’ivraie et le bon grain  -  Deux niveaux de conscience – Lazare est vivant – La vie éternelle -  une vaste récupération – la source des Evangiles – la pédagogie des Maîtres -  Le Bouddha  -  Naissance d’un mythe  -  Le mythe de Sophia  -  L’Occident et la non dualité  -  Les clefs des Evangiles  -  La vision  -  L’écoute et le vide  - La lumière et la pauvreté  -  l’autorité  - Le Monakhos  -  la souffrance et la vie  -  L’enfance  - L’androgynie  -  le langage du corps  - L’humilité et la modestie  -   

13 M 

MOÏSE ET LE PHÉNOMÈNE JUDÉO-CHRÉTIEN

Emile GILLABERT

Edition  METANOIA

 1976

Le judéo-christianisme est un mythe qui a marqué profondément notre histoire et qui conditionne encore notre vie quotidienne. Ce mythe, aujourd’hui à son déclin, continue néanmoins de nous plonger dans un abîme de contradictions.

 

Que nous le sachions ou pas, que nous le voulions ou pas, notre civilisation en est imprégnée radicalement jusqu’à l’asphyxie.

 

Explorant le phénomène juif, puis le phénomène chrétien issu du premier, Emile Gillabert commence son investigation par le personnage central de l’Ancien Testament : Moïse.

 

Il analyse ensuite les conflits inconscients du peuple qui a élaboré son mythe. Il rend compte des frustrations qui engendrent la violence et montre comment celle-ci peut être mobilisée et utilisée par un chef à des fins de conquête.

 

Démystification incontournable, certes, comme fut inconfortable, mais salutaire, celle du « Colosse aux pieds d’argile ». Dans cette analyse, la lumière d’un projecteur tout-puissant éclaire un monde enténébré de vieilles névroses. « Jésus, ce juif central » disait Einstein.

 

Oui, Jésus par la force neuve de ses paroles dégagées d’un contexte paralysant fait craquer les vieilles outres. Le feu qu’il a préservé peut embraser. Sa voix, longtemps submergée, est aujourd’hui : Centre –Référence

 

Cet ouvrage, en remontant à l’origine de ce qu’il faut bien appeler une rupture avec le Réel, libère la voie qui permet à l’Occident et à L’Orient de parler un langage commun, un langage de vérité métaphysique moderne.

Au sommaire de ce cet ouvrage

 

Une remise en question : Jésus et l’attente de la fin des temps – la vision paulinienne -  une norme universelle –

Un geste de Moïse : Une aventure collective  - le fondateur de la religion juive  - la genèse du mythe -  un peuple forge son destin

Surestimation pathologique : L’action psychologique de Moise -  le mythe

Un peuple séparé : la race  - les juifs et la psychanalyse  - une organisation collective et pathologique –

L’Isolement : un Dieu xénophobe  - l’interdiction des images  -

L’Aliénation : la Déesse et ses substituts – la prostitution sacrée – Eve et Marie  -  la Vierge Marie  -

Le Yahvisme à la lumière des prophètes : le messianisme – le couple Yahvé-Israël

La grande méprise : le messianisme dans l’évangile selon Thomas – les Pharisiens – les Esséniens – un langage de sourds

La libération: La place de la femme dans l’évangile de Thomas – les clefs – la Kabbale – Retour à l’Un –

L’incompréhension : le dédoublement du mythe – malaise de civilisation

Phallocratie : le repos du guerrier – le Père et Jésus – Puissance et violence – le Père et le yahvisme –

Frustration et violence : agressions – renoncement – purifications – sacrifices – l’identité du juif et du chrétien – la loi et la nature –

La voie Royale et l’identification au Créateur suprême.

13 N

NAG HAMMADI – Évangile selon THOMAS

R. KUNTZMANN et J. Daniel DUBOIS

Edition Du CERF

 1987

Textes gnostiques aux origines du christianisme. Une relecture de la Gnose et des écrits de Jésus avec un changement radical de perspective.

 

Thomas, un des disciples de Jésus, n'est pas une figure principale du Nouveau Testament. Cependant, dans les siècles qui ont suivi la rédaction des évangiles, une tradition littéraire s'est développée autour de son personnage, allant jusqu'à faire de lui le frère jumeau de Jésus (cf. Jn 11,16). Cette tradition le présente comme le dépositaire d'une révélation cachée et comme possédant des pouvoirs supérieurs. Une autre caractéristique des textes émanant de cette tradition est que beaucoup de ces enseignements proposent une justification ou une exaltation d'un ascétisme extrême. Thomas y est représenté comme la personne choisie par Jésus pour conduire ses disciples loin des tentations de ce monde rempli de péché.

Le Livre de Thomas constitue le septième et dernier traité du codex II de Nag Hammadi. Ce texte est conservé avec l'ensemble du Codex II au Musée copte du vieux Caire. Les six autres textes de ce codex sont: l'Apocryphon de Jean, l'Évangile de Philippe, l'Hypostase des archontes, l'Écrit sans titre sur l'origine du monde, l'Évangile de Thomas et l'Exégèse de l'âme. La langue est le sahidique, un dialecte copte, mais celui-ci est constamment contaminé soit par des influences d'autres dialectes coptes, soit par des tournures grecques, ce qui permet de croire que le codex est la traduction d'un original grec. Le traité est assez bien conservé, avec quelques lacunes qui n'affectent pas la compréhension de l'ensemble. La date de la rédaction définitive du manuscrit pourrait être, selon le professeur Kunztmann, de 275 de notre ère, mais certaines parties du texte seraient antérieures à cette date.

Le récit commence par l'affirmation que ce texte contient les enseignements du Sauveur à Thomas, rapportés par Mathias. Le personnage de Mathias, ou Matthieu selon la graphie, est souvent associé aux apôtres, tout comme Thomas.

13 P

PAROLES DE JÉSUS ET SAGESSE ORIENTALE

Emile GILLABERT

Edition  DERVY

 1997

Les exégètes étaient à la recherche d’une source commune des paroles de Jésus, utilisées par les rédacteurs évangéliques. En 1945 a été découvert à Nag Hammadi plusieurs écrits anciens dont l’évangile selon Thomas, simple recueil de paroles de Jésus, sans aucun commentaire. Ce qui frappe à la lecture de cet évangile, c’est qu’il est en parfaite concordance avec l’enseignement des grands maîtres d’Orient.

Les paroles prononcées par Jésus auraient pu tout aussi bien être mises dans la bouche de Bouddha ou de Lao Tseu. Il appartenait à Emile Gillabert d’extraire le diamant de sa gangue. Jamais peut être depuis Maître Eckhart la métaphysique de l’Un n’avait trouvé en Occident d’aussi ardent défenseur que l’auteur.

La gnose se lève à l’Orient intérieur, elle est connaissance suprême, connaissance de Soi, naissance de notre véritable nature divine. C’est cet éveil ici et maintenant que célèbre Jésus lorsqu’il s’adresse en ces termes à Thomas : « Je ne suis pas ton Maître, car tu as bu, tu t’es enivré à la source bouillonnante que moi j’ai mesuré ». Soyons reconnaissant à l’auteur d’avoir rendu à Jésus ce qui lui revient. Jésus est une figure hors du temps, il n’est pas davantage lié à un lieu car vénéré autant en Orient qu’en Occident.

Cependant durant deux millénaires il a été associé à une Eglise qui s’est structurée en précisant sa doctrine et en défendant celle-ci par des dogmes et une morale. Ceux qui parlent de revenir à la pureté évangélique, et ils sont de plus en plus nombreux, obéissent à une intuition juste, mais ils ne savent pas ce que recouvrent les mots : pureté évangélique, ils ne savent pas que la théologie et la morale sont issues essentiellement de la doctrine paulinienne précisée dans les épîtres, qui, elles, sont antérieures aux évangiles canoniques.

 

Lorsque Jésus est venu, les esséniens attendaient sur un véritable pied de guerre la victoire de la Milice des Vaillants ; les juifs de la Synagogue de leur coté interrogeaient le ciel pour y découvrir des signes du fameux jugement qui verrait le triomphe du peuple élu. Le Royaume intérieur qu’apportait Jésus ne permettait aucune affirmation ni personnelle, ni collective ; c’est pourquoi un dialogue de sourds s’instaura entre Maître et disciple, ceux-ci ne se résignant pas à renoncer au grand rêve du salut d’Israël. L’éveil intérieur annoncé par Jésus devint Résurrection. L’apparition du Fils de l’Homme sur les nuées du ciel, annoncée par Daniel, se transforma en apparition de Jésus à ses disciples après sa mort ; la croix que Jésus nous demande de porter, c'est-à-dire l’épreuve salvatrice de celui qui se prend en main, dégénéra en salut par la croix de celui qui se fait prendre en charge. La délivrance d’Israël que le Messie des prophètes devait apporter, les apôtres la firent assumer par Jésus malgré sa répugnance à cautionner une entreprise de caractères trop nationaliste.

 

L’Evangile selon Thomas qui représente la source principale de nos évangiles actuels, apporte une contribution inestimable à la genèse des canoniques, il éclaire en même temps la notion centrale du Royaume en qu’en avènement, non historique, mais intérieur. L’histoire, l’exégèse et l’analyse littéraire permettent aujourd’hui de dégager le vrai message de Jésus. Sort-il appauvri de cette épreuve ? Un consensus dit que non, car, de plus en plus de monde décortique les paroles de Jésus, notamment les professeurs de l’Ecole biblique de Jérusalem qui opèrent un tri rigoureux entre les paroles authentiques de Jésus et celles qu’une mauvaise apologétique a lises dans sa bouche. En fin de compte, le véritable enseignement de Jésus, dissocié d’un contexte apocalyptique et national, lavé des colorations de lieu et d’époque et comparé aux grands enseignements de l’Orient comme les Védas, les Upanishad, la Bhagavad-Gita, le Tao et d’autres, nous apparait dans une dimension universelle.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le Royaume, réalité centrale des Evangiles : Le règne d’Israël  -  le messianisme  -  les esséniens et l’avènement du Royaume dans les évangiles –

Jésus annonce un Royaume nouveau : Incompréhension – Jésus prend position à l’égard du messianisme – la métaphysique –

Nature du Royaume : Identification au Père  -

Comment accéder au Royaume : Nécessité des compensations – L’ange et la bête  - le combat de Jacob – Jésus délivre l’homme de lui-même –

Le contre-Royaume : La Résurrection – la primauté de Pierre – Universalisme  -

Instauration du Royaume : Les illusions du mental  -  Extase, enstase  - Attente et recherche – L’esprit d’enfance – le vide métaphysique – Pédagogie divine – La valeur absolue du Royaume –

Non-Dualité : Il les fit mâle et femelle  - le masculin et féminin en un seul – Né de la femme  -

Science et Métaphysique

   

pistis sophia

E. AMELINEAU

Edition  Arché

 1975

Ouvrage gnostique de Valentin, traduit du copte en français. C’est le livre de la sagesse des gnostiques.

 

Cet ouvrage était détenu depuis environ 150 ans par un antiquaire anglais du nom de Antoine Askew, et qui l’avait acheté à un archéologue revenant d’Egypte, à sa mort, ses héritiers le donnèrent au British Museum, qui ainsi put le mettre à la disposition des chercheurs du monde entier

 

Depuis cette époque ce texte copte, est largement commenté et il ne fait pas l’unanimité sur son origine communautaire. Quelle secte ? Quel auteur ? A part cela son contenu est fabuleux pour les chercheurs à la recherche des détails gnostiques de cette époque.

 

Parmi tous les ouvrages gnostiques connus, il en est recensé quatre. La révélation de la gnose merveilleuse, dont la connaissance plaçait l’heureux possesseur en une position très avantageuse pour l’obtention du bonheur éternel après sa mort, est mise en la bouche de Jésus ressuscité d’entre les morts.

 

L’auteur de Pistis Sophia nous affirme qu’après sa résurrection, Jésus passa onze ans à enseigner cette admirable gnose à ses disciples et à la réunion des femmes qui l’avaient suivi. Quand la scène première du livre s’ouvre, Jésus est assis sur le Mont des Oliviers avec tous ceux qui l’entourent, les douze Apôtres, Marie sa mère, Marie-Madeleine, Marthe et Salomé ; ce sont du moins les principaux acteurs qui prendront la parole à mesure que la scène de l’initiation se déroulera.

13 S

savoir et salut

Guy stroumsa

Edition du Cerf

 1992

Pour l’auteur l’antiquité tardive donna 2 composantes des différents systèmes religieux d’où émergea le christianisme.

 

Le Savoir implique la tradition, ensemble de connaissances religieuses, le Salut reflète l’importance de l’eschatologie personnelle et cosmique qu’on retrouve dans toutes les théologies de l’époque.

 

Les 21 études réunies en ce volume retracent l’archéologie des formes de connaissance religieuse et des développements théologiques qui ont contribué à déterminé l’identité des mouvements religieux issus de l’ancienne foi d’Israël.

 

Au premier rand d’entre eux, le premier christianisme s’est peu à peu défini en s’opposant à ses concurrents, le paganisme et surtout le judaïsme, avec lequel il entretint des rapports ambigus d’héritier, en se proclamant le « verus Israël ».

 

Plus encore, il puise plus volontiers qu’il n’y parait aux traditions ésotériques juives des tout premier siècles, parallèlement et en opposition à une gnose multiforme qui fascine et menace.

 

Cette lutte contre le judéo-christianisme et surtout la gnose, aura muri définitivement la pensée chrétienne et l’aura préparée à sortir victorieuse de l’épreuve de force avec le défi manichéen qui fleurit à partir du IIe siècle.

 

Gnose et manichéisme sont deux systèmes imprégnés des représentations mythiques du combat dualiste primordial entre forces du Bien et Puissances du Mal.

 

Par delà les péripéties historiques, ce sont les enjeux du débat qui sont finalement examinés à la faveur d’une analyse de l’argumentaire antidualiste, tant chez les penseurs chrétiens et les philosophes que chez les théologiens juifs et musulmans.

Au sommaire nous avons donc les 21 études ci-dessous pour un livre de 400 pages :

 

1 Le couple de l’ange et de l’esprit, traditions juives et chrétiennes

2  -  Polymorphie divine et transformations d’un mythologème : L’Apocryphon de Jean

3 – Métraton et le Christ

4 – Mythe et mémoire ; dimensions juives de la révolte gnostique contre le temps

5 – Vin vieux et outres neuves : sotériologie patristique et judaïsme rabbinique

6 – Vetus Israël : les juifs dans la littérature hiérosolymitaine d’époque byzantine

7 – Paradosis : traditions ésotériques dans le christianisme

8 – Ascèse, gnose, aux origines de la spiritualité monastique

9 – La gnose et le désenchantement chrétien du monde

10 – L’incorporéité de Dieu, la doctrine d’Origène

11 – Caro salutis cardo : formation de la personne chrétienne

12 – L’ésotérisme dans la pensée et l’univers de Mani

13 – Le Roi et le porc, dualisme manichéen

14 – Aspects de l’eschatologie manichéenne

15 – Le sceau des prophètes

16 – Gnostiques et manichéens en Palestine byzantine

17 – Monachisme et marranisme chez les manichéens d’Egypte

18 – Le défi manichéen au christianisme égyptien

19 – Titus de Bostra et Alexandre de Lycopolis : une réfutation chrétienne et platonicienne du dualisme

20 – Les mots et les œuvres : connaissance religieuse chez Augustin et Fauste de Milève

21 – Aspects de la polémique antimanichéenne dans l’antiquité et l’islam primitif

  

sophia & l’Âme du monde

Cahier de l’Hermétisme

Edition DERVY

 1983

La notion d’Âme du Monde a une longue histoire en Occident ; elle est liée à une conception de la matière comme vivante, à une relation entre Dieu et le monde partout présente, elle correspond à une forme d’organisation de l’univers selon un modèle vivant, un intermédiaire indispensable pour passer de l’Un au multiple.

Ses périodes de gloire furent l’Antiquité, puis la Renaissance, enfin le Romantisme allemand. Quant à Sophia, elle est l’Âme du Monde personnifiée, envisagée dans ses rapports personnels avec Dieu et avec la création, particulièrement avec l’homme, avec l’histoire et la métahistoire de l’humanité. La théosophie judéo-chrétienne est imprégnée de sophiologie, qu’il s’agisse de Boehme, de Gichtel, d’Arnold ou de Saint-Martin : elle nourrit les spéculations des « Philosophes de la Nature » comme Baader, et la pensée russe orthodoxe lui a fait une place dont les œuvres de Boulgakov et de Berdiaef attestent la permanence et l’actualité.

 

Au sommaire de ce livre :

Armand ABECASSIS Sagesse et révélation
Jean BRUN Platon et l’Âme du Monde
Christian JAMBERT De l’Âme cosmique à l’Âme transfigurée
Jean-François MARQUET L’Art divin de l’Âme du Monde chez Athanase Kircher
Gilles Roussineau présente et adapte un Extrait du « Roman de Perceforest » (XIVème siècle)
Suivi d’une note
d’Antoine Faivre

Geneviève JAVARY L’Âme du Monde chez les kabbalistes chrétiens de la Renaissance : de la Shekina à l’Église
Pierre DEGHAYE La Sagesse dans l’œuvre de Jacob Boehme
Bernard GORCEIX Le culte de la Sagesse dans l’Allemagne baroque et piétiste :
A propos du « Mystère de la Sophie divine » du piétiste
Gottfried Arnold (1700)
Antoine FAIVRE Âme du Monde et Divine Sophia chez Franz von Baader

 

ST PAUL  OU LE COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE

Emile GILLABERT

Edition  METANOIA

 1974

Montrer avec documents a l’appui que le grand personnage que fut Paul de Tarse présentait tous les traits psychotiques du paranoïaque peut sembler au premier abord une gageure insoutenable. C’est pourtant ce qui ressort à l’évidence de la psychobiographie aussi nuancée que rigoureuse qu’Emile Gillabert consacre à saint Paul.

 

L’auteur est parfaitement convaincant lorsqu’il nous montre les failles de l’enfance de Paul décelables tout au long de ses épîtres : l’absence de l’évocation de la mère, la nature ignorée, la mer hostile, la nuit enténébrée sont autant d’indices d’une enfance traumatisée. L’événement de Damas n’est pas le miracle par excellence qui marque une élection mais bien l’expression d’une crise aiguë qui a fait de Paul une victime de la Loi.

 

Les traits psychotiques de l’apôtre sont déterminés par la carence des premiers rapports d’identification et d’opposition à la mère : crainte exagérée de l’agressivité d’autrui ; discours logique à partir des prémisses fausses ; identification à la vérité qui légitime les persécutions ; impossibilité de s’insérer dans le milieu des apôtres, d’où ruptures retentissantes ; mise à distance du rival et enrôlement de comparses ; misogynie prononcée, aversion phobique de la chair souvent identifiée au péché, hypocondrie, sensations cénesthésiques angoissantes…

 

Tout est dit au grand jour sur le comportement du Colosse aux pieds d’argile. La main mise paulinienne sur les rédacteurs des Evangiles est désormais un fait acquis dont il faudra dorénavant tenir compte. Il était grand temps de dissocier deux enseignements antagonistes qu’hagiographes, exégètes et théologiens s’étaient toujours ingéniés à confondre. Au fur et à mesure que s’effrite la statue géante, le message de Jésus, dégagé des annexions et des interpolations, apparait dans sa pureté originelle et se révèle d’une incomparable pénétration. L’aspect fossoyeur de l’œuvre d’Emile Gillabert ne s’est finalement exercé que pour nous dévoiler la confondante grandeur de la figure du Maître.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La Mère : Perturbation primaire – la terre – la mer – la nuit – les substituts de la mère –

Le Père : Perturbation secondaire – identification à la Vérité –

La Loi et le Père : Le paradis perdu – le pouvoir et les limite de la loi – le chemin de Damas –

Le Christ substitut de la Loi : l’hypocondrie – les adversaires de  Paul – Pierre et Paul – Paul persécuteur-persécuté – Paul et le Maître de Justice –

L’œuvre de chair : Paul et les jeunes gens – La femme dans les épîtres de Paul

Agapè et Eros : Les Cathares ou les tribulations d’Eros.

Les limites de la Psychobiographie : La Genèse des Evangiles – L’Evangile selon Thomas –

La Métaphysique : Vérification par excellence – les références de Paul à l’Ancien Testament – la brèche ouverte, tel arbre, tel fruit –

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