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Chapitre 23 A - K   (  Travaux divers  )

 

 

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23 A

 

SERVIR LE PLAN DIVIN         EFFACEMENT DE L’EGO

 SPIRITUALITÉ

Texte de Sagesse

 2019

Le disciple doit cultiver sa propre réalité intérieure pour effectuer le service qu’il a choisi. S’il n’a pas pris connaissance et créé une connexion avec la réalité intérieure, il ne pourra effectuer ce que le plan attend de lui, non seulement le grand plan, mais encore moins le plus petit plan. Les grandes choses sont assez faciles à imaginer car elles correspondent à l’élan d’une vision, d’un idéal. Cependant, les petites choses qui doivent être faites, qui servent de base ou d’entrée du plan dans le monde, sont tout aussi importantes. Elles sont le point de cristallisation du plan et du royaume qui ainsi peut s’implanter sur la terre. La grosse pierre d’achoppement est comment cristalliser tout ce bien dans une forme terrestre, dans une forme sociale, professionnelle, institutionnelle. Il y a, les grands principes divins tels que l’amour, la paix, le partage, etc..., et il y a les principes humains qui évoluent, et qui sont conditionnés par une société, une philosophie et une culture. Le travail consiste à se défaire du conditionnement de cette société, de son idéologie, de sa culture, pour n’être en vérité que le réceptacle des principes divins. En se dépouillant de tous les arguments qui alimentent la volonté personnelle, le statut personnel, la vision, les désirs, au profit des principes que nous appelons les principes de liberté et de vérité, les principes de l’être.

 

Quels sont donc les principes mineurs ou inférieurs dont le disciple doit se débarrasser s’il veut être adombré par les principes majeurs ? Le disciple doit d’abord se dépouiller de tout ce qui crée en lui une quelconque source de conflit vis-à-vis de l’énonciation de la vérité. Doit-il employer la parole ou le geste ou la visualisation ? Doit-il construire des groupes de méditation ou simplement rayonner depuis sa maison, doit-il le faire pour 10 ou 100 personnes, en étant humble ou en étant puissant ...Lorsque le disciple est assailli par toutes ces questions, il fait le choix de ce qu’il croit être fait, suivant ses propres principes moraux, civiques et selon ce qu’il pense de ce qui est bien, recevable ou mauvais. On ne peut savoir ce que Dieu ou ce que le Maître espère faire à travers soi, si nos valises sont pleines de conditions. Vous devez absolument vous dépouiller des jugements  vis-à-vis de vous-même et de votre propre technique de travail, vous devez simplement apprendre à laisser passer ce qui est essentiel, l’expression, et, lorsque l’expression sera tombée en vous, vous devez laisser cette expression choisir ses modes de manifestation.

 

Lorsque vous voulez écarter la volonté de l’ego inférieur, car c’est de cela qu’il s’agit, il ne suffit pas de s’ouvrir à la volonté de l’ego supérieur, du Maître ou de la hiérarchie, recevoir et décider ensuite comment cela doit être distribué. Vous devez procéder à un double un effacement :

    • Vous abstraire suffisamment pour recevoir ce qui doit être fait ou dit.
    • Continuer cet effacement pour savoir comment cela doit être exprimé ou comment la chose a envie d’être manifestée. 

Le disciple dit souvent « je veux être un transmetteur de la lumière, un transmetteur de la volonté de Dieu.» Le mot n’est pas vraiment faux, mais il construit un concept qui très vite enferme l’individu dans une relation, ciel-homme,  fausse. Le disciple n’est pas un transmetteur. Il n’est pas quelqu’un qui reçoit le haut et qui ensuite distribue vers le bas comme cela lui plaît et lui convient. Le disciple est simplement le lit de la rivière, la gorge de la rivière, l’antenne. Mais l’antenne n’est pas l’endroit où le programme est rendu audible. L’endroit où le programme est rendu audible est la radio et surtout le haut-parleur. L’antenne ne fait que recevoir l’onde. Le disciple est donc un être d’anéantissement, capable de s’anéantir soi-même, pour ne plus faire passer ses désirs, sa volonté ou sa vision de ce qui est bon pour les hommes. Il doit tuer toutes ces considérations et ces paramètres et être seulement le lit de la rivière. Tout le monde en est capable et les guides et de Maîtres comptent sur cela pour faire avancer l'humanité.

 

Comment s’y prendre ? Tout ce qui est divin, spirituel, et vérité, est très simple. Ayant échafaudé des principes, des mesures, des paramètres, des tours et des contours, l’homme à cause de l’activité de son mental et de l’agitation de ses émotions complique tout. Pour être un instrument de la lumière, il doit apprendre à être aussi simple que la lumière. Un disciple authentique n’est jamais un être compliqué, torturé parce qu’il doit faire, comment il doit le faire. Il arrive, il le fait. Cela ne veut pas dire que rien ne doit être prévu. Pour être un être d’anéantissement il n’est pas besoin de pratiquer des choses hautement spirituelles, de s’évertuer à faire mourir l’ego, ou de répéter des mantras, des phrases magiques, afin de mettre l’ego dans une petite cage, juste l’instant nécessaire, pour être disponible complètement pour la divinité. Lorsque l’ego réagit et qu’il a tendance à prévoir, à déterminer, à vouloir teinter la chose par sa propre volonté, le témoin spirituel qui est en vous et qui est votre capacité de regarder votre personnalité comme étant un double de vous-même, doit avoir un grand sens de l’humour. Il n’y a que par l’humour que le détachement a lieu sans douleur. Il n’y a que par l’humour que le disciple finit par trouver la véritable simplicité qui lui permet non seulement de regarder le visage de Dieu, mais d’être disponible pour tous les hommes. 

 

L’homme moderne occidental, est perdu dans les dédales de son mental. Il prévoit, projette, imagine, fait des calculs, des comptes, des tours et des détours, il a peur de ceci, de cela. Automatiquement, il crée dans son astral une aura qui n’est pas simplement prévoyante. Au moment où il va lui être réclamé l’intuition plutôt que l’intelligence intellectuelle, le disciple ne saura pas résoudre le problème, parce que l’intuition va être étouffée par l’épaisseur de son aura chargée d’une projection incessante de soucis mentaux. Pour être un être simple, un être branché, vous devez être une coupe vide. Cette coupe ne doit pas être vide de toute existence, de toute tendance et de toute personnalité. Le vide dont je parle est différent. Il s’agit de vider la personnalité ou ce que l’on appelle l’ego inférieur, de toute tendance inférieure, afin que l’ego supérieur puisse adombrer complètement l’Être. Autrement dit, petit à petit vous devez savoir évacuer les volontés inférieures pour n’être que l’incarnation de la volonté de l’âme, qui elle-même est l’incarnation de la volonté de la lignée initiatique à laquelle vous appartenez, soit à l’ashram, au temple.

 

Ce temple est lui-même l’incarnation de la volonté du Maître qui initie ce temple, et le Maître est lui-même l’incarnation de la volonté du logos planétaire soit du Roi du monde qui anime la planète terre. Ce logos est à son tour l’incarnation de la volonté du logos solaire qui est lui-même la volonté d’un plus grand mystère, que les hommes appellent Dieu. Appelez ce concept supérieur comme vous voulez, peu importe, nous sommes de toute façon si loin de la vérité qu’un mot ne peut pas être plus faux qu’un autre. Pour l’homme qui vit sa condition humaine, lorsque l’on parle de service ou lorsque l’on parle d’initiation, il va s’agir d’être l’incarnation d’une volonté plus grande. Ce qui ne veut pas dire que l’homme a pour but d’incarner ou d’obéir uniquement à une volonté, à une loi, qui chaque fois vient d’un plan au-dessus de lui. L’homme n’a pas été conçu pour cela. Pour comprendre ce qu’est la volonté de l’âme, du Maître, du plan, de Dieu, il faut s’interroger un instant sur la constitution occulte de l’homme et de l’univers entier. On ne peut pas comprendre le terme volonté, si l’on ne connaît pas la nature profonde de l’homme et de tout ce qui vit dans le cosmos.

 

LETTRE  DE  JEAN  REYOR  A UN JEUNE FRANC-MAÇON

 JEAN REYOR

Revue Le Symbolisme

 1953

Voici une lettre de Jean Reyor (pseudonyme de Marcel Clavel) écrite en 1953, pour ceux qui d’entre-nous jeunes initiés doutons de la voie, du cheminement que nous avons emprunté…

A ceux qui pensent que la Franc-Maçonnerie est le reflet de la société … sachez que la lecture de cette lettre adressée à un jeune franc-maçon nous permet d’y déceler un espoir…. Je veux y croire… non j’y crois…!

 

Cet article a paru originellement dans le N°1/311 de la revue Le Symbolisme (octobre-novembre 1953)

 

Mon Cher Ami,

 

Votre lettre m’attriste et me déçoit quelque peu. Vous y faites le « bilan » de votre « expérience maçonnique », et celui-ci se traduit pour vous par l’amère conviction que vous avez perdu votre temps au cours de ces dernières années, et qu’en somme vous avez été illusionné par le mirage d’une « Maçonnerie de rêve », mirage provoqué par les écrits de René Guénon et par ceux de Jean Reyor.

 

Vous n’avez trouvé en Loge, dites-vous, ni une atmosphère vraiment spirituelle ni un vestige de « technique de réalisation ». Vous vous plaignez aussi de ce que le milieu maçonnique, dans son immense majorité, se montre réfractaire à la vérité traditionnelle et ne s’intéresse guère qu’à des spéculations philosophico-scientifiques, quand ce n’est pas aux simples contingences sociales. La curiosité que semblent éveiller chez vos Frères les exposés de questions purement initiatiques ne porte pas de fruits, en ce sens que leur vie n’en paraît pas changée. Tout cela est probablement vrai. Ce n´est pas inattendu.

 

Si vous le permettez, je ne m’occuperai pas de vos Frères qui ne m’ont jamais demandé aucun conseil, et qui furent peut-être sages, car ce que je puis dire est dur à entendre pour les hommes de ce temps. Je ne m’occuperai que de vous, en fonction de ce que vous dites vous-même. Seriez-vous par hasard une incarnation du Grand Architecte pour vous permettre de dresser le bilan d´une existence ou d’une tranche de cette existence, fût-ce la vôtre ? Comment pouvez-vous savoir ce que représentent et ce que valent les années dont vous parlez dans le cycle de votre existence humaine et à plus forte raison dans votre destinée totale à travers les cycles des états multiples de l’être ? Que savez-vous si cette initiation maçonnique que vous avez reçue n’est pas un germe qui fructifiera dans d’autres états d’existence, qui fructifiera peut-être aussi demain, dans dix ans, dans vingt ?

 

Toutefois, si cette éventualité favorable – je parle de la dernière – doit se réaliser, il faut que vous cessiez de considérer votre initiation comme une « expérience », car expérience implique dualité. Il faut que vous vous identifiez à votre qualité de Maçon et non pas que vous vous regardiez jouer le rôle d’un Maçon avec l’idée que demain peut-être, vous quitterez ce rôle pour en choisir un autre. Comment voulez-vous que l’Esprit recteur de l’initiation maçonnique fasse élection d’un support aussi peu sûr ? Car, en Maçonnerie comme ailleurs, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Nul, que je sache, ne vous avait promis, ni même laissé croire, que vous trouveriez dans la Maçonnerie actuelle des « techniques de réalisation », encoure qu’il soit peut-être téméraire de dire qu’on n’en retrouve plus aucun vestige. Votre Loge a, je crois, conservé l’ancienne acclamation écossaise qui est un appel à l’attribut divin de Force. Chaque organisation initiatique reflète, en effet, un attribut divin plus spécialement. Il est certain que la Maçonnerie n’est pas sous le signe de l’attribut de sainteté, par exemple ; elle reflète, comme vous l’apprennent les trois grands « piliers » de la Loge, les attributs de Sagesse, de Force et de Beauté, avec un accent particulier sur la Force, que je traduirais en disant que l’influence spirituelle propre à la Maçonnerie est une puissance connaissante et génératrice d’harmonie.

 

Lorsque vous dites que vous ne trouvez pas en Loge une atmosphère vraiment spirituelle, je me demande si vous ne traduisez pas simplement le sentiment de l’absence d’un élément « dévotionnel » qui peut bien trouver sa place – je dirais même qui devrait trouver sa place – dans la vie quotidienne de chaque Maçon, mais qui n’appartient pas au domaine propre de l’initiation maçonnique. Je pense ici à l’atmosphère dans laquelle se déroule le rituel d

´ouverture et de fermeture des travaux, et non aux discours et aux discussions qui meublent l’intervalle entre l’une et l’autre. Mais ce qui importe, c’est évidemment le rituel, de même que ce qui importe, à l’église, c’est le sacrifice de la messe, beaucoup plus que le sermon du prêtre, qui peut être de qualité fort variable, et que les annonces des réunions des dames patronnesses. Encore faut-il participer à ce rituel le plus souvent possible et ne pas se dispenser de l’assiduité aux tenues sous le prétexte que les travaux oratoires ne sont pas du genre ou du niveau que vous souhaiteriez, légitimement peut-être. Je suis convaincu, comme vous, que la Maçonnerie moderne, de quelque Obédience que ce soit, est fort loin de représenter intégralement ce que doit être une organisation initiatique, mais elle a à mes yeux un mérite immense : elle existe.

 

Notre Maître Salomon nous en a prévenus : un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort. Il affirmait ainsi, avec vigueur, le réalisme qui caractérise toute attitude vraiment traditionnelle. Permettez-moi de vous le dire, mon cher ami, c’est vous qui rêvez et, dans l’espoir de vous tirer de votre rêve, je vais vous confier le grand secret de l’attitude initiatique, un secret que j’ai mis bien des années à découvrir. Il consiste en ceci : il faut savoir ce qu’on veut et, à chaque moment, faire ce qu’on peut – mais tout ce qu’on peut – avec les moyens dont on dispose dans ce moment. Le secret est bien banal, n’est-ce pas ? Tous les grands secrets sont simples… à énoncer. Réfléchissez-y et demandez-vous, sans ruser avec vous-même, si vous le mettez en pratique.

 

Il faut savoir ce qu'on veut. Que voulez-vous ? Rénover la maçonnerie ? Quand vous êtes venu me trouver, parce que l’étude de l’oeuvre de Guénon vous avait donné le désir de la réalisation spirituelle, vous ne m’avez pas dit que vous étiez « missionné » par une autorité traditionnelle pour une entreprise de ce genre ; vous ne m’avez pas dit que des dignitaires d’une Obédience quelconque étaient venus solliciter vos lumières. A lors de quoi vous préoccupez-vous ? Je vais vous confier un autre secret : vous ne rénoverez pas la Maçonnerie, ni vous ni un autre. Sera-t-elle rénovée ou ne le sera-t-elle pas ? Je l’ignore tout à fait. Si elle est rénovée, elle le sera par le Grand Architecte qui, peut-être vous prendra avec six autres, ou avec mille autres, ou bien, vous, ne vous prendra pas, comme un instrument, comme un outil inerte, passif, pour cette reconstruction. S’il vous prend, ce ne pourra être que quand vous aurez abandonné toute volonté propre, quand vous aurez quitté tout désir de rénover quoi que ce soit, tout désir de ne faire aucune chose particulière, quand vous serez, vis-à-vis de Lui – mais de Lui, et non d’une organisation humaine – « comme le cadavre entre les mains du laveur des morts » ou « comme le bâton entre les mains du vieillard ». Mais je veux croire qu’une telle ambition ne représente pas ce que vous voulez vraiment. Je veux croire que vous aspirez vraiment à cette réalisation spirituelle dont l’initiation est la condition sine qua non et dont le moyen est précisément l’extinction de la volonté propre, l’identification de votre volonté individuelle et de la volonté du Grand Architecte, qui vous est connue par les règles traditionnelles  exotériques et ésotériques, et qui vous est connue aussi par les contraintes auxquelles vous plie le monde extérieur.

 

De ce point de vue, vous vous plaignez de l’absence de techniques de réalisation dans la Maçonnerie. Je ne veux pas sous-estimer le rôle de semblables techniques qu’on retrouve dans l’Hindouisme, le Lamaïsme, l’Islam, l’Hésychasme, pour ne parler que de choses actuelles et connues dans le monde extérieur. Mais, comme j’ai eu l’occasion de le dire ailleurs ces techniques ne représentent tout de même qu’un élément secondaire de la méthode, l’élément principal étant l’attitude intérieure de l’être, son état de soumission vis-à-vis du Principe, l’intensité de sa ferveur, sa capacité de se dégager de tout ce qui n’est pas l’Unique Chose nécessaire. Les techniques peuvent accentuer, faciliter, cette attitude interne de l’être ; elles ne peuvent pas la créer, et elles ne doivent normalement être confiées qu’à ceux qui ont fait préalablement la preuve qu’ils étaient capables de remplir les obligations communes à tous les croyants exotériques et de remplir aussi les obligations les plus élémentaires d’une organisation initiatique, à commencer par l’assiduité aux travaux.

 

Que la Maçonnerie possède aujourd’hui des techniques de réalisation ou n’en possède pas, me paraît tout à fait dépourvu d’importance pour vous, d’après ce que vous dites vous-même. Comme raison complémentaire de votre non-assiduité aux Tenues, vous me dites que vos occupations professionnelles et vos obligations familiales vous empêchent assez fréquemment d’y assister. Vous êtes, d’autre part, un fidèle d’une des religions révélées mais vous reconnaissez que la fatigue, l’ambiance familiale, vous amènent à écourter ou à omettre certaines obligations rituelles. Je connais trop bien les conditions matérielles et psychiques de notre époque pour être tenté de vous

adresser le moindre reproche à ce sujet, mais enfin il ne faut pas rêver. Si vous êtes incapable de remplir convenablement des obligations de caractère préparatoire, comment voudriez-vous mettre en oeuvre une technique de réalisation impliquant une stricte discipline quotidienne et qui demanderait chaque jour un temps dont, semble-t-il, vous ne disposez pas ? – Votre cas n’est pas unique. J’ai connu des gens qui recherchaient l’initiation islamique, mais qui se révélaient incapables d’accomplir les cinq prières journalières et d’observer le jeûne du mois de Ramadan.

 

j’en ai connu d’autres qui recherchaient l’initiation chrétienne et, comme on leur conseillait, à titre de préparation, d’entreprendre une étude sérieuse de l’Ancien et du Nouveau testament, j’en ai entendu répondre que « c’était bien gros et qu’ils n’avaient pas le temps ». Est-ce bien sérieux ? Encore une fois, il ne s’agit de blâmer personne, mais enfin il n’y a pas de loi sur le territoire de la IVe République qui oblige les gens à rechercher l’initiation quand ils n’ont pas la possibilité de poursuivre une carrière spirituelle. On peut, n’est-ce pas, être honnête homme et faire son salut sans cela.

 

Marius Lepage, dans son article du numéro de novembre 1952-janvier 1953, écrivait que le problème des qualifications – tant physiques que spirituelles – est un des plus obscurs qui soient. Il est sûr qu’en l’absence de sciences traditionnelles précises, il est bien difficile de déterminer les qualifications foncières d’un individu, car il ne nous est guère parvenu à cet égard qu’une liste de disqualifications corporelles. Mais nous pouvons plus aisément déterminer les qualifications « actuelles » pour entreprendre un travail de réalisation spirituelle et là, les conditions d’existence d’un être, les possibilités de liberté [Note : Cf. l’article Libre et de bonnes mœurs dans Études Traditionnelles d’octobre 1952] que lui laissent les nécessités matérielles de la vie et son entourage familial, fournissent des indications qu’on ne peut pas négliger.

 

 Et qu’on ne crie pas à l’injustice. Qu’on ne me dise pas que tel individu est doué mais que seules les contingences l’empêchent de se livrer à sa vocation spirituelle, car l’homme et son destin sont inséparables, le second traduisant nécessairement la nature interne du premier. Tout ce qu’on peut dire, c’est que l’être considéré n’est pas actuellement prêt, étant entendu que, dans ce monde de la mutation et du changement, tout change à chaque moment d’une façon ou d’une autre.

 

Cette lettre, je le crains, vous semblera d’abord bien dure et bien décourageante. Il n’en est rien cependant. Si vous avez véritablement une vocation spirituelle, vous pourrez, jour après jour, travailler à rectifier et votre attitude interne et vos conditions externes d’existence, étant entendu que cette dernière modification ne peut s’accomplir légitimement que dans la stricte observance des obligations, familiales et autres, prescrites par toutes les traditions et en conformité avec les vertus de justice et de charité. L’aide du Grand Architecte, à laquelle vous avez droit par votre initiation dans la mesure où vous voulez vraiment ne faire que Sa volonté, l’aide du Grand Architecte ne vous fera sûrement pas défaut. Et le temps qui accomplira en vous et autour de vous des modifications, qui les amènera peut-être aussi pour d´autres que vous, amènera peut-être également et par cela même, la rénovation de la Maçonnerie.

 

Mais, direz-vous, si malgré mes efforts, ma destinée n’est pas d’atteindre en cette vie un degré quelconque de réalisation spirituelle, à quoi cela m’aura-t-il servi ? Je pourrais vous répondre, comme je le disais au début, que le germe fructifiera peut-être dans un autre état d’existence. Mais je veux vous donner une réponse valable dès cette vie et qui est à peu près celle que Pascal appliquait, non au domaine de la connaissance initiatique, mais au domaine de la foi : si vous faites ces efforts, vous avez peut-être tout à gagner et vous n’avez rien à perdre. Car vous me permettrez bien d’appeler « rien » tout ce que vous pourriez acquérir dans des chemins qui ne seraient ni ceux de la Connaissance ni ceux de la Foi.

 

Jean Reyor

 

                                                                               TUBALCAÏN

 Solange  Sudarskis

 

2016

Tubalcaïn est un personnage secondaire. Il s’inscrit dans la lignée des caïnites et n’apparaît qu’avec sa fratrie, tant dans la bible, où son nom n’apparaît qu’une fois, que dans les textes des Old Charges. C’est Gérard de Nerval qui romance sa relation avec Adoniram, ce qui justifie, quoique utilisé comme mot de passe du 2ème degré dans les rites anglo-saxons, d’évoquer sa légende aussi au 3ème degré,

 

D’après la Bible (Genèse IV, 22), Tubalcaïn façonna toute sorte d'instruments de cuivre et de fer. Il est présenté comme le fils de Lamek et de sa seconde épouse Cilla, il est donc le petit-fils de Caïn, né vers l'an 2975 avant J.-C. Le nom vient de l’union de celui de Tubal avec Caïn. Tubal (8 fois : Gn 10,2; Is 66,19; Éz 27,13; 32,26; 38,2.3; 39,1; 1 Ch 1,5) serait un peuple et/ou un pays d’Asie mineure, toujours associé à Méshek. Méshek et Tubal sont deux des sept fils de Japhet selon Gn 10,2 // 1 Ch 1,5. Peuples d’Asie mineure, probablement la Phrygie et la Cilicie, ou peuples des bords de la mer Noire. Quant au nom Caïn, il y a deux étymologies possibles. Le mot hébreu qayin peut signifier « forgeron » ou encore, à l’aide de la racine qnh« j’ai acquis » (cf. Gn 4,1).

 

On croit que c'est de Tubal-Caïn que les romains païens ont pris l'idée de leur Vulcain ; la racine du nom Tubalcaïn serait en hébreu thu, bal, caïn, celui qui souffle le feu, nom repris en latin par Vulcanus. La désinence du nom et les travaux auxquels s'adonna Tubal-Caïn rendent cette conjecture assez probable. De même, il correspond à Héphaïstos, chez les Grecs : dieu grec du feu et de la forge ; à Vulcain chez les Romains, à Tvashtri en Inde, Ptah en Égypte, Le Grand Yu en Chine, Ogun chez les Youbas d’Afrique, Brahmanaspati en Inde. C’est aussi Gobban Saer, le Janus des Celtes, qui figure l’union entre technique et art, Gobban le forgeron, et Saer, le constructeur, habile dans tous les Arts, que l’on peut identifier avec la figure d’Hiram.

Le feu de tous ces forgerons légendaires est un feu créateur, il éclaire et ne brûle pas. Il n’est pas dissociable de la Lumière sans laquelle rien ne serait, car elle établit les formes du monde apparent. C’est dans l’Histoire de la reine du matin et de Soliman, prince des génies de Gérard de Nerval (1851) au chapitre VII, Le monde souterrain que l’on trouve la rencontre romanesque d’Hiram et de Tubalcaïn. Le substrat de cette légende est bien différent de la légende maçonnique : on y expose qu’Adoniram est en réalité descendant de Caïn par son père Hénoch ; son ascendance prométhéenne lui est révélée ainsi que la malédiction qui pèse sur elle.

 

Entraîné comme dans un rêve dans les profondeurs de la Terre, Hiram apprend de la bouche même de Tubal-Caïn, qui lui révèle être son « maître » et son « patron », « l’aïeul de ceux qui travaillent et qui souffrent, l’essentiel de la tradition des Caïnites, ces forgerons maîtres du feu. Tubal-Caïn, montre à Hiram la longue suite de ses pères : D’abord Caïn qui fut conçu par Iblis avec ève (Abel par Adam). Iblis, (Satan) était un Djinn conçu par le feu tandis que les anges le furent de Lumière. Puis Hénoch, qui apprit aux hommes à se bâtir des édifices, à se grouper en société, à tailler la pierre ; Hirad, qui jadis sut emprisonner les fontaines et conduire les eaux fécondes ; Maviël, qui enseigna l’art de travailler le cèdre et tous les bois ; Mathusaël, qui imagina les caractères de l’écriture ; Jabel, qui dressa la première des tentes et apprit aux hommes à coudre la peau des chameaux ; Jubal, qui le premier tendit les cordes du cinnor et de la harpe, et en sut tirer des sons harmonieux ; enfin, Tubal-Caïn lui-même, qui enseigna aux hommes les arts de la paix et de la guerre, la science de réduire les métaux, de marteler l’airain, d’allumer les forges et de souffler les fourneaux. Caïn enseigne alors lui-même à Hiram comment, au cours des âges, les enfants issus de lui, fils des Élohim, travailleront sans cesse à l’amélioration du sort des hommes pourchassés par un dieu injuste qui privilégia Abel.

 

Dans la tradition maçonnique, la plus ancienne référence à Tubalcaïn remonte au Manuscrit Cooke aux environs de l’an 1400. On y apprend que les enfants de Lamech parmi lesquels Tubalcaïn auraient gravé sur 2 colonnes (alors que selon l'historien Josèphe, c’eut été Seth), l’une de marbre pour résister à l’eau, l’autre en brique pour résister au feu, l’ensemble de leurs connaissances scientifiques et artistiques afin qu’elles survivent au déluge, symbolisant ainsi la transmission de la Tradition.

 

Toute la sagesse antédiluvienne fut écrite sur deux grandes colonnes par les quatre enfants de Lamech qui y relatèrent les savoirs qu’ils avaient inventés. Jabel était l'aîné et il inventa la géométrie, il possédait des troupeaux de moutons et ils eurent aux champs des agneaux, pour qui il fabriqua des abris de pierre et de bois, c’est lui qui construisit les colonnes. Son frère Jubal inventa l'art de la musique vocale et instrumentale. Le troisième frère Tubalcaïn inventa le travail de la forge, tel que cuivre, acier et fer, et leur sœur Naama inventa l'art du tissage. Après le déluge de Noé, l'une d'elles fut découverte par Pythagore et l'autre par Hermès le Philosophe, qui se consacrèrent à enseigner les textes qui y étaient gravés. D’un côté la colonne d’Hermès, « Connaissance, symbole et amour »qui nous guide dans notre quête ésotérique de la Transcendance, et de l’autre la colonne de Pythagore « Science, raison et liberté ; refus d’abdiquer de notre cohérence intérieure » qui nous conduit à « douter des choses qu’on ne peut démontrer et qui ne sont connues que sous le nom de mystères ».

Cette histoire est reprise par de nombreux manuscrits appelés Old charges.

 

À noter que dans les Constitutions d’Anderson, la gravure des colonnes est attribuée à Énoch, car, par quelques vestiges de l'Antiquité, nous savons que l'un d'eux, le pieux Enoch (qui ne mourut pas mais fut transporté vivant au Ciel), prophétisa la conflagration finale au Jour du Jugement (comme nous le dit SAINT-JUDE) et aussi le déluge général pour la punition du Monde. C'est pour cela qu'il éleva deux grands piliers (d'autres les attribuent à Seth), un de pierres et l'autre de briques sur lesquels étaient gravées les sciences libérales, etc. Et que le pilier de pierre subsista en Syrie jusqu'aux jours de l'Empereur Vespasien. Au RER, c’est le mot de passe initial  de l’apprenti. À la demande de Jean-Baptiste Willermoz, lui-même inspiré par Mme de La Vallières, ce mot fut remplacé en 1785 par Phaleg. D’après Willermoz, c’était une contradiction que donner à l’apprenti ce mot de ralliement après lui avoir fait quitter tous les métaux qui sont les emblèmes des vices. Cette modification fut mal acceptée par beaucoup de frères appartenant à ce rite. Au Rite Émulation, Tubalcaïn est le mot de passage donnant accès du 2ème au 3ème grade. Rite York. Tubalcaïn est le nom de la griffe de passage de compagnon à maître, servant de mot de passe au 2ème  degré, tel que cela apparaît dans l’échange entre le 1er surveillant et le 1er expert dans  les instructions du degré : «- A-t-elle un nom? -Oui - Voulez-vous me le donner ? - Ce n'est pas ainsi que je l'ai reçu et je ne le communiquerai jamais ainsi.- Comment en disposez-vous ? - En l'épelant ou par syllabe. - Donnez-le par syllabe et commencez. - Commencez vous-même. - C'est à vous de commencer.»

 

Pour Hervé Tremblay, les généalogies des onze premiers chapitres de la Genèse entendent décrire les peuples (Gn 5) et justifier l’apparition des différents aspects de la vie humaine, comme les arts et les métiers. En Gn 4,20-22, les trois castes des éleveurs de bétail, des musiciens et des forgerons ambulants sont rattachées à trois ancêtres dont les noms font assonance et rappellent les métiers de leurs descendants : Yabal (ybl « conduire ») ; Yubal (yôbel « trompette ») ; Tubal (nom d’un peuple du nord, au pays des métaux). Tubal-Caïn serait «l’ancêtre de tous les forgerons en cuivre et en fer». Cela signifie que les généalogies ne sont pas très fiables historiquement et que les noms sont plutôt des créations visant à rendre compte du monde tel qu’il est.

 

Tubalcaïn, le forgeron, travaille les métaux et s’inscrit spirituellement comme continuateur de la lignée caïnite. Le forgeron fait partie des bâtisseurs et apprend à être par le moyen de la création. Il a la connaissance des 4 éléments : le métal est extrait de la terre, il est transfiguré par le feu, lui-même attisé par l’air puis trempé par l’eau afin de devenir l’instrument utile aux laboureurs ou aux guerriers. Il forge des épées, œuvre d’initié car elles sont parfois dotées d’un pouvoir magique, qui demande de connaître et maîtriser les forces contenues dans ces éléments. Le forgeron maîtrise le feu et grâce à lui transforme les métaux qui viennent des profondeurs de la terre. Son pouvoir est ambivalent, il peut être aussi maléfique que bénéfique car il forge des armes pour faire la guerre et comme Tubalcaïn qui , selon le témoignage de Philon et du livre apocryphe d'Énoch, cité par Tertullien, employa aussi dans ses travaux l'or, l'argent, etc., dont on fit ensuite des idoles pour les adorer.

 

Le travail de la forge signifie la constitution de l’être à partir du non-être. La forge est l’allégorie du cœur et les soufflets représentent les poumons. Fondre le métal et le reformer correspond au « salve et coagula » de l’alchimie hermétique, travail créateur par excellence, car créer c’est recréer. Sur un autre plan, selon Guy Barthélémy, la signification politique de la fable de Nerval est claire: ceux qui produisent les richesses de la terre, mais qui aussi ont permis aux hommes de sortir de leur animalité, car parmi ces bannis, il y a celui qui a inventé la ville, celui qui a inventé le tissage, celui qui a conçu le premier instrument de musique qui sont injustement opprimés par ce Dieu qui veut maintenir abusivement les hommes dans un état d'ignorance et par ceux qui lui servent de relais : les rois, ces ministres despotiques d'Adonaï. Le savoir et la liberté ne peuvent donc s'épanouir que dans un combat socialiste qui s'infléchit vers la mise en cause du Dieu unique.

 

 

 

                                                                            HIRAM  QUI SUIS-JE ?

 

Solange Sudarskis

2016

La légende, du latin legenda, lecture publique, est un récit traditionnel où le réel est déformé et embelli. Contrairement aux contes qui se déroulent dans le monde de l'imaginaire, les légendes ont un caractère vraisemblable et font le récit d'évènements qui ont eu lieu ou qui auraient pu avoir lieu. La légende contient des éléments du merveilleux et repose dans certains cas sur des faits historiques qui ont été transformés par des croyances, ou par l'imagination populaire, ou par l'invention poétique. La forme de la légende est simple et son objet essentiel est le miracle. À l'origine, la légende racontait la vie des saints. De nos jours, il s'agit de récits merveilleux d'un événement passé fondé sur une tradition authentique mais souvent modifiée au fil du temps. À la différence du mythe, la légende ne repose pas sur les divinités. Le drame de la légende d’Hiram nous est révélé dans la fameuse divulgation de Samuel Prichard, Masonry Dissected, La Maçonnerie Disséquée, publiée à Londres en 1730.

 

Un personnage inspiré du Texte biblique/ Le mot Hiram, en  hébreu, est constitué de trois lettres : Heth, Resch, Mem. Les lames du Tarot qui correspondent à ces lettres sont : Heth La Justice,  Resch Le Jugement, Mem La Mort (la camarde). Hiram peut, aussi, être lu dans cette langue comme Harem qui désigne la « chose cachée », le « lieu obscur » ou  tout comme Ir ‘Ham signifiant « la vie élevée » ou « l’élévation après la mort ». Hiram, personnage mythique, incarne pour la franc-maçonnerie un syncrétisme de ces êtres qui doivent mourir pour ressusciter, pour fonder un courant de Tradition. Le maître Hiram, cet ouvrier sublime, doué d'intelligence et d'un rare savoir, surnommé Hiram Abif, selon les interprètes, signifierait envoyé de Dieu. La tribu de Nephtali dont il est originaire est celle des forgerons (1R 7 ; 14) dont on sait qu’ils sont, de toutes traditions, ceux qui créent le monde par leur maîtrise des entrailles de la Terre. L'homme Hiram, fils d'une veuve, est présenté comme le dernier forgeron descendant hypothétique de Tubalcaïn qui en était le premier. A ce titre, il serait le dernier porteur des secrets de la création, le dernier des descendants du frère de Noé. C'est pourquoi le Roi homonyme l’envoya à Salomon afin de construire le Temple de l'Eternel (2Ch 2, 12) car il est bien évident que les descendants du créateur de l’Arche, porteur de la première alliance, ne peuvent pas être étrangers à la construction de la demeure de pierre qui accueillera Dieu. C’est grâce à 3 vertus que le premier temple fut construit par Betsaleel car il est écrit en Exode 31,3 : « Je [dieu] l’ai rempli de l’esprit d’Élohim en sagesse, en intelligence et en savoir »,  vertus que l’on retrouve en Hiram dans I Roi 7, 14 « rempli de sagesse, d’intelligence et de savoir »

 

Une représentation emblématique Du Maître : Cet aspect est marqué par l’article défini « LE » qui fait du maître Hiram le maître par excellence. Le nom d’Hiram, ou Hiram Abif, n’est jamais clairement formulé dans les textes anciens des Old Charges, mais seulement dans les plus tardifs de ces manuscrits. Dans les Old Charges, le maître maçon, quel que soit son nom, est toujours présenté comme le fils d’Hiram, le roi de Tyr ; ainsi dans le Cooke on trouve : Salomon employait 80000 maçons, le fils du roi de Tyr était le maître maçon.  Ce prétendu fils d’Hiram de Tyr apparaît sous plusieurs pseudonymes dans les différentes versions, peut-être des noms de substitution pour garder secret le véritable nom : Aynon, Amnon, Annas, Benaïm, Hiram de Tickus… Le manuscrit Dowland’s évoque : [Hiram de Tyr] avait un fils, appelé Aynon, qui était maître de géométrie et Grand Maître de tous ses maçons et maître de toute la gravure et la sculpture et de tous les types de maçonnerie du Temple. Dans la version de 1750 de la Fortitude (Old Charges), rapportant la correspondance entre les rois Salomon et Hiram de Tyr, Hiram avait envoyé le bois d’œuvre et il avait un fils nommé Houram qui était maître de géométrie et qui fut Grand Maître de tous les maçons qui étaient au Temple.  Inago Jones, reprenant un récit de Flavius Josèphe, fut le premier à donner au constructeur le double nom d’Hiram Abif. Le Dumfries, comme les Constitutions d’Anderson, donne au maître constructeur son nom, sa lignée et sa condition, encore évoqués dans les rituels contemporains, bien que les récits bibliques ne le présentent que comme un fondeur.

 

Un personnage de mystification : La plus curieuse supposition sur l’identité d’Hiram a été faite par la misandre Céline Renooz dans son livre L’ère de la vérité (Histoire de la pensée humaine, évolution morale de l’humanité à travers les âges et chez tous les peuples), paru en 1925, affirmant qu’en fait une femme, la fille du roi de Tyr, était cachée sous le nom d’Hiram. S’appuyant sur le texte hébreu de la Bible marqué par la féminisation des adjectifs qui qualifient le roi David, Renooz considère tout aussi curieusement qu’en vérité David fut une reine, du nom de Daud, qui créa la ville de Jérusalem et entreprit d’y faire construire un Temple. La reine Daud ne fut pas seule à fonder l'Institution secrète qui devait se propager jusqu’à travers la Franc-maçonnerie. Elle eut deux collaboratrices, deux Reines-Mages (ou Magiciennes), avec qui fut formé le triptyque sacré que les trois points de l'Ordre ont représenté depuis. L'une est Balkis, reine d'Éthiopie (appelée la reine de Saba), l'autre est une reine de Tyr, que l'on a cachée derrière le nom d'Hiram, cette reine de Tyr étant Élissar ou Didon. Pour Renooz, la légende d'Hiram et les anciennes traditions laissent entrevoir ce que fut le rôle de Salomon : c'est lui qui attaqua et renversa la puissance féminine et instaura la royauté masculine sur les ruines de la gynécocratie.

 

Un mythème : C’est-à-dire un mythe fondateur d’une société, choisi par celle-ci auquel ses membres ne peuvent qu’adhérer sans la remettre en cause. Le mythème est exprimé par l’ensemble des rites et rituels (le ritème), média entre les membres du groupe et son mythème.

 

Une fiction morale : 1. Un manichéisme - Chaque circonstance du funeste événement, que les maçons commémorent dans leurs travaux, fait connaître les vertus devant être pratiquées. Sa sortie glorieuse du tombeau, que l'on retrace, en fait connaître la récompense. Hiram, allant assidûment au Temple pour y faire sa prière, après la retraite des ouvriers, enseigne aux maçons qu'en cette qualité ils doivent encore plus que les autres un pur hommage à l'Être Suprême. Hiram, assassiné par trois Compagnons qui veulent lui arracher le Mot de Maître pour en usurper la paie, fait connaître le danger des passions violentes qui peuvent porter aux plus grands désordres si on ne les réprime pas, l'injustice de ceux qui, sans prendre la peine de faire sur eux-mêmes le travail nécessaire, voudraient arracher aux autres leurs découvertes et s'en approprier les fruits.  Hiram est le symbole de l'homme de grande valeur qui, malgré les tentations et les persécutions, remporte la victoire sur ses faiblesses et ses passions, se rapprochant de la perfection humaine. Il est  aussi le symbole de l’homme fidèle au devoir, même si le devoir est inflexible comme la fatalité, exigeant comme la nécessité et impératif comme la destinée. Il est, surtout, symbole du franc-maçon qui préfère mourir plutôt que de faillir à la tâche pour laquelle il est assermenté.

 

2. La fraternité comme code moral. C’est l’explication qu’en donne le « catéchisme des trois coups distincts » de 1760 : Premièrement, main contre main, signifie que je tendrai toujours la main à un F\pour l’aider, tant que cela sera en mon pouvoir. Deuxièmement, pied contre-pied, signifie que je n’aurai jamais peur de m’écarter de mon chemin pour rendre service à un frère. Troisièmement, genou contre genou, signifie que lorsque je m’agenouille pour faire ma prière, je ne dois jamais oublier de prier aussi bien pour mon frère que pour moi-même. Quatrièmement, poitrine contre poitrine sert à montrer que je garderai les secrets de mon frère comme les miens propres. Cinquièmement la main gauche qui soutient le dos signifie que je serai toujours prêt à soutenir un frère tant que cela sera en mon pouvoir.

 

Une parabole christique / Hiram, dégagé de son linceul funéraire et sortant glorieusement de son tombeau, est appelé à une nouvelle vie, entouré des vertus qu'il a constamment pratiquées et qui lui assurent l'immortalité à laquelle doivent aussi aspirer tous ceux de ses avatars qui sauront l'imiter. A travers les textes fondateurs, il apparaît clairement que le rituel maçonnique représentait une liturgie judéo-chrétienne dont les éléments servent de support à l’instruction spirituelle et d’encouragement à la pratique spirituelle d’une manière analogue aux liturgies religieuses des églises chrétiennes.

 

1. L’interprétation christique. On ne peut ignorer l’influence réelle d’une culture religieuse catholique dans la maçonnerie française du XVIIIe siècle. La posture de relèvement et d’accueil du nouveau maître\est une invitation à déchiffrer le sens de la légende d’Hiram dont la première version parut en 1730 dans l’ouvrage de Samuel Prichard intitulé La Maçonnerie disséquée. C’était une divulgation du rituel de la Grande loge de Londres de 1730. Analysant les deux sources immédiates de cette légende (le Graham de 1726 et le Wilkinson de 1727), il est permis de montrer que la figure d’Hiram était une figure allégorique renvoyant à une réalité bien précise : Jésus. Et c’est en ce même sens allégorique sans équivoque que le rituel de la Grande loge de Londres reprit la figure d’Hiram, la superposant à celle de Noé, pour élaborer sa légende, afin d’entamer une herméneutique biblique à l’abri des clergés. La légende maçonnique d’Hiram n’avait rien d’irréel ou d’irrationnel, elle n’avait rien d’arbitraire ou d’artificiel car elle exprimait une interprétation spirituelle, et non charnelle, de la résurrection des morts tout en invitant les maçons à s’interroger sur la notion mystérieuse d’attouchement corporel.

 

2. Le rappel ecclésiologique et spirituel du calvinisme.  La doctrine calviniste exprimant les fondements de la foi presbytérienne fut présentée et définie en cinq points, mieux en cinq contre-points de la réfutation de l’arminianisme au synode de Dordrecht en 1618. Ces cinq points, résumés par l’acronyme anglais tulip (Total depravity, Unconditonal election, Limited atonement, Irresistible grace, Perseverance of the saints), portaient essentiellement sur le primat et les modalités de la grâce et constituaient par-là les clefs de la rédemption en vue du salut éternel.  La kabbale permet, à partir du mot de maître substitué de proposer une suggestion pour la parole perdue : le constructeur est le tétragramme par l’esprit saint.

 

Un mythe solaire : Hiram est, sous le rapport astronomique, l'emblème du soleil, le symbole de sa marche apparente. Sous cette légende allégorique, se cache l'expression de la grande et profonde loi de la palingénésie qui exige la mort violente de l'initiateur comme complément de l'initiation. Dans la plupart des mythes ou légendes solaires, il y a un héros frappé à mort par un monstre, un génie, un assassin. Ce héros a une épouse, un fils.  Il est le soleil, sa femme est la terre, son fils l’homme. Malgré leurs divergences de récit, ces mythes arrivent tous à la même finalité : tantôt le héros ressuscite, tantôt il est vengé et remplacé par son fils. Le franc-maçon, en tant que fils de la veuve, est l’enfant qui devient homme en prenant la place d’Hiram.  

          

Une époptie : L’époptie est un genre littéraire de la nouvelle fantastique pour donner la représentation théâtrale des mythes et l’enseignement d'un secret à partir de jeux scéniques. Les cérémonies d'initiation paraissent toujours suivre, dans l'Antiquité, un ordre déterminé. La première étape était constituée par les rites préalables de purification. L'initiation se prolongeait par l'époptie. Il semble que, du moins pour les mystères (pour les confréries, il s'agissait plutôt d'un secret magique pour amener la pluie, nourrir le feu), ces représentations consistaient à tuer l'individu (Osiris coupé en morceaux, Bacchus déchiré par les bacchantes) pour le faire ressusciter à une vie nouvelle. Il est donc compréhensible que la mort et la résurrection des dieux de la végétation aient pu symboliser ces morts et ces résurrections initiatiques et que les mythes de la plante qui dépérit en hiver pour renaître au printemps aient fourni les divers scénarios de ces représentations (Mircea Eliade). Le nouvel initié devait alors jurer de garder le secret sur ce qu'il avait vu et appris ; il recevait souvent un autre nom. Les cérémonies de clôture qui suivaient étaient publiques, avec des jeux et des danses qui manifestaient la joie du retour du myste à la vie. Jacqueline de Romilly a mis en évidence la fonction psychologique et sociale de la tragédie grecque qui permettait d’extérioriser la violence via un phénomène d’identification du spectateur à l’acteur-personnage et de l’évacuer ainsi hors des murs de la cité. Le rituel maçonnique accomplit une purification assez semblable grâce au spectacle visuel qu’il livre. Il va même plus loin que la tragédie si l’on considère que tous les spectateurs sont également des acteurs de la pièce qui se joue, la gestuelle se joignant à l’observation.

 

Une interprétation alchimique : C’est essentiellement le Rite de l'étoile Flamboyante dont on retrouve trace dans le Système philosophique des Anciens Mages égyptiens re-voilé par les prêtres Hébreux sous l'emblème maçonnique vers 1750 qui développa en franc-maçonnerie cette interprétation. Ce Rite est réellement alchimique. Son catéchisme est une description du Grand Œuvre avec en parallèle l'explication alchimique des principaux symboles maçonniques.

 

DU SYMBOLISME DE LA POMME DE PIN AU TROISIḔME OEIL

 Arcadia

 

2014

 Quel rapport entre la pomme de pin et le troisième œil ? Pas évident au premier abord. Mais laissez-vous guider en gardant ce qui suit çà l’esprit. Quelle est la quête de tout Cherchant sincère?  la Lumière ! Cette réflexion m’a été inspirée lors d’un récent voyage à Rome et à la visite du Vatican. Mon attention a été attirée par une statue aux dimensions imposantes de pomme de pin nommée "La Pigna". La pomme de pin est également le symbole utilisé par la papauté pour illustrer le trait d’union entre la terre et le ciel, la chair et le spirituel, voir sur le spectre papal sur la photo ci-dessous. Les armoiries du Saint-Siège qui se trouve sur le drapeau du Vatican entre autres, dispose d'un empilement de trois couronnes étrangement similaires dans la forme d'une pomme de pin.

 

Pourquoi cette présence si ostentatoire au sein de la chrétienté ? Se retrouve-elle ailleurs ? Dans toutes les religions et les cultures, il existe des représentations de la pomme de pin comme un élément à travers lequel on peut parvenir à une vision du ciel. Dans la culture sumérienne et dans ses dieux, dans la culture égyptienne, dans le bouddhisme, dans l’hindouisme, dans la religion chrétienne comme nous venons de le voir. On en trouve trace sue des sculptures assyriennes datant de 713-716 avant JC. Figures  détenant des pommes de pin, ou, dans certains cas, en utilisant une pomme de pin pour la pollinisation de leur représentation de l'Arbre de Vie. Un hommage, peut-être, à la fois symbolique l'immortalité et son rôle en tant qu'icône de l'illumination. 


Une statue du dieu mexicain « hicomecoatl », représente à nouveau la divinité offrant une suite de pommes de pin dans une main et un arbre à feuilles persistantes dans l'autre. Les Grecs et les Romains ont également intégré la pomme de pin dans leurs systèmes élaborés de la croyance religieuse et la mythologie.

 

La pomme de pin est l’expression de la fécondité et de la puissance vitale, de la permanence de la vie végétative et animale.  Elle fut également un attribut de Dionysos ainsi que de Cybèle, déesse de la fécondité, le pin étant la métamorphose d’une nymphe aimée du dieu Pan. Sa forme en spirale est symbole de développement cyclique. La pomme de pin montre clairement les spirales de Fibonacci : 8 dans un sens, 13 dans l'autre sens. 8 et 13 sont deux termes consécutifs de la suite de Fibonacci : 1; 1; 2; 3; 5; 8; 13. 

 

Lorsque l'on rejoint tous les points par une seule spirale, l'angle entre deux points consécutifs est l'angle d’or. En elle, il y a émanation, évolution, rotation créationnelle. Cela n’est donc pas pour rien que la pomme de pin porte peu ou prou la même charge symbolique et, par extension, le pin lui-même. Comme dans le labyrinthe, la spirale évolue à partir d’un centre, l’involution étant marquée par le retour au centre. Sans doute parce que le parallélisme pomme de pin/spirale évoque la cyclicité du rythme Vie-Mort à l’infini et met en exergue l’impermanence dans la permanence, l’équilibre dans le déséquilibre.

 

Pourquoi la pomme de pin apparaît, dans l’une des cours les plus emblématiques du Vatican, une représentation colossale en bronze d’une pomme de pin de plus de quatre mètres de haut, qui s’appuie sur un chapiteau de IIIe siècle montrant le couronnement d’un athlète victorieux. Ou pourquoi les dieux ailés ou génies sumériens tenaient une pomme de pin dans la main. Pourquoi les bouddhas éclairés ont une coiffure en forme de pomme de pin, qui apparaît également sous forme de flamme sur la tête de Saint-Jude Thaddée. Pourquoi l’enfant de la Vierge noire de Montserrat a une pomme de pin dans la main ?

 

Enfin, pourquoi le sceptre d’Osiris est un bâton, flanqué de deux serpents, dont la pointe est surmontée d’une pomme de pin. Et nous pourrions donner des dizaines d’autres exemples car on en trouve partout. La raison, même si elle est restée cachée jusqu’il y a peu, en est très simple : La pomme de pin est le symbole de la glande pinéale dont elle inspire le nom, un symbole très ancien de nature sacrée.

 

Descartes, représentant de l’âge de la raison, appelé à tort siècle des Lumières, a affirmé que la glande pinéale était le siège de l’âme. La glande pinéale est parfois aussi appelée « le troisième œil atrophié ». la glande pinéale serait la « montagne » de la Bible où se fait la communication avec le Très Haut. Exotériquement, Moïse reçoit les tables de la loi « sur la montagne », d’un point de vue ésotérique, cette montagne ne serait autre que le siège de la glande pinéale.

 

Les moines tibétains affirment qu’il existe chez l’homme un troisième œil situé au centre du cerveau à hauteur des yeux, responsable de la clairvoyance et qui aurait été atrophié au fil du temps, pour permettre peut-être le développement de la conscience et à partir de celle-ci, l’effort évolutif qui cristallise dans l’union de toutes les potentialités que sommeillent en chaque être humain. Le troisième œil est associé aujourd’hui à la glande pinéale et il est intéressant de noter la similitude anatomique entre cette glande et l’endroit où elle se loge et les dessins schématiques représentant, en Egypte, l'œil d'Horus.  

 

La glande pinéale est considérée comme étant le «Troisième Œil» car elle dispose d’une membrane qui capte les images comme celle au fond de la rétine des yeux, la glande pinéale est remplie d’eau et c’est la partie la plus magnétique du corps humain. C’est une petite glande qui mesure à peine plus de 5 mm, un peu plus grosse qu’un petit pois, mais qui contient dans sa structure des capacités et des potentialités aussi surprenantes que mystérieuses. Elle occupe une place importante dans l’iconographie des religions, et même des sociétés secrètes. Jusqu’il y a peu, la science la considérait comme un simple résidu de phases évolutives antérieures sans guère d’utilité aujourd’hui. Loin de là, les connaissances scientifiques modernes soulignent, parmi diverses fonctions cellulaires complexes, neuroendocriniennes et neurophysiologiques, celle de réguler les cycles de veille, sommeil, étroitement liés à la présence de la lumière, on y vient.

 

En effet, lorsque l’obscurité règne autour de nous, cette glande sécrète la mélatonine, une hormone qui, entre autres choses, affecte la montée et la descente des ondes alpha et bêta, ce qui, non seulement ouvre ou ferme les portes du sommeil et de l’éveil, mais permet également des états de conscience généralement associés à la méditation ou la prière. Il y a donc un aspect lié au spirituel, ou au multidimensionnel, qu’a réussi à mettre aujourd’hui à la mode l’étude de la glande pinéale. Les doctrines ésotériques d’Orient proclament depuis des millénaires que la pinéale est une glande qui permet de gérer des états altérés de conscience, faisant office de pont, d’une certaine façon, de sorte que son activation par certaines techniques d’entraînement conduit à une union du monde phénoménal et des états de conscience supérieurs.

 

On pense que les méthodes d’entraînement des yogis engendrent une sécrétion élevée de DMT dans la glande pinéale. Qu’est-ce que le DMT ? Il peut être considéré comme le responsable biochimique des expériences mystiques. Le DMT (diméthyltryptamine) est l’un des psychédélique, hallucinogènes les plus  puissants et il est présent dans la nature de manière plus ou moins concentrée, aussi bien dans les espèces animales que végétales. 

 

C’est dans la voie d’éveil de la tradition hindoue et le yoga que nous trouvons explicitement  l’ouverture du troisième œil, encore appelé la montée de la Kundalini. 

 

La Kundalini est désignée comme « énergie cosmique », « énergie vitale » ou « énergie divine » selon les auteurs qui l'emploient et la tradition qui l'utilise.

 

Dans les sociétés occidentales cette représentation est plus ésotérique. Au musée du Louvre on voit un magnifique vase de l'époque Louis XVI, qui reflète clairement la kundalini. Le vase figure deux serpents, représentation d’Ida et Pingala qui s'élèvent symétriquement des deux côtés, ascensionnant vers la pomme de pin (glande pinéale) au sommet, pour activer le troisième œil.

 

Ida et Pingala sont des canaux énergétiques physique et psychique dans lesquels circule le "Prâna" (ou Énergie Vitale) selon des règles très complexes, tenant compte des heures, des mouvements solaire et lunaire et de l'état particulier de chaque être humain. Ida et Pingala entourent Sushumnâ et s'entrecroisent en particulier au niveau de chacun des chakras principaux ou se trouvent les nœuds que l'énergie doit dissoudre durant son ascension. Ils sont situés sur le trajet de l'épine dorsale et de la tête et représentent la contrepartie subtile des ganglions du système nerveux sympathique.

 

 Le concept d'ouverture du troisième œil par serait un « secret perdu » des sociétés initiatiques dont  la franc-maçonnerie, secret qui était autrefois connu de tous les monarques et nobles d'Europe.  Selon la tradition ésotérique, nous avons tous un troisième œil sous la forme de la glande pinéale. Symbolisée dans l'art par la pomme de pin.

 

Bien que l'idée d'éveil du troisième œil constitua un jour le principe central d'une ancienne religion universelle pratiquée tout autour du globe, cette tradition fut considérée comme « païenne » et devint hors-la-loi avec l'arrivée du christianisme. Elle passa dans la clandestinité en occident, seuls ses symboles survécurent.

L'un de ces symboles est l'emblème héraldique français le plus célèbre : la Fleur de Lys. Cet ancien emblème, qui fut adopté par les premiers rois de France, les rois mérovingiens, et utilisé ensuite par les monarques qui suivirent, constitue en fait une « feuille de route » sur la manière d'éveiller le troisième œil. Le motif de la fleur de lys, un pétale double flanquant un troisième pétale centré est parallèle aux canaux Ida et Pingala flanquant le Sushumnâ central : La fleur de lys affiche une troublante ressemblance avec un autre symbole ésotérique ancien et puissant, le Caducée, emblème iconique largement utilisé par les rois français ainsi que d'autres rois et potentats d'Europe. Le caducée est un autre emblème symbolisant le grand secret maçonnique de l'éveil du troisième œil.

Le caducée, qui nous est familier aujourd'hui en tant que symbole de la médecine, est aussi directement relié au symbolisme de la kundalini, comme nous pouvons le voir dans cette statue d'une déesse tenant un caducée, sur la façade du château de Versailles : Pendant des siècles, des initiés ont encodé le caducée dans l'art et l'architecture, utilisant parfois le symbole de la pomme de pin au sommet du caducée en référence au pouvoir d'illumination de la glande pinéale ou troisième œil :Cette trinité ou triangulation se retrouve partout en franc-maçonnerie :  L’importance du nombre trois, la triangulation dans le rituel, les deux piliers jumeaux ("J…" et "B…"), le soleil et la lune, surmontés d'un œil lumineux (L’œil qui voit tout, le troisième œil). 

 

C'est le secret caché du symbole de la pomme de pin dans la Maçonnerie, selon le célèbre auteur franc-maçon canadien du 20ème siècle, Manly P. Hall : « … La kundalini du mysticisme hindou… est la clef perdue de la Maçonnerie… le feu de l'esprit s'élève le long des trente-trois degrés ou éléments de la colonne vertébrale et pénètre dans la chambre en dôme du crâne… où il invoque Ra (la glande pinéale)… Comme le signifie son nom, la glande pinéale est la pomme de pin sacrée chez l'homme – l’œil unique »

 

Les Franc-maçons et les guildes des tailleurs de pierre qui les ont précédés ont encodé ce concept du troisième œil dans l'art et l'architecture, dans les églises, les châteaux et la plupart des cathédrales médiévales gothiques d'Europe. C'est le secret de « l’œil dans le triangle » maçonnique qui achève une pyramide tronquée, symbole familier aux américains en tant que Grand Sceau des États-Unis ; ce célèbre symbole existe en mémoire de la religion universelle de l'Âge d'Or qui était répandue autrefois sur terre.

Suivant les anciennes traditions de sagesse de l'antiquité, comme celles des anciens hindous et égyptiens, les sociétés initiatiques utilisent ce type de symbolisme d'un troisième œil solaire pour représenter « l'âme intérieure » ou la « lumière divine » intérieure.

 

ARTS MARTIAUX     -   L’AÏKIDO

 

 

 

 l’Aïkido, un art initiatique universel

 

Quand pour la première fois, lorsque le débutant monte sur un tatami, il ignore alors toute la richesse  qui va se présenter à lui, tant est, qu'il soit assidu et persévérant …..Rien ne laisse présager que, derrière cet art martial se profile une transmutation d'une beauté incroyable …....

 

Au premier coup d’œil cet art ressemble à une danse sans heurt, tout est rond, fluide, et se pratique avec une apparente facilité, et avec une redoutable efficacité  Commence alors un long apprentissage, celui de dégrossir ce corps qui ne répond pas avec autant de précision que l'on souhaiterait, en fait ce corps s’avère gauche, maladroit, mal dégrossi étrangement le débutant ne sais plus se servir de ses membres ne parviens plus à se latéraliser, il a l'impression que son corps lui échappe, et c'est là un grand moment de solitude et de remise en question, comment font ils les autres pratiquants pour avoir tant de facilité dans leurs pratiques ? pourquoi lorsque le professeur explique les mouvements cela semble t'il si facile et qu'une fois qu'il s'agit de les expérimenter tout devient si compliquer ? comme si, ce corps, que l'on habite refusais de répondre correctement, un peu comme s'il était insoumis 

Lentement alors commence un travail qui s'apparente à l’œuvre au noir

 

Celui ou le corps se dégrossi, ou il réapprend à reprendre son propre contrôle, ou il s’aperçoit que tout ce qu'il pensait être acquis n'est que chimère Il faut se débarrasser petit à petit de certains schémas, de certaines habitudes, qui sont autant d’éléments polluants, de réflexes inadaptés  il faut aussi et surtout en réapprendre beaucoup d'autres, leur simplicité est perturbante, car l'apprenti est truffé de concepts d'une incroyable complexité et revenir à la simplicité demande de nombreux efforts (car la vie est simple, c'est l'égo qui rends tout d'une très grande complexité)

 

Les débuts sont fastidieux, ce corps que l'on était convaincu de posséder n'est qu'un étranger, qui plus est, refuse de répondre aux exigences que l'on pensait acquises A cela s'ajoute une philosophie de vie, basée sur le respect de soi, de l'autre, du lieu qui devient un endroit d’étude, un lieu privilégié, un lieu consacré …l’élément terre est expérimenter  (l’équerre)

 

le temps passe, certains reste, d'autres quitte cet art trop exigeant, qui impose tant de remise en questions, un art qui fatigue, qui fait transpiré  ou l'on apprend des termes qui appartiennent à une autre langue, ou, ce qui nous semblais satisfaisant hier, ne nous semble plus adapté aujourd’hui on travaille à genoux, debout, avec ou sans armes et pas toujours avec les personnes qui sont facile à '' bougé ''

 

Puis vient avec le temps et beaucoup de pratique l’œuvre au blanc  le corps s'est assoupli, et avec lui l'esprit, quelque chose a mûri, le ressenti, sa relation à l’autre, à sois, n'est désormais plus la même ….

on commence à percevoir d'autres dimensions en son for intérieur, au départ les attaques étaient ressenties comme des agressions, désormais on ne fait qu’expérimenter un mouvement, la conscience de son corps s'est affiné, ainsi que la conscience de sois  son niveau d'exigence ne cesse d'augmenter, parce que l’on sent, on sait de manière intuitive que tout ces efforts ne sont pas vains, que quelque chose se construit à l’intérieur de soi, quelque chose d'unique on sait que là quelque part en soit se cache une vérité, quelque chose d'essentiel, mais ce n'est là qu'un vague sentiment qui prend au fur et à mesure de la pratique une dimension plus précise une sorte de trésor à conquérir, qui, s'apparente à une forme de liberté, une sérénité que l'on souhaiterait gérer en continu, mais qui nous échappe,  alors commence une impérieuse recherche, l’élève deviens un Perceval en quête de son Graal

c'est le travail sur les éléments air et eau, (le compas)

 

Enfin vient l’œuvre au rouge : quand l’Apprenti monte sur le tatami il sait qu'il est dans un lieu consacré, et que, quelque soit son niveau il n'est et ne restera jamais qu'au début du début, il est et restera quelque soit son niveau de pratique et de compréhension un apprenti, un novice il a dépassé l'aspect grossier du corps pour l'emmené vers une sensibilité qui va croissante, son ressenti est un univers en constante progression  la trinité corps, cœur, esprit, sont désormais  uni, lorsqu'il pratique avec un partenaire il n'est désormais plus dans la dualité, juste dans un échange qui se veut harmonieux, en communion, en osmose, la volonté de vaincre n'existe plus, seule l’adaptabilité dans l'instant compte  un instant d’éternité ou il ne s'agit plus de prouvé à sois ou à l'autre sa pseudo supériorité mais juste d’être dans l'ici et le maintenant, pour évoluer sur une dimension sacrée, celle de la spiralité divine, un espace particulier ou le temps ne semble pas avoir la même valeur …..on recherche l'essence qui anime son sois profond, cette lumière qui est cachée par des rideaux de brumes due à notre ignorance  le travail devient celui de l’étude des 6 directions, le haut, le bas, le devant, le derrière, et les deux cotés, ou l'on apprend à ce diriger dans l’espace, celui à l’extérieur de sois et surtout celui de notre intériorité on prend conscience du rythme qui vit en nous et a l’extérieur de nous, qu'il nous faut mourir à nous même autant de fois qu'il nous sera possible, car à chaque mort se profile une nouvelle vie avec de nouvelles données, de nouvelles compréhensions, qui parfois bouleverse ce que nous croyons acquis , il nous faut alors abordé de nouvelle strates, un passage obligé qui nous force à grandir, a évolué, c'est une forme de chaos qui donnera naissance à chaque fois une nouvelle dimension intérieure

(l’alchimie)

 

L'ancrage à la terre, en descendant ses appuis, en s’enracinant, est acquis, les rotations qui génère l’absence d'opposition donne vie à la spirale, cette force incroyable qui s'exprime en sois, (l’ADN) et aussi à l’extérieur de soi  (la rotation des planètes)  la conscience que la rencontre des deux spirales, l’une terrestre et l'autre cosmique se réunissent au niveau du deuxième chakra et que cette force s'exprime à travers le ventre on sait de manière intuitive que le premier souffle vient avec l'incarnation du corps, et que l'expiration sera la dernière au moment de notre mort, d’où l'importance de notre souffle)  entre les deux se trouve notre vie qu'il nous faut remplir de savoir , de connaissances, en cherchant à ,l’intérieur de nous , mais surtout en partant en conquête de notre intériorité ( le feu de la transmutation ) on apprend à diriger l'autre, à donner une direction qui consiste à remettre sur la voie du retour au calme, à l’harmonie, à la paix ….

 

Dans sa pratique il utilise une dimension particulière, celle de la visualisation qui associée au ressenti, et au cœur, donne au pratiquant une liberté d'expression extraordinaire le corps et l'esprit sont détendu, prêt à accueillir  l'attaquant en le prenant dans son cœur (création du vide, état de paix, absence de dualité, ou toutes les directions proposées ne sont que suggérées, ce qui donne une très grande liberté d’action) l’Ego est en veille, l'apparence ne devient plus la référence vitale, par contre l'intuition, le ressenti et le souffle deviennent les outils principaux   les dimensions spatiales sont de mieux en mieux intégrées et gérées

la chute s'est transformée en liberté, (l’expression et l’expérimentation du vide) l’arrogance, l'impatience se transforme en humilité  , l’épreuve se transforme en expérience la soumission en acceptation la victoire et la défaite sont intégrées comme étant des illusions   la force brutale, s'est transformée en une énergie bienfaisante que verticalité et horizontalité sont acquis   (fil à plomb et niveau) il est plus facile désormais de prendre l'autre dans son cœur car on sait intuitivement que l'autre et sois ne sont qu'une seule et même entité …...... (l’Égrégore, la source)

 

l’apprenti conçoit son rôle en tant que canal, il est conscient d’être un trait d'union entre la terre et le ciel (relation avec l’akassa, l’éther) l'élément feu est expérimenté, (les tables des lois, les textes sacrés) il comprend que le chemin emprunter a des étendues qui dépasse son imagination, et qu'il n'est rien ou si peu de chose par rapport au grand tout  il prend conscience de son ignorance, et que l'important n'est pas l'objectif mais le chemin parcouru

 

l’aïkido possède une force qui va bien au-delà d'une simple étude intellectuelle car il propose un travaille sur le corps, c'est dit-on un yoga vivant l'étude oblige une transformation par une mise en pratique, à travers l'étude des 21 mouvements de bases et ce à travers 3 concepts, le physique, le mental, le cœur l'harmonisation de ces 3 concepts ouvrent à leurs tours d'autres champs d'investigations qui sont  le travail énergétique (le Ki) la visualisation créative la conscience d'autres plans  l'aikidoka devient au cour de son initiation un guerrier en quête de paix (intérieure et extérieure)  (un guerrier n'est pas un simple combattant, c'est un être qui cherche à approfondir ses connaissances afin d'en faire bénéficier les autres êtres)  c'est un être qui cherche à travailler en conscience, avec trois principes fondamentaux la  pensée juste  (élaboration, analyse, réflexion, qui s’élabore dans le silence …...)

la  parole juste  (transmission, la sagesse, la bienveillance) l'action juste  (création, construction, l’expérimentation)

 

enfin on peu travaillé sur cet élément si important, sa conscience ….mais ceci est une autre histoire et un chemin qui se perd aux confins d'un univers qui n'est dévoilé qu'a ceux qui regagnent le grand Orient ….. celui ou tout n'est qu'amour et lumière  ….. (peut être la voûte étoilée …..)

 

 

DE  L’ÂME ET DE SON  DESTIN                                                                        VITO MANCUSO

 

 

 

 

De l’Âme et de son destin. Ed. Albin Michel

« Théologie universelle. (P. 65)

 

 La vie éternelle est le principal sujet de la théologie. Sa tâche consiste à éduquer les hommes à entrer ici et maintenant, sans attendre, dans la dimension de l’éternel, parce que l’éternité n’est pas après, à la fin, là-bas : elle est ici et elle est maintenant. Si elle n’était pas ici et maintenant, l’éternité ne serait pas à proprement parler l’éternité, elle ne serait qu’un temps prolongé. L’eschatologie ne porte pas sur un temps extérieur, l’attente d’un improbable retour du Christ glorieux au milieu des nuées. Elle concerne notre temps intérieur, la dimension la plus intime de l’âme. Parler eschatologie avec une certaine maturité spéculative, ce n’est rien d’autre que parler de l’âme. Voilà pourquoi ignorer l’âme conduit nécessairement à ignorer l’eschatologie. Quand nous parlons eschatologie, les arguments que nous mettons en œuvre ne sont pas tels qu’ils seront d’actualité seulement dans un lointain futur, mais nous nommons des régions de l’être qui habitent à l’intérieur de nous.

 

Parmi tous les arguments qui amènent les hommes à croire en Dieu, la vie éternelle est le plus décisif. A n’en pas douter, l’impossibilité de fonder en raison toute réflexion sur la vie éternelle annoncée par le christianisme nuit considérablement à la crédibilité de la foi chrétienne. C’est pourquoi je ressens la nécessité de reprendre la théologie sur de nouvelles bases et d’inaugurer ce que j’appelle la théologie universelle. Par cette expression j’entends un discours sur Dieu et notre relation réelle avec lui, autrement dit la véritable théologie, au sens propre du terme, mais construite à partir des données de la raison. La raison évidemment, n’est pas à comprendre ici dans le sens restrictif du rationalisme positiviste selon lequel elle est seulement ce qui peut être vérifié au niveau matériel – ce qui a pour conséquence que seules les affirmations de la science doivent être tenues pour vraies et que, par conséquent, le concept de vérité se retrouve réduit à la notion indispensable, mais plus limitée, d’exactitude.

 

La raison est à entendre au sens spéculatif plus large d’intellect + conscience morale, c’est-à-dire ce que Kant définissait comme la « raison pratique », selon laquelle est également vrai ce qui ne peut pas être directement vérifié mais qui, par sa noblesse inhérente, par sa beauté morale innée, par sa capacité intrinsèque à produire le bien, enflamme les âmes et remplit nos vies- ce que Hegel désignait du nom d’ « esprit ». Vérité  dans le sens d’exactitude + sagesse, c’est-à-dire dimension globale de l’esprit qui non seulement connait et veut toujours mieux les données exactes de la science, mais sait aussi les utiliser. Vérité à laquelle on parvient en vertu d’un travail non seulement intellectuel, mais aussi moral. Vérité qui pour être embrassée, exige un engagement total de l’intelligence et de la volonté, de l’esprit et du cœur, de toute la vie.

 

Je vois dans la raison entendue dans cette acception extensive l’organe privilégié de la dimension spirituelle authentique et, partant, de la réflexion théologique. Les données sur l’expérience du divin qui sont mises à jour par la raison dans ce sens ne peuvent que valoir pour tous et pour chacun, elles sont universelles. J’entends construire mon discours sur l’âme et son destin comme un essai de théologie universelle.

 

 

EXPLICATIONS SUR L’ANNÉE MAÇONNIQUE DE LA VRAIE LUMIÈRE

 

 

 

Les Francs-Maçons utilisent traditionnellement, dans leurs actes et leur correspondance, l'ère maçonnique. Il existe plusieurs systèmes qui peuvent varier en fonction des Obédiences.

D'une façon générale, les loges anglo-saxonnes, françaises et allemandes utilisent l’Année de la Vraie Lumière (A:.V:.L:.) ou l'Anno Lucis (A:.L:.) pour faire remonter symboliquement l'origine de la Maçonnerie à la création du monde selon la tradition biblique. James Ussher, théologien prolifique a notamment publié une chronologie situant la Création du monter à l'an 4004 avant JC.

La chronologie utilisée par Anderson dans la partie historique de ses Constitutions coïncide sensiblement avec cette chronologie, généralement acceptée par les différentes Eglises anglaises au début du XVIIIème siècle et qui, d'ailleurs, coïncide sensiblement avec les données bibliques.

Il convient donc, pour obtenir la date maçonnique, d'ajouter 4000 ans à la date calendaire ou « Ere Vulgaire » (E:.V:.)

 Traditionnellement, en Suisse comme en France, on utilise le calendrier julien faisant commencer l'année en mars.

On n'emploie pas les noms des mois courants, mais seulement leurs quantièmes. Par exemple le 3 février 2007 est le « troisième jour du douzième mois de l'année 6006 A:.L:. alors que le 1er  mars de la même année devient le premier jour du premier mois de l'année 6007 de la Vraie Lumière».

Actuellement dans un esprit de simplification il est cependant d'usage de n'ajouter que 4000 à l'année. Le reste de la date restant identique.

 

HUMOUR    -      COMMANDE D’UNE PIZZA DANS UN FUTUR PROCHE.

 

 

 

 

>> (Voici ce que peut nous réserver l'avenir avec l'interconnexion des ordinateurs et des bases de données)

>> Standardiste , Speed-Pizza : Bonjour.

>> 

>> Client : Bonjour, je souhaite passer une commande s'il vous plaît.

>> Standardiste : Oui, puis-je avoir votre NIN , Monsieur?

>> 

>> Client : Mon Numéro d'Identification National ? Oui, un instant, voilà, c'est le 6102049998-45-54610.

> 

>> Standardiste : Je me présente, je suis Noa Legarrec-Garcia. Merci Mr Jacques Lavoie. Donc, nous allons actualiser votre fiche : Votre adresse est bien le 174 avenue de Villiers à Carcassonne, et votre numéro de téléphone le 04 68 69 69 69. Votre numéro de téléphone professionnel à la Société Durand est le 04 72 25 55 41 et votre numéro de téléphone mobile le 06 06 05 05 01. C'est bien ça, Monsieur Lavoie ?

> 

>> Client :(timidement) : oui !

>> 

>> Standardiste : Je vois que vous appelez d'un autre numéro qui correspond au domicile de Mlle Isabelle Denoix, qui est votre assistante technique. Sachant qu'il est 23h30 et que vous êtes en RTT, nous ne pourrons vous livrer au domicile de Mlle Denoix que si vous nous envoyez un XMS à partir de votre portable en précisant le code suivant AZ25/JkPp+88.

> 

>> Client : Bon, je le fais, mais d'où sortez-vous toutes ces informations ?

>> 

>> Standardiste : Nous sommes connectés au système croisé des bases de données, Monsieur Lavoie.

 

>> Client (Soupir) : Ah bon !… Je voudrais deux de vos pizzas spéciales mexicaines.

>> 

>> Standardiste : Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Monsieur Lavoie.

> 

>> Client : Comment çà ?

> 

>> Standardiste : Votre contrat d'assurance maladie vous interdit un choix aussi dangereux pour votre santé, car selon votre dossier médical, vous souffrez d'hypertension et d'un niveau de cholestérol supérieur aux valeurs contractuelles. D'autre part, Mlle Denoix ayant été médicalement traitée il y a 3 mois pour hémorroïdes, le piment est fortement déconseillé. Si la commande est maintenue, la société qui l'assure risque d'appliquer une surprime.

>> 

>> Client : Aie ! Qu'est-ce que vous me proposez alors ?

>> 

>> Standardiste : Vous pouvez essayer notre Pizza allégée au yaourt de soja , je suis sûre que vous l'adorerez …

>> 

>> Client : Qu'est-ce qui vous fait croire que je vais aimer cette pizza ?

>> 

>> Standardiste : Vous avez consulté les 'Recettes gourmandes au soja' à la bibliothèque de votre comité d'entreprise la semaine dernière, Monsieur Lavoie et Mlle Denoix a fait, avant hier, une recherche sur le Net, en utilisant le moteur ' booglle2.com ' avec comme mots clés 'soja' et 'alimentation'. D'où ma suggestion.

> 

>> Client : Bon d'accord. Donnez-m'en deux, format familial.

>> 

>> Standardiste : Vu que vous êtes actuellement traité par Dipronex et que Mlle Denoix prend depuis 2 mois du Ziprovac à la dose de 3 comprimés par jour et que la pizza contient, selon la législation, 150 mg de Phénylseptine par 100g de pâte, il y a un risque mineur de nausées si vous consommez le modèle familial en moins de 7 minutes. La législation nous interdit donc de vous livrer. En revanche, j'ai le feu vert pour vous livrer immédiatement le modèle mini.

>> 

>> Client : Bon, bon, Ok, va pour le modèle mini. Je vous donne mon numéro de carte de crédit.

>> 

>> Standardiste : Je suis désolée Monsieur, mais je crains que vous ne soyez obligé de payer en liquide. Votre solde de carte de crédit VISA dépasse la limite et vous avez laissé votre carte American Express sur votre lieu de travail. C'est ce qu'indique le Credicard Satellis Tracer.

>> 

>> Client: J'irai chercher du liquide au distributeur avant que le livreur n'arrive.

>> 

>> Standardiste : Çà ne marchera pas non plus, Monsieur Lavoie, vous avez dépassé votre plafond de retrait hebdomadaire.

> 

>> Client : Mais, ce n'est pas vos oignons ! Contentez-vous de m'envoyer les pizzas ! J'aurai le liquide. Combien de temps ça va prendre ?

>> 

>> Standardiste : Compte-tenu des délais liés aux contrôles de qualité, elles seront chez vous dans environ 45 minutes. Si vous êtes pressé, vous pouvez gagner 10 minutes en venant les chercher, mais transporter des pizzas en scooter est pour le moins acrobatique.

> 

>> Client : Comment diable pouvez-vous savoir que j'ai un scooter ?

>> 

>> Standardiste : Votre Peugeot 408 est en réparation au garage de l'Avenir , en revanche, votre scooter est en bon état puisqu'il a passé le contrôle technique hier et qu'il est actuellement stationné devant le domicile de Mlle Denoix. Par ailleurs j'attire votre attention sur les risques liés à votre taux d'alcoolémie. Vous avez, en effet réglé quatre cocktails Afroblack au Tropical Bar , il y a 45 minutes. En tenant compte de la composition de ce cocktail et de vos caractéristiques morphologiques, ni vous, ni Mlle Denoix n'êtes en état de conduire. Vous risquez donc un retrait de permis immédiat.

>> 

>> Client : @#/$@&?#! "

>> 

>> Standardiste : Je vous conseille de rester poli, Monsieur Lavoie. Je vous informe que notre standard est doté d'un système anti-insulte en ligne qui se déclenchera à la deuxième série d'insultes. Je vous informe en outre que le dépôt de plainte est immédiat et automatisé. Or, je vous rappelle que vous avez déjà été condamné en juillet 2024 pour outrage à agent.

>> Client (sans voix) : …

> 

>> Standardiste : Autre chose, Monsieur Lavoie ?

> 

>> Client : Non, rien. Ah si, n'oubliez pas le Coca gratuit avec les pizzas, conformément à votre pub.

>> 

>> Standardiste : Je suis désolée, Monsieur Lavoie, mais notre démarche qualité nous interdit de proposer des sodas gratuits aux personnes en surpoids . Cependant à titre de dédommagement, je peux vous consentir 15% de remise sur une adhésion flash au contrat Jurishelp , le contrat de protection et d'assistance juridique de Speed assurance . Ce contrat pourrait vous être utile, car il couvre, en particulier, les frais annexes liés au divorce… Vu que vous êtes marié à Mme Claire Lavoie, née Girard, depuis le 15/02/2012 et vu votre présence tardive chez Mlle Denoix, ainsi que l'achat il y a une heure à la pharmacie du Canal d'une boîte de 15 préservatifs et d'un flacon de lubrifiant à usage intime.

> 

> À titre promotionnel, je vais faire joindre aux pizzas un bon de 5 EUROS de réduction pour vos prochains achats de préservatifs valable chez Speed-Parapharma . Toutefois, veuillez éviter les pratiques susceptibles d'irriter les hémorroïdes de Mlle Denoix, pour lesquelles Speed-Parapharma se dégage de toute responsabilité.

 

> Bonsoir Monsieur et merci d'avoir fait appel à Speed Pizza .

 

DANS LE VENTRE D’UNE MERE  -  DIALOGUE ENTRE 2 BEBES   -

 

 

 

 Deux bébés discutent.

- Bébé 1 : Et toi, tu crois à la vie après l’accouchement ?

- Bébé 2 : Bien sûr. C’est évident que la vie après l’accouchement existe. Nous sommes
ici pour devenir forts et nous préparer pour ce qui nous attend après.

- Bébé 1: Pffff... tout ça, c’est insensé. Il n’y a rien après l’accouchement ! A quoi
ressemblerait une vie hors du ventre ?

- Bébé 2 : Eh bien, il y a beaucoup d'histoires à propos de "l'autre côté"... On dit que,
là-bas, il y a beaucoup de lumière, beaucoup de joie et d'émotions, des milliers de
choses à vivre... Par exemple, il paraît que là-bas on va manger avec notre bouche.

- Bébé 1 : Mais c’est n’importe quoi ! Nous avons notre cordon ombilical et c’est ça qui
nous nourrit. Tout le monde le sait. On ne se nourrit pas par la bouche ! Et, bien sûr,
il n’y a jamais eu de revenant de cette autre vie... donc, tout ça, ce sont des histoires
de personnes naïves. La vie se termine tout simplement à l’accouchement. C'est comme ça,
il faut l'accepter.

- Bébé 2 : Et bien, permet moi de penser autrement. C'est sûr, je ne sais pas exactement
à quoi cette vie après l’accouchement va ressembler, et je ne pourrais rien te prouver.
Mais j'aime croire que, dans la vie qui vient, nous verrons notre maman et elle prendra
soin de nous.

Bébé 1 : "Maman" ? Tu veux dire que tu crois en "maman" ??? Ah ! Et où se trouve-t-elle ?

Bébé 2 : Mais partout, tu vois bien ! Elle est partout, autour de nous ! Nous sommes
faits d'elle et c'est grâce à elle que nous vivons. Sans elle, nous ne serions pas là.

Bébé 1 : C’est absurde ! Je n’ai jamais vu aucune maman donc c’est évident qu’elle
n’existe pas.

Bébé 2 : Je ne suis pas d’accord, ça c'est ton point de vue. Car, parfois lorsque tout
devient calme, on peut entendre quand elle chante… On peut sentir quand elle caresse
notre monde… Je suis certain que notre Vraie vie va commencer après l’accouchement...

 

LE  SILENCE   -  DIVERSES SENTENCES PAR  M.M.DAVY ET AUTRES PENSEURS

Divers  penseurs

 

 2004

 

                                                                                                       SENTENCES SUR LE SILENCE MḖDITATIF ET SPIRITUEL

 

Le désert s’apparente au silence. La seule voie conduisant à la réalité suprême est celle du silence. Le silence exprime le vide et le vide est silencieux. Il faut toujours être à l’écoute au-dedans de soi.  - M. M. Davy –

Le désert intérieur n’est pas un lieu ni un espace, c’est le fond de nous-mêmes, le fond intemporel, le point d’éternité que chacun porte en lui, et qui ne demande qu’à être exploré, car là est le trésor  - M. M. Davy -

Pour savoir qui tu es, écoute ton silence  -  Yankun –

Le Silence nettoie, purifie, opère un détachement entre l’essentiel l’accessoire, entre le temporel et l’impérissable, il permet de se délester de l’illusoire et de l’encombrant.        M.M. Davy

Le Silence enveloppe et protège le pèlerin comme d’un manteau de clémence, il permet le retrait et le recueillement. Le Silence garde celui qui le garde.        Y. Albert Dauge

Le Silence unifie, rassemble, centre et relie. Il ouvre la profondeur à la paix intérieure et à la contemplation.    M.M. Davy

L’hésychasme est une méthode d’intériorisation, conduisant à un perfectionnement qui aboutit à la déification, elle repose sur l’hésychia qui signifie repos, tranquillité, quiétude, je cite «  Le plus important dans l’ordre de la vie intérieure est que le chercheur de son intériorité se tienne à l’écoute au-dedans de lui-même, et prenne, dans la mesure où il  le peut des moments de silence, de recueillement et de retrait. Suivant l’intensité de son écoute, il sera conduit, guidé, formé à condition de se tenir en perpétuel état de veille, avec une vigilance d’autant plus intense qu'il n’y aura personne au-dehors pour l’observer, le critiquer, le reprendre et l’encourager »    -   Marie-Madeleine  Davy   - 

L’expérience du silence s’origine à la présence de la Déité, ainsi le silence devient une ‘’humanité de surcroit’’. Ce silence signifie une remontée vers sa source, vivre et retrouver  le silence c’est exister à contre-courant des habitudes de la monotonie habituelle et quotidienne. Aucun visiteur n’est reçu dans la demeure du silence, nul importun n’en franchit le seuil, le règne du silence se suffit à lui-même  -   Marie- Madeleine Davy   -

‘’Silence on tourne’’  L’ingénieur du son met en route son magnétoscope, le cadreur sa caméra, le réalisateur dit ‘’action’’. C’est le départ de la séquence, mais il n’y aura pas de spectateur pour voir un film concernant le silence. Personne n’est invité lorsque le silence se présente. Tout se passe dans le mystère de la solitude comprenant le vide, l’abandon des signes, des images, des systèmes et même des voies. Le silencieux peut seulement murmurer ‘’mon secret est à moi’’. Pourquoi dit-il cela ? Simplement parce qu'’aucun langage ne peut en exprimer l’ampleur. Situé au-delà du passage du temps et de l’espace, le silence s’implante dans l’éternité et seuls les enfants de l’éternité sont appelés à s’y abreuver – M.M. Davy –

Le silence provoque une écoute :’’Fais silence’’ demande Moïse à Israël et écoute (Deut 27,9)- Le psalmiste conseille de ‘’garder le silence devant l’Eternel’’ (Ps 37,7) – Tout ceci confirme que le Maître intérieur ne s’exprime que dans le silence, sinon il serait impossible d’entendre sa voix    Yves Albert Dauge  -

Le silence maçonnique  est très similaire du « Vacare pro Deo » du moine, qui lui aussi est appelé à accomplir cette métanoïa pour s’affranchir de l’horizontalité et s’élever dans la verticalité de la croix – Jean Biès  -

Telle Séraphine de Senlis (1864-1942) qui fut détruite par un trop plein d’enthousiasme spirituel, pratiquer et comprendre le silence est important, car ce silence provoque le passage des énergies divines qui peuvent , si elles  ne sont pas contrôlées, anéantir à la façon d’un feu. L’homme doit apprendre cette maitrise des vibrations et des énergies dans l’équilibre, la réflexion et le silence   -  Marie Madeleine Davy   -

 Le silence est le lieu commun des vivants et des morts, leur seule demeure absolue. Rien de l’homme n’est silencieux, si ce n’est le centre. Le silence n’est réponse à rien, et ne répond à rien. Question hors langage, il est la question des questions. Fais du silence ton mythe originaire et le secret de ton destin -   Michel Camus  -

Le silence apparait comme la forme la plus puissante du travail spirituel. Il est éloquence ininterrompue et grâce à lui on entre en contact intime avec son environnement. Le langage muet de cœur à cœur vaut tous les langages, car toute conversation doit finir dans le seul silence -   Dakshinâmûrti –

Le silence est l’expansion juste de la Vibration incréée, sans obstacle et sans parasite, c’est pourquoi la plus belle des initiations est l’initiation par le silence, elle est parfaite, elle purifie complètement l’homme et l’établi dans la Réalité. Lorsque le disciple est prêt, le silence du Maître décante (solve),  et empli (coagula), avec une force de type alchimique   -  Ramana Maharshi 

 Le silence est la plus grande éloquence, la Paix est la plus grande activité. Pourquoi ? Parce que la personne en état de silence et de paix  reste dans son état naturel, si bien qu’elle imprègne tous les coins et recoins de son âme que l’on appelle aussi Psyché   -    Marie-Madeleine Davy   -

Le silence est lié au processus de déification, il apparait à la fois comme la condition et la conséquence de ce processus, il est nécessaire pour concevoir et développer le divin en nous, et ce divin une fois muri, grandi, se développe et nous irradie silencieusement   -   Marie Madeleine Davy   -

Le silence maçonnique est très proche du silence mystique du religieux, tous les deux sont appelés à accomplir cette métanoïa afin de s’affranchir de l’horizontalité et s’élever dans la verticalité de la croix et du fil à plomb -  Arcadia -

La prière silencieuse est comparable au silence adorateur qui est le seul langage adapté à Dieu et digne de Dieu. C’est l’idéal du contemplatif, et sans doute le discours du Christ quand, après ses journées laborieuses, il fait retour à son ciel intérieur et va prier tout seul sur la montagne  -    A. D. Sertillanges   -

Dans la pratique du silence, je vous donnerais ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce que la main n’a pas touché et ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme – Evangile selon Thomas 17  -

 C’est dans le silence de ton intériorité que s’opère la métanoïa, cette incessante conversion du mental et du cœur ; ce perpétuel retournement de l’homme a pour effet de défaire les nœuds qui l’enchainent aux passions  -  M.M. Davy  -

Qu’est-ce qui vit dans le silence ? « C’est la Parole transcendantale, la Parole rayonnante, la Parole non exprimée, le cri d La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes – Khalil Gibran  -

Le silence est la demeure de la Parole rayonnante dans laquelle brûle l’Amour -  Dialogue avec l’Ange –

Le silence se fait passeur entre toutes les rives. Le désert est sa patrie, mais il le transforme en jardin et en verger  -  M. M. Davy –

Du silence nait tout ce qui vit et dure, car c’est le silence qui nous relie à l’univers, à l’infini, il est la racine de l’existence et par là, l’équilibre de la vie    -   Yehudi Menuhin –

Le silence est un ami qui ne trahit jamais   -   Confucius  -

Quelle musique, le silence !       Jean Anouilh

 

La musique est une mathématique sonore, la mathématique une musique silencieuse.       Edouard Herriot

La musique sert peut être en ce qu'elle fait estimer le silence à son prix.         Edmond et Jules de Goncourt

C'est le silence qui nous apprend à aimer la musique, c'est l'obscurité qui nous apprend à aimer les couleurs, c'est la guerre qui nous apprend à aimer la paix, c'est l'absence de rire qui nous apprend à comprendre l'humour.           Bernard Werber , Paradis sur mesure

 

La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer ce silence.        Miles Davis

Le silence est nécessaire à la musique mais ne fait pas partie de la musique. Elle s'appuie dessus.        Robert Bresson

 

Le silence est la plus mélodieuse des musiques.        Christina Rossetti

La musique sert peut-être en ce qu'elle fait estimer le silence à son prix.        Edmond et Jules de Goncourt

La musique la plus extrême est le silence de la bouche aimée.      Gerardo Diego

Le silence est nécessaire à la musique mais ne fait pas partie de la musique. Elle s'appuie dessus.      Robert Bresson

Apprenez à aimer le silence.  David Baird

Le silence est la route de la paix.

Sans le silence on ne peut pas vivre. Raphaël Arnaiz Baron

Le silence permet de trouver son destin.

L’amitié vit de silence, l’amour en meurt. Jacques Deval

Le silence est la plus haute sagesse de l’homme.    Pindare

Le silence est à l’âme ce que le sommeil est au corps.  Anne Barratin

Seul le silence permet d’entendre l’appel de l’invisible.   Sœur Emmanuelle

Le silence est un peu de ciel qui descend vers l’homme. Ernest Psichari

Il faut puiser à la source du silence pour regarder et écouter.  Krisnamurti

Dans le silence et la solitude, on n’entend plus que l’essentiel.    Camille Belguise

Le silence est l’élément dans lequel se façonnent les grandes choses.    Thomas Carlyle

Apprenez à écouter le silence ; laissez votre esprit écouter et absorber.   Pythagore

Toutes les spiritualités ont parlé du silence ; la sagesse réside dans le silence.  Raoul Duguay

Un arbre qui s’abat fait beaucoup de bruit ; une forêt qui germe, on ne l’entend pas.   Gandhi

De tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui le font en silence.  Chamfort

On s’épuise à écouter le reste du monde en oubliant de se taire pour s’écouter et se rencontrer.   Gérard Athias

Pour certains citadins, la campagne est intolérable parce que son silence rejoint leur vide intérieur.  Ferdinand Bac

Prenons le temps d’aller dans le silence. Le silence met fin à toute confusion et renouvelle nos forces.  Dadi Janki

Ma plus grande richesse est un profond silence dans lequel je travaille et développe ce que ni le feu ni l’épée ne peut me prendre.   Von Goethe

Le silence conduit à la contemplation détendue au cours de laquelle les émotions ont moins d’influence et où logique peut prendre le relais.  Dalaï lama

Si tu veux entendre en toi la parole éternelle, mystérieuse et confidentielle qui t’est dite dans un chuchotement secret, au plus intime de ton âme, il faut qu’en toi et autour de toi tout orage soit apaisé.   Jean Tauler

On peut tout se dire mais on n’est pas obligées de tout se dire tout le temps ! Il y a des silences qui font aussi partie de l’amitié.  Katherine Pancol

Non, je préfère le silence, dans le silence on entend les pensées et on voit le passé, le silence ne peut pas cacher ce que cachent les paroles.  August Strindberg

Le monde des hommes a oublié les joies du silence, la paix de la solitude, ce qui est nécessaire, dans une certaine mesure, pour la plénitude de la vie humaine. Thomas Berton

Il faut que la tête s’arrête de parler pour que le cœur se fasse entendre. Mettez votre oreille devant votre cœur et écoutez le grand-silence qui parle de l’essentiel. Daniel Morin

Fais silence, accepte… Les fleurs ne poussent que parce que tout simplement, elles permettent aux rayons du soleil de venir jusqu’à elles. Tu dois faire de même. Juliana Krüdener

Du silence naît tout ce qui vit et dure ; car c’est le silence qui nous relie à l’univers, à l’infini, il est la racine de l’existence et par là l’équilibre de la vie. Yehudi Menuhin

Personne ne se repend d’avoir gardé le silence, mais beaucoup se sont repentis d’avoir trop parlé.  William de Britaine

Les plus silencieux s’avèrent souvent les meilleurs orateurs dès qu’on leur en donne l’occasion.  Bernard Werbery

Les malheurs de la vie enseignent l’art du silence.   Sénèque

Le silence est la clé de la prudence, et le sanctuaire de la sagesse.  William de Britaine

Le silence donne à tout ce qu’on dit ensuite de la grâce et de l’autorité.   Francis Bacon  (1625)

Dans le silence seul, la vérité de chacun se noue et prend des racines. J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable.

On ne voit rien. On n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence.    Antoine de Saint Exupéry

Combien de voyageurs parlent avec émerveillement des expériences qu’ils ont faites dans le désert ou au sommet des montagnes.  Omraam M. Aïvanhov

Le silence est une qualité de la vie intérieure.  Omraam M. Aïvanhov

Plus un être est évolué, plus il a besoin de silence.  Omraam M. Aïvanhov

Le silence est la condition absolue pour que se fasse entendre en nous la véritable parole, les véritables révélations.  Omraam M. Aïvanhov

C’est dans le silence que s’accomplissent les plus grandes œuvres.  Omraam M. Aïvanhov

Seul celui qui, grâce à la connaissance des vérités spirituelles, a su mettre de l’ordre en lui-même, réalise le vrai silence.  Omraam M. Aïvanhov

de silence dans les mains du lecteur. Celui qui écrit se tait. Celui qui lit ne rompt pas le silence.  Pascal Quignard

L’homme qui fait du bruit n’entre en lui que du bruit. Proverbe Touareg

Le silence permet aux réalités de notre vie intérieure de parvenir au niveau de notre conscience. Ainsi, il contribue à notre connaissance de soi et notre sérénité.

Au sein du silence se fait entendre une voix : celle de notre nature profonde.

Une demi-heure de silence par jour est essentielle sauf quand on est très occupé. Alors, une heure est nécessaire.

Le silence apporte les meilleures conditions pour l’activité psychique et spirituelle. Beaucoup de questions mêmes les plus difficiles peuvent être résolues

au milieu d’un silence intérieur absolu.

Le silence stimule la sagesse et fait disparaître la peur.

Il n’y a pas de substitut pour la créativité, l’inspiration et la stabilité que procurent des moments de silence répétés.

Parfois, la partie la plus utile de mon travail est la pause de silence que je m’offre au milieu de mes journées fébriles.

Aimer le silence, c’est aimer être en sa propre compagnie pour entendre penser son âme.

Si les paroles sont d’argent, le silence est d’or.

J’explore le silence. Il est infini et plein de possibilités. J’y rencontre la Lumière autant que l’ombre.

Écoutez le silence, il y a toujours quelque chose à entendre.

Le silence a sa propre éloquence, parfois plus précieuse que les paroles.

Tend l’oreille, c’est dans le silence que tu entendras la voix de ta conscience.

Le silence est la meilleure réponse à un idiot.

A l’intérieur de nous se trouve un silence que le monde ne peut pas troubler. Il existe une paix ancienne que tu transportes dans ton cœur et que tu n’as jamais perdue.

 

ÉVOLUTION DES CONSTITUTIONS D’ANDERSON.

 

 

 

 

L'article 1 des Constitutions d'Anderson (1722) “Concernant Dieu et la religion” :

Approuvées par la Grande Loge le 25 mars 1722  et imprimées par ordre dans la première Édition du Livre des Constitutions paru en 1723 :

Le texte de 1723 :

Un MAÇON est obligé par sa Tenure d'obéir à la Loi morale et s'il comprend bien l'Art, il ne sera jamais un Athée stupide, ni un Libertin irréligieux. Mais, quoique dans les Temps anciens les Maçons fussent astreints dans chaque pays d'appartenir à la Religion de ce Pays ou de cette Nation, quelle qu'elle fût, il est cependant considéré maintenant comme plus expédient de les soumettre seulement à cette Religion que tous les hommes acceptent, laissant à chacun son opinion particulière, et qui consiste à être des Hommes bons et loyaux ou Hommes d’honneur et de Probité, quelles que soient les Dénominations ou Croyances qui puissent les distinguer; ainsi, la Maçonnerie devient le Centre d'Union et le Moyen de nouer une véritable Amitié parmi des Personnes qui eussent dû demeurer perpétuellement Eloignées.

Le texte de 1738:

(Ce texte est modifié à l'occasion de la transformation de la Grande Loge de Londres en Grande Loge d'Angleterre).

Un maçon est obligé par sa tenure d'obéir à la loi morale en tant que véritable noachite et s'il comprend bien le métier, il ne sera jamais un athée stupide, ni un libertin irréligieux, ni n'agira à l'encontre de sa conscience.

Dans les temps anciens, les maçons chrétiens étaient tenus de se conformer aux coutumes chrétiennes de chaque pays où ils voyageaient.

Mais la maçonnerie existant dans toutes les nations, même de religions diverses, ils sont maintenant tenus d'adhérer à cette religion sur laquelle tous les hommes sont d'accord (laissant à chaque frère ses propres opinions) c'est à dire être hommes de bien et loyaux, hommes d'honneur et de probité, quels que soient les noms, religions ou confession qui aident à les distinguer: car tous s'accordent sur les trois articles de Noé assez pour préserver le ciment de la Loge.

Ainsi la maçonnerie est leur centre de l'union et l'heureux moyen de concilier des personnes qui, autrement, n'auraient pu que rester perpétuellement étrangères.

Le texte de 1813:

(A la fin de la très longue scission entre les "Anciens" et les "Moderns", les deux courants se réunifient en formant l'actuelle Grande Loge Unie d'Angleterre qui inclut le texte suivant dans ses nouvelles constitutions.)

Concernant Dieu et la religion: un maçon est obligé, de par sa tenure, d'obéir à la loi morale et s'il comprend bien l'Art, il ne sera jamais un athée stupide ni un libertin irréligieux.

De tous les hommes, il doit le mieux comprendre que Dieu voit autrement que l'homme car l'homme voit l'apparence extérieure alors que Dieu voit le cœur.

Un maçon est par conséquent particulièrement astreint à ne jamais agir à l'encontre des commandements de sa conscience.

Quelle que soit la religion de l'homme ou sa manière d'adorer, il n'est pas exclu de l'Ordre, pourvu qu'il croie au glorieux Architecte du ciel et de la terre et qu'il pratique les devoirs sacrés de la morale.

Les maçons s'unissent aux hommes vertueux de toutes les croyances dans le lien solide et agréable de l'amour fraternel, on leur apprend à voir les erreurs de l'humanité avec compassion et à s'efforcer, par la pureté de leur propre conduite, de démontrer la haute supériorité de la foi particulière qu'ils professent...



 

don quichotte.

Errance et initiation – Le rêve brisé.

Chapitre 1 : Un homme de 50 ans vit avec sa gouvernante, il est tellement passionné de lecture de roman de chevalerie qu'il en oublie la réalité. Il décide de partir, tel un chevalier à travers le pays sur son cheval, qu'il appelle Rossinante (Roussin-avant). Il se choisit un nom, tel un chevalier, Don Quichotte de la Manche. Il veut trouver une femme à qui aimer, tels les plus grands chevaliers. Il prépare un beau discours pour sa « Dulciné du Tobosco ». Il se fabrique un casque en carton.

 

 Chapitre 2 : Don Quichotte part, il ne lui arrive aucune aventure extraordinaire. Il arrive devant une taverne où deux prostitués attendent devant la porte. Il s'imagine que ce sont des châtelaines, que la taverne est un château. Il n'arrive pas à quitter son casque en carton, il dort avec.

 

Chapitre 3 : Don Quichotte tue deux muletiers qui voulaient juste faire boire leurs mules dans l'auge où Don Quichotte avait posé ses armes. Le tavernier veut s'en débarrasser au plus vite et lui fait croire qu'il est très intéressé par la chevalerie et lui donne la bénédiction malgré l'absence d'Eglise. Do Quichotte, aveuglé, ne voit pas qu'il fait une fausse bénédiction, que le tavernier se sert de prostitués et d'un livre de compte pour faire la cérémonie qui le fera chevalier.

 

Chapitre 4 : En sortant de la taverne, il veut trouver un écuyer et s'en retourne donc à son village. En route, un garçon attaché un arbre se fait fouetter. Don Quichotte essaye de régler la situation avec le maître qui affirme que le garçon n'est pas maltraité et qu'il le paiera. Don Quichotte repart, le garçon est de nouveau frappé. Celui-ci décide de retrouver son « sauveur ».  Don Quichotte croise des marchands, il veut tuer l'un d'eux. Un valet casse sa lance en morceaux et les lui jette dessus.

 

Chapitre 5 : Un laboureur et son voisin le ramassent. Il débite des vers d'un roman de chevalerie. Ils le pensent fou.

 

Chapitre 6 : Le curé, le barbier et la gouvernante brûlent tous les livres de la bibliothèque de Don Quichotte.

 

Chapitre 7 : La gouvernante fait croire à Don Quichotte que c'est un enchanteur qui a brûlé tous ses livres. Il décide de choisir Sancho Panca, le laboureur, comme écuyer.

 

Chapitre 8 : « Bataille » avec des moulins que Don Quichotte imagine être des géants même si Sancho Panca essaye de le prévenir. Vexé d'avoir perdu la bataille, est persuadé que ces géants ont passé un accord avec l'enchanteur qui a brûlé sa bibliothèque. Don Quichotte repart. Ils croisent deux religieux et leur cocher. Il s'imagine qu'ils séquestrent une princesse. Don Quichotte attaque un religieux, un des cochers l'attaquent. Don Quichotte riposte. L'histoire est laissé en suspens

 

Chapitre 9 : L'auteur du livre raconte comment il a trouvé la traduction de la deuxième partie du livre. Don Quichotte assène un coup sur le biscayen. Sa mule s'enfuit comme une furie.

 

Chapitre 10 : Discussion entre Don Quichotte et Sancho Panca : lui ne sait pas lire, il est très admiratif de son maître, veut l'aider pour qu'il fasse gouverneur un jour d'une île que son maître aura gagné.

 

Chapitre 11 : Don Quichotte et Sancho Panca mangent avec des chevriers. DQ s'imagine que c'est un festin, il débite un long discours inutile. Un berger vient chanter son amour pour une jeune fille, Lalie.

 

Chapitre 12 : On leur raconte l'histoire d'un jeune homme amoureux d'une magnifique bergère, aimée de tous, mort de désespoir amoureux.

 

Chapitre 13 : Don Quichotte décide d'aller à l'enterrement de ce berger, Chrysotome. Ils rencontrent Vivaldo, un gentil homme lui demandant de lui expliquer la fonction des chevaliers errants. Ils vont ensuite à la sépulture, en pleine nature. Vivaldo récupère un des derniers écrits de Chrysotome, chantant son amour à Marcelle, la  belle bergère, avant qu'ils ne soient tous brûlés.

 

Chapitre 14 : Lecture de « Chrysotome désespérée ». Marcelle apparaît, essaye de persuader l'assistance qu'elle n'est en rien dans sa mort. La sépulture se termine, Don Quichotte veut retrouver Marcelle.

 

Chapitre 15 : Des Yangois attaquent Rossinante, qui voulait jouer avec leurs mules. S'en suit une discussion entre Don Quichotte et Sancho Panca.

 

Chapitre 16 : Don Quichotte et Sancho Panca arrivent dans une hôtellerie, que Don Quichotte imagine être un château. Les femmes de l'hôtellerie soignent leur blessure. Une bagarre s'en suit à cause de DQ et de la fille de l'hôtelier qui devait rejoindre un client mais que DQ a abordé. Un archer hurle que DQ est mort.

 

Chapitre 17 : Don Quichotte fabrique un baume pour se soigner. E, réalité, il le fait vomir mais il se croit guéri.  Sancho Panca en boit aussi, il croit mourir. DQ part sans payer, en oubliant SP, qui se fait maltraiter. DQ revient le chercher mais ne peut entrer dans le « château ».

 

Chapitre 18 : SP pousse DQ à abandonner d'attaquer deux troupeaux de moutons, que DQ imagine être des chevaliers qui s'affrontent. DQ tue quelques moutons, les berges ripostent et lui cassent quatre dents et repartent, pensant l'avoir tué. Les deux amis repartent aussi.

 

Chapitre 19 : DQ et SP voient arriver dans la nuit des hommes avec des flambeaux et des soutanes noires. Il fait tomber l'un d'eux, lui casse la jambe. Il s'agissait en fait de prêtres qui allaient faire une sépulture. DQ et SP s'arrêtent dans l'herbe.

 

Chapitre 20 : Dans la nuit, DQ veut partir chercher de l'eau et dit à SP que s'il ne revient pas au bout trois jours, qu'il honore sa mémoire auprès de sa Dulcinée. SP refuse qu'il parte et lie Rossinante pour l'obliger à rester. DQ reste. Au petit matin, ils partent ensemble et découvrent que le bruit qui les a terrorisés toute la nuit est juste une fabrique de draperie.

 

Chapitre 21 : DQ et SP croisent un barbier, ils l'attaquent et repartent, SP lui soumet l'idée de travailler pour un grand seigneur.

 

Chapitre 22 : DQ et SP croisent des hommes qui vont aux galères. DQ leur demande à chacun ce qu'ils ont fait pour en être là et décident d'attaquer les gardiens pour les libérer.  Une fois délivrés, DQ leur demande d'aller voir Dulcinée pour lui conter ses exploits. Comme ils refusent, ils attaquent DQ et s'enfuient.

 

Chapitre 23 : DQ et SP, pour éviter les arches de la St-Hermandad, se cachent au même endroit, par hasard, qu'un des hommes qu'ils ont libéré. Il vole l'âne de SP. Ils repartent et trouvent un paquet contenant de l'argent, des chemises, un sonnet. Ils voient un homme, à travers le bois, en guenille. Ils demandent à un chevrier qui leur dit que cet homme est fou. DQ décide de le retrouver. 

 

 LES ARCHANGES

 

 

 

 

Les Archanges ont une énergie beaucoup plus forte et un travail d'un niveau plus important que les anges. Ils sont souvent représentés forts, avec de grandes ailes.

Ce sont des chefs capables de prendre de grandes décisions planétaires.
Ils ne travaillent pas au niveau individuel de l'homme mais à un niveau mondial.

Dans les Archanges, il faut noter les Archanges, Maîtres des Rayons, les Princes Archanges Planétaires, recteurs des hiérarchies angéliques et les Anges Archanges. Certains archanges cumulent les postes.
Seulement trois Archanges sont inscrits dans la Bible, Michael, Gabriel et Raphaël. Ils ont été proclamés saints alors que cette distinction n'est en principe réservée qu'aux humains. 

Uriel est noté dans le Livre d' Enoch.

L'église catholique, créée par des empereurs romains, et non par Saint Pierre qui est mort avant que les papes existent, a voulu juguler les croyances des premiers chrétiens et leur a retiré tout ce qui pouvait les aider à grandir spirituellement. Durant de longues années, elle a interdit de prier ou d'invoquer les anges ou les archanges.
Pourtant, le pape Léon XIII créa une prière à Saint Michel dite à la fin des messes. 78 ans plus tard, Vatican II supprima cette prière de protection. De même, étonnamment, de nombreuses cathédrales, églises, couvent ou chapelles furent consacrées aux Archanges ou aux saints Anges.

Le mont Saint -Michel est très connu dans le monde. Que l'on y croit ou pas, les Archanges font leur travail sans répit, jour et nuit. Ils œuvrent pour l'avancement de l'humanité et de la création divine. Il est possible de les invoquer et de leur demander de l'aide. Si ce n'est pas eux qui répondent, ils envoient l'un de leurs anges servants faire le travail.

Les Archanges veillent aux grandes décisions humanitaires, aux découvertes scientifiques et médicales et aux karmas des peuples. De même que chaque ange aspire à devenir archange, les archanges aspirent à devenir des Melchisédech, enseignants spirituels de très haut niveau.

 

LE  BAPHOMET  TEMPLIER  -  SON MYSTÈRE

 

 

 

Dans le domaine des « mystères templiers », le fameux Baphomet est sans nul doute celui qui a le plus excité l'imagination de générations d'auteurs et donné lieu à un nombre considérable d'hypothèses astucieuses, surprenantes ou encore totalement délirantes. Précisons d'abord que la question du Baphomet fut au centre du dernier chef d'accusation porté contre le Temple, puisque les Templiers étaient censés lui rendre un culte plus ou moins « démoniaque », en tout cas non chrétien, faisant d'eux des idolâtres, ce qui ne pouvait que les conduire à une mort certaine (cf. B. Marinier, B.A.BA des Templiers). Notons ensuite que ce terme n'a jamais été prononcé par les accusateurs ni par les Templiers, mais seulement sous sa forme adjectivale baphométique ou bafométique.

Le fait en revient à un frère occitan de Montpezat, Gaucerant, qui avoua avoir adoré une « image bafométique » qui, en langue d'oc, est une déformation de Mahomet, comme le prouve un poème de 1265, Ira et Dolor, E Bafomet obra de son goder, « Et Mahomet fait briller sa puissance ».

Ce frère devait ignorer que l'islam prohibe le culte des images et la représentation de Dieu, ce qui n'empêcha pas les accusateurs d'y voir une « preuve », de l'adoption par le Temple de rites musulmans. Le témoignage du frère Gaucerant n'en fut pas moins à l'origine d'un malentendu qui permit aux auteurs et occultistes des siècles suivants de bâtir le terme « Baphomet », donnant lieu à tous les fantasmes possibles et imaginables.

Dès lors, plusieurs étymologies furent proposées: Baphe-métous, baptême de sagesse; Bios-phos-métis, vie-lumière-sagesse; Bapho ou Bafo, nom d'un port de Chypre dont le Temple fut très peu de temps le propriétaire; Abufihamat, corruption de l'expression arabe « le Père de la compréhension », ou encore de l'arabe Ouba el-Phoumet, « la bouche du Père »; etc.

Dans les témoignages, le Baphomet est proche d'une tête ou d'un buste reliquaire dont la détention par les Templiers est attestée, ce qui permit, par amalgame, d'établir l'accusation d'idolâtrie (procès-verbal d'avril 1310): « Ils adoraient ces idoles ou cette idole.
Ils la vénéraient comme Dieu [...], spécialement dans leurs grands chapitres [...].
Ils disaient que cette tête pouvait les sauver.
Les rendre riches.
Qu'elle donnait à l'Ordre toutes ses richesses.
Qu'elle faisait fleurir les arbres.
Qu'elle faisait germer [...] ».

Le premier témoignage qui parle d'une tête est celui du frère Larchant (octobre 1307) qui dit l'avoir vue à Paris, précisant que les frères l'adoraient, la baisaient et l'appelaient leur Sauveur.

Sa forme diffère. Elle est tantôt masculine, jeune ou vieille, avec des cheveux noirs et crépus ou blancs et lisses, parfois couronnée, imberbe ou barbue; tantôt féminine à « la semblance d'une fée ou de la Vierge »; elle peut avoir deux ou trois faces. Certains témoins la disent hideuse et noire comme « la face d'un infidèle », c'est un maufé (un diable ou diablotin), aux dires de Radulphe de Gisy, avec des yeux brillants, provoquant une grande frayeur, mais elle est parfois angélique et androgynale.

Ses formes animalières ne sont pas rares: têtes de bouc, de bélier, de bœuf ou de chat noir qui parlent la langue des hommes, rendant des réponses et des oracles.

De même, la matière est variée: en bois, parfois doré, en os, en or, en argent, en vermeil, recouverte de peau humaine fripée à la manière d'une momie égyptienne, ou encore être une peinture ou une statue.

Parfois, c'est une vraie tête humaine. En fait, la quasi-totalité des frères avouait l'avoir très peu vue, l'avoir mal vue ou l'avoir vue de loin, car elle était souvent exposée dans un lieu clos et sombre, et parfois recouverte d'un voile. Beaucoup disaient avoir seulement entendu parler d'une « idole », mais ne l'avoir jamais vue.

Si l'on écarte les têtes animalières « démoniaques », propres à la mentalité démonologique du Moyen Age, « l'idole » en question renvoie à une double réalité mythico-initiatique d'origine indo-européenne et païenne.
La première phase était constituée par le « rite de la tête coupée », rite qui s'ensource dans tous les mythes qui se rattachent à la Tradition primordiale.
Il n'est que de citer la tête de la Gorgone Méduse tranchée par Persée chez les Grecs, les têtes que les Celtes enlevaient à leurs ennemis morts, qu'on retrouve abondamment dans le cycle du Graal, celle de Brân enterrée dans la Colline blanche de Londres, la tête prophétique de Mimir chez les Nordiques, celles de Goliath, d'Humbada, de Curoi, etc.
Le rite de la décollation est lié à une double initiation: en sectionnant le chef d'un ennemi - initiateur, le vainqueur - néophyte captait à la fois le mana contenu dans la tête et sa puissance spirituelle, et abandonnait son enveloppe de chair à l'Esprit.
Le néophyte, par la récitation de formules et le jeu de scènes dramatisées, s'identifiait à la divinité, lui permettant d'opérer sa renaissance spirituelle en intime communion avec le divin.

C'est à ce type de rite que les Templiers, du moins certains d'entre eux, furent soumis, mais dans un sens « chrétien » et en conformité avec la nature de l'Ordre.
Loin d'être une « idole », la tête templière, probablement une tête postiche ou un masque, ou encore un vrai reliquaire, fut le centre d'un rite d'initiation de nature héroïco-solaire.

Par le rite de la décapitation symbolique, les Templiers, à la fois moines et religieux, captaient l'esprit et la puissance spirituelle, se mettaient en phase avec le divin, et se préparaient à vaincre à la fois leurs ennemis visibles et invisibles, ceux qui gîtent au tréfonds de l'être, les plus redoutables.
La seconde phase était constituée par l'émergence d'un univers intemporel et dramatisé à l'extrême de la conscience propre à chaque Templier - ce qui expliquerait les formes variées de la tête décrites par les témoins -, à l'irruption, sous une forme symbolique et à un moment donné du rite, d'une « figure subtile » supra-humaine et transcendante, d'un « daïmon - démon », c'est-à-dire d'un génie lié à une réalité supérieure que le néophyte devait expérimenter et vivre comme une épreuve, une sorte de « second baptême » ou de catharsis de nature périlleuse aboutissant à la captation d'une Gnose, de la « Virgina Sophia » qui procurait, selon l'aveu même de certains Templiers, l'éternité, la gloire et la richesse, tout cela devant se comprendre sur un plan strictement spirituel (cf. B. Marillier, op. cit.).

C'est donc par un véritable et complexe processus ésotérico-alchimique que passait le Templier, processus dont on pourrait trouver la confirmation, selon certains auteurs alchimiques, notamment Fulcanelli et Canseliet, dans le fait que le nom « Bapheus » peut se traduire par « teinturier » qui, dans la langue des alchimistes, veut dire fleurir, récolter, moissonner la « sève » vitale du feu spirituel.

D'ailleurs, dans le but de prouver l'idolâtrie des Templiers, les accusateurs ont insisté sur les pouvoirs de la « tête baphométique » en déclarant qu'elle donnait l'immortalité, la richesse, la santé et qu'elle pouvait déclencher la germination et la floraison des végétaux (cf. supra). Ajuste titre, Fulcanelli note: « Le Baphomet est l'image synthétique où les initiés du Temple avaient groupé tous les éléments de la Haute Science et de la Tradition » (Les Demeures philosophales).

 

DÉTACHEMENT  ET  NON-ATTACHEMENT   EN  SPIRITUALITÉ

 Maître Eckhart   -   Bouddha  - John Main

 

 

 Le détachement selon Bouddha :

Cette pratique qui mène à la libération n'est pas une analyse philosophique à laquelle on adhèrerait, mais une pratique continue, découverte par le Bouddha, qui libère l'esprit et mène à la paix suprême.

 

Cette paix provient du non-attachement, lorsque l'on cesse de s'accrocher, quand notre esprit ne s'attache à rien. Nous ne sommes pas liés par les expériences, mais par notre attachement à ces expériences. Nous devons donc ne pas nous attacher pour ne plus souffrir.

 

La pratique consiste à être avec tout ce qui existe sans s'y attacher. Voir l'impermanence qui est présente dans tous les phénomènes nous permet de ne pas nous attacher car tout change constamment et rien ne dure. Si vous pensez aux meilleurs moments de votre vie, où sont-ils maintenant ? Et si vous vous souvenez de périodes douloureuses où vous avez beaucoup souffert, où vous avez été découragé, déprimé, où sont-elles maintenant ? Qu'en reste t-il ?

 

Que se soient de merveilleux moments ou d'horribles moments, ils n'existent plus, mais nous nous attachons beaucoup aux expériences que nous avons eues et nous oublions que rien ne dure. Si nous regardons notre passé nous pouvons voir notre vie comme un rêve. Quand nous envisageons l'avenir nous anticipons le futur, nous nous enthousiasmons pour de nouvelles possibilités, pour de nouveaux désirs, mais ces futures expériences deviendront le passé comme toutes les autres. Notre conditionnement est très fort, nous désirons, nous nous agrippons, nous nous attachons à des expériences qui passent et feront partie du passé très bientôt.

 

Nous devons nous ouvrir au changement et ne pas nous attacher aux expériences car tant que nous nous attachons, nous ne sommes pas libres. Si nous voyons l'impermanence, notre attachement diminuera. Nous pouvons vivre les expériences sans attachement quand nous sommes conscients de leur caractère impermanent.

 

Le Bouddha a dit qu'il est préférable de vivre une seule journée en voyant profondément la nature impermanente des choses plutôt que cent ans sans la voir. Ainsi l'esprit cesse de s'attacher et nous sommes en paix et libres.

 

Le second aspect pour lutter contre l'attachement est l'insatisfaction, la souffrance. La souffrance du corps, de l'esprit, dans le monde, l'injustice, la colère sont des souffrances évidentes à voir. Un autre aspect de la souffrance est que rien n'est fiable, durable, parce que tout est impermanent. Tout change et on ne peut se fier à rien. Par exemple, pouvons-nous empêcher notre corps de vieillir ou de tomber malade ? Non.

 

Nous ne pouvons pas nous fier à notre corps car il change constamment. Même quand nous sommes heureux, cela change à un moment ou à un autre.

 

Un autre aspect de la souffrance est que tout tend au désordre. Par exemple nous nettoyons, nous rangeons, mais le désordre apparaît à un moment donné. Ou, si nous laissons les choses telles qu'elles, la poussière se dépose et le désordre apparaît. Cela requiert de notre part un apport continu d’énergie pour maintenir les choses en ordre. Nous devons prendre soin de nous-mêmes, nous nourrir, etc... et ceci est aussi un aspect de la souffrance

 

Nous n'aimons pas souffrir, nous nous fermons à la souffrance, nous résistons, nous la nions, nous l'évitons et cela demande un courage énorme de la regarder. Quand nous acceptons la souffrance, nous nous ouvrons et l'esprit lâche prise, ne s'y attache plus et nous en sommes libres.

 

La troisième façon de se libérer de l'attachement est de comprendre qu'il n'y a pas de soi.

 

S’il n'y a pas de soi, qui est en train de lire ce texte ou d'écouter ce discours ? Qui est triste ? Qui est en colère ? Qui est joyeux ?

 

Le Détachement selon Maître Eckhart :

 

J'ai lu beaucoup d'écrits, tant de maîtres païens que de prophètes, de l'Ancien et du Nouveau Testament, et j'ai recherché avec tout mon sérieux et toute mon application quelle est la plus belle et la plus haute des vertus : par laquelle l'homme peut se conformer le plus étroitement à Dieu et redevenir autant que possible pareil à son modèle original, tel qu'il était en Dieu, dans lequel il n'y avait aucune différence entre lui et Dieu, jusqu'à ce que Dieu eût créé les créatures. Et quand je vais au fond de tout ce qui a été écrit là-dessus, aussi loin que peut atteindre ma raison avec son témoignage et son jugement, je n'en trouve pas d'autre que le pur détachement de toute chose créée. C'est dans ce sens que Notre-Seigneur dit à Marthe : Une chose est nécessaire ! Ce qui veut dire : Qui veut être inaltérable et pur doit avoir une chose, le détachement.

   
Beaucoup de maîtres prônent l'amour comme ce qui est le plus haut, tel saint Paul quand il dit : Quelque tâche que j'entreprenne, si je n'ai pas l'amour je ne suis rien., Mais je mets le détachement encore au-dessus de l'amour. D'abord pour cette raison : le meilleur dans l'amour est qu'il m'oblige à aimer Dieu. Or c'est quelque chose de beaucoup plus important d'obliger Dieu à venir à moi que de m'obliger à aller à Dieu, et cela parce que ma béatitude éternelle repose sur ce que Dieu et moi devenions un. Car Dieu peut entrer en moi d'une façon plus intime et s'unir à moi mieux que je ne peux m'unir à lui. Or, que le détachement oblige Dieu à venir à moi, je le prouve ainsi : tout être se tient volontiers dans le lieu naturel qui lui est propre. Le lieu naturel de Dieu qui lui est propre par excellence est l'unité et la pureté, or celles-ci reposent sur le détachement. C'est pourquoi Dieu ne peut pas s'empêcher de se donner lui-même à un cœur détaché.

 
La seconde raison pour laquelle je mets le détachement au-dessus de l'amour est celle-ci : si l'amour m'amène au point de tout endurer pour Dieu, le détachement m'amène au point de n'être plus réceptif que pour Dieu. Or c'est ce qui est le plus haut. Car dans la souffrance l'homme a toujours encore un regard sur la créature par laquelle il souffre ; par le détachement au contraire il se tient libre et vide de toutes les créatures. Or, que l'homme détaché ne soit plus réceptif que pour Dieu, je le prouve ainsi : ce qui doit être reçu il faut que ce le soit en quelque sujet. Or le détachement est si proche du pur néant qu'il n'y a rien qui serait assez fin pour trouver place en lui, hormis Dieu : Lui est si simple et si fin qu'il trouve bien place dans le cœur détaché.

 

Les maîtres ont loué aussi l'humilité de préférence à beaucoup d'autres vertus. Mais je mets le détachement au-dessus de toute humilité. Et cela pour la raison suivante : l'humilité peut exister sans détachement, mais non pas le parfait détachement sans une humilité parfaite. Car celle-ci tend à la destruction de notre moi. Or le détachement frôle de si près le néant qu'entre le détachement parfait et le néant il n'y a aucune différence. C'est pourquoi il ne peut absolument pas y avoir de détachement parfait sans humilité. Mais deux vertus sont toujours mieux qu'une. Ma seconde raison est celle-ci : l'humilité parfaite se courbe au-dessous de toutes les créatures - par quoi l'homme sort de lui vers la créature ; mais le détachement reste en lui-même. Or, quelque remarquable que puisse être une telle sortie de soi-même, rester en soi-même est pourtant toujours quelque chose d'encore plus haut. C'est pourquoi le prophète dit : Toute la magnificence de la fille du roi vient de son intérieur. Le détachement parfait ne connaît aucun regard sur la créature, ni fléchissement de genou, ni fierté dans le maintien, il ne veut être nu-dessous nu-dessus des autres, il ne veut que reposer sur lui-même, sans souci de l'amour ou de la souffrance de personne. Il n'aspire ni à l'égalité ni à l'inégalité avec quelque autre être que ce soit, il ne veut pas ceci ou cela, il ne veut qu'être un avec soi-même ! Mais être ceci ou cela il ne le veut pas, car celui qui le veut il veut être quelque chose, mais le détachement veut n'être rien ! C'est pourquoi toutes choses sont indifférentes pour lui.


  Maintenant on pourrait objecter : la sainte vierge avait pourtant toutes les vertus, et donc aussi celle du détachement dans sa plus haute perfection. Si celle-ci est plus haute que l'humilité pourquoi Notre-Dame glorifia-t-elle son humilité et non son détachement quand elle dit : Il regarda l'humilité de sa servante ? A cela je réponds : en Dieu est aussi bien le détachement que l'humilité - si tant est qu'on puisse du tout parler de vertus en Dieu. Ce fut son humilité pleine d'amour qui porta Dieu à s'abaisser à prendre la nature humaine, et pourtant, en devenant homme, il resta en lui-même aussi impassible que quand il créa le ciel et la terre - ainsi que je l'exposerai plus loin. Le Seigneur demeurant donc, quand il voulut devenir homme, dans son détachement impassible, Notre-Dame savait bien qu'il attendait d'elle la même chose quand il regarda aussi en outre son humilité et non son détachement. C'est pourquoi elle demeura dans un détachement impassible, mais ne se glorifia que de son humilité et non de son détachement...


  Je mets aussi le détachement au-dessus de la compassion. En effet, la compassion n'est rien d'autre que le fait pour l'homme de sortir de lui-même vers les défauts de son prochain et d'en avoir le cœur troublé. De cela le détachement est affranchi, il reste en lui-même et ne se laisse troubler par rien. - Bref, quand je considère toutes les vertus, je n'en trouve aucune qui soit aussi parfaite et qui nous fasse autant ressembler à Dieu que le détachement.


  Un maître nommé Vincent dit : L'esprit qui est détaché, sa puissance est si grande : ce qu'il voit, cela est vrai, et ce qu'il désire cela lui est accordé, et là où il commande il faut lui obéir ! Oui, vraiment, l'esprit devenu libre, dans son détachement, il contraint Dieu à venir à lui ; et s'il était en état de demeurer sans forme et sans faire d'acte étranger à son essence, il tirerait à lui l'essence la plus personnelle de Dieu. Mais cela Dieu ne peut le donner à personne qu'à lui-même. C'est pourquoi, avec l'esprit détaché, il ne peut faire autrement que de se donner Lui-même à lui. l'homme qui est complètement détaché est tellement ravi dans l'éternité que rien de passager ne peut plus l'amener à recevoir une sensation corporelle. Il est mort au monde parce que rien de terrestre ne lui dit plus rien. C'est cela que saint Paul avait en l'esprit quand il disait : Je vis et ne vis pourtant pas. Le Christ vit en moi.

 

Du détachement : Maintenant, tu demanderas : qu'est donc le détachement, pour qu'il cache en lui une pareille puissance ? Le vrai détachement signifie que l'esprit se tient impassible dans tout ce qui lui arrive, que ce soit agréable ou douloureux, un honneur ou une honte, comme une large montagne se tient impassible sous un vent léger. Rien ne rend l'homme plus semblable à Dieu que ce détachement impassible. Car que Dieu est Dieu, cela repose sur son détachement impassible : de là découle sa pureté, sa simplicité et son immutabilité. Si donc l'homme doit devenir semblable à Dieu (dans la mesure où l'égalité avec Dieu peut échoir à une créature) cela ne peut arriver que par le détachement. Il transpose ensuite l'homme en pureté, et de celle-ci en simplicité, et de celle-ci en immutabilité ; et ces qualités produisent une ressemblance entre Dieu et l'homme. Cette ressemblance doit être produite par la grâce : qui ne fait qu'élever l'homme au-dessus du temporel et le purifie de tout ce qui est passager. Tiens-le-toi pour dit : être vide de tout le créé, cela veut dire être plein de Dieu, et être rempli du créé, cela veut dire être vide de Dieu.


  Dans ce détachement impassible, Dieu s'est tenu, et se tient encore, éternellement. Même quand il créa le ciel et la terre et toutes les créatures cela ne touchait pas plus son détachement que s'il n'eût jamais rien créé. Oui, je l'affirme : toutes les prières et toutes les bonnes oeuvres que l'homme peut accomplir ici dans le temps, le détachement de Dieu en est aussi peu touché que s'il n'y avait absolument rien de tout cela, et Dieu n'en est en rien plus clément ou mieux disposé envers l'homme que s'il n'avait jamais fait ces prières ou accompli ces bonnes oeuvres. Oui, même quand au sein de la divinité le Fils voulut devenir homme et le devint et souffrit le martyre, cela ne toucha pas l'impassible détachement de Dieu, pas plus que s'il n'était jamais devenu homme.


  Maintenant, tu pourrais dire : Voici donc que j'entends que toutes les prières et bonnes oeuvres sont perdues, car Dieu ne se soucie pas qu'on veuille par là le déterminer ; et l'on dit pourtant que Dieu veut qu'on le prie pour tout ! - Ici il faut que tu fasses bien attention et aussi que tu me comprennes bien (si tu le peux) : d'un premier regard éternel - si nous pouvons parler ici d'un premier regard - Dieu vit toutes choses comme elles devaient arriver, et vit dans le même regard quand et comment il créerait les créatures ; il vit aussi la plus infime prière ou bonne œuvre qui serait accomplie par quiconque et vit quelle prière et quelle dévotion il exaucerait ; il vit que tu l'invoqueras demain instamment et le prieras avec un profond sérieux ; et cette imploration et cette prière ce n'est pas demain seulement que Dieu l'entendra et l'exaucera, mais il l'a exaucée dans son éternité avant que tu ne devinsses homme. Mais si ta prière n'est pas honnête ni sérieuse, ce n'est pas maintenant que Dieu refusera de t'entendre ; il l'a déjà refusé dans son éternité. Ainsi Dieu a tout vu de son premier regard ; il n'opère rien à l'occasion, mais tout est déjà fait d'avance.

 

Ainsi donc Dieu ne cesse d'être dans son détachement impassible : et la prière des gens et leurs bonnes oeuvres n'en sont pas pour cela perdues, mais qui agit bien sera aussi bien récompensé. Philippe dit : Dieu le créateur maintient les choses dans la voie et dans l'ordre qu'il leur a donné depuis le commencement. Il n'y a chez lui rien de fini et rien non plus de futur : il a éternellement aimé tous les saints comme il les a prévus avant que le monde ne fût ! Et quand il arrive que se passe dans le temps ce qu'il a prévu dans l'éternité, les hommes s'imaginent que Dieu a pris de nouvelles dispositions. Mais quand il s'irrite contre nous ou quand il nous fait quelque bien, nous seuls sommes changés, lui reste immuable ; comme la lumière du soleil fait du mal aux yeux malades et du bien aux yeux sains et pourtant reste elle-même sans changement. Dieu ne regarde pas dans le temps et devant son regard n'arrive rien de nouveau.

 

C'est dans ce sens que parle aussi Isidore dans le livre sur le bien suprême quand il dit : Maintes personnes demandent ce que Dieu faisait avant qu'il eût créé le ciel et la terre, ou bien d'où vint en Dieu la volonté nouvelle de créer les créatures. Je réponds : aucune volonté nouvelle ne s'est jamais éveillée en Dieu, mais s'il est vrai que le créé n'a pas toujours existé ainsi en lui-même comme aujourd'hui il était pourtant de toute éternité en Dieu et en sa raison. Dieu n'a pas créé le ciel et la terre de la même façon que nous leur assignons, à la façon humaine, un devenir, non, mais toutes les créatures sont de toute éternité dites dans le Verbe divin.

 

 

Le détachement selon John Main : 

... il n’y a pas, dans le vocabulaire religieux occidental, de mot plus mal compris que détachement. Le détachement n’est pas une dissociation de soi ou une fuite de ses problèmes et responsabilités. Ce n’est pas une négation de l’amitié ou de l’affection, ni même de la passion. 

 

Le détachement est, dans son essence, détachement de la préoccupation de soi, de cette disposition d’esprit souvent inconsciente qui fait que je mets mon moi au centre de toute la création. Le détachement a tout autant partie liée avec un engagement dans l’amitié, dans la fraternité durable, dans l’amour qui dépasse et transcende le moi. Le détachement rend l’amour possible parce que l’amour n’est possible que si nous sommes détachés de la préoccupation de soi, si nous sommes sortis de l’isolement, si nous sommes libérés de l’habitude de ne rien se refuser. Le désengagement qu’implique le détachement, c’est celui de l’habitude d’utiliser autrui pour mes propres fins.

 

 

SYMBOLIQUE DU JEU DE L’OIE

     SYMBOLE

 

  2015

Le jeu de l’oie est un jeu de société, de hasard - s’il en est un. Réservé aujourd’hui aux enfants, ce jeu était à l’origine lié au sacré et représentait une trêve, un temps de repos propice aux retrouvailles avec soi et avec un groupe, une adaptation aux autres.

 

Très fortement lié au labyrinthe de Minos en Crète, le jeu de l’oie représente un parcours, un labyrinthe, transposable au parcours sinueux du chemin de notre vie. Notre pion, notre avatar évolue au grès des aléas du chemin. Le joueur devra faire preuve d’une écoute subtile - nous verrons plus bas la signification du mot OIE, « ouïr », entendre, et s’éclairer auprès de sa conscience pour en sortir vainqueur.

 

Au départ du jeu, il n’y a pas d’adversité. Comme dans tous les jeux de société, il est fait pour jouer, on démarre au même point dans une égalité. Puis, vient la notion de combat intérieur et d’esprit d’adversité face aux épreuves du chemin pour arriver à la situation finale, sortir vainqueur du parcours. Ce chemin ou destin se joue avec deux dés. En jouant avec deux dés, il est impossible de faire le chiffre « 1 ». Ce qui signifie, que l’on ne peut pas être dans l’unité au départ, il faut expérimenter la dualité. Cette dualité est à l’image de tout être qui ne peut atteindre l’Unité qu’au travers d’un parcours initiatique, celui que nous vivons

tous et que nous appelons « la Vie ». Le hasard devient un parfait organisateur, on pourrait dire « Dieu » !

 

Le jeu est composé de 63 cases (7 X 9) qui vont nous amener à notre libération. Le chiffre 7 est connu pour être un chiffre sacré commun à toutes les religions et traditions, c’est un symbole de sagesse. Les épreuves du jeu (de la vie) nous mèneront à acquérir cette sagesse. Le chiffre 9 est le dernier chiffre des unités allant de 0 à 9, il signe la fin d’un cycle. Les oies du jeu sont positionnées toutes les 9 cases et si nous tombons sur l’une de ces cases, nous nous « envolons » vers la prochaine, le parcours devient plus facile, plus léger. Un aboutissement de notre cycle peut nous permettre de passer au stade suivant. Les 7 oies sont positionnées toutes les 9 cases : 9 – 18 – 27 – 36 – 45 – 54 – 63 Le but du jeu est d’atteindre le centre du labyrinthe ou de la spirale. Ce centre pourrait représenter notre plexus solaire, notre centre de rayonnement, l’oie étant liée au soleil. Dans l’Egypte ancienne, l’oie était l’emblème de l’âme. Pour arriver à atteindre notre centre, c’est-à-dire notre libération (case 63) 6 + 3 = 9 (fin du cycle) nous allons traverser 6 cases ou épreuves qui vont soit nous permettre d’aller de l’avant, soit nous faire stagner, soit régresser, cela représente bien les aléas de la vie.

 

Le pont-levis, case 6 : il permet de passer un levier ou de faire un pas, il sert de transition, soit nous franchissons le pallier, soit nous stagnons. Nous avons tous à un moment de notre vie un palier d’évolution à

franchir, nous le prenons ou ne le prenons pas… ce palier pourra alors se représenter à la case 19. Le pont est un passage, il relie et permet de passer et de se dépasser.

 

L’hôtellerie, case 19 : nous permet de prendre un temps de repos, de nous restaurer et de dormir, cela peut représenter une phase « digestive », à faire en conscience, avant de passer à autre chose.

 

Le puits, case 31 : nous permet, soit de nous arrêter et de nous abreuver à l’eau, la connaissance de soi, soit de nous mettre à l’arrêt, bloqué par une situation. Nous pouvons tomber dans le puits, chuter dans nos

profondeurs et dans notre solitude. De cette chute, nous pouvons remonter plus léger après nous être rejoint, dépouillé et transformé. Bien comprises et intégrées, ces étapes nous permettent de passer aux cases suivantes.

 

Le labyrinthe, case 42 : nous permet de voir si nous tournons en rond (on peut rester bloqué très longtemps dans un labyrinthe !) ou si l’issue est évidente. Le joueur doit trouver sa propre voie à la lumière de sa

conscience.

 

La prison, case 52 : nous montre nos croyances limitatives, nos liens, nos attaches qui ne nous permettent pas d’être libre. Si nous sommes en prison, c’est que nous sommes prisonniers de nos schémas de nos

fonctionnements qui sont en grande partie des croyances.

 

La mort, case 58 : accepter de mourir pour renaître, s’abandonner à la vie, à sa vie peut nous mener à notre véritable libération. Accepter de s’abandonner, accepter en conscience de mettre un terme à tous ses schémas de fonctionnement qui empêchent d’avancer et ne donnent pas la liberté, au contraire.

 

Finalement, ces cases vont nous ramener à nous, à la compréhension de nos mécanismes. Ces cases qui nous semblaient des épreuves sont en fait des expériences de la vie (et non des échecs) nous menant à trouver notre plein rayonnement, notre soleil intérieur et, c’est en ce sens que nous trouvons la Joie de vivre et d’exister. Quand nous sommes dans la joie, le rire, notre plexus solaire vibre et se manifeste (nous pouvons même ressentir une douleur quand nous rions trop) et, spontanément nous plaçons les mains sur le ventre, le centre. En prenant la première et la dernière lettre du mot JOIE, cela amène au « JE » donc moi (qui je suis). Ensuite nous avons la lettre « O » qui représente le TOUT et le « I » la verticalité, l'alignement, l'unité.

 

Si je suis dans l’unité, j’accède au Tout donc je ne peux qu’avoir la Joie de vivre. Le mot « Jeu » ou (Je) de l’Oie est aussi lié au verbe « Ouïr » que l’on ne conjugue plus et qui à la première personne donne : « j’ois » - il a été remplacé par le verbe « entendre ». Les oies sont des messagères et si « j’ois », j’entends les messages, je suis à l’écoute. Être à notre écoute peut nous amener plus vite à notre libération (si nous tombons chaque fois sur la case de l’oie, nous allons plus vite vers notre centre). « Oyez, Oyez, braves gens ...... » Nous employons cette expression pour attirer l’attention des autres, pour être écouté et entendu. Nous retrouvons le verbe « Ouïr » dans toute sa dimension. Puisque ce jeu privilégie l’écoute intérieure en provoquant des temps de latence (attente de son tour de jouer, arrêts imposés dans certaines cases, …) les joueurs ont le temps de réfléchir à leur propre parcours et à celui des autres participants. Ils participeraient donc tous à l’évolution intérieure des autres durant le parcours. Nous l’avons dit plus haut, ce temps de jeu est une trêve, un temps de retrouvailles et d’adaptation. En allant dans ce sens, le regard et l’écoute de chaque participant peuvent contribuer grandement à cheminer dans ce labyrinthe.

 

Si aujourd’hui seuls les enfants jouent encore au jeu de l’oie, ceux-ci ne sont pas spontanément contents lorsqu’ils tombent sur les cases d’épreuves, quand ils jouent l’arrêt dans une case. Ils font souvent preuve

d’impatience ! S’il y a bien un défaut dans l’être humain, c’est l’impatience. Nous voulons toujours aller vite et ce sont les épreuves de la vie qui vont nous amener à la compréhension de qui nous sommes.

 

Accepter que parfois nous puissions tomber mais, que nous pouvons vite nous relever pour

continuer le chemin. Accepter les arrêts nécessaires à l’écoute subtile pour avancer dans notre vérité,