Chapitre 3 L -
Z (Alchimie - Hermétisme) |
3 L
LA clÉ des grands mystÈres |
Eliphas
levi |
Edition
La Diffusion Scientifique |
1992 |
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Eliphas Levi est le pseudonyme d'Alphonse
Louis Constant, né le 8 février 1810 à Paris. Après un parcours scolaire
dans la plus pure tradition catholique, et alors qu’il doit recevoir
l’initiation Sacerdotale, le 19 décembre 1835, il s’enfuit sans plus
d’explication, dans les bras d’une jeune demoiselle : Adèle Allenbach dont il
avait en charge l’éducation chrétienne. Cette soudaine décision, conduit la
mère d’Alphonse à mettre fin à ses jours. Son impérieux besoin d’aimer,
selon ses propos de l’époque, se manifeste ensuite auprès d’autres femmes :
Flora Tristan, une socialiste militante puis Delphine de Girardin, une femme
sensible, douce et romantique, adepte du spiritisme. Ne voulant pas séparer
les misères du monde réel et la recherche du bien-être hypothétique de
l’autre monde, Alphonse Constant se réfugie à l’abbaye de Solesmes où il découvre
alors les gnostiques, les Pères de l’église, les livres de Cassien et les
mystiques. A cause d’une mésentente, il quitte l’abbaye pour devenir chien
de cour ou surveillant de récréation au collègue de Juilly. Face à son
écœurement, issu de la maltraitance de ses supérieurs, il compose La Bible
de la Liberté. Publié le 13 février 1841, l’ouvrage est interdit et saisi
une heure après sa première mise en vente. Son
procès le condamne à huit mois de prison et une amende de 300 francs. Onze
mois plus tard (n’ayant vraisemblablement pas de quoi régler l’amende), il a
mis à profit son temps par la lecture notamment des écrits de Swedenborg
(scientifique révélé à sa spiritualité et son mysticisme à l’âge de 56 ans).
A sa libération et grâce à ses relations et ses amis, il devient prédicateur
itinérant mais son succès suscite la jalousie des prêtres. De retour à Paris,
Eliphas Levi publie d’autres ouvrages : dans Le Livre des Larmes (1845),
il développe pour la première fois des idées ésotériques ; mais le pamphlet La
Voie de la Famine (1847) l’emmène de nouveau en prison pour six mois. A sa sortie de prison, il participe à la
révolution de février 1848 puis aux insurrections de juin. Recherché comme
anarchiste, il évite la mort par le truchement d’un marchand de vin qui a le
malheur de lui ressembler un peu trop. En 1852, il publie son chef
d’œuvre : Dogme et Rituel de la Haute Magie. Malgré le succès, il
est contraint de rejoindre l’Angleterre, où il rencontre Edward
Bulwer-Lytton, célèbre auteur de roman et dirigeant de la société
rosicrucienne. Introduit dans les cercles de Rose Croix, il fait des séries
d’évocations magiques. A la suite de l’une d’entre elles, choqué, il décide
de ne plus jamais conduire ces expériences gratuites de magie. Ses disciples
avaient d’ailleurs la stricte consigne de ne s’occuper que de la partie
spéculative de la science occulte. De retour en France en 1855, il fonde avec
Fauvety et Lemonnier La Revue philosophique et religieuse dans laquelle
il écrira de nombreux articles sur la Kabbale. En 1859, la publication de L’Histoire
de la magie – second volet de la trilogie (après Dogme et Rituel de la
Haute Magie) lui confère l’argent et la sympathie de la plupart des
ésotéristes français. En 1861, Eliphas Levi publie le dernier opus de sa
trilogie, intitulé La clef des grands mystères. A cette époque, il
travaille beaucoup, initiant l’occultisme à des érudits de la haute
aristocratie. Il continue d’écrire de nombreux livres sur le symbolisme et la
kabbale. Après une année de maladies et de douleurs, il s’éteint à l’âge de
65 ans. Pour les détails de l’ouvrage et son sommaire, voir au
chapitre 9 –Eliphas Levi |
LA CLḖ
ALCHIMIQUE DE L’ŒUVRE D’HERGḖ |
Etienne Badot |
Ed.
La Pierre Philosophale |
2016 |
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Cette seconde édition, revue et considérablement augmentée,
apporte des informations inédites et des révélations nouvelles sur cette
œuvre si attachante. Extrait du livre : « Un
jour, au cours d’une interview, Hergé déclara que ses compositeurs préférés
étaient Erik Satie et Claude Debussy. Lorsqu’un journaliste interviewe une
personnalité quelconque, il lui pose souvent quelques questions sur ses goûts
et ses centres d’intérêt, histoire de brosser son portrait. Le journaliste
aurait pu tout aussi bien demander à Hergé s’il préférait le Bordeaux ou le
Bourgogne ou encore quelle était sa marque de voiture préférée. La question
posée et la réponse d’Hergé ne suscitaient donc pas d’intérêt particulier.
Mais pour quelqu’un qui sait lire entre les lignes, c’est quasiment un aveu
car Satie et Debussy furent tous deux membres de l’Ordre kabbalistique de la
Rose + Croix, fondé par le Sâr Péladan et Stanislas de Guaïta. Satie
composa d’ailleurs plusieurs œuvres en qualité de maître de chapelle de cet
ordre. Nous retiendrons aussi qu’Hergé comptait parmi ses amis l’égyptologue
Jean Capart, qui aida le fondateur de l’A.M.O.R.C. pour la création d’un
musée égyptien à San José en Californie. Rappelons au passage que le
personnage du savant Hippolyte Bergamotte est vraisemblablement inspiré de
Jean Capart « Ces preuves, c’est Hergé lui-même
qui nous les a fournies ! Un de mes contacts, qui était au courant de
mes recherches, me fit un jour part d’une information intéressante. Il
m’affirma qu’Hergé avait caché dans chaque album de Tintin des codes secrets,
dont notamment un rébus qui révélait le nom de l’ordre initiatique dont il
était membre. L’information ne manquait pas d’intérêt mais elle ne m’avançait
guère car le champ de recherche restait fort large : les ordres
initiatiques et autres sociétés secrètes sont légion. Pour trouver, il me
fallait avant tout savoir que chercher ! Cependant, je n’eus pas besoin
de relire des dizaines de fois tous mes albums pour découvrir la clé. C’est une carte de vœux dessinée par
Hergé qui me démontra que la piste rosicrucienne était certainement la bonne.
Cette carte montre Tintin, marchant dans la neige et tenant dans une main un
paquet rose et dans l’autre un sapin de Noël dont la base est formée de deux planches de bois disposées en croix.
La solution était lumineuse et évidente ! En effet, ce rébus Rose
+ Croix est partout dans l’œuvre d’Hergé : nous allons le retrouver
dans tous les albums de Tintin, au moins une fois dans chaque aventure et
même plusieurs fois dans certains albums. Bien entendu, la forme du rébus
change à chaque fois. Il faut donc un œil attentif et de la sagacité pour les
déceler, mais on peut tout de même les trouver si on se donne la peine de
chercher un peu. Certains rébus sont assez faciles ; un enfant pourrait
les trouver : lors de la rédaction de mon livre, ma petite-fille Denise,
qui avait à l’époque onze ans, savait que j’écrivais sur Hergé et avait voulu
m’aider dans mes recherches. Je lui avais donc expliqué le genre de rébus que
je cherchais et en un week-end, elle m’en avait déjà trouvé trois, ce dont
elle n’était pas peu fière. Eh oui ! Les albums de Tintin sont bien pour
les jeunes de 7 à 77 ans ! » |
LA DOCTRINE SPAGIRIQUE DE PARACELSE |
Dr J. Emile Emerit |
Edition Mercure Dauphinois |
2014 |
Paracelse (1493 ou 1494 – 1536)
est un personnage essentiel dans l’histoire de la médecine, à la croisée des disciplines
traditionnelles et d’une révolution de la connaissance comme de la pratique
médicale dans un monde où l’être humain n’est pas encore morcelé mais saisi
dans sa totalité. « Pour Paracelse, note Jean-François Gibert, le savoir
médical repose sur quatre piliers : la philosophie naturelle, l’astronomie
(rapport de l’homme à la matrice cosmique), l’alchimie, la vertu et le
pouvoir immanent au médecin, au patient, à l’heure, au métal, etc. » Jean-François Gibert remarque que
dans la pensée paracelsienne « coexistent une immense intuition des lois du
monde et, en germe, tous les concepts qui sous-tendent une large part de la
science médicale contemporaine ». Le docteur Emerit (1897-1968),
l’un des grands hermétistes du XXème siècle, étudia longuement l’œuvre de
Paracelse et la traduisit en latin. Il réalisa un fichier thématique dont il
tira un extrait considérant tout ce qui avait trait à la spagyrie. C’est cet
extrait, mis en forme par l’alchimiste et adepte Henri Coton-Alvart
(1894-1988), qui nous est proposé heureusement aujourd’hui dans ce livre tout
à fait remarquable. Après une série de notes
introductives excellentes de Jean-François Gibert, notamment sur la doctrine
du tartre, sur la spagyrie, sur l’apoptose, sur quelques concepts essentiels chez
Paracelse, l’extrait du docteur Emerit se présente sous la forme d’un
dictionnaire d’une immense richesse pour les chercheurs. De « abeilles » à «
Zinc », ce sont des concepts essentiels aux conséquences pratiques parfois
considérables qui sont traités, pensons notamment à « âme », « archée »,
notion très importante chez Paracelse, « astres », « eau », « esprit », « feu
», « homme », « limbe », « matrice », « mumie », « principes », « sang », «
semence »... Bien que la langue soit impropre à caractériser l’expérience
subtile, l’ensemble apparaît d’une grande cohérence. Ce travail servira aussi bien le
chercheur en médecine traditionnelle, le spagyriste que l’alchimiste. Par
analogie, nombre de propositions font sens non seulement dans le domaine de
l’alchimie métallique mais aussi dans celui des alchimies internes. A la fin de l’ouvrage, le lecteur
trouvera le Traité de l’Azoth de Paracelse. Bien que ce texte puisse être un
apocryphe, le docteur Emerit comme Henri Coton-Alvart le considéraient comme
une introduction excellente à la doctrine paracelsienne. Une double lecture
en est possible, biblique et alchimique. Ce livre est précieux pour le
chercheur en mettant à notre disposition le langage paracelsien afin de mieux
approche rune œuvre si considérable. Terminons cette présentation par
ce propos nécessaire de Jean-François Gibert : « L’alchimie est une science
secrète ; le secret est un droit incontournable de tout chercheur. Newton lui
aussi a tenu secrètes nombre de ses recherches. Mais il est, par ailleurs,
indiscutable que les hermétistes de toutes les époques se sont parfaitement
compris entre eux. Sans doute ont-ils voulu tenir à l’écart de leurs
connaissances une humanité qui, aujourd’hui encore, n’a pas dépassé le stade
de l’enfance. L’hyper technologie n’est pas forcément un progrès et le monde
contemporain porte en lui les germes d’une possible autodestruction. Ceci,
les alchimistes l’avaient depuis longtemps compris, d’où la loi absolue du
silence, qui ne peut être rompue que le jour où la conscience est face à la
conscience. » |
LA DOCTRINE SECRÈTE |
GRILLOT
DE GIVRY |
Edition
ARQA |
2009 |
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Extrait «Pour bien des
gens qui ne l’ont pas étudiée, l’alchimie n’est qu’un amas de rêveries et de
divagations, résultant d’une vaine tentative des hommes pour faire de l’or
artificiel, à laquelle ils étaient poussés, soit par une cupidité sordide,
soit par une folie orgueilleuse de vouloir s’égaler au Créateur. Cependant,
ceux qui étudient l’alchimie en dehors de ces préoccupations inférieures ne
tardent pas à y découvrir un charme dont la suavité ne saurait être décrite;
et, dans l’édifice ténébreux des sciences du Moyen Age, celle-ci irradie
comme ces roses géantes, silencieuses et immobiles qui, loin des vulgarités
de la vie, baignent d’une lumière ineffable le transept des cathédrales
endormies. Une des premières notions précises que l’on recueille de la
lecture des auteurs ayant traité de l’alchimie, c’est que cette science
repose sur un secret qui n’est réservé qu’à un petit nombre d’adeptes
privilégiés possédant les qualités intellectuelles et morales requises pour
l’obtenir. Difficile et étroite est la voie, et nombreux sont ceux qui s’y
fourvoient dans des sentiers erronés où ils ne trouveront que déception,
erreur, mensonge, ce qui leur fera dépenser en pure perte des sommes
considérables. Cette vérité a été remarquablement exposée par Henri Khunrath,
dans la planche de son Amphitheatrum aeternae sapientiae, Hanau, 1609,
représentant la Citadelle alchimique, qui symbolise la science d’Hermès.
Cette citadelle est entourée d’un large cercle divisé en vingt et un
compartiments, ayant chacun une entrée. Vingt de ceux-ci n’ont point d’issue,
et se trouvent barrés par le mur énorme qui les isole de la citadelle. Ils
signifient les vingt voies parmi lesquelles peuvent se fourvoyer les
chercheurs de la doctrine alchimique ; des inscriptions indiquent les
opérations fausses que représentent ces voies, telles que : essai de
transmutation de l’argent en or, par augmentation, essai de travail sur le
mercure vulgaire, etc. Et comme ces vingt compartiments communiquent entre
eux, l’amateur philosophe peut errer longtemps avant de reconnaître sa
sottise. Le vingt et unième compartiment ». |
LA GÉNÉRATION ET OPÉRATION DU GRAND ŒUVRE POUR FAIRE DE L’OR. |
AUTEUR
ANONYME |
ÉDITION
LE MERCURE DAUPHINOIS |
2007 |
Ce
manuscrit peint du début du XVIIe siècle, se déclare lui-même
comme : « Un ouvrage très ruineux et des plus chimérique et
extravagant ; idée sortie de la cervelle creuse d’un échappé des petites
maisons ». Ce
petit manuscrit, illustré de 21 aquarelles en couleur, provient du fond
ancien de la bibliothèque de Lyon. Eugène Canseliet dans une lettre le
cite, quant à Fulcanelli il le cite à deux
reprises dans son livre « Les demeures philosophales » page 43 et
page 86. L’auteur
de ce traité, un Adepte, a relaté sur un cahier d’écolier les opérations du
Grand Œuvre et la Génération qui s’ensuit et les a illustrées de 21
aquarelles d’une très grande beauté et pureté. L’aveu
de ce grain de folie témoigne que l’Adepte a franchi le seuil au-delà duquel
se voit l’essence des êtres et des choses et en même temps ce rébus ajoute à
la série des figures le sens des lames du Tarot, comme celle du Fou. Il
semble que cette idée des Tarots ait présidée à la confection de ce livre.
Malgré l’obscurité de certains passages, ce livret poétique si délicatement
illustré transporte le lecteur intelligent vers le « Principe de Vie » que la science,
déviant aujourd’hui sur les clones, se montre inapte à découvrir. Les anciens
avaient raison de rendre difficiles à comprendre leurs travaux afin que seuls
ceux qui humblement le méritent, puissent en lire clairement les judicieux
conseils. |
L’ALCHIMIE |
SERGE
HUTIN |
ÉDITION
PUF |
2001 |
||
La
pratique de l’alchimie et les théories de la matière sur lesquelles elle se
fonde, sont parfois accompagnées, notamment à partir de la Renaissance, de
spéculations philosophiques, mystiques ou spirituelles. L’alchimie
s’est donné des buts distincts, qui parfois coexistent. Le but le plus
emblématique de l’alchimie est la fabrication de la pierre philosophale, ou
« grand œuvre », censée être capable de transmuter les métaux vils
en or, ou en argent. D’autres buts de l’alchimie sont essentiellement
thérapeutiques, la recherche de l’élixir d’immortalité et de la Panacée
(médecine universelle), et expliquent l’importance de la médecine arabe dans
le développement de l’alchimie. Derrière des textes hermétiques constitués de
symboles cachant leur sens au profane, certains alchimistes s’intéressaient
plutôt à la transmutation de l’âme, c’est-à-dire à l’éveil spirituel. On
parle alors de « l’alchimie mystique ». Plus radical encore, l’Ars
Magna, une autre branche de l’alchimie, a pour objet la transmutation de
l’alchimiste lui-même en une sorte de surhomme au pouvoir quasi illimité. Un
autre but de l’alchimie, est la création d’un homme artificiel de petite
taille, l’homoncule. le Grand Œuvre avait pour but d’obtenir la pierre
philosophale. L’alchimie était censée opérer sur une Materia prima,
Première Matière, de façon à obtenir la pierre philosophale capable de
réaliser la « projection », c’est-à-dire la transformation des
métaux vils en or. Les alchimistes ont développé deux méthodes pour tenter
d’obtenir la pierre philosophale: la voie sèche et la voie humide.
De
façon classique la recherche de la pierre philosophale se faisait par la voie
dite voie humide, celle-ci est par exemple présentée par Zosime de
Panopolis dès 300. La voie sèche est beaucoup plus récente et a peut-être été
inventée par Basile Valentin, vers 1600. En 1718, Jean-Conrad Barchusen,
professeur de chimie à Leyde, dans son Elementa chemicae, développe
cette voie. Selon Jacques Sadoul la voie sèche est la voie des hautes
températures, difficile, tandis que la voie humide est la voie longue (trois
ans), mais elle est moins dangereuse. Fulcanelli dit à ce propos « À
l’inverse de la voie humide, dont les ustensiles de verre permettent le
contrôle facile et l’observation juste, la voie sèche ne peut éclairer
l’opérateur ». Les
phases classiques du travail alchimique sont au nombre de trois. Elles sont
distinguées par la couleur que prend la matière au fur et à mesure. Elles
correspondent aussi aux types de manipulation chimique : œuvre au noir calcination, œuvre au blanc lessivage et
réduction, œuvre au rouge pour obtenir l’incandescence. On trouve ces phases
dès Zosime de Panopolis. La phase blanche est parfois divisée en phase
blanche lessivage et phase jaune réduction par certains auteurs alchimistes,
qui admettent ainsi quatre phases (noir, blanc, jaune, rouge) pour l’ensemble
au lieu de trois (noir, blanc, rouge). Les Arabes sont les premiers à donner
à la pierre philosophale des vertus médicinales et c’est par leur
intermédiaire que le concept d’élixir est arrivé en Occident. Roger Bacon
veut « prolonger la vie humaine ». La quête alchimique, de
métallique aux origines, devient médicale au milieu du XIVe siècle,
avec le Pseudo-Arnaud de Villeneuve et Petrus Bonus. La notion de
« médecine universelle » pour les pierres comme pour la santé vient
du Testamentum du Pseudo-Lulle (1332). Johannes de Rupescissa (Jean de
Roquetaillade) ajouta, vers 1352, la notion de quintessence, préparée à
partir de l’aqua ardens (alcool), distillée des milliers de fois113 ;
il décrit l’extraction de la quintessence à partir du vin et explique que,
conjointe à l’or, celle-ci conserve la vie et restaure la santé. Paracelse, en
1533, dans le Liber Paragranum, va encore plus loin, en rejetant la
transmutation comme but de l’alchimie, pour ne garder que les aspects
thérapeutiques. Il a résumé ainsi sa pensée :
« Beaucoup ont dit que l’objectif de l’alchimie était la fabrication de
l’or et de l’argent. Pour moi, le but est tout autre, il consiste à
rechercher la vertu et le pouvoir qui réside peut-être dans les
médicaments. » En un sens Paracelse fait donc de l’iatrochimie (médecine
hermétique), plutôt que de l’alchimie proprement dite. Dès lors apparaît une
opposition entre deux usages de la pierre philosophale, la production de l’or
(chrysopée) ou la guérison des maladies (panacée). La iatrochimie (ou
médecine hermétique) a eu « pour principal représentant François de Le
Boë (Sylvius) et consistait à expliquer tous les actes vitaux, en santé ou en
maladie, par des opérations chimiques : fermentation, distillation,
volatilisation, alcalinités, effervescences. » L’alchimie médicale a été
étudiée par Alexander von Bernus. La
légende veut que l’alchimiste Nicolas Flamel ait découvert l’élixir de
jeunesse et l’ait utilisé sur lui-même et son épouse Pernelle. De même la
légende du comte de Saint-Germain marqua l’alchimie, il aurait eu le souvenir
de ses vies antérieures et une sagesse correspondante, ou aurait disposé d’un
élixir de longue-vie lui ayant donné une vie longue de deux à quatre mille
ans selon lui. L’alchimiste se présente comme un philosophe. Il prétend
connaître non seulement les métaux, mais aussi les principes de la matière,
le lien entre matière et esprit, les lois de transformation… Son ontologie
repose sur la notion d’énergie, une énergie contradictoire, dynamique, une,
unique, en métamorphoses. Il tire aussi une morale de ses travaux, l’éloge du
travail et de la prière : « Prie et travaille (Ora et labora) »
(Khunrath). Il avance une grande méthode : l’analogie (« Tout ce
qui est en bas est comme ce qui est en haut »). Sa notion-clef est celle
d’origine, de retour, ou – comme le dit Pierre A. Riffard – de
« réversion ». L’alchimiste veut retourner à la matière première,
rétablir les vertus primitives des choses, rendre pur et sain toute
créature : faire nature, pourrait-on dire. AU SOMMAIRE/ Qu’est-ce que l’alchimie ?- les alchimistes et leur
symbolisme- l’ésotérisme- le tarot- les origines de l’alchimie- Hermès
Trismégiste- l’Egypte, la Chaldée et l’Iran- les diverses gnoses- les grands
initiés- Alexandrie et Byzance- le Grèce- les alchimistes musulmans- la table
d’émeraude- les alchimistes du Moyen Âge- Nicolas Flamel- Basile Valentin-
Paracelce- les frères de la Rose+Croix- Le sens de la philosophie hermétique-
le microcosme et le macrocosme- les trois mondes- les théories alchimiques
avec comme base le Sel, le Soufre et le Mercure- les quatre éléments- les
sept métaux- l’alchimie pratique avec le Grand Œuvre- l’œuf philosophique- la
pierre philosophale- l’homunculus- l’alchimie mystique, son ascèse et
illumination- ses passerelles avec la franc-maçonnerie -L’Ars Magna et Ramon
Lull- le tantrisme- l’influence de l’alchimie sur les arts, la littérature,
la technique, la pensée philosophique et la religion- les Philalèthe- |
l’alchimie dans la franc-maçonnerie –
art & initiation |
Jean beauchard |
Edition
VEGA |
2007 |
||
Car il s'agit bien de cela. Imprégné d'une somme de lectures
considérable, Jean Beauchard, nous livre la quintessence de ses
investigations en y apportant une touche personnelle, soit des réflexions
venues en cours d'étude. Le tout donne une œuvre originale, ne ressemblant à
aucune autre dans le genre. Avec ce voyage aux sources du Tarot et de
l'Alchimie nous sommes au cœur du mythe, de la tradition et de la science
hermétique. Sont ici traités les rapports que ces trois entités entretiennent
entre elles. " Je montre aussi, en cet ouvrage, comment la
Franc-Maçonnerie est constamment imprégnée de cet esprit", dit Jean
Beauchard Le
but du Grand Œuvre est le mariage du soufre (pôle masculin) et du mercure
(pôle féminin) par l'action du sel ; principe neutre et élément ternaire qui
scelle les deux autres. La légende veut que l'alchimiste, au terme de sa
quête, devienne hermaphrodite. L'importance du nombre 3 ; le ternaire qui
permet de dépasser les oppositions en une nouvelle synthèse, se retrouve en
maçonnerie afin de rassembler ce qui est épars. Un alchimiste a dit : « Le secret consiste à savoir convertir
la pierre en aimant, qui attire, embrasse et unit cette quintessence astrale
». L'un est aussi le tout ; selon la formule alchimique, tout est un et tout
se ramène à l'un. C'est là un enseignement initiatique important présent dans
nombre de traditions. On distingue deux sortes d'unités : l'unité initiale et
l'unité finale, l'alpha et l'oméga, symbolisé par l'image célèbre du serpent
qui se mord la queue, souvent présente dans les traites alchimiques. Du magma
initial surgit l'ordre final, entre les deux, les alchimistes devinent tout
le circuit de la matière transmuée. Chacun sait que le but de tout alchimiste
est de trouver la fameuse pierre philosophale. On s'est souvent perdu en
conjectures pour deviner la nature réelle de cette pierre. Peut-être est-il
possible d'y voir plus clair en raisonnant en maçon. Artiste créateur, Jean Beauchard conduit le lecteur de la
matière vers l’esprit. |
l’alchimie DḖVOILḖE – Introduction de J.P GIUDICELLI
DE CRESSAC BACHELERIE - |
Johannes
Helmond |
Edition
Sesheta-Publications |
2015 |
Pour la première fois le Secret de la Pierre des Philosophes
est ouvertement expliquée par Johannes Helmond Fr. Rose+Croix. Délégué par l'Ordre
des Initiés Hermétistes de la Rose-Croix d'Or de 1710. L’alchimie
dévoilée
est l’un des textes fondamentaux du vaste corpus alchimique traditionnel et
cette nouvelle édition devrait contribuer à dissiper quelques-unes des
nombreuses confusions qui voilent la réalité de l’art alchimique que cela
soient celles générées par la psychologie, fusse-t-elle des profondeurs, ou
par les mythes des « faiseurs d’or ». Au cœur de l’alchimie se trouvent les
mystères de la matière et de l’esprit. Selon Jean-Pierre
Giudicelli de Cressac Bachelerie, Joannes Helmond est le pseudonyme d’un
collège qui s’inscrit dans la tradition des Rose-Croix d’Or du XVIIIème
siècle, elle-même héritière de courants plus anciens. Dans son avant-propos,
Jean-Pierre Giudicelli de Cressac Bachelerie rappelle plusieurs points
essentiels : « La
simplicité extrême de la voie La
réalité vérifiable de l’opérativité alchimique La
nécessité d’opérer dans un état modifié de la conscience, état de présence et
d’intensité ». Joannes
Helmond introduit son livre par la question essentielle du langage alchimique
: « La plus grande difficulté que rencontre toujours le non-initié, est la
multiplicité des significations des seuls symboles alchimiques et leurs
synonymes. Il est donc raisonnable de ne pas aborder les pratiques
alchimiques avant de maîtriser vraiment la théorie de la science hermétique,
donc de comprendre complètement les anciens écrits et d’avoir une
intelligence profonde de la chose. » Se familiariser avec un corpus de livres
anciens, être guidé dans l’acquisition de ce langage fait se symboles et de
mythèmes, saisir les règles du « jeu des perles de verre » tout en se
rapprochant de soi-même, au cœur même du silence constituent un préalable à
la voie. Joannes
Helmond aborde ensuite les principes à l’œuvre, les feux, les vases, les
préparations, les phases de l’œuvre qui font sens tant à l’externe qu’à
l’interne. Il traite au final des processus mystériques à travers la
Renaissance, les mythes osiriens, éleusiniens, hébreux ou chrétiens avant
d’introduire la question des deux sentiers : « L’âme de l’homme se trouve à
la croisée des chemins, comme Hercule. Elle a à choisir entre le monde
extérieur sensible et éphémère, et le monde intérieur spirituel et éternel.
Si elle s’est décidée pour ce dernier, alors tout ce à
quoi l’homme se raccroche dans la vie ordinaire, doit perdre toute valeur
pour lui. Une réévaluation doit s’instaurer, une totale transformation de la
vie affective et spirituelle. Et, jusqu’ici, le monde extérieur avait passé
pour être le seul monde réel et le monde intérieur pour n’être qu’une ombre
de la réalité extérieure sensible, alors tout rapport au monde désormais se
renverse. Seules les choses de la vie psychique et spirituelle sont réelles,
le monde extérieur sensible n’est pas réel… » Ce
renversement permet de s’extraire d’un rapport dualiste et prométhéen à
l’alchimie, piège redoutable, pour s’établir dans un rapport non-dualiste,
source de l’art pur, par lequel l’alchimie devient célébration de ce qui est
et non une vaine tentative « d’obtenir ». Ce texte, respectueux de la
tradition alchimique des anciens courants se réclamant de la Rose-Croix, pose
les bases d’une pratique ajustée et propose un paradigme sain, ou saint. |
l’alchimie expliquÉe par son langage |
Léon gineste |
Edition
DERVY |
2001 |
||
Quel intérêt y a-t-il à pratiquer
l’alchimie spirituelle et mentale ? La réponse à cette question tient en
un seul mot : s’améliorer. Mais pourquoi s’améliorer ? En premier
lieu, pour devenir une meilleure compagnie pour soi-même, car tout défaut
majeur est une cause de mal-être et fait de nous un ennemi de nous-mêmes. En
second lieu, pour devenir une meilleure compagnie pour les autres, qu’il
s’agisse de nos proches, de nos amis, de nos collègues de travail, de nos
voisins, etc. En troisième lieu, pour devenir un meilleur citoyen et
contribuer ainsi à l’amélioration de la société. Mais d’un point de vue
rosicrucien, ces trois raisons se confondent en une seule : si nous
vivons sur Terre, c’est pour nous parfaire en éveillant ce qu’il y a de plus
divin en nous, ce qui suppose d’avoir une approche spiritualiste de
l’existence. Par ce
livre, accessible à tous, Léon Gineste nous offre les clés d’un sanctuaire
oublié afin de retourner aux sources d’un antique savoir. Ainsi, au fil des
pages, s’anime peu à peu le souffle vivifiant qui transfigure la vie des
chercheurs en une magnifique aventure défiant l’imaginaire. |
L’ALCHIMIE
EXPLIQUÉE SUR SES TEXTES CLASSIQUES |
EUGENE
CANSELIET |
EDITION
PAUVERT |
1972 |
Voici
un livre attendu par tous les enfants d’Hermès, et dont le titre même dit
bien qu’elle fut l’intention de l’auteur : alchimiste formé auprès du
grand Fulcanelli, Eugène Canseliet se devait de présenter un
jour et de commenter les textes classiques ayant trait à son art. Nul
mieux que lui n’était capable de mener à bien un semblable travail. Il
n’avance rien, en effet, qu’il ne l’ai vérifié au
laboratoire, là où jamais n’eurent à intervenir « les degrés infernaux de la température »,
sans lesquels on affirma, à tort, qu’aucune transformation n’est possible à
l’intérieur de la matière. Faisant justice de cette erreur, le disciple de
Fulcanelli met en lumière que l’Alchimie possède un agent secret que sans
doute la physico-chimie ne pourra jamais obtenir, malgré le pouvoir
terrifiant de ses colossaux appareils. Mais
la science hermétique ne se confine pas dans les manipulations
expérimentales : « la philosophie
enveloppe la pratique, le savant et le poète s’unissent dans une même
personne ; l’intuition merveilleuse et triomphante collabore étroitement
avec la raison logique et soumise ». Ce
nouveau volume apporte aux « curieux de
sagesse » et, en particulier, à tous ceux qui se livrent aux
arts libéraux, quelle que soit leur formation, rares et fort parlantes, parmi
lesquelles quatre en couleur, enrichissent le texte et s’harmonisent avec
lui. 12 chapitres expliquent la pensée alchimique de
l’auteur : La Dame par excellence, Sagesse et Discipline, Sollicitations
trompeuses ou insensées , Le langage et la Cabale Hermétique, Les
conditions extérieures pour la réalisation positive de l’œuvre, La matière
prochaine et sa préparation, Le Sel des philosophes, Conjonction et
Séparation, L’Etoile polaire des Mages, Les aigles ou Sublimations, L’œuf
philosophal, La grande Coction. |
L’ALCHIMIE – HISTOIRE ET ACTUALITḖ |
Guy Piau |
Edition Numérilivre |
2017 |
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On a fait remarquer à juste titre
que l’organisation des savoirs au début du XVIIe siècle n’était
pas le même qu’aujourd’hui et que l’approche mathématique du mouvement des
planètes pouvait bien s’accompagner, chez Kepler, de la croyance en une âme
du monde. Marin Mersenne s’intéresse aussi bien aux travaux de Galilée, dont
il fournit une traduction française, qu’aux recettes étranges de la magie naturelle.
Il critique les prétentions abusives des alchimistes, mais c’est pourtant un
alchimiste, dans La Vérité des sciences, qui est chargé de réfuter les
abstractions aristotéliciennes au nom de l’expérience. C’est précisément
cette persistance de l’alchimie tout au long du XVIIe siècle qui
est souvent invoquée comme la preuve la plus flagrante du goût des hommes de
ce temps pour les étrangetés de l’hermétisme. L’alchimie prolongerait ainsi,
jusqu’au seuil du siècle des Lumières, un amour de l’obscurité et des
mystères hermétiques, comme si la rationalité de la science moderne, comme
effrayée de ses propres audaces, avait eu besoin de maintenir, à côté de la
mécanique, de l’optique ou de l’astronomie, les vieilles croyances de la
magie, de l’astrologie et de l’alchimie dont Descartes devait encore se
méfier. Je ne voudrais pas rendre le XVIIe
siècle plus rationaliste qu’il ne fut et lui attribuer plus de rigueur
scientifique que nous ne saurions en trouver dans l’esprit scientifique du XXe
siècle. Il est incontestable que, pendant tout le XVIIe siècle, de
nombreux travaux manifestent un désir de pensée libre qui conduit à
s’affranchir de toutes les précautions méthodologiques héritées des pratiques
universitaires aussi bien que des recherches de la mécanique nouvelle. Pour
ne prendre que quelques exemples, les travaux de Gaffarel sur les talismans
et la cabale, ceux d’Athanase Kircher sur l’interprétation des hiéroglyphes
ou du mathématicien Jean-Baptiste Morin, correspondant de Descartes, sur
l’astrologie judiciaire, la fascination pour les écrits de confréries de
Rose-Croix qui n’ont jamais existé, tout cela montre la vivacité d’un esprit
de fantaisie qui est aussi un esprit de révolte contre la domination de la
pensée scolastique. On en retrouve l’expression dans des romans comme ceux de
Cyrano de Bergerac ou de Montfaucon de Villars. D’un autre côté, on ne
saurait nier l’existence d’une « alchimie kabalistique »,
qui s’est surtout développée au XVIe siècle en Italie et en
France. Les thèmes alchimiques sont alors mêlés à ceux d’autres traditions
chez des auteurs qui, comme Robert Fludd ou Jacob Boehme, ont davantage le
souci de construire un système du monde qui soit à la fois théologique,
métaphysique et scientifique que de développer des recherches sur les
propriétés chimiques de diverses substances. Or c’est précisément cet intérêt
pour la composition des corps mixtes, la recherche des principes et éléments
dont ils sont formés, la possibilité de les transformer les uns dans les
autres et d’en tirer des substances nouvelles utiles à la médecine et aux
divers artisanats qui caractérise, me semble-t-il, les travaux alchimiques,
et permet de les distinguer d’autres élaborations théoriques se réclamant,
souvent abusivement, de l’hermétisme et de l’alchimie. L’ambiguïté vient
cependant de ce que cette alchimie, qui n’est rien d’autre que la chimie de
l’époque, s’est volontiers nommée science hermétique, ce qui a engendré, hier
et plus encore aujourd’hui, de nombreuses confusions. Il faut donc revenir
sur les raisons pour lesquelles les alchimistes se sont référés à Hermès,
pour ensuite montrer que cette référence n’est en rien le signe d’une
défaillance de la raison.Que le dieu qui a donné
son nom à celui par lequel la science est communiquée aux hommes se nomme
aussi Mercure, voilà qui ne pouvait que retenir l’attention des alchimistes,
qui désignaient de ce nom aussi bien le vulgaire vif-argent, qui coule et
s’amalgame avec tous les métaux, que le principe mercuriel dont la possession
rend possible la transmutation des métaux. Pourtant, l’usage du nom d’Hermès
est une pratique tardive dans l’histoire de l’alchimie, puisque l’alchimie
médiévale, telle que nous la connaissons à travers les nombreux traités qui
nous sont parvenus, fait rarement mention du dieu grec ou de son homonyme
trois fois très grand. Au XIIIe siècle, époque
où s’élabore la doctrine qui va marquer les travaux chimiques jusqu’au XVIIe
siècle, le Corpus Hermeticum est inconnu et les auteurs anonymes qui
se cachent derrière les noms de Geber, Aristote, Thomas d’Aquin, Raymond
Lulle ou Arnaud de Villeneuve, auxquels ils prêtent la paternité de leurs
traités, n’ont pas besoin de se référer à une quelconque doctrine hermétique
pour développer la doctrine de la formation des métaux et de la composition
des corps mixtes à partir de laquelle se met en place leur théorie de la
transmutation. L’héritage des traités arabes, traduits et imités dès le XIIIe
siècle, offre en effet tous les ingrédients nécessaires à l’élaboration d’une
théorie de la matière qui s’oppose à l’hylémorphisme en supposant que le
Mercure et le Soufre sont les deux principes constitutifs des métaux, selon
des proportions et des conditions naturelles d’élaboration dans les mines
dont les variations expliquent la différence entre les métaux. La nature
voudrait toujours faire de l’or et l’objectif de l’alchimiste est de
fabriquer une médecine métallique qui confère aux métaux imparfaits la
perfection que les cuissons naturelles ne leur ont pas apportée. Ni mystère,
ni révélation ne sont nécessaires à l’élaboration de cette doctrine qui
s’expose dans des Sommes rigoureusement construites, comme cela se
pratique dans les autres domaines du savoir médiéva.
Nous sommes dans le domaine de la philosophie naturelle et il ne s’agit pas
tant pour les alchimistes de s’opposer à la science aristotélicienne que de
la compléter dans un domaine où Aristote, après les quelques lignes qu’il
consacre à la formation des métaux à la fin du troisième livre des Météorologiques,
est resté silencieux. Ce n’est qu’à la Renaissance que
les alchimistes commencent à évoquer le nom d’Hermès en tant que fondateur de
leur science, sans pour autant donner à l’alchimie le nom de science
hermétique. Le plus souvent, c’est dans les brefs aperçus «historiques» qui
introduisent les traités qu’Hermès est cité. Ainsi lit-on dès le début du Livre
de la philosophie naturelle des métaux attribué à Bernard le Trévisan, et
sans doute écrit vers la fin du XVe siècle (et donc après la
publication florentine du Corpus Hermeticum), que « Le premier
inventeur de cet Art ce fut Hermès le Triple: car il sut toute triple
philosophie naturelle, savoir Minérale, Végétale et Animale.» L’auteur
continue en rapportant qu’Hermès trouva dans la vallée d’Hébron, après le
déluge, sept tables sur lesquelles étaient imprimés les arts libéraux. Il en
fit un résumé que nous connaissons comme étant la Table d’Émeraude.
Pythagore fut son disciple, et après lui Platon et Aristote, Galien et
Hippocrate, ainsi que les Arabes et, plus près de nous, Arnaud de Villeneuve
et Raymond Lulle. L’intention de ce texte apparaît
clairement: il s’agit de donner à l’alchimie, qui passe pour une science
jeune, comparée à la philosophie naturelle des Grecs ou à la médecine, une
antiquité telle qu’elle surpasse tous les autres savoirs. Les fabricants
d’une telle histoire ne sont pas forcément de mauvaise foi, puisqu’ils ont
entre les mains des traités alchimiques attribués à Platon ou Aristote, dont
on suppose qu’ils ont appris cette science d’un maître plus ancien. On s’imagine
alors, bien entendu, que la science est toujours le résultat d’une
transmission, plutôt que d’une découverte progressive, ou plus exactement que
la découverte n’est jamais que la réappropriation d’un savoir constitué en
des temps reculés, mais qui s’était perdu. |
l’alchimiste |
Paulo coelho |
Edition
CARRIÈRE |
1994 |
Belle
édition illustrée sur le roman initiatique qui a fait le tour du monde. Ce
roman enchanteur de Paulo Coelho a marqué des générations de lecteurs dans le
monde entier. L'histoire, éblouissante dans sa puissante simplicité et sa
sagesse évocatrice, est celle de Santiago, jeune berger andalou oui part à la
recherche d'un trésor enfoui au pied des pyramides. En chemin, il rencontre
une gitane, un homme qui se déclare roi et un alchimiste. Tous guident
Santiago vers l'objet de sa quête. Ce voyage entrepris pour trouver des biens
terrestres devient la découverte du trésor qui est en lui. Riche, envoûtant
profondément humain, ce merveilleux conte philosophique est un testament
éternel qui nous invite à être à l'écoute de nos cœurs et, par-dessus tout, à
aller au bout de nos rêves |
LA LETTRE DE JEAN PONTANUS SUR LA PIERRE DES PHILOSOPHES (1582) |
Les Editions scientifiques de Dominique Richard d’après le manuscrit Ms 19969 de la BNF |
Edition de la Hutte |
2014 |
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La lettre se présente d’abord comme le récit autobiographique d’un adepte, mentionnant classiquement ses nombreuses pérégrinations et ses errements réitérés au laboratoire avant sa découverte du feu et de la Pierre, puis elle constitue un abrégé de l’œuvre dans lequel la question du feu et de ses propriétés est particulièrement saillante et détaillée, désignant enfin, en ultime conseil de lecture, le philosophe Artéphius, dont le Liber secretus sera justement publié dès 1612 à Paris. A notre connaissance, il n’existait pas de traduction contemporaine en français de la lettre de Pontanus, sinon celle partielle de Françoise Bonardel qui traduit sur l’exemplaire du Theatrum chemicum de 1659, et l’autre partiale de Bernard Biebel, qui n’a pas su lire le manuscrit 19969 de la BnF, et dont la traduction circule comme le ver dans la pomme à tous les mauvais vents de l’internet. Très belle plaquette de 30 pages |
LA
MOËLLE DE L’ALCHIMIE |
PHILATETE
- Préface de JEAN SOLIS et B. HUSSON |
Edition
de LA HUTTE |
2005 |
Je
suis un philosophe Adepte, je me nomme Philalèthe (amateur de
vérité) et, ayant l’âge de 33 ans, j’ai acquis les secrets, de la
médecine, de l’alchimie et de la physique, et j’ai décidais de faire ce
traité, pour rendre aux hommes de science ce que je leur dois, et pour tendre
la main à ceux qui se sont engagé dans le labyrinthe de l’erreur.
Ce que j’écris, ne sont point des fables, mais ce que j’ai vu et
pratiqué.
|
LA MONADE HIÉROGLYPHIQUE |
JOHN DEE * Traduction: GRILLOT DE GIVRY |
ÉDITION
ARCHÉ MILAN |
1975 |
La
Monas Hieroglyphica, fut composée à Londres et terminée en 1564 à Anvers par
le docteur John Dee, astrologue officiel de la Reine Elizabeth et
alchimiste-hermétiste pour satisfaire sa passion intérieure. Ce petit traité
enseigne comment l’hiéroglyphe mercuriel dérive du point central ou iod générateur. John
Dee
(1527-1608) était le fils d’un membre officiel de la cour d’Henry VIII, il
naquit donc dans le monde des Tudor, juste avant la rupture avec Rome. Il
avait une admiration pour Pic de la Mirandole, Reuchlin, Giorgi, Agrippa
et Raymond Lulle, et avait une grande familiarité avec les oeuvres
occultes et alchimiques de son époque. Il
voyagea beaucoup, surtout resta longtemps à Pragues, ville alchimique et
ésotérique de l’époque. En 1564 il publie le « Monas hieroglyphica » avec une dédicace
à l’empereur Maximilien II. Cet ouvrage comporte de curieux diagramme, mais
John Dee y attachait beaucoup d’importance en tant qu’exposé de toute sa
philosophie. Ce Monas, est la combinaison des signes des sept
planètes. La
planche 10 par exemple, avec le symbole zodiacal du Bélier représente le feu
des opérations alchimiques en général (feu mercuriel) il représente également
une certaine forme de mathématique ou de géométrie, mais il s’agit avant tout
de « kabbale » et se rapporte à « la
fabrication prodigieuses de lettres hébraïques ». Bien
qu’il n’y ait pas de signes hébraïques dans le Monas, on peut conclure
que les éléments des signes planétaires dont il est composé pouvaient être
utilisés d’une manière analogue à la manipulation des lettres hébraïques dans
la Kabbale (N’oublions pas que John Dee était astrologue de profession). Pour John DEE il y avait interaction totale entre :
l’astrologie, l’alchimie, la kabbale, la magie, et l’occultisme. |
l’androgyne – Cahiers de l’HermÉtisme |
Divers auteurs |
Edition
Albin Michel |
1986 |
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Enfin,
Zeus ayant trouvé, non sans difficulté, une solution, il coupa les hommes en
deux. Or, quand le corps eut été ainsi divisé, chacun, regrettant sa moitié,
allait à elle ; et s’embrassant et s’enlaçant les uns les autres avec le
désir de se fondre ensemble C’est de ce moment que date l’amour inné des
êtres humains les uns pour les autres : l’amour recompose l’ancienne nature,
s’efforce de fondre deux êtres en un seul, et de guérir la nature humaine.
Notre espèce ne saurait être heureuse qu’à une condition, c’est de réaliser
son désir amoureux, de rencontrer chacun l’être qui est notre moitié, et de
revenir ainsi à notre nature première ». Dans
“Le Banquet” de Platon, Aristophane tient le discours sur l'amour tiré d'un
mythe. Jadis, ne vivaient que des androgynes formés de deux êtres de sexes
opposés, accolés l'un à l'autre. Forts de leur double nature, les androgynes
voulurent défier les dieux et Zeus décida de les punir en les séparant en
deux. Ils donnèrent naissance aux êtres humains tels que nous les
connaissons. Selon Aristophane, l'amour ne serait rien d'autre que le
sentiment de nostalgie de notre ancienne nature et une quête désespérée de
l'unité perdu. L'union des êtres, ou des contraires, incarnerait une
tentative de retrouver le chaînon manquant à travers la recherche de l'âme
sœur. Il découle de ce mythe que l'Androgyne représente à la fois le tenant et l'aboutissant de l'être manifesté, soit que les opposés soient fusionnés à l'état potentiel dans l'être non encore manifesté, soit que l'être manifesté ait réalisé leur réintégration et rejoint l'Unité primordiale. Originellement, l'être se situait au-delà des polarités fusionnées dans l'Unité. Il n'était ni masculin ni féminin et fort éloigné des caractéristiques physiques de l'hermaphrodite. En réalité, il se plaçait hors du plan existentiel, à un niveau proprement spirituel. Sa
scission symbolise la polarisation de l'Unité primordiale, à la source de la
manifestation de toute chose. Dans
de nombreuses traditions, l'Unité primordiale est représentée sous l'aspect
de “l'Œuf cosmique” de forme “sphérique”, la moins différenciée de toutes car
elle ne privilégie aucune direction émanant du centre. La différentiation de
l'Unité primordiale, sous ses aspects manifestés, passe par la dualité
associée à la chute. L'Adam originel était androgyne; il est devenu mâle
quand Ève est née de l'un de ses cotés (et non de l'une de ses côtes). Au
cours de sa manifestation, l'être devient masculin ou féminin et passe par
des cycles successifs de mort dans un état d'existence et de re-naissance
dans un autre tant qu'il n'est pas libéré de la perception de la dualité
propre au monde manifesté. La vie est un tout et la vivre pleinement mène à
la transcendance. Alors, le Ciel rencontre la Terre, les polarités opposées
disparaissent et les antagonismes se muent en complémentarités pour se fondre
dans l'Unité première. Le dépassement des oppositions entre doute et credo
s'opère dans la confiance. De même, la résolution des antagonismes tristesse
et colère passe par la compassion. Quant au dilemme entre peur et
agressivité, il ne se résout que dans l'amour et le partage. Restaurer l'état
premier, tel est l'objet, par exemple, du “Yoga” qui signifie union (des
contraires). Ces deux mouvements inverses se retrouvent dans les
représentations de l'Androgyne au sein de diverses formes traditionnelles.
L'Androgyne est souvent dépeint soit comme une dyade, soit comme une entité
bisexuée. Des traditions diverses offrent de nombreux exemples de représentations
sous la forme de dyades: Dans
la tradition hindoue par exemple, Shiva est un dieu androgyne enlaçant
étroitement Shakti, sa propre énergie dépeinte sous la forme d'une déité
féminine. Les sculptures érotiques du Temple de Khajurâho montrent de tels
“couples” dont le véritable sens a été parfois oublié. Dans la tradition
chinoise, le “couple” de frère et sœur, Fo-hi et Niu-koua, est représenté uni
par leurs queues de serpent entrelacées, symbole de la force cosmique et de
ses deux courants. L'un d'eux permet à l'Unité primordiale de se manifester
sous sa forme duelle, notamment féminine et masculine. L'autre correspond au
retour de l'être manifesté dans sa forme originelle et unifiée. Cette
représentation évoque le Caducée, un autre symbole androgyne. Originellement
fusionnés au sein de l'Œuf Cosmique, Izanagi et sa jeune sœur Izanami jouent
un rôle similaire dans le mythe de la création au Japon. En descendant du
Ciel le long de l'arc-en-ciel, Izanagi plongea et agita sa précieuse lance dans
l'océan; en la retirant, il laissa tomber une goutte d'eau qui forma la
première île de l'archipel. Le couple y construisit l'auguste colonne céleste
ainsi qu'un abri. Pour célébrer leur union sacrée, ils contournèrent la
colonne, Izanami par la gauche et Izanagi par la droite, à l'image des deux
serpents du Caducée. En tant que matrice où se répand l'énergie primordiale,
le dieu Ptah de l'Égypte pharaonique fut à la fois “père” et “mère” des dieux
dont chacun symbolise certains aspects du dieu originel |
la pierre des sages ou essai sur l’alchimie
spirituelle |
Erik
sablÉ |
Edition
Dervy |
1997 |
Erik
Sablé à la suite de Jacob Boehme, de Tauler et des premiers auteurs
rosicruciens, utilise la symbolique alchimique non pour nous entraîner en
littérature (Paulo Coelho) ou en psychologie des profondeurs (Carl Jung) mais
pour "décrire la régénération spirituelle de l'être humain, sa lente
transfiguration en lumière" : "vous êtes vous-même la pierre
philosophale, votre propre coeur est la matière première qui doit être
transmuée en or pur". Il
explique l’œil du cœur, mourir pour renaître, l’abandon, la séparation,
l’étoile hermétique, la rectification des métaux, les noces chimiques, les
obstacles et les divers œuvres. |
La rose rouge
& la croix d’or |
J.P. giudicelli |
Edition
LE MERCURE DAUPHINOIS |
2007 |
||
En
son temps, l’ouvrage, entouré d’un parfum de mystère, a marqué l’imagination
de toute une jeune génération, en révélant l’existence d’un certain nombre de
cercles plus ou moins occultes, qui n’avaient plus de secrets pour l’auteur
depuis longtemps.
|
L’ART DE TROUVER LA PIERRE PHILOSOPHALE |
Noël le Vallois et Nicolas de Grosparmy |
Edition Ramuel |
2002 |
Chère
Sophiale, Fulcanelli voulait, au-delà de l’aspect des
techniques dites humides ou sèches selon les moyens de mise en œuvre, qu’il
existât deux voies : l’une, celle de la dissolution de l’or alchimique
par le dissolvant alkaest, l’autre de l’or
vulgaire, ou préparé, par notre mercure, ou philosophique, au cours de
laquelle on réalise le mercure animé. Au-delà
du fait qu’à traves cette assertion Fulcanelli
ignorait la voie des amalgames, celle du Polythéisme, antécédente au
monothéisme, pour nous ces deux voies sont complexes et surtout
philosophiquement sophistiqués du point de vue de la chimie de l’âme. Nous
n’avons reçu aucune initiation d’aucune sorte, avouons avoir rencontré Urbiger,
un compagnon agréable, la voie dont il parle en son aphorisme XIV du Circulatum Major, et que Fulcanelli semble avoir
découvert et mis dans ses livres, la voie d’avant la chute et ne nécessitant
pas donc le commerce du serpent, celle-ci est la Philosophie, éternellement
animée et réactive. Notez qu’elle comporte deux chemins, l’un dit
« bref » et l’autre « du pauvre », ce qui permit à
Urbiger de les mélanger avec les deux autres. Cet ouvrage assez mystérieux et complexe se veut la clef de toutes les opérations alchimiques et la clef Majeure de la Sapience et Science des secrets de la Nature. |
LA TABLE D’ÉMERAUDE |
CEDRIC
MANNU |
EDITIONS
ARQA |
2011 |
||
Pour
sa part, Cédric Mannu, biographe d’Eugène Canseliet, conjoint
dans ce nouvel ouvrage une présentation savante à la fois de la Table d’Emeraude,
en tant que document historique, la correspondance alchimique inédite
d’Eugène Canseliet et, ajoutant aux mânes des grands philosophes, de Basile
Valentin à Louis Boutard, nous propose
une lecture aussi attentive que subtile de ce si beau texte qu’est la Table
d’Emeraude. Le Soleil en est le
père, et la Lune la mère. Le vent l'a porté dans son ventre. La terre est sa
nourrice et son réceptacle. Le Père de tout, le Thélème du monde universel
est ici. Le « Thélème » c'est
l'anima mundi, ou mieux le « spiritus mundi », « l'esprit du
monde » le principe de tout ce qui vit, c'est à dire de tout ce qui est
puisque, nous venons de le voir, tout ce qui est participe de quelque façon à
la positivité de la vie. (Et ainsi la mort n'aurait pas d'existence
substantielle, la mort n'étant que la disparition d'une apparence en vue de
la constitution d'une autre apparence).L'esprit de la vie est la résultante
des quatre éléments. On notera pourtant que le texte de la Table n'évoque pas
l'Eau, quoique celle-ci soit structurellement représentée par la Lune. La
conjonction hermétique du Soleil et de la Lune est en effet représentable par
la superposition du triangle alchimique du feu et du triangle alchimique de
l'eau qui forment ensemble la figure d'une étoile à six branches que l'on
appelle le "sceau de Salomon". Le sceau de Salomon représente
l'achèvement du grand Oeuvre et son point central correspond à la pierre
philosophale née de ces noces alchimiques. Le Soleil et la Lune suffisent
pour l'engendrer (le Soleil en est le père et la Lune la mère) mais non pour
produire sa manifestation : car la pierre philosophale qui est l'équivalent
de l'esprit du monde ou du « Thélème » évoqué par le texte, doit
devenir "poudre de projection" ou "souffle vital" et
alors c'est en effet le vent qui le porte dans son ventre. Au niveau de la
terre "sa nourrice et son réceptacle" elle rencontre la matière
elle-même et s'y incarne. A l'inverse de ce qu'on connaît
par l'initiation (les épreuves de la terre, de l'air, de l'eau et du feu)
l'esprit du monde parcourt les éléments selon une gamme descendante et à son
dernier stade trouve son incarnation. Pour les maçons, la démarche est très
normalement ascendante : nous venons des formes obscures de la manifestation
et de la chair pour nous élever vers l'apparition lumineuse de l'esprit du
monde, vers cette gloire du Grand Architecte de l'Univers dont l'aurore est
symbolisée par le premier enlèvement du bandeau sur nos yeux. On peut encore
remarquer que la quaternité élémentaire, équivalent à la structure carrée d'un mandala comme nous l'avions déjà observé à propos de
la première phrase, a pour résultante un cinquième élément (qu'on appelle
parfois la quintessence), lequel cinquième élément opère un retour à l'unité ‑
qui est le Père de tout. Il n'y a donc pas de chronologie
certaine dans le Grand Oeuvre : l'esprit du monde, qui est la quintessence ou
l'essence de tout ce qui est à la fois l'origine de la différenciation
élémentaire et le résultat de celle-ci. Elle est la fin et le commencement
suivant la parole de l'Evangile appliquée à cette autre
"pierre" que fut le Christ (il convient en effet de rappeler que le
Christ est pour l'alchimiste une manière de lapis philosophorum ou de pierre
philosophale). Le Thélème est l'Alpha et l'Omega, et il nous faut abandonner
l'idée rationnellement scientifique d'une série causale où tout effet
s'explique par une cause antérieure. La Table d'Emeraude évoque un
système ou toute chose causée est en même temps causante, où la
« Nature » comme dirait Spinoza est à la fois naturée et naturante.
Ainsi les catégories du temps ordinaire où il y a un « avant » et
un « après » s'abolissent dans le Grand Oeuvre. Il ne reste plus
peut‑être qu'un « éternel » présent : le Père de tout, le
Thélème universel est ici. Sa force ou puissance
reste entière, si elle est convertie en terre. Entendons peut-être qu'elle doit
se soumettre à un devoir d'incarnation, sous peine de demeurer virtuelle et
sans efficace. De même sommes‑nous invités à nous tourner vers la
matérialité du monde profane pour faire rayonner nos principes dans la
"terre', qui en a le plus besoin. Mais, ajoute le texte, Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l'épais,
doucement avec grande industrie. Fixer le volatil, volatiliser le
fixe disent encore d'autres textes alchimiques. Il s'agit de tirer toute
chose de son contraire, de découvrir le feu dans la terre, la lumière de
l'obscurité, d'aboutir en somme à une spiritualisation de plus en plus grande
de la matière. Telle est aussi la méthode maçonnique qui rend capable de
percevoir et d'exprimer la conjoncture ou la complémentarité des opposés, qui
rend de cette façon apte à comprendre et à surmonter les oppositions binaires
: et l'eau n'éteint pas le feu, pas plus que le feu ne fait disparaître cette
dernière. Nous conservons ensemble l'eau et le feu et nous profitons de la
dynamique de leurs tendances opposées. Il monte de la terre et
descend du ciel, et reçoit la force des choses supérieures et des choses
inférieures. Ainsi l'esprit du monde ne néglige
aucun apport. Toute la force du Thélème est une sorte d'égrégore des forces
contraires et unies. De même la force d'une loge provient de la diversité de
ses composantes humaines, dont les unes sont plus "manuelles" et
les autres plus « intellectuelles » (mettons des guillemets à ces
deux qualificatifs, car il existe un aspect pratique de l'intellectualité
comme il y a, d'évidence, une intelligence des mains). Des tendances
caractérielles différentes qui, ailleurs, dans le monde profane, entreraient
en conflit sont, au sein de la Loge, harmonisées en vue du profit supérieur à
la fois des individus et de leur assemblée égrégorique. |
la table d’Émeraude d’hermÈs
trismÉgiste |
Commentaires
de l’hortulain |
Editions
TRADITIONNELLES |
2000 |
Cette
reproduction de l’édition de 1921 est augmentée d’une préface de Charrot
& de A.M. Gedalge la table d’Emeraude, bible de
l’alchimie et de l’hermétiste est ici très bien expliquée et commentée. Un
trésor. La
Table d’Emeraude : Tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, |
la tourbe des philosophes |
|
Edition derVy |
1993 |
Livre
de base des alchimistes, le texte serait du 11ème siècle et aurait
été imprimé pour la première fois à Bâle en 1572. Cet ouvrage est l’édition intégrale
en français de cette étude hermétique qui est une compréhension des arcanes
du monde et un outil de travail. La
Tourbe des Philosophes est un forum d’Alchimistes, alors pourquoi
parler d’alchimie ? D’abord, par cette raison même qu’on en parle et que
l’interrogation sur l’alchimie reste souvent vaine, ou se laisse leurrer. Et
pourquoi en parle-t-on à l’envi ? Voilà la bonne question, primordiale. La
raison la plus profonde est que notre civilisation, qui tend de plus en plus
à devenir une, décivilisation, laisse un grand vide et que ce grand vide, ce
grand besoin, qui masque le grand désir d’une initiation, chacun essaie de le
combler, pourvu qu’il prenne conscience, en se tournant vers des disciplines,
occidentales ou orientales, ayant soi-disant vocation à initier. Une
raison particulière contribue à expliquer la vogue de l’alchimie. C’est la
puissance onirique de ses images, que ces images soient figurées, ou qu’elles
s’expriment dans le vocabulaire ide l’alchimie. Notre décivilisation a dévalorisé
la puissance cognitive de l’imagination, et, Là aussi, il y a un manque, qui
n’est qu’un des aspects du désir général d’initiation que chacun s’efforce de
satisfaire. Un historien des religions, qui est sans doute le plus grand et
certainement le plus utile des historiens des religions actuels, Mircea
Eliade, admire le « fantastique pouvoir imaginaire » de l’alchimie. Et c’est
vrai ; et c’est vrai que ce qu’un Gaston Bachelard appelait « le régime
nocturne de l’esprit » a été mis en marge, déprécié, parfois condamné, et que
ce régime nocturne de l’esprit, l’alchimie en relève de manière éminente. Une
autre raison particulière pour laquelle on parle tant d’alchimie, pour
laquelle on s’intéresse à l’alchimie, est que l’alchimiste s’efforce à la
maîtrise du temps. Le rapport de l’homme avec le temps fait problème pour
l’homme contemporain, alors que les civilisations traditionnelles lui donnent
une solution. L’alchimiste, un peu comme le yogi, s’efforce de sortir du
temps et d’aboutir à un état de déconditionnement, à un état d’autonomie de
l’esprit. Très généralement, l’alchimiste s’efforce de communiquer avec le
monde et avec les autres consciences. Il existe une perméabilité de ma
conscience aux autres consciences et de ma conscience au monde que la vision
moderne du monde et de l’homme a reniée, bannie et à laquelle elle a
substitué une autre vision qui exalte l’imperméabilité. Il y a une vue, et
une expérience des rapports positifs qui existent entre tous les êtres, cette
correspondance universelle, qui sont méconnues, et que l’alchimie réhabilite
; plutôt à quoi l’alchimie nous réhabiliterait. L’alchimie, disait encore
Eliade, est « une religion cosmique ». Elle
se présente, en effet, comme un savoir total, comme une science universelle,
et ce vieux rêve du savoir total, de la science universelle, que la science
contemporaine, non seulement ne prétend pas réaliser, mais dont elle conteste
même la notion, en se récusant devant le métaphysique, quand elle n’en
conteste pas la réalité même, ce grand rêve se trouve satisfait par
l’alchimie à en croire, du moins, les alchimistes, et l’alchimie elle-même.
Et puis, que le plus savant soit le plus sage et le plus charitable, quelle
surprise au temps des savants fous ou serviles ! Enfin, quoi de plus actuel aussi
qu’une érotique mystique — le cas est rarissime en Occident chrétien — alors
que le corps, pour sa punition, y fût maudit et qu’il y est profané ! À
partir d’où parler de l’alchimie ? De quel lieu, comme on dit aujourd’hui,
parler de l’alchimie ? La question est tout à fait pertinente. Elle est
pertinente à l’alchimie, plus peut-être qu’à n’importe quel autre sujet, car
s’il est une notion, vous le verrez, qui sera non seulement en filigrane,
mais émergente à mainte reprise, dans mon discours, c’est la notion d’unité.
Et pour que l’unité soit, sans déchoir en unicité, il faut qu’une
correspondance unisse tous les êtres, et, par conséquent, que tout sujet ait
un rapport analogique avec son objet, de sorte qu’il n’y a plus d’objet. |
la tour Saint-Jacques |
Élie
CHARES FLAMAND |
Edition
La Table d’émeraude |
1991 |
||
En
plus de son métier d’écrivain-juré et peut-être de faiseur d’or, Nicolas
Flamel faisait profession d’épitaphier. Cette inscription, gravée sur une
dalle de pierre, fut scellée contre un pilier à l’entrée de la nef
principale. Elle disparut en 1797 à la destruction de l’église et fut acquise
par une fruitière de la rue Saint-Jacques qui s’en servit pour hacher des
épinards. En 1841, elle la vendit à un marchand de curiosités; six ans plus
tard un graveur la retrouva, l’acheta et l’offrit au musée de Cluny où on
peut la voir. Le
clocher de Saint-Jacques-la-Boucherie fut construit de 1508 à 1522 par un
architecte dont l’histoire n’a pas conservé le nom. D’après Sauval, la tour
aurait été construite avec l’argent confisqué aux Juifs. Au début du XVIe
siècle, sous l’influence italienne qui a mis à la mode la recherche de
l’antique, les croisées d’ogive sont abandonnées au profit des voûtes à
berceau ou à caissons, les colonnes ont des chapiteaux ioniques ou
corinthiens. Or l’architecte de la tour Saint-Jacques a délibérément choisi un
style gothique qui, déjà à l’époque, était archaïque. Héritière des
techniques acquises, la tour est un chef-d’œuvre qui résume les apports du
gothique flamboyant, élancement et légèreté.
La
Révolution décida de faire rentrer de l’argent dans ses caisses en vendant à
des démolisseurs les églises et autres « lieux consacrés à la superstition ».
En application des lois du 29 Fructidor an II et du 9
Germinal an V (septembre 1794 et 29 mars 1797) relatives à la vente
des propriétés publiques, Saint-Jacques-la-Boucherie, avec ses dépendances
d’une superficie de six cent cinquante toises, fut estimée à la somme de 326
000 francs. La démolition eut lieu quelques jours après, mais le nouveau
propriétaire, séduit par la beauté de la tour, la conserva intacte. Le
terrain fut loué pour 10 600 francs à un industriel qui construisit à.
l’emplacement de l’église un marché de friperie de 1400 mètres carrés,
inauguré le 13 octobre 1824 sous le nom de Cour du Commerce. Le sommet de la
tour fut loué à un fabricant de plomb de chasse. La fonderie était installée
dans une cabane de bois sur la plate-forme supérieure d’où le plomb en fusion
était versé à l’aide de grandes cuillères en fer. Pendant la chute, d’une
cinquantaine de mètres, les gouttes de plomb acquéraient une forme sphérique
et se solidifiaient au pied de la tour dans de grandes cuves remplies d’eau
froide.
Lorsque quelques années plus tard le baron
Haussmann fera percer la rue de Rivoli et le boulevard de Sébastopol, il sera
nécessaire de supprimer la butte sur laquelle se dressait la tour et
reprendre celle-ci en sous-œuvre en lui donnant une assise octogonale.
Quatorze marches permettent d’accéder à l’ancienne entrée de la tour dont la
hauteur se trouve portée à cinquante-huit mètres. Le baron Haussmann fit
ériger une statue de Pascal sous l’arcade vide pour commémorer les
expériences que celui-ci y aurait faites en 1648 sur la pesanteur de l’air,
après celles du Puy-de-Dôme. |
la tradition hermÉtique
– les symboles & la doctrine – l’art royal hermÉtique |
Julius
evola |
Editions
TRADITIONNELLES |
2000 |
Dans
cet ouvrage, nous prendrons le terme « tradition hermétique », dans un sens
spécial qui est en grande partie celui le Moyen-Âge et la Renaissance lui ont
donné. Il ne s’agit pas de l’ancien culte égyptien et hellénique d’Hermès, ni
seulement des doctrines des textes alexandrins réunions dans le Corpus
Hermeticum. Au
sens particulier où nous l’envisageons, l’hermétisme a d’étroites relations
avec la tradition alchimique. La tradition hermético-alchimique occidentale
sera l’objet spécial de notre étude qui tend à préciser le sens réel et
l’esprit d’un enseignement secret, de nature à la fois doctrinale, pratique
et opérative qui, avec de grands caractères d’uniformité, s’est transmis des
Grecs à travers les Arabes, avec des textes et des auteurs qui nous conduisent
jusqu’au seuil des temps modernes.
|
L’AURORE OCCIDENTALE |
ÉTIENNE
PERROT |
ÉDITION
LA FONTAINE DE PIERRE |
1982 |
||
Cet
ouvrage contient et parle de : 1e
Partie : Aurora consurgens
(lever de l’aurore) de Saint Thomas d’Aquin 2e
Partie :
L’Aurore occidentale - Le
pèlerinage occidental - La sagesse de l’aurore -
Bry-sur-Marne ou le don de Dieu - Le déluge et la naissance de la
Pierre - La libération des captifs - Le baptême de
feu - La maison de la sagesse - Le ciel
terrestre - Le colloque d’amour - Les noces
éternelles - |
LA VIE MINÉRALE – ÉTUDE DE PHILOSOPHIE HERMÉTIQUE |
Manuscrit
de JULIEN CHAMPAGNE- Préface de JEAN ARTERO |
ÉDITION
LES TROIS R. |
2010 |
Les
Edition Les 3 R
publient ici un inédit de Julien
Champagne, en qui certains comme R. Ambelain dans la revue
de « la Tour St Jacques » y ont vu la figure légendaire de Fulcanelli,
on sait presque sur, aujourd’hui que Fulcanelli
n’est pas Julien Champagne et ceci grâce aux travaux de W. Gross. Il
n’empêche que J. Champagne s’est intéressé de très près à l’alchimie, de si
près qu’il l’a pratiquée en laboratoire, de si près aussi qu’il a écrit sur
l’alchimie les pages qui composent le manuscrit de « la vie minérale, étude de philosophie hermétique et
d’ésotérisme alchimique » daté de Paris 1908, mis à jour et
publié pour la première fois par Jean Artero, en deux volumes , présentés sous
emboitage et tirés à 400 exemplaires numérotés. Le premier reproduit le
fac-similé du manuscrit, dans la belle calligraphie de J. Champagne, le
second en procure la transcription intégrale. L’introduction
de Jean Artero rappelle le caractère exceptionnel de cette publication, qui
atteste une fois de plus, des connaissances et de l’intérêt de Julien
Champagne pour la science d’Hermès. Cependant Jean Artero, à qui l’on doit un
« Présence de Fulcanelli », aux Edition Arqa, se
montre extrêmement réservé quand à l’hypothèse
Champagne –Fulcanelli, ce qui vient d’être confirmé par les ouvrages qui
viennent de paraître, notamment ceux de Walter Gross. Tout en considérant la
parenté évidente de la Vie minérale avec l’œuvre de Fulcanelli, il en
souligne également des points divergents sur le fond. Cette
question et bien d’autres ne manqueront certainement pas d’être posées et
débattues dans d’autres colloques et conférences. |
LA
VOIE DE LA TRANSFORMATION, D’APRES CARL GUSTAV JUNG
ET L’ALCHIMIE |
ETIENNE PERROT |
EDITION
LA FONTAINE DE PIERRE |
2000 |
||
Pierre
Perrot a traduit et écrits les ouvrages suivants : Les
trois pommes d’Or. Yi King, le livre des transformations. L’Atalante
fugitive. Le Rosaire des philosophes et de nombreux textes de Jung et de
M.L von Franz. |
la voie hermÉtique |
Françoise
bonardel |
Edition
Dervy |
1985 |
Qu’est-ce qu’une
Voie, sinon l’ouverture propice au cheminement, l’orientation nécessaire à la
transformation ? Parler de Voie hermétique a donc de quoi surprendre, si
l’on s’en tient à l’usage courant du terme, suggérant le repli plus que le
déploiement, l’obscurité plus que la lumière inhérente à toute authentique
Révélation. Or, c’est bien en terme de Révélation que s’est imposé, depuis l’Antiquité
gréco-romaine-égyptienne et pour de nombreux siècle, le message spirituel
attribué à Hermès Trismégiste, prophète païen en qui certains hommes de la
Renaissance croiront reconnaitre
le Père d’une sagesse primordiale et immémoriale bien antérieure au
Christianisme. C’est à reconstituer l’identité
polymorphe d’Hermès le messager divin, et à « comprendre » comme le
préconise le Trismégiste –le jeu incessant du clos et de l’ouvert que
s’emploie ici l’auteur- ; décryptant pour cela quelques-unes des figures
les plus significatives de l’hermétisme occidental, tour à tour doctrine de
salut (gnose), voie de transmutation (alchimie), herméneutique, toutes
à des titres divers placées sous le patronage d’Hermès, de sa doctrine. Le caractère
composite de la doctrine hermétique, et la richesse multiforme de sa
postérité semblent dus autant à la personnalité protéiforme d’Hermès qu’à la
nature de l’enseignement consigné. Dans le Corpus Hermeticum, c’est bien de
révélation qu’il s’agit, écrite sous sa forme philosophique et religieuse. Rapporté à
l’hermétisme, le mot tradition doit être pris dans son acceptation originelle
de transmission ; non pas d’us et coutumes accréditant une vision
passéiste et conservatrice des idées et des mœurs ; mais pérennité d’un
savoir de type initiatique d’abord transmis par le Verbe d’Hermès à quelques
rares disciples en quête de régénération spirituelle, puis au cours des
siècles à ceux des mages, adeptes et artistes qui en ont ensuite perpétué
l’esprit par leur pratique en matière de philosophie occulte et d’alchimie. Fondée sur les Hermetica, et condensée dans la fameuse Table d’Emeraude (Tabula Smaragdina), la
tradition hermétique peut en effet se prévaloir –comme toutes les traditions-
d’un fondateur mythico-religieux doté d’une personnalité charismatique, de
Livres quasi sacrés, et d’un mode de transmission d’inspiration
« gnostique » dont la continuité est avérée tant d’un point de vue
historique qu’initiatique. La question se pose par ailleurs de savoir si
l’hermétisme n’est qu’une tradition parmi d’autres, ou si le rôle de « Père des sages »(selon Henri Corbin),
et d’herméneute spirituel reconnu à Hermès, autorise à voir dans son
enseignement le noyau ésotérique commun à la plupart des grandes traditions
religieuses et initiatiques. Au
sommaire de cet ouvrage : Première
partie :
Origines mythiques et historiques - les métamorphoses
d’Hermès - les témoignages antiques - le
creuset alexandrin - la Révélation
Hermétique - au cœur du monde ; révélation et
occultation - Cosmos et anthropogonies
- la création des âmes - les paradoxes de
l’agnosia-gnosis - la « compréhension »
hermésienne - L’éternité vivante du lien
- la méditation solaire et le culte des images
- l’astrologie hermétique - Art et
musique - le dépôt des livres qui est une gnose
herméneutique - Deuxième
partie :
La tradition hermétique et la Renaissance hermétiste
- Unité et diversité - les grands
conciliateurs - le chaîne d’or du triple
monde - Sagesse et magie - L’Art
d’Hermès - Une tradition aux origines mythiques
- le labyrinthe hermétique - la vase
d’Hermès - Naturphilosophie et théosophie
- L’équivoque occulto-hermétiste -
D’étranges hybrides - L’hermétisme
populaire - Hermès inconnu
- Transitions et ambigüités - Hermétisme
et Herméneutiques - Hermès messager de
l’être - C.G. Jung et l’esprit Mercure -
Herméneutique spirituelle, phénoménologie et alchimie
- Récurrence hermésienne et anthropologie
- L’hermétisme fertile et la synchronicité magique - |
le char triomphal de l’antimoine |
Basile
valentin |
Edition
L’ORIGINEL |
2002 |
||
Qu’est-ce qu’un char si ce n’est un engin capable
de nous transporter? Cette petite nuance a échappé je crois à la plupart des
investigateurs. Elle nous dévoile pourtant l’un des arcanes les plus méconnus
de l’alchimie métallique, à savoir que l’antimoine n’est pas en effet la
matière première du grand-oeuvre minéral, mais le moyen permettant à celle-ci
d’être guidée vers la quintessence, autrement dit la Pierre. Il
est encore d’autres propriétés étranges dans cet antimoine, dont les Anciens
se servaient par exemple pour se déplacer entre les mondes, à l’instar
d’Elie enlevé lui aussi sur un char…
Plus récemment, dans ses remarquables vidéos sur les villes
alchimiques, Patrick Burensteinas nous décrit lui aussi un pèlerinage
jusqu’à Compostelle, avec en arrière plan un
travail sur l’antimoine. Le voyage symbolique de la matière à travers les
couloirs du temps et de l’espace, montre le cheminement initiatique piloté par l’étoile ou axe
du monde que représente le centre radiant du régule d’antimoine. L’antimoine
n’est-il pas ce Pilote de
l’onde vive dont Eyquen du Martineau nous parle pour
expliquer le flux et le reflux de la mer des sages vers laquelle s’achemine
Patrick? Tout voyage implique un guide expérimenté qui connait les passages.
Dans la réalité opératoire, c’est l’antimoine qui fait office de carte
routière. il conduit l’alchimiste dans les entrailles de la terre à la
recherche du Ghur minéral
ou bouton de retour
qui permettra l’élaboration de la grande pierre. L’antimoine est
donc bien le maître des clés minérales, le chemin vers le centre, et le
véhicule éclairé qu’enfourche l’alchimiste au péril de sa vie. Mais que
vaut la vie si elle n’est pas jouée? |
LE DISCIPLE, TROIS
CONTES ALCHIMIQUES. |
PATRICK
BURENSTEINAS |
Edition
LE MERCURE DAUPHINOIS |
2008 |
Un disciple trahit son maître. Cette trahison
restera- t- elle impunie ?
|
LE FEU DU SOLEIL - ENTRETIEN SUR L’ALCHIMIE AVEC EUGÈNE CANSELIET |
Robert
AMADOU |
ÉDITION
PAUVERT |
1978 |
Feu du soleil, c’est le sens du nom initiatique –Fulcanelli- qui dissimule et manifeste à la fois
le plus grand et le plus célèbre alchimiste de notre temps. Eugène
Canseliet est son seul disciple, qui a publié ses deux ouvrages devenus
classiques, Le Mystère des cathédrales et Les Demeures Philosophales,
avant de fournir sa propre contribution à la littérature alchimique,
contribution dans laquelle, bien entendu, il conservait les règles
habituelles du secret. Au
cours de cet entretien avec Robert Amadou (décédé en 2008), Eugène
Canseliet apporte des éclaircissements sans précédent sur le personnage Fulcanelli et sur lui-même, enfin et surtout
parle de cette science occulte entre toutes, sur l’art des sages, sur la
philosophie de la nature, sur la science d’Hermès et sur l’Alchimie en
général. E.
Canseliet affirme : « L’alchimie est obligatoirement contestataire,
parce que c’est une route nouvelle dans notre monde et c’est pourquoi elle
attire la jeunesse ». Cet
entretien à bâtons rompus entre un alchimiste praticien et un
occultiste-martiniste, donne des dialogues extrêmement enrichissent et révélateur,
qui nous donne beaucoup d’indications non seulement sur la personnalité de
Fulcanelli, de E. Canseliet et de R. Amadou, mais surtout sur les
théories et pratiques alchimiques, ésotériques et hermétistes. |
le fil de pÉnÉlope
– tome II – anthologie alchimique |
E. d’hooghvorst |
Edition
TABLE D’ÉMERAUDE |
1998 |
||
La
Philosophie Subtile de Paracelse. Le Manuel ou Traitée la Pierre Philosophale
Médicinale de Paracelse. La Table d'Émeraude attribuéeàHermès
Trismégiste Père des Philosophes suivie du Commentaire d'Hortulain. Le
Tractatus Aureus attribué à Hermès Trismégiste suivi de la Huitième scolie du
chapitre premier. Les Aphorismes Basiliens ou Canons Hermétiques de l'Esprit
et de l'Âme comme aussi du Corps Mitoyen du Grand et Petit Monde de Nicolaus
Niger Hapelius. La Pierre Aqueuse de Sagesse ou L'Aquarium des Sages attribué
à Johann Ambrosius Siebmacher. Médecine
Spagyrique de Johann Pharamund Rhumélius. Traité du Ciel Terrestre ou Chaos
Céleste des Magiciens et Première Matière de Toutes Choses d'Eugène
Philalèthe. Instruction d'un père à son fils sur l'Arbre Solaire d'un
Philosophe anonyme. Lettre sur le Secret du Grand Oeuvre, écrite au sujet de
ce qu'Aristée a laissé par écrit à son fils, touchant le Magistère
Philosophique de Limojon de Saint-Didier. L'Escalier des Sages ou La
Philosophie des Anciens de Barent Coenders van Helpen. Balzac et l'Alchimie.
Seconde partie: Essai sur l'Art d'Alchymie. |
LE GRAND ART DE L’ALCHIMIE |
Jacques
Sadoul |
Edition
J’AI LU |
1973 |
Au
Moyen Âge, les alchimistes cherchaient à faire de l’or en transmutant un métal dans un autre. Telle
est la conception la plus répandu sur l’alchimie. Si celle-ci, encore
reconnue comme « science » au XVIIe siècle, est aujourd’hui
rejetée au rang des superstitions, il n’en reste pas moins vrai que nombre de
découvertes chimiques parmi les plus importantes furent le fait de ces
praticiens. Des savants tels que Van Helmont ou Helvetius
purent réaliser eux-mêmes des transmutations et furent convaincus de la
réalité du Grand Art alchimique.
Loin d’appartenir seulement au passé, l’alchimie est probablement pratiquée à
notre époque tout autant que du temps d’Albert le Grand, par exemple.
L’alchimie est la pratique de
l’Art Royal. Pourquoi le dit-on Royal ? Parce que les alchimistes du moyen
âge cherchaient dans l’opération alchimique, l’obtention ou la naissance du
Regulus, ou petit roi, enfant du mariage symbolique du Soleil et de la Lune,
germe de la pierre philosophale. Cette union symbolique des deux pôles, on la
retrouve dans les noces chymiques de Christian Rosenkreutz. Elle figure le
mariage intime des deux matières, c’est à dire du Soleil et de la Lune, du
masculin et du féminin sacrés et sur un plan concret opératif, l’union de
Mars et de Vénus. Cette union pour les alchimistes, aboutira à la production
d’un petit roi ou Regulus, et qui donnera naissance au processus de l’Art
Royal. L’alchimie est plus un art qu’une
technique. Elle est l’art de l’amour, art hermétique, sublimé par
l’observation respectueuse et pénétrante du vivant. Pénétrante, car il est
une force qui pénètre tout ce qui vit et dans laquelle toute vie, toute
matière trouve l’aliment qui lui est propre. La chimie, qui s’intéresse aux
processus est exotérique, lors que l’alchimie, d’essence spirituelle, est
ésotérique et hermétique. Pratiquer l’alchimie, c’est mettre en œuvre ce
merveilleux dessein qui consiste à extraire de toute matière, minérale,
animale ou végétale, le principe de vie, l’étincelle divine au cœur de toute
chose. Une fois la matière dissoute, elle est coagulée de façon subtile en
une autre forme, qui lui donne un autre aspect et fait d’elle un organisme
vivant participant à l’Œuvre divin. Car ce qui anime subtilement la matière,
c’est l’étincelle d’esprit qu’elle recèle. Du monde minéral au monde spirituel,
l’apparente dureté des formes ou la subtilité de l’être n’est qu’une question
de dosage ; dosage de l’étincelle divine, qui enlumine le minéral ou
illumine l’esprit, sur une échelle progressive qui va du gris foncé au blanc
étincelant. Cela les alchimistes le savent et mettent en œuvre le principe du
solve coagula, pour dissoudre et recréer sans cesse ; pour
modifier, grâce à la loi des correspondances, les dosages
d’esprit et de matière, à l’intérieur du monde des formes par l’action du
soufre, du mercure et du sel, c’est à dire de l’esprit, du corps et de l’âme
du monde. Les alchimistes appliquent cette action aux formes subtiles, comme
aux formes grossières, à l’esprit, comme à la pierre. L’alchimie est ainsi un dialogue permanent
du vivant avec le vivant. Elle dissout et recompose la matière après lui
avoir fait subir une série de purifications. Elle effectue ce processus
autant de fois que nécessaire jusqu’à obtention d’une substance qui reflète
l’équilibre le plus parfait entre matière et esprit : la pierre philosophale.
Ainsi, la connaissance alchimique est-elle la capacité à faire vibrer notre
être en harmonie l’être qu’on désire contacter ou connaître, qu’il s’agisse
d’un être minéral, végétal, animal ou encore humain. L’alchimiste insuffle
l’esprit dans la matière, que ce soit le corps minéral grossier d’une pierre
brute, ou le corps astral d’un être humain. C’est pourquoi en alchimie,
l’oratoire, n’est jamais loin du laboratoire. L’alchimiste est donc conduit
au travers de sa pratique à porter un autre regard sur la nature afin de
“Délivrer l’esprit par la matière et délivrer la matière par l’esprit”. Mais comment pratiquer l’alchimie
demande le disciple ? C’est très simple lui répond le Maître :
« Regarde la nature. Tu me dis que tu la connais déjà, que tu la
regardes chaque matin par ta fenêtre, en te promenant dans la forêt, ou dans
ton jardin… Non. C’est autre chose que je te demande. Lorsque tu ouvres ta
fenêtre le matin, regarde les arbres sans cligner des yeux. Tu ne penseras à
rien d’autre qu’à garder les yeux ouverts sans que tes paupières ne cherchent
à faire concurrence aux ailes des papillons. Ainsi, tu évacueras les
perturbations du mental. Au bout de quelques temps, une minute complète
parfois, une éternité ! Tu verras se dessiner autour des arbres comme un
halo subtil. Puis peu à peu, quand les larmes commenceront à couler, tu ne te
contenteras plus de voir ce halo, tu verras progressivement se dégager de
chaque plante, de chaque brin d’herbe, comme une aura d’énergie subtile qui
fera monter vers toi toute la force de la terre. Et cette aura se mêlant à la
tienne, tu ne distingueras bientôt plus les formes pour n’en retenir que la
vie. Cette force vibrante, colossale, qui élèvera bientôt les vibrations de ton
corps jusqu’au point central de la Création, tu la garderas en toi, et
lorsque dans ton laboratoire tu procèderas à l’opération, tu remercieras sans
cesse le Créateur de te faire accéder avec autant de simplicité au principe
vivant de toute chose. C’est ainsi que toute opération,
tu ne pourras conclure que par une prière ; une prière à l’âme du monde,
prière au principe vibratoire de toute chose, à la Force sacrée de l’univers
qui dynamise et ordonne toute Création en insufflant son feu divin à
travers la matière et les âmes. C’est pour cela que tu ne pourras distinguer
en leur essence l’alchimie opérative, voie humide ou voie sèche, de
l’alchimie spirituelle ou voie brève qui est le principe même de toute
initiation ». Ainsi parle le Maître à son disciple, car avant de savoir,
il s’agit de percevoir…Dans le règne minéral, la pierre philosophale
transmute le plomb en or, dans le règne végétal elle accélère la fabrication
des élixirs et sur le plan humain elle devient être de feu, par lequel la
nature spirituelle se renouvelle. De façon similaire à la
franc-maçonnerie, l’alchimie aborde les phénomènes de l’intérieur vers
l’extérieur, donc de l’essence vers l’apparence formelle. Ainsi, Art royal et
franc-maçonnerie fusionnent-ils totalement en leur principe. Oswald Wirth
auteur, entre autres d’un ouvrage consacré à l’Art Royal, définit la mission
de la franc-maçonnerie comme rejoignant pleinement la cohérence alchimique au
travers de l’alchimie spirituelle. Initiation donc, et travail ; travail
sur la Connaissance avec des outils symboliques, et travail sur soi qui est
méditation, travail sur les éléments et l’alchimie intime du corps spirituel,
qui est alchimie du feu céleste. Ora et labora, Prie et travaille, devise des
premiers alchimistes mais également règle de vie des bénédictins, dont
ceux-ci n’ont sans doute pas la paternité. Qu’on soit ou non dans la foi,
qu’il s’agisse de prière d’initié ou de méditation, le travail sur soi est
incontournable pour faire fructifier les germes de l’initiation, quelle qu’en
soit l’école ou la tendance. Pour poursuivre nous souhaitons
ajouter une petite touche inhabituelle, mais pas inédite pourtant, au concept
d’Art Royal. L’univers est fondé sur deux principes : un principe
d’expansion, que je qualifierai de principe du Big Bang, ou expansion par
dissolution du Tout. Ce qui permet de dire que chaque créature contient le
Tout en puissance et qu’elle est, comme disent les écritures, à l’image et à
la ressemblance de Dieu. Le second principe est un principe de retour à l’Être
originel par condensation, ce qui correspond pour les ésotéristes chrétiens
au principe de la Réintégration, ou retour au plérôme initial. Réintégrer
Dieu en son âme, par la voie directe ou la pratique de la théurgie, ou
réintégrer les différents règnes du vivant dans le plérôme initial. Or,
contrairement à la naissance du Regulus, qui est une création supplémentaire
par l’union de deux essences et qui renvoie au nombre trois, donc, au
principe d’expansion, le retour à l’être originel obéît au principe de
condensation, qui lui renvoie au Un. Le principe de condensation serait
donc simplement une autre facette de l’Art Royal ? Et lorsque le
principe de condensation s’applique aux âmes, on retrouve les noces chymiques
qui ne symbolisent pas seulement l’union dans la naissance d’un troisième
être, ou Regulus, mais la fusion de deux essences en une seule, c’est à dire
la transformation ou transmutation du Deux en Un. Ainsi l’un des principes
secrets de l’alchimie spirituelle serait l’application aux âmes du principe
de condensation ou retour au plérôme initial, par un processus de fusion
spirituelle, ou mariage cosmique des compléments spirituels divins ou jumeaux
spirituels Nous citerons à simple titre
d’exemple, le traité intitulé « Les mystères de l’Etre» du Dr Ely
Star, publié en 1902 : « Deux chars, lumineux comme des soleils,
viennent d’apparaître sous la coupole céleste; l’un, à l’Orient, celui de
l’âme masculine, l’autre, celui de sa pure Fiancée, à l’Occident. Rapides
comme l’éclair, ils s’avancent, se rapprochent et, en une durée
inappréciable, se sont confondus en une immense Auréole lumineuse, au milieu
d’une explosion formidable d’accords séraphiques et de voix mélodieuses,
rendant grâces à l’Eternel de l’Etre nouveau qui vient de se reconstituer en
son intégralité spirituelle, l’Etre radieux, le nouvel Ange ravi dans sa
divine extase ! Il ajoute : « Quand vous
unissez ensemble la flamme de deux gaz différents, la nouvelle lumière
obtenue par cette combinaison est plus que doublée : il en est de même pour
les facultés de l’Esprit réintégré ». Ainsi les applications de l’Art
Royal sont-elles aussi insaisissables qu’infinies. Car il est l’Art de la
mise en en Œuvre de la volonté divine dans les différentes strates de la
Manifestation, par les alchimistes, pour la réalisation du Grand Œuvre. |
LE
GRAND ŒUVRE DÉVOILÉ - CORRESPONDANCES
ALCHIMIQUES |
François
TROJANI |
ÉDITION
ARQA |
2010 |
||
Mais
que sont ces énumérations de noms épars : Graal
– Pierre Philosophale – Œuvre au rouge
– etc… Ces considérations exceptionnelles sur l’alchimie
pérenne, permettront sans doute au lecteur soucieux de découvrir des clés
inédites sur la Science Sacrée, d’avancer encore, et de puiser à la source
par les réponses apportées dans cet ouvrage. Le Grand Œuvre dévoilé n’est pas
un livre de recettes, ni un catalogue de formules éculées sur une alchimie
opérative galvaudée, ou pire encore sur une pseudo
alchimie spirituelle peuplée de gourous à la mode New Age. Le
Grand Œuvre dévoilé est avant tout un livre d’alchimie, autrement dit un
témoignage incontournable sur la transcendance des formes, écrit par un
auteur guerrier aguerri au feu du creuset, un logographe ayant comme arme la
connaissance, et la Foi comme bouclier, mais qui, pour autant, n’en oubli pas de rester dans l’ombre des cathédrales pour
mieux privilégier son œuvre aujourd’hui dévoilée. |
LE
GRAND TRAITÉ D’ALCHIMIE ou la NATURE DÉVOILÉE |
|
Edition
J de Bonnot |
1999 |
Travail
collectif vers 1600. De nombreuses illustrations d’alchimistes moyenâgeux. La
traduction est celle de Dufournel 1772 Le
Grand Traité d’Alchimie ou La Nature dévoilée Une somme alchimique rédigée à
la fin du Moyen Âge sous le titre étrange de Aurea Catena Homeri L’Alchimie
des ténébreux archi-mages révèle ses brûlants secrets à nos chercheurs
d’avant-garde. Cet ouvrage n’est pas un grimoire. C’est une des rares
versions non chiffrées qui nous soient parvenues du fond des âges. C'est
aussi un rare grand traité ancien non codé, publié ne varietur d’après la
première et rarissime traduction française imprimée en 1772 par Dufournet et
enrichi de nombreuses illustrations parlantes des XVIe et XVIIe siècles. Un
immense « contribut » à la science moderne L’alchimie, restaurée
dans sa dignité, apparaît comme la mère avérée des sciences chimiques et
physiques. Maintenant, il est prouvé que la plupart des mémorables et
géniales intuitions des alchimistes étaient fondées : transmutation de
la matière, découverte des médicaments de base, de l’éther et de
l’homéopathie à partir de poisons fortement dilués, mise au point de nombreux
procédés de distillation, théorie des atomes suivie de nos jours par celle
des électrons à l’origine de l’énergie atomique, de changement des métaux en
d’autres métaux à partir des modernes accélérateurs de particules, etc. Ses
formules symboliques, enfin décryptées, se rencontrent aujourd’hui dans les
écrits de nos penseurs les plus avancés Notre
édition du Grand Traité d'Alchimie comprend aussi les fameuses et fulgurantes
Opérations hermétiques de Basilus Valentinus de l’Ordre de Saint-Benoît et in
fine indispensable Glossaire de terminologie alchimique. Un vrai trésor
iconographique vient rehausser ces commentaires aussi curieux qu'insolites.
De format in-octavo (14 x 21 cm), relié plein cuir ébène et or 22 carats sur
les plats et le dos, cet exemplaire unique provient d'une précieuse édition
réalisée en 1999. |
LE LIVRE DES FIGURES HIÉROGLYPHIQUES |
Nicolas
FLAMEL |
Edition
SAVARY |
1993 |
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le matin des alchimistes |
J.L.
caradeau |
Edition
TRAJECTOIRE |
2002 |
Lorsque
Louis Pauwels et Jacques Bergier
publient, en 1960, le « Matin des Magiciens », ils y exposent l’activité
volcanique de la pensée occidentale, l’éblouissante éruption du savoir ! Jean-Luc
Caradeau a travaillé, ici, sur un sujet plus hermétique où la clarté de l’or
obtenu par le Grand Œuvre n’est en fait qu’une façon d’exprimer la recherche
de l’immortalité. Mais le matin des Alchimistes est plus symbolique que celui
des Magiciens. Car le plomb à transformer c’est soi-même ! L’alchimie
est aussi spirituelle. Le soufre, le sel et le mercure, les trois composants
de la matière, sont énergies spirituelles. L’âge de l’or n’est-il pas l’âge
d’or ? On voit que le matin n’est pas prêt de s’achever.
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LE
MONASTÈRE DE CIMIEZ. ALCHIMIE – SYMBOLISME ET TRADITION |
BERNARD
CHAUVIERE |
ÉDITIONS
ARRAKIS |
2009 |
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Elles
risquent même de disparaître si les travaux urgents ne sont pas entrepris,
bien que l’ensemble du monastère soit classé au titre des monuments
historiques depuis 1993. Il a semblé opportun que les amateurs de symbolisme
religieux, de la science d’Hermès, ainsi que tous les hommes et femmes de
bonne volonté, puissent enfin avoir sous les yeux la totalité des fresques
symboliques. Il
faut bien admettre aussi que rarement, l’alchimie et son symbolisme furent
exprimés avec autant de précisions, en un lieu consacré à la religion,
sachant toutefois que ces représentations offrent elles-mêmes une résonance
aux mystères de la foi chrétienne. De
ce double aspect, il convient d’éviter toute assimilation hâtive et gratuite,
toute confusion malheureuse et de le replacer dans l’histoire de l’alchimie
elle-même du XVIIe siècle finissant, face aux nouvelles philosophies. |
LE MYTHE D’HERMÈS |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
1985 |
Comme
tous les vieux mythes qui recouvrent une signification profonde, celui d’Hermès est, au premier abord, un tissu
d’enfantillages, d’incohérences, et de non sens. Ce
dieu naît dans une grotte du mont Cyllène, au nord ouest
de l’Arcadie, il a pour mère la nymphe Maïa, à qui Zeus avait rendu des
visites nocturnes. Aussitôt né, il sort de son berceau pour aller en maraude,
son but principal est de mettre la main sur les troupeaux d’Apollon. Devant
une caverne. Devant une caverne, il rencontre une tortue qui rampe, il lui
ôte la vie, et dans le creux de la carapace, tend une peau de bœuf, il ajuste
ensuite sur cette peau des baguettes de roseau, et des intestins de
mouton : La lyre est découverte. Après
la chute du jour, il se faufile vers les montagnes de Piérie, où se trouvent
les 50 vaches d’Apollon, il les amène à reculons pendant la nuit, après avoir
attaché sous ses pieds des branches feuillus d’arbustes. Parvenu sur le bord
de l’Alphée, il les enferme dans un antre, et en tue deux, non pour les
manger mais se donner le plaisir de les sacrifier. Il invente à cette
occasion le feu en faisant tourner une tige de laurier dans un morceau de
bois tendre. A l’aube il regagne son berceau, sur le mont Cyllène ;
Apollon ne tarde pas à s’apercevoir du rapt, et, grâce à ses facultés de
clairvoyance, à trouver le coupable. Un vieillard affirme du reste avoir vu
passer l’enfant et les vaches, mais le petit Hermès nie avec effronterie et
adresse à Zeus, qui n’est nullement dupe de ses arguties, s’en amuse, et le
condamne à restitution. Il se réconcilie avec Apollon. Celui-ci
est loin toutefois d’être complètement rassuré, il craint pour son arc ;
d’autant plus qu’Hermès est fertile en tours, attestant son habileté (il se
transforme notamment en brume pour passer par le trou d’une serrure). Un
accord est finalement établi et Hermès donne sa lyre à Apollon en échange de
la copropriété des vaches. Apollon lui fait en outre cadeau d’un fouet et
d’une baguette, puis révèle à Hermès où se trouvent les Thries, vénérables
sorcières en possession d’initier à l’art divinatoire (ces prophétesses
recouraient aux petits cailloux sacrés appelés triai, que l’on jetait à la
manière des sorts. D’autres vols ont été attribués à Hermès, tel le vol du
trident de Poséidon, l’épée d’Ares, la ceinture d’Aphrodite et les flèches
d’Apollon. Il tranche la tête du géant Argus chargé par Héra de surveiller la
génisse Io, amante de Zeus. Son dada est le bétail, il est d’ailleurs souvent
représenté avec une brebis dans les bras ou sur les épaules. Telle sont les principales informations fournies par un hymne homérique fameux sur l’enfance d’Hermès. Cela peut paraître étrange que ce récit ai pu être récité lors de cérémonies initiatiques, mais à cette époque le merveilleux faisait parti des cérémonies. Hermès est souvent représenté avec un double visage, précédent ainsi le Janus romain, on le symbolise également comme le dieu de la fécondité animale et de la fertilité, l’analogue du dieu Pan, lequel était du reste tenu pour son fils ou son frère. . Il est également le conducteur des hommes aux enfers, il est la divinité des chemins et le protecteur des voyageurs, il est le gardien des portes – comme le Janus romain – Alors
comment expliquer que ce dieu espiègle aux exploits disparates et chaotique
soit devenu à la longue l’Hermès Trismégiste,
le Maître des pensées transcendantes, le dispensateur de la lumière cachée,
le révélateur des secrets initiatiques ? Les exégètes qui ont travaillé
sur Hermès sont très partagé, certain tiennent Hermès pour une divinité
solaire ou pour l’incarnation de l’aurore, d’autres y voit un dieu du vent,
le crépuscule ou l’hypostase de l’obscur, mais la majorité se sont rallier à
la phrase de Cicéron : « Hermès
a des origines multiples. » L’auteur
démontre qu’Hermès malgré cette multiplicité de visages se ramène à l’unité, lorsqu’on
pose comme essence première de ce dieu l’ensemble des rites initiatiques,
dont il fut considéré comme l’instaurateur. Au sommaire de cet ouvrage : Le rituel de mort et de résurrection – sens premier du mot
Hermès – l’essence transcendante des hermai – Hermès bicéphale et
tricéphale – Hermès tétracéphale – L’hermaphrodite et l’androgyne initial –
les travestissements initiatiques – Le caducée et les deux serpents enlacés –
le trident d’Hermès – Hermès phallos è les hermai et leur culte – les fêtes
d’Hermès – Hermès et le coq – l’éphèbe – la lyre , les vols de bétail – les
chiffres de 100 et 50 – les vaches femmes et Io – les vaches d’Apollon – le
vieillard d’Anchestos – Hermès inventeur du feu sacré – les Thries – hermès
et le rire initiatique – les pléiades et la fille d’Atlas – Hermès
psychopompe – Hermès dieu des voyageurs, messager de Zeus, dieu des marchands
et des affaires –Hermès logios et logos – Hermès Thot – L’hermétisme –le
mercure gaulois – Les autres livres de Pierre Gordon sont au chapitre 10 G - |
l’entrÉe du labyrinthe |
Gilles
pasquier |
Edition
DERVY |
1992 |
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L’Alchimie
est née en Égypte à ‘époque des Ptolémée (bien qu’il y ait là aussi
contestation entre les « experts »). Or, à cette époque, beaucoup de « choses
» qui nous paraissent complètement banales passaient pour être «
merveilleuses ». Entre autre la fabrication du verre. Cette matière a
toujours fasciné les alchimistes. C’est pourquoi il est intéressant de
comprendre sa fabrication et sa coloration. Avec ces deux thèmes de recherche
nous entrons déjà dans l‘antre des pré-chimistes. Fulcanelli nous signale
qu’au Moyen Âge les verriers étaient des chevaliers qui allaient « au travail
» avec l’épée sur le côté. Ceci n’est peut-être qu’anecdotique, du moins il
fallait être un chevalier, dans le sens noble du terme, pour travailler le
verre. Je vous conseille donc de lire tous les chapitres écrits sur le verre
et & sur les pierres précieuses. Et oui, fabriquer des gemmes
artificielles est une activité qui se rapproche énormément du travail du
verre. Un autre conseil – d’importance - étudiez également bien le processus
du Pourpre de Cassius (connu bien avant lui) et que vous trouverez également
sur ce site. Le Pourpre de Cassius n’est pas la Pierre, non, mais il
ressemble bougrement à un Ferment de la Pierre au rouge, même s’il n’a rien
d’alchimique en lui. |
L’ENTRÉE OUVERTE AU PALAIS FERMÉ DU ROI |
EYRÉNÉE
PHILALETHE |
Bibliotheca
Hermetica |
1970 |
Le
traité d’Eyrénée Philalèthe : « L’entrée
ouverte au palais fermé du Roi » fut écrit en latin et publié
en 1666 à Amsterdam, il est considéré par tous les amateurs de la littérature
alchimique comme l’un des chefs-d’œuvre de la philosophie hermétique. On y
trouvera exposés, aussi clairement que le permet la discipline initiatique,
les principes du Grand Œuvre et les
règles fondamentales de « L’Art sacré » d’Hermès.
1/ La Sagesse, car la Pierre est qualifiée de philosophale. 2/ La Force, qui permet le combat et la victoire contre le dragon des illusions. 3/
La Beauté, dont la Pierre possède cet éclat incomparable.
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LE PHÉNIX D’OR OU L’HOMME DIEU |
Josseline Docquir |
Edition Ramuel |
1998 |
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Le phénix est, dans l'Egypte
ancienne, un symbole des révolutions solaires : il est associé à la ville
d'Héliopolis. Il se pourrait toutefois que cette cité du soleil ne
soit pas originellement celle d'Egypte, mais la Terre solaire
primordiale, la Syrie d'Homère. Le phénix, disent les Arabes, ne peut se
poser ailleurs que sur la montagne de Qâf, qui est le pôle, le centre du
monde. Quoiqu'il en soit, le phénix égyptien ou Benou, était associé au cycle
quotidien du soleil et au cycle annuel des crues du Nil ; d'où
son rapport avec la régénération et la vie. Comme il
s'agissait, en Egypte, du magnifique héron pourpré, on peut évoquer le
symbole de régénération qu'est l'oeuvre au rouge alchimique. Les
Taoïstes désignent le phénix sous le nom d'oiseau de cinabre (tanniao),
le cinabre étant le sulfure rouge de
mercure. Le phénix correspond d'ailleurs, emblématiquement, au Sud, à l'été,
au feu, à la couleur rouge. Son symbolisme est de même en rapport avec le
soleil, la vie et l'immortalité. Le phénix est une monture des Immortels. Il
est l'emblème de Nlukoua qui inventa le cheng, instrument de musique
en forme de phénix, imitant le chant surnaturel du phénix. Le phénix mâle est symbole de félicité
; le phénix femelle est l'emblème de la reine, par opposition au dragon
impérial. Phénix mâle et phénix femelle sont ensemble symboles d'union,
de mariage heureux. Encore les phénix de Sia-che et Long-yu,
s'ils manifestent le bonheur conjugal, conduisent-il les époux au paradis des
Immortels. C'est un phénix qui révéla à Pien-ho la présence du jade
dynastique des Tcheou, symbole d'immortalité, et c'est le Fong-Hoang,
manifestation du pur yang, qui apparaît lors
des règnes heureux. Al-jili fait du phénix
le symbole de ce qui ne tire existence que de son nom ; il signifie ce qui
échappe aux intelligences et aux pensées. Ainsi, comme l'idée de phénix
ne peut être atteinte que par le nom qui la désigne, Dieu ne peut être
atteint que par l'intermédiaire de ses Noms et de ses Qualités. Cet oiseau magnifique et
fabuleux se levait avec l'aurore sur les eaux du Nil, comme un soleil ; la
légende le fit se consumer et s'éteindre comme le soleil, dans les ténèbres
de la nuit, puis renaître de ses cendres. Phénix évoque le feu créateur et
destructeur, dont le monde tient son origine et auquel il devra sa fin ; il
est comme un substitut de Shiva et d'Orphée. Il est un symbole de la
résurrection, qui attend le défunt après la pesée des âmes (Psychostasie),
s'il a dûment sacrifié aux rites et i sa confession négative a été
jugée véridique. Le défunt devient lui-même phénix. Le phénix porte souvent
une étoile, pour indiquer sa nature céleste et la nature de la vie
dans l'autre monde. Le Phénix est le nom grec de l'oiseau Benou ;
il figure à la proue de nombreuses barques sacrées, qui vont déboucher
dans l'immense embrasement de la lumière... symbole de l'âme universelle
d'Osiris qui se créera sans fin d'elle-même, tant que dureront le temps et
l'éternité. La pensée occidentale latine
devait hériter du symbole concernant le phénix, oiseau fabuleux dont le
prototype égyptien, l'oiseau Benou, jouissait d'un prestige extraordinaire,
en raison de ses caractéristiques. Chez les Chrétiens, il sera, à partir
d'Origène, considéré comme un oiseau sacré et le symbole d'une
irréfragable volonté de survie, ainsi que la résurrection, triomphe de la
vie sur la mort." Selon Ted Andrews, dans Le
Monde enchanteur des Fées (1993, 2006), "le phénix est cet
oiseau légendaire qui, après avoir été consumé par le feu, renaît de ses
cendres. Plusieurs contes et légendes font référence à ce mythe. Le héros vit
jusqu'à un âge avancé et le phénix apparaît immédiatement avant ou après sa
mort. Bien que mort, le héros peut revivre. Pourvu de plumes dorées
et rouges, d'une tête de faisan et d'un long plumage, le phénix remue le
corps et l'âme. Dans la mythologie chinoise, le plumage réunit cinq nuances
et produit un son mélodieux mêlant cinq notes. En Égypte, le phénix est
associé au culte de Râ, le dieu-soleil. Même dans le christianisme, il
symbolise la mort et la résurrection de Jésus. Selon la tradition, il ne peut
exister qu'un seul phénix à la fois, et celui-ci vit pendant 500 ans. Puis,
il pond un œuf d'or, est consumé par le feu, et un nouveau phénix émerge de
l'œuf et s'élève des flammes. C'est un ancien symbole du soleil et de la
résurrection - de la vie après la mort. Il représente l'âme immortelle,
l'amour, la jeunesse éternelle, et même l'autonomie. C'est l'une des rares
créatures fantastiques qu'il peut être amusant de rechercher. La période la
plus propice à cette recherche est le petit matin, quand le soleil de l'aube
est à son apogée, ou le soir, lorsque le soleil lance ses derniers rayons. Le
printemps et l'automne sont les saisons les plus favorables. Le parfum de la
myrrhe l'attire. Si vous le rencontrez, vous êtes en droit d'espérer renaître
au cours de votre vie. Une telle rencontre est toujours vivifiante et
bénéfique. Elle annonce une vie nouvelle, un regain d'énergie et un recommencement." Au sommaire de cet ouvrage : Les temps qui viennent et les temps qui sont – Révélations – Le Monde et les mondes – La fraternité blanche – L’Homme qui était avant l’homme – Naissance de l’homme création des divers corps – Le corps physique et les corps subtils – Les énergies et l’énergie – La flamme spontanée et l’Orient – les cinq sens ou les cinq entités psychiques – Le pouvoir de la pensée - |
LE PROCÉDÉ DE Mr D’ANVERS |
FABRICE
BARDEAU |
Edition
SAVARY |
1993 |
Tous
les petits secrets symboliques de l’alchimie sont ici dévoilés l’œuf
philosophique et le feu y sont décrits avec minutie. Ce
document exceptionnel fut découvert il y a quelques années, ce
manuscrit unique fut rédigé en 1722. Inédit à ce jour, ce document
exceptionnel, écrit par un authentique adepte, et le texte le prouve, est
riche d’enseignements et dévoile des secrets dont les adeptes se gardent bien
de parler ordinairement. On
trouve ainsi des renseignements sur : « L’œuf philosophal et sa
capacité » ; « La variabilité du rapport du (M.A.) et de l’ʘ,
en fonction du vol des Aigles » ; les Fourneau secret ;
« Les trois Feux » ; etc. et bien d’autres conseils sur les
différents points de la pratique opérative. D’Anvers se montre laborieux et quelquefois, un peu « envieux » dans le cours des ses descriptions des manipulations, comparativement à Flamel qui est souvent plus explicite. Mais, l’un et l’autre se complètent harmonieusement. Enfin, pour plus de clarté et pour en faciliter l’accès, nous avons pris le soin d’expliciter les symboles alchimiques qui pouvaient être un obstacle à la compréhension de ce document qui devrait satisfaire les amateurs éclairés et les passionnés du Grand Art d’Alchimie. |
LE ROSAIRE DES PHILOSOPHES |
Traduction
du latin et Préfacé par ÉTIENNE
PERROT |
ÉDITION
LA FONTAINE DE PIERRE |
2001 |
Le Rosaire des philosophes est l’un des écrits les plus lus et
commentés des alchimistes. On peut en dater la composition à la première
moitié du XIVe siècle, mais il n’a rien perdu de son actualité, puisque, au
XXe siècle, C.G. Yung utilisa les gravures qui illustrent ce traité
comme support de réflexion pour son livre : La psychologie du
transfert. Entrer
dans cet écrit, c’est laisser à la porte une certaine raison pour plonger
dans une logique différente, un langage autre, celui des symboles et des
images. La désorientation qui en résulte permet de se retrouver en prise
directe avec la vie de l’âme et avec la langue paradoxale de l’inconscient.
Vient alors une ouverture à la nature même des processus qui habitent le
monde de la psyché et le monde de la matière. Les
alchimistes s’efforçaient de comprendre la nature extérieure. Ce faisant, ils
dévoilaient les mouvements de la nature intérieure, comme si nature
extérieure et nature intérieure se répondaient. Le respect de la nature était
au cœur de leur démarche et l’on trouve très fréquemment sous la plume de
l’auteur du Rosaire des Philosophes, la recommandation de ne rien faire qui
soit contraire à la nature, de ne rien brusquer (l’impatience du diable) de
ne pas se décourager, mais d’accepter de revenir sans cesse sur un point,
dans une « réitération » que l’on retrouve inévitablement dans tout
travail approfondi sur soi-même. A ce prix, qui est celui d’une
désappropriation et d’une transformation et transmutation, se révèle ce qui
fait l’essence de la vie. |
les alchimistes |
Jean
biÉs |
Edition
Ph. Lebeau |
2000 |
||
Les alchimistes utilisèrent sans malice les symboles de la
foi chrétienne tout simplement parce qu'ils 'collaient' avec les arcanes de
leur propre gnose" "L'usage d'une terminologie d'obédience
chrétienne, justifiée par l'environnement culturel, de plus en plus sollicité
en Occident pour symboliser la recherche alchimique, peut égarer le lecteur.
Les références à la Passion du Christ, à sa descente aux Enfers et à sa
Résurrection ne sont pas des leurres mais des 'renvois' symboliques destinés
à faire entendre le sens profond des opérations dans l'athanor et le
creuset." " Le terme d'"alchimie" au sens strict du
mot suggère un stade préliminaire ou primitif de la chimie. Cependant,
l'alchimie n'a jamais été une proto-science bien qu'elle partage avec la
science le même objectif, la conquête du savoir, le but ultime étant de
parvenir à la connaissance de soi et à la complétude. Dès le début,
l'alchimie a eu une dimension transcendantale, un souci éthique et une
approche mystique tout à fait étrangers à la méthodologie scientifique
moderne. La Pierre Philosophale est le terme qui désigne
l'objet du travail de l'alchimiste, il souligne le fait que la quête de
l'alchimiste vise " la Connaissance d'Or " (aurea apprehensio).
L'importance fondamentale de cette notion dans les écrits alchimistes
provient du fait que l'alchimiste acquiert la connaissance à laquelle il
aspire au cours de sa quête, la recherche étant plus importante que la
récompense. La recherche est la récompense puisque la connaissance, autrement
dit la conscience de soi, est la condition préalable à la liberté qui est le
but ultime de l'alchimie " " La confusion faite au sujet de la
véritable nature de l'alchimie avait pour origine l'interprétation littérale
de ce qui est censé être métaphorique. Quand les premiers alchimistes
parlaient de transmuter un métal ordinaire en or, ils identifiaient le 'métal
de base' plomb ou or métallique (aurum vulgi) à, respectivement, l'ignorant
ou le néophyte, et l'or, appelé or philosophique (aurum philosophorum)
à la Compréhension d'Or (aurea apprehensio) qui est l'objectif à
atteindre par l'adepte. " Dès les premiers temps, l'alchimie a eu une double
face : d'une part, un travail chimique pratique en laboratoire ; d'autre
part, un processus psychologique, en partie consciemment psychique, en partie
inconsciemment projeté et vu à travers les diverses transformations de la
matière. " " Certes, on peut penser que la psychologie peut ôter à
l'alchimie son vêtement de mystère, mais elle ne déchiffre pas le secret du
secret. C'est pourquoi l'on doit s'attendre qu'une époque à venir considérera
également notre recherche comme métaphorique et symbolique, de même que nous
l'avons fait pour l'alchimie. On verra alors le mystère du Soi développer un
aspect qui est aujourd'hui encore inconscient pour nous, quoiqu'il se trouve
impliqué dans nos formulations, mais d'une façon si voilée que le chercheur
de demain se demandera à son tour si nous savions ce que signifiaient les
mots que nous employions. " En
dépit de leur 'méthode hérétique' (elle l'était incontestablement) les alchimistes
ont montré dans leur attitude vis-à-vis de l'Eglise chrétienne plus de
perspicacité que certains modernes philosophes des Lumières " L'alchimie " est véritablement un mouvement spirituel
secret et compensatoire de la doctrine religieuse officielle, de la même
façon que les rêves sont en partie complémentaires et en partie
compensatoires par rapport à la conscience du rêveur." " Je suis
d'avis que l'espoir des alchimistes de tirer l'or philosophique, la panacée,
ou la pierre miraculeuse de la matière d'une part, est une illusion déterminée
par des projections, mais d'autre part, correspond à certains faits
psychiques qui sont d'une grande importance dans la psychologie de
l'inconscient. " " L'alchimie mérite une mention spéciale.
Importante parce qu'elle a conservé et transmis les doctrines hermétiques de
l'antiquité tardive, elle l'est aussi pour le rôle qu'elle a joué dans
l'histoire de la culture occidentale. "
" La fonction primordiale, fondamentale, de l'alchimie : être une
science cosmologique et sotériologique." Cette fonction s'est altérée
pour céder la place peu à peu à une science empirique, de laboratoire. cosmologie : science qui étudie les lois de l'Univers, de
son fonctionnement dans son ensemble. Ainsi 'Hermès
Trismégiste', avec le néoplatonisme et le kabbalisme, aurait joué un rôle
d'une importance insolite dans la formation de la destinée humaine au cours
de cette période où il exerçait une glorieuse ascendance sur l'esprit
occidental. " L’auteur nous invite à explorer : L’Art suprême - Le
mystère des origines - Grimoires et figures - Entre
ombre et lumière - L’Europe alchimique - La quête
initiatique dans le secret des mots - Le livre des merveilles et
le message mythologique - Un monde imaginal - Les
faiseurs d’or et l’alchimie intérieure - Sous l’écorce des
pierres - Les fondements du Grand Œuvre - La materia
prima et les trois énergies - L’alchimiste au travail
- Les métamorphoses - Le Magistère des Sages - L’œuvre
au noir, au blanc et au rouge - Alchimie et christianisme
- Carl Gustav Jung et l’alchimie revisitée - Le nouvel
Hermès - |
les 12 clÉs de la philosophie |
Le
Frère basile valentin |
Edition
de MINUIT |
1956 |
||
Ce point, capital selon nous, dont le grand intérêt nous mut à le
mentionner dans notre préface, vaut que nous le signalions de nouveau, ne
serait-ce que pour affirmer, en même temps, combien se montre heureux le
choix que firent MM. Lindon et Lambrichs, aux Éditions de Minuit, avec La Pratique et Les Douze Clefs, dans le
nombre considérable de ces livres rendus plus précieux par leur extrême
rareté. Au sommaire de cet ouvrage : Introduction – Épigramme de Michel Maier sur la Pratique de
Basile – Préface de Basile Valentin – De la Grande Pierre des Anciens Sages –
Première Clef – Deuxième Clef – Troisième Clef – Quatrième Clef – Cinquième
Clef – Sixième Clef – Septième Clef – Huitième Clef – Neuvième Clef – Dixième
Clef – Onzième Clef – Douzième Clef – « De la Première Matière de la
Pierre Philosophique » – Bref Appendice – « Explication du
Soufre » – « Sentiment sur le Sel des Philosophes » – Grâces à
Dieu – Addition – Index alphabétique |
LES 12 PORTES D’ALCHIMIE |
George
RIPLEY |
Edition
TREDANIEL |
1979 |
||
|
LE SECRET DU SEL |
Elias Artista Hermética |
Edition Ramuel |
2005 |
||
Le sel, ses origines, ses divers composants, les quatre
unités, nombreuses sortes de sel, trois sortes de sel pour la cuisson, le sel
essence de la terre, le sel des métaux, la beauté du sel dispensé par le
soleil, la lune et les étoiles, le mercure blanc et le sulphure
rouge, l’acidium est un acide épaissi par le
soleil, de la putréfaction, le sel n’est pas un minéral, origine du salz, l’homme fait de sel, l’offrande du sel, l’alliance
du sel, caractère du sel, les statues de sel, su sel qui, en son corps, est
dissous dans le subtil, comme la semence masculi
dans les réceptacles de semence, pourquoi l’homme doit utiliser le sel, un
mercure colorant dans le sel, du sel des métaux, un minéral dans lequel le
soufre du soleil est très puissant, le jugement de Basile Valentin sur le
sel, la comparaison du sel avec le Christ, des allégories de la Turba de Fictuld, le sel : clef universelle, le sel
minéral en particulier vitriol, nitrate de sel, le vitriol mélangé au salmiac, le testament d’or. |
LES FABLES ÉGYPTIENNES ET GRECQUES
- 2 Tomes |
A.
J. PERNETY |
ÉDITION
ARCHÉ MILAN |
2004 |
A
travers des fables, des légendes et des mythes égyptiens et grecs, le moine bénédictin A. J. Pernety nous donne
une explication hermétique et alchimique du Grand
Œuvre. Les anciens sages en parlant de ce Grand Œuvre disaient que c’était une
médecine qui gérait tous les maux. Pernety nous dit la même chose mais en
langage symbolique, ésotérique et hermétique. Ces
fables, ces mythes et ces légendes nous donnent des exemples archétypaux de
ces opérations magiques, alchimiques, hermétiques et merveilleuses qui nous
indiquent comment se soigner, comment évoluer, comment chercher et trouver
les diverses manières de voyager sur le sentier spirituel de la vie et y
trouver le bonheur dans sa propre transformation et transmutation. Pernety commente dans le premier tome les opérations
suivantes : La Nature, la Lumière, l’homme, les
éléments, la terre, l’eau, le feu, l’air, les opérations de la nature, la
différence entre les trois règnes de la nature, le règne minéral, végétal et
animal, les mixtes, l’humide radical, l’harmonie de l’univers, traité de
l’œuvre hermétique, aphorismes de la vérité des sciences, la clef des
Sciences et de la nature, le secret, les noms qu’ont donné les Anciens a leur matière, le feu en général et le feu philosophique
en particulier, la calcination, la solution, la putréfaction, la
fermentation, l’Elixir, la quintessence, la teinture, les vertus de la
Médecine, les maladies des métaux. Dans le second tome il commente les fables suivantes : Les hiéroglyphes des Egyptiens, les dieux de l’Egypte,
Osiris, Isis, Horus, Typhon, Harpocrate, Anubis, Canope, les Rois d’Egypte et
les monuments élevés, Simandius, le bœuf Apis, le chat, le chien, le lion, le
bouc, le crocodile, le cynocéphale (Thot), le bélier, l’aigle et l’épervier,
l’Ibis, le lotus et la fève d’Egypte, le colocafia, du perfea, du musa ou
amusa, les allégories ayant un rapport avec l’Art Hermétique, la conquête de
la Toison d’Or, le retour des Argonautes, l’enlèvement des pommes d’Or du
jardin des Hespérides par Hercule, l’histoire d’Atalante, la biche aux cornes
d’Or, Midas, l’Âge d’Or, les pluies d’Or, la guerre de Troie avec Achille,
Hélène, Ajax, Agamemnon, Pyrrhus, histoire de Saturne, de Jupiter, de Junon,
de Pluton, de Neptune, de Vénus, de Pallas, de Mars, de Vulcain, d’Apollon,
d’Orphée, d’Esculape, de Diane, de Mercure, de Bacchus, de Persée, de Léda,
de Castor et Pollux, d’Europe, d’Antiope, l’enlèvement de Proserpine, Adonis,
les travaux d’Hercule, les jeux méditerranéens, les amazones, Anthée,
Prométhée délivré, le palladium, Enée et sa descente aux enfers, les chevaux
de Rhésus. |
les messes basses de nicolas flamel |
mathias |
Edition
du PRIEURÉ |
1993 |
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La légende de « l’alchimiste » À 27 ans, Nicolas Flamel achète sa première maison et se
montre très généreux en multipliant les donations. Le clerc est devenu un
bourgeois influant et fortuné après avoir investi dans l’immobilier au temps
de la dépression économique de la Guerre de Cent Ans et en épousant Pernelle,
une riche veuve. Lorsqu’il meurt le 22 mars 1418, l’"enfant de
Pontoise" a gagné une grande place dans la mémoire collective. Mais sa
fortune intrigue et les spéculations vont bon train. On attribue sa richesse
à ses connaissances en alchimie. Grâce
au Livre d’Abraham le Juif et à un voyage en Espagne, Nicolas Flamel aurait
selon les rumeurs découvert le secret de la pierre philosophale. La légende
véhiculée par le poète Robert Duval et le médecin Jacques Gohory sera reprise
dans leur livre "Le livre des figures hiéroglyphiques", paru en
1612. Cet ouvrage, qui rencontre un énorme succès, se veut être la traduction
d’un texte de Nicolas Flamel traitant d’alchimie. Néanmoins, le vocabulaire
et des anachronismes prouveront que la source de ce texte date en réalité du
XVIème siècle. Mais le Pontoisien est déjà le plus célèbre alchimiste
français. Le mythe a triomphé. |
les neuf preux d’anjony gardiens de
la voie alchimique |
R. camou |
A.C.V. |
1999 |
Depuis
qu’en 1926 est paru, sous le nom de Fulcanelli, l’ouvrage intitulé « Le
Mystère des Cathédrales », tout quêteur des sciences secrètes se prend à
subodorer un sens cryptographique à maintes représentations religieuses ou
profanes – sculptures, fresques, gravures, emblèmes. Ces
messages codés jouent sur un répertoire qui va de la rose du jardin
hermétique au bestiaire fabuleux où se côtoient dragons, sirènes, griffons et
salamandres, jusqu’à sous-tendre légendes et mythologies peuplées de dieux et
de héros. Le
monde entier prête sa scène au « théâtre chimique », afin d’y exposer, sans
le trahir, l’ensemble du processus opératif. Les arcanes de l’Art majeur ne
se révèlent qu’à ceux-là seuls qui en possèdent les clés. Ce qui confère à l’alchimie le rôle privilégié de miroir de la
Tradition Universelle. |
LES NOCES CHYMIQUES DE CHRISTIAN
ROSENCREUTZ |
VALENTIN
ANDRÉAE |
ÉDITIONS
TRADITIONNELLES |
1994 |
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1e
jour :
Alors que C.R (Christian Rosenkreutz)
est en prière et se prépare à la fête de Pâques, il a la visite d’une
apparition (qu’il appelle Fama, mais qui s’appelle Alchimia). Cette vision
lui demande d’aller à un mariage royal. R.C accepte et se met en route
aussitôt, après avoir cousu sur un manteau blanc 2 rubans rouge en forme de
croix et orné son chapeau de 4 roses rouges. C.R. fait un drôle de songe, il
est dans une tour profonde et obscure avec d’autres personnes qui luttent
pour en sortir, avec de temps en temps une lumière insupportable – ceci
rappelant la caverne de Platon – puis les prisonniers sortent à l’aide d’une
corde que leur envoi C.R. – il reçoit une médaille en or à l’effigie du
soleil levant - 2e
jour :
Il arrive au château où il se trouve devant 4 chemins, lequel prendre ?
l’un est long et périlleux (voie humide), l’autre est court et difficile (
voie ascétique) le 3e est la Voie Royale- le 4e lui est
interdit, c’est la 11e porte alchimique et anagogique. Il est aidé
par une colombe ((symbole de l’âme) et laisse le corbeau pour le moment. Puis
il s’annonce comme « Un frère de la Rouge
Rose+Croix », il est admis et passe encore 2 autres portes
portant des symboles d’un lion (égo). Ces épreuves étant terminées, il
pénètre dans une grande salle où sont rassemblées des personnes qui se
vantent, le tout baignant dans une musique douce. Puis arrive une vierge qui
annonce l’arrivée du Roi et de la Reine, mais également qu'’il va y avoir
l’épreuve de la pesée : « Afin qu'’aucun imposteur ne se trouve ici, que nul coquin
n’aveugle les autres, et que, dans le calme sans trouble, vous soyez élus
pour les noces très pures, il faudra, demain, supporter que chacun d’entre
vous soit pesé et que soit clairement mesuré ce qu'’en soi, chacun a oublié » 3e
jour :
La scène du jugement de la pesée : 3 groupes sont formés autour d’une
balance en or, la balance ayant 7 poids différents. R.C refuse de participer
à cette pesée. L’épreuve fait le tri entre les bons et les imposteurs, alors
R.C participe à cette épreuve qu'’il gagne facilement. On lui remet un habit
de velours rouge et des feuilles de laurier. Puis c’est la scène des 10
sentences et des 10 anecdotes. Un grand banquet réunit tous les invités
(candidats) qui sont présenté à tour de rôle, et tous possèdent
« l’insigna » c'est-à-dire l’Ordre de la Toison d’Or (golden
fleece) et celui du Lion volant (flying lion). Après quelques épreuves
dont il triomphe, il reçoit une branche de laurier et un habit de velours
rouge. Puis viennent les cérémonies et la visite de plusieurs pièces du
château, où se trouvent des objets insolites. 4e
jour :
C.R visite les jardins où il est confronté avec la source hermétique (Hermès)
puis est donné la représentation d’une pièce de théâtre en 7 actes à la
maison du soleil. Il reçoit l’Ordre de la Toison d’Or et un
nouveau vêtement. Fort de ces distinctions et précédé par Alchimia il gravit un escalier de 365
marches jusqu’à la vision du Roi et de la Reine. Il a la vision des 6
personnes royales, de l’autel et de l’ornement de la salle des Noces. Statues
animées, pages et jeunes filles. Puis sont apporté 6 cercueils et 6 hommes de
nature royale. Les hommes sont décapités et placés dans les cercueils, et il
est annoncé que ces hommes reviendront à la vie le lendemain. Vision de 7
vaisseaux et 7 flammes. Les personnes décapitées sont mises en secret dans
les 7 vaisseaux- 5e
jour :
Visite des caves souterraines où se trouve un tombeau orné d’escarboucles (symbole de la passion du Christ) tombeau
appelé Venus ou Amour. Un poème est déclamé sur Vénus qui se
réveillera et sera mère d’un Roi. Les candidats montent à bord des
navires où ils atteignent la mer de la
Plénitude et rencontrent des sirènes qui leur offrent des chants et une perle
précieuse. Visite de la Tour de l’Olympe, lieu où doit s’accomplir la résurrection
des personnes royales décapitées. Cette tour a 7 étages et se trouve au
centre d’une île représentant un carré parfait, puis le jour s’achève et C.R
se retrouve en bas de la tour dans un laboratoire, où il doit laver des
plantes, des pierres précieuses et d’autres matières, en extraire l’essence
et la sève (la substantifique moelle) et les mettre en flacons. Enfin
R.C contemple les décapités, la lune, la mer et le feu, a des
visions/révélations planétaires et astrologiques et tout cela dans une
sorte de symphonie surréaliste cosmique. 6e
jour :
Tout le monde est réunit à l’étage inférieur de la
Tour où on va leur apprendre l’Alchimie
pratique avec cornues, flacons, feu, matériau, langage,
purifications, etc. ceci pour les transformer et les purifier. Ils passent
ensuite au 2e étage où chacun reçoit, soit, une corde
(symbole de la certitude du mystique) soit une échelle (symbole de la Tour)
soit des ailes (symbole de la pensée de ceux qui vivent dans et pour le
Savoir). C.R reçoit une échelle qui symbolise la colonne vertébrale qui
s’élève du plexus sacré jusqu’à la région de la pinéale (symbole de la Tour).
On passe au 3e étage avec les symboles du coffre, du globe d’Or,
des portes, des miroirs et de l’éclat du soleil. Un coffre est amené contenant
les cadavres des 6 personnes royales qui seront littéralement liquéfiés. 7e
jour :
C.R quitte la Tour en tant que Chevalier de la Toison d’Or en compagnie de
12 navires, chacun arborant un signe du zodiaque (celui de la balance
pour R.C). Vision de 500 navires dont
l’un est fait d’or et de pierres précieuses. Arrivé à terre il retrouve le
Roi et la Reine. Puis le gardien qui au départ lui avait fait passer les
premières épreuves, leur lit une lettre. Enfin tous les candidats reçoivent
les règles de l’Ordre de la Rose+Croix avec un maître mot « Purifications »,
on leur donne le pouvoir de combattre : la
maladie, la pauvreté et l’ignorance.
C.R inscrit alors les mots suivants : Suma
Scientia nihil Scire. Fr. Christianus Rosencreutz. Eques aurei Lapidis. An
1459. (Le plus grand savoir est de savoir que nous ne savons
rien. Frère C.R chevalier de la Pierre d’Or. An 1459) Puis
C.R prend la place du gardien en renonçant au bonheur de jouir de tous les
trésors spirituels, mais les dernières lignes disent que le lendemain
il retourna dans sa patrie. |
LES NOCES CHYMIQUES- VIE
ET ŒUVRE DE VALENTIN ANDRÉAE |
DIVERS
AUTEURS |
EDITION
ARCADIA |
2008 |
||
Auriger
développe
le 4e jour des noces chymiques et donne son interprétation de
cette pièce de théâtre en 7 actes, joué dans la maison du soleil, une pièce
bizarre. T.
Parter
nous invite à faire le rapprochement entre ces noces et la cour d’Heidelberg
en 1615 en Allemagne, cour brillante qui inspira peut être Valentin Andréae,
mais on peut y voir également l’influence de ces noces chymiques sur les
origines de la Rose+Croix, avec son
action chevaleresque, issue de la croix rouge de saint Georges, de l’Ordre de
la jarretière et des roses d’Angleterre. L’Angleterre qui va voir se
développer très rapidement ce mouvement sous la houlette de Michael Maier
et Robert Fludd. Jean
Louis Brun
dans son livre « Yi King, un chemin initiatique »
explique avec beaucoup d’humilité le parallèle entre l’alchimie des noces
chymiques, le tarot et le Yi King. Dans les noces le premier jour il est dit
que le toit de la maison se soulève et laisse passer la lumière, or la carte
de la Maison Dieu du tarot, est cette tour qui se soulève et laisse passer
des éclairs, assimilés à la lumière. Correspondance avec l’exagramme no 55 et le signe du taureau. Christian entame
alors son voyage comme Hercule, plus loin il trouve son maître
intérieur et le jardin des Hespérides, puis rejoint l’axe du monde (la
Tour) où il va apprendre à devenir son propre guide. A travers le zodiaque et
le Yi King, l’auteur explique ce parcours d’après une approche métaphysique,
par la lutte de son ennemi (l’égo) et celui d’atteindre le renoncement
suprême. Roland
Edighoffer,
grand spécialiste de la Rose+Croix,
dans un bel et long article, explique la symbolique très forte de ce voyage
initiatique au pays des symboles et de son intériorité, et donne la
possibilité à chacun d’y voir des lectures alchimiques, historiques,
chevaleresques, religieuses, utopiques, hermétiques, rosicruciennes,
zodiacales, ésotériques et anagogiques. Il
fait également le rapprochement de ce voyage avec celui de Dante dans la Divine Comédie, voyage avec Virgile,
les épreuves, la Rose Rouge, la Vierge Marie, Béatrice, sa
transformation et son retour. On trouve également John Dee et
l’ouvrage alchimique qu’il fit paraître à Anvers en 1564, et qui raconte la
transformation alchimique d’un personnage, qui revient périodiquement sur
terre pour guider l’humanité. Livres références : Les Noces chymiques de Valentin Andréae. Editions
Traditionnelles. 1994 B.A BA des Rose+Croix par Jean Marc Vivenza. Edition Pardès.
2005 La lumière des Rose+Croix par Frances A. Yates. Edition
Culture Art Loisir. 1978 Les Rose+Croix et la crise de conscience au 17e
siècle. Par Roland Edighoffer Ed. Dervy 1998 L’utopie des Rose+Croix
par Vanloo |
LES NOCES CHYMIQUES -
PRACTICA LEONIS VIRIDIS |
Johann Valentin Andreae |
Edition Clara Fama |
2018 |
Publié anonymement
en 1619, ce texte a pour dessein de révéler le sens symbolique du manifeste
rosicrucien paru trois ans plus tôt sous le titre Les noces chymiques de Christian Rosenkreutz.
Il se présente au début comme un traité d’alchimie décrivant un certain
nombre d’opérations, puis se poursuit par l’explication du récit des deux
premiers jours des Noces chymiques. L’auteur, qui pourrait bien être Johann
Valentin Andreae, indique comment participer soi-même aux noces chymiques :
en pratiquant l’alchimie spirituelle et en suivant une voie initiatique. Pour accomplir le
grand œuvre tant recherché par les alchimistes, il convient de s’interroger
d’abord sur ses propres motivations, puis de développer en soi des vertus
telles que la patience, la constance, la modestie, et suivre les lois de la
nature. L’auteur décrit également les dangers et les épreuves qui attendent
celui qui se lance dans la quête spirituelle. Ce document rare, qui complète
la trilogie des manifestes rosicruciens du XVIe siècle, éclaire le symbolisme
de l’alchimie spirituelle telle qu’elle est transmise par l’Ordre de la
Rose-Croix. Nous retrouvons
des écrits alchimiques aussi bien dans la Chine Taoïste d’il y a 4000 ans qu’en
Egypte, en Arabie ou dans toute la Chrétienté. L’Alchimie n’est-elle pas,
dans son sens primordial l’expression d’une Loi Divine ? C’est pourquoi dans
la Rose-Croix d’Or nous parlons d’une Alchimie Spirituelle. Car l’oeuvre
alchimique concerne la transformation de l’homme lui-même, et tout alchimiste
sait que l’Athanor n’est que la présentation extérieure de sa transformation
intérieure. Par quoi commence la fabrication de l’or selon l’alchimie
occidentale ? Le point de départ est dans un coeur parfaitement accordé à la
source de l’Or spirituel. La Rose-Croix désigne cette orientation comme le «
désir du salut ». Et l’homme découvre alors le laboratoire alchimique où l’or
sera fabriqué : c’est lui-même. |
LES 33 MÉDAILLONS HERMÉTIQUES du
portail central de notre-dame de paris |
Jacques
trescases |
Edition
DETRAD |
2008 |
||
Ainsi,
« loin des morales d’Églises, des scléroses religieuses et des dogmes
fossiles, les bâtisseurs de cathédrales, sous prétexte d’architecture, ont
installé la Sagesse à la place qu’ils estimaient devoir lui revenir de droit
universel ».
|
LES TROIS POMMES D’OR |
ETIENNE
PERROT |
EDITION
LA FONTAINE DE PIERRE |
1981
|
Ce
n’est pas un hasard si notre siècle a vu à la fois la désintégration
nucléaire et la divulgation du secret alchimique qui en est la contrepartie
et l’antidote. Cette dernière découverte a été l’œuvre de C.G. Jung
dont Etienne Perrot est généralement tenu pour l’héritier dans ce
domaine. Le
présent volume est une élucidation d’une série d’images comptant à la fois
parmi les plus belles et les plus mystérieuses de l’hermétisme classique, les
emblèmes de l’Atalante Fugitive de Michel Maïeur
(1617), rompant, comme le veut l’esprit du temps, avec la règle selon
laquelle les alchimistes expliquaient ce qui est obscur par ce qui l’est plus
encore (obscurum per obscurius),
l’auteur s’adonne avec allégresse au dévoilement de ce qui avait dû demeurer
caché au long des siècles, en illustrant sa démonstration à l’aide de songes
de contemporains. Les gravures de Michel Maïeur servent ainsi de thèmes à des
leçons de vie conduisant à la réalisation de la totalité intérieure, qui est
la Pierre des Sages et le « dieu terrestre ». Les trois pommes d’Or
témoignent que la « voie de la libération » possède, dans
l’alchimie restaurée par Jung, une expression autochtone qui n’a rien à
envier à l’Orient. Il émane de ces pages une poésie et une fraicheur qui font
comprendre le nom de gaie science appliqué à l’art hermétique. Les leçons alchimiques de cet ouvrage sont accompagnées des
projections d’images empruntées au livre de Michel Maïeur, 35 illustrations
sur les 50 de l’Atalante sont ici interprétées magistralement par Etienne
Perrot et renforcent les explications alchimiques, ésotériques et hermétiques
de l’auteur. 16 Leçons nous sont proposées : Seul le Soi voit le Soi -
L’enfant du vent - La terre est sa nourrice
- Lavage et ablution hermétiques –
Agriculture chymique - La montagne aux aigles
- Le vol des aigles - L’entrée dans
le jardin secret - Des aigles chymiques à la terre
noire ou de la tête à la queue - Grand Œuvre et affinités
électives - L’éveil de Tchen -
Suivre la nature - De la nuit
obscure ou nigredo - Epiphanie de la pierre
- L’évangile de l’Homme
- Jung continué ou l’Homme du Verseau . |
le symbolisme hermÈtique
dans ses rapports avec la franc-maçonnerie |
Oswald
wirth |
Edition Dervy |
1993 |
||
La loge maçonnique, comme on le
sait, est une image visible de la loge Invisible, tout comme le Logos est le
déploiement de la Tri-unité des Principes. L’influence du dieu Hermès et les
idées du sage Pythagore n’ont pas totalement disparu de ce monde
crépusculaire que nous habitons, elles sont en fait tout ce qu’il en reste y
n’oublions pas que les alchimistes assimilent Jésus au Mercure Solaire, au
moins en Occident. D’autre part, sans elles le monde ne pourrait pas même
exister, aussi bien dans le domaine des énergies perpétuellement régénératrices
attribuées à Hermès et à sa Philosophie, que dans celui des idées-forces pythagoriciennes, dont l’ordre numérique (et
géométrique) est aujourd’hui indispensable à la plus simple des opérations.
La déité est immanente en tout être, et les Enfants de la Veuve, les fils de
la lumière, la reconnaissent au sein de leur propre loge, faite à l’image du
Cosmos. La racine H. R. M. est commune aux
noms Hermès et Hiram, ce dernier formant avec Salomon un parèdre où se
conjuguent la sagesse et la possibilité (la doctrine et la méthode), la
Tradition (Kabbale) hébraïque, qui vît naître Jésus, se signalant comme le
vecteur de cette révélation sapientielle, royale et artistique (artisanale)
que constitue la Science Sacrée, apprise et enseignée dans la loge par les
symboles et les rites, « livre » codé que les Maîtres déchiffrent
aujourd’hui, ainsi que le firent leurs ancêtres dans les temps mythiques,
puisque la Maçonnerie n’octroie pas la Connaissance en soi sinon qu’elle
montre les symboles et indique les voies pour y accéder, avec la bénédiction
des rites ancestraux, qui agissent comme les transmetteurs médiatiques de
cette Connaissance. Autrement dit que l’actualisation de la possibilité,
c’est-à-dire l’Être, l’assurance que tout est vivant, que le Présent est éternel,
la simultanéité du Temps, la notion de Tri-unité du Seul et Unique,
constituent une Connaissance que les francs-maçons atteignent par
l’expérience que procure un apprentissage graduel et hiérarchisé L’idéographisme alchimique – L’Enseignement muet – La
Géométrie philosophale – Le Cercle – La Lumière créatrice – Soleil et Lune –
La Croix – Le Sel – Le Nitre – Le Vitriol – La Substance animatrice – Jupiter
et Saturne – Le Mercure – Le Triangle – Le Soufre – Le Carré – L’Équerre – La
Swastika – Le Tartre – La Pierre des Sages – L’Initiation hermétique… |
le travail alchimique ou la quÊte de
la perfection |
O.M. aivanhov |
Edition
PROSVETA |
2004 |
Ne
luttez pas contre vos faiblesses et vos vices, car c’est eux qui vous
terrasseront, mais apprenez à les utiliser en les mettant au travail. Que ce
soit la jalousie, la colère, la cupidité, la vanité, etc., il faut savoir
comment les mobiliser afin qu’ils travaillent pour vous dans la direction que
vous avez choisie.
Lorsque
vous connaîtrez les règles de l’alchimie spirituelle vous saurez transformer
et utiliser toutes les forces négatives que vous possédez en abondance. |
LE TRÉSOR DES
ALCHIMISTES |
JACQUES
SADOUL |
J’AI
LU |
1970 |
||
Peut-être, avant de condamner en
bloc des opérations et manipulations apparemment défectueuses, les savants en
place feraient-ils bien de se demander comment ces fols d'alchimistes ont pu
tirer des principes aussi justes d'expériences aussi fallacieuses, alors que
la chimie, depuis Scheele et Lavoisier, partant d'expériences rigoureuses, a
dû brûler plus d'une fois ce qu'elle adorait la veille ? Inutile d'entamer
ici des controverses superflues.
Au surplus, l'alchimie - vraie - n'a nul besoin d'aller quémander quelque
justification que ce soit chez les tenants de la moderne physicochimie. Bien
au contraire ! Car c'est peut-être pour avoir succombé à cette manie
d'approbativité, pour avoir cédé au chimérique espoir de convertir quelques
profanes aux convictions des fils d'Hermès que, de concessions en abandons,
la plupart des hermétistes ont fini par se cantonner au seul domaine de la
transmutation métallique, surtout depuis deux ou trois siècles - du moins
dans leurs écrits publics. Et
l'impression que l'alchimie n'est rien de plus qu'une sorte de mauvaise
chimie, compliquée d'idées biscornues et de prétentions extravagantes, est
bien celle que doit éprouver le profane en les lisant sans préparation. Or,
ce qui devait arriver arriva. Quelques chimistes, séduits par la largeur des
vues philosophiques des disciples d'Hermès et impressionnés par leur
unanimité doctrinale, ont cru de bonne foi qu'il suffirait de « rajeunir »
une terminologie désuète, de transposer en termes de chimie moderne des
manipulations décrites à demi-mot et de faire abstraction de la partie «
mystique » de la doctrine pour réconcilier les inconciliables. Mais leurs
efforts, en porte-à-faux, n'aboutirent qu'à créer un monstre hybride, baptisé
« hyperchimie » et dont - à juste titre - ni chimistes ni alchimistes ne se
soucièrent d'endosser la paternité, nul n'y reconnaissant plus les siens !
Les hyperchimistes, dont François Jollivet-Castelot fut le type le plus
représentatif, restèrent à une ou deux exceptions près (Delobel, par exemple)
des « souffleurs » patients et tenaces autant que mal inspirés et
malchanceux. Certes,
la transmutation des métaux par voie alchimique est - toute théorie mise de
côté - un fait sur lequel il est difficile d'ergoter. Et le seul livre du
très officiel Louis Figuier, L'Alchimie et les Alchimistes, mentionne deux ou
trois exemples de transmutations par projection (dont celle du savant Van
Helmont, adversaire déclaré de l'Alchimie, offre toutes les circonstances de
contrôle et d'impartialité souhaitables), dont une seule suffirait à prouver
la réalité de l'art transmutatoire et l'avance considérable prise par les
hermétistes sur MM. les physico-chimistes, nonobstant leur manque de fours
électriques et de cyclotrons. Mais la partie n'est pas le tout et si
l'Alchimie n'était qu'une sorte de chimie transcendante ou de métallurgie
secrète, nous ne pourrions l'estimer au point de rompre une lance en sa
faveur. Si l'or et les passions qu'il suscite, l'or et les maux qu'il
provoque, l'or et les crimes qui lui font cortège avait été l'unique ou le
principal but poursuivi par les alchimistes, si son éclat fascinateur avait
été l'unique lumière de leur âme, nous ne pourrions que les plaindre et tenir
à bon droit pour folie leur prétendue sagesse. Mais en est-il vraiment ainsi ? Si nous
lisons de véritables initiés à la science d'Hermès, tels que Khunrath, Jacob
Böhme, d'Eckhartshausen, Grillot de Givry ou l'admirable auteur de l'Hortulus
Sacer, nous finissons par nous apercevoir que tout en discourant aussi de
l'Oeuvre métallique, ils parlent surtout d'autre chose. Qu'est-ce à dire ?
Exposons-le comme nous l'avons compris, sans prétendre avoir tout compris. L'Alchimie
vraie, l'Alchimie traditionnelle, est la connaissance des lois de la vie dans
l'homme et dans la nature et la reconstitution du processus par lequel cette
vie, adultérée ici-bas par la chute adamique (2) a perdu et peut recouvrer sa
pureté, sa splendeur, sa plénitude et ses prérogatives primordiales : Ce qui,
dans l'homme moral s'appelle rédemption ou régénération ; réincrudation dans
l'homme physique ; purification et perfection dans la nature, enfin, dans le
règne minéral proprement dit : quintessenciation et transmutation. Son domaine
embrasse donc tout le créé et, pour
l'humanité militante, toute la portion du créé qu'elle a entraînée avec elle
dans sa déchéance et qui doit ressusciter avec elle et par elle, telle
qu'elle fut avant la Transgression. Quoique son domaine le plus central soit
le plan spirituel, l'Alchimie connaît cent applications plus ou moins
contingentes, à tous les degrés et sous tous les aspects de la vie. Il existe
donc une alchimie intellectuelle, une Alchimie morale, une sociale, une
physiologique, une astrale, une animale, une végétale, une minérale, et bien
d'autres encore. Mais l'Alchimie spirituelle demeure le modèle, la clé et la
raison des autres. Et, conformément à l'énoncé hermès dans la fameuse Table
d'Emeraude, la connaissance d'une quelconque de ces adaptations découvre
implicitement celle de toutes les autres. L'univers est un et cette unité est
le sceau de la Vérité. Or
le suprême Grand-Oeuvre, le seul qui se puisse appeler sans outrance « la
Voie de l'Absolu », c'est la réintégration de l'homme dans sa dignité
primordiale selon un processus rarement réalisé ici-bas (mais non
irréalisable), processus que les anciens appelaient, croyons-nous, « l'Oeuvre
du Phénix » et qu'on peut lire, ici et là, entre les lignes de certains
passages de la Bible, des Evangiles, de l'Apocalypse et de quelques ouvrages,
rosicruciens ou autres, dont plus d'un ne semble pas traiter, à première vue,
de ce qu'on entend vulgairement par « alchimie ». Et cet Oeuvre-là n'est ni
du goût, ni dans les cordes des amateurs de « petits particuliers », des
collectionneurs de recettes bonnes seulement à torturer inutilement les
métaux, des fabricants d'homuncules, des distillateurs d'herbes, de sang, de
moelle ou de sperme, ni de ceux qui ne rêvent de longévité corporelle que
dans l'espoir misérable de rééditer les folies et les désordres d'une
jeunesse tumultueuse ! Il est même, assez probablement, hors de la portée de
plus d'un adepte admiré comme tel pour sa réussite, réelle ou supposée, dans
le domaine de l'Alchimie métallique. Car
cette science (à tous les degrés de sa réalisation, y inclus la Pierre
transmutatoire) est science de vie, science vive, science vivante à jamais -
et science des Vivants. Et seuls les « Vivants » peuvent la pratiquer
intégralement sans mensonge et sans dommage. Telle est l'origine des malheurs
qui ont émaillé, et parfois clos, l'existence de pas mal de faiseurs d'or qui
n'étaient, hélas, rien de plus que des « faiseurs díor » - sans parler de
ceux qui ne furent que des « voleurs d'or » Il n'y a que celui qui a
régénéré, avec l'assistance d'En-Haut, ses propres métaux microcosmiques et
les a dépouillés de la lèpre des sept péchés qui peut de plein droit, de
droit divin, régénérer à son gré les métaux physiques. Celui-là n'agit qu'à
bon escient, dans la Lumière du Verbe Les autres - qui n'en sont pas là - ou
bien font du Grand-Oeuvre une simple opération magique (car l'on peut
réaliser des transmutations apparentes par voie magique, mais ceci n'a rien à
voir avec l'Alchimie) ou bien ont vu leurs efforts, leurs souffrances, leurs
travaux, leur persévérance et leur charité couronnés d'or - physique - par la
bonté du Ciel toujours indulgent envers les débutants de bon vouloir ; ou
bien encore ont eu pour toute sagesse l'art d'écouter aux portes et
d'espionner par le trou des serrures. Ceux-là, s'il en est qui aient réussi,
se sont forgé avec leur or maudit une chaîne plus lourde que celle de bien
des criminels de droit commun. Il
a été fait mention, quelques lignes plus haut, d'une catégorie de chercheurs,
parfois heureux, qui représentent, pensons-nous, l'honnête moyenne des
hermétistes. Ceux-là en sont, intérieurement, aux préliminaires de l'Oeuvre
du Phénix. Le Ciel (eu égard á leur bonne volonté et aux difficultés du début
de la Voie) les inspire soit directement par une révélation intérieure, soit
indirectement en les orientant vers un véritable Maître, leur permet
d'accéder aux connaissances adéquates à telle partie de la science et met à
leur portée les moyens de réalisation. Ceux-là ont aussi mandat d'agir, mais
dans certaines limites et sous certaines conditions (dont le
désintéressement, la patience dans les épreuves, la charité et l'humilité
sont le plus universellement requises). Mais ce droit est une grâce spéciale,
par laquelle le Ciel escompte leur bonne volonté et fait crédit à leurs
mérites |
le trÉsor des trÉsors des alchimistes |
Paracelse |
Edition Phœnix |
1978 |
Petite
plaquette ou Paracelse, développe le secret du mercure, du souffre du phénix
et de l’aigle. En effet, ni la Médecine Homéopathique et ni, à fortiori, la
Médecine Allopathique, ne peuvent s'en réclamer à bon droit, tant cette
"Médecine de Paracelse" offre des aspects originaux et multiples
Paracelse emprunta largement à "l'Hermétisme" médiéval - voilant
pudiquement les termes "d'alchimie" et de "magie
naturelle" - la matière ésotérique de son oeuvre. En réalité, loin de se
cantonner à la seule pratique de la médecine hippocratique", Paracelse
s'avéra être un authentique "philosophe par le feu"
("philosophus per ignem"), c'est-à-dire un remarquable
"alchimiste" doublé d'un médecin doté d'une réelle efficacité (2).
D'ailleurs, n'écrivait-il pas à cet égard, à l'encontre du caractère
péjoratif entachant "l'Alchimie" : "L'alchimie qu'ils déshonorent
et prostituent n'a qu'un but : extraire la quintessence des choses, préparer
les Arcanes, les Teintures, les Elixirs capables de rendre à l'Homme la santé
qu'il a perdue". Il
s'agissait bien en effet pour lui, de concilier des expériences d'origine
apparemment empirique à la sublime réalisation de "l'Ars Magna". Il
y parvint magistralement car lui seul sut fidèlement transposer les lois
"alchimiques" dans le domaine médical ou "Iatrochimique"
(de "iatros" = médecin) "Je vous ferai connaître la Teinture,
l'Arcane ou la Quintessence donnant la clef de tout mystère. Chacun peut se
tromper et ne doit se fier qu'à l'épreuve du feu. En spagyrie, comme en
médecine, il faut toujours attendre que le feu ait séparé le vrai du faux. La
lumière de la Nature nous indique ce que nous devons admettre" ("De
la teinture des physiciens", chap. I). C'est
ainsi que Paracelse fut amené à appliquer les lois "alchimiques"
dans le domaine médical, sous le terme générique qu'il innova : la Spagyria
(la "Spagyrie"), pour désigner la "Médecine hermétique"
et la préparation des remèdes thérapeutiques qui en émanent directement. Et
c'est grâce à cette "médecine" - révolutionnaire en soi -, à des
heures de celles d'Hippocrate et de Galien, que Paracelse contribua très
largement à enrayer de son temps de nombreux fléaux, tels la peste, certaines
maladies nerveuses, l'épilepsie, l'hystérie, etc. Aussi peut-on lire
l'épitaphe suivante déposée sur sa tombe à Salzbourg: 'Celui qui a fait
disparaître par son art merveilleux les plaies cruelles, la lèpre, la
podagre, l'hystérie, et d'autres maladies incurables. Que
recouvrait donc le terme de Spagyrie : Paracelse s'était attaché à
appliquer la devise "alchimique" : solve et coagula ("dissous
et coagule") pour la préparation particulière de ses nombreux remèdes.
Le terme même de "spagyrie" s'en trouvait directement issu ainsi
que son étymologie ne manquait pas de le souligner : "spao"
signifiant en grec "extraire" et 'ageiro, agerein",
"rassembler" ; or, pour séparer et extraire, ne fallait-il pas
nécessairement dissoudre, ainsi que pour recombiner, rassembler, ne
convenait-il pas de coaguler ! Mais de quoi s'agissait--il
au juste, sinon des principes essentiels résidant au sein des trois règnes
végétal, minéral et animal. Le dessein principal de la Spagyrie consiste donc
bien à séparer la matière subtile de la matière grossière et tangible d'un
"mixte" - corps composé, de l'un des trois règnes - dans un but de
"purification" et, par voie de conséquence "d'évolution",
afin de transmettre les vertus régénérées du "mixte" à tout
individu dont la santé est éprouvée par un quelconque déséquilibre. "La
Spagyrie est une science qui nous apprend à diviser les corps, à les résoudre
(réduire) et à en séparer les "principes" par des voies, soit
naturelles, soit violentes. Son objet est donc l'altération, la purification
et même la perfection des corps, c'est-à-dire leur génération et leur
médecine. C'est par la solution (putréfaction animale, fermentation végétale
ou liquéfaction minérale) que l'on y parvient et l'on ne saurait y réussir si
l'on ignore leur construction et leurs "principes" (le mot
"principe" signifie ce de quoi une chose tire son origine et ce qui
constitue l'essence de cette même chose). On sépare les parties hétérogènes
et accidentelles pour avoir ensuite la faculté de réunir et de conjoindre les
homogènes. La méthode spagyrique dérive de la science hermétique ; tous les
êtres sublunaires sont constitués par trois 'principes" : le sel, le
soufre et le mercure. Toutes
les maladies sont inhérentes à un déséquilibre dans l'action de ces trois
"principes". C'est pourquoi tout véritable remède est destiné à
entretenir cet équilibre dans le corps et à le ramener si l'un des principes
vient à dominer les deux autres avec trop de violence..." Ainsi,
en observant "dans la lumière de la nature et dans le miroir de la
vérité" (selon l'expression chère à Paracelse), tout ce qui vit sous le
soleil est d'essence triple, bien qu'étant "un" en apparence, qu'il
s'agisse d'un minéral, d'une plante ou d'une substance animale. Chacun de ces
composants subtils porte le nom de "principe de la matière" ; en
analogie avec la tripartition métaphysique de l'Homme :"Corps - Ame -
Esprit", les principes spagyriques se dénomment "Sel -Soufre -
Mercure" -, ces derniers ne correspondant pas aux substances chimiques
du même nom mais faisant référence à des notions infiniment plus subtiles. Paracelse
traduisit cette division en ces expressions succinctes :"l'Art les isole
et les rend visibles, et ainsi : - ce qui brûle, c'est le
"Soufre",- ce qui s'élève en fumée, c'est le "Mercure",-
ce qui se résout en cendres, c'est le "Sel". Et de préciser en son
"Traité des trois Essences Premières" "l'un est une liqueur,
c'est le "Mercure", l'autre est une "oléité"
("oleitas", sorte d'huile), c'est le "Soufre", le
troisième est un alkali, c'est le "Sel" de l'unité, tirez le nombre
ternaire et ramenez ensuite le ternaire à l'unité." Cela implique donc
que dans la pratique il convient d'extraire ces trois substances - voilées
sous les vocables de "mercure", "soufre' et "sel" -
de les purifier séparément, puis finalement de le conjoindre harmonieusement.
Voilà qui donne bien tout son sens au terme de "Spagyrie" (extraire
et rassembler). Quant aux processus d'extraction, ils seront bien entendu
variables en fonction de la nature de la "matière" utilisée ; car,
extraire le "soufre" des végétaux (huile des plantes) est chose
aisée, mais des minéraux et des métaux, c'est évidemment bien plus complexe. Selon
les Anciens "tous les corps sont faits de matière et d'esprit. La
Matière est passive et inerte, tandis que l'Esprit est le principe
vital-actif, empreint de l'Idée divine qui est cause d'évolution. Il est donc
clair que la vertu des mixtes (corps composés d'atomes ou de molécules et
tirés de la Nature) est dans l'esprit, et que cet esprit est beaucoup plus
actif lorsqu'il est délivré de sa prison corporelle. Tout le côté physique de
l'Art spagyrique réside dans cette séparation ou extraction. Pour obtenir cet
esprit en puissance de son maximum de vertu, il le faut exalter ; pour
l'exalter, il le faut mûrir (faire évoluer), et pour le mûrir, il faut
corrompre son corps, à la façon dont le grain se putréfie dans la terre avant
que de pouvoir germer. Or, cette putréfaction n'est autre que l'évolution de
la matière, par laquelle les atomes de la substance se séparent des
hétérogénéités, se resserrent, se purifient, s'exaltent et s'élèvent à une
altitude beaucoup plus noble que n'était leur état primitif. Tout l'Art Spagyrique
consiste à provoquer l'évolution de la matière pour la purifier et l'exalter,
ce qui ne peut se faire que par de subtiles et longues opérations que les
auteurs anciens ont laissées dans l'ombre" En
quoi consiste la pratique spagirique, Les techniques
de préparation des remèdes spagyriques exigent une connaissance approfondie
de la Nature et du Cosmos : pour effectuer les récoltes (lieux et moments
propices), pour mettre en oeuvre les fermentations, distillations,
cohobation, sublimations, calcinations, digestions, etc... Ces manipulations
de Laboratoire de nature "spagyrique" définissent l'ensemble des
"opérations sur le minéral, le végétal, ou l'animal"; dans ce
dernier cas, il s'agit le plus souvent de sous-produits animaux. Autrefois,
le nombre des différentes opérations était plus conséquent ; pas moins d'une
cinquantaine de manipulations sont décrites dans les ouvrages anciens, dont
beaucoup sont tombées en désuétude, telles que "l'assation", la
"réverbération", la "réincrudation", etc. Les plus
importantes qui se pratiquent couramment sont au nombre de sept: -
dissolution ou décomposition (avec décantation et filtration), - fermentation
ou putréfaction,- distillation et rectification (avec circulation ou
rotation),- calcination ou cémentation, - sublimation ou exaltation,-
cohobation ou réunion,- coagulation ou fixation. |
LE TRIOMPHE HERMÉTIQUE précédé du MUTUS LIBER |
LIMOJON
DE SAINT-DIDIER |
Collection
BIBLIOTHECA HERMETICA |
1971 |
||
Les
amateurs de la philosophie hermétique pourront consulter en outre, un
remarquable commentaire du Mutus Liber, indispensable à l’intelligence de la
signification de cette merveilleuse série de gravures symboliques,
intégralement rééditée dans ce volume. Mogaphon,
pseudonyme de Pierre Dujols, l’un des plus grands érudits du début du
XXe siècle, avait sa place parmi les maîtres de l’hermétisme, à coté de Limojon de Saint Didier, qui fut l’un de ses
auteurs préférés. Ce livre contient : L’hypotypose et le Mutus Liber. Le triomphe hermétique, l’ancienne
guerre des chevaliers, entretien d’Eudoxe et de Pyrophile
sur l’ancienne guerre des chevaliers, Lettre aux vrais disciples d’Hermès
contenant six principales clefs de la philosophie secrète, Notice sur les
citations latines de Limojon de Saint Didier, Lettre d’un Philosophe, Epitre
d’Aristée à son fils sur la clef d’Or de la nature. |
LETTRE
D’UN PHILOSOPHE A SON AMI SUR LE GRAND ŒUVRE |
Préface
de JEAN SOLIS |
Edition
DE LA HUTTE |
2007 |
Ce
texte resté inédit, est répertorié au catalogue des manuscrits français des
bibliothèques de France. Le philosophe réputé de ce nom, connu par plusieurs
ouvrages classiques d’alchimie récemment réédités, auteur de l’histoire de la
Paix de Nimègue, fut ambassadeur de Louis XIV et l’accompagna souvent à
Venise, aux Pays Bas et en Irlande, il se prénommé Alexandre Toussaint. Il
fut un extraordinaire philosophe-alchimiste et entretint une correspondance
très importante avec de nombreux autres Alchimistes, en voici un
extrait : « Lorsque vous
voudrez par exemple avoir de l’or dissous, vous le mettez dans un matras rond
ou ovale, en chaux ou en feuilles ; que le dissolvant couvre l’or qui
doit être dissous : il est certain néanmoins que cette précaution n’est
nullement nécessaire que pour hâter l’opération, car une seule goutte que
l’on mettrait sur un louis ne laisserait pas que de produire le même effet,
que s’il était couvert ; à la vérité en bien plus de temps. Toutefois en
24 heures il serait dissous sans qu’il eut perdu rien de son poids, non plus
que l’agent de sa quantité, comme je l’ai expérimenté 1000 fois dans ma
vie avec admiration et que les différentes solutions que j’en ai faites n’ont
jamais diminué la qualité ni la quantité du dissolvant. |
LE VERGER CHYMIQUE (VIRIDARIUM CHYMICUM) |
DANIEL
STOLCIUS DE STOLZENBERG |
EDITION
LA FONTAINE DE PIERRE |
2009 |
||
Signalons
que Jean XXII a aussi commis une décrétale contre les innovations musicales
et aussi une contre la chimie et la médecine. Le moindre des paradoxes
n’est-il pas que ce Pape ait été un maître reconnu des arts occultes,
pratiquant l’Alchimie et la Kabbale, et l’auteur d’un traité intitulé « Ars
transmutatoria » (traduit en français en 1557) ? Pour Carl
Jung, l’Alchimie a constitué des siècles durant un salutaire
« correctif » au christianisme, porté à se désintéresser de la vie
de la nature. Ce
cheminement de l’Alchimie au sein de la culture occidentale, obligatoirement
marqué par l’évolution des idées scientifiques qui entraînera son déclin
progressif, est néanmoins suffisamment durable pour accréditer la pérennité
d’une tradition. Rejetée par Descartes comme le prototype de toute
fausse science, son ennemi inconditionnel, les Lumières et surtout le XIXème
siècle, l’Alchimie ne trouvera que de rares défenseurs : notamment
Newton, Leibnitz chez les scientifiques et Goethe, Hölderlin, Baudelaire chez
les poètes. Mais l’étymologie du mot poésie ne vient-elle pas du grec poiein,
qui signifie créer ? Quelques
mots sur le mode opératoire alchimique. Il est relativement codifié et les
auteurs distinguent généralement sept étapes : distillation, calcination,
putréfaction, dissolution, ces quatre étapes formant l’Œuvre au noir ou nigredo,
puis coagulation, vivification qui forment l’Œuvre au Blanc ou albedo,
puis multiplication ou projection, ultime étape et Œuvre au rouge ou rubedo.
Dans certains ouvrages, le nombre et l’ordre des étapes
alchimiques différent, comme dans le Rosarium Philosophorum
(1550) (sublimation, descension, distillation, calcination, solution,
congélation, fixation, itération, incinération), ou comme dans le
« Dictionnaire mytho-hermétique » de Dom Pernety, qui recense 12
étapes. Le
processus alchimique consiste donc pour l’essentiel à dissoudre et coaguler (solve
et coagula) : dissoudre ce qu’il y a de fixe dans le souffre
vulgaire, fixer ce qu’il y a de volatile dans le mercure ordinaire, et cela
jusqu’à obtention d’un mercure double dont le souffre, une fois purifié,
constitue le principe vivant et igné. D’abord unis dans la mort après leur
conjonction (les « noces chymiques »), Roi et Reine, Soleil et Lune
appelés alors Soufre et Mercure sont appelés à une glorieuse apothéose sous
la forme d’un « corps » double et imputrescible (Rebis),
justifiant le parallèle entre l’obtention de la Pierre philosophale
(« Toison d’Or », « Elixir rouge »), phase que les
alchimistes représentent par le phénix et le pélican, et résurrection du
Christ. Daniel Stolcius de Stolzenberg est né en Bohême à
la fin du XVIe siècle. Il poursuit ses études à Pragues et devient médecin et
poète, il voyage à travers l’Europe et on le retrouve à Francfort, Oxford,
Gdansk…où il exerce la médecine. Il a été influencé par les théories de
Paracelse et fut le disciple de Michel Maïeur. Sa théorie alchimique est
essentiellement centrée sur l’être humain |
LE VOYAGE ALCHIMIQUE EN 7 DVD |
PATRICK
BURENSTEINAS |
PRODUCTION
PGA FILMS |
2009 |
||
5e
DVD – Saint Jacques de Compostelle – Son pèlerinage –
La coquille, lieu de naissance de Vénus – Le sens du voyage – La cathédrale
et la plage del padron – 6e
DVD – Paris et Nicolas Flamel – Les endroits où a
habité N. Flamel – les marques alchimiques – Le cimetière des Innocents –
L’auberge de Nicolas Flamel – 7e
DVD – Notre Dame de Paris – L’Eglise et les
alchimistes – Son portail, véritable livre de pierre dédié au Grand Œuvre.
Une richesse à découvrir. Le livret est super intéressant, à la fin il contient tout un
bestiaire alchimique, glané sur les façades et intérieur des maisons,
églises, cathédrales et autres. |
LE
VRAI ET VIEUX CHEMIN DE NATURE
D’HERMÈS-TRISMÉGISTE |
par
I.C.H. « UN VRAI FRANC-MACON » Avant Propos
de JEAN SOLIS |
Edition
DE LA HUTTE |
2006 |
Ce
manuscrit allemand daté de 1782, narre le mouvement spirituel de
l’Alchimie à cette époque, mouvement qui s’était profondément
transformé, de par le fait que beaucoup d’alchimistes s’étaient
réfugiés derrière le tablier de la Franc-Maçonnerie, mais
ce mouvement était regardé avec bienveillance autant par les Lumières
que par les monarques en cette fin de siècle. On
se souviendra de Dom Pernetty, Cagliostro, Théodore de Tschoudy et autre
Comte de St Germain .Que ceci et d’autres fusent de vrais alchimistes,
de purs spéculateurs, ou des escrocs clinquants, il n’en demeure pas moins
que le mouvement alchimique et le mouvement Rose Croix, se confondirent et
s’abimèrent dans la Franc -Maçonnerie spéculative. La mouvance alchimique
connut ensuite une obscure nuit de plus d’un siècle, puis continua
discrètement sa transmission, généralement loin des loges, ou malheureusement
la théorie domine la pratique sérieuse.
|
l’hermÉtisme alchimique chez andrÉ
breton |
Richard
breton |
Edition
Ramuel |
1997 |
||
L’homme est libre de tout péché (malgré l’Eglise
catholique, fidèle à ses méthodes d’obscurcissement). La chute se caractérise
par la rupture de l’Unité, la dislocation des êtres en sexes opposés, des
individus en conscients et inconscients, de la matière en différents éléments
: le réveil coïncidera donc avec la reconstitution de l’Unité et de
l’autre être, d’un autre sexe […] qui lui soit sous tous rapports
apparié, au point que l’un sans l’autre apparaisse comme le produit de
dislocation d’un seul bloc de lumière. Tous les appels à la femme
procèdent de ce désir. Voilà expliqué l’invocation de Mélusine par Breton, la
femme-enfant qui doit sauver l’homme adulte.
De même que l’alchimiste cherche à réincruder les métaux
morts, à réintroduire l’esprit vital, Breton cherche à revivifier la société,
à rénover. A partir de l’expérience d’Elisa (mort de sa fille, tentative de
suicide, puis renaissance à la vie et à l’amour de Breton), il nous livre le
moyen de régénérer la vie : l’alchimie. D’abord le mot lui-même est lâché,
puis les allusions de plus en plus précises surgissent : l’androgyne (le
Rebis), le pélican qui verse son sang pour nourrir ses petits et renaître en
eux (phénix), l’île où, en abordant (dans la nef hermétique), on croise des
drapeaux noirs, jaunes, rouges… Cette île est encore ici décrite comme un
centre du monde, hors du temps, de la « folie de l’heure », où les différents
règnes de la création cohabitent et dont la légende de l’ogre dévorant les
jeunes filles nous évoque une fois de plus le thème cher du massacre des
Innocents[10]…
Face au rocher de l’île, l’Artiste est le témoin émerveillé du spectacle dans
son athanor. Il y surveille le déroulement des phases par une « fenêtre »
(maintenant dévoilée). Le « cube noir de la fenêtre » devient, en fin de
spectacle, une étoile, celle du 17e arcane des Tarots. Cette lame, expliquée par O. Wirth comme décrivant l’éveil
à la lumière (mythe d’Isis), est fidèlement (voire textuellement)
retranscrite par Breton. Il nous faut changer de morale et de logique ;
reconstituer la science sacrée ; voilà ce que réclame Breton en clamant sa confiance
dans l’éternel reverdissement de ses raisons d’espérer, au moment où elles
peuvent paraître détruites. Et alors l’auteur nous livre, sous sa plume,
un véritable texte alchimique ; il est regrettable que nous n’ayons pas la
place ici de le reproduire (de le dévoiler), car il s’agit d’un superbe
couplet, parfaitement structuré, résumant l’Œuvre. Y apparaissent clairement
: l’influence de la lune, la mer philosophique, la séparation des deux
natures, leur combat, les couleurs de l’Œuvre et, après la nuit du combat et
la mort, l’aurore de la résurrection et de l’union avec l’éclosion de la rose
qui dit « toute l’Egypte sacrée », l’Egypte d’où provient, selon la légende,
l’alchimie… Les trois oeuvres : un processus hermétique et
alchimique: Les trois romans hermétiques
d’André Breton, outre leur analogie exotérique, forment un tout dans une
interprétation alchimique. Nadja, la cause première, marque la phase
préparatoire, celle de la conception, de la recherche, du rassemblement des
différents éléments en vue de l’action future. Le lecteur est, pour sa part,
sensibilisé à l’alchimie évoquée par petites touches, plutôt que de manière
coordonnée. L’Amour fou retrace l’exécution, le processus alchimique.
Nous assistons à la succession des étapes ; les errements dans Nadja
deviennent ici marche ordonnée, puis ascension où aucune hésitation n’est
permise quant au but à atteindre. Arcane 17 traduit la réussite
finale. Cet ouvrage se situe au-delà de l’élaboration alchimique.
L’apparition de l’Etoile coïncide avec le succès. L’accent n’est plus mis sur
un processus, mais sur les pouvoirs et qualités de la Pierre procurant
liberté, amour et vie. Chacune des trois femmes, prétextes des romans,
désignent un aspect différent de la Pierre. Nadja est la matière première, à
l’état sauvage. C’est l’objet méprisé que l’Artiste devra dompter et qui sera
pour lui source de joies (Flamel). Ondine, on l’a vu, est le Mercure des
philosophes. Elisa, décrite comme la fée Mélusine, ou la femme-enfant qui
vient régénérer le monde en portant l’esprit nouveau, est, bien entendu, la
Pierre de vie à son état final. Parallèlement à la description d’une alchimie opérative,
les trois livres retracent les transformations intérieures du poète. Nadja,
comme nous l’avons déjà remarqué, traduit l’insatisfaction totale au niveau
psychique de son auteur à la recherche de lui-même. Breton apparaît entouré
de plusieurs femmes dans ce livre : le couple idéal n’est pas encore formé.
Dans l’Amour fou, il croit avoir trouvé l’être complémentaire unique ;
les femmes de son rêve, au premier chapitre, semblent se fondre dans la
personne d’Ondine. Mais le livre reste un appel à l’amour unique et Ondine
n’est pas encore la seule présence féminine. Dans Arcane 17, Breton,
adulte uni à la femme-enfant, voit sa personnalité structurée, unifiée,
équilibrée. Plus de quête ni de marche, plus d’appels à l’amour fou désormais
trouvé. Breton célèbre un seul être au long du livre ; ici se réalise ce qui
commença dans Nadja qui, par moments, donnait « l’illusion très
singulière (du) personnage de Mélusine… » Breton a trouvé son anima, cette
partie rejetée du conscient qu’il s’agit de faire resurgir : c’est la femme «
perdue puis retrouvée ». Par elle il peut entrer désormais en
communication providentielle avec les forces élémentaires de la nature. La multiplicité des récits n’est qu’apparente, car tous se
correspondent et se fondent dans la même unité. Unité, mais aussi
foisonnement, traduisant les multiples états et qualités de la Pierre unique.
Structure concentrique où chaque scène s’ouvre sur une autre. Nous regardons
par des fenêtres successives. Breton nous précise bien que le conte, le réel,
le rêve ne s’opposent pas il n’y a qu’une seule scène, mais « à plusieurs
plans ». Le cadre unique de la fenêtre polarise la lecture en fondant les
plans du mental, du théâtral, du vécu, du rêvé, de la politique, du poétique,
de l’ésotérique, du moral… Il semble que, pour les deux premiers livres au moins,
Breton ne construisit pas sciemment ses récits sur un plan alchimique.
L’alchimie, par son inconscient, s’est plutôt glissée dans son écriture. Au
contraire, dans Arcane 17, la présence de textes alchimiques dénote la
prise de conscience de la Science sacrée. Le langage symbolique tient lieu,
dans ces œuvres de Breton, de langage onirique et retrace le processus
d’individualisation. La trame alchimique est le témoin de l’évolution de
l’auteur (non ressentie au début car n’affectant pas son conscient) comme
peuvent l’être les rêves. Nadja et l’Amour fou marquent des
phases cruciales de l’évolution de la personnalité de Breton, alors qu’il
intègre peu à peu ses diverses expériences oniriques, spirites, littéraires,
poétiques, révolutionnaires, hermétiques… Avec Arcane 17, le processus
est terminé, il n’y a plus différents niveaux de lecture, mais un seul,
incluant exotérisme-ésotérisme, conscient-inconscient, vécu-rêve. Mais Breton
ne fut pas un initié. L’hermétisme alchimique servit à donner une dimension
nouvelle et une unité dans ses recherches personnelles. Poursuivre ses
connaissances alchimiques eût été pour lui privilégier une voie particulière.
La liberté consiste à ne pas s’engager à fond sur le chemin des symboles : il
ne voulut (ou ne put ?) devenir un hermétiste. |
l’hermÉtisme – philosophie &
tradition |
Philippe
roy |
Edition
du COSMOGONE |
2000 |
Dans
l’histoire des idées, l’hermétisme et l’alchimie constituent une invitation
un mystère. C’est un mystère qui résonne sur fond d’imaginaire, de légendes
et de quêtes impossibles. Aujourd’hui, l’adjectif hermétique est devenu
synonyme de complexité, de fermeture ou de secret. Pourtant la philosophie
hermétique forme un chaînon bien défini de la pensée humaine, élaboré au
cours des siècles au sein ou en marge des grands courants culturels ou
religieux. Son contenu et ses développements sont accessibles à partir d’une
documentation foisonnante et originale. |
l’imposition des mains & la
mÉdecine philosophale |
Oswald
wirth |
Edition
TRÉDANIEL |
1978 |
||
Élevé
au grade de Maître le 27 juin 1885, il devient Secrétaire de sa loge la même
année et est choisi comme rapporteur de la question posée par le Grand Orient
à ses loges: Quelles sont les modifications qu’il convient d’apporter aux
rituels? «Wirth comprend, écrit Marius Lepage, que les rituels alors en
vigueur ne correspondent plus à rien d’authentiquement initiatique... ils ont
été dépouillés de ce qui en constituait l’essence même, et la raison d’être. Il
convient que soient maintenus les anciens rituels, quitte à y apporter
quelques simplifications ayant pour objet de les débarrasser de tout le
verbiage grandiloquent propre à presque tout le XIXe siècle. Il ne s’agit
nullement de faire du neuf, comme le demande le Conseil de l’Ordre, mais de
revenir aux plus anciennes traditions initiatiques dans leur totalité et leur
intégralité». La loge décidera la diffusion de ce rapport prémonitoire. De
retour à Paris, Wirth devient le secrétaire de Stanislas de Guaita et
s’affilie à une loge du Grand Orient, Les Amis triomphants, où ses idées sur
le rituel rencontrent peu d’échos. Le 22 mai 1888, il vient en visiteur à la
loge Travail et Vrais Amis Fidèles qui vient de quitter le Suprême Conseil de
France pour se rattacher à la Grande Loge Symbolique Écossaise. Il y donne
une conférence qui a beaucoup de succès, s’y affilie le 26 mars 1889 et en
deviendra Vénérable quatre ans plus tard. Cette loge, écrit Paul Lanchais,
était composée essentiellement de petits commerçants et artisans, l’élément
bagnard y était fortement représenté par des hommes jugés par un Conseil de
Guerre pour avoir participé à l’insurrection de la Commune, condamnés à dix
ans de bagne en Nouvelle-Calédonie et amnistiés en 1879. Dans
ce qui est probablement son premier article maçonnique, Wirth écrit en 1889:
«Toute la Franc- Maçonnerie française doit être réorganisée. Il y a
aujourd’hui trois grades, Apprenti, Compagnon et Maître. Ils n’ont en vérité
aucune existence effective. Ils sont pratiqués dans les Loges comme de
simples formalités ne répondant pas à une discrimination intellectuelle...
[On s’occupe dans les Loges] de tout sauf de la Maçonnerie... Tout cela
serait travail qui, parce que profane, pourrait s’accomplir devant un public
profane... aux maçons de sauver [la Franc-Maçonnerie] par appel au réveil et
à la Oswald
Wirth est un écrivain auquel pourraient s’appliquer les paroles d’Albert
Lantoine à propos du Rite Écossais Ancien et Accepté: «Célèbre et peu connu».
On parlait de lui, écrit Marius Lepage dans l’Avant-propos qu’il écrivit en
1962 pour la réédition du Livre de l’Apprenti, comme d’une sorte de saint de
la Franc-Maçonnerie, et, ainsi qu’il arrive pour les saints, l’hagiographie
estompait ses traits et sa pensée sous le voile pieux de la fable... On
oublie parfois que la trilogie que Wirth consacra aux grades symboliques
portait en surtitre La Franc- Maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes –
cruauté lucide – et qu’outre ces trois ouvrages connus, Wirth fut l’auteur de
plusieurs autres livres, parmi lesquels Les Mystères de l’Art Royal (1932) et
Notions élémentaires de Maçonnisme (1934) que J. Corneloup a beaucoup cités
tout au long du chapitre qu’il a consacré à Wirth dans La chair quitte les
os... mais l’acacia refleurira (1968) en concluant: «Le plus grand mérite de
Wirth a été de se tenir entre l’équerre et le compas». Son livre sur
l’imposition des mains fut un succès. Il
s’agissait déjà pour Wirth en 1889 de revenir aux plus anciennes traditions
initiatiques dans leur totalité et leur intégralité. Il s’en expliquera
clairement quarante ans plus tard: «Or, lorsqu’une tradition a cessé d’être
comprise, elle ne vit plus dans les esprits. En tant qu’observance servile,
elle peut se maintenir transitoirement; mais ce qui manque de cohésion
rationnelle ne tarde pas à se disloquer, car tout cadavre tend à se
décomposer... Ces formes creuses dont l’esprit s’est retiré, ces écorces
mortes, mais persistantes en raison même de leur dessèchement, figurent ce
qui se maintient à l’état cadavérique, en tant que superstition, au sens
étymologique du mot. Il convient, en effet, d’appeler superstitieux tout ce
qui tient debout sans justification logique, comme, par exemple, les rites
perpétués par habitude ou par respect du passé, alors que nul ne sait plus à
quoi ils correspondent. Hiram est l’intelligence qui anime la tradition
maçonnique : il revit en nous dès que nous comprenons tout le mystère de la
Maçonnerie, en nous rendant exactement compte de la raison d’être de ses
usages symboliques». |
L’ŒUVRE AU ROUGE |
O.
PACTAT- DIDIER |
Edition
Le signe d’O |
1999 |
Une
aventure à la recherche de cette étape ultime de l’alchimie. Une prise de
conscience sur Nombreux sont les écrivains qui
ont exploré les arcanes mystérieuses en quête d’imaginaire et de poésie.
Dante, membre de la société secrète « Les Fidèles d’Amour » est un
parfait exemple. Sa Divine Comédie est une œuvre à clés tout autant
initiatique que poétique. Les romantiques, les symbolistes…, mais surtout les
surréalistes ont suivi la même voie. André Breton était féru d’ésotérisme, il
a en particulier utilisé les symboles alchimiques et les images du tarot
divinatoire comme source d’inspiration artistique et littéraire. Mais de quoi parle-t-on au
juste ? La question mérite d’être posée alors que les médias abreuvent
les consommateurs de sensations frelatées d’histoires de complot et
d’illuminati. Que l’alchimie fut une pratique opérative, fructueuse ou vaine,
est une évidence historique. En revanche, Guy Piau pose une question
fondamentale dans son ouvrage : L’alchimie est-elle une opération
spéculative, une quête spirituelle ? Existe-t-il un message
hermétique ? Si oui, quid des rapports entre l’alchimie et la franc-maçonnerie ? Tout d’abord, nous pouvons
constater que les termes communs aux traditions maçonnique et hermétique sont
nombreux. Ainsi, le Grand Œuvre ou l’Art Royal (la couronne est un élément
récurrent de l’iconographie hermétique) sont des mots employés tant par le
maçon que par l’alchimiste pour désigner leur quête respective. On connaît
l’importance du symbole en franc-maçonnerie, ce langage universel est
également fort prisé des alchimistes. Nombre d’œuvres hermétiques parmi les
plus célèbres, sont purement iconographiques. C’est le cas, par exemple, du
« Mutus Liber » ou des 17 figures attribuées à Jean Conrad
Barchusen abondamment cités par Guy Piau. Le soleil, la lune et les étoiles
qui ornent nos temples maçonniques sont également des symboles alchimiques. Le
soleil représente le principe mâle ; le souffre, tandis que la lune est
le principe féminin ; le mercure. On verra ultérieurement que les «noces
chymiques» du souffre et du mercure ne sont autres que le Grand Œuvre, et
comment il est possible d’y reconnaître un des buts de la franc-maçonnerie.
Sept étoiles symbolisent les 7 distillations nécessaires à l’alchimiste pour
réussir le Grand Œuvre. On retrouve ici la symbolique des nombres chère à
toute tradition initiatique. Le nombre 7 est le nombre de la perfection, de
l’éternité. Notons enfin, que les 4 éléments
et la pierre jouent un rôle fondamental en alchimie et en franc-maçonnerie.
Il est possible, me semble-t-il, d’aller plus loin encore que le simple
constat d’un langage commun entre l’alchimie et la franc-maçonnerie. Leur but
et leur méthode sont les mêmes. Le but du Grand Œuvre est le mariage du
souffre (pôle masculin) et du mercure (pôle féminin) par l’action du
sel ; principe neutre et élément ternaire qui scelle les deux autres. La légende veut que l’alchimiste,
au terme de sa quête, devienne hermaphrodite. L’importance du nombre ;
le ternaire qui permet de dépasser les oppositions en une nouvelle synthèse,
se retrouve en maçonnerie afin de rassembler ce qui est épars. Un alchimiste
a dit : « Le secret consiste à savoir convertir la pierre en
aimant, qui attire, embrasse et unit cette quintessence astrale. ».
« L’un est aussi le tout. », selon la formule alchimique, «tout est
un et tout se ramène à l’un. ». C’est là un enseignement initiatique important
présent dans nombre de traditions. On distingue deux sortes
d’unités : l’unité initiale et l’unité finale, l’alpha et l’oméga,
symbolisés par l’image célèbre du serpent qui se mord la queue, souvent
présente dans les traités alchimiques. Du magma initial surgit l’ordre final,
entre les deux, les alchimistes devinent tout le circuit de la matière
transmuée. Chacun sait que le but de tout alchimiste est de trouver la
fameuse pierre philosophale. On s’est souvent perdu en conjectures pour
deviner la nature réelle de cette pierre. Peut-être est-il possible d’y voir
plus clair en raisonnant en maçon. La pierre philosophale ne
serait-elle pas la pierre taillée du maçon ? Ne symboliserait-elle pas
l’adepte accompli ? Quelle différence entre passer du vil plomb à l’or
alchimique et passer de la pierre brute à la pierre taillée ? Deux
terminologies différentes peuvent fort bien traduire une même réalité. En
franc-maçonnerie, on comprend vite que la pierre n’est autre que le
franc-maçon lui-même, et le travail initiatique un travail sur soi. De leur
côté, bien des alchimistes ont reconnu que la coction finale avait lieu
simultanément dans l’athanor de briques et dans celui du cœur. Jung, qui
s’est intéressé à l’alchimie, pensait que l’œuvre opérative n’était que la
projection de l’œuvre intérieure. L’artiste et l’œuvre, à l’instar du temple
intérieur et du temple extérieur, ne font qu’un. Il apparaît donc que le but
de l’alchimie semble bien être le même que celui de la franc-maçonnerie, à
savoir : le perfectionnement constant de l’initié. Voyons maintenant ce
qu’il en est de la méthode. Oswald Wirth estimait que
l’initiation maçonnique, en particulier l’épreuve de la terre, résumait
l’essentiel du processus alchimique. Lors de l’initiation maçonnique, le
récipiendaire est tout d’abord dépouillé de ses métaux. La première opération
alchimique consiste à débarrasser la matière première, nous parlerions nous
de la pierre brute, de toutes ses impuretés. Ensuite, le futur franc-maçon
est placé dans le cabinet de réflexion où il mourra en tant que profane. En
alchimie, la putréfaction ou œuvre au noir, se déroule dans l’œuf
philosophique hermétique, scellé. L’hermétiste Jacob précise que «la fin du
Grand Œuvre est de se débarrasser, quand il le voudra, de la chair corruptible
sans passer par la mort. ». Au sein du cabinet de réflexion se trouvent
de nombreux symboles alchimiques. A commencer par le sel, le souffre et le
mercure ; éléments essentiels du Grand Œuvre dont le rôle a été évoqué
précédemment. N’oublions pas le coq qui annonce le lever du soleil et qui,
selon Fulcanelli, symbolise un autre élément alchimique ; le vif argent. Enfin, bien sûr, la célèbre
formule alchimique « V.I.T.R.I.O.L.» ; visita interiora terrae,
rectificando invenies occultum lapidem. Pour les non latinistes, dont je
suis, visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre
cachée. On a vu que le franc-maçon et l’alchimiste étaient à la fois maître
d’œuvre et matériau, la formule « V.I.T.R.I.O.L. », qui invite à
l’introspection indispensable à toute initiation va dans ce sens. J’ai
évoqué Jung, ici le parallèle avec la psychanalyse s’impose. N’est-ce pas en
visitant les profondeurs de l’Homme, dans les ténèbres intérieures, que le
psychanalyste va chercher la lumière, la vérité de l’être ? On peut également noter que le
travail de l’alchimiste, tout comme celui du maçon, doit s’effectuer à
couvert ; condition sine qua non de la réussite du Grand Œuvre. Ainsi de
nombreux auteurs hermétistes soulignèrent le fait qu’il doive toujours y
avoir à la porte du laboratoire, une sentinelle armée d’un glaive flamboyant
pour examiner tous les visiteurs et renvoyer ceux qui ne sont pas dignes
d’être admis. Le rapprochement avec le frère couvreur et le tuilage est
évident. En conclusion, il semble légitime
de penser que l’alchimie est bien une philosophie initiatique et qu’il existe
effectivement un message hermétique, un but et une méthode assez proches de
ce que nous connaissons en maçonnerie. L’alchimie étant historiquement
antérieure à la franc-maçonnerie spéculative, on peut en déduire que
l’hermétisme a inspiré les premiers maçons. « L’œuvre au rouge »
passionnera sans doute celui qui sera déjà engagé sur la voie maçonnique ou
sur le chemin hermétique. En revanche il déconcertera le lecteur profane
puisqu’il étudie ce qu’il est convenu d’appeler les « hauts
grades » maçonniques qui ne s’adressent qu’aux francs-maçons déjà bien
avancés dans l’initiation. Par ailleurs, il serait dommage de déflorer
certains symboles et rituels au risque de priver le futur récipiendaire
d’émotions extraordinaires au sens propre du terme. L’auteur, qui cite de larges
extraits des rituels du rite écossais ancien et accepté (le rite maçonnique
le plus pratiqué de par le monde) eut été bien inspiré de se remémorer les
propos d’un illustre auteur et franc-maçon, Casanova, qui écrivait : « Le
secret de la maçonnerie est inviolable par sa propre nature, puisque le maçon
qui le sait ne le sait que pour l’avoir deviné. Il ne l’a appris de personne.
Il l’a découvert à force d’aller en loge,
d’observer, de raisonner et de déduire. Lorsqu’il y est parvenu, il se garde
bien de faire part de sa découverte à qui que ce soit, fût-ce à son meilleur
ami maçon puisqu’il n’a pas eu le talent de le pénétrer, il n’aura pas non
plus celui d’en tirer part en l’apprenant oralement. Ce secret sera donc
toujours secret. » |
l’œuvre minÉrale |
J.R.
glauber |
Edition
JOBERT PARIS |
1977 |
||
A la suite: 2. La teinture de l'or ou le véritable or
potable. 22 pages. 3. Traitté de la médecine universelle ou le vray or
potable L'Alchimie
c'est l'Art des transformations évolutives. L'évolution c'est la distance qui
sépare l'Alpha de l'Oméga, l'Alpha c'est le Verbe Créateur, c'est la poussée
initiale... L'Oméga c'est le terme. Louis Claude de Saint Martin dit : "
L'origine se confond avec la fin des choses ". Mais ne nous limitons pas
à ce qui a une vie apparente indiscutable. Tout ce qui existe vit et disons
simplement que la vie se manifeste différemment dans chacun des règnes, que
la conscience y est plus ou moins endormie et que chez l'homme ordinaire elle
est le plus souvent à peine éveillée. Cette idée d'une conscience propre à
tous les règnes y compris les minéraux, voire même d'une mémoire se trouve
dans toutes les phases de l’oeuvre. |
3 M
MÉDECINE SPAGYRIQUE -
B.A-BA |
PATRICK
RIVIÈRE |
Edition
PARDÈS |
2003 |
Patrick
Rivière est devenu, au fil des ans, un véritable spécialiste de
l’alchimie et de la médecine hermétique. Il nous livre ici une étude à
la fois claire et synthétique, de cette fameuse médecine
spagyrique. Il
s’efforce ainsi de démythifier les concepts du grand alchimiste-médecin
de la Renaissance : Paracelse (1493 – 1541), que l’on présente
trop souvent abusivement d’ailleurs, comme le précurseur de Samuel Hahnemann,
le père de l’homéopathie. Ceci est tout à fait regrettable, car l’homéopathie
et la spagyrie, sont fondamentalement différentes, même si
une certaine parenté d’esprit les unit. L’auteur
s’appuie fidèlement sur les textes paracelsiens dans cet ouvrage où les
arguments diagnostiques et proprement thérapeutiques de la Spagyria,
sont, pour la première fois clairement dévoilés et révélés. Dans
ce livre, riche d’enseignements hermétiques, le lecteur parviendra sans
conteste, à la conclusion selon laquelle les fondements de la médecine holistique
moderne, ne peuvent que reposer, immanquablement, sur cette thérapeutique
naturelle et alchimique, que constitue la médecine spagyrique. Y est
expliqué : Les quatre éléments , les trois principes de base de
l’alchimie , le sel , le soufre et le mercure , et leur extraction dans le
règne végétal , la rosée ( élixir de vie ) , les métaux , les sels minéraux
et leurs relations avec les 12 signes du Zodiaque , des extraits du
livre de J.Pharamond Rhumelius :
disciple de Paracelse , la fabrication en laboratoire , et les
traitements . Au sommaire : Introduction
à la médecine spagirique - Paracelse - sur quelle
base précise reposait la médecine spagirique - les 2
natures - les quatre éléments - Mercure, Sel et
Soufre - De la nature au laboratoire - la
rosée, élixir de vie - les signatures dans la nature
- les métaux - spagyrie végétale,
métallique et minérale - les sels minéraux
- les 12 signes du zodiaque - Psychologie et
spagyrie - Jean Pharamond Rhumilius -
Elixirs spagyriques de l’institut Spagu-Nature - Traitement du
comportement |
MIROIR
D’ALCHIMIE et LE COMPOSÉ DES COMPOSÉS |
ROGER
BACON ET ALBERT LE GRAND |
ÉDITION
ARCHE MILAN |
1974 |
Le
miroir d’alchimie fut composé par Roger Bacon, moine Irlandais franciscain
qui naquit en 1214- 1294. Il fut surnommé le docteur admirable et voua à
l’alchimie un véritable culte. Il déclara avoir obtenu de l’or, mais ajouta
que cet or n’est que sa propre transmutation mystique. Il fut emprisonné 11
ans (ses écrits sentaient trop le soufre). Son œuvre majeure est :
L’opus majus en 1268 – Le
composé des composés fut écrit par Albert le Grand, - (1193-1280). Cet
évêque allemand fut un des plus grands et plus fameux personnage de
l’alchimie. Il conclu malgré tout au fait qu’il est
impossible de faire de l’or physique mais affirma que toute transformation et
transmutation de l’être est un fait alchimique. Dans
leurs écrits, les philosophes se sont exprimés de bien des manières différentes,
mais toujours énigmatiques. Ils nous ont légué une science noble entre
toutes, mais voilée complètement pour nous par leur parole nuageuse,
entièrement cachée sous un voile impénétrable. Aussi il est très important
d’exercer avec persévérance votre esprit sur ces 7 chapitres qui renferment
l’art de tranmuer les métaux, sans avoir à vous
inquiéter des écrits des autres philosophes. Repasser souvent dans votre
esprit, leur commencement, leur milieu et leur fin, et vous y trouverez des
inventions si subtiles que votre âme en sera remplie de joie. |
mutus liber |
Jean laplace |
Edition
ARCHÉ – MILAN |
1979 |
||
|
MUTUS LIBER - L’ALCHIMIE ET SON
LIVRE MUET (MUTUS LIBER) |
ISAAC BAULOT. Introduction et commentaires d’EUGENE
CANSELIET |
EDITION
GUTENBERG REPRINT |
1996 |
Réimpression
intégrale de l’édition originale de La Rochelle, 1677. Après bien des recherches
sur l’auteur de cet ouvrage qui se voulait anonyme, il est prouvé que c’est
Isaac Baulot habitant à La Rochelle qui en
est l’auteur. Il
y a plus de deux siècles paraissait à La Rochelle, par les bons soins de
Pierre Savouret, un recueil de 15 gravures
alchimiques, tiré certainement à très petit nombre d’exemplaires et qui
allait devenir l’œuvre la plus rare et la plus convoitée et la plus
mystérieuse dans le domaine des livres alchimiques illustrés. Autre
singularité, le recueil n’était accompagné d’aucuns textes, à l’exception
d’un très court « avis au lecteur » et du réglementaire
« Privilège du Roy », justifiant ainsi pleinement son titre : Mutus Liber. Il
devait par la suite connaître deux rééditions anciennes –l’une en 1702 placée
à la fin de la Bibliotheca Chemica de Manget, l’autre de format plus réduit, gravée vers 1725.
C’est ensuite seulement en ce XXe siècle, que Marc Haven, Magophon (Pierre
Dujols) et enfin Eugène Canseliet proposèrent aux « amoureux de
Science », des éditions commentées de ce précieux Livre Muet. Il
convient de souligner ici, que c’est à celui qui œuvra tant au renouveau
d’intérêt pour l’alchimie, Eugène Canseliet, qu’il échut, en cette toute fin du
XXe siècle, d’éclairer de ses pertinents commentaires le précieux « livre d’images et de Sapience » |
MUTUS LIBER ALTUS |
SOULAT |
L’ARBRE
D’OR |
2001 |
Aucun
livre d’emblèmes hermétiques ne saurait être comparé au MUTUS LIBER en intérêt et en rareté. Stanislas
de Gaïta et Poisson le considéraient tous deux, à
des points de vue différents, comme l’un des plus lumineux joyaux de leurs
collections. C’est d’après l’exemplaire de notre cher et regretté ami Albert
Poisson que la présente réédition a été faite.
|
3 N
NICOLAS FLAMEL – DES LIVRES ET
DE L’OR |
NIGEL
WILKINS |
EDITION
IMAGO |
1993 |
Nicolas Flamel, écrivain calligraphe et riche bourgeois de
Paris, fut-il vraiment alchimiste et parvint-il, comme le prétend la rumeur,
à faire de l’or et à percer ainsi le secret du Grand Œuvre ? L’auteur
évoque les rues animées du vieux Paris et nous plonge en
plein XVe siècle. Il reconstitue la vie de Flamel et scrute la façade
sculptée de son ancienne demeure, rue de Montmorency. En
médiéviste éminent, il analyse le testament conservé aux archives nationales
ainsi que divers actes qui mentionnent maître Nicolas, généreux donateur et
constructeur de multiples édifices. Nigel Wilkins s’interroge, en outre, sur
les divers ouvrages alchimiques qui lui furent attribués, et notamment sur le
fameux « Livre des figures hiéroglyphiques », mettant en scène Nicolas
et sa femme Pernelle, et qui, jusqu’à nos jours, reste à la source de
nombreuses méditations occultistes. Cette
enquête rigoureuse, qui dissipe bien des énigmes, met en lumière comment
Nicolas Flamel l’homme des livres, le libraire copiste, devint l’alchimiste
légendaire dont le souvenir hante encore le quartier de la Tour
Saint-Jacques. On
voyage à travers Paris , du cimetière des Innocents, jadis hanté par Villon,
on passe rue de la Ferronnerie, rue Saint Denis, rue de Montmorency où il
habitait, on scrute les façades à la recherche de signes alchimiques et
hiéroglyphiques, on est dans les paroisses Saint-Jacques-de-la-boucherie et
de Saint-Merri, la rue des Lombards qui a abrité
des générations de changeurs, la Tour Saint Jacques bien sur,
à la recherche du parfum de Nicolas, mais au fait qu’en est
il du mythe, de la légende ou de la vérité sur Nicolas et sa
femme ? Où
est passé son or ? Ses écrits ? Bien sur
il avait des maisons qu’il louait, mais cela est peu de choses à coté de ce qu’on lui prête. Et son livre des figures
hiéroglyphiques, est ce de lui ? Nous écoutons
ses défenseurs et ses accusateurs comme des jurés dans un tribunal, et tout
cela est passionnant car en même temps, l’Alchimie nous est expliquée ainsi que
l’histoire et les légendes attachés à cette discipline. Avait il un secret et comment nous l’a-t-il
légué, il faut certainement chercher à comprendre ses dessins et ses figures
sculptées dans la pierre, l’auteur nous l’explique et nous fait découvrir l’invisible. Nigel Wilkins est maître de conférences à l’Université de
Cambridge. Parisien d’adoption, il a publié de nombreux ouvrages sur le Moyen
Age. |
3 P
PARACELSE – LES 7 LIVRES DE L’ARCHIDOXE |
Préface
du Dr Marc HAVEN |
Edition
NICLAUS |
1960 |
100
Gravures et tableaux – 8 Planches et un portrait de Paracelce. Cet ouvrage de
Paracelce parle et décrit en langage alchimique la sexualité de l’époque,
comment la guérir, l’améliorer, ainsi que d’autres maladies. Réimpression de ce curieux ouvrage qui
contient des secrets et des talismans précieux contre diverses maladies, pour
l’amour, la réussite en affaires, la confusion des ennemis, etc. Introduction Préface et Traduction par
Marc Haven - Le
livre : Extrait de la Préface "Au commencement du XVIe
siècle, alors que toute la science somnolait en répétant les oracles
d’Avicenne et de Galien, apparait un homme à la voix forte, médecin et
chimiste, qui se dresse en adversaire des lois établies, brûle les livres
médicaux des Grecs et des Arabes, parle philosophie en langue vulgaire,
guérit les malades contre toutes les règles de l’art et court l’Europe,
buvant avec le premier venu, bataillant avec beaucoup, étudiant avec
tous..." L’auteur: Né en 1493 ou en 1494 en Suisse
centrale et décédé le 24 septembre 1541 à Salzbourg en Autriche, Paracelse,
né Philippus Theophrastus Aureolus
Bombastus von Hohenheim, est un alchimiste, astrologue et médecin suisse,
Cet esprit rebelle et mystique de la
Renaissance est à l’origine de pensées très modernes : "Certains
n’hésitent pas à faire de Paracelse le précurseur de toute science de la
médecine du travail et de l’homéopathie et le rénovateur de la médecine (et
de la chirurgie2, de la toxicologie et de la psychothérapie)." |
philosopher par le feu |
Françoise
bonardel |
Edition Du Seuil |
1995 |
||
L’auteur nous offre des textes
anthologiques de : Abraham - Julius Africanus - Albert le
Grand - Aristote - Aros - Artéphius
- Avicenne - Roger Bacon - Beauvais
- Jacob Boehme - Petrus Bonus - Calid
- François Cambriel - Eugene Canseliet - Claude
Chevalier - Coenders - Le Cosmopolite -
Oswald Crollius - Crosset de la Haumerie - Démocrite
- Espagnet - Marcil Ficin - Nicolas
Flamel - Fulcanelli - Geber -
Glauber - Grasseus - Grosparmy - Hermès
Trismégiste - Kirchweger - lambsprick -
Bruno de Lansac - Lavinius de Moravie - le
Breton - Le Pelletier - Etienne Libois -
Limojon de Saint-Didier - Nicolas Locques - Raymond
Lulle - William Salmon - Michael Scot -
Petrus de Silento - Stéphanus d’Alexandrie - Michael
Mayer - Marie la juive - Montador -
Philippe Muller - Samuel Norton - Olympiodore
- Ostanès - Pantheus - Paracelse (
Pontanus - Dom Pernetty - Jean Perreal -
Philalèthe Eyrénée - Philothaume - Planis Campis
- Albert Poisson - Psellus - Richard
l’anglais - George Ripley - Philippe Rouillac
- Martin Ruland - Stolcius - Chevalier de
Stuart - Synésius - Tauladanus - Jacques
Tesson - Bernard le Trévisan - Salomon
Trismosin - Philippe Ulstad - Basile Valentin
- Nicolas Valois - Laurent Ventura -
Arnaud de Villeneuve - Denis Zachaire - Zozime de
Panopolis - Au sommaire de cet
ouvrage : L’alchimie peinte par
elle-même - Dialogue entre Ciel et Terre :
Hermès Trismégiste - Le mortier mystique
égyptien - L’art d’Hermès -
L’esprit du Monde : alchimie et cosmologie -
Grand Œuvre, Genèse et embryologie - Dialogue de
l’artiste avec la Nature - la déontologie
opérative : ora et labora - énigmes et
paraboles - Fables, songes et visions
- les ingrédients de l’œuvre : Eléments et
Principes - Clôture du Vase et couleurs du
Temps - la matière aux mille noms
- L’œuvre du Lion vert - Clefs du
Magistère - Feux croisés - Le
Feu secret des Sages - Nigrum nigrius nigro ( œuvre
au noir) - une gestualité opérative (solve et
coagula) - le Ciel chymique : teindre et
quintessencier - une royauté métallique :
l’Or Philosophal - un souveraineté bénéfique :
la Pierre des Sages - une charité
prolifique : la médecine universelle et sa révélation
cabalistique - En fin d’ouvrage l’auteur nous
donne 16 pages de glossaire sur les mots alchimiques |
propos sur « les
deux lumiÈres » de Henri coton – alvart |
Henri
LA CROIX – HAUTE |
Edition
Le Mercure Dauphinois |
2001 |
||
Notons
également qu'Alvart paraît avoir inspiré beaucoup des pensées développées par
son ami Robert Hollier, un médecin aveugle de Lyon qui fut président
d'Atlantis, dans son livre Tohu Bohu (Omnium Littéraire, 1972).
|
3 Q
qu’est-ce que l’alchimie ? |
André
savoret |
Edition
ARQA |
2008 |
L’Alchimie
vraie, l’Alchimie traditionnelle, est la connaissance des lois de la vie dans
l’homme et dans la nature et la reconstitution du processus par lequel cette vie,
adultérée ici-bas par la chute adamique a perdu et peut recouvrer sa pureté,
sa splendeur, sa plénitude et ses prérogatives primordiales : ce qui, dans
l’homme moral s’appelle rédemption ou régénération ; réincrudation dans
l’homme physique; purification et perfection dans la nature, enfin, dans le
règne minéral proprement dit : quintessenciation et transmutation.
|
3 R
REBIS OU LE SECRET DE L’ALCHIMIE – L’ORATOIRE –
TRAITḖ D’ALCHIMIE OPḖRATIVE –
TOME
1 |
Séverin Lobanov |
Edition Hermésia |
2017 |
||
Dans l'oratoire l'alchimiste vient se recueillir, il prie,
il réfléchit, il… se repose, et c'est aussi dans cet espace de méditation que
se trouvent généralement les quelques livres de l'alchimiste, livres
précieux, car n'oublions pas que l'imprimerie est juste en train de se
développer. Une des devises fortes des alchimistes est "Ora et
labora", ce qui se traduit par "Prie et travaille". L'alchimie
est donc très proche de la religion, quelle qu'elle soit. C'est ce qui
explique la tolérance par exemple de la religion catholique vis à vis des
alchimistes, et ceci pendant très longtemps, alors que les membres d'autres
sociétés, aux principes tout aussi secrets, ont été excommuniées, pourchassés
et parfois brûlés. Parmi les principes, se trouve celui de l'unicité. C'est
une des figures les plus célèbres de la symbolique
alchimiste avec ce serpent ou ce dragon selon les figures qui "se mord
la queue " et forme un cercle : l'Ouroboros. La devise en est "
Omnia in unum" ce qui signifie "Un et un tout". Cette théorie
est très moderne, on peut même dire que les alchimistes avaient une sacrée
intuition. L'idée d'unicité est devenue ces dernières années, aussi bien en
physique nucléaire que dans le domaine de la vie avec les gènes et l'ADN, un
des axes de recherches du XXI e siècle. Tout ce qui est multiple vient de
l'unité, et à la fin, c'est le parcours inverse. Ainsi toute manifestation
dérive d'une seule et unique matière par une adaptation. Parmi les autres grands principes, ceux qui ont trait aux
quatre éléments d'Aristote ne font pas preuve d'une originalité farouche.
L'air, l'eau, la terre et le feu accompagnent de nombreuses écoles de
pensées. C'est une tradition séculaire et cette vision du monde au travers
des quatre éléments est le socle intangible de toute chose. Canseliet,
l'exprimera ainsi : " Malgré les subtilités les plus extraordinaires, on
ne pourra jamais faire que les quatre éléments ne soient à la base de toute
création". L'air l'eau la terre et le feu sont des substances que l'on
retrouve dans d'autres pratiques et d'autres civilisations. Et puis avec ces quatre éléments, s'ajoute un…. Cinquième
qui est la Quintessence (Quinte -essentia) et sans être à proprement parler
d'un élément, c'est un résultat, une vertu. La quintessence, " assure la
cohésion des quatre éléments ", c'est finalement un principe de
perfection. Par contre, les grands principes qui gèrent l'alchimie sont des
données originales, transmises depuis la nuit des temps. C'est la trilogie
formée par : le Soufre - le Mercure - le Sel. Aux premiers jours de
l'alchimie, seuls le Soufre et le Mercure étaient présents., il faudra
attendre le milieu du XV e siècle en Occident pour voir apparaître le Sel, le
Soufre et le Mercure, éléments constitutif de toute matière, proviennent des
métallurgistes qui ont remarqué que les minerais que l'on trouve dans la
terre sont souvent formés de ce l'on appelle aujourd'hui des sulfures, c'est
à dire des "mélanges" de Soufre et d'un Métal. Lorsque les
forgerons par exemple chauffent à haute température ces minerais, le Soufre
s'en va et fait place à un produit liquide qui est plus fin, plus clair et
qui ressemble au Mercure. On trouve dans ce domaine, le sulfure de plomb,
(PbS), mais aussi le sulfure de fer (FeS). Le grand principe des alchimistes est donc de travailler
un minerai formé par définition de Soufre et de Mercure de le chauffer, en
enlevant le Soufre, afin d'obtenir davantage de Mercure pour aboutir à
davantage de pureté. Un métal, dans la tradition des alchimistes, est formé
de Soufre et de Mercure et ce degré de pureté est fonction des proportions
respectives de Soufre et de Mercure. Le plomb par exemple est un métal
"vil", comme le cuivre et l'étain, il possède beaucoup de Soufre,
c'est un métal imparfait qui doit être purifié, afin de diminuer le Soufre,
et après moult opérations, il s'approche de l'argent puis de l'or, pour
devenir un métal parfait, formé de Mercure et de presque plus de Soufre !On
pensait à ces époques, que l'or était le métal qui comprenait le plus de
proportion de Mercure, on utilisait d'ailleurs le mercure pour des amalgames
afin d'imiter l'or, c'était le cas à partir du cuivre. Plus le métal
contenait de Mercure, plus il était précieux. Avec le temps, cette
terminologie de mercure, soufre, cinabre.... qui sont des matières chimiques
qui nous sont familières se transformèrent en produits génériques. C'était
davantage la Qualité de la matière que le produit réel. Certains auteurs cherchent à clarifier les écrits des
alchimistes dans ce domaine complexe, car il y a une véritable ambiguïté
entre le Soufre avec un grand S, celui des alchimistes et le soufre, élément
chimique élémentaire et classique pour nous aujourd'hui, nommé S et
comportant un atome de 16 électrons donc 16 protons pour assurer l'équilibre
des charges électriques et 16 protons. Comme souvent en alchimie, lorsque
l'on évoque le Soufre du philosophe, ce n'est pas le métalloïde que l'on
connaît aujourd'hui, pas plus que le Mercure du philosophe n'est le Mercure,
métal liquide à température ordinaire que l'on mettait autrefois dans les
thermomètres. Ce sont les mêmes mots qui n'ont pas la même signification. Ce
ne sont pas des métaux ou des éléments chimiques, mais des principes. On
découvre alors cette dénomination, du principe, suivi de " Philosophe
" : Le Soufre des Philosophes symbolise le corps, c'est un principe
mâle, actif et sec, il utilise la chaleur et c'est un élément essentiel de la
voie sèche. Le Mercure des Philosophes symbolise quant à lui, l'âme. C'est un
élément femelle, humide, volatil. Il est utilisé dans la voie humide. Il est
froid et se symbolise parfois par le dragon. Le Sel des Philosophes se situe
entre les deux principes précédents. C'est un " alkali ", appelé
parfois le Feu Secret des Sages. C'est avec ce Sel que l'on obtient la
cohésion du Mercure et du Soufre, il donne la stabilité à cet édifice. Le
mercure que l'on connaît aujourd'hui était appelé autrefois "le
vif-argent". Le Mercure, c'était la liquidité, l'humidité, la froideur
de la matière. Il devint l'eau, la femelle alors que le Soufre était assimilé
au feu, au mâle. Chaque produit était appelé par des mots différents, comme
par exemple le cinabre était le "dragon rouge ", et le vert de gris
qui est un oxyde de zinc "semence de Vénus ", le cuivre "le
lait d'un animal. Pour le profane, l'alchimie est essentiellement basée sur
la notion de transmutation. C'est simplement une théorie qui permet de faire
passer, par une pratique précise, un métal donné vers un autre métal. Pour ce
faire, il suffit de modifier les proportions de Soufre et de Mercure, avec
l'aide du Sel. Lorsque l'alchimiste procède à une transmutation, il modifie
les proportions de Soufre et de Mercure, avec un grand S et un grand M et
cherche à atteindre le métal qui est le plus pur : l'Or. L’aspect génial et
visionnaire des alchimistes, c'est une certaine analogie avec la science
moderne du XX e siècle. Un métal, ou un élément est formé de trois composants
élémentaires qui forment un atome :- le proton - l'électron - le neutron. L'atome est formé,
en effet d'un noyau central composé de neutrons et de protons et autour de ce
noyau, un nombre d'électrons tourne, en quantité égale au nombre de protons.
Avec ces trois particules élémentaires, la science du XX e siècle a découvert
que tous les atomes étaient formés de ces trois particules et que leurs
quantités respectives donnaient un métal ou un autre. A l'origine du Grand-Oeuvre se trouve la théorie de la
transmutation, puisqu'il s'agit de transformer un métal vil en or. Mais les
alchimistes, devant la difficulté de réaliser ce Grand-Œuvre ont mis en place
une étape intermédiaire, appelée le Petit-Œuvre, dans laquelle, l'objectif
est de transformer un métal vil en Argent qui, s'il n'est pas parfait, mérite
une mention particulière. Quant au Grand-Œuvre, appelé parfois Grand
Magistère, c'est le "but ultime de tout alchimiste", celui qui mène
à la pierre rouge, la célèbre pierre philosophale. Celui qui arrive à cette
pratique obtient à la fois la pierre philosophale mais dans le même temps, la
grande lumière, appelée l'illumination spirituelle, c'est à dire la Sagesse.
Il existe dans la tradition alchimique deux chemins, deux voies pour
atteindre cette pierre philosophale. La voie sèche et la voie humide. La voie
humide se fait par une sorte de maturation de la prima matéria, qui est
placée dans l'œuf philosophique. C'est en quelque sorte une gestation en
milieu humide en prenant beaucoup de temps. Il faut selon les traités, une
quarantaine de jours, et parfois plus. C'est l'école de la patience. L’autre
voie dite voie sèche est beaucoup plus rapide, elle aboutit au même résultat
mais en chauffant la prima matéria de manière forte. On peut arriver au
résultat en quelques heures. C'est une voie pour alchimiste pressé….. mais
elle comporte beaucoup de danger et d'explosion des produits en cause. Les
métaux sont souvent assimilés à des êtres vivants, et il n'y a pas de
différence entre métaux et matières organiques ou vivante. Le processus est
curieux, c'est celui de l'évolution. On va d'un état de plus en plus évolué
passant d'un métal vil à commencer par le fer, puis le cuivre, le plomb,
l'étain, le vif-argent, vers un métal moins vil, l'argent et cela jusqu'à
l'or, l'aboutissement du Grand Oeuvre. On trouve encore l'Elixir de longue vie, que l'on peut
lire dans un roman de Balzac, peu connu, Malgré le scepticisme dont il était
armé, don Juan trembla en débouchant la magique fiole de cristal. Quand il
arriva près de la tête, il fut même contraint d'attendre un moment, tant il
frissonnait. Mais ce jeune homme avait été, de bonne heure, savamment
corrompu par les mœurs d'une cour dissolue ; une réflexion digne du duc
d'Urbin vint donc lui donner un courage qu'aiguillonnait un vif sentiment de
curiosité, il semblait même que le démon lui eût soufflé ces mots qui
résonnèrent dans son cœur : " Imbibe un œil ! " Il prit un linge,
et, après l'avoir parcimonieusement mouillé dans la précieuse liqueur, il le
passa légèrement sur la paupière droite du cadavre. L'œil s'ouvrit. Dès le
XIIIe siècle, mais sans doute avant, les hommes de science vont remettre au
cœur de leur préoccupation : le mythe de l'éternelle jeunesse, qui avait une
connotation relativement légendaire. Naît alors une nouvelle littérature sur
"comment retarder la vieillesse" ou sur la "prolongation de la
vie" qui est très vite aspirée par l'alchimie. L'or nouveau, issu du
Grand Oeuvre devient l'élixir de longue vie par excellence et " occupe
une place importante dans l'imaginaire occidental pendant des siècles. "
selon le professeur Agostino Paravicini Bagliani. La pierre philosophale était au centre des opérations de
transmutation sans qu'il soit possible d'en déterminer la nature. Elle devait
permettre par sa puissance de transformer le métal vil en argent ou en or.
C'est un catalyseur de la transmutation, elle peut apparaître sous forme de
pierre de couleur rouge, couleur rubis, et au toucher de cette pierre, le
plomb se transforme en or, par simple contact ou frottement. La pierre peut
aussi prendre la forme d'une poudre, et le jet d'une pincée de celle-ci sur
le morceau de plomb le transforme là encore en or. La pierre philosophale est
aussi un principe qui rend meilleur et plus éclairé, c'est pour le métal,
l'évolution vers l'argent ou l'or, donc le métal est plus beau, et….. il en
est de même pour la vie et l'homme. La pierre philosophale soigne donc les
métaux et aussi l'homme et ses maladies. C'est en effet l'Elixir de longue
vie, celui qui donne l'immortalité et chasse la maladie et la souffrance,
"soignant le corps». Enfin, la
pierre philosophale soigne l'âme, et rend l'homme meilleur, lui apportant la
Sagesse. Quel beau programme pour celui qui réussit à mettre la
main sur cette Pierre des philosophes, et cela explique que des femmes et des
hommes, durant des siècles, aient cherché à l'acquérir, mettant en œuvre à la
fois leur temps, leurs compétence et parfois leur vie. Cela explique aussi, à
partir du XVI e siècle, l'appétit des charlatans et des escrocs de tout poil
pour se procurer une once de cette pierre rouge si miraculeuse ! La pierre
philosophale a donc un côté mystique, elle recèle l'âme du monde, mais au
niveau technique, c'est un agent tinctorial des métaux, proche d'un colorant.
De quoi est-elle composée, c'est un secret et y répondre reviendrait à nier
l'alchimie. Ce secret doit demeurer inviolé......Mais l'alchimie subit une
évolution récente avec l'apport des philosophes et de nouvelles recherches.
Il ressort que le travail de laboratoire pour certains n'était qu'un prétexte
et que tout était dans la " transformation psychique " pour
reprendre les termes de Pierre Lory dans les dix traités d'alchimie de Jâbir
Ibn Hayyân. L'auteur ajoute qu'il est nécessaire de réhabiliter ce travail de
recherche mentale, et d'étudier plutôt que de condamner. Il remarque que de
grands savants comme Leibniz et Newton admettaient qu'il était possible
d'effectuer des transmutations métallurgiques. Et sur un tout autre plan,
Carl Jung a réalisé des travaux et " il a été frappé par l'analogie
entre le symbolisme des rêves et des hallucinations de certains de ses
patients. Pour Jung, il existe dans le psychisme de chacun une sorte de
processus tendant vers un but final qui doit permettre l'accomplissement de
soi. Le nombre de documents donnant les moyens d'arriver à la
Pierre philosophale et au Grand-Œuvre sont considérables, et cela est
d'autant plus étonnant, de la part d'un "confrérie" qui met le
secret au centre de ses préoccupations. Mais ces "recettes"
sont-elles crédibles ? C'est la question de fond, d'autant plus que ces
révélations partent d'un mystère primitif. Le point de départ, c'est à dire
la composition de la matière première, laquelle matéria prima n'est jamais
révélée ! Dans certains traités, ce sont 4 opérations qui président au
travail des alchimistes :- la purification du sujet, c'est à dire de la
matière première.- la dissolution ou volatilisation jusqu'à ce qu'il ne reste
que l'être universel - la solidification nouvelle- une dernière combinaison
sous l'empire de l'être le plus pur. Comme avec ces 4 opérations élémentaires, de nombreux
alchimistes ne purent arriver à leur fin, il semble que la pratique devint
plus complexe, et 2 opérations supplémentaires furent ajoutées. C'est alors
que la nouvelle gamme d'obtention de la pierre philosophale pour obtenir de
l'or - la calcination, elle correspond à la couleur noire, c'est l'extension
des désirs, la destruction des différences. C'est la réduction à l'état
premier de la matière.- la putréfaction, qui sépare les éléments calcinés- la
solution dont la couleur est blanche, c'est une matière totalement purifiée.-
la distillation- la conjonction qui correspond à la couleur rouge ou à
l'union des opposés.- la sublimation qui correspond à l'or, c'est la couleur
du soleil. Le tout se résume dans ces mots : solve et coagula aussi valable
pour la matière que pour l'être. Et c'est pourquoi on retrouve dans l'iconographie
alchimique de nombreux exemples de couples " faisant l'amour ",
dans un bocal ou sur un champs. La plupart étant
rois et reines ! Le grand commandement éthique qui était imposé aux
Alchimistes était d'être " charitable " et " envieux ".
Il devait partager avec d'autres la Sagesse, mais ne pas autoriser la
divulgation au premier venu des techniques. Donc il fallait fournir des
indications pratiques pour les " Frères " et accéder à la vraie
fraternité, celle des philosophes en séparant le bon du mauvais pour la
suite. Il est particulièrement difficile de lire les traités alchimiques
quels qu'ils soient. Rien n'est simple car, il n'y a pas souvent de logique.
Les expressions sont souvent sibyllines, il y a aussi de longs chapitres sur
la métaphysique, sur le cosmos, des digressions qui déroutent le lecteur. Des
textes sont parfois insérés pour abuser le lecteur profane. Les traités d'alchimie sont souvent des ouvrages
passionnants mais ils souffrent d'un hermétisme que l'on conçoit mal aujourd'hui.
La plus grosse difficulté tient au langage des alchimistes : un seul terme
n'a pas toujours la même signification. Ainsi, par exemple, le livre de
" Soixante-dix " est un ouvrage de Djâbir Ibn Hayyan, qui donne un
certain nombre de recettes pour atteindre la Pierre philosophale. Chaque
chapitre commence par une louange à Dieu, c'est ainsi que dans " le
Livre des Trente Paroles ", le texte commence ainsi :" Au nom de
Dieu le Tout Miséricordieux, Louange à Dieu, à Qui seul revient la
Souveraineté, et seul réalise en Lui-même Son unicité, le Créateur par sa
Puissance, qu'il soit loué. Il y a donc souvent une forte connotation
religieuse sachant que certains chapitres prennent en compte les valeurs
humaines. Jabir parle de l'arrogance et de la fierté de l'homme qui commet de
graves erreurs. Il poursuit sur le mensonge, car " Dieu m'a fait éviter
le mensonge, qu'Il vous en délivre également ". C'est toute une partie
très moraliste qui transparaît dans l'ouvrage, avant de proposer la manière
dont doit être traitée la matière. Il apparaît donc que les traités d'alchimie comportent
toujours plusieurs approches :- d'une part, une référence à Dieu est une
constante dans de nombreux traités alchimique. Cela signifie que les
alchimistes peuvent être des religieux, mais aussi qu'ils ne veulent sans
doute pas se mettre à mal avec l'institution religieuse," que Dieu soit
exalté ". - Puis, on trouve des conseils moraux ou des propos sur
l'homme :" Les gens se situent à différents niveaux. Chez certains, la
réflexion n'aboutit à rien de fructueux. D'autres apportent une solution
après mûre réflexion. Il y a les bilieux dont la bile jaune s'est transformée
en bile noire.....Un jugement pondéré, qui ne tombe pas dans l'erreur, est
celui du mélancolique ".- Des renseignements sur les outils et moyens à
utiliser. Le monde des alchimistes est formé de gens qui ont inventé des
procédés, comme le bain-marie, mais aussi des matériels, comme l'alambic pour
la distillation, ou encore le célèbre athanor qui est le four des alchimistes.
Mais les instruments de verre comme le pélican qui est "une cornue à col
recourbé", ont été utilisés par les alchimistes puis… les chimistes.
Enfin, l'objet le plus célèbre des laboratoires souterrains des alchimistes
est sans contexte ce ballon de forme ovoïde, fait le plus souvent de verre et
que l'on va appeler l'œuf philosophique. C'est pour reprendre une
terminologie d'alors, "un objet destiné à être placé dans l'athanor, ce
qui constituait la chambre nuptiale où le Soufre et le Mercure devaient
s'accoupler" comme le rapporte d'Histoire des Sciences. Comment peut-on expliquer la fin des alchimistes au 16 °
siècle en occident ?L'alchimie c'est la rencontre et le travail dans une même
direction d'un aspect pratique, les fourneaux, et autres cornues avec la
recherche de l'or à partir de métaux quelconques, et puis une quête plus
spirituelles, qui est la recherche de l'élixir de longue vie ou plus
simplement la sagesse. Deux tendances s'affrontent alors, Une première avec
la science physico-chimique qui devient prépondérante, et néglige les aspects
mystiques et spirituels. Ils deviennent des chimistes. Une seconde à
l'opposé, écarte tous les aspects matériels et pratiques et se consacre
uniquement à la spiritualité, utilisant encore un langage alchimiste mais en
ayant éliminé tout travail. Il faut dire qu'il n'est jamais simple de passer
de l'alchimie à la chimie et qu'il y a continuité. Les alchimistes avec leur
défaut n'étaient pas des gens incompétents, on peut même dire qu'ils avaient
un sacrée intuition. L'idée d'unicité est devenue ces dernières années, très
moderne, aussi bien en physique nucléaire que dans le domaine de la vie avec
les gènes et l'ADN. Le tout est dans un, c'est une découverte récente. Au
sommaire de ce tome 1 du Rebis : Chapitre
1 : L’Oratoire et les rituels théurgiques -
Les deux Kabbales - Kabbale juive et Kabbale magique - Faut-il connaitre l’hébreu ? - Alphabet hébreu -
Deux arbres de vie séphirotique
- personnaliser son
oratoire - les palais
- les 10 Séphiroth et leurs
Palais contemporains - l’échelle de lumière et ses 10
stations - Chapitre
2 : Le temple - l’Arche d’alliance -
Yoga - orientation rituelle -
Arme magique - le serment personnel - le
journal magique - la lune noire -
Neidan - Matricer
- l’orgueil -
choc en retour - Chapitre
3 : Apprendre à visualiser les
Sephiroth et les Polygones - Sephiroth et figures géométriques Chapitre
4 : Un premier rituel séphirotique d’origine martiniste -
calendrier - gérer son sommeil -
Synthèse pour le premier rituel secret Chapitre
5 : Le rituel de la croix
kabbalistique - signe de la croix - le
point étincelant - la sphère de lumière - le
pilier lumineux - l’assomption de la
forme télesmatique - l’Arbre de Jesse - Chapitre
6 : Le petit Pentagramme
- donner des couleurs et des
reliefs - couleurs et correspondances élémentales - Chapitre
7 : La descente des énergies
de Mezla - les constellations - se
mettre au diapason des rythmes lunaires et solaires -
les 4 mondes - Bannissement et invocation - Chapitre
8 : Magie Kabbalistique
- les carres magiques
d’Agrippa - les 7 tableaux séphirotique et planétaires - 4
fils de couleur – la kabbale des 9 chambres
- les noms sacrés -
langue sacrée - Sigils
- Chapitre
9 : Méditation et alchimie de Mezla -
méditer sur les symboles -
Alchimie et Théurgie - Glande pinéale - Chapitre
10 : Magnum Opus -
Synchronicités - Paréidolies
- Les divers rêves -
Voyage astral - Don d’ubiquité
ou service invisible - Eglise intérieure -
Vers le Grand Œuvre - Expériences lunaires et solaires -
Grande semaine ou Semaine sainte
- Conjuctio Oppositorum - Solve et Coagula - Chapitre
11 : L’échelle de Jacob
- Malakim -
Gardiens du seuil - glaives de feu -
Chérubins - messagers et gardiens -
contemplation angélique - la Grande vision d’Ezéchiel -
Hashmal - Chapitre
12 : les Archanges
- Gabriel -
Saint Lichel - Michaelum
- Michi Celum -
Michi celatum - Quis ut Deus -
Michael - El
- Raphael -
Tobit - Cécité spirituelle -
Uriel - Auriel
- Chapitre
13 : Assomption angélique et formes divines -
Métatron - 2 colonnes
- Gémellités célestes
originelle - Sandalfon
- l’arcane de la
Transfiguration - Denys
l’Aréopagite - MacGregor Mathers versus Knorr Von
Rosenroth - Anges et éléments - Aller à l’essentiel - méditer
- voyage mental -
persévérer Chapitre
14 : Le Désert intérieur
- Anges et oiseaux
mystiques - le Mercure double - les
7 vertus - la Rencontre -
construire un espace intérieur -
Paradis perdu - révéler les fêlures -
les 2 colonnes du Temps - Méditation
du désert - Merkavah Chapitre
15 : L’eau double de la Genèse - le
Sepher Yetsirah - Emesh, Mem, et le
Rosée céleste - le Firmament -
Saphir - Abysses -
les vertus théologales - Notre Dame des douleurs -
- le drame de la création se
joue au Mont St Michel - Marie-Madeleine -
Saint Maximin - perles d’immortalité - Ama et Aïma - le
Tétragramme - la coupe d’amertume -
Marah - le dieu Mercure -
les cornes - le Caducée
- l’Annonciation -
Myriam - Chapitre
16 : L’Or d’Ophir
- divers Or - La
Reine de Saba - Chapitre
17 : le Golem - Abraham Aboulafia -
Tsérouf - le Vulcain lunatique -
l’Art du potier philosophal
- Hybris ou la démesure -
mort ou vérité ? - Adam
embryonnaire - intuitions
cosmologiques - Nœuds lunaires -
la voix des Abysses - Supérieurs inconnus - La
vision magique - le sel d’harmonie - les tattwas - Ether
- les 2 sphères dorées et argentées
- le Palais des glaces - le point, la ligne, le triangle, le
carré, le Pentagramme, l’Hexagramme, l’Heptagramme, l’Octagramme,
l’Ennéagramme, le Décagramme - |
REBIS OU LE SECRET DE L’ALCHIMISTE –
LE LABORATOIRE – TRAITḖ D’ALCHIMIE OPḖRATIVE
– TOME
2 |
Séverin Lobanov |
Edition Hermésia |
2017 |
||
Celle-ci consiste à travailler sur nous-mêmes, afin de transmuter nos faiblesses et nos défauts (nous en avons tous) en leurs qualités opposées : pessimisme en optimisme, impatience en patience, paresse en courage, orgueil en humilité, intolérance en tolérance, etc. Le but d’une telle alchimie est de
devenir meilleur sur le plan humain, avec tout ce qui en résulte de positif
pour nous-mêmes et pour autrui. Malheureusement, trop peu de personnes ont
conscience de l’intérêt et même de la nécessité de se livrer à cette
transmutation mystique, ce qui explique en grande partie l’état quelque peu
chaotique du monde. Certes, il est difficile de
transmuter un défaut, car tant qu’il n’est pas maîtrisé, il fait partie
intégrante de notre personnalité et tend à s’exprimer chaque fois que les
circonstances lui sont “favorables”. Pour réaliser sa transmutation, il ne
faut surtout pas le combattre, car un tel combat le nourrit et lui donne
encore plus d’importance. Comme je l’ai dit précédemment, on doit s’évertuer
à lui substituer graduellement la qualité opposée. À titre d’analogie, le
seul moyen de vaincre l’obscurité est d’y apporter la lumière. Au début, un
tel processus est difficile, mais avec le temps, il vient un moment où cette
qualité nous devient “naturelle”. Dès lors, le défaut concerné a été
transmuté. Si l’alchimie spirituelle est
fondamentale pour transmuter graduellement nos défauts en leurs qualités
opposées et en venir ainsi à exprimer ce qu’il y a de meilleur en nous, une
autre forme de transmutation est tout aussi nécessaire : celle qui
consiste à remplacer toute pensée négative qui nous vient à l’esprit par une
pensée positive. Par «pensée négative», il ne faut pas entendre
uniquement les pensées empreintes de méchanceté, de rancune, de jalousie, de
vengeance, etc. Il faut entendre également les pensées générées par la
crainte, l’angoisse, le pessimisme, le manque de confiance en soi, etc. Que
nous en ayons conscience ou non, elles nuisent à notre bien-être général et
sont à l’origine de nombreux troubles psychologiques et physiques. Quel intérêt y a-t-il à pratiquer
l’alchimie spirituelle et mentale ? La réponse à cette question tient en
un seul mot : s’améliorer. Mais pourquoi s’améliorer ? En premier
lieu, pour devenir une meilleure compagnie pour soi-même, car tout défaut
majeur est une cause de mal-être et fait de nous un ennemi de nous-mêmes. En
second lieu, pour devenir une meilleure compagnie pour les autres, qu’il
s’agisse de nos proches, de nos amis, de nos collègues de travail, de nos
voisins, etc. En troisième lieu, pour devenir un meilleur citoyen et
contribuer ainsi à l’amélioration de la société. Mais d’un point de vue
rosicrucien, ces trois raisons se confondent en une seule : si nous
vivons sur Terre, c’est pour nous parfaire en éveillant ce qu’il y a de plus
divin en nous, ce qui suppose d’avoir une approche spiritualiste de
l’existence. Au sommaire de ce 2e tome du
Rebis : Première partie : L’embarquement vers Cythère -
La Materia Prima - de la Tourbe des philosophes -
Amaroli - Arcanum Liquoris Immortalis - La
querelle de l’antimoine - Antimonium
- Le régule étoilé - Le
filet ou rets subtils - Eyrénée Philalèthe -
Témoignages des philosophes
- Alexander Von Suchten - La
stibine - Le Laboratoire - le
four -
la lingotière - les creusets - le
concasseur et l’amalgameur - l’appareil pour distiller le mercure -
les coupelles et le bain de sable
- Ingrédients minéraux et
métalliques - Or, fer, cuivre, stibine, mercure, cuivre,
sels et eaux fortes - la naissance du petit roi - Deuxième partie :
L’Odyssée chimique - Mars alchimique - Le
régule martial - préparation du régule martial
d’antimoine - la Tempête
- les purifications -
L’étoile flamboyante des mages - L’Estoile internelle -
les colombes de Diane - Méditations lunaires -
Le lunaire - le mercure sophique -
Polyphonie - Le miroir
- Cohobation -
Animer notre mercure en Ora
- Hod -
Cohober en labora - les laveuses -
Purifier ou vaincre le mal par le mal
- Terre noire ou damnée -
blanchir Latone - les aigles
- Aquilae : théorie de
Philalèthe - Sublimation -
blanches ou noires colombes
- Tirer l’Or magique -
dans la barque du soleil - Troisième partie :
Terrae Incognitae - Conjonction
- L’entrée ouverte au palais du
roi fermé - Le Ciel des philosophes -
Amalgamation de votre chaux d’Or avec le mercure purifié et
préparé - la poudre rouge et son utilisation Terraformation - le
feu secret - Pontanus et le feu philosophique -
les deux feux de Philalèthe
- Feu secret et feu sacré -
fusion à froid et mémoire de l’eau
- Finis Gloriae Mundi -
Robert Boyle - Théurgie et oracles Chaldéens - les
statues des dieux - de la fontaine indécente à la fontaine de
jouvence - la Spagyrie -
Paracelse - Georges Starkey - Séverin Lobanov est un alchimiste
contemporain qui a été confronté très jeune à la possibilité d'une vision
différente du monde et de la nature. En effet il a été élevé dans le souvenir
d'une arrière-grand-mère fascinante et mystique, aveugle et disciple d'un
étrange abbé thaumaturge. Puis, à l'occasion d'un premier mariage précoce, il
fait la rencontre déterminante pour sa vocation d'alchimiste avec son nouvel
aïeul par alliance, éditeur associatif et correspondant occasionnel de la
revue Atlantis. Cet énigmatique et attachant octogénaire fut aussi l'un des
exécuteurs testamentaires du mystérieux Philéas Lebesgue, "Paysan de
l'Univers" et "Alchimiste du Verbe" comme le surnommait
affectueusement son meilleur ami et voisin, le fameux alchimiste Eugène
Canseliet qui retiendra sa définition de la Haute Science : "la Science
de la Vie", au sens le plus large accordé à ce dernier terme. Toutefois
ce n'est qu'après sa rencontre avec Jean Dubuis et ses Philosophes de la
Nature que Séverin Lobanov se décidera à se tourner à son tour vers le
fourneau opératif du laboratoire et ses travaux bien particuliers |
REBIS OU LE SECRET DE L’ALCHIMISTE - PRATIQUES INTERNES ET PHILOSOPHALES TOME 3 |
Séverin
Lobanov |
Edition Hermésia |
2018 |
||
Sept
étoiles symbolisent les 7 distillations nécessaires à l'alchimiste pour
réussir le Grand Œuvre. On retrouve ici la symbolique des nombres chère à
toute tradition initiatique. Le nombre 7 est le nombre de la perfection, de
l'éternité. Parmi les figures de Barchusen, remarquables tant par leur
symbolisme que par leur esthétique, on peut voir le tétragramme au sein de
nuées accompagnant une apparition divine. Notons enfin, que les 4 éléments et
la pierre jouent un rôle fondamental en alchimie et en franc-maçonnerie, rôle
que je détaillerai dans une autre partie de cette planche. Il est possible,
me semble-t-il, d'aller plus loin encore que le simple constat d'un langage
commun entre l'alchimie et la franc-maçonnerie. Leur but et leur méthode sont
les mêmes. Telle est mon hypothèse, et je vais m'efforcer, sinon de la
prouver, tout au moins de l'étayer. Le
but du Grand Œuvre est le mariage du soufre (pôle masculin) et du mercure
(pôle féminin) par l'action du sel ; principe neutre et élément ternaire qui
scelle les deux autres. La légende veut que l'alchimiste, au terme de sa
quête, devienne hermaphrodite. L'importance du nombre 3 ; le ternaire qui
permet de dépasser les oppositions en une nouvelle synthèse, se retrouve en
maçonnerie afin de rassembler ce qui est épars. Un alchimiste a dit : « Le
secret consiste à savoir convertir la pierre en aimant, qui attire, embrasse
et unit cette quintessence astrale ». L'un est aussi le tout ; selon
la formule alchimique, tout est un et tout se ramène à l'un. C'est là
un enseignement initiatique important présent dans nombre de traditions. On
distingue deux sortes d'unités : l'unité initiale et l'unité finale, l'alpha
et l'oméga, symbolisé par l'image célèbre du serpent qui se mord la queue,
souvent présente dans les traites alchimiques. Du magma initial surgit
l'ordre final, entre les deux, les alchimistes devinent tout le circuit de la
matière transmuée. Chacun sait que le but de tout alchimiste est de trouver
la fameuse pierre philosophale. On s'est souvent perdu en conjectures pour
deviner la nature réelle de cette pierre. Peut-être est-il possible d'y voir
plus clair en raisonnant en maçon. La
pierre philosophale ne serait-elle pas notre pierre taillée ? Ne
symboliserait-elle pas l'adepte accompli ? Quelle différence entre passer du
vil plomb à l'or alchimique et passer de la pierre brute à la pierre taillée
? Deux terminologies différentes peuvent fort bien traduire une même réalité.
En franc-maçonnerie, on comprend vite que la pierre n'est autre que le
franc-maçon lui-même, et le travail initiatique un travail sur soi. De leur
côté, bien des alchimistes ont reconnu que la coction finale avait lieu
simultanément dans l'athanor de briques et dans celui du cœur. Jung,
qui s'est intéressé à l'alchimie, pensait que l'œuvre opérative n'était que
la projection de l'Œuvre intérieure. L'artiste et l'Œuvre, à l'instar du
temple intérieur et du temple extérieur, ne font qu'un. Il apparaît donc que
le but de l'alchimie semble bien être le même que celui de la
franc-maçonnerie, à savoir le perfectionnement constant de l'initie. Voyons
maintenant ce qu'il en est de la méthode. Oswald Wirth estimait que
l'initiation maçonnique, en particulier l'épreuve de la terre, résumait
l'essentiel du processus alchimique. Lors de l'initiation maçonnique, le
récipiendaire est tout d'abord dépouillé de ses métaux. La première opération
alchimique consiste à débarrasser la matière première, nous parlerions nous
de la pierre brute, de toutes ses impuretés. Ensuite, le futur franc-maçon
est placé dans le cabinet de réflexion où il mourra en tant que profane. En
alchimie, la putréfaction ou Œuvre au noir, se déroule dans l'Œuf
philosophique hermétique, scellé. L'hermétiste Jacob précise que « la fin
du Grand Œuvre est de se débarrasser, quand il le voudra, de la chair
corruptible sans passer par la mort ».Au sein du cabinet de
réflexion se trouvent de nombreux symboles alchimiques. A commencer par le
sel, le soufre et le mercure ; éléments essentiels du Grand Œuvre dont le
rôle a été évoqué précédemment. N'oublions pas le coq qui annonce le lever du
soleil et qui, selon Fulcanelli, symbolise un autre élément alchimique, le
vif argent. Enfin, bien sûr, la célèbre formule alchimique
V.I.T.R.I.O.L. : visita interiora terrae, rectificando invenies occultum
lapidem. On
a vu que le franc-maçon et l'alchimiste étaient à la fois maître d'Œuvre et
matériau ; la formule V.I.T.R.I.O.L. qui invite à l'introspection
indispensable à toute initiation va dans ce sens. J'ai évoqué Jung, ici le
parallèle avec la psychanalyse s'impose. N'est-ce pas en visitant les profondeurs
de l'Homme, dans les ténèbres intérieures, que le psychanalyste va chercher
la lumière, la vérité de l'être ? Chaque épreuve de l'initiation maçonnique
correspond à une étape du processus alchimique. L'épreuve de l'air : le
subtil se dégage de l'épais. L'épreuve de l'eau : la purification par l'eau,
la distillation ou Œuvre au blanc. L'épreuve du feu correspond à la
calcination, l'Œuvre au rouge qui annonce l'aboutissement du Grand Œuvre.
L'initiation maçonnique et l'Œuvre alchimique peuvent se résumer en une suite
de purifications successives tendant à la pureté absolue. On peut également
noter que le travail de l'alchimiste, tout comme celui du maçon, doit
s'effectuer à couvert ; condition sine qua non de la réussite du Grand Œuvre.
Ainsi de nombreux auteurs hermétistes soulignèrent le fait qu'il doive
toujours y avoir à la porte du laboratoire, une sentinelle armée d'un glaive
flamboyant pour examiner tous les visiteurs et renvoyer ceux qui ne sont pas
dignes d'être admis. Le rapprochement avec le frère couvreur et le tuilage
est évident. En conclusion, il semble légitime de penser que l'alchimie est
bien une philosophie initiatique et qu'il existe effectivement un message
hermétique, un but et une méthode assez proches de ce que nous connaissons en
maçonnerie. L'alchimie étant historiquement antérieure à la franc-maçonnerie
spéculative, on peut en déduire que l'hermétisme a inspiré les premiers
maçons. |
ROBERT FLUDD. ALCHIMISTE ET PHILOSOPHE ROSICRUCIEN |
SERGE
HUTIN |
ÉDITION
SAVOIR POUR ÊTRE |
1994 |
||
5e
fils d’une famille noble, il est élevé dans l’Anglicanisme, après d’excellentes
études dans plusieurs disciplines, il s’éveille à la littérature
hermétique et alchimique. Il vit en ascète et s’enferme dans un mysticisme
inné, il restera célibataire et voyagera beaucoup, et c’est au cours d’un de
ses voyages en Allemagne qu’il sera en contact avec l’Ordre de la Rose+Croix et qu’il sera
initié. Il est en contact avec Michael Maier, rosicrucien de la
première heure. Il
revient en Angleterre, est reçu Docteur en médecine, s’inscrit au conseil de l’ordre
et commence à exercer. Ses traitements sont faits à partir de suggestion, de
médecine magnétique et de remèdes classiques. A 42 ans il se met à publier
des ouvrages hermétiques en petit nombre, mais ceux-ci ne plaisent pas à
l’Eglise qui les met à l’index. En Angleterre par contre c’est le succès
malgré des polémiques et des querelles avec ses contradicteurs tel que Kepler,
Mersenne, Gassendi et autre Foster. Son
œuvre est une véritable Encyclopédie
Hermétique tant ses écrits reflètent une grande érudition. Ses
maîtres à penser sont : Roger Bacon, A. de Villeneuve, Paracelse,
Cornélius Agrippa, Pic de la Mirandole, Plotin, Jamblique et Scott Erigène. Etant
très religieux, sa philosophie est une gnose hermétique qui transcende la
Raison, c’est un système qui cherche à résoudre par l’illumination les
problèmes fondamentaux, mais en fait ses théories seront celles de la théosophie rosicrucienne. Fludd considère que deux
Principes se disputent le monde : le bien et le mal (Dieu et le diable).
Il pense que Dieu et le monde sont une seule et même chose vue sous deux
aspects différents. Le monde est le reflet de la divinité, le miroir où le
Dieu inconnu se révèle. L’univers est hiérarchisé selon les deux principes
existant en Dieu : le positif et le négatif. Le Monde se divise lui-même
en trois mondes : le monde archétypal,
le macrocosme et le microcosme, et selon lui tout ces mondes sont doubles. L’homme ou microcosme est
une image du monde, donc une image de Dieu, il est ainsi capable d’atteindre
par son âme, l’unité divine, mais il est soumis à de nombreuses influences
célestes, naturelles ou surnaturelles (d’où la grande importance qu’il donne
aux arts divinatoires). Est expliqué dans cet ouvrage : L’œuvre et les ouvrages de Robert Fludd, son œuvre scientifique
et les sources du système, les diverses querelles, sa philosophie religieuse
(philosophie hermétique rosicrucienne), Dieu et le monde, la création, la
chute et la rédemption selon l’ésotérisme hermétiques des Roses+Croix,
les trois mondes et leurs divisions, grandeur et misère de l’Univers et de
l’homme, les Fins dernières. |
ROBERT FLUDD Philosophe hermétique et arpenteur de 2
mondes |
Jocelyn
GODWIN |
Edition UN LIVRE DE
LA VUE |
1980 |
124
illustrations ornent ce livre qui nous parle du macrocosme, de la kabbale,
des Pyramides, des vents, de l’homme, du microcosme, et des arts
microcosmiques. Longtemps
négligé, Fludd apparaît aujourd'hui comme une des plus remarquables figures
du xviie siècle. Héritier de la tradition
hermético-kabbalistique de la Renaissance, cet esprit encyclopédique, qui se
heurta aux milieux du rationalisme naissant, prétendit, à travers une vaste
description du macrocosme et du microcosme, restituer dans sa pureté la
philosophie éternelle miraculeusement enseignée aux premiers hommes et
contenue dans l'Écriture sainte. Né
à Milgate House (Kent), Fludd, qui latinisa son nom en de Fluctibus, entra en
1592 à St. John's College, à Oxford. Bachelier en 1596, maître ès arts en
1598, il voyagea ensuite pendant six ans sur le continent, étudiant la
médecine paracelsiste et les sciences occultes. Il s'inscrivit
ensuite à Christ Church College (Oxford) et fut reçu docteur en médecine
(1605). Afin de s'installer à Londres, il demanda à être admis dans le
Collège royal des médecins. Refusé en 1606, 1607 et 1608, à cause de son
mépris pour le galénisme et de son arrogance, il fut accepté en 1609, et même
élu censeur en 1618, 1627, 1633 et 1634. C'est pour défendre les manifestes rosicruciens contre les attaques d'A. Libavius que Fludd publia en 1616 son premier ouvrage, l'Apologia compendiaria, qui reparut en 1617, considérablement augmenté, sous le titre de Tractatus apologeticus. Tout en priant les Rose+Croix de le recevoir dans leur société, Fludd y justifie la « bonne magie » (c'est-à-dire la magie soit « mathématique », soit kabbalistique, celle-ci reposant sur l'invocation des noms des anges), et présente un ambitieux programme de réforme des sciences, inspiré par la Monas hieroglyphica et J. Dee. Toujours en 1617, il fait paraître, sous l'anagramme de Rudolfo Otreb, un Tractatus theologo-philosophicus, sur la vie, la mort et la résurrection (où il aborde le problème de l'origine du mal en se référant à la tradition chrétienne, mais aussi aux Prisci theologi et à des mythes comme celui de Démogorgon) |
3 S
soli donius
– maÎtre des ÉlÉments |
Henri
LA CROIX-HAUTE |
Edition
LE MERCURE DAUPHINOIS |
2003 |
le
bien et le mal (Dieu et le diable). Il pense que Dieu et le monde sont une
seule et même chose vue sous deux aspects différents. Le monde est le reflet
de la divinité, le miroir où le Dieu inconnu se révèle. L’univers est
hiérarchisé selon les deux principes existant en Dieu : le positif et le
négatif. Le Monde se divise lui-même en trois mondes : le monde archétypal, le macrocosme et le
microcosme, et selon lui tout ces mondes
sont doubles. L’homme ou microcosme est une image du monde, donc une image de
Dieu, il est ainsi capable d’atteindre par son âme, l’unité divine, mais il
est soumis à de nombreuses influences célestes, naturelles ou surnaturelles
(d’où la grande importance 18
illustrations de cet alchimiste. Philosophe du 18ème siècle qui
interprète le grand œuvre à travers les figures hiéroglyphiques des égyptiens. Les 4 éléments sont
expliqués dans chaque illustration. Solidonius
est le nom d'emprunt d'un « auteur très remarquable et philosophe très
éminent », dont on ne sait rien, respectant ainsi l'impersonnalité
active de toute authentique quête philosophique et spirituelle. Les dix-huit
peintures de cet auteur mystérieux, qui remonterait au 18ème siècle, veulent
révéler par l'image les secrets des hiéroglyphes égyptiens. En quel sens
faut-il entendre ce projet ? Henri de la Croix-Haute, dans son
introduction, écrit : « En sous-titrant « des Egyptiens »
les figures du livre, l'auteur a orienté le choix du pseudonyme. Dans
l'antique Egypte des pharaons, fils du Soleil, les grands prêtres se devaient
de porter le titre de « serviteur du soleil ». En latin Soli est le
datif de Sol, -is et donius, dont le suffixe indique la filiation, paraît
provenir du verbe grec διδωμι (faire don à, se
vouer pour), le suffixe grec -ios exprimant la vocation. Ainsi
« Solidonius » signifierait « voué au Soleil, à la Lumière, à
Dieu » comme Poseïdonios fut un séide du dieu de la mer et Aristotelius,
un partisan d'Aristote. En outre, chez les alchimistes, le sigle astrologique
du soleil figure l'or, le feu inné dans la matière, le père de la pierre des
Sages ». Dans son exploration du Grand Oeuvre alchimique, Solidonius
nous fait rencontrer les Quatre éléments, le Chevalier dans son armure, la
Sirène, le Mercure, l'Aigle, le Cheval... |
SPLENDOR SOLIS - LE LUSTRE DU SOLEIL |
Salomon Trismosin |
Edition ESH |
2013 |
||
Cet ouvrage comporte la reproduction des miniatures et de quelques pages calligraphiées des exemplaires qui sont conservés actuellement à Londres, à Berlin et à Kassel, seules ces trois villes ont un exemplaire de ce traité unique, tant par son texte que par ses miniatures, qui expliquent et décortiquent les phases ésotériques et alchimiques de la transmutation de l’homme au fur et à mesure de son cheminement initiatique. La première partie de ce traité commence par un avant propos qui raille les ignorants et rappelle l’importance des mines dans la recherche de la matière première et l’importance de connaitre les quatre éléments. La deuxième partie fait l’éloge de la Nature et de retour à l’état primitif des métaux, c’est suivi par des réflexions sur les rapports de l’Art et de la Nature et cela finit par une étude sur la putréfaction. La troisième partie est un exposé sur le mercure et le soufre, la salamandre et la Vierge, le couple philosophal. La quatrième partie commence avec 8 paraboles et sept miniatures La cinquième partie décrit les régimes des planètes avec une certaine logique quoique pas évident ; ces paraboles abordent différentes questions sur la problématique du Grand Œuvre. La sixième partie est divisée en deux. La première propose quatre courts chapitres, avec pour chacun une miniature qui s’y rapporte (le soleil noir de la putréfaction) et trois autres chapitres qui se rapportent et traitent de la coagulation, de la Sublimation et de la Réunion ; la deuxième, traite des Feux et ensuite des saisons pour œuvrer. La septième partie expose brièvement les diverses préparations de l’œuvre : Calcination, Sublimation, Trituration et Assation ; La huitième partie est un récapitulatif final sur les difficultés du Grand Œuvre, il contient enfin une section finale qui expose les effets de la Pierre Philosophale, elle est un éloge de l’Alchimie dans lequel l’auteur rappelle que si l’alchimie se réalise par art, elle nécessite un « don de Dieu » préalable, assimilable à la Lumière de Nature. Cet ouvrage contient environ 80 miniatures provenant des manuscrits conservés à Londres (les plus belles) puis les miniatures conservés à Berlin et à Kassel. C’est le premier ouvrage qui réunit ces trois origines avec le texte traduit en bon français. |
SYMPHONIE ALCHIMIQUE |
PIERRE
SEA et LAURE DE NEITH |
EDITION
DE LA HUTTE |
2010 |
Un superbe livre grand format, avec des photos magnifiques
et des textes adaptés. La préface est de René Lachaud, grand connaisseur de
l’Egypte ancienne, alchimiste et hermétiste reconnu. L’alchimie
est la science traditionnelle du perfectionnement des complémentarités,
soleil et lune, lumière et ténèbres, masculin et féminin, et des cycles de
mort et de renaissance. Toute l’alchimie peut se résumer en deux mots :
Solve et Coagula. Il s’agit de dissoudre le fixe et de cristalliser le
volatil afin de permettre aux fameuses noces philosophiques de se réaliser.
En alchimie moderne (métaphysique) on peut dire que dans notre athanor nous
devons prendre conscience que nous devons combattre et maîtriser notre égo,
nos passions, nos défauts, abandonner nos idoles, autrement dit dissoudre le
fixe, pour laisser passer cette lumière que nous recherchons. Ce
mariage royal (art royal) est d’ailleurs perpétué chaque année dans la
fameuse galette des Rois, galette
qui représente la Pierre des sages, sa forme ronde représente le soleil, et à
l’intérieur bien caché se trouve la fève. Fève qui symbolise l’enfant-roi qui
va croître et augmentera son pouvoir de transmutation. C’est un livre alchimique fait de rêves poétique, profond et
dont les photos couleurs sont une véritable symphonie, un mariage
texte-images très réussi |
QUINTESSENCE |
Pierre Séa et Laure de Neith |
Edition de la Hutte |
2014 |
||
Afin de mettre en pratique cet axiome alchimique « Toute chose attire son semblable », l’auteur utilise la quintessence d’une plante comme étant une « pierre liquide » qui harmonise et équilibre nos constituants. Le règne végétal est un règne intermédiaire entre les règnes minéral et animal, cette position médiane permet à l’homme de bénéficier des bienfaits d’une plante régénérée et purifiée sans avoir à la dulcifier. L’Alchimie végétale est une véritable Alchimie d’école, elle permet de vivre toutes les phases du Grand Œuvre, œuvrer avec une plante, c’est non seulement entrer dans son intimité la plus subtile mais c’est aussi pénétrer la nature toute entière. Observer la Nature différemment, c’est aussi nous inciter à regarder autrement notre propre nature. Les deux premières images de cet album mettent en scène Paracelce et Durer. Paracelce véritable orfèvre en Alchimie, reconnaissait en Durer son fils spirituel, c’est pourquoi les auteurs ont pris comme image et fil rouge le célèbre « L’homme au chardon » d’Albrecht Durer. Le chardon-Marie tient son nom d’une légende liée à la Vierge Marie, qui aurait donné son sein à l’enfant Jésus sous un bosquet contenant des chardons. La dernière partie de cet ouvrage intitulée : Archeus et Gurh, n’est pas une voie végétale mais une authentique voie de Nature : la Voie de l’Eau. Eau céleste sous toutes ses formes, rosée, orage, pluie, neige, et démontre que dans la nature et l’univers tout est énergie, et que la matière n’est que de l’énergie densifiée. L’élément Feu, originel et principiel, se transforme successivement en Air, Eau et Terre, par involution. Tout le travail, de l’alchimiste consiste donc à inverser ce processus afin que l’involution devienne évolution On sépare chacun des quatre éléments, ensuite on divise chaque élément en trois principes (Sel, Soufre et Mercure), chaque principe est purifié, une fois purifié, on reconstitue par addition tous les Mercures, tous les Soufres et tous les Sels, puis on les unit avec l’Eau mercurielle, ainsi peut se célébrer les noces alchimiques du Mercure et du Soufre, par l’intermédiaire du Sel, on obtient ainsi l’Archeus ou semence masculine. Enfin on préparera le réceptacle féminin qui s’appelle Gurh ou terre noire de Kemet ou Vierge Noire et qui sera ensemencé par l’Archeus. Il est a noté que ces opérations nous ouvrent des portes vers la mémoire de l’Eau. Les auteurs de ces ouvrages reconnaissent avoir découvert le fil d’Ariane de ces transformations alchimiques en Egypte à Hermopolis dans le sanctuaire de Thot, et c’est ainsi qu’ils ont pu se relier au monde de l’invisible, au Collège de la Nuit. |
3 T
THÉORIES
ET SYMBOLES DES ALCHIMISTES – LE GRAND ŒUVRE |
Albert
POISSON |
Editions
TRADITIONNELLES |
1981 |
||
Panthée a écrit
deux traités, dans lesquels on y découvre que le nombre de la génération est
544 et celui de la putréfaction est 772, que le mercure, l'or et l'argent
correspondent aux lettre hébraïques : "Seth", "hé",
"vau", et autres rêveries semblables. Jean Dee dans son traité
"La Monade hiéroglyphique" a essayé de constituer une Kabbale
particulière à l'aide des symboles alchimiques. Ainsi, pour lui, la
symbolique du mercure représente la lune, le soleil est les quatre éléments.
De plus, le signe du soleil représente la monade, figurée part le point
autour duquel le cercle symbolise le Monde. Ce curieux traité se trouve
imprimé dans le second volume du "Théatrum Chimicum". Quel
est le savant qui fait aujourd'hui une différence entre la cause du
magnétisme de la chaleur, de l'électricité, de la lumière, du son. Les
fluides n'existent plus, ils sont remplacés par des force réductibles les
unes des autres; ce qui différencie la Force d'elle-même à nos yeux c'est le
nombre de variation qu'elle imprime à tel ou tel corps. Et encore n'y a-t-il
pas de limite absolue, un corps vibrant ou en mouvement, ce qui revient au
même, produit d'abord un son; que les vibrations deviennent plus nombreuses,
le corps s'échauffe sensiblement et bientôt il se produit des phénomènes
lumineux. Où finit le son, où commencent la chaleur et la lumière ? Il n'y a
pas d'intervalle. |
TOISON D’OR ET ALCHIMIE |
Antoine Faivre |
Edition Arché Edidit |
1990 |
||
L’enquête se termine sur la cabale phonétique de deux adeptes au XXe siècle, Fulcanelli et Eugene Canseliet. Un choix de textes, une note consacrée à la présence de la Toison d’Or dans les rites maçonniques, et un ensemble de documents iconographiques complètent cet ouvrage. Au sommaire de cet ouvrage : Des Byzantins aux Rose+Croix - complémentarité de l’histoire et du mythe - du feu Saint Esprit à Philippe le Bon - Artistes, érudits et premiers herméneutes - de la Renaissance à Guillaume Mennens - Le laboratoire à l’enseigne de la Toison d’Or - Michael Maier - J.V. Andreae, et l’alchimie au 17e siècle - Du siècle des Lumières aux herméneutiques contemporains - Boussole rococo et concordance - Ehrd de Naxagoras - Toison théosophique et or astral - Hermann Fictuld, le soleil d’orient - Exégèses françaises - Dom Pernetty ou le trousseau à une clef - Fulcanelli à l’hôtel Lallemand - Eugene Canseliet et la cabale phonétique - Textes originaux des longues citations et traductions proposées - Note sur la présence de la Toison d’Or dans la Franc-maçonnerie - nombreuses illustrations - |
traitÉ de la voie sÉche |
Grégoire
Brisse |
Edition
LE MERCURE DAUPHINOIS |
2006 |
Ce
traité de la voie sèche a des buts diamétralement opposés. Il n’est surtout pas
destiné à vous faire pratiquer l’Alchimie, et il se propose de vous expliquer
en quoi elle consiste.
Nous
reprenons le chemin de la pratique alchimique à propos des voies de celles-ci
qui ne sont distinguées dans la Tradition qu'en regard des matériaux du
laboratoire et en vertu des processus qui sont radicalement différents. La
Tradition alchimique a toujours joué sur les mots. Voie longue ou voie courte
ne coïncident pas forcément avec voie humide et voie sèche. Le travail au
creuset est synonyme de voie sèche, les processus du Premier Oeuvre sont fort
différents de ceux du Premier Oeuvre par voie humide. Deux voies en Alchimie : 1 - La Voie Courte, dite du Pauvre ou Voie
Sèche. La Voie Courte est
très secrète et correspond au voile de l'Œuvre au Noir. La Voie Longue en honneur
dans les écrits hermétiques est souvent décrite dès le commencement de
l'Œuvre. C'est d'elle qu'il s'agit lorsque les Adeptes déclarent qu’ils
commencent la description de leur opération par le second Œuvre. Elle demande
beaucoup de temps, de combustible, des matériaux et des vases coûteux. Cette
Voie Longue pénible et ruineuse est utilisée dans le second Œuvre par les
Adeptes qui ont parcouru déjà la Voie Courte ; et inversement, (ne pas
oublier que, non seulement tout est double ! mais que les choses se croisent
aussi !) elle est parcouru en premier par les étudiants, car c'est la seule
chose qui leur est enseigné avec une abondance de descriptions, ayant pour
but de voiler la Vérité simple et digne de Maât de la Voie Courte. La Voie Courte n'est accessible
qu'aux pauvres, aux simples d'esprits. Cette Voie est symbolisée par le
voyage en Orient de Jacques Cœur, et le voyage à Saint Jacques de Compostelle
de Nicolas Flamel (l'allé par Voie terrestre et le retour par Voie maritime).
En Alchimie, ce sont les Rétrogradations et Réincrudation qui permettent de
réanimer les corps inertes en les remettants dans leur état Originel. Alors
le vieil étudiant arrivé au soir de sa recherche, ruiné par ses errances ses
convoitises et rêves futiles, abandonne enfin tous ses espoirs de gloires et
de reconnaissance et s'en remet à Dieu et pénètre dans l'entrée du Tartare
situé en Occident pour se diriger en Orient là où il retrouvera son cœur
d'enfant, et devenir : " Je suis celui qui suis". Mourir, changer
de corps pour renaître, abandonner l'ego. Ainsi la Voie Courte est ce voyage
en Orient voilé par l'Œuvre au noir. La Voie Longue,
comparable au voyage en Occident, est quasiment l'unique voie empruntée par
les Adeptes. C'est la Voie exotérique ; et elle s'adresse bien-sûr à notre
ego, puisque basé sur le monde matériel de la Manifestation. Elle sert à
s'améliorer en se perfectionnant. C'est la Voie des expérimentations et
exercices avant de commencer le Grands Œuvre, qui ne s'adresse qu'aux
Éveillés, aux Nouveaux nés. Pour renaître à son Origine de conscience
universelle et immortelle, il faut le faire durant son vivant, sans casser
son vase ou corps physique, ce creuset des Adeptes ; je pense au drame de
l'Adepte Albert Poisson, mort à Paris d'épuisement et si jeune. Je retiens le plus
souvent possible cette si belle citation que l'on trouve dans les contes
russes : " Conter c'est vite fait, agir c'est bien plus long
".Aussi la Voie Courte est le fait de CONTER : et la pratique ou Voie
Longue est le fait d'AGIR. Mais il faut croiser ! puisque le " conter
" est secret. La Voie Courte et la Voie Longue sont une variation du
Solve et Coagule et des Croisements de l'influx des deux Serpents du Caducée
d'Hermès. Enfin, garder du BON SENS : pour pouvoir donner aux pauvres, il
faut posséder au moins quelque chose ! Déjà ces courtes lignes sur les deux
Voies peuvent paraître simples mais, en faîte, les deux Voies laissent
entrevoir la complexité de tous les Croisements possibles. |
traitÉ symbolique de la pierre philosophale |
J.
Conrad barchusen |
Edition
RAMUEL |
1996 |
En
médiéviste éminent, il analyse le testament conservé aux archives nationales
ainsi que divers actes qui mentionnent maître Nicolas, généreux donateur et
constructeur de multiples édifices. Nigel Wilkins s’interroge, en outre, sur
les divers ouvrages alchimiques qui lui furent attribués, et notamment sur le
fameux « Livre des figures hiéroglyphiques », mettant en scène Nicolas
et sa femme Pernelle, et qui, jusqu’à nos jours, reste à la source de
nombreuses méditations occultistes. 78
planches alchimiques énigmatiques. Le rapport avec les 78 lames du tarot
ésotérique est facile mais pas évident, malgré tout on y retrouve l’esprit
des 22 lames majeures du tarot. Les 18 premières lames se retrouvent dans les
18 premières figures, les 4 autres étant les dernières. Correspondance
intéressante entre le processus alchimique et le pèlerinage de l’âme du
tarot. « Plaçons
de l’eau dans une petite boîte de verre circulaire dont les bords ont un
centimètre de hauteur (boîte de pétri) et maintenant au lieu de la chauffer
plein pot, chauffez tout doucement, très doucement. Vous verrez des courants
se former et puis plusieurs cellules apparaîtront, qui ne seront pas sans
évoquer les membranes des cellules vivantes. On appelle ces formes
hétérogènes qui surgissent de l’homogénéité de l’eau des structures
dissipatives. Vous comprenez pourquoi le Feu est pour les alchimistes le
moteur de leur œuvre et aussi celui de la manifestation de la vie dans cette
douce chaleur qui caractérise le ventre de toutes les mamans ?
Inversement, si vous pensez à la casserole d’eau bouillante, comprenez-vous
pourquoi le feu trop fort peut tuer ? C’est d’ailleurs pour cette même
raison que les alchimistes disent que le feu tue. Alors, quand vous verrez un
alchimiste devant un four, soyez prudent, il peut fort bien travailler à tout
autre chose qu’à son Grand Œuvre. Si
nous regardons la deuxième figure des dix-sept de Jean Conrad Barchusen qui
daterait (d’après Barchusen) de 1635, nous voyons l’alchimiste à genou,
priant à côté d’un lit bien fait. En face lui, sort de l’homogénéité de l’air
la divinité la tête surmontée d’un triangle de Feu. On remarque immédiatement
que cette vision est issue de l’homogénéité de l’air car tout ce qui est à côté
de cette manifestation disparaît. Si le lit bien fait traduit les
veilles de l’alchimiste, il indique cabalistiquement qu’il faut bien lire
la gravure. Les pieds de l’orant sont presque sous le lit, ce qui indique
bien le sous entendu cabalistique. Cette
interprétation est confirmée par le livre ouvert en premier plan. J’arrête là
cette interprétation car je ne sais encore comment procéder pour calibrer une
image afin qu’elle puisse illustrer cet article. Dans
cette gravure, c’est la prière qui est à l’origine de cette
hétérogénéité de l’air faisant apparaître ce personnage divin.
L’hétérogénéité peut être provoquée de différente manière notamment par la
magie. Ainsi, une personne âgée aujourd’hui décédée depuis trente ans me
racontait qu’elle avait assisté, au début du XXe siècle, à Limoux (Aude) à
une apparition qui épouvanta une partie de la ville. Un cheval géant
parcourait les rues au grand galop. Il s’engagea sur un pont traversant
l’Aude et plongea dans le fleuve où il disparut. Il a donc été dissous dans
l’homogénéité de l’eau d’où il avait du sortir et
prendre son autonomie. Le
« mythe » du Golem, des hébreux cet être humain artificiel animé,
prends ici tout son relief ! En alchimie, la réussite réside en la
capacité de l’adepte à créer l’hétérogénéité à partir des substances qu’il
travaille. Il n’est donc plus question de réactions chimiques, mais de
réactions psychiques… Cette aptitude est étroitement assujettie à la
dimension spirituelle de l’adepte, à sa capacité à maîtriser le silence de sa
pensée. Les matières peuvent alors manifester en petit la genèse des mondes
et se transformer en pierre philosophale. Partir comme un benêt à la
recherche des pouvoirs paranormaux est la pire erreur et la pire perte de
temps que l’on puisse faire ». |
TROIS ANCIENS TRAITÉS D’ALCHIMIE |
Calligraphie
et Prolégomènes d’EUGÈNE CANSELIET |
EDITION
J.J. PAUVERT |
1996 |
Dans
la grande tradition de l’alchimie, ces trois textes anciens sont des
classiques. Ils sont ici transcrits, de la main d’Eugène Canseliet
lui-même, d’après un très beau manuscrit du XVIIe siècle qui faisait partie
de la bibliothèque de Fulcanelli. Ce
livre se présente donc comme un fac-similé d’un étonnant travail de
calligraphie exécuté il y a plus de cinquante ans dans le respect et l’amour
de la minutie des scribes d’autrefois pour qui, écrire à la plume était un
des Beaux-Arts. L’auteur
de ces traités, le Chevalier Inconnu, acheva le Grand Œuvre avec
succès. Les deux autres, Gobineau de Montluisant et Lavinius de
Moravie, manifestent un tel savoir de l’élaboration philosophale qu’il
est très vraisemblable qu’ils atteignirent, eux-aussi, le niveau supérieur de
la connaissance alchimique. La
réédition de ces trois traités est donc un événement pour les Curieux en
général et les Etudiants en particulier, tant du fait de leur importance sur
le plan de la science alchimique que par leur rareté de ces œuvres qui
restaient encore, jusqu’à aujourd’hui ; totalement introuvables. |
3 U
UN ALCHIMISTE RACONTE |
Patrick Burensteinas |
Edition Massot |
2017 |
||
Celle-ci consiste à travailler sur nous-mêmes, afin de
transmuter nos faiblesses et nos défauts (nous en avons tous) en leurs
qualités opposées : pessimisme en optimisme, impatience en patience,
paresse en courage, orgueil en humilité, intolérance en tolérance, etc. Le
but d’une telle alchimie est de devenir meilleur sur le plan humain, avec tout
ce qui en résulte de positif pour nous-mêmes et pour autrui. Malheureusement,
trop peu de personnes ont conscience de l’intérêt et même de la nécessité de
se livrer à cette transmutation mystique, ce qui explique en grande partie
l’état quelque peu chaotique du monde. Certes, il est difficile de transmuter un défaut, car tant
qu’il n’est pas maîtrisé, il fait partie intégrante de notre personnalité et
tend à s’exprimer chaque fois que les circonstances lui sont “favorables”.
Pour réaliser sa transmutation, il ne faut surtout pas le combattre, car un
tel combat le nourrit et lui donne encore plus d’importance. Comme je l’ai
dit précédemment, on doit s’évertuer à lui substituer graduellement la
qualité opposée. À titre d’analogie, le seul moyen de vaincre l’obscurité est
d’y apporter la lumière. Au début, un tel processus est difficile, mais avec
le temps, il vient un moment où cette qualité nous devient “naturelle”. Dès
lors, le défaut concerné a été transmuté. Si l’alchimie spirituelle est
fondamentale pour transmuter graduellement nos défauts en leurs qualités
opposées et en venir ainsi à exprimer ce qu’il y a de meilleur en nous, une
autre forme de transmutation est tout aussi nécessaire : celle qui
consiste à remplacer toute pensée négative qui nous vient à l’esprit par une
pensée positive. Par «pensée négative», il ne faut pas entendre
uniquement les pensées empreintes de méchanceté, de rancune, de jalousie, de
vengeance, etc. Il faut entendre également les pensées générées par la
crainte, l’angoisse, le pessimisme, le manque de confiance en soi, etc. Que
nous en ayons conscience ou non, elles nuisent à notre bien-être général et
sont à l’origine de nombreux troubles psychologiques et physiques. Quel intérêt y a-t-il à pratiquer l’alchimie spirituelle et
mentale ? La réponse à cette question tient en un seul mot :
s’améliorer. Mais pourquoi s’améliorer ? En premier lieu, pour devenir
une meilleure compagnie pour soi-même, car tout défaut majeur est une cause
de mal-être et fait de nous un ennemi de nous-mêmes. En second lieu, pour
devenir une meilleure compagnie pour les autres, qu’il s’agisse de nos
proches, de nos amis, de nos collègues de travail, de nos voisins, etc. En
troisième lieu, pour devenir un meilleur citoyen et contribuer ainsi à
l’amélioration de la société. Mais d’un point de vue rosicrucien, ces trois
raisons se confondent en une seule : si nous vivons sur Terre, c’est
pour nous parfaire en éveillant ce qu’il y a de plus divin en nous, ce qui
suppose d’avoir une approche spiritualiste de l’existence. Au
sommaire de cet ouvrage : 1. Qu'’est-ce l’alchimie et comment j’y suis
arrivé. Les grands principes de
l'alchimie (l'oeuvre au noir/blanc/rouge, sel/soufre/mercure...). Visite guidée
du laboratoire d'un alchimiste. La découverte de la pierre philosophale et en
quoi ça a changé ma vie.
|
3 V
VOIE DE L’ALCHIMIE CHRÉTIENNE
|
Séverin
BATFROI |
Edition
LE MERCURE DAUPHINOIS |
2005 |
La
toute première étape de la longue histoire de l’alchimie, se situe aux
premiers temps de l’âge du fer au cours duquel l’homme parvient à extraire
les métaux des minerais, avec l’aide du feu, grâce à des méthodes de fusion parfaitement
maîtrisées. C’est ainsi que le forgeron, ancêtre de l’alchimiste, devient le « prêtre »
d’une religion archaïque qui a perduré dans le chamanisme. Peu à peu, à
travers l’Egypte, la Grèce, le monde arabe, l’archétype alchimique se
nourrit, dans le bassin méditerranéen, du symbolisme des univers religieux
qu’il rencontre et qu’il féconde à son tour par des apports originaux d’une
grande richesse. Longtemps
considérée comme un ensemble de rêveries sans consistance, l’alchimie est
sortie de la confidentialité grâce à des travaux universitaires qui ont su en
dégager le caractère profondément original. Histoire des sciences, Histoire
des religions, psychologie et psychanalyse, autant de domaines où elle occupe
aujourd’hui une place indiscutable.
Grands chapitres étudiés : Des forgerons archaïques à l’alchimie arabe Alchimie et christianisme. La Voie du salut La Pierre philosophale et le cycle liturgique de Noël Les cendres du carême et les phases préliminaires du Grand
Œuvre La semaine des semaines des alchimistes Des ténèbres à la Lumière, et la rédemption de la matière Le mercure des philosophes, le chaos des sages et le feu
secret |
VOIR LES ÉTOILES AU FOND DU PUITS |
Michel Dziwak |
Edition La Pierre Philosophale |
2011 |
||
Dans
la première partie nous verrons si les quelques rares analyses
physico-chimiques effectuées sur certaines d’entre elles peuvent apporter un
supplément d’information. Au sommaire de cet ouvrage, l’auteur développe les points
suivants : Le statut de l’alchimie au Moyen Âge, avec Roger Bacon,
Robert Grossetête, Albert le Grand, la ruelle d’or
de Pragues. Alchimie de la Renaissance au XVIIe siècle. Avec la
redécouverte des œuvres des néoplatoniciens grâce à la traduction du Corpus
Hermeticum par Marcile Ficin, Casaubon qui en 1610 démontrera que ce texte
n’est pas du temps de Moïse mais, est de facture récente (vers 1100),
Paracelse personnage clef de l’alchimie moyenâgeuse. Le problème de
l’Alkaest, qui fit couler tant d’encre, et dont parlent Paracelse, Pernety,
Glauber et autre Helmont et Kunckel. L’opposition chimie alchimie :
une
méprise ? Alchimie et Archimie. Pour Fulcanelli « L’aïeule réelle de
notre chimie est l’ancienne spagyrie et non la science hermétique elle-même. Il
y a deux degrés de recherche dans la science chimique, la spagyrie et
l’Archimie. L’archimiste est en définitive un
spagyriste cantonné dans le règne minéral et qui délaisse volontairement la
quintessence animale et les alcaloïdes végétaux. L’Archimie est une partie de
la science qui enseigne la transmutation des métaux. L’alchimie au XVIIIe siècle. Stahl et Lavoisier Le XIXe siècle. Une nouvelle vision
de l’alchimie. Le XXe siècle et Fulcanelli. Recherche d’identité.
Les relations entre Fulcanelli et Pierre Curie. Fulcanelli est il un scientifique ? Voir les étoiles au fond
d’un puits. Le soleil, un astre froid ? Les vitraux alchimiques et un
certain Bernard Perrot. Le secret du verre rouge transparent. Le pourpre de
Cassius. Fulcanelli et la formule de l’eau, la fabrication de l’or
alchimique. Le XXIe siècle et l’alchimie. La radioactivité. Les énergies, les transmutations à basse énergie, les transmutations biologiques, la fusion froide et les phénomènes de réaction nucléaire à basse énergie, les méthodes hydrostatiques, le touchau, les métaux précieux et leur imitation, les sources historiques, recensements et études sur les transmutations, examen des médailles, les nano technologies, les sursauts gamma. |
3 Y
YMAGES PHILOSOPHALES par JULIEN CHAMPAGNE - Les planches alchymiques du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales |
Préface d’Archer |
Editions ESH |
2013 |
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Ce livre est là aujourd’hui pour rendre hommage à ce peintre ésotérique et il nous propose l’intégralité des gravures adornant Demeures et Mystères en leurs éditions originales et en leur adjoignant les planches supplémentaires, figurant dans leurs rééditions initiales. Ainsi nous avons l’occasion d’accéder dans les meilleures conditions possibles à une compréhension optimale du véritable « mystère Fulcanelli ». L’éditeur ayant pris soin en outre, d’insérer, en regard des dessins superbes de Champagne, une partie du texte fulcanellien, qui les accompagne, et, on peut considérer que l’authenticité du Mystère des Cathédrales et des Demeures se trouve ainsi confortée, voire restaurée. Le lecteur de ce magnifique recueil d’Ymages philosophales autant que philosophiques, où Julien Champagne apparait comme le très digne successeur des Ymagiers du Moyen-Âge, gagnerait à réaliser in fine le fait que ce maître du pinceau et du crayon, fut un peu plus, et certainement beaucoup plus qu’un simple accompagnateur d’images. Julien Champagne réalisa l’illustration des œuvres de Fulcanelli en 1910 et comme l’a explique Eugène Canseliet, « en alchimie, l’image et le symbole se montrent plus sincères et plus précis que le langage écrit, à condition assurément de savoir en faire la lecture », mais écoutons ce que nous dit J. Champagne en 1908 dans son livre « la vie minérale » : « Concentrer l’énergie minérale sous une forme capable d’opérer la transmutation métallique, enchaîner l’enseignement philosophique aux opérations manuelles ; rendre manifeste et tangible ce qui est occulte par les voies simples de l’expérience, tel est le but de la Science Hermétique. Les
alchimistes, en se basant sur elle, ont atteint ce prodigieux sommet, ils ont
cueilli la Rose mystérieuse, en substituant à l’Ombre théorique, la Lumière
des réalités concrètes. Ils ont enfin réalisé la synthèse métallique dans ce
qu’elle a d’absolu, par l’observation constante, persévérante et raisonné des
phénomènes biologiques, l’exclusion de l’hypothèse et la pratique d’une
technique aussi prudente que simple et savante. ». Julien
Champagne. Au total ce sont 80 planches qui nous sont offertes, avec pour chaque gravure un texte explicatif correspondant au symbole de la dite gravure. Ainsi nous est expliqué par le texte et par l’image : Les quatre vertus –justice, force, tempérance et prudence – qui ornent les angles du tombeau de François II à Nantes - Le phénix - le cadran solaire - Le chevalier de l’apocalypse - L’ Obélisque - La passion - La salamandre - L’arbre sec - Le Baphomet - Diverses portes de maisons et de châteaux - L’enlèvement de Déjanire - Les vieillards symboliques - Saint Pierre et la Véronique - L’homme des bois - Marmoussets et sculptures - Mercure - Servus Fugitivus - Le sujet des sages - Saturne - L’entrée du sanctuaire - Les métaux planétaires - Le chien et les colombes - Solve et coagula - L’esprit universel - Ecusson Symbolique - Le massacre des innocents - Le feu de roue - Le coq et le renard - La rosée des philosophes - La mérelle de Compostelle - Groupe de Tristan et Yseult - Saint Christophe - La Toison d’Or - Chapiteaux et piliers - Hôtel Lallemand - Croix cyclique - L’énigme de la crédence - Les quatre faces du piédestal - Le vaisseau du Grand Œuvre - ……….. |
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