Chapitre 8 L
(Christianisme) |
L’ABBAYE DE ROYAUMONT |
Christine
LAPOSTOLLE |
OUEST
France |
1980 |
||
Déclarée « bien national » en 1790, elle ne
comptait plus que dix moines lors de sa mise aux enchères en 1791. Son
nouveau propriétaire la transforma en filature de coton, détruisant l’église
dont les matériaux furent notamment employés à la construction d’un village
ouvrier. Dans les années 1830, en dépit de cette activité industrielle, le
hameau de Royaumont était devenu une villégiature prisée par l’aristocratie
et la grande bourgeoisie parisiennes, attirées par ses ruines romantiques,
son cadre forestier et la renommée de son théâtre privé. Après plusieurs
reconversions, la fabrique fit faillite et fut fermée en 1859. L’abbaye retrouva sa vocation première et, en
1869, accueillit le noviciat des religieuses de la Sainte-Famille de
Bordeaux, qui entreprirent de la restaurer dans un « pur » style néogothique.
En 1905, les lois Combes les contraignirent à l’exil et Jules Gouin,
président de la Société de Construction des Batignolles, acquit l’ancien
monastère dont il fit une résidence de campagne. Il poursuivit la
restauration des bâtiments, qui abritèrent un hôpital pendant la Première
guerre mondiale.
|
L’ABBAYE DE SOLESMES |
Dom
Henri QUENTIN Moine de la même abbaye |
Edition
Mame |
1935 |
||
Au début de 1791, les moines de
Solesmes durent se disperser. Des sept pères, un seul se retira dans son
diocèse d’origine. Les autres avaient manifesté leur volonté de rester dans
le monastère, mais furent envoyés en prison au Mans, à Rennes, ou en déportation
à Jersey. D’autres se cachent, exerçant le
ministère avec un groupe d’insermentés auxquels le prieuré offre une cache
précieuse. Les bâtiments ont été vendus, mais les acquéreurs n’y paraissent
jamais. À deux reprises, en 1792 et en 1794, les habitants du bourg sauvent
la relique de la sainte Épine. Celle-ci pourtant attendra 1850 pour reprendre
sa place dans le monastère. Le nom de Solesmes fut dès lors intimement lié à
dom Prosper Guéranger qui s’y installa en 1833 avec trois compagnons. Jeune
prêtre du diocèse du Mans, Dom Guéranger rétablit l’Ordre de Saint-Benoît,
celui de Cluny et des congrégations de Saint-Vanne et de Saint-Maur avec
l’office divin et les études ecclésiastiques, sauvant de justesse le
monastère d’une destruction certaine et entière. En 1837, le monastère fut élevé au rang
d’abbaye et de chef de congrégation. Une nouvelle congrégation bénédictine
était née. Dom Guéranger érigera en 1867 un monastère de femmes avec l’aide
d’une grande moniale, mère Cécile Bruyère (1845-1909), la future abbesse de
l’abbaye Sainte-Cécile. La Congrégation de Solesmes est aujourd’hui présente
sur trois continents et compte 23 monastères de moines et 8 monastères de
moniales. C’est au milieu des réformateurs et des humanistes chrétiens de la
Renaissance que Jean Bougler fit ses études parisiennes. À la fin de 1517, Il
fut autorisé à passer ses épreuves de docteur régent de l’Université de
Paris. Il a alors environ trente-sept ans. Moine depuis une vingtaine
d’années, il vient de passer treize ou quatorze ans sur les bancs de
l’université parisienne. Au lendemain de la mort de dom Michel Bureau, dom
Bougler était choisi par ses frères pour lui succéder à la tête de l’abbaye
de La Couture. Mais François Ier cassa son élection et imposa, avec le titre
d’abbé commendataire, son propre candidat, Jean Colluau. Dom Bougler n’ignore rien des risques
qu’il prend en acceptant la charge. Il rend ainsi un beau témoignage à la
liberté des traditions monastiques et des élections abbatiales. Il sait
pourtant que la cause est perdue d’avance. L’année 1518 aurait dû être pour
dom Jean Bougler le couronnement de sa carrière universitaire. Bientôt il
s’installait définitivement dans son prieuré de Solesmes. Compromis aux yeux
du pouvoir royal, il a choisi de se retirer dans son bénéfice. Il sort de
l’épreuve meurtri et vaincu, et cependant non découragé ni abattu. À
Solesmes, il ne s’enterre pas ; au contraire il va y donner toute sa
mesure, et avec éclat. Il poursuivit dans l’église du prieuré
les travaux d’embellissement commencés par ses prédécesseurs. Il fait
exécuter, dans le bras gauche du transept, le prodigieux ensemble ornemental
de la chapelle de Notre-Dame la Belle. L’œuvre lui appartient tout
entière. Elle est pour ainsi dire le miroir de sa vie ; les portraits
des hommes auxquels il devait le plus sont là pour en rappeler les étapes.
L’œuvre témoigne de l’enseignement de son maître Josse Clichtove, elle
témoigne aussi de sa piété envers la Mère de Dieu. Commencée peu après 1525,
l’œuvre est achevée en 1553, date inscrite sur la colonnade qui, en un
« jardin clos », « hortus conclusus », fermait la
chapelle du côté de la nef et que le XVIIIe siècle a transportée au-dessus de
l’autel du croisillon sud. Le transept Nord : On y
distingue quatre scènes, superposées deux à deux, où se jouent, comme sur un
théâtre, la Pâmoison ou Dormition de la Vierge, son Ensevelissement,
l’Assomption et le Triomphe de Marie. Cette dernière scène, placée au-dessus
du Trépas de la Vierge est de beaucoup la plus importante, puisque qu’elle déborde
sur les autres côtés de la chapelle, où les bustes des rois de Juda et des
prophètes, les Pères et les docteurs de l’Église, avec le cortège des Vertus,
accompagnent la Vierge dans son Triomphe. Dom Bougler a voulu glorifier
Marie, en tant qu’elle est la Mère de Dieu, mais aussi le symbole et
l’exemplaire de l’Église, ainsi que le modèle du chrétien fidèle. Il s’est
arrêté sur la mort ou Dormition de la Vierge, sur l’accomplissement de sa
charité, le couronnement de sa perfection, déjà sans égale avant même sa
naissance, dès le premier instant de sa conception. |
la bible
– Écrits intertestamentaires |
Un
Collectif |
Edition
LA PLÉIADE |
1987 |
||
Ce volume contient :
|
la bible
– nouveau testament |
Collection la pléiade |
Edition
GALLIMARD |
1984 |
Une
des meilleures traductions de ce livre sacré. Les Évangiles, les Épitres, les
Actes des Apôtres, et l’Apocalypse de Jean. Comment
et pourquoi choisir sa Bible : ll n'y a pas de traduction parfaite de
la Bible, évidemment. Déjà entre deux langues proches comme l'italien et le
français, bien des expressions et des notions sont difficiles à traduire.
C'est plus difficile entre le grec du nouveau testament et le français, et
plus ou moins impossible entre l'hébreu (la langue du premier testament) et
le français, qui sont très différents. En particulier, il y a souvent des
jeux de mots dans la Bible, qui permettent un double sens, c'est un
casse-tête pour les traducteurs qui mettent parfois une petite note en bas
pour expliquer, quand ils y pensent. En quelques endroits, le texte est à peu
près incompréhensible, et on est obligé d'improviser un peu, en supposant que
le texte a été abîmé au cours des millénaires. Il est donc normal que les
traductions diffèrent. Cela dépend de l'usage que l'on veut faire de sa Bible
et cela dépend des goûts de chacun. Quelques
nostalgiques du passé ne jurent que par des traductions anciennes, comme
Martin ou Ostervald, pourquoi pas. D’autres sont habitués à Second,
Jérusalem ou TOB, ce sont certainement trois bonnes traductions, offrant un
bon compromis entre une fidélité au texte d'origine et une certaine commodité
de lecture. Il y a aussi la traduction faite pour la Pléiade qui est bien.
Dans cette catégorie, il vaut mieux éviter quand même la traduction Second de
1910 dont la langue a pas mal vieilli déjà, personnellement je préfère la
traduction Second révisée "à la colombe" ou la "Nouvelle Bible
Second" (NBS). Certains s'intéressent à des traductions comme Chouraqui
ou Darby qui tentent de s'approcher au plus près du texte littéral. C'est
parfois intéressant, par exemple lors d'études bibliques, mais pour une
lecture personnelle journalière, ce n'est à mon avis pas génial. À l'autre extrême, il y a les traductions en
français courant ou en français fondamental qui éliminent bien des mots ou
des phrases jugées difficiles en simplifiant ou en expliquant. Ces
traductions sont utiles pour des personnes qui auraient très peu
d'instruction et pas tellement envie ou pas tellement les moyens de
s'instruire plus. Même pour des enfants, ou pour des adultes apprenant à
lire, je remarque qu'en général ils sont capables et dignes d'une Bible qui
soit un peu plus fidèle au texte d'origine. Toutefois, dans le genre, la
traduction "Parole de vie" fait un vrai effort de fidélité au texte
tout en restant très simple. Il y a enfin des traductions qui cherchent à
privilégier la qualité du langage, c'est bien entendu aussi un peu au prix
d'une distance un peu plus grande avec le texte hébreu ou grec. Mais il peut
y avoir un réel intérêt dans ces traductions, un style, un souffle qui donne
envie de lire la Bible, ou qui sonne bien dans la lecture à haute voix. Dans
ce genre, vous avez actuellement la Bible "des écrivains" chez
Bayard, et la Bible de la liturgie. |
l’Âge d’or
de chartres |
René QUERIDO |
Edition De Mortagne |
2000 |
||
Remettant en cause l’existence même de cette
école, Richard Southern instaure en 1970 une controverse féconde, à laquelle
contribuent notamment Nicolas Häring, Roberto Giacone, Peter Dronke, Edouard
Jeauneau et Jean Châtillon. Les débats permettent ainsi de
clarifier ce que l’on entend par « école ». En effet, les
historiens antérieurs tendaient à superposer deux notions, celles d’école
institutionnelle (lieu d’enseignement) et d’école
intellectuelle (courant doctrinal). Or si l’existence à Chartres de la
première ne fait aucun doute, la seconde est plus délicate à circonscrire.
Aujourd’hui, personne ne nie que des relations personnelles et des affinités
de doctrine aient existé à l’intérieur d’un groupe de maîtres et de penseurs,
dont plusieurs ont effectivement enseigné à Chartres. Toutefois, ce groupe a
des attaches avec d’autres lieux d’enseignement, comme Tours, Poitiers, Paris
et la Normandie. Il serait donc plus exact de parler d’une constellation de
maîtres, qui eut certes des liens privilégiés avec la ville
de Chartres, mais dont le rayonnement s’étendit d’abord au quart nord-ouest
du royaume, avant de toucher, par la copie manuscrite, l’ensemble de
l’Occident médiéval. Parmi les traits qui donnent à cette
nébuleuse son identité intellectuelle, on mentionnera surtout :l’influence du Timée de Platon et des
autres sources (néo)platoniciennes : Martianus Capella,
Macrobe, Boèce, et un effort pour montrer que leur pensée, interprétée à
l’aide de la notion d’integumentum
(« revêtement »), est compatible avec la foi chrétienne ; un
double intérêt pour les arts du langage, en particulier pour la
grammaire et les textes des Anciens, et pour les questions de cosmologie
et de physique.
|
les chartreux
– 2 dvd |
Film
de Philip groning |
Edition
DIAPHANA |
2005 |
Un
film d’une beauté pure, une expérience spirituelle hors du commun. Ils sont
là, depuis le XIème siècle, dans le Massif de la Chartreuse, en Dauphiné, au
pied ouest du Grand Som qui les domine de ses 2026 mètres. Une poignée
d’hommes, reclus volontaires, qui se sont retirés du monde. L’ordre des
Chartreux. Entre solitude totale et vie communautaire, leur existence et leur
quête spirituelle sont rythmées par les changements de temps, de saison, et
les prières.
|
la grande chartreuse |
par
un Chartreux |
IMPRIMATUR
MONTAGRIN |
1984 |
||
L’avalanche
de 1132 était en fait un éboulement de pierres qui a poussé loin devant lui
une énorme quantité de neige. Quand on approche du col de Bovinant,
700 mètres au-dessus du monastère, on peut voir un pan de rocher qui se
détache de la paroi et on peut imaginer ce qu’il adviendrait si un jour,
affaibli par le gel et l’érosion, il venait à se détacher entièrement. Les
énormes blocs de rochers qui parsèment l’emplacement du premier monastère
laissent imaginer le désastre. Les
survivants de la catastrophe ne pouvaient songer à reconstruire au même
endroit. Guigues, le prieur, choisit un nouvel emplacement deux kilomètres
plus bas, situé entre deux replis de terrains qui dévieraient toute chute de
rochers soit en amont, soit en aval du monastère. Peut-être une autre raison
guida-t-elle ce choix. L’emplacement de la première maison, pourtant « parfaitement protégé du vent du nord et
bien exposé au midi » semble aujourd’hui marqué par une
austérité extrême. Même en plein été il faut attendre la fin de la matinée
pour que le soleil se lève au-dessus du Grand Som. Jusqu’aux années 1990, la
neige demeurait à cet endroit jusqu’au mois de mai inclus, soit un bon mois
et demi de plus qu’au monastère actuel. Toutefois, les conditions climatiques
du XXème siècle ne sauraient permettre de juger les motifs des moines du
XIIème siècle sans risque d’anachronisme. Le climat du Moyen Âge était beaucoup
moins rude en Europe qu’à la période moderne (« optimum climatique
médiéval »). Certaines chartreuses comme celle de Berthaud
subsistèrent longtemps dans des milieux encore plus difficiles que la Grande
Chartreuse. Quoi qu’il en soit, le nouvel emplacement, plus ouvert, mieux
ensoleillé, était à l’abri des avalanches. Il était plus proche de la maison
basse ce qui facilitait pour les frères le trajet à faire chaque semaine quel
que soit le temps. . Par
ordonnance royale du 27 avril 1816, l’Ordre obtint de l’État la location de
la Grande Chartreuse pour y établir « un lieu de retraite ». Le 16 juillet
1816, le Vicaire général en exercice, Dom Romuald Moissonier, profès de la
Grande-Chartreuse, mais alors prieur de la Part-Dieu en Suisse, seule
chartreuse de l’ordre ayant survécu à la tourmente révolutionnaire, rentrait
à la Grande-Chartreuse avec quelques religieux pour y reprendre la vie
régulière.
|
LES CHARTREUX - amour & silence |
par
un Chartreux |
Edition
DU SEUIL |
2006 |
Le
petit livre que voici est écrit par un Chartreux dont le nom ne nous est pas
révélé. Il comprend une « Introduction à la vie intérieure » ainsi que dix
sermons prononcés, entre 1940 et 1943, par l’auteur à l’intention des moines
de son abbaye. Point
de traité, ici, ni de métaphysique, mais seulement le pur et puissant rappel
des textes essentiels commentés à cœur ouvert non par un philosophe, mais par
quelqu’un qui, chaque jour, en vit. Amour & Silence tire son prix non
seulement de sa justesse, mais aussi du ton que son auteur lui a donné et qui
met chacun à même de s’enrichir de sa lecture.
Un
Chartreux parle ; ce sont de très courts chapitres qui servent d’introduction
à la vie intérieure, des méditations sur l’oraison, son application à la vie
pratique, les exigences de l’Évangile, ou bien sur tel ou tel mystère du
christianisme. Il
y a notamment quelques pages sur l’Immaculée Conception qui sont de toute
beauté. |
LA GÉOMÉTRIE ÉVANGÉLIQUE |
A.
DEGHAYE |
Edition
DERVY |
1996 |
Étude
sur les nombres de l’évangile et de l’apocalypse de Jean. Les Evangiles sont
porteurs de Nombres symboliques dont la signification profonde est l’objet de
recherches depuis leur origine. Le sens qui leur a été donné par les
chercheurs, constitue une approche non exhaustive de l’arithmologie
symbolique. Partant
principalement de l’évangile et de l’Apocalypse de Saint-Jean, l’auteur nous
dévoile ici combien la Géométrie sacrée de ces textes affirme la divinité du
Christ. Mathématiques et arithmologie permettent la représentation concrète
du contenu abstrait des Textes Saints, et une approche plus précise de leur
signification. C’est
dans un contexte culturel encore très influencé par le Pythagorisme et le
Néoplatonisme que les Evangélistes nous témoignent de la Vie et de la Passion
du Christ. En agrémentant leurs récits de Nombres symboliques, ils sacrifient
à un mode qui, à leur époque, faisait du Nombre et de la Géométrie, la
Science de Dieu. Rechercher
la signification réelle des Nombres dans l’Ancien et le Nouveau Testament,
c’est tenter d’en comprendre le divin message dans la parole comme dans la
prophétie. Au sommaire de cet ouvrage : Le symbolisme biblique - l’Hébreu, le
grec et les Nombres - Jésus, médiateur et
prophète - les 153 poissons
- 515, le rapport de Phi à Pi
- du microcosme au macrocosme
- le lac de Génésareth, la Décapole, la Sainte
Cène - Aime ton prochain comme
toi-même - Androgynie, narcissisme et
Création - le pouvoir de la pensée
- Tout est
accompli - Les clés
arithmologiques et mathématiques - les mots, les noms
et les Nombres - Possession,
Révélation, Magie et Illumination - La
mémoire de l’A.D.N.
- Le symbolisme géométrique
- les 22 lettres de l’Ancien Testament. Les 27
lettres du Nouveau Testament. Le tout en 28 lettres
- 18. 623 Le Paraclet
- |
la lÉgende dorÉe – 2 TOMES - |
Jacques
de voragine |
Edition Flammarion |
2002 |
2 tomes pour y décrire la vie et les messages de : St
André, St Nicolas, St Thomas, St Etienne, St Jean, St Paul, St Rémy, St
Marcel, St Antoine, St Sébastien, St Vincent, St Julien, St Ignace, St
Valentin, St Pierre, St Grégoire, St Patrice, St Georges, St Marc, St
Philippe, St Jacques, St Léon, Ste Lucie, Ste Agnès, Ste Paule, Ste Agathe,
Ste Sophie, Ste Marie l’Égyptienne, Ste Apolline, Ste Pétronille, Ste Marine,
Ste Marguerite, Ste Christine, Ste Marie-Madeleine, St Christophe, St Félix,
St Germain, Ste Dominique, St Laurent, St Bernard, St Barthélemy, St
Augustin, St Jean-Baptiste, St Gilles, St Mathieu, St Maurice, St Come, St
Damien, St Michel, St Gérôme, St François, St Denis, St Luc, St Simon, St
Martin, St Clément, Ste Marthe, Ste Dorothée, Ste Justice, Ste Thaïs, Ste
Elisabeth, Ste Cécile, Ste Catherine, la bienheureuse Vierge Marie, et bien
d’autres…. |
LA LÉGENDE DORÉE |
JACQUES
DE VORAGINE |
Edition
DIANE DE SELLIERS |
2000 |
Lorsque
vers 1260 parut le premier manuscrit de la Légende dorée, son
retentissement fut tel qu’en quelques années elle devint, avec la Bible, le
livre le plus copié et le plus lu des pays de la chrétienté. Plus de mille
manuscrits de la Legenda sanctorum- « ce qui doit être lu des saints »- virent le jour. Et
bientôt on lui donna le beau nom de Legenda aurea car « son contenu est d’Or » Le
livre de Jacques de Voragine, racontait avec une force narrative
étonnante la vie de 160 saints, les histoires merveilleuses qui les
entourent, leurs miracles et leur martyre, et donnait aux enlumineurs, la
possibilité d’exprimer tout leur art. Ce fut le cas de Maître Jacques de
Besançon, et de Maître François, à qui l’on doit, à la fin du XVe siècle,
l’extraordinaire ouvrage enluminé de la Légende dorée dans la
traduction française de Jean de Vignay. Il est présenté dans cette édition
avec d’autres illustrations issues de manuscrits remarquables. De même pour
les peintres, dès le début de la Renaissance italienne, la Légende dorée
devint une source d’inspiration essentielle. Ils avaient enfin à leur
disposition un ouvrage de référence où était décrite avec force détails la
destinée de ces saints qui nous font voyager à travers le temps, jusqu’aux
premières années de la chrétienté et à travers les contrées les plus
reculées, jusqu’en Inde du Sud.
Aujourd’hui,
cette édition de la Légende dorée réunit enfin le texte et les œuvres
d’exception qui s’y rattachent. 400 reproductions en couleurs de plus de 120 peintres
du Trecento et du Quattrocento italien y sont présentées. Un grand nombre
était resté méconnu : des fresques étaient cachées au fond de couvents,
des retables ont été découverts dans de petites églises, des suites,
éparpillées dans divers musées, ont été rassemblées. Cette édition les révèle
et les met en valeur.
|
LA
PASSION SELON ST JEAN |
Marc
JOULIN |
Edition
DESCLÉE DE BROUWER |
1997 |
Depuis
des siècles, la passion de Jésus a inspiré de nombreux artistes, de Giotto à
Bach, de Picasso à Matisse. Dans
l’évangile de Jean, elle prend un relief tout particulier et s’amorce dès le
début du récit. C’est que l’Evangéliste associe d’emblée la gloire à la mort
du Christ, l’exaltation à la passion. Par le don de lui-même, par un combat
lucide contre les forces du mal, Jésus manifeste son exceptionnel rapport à
Dieu. A
travers une série de chapitres courts, à l’écriture aisée, dépouillée de tout
appareil technique, Marc Joulin relit la Passion ; la gloire de Jésus
que Jean met en avant n’a rien d’une révélation tonitruante, elle s’exprime
et se magnifie par la profondeur d’un amour. Au sommaire de cet ouvrage: Pourquoi Jésus devait-il mourir ?
- Jésus et la loi, le temple, le peuple de Dieu et sa
mission - Qu’un seul homme
meure - la Pâque était proche
- le parfum de Marie - un roi sur un
âne - si le grain ne meurt…
- la trahison
- demeurez en mon amour
- en public j’ai parlé
- un coq chante - le roi des
juifs - Voici l’homme, voici votre
roi - la marche au calvaire
- les soldats devant le crucifié
- la mère et le disciple
- Tout est accompli -
Du sang et de l’eau - une tombe dans un
jardin - Il devait se lever d’entre les
morts - J’ai vu le Seigneur -
Recevez l’Esprit Saint - Mon
Seigneur et mon Dieu - Jetez le
filet - la mission de Pierre
- Et le disciple que Jésus aimait ?
- |
L’AIGLE DE PATMOS –
MESSAGES INITIATIQUES DE L’APOCALYPSE DE JEAN
- |
Jean
Solis |
Edition de la Hutte |
2016 |
||
Elle
ne procède pas de la théologie, mais de
la Gnose Elle
ne parle pas de souffrance, mais d’Alchimie
Interne On
l’appelle Jean l’Apôtre ou Jean l’Évangéliste ou Jean le Théologien pour le
distinguer de Jean le Baptiste. Son symbole en tant qu’évangéliste dans la
tradition du Tétramorphe est l’aigle, d’où le surnom « l’Aigle de
Patmos ».Souvent appelé « le bien-aimé du Seigneur », ou celui
que Jésus aimait, Jean est considéré comme l’apôtre préféré du Christ. De nombreuses représentations de
la Cène nous le montrent au côté de Jésus, écoutant attentivement les paroles
du Seigneur, les yeux quelquefois fermés pour mieux écouter (La Cène peinte
par Dirk Bouts). En effet dans l’évangile que l’on attribue à Saint Jean, il
rapporte avec beaucoup de précisions les paroles prononcées par Jésus au
cours de la Cène (Discours de la Cène, chapitres 14 à 17), et en particulier
l’envoi de l’Esprit Saint ou Paraclet par le Père. Saint Jean est aussi le seul
Apôtre accompagnant Jésus jusqu’au Calvaire avec la Sainte Vierge Marie et
Sainte Marie Madeleine. L’empereur l’envoie en exil sur l’île de Patmos, où
il aurait écrit l’Apocalypse. À Patmos, île montagneuse, luxuriante à
l’époque, Jean reçoit une vision du Christ de l’Apocalypse, majestueux
d’apparence, vêtu de blanc, le glaive de la « Parole » dans la
bouche. Jean s’agenouille et il est béni
par l’apparition qui lui dit : « Écris donc ce que tu as vu, le
présent, et ce qui doit arriver plus tard » Puis il lui a révélé en de
grandioses visions ce qui doit arriver à la fin des temps :
l’accroissement de l’iniquité, la venue de l’Antéchrist, son combat contre
les fidèles et sa lutte ultime qui le jettera finalement pour toujours en
Enfer avec le diable et ses anges maléfiques. Il contempla aussi les
bouleversements du Monde, la consommation de toute chose sous le feu divin, puis
le triomphe du Fils de l’homme, la résurrection de tous au jugement dernier,
et enfin la descente sur terre de la Jérusalem céleste, cité sainte et
éternelle, où Dieu demeurera pour toujours avec les hommes. Au sommaire de cet ouvrage, Jean solis nous
parle de : Jean - Déchirement -
Introït - Inconstance
- Découragement -
Compromission - Syncrétisme -
Kénose - Agapè
- tiédeur -
Tétramorphe - manducation -
Coursiers - renversement -
Tau - Adorations
- Régale -
Exterminateur - Roue
- Prophètes -
Résurrection - Béance
- dragon -
bête - 666
- 999 -
144 000 - Anges
- les raisins de la colère -
Armageddon - la Putain
- la meule -
Millenium - Eden
- Kanôn -
Amen - L’Ecclésiaste -
Liturgie de Patmos - |
LA PAROLE DU SILENCE |
Michel Maffesoli |
Edition du Cerf |
2016 |
On ne peut pas lire Michel Maffesoli
sans s’incliner devant le style de ce « petit maître », sa maitrise
subtile et délicate de la langue française. Voici un écrivain, un homme de
lettres, au sens propre du terme, qui donne à penser, à travers la qualité de
son verbe. Le titre en lui-même est une sorte d’oxymore bienvenu,
tant le brouhaha qui nous entoure finit par envahir nos sens et détruire
jusqu’à notre vie intérieure. Du moins pour ceux qui en ont une, et
s’efforcent de la préserver. Car c’est bien l’enjeu, le vrai lieu de résistance
: la conscience. Face aux innombrables totalitarismes qui se présentent à
nous, et dont le consumérisme, le culte excessif et totalitaire des
« droits de l’homme », comme l’islamisme en sont les plus connus. Il y a dans ce petit bijou une incroyable bravade
« cathophile ». Maffesoli serait-il tombé au champ d’honneur de la
grâce ? Il n’hésite pas à contester le christianisme qu’a connu
Nietzsche : « Celui que ce
fils de pasteur a bien connu est une religion bavarde où le commentaire sans
fin de la Bible prévaut sur la parole divine » (p 23). Je rajoute
que l’on pourrait en dire autant de la religion juive dans laquelle le Talmud
(parole des et commentaire des hommes) semble parfois prendre le pas sur la
Thora (parole de Dieu révélée aux hommes). La conclusion c’est que « la liturgie traditionnelle, quant à elle, est autrement plus joyeuse
en ce qu’en célébrant dans son comput ordonnancé, le Créateur et sa création,
c’est le corps mystique en attente du corps glorieux qui est valorisé »
(p 24). St Paul, Bossuet et Pie XII continuez, nous vous en supplions, votre
conversation glorieuse avec cet esprit. Maffesoli nous appelle à l’urgente
nécessité de revenir à l’essentiel, car selon lui les paroles oiseuses ne
manquent pas en cette période de détresse. La démarche
« apophatique » consiste justement à ne parler de ce qui est
important que par évitement, avec prudence. Lorsque Dieu s’adresse à Hélie,
Il le fait dans le « bruit d’une brise légère ». Ce que Maffesoli veut nous montrer, c’est que l’approche
du mystère se fait de manière plus effusive que discursive. En conséquence,
ceux qui sont initiés aux mystères, et en partagent les mythes, restent muets
face au profane. La proximité de ces trois mots nous oblige à la méditation.
L’un des effets de la Réforme protestante fut de « désenchanter le monde », en
l’obligeant à se justifier devant tribunal de la raison. Dans ce livre,
Maffesoli se propose de revenir à l’essentiel de la religion, à cette
« forme formante » dont la formulation est un abâtardissement.
Heidegger nous rappelle « la
grandeur simple du divin » que l’on risque d’oublier à force de
trop parler. In fine, la religion
est ce moment sacré qui voit la mystique et la piété populaire se rejoindre.
Et tout le reste n’est que littérature… Dans la religion catholique, le mot est primordial,
essentiel, incontournable. Dans la Genèse, Dieu créé le monde par les mots ce
que confirme Jean (I, 1) : « Au commencement était la Parole, et la
Parole était avec Dieu » ; et le Christ se trouve être « Le
verbe incarné » ou pour dire comme Victor Hugo dans Les
Contemplations : « Car le mot c’est le verbe, et le verbe,
c’est Dieu ».Sa critique vise aussi l’athéisme et le laïcisme
forcené : « On est en train de payer le rouleau compresseur du
rationalisme, dès le moment qu’on évacue le sacré il devient sanguinaire et
immaitrisable« , rejoignant ainsi certaines pensées de Benoît XVI concernant
le règne sans partage du rationalisme dans nos sociétés européennes,
matérialistes et individualistes. Et d’ajouter : « Le blasphème,
forme ultime du rationalisme, conduisant, immanquablement, au délitement du
vivre-ensemble, est le vecteur essentiel d’un dissensus social ». Ce que Maffesoli explique du point de vue religieux
pourrait s’élargir au monde entier. Les mots, le bruit, l’abrutissement de
paroles est un mal moderne. La communication sans message pertinent a
massacré l’échange intellectuel digne de ce nom. Tant de mots galvaudés et
tant de termes mal définis ont fini par ruiner cette haute conception de
l’amitié telle qu’elle a pu exister entre Montaigne et La Boétie. A la fin de
l’ouvrage, Maffesoli explique que « Toute réussite, en quelque
domaine que ce soit, repose sur une indéniable force de l’esprit. En un
moment où un matérialisme ou un économicisme diffus tendent à prédominer, il
est bien difficile de comprendre l’efficace de la puissance
immatérielle » ; et cette analyse caractérise au mieux le drame
de notre époque. Soumise à l’émotivité de l’instant, droguée au vacarme,
récalcitrante à toute spiritualité, elle ignore le recueillement, le temps
long et la mesure. Ne pas chercher à tout nommer pour préserver le divin
social, tel serait un résumé de la pensée de ce livre qui ose une étude
approfondie et inédite du délitement de notre pays. « Chaque atome de
silence est la chance d’un fruit mûr », se plait à rappeler Maffesoli en
citant Paul Valéry. |
L'APOCALYPSE -
approche de la citÉ cÉleste |
O.M.
aïvanhov |
Edition
PROSUETA |
1991 |
«
Il existe de nombreuses interprétations de l’Apocalypse, mais pour moi aucune
encore n’a jamais véritablement touché le vrai, le fond. Pourquoi ? Il y a
plusieurs raisons, mais c’est surtout parce qu’au lieu de ne voir dans ce
livre que l’essentiel, c’est-à-dire la description d’éléments et de processus
de la vie intérieure et de la vie cosmique, on a cherché à y reconnaître des
personnages, des pays, ou des événements historiques. Alors, évidemment,
qu’est-ce que l’on a pu faire comme erreurs sur les quatre cavaliers, la bête
à sept têtes et à dix cornes, la femme couronnée d’étoiles, la grande
prostituée, la nouvelle Jérusalem !
|
l’apocalypse d’angers |
R.
planchenault |
NATIONALES
DES MONUMENTS HISTORIQUES |
1966 |
Livre
des épouvantes et des béatitudes, bréviaire de la peur et alphabet du ciel,
répertoire des catastrophes et des félicités, le tout à l’échelle de Dieu,
voilà l’Apocalypse de Saint Jean, paroles redoutables que les exégètes
n’épuiseront pas. Pouvons-nous encore parler d’exagération prophétique
lorsque l’apôtre voit des villes détruites d’un seul coup, et le tiers de la
mer empoisonné ? Ce qu’Attila ou Gengis Khan révèrent sans pouvoir en donner
qu’une image dérisoire, des savants tenaces, cloîtrés dans leurs laboratoires,
perdus dans leurs équations, l’ont approché et, désormais en possession des
clefs de l’abîme, préparent méthodiquement notre mort, et la leur par
surcroît. Les cataclysmes jusqu’ici déclenchés, modestes essais, n’ont tué
que deux cent mille hommes à la fois. Ce sont toutes les eaux qui seront
mortelles, Saint Jean l’a vu ; comment ne pas le croire, aujourd’hui que nos
savants y travaillent ?
|
L’APOCALYPSE DE JEAN |
Jean-Yves LELOUP |
ALBIN MICHEL |
2011 |
||
La
révélation de ce qui arrive, de ce qui vient, peut être vu sous différentes
lumières, et c’est à ce regard ni résigné ni effrayé devant les événements
que nous invite l’Apocalypse de Jean. Il
y a deux révélations dans le livre de l’Apocalypse : celle du diabolique
et celle du symbolique. Révélation du dia-bolos, de ce qui « ce
qui se jette entre, qui sépare, qui divise, détruit, déchire, consomme,
consume et épuise. Révélation de ce qui oppose les hommes entre eux,
les sépare de l’univers et de son origine. A côté de cette révélation, il y a
une révélation du symbolon « ce qui tient les deux, qui
rassemble » archétype de la synthèse. Dans cet ouvrage, l’auteur nous parle de : L’Apocalypse aujourd’hui – Une phénoménologie de l’Esprit – Yohanan – les lectures de l’Apocalypse – Une interprétation de l’Apocalypse – Un messianisme de l’instant – Première révélation : Ne craignez rien ! Je suis ! Je serais – Lettres aux sept appelés – Les personnages de l’Apocalypse – L’Apocalypse comme révélation d’un inconscient – YHVH, l’Abîme – Satan – L’Agneau – Le Dragon – Les quatre vivants – Les quatre cavaliers – La colère de l’Agneau – Les sept chofars – Les sept coupes – La femme, l’enfant et la prostituée – La bête – Les ailes – Les pierres de la nouvelle Jérusalem – Les derniers mots – Les deux Jérusalem et la fiancée – Les couleurs et la symbolique des nombres – |
L’APOCALYPSE DE JEAN 4 Fascicules |
Ludovicus
MIRANDOLLE |
|
1956 |
Un
véritable travail de recherche en profondeur sur 4 fascicules (soit 500 pages
environ) avec cartes et gravures. Une
très belle étude pour celui qui veut y passer du temps. Une des meilleures
interprétations de l’apocalypse. |
l’apocalypse
de jean – lumiÈres et clefs |
Philippe deschamps |
Diffusion
ROSICRUCIENNE |
2004 |
S’il
est un texte mystérieux et hermétique, c’est bien l’Apocalypse de Jean.
Beaucoup d’ouvrages s’efforcent d’en apporter une interprétation, qu’elle
soit historique ou religieuse. En fait, à l’instar de nombreux textes
anciens, cette œuvre peut être lue selon plusieurs sens, allant du littéral
jusqu’au symbolique et mystique. C’est cette dernière lecture que Philippe
Deschamps a retenue : l’Apocalypse représente selon lui le processus par
lequel l’homme se transforme progressivement, à travers des remises en question,
des destructions et des purifications successives, pour atteindre
l’Illumination, l’émergence de la Jérusalem Céleste. « La Ville de la Paix »
en lui. Ainsi, il ramène le symbolisme du texte aux expériences que partagent
les hommes sur le sentier de l’évolution, en nourrissant cette interprétation
de toute la richesse de la philosophie rosicrucienne et martiniste. Lorsque
le livre sera refermé, seule la méditation personnelle permettra de briser
les sceaux de la révélation. |
l’apocalypse de
jean – un message pour notre temps |
Divers
Auteurs |
Edition
ALBIN MICHEL |
1996 |
||
Les thèmes évoqués :
|
L’APOCALYPSE DE ST JEAN |
Gaston
COMPERE |
Edition
LE CRI |
1994 |
||
La
vision chrétienne de la fin du monde correspond à un grand cataclysme,
"car est venu le grand jour de sa colère [de Dieu]" (Apocalypse, chapitre
6). Ces passages ont inspiré la littérature et nombreux artistes. Le concept
de fin du monde a été repris dans de nombreux films catastrophes ces
dernières années. Mais souvent, les néophytes oublient que l'Apocalypse de
Saint Jean se termine bien. Dans le chapitre 20, un ange descend du ciel
"saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il
l'enchaîne pour mille ans". Après
les châtiments, Dieu sauve l'humanité et Jésus revient pour "un
ciel nouveau et une nouvelle Terre". Un bon argument à avancer aux
fanatiques qui voient l'apocalypse arriver lors de grandes catastrophes
naturelles ou humaines et de guerres |
L’APOCALYPSE DE ST JEAN |
|
Club du Livre |
1981 |
Ed.
en fac - Simili manuscrit Douce 180 conservé à la bibliothèque
d’oxford.
2 tomes : Un pour les commentaires et un pour le fac - Simili. Nous ne
savons pas exactement qui est l’auteur du quatrième évangile. Tout ce que
nous savons, c’est qu’il se nomme lui-même le disciple Bien-Aimé et que ce disciple est
le fondateur de la communauté johannique. Il a pourtant, d’après le
vocabulaire de l’évangile, un certain nombre de caractéristiques : Il
est de Judée : Contrairement aux synoptiques, il fait partir Jésus de
Judée pour aller vers la Galilée. Jésus exerce son ministère, non pas en
Galilée, mais en Judée et particulièrement à Jérusalem, sauf aux chapitres 6
(situé en Galilée) et 21 (troisième finale de l’évangile). Son vocabulaire
pour décrire la Judée est très précis. L’utilisation de ce vocabulaire
technique aurait été impossible à un Galiléen. Le disciple Bien-Aimé
n’apparaît qu’à Jérusalem au chapitre 13. Serait-il un disciple que Jésus a
connu à Jérusalem lors de son passage avant la passion? Il
n’est pas l’un des douze car le vocabulaire de cet évangile est raffiné alors
que Jean, le Fils de Zébédée était peu instruit. C’était un pécheur. La
communauté johannique est différente des communautés apostoliques qui se
réclament des douze. Il n’y a pas de liste de douze dans cet évangile et nous
découvrons au milieu du ministère galiléen que, parmi l’ensemble des
disciples, il y a, entre autres, les douze. Ce sont d’ailleurs les deux
seules fois où ils sont mentionnés dans cet évangile. Luc, dans son livre des
Actes, a essayé de simplifier les origines du christianisme en le réduisant
aux douze, mais les origines du christianisme sont beaucoup plus complexes
que cela. Le chapitre 21 montre que les communautés johanniques se relieront
finalement aux communautés apostoliques et reconnaîtront le rôle pastoral de
Pierre. On
reconnaît habituellement plusieurs couches rédactionnelles au quatrième
évangile. Le document le plus ancien aurait été écrit par le disciple
Bien-Aimé avant les années 50, disciple qu’on a confondu avec
Jean, l’apôtre. Viendrait ensuite Jean le Presbyte (l'ancien) qui écrivit
aussi les épîtres, vers les années 60-65. Un autre remaniement eut lieu vers
les années 90. Puis, au début du IIe siècle, un autre Jean élargie le cadre
de l’évangile pour y inclure les gentils. Jusqu’au siècle dernier, on a
cru que le
disciple que Jésus aimait, au pied de la croix était le même que
Jean, l’auteur de l’Apocalypse. Cette méprise provient d’Irénée de Lyon qui,
dans son livre Contre les hérésies affirme que Jean est demeuré
auprès d’eux jusqu’aux temps de Trajan (empereur de Rome de 98 à
117 ap. J.C.). Tout le monde a donc, depuis ce temps, pensé que Jean, le fils
de Zébédée, avait vécu très vieux, qu’il était mort longtemps après tous les
autres apôtres. Mais nous savons maintenant qu’Irénée a confondu Jean
l’apôtre avec Jean l’Ancien. Cependant,
Jean, l’apôtre, le fils de Zébédée serait probablement mort sous la lame
d’Hérode Agrippa I, avec son frère, Jacques, mais que la tradition
aurait omis de le dire car l’Église d’Éphèse voulait donner au quatrième
évangile, une autorité apostolique. Effectivement, le problème était de
taille! Comment une personne morte entre l’an 43 et 44 ap. J.C. aurait-elle
pu écrire un évangile que l’on sait être plus tardif que les autres?
Une liste impressionnante de témoins syriens, africains, phrygiens, ou
de Pères de l’Église comme Papias, Grégoire de Nysse et Jean Chrysostome
l’affirment cependant et ils ne sont pas les seuls. Déjà au début du siècle
dernier, Wellhausen faisait remarquer que la prophétie que Jésus adresse aux
fils de Zébédée, les concerne tous les deux pareillement. Leurs
martyrs, aussi officiellement annoncés, contrediraient l’existence d’une
longue vieillesse en Asie de l’un d’entre eux. Jean et Jacques, apôtres à Jérusalem apparaissent dans la
liste des martyrs d’un martyrologe syriaque datant de 411 ap. J.C. Dans la
littérature patristique, Papias, évêque de Hiérapolis en Phrygie écrit que Jean le théologien
et Jacques son frère, furent mis à
mort par les Juifs confirmant la réalité du martyre de Jean
consignée dans les évangiles. Grégoire de Nysse dit que Jean, le fils de
Zébédée a
fini sa vie dans l’eau bouillante. Pour Jean Chrysostome, évêque
d’Antioche de 386 à 397, Jean est mort de mort violente. Pour Aphraate,
évêque d’Édesse en 344, Jacques et Jean marchèrent sur les traces de leur Seigneur
Jésus. Pour Quodvuldeus, successeur de saint Augustin, Jean fait
partie de ceux qui ont consacré l’Église dans leur sang. Si
Jean, le fils de Zébédée n’a pas écrit l’Évangile de Jean, du moins dans la
forme finale, il est clair qu’il n’a pas non plus écrit l’Apocalypse. Alors,
la question demeure : qui est donc l’auteur de l’Apocalypse?
Contrairement au quatrième évangile, ce livre est l’auteur d’un seul homme
qui a vécu à la fin du règne de Domitien (90-95 ap. J.C.) et qui a connu,
avec ses frères, la persécution. Il écrit : Moi Jean, votre frère, coparticipant
dans l’épreuve et le royaume et la constance en Jésus (Jn 1,9).
Il s’appelle donc Jean et définit son rôle non pas en terme d’autorité,
mais en terme de solidarité avec ceux qui souffrent dans sa communauté… |
l’apocalypse
de st jean |
Illustré
par Albrecht dürer |
Les Peintres du Livre |
1966 |
||
|
L’APOCALYPSE DU BIENHEUREUX JEAN - DEVOIR OU
DIVULGATION DE LA DOCTRINE |
Adolphe
Bertet |
Edition
TKINE GENEVE |
1982 |
Réédition
de la 2° édition de 1870. Etude ésotérique sur l’Apocalypse extrêmement
fouillée et parfois dérangeante. Bertet
fut très marqué et impressionné par Court de Gébelin et surtout on lui prête
d’avoir été le disciple d’Eliphas Levi. Les
plus grands ésotéristes s’en sont inspirés, tel Stanislas de Guaita, Papus ou
Van Rijnberk, ces occultistes du XXe siècle considérèrent les œuvres de
Bertet et l’Apocalypse en particulier comme très important dans l’étude des
Tarots, de la Kabbale, de la science des nombres et du christianisme
ésotérique. Ce
livre se présente comme une explication de l’Apocalypse à travers les Tarots
et le livre hiéroglyphique de Thot, ce livre contenant le résumé symbolique
de la tradition primitive ou kabbale, résumé de la science des mages qui
repose entièrement sur le dogme fondamental de l’analogie. La
traduction de L’Apocalypse est reconnue comme excellente. Ainsi chaque
chapitre de l’Apocalypse est succinctement décrypté, mais surtout l’auteur
nous donne des clefs ésotériques, kabbalistiques, hermétiques, occultes,
Tarotiques et ésotériques nouvelles et parfois déroutantes mais cela fait
avancer la réflexion et donne des pistes nouvelles. |
L'APOCALYPSE -
du cheval blanc de l’apocalypse |
Emanuel
SWEDENBORG |
Edition
L’ARBRE D’OR |
2004 |
||
Le Cheval blanc : Examinons le premier sceau: “Je regardai, quand l’agneau
ouvrit un des sept sceaux, et j’entendis l’un des quatre êtres vivants
qui disait comme d’une voix de tonnerre: Viens. Je regardai, et voici, parut
un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui
fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre” (Apocalypse 6: 1-2).
L’humanité suppose habituellement que cela se rapporte à Jésus-Christ. C’est
la raison pour laquelle de multiple millions de gens sont trompés par une
fausse chrétienté! (2 Corinthiens 4:4; Apocalypse 12:9). Un chrétien,
c’est une personne qui suit le Christ.
Aussi, assurons-nous de laisser le Christ nous donner l’interprétation de ce
premier cavalier de l’Apocalypse. Le Christ revient effectivement
sur cette terre sur un cheval blanc: “Puis je vis le ciel ouvert, et voici,
parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et
il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur
sa tête étaient plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit, que personne ne
connaît, si ce n’est lui-même; et il était revêtu d’un vêtement teint de
sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le
suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d’un fin lin, blanc, pur. De sa
bouche sortait une épée aiguë,
pour frapper les nations; il les paîtra avec une verge de fer; et il foulera
la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant. Il avait sur son
vêtement et sur sa cuisse un nom écrit: roi
des rois et seigneur des seigneurs” (Apocalypse 19:11-16). Mais
notez-le soigneusement, le Christ tient une épée—pas un arc. L’homme monté sur le cheval
blanc dans Apocalypse 6, comme les autres trois cavaliers de
l’Apocalypse, apporte de grandes souffrances sur cette terre. Ici dans Apocalypse 19, le Christ apporte la paix et la joie en abondance, après
avoir écrasé les rebelles. Les
prophéties symbolisées par les quatre cavaliers commencèrent à s’accomplir
lors de la première venue du Christ. Les souffrances assurément les plus intenses
précèdent immédiatement le Second Avènement du Christ. Le premier
cavalier est le premier parce que, sans conteste, c’est celui qui
cause le plus de souffrances! “Il partit en vainqueur et pour vaincre.” Le
terme conquérir signifie “emporter la victoire” (Thayer’s Lexicon).
Cette conquête s’effectue de la première venue du Christ à son Second
Avènement. Le premier cavalier conquiert par la tromperie! Les trois autres cavaliers, si on se fie aux
apparences extérieures, semblent être la cause de catastrophes beaucoup plus
sérieuses. En vérité, le premier cavalier cause la plupart des
épouvantables événements attribués aux trois autres! Ces catastrophes se produisent
parce que l’humanité est trompée. Le premier et le plus mortel des cavaliers
est celui de la tromperie religieuse! Et pourtant l’humanité est si
désinvolte et superficielle dans ses intérêts religieux qu’elle ne comprend
pas cela. Laissons le Christ ouvrir pour nous ce premier sceau. |
L'APOCALYPSE - ENQUÊTE SUR L’APOCALYPSE |
Claude
TRESMONTANT |
Edition
FX de GUIBERT |
1994 |
L’Apocalypse
est un livre très obscur pour nous en ce début du XXIe siècle, comme il
l’était déjà devenu pour Denys, évêque d’Alexandrie vers la fin du 3e
siècle, selon lequel « plusieurs qui vivaient avant lui ont rejeté
l’Apocalypse parce qu’ils estimaient que le livre est incompréhensible, qu’il
n’est pas une « révélation » et qu’il est recouvert d’un voile
épais qui en rend le contenu inintelligible ». Denys ne rejette pas
l’Apocalypse, mais reconnait qu’il dépasse son entendement eu qu’il n’y comprend
rien. Claude
Tresmontant a travaillé pendant plus de 20 ans sur les correspondances entre
l’hébreu de la Bible hébraïque des Evangiles et de l’Apocalypse et la date
très proche des événements, de leur composition, ainsi il en a donné une
traduction entièrement renouvelée. Pour
lui, si l’Apocalypse est un texte obscur, c’est parce qu’il a été écrit dans
un langage codé, en pleine terreur, au cours des années 50, quand la petite
communauté chrétienne naissante était persécutée à mort par la dynastie des
Hérode et par les hautes autorités sacerdotale de Jérusalem. L’auteur
de l’Apocalypse, qui s’appelait Iohannan, fait allusion constamment à des
événements –aujourd’hui oublié – mais bien connus des frères et des sœurs des
communautés judéennes auxquelles il s’adresse. Il connait les Saintes
Ecritures hébraïques par cœur et procède par allusions dans un langage
parfaitement clair pour ses destinataires. La destruction en 70 de Jérusalem,
berceau du christianisme, enlève tout mystère et toute ambigüité sur le fait
que ce texte soit devenu très vite incompréhensible. Pour
nous permettre de retrouver le sens de ces oracles de l’Apocalypse, C. Tresmontant
met sous nos yeux les textes de deux historiens contemporains des événements,
Flavius Josèphe et Philon d’Alexandrie qui traduisent les faits et les textes
de la Sainte Ecriture permettant ainsi de comprendre le langage de Iohannan
et dégageant les allusions aux faits et aux événements de cette époque. Iohannan,
l’auteur de l’Apocalypse, était lui-même kohen, prêtre du Temple de
Jérusalem, il a été kohen gadol, grand prêtre en 36-37. C’est le même
Iohannan qui a fourni le dossier de notes, dont nous avons la traduction en
langue grecque : l’évangile de Jean. Il
annonce, dans les années 50, c'est-à-dire quelques 20 ans plus tard, la prise
et la destruction de Jérusalem, qui aura bien lieu en 70 et il demande aux
frères et aux sœurs de la petite communauté chrétienne de Jérusalem de se
sauver avant qu’il ne soit trop tard ; ce qu’elles firent avant l’année
66, commencement de la grande guerre entre les judéens et les romains.
Iohannan annonce la naissance de la nouvelle Jérusalem, qui est la Communauté
(L’église) elle -même, l’Epousée, la Chérie, non pas faite de pierres, mais
avec des êtres vivants, il fait appel à une interprétation ésotérique du
Cantique des cantiques et du rouleau d’Esther. Philosophie de l’histoire qui
annonce l’inéluctable destruction des empires, philosophie politique qui
traite des rapports entre l’église et l’état, l’Apocalypse est une prophétie
déjà réalisée qui porte aussi sur l’avenir de la création Au sommaire de cet ouvrage de 460 pages : Les antécédents : le livre de Daniel - le
premier livre des Maccabées - Joseph ben Mattit-iahou
ha-kôhen - Epictète - Le contexte historique et politique – A l’origine ou la source
du pouvoir - les empereurs romains - Jules
César - Auguste - Tibère - Caius
- Caligula - Claude - Néron -
Galba - Othon - Vitellius -
Vespasien - les gouverneurs romains entre 6 et 68 -
Pontius Pilatus - Cuspius Fadus - Tiberius Alexander
- Ventidius Cumanus - Félix - Porcius
Festus - la mise à mort de Iaaqôb - Albinus
- Gessius Florus - les rois judéens - Hérode
dit le grand - Philippe - Hérode Antipas
- Archélaus - Hérode Agrippa - l’affaire
de la statue - Philon d’Alexandrie - Paul
- Joseph - l’avènement de l’empereur Claude
- Hérode de Chalcis - les grands prêtres du Temple de
Salomon - le vêtement - les tentures et le
rideau - la draperie - le manteau de l’éphod
- le petalon - la tunique du grand prêtre
- le Sepher ben Sira - la lettre d’Aristée à
Philocrate - Mais qui est donc Iohanan de l’Apocalypse ? -
Iohanan surnommé Marcus - Celui dont in ne veut pas dire le
nom - l’affaire du calendrier - la maison du
kohen ha-gadôl - le tombeau - et si je veux
qu’il reste… - La prise et l destruction de Jérusalem - Ceux qui
se disent eux même envoyés - Nikolaos - les
judéens - les jours d’Antipas - la femme
Iezabel - langage codé - Sardes - le Amen
- Le Temple de Jérusalem livré aux païens - Jérusalem
piétiné - les deux témoins - la femme qui
enfante - la bête qui monte de la mer, de la terre et du
pays - la chute de Jérusalem - la
vigne - l’Euphrate - les grêlons - la
prostituée - la datation - Sortez mon peuple au
milieu d’elle - prévisions et prophéties - La nouvelle Jérusalem - Schir ha
schirim - le rouleau d’Esther - l’affaire
du Temple - la question des sacrifices - la lettre
aux hébreux - . |
L’APOCALYPSE DE
JEAN - |
Claude
tresmontant |
Edition
F. X. de Guibert |
12005 |
||
Il
est obscur aussi pour nous parce qu'il est écrit dans un langage chiffré,
compréhensible pour celui qui écrivait l'Apocalypse et pour les
destinataires. Il est écrit dans un langage chiffré et secret parce que,
lorsque l'Apocalypse a été composée, la communauté chrétienne de Jérusalem et
les communautés chrétiennes du bassin de la Méditerranée subissent, depuis
des années, des persécutions sanglantes, de la part des hautes autorités
politiques et religieuses de Jérusalem. Nous
avons du mal à déchiffrer le code dans certains cas. Non seulement les
communautés chrétiennes sont persécutées à mort, à Jérusalem et ailleurs, par
les rois de la dynastie judéenne et par les représentants du Haut Sacerdoce,
mais de plus nous sommes sous l'occupation romaine. Des soulèvements divers,
depuis des années, suscitent de la part des procurateurs romains des
répressions, sanglantes elles aussi. Bientôt l'insurrection générale va
provoquer la catastrophe de l'année 70.Tout devient obscur, tout devient même
incompréhensible, si l'on tire, si l'on sort l'Apocalypse de son contexte
historique, en renvoyant sa composition aux dernières années du Ier siècle de
notre ère ou même aux premières années du IIe siècle. Alors on cherche dans l'avenir, par rapport à cette date supposée et arbitraire de composition, les événements auxquels il est fait allusion dans l'Apocalypse. Depuis bientôt dix-neuf siècles, de génération en génération, on cherche à appliquer aux événements et aux hommes des siècles suivants ce qui, en réalité, se rapporte aux événements et aux hommes des années 50-70. |
l’apocalypse
introduction veilleur où en est la nuit ? |
JEAN
ROBIN |
Edition
TREDANIEL |
2000 |
Le
saut périlleux entre deux millénaires est naturellement salué par un feu
d’artifice de fausses prophéties et de divagations mystico-commerciales. Face
à cette agitation dérisoire, faut-il feindre d’ignorer les véritables «
signes des temps », par lâcheté intellectuelle ou conformisme ? Ce n’est
certes pas l’avis de Jean ROBIN, qui s’attache ici à décrypter le chaos
minutieusement programmé dans lequel va sombrer notre société « postmoderne »
déjà en proie à la Grande Peur de l’An 2000.
|
L'APOCALYPSE LECTURE DE
L’APOCALYPSE |
Jean
GROSJEAN |
Edition
GALLIMARD |
1994 |
Nous
faire partager son bonheur de lire, tel est le défi de l’auteur quand il nous
propose de nous accompagner tout au long de ce texte poétique, mais
difficile, obscur. Sa lecture, comme celle de tous les chrétiens à travers
les siècles, recrée sans cesse le texte. L’écriture
de l’Apocalypse est iconoclaste. « Elle se méfie des idées parce que ce
sont des images usées qui s’intériorisent facilement et deviennent des idoles
mentales, elle leur préfère les images criardes, à condition qu’elles
s’entredétruisent : « Je regarde le lion et je vois
l’agneau ; il est debout comme quelqu’un d’égorgé ». Dieu
donne ici à son Christ le pouvoir de nous montrer ce qu’il sait de Dieu.
« Quant à ce Jean si magnifiquement surnommé esclave de Dieu, on
s’aperçoit tout de suite à quoi il sert » Son langage n’est rien d’autre
que le témoignage de Jésus. « Ainsi ce langage de Dieu que Jean atteste
est justement ce Jésus dont le rôle atteste Dieu » Pour
Jean Grosjean, l’Apocalypse de Jean ne nous invite pas à espérer la fin du
monde libératrice, elle tient au contraire à ne nous révéler que notre
aujourd’hui, c'est-à-dire à vivre ici et maintenant avec les valeurs
chrétiennes ou tout au moins un comportement, proche de la nature et du plan
divin Au sommaire de cet ouvrage : Le bonheur de lire - Les
lettres : Je frappe à la porte - le catalogue
des événements, jusqu’à quand ? -
L’imminence claironnée, aïe, aïe, aïe - le
mécanisme social - envoie ta faucille
- la destruction de l’œuvre : ça y est
- La mort de la mort : Alléluia
- La respiration : Je viens - |
l’apocalypse- le
livre de l’apocalypse- ENLUMINURES DE
LEGUAY |
Bible
de Jérusalem – Illuminé par J.L. Leguay |
Edition
IPOMÉE – ALBIN - MICHEL |
1999 |
||
Chercheur, artisan de lumière travaillant dans l’ombre ? Les deux à la fois sans doute. Pont de jonction entre le visible et l’invisible, l’enluminure est, peut-être, l’un de ces chemins qui permet d’instaurer un dialogue entre ce monde et l’Autre. Entre l’homme et Dieu ? L’enluminure est comme nos rêves. Telle une énigme, il faut apprendre à la décrypter et à la résoudre pour qu’elle puisse opérer en nous cet équilibre, cette harmonie intérieure à laquelle tout homme aspire. Avant
de pénétrer d'abord dans les Cercles de l'enfer, il est indispensable de
jeter un coup d'œil sur l'ensemble de la Divine Comédie afin de bien se
représenter cet Univers imaginaire tel que Dante l'a décrit. Lucifer, chef des Anges rebelles, a été précipité par Dieu du haut du Ciel sur la Terre. Il y tombe, la tête la première, s'y enfonce jusqu'au centre du Globe où il est condamné à rester fixé dans d'énormes masses de glace.
La Terre, occupant elle-même, d'après Ptolémée, le centre de l'Univers, Lucifer se trouve, par conséquent, précisément au centre de cet Univers.
Sur
lui repose l'Enfer tout entier, que sa formidable chute a creusé dans la
Terre sous la forme d'un cône renversé, d'un immense entonnoir, dont le grand
côté — l'entrée — est à la surface de la Terre et le plus petit au
centre.
L'Enfer est divisé en neuf
Cercles concentriques superposés, sortes de galeries longeant les parois
cylindriques du cône. Dans ces galeries sont placés les damnés, classés
d'après leurs crimes. Ces Cercles, de plus en plus petits, comportent des
tourments appropriés, de plus en plus terribles à mesure que l'on descend.
Ils sont parfois subdivisés en autant de compartiments que le Vice général
qui y est châtié offre d'espèces différentes. Au fond de l'Enfer se trouve
l'entrée difficile (interdite et impossible aux damnés) d'un long souterrain,
qui fait suite à l'Enfer et conduit au côté de la Terre opposé à celui où se
trouve l'entrée de l'Enfer. Ce souterrain aboutit au pied d'une montagne
colossale, entièrement entourée d'eau et située au centre de l'hémisphère
désert de la Terre, aux antipodes de Jérusalem, qui occupe le centre de
l'hémisphère habité. Cette
montagne, c'est le Purgatoire. Arrivé là, Dante a donc parcouru en
entier le diamètre terrestre, dont le premier rayon est occupé par l'Enfer et
le second par le souterrain de sortie. La montagne purgatoriale a été formée,
d'un seul coup, par la masse terrestre chassée en dehors de la Terre par la
violente chute de Lucifer. Il est donc compréhensible que le Purgatoire
affecte la forme contraire à celle de l'Enfer: une montagne au lieu d'un cône
renversé et vide. Au lieu de descendre, comme dans l'Enfer, on monte. Le
Purgatoire est divisé aussi en sept Cercles ou girons. Au
sommet est le Paradis terrestre ou jardin d'Éden. Une ligne droite
partant de l'Éden et tirée jusqu'à Jérusalem passerait donc au centre de tous
les Girons du Purgatoire et de tous les Cercles de l'Enfer, au centre de la
Terre et de l'Univers. Dans chaque Cercle du Purgatoire les pécheurs trouvent
successivement l'expiation de leurs fautes et la purification graduelle de
leur âme en contemplant, sous diverses apparences, des exemples de la vertu
opposée à leur vice. Le Paradis est divisé en neuf sphères dont la révolution
autour de la s'opère Terre. Plus on s'élève de sphère en sphère, plus les
Vertus qui s'y trouvent sont pures, plus leur félicité est grande, car ils
sont plus rapprochés de Dieu. Enfin, au plus haut des Cieux résident la
Trinité et les mystères chrétiens. C'est Béatrice qui vient, au seuil du Paradis,
remplacer Virgile pour guider le Poète. Arrivé au haut du Paradis, Dante
succombe à l'éclat d'une vision que ses regards humains sont impuissants à
contempler; et, de même qu'un sommeil pesant l'a empêché de connaître la
route qui l'a conduit dans l'Enfer, de même la splendeur divine qui l'éblouit
l'empêche de connaître le chemin qui le ramène du Paradis à la Terre. Le
titre donné par Dante à son poème n'est pas : La Divine Comédie, mais
simplement : La Comédie. Par le mot Comédie, le poète entendait,
suivant l'usage de son temps, une œuvre écrite en langue vulgaire moderne,
par opposition à Tragédie, désignant une œuvre de l'Antiquité, écrite en une
langue considérée comme plus savante et plus noble. De plus, la conclusion de
son poème étant heureuse, justifiait aussi l'appellation de Comédie par
opposition à celle qui se termine par une catastrophe. Ainsi quand il parle
de l'Enéide (Enfer, XX, 113) il l'appelle Tragédie |
L'APOCALYPSE- les
noces de l’apocalypse de jean |
Francis ducluzeau |
Edition
DU ROCHER |
1995 |
L’Apocalypse
de Jean est, sans doute, l’un des textes les plus obscurs de la Bible. Il a fait
l’objet de multiples interprétations. Francis Ducluzeau en propose ici une
lecture claire et non pessimiste.
C’est
en respectant l’union sacrée du divin et de l’humain, de l’existentiel et de
l’essentiel, que l’harmonie peut être reconnue.
|
L’APOCALYPSE
- LES TḖMOINS DE L’APOCALYPSE |
Jean Charles
Pichon |
|
2016 |
||
Jean-Charles Pichon fait le choix de donner la
parole à des « témoins du futur » à travers leurs écrits,
« archives venues du futur », autant d’avertissements qui nous sont
adressés, ensemble visionnaire et apocalyptique porté par une fine analyse
des comportements humains. Après un avant-propos de Jean-Charles Pichon,
l’ouvrage nous offre cinq parties : Le
précurseur, journal de Julien Béraud, Les
condamnés, journal de Julien Béraud, Le
comédien, douze articles de Michel Bart, Le traître, dix rapports de James Totrichd, L’essaimat, douze lettres de Jonathan Wardy. Nos quatre témoins
du futur apparaissant comme quatre évangélistes sombres. La réédition de ce texte permet de mieux
comprendre la pensée de Jean-Charles Pichon et introduit le lecteur à sa
métaphysique |
L'APOCALYPSE
- les nombres de l’Apocalypse |
Patrick
darcheville |
Edition
Trédaniel |
1997 |
L’Apocalypse
constitue le livre de la sagesse des hommes : le mot « Révélation »
s’applique bien à la nécessité de nous faire prendre conscience de la voie à
suivre pour notre salut. L’auteur explique ici tous les chiffres de
l’Apocalypse par les nombres, le Kabbale chrétienne et l’arithmologie. Dans la Bible, les nombres ont une valeur numérique, mais ils ont
aussi une valeur symbolique. Ceci nous paraît étrange puisqu’il est
inhabituel pour nous d’employer des nombres de façon symbolique. Le livre de
l’Apocalypse utilise beaucoup la valeur symbolique des nombres. Le chiffre 7
représente la plénitude (par exemple, les sept jours de la création). Ainsi
au début du livre de l’Apocalypse,
les lettres aux sept églises s’adressent à la fois à des églises
particulières de l’Asie mineure, mais aussi à l’ensemble des chrétiens. De
même, les sept esprits désignent la plénitude de l’esprit. Le chiffre 3 et
demi se retrouve à quelques reprises dans le livre de l’Apocalypse. Il s’agit de la moitié
du chiffre 7. Ce chiffre est
donc marqué par l’imperfection, la souffrance, l’épreuve et la persécution. Le chiffre 4 représente
le monde entier, d'où les quatre points cardinaux. Le nombre 12
représente les tribus d’Israël et le nombre de disciples de Jésus. Il
symbolise le rassemblement d’Israël, le peuple élu de Dieu. Pour les auteurs
du livre de l’Apocalypse, ce
sont les chrétiens qui sont ce peuple élu par Dieu. Le nombre 1000
évoque une grande quantité, qu’on ne peut chiffrer. Le nombre 144 000 représente le
nombre d’élus. On pourrait dire que ce nombre est égal à 12 x 12 x 1000. Le
nombre 12 représente Israël,
le peuple élu, et 1000 une
grande quantité, donc 144 000 symbolise
la grande quantité de personnes du peuple d’élus. Si on ne connaît pas
l’importance de la valeur symbolique des nombres, on pourrait penser qu’il
n’y a que 144 000 places
au ciel, ce qui n’est évidemment pas le cas. Le nombre 666 est le mieux connu du
livre de l’Apocalypse. Sa
symbolique a marqué notre culture et, encore aujourd’hui, il représente le
mal. On retrouve ce nombre particulier au verset 18 du chapitre 13 où il est
question de la bête. Celui qui a de
l’intelligence, qu’il interprète le chiffre de la bête, c’est le moment
d’avoir du discernement : car c’est un chiffre d’homme : et son
chiffre est 666. Comment avoir de l’intelligence et interpréter
ce chiffre? Deux hypothèses sont les plus courantes. D’abord, il pourrait
s’agir d’une façon de parler d’un personnage historique sans le nommer
directement. Dans la langue hébraïque, on employait des lettres pour désigner
des chiffres (a=1, b=2,…). Ce procédé se nomme gématrie. Le nombre 666 en lettres hébraïques peut
correspondre à Néron César, l’empereur romain qui persécutait les chrétiens
de l’époque. On comprend l’auteur du livre de l’Apocalypse de ne pas utiliser le nom de l’Empereur par crainte
de représailles. Il y a une analogie à faire avec la collection Harry Potter
où on appelle le tyran : Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. La
seconde hypothèse pour comprendre le nombre 666 est que contrairement au chiffre 7 qui est celui de la perfection, le chiffre 6 serait celui de
l’imperfection. On y trouve donc le 7, 24, 4, 144, 12, 108, 126, 168 et
le 666. les noms divins, les symboles, le Johannisme, et l’arbre de vie. |
L'APOCALYPSE- LES SECRETS DE
L’APOCALYPSE LES PROPHÉTIES REVELÉES DU DERNIER LIVRE DE
LA BIBLE |
Gérard
Bodson |
Edition
1 |
1999 |
||
En
progressant dans leurs recherches, une réalité troublante, bouleversante,
tant par sa violence que son aspect visionnaire, leur a été peu à peu
révélée : L’Apocalypse contient un message chiffré complexe ; et la
clef qui permet de la déchiffrer, étonnamment judicieuse, c’est Jean lui-même
qui nous la tend. L’ouvrage
prend à contre- pied tout ce que les historiens, les théologiens, les
penseurs ont jamais écrit à ce jour sur l’Apocalypse. Les conclusions qui en
découlent sont en tout point de vue spectaculaires, stupéfiantes et surtout
totalement inattendues : il n’existe pas une, mais deux Apocalypse
totalement imbriquées. La
première évoque la période la plus tourmentée de notre histoire ; la
seconde révèle notre avenir, ouvre une brèche dans le mur du Temps, pour nous
permettre d’entrevoir le futur, un futur bien plus terrifiant que toutes les
atrocités commises au cours du 3e Reich : la concrétisation de
toutes les peurs de l’humanité. Cette
Apocalypse (Révélation) nous fait pénétrer dans les arcanes de certaines
sociétés secrètes, et nous donnent une idée des doctrines hitlériennes avec
leurs principaux chefs qui mirent en pratique ces doctrines tout en les
améliorant dans le cruel et l’impensable. Une
histoire diabolique et apocalyptique |
L’APOCALYPSE - UNE LECTURE DE
L’APOCALYPSE
|
Divers théologiens |
Edition
Du CERF |
1994 |
Réflexion très chrétienne sur cette apocalypse. Signes,
sceaux, symboles, visions, trompettes, trônes, fléaux, anges, bêtes, têtes,
cornes, témoins, malheurs, guerres, nombres, multitudes, messages et mystères ! Ces termes, le
livre de l’Apocalypse les contient tous. Mais, que signifient-ils ? La
plupart des gens croient que le livre de l’Apocalypse est scellé, fermé à la compréhension.
On l’appelle le Livre à Mystère sans
signification. Et pourtant, tout le livre a une signification
importante — indispensable. Il est rempli de réponses. Les termes mentionnés
plus tôt peuvent
être dévoilés ! Ils peuvent être compris, et cette brochure révélatrice en
contient les clefs essentielles ! Vous serez
intrigué — voire fasciné — de la limpidité de ce que l’on peut connaître à partir du
livre de l’Apocalypse. Les événements se multiplieront, pour culminer à une
apogée ! Vous pouvez les connaître. Un tiers de la Bible est prophétique — le
futur écrit à l’avance ! Presque la moitié des livres de l’Ancien Testament
sont inclus dans les livres dit des prophètes
« majeurs » (Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel) ou « mineurs » (Osée, Joël, Amos,
Jonas, Michée, etc.). L’apôtre Paul expliqua que l’Église du Nouveau
Testament est édifiée sur le fondement des apôtres et des prophètes » (Éph.
2:20). Reconnaissez que, puisque l’Église siège
sur les paroles des prophètes, les chrétiens doivent comprendre les
prophéties. Si Dieu ordonne aux hommes de vivre de « Toute Parole qui sort de
sa bouche » (Matth. 4:4; Luc 4:4; Deut. 8:3), Il n’en bannirait certainement pas
ce tiers qui est prophétique ! Dans Sa
prophétie sur la montagne des Oliviers, le Christ paraphrasa Daniel. Il
répondit à la question de Ses disciples quant à la séquence des événements du
« temps de la fin ». Il renforça la déclaration de Daniel au sujet de ces
événements, en disant: « Que celui qui lit comprenne » (Matth. 24:15 — Dieu a
ouvert — Révélé —
à Ses serviteurs ce qui doit arriver. Il veut que vous compreniez. Il ne veut pas que vous
soyez dans la confusion, l’ignorance, ou la crainte concernant l’avenir.
Mais, que
doivent comprendre les sages,
au juste ? Il existe des clefs importantes, qui ouvrent (ou révèlent) les
prophéties bibliques. Mais, le monde les ignore toutes ! Dès lors, il n’est
pas étonnant que plusieurs disent qu’il n’est pas possible de comprendre
l’Apocalypse: ils n’en possèdent pas les clefs ! L’humanité
refuse de rechercher et de consulter Dieu.
Lui seul peut révéler le futur. Les êtres humains ne peuvent pas, par leur
propre intelligence, leur raisonnement humain, ou par des découvertes
scientifiques, connaître ou discerner les événements à venir. De nombreux «
pratiquants » croient que le livre de l’Apocalypse ne leur est somme toute
d’aucune utilité, car, disent-ils, on ne peut pas le comprendre. Cependant,
Dieu est en
train d’accomplir un plan magistral — et les êtres humains en font partie. De
plus, Daniel ajoute qu’« aucun
des méchants ne comprendra », parce que
Dieu ne révèle Son plan qu’à ceux qui Lui obéissent ! Le Psaume 111:10 dit
que « tous ceux qui pratiquent
ses préceptes [gardent Ses Commandements] auront une bonne intelligence [comprendront] » (version
Darby). Ce discernement,
Dieu ne le donne qu’à ceux qui mettent en pratique Ses ordonnances ! Après que
Daniel eut achevé d’enregistrer la prophétie, il demanda à Dieu de lui en
donner l’explication. Bien qu’il fut choisi pour enregistrer le livre, lui-même ne le comprit pas: « J’entendis,
mais je ne compris pas. » Alors Dieu lui répondit: « Va…car ces paroles
seront tenues secrètes et scellées jusqu’au temps de la Fin. » Quoiqu’il ne
fût pas permis à Daniel de comprendre, en revanche ceux qui vivent aux temps
de la fin le peuvent !
Rappelez-vous que nous avons lu que les sages le peuvent ! Nous verrons que
cette grande prophétie sur ces événements futurs fut scellée de sept sceaux
distincts. Il est indispensable de comprendre un autre point majeur: les sept sceaux qui sont dans la main
de Dieu couvrent tous les chapitres du livre, sauf les deux derniers !
Les sept sceaux sont décachetés l’un après l’autre — chacun révélant des
événements futurs avant qu’ils ne se produisent. Seul le Christ est qualifié
pour décacheter les sept sceaux et ouvrir le livre à la compréhension. Apocalypse vient du grec apokalupsis et signifie révélation — révéler, et non dissimuler, cacher, voiler ou garder secret.
Les toutes premières paroles que Jean a rapportées du Christ, au début du
livre de l’Apocalypse, sont: « Révélation de
Jésus-Christ…pour
montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt.
» Et, vers la fin du même livre, dans Apocalypse 22:10, nous lisons: « Ne scelle point les
paroles de la prophétie de ce livre. Car le
temps est proche. » Comprenez bien ces paroles de l’apôtre Jean.
Le temps pour comprendre le livre de l’Apocalypse est maintenant proche
(c’est-à-dire, à portée de la main) ! Dieu révèle un moyen fondamental pour
comprendre les événements futurs. Ce moyen
est d’abord montré dans les livres de Daniel et de l’Apocalypse. Le livre de
Daniel, qui fut enregistré plus de 500 ans auparavant, sert de base, pour
ainsi dire, au livre plus volumineux et plus détaillé qu’est celui de
l’Apocalypse, lequel décrit des événements que l’on ne retrouve nul part
ailleurs dans la Bible. |
L'APOCALYPSE
- 7 clefs pour comprendre l’apocalypse |
klea |
Edition
DU DAUPHIN |
2002 |
Ce
livre de « Révélation » n’est rien moins que le testament initiatique de St Jean,
disciple bien-aimé – et bien instruit – de Jésus. Magnifique mais discrète
évocation de la Numérologie, de l’Astrologie, du Tarot, de l’Arbre des
Sephiroth, des Lettres hébraïques, de l’Alchimie rien d’effrayant mais
informe avec vigueur que la Purification est la seule voie d’ascension
possible.
|
L’APOCALYPSE - SON SYMBOLISME ET SON IMAGE DU MONDE |
Dominique
VISEUX |
Edition
ARCHE MILAN |
1985 |
||
VI La septième trompette et le temps de l’inversion
- La fin du mystère de Dieu - la femme et le
dragon - le règne de l’antéchrist
- l’annonce des châtiments - VII Les sept coupes de la fureur divine
- les sept anges aux sept fléaux - les six premières
coupes - la destruction de Babylone
- les noces de l’Agneau - VIII Les visions eschatologiques
- La venue du Fils de l’homme - le règne de Mille
ans - Le jugement dernier - la nouvelle
Jérusalem - Représentation spatiale de la ville
céleste - Tableaux synoptiques des cycles évoqués dans l’Apocalypse
- |
l’approche de dieu par le silence de solitude |
André
ravier |
PAROLE
& SILENCE |
2000 |
Le
silence de solitude est une forme de la réponse de l’homme à l’appel
évangélique « Soyez parfaits comme votre
Père céleste est parfait », et à l’action permanente et universelle
de l’Esprit Saint dans nos cœurs. Réponse
qui n’est pas à l’abri des reniements, réponse qui peut jaillir soudain du
cœur même du péché. Il s’agit de cette aventure spirituelle dans laquelle
nous engage notre décision d’aimer Dieu : malgré les chutes, les retours en
arrière, les abandons, cette décision, si elle est ferme, nous stimule à un
amour toujours plus pur, toujours plus total – un amour absolu. Et Dieu se
réservera toujours, quels que soient les temps et les lieux, des âmes qui Le
chercheront et L’aimeront d’un pur amour.
Toutes
les querelles, toutes les controverses qu’a suscitées ce problème essentiel
de détachement du créé et de l’attachement à Dieu, ce problème de la
perfection de la charité, se profilent à l’horizon. |
L’APPROCHE DE DIEU – LA VOIE DE LA CONTEMPLATION |
Laurence Freeman |
Edition Le Passeur |
2014 |
Dans nos existences régies par l’urgence, le culte de la vitesse et un foisonnement de divertissements, la pratique de la méditation qui s’avère très difficile, ouvre un chemin pour transformer nos vies et accéder à l’expérience même de la foi et au changement et transformation de notre être profond, mais aussi de nos comportements. Laurence Freeman offre une conception renouvelée de la dimension spirituelle basée sur la méditation ; il démontre que la foi est, davantage qu’une croyance, une vision contemplative qui nous change profondément ; cette expérience intérieure éclaire d’une lumière nouvelle chaque aspect de notre existence – la manière dont nous abordons l’éducation le monde du travail et de l’économie, l’écologie et l’environnement – ainsi que notre perception de nous-même. Si la méditation requiert une certaine discipline, elle reste une voie simple que tout le monde peut emprunter. Freeman, l’auteur de « Jésus, le Maître intérieur », unanimement reconnu et salué lors de sa parution, part de sa propre expérience et d’exemples contemporains pour guider le lecteur pas à pas mais avec assurance et certitude sur le chemin de la méditation contemplative, afin que le lecteur se sente en harmonie avec ces paroles. La méditation est une sagesse spirituelle universelle qui, dans le silence, l’immobilité et la simplicité, conduit du mental au cœur en passant par son intériorité et son désert intérieur. Elle a beaucoup d’expressions et de noms, dans la tradition chrétienne, on l’appelle également la prière du cœur ou prière contemplative. Le moyen pratique pour méditer, enseigné par John Main est la répétition fidèle d’une formule ou « mantra », il retrouva cette façon de prier dans les enseignements des premiers chrétiens, les Pères et les Mères du désert, qui au 4e siècle se retirèrent surtout dans le désert d’Egypte pour vivre une vie chrétienne authentique en s’appuyant sur les enseignements de Jésus. La formule ou le mantra que John Main recommandait est « maranatha », il a choisi ce mot parce que c’est la plus ancienne prière chrétienne en araméen, langue qui était parlé par Jésus, de plus, le mot n’éveille en nous aucune association et ne donnera donc pas d’aliment à notre intellect toujours prompt à se mettre à penser. La répétition fidèle et aimante de cette prière nous amène à l’immobilité du corps et du mental et nous aide à entrer dans le silence qui demeure au centre de notre être. Maître Eckhart au 14e siècle disait « Rien ne ressemble plus à Dieu que le silence ». Pour la foi chrétienne, c’est là, dans le silence du centre véritable de notre être, que demeure le Christ, et c’est là que nous entrons dans la prière de Jésus. Au sommaire de cet ouvrage l’auteur développe les points suivants : Comprendre la foi - Processus et style de vie - la puissance de la foi - Les stades de la foi : la purgation, l’illumination et l’union - La foi chrétienne - L’unité - Commencer à méditer - La communauté mondiale pour la méditation chrétienne et Méditation - Centres et contacts de la CMMC dans le monde - Laurence Freeman est moine bénédictin anglais à l’Abbaye d’Ealing. Il fut d’abord élève et disciple de John Main, puis en 1982 il succéda à son Maître comme chef de la communauté mondiale pour la méditation chrétienne (CMMC) - |
L’APPROCHE DE DIEU - LETTRES SUR LA MÉDITATION - Le Christianisme face au silence |
Laurence Freeman |
Edition Albin Michel |
2003 |
||
Un
ouvrage qui renouvelle notre vision d’une spiritualité pour aujourd’hui en la
rendant plus intime et plus personnelle. Né à Londres en 1951, Laurence
Freeman fait ses études secondaires chez les Bénédictins et obtient un
Masters Degree en littérature anglaise au New College d’Oxford. Après une
expérience professionnelle aux Nations Unies, dans la banque d’affaires et le
journalisme, il entre à l’abbaye d’Ealing comme moine bénédictin. Son
guide spirituel fut Dom John Main que le P. Laurence connaissait déjà depuis
de nombreuses années avant d’entrer au monastère. Il étudie avec lui pendant
son noviciat et l’aide à fonder le premier Centre de méditation chrétienne à
Londres en 1975. Il l’accompagne ensuite au Canada où ils sont invités par
l’archevêque de Montréal à fonder une petite communauté bénédictine
enseignant et pratiquant la méditation, point de départ de l’expansion de
cette tradition spirituelle dans le monde. Le P. Laurence fut ordonné en
1980. Après
la mort de John Main en 1982, le P. Laurence lui succède. Depuis lors, il
voyage beaucoup afin de poursuivre l’oeuvre qu’ils ont commencée. Lorsque la
Communauté mondiale des Méditants chrétiens fut créée en 1991, le P. Laurence
en devint le guide spirituel. Laurence Freeman est moine au monastère de Christ the King, à Cockfosters, dans le nord de Londres, appartenant à la congrégation des bénédictins olivétains. Depuis le Centre international de la Communauté, à Londres, il s’est mis au service d’un réseau mondial de groupes de méditation, en Amérique du Nord et du Sud, Europe, Australie et Asie. Il est actif également dans la rencontre contemplative des différentes religions et a dirigé le programme Way of Peace (Chemin de paix) avec sa sainteté le dalaï-lama. De nombreux ouvrages de Laurence Freeman ont été traduits en français : Jésus, le Maître intérieur (Albin Michel, 2002), Lettres sur la méditation (Le Relié, 2003), La Parole du silence (Le Jour, 1995), La méditation, voie de la lumière intérieure (Le Jour, 1997), et un livre à deux voix avec le Dalaï-lama, Le Dalaï-lama parle de Jésus (Brépols/J’ai Lu, 1999). |
L’APPROCHE DE DIEU - UN MOT DANS LE SILENCE, UN MOT POUR MÉDITER – INITIATION A LA MÉDITATION CHRÉTIENNE |
John Main |
Edition Le Jour |
2011 |
En puisant aux sources de la tradition chrétienne, John Main a redonné vie à l’enseignement d’une forme de méditation qui fait appel à la répétition d’un mantra et qui inspire tous ceux qui souhaitent apprendre à méditer sans pour autant renoncer aux fondements de leur foi. Si vous cherchez une voie contemplative intégrée au monde moderne, vous trouverez dans cet ouvrage un univers de profondeur et de richesses spirituelles absolument uniques. Des milliers de personnes font
désormais de cette pratique, le pilier de leur existence sans renoncer pour
autant aux réalités et aux exigences de leur quotidien ; la méditation
chrétienne est une invitation à une transformation du cœur et de l’esprit
pour exprimer, au-delà des apparences, son plein potentiel et son efficacité.
La dernière étape de la vie riche et remplie de John Main a été marquée par
un épanouissement spirituel extraordinaire, non seulement pour lui-même, mais
aussi pour beaucoup d’autres personnes. Pour bien comprendre le sens de ce
que fut sa vie, il nous faut saisir l’unité de la démarche qui fut la sienne
et qui l’a conduit vers des sommets au cours des dix dernières années de sa
vie, période au cours de laquelle il fut un guide spirituel important pour un
grand nombre d’hommes et de femmes intéressés à redécouvrir la dimension
contemplative de leur foi. Le Père John Main concevait la vie
monastique comme un don de soi et une ouverture aux autres ; sa patience
pouvait tout endurer, sauf le compromis et l’étroitesse d’esprit, la grande
compassion et la grande assurance qu’il dégageait étaient simplement
l’expression de la liberté, de la joie et de cette généreuse humanité qui
découlait de son engagement personnel, jamais il n’aurait toléré une religion
qui l’aurait empêché de devenir pleinement humain. Ce qui fait la beauté de
la vision chrétienne de la vie, c’est qu’elle est une vision d’unité, en
effet, dans la perspective chrétienne, toute l’humanité a été unifiée dans
Celui qui est uni au Père, toute matière ainsi que toute création sont prises
dans le mouvement cosmique qui mène à cette unité : la réalisation de
l’harmonie divine. Il ne s’agit pas d’une vision abstraite, mais d’une vision
imprégnée d’une profonde joie personnelle, car elle permet à chacun
d’affirmer sa propre valeur. La méditation chrétienne selon la
tradition, constitue une réponse simple et par-dessus tout, pratique à cette
question, et pourtant, au cœur de cette tradition, se trouve l’expérience
riche et profonde des saints, connus et inconnus ; a l’origine, il y a les
enseignements de Jésus, la tradition religieuse dans le cadre de laquelle il
a vécu et enseigné, l’église apostolique et les Pères. Apprendre à méditer ne
consiste pas uniquement à maitriser une technique, mais davantage à prendre
conscience et à faire l’expérience directe de la profondeur de sa propre
nature. Il importe tout d’abord de bien comprendre ce qu’est la méditation
dans le contexte de la tradition chrétienne. Le terme de méditation est ici dans le
sens de contemplation, prière contemplative, prière méditative… La méditation
permet essentiellement d’approfondir la relation fondamentale de notre
vie : celle qui nous relie à Dieu, notre Créateur, mais auparavant il
faut développer la relation avec nous-même, apprendre à se connaitre et se
poser les bonnes questions sur les questions de fond, à savoir, d’où je
viens, où je vais et qui je suis. Autrement dit développer nos capacités de
paix, de sérénité, d’équilibre et de curiosité intuitive, bien sur, faut il
être sur que nous sommes sur les bons rails et vouloir aller à la rencontre
de celui qui est en nous et qui ne demande qu’à nous aimer, nous aider et
nous protéger, il faudra alors dégager tous les obstacles entre lui et nous,
c'est-à-dire se libérer du matérialisme pesant et aveuglant. La
méditation-prière-contemplation fait partie de l’arsenal mis à notre
disposition pour dégager notre horizon spirituel. Cet ouvrage de John Main
nous aide et nous indique des méthodes pour y arriver. John Main (1926-1982), né à
Londres, est prêtre et moine bénédictin. Après un séjour à Kuala Lumpur, en
Malaisie, il fut à l’origine d’une voie de méditation chrétienne développée
au Canada et qui a débouché sur la création de la Communauté mondiale pour la
méditation chrétienne (CMMC). Parmi ses titres traduits en français : Un
mot dans le silence, un mot pour méditer (2011), Le chant du
silence, l’art de méditer (2013), Méditer chaque jour et
trouver la paix intérieure (2014) – Le passeur Éditeur. John Main est un de ces visionnaires
qui ont contribué à restaurer la dimension contemplative dans le
christianisme et la culture occidentale. Après des études de droit à
Dublin (Irlande) de 1950 à 1954, il devient diplomate dans le British
colonial Service, en février 1955. Il découvre la pratique de la méditation
lors d’une mission en Malaisie lors d’une visite auprès de Swami Satyananda,
un moine hindou né au Sri Lanka, fondateur de la Pure Life Society. John Main
comprend vite qu’il est en présence d’un maître et lui demande quel est le
fondement spirituel de l’ashram : la méditation lui répond le Swami, et
John Main lui demande de l’initier. Ce qu’il fit pendant les dix-huit mois du
séjour de John Main en Malaisie Tel fut le point de départ du
pèlerinage de John Main dans la méditation, qui devint le pilier de sa vie de
prière chrétienne. Après avoir été professeur de droit au Trinity College de
Dublin, John Main décide de se faire moine, et entre à l’abbaye bénédictine
de Ealing, à Londres en 1959, où il est ordonné prêtre en 1963. En 1973, il
découvre dans la tradition chrétienne la pratique de la méditation que lui
avait enseignée le Swami, en lisant les écrits de Jean Cassien (345-435),
moine chrétien et père du désert. Elle consiste à utiliser une seule et
unique « formule » sacrée pour entrer dans le silence intérieur.
Pour le moine bénédictin, la « voie du mantra » était la voie la
plus simple et la plus radicale qui permettait de s’ouvrir à Dieu. Selon John Main, la méditation est un
pèlerinage vers son propre centre», ce qui fait écho à de célèbres mystiques
chrétiens tels Julienne de Norwich (1342-1416) ou Jean de la Croix
(1542-1591). C’est ce qu’il enseigna, lorsque, en 1974, il crée à Londres une
petite communauté de laïcs, hommes et femmes, pour transmettre la pratique de
la méditation chrétienne. À la demande de Mgr Leonard Crowley, évêque
auxiliaire de Montréal, il s’installe au Canada et fonde, en mars 1977, un
prieuré bénédictin voué à l’enseignement de la méditation, qui deviendra, en
1991, la Communauté mondiale pour la méditation chrétienne (CMMC),
aujourd’hui présente dans une centaine de pays. John Main meurt le 30
décembre 1982, et c’est Laurence Freeman, lui aussi bénédictin olivétain qui
fut son élève en Grande-Bretagne et le suivit au Canada, qui lui succède. Il
assure aujourd’hui la direction spirituelle de la CMMC. Au sommaire de cet ouvrage : Le recouvrement de soi - Apprendre à être silencieux - la puissance du mantra - la plénitude de vie - La méditation : une expérience chrétienne - le Soi - le Fils - L’Esprit - le Père - la tradition des mantras - Apprendre à dire et à exprimer les mantras - le renoncement à soi - Jean Cassien - Cherchez le royaume - La réalisation de notre harmonie personnelle - la réalité du moment présent - La communauté chrétienne - |
l’arc – en – ciel des anges |
|
LE
FIL INVISIBLE |
2001 |
Petit
livre de photos reproduisant des enluminures d’anges et d’Arc-en-ciel à
travers l’iconographie chrétienne. Je vis un autre ange puissant, qui
descendait du ciel, enveloppé d'une nuée; au-dessus de sa tête était
l'arc-en-ciel, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des
colonnes de feu. Il tenait dans sa main un petit
livre ouvert. Il posa son pied droit sur la mer, et son pied gauche sur la
terre;… Tel l'aspect de l'arc qui est dans la nue en un jour de pluie,
ainsi était l'aspect de cette lumière éclatante, qui l'entourait: c'était une
image de la gloire de l'Eternel. A cette vue, je tombai sur ma face, et
j'entendis la voix de quelqu'un qui parlait - Ezéchiel – Les
gens, tout autour de la Terre, ont des croyances et des façons différentes de
voir et de comprendre la même chose. On peut être sûr que lorsqu'un
arc-en-ciel apparaît, tout le monde est pris par sa magie et sa beauté. Il
n'y a pas de doute à cela. Quelle est la vraie signification de
l'arc-en-ciel? L'arc-en-ciel
ressemble à un pont géant ou à une porte et il est souvent nommé « le
chemin du ciel ». Plusieurs personnes croient que l'arc-en-ciel est un
rayon de lumière qui tombe sur la Terre lorsque saint Pierre ouvre les portes
du ciel pour laisser entrer une autre âme. À Hawaii, en Polynésie, en
Autriche, au Japon et pour quelques tribus amérindiennes, l'arc-en-ciel est
le chemin que les âmes prennent dans leur route vers le ciel et on l'appelle
le pont ou l'échelle pour aller plus haut ou dans d'autres mondes. Les Russes
disent que l'arc-en-ciel est la porte du ciel. En Nouvelle-Zélande, les chefs
morts voyageaient sur l'arc-en-ciel jusqu'à leur nouvelle maison. D'autres
mythes racontent que l'arc est un ruisseau où les âmes s'abreuvent. Le Zoulou
d'Afrique du Sud nomme l'arc-en-ciel « the Queen Arch » parce que
c'est une des charpentes qui soutient la maison de la Reine du ciel. En
Allemagne, le second arc-en-ciel plus pâle qui peut être observé parfois
au-dessus du premier est perçu comme le travail de Satan qui tente de
surpasser Dieu. Dans
les mythes allemands, l'arc-en-ciel est le bol utilisé par Dieu pour tenir
ses pinceaux lorsqu'il colore les oiseaux. Le peuple Luyia du Kenya croit que
Dieu a créé la pluie et que toute l'eau dans le monde vient de lui. Pour
arrêter la pluie, lorsqu'elle n'est pas nécessaire, Dieu fait deux
arcs-en-ciel, le plus étroit étant le mâle et le plus large étant la femelle.
L'arc-en-ciel mâle ne peut pas arrêter la pluie par lui-même, mais lorsqu'il
est suivi par la femelle, la pluie cesse. Certains peuples amérindiens
croient que l'arc-en-ciel est fait des âmes des fleurs sauvages qui ont vécu
dans la forêt et des muguets des prairies. Pour
plusieurs bouddhistes, les sept couleurs de l'arc-en-ciel représentent les
sept planètes et les sept régions de la Terre. Ils disent aussi que
l'arc-en-ciel est la région la plus haute du samsara avant la fin du jour au
nirvana ou au ciel. En Arabie, l'arc-en-ciel est une tapisserie posée par les
mains du vent du sud. Il se nomme aussi « arc de nuages » ou
« arc d'Allah ». En Islam, l'arc-en-ciel est constitué de quatre
couleurs, le rouge, le jaune, le vert et le bleu. Chaque couleur représente
un des quatre éléments de la Terre (air, eau, terre et feu).
Dans
la chrétienté, l'arc-en-ciel représente le pardon, la réconciliation entre
Dieu et l'humanité. C'est le trône du Dernier Jugement. Dans l'ancien
symbolisme chrétien, les principales couleurs de l'arc-en-ciel étaient le
rouge, le bleu et le vert, pour le feu, l'eau et la terre. L'arc-en-ciel
était parfois vu comme la Vierge Marie qui menait le ciel et la terre en
harmonie. L'Ancien Testament dit que Dieu a montré à Noé
un arc-en-ciel après que le déluge se fut arrêté; c'était un signe que Dieu
n'infligerait plus jamais de déluge à la Terre. |
L’ARCHIPEL DES SAINTS |
Alain Durel |
Edition Albin Michel |
2014 |
||
Retrouver cette spiritualité est la trame de cet ouvrage qui joint un merveilleux voyage sur mer et sur terre avec la découverte hagiographique des héros, des poètes, des saints, qui vécurent l’époque où l’homme était l’égal des dieux et où les dieux eux-mêmes prenaient une stature humaine ; le mythe y est toujours vivant, ce qui fait que les croyants verront dans cette croisière spirituelle une action de grâce divine, et les agnostiques une manifestation moderne du génie mythologique grec. Au sommaire de ce livre : Arsène de Cappadoce, le nouveau Moïse - Mythe et vérité - Papa Planas, l’humble prêtre d’Athènes - Qu’est-ce que la Divine Liturgie ? - Osios Loukas et les mystères de Delphes - Raphael, Nicolas et Irène, trois néo-martyrs de Mytilène - Patmos l’île des révélations - Le sens de l’ascèse - Tinos, l’île de la Vierge - Mère Gabrielle, la sainte universelle - Santorin ou l’amour de la beauté - Eubée, l’archipel des saints - Le Saint des lettres grecques - L’île de saint Nectaire - Les fols-en-Christ de Grèce - Hilarion ou l’hilarité divine - L’ascèse au milieu des femmes - Le saint et le magicien - Laissez venir à moi les petits enfants - Le fou et le turc Mehmet - L’ermite et les prostituées - L’oncle Panayotis sauvé par le fou - La devineresse et le verrier musulman - Le banquet miraculeux et le pauvre muletier - Heureux qui comme Ulysse… - Saint Grégoire Palamas et la mystique orthodoxe - |
la religion orthodoxe
gardienne de la tradition |
Bernard
baudouin |
Edition
de VECCHI |
2000 |
L’Église
orthodoxe est une des trois expressions majeures du christianisme. Séparée de
l’église romaine depuis le Schisme de 1054 mais restée fidele à la doctrine
définie par le concile de Chalcédoine en 451, elle rassemble aujourd’hui prés
de 200 millions de fideles à travers le monde. Au sommaire de cet ouvrage : Le contexte historique - l’église primitive de
Jérusalem - l’empire romain et l’église
chrétienne - la naissance de la chrétienté
- la naissance de l’église orthodoxe - les aléas de la
société chrétienne - les conciles œcuméniques -
l’avènement de Constantinople - le Schisme entre Rome et
Constantinople - la rupture avec l’église d’Orient -
vers le point de non-retour - les enseignements de la
religion orthodoxe - le retour aux sources
- le dogme de la Trinité - La foi et la pensée orthodoxe - les
fondements théologiques - rites et pratiques dans la
religion orthodoxes - la liturgie - la
dimension humaine - les actes liturgiques
- les sacrements - L’impact de la religion orthodoxe - L’évolution de
l’orthodoxie durant 2000 ans - le formidable élan du
monachisme - de la fin de l’an 1000 à la prise de
Constantinople - l’orthodoxie gagne toute l’Europe
orientale - la survie de la foi orthodoxe
- l’ébauche d’une renaissance - la religion orthodoxe
dans le monde moderne - l’orthodoxie russe à l’heure de la
Terreur - face à l’église de Rome - les patriarcats
orthodoxes de Constantinople, d’Alexandrie, D’Antioche, de Jérusalem et de
Moscou - les églises orthodoxe dans le monde -
la diaspora - |
|||
|
la 7ème porte
symbolisme et spiritualitÉ d’un cloÎtre
-
LE MONT ST MICHEL |
Jean-Charles
peguet |
Edition
Dervy |
2002 |
||
Dans cette immensité aux allures
lunaires, on mesure mieux le pouvoir d’attraction du Mont. « Ce site fascinait le pèlerin du Moyen Age
d’abord parce qu’il lui faisait peur, explique l’historien Henry
Decaëns, grand spécialiste du lieu. La
terre et le ciel se confondent, les marées sont puissantes, ces obstacles
symbolisent les dangers que doit affronter l’homme pour gagner le ciel. »
Mystères du Mont et mystères de la vie sont intrinsèquement liés. « Ce lieu offre un résumé de la destinée
humaine, souligne Nicolas Simonnet. En bas, vous êtes dans la confusion des éléments, le chaos
primordial, et vous montez vers la construction achevée, la Jérusalem
céleste. C’est l’ordre qui émerge du chaos. On passe donc du premier au
dernier chapitre de la Bible. » Le Mont, chemin initiatique. « Au Moyen Age, celui qui vient ici est sauvé à condition
de reconnaître ses fautes, poursuit Henry Decaëns. L’archange Michel est celui qui terrasse le
Mal, incarné par le dragon, mais il est aussi celui qui pèse les âmes au
Jugement dernier. Le pèlerin médiéval grimpe au Mont afin de se mettre bien
avec l’archange. » De nos jours, moins de la moitié
des touristes gagnent le sommet. « Le
Mont-Saint-Michel est aujourd’hui connu pour La Mère Poulard et les
traversées de la baie, beaucoup moins pour notre communauté monastique »,
soupire frère François. Et pourtant, ces cinq frères et cinq sœurs des
Fraternités monastiques de Jérusalem, qui ont succédé aux bénédictins
présents depuis 1966, sont les garants du caractère sacré du Mont. Ils vivent
dans l’abbaye au rythme de la prière-quatre heures et demie par jour-contre
un loyer symbolique versé à l’Etat, le propriétaire. Vous voulez pénétrer les
mystères du Mont-Saint-Michel ? Commencez par assister à l’office des laudes,
le premier de la journée. Il est 7 heures, l’abbaye est déserte-elle ne sera
ouverte au public que deux heures plus tard. La cloche sonne, des pas
résonnent sur la pierre, et paraît une jeune religieuse au visage radieux,
une grosse clé dans la main. Elle ouvre la lourde porte de l’abbaye le temps
d’y laisser pénétrer les fidèles. On la suit jusqu’au chœur où sont
agenouillés les religieux, dos à l’assistance. Lorsque les prières et les psaumes
s’élèvent au milieu de ces pierres millénaires, lorsqu’à l’issue de la
célébration la porte s’ouvre sur la baie qui s’étend à perte de vue dans la
clarté du petit matin, on touche là ce qui-depuis treize siècles-fait la
grâce et la grandeur du Mont-Saint-Michel L'auteur rappelle d'abord l'importance du texte qui
fonde ce lieu, Incipit Revelatio Ecclesiae Sancti Michaelis et ses sept
leçons qui marquent chacune une étape de la construction qui va toujours vers
plus de hauteur, plus de légèreté, plus de dépouillement, jusqu'au cloître,
unique en son genre et en sa finalité, sujet de l'étude de Jean-Charles
Péguet : Véritable bijou dans l'écrin de la Merveille, suspendu à
quatre-vingt mètres d'altitude, entre ciel et terre, entre la mer et le ciel,
il offre, quand le silence est retombé derrière les derniers groupes de
promeneurs, dans une étonnante légèreté, un exceptionnel havre de paix. Tout
y invite à la détente, au repos, à la réflexion, à la méditation. " Au
fil des pages, nous avançons dans un symbolisme d'une grande richesse et
d'une grande sophistication, tant les métaphores inscrites dans le lieu, dans
sa conception, dans son architecture, dans ses décors, sont riches et
fécondes. En même temps, le cloître, séjour de paix et havre de
sérénité, s'inscrit exactement dans l'esprit de son temps, celui d'une époque
troublée entre la continuité rassurante des certitudes acquises et la
perturbation des nouveautés, celui de la théologie traditionnelle et l'esprit
scolastique en gestation. Dans son aspect et sa signification, dans son
organisation et son essence, il tend à réaliser la synthèse entre les
mouvements qui agitaient le " beau XIIIe siècle " naissant, trouver
le juste équilibre entre la raison et la foi, entre la nature et la Grâce,
entre le génie et la sainteté. La proclamation de la foi, sa consolidation et
sa justification, d'une façon très progressive, étant donné la complexité des
niveaux, sont les actes essentiels de la démarche chrétienne qui prévalent
alors plus que jamais mais elles sont aussi étayées par les étonnantes
ressources de l'arithmétique spirituelle, issue directement du travail de la
raison. Nous
voyons donc comment la topographie du rocher justifie la disposition
verticale, à flanc de pente, des bâtiments de la Merveille et comment cette
situation est habilement utilisée pour communiquer un sens bien particulier.
Comment l'impossibilité d'établir un jardin dans la cour du cloître qui,
somme toute, aurait peut-être pu ne recourir qu'à une fonction décorative
mineure, se trouve judicieusement exploitée pour y créer un substitut
artistique dont le message apparaît éminemment spirituel. Comment le
caractère contraignant des circonstances a généré une création de l'ordre du
génie pour donner à l'ensemble une dimension exceptionnelle. " La foi
médiévale est exaltée dans ce jardin de pierre d'une manière parfaite. Il
s'agit bien d'approcher et de révéler l'essence du christianisme dans un
cheminement et une errance guidée par Dieu. |
L’ASSISE
ET LA PRIḔRE |
Jean
Marie Gueullette |
Edition Albin Michel |
2017 |
Après nous avoir initiés à un aspect méconnu de la tradition
chrétienne dans son Petit traité de la prière silencieuse, Jean-Marie
Gueullette nous fait découvrir plus avant ce patrimoine à travers les écrits
et témoignages de ceux qui ont pratiqué celle-ci. A travers plus d'un
millénaire et demi d'histoire, l'auteur nous invite à rencontrer Macaire
l'Egyptien, Evagre le Pontique, Anselme de Canterbury, Jeanne de Chantal,
Maître Eckhart, François de Sales, Ignace de Loyola, Thérèse d'Avila, Jean de
la Croix, Henri Le Saux... Ce parcours thématique nous ouvre au "combat
de la prière", à l'"oraison du simple regard", à la
"contemplation de l'invisible" ou encore à "la connaissance de
soi au service de la relation". Nourri des paroles des plus grands
mystiques, il constitue une véritable initiation à la vie intérieure et à la
disponibilité pour l'Infini. La
prière dit l’attachement de la relation entre l’homme et Dieu. Elle est
l’expression de l’amour de Dieu en chaque homme. La prière est essentielle à
la vie des chrétiens. Pour un chrétien, une vie sans prière prend le risque
de devenir aride. Mais prier, ce n’est pas simple. L’ennui, le découragement,
la répétition ou l’habitude peuvent rendre la prière difficile. La
communication de Dieu est souvent comparée à la communication humaine : il
n’en est rien. Celui qui prie, pense que Dieu reste sourd à sa prière, alors
que Dieu le regarde toujours avec amour. Répéter une prière, la méditer, en
éprouver toute la saveur, vibrer avec elle, pour qu’elle devienne comme une
respiration, c’est entrer dans le mystère du dialogue entre Dieu et l’homme.
C’est se laisser guider pas à pas dans une meilleure connaissance du mystère
de Dieu. Souvent, le dialogue avec Dieu est surtout fait de silence, ce qui
n’est pas très gratifiant. Pourtant, Sainte Thérèse nous dit que c’est dans
le silence que l’on se rend disponible, qu’en s’abandonnant avec confiance et
foi, on peut s’approcher de Dieu. La
prière prend une forme différente selon le temps, les lieux, les occupations
et préoccupations de chacun, la culture et les expériences vécues. La prière
peut naître spontanément avec des mots de tous les jours ; elle emprunte
également ceux des Écritures. Elle peut être personnelle ou communautaire.
Les moines et moniales, mais aussi les religieux (ses), prêtres, laïcs,
chrétiens ordinaires, rythment leurs journées par la prière de l’Église ou
« Liturgie des Heures ».Répartis sur quatre semaines, les psaumes
constituent le cœur de la prière de l’Église. Le psaume, c’est un cri avant
d’être un écrit. C’est une voix qui appelle, murmure, invoque, c’est un corps
qui plie sous le poids de l’épreuve. Dans les psaumes, le peuple d’Israël
parle à Dieu quand il est plongé dans la culpabilité après une faute,
submergé par des épreuves et quand il est dans la joie après une victoire. |
l’avant dernier pape avant la fin du
monde |
Pierre
roudil |
Edition
TRÉDANIEL |
1999 |
Depuis
quatre cents ans, la prophétie de St Malachie, un évêque du XIIème
siècle, disciple de St Bernard, prédit l’avènement de chaque pape. Or,
selon celle-ci, il resterait plus que deux papes avant la destruction
de Rome, qui coïnciderait avec la fin des temps. L’intérêt de cette prophétie
est qu’on a pu et qu’on peut toujours en vérifier le bien-fondé et que pour
certains papes, les devises qui les caractérisent sont d’une extraordinaire
précision.
Le
prochain pape sera-t-il juif comme pourrait le laisser penser sa devise ? Son
successeur sera-t-il le pape de la fin de la Chrétienté, donc de la fin du
monde annoncé par les Écritures ? Et à quelle date aura-t-elle lieu ? C’est à
ces questions que répond le texte de St Malachie, la plus célèbre des
prophéties. |
LA VOIX
CONTAGIEUSE - HOMḔLIES |
François
Cassingena - Trévedy |
Edition
Tallandier |
2017 |
||
En relation avec
l'importance de la Parole de Dieu, il est nécessaire d'améliorer la qualité
de l'homélie. En effet, elle fait partie de l'action liturgique (139) elle a
pour fonction de favoriser une
compréhension plus large et plus efficace de la Parole de Dieu dans la vie
des fidèles. C'est pourquoi les ministres ordonnés doivent préparer
l'homélie avec soin, en se basant sur une connaissance appropriée de la
Sainte écriture. (140) On évitera les homélies générales et abstraites. Je
demande en particulier aux ministres de faire en sorte que l'homélie mette la
Parole de Dieu proclamée en étroite relation avec la célébration
sacramentelle (141) et avec la vie de la communauté, en sorte que la Parole
de Dieu soit réellement soutien et vie de l'église. (142) Que l'on garde donc
présent à l'esprit le but
catéchétique et exhortatif de l'homélie. Il paraît opportun, à partir
du lectionnaire triennal, de proposer aux fidèles, avec discernement, des
homélies thématiques qui, tout au long de l'année liturgique, traiteront les
grands thèmes de la foi chrétienne, puisant à ce qui est proposé avec
autorité par le Magistère dans les quatre piliers du Catéchisme de l'église
catholique et dans le récent Abrégé: la profession de foi, la célébration du
mystère chrétien, la vie dans le Christ, la prière chrétienne. (143) Plus récemment, le pape François consacre tout un
sous-chapitre de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (la
joie de l'Evangile) à l'homélie, et un autre à sa préparation ! Voici ce
qu'il écrit au point 158 :"Paul VI disait
déjà que les fidèles « attendent beaucoup de cette prédication et de fait en
reçoivent beaucoup de fruits, pourvu qu’elle soit simple, claire, directe, adaptée ». La simplicité a à voir avec
le langage utilisé. Il doit être le langage que les destinataires comprennent
pour ne pas courir le risque de parler dans le vide. Il arrive fréquemment
que les prédicateurs se servent de paroles qu’ils ont apprises durant leurs
études et dans des milieux déterminés, mais qui ne font pas partie du langage
commun des personnes qui les écoutent. Ce sont des paroles propres à la
théologie ou à la catéchèse, dont la signification n’est pas compréhensible
pour la majorité des chrétiens. Le plus grand risque pour un prédicateur est
de s’habituer à son propre langage et de penser que tous les autres
l’utilisent et le comprennent spontanément. Si l’on veut s’adapter au langage
des autres pour pouvoir les atteindre avec la Parole, on doit écouter
beaucoup, il faut partager la vie des gens et y prêter volontiers attention.
La simplicité et la clarté sont deux choses différentes. Le langage peut être
très simple, mais la prédication peut être peu claire. Elle peut devenir
incompréhensible à cause de son désordre, par manque de logique, ou parce
qu’elle traite en même temps différents thèmes. Par conséquent une autre
tâche nécessaire est de faire en sorte que la prédication ait une unité
thématique, un ordre clair et des liens entre les phrases, pour que les
personnes puissent suivre facilement le prédicateur et recueillir la logique
de ce qu’il dit." (La joie de l'Evangile, 158) En tenant compte de tout ce qui
est écrit plus haut, il faut essayer d'être particulièrement attentif à
intégrer dans l'homélie tous les textes qui viennent d'être lus, y compris le
psaume. De quel droit passer sous silence une partie de ce que l'Eglise nous
propose ? Et qui suis-je pour censurer ou omettre un élément de la liturgie ?
Il faut essayer, autant que possible, de faire place dans l'homélie à un
événement local, religieux ou non. Le but est de faire entrer cet événement
et ceux qui le vivent dans la liturgie elle-même, et de montrer que ce que
vivent les gens auxquels je m'adresse est important pour l'Eglise, important
aux yeux de Dieu, et que la vie "laïque" n'est pas distincte de la
vie "religieuse". Pour autant, l'homélie n'est pas une tribune pour
qu'un prédicateur puisse y faire passer ses idées, ses opinions. Comme écrit
plus haut, elle fait partie intégrante de la liturgie. Elle n'est donc pas au
service d'un homme ou d'une opinion. Même si la personnalité du prédicateur,
son histoire, sa sensibilité, va inévitablement colorer le contenu de son
homélie, il est important de garder toujours en tête que "l'homélie a
pour fonction de favoriser une compréhension plus large et plus efficace de
la Parole de Dieu dans la vie des fidèles." Moine
bénédictin au monastère de Ligugé où il cumule les activités de maître de
chœur et d’émailleur sur cuivre, François Cassingena-Trévedy, ancien élève de
l’ENS et enseignant à l’Institut catholique de Paris, est aussi, en ses temps
de permission, familier des grands espaces. Il est reconnu comme l’un des
plus grands écrivains catholiques de notre époque. |
le dernier pape – la
prophÉtie de st malachie |
HAZIEL |
Edition
Bussières |
1996 |
Ce
livre concerne les 111 Papes depuis 1143 à nos jours, également la prophétie
sur le dernier Pape mais lequel est le dernier ? La prophétie de Saint
Malachie est une longue liste de maximes mystérieuses,
chacune correspondant à un pape dans l'ordre précis de la succession apostolique, depuis
Célestin II. L'auteur serait un évêque irlandais mort en
France au XIIe siècle. Ainsi, à Jean-Paul II correspondrait la devise "De labore solis" ("Du
labeur du soleil") et à Benoît XVI, "De gloria olivae" (La gloire de
l'olivier). Dans ces deux cas, les passionnés d'ésotérisme ont réussi à
trouver des éléments biographiques qui permettraient d'éclairer ces
mystérieuses sentences. Qu'en
est-il de Jorge Mario
Bergoglio, élu pape mercredi sous le nom de François ? Selon la prophétie
de Saint-Malachie, c'est la maxime "Petrus
Romanus" ("Pierre le Romain") qui s'appliquerait
au 266e et dernier pape. Au regard de sa spécificité, le texte de cette
dernière prophétie est un peu plus long que pour les autres :
"Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine
siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses
tribulations.
Celles-ci terminées, la cité aux sept
collines sera détruite,
et le Juge redoutable jugera son peuple". De prime abord, il semble
difficile de faire correspondre cette ultime prophétie de Saint-Malachie au
pape François. Pourtant, à y regarder de plus près, certains passionnés ont
déjà identifié des coïncidences. Le pape
François, certes de nationalité argentine, porte un patronyme
d'origine italienne, ce qui pourrait correspondre à l'adjectif "romain" de la
prophétie. Par ailleurs, les quatre premières lettres de son nom, "BERG", traduites en
allemand (langue natale de Benoît XVI, pape émérite), signifient "roche",
"montagne". Or en latin, "rocher" se traduit par "petrus"
et en français par "pierre". Force est de reconnaître que ces deux
correspondances demeurent ténues. Rien n'indique en effet que les ancêtres du
pape François étaient des romains. Quant à la coïncidence
"rocheuse" transitant par les quatre premières lettres du nom de
famille traduites en allemand, elle pourra sembler capillotractée à bon nombre. Peut-être
le pontificat de François permettra d'éclairer davantage la prophétie. Les persécutions
anti-chrétiennes
s'intensifieront-elles ("la dernière persécution de la
sainte Église romaine") ? Le pape François sera t-il un pape voyageur
à l'instar de Jean-Paul II ("à travers de nombreuses
tribulations") ? In fine, ce n'est qu'à la mort du pape François que l'on saura si la
prophétie était juste. La
destruction de Rome ("la cité aux sept collines")
en sera le signe. |
la voie d’un pÈre du dÉsert |
shenouda iii |
Edition Desclée de Brouwer |
2006 |
Aujourd’hui,
les coptes représentent la grande minorité chrétienne en Égypte, pays par
ailleurs à majorité musulmane. Depuis vingt siècles, l’Église copte constitue
une figure originale du christianisme oriental et son patriarche est le
successeur des grands patriarches d’Alexandrie, St Marc, St Athanase
l’Apostolique et St Cyrille le Grand. Elle est le fruit du monachisme fondé
par St Antoine et suivi par les Pères du désert…
Un
véritable parcours spirituel. |
LA VOIE DU SILENCE DANS LA TRADITION
DES PÈRES DU dÉsert - |
Michel
Laroche |
Edition
Albin Michel |
2010 |
||
« Ne cherchons plus, ni à culpabiliser notre angoisse, ni
à la considérer comme une maladie, mais à comprendre que notre nouvelle
identité, comme une femme qui attend un enfant, connaît l’angoisse et la
douleur de l’enfantement, espère que nous lui donnions enfin naissance. » Michel Laroche, est un spécialiste reconnu des Pères de l’Église
byzantine et de la géopolitique du christianisme. Il est l’auteur d’une
dizaine d’ouvrages qui traitent du monde byzantin, tant sur le plan
théologique qu’historique. Ses ouvrages, Une seule chair (1986), La voie du
silence (2010) et Les Racines chrétiennes de l’Europe (2014), sont devenus
des références dans le domaine de la pensée byzantine. Il collabore
régulièrement à la revue de géopolitique Diplomatie. Michel Laroche est
métropolite dans l’Église orthodoxe (Patriarcat de Kiev) et habite dans la
région parisienne. Peut-on
parler de mythe à propos des Pères du désert ? Si l’on considère
l’extraordinaire fortune littéraire, et plus généralement culturelle, qu’ont
connue des figures comme celles d’Antoine le Grand, de Macaire, de Pacôme, il
semble que oui. Au-delà de l’historicité des personnages, leur rôle de
référent culturel majeur en Orient comme en Occident permet d’étudier, à
travers eux, outre la formation d’une tradition religieuse toujours vivante,
celle d’un mythe, épistémologique et politique. Le
champ d’étude est vaste, et il ne s’agira ici que d’en esquisser quelques
axes. De l’abondante littérature patristique de l’Antiquité tardive,
jusqu’aux travaux de redécouverte menés au xxe siècle,
notamment par les moines des abbayes de Solesmes et de Bellefontaine, c’est
tout un imaginaire qui prend corps autour des figures des premiers ermites
d’Égypte. Le dernier quart du siècle dernier a vu réactivés les thèmes
forts du mythe Dès
les textes antiques, ces thèmes sont présents, et problématisent ce qui nous
semble être un mythe qui interroge la capacité de l’homme à vivre en
communauté, la façon, aussi, qu’il a de concevoir le rôle de la connaissance
et du langage dans sa structure d’individu. Le premier grand texte, Vie et conduite de notre saint Père
Antoine, écrite par le patriarche Athanase d’Alexandrie au milieu
du iv e siècle,
pose d’emblée ces questions. Deux décennies plus tard, Jérôme de Stridon,
dans sa Vie de Paul de
Thèbes, premier ermite, reprend partiellement ces thèmes et leur
fait prendre le chemin de Rome et de tout l’Occident chrétien. Au début du v e siècle, ce
sont Pallade de Galatie et son Histoire
lausiaque, puis Rufin d’Aquilée, son traducteur en latin, qui
achèvent de donner aux Pères du désert d’Égypte leur renommée internationale,
et entérinent le passage de l’histoire au mythe. C’est
bien de cela qu’il s’agit : en quelques décennies, les fondateurs de
groupuscules locaux, profondément enracinés dans leur contexte particulier,
provoquent un changement radical qui se mesure à l’échelle d’une
civilisation, deviennent, de fait, les référents qui structurent une nouvelle
façon de concevoir la vie en société et jusqu’à l’homme lui-même. En se
soustrayant aux structures traditionnelles de la société, en se retranchant
du monde, les Pères du désert ouvrent une nouvelle page de l’histoire
proche-orientale et européenne. Après eux, la question reste ouverte d’une
utopie chrétienne de la vie en cellules sociales réduites, reste ouverte
aussi la question d’une possible vanité de la raison, qui a nourri toute la
tradition monastique et mystique, et n’a eu de cesse d’interroger, voire de
critiquer ne serait-ce qu’en l’état de contre-modèle, la philosophie, des
diverses écoles médiévales au rationalisme moderne. Aujourd’hui,
les figures de saint Antoine le Grand, Paul de Thèbes, Pacôme, Macaire
l’Ancien, pour ne citer que les plus célèbres, sont investies d’une charge
symbolique particulièrement forte. Solitaires, les Pères représentent
l’anarchisme chrétien, l’expression d’une quête d’absolu si puissante qu’elle
interdit le commerce des hommes, et jusqu’à la vie de la chair. En petites
cellules retranchées dans le désert, ils proposent de faire de la vie commune
une préfiguration du Royaume de Dieu, un îlot de vie véritable dans un monde
perçu comme soumis à l’arbitraire du mal. Plongés dans le silence, ils
montrent que toute parole s’annule devant la Parole de Dieu, en somme, que la
quête spirituelle est une quête d’anéantissement, que l’individu est une illusion,
une créature de l’orgueil humain. Ouvrant la bouche, ils prêchent à rebours
de l’intelligence et de la raison, pratiquent l’anti-discours par excellence,
celui qui cherche à défaire l’appareil de l’esprit pour que souffle en lui
l’altérité de l’absolu. La mythologie chrétienne a volontiers retenu des Pères du désert le pittoresque des attaques démoniaques et les pratiques presque folkloriques des extrémistes, comme Jacques de Voragine dont la Légende dorée, à propos des Pères, est assez peu spirituelle. C’est, nous semble-t-il, négliger la dimension performative du mythe : si le mythe est une « histoire », c’est aussi, et sans doute en premier lieu, l’expression d’un sens possible, une prise en charge et une structuration du désir de vérité ; en cela, plus que prédicatif le mythe est un espace d’élaboration, celui de l’évolution et de la création du sens. Ainsi, c’est à ce titre, bien plus qu’à celui du merveilleux ou du répertoire symbolique, que l’histoire des Pères du désert est investie d’une fonction mythique, en particulier par les quatre thèmes que nous évoquions : la rupture par la solitude, puis l’expérience communautaire, l’ascèse du silence et la subversion du discours. |
l’avorton de dieu
– une vie de st paul |
Alain
Decaux |
Edition Desclée de Brouwer |
2003 |
Ce génie du christianisme a souvent énervé, mais jamais n’a laissé indifférent. Nous le trouvons dans son périple d’évangélisateur et de martyre. Bien que n’ayant pas connu le Christ il en fut le plus ardent défenseur. Certains
le donnent comme le fondateur du christianisme. Nous retrouvons ce géant aux
pieds d’argile à Damas, à Éphèse, à Jérusalem, avec Paul et Néron, à
Corinthe. On y parle de sa conversion, de son message, de ses lettres et
épîtres et de sa schizophrénie qui est peut-être à la base de sa volonté
d’évangéliser. Alain
Decaux, qui est historien et membre de l'académie française, raconte de
manière très vivante la vie de Saint Paul. Son livre est à la croisée de la
biographie, du roman de voyage et du récit historique. On apprend beaucoup
sur l'apôtre, un homme enflammé, voire colérique, mais réellement possédé par
le Christ qui lui est apparu. Il est très courageux ! Il parcourt le monde
inlassablement à pied ou en bateau pour convertir les païens, avec souvent
des échecs cinglants (et des séjours en prison). Mais l'homme est possédé par
le Christ et il ne renonce jamais. |
LE VULNÉRAIRE DU CHRIST – LA
MYSTÉRIEUSE EMBLÉMATIQUE DES PLAIES DU CORPS ET DU CŒUR DE JÉSUS-CHRIST
|
Louis charbonneau-lassay
|
Edition Gutenberg
|
2018
|
||
Cette nouvelle
édition, qui est aussi superbe que la précédente, a été rendue possible grâce
à M. Bernard Renaud de la Faverie – l’ancien responsable de la fameuse
librairie parisienne « La Table d’Émeraude », aujourd’hui disparue,
et de la revue alchimique La Tourbe des Philosophes – qui dirige
aujourd’hui les éditions Dervy, reprises, comme Gutenberg Reprint, par le
groupe d’éditions Trédaniel. On ne peut
qu’admirer la belle passion de M. Pierozak, et le résultat proposé en mesurant
l’étendue du travail fourni quand on sait qu’il se compose de l’étude
« d’à peu près cinquante mille fiches classées sous cinq à six cent
rubriques différentes et embrassant tout ce [que Charbonneau-Lassay] avait pu
amasser sur l’iconographie chrétienne. » D’après M. Pierozak, ces
archives contiennent encore « au moins 131 documents directement liés à
René Guénon » (dont une empreinte de sa bague [où est figuré le
monosyllabe Aum, dans sa forme courante], 4 lettres inédites, et une
quantité encore indéterminée d’extraits de lettres connues et
inédites) ; au moins 6 documents inédits sur le mystérieux
Saï-Taki-Movi ; au moins 5 documents en rapport direct avec la
mystérieuse organisation l’Estoile Internelle ; et une quantité
innombrable de dessins, croquis, gravures, sur les symboles chrétiens les
plus variés... » Cette nouvelle
édition conserve la mise en page et le format original de la première, les
deux étant parfaitement réussies. Quelques textes y ont été ajoutés :
une description du bâton de Saï-Taki-Movi qui fut offert par ce dernier à
Charbonneau-Lassay ; la transcription d’une lettre de Charbonneau-Lassay
daté du 26 octobre 1936 à A. Coomaraswamy, lui annonçant la souscription au Bestiaire
du Christ et offrant quelques informations intéressantes sur le rôle que
Guénon a joué dans cette publication ; et deux exemples de
reconstitution de la table des matières des Floraire et Lapidaire
du Christ, à partir des archives. Charbonneau-Lassay avait également le
projet, selon M. Pierozak, d’un « ouvrage consacré aux emblèmes
géométriques, aux phénomènes du ciel, aux signes graphiques, aux personnages
mythologiques qui ont été regardés comme des figures du Christ, etc. » La reconstitution
de M. Pierozak a été guidée par la correspondance non seulement de René
Guénon à Charbonneau-Lassay, mais aussi par celle de celui-ci à Guénon,
conservée au Caire. Elle contient notamment une description de la table des
matières du Vulnéraire : I) Les représentations des Cinq Plaies
du Christ dans l’art chrétien primitif ; II) Figurations de la
plaie latérale de Jésus ; III) Les représentations de l’effusion du
sang rédempteur ; IV) Les plantes emblématiques des Cinq Plaies du
Christ ; V) Les pierres emblématiques du Christ vulnéré ; VI)
L’emblématique du coeur vulnéré de Jésus ; VII) L’iconographie du
coeur de Jésus dans les armées contre-révolutionnaires de la Vendée ;
VIII) Figurations diverses afférentes ou étrangères au culte du coeur de
Jésus. Si l’on doit remercier
et féliciter chaleureusement M. Pierozak pour son remarquable travail, et
s’incliner devant son désir de respecter la position de Charbonneau-Lassay de
ne pas mettre en avant l’ésotérisme chrétien, on ne peut ressentir qu’une
profonde déception en lisant l’Avant-propos de M. PierLuigi Zoccatelli. On ne
comprend pas pourquoi M. Pierozak, qui a témoigné de son attachement à
l’œuvre de Guénon, lui a confié la présentation de cet ouvrage. Si les deux
livres de M. Zoccatelli publiés en langue française contiennent beaucoup de
documents inédits, on ne peut pas dire qu’il a été capable de les interpréter
correctement. Il a nettement montré qu’il n’était pas qualifié pour aborder
les questions traditionnelles. Alors que M. Pierozak semble convaincu de l’existence
de l’ésotérisme chrétien, ce ne semble pas être le cas de M. Zoccatelli. On
pouvait peut-être, à la rigueur, s’abstenir d’en parler, mais pas de prendre
une distance prophylactique avec cette réalité. Ne sait-on pas que « le
sarment ne peut, lui-même, porter fruit s’il ne demeure attaché au
cep »? (Jean, XV) Pourquoi tendre ainsi à affaiblir la raison
même de ses efforts et de son excellent labeur? Pourquoi consentir à cette
sorte d’abjuration par l’intermédiaire d’un professeur de sociologie? Afin de
perpétuer l’anormale négation de l’ésotérisme par un exotérisme moribond.
Dans ce genre d’affaires, nous sommes bien au-delà du plaisir de « faire
un beau livre qui intéressera les chercheurs. » M. Pierozak n’en
avait-il pas conscience? Les choses ont beaucoup
changé dans le Catholicisme aujourd’hui, et certaines précautions oratoires
ne nous paraissent plus du tout pertinentes. Où ont-elles mené jusqu’ici?
Entre les pudeurs de jeune fille et les vociférations obscènes d’intégristes
bornés, comme contre les accusations de panthéisme par des catholiques sans
qualification et pétrifiés dans leur ignorance, ou face à l’objectivité
inexistante de médiocres idéologues en sciences molles, qu’ils soient
professeurs dans une université pontificale et fumeurs de havanes, ou non, il
y avait une position de véridicité à tenir. Ne sait-on pas la vertu de la
vérité qui ne se dédie jamais et triomphe par elle seule de tous ses
adversaires? Ses voix – celles
des déléguées de l’Assemblée des Saints – avaient commandé à Jeanne de ne
point renier leur message, il aurait fallu de même acquiescer sans réserve à
l’enseignement de René Guénon, et ne pas fléchir pour maintenir et défendre
ce qu’il disait au sujet de l’ésotérisme chrétien. En l’occurrence, affirmer
sa parfaite orthodoxie. Dans la situation actuelle, faire le contraire,
c’est-à-dire donner la prééminence à l’exotérisme, est une funeste erreur.
Dans un précédent texte, nous avons rappelé, en citant R. Guénon, que
l’ésotérisme est l’esprit même de chaque tradition. Le péché contre l’esprit,
c’est alors sans doute le reniement de l’ésotérisme par ceux qui savent qu’il
est cet esprit. Souhaitons que les éditions ultérieures réparent cela. Il semble y avoir
eu cependant une étrange carence chez Charbonneau-Lassay lui-même. Alors
qu’il fut capable de voir le Christ dans la plupart des animaux (Le
Bestiaire du Christ), des fleurs (Le Floraire), des pierres (Le
Lapidaire), dans les emblèmes célestes et atmosphériques, c’est-à-dire en
toutes choses, comme l’enseigne le symbolisme chrétien, il paraît avoir été
incapable de le percevoir chez les hommes qui en manifestaient un aspect. Le
P. Hilaire de Barenton, n’écrivait-il pas que « tout ce qui est dans le
monde, émane sous forme d’image est un symbole du Christ »? En
particulier il ne le vit pas chez René Guénon qui était pourtant une
manifestation éminente du Christ pour notre époque. Il est singulier que
presque personne ne comprenne cela. Son enseignement n’est pas venu pour
abolir le Catholicisme, mais pour l’accomplir. Lui aussi fut cette pierre
qu’ont rejetée les bâtisseurs et qui est devenue la pierre d’angle.
Charbonneau-Lassay fut peut-être trop proche de lui à un certain moment pour
qu’il le comprît: il ne vit que « le fils du charpentier ». Le sens
symbolique de sa « fuite en Égypte » aurait pourtant dû éveiller
son attention... Longtemps après, M. Jean Borella fit une erreur analogue. |
LE BESTIAIRE DU CHRIST |
Louis Charbonneau– Lassay |
Edition ARCHE MILAN |
1974 |
Important
ouvrage de 1000 pages tiré à 500 exemplaires. C’est la symbolique chrétienne
des animaux A
commencer par celle de son auteur, Louis Charbonneau-Lassay (1876-1946) qui
se dévoua corps et âme, sa vie entière, à la symbolique autour de la figure
du Christ, à travers les sources les plus riches et les plus diverses :
archéologie, numismatique, héraldique. Animé par une foi dévorante, cet
ancien membre de la congrégation des frères de Saint-Gabriel, à Saint-Laurent
sur Sève, en Vendée, deviendra historien, archéologue, spécialiste
d’héraldique, de sigillographie, de numismatique et d’iconographie religieuse
- mais aussi graveur et imprimeur. En
dépit de la somme monumentale de ses travaux (Le Bestiaire du Christ
ne constituait pour lui que le premier volet d’une étude générale sur la
symbolique christique qui devait aussi comporter un Vulnéraire du Christ,
puis un Floriaire et un Lapidaire), ce visionnaire érudit
se tint toujours dans la plus extrême discrétion. Est-ce parce que Louis
Charbonneau-Lassay appartenait à L’Estoile internelle, une société hermétique
(et secrète) composée de seulement douze membres et dont les origines
seraient supposées remonter au XVe siècle? On peut ainsi lire sous sa plume,
dans Le Bestiaire du Christ, la mention suivante : "J’aurai
l’occasion de citer plusieurs fois dans la suite de cet ouvrage l’un de ces
groupements secrets du Moyen-Âge qui s’est conservé jusqu’à nous, L’Estoile
internelle, lequel possède des archives très anciennes, notamment un recueil
de symboles, datant de la fin du XVe siècle ; il m’a été
exceptionnellement communiqué par ce groupe même, pour le présent
travail…" Est-ce
parce qu’il aurait puisé dans des manuscrits originaux de cet ordre
ésotérique chrétien, et aurait eu connaissance, comme il le mentionne lui-même,
de "ces groupements mystiques et secrets du Moyen-Âge peu connus,
comme, par exemple, la Fede Santa, dont Dante paraît avoir été l’un des
chefs", et qui était "une sorte de tiers-ordre de filiation
templière", que Le Bestiaire du Christ est unique, et
entouré d’une aura de mystère mais aussi d’une sorte de
"malédiction"? Qu’on en juge : l’auteur dut attendre sept ans
avant de voir son grand-œuvre publié. Et lorsque celui-ci sortit enfin aux
éditions brugeoises de Desclée de Brouwer (DDB), en janvier 1941, son sort
fut scellé : le bombardement de Bruges, deux ans plus tard, entraîna la
destruction de la presque totalité du tirage et celle de tous les bois des
gravures… La mort de son auteur, en 1946, l’empêchera de mener à terme son
ambitieuse quadrilogie. Et malgré une promesse de réédition, Desclée de
Brouwer se désistera finalement. L’ouvrage n’existera plus qu’à quelques
rares exemplaires… Mais
l’histoire ne s’arrête pas là : un faux représentant de la revue Plaisir
de France se verra confier par les légataires de Louis Charbonneau-Lassay
le manuscrit original du Vulnéraire. On ne le reverra jamais, de même
que toutes les fiches préparatoires à la rédaction du Floraire et du Lapidaire,
qui seront dérobées chez l’auteur peu de temps avant sa mort… Le Bestiaire
du Christ sera réimprimé en 1974, mais à un prix prohibitif, et diffusé
seulement auprès de cercles ésotériques. Après de longues batailles
juridiques, la réédition (dans des conditions légales!) de ce livre en tout
point "merveilleux" fut enfin possible. Sorti en France en 2006
chez Albin Michel, celui-ci fait aujourd’hui l’objet d’une édition en
couverture souple tout à fait accessible au public amateur de symbolique
chrétienne et à ceux qui veulent encore comprendre le sens des chapiteaux, des
tympans et des fresques médiévales. Et qui répare un peu les outrages faits à
un trésor de la tradition mystique de l’Occident. On y trouve entre autre l’agneau, le
phénix, le pélican, l’abeille, le serpent d’airain, le poisson, le dragon, le
coq, le cheval, l’aigle etc. Plus de |
L’ḖCHELLE SAINTE
ou
ḖCHELLE DU PARADIS |
Saint Jean Climaque |
Edition Bellefontaine |
1997 |
||
Non seulement il accepte, mais sa réponse est accompagnée
du traité achevé en un temps record.
«Jean Climaque avait déjà 60 ans et disposait alors d’une parfaite
maîtrise de toutes les dimensions de la vie spirituelle». Théologien
orthodoxe et spécialiste des Pères de l’Église. Sa rapidité à s’exécuter
s’explique probablement par le fait que Jean avait déjà mis par écrit une
grande partie de son expérience spirituelle durant ses quarante ans au
désert. Constituée de trente chapitres ou « degrés » –
en général attribués aux trente premières années du Christ avant sa vie
publique –, L’Échelle se
présente comme un parcours initiatique ascendant devant conduire le candidat
à la vie monastique de l’arrachement au monde à la vision de Dieu,
couronnement de la vie ascétique. Jean-Claude Larchet a mis en évidence les
quatre étapes majeures de l’ouvrage : la rupture avec le monde
(degrés I à III) ; le renoncement à soi et la purification
des péchés (degrés IV à VII) ; la lutte contre les passions
(colère, avarice, tristesse, gourmandise, orgueil, luxure, etc.) et
l’acquisition des vertus (degrés VIII à XXV) ; enfin, le
sommet de la vie ascétique (XXVI à XXX). Le style concret et imagé de Jean Climaque vient
heureusement adoucir le caractère systématique de l’œuvre en multipliant les
références aux univers militaire, athlétique, maritime, animal, scolaire,
médical… fait de Jean Climaque un représentant majeur de la tradition
sinaïtique, qui court des premiers Pères du désert jusqu’à Grégoire Palamas
(1296-1359) et continue d’imprégner toute la spiritualité orthodoxe. Cette
tradition se caractérise notamment par l’importance accordée à la «prière du cœur» (ou «prière de Jésus») et la maîtrise
des passions. Dans le langage des Pères du désert, les passions recouvrent
toutes les formes d’attachement au monde. Ce sont elles qui tiennent l’homme
éloigné de Dieu. Pour combattre ses passions et parvenir à une
transformation en profondeur de tout son être, l’homme doit d’abord bien les
connaître : c’est la clé de L’Échelle
de Jean Climaque, fruit de quarante ans d’ascèse à l’écart du monde et de
patiente observation des mouvements intérieurs de l’âme et du corps. Jean Climaque est par ailleurs l’un des premiers à
systématiser l’enseignement des Pères du désert, jusque-là éparpillé en
divers recueils mêlant maximes, anecdotes et thèmes plus ou moins structurés.
«En prenant appui sur la symbolique
de l’échelle, il jette les bases d’une vie spirituelle dynamique permettant à
l’homme de progresser dans sa quête spirituelle». Monument incontournable
de la littérature spirituelle orientale, L’Échelle sainte de Jean Climaque est considérée par de
nombreux orthodoxes comme la lecture la plus fondamentale après la Bible. Au
fil des siècles, sa diffusion a gagné le monde slave, puis l’Occident par le
biais de nombreuses traductions. En France, au XVIIe siècle, L’Échelle est un véritable
best-seller dans le monde lettré, en particulier dans les milieux jansénistes
de Port-Royal. Aujourd’hui encore, les analyses de Jean Climaque sur la
vie spirituelle et ses interactions profondes avec le corps et le psychisme
rejoignent celles de la psychologie moderne. «En livrant une analyse très fine des passions, et des liens
subtils qu’elles entretiennent les unes avec les autres, Jean Climaque est
l’auteur du désert qui est sans doute allé le plus loin dans la connaissance
des tréfonds de l’âme. Marqué par une approche plus morale et
juridique, substituant à l’écoute et à la maîtrise progressive des «passions» la notion de «péchés capitaux», l’Occident a peu
à peu perdu de vue le rôle positif du corps dans la spiritualité. Lire Jean
Climaque aujourd’hui, c’est redécouvrir la vertu transformatrice d’une ascèse
à la fois précise et méthodique, où l’effort porté sur le corps et l’esprit
finit par rejoindre la grâce divine. |
LE CHRIST GREC - « DE LA TRAGÉDIE AUX ÉVANGILES » |
Bruno Delorme |
Edition Bayard |
2009 |
Le sous- titre « Essai sur l’influence de la tragédie et de la rhétorique grecques sur la constitution de la figure du Christ » établit le lien de dépendance entre deux expressions de la pensée humaine, la philosophie grecque et le récit des apôtres. Avec une conviction : le message des évangiles n’aurait pu trouver son sens et sa fonction de susciter la foi sans la pensée grecque. Le texte de Bruno Delorme se présente comme un essai emprunt de certitudes, mené à vive allure, avec le but de susciter la foi avec le moyen de la rhétorique aristotélicienne. C’est dans le champ de la rhétorique que les auteurs chrétiens ont travaillé pour édifier la figure du Christ jusqu’à sa perfection, ainsi à travers cette étude ont peut distinguer 5 niveaux qui vont nous faire comprendre cette évolution : Un niveau tragique qui se manifeste pleinement dans la passion du Christ Un niveau théâtral : l’histoire romancée du Christ s’expose sur une scène, qui deviendra une Eglise. Sur cette scène se joue la Cène eucharistique, al Passion elle-même, qui vise à opérer dans la psyché de l’homme une catharsis et à imprimer dans sa mémoire le souvenir de cette tragédie unique, tel un modèle d’identification pour trouver le salut. Le niveau romanesque : la rhétorique pose les récits évangéliques comme des fictions littéraires se libérant des références historiques comme des mythes, traduisant le merveilleux de la vie et de la mort du Christ. Le niveau psychologique qui explique la personnalité du Christ, son génie, son humanité, sa vie simple mais forte, sa divinité par un caractère mélancolique qui s’exprime par métaphores. Le niveau romain termine ce récit avec la personne de l’empereur, le droit romain et l’évolution historique : « La culture romaine va couronner l’édifice de la foi chrétienne élaborée initialement dans le creuset de la rhétorique grecque ». Tout ceci en fait un livre attrayant doté d’un pouvoir didactique certain, concernant ici, l’univocité de la rhétorique. Les 56 pages de notes et de références présentant un intérêt important et majeur sur le plan de l’acculturation. L’évocation de la pensée grecque, de Dyonisius à Aristote (la Poétique et le Rhétorique), et à Jésus, nous permet de préciser bien des notions bibliques et philosophiques et nous donne accès à un matériel sémantique et évangélique précieux. La naïveté du texte, par certains cotés, déclenche en deuxième lecture, le processus dialectique indispensable à toute réflexion. Cette forme de « grécisation » des évangiles, cette occultation de l’Ancien Testament avec la typologie de Saint Paul, le message de Jean, a la puérilité de penser que le texte ainsi élaboré va susciter la foi, autant de lacunes qui nous ramènent à l’élaboration spirituelle écossaise. Jésus est ici dans une cuirasse inaccessible et indestructible, on peut alors penser, que cette approche est un moyen de ne pas parler de Dieu et qu’elle s’adresse à des agnostiques ou à des Ecossais qui souvent, ont tant de mal à s’exprimer dans ce domaine si particulier. Malgré tout ce livre est passionnant, il nous apprend énormément de choses, et il nous permet de mettre en œuvre et en pratique une forme de dialectique. Au sommaire de cet ouvrage : Le berceau du christianisme - Le paradigme grec du théâtre et de la tragédie – La rhétorique et les modèles des Evangiles – La mélancolie et la métaphore – Rome : l’empereur et le droit - |
le christ hÉbreu |
Claude
tresmontant |
Edition O.E.I.L. |
1984 |
||
.On
comprendra à l’inverse à quel point les Évangiles écrits pour leur essentiel
au cœur des événements, dans cette langue hébraïque porteuse d’une dynamique
spirituelle unique, peuvent être pour les hommes de bonne volonté de tous les
temps une « Nouvelle » vraiment bouleversante. Le bibliste Claude Tresmontant publie
en 1983 Le Christ hébreu ; en 1984, l’Evangile de Jean ; et en 1985
L’Apocalypse de Jean. Il pensait que nos quatre évangiles étaient la
traduction en grec de notes prises au jour le jour en hébreu par des
auditeurs de Jésus … donc pratiquement, au contact des faits. En ce qui
concernait l’évangile de Jean, dès 28-30, des notes avaient été prises en
hébreu, par le disciple que Jésus aimait, et plus tard traduites en grec.
C’est de Mariam qu’il tient plusieurs
renseignements, par exemple ce que le Seigneur a dit lors du festin de Qanah
en Galilée. Il était le disciple préféré du Seigneur, parce qu’il était
théologiquement le plus savant, et le plus apte à comprendre l’enseignement
théologique de haute portée du Seigneur. Lui seul a conservé et transmis cet
enseignement de haute portée donné lors de la dernière nuit. Il hésite à
entrer dans le tombeau, parce que cela est interdit à un prêtre. Il entre
dans le tombeau, lorsqu’il comprend qu’il n’y a plus de mort dans le tombeau,
parce que le Seigneur est vivant. Tous les renseignements dont nous disposons
par le texte lui-même du quatrième Evangile confirment ce que nous dit
Polycrate d'Ephèse dans sa lettre au pape Victor [ndlr. évêque de Rome, car
le titre de pape sera postérieur] : Jean, l’auteur du document hébreux que
nous appelons le quatrième Evangile, était prêtre. Ce n’était pas un Galiléen
analphabète. C’était un Judéen savant, et même très savant. » |
LE CHRIST PHILOSOPHE
|
FrḖdḖric lenoir
|
Edition Plon
|
2007
|
Derrière le message religieux, Frédéric
Lenoir appelle à redécouvrir le message fondamental du Christ : une
philosophie universelle, porteuse de valeurs éthiques révolutionnaires. Pourquoi la démocratie et les droits de l'homme sont-ils
nés en Occident plutôt qu'en Inde, en Chine, ou dans l'empire ottoman ? Parce
que l'Occident était chrétien et que le christianisme n'est pas seulement une
religion. Certes, le message des Evangiles s'enracine dans la foi en Dieu,
mais le Christ enseigne aussi une éthique à portée universelle : égale dignité
de tous, justice et partage, non-violence, émancipation de l'individu à
l'égard du groupe et de la femme à l'égard de l'homme, liberté de choix,
séparation du politique et du religieux, fraternité humaine. Quand, au IVe
siècle, le christianisme devient religion officielle de l'Empire romain, la
sagesse du Christ est en grande partie obscurcie par l'institution
ecclésiale. Elle renaît mille ans plus tard, lorsque les penseurs de la
Renaissance et des Lumières s'appuient sur " la philosophie du Christ
", selon l'expression d'Erasme, pour émanciper les sociétés européennes
de l'emprise des pouvoirs religieux et fonder l'humanisme moderne. Frédéric
Lenoir raconte ici le destin paradoxal du christianisme - du témoignage des
apôtres à la naissance du monde moderne en passant par l'Inquisition - et
nous fait relire les Evangiles d'un œil radicalement neuf. Comme l’affirme Lenoir, « le Christ a surtout initié
une nouvelle voie spirituelle fondée sur la rencontre de sa propre
personne. » Il a aussi transmis
un enseignement éthique à portée universelle : non-violence,
égale dignité de tous les êtres humains, justice et partage, primat de
l’individu sur le groupe et importance de sa liberté de choix, séparation du
politique et du religieux, amour du prochain allant jusqu’au pardon et à
l’amour des ennemis. Cet enseignement est fondé sur la révélation d’un Dieu
amour et s’inscrit donc dans une perspective transcendante. Il n’en demeure
pas moins qu’il s’inscrit aussi dans une profonde rationalité. Ce message est une véritable sagesse,
au sens où l’entendaient les philosophes grecs. Lenoir reconnaît qu’il n’est pas le premier à considérer
le Christ aussi comme un
philosophe et à parler de son message le plus universel comme d’une véritable
philosophie de vie. Il avait découvert cette formule « philosophie du
Christ » sous la plume de l’humaniste et théologien néerlandais Érasme. Dans sa recherche du « message éthique » du Christ,
Lenoir sait s’appuyer sur les recherches les plus récentes des historiens et
des exégètes. Son propos? « Comprendre le message des Évangiles et
l’événement spirituel qui est à leur source. » Pour Lenoir, ce qui
compte, c’est le message que livrent les Évangiles tels qu’ils existent présentement et l’influence qu’ils ont eu
dans l’histoire humaine. La sagesse du Christ, telle que rapportée dans les
Évangiles, apporte un bouleversement considérable. Un message tellement
révolutionnaire qu’il a même pu être pervertie par ceux qui avaient la charge
de le transmettre. Plusieurs chapitres sont consacrés dans l’œuvre de Lenoir
afin de rendre compte des grandes
lignes de l’histoire du christianisme et de son rôle incontournable dans
l’avènement de la modernité occidentale. |
LE CHRIST INITIATIQUE - UNE CHRISTOLOGIE AU cœur DE LA
FRANC-MAÇONNERIE |
par
Eric Guerrier |
Edition
Du Cosmogone |
2012 |
Petit
livret en douze tableaux d’une poétique de la transmutation alchimique
effective - L’auteur remet le Christ au centre de la Franc-maçonnerie,
en expliquant qu’au début de la naissance de cet ordre, la religion
chrétienne était la base de l’enseignement maçonnique, puis sous la poussée
de la laïcité et de l’anti maçonnisme, la Franc-maçonnerie s’est
déchristianisée – L’auteur avec force et vigueur explique pourquoi il faut retrouver les valeurs chrétiennes de la Franc-maçonnerie – |
le christianisme comme alchimie |
epignosis |
Edition
DERVY |
1987 |
Par-delà
les institutions, les dogmes, les rites, les formes, quelle est la véritable
nature du christianisme ? Quelles clés de salut, d’accomplissement nous a
réellement apportées Jésus le Nazaréen ? Aujourd’hui plus que jamais il est
nécessaire de répondre précisément à ces questions : elles concernent chacun
d’entre nous en tant qu’Occidental, en tant que chercheur de la « voie
intérieure », en tant que participant au vaste mouvement actuel de mutation.
|
le christianisme ÉsotÉrique |
Annie
besant |
Edition
ADYAR |
2004 |
Quel
est le but des religions ? C’est la première question qui se pose. Les
religions sont données au monde par des hommes plus sages que les masses qui
les reçoivent : elles sont destinées à hâter l’évolution humaine, et leur
action, pour être effective, doit atteindre et influencer individuellement
les hommes. Or, tous les hommes ne sont pas arrivés au même degré
d’évolution. L’évolution peut, au contraire, se représenter comme une rampe
ascendante dont chaque point est occupé par un homme. Où il est question : du
côté caché des religions, du côté caché du christianisme, les témoignages de
l’Église et des Écritures, le Christ historique, mystique et rédempteur, la
résurrection, la trinité, la prière, le pardon, les sacrements et la
Révélation. Si
la vraie connaissance – la Gnose – doit être à nouveau une partie des
enseignements chrétiens, ce ne peut être qu'avec les restrictions anciennes
et à la condition d'abandonner définitivement l'idée de tout ramener au
niveau des intelligences les moins développées. L'enseignement hors de portée
des moins évolués peut seul préparer le retour des connaissances occultes, et
l'étude des Mystères Mineurs doit précéder celle des Grands Mystères. Ceux-ci
ne seront jamais divulgués par l'impression : ils ne peuvent se transmettre
que de Maître à disciple, « de bouche à oreille ». Quant aux Mystères
Mineurs, qui dévoilent partiellement de profondes vérités, ils peuvent
aujourd'hui encore être rétablis ; un ouvrage comme celui-ci est destiné à en
donner une esquisse et à indiquer la nature des enseignements dont l'étude
s'impose. Annie Besant (née Wood le
1er octobre 1847 à Londres, décédée le 20 septembre 1933
à Chennai), est une conférencière, féministe, libre-penseuse, socialiste et
théosophe britannique, qui prit part à la lutte ouvrière avant de diriger la
Société Théosophique, puis de lutter pour l'indépendance de l'Inde. Issue
d'une famille anglo-irlandaise et orpheline de père à cinq ans, elle fut
éduquée de façon privée par une dame charitable. Elle fit de nombreuses lectures
philosophiques qui développèrent ses questionnements métaphysiques et
spirituels. Elle prit aussi conscience, à la même époque, de la condition
ouvrière. Jeune femme de la classe moyenne victorienne, elle n'avait alors
pas d'autre avenir que le mariage. En décembre 1867, elle épousa Frank
Besant, un pasteur anglican. Le mariage fut malheureux. Après avoir eu deux
enfants, le couple se sépara en 1873. Excellente oratrice, Annie Besant
commença une carrière politique en faisant des tournées de conférences sur le
féminisme, la libre-pensée et le sécularisme. Elle travailla alors aux côtés
de Charles Bradlaugh avec qui elle publia en 1877 un pamphlet présentant des
méthodes de limitation des naissances. Ils furent jugés et condamnés à six
mois de prison pour « obscénité ». L'appel fut suspensif et le
verdict fut cassé pour vice de forme. Elle perdit cependant la garde de sa
fille qu'elle avait obtenue lors de la séparation avec son mari. Elle
profita de la modification des statuts du University College de Londres pour
y entamer des études scientifiques brillantes. Elle en fut cependant exclue
en 1883 du fait de sa réputation et de ses activités politiques et ne put
terminer sa troisième année de licence. En parallèle, elle dispensa des cours
publics d'éducation populaire dans le Hall of Science de South Kensington. Annie Besant s'intéressa à la pensée
socialiste dès le début des années 1880 et adhéra à la Fabian Society en
1885. Elle devint rapidement membre du comité directeur. Elle s'engagea alors
dans la lutte sociale. Elle était présente lors du « Bloody
Sunday » du 13 novembre 1887 : cette manifestation
pacifique dispersée par la force protestait contre la politique du
gouvernement en Irlande ainsi que contre les conditions misérables de travail
et de vie des milieux populaires. Elle organisa ensuite la grève victorieuse
des allumettières de l'entreprise Bryant and May dans l'East End de Londres à
l'été 1888. Elle fut élue de ce quartier populaire au London School Board où
elle réussit à faire adopter le concept de repas gratuits pour les enfants
pauvres dans les écoles de la capitale. En 1889, William Thomas Stead,
rédacteur en chef de la Pall Mall Gazette, lui demanda d'écrire un
compte-rendu de l'ouvrage d'Helena Blavatsky, la Doctrine Secrète qui lui fit
découvrir la théosophie. Elle y trouva les réponses à ses interrogations
métaphysiques et spirituelles et s'y convertit rapidement. Elle devint une
des dirigeantes de la société théosophique. En 1893, elle partit s'installer
en Inde où était basée la société. Là, elle adopta et éduqua Krishnamurti
pour qui elle devint une mère spirituelle. Elle prit la direction de la
Société théosophique en 1907 et l'assuma jusqu'à sa mort en 1933. En Inde, elle s'engagea pour l'auto-détermination,
puis l'indépendance du pays, par des articles, des discours et des activités
éducatrices. Elle mécontenta le pouvoir britannique qui l'assigna à résidence
en 1917 mais dut la relâcher rapidement sous la pression de l'opinion publique
indienne. La même année, Annie Besant fut élue présidente du Parti du
Congrès. Elle s'effaça peu à peu face à Gandhi et consacra les dernières
années de sa vie à la théosophie. Les liens noués entre W. T.
Stead et Annie Besant au moment du Bloody Sunday avaient eu pour celle-ci une
autre conséquence. Le journaliste avait le même genre d'interrogations
spirituelles qu'elle. Il avait même créé une Église destinée à régénérer le
christianisme. Elle commençait à considérer que si l'athéisme lui avait
apporté la paix en supprimant un Dieu injuste, il n'était cependant pas la
réponse à ses questionnements. En 1889, William Thomas Stead demanda à Annie
Besant de préparer pour la Pall Mall Gazette un compte-rendu de la Doctrine
Secrète d'Helena Blavatsky (appelée souvent « Madame Blavatsky »).
Elle en fut émerveillée : elle avait trouvé la réponse à toutes les
interrogations métaphysiques et spirituelles qui la taraudaient depuis
l'enfance. La théosophie, inspirée des sagesses orientales, considère que
toutes les religions ne sont que des variations d'une Sagesse universelle
première. Elle sembla à Annie Besant être la Vérité qu'elle avait toujours
cherchée. Elle rencontra Madame Blavatsky et fut impressionnée malgré elle
par la culture de cette femme de plus de cent kilos qui ne se déplaçait plus
qu'en fauteuil roulant. Elle lut les diverses critiques adressées à la
théosophie et à Madame Blavatsky : elle n'y vit pas plus que les
critiques qui lui avaient été adressées à elle tout au long de sa carrière.
Elle se déclara donc ouvertement théosophe et devint membre de la Société
théosophique. Ses amis (qui devinrent rapidement ses
anciens amis) en furent horrifiés : Charles Bradlaugh le premier, même
s'ils s'étaient déjà éloignés lorsqu'Annie Besant était devenue socialiste,
mais aussi George Bernard Shaw. Ils considéraient qu'ils perdaient une des
plus ardentes militantes de la libre-pensée et de la réforme sociale. Elle
quitta en effet d'abord la National Secular Society puis la Fabian Society
puis le London School Board et enfin la Social Democratic Fédération. Malgré
tout, elle n'abandonna pas la lutte politique pour autant : dans son
tout premier article théosophe (« Practical Work for
Theosophists »), elle suggérait aux membres de la société d'acheter des
actions des entreprises qui exploitaient leurs ouvriers afin d'en prendre le
contrôle et de les réformer. Elle fonda dès 1891 une ligue des ouvriers
théosophes. Elle consacra ses conférences à la théosophie dont elle devint
rapidement une des principales animatrices et pour laquelle elle transforma
sa maison pour en faire un lieu de réunion. En 1890, ses deux enfants, Digby
(vingt-et-un ans) et Mabel (dix-neuf ans) la rejoignirent, comme elle
l'espérait, dès qu'ils se trouvèrent en âge de pouvoir décider de leur sort,
hors de l'autorité paternelle. En 1891, lorsque Madame Blavatsky
décéda, Annie Besant prit la direction de la Société théosophique pour
l'Europe et l'Inde. En 1893, après avoir participé au « Parlement
mondial des religions » lors de l'Exposition universelle de Chicago,
elle s'installa en Inde. Elle déclara y avoir trouvé sa patrie spirituelle et
prit l'habitude de s'habiller à l'indienne. Cependant, elle y trouva la
société théosophique en pleine tourmente. De nombreux scandales dus à la
malveillance d'un couple, les Coulomb (avec l'aide de missionnaires
protestants de Madras, désireux de discréditer et d'évincer les théosophes),
avaient été en effet « révélés » par la presse : usage de faux
ou mœurs de certains membres. Elle se battit alors pour rétablir la
réputation de sa société. En 1907, elle en devint la présidente, succédant au
colonel Henry Steel Olcott et fut réélue à ce poste jusqu'à sa mort. Elle
établit le centre de la société à Adyar, près de Chennai. Elle y découvrit
Krishnamurti en 1909. Elle voyait en lui le futur « guide
spirituel » (« World Teacher ») et participa à son éducation.
S'il renonça à la théosophie en 1929, il ne renia ni sa mère adoptive, ni son
rôle spirituel. Parallèlement à son activité
spirituelle dans la société théosophique, elle commença à s'intéresser au
sort moral de son pays d'adoption : l'Inde. Elle critiquait depuis
longtemps le joug politique, économique et moral du Royaume-Uni sur la
région. Elle considérait que l'attitude britannique était en train de briser
l'Inde. Elle voulut lui redonner sa grandeur. Elle commença par fonder des
écoles et lycées pour encourager la redécouverte locale de la philosophie, de
la littérature, de la religion et des arts indiens (Central Hindu College en
1898, un lycée de garçons, la Central Hindu Girls’ School, un lycée de
filles, en 1904, et enfin la Hindu University en 1911 à Bénarès). Elle milita
aussi pour les droits sociaux des Indiens, mais aussi des Indiennes. Elle
s'engagea à nouveau en politique. À partir de 1913, elle multiplia les
articles et les discours réclamant le droit à l'auto-détermination du pays.
Elle considérait que le gouvernement britannique n'avait pas tenu ses
promesses à l'Inde et lui conseillait de commencer à traiter les Indiens
comme des égaux faute de quoi il verrait le pays lui échapper. Elle ne
critiquait pas l'idée de l'Empire britannique ou de la présence britannique
en Inde. Elle suggérait d'en revoir le fonctionnement, principalement via
l'auto-détermination. Elle se heurta là à l'opposition de certains
théosophes. Ses idées politiques et sociales étaient diffusées à travers les
journaux New India et Commonwealth. En 1913, elle adhéra au Parti du
Congrès. Au début de la Première Guerre mondiale, elle déclara que l'Inde
pouvait aider le Royaume-Uni mais ne devait pas cesser de réclamer le Home
Rule. Elle fonda en 1915 la Home Rule League avec le soutien et la
coopération de Bal Gangadhar Tilak. La direction de la branche britannique
fut confiée à George Lansbury. Elle devint alors très populaire en Inde,
beaucoup moins en Grande-Bretagne. Il fut décidé de l'interner. Comme elle
était âgée de soixante-dix ans, elle fut assignée à résidence à Ootacamund.
Cela souleva une immense protestation en Inde. Elle reçut le soutien de
Motilal et Jawaharlal Nehru, de Gandhi et de Jinnah. Les autorités durent se
résoudre à la libérer. Elle reprit immédiatement ses activités politiques. En
1917, elle fut élue présidente (pour un an, comme tous les présidents du
mouvement) du Parti du Congrès à Kolkata, la première femme à ce poste
Cependant, malgré son amour pour le pays et sa popularité, il lui sembla
évident qu'une vieille femme blanche n'était pas la meilleure personne pour
incarner la population indienne. Même si elle avait été une des premières
inspiratrices du mouvement d'indépendance, elle ne pouvait continuer à en
être une des chefs de file. Elle continua à participer dans l'ombre aux
différents mouvements, comme celui de la non-coopération (Non-Cooperation
Movement). Elle prédit cependant des conséquences négatives à la politique de
résistance passive prônée par Gandhi. Le massacre d'Amritsar en avril lui
donna raison, mais ses critiques furent mal ressenties. Quand Gandhi prit la
direction du Parti du Congrès en 1920 et imposa la désobéissance civile comme
tactique officielle, elle démissionna. Dès 1918, lorsque les femmes obtinrent
des droits politiques au Royaume-Uni, le Parti travailliste proposa à Annie
Besant de se présenter au parlement britannique. Elle accepta, mais les
autorités britanniques interceptèrent son télégramme qui n'arriva pas à
destination, l'empêchant de se présenter. Elle revint cependant au
Royaume-Uni en 1919. Elle adhéra alors au Parti Labour et participa à la
commission parlementaire qui discutait sur le futur statut de l'Inde. Elle
demandait l'autodétermination mais aussi que le modèle occidental ne fût pas
imposé aux futures institutions indiennes qui devraient être aussi inspirées
des traditions locales. Elle réclamait que le droit de vote fût accordé aux
femmes indiennes. Le projet fut cependant rejeté par le Parti du Congrès en
1920, ce qui constitua une autre raison de la démission d'Annie Besant. En 1924, elle tenta de créer un nouveau
mouvement indépendantiste indien, l’Indian National Convention qui rédigea le
Commonwealth of India Bill un projet de self-government pour l'Inde. Celui-ci
reçut le soutien de Sidney Olivier Secretary of State for India du
gouvernement Ramsay MacDonald, mais, ce gouvernement tomba avant que le
projet pût être proposé au parlement. Elle fut invitée en 1928 à participer à
la Commission Nehru qui prenait le contre-pied de la Commission Simon,
composée exclusivement de blancs. Le Rapport Nehru suggérait la
transformation de l'Inde en dominion, à l'image du Canada ou de l'Australie.
Annie Besant retourna alors en Grande-Bretagne pour défendre ce projet. Elle
échoua car Gandhi de son côté exigeait l'indépendance totale. Devant les
tensions, principalement ethniques, croissantes dans le sous-continent, elle
en prédit dès 1930 la partition. Annie Besant fut l'une des fondatrices
en 1893 de l'ordre maçonnique The Order of Universal Co-Freemasonry, lié à
l'Ordre maçonnique mixte international « le Droit humain » de Maria
Deraismes. Ce fut d'ailleurs, en uniforme de maçon, qu'elle participa à la
manifestation des femmes suffragistes au moment des cérémonies de
couronnement de George V le 17 juin 1911. Annie Besant mourut le 20
septembre 1933 à Adyar. Son corps fut brûlé sur un bûcher, selon la tradition
hindoue. Ses cendres furent dispersées en partie dans le Gange et en partie
dans le jardin de la société théosophique d'Adyar |
LE CHRISTIANISME SECRET |
DENIS
LABOURÉ |
ÉDITION
LE MERCURE DAUPHINOIS |
2009 |
||
Cette
expérience montre que nous n’avons pas un corps spirituel et un corps
biologique qui se superposeraient l’un l’autre. Nous sommes un corps de Lumière. Mais cette lumière s’est
durcie, congelée, cristallisée en raison d’un drame cosmique que la tradition
(juive, chrétienne ou hermétique) compare à une chute. Ce passage, c’est la
survie d’un être qui n’est plus dans l’espace –temps, qui est vivant, mais
d’une autre manière ; qui domine le cosmos au lieu d’être dominé par
lui.
Dans
son ouvrage intitulé « Le Grand Œuvre », Grillot de Givry résume l’objectif :
« Mais j’en ai assez dit pour que tu saches que tu dois désormais te
former un corps mystique, qui se substituera en tous tes actes à ton corps
visible pour employer utilement tes forces immatérielles, et ainsi tu vivras
dans l’hyper physique ; et c’est là ta voie » Le corps de Lumière est l’aboutissement de ce
processus. Roger
Bacon
a dit « Il faut que le corps devienne
esprit et que l’esprit devienne corps » C’est la solution de
l’œuvre. Pour la réaliser, ton propre corps, embrasé par le feu
philosophique, corrodé par l’eau ardente des contritions, doit atteindre un
tel degré de pureté qu’il s’immatérialise vraiment, alors, se transfigurant
comme sur le mont Thabor, il deviendra inaltérable ; il ne sera plus un
impédiment à la vie spirituelle, mais au contraire, à l’égal du corps
glorieux, il participera de celle-ci et contribuera lui-même –ô prodige- à
l’œuvre. Si
l’Eglise latine avait clairement enseigné le processus de divinisation, le mage
et le prêtre n’auraient fait qu’un seul homme ; les Eglises ne
repousseraient pas avec horreur les lignées hermétiques qui sauvent des
enseignements qui furent au cœur du christianisme. Les ordres initiatiques ne
vociféreraient pas contre les sacrements et l’oraison qui leur manquent pour
respecter l’idéal de leurs fondateurs. Le
christianisme n’a rien à envier aux autres traditions. Pour lui, « le
dernier ennemi détruit, c’est la mort ». La résurrection du Christ
représente l’apothéose de l’itinéraire spirituel. Le christianisme propose un
parcours total. L’enseignement de ce parcours relève d’une gnose – d’une
science- parfaitement orthodoxe. Cette science transmet les instructions
nécessaires au passage du biologique au spirituel, du corps physique au corps
lumineux. Ce
livre rassemble ce qui est épars, il présente ces instructions qui mèneront
l’Homme de bonne volonté à sa naissance spirituelle, en attendant que le mage
et le prêtre ne soient à nouveau qu’un seul homme. Sujets traités dans cet ouvrage : La gnose – l’homme, image de Dieu – La déification de l’Homme
– La transfiguration du monde – Les étapes de la Révélation –Se connaître soi
même – Le jeûne, le silence, le respir- La transparence du corps – Les
mystères de l’eau, du sang de la chair, du baptême et de l’eucharistie –
Quand la parole prend feu – La prière- La voie du cœur – La mémoire du sang
et la régénération – Le sang peut il vaincre la mort ?- L’astre du matin
– Le rosaire – Guérir nos morts – Le christianisme secret avec la nuée sur la
sanctuaire, l’alchimie interne, le moi, le soi, la consécration et le secret
de Marie, la flamme perpétuelle……. |
LECTURE DE L’ÉVANGILE SELON JEAN |
|
Edition Du CERF |
1976 |
Avant
de nous inviter à une lecture contemplative et à une étude personnelle,
l’auteur nous jette dans le contraste historique on y retrouve les luttes
entre communautés, les procédés littéraires, le prologue, et la composition
de l’évangile spirituel de Jean, presque aussi complexe que son Apocalypse.
Nous n’entrons pas directement dans le récit évangélique par l’enfance de
Jésus (comme Matthieu ou Luc) ou par son entrée dans la vie publique une fois
adulte (comme Marc). Le Quatrième évangile s’ouvre sur une sorte de préface
non signée, beaucoup plus développée que les débuts des œuvres de Marc (Mc
1,1) ou de Luc (Lc 1,1-4), habituellement appelée " prologue ". Ce
prologue, écrit en style poétique, introduit certes à la lecture de tout
l’évangile, mais il en est aussi une relecture. Placé au début du récit, il
le précède, mais, d’une certaine façon, il le suit car il est
vraisemblablement issu d’une réflexion postérieure sur la théologie
johannique. Il est " prologue ", car il est situé avant tous les
mots et paroles de l’évangile, mais il est en même temps " pro-Logos
", s’il l’on peut dire, car c’est une hymne entièrement en faveur (grec
" pro-") du " Logos " (Verbe ou Parole). Le prologue
n’est ni un plan de l’évangile, ni un résumé. Tout ce qu’il contient n’est
pas repris dans l’ordre, ni tel quel, dans le Quatrième évangile. En effet,
certains mots, pourtant centraux, sont absents du corps du récit. Ainsi le
" Logos " préexistant et créateur, le " plérôme " (la
plénitude) et la " grâce "
ne se retrouvent pas après 1,18. On pourra lire le terme " logos
" (au singulier ou au pluriel) dans le corps de l’évangile de Jean, mais
ce sera dans un autre sens, plus commun, celui de " parole " ou de
" mots «. D’autre part, le prologue ne décrit pas les différents événements
de la vie de Jésus, laissant ce soin à l’évangile. Ainsi,
même s’il est question du non-accueil du " Logos " par le monde ou
par les siens, la croix en tant que telle n’est pas mentionnée. Cependant,
malgré son style différent et même si, dans l’histoire de la formation du
Quatrième évangile, cette hymne était peut-être indépendante, elle est
actuellement bien unie à l’ensemble de l’écrit qu’elle introduit. La divinité
du " Logos " incarné en Jésus, annoncée au début et à la fin du
prologue (Jn 1,1 et 1,18), forme une inclusion avec la fin de l’évangile
lorsque Thomas reconnaît le Ressuscité comme son " Seigneur et Dieu
" (Jn 20,28). En outre, la plupart des termes et thèmes présents dans
ces premiers versets se retrouvent dans l’évangile, ainsi : la " vie
", la " lumière " et le dualisme " lumière / ténèbres
", le " monde ", la " gloire ", les verbes "
croire ", " connaître ", " naître ". Une même
théologie parcourt donc l’évangile johannique de la première phrase du
prologue à la dernière de l’épilogue (Jn 21). Dès ses premiers mots, le
prologue nous situe avant la création du monde avec un solennel " Au
commencement " (Jn 1,1) qui renvoie à la Genèse (Gn 1,1). Il se termine
par l’affirmation de la possibilité de connaître Dieu grâce à la révélation
ou au récit que fait de lui le Fils unique. C’est ainsi toute l’histoire du
salut, depuis les origines jusqu’à l’Incarnation, en passant par le don de la
Torah à Moïse au Sinaï, qui est décrite en quelques traits et nous aide à
comprendre le Salut amené par Jésus. |
le dieu intÉrieur |
A.
jodorowsky |
Edition
LE RELIÉ |
2004 |
||
Donc ce n'est pas le déploiement des peuples, le mouvement des
foules, le bruissement des armées, le bruit des conquérants qui importent !
C'est le cheminement secret de la Lumière au cœur de notre coeur. Et voilà
justement le centre du débat, voilà donc la difficulté dans laquelle nous
nous débattons : il s'agit de passer d'un dieu extérieur, considéré comme un
pouvoir qui domine et qui limite, à un dieu intérieur, secret, silencieux,
dépouillé, fragile, intérieur à nous-mêmes et qui nous attend à chaque
battement de notre coeur, dans le plus secret et le plus profond de notre
intimité. Tous les malaises dont nous souffrons disparaîtront, dans la
mesure où ce diagnostic sera heureusement accompli et où nous comprendrons
que nous sommes appelés à un approfondissement merveilleux, à une découverte
vitale de l'Évangile, à une rencontre originale avec Jésus-Christ, comme le
vécut la Samaritaine, précisément parce que le Dieu qui se révèle, ce n'est
plus le Dieu des peuples, le Dieu des foules, le Dieu des rassemblements trépignants,
c'est le Dieu des personnes, c'est le Dieu du coeur, comme dit
Saint-Augustin, c'est le Dieu silencieux, le Dieu fragile, le Dieu qui peut
échouer, le Dieu crucifié par amour pour nous, sans attendre le nôtre en
retour, le Dieu qui est en agonie depuis le début du monde et jusqu'à la fin,
tant que notre coeur ne va pas à la rencontre du Sien, dans une conversion de
tout notre être à sa douce Lumière. Dieu ne s'impose jamais. " |
L’ÉGLISE ET LA VIE RELIGIEUSE EN OCCIDENT A LA FIN DU MOYEN ÂGE |
Francis
RAPP |
Edition
PUF |
1994 |
Après 1300, l’église comme l’Occident tout
entier entra dans l’âge des déséquilibres et des contradictions. A la
centralisation romaine répondaient les théories conciliaires ; la
sécheresse de la scolastique contrastait avec la ferveur de la mystique… Le Schisme déchira la « tenue sans
couture » en deux puis en trois morceaux, le brasier hussite fut plus
redoutable que jadis la contestation cathare. Ces défis furent relevés et de
nombreuses réformes mises en chantier : il fallait redresser les
institutions, réduire les abus, instruire les fideles, aussi les efforts
accomplis à cette fin permirent de multiplier les expériences et d’accumuler
les matériaux ? Dans ce laboratoire et ce conservatoire, le
catholicisme tridentin et le protestantisme trouvèrent beaucoup d’éléments
dont ils surent faire des ensembles neufs et solides. L’automne de l’époque
médiévale avait préparé le renouveau chrétien des temps modernes. Au sommaire de cet ouvrage de
380 pages : Etat des connaissances :
Le gouvernement de l’église - la papauté d’Avignon -
les étapes de l’exil - Agnani, Vienne et
Avignon - la monarchie pontificale
- centralisation et fiscalité - développement
de l’appareil administratif - les résistances
des Prélats et des penseurs - l’Empereur et l’idée
d’empire - les rois - le Schisme et
la cris conciliaire - la « robe sans
couture » déchirée - la naissance et les causes
profondes du Schisme - trois voies sans
issues - via facti, via cessionis et via
conventionis - L’église sauvée par le concile
- le concile de Pise et l’église tricéphale
- le concile de Constance et le retour à l’unité
- la restauration du pouvoir pontifical - le Pape
vainqueur du concile - de Sienne à Bâle -
la survivance du conciliarisme - le prix de la victoire
étant l’entente avec les Etats - le siècle des
concordats (1418-1518) - Heur et malheur du
gallicanisme - l’Angleterre et
l’Empire - la reconstruction des Etats
pontificaux - la réorganisation des
finances - la renaissance d’une capitale
- Croyance et piété : La
doctrine - les Universités
- la création des nouveaux centres d’études
- poursuite des privilèges - la cris de
la théologie spéculative - Duns Scot et G.
d’Occam - la victoire incomplète de l’occamisme et le
relâchement de l’effort spéculatif - la découverte
d’horizons nouveaux - Gerson, la théologie pastorale
et la théologie mystique - les humanistes
- L’éducation religieuse et les paroisses, les couvents, les
confréries - Les prédicateurs - le
rhétorique et les orateurs célèbres - les
auxiliaires de la Parole - Le dominicain Venturi de
Bergame - Bernardin de Sienne - Jacques
de la Marche - Jean de Capistran - Albert
de Sarteano - Jérôme Savonarole -
Vincent Ferrier - Thomas Cornette -
Olivier Maillard - Michel Menot
- Jean Glapion - Gerson
- Heynlin de Stein - Jean Geiler
- Wyclif -
François Eiximenis - les frères mendiants
- La confession, les livres et les images - le
culte, les sacrements et les offices - la compassion et le
culte du Christ douloureux - le culte de Notre-Dame
et des saints - L’art de bien mourir et la peur de
mourir - les faiblesses du sentiment religieux
- les défaillances, les égarements et les perversions
- L’église en
question - L’église latine dans le monde
- les missions et les horizons nouveaux -
L’église et l’Islam - convertir les infidèles,
combattre les Sarrazins et les Turcs - Orientaux et
Latins - la persistance des inimities et
l’ébauche d’un rapprochement - l’union de
Florence - les hérésies tenues en respect
- Cathares et frères du Libre Esprit -
Vaudois et Spirituels - Wyclif et les Lollards
- L’Hérésiarque, un maître de l’université
- le hussisme - de la
réforme à la révolution religieuse - Jean Hus avocat
et disciple de Wyclif - La réponse de l’église :
La réforme - grandeur et faiblesse d’un idéal - la
nostalgie de l’âge d’or - l’impossible réforme du clergé
séculier - les évêques incapables de remplir
leur place de chefs - le succès limité de la stricte
observance - moines et chanoines - les
fondations de nouvelles confréries et divers ordres religieux
- l’expérience mystique - les cercles de
spirituels et le culte de la vie intérieure
- la mystique nuptiale - la
mystique de l’église et spéculative - la direction de
conscience et la réflexion sur l’expérience mystique - les
mystiques rhénans : Maître Eckhart, Tauler et Suso
- Ruysbroek - la dévotion méthodique
- le discrédit de la mystique spéculative - les
frères de vie commune et les chanoines de Windesheim
- Débats et recherches :
Unité et diversité du monde chrétien - le dogme,
culte des institutions - les rencontres et les
échanges - la naissance des nations
- les Etas et les Eglises nationales - le
profane et le sacré - l’église et les
transformations de l’économie - Eglise,
richesse et pauvreté - la crise
économique et le temporel - atmosphère mentale
et vie religieuse - hérésies et sociétés
- les élites et les masses - le
Christianisme à la fin du Moyen Âge -
l’enseignement et la vulgarisation - des sommets de la vie
spirituelle à l’océan des dévotions populaires - Essor
et déclin de la piété - un catholicisme
affaibli - un christianisme déformé - les
prémisses du protestantisme - le procès du
nominalisme - réquisitoire, plaidoyer et
verdict - l’ordre chrétien menacé avec la révolte des
laïcs et la trahison des clercs - |
le graal
et lA LIGNÉE ROYALE DU christ |
Laurence
GARDNER |
Edition
Dervy |
1996 |
||
Certes, la thèse risque parfois de choquer. Libre à chacun de réagir ainsi, puisque ce que l’on découvre est souvent aux antipodes de la version officielle.
Il n’en demeure pas moins que le chevalier
Labhran a fait parler les manuscrits et les archives sans jamais se cantonner
à un domaine particulier, il en résulte un texte bien écrit, captivant et
très éclairant. Sont ici dénoncées toutes les compromissions
dont le pouvoir s’est rendu coupable, avec leur cortège d’intrigues et de
supercheries. Depuis 2000 ans, les gens sont tributaires d’individus, parfois
imprévisibles, qui manipulent et dénaturent leurs aspirations spirituelles.
N’ayant de comptes à rendre à personne,
l’auteur expose en détail ce que l’on s’est efforcé de nous cacher, et qui
nous concerne au premier chef. Ce faisant, il donne la parole à une dynastie
royale que l’église s’est acharnée à réduire au silence, pour des raisons qui
lui appartiennent. Puisse la vérité triompher, et le Phénix renaîtra
de ses cendres ! » Au sommaire de ce livre sur la
descendance de Jésus : Naissance de la
lignée - Au commencement -
Jésus, le fils de l’homme - la première
mission - Jésus le Messie
- le traitre et la croix - la Résurrection
- Poursuite de la lignée -
Marie-Madeleine - Joseph d’Arimathie
- la lignée et la religion - autour des
légendes arthuriennes - la lignée en butte aux
intrigues - le Temple du Graal
- les gardiens du Graal - l’ascension
des Stewart - le temps de la
chevalerie - Hérésie et inquisition
- la maison des licornes - le
sangréal aujourd’hui - les trois tables du
Graal - la musique du Graal - le Tarot et ses
arcanes majeures - l’Amérique avant Christophe
Colomb - |
LE
JOYAU DE L’ÂME –
DIAMANTS ET AUTRES GEMMES MYSTIQUES
|
Mariel Mazzocco
|
Edition Albin Michel
|
2019
|
Depuis la nuit des
temps, les cristaux brillent dans les replis de l'imaginaire des hommes. Leur
scintillement intrigue, leur rareté séduit, leurs couleurs vives et
transparentes semblent refléter une lumière divine. C'est pourquoi les
mystiques ont souvent évoqué diamants et autres gemmes pour partager une
expérience à la limite de l'indicible. Mariel Mazzocco explore cet univers de
métaphores poétiques qui disent toute la subtilité de l'âme en quête
d'essentiel. Ce voyage parmi les trésors de la littérature spirituelle est
parsemé de haltes, qu'elle nomme « éclats », où elle nous fait vivre
l'instant d'éveil de grands spirituels comme Angelus Silesius, Jacob Böhme,
Madame Guyon, Rusbroek l'Admirable...
Moments de grâce dont la clarté illumine le lecteur - … Tous attestent que le plus beau joyau,
l’unique pierre précieuse est l’âme, miroir de Dieu, capable de recevoir,
refléter et réfracter sa lumière. Certains la comparent à la « noble
perle » qu’il nous faut rechercher pour pouvoir ouvrir la porte de
l’Aurore, d’autres à un palais de cristal resplendissant de lumière…
S’appuyant sur des textes mystiques empreints de poésie et d’amour pour le
Divin, ce livre décrit le cheminement de l’âme invitée à se contempler dans
le miroir de la Sagesse éternelle et à retrouver sa nature cristalline par
l’union avec Dieu. Profondément transformé par son
expérience spirituelle, l’homme peut alors rayonner et contribuer à rendre le
De quoi parle-t-on quand
il s'agit de mystique ? Comment l'Université́ s'est-elle rapportée
aux textes mystiques depuis qu'ils ne sont plus le monopole du regard
théologique ? À quels débats ont-ils donné lieu et à
quel enrichissement de notre connaissance de l'homme ? Ces questions
délicates et importantes, cet ouvrage les aborde de front et institue un
dialogue des disciplines entre savants de nombreux pays (Angleterre,
Belgique, Danemark, Etats- Unis, France, Israël, Italie, Suisse). Selon
quelles grandes lignes ? D'abord en examinant à nouveaux frais la
confrontation et les relations complexes entre théologie et philosophie et
plus largement les sciences humaines. Ensuite en reconstituant de grands
itinéraires académiques relatifs à l'étude de la mystique.
Egalement en étudiant les entrecroisements et les débats parfois
biaisés entre enjeux savants et enjeux idéologiques, voire politiques.
Enfin en considérant les voies nouvelles de la recherche académique sur
l'expérience et le discours mystique. Ce livre se veut une contribution
à la connaissance d'un champ scientifique qui retrouve aujourd'hui une
actualité́ forte |
le livre des
bÊtes - |
Raymond lulle |
Edition LA
DIFFérence |
2002 |
Ce livre date de 1286, R. Lulle y trace le
portrait de courtisan félon et des luttes des factions partisanes à l’assaut
du pouvoir. Lutte idéologique, intrigue, trahison, vice, vengeance,
corruption et désordre sont ici imagés par des bêtes. Toujours d’actualité. Le
Livre des bêtes est la septième des dix parties qui divisent le Félix
ou Livre des merveilles (1288-1289). Bien que prenant la place d’un traité de
zoologie, il offre, sous la forme d’une fable, une réflexion sérieuse sur la
politique. Lulle y établit un scénario complexe, très nuancé, dans lequel on
peut suivre les machinations de Na Renard, le renard, pour obtenir la
domination du pouvoir et l’exercer depuis un second plan. Les animaux de la
fable, inspirés de sources orientales et par le Roman de Renart
français, sont en fait un prétexte pour faire le portrait de certaines des
facettes les plus sinistres de la condition humaine. Depuis le début de
l’œuvre, le lecteur se rend compte que le protagoniste est prêt à faire
n’importe quoi pour avoir le commandement : le but n’est pas de s’enrichir,
mais de se complaire dans la domination de tout, une triste passion qui se
matérialise à tous les niveaux des relations humaines. Na Renard finit par
échouer, victime de sa propre ambition démesurée, mais sa chute se produit
seulement après que de nombreuses injustices et atrocités aient été commises. À
la fin du Livre des bêtes, on nous dit que Félix apporte l’œuvre à la
cour d’un roi afin que celui-ci fasse attention au moment de décider à qui
faire confiance. Il est fort probable que Lulle ait écrit ce chapitre du Livre
des merveilles en guise d’avertissement pour le roi de France, Philippe
IV, le Bel, avec qui il avait eu des contacts politiques pendant les années
correspondant à la rédaction de l’œuvre. |
LE LIVRE DES PROVERBES ENTRE
SAGESSE ET FOI
|
David-Marc
d’Hamonville
|
Edition du Cerf
|
2018
|
C'est le frère David-Marc d'Hamonville,
traducteur du livre des Proverbes dans La Bible d'Alexandrie, père abbé de
l'abbaye d'En-Calcat, qui se fait ici votre guide pour goûter aux trésors de
la sagesse biblique. Identification de l'auteur ou des auteurs, contexte
scripturaire, historique, culturel et rédactionnel, analyse littéraire,
structure et résumé, examen détaillé des grands thèmes, étude de la
réception, de l'influence et de l'actualité, lexiques des lieux et des
personnes, bibliographie : les plus grands spécialistes de l'Ecriture se font
votre tuteur. "Mon ABC de la Bible" ou la boîte à outils d'une
lecture informée et vivante du Livre des Livres. Le livre des Proverbes est situé dans
l'Ancien Testament, juste après le livre des Psaumes. Cet ouvrage, qui est
essentiellement l'oeuvre du roi Salomon, est une suite de développements
pédagogiques ou de brèves sentences, dont l'objet est d'enseigner la
"Sagesse", mais la sagesse selon Dieu et non selon les hommes. Le
mot français "proverbes" est utilisé, faute de mieux, pour traduire
un mot hébreu qui désigne une parole contenant plus que son sens littéral.
Les Proverbes sont donc un recueil de paroles qui sont à prendre à la fois au
sens littéral pour la vie pratique quotidienne, mais dont on peut aussi
découvrir un sens spirituel plus profond en les méditant. Le roi Salomon était connu pour
être un homme extrêmement sage. Nous pouvons lire à ce sujet dans le 1er
livre des Rois, chapitre 4, versets 29 à 34: Dieu donna à Salomon de la
sagesse, une très grande intelligence, et des connaissances multipliées comme
le sable qui est au bord de la mer. La sagesse de Salomon surpassait la
sagesse de tous les fils de l'Orient ... sa renommée était répandue parmi
toutes les nations d'alentour. Il a prononcé 3000 sentences, ... Il venait
des gens de tous les peuples pour entendre la sagesse de Salomon, de la part
de tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse. Plan du livre : Le livre des Proverbes peut être divisé en 4 parties: 1ère partie: chapitres 1 à 9. Proverbes rédigés directement par
Salomon au 10ème siècle avant JC. Cette partie du livre est présentée comme
l'enseignement d'un père à son fils, la sagesse est le thème central de
l'enseignement. 2ème partie: chapitres 10 à 24. Suite du texte rédigé directement par
Salomon, mais dans un genre littéraire différent. Salomon ne développe plus
un enseignement suivi, mais écrit de courtes phrases construites sur un parallélisme
ou un contraste. Il semble ne pas y avoir de continuité dans le passage d'une
phrase à l'autre. 3ème partie: chapitres 25 à 29. Il s'agit encore de brèves phrases de
Salomon, mais la rédaction définitive du texte est plus récente. Elle est
l'oeuvre des "gens d'Ezéchias" (ch. 25, v. 1) et date ainsi des
environs de l'an 700 avant JC. 4ème partie: chapitres 30 et 31. Ces deux chapitres se présentent un
peu comme un supplément, en ce sens qu'ils ne sont pas de Salomon, mais de
deux personnages inconnus: Agur pour le ch. 30 et Lemuel pour le ch. 31. Ils
ont cependant la même valeur que les 29 premiers chapitres puisqu'ils ont été
reconnu par les Israélites d'abord, puis par l'Eglise ensuite, comme paroles
inspirées de Dieu. Les grands enseignements du livre
des proverbes : Le thème
principal est la sagesse selon Dieu. En fait, ce livre est plus une aide qui
nous prédispose à recevoir la sagesse de Dieu, qu'une transmission directe de
cette sagesse. Il nous est dit au chapitre 2, verset 10: "la sagesse
viendra dans ton coeur". La sagesse de Dieu ne se transmet pas par
écrit, elle se reçoit dans le coeur, car c'est l'Esprit de Dieu qui vient la
placer en nous. Le livre des Proverbes nous aide à mieux comprendre certaines
choses que nous avons du mal à expliquer (ex, chapitre 3, verset 12:
"car l'Eternel châtie celui qu'il aime, comme un père l'enfant qu'il
chérit"). Ce livre nous aide à mieux structurer notre pensée pour la
rendre plus réceptive à la sagesse céleste. Différents comportements sont
replacés à leur bonne position: la piété, la générosité, la fidélité
conjugale, l'honnêteté dans les affaires sont encouragées, tandis que nous
sommes avertis des risques que comportent l'ivrognerie, l'immoralité, le
mensonge, la paresse, les querelles. La sagesse est même personnifiée
au chap. 8, elle parle et agit; on reconnaît en elle, à partir du verset 23,
des traits de personnalité du Fils de Dieu: Jésus-Christ. N'est-ce pas une
merveille de lire ce que la Sagesse disait sur elle-même il y a 3000 ans, aux
versets 30 et 31 du chapitre 8: "J'étais à l'oeuvre auprès de l'Eternel,
et je faisais tous les jours ses délices, jouant sans cesse en sa présence,
jouant sur le globe de sa terre, et trouvant mon bonheur parmi les fils de
l'homme". |
LE MYSTḔRE
DE L’ḖGLISE INTḖRIEURE |
Jean-Marc
Vivenza |
Edition
La Pierre Philosophale |
2016 |
||
il est le monde et tout ce qui
existe, la négation en acte, l’acceptation et le rejet effectif des
existants, le dégagement et le retrait du monde des choses créées. Le « Néant »
n'est donc ni un existant ni un objet, il en est même l’exacte négation, mais
il est aussi, de façon secrète, au cœur de cet existant qu'est l’homme. Ce « Grand Mystère »
ouvre donc sur une dimension proprement « ontologique », car en
fait l’ordre au sein duquel se situent les questions relatives au sacerdoce
« en esprit », participe d’une région où « l’Être »
et le « Non-être » entretiennent, depuis toujours, un
rapport étroit, ce qui a pour conséquence de placer l’âme au cœur d’un enjeu
considérable qu’il n’est pas évident de déceler derrière le rideau opaque des
apparences de la réalité matérielle. Car, si depuis l’aube des temps,
l'homme cherche l'Être là où il n'est pas, c'est qu'en l'Être lui-même réside
une déchirure, une absence, un vide, une carence
originelle, dans la mesure où il n’est rien de ce qui est, tout en ne
pouvant demeurer qu’un « rien », un « pur Néant »,
sans que ce qui est sur le plan ontique, ne l’engendre. Comme l’exprime
magistralement Boehme : «Pour Dieu rien n'est près et rien n'est
loin, un monde est dans l'autre et tous ne sont pourtant qu'un monde unique ;
mais l'un est spirituel, l'autre corporel, de même que le corps et l'âme sont
l'un dans l'autre, de même que le temps et l'éternité ne sont qu'une seule
chose Dieu reste inconnu aux yeux du
monde, car il ne participe pas de la réalité objective, ce n’est pas un
« objet », une chose, une existence individuelle, une entité
« personnelle » indépendante de nous, selon ce que l’imaginaire
pieux, à tendance anthropomorphique, le donne à croire ; pour savoir ce
qui se cache derrière ce que l’on désigne comme étant « Dieu », il
est nécessaire de modifier entièrement notre vision des choses, de s’ouvrir,
par un changement de « conversion », par une authentique « métanoïa »
- c’est-à-dire ce qui va au-delà,
« au-dessus », du « regard » , ou de la
« vue », voire de la pensée -, en s’orientant, en se « retournant »
vers ce qui est caché en nous, à l’intérieur, au plus profond de l’être, car
Dieu reste inconnaissable, puisqu’il est radicalement impossible de le
connaître, de le penser, de le saisir par des concepts, on peut seulement le
« faire naître » en nous par un acte qui renverse les idées
reçues et la « foi commune », mais si cette naissance n’advient
pas, une naissance par laquelle Dieu et l’âme deviennent une seule et même
substance en mode suressentiel, alors nous restons étrangers à la recherche
de la divinité, en demeurant prisonniers et enfermés dans nos visions
matérialistes et inexactes |
l’Énigme de jÉsus-christ - jean
baptiste et jean l’apÔtre |
Daniel
massÉ |
Edition
DU PRIEURÉ |
1996 |
Secouant
avec dextérité, sur les bases d’une érudition remarquable, toutes les vérités
chrétiennes de ce temps – mais aussi du nôtre – Daniel Massé tente de
remettre le personnage que fut ce Jésus de Nazareth dans sa dimension
historique, ne gardant comme critères de réflexion que la logique et le désir
de comprendre ce que sa foi ne peut accepter. Visionnaire, ses thèses
viennent croiser les récentes conclusions tirées des traductions des
manuscrits de la Mer Morte.
il
n’y a pas besoin d’être un grand herméneute pour se rendre compte que les
quatre Évangiles dits canoniques sont en contradiction totale sur certains
faits, ce qui est pour le moins gênant. Mais ça va mieux en le disant et le
montrant clairement, d’autant que ce n’est pas le seul fait qui pose
problème, et tout au long de l’histoire le Vatican a eu une attitude souvent
troublante. Bref,
l’hypothèse est la suivante : les Évangiles nous mentent, au moins par
omission. Le Christ et Marie-Madeleine étaient probablement mariés, et ont eu
des enfants, dont les Mérovingiens sont les descendants. (Je vous la fait
courte). Hypothèse qui, personnellement, m’a toujours semblé des plus
plausibles, d’autant que j’ai toujours été fascinée par le personnage de
Marie-Madeleine. Mais
attention, ce n’est pas un essai à charge contre le christianisme :
convaincant sans être dogmatique, l’ouvrage se propose avant tout de mettre
le doigt sur les problèmes, poser des questions et émettre des hypothèses,
parfois en proposant un déplacement de perspective intéressant (sur le
Protocole des sages de Sion par exemple). Après, évidemment, il est difficile
de lutter contre l’écueil de la théorie complotiste, et certaines hypothèses
ne manquent pas d’être un peu capillotractées. De même, je ne suis pas très
convaincue par les perspectives finales : selon moi, quand bien même on
arriverait à prouver que le Christ a bien eu des descendants, et à retrouver
les dits descendants, cela ne mènerait pas forcément à l’avènement d’une
monarchie paneuropéenne comme semblent le penser les auteurs. Disons que ce
n’est pas ça qui me transformerait en monarchiste…En tout cas, c’est un essai
qui mérite d’être lu, au moins pour information… |
le pathos catholique |
J.Y. jezequel |
Edition
DU PRIEURE |
1996 |
Dans
notre époque turbulente où s’opposent les spiritualités institutionnelles,
nommées religions, et les chemins plus libertaires, Le Pathos Catholique de
Jean-Yves Jézéquel vient à point nommé.
|
les cahiers Évangiles
- descente du christ aux enfers |
|
Edition Du Cerf |
2004 |
N°
128 de cette revue qui traite de la descente du Christ aux enfers à travers
les diverses époques. Également une relecture des Actes des Apôtres par Luc,
le discours d’Étienne et Irénée de Lyon. Cette « descente aux enfers »
de Jésus-Christ nous laisse perplexe. Personne ne comprend guère ce que Jésus
allait faire dans cette galère. Et pourtant, cet énoncé du Symbole des Apôtres,
le Credo, c'est peut-être celui auquel je tiens le plus. Car il énonce que
tous les hommes, je dis bien tous les hommes (et pas seulement les croyants,
les bien-pensants ou les membres de telle ou telle secte) seront
"sauvés". En effet, c'est ce que dit le seul texte du Nouveau
Testament qui évoque cette descente aux enfers (I Pierre 3,18-22). Il énonce
que Jésus est allé délivrer des enfers les hommes de la génération de Noé,
qui dans la Bible, sont considérés comme d'infâmes pécheurs puisque Dieu les
a noyés en ne gardant que Noé. Cet article du Symbole des Apôtres, il
faut le lire comme un épisode d'un roman policier. En effet, ce jour-là, le
Christ effectue une « descente aux enfers » un peu comme on parle
d'une « descente de police ». Il va combattre un pouvoir
malfaisant. Il va rétablir le pouvoir légitime. Ainsi il brise les verrous
des portes de la mort, foule aux pieds Satan vaincu et délivre les morts et
les pécheurs que Satan avait enchaînés. Puis il remonte au ciel, auprès du
Père, en tirant derrière lui les morts qu'il a libérés. Tout ceci doit bien
sûr être entendu de manière plus ou moins symbolique ! Ainsi, le Christ descend aux enfers
pour libérer ceux qu'il aime de l'emprisonnement et de la mainmise du Prince
des ténèbres. « Jésus est descendu aux enfers » signifie :
Jésus est allé manifester la victoire et la seigneurie de Dieu en allant
prendre possession des enfers. La manifestation de la victoire de
Jésus-Christ sur la mort, ce n'est pas d'abord le jour de Pâques, c'est
d'abord le Samedi Saint, le jour de « sa descente aux enfers ». Avant la descente de Jésus aux enfers,
il y avait un lieu, le « sheol » qui échappait et qui résistait au
pouvoir de Dieu. C'était une forme d'enclave et de forteresse où Dieu n'était
pas Seigneur. Et il y avait là des êtres, des pécheurs et des impies qui
ignoraient la Bonne Nouvelle du salut grâce au Christ et qui étaient détenus
en esclavage par le Prince des ténèbres. Mais le Samedi saint, tout a basculé.
Oui, nous disons bien « le Samedi saint » et non pas « le jour
de Pâques ». Le Christ, au nom du Père, a pris possession du dernier
bastion qui échappait à son pouvoir et à son amour. Dès lors, Christ peut
être « tout en tout ». Il n'y a plus de lieu exclu de la seigneurie
de Dieu. Le Christ triomphant détient les clés du séjour des morts (Apoc
1,18). Dès lors, dans la pensée traditionnelle
des Eglises, les images peuvent se multiplier pour dire la proclamation de la
victoire du Christ sur les enfers. Dans le séjour des morts, c'est-à-dire
dans les enfers, il y avait d'abord Adam. Et Adam symbolise toute l'humanité
qui a précédé la venue de Jésus-Christ et qui, de ce fait, était morte sans
baptême. Mais Adam symbolise aussi l'humanité toute entière, par-delà les
différences d'époque, de lieu, de confession et de morale. Et voici que, par
la grâce de la descente de Jésus-Christ aux enfers, Adam retourne au Paradis
dont il avait été chassé. Les grands peintres ont souvent bien
compris l'extraordinaire portée de ce salut universel. Ils ont souvent
représenté la descente aux enfers de Jésus comme une descente triomphale et
victorieuse. Ils l'ont représentée comme une victoire sur le Prince des
ténèbres. De plus, dans les tableaux représentant
la Crucifixion de Jésus, ils ont souvent, au pied de la Croix de Jésus à
Golgotha, représenté un crâne, celui d'Adam. De fait, on a quelquefois dit
que la Croix de Jésus-Christ avait été dressée là où Adam était mort. Mais,
en fait, mettre le crâne d'Adam au pied de la Croix, c'était surtout affirmer
que Christ était mort et qu'il était descendu aux enfers pour permettre le
salut de toute la race d'Adam, c'est-à-dire le salut de l'humanité toute
entière, puisque « Adam » en hébreu, signifie tout simplement
« l'homme ». Que penser de tout cela ? Le fait que
les contemporains de Noé, morts il y a quelques millénaires, aient été
délivrés par Jésus-Christ de l'esclavage du séjour des morts dans lequel
Satan les tenait, cela me laisse un peu perplexe et même, pour tout dire, un
peu indifférent. Par contre, ce qui me paraît fondamental, c'est de
proclamer : · que l'humanité depuis ses origines et sans doute
jusqu'au terme de son passage sur notre planète constitue une seule et même
famille dans laquelle les distinctions que nous faisons (en particulier les
différences de morale et de religion) sont tout à fait secondaires aux yeux
de Dieu. · que la meilleure image que l'on peut se faire de Dieu soit
celle d'un homme qui s'est inscrit au plus profond de la souffrance des
hommes pour pouvoir aller chercher et sauver ceux qui étaient perdus.
· que le rêve que l'on puisse se faire du Royaume de Dieu ne soit pas
celui d'une caste réservée à quelques privilégiés ni d'une secte de bien
pensants, mais bien celui d'un monde où, selon le mot de Dante, ce serait
l'amour qui conduirait le mouvement du soleil et des autres étoiles. |
les chemins de compostelle en terre de France et
d’espagne |
Patrick
hUchet |
ouest france |
1997 |
||
Certaines
églises présentent des caractéristiques architecturales qui permettent de les
désigner comme des « églises de pèlerinage ». Sainte-Foy à Conques,
Saint-Sernin à Toulouse et la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle
elle-même, en particulier, ont en commun de larges transepts et des chapelles
absidiales ouvrant sur un spacieux déambulatoire, destinés à répondre aux
besoins liturgiques des pèlerins. Les
pèlerinages médiévaux étaient extrêmement durs pour les pèlerins, qui
nécessitaient souvent des soins médicaux. Les très rares centres de soin
conservés sur la partie française de la route d'origine ont été inscrits sur
la Liste. De nombreux ponts sont connus comme « ponts de
pèlerins »; celui qui franchit la Borade à Saint-Chély-d'Aubrac porte
même une image gravée de pèlerin. Le pont du Diable construit sur l'Hérault à
Aniane, qui est l'un des plus anciens ponts médiévaux de France, et le
magnifique pont fortifié construit au XIVe siècle sur le Lot
à Cahors, le pont Valentré, en sont les plus beaux exemples. Tandis que
le parcours des différentes routes est généralement connu, très rares sont
les tronçons qui ont conservé une partie de leur physionomie d'origine. Sept
d'entre eux ont été inscrits sur la Liste, tous sur la route du Puy dont ils
représentent environ 20 % de la longueur totale. Ce sont des routes
relativement secondaires, dont le tracé n'a pas changé de manière importante
depuis le Moyen Âge ; elles sont également jalonnées de monuments
associés au pèlerinage de Compostelle, comme des croix ou de modestes lieux
de culte. |
les chemins de st jacques |
Divers |
Edition
du Zodiaque |
1970 |
Les
textes sont de St Augustin et en fin de livre les explications sont d’E. de
Solins. Très beaux textes chrétiens sur la finalité de ce pèlerinage avec de
nombreuses photos. La conquête
de Jérusalem par le calife Omar, en 638, fit hésiter les chrétiens à se rendre
en pèlerinage en Terre Sainte et le pèlerinage à
Saint-Jacques-de-Compostelle, où l'on découvrit aux alentours de l'an 800 la
tombe de l'apôtre Saint Jacques le Majeur, qui apporta le christianisme dans
la péninsule ibérique, bénéficia du déclin de Jérusalem en tant que lieu de
pèlerinage. Saint-Jacques-de-Compostelle
avait commencé par être un centre religieux local, devenu siège épiscopal aux
alentours de l'an 900, mais sa renommée connut un essor rapide après la
visite, en 951, de Godescalc, évêque du Puy et l'un des premiers pèlerins
étrangers attestés. A cette époque, cependant, les routes n'étaient pas
exemptes de brigands et de la menace d'attaques musulmanes, telle celle de
997, conduite par Al-Mansour, vizir du calife de Cordoue, lors de laquelle
Compostelle fut pillée et incendiée. Dans les
premières décennies du XIe siècle, le début de la Reconquista marqua
l'avènement pour le lieu de pèlerinage d'une ère de prospérité, et nombre de
marchandises de toutes sortes y affluaient. Ainsi, la cathédrale fut dotée de
trésors immenses, au point de pouvoir garantir les besoins de Rome et des
souverains de León et de Castille. C'est à partir de cette époque que le
pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle atteignit son apogée. Des milliers
de pèlerins, dont des rois et des évêques, accomplirent de longues distances
pour prier sur la tombe de l'un des plus proches compagnons du Christ. Cette apogée
coïncida avec celle de l'Ordre de Cluny, qui encouragea le culte des reliques
en publiant des Vie des Saints et des Recueils de Miracles. En conséquence,
d'autres sanctuaires de moindre importance se développèrent parallèlement,
sans pour autant éclipser la splendeur de Saint-Jacques-de-Compostelle. Du
XIe au XIIIe siècle, des églises de "relais" virent le jour le long
de la route de pèlerinage, et en particulier en France. Chacune d'entre elles
s'enorgueillissait de reliques saintes ; de fait, le culte des reliques était
le principal pilier du pèlerinage médiéval. Dans le même
temps, le culte de la Vierge Marie provoquait un renouveau de ferveur. Les
pèlerinages vers des sanctuaires tels que Notre-Dame du Puy, Notre- Dame de
Chartres et Notre-Dame de Boulogne, déjà réputés au début du Moyen Age,
connurent une spectaculaire renaissance au XIIe siècle, en conséquence de
l'importance que prit le pèlerinage de Saint-Jacquesde- Compostelle. Des
trois églises, celle du Puy, en Auvergne, était la plus étroitement liée à
Saint-Jacquesde- Compostelle. Aimery Picaud, dans le cinquième Livre du Codex
Calixtinus, description des routes de pèlerinage qu'il écrivit aux environs
de 1139 pour le pape Calixte II, l'identifia d'ailleurs comme le point de
départ de l'une des quatre routes de France. Elle était, bien sûr, le siège
épiscopal de Godescalc, l'un des premiers pèlerins étrangers à
Saint-Jacques-de- Compostelle et probablement la première établie. |
LES
ÉGLISES HISTORIQUES DU TIGRAY - ÉTHIOPIE -
|
Claude Lepage et Jacques Mercier
|
Edition
ERC
|
2006
|
||
C’est
la même histoire qui justifie de la canonisation du roi Lalibela qui a fait
construire, avec l’aide des anges d’après la légende, une nouvelle Jérusalem.
La particularité de cette communauté réside dans le fait qu’elle n’a pas eu
de contact avec le judaïsme occidental avant la fin du XIXème siècle. Au
niveau liturgique, elle utilise le même Pentateuque en guèze que les
Chrétiens et n’a pas de livre en hébreu. Les juifs d’éthiopiens ignorent tout
de la littérature rabbinique (et notamment du Talmud) avant ce contact avec
les autres communautés. Ils ne pratiquent pas les fêtes juives de Pourim ou
Hanouka mais fêtent par contre la Pâque, la moisson, le jeûne d’Esther
(Ta’anit Esther), ils lisent la Bible et sacrifient l’agneau pascal. L’Eglise
éthiopienne orthodoxe Tewahedo est une église autocéphale faisant
partie de l’ensemble des Eglises des trois Conciles et regroupant les
traditions liturgiques araméennes, syriaques et coptes. L’évêque d’Ethiopie
était auparavant un copte égyptien, nommé par le patriarcat d’Egypte.
L’Eglise éthiopienne est devenue autocéphale en 1948 et les évêques
éthiopiens ont élu leur propre patriarche en 1959 en la personne d’Abuna
Baslios. Les débuts du Christianisme relèvent également du mythe. On dit que
l’Eglise a été fondée par le diacre Philippe au 1er siècle de notre ère.
Celui-ci était un des 7 diacres choisis par l’Eglise primitive de Jérusalem à
l’initiative des apôtres mais il est confondu avec l’apôtre Philippe dont il
est question dans les Evangiles dès l’époque des Pères de l’Eglise. Une autre
légende raconte que Frumentius a été le premier évêque de l’église
éthiopienne orthodoxe en convertissant le Roi Ezana, le Negus d’Aksoum, en
330. Les manuscrits retrouvés (notamment les Garima Gospels) ainsi que les
témoignages épigraphiques tendent à montrer que l’on peut dater les débuts du
Christianisme en Ethiopie à cette époque. Le Concile de Nicée est convoqué en 325 par Constantin 1er
dans le but de résoudre les problèmes dogmatiques qui secouaient l’Eglise
d’Orient, notamment la controverse existante entre Arius (256-336), prêtre
théologien chrétien libyen d’origine berbère et Alexandre, évêque
d’Alexandrie et son secrétaire et fils spirituel Athanase. Selon Arius, le
fils a pris naissance dans le père, il y a donc une hiérarchie nécessaire
dans la relation père-fils. Pour Alexandre et les membres du Concile, le fils
est une incarnation du Père, immuable et éternel, de même nature que lui. Le
Concile adopte la doctrine de consubstantialité, l’unicité de nature du fils
et du Père (donc de Dieu) et excommunie (pour la deuxième fois après la levée
d’excommunication du concile de Nicomède) Arius. Le Concile de Constantinople
de 381, second concile œcuménique des Eglises Chrétiennes convoqué par
Théodose 1er empereur d’Orient. Le concile condamne à nouveau l’Arianisme et
réitère la foi de Nicée en lui adjoignant la qualité trinitaire. L’Esprit
Saint, le fils et Dieu sont de même nature et Un. Le Concile d’Ephèse de 431 est convoqué par le Patriarche
Cyrille d’Alexandrie (pas par l’empereur, cette fois). Ce concile condamne la
dissociation hypostatique prônée par Nestorius, patriarche de Constantinople
disant que le fils est coéternel au Père mais différent de l’homme Jésus de
Nazareth, occasionnellement « visité » par le verbe divin. Marie
n’est donc pas la mère du Christ. Le concile condamne la doctrine de
Nestorius et le condamne personnellement pour hérésie. Il réaffirme l’Union
hypostatique, donc non séparable, des deux natures, humaine et divine dans la
personne du Christ. Le Christ est donc à la fois Homme et Dieu. Marie est
mère de Dieu (théotokos). L’Eglise de Perse est la première en Orient à se
séparer de la communion officielle de l’Eglise et suivre la doctrine
nestorienne et le patriarcat d’Antioche. Le concile de Chalcédoine de 451 marque la séparation
entre le christianisme et les Eglises orthodoxes coptes, syriaques et
arméniennes. Ce concile condamne la doctrine d’Eutyches (ou Eutukhès,
380-456, presbytérien et archimandrite à Constantinople) selon laquelle le
Christ n’a qu’une nature divine qui est absorbée dans la nature humaine et
proclame à nouveau la double nature du Christ indissociable. Les églises
orthodoxes dont celle d’Egypte et d’Ethiopie suivent Eutyches et sont appelées
monophysites. Elles suivent le miaphysisme de Cyrille d’Alexandre qui dit que
« une est la nature incarnée de Dieu dans le Verbe ». Au cours de
l’histoire, le clergé copte et chrétien dont dépendait l’église orthodoxe
d’Ethiopie était monophysite. Mais l’église d’Ethiopie entretenait également
des relations à travers le grand monastère du Sinaï, pourtant sous patronage
melkite, avec la Palestine et Byzance. En 1948, l’Eglise d’Ethiopie devient
autocéphale et en 1959, le premier patriarche éthiopien, l’abuna Baslios, est
nommé à la tête de l’Eglise Ethiopienne. Selon les archéologues Jacques Mercier et Claude Lepage,
ces églises taillées dans la pierre existaient déjà à Aksoum entre le IIème
et IVème siècles de notre ère. Les Eglises que l’on trouve aujourd’hui à
Lalibela sont entièrement creusées dans le roc. Ce sont des pastiches de
monuments véritables de plus de 30 m de haut qui se présentent en édifices de
six ou sept étages. Elles sont tellement monumentales que la population tend
à croire qu’elles sont d’essence divine en vertu de l’hagiographie écrite au
XVème siècle qui dit que le roi Lalibela a reçu l’aide des anges pour les
créer. Cette crypte forme le cœur spirituel du site de Lalibela. Elle
comprend la représentation de la trinité sculptée dans la paroi orientale et
se trouve dans un monument complexe composé de trois parties : la crypte
en elle-même et deux nefs qui forment une sorte d’Eglise double. Elle
est semi monolithique ; sa partie orientale est laissée dans le cœur de
la falaise pour rattacher la partie sacrée, celle qui contenait le corps que
l’on voulait honorer dans le cœur de la falaise. Elle est composée de deux
personnages représentés en effigie, en pied de part et d’autre d’une sorte
d’un trône vide. Ce trône vide figure certainement Dieu le père qui ne
pouvait être représenté. L’histoire de ce trône remonte au trône vide d’Alexandre
que ses lieutenants, pour affermir leur pouvoir, plaçaient près d’eux. Les
personnages et ce trône font face à trois autels. Sur l’autel du centre est
gravé le nom du Père, sur celui d’un côté le nom du Christ et de l’autre, le
nom du paraclet, le Saint-Esprit. Il y a là une relation à l’évangile de Jean
qui se manifeste par l’introduction de la scène de la transfiguration, de la
métamorphose du Christ sur une haute montagne par l’introduction de l’apôtre
Philippe qui vient ici remplacer l’apôtre Jacques. C’est ce même apôtre
Philippe qui est réputé avoir créé l’Eglise Ethiopienne au 1er siècle avant
qu’elle ne devienne religion d’Etat en 330. Il y a, à Lalibela, des éléments
d’architecture ou des peintures caractérisées par un style copte déjà
imprégné de stylistique arabo-chrétien et qui se sert d’un programme
iconographique érudit, de thèmes qu’on ne trouve que très rarement dans
l’ensemble du monde chrétien. Parmi les textes évoqués se trouvent des
planches gravées d’un texte unique qui fait allusion, à travers le thème de
la transfiguration, à une homélie d’Anastase le Sinaïte et qui est une des
premières homélies écrites sur la transfiguration dans un monastère qui était
au coeur du Sinaï et était dédié à la transfiguration. Ceci montre une
communication certaine entre le monde éthiopien, l’Egypte et le monde
chrétien du Sinaï qui était en relation avec la terre sainte, avec Jérusalem
et avec le monde byzantin. Si la thèse de Jacques Mercier est exacte, cela voudrait
dire que nous sommes en présence de textes illustrés datant du début de la diffusion
du christianisme. Cela inclut aussi l’existence d’une école de peinture à
Aksoum et d’une production originale, malgré les influences égyptiennes
manifestes. Pour donner un autre appui à cette thèse, Jacques Mercier et
Claude Lepage repèrent des fautes de dessins que l’on ne trouve jamais dans
la peinture copte. Pour Claude Lepage, cela s’explique par le fait que le
mobilier existait dans le monde byzantin mais pas chez les Ethiopiens. Quand
ceux-ci copiaient des peintures, ils ne comprenaient pas ce mobilier et
commettaient des fautes. Cela permettrait également de considérer ces
manuscrits non comme des copies de production antérieures arméniennes ou
syriaques mais comme des originaux produits peu après l’institutionnalisation
du christianisme par Constantin. Ces évangéliaires qui s’inscrivent dans la lignée de la
particularité du christianisme éthiopien teinté de judaïsme peuvent être à la
base d’une procédure de christianisation, de séparation entre les doctrines
et liturgies juives et chrétiennes. De même, ces écrits en guèze produits par
un groupe de prêtres de très hauts niveaux pourraient avoir inspiré les
auteurs de liturgies chrétiennes postérieures mais aussi peut être les
rédacteurs de certaines sourates du Coran . En effet, vu leurs liens avec le
patriarcat égyptien, les moines lettrés et proches du pouvoir devaient
connaître l’arabe. Au vu de l’ancienneté et de l’intensité des contacts entre
le monde éthiopien et la péninsule Arabique, il paraît donc indispensable de
prendre en compte le christianisme éthiopien dans toute description du
paysage religieux du Proche-Orient tardo-antique, et dans toute tentative de
contextualisation du Coran et des débuts de l’islam. De même, la place de
l’Ethiopie comme carrefour commercial via la mer Rouge, sa proximité avec
l’Arabie, la connaissance des liturgies juives et chrétiennes, ainsi que
l’éventuelle présence d’une école de peinture avec une certaine notoriété à
Aksoum pourraient être des conditions d’élections suffisantes pour que ces
monastères aient abrité les rédacteurs de certaines sourates coraniques. |
LES ÉVANGILES APOCRYPHES RÉUNIS ET PRÉSENTÉS |
France
Queré |
Edition
Du SEUIL |
1983 |
Une
vision chrétienne des textes qui ne sont pas rentrés dans le canon de
l’église. On murmure qu’ils seraient plus près de la vérité que les textes
officiels.- Chacun pourra constater que les écrits apocryphes chrétiens du
Nouveau Testament sont nombreux. Ils s'échelonnent du 2° au 6° siècle. Ils
sont pour la plupart postérieurs aux écrits canoniques, retenus par les
premières communautés chrétiennes. Le sommaire proposé montre que les
Apocryphes imitent parfois, jusque dans leurs titres, les 4 genres littéraires
du Nouveau Testament : Evangile de Marcion (Asie mineure) Evangile de Philippe (grec) Evangile de Pierre : Attribué à Pierre ! Il
ignore les us et coutumes juives ! il semble détester les juifs. Origine
syrienne, daterait des années 30. Trouvé dans la tombe d'un moine en Egypte
en 1886. Décrit la passion en minimisant les souffrances. Il fait ressortir
la puissance pour montrer la divinité de Jésus Evangile de Thomas- Bibliothèque copte de
Nag Hammadi : Paroles du Christ Ascension d'Isaïe Proto-Evangile de Jacques Evangile de Basilide : Ecrit en
grec, issu de la secte des ébionites, végétariens aux mœurs austères, ils
niaient la divinité de Jésus Christ. Après l'évangile de Thomas Evangile des égyptiens :
Développe une connaissance réservée à des initiés. Le salut s'obtient à la
force du poignet. Etc. Clément d'Alexandrie en parle, ainsi qu'Hippolyte et
Epiphane Evangile selon les Hébreux, Deux
documents découverts et cités par St Jérôme l'un à Antioche, l'autre à
Césarée. Ecrit en araméen, Jérôme pensa avoir trouvé un récit ancien de
Matthieu. Origène y fait référence. Evangile de Nazaréens Actes de Jacques - Actes de Jean Actes de Paul et de Thècle -
Actes de Pierre - Actes d'André Epître des Apôtres (copte, éthiopien)
- Evangile de Judas Nag Hammadi, gnostique. Epître de Barnabé : Égypte,
écrit en latin - Il dit, ceux qui veulent me contempler et atteindre mon
royaume, doivent me saisir à travers l'épreuve de la souffrance. Quand
s'accompliront ces évènements? Le Seigneur dit: Quand un bois aura été couché
et relevé, et quand, du bois, couleront des gouttes de sang." Epître de Pilate à Tibère -
Epître de Paul aux Alexandrins - Apocalypse de
Jacques (copte) Apocalypse apocryphe de Jean (grec)
- Apocalypse de Pierre (Égypte, grec, éthiopien)
- Apocalypse de Paul La lettre de Pierre à Philippe Traduit du copte
par Jacques É. Ménard, Bibliothèque copte de Nag Hammadi, Apocryphon de Jean - Bibliothèque
copte de Nag Hammadi. - Evangile de Barthélemy (grec,
latin) Evangile de Marie-Madeleine, écrit en copte
vers le 2° siècle. - Actes de Pierre et des 12 Apôtres
(copte) Actes de Thomas -
Épître de Pierre à Philippe (copte) Evangile de Nicodème ou Actes de Pilate
Dans la première partie écrite en Grec au 4° siècle, Pilate témoigne de ce
qu'il a vu, il défend Jésus Christ vrai Dieu. Dans la deuxième partie, écrite
en latin, est décrite la descente de Jésus aux enfers. Evangile de l'enfance
par Thomas (grec) Lettres d'Abgar et de Jésus (grec)
- Assomption ou Passage de Marie Actes de Thaddée ou Doctrine
d'Adda - Ascension de Jacques ( Lettres de Paul et de Sénèque -
Livre de la Résurrection de Jésus Christ par Barthélemy (Égypte, copte) Histoire de Joseph le charpentier : Un
original grec du 4° siècle inspirerait deux traditions coptes et une en
arabe. Ce document témoigne d'un culte rendu à St Joseph par les moines
orthodoxes en Egypte. Joseph y est décrit comme un vieillard. Actes de Barnabé et les Actes de Jean
par Prochore - Epître de Tite et Apocalypse d'Etienne Evangile du Pseudo-Matthieu et
l’Evangile Arménien de l'enfance - Actes d'André et Mattias et
l’Histoire Apostolique d'Abdias Epître apocryphe de Jacques Traduit du copte par
Donald Rouleau Bibliothèque copte de Nag Hammadi, Epître du Christ tombée du ciel et
l’Evangile de la Nativité de Marie : Le témoignage véritable - Que vaut
le témoignage des martyrs. Traduit du copte par Annie et Jean-Pierre
Mahé Bibliothèque copte de Nag Hammadi, Le traité tripartite en 3 parties Traduit du copte
par Louis Painchaud et Einar Thomassen Bibliothèque copte de Nag Hammadi.
Dieu le Père, le Fils, l'Esprit, le logos, l'organisation spirituelle
constitue une véritable somme de théologie gnostique. Ce traité est, en
effet, l’oeuvre d’un maître valentinien qui expose sa compréhension du
système sur lequel l’Église valentinienne a fondé sa doctrine. Dans sa forme
et son contenu, il correspond aux traités sur lesquels les hérésiologues
Irénée e Hippolyte ont appuyé leur présentation de l’hérésie valentinienne.
Evangile selon Thomas - Bibliothèque copte
de Nag Hammadi, Voici les paroles secrètes que Jésus Vivant a prononcées et
qu’a transcrites Didyme Judas Thomas. Hénoch - Ecrits de l'ancien testament La paraphrase de Seth : Traduit du copte par Louis
Painchaud Bibliothèque copte de Nag Hammadi, Texte réputé pour sa complexité
et son apparente incohérence. L’étude poussée du système montre que le traité
met en oeuvre une vision du monde cohérente dont les données sont puisées
dans la Bible, le stoïcisme et le moyen platonisme, avant tout celui de
Numénius d’Apamée et des Oracles chaldaïques. Il emprunte aussi beaucoup
d’éléments aux autres systèmes gnostiques connus, notamment au valentinisme,
mais la synthèse finale reste tout à fait originale et anticipe sous
plusieurs aspects le manichéisme. Le deuxième traité du Grand Seth et le discours
parfait. L’ogdoade et l’Ennéade – Fragment de la République
de Platon - une traduction d’André Wautier: Thot-Hermès et les Séthiens
suivi de Nôréa, fille d’Adam, Editions Ganesha. |
les Évangiles de la route de la soie |
Martin palmer |
Edition Sully |
2004 |
Parmi
les nombreux manuscrits et autres trésors trouvés dans les années 1900 à
Dunhuang, une ville oasis située sur la route de la soie en Asie centrale,
figurent, à côté de textes bouddhiques et taoïstes, des livres chrétiens
écrits en chinois qui sont restés étonnamment méconnus jusqu’à nos jours. Ces
manuscrits sont les témoins d’une Église chrétienne qui fut vivante en Chine
du VIIème au Xème siècle, longtemps avant la venue des premiers jésuites.
Cette Église était l’un des maillons d’une fédération d’Églises chrétiennes
de l’Est qui s’est épanouie pendant plusieurs siècles sur une grande partie
du continent asiatique, loin de l’Empire romain et du christianisme
occidental.
Ces
« Évangiles de la route de la soie »
empruntent en effet des termes et des concepts au bouddhisme et au taoïsme,
et présentent un message de Jésus fascinant et vivifiant en mettant en rapport
les croyances du monde oriental et celles du monde judéo-chrétien.
|
LES GRANDS SANCTUAIRES |
EVRARD
DE ROUVRE |
Edition
Hachette |
1960 |
||
À l'intérieur de l'enceinte se trouvent
le temple consacré au dieu, un autel destiné aux sacrifices, les trésors (en
fait de petits temples pour conserver les offrandes) des différentes cités,
voire un théâtre, comme à Delphes ou à Épidaure. En dehors de l'enceinte se trouvent
d'autres bâtiments, sans fonction religieuse : auberges pour accueillir
les pèlerins, logements pour les prêtres. Les stades pour les compétitions
sportives sont aussi à l'extérieur en raison de leur taille. Le sanctuaire et
tous les bâtiments qui en dépendent sont gérés par une amphictionie
(« ceux qui résident autour », les cités voisines). Des oracles : Certains sanctuaires sont
restés célèbres pour leur oracle. Dans un temple, un prêtre ou une prêtresse
répond aux questions au nom du dieu : sa réponse est l'oracle. Le plus
célèbre de toute la Grèce est celui de Delphes, où la Pythie, grande
prêtresse d'Apollon, dieu du soleil, de la beauté et des arts, répond aux
questions qui affluent de toute la Grèce. Le dieu Apollon aurait lui-même choisi
le lieu de son oracle. Un mythe raconte en effet qu'Apollon aurait tué, près
de Delphes, le monstrueux serpent Python, puis se serait purifié à l'endroit
où fut ensuite bâti le temple dédié à Apollon « pythien » (d'où le
nom de sa prêtresse). Selon Homère, il aurait ensuite attiré en ce lieu des
marins crétois, pour prendre en charge son culte, sous la forme d'un dauphin
(en grec « delphis », d'où le nom de la ville de Delphes). Les oracles de la Pythie, qui
transmettait la parole du dieu sous forme de cris, eux-mêmes interprétés par
d'autres prêtres, n'étaient pas toujours très précis. L'historien grec
Hérodote raconte qu'au e siècle le roi de Lydie Crésus vient
consulter l'oracle pour savoir s'il peut partir en guerre contre l'empire
perse. La Pythie lui répond qu'ainsi « il sera la cause de la
destruction d'un grand empire ». Crésus, satisfait, déclare la guerre à
l'empereur perse Cyrus et se fait proprement étriller. Il revient ensuite se
plaindre à Delphes où la Pythie lui répond qu'il aurait dû demander de quel
empire elle parlait, celui de Cyrus ou le sien Des jeux : Les sanctuaires
panhelléniques comportent aussi, pour la plupart, des lieux de concours ou de
jeux, sportifs ou artistiques. Chaque grand sanctuaire avait les siens :
concours de musique et courses de chars et de chevaux au sanctuaire de
l'Isthme (jeux isthmiques), jeux néméens au sanctuaire de Némée, jeux
pythiques à Delphes, concours dramatiques à Épidaure. Mais les plus
importants – et les plus connus en raison de leur restauration moderne en
1896 – sont les jeux olympiques. Les jeux d'Olympie avaient lieu tous
les 4 ans et se sont déroulés sans interruption de 776 av. J.-C. à
393 ap. J.-C. ! Les Jeux étaient en réalité une grande fête
religieuse en l'honneur de Zeus, dieu de l'Olympe. Une trêve sacrée permettait
à tous les Grecs de s'y rendre : tous les conflits entre Grecs étaient
suspendus pendant la durée des Jeux, ce qui montre bien leur caractère
panhellénique. Les Jeux s'étalaient sur six jours.
Après sacrifices et procession, les athlètes prêtaient serment de respecter
les règles des concours. Le 2e jour était celui des courses à
pied et courses en armes ; le 3e était réservé aux épreuves
de lutte ; le 4e au Pentathlon (concours sur 5
épreuves : saut en longueur, disque, javelot, course et lutte) ; le
5e était consacré aux courses de chars et de chevaux ; le 6e,
enfin, était le jour des remise des récompense (couronnes d'olivier) et
s'achevait, après procession et sacrifices, par un grand banquet. |
LE SIGNE DE LA CROIX
|
J.J. Gaume
|
Edition St Sébastien
|
2016
|
Parfaitement
certains que le salutaire mystère de la Rédemption et la vertu divine sont
contenus dans le signe de la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, les fidèles
de la primitive Église faisaient de ce signe le plus fréquent usage, ainsi
que nous l’apprennent les plus anciens et les plus insignes monuments. C’est
même par ce signe qu’ils commençaient toutes leurs actions. » S.S. Pie IX «
Or, le signe de la croix est l’arme de précision contre le démon. Instruits
immédiatement par les apôtres, les premiers chrétiens le savaient. En lutte
permanente avec Satan, dans toute la puissance de son règne et la cruauté de
sa rage, régulateur des mœurs, des idées, des arts, des théâtres, des fêtes
et des lois, maître des autels et des trônes, souillant tout et faisant de
tout un instrument de corruption, ils avaient sans cesse recours à
l’infaillible moyen de dissiper le charme fascinateur, et de parer les traits
enflammés de l’ennemi. De là, l’usage continuel du signe de la croix, devenu
pour eux un exorcisme de tous les instants : quacumque nos conversatio
exercet, frontem crucis signaculo terimus. » Une profession de foi : Car le signe de croix n’est pas un acte anodin : il
rappelle, de façon symbolique et condensée, les trois grands mystères de la
vie chrétienne : celui de la Trinité, mystère d’un Dieu unique en trois
personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; celui de l’incarnation du
Fils, qui a pris chair dans le sein de la Vierge Marie ; et celui de la
rédemption, c'est-à-dire du rachat de l’humanité par la passion et la mort du
Christ sur la croix. Fait avec foi, c'est-à-dire adhésion de l’intelligence à
ce que l’on fait et dit, il constitue une véritable profession de foi en ces
mystères. « C’est un bref résumé du “€œJe crois en Dieu”€ », traduit
le Père Fabien, qui rappelle aux enfants que le signe de croix nous relie
instantanément à la passion et à la mort de Jésus, à travers l’instrument
majeur de son supplice : « ces deux morceaux de bois qu’il a dû porter,
sur lesquels il a été cloué, où il a agonisé, jusqu’à la mort. Tout cela par
amour pour nous ». Et grâce à quoi nous avons été sauvés, comme le
rappelle cette phrase du chemin de croix : « Nous t’adorons, ô Christ, et
nous te bénissons, parce que tu as racheté le monde par ta sainte Croix ». Les
Églises issues de la réforme protestante
l’utilisent avec parcimonie. Avec des variantes : si son usage est un peu
répandu chez les luthériens, la plupart des courants évangéliques ne
l’utilisent pas du tout. Chez les orthodoxes, le signe de croix se
fait « à l’envers », c’est-à-dire de l’épaule droite à celle de gauche, au
moment du « et du Saint-Esprit » (tout comme d’ailleurs chez les
catholiques de rite oriental). Par ailleurs, au moment de se signer, les fidèles
relient le pouce, l’index et le majeur, pour rappeler le mystère de la
Trinité, tout en repliant l’annulaire et l’auriculaire, pour signifier la
double nature du Fils. |
LES KABBALISTES CHRÉTIENS DE LA RENAISSANCE |
François
SECRET |
Edition
ARCHE MILAN |
1985 |
Entre
1300/1500 se développe en Europe la Kabbale hébraïque, catéchisme ésotérique,
Les
Kabbalistes chrétiens eurent une approche tout à fait nouvelle vis-à-vis du
judaïsme. Bien évidemment ils reconnurent l'intérêt et la qualité de cette
tradition religieuse. Pour certains d'entre eux les religions précédentes, y
compris donc celle-ci composaient le fondement de la religion universelle à
laquelle ils appartenaient, le christianisme. Il est assez difficile
aujourd'hui de savoir ce qu'ils avaient à l'esprit lorsqu'ils formulaient
cette idée. Nous avons deux choses pour en juger. La première demeure leurs
écrits et la seconde les traditions occultes qu'ils ont constituée et se sont
transmises à partir d'eux. Comme nous avons eu l'occasion de le dire, il faut
bien retenir que ces écrits furent publiés en tenant compte du regard et du
jugement de l'Église. Il ne faut donc pas toujours prendre leurs textes à la
lettre. Quant aux traditions qui en découlèrent, leurs successeurs, tel
qu'Agrippa, donnent une idée plus précise de l'intention de départ. Ce que
nous pouvons dire c'est que le fondement de leur pensée réside bien dans les
religions spirituelles qui ont précédés, qu'il s'agisse de Sumer, de
l'Egypte, de la Grèce ou du judaïsme. Toutes ont bien participés au fondement
d'une sorte de religion ésotérique universelle. Exotériquement
les kabbalistes chrétiens n'eurent aucun problème d'appeler cette religion catholique
puisque ce mot signifie étymologiquement universel. Toutefois la
lecture de leurs textes nous montre que leur conception de cette religion
universelle n'est en rien identique à celle de l'Eglise orthodoxe ou de
l'Eglise de Rome. Cette religion universelle issue des principes ésotériques
de la kabbale qu’ils développaient, n'était rien d'autre qu'un hermétisme
néoplatonicien. En effet, il s'agit bien d'une forme de spiritualité
intégrant de façon harmonieuse et tolérante les différentes formes
religieuses de la tradition occidentale. Quant aux prêtres, ils se devaient,
autant que cela était possible, de devenir des adeptes initiés à la véritable
science, la kabbale. Cette dernière apparaissait comme un mot générique
recouvrant cette connaissance de l'initié à ces mystères. Loin de n'être
qu'une nouvelle lecture du christianisme, il s'agissait plutôt d'une nouvelle
forme religieuse qui aura des conséquences dans tout l'Occident et donnera
naissance, outre les courants théurgiques néoplatoniciens eux-mêmes, aux
courants maçonniques, Rose-Croix et occultistes. Il
est intéressant de revoir cette genèse dans la lettre préface de Reuchlin au
Pape Léon XIII. On ne peut qu'être frappé, soit par sa naïveté déconcertante,
soit par la hardiesse de ses propos. Il débute en effet son courrier par une
explication claire des circonstances de la renaissance du néoplatonisme et de
la nouvelle académie platonicienne à Florence. Or il n'ignore rien de
l'apparence de l'académie, mais également du fait qu'elle fut fondée à
l'initiative de Cosme de Médicis et sur les enseignements du dernier
descendant de la tradition païenne hellénistique, Pléthon. Il introduit dans
l'Occident chrétien une sève vivifiante qui fut capable de briser l’écorce
des dogmes, révélant ainsi les consciences de ces individus d’exception. Si
ce renouveau de la philosophie classique s’était limité à cet aspect cela
aurait déjà extraordinaire. Ce fut bien sûr le cas, mais donna également
naissance à un grand courant qui transforma littéralement les lettres et les
arts. La graine de liberté avait germé et pouvait alors éclore dans toute
l’Europe. Mais la transmission ne se limita pas aux lettres. Il est
aujourd’hui clair que derrière l’académie platonicienne, se trouvait la
tradition occulte et initiatique de l’hermétisme. Nous voulons parler d'un
enseignement réel, à la fois symbolique et rituel impliquant tout un ensemble
de pratiques. Vraisemblablement à la suite d’une initiation, les frères
recevaient ce que l’on est en droit d’appeler un enseignement ésotérique et
étaient unis dans une véritable famille spirituelle. Cette
tradition hermétiste remontait à une période pré-chrétienne à un temps où la
Bible n’avait pas encore été inventée… Hermès Trois Fois Grand, Thot Hermès
était déjà le Dieu qui avait apporté la science et la magie aux hommes à
travers l’écriture sacrée hiéroglyphiques. Les hébreux étaient encore un
peuple polythéiste… A la fin de l’Empire Egyptien, Alexandrie fut le lieu
extraordinaire de rencontre de tous les sages qui perpétuèrent cette
merveilleuse tradition sous les vêtements des cultes de Mystères et la
science théurgique. C’est cette tradition qui fut transmise à travers ce qui
fut appelé la chaîne d’or des adeptes. Elle traversa l’histoire et se révéla
pleinement lors de cette période exceptionnelle. Voici
ce qu'écrivait Reuchlin à ce propos : "Pour cette mission ["la
voie pour trouver les secrets qui jusqu'à lui étaient restés cachés
dans les monuments littéraires des Anciens."] il [l'illustre
Laurent de Médicis, père du Pape] s'appliqua à faire venir de partout les
hommes les plus doctes et les plus érudits en littérature ancienne, qui
joignaient à la science l'éloquence, Demetrios Chalcondyle, Marsile Ficin,
Georges Vespucci, Christophe Landino, Valori, Ange Politien, Jean Pic, Comte
de la Mirandole, et tous les plus grands savants du monde, qui remirent en
lumière les inventions des Anciens et la mystérieuse antiquité qu'avait fait
oublier le malheur des temps. Les plus grands esprits y rivalisèrent. Tel
enseignait, tel autre faisait des commentaires; l'un avait fait des
recueils, l'autre interprétait et traduisait d'une langue dans l'autre.
Marsile amena la Grèce dans le Latium. Politien ramena les Romains en Grèce.
Tous se donnaient à l'ouvrage non sans en faire jaillir beaucoup de gloire
sur les Médicis." "Aussi,
dans la pensée que seules avaient manqué aux savants les doctrines
pythagoriciennes, dont pourtant des fragments se cachent dispersés dans
l'Académie Laurentienne, j'ai cru qu'il ne vous déplairait pas si j'exposais
au public ce que, dit-on, Pythagore et les grands Pythagoriciens pensèrent.
Avec votre heureux assentiment les Latins liront ce qu'ils avaient jusqu'ici
ignoré. Pour l'Italie Marsile publia Platon. Pour les Français Jacques
Lefèvre d'Etaples renouvela Aristote, j'achèverai le compte, et moi,
Capnion, je montrerai aux Allemands un Pythagore, dont la renaissance par
mes soins vous est dédiée. L'oeuvre n'aurait pu être menée à bien sans la
Cabale des Hébreux. La philosophie de Pythagore a commencé avec les
préceptes des «Cabalaei», et la mémoire des Patriarches quittant la Grande
Grèce revint se cacher dans les ouvrages des Cabalistes. Il fallait donc
presque tout en tirer. Aussi ai-je écrit sur l'art cabalistique, qui est une
philosophie symbolique, pour faire connaître les enseignements des
«Pythagoraei» aux érudits." Notons
encore vers la fin de la Renaissance, l'important ouvrage de Christian Knorr
von Rosenroth, Kabbala Denundata, qui est une compilation très
importante de textes kabbalistiques. Il serait difficile de faire une liste
des auteurs kabbalistes et de tous les ouvrages qu'ils traduisirent ou
publièrent. Des historiens ont brillamment accomplis un important travail
dans ce domaine et continuent de le faire. Notre propos dans cet ouvrage est
de vous aider à comprendre les sources de cette tradition, d'en mesurer
l'intérêt, la valeur réelle et de comprendre quels en sont les descendants.
Car comme souvent, les historiens sont relativement objectifs pour l'histoire
déjà ancienne, mais beaucoup plus partiaux sur les descendances modernes.
Outre ces aspects historiques, il est important de vous donner les éléments
nécessaires à la compréhension de pratiques issues de ce courant que nous
avons rassemblées dans la deuxième partie de cet ouvrage. Il n'est pas
toujours évident de voir qu'une des caractéristiques d'une voie
traditionnelle, spirituelle et initiatique, consister à associer la pratique
à l'étude théorique. Nous
mesurons bien que cette dernière est fondamentale, mais elle ne doit pas
remplacer une approche pratique qui est seule capable d'inspirer et valider
des exercices kabbalistiques. Sans cela, ils pourraient rester une pure
abstraction coupée du sacré. N'oublions pas que l'objectif du pratiquant est
de s'élever vers la divinité, ou dans un langage plus contemporain
d'atteindre des niveaux de conscience capable de révéler le divin en nous.
N'oublions pas que même pour le christianisme, Dieu a fait l'homme à son
image. Certes nous pourrions discuter sur le terme "image", qui ne
saurait effectivement rendre compte d'une réalité, mais de son image
dégradée. Cependant, nous préférons suivre les auteurs anciens platoniciens
qui reconnaissaient dans l'être incarné la présence du divin. Cette
dissimulation de l'âme par le corps justifiait les exercices spirituels et les
initiations capables de la libérer progressivement. Dans la tradition
kabbalistique hermétiste, rien ne nous permet d'infirmer cela, bien au
contraire. N'oublions pas que c'est l'académie platonicienne de Florence sous
l'égide et l'impulsion de Ficin et de Pic qui créa le courant dont nous
parlons. Johann Reuchlin, que nous avons l'occasion de citer ici plus
particulièrement se rendit à Florence pour rencontrer les frères de
l'Académie. |
les missions jÉsuites
– pour une plus grande gloire de dieu |
Philippe
LÉCRIVAIN |
Edition
GALLIMARD |
2005 |
||
Ce système permet aux colons de
disposer de la main d’oeuvre pour l’exploitation de leurs domaines. En 1550
et 1551, les conférences de Valladolid
reconnaissent le principe d’égalité des droits et des devoirs de tous les
hommes et leur vocation à la liberté. La culture des Indiens commencent alors
à être reconnue. Ils peuvent commencer à être instruits et catéchisés. Malgré
cela, certains colons continuent d’abuser des Indiens, les réduisant à l’état
de serfs. En réaction, les ordres religieux développent une nouvelle manière
d’évangéliser les Indiens : maîtrise et promotion des langues
indigènes, étude et préservation des coutumes locales, mise en place d’une
organisation sociale et le progrès économiques de communautés autochtones.
Regroupant les Indiens autour de leurs monastères, ils les protègent des
excès de l’encomienda, et les sédentarisent. Dès
leur arrivée au Pérou, en 1566, les jésuites s’inscrivent dans cette manière
de faire. Ils développent le système des « réductions ». Ce mot fait
référence à la tentative de regrouper (reducere en latin) dans un même lieu
une population indigène et de les réduire ainsi à la vie civile. Les jésuites
créent des missions pour les Indiens Mojos (ou Moxos), Chiquitos et Guaranis.
En misant sur le strict respect de toutes les dispositions protectrices des
Indiens dans la législation espagnole, ils s’attirent les bonnes grâces des
fonctionnaires espagnols. Mais
les tensions entre les deux systèmes (encomiendas et réductions) et les
rivalités entre l’Espagne et le Portugal, sur fond de disgrâce de la
Compagnie de Jésus en Europe, feront disparaître ces entreprises. Le film ‘’Mission’ ’a popularisé l’histoire de la fin
des réductions jésuites… Les jésuites sont obligés de quitter les missions
vers 1767. Les réductions sont alors détruites sauf dans les missions de
Chiquitos et Mojos. Cependant le clergé diocésain ne réussit pas à en
perpétuer l’esprit. Les missions connaissent alors un déclin progressif. Philippe Lécrivain est de la Compagnie de jésus. Docteur en
théologie, il est professeur d'histoire du christianisme aux Facultés
jésuites de Paris (Centre Sèvres) et maître de conférences à l'Institut
d'études politiques de Paris. Dans ses recherches et ses enseignements, son
souci est d'analyser le statut du religieux et du politique et de leurs
institutions dans l'espace et le temps. |
les jÉsuites
chassÉs de la maçonnerie & leur poignard brisÉ par les maçons |
Nicolas
de bonneville |
Edition
du PRIEURÉ |
1993 |
Dans
ce deuxième tome, Nicolas de Bonneville cherche à démontrer les implications
des jésuites dans la maçonnerie de son époque. L’irruption de la légende
templière serait, selon lui, une de leurs manipulations propres à nuire à
l’ensemble de l’Association avec ses grades de vengeance et leur violence
occulte. En effet, par une étude comparative des quatre premiers Grades
Maçonniques des rites templiers et des quatre degrés ou Professions de la
Compagnie de Saint-Ignace, Nicolas de Bonneville tente de montrer que la
somme des analogies qui les unie ne peut être seulement due au hasard. Il
affirme que les rites templiers sont bien les effets des manipulations de la
Compagnie dans la maçonnerie du XVIIIème siècle. La chronologie des atteintes plus
ou moins graves portées contre la Compagnie, depuis la suppression de l’Ordre
en 1773 jusqu’à nos jours, aligne une trentaine de dates de répressions et de
rejets. Mais nous devons reconnaître que l’histoire de la Compagnie est
riche. Elle a apporté une très large contribution au rayonnement de l’Eglise
dans le monde et à la diffusion du message chrétien, mais aussi à la culture
et à la civilisation occidentale. Heurs et malheurs de la compagnie
de sa restauration à nos jours : En 1814, le pape Pie VII rétablit la
Compagnie qui très rapidement retrouve un grand crédit. Mais elle ne tarda pas
à susciter à nouveau contre elle les mêmes hostilités qu’en1773 ! La
réouverture des collèges jésuites fut le grand sujet de désapprobation, car
les adversaires de la Compagnie craignaient l’influence que les jésuites
allaient exercer sur la jeunesse et en particulier sur les futures classes
dirigeantes. Parmi les grands adversaires, on
compte les libres penseurs et les philosophes du siècle des lumières, en
particulier ceux de l’Encyclopédie avec Diderot. Voltaire, esprit qualifié de
« chaos des idées claires » leur porte une certaine reconnaissance due
à ses études au lycée Louis le Grand, tout en le poursuivant d’une plume
acerbe. C’est de 1840 à 1845 que les jésuites subissent les plus vives
attaques et deviennent les boucs émissaires des anticléricaux. Ces derniers
s’inquiètent de voir passer sous l’influence de l’Eglise l’enseignement
secondaire. L’enseignement primaire ne les intéresse pas. Mais les politiques prudents ne
laissent passer aucune loi formalisant une structure de l’enseignement. Cependant,
le 15 mars 1850, le parlement vote la loi Falloux, du nom du ministre de
l’Instruction Publique. Cette loi définit que l’université reçoit le contrôle
de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire. L’Eglise obtient
le droit d’ouvrir des écoles primaires et secondaires à la condition
toutefois pour ces dernières que le directeur soit bachelier, et de plus elle
entre au Conseil supérieur de l’Instruction Publique et dans les Conseils
départementaux. Par la suite, Jules Ferry organisera l’enseignement primaire.
On remarquera que presque tous les conflits survenus entre la Compagnie de
Jésus et le monde contemporain ont pour théâtre la vieille Europe et en
particulier les pays à majorité catholique. La loi de 1905, de séparation de
l’Eglise et de l’Etat calma la situation et en particulier les
anticléricaux. De plus la guerre de 14-18 mobilisa les esprits pour un
autre conflit ! En France, l’enseignement catholique, l’enseignement privé
est sous contrat avec l’Etat. L’esprit jésuite : Le Petit
Larousse définit dans le sens populaire : jésuite = fourbe, hypocrite. On ne
connaît vraiment pas l’origine de cette définition, si ce n’est qu’elle est
peut-être due aux nombreux adversaires que la Compagnie a connus sur sa
route. La vox populi porte ce sens péjoratif humiliant qui ne trouve pas de
justificatif dans le comportement des membres de la Compagnie apolitique des
jésuites et la théorie du complot jésuite La Compagnie de Jésus n’a jamais
exercé, nulle part, d’action politique bien que certains se soient plus à
démontrer le contraire avec pour base des inexactitudes. Au cours des siècles
« une théorie du complot jésuite » s’est installée accusant la
Compagnie de vouloir imposer un ordre dominateur mondial catholique des
jésuites. Dans cet esprit on peut donner quelques exemples : au XVIIème
paraît un livre « Les jésuites chassés de la maçonnerie et leur poignard
brisé par les maçons », l’auteur maçon y accuse les jésuites d’avoir
introduit dans la Franc-Maçonnerie, la vie et la mort des Templiers. Au
XVIIIème, beaucoup de membres du clergé participaient aux travaux des loges.
Le pape s’indigna et demanda aux jésuites de combattre la maçonnerie. |
LES JḖSUITES -
la monarchie des jÉsuites |
Melchior
inchofer |
Edition
du PRIEURÉ |
1994 |
La
Monarchie des Solipses est un ouvrage écrit par un jésuite Jules-Clément
Scotti qui l’a publié en 1645 sous le pseudonyme de Melchior Inchofer.
Réédité en 1721 puis en 1753 et enfin en 1824, La Monarchie des Solipses est
une violente attaque contre les excès de la Compagnie de Jésus en un temps où
elle s’impliquait dans la politique. Décrite comme une secte occulte et
malfaisante, la Compagnie est aussi taxée d’hérésie, de corruption et de
régicide. Cet ouvrage, certainement excessif en de nombreux points, nous met
à disposition un témoignage important, révélant les tensions religieuses et
politiques des quelques décennies précédant le Siècle des Lumières. Les Jésuites occupaient la
première place dans l'enseignement, leurs maisons d'éducation répandues sur
tout le territoire formaient une jeunesse fidèle à l'Église et à la
monarchie. Toutes les haines accumulées de la Franc-maçonnerie, des
philosophes et des diverses sectes
devaient donc se déchaîner contre eux, en vertu d'un plan qui avait été tracé
par le ministre d'Argenson, grand protecteur de Voltaire, plan dont Frédéric
II poursuivait activement la réalisation. (Lettre de Voltaire, 8 octobre
1743.) De
même Voltaire écrivait : « Pour les Jésuites... la France va être
incessamment purgée desdits Frères. » Il aurait voulu « envoyer chaque
Jésuite dans le fond de la mer avec un Janséniste au cou ». (Lettre à
Ghahanon.) Le duc de Choiseul et la fameuse courtisane la marquise de
Pompadour, qui régnaient alors en réalité sur la France, avaient tous les
secrets des conjurés sophistes, par cela seul qu'ils avaient celui de
Voltaire. (Lettre de Voltaire à Marmontel, 13 août 1760.) |
les jÉsuites |
Jean lacouture |
EDITION Du Seuil |
1991 |
||
De
la fondation de l’ordre par Ignace de Loyola en 1540 à sa suppression
en 1773 par le pape Clément XIV, Jean
Lacouture propose ici, avec Les Conquérants, le premier volet d’un
diptyque multicolore que complètera l’évocation des Revenants de 1814 à nos
jours. En quatorze séquences, il retrace les principaux épisodes de cette
histoire prodigieuse et fait surtout revivre les acteurs d’une croisade
inlassablement recommencée « pour une plus grande gloire de Dieu ». Supprimée
en 1773 sous la pression de la cour d’Espagne par le pape Clément XIV, la
Compagnie de Jésus renaît en 1814 dans une Europe bouleversée par la
Révolution française, l’épopée napoléonienne, le triomphe des Lumières et
l’émergence de la rationalité scientifique. C’est pourtant dans un climat de
restauration monarchique et catholique que ressurgissent d’abord ces «
revenants » qui prennent longtemps la tête de la contre-révolution.
Si la tonalité de cette deuxième « époque » est différente – plus grave, moins épique, plus dérangeante –, on verra que les personnalités qu’elle met en scène sont largement à la hauteur des flamboyants pionniers des origines. Du père de Smet évangélisant les Indiens d’Amérique à Pierre Teilhard de Chardin, Pedro Arrupe ou Michel de Certeau, les Jésuites continuent d’incarner cette avant-garde de l’Église, cette compagnie d’élite dont les audaces marquent encore, en profondeur, toute l’histoire de notre civilisation. |
LES MḖTAMORPHOSES DE BACCHUS OU L’ESSOR DU CHRISTIANISME HELLḖNISTIQUE |
Georges Soler |
Edition les deux océans |
2017 |
Ce livre
est une étude sur l'installation et l'essor du christianisme dans le monde
gréco-romain des premiers siècles de notre ère.
La
seconde partie est consacrée à l'étude de l'éclosion du christianisme dans un
monde à la fois dissolue dans ses mœurs et décadent dans sa spiritualité,
malgré la présence de figures importantes tels que les platoniciens et les
stoïciens .La troisième partie est consacrée à une des différences visible
d'avec le judaïsme : la représentation de Dieu et des saints. L’influence des philosophies grecques sur
l’émergence et le développement du christianisme est certain mais ses
modalités sont difficiles à appréhender sans une pensée complexe, seule à
même de rendre compte des processus multiples et entrecroisés à l’œuvre dans
cet événement. L’auteur démontre que le christianisme rompt
en grande partie avec le judaïsme tout en conservant « les structures de
l’Ancien Testament » : « L’intrusion subreptice de la sagesse
grecque dans le corpus dogmatique peut être imperceptible à bien des chrétiens,
même les plus savants. Les chercheurs croyants sont, en permanence, immergés
dans leurs certitudes qui sont assimilables à des œillères. Nous verrons donc
si les représentations de la divinité, la doctrine de l’unicité de Dieu et
divers autres aspects ne sont pas une synthèse ingénieuse réalité dans
l’Antiquité tardive, par les docteurs de l’Eglise à partir des matériaux
religieux à leur disposition. » La question d’une augmentation du
judaïsme par la sagesse grecque est ainsi posée, nuançant le lien d’exclusivité
parfois revendiqué entre judaïsme et chrétienté Saint Paul et saint Jean
tiennent une place essentielle dans cette irruption grecque, Paul incarnant
la coupure avec le judaïsme mais des prémices sont identifiées par l’auteur
chez Marc et Matthieu. Georges Soler puise dans les écrits des premiers Pères
de l’Eglise d’Ignace d’Antioche à Saint Augustin, dont Clément d’Alexandrie
et Origène dont ils confrontent les écrits avec les témoignages des opposants
au christianisme comme Celse et Julien l’Apostat. Il observe les mouvements
de syncrétisme, plus particulièrement les inscriptions de la mythologie
grecque et de la puissante pensée grecque dans le christianisme, présentant
Dionysos et Apollon comme des facilitateurs de la transition. Ainsi, tandis
que les juifs rejettent les miracles de Jésus, ceux qui sont imprégnés des
mythes grecs retrouvent des éléments familiers : « Le parallélisme
des légendes grecques et des dogmes révélés (des chrétiens) peut laisser
entrevoir une certaine continuité entre les deux religions. Les Grecs
convertis ont pu, ainsi amender les parties du judaïsme qui ne leur convenait
plus après la grande rupture opérée par saint Paul. Ils ont orné l’existence
terrestre de Jésus par des perfectionnements célestes tirés de leur subconscient
religieux ancestral. » Pour Georges Soler, « Les missionnaires
chrétiens bénéficièrent autant d’une certaine proximité culturelle des
stoïciens et autres platoniciens que de la décadence des mœurs religieuses.
Cette combinaison étrange de ces deux éléments, qui peuvent sembler
incompatibles, a forgé les bases de l’acceptation, par les gentils, de la
Bonne Nouvelle. Leur réunion, au moment opportun, permit l’essor d’une
doctrine, très exigeante dans le comportement personnel de ses adeptes, mais
qui ne présentait pas de fracture insurmontable avec les thèses théologiques
déjà apprises. »Cet ouvrage, très bien construit et passionnant, permet
de prendre en compte la complexité de l’expérience chrétienne historique,
mais aussi sa richesse au carrefour d’héritages et d’influences multiples. Au
final, c’est un christianisme très humain qui se dessine, fait de
cheminements, d’hésitations et de questionnements.. |
LES
MYSTÈRES DE L’ÉVANGILE DE JEAN |
Henri
BLANQUARD |
Edition
Le Léopard d’Or |
1998 |
L’Auteur
Franc-maçon à l’obédience Opéra, travaille au rite Rectifié. Il a écrit
plusieurs ouvrages sur la Franc-maçonnerie chrétienne, surtout sur les
Evangiles. Il
nous donne ici une version très chrétienne et malgré tout ésotérique de
l’évangile de Jean Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Prologue ; Jean le Baptiste et
Jésus ; les premiers disciples ; Nathanaël sous le figuier - Chapitre 2 : Noces de Cana – A Jérusalem Jésus
chasse les vendeurs du Temple - Chapitre 3 et 4 : Episode avec Nicodeme -
Jésus et la Samaritaine - Guérison du fils du Seigneur - Chapitre5 et 6 : Guérison du paralytique à la piscine de
Bethesda - multiplication des pains - Jésus marche
sur les eaux - abandon de plusieurs disciples - Chapitre 7 et 8 : Montée de Jésus incognito à
Jérusalem - discussions à son sujet - la femme
adultère - « je suis la lumière du monde »
- Chapitre 9 et 10 : Guérison d’un aveugle-né
- Jésus est le bon berger - Chapitre 11 et 12 : Résurrection de Lazare -
Onction de Jésus par Marie - Entrée à Jérusalem - Chapitre 13 et 14 : Jésus lave les pieds des
apôtres - prophétie de la trahison de Judas -
Prédiction du reniement de Pierre - « Il y a plusieurs
demeures dans la maison de mon père » - Chapitre 15 et 16 : « Je suis le vrai
cep » - Aimez-vous les uns les autres - la haine
du monde - Changer la tristesse en joie - Chapitre 17 et 18 : Jésus prie pour ses disciples
- Arrestation de Jésus - Comparution devant Anne,
Caïphe et Pilate Chapitre 19 : Jésus flagellé puis crucifié
- sa mort et sa mise au tombeau - Chapitre 20 : Marie Madeleine constate l’enlèvement du
corps ; Pierre et Jean également - Apparition de Jésus
à Marie Madeleine et aux disciples - incrédulité de
Thomas - Chapitre 21 : Pêche miraculeuse -
les 153 gros poissons - « Pais mes
brebis » - |
les ordres monastiques |
Jacques dubois |
Edition
PUF |
1985 |
S’étendant
sur près de deux millénaires et dans tous les pays christianisés, l’histoire
des ordres monastiques est particulièrement riche.
Il
s’intéresse plus particulièrement aux ordres fondés autour de la Règle de St
Benoît. Au sommaire de cet ouvrage : Les premières règles - les débuts du monachisme en
Occident - la Règle de saint Benoit - Benoit
d’Aniane - les moniales - le monachisme en
Orient - Malheurs et Renaissance 9e et 10e
siècle - Cluny - Cîteaux -
les ordres érémitiques - les ordres de moniales en
France - les moines noirs - les ordres
monastiques en Europe du 11e au 18e
siècle - de la pragmatique sanction au concile
de Trente - Après le concile de Trente
- congrégation des saints Vanne et Hydulphe
- congrégation de saint Maur -
Observances et spiritualité monastique au 17e et 18e
siècle - les moniales en France du 15e au
18e siècle - le malaise en France au 18e
siècle - l’effondrement - la
reconstruction - l’ordre bénédictin actuel -
l’ordre cistercien actuel - hors la règle de saint Benoit -
|
les papes d’avignon
1309 – 1376 |
Bernard
guillemain |
Edition
DU CERF |
2000 |
L’histoire
politique, religieuse, secrète et dramatique des 7 Papes qui régnèrent à Avignon
durant 67 ans. On y croise : Dante, Pétrarque, Catherine de Sienne, Clément
V, Jean XXII, et autre antipape Nicolas V. On
est dans les coulisses de l’histoire. Sept
papes, nés dans la France occitane, ont gouverné l'Église au XIVe siècle,
nommant des cardinaux de même origine qu'eux. De 1309 à 1376 ils ont résidé
en Avignon, dans un palais édifié par eux. Dante, Pétrarque, mais aussi
Brigitte de Suède et Catherine de Sienne, les condamnèrent avec virulence et
réclamèrent le retour à Rome de la papauté au nom de l'intérêt supérieur de
la chrétienté. Qui
étaient réellement ces papes ? Furent-ils, comme on le leur reprocha, des
hommes politiques accordant la priorité aux affaires de France, menant une
lutte anachronique contre l'Italie au nom de la supériorité contestée de leur
pouvoir spirituel ? Des financiers levant de lourds impôts sur les clercs et
soulevant l'opposition de l'Angleterre ? Des juristes peu capables de
percevoir une nouvelle sensibilité religieuse ? Ou bien ont-ils été de remarquables
administrateurs précurseurs d'un « État moderne », des hommes sensibles à la
musique, à l'art et à toute forme de culture, des défenseurs sourcilleux de
la foi et les organisateurs des missions en Asie ? Urbain V et Grégoire XI
comprirent la nécessité de ramener la papauté à Rome mais ils n'eurent pas le
temps d'imposer leur choix. Le Grand Schisme a suivi. L'histoire des papes
d'Avignon illustre de façon exemplaire les mutations et les incompréhensions
de l'institution ecclésiastique. |
LES RECETTES
DU MONASTÈRE
|
Frère Jean
|
Edition Art Sacré
|
2019
|
Frère Jean (père Gérasime du skite Sainte-Foy) vient de
publier un nouvel ouvrage aux éditions Art sacré, Les recettes
du monastère. Présentation : « Le frère Jean, moine-prêtre
orthodoxe, n’a pas la prétention de donner des conseils culinaires, ni
d’écrire un nouveau livre de cuisine. Il en existe déjà tant ! Dans Recettes
du monastère l’auteur montre par de belles photographies et par des
recettes collectées depuis plus de 40 ans dans divers monastères au
Mont-Athos, en Terre Sainte, en Russie… que la cuisine est une louange
incarnée «J’ai le désir de montrer par des recettes simples que dans un
monastère la préparation des repas, le partage des mets, les gestes
quotidiens sont une louange à Dieu et à Sa création ». Le secret du cuisinier
c’est l’émerveillement devant la splendeur du simple. Les recettes sont issues de produits frais, naturels. Chaque
saison dicte sa recette. Les légumes bios sont préparés avec sobriété,
offerts et partagés avec les frères et les hôtes de passage comme une bonne
soupe chaude. « Quand un chef me rend visite, je l’écoute me parler de
sa vocation. Quand un pèlerin se retire au monastère, il vient pour
s’immerger dans le silence, pour redécouvrir son âme d’enfant émerveillé,
pour écouter la nature lui parler de l’instant, pour goûter un fruit sur
l’arbre, pour mâcher une herbe aromatique, pour s’asseoir face à
l’infini ». Il y avait la « cuisine du diable », celle des
apprentis sorciers du moléculaire. Aujourd’hui, il y a la « cuisine de Dieu»,
celle du prêtre orthodoxe frère Jean, qui reçoit dans son magnifique petit
monastère perché sur un nid d’aigle, au coeur du parc national des Cévennes.
Académiciens, ambassadeurs, musiciens, philosophes, savants... la liste est
longue des célébrités venues se ressourcer ici. Après la mort de Jean
d’Ormesson, sa famille commanda au moine un grand repas pour 40 personnes : «
Ils n’ont pas laissé une miette ! » Pour lui, la cuisine est une prière, une
façon d’exalter l’excellence et la beauté de la création dont l’intelligence
immanente le stupéfie. Tous les matins, ce moine aux mains gigantesques s’en
va dans son jardin potager récolter ses courgettes, ses fraises, ses petits
pois et ses tomates. La simplicité est le luxe suprême pour cet homme de
Dieu. Sa cuisine est une vraie cuisine de moine, goûteuse, ronde et
nourrissante, faite pour le partage. Longtemps restée confidentielle, la cuisine
monastique correspond aux besoins de notre époque. En suivant le cycle des
saisons, en veillant à rester diététique et économique, elle va à
l’essentiel. Par ailleurs les moines, en étant jardiniers, maraîchers,
arboriculteurs, apiculteurs, herboristes, fromagers, vignerons,
distillateurs, aviculteurs, vivent presque en autarcie. Un idéal vers lequel
nous tendons en cultivant nos potagers et nos vergers, en recherchant les
circuits courts ou en parcourant les marchés de terroir, comportements qui
s’ancrent de plus en plus dans nos habitudes au quotidien. Jardins
monastiques, jardins mystiques Les moines créent, entre autres, des vins et
des fromages réputés, fleurons de notre paysage culinaire souvent hérités
d’un patrimoine légué par les moines et moniales du Moyen Âge. Au cœur de la
Bretagne, l’abbaye cistercienne Notre-Dame de Timadeuc (Morbihan) perpétue ce
savoir-faire. Depuis 1841, date de leur installation, les moines y fabriquent
un fromage avec le lait de leur troupeau, pour leur consommation et celle de
leurs hôtes. Le Trappe de Timadeuc est une pâte pressée non cuite. Récemment,
au début des années 2000, est né le Timanoix. Ce fromage breton – une pâte
pressée affinée à la liqueur de noix – a un succès… d’enfer ! On le
retrouve sur les tables des chefs étoilés. Autres exemples : la communauté de
l’abbaye Saint-Wandrille, présente en Normandie, depuis l’an 649. En 2016,
les moines ont commencé à fabriquer ici une bière de qualité. Elle doit sa
jolie couleur à un harmonieux mélange de plusieurs malts lui assurant de
légères notes boisées et épicées, relevées de caramel. Vous cherchez des
pâtes et de la farine ? Tournez-vous vers l’abbaye Notre-Dame
d’Oelenberg, en Alsace. L’abbaye cistercienne d’Aiguebelle, sise dans la
Drôme provençale, est, elle, bien placée pour ensacher des herbes
aromatiques. Les moines de l’abbaye de Fleury, dans le Loiret, fabriquent des
bonbons, les Moinillons, et un grand choix de pastilles. Chaque année, plus
de huit tonnes sont confectionnées dans l’atelier du monastère. Enfin si vous
aimez le chocolat, rendez-vous à Notre-Dame de Bonneval, une abbaye
cistercienne fondée en 1147, dans le département de l’Aveyron. |
LES SENTENCES DES PÈRES DU DÈSERT |
Traduction par les moines |
ABBAYE
de SOLESMES |
1966 - 1976 |
||
Ces textes, qui sont considérés comme un classique de la littérature chrétienne des premiers siècles, nourrirent la spiritualité monastique du christianisme médiéval, oriental et occidental. Au
IVe siècle, des fidèles ayant rompu avec la civilisation de leur époque
quittèrent les villes pour les déserts du nord de l'Égypte. En quelques
décennies, les cabanes et les grottes dans lesquelles s'étaient installés les
premiers ermites attirèrent tellement d'hommes voulant partager leur vie que
de véritables communautés monastiques se constituèrent, comme celles de
Scété, de Nitrie ou des Kellia. Le
renom de sainteté dont jouissaient les grands anachorètes attirait dans leur
solitude non seulement une foule de disciples, mais encore un grand nombre de
visiteurs venus de toutes les parties de l'Europe
pour recueillir sur leurs lèvres la doctrine authentique des voies
spirituelles. Lorsqu'un
fidèle arrivait dans l'un de ces centres monastiques, la règle était qu'il se
mette à l'école d'un « ancien » ou « vieillard », ce mot
ne désignant pas un homme âgé, mais celui qui, par une pratique intense du
désert, était devenu expérimenté, apte à discerner l'authentique de
l'apparent. Avec cet ancien, le novice apprenait à se libérer des replis
égoïstes et à discerner les esprits pour devenir lui-même un homme spirituel.
La
ligne de force de cet enseignement était l'autorité particulière reconnue à
la parole. Les apophtegmes proférés par le vieillard étaient considérés comme
charismatiques mais leur efficacité dépendait totalement de la foi avec
laquelle ils étaient accueillis par le disciple. Les
paroles des anciens furent colportées oralement pendant des décennies puis
mises par écrit et indexées dans la première moitié du Ve siècle. On forma
deux types de recueils : l'un consistait à grouper les apophtegmes
suivant un classement thématique correspondant aux vertus ou pratiques de la
vie du désert, l'autre à les classer selon les noms des Pères auxquels ils se
référaient. |
les tentations du christ |
Le
Service Biblique |
Edition
DU CERF |
2005 |
Les
tentations du Christ (Mt 4, 1-11 ; Mc 1, 12-13 ; Lc 4, 1-13). Dieu met à
l’épreuve ; quant à Satan, il tente… Là où le français trace un fossé entre
les deux termes, la Bible hébraïque et sa version grecque usent chacune d’un
unique vocable que reprennent les récits évangéliques des tentations. Ceux-ci
illustrent comment le Christ a revécu les épreuves d’Israël durant l’Exode
et, à l’inverse du peuple, les a surmontés.
|
les symboles catholiques |
Dom
Robert le gall |
Edition
ASSOULINE |
1996 |
|||
Depuis
vingt siècles l’Église catholique est fidèle au Christ. À l’approche de l’an
2000, qui marque un retour important vers le spirituel, cet ouvrage est une
invitation à découvrir ou à mieux comprendre cette religion à la racine de
notre culture occidentale. Comme
ceux du christianisme en général, les symboles catholiques sont à la fois humains
et divins, matière et esprit, puisque c’est l’incarnation du Verbe de Dieu
qui les fonde. Ce mystère qui unit l’homme à Dieu est l’événement majeur qui
donne au symbole une portée infinie. Ce
livre s’attache à présenter l’Église catholique à partir des symboles qui la
caractérisent : les personnes d’abord, puisqu’elles sont au cœur du mystère,
puis les sacrements, les chants, les gestes, les vêtements, ainsi que les
objets sacrés et le calendrier liturgique qui explique le sens et l’origine
des principales fêtes. Y est expliqué :
|
LE SYMBOLISME DANS L’ÉVANGILE DE JEAN |
Paul
DIEL |
Edition
PAYOT |
1983 |
||
Au sommaire de cet ouvrage : Le prologue de l’évangile de Jean - Jean le
Baptiste - les premiers disciples de Jésus - les
noces de Cana - intervention dans le Temple -
la Samaritaine - Guérison du fils d’un officier - la
paralytique de Bezatha - réaction du monde - la
femme adultère - guérison d’un aveugle-né
- la résurrection de Lazare -
l’enseignement de Jésus et sa signification générale
- entretien avec Nicomède - premier discours
public - la multiplication des pains - menaces du
monde - le témoignage - l’erreur
dogmatique - la glorification - le
lavement des pieds - la paraclet - la justice
imminente - le royaume - le résurrection de la
vérité - Voir
aussi les autres livres de Paul Diel au Chapitre 10 D - |
le symbolisme des quatre vivants |
Michel
Fromaget |
Edition
DU FELIN |
1992 |
Cet
ouvrage est le fruit d’une étude autour des symboles de l’aigle, du taureau,
du lion et de l’homme dans le judaïsme – anges accompagnant Ézéchiel – et
dans le christianisme – Évangéliste entourant le Christ. Parallèlement à
l’importance que leur donneront les Pères de l’Église dans leur exégèse, ces
symboles tiendront une place privilégiée dans la peinture, la sculpture et la
liturgie médiévales. Entourant le Christ en gloire, les Quatre Vivants –
encore appelés Évangélistes, Animaux ou Veilleurs – forment une figure dont
les chrétiens du Moyen-Âge connaissaient bien l’authentique valeur de guide
spirituel. Mais
à partir du XIIIème siècle, l’Église d’Occident n’interrogera plus guère ces
quatre images. La Kabbale et les courants mystiques de la Renaissance
tardive, puis les mouvements occultistes du XIXème siècle et une certaine
tradition ésotérique contemporaine, consacreront leurs recherches à cette
étonnante métamorphose des qualités et activités symboliques du Christ.
Michel Fromaget, anthropologue, est docteur ès Lettes et Sciences humaines et
auteur de nombreux articles sur les représentations de la vie et de la mort.
Il a publié chez Albin Michel Corps, Âme, Esprit : Introduction à
l’anthropologie ternaire. Il est aujourd’hui maître de conférences à
l’université de Caen. Nous sommes depuis longtemps
habitués à retrouver, plus ou moins stylisés, sur le tympan des cathédrales
ou dans les enluminures des vieux missels, les quatre « Vivants »
de l'Apocalypse le lion, le taureau, l'homme et l'aigle. Le symbolisme qu'on
leur applique est-il fidèle aux données de l'Écriture ou est-il né dans
l'imagination des artistes chrétiens ? Et, à proprement parler, où gît la
valeur symbolique ? Faut-il retenir le symbole qui s'attache à chaque Vivant,
ou le grand symbole qu'ils constituent à eux quatre ? Diversité irréductible,
ou nécessaire cohésion ? Pour répondre à ces questions, référons-nous
simplement à deux moments majeurs de l'élaboration de ce symbole des quatre
Vivants : l'Apocalypse johannique et l'œuvre d'Irénée de Lyon. Au début de l'Apocalypse, les sept
lettres aux églises d'Asie Mineure (ch.2-3) ressortissent plutôt au genre
prophétique, qui affectionne les exhortations directes et véhémentes. La
section proprement apocalyptique commence au chapitre 4 par une vision du
trône de Dieu et une première phase du culte céleste. Une porte s'ouvre dans
le ciel. Une voix, puissante comme une trompette, invite Jean à monter. Et
c'est alors que, saisi par l'Esprit, il voit un trône dressé, noyé dans la
lumière d'une sorte d'arc-en-ciel, et sur ce trône, Quelqu'un. Le trône de
Dieu, qu'Ezéchiel imaginait comme un char à quatre roues (Ez 1 et 10), Jean
le voit immobile, mais la toute-puissance de Dieu s'y manifeste : "Du
trône sortaient des éclairs, des voix et des tonnerres". Devant ce trône
brûlent sept lampes ardentes. Ce sont les sept esprits de Dieu", ou
l'Esprit de Dieu dans sa septuple efficience (Is 11,2). Si le trône est ainsi
immobile, c'est qu'il occupe le centre de l'espace : "Devant le trône,
comme une mer de verre, semblable à du cristal", qui n'est autre que le
firmament. Vu d'en bas, celui-ci apparaît, d'après les idées cosmologiques
anciennes, comme la voûte piquetée d'étoiles qui supporte "les eaux
supérieures" ; vu d'en haut par Jean qui a franchi la porte, il se
présente comme le dallage liquide du temple céleste, sur lequel repose le
trône de Dieu. C'est alors que le regard du
visionnaire s'attarde sur ce trône lui-même : "Au milieu du trône et
l'entourant, quatre animaux couverts d'yeux par-devant et par-derrière. Le
premier animal ressemblait à un lion, le deuxième à un jeune taureau, le
troisième avait comme une face humaine, et le quatrième semblait un aigle en
plein vol. Les quatre animaux avaient chacun six ailes, et tout autour et
au-dedans ils étaient pleins d'yeux. Ils ne cessent jour et nuit de
proclamer: "Saint, Saint, Saint, le Seigneur, le Dieu Tout-puissant,
celui qui était, qui est et qui vient! " (Ap 4, 6-8). Selon toute vraisemblance, et d'après
les parallèles fournis par les livres apocryphes, les quatre Vivants sont
groupés sous le trône, chacun faisant face à l'extérieur. Ils sont
"pleins d'yeux par-devant et par-derrière, tout autour et
au-dedans" (v. 6.8), entendons : ils sont revêtus d'étoiles
scintillantes. En effet l'origine astrale de tout ce symbolisme ne fait guère
de doute. Les noms des Vivants renvoient à quatre constellations aisément
reconnaissables et diamétralement opposées deux à deux (équivalent,
peut-être, de la cosmologie babylonienne) : le Lion, le Scorpion (parfois
représenté sous les traits d'un homme), le Taureau, et Pégase, le cheval
ailé. Ainsi, selon le visionnaire de l'Apocalypse, tout l'espace du monde
créé se trouve à la fois déployé devant Dieu comme une mer aveuglante et
ramassé symboliquement comme base de son trône, sous la forme de quatre
poudroiements d'étoiles, venus des confins du ciel et de la terre. Selon certains interprètes, le
lion, le taureau, l'homme et l'aigle en vol suggéreraient ce qu'il y a de plus
noble, de plus fort, de plus sage et de plus rapide au sein de l'univers et,
par là, personnifieraient des qualités de l'agir divin et son omniprésence
dans la création. Mais les versets 8-11 nous orientent vers une lecture un
peu différente. En effet, l'auteur de l'Apocalypse rapproche explicitement
les quatre Vivants des quatre "Brûlants" (séraphins) d'Isaïe 6, 13,
qui avaient chacun six ailes et se tenaient au-dessus du trône de Dieu, dans
le Temple. Le cantique que les Vivants ne cessent jour et nuit de proclamer
n'est qu'une reprise chrétienne du Trisagion des Brûlants : "Saint,
saint, saint est Yahweh Sabaot. Sa gloire remplit toute la terre". Ces
quatre vivants de l'Apocalypse sont donc chargés d'ouvrir la liturgie
cosmique, de "rendre gloire, honneur et action de grâces à celui qui
siège sur le trône, au vivant pour les siècles des siècles" (v.9) ; et à
ce cantique des Vivants au Vivant fait écho la louange des vingt-quatre
anciens qui se prosternent et qui jettent leurs couronnes devant le trône de
Dieu (v.10-11).Les Vivants renvoient donc ici en même temps à deux niveaux de
symbolisme : par leur référence astrale, ils apparaissent comme rassemblant
l'univers et le condensant sous le trône de Dieu ; par leur fonction
liturgique, ils donnent une voix au cosmos et amorcent le cantique de
l'humanité fidèle, figurée par les Anciens vêtus de blanc. Gouvernement du
monde, liturgie céleste : ce sont bien les fonctions que la tradition juive
assignait aux anges de Dieu. Le visionnaire de l'Apocalypse a
délibérément regroupé et unifié des éléments qu'il tenait de ses devanciers,
et sa description des quatre Vivants amalgame des traits des Kéroubim et des
"Roues" d'Ezéchiel 1 et 10, des Brûlants d'Isaïe 6 et des Vigilants
de la tradition apocalyptique (Hénoch éthiopien, lxxi). L'aspect étrange des
quatre animaux d'Ezéchiel, qui offraient chacun quatre faces différentes, n'a
pas été retenu. En revanche la disposition des quatre Vivants de
l'Apocalypse, qui se tournent le dos et regardent vers l'extérieur, rappelle
ce qu'Ezéchiel dit des Roues du char de Yahweh : "Elles avançaient dans
quatre directions et ne se détournaient pas en marchant, car elles allaient
du côté où était dirigée la tête... Là où l'Esprit les poussait, les Roues
allaient" (Ez 1, 17-20; 10,11). N'imaginons pas les Roues
d'Ezéchiel allant droit devant elles mais n'importe où, au gré de leur
fantaisie. La route de l'une ne prend sens qu'en fonction de la route des
trois autres, car ce sont les roues d'un même char, le char paradoxal de
Dieu, qui se meut à la fois dans les quatre directions. Il faut ces quatre
directions pour exprimer la totalité de l'univers et l'ubiquité de la
présence active de Dieu. De même les quatre Vivants de l'Apocalypse ne
cessent de scruter l'horizon, leur horizon, au moment même où ils entonnent
ensemble leur cantique. L'horizon de chacun est nécessaire ; aucun n'est
suffisant à lui seul. Le panorama cosmique n'est intégral que si chacun des
quatre regarde droit devant lui, et cependant ce que chacun aperçoit n'épuise
pas le réel. La diversité de ce qu'ils voient se résout merveilleusement dans
l'unicité de la louange, parce que chacun, là où il est, a reçu mission pour
un quart du monde. |
le tÉmoin secret de la rÉsurrection
– la partie manquante du saint-suaire |
Robert
babinet |
Edition j.c. godefroy |
2001 |
||
Vers 1356-57, la
relique fit son apparition en France, près de Troyes, et fut appelée
"Saint-Suaire". Le Soudarion, "serre-tête qui était sur la
tête de Jésus" dans son tombeau, subsistait aussi en 1204 à
Constantinople. Les croisés s'en emparèrent et le transportèrent avant 1239 à
Cahors, où il se trouve encore dans la cathédrale Saint-Etienne. Authentique
Saint-Graal de la Quête des chevaliers du Moyen Age, la Sainte-Coiffe que
Robert Babinet a retrouvée à Cahors est le signe lumineux du Ressuscité. Ce 28 mai 1898, le chevalier Secondo
Pia ne se doutait pas du choc qu'il allait subir en plongeant sa plaque de
verre dans le bain révélateur. Cet avocat italien qui, le premier, eut l'idée
de photographier le linceul dans lequel aurait été enveloppé le corps du
Christ allait faire une découverte extraordinaire. Là où, sur le tissu,
n'apparaissaient que de vagues taches jaunâtres sans grand contraste, se dévoilaient
soudain, sur la plaque, les contours nets et précis du visage d'un homme
couronné d'épines. Comme l'écrit l'historien Jean-Christian Petitfils dans sa
biographie de Jésus, « seule l'inversion des zones claires et sombres
avait permis un tel prodige. [...] Le chevalier Pia comprit que le
linceul avait la propriété - insoupçonnée jusque-là - d'un négatif optique :
négatif sur négatif donne un positif. » Ce premier cliché du linceul conservé
depuis le XVIe siècle dans la cathédrale de Turin allait en faire un objet
d'études scientifiques sans fin, qui se prolongent jusqu'à nous. Elles
culminèrent dans les années 1970 lorsqu'une trentaine de chercheurs de toutes
disciplines, en majorité américains, se groupèrent dans le consortium STURP
(Shroud of Turin Research Project) et soumirent la pièce de lin à une
batterie de tests extrêmement poussés : tests microchimiques,
spectrographies, études de radiométrie infrarouge, de microscopie optique, de
fluorescence sous éclairage ultraviolet... Ces analyses ont montré sans ambiguïté
- tous les chercheurs étaient d'accord là-dessus - que l'image sur le tissu
n'avait pas été réalisée de main d'homme. Pas de pigments colorés, pas non
plus la moindre trace de coup de pinceau - l'utilisation d'un pinceau aurait
nécessairement induit une image présentant une direction privilégiée dans
l'espace, or une analyse mathématique fine a permis d'établir que celle-ci
n'en possédait pas (elle est dite isotrope). Si l'image n'a pas été faite de main
d'homme, le mystère sur sa nature demeure entier. Emanation à distance ? Des
scientifiques pensent qu'elle se serait formée par une oxydation de la
cellulose du lin, provoquant un léger brunissement des fibrilles de tissu sur
une épaisseur de 20 à 40 microns. Plus troublant encore, il a été prouvé que
cet effet colorant variait d'intensité selon la distance ayant séparé le drap
du corps. C'est ainsi qu'il a été possible, en 1976, à deux physiciens de
l'US Air Force Academy, grâce à l'analyseur d'image de la Nasa, d'obtenir une
représentation tridimensionnelle du corps. Ce qui aurait été impossible s'il
s'était agi d'un dessin en deux dimensions. Mais les études scientifiques sont rarement
unanimes et, s'agissant d'une relique aussi insigne que le linceul de Turin,
leurs conclusions souvent contradictoires donnent lieu à des controverses
passionnées. En 1988, il fut décidé de soumettre des échantillons du tissu à
une analyse au carbone 14 pour tenter de le dater. Trois laboratoires
spécialisés s'en chargèrent (ceux d'Oxford, de Zurich et de Tucson) et leur
conclusion fut que le lin aurait été récolté entre 1260 et 1390. Le Saint
Suaire ne serait-il donc qu'une mystification particulièrement habile ?
Quelque moine du XIIIe ou du XIVe siècle aurait-il torturé et crucifié un
homme ressemblant au Christ pour fabriquer cette fausse relique ? Pas si simple... La méthode de datation
au carbone 14 n'est pas d'une fiabilité absolue, loin s'en faut- les exemples
d'erreur manifeste sont nombreux. En 1996, un microbiologiste américain
repéra sur les échantillons soumis à analyse des contaminations bactériennes
dues à un champignon et formant un « film bioplastique » de nature à fausser
le résultat de la datation. A sa suite, d'autres chercheurs ont révélé des
indices suggérant que les échantillons provenaient de parties du linceul qui
avaient été restaurées : un poids moyen du tissu (en milligramme par
centimètre carré) supérieur à ce qu'il est sur l'ensemble du linceul; la
présence en ce seul endroit d'un pigment, la vanilline, qui aurait servi à
harmoniser la couleur des fils rajoutés au reste du tissu. La datation
obtenue par les trois laboratoires ne renvoie-t-elle pas à l'époque où
l'antique pièce de lin aurait été « remise à neuf » ? Mais il y a plus. Aux innombrables
physiciens, biochimistes, anatomistes, médecins légistes, hématologues,
traumatologues, historiens, archéologues qui se sont penchés sur cette étoffe
s'ajoutent des... botanistes. Et leurs découvertes ne peuvent que plonger les
sceptiques dans la perplexité. En 1999, un professeur de botanique à
l'université de Jérusalem trouva sur le linceul des pollens d'une plante de
la mer Morte disparue depuis le VIIIe siècle, donc bien avant la période
supposée de sa fabrication selon la datation au carbone 14. D'autres pollens
ont permis de localiser l'origine du linceul à Jérusalem et même de fixer la
saison de son utilisation à la fin de l'hiver ou au début du printemps. Ce
qui concorde avec le récit des Evangiles. |
l’Évangile de Marie-madeleine |
Daniel
Meurois – Giraudan |
Edition Le Persea - Montréal. |
1997 |
À
la fin du XIXème siècle fut découvert un manuscrit appelé Évangile
de Marie-Madeleine. Celle qui apparaît comme la première disciple du Christ
nous a légué un Évangile très féminin et très intuitif. Si
l'éveil de la conscience passait aujourd'hui par une sensibilité plus
féminine? Si Marie-Madeleine n'avait pas été la pécheresse repentie des
textes officiels, mais autre chose ... ?
|
l’Évangile de jean |
Yves
leloup |
Edition
ALBIN MICHEL |
1989 |
–
Traduit et commenté par Yves Leloup -L’Évangile
incontournable pour tout chercheur. L’auteur
ésotériste reconnu nous donne ici ses commentaires Les livres de Jean-Yves Leloup sont regroupés au chapitre 10
L - |
LES Evangiles DE JEAN, MATTHIEU, MARC & LUC |
Claude
tresmontant |
Edition
F. X. de Guibert |
1991 |
Claude
Tresmontant a laissé une œuvre profondément originale et puissante,
interdisciplinaire, dans laquelle il s'est efforcé de repenser toute la
tradition chrétienne face au développement scientifique et aux grands
courants de la pensée contemporaine. Philosophe des sciences, métaphysicien
et théologien, il était aussi et en même temps un immense hébraïsant. La
connaissance intime de la langue de la Bible a fécondé et éclairé toute son
œuvre. Le grand rabbin Kaplan a pu dire un jour de lui: Ce juste parmi les nations
est l'homme au monde qui sait l'hébreu. Nous, nous savons de l'hébreu, lui il
sait l'hébreu.
|
l’Évangile de judas |
R.
kasser & m. meyer |
Edition Flammarion |
2006 |
Voilà
1700 ans qu’il dormait dans le désert égyptien, enfoui dans une catacombe : l’Évangile
de Judas, ou « le récit secret de la révélation faite par Jésus dialoguant
avec Judas l’Iscariote ». C’est ainsi que s’ouvre l’évangile perdu, dont la
découverte et le déchiffrement risquent d’agiter fortement l’Église. Car son
message gnostique contredit les enseignements du Nouveau Testament. Il
est l’apôtre par excellence, celui que Jésus choisit pour le livrer : « Tu les surpasseras tous, car tu sacrifieras l’homme qui
me sert d’enveloppe charnelle ». Et
son destin l’est tout autant : exhumé lors de fouilles clandestines à la fin
des années 1970, convoité pendant vingt ans par des marchands d’art et des
universitaires peu scrupuleux, dissimulé, malmené, menacé de destruction,
c’est en lambeaux qu’il est parvenu à la Fondation Maecenas pour l’art ancien
et à la National Geographic Society qui l’a fait authentifier. Un
long et fort délicat travail de restauration et de traduction a alors été
entrepris, sous la direction du professeur Rodolphe Kasser.
|
L’ÉVANGILE ÉSOTÉRIQUE DE SAINT JEAN |
PAUL
LE COUR |
Edition
DERVY |
1994 |
||
Chacun peut en faire ce qu’il
veut, puisque le silence s’expérimente, mais ne se dit pas. Toutes les voies
ascétiques passent par le silence. De Jésus, qui conseille de s’enfermer dans
sa chambre et dans le secret de son cœur, aux ermites, qui fuient dans le
désert, tous les maîtres spirituels nous convoquent au silence comme à
l’expérience de la présence de l’Autre. Même si certains mystiques chrétiens
eux-mêmes font l’expérience du nada, nada, nada de saint Jean de la
Croix, tous affirment cependant que le silence est plein d’une présence cachée.
Le silence est-il donc franchissement de la limite, catharsis devant
l’étouffement possible de nos tâches et de nos relations, néant qui permet
tout le reste, envers inconnaissable du langage, dont certains
« langages » cependant nous rapprochent (comme la musique) ?
Chacun peut en faire ce qu’il veut, puisque le silence s’expérimente, mais ne
se dit pas. Le silence des espaces infinis,
qui effrayait Pascal, peut-il être absolu ? Le silence - mais, alors,
celui-là angoisse - n’est-il pas simplement l’absence de réponse à mes
questions, l’impossible intelligibilité des choses et des êtres ? Alors
peut-être le manque de ce que j’attends, l’effort du langage pour sauter
par-dessus son ombre me font-ils reconnaître, comme à Ludwig Wittgenstein, « qu’il
y a du mystique », mais en sachant bien que « ce dont on ne peut
parler il faut le taire » (dernière proposition du Tractatus
logico-philosophicus). Saurait-on pour autant y trouver la garantie d’une
présence ? Dans le Prologue, en transmettant un message de salut
qui doit consoler l’homme de sa condition de faiblesse et de mortalité,
l’Evangile de Jean veut surtout lui faire découvrir la sublime Lumière de la
Vérité en le soustrayant à ses conflits intérieurs par un effort personnel et
en l’aidant à passer de l’état de trouble qui l’agite à l’harmonie ressaisie
de son Moi. La démonstration est alors faite que chacun de nous possède la
potentialité de trouver et de parcourir le chemin qui doit mener vers la
joie, vers la satisfaction essentielle, par la découverte de l’explication
symbolique de la vie en évolution, cette vie qui est : « La Lumière
des hommes » Cette certitude en recèle
implicitement une autre : celle de l’ignorance pérenne de la cause
interprétative de la création cosmique. Jean, dans un raccourci saisissant,
affirme que « le Verbe était Dieu ». Saint Ignace d’Antioche (v.100-117
ap. JC) parle du « Verbe sorti du Silence ». Manifestation, épiphanie du « Verbe
», qui semble une réponse à l’impatience du 1er Millénaire. En
attendant ce jour, qui tardait tant, et auquel il était prudent de ne pas
songer trop ardemment, la spiritualité d’Ignace sera de se mettre en route
pour le rejoindre par le silence et la mort : « Celui qui comprend
véritablement la parole de Jésus, celui-là peut entendre son silence
même ; c’est alors qu’il sera parfait ; il agira par sa
parole »… Ainsi le Silence peut être le Principe : La Parole n’existe
que par le Silence, comme elle le manifeste également. Le Silence dont il est
question est donc « Archétype », il est le « Principe »
de la « Parole »… (cf. Cataphase et Apophase de la Vie
Spirituelle), signifiant de la sorte que l’esprit humain ne peut
dissocier l’organisation spatio-temporelle de l’Univers et le mystère de son
origine sans attenter à l’Existence elle-même (complémentarité entre les
deux aspects de l’énigme primordiale : Le Chaos symbolise alors la
déroute de l’esprit humain devant le mystère de l’existence). Jean
apportera en guise d’ultime interrogation, une nouvelle affirmation du
mystère originel en s’écriant : « Dieu, personne ne l’a jamais
vu » ! (Ev. I, 18) Le Prologue de Jean présente
donc une signification métaphysique et une signification éthique : Sous
son aspect éthique, il présente Jésus comme le héros vainqueur, celui qui a
surmonté le péché d’Adam. Dans son sens le plus profond, le Prologue de Jean
ne parle pas spécifiquement de l’homme Jésus en tant que réalité historique,
mais du Christ, qui est un symbole, Le « Fils Unique » est l’espoir
évolutif actualisé par cet accomplissement, et qui concerne l’humanité
entière ». Nous trouvons ici une analogie presque complète entre le
mythe de Persée et le mythe Chrétien du héros vainqueur : Les deux héros
sont fils de l’Esprit-Père et de la Terre-Matière. Ils triomphent du principe
de pervertissement, figuré dans le mythe judéo-chrétien par le « Prince
du Mal », Satan. Lui aussi symbolise la déformation de l’esprit (ange
déchu), la vanité (serpent séducteur) et sa conséquence légale, la
mortification infernale (culpabilité) allant jusqu’à la « mort de
l’âme », l’équivalent de la « pétrification » intérieure (Méduse).
Les deux héros rencontrent l’hostilité du monde, le refus d’hospitalité. Ils
se trouvent l’un et l’autre divinisés en vertu de leur victoire sur le plan
essentiel. Dans le mythe chrétien, le Christ, messager de la vérité (Messie)
sort du tombeau, ce qui correspond au symbolisme du mythe grec : Athénée
(Athéna, Minerve…), la déesse de la Vérité et de la Sagesse, montrant
aux hommes, sur son égide, la tête du monstre vaincu Plus essentielle encore est la
signification métaphysique selon laquelle l’homme sanctifié est représenté
comme l’apparition la plus évoluée de l’intentionnalité immanente de la
nature, aussi mystérieuse dans son origine que manifeste par l’existence du
monde organisé et que le mythe nomme : « Verbe de Dieu ». Les Mythes sont essentiellement
fondés sur le principe gnostique de la Lumière triomphant des Ténèbres, c’est
à dire de la victoire du Bien sur le Mal (mythe éternel). Plus ici
qu’ailleurs, il importe donc de ne pas prendre les mots pour des idées …
et de s’efforcer de découvrir l’idée sous le symbole dans la mesure où,
comme nous l’avons vu en première partie, toute parole mystérieuse
comporte un sens littéral (exotérique) et des sens ésotériques. Dans
une peinture de Raphaël, Aristote montre la terre et Platon le ciel ; la
Table d’Emeraude enseigne également que : « Ce qui est en haut est
comme ce qui est en bas » ; ce symbolisme atteste qu’il
existe un principe créateur Grand Architecte de l’Univers, que l’esprit doit
dominer la matière et que l’homme doit retourner à la Terre. Les Vertus
Cardinales : Force, Justice, Prudence et Tempérance, Vertus essentielles
du Maître Maçon, nous enseignent maintes choses à bien des égards : La
Force soutient notre édifice (Rituel), la Justice doit le maintenir en
Equité, c'est-à-dire « tempérée par l’Amour » (Aristote).
« A la différence de la Sagesse, la Prudence n’est pas science…elle
guide la vertu morale en lui indiquant les moyens d’atteindre ses fins ;
par-là, elle acquiert elle-même une valeur morale. La Tempérance exige qu’on
retranche tout ce qui empêche la pensée de se tourner vers la vérité, un
certain renoncement qui seul permet d’acquérir la pensée de l’ordre, laquelle
est l’exercice de purification par excellence » (Aristote). Nous donnons aux trois vertus
théologales : Foi, Charité et Espérance une interprétation qui, sans
être en contradiction avec la doctrine chrétienne, leur confère un sens
initiatique : « Supports initiatiques traditionnels, nos symboles permettent
de relier le visible à l’invisible et conduisent, grâce à l’initiation, vers
la Connaissance ». La Foi, pour nous, n’est pas une croyance
aveugle en des dogmes ou en une révélation. Elle est une tension qui se
manifeste dans le cœur de l’homme et le porte à consacrer toute sa vie à la
poursuite de l’idéal engendré par l’Espérance. C’est la Lumière qui éclaire
l’esprit, c’est aussi la Foi en l’Homme, considéré comme valeur essentielle.
Cet idéal repose sur la seule primauté de l’Esprit et qui, conformément à la
Tradition, assure la transmission de l’influence spirituelle de l’Ordre. La Charité, c’est la beauté de
l’âme ; le Franc-Maçon la conçoit sous l’aspect du dévouement total à
ses semblables qu’il est tenu d’aider et d’aimer… Pour nous, la charité
procède de l’unité du cosmos ; l’initiation nous a permis de nous sentir
partie intégrante du Grand Tout, donc responsables de son évolution. Elle
nous porte dès lors à nous identifier par un acte d’amour à tout ce qui vit.
Ainsi, la sublime charité, l’amour inconditionné de toute vie, n’est-elle pas
un feu qui embrase le cœur des initiés et qui les pousse à remédier aux
injustices, à faire régner l’ordre sur le chaos, à exalter les nobles
sentiments, en un mot à rénover incessamment la société et les hommes ? Cela
ne nous remémore-t-il pas le 3ème voyage initiatique du 1er
degré du R\E\A\A\ L’Espérance témoigne des
objectifs sans cesse renouvelés et qui ont jalonné la lente et laborieuse
marche de l’humanité vers son perfectionnement spirituel … pas à pas , elle
poursuit sa route vers une ère de Vérité et de Lumière (du moins
pouvons-nous l’espérer !), vers le royaume de l’Amour et de l’Esprit
… L’initié ne fonde pas son espérance sur l’attente d’une récompense, mais
sur le besoin de dépassement qu’il ressent en lui-même : en effet, on
espère pas pour soi mais bien pour les autres
… Il s’agit d’un
« pèlerinage », pour gagner un « ailleurs » qui rende
« autre », et non point d’une « errance » dont parlait
Parménide, pour celui qui s’écarterait du sentier battu des hommes…. Car ce
qui « constitue » une personne, c’est la tendance vers une autre,
un « ad aliud », qui fait que c’est en se « perdant »
dans l’autre, le « tout autre », que l’individualité se
constitue et se trouve. (« Celui qui perdra la vie la
trouvera ». Mathieu : XVI, 2) L’homme ne peut retrouver
la parole perdue qu’en redevenant fidèle à son destin essentiel et l’Evangile
nous rappelle qu’Adam jouit mal des « fruits de la terre » et ne
peut recouvrer son état primordial qu’en s’associant à la geste du Christ. Il
doit alors mourir pour renaître. (cf. symbolique du grain de blé :
Jean XII, 24). Le Christ ressuscité après sa descente aux enfers comme
Osiris, Perséphone … représente ainsi
l’homme régénéré (que nous avions pu entre-découvrir dans le symbole de
l’Etoile Flamboyante au 2ème degré du R\E\A\A\). Il appartient donc à chacun de faire renaître sa
conscience. Il est intéressant de rappeler aussi le mythe de la
naissance d’Eve ou HaVâH = Vie, qui est sortie « du côté d’Adam
endormi ». C’est en rapport avec la symbolique de la Mort
Initiatique : Eve qui représente en premier lieu la Vie, symbolise par
transposition métaphysique l’Amour et la Connaissance, et l’homme Adam ne
peut donc arriver à la Connaissance de sa propre essence que par la mort à
lui-même … La Mort ne s’oppose pas à la Vie mais à la Naissance, dans ce
concept, « Renaître » c’est « Vivre » en harmonie avec
nous-même et avec le cosmos. (Cf. retour à l’Unité principielle).
L’ésotérisme ne procède non point
par syncrétisme (réunion d’éléments disparates) mais par synthèse
unificatrice. « La synthèse s’effectue essentiellement du dedans ;
nous voulons dire par là qu’elle consiste proprement à envisager les choses
dans l’Unité de leur Principe même et à les unir ainsi … » (R.
Guénon). Mais à cela s’ajoute l’idée fondamentale d’une transmission,
d’une « Tradition », au sens étymologique du mot. « De ce qui
n’aurait pu n’être qu’un fatras de mots et d’idées, est né un rituel
initiatique qui a su sélectionner et ordonnancer les seules notions qui,
éprouvées par l’usage du temps, semblaient immuables, incontestables,
peut-être parce qu’il s’agissait de vérités éternelles, parcelles éclatantes
de l’ineffable Vérité, de l’éternelle Lumière » Sur l’Autel de nos
Loges, le Livre de la Loi Sacrée, ouvert au Prologue de l’Evangile de Jean,
est ainsi offert à la réflexion du Maçon du R\E\A\A\
pour qu’il découvre la clef du message
Johannique. Celui-ci, comme nous l’avons constaté supra, nous invite, en tout
premier lieu, à rechercher la vérité dans son acception initiale qui en fait
le contraire de l’erreur, la sublime Vérité se maintenant, certes, toujours
hors de notre portée. Cette investigation induit un immense programme dont
l’exécution obéit au dessein de contraindre, sans les ignorer cependant, les
tentations et les passions, de freiner les désordres de l’âme et les
exaltations excessives et factices « Toute la cécité de l’homme
et son malheur viennent de ce que son individualité lui masque son destin
collectif et qu’il rêve de transférer sur lui seul l’éternité de la vie.
Comme la bûche dans le foyer, il n’est porteur de flamme que s’il joue son rôle
et accompli son destin dans la Chaîne d’Union » Ainsi
l’enseignement de l’ésotérisme chrétien permet-il, au travers d’une certaine
synthèse des traditions (« Il y a plusieurs demeures dans la maison
du Père » : Jean XIV, 2) et notamment de l’évangile de Jean,
d’appréhender « une spiritualisation plus haute de l’initié
qui suit ainsi la voie traditionnelle de sa réalisation intérieure ». Sommaire de cet ouvrage : D’où vient le nom de Jean ? Origine de l’évangile de Jean, origine hellénique du christianisme, le 4e évangile contre le Judaïsme, le Prologue, qu’est-ce que le Verbe ? Fils de Dieu et Fils de l’Homme, la personnalité de Ioan et de Jésus, les Esséniens, le baptême, les noces de Cana, la nature du Christ, prédilection du Christ pour les Samaritains, les paroles à la Samaritaine, les guérisons, il y a plusieurs demeures, Nicodème, la palingénésie, les vendeurs chassés du Temple, le chapitre des brebis, le diable et satan,
Lucifer, les enfers, la mort sur le
bûcher, Je suis la pain vivant, la Cène, la fête de Pâques, l’Eucharistie,
Dieu est esprit, la prière sacerdotale, vous serez haï et persécuté, le
jardin de Gethsémani, le Christ devant Pilate, la crucifixion, le suprême
sacrifice de Jésus, les apparitions du Christ, l’Incarnation, l’annonce du
retour, Judaïsation de l’Eglise de Pierre, les deux Eglises chrétiennes, les
symboles de Ioan, Ioan Ganymède et le vase sacré, la Lumière et la Vie, les
doctrines gnostiques, les livres hermétiques, la gnose johannite, les épitres
de Jean, L’Apocalypse, Janus, le nombre 9, le 4e évangile de
Rudolf Steiner, Poséidon, Jeanne d’Arc et saint Jean, les Rose+Croix, Dieu
est Amour, l’Hindouisme, Un livre de référence, a avoir dans
sa bibliothèque. |
L’ÉVANGILE - LES MYSTÈRES DE
L’ÉVANGILE DE JEAN |
HENRI
BLANQUART |
Edition
LE LEOPARD D’OR |
1988 |
Les
évangiles selon saint Mathieu, saint Luc et saint Marc sont
surnommés «Synoptiques», car ils ont le même canevas, ils se
recoupent les uns les autres, tout en se contredisant parfois…L’Evangile
selon saint Jean, par contre, est de facture toute différente. La
construction de ce texte suit un schéma extrêmement rigoureux qui en fait un
ensemble hautement initiatique et constitue un véritable vade-mecum
d’initiation chrétienne. C’est pourquoi, quoique racontant la vie du Christ comme
les synoptiques (sauf sa naissance et son enfance), le texte est ainsi
présenté qu’on y voit vivre le Christ
pendant sept journées seulement,
faire sept voyages entre la Galilée
et la Judée et opérer sept miracles
jusqu’à sa mort. Après sa résurrection, deux jours viennent s’ajouter pour
parfaire cette véritable échelle de sagesse qui constitue un fil conducteur
pour celui qui veut s’élever, de degré en degré, vers cette sagesse, but de
toutes les philosophies. L’auteur
décortique ces sept degrés ou étapes de l’Evangile de Jean, en le rapportant
à une symbolique chrétienne, alchimique,
ésotérique et anagogique. Canevas
de l’Evangile selon Jean : Prologue ; Jean Baptiste et Jésus, les premiers
disciples, Nathanaël sous le figuier. Noces de Cana, à Jérusalem, Jésus chasse les marchands du
Temple Episode avec Nicodème, Jésus et la Samaritaine, guérison du
fils du Seigneur. Guérison du paralytique à la piscine de Bethesda,
multiplication des pains, Jésus marche sur les eaux, abandon de plusieurs
disciples. Montée de Jésus incognito à Jérusalem, discussion à son sujet. La femme adultère, «Je suis la Lumière du monde » Guérison d’un aveugle- né, Jésus est le « Bon
Berger », résurrection de Lazare. Onction de Jésus par Marie, entrée à Jérusalem. Jésus lave les pieds des apôtres, prophétie de la trahison de
Juda, prédiction du reniement de Pierre, il y a plusieurs demeures dans la
maison de mon Père. « Je suis le vrai cep… » ; « Aimez vous
les uns les autres », la haine du monde. Changer la tristesse en joie, Jésus prie pour ses disciples. Arrestation de Jésus, comparution devant Anne, Caïphe et
Pilate. Jésus flagellé puis crucifié, sa mort, sa mise au tombeau. Marie-Magdeleine constate l’enlèvement du corps, Pierre et
Jean également, apparition de Jésus à Marie-Magdeleine et aux disciples,
incrédulité de Thomas. Pêche miraculeuse, les 153 gros poissons, « pais mes
brebis » Henri
Blanquart, écrivain chrétien et auteur de plusieurs livres sur les évangiles,
la messe, et l’ésotérisme des mystères chrétiens, était frère au rite
Rectifié à Opéra, il nous a quitté pour l’Orient Eternel en 2002. |
L’HOMME DE LUMIḔRE. ḖDIFICATION DU CORPS DE
GLOIRE – LES CLEFS CHRḖTIENNES
|
Pascal Gambirasio d’Asseux
|
Edition Télètes
|
2015
|
||
Plutôt que le
quiétisme, déjà combattu par Bossuet, Pascal Gambirasio d’Asseux privilégie
l’hésychia et le silence d’une conscience accrue de la divine volonté.
L’initiation, en cadre chrétien, pentecôtique nous dit-il, « est née et
vit de la Parole incarnée qui est simultanément la Lumière véritable
éclairant tout homme ainsi que l’annonce le Prologue de l’Evangile selon
saint Jean ». Tout en la reconnaissant une, il distingue quatre voies en
cette initiation : voie du Métier, voie héroïque, voie hermétique, voie
des lettres et des nombres ou kabbale chrétienne. Il traite dans ce
livre plusieurs thèmes puissants comme les « Aspects de la voie
initiatique féminine ou le secret du blason de la Dame à la Licorne »,
« Le noble voyage » ou la symbolique et l’opérativité du
labyrinthe. Une partie conséquente de l’ouvrage s’appuie sur la kabbale pour
expliciter les mots et les textes, du nom divin au qualificatif
« internel » appliqué au Royaume, en passant par les noms Emmanuel
ou Adam, ou encore la beauté. La cascade des sens portés par la langue
hébraïque ouvre sur des infinis féconds et sur une métaphysique support d’une
autre lecture du monde. Au cœur de cette plongée vers l’essence chrétienne,
nous rencontrons la question de la liberté et de l’amour : « Oui,
affirme Pascal Gambirasio d’Asseux, Dieu est amour et il rend l’homme capable
de cet amour, par sa liberté même : autrement dit, il lui donne pleine
capacité de le saisir (à tous les sens du mot) et de le rendre. » |
L’ICÔNE - CARNETS D’UN PEINTRE D’ICÔNES |
Moine Grégoire Krug |
Edition l’âge d’homme |
1994 |
|
Le
père Grégoire KRUG (1908 – 1969)
fut un grand peintre d’icônes. Il fit resplendir la peinture d’icônes au 20ème
siècle, peinture qui connaissait une période de décadence depuis le 18ème
siècle. Ses carnets retracent ses recherches, ses états d’âme et ses
réflexions sur cette peinture. Ils expriment l’émotion et les questionnements
sur cet art pictural orthodoxe, on est avec lui dans sa fonction pédagogique
lorsqu’il explique la subtilité de cet art.
|
L’ICÔNE hauts lieux de la
spiritualitÉ – russie – au pays des icÔnes |
D.
milosevic |
Edition
ROBERT LAFFONT |
1985 |
||
Fresques
et mosaïques recouvrent les murs et la coupole. Leur espace s’unit à celui de
l’Église, se centre sur l’autel, leurs personnages viennent vers les fidèles,
les font entrer dans la communion des saints. Dans l’abside principale, on
évoque le plus souvent l’eucharistie : en bas la communion des apôtres, puis,
en s’élevant, la Vierge orante, bras levés, figure de l’Église, le Christ
notre seul prêtre, enfin la Pentecôte, la venue de l’Esprit dont le
célébrant, en Christ, par l’épiclèse, invoque la descente « sur nous et sur
les dons que voici ». Au
centre de la couple, le Pantocrator, le Christ Seigneur des mondes qui tient
tout dans les mains de sa tendresse. Il est entouré des prophètes et des
apôtres. Sur les trompes portant la coupole, les quatre évangélistes. Sur les
colonnes, les hommes-colonnes : martyrs, ascètes, saints évêques. Les
fresques représentent le plus souvent des scènes de l’Évangile…
|
L’ICÔNE - L’ATELIER
DU COPISTE – L’ICÔNE |
André
Fisch - A. Raynaud |
Edition
Dessain et Tolra |
2006 |
||
La
perspective inversée est l’un des aspects troublants des icônes. En
général l’icône est à plat, sans relief, mais il arrive que des embryons de
bâtiments, de paysages ou d’objets en volume (une table ou un autel par
exemple) y figurent. Et là, on s’aperçoit que le point de fuite, au lieu de
se trouver quelque part à l’horizon, est devant l’image; en fait c’est l’œil
du spectateur-contemplateur : l’icône étant une porte vers le divin, son
regard s’ouvre sur l’infini. Les
couleurs. Avec
des variantes suivant les écoles et les pays, les couleurs obéissent à un
symbolisme précis. L’or est la couleur du royaume céleste et de Dieu
lui-même. Le pourpre, celle de la majesté elle n’est utilisée que pour les
vêtements du Christ et de sa mère. Le rouge est la couleur de la vie, donc de
la résurrection, mais aussi du sang et des martyrs. Le bleu foncé et clair
est la couleur du ciel, de la vie éternelle, de la spiritualité. C’est aussi
la couleur spécifique de la Vierge, intermédiaire entre la terre et le ciel
de l’incarnation de Dieu par son fils. Le vert est la couleur de la nature,
de la terre féconde, de l’espérance. Le blanc, comme l’or, figure la lumière
divine, mais aussi la sainteté, la pureté. Le marron, la terre en tant que
symbole de la matière, du corruptible, du mortel. La
lumière : Il
n’y a jamais de source de lumière à l’intérieur de l’icône car la lumière est
supposée venir de et par l’icône elle-même. L’emploi de l’or participe à ce
symbolisme, comme la technique de peinture, qui s’élabore de la couleur la
plus foncée à la plus claire. La carnation pure et assez claire des
personnages est une manière de symboliser leur lumière intérieure. Dans
beaucoup d’icônes de la crucifixion, le Christ mourant ou mort est figuré
avec une carnation sombre contrairement aux autres personnages saints qui y
sont représentés. Un cas particulier toutefois pour les icônes représentant
la Transfiguration, ce sont les vêtements blancs qui en sont le
symbole. Les
attitudes : Il
serait trop long d’en faire un catalogue mais chaque personnage a, en
général, une ou plusieurs positions ou attitudes caractéristiques. Elles
aussi sont codifiées d’un point de vue théologique et constituent autant de
moyens de reconnaissance pour les fidèles : le Christ «
Pantokrator » (dit « tout puissant », il tient un
livre dans la main gauche et de la droite effectue une bénédiction en
esquissant avec les doigts le monogramme du Christ « Issous Christos
» ), "Acheïropoïete" (image non effectuée de la main
de l’homme, reproduction de la supposée empreinte de son visage sur un
linge), la Vierge « Glykophilousa », (« de tendresse
», qui appuie sa joue sur le visage de l’enfant), «
Pelagonitissa » (où l’enfant se cabre dans les mains de sa
mère, de peur de la Passion qui l’attend - c’est l’une des interprétations),
Signalons, au passage, un autre symbolisme relatif à l’Enfant–Jésus :
il n’est jamais représenté sous les traits d’un enfant, mais ceux d’un adulte
en miniature ; une manière d’indiquer que sa nature divine est
incompatible avec l’état embryonnaire d’inachèvement physique, psychique et
intellectuel d’un bébé. Autre exemple : seuls les personnages n’ayant pas
atteint la sainteté ou la sagesse sont représentés de profil, les rois mages
dans la nativité, les bergers, mais aussi Judas, Les lèvres fines sont
privées de toute sensualité. Enfin l’immobilité des corps, comme figés hors
du temps, concentre toute l’énergie dans le visage, révélant l’esprit. L’élaboration
de l’icône : Loin
d‘être l’expression d’un artiste, l’écriture d’une icône est un acte
religieux, une manière pour le peintre d’investir les dogmes et les mystères
de la foi orthodoxe à travers un ensemble de règles qui concernent aussi bien
la préparation des matériaux (par exemple, la peinture utilisée est
obligatoirement constituée de pigments naturels liés avec du jaune d’œuf) que
ou l’ordre dans lequel les peintures sont apposées (ainsi, les visages sont
faits en dernier). Bref, la peinture d’une icône s’apparente à un rite, un
acte de foi précédé d’une longue gestation, de prières, parfois de jeûne.
C’est une méditation religieuse qui ne s’intéresse guère à l’expression de
l’imaginaire du peintre. D’ailleurs l’iconographe est rarement connu, il ne
signe pas l’icône car il est supposé ne pas exprimer sa vérité mais celle de
Dieu, inspirée par le Saint-Esprit. L’icône est terminée lorsque la scène ou
le personnage représenté est indiqué sur elle, ce qui est une manière de la
rattacher à la tradition ininterrompue des icônes depuis les premières, que
l’on attribue à Saint-Luc. Un
exemple de lecture de l’icône peut-être la plus célèbre du monde, et sans
doute la plus étudiée : la Trinité de Roublev : Cette icône s’efforce
d’interpréter, à travers une image, le mystère peut-être le plus complexe de
la théologie orthodoxe (sur ce point légèrement différente de la catholique)
: Dieu est unique mais…triple, Dieu le Père, Dieu le Fils, et Dieu le Saint
Esprit. Le christianisme est la seule religion monothéisme à l’admettre. Pour
l’Islam, par exemple, cela équivaut au polythéisme et donc à de l’idolâtrie.
Il va ensuite, pour rappeler leur unité, leur donner exactement le même
visage. Il renonce ici, pour les besoins de son écriture, à la représentation
traditionnelle du Christ barbu, ce qui, d’ailleurs, ne va pas aider à
l’identification des trois figures. Le Fils de Dieu n’est pas ici représenté
comme encore incarné et pour les trois, les ailes rappellent leur nature
spirituelle. Ces trois personnages sont représentés sans perspective,
celui du milieu, placé derrière la table, aurait dû être plus petit parce que
plus éloigné. C’est le symbole de leur identité de valeur, de leur
équivalence. Et chaque personnage tient le bâton du pèlerin, symbole du
pouvoir, de la toute-puissance de chacun des trois. Beaucoup plus complexe et
difficile à rendre du point de vue du dogme orthodoxe, est le symbolisme des
fonctions et du message chrétien contenu dans ce mystère de la Trinité. Là
les interprétations diffèrent, car on ne sait pas avec certitude qui est qui. Même
si après le schisme d’orient l’icône devient typiquement et exclusivement
orthodoxe, il y a plusieurs ateliers d’icônes en France (impulsés à l’origine
par des Grecs ou des Russes), et quelques grands spécialistes dont Egon
Stendler, né en Silésie en 1923, qui dirige ou a dirigé de nombreux ateliers
d’icônes à Meudon, Syracuse en Italie et Publier en Haute-Savoie. Artiste
peintre devenu jésuite uniate (de rite oriental), il est l’un des très grands
peintres d’icônes et spécialiste de leur histoire, auteur également de
plusieurs livres importants sur le sujet. Laissons-lui la parole pour
terminer cet article : « Au lieu d’être d’abord le fruit d’une
intuition, l’icône est le fruit d’une Tradition : avant même d’être peinte,
elle est une œuvre longuement méditée, patiemment élaborée par des
générations de peintre. Aussi l’Icône d’un maître est comme sous-tendue par
une structure qui la conditionne et dans laquelle chaque élément trouve sa
place. » |
L’ICÔNE – LES
clefs DE L’ICÔNE – SON LANGAGE
SYMBOLIQUE |
Michel
Quenot |
Edition
Saint Augustin |
2009 |
||
Par
rapport à l'image religieuse qui recourt à des formes profanes, au
subjectivisme de l'artiste qui s'exprime sur un thème religieux, l'icône est
au contraire le produit de l'Église qui lui a donné sa forme au fil des
siècles. Théologie en couleur, art théologique, elle trouve sa justification
dans l'Incarnation qu'elle proclame, car si Dieu s'est incarné, a revêtu
notre chair, il peut être représenté. Ce
n'est pas alors la seule humanité du Christ qui doit être montrée, mais la
plénitude de sa personne divino-humaine, d'où la tâche redoutable de
l'iconographe qui met son talent au service de la forme protégée par des
canons, garantie d'une sauvegarde des symboles dans toute leur force et
dynamisme. Loin de projeter ses sentiments, conceptions et fantaisies, qu'il
infligerait aux autres, son attitude "kénotique" (de "kénose"
= abaissement) le pousse à s'effacer, à l'exemple de Jean le Précurseur,
laissant-le champ libre à ce qui, à Celui qui est représenté, rendu
mystérieusement présent sur la planche de bois. Développée en harmonie avec
les évangiles et les textes liturgiques dont elle visualise le contenu avec
le concours des symboles, l'icône s'inscrit dans la liturgie, y joue un rôle
essentiel, de sorte qu'elle est une image liturgique. Affirmer cela, c'est
mesurer l'importance de la déclaration de Jean Damascène citée plus haut,
mais aussi l'influence pernicieuse exercée par toute prétendue icône qui ne traduit
pas la foi dans sa pureté, semant sans le vouloir des germes d'athéisme. Toute
l'histoire de la chrétienté résonne de la clameur de gens qui se sont
éloignés, souvent à leur insu, à cause d'images qui ont pastiché, caricaturé,
en un mot trahi la Vérité, qui n'est pas quelque chose mais Quelqu'un, le
Christ, Fils de Dieu fait homme. Façon de souligner que dans l'environnement
musulman actuel de l'Église copte, l'icône peut et doit jouer un rôle de
premier plan. Si l'Égypte constitue avec la Grèce une sorte de fondement
culturel du christianisme, il s'avère pourtant difficile de poser des
affirmations au sujet de l'icône copte en raison du nombre fort restreint
d'icônes anciennes disponibles. Les liens avec l'art de l'Égypte ancienne
méritent davantage qu'une brève mention mais d'autres plus qualifiés que nous
ont élaboré une recherche à ce niveau. Signalons pour exemple que, dans l'art
égyptien de l'antiquité, on montrait une âme ailée voltigeant au-dessus d'un
corps de même forme. Or, dans l'iconographie, les Coptes ne visent pas en
premier lieu à peindre les traits du corps de la personne mais son âme. Les
corps disproportionnés, de même que le peu d'intérêt manifesté pour les
traits corporels, concentrent la vision sur l'essentiel, à savoir la force de
l'Esprit Saint qui les habite. L'absence de naturalisme, d'émotion et de
sensualité rappelle, en effet, que l'icône ne représente pas le monde de la
chair, et la diminution de l'accent corporel permet la mise en évidence du
spirituel exemplifié par les yeux démesurément larges, symbole de la vision
intérieure. A
l'opposé des Byzantins, la tradition copte augmente sensiblement le volume de
la tête, symbole que Dieu est notre tête, et le Christ crucifié aux yeux
largement ouverts, signe de son immortalité, remémore aussi sa vigilance
envers nous. L'icône copte se distingue fondamentalement de l'icône byzantine
par son caractère d'art populaire, oeuvre de gens simples, moines, artisans,
paysans, pour des gens simples (ce mot étant considéré dans toute sa noblesse).
Il n'est pas aisé de démêler cet écheveau où l'on observe un chevauchement
constant entre les influences proprement égyptiennes, puis les apports
byzantins et syriaques, notamment. Ce qui nous frappe en regardant les icônes
coptes des cinq derniers siècles, ce sont les corps parfois en forme de
sarcophage de momie, témoignage de l'enracinement dans le passé. C'est la
bonté et la douceur des regards, l'humilité et la présence d'hommes déjà
transfigurés, devenus "ophtalmos", "tout œil et tout
regard" selon la belle formule d'un saint moine du désert de Scété.
C'est la spontanéité, la fraîcheur, la simplicité du langage visuel. C'est
enfin la beauté des anges, la majesté de l'archange Michel, grand stratège
des armées célestes et force de Dieu, tous fervents intercesseurs aux pieds
du Très-Haut dont ils chantent sans fin la gloire, messagers célestes qui
veillent sur chacun de nous, refoulant nos ennemis les démons.
Nous
sommes franchement surpris par certains éléments clefs des icônes du Dr Isaac
Fanous, iconographe renommé dont nous saluons ici l'énorme travail et la
quête inlassable de renouveau. Mais que signifient ces visages d'apôtres,
pourtant bien éveillés, représentés les yeux fermés? N'est-ce pas précisément
court-circuiter la communion établie par le regard, primordial dans l'icône?
Que dire de ces bras croisés sur la poitrine, geste peu naturel de la part
des apôtres lorsqu'ils côtoyaient le Maître ? Si l'on considère maintenant
l'icône de la Nativité, fort réussie sur le plan esthétique, que devient le
symbolisme de la grotte, trou noir qui suggère l'Hadès au cœur duquel jaillit
la Lumière qu'est le Christ incarné? L'abandon de la symbolique puissante,
fondement dynamique de l'icône, se fait au profit d'une composition certes
harmonieuse, mais qui va dans le sens des nativités de type italien. L'Enfant
quitte la mangeoire-autel, table du sacrifice à venir,
pour reposer sur le sein de sa mère. Le message n'est-il pas édulcoré, ne
s'éloigne-t-on pas trop des sources coptes au profit de sources étrangères?
Si l'icône copte nécessite un second souffle, sa régénération ne peut se
faire qu'en lien étroit avec la Tradition et non par des tentatives de
création nouvelle autonome qui oblitèrent le potentiel spirituel millénaire
d'un peuple. En
bref, le renouvellement authentique de l'iconographie, aussi bien russe,
grecque, roumaine que copte, ne relève pas d'un talent qui sache amalgamer
les différents courants du langage pictural contemporain, mais d'une vision
spirituelle intense, fruit d'un enracinement profond dans l'Église dont
l'icône représente l'image liturgique. André Roublev fut certes le plus grand
iconographe qui contribua à un développement de la théologie trinitaire, mais
il fut avant tout un homme qui vivait intensément en Christ.
|
L’ICÔNE – LES
ICÔNES DE TRADITION BYZANTINE :
TECHNIQUES |
Gilles
Weismann et Gérard Boulanger |
Edition
Ulysse |
2010 |
||
Le
souci qui habite l'icône, et qui doit habiter toute personne qui en produit,
c'est le respect de l'écart irréductible d'une image avec ce à quoi elle
renvoie, qui n'est pas nécessairement un modèle réel. Mais plus encore, non
seulement l'image est en écart, mais l'image est l'opérateur de tous les
écarts. Toute image est un opérateur de séparation. Non seulement l'image est
séparée, mais il n'y a de séparation que grâce à l'image. L'expérience de
l'image n'est autre que celle de la séparation. La grande force de
l'iconophilie, c'est d'avoir saisi qu'une image est un opérateur de
séparation, et qu'à partir du moment où elle est utilisée comme opérateur de
fusion, elle devient idole, elle devient objet de consommation. L'icône
est une surface de réverbération. Elle est pensée comme réverbération,
c'est-à-dire comme surface de retour. La réverbération, c'est le verbe qui
fait retour. Et, si la voix peut venir s'y faire reconnaître, si elle peut
s'y faire entendre, c'est parce qu'elle est un écho dans le miroir de
l'image. Ce que l'on voit renvoie du son. L'icône est le lieu de l'adresse et
du renvoi. De ce point de vue, elle se distingue des constructions iconiques occidentales
plus tardives qui invitent à la plongée, à la traversée, qui englobent le
voyant. L'écart iconique n'a rien à voir avec la distance perspectiviste.
L'absence de perspective ou perspective inversée permet de faire voir ce
basculement du regard renvoyé à lui-même. Mais
au fur et à mesure que des icônes vont se déployer dans le monde oriental, et
notamment à partir du 17e siècle jusqu'au 19e siècle elles évoluent. On va
trouver de plus en plus d'icônes dans lesquelles on voit de la perspective, du
modelé, du relief, bref dans lesquelles du réalisme s'infiltre pour
accompagner une religiosité plus émotive et plus sensuelle. Les icônes
deviennent alors, loin de leur statut originel, des objets d'adoration quasi
talismanique. Ce sont des objets faits pour être manipulés, pour avoir des
effets, pour produire des miracles. Elles agissent dans une surabondance de
présence. Quand une icône se met à pleurer, à saigner, l'image prend corps et
incorpore le croyant, alors que l'incarnation n'est justement pas un
phénomène corporel, mais phénomène charnel et imaginal. À partir du moment où
les icônes se construisent et se conduisent comme des corps, on retrouve les
processus de fétichisation et de croyance animiste dénoncée par les
adversaires millénaires de l'idolâtrie. » |
l’icÔne - lumiÈre
et thÉophanie – n° Hors sÉrie |
|
connaissance des religions – Divers auteurs |
1999 |
Tout ce que l’on doit savoir sur l’Icône depuis le concile de Nicée jusqu’à aujourd’hui. Sa découverte par l’occident, sa théologie, sont art religieux et la réflexion sur l’art de sa peinture. Un
voyage dans la religion orthodoxe et son influence de Byzance à l’Art Italien
(13ème – 15ème siècle). Enfin sa raison d’être
aujourd’hui en occident. Ont participé à cet ouvrage : Michel Bertrand : Avant Propos François Boespflug : Le décret de Nicée II et
sur les icônes et la théologie française contemporaine Nicolas Ozoline : La découverte de
l’icône par l’Occident. Jalons pour l’histoire d’une rencontre Dr Iso Baumer : Les icones et l’art
religieux occidental André Paleologue : Présences d’icones en
Occident P. Georges Drobot : La lumière dans l’icône Ludmilla Garrigou-Titchenkova :
L’icône et sa raison d’être aujourd’hui André Chastel : La persistance de la
tradition byzantine dans l’art italien (13e – 15e
siècle) Alain Boureau : L’église franque et la
controverse des images dans ses relations avec Byzance au 9e
siècle Georges Morozoff : Réflexions sur l’art de
la peinture d’icones Marianne Drobot : Quelques écoles
iconographiques russes (Kiev – Novgorod – Pskov) P. Placide Deseille : La confession de la foi
dans la tradition iconographique orthodoxe P. Barsanuphe : L’icône et les mystères
christiques Pr Ludolf Muller : L’icône de la Sainte
Trinité d’Andrei Roublev – son contenu dogmatique P. Egon Sendler : La peinture des icones
et le dogme de l’incarnation Michel Quenot : La Résurrection :
approche du mystère Jean Hani : L’icône de Saint Georges Sr Eliane Poirot : L’iconographie d’Elie à
Kerith Alexandre Embiricos : L’école crétoise, un
art byzantin en transition Mahmoud Zibawi : Icones d’Alep. La
peinture post byzantine au Proche Orient Ashraf et Bernadette Sadek :
L’iconographie chrétienne d’Egypte et d’Ethiopie Michel Bertrand : Des livres pour
comprendre le monde des icones |
L’ICÔNE - ORTHODOXE - L’ART
SACRÉ DE L’ICÔNE |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2006 |
||
Michel
Garder
explique pourquoi l’icône est l’image et le symbole de la tradition
chrétienne orientale. Une quinzaine d’images couleur grand format sur les
principaux thèmes des icônes , tel St Georges, le Christ-Dieu, la Vierge
Marie et la Crucifixion, agrémentent et enjolivent ce dossier sur
l’icône. Françoise
Boespflug,
sur la réception de l’icône en occident, le décret de Nicée II, sur les
icônes et la théologie française contemporaine. Nicolas
Ozoline
sur la découverte de l’icône pat l’occident, jalons pour l’histoire d’une
rencontre. Iso
Baumer,
les icônes et l’art religieux occidental. André
Paléologue
et la présence des icônes en occident. Geoges
Drobot,
la lumière dans l’icône. Garrigou-Titchenkova, explique l’icône et
sa raison d’être aujourd’hui. André
Chastel
développe la persistance de l’influence byzantine dans l’art italien du
Moyen-âge. Alain Boureau et
l’église franque et la controverse sur les images dans ses relations avec
Byzance. Georges Morozoff et sa réflexion sur l’art de la peinture
d’icône. M.
Drobot
indique quelques écoles iconographiques russes (Kiev, Novgorod et
Pskov). P.
Déseille
développe la confession de la foi dans la tradition iconographique orthodoxe. Egon
Sendler
explique la peinture des icônes et le dogme de l’incarnation.
R.
Muller,
l’icône de la Sainte Trinité d’Andreï Roublev, et son contenu
dogmatique. P.Barsanuphe fait le rapport
entre l’icône et les mystères christiques. M.
Quenot
parle de la Résurrection, approche du Mystère. Jean
Hani explique
l’icône de St Georges. E.
Poirot
va de l’iconographie d’Elie à Kerith. Embiricos
explique
l’école crétoise, dernière phase de la peinture byzantine. M.
Zibawi
développe les icônes d’Alep et la peinture post byzantine au proche Orient.
B.
Sadek
nous parle de l’iconographie chrétienne d’Egypte et d’Ethiopie. |
L’ICÔNE - UNE ÉCOLE DU REGARD |
Jean-Yves Leloup |
Edition du Pommier |
2012 |
||
|