Chapitre 9
M - Z (ÉSOTÉRISME - MAGIE - SOCIÉTÉS
SECRÈTES - MYSTERES - OCCULTISME - CHAMANISME - VAUDOU - LA FORET - LA
MORT ) |
9 M - Z
maçonnerie Égyptienne – rose-croix & nÉo-chevalerie |
Gérard
galtier |
Edition
LA PIERRE PHILOSOPHALE |
1994 |
||
Où il est question de : l’Amorc, du Messie, des Druzes, Chevillon, Ambelain, Spencer
Lewis, Jules Bois, Emma Calvé, la Fudosi, la Synarchie les ordres
martinistes, Steiner, Reuss, St Yves d’Alveydre, les Polaires, Doinel, l’Abbé
Saunière, le Hiéron du Val d’or, Péladan, les Philadelphes, les Carbonari,
les frères Bedarrides, la stricte observance et le rite rectifié etc. |
MARIE-MADELEINE -MAGDALA |
DIVERS
AUTEURS |
ASSOCIATION
MAGDALA |
2009 |
Revue
crée par Christian Doumergue en 2009, et qui sort 1 à 2 N° par an. Revue
spiritualiste, historique et philosophique qui a comme thème central,
Marie Madeleine, l’Occitanie, les Cathares, la connaissance, l’ésotérisme.
Dans une société caractérisée par le pessimisme et la tentation de
l’autodestruction, la spiritualité est un havre de paix et de bonheur pour le
cherchant, pourtant l’exercice est difficile, car le matérialisme et la
mondialisation a ses règles, implacables et inhumaines qui déstabilisent. Il
y a 800 ans le 22 juillet 1209, débutait la Croisade contre les Albigeois
avec la chute de Béziers. Parce qu’ils n’ont pas voulu livrer les Cathares
qui vivaient parmi eux, tous les habitants de la ville sont passés par
l’épée. Les chroniqueurs de l’époque évoquent un chiffre de 17.000 à 25.000
morts. Cette tuerie dont la mémoire occitane se souvient sous le nom de
« Grand Masèl » marque le début d’une sinistre série de massacres
dont bénéficieront la France et L’Eglise. Plusieurs auteurs enrichissent
cette collection qui se veut ésotérique, symbolique, historique,
philosophique et spiritualiste. Elle baigne dans un contexte méridional et
très documentée. Elle comporte les sommaires suivants : N° 1 - Les Cathares, la dualité du réel pour une
civilisation de l’être – Montségur et le drame cathare – Esclarmonde et
l’histoire d’un mythe – la spiritualité cathare – Louis Soprone Fugairon,
Déodat Roché – Le dualisme face à la science – N° 2 – Révolte, solitude et connaissance de l’invisible – Marie
Madeleine et la solitude – Marie Madeleine , la mélancolie et la vanité du
monde – François Schlatter, l’étrange envoyé du Père – Le solitaire des
Rochers – Aller plus loin « je lui dirais que je m’appelle Jeanne des
Rochers » - Deux solitudes pour la présence – La porte de l’être – La
source intérieure – saint Christophe ou l’enfant salvateur. N° 3 –(2010)- La Réincarnation, clef de la Connaissance de soi
– Gérard de Nerval et la réincarnation – Une autre origine à la différence –
Christianisme et réincarnation – Julien Doinel et la jeune femme blonde –
Dante Gabriel Rossetti et Elizabeth Siddal – L’Orient de l’âme – Hypothèse
sur la réincarnation – Le voyage immobile – Rêves et réincarnation – La
Renaissance selon une perspective bouddhiste – N° 4 – (2011) – Voir l’invisible – Déodat Roché et son
ermitage des Hautes-Corbières – Déodat Roché et sa vision du monde invisible
– La pensée de D. Roché révélée – Catharisme et Science spirituelle – A la
recherche d’un idéal cathare – D. Roché et la nature – D. Roché et le donjon
d’Arques. |
MARIE-MADELEINE. QUI SUIS-JE ? |
CHRISTIAN
DOUMERGUE |
ÉDITION
PARDÈS |
2010 |
||
Disciple de Jésus : En l'évangile selon saint Luc, Marie, appelée la Magdaléenne,
est la première nommée des femmes qui assurent la subsistance de Jésus et
des Douze. Ces femmes, étroitement associées à la vie du Maître, sont avec
lui, ce qui est le propre de la vocation apostolique, mais leur présence
est un acte permanent de reconnaissance envers celui qui les a guéries
d'esprits mauvais et de maladies. Marie-Madeleine est privilégiée,
puisqu'elle a été libérée de sept démons. Le passé n'est mentionné que
dans la mesure où il est vaincu par Jésus, et où l'être racheté se trouve
désormais intimement lié à lui. Peut-on l’assimiler à la pécheresse ? La
possession démoniaque n'est pas, de soi, synonyme de péché, mais en
l'évangile selon saint Jean, l'équivalence est établie entre être pécheur et
avoir un démon. On la retrouve dans les récits de la Passion et peut-être
avant, si on l’identifie à Marie de Béthanie. On remarque que Marie de
Béthanie, comme la pécheresse et Marie de Magdala, se complait aux pieds de
Jésus et connaît en même temps de grands élans d'amour ; on ne peut
interpréter le deuxième verset du onzième chapitre de l'évangile selon saint
Jean comme une allusion à la seule onction de Béthanie. L'unification des
trois donne une cohérence certaine aux récits de la Passion. La relation
entre l'onction et la mort apparaît plus étroite, si la femme qui pose un
geste prophétique de grande portée, souligné par Jésus, est assimilée à celle
qui est présente au pied de la croix et au tombeau. Saint Marc et saint Matthieu signalent
sa présence à quelque distance de la Croix, en tête des femmes qui ont suivi
et servi Jésus depuis la Galilée ; l'évangile selon saint Jean la place
au pied de la croix près de Marie et de la femme de Cléophas. Les synoptiques
la montrent au sépulcre regardant où l'on dépose le corps. Elles furent,
pour l'Église primitive, les témoins de la réalité de cet ensevelissement et
les garantes d'une connaissance exacte de l'emplacement du tombeau de Jésus.
Comparée à l'attitude des apôtres au cours de la Passion, la présence des
femmes au Calvaire témoigne d'une fidélité sans faille et d'une communion
persévérante aux épreuves du Christ. Ce sont elles qui accomplissent la
parole de Jésus aux disciples : Vous êtes, vous, ceux qui sont
demeurés constamment avec moi dans mes épreuves. Apôtre des apôtres : Les
évangiles de Pâques notent la présence de Marie-Madeleine au tombeau. Marc et
Luc soulignent le côté négatif de son attitude : perplexité, crainte
devant le vide du tombeau. Marc achève par leur étonnant silence, tandis que
Matthieu montre leur grande joie, leur hâte à remplir leur mission, et décrit
une rapide apparition de Jésus : et elles de s'approcher et
d'étreindre ses pieds en se prosternant devant lui, détail qui permet de
rendre compte de la réaction de Jésus en l'évangile selon saint Jean (XX 17).
Saint Marc dit qu’il est d'abord apparu à Marie de Magdala dont il avait
chassé sept démons. Ici, En l’évangile selon saint
Jean, Marie quitte deux fois le tombeau pour aller vers les disciples : la
première fois, d'elle-même, pour annoncer la disparition du Seigneur ; la
seconde fois, envoyée en mission pour révéler la présence du Ressuscité
auprès du Père et de ses frères. Son amour pour le Christ apparaît dans toute
son intensité : ses pleurs, mentionnés quatre fois, révèlent la profondeur du
vide qu'elle ressent et l'épaisseur de son ignorance du mystère. Elle est si
préoccupée de retrouver le corps qu'elle est incapable de reconnaître le
Vivant. Sa foi ne s'éveille qu'à l'écoute de son nom : Marie. Un
retournement total s'opère, elle retrouve son Maître avec le désir de ne plus
le quitter. Mais Jésus l'invite à dépasser l'ordre du sensible pour devenir
l'annonciatrice du mystère pascal. La relation de Marie-Madeleine à son
Seigneur subit ici une véritable mutation, une transfiguration dans le feu de
l'Esprit : Marie est appelée à le rejoindre là où il va, auprès du Père On trouve au sommaire de cet ouvrage : La plus païenne des Saintes Chrétiennes, ou l’élaboration du
mythe Marie-Madeleine –Vénus – Galatée – Psyché – Danaé et Ariane – Isis – La
femme oubliée – L’évangile de Marie - Interrogation autour d’un nom et
d’une identité –Marie de Magdala et Marie de Béthanie – Une femme seule – une
femme fortunée et une princesse de sang royal – Marie-Madeleine dans
les Vitoe du Moyen-âge – Une juive hellénisée et instruite – Dans les pas de
Jésus – L’onction de Béthanie – La disciple la plus accomplie de Jésus – Les
textes gnostiques – Marie-Madeleine dans l’évangile de Philippe – La
crucifixion – Le tombeau vide et l’énigme de sa disparition – Marie-Madeleine
et le jardinier – Jésus retrouvé – Les troubles entre les Hébreux et les
Hellénistes – De Jérusalem à Rome – Le départ de Judée – La rencontre de
Marie-Madeleine et de l’empereur Tibère – Marie-Madeleine et la geste
provençale – Son arrivée en Gaule - Origine et périple du légendaire
provençal – Le dernier secret de Marie-Madeleine. |
MARTINÈS DE PASQUALLY - la magie
cÉrÉmonielle de martines de pasQually – suivi des Élus coËns |
papus |
Edition
ARBRE D’OR |
2007 |
Jusqu’à
présent, on ne possédait aucun document sérieux permettant d’élucider la vie
d’un des hommes qui ont le plus contribué au développement et à la propagande
de l’illuminisme en France, Martines de Pasqually, l’initiateur de Claude de
Saint-Martin dit le Philosophe inconnu et le fondateur du rite des Élus
Coëns.
|
MARTINÈS
DE PASQUALLY - LE
THÉURGE DE BORDEAUX |
SERGE
CAILLET |
EDITIONS
SIGNATURA |
2009 |
Dépositaire
d’une tradition initiatique, qui l’apparente au judéo-christianisme primitif,
comprenant une doctrine et une pratique théurgique, Martines de Pasqually (1710-1774), vécut à
Bordeaux et mourut à Saint-Domingue. Ayant échoué dans ses tentatives de
réforme générale de la franc-maçonnerie, il fonde l’Ordre des chevaliers
maçons élus coëns de l’univers, dont l’influence a été considérable,
principalement sur deux de ses disciples : Louis Claude de
Saint-Martin, le philosophe inconnu et Jean Baptiste Willermoz,
fondateur du rite écossais rectifié. En
dehors du traité de réintégration, la pensée de Martines de Pasqually se
retrouve dans sa correspondance et dans l’ensemble des textes reproduits ici,
commodément répartis en trois grandes rubriques : Théosophie,
franc-maçonnerie et théurgie. Est développé dans cet ouvrage les points suivants : Théosophie : Explications de son ouvrage
central « Traité sur la réintégration
des êtres », l’origine du mal, la faute d’Adam, la tripartition
de l’Univers, l’Homme et le démon, l’esprit, l’intellect et l’âme, de très
nombreux extraits de lettres. Franc-Maçonnerie : Réception d’apprenti, les fonctions
des tuileurs, préparation du candidat, avertissements et fonctions du
Vénérable Maître, l’ordination et la prière, le catéchisme de maître Elu
Coën, d’apprenti, de compagnon et de maître coëns. Théurgie : Trois lettres à Jean Baptiste Willermoz,
les équinoxes, les invocations et les conjurations aux esprits bons,
puissants et purs. |
MARTINÈS
DE PASQUALLY - TRAITÉ DE
LA RÉINTÉGRATION DES ÊTRES |
MARTINÈS
DE PASQUALLY |
EDITIONS
TRADITIONNELLES |
1988 |
Cet
ouvrage qui est le cœur de l’enseignement de Martinès de Pasqually et du
Martinisme, se présente comme un cours, il est à priori difficile à lire et à
comprendre, il faut le lire et le relire pour en extraire les idées
maîtresses. Il est parfois un commentaire de la Bible, d’autres fois un
complément, et il est nécessaire d’avoir une bonne connaissance de la Genèse
et de l’Exode. Son fil rouge ou chronologie est le suivant : Adam, Caïn, Abel, Hénoch, Noé, les sages Noachides,
Abraham, Isaac, Jacob, Moïse et Saül. Tout
est parti de Dieu et doit y revenir. L’homme a subi une chute allant au-delà
de ce qu’avait prévu le créateur, l’homme s’est séparé de la conscience de
son créateur, il fut rejeté hors de son sein et s’est retrouvé emprisonné
dans la matière. Il y a donc expulsion préalable et drame. La
doctrine de Martinès de Pasqually comme l’indique le titre du traité est une
doctrine de réintégration, et cette réintégration incombe à l’homme. Après avoir parcouru
les histoires et périples de la chronologie du traité, qui se termine
avec l’histoire du roi Saul, le dernier commentaire sur la finalité du traité
est le suivant : Cette réintégration nécessite une réconciliation avec
l’Eternel, tout le monde devra l’être, et c’est après seulement que
nous pourrons retourner dans l’état de gloire de notre premier père : Adam. |
mÉlusine |
J.
kelen |
PRESSE
DE LA RENAISSANCE |
2007 |
||
De
par sa formation en lettres classiques autant que par goût personne,
Jacqueline Kelen se passionne pour les mythes d’Occident, dont elle dévoile
la sagesse dans ses livres et dans ses séminaires. Mais elle a publié plus de
trente ouvrages, dont plusieurs sont traduits à l’étranger, parmi lesquels Marie
Madeleine, un amour infini (Albin Michel), Aimer d’amitié (Robert Laffont),
L’Esprit de solitude, Divine blessure) et, en 2002, La faim de l’âme aux
Presses de la Renaissance. Mélusine la
fée était d'origine royale. En effet, sa mère, la fée Présine, avait charmé
et épousé Elinas, le roi d'Albany (Ecosse, en celte), non sans lui avoir fait
promettre, avant leur mariage, de ne jamais essayer de la voir pendant ses
couches. Elinas, oubliant malheureusement sa promesse, enfreignit l'interdit.
Présine dut alors se réfugier avec ses trois filles, Mélusine, Mélior, et
Palestine, dans l'île perdue (île d'Avalon). Lorsqu'elles devinrent grandes,
usant de leurs pouvoirs de fées, elles décidèrent d'enfermer leur père dans
la montagne magique de Northumberland. Cela parut bien trop sévère à Présine
qui jeta un sort sur ses filles. Mélior fut enfermée au "chastel de
l'Esprevier en la Grant Arménie", où elle devra prendre soin d'un
épervier dont la garde lui est confiée: elle pourra tout concéder aux preux chevaliers
qui parviendront au château, sauf son amour. Palestine, enfermée dans une
montagne de l'Aragon, devra garder le trésor de son père, jusqu'au jour où un
chevalier de sa famille viendra la libérer. Mélusine qui était la plus
coupable subit le châtiment le plus sévère. Présine
dit à Mélusine : " Tous les samedis tu seras serpente du nombril au bas
du corps. Mais si tu trouves un homme qui veuille bien te prendre pour épouse
et promettre de ne jamais te voir le samedi, tu suivras le cours normal de la
vie. Toutefois si ton mari vient à percer ton secret, tu seras condamnée à
retourner au tourment jusqu'au jugement dernier". Mélusine rencontra
Raymondin, fils du roi des Bretons, près de la fontaine de Cé à coté de
Lusignan. Ce dernier, revenait d'une chasse au sanglier au cours de laquelle
il avait accidentellement tué son oncle Aimery, comte de Poitiers. Mélusine
lui apparut dans toute sa beauté, il en tomba immédiatement amoureux et la
demanda en mariage. Avec ses pouvoirs, Mélusine réussit à faire innocenter Raymondin.
La fée, accepta de l'épouser et lui fit promettre de ne pas douter de son
origine et de ne jamais chercher à la voir le samedi. En échange, elle offrit
à Raymondin la fortune ainsi qu'une nombreuse et longue descendance. Mélusine
a toujours paru à Raymondin un miracle de bonté: elle élève ses dix enfants
avec sagesse et leur forme une âme grande et généreuse. Mais
presque tous portaient sur son corps un signe visible de l'infamie
maternelle. Les
livres de Jacqueline Kelen sont regroupés au chapitre 10K |
MONDES IMAGINAIRES |
Schaewen et J. Maizels |
Edition Taschen |
2007 |
||
Aujourd’hui on qualifie ces œuvres de « environnements visionnaires », car ces gens n’ont pas de formation particulière, dès lors seul leur créativité proche du génie leur font faire des choses grandioses, étranges et peut être surréaliste. Cet ouvrage présente dans un grand format couleur, 62 « environnements visionnaires extrême » qui ont occupé leur créateur durant des dizaines d’années. Le photographe qui a filmé ces « œuvres » a mis près de 20 ans pour ramasser ces photos, et cela en parcourant le monde entier. Ces superbes photos sont accompagnées par un texte racontant comment, pourquoi, quant et qui a réalisé l’œuvre. Un magnifique livre plein de mystère et de beauté. Au sommaire de ce livre étrange et envoûtant : La Bohème (France) - la casa del cavaliere (Italie) - il castello incantato (Italie) - La cathédrale (France) - Cunégonde et Malabar (France) - le Cyclop ( France ) - la demeure aux figures (France) - la ferme-musée Barret ( France) - Gillis à Barras (France) - Das haus der Kunstler (Autriche) - l’hélice terrestre (France) - le jardin coquillage (France) - le jardin de nous deux (France) - le jardin sculpté d’Albert Gabriel (France) - le jardin zoologique (France) - Das Junkerhaus (Allemagne) - the little Chapel (Angleterre) - la maison à vaisselle cassée (France) - la maison de Celle-qui-peint (France) - la maison pique-assiette (France) - le manège (France) - le musée Robert Tatin (France) - le palais idéal (France) - le parc exposition Raymond Morales (France) - Il parco dei Tarocchi (Italie) - les rochers sculptés (France) - la Scarzuela (Italie) - the sedlec ossuary (République Tchèque) - la tour de l’Apocalypse (Belgique) - the Josef Vachal Museum (République Tchèque) - le village d’art préludien ( France) - Der Weinrebenpark (Suisse) - the art Yard (Washington) - the bottle castle (Canada) - the coral castle (Floride) - the désert culture garden ( Californie) - the désert view tower (Californie) - the Dickeyville grotto ( Wisconsin) - Forevertron ( Wisconsin) - the garden of Eden ( Kansas) - the grotto of rédemption ( Iowa) - the Heidelberg project (Michigan) - the Junk castle (Washington) - Mary Nohl’s (Wisconsin) - oiseaux-chaussegros (Canada) - the paradise garden (Georgia) - Pasaquan ( Georgia) - las Pozas (Mexico) - the prairie Moon sculpture garden and museum (Wisconsin) - the salvation mountain (Californie) - the thunder mountain monument (Nevada) - the totem pole park (Oklahoma) - the Watts towers (Californie) - the Windmill park ( North Carolina) - the rock garden of Chandigarh (Inde) - the Buddha park garden (Laos) - the Wat Khaek Buddha park (Thaïlande) - the Wat Thawet learning garden (Thaïlande) - the Haw par villa (Singapour) - the Aw boon haw gardens (Hong Kong) - Aeroplane (Afrique du sud) - the Owl house (Afrique du sud) |
montagnes sacrÉes, montagnes
mythiques |
Jean-Paul roux |
Edition
Fayard |
1999 |
Mont
Ararat d’où Noé attendit la fin du déluge, le Sinaï, le Golgotha etc. Si la montagne
fascine elle fait aussi peur et a nourri toutes les grandes mythologies. On y
croise Mélusine, Siegfried, Gargantua, Blanche-neige, Diane, Vulcain. Elles
sont sacrées, et toutes représentent entre autres symboles, l’Axe du Monde,
vortex entre le terrestre et le céleste. L'Olympe,
séjour des dieux de la Grèce antique, le mont Kailasa sur lequel Siva trône
en position de yogi, le Kouen-Louen, la plus fameuse montagne mythique de
chine, où réside l'empereur céleste : en Occident comme en Orient, les hommes
ont peuplé les montagnes de dieux et de démons. Depuis l'aube des temps, mais
pour des raisons différentes, ils les ont vénérées. Certains y ont vu le
centre du monde, d'autres le lieu de communication entre le Ciel et la Terre.
Certains y ont situé le paradis, d'autres les ont imaginées comme des espaces
sauvages, cachant monstres et animaux fabuleux. D'autres encore y ont attendu
la fin du Déluge, comme Noé qui posa son arche sur le mont Ararat, ou Yama
qui édifia un fort sur la plus haute montagne d'Iran pour y abriter un
représentant de chaque espèce vivante. Les montagnes sont au cœur de grandes
religions monothéistes : c'est sur le Sinaï que Dieu transmet à Moïse les
tables de la Loi, c'est sur le Golgotha que le Christ meurt puis ressuscite, c'est
sur le Djabal Nur que l'archange Gabriel apparaît à Mahomet et lui demande de
prêcher la parole divine. De par le monde, des milliers de pèlerins
continuent de gravir rituellement des montagnes sacrées.
|
mystÈreS & secrets des forgerons |
Régis
blanchet |
Edition
du PRIEURÉ |
1996 |
Les
traditions des forgerons s’enracinent dans la mythologie la plus ancienne de
l’humanité. Le forgeron est un dieu, un démiurge dont le temple est l’atelier
de forge, lieu de toutes les transformations. Tubalcain
est assimilé à Vulcain pour les Romains et à Héphaïstos pour les Grecs. Homme
puissant, installé dans les profondeurs de la terre, il en extrait les
substances nécessaires aux plus hauts plans d’évolution. Maître du feu, il
forgea l’armure magique d’Achille, qui permit à celui-ci de sortir vainqueur
de tous les combats. Il façonna également le trident de Poséidon, dieu des
éléments liquides, ainsi que le sceptre de Zeus, symbole de
souveraineté complète. Il découvrit dans l’Olympe les secrets du feu et des
métaux qui peuvent être solides ou liquides, purs ou alliés entre eux,
transformés en armes ou en socs de charrue. Détenteur du secret des
transmutations, il paya le prix de sa découverte par un signe visible et
permanent sur le plan physique : le forgeron, dans toutes les
mythologies, boite, claudique, c’est un être imparfait disent certains ;
ou bien cette marque visible est-elle un signe de sa pureté et de son don de
clairvoyance ? Avoir saisi le sens de la vie et de l’univers ne
laisse-t-il pas une marque indélébile ? De nombreux forgerons sont
infirmes : Héphaïstos est boiteux et difforme ; Varuna, Tyr, Odin
ont tous quelques disgrâces comme si la perte de leur intégrité physique
était le prix à payer pour accéder à la Connaissance. Celui qui sait ne peut
être heureux, celui qui construit et aime attire forcément la foudre des
hommes et des dieux. Ainsi en va-t-il de tous les héros, mais aussi de tous
les Créateurs et Etres de Lumière. Gandhi, M.L. King, et bien avant eux les
prophètes, les philosophes, Socrate, tous les êtres qui prônent la liberté,
la force d’amour, le courage, ceux qui osent être ce qu’ils sont et qui ils
sont et déplaisent au vulgaire. On
peut penser que le cherchant en ésotérisme grâce à l’introspection, extrait
des profondeurs de son inconscient, de sa mémoire les mythes qu’il utilise
pour comprendre, évoluer et construire un Homme nouveau. Maîtrise des
éléments qui signifie Maîtrise de soi. Travailler sur la nature des métaux ou
d’autres matières n’est pas seulement une science, mais tout un
Art. C’est l’intelligence qui permet d’exercer cet Art avec un
maximum d’ingéniosité pour un meilleur résultat. L’intelligence
déployée dans l’œuvre, c’est le grand secret du forgeron, du maître d’œuvre
ou de l’initié. Secret parce qu’on peut transmettre la science, la
méthode de travail, en fonction des outils, la signification des symboles,
mais non l’intelligence ou la Sagesse. C’est un secret intime,
aérien, sans formes visibles, et rigoureusement intransmissible. Cependant,
sans application éclaircie de ce secret, aucune construction, aucun alliage,
aucune œuvre ne serait assez solide pour résister aux épreuves du temps Le thème
de la forge et de la métallurgie considérée comme des arts qui relèvent du
sacré se retrouve dans différentes traditions… Les fondeurs et les forgerons,
grands maîtres du Feu et des Métaux, sont souvent redoutés. Leur ouvrage
implique un savoir initiatique, une signification cosmogonique, et un acte de
création qui n’est pas sans dangers… Les mythologies ont élevé le forgeron au
rang de personnage mythique ou divin…L’empreinte du sacré enveloppe l’art du
forgeron : souvent, on attribue aux forgerons des pouvoirs surnaturels,
magiques ou spirituels. Comme les dieux forgerons, les artisans du métal
peuvent utiliser ces forces pour ou contre les hommes ou les divinités.
Parfois leur activité est associée à la sorcellerie, et cela les rend
redoutables…Zeus, Indra, Thorr et Horus sont armés par des forgerons
d’exception Symbole de puissance divine et de
souveraineté céleste, l’arme ou l’outil sacré par excellence est souvent le
Foudre, qui se rattache à l’Éclair et à l’Orage. Le dieu grec Héphaïstos forge
le Foudre de Zeus, souverain de l’Olympe. Armé de son Fulmen forgé par
Vulcain, le dieu suprême romain, Jupiter, reprend la même thématique de la
foudre et de l’éclair. Le Vajra du dieu védique Indra, fabriqué par Tvastr,
procède également de la foudre…Le
dieu forgeron, Vulcain pour les romains ou Héphaïstos pour les grecs,
fabrique des armes et des filets pour les dieux, dont les qualités relèvent
de la magie divine… Les armes du dieu Horus sont forgées par Ptah - Les armes du dieu égyptien Horus sont forgées par Ptah (ou Knoum) le dieu potier-forgeron qui façonne le monde… Ce sont les nains, personnages souvent associés à la mine dans les mythes, qui forgent le marteau du dieu nordique Thor. Dans la mythologie irlandaise, le brasseur des dieux chargé de la fermentation de la bière, Goibnir, est également forgeron. Il fabrique avec les dieux artisans les armes qui permettent de vaincre les Fomoires, des monstres maléfiques. Le plus souvent, les grands dieux célestes sont à l’origine des dieux de l’Orage qui contrôlent le Tonnerre et la Foudre…
La Foudre, le Marteau et la Ceinture de Force sont les
attributs du grand dieu nordique du Tonnerre Thor. Champion divin, le dieu
égyptien Horus sort vainqueur de son combat contre son oncle Seth, maître du
désordre, représenté sous la forme d’un crocodile… Forgeron créateur,
primordial, biblique…Dans la
tradition de l’Inde ancienne des Védas, le premier forgeron forge et soude le
monde. Il façonne l’Être à partir du Non-Être… Par ailleurs, l’expression de
l’alchimie chinoise traditionnelle fondez l’Univers et reformez-le
renvoie à une recréation…… Une conception chinoise qui renvoie au Solve
Coagula (dissoudre et coaguler, fixer) que l’on rencontre dans l’alchimie
occidentale. Et dans la conception taoïste chinoise, le Ciel et la Terre
sont la Grande Fournaise, la Transformation est le Grand Fondeur… Au
Sud-Vietnam, l’œuvre de création est celle du Forgeron…Parfois l’origine de
l’être humain lui-même relève d’un forgeron primordial qui peut œuvrer au
côté du Créateur, fabriquer l’autel divin, organiser le monde créé… Selon la
Genèse, Tubalcaïn serait fils de Caïn et inventeur des métaux… Ce forgeron
biblique est considéré comme l’ancêtre des forgerons.
Selon la tradition biblique, Tubalcaïn invente la pesée et
l’art de forger…La symbolique de la forge et la puissance créatrice du Verbe Le travail métallurgique se rattache souvent à des
organisations initiatiques ou à des sociétés secrètes. Des confréries sont
attestées dans la Grèce antique et dans les traditions anciennes en Chine et
en Afrique. En relation avec les initiations de métier et avec la puissance
créatrice du Verbe, la symbolique de la forge renvoie aussi à la Parole ou au
Chant. Dans son ensemble, le symbolisme du forgeron se rattache à celui du
démiurge qui façonne ou forge le monde ou à un être mythique qui participe à
la création du cosmos… Une participation symbolique à l’œuvre cosmogonique :
Dans beaucoup de cultures
ancestrales ou traditionnelles, ceux qui travaillent les métaux ont souvent
un statut particulier dans la société. Forge et forgeron sont étroitement
liés à la puissance du feu souterrain et aux entrailles de la terre d’où
proviennent les minerais. Cette activité implique un aspect dangereux voire
infernal ou maléfique. La participation symbolique à l’œuvre cosmogonique
inspire la peur et les risques sont grands en cas de non qualification…
L’ouvrage du forgeron s’accompagne le plus souvent d’interdits sexuels, de
rituels de purification et de rites de protections. Le pouvoir du forgeron est ambivalent : Les forgerons peuvent se retrouver exclus de la vie sociale, être craints ou rejetés voire méprisés. La puissance du forgeron est ambivalente, perçue comme maléfique ou bénéfique. Chez certaines populations, les forgerons sont très respectés et assument de hautes fonctions sociales ou sacrées…… Ils peuvent être rois ou prêtres-sorciers, devins ou encore ils sont assimilés à des gardiens de trésors cachés… Dans certaines traditions, le forgeron est très important. Comme organisateur du monde, il est l’égal du roi ou du chef. Il détient les secrets célestes et peut obtenir la pluie. Il est également guérisseur.
L’empereur chinois Houang-Ti, premier forgeron : Dans la tradition chinoise, il est mentionné que la Forge
entre en communication avec le Ciel. La maîtrise du feu appelle la pluie, et
l’union du feu et de l’eau réalise le grand œuvre alchimique. Maître des
forgerons, des alchimistes et des taoïstes, l’empereur Jaune Houang-Ti, est
le premier forgeron. Il forge le chaudron tripode et obtient l’immortalité.
Son rival, fondeur, provoque désordre et trouble et forge les armes,
instruments de guerre et de mort. Le redouté forgeron africain : En Afrique, le forgeron, parfois
considéré comme très redoutable, peut se retrouver plus ou moins exclu de la
communauté des villageois… Ou bien, au contraire, selon les ethnies, le
forgeron peut jouer un rôle essentiel dans la vie spirituelle, culturelle et
sociale du groupe… Dans tous les cas, c’est un personnage que l’on craint…
Travail du métal et cosmogonie sont intimement liés… Le forgeron façonne des
outils, des armes et des objets cultuels- Dans
les cultures africaines, le forgeron-artisan fabrique les outils utiles aux
agriculteurs et les armes nécessaires aux chasseurs. Parfois, le forgeron
africain sculpte aussi les effigies vouées aux cultes des ancêtres et des
esprits et aux rites d’initiation. Il peut être aussi le grand maître de
l’initiation… Le forgeron africain façonne aussi des objets rituels comme des
autels… Forgeron et Potière, un couple symbolique : Le forgeron africain réside en général à l’écart du
village ou dans un lieu qui lui est exclusivement réservé. Il n’est pas rare
que son épouse soit potière et qu’elle participe elle aussi par son ouvrage
de façonnage à l’œuvre créatrice… … Le labeur de la forge réactualise la
création du monde, l’œuvre divine cosmogonique. L’art de travailler le fer ou
le métal participe parfois du secret royal ou sacerdotal. Dans les chefferies
Touareg, le forgeron peut remplir de hautes fonctions. Le personnage mythique qui apporte la
civilisation Le forgeron africain peut être le médiateur et le
pacificateur entre le monde des vivants et le monde des morts et entre les
membres de la communauté. Selon certaines traditions en Afrique, le forgeron
est assimilé au démiurge, à celui qui a apporté les graines et les semences
originelles.
Le forgeron créé par Nommo a le pouvoir de soumettre le
Fer…Le
forgeron apporte les arts et les techniques Le
forgeron apporte aussi à l’humanité la civilisation, les arts et les
techniques. Chez les Dogons, le forgeron descend sur terre et se brise les
articulations, mais grâce à son arche il apporte avec lui les techniques, les
graines et les semences des hommes et des animaux. Le forgeron est souvent
représenté boiteux ou présente quelque défaut physique… Le grec Héphaïstos ou
le romain Vulcain, forgerons célestes, sont également boiteux… L’infirmité
peut être la marque d’importants pouvoirs divins et spirituels…Le Fer, renard pâle maître de la nuit.
Dans la conception du monde des Dogons du Mali, le Fer comme maître de la
nuit et des ténèbres s’oppose au cuivre, symbole de lumière et de vie. Le Fer
est l’attribut du démiurge néfaste, Le Renard Pâle. Maître de la divination
et de la première parole, il commande à la nuit, au désordre, à la
sécheresse, à la stérilité, à la mort…Forgeron
et parfois devin… Le démiurge bienfaiteur, Nommo, gouverne le Ciel, l’eau,
la fertilité et les âmes… Il guide les hommes et limite le désordre. Le
forgeron créé par Nommo a le pouvoir de soumettre le Fer. Il fabrique la houe
utile aux travaux agricoles et des armes pour les chasseurs et les guerriers.
Souvent, le forgeron Dogon assume également la fonction du devin… Au sommaire de cet ouvrage, il est question
de :
désert, de la forêt, de l’arbre, du
chamanisme, des forgerons africains, des contes canadiens, des métaux dans
les rituels maçonniques, du forgeron dans la maçonnerie, de Caïn et de
Tubalcain, des forgerons de la Bible, d’Israël, de l’Arche de l’Alliance et
du temple de Salomon. |
MYSTIQUES ET MAGICIENS DU TIBET |
Alexandre
DAVID-NEEL |
Edition
PLON |
1973 |
||
Le
Bouddhisme se déploie en une multitude de doctrines et d'écoles différentes, que
ce soit en Chine, en Inde, au Tibet ou bien au Japon, et n'oublions pas aussi
en occident où il a su conquérir les esprits et les cœurs, le Bouddhisme
représente une des formes les plus harmonieuses et complémentaires entre le
sacré et le profane. De par sa grande flexibilité et accessibilité, le
Bouddhisme permet de penser et d'agir en ayant plusieurs niveaux de
conscience de ses actions et une meilleure harmonie entre la vie quotidienne
et la vie spirituelle, c'est aussi cette intéressante dualité très abordable
par tous qui explique sa grande popularité en occident, loin devant certaines
autres religions qui contraignent et ne laissent pas forcément autant de
liberté de penser, ou tout simplement le libre arbitre... mais ceci est une
autre histoire ! Parmi
ces types de Bouddhisme, celui qui me semble le plus abouti en terme de
profondeur ésotérique et d'enseignement occulte, c'est bien le Bouddhisme
tibétain. Il est issu historiquement parlant de multiples influences, à la
fois chinoises, hindouistes et aussi (mais ici cela semble très peu connu)
d'influences occidentales Jésuites durant le XIVe siècle. Si je devais
personnellement qualifier le Bouddhisme tibétain, je dirais sans aucun détour
qu'il s'agit d'une forme de chamanisme évolué, avec des rituels magiques
extrêmement performants. Il
existe des similitudes de méthodes "chamaniques" en ce qui concerne
les rituels utilisés chez les bouddhistes tibétains et plus précisément chez
les "Bön" qui me semblent les plus authentiques et anciens (néanmoins
sans jugement de valeur de ma part en terme d'action…). En effet, le
Chamanisme est une voie royale vers le dialogue et sur l'ouverture du monde
des esprits, sur celui des morts et celui des forces de la Nature, ce sont
donc d'une certaine façon, pour simplifier, à tous les niveaux des entités :
des entités défuntes, des entités supérieures (ou non) et des entités
naturelles (surnaturelles seraient même plus adapté). Chaman
et Lama disposent de cette même science d'entrer en contact avec ces diverses
entités afin, évidemment, de leur demander de l'aide ou de résoudre un
problème spécifique. D'un côté l'on "entre en transe", de l'autre
on "entre en méditation". À noter que les deux méthodes sont
assorties de rituels ou d'offrandes sensiblement identiques avec des
récitations ou chants (mantras). De même, l'on sait qu'il faut une structure
mentale très exercée pour accéder au "monde invisible" et qu'il est
aussi nécessaire d'en avoir la sagesse (ou du moins la Connaissance). Le
terme de Sagesse n'est pas adapté ici, c'est un terme occidental trop orienté
positivement pour le garder, par contre la Connaissance implique cette
potentialité d'agir magiquement en plein pouvoir et en
"sur-conscience", dans un sens ou dans un autre, mais pas toujours
positivement… La
plupart du temps, Chaman ou Lama, qui exercent tous les deux des rituels
magiques selon leur tradition, utilisent chacun des "tracés" ou des
formes symboliques qui sont autant de catalyseurs du rituel que de leurs
propres pouvoirs d'initiés. En examinant ces types de figures souvent très
géométriques (pentagramme, mandala, dessins de divinités ou de démons, etc.),
l'on peut effectivement aussi y voir immédiatement de grandes similitudes non
seulement symboliques mais aussi presque mathématiques (dans le sens des
nombres sacrés utilisés ou de la géométrie…), comme si ce langage
scientifique était aussi l'apanage des sorciers et mages bouddhistes. Dans
les deux traditions l'on cherche avant tout à canaliser son énergie et à la
transmuter dans le rituel pour ouvrir un passage vers une dimension
supérieure afin d'entrer en contact avec une entité. Mais finalement l'on
s'aperçoit assez vite que les entités ou déités recherchées sont elles-mêmes
des énergies sur un plan supérieur… Cherchons maintenant une différence
fondamentale d'interprétation des deux magies, chamanique et bouddhique : là
où le chaman cherche l'aide de l'entité ou de l'esprit afin de résoudre le
problème dans notre niveau de réalité, le Lama bouddhiste va chercher à
s'identifier à la déité en s'appropriant son image énergétique afin
d'enrichir lui-même son état de conscience pour modifier la réalité ! D'un
côté l'aide vient d'en haut et prend souvent possession du sorcier-chaman, de
l'autre le Lama s'investit du pouvoir de la déité afin d'en posséder la
puissance. Dans les deux cas les énergies fusionnent. Les
autres ouvrages d’Alexandra D. Néel sont au chapitre 20 |
9 N
NAZISME
ET ÉSOTÉRISME |
ERNESTO MILA |
Edition
PARDES |
1990 |
Il
ne s’agit pas, du point de vue de l’étude que nous allons mener, d’exalter ou
de dénigrer le nazisme. Nous ne prétendons pas établir des vérités
politico-historiques sur le régime hitlérien. Nous nous situons sur un plan
historico-ésotérique, c'est-à-dire que nous nous efforcerons de discerner les
courants ésotériques qu’il y eut au sein du mouvement
national-socialiste, et l’influence qu’ils purent avoir sur le régime nazi.
Il
y a deux interprétations historico-ésotériques possibles quant au
nazisme : ou bien il s’agit d’un phénomène démoniaque ; ou bien il
s’agit d’un phénomène de rectification d’un processus de décadence, qui,
précisément parce qu’il naquit en une période de décadence, fut entraîné par
celle-ci, mais dans ce dernier cas, il existerait une filiation directe entre
la nazisme et d’autres centres initiatiques traditionnels historiquement
antérieurs (rosicruciens, templiers, cathares, gnostiques, etc.)
|
NAZISME – HITLER ET LES SOCIÉTES SECRÈTES |
Philippe Valode |
Edition Nouveau Monde |
2009 |
Assurément Hitler est l’un de ces monstres froids que l’humanité engendre à intervalles plus ou moins réguliers. Sans doute l’un des plus effrayants spécimens du XXe siècle avec Staline et Mao ! Mais comment un jeune homme ayant échoué à tous ses examens, un soldat n’ayant pu dépasser le grade de caporal, a-t-il pu devenir le Führer idolâtré par un peuple de 60 millions d’habitants, héritier d’un empire plurimillénaire ? Hitler est-il devenu la créature incontrôlée de sociétés secrètes ? Ce livre dévoile un aspect fondamental de sa personnalité : sa fascination pour l’occulte et le paranormal. Jeune artiste à Vienne, Hitler est membre de l’ordre du Nouveau Temple qui prêche la violence, la haine de l’Eglise et des juifs. Après la guerre de 14-18, ancien combattant, il rencontre Dietrich Eckart qui deviendra son mentor et un théoricien du national-socialisme. Il découvre la mystérieuse Société de Thulé, païenne et raciste, qui prône un régime autoritaire et prétend pouvoir dominer le monde par la connaissance des grands secrets de l’histoire. Poussé par un cercle d’illuminés, nourri de magie et d’astrologie, Hitler devient une figure publique à travers le parti nazi. Entouré de mages, galvanisé par les drogues qu’il ne cesse de s’administrer, il électrise les foules allemandes et échappe peu à peu à ceux qui l’ont conduit au sommet de l’Etat. Ses maîtres à penser seront : le baron Rudolf von Sebottendorff, fondateur de la Ste Thulé, Haushoffer, mais également Lanz Von Liebenfels fondateur du nouvel ordre du Temple, antisémite notoire, il influencera fortement le jeune Adolf, mais le véritable façonneur d’Hitler fut Dietrich Eckart, patron incontesté de la Sté Thulé côté politique, il est talentueux, riche, poète, journaliste, très influent à Munich, il prendra en main le jeune Hitler, deviendra son mentor et lui apprendra à écrire, à parler, à lire, à s’habiller, à tracer un avenir et des plans pour conquérir le pouvoir. Une fois au pouvoir, il se débarrasse de ses anciens maîtres, interdisant même les sociétés secrètes en 1937. Toutefois, il continue à consulter des astrologues réputés dont les prévisions influencent largement ses décisions. Bien sur le déclic qui a révélé à ce fou furieux qu’il avait une destinée à nulle autre pareille à été la fréquentation de la Société de Thulé. Mais s’il fut manipulé par elle au départ, par la suite il essaya d’en supprimer ses dirigeants, mais l’auteur à travers cette enquête, va dénombré une douzaine de sociétés secrètes qui vont également influencer Hitler et le faire descendre dans une voie diabolique sans retour, ce qui va provoquer ces périodes qui vont de « la nuit des longs couteaux » à la « nuit de cristal » ainsi que de nombreux assassinats qui vont lui permettre de supprimer tous ses adversaires. Mais comment est-on passé d’un programme
politique classique à cette Apocalypse ? L’auteur avance les diverses
causes, sociétés secrètes diaboliques, des hommes ivres de haine envers
certaines communautés (juifs, tziganes, slaves…), des bains de sang pour
éliminer des opposants, un cerveau malade, perturbé par son entourage et par
l’attrait d’un pouvoir occulte. Au sommaire : De l’échec scolaire à l’échec professionnel - Le fils spirituel des sociétés du Vril et de Thulé - Mein Kampf, jusqu’au bout de l’enfer - Dix ans d’action pour devenir chancelier (1925-1933) - Le temps de la dictature de 1933 à 1934 - Complot contre la paix mondiale de 1935 à 1939 - Du génocide des Slaves à l’extermination des juifs - De la fuite de Rudolf Hess à l’attaque du pays des Ases, les Ossètes actuels - L’idée d’une armée européenne contredit les thèses raciales du Grand Reich - L’échec et la terrible répression de l’opération Walkyrie du 20 Juillet 1944 - Berlin avril 1945 : Apocalypse now ou la sanction divine - Une excellente enquête qui nous fait découvrir ces sociétés secrètes et surtout tous ces hommes qui ont manipulé Hitler et son entourage. |
NOTRE
DAME DE MARCEILLE - BASILIQUE ALCHIMIQUE
|
Christian Attard
|
Edition la Pierre
Philosophale
|
2019
|
||
En
effet les deux frères Joly furent Francs-maçons et la Franc-maçonnerie du
Sud-Ouest fut active dans le domaine des rites égyptiens. D’autres personnages,
dont Fulcanelli, viennent éclairer ou au contraire rendre plus mystérieux le
message de Notre-Dame de Marceille. L’ouvrage, agréable, riche de nombreuses
références symboliques, conduira le lecteur dans ce beau département de
l’Aude pour vérifier de visu de quoi il s’agit, entre poésie, histoire,
mythologie et hermétisme. Il y rencontrera également l’Abbé Saunière et
l’Abbé Boudet, tous deux au centre de l’affaire de Rennes le Château et ses
ramifications politico-mercantile lors de la vente de la Basilique, également
un parfum de mystère non encore élucidé, plane sur ces lieux. Notre-Dame de Marceille à
Limoux (Aude) remonte loin dans le temps, lorsqu’un laboureur vit ses bœufs
refuser obstinément d’avancer dans son champ et se résolut à creuser la terre
à cet endroit. Il en sortit une statue de la sainte Vierge Marie, au doux
sourire, portant l’Enfant Jésus. Par trois fois, il la porta chez lui, par
trois fois elle revint miraculeusement sur le lieu même d’où elle avait été
extraite de la terre. C’était donc à cet endroit précis que, par ce moyen, la
Vierge Marie exprima le souhait d’être honorée et priée. Pieuse légende ou
réalité, ce fut en tout cas bien là qu’une chapelle romane fut érigée, puis,
au XIVe siècle, remplacée par une église de grande taille, à nef
unique, apte cependant à accueillir les pèlerins et fidèles qui se pressaient
en nombre. Elle devint ainsi une église de pèlerinage reconnue, dès 1380. Un
séminaire de lazaristes lui fut adjoint, en 1659, autour de l’église. Le
sanctuaire, de style gothique méridional, construit en pierre de taille, est
très original, de par sa forme de parallélogramme, ses contreforts massifs et
son clocher octogonal, percé de 4 fenêtres ogivales. Il abrite quatre
cloches, dont la plus ancienne date de 1667. Le sanctuaire abrite
également tableaux, retables des chapelles et sa charpente peinte, longtemps
dissimulée par les voutes néogothiques ajoutées en 1783. Appartenant à
l’évêché de Carcassonne, il est inscrit à l’inventaire des Monuments
historiques et a bénéficié pour sa restauration du dévouement de
l’association Notre-Dame de Marceille. La Vierge de Limoux a été couronnée le
14 septembre 1862 et l’église élevée par le pape saint Pie X au rang de
basilique mineure en 1912. Notre-Dame de Marceille à Limoux est à l’origine
de nombreux miracles et grâces répandues, dont témoignent les ex-voto
rassemblés dans la chapelle du sanctuaire qui abrite l’antique statue. Elle
est également réputée arrêter le feu, ce qu’elle fit en 1685 en sauvant la
ville de Limoux d’un incendie. La statue fut hélas profanée en octobre 2007
et fut décapitée. Des Messes de réparation furent célébrées. Le 30 mai
2010, une copie de la Vierge noire a été installée et bénie. La réalisation
de cette copie à l’identique, d’après photos a été confiée à la communauté
des sœurs de Bethléem de Pézénas. Notre-Dame de Marceille est un relais pour
les pèlerins sur Le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Des pèlerinages y
sont organisés, tel en 2013, le lundi de Pâques, tel, cette année, le
pèlerinage médiéval du 16 avril, veille de la fête des Rameaux. |
nostradamus –
qui suis-je ? |
Pierre-Émile
blairon |
Edition
PARDES |
2007 |
||
Averti
du retour cyclique des choses, plus que prédire, Nostradamus s’employait à
déduire ce qu’il savait que la roue du temps allait produire.
Nous
sommes alors à l’apogée d’une période de l’histoire de l’Europe qui a
bouleversé les mentalités : la Renaissance. Nous pouvons préciser, sans nous
tromper, que, au XVIème siècle, l’histoire de l’Europe se confond avec
l’histoire du monde. D’autant plus que ce sont ces mêmes Européens, lancés
sur les océans, qui vont alors découvrir que le monde n’attendait qu’eux pour
exister. Cet européocentrisme fonde la base des relations internationales,
telles qu’elles vont perdurer de nos jours, dans les domaines culturel,
politique, spirituel, religieux, économique, ce qui démontre la relativité du
temps : le XVIème siècle n’est pas si loin de nous.
Nostradamus,
ainsi que tous les penseurs de la Renaissance, sera confronté à cette censure
mise en place par le bras séculier de l’Inquisition. Il est vrai qu’un
langage ésotérique sera inventé par les tenants de l’antique science afin de
se protéger de la répression dont l’origine remonte aux débuts de l’écriture,
puisque les Chinois prétendent que cette dernière a été composée sur la base
des empreintes d’oiseaux. L’alchimie
a été dénommée « Le Gay Sçavoir » en raison des figures de style,
stratagèmes, tels qu’anagrammes, calembours et autres tournures amusantes
utilisés par les alchimistes pour coder leur langage. À l’origine de
l’alchimie, la cabale, du grec Karban, signifiait « langage incompréhensible
». Nostradamus est le digne héritier de cette science ancienne, comme
nous le verrons tout au long de cet ouvrage. Cette filiation permet de
résoudre quelques-unes des énigmes qui constituent la quasi-totalité de
l’œuvre, mais aussi du personnage, de Nostradamus. |
9 O
occultisme
– b.a. -ba |
Christian
bouchet |
Edition
PARDES |
2000 |
Comment
s’imaginer que, dans les grandes villes d’Occident, à l’âge des ordinateurs,
d’Internet et des explorations interstellaires, des hommes et des femmes, par
ailleurs bien intégrés dans leur milieu, ne prennent pas une décision
importante sans consulter un devin ? Comment comprendre que d’autres
consacrent leurs soirées et leurs week-ends à l’alchimie et à la recherche de
la Pierre Philosophale ? Comment admettre que l’on puisse encore s’adonner à
la magie en suivant des rituels qui n’ont guère varié depuis les premiers
siècles de l’ère chrétienne ?
|
9 P
papus
– biographie |
Ch.
beaufils & m.s. andré |
Edition
BERG INTERNATIONAL |
1995 |
||
À sa mort, le contenu de sa cave fut déversé
devant son domicile. Il était destiné à être détruit mais, par un hasard
extraordinaire, l’un des auteurs du présent ouvrage. M.S. André, intriguée
par une poubelle débordante de manuscrits, d’éditions originales et de
lettres, put heureusement sauver la deuxième partie du fonds Papus. Ces
documents, équivalents tant du point de vue de la quantité que de leur
contenu à ceux conservés à Lyon, ont permis de reconstituer enfin de manière
impartiale la vie du « Balzac de l’occultisme ». Encausse, dit Papus, est né le 13 juillet 1865, en
Espagne, à La Corogne, d’un père français et d’une mère espagnole. Après
avoir passé sa jeunesse à Paris, il étudia la médecine. Dès le milieu des
années 1880, et avant même d’avoir terminé cette formation, il se passionna
pour l’ésotérisme. Il devait cet intérêt à la découverte des œuvres de Louis
Lucas, chimiste, alchimiste et hermétiste. Passionné par l'occultisme, il
étudia les livres d'Éliphas Lévi. Il entra bientôt en contact avec le
dirigeant de la revue théosophique Le Lotus Rouge, Félix Gaboriau, et
fit la connaissance d’Albert Faucheux (Barlet), un occultiste érudit. Dès
1887, Papus adhéra à la Société Théosophique, fondée quelques années
auparavant par Madame Blavatsky et le Colonel Olcott. On admet généralement que Papus et Augustin
Chaboseau furent initiés au Martinisme par des filiations différentes. Celle de
Papus venait d’Henri Delaage, tandis que celle d’Augustin Chaboseau passait
par Amélie de Boisse-Mortemart. Papus indiquait en effet avoir été initié par
Henri Delaage (1825-1882), alors qu’il n’était qu’un jeune homme de dix-sept
ans. Quelques mois avant sa mort, nous dit Papus : « Delaage voulut donner à
un autre la graine qui lui avait été confiée et dont il ne pouvait tirer
aucun fruit. Pauvre dépôt, constitué par deux lettres et quelques points,
résumé de cette doctrine de l'initiation et de la trinité qui avait illuminé
tous les ouvrages de Delaage. » Papus présentait Henri Delaage comme ayant été
initié par Jean-Antoine Chaptal (1756-1832), son grand-père, lequel aurait
été un disciple de Saint-Martin. On ignore si le célèbre chimiste, conseiller
d’État, ministre du Consulat et de l’Empire fut réellement en relation avec
Louis-Claude de Saint-Martin. On sait cependant qu’il avait été initié dans
la franc-maçonnerie vers 1789 à la loge La Parfaite Union, à l’Orient de
Montpellier. Henri Delaage n’a jamais prétendu lui-même avoir
été initié par son grand-père. D’ailleurs, au moment de la mort de ce
dernier, il n’avait que sept ans. Aussi, la tradition veut qu’entre Henri
Delaage et Jean-Antoine Chaptal ait existé un initiateur dont le nom ne nous
est pas parvenu. Cependant, il est probable que ce fut son propre père,
Clément Marie-Joseph Delaage (1785-1861). En effet, comme le montre la
correspondance échangée par ce dernier avec Charles Geilles entre mars et
août 1811, il connaissait assez bien la pensée de Louis-Claude de
Saint-Martin pour donner à son interlocuteur des conseils de lecture à propos
des ouvrages du Philosophe Inconnu. C’est lors de sa rencontre avec Augustin Chaboseau
que Papus va révéler sa qualité d’initié martiniste. En 1888, les deux hommes
décident de mettre en commun l'initiation dont ils sont dépositaires et
commencent à transmettre cette initiation à quelques amis. Ils posent ainsi
les bases de l’Ordre Martiniste. Bien que l’Ordre n’ait encore aucune
structure, le nombre d'initiés augmente rapidement. Papus n'a pas encore terminé ses études et
s’apprête à faire son service militaire. Ce n'est que le 7 juillet 1892 qu'il
défendra avec succès sa thèse de docteur en médecine sur les analogies
histologiques entre les organes. Pourtant, quelle activité ! Il a déjà fondé
l'École Hermétique, organisé l'Ordre Martiniste, créé les revues L'Initiation,
Le Voile d'Isis, et déjà écrit Le Traité élémentaire de sciences
occultes (à 23 ans), et Le Tarot des bohémiens (à 24 ans). Pour signer ses premiers ouvrages, il adopta le
surnom de « Papus ». Ce nom désigne le génie de la médecine,
l’un des sept génies de la première heure dans le Nuctaméron, un
texte attribué à Apollonius de Tyane. |
PAPUS - ACTES DU COLLOQUE PAPUS -
Colloque organisé par l’Ordre Martiniste à
l’occasion du centième anniversaire de la mort de Dr Gérard Encausse, dit
Papus
|
Divers auteurs
|
Editions de la Tarente
|
2018
|
Le 22 octobre 2016 se déroula ce colloque
pour le centenaire de la mort de Papus en 1916. Papus fut l’une des figures marquantes
de la scène initiatique de la fin du XIXème siècle et du début du XXème
siècle. Son influence, multiple et considérable, perdure. Cependant, si le
personnage est familier, il reste mal connu. Fondateur de l’Ordre Martiniste
(1887-1891), il participa à de nombreux projets ésotériques dont celui de
l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix avec Stanislas de Guaita, du Rite
swedenborgien, du Rite de Memphis-Misraïm, de l’Eglise gnostique pour ne
citer que les principaux. Il fut, avec ses amis des Compagnons de la
Hiérophanie, l’un des principaux animateurs de la scène ésotérique française
et européenne. Il fut également un grand vulgarisateur, sans que le terme ne
soit péjoratif, et fonda deux revues phares de l’époque, L’Initiation
et le Voile d’Isis. Les contributions de Serge Caillet, Roger Dachez,
Antoine Faivre, Jean-Pierre Laurent, Michelle Nahon et Jean-Marc Vivenza
permettent d’approcher la complexité du personnage comme de l’œuvre.
L’ensemble des contributions permet de résoudre en partie l’ « énigme »
Papus. Surtout, les approches, plutôt dimensionnelles, du personnage,
substituent des réalités complexes aux raccourcis et préjugés courants
véhiculés par la « petite histoire de l’occultisme ». Ce livre
marque ainsi une nouvelle étape des études papusiennes. Serge
Caillet revient sur la
relation privilégiée entre Papus et Maître Philippe. Leur rencontre se
situerait en 1893 ou 1894. Elle bouleversa Papus et donna sans doute une
orientation nouvelle à l’Ordre Martiniste, que nous appelons encore la voie
cardiaque. Jean-Pierre
Laurent dresse un portrait
contextualisé du Papus militant qui incarne à lui seul l’occultisme de la
Belle Epoque et son rayonnement. « Papus, nous dit-il a prolongé le rêve
romantique de réconcilier la science et la religion dans sa lutte
antimatérialiste en utilisant les matériaux disponibles à l’époque ou hérités
de la science catholique. Son travail de vulgarisation a été gigantesque,
plus de cent livres et brochures (…) opposant « la science contemporaine »
qui étudie les phénomènes physiques à l’occulte qui par l’analogie s’efforce
de s’élever vers l’invisible… » Papus rassembla autour de lui mais fut aussi
clivant et rejeté. Il fallut attendre Robert Amadou pour assister à une forme
de réhabilitation qui demeure incomplète. Jean-Marc
Vivenza s’intéresse à la
communauté formée par Papus et ses compagnons. Il s’intéresse à des
personnalités moins citées que les habituels Marc Haven, Sédir, Guaita et
autres mais aussi aux intimes et aux femmes qui comptèrent dans sa vie. Michelle
Nahon traite de Papus,
biographe de Martinès de Pasqually tandis qu’Antoine Faivre analyse la place
de Louis-Claude de Saint-Martin dans l’œuvre de Papus. Roger
Dachez, en connaisseur,
s’intéresse au médecin Papus et à ses méthodes qui, aujourd’hui, peuvent nous
sembler fort curieuses. Il restitue le milieu médical de cette période de
mutations : « Dans cette brève évocation,
conclut-il, nous souhaitions simplement suggérer que Papus médecin, comme
Papus mage ou Papus historien, si déconcertant qu’il puisse parfois nous
paraître, fut un homme de son temps. Passionné, mais brouillon, éperdument
soucieux de comprendre sans toujours disposer des instruments intellectuels
les mieux adaptés, jusque dans sa marginalité, Papus fut le témoin d’une époque
et d’un basculement de la pensée. L’ignorance de ce contexte a souvent
produit de lui une image en grande partie fausse. » Gérard
Anaclet Vincent Encausse dit Papus est
né 13 juillet 1865 à la Corogne d’un père français et d’une mère espagnole.
Il passa toute sa jeunesse à Paris où il fut reçu docteur en médecine. Bien
avant d’avoir achevé ses études, il s’est donné pour tâche de lutter contre
le scientisme ambiant de l’époque. Il répand alors une doctrine nourrie et
alimentée aux sources de l’ésotérisme. Il se fait dès lors appeler Papus, du
nom d’un esprit de Nyctameron d’Apollonius de thyane. Il fut un meneur et un
chef de file incontesté. Il se défendit d’être un thaumaturge, un inspiré,
voir un illuminé, il se présente comme un savant, un expérimentateur. Ses
idées lui sont transmises par Saint-Yves d’Alveydre, mais aussi par Wronsky
et surtout par Eliphas Lévi et Fabre d’Olivet. La pensée de Louis Claude de
Saint-Martin laisse sur lui une trace indélébile à partir de 1889. Peu après, il cèle sa
rupture avec la société théosophique de Mme Blavatsky (1888). Il
s’affile à l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix en 1889, fondée par Péladan
et Guaita. Papus fonde l’Ordre Martiniste en 1891, avec Augustin Chaboseau.
Cet ordre doit son nom au souvenir de Saint-Martin et sans doute à celui de
Martines de Pasqually. Dans la revue officielle de l’Ordre,
« L’Initiation », fondée par Papus en 1888, on relève les noms de :
Stanislas de Guaita, Péladan, Barlet, Matgioi, Marc Haven, Sedir, de Rochas,
Chamuel. Les premiers Martinistes de renom sont Paul Adam, Maurice Barrès,
Stanislas de Guaita, Victor-Emile Michelet et Péladan. D’autre part un
groupe se constitue pour organiser des conférences et des cours visant à
faire découvrir les valeurs de l’ésotérisme occidental. Il devient très vite
le cercle extérieur de l’Ordre Martiniste. Ce vaste mouvement hermétique,
dont Papus est le moteur et l’une des âmes agissantes, est indissociable de
la littérature symboliste de l’époque. Il est l’auteur entre autres de :
« Les Disciples de la science occulte, Paris 1888, Traité élémentaire
d’occultisme, Paris, 1898, traité méthodique des sciences occultes, Paris,
1891, L’Occultisme contemporain, Paris, 1887, etc... ». En automne 1905,
Papus est appelé par le tzar de toutes les Russies, Nicolas II, qui souhaite avoir
ses conseils suite aux troubles sociaux. Papus évoque alors au cours d’une
séance l’esprit du Tzar Alexandre III qui préconise la répression (sic) et
annonce une terrible révolution. Mais, bientôt, l’arrivée du moine
Raspoutine, évincera notre pythonisse. L’ordre Martiniste recrute de nombreux
membres dans le monde entier. Il connaît des éclipses dues aux guerres. Il
est nommé en 1931, « Ordre Martiniste Traditionnel ». Les femmes y
sont admises aussi bien que les hommes. Médecin chef d’une ambulance sur le
front, il se consacre entièrement à ses blessés. Papus est décédé,
officiellement, le 25 octobre 1916 d’une hémoptysie consécutive à une
tuberculose pulmonaire contractée dans une ambulance du front. Mais des
esprits chagrins prétendent qu’il fut envoûté...Son enterrement donne lieu à
des manifestations surprenantes : au moment où le cercueil du
médecin-major Gérard Encausse sort de l’église Notre-Dame de Lorette, un
morceau d’une main d’ange se détache d’une des sculptures de la façade et vient
se placer au centre d’une couronne déposée sur la bière.... |
papus
– occultiste, ÉsotÉriste ou mage ? |
J.P.
bayard |
Edition
EDIRU |
2005 |
Il
existe, pour ceux qui veulent étudier l’occultisme dans ses diverses
branches, une bibliothèque de plusieurs centaines de volumes. Des
publications techniques, il en a de tout genre, et l’étudiant n’a que
l’embarra du choix lorsqu’il en possède les bases élémentaires.
|
PAPUS - comment on lit dans la main – premiers ÉlÉments de chiromancie |
papus |
Edition DANGLES |
1968 |
Avec cet ouvrage, l’effort de
mémoire n’est plus nécessaire : on lit tout de suite dans la main, à l’aide
de règles si simples et si évidentes que, comprises dès la première lecture,
elles restent gravées dans la pensée.
L’Homme a toujours voulu connaître son avenir à
travers divers types de voyance, interprétant souvent des signes du monde
extérieur (cartomancie, astrologie, numérologie..). La chiromancie est
différente, puisque reposant uniquement sur la lecture des lignes de la main,
spécifiques à chaque être humain. Cette unicité des lignes, fait de nos mains
une énigme ésotérique particulière, que la chiromancie tente de résoudre. Les
premiers à essayer de percer les mystères de nos mains, furent les Indiens il
y a plus de 5000 ans, cette terre mystique berceau des plus grandes
spiritualités humaines, a ainsi développé puis propagé la chiromancie
jusqu’en Grèce, où celle-ci y trouva son nom (Kheir=main et
Mentia=divination). Cet art divinatoire s’est beaucoup développé au fil
des siècles, de par son aspect gratuit et personnalisé, jusqu’à devenir une
pseudoscience très codifiée. Cependant la chiromancie reste accessible à
toute personne attentive à l’ésotérisme, gardant un esprit ouvert et curieuse
à propos des grandes questions existentielles de la Vie. Certains vont
chercher la vérité de leur existence dans de lointains voyages ou de
périlleuse expéditions, alors qu’elle se trouve peut-être au creux de notre
main, il suffirait de savoir lire (entre) les lignes. En effet, la
Chiromancie n’étudie pas seulement les lignes de la main, mais tous les
autres signes distinctifs visibles sur notre paume. Nos mains s’organisent
autour de trois principales lignes : celle de la vie, du cœur et de la tête ;
à celles-ci viennent se mêler des lignes secondaires (celle du destin, de la
chance, de la santé, de la sexualité |
PAPUS QUI SUIS- JE ? |
ARNAUD
DE L’ETOILE |
Edition
PARDES |
2005 |
Ce
Papus, qui suis-je ? s’attache à la figure la plus
incontournable de l’occultisme, ce mouvement amorcé par Eliphas
Levi. Né en Espagne en 1865, demeurant à Paris, il s’intéresse très jeune
aux sciences occultes. Etudiant en médecine, d’une grande précocité, il
publie son premier ouvrage à 19 ans, à 28 ans, il est déjà considéré comme
l’enfant prodige de l’occultisme, après avoir écrit ses livres les plus
connus (traité élémentaire de sciences
occulte, le Tarot des Bohémiens, traité élémentaire de magie pratique
etc.) Médecin,
inventeur, conférencier, écrivain, fondateur de l’ordre martiniste, membre
éminent du suprême conseil de l’Ordre Kabbalistique de la Rose+Croix et
affilié à de nombreuses sociétés initiatiques, animateur du groupe
indépendant d’Etudes Esotériques, Gérard D’Encausse,
devenu Papus, mène de front un nombre stupéfiant d’activités.
Remarquable organisateur et vulgarisateur, il sera autant la clé de
voûte que le symbole de l’apogée de l’occultisme de la Belle Epoque.
Engagé dans la grande guerre comme médecin major, soulageant les souffrances
et la santé des blessés au détriment de la sienne, il meurt en Octobre 1916 à
51 ans. Surnommé le « Balzac de l’occultisme », en raison
de l’abondance de son œuvre, Papus a laissé un souvenir très vivace
dans les milieux ésotériques, qui perdure jusqu’à nos jours. Défenseur de l’occultisme et
cofondateur de l’Ordre martiniste, né en Espagne, d’un père français et d’une
mère espagnole, Gérard Anaclet Vincent Encausse passa toute sa jeunesse à
Paris, où il fut reçu docteur en médecine. Avant même de terminer ses études,
il s’était donné pour tâche de lutter contre le scientisme de l’époque en
répandant une doctrine nourrie aux sources de l’ésotérisme occidental.
Encausse, qui se fit appeler Papus d’après le nom d’un esprit du Nyctameron
d’Apollonius de Tyane, fut un chef de file incontesté. Il se défendait d’être
un thaumaturge, un inspiré et se présentait comme un savant, un
expérimentateur. Il doit ses idées à Saint-Yves d’Alveydre, mais aussi à
Wronski et surtout à Eliphas Levi et à Fabre d’Olivet. Par ailleurs, la
pensée deLouis-Claude de Saint-Martin a laissé sur lui une trace profonde à
partir de 1889 environ, peu après sa rupture (en 1888) avec la Société
théosophique de Mme Blavatsky. C’est en 1889 aussi qu’il s’affilie à l’ordre
kabbalistique de la Rose-Croix fondé par Peladan et Guaita cette année-là. L’Ordre martiniste, créé par Papus
et par Augustin Chaboseau en 1891, doit son nom au souvenir de Saint-Martin
et peut-être à celui de Martines de Pasqually. Dans sa revue officielle, L’Initiation,
fondée par Papus en 1888, on relevait les noms de Stanislas de Guaita,
Peladan, Barlet, Matgioi, Marc Haven, Sedir, de Rochas, Chamuel. Mais, du
moins pendant longtemps, les noms de Martines de Pasqually, Saint-Martin, ou
Willermoz y sont beaucoup moins cités que ceux de Fabre d’Olivet et d’Éliphas
Lévi. Les premiers martinistes de renom furent Paul Adam, Maurice Barrès,
Stanislas de Guaita, Victor-Émile Michelet et Peladan. D'autre part il se constitua un
groupe organisant des cours et des conférences visant à faire découvrir aux
chercheurs les valeurs de l'ésotérisme occidental. Il devint bientôt le
cercle extérieur de l'O.M., et, après s'être appelé Ecole supérieure Libre des
Sciences Hermétiques, prit finalement le nom de Faculté des Sciences
Hermétiques. Les cours étaient nombreux (une douzaine par mois environ), et
les sujets étudiés allaient de la Qabbale à l'Alchimie et au Tarot, en
passant par l'histoire de la philosophie hermétique. Papus, Sédir, V-E
Michelet, et A. Chaboseau, entre autres, jouaient les professeurs. La section
Alchimie, dirigée par F. Jollivet-Castellot, est à l'origine de la Société
Alchimique de France. Ce vaste mouvement hermétique,
dont Papus était l’une des âmes agissantes, est sans nul doute inséparable de
la littérature symboliste de cette époque, bien qu’il fût lui-même
naturellement beaucoup plus orienté vers les mystères de l’occultisme que
vers les recherches esthétiques de Mallarmé ou de Villiers de L’Isle-Adam. De
leur côté, les symbolistes ne trouvaient guère dans le renouveau ésotérique
que des thèmes d’inspiration. Le martinisme, d’ailleurs, n’apparaît à cette
époque que comme l’une des nombreuses manifestations de ce renouveau. S’il
fut un piètre historien, de la Qabbale notamment, ce Balzac de l’occultisme
que fut Papus a contribué, par ses talents de vulgarisateur, à ouvrir les
esprits de son temps aux sources vives de la pensée analogique et de
l’imagination créatrice |
PAPUS - TRAITÉ MÉTHODIQUE DE MAGIE PRATIQUE |
PAPUS
(Dr. Gérard Encausse) |
Edition
DANGLES |
1981 |
||
Dans
son introduction Gérard Encausse – Papus – définit la magie, et au-delà, la
position que l’on peut avoir vis à vis de la magie, particulièrement
lorsqu’on est « étudiant » ou « chercheur » en la
matière. « La magie est l’étude et la pratique du maniement des forces
secrètes de la Nature. C’est une science pure ou dangereuse comme toutes les
sciences, et il faut que l’étudiant se rende bien compte d’un fait, c’est
qu’il est anti-initiatique de dire du mal de la Magie, sous prétexte qu’on y
étudie des forces mauvaises autant que des forces bonnes, comme il serait
ridicule d’avoir peur de la chimie, sous prétexte qu’elle permet de fabriquer
de la nitroglycérine et des corps explosifs. Il est certain, et nous ne
saurions trop le répéter hautement, que l’appel aux forces divines,
l’exercice de la charité et l’usage de la prière qui constituaient ce que,
sous l’Antiquité, on appelait « La Magie divine » et qui forme aujourd’hui la
théurgie, est le seul usage licite et utile pour l’homme des forces divines.
Le caractère primordial de tout cerveau qui aspire à participer à la
bénédiction des forces du ciel, c’est le courage ; et vouloir accuser ses
adversaires de faire de la Magie ou d’écrire des livres de magie (ou des
billets sur un blog en faveur de la Magie), c’est montrer qu’on n’a rien
compris à cette question ou qu’on ferme volontairement les yeux devant la
responsabilité que doit assumer tout véritable étudiant des questions de la
Haute Science. » Ici, l'adepte sera guidé pas à pas dans le développement et l'utilisation consciente de ses énergies psychiques, à la mise en oeuvre, en vue de l'accomplissement de ses dessins, des forces secrètes de l'Univers, des agents et des entités du monde invisible. |
PARACELSE |
Pierre
MARIEL |
Edition
LA TABLE D’ÉMERAUDE |
1974 |
L’auteur
nous dévoile les recoins secrets de Paracelse, à la fois charlatan, et un des
plus grands esprits de la renaissance. Paracelse fut, de son vivant, entouré
d'un prestige extraordinaire, reflet de sa puissante personnalité qui ne
laissait personne indifférent. L'admiration et l'amitié dévouée de certains,
parmi les grands hommes et les grands princes de son temps (Erasme, Frobenius
etc.), une suite de disciples et d'élèves avides qui le suivait dans tous ses
déplacements et, surtout, le remous incroyable de haine et de jalousie qu'il
provoqua nous renseignent assez bien sur l'étonnant rayonnement de sa
personnalité vivante. Des
guérisons retentissantes, des cures restées célèbres depuis, la chaleur qu'il
mettait dans ses combats pour la recherche de la vérité, la simplicité de sa
vie, le naturel de son comportement, ses violences et ses succès lui
valurent, outre une réputation unique parmi les malades et les pauvres gens
qu'il soignait, un renom de charlatan soigneusement établi par de perfides et
incroyables calomnies répandues par ses confrères. « Divin Paracelse » pour
les uns – chercheurs désintéressés, humanistes distingués, philosophes – il
était pour les autres un « charlatan insigne » un « infâme pourceau », un «
ivrogne dégoûtant », un « magicien » etc. Ses théories et sa science étaient
tournées en dérision par des gens qui les connaissaient mal ou qui les
ignoraient tout à fait ; sa personne était pour eux un sujet de colère et de
rage jalouse. Après
sa mort (sur laquelle les pires légendes eurent cours), les querelles entre
partisans et détracteurs se poursuivirent où se distinguèrent
particulièrement ces derniers. Et, tandis que les admirateurs sincères
poursuivaient dans le silence du cabinet et du laboratoire les recherches et
les études qu'il avait indiquées, tandis que d'autres réunissaient et
publiaient ses œuvres écrites, les autres publiaient volumes sur volumes
contre lui et contre ses théories. Oporinus qui avait été son disciple
(et à qui Paracelse doit, à travers les âges, l'insoutenable réputation
d'ivrognerie) et le crédule Thomas Eraste qui ne publia pas moins de
quatre volumes in‑quarto contre lui, furent les deux auteurs de qui, en
somme, prirent origine les calomnies et les injures qui eurent, des siècles
durant, une si incroyable fortune et que de nombreux « historiens » de la
médecine reprirent si inconsidérément à leur compte, sans vérification |
PARACELSE - LA
DOCTRINE SPAGIRIQUE DE PARACELSE |
Dr J. Emile Emerit |
Edition Mercure Dauphinois |
2014 |
Paracelse
(1493 ou 1494 – 1536) est un personnage essentiel dans l’histoire de la
médecine, à la croisée des disciplines traditionnelles et d’une révolution de
la connaissance comme de la pratique médicale dans un monde où l’être humain
n’est pas encore morcelé mais saisi dans sa totalité. « Pour Paracelse, note
Jean-François Gibert, le savoir médical repose sur quatre piliers : la
philosophie naturelle, l’astronomie (rapport de l’homme à la matrice
cosmique), l’alchimie, la vertu et le pouvoir immanent au médecin, au
patient, à l’heure, au métal, etc. » Jean-François
Gibert remarque que dans la pensée paracelsienne « coexistent une immense
intuition des lois du monde et, en germe, tous les concepts qui sous-tendent une
large part de la science médicale contemporaine ». Le
docteur Emerit (1897-1968), l’un des grands hermétistes du XXème siècle,
étudia longuement l’œuvre de Paracelse et la traduisit en latin. Il réalisa
un fichier thématique dont il tira un extrait considérant tout ce qui avait
trait à la spagyrie. C’est cet extrait, mis en forme par l’alchimiste et
adepte Henri Coton-Alvart (1894-1988), qui nous est proposé heureusement
aujourd’hui dans ce livre tout à fait remarquable. Après
une série de notes introductives excellentes de Jean-François Gibert,
notamment sur la doctrine du tartre, sur la spagyrie, sur l’apoptose, sur
quelques concepts essentiels chez Paracelse, l’extrait du docteur Emerit se
présente sous la forme d’un dictionnaire d’une immense richesse pour les
chercheurs. De « abeilles » à « Zinc », ce sont des concepts essentiels aux
conséquences pratiques parfois considérables qui sont traités, pensons
notamment à « âme », « archée », notion très importante chez Paracelse, «
astres », « eau », « esprit », « feu », « homme », « limbe », « matrice », «
mumie », « principes », « sang », « semence »... Bien que la langue soit
impropre à caractériser l’expérience subtile, l’ensemble apparaît d’une
grande cohérence. Ce
travail servira aussi bien le chercheur en médecine traditionnelle, le
spagyriste que l’alchimiste. Par analogie, nombre de propositions font sens
non seulement dans le domaine de l’alchimie métallique mais aussi dans celui
des alchimies internes. A
la fin de l’ouvrage, le lecteur trouvera le Traité de l’Azoth de Paracelse.
Bien que ce texte puisse être un apocryphe, le docteur Emerit comme Henri
Coton-Alvart le considéraient comme une introduction excellente à la doctrine
paracelsienne. Une double lecture en est possible, biblique et alchimique. Ce
livre est précieux pour le chercheur en mettant à notre disposition le
langage paracelsien afin de mieux approche rune œuvre si considérable. Terminons
cette présentation par ce propos nécessaire de Jean-François Gibert : «
L’alchimie est une science secrète ; le secret est un droit incontournable de
tout chercheur. Newton lui aussi a tenu secrètes nombre de ses recherches.
Mais il est, par ailleurs, indiscutable que les hermétistes de toutes les
époques se sont parfaitement compris entre eux. Sans doute ont-ils voulu
tenir à l’écart de leurs connaissances une humanité qui, aujourd’hui encore,
n’a pas dépassé le stade de l’enfance. L’hyper technologie n’est pas
forcément un progrès et le monde contemporain porte en lui les germes d’une
possible autodestruction. Ceci, les alchimistes l’avaient depuis longtemps
compris, d’où la loi absolue du silence, qui ne peut être rompue que le jour
où la conscience est face à la conscience. » |
Paracelse
et les siens |
Actes
du Colloque de 1994 |
Edition La Table d’Émeraude |
1994 |
||
Extrait
d’une conférence : Monsieur Brie nous présente les quatre piliers sur
lesquels repose la médecine de Paracelse: la philosophie, l'astronomie,
l'alchimie et la vertu du médecin. À ces quatre éléments s'ajoutent trois
substances qui constituent les corps et cinq entités ou forces qui causent
les maladies. Selon Paracelse, le corps est composé de trois substances: le
soufre, le
mercure et le sel. Elles symbolisent le corps (sel), l'âme (soufre)
et l'esprit (mercure). Chacune des substances est choisie selon sa réaction
au feu. Ainsi, le soufre représente tout ce qui brûle, le mercure tout ce qui
s'évapore et le sel tout résidu incombustible. Des causes externes peuvent
provoquer dans chacune des trois substances des réactions qui sont contraires
au maintien de la santé. Cette dernière dépend donc d'une relation appropriée
entre les trois substances. L'entité toxique concerne la digestion: «L'alchimiste (l'estomac)
est ainsi appelé parce que, pour accomplir son action, il se sert de l'art
chimique. Il sépare le mauvais du bon... afin que [la nature) se transforme
en sang et en chair.» Ici Paracelse se fait le prophète de la chimie
organique. «Car toute chose corrompue est un poison pour le lieu dans lequel
elle séjourne», ce qui correspond à ce qu'on appelle aujourd'hui une
intoxication locale. «Mais, que toutes choses soient ainsi suffisamment
séparées (dans l'estomac), ceci n'est pas; au contraire, chaque membre
prépare lui-même et prend ce qui lui plaît, rejette ce qui ne peut lui
servir», cette idée s'apparente digestion intratissulaire. «L'air que nous
aspirons n'est pas sans contenir un venin auquel nous sommes principalement
soumis». Paracelse a le mérite d'avoir le premier à signaler les
intoxications d'origine respiratoire et à recommander l'aération des
hôpitaux. Enfin, il complète sa définition de l'entité toxique en décrivant
les maladies tartriques, qu'on appelle aujourd'hui maladies lithiasiques:
dépôt de pierre, sable, de limon, etc. |
PARACELSE. MḖDECIN ALCHIMISTE « PHILOSOPHER PAR LE FEU » |
Patrick
RIVIḔRE |
Edition
de VECHI |
2000 |
Génie
pour les uns, médecin maudit et imposteur pour les autres, il apparaît encore
aujourd’hui embrumé de mystères. Il se présente comme médecin, philosophe spiritualiste,
théologien et humaniste. Il exalte les vertus de la nature en parcourant
toute l’Europe. Les remèdes chimiques sont aussi anciens que l'histoire de la
médecine, mais ils ne commencèrent à être spécifiques aux maladies qu'au
début du XVIIe siècle. À cette époque, les théories qui avaient fondé les
pratiques médicales de l'Occident depuis l'Antiquité commencèrent en effet à
être ébranlées, dans l'un des affrontements les plus âpres de l'histoire des
sciences. Les débats actuels entre les tenants des médecines «
conventionnelle » ou « alternative » font pâle figure auprès de ceux qui
opposèrent alors les tenants du « nouveau » et de « l'ancien » système de la
médecine. Au
début du XVIe siècle, la théorie dominante en médecine était celle élaborée
par des médecins antiques tels qu’Hippocrate et, surtout, Galien. Selon eux,
la santé humaine était gouvernée par quatre fluides corporels, appelés les
humeurs : le sang, le phlegme, la bile noire et la bile jaune. Toute maladie,
disaient-ils, provenait d'un déséquilibre de ces humeurs, et les docteurs
avaient pour tâche de le corriger. Ils pouvaient le faire de plusieurs façons
: par un régime et des exercices appropriés ou, très souvent, par des
saignées qui enlevaient un « excès » de sang. Des médicaments aussi étaient
utilisés, mais ils n'avaient qu'une visée générale, la restauration de
l'équilibre humoral, et n'étaient pas destinés à traiter une affection
particulière. Le meilleur exemple de ce caractère attrape-tout de la
pharmacologie traditionnelle est la thériaque. Mise au point par des médecins
antiques pour contrer l'action de tous les poisons et de tous les venins, la
thériaque est progressivement devenue une panacée, prétendument efficace
contre tout, de la dépigmentation de la peau aux troubles cardiaques, en
passant par l'épilepsie et les blessures. Galien utilisait une recette de
thériaque créée par Andromaque, médecin de Néron, qui comptait 64
ingrédients, dont la chair de vipère. Il fallait quarante jours pour la
fabriquer, et on devait attendre douze ans avant de l'utiliser. Les
docteurs étant généralement des notables qui tiraient le plus grand profit de
leur activité, ils ne voyaient pas d'un bon oeil les remises en question de
leurs pratiques. L'une des plus violentes de ces remises en question, et
finalement l'une des plus efficaces, fut le fait de l'alchimiste et médecin
suisse Theophrastus Bombast von Hohenheim, qui se faisait appeler Paracelse.
Il était persuadé que l'ancienne conception de la médecine, avec sa doctrine
des quatre humeurs, était fausse. Il brocardait les idées d'Hippocrate et de
Galien, affirmant que l'on trouvait des traitements plus efficaces dans la
médecine populaire pratiquée par des guérisseurs qui n'étaient pas allés à
l'université. Au début du XVIe siècle, Paracelse, qui était né en 1493,
parcourut l'Europe, collectant du savoir médical auprès de toutes les sources
qu'il rencontrait : guérisseurs de village, barbiers, moines, alchimistes,
etc. L'intérêt d'un remède, disait-il, n'était pas évalué par sa conformité
aux recommandations d'un livre ancien, mais par l'« expérience » qui montrait
son efficacité. Ce
caractère empirique de la médecine de Paracelse ne l'empêchait pas d'avoir un
fondement théorique. Il construisit même un cadre entièrement nouveau pour la
médecine, centré sur l'alchimie. Et cette « philosophie chimique »
n'expliquait pas seulement la médecine : pour Paracelse, tous les phénomènes,
de la météorologie à la minéralogie en passant par le pouvoir astral des
étoiles et même la création biblique avaient leur source dans l'alchimie. En
d'autres termes, c'était une sorte de théorie alchimique du tout. Jusque-là,
les alchimistes s'étaient surtout intéressés aux substances minérales.
Paracelse, lui, pensait que l'alchimie expliquait aussi comment fonctionnaient
le monde vivant et le corps humain. Lorsque nous mangeons, par exemple, un «
alchimiste intérieur », appelé l'Archeus, sépare, disait-il, les « bons »
ingrédients, qui entrent dans la constitution de la chair et du sang, des «
mauvais », qui sont rejetés comme déchets. Exactement comme les alchimistes
procédaient à des séparations et à des purifications afin de transformer en
argent et en or les métaux de base, tels le fer et le plomb. Selon
Paracelse, les maladies aussi étaient d'origine chimique, et pouvaient donc
être traitées avec des remèdes chimiques. La goutte, disait-il, est causée
par l'accumulation dans le corps d'une substance qu'il nommait « tartre » nom
formé à partir du Tartare, lieu de torture des damnés dans les Enfers grecs.
Il comparait le dépôt de tartre dans le corps à l'apparition de dépôt blanc
de « sel » dans les barriques de vin cette substance est formée
principalement d'un composé présent dans le jus de raisin, qui a conservé le
nom d'acide tartrique. Certains aliments conduisaient à la formation de
tartre. Il prescrivait donc pour traiter la goutte - et des affections
analogues telles que les calculs rénaux - des médicaments capables de «
ramollir » et d'expulser le tartre. Il n'était pas loin de la vérité : la
goutte est effectivement causée par la précipitation de sels en fait, d'acide
urique dans les articulations, tandis qu'un autre sel l'oxalate de calcium
forme les calculs rénaux. Ainsi,
Paracelse unifia-t-il l'alchimie métallurgique et les traitements médicaux
utilisant des médicaments chimiques. En quelque sorte, on pourrait dire qu'il
a créé une nouvelle alchimie, la « bio-alchimie ». La biochimie moderne
repose sur cette même idée, que les principes chimiques qui gouvernent le
fonctionnement du corps sont identiques à ceux qui opèrent dans le reste de
la nature. Plus important encore, Paracelse affirmait que le médecin devait
comprendre la chimie du corps, et ensuite utiliser ce savoir pour imaginer et
préparer les remèdes chimiques destinés à résoudre le problème à l'origine de
l'état médical en question - le médicament devait être adapté à la maladie.
En outre, la dose avait aussi son importance. Certains produits, toxiques à
haute dose, étaient d'excellents remèdes en petites quantités. C'est sur
cette base qu'il critiqua le traitement classique de la syphilis, une maladie
alors nouvelle, qui avait explosé en Europe dans les années 1490, avec des «
doses de cheval » de mercure, qui ne pouvaient à l'évidence faire que plus de
mal que de bien. « Le poison, écrivit-il, est dans la dose. » Paracelse
ne s'embarrassait pas de nuances dans sa dénonciation de la médecine
traditionnelle, traitant d'« ânes pouilleux » les médecins qui paradaient
dans leurs belles robes. Cette propension à insulter ses nombreux ennemis explique
en partie qu'il ait dû batailler pour que ses livres soient publiés de son
vivant. Bien qu'il ait acquis une réputation presque légendaire de
guérisseur, il ne devint jamais durablement riche ou influent. Lorsqu'il
mourut dans le dénuement à Salzbourg, en 1541, il ne laissait pas une oeuvre
imprimée très importante. Mais la graine qu'il avait plantée continua de
grandir : à partir des années 1560, ses livres commencèrent à être publiés
par des médecins et des philosophes qui adhéraient à ses thèses. Sous cette
forme imprimée, Paracelse acquit une formidable réputation posthume. Cela
peut sembler étrange. Il n'était, après tout, ni le premier ni le seul à
avoir remis en question la médecine conventionnelle. Ses écrits étaient
parfois passionnés, bien écrits et clairs, mais souvent il s'agissait de
diatribes incompréhensibles, avec une série impressionnante de néologismes et
quantité de contradictions apparentes. Et bien souvent aussi, il avait
complètement tort : beaucoup de ses remèdes étaient sans doute aussi
inefficaces que les remèdes traditionnels. Il
est vraisemblable que l'émergence de la médecine paracelsienne se soit
produite en partie parce que celle-ci s'accordait avec l'air du temps, où
toutes sortes d'idées anciennes étaient critiquées, en matière religieuse
autant que scientifique. Le médecin flamand Andreas Vesalius, dont le livre
de référence sur l'anatomie avait été publié en 1543 par un ancien assistant
de Paracelse, avait entamé l'attaque envers les idées galéniques sur le
corps. La même année, Copernic changeait la forme de l'Univers. L'humanisme
de la Renaissance avait transformé le dessin, la peinture et la sculpture
jusqu'à les rendre méconnaissables ; Cervantès, Érasme et Rabelais avaient
transformé la littérature. Et, avec le protestantisme, beaucoup de princes et
de rois avaient trouvé un prétexte pour secouer le joug oppressif de Rome et
du Saint Empire romain. La médecine paracelsienne devint une façon parmi
d'autres de se rallier aux idées progressistes. À la fin du XVIe siècle, les
débats suscités par la médecine paracelsienne se complexifièrent. Par
exemple, le médecin allemand Andreas Libavius rejetait les paracelsiens comme
d'ignorants brasseurs de vent, accumulant les erreurs au laboratoire en
méconnaissant les principes philosophiques, quand ils n'escroquaient pas
simplement leurs clients. Mais cela ne modérait en rien son enthousiasme à
propos de l'alchimie elle-même, à laquelle il consacra en 1597 un ouvrage
élogieux intitulé, justement, Alchemia. Libavius n'aimait pas la façon
dont l'alchimie était effectivement pratiquée, et en particulier les
tendances des paracelsiens à la pensée mystique. « Certains adeptes de la
chimie diffèrent peu des magiciens », écrivait-il. Mais son objectif
n'était pas d'éliminer la médecine chimique, seulement de l'enlever des mains
des paracelsiens pour en faire une véritable science. L'humaniste
Guinter von Andernach affirmait que les idées de Paracelse étaient déjà
présentes dans la médecine antique, réconciliant ainsi les anciens et les
modernes. Ces médecins chimistes, qui utilisaient les traitements de
Paracelse sans nécessairement adhérer à sa philosophie chimico-mystique,
prirent au début du XVIIe siècle le nom de « iatrochimistes » du grec iatros,
qui signifie « médecin ». Assez ironiquement, dans les pratiques quotidiennes
des médecins, les différences entre galénistes et iatrochimistes n'étaient
pas si grandes que chacun le prétendait. Les galénistes prescrivaient des
remèdes chimiques, par exemple, tandis que Paracelse lui-même ne récusa
jamais les saignées. Les désaccords concernaient surtout la façon dont les
médecins justifiaient ce qu'ils faisaient : la recette venait-elle d'un livre
de Galien, elle concernait implicitement l'équilibre des humeurs ; d'un ouvrage
de Paracelse elle avait une interprétation alchimique. Il
y avait toutefois une distinction fondamentale. Les iatrochimistes
soutenaient qu'ils étaient guidés par l'expérience, pas par la tradition :
ils utilisaient un médicament parce qu'il était efficace, pas parce que
Galien l'avait recommandé. Certains paracelsiens lurent certes Paracelse
comme une source de dogme aussi impérative que Galien ; mais progressivement,
c'est l'expérience qui l'emporta. Le philosophe anglais Francis Bacon, qui
n'appréciait pas les certitudes arrogantes de Paracelse, inclut néanmoins la
médecine chimique dans sa vision d'une science fondée sur l'expérimentation
critique qu'il décrivit en 1620. Mais tandis que la médecine chimique
devenait la pratique normale des docteurs, les théories alchimiques de
Paracelse sur la guérison n'avaient pas le même succès. Au XIXe siècle,
l'alchimie avait acquis une réputation de pseudoscience, réservée aux
imbéciles, aux escrocs et aux charlatans - et Paracelse était souvent
considéré comme les trois. En 1942 encore, un orateur affirma devant la
Société royale de médecine du Royaume-Uni : « On ne peut pas dire que les
élucubrations de Paracelse contribuèrent au progrès général de la médecine et
de la science... car c'était un obscurantiste grossier et confus, pas un
héraut de la lumière, du savoir et du progrès. » Les
positions quant aux origines alchimiques de la chimie et de la médecine sont
heureusement un peu plus élaborées et nuancées aujourd'hui. Séparer le bon
grain de l'ivraie dans la médecine chimique de Paracelse ne fut certainement
jamais chose facile. Mais ce processus de séparation et de purification est,
après tout, selon Paracelse, le coeur même de l'activité de l'alchimiste.
Ceux-ci contribuèrent à l'abandon des conceptions antiques de la médecine,
fondées sur les écrits de Galien. Leur influence fut particulièrement forte
en France, grâce notamment à l'appui du roi Henri IV. |
PARACELSE
- LE MḖDECIN MAUDIT |
Dr René Allendy |
Edition Dervy |
1990 |
||
En 1525, à Salzbourg, il pratique la médecine avec
beaucoup de succès. Sa bonne réputation ne fait que s'accroître lorsqu'il
sauve l'éditeur Johannes Froben il obtient alors le poste de médecin
municipal et la chaire de médecine de Bâle en 1527. "Aussi bien à l'aube
de cette année 1527, à l'heure où l'Europe est brassée par d'immenses
courants intellectuels, où la science et le savoir frémissent sous la poussée
de pensées nouvelles qui annoncent les grands moments à venir, aussi bien,
dis-je, restant fidèle à ma tradition et aux règles que je me suis tracées,
vous n'attendez pas de moi une leçon de conformisme, et vous avez
raison." C'est ainsi que Paracelse débutait sa leçon inaugurale à Bâle
en 1527 et qu'il concluait par "et maintenant, tous ensemble allons
jeter au feu purificateur, les élucubrations livresques de Galien et
d'Avicenne."
La conception élevée qu'il se fait de sa profession le pousse
à se dévouer sans compter au chevet de ses malades pendant l'épidémie de
peste de 1534 dans le Voralberg et le Tyrol. Rompant avec la tradition, il
enseigne et écrit ses livres en allemand et non en latin et admet dans sa
classe des chirurgiens-barbiers. Son oeuvre est un ensemble confus, parfois
inintelligible et sur les 99 travaux publiés 50 ans après sa mort, une
dizaine tout au plus sont authentiques. Les conceptions théoriques de
Paracelse tiennent dans l'histoire de l'évolution médicale une place beaucoup
moins importante que les quelques intuitions admirables. Rejetant ouvertement
la tradition galénique, Paracelse récuse la vieille croyance selon laquelle
les maladies proviennent d'un déséquilibre dans les humeurs et signale le
rôle des facteurs externes. Ses théories constituent un échafaudage
surprenant où se combinent la médecine, la philosophie, l'alchimie,
l'occultisme et l'astrologie. Malgré ses erreurs, Paracelse ce bâtisseur d'
"entités" cet abstracteur de "quintessences", s'élève au
rang des figures originales de l'histoire médicale, notamment lorsqu'il ose
proclamer au début du XVI ème siècle: "Bien peu de médecins ont une
connaissance exacte des maladies et de leurs causes; mais mes livres ne sont
pas écrits comme ceux des autres médecins qui se sont bornés à copier
Hippocrate et Galien; je les ai composés en me fondant sur l'expérience qui
est la plus grande maîtresse de toutes choses, et au prix d'un labeur
inlassable." Il préconise l'enseignement clinique, déjà en faveur auprès
des arabes mais pratiquement ignoré en Europe. Convaincu de l'importance de l' "alchimie" en
pathologie il est le premier à tenter d'établir un système complet.
"L'homme est un composé chimique; les maladies ont pour cause une
altération quelconque de ce composé: il faut donc des médicaments chimiques
pour combattre les maladies." Il a introduit la pratique de l'emploi des
composés chimiques et a donné d'excellentes notions sur un grand nombre de
médicaments: l'opium, le mercure, l'arsenic, le soufre, l'antimoine surtout.
A cet égard, Paracelse est donc un précurseur, il est sinon le père, au moins
le "grand-père" de la chimiothérapie moderne et de l'homéopathie.
Il développe l'usage des métaux non-toxiques dans les traitements médicaux.
C'est ainsi qu'il propose la médication "martiale" contre les
anémies en se basant sur des arguments plus astrologiques qu'expérimentaux.
Cette théorie eut le mérite de mettre l'accent sur les grands principes
régissant le comportement des substances et influença la pratique de la chimie.
Il identifie également la silicose et la tuberculose comme maladies
professionnelles chez les mineurs et découvre que la syphilis peut être
congénitale. Enfin, il est un adepte des cures thermales dont il
élabore les bases scientifiques. Il
signale sans ambiguïté les propriétés anesthésiques de "l'eau
blanche", obtenue en faisant agir de l'acide sulfurique sur de l'alcool.
A ce liquide très volatil, l'allemand Froben donnera le nom d'éther.
Paracelse précise que ce produit "d'un goût agréable, fait tomber les
poulets dans un sommeil profond dont ils s'éveillent sans en subir aucun
dommage son emploi est recommandé pour le traitement des maladies
douloureuses." étant donné que Paracelse appartenait à la religion
réformée ou sympathisait avec elle, les protestants adoptèrent avec
enthousiasme ses théories chimiques, aussi ses disciples vont-ils surtout se
rencontrer parmi les maîtres de la faculté de Montpellier et parmi les
médecins d'Henri IV. Son seul mérite est d'avoir donné en tant qu'alchimiste,
une certaine impulsion à l'emploi des substances chimiques en thérapeutique.
Son renom tient au fait que dans certains passages du Paramirum, il affirme
que les semblables guérissent par les semblables et dans les autres cas il
conseille l'emploi de doses infinitésimales. Aussi les homéopathes en font un
précurseur d'Hahnemann. Ils se sont ainsi rattachés à l'occultisme et à la
médecine spagyriste, ce qui leur a nui incontestablement dans les milieux
scientifiques. De retour à Salzbourg, il y meurt le 24 septembre 1541. Il est
regrettable que ses extravagances, ses prétentions, sa violence, ses
beuveries, qui par ailleurs ont fait de sa vie un véritable roman, aient jeté
une ombre fâcheuse sur le mérite de ce médecin maudit et original. |
PARACELSE. PORTRAIT D’UN REBELLE |
ROBERT
DELAVAULT |
Edition
DU COSMOGONE |
2000 |
Théophraste
Bombast von Hohenheim, dit Paracelse, naît alors que s’achève le
Moyen Age. L’auteur trace ici le portrait de cet homme à la puissante
personnalité : il guide le lecteur dans les pas de cet éternel
rebelle à la vie errante remplie d’aventures fertiles en péripéties ,
si Paracelse subira encore l’influence du Moyen Âge sur ses
conceptions en astrologie , sa recherche d’une démarche logique dans l’observation
, sa critique de l’alchimie traditionnelle qui ouvre la voie vers la chimie
moderne , son rejet de la scolastique et la défense acharnée de son
libre arbitre , ses vues hardies sur la connaissance de l’homme et de
l’univers , en feront un homme de la Renaissance Ses
idées , parfois visionnaires , bouleversent l’ordre établi , défendues
avec fougue et rudesse de langage par ce médecin des pauvres , tenu de
son temps pour un imposteur , elles seront la source de toutes ses
misères avant qu’il atteigne la notoriété que tout le monde désormais
s’accorde à lui reconnaître. De Zurich, pour se rendre à Nuremberg,
Théophraste doit passer par Saint Gall, il a traversé autrefois cette
petite ville blottie dans une étroite vallée du plateau Suisse, c’est là
qu’un roulier lui avait appris que la cité était passée dans les rangs de la
Réforme, sous la poigne énergique du bourgmestre. En cours de route, il se
souvient d’avoir entendu parler d’un riche commerçant, féru d’alchimie, qui
réside en ville, l’envie lui vient soudain de poursuivre les recherches qu’il
avait faites à Schwaz, aux mines de Füger, sur l’usage des métaux dans
le traitement des maladies.
Sur
des étagères s’entassent des cornues, des mortiers, des pots de grès,
les poids d’une balance suspendue à une poutre, non loin de là, un alambic de
cuivre est posé sur un petit foyer à grille, et, sur une tablette, s’alignent
des flacons d’élixirs de toutes les couleurs. La nuit venue un candélabre
accroché au plafond éclaire le local souvent enfumé par les vapeurs qui
s’élèvent du fourneau, Paracelse et ses deux aides portent un
tablier de gros cuir et des bas-de-chausses épais, qui les protègent de
l’ardeur du foyer. Quelques tabourets, et, pour le maître une chaise de bois
à haut dossier, recouverte de grosse toile. Devant, une table où il pose ses
papiers et parchemins, à côté, un pupitre sur lequel il écrit debout. Il a
rangé des livres, derrière lui, sur une planche fixée au mur, où est pendue
sa rapière. Au travail Paracelse ne cesse de secouer ses aides, exige d’eux
d’arriver à l’heure, tôt le matin et repartir tard le soir, c’est à peine s’il
prend le temps de déjeuner d’un quignon de pain frotté à l’ail, et d’avaler
un verre de vin. Il voue aux gémonies Oporinus qui n’est plus là
à ses côtés, pour écrire sous sa dictée « que de temps perdu »
grommelle t’il quand il doit saisir la plume d’oie. Il
paie de sa personne, concasse les minerais, les trie, surveille les fusions,
les évaporations, rien n’échappe à ses yeux…il s’essuie le front couvert de
sueur, noir de suie ….des flammèches s’échappent parfois du foyer, qui vont
former de petites cloques sur son crâne qui commence à se
dégarnir…………….. |
PARACELSE – UN DIALOGUE AVEC L’UNIVERS. |
Renée-Paule
GUILLOT |
Edition
DERVY |
2000 |
||
Toutes les maladies sont inhérentes à un déséquilibre dans
l'action de ces trois "principes". C'est pourquoi tout véritable
remède est destiné à entretenir cet équilibre dans le corps et à le ramener
si l'un des principes vient à dominer les deux autres avec trop de
violence..." Ainsi, en observant "dans la lumière de la
nature et dans le miroir de la vérité" (selon l'expression chère à
Paracelse), tout ce qui vit sous le soleil est d'essence triple, bien
qu'étant "un" en apparence, qu'il s'agisse d'un minéral, d'une
plante ou d'une substance animale. Chacun de ces composants subtils porte le
nom de "principe de la matière" ; en analogie avec la tripartition
métaphysique de l'Homme :"Corps - Ame - Esprit", les principes
spagyriques se dénomment "Sel -Soufre - Mercure" -, ces derniers ne
correspondant pas aux substances chimiques du même nom mais faisant référence
à des notions infiniment plus subtiles. Selon les Anciens "tous les corps sont faits de matière et
d'esprit. La Matière est passive et inerte, tandis que l'Esprit est le
principe vital-actif, empreint de l'Idée divine qui est cause d'évolution. Il
est donc clair que la vertu des mixtes (corps composés d'atomes ou de
molécules et tirés de la Nature) est dans l'esprit, et que cet esprit est
beaucoup plus actif lorsqu'il est délivré de sa prison corporelle. Tout le
côté physique de l'Art spagyrique réside dans cette séparation ou extraction.
Pour obtenir cet esprit en puissance de son maximum de vertu, il le faut
exalter ; pour l'exalter, il le faut mûrir (faire évoluer), et pour le mûrir,
il faut corrompre son corps, à la façon dont le grain se putréfie dans la
terre avant que de pouvoir germer. Or, cette putréfaction n'est autre que
l'évolution de la matière, par laquelle les atomes de la substance se
séparent des hétérogénéités, se resserrent, se purifient, s'exaltent et
s'élèvent à une altitude beaucoup plus noble que n'était leur état primitif.
Tout l'Art Spagyrique consiste à provoquer l'évolution de la matière pour la
purifier et l'exalter, ce qui ne peut se faire que par de subtiles et longues
opérations que les auteurs anciens ont laissées dans l'ombre". Les techniques de préparation des remèdes spagyriques exigent
une connaissance approfondie de la Nature et du Cosmos : pour effectuer les
récoltes (lieux et moments propices), pour mettre en oeuvre les
fermentations, distillations, cohobation, sublimations, calcinations,
digestions, etc... Ces manipulations de Laboratoire de nature
"spagyrique" définissent l'ensemble des "opérations sur le
minéral, le végétal, ou l'animal"; dans ce dernier cas, il s'agit le
plus souvent de sous-produits animaux. Autrefois, le nombre des différentes
opérations était plus conséquent ; pas moins d'une cinquantaine de
manipulations sont décrites dans les ouvrages anciens, dont beaucoup sont
tombées en désuétude, telles que "l'assation", la
"réverbération", la "réincrudation", Les plus importantes
qui se pratiquent couramment sont au nombre de sept:- dissolution
ou décomposition (avec décantation et filtration), - fermentation ou
putréfaction, - distillation et rectification (avec circulation ou rotation),
- calcination ou cémentation, - sublimation ou exaltation, - cohobation ou
réunion, - coagulation ou fixation. C'est particulièrement dans le cas de substances toxiques, comme
par exemple des plantes vénéneuses : Aconit, Hellébore, ... ou des métaux
toxiques: Plomb, Antimoine, ... que le phénomène de purification spagyrique
s'observe le mieux, puisque ces substances deviennent par l'Art de "souverains
remèdes". En libérant les 3 principes de leurs impuretés initiales, la
Spagyrie élimine totalement les poisons contenus dans les mixtes pour faire
place à une sorte de perfection, ou "quintessence", au service de
l'homme. Ainsi, la Spagyrie est souvent dénommée "Art des
Quintessences" dont on dit que les remèdes sont ouverts et orientés, ce
qui signifie qu'ils sont devenus totalement assimilables par l'organisme et
qu'ils sont en correspondance énergétique et cosmologique avec les organes à
traiter. "Le savoir traditionnel a pour premier caractère une
conception unitaire du Cosmos" écrivait Paracelse. En effet, 'la
création du Monde étant la création par excellence, la cosmogonie devient le
modèle exemplaire de toute espèce de créa-t-on". Jusqu'à la fin du
Moyen-âge, l'homme s'est toujours senti lié au Cosmos et c'est par la pensée
analogique qu'il a pu effectuer des rapprochements subtils entre les
innombrables domaines du monde manifesté. Paradoxalement, cette forme de
pensée verticale ou spirituelle qu'est l'analogie ne s'oppose en rien à la
pensée rationnelle ou scientifique que nous pouvons qualifier d'horizontale.
D'ailleurs, certaines sciences modernes telles que l'écologie ne
redécouvrent-elles pas cette interdépendance universelle que les Anciens respectaient
tant sous le nom de "Théorie des Signatures" ? Il faut étudier à nouveau Paracelse pour poser les
bases de cette quête philosophico-scientifique: - au sujet d'une philosophie
de l'invisible : "Qu'est la nature sinon la philosophie, et la philosophie sinon
la découverte de l'invisible nature ? " "Les étoiles sont visibles, mais elles ne constituent pas
pour autant le Ciel" "Le ciel agit en nous, mais pour connaître l'essence de
cette action, il faut connaître les propriétés du ciel et des astres..."
"Celui qui désire devenir un vrai thérapeute doit
chercher à comprendre la composition d'une prescription selon la conjonction
des herbes et des astres du firmament." - "La nature donne une Lumière par laquelle elle peut
être connue dans sa clarté propre." "La nature est une lumière qui luit plus que la lumière
du soleil... au-dessus de tout regard et de toute puissance des yeux. Dans
cette lumière, les choses invisibles deviennent visibles." - au sujet
des signatures : "Il n'y a rien sur quoi la nature n'ait apposé sa marque,
et c'est par là que nous pouvons connaître ce que recèlent les choses ainsi
signées." |
PARACELSE – LES 7 LIVRES DE L’ARCHIDOXE |
Préface
du Dr Marc HAVEN |
Edition
NICLAUS |
1960 |
100
Gravures et tableaux – 8 Planches et un portrait de Paracelce. Cet ouvrage de
Paracelce parle et décrit en langage alchimique la sexualité de l’époque,
comment la guérir, l’améliorer, ainsi que d’autres maladies. Réimpression de ce curieux ouvrage qui
contient des secrets et des talismans précieux contre diverses maladies, pour
l’amour, la réussite en affaires, la confusion des ennemis, etc. Introduction Préface et Traduction par
Marc Haven - Le
livre : Extrait de la Préface "Au commencement du XVIe
siècle, alors que toute la science somnolait en répétant les oracles
d’Avicenne et de Galien, apparait un homme à la voix forte, médecin et
chimiste, qui se dresse en adversaire des lois établies, brûle les livres
médicaux des Grecs et des Arabes, parle philosophie en langue vulgaire,
guérit les malades contre toutes les règles de l’art et court l’Europe,
buvant avec le premier venu, bataillant avec beaucoup, étudiant avec
tous..." L’auteur: Né en 1493 ou en 1494 en Suisse
centrale et décédé le 24 septembre 1541 à Salzbourg en Autriche, Paracelse,
né Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, est un
alchimiste, astrologue et médecin suisse, Cet esprit rebelle et mystique de la
Renaissance est à l’origine de pensées très modernes : "Certains
n’hésitent pas à faire de Paracelse le précurseur de toute science de la
médecine du travail et de l’homéopathie et le rénovateur de la médecine (et
de la chirurgie2, de la toxicologie et de la psychothérapie)." |
PARACELSE - le
trÉsor des trÉsors des alchimistes |
Paracelse |
Edition Phœnix |
1978 |
Petite
plaquette ou Paracelse, développe le secret du mercure, du souffre du phénix
et de l’aigle. En effet, ni la Médecine Homéopathique et ni, à fortiori, la
Médecine Allopathique, ne peuvent s'en réclamer à bon droit, tant cette
"Médecine de Paracelse" offre des aspects originaux et multiples
Paracelse emprunta largement à "l'Hermétisme" médiéval - voilant
pudiquement les termes "d'alchimie" et de "magie
naturelle" - la matière ésotérique de son oeuvre. En réalité, loin de se
cantonner à la seule pratique de la médecine hippocratique", Paracelse
s'avéra être un authentique "philosophe par le feu"
("philosophus per ignem"), c'est-à-dire un remarquable
"alchimiste" doublé d'un médecin doté d'une réelle efficacité (2).
D'ailleurs, n'écrivait-il pas à cet égard, à l'encontre du caractère
péjoratif entachant "l'Alchimie" : "L'alchimie qu'ils
déshonorent et prostituent n'a qu'un but : extraire la quintessence des
choses, préparer les Arcanes, les Teintures, les Elixirs capables de rendre à
l'Homme la santé qu'il a perdue". Il
s'agissait bien en effet pour lui, de concilier des expériences d'origine
apparemment empirique à la sublime réalisation de "l'Ars Magna". Il
y parvint magistralement car lui seul sut fidèlement transposer les lois
"alchimiques" dans le domaine médical ou "Iatrochimique"
(de "iatros" = médecin) "Je vous ferai connaître la Teinture,
l'Arcane ou la Quintessence donnant la clef de tout mystère. Chacun peut se
tromper et ne doit se fier qu'à l'épreuve du feu. En spagyrie, comme en
médecine, il faut toujours attendre que le feu ait séparé le vrai du faux. La
lumière de la Nature nous indique ce que nous devons admettre" ("De
la teinture des physiciens", chap. I). C'est
ainsi que Paracelse fut amené à appliquer les lois "alchimiques"
dans le domaine médical, sous le terme générique qu'il innova : la Spagyria
(la "Spagyrie"), pour désigner la "Médecine hermétique"
et la préparation des remèdes thérapeutiques qui en émanent directement. Et
c'est grâce à cette "médecine" - révolutionnaire en soi -, à des
heures de celles d'Hippocrate et de Galien, que Paracelse contribua très
largement à enrayer de son temps de nombreux fléaux, tels la peste, certaines
maladies nerveuses, l'épilepsie, l'hystérie, etc. Aussi peut-on lire
l'épitaphe suivante déposée sur sa tombe à Salzbourg: 'Celui qui a fait
disparaître par son art merveilleux les plaies cruelles, la lèpre, la
podagre, l'hystérie, et d'autres maladies incurables. Que
recouvrait donc le terme de Spagyrie : Paracelse s'était attaché à
appliquer la devise "alchimique" : solve et coagula ("dissous
et coagule") pour la préparation particulière de ses nombreux remèdes.
Le terme même de "spagyrie" s'en trouvait directement issu ainsi
que son étymologie ne manquait pas de le souligner : "spao"
signifiant en grec "extraire" et 'ageiro, agerein",
"rassembler" ; or, pour séparer et extraire, ne fallait-il pas
nécessairement dissoudre, ainsi que pour recombiner, rassembler, ne
convenait-il pas de coaguler ! Mais de quoi s'agissait--il au juste, sinon des
principes essentiels résidant au sein des trois règnes végétal, minéral et
animal. Le dessein principal de la Spagyrie consiste donc bien à séparer la
matière subtile de la matière grossière et tangible d'un "mixte" -
corps composé, de l'un des trois règnes - dans un but de
"purification" et, par voie de conséquence "d'évolution",
afin de transmettre les vertus régénérées du "mixte" à tout
individu dont la santé est éprouvée par un quelconque déséquilibre. "La
Spagyrie est une science qui nous apprend à diviser les corps, à les résoudre
(réduire) et à en séparer les "principes" par des voies, soit
naturelles, soit violentes. Son objet est donc l'altération, la purification
et même la perfection des corps, c'est-à-dire leur génération et leur
médecine. C'est par la solution (putréfaction animale, fermentation végétale
ou liquéfaction minérale) que l'on y parvient et l'on ne saurait y réussir si
l'on ignore leur construction et leurs "principes" (le mot
"principe" signifie ce de quoi une chose tire son origine et ce qui
constitue l'essence de cette même chose). On sépare les parties hétérogènes
et accidentelles pour avoir ensuite la faculté de réunir et de conjoindre les
homogènes. La méthode spagyrique dérive de la science hermétique ; tous les
êtres sublunaires sont constitués par trois 'principes" : le sel, le
soufre et le mercure. Toutes
les maladies sont inhérentes à un déséquilibre dans l'action de ces trois
"principes". C'est pourquoi tout véritable remède est destiné à
entretenir cet équilibre dans le corps et à le ramener si l'un des principes
vient à dominer les deux autres avec trop de violence..." Ainsi,
en observant "dans la lumière de la nature et dans le miroir de la
vérité" (selon l'expression chère à Paracelse), tout ce qui vit sous le
soleil est d'essence triple, bien qu'étant "un" en apparence, qu'il
s'agisse d'un minéral, d'une plante ou d'une substance animale. Chacun de ces
composants subtils porte le nom de "principe de la matière" ; en
analogie avec la tripartition métaphysique de l'Homme :"Corps - Ame -
Esprit", les principes spagyriques se dénomment "Sel -Soufre -
Mercure" -, ces derniers ne correspondant pas aux substances chimiques
du même nom mais faisant référence à des notions infiniment plus subtiles. Paracelse
traduisit cette division en ces expressions succinctes :"l'Art les isole
et les rend visibles, et ainsi : - ce qui brûle, c'est le
"Soufre",- ce qui s'élève en fumée, c'est le "Mercure",-
ce qui se résout en cendres, c'est le "Sel". Et de préciser en son
"Traité des trois Essences Premières" "l'un est une liqueur,
c'est le "Mercure", l'autre est une "oléité"
("oleitas", sorte d'huile), c'est le "Soufre", le
troisième est un alkali, c'est le "Sel" de l'unité, tirez le nombre
ternaire et ramenez ensuite le ternaire à l'unité." Cela implique donc
que dans la pratique il convient d'extraire ces trois substances - voilées
sous les vocables de "mercure", "soufre' et "sel" -
de les purifier séparément, puis finalement de le conjoindre harmonieusement.
Voilà qui donne bien tout son sens au terme de "Spagyrie" (extraire
et rassembler). Quant aux processus d'extraction, ils seront bien entendu
variables en fonction de la nature de la "matière" utilisée ; car,
extraire le "soufre" des végétaux (huile des plantes) est chose
aisée, mais des minéraux et des métaux, c'est évidemment bien plus complexe. Selon
les Anciens "tous les corps sont faits de matière et d'esprit. La
Matière est passive et inerte, tandis que l'Esprit est le principe vital-actif,
empreint de l'Idée divine qui est cause d'évolution. Il est donc clair que la
vertu des mixtes (corps composés d'atomes ou de molécules et tirés de la
Nature) est dans l'esprit, et que cet esprit est beaucoup plus actif
lorsqu'il est délivré de sa prison corporelle. Tout le côté physique de l'Art
spagyrique réside dans cette séparation ou extraction. Pour obtenir cet
esprit en puissance de son maximum de vertu, il le faut exalter ; pour
l'exalter, il le faut mûrir (faire évoluer), et pour le mûrir, il faut
corrompre son corps, à la façon dont le grain se putréfie dans la terre avant
que de pouvoir germer. Or, cette putréfaction n'est autre que l'évolution de
la matière, par laquelle les atomes de la substance se séparent des
hétérogénéités, se resserrent, se purifient, s'exaltent et s'élèvent à une
altitude beaucoup plus noble que n'était leur état primitif. Tout l'Art
Spagyrique consiste à provoquer l'évolution de la matière pour la purifier et
l'exalter, ce qui ne peut se faire que par de subtiles et longues opérations
que les auteurs anciens ont laissées dans l'ombre" En quoi consiste la pratique spagirique, Les techniques de préparation des remèdes spagyriques exigent une connaissance approfondie de la Nature et du Cosmos : pour effectuer les récoltes (lieux et moments propices), pour mettre en oeuvre les fermentations, distillations, cohobation, sublimations, calcinations, digestions, etc... Ces manipulations de Laboratoire de nature "spagyrique" définissent l'ensemble des "opérations sur le minéral, le végétal, ou l'animal"; dans ce dernier cas, il s'agit le plus souvent de sous-produits animaux. Autrefois, le nombre des différentes opérations était plus conséquent ; pas moins d'une cinquantaine de manipulations sont décrites dans les ouvrages anciens, dont beaucoup sont tombées en désuétude, telles que "l'assation", la "réverbération", la "réincrudation", etc. Les plus importantes qui se pratiquent couramment sont au nombre de sept: - dissolution ou décomposition (avec décantation et filtration), - fermentation ou putréfaction,- distillation et rectification (avec circulation ou rotation),- calcination ou cémentation, - sublimation ou exaltation,- cohobation ou réunion,- coagulation ou fixation. |
PARIS OCCULTE – ALCHIMISTES DE L’OMBRE
|
Bertrand Matot
|
Edition Parigramme
|
2018
|
Alchimistes de l'ombre, spirites
inspirés, mages sulfureux, traqueurs de fantômes et astrologues visionnaires Si
Paris a toujours dialogué avec les forces de l'esprit, c'est au milieu du
XIXe siècle que la fascination pour les sciences occultes prend une ampleur
inédite. Dans les salons de la bonne société et jusqu'au palais des Tuileries
– où Napoléon III tente d'entrer en contact avec son oncle –, on fait danser
les tables pour communiquer avec l'au-delà et les fantômes. Tandis que les
alchimistes s'enferment dans leurs cabinets, écrivains ésotériques, artistes
médiums, photographes spirites, magnétiseurs et féministes spiritualistes se
passionnent pour le surnaturel. Parallèlement, des savants émérites
auscultent des spectres dans leurs laboratoires et des personnages étranges
s'adonnent à des messes noires. De la Grande Guerre à l'Occupation, la vogue
occultiste s'enrichit d'un cortège de personnalités extraordinaires mues par
un désir de magie et de mysticisme. Les visions des mages continuent de
prospérer dans la littérature, l'art, la presse et la politique :
astrologues, voyantes, fakirs, devins et oracles deviennent les gourous des
temps modernes. Paris, 1857. Un célèbre médium
écossais, Daniel Dunglas Home, est de retour en Europe après s’être fait
connaître aux Etats-Unis. L’impératrice Eugénie demande immédiatement à le
rencontrer. Un soir d’hiver, il se rend au palais des Tuileries. Reçu dans
les appartements privés par Napoléon III, son épouse et quelques intimes, il
impose le silence. Soudain, « d’énormes meubles que six hommes ne
soulevaient qu’avec peine pour ôter les tapis, au printemps, commencèrent à
s’agiter », rapporte la princesse de Metternich. Les chaises, les
fauteuils volent. Les cristaux des lustres carillonnent, le piano se met à
jouer tout seul, puis une main apparaît sur une table. « C’est la
main de mon père ! », s’exclame Eugénie. L’empereur la touche à
son tour et la lâche vivement : « Dieu, que c’est
froid ! » On peine à le croire aujourd’hui,
mais l’Occident (dont la France et particulièrement sa capitale) fut saisi,
dès le milieu du XIXe siècle, d’une fascination pour les
sciences occultes. A l’époque, « il n’est quasiment plus un salon de
la bonne société parisienne où l’on ne se préoccupe pas de faire danser les
tables pour communiquer avec les morts », affirme Bertrand Matot,
documentaliste, dans son bel album Paris occulte. Le Congrès spirite
international .La guerre de 1914 amplifie la vogue occultiste. Cette fois-ci,
c’est « Madame Fraya » qui est appelée au ministère de la guerre.
L’ennemi n’entrera pas dans Paris, promet-elle. L’avenir lui donne raison.
Durant ces années, « la presse identifie les Allemands au diable,
spirites et voyantes rivalisent de prédictions patriotiques et, quand les
morts sont enterrés, mères, épouses et sœurs cherchent encore à
communiquer... |
PESSOA
FERNANDO - LES SECRETS DE LA BOUCHE DE L’ENFER |
Emmanuel
Thibault |
Édition L’Oeil
du Sphinx |
2015 |
||
L’ouvrage autorise une meilleure
connaissance de ces deux hommes si différents et de deux œuvres qui parfois
se croisent, parfois se repoussent. C’est l’occasion aussi d’approcher la si
riche tradition lusitanienne dont Fernando Pessoa est le premier
représentant. Fernando
Pessoa
n’est pas seulement un auteur majeur de la littérature du XXe siècle. Au
Portugal, les poètes portent souvent la double fonction philosophique et
prophétique. Fernando Pessoa a ainsi établi, ou rétabli, les grands mythes
fondateurs du Portugal dans leur dimension métaphysique et universelle : le
Cinquième Empire, le Roi Caché et l’Ordre sébastianiste, le Culte du Saint
Esprit notamment. Sa
rencontre avec Aleister Crowley, en qui nous voyons surtout le mage mais qui
fut aussi, en son propre style, un artiste et un poète, paraît improbable,
l’un de ces clins d’œil dont le destin a le secret et qui se caractérise par
l’épisode de la Bouche de l’Enfer. Il convient de regarder au-delà de ce qui
se donne à voir, dans les aspects contingents de la rencontre, au-delà des «
faire » ou des « avoir », pour découvrir ce que ces deux êtres pouvaient
avoir à s’offrir l’un à l’autre, dans un temps limité, qui allait contribuer
à leurs œuvres respectives. Certains
le classe parmi les plus grands écrivains de tous les temps. Il écrivait en
anglais ou en portugais, mais n’a quasiment rien signé de son nom (sauf des
articles dans les journaux) et a très peu publié de son vivant. En portugais
« pessoa » signifie : « personne ». L’écrivain n’a
pratiquement jamais publié sous son nom, mais sous une multitude de
pseudonymes qu’il appelait ses « hétéronymes » tant chacun
correspondait à une personnalité différente.
Aleister Crowley : L’homme qui aimait à se
faire appeler « la Grande Bête 666 » et qui fut surnommé « l’homme le plus
diabolique de l’Histoire » était plus qu’un occultiste théâtral : Aleister
Crowley est au cœur d’un des mouvements les plus influents des XXème et
XXIème siècles. Il avait aussi des liens avec certaines des plus puissantes
personnalités mondiales, ayant même travaillé avec les services secrets
britanniques (MI-5). Cet article décrit la vie et l’œuvre de l’occultiste
Aleister Crowley en examinant ses liens avec l’élite mondiale qui ont
contribué à la propagation de la Théléma. Bien
qu’il soit considéré comme l’occultiste le plus influent du XXème siècle et
classé par la BBC comme le 73ème « plus grand Britannique de tous les temps
», la majorité des gens n’a jamais entendu parler d’Aleister Crowley. Cet
occultiste, mystique, et magicien des rituels anglais est incroyablement
populaire dans certains cercles (occultistes, artistes, célébrités, etc) mais
complètement inconnu du citoyen lambda. Et pourquoi devrait-il être connu ?
Qu’a-t-il accompli ? Pour faire simple, il annoncé le changement radical de
philosophie qui allait balayer la civilisation occidentale durant le XXème
siècle. En fondant la philosophie de la Théléma et en annonçant la
venue d’un nouvel éon, Aleister Crowley n’a pas seulement formulé le
précepte philosophique majeur du XXIème siècle, il a aussi fait partie du
moteur Illuministe qui l’a promue. A cause des rites sexuels de Crowley,
de sa consommation de drogues et de son implication dans la « Black Magick »
(il avait ajouté un « k » à la fin du mot anglais pour « magie » afin de la
différencier de la magie de divertissement), il fut critiqué et diffamé par
la presse pendant toute sa vie. Cependant, des documents déclassifiés
révèlent que la « Grande Bête 666 » menait une double vie : Crowley a
apparemment entretenu des liens avec le gouvernement britannique et
travaillait pour les services secrets britanniques et des membres haut placés
du gouvernement américain. L’O.T.O – la société secrète qu’il a popularisée –
comptait dans ses rangs les gens les plus influents de l’époque, qui en
retour usaient de leur pouvoir afin de poursuivre l’avancement de sa
principale philosophie : le Théléma. |
PESSAO FERNANDO - REGARDS SUR FERNANDO PESSOA |
André Coyné |
Edition Archè Milan |
2011 |
Si la grandeur d'un poète peut se
mesurer au nombre de questions qu'il ne cesse de susciter de son vivant et
après sa mort, on peut dire que l'immensité de l'oeuvre de Fernando Pessoa se
confirme chaque jour. Et s'il est vrai qu’une partie des travaux, dont
certains remarquables, qui lui sont consacrés semble avoir établi un certain
nombre de points concernant son oeuvre et sa vie, chaque jour qui passe voit
ces points se déplacer en vertu d'un nouveau texte récemment publié, d'une
nouvelle interprétation qui modifie notre lecture de son oeuvre multiple,
d'un nouveau regroupement de ses textes. La question la plus impressionnante
posée par l'oeuvre de Fernando Pessoa, on le sait, est la question de son
hétéronymie. Présentée soit comme nécessité d'un dédoublement ( d'une
multiplication) de(s) la personnalité(s) qui constitue(nt) le poète;
rattachée à l'étymologie du nom Pessoa ( persona, du latin, masque de
l'acteur dramatique, ); reflet d'un trop-plein de créativité manifestation
d'un jeu, comme le propose Octavio Paz, mais d'un jeu vital qui rend vraie la
poésie; supercherie ou maladie, lui-même s'en explique à plusieurs reprises,
dont la plus connue est la lettre adressée à Adolfo Casais Monteiro en 1935,
l'année de sa mort . Dans cette longue lettre, le poète explique la genèse de
l'hétéronymie (qui est datée de 1914, l'année de ses 26 ans, époque d'intense
créativité): "Enfant, j'avais déjà tendance à créer autour de moi un
monde fictif, à m'entourer d'amis et de connaissances qui n'avaient jamais
existé D'aussi loin que j'ai
connaissance d'être ce que j'appelle moi, je me souviens d'avoir construit
mentalement - apparence extérieure, comportement, caractère et histoire-
plusieurs personnages imaginaires qui étaient pour moi aussi visibles et qui
m'appartenaient autant que les choses nées de ce que nous appelons, parfois
abusivement, la vie réelle." Dans cette même lettre, Pessoa narre
le processus d'engendrement de ses "créatures" poétiques, qui sont
avant tout des oeuvres. D’abord, il lui "vient l'envie" d'écrire
des poèmes païens . . . en vers irréguliers" ("Il était né, sans
que je le sache, le poète Ricardo Reis"). Un an et demi plus tard, il a
l'idée d'inventer un "poète bucolique, d'une espèce compliquée ".
Quelques jours plus tard, alors qu'il y avait renoncé- le 8 mars 1914
exactement, il s'approcha d'un meuble haut et, debout, comme d'habitude, il
s'est mis à écrire. " Et j'ai écrit d'une traite trente et quelques
poèmes . . . dans une sorte d'extase dont je ne pourrai définir la nature.
C'est Le Gardeur de Troupeaux" . . . "Il était apparu en moi
mon maître, Alberto Caeiro". "Tout de suite après, j'ai pris une
autre feuille et j'ai écrit, d'une traite aussi, les six poèmes qui
constituent Pluie Oblique, de Fernando Pessoa". A la suite de
l'apparition d'Alberto Caeiro, Pessoa s'empresse de lui trouver d'autres
disciples, Ricardo Reis, après quoi, "en dérivation opposée",
"il me surgit impétueusement un nouvel individu, l'auteur de l'Ode
Triomphale, Alvaro de Campos", qui sera publiée dans Orpheu,
revue manifestement futuriste, en 1915. Dans un texte, antérieur à cette
lettre et qui constitue la Préface projetée de ses oeuvres futures (1930,
environ), il présente son Oeuvre complète, dont le premier volume
"est de substance dramatique". . . de "forme variée, (faite) .
. . d'extraits de prose, et d'autres livres, de poèmes ou de
philosophies". . . Il ajoute ne pas savoir si par" privilège"
ou par" maladie", il n'a jamais eu une unique personnalité. "A
chaque personnalité plus persistante que l'auteur de ces livres a réussi à
vivre à l'intérieur de lui, il a donné un caractère expressif et a fait de
cette personnalité un auteur, avec un livre ou des livres, avec les idées,
les émotions et l'art dont lui, l'auteur réel ( ou tout au plus apparent,
parce que nous ne savons pas ce qu'est la réalité), n'a rien à voir, sauf à
l'avoir été, en les écrivant, le médium de figures qu'il a créées lui-même.
L'auteur humain de ces livres ne se connaît pas de personnalité Que cette qualité
chez l'écrivain soit une forme d'hystérie ou de la dite dissociation de la
personnalité, l'auteur de ces livres ni ne le conteste ni ne le soutient. A
rien ne lui servirait, esclave qu'il est de sa propre multiplicité, qu'il
soit d'accord avec celle-ci ou celle-là de théorie sur les résultats écrits
de cette multiplicité. Suit l'énumération des oeuvres (incomplètes) et de
leurs auteurs, Livro do Desassossego, écrit par Vicente
Guedes-Bernardo Soares; le recueil de poèmes Le Gardeur de Troupeaux,
de "feu" Alberto Caeiro - le maître de Fernando Pessoa et de
Ricardo Reis (ce dernier, auteur des Odes) -, l'Oeuvre
philosophique de Antonio Mora. A propos de Alvaro de Campos, un seul
commentaire: " aucun d'entre eux ne m'a connu personnellement, à
l'exception d'Alvaro de Campos ". . . Artifice nécessaire donc à une
production plurielle, il n'en demeure pas moins que ce qui a causé le plus de
problèmes (et d'émerveillement) à la critique, cela a été, plus encore que la
multiplicité de ses poètes-oeuvres, l'autonomie de toutes ces poétiques,
Pessoa constituant à lui seul une génération formée d'au moins cinq poètes de
génie. Car, à en croire Octavio Paz, la multiplicité en tant que telle
caractérise ipso facto l'état poétique par définition. Dans L'arc et la
lyre, le poète mexicain, en reprenant Breton le dit bien: Cet état. . .
"c'est l'homme voulant être tous les contraires qui le constituent. Et
il peut y parvenir, parce qu'en naissant, déjà il les porte en soi, déjà il
est eux. Etant lui-même, il est autre.
Manifester ces contraires, les réaliser, est la tâche de l'homme et du
poète. . ." Par conséquent, c'est en tant que phénomène littéraire, que
l'oeuvre de Pessoa a soulevé plus d'une interprétation qu'elle fût
herméneutique ou phénoménologique, métaphysique, psychanalytique, poétique,
tout un appareil qui est loin de l'avoir épuisée. Ailleurs, le même Octavio Paz
propose une topologie pour situer quatre de ces cinq auteurs. Sur un axe se
trouveraient ainsi à un pôle, Alberto Caeiro, le poète existentiel,
atemporel, proche de la Nature et, à l'autre pôle, le futuriste - dandy
Alvaro de Campos. Sur un deuxième axe, Ricardo Reis poète néoclassique,
auteur d'odes, d’élégies, et à l'autre extrême, Pessoa lui-même. Au centre,
on pourrait ajouter Bernardo Soares, auteur d'une prose poétique
confessionnelle (ou comme le dit Pessoa :"en prose, il est plus
difficile de s'autre-fier»). Pessoa va s'appliquer à décrire ses hétéronymes,
à leur prêter consistance, à leur attribuer un signe du Zodiaque (on se
rappelle son intention de s'établir astrologue, en 1916). Alvaro de Campos
est ingénieur, cosmopolite, homme contemporain du progrès et de l'avenir; Caeiro
est un homme de la nature, qui croit en l'unité des éléments; Reis, un
hermite philosophe qui a fait ses études chez les Jésuites, oscillant entre
stoïcisme et épicurisme. Les deux premiers, quoique vivant dans des temps
différents (le premier dans le présent atemporel des enfants et de la nature,
le second dans l'instant, dandy, dont les amis sont les prostituées, les
clochards), cultivent le vers libre; tous deux malmènent la langue portugaise
et pratiquent le prosaïsme. Si Pessoa et Reis utilisent des
mètres et des formes fixes, ils appartiennent à différentes traditions.
Campos, auteur du Bureau de Tabac, " écrit de longs monologues,
de plus en plus proches de l'introspection" tandis que "Reis polit
de petites odes sur le plaisir, la fuite du temps, les roses de Lydie, la
liberté illusoire de l'homme, la vanité des dieux. «Mais, à leur tour,
chacune de ces poétiques est marquée du sceau de la multiplicité, et de la
contradiction. Chaque hétéronyme porte dans son oeuvre cette nécessité
contrapunctistique, Caeiro est le "gardeur de troupeaux " n'ayant
jamais gardé de troupeau " et voulant être " un agneau (ou tout le
troupeau / pour s'en aller dispersé sur toute la colline/ et être bien des
choses heureuses en même temps)". . . Parmi les quelques textes publiés
du temps du vivant de Pessoa, il se trouve Mensagem, fameux
poème-recueil signé de Pessoa, qui a reçu un "prix de consolation "
en 1934, un poème héraldico-épique sur l'histoire du Portugal, où il est
question d'Ulysse, le fondateur mythique de Lisbonne (Ulyssiponne), et qui
illustre bien la poétique à la fois disséminatrice et constructive du poète. On pourrait multiplier les exemples
à l'infini sans épuiser, dans les limites d'une présentation, la portée de la
polyphonie pessoenne. Mais on pourrait caractériser la tonalité de cette
polyphonie par la permanence d'une interrogation essentielle. On peut dire
d'ores et déjà que ce qui fait le lien entre ces oeuvres protéiques dont
chacune a sa propre thématique, son rythme différentiel, sa forme spécifique,
c'est donc la présence d'une voix qui n'est là que pour mieux faire entendre
l'absence de celui qui la prononce, une voix plurielle, de celui qui se dit
né pour être "l'interprète de son siècle", qui annonce l'avènement
d'un Supra-Camoëns. Du point de vue poétique, ce lien pourrait se figurer par
l'oxymore. Le premier vers du poème Mensagem, «Le mythe est le rien
qui est tout", est un oxymore, figure première de la contradiction et ,
chez Pessoa , le fondement de ce que nous avons repéré comme un double
mouvement, déconstruction / construction , point et contrepoint,
parallèlement à la création d'une oeuvre à la fois pleine et disséminatrice,
où le centre éclaté est la condition d'apparition non pas d'un mais de
multiples sujets, masques ( personnae ), de la figure du poète universel.
"Celui-ci qui débarqua ici. Fut, puisqu'il n'a jamais existé. / Sans
avoir existé, il nous combla. / Puisqu'il n'arriva jamais, toujours il fut
l'arrivant. / Et il nous créa." Le poète crée les mythes. Les mythes
seuls permettent d'exister à travers la seule réalité, le langage écrit. Jakobson fait remarquer que tout le
poème est rigoureusement structuré sur cette contradiction. "Le poète
proclame la nullité de l'existence phénoménale en faveur de l'être
nouménal". Ulysse n'est pas nommé dans le poème, figure paternelle
reprise par le "Il". C'est parce qu'il n'a pas existé qu'il nous a
créés, devenant ainsi "tout". Ainsi, les différentes poétiques de
Pessoa correspondent à une multitude de lieux, à une diversité d’époques,
elles proviennent du passé vers l'avenir ("ma patrie est la langue
portugaise "), elles s'annulent en se complétant. La pluralité est là
pour figurer l'impossibilité de dire une vérité provenant du Logos, la seule
vérité étant que Pessoa "ne sait pas ce qu'est exister, ni lequel,
Hamlet ou Shakespeare, est plus réel ou réel dans la vérité" (Préface
projetée). Ou encore, comme le dit Bernardo Soares : " Créer à
l'intérieur de moi un Etat avec une politique, avec des partis et des
révolutions, et que tout cela, ce soit moi, que je sois Dieu dans le
panthéisme réel de ce peuple-moi" (fragment 27 du Livre de
l'Inquiétude), affirmer l'anéantissement d'un sujet : " Vivre, c'est
être un autre". Si "la vie est moitié de rien", si "le
mythe est un rien qui est tout" pour Pessoa, pour Ricardo Reis: "Si
je me souviens de qui je fus, je me vois autre / Et le passé est le présent
dans le souvenir. / Qui je fus est quelqu'un que j'aime / Mais seulement en
rêve. Rien, sinon l'instant, ne me
connaît. / Mon propre souvenir n'est rien, et je sens qui je suis et qui je
fus / Sont des rêves différents." Ailleurs, plus tard, le Pessoa du
Cancioneiro dira: "Le poète est un simulateur. Simulant si complètement qu'il en vient à simuler
ce qu'est douleur qu'il ressent
vraiment." Ainsi, si Octavio Paz voit en la "création" du
"maître" Caeiro la nécessité pour Pessoa "d'inventer un poète
innocent pour justifier sa propre poésie", on peut dire que Caeiro
représente aussi ce moment heureux où l'homme ne se voit pas , mais vit et,
comme la nature, est voué à mourir: "Soyons simples et calmes comme les
ruisseaux et les arbres Et Dieu nous aimera, nous rendant beaux comme les
arbres et les ruisseaux, Et il nous
donnera la verdeur de son printemps Et
un fleuve où nous jeter lorsque viendra la fin!. . . " Déjà Ricardo Reis: "Rien ne
reste de rien. Nous ne sommes rien. / Un peu au soleil et à l'air nous
différons / L'irrespirable ténèbre qui nous pèse / De l'humble terre imposée,
/ Cadavres ajournés qui procréent." Et Campos, le technicien futuriste,
celui dont Ophélie se méfie (à juste titre), le jugeant sans doute
responsable de leur rupture ("Me vouliez-vous marié, futile, quotidien
et imposable? " in Lisbon revisited ) celui qui est le plus
hardi, le plus visionnaire, le plus simulateur de tous : "Nous avons
tous deux vies: / La vraie, celle que nous avons rêvée dans notre enfance, /
Et que nous continuons à rêver, adultes, sur un fond de brouillard; / La
fausse, celle que nous vivons dans nos rapports avec les autres, qui est la
pratique, l'utile, celle où l'on finit par nous mettre au cercueil." La
contradiction est patente. La poésie, mais on pourrait dire l'écrit (si l'on
songe aux nombreux textes théoriques, journaux, essais, préfaces,
traductions, publicités) est l'espace infini de toutes les propositions, le
lieu mythique de toutes les possibilités. La vie, en revanche, est
"moitié de rien». Ce sont de lui aussi les très beaux vers du Bureau de Tabac: "Mange des
chocolats, petite, mange des chocolats!
Ah, pouvoir manger des chocolats avec la même vérité que toi! Mais je pense, et quand je retire le papier
d'argent, qui d'ailleurs est d'étain, Je flanque tout par terre, comme j'y ai
flanqué la vie". A propos de Fernando Pessoa, on cite
souvent l'affirmation de Paz selon laquelle " les poètes n'ont pas de
biographie, leur oeuvre est leur biographie". Il est vrai que la
critique est unanime pour présenter l'homme Pessoa comme étant très proche du
personnage de Bernardo Soares, un "employé de commerce" timide et
discret, dont la vie ne présente pas d'éclats ou de faits sensationnels,
préoccupé uniquement à parfaire son oeuvre monumentale. Au point de soulever
l'indignation d'Antonio Mega Ferreira, préfacier de l'oeuvre de Fernando
Pessoa, O Comércio e à Publicidade (Ed. Cinevoz/Lusomédia, 1986) qui
voit dans l'existence non- aventurière du poète un choix volontaire: "il
est inacceptable qu'un grand poète ait vécu à 5%, comme le prétendait Eugenio
Montale, voire en dessous de cette cote, comme l'a dit suggestivement Antonio
Tabucchi". Mais s'il est vrai que tout ce que nous connaissons de la vie
de Pessoa, nous le connaissons à partir de quelques données répertoriées et
par ses écrits, la critique a connu plus d'une surprise à la publication
tardive, - le poète n'ayant laissé publier de son vivant qu'une partie minime
de son oeuvre (27.535 manuscrits à découvrir après 1935) -, de certains de
ses textes. Ainsi, Les Lettres d'Amour, en 1978, le Livre de
l'Inquiétude, en 1982, ou encore ses textes sur le Commerce et la
Publicité (1985), domaines qu'il connaissait fort bien. |
prophÈtes & prophÉtie |
Gérard
allouche |
Edition
AXIOME |
1999 |
||
C’est
par la transcendante divine, par le prophète ininterrompu de la conscience
éveillée que le prophète parle en l’homme. Ces nabis qui ont marqué leur
époque, ces prophètes faux et fous qui se sont évanouis pour renaître, ils se
nomment Moïse ou Zorobabel, Jésus ou Mahomet, Bouddha ou Zarathoustra. Qui
triera le bon grain de l’ivraie ? Nous savons si peu, nous explorons à tâtons
avec nos outils dérisoires.
|
PROPOS SUR ÉSOTÉRISME ET SYMBOLE |
R.A.SCHWALLER
DE LUBICZ |
Edition
DERVY |
1993 |
L’auteur
égyptologue et philosophe célèbre, fut toute sa vie tourné vers la recherche
de la connaissance L'Esotérisme
ne peut être écrit ni dit ni, par conséquent, être trahi. Il faut être
préparé pour le saisir, le voir, l'entendre - à votre choix. Cette
préparation n'est pas un savoir, mais un pouvoir, et ne peut s'acquérir finalement
que par l'effort de la personne elle-même, par un combat contre ses obstacles
et une victoire sur la nature animale humaine. L'initié véritable peut guider
un élève doué pour lui faire parcourir le chemin de la conscience plus
rapidement, et l'élève, arrivé à des étapes d'illumination par sa propre
lumière intérieure, lira directement l'ésotérisme de tel enseignement Eric
Sablé, qui a publié en 2003 le fruit de ses recherches sur Schwaller, donne
trois clés pour comprendre son oeuvre. Ces clés gravitent autour de trois
thèmes essentiels : l'intelligence du cœur,
la loi de genèse et le symbolisme. |
9 Q
40 siÈcles d’ÉsotÉrisme |
Gérard messadiÉ |
PRESSE
DU CHATELET |
2006 |
||
On croise dans cet ouvrage important en quantité et en qualité :
|
9 R
RABELAIS ET LES SECRETS DE PANTAGRUEL |
Probst- Biraben |
Edition des cahiers astrologiques |
1934 |
||
Dans
ses lettres de Pantagruel et de Gargantua, il raille le comportement de
certains moines et prêtres qui abusent de la boisson, sont paillards,
indécents et ne pensent qu’au confort matériel avec abus, tout en négligent
les offices et la Règle. Message que Rabelais à bien voulut nous
transmettre. Irène Mainguy à bien raison de dire que le Pantagruel « fait
partie des livres initiatiques qui se réfèrent à une symbolique
traditionnelle ».Qui était Rabelais? Né en 1494, on suppose, on ne
sait de sa vie que les grandes lignes. Mis au couvent des Baumettes à Angers sans
doute vers ses seize ans, nul doute que le choix n'était pas de lui. Ses
vingt ans et le noviciat passés, il est à Fontenay-le-Comte. La vieille
capitale sud-vendéenne, endormie aujourd'hui, laisse peu imaginer l'activité
intellectuelle de la région à cette époque: c'est à Fontenay-le-Comte aussi,
ces années-là, que Viète invente l'algèbre. Là les premiers grands
franchissements dans la littérature grecque et latine, des amitiés fortes (Pierre
Amy, Tiraqueau). Pour finir, les livres confisqués par l'administration du
couvent, l'épisode est célèbre, et témoigne déjà d'une passion. Rabelais s'en
va, grâce à l'évêque de Maillezais, qui le prend comme secrétaire: grand
seigneur, Geoffroy d'Estissac vit plutôt à Ligugé, son autre abbaye, qui le
plaçait haut dans la hiérarchie restreinte de la ville de Poitiers.
L'Hermenault, son château vendéen, parmi des villages de misère, est le lieu
qui aurait le moins changé depuis lors, puisque Maillezais est en ruine, et
Chinon dans sa rocade bien abîmée. A
une personnalité aussi développée que Rabelais, le grand aliment désormais
fourni. Le monde vu en coupe, les marchés, la grand-route, la liberté
d'apprendre et de penser, aussi les premières montées d'amateur sur les
tréteaux de la farce. La lecture de Villon, si déterminante qu'il deviendra
personnage réel du Pantagruel (aux Enfers!) comme du Quart-Livre, et qu'on
retrouvera ses poèmes dans un chapitre central du Tiers-Livre. Fait central,
laissé de côté par l'université: la cellule élémentaire, le corps de la
langue, l'intrication hypnotique du rythme, le chant tel qu'il s'apprend (et
même si ce qu'on dispose des poèmes d'alors de Rabelais ne tient pas, qu'il
lui fallait attendre la prose pour en rejouer l'expérience), peut-être et
surtout de Villon l'art d'une revendication impossible, tendre un fil sur un
gouffre et comment toute la fibre humaine en trois mots peut se dire, à
égalité du matériau lourd, tout ce vocabulaire et cette vie du Poitou, villes
et campagnes, à pleines mains et pleines oreilles après les années
d'enfermement contraint. Cela dure quatre ans, et puis une nouvelle marche
devant lui: il part, nulle trace biographique pendant deux ans. Pantagruel
fait un tour de France des universités: Rabelais a certainement déjà visité
Bourges et Orléans, l'essentiel de son séjour est forcément parisien. La
rue, une vision corrosive du monde, et enfin le grand brassage des visages et
des langues. Sans doute centré sur l'apprentissage du droit, plutôt le palais
de Justice que la Sorbonne. Mercenaires, paumés, infirmes, camelots et
baragouineurs, plus le regard des fous: l'épisode de Seigny Iohan, fou de
Paris (Tiers-Livre, chap. XXXVII) rend bien l'ambiance. Il apprend la parole
et son excès, Paris est unique et les rois n'osent pas y habiter. On approche
de la catalyse. Nouveau départ, chaque fois définitif: en 1530, à
Montpellier, il reçoit ses grades de médecine, pourra bientôt exercer et
enseigner (les premières leçons sur des corps de pendus) à Lyon, hôpital de
l'Hôtel-Dieu, qu'on l'imagine. Un autre serait satisfait. Peut-être à cause
du retard au départ, que l'enthousiasme subsiste, voire déborde: à
Montpellier encore il joue la comédie, monte avec des amis La farce de la
femme muette, et à Lyon se retrouve vite dans l'encre d'imprimerie, parmi la
toute petite frange intellectuelle occupée à dévorer la masse manuscrite pour
en faire des livres, et en explorer la magie. L'invention est encore toute
récente. Livres de haute volée, annotés et traduits du grec, c'est l'époque
de sa lettre à Erasme. Et on donne la main aux productions annexes de
l'imprimeur: on a tout lieu de supposer qu'il a participé par exemple à une
édition des fameuses Chroniques gargantuines. Avait-il déjà amassé et tenté
des pages de proses, sur le registre de la farce, et qui pourraient être la
base, par exemple, des récits de Panurge à Paris? La construction abrupte du
Pantagruel, par blocs hétérogènes, autorise à le penser. Cela n'empêche pas
le tour de force: c'est en quelques mois, dans cette activité multiple
(est-ce à cette époque que naît le premier de ses trois enfants?), que se
compose un livre à l'ambition apparemment modeste, et qui, à mesure qu'il
s'écrit, casse de l'intérieur ses propres limites de genre pour ouvrir sur un
univers démesuré, mythique et dantesque Au sommaire de cet ouvrage remarquable : Les deux aspects de l’auteur de Pantagruel Rabelais, pont spirituel entre l’Antiquité et la civilisation chrétienne. Son hermétisme chrétien confronté avec celui des Antiques et l’Universel Les idées rabelaisiennes sur l’astrologie et considération sociale Allusions à l’alchimie dans le Gargantua et le Pantagruel Hermétisme et description initiatiques du Ve livre de Pantagruel Nombres, gemmes et symboles remarquables. Etude Pythagoricienne Le Pantagruel, répertoire de sciences conjecturales La république idéale de Rabelais. Etat politique et vie sociale Pédagogie traditionnelle et hermétique Ce qu’était la Thélème, loi monacale stricte, suppression des déviations des mœurs, règles religieuses avec retour à la simplicité et à l’esprit des premiers chrétiens Du prince né pour le peuple. Exposé sur les qualités du Prince, chef religieux et politique. Rabelais et les gens de Métier. Le métier manuel était une
réalité vivante, une école de l’homme qui le reliait aux Principes et aux
époques anciennes. Encore quelques secrets d’ordre monastique et autres. Quelques citations de Rabelais dites par Pantagruel et
Gargantua : ‘’Science sans conscience n’est que ruine de l’âme” – “Le temps est père de vérité” – “Ignorance est mère de tous les maux” – “Car (disait Gargantua) la plus vraie perte de temps qu’il
connût, était de compter les heures” – “En leur règle n’était que cette clause: – Fais ce que
voudras” – “Le temps mûrit toutes choses; par le temps toutes choses
viennent en évidence; le temps est père de la vérité”. – “Tout homme marié est en danger d’être cocu. Cocuage est
naturellement des apanages du mariage” – “Le vin est ce qu’il y a de plus civilisé au
monde” – “Lever matin n’est point bonheur Boire matin est le
meilleur” – “Boire est le propre de l’homme, boire vin bon et frais, et
de vin, divin on devient” – “Buvez, afin d’éviter que la soif advienne!” – “Rire est le propre de l’homme” – Pantagruélisme (vous entendez que c’est certaine gaieté d’esprit
confite en mépris des choses fortuites) – Comment pourrait-on gouverner autrui quand on ne sait pas se gouverner soi-même |
rabelais –
franc-maçon |
Paul naudon |
Edition
LA BALANCE |
1954 |
|||
Le
personnage de François Rabelais est
mouvant, difficile à saisir. Grand voyageur, nos dirions presque nomade, on
le guette de ville en ville, pour s’assurer de sa personne. Et, cependant, il
est bien de chair et d’os bien que sa légende ait contribuée à déformer
considérablement l’homme sérieux et érudit qu’il a été. Il ne faut plus garder l’image du moine paillard qu’il a, certes, peut-être été, mais derrière cette façade, combien l’homme est profond.
|
Rabelais - la clÉ de rabelais |
Josephin
PÉLADAN |
Edition
Rumeur des âges |
1995 |
Comprendre la démarche de Rabelais à travers ses livres et surtout son Pantagruel, voilà ce que nous explique l’auteur qui remet l’ésotérisme du livre dans le contexte de cette époque moyenâgeuse, turbulente et sublime. Avec
les secrets des corporations et leur ésotérisme dessiné dans la pierre des
cathédrales et caché dans le songe de Poliphile ou les songes drolatiques de
Rabelais. Issu
d'une famille de cultivateurs et de commerçants, Joseph-Aimé Péladan, qui se
donnera plus tard le prénom de Joséphin, est le fils de Louis-Adrien Péladan,
journaliste à La France littéraire, fondateur de La Semaine religieuse,
mystique exalté et confus, et de Joséphine Vaquier. Son frère aîné, Adrien,
qui deviendra médecin et érudit, l'instruit très tôt de toutes sortes de
connaissances et, dès l'enfance, il voyage, à Avignon ou à Nîmes. Il
manifeste un esprit indépendant qui lui vaut d'être renvoyé du lycée pour
avoir traité un professeur d'athée, puis du petit séminaire de Nîmes. Plusieurs Salons de la Rose-Croix seront encore organisés par la suite. De nombreux artistes de talent y participeront de 1892 à 1897, dont plusieurs élèves de Gustave Moreau tels que Georges Rouault. Inégaux en partie parce que certains artistes invités ont craint d'y participer (Burne-Jones, Puvis de Chavannes, Gustave Moreau), ces salons restent un des événements majeurs de la dernière décennie du XIXe siècle : ils font figure pour le renouveau de l'idéalisme et témoignent d'une tendance vers le spirituel qui habitera les grands mouvements de l'art du début du XXe siècle. |
Rabelais - LE DOUBLE LANGAGE DE Rabelais |
Grasset
D’Orcet |
Edition
L’Oeil du Sphinx |
2015 |
||
C’est cette heuristique qui nous permet
de saisir, dans l’absurde de l’apparence rabelaisienne, la profondeur d’un
enseignement traditionnel et hermétiste en même temps qu’une critique
libertaire très objective de la société du temps de François Rabelais. Le livre rassemble cinq longs articles
de Grasset d’Orcet sur l’œuvre de Rabelais : Rabelais et les quatre
premiers livres de Pantagruel – Les Gouliards – Les ménestrels de Morvan et
de Murcie – Le cinquième livre de Pantagruel – Le premier livre de Rabelais.
Ils sont complétés par deux textes de Joséphin Péladan (1858 – 1918) qui
s’est largement inspiré des travaux de Grasset d’Orcet tout en les
esthétisant : Les songes drolatiques de Rabelais – La clé de Rabelais. Grasset d’Orcet fait souvent le lien
entre Rabelais et les sociétés de métier ou les corporations de son époque,
gardiennes d’un enseignement à la fois technique et spirituel dans lequel,
symboles et mythes s’organisent en un langage subtile et particulièrement
riche. Cette dimension de l’œuvre rabelaisienne vaut à François Rabelais
d’être un peu abusivement considéré comme un père de la Franc-maçonnerie.
L’important est de ne pas perdre tout un art de la langue sans lequel les
connaissances hermétistes, et particulièrement l’alchimie, deviennent
inaccessibles. Le symbolisme à l’œuvre chez Rabelais est vivant et créatif
quand celui de notre monde contemporain, réduit à une simple représentation,
est devenu stérile. |
RABELAIS - LE GÉANT GARGANTUA |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
2012 |
Le
personnage de Gargantua ressurgit des profondeurs de notre mythologie,
grâce à Pierre Gordon, non à la
manière burlesque propre à Rabelais
mais avec sa puissante et géante réalité, celle du Grand Initiateur,
qu’incarnait dans nos anciennes sociétés, l’Officiant sacré portant le masque
d’une fausse tête de géant… Car il s’agit bien de gigantisme rituel. Gargantua,
tout comme son père Belen, auquel Gordon consacre une partie importante et
passionnante de cet ouvrage, ont laissés d’évidentes traces dans la
toponymie, les mythes et le langage ainsi que dans certains jeux,
prolongements de rituels sacrés dont nous refaisons les gestes en en ayant
oublié le sens, ce dernier sujet formant une étude tout à fait originale et
intéressante dans cet ouvrage. Gargantua
est l’ordonnateur d’une géographie sacrée marquée entre autre par les dolmens et les menhirs, éléments sacralisant,
puisqu’émanant de la Montagne Sainte, dont il jalonne l’espace. Gargantua n’est pas le représentant du paganisme ou le porte étendard de l’antichristianisme, nous dit Pierre Gordon car christianisme et paganisme se rejoignent dans les ondes souterraines d’une religion unique centrée sur le rituel primordial de mort et de résurrection. Idée que P. Gordon a lumineusement saisie et développée dans toute son œuvre qui, au fil des années, rencontre un intérêt et un enthousiasme croissants de la part des lecteurs.
Au sommaire de cet ouvrage :
1e Partie : Les ancêtres de Gargantua : Chapitre 1 : Le géant qui mange les hommes – le vampirisme divin dans l’antiquité – Cronos – le vampirisme comme digesteur divinisant – les labyrinthes – régressions folkloriques – les carnavals – les incubes et les succubes – les lamies et les lémures – Hécate – Karkô – Krakos – Calchas – origine du mot « ogre » - l’île Gorgona – Chapitre 2 : Les grees et les gorgones – les îles gorgates – la descendance de Méduse et de Poséidon – le sang dragon – la valeur salvatrice du sang – la hiérogamie de la Gorgone – la mère divine dans le christianisme et dans le paganisme – Chapitre 3 : Où est né la Gorgone – le problème de l’Atlantide - Tula et Ogygie – le rituel diluvien – qui étaient les Atlantes ? – les 10 rois de l’Atlantide – l’empire des Atlantes – les courses de chevaux dans l’île sainte – Chapitre 4 : Les êtres et objets initiatiques désignés par le thème verbal G.R.G. – en Mésopotamie – les Kourganes russes – Le Mont Gargan – le Gargantua d’Angleterre – le galgan germanique – Gergovie, gargarius et galgerius – le mot gurges – la gorge initiatique – Grandgousier et Gargamelle – Grantgosier et Galemelle – la femme sacrée qui apporte des pierres dans son tablier –pourquoi le diable bat sa femme – Chapitre 5 : Saint Gorgon – Rivières et mont sacrés désignés par le thème verbal G.R.G. – Saint Georges et son histoire – Chapitre 6 : Ce que signifie les noms donnés au dragon – la fée Greg – la gargouille – le coquatrix et la cocadrille – crokos et crocodile – les monstres des sculptures romanes – la Tarasque – la Tarane – Dragon et cerf-volant – la tête coupée du dragon – Chapitre 7 : L’épée d’or et le cheval divin – Les enfants du Dragon – le meurtre de la Gorgone comme rite de libération – le géant anguipède – le cheval Malet - le cheval Gauvin – la blanque jument – le cheval Bayard et les divers chevaux – 2e Partie : Belen, « Père » de Gargantua Etymologie – Belen-Baleine – Belen et Belisame – Belen dans les pays européens – le Bel et les Baals de l’Orient – Belen-Bel – les avatars de Vishnou – L’île de Bali, Balinac et Bolotoo – Abellio – Belen et Gargantua – D’où vient le mot Bal – La tombe de la Roque Balan – les grands chasseurs initiatiques – Les Ballachrades d’Argos – La boulé, le bain, la bulle – les jeux qui se rattachent à Belen-Bel – 3e Partie : Gargantua : Chapitre 1 et 2 : Gargan et Gargantua – Evolution sémantique du mot Gargantua – Gargantua comme rameau de rosier sauvage – Chapitre 3 : Naissance et enfance de Gargantua – la Grande montagne – Merlin démiurge – Gargantua fils de vache – Gargantua et les mutilations initiatiques – Gargantua teint la terre de son sang, rituel de sacralisation – Chapitre 4 : Gargantua grand chasseur avec le roi Arthur – la « pierre gante » - Sainte Macrine – La reine Guenièvre – La Mesnie Hellequin – Caliburnus le glaive du roi Arthur – l’île où repose le roi Arthur – Arthur, enfant adultérin – le mythe d’Amphitryon – Gargantua croquemitaines – Saint Nicolas – Saint Leu – Loup garou – Chapitre 5 : Gargantua, Digesteur divinisant – les tombes de Gargantua – Gargantua et les dragons –les os de baleine – Gargantua et la peste – 50 paires de bœufs portent Gargantua en terre – Descente de Gargantua aux enfers – Chapitre 6 : Gargantua Libérateur et les rites terminaux des initiations – Gargantua et le soleil – Gargantua et les repas communiels – les festins du roi Luern - L’universalité de la personnalité de Gargantua – Chapitre 7 : Gargantua et son rôle d’initiateur – les empreintes et traces de Gargantua – la chaise du géant – les fesses de Gargantua – les culottes – l’écuelle – le lit – la barbe – les reliques – l’affiloire – l’ornière du chariot – Chapitre 8 : Gargantua et la sacralisation des montagnes – les rites scatologiques de création – les vomissements – la hotte – les étrennes – le Mont St Michel - les colonnes et les tours – les clochers et les cloches – Chapitre 9 : Gargantua et les pierres sacrées – les jeux – les palets et les gravois – les pierres d’autel apportées au Mont St Michel par Galemelle et Grantgosier – Marie-Madeleine – Chapitre 10 : Gargantua et les eaux sacrées – La traversée d’une rivière – le dragon maître des eaux – la sacralisation de l’eau par Gargantua – le Marais poitevin – les bateaux et les mariniers avalés par Gargantua – Construction de ponts – Chapitre 11 : Gargantua et les rites agraires – les végétaux – Esus – Sucellus et Taranis – la fondation de Bourges – les dieux bûcherons – Donar-Thor et les géants nordiques – Gargantua berger et personnalité lunaire – la femme de Gargantua – Chapitre 12 : Absence de connexion avec le feu sacré – rareté des danses et des rondes – Chapitre 13 : Résumé de la légende de Gargantua – « les Grands Dieux » - les dieux ancestraux – les Saints successeurs des dieux –
Un superbe livre à tirage limité, qui deviendra rare. A avoir dans sa biblio. |
Rabelais - GARGANTUA
ET PANTAGRUEL - 3 tomes - Illustrations d’ Albert DUBOUT |
François Rabelais |
Edition
Gibert Jeune |
1935 |
||
Extrait : Comment Gargantua naquit de façon bien étrange :
Pendant ces réjouissances, Gargamelle commença à se sentir mal du bas.
Grandgousier se leva de l'herbe et la réconforta, pensant bien que c'était le
mal provoqué par la naissance. Il convenait donc de reprendre courage pour
l'arrivée de son poupon. La douleur provoquerait quelques mauvais instants,
mais elle serait brève. La joie lui succéderait et effacerait tous ces ennuis
; elle n'en garderait même pas le souvenir. «Courage, courage ! disait-il, je
vais boire quelques rasades de vin. Je me tiendrai dans votre voisinage. S'il
vous survient quelque mal, mettez vos mains en porte-voix pour m'appeler, je
me rendrai auprès de vous.» Pendant ce temps, elle se mit à soupirer, à se lamenter et à
crier. Un tas de sages-femmes vinrent de tous côtés. L'enfant sursauta et
entra dans la veine cave, et, grimpant par le diaphragme jusqu'au-dessus des
épaules, il prit son chemin à gauche et sortit par l'oreille. Dès qu'il fut
né, l'enfant ne cria pas comme les autres : «Mies ! mies !», mais il s'écria
à haute voix : «À boire ! à boire !», comme s'il invitait tout le monde à
boire. Il criait si fort qu'on l'entendit à travers tout le pays. |
RABELAIS - LE SYMBOLISME DANS LE QUART LIVRE DE FRANÇOIS RABELAIS |
Marie
Cécile MOURET |
DESIRIS |
1994 |
Ce
quart livre mêle symboles et fantaisies nous contant les aventures de Panurge
et de Pantagruel partis en mer pour consulter l’oracle de la Dive Bouteille.
Voyage initiatique qui précède l’obtention de la quintessence. Le
Quart Livre célèbre Physis (Nature) qui enfanta "Beauté et
Harmonie". C'est un livre chaotique où se mêlent symboles et fantaisies,
nous contant les aventures de Panurge et de Pantagruel partis sur mer pour
consulter l'oracle de la Dive Bouteille.
|
RABELAIS -
œuvres de rabelais |
Jean garros |
Edition
BÉZIAT |
1935 |
||
Contrairement
à l’usage Franciscain où l’ignorance était la règle, on sait qu’avec Pierre
Amy il y étudie les lettres classiques, latines et grecques, dans des livres
qu’ils réussissent à se procurer. Il fréquente
à cette époque André Tiraqueau qui étudie le droit et sera jurisconsulte.
C’est probablement avec lui que Rabelais a acquis ses bonnes notions de
droit. Vers 1523, la Sorbonne, alors faculté de théologie de Paris décide
l’interdiction de l’étude du grec suite au commentaire d’Erasme (qu’admire
beaucoup Rabelais) sur l’évangile de Saint-Luc. A la suite à cette
interdiction, les Franciscains lui confisquent ses livres d’étude. Les
persécutions auraient pu être bien pires s’il n’avait pas eu la protection de
Geoffroy d’Estissac, alors évêque, des Brisson, de Tiraqueau et de Guillaume
Budé, que connaît Pierre Amy et avec qui Rabelais a correspondu. En 1524,
après avoir obtenu du pape Clément VII l’autorisation de changer d’ordre, il
entre chez les Bénédictins, – les bénédictins étaient amis des lettres, – et
il réside au monastère de Saint-Pierre-de-Maillezais, près de
Fontenay-le-Comte, puis au prieuré de Ligugé où il est sous la protection de
Geoffroy d’Estissac, évêque de Maillezais. Il accompagne régulièrement ce
dernier dans tout le Poitou. En 1528, il quitte le Poitou pour Paris où il
fréquente l’université, abandonne sans autorisation (apostasie) le
froc séculier et devient prêtre régulier. Il a une liaison avec une veuve
dont il a un fils qui mourra à l’âge de deux ans. Puis, il quitte Paris pour
faire sans doute un tour de France des Universités et on le retrouve en 1530
à Montpellier où il s’inscrit en faculté de médecine. En 1532 et jusqu’en
février 1534, bien que n’ayant pas encore officiellement son titre de docteur
en médecine, il est médecin à l’Hôtel Dieu à Lyon. Il semble qu’il travaille
en même temps comme correcteur pour le libraire Sébastien Gryphe chez qui il publie
alors plusieurs ouvrages Puis il a l’idée d’écrire une suite au livret
que vendent les colporteurs : Les grandes chroniques du grand et
énorme géant Gargantua et il publie Pantagruel en novembre 1532 sous le
pseudonyme d’Alcofribas Nasier, anagramme de François Rabelais. En novembre
1534, il publie Gargantua. En 1536, il obtient du pape Paul III
l’absolution de son apostasie et l’autorisation de séjourner dans tous les
monastères bénédictins. En 1537, il obtient le grade de docteur en médecine à
Montpellier. Dans son étude de la médecine, il s’évertue à retrouver les
textes originaux des médecins grecs derrière les interprétations qui ont été
faites par leurs commentateurs. En 1539, il retourne en Italie pour la
troisième fois en accompagnant le frère du Cardinal du Bellay, Guillaume de
Langey. En mars 1543, Gargantua et Pantagruel sont condamnés
par la Sorbonne, mais grâce à ses protecteurs, la condamnation reste sans
effet et il obtient même du roi en 1545 un privilège pour publier le Tiers
livre. Le Tiers
livre est publié en 1546, cette fois sous le nom de François Rabelais. Le
livre fut condamné par la Sorbonne malgré le privilège du roi et Rabelais
s’enfuit à Metz où il trouve asile dans une maison de son ami Saint Ayl et où
il fut médecin de la ville. En 1547, il retourne à Rome où il reste deux ans
avec Jean du Bellay. Le Quart livre est publié en 1552. Il est aussi
condamné par la Sorbonne et Rabelais disparaît, peut-être en prison. Il meurt
probablement début avril 1553, à Paris. En 1562, paraît l’Île sonnante qui
est dite être la suite posthume du quart livre et réputée œuvre posthume de
Rabelais. En 1564, est publié le Cinquième livre, reprenant les
chapitres de l’Île sonnante. Pantagruel
est
le premier livre écrit par Rabelais, publié en 1532 comme étant la suite d’un
roman populaire vendu par les colporteurs : Les grandes chroniques du
grand et énorme géant Gargantua. Il y raconte la naissance de Pantagruel,
la façon dont il est éduqué et son tour des Universités. Il fait la satire
des pratiques judiciaires avec les seigneurs de Baisecul et de Humevesne. On
y fait la rencontre de Panurge. Il y décrit les facéties des étudiants, il
critique les sophistes avec Thaumaste. Enfin, il raconte de manière épique la
guerre de Pantagruel contre les Dipsodes. Gargantua est le deuxième
livre écrit par Rabelais, publié en 1534. Il est souvent considéré comme le
premier de la série parce qu’il raconte l’histoire du père de Pantagruel.
Suite à la description truculente de l’enfance de Gargantua, on suit le géant
jusqu’à Paris où il se rend pour ses études. Rabelais décrit le renouveau de
l’éducation de la Renaissance par rapport à celle du Moyen Âge, et en profite
pour critiquer les sophistes. Puis Rabelais raconte la guerre Picrocholine
qui se déroule autour de Chinon. Enfin, il décrit la vie monacale idéale à
travers l’abbaye de Thélème. Le
Tiers Livre
est publié en 1546. C’est la suite de Pantagruel après la guerre contre les
Dipsodes. Panurge se demande s’il doit ou non se marier et pour trouver une
réponse à cette question, il cherche tous les conseils possibles. Le livre
reflète les débats médicaux, juridiques et moraux de l’époque. En particulier
il traite du mariage. Le
Quart Livre
est publié en 1552. Les onze premiers chapitres ayant d’abord été publiés en
1548, Rabelais y raconte l’odyssée de Pantagruel et de ses compagnons pour
rencontrer l’oracle de la dive bouteille concernant le mariage de Panurge.
C’est l’occasion de nombreuses satires sur les mœurs religieuses, notamment
de la Cour du pape à Rome. Le
Cinquième livre fut publié en deux fois. D’abord, ce sont les seize
premiers chapitres qui paraissent sous le titre de « l’Île
sonnante » en 1560, neuf ans après la mort de Rabelais. Puis le livre
complet paraît en 1564. L’authenticité de l’écriture du cinquième livre par
Rabelais n’a jamais été prouvée. Il est vraisemblable qu’il s’agisse d’un
manuscrit inachevé par Rabelais et complété par l’éditeur. On y trouve des
attaques encore plus violentes contre les moines et un ton beaucoup plus âpre
et triste. Sa
personnalité et l’érudition qu’il a acquise dans l’étude des lettres
classiques grecques et latines vont faire qu’il crée un style nouveau qui
préfigure le roman moderne. Conscient de l’ambivalence de son projet, à la
fois faire une parodie des romans du passé, comme pour insister sur la
rupture de son siècle avec le Moyen Age, faire la critique des travers de son
époque, parlant ainsi de choses qu’il connaît bien, l’ordre religieux,
universitaire, scholastique etc., il ne fait aucun doute qu’à mesure qu’évolue
son travail, il projette d’exposer sa vision d’un monde débarrassé des
chaînes de l’obscurantisme qui paralyse l’intelligence, la créativité et le
« savoir-jouir » humain. Tous les
éléments sont présents dans son œuvre, et se croisent, s’entrecroisent dans
une extraordinaire alchimie des situations et du langage. C’est bien ce
contraste qui se situe à l’opposé de la littérature fêtée par les prix
littéraires aujourd’hui. L’étonnant paradoxe de la renommée de Rabelais de
nos jours, c’est qu’aucun éditeur ne publierait ses manuscrits ; tous ou
presque trouveraient que c’est trop truculent, que les mots outranciers y
côtoient les « mots savants », que les situations sont trop
« absurdes » ou surréalistes, qu’il n’y a guère de vraisemblance,
que les remarques philosophiques sont « oiseuses », la structure
faible et la parodie trop lourde. Ainsi, ce sont les mêmes qui sacralisent
Rabelais et qui à la fois n’ont rien compris à l’importance de son héritage.
La seule explication, c’est que Rabelais est un génie et que les devantures
des librairies sont remplies de fausse littérature, une littérature épuisée
qui suit des codes rigides plutôt que de s’aventurer sur les terrains de
l’imaginaire, une sorte de marketing de la narration, des personnages et du
style, des livres non pas vides mais étonnamment « attendus », où
l’on soupire dès le quatrième de couverture, avant de feuilleter des pages
miroirs qui ne font que refléter le contentement narcissique d’être soi. Chez
Rabelais, on y trouve le sens de la
parodie et de la démesure : la parodie des romans de
chevalerie pleins de combats contre des créatures émanations du mal, d’amours
courtoises, de références religieuses, et en fait des guerres absurdes, des
combats hénaurmes, des amours pas très courtoises. Par exemple, dans toutes
les descriptions des blessures, Rabelais en les décrivant de façon très
formelle fait ressortir ses compétences de médecin et accentue l’effet
comique (description très sérieuse d’une situation absurde) : « Lui
coupant entièrement les veines jugulaires et les artères du cou, avec la
luette, jusqu’aux deux glandes thyroïdes, et, en retirant le poignard, il lui
ouvrit la moelle épinière entre la seconde et la troisième vertèbre. Alors
l’archer tomba tout à fait mort. » Mais on y
trouve aussi la langue. Ce qui fait probablement sa plus grande originalité.
Car si Rabelais fut malgré tout suivi par certains sur ce chemin de traverse
de la littérature, très peu osèrent s’aventurer sur le chemin de la langue,
truculente, inventive, parlée, excessive, Son langage est le fruit d’un
mélange qui étourdit le lecteur le plus endurci : les mots populaires
côtoient les mots savants, les mots outranciers jouent avec les mots pieux,
termes techniques, termes anciens, néologismes, mots étrangers, mots
empruntés aux divers patois, la langue de Rabelais, c’est une fête des
mots. La
mangeaille, le vin, la dive bouteille, la ripaille, la boustifaille, les
rapports sexuels débridés, la défécation, les pets, un torrent d’urine qui
noie les assaillants... : l’hédonisme est présent partout, vivre sans
soucis, sans peur, sans crainte du lendemain, saisir à tous les instants la
moindre opportunité pour copuler, manger, boire…. Il y a à peu près autant de
rapport entre le Paris d’aujourd’hui et Rabelais qu’entre un lapin et une
carpe. Non, ce qu’exprime Rabelais, c’est évidemment l’aspiration à la
liberté dans une société phagocytée par l’oppression de l’ordre religieux et
des mandarinats, médecins, juristes, universitaires. La vie festive que connaissent
les héros de Rabelais est une des autres manifestations de l’aspiration à une
société ouverte. Car c’est
bien cela qui unit les innombrables caractéristiques de l’œuvre
rabelaisienne : ce qui unit l’invention langagière, la parodie du passé,
la satire des institutions de l’époque, les chapitres présentant un monde
idéal et libertaire (voir L’abbaye de Thélème dans Gargantua), c’est la
volonté d’abattre les murailles qui, en privant les hommes d’échanges, qu’ils
soient linguistiques, sociaux, littéraires, ou plus « simples »,
comme manger, s’enivrer et « faire la bête à deux dos », les
immobilise dans le Moyen Age dominé par l’ordre religieux. Rabelais, c’est l’aspiration à la
Renaissance. |
Rabelais - Oeuvres - PANTAGRUEL ET GARGANTUA - 4
Volumes - |
François
Rabelais |
Edition
Jean de Bonnot |
1973 |
L’ouvrage
de Rabelais se compose de cinq livres. Le premier a pour titre Gargantua,
et les quatre autres Pantagruel. Le titre complet est : La vie
très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel. Jadis composée par M.
Alcofribas abstracteur de quinte essence. Livre plein de Pantagruélisme, ou
plus simplement Gargantua. Gargantua a été écrit après Pantagruel
mais placé en premier par Rabelais. Grandgousier,
Gargantua, Pantagruel sont des rois et des géants qui règnent en Utopie, près
de Chinon, en Touraine. Tel est le lieu de la scène. Quant à l’action, elle
est impossible à suivre ; l’auteur introduit ses personnages dans la
vie, raconte leur enfance, fait le procès à l’éducation qu’on donnait de son
temps ; puis il sème au gré de sa fantaisie les épisodes les plus
divers, les digressions et les plus burlesques. Nous ne suivrons pas
Grandgousier dans toutes ses pérégrinations ; nous ne relèverons dans
cette histoire que ce qui est de nature à nous faire apprécier en Rabelais le
penseur sérieux qui est en avance sur son siècle. Grandgousier
est un roi paisible, bon et cher à ses sujets. Il est attaqué, au mépris de
tout droit, par le roi Picrochole. Le roi d’Utopie, après avoir épuisé tous
les moyens de conserver la paix, est forcé d’avoir recours aux armes.
Picrochole envahit le royaume de Grandgousier, ravage toute une
contrée ; mais il est arrêté dans sa course, battu et se sauve, suivi à
peine de quelques compagnons. Cependant le vainqueur, loin d’abuser de sa
victoire, respecte le territoire ennemi et rend la liberté aux prisonniers
sans rançon. Ce trait était une protestation contre les horreurs et les
injustices de la guerre. L’un
des plus vaillants champions de l’armée de Grandgousier est un moine, frère
Jean des Entomeures. À l’approche des ennemis, les autres moines se sont
réfugiés tout tremblants dans la chapelle ; frère Jean s’arme du bois de
la croix, met son froc en écharpe et tombe à bras raccourci sur les pillards
et en laisse sur le terrain « treize mille six cents vingt-deux, sans
les femmes et petits enfants, cela s’entend toujours ». L’auteur avait
évidemment l’intention de montrer que le couvent renferme et enlève à la
société des hommes faits pour l’action, qui sont de mauvais moines et qui
feraient d’excellents soldats, d’excellents laboureurs et artisans. Les ennemis
battus et rentrés dans tour pays, Gargantua songe à récompenser le moine. Il
lui offre une abbaye qu’il a préservée du pillage. Mais frère Jean refuse.
Cependant il ne demande pas mieux que de fonder une abbaye à son gré. C’est
la fameuse abbaye de Thélème, véritable paradis terrestre où règne la liberté
absolue, la joie, l’étude, les honnêtes délassements. Sur la porte est gravée
la devise : Fais ce que tu voudras. On y entre et on en sort à
volonté. C’est le rêve d’un ami de l’humanité. |
RABELAIS
- FILS DE RABELAIS
|
Valérie de Changy
|
Edition de Borée
|
2018
|
En ce XVIe siècle triomphant, les idées de la Renaissance pénètrent
les cœurs et les esprits de la haute société. Rabelais, avec la publication
de son Pantagruel puis de Gargantua, s’est fait une place de
choix parmi les humanistes. Or, cet homme mûr, médecin et philosophe,
écrivain à nulle autre pareille, compte de nombreux ennemis... Justus,
orphelin de 13 ans qu’il a recueilli et qu’il considère comme son fils
adoptif, développe à la Devinière ses talents de cuisinier et son goût pour
la nature et les plantes, en même temps qu’il devient le réceptacle des idées
novatrices et de la grande humanité du philosophe. Lorsque la jeune Blanche
est recueillie par la tante Eulalie, suite à une tentative d’exercer le droit
de cuissage par le chevalier de Puits-Herbault, la vie va s’en trouver
radicalement changée. Tandis que Rabelais écrit son Tiers Livre, le seigneur
fourbit ses armes et s’apprête à frapper. Justus et Rabelais seront-ils
suffisamment forts pour lui résister ? Qui des humanistes ou des opposants à
Rabelais vont gagner la bataille ? Dans une langue ciselée et agréable à l’extrême, Valérie
de Changy nous plonge au cœur d’une province française au temps de François
Ier, roi conquérant et mécène : elle interroge les valeurs essentielles que
sont la tolérance et les progrès de la connaissance. Justus, Rabelais, Blanche
et Eulalie sont les personnages-témoins d’une aventure hors norme...Alors que
les inépuisables études rabelaisiennes sont légion, Valéry de Changy a fait
le choix judicieux du roman pour mieux révéler les multiples facettes de ce
François Rabelais auquel nous nous référons à de nombreux titres sans
toujours bien saisir la portée de l’héritage profond qu’il nous a laissé. Dans un XVIème
siècle pénétré lentement mais sûrement par les idées de la Renaissance,
Rabelais a déclenché de nombreuses hostilités à son égard dont celles d’une
Sorbonne monolithique au service du dogme catholique. En 1543, La Sorbonne
condamne Pantagruel et Gargantua. La protection des Du
Bellay lui évite des ennuis majeurs. Le
Quart Livre lui vaudra une nouvelle condamnation et cette fois,
peut-être, des ennuis bien tangibles. Il a recueilli un
orphelin de treize ans, Justus, qu’il considère comme son fils, un fils qui
baigne dans l’effervescence rabelaisienne et s’imprègne des idées libertaires
de ce père adoptif. Nous pourrions dire de Rabelais qu’il incarne à son
époque l’alliance entre tradition et avant-garde, la tradition étant cet
incessant rappel à l’essentiel au sein des modernités successives. Cette
posture est par nature intenable, suscitant adversités et incompréhensions
dans tous les milieux. L’adversaire est ici le chevalier de Puis-Herbault,
sorbonnard rigide qui se pense missionner pour protéger la foi. Il compte
frapper Justus pour atteindre François l’humaniste et ses pairs. Le roman est porté
par une belle langue qui restitue le rythme rabelaisien de la vie. Le lecteur
se plonge avec délectation dans l’intrigue et se confronte avec les idées
portées par Rabelais. Au cœur des valeurs
rabelaisiennes, se trouve la liberté, liberté d’être, de penser et d’agir,
une liberté qui doit s’inventer et se réinventer au quotidien par un
affranchissement à la fois des conditionnements de l’époque et de
conditionnements plus personnels. Il est intéressant de noter que Justus
étant passionné d’arts culinaires, la saveur tient une place essentielle dans
le roman. Or, le goût et l’odorat sont les plus immédiats des sens après le
toucher, se prolongeant par l’ouïe et la vue jusqu’à la pensée. Cette
approche sensorielle donne à l’expérience une indispensable assise « ici
et maintenant » permettant de partir en quête du « déjà et pas
encore », quête si singulière chez Rabelais. Nous retrouvons dans
la relation entre François et Justus, le projet éducatif humaniste de
Rabelais, soucieux d’embrasser les disciplines afin qu’elles se nourrissent
les unes les autres. Nous parlerions aujourd’hui de transversalité. Le roman
met également en lumière la place de la femme chez Rabelais. Il voudrait les
libérer du fardeau sociétal qui les contraint dans la tenaille des mâles.
Pour cela, il ne cherche pas à les idéaliser mais les voudrait chair et
esprit quand les uns ne les prennent que chair et les autres purs esprits.
Valérie de Changy nous offre deux belles figures de femmes rebelles, Blanche
et Eulalie, qui refusent le carcan dans lequel les préjugés communs les
maintiennent et choisissent la marginalité d’une communauté. Le roman reprend les
thèmes rabelaisiens intemporels : la lutte contre les institutions qui,
toujours, enferment, la vivance ou la survivance des idées nouvelles, la
relation avec la nature, la question des affranchissements, celui du fils
face au père, celui de la femme devant l’homme, nécessaires pour co-créer
dans une véritable relation, celle de l’amour par conséquent. Il s’agit
toujours, conclut Valérie de Changy d’élever à la liberté. Sans oublier
l’éclat de rire au cœur du tragique sans lequel Rabelais ne serait pas
Rabelais. Comme toujours avec
Rabelais, il apparaît furieusement actuel. Il est salutaire de se retourner
vers lui pour nous réveiller de l’engourdissement sombre qui envahit
aujourd’hui notre monde. Il y a un recours à Rabelais comme il y a un recours
à Spinoza ou un recours aux forêts. Ce livre, d’abord publié en Belgique, a
déjà reçu le prix Rabelais et le prix Contrepoint. Mais le plus beau prix pour
Valérie de Changy, en véritable fille de Rabelais, est sans doute celui du
lecteur qui sort de ce roman plus vivant qu’il ne l’était avant d’en ouvrir
la première page. Rabelais sera toujours un renouvellement de l’intensité. A ne pas manquer. Et
nous attendons la suite annoncée avec impatience… |
RABELAIS - LA TRADITION ET LA
CONNAISSANCE PRIMORDIALE DANS LA SPIRITUALITÉ DE L’OCCIDENT. LES SILÈNES DE
RABELAIS |
Paul
NAUDON |
DERVY |
1973 |
||
C'est ainsi que
Rabelais nous raconte, au chapitre LV du Quart Livre, comment Pantagruel
entendit en haute mer diverses paroles dégelées ... Voici donc un livre qui
n'est pas l'œuvre d'un bouffon, ni d'un farceur trivial, mais bien celle d'un
génie raffiné qui raillait le genre humain et la crédulité de ses espérances.
Un génie, qui pour découvrir l'idéal humaniste, avait affranchi sa conscience
du pouvoir millénaire de la pensée médiévale, en prenant délibérément
position sur la rive opposée de la culture officielle, en se mettant
toutefois à couvert sous le masque du carnaval et de la folie, comme il le
fait assez bien comprendre lui-même dans son prologue : Mais, que peut-on
dire de sérieux sur Rabelais dans notre langage sérieux ? On ne saurait
parler de lui quand on ne parle pas comme lui. Et seul Coluche aurait
osé dire quelle partie de lui-même Grandgousier se chauffait à un clair
feu de bois, ou celle que Gargantua avait inventé de se torcher d'une manière
révélatrice. Alors, que faire d'un géant du rire, dont le langage est la
substance et l'ivresse ? Que faire de celui par qui le scandale arrive, mais
qui seul, avec Molière peut-être, soutient la comparaison avec quelques
géants étrangers ? Et surtout, comment aborder une réflexion sur Rabelais
avec un regard résolument tourné vers le futur ? Peut-être en se demandant
pourquoi il est impossible d'éviter de réfléchir son propre portrait dans le
miroir qu'est par définition un chef-d'œuvre. Car il n'existe aucun lecteur
sérieux qui n'ait trouvé, dans les silènes, autre chose que sa propre
image.... |
rennes-
le- chÂteau |
Jean blum |
Edition du Rocher |
2003 |
Toujours un parfum de mystère pour essayer
d’y voir clair dans cette affaire ou une enquête est mené sur les Wisigoths,
les Cathares, et les Templiers. L’auteur s’efforce d’être lucide et pose des
questions plutôt que d’assommer des pseudos vérités. Un bon livre sur le sujet. |
rennes – le - chÂteau
- ACTE du colloque d’Études & de recherches sur rennes – le - chÂteau |
A.R.T.B.S. |
Edition
ŒIL DE LYNX |
2003 |
Comme
d’autres célébrités, Béranger Saunière, curé de Rennes – Le – Château, aura
eu deux existences : la terrestre et la posthume. La terrestre est à peu près
connue : elle est faite de dépenses destinées d’abord à restaurer l’église du
village, puis à acquérir et aménager un domaine privé, enfin d’un procès
ecclésiastique intenté par l’évêque de Carcassonne, et se termine avec le
décès du prêtre en janvier 1917. la posthume commence il y a une cinquantaine
d’années et n’est construite que d’hypothèses : celles de plus en plus
audacieuses émises par des chercheurs qui ne se satisfaisaient pas du
prétexte invoqué par l’évêque. Un
trafic de messes, allons donc ! Cela ne saurait suffire !
|
rennes – le – chÂteau
à saint- sulpice |
Henri
de lens |
Edition
PÉGASE |
2005 |
La
première fois que Henri de Lens vint à Rennes-le-Château, il comprit tout de
suite que l’outil du chercheur n’était ni le pic ni la pioche, mais la tête.
De la réflexion et de l’astuce, l’auteur en est puissamment doté. Peut-être
plus attiré par l’aspect intellectuel de cette quête au trésor, il met
libéralement sa science et son savoir au service d’une découverte
extraordinaire qu’il pressent et démontre.
|
rennes- le- chÂteau
- autopsie d’un mythe |
J.J.
bedu |
Edition
LAUBATIÈRES |
1990 |
En
mars 1988, Jean-Jacques Bedu découvre l’affaire de Rennes – Le – Château.
Disposant de documents inédits, l’auteur mène alors une enquête minutieuse
dont résulte une conclusion surprenante ; Bérenger SAUNIÈRE ne s’est
nullement enrichi grâce à la découverte d’un trésor. Exploitant
à l’aide du support informatique la fabuleuse somme de données qui lui a été
confiée, il rétablit scrupuleusement les comptes du prêtre et découvre
aussitôt le secret et l’étrange source de revenus de l’abbé SAUNIÈRE, levant
ainsi un voile sur l’énigme.
|
RENNES-LE-CHÂTEAU B.A-BA |
F.D
KIRCHER |
Edition
PARDES |
2003 |
||
Les
auteurs sont parvenus à déchiffrer les singulières inscriptions de la tombe
de la marquise de Blanchefort. Ils ont réussi à démêler le fil des
investigations de Béranger Saunière, se trouvant ainsi conduits à découvrir
comment il entra en possession de ces richesses inexplicables. Que Béranger
Saunière ait été obnubilé par Marie- Madeleine
nous est prouvé par ses faits et gestes. Les Evangiles comptent 3 Marie
(Marie de Béthanie, Marie de Magdala et la pécheresse repentie), mais les
légendes chrétiennes postérieures virent souvent leurs personnages
s’interpénétrer, voire se confondre en une seule personne : Marie-Madeleine. Or
notre abbé a construit une villa cossue, qu’il affubla du nom de Béthania,
ainsi qu’une tour Magdala. Et, dans l’église de Rennes-le-Château, qu’il fit
restaurer, Saunière ajouta de nombreuses représentations de la sainte :
vitrail représentant la pécheresse repentie, plusieurs stations du chemin de
croix, bas-relief de l’autel et statues à l’intérieur et à l’extérieur de
l’église. Dans ses papiers personnels, on retrouva un singulier
document : un collage composé de deux illustrations tirées d’un journal.
La partie supérieure représente trois anges emmenant au ciel un enfant
portant dans ses mains une bougie allumée, rappelant ainsi la légende de
Marie-Madeleine.
|
rennes- le - chÂteau
– entre la rose & l’Équerre |
Daniel
dugès |
Edition
ARQA |
2008 |
«
Il suffit d’entrer dans l’église de Rennes-Le-Château et d’observer au regard
de la symbologie maçonnique, les choses, les décors, les peintures et les
architectures : tout y est ! Et la messe est dite… Il suffit de connaître et
de comparer le plan d’un temple maçonnique et le plan de l’église de
Rennes-Le-Château : la voûte étoilée, le pavé mosaïque, mais surtout
l’emplacement pour les Surveillants, dans ce qu’il faut bien appeler
aujourd’hui « L’église-loge » de Rennes-Le-Château, et l’on comprendra le fin
mot du mystère… Ce n’était pas sorcier et c’était là devant nous, mais nous
ne l’avions pas vu jusqu’à présent ! Dans
cet ouvrage, Daniel Dugès, reprenant à zéro la thèse parfaitement évoquée il
y a exactement quarante années par Gérard de SEDE, qui considérait qu’à
l’époque de l’Abbé Saunière l’église de Rennes-Le-Château servait à des
tenues secrètes de Franc-maçons travaillant au Rite Écossais, arrive
exactement à la même conclusion que de Séde, mais en apportant surtout les
preuves qui manquaient à l’auteur de L’Or de Rennes ! Elles
sont concrètes et palpables ces preuves, elles sont là sous nos yeux. « C’est
devant l’impossibilité d’expliquer le grand bas-relief du fond de l’église et
la découverte sur celui-ci d’un signe manifestement initiatique, évidence
récemment confirmée par l’apparition d’un sautoir maçonnique dans les
affaires de l’Abbé Saunière en 2007, par Antoine Captier, le descendant du
carillonneur de l’Abbé Saunière, que j’ai décidé de reprendre toutes les
théories que les chercheurs avaient explorées jusqu’à présent et qui nous
emmenaient dans une impasse… L’hypothèse
d’un Abbé Saunière isolé découvreur de trésor ne tenait pas, par contre
l’idée qu’un groupe d’initiés se réunissant à Rennes, et se servant de
l’église comme d’un temple, demandait à être approfondie, mais les éléments
apportés par de Séde étaient totalement insuffisants, jusqu’à ce jour de
janvier où entrant dans l’église, j’ai découvert les preuves manifestes,
incontournables et surtout incontestables, qui nous emmènent à cette
inévitable conclusion. Ce
que les chercheurs castelrennais n’avaient pas compris jusqu’alors, c’était
que la guerre entre les maçonneries qui faisaient rage à la fin du XIXème
siècle, du temps de l’Abbé Saunière, entre la maçonnerie dite « régulière »
composée de hauts grades à évocation christique et celle laïque et
anticatholique, qui ne cessait de prendre en compte, si l’on veut comprendre
le fin mot de l’histoire… » Voilà
ce que nous dit Daniel Dugès dans ce livre érudit et généreux, qui ne manque
ni de sources, ni de références bibliographiques. Un livre qui va
assurément faire trembler les colonnes du Temple ! Entre la Rose et
l’Équerre. |
rennes- le- chÂteau
– l’abc & l’encyclopÉdie de Rennes-le-chÂteau |
Les
Bergers d’arcadie |
Edition
ARQA |
2008 |
||
|
rennes- le- chÂteau
- l’affaire de rennes – le – chÂteau |
Christian doumergue |
Edition
ARQA |
2006 |
D’aucuns
pourront penser : « Un livre de plus sur Rennes Le Château ? »… Oui ! Mais
quel livre ! Assurément un livre évènement… C’est que l’auteur, à travers un
texte illustré par plus de quatre-vingt documents, pour la plupart inédits,
apporte de nombreuses pièces nouvelles au dossier. Issues du fonds
Corbu-Captier, des correspondances jamais encore publiées à ce jour, jamais
montrées même pour certaines, révèlent des aspects méconnus de la vie de
l’abbé SAUNIÈRE. On le découvre, par exemple, disciple de Stéphane Kneipp,
prêtre allemand très en vogue dans les dernières années du XIXème siècle. Le
prêtre n’est pas seul à voir son portrait considérablement précisé. D’autres
documents éclairent – eux – le Mystère de Rennes. Plus exactement, nous
disons que derrière le mythe créé par Pierre Plantard autour de l’abbé
SAUNIÈRE il y a bien quelque chose. Ainsi
voit-on Jules Doinel, le fondateur de l’Église Gnostique, dont le présent ouvrage
expose en détail l’implication dans ce que Christian Doumergue appelle fort
justement « L’Affaire de Rennes Le Château », côtoyer l’un des acteurs-clef
du Mystère, Monseigneur Billard lui-même… Éclairage
exceptionnel que l’on ne pourra comprendre qu’au regard d’autres découvertes
tout aussi étonnantes ; recherches menées par les inquisiteurs près de Limoux
pour y retrouver le « Trésor » des Cathares, tentative d’exploration par un
Déodat Roché alors proche de Jules Doinel, d’un ancien temple souterrain près
d’Alet…Ainsi au fil de ces lignes résultant de près de dix ans de recherches
ressuscite peu à peu un passé oublié… et jusqu’à ce jour insoupçonné !
|
rennes- le- chÂteau
– l’affaire des carnets |
Franck
daffos |
Edition Arqa |
2008 |
||
Depuis
des années, Franck Daffos en fin limier de l’affaire de Rennes, conduit ses
recherches sur des domaines peu explorés, il présente ici une remarquable
contre-expertise sur les carnets de l’abbé Saunière, rare source éminente
conservée à la fois aux Archives départementales de l’Aude et dans le fonds
Corbu-Captier, source qui ne demandait qu’à se dévoiler, de la meilleure
manière qui soit. Cette
superbe étude publiée partiellement sur le site Internet
//rennes-le-château-archive.com se trouve ici augmentée dans cette version
intégrale, enrichie de nombreuses notes substantielles, d’un chapitre
totalement inédit et tout à fait saisissant, intitulé Les vérités du chanoine
Huguet, d’une préface de Thierry E Garnier, et des réponses circonstanciées
en annexes de Jean-Luc Chaumeil, Christian Doumergue et Gino Sandri, à M.
Octonovo. |
RENNES-LE-CHÂTEAU. LA TOMBE PERDUE |
CHRISTIAN
DOUMERGUE |
ÉDITION
PARDÈS |
2010 |
Le
corps du Christ repose-t-il dans le sud de la France ? Le 26 Février
2007, par le biais d’une conférence de presse à la bibliothèque publique de
New York, James Cameron (le réalisateur du film Titanic) annonçait avoir
découvert la tombe du Christ. Assurant la promotion d’un documentaire produit
par ses soins, le cinéaste faisait référence à l’exhumation, à Jérusalem dans
les années 1980, de plusieurs ossuaires portant pour l’un, le nom de Jésus,
et, pour ceux l’entourant, des patronymes associés au Messie, comme Marie ou
Joseph. Aussitôt
débattue, l’annonce a fait le tour de la planète et suscitée de vives
réactions, notamment des milieux religieux, qui après le « Da Vinci
Code », ont vu là, une nouvelle attaque contre la foi chrétienne.
Reposant sur la même question, cet ouvrage « La Tombe Perdue », fruit de plusieurs années de
recherches en bibliothèque comme sur le terrain, apporte une réponse plus
surprenante encore que le documentaire évoqué. S’il est certain, pour
l’auteur, que Jésus n’est pas ressuscité au sens où l’entend l’Eglise et, si
le Christ a donc bien eu une tombe, celle-ci ne serait pas à chercher en
Israël, mais dans le sud de la France. L’affirmation
a de quoi surprendre. Les nombreux documents historiques rassemblés dans le
présent ouvrage, afin d’essayer de percer un mystère vieux de 2000 ans,
permettront toutefois à chacun de se faire une idée sur la question. Au
sommaire de cet ouvrage : Une énigme vieille de 2000 ans : La Disparition du Corps trois
jours après la mise au tombeau- D’Orient et d’Occident – interrogation autour
d’un reliquaire – le manuscrit Lat. 5327 – derrière le voile – la Gaule – A
la recherche du tombeau – Une vieille histoire sort de l’oubli – A l’origine
du mythe – Les Evangiles sans Dieu (1887) de Louis Martin – L’invention des
reliques de saint Maximin – Narbo Martius – La Rennes oubliée – A la
recherche de la Vérité – |
RENNES-LE-CHÂTEAU – LE CERCLE DE NARBONNE ET LE MYSTÈRE DE RENNES-LE-CHÂTEAU |
Christian Doumergue |
Edition Arqa |
2015 |
||
Et si le personnage central de Rennes-le-château n’était pas Bérenger Saunière mais bien Alfred Saunière, son frère ? Ce livre essentiel comporte pas moins de 80 documents inédits, tous relatifs à la vie de l’abbé Saunière, et ouvre une voie totalement débarrassée de toutes contingences légendaires et mythologiques. Grâce à l’auteur un nouvel axe de recherche est tracé, il revient donc à la source exacte des donateurs privés qui ont financé l’église de Rennes-le-château, un nombre important d’archives remettant en perspective l’origine même du secret des prêtres audois… et c’est en revenant à la source même et exacte des donateurs privés qui ont financés son église que l’auteur nous plonge dans ce qu'’il appelle ‘’Le cercle de Narbonne’’ Les annexes du livre qui façonnent la majorité du livre sont composées de la retranscription de l’ensemble des documents d’archives relatifs au cercle de Narbonne. Grâce à la découverte de ces documents récents, ce cercle de Narbonne livre un peu mieux son secret et révèle autrement des silhouettes qui s’éclairent un peu plus au grand jour, celles des deux frères Saunières, tapis dans les sombres coulisses du Razès, au moment où va débuter un des plus grands mystères de cette époque. On soupçonne depuis un certain temps le rôle joué par Alfred Saunière – le frère de Bérenger Saunière – dans ce qu’il est convenu d’appeler l’Affaire de Rennes-le-Château. Mes recherches sur le sujet m’ont amené à éclairer d’un jour nouveau une partie de ce rôle et d’établir une connexion précise – via Alfred – entre la rénovation de l’église de Rennes-le-Château et une organisation réactionnaire basée à Narbonne : le Cercle Catholique de Narbonne. Le nom du Cercle Catholique de Narbonne apparaît dans deux rapports de la sous-préfecture de Narbonne à propos d’Alfred Saunière. Selon ces rapports, Alfred joua au sein de cette structure un rôle déterminant, puisqu’il fut placé à sa tête. Des documents émanant du Cercle permette de préciser le rôle exact d’Alfred, amené à prendre le poste d’aumônier du Cercle à deux reprises. Une première fois en 1886. Puis, en 1896, suite au décès du R. P. Parazols, au mois de novembre. Dans son rapport sur l’historique du Cercle, Léonce Favatier expose qu’à cette occasion « M. l’abbé Saunière […] a mis une seconde fois son talent d’orateur au service de notre œuvre. » Le talent d’orateur d’Alfred va, de fait, être souvent sollicité. Les rares documents retraçant les cérémonies instiguées par le Cercle montrent Alfred Saunière exploitant au mieux ses talents d’orateur. C’est lui qui inaugure les festivités. C’est également lui qui clôture les journées, au travers de discours marquant son auditoire. On voit encore Alfred prendre la parole au terme d’un banquet accueillant plus de deux-cent personnes. Alfred apparaît ainsi comme le véritable chef d’orchestre de certaines manifestations. Le rapport sur Alfred réalisé par le sous-préfet de Narbonne en 1896, indique qu’il fut, en outre, pendant plusieurs années « le directeur et le rédacteur principal du journal “ La Croix du [Sud]” qui s’imprimait à Narbonne. » Or, un autre rapport, sur le Cercle celui-ci, et daté du 15 mars 1892, indique que La Croix du Sud était l’organe officiel du Cercle Catholique. Véritable porte-parole du Cercle, Alfred portait donc les couleurs de celui-ci aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Un activisme qui, incontestablement, lui permit d’acquérir, dans les milieux royalistes, une aura dont son frère ne manqua pas de profiter. Notamment lorsqu’il se rendit, pour quelques mois, à Narbonne, après sa suspension de traitement pour prise illégale de position politique en chaire. On sait que c’est après ce bref séjour à Narbonne que Bérenger, de retour à Rennes-le-Château, fut en mesure, financièrement parlant, de se lancer dans la rénovation de son église. Une soudaine fortune financière, qui n’est pas sans lien avec le Cercle Catholique où l’a introduit son frère. Le Cercle Catholique de Narbonne s’inscrit dans un mouvement plus large de constitution, un peu partout en France, de Cercles catholiques ouvriers. Le premier est créé à Paris en 1873, à l’initiative du comte de Mun (1841-1914), de François René de la Tour du Pin Chambly, marquis de la Charce (1834-1924), Félix de Roquefeuil-Cahuzac et Maurice Maignen, désireux de ramener la France dans « les voies chrétiennes. » Le modèle fait école. Très vite. En 1878, ce sont ainsi 375 cercles qui ont été constitués. Ils totalisent 37.500 ouvriers et 7600 membres issus des classes dirigeantes. C’est dans ce contexte qu’est créé le Cercle Catholique de Narbonne, le 16 avril 1875, par 23 membres fondateurs. A Narbonne comme ailleurs, le but du Cercle Catholique est très clairement d’inverser le courant politique et philosophique qui dirige la France depuis l’avènement de la République. Il prône ainsi une lutte farouche contre les principes contraires à la religion. Il est question de « résister au flot envahissant du matérialisme [et] de l’athéisme » et de préparer « la victoire finale. » Quant à la structure du Cercle, elle pourrait, grosso modo, se résumer ainsi : une hiérarchie issue de l’Eglise et de la haute société ; des recrues issues des classes populaires, plus particulièrement ouvrière. Avec une volonté idéologique de briser la « lutte des classes » et de promouvoir un autre modèle social, basé sur l’idéal christique de fraternité. C’est autour de ce double mouvement que se structure le Cercle. L’idée est de redonner à tous la foi chrétienne. Aussi bien aux classes ouvrières, que le Cercle aspire à détourner de ceux qui instrumentalisent sa misère, qu’aux classes « aristocratiques. » L’aristocratie dont il s’agit ici est tout autant l’aristocratie au sens classique du terme, que la classe fortunée issue de la bourgeoisie, ou encore l’élite scientifique. Pour cela, le Cercle va créer différentes structures, dépendantes de lui. Il se ramifie, en plusieurs « branches » : Cercle, comité, dames patronnesses, bienfaiteurs, et patronage. La plupart du temps, ces structures s’interpénètrent : le Cercle et le Patronage ont ainsi le même siège, la même chapelle, le même aumônier, la même salle des fêtes, le même Comité… Certaines émanations du cercle sont plus étonnantes (bien que typiques des Cercles catholiques), comme la Caisse de la boulangerie. L’objet de cette structure était de fournir aux ouvriers du Cercle du pain à un prix avantageux. D’autres structures du même genre, pour d’autres denrées, vont être mises en place. Dans le domaine culturel, le Cercle œuvre pour que les ouvriers aient accès à différents types de livres et de quotidiens. Il organise des conférences littéraires ou scientifiques. Voilà pour le rôle officiel. Officieusement, le Cercle va se livrer à un véritable lobbying politique. Différents rapports sur ses activités mettent en lumière ce rôle. Le 24 mars 1896, le commissaire spécial chargé de surveiller le Cercle consigne au sous-préfet de Narbonne les manœuvres électorales entreprises par le groupe. Plusieurs activités du Cercle sont surveillées de près par les autorités, notamment les recrutements effectués chez les militaires. La loi française interdisait à ceux-ci toute affiliation à un groupe religieux ou politique. Mais le Cercle, a cherché à recruter dans la classe militaire. Cela finira par une interdiction formelle du commandement militaire qui va proscrire l’accès du patronage aux militaires de la garnison de Narbonne (Rapport du sous-préfet du 18 décembre 1901). Ces infractions régulières à la loi, les visées d’influence occulte de la vie politique locale, se heurtent à la forme publique du Cercle. Si bien que, quasiment dès après sa création, le Cercle va en réalité entrer en clandestinité. Il s’est en effet très rapidement dissous de manière officielle auprès des services préfectoraux, mais a néanmoins continué son activité – et son activisme. Le rapport du sous-préfet de Narbonne du 7 mai 1880 consigne ainsi : « Il y a donc à Narbonne un Cercle politique, non autorisé, situation anormale, dont s’émeut la population républicaine de cette ville, et de la région (sur laquelle ce cercle essaie d’étendre son influence). » Si cette entrée en clandestinité a du faciliter les manœuvres d’influence du Cercle, elle a, probablement, aussi, une autre raison. Le même rapport affirme en effet : « …cet établissement n’a jamais cessé de fonctionner, et sa prétendue dissolution n’a été qu’une supercherie destinée à l’exempter de l’impôt sur les patentes. » Plusieurs correspondances du même type mettent en avant le même argument et exigent que des mesures soient prises contre le Cercle. Le 21 août 1880, le Ministère des Cultes, suite à ces différents rapports préfectoraux exige que le Cercle – qui est qualifié de « centre de propagande politique » — soit dissolu. Il perdurera pourtant… Il est manifeste que le Cercle a manipulé d’importantes sommes d’argent. Le rapport du sous-préfet du 9 décembre 1901 indique qu’il était « subventionné par des familles riches de la ville appartenant au parti conservateur. » On mesure quelque peu l’ampleur des sommes qu’il a pu brasser à travers une souscription à la promotion de laquelle il participa vivement. Le Cercle promouvait le culte du Sacré Cœur et, à ce titre, a fait campagne pour que soit élevé, au Sacré Cœur de Montmartre (dont la première pierre avait été posée cinq ans plus tôt) un pilier offert par les narbonnais. L’Union de l’Aude du 22 janvier 1880, rend compte de la somme récoltée à ce jour : 12.306, 35 franc-or… L’engagement d’Alfred au sein du Cercle Catholique – son rôle central dans cette organisation – joua, de manière certaine, un rôle déterminant dans le financement de l’œuvre de son frère à Rennes-le-Château. Bérenger confessa que son frère lui apporta d’importantes sommes d’argent (55.000 franc-or), et servit d’intermédiaire à d’importantes donations. Or, plusieurs des donateurs importants de l’abbé Saunière gravitent autour du Cercle. C’est le cas de Madame de Beauxhostes, dont la famille figure au rang des membres fondateurs du Cercle, et qui alimenta le curé de Rennes de quelques 25.000 franc-or. La comtesse de Chambord, sans être membre du Cercle, est évidemment adulée par ses membres. Concernant Marie Cavailhé, la seconde donatrice de l’abbé après la comtesse, il n’y a pas de preuve formelle de son appartenance au Cercle, et pour cause, les archives internes de celui-ci ne nous sont pas parvenues… Mais de nombreux indices existent en cette faveur. Outre son engagement politique royaliste, et sa proximité géographique avec Narbonne, son poème « La Patrie » laisse deviner une autre connexion. Marie Cavailhé y exprime une profonde dévotion envers Louise de Sabran-Pontevès (1835-1863). Or, dans le rapport du 7 mai 1880, un membre de la famille de celle-ci, est cité comme étant un des dirigeants les plus influents du Cercle Catholique de Narbonne. Il s’agit du marquis de Sabran, alors lieutenant-colonel de l’armée territoriale… Il apparaît donc assez probable que ce soit le Cercle catholique de Narbonne qui ait servi – à cause du rôle qu’y jouait Alfred – au financement des premiers travaux de l’abbé Saunière. Un indice remarquable accréditant cette hypothèse est la mise en exergue, par deux fois, sur le fronton, et, de manière francisée sur le bénitier de l’église de Rennes, de la formule In hoc signo vinces. C’était, précisément, la devise du Cercle catholique de Narbonne, et, plus largement, de l’ensemble des Cercles Catholiques français. A Rennes, il est difficile de ne pas y voir la « signature » des bienfaiteurs de l’abbé Saunière... |
rennes- le - chÂteau
- le fabuleux trÉsor de rennes-le-chÂteau – le secret de l’abbÉ gÉlis |
J.
rivière |
Edition
BELISANE |
1996 |
L’affaire
de Rennes Le Château n’a pas fini de nous surprendre, après la parution en
1983 du « fabuleux trésor » et du « Secret de l’Abbé Saunière », Jacques
Rivière nous entraîne, cette fois, sur une autre piste, celle de Coustaussa
et du « Secret de l’Abbé Gélis ».
Cette
étude passionnante menée comme une enquête judiciaire entraînera le lecteur
dans un autre univers. |
RENNES-LE-CHÂTEAU –L’ÉGLISE |
Christian
DOUMERGUE et Daniel DUGÈS |
Edition
PÉGASE |
2009 |
||
On
y découvrira le visage intégral de la Marie-Madeleine de l’autel,
visible seulement de profil depuis la nef : le vitrail de la sacristie,
fermé au public ; ou encore les étranges caractères couvrant le livre
posé au pied de Marie-Madeleine, du haut de ses deux mètres invisible du
passant. Les
deux auteurs de ce livre sont reconnus pour leurs différents travaux sur
l’affaire de Rennes. Dans ce livre Christian Doumergue explique le
sens religieux de la décoration de l’Elise. Daniel Dugès invite à une
lecture plus étonnante et complémentaire en mettant en évidence l’existence
d’une symbolique maçonnique dans l’ornementation choisie par l’abbé
Saunière ou ses « éminences grises… ». Plus de 227 illustrations couleur – Des photos et des documents
inédits – La symbolique religieuse de l’église exposée de manière claire et
une analyse initiatique du sanctuaire. |
rennes- le- chÂteau
– le puzzle reconstituÉ |
Franck daffos |
Edition
PEGASE |
2007 |
Il
y a deux ans, Franck Daffos publiait un premier livre : Rennes-Le-Château, Le
Secret dérobé. Indéniablement, l’auteur sortait des sentiers battus.
Proposant de nouvelles pistes, exhumant des documents jusqu’alors ignorés, il
esquissait une autre façon de voir les contours de cette irritante énigme. Cette
originalité lui valut, certes, l’incrédulité de ses contradicteurs, mais
surtout les encouragements de ceux qui pressentaient déjà que l’histoire de
l’abbé Saunière n’était pas qu’un épiphénomène réduit aux conditions troubles
de l’enrichissement de l’ancien curé de Rennes-Le-Château.
|
rennes-Le-chÂteau
– le secret dans l’art ou l’art du secret |
j.p. garcia |
Edition
PEGASE |
2008 |
||
À
partir de faits incontestables, énoncés par Franck Daffos, en 2005, une
fresque historique peut être maintenant reconstituée. Ce
livre a pour ambition d’ouvrir les yeux aux curieux et aux passionnés sur
l’une des plus belles histoires merveilleuses qui soit, celle de
Rennes-Le-Château et de ses trésors deux fois millénaires….Plus de 400 pages
avec des photos couleur à toutes les pages. Un livre de référence très
agréable à lire, avec une érudition solide et des photos magnifiques. |
RENNES-LE-CHÂTEAU. LE SECRET
DE NICOLAS POUSSIN |
DANIEL
DUGÈS |
ÉDITION
PÉGASE |
2006 |
Nicolas
Poussin,
célèbre peintre du XVIIe siècle, contemporain de Louis XIV, est-il venu à
Rennes-le-Château ? Quel redoutable secret recèle cette toile « les Bergers d’Arcadie », qu’il a peint
à l’apogée de sa gloire et qui lui a permis de s’élever au rang des
maîtres du classique français ? Le
travail qu’a mené l’auteur sur les Bergers d’Arcadie amène à la conclusion
suivante : Quelqu’un dans la famille Barbérini ou du cardinal
Rospigliosi (futur Pape sous le nom de Clément IX) a commandé à Nicolas
Poussin cette œuvre, qui est un hommage secret aux gardiens de l’Arcadie, et
qui aurait du rester dans l’ombre, or ce fut le contraire, pourquoi ? Au
terme de cette étude de nombreuses questions restent sans réponses. Comme
l’auteur le suppose avec force, l’Abbé Saunière n’a pas trouvé de trésor
incommensurable, mais quelque chose il a trouvé, mais quoi ? Depuis 50
ans ce village du Razès fait les délices des échotiers et des chasseurs de
trésors, il a peut-être dû en passer par là pour que l’on prenne conscience
que le mystère Saunière est tout autre, car on trouve de plus en plus dans
les archives et les bibliothèques publiques ou non, des papiers de l’AA,
mais qui est l’AA ? C’est en 1913 que le comte Henri Bégouen
fait paraître un essai intitulé : Une
société secrète émule de la compagnie du Saint-Sacrement : L’AA de
Toulouse. A
travers diverses recherches et malgré le secret dont s’entoure cette société
jésuite, on commence à pressentir le rôle qu’a pu jouer cette AA dans
le mystère de Rennes-le-Château, sachant qu’elle a évoluée entre l’époque de
Nicolas Poussin et l’époque de l’Abbé Saunière, c'est-à-dire qu’elle a pu
très bien passer de la spiritualité à la politique, avec comme toile de fond
ou comme centre, la non-divinité du Christ. Il
est surprenant que tant de messes soient arrivées chez L’Abbé Saunière, mais
tout aussi surprenant est le fait qu’on ne trouve pas traces des petites
annonces passées, ni des frais que coutaient ces passages. Enfin cette phrase
énigmatique « ET IN ARCADIA EGO »,
que veut-elle dire ? A-t-elle un rapport avec la phrase écrite sur le
fronton de la petite église de Rennes-le-Château en guise d’avertissement
« Ce lieu est terrible » ? Daniel Dugès, professeur d’Art plastique, cryptographe aguerri
et chercheur obstiné, n’a pas craint de braver les tabous. Il lui a fallu, en
effet beaucoup d’abnégation pour suivre certaines pistes, qui se sont
révélées le plus souvent sacrilèges, voire hérétiques. |
rennes le chÂteau
- le secret dÉrobÉ |
Franck
daffos |
Edition Serpent Rouge |
2005 |
Aux
dires d’un vieil érudit, Rennes-Le-Château évoque avant tout une histoire
d’or abandonné. En 1645, un pauvre berger découvre par hasard un formidable
trésor mêlé à des squelettes. Ce
sera l’amorce d’un secret qui se transmettra de siècle en siècle. Parfois
enjeu de marchandages éhontés, ce trésor sera le plus souvent considéré par
ses détenteurs comme un bien prédestiné.
|
RENNES-LE-CHÂTEAU - LE SECRET DÉVOILÉ - ENQUÊTE SUR LES
MYSTÈRES DE RENNES-LE-CHÂTEAU |
Christian Doumergue |
Edition de L’Opportun |
2013 |
||
Entre les lignes, au-delà des symboles, un message jusque-là insoupçonné, apparait au fil des pages, et si le trésor de l’Abbé Saunière était lié aux origines mêmes de l’humanité ? Et si l’énigme de Rennes-le-château touchait à notre avenir ? On referme le livre de Christian Doumergue avec de nouvelles certitudes ou peut être de nouvelles interrogations. Préparez-vous à voir l’invisible. Au sommaire de cet excellent livre de 660 pages : La puissance et la mort - la grotte aux trésors - Découverte du mystère - L’invisible chef d’orchestre - La fabrique du mythe - L’acacia m’est connu - En route pour Agartha - L’Atlantide - L’illusionniste - Pain, sel et vase - Le secret du cromlech - Pierre Plantard - Marie-Madeleine - Une affaire de famille - Différentes voies et différents mystères - |
rennes- le- chÂteau
- les faiseurs d’or |
Richard khaitzine |
Edition M.C.O.R |
2006 |
«
Il est là, mort… », tel est le message découvert par l’ex-chanteur du groupe
« Les Enfants Terribles » et filleul de Jean Cocteau, après qu’il eût
déchiffré les documents ayant appartenu à l’Abbé Saunière, curé de l’église
de Rennes – le – Château. Qui est la victime ? Qu’est devenu le corps ?
Mystères !
|
rennes- le- chÂteau
- l’essentiel |
J.
BOUMENDIL |
Edition Bélisane |
2001 |
||
Après la restauration de l'église Bérenger Saunière
s'attaque à la construction d'une grotte artificielle et d'un calvaire avec
l'autorisation de la commune, à charge pour lui de l'entretenir. Il fait
rénover le presbytère de bas en haut puis le cimetière auquel il adjoint un
ossuaire et un mur d'enceinte. Dès 1888, L'abbé fait acheter par
l'intermédiaire de Marie Dénarnaud sa servante de nombreux terrains jouxtant
l'église et le presbytère. A partir de 1891, il fait construire sur ces
terrains des jardins, une citerne puis sort de terre en 1901 la fastueuse
villa Béthania qui fait office de palais dans un tel village. Puis vint la
tour Magdala de style néogothique le tout entouré de remparts et d’un chemin
de Ronde. Notre curé commence à prendre des allures de châtelain. Bien sûr les villageois ne cesse de s'interroger sur les
origines de cette fortune subite et ostentatoire, dès cette époque le bruit
court que le ritou (curé) a trouvé un trésor. Il faut dire qu'aux abords de
1910 le curé de Rennes le Château en est à plus de 200 000 franc-or de
l'époque, une véritable fortune ! Mais son style de vie ostentatoire, ses
constructions plutôt luxueuses et le changement d'évêque vont faire basculer
le rêve de Saunière dans un cauchemardesque conflit avec sa hiérarchie.
Suspecté de simonie (trafic de messe) et sommé de s'expliquer sur ces
dépenses, notre ingénieux curé se défend maladroitement ! la sentence tombe
la suspensio a divinis, il lui est aussi sommé de quitter sa cure ce que
Bérenger saunière refuse. Il décédera le 22 janvier 1917, non rétablit dans ces
fonctions sacerdotales malgré un avis favorable du Vatican (nouveau pape). A
son décès l'Eglise espérait bien récupérer les biens amassés par saunière !
Mais une grande déception les attendait, celui-ci avait tout légué à sa
servante M. Dénarnaud ! Celle-ci s'éteint en 1953 emportant peut être des
bribes du secret dans la tombe. L'Origine du trésor découvert par Bérenger
Saunière demeure un mystère, ses déplacements dans le sud de la France peut être
à Paris et à l'étranger ainsi que ses comptes bancaires dans différentes
villes en France et d'ailleurs, n'éclaircissent en rien ses revenus, idem
pour son trafic de messe (réel) qui demeure malgré tout insuffisant pour tout
justifier. Tous les Témoins sont d'accord, Bérenger Saunière fit des
découvertes dans son église qui ont un lien avec sa fortune : -En 1887
Saunière fait démonter le maître autel par ses ouvriers, Eli Bot, limonadier
à Luc sur Aude et un jeune manœuvre. Dans un des piliers (qui fut réutilisé
d'une étrange manière dans le jardin) fort ancien (probablement de l'époque
carolingienne) se trouve une petite excavation contenant 3 rouleaux de bois
creux avec des parchemins à l'intérieur. Le maire réclame cette découverte
(l'église étant bien de la commune) et saunière les obtient en promettant de
les rendre dès estimation et copie faites. A l'heure actuelle deux
pseudo-copies de ces parchemins circulent depuis 1967 rien ne garantit leur
authenticité car les originaux ne furent jamais officiellement présentés…ce
qui est difficile à justifier si le contenu des pseudos et des originaux sont
identiques … - C'est en poursuivant la restauration de l’église, que
Saunière fait une nouvelle découverte. En effet aidé de jeunes gens, enfants
de cœur, le curé soulève une lourde dalle dont il avait déjà dégagé le
pourtour (notons l'acte prémédité). Une fois la tache exécutée, il congédie
de facto les enfants qui eurent toutefois le temps d'apercevoir des marches
d'escalier sous cette dalle aujourd'hui appelée " dalle des chevaliers
". Selon d'autres villageois cette pierre cachée des bijoux anciens et
des ossements, la dalle recouvrant une tombe. Cette dalle fut retrouvée en
1926 dans le jardin du curé. -Toujours aidé d'Elie Bot et d'une amie de Marie
Dénarnaud, Julia Talamas, il creuse derrière l'autel et met à jour une
nouvelle cache ! Bérenger congédie de nouveau tout le monde leur demandant
sur l'honneur de se taire car ils avaient eu le temps de voir " une oule
(récipient en terre cuite) remplie d'objets brillants " dixit Mme
Talamas. Il ne fut Jamais possible de déterminer l'emplacement
originel de La Dalle ni des autres caches, il en est de même pour leur exacte
datation (entre 1887 et 1891). Toutefois c'est à la suite de ces trouvailles
que notre abbé c'est livré à un grand nombre de fouilles sauvages dans
l'église, dans le village (notamment cimetière) et aussi dans les environs
(ruisseau des couleurs). Dès 1895, Bérenger s'en prend aux tombes du
cimetière, fouillant, détruisant, mélangeant et soulevant la réprobation de
tout le village qui adresse deux pétitions au préfet de l'Aude pour ces
agissements souvent nocturne. C'est durant ces fouilles que l'abbé gratte
l'épitaphe de la marquise de Hautpoul et brise la dalle tombale. Heureusement
le texte de l'épitaphe nous est parvenu car il avait été relevé par des
archéologues. Les fautes y figurant ne laissent pas d'intriguer les
chercheurs. Ensuite, il s'attache à construire une grotte avec des pierres
fort lourdes qu'il s'en va sélectionner dans la combe des bals le long du
ruisseau des couleurs. L'œuvre et rude et même si le gaillard est fort, il se
plaint de douleurs au dos, lui qui a l'habitude d'employer du monde pour ses
travaux surprend par son désir de chercher et surtout transporter ces pierres
seul, on note parfois la présence de l'abbé Boudet (auteur d'un étrange livre
et passionné d'archéologie et d'histoire ancienne) avec lui dans ces
randonnées étranges. Depuis que Bérenger saunière est mort en 1917 et surtout
depuis 1959, de nombreuses hypothèses furent échafaudées sur les origines de
sa fortune. En voici quelques-unes : Tout démarre vers 390 avant JC, quand
Béllovèse et Ségovese neveux d'Ambigat vieux roi des Bituriges (Bourges), ce
voient confier la conquête du monde du monde par celui-ci. Béllovèse part
vers l'Italie avec une partie des nations celtes clientes des bituriges et
fonde mediolanum, milan puis en 380 prend et pille Rome. Ségovèse, lui se
dirige vers l'orient avec comme principal élément de son armée les Volskes
Tectosages. C'est un peuple celte installé entre la Garonne et la
méditerranée, la montagne noire et les Pyrénées. Au fil des conquêtes
Ségovèse meurt et est remplacé par Brennus qui désire conquérir la Grèce et
surtout Delphes la ville sacrée. Après de multiples péripéties, la ville est
prise le temple pillé, la plus grande part échut aux Tectosages. Une fois de
retour dans leur terre natale, ils font don de l'or aux dieux en le jetant
dans des lacs et étangs. Vint le temps de l'occupation romaine, en 109 av JC Toulouse
est conquise par Quintus servilius Caepio, consul romain. Celui apprenant la
localisation du trésor de Delphes fait assécher le lac voici ce qu'en dit
Justin, XXXII, 3 : " Le consul romain Q.S.Caepio fit retirer tout le
trésor, d'une masse de cent dix mille livres d'argent et cinq millions de
livres d'or. Ce nouveau sacrilège devait causer la perte de Caepio et de son
armée. " . En effet dès son forfait commis Caepio à la tête d'une petite
armée charge son butin sur des chariots et reprends la route vers Rome ou cet
or doit lui ouvrir un glorieux chemin politique. Mais pris en chasse son
armée est détruite et le trésor disparaît. Rentré à Rome, Caepio est déchu de
ses fonctions de consul, sa femme et sa fille sont livrées par décret à la
prostitution. Pour certains cet or repris par les Celtes aurait été caché
chez les redonnes dans un lac souterrain du Razès. Voici un autre grand peuple conquérant, qui pris et pilla
Rome en 410, s'emparant des trésors amassés par les Romains en près de mille
ans de conquête dont le fameux trésor sacré de Jérusalem qu'il ramena à
Toulouse pour ensuite le cacher vers Carcassonne lors du siège de celle-ci
par Clovis. Celui-ci apprenant l'évasion du trésor vers Carcassonne met le
siège devant celle-ci (sans succès d'ailleurs) avant de se retirer. La
tradition voudrait qu'à l'annonce de l'arrivée du roi franc les trésors
soient dirigés vers Rhedae capitale régional du rhedesium que certains
archéologue et historiens pensent situer entre Rennes le Château et Rennes
les Bains, d'autres vers le Bézu. Lors de la Croisade contre les cathares la région fut
envahie par les troupes de Simon de Montfort et il n'est pas impossible que
les cathares lors de la reddition de Montségur aient caché celui-ci dans une
grotte du Razès finalement peu éloignée de la forteresse assiégée. Et il ne
s'agit que d'une partie des hypothèses, il y a celle de la régente blanche de
Castille, du trésor du seigneur de Rennes le château caché durant le siège et
le pillage de la ville par de grandes Compagnie en 1362-1363, pour d'autre
Blanchefort ou le Bézu aurait pu être la destination de l'or des Templiers…
le tombeau de jésus, celui du grand romain voir un lieu maléfique et bien
d'autres hypothèses….
|
rennes- le- chÂteau
- le trÉsor maudit de rennes – le – chÂteau |
Gérard
de sède |
J’ai lu |
1967 |
Rennes-le-Château,
petit village de l’Aude, a-t-il été le lieu, à la fin du siècle dernier,
d’une des plus fabuleuses découvertes dont on puisse rêver ? Quel fut le
secret de l’abbé Bérenger Saunière qui, entre 1891 et 1917, dépensa plus d’un
milliard et demi d’anciens francs ? Mais surtout comment expliquer que tous
ceux qui frôlent la vérité – aujourd’hui comme hier – le font au péril de
leur vie ? Cependant
cette étude passionnante et courageuse permettra cette fantastique histoire
de trésor caché. |
RENNES-LE-CHÂTEAU -
LES SOURCES - Tome 1 |
Rudy Cambier et Charly Samson |
Edition Warcadia |
2016 |
||
Rudy : Loin d’être un
néophyte dans cette affaire, je suis plongé dedans depuis l'âge de douze ans,
suite à l'émission "Mystère" diffusée dans les années 90 sur TF1.
S'en est suivi une véritable passion qui ne m'a jamais lâché. Je dois
posséder à ce jour plus de cent cinquante ouvrages sur l’énigme et ses sujets
annexes. J'ai entrepris plusieurs séjours dans le Razès durant ces quinze
dernières années. J'y ai rencontré bon nombre d'auteurs comme Jean-Luc
Chaumeil, Antoine Captier, Paul Rouelle et mon ami Charly Samson (qui m'a
offert la plus belle des préfaces). Sans compter les échanges par téléphone
ou sur le net avec des personnes que j'estime énormément comme Daniel Dugès
et Jean Brunelin. Au départ, j'envisageais Rennes-le-Château comme une
fresque littéraire où chaque auteur apportait un élément de plus. Je me
plaçais uniquement du côté du lecteur jusqu'à ce jour d'août 2015 où je
découvris le Fauteuil du Christ, ce qui constitua l’élément déclencheur de
cette aventure car il marque le point de départ permettant de résoudre une
bonne partie de l'énigme. KD : Comment avez-vous
entrepris vos recherches ? Rudy : Après vingt ans
de lectures, de voyages, d’émissions de radio et de DVD, j'avais le bagage
nécessaire pour confronter les différentes thèses autour de
Rennes-le-Château. Etant juriste, j'ai acquis au fil du temps l’expérience
pour analyser ce qui semblait valable ou pas. C'est d'ailleurs pour cela que
mon livre se nomme en partie Rennes-le-Château "les sources". En
effet, toute l'étude ne repose que sur les sources authentiques et non
sujettes à caution. Et je n'en retiens que trois. La Vraie Langue Celtique
d'Henri Boudet de 1886, le tiré à part de la SESA de 1906 où figure le dessin
de la pierre tombale de la Marquise d'Hautpoul et, pour finir, l'ensemble du
domaine de Rennes-le-Château avec son église. Ces trois éléments constituent
les uniques sources contemporaines de Boudet et Saunière. J'ai tout de même
consacré un chapitre sur les documents de "L'Or de Rennes" de
Gérard de Sède, et les résultats sont stupéfiants ! Pour valider mes travaux,
il me fallait prouver, sans discussion possible, que chacune des sources
menait, de manière indépendante, à un même lieu. Ce que j'ai fait ! KD : Le
concept du livre est novateur dans le sens qu’il allie une partie texte à une
partie «manga ». Rudy : Au départ je souhaitais
uniquement réaliser une BD dans un style Manga, mais devant l'ampleur des
découvertes, tout traduire en dessin devenait impossible. J'ai donc dessiné
sous forme parodique mais de manière étayée, l'histoire de Rennes-le-Château.
Et quel meilleur narrateur que le Diable pour nous la raconter. Nous
partirons du berger Paris pour finir en novembre 2016. Nous y croiserons
l'abbé Boudet, Jean Jourde et, bien sûr, l’abbé Saunière et quelques autres !
Ensuite, la partie texte sera en quelque sorte la suite du manga avec le
décodage de Rennes-le-Château, puis celui du tiré à part de la SESA et, pour
finir, l'abbé Boudet lui-même reviendra des Cieux pour nous donner le
décodage de son livre. Tout sera comparable avec la réalité du terrain. Et
évidemment, tout sera entièrement vérifiable, photos à l'appui. J'ai voulu
faire de ce livre un concept unique tant sur la forme que sur le fond. KD : Quelles sont les
pistes empruntées ? Rudy : Toute la partie
théorique fut effectuée sur cartes depuis les bords du Léman où j'habite. La
découverte du Fauteuil du Christ accomplie, il n'y avait plus qu'à dérouler
le fil d'Ariane laissé par nos prêtres codeurs. Une fois la zone localisée,
nous nous sommes rendus sur place et, ce que nous y avons découvert, nous a
laissés sans voix. Nous avions face à nous l’intégralité de la peinture
entourant le rond de bosse de l'église de Rennes-le-Château. Entre-temps,
j'avais déjà bien avancé sur le livre de Boudet, et ce qu'il renferme est
spectaculaire ! Ce que je peux dire c'est qu'il n'est codé que sur quelques
pages, et non sur l'ensemble du livre. Il renferme même le dessin du point de
repère final. Ce rocher photographié ne vaudrait rien si je n'apportais pas
dans mon livre le biais que Boudet a mis en place pour le localiser. Vous
verrez, il l'explique très bien lui-même (voir photo). |
RENNES-LE-CHÂTEAU – LES
SOURCES - TOME 2 - LE LIVRE QUI CONFIRME TOUT |
Rudy Cambier |
Edition Warcadia |
2017 |
Rennes-le-Château " les Sources 2" se veut
être un concept totalement inédit, tant sur la forme que sur le fond. Entre
BD et livre véritable, l'auteur confirme sa solution à l'énigme développée
dans son premier opus par le biais du très controversé tableau de Poussin
" les Bergers d' Arcadie «. Mais aussi par d'autres pièces de ce grand
puzzle ayant créé le mythe de Rennes-le-Château. Sans jamais se prendre au
sérieux et toujours de manière amusante et étayée, l'auteur rassemble une à
une les pièces de ce grand puzzle pour nous amener jusqu'au lieu tant
recherché... Les preuves sont irréfutables et laisserons le
lecteur devant le choix du doute ou de l'acceptation ! Mais une chose est
certaine, il ne pourra plus dire " Je ne savais pas " L'énigme aux
600 ouvrages vit ses dernières heures tant les preuves apportées sont
convaincantes. Et si ce livre était le dernier sur cette histoire ? Sans
oublier la préface de ses compagnons d'aventure, devenus ses amis au fil de
leurs périples. Comme pour le premier livre l'auteur s'amuse même à vous
mettre au défi en codant lui-même son livre par le biais de la méthode
Boudet, pour peut-être une dernière révélation Peut-être un livre de plus sur cette énigme mais
l’intérêt de ces deux ouvrages réside dans le fait qu'’il est en quelque
sorte bilingue, c'est-à-dire moitié Bande dessinée moitié livre sur ce
mystère de Rennes le Château. Je laisse à l’auteur ses affirmations et ses
montages mystérieux, mais que ce mystère est beau, et j’espère qu'’il le
restera longtemps 2 excellents livres agréables et passionnants |
RENNES-LE-CHÂTEAU -
LE DOMAINE DE L’ABBḖ SAUNIḔRE – HISTOIRE DE SA
CONSTRUCTION ET DE SON ARCHITECTURE |
Michel Azens |
Edition Pégase |
2016 |
L’église
dédiée à Sainte Marie Madeleine : Dès votre arrivée devant l’Eglise,
regardez au-dessus du porche et vous apercevrez la maxime « Terribilis este
locus iste », c’est à dire ce lieu est terrible. Terrible est donné au sens
de fort, grand, puissant. A l’entrée sur votre gauche le fameux diable vous
accueille soutenant un bénitier surmonté de 4 anges avec cette inscription «
par ce signe tu le vaincras », sous-entendu « par ta foi, tu vaincras le
malin ».
|
rennes-
le- chÂteau - l’hÉritage de l’abbÉ sauniḔre |
C. CORBU & A. CAPTIER |
Edition Bélisane |
1995 |
À mon avis un des
meilleurs livres écrit par les enfants de M. Cornu qui achetèrent la
propriété à Marie en 1952 et récupérèrent ainsi ce qui restait des papiers de
l’Abbé Saunière, car sa servante Marie avait brûlé peu après la mort de
Saunière tous les papiers qui auraient pu dévoiler la source de la richesse
de l’Abbé. Un livre solide qui
ne laisse pas de place aux élucubrations, mais avance des hypothèses plausibles
sympathiques et malgré tout quelques peu mystérieuses. |
RENNES-LE-CHÂTEAU - « L’OR
DE RENNES » Quand Poussin et Teniers donnent la clef de
Rennes-le-Château ! |
Didier
HERICART de THURY et Franck DAFFOS |
Edition
ARQA |
2011 |
||
La
réponse nous en est apportée aujourd’hui avec la publication de cet ouvrage
riche en révélations et pour une fois, assorti de nombreuses preuves
iconographiques indéniables et de documents d’archives des auteurs,
photographies, correspondances, que la recherche castelrennaise pourra
consulter à loisir dans cet ouvrage. Les
auteurs, eux, ne sont pas des inconnus, Didier Héricart de Thury,
arrivé en 1968 à Rennes-le-Château, fut un ami proche d’Henri Buthion, de
Jean Pierre Monteils, d’Alain Chatillon, d’Antoine Captier et de bien
d’autres encore, son nom est cité pour la première fois en 1987 par Pierre
Jarnac dans son livre : « Les
archives du trésor de Rennes-le-château », comme un chercheur
ayant déjà réuni à l’époque près d’une soixantaine de versions de Tentations
de saint Antoine, de David Téniers le jeune. Autant
dire que nous sommes, avec cet auteur à bonne école, sans compter ses
recherches exceptionnelles, publiées ici pour la première fois, sur le fameux
chemin de croix de l’Eglise de Rennes et sur le catalogue Giscard de
Toulouse, véritable mine d’or pour tout spécialiste de l’affaire ! Quant
à Franck Daffos, en trois livres qui font autorité, il a permis aux
études consacrées au mystère Saunière de franchir des étapes insoupçonnées de
l’affaire, à pas de géants. Ses études émérites sur la congrégation des
Lazaristes, sur le site de Notre Dame de Marceille, ou encore sur les fameux
tableaux de Rennes-les-Bains, furent à chaque fois autant de coup de tonnerre
dans le ciel du petit village audois. Franck
Daffos et Didier Hericart de Thury nous invitent avec ce nouveau livre, à
suivre maintenant les traces encore jamais révélées, à la poursuite d’un
personnage historique toujours resté dans les coulisses du mystère, un
certain Célestin V… |
rennes- le- chÂteau
- ou la mystification biblique |
Roger
antoni |
Edition Alixe |
1997 |
En
ce Haut-lieu de l’Aude, les abbés Boudet et Saunière ont découvert
plus que de l’or : la véritable histoire biblique ! Les Livres de Moïse
plagient l’histoire de l’humanité et ses points forts Le
curé aux milliards, comme le nomment les médias, s’est enrichi en vendant de
surprenantes découvertes sur la Genèse, sur la famille de JÉSUS, sur les
premières filiations royales…
|
RENNES-LE-CHÂTEAU - RENḖ GUILHEM, INSTITUTEUR
A RENNES-LE -CHÂTEAU |
René Guilhem |
Edition l’Oeil du Sphinx |
2017 |
C’est grâce au long
travail du fils de René Guilhem, Henri, que ce témoignage, très intéressant
et sérieux peut aujourd’hui être publié. C’est en 1933 que, jeune
instituteur, René Guilhem est nommé en poste à Rennes-le-Château. C’est à
partir des récits de ses souvenirs mis sur papier que ce livre-témoignage a
pu voir le jour. Nous découvrons la vie d’un instituteur de campagne à une
époque où enseigner était une mission qui faisait sens pour tous malgré la
stupidité de l’administration de l’Education Nationale, une constante.
Enseignant et militant pour les valeurs républicaines, c’est par Marie
Dénarnaud, seize ans après la mort de l’abbé Saunière, que René Guilhem va
s’intéresser à l’affaire de Rennes qui, à l’époque, n’a pas le retentissement
connu aujourd’hui. Marie est sa logeuse sur la colline et c’est très
naturellement que le sujet viendra dans leurs conversations alors même que
l’instituteur dormait dans le lit du défunt abbé. René Guilhem va se
plaire à Rennes-le-Château et refuser d’autres postes. Il est satisfait de
l’organisation pédagogique qu’il a pu mettre en place en s’appuyant sur les
travaux de Freinet et il est parfaitement intégré à la vie locale. Il marie
vit d’enseignant avec vie syndicale et politique. Membre du Parti Socialiste,
il se sent aussi proche des communistes. Il est donc plutôt sceptique face
aux mystères entourant l’abbé et ne se laisse pas embarquer par des thèses
fantaisistes. Il étudie quelques documents qui prouvent les démêlés de l’abbé
Saunière avec sa hiérarchie pour des questions financières. Il ne croit pas,
tout comme Marie Dénarnaud à l’hypothèse du trésor et finit par conclure
qu’on ne saura pas. Ce qui ne l’empêche pas de s’interroger : « La
hiérarchie catholique ne l’avait-elle pas expédié dans ce pays perdu pour
cacher son jeu ? B.S. messager clandestin, d’où ses voyages à Paris et
ailleurs, modeste prêtre n’inspirant aucune méfiance et servant
d’intermédiaire entre les primes, les futurs notables de la future royauté
est somptueusement gratifié. L’abbé est confiant. Que va-t-il faire de cet
argent ? Il va bâtir… mais comme il ne peut dévoiler l’origine de sa
fortune, il laisse croire qu’il a trouvé un trésor… » Une hypothèse, plutôt
rationnelle, parmi d’autres plus étranges dans cette affaire. « L’incroyable
passion collective qu’elle a suscitée, analyse-t-il lucidement, est riche
d’enseignements : il est presque impossible de prédire l’avenir,
l’irrationnel l’emporte sur le bon sens, l’homme a besoin de l’imaginaire, de
la magie, une propagande bien engagée peut faire croire n’importe quoi,
rendre vraisemblables les pires chimères, enfanter les héros, les saints et
les dieux. Elle démontre la fragilité de la raison… » C’est un beau témoignage
que nous offre René Guilhem, à la fois sur la vie à Rennes-le-Château à son
époque et sur le rapport de la population avec les mystères entourant l’abbé
et sur la vie sociale et professionnelle d’un instituteur engagé.. |
rennes- le- chÂteau
– terre de mystÈres |
J.J.
bedu |
Edition Loubatières |
1992 |
Le
sol de cette contrée, jadis foulé par les Celtes, les Wisigoths, les
inquisiteurs à la poursuite des derniers bastions hérétiques, ou encore les
Templiers en fuite, retient-il en ses entrailles le plus fabuleux trésor de
tous les temps ? Bérenger Saunière, un prêtre obscur du siècle dernier a-t-il
pu s’en approcher ? Les réponses sont-elles à jamais gravées dans l’étrange
et initiatique décoration de l’église que Bérenger Saunière nous a laissée ?
Le sont-elles également dans la tour Magdala, sa dernière réalisation, qui
puise ses inspirations des plus vertigineuses citadelles cathares ?
|
RENNES-LES-BAINS - LE TRÉSOR SACRÉ DE
RENNES-LES-BAINS |
André SALAUN |
Edition Le MERCURE DAUPHINOIS |
2011 |
Le secret de l’Abbé Boudet et son mystère. Auteur d’un ouvrage consacré à Bérenger Saunière, curé de
Rennes-le-Château, André Salaün s’intéresse cette fois-ci à Henri
Boudet, curé de Rennes-les Bains et plus particulièrement, à son curieux
ouvrage paru en 1886 et intitulé : « La vraie
langue Celtique et le Cromlech de Rennes-les-Bains. » Après une description géographique et une évocation historique
de Rennes-les-Bains et de sa région, l’auteur nous fait découvrir la
personnalité de l’Abbé Boudet aux antipodes du contenu controversé de son
livre qui provoquera de sévères critiques, voire des quolibets; mais son
apparence farfelue ou fantaisiste semble voiler un secret lié aux sources de
la religion chrétienne, peut être matérialisé par des éléments dissimulés
dans le site de Rennes-les-Bains et découvert en son temps par l’Abbé Boudet. Rennes-le-Château ne serait-il qu’un arbre cachant la forêt de
Rennes-les-Bains ? Afin de percer ce secret, l’auteur pratique
une autopsie de l’ouvrage de l’Abbé Boudet, il en étudie les éléments
historiques, interprète les symboles évoqués par l’Abbé et nous fait revivre
des faits historiques, religieux, et spirituels remontant bien avant l’ère
chrétienne avant de nous livrer une conclusion fort troublante, une
proposition sortant des sentiers battus et pourtant fondée sur des éléments
incontournables et difficilement contestables. Au sommaire de cet ouvrage on y découvre: Description physique de Rennes-les-Bains : les sources salines et ferrugineuses –les mines – Blanchefort – Montferrand et le Pech du Cardou – la montagne des cornes – L’Eglise et le cimetière de Rennes-les-Bains – L’Histoire de Rennes-les-Bains et le secret de l’Abbé Boudet – L’Arche d’Alliance – L’or de Delphes et de Toulouse – le trésor des Wisigoths – Autopsie du livre de l’Abbé Boudet – Les migrations des Celtes et leurs contacts avec d’autres peuples – Héraklès, Hercule et d’autres – le blé – le labyrinthe – la croix – le cercle – Notre Dame de Marceille |
RENNES LES BAINS - la
vraie langue celtique et le cromleck de rennes – les – bains |
Abbé
Henri BOUDET |
Edition
Bélisane |
1984 |
||
Sa
personnalité effacée et discrète a laissé le champ libre à celle bien plus
extravertie de Saunière et son nom n'est connu que des seuls initiés. Il
était en fait le mentor du célèbre curé de Rennes-le-Château qui a
vraisemblablement mis à jour le trésor grâce aux lumières de Boudet. La
lecture au premier degré de La Vraie Langue celtique est inepte,
incompréhensible. Le livre est truffé d'aberrations linguistiques. Et si
l'abbé Boudet, par ces erreurs grossières, cherchait simplement à attirer
l'attention du lecteur sur une autre lecture possible ? L'entreprise risque
d'être ardue, mais le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ? A défaut d'or, le
lecteur aura au moins gagné le plaisir de participer à une quête passionnante
! La préface documentée d'Edouard Brasey nous rappelle l'histoire incroyable des deux abbés : Boudet et Saunière et apporte un éclairage utile sur le texte hermétique d'Henri Boudet. |
RITES,
MAGIE ET DIVINATION EN EUROPE PAÏENNE
|
Hathuwolf Harson
|
Sesheta Publication
|
2019
|
En avant-propos,
l’auteur insiste sur les différentes fonctions des rites dans les traditions
païennes. Nous trouvons bien entendu la fonction religieuse qui permet
d’établir le lien tant avec les dieux qu’avec la nature mais aussi la
fonction sociétale. Le rite unit, la famille, le clan, la communauté, et
assure une transmission, une maintenance des valeurs à travers le temps.
Hathuwolf Harson détermine trois phases dans le rite : « La
préparation, phase qui implique une purification physique et spirituelle, ce
qui a pour but de favoriser le rapport de l’homme au divin. Le processus
évocatoire, partie du rite qui concentre les énergies dans la personne du
sacrificateur et/ou du sacrifié. L’action rituelle, moment qui détermine ne
rite en soi. Ceci peut s’illustrer par un sacrifice, par l’allumage d’un feu
sacré, par des mots spécifiques, ou par une offrande. » La première partie de
l’ouvrage traite des rites de passage dans diverses traditions,
germano-nordique, romaine, celtique : naissance, entrée dans l’âge
adulte, mariage et mort mais aussi les transitions comme le
déménagement : « Délaisser définitivement son lieu de résidence habituel
pour un autre, nous dit l’auteur, constituait jadis un moment difficile et
risqué. Le déménagement, la prise de possession d’un nouveau foyer et d’une
nouvelle terre, était un événement majeur pendant lequel on était exposé au
risque de mécontenter les Esprits du lieu où les Dieux… » La deuxième partie
s’intéresse aux rites cycliques, solstices et équinoxes et à leurs symboles
comme la couronne de l’Avent, le sapin, la bûche, le bouc de Noël ou encore
le houx et le gui pour le solstice d’hiver. L’auteur présente des fêtes
importantes comme la fête de la déesse Strenia le 1er janvier,
Agonalia, la fête du dieu Janus le 9 janvier, Lugnasad, la grande fête celte,
la Samhain, Imbolc ou Beltaine. Il est question des origines païennes de
Pâques avec Ostara, des origines du Carnaval et de nombreuses fêtes associées
à des divinités celtes, romaines, grecques et autres. La troisième partie
présente les rites magiques dans diverses traditions, depuis des rites
thérapeutiques romains aux multiples déclinaisons de magie runique. Certaines
pratiques sont transversales aux multiples cultures non chrétiennes, celles
par exemple liées au sang menstruel. La quatrième et
dernière partie de l’ouvrage étudie les rites de divination. « La
divination, nous dit l’auteur, est la pratique qui vise à connaître ce qui
est occulte au commun des mortels : le futur, le passé, les mystères de
la vie et de la mort, etc… Les auteurs de l’antiquité et les érudits du moyen
âge confirment que tous les peuples païens d’Europe pratiquaient de manière
intensive l’art de la divination. Qu’ils soient Grecs, Etrusques, Romains,
Ibères, Slaves, Baltes, Celtes, Finno-Ougriens, Germains ou Scandinaves, tous
les païens s’adonnaient à la divination. Malgré certaines variations entre
les différentes traditions européennes, les méthodes étaient dans le fond
basées sur des approches très similaires… » Hathuwolf Harson
distingue deux méthodes, une dite intuitive, l’autre inductive. La première
est basée sur l’inspiration divine, voire la réception même de la divinité en
soi. « Le Dieu ou la Déesse s’expriment à travers la bouche du
pratiquant qui n’est autre qu’un intermédiaire. La seconde « s’articule
autour de l’interprétation de signes et de la compréhension de symboles
envoyés par les forces divines. Il est question de clédonomancie, basée sur
le pouvoir des mots, d’haruspicine, basée sur l’examen des viscères des
animaux, de nécromancie, de cléromancie, d’ornithomancie basée sur
l’observation des oiseaux, de brontomancie basée sur l’étude des orages,
d’hippomancie, d’astrologie, de pyromancie, d’hydromancie et autres. Cet
ensemble permet de comprendre comment nombre de ces pratiques, fêtes ou
célébrations perdurent dans nos cultures, récupérées ou retraitées dans des
fêtes chrétiennes. La prophétesse de
Delphes, les prêtresses de Dodone ont, et justement quand elles sont en proie
au délire (mania), rendu à la Grèce nombre de beaux services... Si
nous devions parler de la Sibylle, de tous ceux qui, usant d'une divination
inspirée, ont donné à nombre de gens, par nombre de prédictions, la droite
direction en vue de leur avenir, nous allongerions inutilement notre
propos... [Divination raisonnée] À preuve encore est cet autre art, qui est
un art des gens ayant leur bon sens et l'employant à scruter l'avenir au
moyen des oiseaux et des autres signes, les Anciens considérant qu'au moyen
de la réflexion on procure ainsi à la croyance des hommes sagacité et
information... Le délire, au témoignage de l'Antiquité, est une chose plus
belle que le bon sens : le délire qui vient d'un dieu, qu'un bon sens
dont l'origine est humaine. » Ciceron donne le texte canonique sur la distinction
entre divination intuitive et divination inductive : « Il y a deux
sortes de divination, l'une relève d'un art qui a ses règles fixes, l'autre
ne doit rien qu'à la nature. Mais quelle est la nation, quelle est la cité,
dont la conduite n'a pas été influencée par les prédictions qu'autorisent
l'examen des entrailles et l'interprétation raisonnée des prodiges ou celle
des éclairs soudains, le vol et le cri des oiseaux, l'observation des astres,
les sorts ? -- ce sont là, ou peu s'en faut, les procédés de l'art
divinatoire -- quelle est celle que n'ont point émue les songes ou les
inspirations prophétiques? -- on tient pour naturelles ces manifestations. Et
j'estime qu'il faut considérer la façon dont les choses ont tourné plutôt que
s'attacher à la recherche d'une explication. On ne peut méconnaître en effet
l'existence d'une puissance naturelle annonciatrice de l'avenir, que de
longues observations soient nécessaires pour comprendre ses avertissements ou
qu'elle agisse en animant d'un souffle divin quelque homme doué à cet
effet. » Une autre opposition
a son importance en matière de divination : est-ce que les signes sont
naturels, spontanés ou artificiels, provoqués ? Un songe est naturel,
mais battre les cartes est artificiel. H. Leclerc oppose les divini
(devins), « qui font des prédictions au moyen de signes indépendants
d'eux-mêmes et en dehors de leur volonté », et les sortilegi
(faiseurs de sortilèges), qui opèrent « au moyen de signes qu'ils
provoquent eux-mêmes » Une opposition, politique, juridique, sociale,
revêt une importance vitale, celle du permis, du légal, du moral, ou non. Dès
les Romains, il faut savoir si telle divination est licite ou pas, telle
pratique divinatoire licite ou pas. En Chine, Le Kouei tsang (Gui
Zang), d’après la tradition, était le livre divinatoire des Yin. La
civilisation chinoise utilisait de nombreuses techniques de divination telles
que l’achilléomancie, qui est à l'origine du Yi Jing. La croyance des anciens
Grecs en la possibilité de prédire l'avenir provient de l'idée que les dieux,
de préférence quand on les priait, accordaient régulièrement des révélations
par l'intermédiaire d’augures. Homère présente de grands voyants :
Tirésias, Calchas, Cassandre. La Pythie de Delphes joue un rôle considérable
dans la vie politique et religieuse. Dès Pythagore, les nombres servent à
connaître le secret du monde. Artemidore a laissé un traité sur la clef des
songes demeuré classique : l’Onirocritique (IIe siècle). Les croyances des
Grecs furent partagées par les Romains et subsistèrent jusqu'à la fin du
paganisme. Varron (Ier siècle av.
J.-C.), le premier, et de façon trop systématique, distingue les divinations
selon les Éléments : géomancie (Terre), hydromancie (Eau), aéromancie
(Air), pyromancie (Feu). Toujours dans l'antiquité, en Grèce et à Rome, on
utilisait les haruspices, prétendant lire l'avenir dans le comportement ou
les entrailles des animaux (principalement le foie). Cette méthode de
« prédiction » était d'un usage courant pour juger les crimes dans
la Rome antique. L'auteur latin Cicéron, dans De divinatione, brosse autour
de 44 av. J.-C. un tableau très complet des pratiques de son époque (augures,
aruspices, astrologie prophétie, oniromancie...) et se livre à une critique
méthodique des arguments en faveur de la divination, sous forme d'un dialogue
entre son frère Quintus et lui. Avec le christianisme, l'interdiction arrive.
L'empereur romain Constance II, en 341, condamne à la peine capitale les
devins. Le concile d'Agde, en 506, a regroupé dans la science divinatoire (divinationis
scientia) les augures, les sorts, les songes. Isidore de Séville, dans
ses Etymologies (VIII, 9) assimile divination et magie, et il énumère
les spécialistes : haruspices (par les entrailles des victimes), augures
(par les éclairs, les oiseaux), pythonisses, astrologues, jeteurs de sorts.
Le IVe Concile de Tolède, présidé par Isidore de Séville en 633, distingue
quand même les magiciens des devins (aruspices, arioli, augures, sortilegi)
Dès le Xe siècle
ou dès le VIIIe avec
Bède le Vénérable, la divination par pronostics, d'après le jour des calendes
de janvier ou d'après le jour où tombe Noël. Il existe des pronostics d'après
le jour du mois lunaire, indiquant quoi faire ou ne pas faire tel jour
(astrologie hémérologique) ou quel est le destin et le caractère de la
personne, homme ou femme, née ce jour-là (astrologie physiognomonique). Plus
chrétiens sont les sortes sanctorum (les sorts des saints), livres
comportant une liste de 56 réponses dont chacune est précédée de chiffres. Hugues de Saint Victor, vers 1135, dans son
Didascalicon, distingue cinq types de magie, dont deux
divinations : la mantique, les mathématiques. La mantique regroupe la nécromancie,
la géomancie, l'hydromancie, l'aéromancie, la pyromancie ; les
mathématiques regroupent l'haruspicine, les augures, les horoscopes. La
géomancie, venue de chez les Arabes au XIIe siècle,
et qui consiste à interpréter les figures formées de quatre échelons de
points pairs ou impairs et placés dans des cases, commence avec Hugues de
Santalla (Ars geomancie), se développe grâce à Pietro d’Abano à la fin
du XIIIe siècle
(Geomantia), à Gérard de Crémone (Géomancie astronomique). Un
manuscrit arabe des 14e et 15e siècles, contenant
des sections sur la divination, est le Kitab al Bulhan. En 1238 le concile de Trèves parle des
procédés divinatoires, dont ceux du feu, du glaive. Rabelais (1532) fait
pratiquer à son héros Panurge les sorts homériques et virgiliens (Pantagruel,
III, chap. X et XII), l'oniromancie (chap. XIII). En 1555, Nostradamus publie
ses très célèbres Vraies centuries et prophéties. Le pape Sixte V, en
1586, par la bulle Coeli et terrae condamne l'astrologie judiciaire,
la géomancie, l'hydromancie (divination par l'eau), la pyromancie,
l'onomancie (noms), la chiromancie et la nécromancie (morts). « La
divination par la boule de cristal semble dater seulement du XVIe siècle »
(Gérard Chandès). L'usage du tarot
dans la divination (taromancie et tarologie) semble commencer seulement à la
fin du XVIIIe siècle
(à partir d’Antoine Court de Gébelin, dans son Monde primitif, t.
VIII, 1781). Cependant, l'emploi de cartes à jouer à des fins divinatoires
est jugé plus précoce, peut-être dès le XVe siècle
en Espagne et dès le XVIe siècle
en Italie. L'art de lire dans les taches d'encre commence tard, avec Luce
Vidi (Les taches d'encre, 1937). En Grèce, lorsque
l'on se lançait dans des entreprises importantes, en particulier lors de la
guerre, on pratiquait la divination au moyen de sacrifices d'animaux comme
des moutons. Le point prioritaire était la nature normale ou anormale des
viscères, en particulier du foie, avec la vésicule biliaire et aussi le cœur
et les poumons. De ces examens pouvaient résulter la décision de différer une
attaque ou la mobilisation d'une armée ; mais parfois l'expérience était
répétée jusqu'à ce qu'elle donne des résultats favorables aux projets des
décideurs. Entrait en compte également la manière dont les animaux étaient
allés docilement vers la table de sacrifice, comme aussi la manière dont a
brûlé le sacrifice sur l'autel, le comportement de la flamme, la montée ou la
descente de la fumée, etc. Les présages - pouvant également être appelés
« augures » par extension - sont lus par les devins. Les devins,
pour prendre les présages, se tournaient vers le nord, de manière à avoir
l'orient à droite et l'occident à gauche ; si le vol, l'animal ou
l'éclair passait à droite de l'observateur (en latin dexter), les
dieux étaient favorables ; s'il passait à sa gauche, (en latin sinister,
qui a donné le mot « sinistre »), les dieux étaient défavorables. Il y avait
effectivement une tendance générale à considérer tous événements frappants et
inhabituels comme une indication des dieux ; il y avait d'autres
variantes de cet art dont quelques-unes très étranges furent, plus tard,
vulgarisées. Ainsi en est-il de la Chiromancie mentionnée par Aristote et de
la croyance à l'inspiration divine dans les rêves mentionnée entre autres par
Plutarque, croyance très ancienne mais qui chez les Grecs fut progressivement
codifiée. Le pouvoir de voir plus ou moins clairement la signification d'un
rêve en situation d'éveil a été considéré par les Grecs comme un don spécial
d’Apollon. La cléromancie, quant à elle, tirait parti d'un mouvement
déclenché par l'homme et dirigé par le hasard, lequel était censé traduire
une volonté divine. Ainsi peut-on voir, sur une coupe de Douris, des
guerriers recourir, en présence de la déesse Athéna, à une « lithobolie »,
littéralement « jet de pierres » en guise de divination; les dés
ont été utilisés pour les pronostics. Depuis l'aube des temps les augures se
sont préoccupés du vol des oiseaux ; les oiseaux les plus observés
étaient les rapaces : aigles, vautours, faucons. Les phénomènes célestes
aussi étaient considérés comme pouvant avoir une valeur prémonitoire. À Sparte,
on croyait que les étoiles filantes montraient le mécontentement des dieux au
sujet des rois spartiates. La première théorie
célèbre est celle de Platon, qui explique la divination, du moins celle qui
est intuitive, inspirée, par le « délire » (mania),
l'inspiration divine, cela dans le Phèdre. Plutarque critique et
relativise : selon lui, croire qu'un dieu entre dans le corps des devins
ou dans celui des ventriloques, appelés autrefois « Euryçlès » et
de son temps « Pythons » se serve de la voix, et de leur bouche
pour rendre ses oracles. Les stoïciens développent une théorie panpsychiste,
panthéiste. 1) Le monde est un tout traversé par un Souffle, un organisme
traversé par le Logos, le Feu, l'Esprit. Tout est en sympathie avec tout. 2)
Le Tout est régi par le Destin, « qui est une chaîne de causes ».
Ce Destin est aussi Providence. « Les stoïciens démontrent que la
connaissance de l'avenir est possible... Les dieux sont, donc ils nous
communiquent l'avenir. Et s'ils nous le communiquent, ils ne peuvent pas ne
pas nous donner quelques moyens pour fonder une science pour le comprendre (sinon
cette communication serait inutile), et s'ils nous donnent ces moyens il ne
peut pas ne pas y avoir une science de la divination. Il y a donc une science
de la divination. C'est là l'argument qu'utilisent Chrysippe, Diogène et
Antipatros » La théorie la plus répandue chez les théologiens chrétiens
est la théorie démonologique. Tout ou partie de la divination est expliqué
par les démons, un pacte avec le Diable (saint Augustin, De la doctrine
chrétienne, II), des invocations d'esprits mauvais. Saint Augustin parle
de pacte avec les démons (De la doctrine chrétienne, II, chap. 24).
Même tard on retrouve cette explication. Pour Jean Bodin, à la fin du XVIe siècle, la
rhabdomancie et les incantations, « tout cela ne vaut rien » et ces
choses « ne se peuvent faire sans l'assistance de Satan » |
RITUELS
|
J. Jomier et Ph.
Charlier
|
Edition le Cerf
|
2020
|
||
Les
rituels qui soulignent les étapes majeures de la vie d'un individu
présentent, dans des sociétés très diverses, la structure tripartite propre
aux rites de passage. Ainsi, la naissance, la puberté sociale, les
fiançailles et le mariage, la grossesse et l'accouchement, les funérailles
sont l'occasion de « crises » individuelles, mais ont aussi une
issue qui prend une valeur stratégique pour le groupe. C'est pourquoi tant de
sociétés ont marqué rituellement de tels changements d'état dans le flux
continu du devenir individuel et ont pris en charge la transition d'un état
social à un autre. Par exemple, la section du cordon ombilical à la
naissance, aussi bien dans les sociétés paysannes d'Occident que dans
d'autres continents, constitue un rite de séparation de l'enfant vis-à-vis de
son milieu antérieur (la mère et l'autre monde), ce moment de séparation
étant suivi par une phase liminale ( la « liminalité » peut toucher
aussi les parents, soumis, par exemple, à une réclusion temporaire), puis par
une agrégation définitive au groupe social, qui souvent s'achève par la
dation d'un nom à l'enfant. De
même, les cérémonies de mariage, dans de nombreuses sociétés, s'ordonnent
selon la même séquence tripartite : les « rapts » rituels
simulés, par exemple, loin d'être les survivances d'anciennes institutions,
visent à marquer la séparation par rapport à l'univers antérieur ; puis
le mariage, par-là souvent relié aux initiations pubertaires, fait passer de
la société enfantine à la société adulte, d'une famille à une autre, ou même
d'un village à un autre ; enfin, l'intégration peut être soulignée par
des rituels variables (repas en commun, échange de cadeaux, etc.). Quant aux
funérailles, elles s'articulent, d'une façon remarquablement constante, selon
un schéma identique : la phase de séparation du défunt d'avec le monde
des vivants (comportant par exemple la destruction symbolique de sa maison)
est suivie d'une période de mise en marge accentuée. |
rituel de haute magie |
H.C. agrippa |
LIEGE |
1967 |
H.C.
Agrippa fut un alchimiste et kabbaliste très renommé au XVème siècle (1463 –
1535). Ses rituels magiques furent exploités par les nouveaux magiciens
du XXème siècle, tels Crowley, Papus, Martinez de Pasqually et d’autres.
Kabbaliste de grand renom il fait partie des kabbalistes chrétiens avec Pic
de la Mirandole et Ficin. Henri
Corneille Agrippa, est médecin et philosophe, contemporain d'Erasme, l'un
des plus savants hommes de son temps, dont on l'a appelé le Trismégiste, mais
doué d'extravagance ; né à Cologne en 1486, mort en 1535, après une carrière
orageuse, chez le receveur général de Grenoble, et non à Lyon, ni dans un
hôpital, comme quelques-uns l'ont écrit. Il avait été lie avec tous les
grands personnages et recherché de tous les princes de son époque. Chargé
souvent de négociations politiques, il fit de nombreux voyages que Thevet,
dans ses vies des hommes illustres, attribue à la manie « de faire
partout des tours de son métier de magicien ; ce qui le faisait reconnaître
et chasser incontinent. » Les démonologues, qui sont furieux contre lui,
disent qu'on ne peut le représenter que comme un hibou, à cause de sa laideur
magique; et de crédules narrateurs ont écrit gravement que, dans ses voyages,
il avait coutume de payer ses hôtes en monnaie, fort bonne en apparence, mais
qui se changeait, au bout de quelques jours, en petits morceaux de corne, de
coquille ou de cuir, et quelquefois en feuilles d'arbres. II
est vrai qu’à vingt ans il travaillait à la chrysopée ou alchimie ; mais il
ne trouva jamais le secret du grand oeuvre. II est vrai aussi qu'il était
curieux de choses étranges, et qu'il aimait les paradoxes : son livre de la
Vanité des sciences, que l'on considère comme son chef-d’œuvre, en est une
preuve. Mais au chapitre XIII de ce livre, il déclame contre la magie et les
arts superstitieux. Si donc il fut oblige plus d'une fois de prendre la fuite
pour se soustraire aux mauvais traitements de la populace, qui l’accusait de
sorcellerie, n'est-il pas permis de croire ou que son esprit caustique , et
peut être ses mœurs mal réglées, lui faisaient des ennemis , ou que son
caractère d'agent diplomatique le mettait souvent dans des situations
périlleuses, ou que la médecine empirique, qu'il exerçait, l'exposait a des
catastrophes ; à moins
qu’il ne
faille croire, en effet, que cet homme avait réellement étudie la magie dans
ces universités mystérieuses dont nous ne savons pas encore les secrets?. Quoi
qu'il en soit, Louise de Savoie, mère de François 1er, le prit pour son
médecin. Elle voulait qu’il fût aussi son astrologue, ce qu'il refusa. Et
pourtant on, soutient qu'il prédisait au trop fameux connétable de Bourbon
des succès contre la France. Si cette allégation est vraie, C'était
semer la trahison, et Agrippa était un fripon ou un fourbe. Mais on établit
encore l'éloignement d'Agrippa pour le charlatanisme des sorciers en
rappelant ce fait, que, pendant le séjour qu'il fit à Metz, remplissant les fonctions
de syndic ou avocat général (car cet homme fit tous les métiers), il s'éleva
très vivement contre le réquisitoire de Nicolas Savin, qui voulait faire
brûler comme sorcière une paysanne. La spirituelle et vive éloquence
d'Agrippa fit absoudre cette fille. A cela les partisans de Ia sorcellerie
d'Agrippa répondent qu'il n'est pas étonnant qu'un pareil compère ait défendu
ceux qui pratiquaient la magie, puisqu'il la pratiquait. Ils
ajoutent que, tandis qu'il professait à l'université de Louvain, il infecta
ses écoliers d'idées magiques. « Un de ses élèves, lisant auprès de lui un
certain livre de conjurations, fut étranglé par le diable. Agrippa, craignant
qu'on ne le soupçonnât d'être l'auteur on la cause de cette mort arrivée dans
sa chambre, commanda a l'esprit malin d'entrer dans le corps qu'il venait
d'étouffer, de ranimer le jeune homme et de lui faire faire avant de le
quitter sept ou huit tours sur la place publique. Le diable obéit ; le corps
du jeune étranglé, après avoir parade pendant quelques minutes, tomba sans
vie devant la multitude de ses camarades, qui crurent que ce n'était là
qu'une mort subite » Ce ne fut pas pourtant à cause de semblables faits
qu'il partit de cette ville savante. Ce fut parce qu'il s'y était fait des
ennemis, à qui il donna un prétexte par la publication de son ouvrage de la
Philosophie occulte. On accusa ce livre d'hérésie et de magie ; et, en
attendant qu'il fût juge, l'auteur passa une année dans les prisons de
Bruxelles. II en fut tire par l'archevêque de Cologne, qui avait accepté la
dédicace du livre, dont il reconnut publiquement que l'auteur n'était pas
sorcier. Les
pensées de ce livre et celles que Ie même savant exposa dans son commentaire In
artem brevem Raymundi Lullii, ne sont que des rêveries. Ce qui surtout a
fait passer Agrippa pour un grand magicien, c'est un fatras plein de
cérémonies magiques et superstitieuses qu'on publia sous son nom, vingt-sept
ans après sa mort, qu'on donna comme Ie quatrième livre de sa Philosophie
occulte, et qui n'est qu'un ramassis de fragments décousus de Pierre d'Apone,
de Pictorius, et d'autres songes creux. Cependant
Delancre ne porte son accusation que sur les trois premiers livres. «
Agrippa, dit-il, composa trois livres assez grands sur Ia magie démoniaque ;
mais il confessa qu'il n'avait jamais eu aucun commerce avec le démon, et que
Ia magie et la sorcellerie (hors les maléfices) consistaient seulement en
quelques prestiges, au moyen desquels l'esprit malin trompe les ignorants. »
— Thevet n'admet pas ces palliatifs « On ne peut nier, dit-il, qu'Agrippa
n'ait été ensorcelé de la plus fine et exécrable magie, de laquelle, au vu et
au su de chacun, il a fait profession manifeste. II était si subtil, qu'il
grippait de ses mains crochues des trésors que beaucoup de vaillants
capitaines ne pouvaient gagner par le cliquetis de leurs armes et leurs
combats furieux. Il composa le livre de la Philosophie occulte, censuré par
les chrétiens, pour lequel il fut chassé de Flandre, ou il ne put dorénavant
être souffert; de manière qu'il prit la route d'Italie, qu'il empoisonna
tellement que plusieurs gens de bien lui donnèrent encore la chasse, et il
n'eut rien de plus hâtif que de se retirer à Dole. Enfin il se rendit à Lyon,
dénué de facultés ; il y employa toutes sortes de moyens pour vivoter,
remuant le mieux qu'il pouvait la queue du bâton ; mais il gagnait si peu,
qu'il mourut en un chétif cabaret, abhorré de tout le monde, et détesté comme
un magicien maudit , parce que toujours il menait en sa compagnie un diable
sous la figure d'un chien noir. » Paul
Jove ajoute qu'aux approches de sa mort, comme on le pressait de se repentir,
ôta a ce chien, qui était son démon familier, un collier garni de clous qui
formaient des inscriptions nécromantiques, et lui dit : va t’en, malheureuse
bête, c'est toi qui m’as perdu; qu'alors le chien prit aussitôt la fuite vers
la rivière de Saône, s'y jeta la tête en avant et ne reparut plus. Delancre
rapporte autrement cette mort, qui n'eut pas lieu dans un cabaret de Lyon,
mais, comme nous l’avons dit, à Grenoble. « Ce misérable Agrippa, dit-il, fut
si aveugle du diable, auquel il s'était soumis, qu'encore connut très bien sa
perfidie et ses artifices, il ne les put éviter, étant si bien enveloppé dans
les rets d'icelui diable, qu'il lui avait persuadé que, s'il voulait se
laisser tuer, la mort n'aurait nul pouvoir sur et qu'il le ressusciterait et
le rendrait immortel ; ce qui advint autrement, car Agrippa s'étant fait
couper la tête, prévenu de cette fausse espérance, le diable se moqua de lui
et ne voulut (aussi ne le pouvait-il) lui redonner la vie ,pour lui laisser
le moyen de déplorer ses crimes. » Wierus,
qui fut disciple d'Agrippa, dit qu'en effet cet homme avait beaucoup
d'affection pour les chiens, qu'on en voyait constamment deux dans son étude,
dont l’un se nommait Monsieur et l'autre Mademoiselle, et qu'on prétendait
que ces deux chiens noirs étaient deux diables déguisés. — Tout cela
n'empêche pas qu'on ne soit persuadé dans quelques provinces arriérées,
qu'Agrippa n'est pas plus mort que Nicolas Flamel, et qu'il se conserve dans
un coin, ou par I ‘art magique, ou par l'élixir de longue vie. |
rituels et pratiques magiques des
indiens d’amÉrique |
John
creek |
Edition quebecor |
2002 |
||
En
somme, on désire, par ces rites funéraires, que le membre de la tribu aille
rejoindre ses «frères et sœurs» spirituels dans le monde éternel. |
ROSE + CROIX - B.A - BA |
J.M. vivenza |
Edition Pardès |
2005 |
Rose+Croix
: quel nom, quel mouvement, quelle société initiatique en Europe – et ce,
depuis plusieurs siècles – aura suscité plus d’interrogations et généré plus
de questions et plus de mystères que celui-là ? Comment expliquer la
fascination, l’engouement et la curiosité du public à l’égard d’une étrange
et insaisissable « Confrérie » dont on ignore, encore aujourd’hui, qui sont
ceux qui en furent précisément les véritables maîtres ; qui sont les
insaisissables personnages qui présidèrent à sa constitution et organisèrent,
avec grande prudence et un sens élevé du secret, sa discrète diffusion ?
Au
sommaire de cet ouvrage : Une mystérieuse fraternité - la Fama
Fraternitatis - la Confessio
Fraternitatis - les noces chymiques de Christian
Rosencreutz - Les sources des Rose+Croix
- l’alchimie - théologie germanique et le « libre
esprit » - Martin Luther et la réforme -
Jacob Boehme et la théosophie - perspective
eschatologique - Johan Valentin Andreae - René
Guénon et la secrète mission des Rose+Croix - le
rattachement au « centre spirituel suprême » -
les adeptes célèbres : John Dee
- Francis Bacon - Michel Maier - Robert
Fludd - Comentus - Thomas Vaughan - Elias
Ashmole - Rosicrucianisme et illuminisme -
Rose+Croix et Franc-maçonnerie - l’ordre de la Rose+Croix
d’or - les frères initiés d’Asie - la Rose+Croix de
Florence et la « stricte observance templière » -
Cagliostro et le Comte de Saint-Germain - Résurgences
rosicruciennes - La Golden Dawn - l’ordre
kabbalistique de la Rose+Croix - l’ordre de la Rose+Croix
catholique du Temple et du Graal - l’Amorc - Max
Heindel - lectorium rosicrucianum - |
ROSE+CROIX. HISTOIRE ET MYSTÈRE |
CHRISTIAN
REBISSE |
DIFFUSION
TRADITIONNELLE |
2003 |
||
La crise de conscience Européenne : L’Univers infini –
les catalogues du monde – L’Homme écorché – La Réforme, la contreréforme, les
guerres de religions et les révoltes – Jésus-Christ et les noces mystiques –
L’ère du Saint Esprit – Simon Studion – Naometria nova – Le troisième Elie –
le lion du Septentrion – Les échos de la Rose+Croix : Les nouvelles du Parnasse –
La réforme d’Apollon – La Fama Fraternitatis – L’Arabie heureuse – Fès, la
ville d’or – les demeures de l’Esprit Saint – Le tombeau de Christian
Rosencreutz - Paracelse et Rosencreutz – La monade – la Confessio – le
millénarisme – le Liber Mundi – la Bible – le cercle de Tübingen – Johan
Arndt – Tobias Hess – Johann Valentin Andreae – un récit initiatique – La Terre d’Emeraude et les noces Chymiques : La filiation
spirituelle – un monde imaginal – les récits initiatiques – Le vieux sage et
la Nature parfaite – L’île verte – les fravartis – la Chevalerie spirituelle
– les âges du monde – le Paraclet – la hiéro histoire – un opéra baroque –
l’alchimie intérieure – les noces spirituelles – les 7 étapes – le chevalier
de la pierre d’or – La rose et les Philosophes : Michel Maier et Robert Fludd
– Johannes Kepler et Frédéric V – La défenestration de Pragues – la montagne
blanche- René Descartes – les trois songes – Les affiches à Paris – Polybe le
Cosmopolite – la Hollande – la reine des fées –Francis Bacon – Novum Organum
– l’Abeille – la nouvelle Atlantide –La Royal Society – Comenius – la
pansophie – le conseil de Lumière. Rosicrucianisme, Franc-Maçonnerie, magnétisme et
Egyptologie : Hiram et Rosencreutz – la religion noachite – la
Rose+Croix d’Or – la Toison d’or – les architectes africains – Esséniens et
Templiers - - les frères initiés d’Asie – l’illuminisme – La société de
l’harmonie – les architectes égyptiens – Cagliostro – le somnambulisme – la
pyramide des Tuileries – Napoléon et l’Egypte – Le rite de Memphis – la
pierre de Rosette – la société du magnétisme Psyché et la Roseraie des Mages : Monte Verità – les
templiers d’Orient – la Golden Dawn – Josephin Péladan – la Rose+Croix de
Toulouse – La Rose+Croix du Temple et du Graal – les Magnifiques – la
confrérie de la Rosace – le comte de Falkenstein – le piétisme – Jacob Boehme
et la kabbale – la Philadelphian Society et le millénarisme anglais – Harvey
Spencer Lewis le réveilleur de la Rose+Croix – la New Thought – le Kybalion –
New York – |
ROSE+CROIX - LA TRILOGIE
DES ROSE+CROIX |
L’A.M.O.R.C
|
DIFFUSION
ROSICRUCIENNE |
1984 |
Fama Fraternitatis - Confessio
Fraternitatis - Les
Noces Chymiques - Voilà le ternaire de la doctrine
rosicrucienne né vers le début du 17e siècle. L’ordre des
Rose+Croix demeuré volontairement inconnu pendant des siècles, révèle son
existence, au début du XVIIe siècle, par l’intermédiaire de trois manifestes
énigmatiques publiés en Allemagne : la Fama Fraternitatis (1614), la
Confessio Fraternitatis (1615) et les Noces Chymiques de Christian
Rosenkreutz (1616). La
Fama présente de manière parfois allusive, parfois précise, la vie et la
quête mystique de Christian Rosencreutz « héritier » de la famille
germanique de R+C. Le
Confessio vient apporter dès 1615 des précisions sur la Fama et, de ce fait,
sur les buts de l’Ordre de la Rose+Croix. En
1616 apparaissent les Noces Chymiques de Christian Rosencreutz, récit
allégorique –bien que certains le considèrent aujourd’hui encore comme un
texte exclusivement historique – sur la nature profonde et réelle de la
fraternité Rose+Croix. Les trois manifestes rosicruciens du début du XVIIe
siècle, qui forment cette trilogie furent publiés dans un contexte historique
particulier dont il faut tenir compte pour saisir en quelque sorte l’ambiance
générale de l’époque. L’Allemagne du début du XVIIe siècle est censé être le
pays où naquit l’ordre de la Rose+Croix, mais il faut également savoir que
l’Ordre existait depuis de longs siècles auparavant, mais qu’il avait œuvré
très discrètement jusqu’à sa résurgence. L’Ordre rosicrucien œuvre dans le
monde selon un cycle de 108 ans d’activité et de 108 ans de sommeil.
Traditionnellement l’Ordre, au moment voulu et dans le pays concerné par la
reprise de ses activités, entamait chaque nouveau cycle d’éveil ou
d’activités extérieures, par l’ouverture d’un
« tombeau » 2
hommes et un groupe ont œuvré magistralement pour cet ordre. Tout d’abord Sir
Francis Bacon (1561-1626), Grand Chancelier d’Angleterre, philosophe,
scientifique, et poète. Ensuite John Dee (1527-1608) alchimiste,
astronome, mathématicien, astrologue et géographe, qui visita longtemps
l’Europe centrale et Pragues en particulier avec son ami le docteur E.
Kelley, on lui colla le titre d’espion de l’Angleterre car il infiltra et
créa des groupes ésotériques. Le
véritable foyer de la Rose+Croix fut le groupe de Tübingen, composé de J.
Arndt, Johann Valentin Andréa, C. Besold, Tobias Hess, Abraham Hotzel, le
pasteur Vischer, et William von Wense, tous intellectuels luthériens
intéressé par l’alchimie, mais surtout voulant créer une nouvelle réforme
complémentaire de celles de Luther et de Calvin. |
ROSE+CROIX - L’HḖRITAGE DE CHRISTIAN
ROSENCREUTZ suivi de
ḖTERNELLE ROSE+CROIX -
4 Tomes - |
Alonso – Mier – Prinke – Trojani –
Garnier – Mannu – Berlier - Fichefet |
Edition Arqa - Marseille |
2016 |
Plusieurs auteurs ont mis leurs talents en commun pour produire en 4
tomes, cette saga rosicrucienne
qui commence vers 1614 et va jouer un rôle très important chez les
savants, les mystiques et les intellectuels des siècles suivants et qui
perdure de nos jours. L’apparition formelle des trois Manifestes de la Rose-Croix, en 1614,
1615 et 1616, marque trois dates mémorielles dans l’Histoire de l’Hermétisme
occidental. Passé quatre siècles, elles marquent aussi un anniversaire en
forme de pierre blanche posée sur la ligne du temps, en signe sacramentel. Un
signe des temps mais aussi un sceau de cire rouge orné d’une rose pourpre, en
relief, pour signifier à chacun, au passant, au questeur, à quel point les
écrits de l’Ancien Ordre mystique sont fondamentaux pour toute quête
initiatique authentique. Les éditions Arqa se devaient de saluer à leur
manière ce moment si important, en cette date anniversaire, pour commémorer
les quatre-cents ans de la Fama, de la Confessio et des Noces,
et pour ainsi faire œuvre utile en présentant de nombreux documents inédits
sur ces « Frères invisibles ». 4 volumes essaient de présenter
cette fraternité, qui a œuvrée dans le monde entier en toute discrétion, et
qui est toujours présente. En 1213, l’Aragon est le plus fidèle allié des Comtes de Toulouse.
L’alliance se forme contre les croisés de Simon de Montfort et c’est
d’ailleurs en portant secours au Comte de Toulouse, Raymond VI, que le roi
Pierre II d’Aragon trouva la mort à la bataille de Muret. La bannière des
chevaliers de San Juan flotta souvent aux côtés de celle des chevaliers
toulousains. Un lien indéfectible entre Toulouse, l’Aragon et la Rose
existait déjà à cette époque et celui-ci s’accentua avec les futurs Jeux
Floraux sous le haut patronage de Clémence Isaure et, bien sûr, prolongeant
au-dessus des nuages… jusqu’à Adrien Péladan et sa Rose-Croix de Toulouse. Cette association de la Rose et de la Croix nous la retrouvons chez les
chevaliers de Rhodes dont le nom signifie « roses » ou dans ce
« chevalier à la rose » de l’église Saint-Jean-de-Malte, à
Aix-en-Provence, représentant le Comte Raymond Béranger IV, le cofondateur de
l’Ordre de Malte en l’an 1100 ; mais aussi dans beaucoup de pierres
gravées sous toutes formes…, clefs de voûte par exemple dans le Convento
do Christo de Tomar, magnifique citadelle templière. Quand l’Ordre du
Temple fut dissout, ses survivants, suite aux persécutions, se réorganisèrent
clandestinement principalement au Portugal et en Écosse. Dans ce dernier
pays, Robert Bruce fonda un Ordre de Saint André du Chardon, en 1314, et
notons au passage que la célèbre Loge de Kilwinning était déjà bien
antérieure ! Puis, il y eut la construction, à partir de 1440, de la
célèbre Rosslyn Chapel et de sa ligne méridienne de roses…, sous la houlette
de William Sinclair. Puis, pour rester dans cette filiation, au mitan du
XVIIIe siècle l’Ordre Royal d’Écosse prit pour emblème une croix et quatre
roses. On sait aussi qu’il y eut un Jardin des planètes à Edzell. Une immense
pierre est d’ailleurs datée de 1604, la date est évocatrice n’est-ce
pas ? C’est aussi dans ce même pays que l’on retrouve la Pinkie House de
l’alchimiste Alexander Sethon, mort en 1603, maison dont le plafond nous
offre une fois de plus une croix entourée de plusieurs roses. Il faut en
outre, impérativement, garder en mémoire la composition du blason de
Johann-Valentin Andreae, notre « présumé » auteur des Noces
chymiques de Christian Rosencreutz… Les années 2014, 2015 et 2016 marquent le 400e anniversaire de la
Rose-Croix et de ses trois célèbres Manifestes : la Fama
Fraternitatis, publiée en 1614, la Confessio Fraternitatis,
publiée en 1615 et les Noces Chymiques de Christian Rosencreutz,
publiées en 1616. C’est par la Fama que les Frères Invisibles se
firent connaître à tous les savants d’Europe. Celle-ci fut traduite en cinq
langues et le nombre de ses rééditions témoigne d’un succès toujours
constant. Si l’on en croit Julius Sperber - peut-être Julianus de Campis -
dans son Echo… publié en 1615, la Fama circulait déjà en 1595,
soit dix-neuf années avant sa sortie officielle. À un certain moment on la
trouve, en Écosse, chez Sir George Erskine qui fut le conseiller privé du Roi
Jacques Ier, en 1603. En 1610, Adam Haselmayer, disciple de Paracelse, notaire de l’Archiduc
Maximilien - parfois cité comme son secrétaire - affirma avoir vu une copie
de la Fama au Tyrol. Cette même année, Adam Haselmayer, fut le premier
à répondre aux membres de la Rose-Croix dans son Antwort - ou Réponse. Le
même Haselmayer parla plus explicitement de la Fama en 1611 puis,
probablement sur le conseil de son ami Benedictus Figulus, en envoya une
copie jointe au manuscrit de sa réponse à un autre ami, Carl Wideman, lui
aussi, disciple de Paracelse qui se trouvait au service d’August von Anhalt.
Widerman avait fait des études à Leipzig et Padoue et travaillé au
laboratoire à Trebon pour le compte de Wilhem von Rozmberk. Il travailla
aussi avec Edward Kelley, le comparse de John Dee, à Prague, de 1587 à 1588.
L’un de ces deux derniers en envoya une copie au Prince Augustus de Anhalt,
le protecteur de Widerman à Plötzkau, en signalant que cette copie provenait
de Tobias Hess, du Cercle de Tübingen. Le Prince la reçut comme cadeau de
nouvel an. Cette même année, Olaus Wormius qui occupa la première chaire de
chimie de l’Université de Marburg reçut, lui, une copie manuscrite de la main
de Johann Hartmann. En 1612, Comenius lit la Fama et la Confessio
sous forme de manuscrits également et toujours en 1612, August d’Anhalt fit
publier la Réponse très enthousiaste d’Haselmayer à La Fraternité de la
Rose-Croix où l’auteur évoquait la venue du Lion tant espérée des Prophéties
et le règne de l’Esprit-Saint. En 1613, un certain "IMP Medicus" dit avoir vu les
manifestes. Et, en 1614, la Fama fut concrètement éditée à Cassel,
chez l’imprimeur Wilhelm Wessel du Landgrave de Hesse-Cassel, associée à la
Réponse d’Haselmayer ainsi qu’à l’article 77 des Ragguali di Parnasso -
Centuria Prima. Les Nouvelles du Parnasse de Trajano Boccalini
(1556-1613) est un ouvrage peu commun dont la totalité était paru à Venise en
1612 - une satire politique féroce sur fond de mythologie. La Fama
s’inspira largement de cet ouvrage de Boccalini où il était question d’une
grande Réforme générale. Les sept plus grands sages de Grèce furent convoqués
à Delphes, par Apollon, pour proposer une solution à la misère des humains et
à la crise mondiale mais la plupart des réformes envisagées à tour de rôle
furent tournées en ridicule. En voici le final : « Alors, les
portes du Palais s’ouvrirent grandes et la Réforme Générale fut lue, devant
le peuple rassemblé en grand nombre, sur la place du marché, à l’endroit approprié
pour de telles occasions. Celle-ci fut tellement applaudie par chacun que
tout le Parnasse retentit de cris de joie car la populace se satisfait de
bagatelles quand les gens de jugement savent que vitia erunt donec homines
- pendant aussi longtemps qu’il y aura des hommes, il y aura des vices - Les
gens ne vivent pas vraiment bien sur Terre, même s’ils ne sont pas beaucoup
malades, et le degré de sagesse humaine réside dans la discrétion à être
heureux et à laisser le monde tel qu’on l’a trouvé. » À Ratisbonne, il y eut une édition faite par Johann Berner.
L’effervescence que suscita cet Appel de la Fama Fraternitatis aux
savants et princes de toute l’Europe se concrétisa par la prolifération de
plusieurs centaines de tracts pour ou contre l’Ordre de la Rose-Croix.
D’après l’historien Didier Kahn, on connaît donc aujourd’hui quatre copies
manuscrites antérieures à l’édition princeps de 1614 ; la première est
le manuscrit de Salzbourg, considéré par Carlos Gilly et Christopher McIntosh
comme étant la meilleure version, la seconde est le manuscrit de la
Wolfenbüttel, la troisième est le manuscrit Gessler (copie faite par Johann
Gessler, à Strasbourg, peut-être d’après la copie d’Haselmayer ou de
Benedictus Figulus) de la Wellcome Library de Londres sous la côte MS.
310 ; et la quatrième et dernière copie se trouve également à la
Wellcome Library. En 1615, une traduction hollandaise de la Fama par
Abraham von Hoberweshel vit le jour – mais certains auteurs ont avancé le nom
de Roemer Visscher. La même année, Andreas Hünefeld édita, lui aussi, une Fama
Fraternitatis à Dantzig. En 1624-25, une autre traduction hollandaise de
la Fama Fraternitatis à Gouda signée Nicolas Barnaud aurait été
imprimée. En 1652, Thomas Vaughan (Eugène Philalèthe) offrit une traduction
de la Fama et de la Confessio pour la Grande-Bretagne. Plus
près de nous, en 1970, Bernard Gorceix, dans sa Bible des Rose-Croix, livra
une des meilleures traductions modernes en langue française. L’année 2015 est, elle aussi à marquer d’une pierre blanche car elle
commémore le 400e anniversaire de la Confessio Fraternitatis par
laquelle les Frères de la Rose-Croix, au moyen de « trente-sept
causes » révélèrent son existence à l’Europe entière. La Confessio
reprit le message de la Fama - dont nous offrons dans cet ouvrage la
Préface de 1615 de la remarquable édition de Dantzig - avec plus de ferveur
encore et son message se fit davantage prophétique et apocalyptique. Elle fut
publiée en latin avec la Consideratio Brevis, qui contient une
allusion à la Monade hiéroglyphique de John Dee, puis en allemand dans la
même année…L’année 2016 marque, elle, la commémoration des Noces Chymiques.
Il s’agit d’un texte allégorique et d’un voyage initiatique, en sept étapes,
une véritable quête de l’Illumination du Père Christian Rosencreutz, le
fondateur mythique de l’Ordre. Avant de conclure donc, et pour le plaisir des hermétistes, il nous
faut rapporter une tradition secrète que d’aucuns jugeront peut-être
emblématique. L’Ordre aurait eu des Supérieurs Inconnus ou « der
unbekannte obere » nous disent les textes. Il a été fait mention à
ce sujet d’Hugo Alverda, un frisien de 576 ans - un ouvrage de 1617 intitulé Fortalitium
Scientae est signé de ce même nom… ; il nous faut citer aussi
François de Bry, un français de 495 ans et Elman Zatta, un arabe, de 463 ans.
Nous connaissons également grâce à un ouvrage intitulé Ad Fratres virtute
illustres nec non doctrina sapientes, publié en 1616, le nom de certains
nomen rosicruciens comme : Sadrach, Misach, Abednego, Pegasum,
Aristaeum ou encore Serpentarium. De telles informations ne
manquent pas de sel. Et l’on se remémorera à ce propos, pour ceux qui le
veulent bien, les différents témoignages d’Eugène Canseliet, en plein XXe
siècle, concernant l’Adepte Fulcanelli… À notre époque, la Mystique Rose continue bien sûr d’exhaler son suave
et doux parfum en continuant de croître sur le fumier actuel de nos idées
reçues, la Puteus opinionum de la planche de Theophilus Schweighardt -
hautement commentée dans le présent ouvrage - relatant nos vaines théories,
nos stériles philosophies ; mais beaucoup vont leur chemin sans même lui
offrir un regard. Pourtant, elle est Immanence, Amour, Prière, Humilité,
Communion, Altruisme, Charité, Esprit-Saint… Elle suinte du Cœur du Maître.
Et quand l’écorce dure du cœur de l’homme est percée, lorsqu’il est ouvert à
la Sainte et Divine Infusion, sa rosée est le plus délicieux des baumes.
Voilà l’Ergon ! Aussi, ne jetons pas ces quelques perles qui jalonnent
cet ouvrage couleur de lune aux pourceaux, ne faisons pas aux ânes des lits
de roses. Cet Ergon est plus utile que jamais, non forcément pour réaliser le
Parergon mais pour résister à tous les pharisianismes qui ont investi la
société actuelle, à l’heure où est
publié cet ouvrage qui est
avant tout un tendre hommage, ô combien imparfait, à nos Frères Aînés, que
nous admirons profondément, nous ne le cachons pas. Il sort de notre cœur.
C’est un devoir de mémoire, une collecte généreuse et patiente constituée
comme une modeste offrande. Ainsi, nous ne faisons que commémorer un
anniversaire, celui des 400 ans de la Fama, de la Confessio et
des Noces… Beaucoup d’ouvrages parlent de l’œuvre métallique ou du Parergon
et bien peu - en réalité - de l’Ergon ou de la Théosophie suprême des Frères
de la Rose-Croix. Nous voulions ici, un peu, à notre manière, combler ce
manque. Bien sûr, ces deux aspects n’étaient pas dissociés chez les Frères
authentiques de la Rose croissante… Quatre siècles ont passé ! Qu’en est-il aujourd’hui ? Dans
notre monde d’aujourd’hui « sans foi ni loi » où se profile
l’apostasie, le disciple se trouve pris dans la tourmente. Le chrétien est
hypnotisé par des séductions de plus en plus subtiles : pouvoirs
naturels de la pensée, usage de la volonté, recherche du merveilleux...De
tous côtés, on tente des essais pour concilier différents spiritualismes,
l’œcuménisme est dans l’air du temps. Après l’Ergon des Frères aînés de la
Rose-Croix, de nombreuses théosophies d’auto-déification ont finalement vu le
jour constituant un habile et confus mélange de vérités et d’erreurs -
allégorie de l’Arbre du Bien et du Mal - constituant un véritable patchwork
de pseudo-spiritualité qui, doit nous inciter au plus grand discernement. Il
nous faut examiner attentivement l’arbre - l’enseignement - à ses fruits et
passer ceux-ci au crible de notre raison critique car cette mosaïque
chatoyante, à la sauce new-age, est une véritable Babel spiritualiste
moderne. Nous ne pouvons que constater que nombreux sont les hommes et les
races qui, d’un bout à l’autre de la planète, subissent le même mode
d’existence mortifère où une simili « culture mondiale » a été mise
en place, culture décadente qui se traduit par une sorte de syncrétisme mal
assimilé, un « melting-pot » de plusieurs cultures qui ont été
réduites au rang d’objets de consommation. Un tel phénomène gangrène
irrémédiablement tous les aspects de notre monde moderne : la langue, la
musique, l’art, les idées, la religion, les mœurs, l’Histoire… Est-ce
vraiment ce que désiraient profondément les Frères de la Rose-Croix ? Si les tous premiers Frères sortirent au grand jour, outre qu’ils
croyaient que la fin des temps était toute proche, ce fut pour insuffler un
« esprit nouveau », pour partager leurs connaissances, pour mettre
celles-ci au service du prochain, non pour les garder sous le boisseau, pour
eux uniquement, mais pour libérer l’homme de ses chaînes physiques,
psychiques et spirituelles. Ils prônaient l’Évangile dans sa plus grande
simplicité spirituelle et se plaçaient sous l’égide du Saint-Esprit. Ce qui
est formidable, c’est que le message de la Fama ne s’adresse plus à notre
époque uniquement aux lettrés et autres princes d’Europe. Il est maintenant
l’apanage de tous, indistinctement. Mais, on voit bien ici que la tendance
s’est finalement inversée au cours des siècles et que le vieil homme,
c’est-à-dire l’ego, a repris le dessus et le travail in fine peut sembler
plus difficile qu’auparavant. Il est sans doute très différent. Si les textes
originels des Frères abondaient autour des années 1614-1615-1616, de tels
trésors sont tombés dans l’amnésie collective et dorment hélas aujourd’hui
dans bien des bibliothèques. Il faut donc s’armer de patience et de courage,
de nos jours, pour trouver quelques grammes d’or pur, c’est-à-dire simplement
quelques lignes d’une œuvre d’exception même si l’on a fait un petit peu de
latin et de grec et si l’on manie à peu près correctement plusieurs langues… Voici les sommaires
détaillés de ces quatre volumes indispensables, riches en iconographie : TOME I – Prodrome : Préface – I
- La Rose donne toujours son miel aux abeilles – II - L’Europe est enceinte -
III - Sur les traces de Christian Rosencreutz – IV - 1614-2014 – 1615-2015 –
1616-2016 - V - Initiation et Rose-Croix - Pour une approche mystagogique -
VI - Quatre siècles ont passé ! Qu’en est-il après ? - VII - Un Feu intérieur
qui consume… – Préface de la Fama Fraternitatis à l’édition de 1615 – Anonyme
– Cahier iconographique – 100 pages - 240 documents – photographies,
documents d’archives, infographies, documents inédits – Chronologie
Rosicrucienne – Bibliographie rosicrucienne TOME II – Les fils de la
Rose+Croix – De la Rose-Croix minérale – Un manuscrit protorosicrucien fort
méconnu : la Naometria de Simon Studion – Paul de Foix et le calendrier
grégorien – I - Le calendrier de John Dee, la longitude de Dieu et la
Nouvelle Jérusalem - II - La fin du calendrier julien - III - Des
Saint-Gilpins aux Rose-Croix… - IV - En l’an 1582 - V - Le Ciel peut attendre
– Autour de Julianus de Campis : deux Frères de la Rose-Croix exceptionnels -
Julius Sperber et Cornelis Drebbel – I - Julius Sperber, mystique et prophète
- II - Cornelis Jacobszoon Drebbel – Un inventeur de génie – Ergon et Parergon
- De l’antique mystique des Rose-Croix du XVIIe siècle à l’Alchimie
contemporaine – Le tombeau initiatique de Christian Rosencreutz - I - Un
premier signe - II – Ce que rapporte la Fama - III – Une chambre d’initiation
devant conduire à l’Illumination - IV – Frère John Dee - V – Sous le signe de
l’Heptarchie - VI – Le Théâtre de Giulio Camillo - VII - L’Ars Memoriae de
Robert Fludd - VIII - Le Théâtre du Globe ou Théâtre du Monde - « Le monde
entier est une scène où nous jouons tous un rôle ! » - IX – Inigo Jones et De
Bry à la rescousse - X - Un gigantesque dodécaèdre étoilé : le « Douracapalam
» - XI - La « chambre du soleil », l’œuf philosophal et la cuve à
régénération - XII - L’Autel circulaire – 1604 - La Supernova de Kepler, le
Temple du Saint Esprit et la grotte du prophète Élie au Mont Carmel – I -
L’Étoile de Bethléem - II - À l’ombre de ses ailes… - III - L’ultime venue
d’Elie Artiste – L’Auberge du Cœur blanc - La Loge Rosicrucienne de
Saint-Alban – I - La guerre des deux Roses - II - La fresque rosicrucienne de
White Hart Inn - III - Chez le Titien - IV - Le mythe d’Hiram - V - La marque
de la Rose-Croix - VI - La seconde table de Salomon – Autour de la demeure de
John Napier - Aspects inexplorés du symbolisme rosicrucien en relation avec la
Kabbale et le Protestantisme - I - La Réforme du Christianisme - II - Kabbale
et Protestantisme - III - La « Merchiston Tower » de John Napier - IV - De
quelques symboles rosicruciens - L’Ange ailé aux trompettes de la Fama -
L’emblème de Pallas - Le Gobelin - Le Pélican - V - L’emblème de la Rose et
de la Croix où se loge le Cœur - VI - La Rose et la Croix, symboles
alchimiques - VII - La Rose étoilée de Vénus-Astarté et la magie sexuelle -
VIII - Le sablier, attribut de Saturne et la Mélancolie - IX - Saturne, le
sablier et la femme nue – La Rose-Croix en France - Les cartels Rosicruciens
de 1623 - I - La Bible de 1611 – II - Au nom des Frères de la Rose-Croix -
III - Les cartels de 1623 – Heinrich Kunrath - Quelques découvertes sur le
seuil - I - Université du Wisconsin-Madison - II - Le Laboratoire alchimique
- III - Détails de la gravure centrale : Oratoire & Musique – Christian
Rosencreutz - Une incroyable gravure – Commentaire de la planche du Collège
invisible de Theophilus Schweighardt – Francis Bacon, William Shakespeare,
Johann-Valentin Andreae - Jeux de noms, enjeux des noms - I - Sir Francis
Bacon de Verulam - II - William Shakespeare - III - Johann-Valentin Andreae –
Du secret alchimique de François de Chazal de la Genesté et de son origine - I
- En héritage de l’Âme du Monde - II - Du secret alchimique de François de
Chazal – « Lampado Trado » - De la Fama Fraternitatis à la Golden Dawn – La
Fraternitas Thesauri Lucis ou la Fraternité du Trésor de la Lumière – Dans
l’Athanor des anges - Métaphysique de la Rose-Croix - I - De lapis
philosophorum - II - Ars Magna – Paracelse, Cagliostro et … - III - Dat Rosa
Mel Lapibus - IV – Du Miel et de la Pierre - V - Quand les bûchers des
nations s’enflamment - VI - Astrophysique des trois Mondes - VII - Le dépôt
Templier - VIII - « Post 120 annos patebo » - IX - Le vide n’existe pas - X -
Du Livre T. au Livre M. - XI – Le Livre T., un « Thesaurus thesaurorum » -
XII - La Rose est un nombre et le Lys est sa croix. TOME III - L’Ergon des
Rose+Croix – Bréviaire des Rose-Croix – Prophéties concernant la Rose-croix –
Le moi – Lettres Rosicruciennes – Suppliques à l’Ordre – Réponse à une
personne – L’initiation – Règles et Principes – Les Frères de la Rose-Croix –
La Bible et l’Imitation de Jésus Christ – L’Esprit de la Rose-Croix – Dieu –
Le Christ – La Shekinah – La Nature – Elie Artiste – L’avènement du Lion – Le
sixième candélabre – L’homme – L’âme – L’enseignement – La médecine – L’Ergon
et le Parergon – Le cœur – Immortalité et Résurrection – Régénération – L’Eglise
intérieure – Le Temple du Saint-Esprit – L’Initiation suprême – Allégorie
Rosicrucienne et Noces Chymiques – La Parabole de Mars de Busto Niceras – Les
Amis Secrets et les Enfants mystérieux – Le petit caillou et le nom nouveau –
Prières rosicruciennes – Envers les Frères – Envers Dieu – L’Amour - la
Charité – Histoire inconnue des Rose-Croix - De Platon à Dante, de Francis
Bacon à un certain « Christian Rosenkreutz »- L’Éros croît ou les Mystères de
l’Amour. Tome 4 : Sommaire de Eternelle
Rose-Croix : I - L’Esprit et l’Être - II - Les Rose-Croix
et l’Alchimie - III - La Pierre Philosophale - IV - L’observateur - V -
L’éternelle Rose-Croix. II. L’UN visible : I - Ce qu’exige le Grand
Œuvre Alchimique - II - Adeptes, Rose-Croix et leurs copies - III - Qu’est-ce
que l’UN-Visible ? : IV - Où est le réel ? - V - Quelques idées sur la «
Physique quantique » - VI - Le témoignage de Van Helmont - VII -
Arithmosophie et cryptographie - VIII - Le Liber M. - IX - Les « sacrées
lettres » et le Liber M. - X – Ergon et Parergon - Le Mystère et les secrets…
- XI - Le réel et sa copie - XII - Les « maîtres » de nos jours… - XIII - Un
« Adepte » - XIV - La liberté - XV - Le Palais Fermé du Roi - XVI – L’eau
dormante - XVII – « Elias Artista ».III - L ’I.N.R.I. des Rose-Croix : Du
Laboratoire à l’Oratoire. |
ROSE+CROIX - LES NOCES CHYMIQUES
DE CHRISTIAN ROSENCREUTZ |
VALENTIN
ANDRÉAE |
ÉDITIONS
TRADITIONNELLES |
1994 |
||
C.R.
fait un drôle de songe, il est dans une tour profonde et obscure avec
d’autres personnes qui luttent pour en sortir, avec de temps en temps une
lumière insupportable – ceci rappelant la caverne de Platon – puis les
prisonniers sortent à l’aide d’une corde que leur envoi C.R. – il reçoit une
médaille en or à l’effigie du soleil levant - 2e
jour :
Il arrive au château où il se trouve devant 4 chemins, lequel prendre ?
l’un est long et périlleux (voie humide), l’autre est court et difficile (
voie ascétique) le 3e est la Voie Royale- le 4e lui est
interdit, c’est la 11e porte alchimique et anagogique. Il est aidé
par une colombe ((symbole de l’âme) et laisse le corbeau pour le moment. Puis
il s’annonce comme « Un frère de la Rouge
Rose+Croix », il est admis et passe encore 2 autres portes
portant des symboles d’un lion (égo). Ces épreuves étant terminées, il
pénètre dans une grande salle où sont rassemblées des personnes qui se
vantent, le tout baignant dans une musique douce. Puis arrive une vierge qui
annonce l’arrivée du Roi et de la Reine, mais également qu'’il va y avoir
l’épreuve de la pesée : « Afin qu'’aucun imposteur ne se trouve ici, que nul coquin
n’aveugle les autres, et que, dans le calme sans trouble, vous soyez élus
pour les noces très pures, il faudra, demain, supporter que chacun d’entre
vous soit pesé et que soit clairement mesuré ce qu'’en soi, chacun a oublié » 3e
jour :
La scène du jugement de la pesée : 3 groupes sont formés autour d’une
balance en or, la balance ayant 7 poids différents. R.C refuse de participer
à cette pesée. L’épreuve fait le tri entre les bons et les imposteurs, alors
R.C participe à cette épreuve qu'’il gagne facilement. On lui remet un habit
de velours rouge et des feuilles de laurier. Puis c’est la scène des 10
sentences et des 10 anecdotes. Un grand banquet réunit tous les invités
(candidats) qui sont présenté à tour de rôle, et tous possèdent
« l’insigna » c'est-à-dire l’Ordre de la Toison d’Or (golden
fleece) et celui du Lion volant (flying lion). Après quelques épreuves
dont il triomphe, il reçoit une branche de laurier et un habit de velours
rouge. Puis viennent les cérémonies et la visite de plusieurs pièces du
château, où se trouvent des objets insolites. 4e
jour :
C.R visite les jardins où il est confronté avec la source hermétique (Hermès)
puis est donné la représentation d’une pièce de théâtre en 7 actes à la
maison du soleil. Il reçoit l’Ordre de la Toison d’Or et un nouveau
vêtement. Fort de ces distinctions et précédé par Alchimia
il gravit un escalier de 365 marches jusqu’à la vision du Roi et de la Reine.
Il a la vision des 6 personnes royales, de l’autel et de l’ornement de la
salle des Noces. Statues animées, pages et jeunes filles. Puis sont apporté 6
cercueils et 6 hommes de nature royale. Les hommes sont décapités et placés
dans les cercueils, et il est annoncé que ces hommes reviendront à la vie le
lendemain. Vision de 7 vaisseaux et 7 flammes. Les personnes décapitées sont
mises en secret dans les 7 vaisseaux- 5e
jour :
Visite des caves souterraines où se trouve un tombeau orné d’escarboucles (symbole de la passion du Christ) tombeau
appelé Venus ou Amour. Un poème est déclamé sur Vénus qui se
réveillera et sera mère d’un Roi. Les candidats montent à bord des
navires où ils atteignent la mer de la
Plénitude et rencontrent des sirènes qui leur offrent des chants et une perle
précieuse. Visite de la Tour de l’Olympe, lieu où doit s’accomplir la
résurrection des personnes royales décapitées. Cette tour a 7 étages et se
trouve au centre d’une île représentant un carré parfait, puis le jour
s’achève et C.R se retrouve en bas de la tour dans un laboratoire, où il doit
laver des plantes, des pierres précieuses et d’autres matières, en extraire
l’essence et la sève (la substantifique moelle) et les mettre en flacons.
Enfin R.C contemple les décapités, la lune, la mer et le feu, a des
visions/révélations planétaires et astrologiques et tout cela dans une
sorte de symphonie surréaliste cosmique. 6e
jour :
Tout le monde est réuni à l’étage inférieur de la Tour où on va leur
apprendre l’Alchimie pratique avec
cornues, flacons, feu, matériau, langage, purifications, etc. ceci pour les
transformer et les purifier. Ils passent ensuite au 2e étage
où chacun reçoit, soit, une corde (symbole de la certitude du mystique) soit
une échelle (symbole de la Tour) soit des ailes (symbole de la pensée de ceux
qui vivent dans et pour le Savoir). C.R reçoit une échelle qui symbolise la
colonne vertébrale qui s’élève du plexus sacré jusqu’à la région de la
pinéale (symbole de la Tour). On passe au 3e étage avec les
symboles du coffre, du globe d’Or, des portes, des miroirs et de l’éclat du
soleil. Un coffre est amené contenant les cadavres des 6 personnes royales
qui seront littéralement liquéfiés. 7e
jour :
C.R quitte la Tour en tant que Chevalier de la Toison d’Or en compagnie de
12 navires, chacun arborant un signe du zodiaque (celui de la balance
pour R.C). Vision de 500 navires dont
l’un est fait d’or et de pierres précieuses. Arrivé à terre il retrouve le
Roi et la Reine. Puis le gardien qui au départ lui avait fait passer les
premières épreuves, leur lit une lettre. Enfin tous les candidats reçoivent
les règles de l’Ordre de la Rose+Croix avec un maître mot « Purifications »,
on leur donne le pouvoir de combattre : la
maladie, la pauvreté et l’ignorance.
C.R inscrit alors les mots suivants : Suma
Scientia nihil Scire. Fr. Christianus Rosencreutz. Eques aurei Lapidis. An
1459. (Le plus grand savoir est de savoir que nous ne savons
rien. Frère C.R chevalier de la Pierre d’Or. An 1459) Puis
C.R prend la place du gardien en renonçant au bonheur de jouir de tous les
trésors spirituels, mais les dernières lignes disent que le lendemain
il retourna dans sa patrie. |
ROSE+CROIX - LES NOCES CHYMIQUES- VIE
ET ŒUVRE DE VALENTIN ANDRÉAE |
DIVERS
AUTEURS |
EDITION
ARCADIA |
2008 |
Johann
Valentin Andréae
(1586-1654) né en Allemagne, son père est abbé dans un couvent, il reçoit
donc une éducation religieuse stricte, il apprend les lettres et les
sciences, mais il est attiré par le coté mystique et mystérieux du
spirituel. En 1614 il se marie et va gravir les échelons hiérarchiques
de l’Eglise luthérienne. Il aime voyager et parcours l’Europe, sa curiosité
va le pousser à chercher les organisations secrètes et va rencontrer le
premier embryon de la société des frères de la Rose+Croix,
il va aussitôt adhérer et participera au premier manifeste de la Rose+Croix, il sera d’ailleurs mandaté par
eux pour faire connaître le mouvement dans toute l’Europe. Il va également
écrire pour ce mouvement 3 livres -La Fama
fraternitatis (1614), Confessio Fratrum Rosae Crucis (1615) et les noces
chymiques de Christian Rosencreutz en 1616- Ecrivain prolifique il
écrira entre 1616 et 1620 plus de 100 ouvrages sur la religion, des
écrits Rose+Croix, des
satires et des dissertations de théologie mystique. Le duc de Brunswick
le couvrira d’or et de cadeaux et la hiérarchie religieuse lui décerna des
titres et des postes importants, il mourut en 1654 à Stuttgart. Le
récit des noces chymiques est enveloppé, comme tous les textes alchimiques de
l’époque d’un voile allégorique avec un langage codé appelé langue des
oiseaux, ce qui en fait souvent une lecture difficile. Les noces
chymiques n’échappent pas à cette règle, j’en veux pour exemple le blason de Christian
Rosencreutz. Tout d’abord les 2 rubans en forme de croix de
saint André, puis les 4 roses rouge. En grec le mot rose commence par un P
majuscule, si nous mettons comme sur le blason de Christian Rosencreutz
ce P majuscule au centre de la croix de saint André, nous obtenons le
monogramme du Chrisme (Christ)
que l’empereur Constantin arborait sur son labarum (étendard). De plus
le prénom de Christian a pour racine Christ,
et le nom de Rosencreutz indique la rose rouge au centre de la croix latine
(symbole de l’amour et du Christ). Nous voyons bien que tout cela
donne au récit une coloration très chrétienne, mais en langage codé Auriger
développe
le 4e jour des noces chymiques et donne son interprétation de
cette pièce de théâtre en 7 actes, joué dans la maison du soleil, une pièce
bizarre. T.
Parter
nous invite à faire le rapprochement entre ces noces et la cour d’Heidelberg
en 1615 en Allemagne, cour brillante qui inspira peut être Valentin Andréae,
mais on peut y voir également l’influence de ces noces chymiques sur les
origines de la Rose+Croix, avec son
action chevaleresque, issue de la croix rouge de saint Georges, de l’Ordre de
la jarretière et des roses d’Angleterre. L’Angleterre qui va voir se
développer très rapidement ce mouvement sous la houlette de Michael Maier
et Robert Fludd. Jean
Louis Brun
dans son livre « Yi King, un chemin initiatique »
explique avec beaucoup d’humilité le parallèle entre l’alchimie des noces
chymiques, le tarot et le Yi King. Dans les noces le premier jour il est dit
que le toit de la maison se soulève et laisse passer la lumière, or la carte
de la Maison Dieu du tarot, est cette tour qui se soulève et laisse passer
des éclairs, assimilés à la lumière. Correspondance avec l’hexagramme no 55
et le signe du taureau. Christian entame alors son voyage comme Hercule,
plus loin il trouve son maître intérieur et le jardin des Hespérides, puis
rejoint l’axe du monde (la Tour) où il va apprendre à devenir son
propre guide. A travers le zodiaque et le Yi King, l’auteur explique ce
parcours d’après une approche métaphysique, par la lutte de son ennemi
(l’égo) et celui d’atteindre le renoncement suprême. Roland
Edighoffer,
grand spécialiste de la Rose+Croix,
dans un bel et long article, explique la symbolique très forte de ce voyage
initiatique au pays des symboles et de son intériorité, et donne la
possibilité à chacun d’y voir des lectures alchimiques, historiques,
chevaleresques, religieuses, utopiques, hermétiques, rosicruciennes,
zodiacales, ésotériques et anagogiques. Il
fait également le rapprochement de ce voyage avec celui de Dante dans la Divine Comédie, voyage avec Virgile,
les épreuves, la Rose Rouge, la Vierge Marie, Béatrice, sa
transformation et son retour. On trouve également John Dee et
l’ouvrage alchimique qu’il fit paraître à Anvers en 1564, et qui raconte la
transformation alchimique d’un personnage, qui revient périodiquement sur
terre pour guider l’humanité. Livres références : Les Noces chymiques de Valentin Andréae. Editions
Traditionnelles. 1994 B.A BA des Rose+Croix par Jean Marc Vivenza. Edition Pardès.
2005 La lumière des Rose+Croix par Frances A. Yates. Edition
Culture Art Loisir. 1978 Les Rose+Croix et la crise de conscience au 17e
siècle. Par Roland Edighoffer Ed. Dervy 1998 L’utopie des Rose+Croix par Vanloo |
ROSE+CROIX
- LES NOCES CHYMIQUES DE CHRISTIAN ROSENCREUTZ |
Traduction de Serge Hutin |
Edition du Prisme |
1973 |
||
Les costumes des divers personnages sont luxueux, et au cours
du récit, certains passent du noir au blanc et au rouge, suivant le stade de
la transmutation alchimique en cours. Des fêtes et des banquets, servis par
des valets invisibles, ponctuent le récit. La musique, souvent interprétée
par des musiciens invisibles, accompagne la narration. Trompettes et timbales
marquent les changements de décors ou l'entrée en scène des personnages. Le
texte est parsemé de poèmes, et l'action générale est interrompue par une
pièce de théâtre. L'humour n'est pas absent de ce traité d'alchimie ; il se
manifeste à des moments souvent inattendus, comme par exemple l'épisode du
jugement (3e jour), qui donne lieu à quelques “gauloiseries”. Au moment où la
transmutation est pratiquement achevée (6e jour), celui qui dirige les opérations
organise une mascarade pour faire croire aux invités qu'ils ne vont pas
assister à la phase finale de l'œuvre. Quand la farce s'achève, son auteur «
rit à s'en rompre le ventre ». Le récit comporte aussi des inscriptions
cryptées et une énigme chiffrée que Leibniz s'efforcera de percer. Comme on
peut le voir, nous sommes en présence d'un texte d'une grande richesse, mais
d'un style très différent de la Fama Fraternitatis et de la Confessio
Fraternitatis. Chez de nombreux auteurs, comme Valentin Weigel, le thème
des noces spirituelles est lié à celui de la régénération et de la nouvelle
naissance. Chez ces derniers, la symbolique alchimique s'ajoute à celle du
christianisme. D'une manière générale, les noces royales occupent une place
importante dans l'alchimie, et C. G. Jung a montré qu'elles sont
particulièrement bien adaptées pour décrire les phases du processus
d'individuation. Le mariage du roi et de la reine figure l'union des deux
polarités de l'être, l'animus et l'anima, conduisant à la découverte du Soi.
C. G. Jung a exposé ses recherches dans plusieurs livres, dont le plus
représentatif est Psychologie et Alchimie (1944). Cependant, c'est avec son
Mysterium conjonctionis, Études sur la séparation et la réunion des opposés
psychiques dans l'alchimie (1954), qu'il estimait avoir poussé le plus loin
sa recherche. Dans cette œuvre, les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz
ont constitué un élément fondamental de sa réflexion. Contrairement à ce
qu'indique son titre, le texte de Johann Valentin Andreæ ne parle pas d'un
mariage. Du moins, la cérémonie des noces n'est pas décrite dans le roman
dont l'action se cristallise autour de la résurrection d'un roi et d'une
reine. Comme saint Bernard et les mystiques des époques précédentes, c'est
des noces de l'être, entendues comme une régénération, que Johann Valentin
Andreæ traite dans son livre. |
ROSE+CROIX -
CLḖS DE LECTURE DES NOCES CHYMIQUES DE CHRISTIAN ROSENCREUTZ |
Philippe Heckmann |
Edition du Cosmogone |
2016 |
Les « Noces
chymiques de Christian Rosenkreutz » sont un roman alchimique publié
anonymement en 1616 et considéré comme le troisième manifeste rosicrucien. Le
héros, un ermite, y fait le récit des sept journées au cours desquelles il
assiste à des noces royales. Plutôt que de se livrer à une exégèse ardue,
Philippe Heckmann a choisi de nous initier à cette œuvre par le biais de la
fiction et de nous la rendre accessible en nous montrant en quoi elle
concerne encore l’homme d’aujourd’hui. Quatre personnages, Émilie, Ariane,
Thomas et Frédéric, ayant pour point commun d’avoir entrepris une quête
initiatique, reçoivent une mystérieuse invitation. Mais auparavant, ils
doivent lire ou relire les « Noces chymiques ». Au cours de quatre rencontres
dans des lieux symboliques, ils seront amenés à réfléchir, en compagnie d’un
initié, sur la signification de cette œuvre qui parle encore au cœur et à
l’esprit, et nous introduit dans l’alchimie opérative et spirituelle
|
ROSE+CROIX DU NOUVEAU MONDE
|
Robert Vanloo
|
Edition de la Tarente
|
2018
|
||
Dans l'un des paradis indous, il y a une rose d'argent qui
contient l'image de deux femmes brillantes comme des perles. Elles
apparaissent unies ou séparées suivant qu'on les regarde du ciel ou de la
terre. Au point de vue céleste, on l'appelle la déesse de la bouche ; au
point de vue terrestre, la déesse ou l'esprit de la langue. Dieu réside au
centre de cette rose. Selon Michel Maïer, l'explication des deux lettres R.C.
se trouverait dans les symboles de la sixième page de la Table d'Or.
Exotériquement, ces lettres désignent le nom du fondateur ; ésotériquement,
le R représente Pégase et le C, si l'on en néglige le son, représente le lis.
On sait que la rose rouge germa du sang d'Adonis, que Pégase naquit du sang
de Méduse et que la fontaine d'Hippocrène jaillit d'un rocher frappé par le
sabot de Pégase. Le Dr Ferran donne les précisions que voici: « Après les
emblèmes en triangle, le sceau du Brahatma et le triangle de la sainte
syllabe, l'emblème maçonnique le plus ancien que nous ait légué le sacerdoce antique
est celui de la Rose-Croix. » Ce dernier, attribué à Hermès Thot, nous est
venu des temples de l'Egypte en passant par la Chaldée, intermédiaire forcé,
attendu que c'est parmi les mages, sur les confins du Tigre et de l'Euphrate,
que Cambyse, après la conquête de l'Egypte, transporta tous les prêtres de ce
pays, sans aucune exception et sans retour.» La Rose-Croix personnifiait pour
les initiés l'idée divine de la manifestation de la vie par les deux termes
qui composent cet emblème. Le premier, la rose, avait paru le symbole le plus
parfait de l'unité vivante ; d'abord parce que cette fleur, multiple dans son
unité, présente la forme sphérique, symbole de l'infini ; en second lieu,
parce que le parfum qu'elle exhale est comme une révélation de la vie. »
Cette rose fut placée au centre d'une croix parce que cette dernière
exprimait pour eux l'idée de la rectitude et de l'infini ; de la rectitude,
par l'intersection de ses lignes à angle droit et de l'infini, parce que ces
lignes peuvent être prolongées à l'infini et que, par une rotation faite par
la pensée autour de la ligne verticale, elles représentent le triple sens de
hauteur, largeur et profondeur » Les mêmes idées sont exprimées par le voyant que fut Villiers
de l'Isle-Adam, en l'âme de qui ont fleuri, ce semble, toutes les lumières
appelées par les travaux d'une longue ascendance d'ancêtres chrétiens. « Ce
talisman de la Croix stellaire est pénétré d'une énergie capable de maîtriser
la violence des éléments. Dilué, par myriades, sur la terre, ce signe, en son
poids spirituel, exprime et consacre la valeur des hommes, la science
prophétique des nombres, la majesté des couronnes, la beauté des douleurs. Il
est l'emblème de l'autorité dont l'Esprit revêt secrètement un être ou une
chose. Il détermine, il rachète, il précipite à genoux, il éclaire !... Les
profanateurs eux-mêmes fléchissent devant lui. Qui lui résiste est son
esclave. Qui le méconnaît étourdiment souffre à jamais de ce dédain. Partout
il se dresse, ignoré des enfants du siècle, mais inévitable. » La Croix est
la forme de l'Homme lorsqu'il étend les bras vers son désir ou se résigne à
son destin. Elle est le symbole même de l'Amour, sans qui tout acte demeure
stérile. Car à l'exaltation du cœur se vérifie toute nature prédestinée. Lorsque
le front seul contient l'existence d'un homme, cet homme n'est éclairé
qu'au-dessus de la tête ; alors son ombre jalouse, renversée toute droite
au-dessous de lui, l'attire par les pieds, pour l'entraîner dans l'Invisible.
En sorte que l'abaissement lascif de ses passions n'est, strictement, que le
revers de la hauteur glacée de ses esprits. C'est pourquoi le Seigneur dit: «
je connais les pensées des sages et je sais jusqu'à quel point elles sont
vaines Quels magnifiques penseurs ! Ne contiennent-ils pas
virtuellement tout ce que l'on peut dire sur le symbole mystérieux ? Et les
documents qui suivent ne font plus alors que satisfaire notre curiosité. La
Germanie, où est situé le quartier général des Rose-Croix, n'est pas, selon
Michel Maïer, le pays géographiquement connu sous ce nom, mais la terre
symbolique qui contient les germes des roses et des lis, où ces fleurs
poussent perpétuellement dans des jardins philosophiques dont aucun intrus ne
connait l'entrée. Rappelons les armoiries rose-croix de Luther : un cœur
percé d'une croix entouré d'une rose avec la devise: Le cœur des chrétiens
repose sur des roses lorsqu'il est au pied de la croix (3)
; celle de Jacob Andreae : une croix de Saint-André avec une rose dans chaque
angle ; et le récit des Noces Chymiques suivant lequel Christian
Rosencreutz, au moment de s'en aller au mariage du roi, noue en croix sur sa
robe de bure un ruban rouge en souvenir de Jésus-Christ et pique quatre roses
à son chapeau en signe de reconnaissance. Robert Fludd dit que les Rose-Croix s'appellent Frères
parce qu'ils sont tous fils de Dieu, que la Rose est le sang du Christ et que,
sans la Croix interne et mystique. il n'y a ni abnégation ni illumination. Georges Rost explique
que la Rose est le symbole de leur multiplication et du paradis de fleurs en
quoi ils veulent transformer la terre. Tous les Ordres de Chevalerie, dit
Maïer, qui combattent pour Dieu ont, comme sceau, les deux lettres R.C. ;
mais le véritable Rose-Croix porte ce sceau en or. En outre, la valeur
numérique de ces deux lettres constitue la clef véritable de leur
signification. Si on met le soleil entre le C et le R, on obtient le mot COR,
organe premier de l'homme et seul sacrifice digne du Seigneur Le même Michel
Maïer dit : « Ils se reconnaissent par le symbole que le fondateur leur a
donné en deux lettres R.C. ». Valentin Tschirness, philosophe et licencié en
médecine à Gcerlitz, déclare : « Le public n'est pas dans le vrai quand il
nous appelle Rosencreutzer, du nom du père de notre secte. La raison pour
laquelle notre fondateur fut ainsi nommé, nous la tenons secrète et nous ne
l'avons jamais publiée » Et Irenoeus Agnostus : « Notre Ordre a existé longtemps avant
Christian Rosencreutz ; il l'a réorganisé. Il a tout su dans la philosophie
temporelle ; mais il lui manquait dans les choses de la foi. Ainsi, il n'est
pas plus que Salomon le fondateur de cette Société, car les doctrines
existent avant leur représentant humain. » L'ouvrage anonyme Colloquium
Rhodostauroticum déclare : «
toutefois à son avis » : « Si leur fondateur n'a pas été Christian
Rosencreutz et s'ils ont inventé son nom, c'est que pour eux, fils de Dieu,
la croix a été changée dans cette existence en une belle rose fleurie ».
Quant à leur lieu de réunion, la Fama avait dit : « Bien que nous ne
révélions ni nos noms, ni le lieu de nos réunions, les messages qui nous sont
adressés, quelle qu'en soit la langue, nous parviendront ». Julianus de Campis, dans une Lettre qui a été insérée
dans l'édition de 1616 de la Fama, dit : « Il n'y a pas d'assemblée réunie en
un lieu ». Plus loin il ajoute : « Nous résidons dans un monastère que le
père a construit et appelé Sancti Spiritus. Nous y vivons en commun,
portant un vêtement qui nous cache, au milieu d'arbres et de forêts dans des
champs et un fleuve silencieux et bien connu. Au-delà il y a une ville
célèbre où nous trouvons tout ce dont nous avons besoin ». Robert Fludd (Clavis
philosophiae) déclare que les
Rose-Croix habitent sur la montagne de la Raison, dans le temple de la
Sagesse, bâti sur le roc, qui est le Christ, qu'ils sont enseignés par le
Saint-Esprit et qu'ils sont les pierres spirituelles de l'Edifice. |
ROSE+CROIX - dictionnaire
des rose-croix |
Éric SABLḖ |
Edition Dervy |
1996 |
||
|