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LA MORT

 

Chapitre 9    L         (ÉSOTÉRISME - MAGIE - SOCIÉTÉS SECRÈTES - MYSTERES - OCCULTISME - CHAMANISME -  VAUDOU - LA FORET)

 

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la clef de la magie noire

Stanislas de guaita

Edition TREDANIEL

 1984

Deuxième livre du triptyque « le serpent de la genèse » malgré un titre qui fait peur ce livre fustige la magie noire et explique la différence entre la magie véritable et les phénomènes spirites ou forces du mal. Important livre de plus de 800 pages.

Il fallut six années pour achever la deuxième Septaine et la faire publier. La clef de la magie noire, imposant ouvrage de 808 pages, ne fut éditée qu’en 1897. Toutefois, si la première Septaine se limite à la description des ridicules « pantomimes » auxquelles se livrèrent les sorciers à travers les âges, le deuxième tome fait état de connaissances approfondies sur la nature même de la vie et de ses composants, notamment l’existence de ce que les occultistes désignent par l’Astral. Ce livre confirme une connaissance de premier ordre de la part du Mage d’Alterville. Le second volume La clef de la magie noire est donc une étude vaste et complète sur le « grand agent magique », ou la lumière astrale, agent « pantomorphe » et convertible, dont la connaissance peut donner accès à l’édifice des sciences réprouvées, et ouvrir aussi le temple, sinon le sanctuaire, de la haute et divine magie. Ainsi, la grande théorie, traditionnelle dans le domaine occulte, d’un agent universel est pour Guaita : « Cette voie, inconnue à la science des universités, celle des fluides impondérables, ou plutôt de l’Éther Vital, dont la lumière, la chaleur, le magnétisme, et l’électricité sont les quatre manifestations phénoméniques. »

Dans un avant-propos de 94 pages, Stanislas étudie longuement les plus captivants problèmes de l’ésotérisme : Dieu, la nature, la chute de l’homme ou la sous-multiplication d’Adam-Ève, le plan astral, la réintégration rédemptrice, à la lumière des travaux de Fabre d’Olivet et d’Eliphas Lévi. Il commente la table d’Émeraude, résumé des traditions de l’antique Égypte, clef de l’alchimie. Avec les « Mystères de la solitude », il étudie la psychologie du sorcier, la « faune de l’astral ». « La Roue du Devenir » est une interprétation de la dixième clé du tarot, chapitre dans lequel il élucide le problème du binaire. « La force de Volonté » traite des ressources que l’on peut tirer de cette puissance latente en chacun de nous et qui peut accomplir les merveilleux prodiges. « L’Esclavage magique » traite de la déchéance de l’âme et de son incarnation dans le monde physique. « La Mort et ses arcanes » fournissent à l’auteur l’occasion d’un chapitre où il est question des principes constitutifs de l’Homme selon la doctrine kabbalistique et où tout le processus de la désincarnation est retracé.

 

Il est question aussi du culte des ancêtres en Extrême-Orient, et du voyage cosmique des âmes d’après la mythologie et la tradition. Le dernier chapitre énonce les fondements de la magie des transmutations, expose les principes fondamentaux du grand œuvre, des métamorphoses animales, de la lycanthropie, de la théorie hermétique du Loup-garou. L’ouvrage se termine par un précis d’alchimie, une précieuse bibliographie et une table analytique.

 

la clef des choses cachÉes

Maurice magre

Edition FASQUELLE

 1953

Que de choses ont été délibérément cachées pour préserver des secrets dangereux, ou pour maintenir l'Humanité dans une ignorance favorable aux pouvoirs établis !...Les Druides furent-ils ces sacrificateurs d'enfants et de soldats vaincus, tel que le rapporte Jules César ? Pourquoi les Cathares furent-ils exterminés avec un acharnement inouï ? Le Sang du Christ a-t-il été versé dans une Coupe sacrée pour circuler discrètement dans le silence de quelques forteresses ? Les Bohémiens quittèrent-ils le Rajasthan pour accomplir une mission séculaire en Europe ? Quel mystère voile la personnalité respective de Bouddha et Jésus ?

L'auteur nous tient en haleine par ce parcours historique sans pareil et, à défaut de nous livrer la Clef Universelle des Mystères, nous offre à travers un cheminement empreint de sensibilité, de noblesse d'âme et de compréhension, circonscrit par un esprit réaliste, une vaste réflexion pour notre Quête intérieure.

Les thèmes abordés sont : La Sagesse des Druides — le Svastika, l'héritage des Albigeois, Merlin l'Enchanteur — la Légende du Graal, le mystère des Tarots, l'Arche d'Alliance des Juifs, la Mission des Bohémiens, le Secret du Bouddha et celui de Jésus, les mères gauloises,  Brocéliande et la Fée Morgane,  César et Rome, Baalbek,  Montségur,  et autres

 

LA COSMOGONIE D’URANTIA      (Appelé aussi livre d’Urantia)

Traduction  Jacques Weil

Dervy

 1966

Le Livre d’Urantia fut présenté comme la cinquième révélation de l’histoire de l’humanité (la première des révélations aurait eu lieu il y a 500 000 ans en Mésopotamie). C'est un texte monothéisme semblable au Livre de Mormon qui présente Dieu comme une personnalité absolue d’amour, architecte du temps et de l’espace, résident permanent d’un Paradis archétypal à la fois au centre de l’Univers et hors de l’espace-temps, et « moniteur-guide » parfait habitant le mental de l’homme. Le livre fait également une large place à des personnages tels qu’Adam et Eve, Melkisédech et surtout Jésus, présenté comme un dieu-créateur fait homme, classant ainsi le livre parmi les textes religieux d’inspiration chrétienne. Il apparait ainsi comme une tentative de refondation du Christianisme et au-delà du monothéisme.

 

Une des singularités du livre réside dans l’autorité attribuée à la parole des différents « révélateurs », anges et êtres célestes, qui « signent » chacun des 196 fascicules composant cet ouvrage, et qui désignent la Terre sous le nom d'« Urantia ». Le livre d’Urantia est une cosmogonie religieuse contemporaine cherchant à donner une cohérence particulière à l’Univers. Il replace l’homme et le monde dans une perspective dite cosmique, historique et théologique, et proclame une religion d'amour fondée sur la reconnaissance de la paternité de Dieu et de la fraternité des hommes. La doctrine est largement fondée sur les principes du christianisme en raison de la place centrale qu'y joue la vie de Jésus-Christ, homme et dieu. Pour autant, tout en reconnaissant le rôle fondamental que joua le christianisme dans la préservation et transmissions de certaines valeurs, le Livre d'Urantia en pointe l'erreur fondamentale : avoir institutionnalisé une religion à propos de Jésus (centrée sur le Christ, notamment à partir de Saint Paul), au lieu d'avoir proclamé la religion de Jésus (centrée sur le Père Universel et la relation directe qu'il entretient avec chaque homme par la présence de l'Ajusteur de pensée résident dans son mental). Le livre demande qu'il soit fait une grande diffusion de son message sans pour autant fonder une religion institutionnalisée, car “ le royaume de Dieu est en vous. ” et "la véritable Église — la fraternité de Jésus — est invisible, spirituelle et caractérisée par l'unité, mais non nécessairement par l'uniformité". Ce livre traite également d'eugénisme tout en indiquant qu'il ne voit personne ayant autorité en la matière. Les considérations raciales du Livre d'Urantia se réfèrent seulement à un différentialisme primitif, qui n'a plus de validité dans un monde mondialisé et métissé, et qui n'enlève rien au statut spirituel des individus quelles que soient leur appartenance. L'eugénisme du Livre d'Urantia vise l'émergence progressive d'une race supérieure métissée, hautement spirituelle, faite d'un savant mélange du meilleur des "races" actuelles. De même qu'il prophétise la constitution d'une gouvernance mondiale et d'une langue universelle unique.

 

Le Livre d'Urantia est un ouvrage spirituel de 2097 pages qui fut élaboré à l'aide d'une forme de channeling vers 1912 par l'intermédiaire d'un homme endormi selon la fondation Urantia. Il fut publié en 1955 par deux anciens protestants issus de l'Adventisme du septième jour et habitant Chicago aux États-Unis. Cette étrange cosmogonie très complexe décrit l'histoire de notre univers et prétend être la Cinquième Révélation d'Époque donnée à l'humanité sur notre planète Terre dont le nom spirituel est Urantia. Supposé contact avec un Au-delà, le texte se présente comme une nouvelle bible aux accents parfois adventistes, gnostiques et New Age. Il faut noter que la bible d'Urantia plagie de nombreux écrits dont les sources sont identifiées. Et l'ouvrage est imprégné de conceptions faisant référence à l'eugénisme, une idéologie dont les deux fondateurs du mouvement étaient d'ardents défenseurs.

 

Le livre passe en revue de très nombreux sujets comme la cosmologie, l’anthropologie, l'histoire de l’humanité, l’apparition de la vie sur Terre, les méthodes de gouvernement, etc. Ces sujets s'insèrent dans de grands développements bibliques corrigés. Le livre se compose de 4 parties réparties en 196 fascicules au total où l'on nous décrit l'univers central et les super univers, l'univers local de Nébadon, l'histoire d'Urantia notre planète, et la vie et les enseignements de Jésus. Le livre développe et synthétise donc des données philosophiques, religieuses et scientifiques. Ces éléments sont agencés dans un ensemble de descriptions spirituelles et de croyances proches d'un polythéisme très bureaucratique. Le livre décrit en effet l’existence d'un dédale de hiérarchies d'êtres célestes ayant créé et administrant spirituellement notre univers sous l'autorité d'un Dieu unique. L'univers qui y est décrit ressemble à celui de Platon avec un univers matériel ombre d'un monde spirituel encore plus vaste. Comme un pays divisé en régions et en départements, notre Univers est découpé en zones d'administration. Dans un ensemble de 7 Super univers, nous vivons, selon le livre, dans le Super univers appelé Orvonton contenant 1000 milliards de mondes habités. Chaque Super univers est divisé en secteurs majeurs, secteurs mineurs, univers locaux, constellations et systèmes. L'Univers Local de Nébadon, dont Jésus est le créateur, contient 10 millions de mondes habités évoluant vers un monde utopique parfait. Ces zones comportent des capitales célestes où les êtres humains se rendent après leur mort telles Uversa, Edentia, Jérusem, etc. Le tout est supervisé par un Paradis, univers central sans temps ni espace.

 

Selon le livre, l'humanité a connu 5 grandes révélations : Il y a 500 000 ans, un être céleste dénommé Caligastia arriva sur Terre pour y entreprendre l'accélération de l'évolution de l'humanité à l'aide, entre autres, d'une réglementation de la natalité favorable aux individus considérés comme "supérieurs"… Sur proposition de Lucifer (dont le bras droit est Satan), ce Caligastia se rebella contre le gouvernement divin en déclarant l'affirmation de soi et la liberté. Il y a 38 000 ans, Adam et Ève, êtres célestes appelés aussi "Fils Matériels", vinrent sur Terre pour rehausser biologiquement l'humanité (de nouveau référence à l’eugénisme) mais le couple fauta et donna naissance dans la Bible au mythe du jardin d'Eden. Il y a 4000 ans, Melchisédech se matérialisa sur Terre et enseigna entre autres Abraham. Il y a 2000 ans, Jésus, un Fils Créateur, s'incarna sur Terre pour rehausser la connaissance de Dieu et effectuer sa septième et dernière effusion. La cinquième révélation est le Livre d'Urantia de Chicago en 1934.

 

Dans le Livre d'Urantia, Jésus est né de l’union de Joseph et de Marie mais il est l’incarnation d’un Fils de Dieu, il est plus exactement un "Fils Créateur" de l'ordre des "Michels" (de l’hébreux Qui est comme Dieu ?) au nombre de près de 700 000. Un être dit duel, issu du 611121e concept de l'association de Dieu le Père et Dieu le Fils, les deux personnes de la Trinité selon le livre. Jésus n'est pas directement la deuxième personne de la Trinité composée quant à elle du Père Universel, du Fils Éternel et de l'Esprit Infini. Cette Trinité est symbolisée par trois cercles concentriques bleus azur sur fond blanc. Un Fils Créateur doit s'incarner dans différents ordres d'êtres avant d'acquérir l'autorité et la juridiction suprêmes dans son univers. Urantia reprend probablement l'épître aux Hébreux chap.1 v.1: « Tu l'as abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Tu l'as couronné de gloire et d'honneur,… » . Jésus accomplissait sur Terre sa septième et dernière effusion.

 

Dans la quatrième partie du livre composée de plus de 700 pages, on découvre, année par année, la vie de Jésus, son enfance, son voyage avec deux Hindous autour de la Méditerranée avant son ministère. Son enseignement fut la paternité de Dieu et la fraternité des Hommes. Jésus a bien opéré certains miracles des Évangiles comme le changement de l'eau en vin, la résurrection de Lazare, des guérisons diverses mais il n'a pas marché sur l'eau, c'est Pierre qui a fait un cauchemar et qui a cru que Jésus avait réellement marché sur l'eau. Comme dans le libéralisme théologique, Jésus ne fut pas crucifié pour les péchés du monde, la doctrine du péché originel est niée et celle consistant à croire que Dieu aurait besoin de sacrifices pour apaiser une colère fictive considérée comme répugnante. La doctrine du rachat est aussi considérée comme un outrage philosophique à l’unité et au libre-arbitre de Dieu. Le péché est redéfini comme la révolte consciente et délibérée envers la loi divine de la volonté du Père.

 

Jésus est ressuscité mais sous une forme spirituelle et non physique. Selon le livre, son corps fut en fait désagrégé instantanément par des êtres célestes afin que l'on ne le retrouve pas. Selon la doctrine d'Urantia, Jésus promet aussi de revenir sur Terre, enseignement biblique proéminent de l'Adventisme protestant. Ce livre expose des développements qui se rapprochent parfois d’un moderne libéralisme théologique. La Sainte Bible des chrétiens n'est pas la "Parole de Dieu sans erreur", il n'existe pas de péché originel, Marie n'était pas vierge, Jésus n'est pas mort sur la croix pour les péchés du monde, il n'a pas fait certains miracles, Paul a influencé le christianisme considéré comme une religion à propos de Jésus et non la religion de Jésus, etc.

 

la doctrine du merveilleux

Alexis peclers

Edition La Pensée Universelle

 1974

C’est pour détruire les « superstitions » que l’auteur aborda l’étude des sciences occultes : avant de condamner, il estimait honnête de donner la parole à la défense.


Il ne mit pas longtemps à vérifier la troublante exactitude de certains faits et, passant de l’autre côté de la barrière mais toujours dans un esprit scientifique, il étudia pendant plus de quarante ans le domaine du merveilleux, faisant en toute objectivité la part du vrai et du faux.


Dans le style direct et précis du journaliste, il nous livre aujourd’hui le résultat de ses recherches et de ses découvertes. Il propose, en outre une doctrine philosophique basée sur les plus antiques traditions permettant de considérer les grands problèmes humains sous une optique inhabituelle.

 

LA FIN DE L’ÉsotÉrisme

Raymond abellio

Edition FLAMMARION

 1973

Cet ouvrage contient cinq exposés consacrés à l’ésotérisme, à ses doctrines d’abord, apparemment disparates, à ses applications ensuite, souvent réputées aventureuses, sinon fantaisistes. Un sujet immense qui concerne toutes les civilisations, depuis soixante siècles, leurs mythes, leurs symboles, leurs religions, leurs philosophies et aussi certaines de leurs activités plus ou moins souterraines, telles que l’alchimie, la magie, l’astrologie, etc.

L’auteur n’a pas voulu ici faire œuvre didactique et exhaustive, mais seulement dégager quelques fils conducteurs et surtout exposer une thèse : à savoir qu’en cette fin de cycle historique, nous entrons dans une période de désoccultation de la tradition cachée et que, dans cette désoccultation, l’Occident doit tenir un rôle éminent et faire confiance à son exigence fondamentale, moins expressive qu’opérative, moins objective que transfiguratrice, moins exégétique que productive, ou plutôt le tout ensemble.

Quand Raymond ABELLIO parle de « La fin de l’Ésotérisme » il faut prendre le mot fin dans un double sens et l’interrogation qu’il pose dans ce livre est double également : quel est l’objet, le but que se propose l’ésotérisme ? Mais, en atteignant ce but, ne disparaît-il pas en tant que tel ?

 

l’Âge d’or – spiritualitÉ & tradition

 

Edition Pardès

 1988

La description de cinq races apparaît dans la Théogonie (littéralement naissance des dieux) et dans Les travaux et les jours d’Hésiode, deux ouvrages du VIIIe siècle av. J.-C. Le poète romain Ovide a repris le mythe au début des Métamorphoses.

L'âge d'or est celui qui suit immédiatement la création de l'homme alors que Saturne (ou Cronos pour les grecs) règne dans le ciel : c'est un temps d'innocence, de justice, d'abondance et de bonheur ; la Terre jouit d'un printemps perpétuel, les champs produisent sans culture, les hommes vivent presque éternellement et meurent sans souffrance, s'endormant pour toujours.

L'âge d'or symbolise un passé prospère et mythique. Au Moyen Âge, l'âge d'or devient en revanche une promesse, celle d'un futur paradisiaque et d'un monde de paix. Cette époque mythique appelée également « règne de Saturne » est donc l'âge qui suit la création de l'homme qui est un éternel printemps : « En l’absence de tout justicier, spontanément, sans loi, la bonne foi et l’honnêteté y étaient pratiquées.  La Terre elle-même, aussi, libre de toute contrainte, épargnée par la dent de l’hoyau, ignorant la blessure du soc, donnait sans être sollicitée tous ses fruits. » (Ovide) ; mais Saturne fut précipité sous terre, dans le Tartare, et ce fut Jupiter ou Zeus dans la mythologie grecque) qui devint le maître du monde, soit du ciel. L’âge d’argent débutait.

On retrouve également des évocations de l'âge d'or chez d'autres auteurs et poètes latins tels que Tibulle, dans l'une de ses Elégies, et chez Virgile, dans les Géorgiques et dans la quatrième églogue des Bucoliques, intitulée Pollion. Le mythe de l'âge d'or prit une importance particulière sous Auguste qui apparaissait alors comme l'homme capable de ramener l'humanité, sinon à l'âge d'or, du moins à un nouvel âge meilleur que celui dans lequel vivaient ses contemporains et qu'ils comparaient à l'âge de fer. L'Empire romain sortait en effet d'une seconde guerre civile et les Romains voyaient en Auguste celui qui était parvenu à rétablir l'ordre. L'âge d'or est évoqué aussi chez Fénelon au livre XIII des Aventures de Télémaque, plus précisément, lors de la description d'un pays utopique, la Bétique, qui devrait être située sur la péninsule ibérique, l'actuelle Espagne.

En réalité, les Romains ne croyaient pas à ce mythe mais il symbolisait la nostalgie d'un passé meilleur, les premiers temps de Rome, lorsque les citoyens étaient naturellement bons et vertueux. L'absence de saisons est symbolique de l'absence de fuite du temps: celui-ci est considéré dans beaucoup de philosophies grecques (notamment Platon) reprises par les Romains, comme l'origine de la décadence, Tempus edax rerum (« le temps qui dévore les choses »).

Y est développés : le mystère des Étrusques, l’astrologie, le shinto ou voie des Dieux, le comte de St Germain, les vestales, le feu par J. Kelen.

 

LA LANGUE DES OISEAUX

Divers   Auteurs

Edition ARCADIA 

 2009

La langue des oiseaux est un langage ésotérique et secret qui consiste à donner un sens autre à des mots ou à une phrase, soit par un jeu de sonorités, soit par des jeux de mots  (verlan, anagrammes et autres fragments de mots), soit par le recours à la symbolique des lettres. Elle est en quelque sorte une langue tenant de la cryptographie.

 

Elle fut longtemps utilisée comme langue d’initiés dans un système de codage occulte lié à l’alchimie et à la poésie hermétique. Elle fut également utilisée dans le langage des animaux, des oiseaux, de l’extase mystique et du langage ludique.

 

Si les alchimistes du Moyen Âge utilisèrent beaucoup ce procédé dans leurs textes (ce qui d’ailleurs ne fit qu’épaissir la compréhension de cette science), le Tarot ne fut pas en reste et dès son apparition vers 1420, chaque lame donna lieu à l’utilisation de cette langue des oiseaux, comme nous l’expliquera J.C Flornoy.

 

La tradition nordique emprunta cette langue notamment dans les Niebelungen, où Siegfried après sa victoire sur le dragon, comprend le langage des oiseaux, ce succès conduisant à la conquête de l’immortalité par la réintégration du centre, là où se rejoignent et se comprennent tous les états supérieurs de l’Être.

Rabelais avec sa Dive Bouteille, les trouvères et troubadours du Moyen Âge (La gaye science) pratiqueront cette langue des oiseaux qui repose sur l’assonance et la cryptographie et où les valeurs alchimiques, la poésie et la spiritualité en seront les pivots. On peut citer également Salomon avec la huppe qui était son oiseau favori. Fulcanelli qualifiera cette langue de « mère et doyenne de toutes les autres, langue des philosophes et des diplomates »

 

M.M. Davy dans son livre sur la symbolique des oiseaux écrit  « Le symbole de l’oiseau avec son langage détient la clef d’une ouverture sur l’espace débouchant sur un monde secret ». Elle parle également de cet oiseau fabuleux qui est le ou la Simorgh et qui fut mis en lumière par le poète persan Attâr

 

J.C Flornoy spécialiste et enlumineur-restaurateur du Tarot explique pourquoi et comment cette langue des oiseaux fut obligatoire en son temps, masquant ainsi la vraie connaissance aux yeux de l’Inquisition qui allumait des bûchers pour des sciences qui lui échappaient. Il explique par exemple que la lame 1 Le Bateleur, peut et doit se lire ainsi : « Le bas te leurre », ce qui revient à dire « la matérialité te trompe » autrement dit «  tout n’est qu’illusion » ouvrant ainsi une perspective métaphysique en relation et en accord avec les grands mystiques, les penseurs et les éveilleurs spirituels.

 

René Guénon dans « Symboles de la Science Sacrée » donne sa version sur cette langue des oiseaux, à travers le soufisme. Il appelle ce langage « le langage angélique », langue qui permet d’entrer en relation avec les états supérieurs, car cette langue sacrée possède le Verbe Divin.

 

Antoine de l’Aigle développe ses « aperçus sur la langue des oiseaux au grimoire de Grasset d’Orcet ». Il rappelle l’époque d’Elisabeth 1re  d’Angleterre où son conseiller John Dee était réputé communiquer avec des entités angéliques supposées s’exprimer dans la langue des origines attribuée à Adam et Enoch et qui fut appelé langage énochien ou langue des oiseaux. Cette langue, véritable vecteur de connaissance donne accès au Logos, au Verbe créateur. Pour les spiritualistes elle est le fil d’Ariane qui nous fait sortir de notre labyrinthe et nous amène à la connaissance pure. Pour les Maçons, ce sera La Parole perdue, véhicule aérien qui nous fera traverser les Grands Mystères.

 

Richard Khaitzine nous parle de Raymond Roussel qui en 1926 publia « La Poussière du Soleil » et qui avoua avoir truffé son récit de mots en langue des oiseaux, il explique pour se justifier que cette langue a une origine très ancienne et qu’au Moyen Âge le peuple, de la cour des miracles jusqu’aux commerçants parlaient cette langue, qui deviendra le verlan et l’argot. Cette langue des oiseaux est assimilée à celle que vont recevoir Jésus et ses apôtres sous forme de langue de feu, c’est l’esprit saint, celle qui enseigne le mystère des choses et dévoile les vérités les plus cachées.

 

Morgane Camiret explique comment cette langue va se développer sous l’occupation romaine et va s’obscurcir lors de la propagation du christianisme dans une symbolique hermétique dont seuls les initiés avaient la clef. Les druides possédaient ce langage et parlaient avec tous les animaux. Saint François d’Assise parlait aux oiseaux. L’auteur raconte comment la connaissance primordiale a pu irriguer les traditions tout en restant secrète et discrète, et cela grâce à ce langage codé.

 

Luc Bigé décortique ce langage où chaque lettre et chaque mot est à la fois un son et une image. Comprendre le jeu des noms et des formes est un premier pas pour sortir de la prison de nos identifications et nous ouvrir à la connaissance, à la conscience et à la bénédiction du Principe Créateur.

 

Farid al-Din Attâr est un poète persan du XIIe siècle qui écrivit un ouvrage « Le langage des oiseaux ». Ce récit initiatique par excellence est à la fois un guide pour ceux qui cheminent et une espérance pour ceux qui sont en quête. Dans cet ouvrage on y trouve un  texte « La conférence des oiseaux ». Un jour tous les oiseaux du monde se réunirent afin de chercher leur roi, ils partirent ainsi vers un lieu supposé abritant ce roi. Après bien de viccicitudes seul une trentaine d’entre eux parvinrent au bout du chemin où ils furent en présence du roi (Le Simorgh), et là merveille, ils ne voient en lui, que le reflet d’eux-mêmes. Ils comprennent alors que ce roi a toujours été en eux, il ne leur reste plus qu’à s’anéantir dans la divinité pour espérer le rejoindre.

 

Jacques Milbert nous conte par le menu ce périple des oiseaux d’Attâr qui vont traverser les 7 vallées marquant les degrés de leur ascension céleste, ce sont les vallées mystiques de la Recherche, de l’Amour, de la Connaissance, de l’Indépendance, de l’Unité, de la Stupeur et du Dénuement.

 

LA LOGE THEBAH ET LE MOUVEMENT COSMIQUE  1901 - 2000

Patrick Négrier

Edition La Pierre Philosophale

 2019

Ce petit livre, très bien construit, comme toujours avec cet auteur, présente une synthèse de l’enseignement, des particularités et des influences du Mouvement Cosmique tout à fait intéressante. La Loge Thébah est le point de départ de ce travail. Cette Loge-laboratoire est surtout connue pour avoir accueilli René Guénon mais elle rassembla beaucoup d’autres personnalités et compétences d’exception comme le surréaliste Jean Palou, René Alleau, Guy-René Doumayrou, et plusieurs sympathisants du Mouvement Cosmique, entre autres. « L’un des fondateurs, indique Patrick Négrier, et premier vénérable de la loge parisienne Thébah en 1901 était le martiniste Pierre Deullin (1873 – 1912), beau-frère du martiniste Papus et secrétaire de la Revue Cosmique (1901 – 1937) dirigée par F.-Charles Barlet (1838 – 1921). Cette revue était l’organe d’expression du Mouvement Cosmique créé par Max Théon (Varsovie, 1848 – Tlemcen, Algérie, 1927), pseudonyme d’Eliezer Mordechai Bimstein, lequel avait été lié en 1884 à la Fraternité Hermétique de Louxor. »

 

Il remarque encore que la Loge Thébah apparaît comme « un creuset d’influences étrangères à l’identité maçonnique » et repère des emprunts et des influences qui diluent son identité maçonnique. En fait, le fonctionnement de cette loge, si singulière au sein de la Grande Loge de France, rappelle plutôt celui de collèges internes ou de classes secrètes traditionnels. Si le Mouvement Cosmique véhicule une culture juive, il s’en affranchit également en plusieurs points, à la recherche d’une Tradition primitive. Patrick Négrier donne une synthèse très pertinente de la Philosophie Cosmique en s’appuyant notamment sur des écrits de Louis Thémanlys (1874 – 1943), qui dès 1920 s’occupera du mouvement. Il présente et commente les dix-huit axiomes de la pensée cosmique. Il en note certaines caractéristiques. Ainsi, dit-il, « C’est une pensée qui relève expressément de la voie des maîtres et non de la voie des rites. ». Les auteurs de ces axiomes avaient une faible connaissance biblique mais une bonne connaissance judaïque qui les conduit à « s’inscrire en faux contre le paulinisme ». Par ailleurs, ils savaient s’appuyer sur l’anthropologie. Leur approche naturaliste n’est pas sans rappeler parfois la pensée de Spinoza.

 

Les sources de cet enseignement sont difficiles à établir. Patrick Négrier écarte d’emblée une influence de la Fraternité Hermétique de Louxor. Il y a très peu d’emprunts au Corpus Hermeticum. Max Théon puise dans la kabbale, mais à sa manière, il se réfère au scientisme, au positivisme et surtout au darwinisme. Le Mouvement Cosmique fera la promotion des droits des femmes, en analysant à la fois l’histoire et certains écrits bibliques. Si, conclut Patrick Négrier, la pensée du Mouvement Cosmique a un caractère daté, inscrit dans les contextes où elle émerge, elle présente encore des éléments très actuels qu’il identifie avec clarté. « Ces différents aspects de la Philosophie Cosmique, poursuit-il, demeurent aujourd’hui d’un intérêt brûlant en raison de leur valeur théorique et pratique, ce qui justifie que cette pensée ésotérique soit encore aujourd’hui étudiée par ceux des chercheurs qui auront assez de sens critique pour en tirer tout le parti nécessaire à leur propre évolution en vérité. »

 

Apparu dans les années 1900 à Tlemcen en Algérie, le mouvement de Max Théon sera, selon ses dires, fondé à l'instigation de son épouse Alma Théon dont il a déclaré qu'elle était l'esprit en mouvement derrière ce groupe. L'organisation publiera la revue cosmique, un recueil de textes écrits par les Théon et d'écrits obtenus par Alma Théon via « channeling ».  Bien que n'en étant pas l'héritier direct et n'en partageant aucune base doctrinale, ce mouvement prendra dans le milieu occultiste de l'époque la place laissée vacante par la défunte Fraternité Hermétique de Louxor, précédent ordre occulte initié par Théon. Son nouveau mouvement prenant de l'essor, il fera cesser d'exister les dernières loges américaines de son ancien ordre et ralliera à lui de nombreuses personnalités de son ancien mouvement, tels Peter Davidson, qui traduira en anglais et diffusera aux États-Unis les écrits cosmiques, et F. C. Barlet, qui de son côté s'attachera à la diffusion en France de ce qui sera appelé par la suite la Tradition Cosmique.

 

Cette tradition cosmique présente de grandes similitudes avec les écrits de Sri Aurobindo et Mirra Alfassa. Cette proximité s'explique du simple fait que Mirra Alfassa, qui avait longtemps séjourné chez les Théon à Tlemcen bien avant de devenir la compagne spirituelle de Sri Aurobindo et d’être connue sous le nom de La Mère, avait même été initiée par Alma Théon au « channeling ». À partir de 1920 c'est Louis Themanlys qui s’occupera du mouvement, lui donnant une orientation plus artistique. Il orientera le mouvement vers un retour vers judaïsme traditionnel et surtout vers le hassidisme. Cette orientation sera accentuée après la deuxième guerre mondiale, lorsque son fils, Pascal Themanlys, lui succédera à la tête du mouvement avant de s'installer en Israël.  

 

la lumiÈre sur le royaume ou pratique de la magie sacrÉe au quotidien

Alexandra moryason

 2000

Ce livre véritable tuileur magique nous explique la tradition ésotérique occidentale. On y trouve la Kabbale, l’Égypte, la magie christique, divers rituels sur les croix, l’hexagramme, le karma, l’Alchimie des Équinoxes, le Feu, les bougies, l’encens, l’initiation, l’égrégore, mais également les pièges et les dangers de pseudos gourous.

C´est un «best-seller» qui dépoussière complètement cette Science Sacrée qu'est la Magie. Il offre un cours solide et sérieux sur le Cheminement de la Tradition occidentale depuis la nuit des temps jusqu'à nous, une leçon sur la Magie Égyptienne et des «lumières» jetées sur ce que représente l'Immensité du Christ. Il divulgue, de plus une Pratique saine, sûre, efficace et tendant à véritablement changer — matériellement, psychologiquement et mentalement — la vie en orientant celle-ci définitivement vers l'Esprit Divin.


Nombreux Rituels de Purification quotidienne de notre structure par trop «humaine» ; contact avec la Mère Divine ; Rituels du Feu permettant d'améliorer l'existence sur Terre, ouverture à « une prière » efficace ; la pratique ardue des exercices de Méditation de quelque École que ce soit

La mise en œuvre quotidienne et régulière des Rites Purificateurs qu’il offre engendre, en effet, une transformation progressive de la structure physique, psychique et mentale de l’être ; chacun de nous peut alors, et s’il s’adonne à cette pratique simple mais prometteuse, aborder avec infiniment moins d’obstacles un contact avec les Mondes Spirituels (Prière) et, s’il le souhaite, les exercices d’une haute valeur spirituelle

 

De plus, il expose une Magie multiséculaire, « la Magie du Feu » par de nombreux Rituels divinement orientés, c’est à dire construits et expliqués de telle sorte que cette pratique soit sans danger, sure et efficace à la fois. Excepté le Rituel du Feu n° 1 destiné à faire émerger et à « comprendre » les encombrements karmiques qui sont causes des souffrances subies dans la vie, ces cérémonies ponctuelles créent un processus de résolution des problèmes matériels particuliers (solitude affective, pénurie, calomnie, procès en cours, etc.) ; elles sont donc un adjuvant aux difficultés de vivre que nous rencontrons ici-bas en raison de notre Karma tant collectif qu’individuel.

Il convient d’éclaircir encore une fois la notion de « magie » : celle-ci est l’application des Lois Universelles sur quelque Plan que ce soit et notamment sur le Plan matériel lequel implique l’action du psychisme et du mental. Étant telle, la Magie ne peut être que « divine » sinon sa pratique ne suivrait pas ces Lois mais les détournerait. Par conséquent l’application des Lois Universelles dans le monde matériel est aussi évidente que l’usage d’un antibiotique pour enrayer un virus ou de l’anesthésie pour opérer un malade… à moins qu’on ne juge indigne et contraire à la Spiritualité ces utilisations et que l’on ne préfère laisser le contaminé mourir et l’opéré hurler de douleur…

A chaque époque, et selon le Karma de l’Humanité, la Divine Providence ouvre les portes de la Connaissance et permet aux êtres humains de capter quelques Lois de la Grande Nature et de les appliquer pour améliorer leur sort. C’est ce qui a donné les Sciences de la Matière (physique, chimie, médecine, progrès techniques et technologiques) prévalant de nos jours par la capacité de faire agir « la matière » sur « la matière » et  l’électromagnétisme matériel » sur la « matière. Mais l’épopée des découvertes n’est pas finie et nous sommes aux balbutiements de la Connaissance…. Viendra le temps où l’on découvrira, où l’on saura, que ce qui était appelé avec mépris « magie » est cette même Science mais qui applique « l’électromagnétisme immatériel » – ou tel qu’il se manifeste sur d’autres Plans, plus subtils que le nôtre – sur les Plans subtils (action spirituelle, mentale et psychique) et sur le Plan matériel.

Pourquoi, dans cet ordre d’idées, ne seraient pas divulgués, par miséricorde, des procédés, en accord avec les Lois Cosmiques, qui nous permettraient de moins souffrir ?


On rétorquera que le Karma ne veut pas ceci, bloque cela, et que la « souffrance rachète », etc. Mais Karma ne signifie pas « souffrance » ! Il est l’ensemble du processus « cause à effet », ce que nous avons commis et ce qui en résulte ; et même si, il faut l’avouer, ce résultat n’est généralement pas heureux, ce n’est pas la souffrance de l’individu qui fera cesser l’action terrible de Karma mais la compréhension qu’il captera de ses erreurs passées et de la nécessité de réajuster, de compenser. Cet éclairage subit, ce doigt intérieur qui montre avec fermeté et douceur à la fois les errances d’un vécu lointain, cette compréhension ténue qui pointe à la Conscience, sont provoqués par la pratique de la Magie Divine. A ce moment la charge karmique est « réaménagée » et ce qui tendait à agonir l’individu de souffrance, cesse d’agir sans ce sens car devenu inutile.

Ainsi conçu, cet ouvrage arrache la pratique de la Magie Sacrée  du domaine où le rêve et la légende se confondent pour écarter le curieux de tout désir de s’y aventurer. Il montre qu’elle est la Science par excellence que la Tradition Ésotérique gardait secrète sous le boisseau pour ne la délivrer qu’à une minorité fondée sur des critères variant avec les âges mais ayant toujours eu un caractère discriminateur.

Il donne, de plus, un aperçu du cheminement de la Connaissance de l’Univers et de l’Homme – c’est à dire de la Doctrine Hermétique – à travers les aléas de l’Histoire de notre planète et permet de mieux appréhender l’Organisation des Forces Universelles par ce qui est symboliquement représenté dans la Hermétisme de l’Égypte Ancienne et dans la Kabbale.

Ce livre veut enfin balayer la notion d’élite tant prônée dans ce domaine et montre comment la Magie peut être à la portée de tous, quels que soient la religion, le sexe, la race et le niveau social, dès que cette Science Sublime est expliquée simpl
ement.

 

la lune et les 2 montagnes

P. mc gregor

Edition ALBIN MICHEL

 1971

Dans l’antiquité l’ésotérisme et les secrets se transmettaient dans l’ombre et le silence des sanctuaires initiatiques.

 

Aujourd’hui l’information se vend au grand jour, certains secrets et révélations sont divulgués

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 On trouve l’olympe noir, Candomblé, le Brésil et ses spirites, Allan Kardec, la sorcellerie, le vaudou, L'Olympe noir - Quand les dieux traversent l'Atlantique, Du spiritisme à la sorcellerie, Vers une foi nouvelle ? le Brésil où races et cultures, mentalités et croyances, civilisation et barbarie, religions et cultes primitifs forment un amalgame unique au monde - illustré de photos

 

La magie des plantes

Jacques brosse

Edition ALBIN MICHEL

 2005

Jacques Brosse nous embarque dans un voyage pittoresque et fascinant à travers un univers qui dévoile ses innombrables mystères, de la plante carnivore aux cactées hallucinogènes, en passant par le monde paradoxal des champignons et la magie des plantes médicinales. L’auteur de La Mythologie des arbres et du Larousse des arbres évoque aussi les rapports de l’homme avec les végétaux depuis la préhistoire, l’utilisation graduelle de leurs pouvoirs extraordinaires, les croyances qui s’y rattachent …La science, après n’y avoir vu que des superstitions, reconnaît aujourd’hui parfois la justesse de ces savoirs traditionnels.

 

La Phytothérapie est l’art de soigner nos maux par des remèdes à base de plantes médicinales, souvent appelées « simples ». Son origine remonte aux fondements de l’humanité. Déjà l’homme des cavernes, puis les anciennes civilisations avaient découvert les bienfaits des plantes qui les entouraient. Le précieux savoir acquis par les expériences successives (guérisons et sans doute aussi accidents) a été transmis de génération en génération, d’abord oralement par les « hommes-médecines », guérisseurs et autres chamans, puis par des écrits. Pour n'en citer que quelques-uns, Hippocrate, Dioscoride, Pline l’Ancien, Avicenne, Sainte Hildegarde de Bingen ont fait progresser la science et transmis de précieuses observations. Il faut aussi souligner l’importance des fraternités monastiques qui entretenaient des « jardins de simples » où étaient cultivées plantes alimentaires, aromatiques, condimentaires et médicinales.

 

Aujourd’hui, une grande partie de la population de la planète n’a encore pour seul moyen de soin qu’une pharmacie naturelle constituée de plantes locales endémiques. Elles ne sont pas encore toutes connues et il y a encore de très nombreuses plantes dotées de vertus à découvrir. Pour cela, l’ethno-pharmacologie étudie les usages traditionnels en regard des connaissances modernes en pharmacognosie et pharmacologie.

Dès le 19ème siècle, les sociétés occidentales ont utilisé les plantes  pour en extraire et isoler des principes actifs : la morphine du Pavot, Papaver somniferum, la quinine du Quinquina, Cinchona succiubra, l’acide salicylique du Saule, Salix alba, la digoxine de la Digitale, Digitalis purpurea.

Depuis, les plantes ont continué à nous donner de grands médicaments comme les anticancéreux, le taxol, extrait de l’If, Taxus baccata, la vinblastine et la vincristine issues de la Pervenche de Madagascar, Catharanthus roseus, ou encore un anti-diabétique comme la metformine très directement inspirée de molécules présentes dans le Galéga, Galega officinalis. On considère aujourd’hui que 25 % de nos médicaments sont directement ou indirectement issus des plantes et cette proportion va jusqu'à 70 % pour les médicaments anticancéreux.

 

A côté de cette approche pharmaceutique, la phytothérapie, l’herboristerie traditionnelle et l’utilisation des simples en tisane, en poudre ou sous forme de différents extraits gardent toute leur place en prévention, pour rééquilibrer notre terrain, rétablir notre équilibre physiologique normal ou encore assainir et drainer l’organisme. L'utilisation des plantes médicinales connait un grand renouveau sous l’impulsion des travaux de grandes figures médicales comme Henri Leclerc, Jean Valnet les Docteurs Durafour et Lapraz, Paul Belaïche et l’ensemble de l’équipe à l’origine des enseignements à la faculté de médecine de l’université Paris 13 ; Paul Iserin, Bérengère Arnal, Paul Goetz et bien d’autres qui contribuent à la très bonne renommée scientifique mondiale de l’école française de phytothérapie.

 

Une plante, c’est plusieurs centaines de substances que la nature a astucieusement combinées. La plante, ou partie de plante dans la globalité de sa composition, appelé « totum », est sans contexte douée de vertus uniques, issues du subtil équilibre, défiant toute intelligence humaine, entre flavonoides, tanins, saponosides, iridoides, huiles essentielles et nombreuses autres substances.


Au centre de cet ouvrage, un inventaire consacré aux espèces les plus diverses – du blé au peyotl, du chêne au romarin, de la mandragore au ginseng – constitue une véritable encyclopédie des plantes et de leurs merveilleux pouvoirs.

 

la magie naturelle – les secrets des traditions populaires

J.B. de porta

Edition du  PRIEURÉ

 1990

Cet ouvrage est la réédition d’une œuvre originale d’un homme aujourd’hui oublié, J.B. de Porta, (1540-1615). Nous y trouvons le reflet de ce qu’était à l’époque « l’étude des sciences naturelles ».

 

Doté d’un génie précoce, hors du commun et reconnu, J.B. de Porta aborde des sujets comme la botanique, la physique, la minéralogie, la cristallographie ainsi que tous les rapports et interactions qui existent entre l’Homme et l’Univers. Très vite en conflit avec la Sainte Inquisition, il fut traité de magicien. En fait, J.B. de Porta était un homme universel qui avait su aborder l’étude du Monde spirituel, le monde visible du monde invisible ; au contraire, il en reconstitua l’Harmonie.


Des astuces populaires qu’autrefois on appelait magie mais qui n’avaient rien de néfaste, de nuisible, ou de satanique au contraire c’est du merveilleux et de l’astucieux dont nous parle ce livre.

 

la mythologie des dogon

Claude helf

Edition SUD

 2005

Une mythologie d’Afrique.


Pourquoi les Dogons firent-ils les premiers masques de l’antilope, de l’oiseau calao, du lièvre, du mystérieux kanaga ou des prodigieux siriges ? Comment la parole est-elle tissée par la langue ? Où va le devin pour poser ses questions à Yurubu qui apparut sur la Terre au début du monde ?

 

Depuis des siècles, de génération en génération, les Dogons racontent et se transmettent par la parole ces mystères. Là où ils vivent, le long de la falaise de Bandiagara, à la frontière du Mali et du Burkina Faso, le temps des anciens est toujours vivant et présent. Les récits des Dogons racontent ces mystères et font toujours partie de leur vie, le long de la falaise de Bandiagara, en Afrique.

Cette ethnie africaine restée longtemps à l’abri de toute influence occidentale a conservé des rites et une cosmogonie mystérieuse, où le symbolisme prouve les valeurs sacrées tant dans les objets de la vie courante que dans les statuettes et les masques. Marcel Griaule (1898 – 1956) y a apporté une contribution exceptionnelle. Beaucoup d’auteurs ésotéristes tel que Jean Servier ont beaucoup écrit sur les rites, symboles et la cosmogonie des Dogons. Jean Servier dans son livre « l’homme et l’invisible » dépeint très bien les coutumes et rites de cette ethnie très particulière.

 

Les grands prêtres des Dogons, une tribu africaine du Mali, connaissaient l’existence de certaines étoiles, notamment Sirius, bien avant qu’elles ne soient détectées par nos télescopes modernes. En 1950, deux anthropologues français, Marcel Griaule et Germaine Dieterlen, déclarèrent que Sirius B, bien qu’absolument invisible à l’œil nu, était depuis des siècles la clé de voûte céleste de la cosmologie des Dogons. Il y a environ 300 000 Dogons qui vivent sur un plateau rocailleux du Mali. On ne sait pas grand-chose de leur passé à part qu’ils sont arrivés sur le plateau de Bandiagara entre le XIIIe et XVIe siècle de notre ère. Encore aujourd’hui, les Dogons vivent paisiblement dans leurs villages de pisés dressés face à la plaine du Niger. Au pied de ces falaises escarpées, ce peuple vit au rythme des saisons, chacune étant honorée de danses rituelles.

 

Les Dogons pourraient être un peuple bien ordinaire si leur cosmogonie n’était pas si surprenante. La vie des Dogons est imprégnée des mythes venus du fond des âges. Leur dieu créateur, Amma, a lancé des boulettes de terre dans l’espace, où elles se sont transformées en étoiles. Amma a ensuite modelé deux poteries blanches symbolisant le Soleil et la Lune. Selon leur mythologie, Amma a tiré la Terre d’un boudin d’argile. Huit nommo, des petits génies aux yeux rouges et au corps vert sont nés de cette argile. Ils ont donné naissance à huit familles qui sont devenues les huit tribus du peuple Dogon. Ces mythes deviennent intéressants quand les Dogons affirment que les huit nommo viennent de Sirius. De plus, les Grands prêtres savent depuis fort longtemps que Sirius est accompagnée d’une autre étoile, baptisée par les astronomes Sirius B. Ce qui est extraordinaire c’est que depuis plusieurs siècles, toute la cosmogonie des Dogons est commandée par Sirius B. Or, cette étoile n’a été découverte qu’en 1836 et identifiée comme une naine blanche qu’en 1915.

 

En 1931, deux ethno-anthropologues français partent s’installer dans ce qui était alors le Soudan français pour y étudier les Dogons. Pendant 20 ans, Marcel Griaule et Germaine Dieterlen vont partager la vie des Dogons. Après plusieurs années, les Dogons ont parfaitement accepté les deux français. En 1946, ils acceptent de leur expliquer leur cosmogonie. Les sages de la tribu tracent alors sur le sol à l’aide de bâtons la voûte céleste telle qu’ils se la représentent. Médusé, Griaule voit apparaître la constellation du Grand Chien et, gravitant autour, une étoile plus petite ainsi qu’un autre corps. Cette étoile, confièrent-il au scientifique, met 50 ans pour faire le tour de Sirius. Pour fêter cet évènement, tous les 50 ans, ils célèbrent la fête de "Sigui", afin de régénérer le monde. Pour figurer cette petite étoile, les Dogons ont choisi l’objet le plus petit dont ils disposent : la graine de la variété fonio du millet, céréale qui constitue leur principale nourriture. Dans leur langue, « Po Tolo (Sirius B) est de taille minuscule mais très lourde. On sait depuis 1920 que les naines blanches, des étoiles en train de mourir, bien que petites, ont une incroyable densité.

 

Quand les deux scientifiques ont demandé aux prêtres d’où ils tenaient ces connaissances, ils ont été formels : « Des créatures amphibies ont atterri sur la Terre il y a fort longtemps. Elles ont transmis ce savoir à quelques initiés. Ces créatures, les nommo, sont les Guides de l’Univers, les pères du genre humain. » Les Dogons dessinent un peu partout des figures qui évoquent l’arrivée des nommo sur Terre. Ils sont d’ailleurs très précis quant à l’atterrissage de l’arche. Cette dernière s’est posée au nord-est du pays dogon, près de l’endroit d’où les Dogons sont partis pour venir s’installer sur les plateaux. Il est évident que, comme dans tous les mythes, les symboles sont omniprésents, ce qui ne rend pas facile l’interprétation de chaque élément. Ce qui est certain, c’est que les connaissances des Dogons en astronomie dépassent largement leurs capacités d’observation ou de calcul. Peu après, Griaule découvrit que les Dogons avaient bien d’autres connaissances en astronomie. Ils savaient, par exemple, que Jupiter a quatre satellites principaux. Ils savaient que Saturne a des anneaux, que la Terre tourne autour du Soleil et que les étoiles sont des corps en mouvement perpétuel. Ils savaient également que la Lune est une planète morte. Depuis des générations, les prêtres enseignent que la Voie Lactée est animée d’un mouvement en spirale, auquel participe notre système solaire.

 

Un autre fait étrange, ils affirment que Sirius serait accompagnée, non pas d’une étoile mais de deux étoiles. Nous savons que Sirius B existe mais, à ce jour, aucune Sirius C n’a été détectée. Si un jour, on découvre cette deuxième étoile, invisible à l’œil nu, le savoir des Dogons serait spectaculairement confirmé. La grande question qui se pose depuis maintenant 1976, année de la parution de l’ouvrage de Robert Temple « Le Mystère de Sirius », est : De qui les Dogons tiennent-ils leur savoir ? L’hypothèse d’extraterrestres souhaitant partager leur savoir avec les Dogons ne semble pas très sérieuse.

 

Bien sûr, la description que font les prêtres depuis plusieurs centaines d’années de l’arrivée de cette « arche » est assez troublante. « En descendant, l’arche a fait retentir un bruit terrible, qui a fait trembler les pierres » Robert Temple ajoute qu’ils font également allusion aux immenses colonnes de poussière qui s’élevaient dans le ciel. Les Dogons se sont transmis cette légende oralement de génération en génération et ils s’expriment sous une forme mythique et symbolique. Il est donc difficile d’en faire une interprétation rationnelle. Suite à la parution du livre de Robert Temple qui montre beaucoup d’audace dans ses conclusions, les prises de position se sont succédé. Si ce scientifique croit à l’hypothèse extraterrestre, ce n’est bien sûr pas le cas de tous ses confrères. Pour certains, ce savoir s’expliquerait d’une manière très simple. Les Dogons ont été soumis à l’école laïque dès 1907 par les Français. Leurs connaissances proviendraient donc tout simplement de notre propre civilisation.

 

LA MYTHOLOGIE JUDḖO-CHRISTIQUE

Jacques Trescases

Cépaduès Edition

2018

L’Ancien et Nouveau Testaments, constitutifs de la Bible, se sont révélés, au cours de l’Histoire, de formidables facteurs de civilisation. Malheureusement, aussi, outre l’incompréhension entre leurs adeptes, elle a engendré, par une lecture dogmatique et sectaire, des crimes monstrueux, dont la mémoire reste indélébile.

 
Une telle lecture, qui a également édicté des comportements stupides, injustifiables Aujourd’hui, ne résiste plus, actuellement, ni à la critique historique, ni aux découvertes archéologiques, ni à ce que nous savons de l’ancienneté et des conditions de l’apparition humaine, ce qui explique la dégénérescence des Religions qui s’en réclament

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Si on les considère, en revanche, pour ce qu ils sont, une remarquable mythologie, ce que permet notamment la pratique initiatique maçonnique, qui en est elle-même fortement imprégnée, alors ils se révèlent riches de sens, parfaitement cohérents et bénéfiques pour chacun d’entre nous et pour l’évolution des sociétés, car répondant profondément à notre problématique humaine et dès lors porteurs, pour chacun d’entre nous et pour l’humanité entière, de Paix, de Joie et d’Amour.

 

Jacques Trescases constate que le judéo-christianisme fut un formidable facteur de développement en même temps qu’un générateur de monstruosités. Il propose d’approcher la Bible, Ancien Testament et Nouveau Testament sous un angle exclusivement mythologique et initiatique, éloignant ainsi les crispations dogmatiques et les questionnements historiques toujours sujets à polémique.

 

Les mythes chrétiens se sont coulés dans les mythes païens. La date de la naissance de Jésus, la crèche en sont deux exemples. Jacques Trescases prend en compte l’influence grecque, notamment portée par saint Paul pour aboutir à un ensemble mythologique judéo-gréco-chrétien qui nous conditionne largement, socialement et individuellement.

 

En interrogeant les préceptes moraux issus d’une interprétation limitée et dogmatique des mythes, il en est ainsi de la faute originelle, Jacques Trescases pose le principe de la conscience en opposant une conscience totalisante à une conscience séparatrice « qui nous enferme dans la prison de l’ego ». Il évoque les mythes chrétiens et la pratique maçonnique pour proposer un chemin vers un amour et une fraternité désintéressée, épurés des désirs vitaux.

La culpabilité, corollaire de la faute originelle, est longuement étudiée dans cet essai, d’abord comme phénomène de société conduisant à la désespérance et largement exploitée par les religions mais aussi sans doute par la marchandisation du monde mais également comme premier indicateur d’une sagesse à rechercher. Nous ne serons pas d’accord avec l’auteur quand il recourt à la psychanalyse, pseudo-science et pseudo-philosophie, pour trouver une solution au problème fondamental de la culpabilité, plutôt qu’à la philosophie, pensons ne serait-ce qu’à Epicure, d’autant que la démarche maçonnique qu’il préconise et met lui-même en œuvre est largement philosophique quand elle interroge les évidences.

 

Jacques Trescases en arrive au cheminement initiatique pour s’extraire des préjugés tenaces et se libérer des identifications mortifères. Il présente ce procès en sept étapes : mise en condition, visualisation de l’objectif, épuration, maîtrise de soi, spiritualisation, sublimation et réalisation qu’il représente par le « Chevalier de l’Eternel et de l’Universel ». En conclusion, Jacques Trescases invite le lecteur à pénétrer les mystères initiatiques de manière dynamique. S’il existe bien une tradition primordiale, elle ne cesse de se renouveler. « Conscients, nous dit-il, d’être les instruments de la volonté du Grand Architecte de l’Univers, de porter témoignage de sa Parole, nous devons être totalement libres pour pouvoir continuer son Œuvre, inventer le futur, car il reste encore beaucoup à découvrir et à faire dans tous les domaines pour engendrer une humanité meilleure, c’est-à-dire, symboliquement, promouvoir la Jérusalem céleste ou le Saint-Empire. »

 

Le qualificatif de "judéo-chrétien" va comme un gant aux pays anglo-saxons, protestants dans leur grande majorité. Le protestantisme, religion chrétienne d'inspiration vétérotestamentaire et ultra-monothéiste est effectivement judéo-chrétien, comme en témoignent le puritanisme, le messianisme et le sionisme qui caractérisent les mouvements évangéliques aux États-Unis. Il en est de même du dépouillement des temples protestants, de la liturgie basée sur la lecture biblique, et du monothéisme intériorisé et déritualisé prenant source dans l'Ancien Testament. Autant d'éléments étrangers au catholicisme, et dans une certaine mesure, à la France. Car si l'on part du principe que notre pays est originellement d'essence catholique, il est impératif de rappeler que le catholicisme n'est que très peu judéo-chrétien. L'omniprésent héritage antique en fait plutôt une religion pagano-chrétienne.

 

Beaucoup d'historiens voient en la Vierge Marie l'interprétation chrétienne de l'antique Déesse Mère. Quant aux saints, vénérés de manière fétichiste par certains, on peut facilement y reconnaître les esprits et les génies d'antan ; comme eux, ils sont dotés de pouvoirs tels que la thaumaturgie ou la prophétie ; comme eux, ils veillent sur une source, une forêt, un village, un corps de métier. Tel n'est pas le cas du judaïsme où Dieu est un Être Absolu : omniprésent, omniscient et omnipotent, sans aucun intermédiaire entre Lui et les Hommes. Surtout, le féminin y est absent, quand il n'est pas voué aux gémonies. Et que dire des lieux de culte… Contrairement aux synagogues juives et aux temples protestants sobres et dépouillés, les églises catholiques sont richement ornées, pleines de représentations imagées, à l'instar des sanctuaires antiques dressés par nos ancêtres pour leurs dieux poliades. Idem pour les processions religieuses et les traditions entourant certaines fêtes comme Noël, Pâques ou la Chandeleur, directement issues de l'époque préchrétienne. Or, n'oublions pas que l'art (surtout religieux) est très mal vu par le dieu Yahvé… Ne dit-il pas à Moïse : "Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les mers" ?... Voilà qui contraste avec les belles basiliques romanes et gothiques du Moyen-âge, véritables chefs d'œuvre artistiques pour toute personne, nonobstant sa religion.

 

La liturgie catholique elle-même repose en grande partie sur des éléments rituels, alors que dans le judaïsme et le protestantisme, seule l'interprétation de lectures bibliques est au cœur de la célébration déritualisée. La part belle y est ici faite aux objets liturgiques, aux écrits patristiques, aux reliques, aux processions, et d'autres éléments qui puisent leurs racines dans un passé non-biblique mais hérité d'un passé européen et préchrétien. Les quelques exemples évoqués dans cet article (ainsi que d'autres, établis par de nombreux historiens, anthropologues et sociologues) relient le catholicisme – en particulier le catholicisme français – à ses racines païennes plus qu'aux écrits hébraïques dont la portée et l'influence furent infiniment plus grandes pour le protestantisme, et, de ce fait, pour les pays anglo-saxons.

 

Au sommaire de cet ouvrage : La mythologie judéo-christique  -   la culpabilité, problème fondamental de l’humanité  -  le besoin de spiritualité   -  Tradition et modernité   - La crèche  -   Mithra  -  Vie et mort de Jésus   -  Le christianisme : Tradition juive revisitée à la lumière des mystères grecs   -  le péché originel , mythe crée par Irénée mettant en scène l’imagination (Eve) et la raison (Adam)  -   La désespérance, fond de commerce des religions  -  La cérémonie de l’initiation  -  Jung et la psychologie des profondeurs  -  La spiritualisation  -  la sublimation  -   Les mystères de la Tradition primordiale  -

 

la nature et le sacrÉ

Dirigé par Frederick tristan

Edition C.E.A.P.T

 2007

« Un temps viendra où il n’y aura plus que des catastrophes ! » La multiplication des « catastrophes naturelles » semble aujourd’hui faire écho au sombre pronostic de Léon Bloy … au-delà des débats sur leurs « causes » (en particulier les dérèglements climatiques engendrés par le productivisme), le caractère spectaculaire et terrifiant des catastrophes repose les questions essentielles de la vie et de la mort, de « Dieu » et du « Mal », du destin spirituel de l’homme, de notre rapport aux autres et au monde …

 

Explorant, à travers les grandes traditions spirituelles (christianisme, judaïsme, islam, hindouisme, bouddhisme), les liens entre la « nature » et le « sacré », les auteurs montrent à la fois comment, dans un monde désacralisé par plusieurs siècles de matérialisme, la catastrophe peut être aussi spirituellement dévastatrice – ou, au contraire, vécue comme un « signe des temps » et l’occasion d’une véritable métanoïa. Il est urgent, soulignent-ils, d’ouvrir la voie à une « resacralisation de la nature », à une « écologie spirituelle » – et de renouer avec une « spiritualité du Vivant ».


Parrainé par l’écrivain Frederick TRISTAN, ce livre propose une série d’études inspirées de la grande Tradition et la redécouverte de deux auteurs majeurs : l’écrivain et l’historien Henry MONTAIGU (1936 – 1992), et René ALLEAU, spécialiste du symbolisme et de l’alchimie, qui publie ici, après un long silence, une magistrale étude inédite.


Des articles de : René GUENON, Gérard de SORVAL, Jean BIES, Cheikh BENTOUNES, Frithjof SCHUON, Xavier ACCART, Rousse LACORDAIRE, Th. ZARCONE, Ch. MARIAIS, Van DYCK etc.

 

LA PROCESSION  DE LA SANCH – SIX SIḔCLES DE FOI ET DE TRADITION

Josiane Cabanas

Ed. Mare Nostrum

2003

L’originalité de la Semaine Sainte en Roussillon et à Perpignan, sa capitale, ne se situe pas particulièrement dans le rituel mais dans son mode d’expression. Les traditions ont su garder ici une réelle authenticité. La ferveur d’aujourd’hui n’a d’égale que celle d’hier. Tout ce qui touche au cérémonial des fêtes de la Semaine Sainte et de la Passion est prévu, réglé (avec minutie) depuis des siècles.

Les hommes changent mais les mêmes gestes demeurent. Dans l’ancienne capitale des rois de Majorque, les couleurs et l’atmosphère si particulière amplifient la dramaturgie de l’avant et l’après Golgotha.

Tout est contraste entre les joies d’un jour et la brusque tristesse des deuils. Contraste, aussi, entre les hymnes de gloire teintés d’enthousiasme et les cantiques dédiés aux défunts. Ombres et lumières : c’est la Semaine Sainte en Roussillon.

Prières, psalmodies, recueillement. La foule est là, massée, silencieuse. Les pénitents passent blottis à l’intérieur d’eux-mêmes. Ils déambulent, chancelants sous les fardeaux des péchés du monde. Avec leurs longues capuches pointant vers le ciel, les pénitents s’isolent du monde derrière leurs thébaïdes de tissus. Vêtus de grandes robes rouges ou noires dites « caperutxa », les pénitents défilent, accrochés à des petits bracelets de fortune, point de contact entre leur chair et la foi.

Sur leurs épaules meurtries, les lourds « misteris » relatent les différentes scènes de la Passion, entre Madone affligée et Christ crucifié. Parfois, les pénitents s’arrêtent sous des roulements de tambour, comme pour reprendre un souffle, divin bien sûr.

Souvent les pieds nus, les pénitents vivent leur souffrance pour expier, catharsis universelle de toutes les âmes. Instants de piété. En quête de salut.

Depuis près de six siècles, ce rituel est immuable. La Confrérie de la Sanch (« Précieux Sang du Seigneur ») a été fondée en 1416, en l’église Saint-Jacques à Perpignan, suite à la prédication de Saint Vincent Ferrier, moine dominicain. Outre l’aspect spirituel, le but de la Confrérie était la commémoration de la Passion par les processions et l’assistance aux prisonniers et aux condamnés à mort avant, pendant et après leur exécution.

Les processions avaient lieu autrefois le Jeudi Saint et le Vendredi Saint. Avec les pénitents qu’on retrouve aujourd’hui, les flagellants étaient les plus impressionnants. Le dos nu, ils prenaient un soin particulier à se fouetter avec ardeur. Ces pratiques d’une démonstration de foi un peu véhémente incitèrent l’autorité religieuse et le Conseil Souverain du Roussillon à limiter progressivement ces processions.

Au XVIIIème siècle, elles furent tout bonnement interdites, car jugées trop baroques et espagnoles au goût des autorités françaises. Pendant plus d’un siècle, la Confrérie de la Sanch a survécu intra-muros dans l’église Saint-Jacques. Ce n’est qu’en 1950, sous l’impulsion de Josep Deloncle, initiateur de la Casa Pairal, que les processions, avec le défilé de « misteris », reprirent leur itinéraire tout autour du centre-ville de Perpignan. Il en est ainsi aujourd’hui chaque vendredi Saint. Et, chaque année, le public répond présent. Plus agnostiques et curieux que réellement impliqués comme les fidèles d’antan, les nombreux spectateurs ressentent, malgré tout, la chaude ferveur de cette manifestation. Le vendredi soir, les pénitents se rendent à Collioure pour une procession nocturne éclairée aux flambeaux. Un trait de lumière pieuse dans le décor préféré de Matisse.

Toute la spiritualité de ce saint jour est si intimement liée à celle du Saint-Sépulcre que la participation de notre Ordre aux cérémonies du Vendredi saint va de soi. Depuis de nombreuses années, la commanderie Saint-Dominique processionne avec les pénitents de l’Archiconfrérie de la Sanch le Vendredi saint dans les rues de Perpignan l’après-midi, puis dans celles de Collioure le soir. Et cette tradition fut fidèlement perpétuée cette année par plusieurs consœurs et confrères, dont notre président de province.

C’est au grand dominicain saint Vincent Ferrier, né à Valence en 1350, que l’on doit la procession de la Sanch. Il séjourna à deux reprises à Perpignan, en 1408 lorsqu’à l’invitation de l’antipape Benoît XIII, il participa au « conciliabule de la Real », puis à partir de 1415 où, appelé cette fois par Ferdinand d’Aragon en son palais de Majorque, il prit part aux discussions qui mirent fin au Grand Schisme d’Occident lors du concile de Constance.

 

Le temps libre que lui laissaient ses occupations, c’est à « la bona gent de Perpinya » que le consacrait saint Vincent Ferrier. Il fut un prédicateur inspiré, obtenant de nombreuses conversions et faisant de fréquents miracles qui le rendirent très populaire. Arrivant un jour au couvent des clarisses, où l’appelait quelque devoir religieux, il voulut renvoyer la nombreuse foule qui l’y avait suivi. N’y parvenant pas, il se lança dans un vibrant sermon sur la Passion du Christ ; un chroniqueur rapporte que « tout le monde pleurait, les savants qui étaient là s’étonnaient fort qu’il ait pu improviser ainsi un pareil sermon, et tout le monde disait tout haut que c’était chose plus divine qu’humaine ».

 

À la suite de chacun de ses prêches s’ébranlaient de grandes « processions de la Pénitence », spontanément les premières fois, puis, la réputation du saint et l’annonce de ses miracles ne cessant de se propager, de façon plus organisée : les pèlerins, rapporte la chronique, étaient vêtus de sombre en signe d’humilité et de pénitence ; le cortège était précédé d’un personnage à la tenue rouge faisant sonner une clochette de fer. Sans doute faut-il y voir, sinon l’acte fondateur, du moins une  préfiguration de la procession de la Sanch, avec son Regidor agitant la traditionnelle clochette et portant caperutxa rouge. Le terme caperutxa désigne la coiffe conique du pénitent, mais aussi l’ensemble de sa tenue.

 

C’est en l’église Saint-Jacques de Perpignan que la Confrérie de la Sanch fut officiellement fondée en 1416 par saint Vincent Ferrier. Il lui fixa principalement deux missions : d’une part l’accompagnement physique et spirituel des condamnés à mort jusqu’au lieu de leur exécution, après une nuit de prière, puis la célébration de funérailles dignes et chrétiennes ; d’autre part l’organisation d’une procession annuelle en mémoire de la Passion du Christ.

 

Pénitents et condamnés portaient la même caparutxa qui leur couvrait aussi le visage. Ces derniers ne pouvaient donc être identifiés et se trouvaient ainsi préservés de la vindicte populaire. Aujourd’hui encore vêtus d’un sac de pénitence et coiffés d’une cagoule, les pénitents de la Sanch, les caparutxes, portent en procession chaque Vendredi saint de lourdes statues soigneusement fleuries représentant les mystères douloureux de la Passion du Christ, les misteris. Depuis le XVIIIe siècle, d’autres misteris, comme la Vierge des Douleurs, la Soledad (Vierge solitaire au pied de la croix), la Mater Dolorosa recueillant en ses bras le corps de son fils, sont portées par les pénitentes de la Sanch, également vêtues de noir et coiffées de simples mantilles.

 

La longue procession s’écoule lentement dans les ruelles de la vieille ville, au rythme des méditations, des goigs (« chants ») et des prières, scandés par le tintement de la clochette du Regidor et le lugubre roulement des tambours en tenue de deuil. Si elle a connu au cours de son histoire quelques restrictions (elle fut un temps confiné à la nef de l’église Saint-Jacques) ou éclipses, interdite par les autorités ecclésiastiques, en particulier à cause d’excès dans les exercices de mortification, la procession de la Sanch est aujourd’hui redevenue un acte remarquable de dévotion populaire fervente

 

la ruche d’or de l’invisible

Maurice roux

Edition hachette

 1979

Essayer de dissiper les illusions de la vie pour aller à l’essentiel afin de « butiner le miel du visible pour l’accumuler dans la grande Ruche d’Or de l’invisible ».

 

"Nous sommes les abeilles de l'univers. Nous butinons éperdument le miel du visible pour l'accumuler dans la grande ruche d'or de l'invisible. Et cette activité est à la fois soutenue et stimulée par le fait qu'une si grande part du visible s'efface toujours plus rapidement et pour n'être point remplacée. Encore pour nos grands-parents une maison, une fontaine, une tour familière, jusqu'à leur vêtement, à leur manteau appartenaient infiniment davantage à l'intimité; presque chaque chose était comme un réceptacle où ils trouvaient et accumulaient de l'humain.

 

A présent, venues d'Amérique, des choses vides et indifférentes, des simulacres de choses, des attrapes font irruption chez nous...Une maison, au sens américain, une pomme ou une vigne d'Amérique, n'ont rien de commun avec la maison, le fruit, le raisin où étaient passées l'espérance et la méditation de nos ancêtres...

 

Les choses animées, vivantes, les choses associées à notre connaître sont sur leur déclin et ne peuvent plus être remplacées.

Nous somme peut-être les derniers à les avoir connues. Sur nous repose cette responsabilité d'avoir non seulement à garder leur souvenir (ce serait trop peu et trop peu sur), mais encore à sauvegarder leur valeur humaine.

L'ange des Elégies est la créature en laquelle la commutation du visible en invisible sur nous travaillons à réaliser apparaît comme déjà accomplie. Pour l'ange des Elégies, toutes les tours, tous les palais d'autrefois sont encore existants parce que depuis longtemps invisibles, les tours ou les ponts qui subsistent encore sont déjà invisibles bien que pour nous ils durent encore matériellement. L'Ange des Elégies est l'être dont la raison d'être est de reconnaître dans l'invisible un rang supérieur de réalité."

 

la sociÉtÉ angÉlique - TOME I

Patrick berlier

Edition ARQA

 2004

Des rois Mérovingiens à la Société Angélique, du Mont Pilat à Rennes-Le-Château, Patrick Berlier en authentique chercheur, érudit et virtuose, nous relate de la meilleure manière qui soit, la plus fantastique des histoires, une histoire à laquelle on n’ose croire… Et si Polycarpe de la Rivière, ce chartreux énigmatique, dont on trouvera ici la première biographie avait, trois siècles avant l’abbé Saunière, découvert et préservé le véritable secret de Marie-Madeleine, l’Apôtre des Apôtres, celle à qui fut dévolu de sceller le secret des Mystères Christiques.

 

Ce livre, empli de documents inédits, entièrement consacré à la Société Angélique et aux autres sociétés secrètes du XVIème et XVIIème siècles, l’A.G.L.A, le cercle Sodalitum, l’A.A, le Ter… ainsi qu’à Polycarpe de la Rivière, restera comme un ouvrage de référence, que le chercheur spécialiste, comme l’amateur éclairé, aura à cœur de préserver, reconnaissant qu’il sera à l’auteur de donner pour la première fois le nom de celui que l’on peut justement considérer comme le fondateur de la mystérieuse Société Angélique et qui n’est autre que Nicolas de Langes, érudit et mécène lyonnais, propriétaire du domaine de l’Angélique, au sommet de la colline de Fourvière.

 

la sociÉtÉ angÉlique – tome ii

Patrick berlier

Edition ARQA

 2005

Ce second opus sur la Société Angélique s’ouvre sur une analyse hautement symbolique du Songe de Poliphile, la «Bible» des Initiés de la Renaissance. Pierre Dujols et l’érudit Claude-Sosthène Grasset d’Orcet ne sont jamais très loin, dans cette étude heureuse et savante, par Langue des Oiseaux interposée, de ce chef d’œuvre énigmatique et si bellement enluminé.

 

Patrick Berlier par sa lecture tout à fait inédite nous permet ainsi de mettre en regard de cet ouvrage crypté les différents grades, degrés et rituels de la mystérieuse société secrète fondée, on le sait maintenant depuis l’édition du premier volume, par Nicolas de Langes.

 

La seconde partie consiste en un parcours littéraire, artistique, biographique et géographique tel que Patrick Berlier sait si admirablement les mener, où le visage en majesté de Marie de Magdala n’est pas oublié, et où l’on retrouvera pour notre plus grand plaisir bien des initiés angéliques tels : Philibert Delorme, Gérard de Nerval, Jules Verne, Frédéric Mistral… et même Hergé le dessinateur de Tintin ! Une mention spéciale toutefois décernée au chapitre consacré au fondateur de l’Ordre du Temple, Hugues de Pagan, originaire du Vivarais.

 

Chapitre qui remet en question bien des sources historiques…

 

LA SOCIÉTÉ ANGÉLIQUE – UNE SOCIÉTÉ SECRÈTE D’HUMANISTES ET D’IMPRIMEURS A LA RENAISSANCE - TOME 3

Patrick Berlier

Edition Arqa

 2012

Après avoir entrepris en 2 tomes une première présentation de la société Angélique, Patrick Berlier nous propose ce troisième tome qui nous entraine dans le Lyon de la Renaissance, sur les traces de cette société secrète et très singulière ; avec des documents nouveaux, un portrait original de Nicolas de Langes daté de 1521, les divers emplacements de ses maisons dans le vieux Lyon, sans oublier les diverses fréquentations au cœur de ces imprimeries lyonnaises en plein essor et qui abritaient une faune énigmatiques et bouillonnante.

Au final cette société a passé les barrages de l’histoire sans trop de vagues et a perdurée en tant que société secrète peut être jusqu'’à aujourd’hui. Ce sont trois ans de recherche de l’auteur qui en trois tomes a fait presque le tour de cette société et des hommes qui ont gravité dedans, des histoires secrètes et passionnantes avec moultes anecdotes, de plus un cahier iconographique très abondant illustre cet ouvrage.

La connaissance de cette société et des groupes qui l’ont précédée nous est délivrée très partiellement, et de manière cryptée, par ses contemporains, Rabelais en particulier. Il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour la voir révélée à un public de connaisseurs par les multiples articles d’un érudit nommé Claude-Sosthène Grasset d’Orcet. Répartis dans l’ensemble de son œuvre féconde (composés d’articles parus dans la Revue Britannique ou dans la Nouvelle Revue), une dizaine d’entrefilets dissèquent son existence, ses origines et ses buts. En voici quelques-uns.

En dehors des franchises ou bourgeoisies, il existait bien quelques sociétés particulières, organisées maçonniquement, comme la société angélique dont Rabelais faisait partie. Mais c’étaient des cercles littéraires, sans existence légale, qui n’avaient de communication avec les franchises nationales que parce qu’elles étaient composées de maîtres appartenant à diverses corporations.

C’est la première mention de la Société Angélique dans l’œuvre de Grasset d’Orcet. On sent qu’il connaît à fond le sujet, mais il n’en dit pas trop. Tout au plus nous précise-t-il qu’il s’agit d’un « cercle littéraire », il emploiera même dans un autre article l’expression « académie littéraire ». Il signale cependant que la société était composée de « maîtres appartenant à diverses corporations », il précisera également ultérieurement qu’il s’agissait de maîtres Gilpins, noms donnés aux membres des corporations des graveurs, que l’essor de l’imprimerie avait rendues très puissantes.

Grasset d’Orcet signalera par ailleurs que la Société s’intitulait Angélique parce qu’un chef d’ange (chef Angel) est l’hiérogramme le plus fréquent des saingiles ou saint-gilpins.

Deux ans plus tard, revenant sur le thème de l’imprimerie à Lyon, Grasset d’Orcet nous livre l’information la plus aboutie sur la Société Angélique.

L’ancienne cité impériale [Lyon] était, vers le milieu du XVIe siècle un centre local de vie intellectuelle qui rivalisait avec la capitale. Le grand imprimeur allemand Gryphe venait de s’y établir. Autour de lui s’était groupée une pléiade de savants et de littérateurs qui s’intitulait la Société Angélique. Inutile de dire qu’il ne faut pas interpréter ce mot dans le sens séraphique qu’il a pris dans notre langage moderne. Aggelos signifie réellement messager, un porteur de nouvelles ; la Société Angélique de Gryphe était juste aussi angélique que l’agence Havas. On la nommerait aujourd’hui une agence de correspondance. Seulement, dans un temps où Pantagruel prenait si aisément les gens de lettres à la gorge, il fallait rédiger les correspondances dans un style tout particulier, qui se nommait alors le lanternois, le patelinage ou le grimoire.

Mythique, l’Académie de Fourvière ? C’est l’avis de Jean-Baptiste Montfalcon, qui dans son Histoire de la ville de Lyon (Dumoulin, Lyon, 1847), croit devoir préciser : Cette société savante n’a jamais existé que dans l’imagination de Colonia. Colonia, c’est le Jésuite Dominique de Colonia, auteur d’une Histoire littéraire de la ville de Lyon (1730), dans laquelle il consacre un chapitre entier à cette Académie de Fourvière et de l’Angélique, assemblée littéraire composée des hommes les plus distinguez, dans l’Église, dans l’Épée ou dans la Robe. Il faut consulter l’ouvrage de Charles Malo La France littéraire (Paris, 1832) pour comprendre qu’en réalité ce n’était pas une académie au sens strict du terme, mais un groupe informel, se réclamant du sens antique du mot académie, le jardin où enseignaient les philosophes grecs.

Dans le vrai, l’académie de Fourvière, si toutefois elle mérite ce nom, n’était qu’un cercle de quelques amis qui s’occupaient ensemble de littérature, tel qu’il y en a eu dans tous les temps qui ne furent point des époques de barbarie ; et il y a loin de là à une académie semblable à celles qui existent de nos jours ; institutions permanentes assujetties à des statuts, et autorisées par le gouvernement.

Il n’est pas non plus bien certain que la maison possédée depuis, vers la fin du XVIème siècle, par Nicolas de Langes, où il rassembla beaucoup d’inscriptions et de monuments d’antiquité, et où il recevait volontiers les savants et les gens de lettres, soit la même que celle où, au commencement du même siècle, se réunissaient Humbert Fournier, et ses amis, Gonsalve de Tolède et André Victon, pour s’y livrer à l’étude et à des entretiens scientifiques

Mais qui était donc réellement ce Nicolas de Langes ? Pour le savoir, rien de plus facile, il suffit de consulter les diverses biographies existantes, comme la Nouvelle biographie générale publiée par Firmin-Didot en 1862, où à la lettre L nous trouvons cet article qui lui est consacré :

Langes (Nicolas de), surnommé Angelus, magistrat français, né à Lyon, en 1525, mort dans la même ville, le 4 avril 1606. Papire-Masson et Du Cange prétendent que sa famille descendait en ligne directe des anciens empereurs de Constantinople de ce nom. […] En 1570 il succéda à son parent de Pomponne-Bellièvre dans la charge de lieutenant général de la sénéchaussée de Lyon. L’estime générale qu’il s’était acquise par ses lumières, sa sagesse et sa droiture, lui mérita de la part des calvinistes des éloges qu’ils n’accordaient qu’avec peine dans ce temps de troubles aux magistrats catholiques.

On en a un témoignage authentique dans les Mémoires de l’État de la France sous Charles IX ; l’auteur, calviniste, parlant du massacre de la Saint Barthélemy, exécuté à Lyon le 22 février 1572, déclare formellement que toutes les autorités furent d’accord pour la tuerie « hormis le lieutenant de Langes, qui était opposé à ce malheureux massacre ». […] De Langes, ami éclairé des lettres, réunissait dans sa maison de Fourvière un certain nombre de littérateurs et de savants : il en forma une académie qui dura longtemps.

Nicolas de Langes était amateur d’antiquités. Il avait formé une belle collection de médailles. Ayant acquis la maison où, dès le XVème siècle, siégeait l’académie de Fourvière, il y établit une société littéraire qui dura peu de temps ; mais la maison où elle tenait ses séances, s’appelle encore Angélique, du nom de son ancien propriétaire.

À noter que pour Firmin-Didot l’académie de Nicolas de Langes « dura longtemps », alors que pour Michaud sa société littéraire « dura peu de temps ». L’antagonisme entre ces deux affirmations n’est qu’apparent. C’est vers 1552 que Nicolas de Langes acquit sur le flanc nord de la colline de Fourvière ce domaine qu’il nomma l’Angélique, et dans lequel il entreprit de réunir les membres encore vivants des groupes précédents, tels l’Académie de Fourvière, le cercle Sodalitum, la Société du Brouillard, etc. Les guerres de religions et les troubles de la Ligue l’obligèrent à cesser rapidement ces activités, qu’il ne put rétablir que sous Henri IV.

 

LA SORCIḔRE

Jules Michelet

Edition Jean de Bonnot

 1987

La Sorcière détonne quelque peu dans la production de Michelet, et est en même temps typique de l’auteur et de ses préoccupations. Ce n’est pas la moindre contradiction de ce volume étonnant, tour à tour fascinant et navrant, enthousiasmant et agaçant, lucide et naïf. Sans doute, pour mieux l’appréhender, vaut-il mieux être déjà quelque peu familier de Michelet. On s’étonnera moins, dès lors, ne serait-ce que de la forme de cet ouvrage, essai historique qui se lit comme un roman, porté par une plume romantique au possible. Sans doute, comme le note le préfacier, et quoi qu’en dise l’auteur lui-même, Michelet ne fait-il pas montre ici de la même rigueur méthodique qu’on a pu lui connaître dans d’autres de ses ouvrages, et qui, à l’époque où paraît La Sorcière, est déjà plus l’apanage de certains de ses « disciples », Taine et Renan en tête. Lire en parallèle la Vie de Jésus de ce dernier, autre succès de scandale, peut d’ailleurs être utile : on y retrouve bien des traits communs, mais la rigueur est tout autre.

 

C’est que Michelet, ici, se laisse emporter par son sujet, surtout dans la première partie de l’ouvrage : en dressant l’histoire de la sorcière, il entend en fait faire le tableau d’une révolte, celle des parias de tous les temps, mais du Moyen-Âge en premier lieu, celle des pauvres, et, surtout, celle des femmes. Son histoire des sorcières est ainsi avant tout une histoire populaire des femmes, et sans doute a-t-elle quelque chose de séminal en ce sens : avait-on véritablement envisagé avec sérieux l’histoire des femmes auparavant ?

Cette question dépasse mes maigres compétences. Mais le sujet ne saurait véritablement étonner de la part de Michelet, pour qui a parcouru d’autres de ses ouvrages : que l’on pense à son portrait de Jeanne d’Arc dans l’Histoire de France – brûlée comme sorcière ! – ou, et là je peux davantage parler d’expérience, et peut-être la comparaison est-elle plus juste, à ces portraits de femmes qui jalonnent l’Histoire de la Révolution française : Madame Roland, Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt…


Qui a lu Michelet dans ses envolées lyriques à ce sujet ne sera pas surpris de la tonalité générale de La Sorcière. Et appréciera d’autant mieux cet étrange mélange de pertinence et de naïveté dont je parlais plus haut, cette tendance, avancée pour l’époque peut-être, à idéaliser son sujet, quitte à sombrer parfois bien malgré lui dans l’imposture, ou, plus certainement, dans le ridicule.

 

Un autre trait caractéristique de Michelet frappe dans La Sorcière, et c’est son anticléricalisme, et plus particulièrement son anti-jésuitisme, qui éclate dans les dernières pages de l’ouvrage, consacrées à l’affaire du Père Girard et de la Cadière. Ici, la science est aujourd’hui plus calme, plus détachée, et permet sans doute d’appréhender le sujet avec une tête plus froide qu’en plein cœur du XIXe siècle. On aura garde, ainsi, de dresser un tableau aussi noir de l’Inquisition – j’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion d’en parler, en traitant du Manuel d’Eymerich et du Marteau des sorcières, qui fait sans surprise ici l’objet d’un chapitre – ou de considérer aussi brutalement les brûleurs de sorcières comme des sots, ce dont Michelet ne se prive pas. Ils étaient hommes de leur temps, avec ses préjugés, ses ridicules aussi – c’est à bon droit que l’auteur raille la lourdeur scolastique et l’argumentaire peu convaincant de l’obsédé Sprenger dans le Malleus maleficarum –, mais de là à en faire des imbéciles, il y a un pas que je ne franchirai pas pour ma part.

 

La Sorcière se divise en deux parties, d’importance à peu près égale. C’est surtout la première, consacrée à l’histoire de la sorcellerie médiévale, et cherchant à répondre à la question : « Comment une femme devient-elle sorcière ? », qui pose problème. Ici, Michelet, qui manque de sources et prend celles dont il dispose un peu trop au pied de la lettre, divague assez régulièrement, et son histoire, qui emprunte la forme d’une biographie d’une sorcière courant sur trois cents ans – une forme éminemment romanesque, donc – tient parfois de l’hallucination pure et simple, du délire généralisé. En voulant faire son histoire des femmes et de leur révolte, Michelet fantasme et idéalise plus qu’à son tour la figure il est vrai si singulière de la sorcière. Celle-ci naît, à l’en croire, du « désespoir » caractéristique du Moyen-Âge. La sorcière, dans un premier temps, se contente de perpétuer d’anciennes superstitions, tenant au « petit démon du foyer » – ce n’est qu’ultérieurement que l’amalgame diabolique se fait, avec tout ce qui s’ensuit : tentations, pacte, possession, etc. Mais le Satan de Michelet n’est pas unilatéralement prince du mal : « roi des morts » et, en contraste, « prince de la nature », Satan se fait à ses yeux « médecin », et l’auteur prend très au sérieux les charmes et philtres concoctés par les sorcières, y voyant bien plus que dans les élucubrations des savants docteurs d'alors l’origine de la médecine moderne – il se fonde à cet égard sur un mot de Paracelse. Quant au sabbat, il se fait ici « communion de révolte »… tableau sans doute un peu crédule sur la réalité de ces réunions nocturnes, et naïf quant à ce qui en faisait la substance. Michelet s’enflamme pour son sujet, et il est difficile de le prendre toujours au sérieux le long de cette première partie.

 

La seconde partie est plus rigoureuse, et donc, à mon sens, plus intéressante – sur le fond, j’entends : la plume de Michelet fait des merveilles romantiques dans la première partie… On quitte alors progressivement le Moyen-Âge pour l’époque moderne, et, bientôt, plus qu’aux sorcières à proprement parler, c’est en fait aux « ensorcelées » que va se consacrer Michelet, qui dispose cette fois de sources abondantes lui permettant de rester dans le droit chemin historique. Plusieurs affaires vont retenir son attention dans le Grand Siècle et le Siècle des Lumières : celle de Gauffridi, celle des possédées de Loudun (Michelet ne se montrant guère tendre pour un Urbain Grandier que l’on a parfois idéalisé, ce que l’auteur critique – une histoire de paille et de poutre…), celle des possédées de Louviers (dont il dénonce à bon droit l’imposture, tout en dressant un tableau charmant de Madeleine Bavent), et enfin celle du Père Girard et de la Cadière, qui occupe à elle seule les trois derniers chapitres de l’ouvrage. Ici, en adoptant un ton plus monographique, Michelet, bien qu’à la limite du hors-sujet, se montre bien autrement convaincant que dans la très hasardeuse première partie. Le résultat est tout à fait passionnant.

 

La Sorcière est donc un ouvrage bicéphale, pour ne pas dire schizophrène. La première partie, où Michelet se montre aussi hystérique que son sujet, pourra séduire par sa plume et ses envolées, mais restera peu convaincante sur le plan historique, à la différence de la seconde, plus resserrée, plus stricte. Au final, on comprend tant le succès de scandale de ce livre, que les mauvaises critiques d’alors, qui parlaient parfois de « mauvais roman ». Le lecteur n’apprendra sans doute pas grand-chose sur les sorcières en lisant cet ouvrage – mais la littérature « sérieuse » consacrée à ce sujet ne manque pas aujourd’hui. Il en apprendra par contre beaucoup sur les « ensorcelées », et plus encore sur Michelet, sur son siècle, sur l’état de la science historique de son temps. Ce qui n’est pas négligeable. Mais n’empêche pas une déception relative… compensée en partie, il est vrai, par la virtuosité stylistique de l’auteur, qui change agréablement de la sécheresse et de la froideur de nos historiens « sérieux » d’aujourd’hui. On est bien loin, toutefois, de l’élévation de l’Histoire de la Révolution française – qui, pour souffrir de défauts parfois comparables, reste une lecture tout à fait édifiante aujourd’hui encore, alors que l’historiographie consacrée à ce vaste sujet, abondante, a eu le temps de tourner et virer bien des fois, avec plus ou moins de convaincant. Peu importe. La Sorcière, avec ses défauts évidents, reste une lecture intéressante. Simplement, ce n’est pas forcément pour les raisons que Michelet imaginait

 

LA VENISE D’HUGO PRATT

Joël Gregogna

Edition  Dervy

 2012

Venise, « la cité d’opale sertie dans la lagune de saphir », est bien plus que le lieu des aventures du Franc-Marin Corto dans Fable de Venise.

 

Elle est le véritable creuset de l’imaginaire d’Hugo Pratt.
Sa Venise est celle de l’envers du décor, derrière les masques, c’est celle du labyrinthe de canaux, de rivières, d’ilots, de ruelles, de placettes et de cours, où, enfant, il forgea son goût du mystère, de l’aventure, de la symbolique et de l’ésotérisme ; c’est celle dont l’âme se dissimule dans les innombrables « bacari » (bar à vins), les « osteries » et « trattoria », c’est celle aussi du ghetto, dans lequel Hugo enfant a joué avec les enfants juifs ; ils furent les premiers à lui faire découvrir les Abraxas de Basilide et les symboles pythagoriciens, les serpents en croissant de lune et les dessins de Ménandre et de Saturnin.

 

C’est dans ce ghetto qu’il entendit les noms de Simon le magicien, Manès, Origène, Arius, Valentin, Justin, Carpocrate, Epiphane, Tertullien, Augustin, Hypatie et tant d’autres. C’est dans ce monde envoutant qu’on lui parla aussi de la Clavicule de Salomon et de l’émeraude de Satan.

Comme on peut le voir, Venise constitue le véritable creuset de l’imaginaire d’Hugo Pratt ; c’est le mystère de cette ville qui le structure, l’imprègne et le nourrit. Certes, la vie d’Hugo est faite de multiples voyages aux quatre coins de la planète dont l’œuvre s’inspire et qui sont le prétexte des aventures de Corto Maltese.

 

Cette Venise là, a, le plus souvent, échappé aux commentateurs. La ville posée entre le ciel, la terre et l’eau, est un trésor fabuleux, bariolé, exotique, dont les siècles de commerce avec l’Orient se reflètent dans les palais, les églises, les ruelles et les estaminets et dans lequel Hugo Pratt n’a cessé de puiser pour fertiliser son imaginaire.

 

Entrainant le lecteur sur les traces d’Hugo Pratt, Joël Gregogna fait dialoguer la réalité de Venise avec l’imagination du conteur, comme ses photographies avec les dessins d’Hugo. Franchir, sur leur pas, un passage dérobé au fond d’une ruelle, c’est basculer dans une histoire et une géographie poétique.

 

A chaque porte ouverte, l’horizon s’éloigne, le cosmos s’agrandit et le voyage sans fin continue ; un voyage, le seul qui vaille, qui est, forcément, le voyage intérieur, celui qu’a effectué toute sa vie Hugo Pratt, et auquel l’auteur nous invite en nous en offrant le fil d’Ariane, permettant de nous retrouver dans le labyrinthe vénitien ainsi que dans son œuvre. Muni d’un trousseau de clefs, celles du symbolisme et de l’ésotérisme, J. Gregogna nous ouvre les portes de l’imaginaire de la ville natale d’Hugo Pratt.

 

Au sommaire :

 

Les éphémères expressions de la beauté    -     Respirer la joie et trouver la paix    -     Abécédaire des plaisirs de Venise     -     Marelles et autres jeux d’enfants     -     La retraite au Désert et la perte du Paradis     -     St Marc, l’évangéliste qui fit naufrage à Venise     -     Marc, Pierre et Paul     -    le voyage maritime     -     La puissance de l’arcane     -     Les frères Francs-maçons      -      L’alchimiste faiseur d’or     -      Refaire le monde au café Florian     -    Hugo Pratt Franc-maçon     -     Angoisse et peur à Venise avec la peste et les chats      -      Mystérieuses bâtisses     -          La peur de l’autre ou quand Venise était frontière de la chrétienté     -     Le Ghetto     -     Des eaux dévastatrices     -     Le Bucentaure, les gondoles et la gloire de Venise      -

Un très beau livre, agrémenté de près de  150 photos couleur sur Venise, ses symboles, ses endroits mystérieux, et des dessins de Corto Maltese

 

l’aventure spirituelle des sociÉtÉs initiatiques

Jean-Luc CARADEAU

Edition Trajectoire

 2001

Des origines jusqu'à nos jours.

 

La découverte de la Sagesse est le bien suprême. Voilà résumé en quelques mots si simples et si complexes, l’aventure spirituelle de l’humanité. Depuis l’aube des temps il existe des sociétés initiatiques cela va des mages et prêtres égyptiens, jusqu’aux dérives sectaires contemporaines. Cet ouvrage de 500 pages nous fait revivre cette épopée à travers : les Druides, les Chrétiens, les Gnostiques, les Kabbalistes, les Pythagoriciens, les mystères Grecs, les Mages Égyptiens, les Alchimistes, les Cathares, les Sabéens, les Templiers, les Hermétistes, les Martinistes, les Rose-Croix, les Théosophes et les Francs-maçons.

 

Est développé les explications suivantes :

L’Aventure spirituelle, qu’est-ce que l’initiation ?, Au cœur des grandes cités d’Orient, La science des Patriarches, La quête des Grecs, Esotérisme et Exotérisme, Galilée, le Mythe et les dédalides, Pythagore et les secrets des mathématiques, l’ascèse pythagoricienne, Le prêtre, le guerrier et l’artisan, les Druides et l’initiation druidique, la survie de la science celtique, les bardes alchimistes, les ordres chevaleresques, la chanson de geste, la quête du Graal, chevaliers et bâtisseurs, le mystère du Temple, la fondation et la richesse du Temple, les gardiens de la Terre Sainte, le Temple de Salomon et le Temple de Jérusalem, la chute de l’Ordre, le temps des croisades, le Vieux de la montagne, le nid d’aigle, les astrolâtres, les Sabéens, le Christ refondateur, le Christ-Roi, le sens du baptême, la résurrection, la Croix, les charpentiers et les pécheurs, Saint Paul, Saint Christophe, Gnose et gnostiques, Simon le magicien, la réincarnation, Chasteté et magie sexuelle, l’Eglise et la naissance des sociétés initiatiques, De Saint Augustin à Gerbert, les courants hermétistes, alchimistes et kabbalistiques, Les Rose+Croix en Europe, Valentin Andrae, L’enseignement des Rose+Croix, Cagliostro, La Franc-Maçonnerie opérative et spéculative, Saint Blaise et l’œuvre alchimique de Rabelais, De Villard de Honnecourt à Jean Dodal, L’ésotérisme des bâtisseurs, Le mystère du compagnonnage, Le mystère des Elus Cohen, Le Martinisme, La fondation de l’ordre des vrais chevaliers, Maçons Elus Cohen de l’Univers, Martinez de Pasqually, Louis Claude de Saint Martin, La société théosophique et le théosophisme, La Golden Dawn, De Saint Dominique aux jésuites, Les diverses politiques des gouvernements qui autorisent ou interdisent les sociétés initiatiques, Les sectes.

 

LA VOIE SACRÉE OU LE SECRET DE LA GÉOGRAPHIE SACRÉE

Bernard  STELKIN

Edition RAMUEL

 2000

Pourquoi le Tsar Alexandre Ier choisit-il le Mont Aimé, cette colline des Cathares de Champagne, pour fêter Waterloo et préparer la Sainte Alliance ? Le débarquement des Apôtres en Provence est-il une légende commémorée et symbolisée sur une mystérieuse stèle gallo-romaine ?

Dans cet ouvrage, l'auteur nous conte des expériences vécues, une quête qui le mena à réaliser que celle-ci était un chemin initiatique le conduisant vers la découverte de quelques-uns des secrets de la géographie sacrée des édifices du Moyen Age et de l'Antiquité. Lesdits secrets furent trouvés grâce à des sites historiques tels le Mont Aimé, le Mont-Saint-Michel, les Baux-de-Provence et les Saintes-Maries-de-la-Mer.

L'auteur nous guide à travers l'histoire de France et dans ses voyages à Ispahan, nous confie ses expériences de radiesthésiste et de spéléologue, nous raconte ses mésaventures chez les sorciers, ses visions prophétiques et alchimiques qui le menèrent à comprendre des légendes compagnonniques et l'iconographie. Il découvrit la géométrie secrète de la stèle des Trois Maries aux Baux-de-Provence et quelques-uns des secrets des radiesthésistes, des sorciers, des Templiers et des troubadours

Une enquête sur les secrets des édifices du moyen-âge et des sites historiques tels que le Mont St Michel ou les Saintes Maries de la mer.

 

L.C.S.M.ECCE HOMO – LE CIMETIÈre d’amboise suivi de stances sur l’origine & la destination de l’homme

Louis-Claude de saint martin

COLLECTION MARTINISTE

 1987

Peu de temps avant la sortie du Nouvel Homme, Saint-Martin avait également publié un petit opuscule à l’intention de la duchesse de Bourbon, ainsi que nous l’apprend une lettre du 28 septembre 1792 à Kirchberger, voulant en quelques lignes répondre aux faiblesses spirituelles d’une personne, un peu étroite de vue et de pitié, fascinée par les mirages du magnétisme, crédule devant les révélations du somnambulisme, facilement subjuguée par tous les miracles que générai une société avide de merveilleux et, tout de même, un peu inquiète devant les grands bouleversements politiques qui ne cessaient de s’intensifier et de prendre de l’ampleur.


Dans ce court ouvrage d’un intérêt considérable, Saint-Martin, tout en appelant à une prudente réserve à l’égard des prodiges et des prédictions, précise, encore une fois, l’ensemble des principes fondamentaux qui président à la destinée de l’homme sur cette terre, et montre, avec une grande force démonstrative, la misère actuelle des créatures tout en laissant entrevoir l’espoir de leur possible réhabilitation.

Réaffirmant le statut particulier qui distingue le mineur spirituel, « le seul être qui soit envoyé pour être le témoin universel de l’universelle vérité »,

SAINT-MARTIN insiste, toujours et encore, sur cet aspect original de sa doctrine, qui se résume en ceci : l’homme « est évidemment une sainte et sublime pensée de Dieu, quoiqu’il ne soit pas la pensée de Dieu, son essence est nécessairement indestructible ; car comment une pensée de Dieu pourrait-elle périr ! »

 

La conséquence directe de cette divine origine se résume finalement en quelques mots, dont l’importance est évidente et cruciale, puisque de leur compréhension dépend toute la possibilité de l’œuvre spirituelle future.


Bienheureux souvenir, capable, si nous voulons bien lui donner toute sa nécessaire ampleur et rayonnante répercussion, de nous reconduire au sein même de la Divinité. En effet, ne l’oublions pas, rien ne peut effacer en nous le signe extraordinaire par lequel note âme manifeste qu’elle fut originellement créée, constituée, par le Sceau de Dieu, le Sceau sacré capable de résister aux plus épaisses ténèbres, élément indestructible de notre essence principielle, signe immortel de notre « glorieuse destination ».

Rien n’est donc plus détestable que cette désignation : « Ecce Homo », témoignage de la dégradation dont nous avons été frappés, marque de la lamentable condition de la présente humanité. Plongé dans des abîmes de corruption, l’homme, « placé comme au milieu d’une effroyable multitude de puissances qui le tirent et l’entraînent dans tous les sens », serait depuis longtemps totalement anéanti, détruit par les puissances obscures qui l’entourent de toutes parts, si ne subsistait pas en lui une étincelle de lumière divine.

 

 Alors, ordonne le Philosophe Inconnu, écartons avec courage les voies stériles qui nous attirent vers les précipices, qui nous font tomber dans des abysses, refusons plus longtemps de rester l’instrument passif des ténèbres matérielles, et décidons de devenir les actifs ouvriers de l’œuvre salvatrice de restauration de notre première nature. Seul, pourra s’engager dans cette voie assurée celui qui, « sentant en lui-même la dignité de sa propre essence, se tournera exclusivement vers la source d’où il descend, comme étant la seule où il puisse être engendré de nouveau ».Saint-Martin, voulant visiblement encourager les hommes de désir à user d’un zèle constant dans le chemin qu’ils ont entrepris de parcourir, leur donne quelques paroles rassurantes.

 

L.C.S.M.  -  LA PRIḔRE DU CŒUR SELON  LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN DIT LE PHILOSOPHE INCONNU

JEAN-MARC VIVENZA

Edition Arma Artis

 2007

Quelle que soit donc sa forme, et selon les conseils que nous avons reçus du Réparateur, répondant par ailleurs au premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force » (Marc, XII, 30), la prière est l’actualisation concrète de cet élan initial d’amour, elle réalise, dès ici-bas, la divine relation que l’âme cherche à entretenir avec son Principe, et qu’elle aspire, à juste raison, à partager pour l’éternité dans le sein de la Divinité.

 

Il nous faut donc, en notre pauvre état, toujours prier et ne point s’interrompre, « Oportet semper orare, et non deficere » (Luc, XVIII, 1) car, comme il nous l’a été indiqué par Jésus, de par le caractère corruptible de notre être : « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent mais la chair est faible » (Matthieu, XXVI, 41).Lorsque je me mets à prier, je ne m'adresse pas au Dieu des philosophes, ni même, en un certain sens, au Dieu des théologiens. Je m'adresse à mon Père, ou plutôt à notre Père. Plus exactement encore, je m'adresse à Celui que Jésus appelait, en toute intimité: Abba. Le Seigneur, lorsque les disciples Lui demandent de leur apprendre à prier, dit simplement : « Lorsque vous priez, vous direz : Abba… »

 

Appeler ainsi Dieu, c'est avoir la certitude que nous sommes aimés. Une certitude qui n'est pas de l'ordre des idées très savantes, mais qui est de l'ordre de la conviction intime. Une certitude — la Foi — à laquelle nous sommes parvenus, avons-nous l'impression, au terme d'un certain nombre de réflexions, de méditations, d'écoutes intérieures ; mais, finalement, cette certitude est un don. Nous croyons à l'amour dans notre cœur, parce que c'est le Père Lui-même qui nous a envoyé son Esprit, car, désormais, son Fils est glorifié. C’est parce que le Père m'aime que je puis m'adresser à Lui en toute sécurité et confiance. Je ne viens pas appuyé sur mes mérites, sur de bonnes raisons, mais je viens confiant dans la tendresse infinie de l'Abba de Jésus pour son Fils, qui est également mon Abba.

 

Il est Père. Qu'est-ce que cela veut dire ? Il donne la Vie. Il la donne non pas comme un objet différent de Lui-même qu'Il offrirait. Il la donne en se donnant Lui-même. Le seul don qu'Il puisse faire est sa propre Personne, et ce qui résulte de ce don, c'est un Fils. Un Fils qui L'aime sans mesure. Un Fils pour lequel Il n'a que tendresse et qui, en retour, n'est que tendresse pour son Père. Voilà l'Abba à qui je m'adresse. L'Unique qui peut me donner la Vie, une Vie parfaitement calquée sur la sienne : Il me veut, à l'instant présent, à son Image et Ressemblance, non pas en raison d'une sorte de placage extérieur à moi-même, mais parce qu'Il m'engendre à partir de sa propre subsistance.

 

Voilà ce que je veux dire lorsque je Lui demande : « Abba, que ton Nom soit sanctifié ». Que Tu sois parfaitement Toi-même, Abba, en moi. Que ton Nom de Père se réalise parfaitement dans la relation qui se construit entre nous. Abba, je Te demande d'être mon Père, de m'engendrer à ton Image et Ressemblance, par pur Amour, afin que, en retour, je puisse devenir, par pure gratuité de ta part, une tendresse « vers Toi ».La Prière du Cœur consiste simplement à trouver le chemin qui me permettra d'avoir à l'égard du Père cette attitude grâce à laquelle Il pourra Lui-même sanctifier son Nom en moi. En moi et en tous ses fils. En son unique Fils, composé de l'Unique et de tous ses frères.

 

Prier, c'est accueillir le Père et participer à cette Vie qu'Il nous donne par grâce. Accueillir le Père, c'est-à-dire Lui permettre d'engendrer le Fils, de faire naître son Royaume en mon cœur. Ainsi, l'Esprit pourra-t-il produire entre moi et le Père des liens indestructibles, liens d'unité qui vont s'étendre à tous mes frères

 

L.C.S.M.  LOUIS-CLAUDE SAINT-MARTIN -  L’AMI DE DIEU ET DE LA SAGESSE   -

Serge  Caillet

Edition Signatura

 2015

En marge de son temps dit du Siècle des Lumières et si moderne aujourd’hui, Louis-Claude de Saint-Martin s’inscrit dans le courant illuministe dont il demeure l’un des plus grands flambeaux. Son œuvre trouve racine auprès de Martinès de Pasqually, auquel il restera fidèle même s’il estimera n’avoir plus besoin de la théurgie Coën pour communiquer avec Dieu. Dès lors, il s’appuiera sur les systèmes pieusement élaborés par Jacob Böhme, à qui il emprunte le thème de la Sophia.

 

La théosophie, la christologie et la sophiologie du Philosophe Inconnu ne s’attachent pas au mysticisme, sa pensée est une, originale et entraîne son lecteur vers sa propre régénération, notamment par le désir sublimé de Dieu et la pratique de la prière.

 

Après une brève présentation de la biographie de Saint-Martin, Xavier Cuvelier nous propose une sélection de textes extraits des oeuvres du Philosophe inconnu.

Louis-Claude de Saint-Martin, dit « le Philosophe inconnu », découvrit les mystères maçonniques et théurgiques de l'Ordre des élus coëns chez ses camarades du régiment de Foix-Infanterie, alors stationné à Bordeaux, en 1765. Son carnet de notes, en 1768, le montre déjà très avancé et très persuadé.

En 1769, Martines l'accueille auprès de lui, et en 1771 il quitte l'état militaire pour se consacrer pleinement à la quête initiatique, et à l'oeuvre de Martines dont il devient secrétaire. Ainsi l'aide-t-il à la mise en forme du fameux Traité sur la réintégration, et est-il ordonné réaux-croix, le 17 avril 1772, quelques jours avant que son maître ne quitte la France. En 1774 et 1775, Saint-Martin enseigne ses frères de Lyon [1], et en 1776 il se rend auprès de ceux de Toulouse, où une famille lui est chère, pour continuer d'instruire. Chez les élus coëns, Louis-Claude de Saint-Martin a longtemps suivi à la lettre la voie de la théurgie cérémonielle. Il en a, comme ses frères, goûté les effets.


Puis l'attrait de l'interne conduisit peu à peu Saint-Martin à se séparer d'un ordre socialement en décomposition. On a dit, on a écrit que Saint-Martin avait cherché, et était parvenu à détruire l'Ordre des élus coëns, au profit de son propre enseignement. On a souvent cherché aussi à opposer Saint-Martin et Martines. Or, jusqu'à son dernier jour, le Philosophe inconnu conserva, et consulta n'en doutons pas, l'ensemble des documents coëns copiés de sa main, y compris l'inestimable Traité. Il continua de tenir Martines pour son premier maître et à se dire Coën et initié.


Saint-Martin a intériorisé la théurgie cérémonielle en optant pour la voie interne - que Papus qualifie de cardiaque - tout aussi méthodique, mais selon lui moins dangereuse. Mais son rejet de la voie externe n'oppose pas Saint-Martin à Martines, car cette voie-là, Martines lui-même ne la méconnaissait pas, mais il la jugeait trop étroite, et pour ainsi dire fermée, alors que Saint-Martin jugea, lui, qu'il pouvait s'y engager avec succès. Estimant qu'il devait bien se contenter de ce qu'il avait, Martines enseignait la théurgie externe, cérémonielle. Saint-Martin sublima cette théurgie en une pratique intra-cardiaque. Mais le Philosophe inconnu n'est pas un mystique au sens strict. Saint-Martin est un illuministe et un gnostique. Sa théosophie joint la connaissance à l'amour.


En 1788, le Philosophe inconnu découvrit l’œuvre de Jacob Boehme (1575-1624), dont il traduisit plusieurs ouvrages, et approfondit la sophiologie, doctrine de la Sagesse divine, déjà présente chez Saint-Martin, et que Martines, estime-t-il, n'avait pas lui-même ignorée. Dès lors, le Philosophe inconnu s'efforcera de célébrer le mariage de Boehme, son second maître, avec Martines, qui resta le premier.


Martines et Saint-Martin sont des théurges judéo-chrétiens, mais Saint-Martin est plus chrétien que Martines, et Martines plus juif que Saint-Martin. Dans la théurgie martinésienne, les anges ont une importance sans seconde, qui sont eux-mêmes les serviteurs d’Hély, la Sagesse divine. Dans la théurgie saint-martinienne, l'Ange du grand conseil, le Christ, devient le seul médiateur indispensable. Le désir du Verbe-Sagesse, dont nous sommes tous veufs, aimante Sophia, qui vient lorsque la pureté, ou la virginité requise est retrouvée. Après l'annonciation du saint ange gardien, et les épousailles avec la Sagesse, naîtra le nouvel homme : un autre Christ en nous. L'Ecriture, et le saint Evangile en particulier, symbolisent et tracent les étapes de cette régénération spirituelle de l'homme.


L’œuvre écrite de Saint-Martin encourage l'homme de désir à engendrer en lui le nouvel homme. Le Philosophe inconnu nous offre cette œuvre en toute charité, mais nous engage aussi dans la méfiance des livres, qui ne sont et ne seront jamais qu’accessoires. Le livre véritable, c'est l'homme. Il faut, dit Saint-Martin, expliquer les choses par l'homme, et non l'homme par les choses. Méfiance donc à l'égard des livres. Mais gare à vouloir brûler les étapes! et avec les étapes les livres... Ce serait partir à l'aventure dans un monde où l'homme n'est que trop enclin à s'égarer. Avant de pouvoir se passer des livres, encore faut-il les comprendre.


Louis-Claude de Saint-Martin n'a pas transmis d'initiation rituelle qui lui soit propre, il n'a fondé aucune société, ni aucun ordre d'aucune sorte. Pour le Philosophe inconnu, l'initiation rituelle, quelle qu'elle soit, est toujours auxiliaire, jamais indispensable, parce que l'initiation véritable s'accomplit dans le cœur du nouvel homme, organe de l'amour et de la connaissance supérieures.


En 1882, un jeune étudiant en médecine, le futur Dr Gérard Encausse (1865-1916), qui n'allait pas tarder à être plus connu sous le hiéronyme Papus, recueillit, dit-il, le dépôt martiniste qu'il transmit à son tour, à partir de 1884, sous la forme d'une initiation rituelle très simple, en trois étapes (associé, initié, supérieur inconnu). Sous cette forme, cette filiation rituelle, dite « martiniste », ou « de Saint-Martin », remonte seulement à Papus.


Saint-Martin n'a pas non plus fondé l'Ordre martiniste, véritablement constitué par Papus, en 1887-1891, sous la forme d'une société initiatique. Mais la filiation rituelle qui remonte à Papus n'est pas pour autant à négliger, pas plus que l'Ordre martiniste que Papus a placé sous le patronage du Philosophe inconnu.

Au sommaire de cet ouvrage :

Au crépuscule du matin   -   L’ascension vers le divin-cœur   -   Ecce homo   -   le Nouvel homme   -  des nombres   -  L’humanisme révolutionnaire   -   Lettre à un ami ou considération philosophiques et religieuses sur la Révolution française   -   Eclair sur l’association humaine   -  Au crépuscule du soir : la maturité   -   Le crocodile ou la guerre du bien et du mal  -    le ministère de l’homme-esprit   -    portrait historique et philosophique de St Martin par lui-même   -    correspondances entre Willermoz , Kirchberger et lui-même   -

 

L.C.S.M.      LE  CROCODILE ou la GUERRE du  BIEN et du  MAL sous  LOUIS XV 

LOUIS  CLAUDE  DE  SAINT  MARTIN

Editions  Maçonniques

 2008

Le  Crocodile est l’ouvrage le plus singulier de Louis-Claude de Saint-Martin. Le texte intégral avec une préface de Robert Amadou, devait sortir en 2006, hélas la maladie et en 2008 le décès de R. Amadou, en retarda la sortie, heureusement sa femme Catherine a conduit le chantier à son terme.


Etrange crocodile ! Ce poème « épico-magique », en 102 chants publié en 1799, mais achevé dès  1792, il développe sous le voile de l’allégorie des vérités très hautes. Mais quelles vérités ?
Depuis son origine,  «le monde est le théâtre du combat du bien et du mal », dont l’épisode fictif, placé sous le règne de Louis XV, n’est qu’un moment de l’histoire des hommes, comme en est un autre l’épisode réel, survenu sous le règne de son successeur qui y laissa la vie, et avec lui tant d’hommes et de femmes, alors que Saint-Martin avait sans doute rêvé que la Révolution Française entraînerait sinon la disparition, du moins l’amoindrissement des forces du crocodile. Au vrai, toute période troublée de l’histoire illustre cette guerre sainte, et, depuis la chute adamique, toute l’histoire humaine est troublée.


Puisque « Le Crocodile » est un roman à clefs, la toute première, le titre même de l’ouvrage nous la tend : car le saurien, originaire de Memphis, le Philosophe Inconnu l’avait côtoyé dès son entrée dans la carrière, puisqu’il figure par exemple sur certains tableaux philosophiques de l’ordre des élus coëns. Au vrai, le crocodile est la figure emblématique du prince du mal, qui est le prince des démons, Satan lui-même, le faux Lucifer.


Le saurien commente Saint-Martin, ayant été pris jadis à son propre piège, sa queue est désormais clouée sous l’une des plus hautes pyramides d’Egypte, dont le matériau n’est rien d’autre que le granit fourni par les effluves de la bête. Ainsi privé de sa forme circulaire, l’animal peut malgré tout parcourir, tournoyant comme une fronde, l’ensemble du monde où il règne en maître, car il est encore le père des sciences stériles.


Les hommes ont pourtant contre le crocodile des armes redoutables, et il en est conscient, alors que souvent les hommes ne le savent pas. Quelques hommes, appelés chef de guerre dans la « Société des Indépendants » mènent le combat, Eléazar est un de ceux-là, lequel avec sa haute stature rappelle Martines de Pasqually, l’initiateur par excellence.


D’autres clefs : Aux côtés d’Eléazar le prophète, nous trouvons Sédir (anagramme de Désir) qui incarne le vrai désir, et le jeune Yvon le Loup, à la Belle époque, ira chercher là, l’hiéronyme qui l’a rendu célèbre. Madame Jof, n’est autre que « la Foi », mais on peut la traduire aussi par « la Sagesse divine, la Sophia », dont le Philosophe inconnu ira redécouvrir la notion chez Jacob Böhme, son second maître. Car Madame Jof est l’épouse d’un joaillier, qui est le chef, sous l’étendard duquel se sont placées les puissances du bien à tout jamais, et dont le crocodile est l’adversaire, celui qui au jardin d’Eden se présenta à Eve sous une forme serpentine.


Dans la milice sainte, où le seconde Sédir et Eléazar, est développé une poudre de pensée double, portée par lui au plus haut degré de maturité, dont l’esprit l’illumine lorsqu’il la flaire. Lancée aux quatre vents, celle-ci permet aussi de purifier l’atmosphère des innombrables animaux malfaisants, issus du mariage de l’écume et du feu, produits par le crocodile, qui partout circulent en masses, tels les esprits de l’air de St Paul. Dans une ultime bataille, enfin, Eléazar ira jusqu’au se tenir debout dans la gueule enflammée de la bête, dont les mouvements convulsifs annoncent la fin. Alors le monstre vomira les armées englouties et l’ensemble des humains détenus dans ses entrailles, il vomira encore des espèces de poissons nuisibles et deux grandes lettres de l’alphabet.


L’étrange crocodile est un roman dont les clefs sont dans l’œuvre classique du Philosophe inconnu, mais souvent celui-ci s’avance masqué, de peur de trop en dire. Ainsi le crocodile communique à sa façon des instructions aux hommes de désir, car il porte en lui l’empreinte de la tradition Coën, et distille la doctrine de la « Réintégration des êtres », chère aux Martinistes.

 

L.C.S.M.LE nouvel homme

Louis-Claude de saint martin

COLLECTION MARTINISTE

 1975

Louis-Claude de SAINT-MARTIN (1743-1803) se consacra à rappeler aux hommes leur origine divine, afin de les inciter à suivre la voie de la réintégration. En effet, depuis la chute d’Adam, l’homme est comme emprisonné dans son enveloppe terrestre comment se libérer de cette condition et sortir de ce « Vieil Homme » pour renaître en esprit dans un « Nouvel Homme » ? Dans ce livre, Louis-Claude de SAINT-MARTIN répond à cette question et indique quel chemin nous devons suivre pour engendrer en nous cet être purifié qui redonnera à l’homme sa véritable dimension.


Louis-Claude de SAINT-MARTIN (1743-1803) a composé cet ouvrage à Strasbourg en 1790. Ce livre, tout comme celui qu’il publia en 1790, « L’Homme de Désir », souligne la nouvelle orientation de SAINT-MARTIN. En effet, depuis 1775, il a pris ses distances avec l’Ordre des Élus-Cohen. La voie externe, celle de la théurgie, que préconisait Martinez de Pasqually aux Élus-Cohen, lui semble inutile et dangereuse. Cette voie, celle des manifestations sensibles, il la suivait depuis 1768. Elle ne l’avait pas séduit totalement, ses penchants naturels l’entraînaient vers la voie interne, celle du cœur. SAINT-MARTIN va prendre « ailleurs que chez Martinez le chemin du réparateur ».
Afin de prendre du recul, il voyage en Angleterre, en Italie et en Allemagne, pour « étudier l’homme et la nature et pour confronter le témoignage des autres avec le sien ».

 

À Londres, il visite les Temples de la Jérusalem Nouvelle et juge durement cette voie dont il estime qu’elle ne « mène pas loin ». C’est également une déception qui l’attend à son arrivée à Strasbourg. Il y constate les succès de ceux qui ne s’intéressent qu’au spectaculaire, des « professeurs de sciences occultes, auxquels le vulgaire ignorant donne indifféremment le nom d’illuminés ». C’est à Strasbourg également, qu’il prendra connaissance des ouvrages de celui qui deviendra son second Maître, Jacob Boehm (1575-1624).


Dieu cherche donc à bâtir une nouvelle alliance avec l’homme, mais avec un homme renouvelé, transformé ; lavé et régénéré, « en entier dans la piscine de feu, et dans la soif de l’unité ». Avec un homme désireux d’enfanter, par l’effet d’une sorte de conception spirituelle intérieure, un être rendu conforme à l’image et à la ressemblance divines, avec un être retrouvant ainsi l’état qu’il possédait originellement avant la Chute, ayant préalablement fait boire à la terre ses péchés, « c’est-à-dire toute sa matière », qui est son vrai péché.


« Par cette douce perspective, explique SAINT-MARTIN, jugeons ce que devait être pour nos ancêtres cet état glorieux où nous ne sommes plus, mais dont le nouvel homme nous autorise à croire que nous pouvons encore apercevoir les traces ici-bas. Car ce nouvel homme ne doit être autre chose pour nous que le développement, et la manifestation de ce qu’était l’homme primitif, avant que les suites du crime l’eussent englouti dans sa ténébreuse prison. »


Afin d’aider à cette œuvre, Dieu, dans sa bonté, nous a donné un puissant secours en la personne du Christ, le « Réparateur », le maître de la vie et de la vérité, le nouvel Adam qui, Seul, peut prononcer sur notre triste dégradation la parole salvatrice, la parole de résurrection.


Le « Nouvel Homme », au cours de sa salvatrice régénération, prévient SAINT-MARTIN qui décide de ne point le taire, va apprendre une vérité métaphysique essentielle qui lui fut toujours voilée, et qui, pourtant, pour l’ensemble de l’humanité, est d’une considérable importance, à savoir : « notre délivrance a commencé dès l’instant de notre punition. »

 

En effet, s’il a été nécessaire à l’ennemi, pour soumettre les hommes à sa contraignante détermination, de rassembler, dans une sorte d’unité, leurs puissances, leurs facultés et leurs forces qu’ils ont malheureusement laissé échapper. Il apparaît que, chargé de lourdes chaînes sur lesquelles s’exerce encore une tension les réduisant à l’état de jouets, de « marionnettes », ils donnent cependant en creux, dans cette terrible situation, l’image de l’ancienne unité perdue qui, sous certaines conditions, peut leur être restitués.

 

Ainsi, avant que la divinité ne puisse faire son œuvre de régénération en nous, il nous aura été d’abord nécessaire de supporter les affres de l’abaissement puis, de voir s’accomplir une opération particulière, opération visant « à nous faire annoncer par l’ange que l’Esprit Saint doit survenir en nous, que la vertu du Très-Haut nous couvrira de son ombre, et que c’est pour cela que le saint qui naîtra de nous sera appelé le Fils de Dieu ».

 

On mesure, par ces derniers mots, le type de mission pour ne pas dire de mystérieuse et sublime conception, qui doit s’accomplir dans l’homme nouveau, dans ce « Nouvel Homme », qui regardera Dieu élever en lui son édifice, qui verra le Dieu souffrant faire entrer en lui, « sa chair, son sang, son esprit, sa parole, pour y introduire enfin le Nom puissant qui a tout créé… » Alors les bienfaits de cette régénération spirituelle s’étendront à toute vie sur la terre, et, enfin, transfigureront l’univers entier, rebâtissant ainsi la ville sacrée, en « Terre Sainte », terre qui a son siège dans le cœur de l’homme, là, dans ce sanctuaire invisible où Dieu désire être honoré en recevant l’encens et les parfums.

 

L.C.S.M. – les voies de la sagesse

Louis-Claude de saint martin

COLLECTION MARTINISTE

 2000

« Les Voies de la Sagesse » regroupent quatre textes de Louis-Claude de SAINT-MARTIN. Contrairement aux autres livres publiés par le « Philosophe Inconnu », ces écrits n’étaient pas destinés au grand public, mais à ses frères martinistes des Loges Élus-Cohen.


Ils abordent donc la philosophie et la cosmogonie martinistes d’une manière beaucoup plus directe. De ce fait, ce sont des textes fondamentaux pour comprendre la doctrine de la Réintégration, celle qui évoque l’exil de l’homme hors du Divin et son retour vers son Royaume perdu.


Dans ces quatre textes, Louis-Claude de SAINT-MARTIN évoque le rôle de l’homme et des êtres qui peuplent les différentes sphères de la Création, les mondes terrestre, céleste et surcéleste.
Le premier est celui qui donne son titre au présent volume : « Les Vois de la Sagesse ». En quelques pages, il rappelle quelles sont les deux missions imparties à l’homme dans le plan de la Création, à savoir : honorer Dieu et manifester son existence à tous les êtres pour contribuer à la restauration de l’unité de la Création. Ce petit texte introduit parfaitement le lecteur sur le but que doit poursuivre l’initié dans sa quête de la connaissance.

Le deuxième, le « Traité des bénédictions », est un texte qui développe un point particulier de la doctrine martiniste, celui des trois facultés divines ayant mis en œuvre le processus de la Création. Ces facultés, la Pensée, la Volonté et l’Action, correspondent à des qualités du Verbe reçues en partage par trois sortes d’êtres afin d’opérer une mission particulière. L’Action se rapporte à ceux qui sont chargés de la production des corps matériels, la Volonté à ceux qui ont pour fonction de conserver leur équilibre, et la Pensée à ceux qui seront chargés de leur réintégration dans le Divin.

Ce traité permet de mieux comprendre la fonction des êtres qui, selon la cosmogonie de Martinès de Pasqually, peuplent le Monde terrestre, L’Immensité céleste et l’Immensité surcéleste. De même, il apporte un éclairage particulier sur la fonction de l’« Esprit bon compagnon », l’ange gardien qui accompagne l’homme dans son exil matériel.

Le troisième texte intitulé « Rapports spirituels et temporels de l’arc-en-ciel » insiste sur un autre point de la cosmogonie martiniste, celui de la place occupée jadis par l’homme au centre de l’Immensité céleste.
Le dernier texte, les « Lois temporelles de la justice divine pour l’expiation des différentes prévarications de la postérité du premier homme », se rapporte plus directement à l’exil de l’homme dans le monde matériel. Dans la cosmogonie martiniste, ce monde obéit à une loi ternaire, car il est structuré par trois essences spiritueuses : le soufre, le mercure et le sel. L’homme expatrié dans ce monde temporel est lui-même marqué par ce ternaire. Il est esprit, âme et corps, et possède trois facultés essentielles. Cette structure commande la triple expiation à laquelle il est soumis pendant son exil dans le monde de la matière, et c’est là le thème que SAINT-MARTIN développe dans ce dernier traité.

Avec ce volume, le lecteur possède un outil essentiel pour mieux comprendre la pensée de Martinès de Pasqually et acquérir des bases indispensables pour pénétrer au cœur de la philosophie de Louis-Claude de SAINT-MARTIN.

 

L.C.S.M - l’homme de dÉsir

Louis Claude de Saint-Martin

Edition  U.G.E.

 1973

Sophia rétablit un rapport d’affirmation entre Dieu, l’homme et l’univers, chacun à chacun ; mais aussi entre Dieu et Dieu, entre les hommes, et au sein de l’univers. À ce rapport le désir tend, il le prouve peut-être, LCSM avance une preuve par l’admiration, de l’existence de Dieu, et que l’homme est pensée de Dieu), il l’anime et y reçoit son comble.


Mais quel désir, quel Éros ? Le désir est-il à débiter ? La sagesse ne serait-elle qu’un Éros partiel, le « bon » Éros ? La génération spirituelle, pour Saint-Martin, s’opère dans l’homme qui est charnel aussi, avec une partenaire érotique, Sophia, au milieu d’autres désirs, ou de désirs distingués, voire mis en opposition. Quel est le lien de ces désirs-là avec Sophia, sans préjudice de la position saint-martienne ? Le meilleur livre de L.C. D Saint-Martin.

 

Extrait : Les merveilles du seigneur semblent jetées sans ordre et sans dessein dans le champ de l’immensité.

 

Elles brillent éparses comme ces fleurs innombrables dont le printemps émaille nos prairies.

 

Ne cherchons pas un plan plus régulier pour les décrire. Principes des êtres, tous tiennent à toi.

 

C’est leur liaison secrète avec toi, qui fait leur valeur, quelle que soit la place et le rang qu’ils occupent.

 

J’oserai élever mes regards jusqu’au trône de ta gloire. Mes pensées se vivifieront en considérant ton amour pour les hommes, et la sagesse qui règne dans tes ouvrages.

 

Ta parole s’est subdivisée lors de l’origine, comme un torrent qui du haut des montagnes se précipite sur des roches aiguës.

 

Je le vois rejaillir en nuages de vapeurs ; et chaque goutte d’eau qu’il envoie dans les airs, réfléchit à mes yeux la lumière de l’astre du jour.

 

Ainsi tous les rayons de ta parole font briller aux yeux du sage ta lumière vivante et sacrée ; il voit ton action produire et animer tout l’univers.

 

Objets sublimes de mes cantiques, je serai souvent forcé de détourner ma vue de dessus vous.

 

L’homme s’est cru mortel parce qu’il a trouvé quelque chose de mortel en lui ; Et même celui qui donne la vie à tous les êtres, l’homme l’a regardé comme n’ayant ni la vie, ni l’existence.

 

Et toi, Jérusalem, quels reproches n’ont pas à te faire les prophètes du Seigneur !

 

Tu as pris ce qui servait à te parer, dit le Seigneur, et qui était fait de mon or et de mon argent, que je t’avais donné ; tu en as formé des images d’hommes auxquelles tu t’es prostituée.

 

Cris de la douleur, mêlez-vous à mes chants d’allégresse ; la joie pure n’est plus faite pour le triste séjour de l’homme.

 

Des preuves irrésistibles sur les vérités premières, n’ont-elles pas déjà été manifestées aux nations ?

 

S’il vous reste des doutes, allez-vous purifier dans ces sources. Puis vous reviendrez unir votre voix à la mienne ;

 

Et nous célébrerons ensemble les joies de l’homme de désir, qui aura eu le bonheur de pleurer pour la vérité.    (L'Homme de désir, n° 1)

 

L.C.S.M ST-MARTIN – QUI SUIS-JE ?

J.M. vivenza

 Edition PARDES

  2003

Louis-Claude de St-Martin, qui désira voiler son identité au monde sous l’énigmatique pseudonyme du « Philosophe Inconnu », est, sans aucun doute, la figure la plus attachante et la plus subtile de ce courant de pensée que l’on désigne sous l’appellation d’« illuminisme ».


Toute son œuvre, profonde et pénétrante, est une constante et permanente invitation à la connaissance des choses divines, à la découverte des lois secrètes de la vie de l’esprit, à la contemplation des vérités transcendantes qui régissent les phénomènes visibles et invisibles.

Ce St-Martin (Qui suis-je ?) nous montre que cet auteur essentiel possède la souveraine faculté de transmettre à son lecteur – ce qui est rare, même parmi les maîtres spirituels les plus éminents – une indicible et incomparable lumière sur les sujets les plus élevés de la vie intérieure.


On ne mesure pas toujours comme il conviendrait, dans certaines sociétés de pensée et, bien évidemment, plus encore dans le grand public cultivé, le rôle majeur qui fut celui de St-Martin auprès des maçons, théurges, émules et adeptes des siècles passés. C’est pourtant grâce à son enseignement que purent s’effectuer et se poursuivre, de façon assurée, de précises recherches en direction de matières jusqu’alors inaccessibles et que s’ouvrit, effectivement, pour les êtres les plus qualifiés, la possibilité même du travail de « Réintégration ».


Où il est question de martinisme, de WILLERMOZ, de MARTINES de PASQUALLY, des élus COENS, des Rose-Croix, de Franc-maçonnerie, de Jacob BOEHME.

 

L.C.S.M.tableau naturel des rapports qui existent entre dieu, l’homme & l’univers

Louis-Claude de saint martin

COLLECTION MARTINISTE

 1973

Le succès rencontré par son premier ouvrage et les encouragements de ses proches incitent SAINT-MARTIN. Poursuivre son travail d’écriture. Il décide de s’engager dans la réalisation d’un second livre qui sera publié sous le titre : Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, L’Homme et l’univers. Mieux construit et mieux argumenté que Des erreurs et de la vérité, amplifiant certaines de ses méditations en les éclairant d’une lumière plus vivre encore, le Tableau naturel est un traité complet de science initiatique. Construit d’après les enseignements de la doctrine martinésienne, le livre nous conduit de l’âge d’or à la « Chute » jusqu’à la réintégration finale, nous présentant, de manière très précise, le drame de l’histoire. Divisé en vingt-deux chapitres, chiffre au symbole évident, puisque calqué sur les 22 arcanes du tarot et sur la grande loi de l’analogie, il a pour but d’étudier le macrocosme par le microcosme.

Dieu a le pouvoir d’opérer la rupture certes, mais il a également le pouvoir de rétablir « l’Unité ». Pour mieux en expliquer le mécanisme particulier, SAINT-MARTIN va s’aider dans son ouvrage d’une figure symbolique qu’il réalise en utilisant de manière singulière les chiffres quatre, un et zéro, figure emblématique qui deviendra représentative du nécessaire processus de réintégration. En quelques mots, si l’homme, ou le « quaternaire », en sombrant dans la matière ténébreuse, explique SAINT-MARTIN dans le dix-huitième chapitre du Tableau naturel, s’est enfermé dans la circonférence représentée par le zéro, il lui appartient impérativement, avec l’aide de l’Agent universel chargé de la régénération, de rééditer ou, plus exactement, de faire pénétrer l’Unité dans le quaternaire, rétablissant ainsi l’ordre universel brisé depuis la Chute. C’est là, sans doute, la parfaite synthèse, l’exact résumé de l’enseignement dispensé par SAINT-MARTIN dans son Tableau naturel, qui nous offre, par ce symbole, une pénétrante image de l’œuvre spirituelle à entreprendre.

Cependant, en raison de diverses difficultés, le Tableau naturel ne paraîtra qu’en 1782, toujours sous le pseudonyme du Philosophe Inconnu, avec la désignation fictive d’Édimbourg, pour dissimuler Lyon comme ville d’impression. Le livre comportera un avertissement des éditeurs qui déclarent en substance :

1. Tenir le manuscrit de l’ouvrage d’une personne inconnue,
2. Que le manuscrit comporte une marge emplie d’un nombre important d’additions d’une écriture différente de celle de l’auteur,
3. Que ces additions sont présentées par des guillemets « afin qu’ont pu les distinguer du travail lui-même, dans le cas où elles venaient d’une personne à laquelle l’auteur avait prêté son manuscrit.

 

LE CERCLE DES GUÉRISSEUSES

Jean Philippe de Tonnac

Edition Trédaniel

 2020

Le patriarcat qui gangrène nos sociétés depuis la nuit des temps n'a pas épargné la médecine du corps et de l'âme, déplore Jean-Philippe de Tonnac. En se basant sur son expérience personnelle, il réhabilite les dons de ces femmes guérisseuses si souvent stigmatisées. «Un jour, j'ai décidé d'aller à la rencontre des guérisseuses », confie Jean-Philippe de Tonnac dans son dernier livre, Le Cercle des guérisseuses.

Qu'est-ce qui a motivé son voyage ? C'est qu’adolescent, en écoutant les garçons parler des filles, en questionnant la condition des femmes partout dans le monde, j'ai souvent eu honte d'être un homme ». Les guérisseuses d'aujourd'hui sont les sorcières d'hier qui ont été persécutées. Malmené par le politique et le religieux depuis des millénaires, le féminin a été blessé. C'est donc pour réparer cette injustice et ce mal que Jean-Philippe de Tonnac a voulu leur donner la parole. Pour ce faire, il est parti à la rencontre de Joëlle Duchemin, Anne-Gaëlle Piret, Nathalie Abdelaziz, Véronique Bez, Paule Ryckembeusch, Véronique Vincent, Céline Herminie, Loumitea, Ma Premo et Marianne Grasselli Meier - autant de guérisseuses qui préfèrent les appellations d'énergéticienne, magnétiseuse, naturopathe, médium, chercheuse en mémoire cellulaire, chamane, etc. -, pour interroger les notions de « maladie » et de « guérison ». Qu'est-ce que guérir ? Que guérit-on et qui guérit ?

Ce sont les questions jalonnant le parcours de l'auteur qui partage leurs soins et interroge sa propre histoire pour mieux faire écho à celle des lecteurs. Dans un monde en perte de sens et destructeur, ce livre vient nous annoncer une bonne nouvelle : « Des femmes surmontent l'affront d'être femmes pour prendre cette humanité et sa violence suicidaire dans leurs bras. » Il nous rappelle que la guérison d'un seul être peut avoir des répercussions sur tous les autres. Et que la vie, qui coule en chacun de nous, travaille continuellement à notre éveil spirituel. 

L’auteur commence par cette question : « Pourquoi s’intéresser à cette médecine aux marges de la médecine, cette médecine sans diplôme, cette médecine populaire, cette médecine magique dont les apôtres se réclament d’un don, d’une légitimité de droit divin ou céleste, dont les noms circulent d’une bouche à une oreille, qu’une société tolère quand autrefois elle les persécutait ? » Ces médecines dites parallèles ou alternatives font partie de l’histoire de l’humanité. Selon les cultures et les époques elles furent valorisées ou diabolisées, aujourd’hui tolérées plus ou moins par les pouvoirs publics mais recherchées par beaucoup d’êtres en souffrance.

C’est pour des raisons très personnelles que l’auteur a choisi de s’intéresser aux femmes, aux « guérisseuses ». « Si le terme ne fait pas l’unanimité chez elles, nous dit-il, il a le mérite de dire les choses le plus simplement du monde. Des femmes dont les mains, les gestes, le regard, les intentions, les pensées, la vie tout entière, sont tournées vers la guérison. » « Ces êtres que la vie a gratifiés de « dons », ajoute-t-il, sont placés à l’articulation des mondes (visible, invisible), à l’articulation des corps (physique, énergétique, etc.). » Ils sont « des sortes de passeurs, de nautoniers, d’accompagnateurs spirituels ».

 

Jean-Philippe de Tonnac commence par évoquer « le féminin blessé », véritable sujet du livre, la fonction traditionnelle du sang menstruel, et la posture prédatrice de l’homme avant de nous présenter dans un « voyage de guérison » une vingtaine de femmes guérisseuses, très différentes les unes des autres, mais manifestant chacune le principe de non-séparation à l’œuvre dans toute guérison. Chaque rencontre avec ces femmes remarquables nous introduit dans une histoire de vie qui a conduit chacune d’elles à renouer l’alliance avec des puissances de la nature ou de l’esprit. Elles opèrent chacune à l’intérieur de leur modèle du monde qui peut séduire ou surprendre, voire déranger. Mais toutes savent identifier nos ressources, souvent cachées et les ordonnancer de nouveau de manière créatrice. Elles savent aussi accueillir la souffrance de l’autre et la laisser s’écouler et s’épuiser dans un monde qui édifie des carcans autour de ces souffrances qui ne peuvent que se cristalliser sous la forme de maladies. Les approches sont très diverses, spontanées parfois, pensées et structurées d’autres fois. Elles pourront sembler profondes ou superficielles, cohérentes ou relevées de l’assemblage, mais la puissance d’accueil sans réserve de ces femmes demeure sans doute le cœur de la démarche de guérison.

 

Jean-Philippe de Tonnac partage avec le lecteur ce collier de rencontres. « Ce que j’ai appris de ce voyage, confie-t-il. Lorsque les femmes réparent ce féminin que nous avons blessé chez toutes, et, s’étant réparées, régénérées, reprennent rang dans la communauté humaine, elles retrouvent souvent leurs anciennes fonctions de soignantes, de guérisseuses. Celles que j’ai rencontrées le sont devenues au prix d’un parcours étonnant, émouvant, un parcours qui enseigne, me semble-t-il, mieux qu’un long discours ce que c’est que d’être femme aujourd’hui et toujours dans notre monde. »

 

le christianisme ÉsotÉrique

Annie besant

Edition ADYAR

 2004

Quel est le but des religions ? C’est la première question qui se pose. Les religions sont données au monde par des hommes plus sages que les masses qui les reçoivent : elles sont destinées à hâter l’évolution humaine, et leur action, pour être effective, doit atteindre et influencer individuellement les hommes.

 

Or, tous les hommes ne sont pas arrivés au même degré d’évolution. L’évolution peut, au contraire, se représenter comme une rampe ascendante dont chaque point est occupé par un homme. Où il est question : du côté caché des religions, du côté caché du christianisme, les témoignages de l’Église et des Écritures, le Christ historique, mystique et rédempteur, la résurrection, la trinité, la prière, le pardon, les sacrements et la Révélation.

 

Si la vraie connaissance – la Gnose – doit être à nouveau une partie des enseignements chrétiens, ce ne peut être qu'avec les restrictions anciennes et à la condition d'abandonner définitivement l'idée de tout ramener au niveau des intelligences les moins développées. L'enseignement hors de portée des moins évolués peut seul préparer le retour des connaissances occultes, et l'étude des Mystères Mineurs doit précéder celle des Grands Mystères.

Ceux-ci ne seront jamais divulgués par l'impression : ils ne peuvent se transmettre que de Maître à disciple, « de bouche à oreille ». Quant aux Mystères Mineurs, qui dévoilent partiellement de profondes vérités, ils peuvent aujourd'hui encore être rétablis ; un ouvrage comme celui-ci est destiné à en donner une esquisse et à indiquer la nature des enseignements dont l'étude s'impose.

Annie Besant (née Wood le 1er octobre 1847 à Londres, décédée le 20 septembre 1933 à Chennai), est une conférencière, féministe, libre-penseuse, socialiste et théosophe britannique, qui prit part à la lutte ouvrière avant de diriger la Société Théosophique, puis de lutter pour l'indépendance de l'Inde. Issue d'une famille anglo-irlandaise et orpheline de père à cinq ans, elle fut éduquée de façon privée par une dame charitable. Elle fit de nombreuses lectures philosophiques qui développèrent ses questionnements métaphysiques et spirituels. Elle prit aussi conscience, à la même époque, de la condition ouvrière. Jeune femme de la classe moyenne victorienne, elle n'avait alors pas d'autre avenir que le mariage. En décembre 1867, elle épousa Frank Besant, un pasteur anglican. Le mariage fut malheureux. Après avoir eu deux enfants, le couple se sépara en 1873.

Excellente oratrice, Annie Besant commença une carrière politique en faisant des tournées de conférences sur le féminisme, la libre-pensée et le sécularisme. Elle travailla alors aux côtés de Charles Bradlaugh avec qui elle publia en 1877 un pamphlet présentant des méthodes de limitation des naissances. Ils furent jugés et condamnés à six mois de prison pour « obscénité ». L'appel fut suspensif et le verdict fut cassé pour vice de forme. Elle perdit cependant la garde de sa fille qu'elle avait obtenue lors de la séparation avec son mari.  Elle profita de la modification des statuts de l’University College de Londres pour y entamer des études scientifiques brillantes. Elle en fut cependant exclue en 1883 du fait de sa réputation et de ses activités politiques et ne put terminer sa troisième année de licence. En parallèle, elle dispensa des cours publics d'éducation populaire dans le Hall of Science de South Kensington.

Annie Besant s'intéressa à la pensée socialiste dès le début des années 1880 et adhéra à la Fabian Society en 1885. Elle devint rapidement membre du comité directeur. Elle s'engagea alors dans la lutte sociale. Elle était présente lors du « Bloody Sunday » du 13 novembre 1887 : cette manifestation pacifique dispersée par la force protestait contre la politique du gouvernement en Irlande ainsi que contre les conditions misérables de travail et de vie des milieux populaires. Elle organisa ensuite la grève victorieuse des allumettières de l'entreprise Bryant and May dans l'East End de Londres à l'été 1888. Elle fut élue de ce quartier populaire au London School Board où elle réussit à faire adopter le concept de repas gratuits pour les enfants pauvres dans les écoles de la capitale.  En 1889, William Thomas Stead, rédacteur en chef de la Pall Mall Gazette, lui demanda d'écrire un compte-rendu de l'ouvrage d'Helena Blavatsky, la Doctrine Secrète qui lui fit découvrir la théosophie. Elle y trouva les réponses à ses interrogations métaphysiques et spirituelles et s'y convertit rapidement. Elle devint une des dirigeantes de la société théosophique. En 1893, elle partit s'installer en Inde où était basée la société. Là, elle adopta et éduqua Krishnamurti pour qui elle devint une mère spirituelle. Elle prit la direction de la Société théosophique en 1907 et l'assuma jusqu'à sa mort en 1933.

En Inde, elle s'engagea pour l'auto-détermination, puis l'indépendance du pays, par des articles, des discours et des activités éducatrices. Elle mécontenta le pouvoir britannique qui l'assigna à résidence en 1917 mais dut la relâcher rapidement sous la pression de l'opinion publique indienne. La même année, Annie Besant fut élue présidente du Parti du Congrès. Elle s'effaça peu à peu face à Gandhi et consacra les dernières années de sa vie à la théosophie.  Les liens noués entre W. T. Stead et Annie Besant au moment du Bloody Sunday avaient eu pour celle-ci une autre conséquence. Le journaliste avait le même genre d'interrogations spirituelles qu'elle. Il avait même créé une Église destinée à régénérer le christianisme. Elle commençait à considérer que si l'athéisme lui avait apporté la paix en supprimant un Dieu injuste, il n'était cependant pas la réponse à ses questionnements. En 1889, William Thomas Stead demanda à Annie Besant de préparer pour la Pall Mall Gazette un compte-rendu de la Doctrine Secrète d'Helena Blavatsky (appelée souvent « Madame Blavatsky »). Elle en fut émerveillée : elle avait trouvé la réponse à toutes les interrogations métaphysiques et spirituelles qui la taraudaient depuis l'enfance. La théosophie, inspirée des sagesses orientales, considère que toutes les religions ne sont que des variations d'une Sagesse universelle première. Elle sembla à Annie Besant être la Vérité qu'elle avait toujours cherchée. Elle rencontra Madame Blavatsky et fut impressionnée malgré elle par la culture de cette femme de plus de cent kilos qui ne se déplaçait plus qu'en fauteuil roulant. Elle lut les diverses critiques adressées à la théosophie et à Madame Blavatsky : elle n'y vit pas plus que les critiques qui lui avaient été adressées à elle tout au long de sa carrière. Elle se déclara donc ouvertement théosophe et devint membre de la Société théosophique.

Ses amis (qui devinrent rapidement ses anciens amis) en furent horrifiés : Charles Bradlaugh le premier, même s'ils s'étaient déjà éloignés lorsqu'Annie Besant était devenue socialiste, mais aussi George Bernard Shaw. Ils considéraient qu'ils perdaient une des plus ardentes militantes de la libre-pensée et de la réforme sociale. Elle quitta en effet d'abord la National Secular Society puis la Fabian Society puis le London School Board et enfin la Social Democratic Fédération. Malgré tout, elle n'abandonna pas la lutte politique pour autant : dans son tout premier article théosophe (« Practical Work for Theosophists »), elle suggérait aux membres de la société d'acheter des actions des entreprises qui exploitaient leurs ouvriers afin d'en prendre le contrôle et de les réformer. Elle fonda dès 1891 une ligue des ouvriers théosophes. Elle consacra ses conférences à la théosophie dont elle devint rapidement une des principales animatrices et pour laquelle elle transforma sa maison pour en faire un lieu de réunion. En 1890, ses deux enfants, Digby (vingt-et-un an) et Mabel (dix-neuf ans) la rejoignirent, comme elle l'espérait, dès qu'ils se trouvèrent en âge de pouvoir décider de leur sort, hors de l'autorité paternelle.

En 1891, lorsque Madame Blavatsky décéda, Annie Besant prit la direction de la Société théosophique pour l'Europe et l'Inde. En 1893, après avoir participé au « Parlement mondial des religions » lors de l'Exposition universelle de Chicago, elle s'installa en Inde. Elle déclara y avoir trouvé sa patrie spirituelle et prit l'habitude de s'habiller à l'indienne. Cependant, elle y trouva la société théosophique en pleine tourmente. De nombreux scandales dus à la malveillance d'un couple, les Coulomb (avec l'aide de missionnaires protestants de Madras, désireux de discréditer et d'évincer les théosophes), avaient été en effet « révélés » par la presse : usage de faux ou mœurs de certains membres. Elle se battit alors pour rétablir la réputation de sa société. En 1907, elle en devint la présidente, succédant au colonel Henry Steel Olcott et fut réélue à ce poste jusqu'à sa mort. Elle établit le centre de la société à Adyar, près de Chennai. Elle y découvrit Krishnamurti en 1909. Elle voyait en lui le futur « guide spirituel » (« World Teacher ») et participa à son éducation. S'il renonça à la théosophie en 1929, il ne renia ni sa mère adoptive, ni son rôle spirituel.

Parallèlement à son activité spirituelle dans la société théosophique, elle commença à s'intéresser au sort moral de son pays d'adoption : l'Inde. Elle critiquait depuis longtemps le joug politique, économique et moral du Royaume-Uni sur la région. Elle considérait que l'attitude britannique était en train de briser l'Inde. Elle voulut lui redonner sa grandeur. Elle commença par fonder des écoles et lycées pour encourager la redécouverte locale de la philosophie, de la littérature, de la religion et des arts indiens (Central Hindu College en 1898, un lycée de garçons, la Central Hindu Girls’ School, un lycée de filles, en 1904, et enfin la Hindu University en 1911 à Bénarès). Elle milita aussi pour les droits sociaux des Indiens, mais aussi des Indiennes. Elle s'engagea à nouveau en politique. À partir de 1913, elle multiplia les articles et les discours réclamant le droit à l'auto-détermination du pays. Elle considérait que le gouvernement britannique n'avait pas tenu ses promesses à l'Inde et lui conseillait de commencer à traiter les Indiens comme des égaux faute de quoi il verrait le pays lui échapper. Elle ne critiquait pas l'idée de l'Empire britannique ou de la présence britannique en Inde. Elle suggérait d'en revoir le fonctionnement, principalement via l'auto-détermination. Elle se heurta là à l'opposition de certains théosophes. Ses idées politiques et sociales étaient diffusées à travers les journaux New India et Commonwealth. 

En 1913, elle adhéra au Parti du Congrès. Au début de la Première Guerre mondiale, elle déclara que l'Inde pouvait aider le Royaume-Uni mais ne devait pas cesser de réclamer le Home Rule. Elle fonda en 1915 la Home Rule League avec le soutien et la coopération de Bal Gangadhar Tilak. La direction de la branche britannique fut confiée à George Lansbury. Elle devint alors très populaire en Inde, beaucoup moins en Grande-Bretagne. Il fut décidé de l'interner. Comme elle était âgée de soixante-dix ans, elle fut assignée à résidence à Ootacamund. Cela souleva une immense protestation en Inde. Elle reçut le soutien de Motilal et Jawaharlal Nehru, de Gandhi et de Jinnah. Les autorités durent se résoudre à la libérer. Elle reprit immédiatement ses activités politiques. En 1917, elle fut élue présidente (pour un an, comme tous les présidents du mouvement) du Parti du Congrès à Kolkata, la première femme à ce poste Cependant, malgré son amour pour le pays et sa popularité, il lui sembla évident qu'une vieille femme blanche n'était pas la meilleure personne pour incarner la population indienne. Même si elle avait été une des premières inspiratrices du mouvement d'indépendance, elle ne pouvait continuer à en être une des chefs de file. Elle continua à participer dans l'ombre aux différents mouvements, comme celui de la non-coopération (Non-Cooperation Movement). Elle prédit cependant des conséquences négatives à la politique de résistance passive prônée par Gandhi. Le massacre d'Amritsar en avril lui donna raison, mais ses critiques furent mal ressenties. Quand Gandhi prit la direction du Parti du Congrès en 1920 et imposa la désobéissance civile comme tactique officielle, elle démissionna.

Dès 1918, lorsque les femmes obtinrent des droits politiques au Royaume-Uni, le Parti travailliste proposa à Annie Besant de se présenter au parlement britannique. Elle accepta, mais les autorités britanniques interceptèrent son télégramme qui n'arriva pas à destination, l'empêchant de se présenter. Elle revint cependant au Royaume-Uni en 1919. Elle adhéra alors au Parti Labour et participa à la commission parlementaire qui discutait sur le futur statut de l'Inde. Elle demandait l'autodétermination mais aussi que le modèle occidental ne fût pas imposé aux futures institutions indiennes qui devraient être aussi inspirées des traditions locales. Elle réclamait que le droit de vote fût accordé aux femmes indiennes. Le projet fut cependant rejeté par le Parti du Congrès en 1920, ce qui constitua une autre raison de la démission d'Annie Besant.

En 1924, elle tenta de créer un nouveau mouvement indépendantiste indien, l’Indian National Convention qui rédigea le Commonwealth of India Bill un projet de self-government pour l'Inde. Celui-ci reçut le soutien de Sidney Olivier Secretary of State for India du gouvernement Ramsay MacDonald, mais, ce gouvernement tomba avant que le projet pût être proposé au parlement. Elle fut invitée en 1928 à participer à la Commission Nehru qui prenait le contre-pied de la Commission Simon, composée exclusivement de blancs. Le Rapport Nehru suggérait la transformation de l'Inde en dominion, à l'image du Canada ou de l'Australie. Annie Besant retourna alors en Grande-Bretagne pour défendre ce projet. Elle échoua car Gandhi de son côté exigeait l'indépendance totale. Devant les tensions, principalement ethniques, croissantes dans le sous-continent, elle en prédit dès 1930 la partition. 

Annie Besant fut l'une des fondatrices en 1893 de l'ordre maçonnique The Order of Universal Co-Freemasonry, lié à l'Ordre maçonnique mixte international « le Droit humain » de Maria Deraismes. Ce fut d'ailleurs, en uniforme de maçon, qu'elle participa à la manifestation des femmes suffragistes au moment des cérémonies de couronnement de George V le 17 juin 1911. Annie Besant mourut le 20 septembre 1933 à Adyar. Son corps fut brûlé sur un bûcher, selon la tradition hindoue. Ses cendres furent dispersées en partie dans le Gange et en partie dans le jardin de la société théosophique d'Adyar

 

le curÉ meslier – athÉe, communiste & rÉvolutionnaire sous louis xiv

Maurice dommanget

Edition CODA

 2008

Jean Meslier (1661 – 1729) curé d’Étrépagny, village des Ardennes, est l’auteur du Mémoire contre la Religion, copieuse somme philosophique débouchant sur une virulente critique sociale et politique de l’Ancien Régime annonciatrice des bouleversements révolutionnaires qui le suivirent, qu’il annonce et qu’il espère.


Son message restera un temps occulté: Meslier n’a rien dévoilé de son vivant, remplissant régulièrement son office sacerdotal. Mais il a laissé trois volumineux manuscrits à découvrir après sa mort, qui vont lentement circuler et où il taille en pièces la religion qu’il a servie durant sa vie au prix d’un drame de conscience. Seuls seront d’abord connus des extraits centrés sur sa critique exégétique, bientôt truffés de commentaires adventices, voire même de passages d’œuvres du baron d’Holbach.

 

Pourtant, plus de cent copies manuscrites circulent lorsque Voltaire, alerté dès 1735 sur ce « curé de village aussi philosophe que Locke », publie en 1762 un Extrait des sentiments de Jean Meslier, bientôt appelé Testament du curé Meslier. Mais Voltaire donnant à la pensée de Meslier un tour déiste et taisant la dimension politique de son texte, l’émascule gravement. L’œuvre intégrale de Meslier ainsi que sa personnalité resteront largement inconnues jusqu’au milieu du XXème siècle.


Maurice Dommanget, à qui l’on doit tant de superbes études sur l’histoire du mouvement ouvrier et la Révolution française, est le premier à mener l’enquête nécessaire, à réunir une impressionnante documentation et révéler ainsi la véritable dimension philosophique et politique du curé Meslier, qui sape tous les dogmes et ruine de l’intérieur toute l’organisation de l’Église, s’affirme ouvertement athée et précurseur du matérialisme de l’Encyclopédie, artisan de la Révolution et ancêtre du socialisme révolutionnaire et du communisme.

 

Par la scrupuleuse honnêteté de ses recherches, la clarté de son écriture, par sa volonté de ne rien dissimuler des problèmes que posent la vie et l’œuvre de Meslier, Maurice Dommanget livre ici la plus admirable des biographies intellectuelles et une pièce maîtresse de l’histoire philosophique et politique du XVIIIème siècle.

 

L’ḖCOLE SECRḔTE DE SAGESSE – RITUELS ET DOCTRINES AUTHENTIQUES DES ILLUMINḖS

Reinhard Markner

Edition Dervy

 2017

Quel destin singulier que celui des Illuminati ! Au XVIIIe siècle, ce n’est finalement qu un courant maçonnique parmi d’autres. De surcroît, il ne vécut qu'’une dizaine d’années avant d’être interdit et durement réprimé dans sa terre d’origine, la Bavière, en 1785. Pourtant, un peu plus de deux siècles après, les Illuminati sont devenus une figure majeure de l’imaginaire occidental. Ces pages ont la force des documents authentiques. À leur lecture on entre dans l’intimité de ces hommes des Lumières, de leur émouvant et sincère messianisme de la raison et de leurs intenses convictions humanistes. On réalise aussi combien la contre-culture complotiste contemporaine a défiguré les Illuminati... et les a ainsi plus sûrement réduits au silence que la Sainte-Alliance des anti-Lumières en 1784.

 

Entretien : La société secrète des Illuminés de Bavière a vu le jour, comme l’indique son nom, en Allemagne, à la fin du XVIIIe siècle. Composée essentiellement d’étudiants, de notables et d’intellectuels, mais également de membres de la haute bourgeoisie et de l’aristocratie, cette confrérie se faisait passer pour une société de savants prônant l’éducation pour tous et l’universalisme… mais derrière cette sensiblerie humaniste se cachait un ordre élitiste rigoureusement structuré, qui se donnait entre autres buts la destruction des autels et des trônes.

 

Une perspective historique simpliste nous porterait à résumer les choses ainsi : les Illuminés de Bavière étaient une force progressiste luttant contre un ordre ancien et une franc-maçonnerie conservatrice. Quelles sont les origines occultistes de ce groupe ? Les Illuminés étaient-ils en lien avec la franc-maçonnerie européenne ? Si l’on veut approcher les origines de cette société, il faut aller chercher dans les écrits des auteurs de l’Antiquité et ce qui nous est parvenu des cultes à mystères de la même période (les Mystères d’Éleusis, pratiqués autrefois par les Grecs, étaient portés au pinacle par Adam Weishaupt, chef et créateur de l’ordre des Illuminés de Bavière), et dans certaines valeurs infantilisantes des Lumières, certainement pas dans la magie, l’alchimie ou le satanisme. Si Weishaupt évoque « de petits et de grands mystères », ce ne sont là que des appellations emphatiques et euphémiques pour les hauts-grades de son ordre. Weishaupt ne montrait aucun intérêt pour l’occultisme.

Les Illuminés de Bavière n’étaient ni un groupe d’occultistes ni une confrérie de chrétiens hermétisant. Les écrits qui nous sont parvenus démontrent que cette société était in fine une force d’attaque purement athée et matérialiste. C’est même ce qui la différenciait des groupes occultes qui lui étaient contemporains, et c’est ce qui faisait sa force. Weishaupt était un pragmatique. Pour lui, la franc-maçonnerie, avec sa liturgie, ses symboles et ses recherches occultes, piétinait, perdait son temps. Elle devait travailler à des desseins réalisables, se donner les moyens financiers et guerriers d’imposer un ordre des choses nouveau. Il est important de comprendre qu’une certaine franc-maçonnerie, peu dangereuse, était tolérée par le pouvoir royal et qu’une partie de la noblesse en faisait partie. Les postes de certains illuminés dans la société civile, et les grades qu’ils occupaient dans la franc-maçonnerie le démontrent.

 

Les Illuminés de Bavière ont noué en Allemagne des liens très forts, via certains membres, avec la Loge Saint-Théodore du Bon conseil (Marius, qui tenait la caisse de l’ordre, en était par exemple issu) et la Stricte Observance templière (Adam Weishaupt a été initié à son Rite maçonnique). La Loge Ernest au Compas resta fidèle à l’ordre des illuminés après son interdiction. Trois grades des Illuminés de Bavière étaient maçonniques, donc reconnus par la franc-maçonnerie allemande, qui servait de pépinière de recrutement (afin d’attirer des hommes prêts à embrasser les « mystères » de Weishaupt), ou de voie de garage (pour les éléments les moins actifs ou pouvant à terme représenter un danger).Les Illuminés de Bavière avaient des loges dans le Palatinat, le Tyrol, en Souabe, en Franconie, dans toutes les grandes villes d’Allemagne ; mais ils en avaient aussi en Suisses, en Autriche, en Pologne, etc. Ils ont aussi et surtout influencé les Français du convent des Philalèthes, ainsi que la très importante Loge des Amis réunis, qui eurent un rôle déterminant durant la Révolution française.

 

Adam Weishaupt, montre le cynisme et l’esprit calculateur de l’individu. Comment décrire ce personnage et son parcours ? Adam Weishaupt, dit Spartacus, a perdu son père très tôt. C’est son parrain, curateur de l’université d’Ingolstadt, qui lui donna accès à certains livres. Certains écrits étaient à l’époque interdits par les jésuites, qui dirigeaient l’université où travaillerait plus tard Adam Weishaupt. Weishaupt était un homme brillant, dévoré par l’ambition. Il détestait la religion, en particulier l’ordre des jésuites, à qui il devait pourtant son éducation. Fasciné par la franc-maçonnerie, aspirant à une meilleure place dans la société, Weishaupt entra en contact avec les loges maçonniques de Nuremberg et de Munich… mais si l’accueil fut chaleureux, les frais d’admission étaient beaucoup trop importants pour sa maigre bourse. Weishaupt s’inspira alors des sociétés estudiantines qui fleurissaient dans les universités protestantes pour former son propre groupe, au départ composé d’élèves proches et dévoués.

 

Adam Weishaupt était un beau parleur, un chicaneur. Il savait inspirer l’admiration et la crainte, mais son mauvais caractère et sa vanité intellectuelle lui coûtaient parfois des appuis importants. Son génie reposait surtout dans sa compréhension de la notion de secret et sa maîtrise des moyens de soumettre ceux que le secret enchaîne. Adam Weishaupt avait une très haute opinion de lui-même et entendait bien prendre le contrôle de l’élite de son temps. Son ordre n’aurait certainement pas connu une telle ascension au sein de la franc-maçonnerie et de l’aristocratie sans l’aide de disciples aux têtes bien faites, travaillant à des postes clés et aux relations nombreuses. Notons enfin que si Adam Weishaupt, déterminé et dévoué à sa cause, jurait dans ses lettres qu’il n’abandonnerait jamais « son affaire » – dût-il pour cela perdre la vie ! –, il fuira dans le duché de Saxe-Gotha dès l’édit d’interdiction promulgué. Un homme comme Weishaupt avait compris l’importance du double langage : parler de liberté totale et d’égalité, notions qui se contredisent ; vendre une illumination, un moyen d’arriver à un stade supérieur de l’humanité où l’homme s’autodirigé, mais qui doit avant cela obéir aveuglément à certains principes… des notions qui donnèrent à Weishaupt une forte autorité, bien que transitoire… Ces contradictions contrôlées ont depuis été exploitées et valorisées par notre personnel politique : le catéchisme télévisuel, l’universalisme, l’interventionnisme, la destruction de la famille, de la Foi, de la Nation, en somme les bornes du discours de l’actuelle bien-pensance !

 

Quelles étaient ses motivations ? Pourquoi cette haine pour le catholicisme ? La motivation de Weishaupt était avant tout la perspective de diriger des hommes, de créer de toutes pièces une élite prête à suivre des valeurs nouvelles, à même de servir le but qu’il voulait atteindre : saper les autorités spirituelles et temporelles, s’emparer du pouvoir, sans oublier de créer les conditions de la conservation de ce même pouvoir, un pouvoir total. Nous sommes donc bien loin du partage éclairé, démocratique, des pouvoirs et de l’autorité, ou encore de l’idéal rousseauiste d’un homme dans la lumière, à même de s’autodirigé et de gérer raisonnablement sa vie, entraînant mécaniquement une société de paix, d’équilibre et de bon ordre. Les jésuites, le premier ennemi des Illuminés, étaient les maîtres de l’université où travaillait Weishaupt. La bulle papale de 1773 censée avoir dissous leur ordre ne pouvait évidemment empêcher ces hommes de conduire les affaires d’une institution qu’ils dirigeaient depuis presque un siècle ! Avec pas moins de 23 000 membres, les jésuites étaient la première force catholique en Allemagne… prendre le contrôle de ce pays revenait en d’autres termes à écraser cette force, ou tout au moins à la délégitimer, afin de mieux l’écarter des postes importants.

 

Comment les Illuminés réussirent-ils à s’infiltrer dans les élites germaniques ? L’ordre des Illuminés de Bavière connut des débuts laborieux, mais l’arrivée dans leurs rangs de Xavier von Zwack (Caton), jeune commis au ministère des Affaires étrangères qui prendra les rênes des campagnes de recrutement, et du baron Knigge (Philon), membre de la Stricte observance templière qui perfectionna la structuration de l’ordre des Illuminés et lui donna ses entrées dans la franc-maçonnerie, facilitera grandement les choses. Pour Weishaupt, il fallait infiltrer la franc-maçonnerie dans la seule perspective de la supplanter.

 

Quel fut le rôle réel de cette secte dans la subversion de l’autorité traditionnelle en Allemagne ? Weishaupt et ses affidés étaient bien décidés à se débarrasser des souverains par la force. Mais pour que l’ordre fût en mesure d’agir, il lui aurait fallu un contexte favorable, un monarque frileux et indécis comme Louis XVI, par exemple. Le gouvernement bavarois a pris des mesures rapides et efficaces. Il s’est montré intraitable dès que l’ordre sembla représenter un danger. Il n’a pas laissé Weishaupt prendre les rênes des réseaux financiers et de l’armée. En 1785, au moment de son interdiction, les Illuminés de Bavière comptaient dans leurs rangs des hommes influents, très haut placés, et bien décidés à mettre à exécution un plan nettement formulé. Les conséquences de la célébrité de l’ordre auraient pu s’avérer funestes. Vis-à-vis de l’autorité traditionnelle, l’ordre des Illuminés de Bavière publiait des pasquilles moquant les puissants, imprimait et distribuait des livres interdits, dangereux pour l’ordre en place. Il faut conditionner l’esprit des adeptes et l’opinion publique avant de pouvoir espérer s’en servir comme bélier…Des surveillances, des enquêtes et des révélations relatives au meurtre par empoisonnement de l’héritier de Charles II Auguste de Palatinat-Deux-Ponts jetèrent une certaine lumière sur les expédients de la secte. Une lettre de l’Électeur de Bavière nous apprend « combien est nuisible et dangereuse pour l’État et la religion la secte des Illuminés, si répandue dans nos États et au dehors ». Les Illuminés furent bannis de Bavière et tout membre actif de l’Ordre de Weishaupt encourait la peine de mort, quel que fût son titre, son patronyme ou les circonstances. Les sympathisants voyaient la confiscation de leurs biens et subissaient le bannissement.

 

Comment l’Ordre fut-il combattu par les autorités et l’Église ? Comment expliquer la survie de sa doctrine ? La doctrine des Illuminés de Bavière a survécu car elle synthétisait un esprit du temps, et disposait de ce que les autres entités occultes n’échafaudaient que difficilement, que ce soit par omission ou par peur : un plan nettement formulé. Une importante série de mesures nous donne les preuves de ce qu’ont entrepris les autorités pour contrer la subversion qui se préparait… Un an avant l’interdiction des sociétés secrètes en Bavière, Weishaupt sent le danger approcher. Il demande alors par courrier à son disciple Caton de proposer au Prince électeur le protectorat de l’Association des Loges éclectiques ! Au mois d’août de l’année suivante, le secret s’évente. Les Rose-Croix calomnient l’Ordre des Illuminés, et des documents de la communauté sont exposés à des membres du gouvernement. L’affaire est reconnue dangereuse pour l’État. Les sociétés secrètes, par une ordonnance qui inquiète, sont subitement interdites en Bavière. Neuf années après la création de l’ordre, le 2 mars 1785 exactement, le gouvernement bavarois promulgue un édit interdisant les rassemblements de l’ordre et ses activités, et pour faire bonne mesure, interdit du même coup toutes les loges maçonniques ! Les Illuminés de Bavière seront définitivement dissous par le gouvernement l’année suivante. La découverte de précieuses archives chez le baron allemand Franz Xavier von Zwack ne laisse plus l’ombre d’un doute : des mesures plus contraignantes s’imposent.

 

Les Documents originaux de la secte des Illuminés furent imprimés et envoyés aux souverains d’Europe, sans visiblement les apeurer. Le projet illuministe était visiblement trop abracadabrant pour être pris au sérieux. Ce manque de clairvoyance n’empêcha pas le gouvernement de Bavière d’arrêter plusieurs membres de la secte. Weishaupt, dont la tête avait été mise à prix, reçut la protection du duc de Saxe-Gotha, l’un de ses adeptes. A partir de l’année 1790, il n’était plus question d’« Ordre des Illuminés ». Malheureusement pour les adeptes de l’illuminisme, le 4 novembre de la même année, un Édit interdisait aux membres du personnel de l’État d’appartenir à une quelconque société secrète. Une seconde interdiction datée du 5 mars 1804 devait définitivement mettre un terme à l’illuminisme tel qu’on l’avait connu.

 

Quel fut son rôle dans l’émergence des idées des révolutionnaires en Europe ? Existe-t-il des « illuminés » français ? Renvoyons nos lecteurs aux Illuminés d’Avignon, fondés en 1784 par l’alchimiste Dom Pernety. Ils peuvent être qualifiés d’« illuminés français ». Mais je préfère inviter les Français à porter leur regard sur le célèbre Mirabeau, alias l’Orateur du peuple (pour l’Éducation nationale) ou Léonidas (pour les Illuminés de Bavière). L’homme, devenu membre de la secte bavaroise en 1786, a été initié aux secrets de Weishaupt, ce qui implique qu’il connaissait le caractère séditieux et infiniment violent de l’entreprise. Mirabeau se rendit trois fois dans la capitale allemande entre 1786 et 1787, sous la houlette d’un illuminé nommé Lucien Nicolaï. Mirabeau, qui conseillait secrètement le roi contre quelques livres d’or tout en se piquant de représenter « le peuple », fut réellement le promoteur de l’illuminisme en France, et faisait partie de la loge martiniste des Philalèthes, citée plus haut. Avons-nous besoin d’en dire plus pour démontrer l’influence et le rôle des Illuminés de Bavière dans ce carnage et cet honteux pillage que fut la Révolution française ?

 

LE CODE DU MANUSCRIT VOYNICH ENFIN DÉCRYPTÉ

Walter Grosse

Edition Le Mercure Dauphinois

 2013

En 1912, un collectionneur, Wilfrid Voynich, acheta aux Jésuites de Frascati, près de Rome, un petit manuscrit en vélin de 240 pages. Son ancienneté transparait dans les détails des illustrations de personnages et de châteaux. Fin 2009, la datation au carbone 14 par l’Université de l’Arizona, confirme qu’il aurait été écrit entre 1404 et 1436, et ce avec un taux de fiabilité de 95%.

L’Institut de Chicago a démontré que l’encre est également d’origine et elle fut appliquée sur le manuscrit dès que celui-ci fut prêt, il s’agit donc d’un vrai document médiéval, ainsi voilà près de 6 siècles que ce document garde son secret.

A première vue, ce document pourrait être un traité d’herboristerie ou d’astrologie, toutefois, certaines figures ne ressemblent à rien de connu, et le texte est indéchiffrable car rédigé dans une langue inconnue. Jusqu’à ce jour, il n’avait toujours pas été déchiffré malgré les nombreux spécialistes qui se sont penchés dessus, c’est ce qui fait de lui le manuscrit le plus énigmatique de tous les temps.

Pourtant Walter Grosse en a résolu le code, qui est bien le code des codes élaboré de tous les temps et la raison pour laquelle il a été créé ; en effet, ce livre contient un secret qui a été caché pendant 600 ans ; son apparition à Prague en 1586 sous l’empereur du Saint-Empire Romain Germanique Rodolphe II, n’est pas un simple hasard.

Il ne s’agit pas non plus d’un traité scientifique que la physiologie des plantes du XVe siècle. Il est pourtant vrai que son auteur a réalisé une série d’expériences, cependant son but n’a pas été uniquement la recherche scientifique, mais a fait aussi passer un message.

Deux axes sont développés dans cet ouvrage : 1/ le secret des plantes et 2/ La Pierre de Rosette de la grammaire voynichienne -

Un livre qui se lit comme un roman policier et qui demande une suite

 

le dÉmon inconnu d’hergÉ ou le gÉnie de g. remi

B. poRtevin

Edition  DERVY

 2004

Bernard Portevin est l’auteur du Monde Inconnu d’Hergé paru chez Dervy en 2002.


Il remet la main à la plume, et poursuit, pour nous, son voyage initiatique en compagnie d’Hergé. L’auteur apporte mille et un arguments, mille et un étonnements, autant de révélations sur la façon dont Hergé crypta ses albums. Le père des aventures de Tintin et Milou, détenteur d’un surprenant secret de famille, était féru d’astrologie, de mythologie et d’alchimie.

 

Il bâtit son Grand Œuvre, ses 22 albums en couleurs, sur le canevas ancestral de la Kabbale et des cartes du Tarot auxquelles il accordait une confiance aveugle.


À l’origine de son succès mondial, il y a cette trame et, pour outil, la « Ligne Claire ».  Elle fut le véhicule d’une pensée de la même veine,  un trait d’équilibre, la « Voie » pour cheminer entre le bien et le mal, le juste milieu des taoïstes. Toute sa vie, il tendit la main, par trait interposé, pour accompagner ses lecteurs, en toute honnêteté, sans masquer les difficultés, ni les chausse-trapes, et conquérir l’Alphard l’étoile des Philosophes ! Dans sa dernière radioscopie, face à Jacques Chancel, il révélait : « je suis arrivé à l’individuation ! »

 

Les aventures de Tintin et Milou sont une ligne claire, un fil conducteur des âmes et des esprits tendus vers l’équilibre. Elles ont la même force, la même profondeur que les contes, les légendes et les mythes. Le décryptage des dessins d’Hergé est un trésor inestimable en même temps qu’une quête joviale pour les jeunes de 7 à 77 ans en mal de Sagesse.

 

Athéna est née du crâne de Zeus toute casquée et armée. C'est pour cela que Tintin apparait très souvent armé, notamment dans vol 714, mais surtout dans le premier opus "Tintin au Congo" où il est casqué. La déesse à casque d'or Cimier, a prêté sa coiffure si typique à Tintin. Divinité androgyne, protectrice des enfants donc de tous les enfants dans Tintin. Zorino, Abdallah, Tchang et de nous, les lecteurs ! Elle connait le secret de l’éternelle jeunesse. C'est pour ça que Tintin ne vieillit jamais, elle est éternellement vierge et veut rester dans cet état. Il y a donc un postulat, c’est Athéna qui s'incarne métaphoriquement en Tintin. C'est donc la virginité qui défend les valeurs de son père. Tintin est un être d'esprit, dans l'éternité : on ne sait comment il vieillit, ni comment il a été jeune. Athéna est fille du père, métaphore de l'esprit et poursuivit sa quête, la perpétue, comme Tintin est dans une quête spirituelle qui est incarnée en des symboles. Elle est vierge dans le sens sexuel (comme Tintin n'a pas de vie amoureuse) et dans le sens relationnel : indépendante

 

Zeus, c'est Séraphin Lampion. l'assureur universel (mondial assistance, il est celui qui assure le supra-monde - l'assurance "mondass" représentée par un globe bleu), il arrive, du reste, un jour d'orage (foudre de Zeus) terrible dans l'affaire Tournesol, sa voiture est une Opel la marque de voiture avec un éclair.

 

Les 7 boules de cristal est un album 'alchimique. La couverture est significative : Tournesol flotte au-dessus d'une table, soulevée par une force cosmique, et qui effectue des tours en spirale. On observe également  un livre rouge ouvert, il s’agit vraisemblablement de la table d’émeraude d’Hermès Trismégiste, du moins une tentative de la représenter puisque comme le graal personne ne l'a jamais vue.

 

Szut, le borgne apparaît dans "Coke en stock», il mitraille de feu les naufragés par Zeus du ciel, dans un avion. Ce sont les cyclopes qui sont les détenteurs de la foudre, Szut est bien le cyclope sans trop de spéculations. Les Dupond sont Castor et Pollux les Dioscures .Incontestablement, Tournesol, c'est Hermès surnommé "zouave", celui qui porte le" pétase : le chapeau mou d’Hermès. Il est habillé de vert émeraude, comme la table d'émeraude des alchimistes. Il a la barbe pointue et le manteau du voyageur. Il est inventeur. Il a métaphoriquement les pieds ailés (patin à réaction). Il porte aussi le parapluie qui représente l'humidité du mercure dans le caducée : son bâton. Il se prénomme Tryphon ou tri-phone (le son), on peut voir là "Hermès le trois voix/voie (en référence à Hermès Trismégiste) et se nomme "tournesol", la planète Mercure qui tourne la plus près du soleil. Il est classiquement lunaire. C'est un dieu lunaire. Ce qui explique que le professeur est toujours dans la lune. En dieu du commerce, ne vend-il pas ses sous-marins et ses autres inventions ? C’est le plus flagrant de tous.

 

Haddock, c'est Dionysos: il est fait prisonnier par un pirate phénicien, un "rouge", il est attaché au mât de son navire. Par sa magie, il fait jaillir des grappes de raisin et fait ruisseler du vin, les pirates s'enivrent et finissent noyés. Il est Dionysos le "bruissant", le "délirant "le"dieu des défoulements et de l'exubérance", le "grand crieur". Le frère d'Apollon.

 

L'oeuvre au noir, " l'ombre" d'Hergé est dans le personnage conceptuel de Tintin. Celui qui apparait qui l'enclenche n'est pas dans les 22albums. Il est dans Tintin aux pays des soviets, ce personnage, c’est Léon Degrelle, l'intrépide fasciste belge, fondateur du rexisme puis héros des Waffen SS au combat représenté par un soviet. Les 22 albums consistent alors à exorciser alchimiquement l'ombre de Georges Rémi, qui est Degrelle symboliquement. Les étapes du long processus, se manifeste par étape contre la "Bordurier", métaphore du totalitarisme fasciste; et s'achève avec les Picaros avec le dictateur sud-américain «Tapioca". Ce n'est pas la totalité de l'œuvre non plus, car des thèmes se superposent tout au long du parcours initiatique. oui certainement c'est commun à toutes mythologies, le sens ultime étant le venin inoculé en vaccin

 

La pierre, le trésor se trouve dans la cave de Moulinsart, après de longs périples, finalement il était "ici" dans le "château intérieur", dans les bas-fonds. Mais faut peut-être avoir vécu le monde entier pour le découvrir. On voit clairement le processus dans "714 Vol pour Sydney" : il faut lire vol 714 pour Sydney les 22 lames du tarot initiatique de Dionysos sont présentes, exemple page 37 Rastapopoulos dévale la pente et percute un arbre, c’est la lame du Pendu (la 12), il se retourne à 180 degrés et là on voit clairement le Pendu, 12 boutons sur les bottes de rasta, un pied en équerre, c’est très spécifique, le hasard est impossible.

 

Première page: un bel avion rouge-blanc-noir fait sa manœuvre d'approche au-dessus d'une ile où 3 cratères volcaniques sont comblés par 3 lacs. Décryptage : l'avion qui s'apprête à atterrir sur l'ile, c’est "l'oiseau de cinabre"(ou sulfure rouge de mercure);aussi appelé Phénix: la monture des immortels; il porte sur lui les 3 couleurs du grand Oeuvre(Noir/Blanc/Rouge); Hergé nous signifie sans détour, dès le départ cet échelon le plus élevé , celui des immortels taoïstes qui ont la légèreté et le pouvoir de voler pour atteindre les iles: l'ile des immortels , l'ile aux 3 lacs exactement comme la tradition l'a décrit, et comme Hergé la dessine. Nous voici fixé, l'avion/phénix c’est l'Athanor, le creuset dans lequel s'effectue le travail alchimique, voilà pourquoi tous nos héros sont enfermés dedans. C'est le début de la quête, de la pierre philosophale sous le prisme de la mythologie antique, doublée de la présence du Ying/yang, du Tao (principe des polarités et contraires). Le Tao, c'est une doctrine représentée en chinois par un curieux idéogramme en 3 parties(en bas la barque d'Isis, en haut un Horus (astronef venue du ciel) et entre les deux l'échelle de Jacob. L'idéogramme sera représenté clairement à la fin quand l'ovni viendra récupérer les héros par l'échelle

 

Ne pas oublier qu'il y a l’alchimie taoïste et que cette voie est différente dans la forme de l’alchimie occidentale. Là, c'est juste l'introduction. Hergé est doublement inspiré; la quête centrale, c'est la pierre philosophale, par les lames du tarot Grèce/Égypte. On touche le profond ésotérisme "d'élite". En Grec, c'est l’incarnation métaphorique de Rastapopoulos, hybride de Saturne et Mars prométhéanisé, le Mal mais indispensable à la vie. Précisément dans les cigares du Pharaon, c'est le KA égyptien, c'est une notion égyptienne, c’est la force vitale immortelle plus ou moins pure et élevée selon le degré de sainteté atteint dans une vie. Il est celui qui se rapproche du plus bas, c’est un "beauf", le Khat (vase générateur de la vie matérielle), c’est-à-dire celui le plus proche de l’homme-animal terrestre, animateur de l'être instinctif-passionné inné. Rastapopoulos est en fait astro-pop(o)u lace dans le langage des oiseaux. Il est le Satan-Saturne ou Seth-Typhon dans la mythologie gréco-égyptienne, il est déclinable.

 

L'oeuvre au rouge et blanc se voit bien dans le secret de la licorne et le trésor de Rackham le rouge. Ils vivent tous deux un processus initiatique pour finalement revenir à l'endroit de départ : Moulinsart (encore une référence alchimique : cela signifie "endroit" en germanique). C'est dans les profondeurs que se trouve le trésor. V.I.T.R.I.O.L des sociétés initiatiques-

 

LA  CLḖ  ALCHIMIQUE DE L’ŒUVRE D’HERGḖ

Etienne  Badot

Ed. La Pierre Philosophale

2016

Savez-vous qui est le grand Cric ? Savez-vous pourquoi le professeur Calys aime les caramels mous ? Pourquoi la fusée lunaire rencontre-t-elle l'astéroïde Adonis ? Pourquoi le Sani-Cola est une boisson à la chlorophylle ? Pourquoi le vol vers Sydney porte-t-il le numéro 714 ? Les réponses à toutes ces questions, et à bien d'autres encore, tiennent en un seul mot : alchimie ! Avec ce livre, Étienne Badot nous fait partager le résultat de ses recherches.

 

 Nous apprenons à lire Hergé autrement... et nous découvrons avec étonnement qu'il connaissait très bien l'alchimie ; il savait parfaitement quelles sont les matières de base du Grand Œuvre, ce qu'est la Pierre philosophale et comment l'obtenir.

 

Le Sujet des Sages, le Feu secret, le Mercure philosophique, le Rebis... tous les arcanes essentiels de la philosophie hermétique se retrouvent, fort astucieusement dissimulés, dans les aventures de Tintin ! Ces messages cachés, Étienne Badot les décode et les explique en langage clair, nous révélant ainsi une facette curieuse et encore méconnue de l'œuvre et de la personnalité de ce grand maître de la bande dessinée que fut Hergé ! Cette seconde édition, revue et considérablement augmentée, apporte des informations inédites et des révélations nouvelles sur cette œuvre si attachante.

Extrait du livre : « Un jour, au cours d’une interview, Hergé déclara que ses compositeurs préférés étaient Erik Satie et Claude Debussy. Lorsqu’un journaliste interviewe une personnalité quelconque, il lui pose souvent quelques questions sur ses goûts et ses centres d’intérêt, histoire de brosser son portrait. Le journaliste aurait pu tout aussi bien demander à Hergé s’il préférait le Bordeaux ou le Bourgogne ou encore quelle était sa marque de voiture préférée. La question posée et la réponse d’Hergé ne suscitaient donc pas d’intérêt particulier. Mais pour quelqu’un qui sait lire entre les lignes, c’est quasiment un aveu car Satie et Debussy furent tous deux membres de l’Ordre kabbalistique de la Rose + Croix, fondé par le Sâr Péladan et Stanislas de Guaïta. Satie composa d’ailleurs plusieurs œuvres en qualité de maître de chapelle de cet ordre. Nous retiendrons aussi qu’Hergé comptait parmi ses amis l’égyptologue Jean Capart, qui aida le fondateur de l’A.M.O.R.C. pour la création d’un musée égyptien à San José en Californie. Rappelons au passage que le personnage du savant Hippolyte Bergamotte est vraisemblablement inspiré de Jean Capart 
Je pense donc qu’Hergé était membre d’un ordre rosicrucien, fort probablement de l’Ordre kabbalistique de la Rose + Croix ou de l’A.M.O.R.C. Je devine déjà la question que vous brûlez de me poser, chers lecteurs : Pourquoi Hergé aurait-il appartenu à un ordre se revendiquant de la Rose + Croix plutôt qu’à une quelconque autre société secrète ? Quelles sont mes preuves ?"

 

« Ces preuves, c’est Hergé lui-même qui nous les a fournies ! Un de mes contacts, qui était au courant de mes recherches, me fit un jour part d’une information intéressante. Il m’affirma qu’Hergé avait caché dans chaque album de Tintin des codes secrets, dont notamment un rébus qui révélait le nom de l’ordre initiatique dont il était membre. L’information ne manquait pas d’intérêt mais elle ne m’avançait guère car le champ de recherche restait fort large : les ordres initiatiques et autres sociétés secrètes sont légion. Pour trouver, il me fallait avant tout savoir que chercher ! Cependant, je n’eus pas besoin de relire des dizaines de fois tous mes albums pour découvrir la clé.

 

      C’est une carte de vœux dessinée par Hergé qui me démontra que la piste rosicrucienne était certainement la bonne. Cette carte montre Tintin, marchant dans la neige et tenant dans une main un paquet rose et dans l’autre un sapin de Noël dont la base est formé de deux planches de bois disposées en croix. La solution était lumineuse et évidente ! En effet, ce rébus Rose + Croix est partout dans l’œuvre d’Hergé : nous allons le retrouver dans tous les albums de Tintin, au moins une fois dans chaque aventure et même plusieurs fois dans certains albums. Bien entendu, la forme du rébus change à chaque fois. Il faut donc un œil attentif et de la sagacité pour les déceler, mais on peut tout de même les trouver si on se donne la peine de chercher un peu. Certains rébus sont assez faciles ; un enfant pourrait les trouver : lors de la rédaction de mon livre, ma petite-fille Denise, qui avait à l’époque onze ans, savait que j’écrivais sur Hergé et avait voulu m’aider dans mes recherches. Je lui avais donc expliqué le genre de rébus que je cherchais et en un week-end, elle m’en avait déjà trouvé trois, ce dont elle n’était pas peu fière. Eh oui ! Les albums de Tintin sont bien pour les jeunes de 7 à 77 ans ! »

 

LE  DIABLE  MÉROVINGIEN

Daniel Castille

Edition  Ramuel

 1998

De Stenay, la ville du diable, à Rennes-le-château, la terre d’Asmodée, l’auteur, qui se veut curieux de l’insolite, nous invite à réfléchir sur la juste place des Mérovingiens, toujours présents sur le sol de France et gardiens de lieux terribles.

 

Loin d’un occultisme de salon, parisien ou lyonnais, l’auteur pose les jalons d’une enquête souterraine qui va prouver l’existence d’un peuple archaïque, mythologique, qui, de tous temps, a haï l’Homme. Ces êtres sont de la race des gnomides, mi-humains, mi-fluidiques, serviteurs zélés d’une race non humaine prédravidienne vaincue par la magie du rayon vert et qui attend son heure avec patience.

 

Dans les années 1970 va surgir une affaire qui, encore aujourd’hui continue à faire des vagues, et à mon avis va continuer longtemps car le filon est inépuisable, c’est bien sur l’Affaire de Rennes-le-château avec l’Abbé Saunière, l’Abbé Boudet et toute une pléiade d’acteurs qui n’en demandaient pas tant. Cette affaire se passe dans le Razès wisigoth, à forte odeur de soufre mérovingien.

 

Pour l’auteur de ce livre, deux problèmes ou plutôt deux angles sont à envisager. L’un est lié à la nature de l’Homme et à ses comportements, l’autre sera d’étudier les messages, les signes, les dégradations, les graffitis, les pistes, les mots et les non-dits, qui veulent nous amener peut-être à des réponses ou des solutions que tout le monde cherche, souvent sans trop savoir comment ni pourquoi y arriver; bref, du mystère, encore du mystère et toujours du mystère.

 

Le point de départ de ce jeu de piste historico mystérieux sera Gisors et son trésor, et l’Eglise de Rennes-le-château et son corollaire. Le temple, les trésors et les mérovingiens ne sont pas loin. Ouvrons les yeux et les oreilles.

 

L’auteur nous indique sa méthodologie pour essayer de dénouer les fils

 

Il existe un ouvrage traitant de la descendance mérovingienne, ouvrage associé à une énigme au cœur du Razès

Le livre de l’Abbé Boudet est un ouvrage à clefs multiples qui ouvre des portes mystérieuses.

Des documents seraient enfermés dans des coffres en Angleterre, relatant une lignée mérovingienne

Le sieur Plantard (grand maître du prieuré de Sion) joue un rôle dans le réveil de la lignée mérovingienne, ou peut-être fumisterie ?

Le Prieuré de Sion existe depuis 1188, mais est-ce le même que celui que Plantard, Cherisey et G. de Sède ont réanimé ou inventé?

Les plus importantes places tenues par les Templiers furent : Bourges, Gisors, Jarnac, le Mont St Michel, Montrevel, Paris, Le Puy, Solesmes et Stenay.

Que de nombreuses familles princières en Europe, sont unit aux mérovingiens.

Qu’un plan de reconquête du Pouvoir à la mode mérovingienne existe.

Qu’un voyage en 1832 a eu lieu à Rennes le château, par des forces obscures

Qu’un dénommé Paoli savait beaucoup de choses sur « Et in Arcadia Ego » et sur la lignée des mérovingiens, qu’il cherchait à sortir de l’ombre, cela lui coûta la vie aux environs d’un lieu étrange

 

Au sommaire de cet ouvrage :

Le hasard et la contre-initiation      -      Haute aristocratie et embrouillamini     -      Le prieuré de Sion     -     Une histoire d’Ovnis     -     un vieux culte      -      où l’on parle de Etienne Harding     -     les Templiers      -    de la Vulgate aux archives de l’Aube     -      Jean Sider     -     la mystagogie audoise      -      de Clovis aux cercles occultes et autre grand chapitre      -      le cagot, comme étrangeté      -      des êtres mystérieux peuplent la France : les Chrestians      -       les Fées

 

le feu secret – ÉsotÉrisme & religion

F. Xavier chaboche

Edition de Compostelle

 1996

Cet ouvrage est consacré aux rapports existants entre l’ésotérisme et la religion. Il explique clairement ce qu’est l’ésotérisme, quels sont les rapports entre science et spiritualité, mais surtout, il nous aide à trouver notre chemin dans le labyrinthe des multiples écoles ésotériques et mouvements spirituels actuellement proposés.

À l’heure où de nombreuses personnes s’élancent dans une recherche spirituelle. Ce livre montre les trésors que recèlent les grandes traditions religieuses et philosophiques.  On y explique la notion d’ésotérisme et ses rapports avec la science et la spiritualité.

 

Y est traité :

 

La Tradition Primordiale, les religions préchrétiennes, le Soleil, Abraham, Moïse, le Christ, la rose-croix, les apôtres, les dogmes, l’ésotérisme musulman, les églises chrétiennes, les égrégores immortels, le Graal, les druides, les Cathares, les Templiers, les lumières d’Orient et d’Occident. Tout ce feu secret qui couve et relie tous ces ésotérismes.

 

LE GRAND LIVRE DES ENCENS

Jean de L’HOSANNIERE

Edition TRAJECTOIRE

 2001

La bible de l’encens –600 pages – tous les encens y sont étudiés. Pour chacun d’entre eux sont précisé la composition, l’utilisation, les invocations, l’efficacité et leur implication sur notre psychique.

L’encens fait désormais partie de l’art de vivre occidental. Cent cinquante encens et poudres et plus de 200 résines ou poudres de plantes sont étudiés suivant une classification précise. Impossible de ne pas trouver l’encens, la poudre ou le parfum qui ne correspondent pas à vos recherches dans cette bible de près de 600 pages. Composition, utilisation, accompagnement en prières : vous saurez tout sur les encens ! Cet ouvrage démontre qu’il existe des encens et des poudres pour tout : amour, amitié, argent, commerce, jeux de hasard, réussite aux examens, créativité artistique, acquisition d’autorité, exorcisme, protection de la maison, sexualité, pouvoirs psychiques…

150 compositions d’encens et poudres commercialisées sont ensuite étudiées suivant une classification précise : encens spirituels, religieux, spécialisés, planétaires, des éléments, des signes du zodiaque, évocatoires des esprits élémentaires, talismaniques, de vaudou, des Saints… Pour chacun d’entre eux sont précisés la composition, l’utilisation, l’accompagnement en invocations et oraisons, l’efficacité que l’on peut en attendre…

 Enfin, sont présentées les 200 résines et poudres de plantes basiques avec tous les conseils pratiques d’utilisation. Les aspects techniques : préparation des encens, poudres et parfums ; confection des sachets, poupées ou croix ; rituels ; réalisation d’un brûle parfum… sont abordés en détail.ieangue Celtique et le Cromlech de Rennes les Bains ».

 

l’encens

Éric Pier SPERANDIO

Edition Quebecor

 2002

Les recettes pour le préparer et les rituels pour l’utiliser.  Un très bon livre qui explique le pourquoi et le comment de l’encens depuis des millénaires.

Les villes nabatéennes du Néguev et leurs voies commerciales témoignent de manière éloquente de l'importance sociale et culturelle de l'encens pour le monde hellénistique et romain. Ces routes assuraient évidemment la circulation de l'encens et d'autres denrées, mais aussi celle des hommes et des idées. Les vestiges de villes, de forts, de caravansérails et de systèmes d’exploitation agricoles sophistiqués, le long de cette route, constituent une réponse qui a été remarquablement et durablement adaptée à un environnement hostile.

Les villes, forteresses, caravansérails et paysages agricoles fossilisés reflètent la prospérité du commerce d'épices nabatéen pendant cinq siècles, à partir du IIIe  siècle av. J.-C., sur une bande de désert de 100 km de long s'étendant de Haluza, au nord-est, à Moa à l'est, sur la frontière jordanienne. Ils faisaient partie d'un réseau de voies commerciales qui transportaient l'encens et la myrrhe, à travers le désert, jusqu'à la côte méditerranéenne, à une distance de quelque 1 800 km. Ce commerce, suscité par la demande de biens de luxe des classes supérieures du monde hellénistique et romain, ne fut possible que grâce à l'excellente connaissance du désert des Nabatéens : ceux-ci savaient traverser un désert « infranchissable » et voyager dans le sud de la péninsule Arabique, un monde inconnu aussi bien des Romains que des habitants des côtes de la Méditerranée.

Les Nabatéens s'installèrent dans la zone du Néguev au VIe  siècle av. J.-C., après que les Édomites eurent abandonné leur pays pour envahir les plaines de Judée, et s'enrichirent dans le commerce des épices. Les Romains essayèrent de prendre le contrôle de ce commerce, et leur hostilité obligea les Nabatéens à suivre de nouvelles routes situées au sud du territoire romain, et donc à traverser et à sécuriser le passage particulièrement hostile du Néguev. Ils y construisirent des villes et des forteresses pour défendre la route, et des caravansérails pour les voyageurs. C'est ainsi qu'ils furent amenés à coloniser le plus hostile des déserts, au profit de leur propre population et des caravanes de marchands. Au IIe  siècle apr. J.-C., après la conquête de Pétra, toutes les villes nabatéennes ayant été annexées à la province romaine d'Arabie, l'époque du contrôle des routes nabatéen prit fin. Bien que le contrôle romain se soit traduit par deux siècles de prospérité pour les villes nabatéennes, incorporées au système défensif de l'Empire romain sous Dioclétien, il se traduisit par un déclin des routes de commerce que les Romains détournèrent par l'Égypte. La plupart des villes furent finalement abandonnées après la conquête arabe de 636 apr. J.-C. Elles sont en grande partie demeurées telles quelles aujourd'hui.

L'encens était utilisé en quantités considérables dans le monde hellénistique et romain, pour les temples, ou bien à des fins médicinales ou cosmétiques. La demande était si forte que son prix dépassa parfois celui de l'or. L'importance de la demande suscita des réponses élaborées : dans le Néguev, le commerce entraîna le développement de villes importantes dont la survie dépendit, pendant cinq siècles, de son trafic régulier.

Le bien inscrit sur la Liste du patrimoine se compose de sites représentatifs du contrôle nabatéen de la route de l'encens dans le Néguev, de la domestication du chameau au IIIe  siècle av. J.-C. à son déclin au cours du IIe  siècle apr. J.-C., avec l'occupation romaine de Pétra. Les sites se sont bien conservés grâce à leur abandon presque total au VIIe  siècle apr. J.-C. Le bien se compose de quatre sections : le paysage et une section de 50 km de longueur de la route reliant Pétra à Gaza, entre Avdat et Moa ; la ville d'Haluza plus au nord, le long de la même route ; la ville de Shivta, juste à l'ouest de la route ; enfin, la ville de Manshit sur la route menant de Pétra à Damas.

L'encens est le premier parfum de l'humanité. Il est lié à la découverte du feu et donc des odeurs aussi différentes que les bois, les plantes, les aliments posés sur les braises. Au Japon par exemple, l'encens était lié au culte des Kamis (les dieux de la nature et de l'environnement), qui persiste jusque dans le Japon d'aujourd'hui. Au VIème siècle, l'encens a trouvé une expression nouvelle avec l'arrivée du Bouddhisme L'encens est un média et un moyen d'expression utilisé par de nombreux peuples. La culture de l'encens est liée à l'environnement naturel, aux coutumes, à la spiritualité, à un certain rapport aux odeurs, à la santé et au bien-être. On ne peut parler de pays de l'encens, mais décrire l'expression particulièrement riche de sens et de signification au quotidien qu'a pris l'encens au Japon.

L'encens a trouvé au Japon une "expression miroir", d'une rare intensité. Dans sa première forme post-bouddhiste, c'est-à-dire celle de l'utilisation du bois d'Agar et de boulettes d'encens mélangeant de la pâte de miel, du bois et des aromates, l'encens a tout de suite trouvé une expression originale. Il faut lire, pour sentir la culture du raffinement, des lettres, de l'esthétisme qui régnait à la cour impériale à l'époque Heian (Xème siècle), Le dit de Genji, dont la narratrice est une courtisane. A cette époque, les courtisanes se parfumaient les cheveux avec de la fumée d'encens. Pour parfumer ses habits, on portait dans ses poches des morceaux d'encens ou alors on plaçait ses vêtements au-dessus de chaufferettes pour les "encenser". L'encens permettait aussi de véhiculer des caractéristiques. C'est comme cela qu'un grand courtisan pouvait se concocter son propre mélange d'aromates... Cette utilisation de l'encens est pratique.

 Il y a deux écoles de cérémonie de l'encens : celle des lettrés, des esthètes qui pratique la cérémonie de l'encens dans la continuité historique de la cour impériale (école Oie Ryu) et celle plus dépouillée des samouraïs et des guerriers (l'école Shinoryu). Dans l'univers des guerriers qui ont secondé puis évincé un temps les empereurs japonais, l'utilisation de l'encens prend un tour très différent. On revient à une vision beaucoup plus sobre de l'existence. C'est l'époque du Zen. C'est dans cette culture que s'est développée la cérémonie du thé, ou "Sado", codifiée par Sanno Rikkyu. La cérémonie appelait à la méditation et la maîtrise des sens et des gestes. Des encens aux fragrances de bois de santal et de bois d'Agar sont parfois utilisés lors de cette cérémonie. C'est dans ce contexte cultivé et fastueux qu'est née l'école Oie Ryu, celle de la cérémonie de l'encens que l'on appelle le Kodoh des samouraïs. En quoi consistent ces tournois d'odeur ?

 Lors de la cérémonie de l'encens, le maître de cérémonie fait circuler de l'encens parmi l'assemblée selon un certain rituel. A chacun de reconnaître l'encens qui est présenté et de l'écrire sur un papier de calligraphie (Est-il identique au premier ou à un autre déjà présenté ? Quels sont-ils ?) et de composer un poème. Bien entendu, chaque geste est codifié. L'attitude doit être faite de discipline et de méditation. Le sens général étant celui de l'écoute intérieure. Il faut être disposé à "écouter l'encens". Le Koh-do n'est pas une discipline ésotérique et guindée, mais un art de vivre ainsi qu'une pratique spirituelle. Faire brûler de l'encens, est-ce un moyen de lutter contre l'anosmie, cette perte graduelle de nos facultés olfactives ?

Travailler le sens olfactif, c'est écouter ce que les odeurs provoquent en soi, et donc renouer avec l'intégrité de sa nature humaine. Mais c'est aussi trouver dans les odeurs un complément ou un stimulant à sa personnalité. On peut parler de la vague puissante et mystique de l'Oliban, de la fraîcheur juvénile du Jasmin, de la note acidulée et romantique du patchouli, de la douceur affectueuse et stimulante de la cannelle ou de la fabuleuse spirale de calme et de paix du bois d'Agar…

 Chaque fragrance entraîne une réaction physiologique spécifique selon les individus, même si en général des effets similaires sont ressentis : effet relaxant, tonifiant etc. C'est en fonction de ce qu'ils évoquent que l'on a pu nommer les encens : "Neige immaculée", "Forêt de fleurs" ou "Vague dorée". Enfin et surtout, l'intellect intervient puissamment pour interpréter, analyser et goûter la senteur. Suivant notre histoire personnelle, ou nos références culturelles, nous percevons parfois la même senteur de façons très différentes. L'encens a donc une dimension physique, psychique et spirituelle.

A chaque contrée, son encens ? Façonnés par des générations d'artisans, les encens sont l'expression des peuples, de leurs cultures et de leurs modes de vie. Les encens indiens sont généreux et diversifiés, les encens japonais sont subtils et emplis de force intérieure, les encens tibétains sont rustiques et boisés, les encens en résines du monde entier ont une puissance aromatique extraordinaire... L'usage des encens constitue déjà en soi une expression culturelle et spirituelle. Les peuples d'Afrique du Nord incluent les encens dans de nombreux gestes quotidiens : pour honorer un invité, porter chance ou purifier un lieu ou une personne…

Les Balinais ou les Indiens en font un élément indispensable qui délimite les moments de la journée que l'on consacre à la spiritualité un véhicule pour renouer avec le Divin. Certains encens Japonais, "les encens messagers", se consument en laissant apparaître en filigrane un message écrit, un mantra. Messagers de l'aspiration des hommes à progresser sur la voie de la libération, supports à la méditation, ces encens sont utilisés rituellement pour accompagner la récitation des sutras.

 

les 84 encens magiques

Torres & horevoets

Edition PHÉNIX

 1994

Les parfums sont communs à toutes les civilisations et semblent avoir été réservés d’abord au culte des morts : les propriétés antiseptiques des résines et des baumes utilisés devaient faciliter la conservation des corps.

 

Mais bientôt la liturgie vint leur accorder sa consécration : devenus offrandes aux dieux, résines aromatiques, herbes et bois brûlaient dans tous les lieux des Indes, de Chine, de Perse, d’Arabie, d’Amérique Antique…


L’encens, prière parfumée, a joué un rôle capital dans les rituels de toutes les religions, que ce soit en Égypte ancienne, en Inde, chez les Juifs, chez les Musulmans, chez les Chrétiens, dans le Shintô du Japon et de la Chine, chez les Zoroastriens, dans les temples de Memphis ou de Salomon…

 

Les anciens connaissaient l’importance de l’encens lors des rituels. En occident, l’encens était une prière.


De la religion comme en médecine, pour l’hygiène et la beauté, le parfum fait partie de la vie de l’homme et de son au-delà, du quotidien et de ses rêves, de ses désirs et de sa mémoire.


L’encens agit sur les corps subtils de l’homme, soit en les harmonisant, soit en exaltant ou calmant l’un d’eux.

 

 Il y a des essences ou des résines qui invitent à la dévotion et à la prière comme l’encens des Sept Rayons, et d’autres qui calment notre mental bavard comme le Benjoin.

 

 

le livre de la magie divine

O.M. aivanhov

Edition PROSVETA

 2006

La véritable magie, la magie divine, consiste à utiliser toutes ses facultés, toutes ses connaissances pour la réalisation du Royaume de Dieu sur la terre.

 

Très peu de mages sont arrivés à ce degré supérieur où l’on n’a même plus d’intérêt pour les pratiques magiques elles-mêmes, où l’on cesse de vouloir commander aux esprits pour satisfaire des ambitions personnelles, où l’unique idéal est de travailler dans la lumière et pour la lumière.

 

Ceux qui y parviennent sont des théurges, leur travail est absolument désintéressé. Ce sont les véritables bienfaiteurs de l’humanité.

 

le livre du hopi

Franck waters

Edition du  ROCHER

 1992

Sotuknang, envoyé par Taiowa, le Créateur, déclara aux Premiers Hommes : « Je vous ai donné ce monde pour y vivre et y être heureux. Je vous demande une chose : sagesse, harmonie, et respect pour l’amour de votre Créateur. » Pour s’être écartés des préceptes de vie sacrés, ils connurent le malheur, les divisions, la destruction par le feu et l’eau, et l’émergence successive dans quatre mondes dont le dernier est celui que nous habitons.

Ainsi débute l’histoire de ceux qui affirment avoir été les premiers habitants de l’Amérique : conté par trente sages de la tribu indienne hopi, ce récit cosmogonique retrace la genèse de leur peuple, la constitution de ses clans, les migrations séculaires sur le continent américain jusqu’à l’établissement au village d’Oraibi, la rencontre de l’homme blanc et les conflits avec les Navajos. Les Hopis, pacifiques et religieux, respectent une tradition au symbolisme impénétrable. Dépositaires de ce savoir, les Anciens ont bien voulu livrer à l’auteur leurs cérémonies Kachina et lui révéler le sens de leurs rituels.

Plus spirituel qu’ethnologique, Le Livre du Hopi est l’équivalent pour le monde amérindien des plus grands textes sacrés, le Coran, la Bible ou le Popol Vuh des Mayas.

Y est expliqué : l’Arc en ciel – les Jumeaux – le Serpent – le Lézard – l’Arc et la Flèche – les Danses – la Flûte – l’Antilope – l’Arrivée des Espagnols et des Américains – et les diverses cérémonies avec le monde des morts.

 

le matin des magiciens

l. pauwels & bergier

Edition  GALLIMARD

 1960

Ce livre n’est pas un roman, quoique l’intention en soit romanesque. Il n’appartient pas à la science-fiction, quoiqu’on y côtoie des mythes qui aliment ce genre. Il n’est pas une collection de faits bizarres, quoique l’Ange du Bizarre s’y trouve à l’aise. Il n’est pas non plus une contribution scientifique, le véhicule d’un enseignement inconnu, un témoignage, un documentaire, ou une affabulation. Il est le récit, parfois légende et parfois exact, d’un premier voyage dans des domaines de la connaissance à peine explorés.

Cet ouvrage de plus de 500 pages dans son édition originale se présente comme un récit, « parfois légende et parfois exact », consacré à « des domaines de la connaissance à peine explorés » « aux frontières de la science et de la tradition ». Son contenu aborde des thèmes aussi divers que l’alchimie, les sociétés secrètes, les civilisations disparues, les récurrences insolites, les religions et les sciences occultes ou l’ésotérisme. Il repose sur des témoignages anciens (comme les manuscrits de la mer Morte), des recherches et des livres d’auteurs reconnus ou méconnus, des articles de revues spécialisées et des ouvrages de science-fiction ou de littérature fantastique.

Le thème central de ce livre repose sur l’idée qu’une quantité de connaissances scientifiques et techniques, dont certaines proviennent de civilisations extraterrestres, ont été tenues secrètes pendant les grandes périodes de l’histoire, et que l’homme est appelé à devenir un surhomme. Pour les auteurs, le fantastique n’est pas « l’apparition de l’impossible » mais « une manifestation des lois naturelles » quand elles ne sont pas « filtrées par le voile du sommeil intellectuel, par les habitudes, les préjugés, les conformismes ».

Le Matin des magiciens se compose de trois parties :

« Le futur antérieur », qui critique le « scientisme » du XIXe siècle et évoque l’idée d’une « société internationale et secrète, groupant des hommes intellectuellement très avancés », société qui se formerait d’elle-même, et aborde le thème des civilisations disparues et de l’alchimie.

 

« Quelques années dans l’ailleurs absolu », qui s’attache à démontrer les origines occultes du nazisme et la contribution de l’ésotérisme à des théories scientifiques, dans le but de donner un exemple d’application des méthodes du réalisme fantastique. Il évoque longuement les théories de la Terre creuse.

 

 L’homme, cet infini, consacrée aux capacités mentales de l’homme, à la parapsychologie, à la télépathie, à  l’esprit magique » et aux  mutants 

 

le maÎtre inconnu Cagliostro Étude historique et critique sur la haute magie

Docteur Marc haven

Edition derVy

 1995

Il y a deux manières d’aborder  Cagliostro. Celle qui consiste à chercher dans la documentation historique la vie anarchique et charlatanesque selon les uns, ordonnée et inspirée selon les autres et celle qui recherche en Cagliostro la voie du milieu et compare notre attitude à la sienne. ’auteur spécialiste de la mystique et de la haute magie à la renaissance nous entraîne dans cette voie médiane.

 

Il était difficile d’écrire une vie de Cagliostro. Ses contemporains ne le comprenaient pas ; de son vivant il était considéré comme une énigme ; il provoqua de magnifiques dévouements et aussi de formidables oppositions. Si bien que, depuis maintenant 137 ans qu’il a disparu de la scène terrestre, les calomnies se sont accumulées, les légendes se sont créées et consolidées ; de la sorte, ce qui surnage dans l’esprit non informé, c’est un portrait tout de fantaisie. Rien n’est tenace comme ces légendes ; on a beau faire la preuve qu’elles n’ont aucun fondement, elles subsistent, elles persistent et souvent elles parviennent à s’imposer.

 

Pour retrouver le vrai Cagliostro, l’auteur s’est adressé aux meilleures sources ; il a pu avoir entre les mains tout ce qui, favorable ou hostile, existe concernant le mystérieux personnage. Il s’est surtout servi de documents qu’ont systématiquement laissé de côté les pamphlétaires et aussi les romanciers qui, depuis plus d’un siècle, ont écrit sur Cagliostro : renseignements donnés par des gens ayant été personnellement en rapport avec Cagliostro ; pièces conservées à l’occasion d’enquêtes officielles ; lettres et requêtes écrites par Cagliostro lui-même ou sous sa dictée.

 

Parmi ces documents, il en est un qui occupe une place de choix ; c’est le récit d’un homme qui rencontra Cagliostro à Roveredo en 1787 et qui, ni disciple ni ennemi, raconte jour après jour tout ce qu’il vit, entendit ou apprit de Cagliostro pendant les quelques semaines que celui-ci passa dans cette ville. Cet opuscule est connu sous le titre d ‘Evangile de Cagliostro. Malheureusement tous les exemplaires de cette relation qui avaient pu être réunis ont été brûlés par le Saint-Office après la condamnation de Cagliostro. Le docteur Marc Haven a eu la bonne fortune d’en trouver un exemplaire en Italie ; il le traduisit et l’édita en 1910.

 

Et, ce considérable travail préliminaire une fois accompli, le docteur Marc Haven a campé son héros. Pour cela il a repris l’un après l’autre les sobriquets dont la haine et la calomnie avaient affublé Cagliostro et, avec une magnifique audace, il en a fait les titres des chapitres de son livre : l’aventurier, l’imposteur, l’escroc, le sorcier, l’empirique, le charlatan, le faux prophète, l’exploiteur de la crédulité publique, le profanateur du seul culte vrai, l’esprit des ténèbres.

Il n’est pas besoin d’ajouter que la simple lecture de ces pages brûlantes d’une flamme qui se communique, inspirées par la passion du vrai, suffit à volatiliser, pour tout esprit non aveuglé par le parti pris, tout ce qu’ont pu accumuler l’envie et la mauvaise foi sur l’une des figures les plus nobles qu’il a été permis aux hommes de contempler.

 

Le comte de Cagliostro apparut en 1776, à Londres, à l’âge d’environ trente-trois ans. Et immédiatement on voit les traits les plus apparents de sa déconcertante personnalité : son indépendance d’allures, son mépris des mondanités, la noblesse de ses manières, la simplicité de son extérieur, la puissance mystérieuse qui rayonnait de lui ; on le voit accueillant aux malheureux qui sans fin l’assaillaient de leurs sollicitations, acceptant, recherchant même les tâches que les autres repoussent, labourant, ensemençant, puis laissant à autrui la moisson. Sa générosité attira de nombreux parasites et il se trouva, parmi ses obligés, des gens sans foi ni loi qui le firent emprisonner pour des dettes qu’eux-mêmes avaient contractées vis-à-vis de lui.

 

Cagliostro quitta l’Angleterre injuste, ingrate et inhospitalière et se retira à Mitau où, pour la première fois, il se montra possesseur de pouvoirs inconnus, réunissant en lui les prodiges de tous les êtres exceptionnels : thaumaturges, guérisseurs, alchimistes, sans être d’aucune de ces classes en particulier. Ensuite il alla à Saint-Pétersbourg, à Varsovie et à Strasbourg où il se consacra à la pratique de la médecine, soignant tous ceux qui venaient à lui. Et l’on croirait, en lisant les récits enthousiastes de ces libérés ou des témoins de ces cures miraculeuses, entendre par avance ce que d’autres témoins émerveillés ont dit, à une époque plus récente, de cures toutes semblables ; on y trouve d’ailleurs les mêmes antipathies intéressées ; si Cagliostro ne fut pas poursuivi pour « exercice illégal de la médecine », c’est qu’alors la chose n’existait pas encore.

 

A Lyon, Cagliostro entra en relation avec la maçonnerie qui était « le seul organisme vivant de l’époque » ; on y trouvait, « malgré l’inégale netteté de vision du but à atteindre, un même désir de vérité, de savoir et de justice, une même jeunesse d’aspirations », à tel point qu’au commencement du XIX siècle, on comptait dans le monde 137.675  loges actives comprenant 21.300.000 membres. Mais il manquait une direction spirituelle, une connaissance du but comme de l’origine d’un tel mouvement. Depuis longtemps déjà Cagliostro pensait à infuser l’esprit chrétien à cet organisme jeune et actif. A Lyon il trouva le milieu le plus convenable à l’accomplissement de ce projet. Le docteur Marc Haven a ici des pages très intéressantes sur l’esprit lyonnais qu’il a pu mieux que beaucoup d’autres connaître et apprécier ; celles qu’il consacre à l’activité de Cagliostro sont parmi les plus attachantes de son livre.

 

En plein succès, en pleine gloire, entouré de dévouements admirables, Cagliostro quitta brusquement Lyon et se rendit à Paris où il s’installa dans l’hôtel de la marquise d’Orvillers, que l’on peut voir encore rue Saint-Claude, à l’angle du boulevard Beaumarchais. Il continua l’enseignement qu’il avait donné à Lyon et, par une innovation hardie pour l’époque, il plaça parmi ses disciples la femme au même rang que l’homme ; il voulut l’ « élever à la conception du vrai et du bien », la faire « participer à l’oeuvre de la régénération ».

 

En 1785 éclata l’Affaire du Collier. Cagliostro, bien qu’absent de Paris tout le temps que l’affaire s’était organisée et déroulée, fut inculpé et enfermé à la Bastille ; sa femme y fut également incarcérée et ne fut libérée, au bout de sept mois, que parce qu’elle était tombée malade en prison. Après plus de neuf mois de détention, Cagliostro fut relâché parce qu’on reconnut qu’il n’y avait contre lui aucune charge. Il allait se réinstaller dans sa maison – qui avait été complètement pillée – et reprendre son apostolat lorsque, douze heures après son élargissement, on vint lui apporter, au nom du roi, l’ordre de quitter Paris sous vingt-quatre heures et le royaume sous trois semaines, avec défense d’y rentrer jamais.

 

Cagliostro partit donc pour l’Angleterre. A Londres, il fut poursuivi, par la haine de ceux qu’il avait démasqués lors du procès du Collier. Il y eut contre lui des campagnes de presse, de ces calomnies dont on dit et dont on espère qu’il en reste toujours quelque chose, même des tentatives d’assassinat. De Londres, Cagliostro s’en alla, par la Belgique, à Bâle, puis à Bienne où il avait de bons amis. Chez eux, il put de nouveau recevoir un grand nombre de malades. Mais l’animosité des médecins l’obligea à quitter la ville. Telle est, dans son aspect le plus extérieur, cette vie extraordinaire qui s’est déroulée, toute de bonté, de dévouement, de sacrifice, dans les milieux les plus divers, à la cour des rois, chez les princes, parmi les savants, les mystiques, les littérateurs, comme dans le peuple, au fond des tavernes ou dans les mansardes.

 

Voici maintenant la dernière étape de ce qui fut un long calvaire. De Bienne, Cagliostro se rendit à Trente, puis à Rome. Il continua dans la Ville éternelle son apostolat d’illumination et de charité. Mais, sept mois après son arrivée il fut arrêté, ainsi que sa femme, sur l’ordre de la congrégation du Saint-Office, comme franc-maçon ; une Bulle de Clément XII, en date de 1738, interdit en effet l’affiliation à la Franc-Maçonnerie, sous peine de mort exemplaire. Il fut enfermé au château Saint-Ange et mis strictement au secret ; puis, un an et demi plus tard, transféré à la forteresse de San-Leo, près d’Urbino.

 

 

Là eurent lieu ses interrogatoires, pour lesquels on usa des procédés habituels de l’Inquisition : insinuations, menaces, dépositions de faux témoins, torture. N’obtenant de lui rien qui pût le compromettre, ses juges agirent sur la comtesse par intimidation, promesses et menaces et la malheureuse prisonnière sans guide, voulant sauver son mari, fut habilement amené à dire ce qu’il fallait pour le perdre. Le pape en personne parut aux débats, chose sans exemple et qui montre l’importance politique que le souverain pontife attachait à cette affaire. Finalement Cagliostro fut condamné à la prison perpétuelle à San-Leo ; et, même après la sentence rendue, il fut à nouveau soumis à la torture. C’est là qu’il fut assassiné. Il mourut le 26 août 1795, d’après les dires de ses gardiens. La comtesse de Cagliostro, enfermée dans un couvent, mourut aussi vers la même époque, on ne sait comment.

 

Dans ces derniers chapitres de son oeuvre, le docteur Marc Haven atteint une extraordinaire puissance d’émotion, sans procédé littéraire, par le seul récit, objectif à force d’être sobre, de ces douloureux événements. Les pages où il retrace la fin de la vie de Cagliostro « apportant la Lumière jusqu’au pied du Vatican qui la repoussa et l’éteignit dans le sang de l’apôtre », ces pages sont parmi les plus poignantes qu’il soit possible de lire.

 

Le sous-titre du livre est : Etude historique et critique sur la haute magie. Il faut être reconnaissant au docteur Marc Haven de n’avoir donné nulle part une définition théorique et abstraite de la haute magie. En second lieu, la vie de Cagliostro est, entre beaucoup d’autres choses, une illustration pathétique de cette vérité que c’est la souffrance seule qui rend possible le progrès, le progrès collectif comme le progrès individuel. Au mépris de toute justice Cagliostro fut enfermé à la Bastille. Cette infamie a fait déborder la coupe déjà pleine des iniquités. Trois ans plus tard la Bastille était prise et l’odieux système des lettres de cachet était aboli. De même le meurtre de Cagliostro couronnant un martyre de quatre ans et demi dans les cachots de l’Inquisition a été le coup de grâce donné au pouvoir papal.

 

Dix-huit mois plus tard, le général Dobrowski, lieutenant de Bonaparte, faisait sortir de leurs cellules les prisonniers du Saint-Office, après quoi il faisait sauter la forteresse de San-Leo ; l’année suivante le pape était exilé. Et, depuis un siècle, nous voyons l’humanité s’avancer, libérée peu à peu par le sang des martyrs, sur la voie du culte en esprit et en vérité.

 

le monde inconnu d’hergÉ

Bertrand PORTEVIN

Edition Dervy

 2001

C’est la recette de la pierre philosophale en bande dessinée. On savait qu’Hergé avait une passion pour l’ésotérisme et que dans tous ses albums il y a mis des lectures symboliques et surtout ésotériques l’aboutissement de cette quête initiation se trouve dans Vol 714 pour Sydney

 

En lisant les albums de Tintin, qui ne s'est pas interrogé sur la personnalité d'Hergé ? Chercheur imprégné d'un ardent désir d'aider la jeunesse, il a réussi à inculquer à plusieurs générations, une nouvelle mythologie cosmopolite et universelle. A la parution de Vol 714 pour Sydney, tous les commentateurs d'Hergé avaient remarqué qu'il se dégageait une impression nouvelle, sans pour autant pouvoir la définir.

 

Pour Bertrand Portevin, passionné de l'œuvre d'Hergé, cet album est l'un des plus aboutis. Quoi de plus évident, les lecteurs étaient devenus adultes et initiés malgré eux, Hergé pouvait désormais dévoiler au grand jour la profondeur des caractères de ses héros. Au travers de ce livre, en forme de voyage initiatique, il se donne pour défi de reproduire ses découvertes dans le dessin comme l'on fait auparavant ses maîtres dans des textes cryptés, des poèmes, des gravures ou des peintures.

 

Bertrand Portevin apporte mille et un arguments, autant de révélations sur la façon dont il crypta ses albums, comment il exploite " la langue des oiseaux ", utilisée dans les textes d'alchimie, la kabbale ou les mythologies, dont il était féru. Le décryptage des dessins d'Hergé est un trésor inestimable en même temps qu'une quête joviale pour les jeunes de 7 à 77 ans en mal de Sagesse.

Un mot sur l’auteur : Bertrand Portevin a fait des études de médecine, collabore à la revue « Les Amis d’Hergé » et est connu et reconnu du milieu tintinophile dixit la quatrième de couverture. Ce livre a pour but de nous faire découvrir le sens caché de l’album « Vol 714 pour Sydney » de notre cher Hergé. En effet, cet album et presque toute l’œuvre du grand bédéiste belge recèleraient une symbolique ésotérique et alchimique évidente pour les connaisseurs mais tout à fait obscure et indéchiffrable pour le commun des mortels. Donc, monsieur Portevin nous invite à relire l’album page par page avec lui et à découvrir tous les symboles cachés et les allusions subtiles qui font référence à la mythologie grecque et bien sûr, à l’alchimie et l’ésotérisme. Pour ce faire, il recommande donc à ses lecteurs d’avoir l’album à portée de la main et aussi de se munir d’un jeu de tarot de Marseille ce qui n’est pas essentiel puisque les lames sont illustrées, dans, l’ouvrage.

 

Donc, nous partons à la découverte de cet album avec des yeux neufs, éclairés par les révélations de monsieur Portevin qui sont ma foi assez troublantes et crédibles pour la plupart. Les symboles se cachent dans les dessins évidemment mais aussi dans les dialogues et les onomatopées ce qui est fort intéressant et je dirais même plus, tout à fait passionnant.

 

Le ton adopté par l’auteur est jovial et rigolo ce qui allège quelque peu la lecture et nous rend le personnage fort sympathique. Sans se prendre au sérieux, l’auteur nous offre ici une analyse fort bien documentée pour ne pas dire érudite et comme il nous le dit dans sa préface, il a fait preuve d’une rigueur extrême dans ses révélations car il a passé toutes ses déductions au creuset et les a contrôlées par trois fois aux meilleures références. Et je dois dire que la bibliographie en fin de volume atteste de la véracité de ses affirmations


Nous apprenons donc que les personnages de cette bande dessinée ne sont pas vraiment ce qu’ils paraissent être mais plutôt des dieux grecs. Exemple : Tintin serait Athéna, le capitaine Haddock représente Dionysos et Tournesol devient Hermès.

 

Pour pousser le bouchon encore plus loin, Séraphin Lampion n’est pas du tout l’imbécile que tout le monde connaît mais plutôt Zeus en personne. Et chacune de ces affirmations est décortiquée et appuyée d’arguments.
Je ne peux résister à vous donner quelques pistes mais sans vous révéler leur signification bien entendu. Regardez premièrement la couverture… la traînée blanche de l’avion coupe le mot VOL et cela n’est pas dû au hasard ni innocent. La page de présentation est truffée d’indices, entre autres les trois lacs sur l’île et la forme de la vignette. Rendez-vous à la page 3 et regardez Haddock à la case C3… Ensuite, pourquoi Carreidas porte-il un foulard jaune autour du cou d’après-vous ? Ses éternuements ne sont pas anodins… À la page 15, l’avion qui effiloche les voiles du navire…

 

À la page 16, sur la vignette B1 le gros G et la forme du hublot… Le chapeau de Carreidas a une signification cachée…Mais ce sont des détails car le plus époustouflant, c’est que toute l’histoire est une expérience alchimique évidente… Enfin, je n’en dis pas plus car j’éventerais le mystère. Tiens, encore un détail pour le plaisir… « C’est ici que je vous dois redire qu’avant d’entamer cette chasse aux trésors ésotériques et alchimiques, j’étais très ignorant de tout, j’avais quelque vernis culturel de base et j’avais un peu mis mon nez dans le « Dictionnaire des symboles », mais rien de plus. Et c’est là que tout devient magique et prend une ampleur bizarre. Chaque fois que j’avais l’intuition de quelque chose de plus, la réponse dans les livres venait après ! Comprenez-vous que je puisse ainsi affirmer que ce n’est pas une transposition de mon savoir dans l’œuvre d’Hergé que je relate ici, mais exactement le contraire

 

LE MONDE D’HERGḖ  DE  PROFIL

Bertrand Portevin

Edition Dervy

 2018

En décembre 1932, lorsque débutent Les aventures de Tintin reporter en Orient (devenu plus tard Les cigares du Pharaon), Hergé a 25 ans. « Aujourd’hui, quand je mesure la somme de connaissances qu’Hergé possédait pour élaborer cet album, je reste confondu » écrit Bertrand Portevin dans sa préface.

 

Ce livre montre qu'Hergé maniait l’égyptologie avec aisance, qu il l’utilisa dans plusieurs albums avec l’aide de Jean Capart, le grand égyptologue belge qu il caricaturera par deux fois (Philémon Siclone dans Les Cigares et Hippolyte Bergamotte dans Les 7 boules de cristal).

Il montre aussi la profonde religiosité d’Hergé, son mysticisme, nourri d’ultra-catholicisme, ses croyances aux prophéties (Fatima, Ère du Verseau), sa parfaite pratique des textes bibliques apocalyptiques (Isaïe et saint Jean) dont il usera pour mettre en scène son Étoile mystérieuse, indemne de l’antisémitisme qu on voulut lui faire endosser.

Enfin, à travers l’étude de Tintin au Tibet et du rêve du capitaine Haddock, l’auteur s’attache au cheminement spirituel d’Hergé et à sa ligne claire, constamment au service d’un message de sagesse qui le place au-dessus d’une oeuvre d’aventures... Une part sera faite pour décrire sa famille : tous proches de la théosophie, de la franc-maçonnerie et des Rose-Croix.

Avec ce nouveau livre, ce sont les rapports entretenus par Hergé avec certaines dimensions traditionnelles qui sont étudiés. La famille d’Hergé s’intéressa au sujet que cela soit la théosophie, la Franc-maçonnerie ou les expressions rosicruciennes.

Bertrand Portevin porte un nouveau regard sur les albums de Tintin à la recherche d’éléments symboliques faisant cohérence dans des registres traditionnels. L’album Les Cigares du pharaon apparaît alors comme un album séthien où les traditions antiques des Neter égyptiens sont appelées en arrière-plan de l’intrigue. Cet album comme beaucoup d’autres présentent deux intrigues, l’une exotérique, une aventure, l’autre ésotérique, un message.

L’auteur postule que Hergé fut enseigné en égyptologie par Jean Capart (1871-1947 «  père de l’égyptologie belge, grand spécialiste de Séthi 1er au sanctuaire duquel il consacra un livre entier. (…) Tous les tintinophiles savent qu’il utilisera la figure de ce grand savant pour camper son Philémon Siclone (deuxième version). »

Mais le sentiment religieux d’Hergé le conduira vers d’autres spiritualités, catholicisme et bouddhisme notamment. Si pour certains spécialistes de Tintin comme le dominicain Dominique Cerbelaud, auteur de L’Archipel Tintin sous le nom d’auteur de Cyrille Mozgovine, si Hergé multiplie les références catholiques, c’est inconsciemment, Bertrand Portevin y voit une intention délibérée d’inclure des allusions christiques dans son propos. Tout en reconnaissant le catholicisme très conservateur qui a conduit Hergé une bonne partie de sa vie, Bertrand Portevin écarte les accusations d’antisémitisme. Avec Tintin au Tibet, Hergé va s’affranchir d’une culpabilité très catholique à une période particulièrement difficile de sa vie. Il introduit alors une autre sagesse dans la vie de Tintin qui lui aussi devient moins perfectionniste.

Bertrand Portevin prend appui à plusieurs reprises sur l’astrologie et la symbolique des tarots. Il sait qu’il existe une limite aux lectures symboliques. Il tend à distinguer ce qui s’inscrit possiblement dans une pensée construite à partir d’une intention délibérée d’Hergé de ce qui relève d’une simple spéculation. Le portrait qu’il dessine d’Hergé est celui d’un mystique pointilleux qui rassemble de nombreuses connaissances traditionnelles pour les utiliser très subtilement.

« Bienvenue à bord du tome 3 ! nous dit-il. Sur une trame essentiellement religieuse viendront s’entremêler différents chapitres et textes initiés par des conférences, articles ou interventions dans des colloques et repris ici avec toue l’ampleur qu’autorise l’édition d’un livre. Les dieux et croyances de l’Egypte antique, Israël et le monde juif, la chrétienté, le bouddhisme et le taoïsme se suivront dans l’ordre. Au lecteur d’en chercher le lien qui les unit, ainsi que le fit toute sa vie Hergé, en quête spirituelle autant qu’en recherche de ses origines : éternelles questions qui se posent à toute conscience ! »

 

le mont st michel & l’Énigme du dragon

 Jean markale

Edition PYGMALION

 1987

 Acropole des brouillards, perle de l’Occident, le Mont-Saint-Michel n’est pas seulement un monument en tout point remarquable, un site parmi les plus célèbres de France. C’est aussi un haut lieu de l’Histoire, un énigmatique sanctuaire, le phare d’une spiritualité intense qui, après avoir rayonné sur le Moyen-Age, a traversé les siècles pour parvenir jusqu’à nous.

 

Mont sacré depuis les origines, certains viennent à lui pour accomplir un fervent pèlerinage, d’autres pour admirer un chef-d’œuvre naturel et architectural sans équivalent dans le monde. La figure flamboyante de l’Archange Michel, en l’honneur duquel fut bâtie l’abbaye, continue en effet à défier le temps et l’espace, à enflammer les imaginations, à intriguer, à provoquer.

 

Quel est donc cet archange triomphant du dragon ? Quelle réalité mythologique, quel message laisse-t-il entrevoir ? Quelles divinités de lumière ont-elles combattu, avant lui, les puissances de l’ombre ? Pourquoi les hommes ont-ils éprouvé l’impérieuse nécessité de construire au sommet de ce roc solitaire un édifice si prestigieux, si singulier ? A quelles mystérieuses et silencieuses liturgies obéit-il ?

 

Réfutant les clichés habituels, Jean Markale propose une vision spirituelle et symbolique du Mont-Saint-Michel qui découle d’une approche originale et cohérente des textes. Lieu privilégié, point d’équilibre où s’affrontent toujours des forces en apparence contradictoires, le Mont recèle en fait une réalité unique où s’exprime et se perpétue l’une des plus anciennes et plus fondamentales aspirations de l’homme : la réconciliation avec soi-même.

 

LE  MUSÉE  DES  SORCIERS  MAGES  ET  ALCHIMISTES

GRILLOT  DE  GIVRY

ÉDITION  HENRI  VEYRIER

 1980

Avant la période de scepticisme qui éclate  brutalement en Europe vers le commencement du XVIIIe siècle, l’histoire de la vie privée de tous le peuples est dominée par une crainte respectueuse du Monde Invisible, et par une curiosité irrésistible de s’y aventurer.

 

Les divers systèmes religieux de l’Antiquité ont peuplé les espaces éthérés de créatures qu’ils n’ont pas craint de définir de façon très précise, bien que le commun des mortels n’eût pas le privilège enviable de les voir. Les mystères de la destinée humaine, les problèmes du sort et de la fatalité, la connaissance de l’avenir, l’énigme de l’Univers tout entier, du Cosmos et de toutes ses parties, la constitution de ce monde, tout cela était expliqué par les autorités religieuses ou politiques, comme étant l’intervention des puissances de ce monde invisible dans lequel Dieu était tout puissant.

 

Déjà Zarathoustra dans la Perse antique faisait le distinguo entre les puissances du Bien et du Mal, et la lutte qui faisait rage. Plus près de nous, Saint Augustin, Pascal, Spinoza et Leibnitz étaient hantés par cette problématique sans pouvoir la résoudre. Qu’est-ce que le Mal, Satan, les démons, quelle était cette opposition au Bien et à Dieu ?

 

Il est donc logique que quelques hommes ayant considéré l’existence de ces deux principes opposés, et ayant vu que Dieu avait sur terre son Eglise, son clergé, sa richesse et sa gloire, voulurent eux aussi goûter à ce pouvoir au nom d’une répartition qu’ils jugeaient normale. Et c’est ainsi que se créa tout une liturgie autour de Lucifer, cet ange de lumière qui siégeait près de Dieu, et donc ne pouvait pas être si mauvais que ça, ou tout au moins avait une puissance d’intervention sur les hommes. Se mit en place au fil du temps, toute une structure d’adoration et de soumission à ces forces du mal avec ses excès, son iconographie, ses sorciers et sorcières, sa littérature, sa liturgie et sa cosmogonie. Malheureusement cette sorcellerie noire et négative, s’appropria et infiltra la magie merveilleuse, l’alchimie et toutes les sciences ésotériques, hermétiques et divinatoires. Un terrible et dramatique amalgame se fit. L’Eglise et les pouvoirs en place en profitèrent pour jeter l’anathème et l’excommunication sur toutes ces sciences, qui pour survivre aux bûchers et à la prison se réfugièrent dans l’anonymat et devinrent occultes, ce qui n’arrangea pas sa renommée, tout en freinant son développement.

 

Ce livre superbement documenté et écrit par le grand alchimiste et hermétiste Grillot de Givry, et qui nous emmène au bout de l’enfer se divise en 3 parties :

 

1e Partie :  Une préface de René Alleau – Le monde des Ténèbres, rival du monde des Lumières – Les représentations sacerdotales du monde des Ténèbres – Les manifestations diaboliques dans la vie religieuse – Le sorcier, prêtre de l’Eglise démoniaque – Le Sabbat et sa préparation – L’évocation des démons et les livres des sorciers – Les pactes avec les démons – Les démoniaques malgré eux – Notions sur les démons données par les anciens auteurs – Les possédés et les sortilèges – Les philtres d’amour et l’envoutement – La nécromancie ou l’évocation des morts – Les châtiments des sorcières –

 

2e Partie : Les Mages – Les kabbalistes juifs et chrétiens – L’astrologie dans le microcosme et le macrocosme – La métoscopie, ou science des lignes du front- La physiognomonie et la chiromancie – La cartomancie et le Tarot – Les arts divinatoires – La Rhabdomancie ou l’art d’employer la baguette divinatoire des sourciers – Les mystères du sommeil et de la clairvoyance – Les vertus curatives des forces invisibles – Les talismans –

 

3e Partie : Les Alchimistes – La doctrine secrète – Le matériel alchimique et les diverses opérations de l’œuvre – Le laboratoire des alchimistes et celui des souffleurs -

 

le mystÈre basque

Louis charpentier

Edition Robert LAFFOND

 1975

Louis Charpentier, né en 1905, est un journaliste, voyageur, écrivain et éditeur français.

Il passe sa vie à tenter de percer les secrets qu'au cours de son histoire, la terre a légués à la curiosité des hommes. Il a parcouru à pied l'Égypte et le Liban, il a effectué des missions de recherches sur les voies de la Tingitane romaine et sur le lieu du combat entre Héraclès et Antée, pour les travaux publics de l'Administration internationale de Tanger.

 

C'est en constatant l'action des mégalithes sur le comportement des animaux et des plantes qu'il a été amené à l'étude des "sciences traditionnelles". II s'est particulièrement intéressé aux grands mystères de notre monde, comme en témoignent ses ouvrages sur les origines

Charpentier a exploré le thème de la géométrie sacrée. Dans son livre, Les Géants et le Mystère des origines, il postule l'existence dans l'urbanisme de France un immense jeu de l'oie qui se développe en spirale et dont les "cases" sont marquées de monuments mégalithiques, où les lieux-dits portent encore le nom du dieu Lug et de sa parèdre Lusine, la mélusine de nos légendes.

Dans son livre le Mystère basque, qu'il écrivit dans les années 1970, il échafaude de nombreuses théories quant à l'origine du peuple basque et de l'homme de Cro-Magnon. Dans ses livres, il est aussi critique de la société de consommation et du capitalisme, et également du rôle qu'a joué bien souvent la chrétienté.

 

Il faut remonter à 6000 ans avant J.C pour connaître les origines du Basque. Cette langue, emprunte de mystères, serait à l’origine celle d’une famille.

Selon les linguistes, le Basque n’est apparenté à aucune langue actuelle, ni même morte. Les questions face à cette langue restent sans réponses. Elle fait partie des langues qui n’ont pas d’origine indo-européenne. Aucun linguiste n’est parvenu à l’apparentée à une autre langue. Le basque reste une langue dont on ne connait pas l’origine.

Cette langue a toujours été liée au monde traditionnel, protégée des influences externes. Après la chute de l’empire Romain de l’ouest, le basque sera peu à peu refoulé des villes, sous l’effet du processus de ruralisation de la société basque.

Au premier siècle de notre ère, le territoire basque était plus étendu qu’il ne l’est aujourd’hui. Apparaissent à cette époque les premiers mots écrits en basque, sur les stèles funéraires d’Aquitaine.
Mais ce n’est qu’à partir du 16° siècle que le premier livre, intégralement écrit en basque sera publié.


Au 19° siècle on assistera au phénomène de renaissance du basque. Cette langue deviendra néanmoins, en quelques années, minoritaire. Les basques quitteront la campagne pour habiter les villes, et des hispanophones, pour le besoin en mains d’œuvres de la société industrielle, viendront s’établir dans ces contrées.

Le basque, divisé en plusieurs petits dialectes, sera unifié en 1968 sous le nom de « basque unifié ». Les premières écoles basques seront créées en cette même période. La fédération d’alphabétisation en basque fera aussi son apparition.


Mais, comment et pourquoi le basque a-t-il subsisté jusqu’à nos jours ? Parce que le basque a été géographiquement préservé des autres langues, isolé de la société « civilisée ». Etant toujours vivant, il a su s’adapter à elle.
Pour les linguistes, le mystère reste pourtant entier : d’où vient cette langue
?

 

Sa légende, l’homme de Cro-Magnon, la langue basque, le sang « O », les Guanches, les origines et l’histoire du peuple basque qui continue à poser une énigme.

 

le mystÈre de tristan & iseult

 

Les Cahiers de l’Unicorne Arche Milan

 1995

Aspect ésotérique de la légende de Tristan et étude de St Bernard et de la règle du Temple par Pierre Ponsoye.

 

On dit que la passion se nourri d’obstacles, en l’occurrence, ici l’obstacle c’est la société patriarcale. On peut dire que Tristan et Iseut ont une conscience féminine de l’univers dans une société qui, héritière de Rome, de la Grèce et du Judéo-christianisme, a banni les valeurs féminines. Ce sont encore des adeptes de la première religion de l’humanité, la religion de la déesse-mère, dont il faudrait peut-être se rappeler que nous trouvons des témoignages pendant plus de 50000 ans… Dans ce cadre, Tristan, l’homme, se définit comme le fils de la déesse, alors qu’Iseut en est d’abord l’incarnation. N’oublions pas que l’histoire se passe dans un monde celte (Irlande, Cornouailles et Bretagne) où, dans la conscience collective, le substrat des anciennes « religions » matriarcales est resté très prégnant.

 

Or, cette conscience féminine renvoie à la bisexualité des deux personnages : la déesse a le pouvoir biologique de la vie mais elle en a aussi le pouvoir symbolique.  Iseut est blonde et ce n’est pas un hasard : c’est qu’elle est aussi le soleil, et le soleil, en gaélique, est du genre féminin, alors que la lune est du genre masculin. Qu’est-ce que cela veut dire, sinon qu’Iseut porte en elle aussi une part symbolique masculine, et Tristan, féminine. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’il est orphelin de père et qu’il est né de Blanchefleur, l’incarnation de cette déesse blanche universelle que l’on retrouve aussi bien en Inde avec Gauri, qu’en Grèce avec Déméter-Alphito, et dans l’ensemble du monde celtique…

 

En face d’eux, il y a le roi Marc, qui symbolise l’ordre patriarcal. Ce n’est pas le père de Tristan mais il le choisit, car on doit avoir un père. Cet ordre patriarcal, il est dévalué dès le départ par les oreilles de cheval qui sont celles de Marc  tare congénitale et qui renvoie au cheval de la mort de toutes les mythologies. Tout le balancement de l’histoire est donc entre ces deux pôles : choisir le royaume féminin d’Iseut, ou celui de Marc et du père. Choix qui est plus qu’à l’ordre du jour aujourd’hui ! Et ce choix implique toute une série d’épreuves, qui marquent les étapes d’un trajet initiatique.

 

La lutte hors d’Irlande d’abord, contre le Morholt, puis au cœur même de l’Irlande avec le Dragon, symbolise à la fois le combat contre la famille d’Iseut mais aussi et plus profondément contre les forces destructrices de la féminité qui n’est pas assumée. Le Morholt, au fond, c’est l’aspect masculin non intégré de la femme (et il renvoie par là à l’aspect menaçant des fameux « parents combinés » de Mélanie Klein), cependant que le Dragon serait plutôt la mère captatrice et dévorante, la « mère au vagin denté » dont parlait Freud. Une fois le Morholt tué, le Dragon vaincu, Tristan peut découvrir la femme en elle-même, dans son aspect d’initiatrice à la vie, et donc la femme en même temps qui vit au fond de lui. Il faudrait aussi parler du voyage de Tristan à travers la mort, du philtre, de la forêt de Marois.

 

La passion est typiquement un problème de société masculine ! Dans la mesure où l’homme, dans ce type de société, reconnaît la femme en lui, il est constamment menacé par les forces sociales. Il n’y a passion que parce que c’est antisocial ! Passion, vous savez ce que cela veut dire : c’est le fait d’endurer, de souffrir. Comme si l’amour était une maladie ! Voyez Racine à ce propos ; il fallait vraiment être un homme pour inventer un tel mot ! Voyez le mythe d’Osiris : il vous raconte le contraire. Et pourquoi la psychanalyse ne parle-t-elle jamais de l’envie du vagin qui existe chez l’homme ? Et d’Achille et d’Hercule dans l’épisode d’Omphale ? Seulement, ça, c’est reconnaître la bisexualité, réelle et symbolique, et que l’homme se différencie dans l’ordre de sa mère…

 

Le thème central de Tristan et Iseut apparaît donc bien, dans la société du roi Marc, comme la proclamation d’un état d’anarchie. La valeur fondamentale change. Au sein des valeurs féminines, le pouvoir n’intéresse plus (sauf les dévoiements du féminisme actuel !). Si vous voulez une formule (je la reprends à Jung en lui donnant un coup de pouce) : le fils du Père ne rêve que de puissance, celui de la Mère, d’importance, c’est-à-dire d’amour reconnu. Il ne s’agit pourtant pas là d’un désordre amoureux, mais d’un ordre anarchique…. Et vivre le mythe aujourd’hui, sur un plan individuel et psychique, équivaut à se marginaliser complètement par rapport aux valeurs dominantes.

 

On a dit du philtre que c’était la cause de l’amour parce qu’au fond, c’était bien commode comme ça. Mais il n’en est pas la cause, il en est le symbole. C’est en fait l’eau magique de la déesse, l’eau spirituelle de la vie, celle que l’on trouve dans le chaudron de l’inspiration divine de la déesse galloise Keridwen, ou dans le vase de l’irlandaise Brigitte : c’est le symbole de la deuxième naissance, la naissance dans la femme après la naissance dans la mère. Il symbolise simplement l’épanouissement de la femme divine qui est fondamentalement amour et circulation d’amour. L’amour est nié enfin parce qu’il autonomise : selon la loi du Père, qui suppose le principe hiérarchique, l’obéissance, on ne peut jamais devenir autonome. Voyez encore Lacan : tout y est discours du Maître. Et la fameuse horde primitive de Freud : on ne déteste le Père que pour prendre sa place… et pour posséder les femmes !

 

Tristan et Iseut est une histoire écrite par un homme, c’est à des hommes que cela s’adresse… mais à des hommes qui acceptent d’être en rupture de ban, qui acceptent de se lire et de se dire aussi au féminin, comme Saint Jean de la Croix, ou comme les chamanes sibériens. La féminité est à reconnaître à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur de nous. Quant à la relation d’une femme à sa féminité, et à sa masculinité intérieure, elle n’est sans doute pas la même que la nôtre. Je me demande de quel droit nous voudrions en parler ? Sauf peut-être le jour où nous serons allés jusqu’au bout de notre « femme intérieure » ?

 

Il s’agit en fait d’une résurgence de l’inconscient collectif, où la dogmatique n’a rien à faire. On vit depuis quelque temps, je crois, plusieurs fins en même temps : la fin de notre religion dominante, la fin d’un certain type de société.

 

l’Énigme sacrÉe I

Baigent – Leigh – lincoln

Edition PYGMALION

 1982

Trois écrivains refont la quête du Graal. Non pas comme des chevaliers sur leurs palefrois mais en menant une implacable enquête à la recherche de la véritable signification de messages perçus aux quatre coins de l’Antiquité et du Moyen Âge.


Lancés dans leur surprenante entreprise, leur érudition, leur perspicacité, l’intelligence et la minutie de leurs investigations vont les inciter à formuler de fascinantes hypothèses, apportant une explication inédite à de nombreux et obscurs aspects de la face cachée de notre histoire et de la civilisation judéo-chrétienne.


À une époque où tout semble avoir été dit et découvert au point de nous persuader que plus rien ne peut venir déranger le cours tranquille de nos habitudes, ce passionnant ouvrage nous persuade en tout cas qu’il existe encore certaines perspicacités historiques insoupçonnées, capables de faire vaciller les certitudes les plus anciennes et de susciter les réactions et les controverses les plus vives.

 

l’Énigme sacrÉe II – le message

BEigent – Leigh – lincoln

 Edition PYGMALION

 1986

Après le succès mondial remporté par L’énigme sacrée, best-seller passionnément controversé qui a levé le voile sur un secret fondamental jalousement gardé depuis deux mille ans, M. Beigent, M. Leigh et M. Lincoln poursuivent leur passionnante enquête sur les aspects occultes de notre civilisation. S’appuyant sur les plus récentes études bibliques et de nombreux documents inédits, ils apportent de nouvelles lumières sur le rôle historique de Jésus, l’évolution du christianisme, la survie de la dynastie mérovingienne, les conséquences de la découverte des mystérieux parchemins de l’église de Rennes-Le-Château, l’action souterraine du Prieuré de Sion à travers les siècles…


Mais quelle est aujourd’hui l’influence réelle du Prieuré de Sion ? Qui sont les cent vingt et un hauts dignitaires qui composent l’état-major de cette société secrète ? Quels sont leurs liens avec la politique et la haute finance internationale ? Quelles relations existe-t-il entre le Prieuré de Sion, les chevaliers de l’Ordre de Malte, la First National Bank of Chicago, le Vatican, la Loge P2 et la C.I.A. ? Quel rôle a joué le Prieuré de Sion, à travers les comités de Salut Public, dans le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958, et dans la construction de l’Europe ?... Sans complaisance, les auteurs du Message répondent, avec sérieux et perspicacité, à toutes ces questions.

Ils analysent aussi la crise existentielle que traverse actuellement l’Occident en établissant un saisissant parallèle avec celle que connurent les contemporains de Jésus. Alors quel est ce message sous-jacent perpétué à travers les siècles par ceux qui s’acharnent dans l’ombre à préserver les valeurs essentielles de l’homme, à maintenir en lui un idéal susceptible surtout de donner à sa vie et au monde un sens cohérent ? Devons-nous attendre la venue d’un messie qui sera à l’origine d’un renouveau spirituel, ou celle d’un roi issu de la lignée mérovingienne qui régnera sur une Europe unie ? À moins qu’il ne s’agisse d’un seul et même personnage ?...

 

l’Énigme sacrÉe III – le temple retrouvÉ

H. lincoln

Edition PYGMALION

 1991

Voilà vingt ans, Henry Lincoln prenait fortuitement connaissance de la grande énigme liée au petit village de Rennes-Le-Château, situé sur les contreforts des Pyrénées. Coauteur du best-seller L’énigme sacrée, il vient enfin de découvrir pourquoi Rennes-Le-Château fut à l’origine de tant de mystères et d’événements extraordinaires.


En effet, il s’agit bel et bien de la Huitième Merveille de l’Antiquité, dérobée jusqu’ici aux regards, sinon d’un cercle étroit d’initiés. Pour parvenir, non sans peine, à cette découverte, l’auteur a dû décoder les indications les plus secrètes disséminées siècle après siècle dans des tableaux et des parchemins, des pierres tombales et des églises.

 

S’appuyant sur des éléments probants devant lesquels des spécialistes en géodésie et en topographie sont restés sidérés, il montre que, contrairement aux idées reçues jusqu’à ce jour, les mesures utilisées pour fixer les côtes du fantastique temple retrouvé, qui a pour centre Rennes-Le-Château et pour axe le méridien de Paris, procèdent de bases mathématiques précises, et non de calculs arbitraires.

 

le nombre du fils

André deghaye

Edition Dervy

 2007

Certaines fresques et toiles de l’art chrétien, médiéval ou renaissant sont-elles porteuses de messages codés, voire de symboles chiffrés ? La réponse est « oui ». André Deghaye le démontre dans cet essai. Quelques-unes de ces œuvres picturales ont-elles été réalisées par des religieux ou commanditées par eux ? La réponse est encore « oui ». Parmi elles, une Nativité de Giotto (1325), un Jugement dernier de fra Angélico (1430), une Vierge en Gloire (appelée Vierge alchimique ou Vierge ésotérique) ayant appartenu à des Jésuites (1630), ainsi que les enluminures d’un psautier bénédictin du XIème, sont reproduites dans cet ouvrage. Elles sont le vibrant témoignage de recherches effectuées, au sein d’abbayes et de monastères, dans le seul but de magnifier la foi chrétienne en parvenant à une vérité toujours plus élevée.


S’aidant d’un théorème pythagoricien, l’auteur redécouvre dans ces diverses œuvres ce qui aurait constitué une clef, aujourd’hui perdue, d’un accès plus approfondi aux Écritures hébraïques de l’Ancien Testament, ainsi qu’à celles du Nouveau Testament, lesquelles nous sont parvenues en grec. Parmi tant d’autres, les nombres 153 (Jean, 21.11) et 666 (Apocalypse, 13.18) trouvent une explication inédite, étonnante mais plausible.
Des versets bibliques, parmi les plus obscurs, s’en trouvent éclairés d’un regard nouveau et font de cet essai un ouvrage pouvant conduire à d’autres formes d’arithmologie biblique.

 

LE  PEUPLE  DE  LA  FORÊT La Résurgence des rites forestiers.

Régis  BLANCHET

EDITION  DU  PRIEURḖ

 1997

Si tant est que nous soyons bien en face d’un surgeon authentique de la tradition celtique, il est clair aussi que le rite forestier ne peut être taxé de druidisme qui est une religion. Si le gazon en Occident est bien judéo-chrétien, la terre elle, ne peut être que celtique et il semble important que ces héritages ne se diluent pas plus en avant. Le tout, bien sûr, est de bien faite la différence entre ce qui est germano-scandinave et ce qui peut se réclamer du celtisme atlantique.

 

Cet ouvrage parle de l’étrange aventure millénaire de ces rites de fendeurs, de charbonniers et de forgerons qui se trouvent justement au cœur du celtisme atlantique, monde bagarreur et libéral, ayant servi de base à la progression des idées démocratiques et des droits de l’homme jusqu’au XIXe siècle par l’intermédiaire des fameux carbonari.

 

Sur ce sujet deux Utopies majeures posent problème, toutes deux se réfugieront et fédèreront l’invisible collège d’Oxford dans les années 1650-1660, et donnera naissance en 1660-1662, à la Royal Society toujours à Oxford

.

La première Utopie est celle des Rose+Croix d’Andreae, mouvement chrétien prônant une religion rénovée et pacifiée par la diffusion des sciences, ses membres éminents en Angleterre furent Francis Bacon, Robert Fludd, Elias Ashmole, Thomas Vaughan et Samuel Hartlieb.

La deuxième Utopie est néo-païenne et prend une forme opérative sous la sécession d’Henry VIII (1533) qui crée un super collège d’archéologues-philosophes-philologues-juristes, les « antiquarians », afin de remettre en valeur les héritages celtiques de son royaume et en tirer tous les arguments nécessaires face à la culture biblique imposée par Rome comme la seule culture patriarcale possible. Et ce sont bien ces antiquarians que l’on voit transiter dans l’invisible collège puis dans la Royal society, qui créent en 1717 le Druid Order, à la taverne du Pommier, simultanément avec la naissance de la maçonnerie dans la même taverne.

 

Si l’Utopie Rose+Croix, chrétienne et libertaire se dirigea vers la maçonnerie, l’Utopie néo-païenne se dirigea vers le Druid Order, bien que nombre de membres se retrouva dans les deux mouvements. Cette véritable révolution culturelle passa la Manche vers 1720-1730, sous l’influence des Stuarts, alors en exil, et il n’est pas étonnant alors de voir surgir un « rite forestier » en 1747, que l’on peut considérer comme une branche du Druid Order, mais à la mode française, c’est à dite parfaitement païen dans sa première  mouture avant d’être politisé (carbonari italien et charbonniers français) vers 1810-1830, puis christianisé vers 1860 (rite du Grand Alexandre la confiance).

 

Un dernier mot sur les religions des traditions celtiques, que l’on appelle paganisme, et qui est difficile à expliquer, mais plutôt il vaudrait mieux parler de panthéisme, qui me semble plus adapté à ces mondes matériels et spirituels. Issu des racines pan et theos, ce vocable signifie « Dieu est dans toute chose et toute chose est en Dieu ». Dieu est ici immanent, il est dans toute chose vivante dont il est l’esprit intellectif, participatif et volontaire. Il suffit de regarder le monde pour le trouver sous toutes ses formes changeantes en éternelle mutation et chacun peut le définir à sa manière.

 

Cette notion de panthéisme recouvre de nombreuses religions comme le bouddhisme, l’animisme, le chamanisme, le vaudou, et les religions amérindiennes, mais il fut toujours au cœur du celtisme et c’est logiquement que les rites forestiers pratiquèrent ces croyances de culture populaire et que la forêt reste et resta un lieu de refuge, de résistance, de retrouvailles avec les sorcières, les fées, les chaudrons, les lutins et les elfes. Un lieu chargé et magique sur fond de Graal et de légendes.

 

le peuple de la forÊt – nomadisme ouvrier & identitÉs dans la France du centre – ouest aux temps modernes

Jahan & dion

PRESSES UNIVERSITAIRES DE RENNES

 2002

L’historien de l’Ancien Régime est comparable aux pionniers de la photographie : il peine à saisir le mouvement. Les sources dont il dispose sous forme de séries les plus complètes (aveux et dénombrements, minutes notariales) privilégient les tenanciers, les propriétaires, les sédentaires. Si les flux et reflux des migrations saisonnières – les « remues d’hommes » – ont pu progressivement être reconstituées, il reste aujourd’hui très difficile de percevoir les circulations volatiles, diffuses et non répétées, pourtant tout aussi fréquentes.

Le « peuple de la forêt », celui des bûcherons, charbonniers ou fendeurs, travaillant au gré des chantiers d’abattage, appartient à ces populations nomades qui sillonnent les routes de France aux XVIIème et XVIIIème siècles. Ils ne sont connus que par le prisme de l’histoire de la sylviculture, celle du droit forestier aussi, et de ces conflits, avec le pouvoir ou avec le monde paysan, qui établissent leur réputation de turbulence. Même les ouvrages plus spécifiquement consacrés au travail des taillis et des futaies laissent d’eux une vision partielle et inachevée : les cognées résonnent, les arbres tombent, les meules cuisent sans que les hôtes des bois soient l’objet d’un portrait social étoffé. Les techniques sont décrites, guère le manœuvre…

Ce livre a pour ambition de chercher à combler cette lacune historiographique en partant de l’exemple des forestiers qui ont traversé le Poitou et le Berry. Grâce à la minutieuse reconstitution des trajets individuels et familiaux, fondée sur les registres paroissiaux d’une quinzaine de départements du Centre Ouest français, un milieu professionnel sort des ombrages avec ses solidarités, son mode de vie, son insertion dans la société du finage qui ne sont pas toujours conformes à l’image convenue des rapports d’administrateurs. Une France des routes et des marges, nomade et oubliée, apparaît ici. Sa confrontation avec l’autre France, celle plus stable et bien connue des bourgs et des terroirs, nous offre l’occasion supplémentaire d’un regard, d’ensemble mais « périphérique », sur les mécanismes et les fondements de la société d’Ancien Régime.

 

LE PEUPLE DE LA FORÊT. Les  bons  cousins  charbonniers  et  les  marques  de tailleurs  de  pierres

FRANCIS  LAGET

Edition LE  MOULIN  DE  L’ETOILE

 2009

A  travers ces deux belles études, Francis Laget nous invite à découvrir ou à redécouvrir l’histoire, la symbolique et les rites des Bons Cousins Charbonniers, puis celles des tailleurs de pierre. L’étude relative aux Bons Cousins a été présentée en juillet 1994 à la Bretenière, en forêt de Chaux, à l’occasion de la bénédiction de l’oratoire de Saint Thibaut. Le travail effectué sur les marques des tailleurs de pierre a par ailleurs servi de support aux travaux de bon nombre d’associations à la fin des années 1980.

 

Ces pages d’érudition, réalisées sur la base de recherches personnelles et de documents inédits, apportent un éclairage nouveau à ces sujets essentiels pour l’histoire des compagnonnages.

 

Tout d’abord cet ouvrage nous emmène sur les lieux géographiques et historiques des compagnons forestiers, avec le premier document de l’évêque d’Auxerre, Nicolas Colbert, qui en 1673 promulgue une ordonnance, condamnant les pratiques rituelles des forgerons, charbonniers et fendeurs qui « font des serments dans certaines cérémonies, profanant ainsi le sacré des mystères chrétiens », cette chasse aux sorcières sera l’aboutissement d’une condamnation par la Sorbonne des compagnons cordonniers, tailleurs d’habits, chapeliers et selliers du Devoir, entre 1645 et 1655.

 

En 1751 on trouve trace des  bons cousins fendeurs à Macon, avec un document entérinant l’existence des charbonniers et fendeurs en forêt de Chaux, proches des Francs-Maçons de Moulins et d’Avallon. C’est donc la Bourgogne et la Franche-Comté qui sont reconnus comme terroir des Bons Cousins, mais aussi le Bourbonnais et le Berry. Nous voyageons aux origines des confréries, avec le roi François 1er, les rituels et passages des B.C.C, l’ordre des fendeurs et ses rituels compagnonniques, très proche des rituels maçonniques de l’époque. Nous apprenons comment et pourquoi certains francs-maçons avaient pu se faire recevoir chez les B.C.C, comment fut leur évolution historique, les dérives idéologiques et politiques.

 

Les carbonari, le carbonarisme ou charbonnerie nous transportent en 1821, date à laquelle se constitua cette société secrète, avec l’imbroglio et les ramifications italiennes de cette société, dont l’exécution en 1922 des 4 sergents de La Rochelle fut un élément marquant.

 

Nous partons ensuite chez les tailleurs de pierres, avec comme base de fondation religieuse spirituelle et légendaire, la Genèse, l’Exode, et l’époque des Patriarches. On commence avec le songe et l’échelle de Jacob (Genèse chap. XXVIII) et la pierre qu’il lève en l’appelant Bethel (maison de Dieu), puis dans l’Exode XX-25, où il est dit « Si tu m’élèves un autel de pierre, tu ne le construiras pas en pierres taillées, car en levant ton ciseau sur la pierre tu la profanerais ». Le livre des Rois et celui des Chroniques, fourmillent de sentences sur les pierres, la plus importante étant celles de la construction du Temple de Salomon.

 

Le plus ancien texte du corpus kabbalistique est le Sepher Ietzirah ou livre de la formation, il y est dit que L’Eternel traça et grava les 22 lettres fondamentales de l’alphabet hébraïque, tout comme du temps de Moïse sur le mont Sinaï, L’Eternel grava de son doigt les tables de la Loi, ou décalogue. Nous partons ensuite sur les traces de ces marques de pierre avec leur catégorie, leur fonction, leur histoire, leur évolution, leur symbolique, nous allons chez les Steinmetzen en pays allemand. Cette étude est agrémentée d’illustrations de marques, de sceaux, de dessins et de schémas qui rendent cet ouvrage indispensable.

 

le porteur de lumiÈre – les arcanes noirs du vatican

Gérard bavoux

Edition PYGMALION

 1996

Quel est cet homme que les Cathares réussirent à faire évader de Montségur dans la nuit qui suivit l’embrasement du bûcher monstrueux ? Quelle est cette Tradition, venue du fond des âges, dont il était porteur et qui devait, coûte que coûte, être préservée ? Quelle est cette Vérité, connue seulement de quelques-uns, dont une société secrète intégriste voulut, quelques sept siècles plus tard, « récupérer » la flamme subtile ? Que craint le Vatican ? Quel but poursuit la Sapinière, cette mère sournoise de l’Opus Dei ? Pourquoi ces intrigues criminelles fomentées en leur temps par deux prélats qui gravitaient autour de Pie X ? Quel danger représente pour le Vatican et la Sainte-Église  le Porteur de Lumière ?


Au début du siècle, le traumatisme de la séparation de l’Église et de l’État, ainsi qu’un événement d’une portée spirituelle inouïe ayant trouvé sa source 666 ans plus tôt, poussèrent quelques membres influents de la curie – à l’insu du pape – à manipuler l’opinion par le biais de publications religieuses, à inspirer et soutenir le terrorisme serbe de la Main Noire, et à commanditer l’élimination pure et simple de ceux qui tentaient de lui faire obstacle.

 

le problÈme du mal

Stanislas de guaita & Oswald wirth

Edition TREDANIEL

 1990

C’est dans le numéro d’Avril 1897 que, sous la signature de PAPUS, « L’Initiation » annonçait le nouveau livre de Stanislas de GUAITA, « La Clé de la Magie Noire ».
Deuxième partie de la trilogie « Essais de Sciences Maudites » cet ouvrage devait être suivi d’un troisième, « Le Problème du Mal », conformément au plan général de l’œuvre reproduit au début du présent volume.
Mais, Stanislas de GUAITA mourait le 19 décembre 1897. Peu d’amis le connaissaient assez pour savoir qu’à sa mort « Le Problème du Mal » représentait déjà plus qu’une ébauche, et que plusieurs chapitres étaient entièrement rédigés.


Aussi, rappelant le sens de la vie du jeune écrivain en lequel tous avaient reconnu leur Maître, ils déploraient que la mort l’eût frappé avant l’achèvement du ses « Essais ».
Préfacé par Marius LEPAGE, ce livre parle de :

Adam – Ève et le Serpent

La Genèse de l’Idée du Mal

Le Diable

Le Problème du Mal dans les religions à forme sentimentale :

La Chute

Christianisme

La Tour Foudroyée

Bouddhisme

L’Incarnation du Verbe

Le Problème du Mal dans les « religions à forme métaphysique

Les Etoiles

Védantisme

Embûches de l’ennemi

Le Problème du Mal devant le rationalisme

La Lune

 

 

l’Ère du verseau – fin de l’illusion humaniste

Jean sendy

Edition R. LAFFOND

 1975

Quelle est la place de l’homme dans cet univers du XXIème siècle ? L’auteur nous donne des réponses et des pistes de réflexion. Il nous parle des mythes, de la Tradition, de l’astronomie moderne, et ésotérique, des 2 verseaux, de Giordano Bruno, Pythagore, l’éternité, l’ère des Dieux, Plotin, les textes bibliques, l’âge d’or perdu, le symbolisme zodiacal, la Tradition d’Israël, le treizième à table, Platon, le sceau de Salomon, Martin Luther King

 

Cela fait près d’un siècle que les courants dits « New Age » nous promettent un avenir meilleur, un Age d’Or qui serait signifié par l’entrée de l’Humanité dans l’Ère du Verseau. Notons à ce titre qu’il serait préférable de parler d’Ères astrologiques axiales dans une prise en compte de la rotondité de la Terre.


En effet, si l’Ère du Verseau doit se trouver associée à l’équinoxe de printemps se produisant dans cette constellation au niveau de l’hémisphère nord, ce ne sera pas le cas de l’hémisphère sud qui sera le théâtre quant à lui de l’Ère du Lion, les saisons étant inversées entre les deux hémisphères…

Outre cet aspect, nombreux auteurs et sites relaient des informations fallacieuses au sujet de l’entrée dans l’Ere du Verseau. Si certains considéraient que l’âge atomique était la preuve de l’entrée de l’Humanité dans l’Ère du Verseau, d’autres affirment depuis quelques temps et avec insistance que l’équinoxe de printemps a lieu depuis 2014 dans le signe du Verseau. Or, il s’agit une fois de plus d’un véritable mensonge véhiculé une nouvelle fois par les saisonnologues

On voit que le « V », pour « point vernal » signifiant l’équinoxe de printemps, se trouve situé en Poissons en 2015 et qu’il sera encore dans deux siècles dans ce même signe. Il faudrait en effet attendre la fin du XXIVème siècle et le début du XXVème siècle, voire même le XXVIIème pour observer le Soleil se lever véritablement, le jour du printemps dans l’hémisphère nord, dans le signe du Verseau !

En somme, nous sommes encore loin de quitter l’Ère dite des Poissons, synonyme de la spiritualité maladive, des guerres de religions et des illusions comme celle qui conduit les tropicalistes à se convaincre, tout en trompant les peuples, que le signe du Bélier coïncide encore avec l’équinoxe de printemps alors que ce n’est plus le cas depuis près de 1800 ans

 

LE REGARD ÉSOTÉRIQUE

Jean Pierre LAURANT

Edition Bayard

 2001

L’ésotérisme n’est pas seulement une attitude intellectuelle et religieuse, mais aussi un mouvement de pensée dont les thèmes traversent toute la culture occidentale.

 

Jean-Pierre Laurant est une autorité respectée dans le domaine de l'ésotérisme et le regard qu'il porte sur cette philosophie dans son livre s'avère d'une grande qualité. Il est de bon ton aujourd'hui d'entretenir une confusion entre secte et spiritualité, ésotérisme et occultisme, new age et tradition. De la sorte, tout ce qui est étiqueté "ésotérisme" est relégué aux enfers de la culture.

 

Pourtant, comme le souligne Jean-Pierre Laurant, "l'ésotérisme n'est pas seulement une attitude intellectuelle et religieuse mais aussi un mouvement de pensée dont les thèmes traversent toute la culture occidentale". Et il le démontre durant 250 pages incroyablement documentées. Cette mine de renseignements fournit la liste précieuse de toutes les personnalités qui ont marqué l'ésotérisme occidental ainsi que celle des personnages fabuleux que recèle la mythologie.

 

 L'épopée de l'ésotérisme est contée avec une telle connaissance que la lecture semble simple et logique y compris pour le lecteur néophyte. Tout ce qui détermine cette philosophie est inventorié, expliqué puis replacé dans le contexte historique. De plus, Jean-Pierre Laurant n'est jamais complaisant, même pour les grandes figures vénérées de l'hermétisme. Il se veut honnête.

 

Le Regard ésotérique marquera la littérature hermétique de notre époque car il constitue un formidable repère. Il s'agit d'un livre pédagogique sur un sujet délicat. Il permet au lecteur d'être authentiquement renseigné avant qu'il ne formule une opinion. Il rappelle surtout, preuves à l'appui, que l'ésotérisme de qualité est imbriqué tant dans la culture que dans la religion, depuis plus de 2 000 ans, et que seule l'ignorance la néglige, ou la marginalise, dans la lente marche de l'humanité.

 

« Si le Dieu de Pascal pouvait être vu comme ayant son centre partout et sa circonférence nulle part, les hommes de notre temps ont leur circonférence partout et leur centre nulle part. L'errance est toujours là, le labyrinthe authentique à ses anciens modèles, mais le but consiste à trouver la sortie. »

 

les arcanes du diable

 

Edition J. de Bonnot

 1993

On en parle depuis Adam et Eve. On en parlera encore. Il fait peur mais sait se faire charmeur. À démystifier

 

.Il y a plus de trois cents ans, le théologien néerlandais Balthasar Bekker (1691) formula sa fameuse critique de l’image traditionnelle du Diable : il s’agissait pour lui d’une superstition « païenne », indéfendable pour tout croyant protestant sensé. Sa réfutation de la diabologie chrétienne, et de son apogée dans la croyance – mobilisée dans l’épidémie européenne de sorcellerie – selon laquelle les sorcières, possédées par lui, œuvraient avec le Diable, fut un best-seller qui provoqua approbations et contestations.

 

Au cours du xviiie siècle, la théologie protestante progressiste évolua d’une conception qui prenait au sérieux le Diable – en tant qu’esprit personnifié – vers une notion plus abstraite du Mal. Dénoncer les croyances au Diable et aux démons comme des superstitions, devenues inacceptables pour une pensée rationnelle, faisait partie du projet plus ambitieux de désenchantement du monde.


Et pourtant, le Diable s’est montré remarquablement résistant face aux idées qui, de longue date, dans le sillage des Lumières, ont critiqué le fait de croire en son existence. Dans notre monde contemporain globalisé, Satan figure toujours dans des contextes multiples, et pourtant reliés, comprenant à la fois la culture populaire et la publicité, les films d’horreur et la musique heavy metal, les livres d’art et de photos et les expositions sur le Diable et le Mal, les imaginations et les allégations de satanisme, les rituels exorcistes des chrétiens catholiques et orthodoxes.  À tout cela s’ajoute la préoccupation des Églises évangéliques charismatiques de mener la « guerre contre Satan ». La popularité durable de ce dernier exige, pour le moins, une réponse qui ne se contente pas de reprendre la critique rationaliste selon laquelle il n’existe pas.

 

Même s’il peut être vrai,  que « les sociétés ont créé une panoplie de figures surnaturelles dont elles ont ensuite perdu le contrôle [et qu’elles] sont tombées sous la coupe des produits de leur propre imagination », il est encore nécessaire de chercher, au moyen d’une ethnographie précise et minutieuse, comment de telles imaginations acquièrent une aura de vérité et sont authentifiées comme réelles.

Il existe une gigantesque littérature sur Satan et la diabologie chrétienne dans les champs du folklore, de la théologie, des études religieuses et de l’histoire, au regard de laquelle, par comparaison, le Diable n’a guère suscité jusqu’à maintenant l’attention des anthropologues

 

 En ce qui concerne l’Afrique,  on ne peut que noter le grand intérêt porté aux forces et aux pouvoirs spirituels, spécialement à la sorcellerie, ces vingt dernières années Ce qui a d’ailleurs donné lieu à des controverses sur les dangers de l’exotisme et des représentations stéréotypées des Africains, dès lors opposés aux Occidentaux éclairés.

 

Comme le montre également ce dossier  il existe, de par le monde, de nombreux exemples où les notions locales de bien et de mal sont influencées par les plus larges représentations chrétiennes du Mal élaborées autour du personnage du Diable.

 

LES CAVALIERS NOIRS DE L’ÉSOTÉRISME – FASCISME – INTÉGRISME

Daniel BERESNIAK

Edition DETRAD

 1988

L’auteur cite les cavaliers noirs, ceux qui veulent s’approprier l’ésotérisme et l’Art Royal pour en faire des instruments à leur solde sans se préoccuper des autres.

 

Aujourd'hui, les représentations du monde proposées par les antiques écoles de sagesse, la démarche mystique, la pensée symboliste, l'ésotérisme, sont étudiées et approfondies. Il est unanimement admis que les facultés qui nous permettent de rendre compte du réel ne procèdent pas exclusivement de la raison pure. La qualité d'outils pour la connaissance est reconnue aux mythes.

 

La critique des idéologies, l'épistémologie et la psychologie des profondeurs contribuent largement à la découverte des paysages ésotériques et initiatiques. Malheureusement, les idéologies d'extrême droite investissent l'ésotérisme et y puisent des références propres à justifier l'établissement d'une société totalitaire. L'ordre cosmique cautionnaire, selon eux, l'ordre politique fondé sur une hiérarchie " sacrée ". Des penseurs modernes s'appuient sur la démarche ésotérique pour condamner le Monde Moderne, la démocratie, le pluralisme, la liberté. Ils récupèrent au profit de l'idée qu'ils se font de la tradition, les notions d'ordre, de sacré, de spiritualité. Ce livre a pour but de montrer que les intégrismes religieux et le fascisme (une espèce d'intégrisme païen) s'appuient abusivement sur la tradition.

 

 L’Art Royal " est l'art de faire de tous les hommes des " Rois ", c'est-à-dire des hommes libres qui agissent au lieu de réagir. Ceux qui font de l' " Art Royal ", l'art de reconnaître à un homme le droit " divin " de dominer sont des faussaires. Ce sont les " Cavaliers noirs " de l'ésotérisme. Le temps est venu de les combattre sur leur propre terrain.

 

les clÉs d’hÉnoch – le livre de la connaissance

J.J. hurtak

Académie Science Future

 1997

Une interprétation des clefs d’Hénoch et de Métatron assez difficile à assimiler et à lire.

Malgré tout, des clefs et des interprétations  intéressantes.

L'objectif du Livre de la Connaissance: Les Clés d'Enoch est d'ouvrir l'esprit de l'homme à de nouvelles idées, en l'invitant à partager l'expérience de l'éducation de l'âme. Les Clés sont une ébauche des nombreux niveaux de conscience spirituelle et cet ouvrage est conçu pour vous familiariser avec la signification de la Divine intelligence.

Les Clés d'Enoch est un outil pour la construction des communautés de la Lumière et l'orientation qui doit être prise par la race humaine de façon à ce que les communautés spirituelles de notre planète soient préparées à « l'extériorisation » ou l'apparition des Maîtres en provenance d'autres mondes de Lumière. Son objectif est par conséquent un objectif scientifique concernant la réalisation de soi, afin que l'humanité progresse dans le nouveau cycle spirituel du « Christ ».

Le Livre de la Connaissance: Les Clés d'Enoch est à votre disposition pour vos études et vos recherches. Un grand nombre de sociologues, de psychologues, d'écologistes, d'économistes et autres présagent que l'égoïsme et l'esprit à courte vue de l'homme ainsi que ses tentatives d'asservissement de la nature auront des conséquences cataclysmiques. Beaucoup de gens pensent que le seul espoir réside dans la logique scientifique ou dans une voie spirituelle. Cependant, la conclusion qui a été tirée de la somme des investigations menées par de nombreux scientifiques qui travaillent avec Les Clés d'Enoch est qu'il doit y avoir une plus grande unité entre les domaines scientifiques et spirituels, ce qui relierait l'évolution de l'être humain à l'Evolution Supérieure, et connecterait l'humanité au Projet du Maître.


James Hurtak est un scientifique américain qui a comparé les religions, chercheur, auteur et fondateur et président de l'Académie des sciences du futur. Il est l'auteur de plus de 15 livres, y compris des commentaires sur d'anciens textes.
Soyons des artisans de la paix parmi tous les peuples de toutes les cultures par la musique supérieure et l'énergie positive, qui maintient l'humanité ensemble dans son noyau le plus profond. Et renforçons nos chants!

 

le secret de Nicolas poussin – au cœur de l’affaire de rennes – le – chÂteau

Daniel dugès

 Edition ARQA

 2006

Poussin est à moins de trente ans un peintre apprécié. Paris où il a des commandes. Il réussit moins à Rome mi les artistes français sont nombreux, mais le cardinal llarberini lui demande une Mort de Germanicus qui le met en vedette. Malgré d’autres œuvres suscitées par le prélat, il subit à Saint-Louis-des-Français un grave échec, il est supplanté par un rival. Déçu, il renonce aux commandes officielles et se consacre aux « tableaux de cabinet » pour de riches amateurs. Le peintre désavoué par l ’Église devient celui des bacchanales, de l’amour et de la beauté physique.

Le savant exégète de Poussin, Jacques Thuillier, exagère  il lorsqu’il déclare qu’il est « l’un des peintres les plus érotiques de toute la peinture française » ? De comportement sévère, décourageant l’anecdote ou le récit complaisant, la calomnie douteuse, Poussin serait donc un objet de scandale, ce que laissent penser non seulement ses œuvres mais leur destinataire, le secret des cabinets préservés.

Cet homme austère d’apparence et de mœurs célèbre l’amour alors que ses confrères multiplient les Vierges et les saints, il apporte à Rome le nu bellifontain sensuel et ambigu qu’il représente dans des compositions fort libres de femmes ou de nymphes au bain, hélas disparues, mais dont il reste pour notre édification des gravures suffisamment explicites. Et des dessins qui le sont plus encore.

Des Vénus lascives, des amants enlacés, des bacchantes nues aux débordements joyeux, des étreintes fougueuses, et bien d’autres scènes inspirées par l’ivresse des sens, font de Poussin le peintre de l’amour et des amoureux sans pudeur ni discrétion. Fut-il victime de la censure alors vigilante ? Ne travaillant que pour des amateurs, dont des hommes d’Eglise, il ne semble pas avoir été inquiété. Ce ne fut pas le cas du futur cardinal Loménie de Brienne qui, ayant emporté avec lui, chez les Pères de Saint-Lazare, une petite Vénus endormie « levant une jambe qui découvrait trop le nu du siège d’amour», fit scandale au point qu’il dut couper la partie litigieuse du tableau.

La réputation sulfureuse des tableaux licencieux de Poussin n’empêcha pas le cardinal de Richelieu, collectionneur novateur de peinture moderne sans doute influencé par différents amateurs parisiens et romains, de lui demander quatre Bacchanales pour son château du Poitou. Le duc de Crequi, client du peintre, servit d’intermédiaire. Celui-ci exécuta les tableaux à Rome entre 1634 et 1636.

Le rêve païen des belles nudités aux suggestives attitudes sensuelles dans des paysages élégiaques se plie désormais nobles cadences du sentiment classique. Jusque dans  sa vieillesse, Poussin célébrera la beauté de la femme, et les bacchanales  ne cesseront de l’inspirer. Un Apollon amoureux   de daphné fut sa dernière œuvre

Le rôle de la toile de Nicolas Poussin, Les Bergers d’Arcadie, dans le mystère de Rennes-le-Château reste entier. On y voit quatre personnages autour d’un tombeau portant l’inscription « Je suis aussi en Arcadie ». Or, il semble que dans la région de Rennes-le-Château se trouve un tombeau semblable à celui de Poussin, le tombeau d’Arques. Malheureusement, l’abbé Béranger Saunière meurt avec son secret. Le mystère, qui demeure entier, stimule néanmoins encore l’imaginaire de chasseurs de trésor amateurs.

On ignore encore aujourd’hui le rôle du tableau Les Bergers d’Arcadie de Nicolas Poussin dans le mystère de Rennes-le-Château et de son abbé Béranger Saunière. Bien ancrée dans l’histoire de la région, la légende soulève de nombreuses questions. En effet, pourquoi Nicolas Poussin aurait-il dissimulé l’emplacement d’un tel trésor dans son œuvre plutôt que d’en profiter lui-même ?

 

le sens de l’amour dans le monde

Rudolf steiNer

Edition Triades

 1977

L’amour est le soleil moral de l’univers. Le rôle de l’amour et son explication.

 

Le sens de la vie

Rudolf STEINER

Edition Triades

 1977

La construction de l’Univers ne doit point demeurer pour nous un simple spectacle, nous devons au contraire la considérer comme une oeuvre à laquelle nous sommes invités à participer.

 

LES FRANCS-JARDINIERS – Origine et histoire d’un ordre méconnu

Robert L. D. Cooper

Edition Ivoire-Clair

 2000

Cet ouvrage de Robert Cooper, bibliothécaire et conservateur de la Grande Loge d’Ecosse, est la seule recherche sérieuse sur ce sujet si passionnant.

Il met en lumière l’histoire d’une société ancienne dont le premier document connu date du 16 Août 1676 et commence par : « Interjunction for ye fraternitie of the Gardners of East Lothians ».

Dans ce siècle des Lumières qu’est le 17e siècle, le souci de l’intérêt croissant pour l’architecture de la Renaissance, coïncide avec l’adoption de jardins paysagers. L’Ordre ancien des Francs-jardiniers rassemble alors parmi ses membres, des propriétaires terriens, des ouvriers jardiniers, des professionnels de l’agriculture, et de simples amateurs.

Ses buts sont le contrôle de l’exercice professionnel, la bienfaisance, l’amélioration morale, la pratique des secrets du métier et l’ésotérisme. Les réunions se terminent souvent par des banquets où l’on chante et récite des poèmes entremêlant morale et humour, ce qui permet également de signaler les similitudes avec l’Ordre des Francs-maçons, ces deux ordres ayant joué un rôle social important dans la société écossaise.

Parmi ses membres, on comptera de nombreux nobles, notamment ceux qui planteront les plus vastes forêts du Nord du Royaume-Uni ou d’autres qui se feront promoteurs de l’acclimatation de nombreux légumes exotiques ou de techniques modernes de culture.

L’Ordre s’organise petit à petit et développe un rituel basé sur la Bible qui procède de connaissances ésotériques, au travers notamment des références à la Genèse (le jardin d’Eden, Noé plantant la vigne et l’olivier…) et à St Jean. Il évoluera ensuite en « sociétés amicales », ancêtre de nos mutuelles, auquel deux guerres mondiales et l’avènement des « assurances sociales » porteront un coup fatal, dans les années 1950, seules quelques amicales perdureront.

Robert Cooper étudie également les similitudes et les différences entre « franc-jardinage » et franc-maçonnerie, les deux mouvements étant nés sur le même sol écossais à seulement quelques années d’écart et souvent avec les mêmes hommes et le même idéal. Très tôt ces deux ordres admirent dans leur sein des non-opératifs, seule leur cotisation était plus élevée. Le problème pour cet Ordre est que la grande majorité de ses membres étaient également en franc-maçonnerie, cela faisant souvent doublon, d’où des tensions surtout au niveau de la Bienfaisance.

Ce livre, fruit de recherches rigoureuses, soulève un coin du voile sur un Ordre initiatique méconnu qui se développera dans le monde anglo-saxon puis disparaitra rapidement sans atteindre une renommée comme d’autres organisations. Il est constaté que des loges de « Francs-jardiniers » sont toujours en activité au Guyana, au Ghana, aux Antilles et en Australie. En Angleterre deux loges existent.

Au sommaire de cet ouvrage de 120 pages :

Origine et développement - Rituel - Insignes et objets - Les membres de l’Ordre - Comparaison avec la Franc-maçonnerie - Le déclin -

 

LES GRANDS BIZARRES

G. BRETON et Louis PAUWELS 

Edition R. LAFFONT 

 1981

Quelques énigmes de l’histoire occulte et mystérieuse avec Gilles de Rais, Casanova, le Docteur Messmer, le baron de Geramb, l’abbé Faria, le positivisme, Léo Taxil et son antimaçonnisme, Raspoutine etc.

 

Tous deux écrivains et journalistes, Guy Breton et Louis Pauwels se sont richement documentés pour réaliser cet ouvrage de quelque 160 singulières histoires.
Ce travail de plusieurs années de recherche et de collection de documents originaux nous offre un très intéressant résultat. Voilà que des personnages célèbres tels que Victor Hugo, Louis XIV, Charles Dickens ou Charlemagne sont les héros de récits bien insolites.


Quelques exemples… L'impératrice Eugénie, femme de Napoléon, retrouve l’endroit où est décédé son fils en plein milieu de la jungle en suivant l'odeur de son parfum. Victor Hugo organise des séances de spiritisme. Charlemagne, envoûté par un étrange anneau, se prend successivement de passion pour une jeune femme, un archevêque et, finalement, un lac… André Malraux rend visite à une voyante qui, à partir de la photo d'un fragment de tissu, décrit avec précision différents événements de la vie d'Alexandre le Grand… Louis XIV se rend dans une petite église de Provence où repose, depuis plus de 300 ans, le corps d’une femme sans le moindre signe de décomposition. Une religieuse rencontre le fantôme de Toulouse-Lautrec… Charles Dickens dicte, de l'au-delà, la fin de son roman inachevé « Le mystère d’Edwin Drood »…


Et ce n'est là qu'un mince échantillon de toutes ces mystérieuses, surprenantes histoires qui nous sont contées au travers d’un large ensemble de thèmes : Contacts avec l’au-delà & Les grandes figures & Possession, magie et sorcellerie – Visions du futur & Les grands bizarres & Les prodiges de l’esprit – Le corps, cet infini & Des fantômes parmi nous & Faits insolites et inexplicables – Les grands illuminés & Des êtres venus d’ailleurs – Les grands mystères – Présences dans l’invisible & Etranges faits divers.


Publié en deux tomes, cet excellent recueil est écrit avec finesse et bon nombre de détails. Plus encore, les auteurs ont pris la peine de nous offrir, sous forme d’une interview, les questions – réponses destinées aux plus sceptiques. Ainsi, si Guy Breton et Louis Pauwels sont tout à fait convaincus de la véracité de ces différents événements, obtenus de source sûre selon eux, ils nous donnent néanmoins accès aux aspects réalistes et répondent aux interrogations qui nous viennent spontanément à l’esprit.


Pour les amateurs d'Histoire française comme pour les amateurs de chroniques de l'étrange, ce livre est un réel bijou. Libre à chacun de se faire sa propre opinion, et je vous invite à vous faire la vôtre. Les auteurs ont habilement recréé l'ambiance de chacun de leurs récits, quelle qu'en soit l'époque. Preuves à l'appui, ils nous donnent une description précise des événements. Réellement envoûtant, cet ouvrage vous surprendra à plus d'une reprise !

 

LES GRANDS ILLUMINÉS

G.BRETON et Louis PAUWELS

Edition R. LAFFONT 

 1982

Quelques-uns de ces grands illuminés qui ont fait les histoires politiques, religieuses et ésotériques.

 

Thrillers ésotériques, séries, films, mais aussi présents dans les discours politiques, les complots ont décidément la cote ! de quoi surprendre au premier abord, car les « preuves » de tels complots sont souvent des documents d'une naïveté confondante : « Bonjour, nous sommes juifs/francs-maçons/illuminati/extra-terrestres et terriblement maléfiques. Notre but est de vous réduire en esclavage, donc merci de ne pas vous remettre à croire en Dieu/retrouver une sexualité traditionnelle/planter des tiges de bambou dans votre jardin, sinon le plan qu'on prépare depuis 3000 ans tombe à l'eau »


Dans cet essai, l'auteur tente de comprendre pourquoi les complots trouvent un écho aussi facile dans notre esprit. On peut citer plusieurs raisons.

Tout d'abord, l'argument de la simplicité : tout le malheur du monde (situation politique, économique, abandon de mes traditions préférées, catastrophes naturelles) peut être expliqué par une seule cause, l'agissement d'un groupe secret dans l'ombre.

Simplicité d'action également : puisque ces groupes misent sur le secret, il suffit de s'informer, et d'informer ses proches, pour déjouer leurs plans (et régler ainsi tous les problèmes de la planète).


Deuxième argument, la « revanche du Diable ». Notre esprit a absorbé depuis longtemps l'idée qu'il existe des entités maléfiques, qui font le mal car c'est dans leur nature et qu'il est vain d'espérer autre chose de leur part. le rationalisme a peu à peu écarté le diable, les démons et les sorciers des discours des grandes religions, mais les concepts restent ancrés en nous. Les théories du complot viennent réactiver cet imaginaire endormi et s'assurent ainsi de notre adhésion immédiate.


La fabrication de ces légendes est intéressante à plus d'un titre : elles font feu de tout bois et se bâtissent comme les rumeurs, quelle que soit la fiabilité de l'histoire, il en restera toujours quelque chose. Les récits de science-fiction, les supercheries avouées s'incorporent de la même manière : si l'auteur a choisi une fiction c'est pour se protéger et ne pas trop attirer l'attention, si le faussaire avoue la contrefaçon c'est pour sauver sa peau ou une énième manipulation destinée au grand public. Même les ennemis d'hier (juifs et nazis, francs-maçons et Vatican) finissent par devenir selon les besoins du moment des branches de la même organisation
.

 

On y parle de :


Maître Philippe, thaumaturge du Tsar, Berdiguier, Helena Blavatsky et son théosophisme, Vintras, Robespierre, Raymond Lulle le docteur illuminé, Joseph Smith fondateur des Mormons, les illuminés de Bavière etc.

 

les grands maÎtres des sciences occultes

Ph. lamarque

Edition TRAJECTOIRE

 2001

Pour mieux embrasser le panorama des variations et nuances dans les sciences occultes, la méthode la plus synthétique semble résider dans un choix de quelques biographies présentées selon un ordre chronologique.

Certes, nombre d’autres occultistes pourraient être qualifiés de maîtres, mais en dépit de leur réel intérêt, ceux-ci n’ont souvent servi que d’aboutissement à un courant spécifique ou de courroie de transmission à des formules novatrices illustrées par leurs successeurs. C’est pourquoi ils ne figurent pas ici.


Ont donc été retenus : Zarathoustra, Saint Bernard de Claivaux, Roger Bacon, Nicolas Flamel, Reuchlin, Pic de la Mirandolle, Paracelse, Nostradamus, Michael Maier, Johann-Valentin Andreae, Martinès De Pasqually, Willermoz, Franz Anton Messmer, Le Comte Alexandre de Cagliostro, Le Comte Claude-Louis de Saint Germain, Louis-Claude de Saint Martin, Adam Weishaupt et les Illuminés de Bavière, Joseph de Maistre, Allan Kardec, Éliphas Lévi, l’Abbé Julio, Papus, Fulcanelli, Aleister Crowley, René Guénon et Louis Massignon.


L’autre critère de choix réside dans les intuitions prémonitoires, exprimées sous forme d’oracle ou de manifeste futuriste, de nature à modifier la perception des questions spirituelles, morales et politiques. Ces maîtres ont discerné, grâce aux sciences occultes, certaines limites inavouables, imprononçables, inconcevables et parousiales de l’univers, afin d’en ordonner l’irruption.
Suivre les pas de ces chercheurs téméraires constitue une aventure passionnante dont l’aboutissement est la transmutation du monde et des êtres qui la peuplent.

 

les IlluminÉs de baviÉre

Spartacus weishaupt

Edition du  PRIEURÉ

 1994

Cet ouvrage de 1798, est en majeure partie composé des fameux écrits de l’Ordre des Illuminés de Bavière fondé par Adam WEISHAUPT. L’auteur fait l’analyse de ce mouvement activiste du XVIII° siècle, considéré comme l’un des précurseurs de la révolution française. Nous découvrons ici les structures et méthodes empruntées à la Maçonnerie de l’époque et ce, à des fins exclusivement politiques, afin d’anéantir la société oppressive et de rendre l’homme à l’état de nature.

 

S’infiltrer puis s’emparer de la maçonnerie européenne, voilà donc le projet des activistes de Weishaupt. L’échec fut total et particulièrement lors du convent de Wilhelmsbad. Car contrairement aux dires de l’Abbé Barruel, la maçonnerie de l’époque considérait les Illuminés de Bavière comme des imposteurs.

 

On peut remarquer que, déjà dans la Maçonnerie spiritualiste du XVIII° siècle, des enjeux et combats politiques de grandeur européenne annonçaient une ère démocratique et anticléricale. Pour les lecteurs curieux de connaître les fondements et buts des Illuminés de Bavière, cet ouvrage est une bonne base de réflexions.

Certains des documents les plus intéressants sur les Illuminati ont été écris par des initiés des Sociétés Secrètes tel qu’ils comprenaient le sous-courant philosophique et spirituel de conduire le mouvement de l’avant. En utilisant ces travaux, nous jetterons un œil sur les origines, les méthodes et l’impact des Illuminés dans l’histoire du monde; Bien que plusieurs groupes se sont appelés « Illuminati » par le passé, le plus influent et mémorable était celui des Illuminés de Bavière.

Fondé le 1er Mai, 1776, l’organisation créée par Adam Weishaupt a flouté la ligne entre les Sociétés Secrètes « spirituelles » et « politiques ». En mixant les sciences occultes de la Franc-Maçonnerie et du Rosicrucianisme tout en conspirant d’achever certains buts politiques, les Illuminati devinrent des acteurs sur la scène mondiale. Alors que la plupart des Sociétés Secrètes de l’époque répondaient à des gens riches et leur fascination pour l’occultisme, les Illuminés de Bavière cherchaient activement à profondément changer le monde.

 

Les Sociétés Secrètes ont existé à travers le cours de l’histoire, chacune d’elles avec différents buts et différents rôles dans la société. Alors que les écoles des Mystères Égyptiens faisaient parties de l’institution Égyptienne, d’autres groupes étaient secrets en raison de leurs objectifs subversifs et conspirateurs. Ces deux citations suivantes, écrites par deux personnalités politiques célèbres, décrivent ces points de vue opposés sur les Sociétés Secrètes: Alors que certains pensent qu’Adam Weishaupt était le seul cerveau des Illuminati et que son organisation a atteint la gloire et mourut en moins de douze ans, la plupart des chercheurs initiés dans l’occultisme croient que les Illuminés de Bavière n’étaient qu’une rare apparition d’une Fraternité plus ancienne qui pourrait être retracée jusqu’aux Chevaliers du Temple du Moyen-Age. Manly P. Hall, un Franc-Maçon du 33è degré et auteur prolifique, décrit dans son pamphlet « Ordre Maçonniques de la Fraternité » un « Empire Invisible » qui œuvra silencieusement pendant des siècles en direction d’un changement social. Il fut périodiquement visible à travers l’Histoire, à travers différentes organisations qui portaient différents noms. D’après lui, ces groupes ont un impact grand cependant silencieux sur la société, transformant même le système éducatif pour former les générations futures.

 

Adam Weishaupt est né à Ingolstadt, en Bavière le 6 Février 1748. Son père mourut quand il avait sept ans et son parrain, le Baron Ickstatt, confia sa jeune éducation au groupe le plus puissant de son époque: les Jésuites. Connue pour ses méthodes subversives et tendances conspiratrices, la Société de Jésus avait un contrôle des lois et du système éducatif de la Bavière. Les travaux intérieurs de la Société de Jésus étaient assez similaires à ceux des Fraternités Occultes contre lesquelles elle travaillait apparemment. Elle fonctionnait par degrés, rites d’initiation, rituels élaborés et symboles ésotériques et a été supprimée de nombreuses fois dans plusieurs pays en raison de ses tendances subversives.

 

En 1773, le parrain de Weishaupt usa de sa grande influence à l’Université d’Ingolstadt pour placer son filleul comme directeur du droit canonique. A cette période, l’institution était sous la lourde domination des Jésuites et cette position particulière était traditionnellement tenue par des Jésuites influents. L’adoption grandissante des philosophies des Lumières de Weishaupt le plaça en contradiction avec les jésuites et toutes sortes de drames politiques s’ensuivirent. Malgré cela, Weishaupt apprit beaucoup de l’organisation des Jésuites et de leurs méthodes subversives pour obtenir le pouvoir. C’est à cette période que l’idée d’une Société Secrète commença à germer dans les pensées de Weishaupt.

 

Bien que certains auteurs croient que les Jésuites (qui furent dissouts par une bulle papale en 1773) utilisèrent Weishaupt pour perpétuer leur loi, d’autres affirment qu’ils cherchaient à renverser leur emprise puissante sur la Bavière. A une plus large échelle, il était convaincu que le monde profiterait du renversement de toutes les institutions religieuses et gouvernementales dans le monde pour les remplacer par des comités mondiaux, cependant secrets, d' »initiés. » Pour accomplir cet objectif, il utiliserait les méthodes des Jésuites contre les Jésuites. Alors que Weishaupt poursuivait ses études, il devint plus connaisseur des mystères occultes et de l’Hermétisme. Il reconnaissait que le pouvoir attirant de cette connaissance mystérieuse et comprise par les loges Maçonniques serait le lieu idéal pour propager ses opinions. Il a donc cherché à devenir un franc-maçon, mais a rapidement été déçu par l’idée. Weishaupt réalisa rapidement, que pour achever ses objectifs, il serait nécessaire pour lui de créer son propre groupe secret, composé d’individus puissants qui adopteraient ses idées et l’aideraient à les propager.

 

Le but de l’organisation de Weishaupt était simple cependant monumental: Renverser toutes les institutions politiques et religieuses dans le but de les remplacer par un groupe d’initiés Illuminati. D’après lui « le bonheur universel complet et rapide pourrait être achevé en se débarrassant de la hiérarchie, des rangs et des riches. Princes et Nations disparaitront sans violence de la terre; la race humaine deviendra une seule famille; le monde sera la demeure de l’homme raisonnable ». Le 1er Mai 1776, l’Ordre des Illuminati est fondé. Les Illuminés de Weishaupt commencèrent humblement avec juste cinq membres, mais après quelques années et avec de puissantes connexions, l’Ordre devint une force politique majeure partout dans le monde. Des décideurs influents, de riches industriels, des nobles puissants et de mystérieux occultistes rejoignirent l’Ordre et participèrent aux objectifs conspirateurs. Quelques historiens affirment que le succès de l’ascension rapide de l’Ordre était dû à un rendez-vous secret entre Weishaupt et une figure mystérieuse du nom de Cagliostro, le plus puissant occultiste de l’époque.

 

Les Illuminati de Bavière était initialement composé de trois grades primaires: Novice, Minerval et Illuminé Minerval. Chaque grade a été conçu pour atteindre des objectifs particuliers tout en assurant le contrôle et la domination complète du sommet de la pyramide. Voici un bref coup d’œil de chaque grade. Les membres susceptibles d’entrer chez les Illuminés de Bavière étaient attirés et introduis à l’Ordre en usant d’un vocabulaire attirant (la quête de la sagesse et de l’amélioration) et des sciences occultes. Ils étaient cependant introduits à une hiérarchie très surveillée et contrôlée, une qui ressemblait au système des Jésuites. Il n’y avait aucune mention des objectifs politiques de l’Ordre. Quand un Novice prouvait à ses supérieurs qu’il méritait d’avancer, il était initié au grade de Minerval. Le terme Minerval est dérivé de Minerve qui était la déesse Romaine de la poésie, médecine, sagesse, commerce, tissage, arts, magie, et de la musique. Elle est souvent représentée avec sa créature sacrée, une chouette, qui symbolise ses liens à la sagesse. Un ancien symbole des mystères, Minerve est en vedette dans des endroits tels que la Bibliothèque du Congrès et le Grand Sceau de la Californie.

 

Le deuxième grade des Illuminati était celui de l’endoctrinement. Les initiés assistaient à des conférences sur les principes spirituels de l’Ordre mais avait très peu d’information concernant les véritables buts de Weishaupt et son proche entourage d’administrateurs. Les Minervals étaient permis de rencontrer certains supérieurs (Illuminés Minervals) et d’engager des discussions avec eux. Cet unique privilège était une grande source de motivation pour les nouveaux initiés. Sélectionnés à partir des Minervals, des tâches spécifiques à accomplir étaient données aux Illuminés Minervals afin de les préparer à prendre des mesures dans le «monde réel». La plupart de leurs travaux consistaient d’études de l’humanité et de la perfection des méthodes pour la diriger. Chaque Minerval illuminé était confié à un petit groupe de Minervals qui étaient scrutés, analysés et amenés vers des directions spécifiques. Les membres de bas niveau de l’Ordre devenaient donc des sujets de test des techniques qui pourraient être appliquées aux masses en général.

 

A partir de cette structure basique, les Illuminati commencèrent leur expansion. Tout était en place pour Weishaupt afin d’accomplir un but important: l’infiltration de la Franc-Maçonnerie. En 1777, l’année suivant la création des Illuminati, Weishaupt rejoignit la loge Maçonnique Théodore de Bon Conseil à Munich. Il n’a pas seulement réussi à propager ses idées dans la loge, il a aussi géré pour que la loge soit « virtuellement absorbée dans le mouvement Illuministe presque immédiatement. » Une alliance définitive entre les Illuminati et la Franc-Maçonnerie est devenue possible en 1780 quand un personnage important du nom de Baron Adolph Franz Friedrich Ludwig Knigge a été initié dans l’Ordre de Weishaupt. Les connexions Maçonniques du diplomate Allemand et ses capacités organisationnelles ont rapidement été misent en application par l’Ordre. Knigge accomplira deux tâches importantes pour les Illuminati: il révisa la hiérarchie de l’Ordre, et créa de nouveaux grades supérieurs et autorisa la totale intégration des loges Maçonniques dans le système.

 

L’influence de Knigge dans l’ordre était profonde et immédiate. Le nouveau système qu’il avait inventé attira les Francs-Maçons et d’autres personnalités puissantes, qui donnèrent au mouvement un grand momentum. Voilà le système inventé par Knigge: Knigge conserva les grades originels de l’ordre intacts mais ajouta de nouveaux grades au-dessus d’eux. Le second niveau des Illuminati incorporé aux grades de la Franc-Maçonnerie faisant ainsi de la Fraternité un simple morceau d’une superstructure Illuministe plus large. Les degrés supérieurs de l’Ordre étaient restreints à une minorité sélectionnée et incluaient des individus puissants et des personnalités influentes. Le grade de Prince tenait dans ses rangs les inspecteurs nationaux, provinciaux, les préfets et les doyens des Prêtres. Au sommet de la pyramide se trouvait les Mages Philosophiques (connus aussi en tant qu’Aréopagites), qui comprenaient les chefs suprêmes de l’Ordre. Leurs identités ont été protégées en toute sécurité et sont encore difficiles à confirmer aujourd’hui. La stratégie de Knigge donna des résultats impressionnants et autorisa les Illuminati à devenir un mouvement extrêmement puissant.

 

Weishaupt, cependant, n’apprécia pas le succès de son Ordre pour longtemps. Des suspicions que les Illuminatis conspirent contre les gouvernements et les religions grandirent en Europe. Y voyant une menace potentiel pour son pouvoir, le gouvernement de Bavière lança un édicte mettant hors la loi toutes communautés, sociétés et fraternités qui existaient sans autorisation en raison de la loi. De plus, des désaccords internes entre Weishaupt et les grosses têtes de son Ordre menèrent à des disputes et désaccords. Au milieu de tout ça, certains membres allèrent directement voir les autorités et témoignèrent contre l’Ordre, une opportunité qui n’a pas été loupée par le gouvernement Bavarois.

 

En 1788, grâce à l’utilisation de la législation agressive et d’accusations criminelles, les Illuminati de Bavière étaient apparemment dissipés et détruits par le gouvernement. Alors que certains voient là la conclusion de l’histoire des Illuminati, il ne faut pas oublier que les tentacules de l’Illuminisme ont eu le temps de se propager bien au-delà des confins de la Bavière pour atteindre les loges maçonniques à travers l’Europe. En d’autres termes, les Illuminati n’ont jamais été détruits, ils sont tout simplement entrés dans la clandestinité. Un an plus tard, un événement important serait la preuve que l’Illuminisme était plus vivant et puissant que jamais: la Révolution française.

 

les lieux sacrÉs par l’alliance mondiale des religions

 Divers auteurs

Edition DÉSIRIS

 1993

Voici quelques thèmes développés par les intervenants :


Cardinal Daniélou La phénoménologie du sacré
Maryse Choisy Où sont les lieux sacrés ?
Cardinal Daniélou Quelles significations pour un lieu sacré ?
Doyen Marc Lods Pour un protestant, que signifie le lieu saint ?
Professeur Olivier Clément Quelques éléments de réflexion empruntés à la tradition de l’Orient chrétien
Vénérable Thich Nhat Hanh Un point de vue Zen
Professeur Subash Chandra L’Inde et les lieux sacrés
Professeur Henri Baruk Les lieux saints
Professeur Mohammad Mokri Les lieux sacrés dans le Mazdéisme et dans l’Islam
Professeur Bernard Guillemain Tradition maçonnique et lieux sacrés
Docteur Hubert Larcher Lieux sacrés et guérisons paranormales
Jacques Mauduit Les lieux sacrés en préhistoire
Docteur Paul Chauchard Le point de vue psychophysiologique

 

LES  LANGUES  OCCULTES  DE  LA  RENAISSANCE

PIERRE  BÉHAR

ÉDITION  DESJONQUERES

 1996

Entre le crépuscule du Moyen-âge et l’aube des temps modernes, une vague d’occultisme submergea l’Europe. La découverte de la Cabale- composée avec l’hermétisme et l’ancienne magie arabe- permit à l’Homme de la Renaissance de concevoir des langues sacrées aux vertus invocatoire ; il se crut ainsi en mesure de s’approprier le pouvoir des anges et de la sorte une part de la puissance de Dieu sur l’Univers.

 

Cet occultisme nous demeure encore pour une vaste part inconnue. Les études de l’école anglo-saxonne, notamment de Frances Yates, ont certes permis de distinguer les principaux courants de cet océan intellectuel, mais les œuvres de l’occultisme continuent d’opposer une résistance aux tentatives de déchiffrement.

 

Le présent essai s’articule en triptyque. Retraçant d’abord la genèse des langues et des langages ésotériques du XVIe siècle, il s’attache ensuite à décrypter quelques-unes de énigmes majeures de l’occultisme renaissant : que signifiait le fameux talisman de Catherine de Médicis ou encore « le hiéroglyphe » du mage élisabéthain John Dee, immortalisé sous les traits du docteur Faust dans le drame de Marlowe ? Comment Nostradamus concevait-il la structure spatiale et temporelle du monde sous-jacente à ses prophéties, clef de ses déconcertants procédés divinatoires ? Quels étaient l’ordonnance, le sens et la fonction attribués par Rodolphe II aux immenses collections qu’il amassait du fond de son palais de Prague ?

 

L’ultime énigme est celle du dépérissement de l’ésotérisme. Une étude finale reconstitue comment avec Kepler, l’occultisme de la Renaissance sans le vouloir consciemment, œuvra à se détruire, ou plutôt à se métamorphoser, pour donner naissance au mode de penser de la science moderne.

 

Sujets traites dans cet ouvrage :

 

De Pic de la Mirandole à Reuchlin, la formulation de la cabale chrétienne, la philosophie pratique de Descartes, les vertus du Pentagramme.

De Reuchlin à Agrippa de Nettesheim, la fusion de la cabale pratique, de l’hermétisme et de la magie arabe. Le De Occulta Philosophia de 1510, la mutation de pentagramme en Trigramme, les anges selon Reuchlin et Agrippa, la figuration chiromantique des astres, les carrés magiques, la conversion des noms hébreux en symboles géométriques.

Le talisman de Catherine de Médicis, la magie appliquée. La fureur talismanique, la  monas hiéroglyphica de John Dee, le monde élisabéthain, l’interprétation de Robert Fludd sur la monas et son écusson.

L’occultisme divinatoire et les prophéties de Nostradamus. Les quatrains, l’Epitre à César, lettre à François Bérard, Marcile Ficin et Agrippa, la nature divine du soleil, l’oracle apollinien, Léon l’Hébreu, l’astrologie.

L’occultisme au pouvoir et le pouvoir de l’occultisme. Les collections de l’empereur Rodolphe II. Les collections impériales, les trois fonctions du cabinet d’art et de curiosités, le témoignage de Kepler, l’iconographie, Rodolphe et ses boules de cristal,

De Robert Fludd à Kepler. La métamorphose de l’occulte. Frédéric de Palatinat, la tradition néo-platonicienne antique, le commentaire du Timée par Macrobe, Giorgi, l’Harmonie mundi, Héliocentrisme et théorie platonicienne de la vue, le cosmos, l’opposition entre la numérologie (langue de Dieu) et les mathématiques, la fin de l’occultisme classique, le système de Copernic.

 

Pierre Béhar est né en 1947, agrégé d’allemand, docteur d’Etat ès-lettre, il est professeur de civilisation et de lettres germaniques à l’université de la Sarre, directeur de recherche au centre d’étude Supérieures de la Renaissance de l’université de Tours, à la Faculté des Lettres de l’université de Metz et à l’institut d’études Européenne de l’université de Paris VIII. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages.

 

LES LEÇONS DE LA HAUTE MAGIE

Sarane Alexandrian

Edition  Rafael de Surtis

 2012

L’esprit fait l’objet d’un enseignement officiel ; mais l’âme ? Est-elle une et indivisible, tripartite, ou une imposture ? Que sont le corps astral, les esprits élémentaires, les arts divinatoires, la démonologie, le Zohar, la Kabbale ? Croire ou ne pas croire ? J’y « crois parce que c’est absurde », répondit St Augustin.

 

Sarane Alexandrian creuse la question et y répond en toute liberté : « Je suis un sceptique intégral, et même quelquefois un gnostique moderne… » L’auteur aborde ensuite la superstition et la croyance religieuse. Les superstitions  populaires ne sont-elles pas des réminiscences d’un culte ancien au sein de la religion nouvelle rendue toute puissante par l’avènement de l’empire chrétien d’Occident ?

 

Les religions ont été chargées d’apporter des consolations sur le drame de la cessation d’être ; mais les conceptions de la mort ne relèvent t’elles pas de la philosophie-fiction ? Qui était Joséphin Péladan ? Qui était Luc Dietrich ?

Tout au long de ce livre, l’auteur, écrivain et intellectuel d’exception, qui a prolongé et actualisé le surréalisme tout en élevant le non-conformisme en Art de vivre, répond en s’opposant très fort au charlatanisme, cat il y a dans toutes ces questions un projet grandiose, qu’on aimerait ne pas perdre : extraire un principe commun dont on se servira pour définir l’idéal de l’homme universel.

L’auteur donne sa version sur les différences entre l’hermétisme, l’occultisme et l’ésotérisme

 

L’ésotérisme est la transmission du savoir secret des premiers âges. Il est admis que les prêtres de l’ancienne Egypte, dont Jamblique a évoqué les mystères, ceux de l’Iran antique professant le Mazdéisme, les Pythagoriciens qui excluaient de leur communauté quiconque divulguait un point de leur doctrine, les écoles gnostiques du 1er siècle de l’ère chrétienne, les kabbalistes informés de l’enseignement oral  que  Moïse communiqua à 70 vieillards d’Israël auxquels il révéla ce que lui avait dit Dieu au sommet du Mont Sinaï, les druides qui apprenaient par cœur les textes celtes sacrés qu’ils citaient aux fidèles, ne voulant pas qu’ils soient consignés dans des livres, les sociétés initiatiques du XVIIIe siècle se réclamant de l’Illuminisme, possédaient des connaissances et des pratiques qu’il est bon d’avoir pour être une personnalité hors du commun.

 

On devient alors un initié, au terme d’une initiation acquise auprès d’un maître ou par des recherches solitaires paradoxales. Le mot  « ésotérisme » » vient d’un mot grec qui signifie : je fais entrer, j’ouvre une porte, je fais passer de l’extérieur vers l’intérieur, je révèle les vérités cachées. L’ésotériste cherche inlassablement ces vérités cachées dans les symboles et les allusions des images et des écrits du passé et en tire des enseignements spéciaux.

L’hermétisme est l’ensemble des croyances et des pratiques se rapportant à l’alchimie, qui se référait aux préceptes de la Table d’Hermès et dont les adeptes se qualifiaient entre eux de « fils d’Hermès ». Ce qu’on appela médecine hermétique, fut la médecine inaugurée par Paracelce, soignant les malades avec des médicaments préparés par des opérations alchimiques.

 

L’Hermès des alchimistes n’est pas le dieu grec, ni le mercure romain, c’est Hermès Trismégiste (Trois fois grand, parce qu’il a eu 3 vies successives), un savant prodigieux, né avant le Déluge et qui dans sa première vie inventa l’astronomie et la médecine, puis dans sa seconde vie à Babylone construisit Babel, enfin dans sa troisième vie il se consacra au Grand Œuvre en Egypte. Une école gnostique au IIe siècle rédigea quantité de traités sous le nom d’Hermès Trismégiste. Cette philosophie de l’alchimie hermétique s’est élargie au fil des siècles pour englober, la recherche de la Pierre philosophale, mais aussi la médecine spirituelle.

 

L’occultisme est un mot inventé par Eliphas Levi (Abbé Constant) en 1856 avec son livre « Dogme et rituel de la Haute Magie » ; ce mot défini le mouvement de philosophie occulte qui au XIXe siècle, s’efforça de propager et de mettre en pratique les moyens de contrôle de la réalité par la magie, non pas la magie noire, mais la magie divine « science traditionnelle des secrets de la nature, qui nous vient des mages ». L’occultisme avait recours au magnétisme, à la lumière astrale, au corps astral, aux esprits élémentaires, aux arts divinatoires, aux médiums et s’opposait catégoriquement au spiritisme et à la théosophie.

 

Dans  son livre d’Eliphas Levi affirmait : « oui, il existe une science qui confère à l’homme des prérogatives en apparence surhumaine… Oui, tout ce que les légendes en ont dit était vrai » Il déclarait aussi « Il n’y a qu’un dogme en magie et le voici : le visible est la manifestation de l’invisible ». Après la mort d’Eliphas Levi, Papus vers 1885 en assura la continuation par des conférences, des livres et des brochures.

 

Au sommaire de cet excellent ouvrage tiré à 200 exemplaires :

 

L’âme et  l’esprit                -                                                     Considération sur le monde occulte

Le grand Principe du Tout       -                                              Ontologie de la  mort

Phénoménologie des Superstitions populaires    -            Le livre des rêves de Luc Dietrich   -    Joséphin Péladan et le rêve de l’érotisme mystique    -

 

Edition Rafael de Surtis – 7 rue St Michel  -  Cordes  - 81170

 

les lourds secrets du golgotha

Robert ambelain

Edition R. Laffont

 1974

Voici enfin la suite, tant attendue, de Jésus ou le mortel secret des Templiers.


Saviez-vous que Pilate était le petit-fils, par alliance, de l’empereur Tibère ? Qu’il fut sanctifié et inscrit au martyrologe par les Églises grecque et copte, et qu’il y eut à Jérusalem, jusqu’au VIème siècle, une église qui portait son nom ? Et cela pour avoir facilité une évasion de Jésus ? Que cela lui coûta d’abord la déportation à Vienne, puis la vie, d’ordre de Caligula ?


Que Tibère avait, en effet, de son vivant, fondé des espérances politiques sur Jésus, « fils de David », bases de sa stratégie contre les Parthes, en Asie Mineure ? Qu’il y eut deux arrestations de Jésus, séparées par un procès en règle, une évasion et une fuite en Samarie, suivies d’une dernière et fatale insurrection ?


Que Jésus fut durant six ans le neveu, par alliance, d’Hérode le Grand, la demi-sœur de Marie, sa mère, ayant épousé ce roi dans les dernières années de sa vie ? Et cela pour mieux soutenir une conspiration anti hérodienne ?
Que les frères et sœurs de Jésus périrent tous en Palestine, dans les combats zélotes et les représailles romaines, à l’exception de son oncle Mathieu, de ses frères Philippe et Jude, alias Thomas, son jumeau, qui se retirèrent du mouvement ?...


Et que tout cela est fondé sur des documents inattaquables, que l’on a discrètement étouffés durant des siècles ?

 

LES MIRACLES ET LE MODERNE SPIRITUALISME

Sir Alfred Russel Wallace

Ed. Le temps présent

2016

Sir Alfred Russel Wallace (1823 – 1913) est un célèbre naturaliste anglais. Il accompagna en 1848 l’entomologiste H. W. Bates au Brésil pour une longue exploration de l’Amazonie où il demeura jusqu’en 1852. Il publia en 1853 un compte-rendu de ses travaux avent de partir pour la Malaisie, la Nouvelle Guinée, l’Australie, notamment. Il arriva, par ses propres méthodes d’observation et indépendamment de celui-ci aux mêmes conclusions que Darwin sur l’évolution des espèces. Se revendiquant du socialisme, il s’opposa au darwinisme social sur plusieurs points et dénonça les dangers de l’eugénisme. Mais il échangea aussi avec lui sur de nombreux aspects de la sélection naturelle et de la théorie de l’évolution.

 

Moins connu que Darwin, il est toutefois un penseur essentiel. Wallace, comme beaucoup de scientifiques de son époque, et malgré une opposition déjà forte, s’intéressa au mesmérisme et au spiritisme. Il rédigea de nombreux articles, fit des conférences et défendit la cause du spiritisme. Ce sont ces textes qui sont rassemblés ici. Certains s’adressaient aux sceptiques, d’autres aux habitués des sciences psychiques. Dans sa préface, Sir Alfred Russel Wallace explique sa démarche : « Je n’ignore point que mes confrères scientifiques ont bien de la peine à se rendre compte de ce qu’ils tiennent pour ma chimère et je suis persuadé que le peu d’autorité que je peux avoir acquis autrefois dans les débats relatifs à la philosophie de l’histoire naturelle, en a reçu une atteinte fâcheuse.

J’étais un matérialiste si parfait et si éprouvé, que je pouvais en ce temps trouver place dans ma pensée pour la conception d’une existence spirituelle, ni pour celle d’aucune autre fonction que ce soit dans l’univers que la matière et la force. Les faits néanmoins sont choses opiniâtres. Ma curiosité fut d’abord éveillée par des phénomènes minimes mais inexplicables, constatés dans la famille d’un ami, et mon désir de savoir et mon amour de la vérité m’excitèrent à poursuivre l’enquête. Les faits devinrent de plus en plus manifestes, de plus en plus variés, de plus en plus éloignés de tout ce qu’enseigne la science moderne ou de tout ce qu’a discuté la philosophie contemporaine.

 

Ayant, comme il a été montré plus haut, été amené par une rigoureuse induction des faits, à la croyance, premièrement, en l’existence d’une infinité d’intelligences extra-humaines de degrés variés, et secondement en la faculté pour certaines de ces intelligences, bien qu’ordinairement invisibles et intangibles pour nous, de pouvoir et de produire action et matière, et d’influencer nos pensées, je me suis convaincu, suivant une marche sévèrement logique et scientifique, que les limites étaient loin, jusqu’où cette doctrine sera susceptible de nous rendre raison de plusieurs de ces phénomènes résiduels que la sélection naturelle seule ne suffit pas à expliquer. »

 

Le premier chapitre du livre est formé du texte Réponse aux arguments de Hume, Lecky et autres contre les miracles. C’est un mémoire lu à la Société Dialectique en 1871. Il s’inscrit dans la controverse générale sur le « surnaturel » à laquelle Wallace veut donner un cadre permettant un véritable débat. Le deuxième chapitre étudie l’aspect scientifique du surnaturel. Le troisième chapitre est une Défense du moderne spiritualisme.

 

« Les leçons que le spiritualisme moderne nous donne, écrit Wallace, peuvent être divisées en deux catégories. En premier lieu, nous constatons que le spiritualisme donne une explication rationnelle des divers phénomènes de l’histoire de l’homme, l’histoire naturelle de la médecine ayant été impuissante à l’expliquer puisqu’elle l’a repoussée ou ignorée ; en second lieu nous tirons du spiritualisme des informations précises sur la nature et la destinée de l’homme et un système de morale basé sur ces informations ; ce système possède une efficacité réellement pratique. »

 

Le parcours de Sir Alfred Russel Wallace n’est pas sans rappeler celui du médecin français Charles Richet (1850 – 1935). L’un comme l’autre se sont heurtés à une pensée scientifique étroite. Cependant, malgré les difficultés, il y avait à leur époque une place pour l’approche scientifique des phénomènes psychiques qui n’existe plus aujourd’hui.

 

Les missions secrḔtes de jehanne la pucelle

Pierre de Sermoise

Edition  Robert Laffont

 1970

La version officielle de la légende de Jeanne d’Arc, a été maintes fois contestée. Jamais pourtant avec plus de force et de vigueur que dans l’ouvrage de P. de Sermoise. Il est vrai que cet auteur descendant direct d’un oncle de Robert des Armoises, a pu mettre en œuvre des documents familiaux demeurés jusqu’ici secrets…

 

Pierre de Sermoise ne se contente pas de corroborer le fait que Jehanne (qui jamais ne fut bergère, ni lorraine, ni d’Arc) était la fille batârde de la reine Isabeau de Bavière et de son beau-frère Louis d’Orléans.

 

Il montre ce que fut la mission réelle de Jehanne et quel fut son rôle dans la guerre de libération – c'est-à-dire celui d’un agent secret du puissant mouvement de résistance, constitué par les fraternités franciscaines –  Il éclaire enfin tout ce qui demeurait obscur : le procès, le rôle de l’évêque Cauchon, le bûcher, le mariage avec Robert des Armoises et ses dernières missions…

 

Au sommaire de ce livre :

 

Chapitre 1 : Sa naissance, la guerre de cent ans, l’adultère d’Isabeau, la fuite à Domremy, le couronnement de Charles VII,

Chapitre 2 : La réception à Chinon, le livre de Poitiers, l’épée de Louis d’Orléans, la délivrance d’Orléans, le Sacre, le guet-apens

Chapitre 3 : Le procès de condamnation, l’évêque Cauchon, la politique anglaise, Beaurevoir, Rouen, la France et la Bourgogne, la torture, l’abjuration, le jugement, le bucher, la substitution

Chapitre 4 : L’exil, la maison des Armoises, le contrat de mariage, le pseudo siège de La Rochelle, Gilles de Rais, Nicols Louve le franciscain, la tombe de Pulligny,

Chapitre 5 : Comment on fabrique une légende, la réhabilitation, la canonisation, Jehanne et la chevalerie

 

les missions spirituelles prḖcitÉes de l’oiseau-chevalier

J. henry

Collection traditions initiatiques

 1984

L’auteur explique comment progresser spirituellement sur le chemin de l’Amour.

 

Comment se dévouer en toute humilité et efficacité au service de ses semblables.

 

LES MONDES PERDUS                  MU – L’ATLANTIDE- L’AGARTHA…………

Myriam Philibert

Edition Arqa

2017

Il ne suffit pas de s’enfoncer dans la jungle impénétrable pour parvenir à ses fins. Il faut savoir aussi trouver l’opportunité, le passage ou encore le passeur… De la « Gnose », de la « Parole perdue » aux « Mondes perdus », il n’y a qu’un pas… et, Myriam Philibert, sur les sentiers de la Tradition, emprunte une fois encore cette voie mythique qu’elle connaît si bien, pour nous conter en compagnie des Grands Anciens que sont Platon, saint Brandan, Edgar Cayce, James Churchward, Rudolf Steiner, l’amiral Byrd, et bien d’autres encore, les continents oubliés sous les eaux - et les villes souterraines - qui sont inévitablement une part incontestable de la mémoire vivante de nos Traditions millénaires. Toute la sève puissante et les racines profondes de nos êtres éveillés puisent inconsciemment dans ces méandres incompris...

 

De Mu à l’Atlantide, de la Terre creuse à l’Agartha, de l’Hyperborée à l’île Blanche, de la ville d’Ys à Shambhala, tous les anciens repères mémoriels, enfouis ou engloutis, de nos civilisations sont passés en revue par le filtre initiatique, rigoureux et salvateur, de l’exploratrice Myriam Philibert… Suivons-la, dans ce livre captivant, dans sa quête minutieuse, car Myriam Philibert sait nous faire rencontrer les « Mondes perdus » qui ne sont en réalité que des territoires en friches, à savoir redécouvrir au milieu de la jungle de nos souvenirs occultés. Elles sont pourtant encore bien vivantes dans les annales akashiques, les pierres et les souches, les frondaisons et les rives, les ruines et les tombes de ces « terres inconnues », tout comme dans notre mémoire collective. Pourrait-on vraiment l’oublier ? La boussole de Myriam Philibert a ceci de singulier, c’est qu’elle ne perd jamais le nord et amène toujours le chercheur de vérité à bon port… Les mondes cachés sont des « mondes perdus », mais aussi des mondes à reconnecter…

Lorsque Là-haut, Le ciel n’était pas encore nommé, Et qu’Ici-bas, la terre ferme N’était pas appelée d’un nom, Seul Apsû-le-Premier, Et Mummu-Tiamat, Leur génitrice à tous, Mélangeaient ensemble Leurs eaux (…) Nul n’était encore apparu. Ensuite seulement, les dieux sont arrivés à la vie…Puis, les hommes. Avant Mu, il y a eu la naissance des continents. Non un Déluge cataclysmique, mais la surélévation de masses continentales surgissant des eaux originelles. La science donne une image de la terre et de ses premiers frémissements qui ne manque pas de poésie et pourrait sérieusement alimenter le mythe. Tout cela a pour nom Gondawana (ou Gondwana). N’est-il pas merveilleux d’imaginer, il y a 600 millions d’années, un supercontinent ? Le géographe Edward Suess est son inventeur et le théoricien de la dérive des continents.

 

La sagesse consiste à se dire qu’il y a toujours un début, dès lors que l’on admet Mayâ, le voile de l’illusion. Et la géologie de décrire les heurs et malheurs des premières terres émergées. Dès le départ – le Protogondwana -, apparaissent deux éléments, le Gondwana oriental et le Gondwana occidental qui finissent par entrer en collision. On croirait entendre Platon parler de la lutte entre l’Orient représenté par la Grèce et l’Occident, par l’Atlantide. Ensuite, des fragments de continents se détachent progressivement de l’énorme masse située au pôle sud. Avalonia, puis les blocs armoricains et ibériques échappent à la tutelle de leur mère-père.

 

Le temps existe-t-il ? Le Protogondwana dérive désormais vers le nord. Il va heurter le supercontinent qu’est la Laurussia (Laurasie). Cet assemblage (le massif hercynien) prend nom de Pangée, ce qui signifie « la Terre entière ». Or, rien n’est éternel et la Pangée se fracture à la fin du Trias, là où elle s’était jadis formée ; puis durant le Jurassique, c’est au tour du Gondwana. L’Afrique et l’Inde se séparent, l’Australie s’éloigne inexorablement. D’autres sursauts se produisent et l’Inde entre en collision avec l’Asie, ce qui a pour conséquence le plissement de l’Himalaya en une vertigineuse chaîne de montagnes. Sur le plan du climat, la séparation entre l’Amérique du sud et le grand continent du pôle sud, il y a 23 millions d’années s’est avéré déterminent, et l’Antarctique a pu alors devenir la masse continentale glacée qu’il demeure aujourd’hui encore.

 

Passionnante description des convulsions de la planète. On comprend, dès lors, l’engouement des peuples pour les mythes de combat cosmique. Les dieux ont-ils leur mot à dire dans ces séismes ? Et la Lémurie, Mu, l’Atlantide, où interviennent-ils dans un schéma chaotique ? Si l’on en croit la tradition sumérienne, au début il n’y avait que de l’eau. Tout n’était qu’immensité aqueuse, liquide ou volatile. Comment la terre a-t-elle pu émerger ? Aucune mythologie ne s’avance sur les mystérieux débuts de la Terre, non pas en tant que planète, mais en tant que masse terrestre sortie des flots. D’où est issue la première île ? La science propose, avec beaucoup d’aplomb, le Protogondwana. En revanche, quelques occultistes font fi de l’Eau initiale et semblent proposer une sorte de gigantesque continent couvrant presque tout le globe et ne laissant aux océans que la part du pauvre.

 

MU- Un autre continent existait dans l'océan pacifique, ce vaste continent dont le centre se trouvait situé au sud de l'équateur,  s'appelait Mu. À en juger par les vestiges qui demeure aujourd'hui à la surface des mers, sa superficie couvrait 10,000  km d'est en ouest et environ 5,000  km du nord au sud.  Toutes les iles du pacifique, isolées ou en archipels, faisaient jadis partie du continent de Mu dévastés il y a 12,000 ans par un cataclysme. Des tremblements de terres et des éruptions volcaniques détruisirent toute une civilisation et les eaux du pacifique engloutirent toute la population évaluée à soixante millions d'habitants. Mu fut le berceau de l'humanité et le siège d'une civilisation florissante, très avancée techniquement et spirituellement. Sa population était incroyablement civilisée et ses progrès scientifiques dépassaient tout ce que nous pouvons connaître aujourd'hui, ce qui n'a rien d'étonnant, puisque ce peuple avait deux cent mille ans d'expérience, alors que nos débuts scientifiques ne remontent qu'à 500 ans.

 

L'Ile de Pâques, Tahiti, les Samoa, les îles Cook,  les Tonga, l'archipel Marshall, les Gilbert, les Carolines, les Mariannes Hawaii et les Marquises sont tous ce qui reste  de cet immense continent dont l'existence est confirmée par d'innombrables légendes indiennes, chinoises, birmanes tibétaines et cambodgiennes, ainsi que par des tablettes, des inscriptions, des symboles découverts dans le Yucatan et en Amérique centrale ou dans les îles océaniennes, sans parler des vestiges préhistoriques d'Amérique du nord, des ouvrages des philosophes de la Grèce antique  et des inscriptions égyptiennes. Tous ces écrits prouvent que ce grand continent a existé et que ce fut là que l'homme fit son apparition sur la terre, il y a deux cent mille ans. Contrairement aux atlantes, les muriens étaient un peuple  pacifique, bons, généreux, paisibles et doux, pour certains le continent Mu n'était autre que le jardin d'Éden de la Bible. Ce peuple avait un amour inconditionnel pour tout ce qui touchait la nature, entre autres pour les animaux.

 

La race dominante, sur la terre de Mu, était une race blanche; le peuple était très beau, avec une peau claire ou légèrement dorée, de grands yeux très doux de couleur sombre, et des cheveux noirs raides. En dehors de cette race blanche, il y en avait d'autres, à peau jaune, brune ou noire. Mais elles ne dominaient pas. Les habitants de Mu étaient de hardis marins et navigateurs qui parcouraient le monde à bord de leurs vaisseaux de l'océan de l'est à celui de l'ouest et des mers du nord à celles du sud. Ils étaient également de grands architectes qui bâtissaient des temples immenses et des palais en pierre. Ils sculptaient et dressaient aussi de gigantesques monolithes, comme monuments. Il y avait sur la terre de Mu sept villes principales, sièges de la religion, des sciences et de l'érudition. Et beaucoup d'autres grandes villes et agglomérations étaient disséminées sur les trois terres. De nombreux ports étaient construits à l'embouchure des fleuves d'où les navires partaient pour tous les horizons, et où le commerce était florissant. La terre de Mu était le grand centre de la civilisation et du commerce; tous les autres pays du monde n'étaient que ses colonies. Ses navires transportaient sans cesse des passagers et des marchandises vers les diverses colonies.

 

Il s'avère également que Mu était la  `` Mère-Patrie ``  d'où  partirent les diverses vagues colonisatrices qui dirigeais   l'ensemble de la planète.  La fabuleuse Atlantide n'étant dans ce cas, qu'une simple colonie de l'extraordinaire continent Mu. Comme pour l'Atlantide, l'histoire de Mu, éveillaient bien des curieux positivement ou négativement, de nombreux chercheurs tentèrent d'élucidé le mystère du continent  perdu de Mu,  mais c'est  l'archéologue William Niven qui par ses découvertes fut l'un des premiers à percer ce grand mystère de Mu, et sans aucuns doutes le Colonel Jim Churchward  celui qui donna une partie de sa vie  dans des recherches  et des fouilles acharnées  pour finalement être en mesure de décortiquer une partie du mystère de Mu. J'aimerais croire que Mu ou la  Limurie soit le fameux paradis terrestre ou le jardin d'Éden enfin retrouvé.

 

L’Aggartha - Une curieuse légende dit que Lhassa est le Pôle Blanc du Monde, le Pôle Noir se situant aux antipodes dans l'île de Pâques. Les statues pascuanes seraient des monolithes géants captant les ondes maléfiques du monde pour en préserver le pôle inverse : Lhassa. Elles seraient en quelque sorte  "l'entité minérale" des cercles magiques recevant les chocs en retour lorsque les maléfices jetés par les sorciers ne frappent pas la personne visée. En tout cas, il existe un mystère de l'Extrême-Orient, entretenu par la fabuleuse Agartha. L'Agartha, qui fut révélée par Saint-Yves d'Alveydre, René Guenon et F. Ossendowsky, serait un sanctuaire souterrain caché sous la chaîne de l'Himalaya, où officieraient les Maîtres du Monde. Voici, d'après Saint-Yves d'Alveydre, brillamment commenté par M. Jacques Weiss  un reportage condensé sur ce mystérieux royaume à l'existence duquel il nous faut croire sur parole. L'Agartha est la grande Université initiatique d'Asie, et son chef, le Mahatma, joue sans l'usurper le rôle de Souverain Pontife Universel.

 

Ce rôle est essentiellement éducatif et pacifique, encore que l'Agartha possède la connaissance d'une science physique qui lui permettrait de faire exploser notre planète et que sa science psychique soit à l'avenant. Elle a voulu laisser ignorer son existence jusqu'au XIXe siècle. Pourquoi les Pontifes ont-ils dérobé leur Université aux regards du public? Parce que leur science aurait, comme la nôtre, armé contre l'humanité, le Mal, l'Anti-dieu et le gouvernement général de l'Anarchie. Les mystères ne seront abrogés que Si les promesses de Moïse et de Jésus sont tenues par les Chrétiens, c'est à  dire Si l'anarchie du monde fait place à la Synarchie. Où se trouve l'Agartha? Il ne convient pas de donner ici d'autres précisions que les suivantes : Avant Ram, son centre qui était à Ayodhya, la Ville Solaire, passa en un autre point; puis, en 1800 av. JC le sanctuaire se fixa dans l'Himalaya en un endroit connu de plusieurs millions d'Asiatiques. L'on ne trouvera parmi eux aucun traître pour révéler le lieu de ses nouvelles assises. Le territoire sacré de l'Agartha a une population de 20 millions d'âmes (4); il n'y a pas de prison; la peine de mort n'est pas appliquée, la police est faite par les pères de famille. Des millions de Dwijas (deux fois nés) et de Yogis (unis en Dieu) habitent les faubourgs symétriquement divisés de l'Agartha et sont répartis dans des constructions principalement souterraines. Au-dessus d'eux 5000 Pandits (savants), 365 Bagwandas (cardinaux), puis les douze Membres de l'initiation Suprême. Les bibliothèques qui renferment depuis 55 700 ans la véritable synthèse de tous les arts et de toutes les sciences, sont accessibles aux profanes. Elles se trouvent dans les entrailles de la Terre. Les véritables archives de la Paradesa (Université) occupent des milliers de kilomètres.

 

Le jour où l'Europe aura fait succéder la Synarchie trinitaire à son gouvernement général anarchique, toutes ces merveilles deviendront accessibles. D'ici là, malheur aux imprudents qui se mettraient à fouiller la terre. Ils n'y trouveraient qu'une déconvenue certaine et une mort inévitable. Seul, le Souverain Pontife de l'Agartha, avec ses principaux assesseurs, possède la connaissance totale du catalogue de cette bibliothèque  planétaire. Les fakirs sont pour la plupart d'anciens élèves de l'Agartha qui ont arrêté  leurs études avant les hauts grades. Nul ne peut emporter de l'Agartha les textes originaux de ses livres d'études. La mémoire seule doit en conserver l'empreinte. C'est ainsi qu'au VIe siècle av. JC, Cakya Mouni (Bouddha) revenant dans sa cellule après une  excursion, poussa un cri terrible en ne retrouvant plus les cahiers d'études sur lesquels il comptait pour accomplir son mouvement révolutionnaire préparé en cachette. En vain courut-il au Temple Central où demeure le Brahatmah;  les portes en restèrent impitoyablement fermées. En vain mit-il en oeuvre pendant  toute une nuit la totalité de ses notions de magie. La Hiérarchie Supérieure avait tout prévu et savait tout. Le fondateur du Bouddhisme dut s'enfuir et dicter en toute hâte à ses premiers disciples ce que sa mémoire avait pu retenir. Évidemment, on ne peut que mettre en doute ce récit rocambolesque, rêvé par le bon Saint-Yves d'Alveydre ou qui lui fut conté par un fakir mythomane; toutefois, le royaume souterrain. de l'Agartha appartient à  la tradition.

 

Il n'est peut-être pas inventé de toutes pièces. Reste à discerner la vérité qui se cache sous l'affabulation. Qu'à une époque très reculée, des initiés ou les hommes de commandos planétaires, constitués en sectes secrètes, aient choisi les grottes de l'Himalaya, du Kohistan ou de Bâmiyân pour se retirer du monde ignorant, ne heurte pas le bon sens. Nous avons au contraire mille preuves de l'existence de noyaux occultes en Amérique (Tianhuanaco, Tacarigua), en Europe (Glozel), en Afrique (Memphis et Zimbabwe), en Asie Mineure et en Asie centrale. La légende de l'Agartha s'est-elle développée sur ces bases mal connues et parcimonieusement révélées ? C'est possible. L'archéologue traditionaliste Michel Carguèse présente une autre hypothèse aventureuse, mais que ne sauraient répudier les cosmonautes qui se préparent à coloniser la Lune en s'enfonçant comme des taupes dans le sol de notre satellite, à l'intérieur de machines qui agiront comme des perforateurs Il se pourrait que des êtres venus des planètes, incapables de supporter longtemps l'atmosphère terrestre, se soient enfoncés dans le sol, laissant à   la surface l'incompréhensible trace de leur passage. Incompréhensible pour nous, mais non pour ceux de leur race. Des ancêtres supérieurs auraient donc habité l'Agartha en y pénétrant par le Dolmen de Do King (Tibet), comme ils auraient pénétré dans d'autres centres souterrains de Bretagne, de Palestine et des Indes, c'est-à-dire aux points du globe où foisonnent les dolmens ou les grottes.

 

 En ce sens, les alignements de Carnac en France prennent une signification fantastique qui fut mentionnée par la mythologie des Celtes et il est intéressant de noter que les extra-planétaires des Andes, avant de s'exiler vers l'Égypte, s'enterrèrent dans la cité souterraine de Tianhuanaco, ce qui est pour le moins une coïncidence exagérée... Selon une croyance américaine, il existerait au pôle nord, un passage permettant d'atteindre un monde souterrain. Reprenant le mythe de l'Agartha, G. Trarieux d'Egmond, à propos de science antique, écrit en associant l'expérimental à l'occulte.  Ces calculs (les Nombres) sont encore conservés ainsi que toutes les sciences sacrées, dans la Souterraine Agartha. Ils furent légués par l'Atlantide à l'Égypte, ainsi que son symbole: le Sphinx.  L'étude des énergies de la Nature fut, elle aussi, poussée plus loin qu'elle ne l'a été depuis lors. Non seulement les  conquêtes modernes  - Si l'on peut les appe1er de ce nom - l'invention des aéronefs, des gaz asphyxiants et des bombes furent connues de ces peuples antiques, mais aussi d'autres  forces qui nous sont inconnues, telles que les énergies de l'éther.  Ainsi, chez les occultistes, se perpétue la tradition atlantidienne mêlée au fatras de l'invention hindoue. En 1947, un aventurier qui se faisait appeler Prince Cherenzii Lind, Maha Chohan (Grand chef) et Suprême Régent du Royaume de l'Agartha, vint en France rencontrer Frère Michael Ivanoff, Grand  Maître de la Fraternité Blanche Universelle de Sèvres.

 

les mystiques du soleil

J.M. angebert

Edition R. LAFFOND

 1970

Qui sont ces mystiques du soleil fanatiques et meneurs de foule, grands initiés ou fondateurs de religion.

 

Fils de la lumière, héritiers du feu cosmique, « les mystiques du soleil » furent dans l'Antiquité les chefs spirituels et temporels d'immenses empires : Akhenaton, le pharaon androgyne, descendant des Atlantes; Zoroastre, le mage perse, annonciateur de l'âge d'or après une ère d'iniquité; Alexandre, le « cosmocrate », venu porter en Asie le message grec de la liberté; Julien, enfin, injustement dit « l'Apostat », destructeur des superstitions et restaurateur des temples.

 

Cette grande chaîne des initiés fut rompue par le christianisme. Qui, dans notre monde moderne, reprendra la quête sacrée pour retrouver les secrets de la connaissance, le chemin de la vie et de la mort ? Frédéric II, l'incarnation vivante de l'antéchrist, Napoléon, le messie impérial rassembleur de l'Europe, et Hitler, détenteur de l'énergie cachée dans le svastika ou croix gammée, n'ont réussi qu'à déchaîner « les forces noires ». Mao Tsé-toung, en réveillant le « soleil rouge » de la révolution, a-t-il ranimé la flamme destinée à embraser notre planète ?

Exotériquement, le Soleil a été adoré de temps immémorial comme le donneur de vie, parce que la multitude était incapable de voir au-delà de ce qui n'est que le symbole d'une grande vérité spirituelle. Mais à côté de ceux qui adoraient ce que voyaient leurs yeux de chair, il y a toujours eu une petite minorité, aujourd'hui croissante (sorte de sacerdoce consacré par le mérite plutôt que par les rites), de gens qui ont vu et qui voient les éternelles vérités spirituelles, derrière les formes temporaires et éphémères revêtant ces vérités de diverses façons, les accompagnants d'un cérémonial adapté aux époques et aux peuples qui les ont reçues.

Pour cette élite éclairée, l'étoile légendaire de Bethléem resplendit à nouveau d'année en année. Elle est le soleil mystique de minuit qui pénètre notre planète au moment du solstice d'hiver et qui commence à irradier, du centre de la Terre à la périphérie, des vibrations de Vie, de Lumière et d'Amour, les trois attributs de Dieu.

Ces rayons de gloire spirituelle et de pouvoir remplissent notre globe d'une lumière surnaturelle qui enveloppe indifféremment toutes les créatures de la Terre, de la plus humble à la plus évoluée. Mais tous ne sont pas capables de bénéficier dans la même mesure de ce don merveilleux. Certains en obtiennent davantage, d'autres moins, et quelques-uns, hélas! semblent ne pas participer à ce grand influx d'amour que le Père nous a envoyé avec son Fils unique, parce qu'ils n'ont pas développé en eux l'aimant spirituel qu'est l'enfant-Christ intérieur, seul capable de nous guider vers la Voie, la Vérité et la Vie.

On y parle d’Akhénaton, pharaon maudit, de Zoroastre, Alexandre Le Grand, Frederic II de Hohenstaufen, Julien le Roi – Hélios, Napoléon, Hitler, le soleil noir et Mao Tse Toung, le soleil rouge, tous se sont référés au soleil.

 

LE  SONGE  DE  POLIPHILE

FRANCESCO  COLONNA

ÉDITION  JEAN DE  BONNOT

 2004

Publié en 1546, le Songe de Poliphile est l’adaptation de l’Hypnerotomachia Poliphili de Francesco Colonna, parue à Venise en 1499, par le grand  et génial imprimeur Mantegna.

 

Depuis François 1er, tout ce que le monde occidental compte de têtes couronnées, d’alchimistes et d’érudits de tout poil a eu ce livre entre les mains. Un ouvrage énigmatique qui, encore aujourd’hui, fait s’interroger nombre d’historiens, de philosophes, d’architectes, de psychanalystes et autres chasseurs d’énigmes. C’est un des plus beaux et des plus curieux livres d’art de la Renaissance.

 

Poliphile rêve de la belle Polia, mais elle se montre totalement indifférente à ses nombreuses avances. Commence alors un voyage initiatique qui le conduira sur l’île d’Amour: Cythère. Le rêve commence dans une forêt obscure (comme dans la Divine Comédie de Dante), où Poliphile s’endort au pied d’un arbre et se retrouve transporté en songe dans un monde merveilleux.

On découvre alors d’incroyables paysages de ruines et de temples antiques, il croise également des êtres fabuleux, monstres, faunes, dieux et déesses. Les nymphes se montrent très attentionnées…et elles lui présentent Polia, ce qui va donner une cérémonie nuptiale d’un érotisme torride, puis les amants débarquent ensemble sur Cythère où règne le dieu de l’amour, Cupidon, mais lorsque Poliphile veut posséder sa maîtresse, elle s’évapore dans ses bras, il comprend alors que tout cela n’était qu’un rêve.

 

Environ 200 gravures originales accompagnent le texte.

 

le songe de poliphile

Francesco COLONNA

Edition Club

 2007

Étude très approfondie de ce conte qui est reconnu comme étant un des plus beaux textes ésotériques de la littérature mondiale. Ecrit par le Vénitien F. Colonna vers 1470, ce conte contient toutes les subtilités et beauté des arts et des sciences de son époque. Ce travail de recherche sur ce conte fait appel à l’herméneutique, le symbolisme, l’alchimie, l’astrologie, la théurgie, on est chez Rabelais (Thélème) puis en Grèce chez Aristote, en Italie avec Boccace etc. Un chef d’œuvre à découvrir où toutes les pensées, toutes les traditions, et toutes les philosophies peuvent se reconnaître.

 

Le rêve commence, comme la Divine Comédie, dans les affres d’une forêt obscure, où Poliphile recru de fatigue s’endort au pied d’un arbre et se retrouve transporté en songe (un rêve dans le rêve) dans un monde merveilleux, jonché de débris antiques. Cependant, de nombreux bâtiments sont encore intacts et Poliphile nous en raconte l’architecture par le menu : leurs proportions, leurs ornements, les inscriptions qu’ils portent (souvent en grec, latin et Hébreu, parfois même en arabe). Son périple lui fait rencontrer force allégories et êtres fabuleux : des monstres, des faunes, des nymphes, des dieux et déesses. Les nymphes en particulier se montrent très attentionnées et lui présentent « sa » Polia, procèdent à une cérémonie nuptiale, puis emportent les amants sur l’île de Cythère où règne le dieu de l’amour Cupidon. Mais lorsque Poliphile veut serrer sa maîtresse contre lui, elle s’évapore dans ses bras et il comprend que tout cela n’était qu’un rêve.

 

Un tel schéma narratif ne suffirait pas à lui seul à remplir le livre : l’essentiel des pages est consacré à des descriptions plus que minutieuses de l’architecture des bâtiments que Poliphile trouve sur sa route, à des gloses sur l’agencement des jardins merveilleux et des buissons sculptés qu’ils contiennent, à la présentation de machines évoquant celles de Léonard de Vinci, qui ne laissent pas de le surprendre, et à l’interprétation enfin des nombreuses écritures qui se trouvent sur les édifices, sculptures, stèles, etc., qui ornent le chemin du héros.


Un livre de bonheur.

 

les oracles de nostradamus

 

Edition J. de Bonnot

 1976

Comme Paco Rabanne, Michel de Nostredame (1503-1566), alias Nostradamus, est un garçon plutôt sympathique lorsqu'il ne s'occupe pas de « secrètes études » ni de « pronostications ». On connaît un peu sa vie, bien que la légende dorée s'en soit emparée. Si on laisse courir la légende, pour ne s'intéresser qu'aux faits avérés, on se prend à côtoyer un hardi médecin de la Renaissance, grand voyageur, qui se distingue par son courage à lutter contre la peste, avec d'ailleurs un certain succès, peut-être dû à une «pharmaceutie » de son invention. Issu d'une lignée juive récemment convertie au catholicisme, sorti d'une des plus prestigieuses universités de son temps pour l'enseignement de la médecine (Montpellier), écrivant couramment le latin et le grec, ayant dévoré les auteurs antiques, le personnage est un érudit qui ne manque pas de panache.

 

Là où le tableau s'assombrit, c'est que l'efficace médecin est également féru d'occultisme et qu'il cultive une affection spéciale pour l'astrologie.

 

Cette attirance n'a rien d'étonnant pour l'époque puisque l'astronomie et l'astrologie sont alors enseignées conjointement dans les universités et que les médecins se servent quotidiennement des configurations astrologiques pour délivrer leurs prescriptions. Seulement Nostradamus s'y complaît à un point tel qu'il décide, la cinquantaine arrivant, de faire des «pronostics» son métier d'appoint.

 

Il vient de s'établir à Salon-de-Provence, dans son Midi natal, trois ans plus tôt. Jusque-là sa vie n'a pas été une réussite, au moins sur le plan de la popularité.

 

A Agen, il n'a pas réussi à sauver sa propre famille de la peste. Suspect. La rente substantielle et la notoriété considérable que cette occupation va lui procurer seront les bienvenues. Sans doute le pousseront-elles à ne plus lâcher le gouvernail, pendant les seize dernières années de sa vie. Naguère comme aujourd'hui, le commerce de l'avenir assure une retraite confortable et une vie sociale attrayante.

 

En 1550, il commence, comme tant d'autres, par éditer un « almanach », c'est-à-dire un calendrier de prédictions basées essentiellement sur les astres. Le genre est extrêmement prisé du peuple. Nostradamus s'amuse à façonner ses premières prévisions, dans le style énigmatique de la pythie de Delphes ou de la sibylle de Cumes. On les trouve distrayantes et elles remportent un certain succès. Le médecin astrologue se taille une solide réputation. Mais enfin la concurrence est rude, trente mille astrologues officient dans la capitale, sans compter ceux qui exercent dans le reste du royaume... Vers 1555, il décide de réunir ses prédictions dans un ouvrage plus ambitieux qu'il fait imprimer à Lyon, chez Macé Bonhomme. Premier livre de ses fameuses Centuries.

 

Les Centuries (ensemble de cent vers) seront rééditées plusieurs fois de son vivant, avec, jusqu'à sa mort, de nouveaux ajouts. La première édition compte trois-cent cinquante-trois quatrains, la dernière neuf-cent-quarante. Il est très possible qu'avec cet ouvrage particulièrement soigné et bourré de références savantes Nostradamus escomptait toucher un public cultivé, formé d'humanistes, de lettrés et de puissants. Un public qui avait les moyens intellectuels d'apprécier ses jongleries mentales, mais aussi les moyens financiers d'entretenir un devin « maison » - et pourquoi pas de court-circuiter les foudres de l'Inquisition (on sait que Nostradamus fit un bref passage devant ses représentants, passage dont il n'eut pas à souffrir d'ailleurs).

 

Que la sortie de ces Centuries en soit directement la cause ou non, un an après leur première édition, Nostradamus est reçu pour consultations par la reine Catherine de Médicis, qui lui verse une coquette somme d'argent. Il semble que la reine, qui aimait s'entourer d'un aréopage de devins, ait beaucoup apprécié ses services. Quelques années plus tard, elle lui octroie le titre de médecin du roi. (L'anecdote du « miroir magique », où seraient miraculeusement apparus ses fils, François II, Charles IX et Henri III, indiquant qu'ils allaient tous trois monter sur le trône, est plus que suspecte : l'historien Nicolas Pasquier la rapporte comme étant une mise en scène de l'astrologue-escroc Cosimo Ruggieri. Nostradamus n'aura guère l'occasion de profiter de son titre officiel. Il meurt à soixante-trois ans, dans sa maison de Salon.

 

C'est aux Centuries et à elles seules que le mage doit sa gloire posthume. Ses almanachs sont sans doute estimés trop datés - ou trop évidemment erronés! C'est dans les Centuries qu'on a « lu » l'avènement de la Révolution française, les prises de pouvoir de Napoléon ou d'Hitler, l'élection de François Mitterrand, la montée de l'islamisme, la bombe atomique, l'accident de Tchernobyl... Et la destruction de Paris. Mais Nostradamus est un « virtuose de l'ambiguïté », qui a multiplié les anagrammes, les symboles, les références mythologiques, crypté tous ses quatrains à coups d'apocopes, d'aphérèses, syncopes, anastrophes et autres prosthèses. C'est donc sur le dos de ses « traducteurs » que repose le fardeau de ses pronostics merveilleux. Inutile de rappeler que ceux-ci, sauf exceptions rarissimes (lorsqu'ils se recopient servilement), ne sont pas d'accord entre eux. Chaque exégète ayant développé sa propre recette, la confiture diffère d'un livre à l'autre. En parcourant les milliers de ses «traducteurs», on se rend vite compte que ceux-ci utilisent le mage pour émettre leurs propres prophéties ou laisser libre cours à leurs fantasmes. L'oeuvre de Nostradamus est une auberge espagnole, où chacun trouve ce qu'il apporte. L'avenir à la carte... Depuis quatre siècles.

 

Maudits traducteurs auxquels s'en prenaient déjà Nostradamus dans la Centurie VI, quatrain 99, un passage en latin peu connu, ici traduit : «Avertissement contre les lecteurs ineptes. Que ceux qui liront ces vers réfléchissent mûrement! Que le profane et l'ignorant s'en éloignent mêmement! Arrière aussi les astrologues, les sots, les charlatans, pareillement! Que soit maudit selon les rites celui qui agira autrement!»

 

En France, le traducteur-vedette de Nostradamus est l'incontournable Jean-Charles de Fontbrune. C'est lui qui, ne voulant pas être en reste sur le quatrain d'effrayeur, a décidé de rejoindre le train de l'Apocalypse' Circus, déjà encombré de Rabanne et Teissier. Il nous a avertis que l'Antéchrist allait sortir de l'ombre en juillet 1999 et que celui-ci nous conduirait à une « guerre terrible sur l'Europe et une bonne partie de la Terre » (jusqu'en 2025). Pas de destruction de Paris? Non. Pourtant, en 1980, il prévoyait « l'invasion aérienne de la France » pour 99. Les instruments de mesure ne devaient pas être au point. D'ailleurs, « méthode du soupirail » faisant, Fontbrune revendique « 20 % d'erreur » et jure ses grands dieux qu'aucune prophétie de Nostradamus n'est inéluctable : « S'il nous les a transmises, c'est pour nous avertir. A nous d'en tirer les conclusions. » Un esprit chagrin se demanderait certainement à quel titre une prédiction qui n'est pas faite pour se réaliser peut encore être définie comme « prédiction »...

 

M. Jean-Charles de Fontbrune s'appelle en réalité Jean Pigeard de Gurbert. Il a emprunté ce pseudonyme à son père Max. Car Jean-Charles de Fontbrune, leader du Parti de la Catastrophe dans les années quatre-vingt eut un père qui fut, lui, leader du Parti de la Catastrophe à la fin des années trente. Cycles et éternel retour. Comme l'a noté Elisabeth Bellecour, ce Jean-Charles est, comme son papa, un petit malin. Chez eux, Nostradamus est une affaire de famille. Il fait partie du patrimoine. On se le repasse et on se l'accommode.

 

l’ÉsotÉrisme

Luc benoist

PUF

 1975

Petit livre très bien fait qui explique et développe ésotérisme et exotérisme, les 3 mondes, la tradition, les grands et petits mystères, les castes et les métiers, mysticisme et magie, le monde intermédiaire, les cycles, et les diverses traditions de l’Orient et de l’Occident.


Dans ce petit livre compact mais dense, Luc Benoist tente de présenter l’ésotérisme dans une perspective historique. Dans la première partie, il énonce les grandes lignes de ce mouvement que l’on retrouve dans toutes les civilisations, pour enchaîner en seconde partie sur l’aspect ésotérique des différentes religions du monde.

L’ésotérisme est à la base un enseignement oral visant à communiquer au disciple la sagesse de l’âme et de l’esprit. Cet enseignement, fondé sur la nature cachée des choses, recourt beaucoup au symbolisme étant donné l’inaptitude du langage à décrire les conceptions de l’esprit.

 

Il est de ce fait difficilement accessible au commun des mortels, mais permet de comprendre la vérité intérieure de toute forme religieuse ou non.

On peut l’assimiler à une quête initiatique constituée de plusieurs étapes jusqu’au stade ultime consistant en une « délivrance », une « vision béatifique », une communion avec l’Infini, bref, un état universel défini par une diversité de termes forcément imparfaits…

J’ai bien aimé l’approche sérieuse et documentée de cet ouvrage, moi qui ai toujours eu une méfiance épidermique vis-à-vis des religions et embrigadements sectaires quels qu’ils soient. En revanche, j’ai trouvé la lecture assez ardue, avec beaucoup de termes pointus pour parler d’un domaine obscur pour l’individu lambda. Et pourtant, le sérieux et la rigueur du contenu ont modifié l’image en grande partie négative que j’avais d’une discipline injustement dévoyée. En effet, on est ici à mille lieues de l’ésotérisme de bazar surexploité par les gourous et autres escrocs sans scrupules, une perversion qui a fini par quasiment décrédibiliser la discipline tout entière.

Ma crainte était souvent de mal interpréter une phrase un peu abstraite que je ne comprenais pas. Si je me suis accroché, c’est parce que le sujet m’intéresse, et au final j’ai appris deux trois trucs. Ce qui ressort surtout de cette lecture, c’est l’universalité de l’ésotérisme, comme un pont entre les religions dans la mesure où celui-ci est le socle de toutes les croyances, mais un socle qui a fini par être caché et parfois même réprimé par les grandes religions, tandis que les sociétés secrètes cherchaient à protéger ce savoir difficilement exprimable et donc difficilement transmissible.

A tel point que, on l'ignore souvent, les contes de notre enfance revêtent un caractère ésotérique et ne sont que la perpétuation d’une mémoire ancestrale.

 

l’ÉsotÉrisme

Antoine faivre

PUF

 1992

Le but de ce petit livre est d’esquisser les contours de l’ésotérisme en s’appuyant sur les courants de pensée qui illustrent le monde occidental.

À la base, une notion de gnose et de sociétés initiatiques.

 

De l’initiation maçonnique au yoga en passant par l’alchimie ou le spiritisme, l’extrême diversité de ce qui relèverait de la catégorie d’ésotérisme fait perdre tout sens précis à cette notion. Or l’intérêt porté à la dimension irrationnelle et spirituelle de l’homme ne cesse d’augmenter le nombre de manifestations dites ésotériques, qu’elles soient pratiques ou théoriques, nouvelles ou réactualisées.

 

La catégorie scientifique voit dans l’ésotérisme une sous-culture ou une sous-religion dont l’étude est indigne d’entrer dans le champ honorable des sciences religieuses. La remarque par laquelle Vincent Goossaert ouvre son compte rendu d’un ouvrage consacré à l’alchimie intérieure témoigne indirectement de cette attitude : « Il faut assurément de puissants esprits, à la fois d’une grande érudition et d’une grande audace, pour faire sortir toute une tradition ésotérique des limbes d’un mysticisme peu fréquentable et lui faire passer la grande porte des sciences religieuses . »

 

La catégorie hérésiologique recouvre les réactions de bien des catholiques, y compris des théologiens, qui réduisent l’ésotérisme aux hérésies répertoriées et qui, à ce titre, ne voient pas quel intérêt il peut y avoir à ressasser ces vieilles histoires connues de gnosticisme et de magie. Ainsi, J. Grisar conclut l’article qu’il consacre à Franz von Baader dans le Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques par cette formule sans appel : « Il va sans dire que sous ces conceptions [théosophiques] se cache toute une série d’erreurs dogmatiques. » (C’est nous qui soulignons, car cela irait mieux en le disant et surtout en le montrant et l’argumentant.)

 

La dernière catégorie, l’ésotérique, prenant le contre-pied des deux précédentes, juge l’ésotérisme trop élevé pour qu’il puisse être apprécié à sa juste valeur d’un point de vue autre que celui d’un ésotériste, et surtout pas de celui d’un théologien, dont on sait bien qu’il est par essence dogmatique, c’est-à-dire borné et enfermé dans un système aussi clos que rigide.

 

Si les tenants de la première catégorie ont vu (et voient malheureusement encore) leur jugement trop souvent confirmé par les étudiants en ésotérisme qui préfèrent leur imagination à l’histoire, et l’affabulation aux sources authentiques, il n’en demeure pas moins que l’étude des courants ésotériques est en voie d’acquérir progressivement ses lettres de créance auprès des institutions académiques. En effet, notamment grâce aux travaux novateurs de Frances A. Yates sur la « tradition hermétique » (du titre de son célèbre Giordano Bruno and the hermetic tradition), la recherche sur les courants ésotériques a acquis droit de cité dans le monde scientifique. L’ésotérisme peut fort bien n’être pas jugé très sérieux, mais l’étudier peut désormais être une chose sérieuse et faire l’objet d’une discipline spécifique élaborant de manière rigoureuse la délimitation de son objet et la méthodologie la plus adaptée à celui-ci.

 

L’ambition de cet ouvrage est d’esquisser les contours de cette forme de pensée, en s’appuyant sur les courants qui l’illustrent dans le monde occidental, et particulièrement depuis le début des Temps modernes.

 

L’ÉSOTÉRISME À  L’ÈRE DU SOUPÇON.  LES  MÉFIANCES INSTITUTIONNELLES. POLITICA  HERMETICA

DIVERS  AUTEURS

ÉDITION  L’ÂGE  D’HOMME

 2009

Ce numéro 23 de Politica Hermetica revient sur vingt ans de méfiances, voire de dénigrement que l’entreprise de Politica Hermetica a suscité, cristallisant des soupçons venus de milieux divers, religieux, universitaires ou politiques, voire d’institutions. Après l’analyse des buts purement scientifiques et du parcours de l’association dont les colloques, depuis 1986, ont nourri la publication annuelle de la revue, deux pistes ont été suivies : une étude des processus d’amalgame et de raccourci dans la France contemporaine d’une part et de l’autre quelques exemples historiques de ce type d’attitude. La maçonnerie dénoncée comme religion païenne (Pierre Noël) ou la symbolique maçonnique soupçonnée de servir de masque au retour du religieux (Y. Yvert Messeca). Des prises de position « strictes et anti-ésotériques » significatives dans l’Eglise catholique sont analysées ensuite par Jerôme Rousse-Lacordaire.

 

Mais la mesure est prise également des limites inhérentes à ce mode d’expression, peu relayées mais néanmoins pernicieuses. Deux études complètent cette 23e livraison sur les comptes de l’Abbé Saunière à Rennes- le- Château et les rapports d’Alain Daniélou avec son Maître Swâmî Karpâtrî.

 

Sommaire des articles de ce livre :

 

Politica Hermetica, une expérience de 20 ans par Jean Pierre Laurent

De l’apologétique négative en matière d’ésotérisme : Trois jugements catholiques sur l’ésotérisme contemporain (2002-2007) par Jérôme Rousse Lacordaire

Un culte de Baal au XXe siècle par Pierre Noël

Amiable versus Wirth : la contestation du symbolisme au sein de la Franc-Maçonnerie française à la fin du XIXe siècle. Par Jean Yves Camus

Rennes-le-Château, une affaire paradoxale : du nouveau sur les comptes de l’Abbé Saunière. Par Laurent Bucholtzer

L’hindouisme traditionnel et l’imposture d’Alain Daniélou, par Louis Gabin.

Quelques notes de lectures de France et d’Allemagne clôturent cet ouvrage

 

L’ÉSOTÉRISME DE QUELQUES SYMBOLES GÉOMÉTRIQUES  CHRÉTIENS

Louis CHARBONNEAU – LASSAY

Editions TRADITIONNELLES

 1975

Ami de R. Guénon, l’auteur archéologue, philosophe et symboliste très chrétien, développe ici 4 thèmes

Louis Charbonneau-Lassay naquit le 18 novembre 1871 à Loudun, dans le Poitou. Animé d’une profonde foi chrétienne dès sa prime jeunesse, il choisit d’entrer comme novice dans la congrégation des Frères de Saint Gabriel où il s’adonna à l’étude de la patrologie. Il entama ensuite sa carrière professionnelle en tant qu’enseignant à Poitiers et devint parallèlement élève de l’illustre savant local, Joseph Moreau de la Ronde, grand féru d’archéologie.

En 1903, la congrégation fut dissoute et Louis Charbonneau décida de réintégrer un statut de laïque, en faisant cependant vœu « de rester fidèle à Dieu et à la religion, et de travailler de toute son âme à l’étude et à l’histoire de tout ce qui concerne le catholicisme.  Il se consacra alors aux recherches scientifiques, livrant plus de soixante-dix articles de sujets variés : préhistoire, archéologie celtique et gallo-romaine, numismatique, héraldique, folklore et légende. Peu à peu, son intérêt pour le symbolisme se précisa, et il commença bientôt sa double activité d’iconographe-graveur, concrétisant manuellement le fruit de ses observations.

Quant à la numismatique, l’héraldique et l’étude des sceaux, il s’y spécialisa également, ces domaines ayant toujours joué un rôle particulièrement important dans le symbolisme. À ses yeux, ces prolongements, essentiels pour ses recherches, n’étaient pluridisciplinaires qu’en apparence et constituaient en fait un tout indissociable.

Toute sa vie il écrivit sur le symbolisme chrétien, dont cet ouvrage intitulé « l’ésotérisme de quelques symboles chrétien » et dont je donne ci-dessous un extrait :

 Le Cœur blessé de Jésus-Christ triomphe au milieu d’une gloire de flammes et de rayons ; il y forme, en même temps, le centre de deux cercles dont le premier porte la croix et les signes astronomiques des sept planètes, emblème des espace infinis du firmament, qui correspondent aux sept cieux des mystiques orientaux ; le second cercle porte les douze signes du zodiaque qui président à la succession des saisons et des années, symbole de l’infinie durée des temps passés et à venir ?

Voici donc, par-là, le cœur glorifié de Jésus-Christ posé au lieu et place qu’occupait la Terre dans le système géocentrique de Ptolémée qui faisait loi à l’époque où fut sculpté le marbre de Saint-Denis d’Orques, le Cœur du Christ posé, aussi, comme centre de l’infinité des temps et l’infinité des espaces, donc comme centre même de l’Univers entier qu’il remplit de l’irradiation de son amour et de sa gloire »  

 Le lis est la perle des fleurs, et la rose en est l’escarboucle admirable. Il en est le roi ; elle, la reine incontestée. Par leur éclat, par leur grâce parfaite, par l’arôme embaumé qui s’envole de leurs calices, ils se partagent l’empire de la beauté florale et l’admiration des hommes. Aussi, après les paganismes qui les avaient honorés, la Religion Chrétienne, qui choisit pour relier l’homme à Dieu ce qu’il y a de plus excellent sur terre, prît-elle le lis et la rose pour matérialiser en symboles profonds le Seigneur Jésus-Christ, la Vierge, sa mère, et les certitudes et les grandes espérances que nous tenons de lui.

 

 La rose, surtout, fut l’élue de la symbolique chrétienne, ainsi donc, dans la symbolique chrétienne, la Rose se présente comme l'un des emblèmes les plus riches en aspects divers, avec ses sens multiples de fleur d'Amour et de Charité, de Source de vie, d'image de l'Humanité du Sauveur, de sa Beauté, de sa Passion sanglante, de sa Personne ressuscitée et de notre future résurrection, d'emblème, enfin, de l'éternelle félicité promise par Lui et en Lui.

 Voilà, en résumé, ce que nos pères ont fait de la Rose dans le trésor des emblèmes du Seigneur Jésus-Christ. Tout ce que je pourrais dire de plus serait de trop ici ; j'ajoute seulement, comme un nécessaire hommage à leur piété et à leur génie, que si nos anciens symbolistes chrétiens ont été des grands artistes, ils ont été aussi de merveilleux poètes.

 

Est développé également : La triple enceinte dans l’emblématique chrétienne les graffites symboliques du monastère des Carmes à Loudun Le trident – Les graffites inconnus de la chapelle du Martray à Loudun, Le serpent d’airain.

 

l’ÉsotÉrisme pour quoi faire ?

Y.A. dauge

Edition DERVY

 1986

Mettre en lumière la vérité et les exigences de la démarche ésotérique, tel est le but de cet ouvrage. Répondant aux grands problèmes de notre époque, il a été conçu comme un instrument fondamental de travail. Comment utiliser la totalité de notre puissance intérieure, percevoir le réel dans sa globalité, comprendre la texture du Vivant, nous insérer dans le circuit des Énergies créatrices ? Comment vaincre la pesanteur, la psyché, la mort, par le yoga du Cœur ? Voilà quelques-uns des thèmes traités dans cette sorte de vade-mecum de métamorphose, où le lecteur trouvera un itinéraire soigneusement balisé pour la joie de la découverte.

 

Le substantif « ésotérisme » n’a été inventé qu’au XIXe siècle. Il est apparu en 1828 sous la plume d’un érudit luthérien alsacien, Jacques Matter, dans son Histoire critique du gnosticisme, et désigne un courant de pensée situé en-dehors d’une religion précise. L’ésotérisme devient un monde en soi, une nébuleuse. Il y a d’ailleurs eu mille définitions de l’ésotérisme. Des spécialistes comme Antoine Faivre ou Jean-Pierre Laurant parlent à juste titre de l’ésotérisme comme d’un « regard » plus que comme une doctrine et tentent d’en repérer les grandes caractéristiques. On peut en retenir quatre ou cinq. L’ésotérisme vise tout d’abord à réunifier des connaissances présentes dans toutes les traditions philosophiques et religieuses, avec l’idée que, derrière elles, se cache une religion primordiale de l’humanité.

 

L’ésotérisme fait ainsi presque toujours référence à un âge d’or où l’être humain possédait une connaissance qui s’est ensuite difractée à travers les différents courants religieux. Autre trait fondamental : la doctrine des correspondances. Cette doctrine affirme l’existence d’un continuum entre toutes les parties de l’univers, dans la pluralité de ses niveaux de réalité, visibles et invisibles, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. C’est cette idée qui fonde la pratique de l’Alchimie (voir encart).  Elle part du postulat que la Nature est un grand organisme vivant que parcourt un flux, une énergie spirituelle qui lui donne sa beauté et son unité. Or seule une pensée magique et ésotérique peut élucider les mystères de cette Nature enchantée. Enfin, dernier élément, la place centrale de l’imagination comme médiation entre l’homme et le monde. Plus que par son intelligence rationnelle, c’est par son imaginaire et la pensée symbolique que l’être humain va se relier à la profondeur du réel. C’est pourquoi les symboles se trouvent au fondement même de l’ésotérisme.

 

Parce qu’en Occident les religions ont progressivement perdu leur dimension symbolique ! Elles ont privilégié la pensée logique, le dogme et la norme contre les symboles et l’expérience mystique. Dans l’histoire du christianisme, le XVIème siècle marque une rupture fondamentale avec d’un côté la naissance de la Réforme protestante qui constitue une critique de la pensée mythique, et de l’autre la réponse du catholicisme avec la contre-réforme, mise en œuvre au Concile de Trente, qui élabore un  catéchisme, c’est-à-dire un ensemble de définitions de ce qu’il faut croire. C’est un extraordinaire verrouillage théologique qui ne laisse plus de place au mystère, à l’expérience, à l’imaginaire, mais entend tout expliquer et tout définir en s’appuyant sur la scholastique thomiste. A l’heure actuelle, nous ne sommes toujours pas sortis de la religion/catéchisme. Pour la plupart gens, le christianisme c’est d’abord ce qu’il faut croire et ne pas croire, ce qu’il faut faire et ne pas faire. On est très loin de l’Evangile et du sacré. C’est pourquoi certains vont chercher le sacré à l’intérieur des religions dans des mouvements de type mystique-ésotérique, ou bien en-dehors, dans l’ésotérisme, c’est-à-dire dans des courants parallèles qui mettent en avant la pensée symbolique. On assiste aujourd’hui, à des niveaux très divers,  à un intérêt du public pour ces deux types de voies spirituelles.

 

Puisqu’il existe hors traditions, l’ésotérisme a pu générer, à côté de pensées très profondes, des délires sectaires et des fantasmagories en tout genre. C’est pour cette raison que l’ésotérisme a mauvaise presse auprès de la communauté intellectuelle. Le caractère ésotérique des religions est en revanche beaucoup moins disqualifié, parce qu’il concerne une “élite” censée s’intéresser au plus profond, au plus intérieur et donc au plus authentique de la religion. Ce qui n’empêche pas que certains mouvements traditionnels, comme la kabbale ou le soufisme, aient aujourd’hui des représentants qui ressemblent à des gourous et proposent une spiritualité au rabais – mais parfois très onéreuse –  qui flatte les penchants les plus narcissiques des individus sous des allures de spiritualité haut de gamme.

 

Pythagore est celui qui conceptualise le premier l’idée qu’il existe une harmonie universelle et une mathématique sacrée à l’œuvre dans l’univers. Il donne ainsi ses fondements à la pensée ésotérique. Mais c’est vers les IIe et IIIe siècle après JC, à la fin de l’Antiquité, que naît véritablement l’ésotérisme, avec la gnose et l’hermétisme. Selon les gnostiques, l’existence terrestre est une punition terrible, fruit d’une chute originelle, et seule la connaissance (gnôsis), transmise par initiation, permettra à l’homme de prendre conscience de sa nature divine. L’hermétisme, lui, affirme « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut », qu’il existe des lois d’analogie entre la partie et le tout, entre le microcosme et le macrocosme. L’astrologie en est une bonne illustration. Cet art aussi vieux que les premières civilisations postule qu’il existe une corrélation entre les événements humains et les événements cosmiques (comètes, éclipses) ou le mouvement des planètes et en propose une interprétation de type symbolique.

 

Parce que l’histoire de l’ésotérisme fonctionne par vagues successives. A la Renaissance, on redécouvre la gnose et l’hermétisme. La redécouverte des textes grecs de l’Antiquité, et notamment le texte du Poimandres dans le Corpus hermeticum, traduit par Marsile Ficin en 1471 à la demande de Côme de Médicis provoque un choc incroyable. Ce texte constitue en effet une véritable synthèse de la pensée antique, du pythagorisme au néo-platonisme. Les penseurs de la Renaissance le croyaient antérieur à toutes ces écoles de sagesse, antérieur à Moïse lui-même. Ils l’interprétèrent donc comme la preuve qu’il existait une tradition primordiale qui unifiait tous les savoirs ensuite dispersés. On faisait remonter cette tradition à Hermès Trismégiste, un personnage légendaire qui serait relié au dieu égyptien Thôt. On découvrira un siècle plus tard qu’en fait le Corpus hermeticum datait de la fin de l’Antiquité.


Y sont développés : les armes de l’ésotérisme, l’intériorité, l’universalité, le yoga du cœur, la dualité de Dieu, la dialectique, Maât et l’âme, la connaissance transmutatrice, l’école d’éveil, le discernement, l’ego, le mental, le mal, la métamorphose, le lieu du redressement de l’homme l’immortalité, l’unité, la paix et la sérénité.

 

les pouvoirs magiques du sel

Mikael hod

Edition TRAJECTOIRE

 2001

Exorcisme, désenvoûtement, chasse aux ondes nocives, protection magique : dans tous ces domaines, le sel a toujours joué un rôle important, essentiel. Certains mages tracent autour d’eux, pour se préserver des pouvoirs des forces qu’ils invoquent, un cercle de sel gemme.

 

 La Bible ne dit-elle pas « vous êtes le sel de la terre ? » Jeter du sel par-dessus son épaule constitue, dans certaines campagnes, une protection contre le mauvais œil.

 

Le sel semble avoir concentré l’essence de l’esprit de la terre pour le donner en partage.

 

Son utilisation dans les rites magiques se retrouve chez les occultistes des cinq continents, et ce, depuis la nuit des temps, preuve évidente de son efficacité. Les parapsychologues les plus chevronnés n’hésitent pas non plus à y avoir recours. Ainsi, pour purifier un cristal, afin de le programmer dans un but déterminé – le cristal est un véritable activateur de la volonté, il la projette de manière active dans l’astral – on le plonge dans l’eau salée au sel de gemme. La même opération peut servir à le déprogrammer pour lui donner une nouvelle « mission ».

Oui, le sel demeure le plus efficace des outils magiques mis à notre portée par la nature pour purifier, sacraliser et éloigner le mal, quelle que soit la forme que celui-ci puisse prendre.

La géobiologie, ou médecine de l’habitation et la santé, en a fait un instrument privilégié de lutte contre les ondes nocives. Qu’elles viennent d’un nœud tellurique résultant du croisement de lignes de force (champ électromagnétique), d’un cours d’eau souterrain, d’un objet dont la forme est émettrice d’ondes perturbantes, le sel est susceptible de les juguler et de les canaliser. Ce sont là que quelques-unes des utilisations du sel.

Ce livre en dévoile bien d’autres. Il nous apprend non seulement le pourquoi des vertus purifiantes et protectrices du sel, mais il expose également, de manière simple et documentée, les techniques secrètes qui le transforment en un paravent imparable contre les diverses agressions vibratoires (qu’elles résultent d’un envoûtement ou d’un phénomène naturel) dont nous sommes en permanence victime. « Les Pouvoirs magiques du Sel » se révèlent un livre indispensable pour toute personne avisée poursuivant une quête spirituelle.

 

les prophÉties de nostradamus dévoilÉes – lettre à henri ii

Ch. de fontbrune

Edition ADYAR

 1937

L’œuvre de Nostradamus, le célèbre astrologue du roi Henri II, a franchi près de quatre cents ans pour parvenir jusqu’à nous. Ni l’épreuve du temps, ni l’apparente confusion de ses textes, ni même les interprétations inexactes qui ont pu en être faites à différentes époques, n’ont pu avoir raison de cette extraordinaire cryptographie. C’est là, croyons-nous, une preuve d’authenticité. D’autre part, un certain nombre de faits historiques, révolus postérieurement aux nombreuses éditions qui ont été faites avant la Révolution française, sont lisibles en clair, dans le cours de l’ouvrage, c’est-à-dire sans qu’il soit nécessaire de les interpréter.

 

En 1555, la célébrité de Michel de Nostredame n'est plus à faire. Mais ce ne sont pas ces prophéties qui l'ont fait connaître. Si Catherine de Médicis l'appelle à la cour, c'est qu'elle veut rencontrer le plus grand médecin du royaume. Nostradamus va alors en profiter pour dévoiler d'autres talents plus mystérieux. "Nostradamus va dire à Catherine de Médicis qu'il ne faut plus que le roi fasse des tournois et parce qu'il va écrire un quatrain qui annonce  la mort d'Henri II dans un tournoi, mais le roi n'écoute pas la prophétie et elle se réalise"

 

Pure coïncidence ou prémonition, pour certain Nostradamus a vu l'avenir, mais pour d'autres, il n'a fait que réécrire le passé. "On a voulu y voir la mort d'Henri II au cours d'un tournoi. En réalité, je pense que dans ce quatrain il a évoqué un événement du très lointain passé et en particulier l'histoire de Byzance. Ce que j'en déduis, c'est que Nostradamus n'est pas un prophète mais un historien et un remarquable historien", Roger. Et pourtant les détails avec lesquels Nostradamus semble annoncer l'histoire future sont troublants : la révolution française, le destin de Napoléon petit soldat corse devenu empereur, les deux guerres mondiales avec les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, mais aussi le nazisme et la chute d'Hitler, et plus près de nous, le 11 septembre. On reproche souvent aux spécialistes de Nostradamus d'interpréter les écrits lorsque les événements ont déjà eu lieu. Mais cette critique était toujours fondée ?

 

"Mon père en 1938 annonce la guerre franco-allemande dans un livre, la perte de la guerre par l'Allemagne, et la fin misérable d'Hitler. Et là, tout va se déclencher", explique Jean-Charles de Fontbrune. Une traduction de Fontbrune publiée en 1980 évoquait la possibilité de l'assassinat de Jean-Paul II après l'arrivée de la rose au pouvoir. Un an plus tard, le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la république et le 13 mai le pape échappe de peu un attentat.

 

Mais alors, si Nostradamus est un prophète, pourquoi ces messages ne sont-t-il pas plus explicites ? "Quand il va écrire sa prophétie, on est en pleine inquisition. Il ne peut pas dire tout ce qu'il voit, s'il dit que la monarchie va s'effondrer alors on va le brûler. Il dit, je ne peux pas tout dire en clair. C'est la raison pour laquelle beaucoup de gens disent que Nostradamus c’est du charabia. Non, il ne peut pas tout dire en clair, il est obligé de coder.

 

 Deuxièmement, il écrit en français du XVIe siècle et aujourd'hui qui est capable de comprendre Rabelais dans le texte d'origine ?", Jean-Charles de Fontbrune. Clairvoyant pour ses défenseurs, mais obscur pour ses détracteurs, Nostradamus suscite donc un éternel débat. Sans aucun doute Nostradamus dérange. La solution viendra peut-être en 2025, date que le prophète a choisie pour terminer son œuvre en annonçant la paix universelle. D'ici là d'innombrables questions restent sans réponse. "Le plus troublant c'est cette capacité de vision qu'il a eue, de rentrer dans l'espace-temps en donnant des précisions qui ne sont pas discutables. Alors pour un esprit rationaliste, ça dérange énormément.

 

les rites de passage

Arnold Van gennep

 Edition PICARD

 1981

Les descriptions détaillées et les travaux monographiques se rapportant aux actes magico-religieux se sont accumulés en assez grand nombre ces années dernières pour qu’il puisse sembler opportun de tenter une classification de ces actes, c’est-à-dire des rites, conforme aux progrès de la science. Plusieurs catégories de rites sont déjà bien connues : il m’a paru qu’un grand nombre d’autres rites, pouvaient également être rangés en une catégorie spéciale. Ils se rencontrent, comme on verra, dans maintes cérémonies. Mais il ne semble pas qu’on en ait aperçu jusqu’ici le lien intime ni la raison d’être, ni qu’on ait compris le motif de leurs ressemblances. Et surtout on n’avait pas montré pourquoi ils s’exécutent suivant un ordre déterminé.

 

Le schéma initiatique comprend les trois phases que Van Gennep a rendu classiques : séparation, réclusion en marge ou limen (liminalité, seuil), agrégation et retour. La séparation est toujours brutale. Vers la douzième année en moyenne, l’enfant est littéralement arraché à sa famille. Tout le monde feint de croire qu’il ne reviendra pas, qu’il est promis à une mort presque certaine.

 

La phase de réclusion est assimilée sans équivoque au retour dans le ventre maternel. Les néophytes, le plus souvent complètement nus, sont enfermés dans un lieu clos où ils sont tenus de rester cois et immobiles. Ils sont convoqués à recevoir un enseignement polyvalent aussi bien social, moral, religieux que « technique » qui les introduit au monde des croyances, des pouvoirs occultes, de la magie et des mystères de la filiation, de la sexualité et de la génération. Ce qui est le plus impressionnant à nos yeux, c’est l’extrême violence des épreuves tant physiques que psychiques imposées au jeune adolescent.

Le postulant est généralement menacé de mort et des pires sévices sur un mode qui n’a rien de ludique; on le roue de coups, on le mutile, on lui pose des devinettes impossibles à résoudre, on se moque de son ignorance, on s’acharne à le mener aux abords de la folie en le soumettant à des injonctions plus paradoxales les unes que les autres. Les marques corporelles ne manquent jamais. Circoncision, excision, infibulation et autres mutilations visent, selon l’opinion majoritaire des anthropologues, à conférer un statut d’adulte en supprimant les signes d’ambiguïté sexuelle propres à l’enfance, le prépuce et le clitoris étant considérés comme les vestiges ridicules et honteux du sexe opposé.

 

La deuxième phase de l’initiation se termine par des rites qui miment l’accouchement et qui font par-là clairement entendre à l’initié qu’il est définitivement mort à sa condition d’enfant, radicalement séparé du monde maternel et affranchi de la bisexualité. L’agrégation ou retour consacre la réinsertion sociale. Nonobstant le fait qu’ils sont désormais reconnus comme adultes à part entière, les initiés sont généralement accueillis comme des bébés qui doivent être portés et qui doivent tout réapprendre à partir de zéro, jusqu’au nom de leurs proches qu’ils sont censés avoir oublié.

 

Chez les Massaï, peuple d’Afrique de l’ouest, l’adolescence débute chez le garçon par la circoncision ou Emorata. L’adolescent se peint alors le visage en blanc ; il devient « Moran ». Pendant au moins 7 ans, il recevra l’éducation de guerrier. Il vit à l’écart avec ses congénères, garde les troupeaux. Le retour est consacré par une grande fête, l’Eunoto, pendant 4 jours. Il est désormais considéré comme adulte et peut se marier. On se rend bien compte que toutes les épreuves subies à travers les rituels de passage, sevrage brutal d’avec le monde de la mère, perte de l’enfance, rivalité dangereuse avec les aînés et les pairs, acquisition d’une identité sexuelle stable et différenciée, purgée de l’ambiguïté bisexuelle, confrontation avec l’autre sexe (souvent le mariage succède au passage) sont fondamentalement des opérations psychiques internes, superposables aux stades décrits par la dynamique  freudienne.

 

Le rite permet que ces opérations soient tout entières extériorisées et que, prises en charge par les adultes, elles réalisent en un temps record le dépassement de la problématique cruciale de l’adolescence qu’on peut résumer en trois points: passer du statut d’enfant asexué à celui d’homme ou de femme, spécifiquement sexué, acquérir une identité ferme fondée sur une délimitation nette du moi considéré comme l’instance capable de faire la distinction entre l’espace (psychique) du dedans et celui (mondain) du dehors, assimiler les règles qui président aux échanges sociaux. Le rite permet également de superposer l’idéal du moi avec l’idéal du groupe, d’affirmer la primauté du collectif sur l’individuel. C’est une véritable étape de socialisation, qui permet à la société de contraindre l’individu d’adopter des comportements conformes à ses valeurs et normes. En ce sens, les rites de passage apparaissent comme d’important vecteur de contrôle social, selon L.Bruti, anthropologue au CNRS.

 

La thèse proposée par Martine Stassart, anthropologue, défend l’idée selon laquelle le rite de passage équivaut à maintenir et consolider les acquis de la période de latence. Cette période qui s’étend de 6 à 12 ans environ, peut se concevoir comme une période « bénie » entre les tempêtes de la petite enfance et les turbulences de l’adolescence. L’enfant, idéalement, a surmonté ses angoisses de séparation, sait qu’il existe et qui il est, a renoncé à la toute-puissance, résolu son Œdipe, construit une bonne base narcissique, résisté tant bien que mal à la frustration et il commence à intégrer la notion de mort.

 

Y sont développés : le classement des rites, la notion du sacré, la religion, la magie, les tabous, les portes, les sacrifices de fondation, les rites sexuels, rite d’agrégation, les voyages, la grossesse et l’accouchement, la réclusion, la naissance, les rites d’initiation, les sociétés secrètes, les vierges et prostituées sacrées, le prêtre et le magicien, les fiançailles, le mariage, les funérailles, les rites de morts chez les Égyptiens, les rites de renaissance et de réincarnation, les cheveux, le voile, la flagellation, le pèlerinage, les vœux etc.

 

LES RITES DE PASSAGE - DES DOGONS AUX FRANCS-MAÇONS

Jacques Fontaine

Edition L’Harmattan

 2013

Pourquoi tant de peuples, à plusieurs époques et en plusieurs endroits, instituèrent-ils des rites de passage, pré-pubertaires ou initiatiques ? Quel est le moteur secret qui ronronne en permanence et produit ces constructions immatérielles et patrimoniales ? Y aurait-il un scenario commun, premier, primitif, d’où les différentes formes rituelles auraient surgi ? Ou plutôt, est-il, est-il préférable d’imaginer des filiations, des influences ? Ou encore les deux options se conjuguent-elles ? A tout le moins, peut-on distinguer, dans l’amas touffu des traditions, des scenarios types, des schémas de base, dans lesquels les traditions se coulent et se dessinent ?

Voilà les principales questions qui sont posés dans cet ouvrage et auxquelles l’auteur se propose d’y répondre après avoir lu et réfléchi sur de très nombreux ouvrages de scientifiques comme James Frazer, Arnold van Gennep, Marcel Griaule, Claude Lévi-Strauss, Mircea Eliade, Joseph Campbell et bien d’autres.

Le modèle qui rend compte des rites de passage, but de cet ouvrage, est formé de quelques propositions de base nouvelles ; pas tant les idées en elles-mêmes que leurs alliances, les structures dans lesquelles elles rentrent et les paradigmes qui les déclinent, ce qui apporte une valeur ajoutée dans ces assemblages qui doivent toujours répondre aux exigences de la rationalité et de la cohérence.

L’auteur Franc-maçon déclaré depuis longtemps a cette sensibilité, lui permet de mettre en parallèle les rites de passage en franc-maçonnerie et ceux issus des traditions universelles que décrit le travail fondateur de Van Gennep qui distingue trois rites ou séquences : Les rites préliminaires avec la séparation, les rites liminaires ou de marge, enfin les rites post-liminaires ou d’agrégation.

C’est d’ailleurs ce que disait le compilateur grec Plutarque : « Mourir c’est être initié aux grands mystères, et le rapport entre les mots comme entre les choses, l’accomplissement de la vie, de la mort, tel est le perfectionnement de la vie, l’initiation. D’abord des circuits, des courses et des fatigues, et dans les ténèbres, des marches incertaines et sans issues ; puis, en approchant du terme, le frisson, l’horreur, la sueur et l’épouvante. Mais après tout cela, une merveilleuse lumière, et dans de fraîches prairies la musique et les chœurs de danse, les discours sacrés et les visions sainte; parfait et maître de lui-même, l’initié est couronné de Myrte, il peut célébrer les orgies en compagnie des saints et des purs et regarder d’en haut la foule non purifiée, non initiée des vivants qui s’agite et se presse dans la fange et le brouillard attachée à ses maux par la contrainte de la mort et l’ignorance du bonheur qui est au-delà ».

Selon Mircea Eliade « On comprend généralement par rite de passage un ensemble de rites et d’enseignements oraux qui poursuit la modification radicale du statut religieux et social du sujet à initier. La mort à l’enfance, à la sexualité est l’occasion d’une régénération totale du cosmos et de la collectivité. Parce qu’on répétait leurs gestes créateurs, les Dieux, les héros civilisateurs sont de nouveau présents et actifs sur la terre ». Bien d’autres définitions ont été faite par de nombreux scientifiques, mais ce qu’il faut retenir en synthèse de ces rites de passage est la définition suivante : « Passage d’un état à un autre état »

L’auteur de ce livre classe les rites de passage en 5 grands chapitres :

Les rites théurgiques : Rites Propitiatoires – Rites Conjuratoires - Rites divinatoires-

Les rites cultuels

Les rites de passage - Rites d’âge et Rites de confréries –

Les rites de possession

Les rites festifs

 

les sectes & sociétÉs secrÈtes politiques & religieuses

Le Couteulx de  Canteleu

Edition DIDIER PARIS

 1863

Ouvrage de référence sur ces sociétés.

 

Les sectes et sociétés secrètes politiques et religieuses; essai sur leur histoire depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution française


On y parle de l’Égypte, du Christ et de son époque, l’ordre du temple, la secte des Assassins, des Albigeois, des Templiers, des Francs-Juges, des Francs-maçons. En France et en Angleterre, la S.T.O., le compagnonnage, le de Chartres, Martinez de Pasqually et les Philanthes, Swedenborg, les illuminés de Bavière, le congrès de Wilhelmsbad, Cagliostro, Cazotte et la période révolutionnaire.

 

les sept tÊtes du dragon vert

Teddy legrand

Edition  M.C.O.R.

 2007

L’édition originale, unique à ce jour, des Sept têtes du dragon vert, publiée en 1933, sous la marque des Editions Berger Levrault et la signature d’un certain Teddy Legrand, était depuis longtemps recherchée des amateurs de mystères. Les Editions M.C.O.R. Christienne ont eu l’heureuse idée de rééditer (mais à seulement 200 exemplaires !) cet étrange roman, assorti d’une préface de Jean-Marie Fraisse, qui pose des questions pertinentes.

 

Teddy Legrand apparaît dans les années 30 comme le continuateur (ou un nouvel avatar ?) d’un auteur de romans d’espionnages, Pour d’autres en revanche, Teddy Legrand désignerait Pierre-Maurice Marie, plus connu sous le nom de plume de Pierre Mariel (15 mai 1900 - 22 octobre 1980), qui usa aussi de quelques autres noms d’emprunt. Il est vrai que Pierre Mariel a publié sous le pseudonyme de Werner Gerson un livre sur Le Nazisme, société secrète (Productions de Paris, 1969 ; nouv. éd. revue et mise à jour, Belfond, 1976), dont certains thèmes rappellent étrangement bien des éléments des sept têtes du dragon vert

 

 Il est vrai aussi qu’un certain Pierre Mariel collabora notamment avec Jean d’Algraves pour un livre sur Charles de Foucauld, ce pseudonyme a d’ailleurs été confirmé par son fils, affirmant que Teddy Legrand était un nom de plume de son père Pierre Mariel.

 

Quel qu'en soit l'auteur, Les sept têtes du dragon vert est un roman. Est-ce un roman à clefs ? Des personnages bien connus de l’histoire de l’occultisme y apparaissent en filigrane : Monsieur Philippe, Papus, Rudolf Steiner (à qui l’auteur attribue un rôle dans la politique secrète), Sédir et sa fameuse médaille, la « villa bleue » de la côte niçoise… D’autres y sont cités en référence, tel Alexandre Rouhier, à propos d’une longue digression sur le peyotl… D’autres encore, qui jouent des seconds rôles et que l’auteur désigne de leurs seules initiales, se laissent identifier sans peine : M. R. est probablement Jean Marquès Rivière ; T. L. semble bien désigner le curieux Trebitsch-Lincoln (qui, d’ailleurs, intéresse fort Werner Gerson dans Le nazisme, société secrète). La comtesse P. est certainement la comtesse Prozor, épouse de Maurice Prozor, ancien ministre de Nicolas II, dont la villa niçoise accueillit artistes, aristocrates et occultistes, notamment Milosz.


En 1933, au moment où paraît Les sept têtes du dragon vert, Hitler vient d’accéder au pouvoir. Il est probablement, comme le souligne Jean-Marie Fraisse, « l’homme aux deux Z », qui incarne la grande menace sur le monde, tandis que la croix gammée, que nous retrouvons dès le début du roman sous la forme du « svastika de la tsarine », correspondrait aux deux Z. Un très curieux roman, vraiment.

Un livre tant recherché sur les étals des bouquinistes par certains connaisseurs ; livre d’apparence pourtant quasi anodine. On y retrouvera pêle-mêle cités Gérard Encausse « Papus », le Maître Philippe – « Philippe de Lyon », Paul Sédir, la Société Martiniste, voire, le monde interlope de la « Villa Bleue » de Nice, Gurdjieff au passage avec l’Anthroposophie de Rudolf Steiner, ou même encore le pharmacien satanisant Alexandre Rouhier…

 

les sociÉtÉs secrÈtes

Pierre barrucand

Edition Horay

 1978

L'expression « sociétés secrètes », consacrée par l'usage, n'en est pas moins la source d'une confusion fréquente et grave, notamment par ses conséquences juridiques répressives, entre deux notions qui ne sont voisines qu'en apparence, celle de « secret » et celle de « mystère ».

 

Les associations clandestines qui cachent leurs fins, leurs moyens, leur organisation et les noms de leurs membres semblent secrètes si on les considère d'un point de vue extérieur et formel. Elles ne sont pas mystérieuses pour autant, en ce sens que leurs affiliés et leurs chefs doivent et peuvent connaître clairement les buts qu'ils se proposent d'atteindre et les causes de leur action commune. Dans la plupart des cas, il s'agit d'objectifs limités dans le temps et, par exemple, d'entreprises politiques dirigées contre le pouvoir établi. On peut constater assez souvent dans l'histoire que ces associations, leurs buts atteints, cessent d'être clandestines et constituent alors les noyaux autour desquels se forme un autre gouvernement ou bien un nouveau parti.

 

Les organisations initiatiques, au contraire des précédentes, ne cherchent nullement à dissimuler leur existence, sauf quand elles sont persécutées. Leurs lieux de réunion, leurs doctrines, leurs statuts et, bien souvent, les noms de leurs membres sont connus des pouvoirs publics. Ces groupements ne peuvent donc pas être tenus pour secrets, d'un point de vue extérieur et formel.

 

En revanche, quand il s'agit d'une organisation initiatique de type authentiquement traditionnel, elle se fonde toujours sur un mystère intérieur, central et profond, celui de la transmission de ce que René Guénon appelle une « influence spirituelle », incommunicable aux profanes. Ce « secret initiatique », par sa nature même, ne peut être connu ni compris par la raison ; il doit être éprouvé, réalisé et vécu sur rationnellement par l'intermédiaire des rites et des symboles tout autant que par les efforts personnels  

 

Au sommaire : Le secret, l’initiation et son rituel, les sociétés primitives, les triades chinoises, le taoïsme, la mafia italienne, la gnose, le christianisme et son secret, les chevaliers teutoniques, le paraclet, le satanisme, la sorcellerie, les sociétés occultes, le martinisme, l’affaire Léo Taxil, la maçonnerie et l’antimaçonnisme, la synarchie, la cagoule, le Ku Klux Klan, R. Guénon, et le secret des sociétés secrètes.

 

les sociÉtÉs secrÈtes

René alleau

PLANETE

 1969

Cette étude sur les sociétés secrètes initiatiques, leurs origines, leur nature et leur but, est, à notre connaissance, la plus importante, la plus sérieuse et la plus profonde qui ait été écrite. Nous ne nous attendions pas à moins en la confiant à René Alleau. L’auteur d’« Aspects de l’Alchimie traditionnelle » et « De la nature des Symboles » est aujourd’hui en Europe, l’un des meilleurs historiens de la pensée traditionnelle.

Un des phénomènes étranges des dernières décennies a été le développement, en Europe comme aux Etats-Unis, de campagnes « contre les sectes ou sociétés secrètes » qui eurent parfois des aspects extravagants et souvent des côtés forts troubles. S’agit-il d’un retour à des persécutions dirigées contre certaines Églises minoritaires? On est alors mené à rappeler l’affaire des Bacchanales en -187, voire le procès de Socrate à en juger d’après Aristophane dans Les Nuées, et, sous l’empire romain, les persécutions antichrétiennes (souvent décrites avec exagération).

En France, le mot secte est fort mal connoté. Ainsi, Henry Boguet  parlait-il de l’ «exécrable secte des sorciers» et souvent on critiqua la « secte judaïque », sans sous-entendu racial. De plus, le mot sectaire définit une forme aggravée d’intolérance. Or, nombreux sont les membres de « sectes » qui ne sont pas « sectaires », alors que les militants anti-sectes témoignent souvent d’une rare obstination, accusant même ceux qui cherchent à plus d’objectivité de « complaisance ».

Complaisance vis-à-vis de quoi? De quels crimes, délits ou déviances? Le résultat fut, ces derniers temps, que l’on chercha toujours à exclure du débat ou des enquêtes les historiens et les sociologues qui savaient raison garder. Bien plus, certains non seulement se refusent tout contact avec les supposées « sectes » ou avec leurs adhérents, mais, s’autodéfinissant comme « spécialistes des sectes», voulurent faire de cette règle un impératif. Ils rappellent alors les condamnations ecclésiastiques contre certains excommuniés vitandi (à éviter), notamment, quelque temps, les francs-maçons.

A la fin du XIXe siècle, d’ailleurs, sous la plume de certains catholiques, la franc-maçonnerie était « la Secte », accusée de vouloir détruire la société et la « vraie » religion, voire parfois de vouer un culte au démon. En tout cas, elle était l’agent des Juifs et même, selon Gouguenot de Mousseaux, au demeurant homme cultivé et érudit, une « juiverie artificielle ».

Curieusement, la majorité des « anti-sectes » se recrute dans un milieu de laïcs résolus, parfois athées et orientés à gauche. Ceci est paradoxal car, agissant ainsi, ils vont à l’encontre même de la notion même de laïcité, qui suppose la neutralité totale en matière religieuse. Traditionnellement, leurs prédécesseurs étaient bien plus opposés au catholicisme, majoritaire en France et parfois agressif, qu’au protestantisme qui tolère toutes sortes de mouvements à côté de courants dominants. De plus, ils n’hésitent pas à s’allier avec certains catholiques, pas toujours à gauche. Mais contre quoi ?

C’est là un des aspects troubles des politiques anti-sectes. Non seulement elle déconseille les contacts, mais elle procède par amalgame de type stalinien, unissant artificiellement des mouvements religieux à d’autres qui ne le sont nullement et qui n’ont aucun rapport avec ceux- là, voire avec des organisations membres de l’Eglise catholique, tel l’Opus Dei. En revanche, un mouvement catholique violemment hostile à certains prêtres et qui est presque une secte, Golias, s’associe souvent à cette politique, ainsi qu’un de ses proches, le « sociologue » Paul Ariès, qui n’hésita pas à traiter, sans motif aucun, un homme irréprochable, chercheur honnête, de « sombre prédateur ». Pourquoi l’Opus Dei est-elle une secte et pas Golias ? Et pourquoi, en revanche, l’islam est-il toujours l’objet d’un respect parfois révérencieux ?

Y est développé : les sociétés chinoises, la Franc-maçonnerie, les mystères antiques, les rites maçonniques de divers pays, les sociétés secrètes politiques et militaires, les philadelphes etc.

 

LES SOCIÉTÉS SECRÈTES D’AUTREFOIS

Xavier COADIC

Edition HORVATH

 1995

Préface de Beresniak ; Ces sociétés secrètes riches en tradition ont pu, grâce à leur dynamisme, sortir de l’ombre au fil des siècles. Tantôt fascinantes, tantôt inquiétantes, elles ont pour nom : la Franc-maçonnerie, la Rose-croix, le Catharisme, les Templiers, etc….


C’est un livre de synthèse qui rassemble l’essentiel des informations et se lit comme un roman. Une société secrète est une organisation qui ne révèle pas ses activités aux personnes venant du dehors.

Le terme société secrète revient assez souvent quand il s’agit de parler de théories de conspirations… Il y a un paquet de théories de conspiration, mais les gens sont déjà  au courant de la plupart d’entre elles, comme le 11 septembre 2001. Mais les conspirations ne sont pas des théories.

 

Les théories de conspirations et le terme société secrète remonte aux temps des Grecs, et c’est un terme qui n’est pas nouveau

 

les sociÉtÉs secrÈtes de mystÈres          -   Traduction  J. Guerre -

O.E. briem

Edition PAYOT

 1941

Briem est professeur d’Histoire des religions à l’Université de Lund en Suéde.

 

Extraits de: Les sociétés secrètes de mystères « Une cérémonie des mystères encore plus importante que celle de la noce sacrée était celle de la mort et de la résurrection de Mardouk. La mort du dieu était célébrée par une inhumation rituelle, où le corps était déposé dans un caveau. Plusieurs auteurs grecs qui ont dépeint la vie à Babylone, tel Elien, Chtésias, Strabon et Diodore de Sicile, font aussi mention du tombeau de Bêl, c’est à dire Mardouk, à Babylone.  Pendant ce temps, l’annonce de la mort de Mardouk a suscité une émeute dans la ville ; les désordres sont considérables.  Si l’on en juge d’après certaines données sumériennes, en partie chez les auteurs grecs des époques avancées, ces troubles auraient dégénéré en une sorte de carnaval : le souverain de la terre et des cieux n’étant plus là, tous les liens sont rompus, les serviteurs deviennent les maîtres, les esclaves prennent toutes les libertés. Le roi, dont la présence est nécessaire aux mystères est remplacé par un souverain de mascarade, un criminel condamné à mort, que l’on revêt des vêtements royaux et des insignes régaliens, le sceptre et la couronne. Il lui est permis ces jours-là d’en agir à sa guise et de faire ripaille ; mais sa fortune est de courte durée, car dès la fin de la fête il est battu de verges et pendu. »

 

On y parle des mystères des peuples primitifs, les mystères australiens, africains et nord-américains, des mystères babyloniens, égyptiens et grecs de l’hellénisme, des mystères d’Attis, de Mithra et d’Isis.   

  

12  sociḖtḖs secrḔtes  ḖCRIVENT  L’HISTOIRE

  Jean Solis

Edition De la Hutte

 2013

L’idée que des sociétés secrètes, des sectes ou des mouvements underground de toute nature ont eu et auront toujours une influence déterminante sur l’histoire de notre civilisation, par le biais de la politique, de la religion, de l’argent, de l’art ou de la culture en général, semble inhérente à la nature même de tout homme qui n’appartient pas lui-même aux sphères du pouvoir.

 

En nos temps troublés, remettant en cause la civilisation elle-même, les théories complotistes n’ont jamais eu autant de public, alimentées par une littérature mystico-millénariste. De plus la désinformation est reine, soit pour camouflés la réalité, soit pour noircir le tableau, ce qui fait le bonheur de beaucoup de monde mais qui déboussole, trouble et permet à certains, soit de vendre du papier, soit de recruter des membres, soit de créer des embryions de sectes.

 

Les grands bouleversements du monde depuis 1 siècle nous a mené à une sorte de paranoïa fascinante, car on suppose que derrière ces sociétés se trouvent, l’argent, le pouvoir ou une « vérité » occulte.

L’auteur Jean Solis avec sa faconde habituelle nous dresse un bilan non exhaustif de ces sociétés secrètes qui ont fait parler d’elles et pour certaines continuent à exercer une attirance

 

Au sommaire de cet ouvrage nous y trouvons

 

Les Esséniens       -      La secte des Assassins      -       Les Templiers     -      Le  Prieuré de Sion     -        Le mouvement Rose+Croix         -      La  Franc-maçonnerie      -      Les Illuminati  (Mis au gout du jour par Dan Brown dans son Da Vinci Code)        -      La  Mafia  ou les Mafias      -        Le Ku-Klux-Klan         -        L’Opus Dei        -       La Société de Thulé       -     Le Skull n’Bones         - 

 

les sociÉtÉs secrÈtes & les sectes

j.p. bayard

Edition LEBAUD

 1997

Un même ouvrage peut-il rassembler des associations aussi différentes que la Franc-maçonnerie, l’Église de Scientologie ou les Adorateurs de l’Oignon ? Sans aucun doute, si son but – comme dans le cas présent – est d’étudier l’ensemble des sociétés à caractère initiatique en y discernant la part du spirituel et du mercantilisme, de la sagesse et des errements.


Jean-Pierre Bayard a mené une enquête rigoureuse, mais sans hostilité préconçue ni complaisance, en distinguant les sociétés secrètes de type traditionnel fondées sur la transmission d’une connaissance spirituelle et les sectes qui prennent le sens d’embrigadement et d’intolérance.


En accordant une large place à des avis opposés, tels ceux émis dans le Rapport sur les sectes de l’Assemblée nationale ou dans le débat sur le rapport initié par le Centre d’Études sur les Nouvelles Religions, il présente l’historique des mouvements, leurs buts, leurs recherches, et révèle les rites de passage et d’initiation.

Plus de 300 sociétés secrètes sont présentées et analysées : les ordres de chevalerie (Malte, Toison d’Or, Prieuré de Sion…), les ordres maçonniques, les Rose-Croix, les Cathares, les sociétés mystiques occidentales (Quakers, Mormons, Adventistes…) ou orientales (Zen, Krishnamurti, Tantrisme…), et des sectes diverses dans leurs origines, leurs buts et leurs activités.

 

les sources secrÈtes du da vinci code

J.J. bedu

Edition  du Rocher

 2005

L’auteur nous livre ici un réquisitoire sur les sources du Da  Vinci Code et les différents protagonistes et différentes sociétés secrètes qui, en coulisse, tirent les ficelles.

 

On y trouve : St Yves D’Alveydre, le prieuré de Sion, le grand prieuré des Gaules, Alpha Galates, les templiers Pierre Plantard, Rennes-le-Château, l’abbé Saunière, l’Agartha, la Rose-croix, le compte de St Germain, le Graal, l’opus Dei, etc.

 

les 3 magies et leurs formidables secrets

Richard bessiere

Edition trajectoire

 2002

C’est un voyage derrière le miroir où cohabitent les forces du bien et du mal, que l’auteur nous propose.

Toutes les formes de magie y sont expliquées depuis les temps les plus reculés en passant de Corneille d’Agrippa jusqu'’à Eliphas Levi et la Kabbale. Les rapports entre les égrégores et les réunions d’initiés.

 

On y parle des tarots et des nombres.

 

Un très bon livre bien documenté.

 

le symbolisme ÉsotÉrique

M. sentini

Edition De Vecchi

 2000

Pour découvrir et comprendre le mystérieux langage ésotérique, ses codes et ses secrets.

 

Cet ouvrage écrit par un spécialiste des sciences traditionnelles, nous propose une étude passionnante sur l’ésotérisme, exempte de tout romantisme et de toute rationalité. On y trouve le langage symbolique de l’ésotérisme, la recherche des origines, les Pyramides, les labyrinthes, les Druides, Zarathoustra, l’ésotérisme hébraïque et chrétien.

 

Le Saint Graal, des autres religions, l’architecture, les Templiers, la parole. Le symbolisme des nombres de 1 à 0 et le célèbre 666. l’Alchimie et le symbolisme ésotérique en maçonnerie

 

L’ÉVOLUTION DIVINE DU SPHINX AU CHRIST

Ed. SCHURE

Edition PERRIN et CIE

 1923

Ed. Schuré part des Atlantes, puis traverse l’Inde, Zoroastre, la Grèce, l’Egypte et finit son périple par le Christ cosmique et solaire.  Toute sagesse a pour but de résoudre l’énigme de l’homme, dernier terme de l’évolution planétaire. Cette énigme renferme celle du monde. Car le petit univers de l’homme, ou le microcosme, est le miroir et la synthèse minuscule du grand univers ou macrocosme. Constitués par les mêmes principes, ils sont l’un et l’autre des expressions diverses mais concordantes de l’invisible Créateur, visible dans ses œuvres de l’Esprit souverain que nous nommons Dieu. Or, aucun symbole n’exprime plus éloquemment l’énigme entrelacée de la Nature et de l’Homme que le Sphinx antique de l’Égypte.

Depuis environ dix mille ans, c’est-à-dire depuis l’origine des premières civilisations d’Afrique et d’Asie antérieures à nos civilisations européennes, le Sphinx colossal de Gizeh, taillé dans le roc et couché dans le sable fauve du désert, propose à chaque passant le problème redoutable.

 

Car un langage surhumain, plus impressif que celui de toutes les langues parlées, sort de sa forme muette et de son front hautain : « — Regarde-moi, dit-il, je suis le Sphinx-Nature. Ange, aigle, lion et taureau, j’ai la face auguste d’un Dieu et le corps d’une bête ailée et rugissante. Tu n’as ni ma croupe, ni mes griffes, ni mes ailes, mais ton buste est pareil au mien. Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Où vas-tu ? Es-tu sorti du limon de la terre ou descends-tu du disque étincelant de ce glorieux soleil qui surgit là-bas de la chaîne arabique ? Moi je suis, je vois, je sais depuis toujours. Car je suis un des Archétypes éternels qui vivent dans la lumière incréée... mais... il m’est défendu de parler autrement que par ma présence. Quant à toi, homme éphémère ; voyageur obscur, ombre qui passe, cherche — et devine, sinon — désespère ! »

 

La création du système solaire et de ses planètes révélées par les énergies conscientes personnifiées par les Elohim, les Anges, les Archanges, les Trônes, les Archées, etc. Puis la création des premières formes de vie, les formes humaines et leur évolution, les Lémuriens, les Atlantes, la différenciation des races. Dans cette grande cosmogonie apparaissent, à divers points de l’histoire, des avatars comme Ram, Bouddha, Zoroastre, Orphée, Jésus chargés d’accompagner l’humanité vers un stade plus élevé de son évolution. Une saga passionnante qui révèle le Grand Plan Cosmique.

 

l’homme rouge des tuileries

P. Christian

Edition DORBON

 1926

Les Francs-maçons d’aujourd’hui, esprits d’élite pour la plupart, sont à la recherche de la parole perdue par leurs tragiques devanciers. Ils ne la retrouveront que dans ce livre. La Magie de l’Homme Rouge est science. Le Science est Lumière. La Lumière n’éclaire que les yeux qui voient ; mais elle commence à toute heure pour les yeux qui s’ouvrent.

 

Dom Guyon, un bénédictin aurait été l'astrologue de Napoléon Bonaparte selon la légende et aurait prédit son extraordinaire ascension mais aussi sa chute. Napoléon Bonaparte, un jeune soldat devenu Empereur ou le destin d'une épopée formidable

Empereur des Français de 1804 à 1815, Napoléon Bonaparte est né en 1769 à Ajaccio en Corse et est le fils cadet de Charles-Marie Bonaparte et de Letizia Ramolino. Célèbre pour avoir mis au point le Code Civil, Napoléon Bonaparte est issu de la petite noblesse corse, il entra à l'école militaire de Brienne en 1779 et sortit en 1785 en tant que lieutenant d'artillerie de l'École militaire de Paris.

Bien qu'il joua un rôle décisif dans la prise de Toulon en 1793, il tomba en disgrâce après le 9 thermidor. En aidant Barras dans la répression de l'insurrection royaliste du 13 Vendémiaire, il est nommé chef de l'armée d'Italie en 1796. Il épousa cette même année Joséphine de Beauharnais.

Enchaînant victoires (Arcole, Rivoli, les pyramides...) après victoires, il s'acquit une renommée et assit sa popularité. Ayant participé au coup d'Etat du 18 Brumaire, il fut nommé Premier consul en 1799 puis consul à vie en 1802. Devenu Empereur des Français en 1804, il est couronné le 2 décembre et devint roi d'Italie en 1805.

Son règne a été marqué par une extension territoriale et une influence française en Europe grandissante, alarmant même les grandes puissances dont la Grande Bretagne. Victorieux des Austro-russes à Austerlitz en 1805, des Prussiens à Iéna en 1806, des Russes à Friedland en 1807 et des Autrichiens à Wagram en 1809, il contrôla l'Europe dont l'Étrurie, la Hollande, les Etats pontificaux, l'Espagne et le Portugal.

C'est en 1812 que commencèrent les premières défaites de Bonaparte : à Leipzig en 1813, et lorsque les Alliés envahirent la France en 1814, il abdiqua le 6 avril. Le despotisme de l'Empire, la dure guerre d'Espagne, les difficultés économiques, l'opposition du clergé catholique suite à l'emprisonnement du pape ont eu raison de son règne.

Bien qu'exilé à l'île de l'Elbe, il retourna en France pour reprendre le pouvoir et fut battu à Waterloo le 18 juin 1815. Interné à Sainte-Hélène, il meurt en 1821.

Histoire de l'homme rouge des Tuileries, l'astrologue de Napoléon Bonaparte : Le 24 décembre 1800, après avoir miraculeusement échappé à l'attentat de la rue Saint-Nicaise, Bonaparte alla remercier le vieux bénédictin dom Guyon qui l'avait prévenu du danger. Il reçut du vieillard un pli cacheté contenant son horoscope avec sa prodigieuse ascension, mais aussi la prédiction de sa chute, ce qui le contraria tellement qu'il cessa d'aller consulter son ami l'astrologue.

Dans la nuit du 20 mars 1804, un grenadier en faction dans le jardin des Tuileries aperçut une forme humaine éclairée de rouge qui semblait flotter dans les allées. Après trois sommations, le soldat fit feu ; la lumière qui éclairait le fantôme s'éteignit et le poste de garde, alerté, ne découvrit en se rendant sur les lieux qu'une lanterne depuis peu éteinte et un grand manteau rouge.

On sut après le mot de l'énigme : dom Guyon, dépité de ne plus avoir les visites du Premier consul, est devenu quelque peu déséquilibré, et avait pris l'habitude de se promener la nuit dans les Tuileries, drapé d'une grande pièce de drap rouge qui, dans son esprit dérangé, lui donnait l'allure d'un hiérophante.

Le coup de feu avait épouvanté le pauvre hère qui s'était enfui en abandonnant sa lanterne et sa cape. Il mourut d'émoi en arrivant dans sa mansarde. -Pauvre diable, aurait dit Bonaparte, en apprenant cette fin tragique. Il n'avait pas prévu cela dans ses grimoires.

Et il donna des ordres pour que dom Guyon fût enterré secrètement avec défense de rendre public l'incident. Telle serait l'histoire de l'homme rouge des Tuileries qui fut, selon les ouï-dire, l'astrologue de l'empereur Napoléon 1er.

 

l’imposition des mains & la mÉdecine philosophale

Oswald wirth

 Edition TRÉDANIEL

 1975

En entreprenant de rédiger un traité sur l’Imposition des mains, l’auteur n’a eu tout d’abord en vue qu’un but purement humanitaire : il avait constaté l’efficacité d’un mode de traitement méconnu, et se croyait tenu de publier le résultat de ses observations.


De là naquit la première partie du présent ouvrage. Elle s’adresse indistinctement à toutes les personnes assez indépendantes d’esprit pour juger des choses sans parti-pris. Tout se borne à un récit de faits personnels, exposés dans ce qu’ils présentent d’instructif.


Nous possédons néanmoins une tradition philosophique, qui projette une vive clarté sur les plus redoutables problèmes. De grands penseurs ont jadis édifié une synthèse de science et de métaphysique qu’il importe de mettre à la portée des générations actuelles. C’est à cette restitution d’un monument précieux pour l’archéologie de la pensée, que l’auteur s’est appliqué, en exposant les principes de la Médecine Philosophale.

 

L’imposition des mains est un geste rituel accompli par une personne posant pour quelques instants ses deux mains sur la tête d’une autre.

 

La parole et les mains sont les moyens les plus expressifs comme langage symbolique dans l'anthropologie religieuse.

 

Dans l'Ancien Testament, l'imposition des mains "sacralise" un objet ou une personne. Par l'intermédiaire des prophètes le plus souvent, Dieu donne à une personne l'autorité pour exercer une fonction sacrée.

 

Dans le Nouveau testament, avec Jésus l'imposition des mains est geste de bénédiction. Elle peut être aussi délivrance d'un malade ou d'un paralysé

 

Dans la liturgie sacramentelle de l'Eglise catholique, l'imposition des mains symbolise la force de l'Esprit donnée en cet instant précis. L'imposition des mains est un geste utilisé lors du sacrement du baptême, du sacrement des malades, de confirmation.  Dans le cas de l'ordination sacerdotale, l’imposition des mains de l’évêque sur celui qui reçoit l’ordination exprime la transmission d'un pouvoir spirituel.

 

l’initiation africaine

Prince birinda

Edition du  PRIEURÉ

 1995

L’approche des rites africains est rendue difficile d’accès par l’oralité de cette tradition, mais aussi par les secousses politiques que ce continent a subies ces deux derniers siècles.

 

Cet ouvrage, l’Initiation Africaine, est rare dans son contenu, car le lecteur pourra non seulement y trouver les sources cosmogoniques de la pensée africaine, mais aussi une description de leurs résolutions en rites initiatiques, le véritable ciment de la vie clanique.


Tradition primordiale s’il en est, le corpus des rites africains nous ressource au grand dialogue essentiel entre l’homme et l’univers.

Ces initiations étaient et sont encore relativement secrètes, mais on sait que la boisson Iboga est à la base de ces initiations

À faible dose (une lamelle de la surface d’un doigt), l’iboga provoque un accroissement de la perception qui permettait aux chasseurs de mieux sentir le milieu forestier; ensuite il a un effet stimulant qui permet de rester éveillé plusieurs jours d’affilée. Cet effet, qu’Haroun Tazieff avait éprouvé en escaladant un volcan sous iboga, était déjà bien connu des Occidentaux qui en avaient conçu un dérivé pharmaceutique dans les années 1950 : le Lambarène), vendu jusqu’en 1967 et finalement retiré du marché du fait de stimulations cardiaques excessives chez certains usagers.

 

Pendant l’initiation, les doses peuvent atteindre plusieurs corbeilles et entraîner des états comateux dont les initiés reviennent avec le sentiment d’être « passés de l’autre côté », d’avoir fait une approche de la mort, ce qui est généralement douloureux et éloigné de toute impression de plaisir.

 

 Ce « passage de l’autre côté », censé permettre une révision de la vie, mais aussi donner des clefs pour le futur est le but recherché de l’initiation, qui n’a généralement lieu qu’une fois dans la vie. Les effets bouleversants de cette étape sur le plan existentiel expliquent pourquoi le culte a essaimé dans toutes les ethnies gabonaises

 

l’initiation des adolescents dans les sociÉtÉs antiques

R. camou

Edition Soleil Natal

 2001

Dire de certaines sociétés qu’elles sont traditionnelles, c’est faire référence à ce qu’elles mettent au premier plan : le Sacré. Autrefois les initiés se disait détenteur d’une forme de sacré car le champ de force qu’ils dégageaient était réel, aussi dès le plus jeune âge il importait d’appliquer un dressage vigoureux et initiatique.

Qu’est-ce qu’une initiation ? C’est une mort suivie d’une renaissance. Après les épreuves l’adolescent devenait guerrier et initié. Nous allons dans ce livre en Grèce – Sparte – Athènes – Eleusis – puis chez les Celtes à l’école des Bardes ; puis en Irlande avec le cycle de Finn, et l’initiation d’un Roi.

 

L’adolescent a besoin de mourir à lui-même, en tant qu’enfant, et de renaitre différent, il a besoin de trouver une nouvelle dimension du goût de vivre. Pour un regard transpersonnel, après la première naissance de chair, l’adolescent se doit de naître à l’Esprit. Quand le monde ne se donne plus sous les auspices du sens et de la valeur, l’individu dispose alors d’un ultime recours en empruntant des espaces peu fréquentés au risque de périr. En se jetant contre le monde, en se lacérant ou en se brûlant la peau, il cherche à s’assurer de soi, il éprouve son existence, sa valeur personnelle. Il cherche la limite lui permettant de vivre… (Lebreton, 2003) L’adolescence fait naître la question du sens et de l’absurde, elle interroge la solitude de l’être humain et sa capacité de lien à l’autre et au plus vaste.

 L’accueil, les règles, les limites posées dans les stages offrent aux jeunes un temps et un espace  de sécurité  où ils peuvent oser l’inconnu, éprouver le lien à eux-mêmes et aux autres et se poser de grandes questions. Les corps se relâchent, les consciences s’ouvrent  et les cœurs se posent. Alors s’interrogent souvent là le sens, le sacré, le mystère… comme dans les rites traditionnels.

 

Le rite symbolise un passage  en lien avec une communauté. Une de ses fonctions principales est la structuration du temps. Il est lui-même une structure avec des répétitions, des formalisations. Ainsi ont évolué les stages « jeunes ». Aujourd’hui toutes les propositions sont ritualisées.  Nous avons par exemple institué un rituel pour commencer le stage en entrant dans la pièce de travail, et en faire un espace symbolique à respecter. Après les mots d’accueil, le cadre et les règles sont posés de manière très claire. Ce sont les règles habituelles aux autres groupes de thérapies que nous animons : confidentialité,  non passage à l’acte violent et sexuel,  ne pas quitter la pièce pendant les regroupements et le lieu pendant tout le stage,  liberté de participer ou non à ce qui est proposé. Nous insistons beaucoup sur le respect (de soi, de l’autre et du matériel) et le non-jugement et faisons une place particulière à une autre règle qui interdit de manière expresse l’alcool et la drogue (les jeunes nous confient discrètement leur herbe ou haschich qui seront rendus à la fin du stage). Les filles et les garçons sont séparés dans les chambres, même s’il y a des couples… L’engagement au respect du cadre est pris par chacun avec le geste et la parole devant le groupe comme témoin. Nous avons  d’emblée ritualisé la parole dans l’ensemble du séminaire, sous la forme « Moi, X, Je … J’ai parlé ! » et le groupe répond « Oh ! » Si un jeune ne veut pas s’exprimer ou participer, il dit « Moi X, je passe, j’ai parlé ! » (« OH ! »)

 

D’autres temps très structurés sont proposés à plusieurs reprises, successions d’actes et paroles symboliques, jusqu’au rituel du dimanche matin que nous créons à partir des thèmes qui émergent du groupe lui-même : passage à faire entre deux matelas maintenus par le groupe, sauter dans le vide, se purifier à la fontaine… A travers tous ces rituels et ces règles, la dimension symbolique offre un creuset pour trouver du sens et ouvrir au lien et au sacré.

 

Nous avons la chance de travailler dans un bel endroit dans la montagne et nous intégrons une marche silencieuse dans la nature, qui est rejetée par certains jeunes comme inutile (« ringarde ») et ne faisant pas partie de leur monde, Le groupe accueillant autorise une fois encore les plus résistants à partir pourtant, et en silence, sur le chemin vers la fontaine. Nous proposons parfois aussi d’autres rituels dans la nature.

 

l’obscure lumiÈre des sages – une introduction à la voie ÉsotÉrique

Sophie perenne

Edition L’ORIGINEL

 2006

L’ésotérisme est-il une philosophie, l’intérieur des religions, une religion de l’intérieur ? Est-il indigne d’un esprit moderne ? Résiste-t-il aux avancées de la science ? Pourquoi les religions s’en défient-elles ? La Voie initiatique est-elle une thérapie, un art de vivre, un chemin spirituel ? Le symbolisme est-il un langage universel ?


Voici un livre qui tente de répondre à ces questions de manière structurée et dans un langage accessible. Il fait le lien entre les notions ésotériques et les pratiques initiatiques en adoptant une approche transversale de nombreuses traditions : alchimie, bouddhisme, Franc-maçonnerie, gnose chrétienne, hindouisme, kabbale, soufisme, taoïsme, zen…


L’auteur, philosophe de formation, s’est mise à l’écoute des grands sages de l’humanité pour dégager ce qu’il y a d’éternel et d’actuel dans l’ésotérisme.


À cet égard, L’obscure lumière des sages intéressera autant le philosophe et le psychologue que l’initié, le croyant ou l’athée.

Cet ouvrage est l’œuvre d’une vie, car seule une existence consacrée à la quête du sens peut mener à une synthèse d’une telle ampleur.

 

L’OMBRE IDÉALE DE LA SAGESSE UNIVERSELLE

R.P. ESPRIT SABBATHIER

Edition ARCHE MILAN

 1998

Cette oeuvre de 1678 composée de haute mystique et de Kabbale chrétienne constitue un traité fort singulier. C’est de la théosophie scolastique selon S. de GUAITIA. Un livre rarissime. Réédité aujourd’hui. Sous le pseudonyme d'Esprit Sabbathier que l'on pourrait vraisemblablement traduire par « Esprit du septénaire », un moine capucin du XVIIe siècle a composé un écrit qui, dans sa brièveté, constitue une synthèse originale.   Nous avons pensé intéresser les chercheurs de bonne volonté en leur présentant un exposé de cette Ombre Idéale de la Sagesse Universelle, selon le titre donné par l’auteur.

 

 L'ouvrage semble un saisissant commentaire des premiers versets de l'évangile de saint Jean : « Au commencement était le Verbe...  Toutes choses ont été faites par Lui et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans Lui. » Il ramène tout, dans le Monde, à la personne de Jésus-Christ qui constitue l'essence, l'origine, le principe d'unité et la fin de tous les êtres.  C'est ainsi que l'Univers, qui semble d'abord « une nuit obscure dans sa confusion, par le mélange sans ordre de toutes choses qui y sont renfermées, comme dans un chaos » devient une « aurore naissante par le moyen de la Foi qui est la première étincelle de notre connaissance » et finit par paraître comme un jour éclatant à celui qui en aurait eu l'explication en Jésus-Christ.  Le Verbe est l'Unité mystérieuse crucifiée par amour dans la multiplicité des choses. Elles ne sont pas Lui, mais elles existent par Lui, sortent de Lui comme de leur seule source et reviennent à Lui comme à leur unique fin.

 

 La croix, par ses branches dirigées vers les quatre points cardinaux, est le symbole de cette totalité.   La branche dirigée « vers le haut, comme vers le plein midi d'une Lumière inaccessible...  Représente une seule Divinité. » Celle dirigée « vers la droite, comme dans un clair Orient, nous découvre une seule Vérité sous la figure d'un Soleil rayonnant. » Celle qui est à gauche « comme dans son Occident, sous le symbole d'un miroir bien poli qui représente le Soleil, révèle une seule Science. » Les trois premières directions, ou bras de la Croix, désignent la sainte Trinité chrétienne, consistant en une seule Divinité en la personne du Père, une seule Vérité en celle du Fils et une Science unique en la personne du Saint-Esprit.

 

 La Trinité se suffit à elle-même dans la plénitude de son Éternité, dans l'infini de ses perfections.   Elle correspond, dans la théologie mystique du judaïsme appelée « Kabbale », aux trois premières Sephiroth : la Couronne ou « Kether », la Sagesse ou « Chokmah » et l'intelligence ou « Binah ». Ces trois Personnes divines sont symbolisées par les trois premières lettres du nom divin : Iahvé (Iod Hé Vav Hé).  Mais, ô miracle d'amour ! voici que la deuxième lettre « Hé » de ce Nom ineffable, celle qui représente la Sagesse éternelle du Fils, se répète à la fin du tétragramme, comme pour figurer la seconde  nature de ce Fils, son incarnation dans les êtres qu'Il a créés, qu'Il veut sauver par charité et faire participer à sa propre vie et nous avons, ainsi, le nom hébreu complet de la Divinité :   Iod Hé Vav Hé ; qui, en français, se prononce Iahvé.

 

 Aussi le P.  Esprit Sabbathier nous dit-il que la quatrième branche de la Croix est dirigée « vers le bas, c'est-à-dire à l'opposé de la première, comme vers le Septentrion, et, sous le symbole d'une Dame Vénérable, nous représente une seule Église. » Cette Dame vénérable, n'est-elle pas la Vierge éternelle, l'Ombre de la Divinité, dans le sein de laquelle le Fils s'incarne pour le salut des créatures?

 

 L'Église qui est désignée ici comme l'oeuvre principale de la Divinité, ne peut évidemment pas signifier seulement une organisation ecclésiastique quelconque, forcément limitée, mais bien l'assemblée visible et invisible de tous les élus, de tous les êtres qui seront, à la fin, sauvés par Jésus-Christ et introduits par Lui dans le Royaume éternel.   C'est cette divine Épouse qui a reçu les promesses sacrées indiquées dans l'Évangile, « avec laquelle Jésus demeurera jusqu'à la fin et contre laquelle les portes de l'enfer ne prévaudront jamais. »  Comme c'est la constitution de cette Église spirituelle qui a légitimé l'Incarnation du Fils; comme elle est l'unique but de l'existence des êtres, en la désignant, la quatrième branche de la Croix désigne tout l'Univers créé, tandis que ses trois autres bras symbolisent, comme nous l'avons vu, la sainte Trinité créatrice.   Ainsi c'est à juste titre que Jésus crucifié représente et concentre en Lui la totalité des Choses divines, humaines et naturelles.

 

 Les savants de l'antique Kabbale juive ont compris ces mystères, car, en vérité, le mosaïsme n'était qu'une préparation de l'avènement du Messie.   Aussi l'auteur de l'ouvrage que nous analysons prend-il la précaution de déclarer au lecteur, dans son Avant-propos :   « Peut-être que ce mélange des mystères chrétiens avec ceux des Juifs, sous une langue étrangère, vous surprend et vous y fait soupçonner quelque chose de fâcheux !   Tant s'en faut.   C'est ici que ces deux Religions cachent leur sainte Alliance pour nous faire voir que la secrète et sacrée tradition des Hébreux, qu'ils appellent Kabbale, convient parfaitement avec nos mystères dans la personne de Jésus-Christ. »

 

l’opus dei

P. des mazery

Edition FLAMMARION

 2005

Ses détracteurs parlent de sainte mafia ou encore de maçonnerie blanche. Et dans le Da Vinci Code, l’Opus Dei est présenté comme une organisation machiavélique n’hésitant pas à tuer pour protéger les mystères gardés par le Vatican. Mais qu’en est-il au juste ? Journalistes, nous avons voulu découvrir le vrai visage de l’Œuvre de Dieu, cette institution de l’Église catholique dont le fondateur, l’Espagnol Escriva de Balaguer, a été canonisé en 2002. Malgré le refus de ses responsables de nous ouvrir leurs portes, nous avons enquêté pendant deux ans à Paris, en Espagne et en Angleterre, recueillant de nombreux témoignages d’anciens membres.

 

Au cours de notre immersion dans l’histoire, la doctrine et la structure de cette organisation repliée sur elle-même, nous avons pu constater que son emprise sur ses membres est préoccupante et qu’elle poursuit une réelle quête de pouvoir la menant à entretenir des rapports étroits avec différents milieux décisionnaires, telles les universités ou les entreprises. Aujourd’hui, forte de la sanctification de son fondateur, l’Opus Dei s’organise et progresse à la façon d’un mouvement puissant et secret au cœur même de l’Église catholique. Son objectif est clair : faire triompher l’Occident chrétien. Par tous les moyens ?

L’Opus Dei est une prélature personnelle de l’Église catholique1. Il a été fondé à Madrid le 2 octobre 1928 par le bienheureux José maria Escriva de Balaguer2. À l’heure actuelle, plus de 80.000 personnes des cinq continents font partie de la prélature. Son siège, avec l’église du prélat, est à Rome.

Le concile Vatican II3 a proclamé que tous les baptisés sont appelés à suivre Jésus-Christ, à vivre et faire connaître l’Évangile. La finalité de l’Opus Dei est de collaborer à cette mission d’évangélisation de l’Église, en promouvant parmi les fidèles chrétiens de toute condition une vie pleinement cohérente avec la foi, dans les circonstances ordinaires de l’existence, en particulier par la sanctification du travail.

À cet effet, la Prélature de l’Opus Dei fournit des moyens de formation spirituelle et une assistance pastorale, d’abord à ses propres fidèles, mais également à de nombreuses autres personnes. Grâce à cette assistance pastorale, ils sont encouragés à vivre les enseignements de l’Évangile en pratiquant les vertus chrétiennes et en sanctifiant leur travail4. Pour les fidèles de la prélature, sanctifier le travail veut dire travailler selon l’esprit de Jésus-Christ : avec la plus grande perfection possible, afin de rendre gloire à Dieu et de servir les autres, en contribuant ainsi à sanctifier le monde, en rendant l’esprit de l’Évangile présent dans toutes les activités et réalités temporelles.

Les fidèles de la prélature réalisent personnellement leur tâche d’évangélisation dans les différents milieux de la société où ils vivent. Ils ne limitent donc pas leur apostolat à certains secteurs comme l’éducation, l’assistance aux malades ou l’aide aux handicapés. La prélature rappelle à tous les chrétiens, quelle que soit l’activité profane à laquelle ils se consacrent, qu’ils doivent contribuer à apporter une solution chrétienne aux problèmes de la société, en même temps qu’ils y rendent constamment témoignage de leur foi.

 

Depuis sa fondation, le 2 octobre 1928, l’Opus Dei diffuse le message de l’appel universel à la sainteté de tous les baptisés, dans l’accomplissement de leur travail et de leurs obligations personnelles. « L’esprit de l’Opus Dei a pour caractéristique essentielle de ne retirer personne de sa place. Il pousse chacun, au contraire, à accomplir les tâches et les devoirs de son état, de sa mission dans l’Église et dans la société civile, le plus parfaitement possible5 » L’Opus Dei, par son esprit essentiellement séculier, sert l’Église et la société en suscitant la sainteté et l’engagement apostolique personnel des fidèles chrétiens, en les aidant à découvrir et à assumer les exigences de leur vocation baptismale à la place que chacun occupe dans le monde.

Citons, parmi les traits de l’esprit de l’Opus Dei : La filiation divine. De par son baptême, le chrétien est enfant de Dieu. L’esprit de l’Opus Dei repose essentiellement sur cette vérité fondamentale du christianisme, comme l’enseigne son fondateur : « La filiation divine est le fondement de l’esprit de l’Opus Dei.» C’est pourquoi la formation qui est donnée dans la prélature développe chez les fidèles chrétiens un sens authentique de leur condition d’enfants de Dieu, et les aide à se comporter en conséquence. Elle favorise la confiance dans la providence divine, la simplicité dans la relation avec Dieu, le sens profond de la dignité de tout être humain et de la fraternité entre les hommes, un réel amour chrétien du monde et des réalités créées par Dieu, la sérénité et l’optimisme.

La vie ordinaire. Le chrétien ordinaire peut rechercher la sainteté à travers les circonstances de sa vie et ses activités. Selon les propres termes du fondateur de l’Opus Dei : « La vie ordinaire peut être sainte et remplie de Dieu » ; « le Seigneur nous appelle à sanctifier nos tâches habituelles, parce que là aussi réside la perfection chrétienne7. » C’est pourquoi toutes les vertus sont importantes pour le chrétien : la foi, l’espérance et la charité, tout comme les vertus humaines, telles que la générosité, l’esprit de travail, la justice, la loyauté, la joie, la sincérité, etc. C’est aussi en pratiquant ces vertus que le chrétien imite Jésus-Christ. La valeur sanctificatrice de la vie ordinaire a une autre conséquence : la transcendance des petites choses qui remplissent l’existence d’un chrétien courant. « La « grande » sainteté est dans l’accomplissement des « petits devoirs » de chaque instant » 8, disait le fondateur de l’Opus Dei. Où trouver ces petites choses? Dans des gestes de service et de bonne éducation, dans le respect des autres, l’ordre matériel, la ponctualité, etc. Tous ces détails, vécus par amour de Dieu, ne sont pas dépourvus de transcendance dans la vie chrétienne. Pour la plupart des gens, le mariage et la famille figurent parmi les réalités ordinaires sur lesquelles un chrétien courant doit fonder sa sanctification, et auxquelles, par conséquent, il doit donner une dimension chrétienne. « Le mariage n’est pas une simple institution sociale, et encore moins un remède aux faiblesses humaines : c’est une authentique vocation surnaturelle9. »

Sanctifier le travail, se sanctifier dans le travail, se sanctifier par le travail. La sanctification du travail ordinaire est comme l’axe de toute la vie spirituelle du chrétien courant. Sanctifier le travail, c’est le réaliser avec la plus grande perfection humaine possible (avec professionnalisme) et avec perfection chrétienne (par amour de la volonté de Dieu, au service des hommes). L’esprit de l’Opus Dei est de considérer que le travail, l’activité professionnelle que chacun réalise dans le monde, peut être sanctifié et devenir un chemin de sanctification : « Pour avoir été assumé par le Christ, le travail nous apparaît comme une réalité qui a été rachetée à son tour. Ce n’est pas seulement le cadre de la vie de l’homme, mais un moyen et un chemin de sainteté, une réalité qui sanctifie et que l’on peut sanctifier10. » Tout travail humain honnête, qu’il soit important ou humble aux yeux des hommes, donne l’occasion de rendre gloire à Dieu et de servir les autres. « Nous sommes des hommes de la rue, des chrétiens courants, plongés dans le courant circulatoire de la société, et le Seigneur nous veut saints, apostoliques, précisément au milieu de notre travail professionnel, c’est-à-dire en nous sanctifiant dans cette tâche, en la sanctifiant et en aidant les autres à se sanctifier dans cette même tâche11

L’amour de la liberté. Les fidèles de l’Opus Dei sont des citoyens qui jouissent des mêmes droits que leurs semblables et qui sont soumis aux mêmes obligations. Dans leurs activités politiques, économiques, culturelles, etc., ils agissent en toute liberté et responsabilité personnelles, sans prétendre engager l’Église ou l’Opus Dei par leurs décisions et sans présenter celles-ci comme les seules qui seraient cohérentes avec la foi. Ce qui implique de respecter la liberté et les opinions d’autrui.

Vie de prière et de sacrifice. L’esprit de l’Opus Dei invite à cultiver la prière et la pénitence, qui permettent de soutenir l’effort pour sanctifier les occupations ordinaires. C’est pourquoi, les fidèles de la prélature intègrent à leur vie des pratiques régulières de piété : oraison mentale, assistance quotidienne à la sainte messe, confession sacramentelle, lecture et méditation de l’Évangile, etc. La dévotion à la Sainte Vierge occupe une place de choix. Pour imiter Jésus-Christ, ils font également des sacrifices, en particulier dans tout ce qui favorise l’accomplissement fidèle du devoir et qui rend la vie plus agréable aux autres comme, par exemple, le renoncement à de petites satisfactions, le jeûne, l’aumône, etc.

Charité et apostolat. Les membres de l’Opus Dei s’appliquent à rendre témoignage de leur foi chrétienne. Selon les propres termes du fondateur, « unissant nos efforts, coude à coude avec nos compagnons, dont nous partageons les aspirations, nos amis, nos parents, nous pourrons au moyen de cette tâche les aider à arriver au Christ » 12. Ils doivent l’accomplir tout d’abord par leur exemple personnel, et aussi au moyen de la parole. Le désir de faire connaître le Christ ne saurait être dissocié du souci de contribuer à résoudre les besoins matériels et les problèmes sociaux de l’environnement.

Unité de vie. Amitié avec Dieu, occupations temporelles et désir d’évangélisation s’intègrent de façon harmonieuse dans « une unité de vie simple et solide » 13. C’est ainsi que le bienheureux José maria Escriva résumait sa profonde compréhension de l’existence chrétienne.

 

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