Chapitre 1 L (
Maçonnerie ) |
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l’abcdaire de la franc-maçonnerie |
j.f. daudin |
EDITION
FLAMMARION |
2003 |
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Dès la fin du XIVe siècle, des
manuscrits de caractère pédagogique nous ont été transmis, qui commencent par
une croix et un alphabet, et contiennent diverses prières. D'environ 1400
nous est parvenue une copie d'une œuvre de Sacrobosco, montrant un abécédaire
avec des chiffres arabes. Il est possible que les
abécédaires soient un développement des tablettes de cire que l'on pouvait
effacer et réécrire. Mais on ne sait pas quand exactement le premier
abécédaire a été fait. Les plus anciens exemplaires en bois datent du XVe siècle, mais on
parlait déjà d'un très ancien exemplaire en plomb. Sur de nombreuses stèles,
ainsi que sur de petits vases devant servir d'encriers faits par les
Etrusques, figurent des abécédaires. On connait aussi des abécédaires de
Grande-Bretagne romaine, et de France gallo-romaine. Dans les anciennes
tuileries et habitations, on trouve des tuiles de toit qui portent un
alphabet, parfois même des textes plus longs. Ceux-ci avaient été gravés dans
l'argile encore humide avant la cuisson dans la tuilerie, où les travailleurs
apparemment apprenaient à lire et écrire au moins de façon rudimentaire.
Comme le rapporte Eginhard dans sa Vita Karoli Magni, Charlemagne a essayé,
pendant ses insomnies, d'apprendre à écrire avec un abécédaire et du papier,
apparemment sans succès. Il existait probablement deux
variétés d'abécédaires les plus anciens, produits systématiquement : les
uns avec une écriture cursive, pour apprendre à écrire en copiant les
lettres, les autres avec des lettres d'imprimerie pour apprendre à lire. Sur
les tablettes les plus anciennes ne figurait que l’alphabet. Sur des
exemplaires plus tardifs, une prière suivait l'alphabet (le plus souvent le
Credo, qui occupait la partie inférieure de la feuille. Cette variante a
presque entièrement pris la place des tablettes précédentes. La plupart du
temps, l’alphabet était précédé par une croix. La plupart des abécédaires
étaient en bois et munis d'une poignée. Souvent, la poignée était percée d'un
trou, afin de pouvoir porter la tablette par une cordelette à la ceinture ou
sur le bras. En Europe continentale, la poignée était souvent en haut ou sur
le côté, tandis que dans les pays anglophones, elle était dessous. Les textes et illustrations
attestent qu'on a longtemps utilisé une petite baguette, un os, une brindille
ou autre pour diriger l'attention de l’enfant sur les lettres pendant la
leçon. Les tablettes n'étaient probablement pas utilisées par les enfants
seulement pour apprendre, mais aussi pour jouer ; quelques adultes
l'utilisaient comme moyen de châtiment. Ces abécédaires étaient vendus aussi
bien par des papetiers que par des colporteurs. On vendait aussi sur les
marchés des abécédaires imprimés sur papier, que les mères ou les maîtresses
collaient sur des tablettes de bois. Ces abécédaires ont été largement
répandus dans certaines parties d'Europe, puis plus tard aussi en Amérique.
On a des exemplaires, ou tout au moins des indices de leur existence, en
France, Italie, Flandre, Pays-Bas, Allemagne, Bohême, Danemark, Norvège et
Suède. On rapporte aussi l'existence de tablettes kurdes et mexicaines.
Contrairement aux hornbooks anglais, très peu d'abécédaires
continentaux nous sont parvenus. Comme le papier devient toujours meilleur
marché, les livres déplacent au plus tard au XIXe siècle
les abécédaires sur tablette. |
LA CHAMBRE DU MILIEU |
Roger Dachez |
Edition Conform |
2014 |
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A force de ne plus très bien savoir de quoi l’on parle, on court grandement le risque d’employer un mot ou une expression à tort et à travers. Il ne faut pas méconnaitre que l’apparition-tardive- de la chambre du milieu marque un tournant essentiel de la franc-maçonnerie symbolique, à la fois sur le plan historique et sur le plan initiatique ; avec elle c’est tout l’édifice traditionnel qui a pris un sens nouveau. En replaçant nos pas dans ceux de nos illustres devanciers, faisons avec eux, chemin faisant des découvertes assez surprenantes. Où et quand a-t-on parlé pour la première fois de la Chambre du Milieu dans un texte maçonnique ? Et bien cela s’est produit en 1730 à Londres dans un contexte de scandale. A cette époque, en 1717, quatre loges tout à fait banales se réunissent en une Grande Loge, et posent les bases d’une administration centrale, en 1723, elle se dote d’un Grand Maître noble – il en sera ainsi en Angleterre jusqu’à aujourd’hui, elle se dote également des fameuses constitutions d’Anderson. Au début de 1720, la maçonnerie anglaise ne comporte que 2 grades ; ces deux grades s’inspirent du reste d’un système analogue en usage à la même époque en Ecosse, ainsi la carrière d’un maçon, se déroulait en deux étapes, d’abord apprenti, puis compagnon ou maître « fellowcraft or master », ceci en Angleterre ou en Ecosse. De 1695 à 1715 en Ecosse, le passage d’apprenti à compagnon se faisait ainsi : l’apprenti à un moment donné recevait une salutation très particulière appelé « five points of Fellowship », c'est-à-dire les cinq points du compagnonnage, et c’est d’ailleurs ainsi qu’ils se nomment encore en Angleterre, bien que désormais ils fassent partie du grade de maître, et c’est ainsi que l’apprenti arrivait dans la chambre du milieu… Roger Dachez président de l’institut maçonnique français et historien de renom, nous dévoile ici pour notre érudition et notre plaisir quelques énigmes de la franc-maçonnerie dont cette appellation « chambre du milieu » - Un régal - |
la clÉ d’hiram |
C.
KNIGHT & R. LOMAS |
DERVY |
1998 |
Quand
les auteurs de ce livre, eux-mêmes Francs-maçons, décidèrent d’étudier les origines
de la Franc-maçonnerie, ils ne se doutaient pas des extraordinaires
révélations qu’ils allaient mettre à jour et des remous qu’ils causeraient.
|
LA CLÉ D’OR ET AUTRES ÉCRITS MAÇONNIQUES |
Jean-Marc Vivenza |
Edition de L’Astronome |
2013 |
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Pour commencer, il faut réaliser un certain silence en nous-même, faire taire un instant nos agitations, établir une réelle disposition accueillante à l’égard des leçons de sagesse délivrées par les hautes figures de l’initiation et franchir intérieurement la distance qui nous sépare des rivages où la méditation à son séjour. Nous pourrons ainsi entrer sans crainte par ce silence obtenu et ce calme préalable, dans ces voies qui nous sont généreusement ouvertes. Au sommaire de cet ouvrage nous y trouvons : Introduction au voyage de la pensée - La question fondatrice L’interrogation comme voie initiatique - Le cheminement spirituel La nature des ténèbres - La science de l’homme par excellence Voyez-vous tel que vous êtes - Misère de l’homme au monde « Memento mori » - L’enseignement de la vertu Faites place à « l’esprit » - La clé d’or et l’essence du christianisme De l’être à l’être Suprême maçonnique - L’Illuminisme et la Franc-maçonnerie |
la clef Écossaise – film – dvd |
bourlard & de smet |
PAYS-BAS
|
2007 |
La
Franc-maçonnerie. Cette association mystérieuse et discrète fait l’objet
depuis toujours de curiosité, de fascination ou de méfiance. Pour la première
fois, un documentaire d’investigation se penche sur la question des origines
de la Franc-maçonnerie. « La Clef Écossaise » met au jour une histoire
insoupçonnée, en associant documents inédits et entretiens exclusifs.
Découvrez pourquoi et comment des hommes ont créé une société initiatique
parmi les plus étonnantes des temps modernes.
|
la clÉ
– tourner la clÉ d’hiram |
R. Lomas |
EDITION
DERVY |
2006 |
Après
La Clé d’Hiram et le Livre d’Hiram, voici le 3ème volet de cette série.
|
la construction rituelle d’une loge
maçonnique
- N° 16 - |
Olivier doignon |
Edition
MAISON DE VIE |
2006 |
Second
tome d’un ouvrage portant sur l’ouverture des travaux, ce livre aborde l’un
des moments les plus importants de la vie des Francs-maçons, celui où ils se
retrouvent.
|
la femme & le dragon |
Eugène brunet |
EDITION FRANCE ALBERT |
1993 |
||
. Selon la théorie
des ères, la naissance du Christ, assimilée à l’an 0 de notre calendrier
actuel, a marqué le début de l’ère des Poissons (il faut noter au passage que
le symbole des premiers Chrétiens n’était pas une croix, mais un poisson,
appelé « ichtus » en grec). Cette ère fut précédée par l’ère
du Bélier (à laquelle on associe traditionnellement le développement des
civilisations égyptienne, grecque et romaine), qui fut elle-même précédée par
l’ère du Taureau (que la Tradition assimile au rayonnement de la civilisation
babylonienne). Etant donné qu’une ère dure environ 2160 ans, on peut en
déduire que l’humanité se situe actuellement entre l’ère des Poissons et
l’ère du Verseau. Si l’on en croit les textes ésotériques traitant de ce
sujet, l’ère du Verseau marquerait l’avènement de la Connaissance et de la
Sagesse sur Terre. Autrement dit, elle correspondrait au cycle durant lequel
les hommes, individuellement et collectivement, en viendraient graduellement
à exprimer les idéaux les plus nobles. L’humanisme et la spiritualité (et non
religiosité) seraient les deux piliers de cette ère. Mais
les mêmes textes indiquent également que l’ère du Verseau sera précédée d’une
période au cours de laquelle les hommes seront confrontés à leur ignorance et
à leur folie, et qu’avant que ne soit révélé ce qu’il y a de meilleur dans la
nature humaine sera révélé aux yeux de tous ce qu’il y a de pire. Dans
certains écrits, elle est même appelée « ère de la
Transparence », ce qui est très significatif. Que l’on
admette ou non cette théorie, il faut bien reconnaître que l’époque actuelle
correspond à la description qui en est faite, avec son lot de “révélations“
quotidiennes et ses émissions de radio et de télévision où la bêtise n’a
d’égale que la vulgarité, l’impudeur, la superficialité, etc., sur fond de
voyeurisme. D’après les récits liés à l’ère du Verseau, la période chaotique
que le monde traverse actuellement ne serait qu’un passage obligé et
correspondrait à une remise en cause totale des fausses valeurs que les
hommes ont eux-mêmes cultivées au cours des siècles et des décennies passés.
À l’issue de cette période devrait émerger une nouvelle humanité, régénérée
sur tous les plans, avec tout ce que cela suppose de positif pour elle :
la paix, la fraternité, la prospérité matérielle, l’élévation spirituelle,
etc. Cela étant dit, il est évident qu’une telle perspective ne dépend pas
uniquement de l’influence exercée sur les hommes par l’ère du Verseau. En
application de l’adage « Aide-toi et le Ciel t’aidera », il
leur appartient en effet d’agir en conséquence. C’est là un ouvrage très intéressant
qui passionnera croyants ou incroyants, car il met à la portée de tous des
connaissances qui pour beaucoup jusqu’alors restaient insoupçonnées ou
incompréhensibles, voire fantaisistes Au
sommaire de cet ouvrage : D’astrologie, d’astronomie,
la voûte étoilée, le libre arbitre, de soleil et de la lune, des 7 officiers
de la Loge, du tablier maçonnique, de la Bible, du Graal, de l’apocalypse de
Jean, de l’horloge de Strasbourg et de l’ère du Verseau. |
L’AFFAIRE HIRAM ou LES 5 POINTS PARFAITS DE LA
MAÎTRISE 2 Tomes |
J.P.
SACCHI |
EDITION
NAGEL (SUISSE) |
2000 |
C’est
à travers les Arts martiaux que l’auteur nous invite à découvrir le secret
des 5 points parfaits. Un
livre pour les explications et un autre pour les dessins et schémas. Un
livre qui enchante les spécialistes des arts martiaux, difficile pour les
autres. |
LA
F. M. sous l’occupation |
André
COMBES |
EDITION
Du ROCHER |
2001 |
||
Mais
ceux qui suscitent le plus de questions sont les maçons « ambigus » ou
carrément « crapules » : Jean Mamy alias Paul Riche, réalisateur de Forces
occultes en 1943, c’est-à-dire du seul film antimaçonnique au monde, il sera
le dernier fusillé de l’épuration le 29 mars1949 ; Jean Marquès-Rivière,
initié à l’ésotérisme par René Guénon, rédacteur, en 1940, du catalogue de
l’exposition « La Franc-maçonnerie dévoilée » au Petit Palais (1 million de
visiteurs en France, elle précède l’exposition « Le Juif et la France » de 1941)
et scénariste de Forces occultes. Pour tous ceux-là, André Combes livre son
propre questionnement, sans y répondre : comment peut-on être ou avoir été
maçon, imprégné des valeurs des Lumières et de l’humanisme, et sombrer dans
la collaboration ? Peut-être
faut-il revenir au prologue de l’ouvrage pour comprendre la terrible leçon de
la période de l’Occupation. Dans ce prologue, l’auteur livre aux lecteurs non
avertis une présentation générale de ce qu’est la franc-maçonnerie. Ce qu’il
en dit peut tout à fait s’appliquer à la période de la guerre : « La
franc-maçonnerie, au même titre que de nombreux autres corps intermédiaires,
fait partie de son temps, de sa société ». Cruelle leçon de constater que
les maçons firent bien partie de leur temps, de leur société et, comme la
France de cette époque, ils se retrouvèrent donc... dans les deux camps.
Mais, si les maçons, dans l’épreuve, se comportent comme tout le monde,
alors, à quoi sert la maçonnerie ? Les figures de la Résistance maçonnique
célébrées par André Combes, comme la réalité des persécutions, nous invitent
à apprécier la différence. |
la formation maçonnique |
Christian
GUIGUE |
EDITION
GUIGUE |
2000 |
Ce
livre, devenu très rapidement l'ouvrage de référence absolue, poursuit sa
mission de formation en restituant au symbolisme maçonnique son sens
signifiant universel et traditionnel. .
Selon la théorie des ères, la naissance du Christ, assimilée à l’an 0 de
notre calendrier actuel, a marqué le début de l’ère des Poissons (il faut
noter au passage que le symbole des premiers Chrétiens n’était pas une croix,
mais un poisson, appelé « ichtus » en grec). Cette ère fut
précédée par l’ère du Bélier (à laquelle on associe traditionnellement le
développement des civilisations égyptienne, grecque et romaine), qui fut
elle-même précédée par l’ère du Taureau (que la Tradition assimile au
rayonnement de la civilisation babylonienne). Etant donné qu’une ère dure
environ 2160 ans, on peut en déduire que l’humanité se situe actuellement
entre l’ère des Poissons et l’ère du Verseau. Si l’on en croit les textes
ésotériques traitant de ce sujet, l’ère du Verseau marquerait l’avènement de
la Connaissance et de la Sagesse sur Terre. Autrement dit, elle
correspondrait au cycle durant lequel les hommes, individuellement et
collectivement, en viendraient graduellement à exprimer les idéaux les plus
nobles. L’humanisme et la spiritualité (et non religiosité) seraient les deux
piliers de cette ère. Mais
les mêmes textes indiquent également que l’ère du Verseau sera précédée d’une
période au cours de laquelle les hommes seront confrontés à leur ignorance et
à leur folie, et qu’avant que ne soit révélé ce qu’il y a de meilleur dans la
nature humaine sera révélé aux yeux de tous ce qu’il y a de pire. Dans
certains écrits, elle est même appelée « ère de la
Transparence », ce qui est très significatif. Que l’on
admette ou non cette théorie, il faut bien reconnaître que l’époque actuelle
correspond à la description qui en est faite, avec son lot de “révélations“
quotidiennes et ses émissions de radio et de télévision où la bêtise n’a
d’égale que la vulgarité, l’impudeur, la superficialité, etc., sur fond de
voyeurisme. D’après les récits liés à l’ère du Verseau, la période chaotique
que le monde traverse actuellement ne serait qu’un passage obligé et correspondrait
à une remise en cause totale des fausses valeurs que les hommes ont eux-mêmes
cultivées au cours des siècles et des décennies passés. À l’issue de cette
période devrait émerger une nouvelle humanité, régénérée sur tous les plans,
avec tout ce que cela suppose de positif pour elle : la paix, la
fraternité, la prospérité matérielle, l’élévation spirituelle, etc. Cela
étant dit, il est évident qu’une telle perspective ne dépend pas uniquement
de l’influence exercée sur les hommes par l’ère du Verseau. En application de
l’adage « Aide-toi et le Ciel t’aidera », il leur appartient
en effet d’agir en conséquence. C’est
là un ouvrage très intéressant qui passionnera croyants ou incroyants, car il
met à la portée de tous des connaissances qui pour beaucoup jusqu’alors
restaient insoupçonnées ou incompréhensibles, voire fantaisistes |
la franc-maçonnerie |
Roger Dachez – Alain Bauer |
Edition
PUF |
2013 |
Depuis
plus de trois siècles, la franc-maçonnerie participe de l’histoire
intellectuelle, politique, sociale et religieuse de l’Europe. Elle
revendique aussi une « identité profonde» qu’elle refuse de donner
à voir au monde « profane ». Comment donner à comprendre et
concilier cette dimension essentiellement initiatique et celle, plus
politique, qui veut changer la société ? Cet
ouvrage propose une introduction générale à la franc-maçonnerie, il est le
fruit de réflexions croisées de deux spectateurs engagés, familiers du monde
maçonnique et curieux de son histoire. Grâce
à un regard duel, à la fois empathique et distancié, il offre au lecteur un
guide de voyage dans un monde parfois déroutant et éclaire le sens du projet
maçonnique. Au sommaire de cet ouvrage : Sources légendaires et mythiques La naissance britannique, sa fondation et les premières
querelles. L’expansion du siècle des lumières, la Révolution française et
les Amériques. Les ruptures du XIXe siècle. Les deux familles. Le tournant de
1848. Heurs et malheurs de la franc-maçonnerie au XXe siècle. L’Univers maçonnique : Les symboles – les rituels -
les légendes - grades et rites - l’Ordre et les obédiences
- Ethique et spiritualité de la Franc-maçonnerie Franc maçonnerie et religion - la société - le
projet maçonnique A ce jour un des meilleurs livre sur l’histoire de la
Franc-maçonnerie |
la franc-maçonnerie |
Christian
jacq |
EDITION
R. LAFFOND |
1975 |
L’auteur
développe ici sa version sur les origines de la Franc-maçonnerie. Il
part de l’Égypte et de la Grèce, passe par le Christ, Mithra, les bâtisseurs
de Cathédrales, les Confréries du Moyen-âge, le secret et divers symboles
maçonniques. Comme
toujours Christian Jack mélange vérité et son imagination très égyptienne |
la franc-maçonnerie chrÉtienne |
Paul
naudon |
EDITION
DERVY |
1970 |
||
Ce « centre
d'union » illustre la spiritualité maçonnique, qui estime que
« tous les chemins menant au principe suprême de la transcendance
comptent ». Lien entre les hommes, le franc-maçon « est un
humaniste et à ce titre, comme le disait Térence, “rien de ce qui est humain
ne m'est étranger” ». Un humanisme gorgé notamment de la philosophie des
Lumières, « sur cette voie de la spiritualité, est par le cœur le fils
de la lumière et par la raison le fils des Lumières ». Cette volonté de
n’assujettir la spiritualité « à aucune religion ni à aucune
philosophie, mais qui doit se concevoir sur le plan métaphysique et comme une
spiritualité universelle », est reçue de différentes manières selon les
Églises chrétiennes. Si l'Église
catholique est catégorique sur son refus de la double appartenance, la
majorité des Églises orthodoxes l'acceptent. « Seulement quatre
Églises orthodoxes ont condamné la franc-maçonnerie dans des contextes
politiques particuliers, dont l'Église orthodoxe de Grèce en 1933. Un siècle
plus tôt, pour l'indépendance de la Grèce, les francs-maçons et les chrétiens
se donnaient la main pour lutter contre les Ottomans. En 1933, l'Église
orthodoxe grecque s'est alignée sur la position catholique jusqu'à reprendre
ses textes ! », |
la franc-maçonnerie
comme voie spirituelle – de l’artisan au grand architecte |
Jean-Pierre
schnetzler |
EDITION
DERVY |
2000 |
La
Franc-Maçonnerie traditionnelle est une initiation artisanale issue des
fraternités opératives du Moyen-Age, devenue spéculative, sans pour autant s'écarter
de ses sources. Depuis qu'elle ne construit plus de monuments religieux, elle
vise directement à édifier des hommes véritables : corps, âme et esprit. Ce
principe peut s'exprimer comme synthèse de la Terre et du Ciel, de
l'empirique et du transcendant, de l'analytique et du symbolique, de
l'extérieur et de l'intérieur, comme des opposés en général. Elle
tend ainsi à réaliser " le mariage du meilleur de la sagesse pré-moderne
et du savoir moderne ". A partir d'exemples de travaux de l'Ordre initiatique
traditionnel, où seules sont autorisées les questions d'ordre maçonnique
(historiques, touchant le rituel, le symbolique et la vie spirituelle),
Jean-Pierre Schnetzler s'appuie sur ses connaissances pratiques des méthodes
méditatives du bouddhisme et nous offre ici un ouvrage novateur. Ce dernier
sert à raviver nos connaissances tout en éclairant parfaitement l'unité
transcendante des Traditions. Pour l'auteur, ce texte est porteur d'un projet
: celui d'amener le lecteur, profane ou initié, vers la réalisation
initiatique, vers le chemin de l'Esprit qui est en lui. Y
sont notamment commentés divers symboles sur : le
G.A.D.L.U –
La régularité, exotérisme, ésotérisme, le
passage de l’opératif au spéculatif, l’initiation, le tableau de loge,
l’étoile flamboyante, les petits et grands mystères, le bouddhisme et
l’indouisme, les 2 St Jean, le St Empire, la Franc-maçonnerie aujourd’hui et
demain. |
la franc-maçonnerie
dans notre temps |
Jean
baylot |
EDITION
VITIANA |
1972 |
L’auteur
ancien dignitaire de la GLNF et beau-père de l’ancien grand maître
Claude Charboniaud, essaie de définir et de justifier les termes de
Franc-maçonnerie traditionnelle et régulière, il définit également la notion
du grand architecte. Il
apporte son optique idéologique sur les structures de l’ordre initiatique qui
pour lui est la seule voie méritant la reconnaissance universelle. Un
excellent livre qui remet les choses en place et rappelle la place de la
Maçonnerie régulière et reconnue. |
la franc-maçonnerie
d’après ses textes classiques |
Patrick negrier |
EDITION
DÉTRAD |
1996 |
||
|
la franc-maçonnerie
– documents fondateurs |
|
Cahier
DE L’HERNE |
1992 |
350
pages grands format pour expliquer les documents qui ont permis d’asseoir les
débuts de la Franc-maçonnerie en 1717. Documents et manuscrits originaux et
inédits : * Manuscrit Regius * Manuscrit Cooke *
La Compagnie des Maçons de Londres * Ordonnances pour la cathédrale d'York *
Règlements pour le métier des Maçons * Un manuscrit perdu reconstitué * Le
manuscrit Grand Lodge n° 1 * Le manuscrit William Watson * Le manuscrit
Dumfries n° 4 * Le manuscrit Sloane * Le manuscrit Trinity College *
Documents du XVIIe siècle relatifs à la franc-maçonnerie * Le manuscrit des
Archives d'Edimbourg * Le manuscrit Chetwode Crawley * Le manuscrit Graham *
La Confession d'un Maçon * Examen d'un Maçon * Le manuscrit Wilkinson * La
Maçonnerie disséquée * Vers la Maçonnerie spéculative .
Tous
ces manuscrits sont reproduits et commentés. |
LA FRANC-MAÇONNERIE ET LE CHRIST |
Jean-François Blondel |
Edition Trajectoire |
2017 |
Évoquer le Christ dans le cadre de la
Franc-maçonnerie, c'est appréhender la dimension ésotérique du christianisme,
l'ésotérisme chrétien, en corrélation avec la démarche maçonnique,
indépendamment de tout dogme religieux. Ainsi, peut-on faire un parallèle
entre les pierres « vivantes », constituées par l'assemblée des chrétiens
qu'évoquait Jésus dans les Évangiles, et le temple spirituel que les maçons
doivent construire en eux. Le rapprochement avec l'art de bâtir, emprunté aux
Écritures, se retrouve dans des expressions maçonniques comme le « Grand
Architecte de l'Univers ». Enfin, Jésus lui-même n'est-il pas appelé
« le charpentier » ? Si l'on remonte dans le temps, jusqu'à celui de la
Maçonnerie opérative, on constate que celle-ci était spécifiquement
chrétienne. Dans la Maçonnerie spéculative moderne qui s'inscrit dans sa
droite lignée, le Christ n'est pas mentionné explicitement dans les rites,
mais il y est souvent fait allusion par le biais de la métaphore, de
l'allégorie et du symbole (Croix, Rose mystique, Phoenix, Pélican, Brillante
étoile du matin). La référence au Christ se retrouve également dans les Hauts
Grades maçonniques qui font souvent écho au Nouveau Testament ou à
l'Apocalypse de Jean. Jean-François Blondel livre un travail brillant pour
éclairer les rapports entre la Franc-maçonnerie, la religion et la laïcité,
par-delà les idées reçues couramment colportées sur le sujet. Au
sommaire de cet ouvrage : Une
maçonnerie opérative chrétienne (1390-1598)
- Une Maçonnerie médiévale
chrétienne Une
maçonnerie de ‘’Transition’’ Judéo-Chrétienne (1599-1712) -
Une maçonnerie dite de "Transition" La
maçonnerie d’Anderson partagée entre ‘’Noachisme et Johannisme’’ (De 1723 à
nos jours) - Quand la Franc-maçonnerie devint
"spéculative" - Les "emprunts" de la
Franc-maçonnerie à la tradition judéo-chrétienne -
Les "Loges de Saint-Jean"
- Une Maçonnerie chrétienne
: le Régime Ecossais Rectifié (RER)
- La
maçonnerie chevaleresque et templière : retour à l’ésotérisme chrétien
(De 1750 à nos jours) - La référence au Christ dans les
"Hauts Grades" maçonniques |
la franc-maçonnerie Écossaise |
A. Coen & M. Dumesnil |
EDITION
FIGUIERE |
1934 |
||
La
première édition de cet opuscule parut quelques mois après certains incidents
politiques qui ne furent que prodromes en France de la conflagration qui
devait, cinq années plus tard, embraser le monde entier. Cette brochure
n'avait d'autre objet que de renseigner brièvement les lecteurs de bonne foi
sur les origines, I'histoire, les principes et l'activité réelle d'une
institution en butte depuis si longtemps à des calomnies qui, pour être d'une
absurdité parfois criante, n'en troublaient pas moins beaucoup d'honnêtes
gens. Après la défaite de 1940 et pendant l'occupation qui la suivit, les
calomnies furent naturellement reprises et entourées d'une publicité que le
nouvel Etat français appuyait de sa contestable autorité. L'organisation
d'expositions antimaçonniques dans diverses grandes villes, la création d'une
revue « Les Documents maçonniques», dont un service spécial de la Bibliothèque
Nationale assurait la rédaction, furent les manifestations les plus voyantes
de l'aide apportée par les pouvoirs publics à une propagande que l'on jugeait
sans doute nécessaire pour justifier les mesures prises par le Gouvernement
contre les sociétés dites secrètes et les Francs-Maçons.
|
LA FRANC-MAÇONNERIE EXPLIQUÉE PAR L’IMAGE –- LE GRADE D’APPRENTI - Tome 1 |
John Harvey Percy |
Edition Maison de Vie |
2013 |
Cet ouvrage est le premier d’une série consacrée aux trois premiers grades de la Franc-maçonnerie : Apprenti, Compagnons et Maître, qui se propose d’approfondir le vécu et la signification de chacun de ces grades en s’appuyant sur l’image. Tous les aspects du grade d’Apprenti, de la première cérémonie d’initiation, décrite avec précision, à la signification des secrets du grade et des symboles qui lui sont attachés, sont ici traités de manière claire et concise. Une riche iconographie et de nombreux diagrammes permettent d’aller rapidement à l’essentiel sur les concepts et les symboles rencontrés en parcourant le chemin de l’initiation maçonnique. Volontairement concis, le texte n’en est pas moins précis et n’omet pas de préciser les apports de l’Egypte ancienne, de l’histoire du Temple de Salomon, de l’Hermétisme et de l’Alchimie au symbolisme maçonnique. En annexe sont traités de manière générale et approfondie des sujets indispensables à la compréhension du grade d’Apprenti, en particulier le symbolisme de la pierre, la pensée ternaire, la mort du vieil homme et le « retournement » que cela implique pour l’initié. Véritablement novateur dans sa présentation qui fait une large place à l’image, ce livre deviendra vite un outil de référence indispensable à toute personne intéressée par le « fait » maçonnique. Au sommaire de cet ouvrage : 1e partie : Le symbolisme de l’Apprenti : Rite initiatique - du profane au Franc-maçon - la religion et l’initiation - les cycles initiatiques du R.E.A.A. - La méthode maçonnique - la pierre et le Temple, les deux métaphores du rite - anthropologie ternaire, les influences des courants de pensée traditionnelle de l’Antiquité - Le Temple de Salomon - le temple maçonnique aménagé, son mobilier et ses décors - la voûte étoilée et les deux luminaires - le Delta rayonnant - le pavé mosaïque - les colonnes jumelles du Temple : Booz et Jakin - les colonnes solsticiales - les trois piliers de la loge - l’éclairage symbolique de la loge - les trois lumières de la loge - les trois fenêtres - les trois grandes lumières - Les éléments symboliques du grade - les outils et les instruments de l’Apprenti - la géométrie sacrée - la voûte étoilée, le pavé mosaïque et le fil à plomb - la loge et les astres lumineux - les nombres - les circumambulations - le tableau de loge et ses éléments - la houppe dentelée - la chaîne d’union - les officiers de la loge - les fonctions des officiers - la Tétrakys pythagoricienne - les planètes - l’ouverture et la fermeture de la loge - l’orientation symbolique du Temple - la durée des travaux - l’espace temps sacré - 2e partie : La réception de l’Apprenti : l’initiation - le bandeau - les quatre épreuves - l’abandon des métaux - le cabinet de réflexion - la vêture du postulant - la coupe des libations - le voyage au centre de la terre et les trois autres voyages en loge avec les épreuves de l’eau, de l’air et du feu - l’obligation - la scène du parjure - la communication de la lumière - la scène du miroir - le serment de confirmation - l’investiture de l’Apprenti - l’instruction du grade - les secrets du grade - la caverne initiatique et le cadre symbolique du cabinet de réflexion - les fresques murales - le cartouche - le miroir, la chandelle et le crâne - les trois coupelles - le pain et l’eau - le testament philosophique - la régression - le V.I.T.R.I.O.L. et la pierre brute - les trois Marie-Madeleine - |
LA FRANC-MAÇONNERIE EXPLIQUÉE PAR L’IMAGE – LE GRADE DE COMPAGNON – Tome 2 |
John Harvey Percy |
Edition Maison de Vie |
2014 |
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Chapitre 4 : La Pierre cubique à pointe - La
hache sur la Pierre cubique à pointe - Chapitre 5 : les nombres du compagnon - le
Nombre 5, emblème de l’Initié - Les cinq corps symboliques de l’Ancienne
Egypte - les cinq polyèdres réguliers platoniciens - les cinq éléments - le
nombre 10 - Chapitre 6 : Le tableau de loge du Compagnon - Les
éléments symboliques - Chapitre 7 : L’ouverture et la fermeture des travaux -
Déclaration d’ouverture des travaux - Fermeture et déclaration de fermeture
des travaux - Chapitre 8 : L’élévation au grade de Compagnon - Le
passage de la perpendiculaire au niveau - Identification et tuilage du
candidat - Audition du morceau d’architecture - Communication du mot de passe
- la vêture - l’épreuve de l’équerre - Chapitre 9 : Les cinq voyages d’instruction -
Voyages initiatiques et rituels - installation du Temple pour la réception -
les cinq voyages d’instruction - Chapitre 10 : Le premier voyage - le
maillet - le ciseau - les 5 sens - les 5 agrégats - Chapitre 11 : Le deuxième voyage - la
règle et le levier - Les 5 ordres d’architecture - les ordres d’architectures
grecs et romains - Chapitre 12 : Le troisième voyage - La
perpendiculaire et le niveau - les 7 arts libéraux - le Trivium - la
grammaire - la rhétorique - la logique - la quadrivium - l’Arithmétique - la
géométrie - la musique - l’astronomie - Pythagore, Euclide et Ptolémée - Chapitre 13 : Le quatrième voyage -
L’équerre du compagnon - les cinq grands initiés - Chapitre 14 : Le cinquième voyage -
Gloire au travail - Chapitre 15 : L’obligation et l’investiture - Les
secrets du grade - le mot de passe - le signe - l’attouchement et la marche - En annexe : Métatron - Pythagore et la musique des sphères - l’escalier initiatique - les nombres sacrés et leurs formes - l’homme Un et multiple - La dame à la licorne - G et sa géométrie sacrée - |
LA FRANC-MAÇONNERIE EXPLIQUÉE PAR L’IMAGE –- LE GRADE DE MAÎTRE - Tome 3 |
John Harvey Percy |
Edition Maison de Vie |
2015 |
Sorte de passerelle
entre les loges bleues des trois premiers grades et les loges de Perfection,
dites loges vertes, le grade de Maître Maçon est fondé sur le mythe d’Hiram.
Maître d’oeuvre du temple de Salomon, Hiram est assassiné par trois
compagnons que ronge l’ambition. Retrouvé par les Frères-Maîtres partis à sa
recherche grâce à la branche d’acacia plantée sur sa tombe, son cadavre est
redressé. S’agit-il d’une renaissance ou d’une résurrection ? L’auteur répond
ici à cette question fondamentale et explicite toutes les subtilités de ce
drame rituel qui détermine les différents aspects du symbolisme de ce grade.
Achevant la trilogie consacrée à la présentation des trois premiers grades de
l’initiation maçonnique, cet ouvrage est fondé sur les mêmes ingrédients que
les précédents : une riche iconographie, de nombreux diagrammes explicatifs.
En annexes sont traités plusieurs thèmes éclairant le symbolisme du grade de
Maître, tels celui des rites funéraires, de l’anatomie symbolique ou des
mystères d’Eleusis. Véritablement novateur dans sa présentation, qui fait une
large place à l’image, ce troisième tome de la trilogie est, comme ses deux
prédécesseurs, un outil de référence indispensable à toute personne
intéressée par le symbolisme maçonnique Dans
les constitutions d’Anderson de 1723, il n’est pas mentionné une
franc-maçonnerie en trois grades. Le grade de maître n’apparaît que dans les
constitutions d’Anderson de 1738. De 1721 à 1738, un certain nombre de chefs
de loges passés et présents ont acquis un certain prestige qui leur donnait
accès à des réunions excluant apprentis et compagnons. La légende d’Hiram
serait apparue au sein du savoir initiatique conféré aux maîtres au début du
XVIIIe siècle. La franc-maçonnerie connaissant dans les années 1720 à 1730
une cérémonie avec secret réservé à certains maçons et dans laquelle on
trouvait des correspondances avec la légende d’Hiram. Toutefois, il est bon
de rappeler qu’Hiram apparaît dans les Anciens Devoirs (Old charges), les
manuscrits qui ont participé à la fondation de la franc-maçonnerie opérative.
On mentionne Hiram dans le manuscrit “Tew” et le manuscrit “Inigo Jones”
(vers 1680). Le premier document concernant un troisième grade date de 1711,
soit six ans avant la création de la Grande Loge de Londres. Il s’agit d’un
texte rédigé sur le côté d’une feuille du manuscrit du “Trinity College,
Dublin”. LE manuscrit contient une narration décrivant les signes et les mots
de maîtres, de compagnon et d’apprenti. Quant
à la légende d’Hiram, elle va se généraliser à partir du pamphlet de Samuel
Prichard “La franc-maçonnerie disséquée” publié en 1730. Le grade de maître
aurait été créé “pour réformer la franc-maçonnerie et sélectionner les plus
capables de ses membres à diriger une loge”. En 1726, le frère Francis Drake
prononce un discours devant la loge d’York, indépendante et bientôt rivale de
la Grande Loge de Londres. Il y mentionne les grades d’apprentis enregistrés,
compagnons et maîtres maçons. On voit donc que le grade de maître s’est
développé entre la première publication des constitutions d’Anderson en 1723
et la deuxième en 1738. La Grande Loge de Londres n’a donc pas créé
officiellement le grade de maître en 1738, elle n’a fait que
l’entériner. De tout ce qui a été dit il faut conclure : -
qu’au début du XVIIIe siècle, il n’existait pour les maçons spéculatifs
qu’une seule cérémonie d’initiation, un seul degré.- qu’après la formation de
la Grande Loge de Londres en 1717, on organisa deux degrés, en rétablissant
sur de nouvelles bases, le grade d’apprenti. - qu’un troisième degré
s’introduisit et se propagea graduellement parmi les loges spéculatives à
partir de 1725. - que l’existence de trois degrés doive seulement être
sanctionnée par la Grande Loge de Londres en 1738 et qu’elle n’était pas encore
universellement acceptée jusque dans les années 1760. Pour
revenir à la légende d’Hiram, le frère Rylands, secrétaire de la loge de
recherche Quator Coronati au début du XXIe siècle a suggéré que notre mythe
fondateur et sa représentation pourraient bien provenir de quelque mystère
joué, pendant le moyen-âge, dans des guildes de maçons mais rien n’a pu
justifier cette hypothèse. La légende d’Hiram pourrait trouver son origine
dans l’un des manifestes, la Fama Fraternitatis, des premiers vrais Rose-Croix
et rédigé par Andréa. Dans ce manifeste écrit en 1615, il est question de
l’histoire d’une tombe mystérieuse où les rose-croix auraient retrouvé, après
cent ans, le corps de leur fondateur Christian Rosenkreutz, éclairé d’une
lumière surnaturelle et entouré de symboles qui fournissaient la clef de sa
doctrine. La légende ne parle pas de résurrection mais d’un corps bien vivant
retrouvé au bout de cent ans ce qui est tout de même proche de la légende
d’Hiram. Le cadre rituel d’abord : le passage du 2° au
3° degré est une grande « opération » et non un simple jeu de théâtre. C’est
le passage de l’ordre psychique à l’ordre spirituel ; une évolution
importante ; une nouvelle étape de compréhension. Pour comprendre ce
mûrissement, il faut se rappeler encore la nature de l’être humain, que
toutes les traditions initiatiques nous ont confirmée, de l’Égypte antique à
la Grèce, de celle-ci à Rome et au judéo-christianisme. L’homme est une
matière unie à l’esprit par un médiateur psychique ; il est à la fois force,
sagesse et beauté émotive ; un rituel psychomoteur doit donc frapper à la
fois ces trois états de l’être. — Comment le cadre rituel du grade
résout-t-il ce programme ? II le fait en trois stades : Premier stade : Préparation du psychodrame
; deuil et tristesse. C’est l’épreuve du seuil. On interroge le néophyte, on
le suspecte, on le vérifie. L’enquête se termine par la reconnaissance de son
innocence dans le meurtre du Maître. Deuxième stade : Épreuve de
l’abandon, de l’errance, de la recherche. Nous sommes tous orphelins ; le
Maître est mort et on ignore même où se cachent ses pauvres restes. Troisième stade : Épreuve suprême :
voyage par l’élément Terre et jaillissement du germe de Vie. La mort sera
vaincue ! Hiram sort des ténèbres de la mort, des profondeurs de la terre ;
il re-naît dans le néophyte ; la Vie a triomphé à jamais de la mort. Le
rituel le montre, l’enseigne : La marche du Maître triomphe trois fois de la
mort car on enjambe trois fois le douloureux emblème qu’est le Cénotaphe.
L’homme étant un être triple, doit donc triompher trois fois de la mort
(sinon un seul enjambement suffirait La lumière rouge est symbole de
chaleur vivifiante ; 1’infrarouge annonce la lumière intégrale et mûrit le
germe de vie par sa bienfaisante radiation. Les
5 Points parfaits complètent cette renaissance de la vie : si à l’origine on
fixait sur le sol un piquet à chacun des quatre angles de la construction
future, puis un cinquième au centre, point de rencontre des diagonales du Temple
à construire, on retrouve ces « cinq landmarks » essentiels dans l’initiation
au grade de Maître, où le néophyte doit, lui aussi, devenir un Temple vivant
à construire par sa revivification. La jonction des pieds, l’inflexion des
genoux, la jonction des mains, le serrement de la main gauche sur l’épaule
droite et finalement le Baiser de Paix infusent dans le récipiendaire toutes
les vertus de son nouvel état de conscience : l’amour fraternel, le
dévouement affectueux, la confiance totale, la collaboration éclairée, la
douce union initiatique – points sacrés unissant à la fois les cœurs, les
pensées, les volontés dans un idéal partagé. Oui, désormais nous ne faisons
plus qu’un, car nous nous comprenons, nous nous entendons ; être Maître,
c’est atteindre un palier nouveau. Mais attention cependant : il ne suffit
pas de relever le candidat par les cinq points de la Maçonnerie pour que
d’office il soit devenu HIRAM lui-même ! On ne devient pas Maître en un seul
instant. Un enfant, mis au jour, doit encore grandir. Un nouveau Maître doit
se rendre compte :1) Qu’il a sans doute « 7 ans et plus », c’est surtout « et
plus » qui comptent ici, c’est-à-dire le temps de la maturation. 2) De ce que
la Parole est « perdue » et doit être retrouvée un jour, c’est toute une
évolution, tout un programme ; tout un travail intérieur ! Le Maître devra
mûrir pour donner un jour tout son fruit. L’Acacia
symbolise cette bataille pour la Vérité ; son bois est dur et solide car un
Maître doit être stable et robuste ; mais il est hérissé d’épines, car il est
apotropaïque : le pouvoir des pointes qu’il recèle ainsi rejette au loin les
forces des ténèbres. « L’acacia m’est connu » : je suis en mesure de me
défendre et de rejeter au loin tout préjugé, toute erreur, toute sujétion à
des images préfabriquées par une société imparfaite. Quant aux signes du
Maître et des deux premiers degrés, combien ils ont été mal compris !
Ils sont tous les précurseurs de « l’acacia m’est connu », car l’initiation
est une bataille continuelle et progressive contre les puissances des
ténèbres. L’Apprenti se coupe la gorge ; celle-ci est à la fois le véhicule
de la nourriture et l’organe de la parole. L’Apprenti enlève ainsi en lui
l’esclavage des appétits physiques et l’imprudence des vaines paroles ; il apprend
les vertus du silence, de la retenue, de la prudence verbale. Le
Compagnon s’arrache le cœur, en ce sens qu’il se défait des excès du
sentiment et des liaisons sentimentales qui peuvent annihiler sa volonté ; il
se libère de l’esclavage charnel et sentimental, si entaché d’égoïsme effréné
; il bride ainsi ses passions et atteint un équilibre rationnel. Le Maître
enfin se coupe le ventre. Platon enseignait que tout est hiérarchie dans
l’être humain ; la tête doit dominer le cœur et celui-ci doit dominer le
ventre, symbole de tous les appétits terrestres et de toutes les passions
inférieures. Etre sans désir est le grand secret du Maître, qui peut par la
puissance de sa volonté, triompher de toutes les faiblesses. Un Maître se
domine entièrement et sans effort. Il a triomphé de ses derniers sursauts
d’égoïsme. Ainsi libéré de lui-même, il pourra remplir son devoir social et
libérer les autres. Le Maître agit. Se placer à l’ordre de Maître, c’est dire
: « Me voici. Je suis prêt à agir ». Le Maître est toujours en alerte, prêt à
l’action, mais quelle action ? Celle qui est sa raison d’être, la raison
d’être de notre Ordre. La libération de l’humanité de son état d’indignité et
de méchanceté, Le signe d’horreur le révèle. Le monde est rempli de haine, d’iniquités
; le meurtre d’Hiram en est l’affreuse image ; il révolte notre conscience ;
il provoque notre juste courroux. On se réfugie alors dans le Temple des
mystères, on s’écrie : « Ah ! Seigneur, mon Dieu ! » pour signifier qu’on
appelle à soi toutes les puissances bénéfiques de la Nature, toutes les
vertus de bonté humaine, tous les ressorts de la générosité, pour mettre fin
au règne des ténèbres, qui égare et asservit les hommes. Après
ce « Cadre rituel », sachons trouver le symbole vivant de la Maîtrise, dont
tout l’enseignement, tout le suc initiatique est condensé en un seul geste :
la précieuse « Griffe de Maître » qui est généralement si mal enseignée, si
mal pratiquée et si mal comprise, au point qu’elle est en fait dépourvue de
ce qui fait l’essence même de sa révélation. Sans doute, la Griffe de Maître
nous rappelle que chaque Maître est pour les autres un maillon de la Chaîne
des Maîtres. Elle est un signe d’Alliance éternelle, dans un but élevé
commun. « Nous nous comprenons, nous nous aimons ». Mais, bien, pratiquée,
elle est bien plus que cela ; elle est le secret de la Maîtrise elle-même !
Car, quel est le secret essentiel du Grade ? La renaissance du Maître HIRAM
en chacun des Maîtres. Pour venir au jour, pour naître, il faut inévitablement
et préalablement être conçu ! Pour être conçu, il faut qu’un générateur
dépose la semence de vie dans un milieu favorable et réceptif ; la Mère a en
elle une « Chambre du Milieu » où cette précieuse opération de création de la
Vie pourra se faire. Il faut donc que le néophyte ferme sa main en griffe
pour symboliser la cavité réceptive du germe de vie et que l’Initiateur
pousse son doigt médius au sein de cette cavité au moment où il ferme sa main
en griffe sur la main du néophyte Cela signifie : « Je te crée Maître ». Et
ceci perçu, le néophyte à son tour pousse son médius dans le creux de la main
de son Initiateur en disant mentalement : « Oui, je viens de naître. Me voici
! » Il y a donc deux temps dans cette action :1) Création, fécondation. 2)
Naissance et manifestation. Le
Maître Initiateur doit donc émettre une flamme spirituelle, qui favorisera la
naissance du néophyte à un nouvel état supérieur de conscience et de
spiritualité. La paternité est un échange de vitalité. Initier, c’est
éveiller en autrui une sorte de « courant induit » volontairement bénéfique
et qui le rend meilleur pour l’avenir, de façon indélébile. On conçoit dès
lors combien est émouvante la Griffe de Maître que l’on échange de façon
soignée : elle rappelle ces deux grands moments de l’initiation de l’HIRAM
nouveau « Je t’ai créé Je suis ton fils ? » Notons
au passage que la Griffe était connue des Anciens et que les Orphiques et les
Gnostiques, le pratiquant couramment, ont été de ce fait, l’objet des
attaques perfides des Pères de l’Église, sophistes ayant toujours la bave aux
lèvres, voulant attaquer la « griffe initiatique » où l’on se « chatouille le
creux de la main », les polémistes chrétiens y voyaient un mariage avec les
démons. Les mots « chatouiller le creux de la main » montrent bien que la
Griffe n’était pas simplement le fait de se donner la main comme le font les
profanes, niais un moyen rituel de se faire reconnaître par des actes précis
que l’on échangeait à cette occasion. Tel est le résumé suggestif et vivace
de ce degré sublime. Les anciens Grecs enseignaient que tout est immortel et
impérissable dans l’Univers, dans le Kosmos vivant. La mort physique n’est
pour eux qu’un passage naturel d’un état à un autre ; aucun de nos atomes ne
peut se perdre ou s’anéantir ; tout vit à jamais, c’est là l’image d’une
Maîtrise éternelle. Puisse chacun de nos FF s’en souvenir, le jour où son
corps périssable sera livré au froid, aux ténèbres et au silence du sépulcre
; alors que comme Hiram, il verra « sa chair quitter les os » (Mac Benac).
Mais Hiram, c’est lui ; comme lui, il est impérissable et il sera toujours
vivant, chargé d’une immortelle Espérance. Au sommaire de cet ouvrage : De l’origine des rites initiatiques et des rites
funéraires - Les lieux initiatiques
- le Temple de Salomon et le temple initiatique
- La loge maçonnique - Les deux
chambres de la maîtrise - La chambre de
réception - Le Debir et l’Hékal
- Les trois portes du Temple légendaire -
La chambre du milieu - Les décors de la
loge - La branche d’acacia
- Les attributs du Maître -
L’escalier tournant - Le tableau de loge du
Maître - Le passage de l’équerre au
Compas - Le récit illustré de la légende
d’Hiram - Les spécificités du 3e
degré - Les deux paradigmes initiatiques des
Loges Bleues - L’ouverture et le fermeture de
la Chambre du Milieu - La réception
d’élévation - De la substitution dans les
degrés allégoriques - De la théâtralité de la
légende d’Hiram - L’examen préliminaire du
candidat - Le retournement intérieur de
l’apprenti - Les retournements rituels de la
Maîtrise - La légende d’Hiram
- La Palingénésie initiatique - Le
meurtre et les recherches de la tombe - Les
modalités du crime - La découverte de la tombe et la
résurrection symbolique - Les cinq points
parfaits de la Maîtrise - La double inhumation
d’Hiram - Renaissance et Résurrection
- Les mythes de la Renaissance -
L’Alchimie - Les mythes de la Résurrection
- La double initiation maçonnique - Les mystères
d’Eleusis - De la porte basse à la porte
étroite - La remise des décors et des instruments du
grade - Les secrets du grades - Les
signes et les mots - L’âge, la batterie et
l’acclamation - La marche du Maître
- Les rites funéraires - Le cabinet de
réflexion - De la Palingénésie initiatique
- Les figures du retournement - Le carré et le
cercle - De la Parole perdue - Petits et
grands mystères - |
LA FRANC -MAÇONNERIE EST- ELLE
UNE GNOSE ?
|
Marc Halevy
|
Edition Dervy
|
2018
|
Qu’est-ce
que la Gnose ? La franc-maçonnerie est-elle un chemin gnostique ? Comment un
apprenti, un compagnon, un maître perçoivent-ils ce chemin ? Le Temple de
Salomon est-il le symbole de la Gnose ? La franc-maçonnerie est-elle une
mystique ou bien une Gnose spécifique ? Toutes ces interrogations sont
traitées avec clarté et sont accessibles à tous ceux qui s’intéressent à un
domaine quasiment jamais étudié en franc-maçonnerie, un concept selon lequel
le progrès spirituel passe par une connaissance (expérience ou révélation) du
divin... et donc par une connaissance de soi
Mais
qu'est-ce donc que la Gnose ? D'où vient-elle ? Qui la créa ?... Personne en
vérité n'est à l'origine de la Gnose. Le gnosticisme au sens large a
toujours existé. Comme le souligne H.C. Puech : «Avoir la gnose, c'est
connaître ce que nous sommes, d'où nous venons, d'où nous venons et où nous
allons, ce par quoi nous sommes sauvés, quelle est notre naissance et quelle
est notre renaissance». Gnosis s'oppose à «mathesis», la science pure, le
savoir. La Gnose c'est donc la connaissance pure, c'est l'enseignement
secret. Car la Gnose est ésotérique : elle est réservée à une élite. Elle
est initiatique : elle explique le problème de l'origine du Mal, elle a pour
but le Salut par la Connaissance. La Gnose est d'abord une méthode de
discipline spirituelle. Elle est finalement le chemin de la Lumière et de la
Connaissance. C'est pourquoi les gnostiques chrétiens - puisque c'est après
le Christ que l'on parla officiellement de la Gnose - se référaient à Hermès
Trismégiste dont l'enseignement nous a été révélé par des écrits qui furent
probablement rédigés entre le 2ee et le 3e siècle par une secte
gnostique.
On
trouve également dans les doctrines gnostiques, à côté du judéo-christianisme
de nombreuses traces des traditions antiques, qu'elles soient égyptiennes,
zoroastrienne, orphique ou pythagoricienne. La Gnose est ainsi une
démonstration de l'unicité de la tradition initiatique universelle à travers
le christianisme : les triades n'ont-elles pas précédé la Trinité, le baptême
d'eau ou de feu, la communion, le rachat des âmes, le culte de la Vierge
Mère, le quaternaire de la Croix ne sont-ils pas, bien avant le Christ,
symboles courants des anciennes initiations ?...
L'enseignement
gnostique demeura longtemps connu uniquement à travers le prisme - souvent
déformant - des Pères de l'Église officielle, notamment Tertullien et Irénée.
Mais en 1945, il y eut la découverte à Nag Hammadi par un berger égyptien -
c'est toujours un berger, très symboliquement, qui est à l'origine de ce
genre de trésors - de 52 manuscrits coptes datant d'environ 1500 ans mais
traductions de manuscrits plus anciens et qu'Élaine Pagels, professeur
d'histoire des religions à Colombia, dénomme les «Évangiles secrets». Tous
ces textes d'inspiration gnostique dont le fameux Évangile de Thomas,
l'Évangile de Philippe, l'Évangile de Marie (de Magdala). L'Évangile de
vérité, le Livre secret de Jacques, l'Apocalypse de Paul, l'Apocryphe de Jean
etc... apportaient des lumières nouvelles sur la Gnose et remettaient en
cause beaucoup d'idées reçues.
Pour
simplifier et mieux comprendre, dans
un premier temps, la gnose se présente comme une connaissance purement
intuitive et une expérience strictement personnelle qui donne accès au divin
ou pour utiliser un terme plus générique, au transcendant ou à une
forme de métaphysique. Cette approche essentiellement spiritualiste
fait davantage appel plus à l’intelligence du coeur qu'à la raison, au moins
dans la pensée des premiers gnostiques
|
la franc-maçonnerie
française une naissance tumultueuse 1720 – 1750 |
Jean-Paul
lefebvre - filleau |
EDITION
Maître - Jacques |
2000 |
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1738
inaugure une longue série de bulles papales d’excommunication des
Francs-Maçons. Le Pape reproche à l’Ordre sa tolérance religieuse, on ne met
pas sur un même plan la vérité et l’erreur ! Cependant ces bulles ne
seront jamais enregistrées par les parlements, étape obligée pour avoir force
de loi, et les ecclésiastiques seront nombreux dans les loges. Si le
gouvernement du Cardinal Fleury cherche un temps, sans succès, à interdire la
Franc-maçonnerie, c’est qu’il y voit un repaire de Jansénistes. Ceux-ci
étaient considérés comme des opposants à la monarchie absolue et des
partisans de la liberté de conscience. C’est aussi l’époque où les cérémonies
et les secrets des Maçons sont révélés au public par des livres ou des gravures. A
partir de 1740, la Maçonnerie va se diffuser largement dans toute la France.
Rares sont les petites villes qui ne compteront pas de loges. Elles sont un
lieu de convivialité où – bien dans l’esprit du siècle – les frères
célèbrent la vertu et l’égalité. Peu à peu – et probablement de manière
inconsciente – s’y développe une sociabilité libérale et démocratique
qui prépare insensiblement l’avènement des idées nouvelles. De 1736 à 1755, les loges de France ne sont
fédérées que par une allégeance peu contraignante au « Grand Maître des
Loges du Royaume », protecteur prestigieux et lointain qui leur laisse
une totale liberté. Entre 1755 et 1766, les Vénérables des loges de la
capitale, réunis en une « Grande Loge des Maîtres de l’Orient de Paris
dite de France », vont essayer d’établir leur autorité sur l’ensemble de
la Maçonnerie française. Mais cette « Première Grande Loge de
France » n’arrivera jamais à s’imposer. Elle sera déstabilisée de façon
chronique par les querelles entre systèmes de hauts-grades rivaux qui
essayent d’en prendre le contrôle et se met en sommeil en 1766. 1773
voit une nouvelle tentative pour doter la Maçonnerie française d’un centre
commun et d’une autorité reconnue. Deux principes sont définis : l’élection
des officiers et la représentation de toutes les loges. Sur cette base les
représentants de toutes les loges – y compris et pour la première fois
des loges de provinces – sont convoqués. Les travaux des 17 réunions
plénières aboutissent à la formation du Grand Orient de France. Au nom du
Grand Maître, le Duc de Chartres, et sous l’autorité réelle de
l’Administrateur Général, le Duc de Montmorency-Luxembourg, le Grand Orient
est géré par trois chambres où siègent les représentants élus des loges.
Comme le précise une circulaire de 1788 : « le fonctionnement du
Grand Orient est essentiellement démocratique ». Les neuf dixièmes des
loges françaises se rallient à la nouvelle structure. |
LA FRANC-MAÇONNERIE - HISTOIRE ET DICTIONNAIRE |
Sous la direction de Jean-Luc Maxence |
Edition Robert Lafond |
2013-11-29 |
L’univers initiatique suscite depuis toujours un mélange de fascination irrationnelle et de méfiance. Cet ouvrage a pour ambition de répondre à toutes les questions qu’on se pose à son sujet, en offrant au lecteur une source vive d’informations et de références. Il s’adresse aux profanes comme aux inities, aux historiens comme aux curieux venus de tous les horizons de la pensée, à tous ceux qui veulent comprendre et s’informer, au-delà des peurs et des fantasmes habituels ; il propose des pistes de réflexion, des débats d’idées, des dossiers, des documents historiques sur un thème qui n’a cessé de provoquer des commentaires passionnés. Cette entreprise monumentale présente non seulement un historique de la démarche initiatique, mais aussi une épopée spirituelle, à travers plusieurs siècles, des diverses obédiences et des rites pratiqués. Elle s’appuie sur le concours d’auteurs appartenant à des obédiences et des rites d’origines diverses. Un éclectisme qui permet d’éviter les partis pris et de laisser libre chaque auteur d’exprimer ses interprétations et ses spécificités. Au sommaire de cet ouvrage : Roger Dachez : L’avènement de la Franc-maçonnerie : La création de la Franc-maçonnerie spéculative et moderne - le rite rectifié - le rite français - le rite émulation - les rites maçonniques égyptiens - Chevaliers, templiers et francs-maçons du Moyen Âge au 18e siècle - Quel avenir pour la franc-maçonnerie ? Bernard Bouchard : Les désillusions de trois royaumes et l’émergence du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Pierre-Yves Beaurepaire : La Franc-maçonnerie des Lumières : le succès d’un projet européen et élitiste Joël Gregogna : La Franc-maçonnerie américaine inconnue Michaël L. Segall : La Franc-maçonnerie italienne et le rôle de Cagliostro - Didier Le Masson : Histoire de la franc-maçonnerie allemande Claude Saliceti : L’humanisme maçonnique, l’utopie et le projet maçonnique Jean-Claude Bousquet : Du Grand Architecte de l’Univers et de la liberté de conscience André Combes : Franc-maçonnerie et politique Marie-France Picart : Quand la franc-maçonnerie vint aux femmes Jean François Maury : Les anarchistes Franc-maçons et l’éducation Charles-B. Jameux : Les sources antiques de la transmission initiatique en franc-maçonnerie : art classique de la mémoire Michel Cazenave : Mythe et psychologie des profondeurs : vers la mythanalyse Simone Vierne : Fonction des mythes et des rites en franc-maçonnerie Michel Maffesoli : Réenchantement du monde et franc-maçonnerie Stéphane Ceccaldi : Le patrimoine maçonnique Jean-Pierre Lassalle : Surréalisme et franc-maçonnerie Jacques Viallebesset : L’Illuminisme au siècle des Lumières - Jérôme Rousse-Lacordaire : Voie initiatique, voix spirituelle, histoire comparative et spiritualité. Anti maçonnerie et scandales Frédéric Vincent : Le rôle de l’imaginaire dans les sociétés initiatiques et les structures anthropologiques de l’imaginaire maçonnique. Jacques Gabut : Les fondements symboliques de la franc-maçonnerie Jean-luc Maxence : tout n’est pas symbole. Psychanalyse et franc-maçonnerie. Premier et dernier pas Dominique Jardin : Les courants ésotériques et la Franc-maçonnerie Pierre Vajda : La démarche initiatique : voie d’accès à une spiritualité sans dogme. Jean-Marc Vivenza : René Guénon, l’ésotérisme et la franc-maçonnerie Suivent les grands textes fondateurs, les grandes obédiences françaises, quelques francs-maçons illustres, un lexique des outils et des grands symboles Un superbe livre d’érudition, de recherche, de références et d’informations de 1150 pages à avoir dans sa biblio |
la franc-maçonnerie
– les secrets des objets |
R.
morata |
EDITION
MASSIN |
2000 |
Très
bel album avec photos couleur sur les objets maçonniques du XIXème et XXème
siècles. Sautoirs, Cannes, bronzes, montres, vaisselle de table, tabatières,
tabliers, épées, etc. Ce
livre de 96 pages couleurs contient plus de 100 illustrations couleurs présentant
les objets Franc-maçon.
|
la FRANC-maçonnerie
occultiste au xviiième siÈcle et l’ordre des Élus coens |
René
LE FORESTIER |
EDITION
La Table d’Émeraude |
1987 |
||
Fondé par un Juif converti, mais très versé dans la
Kabbale théorique et pratique, cette société occultiste, qui fut la première
école de Louis Claude de Saint-Martin, professait un christianisme
ésotérique, apparenté de très près au Gnosticisme, et ses adeptes évoquaient
les Esprits du Surcéleste ou exorcisaient les démons par des cérémonies
spécifiquement magiques. L'Ordre des Elus Coens a joué un rôle de premier
plan dans l'histoire du mouvement mystique aux approches de la Révolution. Le
présent ouvrage, qui ne s'appuie que sur des documents authentiques, étudie
la secte sous tous ses aspects. Après avoir mis en lumière ses doctrines secrètes,
ses thèmes mystiques et ses pratiques théurgiques, il en établit la filiation
et remonte, pour en trouver la source, jusqu'au Talmud, au Zohar, aux
néoplatoniciens, aux néopythagoriciens, aux gnostiques et aux occultistes de
la Renaissance. Il retrace enfin l'histoire de la société, tant comme
groupement mystique que comme rite maçonnique, et dessine le portrait des
adeptes les plus représentatifs. Quatre tableaux insérés dans le texte reconstituent
les graphiques secrets et les tracés des opérations magiques. Tout ce qui est
proprement historique est fort bien fait et appuyé sur une étude très
sérieuse des documents que l'auteur a pu avoir à sa disposition, et nous ne
saurions trop en recommander la lecture. La première partie est une excellente
vue d'ensemble sur le contenu du Traité de la réintégration des êtres
[…] ; il n'était pas facile de tirer de là un exposé cohérent, et il faut
louer M. Le Forestier d'y être parvenu. M. Le Forestier a raison de parler à
ce propos de "Christianisme ésotérique" et tout à fait raison de
voir dans l'expression "forme glorieuse", employée fréquemment par
Martines, et où "glorieuse" est en quelque sorte synonyme de
"lumineuse", une allusion à la Shekinah… Un livre de
référence. |
la Franc-Maçonnerie
rendue intelligible à ses adeptes « l’ apprenti »
|
Oswald
wirth |
EDITION
DERVY |
1978 |
Le présent manuel ne prétend
rien inculquer : ce n'est pas un livre de classe où l'élève apprend sa leçon
en vue de pouvoir la réciter correctement. L'Initiation enseigne à penser,
donc à faire l'effort personnel qui conduit à l'élaboration de la vérité. Celle-ci n'est jamais révélée à l'Initié, dont la mission
consiste à découvrir par lui-même les secrets qui l'intéressent. L'Art auquel
il s'adonne veut qu'il sache construire selon ses convenances personnelles
l'édifice de ses propres convictions. Toute liberté lui est laissée à
cet égard, pourvu qu'il construise solidement, avec des matériaux
judicieusement choisis, car toute pierre n'est pas acceptable par le
constructeur, qui doit éprouver, au point de vue de la cohésion, le grain de
tout bloc qu'il met en œuvre. Il en va de même dans le domaine des idées, où
nulle conception ne doit être acceptée sans examen Un
excellent livre pour l’apprenti qui va y trouver la philosophie de la
Franc-maçonnerie, son objet, ses méthodes et ses moyens. Y sont décrits tous
les symboles du premier degré et ses voyages. Du cabinet de réflexion à la
lumière. |
la Franc-Maçonnerie
rendue intelligible à ses adeptes le
« Compagnon » |
Oswald
wirth |
Edition Dervy |
1978 |
Ce
deuxième volet de l’initiation du Franc-maçon nous parle du grade de
compagnon avec ses cinq voyages, sa gestuelle et les outils du grade. Au
degré de compagnon, l’étoile Flamboyante est le thème central de
l’instruction. Lorsque l'Etoile Flamboyante est dévoilée
à l'issue du cinquième voyage, le Vénérable Maitre la décrit en distinguant
ses éléments constitutifs l'étoile en elle-même, ses rayons et la lettre G.
|
la Franc-Maçonnerie
rendue intelligible à ses adeptes le
« MaÎtre » |
Oswald
wirth |
Edition Dervy |
1978 |
Ce
troisième livret termine le cycle du Franc-maçon. Il y est question des
sociétés secrètes, des mystères de la légende d’Hiram, de la chambre du
milieu, de la résurrection, les mythes, de l’immortalité, de la mort, des
devoirs du maître, du nombre 7, de la tradition, de l’Adam Kadmon, d’Osiris,
du chapeau, du symbolisme, des religions, de l’alchimie, de l’hermétisme etc. Dans
les constitutions d’Anderson de 1723, il n’est pas mentionné une
franc-maçonnerie en trois grades. Le grade de maître n’apparaît que dans les
constitutions d’Anderson de 1738. De 1721 à 1738, un certain nombre de chefs
de loges passés et présents ont acquis un certain prestige qui leur donnait
accès à des réunions excluant apprentis et compagnons. La légende d’Hiram
serait apparue au sein du savoir initiatique conféré aux maîtres au début du
XVIIIe siècle. La franc-maçonnerie connaissant dans les années 1720 à 1730
une cérémonie avec secret réservé à certains maçons et dans laquelle on
trouvait des correspondances avec la légende d’Hiram. Toutefois, il est bon
de rappeler qu’Hiram apparaît dans les Anciens Devoirs (Old charges), les
manuscrits qui ont participé à la fondation de la franc-maçonnerie opérative.
On mentionne Hiram dans le manuscrit “Tew” et le manuscrit “Inigo Jones”
(vers 1680). Le
premier document concernant un troisième grade date de 1711, soit six ans
avant la création de la Grande Loge de Londres. Il s’agit d’un texte rédigé
sur le côté d’une feuille du manuscrit du “Trinity College, Dublin”. Le
manuscrit contient une narration décrivant les signes et les mots de maîtres,
de compagnon et d’apprenti. Quant à la légende d’Hiram, elle va se
généraliser à partir du pamphlet de Samuel Prichard “La franc-maçonnerie
disséquée” publié en 1730. Le grade de maître aurait été créé “pour réformer
la franc-maçonnerie et sélectionner les plus capables de ses membres à
diriger une loge”. |
la franc-maçonnerie
– sens et vÉritÉs |
Paul
CHALIER |
EDITION
DU SNES |
2002 |
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L'homme, prisonnier des dualités (bien/mal, âme/corps, connaissance/ignorance), ne garde plus de son origine divine que la vague nostalgie d'un paradis perdu. Mais le principe divin, l'âme, est en lui, et la recherche spirituelle peut le mener au salut en libérant l'âme de sa prison corporelle. D'après les dernières recherches, la Gnose trouverait son origine dans les milieux judéo-chrétiens du début de notre ère et dans la crise qu'a traversée la pensée apocalyptique pendant les deux premiers siècles de notre ère (R.-M. Grant, Gnose et origines chrétiennes, Paris, 1964).
Ceci ne veut pas dire que nombre de thèmes et
de conceptions gnostiques n'aient pas existé avant cette date. Le symbolisme
gnostique plonge en effet ses racines au cours d'époques bien antérieures
dans la philosophie pythagoricienne. D'autre part, il existe une parenté très
nette indiscutable entre les Esséniens et la Gnose. Plus tard, à la deuxième
génération, les gnostiques se sont intéressés à des révélations anciennes,
orientales et grecques, pour constituer un mouvement religieux où se trouvent
réunies toutes les spéculations cosmologiques et théosophiques : les
doctrines philosophiques de Pythagore et de Platon, des apports de la
Cabbale, de l'hermétisme, de l'alchimie, de l'astrologie. En Franc-Maçonnerie. Un des sens de la lettre
« G » révélé aux Compagnons lors de la cérémonie d'augmentation de salaire
représente cette interaction entre l’homme et le divin, puisque Dieu est en
nous comme nous sommes en Dieu. On peut donc, avec Wirth, comprendre le mot «
Gnose » dans le sens de « connaissance initiatique ». La Gnose est à la
connaissance caractéristique de tout esprit ayant su pénétrer les mystères de
l'Initiation. Ceux-ci présentent cette particularité qu'ils sont strictement
incommunicables : il faut les découvrir soi-même pour les posséder... La
Gnose ne s'acquiert qu'à force de méditations personnelles portant sur les
symboles: multiples qui sollicitent l'esprit à deviner leur sens caché... »
Les Mémentos du Grand Orient de France, après avoir rappelé que le terme se
rattache à la langue des premiers philosophes », donnent à ce terme un sens moral.
C'est « la connaissance morale la plus étendue, la plus généreuse aussi,
l'impulsion qui porte l'homme à apprendre toujours davantage et qui est le
principal facteur du progrès ». La Gnose est une connaissance universelle.
Lorsque nous étudions les civilisations antiques (Égyptienne, Maya, Celte,
Grecque, Hindoue), nous découvrons à la base les mêmes enseignements. C'est
cette connaissance unique que les véritables sages de tous les temps
(Confucius, Socrate, Bouddha, Jésus, Krishna...) sont venus livrer à
l'humanité. La Gnose dévoile les clés théoriques et pratiques indispensables
à l'homme et à la femme modernes qui désirent se libérer de leurs états
négatifs et éveiller leurs facultés latentes. |
la FRANC-maçonnerie SWEDENBORGIENNE |
Serge Caillet |
Editions
de la Tarente |
2015 |
Au tout début du XXe siècle, Papus
(le Dr Gérard Encausse) édifie à Paris un temple maçonnique singulier, sous
le titre distinctif INRI, administré par une Grande Loge swedenborgienne
de France. On y pratique le rite primitif et originel, dit rite
swedenborgien, dont l’Anglais John Yarker, grand hiérophante du rite de
Memphis-Misraïm, assume également la grande maîtrise générale. Papus,
jusqu’en 1916, puis Téder (Charles Détré), jusqu’en 1918, seront les grands
maîtres successifs de la Grande Loge swedenborgienne de France qui ne leur
survivra pas. Réservé aux maîtres maçons, le rite primitif
et originel comprend trois hauts grades : Illuminé franc-maçon ou Frère vert,
Sublime franc-maçon ou Frère bleu et Parfait franc-maçon ou Frère rouge.
Leurs rituels, riches en détails symboliques, ont été traduits de l’anglais
par Téder. Serge Caillet les tire aujourd’hui de l’oubli, d’après le
manuscrit conservé à la Bibliothèque municipale de Lyon. Dans son étude
liminaire, Serge Caillet nous conte la « petite histoire du rite
swedenborgien ». Il y rappelle l’influence d’Emanuel Swedenborg sur les
maçons illuministes de la fin du XVIIIe siècle, comme Benedict
Chastanier et le marquis de Thomé. D’autres, comme le théosophe d’Avignon
Antoine-Joseph Pernety ou le théurge inconnu Martines de Pasqually ont été
injustement accrochés dans l’arbre généalogique du rite primitif et originel,
fondé par un certain Samuel Beswick au XIXe siècle. Ces
rituels, publiés pour la première fois en langue française, sont un témoin
essentiel de la franc-maçonnerie swedenborgienne, qui participa du grand
mouvement occultiste de la Belle Epoque. En marge de l’Ordre martiniste et sous
la houlette de Papus, à partir de 1901, passé l'âge d'or du swedenborgisme,
mais en pleine restauration française de l'occultisme, une loge, ou plutôt un
chapitre d’un rite maçonnique singulier, fonctionne à Paris, contre vents et
marées. Cet aréopage, au titre distinctif INRI, qui rappelle évidemment
l’inscription clouée sur la croix du Christ, porte le numéro 14 sur la liste
des ateliers du "rite primitif et originel", c’est-à-dire du rite
swedenborgien ou soi-disant tel, dont John Yarker assume outre-Manche la grande
maîtrise générale, qu’il cumule d’ailleurs avec la grande hiérophanie du rite
ancien et primitif de Memphis-Misraïm, que Papus implantera en France en
1908. Mais ceci est une autre histoire.
Au sommaire de cet ouvrage : Emmanuel Swedenborg et la Franc-maçonnerie - Dom Pernetty et les illuminés d’Avignon - Martinez de Pasqually et les martinistes - le rite Suédois - Bénédict Chastanier - Mac Leod Moore - John Yarker - Papus et le Temple - Téder - Blanchard, Bricaud, Sémélas et Lagréze - Les rites swedenborgiens - la forme cultuelle - le rite - l’office en loge et son rituel - Frère vert et frère bleu - le 5e degré pivot du rite - le frère rouge - mort de Haï-Ram - les ruffians - |
la FRANC-MAÇONNERIE
TempliÈre et occultiste aux 18ème et 19ème siÈcle |
René
le forestier |
EDITION la table d’émeraude |
1987 |
||
Aussi bien, sa publication n'a-t-elle pas manqué,
depuis 1970, de susciter des vocations en orientant maints historiens sur des
points tant généraux que particuliers. « Avec l'ouvrage posthume de Le
Forestier, on se trouve en présence d'un monument de travail, de savoir et
d'érudition. L'auteur venait d'achever le manuscrit lorsqu'il mourut
subitement le 8 novembre 1951 dans sa 83e année. Il le jugeait lui-même
impubliable. Précisons, du reste, que contrairement aux
assertions de l'abbé Ledré et de M. R. Priouret dans leurs ouvrages, Le
Forestier n'a jamais été franc-maçon. Il publia, en effet, un article sur la
Franc-maçonnerie écossaise ans la Revue Universelle de Jacques Bainville en
1923 et il donna en 1935 dans les Cahiers Fustel de Coulanges un travail sur
la pédagogie hitlérienne d'après Mein Kampf et l'enseignement de l'histoire.
Il suffit d'ailleurs de lire avec attention tous ses ouvrages pour se rendre
compte que ses jugements sur la maçonnerie, bien que très modérés et toujours
courtois, dénotent chez lui une réserve incompatible avec une affiliation.
Ceci dit, il faut ajouter encore que Le Forestier se sent chez lui dans
l'étude de la maçonnerie mystique et que celle de la maçonnerie symbolique
des trois premiers grades n'est pour lui qu'un hors d'œuvre avant le plat
principal. |
LA FRANC-MAÇONNERIE |
W.
KIRK MACNULTY |
EDITION
DU SEUIL |
1993 |
Un
très beau livre avec une iconographie importante sur les degrés symboliques.
L’évolution des rituels et de la maçonnerie en général. Avec
ses rituels anciens, ses symboles complexes et ses décors déconcertants, la
franc-maçonnerie n'a cessé de nous fasciner depuis près de trois siècles.
C'est le mystère qui plane autour de cette société secrète qui a engendré des
mythes et souvent des malentendus. Puisant à plusieurs collections majeures
d'art maçonnique et présentant de nombreux objets jamais publiés à ce jour,
cet ouvrage trace un tableau exceptionnel, passionnant et détaillé de
l'organisation. Il couvre les origines et l'histoire de l'ordre, la
philosophie qui inspire les rituels de ses degrés et hauts grades, les
rapports en perpétuelle mutation de la franc-maçonnerie et de la société
(notamment la place faite aux femmes et l'antimaçonnisme) et les énigmes et
mystères qui s'attachent aux francs-maçons, avant de d'évoquer certains de
ses frères les plus célèbres Cet
ample panorama s'accompagne d'une étude approfondie des hauts degrés et
grades et des organisations affiliées présentes dans le monde entier,
notamment du Holy Royal Arch, de la Mark Masonry, des Knights Templar et des
rites d'York et écossais. Alliant une riche iconographie en couleurs et
l'approche intime d'un franc-maçon de longue date, ce livre démêle la réalité
et la fiction et révèle des mystères insoupçonnés et plus fondamentaux |
la fraternitÉ initiatique mythe ou
rÉalitÉ ? n° 23 |
François
figeac |
Edition
MAISON DE VIE |
2007 |
Employé
à tort et à travers, le terme de « fraternité »
est souvent galvaudé et réduit à la seule dimension de la solidarité. Ce
concept s’est progressivement vidé de son sens, et il nous est apparu
essentiel d’en repréciser les multiples aspects, d’en redécouvrir la
puissance créatrice et de témoigner de sa pratique dans les Loges de la
Franc-maçonnerie initiatique. La fraternité, en effet, est au cœur de la vie
initiatique, si fondamentale que la façon dont on l’appréhende et dont on la
vit détermine le type de Loge que l’on construit. Plus on tente de vivre authentiquement
son nom de Frère ou de Sœur, plus on pratique une liberté de création. La
fraternité n’est-elle pas le mode opératoire de la voie initiatique ? Mais
c’est également un partage des mêmes valeurs. La fraternité accompagne le maçon
tout au long de son cheminement, depuis l’initiation, qui représente une
nouvelle naissance jusqu’au passage à l’orient éternel. Lors de l’initiation,
le vénérable maître fait référence à la fraternité dès l’entrée du
récipiendaire dans le temple en lui expliquant que la pointe de l’épée qu’il
sent sur sa poitrine représente le symbole du remord qui déchirera son cœur
si il devenait traitre à la fraternité dans laquelle il a demandé à être
admis. Puis, à l’issue du premier voyage, durant lequel le récipiendaire sera
fraternellement guidé et soutenu par les frères expert et maître des
cérémonies, le VM après avoir fait le parallèle entre les obstacles physiques
rencontrés et les obstacles de la vie, rappelle l’importance de l’aide reçue
de ses semblables. A la fin du troisième voyage il est rappelé le principe de
morale « ne fait pas à autrui … » et de sa version maçonnique
« fais aux autres tout le bien … ». N’est-ce pas là un
apprentissage de la fraternité ? Puis, autres temps fort s’il en est, viennent
le serment, suivi de la scène du parjure pour finir en apothéose sur la
réception de la lumière avec la scène du miroir. Toutes ces étapes de
l’initiation font directement référence à la fraternité maçonnique et à ses
exigences. Sorti de l’initiation, notre
rituel nous rappelle à chaque tenue l’importance de cette fraternité. En
effet, une fois la loge ouverte par le vénérable maître, quel est sa première
parole avant de débuter l’appel des frères ? « Élevons nos cœurs en
fraternité et que nos regards se tournent vers la lumière ! ». De même,
c’est par la chaîne d’union que se terminent les travaux et débute le rituel
de clôture qui débouchera sur la fraternité de nos agapes. Etant, ce midi, au
premier degré, je n’irai pas plus avant sur les symboles et enseignements qui,
que ce soit à l’élévation au grade de compagnon ou à celui de maître, font
référence à la fraternité. Je me permettrai simplement de proposer à ceux qui
le souhaitent, de se replonger dans la symbolique du pentagramme et de ses 5
pointes. A nos frères maîtres, je demanderai à quoi ressemble plus la
cérémonie de passage au grade de Maître qu’à un l’expression d’une solidarité
et une fraternité sans faille. Comme je le disais au début de ce chapitre la
fraternité représente l’un des 5 piliers de la Franc Maçonnerie et de notre
ordre en particulier. La question qui se pose est donc
pourquoi ? Pourquoi autant de références à la fraternité? Qu’apporte-t-elle à
notre ordre, à nos travaux, à nous même ? La réponse, ou plutôt les réponses,
à ces questions a déjà été en partie abordée. La fraternité est à notre
ordre, à notre méthode, à notre rituel, ce que le mortier est aux cathédrales
: l’élément fédérateur sans lequel ce temple que nous construisons ne serait
qu’un tas de pierres éparses. C’est cette fraternité naturelle qui nous unis
en un ensemble cohérent, respectueux les uns des autres. C’est elle qui nous
permet de travailler en sérénité. En sérénité car nous savons que nous ne
serons pas jugés, que notre frère, si il apporte une correction ou un
complément à notre travail, le fera pour nous faire progresser et non par
défi ou besoin de démontrer sa supériorité. C’est aussi l’assurance de se
sentir intégré à un groupe, une communauté de pensée, mu par une force
spirituelle partagée et tournée vers un seul objectif : le progrès de
l’humanité dans son sens le plus noble mais aussi le plus humain et
humaniste. Imaginez même frères, ne serait-ce
que quelques secondes, ce que seraient nos tenues si nos métaux passaient la
porte du temple et si la fraternité ne régnait pas, avec le silence, sur nos
colonnes. Cette fraternité dont je vous parle est donc l’humus dans lequel
germeront, tout au long de notre parcours initiatique et de nos élévations,
nos réflexions et nos travaux, alimentés par les symboles qui nous entourent
et la bienveillance de nos frères. Mais que l’on ne s’y trompe pas, la
fraternité maçonnique s’exprime également au-dehors du temple. Non pas sous
la forme qui nous fait tant de mal et fait vendre tant de journaux, mais sous
la forme, toute simple, de Solidarité emploi, Solidarité jeunesse ou
Mathusalem. Quoi de plus simple qu’un coup de fil, une visite à un frère que
l’on ne voit plus venir sans raisons? Quoi de plus naturel que d’étendre sa
solidarité à l’épouse et aux enfants d’un frère trop rapidement passé à
l’orient éternel ? Et, pourquoi pas un geste envers les non maçons, ceux que
l’on nomme « profanes » mais qui sont des êtres humains comme nous
tous ? N’est-ce pas la continuité logique de nos engagements et la plus belle
forme d’action Maçonnique qui soit ? |
LA GENḔSE
– VOLUME DE LA CONNAISSANCE SACRḖE |
Jean
Claude Mondet |
Ed.
Numerilivre |
2017 |
||
Nous avons vu le premier, voyons à
présent le deuxième, c'est-à-dire celui de la création d'Adam. Fabre donne à
ce mot la signification de genre humain
ou, plus précisément celle de Règne
Hominal. Moïse nous dit que Dieu a fait Adam homme et femme en même
temps, c'est-à-dire hermaphrodite. Et il en fut ainsi tel que nous l'avons
prouvé dans certains de nos textes, (Le Grand Livre de Cabale Magique, Une
Vie Changée... etc.) Et, c'est
dans ce 6 ème Jour que nous pourrons récupérer l'Unité perdue au début de notre parcours humain, épisode qui
nous sera explicité par Moïse, dans le Deuxième Chapitre, lorsqu'il décrira
les Travaux réels, effectifs, réalisés par la divinité. Car, dans ce Premier
Chapitre il est en train de nous exposer ce que Dieu a fait en puissance, sur plans pourrions-nous dire, et
qui était appelé à se déployer dans son Oeuvre. L'Adam, auquel Moïse fait
référence, est l'Adam du 6 ème Jour, le Règne Hominal selon la manière
de s'exprimer de Fabre. Il n'est pas l'homme primitif, le sauvage, mais celui
qui, après une très longue évolution, est arrivé à constituer le Règne
Humain. C’est l’Homme-Roi,
à qui Dieu a donné pouvoir sur tout ce qui est sur Terre ; sur la Terre
Emotive et sur la Terre Mentale qui sera notre Terre lors du 6 ème
Jour, car c'est la plus inférieure des Terres de ce 6 ème
Jour (voir La Cosmogonie des Rose+Croix de Max Heindel). Oui, dans le
Chapitre suivant, nous seront racontés les Travaux de ce 4 ème Jour dans
lequel nous nous trouvons, et nous assisterons à la formation d'Adam avec de
l'argile de la terre, selon les traducteurs conventionnels de la Bible.
Au 6 ème Jour l'Oeuvre s'achève, bien qu'en réalité le pouvoir de
Kether n'aurait dû nous être transmis (disions-nous) que le 7 ème Jour. Tout
s'accélère. Et cette accélération de l'histoire nous devons la comprendre
comme un don fait par Hochmah, un don d'Amour. Dans le 6 ème Jour le
Corps Mental, dont la graine fut plantée lors du 3 ème Jour, atteindra
la phase 2°Hé et sera en état de régner sur tout ce qui a été créé, mais la
fécondité créative ne sera atteinte que le 7 ème Jour, de la même
manière que le Corps du Désir n'aura atteint son pouvoir Créateur que le 6
ème Jour. Au 7 ème Jour, tel que nous l'avons déjà signalé, nous
assisterons à une sorte de répétition
générale de ce que sera notre propre Création dans le prochain Grand Jour de Manifestation. Nous serons, en effet, en état de
créer, mais nous ne disposerons pas d'un espace qui nous appartienne
véritablement. Nous effectuerons nos créations sur des structures
super-organisées, et nous serons un peu comme ces enfants qui apprennent à
dessiner sur des schémas déjà tracés, dans lesquels ils ne doivent qu'ajouter
la couleur et quelques traits. Nous savons que nos cobayes dans ce 7 ème
Jour, seront les composants de la Vague de Vie aujourd'hui minérale et
qui, alors, sera humaine, Ce seront eux qui nous fourniront les matériaux pour cette Grande Répétition. Nous arrivons à la fin d'un sujet où rien
n'a été encore dit. Tel que nous l'avons progressivement observé, les traductions
dont nous disposons de ce Premier Chapitre du Livre de la Genèse, ne traduisent pas la pensée
de Moise, inspirée par Jéhovah. Fabre d'Olivet nous indique qu'il existe
trois façons de lire le texte de Moïse, mais il s'intéresse rarement au sens
symbolique et même lorsqu'il s'y intéresse, Fabre d'Olivet ne possède pas de
manière suffisante, la connaissance cabalistico-astrologique pour pouvoir
interpréter convenablement ce que Jéhovah a voulu nous dire au travers du
médiateur Moïse. Le schéma de la Création que Max Heindel présente dans sa Cosmogonie nous permet de suivre le
fil des Travaux, de façon plus convaincante. Cependant, là aussi des écarts
se font jour, concernant l'inéluctable raisonnement logique offert par
l'étude de l'Arbre Cabalistique ; écarts que nous ne voulons pas mettre en
évidence mais que le Lecteur remarquera sans aucun doute. Disons, pour finir, que certains énoncés
pourront se trouver en contradiction avec ce que nous avions consigné dans
d'autres textes (ouvrages de Haziel et de Kabaleb). Certes, nous pourrions
rectifier les points qui ne sont pas concordants, pour les faire coïncider
avec nos observations passées (tout au moins avec les plus récentes), mais ce
travail de rectification devrait être permanent. Et, d'autre part, si notre
itinéraire nous a conduit à ces évidences de plus en plus claires et
précises, un tel parcours devra donc également être utile à tous ceux qui
nous suivent. La capacité de capter la Vérité augmente au fur et à mesure que
nous la captons et ceci étant, nous sommes constamment obligés de mettre en
question ce que, précédemment, nous considérions vrai et immuable. Dans un Univers vivant et lancé vers une
toujours plus grande perfection, la Vérité immuable n'existe pas. Au sommaire de cet ouvrage : La Bible, livre de la Tradition - La Création - Premier jour - du 2e au 5e jour - 6e jour, les habitants de la Terre - Création de l’homme - un jardin en Eden - Et vint la femme - la transgression - la conséquence - L’homme triple - la descendance d’Adam - Caïn et Abel - la postérité d’Adam - Le Déluge - les descendants de Noé - Le voyage d’Abram - D’Our-en-Chaldée et H’arân - De H’arân à Mitsraïm - De Mitsraïm à Canaân - Naissance et vie d’Abrâm - Naissance d’Abrahâm - Histoire de Loth - Naissance d’Isaac - Rébecca - le mariage d’Isaac - Homme triple, amour triple - Esaü et Jacob - Une affaire de puits - Jacob à H’arân - la tromperie - voyage et arrivée de Jacob - Chez Labân - Retour de Jacob en Canaân - La fuite et l’arrivée - Histoire de Dina - le Nouvel Homme - Joseph en Egypte - Judas et Tamar - Succès de Joseph - les fils de Jacob en Egypte - Israël en Egypte - la fin de Jacob-Israël - |
la grande loge nationale française |
Jean
E. murat |
EDITION
PUF |
2006 |
En
réaction à l’anticléricalisme d’une partie de la maçonnerie, la GLNF a été constituée
en 1913. Ce faisant, elle s’inscrivait dans la longue tradition maçonne du
Grand Architecte de l’Univers et retenait comme fondement la notion de
transcendance. Autour de ces valeurs fondées sur aucun privilège, aucun
sacrement confessionnel, aucune recette non plus, une méthodologie, des
rites, des symboles accompagnent le passage de l’homme temporel à l’homme
intemporel. Cet ouvrage retrace l’histoire institutionnelle de la GLNF. Il
présente les rites et grades suivis par cette Loge. Il montre l’avenir et la
pérennité des valeurs prônées par cette Franc-maçonnerie internationale. |
LA GRANDE LOGE NATIONALE FRANÇAISE - HISTOIRE DE LA
FRANC-MAÇONNERIE RÉGULIÈRE. |
Alec MELLOR |
I.D. PREMIERE |
1993 |
La
naissance, les principes et les structures de la Grande Loge Nationale
Française. Un très bon historique sur cette obédience qui a réussi à
surmonter beaucoup d’obstacles, mais qui malheureusement à cause de ses 2
derniers GM qui ont confondu « servir la maçonnerie avec se
servir de la maçonnerie » a connu une descente aux enfers. Ainsi
le schisme est arrivé en 2011/2012. Dans ce livre on y voit l’arrivée
des différents rites et leurs développements. |
laissons-les jouer avec nos outils |
F. cheney |
EDITION DERVY |
2001 |
||
Dans la perspective opérative,
l'entrecroisement de ces instruments fait avant tout allusion au processus
même de l'opération géométrique : la production des points, des lignes
et des surfaces nécessaires à telle ou telle construction par les Avec le
volume de la Sainte Loi – analogue, d'un certain point de vue, à la
« règle » –, équerre et compas forment les « trois grandes
lumières » qui éclairent la loge. Ils ont été dotés, selon les rites et
les époques, de nombreuses significations symboliques d'ordre moral ou
spirituel, plus ou moins en rapport avec les principes géométriques. Ainsi
l'équerre est-elle tout naturellement symbole de la rectitude, tandis que le
compas, instrument bien plus complexe qu'il y paraît, peut- être celui de la
circonspection, de la mesure, de l'impartialité, de la sagesse, etc. Dans les
miniatures médiévales, c'est à l'aide du grand compas d'appareilleur des
tailleurs de pierre que le Grand Architecte opère la Création du Monde. Le niveau et la perpendiculaire, emblèmes des
Surveillants, sont eux aussi des instruments de la géométrie davantage que
des outils. S'appuyant l'un et l'autre sur le principe du fil à plomb, ils
permettent de vérifier la conformité de la réalisation, de l'élévation, aux
principes énoncés par le plan de l'œuvre. Le niveau sert à vérifier
l'horizontalité, tandis que la perpendiculaire permet de vérifier non
seulement la verticalité d'un mur mais aussi sa planéité. Avec l'équerre,
emblème du Vénérable, ces deux instruments complémentaires tracent donc le
schéma fondamental de la croix tridimensionnelle, de l'espace que définit
toute architecture. Finalement la part accordée dans la symbolique maçonnique
aux outils du tailleur de pierre est bien mince : le maillet et le
ciseau, couple indissociable auquel il est effectivement possible de réduire,
d'un point de vue théorique, l'acte de dépouillement patient et réfléchi
qu'est la taille d'une pierre. Peut-être peut-on alors reconnaître dans la
hache qui frappe le sommet de la pierre cubique à pointe le souvenir, déformé
par les spéculatifs, du marteau taillant, outil par excellence des tailleurs
de pierre franche et dont, précisément, il est l'emblème caractéristique de
métier ? Mais c'est le marteau taillant qui permet de dégrossir la
pierre brute et le ciseau de polir la pierre cubique, et non l'inverse. En
tous les cas, le rapport symbolique entre la taille de pierre et le travail
spirituel que le Maçon se doit d'accomplir sur lui-même, était déjà connu des
opératifs, ainsi qu'en atteste un des dessins du carnet de Villard de
Honnecourt au XIIIe siècle, nous montrant quatre tailleurs de pierre
disposés en équerres se taillant eux-mêmes les pieds. La truelle, qui apparaît sporadiquement dans
la symbolique maçonnique selon les rites et les époques, est pour sa part
l'outil emblématique du métier de maçon – au sens moderne du terme. C'est
elle qui permet d'unir les pierres par le mortier, et sa relation symbolique
à la fraternité devant unir les Maçons est tellement évidente qu'elle laisse
à peine percevoir l'existence d'autres significations. Soulignons ainsi
l'importance négligée de son rôle consécratoire, tant des édifices
« profanes », lors de la pose de la première pierre, que des
églises, où elle permet de sceller le « tombeau des reliques ». Sa
forme triangulaire évoque en ce contexte la Sainte Trinité agissante. Le
levier, qui apparaît lui aussi assez marginalement, est tout à la fois outil
de carrier, de tailleur de pierre et de maçon. Mettant en œuvre une loi
physique découverte par Archimède afin de mouvoir des charges au-dessus des
forces de l'homme, et de fait souvent assimilé à un symbole de la volonté et
de l'intelligence, il semble bien que l'on ne doive voir en lui, à l'origine,
rien d'autre que le symbole de la Force, l'un des termes du ternaire
maçonnique bien connu : Force – Sagesse – Beauté. Notons qu'il s'agit d'un symbole qui n'est
pas attesté dans l'ancienne emblématique des compagnonnages de tailleurs de
pierre, bien que le ternaire en question leur soit également connu. Quant à
la planche à tracer qui est, avec le compas, un attribut du Maître-Maçon, son
rapport avec la géométrie et le dessin d'architecture en fait un symbole
particulièrement riche et complexe. Notons simplement que la représentation
qui en est donnée sur les plus anciens tableaux de loge indique un rapport
tout particulier avec la Beauté : le dessin qui y figure est celui du
chapiteau corinthien. |
LA JAUGE ou la clef du chantier – Un outil maçonnique méconnu -N° 48 |
Xavier Tacchella |
Edition Maison de Vie |
2012 |
Le
rituel maçonnique réserve bien des surprises, de même que « la boite à
outils » des Francs-maçons. Parmi ceux-ci, la Jauge, injustement oubliée, alors que cette forme de la
règle était considérée comme essentielle pour bâtir une cathédrale. L’auteur
a mené une enquête approfondie pour ressusciter la Jauge, clef du chantier,
tout en évoquant les anciennes mesures (empan, paume…), le Nombre d’Or et la
coudée. Son étude révèle une facette méconnue de la Franc-maçonnerie
opérative et sa symbolique. Tous
les compagnons possédaient des jauges « non communes » au chantier
en cours. Ainsi celui qui arrivait à Rouen après avoir travaillé à Chartres,
était en possession de la jauge de Chartres. Il se voyait remettre la jauge
commune aux ouvriers de Rouen ; il y avait donc autant de jauges non
communes que de chantiers par lesquels des compagnons étaient passée. Le résultat de cette erreur de compréhension de la jauge est qu’il n’est pas rare de voir sur le tapis de Loge une règle de 24 pouces en lieu et place de la jauge ! Bien sûr et nous le verrons plus loin que ce n’est pas le même outil. Il est d’autant plus étonnant qu’elle soit si peu étudiée, qu’elle est peut-être l’outil le plus important, le plus essentiel à la construction ; elle va permettre à tous les compagnons de travailler ensemble sur un Pied d’égalité. Une
ordonnance de police de 1773 nous donne la liste des outils autorisés (ceux
du petit sac : rainette, jauge, petit compas, plomb, cordeau sauterelle,
pierres noires et limes). La Jauge fait donc partie des outils jugés
essentiels pour la pratique du métier. Le
cordeau permet de tracer des droites, lesté il vérifie les verticales, fixé à
une extrémité il trace des cercles à treize nœuds etc… L’équerre
permet de vérifier la justesse des angles Le niveau composé d’une équerre avec une traverse crantée, d’un cordeau lesté, servait d‘équerre, permettait de vérifier les horizontales et déterminait les angles principaux. Enfin
la jauge ou quine, sans qui les autres outils deviendraient inutiles. Cette
jauge ne doit pas être confondue avec la règle ou avec la canne à
mesurer du Maitre d’œuvre, même si cette dernière porte les mesures de la
jauge commune. Cette quine était formée des principales mesures suivantes, avec sa valeur en ligne : La ligne correspondait à la largeur d’un grain d’orge ou au 12e du pouce du Roi, soit 2,24 cm : La Paume, de la largeur de la main (34 lignes) Le Palme (de l’extrémité de l’auriculaire au bout de l’index (55 lignes) L’Empan, du pouce à l’auriculaire, doigts écartés (89 lignes) Le Pied (144 lignes) La Coudée (233 lignes) Un excellent livre sur les diverses mesures et outils opératifs, avec leurs rapports avec le métier, les oeuvriers, les lettres hébraïques, la tradition, la canne compagnonnique, les outils, et bien d’autres secrets qui nous emmènent sur tous les chantiers de l’Egypte à aujourd’hui en passant par le Moyen Âge. |
LA LÉGENDE D’HIRAM Histoire de la REINE DU MATIN et de
SOLIMAN PRINCE DES GÉNIES |
Gérard
de NERVAL |
A
L’ORIENT |
2000 |
||
A
propos du style hermétique de ses vers (les douze sonnets des Chimères,
publiés en volume en janvier 1854 chez Giraud à la fin du volume Les Filles
du Feu, dont cinq sont regroupés sous le titre collectif Le Christ aux
Oliviers) il écrit à Dumas un an avant son suicide « ils ne sont guère plus
obscurs que la métaphysique d’Hegel ou les Mémorables de Swedenborg, et
perdraient de leur charme à être expliqués, si la chose était possible ». Une
deuxième crise, à répétitions, fatale pour sa raison, le tiendra enfermé une
grande partie des années 1853 et 154 ; il ne sortira de la clinique que le 19
octobre 1854 sur l’intervention insistante de la Société des Gens de Lettres,
et contre l’avis de son médecin, pour mettre fin à ses jours trois mois
après.
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LA LOGE et LE DIVAN |
Jean-Luc Maxence |
Edition Dervy |
2008 |
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Au sommaire de cet essai : Chapitre 1 : Un même trouble d’identité - Loge et divan, un couple provocateur - Du devenir et de la transformation - Initiation et individuation : Aventure spirituelle parallèle - Chapitre 2 : Du vécu de la loge à celui du divan - La loge abolit l’horloge, tout comme le divan - Chapitre 3 : De quel travail s’agit-il ? - Une authentique descente en soi - De l’éthique de la psychanalyse à celle de la démarche maçonnique - Chapitre 4 : Rupture violente entre Freud et Jung - La Franc-maçonnerie comme dernière religion Abrahamique - Les enseignements du symbole - Chapitre 5 : Une plongée dans l’inconscient créateur - Lune et soleil sur le divan et en loge - Double aspiration à l’Unus Mundus - Chapitre 6 : Une meilleure compréhension des forces obscures de l’homme - Une même pierre de construction intérieure - La fin de l’homme morcelé - Chapitre 7 : Guénon et Jung, même combat - Acceptation mutuelle des opposés - L’inconscient personnel et collectif - Du cabinet de réflexion au cabinet de l’analyste - Chapitre 8 : Des alchimistes et des Athanors - Comment dépasser la propédeutique ? - Le secret du Phénix - Chapitre 9 : Une même étoile Flamboyante - Le mystère qui fait frissonner - Une force de guérison comme thérapie - Une mutation ontologique de l’homme - Chapitre 10 : Accès à l’Hiérophante - Loge et divan, deux lieux saints ? - Et toujours la Table d’Emeraude - De la transmission d’une même gnose - Chapitre 11 : D’une pensée symbolique pour tous - Entre Jakin et Boaz - Un Temple de Salomon à reconstruire encore et encore - Comment éviter le syndrome du gourou - Chapitre 12 : Le cas François V. ou la part divine perdue de l’homme - De la voie initiatique comme relais de la voie analytique - Chapitre 13 : A l’intersection du symbolique et du sacré - Loge et divan comme mandala - Pour un passage des trois points au quatre points - Chapitre 14 : Une bonne folie : être pris pour des dieux - Le Psychanalyste comme Chaman ? - Michel Cazenave et le transrationnel - Chapitre 15 : Du besoin d’organisation secrète - Réponses à Job - La loge, échelon intermédiaire - Jean-Luc Maxence, psychanalyste d’inspiration jungienne, membre d’honneur de l’Association Européenne de Psychanalyse, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur Jung, la Franc-maçonnerie et les divers symboles initiatique. |
LA LOGE MAÇONNIQUESYMBOLISE
T-ELLE ENCORE L’ATHANOR DES ALCHIMISTES ? COMMENT LUI DONNER FORCE ET VIGUEUR ?
|
Simoita Matéo
|
Edition Hermésia
|
2018
|
La loge maçonnique depuis l´origine la cellule de
base de l´ordre maçonnique ; l´ordre c´est l´ensemble des structures
franc-maçonnes se référant peu ou prou à une filiation avec les premières
loges maçonniques anglaises. C´est au niveau de la loge que s´effectue
l´admission sous la forme de l´initiation maçonnique ; c´est dans la loge que
s´effectue l´appropriation de la "méthode" maçonnique que l´on peut
comprendre comme étant une lecture du monde, des relations humaines, du
partage du chemin de vie. C´est dire l´importance du fonctionnement des loges
! Pourquoi est-il nécessaire, aujourd´hui, d´évaluer et de réfléchir au
fonctionnement de la loge maçonnique ? Tout simplement parce que les loges ne
donnent pas toujours satisfaction ; les démissions y sont nombreuses, les
problèmes relationnels fréquents et les conflits interpersonnels dommageables
pour tous. Cet ouvrage, non sans humour, pose les bases d´une réflexion
autour de la place des loges, de leur véritable rôle, et soumet des
suggestions que pourront appliquer loges et maçons afin de redonner tout son
sens et sa force à cet athanor... En Alchimie, le
premier principe ne peut s’appliquer au second qu’en vertu du médiateur
‘‘éther’’, qui permet la transmission de l’énergie intra-atomique à
l’électron et ainsi déclenche le mouvement. Pour les Alchimistes ce
médiateur que nous pourrions appeler l’esprit, est le Mercure
représenté par le Coq. Un néophyte, abandonnant la matière et ses formes
multiples, revient à l’esprit. Mais il n’y a plus de mouvement, il se
désagrège, il est calciné, c'est-à-dire séparé. A propos de ce stade du
processus alchimique, P.V. Piobb dit : « il s’agît d’une sorte de
mort intellectuelle - que certains ont dite ‘‘La Mort du profane’’. Encore
une manière de parler! – A ce stade du
processus initiatique, le profane ne garde que ce qu’il y a de fixe en lui,
c’est-à-dire sa structure primordiale intime, dépouillée des formes rajoutées
par la vie matérielle dans le monde de son existence. Mais ce qui est fixe
est mort : le profane, n’est-il pas passé par la mort du « vieil
homme » ? N’a-t-il pas rédigé un testament philosophique ?
Maintenant le 1er Surveillant insufflera la vie sur ce corps mort, sur ce
fixe alchimique. C’est l’épreuve de l’Air, qui confère une nouvelle
force vitale à l’être. L’être « initié » devient ainsi
« Solaire », c’est-à-dire capable de raisonnement intellectuel,
quittant ainsi sa matérialité statique. Le néophyte est rentré dans la phase
de la « Solution Alchimique » celle qui a toujours accompagné la
« Putréfaction ». Une phase est Solaire, l’autre Lunaire ;
l’une éclaire directement et donne force vitale, l’autre réfléchit une lumière
indirecte, plus subtile et régulatrice de la vie. Nous apercevons ici une
autre signification des deux luminaires (le Soleil et la Lune) présents dans
nos Temples. Ainsi le néophyte mort à sa vie profane, reporté à sa nature
primordiale, après avoir reçu un souffle vivifiant, renaît en initié prêt à
rentrer dans l’Athanor : la Loge, où il sera chauffé par le feu de la
connaissance et de la Tradition, afin qu’il se produise en lui la
distillation des idées. L’Athanor était un
vase clos renfermant l’être dans un « bain-marie ». Sa fonction
consistait à faire évaporer l’humidité, qui montait le long des parois
jusqu’au sommet, pour retomber sous la forme de petites gouttelettes. C’est le sens de la
quatrième et dernière épreuve : celle du feu. Par cette épreuve, le
Vénérable Maître annonce au néophyte le chemin qu’il devra parcourir, afin de
parvenir à la « conjonction alchimique » de ses aspects contraires
et opposés. Afin d’acquérir la sagesse, qui est équilibre et harmonie. Par le
feu on lui montre l’accès au Temple, mais il doit être conscient qu’il n’y
rentrera qu’après avoir parcouru et vécu, dans son intimité, tout le chemin.
Car, comme en Alchimie, en Initiation il n’y a pas de raccourcis possibles,
ceux derniers étant uniquement des tromperies et des mensonges, racontés à
soi-même, pour se donner l’illusion d’être différent de l’image réfléchie par
le miroir. Au
sommaire de cet ouvrage: I - Rappel historique sur
l'origine des loges maçonniques II - Le vécu maçonnique
aujourd’hui : A. La vraie satisfaction d’être en loge - B. Les trois
polarités d’une tenue - C. Les espaces du parcours maçonnique : 7 et plus -
D. Les critiques les plus fréquentes du fonctionnement des loges - E. La loge
confrontée aux tentations perverses III - La Loge face à la
psycho-pathologie quotidienne: A. Connais-toi, toi même? Réalité ou mythe? -
B. Les contraintes psychologiques de la vie en groupe - C. Les troubles du
comportement en loge IV - Les autres problématiques
d'une loge: A. Les obligations à assumer - B.
Animer la « vie » en loge
- D. Faire vivre les trois spécificités de la loge maçonnique V - Propositions concrètes
pour donner force et vigueur au travail en loge - A. Rappel sur la loge en
tant que groupe humain - B. Une méthodologie:: Trois étapes pour aborder une
transformation - C. Trois priorités à ne jamais oublier - D. Des innovations
possibles - E. Une attention particulière sur un certain nombre d’aspects du
travail en loge - F. Au risque de la prospective: vers des e-loges? |
LA LUMIḔRE
MAÇONNIQUE SORTANT DES TḖNḔBRES |
Jean-Claude Allamanche |
Edition Télètes |
2016 |
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Une
galerie de portraits de Francs-maçons complète l'ouvrage, connus comme
Willermoz ou Cagliostro, ou ceux de Jean Tourniac et de Raymond Peillon qui
précisent quelques points de l'histoire de la Franc-Maçonnerie lyonnaise au
XXème siècle Sous l’inspiration des bâtisseurs de cathédrales du
Moyen-âge, la Franc-Maçonnerie a emprunté à ces constructeurs leurs
instruments d’opératifs pour les transformer en outils spéculatifs destinés à
l’édification du Temple de la Concorde universelle et à un idéal de l’élévation
de l’esprit. Nous connaissons parfaitement tous ces outils entrés dans la
symbolique pour mieux sacraliser le lieu où se tiennent nos Travaux en Loge,
et durant lesquels sont mis en mouvement l’esprit vers l’action, sans
laquelle la Franc-Maçonnerie ne serait plus qu’un vain mot. Nantie de cet héritage, la Franc-Maçonnerie a adopté un
symbole majeur qui semble être un intrus parmi tous les outils nécessaires à
l’acte de construire. Il s’agit bien évidemment de la Bible, livre saint par
excellence et promu au premier rang des Grandes Lumières servant de piédestal
ou de support aux deux autres Grandes Lumières, l’Equerre et le Compas.
Réunis, ces trois emblèmes de la Franc-Maçonnerie en sont donc les trois
Grandes Lumières et sanctifient l’Autel d’Orient pour une solennité des
travaux qui vont se dérouler dans le Temple. Pourquoi la Bible est-elle ouverte au Prologue de
l’évangile de Jean pendant nos Travaux en Loges symboliques ?
Pourquoi le Rite Ecossais Ancien et
Accepté et d’autres Rites n’ont-ils pas retenu un autre texte sacré de la
Bible susceptible d’accompagner avec la même solennité les Travaux
maçonniques ?
La Franc-Maçonnerie, sans renoncer à ses Traditions et ses
valeurs morales, perpétuant ainsi les règles originelles de la Spiritualité,
aurait très bien pu ouvrir la Bible à sa première page, c’est-à-dire à la
Genèse révélant la Création du monde par le Logos, ce souffle de Dieu.
Egalement, le Livre de l’Exode, par l’évocation des bruits des chaînes
brisées de la servitude, se conformerait volontiers à l’Idéal maçonnique si
épris de liberté et de Lumière. Ou encore, le Cantique des Cantiques, cet
incomparable hymne à l’amour, aurait très bien pu conduire avec bonheur nos
Travaux qui ont l’ambition de réunir tous les Frères dans une parfaite harmonie
fraternelle. Enfin, Le Livre des Rois, qui relate l’épopée de la construction
du Temple de Salomon dédié au Divin, serait un éminent rappel de la
construction spéculative du Temple universel et de notre Temple intérieur. Pourtant,
c’est le Prologue de l’évangile de Jean qui s’offre à nos yeux, un évangile
aux accents ésotériques invitant au retour vers l’intériorité afin de sonder,
par nos facultés de réflexion et de méditation, le grand Mystère de l’Homme
resté attaché à sa spiritualité individuelle et propre. Dès lors, nous
aborderons cette idée dont le thème porte sur le Prologue de
l’évangile de saint Jean (Jean 1 :1-18) puisé dans la Bible de
Jérusalem. C’est un prélude assez court par rapport au reste du texte évangélique,
mais ce prélude –à lui seul– contient toute l’exégèse ésotérique du message
johannique. Pourtant à
la lecture entière du Prologue, nous constatons que saint Jean émettait
manifestement un message messianique annonçant la venue du Messie tant
attendu et saint Jean le Baptiste l’avait précédé, déjà en ce sens, lors du
baptême de Jésus en le proclamant ‘‘l’Agneau de Dieu’’. Par le choix du Prologue de cet évangile qu’elle
considérait comme un texte sacré et ésotérique, la Franc-Maçonnerie se
voulait-elle aussi affirmer la pérennité de l’annonce messianique ? A
moins qu’elle ne désirait qu’exprimer une traduction exégétique différente du
sens voulu par l’auteur de cet évangile, c’est-à-dire en occultant le message
messianique et en privilégiant une interprétation sémantique distincte des
notions métaphysiques stipulées en tête du Prologue. Ainsi, au risque de
digression sur le texte évangélique et d’expurger son contenu messianique, je
crois qu’il serait acceptable de ne commenter dans cet évangile que ses cinq
premiers versets qui contiennent des concepts fondamentaux conformes à la
démarche initiatique maçonnique, étant ainsi traduits : 1er verset Au commencement était le
Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. 2e verset Il était au commencement
avec Dieu. 3e verset Tout fut par lui et sans
lui rien ne fut.
4e verset Ce qui fut en lui était la Vie
et la Vie était la Lumière des Hommes. 5e verset Et la Lumière luit dans
les Ténèbres et les Ténèbres ne l’ont pas saisie. Dans ces cinq premiers versets, lesdits concepts
fondamentaux ci-avant évoqués de l’idéal maçonnique peuvent être repérés avec
suffisamment d’éléments pour gloser sur notre quête initiatique sans
nécessité d’approfondir le message messianique, qui reste le but de saint
Jean et non celui de la pensée de la Franc-Maçonnerie. Outre le message lancé
par l’Apôtre quant à la croyance en l’incarnation du Fils de Dieu considéré
comme le Messie venu en ce monde pour une mission particulière, son message
peut être considéré comme un appel à former une communauté de foi et de
fidélité en une nouvelle religion, alors que la Franc-Maçonnerie n’a pas reçu
de mandat à pérenniser cet appel, même si elle fait souvent référence au
sublime enseignement christique. La Franc-Maçonnerie, dans la définition de son Idéal, invoque des notions sinon abstraites –au sens caché du terme– mais profondément ancrées aux valeurs morales et ésotériques semblables à celles contenues dans les cinq premiers versets du Prologue de l’évangile johannique, où nous trouvons les concepts de Logos - Verbe ou Parole, de Vie, de Lumière ou Connaissance ; Lumière et Connaissance étant naturellement évocatrices de leur antonyme ‘‘Obscurantisme’’ désigné par les Ténèbres |
LA MÉTAMORPHOSE, MYSTÈRE INITIATIQUE, A LA LUMIÈRE DES CONTES,
MYTHES ET RITUELS MAÇONNIQUES |
F.
LECLERCQ-BOLLE DE BAL |
Edition
LA MAISON DE VIE |
2009 |
Et
si la véritable clé des mystères maçonniques était la capacité de
métamorphose de l’initié ? Dans cet ouvrage à la fois
original et remarquable, l’auteur, à la lueur de cette symbolique qui permet
de passer de la mort du « vieil homme » à la renaissance, décrypte les mythes, les contes
et les rituels nourrissant la tradition maçonnique. Les dieux détiennent le pouvoir de métamorphose, les hommes en rêvent. A travers les figures
d’êtres surnaturels, des héros aux monstres en passant par les fées, ils peuvent
cependant découvrir les pouvoirs de la parole, du regard et des mains. Et
s’il faut intégrer les dimensions du masque et du double, c’est bien pour
connaître la métamorphose intérieure,
chemin solitaire certes, mais aussi ouverture sur autrui et capacité de
transmission. L’auteur développe les sujets suivants : La
nature et le rêve, le corps a ses raisons, définir la métamorphose, le refus
de la mort, paramétamorphose et substitution, transmigration, espaces
et temps surnaturels, la structure des contes et des mythes, les héros, les
dieux, les monstres, les fées, le diable, objets magiques et sacrilèges, la
parole, le regard, les mains, le masque, identité et altérité, l’égo alter,
les pouvoirs de l’image, mort symbolique et renaissance, savoir transmettre,
un chemin solitaire, savoir être et savoir devenir. |
LANGLET - LECTURES D’IMAGES DE LA FRANC-MAÇONNERIE |
Philippe Langlet |
Edition Dervy |
2013 |
La Franc-maçonnerie connait, à côté de rituels qui ont fait couler beaucoup d’encre, un imposant corpus d’images pouvant se diviser en deux groupes importants : celles qui appartiennent directement aux rituels – des tableaux divers et variés – et les illustrations fondées de près ou de loin sur l’un ou l’autre aspect de la maçonnerie évoqué par l’image. Un nombre important de ces images et gravures est constitué de la représentation des cérémonies, comme si cet aspect rituel avait eu quelque parfum de secret révélé. C’est sans doute une vue rétrospective des choses ; il n’en demeure pas moins que les ouvrages maçonniques du XVIIIe siècle, en particulier, sont enrichis de gravures illustrant les cérémonies, ç côté des représentations de tableaux de loge. Outre ces gravures, il en existe d’autres imprimées sur des feuilles volantes et largement vendues à l’époque. Ces estampes ont été souvent copiées, fidèlement ou non et, dans ce cas, on pourra y voir la source d’inspiration des nouvelles images, sans aller jusqu’à parler de plagiat. L’auteur s’attache ici à étudier quelques images souvent reproduites, avec quelques aspects surprenants, pour y trouver le fil conducteur de leur composition, leur structure, mais aussi tout ce qui a pu servir d’inspiration aux artistes graveurs d’estampes. Depuis la première représentation d’une réunion maçonnique, on découvre les pratiques rituelles du siècle, mais aussi du siècle suivant, ce que l’on a parfois qualifié de divulgation d’images. Le frontispice anglais, irlandais plutôt, d’un rituel reste d’une étonnante actualité et propose encore une sorte de critique sociale gentiment acerbe de la population des loges. Philippe Langlet, en proposant au lecteur une analyse du frontispice des Constitutions anglaises de 1723, bien connu et très utilisé comme simple illustration, propose peut-être une approche moins symbolique que pour les autres estampes, mais il s’efforce de mettre en lumière les différents liens qui se tissent pour faire d’une image le marqueur d’une période d’éclosion de la société. Mais que le lecteur ne s’y trompe pas, si la méthode est savante, le travail de Philippe Langlet répond aussi à une autre perspective : La rigueur de l’investigation est au service d’une grande interrogation. Quelle est vraiment la nature de la Franc-maçonnerie et de la voie qu’elle propose ? L’idée sous-jacente à cette enquête, c’est que les prémices de la Franc-maçonnerie l’ont chargée d’une sorte de « code génétique » dont, trois siècles après, elle est encore porteuse. L’histoire est ici un moyen de cerner l’identité d’une franc-maçonnerie encore marquée du sceau de ses origines. Au sommaire de ce beau livre : 333 mots pour 7 images - Les Free-Massons (1736) - La réception des Apprentis ( Bernigeroth 1745) - The Ceremony of making a Freemason ( Angleterre 1766) - Intérieur d’une loge au XVIIIe siècle - Réception d’Appranti ( France 1809) - William Hogarth et les Maçons - John Pine, graveur et maçon |
LANGLET - LE POIGNARD ET LE CŒUR |
Philippe Langlet |
Edition de la Hutte |
2011 |
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Les arts du langage et leur usage comme outils de modification de la conscience, la maçonnerie n’en a pas l’exclusivité, elle partage avec la pensée monastique ce champ d’investigation. Certes, les maçons ne sont pas des moines mais ils ont à leur disposition, pour le même but ultime, les mêmes outils symboliques. La question sera donc, de ne pas faire de la Maçonnerie ce qu’elle n’est pas, à savoir un club de discussions à fragrances politiques ou affairistes ou pseudo humanitaire. Les passions ne font qu’apporter trouble et émotion dans un domaine où le calme, la sérénité et l’étude sont nécessaires. A vouloir « se libérer » de préjugés du passé, on en est venu à fabriquer un carcan de préjugés des plus rigides, peut-être même davantage contraignant que les cadres de pensée anciens que l’on avait supposés, sans bien les connaitre. Au sommaire de cet ouvrage : L’aiguillon de la conscience - les pénalités, pourquoi ? - la mémoire et son art - Midi ? - le Temple de Salomon - manque et construction - |
LANGLET - SOURCES CHRÉTIENNES DE LA LÉGENDE D’HIRAM |
PHILIPPE LANGLET |
Edition DERVY |
2009 |
La
franc-maçonnerie reconnaît en Hiram un maître fondateur. A partir du
XVIIIe siècle, la vie et la mort d’Hiram, enrichie par les légendes,
deviennent un mythe initiatique qui inspire le rituel maçonnique. La « Légende d’Hiram » présente des
variations d’un rite à l’autre mais on constate d’étonnantes constances et
une structure que tous les maçons peuvent reconnaître, qu’ils pratiquent un
rite français ou un rite anglo-saxon.
Les études proposées ici s’efforcent de dégager la structure profonde de la légende sans refuser les sources chrétiennes, c'est-à-dire sans les idées préconçues habituelles qui auraient barré la route à l’émergence du sens. Philippe Langlet met ainsi en lumière un vaste tissu de textes religieux, faits d’emprunts bibliques directs mais aussi de réminiscences ou d’emprunts indirects. Il semble, à la lecture de ces études, que la légende ait été rédigée en toute connaissance de cause, et non par des hasards culturels, et qu’elle a tous les caractères d’une véritable hagiographie proposant des personnages paradigmatiques destinés à l’édification des maçons, c'est-à-dire contribuant à les « construire » par la réflexion sur les grandes questions de l’existence. Un CD
accompagne le livre avec annexes et documents.
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LA
PAROLE EST AU SILENCE- LE
SIGNE DU SECRET |
PIERRE
PELLE LE CROISA |
EDITION
DU COSMOGONE |
2009 |
Parler du silence…c’est le tuer ! Il faut donc
le dépasser pour en parler. Mais qu’en dire ? Les mots du silence, par
la parole, le cachent. Et si l’univers l’évoque, Big-Bang !, c’est pour nous
dire qu’en ce monde il n’existe pas ! En fait, le silence n’est
jamais…silencieux ! Car il n’est pas absence de son, mais absence
d’audition. Il ne s’entend pas, il s’écoute, et que perçoit-on dans le
silence ? Les bruits de la vie. Soyons réceptifs à ce qu’ils nous en
disent.
Pour
vivre les voix secrètes du silence dans
toutes leurs tonalités : silence des bêtes, silence des hommes, silence
du corps et de ses messages, silence de l’inconscient, silence de
l’introspection, silence du recueillement, silence de la foi, silence de
l’écriture et de ses pensées, silence de la spiritualité et de ses symboles,
silence du secret et du serment gardé, silence de la sagesse et de la voie
d’éveil, silence de la vie et de la mort… L’enseignement du silence commence
par la métamorphose des sens : L’éclairage du cœur donne sa lumière aux
êtres et aux choses. Et cette harmonie qui rayonne en soi conduit peu à peu,
par l’apprentissage du silence, à une véritable maîtrise de la parole. Quelques mots clé de cet ouvrage : Le serment, le signe du silence, la coupe des libations, la rose
du petit Prince, la parole circule, le silence règne,
rassembler ce qui est épars, écouter avec les yeux et
entendre avec le regard, les grands inities, l’arc
en ciel, les mots de passage, le nomadisme, le maître des
hiéroglyphes, la voix secrète, l’introspection, la
méditation, la lumière bleue du Verbe, les
trois piliers - Sagesse, Force et Beauté, la
parole de vie, le mimétisme, Dieu est l’ami du silence, le miroir, la voie de
l’éveil, le monde du silence, le silence parfait,
l’insupportable silence, le silence blanc, le
faiseur de pluie, le bandeau, etc. Bibliographie
sur le Silence : Le silence par Beresniak Edition Détrad
2000 Le Silence par Divers auteurs Edition Arcadia
2007 Eloge du Silence par Marc de
Smedt Edition Albin Michel -Réédité- Le désert intérieur par M.M
Davy Edition Albin Michel -Réédité- Les veilleurs du Silence par M.M Davy
Edition Berg 1976 Les sentences des Pères du désert en 3 volumes
Edition Abbaye de Solesmes 1966-1976 Désert, déserts par J. Yves Leloup Edition
Albin Michel –Réédité- |
LA PAROLE PERDUE |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2009 |
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La
Parole perdue : l'expression renvoie immédiatement au meurtre d'Hiram tué par
les trois mauvais compagnons qui ont cherché par la force à s'octroyer ce
qu'ils considéraient comme un dû : accéder à la maîtrise en exigeant les mots
secrets du Maître architecte du Temple : Hiram. Celui-ci préfère la mort
plutôt que de dévoiler le mot sacré. Aussi la Parole est-elle perdue. La
recherche de cette parole se concrétise par la recherche du corps d'Hiram
pour neuf maîtres maçons. Ils le découvrent grâce à l'acacia et décident que
la parole perdue sera remplacée par la première parole prononcée. C'est la
parole substituée. Hiram
est celui qui détenait la parole qui désormais ne sera plus qu'une parole
substituée, considérée comme provisoire. La quête des maçons doit continuer
pour retrouver la parole originelle. Et ici encore tout est symbole. Le
secret d'Hiram ne lui appartient pas personnellement puisqu'il ne peut le
transmettre sans l'aide de ses frères. Et le secret ne peut être valablement
transmis qu'à quelqu'un qui est prêt à le recevoir, reconnu digne par son
travail et sa valeur personnelle et qui dispose des qualifications requises.
Hiram refuse de donner les mots aux mauvais compagnons car ce serait trahir
la tradition dont il est le gardien et le transmetteur. Il préfère la mort.
Cette notion de destruction nécessaire avant une renaissance nous est
familière. La
symbolique de la mort et de la résurrection est présente dès dans la première
cérémonie d'initiation au grade d'apprenti. Avec la mort d'Hiram c'est chaque
maçon qui meurt et qui relevé fait naître symboliquement le maître en
lui-même. Il faut qu'Hiram soit tué pour que naisse le nouveau maître. Il
accèdera à la maîtrise, en étant relevé, debout et en passant par les 5
points de la maîtrise. On associe la mort et la renaissance comme quête d'une
spiritualité à travers la connaissance de sa propre identité. Mais la Parole
d'Hiram est perdue. Cette parole perdue est une des nombreuses
représentations de la quête. Quête du Graal, quête du nom imprononçable de
Dieu pour la tradition juive, quête de la Vérité, de la Connaissance (le
logos grec). Cette disparition offre aussi une nouvelle perspective de
recherche de la connaissance Dans
la tradition maçonnique, le mythe d'Hiram est axé sur la perte et la recherche
de la parole perdue. Pourquoi rechercher cette parole ? Qu'est-ce que cette
parole ? L'étymologie latine renvoie à « parabola » au sens de parole divine
et « paraula »en bas latin. Actuellement il y a deux significations du terme
parole : « Élément simple du langage parlé, articulé » au sens de mot. Mais
aussi « Faculté d'exprimer, de transmettre sa pensée par des sons articulés
», sens de langage. La parole c'est aussi le Verbe, « Au commencement était
le Verbe » verbum comme parole du Christ. Pour les chrétiens Adam et Eve sont
les modèles par où tout a commencé. Adam possédait la Parole c'est-à-dire la
possibilité de créer en nommant comme le fait Dieu, par la maîtrise du Verbe.
Quand Adam fut chassé du Paradis, il perdit la parole-verbe, le pouvoir
d'organiser selon ses possibilités créatrices. Dans cette symbolique, on
accède à la recherche propre au Maçon : la parole permet de nommer, de
comprendre, de créer, de construire. Elle donne accès à la connaissance des
choses. De
quoi est constituée cette parole ? Quelle est sa nature ? Sa substance ? La
parole c'est le mot, les mots avec leur valeur sonore. L'Apprenti ne sait ni
lire ni écrire il ne sait qu'épeler. Il ne détient que les lettres et ne peut
encore donner la première, ce que sait faire le compagnon. Ce n'est qu'au
long de son parcours initiatique que le maçon saura prononcer les mots,
c'est-à-dire désigner, nommer, donner du sens au monde et à sa propre
identité. Le parcours initiatique l'oriente vers le perfectionnement de la
parole, vers la recherche d'une parole perdue, jamais retrouvée mais qui a
été substituée. Cette parole substituée « Mohabon » et « Tubalcain » lui
permet de reconnaître et d'être reconnu comme maître maçon mais elle n'est
pas la parole d'origine. Cette parole originelle détenue par Hiram et
recherchée sans fin par les maçons ne serait-elle pas la quête perpétuelle du
maçon dans sa volonté de toujours se perfectionner, dire le plus justement
possible les choses, préciser les questions qu'il se pose, sur lui-même en tant
qu'individu et qu'être social ? La parole définit, relie les choses, donne du
sens, permet de communiquer avec les autres. Tous les autres, qu'ils soient
maçons ou profanes. La
quête de la parole « parfaite » d'une certaine manière qu'Hiram a sacrifié
pour qu'elle ne soit pas salie, sera notre recherche personnelle, permanente
du bien penser, bien dire et bien faire ; Sera-t-elle jamais retrouvée ? Cet
objectif sera-t-il jamais atteint ? Est-ce que ce qui compte ce n'est pas le
voyage lui-même plus que le terme de celui-ci ? Cette parole perdue ne
doit-elle pas demeurée à jamais perdue ? Car si on considère qu'on l'a
trouvée, n'arrêterions-nous pas notre avancée sur le chemin jamais achevé du
perfectionnement de soi-même ? La parole perdue rappelle la puissance
initiale du Verbe au commencement de la Genèse. Elle est aussi dans la
symbolique hébraïque le nom imprononçable de Dieu. Et dans la conception
laïque c'est l'apanage de l'homme. Pascal
Durand
nous propose cette recherche à travers un langage poétique et la pluralité
des langues. Il nous initie au « parler
initial » en nous rappelant l’épisode de la Tour de Babel,
avec son fantasme de la langue unique, mais aussi sa diversité qui a été à
l’origine de la « confusion des langues » et de la dispersion
des hommes.On trouve des explications sur cette Parole substituée que l’on
trouve dans beaucoup de degrés différents, parole substituée qui nous emmène
toujours plus loin en nous enrichissant en permanence. Philippe
Laspougeas
nous parle d’El Schaddaï, il nous dit que « Rassembler ce qui est épars,
est la même chose que « retrouver la Parole perdue », car en
réalité et dans son sens le plus profond, cette « Parole perdue »
n’est autre que le véritable nom du Grand Architecte de l’Univers. Jean
Bénédict
nous donne selon lui, les trois sens de cette Parole perdue 1/ Ensemble de mots servant à exprimer la pensée 2/ Moyen de communication 3/ C’est la parole de Dieu ou l’Ecriture Sainte Pierre
Escande
dans Tradition Ecossaise, rappelle qu’au 4e degré, la connaissance
est ce que nous appelons la Parole perdue. Il développe la réalisation
personnelle et cosmique du maçon, il insiste sur le fait que l’initiation en
Occident est indissociable de la tradition hermétique. Bolle
de Bal
commence par nous décrire la parole qui sort de la bouche, et comment elle a
évoluée au cours de l’histoire, puis il décrit le mythe hiramique et ses
diverses Paroles François
Bertrand
nous dirige vers le logos (discours, parole, verbe), en sanscrit Vak. Il nous
entraine dans l’indouisme et le bouddhisme et fait des parallèles avec notre
Tradition occidentale et le judaïsme. Narcisse
Flubacher
dans un brillant exposé, fait à Lausanne en 1998, nous dit entre autre que la
recherche de la parole perdue est liée nécessairement à la prononciation
exacte d’un mot, dont l’exemple est le mot du compagnon. Cette connaissance
du mot résulte à la fois de la transmission initiatique et de l’aptitude à le
recevoir. Connaître le mot de Maître, c’est connaître l’intention de Dieu. |
LA PAROLE PERDUE |
Sophie Perenne |
Edition
La Maison de Vie |
2015 |
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Elle repose sur la Connaissance des Principes
et Formes Archétypiques sous-jacents à toute manifestation de la Vie et
assure le lien entre le Passé le Présent et l’Avenir et la pérennité de
l’Espèce Humaine, par des points de repères invariants, face à l’Infini
indéterminé de l’Espace, et à la mouvance fuyante du Temps. La
transmission vivante de la Tradition, la "Doctrine Secrète",
s'effectue par les Textes sacrés, la Parole et l’Exemple. Depuis le Point
émanation, elle est véhiculée par les mythes et légendes, les coutumes et
récits, les rites et rituels cycliques, inscrits dans la Durée et
Espace-Temps signifiants et favorables. Une Culture tient son Âme de la
Puissance de ses Symboles et de ses Grandes Images. Elle implique des
systèmes de Valeurs objectives, éprouvés au cours du temps, pour leur efficacité
à maintenir l’équilibre, la cohésion, l'Unité, la continuité et l’Harmonie de
la Vie. Il est possible de distinguer les traditions "profanes",
d’ordre coutumier, comportemental, les mœurs, folklores et
"habitus", qui concernent des cultures ou des regroupements privés,
et les Traditions Sacrées, qui établissent la relation de l’Homme à la
Transcendance. En relation à l’Esprit (Idéa) de toutes choses, au Bien et aux
Valeurs, l’Idée de Tradition à son niveau le plus élevé, est associée à
l’Identité et au Sacré. Elle englobe l’ensemble des Religions et
Spiritualités, qui traitent plus particulièrement de l’Origine et de la Fin
de l’Homme, et à l’intuition d’une Source Originelle Commune. L’Identité en
ce qu’elle est l’état d’une Entité qui se perpétue dans le Temps, grâce à des
caractéristiques stables, constitue l’attribut spécifique d’une Personne,
d’un Pays, d’une Culture, ou d’une Ethnie. Le
Sacré peut se définir par des Valeurs inaltérables et intangibles que l’on ne
peut transgresser sans encourir une rétribution imprévisible au-dessus du
contrôle des lois humaines. L’Idée de Lois supérieures participant du domaine
Transcendant, détermine la frontière entre le Profane et le Sacré. La
Connaissance ne peut en être transmise à l’homme que par des procédures et
rituels spécifiques " d’Initiation ". Ce qui fait dire à Mircea Eliade : « Les
faits et gestes de l’Homme, parce qu’ils se rapportent à des faits chargés
d’Énergie, ou participent de certaines valeurs supra humaines, seront dirigés
par des Lois Sacrées précises. Pour que ses propres actes ne l’altèrent pas,
l’homme les transformera en rituels. Car tel est précisément le sens du
rituel : rendre l’individu solidaire de la collectivité, de la Vie organisée,
et finalement d’un Cosmos Vivant. Dans une telle société Traditionnelle,
l’homme n’est plus seul, parce que tout ce qu’il fait a une signification
œcuménique, accessible à l’ensemble de la Communauté |
LA PAROLE PERDUE - Á LA RECHERCHE
DE LA PAROLE PERDUE |
JACQUES
THOMAS |
EDITIONS
DE LA HUTTE |
2009 |
Le
troisième degré de la franc-maçonnerie est fortement marqué par un changement
de pédagogie. Chaque maçon a pu le vivre comme éveil, mais également comme
une interrogation, avant de trouver une réponse satisfaisante.
En
général, on rentre en maçonnerie sans savoir où l’on va. Quelques années plus
tard, on croit savoir…mais vingt ans après, on ne sait plus trop.
Pourquoi ? Parce que le parcours proposé, s’il est bien balisé et
relativement efficace dans les premiers grades, perd de vue son itinéraire quand
l’objectif apparaît plus lointain, plus élevé, peut être aussi d’une autre
essence.
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LA PAROLE PERDUE - DE LA PAROLE VOILÉE Á LA PAROLE
PERDUE |
Alain
KHAITZINE |
EDITION
Le Mercure Dauphinois |
2001 |
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Jésus
disant qu’il est venu « apporter la Lumière aux hommes », qu’il est
« la Lumière des hommes »…Ceci est tellement vrai, que dans les
premiers temps de l’Eglise, le Christ n’était jamais figuré en croix, il
était exclusivement représenté au sein d’une mandorle,
une amande, laquelle adopte
toute sa signification dès lors que l’on sait, qu’en hébreu, le mot « Luz » désigne à la fois une amande et
la Lumière, c’est ce mot qui se retrouve dans le nom de certaines villes
comme St Jean de Luz ou Luz St Sauveur… ou dans des noms comme
Mélusine ou Lys, terme qui en héraldique est équivalent à Luz. Cet ouvrage développe les sujets suivants : Les sources de la légende d’Hiram - les sources
bibliques - Cabinet de réflexion et réflectivité -
Quand la légende chevauche l’Histoire - Du grain de Vie à la
force de l’Union - Le mythe d’Hiram, constructeur du Temple. Au début
était le bois… De la pierre brute à la pierre taillée - Du
symbole de Jupiter au signe de croix - Sous l’acacia la rose
hermétique - L’Acacia m’est connu et les colonnes du Temple
- Mandorle et luz - La légende de Maître Jacques et du Père
Soubise - Les aspects hermétiques de la légende - Le
symbolisme des chiffres et des nombres contenus dans le mythe de Maître
Jacques - L’Eglise des premiers siècles…Une usine à fabriquer des
faux - De Bar-Abbas au fils du Père - Quand la genèse
de l’histoire terrestre prend ses racines au ciel - Du nom
imprononçable de Dieu à la Parole perdue - De la colombe exaltée
à celle du saint Esprit - Du poème des voyelles d’Arthur Rimbaud
à la disparition de Georges Perrec |
la passion Écossaise |
André
KERVELLA |
EDITION
DERVY |
2002 |
L’auteur qui écrit
des articles dans Renaissance Traditionnelle sait de quoi il parle et ici il
réécrit l’histoire de la Franc-maçonnerie et celle des écossais en particulier dans ce début
du 18ème siècle. Cela fera grincer des dents mais la vérité
historique y gagnera. Un excellent livre sur l’Art Royal. Il
fallait bien qu'un jour l'histoire des origines de la franc-maçonnerie en
Écosse, en Angleterre et en France sorte du domaine du mythe ou du fantasme
pour s'inscrire dans le quotidien de la conquête du pouvoir politique et religieux
dans l'Angleterre du XVIIe et de la première moitié du XVIIIe siècle. Et
démontrer qu'à l'origine l'initié écossais, qui peut du reste être breton ou
français, est un conjuré jacobite aux seuls motifs opportunistes, œuvrant
pour la restauration des Stuart sur le trône d'Angleterre. Quant
à la franc-maçonnerie anglaise, elle n'apparaît au tournant du siècle que
pour faire pièce et, n'en déplaise aux fables andersoniennes - une des plus
remarquables manipulations historiques jamais enregistrée, et qui jouit
toujours d'une postérité vivace - son œcuménisme affiché masque nombre
d'arrière-pensées très politiques. Il convient, en conséquence, de réécrire
dictionnaires et encyclopédies, et de donner à " L'Art Royal " une
acception inédite, car force est de constater qu'il n'existe aucune liaison
entre de supposés maçons " opératifs " et quelques "
spéculatifs " venus les phagocyter. Sans doute est-il moins glorieux
pour l'Ordre maçonnique en général et pour les différents rites dits "
écossais " de compter comme seuls ancêtres directs des activistes
politiques antagonistes, plutôt que comme d'hypothétiques intellectuels
branchés qui se seraient frottés à d'honorables tailleurs de pierre épris de
symbolisme, mais les résultats de la recherche menée par André Kervella ne
laissent aucun interstice où pourrait s'infiltrer la fable. Nous
sommes à la fin du XVIIe siècle. Avec Jacques II, viennent de nombreux
Francs-maçons qui vont s'installer durablement à Saint-Germain. La défaite
finale des Jacobites va occulter leur importance et leur influence en
Angleterre. La piste jacobite des origines de la Franc-maçonnerie française
sera ignorée, voilée par une réécriture de l'histoire de l'Angleterre des
XVII et XVIIIème siècles au bénéfice des vainqueurs. L'histoire est
coutumière de ces faits.
L'analyse
conduite par André Kervella de ce décalage entre les Jacobites et les
Hanovriens, en Angleterre puis en France, permet d'apprécier la signification
exacte de la bulle In Eminenti, promulguée en avril 1738 par le pape Clément
XII à la demande de Jacques III. Contrairement à ce que l'on a pensé, cette
bulle n'est pas dirigée contre toute la Franc-maçonnerie, mais seulement
contre sa version Hanovrienne. La Franc-maçonnerie Jacobite était en effet essentiellement,
voire exclusivement catholique, tandis que les Hanovriens acceptaient parmi
eux non seulement des protestants et des catholiques, mais aussi des
non-croyants. A l'époque le cardinal Corsini, neveu du pape, remarque
d'ailleurs que c'est seulement la forme Hanovrienne de la Franc-maçonnerie
qui mérite d'être condamnée par Rome : la Franc-maçonnerie ancienne pratiquée
par les Jacobites était acceptable par l'Eglise catholique.
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la pierre & le graal –
une expÉrience de quÊte initiatique |
Georges bertin |
EDITION
VEGA |
2006 |
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Et ainsi, l’ange exterminateur,
passant sur leur pays allait épargner ceux dont la porte était marquée du
sang de l’agneau, ils auraient la vie sauve. Le parallèle chrétien est facile
à faire : le Christ est comme l’agneau sacrifié, et ceux qui sont marqués de
son sang sont sauvés de la mort, accédant à la vie Eternelle. Il est vrai que Pâques célèbre pour
les chrétiens la victoire du Christ sur la mort par la résurrection, la mort
ne l’a pas retenu. Ses adversaires pensaient l’arrêter en le tuant, mais sa
mort n’a rien arrêté du tout, parce que l’important du Christ n’était pas sa
chair, mais son enseignement, son esprit, sa présence spirituelle. Or la
résurrection n’est pas réservé à Jésus, Paul nous dit bien que comme Christ
est ressuscité, nous de mêmes nous devons ressusciter, il est donc le
paradigme de notre propre résurrection. Et en effet, le Christ nous dit
comment nous pouvons ressusciter à notre tour : en mangeant sa chair et en
buvant son sang : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie
Eternelle et je le ressusciterai au dernier jour». Il s’agit bien
d’immortalité, mais pas d’immortalité matérielle. Parce que la résurrection
du Christ est une affaire spirituelle. Aujourd’hui, notre foi chrétienne est
que le Christ est ressuscité, qu’il vit parmi nous, or cette présence du
Christ parmi nous est évidemment d’ordre spirituelle, pas corporelle, nous
n’attendons pas de rencontrer concrètement Jésus dans la rue pour lui serrer
la main. Voilà l’erreur de ceux qui n’ont
pas parvenu à trouver le Graal, il s’agissait bien d’immortalité, mais pas
pour que nos corps vivent toujours, pour que nous héritions d’une immortalité
spirituelle. Ce que nous enseigne l’Ecriture, c’est que « la chair et le
sang ne peuvent hériter le Royaume de Dieu, le corruptible n’hérite pas de
l’incorruptibilité ». (1 Cor 15 :50) et l’Evangile nous montre que pour hériter
de cette vie spirituelle éternelle, il faut prendre part à la vie du Christ :
se nourrir de sa vie, de son enseignement, de son Evangile, le mettre en nous
comme la source du meilleur de nous-mêmes que la mort n’atteint pas : « Celui
qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui.
Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi
celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel.
Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts:
celui qui mange ce pain vivra éternellement » (Jean 6:56). Ce qui donne l’éternité, c’est le
sang du Christ c’est-à-dire la vie du Christ lui-même. C’est ça le secret du
Graal. Ceux qui n’ont pas parvenu à le trouver se sont égarés en ne
comprenant pas la métonymie : quand on dit que le Graal donne l’immortalité,
ce n’est pas l’objet lui-même, mais ce qu’il contenait : le sang du Christ.
De la même manière si on dit qu’on « boit une bonne bouteille», ce n’est pas
l’objet en verre qui est bu, pas le flacon qui compte, mais son contenu. Il
ne faut donc pas s’attacher au contenant, mais au contenu, de même qu’il ne
faut pas prendre au pied de la lettre les symboles. Une même erreur serait de
penser que l’important dans le processus de manger le corps et de boire le
sang du Christ serait de participer à un rite dans une église ou un temple.
Le geste matériel n’est rien en lui-même, ce qui compte, c’est ce qu’il
représente. Et quand nous communions, nous pensons que le vin représente le
corps du Christ, et nous mimons d’une certaine manière le fait que nous
voulons mettre en nous toute la vie du Christ telle que nous la connaissons
par l’Evangile et dans notre vie spirituelle, cette dimension spirituelle
nous donnant la force, l’espérance, nous remplissant d’amour, et jusque dans
la vie Eternelle Au
sommaire de cet ouvrage : le scoutisme, les figures
mythologies de la quête initiatique, Lancelot du Lac, la transgression, l’Art
Royal, l’individuation, le rite écossais, le sacré et la lumière, les loges
de St Jean, l’Apocalypse, Jung. |
l’apprentissage maçonnique |
Marcel
spaeth |
EDITION
DETRAD |
1999 |
Où
l’on parle du Pavé mosaïque, du vitriol, du Delta, des Colonnes, du chiffre
3, de la Houppe dentelée. On y apprend : le silence, l’assiduité, le
secret et tous les symboles de loge au 1er degré. « Tu viens d’être initié, c’est-à-dire que ton
courage et ta persévérance t’ont rendu digne de participer aux Mystères de la
Franc-Maçonnerie, ce dont un vieux Maître te félicite chaudement. N’oublie
pas cependant que le mot latin « initium » veut dire « commencement ».
Commencement de quoi ? D’une vie absolument nouvelle pour toi, d’une vie
régénérée, au cours de laquelle tu dois parvenir, tôt ou tard, à jeter bas le
fardeau lourd de tes instincts et préjugés profanes, puis à faire
l’inventaire de son contenu - car l’on ne maîtrise que ce que l’on connaît
bien - et après avoir pris conscience des affects refoulés, des tendances
inhibitrices, des complexes innés, décider fermement de ne plus laisser ces
miasmes psychiques se cacher sournoisement dans ton inconscient, mais les
obligeant à subir la pleine lumière de ton propre jugement, décharger ces
impondérables de leur magnétisme contraignant. Tu auras ainsi
« dépouillé » le vieil homme et tu auras acquis la liberté
véritable.
Mais quoi de plus difficile que cette
conquête de soi ! Les Constitutions d’Anderson, qui sont dorénavant ta
loi, réservent l’initiation aux seuls « hommes libres et de bonnes
mœurs », ce qui serait à interpréter aujourd’hui où tous les hommes sont
« civilement libres », mais où bien peu le sont moralement, dans le
sens qu’elle est communicable seulement aux individus qui désirent
sincèrement acquérir la liberté. Abandonnés à leurs propres moyens, ils y
parviendront rarement. C’est le but de l’initiation que d’actionner le jeu
des forces inhérentes au symbolisme, et de transmettre à l’Adepte en même
temps que la connaissance des moyens, leur utilisation dynamisée. Encore est-il nécessaire, pour que se
développe l’efficience recherchée, que le sujet devienne très familier avec
le symbolisme de chacun des degrés auxquels il parviendra, car la Maçonnerie
est un monument qui s’édifie progressivement, sans heurt et dans l’harmonie. Le symbolisme déployé dans le premier grade constitue
une base solide, en ce qu’il comporte tous les éléments qui, plus tard,
pourront faire l’objet d’études sans doute plus approfondies, de
considération sous d’autres aspects, d’élargissement de l’angle de vision. Il
ne faut pas oublier en effet, que c’est une des caractéristiques les plus
importantes de tout véritable symbole - et c’est ce qui le différencie de
l’emblème ou de l’allégorie - de se prêter à une interprétation sur quatre
plans différents, constituant une clé quaternaire en rapport avec les
éléments, plans de pensée qui forment une gradation en sens vertical
Nadir-Zénith, soit » .Le monument maçonnique lui-même est susceptible
d’être développé sur chacun de ces plans, et nous avons essayé, dans la présente
étude, de nous limiter à celui désigné à l’Apprenti. Mais aucune barrière absolue ne peut être élevée et
peut-être avons-nous de ci, de là, cédé à la tentation de franchir une
limite, aussi mouvante d’ailleurs que peut l’être la compréhension purement
subjective de chaque sujet. Nous avons fait effort pour revenir à chaque fois
dans la ligne médiane, et les quelques investigations que nous nous sommes
permises dans des champs en bordure de la voie directe, seront sans doute
profitables aux esprits spécialement ouverts à la discipline ésotérique, leur
désignant des domaines sur lesquels la plupart n’ont que des conceptions
erronées, si même conception il y a. Quoi
qu’il en soit, le premier grade offre à la méditation de l’Apprenti le
tableau symbolique complet de l’édifice maçonnique, et c’est non seulement
d’une compréhension intellectuelle, mais surtout d’une intimité avec sa
sensibilité, que dépendra son évolution maçonnique et humaine. |
la premiÈre profanation du temple
maçonnique |
Pierre
CHEVALIER |
Lib.
Philosophique VRIN |
1968 |
||
Les rituels nous rappellent à chaque tenue que le mouvement maçonnique a été créé pour réunir tous les hommes de valeur sans aucune discrimination de race, de condition ou de conviction et préfigurer ainsi une humanité nouvelle, harmonieuse, réunie dans la fraternité. Et la structure de la Loge avec ses chefs,
surveillants et ouvriers s'inspire de la manière dont sont organisées toutes
les sociétés humaines. |
la querelle des « anciens »
et des « modernes » – le premier siÈcle de la franc-maçonnerie anglaise |
C.
REVAUGER |
Editions
Maçonniques de France |
1999 |
||
D’abord la totalité du cursus était présenté aux apprentis et
ensuite les éléments étaient étudiés par progression jusqu’à la transmission
des secrets de l’Arche. Ces secrets ont toujours été considérés comme le
« cœur », la « substantifique moelle » de la maçonnerie
par les « Ancients » à tel point qu’un des mots utilisés était
« la moelle est dans l’os »… « marrow in that bone »…
« mahhabone ». La franc-maçonnerie des « Ancients »
présente une autre différence, et de taille. Elle s’organise, au moins depuis
les traditions des maçons d’York, autour d’apprentis et de compagnons, ces
derniers deviennent ensuite des « hommes de marque », puis des
« maitres de marque » avant de devenir Maître de la Loge, puis
Excellents Compagnons de Royal Arch. Il faudra attendre l’exportation du rite
dans les colonies d’Amérique pour voir séparer la Marque et l’Arche d’avec
les trois premiers degrés et patienter jusqu’à 1728, pour les maçons de 1717,
pour intégrer la légende de la maitrise dans le thésaurus des moderns. On comprend alors pourquoi ces maçons, principalement immigrés
Irlandais et Ecossais furent très surpris de se voir refuser l’accès des
Loges de Londres et, les rares fois où ils furent acceptés, de constater que
ceux de 1717 ne s’étaient pas contentés de s’organiser autour d’un pouvoir
central, mais n’avaient bel et bien aucune compétence maçonnique
particulière, pas même l’organisation des grades. Le regroupement de ses Loges d’ « Ancients »
fut réalisé par six d’entre elles, indépendantes, sous l’égide de Laurence
Dermott, artisan fourreur et intellectuel bourgeois d’origine irlandaise. |
la quÊte du chevalier dans le ritE Écossais ancien
& acceptÉ |
Michel
cugnet |
EDITION
CHEVRON |
2005 |
Il
s’agit là d’un premier volume traitant des grades du 4ème au 18ème degré.
|
LA
QUÊTE SYMBOLIQUE DU F \
M \ A L’AUBE DU 3éme
MILLÉNAIRE |
La
Loge St Jean des 3 Mortiers à l’Orient de CHAMBERRY |
La
Table D’émeraude |
2000 |
Cette
ancienne loge des états de Savoie est une des plus vieilles loges, sa naissance
date de 1744, et elle est toujours en activité. C’est une grosse plaquette de
112 pages qui traite du secret initiatique, de la liturgie de la lumière, de
la numérologie, des outils et du travail maçonnique, de la mort, de la
chevalerie, de la pensée symbolique, du siècle des lumières et les débuts de
la maçonnerie en Savoie.
|
l’arche
& l’arc-en-ciel |
Traduction
de Georges. lamoine |
EDITION
DU SNES |
1999 |
||
Notons que
ce type d’investigation, caractéristique d’une certaine école historique,
peut néanmoins conduire aux excès que l’on sait, notamment pour tout ce qui
concerne la question des origines, reposant d’avantage sur une recherche obsessionnelle
des preuves documentaires, que sur l’évidence d’une transmission
ininterrompue des assises sacrales du Métier (quelles qu’en soient,
d’ailleurs, les modalités d’application). L’exemple le
plus caractéristique de l’ouvrage, est la confusion entretenue autour du rôle
attribué à la Maçonnerie de Clément Stretton. Rappelons à ce propos ces deux
références importantes, à la suite des commentaires de René Guénon (attentif
et prudent à la fois, à l’égard de cette reconstitution rituelle), que
furent les contributions de J.Tourniac (" L’Ordre Royal d’Ecosse et
les Opératifs dans la perspective de René Guénon ") et de
P.Girard-Augry (" Les survivances opératives en Angleterre et en
Ecosse "), dans le volume 3 des Travaux de V. de Honnecourt
(1981), auxquelles il serait utile de se reporter. Le
recensement effectué par Cryer, de pratiques opératives, comme autant
d’ " éléments qui referont surface comme partie des cérémonies
de Marque que nous connaissons aujourd’hui "(p.32), témoigne de
l’authenticité d’un corpus rituel, dont la filiation se perpétue dans
l’actuelle Maçonnerie. Insistons sur le fait que celle-ci est légataire de la
totalité du dépôt rituel du Métier, qu’elle le méconnaisse ou choisisse au
contraire d’en faire fructifier certaines composantes. Les
" coutumes immémoriales " (expression des règlements de
Torgau, 1462), que sont les caractéristiques se rapportant aux marques des
maçons, sont ainsi relevées : personnelles, d’approbation (sanctionnant
l’accomplissement de la tâche) et bien plus encore, cryptées. Ce dernier
point, pourtant le plus significatif, est à peine envisagé. Il est vrai que
son approfondissement concernait l’ésotérisme du Métier : celui envisagé
par F.Rziha (connu de l’auteur, puisque brièvement cité) et Matila C. Ghyka,
et référé aux tracés fondamentaux de la géométrie sacrée des bâtisseurs.
Assurément, tel n’était pas la priorité de l’ouvrage. Et le développement,
fort intéressant par ailleurs, du thème noachique propre au grade de
Nautonier, en fin de volume, ne suffit pas à combler cette carence. |
L’ARCHITECTURE DES TEMPLES
MAÇONNIQUES – TEMPLES SPIRITUELS ET MATḖRIELS
|
François Gruson
|
Edition Dervy
|
2018
|
Voici un ouvrage très
intéressant sur un sujet trop délaissé. Les Francs-maçons ont beaucoup de
difficultés à prendre conscience du patrimoine immobilier et mobilier
maçonnique. Les obédiences maçonniques commencent à peine à s’intéresser à
leurs patrimoines. François Gruson, architecte et chercheur, professeur à
l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais, présente une
étude passionnante sur le sujet de l’architecture maçonnique, tant dans sa
dimension symbolique que dans la dimension architecturale qui en découle.
L’ouvrage est ainsi composé de deux parties, l’une consacrée au Temple
spirituel, l’autre au Temple architectural. Fréquentés presque partout dans le monde par
plusieurs millions de francs-maçons, les temples maçonniques constituent un
patrimoine architectural et symbolique d'une extraordinaire richesse, mais
qui reste malheureusement méconnu. Parfois, il est même menacé par la
désaffection des loges, notamment dans les pays anglo-saxons. Cette étude
constitue une première du genre puisqu'elle s'attaque aux différents aspects
de ces édifices, aussi bien sur le plan symbolique que sur le plan
architectural et social. Issus d'un modèle unique, qui trouve ses origines
dans la légende d'Hiram et la figure du temple de Salomon à Jérusalem, les
temples maçonniques s'adaptent selon les époques, les lieux et les cultures
qui les ont produits, démontrant une extraordinaire diversité de formes, de
styles et d'échelles. L'ouvrage décrit successivement le temple maçonnique en
tant qu'objet symbolique, et le modèle architectural qui en est issu et tel
qu'il se conforme avec la fixation des rituels au XVIIIe siècle, avant
d'aborder l'architecture elle-même et ses différentes traductions selon les
pays ou les époques. Il se termine avec un chapitre consacré à la position du
temple maçonnique dans l'espace social et sa visibilité dans la ville, et à
ce que cette position montre de la place de la franc-maçonnerie dans les
sociétés où elle est acceptée. François Gruson nous
raconte la genèse d’un modèle de temple maçonnique né du passage de la
taverne où se réunissaient les Frères au Temple, garant d’un espace et d’un
temps entre parenthèses au sein du monde. Les sources rendant compte de ce
procès sont insuffisantes mais l’étude des rituels permet de comprendre comment
des nécessités ont pu structurer l’espace. Il existe un modèle du Temple
maçonnique, valable pour tous les temples, notamment pour les grades bleus,
avec deux dérivés, celui des Modernes et celui des Anciens. Une variation
importante provient du positionnement différent des Surveillants. La
symbolique du Temple maçonnique est largement liée aux mythèmes qui composent
le mythe salomonien et de ses niveaux logiques d’interprétation mais aussi à
ce qui évoque la construction et l’édification. C’est largement la pratique
du rituel qui conditionne l’architecture symbolique. La dimension
symbolique pourrait déterminer l’architecture matérielle. François Gruson cherche
à cerner les références stylistiques, les références typologiques avant
d’interroger la matérialité même. « A l’observation, dit-il, le choix des
matériaux de construction des édifices maçonniques, aussi bien des matériaux
extérieurs ou structurels que des matériaux intérieurs, ne semble pas guidé
par des considérations rituelles, ni même symboliques. Au contraire, ce qui
semble présider au choix s’apparente davantage à ce que l’on trouve
finalement pour toute forme de construction ordinaire, à savoir la matière et
la technologie disponibles en regard des moyens mobilisables au moment de la
construction. » La dimension ésotérique demeure le plus souvent
symbolique et n’influe pas sur la construction elle-même prise dans des
impératifs financiers, géographiques (climat) ou autres. François Gruson
étudient également les fonctions des édifices maçonniques, pas seulement
dédiés aux pratiques rituelles. Ils abritent aussi d’autres activités
annexes, administratives, culturelles ou festives (agapes). Rarement, les
édifices maçonniques sont partagés avec des groupes non maçonniques. Il
s’intéresse aussi à l’apparition récente de complexes maçonniques
multi-obédientiels et multi-rites. Ces complexes qui obéissent à des
impératifs financiers, davantage ouverts au public sont de plus en plus
fréquents dans les villes importantes. Ce travail rigoureux
se termine par une ouverture sur des prolongements possibles, sinon
nécessaires. Le premier est la prise de conscience par les Francs-maçons
eux-mêmes de l’importance de ce patrimoine maçonnique et de sa dimension
historique. Le second réside dans « le rapprochement nécessaire entre la
recherche maçonnique et le monde universitaire ». François Gruson en
appelle à des chercheurs non maçons pour briser « l’entre-soi de la
recherche maçonnique » finalement préjudiciable. Le Temple maçonnique
n’est pas encore un objet de recherche comme un autre. Cet ouvrage érudit et
vivant sur un sujet ignoré annonce peut-être un nouveau rapport au patrimoine
maçonnique. |
la RḖGULARITḖ DES
francs-maçons EXISTE-T-ELLE ? |
Alain Pozarnik |
Edition Dervy |
2015 |
||
Bien sûr, on ne peut ignorer la grande querelle qui
structura véritablement toute l’histoire maçonnique anglaise entre 1751 et
1813 : la querelle des Antients et des Moderns, opposant
la première Grande Loge de 1717 à celle fondée à Londres par des émigrés
d’origine irlandaise. La question de l’obédience maçonnique – au sens
strict : «à qui obéit-on- ? » – fut donc au
centre de la vie maçonnique anglaise pendant tout le XVIIIème siècle et
trouva son épilogue en 1813 avec la création de la Grande Loge Unie. C’est dans ce contexte qu’il faut
comprendre la première notion de régularité : au XVIIIème siècle, est
régulière, en Angleterre, une loge qui se soumet à une Grande Loge…et qui lui
paie ses capitations ! Du même coup, ses membres ont droit à la
solidarité de cette Grande Loge, préoccupation maçonnique essentielle du
temps, exprimée par la création chez les Modernes, dès 1724, du Comité de
Charité. egular », en anglais, veut dire avant tout ;
« normal, habituel, classique ». On opposera très tôt aux loges
« régulières » les loges « clandestines » (clandestine) :
le reproche qu’on leur adressait n’était pas quelque différence philosophique
ou religieuse, mais leur statut indépendant ou leurs origines incertaines. Il
n’est alors jamais question d’autre chose. En France, on qualifiera ainsi le Grand
Maître Louis de Clermont de « Grand Maître de toutes les loges
régulières du Royaume » et une liste de celles-ci, reprenant cette
formule, sera même publiée en novembre 1744. Le mot « régulier »,
sans doute en raison du contexte catholique, a dû prendre en France une
connotation plus ou moins « monastique » – mais pas en Angleterre
où les communautés monastiques avaient été dissoutes depuis 1536 :
étaient régulières les loges qui, en France, se soumettaient à une
« règle » : celle de la Grande Loge – c’est-à-dire, pendant
longtemps, guère autre chose que l’entourage immédiat du Grand Maître se
formant en une loge de Grands Officiers, dite « Grande
Loge ». Ainsi, aussi bien en France qu’en Angleterre, la régularité
fut pendant longtemps une affaire purement administrative et ne concernait
que les loges d’un pays donné par rapport à la ou les Grande(s) Loges(s) qui
prétendaient y exercer une autorité. La question de la régularité, de nos
jours, est pourtant avant tout une affaire de relations internationales entre
Grandes Loges. Or, cette question a été évoqué très tôt, elle aussi, en des
termes assez peu dramatiques, au demeurant. Ainsi, en 1738 encore, Anderson
signale que depuis la création de 1717, des Grandes Loges ont vu le jour hors
de l’Angleterre et il cite « les Loges d’Écosse, d’Irlande, de France et
d’Italie » qui, « assumant leur indépendance, ont leur propres
Grands Maîtres, bien qu’ayant les mêmes Constitutions, Devoirs
et Règlements [que l’Angleterre. Le terme « reconnaissance » (recognition)
lui-même, pendant tout le XVIIIème siècle et une grande partie du XIXème, n’a
guère concerné que le statut des Frères en particulier : étaient-ils
reconnus par leur loge, ou appartenaient-ils à une loge elle-même reconnue
par la Grande Loge ? Il s’agissait essentiellement, et même
exclusivement, d’une affaire intérieure à un pays donné. Lorsque la Grande Loge d’Angleterre
établissait des relations avec d’autres Grandes Loges établies dans d‘autres
pays, elle ne parlait jamais de « reconnaissance » mais elle
échangeait parfois des garants d’amitié : à cela se bornèrent les
relations maçonniques internationales jusqu’au cœur du XIXème siècle. Tout au
long du XVIIIème siècle un maçon voyageant en Europe exhibait son diplôme ou
son « Certificat de Grande Loge « (Grand Lodge Certificate )
et il était très généralement reçu sans que soit jamais évoqué la question de
la « régularité » : il émargeait à une Grande Loge et cela
suffisait. Il y avait sans nul doute, à cette époque, un véritable
« espace maçonnique européen… En 1765, la Grande Loge des Modernes
conclut un traité avec la première Grande Loge de France. Il y était
seulement stipulé qu’aucune ne créerait de loges sur le territoire de
l’autre, ce que l’Angleterre s’empressa du reste de ne pas respecter en fondant
la loge L’Anglaise de Bordeaux en 1766 ! De même, en 1775, il y
eut un projet de traité entre la Grande Loge des Modernes et le jeune Grand
Orient de France – héritier institutionnel de la première Grande Loge de
France. Or, ce traité ne put aboutir, mais la cause de cet échec est loin
d’être philosophique : le Grand Secrétaire d’Angleterre, Heseltine,
jugea simplement inadmissible la formulation de l’article 1 du projet soumis
par le Grand Orient : « L’égalité étant la base de notre Ordre, la
Grand Orient de France et celui d’Angleterre [sic] traiteront d’égal à
égal ». C’est donc sur un différend de
préséance, et non sur une querelle « doctrinale », qu’échoua le
projet. Il faut pourtant souligner au passage, comme l’a noté malicieusement
mon aimable contradicteur Alain Bernheim[4] – qui demeure un grand chercheur lorsqu’il n’épanche pas
sa bile –, qu’en 1814, un an après la création de la Grande Loge Unie,
celle-ci comptait 647 loges tandis le Grand Orient de France en affichait
886 : « l’égalité » penchait pour le moins du côté de la
France…Il n’empêche que sous le Premier Empire, alors que guerre faisait rage
entre les deux pays, des officiers français, prisonniers sur les pontons
anglais et désireux de se constituer « régulièrement » en loge,
tous membres du Grand Orient de France, sollicitèrent et obtinrent des
autorités maçonniques une surprenante patente dont les premières lignes en
disent long sur les conceptions maçonniques de leur temps : « Au
Nom et sous les Auspices du Grand Orient de France, Et sous la protection
immédiate de Sa Seigneurie, le Très Puissant, Très Illustre et Respectable Frère
Lord Moira, Grand Maître en exercice de tous les Loges Régulières de
Grande-Bretagne C’est ainsi que l’Angleterre n’eut jamais
de relations officielles avec le Grand Orient de France car telle n’était pas
alors la coutume, ce qui n’empêchait nullement, de part et d’autre, de
« reconnaitre » pleinement la qualité maçonnique
« régulière » des uns et des autres. Autant dire, pour évoquer
l’événement qui est dans tous les esprits – le fameux Convent de 1877–, qu’à
cette occasion la Grande Loge d’Angleterre ne résolut donc jamais de rompre
des relations qui n’avaient jamais été officiellement sanctionnées par aucun
traité ! Au sommaire de cet ouvrage : Pourquoi ce désir de régularité initiatique ?
- L’initiation traditionnelle est-elle régulière ?
- Quelle est l’origine des initiations ? -
Quelles structure et organisations pour une Franc-maçonnerie
initiatique ? - Comment fonctionne une obédience - Que
veut dite la transmission intérieure ? - Quelles sont les
clés structurelles de l’initiation régulière ? -
Quelles méthodes pour une transmission régulière ? - Les
cérémonies d’initiation - Que dire des rituels - Le
langage symbolique est-il le fondement de la démarche
initiatique ? - Quelle parole les mythes
véhiculent-ils ? - Y a-t-il une clé des symboles
réguliers ? - Quel regard sur l’équerre et le
compas ? - La Bible comme Volume de la loi Sacrée
réserve-t-elle des surprises ? - Le Grand
Architecte de l’Univers est-il rassembleur ? - Que
penser de la mixité ? - Pourquoi installer la
volonté naturelle d’œuvrer à se perfectionner ? - Mes
frères me reconnaissent pour tel - |
la renaissance du rite français traditionnel |
|
EDITION
TÉLÈTES |
2002 |
«
Dans la mesure où nous croyons à ce Rite Français Traditionnel, nous devons nous
préoccuper des conditions dans lesquelles nous y sommes venus. C’est
important si nous voulons que tout cela ne soit pas un feu de paille, puisque
nous sommes tous, ô combien périssables et provisoires et que, par
définition, la Maçonnerie ne l’est pas… Il est nécessaire que cette aventure
soit connue. Et non seulement qu’elle soit connue, mais qu’elle soit
comprise. » - René Guilly –
|
la rÉsurgence des rites
forestiers |
Régis
blanchet |
EDITION
DU PRIEURÉ |
1997 |
||
Il fait particulièrement référence à John Toland fondateur du « Druid
Order » En 93, il va avec une douzaine de Frères fonder
une Loge maçonnique provisoire pour initier le Grand Druide de Bretagne, ce
qui permettra de présenter d’impressionnantes références celtiques. Gwenc’hlan
Le Scouézec explique que sa filiation est à la fois druidique,
initiatique et christique, soit textuellement : Druidique, ayant reçu la
filiation du Druid Order de John Toland de 1717 ; Initiatique, étant
héritier des filiations de l’illuminisme du XVIIIème Siècle, au même titre
que le Martinisme, par exemple ; Christique, puisque dépositaire de tous
les sacerdoces chrétiens, romains, monophysites, ariens, orthodoxe.
Il va alors fonder une loge (Vente) et quand il y en a deux, il
fonde la Grande Vente (Loge) des Modernes qui se déclare
« obédience » et s’arroge l’autorité fondatrice, le contrôle des
initiations et celle des rituels. Blanchet invente les Maîtres des Passages,
ce sont les membres de la Grande Vente, somme toute l’équivalent forestier
des « Grands Inspecteurs » qui articulent les Ventes sur La Grande
Vente et qui se cooptent les uns les autres. En juin 97, R.B. et ceux qui
l’ont suivi contrôlent deux Ventes : La Claire Fontaine et John
Toland, qui représentent en tout une trentaine de membres. Les réunions
des Grandes Ventes sont organisées strictement : Ordre du jour précis,
rapporteurs, consignation des débats et des décisions, comme en Maçonnerie.
Il dit d’abord que le rite forestier devrait se constituer en fédération de
rites afin de ne pas être exclusif. Il s’inspire ici encore de la F.
Maçonnerie. Puis il raconte comment il a réalisé les rituels que nous
connaissons : Fendeur : C’est en fait un
rituel de corporation retranscrit par Ragon qu’il maçonnise Charbonnier : Les rituels,
dit Blanchet, bien que cités en 1747, n’ont jamais été retrouvés. Il dit être
parti de données corporatistes archivées à Tours et les avoir transposées
avec la « rythmique maçonnique ». Forgeron : Il n’a rien trouvé
en France. Les rituels sont élaborés à partir de traditions orales principalement
du Canada (+recherches de Mircéa Eliade et tradition africaine) Maître de Passage est créé de
toutes pièces en Bretagne pour protéger le rite de l’intérieur au regard de
l’expérience « druidique. » |
l’art de la planche |
Philippe autexier |
EDITION
DÉTRAD |
1996 |
Manuel
pratique destiné à tous les Francs-maçons, ce livre offre pour la première fois
une vue d’ensemble des principes et des problèmes posés par le morceau
d’architecture et sa discussion en loge.
|
L’ART ROYAL – 1913, LE MANUSCRIT DU CAIRE |
Franz Svoboda |
Editions du Signal |
2013 |
Nous sommes en 1913, au Caire, une ville moderne, cosmopolite, n’ayant rien à envier aux capitales européennes. Franz Svoboda est ethnologue, depuis quelques années en poste en Egypte, mandaté par le gouvernement austro-hongrois, et il est Franc-maçon. Dès son arrivée, témoin émerveillé des découvertes éblouissantes d’un siècle d’archéologie, il se lance dans une synthèse de ces connaissances nouvelles, révélant les origines égyptiennes de l’expérience maçonnique, une histoire commencée il y a plus de 5000 ans. En 1913, il met la dernière main à son manuscrit, qu’il dédie à Idriss bey Ragheb, patron de presse, homme politique, et grand-maître de la franc-maçonnerie égyptienne. Son destinataire reçut-il ce document ? Nul ne le sait. Le document sera confié à un commerçant suisse, pendant ou peu après la première guerre mondiale, et qui le conservera 70 ans dans une malle, puis le remettra à un éditeur de la ville de Lausanne, mais ce document va encore disparaitre avant d’être publié, et c’est dans les archives de l’éditeur qu’il sera retrouvé 30 ans après et encore inédit. Dans cet ouvrage le Franc-maçon trouvera le chemin des origines égyptienne de l’Art Royal, et le profane pourra lever le voile de différents mystères, allant des motivations de la franc-maçonnerie, une société discrète mais pas secrète, jusqu’à une intuition du sens de la vie dans l’univers. « On a dit et répété longuement que la religion égyptienne était panthéiste ; C’est une grave erreur et un non-sens, aussi faut-il la réfuter fortement. Il existe un Panthéon égyptien, c’est là un fait incontestable, mais ce panthéon ne contient des dieux que dans l’imagination de ceux qui ne l’ont pas compris ou de ceux qui ont voulu détruire la religion égyptienne et la ruiner par le ridicule ; en effet nous savons maintenant que, l’initiation aux mystères enseignait le dogme de l’Unité de Dieu ; on y faisait aussi connaître le dogme de l’immortalité de l’âme et les divins principes de la cosmologie universelle ainsi que des notions de Science morale et de Philosophie occulte… » « Tout Egyptien quel que fut son rang, pouvait être admis à l’initiation s’il en était jugé digne, mais cette initiation n’était pas communiquée au premier venu, pas même à tous les prêtres, on ne prodiguait les mystères qu’à quelques-uns d’entre eux, parce que ces mystères étaient quelque chose de sacré, et ainsi on évitait la profanation des temples. Lorsqu’un aspirant aux mystères avait le désir de s’y faire initier, il devait se faire recommander par un des initiés… » Au sommaire de cet ouvrage : La science moderne - L’évolution sociale et religieuse - Origine des mystères - La science hermétique - L’initiation - La doctrine - La vision d’hermès et les 12 sphères selon la vision hermétique - Le Temple de Salomon - Signe de reconnaissance - Hiéroglyphes - Le zodiaque circulaire de Denderah - Porphyre - Plutarque - Poimandres - Isis et Osiris - |
LA SIGNIFICATION DES MOTS HÉBREUX EN FRANC-MAÇONNERIE |
Xavier Tacchela |
Edition Maison de Vie |
2013 |
||
L’auteur a fait un gros travail de recherche pour essayer de trouver pour chaque mot, sa bonne traduction, sa bonne orthographe, sa bonne prononciation et sa bonne explication symbolique, religieuse et métaphysique, le tout relié avec la phrase du rituel et son contexte. Plusieurs tableaux sont à notre disposition, soit pour nous donner la prononciation exacte du mot, soit pour nous donner les lettres hébraïques et leurs symboles, soit nous offrir l’arbre séphirotique, enfin en fin du livre divers tableaux sur les sentiers séphirotique, les Noms de Dieu, et les diverses parties du Temple, agrémentent cet ouvrage Au sommaire de ce livre : Divers tableaux des lettres Hébraïques La Kabbale Dictionnaire des mots hébraïques employés dans les rituels maçonniques Les 10 Sephirot et les 32 sentiers Les parties du Temple et les noms de Dieu Les nombres et les mois hébreux |
la spiritualitÉ de la franc-maçonnerie |
j.p. bayard |
EDITION
DANGLES |
1982 |
La Franc-maçonnerie, vaste mouvement de pensée animé de divers courants, a fait l’objet de nombreux écrits et continue, malgré tout, d’intriguer notre civilisation. Pour mieux pénétrer son esprit, il ne suffit pas d’en lire les rituels, il faut en vivre les rites. La Franc-maçonnerie, héritière des plus antiques traditions, de la cosmogonie et des mystères du Moyen Âge, est une société de pensée qui a toujours eu une grande influence sur le milieu environnant. On
peut se demander comment sa valeur morale a si bien résisté à l’épreuve du
temps, et pourquoi cet Ordre jouit, encore de nos jours, d’un prestige
certain.
S’attaquant
aux reproches formulés à un Ordre finalement méconnu, il montre bien la
continuité de cette pensée qui s’appuie sur les valeurs sacrées et qui, par
sa cohésion, vise la pérennité de la recherche dans un contexte opératif. Son
évolution s’axe sur l’amélioration de l’individu. Cet
ouvrage dépasse les notions d’Obédiences et de reconnaissance : il reflète
les aspirations d’un Ordre témoignant de la Tradition. |
lA symbolique au grade d’apprenti |
Raoul
berteaux |
EDIMAF |
2000 |
Les
« Livres de l’Apprenti » publiés au 19ème siècle et pendant la première
moitié du 20ème siècle ont mis l’accent sur l’allégorie des outils, bien plus
que sur la symbolique de l’initiation. Le livre de Jules Boucher, sur « La
symbolique maçonnique » publié en 1948, a marqué un tournant vers la
formulation symbolique.
Ainsi,
la pierre qui s’appuie sur le sol et se dresse vers le ciel devient-elle
séjour du Dieu et relie-t-elle la terre au ciel, le profane au sacré. |
lA symbolique au grade de compagnon |
Raoul
berteaux |
EDIMAF |
2000 |
«
La Symbolique au grade de Compagnon » offre la vision de l’unité spécifique
de la Loge de Compagnon à la fois héritière du Compagnonnage dont on retrouve
les principes dans la Franc-Maçonnerie et créatrice de la totalité de
l’enseignement maçonnique.
|
lA symbolique au grade de maître |
Raoul
berteaux |
EDIMAF
|
2000 |
Le
candidat reçu au grade de Maître ne peut manquer d’être surpris par la forme
dramatique et mythique du cérémonial.
|
la symbolique de la loge de perfection |
Raoul berteaux |
EDIMAF |
1987 |
Après
« La Symbolique au Grade de Maître », puis les ouvrages consacrés aux deux
premiers « Grades bleus », voici maintenant « la Symbolique de la Loge de
Perfection », du 4° au 14° degré du R.E.A.A.
|
la symbolique du cabinet de rÉflexion |
J.P.
bayard |
EDITION DETRAD |
2003 |
||
Tout
ce que l'on peut exprimer par le discours n'est qu'abstraction. Un mot ne
peut être lui et son contraire. Le symbole est, par contre, polyvalent et
insondable. A ce titre il colle plus à la réalité. Comme disait Bachelard, il
donne à penser. Cela veut dire qu'il oriente l'esprit vers la préhension du
réel au-delà du discours. II
ne s'agit pas de chercher dans l'initiation un remède aux maux de notre
temps. Tout ce que l'on peut dire sur le monde moderne, la technique, la
technocratie, la primauté du quantitatif sur le qualitatif, nous paraît
pusillanime. Notre monde, nous l'avons mérité et nous en faisons partie. II
constitue une étape nécessaire à notre histoire spirituelle. Le cycle
mort-résurrection, comme le cycle de la putréfaction jusqu'à l'éclosion de la
rose constituent la vie. Ceux qui condamnent sont des faux prophètes. La
véritable démarche initiatique nous paraît être celle qui consiste d'abord à
accepter ce qui est pour participer au devenir. II s'agit de chercher dans
l'initiation, non un remède, mais un accomplissement. On ne lutte pas contre
la maladie, mais avec elle. La guérison s'obtient « en plus ».
L'initiation ne peut se transmettre, par le seul discours. De même, elle ne
peut être transmise que dans le contexte d'un groupe. Le rituel pratiqué par
un groupe initiatique procure les « garde fous » sans lesquels une démarche
introspective solitaire sombrerait dans le délire. Le
Cabinet de Réflexion constitue, au cours de l'initiation maçonnique, la seule
épreuve au cours de laquelle le néophyte est isolé. La suite de la cérémonie
s'accomplit dans le groupe et le néophyte, encore aveugle, perçoit la
présence d'autrui. D'un autre côté, le discours est utile. Privé d'exposés
sur ces questions, le néophyte ne pourrait avancer. Seulement, le discours
doit tendre à éveiller et non simplement à transmettre un message. Les écrits
apportent au néophyte cette présence d'autrui nécessaire à cette initiation.
Ils donnent des idées, font part d'expériences, fournissent une
documentation. Ils sont nécessaires, mais pas suffisants Avant d'entrer dans
le Cabinet de Réflexion, le profane est invité à se dépouiller de tous ses «
métaux » : argent, montre, bijoux, décorations. II remet sans restriction ces
choses qui, dans la vie courante, permettent une insertion sociale et qui
constituent les signes de la « respectabilité », valeur relative et contingente.
Dans le monde entier et en tous temps, les sociétés fermées qui se donnent
une vocation spirituelle exigent de leurs néophytes une renonciation aux
valeurs temporelles. Cette renonciation plus ou moins sévère s'exprime dans
un rituel. Les monastères orientaux exigent le rasage de la tête, la
chevelure étant considérée comme le signe de la vanité. Cette coutume existe
en Occident et persiste, à un degré moindre, chez les prêtres, sous la forme
de la tonsure. Toutes les cérémonies initiatiques pratiquées sous toutes les
latitudes commencent par le dépouillement d'attributs vestimentaires ou
corporels. La circoncision, elle aussi, à une origine que l'on peut situer
dans le même contexte. En
Maçonnerie, le dépouillement des métaux a une valeur purement symbolique
puisque le néophyte les récupère après la cérémonie. II ne s'agit pas, dans
la Tradition maçonnique, d'arracher le néophyte au monde profane au sens
concret du terme. La Franc-Maçonnerie n'exige pas la renonciation au monde
temporel. Elle prétend seulement enseigner à ses membres à s'abstraire des
contingences profanes, ce qui constitue la condition préalable à une
réflexion sur soi-même, à une « intériorisation ». Elle indique la direction
spirituelle, la « voie Royale », qui permet au néophyte de cultiver sa
réflexion, sa sensibilité, son intuition. L'initié, formé à cette forme
particulière d'ascèse, retournera dans le monde profane avec des forces
nouvelles. Son attention ayant été attirée sur le sens du dépouillement des
métaux, le néophyte s'efforcera au cours de sa vie de réaliser un équilibre
aussi harmonieux que possible entre les valeurs matérielles et les valeurs
spirituelles. Cet
équilibre exclut nécessairement le mépris à l'égard des valeurs matérielles
au profit des valeurs spirituelles ou réciproquement. La réalité est une
totalité indissociable. Le Franc-maçon apprend que « ce qui est en haut
est comme ce qui est en bas » (La Table d'émeraude). II désire réaliser
une sorte d'« alchimie spirituelle »c'est-à-dire une transformation de
son être profond par un travail rigoureux d'études et de réflexion. L'
« Art Royal » est tout simplement l'art de trouver à toutes les
valeurs leur juste place. Par une analogie simple, on peut comparer l'homme,
ses problèmes, ses désirs, ses contradictions, à un jardin avec ses végétaux
les plus variés qui se disputent l'eau et l'espace. II s'agit de cultiver le
jardin de manière à ce que chaque plante trouve, selon une heureuse
expression japonaise, sa « place exquise ». |
la symbolique maçonnique |
Jules boucher |
EDITION
DERVY |
1988 |
La
Symbolique Maçonnique est depuis sa première édition, en 1948, un livre qui ne
vieillit pas. Les symboles de la Franc-maçonnerie font partie de sa
tradition. Or une tradition – qui n’a rien à voir avec une répétition
d’habitudes – est un système de valeurs qui traversent les siècles, comme
l’étymologie du mot l’indique, sans être fondamentalement modifiées par le
temps.
|
LA TRADITION DES FRANC-MAÇONS – HISTOIRE ET TRANSMISSION INITIATIQUE |
Dominique
Jardin |
Edition Dervy |
2014 |
||
En empruntant le concept de religio
duplex à Jan Assmann, il décrypte les
relations construites sous forme de « double fond » entre
maçonnerie bleu des premiers grades et maçonnerie des grades supérieurs.
Cette archéologie et cette histoire des symboles de la tradition et de sa
transmission, éclairent et font vivre tout autrement l’expérience initiative. Roger Dachez écrit
dans la préface de cet ouvrage : « L’heureux a priori
méthodologique de Dominique Jardin consiste à rattacher de nouveau ce champ
d’études à l’approche académique du concept, dans le sillage, aujourd’hui
impossible à ignorer, tracé par Antoine Faivre et ses études véritablement fondatrices
depuis une quarantaine d’années. L’ésotérisme, en effet, n’est pas un corps
de doctrine, une sorte de « science secrète » aux contenus d’autant
plus incertains qu’ils apparaissent excessivement variables mais, pour
reprendre une expression due à Jean-Pierre Laurent, un « regard »
différent posé sur le monde. L’ésotérisme maçonnique n’est donc que
secondairement maçonnique, il est avant tout structuré par ce regard qui
s’est constitué en Europe à la fin du XVème siècle. Ainsi l’ésotérisme – qui
n’est qu’une des dimensions possibles de l’univers maçonnique mais ne le
résume ni ne l’épuise – appartient au vaste domaine des études philosophiques
et théologiques, et aussi des expériences mystiques qui ont imprégné la
trame de la pensée occidentale, dans le champ religieux comme dans le champ
scientifique alors naissant, entre le XVIème et le XVIIIème siècle. En
d’autres termes, il s’agit bien ici d’intégrer la pensée maçonnique à
l’histoire culturelle de l’Europe. Dès lors qu’il s’est affranchi de ces deux
limites – ignorer l’histoire culturelle et répudier la réflexion au nom de
la vie – Dominique Jardin nous fait découvrir deux pièges dans lesquels
le discours maçonnique en général, et celui qui porte sur l’ésotérisme
maçonnique en particulier, n’est que trop souvent tombé. Le premier piège consiste à penser que
la « tradition » maçonnique – et la connotation ésotérique qu’on
lui assigne – s’origine à un passé réellement situé dans l’histoire et s’est
trouvée dotée jusqu’à nous d’une structure intangible et pérenne. A cette
vision essentialiste, qui conduit aux pires impasses, Dominique Jardin
substitue une démarche historienne qui n’est aucunement réductrice. Il pose,
avec toute une école qui a produit des travaux d’une fécondité remarquable
depuis quelques décennies, que la tradition a en effet une histoire. C’est donc en termes d’emprunts,
d’ajouts et de perfectionnements successifs, bien plus que transmission
intacte et de filiation ininterrompue, qu’il convient de rechercher les
raisons de l’état final de ce que nous nommons commodément – mais
parfois trompeusement – la « tradition maçonnique ». La
franc-maçonnerie spéculative a été un monde en genèse pendant environ 150
ans, si l’on admet des bornes larges qui la font surgir au milieu du XVIIème
siècle et en situent l’achèvement relatif à la fin du Siècle des Lumières. La
déconstruction méthodique de Dominique Jardin ne détruit donc pas l’édifice
mais en fait simplement réapparaitre la dynamique de constitution. Un travail
collectif, sans plan concerté et qui, du reste, n’est peut-être pas terminé Car le deuxième piège consiste
justement à essentialiser encore, cette fois non plus seulement la
« tradition maçonnique » en elle-même, mais ce que chacun en a
reçu, ici et maintenant, au sein du monde maçonnique complexe et pluriel dont
l’histoire nous a faits les cohéritiers. En d’autres termes, rien n’est plus
dangereux, ni surtout plus erroné, que d’envisager la tradition
maçonnique à l’aune seule du Rite particulier au travers duquel nous y avons
eu accès. Seule est féconde l’approche comparatiste, qui scrute dans tous les
Rites – dont chacun est en soi une somme parmi d’autres possibles – les
reliefs d’une tradition perdue, par nature inaccessible et nécessairement
fantasmée, dont chaque Rite est plus ou moins le dépositaire, mais toujours
au terme d’un « tri », pour reprendre l’heureuse expression de
Dominique Jardin. Un tri qui donne cohérence à chaque système qui, cependant,
n’est vrai qu’en ce qu’il affirme et demeure faux en ce qu’il nie ou méconnait
simplement. Reste un dernier point que je voudrais
mentionner. De même que je pense avoir été l’un des premiers en France à
souligner combien la notion de « tradition inventée », forgée par
Hobsbawm permettait d’éclairer puissamment la nature essentielle de la
franc-maçonnerie, de même, il faut être reconnaissant à Dominique Jardin de
s’être emparé du très fructueux concept de religio duplex proposé
récemment par Jan Assmann, dans un livre magnifique. C’est, me semble-t-il,
la clé qui rend possible une approche intelligente – et non plus à coups de
postures – de la question si délicate en France des relations entre la pensée
maçonnique et l’ordre religieux. Entre le négationnisme désespéré de certains
– qui refusent de voir ce qui pourtant relève de l’évidence historique :
à son origine, la franc-maçonnerie spéculative est chrétienne et elle en
porte durablement les marques – et l’intégrisme paradoxal de ceux qui, par
exemple, en viendraient à en faire une sorte de tiers-ordre catholique (à
moins qu’il ne soit orthodoxe !), la lecture d’Assmann suggère, non une voie
moyenne – la vérité n’est que rarement la demi-somme des erreurs opposées
– , mais une voie différente. On peut en effet qualifier l’influence
des Lumières sur la franc-maçonnerie, comme on l’a souvent fait, en lui
attribuant une certaine rationalité individualiste qui assurait la promotion
d’un être enfin libre et détaché de ses conditionnements civils et religieux,
et dont une maçonnerie de plus en plus « libérale » aurait été le vecteur
idéal. On peut aussi, et la reprise de Dominique Jardin nous y invite, en
faire une autre lecture : au crépuscule de leur siècle, les Lumières
auraient insinué dans la franc-maçonnerie, idéalement formatée pour cette
fin, le projet subtil d’une religion intérieure, dans une Europe encore
unanimement chrétienne mais gagnée par le doute à l’égard des formulations
dogmatiques et des particularismes ecclésiaux – ce qui, en première instance,
rappelle singulièrement la réserve déjà exprimée par Anderson dans le Titre
Ier des Constitutions de 1723, à l’égard des « confessions et
dénominations ». Il existe toutefois
une différence essentielle entre le texte d’Anderson – souvent très mal
compris par des lecteurs contemporains qui y projettent volontiers leurs
propres enjeux et oublient le contexte de sa rédaction initiale – et le
projet des Lumières, si du moins l’on suit Jan Assmann. Anderson ne prônait
aucunement une religion naturelle, vaguement déiste, comme on le dit trop
souvent. Les « confessions et dénominations qui aident à distinguer
[les hommes] » sont à ses yeux incontournables, dans la pure
tradition du communautarisme anglo-saxon, en grande partie toujours vivant,
qui fait de l’appartenance religieuse l’une des composantes de l’identité
sociale. Il souhaite simplement qu’on surmonte ces barrières, non qu’on les
abolisse. En revanche, le religio duplex opère un subtil déplacement de la problématique : si la référence à une transcendance – nommée ou innommable – est toujours présente et ne saurait disparaitre aussi facilement, c’est à une intériorisation complète de la perspective religieuse, jusque-là exclusivement « ecclésiale », que nous sommes conviés. De même que le Temple de Salomon est idéalisé – « spiritualisé » dit déjà en 1688 John Bunyan, qui ne fut jamais franc-maçon –, de même l’édifice symbolique de la maçonnerie, à travers ses tableaux et ses rituels, nous propose un voyage intérieur qui, à la classique « fidélité » religieuse, substitue la quête intérieure. La franc-maçonnerie, vers la fin du XVIIIème siècle, en est ainsi devenue aux yeux de certains, pour un temps – celui de sa pleine maturité, avant celui d’une relative altération – l’un des lieux électifs. En cela du reste, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, la maçonnerie d’Anderson apparait nettement plus religieuse, au sens classique du terme, et celle de la fin du siècle beaucoup plus « initiatique ». Mais cette dernière, à son tour, dans un monde contemporain désormais fortement sécularisé, apparait de nouveau à certains d’entre nous comme fâcheusement teintée de marqueurs religieux – et elle l’est en effet… Dans ce jeu de miroirs et de renvois incessants, Dominique Jardin inscrit son livre dans une vaste entreprise de décryptage scientifique – n’ayons pas peur des mots ! – de la franc-maçonnerie, évidemment très au-dessus des platitudes habituelles des « manuels de symbolisme » et des exégèses personnelles plus ou moins inspirées. Si cette approche suscite encore de la méfiance dans les milieux maçonniques les plus « traditionnels » – ou qui se proclament tels – comment s’en étonner, mais aussi pourquoi s’en émouvoir ? » Au sommaire de cet
ouvrage : Chapitre 1 : La boite noire de la tradition - Pour une déconstruction de la notion de la tradition - démarche herméneutique et démarche historique et historienne - Déconstruire n’est pas détruire - Eléments d’historiographie de la tradition maçonnique - première approche : l’approche authentique ou traditionnelle de la tradition - seconde approche : la conception historienne de la tradition - La structuration des rituels et des tableaux de loge - la structuration des rituels et la gestion iconographique des tableaux de loge - L’art de la mémoire et les matrices religieuses des métaphores architecturales - Chapitre 2 : Les sources de la Tradition maçonnique - l’héritage des maçons de métier - l’iconographie permet-elle de combler certaines lacunes su suivi des textes ? - Comment circulent les emprunts entre maçonnerie et compagnonnage ? - La thématique des emprunts opératifs à travers les outils - Le paradoxe des influences religieuses - les emprunts au catholicisme, au protestantisme et au judaïsme - les religions « à mystères » - Les sources ésotériques - l’alchimie - le rosicrucianisme - la magie - la kabbale - l’arithmologie - l’angélologie - l’hermétisme - la mystique de la nature - L’influence des lumières - Chapitre 3 : La quête initiatique de la Tradition - la construction de la Tradition par les hauts grades - la science maçonnique, connaissance de la tradition - le contexte religieux de la mise en place des hauts grades maçonniques - L’accès à la religion primitive - la promotion du latitudinarisme via le noachisme - la réactivation du cosmothéisme au XVIIIe siècle et la refondation de la religion par l’exil - de la religion primitive au christianisme primitif - l’accès à la religion naturelle - les attitudes à l’égard de la nature - de la nature à l’histoire - la double religion - Chapitre 4 : La transmission initiatique de la Tradition - de la réception à l’initiation - le rituel d’initiation ou l’expérience individuelle - l’intégration à l’égrégore - la découverte des symboles - la transmission construit son objet - Définition et enjeux de de transmission - La Tradition comme vecteur de la transmission maçonnique - De la tradition secrète religieuse à la tradition secrète maçonnique - le secret est fondamental pour la transmission - le secret de la transmission consiste à emboiter des secrets - De l’histoire secrète comme illusion essentialiste - La réalité des enjeux de la tradition construite - L’inachèvement assumé de l’initiation maçonnique - |
LA TRADITION INITIATIQUE – INTERPRḖTATION
ET COMPRḖHENSION |
G. Jarlan – préface de Trescases |
Edition Dervy |
2017 |
||
La question me paraît dépourvue d'intérêt. C'est en chacun de
nous que s'accomplit le processus initiatique. On peut tout aussi bien subir
les épreuves rituelles de tous les régimes sans y voir clair, que se trouver
à même de comprendre par la seule réception au grade d'apprenti. C'est une
question de personnalité, d'intuition et de sens. Dire qu'il n'y a pas d'initié en dehors de l'Ordre est aussi
stupide que de prétendre que les membres de l'Ordre sont tous des initiés. Si
être initié signifie connaître: comment assurer cette connaissance quand on
ne la détient pas. La parole est perdue. Non pas seulement le mot de passe
des Maîtres, mais la parole inscrite sur le Triangle d'or. Certains disent
que le premier des Hauts Grades est le Grade de Maître. D'autres, affirment
que le premier est celui de Maître secret, et qu'il y a une rupture radicale
entre les loges bleues et les ateliers de Hauts Grades. Tout cela est affaire
de coutumes, et de circonstances. En Amérique du Nord, la coupure serait
plutôt au niveau du 32°. En Angleterre, le Grade de Maître et les loges
d'Instruction paraissent suffire à l'enseignement. Si nous nous écartions de
toutes ces approches formelles nous pourrions me semble-t-il considérer avec
plus de sérénité des perspectives dont le discours de Ramsay symbolise la
vertu. Ces perspectives quelles sont-elles ? La première c'est que
rien ne peut être dans l'esprit qui ne soit passé par les sens. Il y a une
matérialité de la connaissance qui peut et doit justifier les premiers
grades. Le franc-maçon en tant que maçon ne travaille pas sur une révélation
mais en fonction d'un apprentissage nécessaire. Mais il découvre que l'idée
inspire l'acte. Que la conception oriente l'exercice des instruments et des
outils. Il y a un renversement qui s'opère et qu'il faut considérer. Ce n'est
pas un fait tout fortuit que la partition trinitaire des fonctions dans le
cadre de l'action. On a fait grand cas, dans la mythologie historienne, des
trois ordres. Clergé, Noblesse, Tiers Etat. R. Dumézil a mis en valeur la
vocation trinitaire des fonctions sociales chez les peuples aryens : prêtres,
soldats, paysans. Je laisse de côté toute érudition, et me refuse à parler de
ce que je n'ai pas observé, mais je me permettrais d'évoquer la relation
militaire et la hiérarchie des grades : la définition trinitaire et présente
à tous les niveaux: Soldat, Caporal, Caporal-chef, Sergent, Sergent-chef,
Sergent Major ou Sergent, Sergent-chef, Adjudant, ou Adjudant, Adjudant-chef,
Aspirant, ou encore Sous-lieutenant, Lieutenant, Capitaine, Commandant,
Lieutenant-colonel, Colonel, Général de Brigade, de Division, d'Armée, etc.
On peut s'amuser à déceler les groupes trinitaires. Pourquoi? C'est qu'il y a
toujours une position de contact avec l'extérieur, une position de
transmission dans les deux sens, et une position de conception. L'action peut être ponctuelle, sectorielle, générale,
universelle, on y découvre toujours ces trois modalités: la relation
(échange, information, pression), avec l'extérieur, la transmission
(analytique ou synthétique, mais dans les deux sens), et la conception
(détermination de l'effet à produire et de l'objectif à atteindre.) Mais à
chaque niveau on pourrait recommencer l'analyse et retrouver les aspects
complémentaires de cette trinité : absorption, digestion, excrétion. Si on
varie les domaines, le schéma sera toujours valable. Est-ce que ce schéma est
le seul possible ? Voilà en effet la véritable question. Le schéma dualiste a
ses partisans, de même que le schéma quaternaire. Il y a même le schéma pentagonal
qui doit être aussi envisagé comme moyen d'analyse. La fiction royale, la construction du Temple de Salomon, c'est
un mythe comme un autre, une construction peut-être secondaire ou tertiaire,
par rapport à la Bible, qui devait être également une mise en forme de
données primitives. Mais cette fiction est à la base d'un enseignement dont
la portée ne saurait être sous-estimée. L'équerre que le Maître parfait porte
au front témoigne de la nécessité d'apporter à la connaissance la rigueur de
l'esprit géomètre. La vocation de l'atelier de Maître secret est
l'Instruction. Ce n'est pas une boutade. Non seulement il convient de
découvrir aux Maîtres qu'ils ne connaissent encore qu'un aspect de la
relation entre l'homme, le monde et les valeurs (ou les Dieux), mais encore
que tout sur le plan humain peut apparaître à la fois selon les aspects
contradictoires et complémentaires; qu'une même chose peut être à la fois la
pire et la meilleure. Tout ce que l'enfant a appris n'est que l'apparence des
choses. Mais tout ce que nous ne saurons jamais se ramènera toujours à
l'apparence. Cela, le maçon est supposé l'ignorer tant qu'il n'a pas dépassé
l'exercice de son métier et l'administration de son chantier. Le premier des enseignements du grade de Maître, c'est qu'il
n'est jamais heureux, ni salutaire de se faire de l'homme une idole. Or nous
ne sommes que trop portés à chercher dans les fortes personnalités soit des
protecteurs, soit des Maîtres, soit des modèles. Cette tendance est
universelle. Et il serait oiseux que je te donne des exemples qui sont connus
de tous. Le père, le Maître, le Personnage politique ou le Héros de roman,
voire l'ami plus âgé, tiennent dans la relation humaine des positions que
nous connaissons. Il y a des périodes où il semble, au sens strict du terme,
que les individus soient hissés sur un piédestal, et adorés comme sauveurs.
Le danger de cet aveuglement, c'est que le personnage imité ou le Héros
adulé, voire le Souverain, ne sont que
des hommes, même s'ils polarisent les attentions et l'obéissance. La
démission de l'homme n'est jamais une voie salutaire puisqu'elle conduit à
l'asservissement et à la ruine de la personnalité. Le réconfort que l'on
éprouve en confiant son sort à celui que l'on considère comme un modèle ou un
sauveur, n'est jamais durable, et en tout cas, jamais suffisant pour
justifier le renoncement à soi. Le sacrifice de soi, dont Hiram a fourni le symbole ce n'est pas
l'indispensable renoncement, mais l'épreuve absolue. Celle de la fragilité
des serments, celle de la faiblesse des hommes, celle de l'inconsistance des
ambitions les plus déterminées. Le spectacle du monde tel que les apparences
le révèlent est désolant précisément parce que tout y paraît à la fois
facile, dérisoire et sordide. Quand ce n'est pas tragique et définitif. Les
héros sont souvent les plus désespérés des hommes. Les femmes se font
infirmières ou élèvent des enfants, ce qui est encore une façon d'espérer
au-delà de la mort. La véritable clé de la vie, c'est le rejet de tout ce qui
nous a fait ce que nous sommes, pour autant que ce que nous sommes
jusqu'alors n'est pas nous. Que sommes-nous si nous ne renaissons pas à
nous-mêmes ? Les alchimistes avaient très bien figuré le passage au noir.
Nous avons aussi notre passage au noir à travers la porte étroite, tout le
long des tentures noires, brodées de larmes d'argent brillant. Qu'est-ce qui
nous guide, sinon cette étoile, projection de la dernière flamme qui brûle en
nous après l'abandon. La chair d'Hiram a quitté ses os, mais l'acacia nous reste,
disions-nous. C'est la vie, qui n'est jamais finie tant qu'on a un cœur qui
bat, un cerveau qui analyse, et des sens pour vibrer au printemps nouveau. Nous
avons tous connu ce sentiment. C'est celui qui s'empare de nous quand nous
percevons clairement que notre liberté passe par l'abandon de tout ce qui
nous a accompagné jusqu'ici. Nous savons qu'il nous faut tout perdre. Mais de
là à supporter sans réaction le lent dépouillement par le temps, il y a une
distance que seuls nos viscères nous révèlent. Je comprends qu'on soit surpris d'entendre au cours de la
cérémonie d'initiation "Ce que tu as appris jusqu'à aujourd'hui n'est
rien comparé à ce qui te reste à apprendre." A vrai dire, c'est pourtant
une banalité. Mais cette banalité prend son relief quand elle s'adresse à un
Vénérable qui a conduit un atelier et qui suppose être au plus près de la
connaissance initiatique. Du reste, que peut-on dire après ces principes
réaffirmés de Liberté, d'égalité ou de fraternité ? Or précisément tout reste
à dire, quand les termes dont on fait usage n'ont plus que des sens
dérisoires. Qui, passé trente-trois ans, peut encore se croire libre au sens
puéril : je fais ce que je veux. Qui hormis quelque sot, et la plupart des
aveugles aux yeux grands ouverts. Etre libre ce ne peut être faire ce que
l'on veut si faire ce que l'on veut signifie faire n'importe quoi. Etre libre
c'est avoir sur soi assez d'emprise pour n'être pas la proie de ses émotions
ni de ses passions. Le sens social et civique du terme, diront les activistes
n'est-il pas le plus important? Qu'est-ce que la liberté civique, si ce n'est
du plus ou du moins. Quant à l'égalité, il suffit de nous regarder pour
comprendre qu'elle ne peut s'entendre que du respect dû à chacun, et de la
noblesse égale des fonctions comme des existences. De toute façon nous
touchons là la véritable conversion que doit opérer le maçon en entrant dans
la voie intérieure. L'enseignement des Maîtres secrets n'est pas dogmatique en ce
sens que c'est un passage. Mais il est à comprendre, et c'est là en quoi
l'épreuve est redoutable. Quelle est la clé qui peut nous ouvrir la porte
sinon celle qui nous est fournie par la nécessité des recommencements. Quand
on a découvert la vanité des choses, et la fragilité des honneurs, et la
futilité des pouvoirs, et la banalité des talents, on peut se demander ce qui
reste. Or il reste le devoir, et qui suffit à tout. On dit parfois qu'en
raison de l'âge symbolique du Maître secret, sa référence est celle de
l'espace. Il y a là une sorte d'artifice pédagogique, qui ne manque pas de
vertu. Dans une certaine mesure, il y a deux sortes de progressivité, la
progressivité linéaire (la succession), et la progressivité volumique
(l'accroissement en tous sens). Est-ce cette nouvelle dimension de la
connaissance que le rituel entend signaler au Maître Secret ? C'est possible.
Je ne jurerais pas des intentions des rédacteurs du rituel, mais ce qui
importe c'est l'ouverture que leurs enseignements nous indiquent. Il est
utile de savoir que celui qui avance n'est pas forcément devenu meilleur ou
plus sage. Il est important de tenir compte pour apprécier d'un spectacle, ou
pour mesurer un objet, de la dimension triple dans l'espace. Au sommaire de cet
ouvrage : Les constitutions
d’Anderson - Constitutions de 1738 et celle de
1815 - L’Orphisme -
Orphée - Le REAA et les influences sur le rite à
travers la Kabbale, le christianisme, la Gnose et les Templiers -
Le Saint Empire - Notion de liberté dans le REAA -
La Tradition grecque, chrétienne et coranique -
le temps quantique et mythique
- Le Christ
chronocrateur - Le mythe de l’Eternel retour -
La Gloire et le Devoir - les devoirs du 4e degré -
La notion de Topos - La justice grecque de l’Antiquité -
Thémis - Platon
- Aristote - Epicure et le stoïcisme -
La Vérité - Parménide et Héraclite -
Platon et Aristote - Heidegger
- Le Rig-Veda - Réflexions sur l’arbre de Vie -
Les Sephiroth - Les trois voiles et les trois piliers -
Les 22 sentiers - La Jérusalem Céleste -
L’imaginal - La civilisation mésopotamienne -
Gilgamesh et son épopée - Zarathoustra prophète du dieu Sagesse -
Les rois achéménides - Dante, sa philosophie son oeuvre -
Maître Eckhart, son oeuvre, les traités et le livre de la consolation
divine - Jacob Böhme, sa vie, son oeuvre et sa
doctrine di bien et du mal - Spinoza ou le philosophe incompris -
La théorie des passions de Spinoza
- |
la tradition initiatique |
Patrick negrier |
EDITION
IVOIRE – CLAIR |
2001 |
La
tradition initiatique désigne le courant spirituel parallèle aux traditions
religieuses. Alors que ces dernières se livrent à une interprétation
littérale et allégorique (quant à la méthode) et théologique (quant au
registre sémantique) de l’Écriture sacrée qu’elles confessent et véhiculent,
la tradition initiatique se voue à l’interprétation symbolique et
philosophique des écrits des diverses traditions spirituelles et
métaphysiques. Cette
tradition initiatique, aussi ancienne que l’herméneutique symbolique et
philosophique (elle remonte donc à la Mésopotamie et à l’Égypte du IVème
millénaire avant notre ère), ressurgit dans la Franc-maçonnerie vers 1637,
date à laquelle les loges écossaises de cette corporation professionnelle
chrétienne se transformèrent en loges spéculatives vouées à l’interprétation
symbolique et philosophie de la Bible puis plus tard des autres écrits
traditionnels.
|
la tradition maçonnique & le
culte de mithra |
J.
Noël cordier |
EDITION
LACOUR |
1999 |
||
On retrouve
à l'origine Mithra aussi bien dans le panthéon indou (Mithra védique) que
dans le panthéon iranien (Mithra avestique) où il a tous les attributs d'une
divinité à laquelle est lié un culte. Le Mithra qui s'est imposé dans le
monde gréco-romain semble cependant très différent et les spécialistes
s'opposent sur les rapports exacts entre tous ces concepts. C'est en étudiant
les témoins archéologiques que l'on verra que le nom même de « Mithra »
dans les mystères gréco-romains qui nous intéressent est probablement le seul
rapport avec les cultes indous ou iraniens et que le mithriacisme n'est pas
plus une religion que la franc-maçonnerie, même s'il utilise comme elle des
symboles et des noms issus des religions. Il faut revenir en fait à
l'étymologie : en védique mitra signifie « ami » masculin,
« alliance » ou « amitié » au neutre ; l'avestique mitra
désigne le « contrat ». C'est donc une abstraction qui a évolué en
divinité, phénomène bien attesté par ailleurs (comme Fides chez les
Romains) et le mithriacisme gréco-romain peut être analysé comme un retour à
l'origine du nom, à la notion de contrat ou d'alliance, entre les hommes
d'une part, et entre Dieu et les hommes d'autre part. Tout d'abord
il faut souligner avec force qu'un mithræum n'est pas un temple ; il
n'en a aucune des caractéristiques et en particulier il ne possède pas de
chœur, naos ou « saint des saints » qui serait la demeure du dieu,
réservé à son seul usage ou à celui du prêtre, élément constant dans toutes
les religions de toutes les civilisations. Voilà bien là une des preuves
formelles que le mithriacisme n'est pas une religion. Un mithræum
est toujours un lieu souterrain ou semi-enterré ; certains ont même été
aménagés dans des grottes, quand c'était possible, ou au moins dans des sites
rupestres, en appuyant une partie de l'édifice à une paroi de rocher. Cela
est à rapprocher bien sûr de notre cabinet de réflexion ou d'un « lieu
caché et connu des seuls initiés ». C'est aussi le symbole de la terre.
Autre parallèle, le plafond, souvent peint et stuqué, était constellé à
l'image du firmament, comme dans nos temples ; parfois un zodiaque pouvait
l’illustrer, ou bien la voûte pouvait être percée de sept cavités circulaires
symbolisant la lumière des planètes. Des auteurs antiques, Numenius,
puis Porphyre, nous expliquent d'ailleurs que la grotte mithriaque est une « image
du monde » Le mithræum est une salle centrée autour d'une
double fonction : réunion des adeptes pour un rituel symbolisé par la stèle
représentant le sacrifice du taureau, suivie d'un repas pris en commun. Le
local est toujours organisé autour d'une allée centrale avec de part et
d'autre deux banquettes où les convives pouvaient prendre leur repas
allongés. Tenue et agape étaient donc réalisées dans le même lieu, une fois
la stèle du fond cachée ou retournée, montrant alors parfois une
représentation du repas de Mithra avec le Soleil, c'est-à-dire de l'initié
avec la lumière. Autrement dit, une fois les feux éteints et le tableau de
loge retiré, les frères pouvaient participer à l'agape. Car cette
fameuse stèle ressemble furieusement à un tableau de loge : son iconographie
centrale est la « tauroctonie », Mithra sacrifiant le taureau, scène
entourée de personnages et de panneaux à scène multiples qui constituent la
trame d'un mythe au même titre que celui d'Hiram et qui, avec des symboles
proches, cherche à nous faire prendre conscience des mêmes concepts. Un
rapprochement trop rapide avec les sacrifices gréco-romains pourrait faire
croire à la représentation d'une scène qui était effectuée réellement. Il
n'en est rien, et même les Chrétiens, parmi les plus farouches opposants au
mithriacisme, n'ont jamais mentionné la réalité du sacrifice d'un taureau.
Aucun témoin archéologique ne permet d'ailleurs de le présenter comme tel. Il faut
chercher plutôt dans le domaine symbolique. Mithra, c'est l'initié, le
franc-maçon ; le taureau, c'est l'animal lunaire, l'animal primordial dont le
sacrifice, d'après Jung, « permet à l'homme de triompher de ses passions
primitives (…) après une cérémonie d'initiation ». Il s'agit de tuer la
bête intérieure. « Le taureau est la force incontrôlée sur laquelle une
personne évoluée tend à exercer sa maîtrise ». On est là en plein dans le mythe d'Hiram :
l'initié doit mourir symboliquement avant de renaître à la maîtrise. Mithra
sacrifiant le taureau, c'est l'initié qui, ayant vaincu ses passions et
soumis sa volonté, montre que le maître Maçon, parvenu à la sagesse, est
en mesure d'approcher la Connaissance. On a aussi pu vérifier
archéologiquement dans certains mithræa un dispositif
d'ensevelissement rituel, cavité ou auge taillée pouvant contenir un homme
allongé. La « tauroctonie
» est entourée d'autres symboles, qui, comme dans nos tableaux de loge,
concourent à recréer un espace et un temps sacré, indépendants du monde
profane. De part et d'autre du groupe central, deux personnages tiennent
respectivement une torche levée et une torche abaissée ; ce sont les « dadophores
», Cautès et Cautopatès, qui symbolisent le soleil levant et le soleil
couchant, l'orient et l'occident. Le sacrifice du taureau est toujours
représenté face à Cautès, donc face à l'orient, ce qui concours à orienter
symboliquement le mithræum de la même manière qu'une loge maçonnique
: l'initié, comme celui qui joue le rôle d'Hiram, meurt puis renaît face à la
lumière de l'orient qui est dévoilée chez nous promptement par le Vénérable
Maître des cérémonies. Un espace sacré est donc bien recréé, défini par ses
points cardinaux.
Le scorpion
est aussi, par sa nature même d'animal venimeux, une évocation de la mort. On
peut également le relier à l'eau, troisième de nos quatre éléments,
par sa position zodiacale. Certaines stèles montrent d'ailleurs un crabe
(cancer) à côté ou à la place du scorpion. Quant au serpent, c'est
aussi, parmi ses très riches significations, un symbole de la mort. Il est
perçu également comme maître du mouvement, surtout à travers son équivalence
au dragon, animal de l'air, dernier de nos quatre éléments.
Enfin, si le détail du rituel initiatique pratiqué dans les mithræa
nous échappe encore, on sait au moins qu'il y avait sept postes dans la
hiérarchie de ce qu'on pourrait appeler les « officiers de la loge
mithriaque » ; on était successivement « Corbeau
» (corax), « Fiancé » (nymphus), « Soldat
» (miles), « Lion » (leo), « Perse » (perses), « Courrier du Soleil » (heliodromus) et enfin « Père » (pater) : « sept la rendent juste et parfaite ». Parmi les simples initiés, on relève aussi le titre de
Maître (magister). |
LA TRADITION ET LES SOURCES SOUTERRAINES DE LA FRANC-MAÇONNERIE – MITHRA ET LE TAROT |
Charles Imbert |
Edition Véga |
2009 |
L’ouvrage rapproche franc-maçonnerie et tarot, en mettant
en exergue leurs origines, semble-t-il communes : la statuaire et les
symboles de la religion mithraïque, un temps concurrente du christianisme.
S’il est convenu que la franc-maçonnerie spéculative moderne a été inventée
en 1717, il n’en est pas moins vrai que sa symbolique et nombre de ses
concepts s’enracinent dans des traditions venant de beaucoup plus loin dans
le temps. Parmi celles-ci, le tarot, apparu tel que nous le connaissons à la
Renaissance. Mais
le tarot lui-même est issu de concepts du mithraïsme. Celle-ci, bien
qu’occultée depuis l’émergence du christianisme, a survécu de manière
“clandestine” ; sa conception du monde perdure, malgré “l’orthodoxie”,
et est réapparue régulièrement à travers l’histoire. La franc-maçonnerie,
selon l’auteur, est l’un des réceptacles de cette conception du monde. Cette
recherche d’antériorité et cette évocation d’un très ancien état d’esprit
s’appuient sur une démonstration érudite qui met à mal la vision matérialiste
et “rationnelle” de la franc-maçonnerie. Le
premier concurrent sérieux du christianisme fut, avant le manichéisme, le
culte de Mithra, qui était un dieu du panthéon mazdéen. Selon Plutarque, il
fut transmis à l’Occident par des pirates asiatiques et phrygiens. Il
conservait les problèmes dus à la souillure ; elle demandait le respect
des éléments, la propreté du corps allant avec celle de l’esprit et de la
nature. De plus, le mithraïsme essayait de concilier métaphysique et science,
ce que recherchent encore certaines sociétés secrètes, comme diverses
organisations rosicruciennes. Censé
être né un 25 décembre, les repas conviviaux de ses adeptes tenus en son
honneur comportaient le partage du pain et du vin. Mithra protégeait
effectivement l’âme des justes contre les démons ; et la création de Mazda
contre les devas qui peuplent les ténèbres soumis à Ahriman ; il
détenait une position importante dans le calendrier, le seizième jour mensuel
lui étant consacré, tandis que le septième mois portait son nom. Les grands
rois perses avaient pour lui une dévotion particulière et il est invoqué dans
les inscriptions d’Artaxerxès à côté d’Ahura-Mazda. On lui offrait des
sacrifices de petit ou de gros bétail, des oiseaux. Ces immolations étaient
précédées ou accompagnées de libations au jus de haoma et de la
récitation des prières rituelles, le faisceau de baguettes à la main. La fête
annuelle de Mithra, le Mithrakana, était célèbre dans toute l’Asie. Les
adeptes de la religion de Mithra vivaient en communauté et partageaient tous
leurs biens. Le corps, véhicule de l’âme, n’avait qu’une importance relative
et la terre était considérée comme un lieu d’exil. La propriété n’était donc
pas entourée de prestige et le pouvoir paraissait un fardeau. Dès sa
naissance, l’enfant était trempé dans l’eau, puis on pressait sur sa bouche
un peu de suc d’un arbuste appelé haoma. Un astrologue regardait la
position des astres à l’heure de sa venue au monde, et selon la place des
planètes, attribuait un nom à l’enfant. A sept ans, mâle ou femelle, il
devait porter une ceinture en signe de la pureté. A quinze ans, il revêtait
une tunique blanche, faite de coton ou de laine, le lin étant réservé aux
cérémonies de sacrifices. A trente-trois ans, il choisissait d’aborder
l’initiation finale pour devenir prêtre instructeur ou de demeurer dans la
société. Sa décision était libre de toute entrave et était ensuite
parfaitement respectée. Il
existait douze degrés initiatiques, ouverts à tous, sans distinction de sexe
ou de rang social. Les mystes devaient dispenser le savoir connu du monde et
l’égalité entre eux, en dehors des cérémonies, était totale, le néophyte
étant traité de la même façon que le plus grand initié dans la communauté. Le
premier grade, celui de soldat, symbolisé par une marque de cendres sur le
front et la présentation au bout d’une épée d’une couronne de feuillages,
correspondait à la lutte intelligente contre les forces sombres. L’arme
représentait celle qui devait combattre le taureau. Le deuxième grade, celui
du taureau, symbolisé par la remise de l’épée par un homme et la pose de la
couronne sur la tête par une femme, correspondait à la recherche de la vérité
par la lutte et la raison. Le troisième grade, celui du lion, symbolisé par
le dressage figuré de cet animal par le myste avec un fouet, correspondait à
la purification, la lutte contre les instincts. Les grades quatrième,
cinquième et sixième correspondaient à l’instruction astrologique et aux
études intellectuelles. Les
grades septième, huitième et neuvième, grades solaires, correspondaient à la
transmission des secrets théologiques et ésotériques. A ce niveau, le
candidat à l’initiation arrivait à son âge de trente-trois ans. Il pouvait
alors choisir de s’arrêter ou de continuer. Dans le deuxième cas, il devait
affronter le taureau, le tuer, manger sa chair et boire son sang. Plus tard,
au temps de la grandeur de la religion de Mithra, ce rite sanglant fut
remplacé par un repas symbolique de pains ronds, marqués d’une croix de
cendres : le pain représentait le corps, la terre ; les cendres
l’élément pur, le feu, le sang. Le
jour sanctifié du taureau était le dimanche, les équinoxes jours
fériés ; à leur mort, les fidèles recevaient un viatique qui les préparait
au grand voyage. Au sommaire de cet ouvrage : Les origines - les constitutions d’Anderson - le Bateleur du tarot de Marseille - Le secret maçonnique et le dévoilement - La famille des Stuarts et les roses rouges - le crypto temple - la Trinité et son origine - le concile qui instaura le dogme - la carpe, le lapin et le chapeau - le monothéisme - Royauté des templiers des débuts à la fin - le reniement de Jésus - cachons la croyance en parlant d’idoles - Eglise et maçonnerie - la guerre de cent ans - la jacquerie - Dissolvons et coagulons - le Pape et son institution - le Chrisme et son mystère - une religion astrologique - la radiesthésie et la synchronicité - rôle des planètes - L’Heptachord et Apollon, dieu du soleil - Une histoire d’architecte roi et de roi architecte - la mort d’Hiram - les diverses sources historiques, bibliques et mythiques - Le roi de Justice - légitimités archétypiques - Royauté et justice - Salomon - le Prêtre roi - Prêtre et exilarque - le Kyrios - les esséniens - Pensée unique, société unique et secret unique - les sociétés secrètes dans l’Antiquité - les différents secrets - La Maçonnerie est-elle secrète, initiatique, hiérarchique ou alchimique ? - le Maitre de loge - La lame 9 : L’ermite et le temps - Divination et religion - les références intérieures et extérieures - le mythe, cette mécanique complexe - la précognition en question - L’enrichissement des thèmes de la maçonnerie - Références bibliques et mythologiques - Apollon - Le retour de l’Antiquité en Occident - Dionysos et ses origines - le lion et le taureau - les colonnes Alpha et Beth - Elagabal - les signes maçonniques et les Old Charges - les signes pénaux dans le Tarot - Ordonnances des maçons d’York - la guilde des charpentiers de Norwich - les manuscrits Sloane, Cooke, William Watson, Régius, le manuscrit des archives d’Edimbourg, celui de Trinity Collège, celui de Chetwode Crawley et celui de Graham - La mort d’Hiram - les rayons de la roue - l’Orphisme - L’égrégore en Franc-maçonnerie et dans d’autres traditions - les égrégores lumineux - les reliques - la morale maçonnique - intemporalité de la quête des fondements moraux - les métaux - la charité - les sources de la morale vaticane - le temple et son symbolisme - le vitruvianisme - qu’y avait-il dans les ruines du Temple ? - Emeute au Mont des oliviers - Orient et Occident - le mythe du Temple - les Cathédrales - la grande Ziggourat de Babylone - Le mot de passe est le vrai nom de l’étoile - la lettre dans l’étoile - un astre flamboyant - épistémologie - la constellation de la Vierge - Fraternité et sorité - la misogynie - le dysmorphisme sexuel, source de problème - le Livre de l’homme et celui de la femme - le damier - Le Notre Père, une prière mithraïque - la prière, mode de rapport religieux - la phase bonus -La Croix-Rouge - un traumatisme compassionnel - secours aux blesses - un organisme neutre et humanitaire - une légende maçonnique - les maçons célèbres - Voir la lumière - les expériences de la lumière - l’assiduité maçonnique - la catéchisme maçonnique - perfectibilité et légitimité - que faire pour se perfectionner ? - la voie initiatique - Laisser passer les influx - le Retournement - le Kairos - |
la tulip |
Patrick
negrier |
EDITION
IVOIRE – CLAIR |
2005 |
||
Le 20 mai 1641 à Newcastle en Angleterre la loge
maçonnique écossaise d’Edimbourg reçut comme maçon accepté Robert Moray.
Celui-ci fut-il reçu en loge maçonnique au rite anglican des Anciens devoirs
(qui était alors pratiqué par certaines loges écossaises comme l’a montré le
professeur David Stevenson) ou bien au rite écossais et calviniste
presbytérien du Mot de maçon ? Deux faits pourraient en apparence
laisser penser que R. Moray fut reçu au rite du Mot de maçon. D’abord il
était écossais et collabora avec les écossais calvinistes presbytériens (covenantaires) ;
et ensuite une addition d’une encre différente à une note de John Evelyn sur
le Mot de maçon énonce que R. Moray aurait parlé du Mot de maçon à John
Evelyn. Cependant trois autres faits contradictoires
avec les deux faits que nous venons de mentionner empêchent de penser que R.
Moray fut reçu en loge maçonnique au rite du Mot de maçon. Tout d’abord en
1641 la loge d’Edimbourg ne pratiquait pas le rite du Mot de maçon mais le
rite d’origine anglaise et anglicane des Anciens devoirs. En effet en 1641 et
selon la documentation historique actuellement connue seules deux loges
maçonniques écossaises pratiquaient le rite du Mot de maçon : la loge de
Kilwinning et la loge de Perth. D’ailleurs la pratique du rite du Mot de
maçon n’apparaît dans la loge d’Edimbourg Mary’ chapel qu’en 1715 .
Ensuite R. Moray présentait son pentacle comme sa « marque de
maçon » : or à cause de l’iconoclasme calviniste les maçons calvinistes
presbytériens d’Ecosse pratiquant le rite presbytérien du Mot de maçon ne possédaient
pas de marque maçonnique ; tout au plus peut-on admettre qu’au XVIIème siècle
seuls les maçons écossais de confession arminienne ou épiscopalienne, qui
pratiquaient donc le rite des Anciens devoirs, possédaient des marques. Enfin
dernier argument : la marque maçonnique de R. Moray représentait un
pentacle, symbole qui au XVIIème siècle était totalement étranger au rite
presbytérien du Mot de maçon, lequel en 1641 se réduisait encore,
conformément au principe réformé du « Sola Scriptura », à des matériaux
exclusivement tirés de la Bible et en l’occurrence à Galates 2,9 et à I Rois
7,21 : la pratique de la « griffe » (poignée de main) accompagnée
de la communication des deux mots de passe Boaz et Jakin qui étaient les noms
des deux « colonnes » du temple de Jérusalem. Pour toutes ces
raisons d’ordre historique nous sommes conduits à conclure que Robert Moray
ne fut pas reçu en loge au rite du Mot de maçon mais bel et bien au rite des
Anciens devoirs comme cela fut d’ailleurs également le cas d’Elias Ashmole en
1646. |
LA TRADITION ET LA CONNAISSANCE PRIMORDIALE |
Paul
NAUDON |
DERVY |
1973 |
Y
est expliqué le courant occidental de la tradition et ses sources, de Jésus à
la Renaissance, la purification, la gnose, le catharisme, le tarot, Rabelais,
la médecine hermétique, la Rose-croix, les associations initiatiques, la
transcendance et l’immanence, l’immortalité de l’âme, l’ésotérisme comme
langage de la tradition, le sel rabelaisien, le cercle, le Tau, la lettre G,
le vin, les arts divinatoires et la quintessence rabelaisienne. La
tradition fait naître François Rabelais en 1394 à la Devinière, à une portée
de fusil de l'Abbaye de Seuilly, où il acquiert les premiers rudiments
scolaires. Il trace dans Gargantua une joyeuse satyre de ses premières
études et de la théologie scolastique qui lui a été infligée au cours de
son noviciat de moine franciscain. Après avoir jeté son froc de moine pour
prendre celui de prêtre séculier, Il se fait inscrire à la faculté de
Médecine de Montpellier. Puis il part à Lyon, comme médecin, à l'Hôtel Dieu
de Notre Dame de la Pitié du Pont du Rhône. Mais son poste de médecin et ses
recherches de savant lui rapportent peu. Il n'est donc pas riche. Mais,
que peut-on dire de sérieux sur Rabelais dans notre langage sérieux ? On ne
saurait parler de lui quand on ne parle pas comme lui. Et seul Coluche aurait
osé dire quelle partie de lui-même Grandgousier se chauffait à un clair
feu de bois, ou celle que Gargantua avait inventé de se torcher d'une manière
révélatrice. Alors, que faire d'un géant du rire, dont le langage est la
substance et l'ivresse ? Que faire de celui par qui le scandale arrive, mais
qui seul, avec Molière peut-être, soutient la comparaison avec quelques
géants étrangers ? Et surtout, comment aborder une réflexion sur Rabelais
avec un regard résolument tourné vers le futur ? Peut-être en se demandant
pourquoi il est impossible d'éviter de réfléchir son propre portrait dans le
miroir qu'est par définition un chef-d'œuvre. Car il n'existe aucun lecteur
sérieux qui n'ait trouvé, dans les silènes, autre chose que sa propre
image.... |
L’AVENTURE MAÇONNIQUE - TRADITION ET MODERNITḖ |
Jacques Branchut |
Dervy |
2017 |
||
Ce qui distingue le
maçon dans la société nouvelle, c’est précisément son initiation ; et notamment les symboles. Que
représentent-ils, dès lors, en valeur absolue ? En quoi cette Initiation
maçonnique, avec sa symbolique, peut-elle nous aider ? L’Initiation est
surtout un acte d’acquisition spirituelle personnelle. Par elle, le profane
doit laisser à l’entrée du Temple tous ses métaux, c’est à dire rejeter les
erreurs et les préjugés du monde extérieur, se mettre à l’unisson d’un amour
universel, se dégager des obstacles créés par la passion, ne plus tenir en
considération les religions, les races, les castes, les clans politiques, les
chapelles religieuses. Cette initiation le rend membre d’une association dont
l’angoisse est d’abord et avant tout l’amélioration matérielle et morale de
tous les hommes. Libéré par ses symboles, le maçon ne veut plus obéir à un
impératif quelconque s’il est d’obligation et étranger à sa conscience. Il
méditera sur tout et n’admettra que ce qui lui semblera valable, son critère
restant l’amour fraternel de tous les hommes. Le résultat est que l’initié est dégagé des
dogmes qui tuent l’âme, la dessèche, et qui aboutissent nécessairement à
l’intolérance, cette source des heurts sociaux, des guerres et des
exclusives. Le maçon doit vivre son initiation, aidé par ses symboles. Renan
disait : « Tout ici-bas n’est que symbole ». L’homme du
XXIe siècle, à tout moment, sans qu’il s’en doute, nage dans un
océan de symboles. Le mathématicien, le physicien, le scientifique, le
technicien ont comme instrument de travail leur symbolisme propre. Le maçon
aussi à ses rites et symboles, sources de son initiation. Le point important,
c’est que ce symbolisme est à l’inverse du dogme. Or le dogme est le frein
essentiel au progrès spirituel. Dans notre siècle de progrès constant, la
symbolique maçonnique par l’Initiation se doit de contribuer à ce progrès par
le dedans. Essentiellement progressiste, la Franc-Maçonnerie ne peut faillir
à ce devoir de promotion humaine. Le dogme est un symbole qui s’est sclérosé,
dévitalisé. Il est imposé
comme vérité intangible à des adeptes dont on requiert avant tout
l’obéissance aveugle, la foi. On inculque à d’autres des vérités, considérées
comme telles par un petit nombre. La faculté de penser, dans ces conditions,
est l’apanage d’une caste. C’est ce que nous constatons dans les symboles et
rites religieux. Au départ, l’idée symbolique, vécue par chacun, était une
vérité vivante, admise par chacun des adeptes. Dans un deuxième temps, cette
idée est devenu une sorte de réflexe conditionné ; à l’église, au
Temple, le symbole a créé une attitude rituelle qui est devenue l’essentiel,
à la place de l’Idée, peu à peu oubliée. C’est cela qu’il nous faut
éviter ; c’est par là que la symbolique maçonnique peut aider à la
véritable Initiation vécue. Quelle place cet Ordre initiatique peut-il avoir
dans le monde d’aujourd’hui, si narcissique ? Sa mission peut être définie de la manière
suivante. Chaque Franc-Maçon doit d’abord construire en lui un Temple qui
doit être son propre chef d’œuvre. Un Temple par définition est le réceptacle
du Sacré, c’est le Graal. Pour cela, il faut vaincre l’ignorance, l’orgueil
et le fanatisme, les trois démons de l’Homme. Nos symboles et nos rituels sont
les outils qui permettent cette réalisation. Cette construction mentale
permet à l’initié d’approcher une sérénité symbolisée par la Sagesse, la
Force et la Beauté qui lui permettra de participer au chantier en apportant
sa pierre. Ce chantier est la construction du Temple de l’Humanité. Par l’initiation, l’Ordre maçonnique éveille des
hommes liés entre eux par l’idéal maçonnique qui est d’améliorer la condition
humaine en l’affranchissant des dogmes et des égoïsmes qui asservissent
l’humanité. Voilà essentiellement ce que doivent combattre tous les
Francs-Maçons de toutes obédiences sur la surface du globe. C’est cet idéal
humaniste qui semble être l’essentiel de l’œuvre maçonnique et s’il est
important de ne pas le perdre de vue, il encore plus important de le défendre
dans le monde profane. Cela prend tout son sens, aujourd’hui, où des libertés
fondamentales peuvent être notamment sacrifiées sur l’hôtel de la lutte
contre le terrorisme. Jusqu’où irons nos concessions alimentées par nos peurs
nombrilistes et égoïstes de nantis? Les mythes fondateurs de la Franc-Maçonnerie
prennent leurs sources dans la tradition hermétique issue des anciens
égyptiens et des arabes. Orphiques et pythagoricienne, héritage de la période
hellénistique. Puis Kabbaliste avec l’apport hébraïque et Johannite gnostique
avec le christianisme primitif. Ces mythes se nourrissent des légendes
bibliques et notamment hiramiques. De
ce point de vue, notre Ordre traditionnel initiatique a toujours sa place
dans le monde moderne car la tyrannie, le mensonge, la désinformation et le
fanatisme sont toujours d’actualité. La technologie moderne a été un levier
considérable pour aveugler, désinformer et maintenir les foules dans
l’ignorance et le fanatisme. Or aujourd’hui, on s’aperçoit, au Moyen Orient,
par exemple, que ces mêmes technologies de l’information ont été le vecteur
principal de la révolte et d’une prise de conscience de l’état
d’asservissement. Les valeurs sont en pleine mutation à travers la
globalisation et le métissage ethnique, social et mental. Des mythes
fondateurs nouveaux apparaissent à travers l’Internet et les réseaux sociaux.
On peut les deviner en filigrane dans la littérature, le cinéma, les médias.
Il est du devoir de la Franc-Maçonnerie de s’en inquiéter de les identifier,
de les étudier et de s’adapter à la réalité pour poursuivre son œuvre. Dans
notre société actuelle, marquée par la prédominance de l'activité
communicationnelle, la réappropriation des rites, des mythes et des symboles
qui leur sont liés est flagrante. Le « donné social », avec lequel chacun va
structurellement compter, favorise l'engagement organique des uns envers les
autres. C'est-à-dire une forme de tribalisme, voire de communautarisme. Cela
influence fortement le « vivre ensemble » ou le « vivre pour
soi ». Les temps changent et les modèles évoluent sous
l’influence de nouveaux mythes fondateurs antisociaux tels que le
narcissisme, le nombrilisme, l’égoïsme ou l’apologie de l'hédonisme et celle
de l'argent facile. Les conséquences
sociales en Europe sont flagrantes, le monde anglo-saxon a déjà subi cet
effet il y a vingt ans. Les membres des associations vieillissent, il y a
toujours plus de Loges et moins de maçons par Loge … La statistique est
implacable. Le nombre de maçons en France est légèrement en hausse (+ 20%)
qu’il y a cinquante ans mais le nombre de Loges a plus que triplé, toutes
obédiences confondues. Le constat est que l'engagement personnel et le don
de Soi n'est plus à la mode. Le monde moderne, basé sur le professionnalisme
et la peur de perdre son emploi a exclu des préoccupations la générosité et
la compassion. Le nombrilisme et l'égoïsme sont aussi encouragés par
l'illusion de la paix sociale et la sécurité qui règnent en Europe depuis
près de cinquante ans. Ce qui a tendance à faire oublier les fantômes du
passé et notamment l'initiative Fonjallaz, (initiative populaire suisse :
«Interdiction des sociétés franc-maçonniques», rejetée par le peuple et les
cantons le 28 novembre 1937).L'espérance n'est plus à la mode. Après les
lendemains qui chantent, le nombrilisme et vivre au jour le jour est devenu
la donne. Espérer est considéré comme rêver. Comme spéculer sur un futur
impossible. Le pessimisme est de rigueur et espérer n'est plus sérieux.
Pourtant, l'espérance c'est d'abord le présent où se crée le futur. Une
confusion est à l'origine de cette attitude. Lorsque l'impatience est
associée à l'espérance, on a le totalitarisme. C'est ce qui différencie les idéologies des
vertus théologales. L'espérance
doit être associée à la foi et à la charité. C’est à ce niveau que les
mythes fondateurs de la Franc-Maçonnerie prennent toute leur importance.
L'homme est non seulement conscient au sens de l’animal, mais il se pense
lui-même, se connaît dans une représentation de lui-même qu'il constitue par
concepts et il se connaît dans des concepts. Le concept est l'idée générale
et la représentation est le tissu formé avec les concepts. D’où cette quête
ontologique du Verbe originel, de la Parole perdue, celle de l’être étant en
soi, celle qui est propre à soi avant de pouvoir parler et d’être en
communication sociale, formatrice, éducatrice, etc. Cette parole source ne
peut se comprendre que dans la raison pure de la logique formelle mais aussi
dans la raison analogique de l’intuition et de la conscience d’être étant,
dans cette forme de logique archaïque qu’est le symbolisme ésotérique
véhiculé par les plus anciennes Traditions de l’Humanité. " Connais-toi toi-même et tu connaîtras
l'Univers et les dieux "
est l'inscription que l'on pouvait lire sur le fronton du temple de la pythie
de Delphes et que Socrate a adoptée pour devise. Une telle phrase est pleine
de promesses pour le franc-maçon en quête de spiritualité car elle lui fait
prendre conscience que la connaissance parfaite de soi-même donne confiance
en soi et permets de connaître ses forces et ses faiblesses, ses talents et
ses défauts. Cette connaissance de ses propres limites est fondamentale car elle
permet de développer ses qualités, de choisir sa voie et finalement de
trouver sa véritable identité et, au fond, sa liberté. Cette découverte
qu’offre l’initiation par la connaissance de soi permet non seulement de
gérer sa vie au sens d’avoir pu trouver son vrai chemin, mais comme le
signale le rituel, de pouvoir faire profiter aux autres de cette Lumière qui
brille en nos cœur, souvenir de nos travaux dans le Temple. Cette Lumière que
nous pouvons offrir est la somme des valeurs accumulées et forgées dans notre
quête de sens. C’est aussi, l’héritage humaniste de la franc-maçonnerie et
c’est enfin, la capacité d’aimer les hommes nos frères et la vie dans sa
beauté car nous avons pris conscience dans le chemin initiatique que nous
faisons partie d’un tout et de cette connaissance naît la compassion,
l’empathie et le respect de soi et des autres. Au
sommaire de cet ouvrage : Esotérisme
et Franc-maçonnerie - Les Old Charges et les Landmarks -
Le Grand Architecte de l’Univers
- La voie intérieure dans le processus initiatique -
Les voyages initiatiques - Les colonnes J et B -
L’Initiation : porte ouverte vers la spiritualité -
La fraternité maçonnique
- Chaîne d’union, houppe
dentelée et lacs d’amour - L’Egrégore -
Le secret maçonnique - L’humilité du maçon -
La notion de centre dans les
trois premiers degrés du REAA - Espace et temps sacrés -
Les approches de la Lumière
- Mozart et les Lumières dans
l’Europe du 18e siècle
- La Lumière dans le temple maçonnique -
René Guénon et la Tradition primordiale -
Tradition et parole perdue
- Sagesse, force et
beauté - Le mithraïsme : exemple d’un ordre
initiatique élaboré dans l’Antiquité
- Le message des deux St
Jean - Connaissance et liberté -
Les vertus maçonniques - |
la voie du franc-maçon |
Jules merias |
EDITION
DERVY |
2000 |
Cet
ouvrage propose des techniques initiatiques pour la pratique de la
Franc-maçonnerie spéculative. Dans
toutes les traditions, les initiations comportent des méthodes destinées à
provoquer la progression de l'initiation virtuelle vers l'initiation
effective. Le présent ouvrage est à notre connaissance le premier à proposer
de telles techniques aux francs-maçons. Cependant, la mise en œuvre de ces
techniques doit découler de la seule demande de l'initiant. Il ne saurait
exister d'offre en ce domaine. L'auteur invite ici le lecteur à vérifier par
sa propre expérience le bien-fondé des techniques opératives de la
Franc-Maçonnerie spéculative. Le travail initiatique exige l'action et non le
bavardage. Les
techniques initiatiques, dont ils sont les supports, découlent d'ailleurs de
ce caractère traditionnel. En outre, il est plus facile de trouver de tels
exercices dans les anciens rituels que dans ceux, délabrés, en usage à notre
époque. L'exposé des techniques initiatiques de la franc-maçonnerie
s'accompagne donc d'une mise en garde quant à l'état du rituel que l'on
utilise. Cette mise en garde se complète de larges extraits des anciens
rituels, mais aussi du texte intégral des instructions du rite le plus
répandu chez les francs-maçons, à savoir le Rite Ecossais Ancien et Accepté.
Ainsi, le lecteur disposera d'une information documentée sur l'initiation
maçonnique. |
la voie initiatique |
Jean
beauchard |
EDITION VEGA |
1984 |
Très
bel ouvrage avec des illustrations couleurs, des schémas et des explications
alchimiques et hermétiques sur les 33 degrés de l’Ecossisme. Les
degrés philosophiques et les grades ultimes du R.E.A.A. : Aréopage,
Consistoire et Conseil Suprême Ouvrage d'Art destiné à la bibliophilie et aux
amoureux du beau livre Conception : Tableaux et Textes de Jean Beauchard - «
Lorsque l'on rentre dans ce parcours, il ne s'agît pas d'un regard platonique
mais d'un regard gourmand, dévoreur, qui révèle la force de la vie qui
s'anime en nous, si nous savons la reconnaître et lui donner substance.
Ce
volume reproduit 10 tableaux conçus et réalisés par Jean Beauchard et
significatifs des degrés du 19° au 33° du Rite Écossais Ancien et Accepté.
Chaque tableau est accompagné d'un texte poétique suggestif et d'une analyse
de son contenu. L'ensemble est préfacé par Patrick-André Chêne et accompagné
de pages de présentation et de conclusion.
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LA VOIE - LA PIERRE, LA CROIX, LA ROSE |
Jean Beauchard |
Edité et mis en page par Jean Beauchard |
2013 |
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La Rose porte une dimension d’une autre nature, profonde, ésotérique en fait. Attirante mais d’accès difficile, fragile, brève, essentielle, elle s’épanouit et se renouvelle dans la lumière de chaque nouveau jour. De cette triplicité peut naitre un monde de relations multiples qui sous-tendront l’ensemble de cet ouvrage. Toutes les voies d’initiations empruntent leurs références aux mêmes principes appartenant à une tradition universelle. Le but commun à tous les initiés est l’acquisition d’une meilleure compréhension de lui-même, de ses motivations, du sens de la vie. Une quête de Lumière. Cette recherche de sens, de connaissance, de Vérité, est représentée dans différentes traditions par une quête de Lumière, et consiste à retrouver : - la Parole perdue – le Verbe créateur et générateur de toutes choses. Cette poursuite du Verbe est le thème de l’hermétisme gnostique et spirituel. Mais cette quête ne peut se dérouler que par étapes successives, dont la première, relève d’un domaine plu prosaïque : comprendre le sens et les secrets du métier de constructeur. Dans la pratique opérative, la quête conduit l’individu à construire son temple, c'est-à-dire son être personnel, en passant de la Pierre brute à la Pierre taillée parfaite, de même que l’alchimiste fait évoluer le minerai vulgaire en or parfait. Maître Hiram, l’architecte reconnu par le Franc-maçonnerie, a préféré la mort, plutôt que de dévoiler à des ouvriers indignes, le mot sacré qui ouvre la chambre des Maîtres. Il fut alors déclaré que le mot des Maîtres serait remplacé par une autre parole, de ce fait, l’ouvrier, le compagnon n’aura de cesse d’améliorer son travail et ses qualités propres, jusqu’à la révélation de la parole substituée dont la connaissance lui ouvrira la porte de la chambre du milieu, celle des créateurs. La Parole permet tout d’abord de nommer pour désigner, puis de comprendre pour établir. Ce n’est là qu’une étape, car dans son parcours, le Franc-maçon rencontrera la Lumière des Rose+Croix. Les « Manifestes » de cette pensée s’adressaient à l’élite intellectuelle du 17e siècle, annonçant une nouvelle ère de connaissance, ce sera le sujet et l’objet de l’un des degrés centraux du Rite Ecossais Ancien et Accepté qui au siècle des Lumières, intégra ce mode de pensée. Le Rose+Croix est un des degrés essentiels du Rite car il en contient la clé et la tonalité. A ce grade il est dit que la Parole est retrouvée. Elle l’est, du moins sous une autre forme, qui procède de l’hermétisme. La Franc-maçonnerie propose une démarche pragmatique de bâtisseur, mais en appelle à des ressources ésotériques. L’ésotérisme induit une notion de secret, il se rapporte à une forme de connaissance intuitive et transcendante (la gnose) par laquelle l’homme parvient à recréer, à son propre niveau, une métaphasique qui trouve ses sources dans la tradition, elle-même fondement du devenir ». Jean Beauchard Le blog de Jean Beauchard est dans la page d’accueil, avec d’autres liens. On peut consulter également le chapitre 22 (tarots), pour y retrouver ses tarots maçonniques et alchimiques. |
la voie de l’initiation maçonnique |
Jean
beauchard |
EDITION
VÉGA |
2004 |
La
pratique des rites et des symboles maçonniques conduit sur une Voie de Connaissance
de soi et permet l’intégration de l’être conscient dans le monde.
Jean
Beauchard
est peintre et écrivain, en plus de nous avoir offert ces magnifiques
planches sur la voie initiatique et la voie de l’initiation, on peut le
retrouver dans les tarots avec son « Tarot maçonnique » et son
« Tarot des alchimistes », deux belles réalisations qui sont
développées dans le Chapitre 22 |
LA
VOIE SUBSTITUÉE |
Jean
BAYLOT |
EDITION
DERVY |
1985 |
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Quant
à la Maçonnerie française, on sait fort bien qu'elle fut traversée de divers
courants dès le XVIIIe siècle : La
seule séparation absolue, après la paupérisation Maçonnique de la première
moitié du XIXe siècle, fut la "voie substituée" (livre de Jean
Baylot) dont l'aboutissement fut le rejet par le Grand Orient de France en
1877 de l'obligation de croyance en Dieu et du Grand Architecte de l'Univers.
Relevant de l'histoire contemporaine, le retour aux sources de la croyance en
Dieu par la Grande Loge Nationale Française, et donc à l'universalité, date
de 1913. La Franc-Maçonnerie est ainsi compatible avec toutes les religions
et ne prêche aucun anticléricalisme. Ce n'est pas non plus le substitut d'une
religion car elle n'impose pas de doctrine théologique et elle refuse tout
débat religieux dans les Loges ; elle n'administre aucun sacrement ; elle ne
prétend pas conduire au salut mais seulement aider ses membres à se réaliser
dans le respect de la foi qui leur est propre. A
la construction Maçonnique matérielle se substitue désormais l'idée d'une
mise en chantier allégorique. Il s'agit de promouvoir les valeurs morales et
spirituelles qui conduisent à un perfectionnement individuel et social, par
un enseignement effectué sous le voile de l'allégorie au moyen de symboles
dont certains peuvent être observés dans diverses religions (triangle, oeil,
lumières, rythmes, voire même formules symboliques). Les cérémonies
pratiquées ne miment en aucune manière un culte mais tendent par l'agencement
des symboles et des présentations orales à une union favorable - dans la
fidélité aux devoirs que le Franc-Maçon a librement contractés - au
perfectionnement moral et spirituel qu'il a entrepris et doit faire partager
à ses Frères. Ainsi se crée ce "Centre de l'Union, et moyen de nouer une amitié sincère entre des personnes qui n'auraient pu que demeurer perpétuellement étrangères" (constitutions 1723). Ces universaux expliquent la diffusion de cette fraternité contribuant à l'amélioration morale et spirituelle de l'humanité, aux fins de mettre en oeuvre un idéal de paix, de tolérance et de fraternité entre tous les hommes, à commencer par les 7 à 8 millions de Francs-Maçons de Tradition. Ainsi, la croyance en Dieu, Grand Architecte de l'Univers, demeure-t-elle, pour toutes les Grandes Loges Indépendantes du monde, le critère essentiel de régularité et de fidélité aux "anciens devoirs". |
la voie symbolique |
Raoul berteaux |
EDITION
EDIMAF |
1992 |
«
La Voie Symbolique » est sans conteste
le plus important des ouvrages de Raoul Berteaux : il le considérait
d’ailleurs comme son testament philosophique, comme le message qu’il voulait
laisser derrière lui.
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la voÛte sacrÉe de la maîtrÎse à la
perfection |
Alain pozarnik |
EDITION
DERVY |
1997 |
||
Le bijou d’Hiram que trouve
Guibulum dans cette première voûte et la première porte de bronze sont des
indices qui indiquent qu’en recherchant encore plus profondément, on trouvera
un trésor. Mais Guibulum est un franc maçon et il sait que cette recherche
dans les profondeurs de son ego sera plus aisée s’il est aidé par ses frères
d’une part, et d’autre part s’il trouve le trésor, il doit le partager :
c’est pour cela qu’il remonte chercher ses compagnons de voyage.
Symboliquement, ( et c’est à mon avis tout l’intérêt de la démarche
symbolique) le franc maçon et plus particulièrement le grand élu sait qu’il
doit prendre conscience de son Moi intime (connais-toi toi-même) mais s’il a
choisi la voie symbolique maçonnique c’est, d’une part qu’il doit se faire
aider des autres et d’autre part, aider ceux-ci dans leurs démarches propres
afin qu’ensemble, plus forts, ils cherchent et peut-être trouvent la vérité.
Enfin, pour parler du bijou qu’il découvre (sur lequel est inscrit le nom
ineffable) il le porte autour du cou avec la face gravée contre sa poitrine.
Guibulum sait donc que le trésor a un rapport avec l’ineffable avant de commencer
la quête collective. Il se garde d’en avertir ses compagnons et conserve
ainsi le secret : seul l’éclat du bijou fait entrevoir aux autres maçons
que Guibulum est déjà initié à un degré supérieur aux autres : ce qui
leur donne envie de le suivre. Symboliquement, si Guibulum
rayonne, en contemplant l’homme de l’extérieur, on ne peut pas connaître le
tétragramme divin allias la vérité, car le nom ineffable est gravé à
l’intérieur sur la face non visible. Le G.L.A.D.U. source secrète de l’homme, se trouve
assurément en son fond mystérieux symbolisé par la voûte sacrée à laquelle
les nuages parviendront. C’est donc après quelques instants de méditation que
Guibulum prononce le mot « Malkuth » (royaume) et que la porte
séphirotique s’ouvre sur une galerie : cette galerie est composée
essentiellement d’un escalier de 3 marches. Puis après un palier triangulaire,
sur la gauche 5 marches pour arriver à un nouveau palier triangulaire sur la
droite puis 7 marches et un dernier palier triangulaire sur la gauche et
enfin 9 marches. Cette descente progressive dont le nombre de marches évoque
la batterie du Grand Elu de la Voûte Sacrée est une descente progressive vers
le centre matriciel : elle s’inscrit dans une courbe sinueuse : ce
qui signifie que cette quête sur soi-même n’est pas évidente. l’auteur estime
qu’il s’agit en même temps « d’une récapitulation à rebours dont la
psychologie des profondeurs assimile le premier palier à la conscience claire
du moi, le second à l’appropriation du soi collectif, le troisième à la
fusion du soi collectif et l’arrivée à la syzygie primordiale, explorée dans
les 9 voûtes successives ». |
la vraiE maçonnerie et la cÉleste
culture |
Fabre
d’olivet |
EDITION
La Proue |
1973 |
Auteur
de « La langue hébraïque restituée » cet auteur ésotériste et franc-maçon
très actif nous a laissé des ouvrages de réflexions. Ce livre nous parle des
divers grades d’une certaine maçonnerie céleste et nous invite au solstice
d’hiver et à l’équinoxe de printemps. Antoine
Fabre d’Olivet est un écrivain, philologue et occultiste français.
L’importante partie de sa production qu’il a, comme écrivain et philologue,
consacrée à la langue occitane, fait de lui un des précurseurs de la
renaissance du Félibrige. Après
la faillite de la maison familiale, Fabre d’Olivet tente de vivre de sa plume
en fondant plusieurs journaux, parmi lesquels L’Invisible et Le Palladium de
la Constitution. Il
publie un roman et plusieurs œuvres musicales. S’intéressant de plus en plus
à la théosophie et à la philologie, il prépare La Langue hébraïque restituée
et travaille sur La Musique expliquée À
la fin de sa vie, il fonde un culte nouveau, le culte théodoxique, sur lequel
il publie deux ouvrages importants, L’Histoire philosophique du genre humain
et La Théodoxie universelle |
LE CABINET DE RÉFLEXION
- N° 32 - |
DIDIER MICHAUD |
Edition LA MAISON DE VIE |
2009 |
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Le cabinet de réflexion s'inscrit dans le programme de cette
pédagogie. Le postulant y trouve la solitude, l'obscurité, le silence,
l'immobilité et parfois le froid. Ces états privilégient la confrontation
avec lui-même et cette confrontation est généralement difficile pour le
profane. Ce que le passage dans le cabinet de réflexion lui impose de vivre
est le traitement de sa peur, par la stimulation de sa propre peur. La
compagnie muette du crâne illustre le passé et son propre futur. Dans le
cabinet de réflexion, le candidat doit répondre par écrit à des questions et
rédiger son testament moral et philosophique. Le nombre et le libellé des
questions ont varié selon les époques. Actuellement, ces questions concernent
les devoirs de l'homme envers lui-même, sa famille, sa patrie, l'humanité.
Dans la Franc-Maçonnerie libérale, la question des devoirs envers Dieu a été
supprimée. La rédaction du testament moral et philosophique permet au candidat de
faire le point sur lui-même et sur ce qu'il estime essentiel. Quelle que soit
la qualité de ce qu'il rédige, cette démarche est fondamentale dans le
processus de l'initiation maçonnique. En sortant du cabinet
de réflexion, le candidat sera considéré comme ayant subi l'épreuve de la
terre. Tous feront semblant d'y croire et toute la cérémonie initiatique se
déroulera comme si le candidat avait été transformé par cette épreuve.
"Ici, tout est symbole". Ce "comme si" n'est
mensonge que si l'on refuse de jouer correctement le jeu. Se prendre au jeu,
c'est à dire ignorer que l'on joue, ou bien ne pas vouloir l'admettre, est
éminemment dangereux parce que le comportement peut dériver vers la
schizophrénie. Alors adieu l'éveil, tout ne sera qu'illusion. Ce "comme
si" est vérité et clé d'une pédagogie qui a fait ses preuves, à
condition d'être vécu en toute simplicité, en toute humilité, pour ce qu'il
est et rien de plus. Comme cela et seulement comme cela pourra peut-être
surgir l'éveil, par la suite. Comment en effet
prétendre sérieusement que les épreuves rituelles transforment réellement,
immédiatement ou à terme, celui qui les subit ? Le cabinet de réflexion est
un décor de théâtre. Il suggère ce qu'il ne peut être réellement. Ce petit
cagibi, dans le meilleur des cas, ce coin de cave, décoré avec des figures
symboliques est tout à fait dérisoire relativement aux prétentions affirmées
par le rituel. Mais c'est justement là que réside sa signification
essentielle. Fermer les yeux sur l'aspect dérisoire,
procède d'une attitude "bigote" à l'égard du rituel. Ouvrir
les yeux sur le "dérisoire" pour en pénétrer la
signification, là est la voie de l'éveil. Ce n'est souvent pas simple. Cela
implique une remise en question des réflexes mentaux acquis. Comment prendre
au sérieux ce qui ne l'est pas en apparence. Et comment ne pas prendre au
sérieux ce qui semble l'être ? Tant de gens ne parviennent pas à répondre à
ces questions. Pourtant
ces questions ne restent sans réponses que dans le contexte d'une sémantique
déterminée. Changez le contexte, posez de nouveaux repères et elles ne se
poseront même plus. Les rituels et la franc-maçonnerie répètent qu'ils sont à la recherche
de la vérité, sans d'ailleurs la définir. Des mandarins de l'intelligentsia
maçonnique, il y en a, ont décrété que cette vérité était inaccessible, ce
que dément formellement l'expérience vécue des sages et des saints de tous
les temps. Forts de cette affirmation des autorités
officielles de l'Ordre, certains maçons sont à la recherche d'une vérité
inaccessible et par ailleurs sans contenu, ce qui les sécurise
indiscutablement. Et c'est très bien ainsi, car hélas, la vérité est
incurablement sacrilège. Elle inquiète, bien plus, elle dérange ... Dire qu'en maçonnerie il n'y a ni
initiation réelle, ni processus initiatique authentique, mais seulement une
incitation, c'est subversif et pour beaucoup, inacceptable. Pourtant,
l'histoire est là, qui rappelle brutalement le vécu de l'expérience humaine
depuis ses origines. Il n'est donc pas sacrilège de dire ce qu'est la vérité initiatique, à
quoi elle répond, sa finalité, ni d'aborder la spiritualité qui découle d'un
processus aboutissant à l'initiation. Et il n'est pas blasphématoire de
souligner que c'est de ce processus initiatique que naquirent les dieux et
les religions; et que le christianisme lui-même est issu des mythologies qui
le précédèrent. Ces religions explicitaient, parfois
maladroitement, ce qu'avait révélé l'expérience psychique fortuite subie par
l'homo sapiens et qui, renouvelée volontairement puis organisée, était
devenue l'initiation. Au
travers de sa conscience considérablement élargie, l'homme y avait trouvé compréhension
de son propre univers et apaisement de l'angoisse qui l'étreignait devant les
forces incontrôlables de la nature. Il en fit donc rapidement une institution
qui dégagea une élite : les initiés. Ainsi s'établit la tradition
initiatique, véhicule des moyens essentiels qui conditionnent
l'épanouissement complet de l'individu qui est, en tant que tel, le devenir
de l'espèce. Ceci est la vocation
de l'Ordre maçonnique, porteur des symboles fondamentaux qui expriment les
désirs et les espoirs de l'homme, depuis qu'il s'est révélé à lui-même être
une personne. Chacun de nous est donc le seul artisan de son évolution
possible et nul secours ne peut être attendu de l'extérieur. L’auteur
y développe : La terre, la mort, la renaissance, le testament
philosophique, la bougie, la lumière, le coq, le phénix, le crâne, la faux,
le sablier, le sel, le soufre, le mercure, le miroir, le pain, l’eau,
vigilance, persévérance, V.I.T.R.I.O.L, le parfum et l’encens. |
LE
CABINET DE RÉFLEXION – UN VOYAGE INTÉRIEUR |
PERCY
JOHN HARVEY |
ÉDITION
DERVY |
2010 |
L’itinéraire
initiatique du franc-maçon dans le cadre du Rite Ecossais Ancien et
Accepté, ou au Rite de Memphis- Misraïm, comporte des parcours divers
et, entre autres, des passages symboliques par des mondes souterrains dont
l’emblème est la caverne. Le
premier d’entre eux est figuré par le cabinet de réflexion qui correspond à
la phase de séparation destinée à la préparation du candidat. Il est en
quelque sorte « l’antichambre » de l’initiation. Il est donc
nécessaire de mettre en évidence cette première étape sur laquelle reposera
toute la suite du cheminement initiatique. Fondé
sur l’analyse picturale, le livre de Percy John Harvey expose et
explicite les symboles et les mécanismes symboliques qui sont à l’œuvre
durant l’épreuve de la terre, qui représente la traversée souterraine du
postulant jusqu’au moment de sa renaissance symbolique, cet instant qui
débute dès le franchissement de la porte du Temple. Un
ouvrage qui permet de revisiter le Cabinet de Réflexion afin de revivre avec
un autre regard cette expérience fondatrice pour l’homme. L’ouvrage décortique les sujets suivants : Les mystères d’Eleusis, le passage sous la bandeau, le
labyrinthe initiatique et celui de Dédale, le mandala, le labyrinthe et la
caverne, l’abandon des métaux dans la loge et hors de la loge, les métaux et
les planètes, le cabinet de réflexion avec ses séquences de purifications et
de réflexions, la voie alchimique et la voie maçonnique, le monde chtonien et
celui de Cybèle, la représentation allégorique de la naissance et de la mort,
la caverne et la montagne, la caverne de Platon, les chandelles, le crâne et
le miroir, les vanités, la Prudence, le miroir et l’initiation, la carrière
et la mine, V.I.T.R.I.O.L emblème hermétique du cabinet de réflexions,
L’Azoth d’Hermès, la Tabula Smaragdina, la table d’émeraude et ses textes, le
faux miroir de Magritte, le temps linéaire et le temps circulaire, le
sablier, l’épreuve de la Terre, la femme de Loth, la métanoïa, le testament
philosophique, Cénesthésie du cabinet de réflexion, entretien de Jésus avec
Nicodème, la régression symbolique, la vêture du postulant, son entrée dans
le Temple et sa renaissance,…. |
LE
CABINET DE RÉFLEXION – UN ITINÉRAIRE MAÇONNIQUE |
Jean-Luc Adde |
Edition Cartouche |
2012 |
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|
LE
CANTIQUE DES CANTIQUES - RITUEL
INITIATIQUE - N° 73 |
Michel
Lapidus |
Edition
Maison de Vie |
2016 |
S'il
y a bien un texte déroutant dans la Bible, c'est le Cantique des cantiques.
Reprenant la traduction de ce texte difficile, Michel Lapidus l'aborde ici en
tant qu'oeuvre initiatique. Son interprétation approfondit le sens symbolique
et ésotérique de cette oeuvre en s'appuyant à la fois sur une traduction
suivie donnant le sens le plus couramment adopté par les différents
traducteurs l'ayant précédé, et une traduction littérale entièrement nouvelle
qui reste au plus près des mots, sans parti pris dogmatique. Ainsi
parvient-il à entrer dans le jardin hermétiquement clos du Cantique des
cantiques et à nous faire goûter la saveur du la
saveur du secret qui l'irrigue On
trouve de grandes différences dans les
interprétations du Cantique des Cantiques. À la vérité, elles diffèrent parce
que le Cantique des Cantiques ressemble à une serrure dont on aurait perdu la
clé». Ainsi s’exprime Saadia ben Joseph, un commentateur juif du 10e siècle.
Il y a bien une énigme du Cantique, qui apparaît dès qu’on envisage
l’histoire de son interprétation depuis ses débuts. À de rares exceptions
près (comme Théodore de Mopsueste vers 400), les Anciens ont lu naturellement
le Cantique comme une allégorie de l'amour entre Dieu et ses fidèles
(envisagés collectivement ou individuellement): pour les Pères de l’Église et
les Médiévaux, comme pour les rabbins, la portée symbolique du Cantique était
une évidence. C'est d’ailleurs ce mode de lecture qui a permis au Cantique de
devenir la matrice scripturaire de la mystique chrétienne. Aujourd'hui, la
majorité des exégètes estime, avec autant de bonne foi, qu'une telle
interprétation appartient à un âge révolu de la lecture du texte biblique. Certains
lisent le Cantique comme un poème profane, un dialogue entre un homme et une
femme qui s'émerveillent de la beauté du corps de l'autre. D’autres exégètes
expliquent que, si le nom divin est absent du poème, c’est parce que le
Cantique défend une conception désacralisée de l'amour érotique : le message
théologique du Cantique serait de dire, paradoxalement, que l'éros est une
réalité profane – ce qui ne veut pas dire profanée. La tendance croissante de
ces dernières années consiste à rechercher un inter-texte biblique pour lire
le poème. C’est en général les
chapitres 2–3 de la Genèse qui sont choisis: le récit du jardin
d'Éden, où Adam découvre avec émerveillement sa compagne, Ève : «Pour le
coup, celle-ci est l'os de mes os et la chair de ma chair. Elle sera appelée
femme, car de l'homme elle a été tirée» (Gn 2,23). Le Cantique tenterait de
déployer ces quelques mots admiratifs au sein d’un dialogue où la femme
s’affirme comme l’égale de son partenaire masculin. La
confrontation des principes herméneutiques des Anciens et des Modernes ne peut
manquer d'interpeller ceux qui ont appris que l'histoire d'un texte n'est pas
extrinsèque à celui-ci. «Le Cantique des cantiques, est l'un des textes qui
peut le mieux illustrer l'opportunité d'une ouverture de l'analyse à
l'histoire de la réception». Entreprise au
3e s. avant Jésus-Christ, la traduction grecque dite des Septante est la plus
ancienne traduction de la Bible hébraïque (l’Ancien Testament des chrétiens).
À ce titre, elle en est aussi la première interprétation. Elle a constitué la
Bible de référence pour tous ceux qui, dans le judaïsme de langue grecque ou
dans l’Église ancienne, n’avaient plus accès à l’hébreu. Elle a été la source
d’interprétations originales, qui auraient été impossibles à partir du texte
hébreu. Elle a acquis son autonomie et a eu sa postérité à travers les
traductions latines, coptes, arméniennes, éthiopiennes, etc., qui l’ont prise
pour base. Bien que la traduction grecque du Cantique soit très littérale,
elle présente des options de traduction significatives. En fait, les thèmes
du Cantique qui ont le plus inspiré la spiritualité chrétienne sont propres
au texte grec : l’invitation à se connaître soi-même, la charité bien
ordonnée (Ct 2,4), la blessure d’amour (Ct 2,5), et la maternité allaitante
du Verbe divin (Ct 1,2). Cette version est digne d’intérêt, en particulier en
raison de sa riche tradition d’interprétation. Le fait que l’amour soit
représenté dans le Cantique comme l’antidote puissant de la mort, a conduit
certains chercheurs à trouver des rapports entre ce texte et les célébrations
orgiaques des cultes funéraires babyloniens et grecs, tels que les attestent,
entre autres, des textes ugarites. La présence obsédante de la myrrhe et des
épices couramment utilisées dans ces banquets mortuaires et orgiaques, est
invoquée comme pièce à conviction, ainsi que certaines données linguistiques.
Rappelons que le grec herma, et l’ugaritique et l’hébreu yàd,
« main », sont utilisés pour désigner le phallus et la stèle
mortuaire. De même, en hébreu, « mémoire » et « phallus »
semblent liés à la même racine, *dkr, *zkr. Comment ne pas prêter attention à
ces interprétations quand on lit dans le Cantique que « l’amour est
aussi fort que la mort » ? Pour le texte français du
Cantique, on lira Le Cantique des cantiques, suivi des Psaumes traduits et
présentés par A. Chouraqui (PUF, 1970), ainsi que l’édition de la Pléiade.
Trois procédés dominent ce texte : le superlatif, la comparaison et
l’allégorie. En effet, le terme de Shir
ha-Shirim, « Le Cantique des cantiques », est un superlatif qui,
d’emblée, excepte l’incantation amoureuse de tout autre discours, chant,
sacré. Ce titre ne dévoile pourtant pas le ressort allégorique de
l’incantation dramatique qu’il contient. Ce sera fait par le Livre des
lamentations, qui porte en hébreu le nom du premier mot du texte
« comme », èykàh (« Comme elle est assise à l’écart, la ville
populeuse, elle est comme une veuve… »). Cependant, l’adverbe de
comparaison, pivot des allégories, des symboles, du sens figuré, convient
aussi bien, sinon plus, au chant d’amour qu’à la complainte. À moins que,
réunis dans les Cinq Rouleaux, et séparés à peine par l’histoire de Ruth la
Moabite, qui en assure peut-être plutôt la continuité heureuse, amour et
lamentation ne soient des invocations jaillies du même fond d’incomplétude,
de défaillance, d’appel au sens. L’amour comme plainte qui ne s’avoue
pas ? La plainte comme amour qui s’ignore ? La dramaturgie et la lyrique
grecque d’une part, les cultes mésopotamiens de fertilité d’autre part,
irriguent sans doute ce chant aux accents souvent païens qui trouve pourtant
sa place naturelle dans la Bible. Les rabbins l’ont compris vers l’année 100,
à Yabnéh, lorsqu’ils ont fini par accepter, non sans réserves, le dialogue
amoureux au sein même des écritures sacrées. « À l’origine, les
Proverbes, le Cantique des cantiques et l’Ecclésiaste furent supprimés :
parce qu’ils étaient considérés comme de simples paraboles qui ne faisaient
pas partie des Écritures saintes (les autorités religieuses) s’élevèrent pour
les supprimer ; (et il en fut ainsi) jusqu’à la venue des hommes de
Hezekiah qui les interprétèrent ». Rabbi Akiba, de son côté, défendit
avec ferveur, et sans doute avec ironie, le droit de cité du texte
contesté : « Dieu nous préserve ! Jamais homme en Israël n’a
discuté le caractère sacré du Cantique des cantiques ; car le monde
entier n’est pas digne du jour où le Cantique des cantiques fut donné à
Israël. Si toutes les écritures sont saintes, le Cantique des cantiques est
plus saint que les autres. » |
le chantier de maÎtre hiram |
Yann druet |
EDITION
TRÉDANIEL |
2000 |
||
Salomon
roi d’Israël et Hiram roi de Tyr. L’architecte est Hiram-Abi. On savait que
sa mère était de la tribu de Dan, et que son père était de Phénicie. Il est à
la fois une énigme et le trait d’union entre deux rois. Selon les
recommandations d’Hiram roi de Ty r, il construit le temple sur une vision de
Salomon. Mais certainement après avoir eu une belle carrière
d’architecte-sculpteur- alchimiste. Dans la légende, l’architecte qui façonne
les métaux, principalement l’or et le bronze, va être le centre d’un drame.
Dans nos rituels nous devons cet aspect aux Old Charges. Car le choix de
l’architecte mythique, digne descendant de Tubalcaïn, est primordial. Dans la
Bible, il disparaît de la narration. Le constructeur est-il rentré chez lui à
Tyr? Il est oublié dès que son travail est accompli. Dans
un ouvrage de référence Jules Boucher cherche aussi une explication aux
différents Hiram donnés dans la Bible. C’est un exercice assez périlleux, car
il faut rester logique et ne pas confondre les personnages, qui sont
nombreux. De plus, la traduction produit également des confusions. Vuillaume
dans son Tuileur de 1820 nous dit qu’il faudrait écrire «Adonhiram».
Hiram-Abi signifie le seigneur Hiram, autre manière de marquer sa déférence.
Au sujet d’Adonhiram, il serait le fils d’Abda. C’est un haut fonctionnaire
qui va servir trois rois d’Israël au Xe s. avant notre ère. Secondant le roi
David pendant son règne, il dirige sous le roi Salomon la coupe des bois de
cèdre et de cyprès en Phénicie, pour les besoins de la construction du
temple. Dans
diverses cérémonies et rituels maçonniques le V é n é r able maître est
associé à Adonhiram, chargé de conduire les travaux. Et ce qui devient digne
d’intérêt c’est l’élément bois qui prend une certaine importance. Liée à la
construction des navires et à l’arche de Noé, la loge primitive est une
petite hutte de bois comme décrite plus haut. Hiram signifiant père, nous
avons donc la trilogie suivante: Adonhiram assis sur le trône du roi Salomon,
qui représente la sagesse, soit la compréhension et la conduite des travaux.
Il est aussi associé à l’élément feu. Hiram roi de Tyr possède la force de la
royauté, c’est l’élément air. Et Hiram-Abi détenteur des connaissances de la
beauté correspond à l’élément air. Par lui commence la renaissance à la vie
d’initié. Le quat r i ème élément, la terre, se rapporte au couvreur de
l’atelier et, par synthèse, aux frères qui ornent les colonnes. A quelles
divinités celtiques et nordiques cette analogie biblique fait-elle référence?
Lug, la divinité au marteau? C’est très probable. Quelles runes magiques
décrivent cette tradition? La loge est donc dirigée par trois Hiram, soit
trois pères. |
LE CHEVALIER ROSE+CROIX, 18e DEGRḖ DU RITE ḖCOSSAIS
ANCIEN ET ACCEPTḖ – LES TABLEAUX DES APPARTEMENTS - |
Percy John Harvey |
Edition Cépaduès du Midi |
2017 |
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Pour se faire, il
étudie d’abord les courants d’influences, catholiques, rosicruciens,
hermétistes, la légende du grade avant d’analyser dans le détail les
tableaux. Comme toujours avec cet auteur, le lecteur bénéficie d’une
iconographie riche et structurée, en couleur et d’une pédagogie éclairante,
notamment sur la question centrale de la transformation géométrique de la
Pierre cubique en Rose mystique et de ses développements, par exemple sur la
symbolique du Mont Calvaire qui apparaît comme agent ou support de la
transmutation de la Pierre cubique en Rose mystique. Ces tableaux, qui
connaissent une évolution au fil des réformes du rite n’en conservent pas
moins leur caractère hermétiste. Ils sont nous dit Percy John Harvey « des
Livres Muets » qu’il convient de décrypter. Au
sommaire de cet ouvrage : Chapitre
1 :
Les courants d’influence – les mystères – le courant rosicrucien - la maçonnerie des hommes Chapitre
2 :
La légende du 18e degré – la pierre et le temple - du tableau de loge à l’appartement –
l’espace narratif du tableau allégorique – Chapitre
3 : Les appartements de
la maçonnerie des hommes – le tableau de la chambre des épreuves – les
pierres des deux appartements – Chapitre
4 : La transformation
géométrique de la pierre cubique en rose mystique – Chapitre
5 :
Trois anciennes peintures des appartements – la parfaite union de Mons – La
triple union de Perpignan - éléments
graphiques - Chapitre
6 : La réforme du rite
écossais – le Tuileur de Vuillaume – tableaux du 1e et 2e
appartement - Chapitre
7 :
La géométrie du mont calvaire – La pierre cubique d’Antoine Chéreau -géométrie symbolique Chapitre
8 :
Les opérations géométriques de la pierre cubique à la rose mystique – la
maçonnerie des hommes – les tableaux du Suprême Conseil de France – Chapitre
9 :
Evolutions des tableaux des appartements -
Les 1e et 2e appartement – Chapitre
10 : Les appartements
modernes du rite écossais – les anciens tableaux du SCDF – les nouveaux
tableaux du SCDF - |
LE CHEVALIER DE ROYALE-ARCHE – LA LḖGENDE D’HḖNOCH
|
Percy John Harvey
|
Edition Cépaduès
|
2018
|
L'initiation au 13e
grade décrite par les Rituels de Chevaliers de Royal Arch et de Grand Elu
(édition provisoire 1983 et édition 1986) est commentée par les mentions
suivantes : «Réduit à l'essentiel, le schéma des différentes versions
apparues au cours du temps, rapporte que bien longtemps après la destruction
du Temple de Salomon, trois mages de Babylone venus en pèlerinage
découvrirent en explorant les ruines, une trappe qui fermait un puits
profond». A l'issue de l'exploration et de la découverte de la Pierre d'Agate
triangulaire, il est dit en conclusion par le mage découvreur (Gibulum) :
«Apprenez maintenant que ce n'est pas Salomon qui fit creuser cet Hypogée,
pas plus qu'il n'y cacha la Pierre d'Agate. Celle-ci fut placée par Enoch, le
plus grand des Initiés, l'Initié initiant qui survit chacun de ses fils
spirituels Comme est connu Enoch, nom
porté par plusieurs personnages bibliques et orthographié Enoch ou Hénoch. Il
figure à quatre reprises dans l'Ancien Testament, trois fois dans la genèse
et une fois dans l'Ecclésiastique. Personnage antédiluvien, il est donné
comme fils de Caïn, donc petit-fils d'Adam et Eve (Genèse IV, 17-18) ou bien
toujours de la descendance d'Adam mais à la septième génération, fils de
Jared et descendant de Seth, dernier fils qu'eut Adam (Genèse V, 18,19). Cet
Enoch «âgé de 65 ans eut un fils Mathusalem, marcha 300 ans avec Dieu et il
engendra encore des fils et des filles». «Tous les jours d'Enoch, dit la
Bible, furent de 365 ans». Sa fin est signalée par les versets 23 et 24 «
Enoch marcha avec Dieu, puis il ne fut plus parce que Dieu le prit ». Après
le déluge, toujours dans (Genèse XLVI, 9), Enoch se trouve être le premier
fils de Ru ben qui était lui-même le premier né de Jacob. En conséquence cet
Enoch serait le petit-fils de Jacob donc l'arrière-petit-fils d'Isaac et
Rébecca de la souche immédiate des Douze Tribus d'Israël. Enfin
l'Ecclésiastique l'évoque en disant « Enoch a été transporté pour servir aux
nations d'exemple de repentir ». Dans le Nouveau Testament il est
fait mention d'Enoch dans l'Epître aux Hébreux (XI, 5) où Saint Paul affirme
que « par la foi Enoch fut enlevé pour ne point passer par la mort» et dans
l'Epître de St Jude (1,14) l'apôtre prétend «qu'Enoch le septième depuis Adam
a prophétisé contre les impies ». C'est évidemment le personnage du chapitre
V de la Genèse, celui de la septième génération après Adam qui est pris en
considération et reconnu par le Nouveau Testament. Son élévation miraculeuse
au ciel sera un thème qui, bien qu'ignoré de St Jean et de St Mathieu se
trouve signalé par St Marc et St Luc, ce dernier situant même avec précision
le phénomène de l'ascension du Christ 40 jours après Pâques dans les Actes
des Apôtres (I, 3, 9 et 11). Inspiré par la légende d'Enoch, rédacteur d'Evangile,
auteur présumé des Actes et médecin, St Luc est-il le bienfaiteur à qui nous
devrions la transmission du fait miraculeux et en même temps la célébration
de la fête avec prescription du repos. LE
LIVRE D'ENOCH : D'aucuns pensent que nous
devons à Enoch le plus vieux livre du monde. Le livre d'Enoch était bien en
effet un ouvrage que lisaient les premiers chrétiens. Il appartient au genre
apocalyptique, contient des visions et des paraboles relatives à la fin du
monde et fait allusion à des anges descendus sur la Terre. Considéré comme
apocryphe on a le loisir d'interpréter ce mot, à la fois dans son sens
littéral dérivé du grec (apokykos) caché, tenu secret, et dans son sens
d'emploi courant où il qualifie un texte faussement attribué à un auteur.
Anatole France écrit par exemple «ce qui nous a été conservé du livre d'Enoch
est visiblement apocryphe ». Nous devons bien convenir que rien n'est certain
en ce qui concerne l'auteur et la date de rédaction de cet ouvrage qui
s'étend en 82 chapitres sur la Genèse. Est-il antérieur à la Bible et peut-il
se revendiquer comme e premier manuscrit du monde ? C'est vrai que le Zohar
ou livre des splendeurs, Bible des Cabalistes fait plusieurs fois mention du
Livre d'Enoch. N'est-il qu'une compilation dont les parties les plus
anciennes dateraient de 2 siècles avant J.C. tandis que les plus récentes
seraient contemporaines de l'ère chrétienne ? Aurait-il été écrit seulement
au début du règne d'Hérodote le Grand, c'est-à-dire environ 40 ans avant J.C.
? Il est très difficile de trancher. Quoi qu'il en soit il est
certain que l'ouvrage était connu et lu par les premiers chrétiens. Il a même
été admis comme authentique et considéré comme canonique par l'Eglise
primitive jusqu'au 4e siècle. Tertullien, apologiste chrétien, le
cite d'ailleurs dans ses ouvrages au début du 3e siècle. Tertullien,
carthaginois converti au christianisme, devenu prêtre vers la quarantaine, a
quelquefois sympathisé avec l'hérésie. Ecarté par l'Eglise à la suite du
Concile de Laodicée (366) qui fit défense de parler des anges et des
hiérarchies divines, pratiquement condamné, le livre fut abandonné et oublié
pendant des siècles. On le croyait perdu ou disparu à jamais. Miraculeusement
en 1769, Jacques Bruce retrouva en Abyssinie trois exemplaires manuscrits qui
en contenaient une traduction éthiopienne ! Deux copies existent en
Angleterre et une à Paris. Ainsi après 14 siècles d'oubli, Jacques Bruce,
grand voyageur écossais, descendant plus ou moins authentique par les femmes,
des Anciens Rois d'Ecosse, découvre, rapporte et fait connaître le Livre
d'Enoch ou tout au moins une copie découverte quelque part en Abyssinie
parcourue de 1768 à 1772 par cet intrépide explorateur à la recherche des
sources du Nil Bleu. L'événement est extraordinaire. La réapparition subite
des manuscrits du Livre d'Enoch à l'époque des lumières les soumet à l'examen
et relance une affaire et un débat que l'on avait oubliés depuis longtemps et
considérés comme éteints. Depuis, des thèses nombreuses, contradictoires et même
parfois des hypothèses où l'imagination se donne libre cours, s'affrontent
sur le sujet. Doit-on penser que le retour de
Bruce en Europe en 1772-73, la réapparition après 14 siècles d'oubli et la
diffusion du contenu des manuscrits du Livre d'Enoch ont été les motifs, les
éléments et finalement les raisons essentielles et déterminantes de
l'introduction de la légende d'Enoch dans les Rituels maçonniques dès le
début du 19e siècle ? Enoch, personnage de l'Ancien et du Nouveau
Testament, retrouvé au 18e siècle, par un livre qui lui est
attribué, remis au goût du jour par un Ecossais revendiquant une filiation
avec les Rois d'Ecosse, protecteur de la F... M...
jacobite, source possible sinon probable du Rite Ecossais, a-t-il été le
mythe présentant toutes les qualités requises pour constituer le pivot d'une
légende qu'on pouvait aisément inclure dans le symbolisme maçonnique. Dans ce
symbolisme, la légende d'Hiram apparue quelque part en Angleterre ou en
Irlande vers le milieu du 18e siècle, rapidement intégrée et
absorbée par le grade de Maître, a engendré finalement toute la série des
Hauts Grades. A l'imitation du psychodrame qui en fut tiré et qui nourrissait
les Rituels des Loges symboliques, les grades de vengeances étaient créés
pour introduire une suite au meurtre d'Hiram qui ne pouvait rester impuni. Il
est possible alors qu'ait été ressenti la nécessité d'une autre légende
particulière aux Hauts Grades pour servir d'introduction aux Grades
Chevaleresques. Celle d'Enoch retrouvée n'était-elle pas l'occasion opportune
? Son origine biblique et sa nature plaidaient en sa faveur. Un Temple dédié
au mystérieux Enoch n'était-il pas un symbole idéal ? Le personnage aussi
apparaissait comme le centre d'un rayonnement éclairant de multiples
traditions et le commencement d'une longue marche de l'humanité. Certes, dans
la multiplicité des figures de l'Ancien Testament, le choix s'est porté, non
pas sur Enoch fils de Caïn, mais sur Enoch le patriarche, fils de Jared, père
de Mathusalem et arrière-grand-père de Noé. Personnage antédiluvien, son
existence antérieure à la civilisation hébraïque laissant le champ libre à
l'imagination des adeptes de l'ésotérisme. On voudra bien convenir que ce qu'apporte
d'intéressant Enoch est surtout le fait de sa mort. Pour la première fois
dans l'histoire du monde on voit apparaître une conception de la vie après la
mort. En effet tout comme Elie prophète de l'Ancien Testament enlevé au ciel
dans un char de feu (les Rois), Enoch a été transporté directement au ciel
(Genèse v), sans passer par le Shéol, c'est-à-dire l'équivalent sémitique de
la conception de Hadès Dieu des Enfers dans la mythologie grecque. Aussi bien
avant le Roi David qui l'avait projeté, bien avant le Roi Salomon qui l'a
édifié, un autre Temple aurait existé, au même emplacement et c'est Enoch qui
l'aurait bâti. C'est par cette entreprise et
par cette entremise qu'Enoch entre dans nos légendes où nous le considérons
au fil de notre imaginaire et tour à tour, comme le bâtisseur du plus ancien
Temple du Monde, comme le premier maître ascensionné, comme le graveur du nom
Ineffable sur la Pierre d'Agate, et que nous l'admettons enfin dans nos
Rituels du Rite Ecossais Ancien et Accepté comme le premier Initié du Monde.
Il méritait bien l'essai d'un propos afin de le mieux connaître. L'approche
ne va pas sans difficulté de toutes sortes et n'est certainement pas exempte
d'inexactitudes ou d'erreurs. Mais elle répond à une nécessité et à une
exigence qu'on peut formuler en reprenant deux idées majeures puisées dans
les dernières études publiées des Travaux de Sources. La première affirme que
nos rites s'explicitent par des mythes que celui de la découverte du Temple
d'Enoch en est un et qu'il nous invite à faire partir de nous la force de nos
commencements, à la chercher non pas derrière nous mais en avant de nous. La
deuxième idée confirme que : si au 13e grade, Enoch est présenté
comme le premier Initié initiant dont nous sommes les fils spirituels, c'est
que la quête de la spiritualité apparaît comme étant vraiment l'exigence
centrale des Hauts Grades maçonniques. Au sommaire de cet ouvrage : Les
loges symboliques - les couleurs du rite - la
parole perdue et la Vérité - le symbolisme de la Voûte - le
discours historique du grade au 13e degré -
Enoch, patriarche antédiluvien
- la grande légende d’Enoch - la
vision du Tétragramme - le Déluge
- les 2 colonnes et l’Arche de
Noé -
Moïse - l’Exode
- le lion gardien de l’Arche d’Alliance - le Temple de Salomon - la
voûte sacré et les couloirs du Palais
- le temple d’Enoch - la
descente dans les 9 voûtes - la découverte et la remontée du
Tétragramme - la croix d’Enoch et de Salomon -
les secrets du grade, les officiers, le nombre 9 et les décors - la
Loge Royale - les triades et le ternaire - |
LE CHŒUR DES MAÎTRES. Le travail en séminaire de Maîtres. Le rituel d’Elévation |
Sophie PERENNE |
Edition La Maison de Vie |
2012 |
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Pourquoi faire des réunions ? – avec qui et comment faire ces réunions – l’esprit qui doit présider au travail – Rassembler ce qui est épars – la cérémonie d’élévation – le meurtre – des compagnons qui tuent le Maître et le Maître qui tue DS compagnons – les divers coups portés – la dormition – les outils – les voyages des compagnons et ceux des Maîtres – le relèvement – la chair quitte les os – palingénésie et ordalie – qui est Hiram – a quoi reconnaît-on le Maître ? – le tracé – les responsabilités – la transmission – la parole perdue – les pierres – les lumières – la lettre G – le chiffre 3 – de midi à minuit – je ne sais ni lire, ni écrire – Faut-il tuer le Maître ? - |
l’Éclectisme maçonnique suivi de : hermÉneutique maçonnique & philosophie biblique
|
Patrick negrier |
EDITION
IVOIRE- CLAIR |
2003 |
Née
en Angleterre vers 1356, la Franc-maçonnerie opérative anglaise fut d’abord
catholique avant de devenir anglicane en 1534. Le contenu biblique des textes
fondateurs (Anciens devoirs) de cette maçonnerie opérative atteste l’essence
originellement biblique de la maçonnerie. Cependant au fil des siècles la
maçonnerie subit diverses métamorphoses qui, en diversifiant son identité
primitive, finirent par faire de cette ancienne corporation professionnelle
chrétienne une expression moderne de la tradition de l’éclectisme. Vers
1637 la maçonnerie écossaise, de confession calviniste, élabora le rite du
Mot de maçon qui contribua à transformer l’ancienne maçonnerie opérative en
maçonnerie spéculative. En 1723 les Constitutions d’Anderson et de
Désaguliers présentèrent la religion naturelle comme la base morale de
l’Ordre maçonnique. Mais l’introduction de la religion naturelle dans les
loges y introduisit à sa suite la philosophie ainsi que les diverses formes
de déisme qui favorisèrent à leur tour l’apparition de l’athéisme théorique
et de la libre pensée dans les loges. Enfin
l’exégèse allégorique du temple de Salomon céda le pas en 1696 à
l’interprétation symbolique du temple, introduisant ainsi en maçonnerie
l’étude de l’ésotérisme. La pénétration successive de ces divers points de
vue en maçonnerie n’explique pas seulement la genèse de l’éclectisme
maçonnique : elle invite à réfléchir sur les conséquences et sur les enjeux
de la coexistence légitime et pacifique de ces divers points de vue au sein
du même Ordre maçonnique. Faits
historiques et aspects méthodologiques qui nous invitent à poser la question
: quelle fut ou quelle peut être aujourd’hui la contribution de
l’herméneutique maçonnique à la mise en évidence de la philosophie biblique ?
C’est ce que cet exposé examine avec la plus grande précision possible. |
LE
COMPAS ET L’HERMINE – UN REGARD SUR LA
FRANC-MAÇONNERIE EN BRETAGNE
AUJOURD’HUI
|
Arnaud D’Apremont
|
Edition Coop Breizh
|
2019
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