A - K

L

M - Z

 

Chapitre 1 M - Z    ( Maçonnerie )

 

Pour chercher dans la page, utilisez les touches "Ctrl + F" de votre clavier Windows !        Pour Mac = Cmd+F

1 M

 

MAÇONNERIE ÉCOSSAISE:   EN AMONT DU CONTRAT SOCIAL

JEAN- LOUIS  CRAPONNE-Préface de Georges  LAMOINE

ÉDITIONS DE LA HUTTE

 2011

Jean-Louis Craponne nous invite, dans les pages qui suivent, à remonter le temps jusqu’à l’époque où Avignon était à la fois enclave papale dans le royaume de France, et centre maçonnique fort actif, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, et en faire revivre une page d’histoire importante aux yeux de nombreux maçons.
 
Sont ici décrit : la vie, les personnages et les rituels de la loge à l’origine de l’essor de l’Écossisme en France. Les historiens de la franc-maçonnerie s’accordaient jusqu’ici à dire que la loge parisienne Saint Jean d’Écosse du Contrat Social, mère-loge Écossaise de France donc, travaillait sur des rituels qui lui étaient propres ou, à tout le moins, dont on ne connaissait pas l’origine.

 

 Dans l’ouvrage extraordinairement documenté de Pierre Chevalier, Histoire de Saint Jean d’Écosse du Contrat Social, Alain Le Bihan révèle dans la note liminaire qu’il a faite pour ce livre que, lors de ses nombreux entretiens avec l’auteur, il ne « fut jamais question de la mère-loge d’Avignon, suggérée et inventée par Deleutre », et précise que Pierre Chevalier « n’avait pas consulté le dossier de Saint Jean d’Écosse de la Vertu Persécutée ».

C’est dommage, parce que cette loge n’a été ni inventée ni suggérée, et ses rituels, conservés à la médiathèque Ceccano d’Avignon (fonds Alphandery), sont à l’évidence très proches des rituels contemporains bien qu’antérieur d’au moins un quart de siècle à la création du premier suprême conseil du monde.

 

Dans le présent ouvrage, sont reproduit in extenso ces rituels fondamentaux et jusqu’alors inédits. Ils sont précédés d’une étude qui permet de comprendre :

- Comment et dans quel contexte les maçons avignonnais ont transmis leur rite et l’esprit de leur loge au Contrat Social dont ils ont fait la loge-mère Écossaise de France ;

- Quels étaient les personnages, incontestablement hors du commun, qui ont ainsi marqué l’histoire de l’Écossisme.

 

maçonnerie pratique

 

Edition Bélisane

 1994

Cours de maçonnerie au R.E.A.A. en plusieurs volumes. Il fut rédigé en 1875 et réédité en 1994. On y trouve beaucoup d’explications notamment la patente Morin et la fabrication des 33 degrés du R.E.A.A.

 

La grande majorité des historiens de la maçonnerie sont d’accord pour admettre que le « Rite Écossais » est né en France vers 1740 et qu’il est devenu très vite synonyme de hauts grades. Pierre Chevalier évoque à cet égard   « le désir de certains maçons de réformer l’ordre vicié assez vite par les abus de toutes sortes. Les tenues n’étaient-elles pas toujours accompagnées de banquets où le champagne était de rigueur, de chansons et de musique, de propos amoureux et badins ? ». On ne peut cependant exclure complètement une influence originelle des milieux stuartistes réfugiés à Saint Germain en Laye à la fin du XVIIème siècle ainsi que celle des nombreux Ecossais installés en France, notamment dans l’entourage des Rois de France, depuis Jeanne d’Arc. Le mot « Écossais » semble simplement traduire le fait que parmi les premiers maçons, en France autant qu’en Angleterre, le souvenir demeurait du rôle majeur joué par l’Ecosse dans la maturation finale du système maçonnique spéculatif. Les mots écossais, écossisme, en vinrent alors à désigner tout ce que la Maçonnerie désignait comme éminent, choisi, particulièrement digne de respect et d’honneur, sans qu’il faille y voir une origine proprement liée à l’Écosse elle-même ».

La création, le développement, voire la prolifération des hauts grades va en effet, sous le couvert d’un objectif visant « à restituer à la Maçonnerie ce qu’elle avait perdu de la tradition », projeter cette maçonnerie dans une nouvelle direction, contraire aux excès de toute nature observés dans les loges, c’est-à-dire plus sélective, plus rigoureuse et sans doute également plus intellectuelle. Le plus étonnant est que ces maçons dotés de hauts grades vont finir par s’octroyer et obtenir une certaine reconnaissance statutaire. Ainsi, en 1745, la loge Saint Jean de Jérusalem, loge du Grand Maître de Clermont, adopte de nouveaux statuts « devant servir de règlements à toutes les loges du Royaume » accordant aux Maître Écossais mais aussi… Parfaits ou Irlandais des droits particuliers : « …Les Écossais seront les surintendants des travaux, ils auront la liberté de la parole, et seront les premiers à donner leur suffrage, se placeront où ils voudront, et lorsqu’ils seront en faute ils ne pourront être redressés que par des Écossais».  

Au début de la décennie 1740, on trouve à Paris un grade dit Écossais des 3JJJ ou Écossais de Paris ou Écossais de Clermont. Dans le sud de la France et tout particulièrement à Bordeaux se développe à la même époque une « Maçonnerie de Perfection », système Écossais, d’abord en sept grades, puis dix grades : Apprenti, Compagnon, Maître, Maître Secret, Parfait Maçon, Maître par curiosité, Maître Prévôt et Juge (autre version du grade de Maître Irlandais), Intendant des Bâtiments, Maître Elu et Grand et Vrai Écossais. Le système est rapidement porté à quatorze grades. Il faut rappeler qu’à cette époque, l’Écossisme s’est enrichi de plusieurs influences, dont celle des origines de la maçonnerie défendues par Andrew-Michael de Ramsay (1678-1743) dans son Discours. « Ramsay n’aurait probablement pas connu la notoriété de figurer dans bon nombre de livres d’histoire comme partisan de la dynastie Stuart, indépendamment de ses écrits philosophico-théologiques, s’il n’avait été franc-maçon et auteur d’un Discours…dont plusieurs critiques s’attachent à dire que ce fut la Bible de la Franc-Maçonnerie française au cours du 18e siècle ».

Le Discours fut, semble-t-il, prononcé la première fois en Loge le 26 décembre 1736, puis fut remanié par son auteur, imprimé, réimprimé, copié et on suppose qu’il circula dans les loges de province. On retrouve dans les différentes versions les thèmes proches de ceux développés dans les Constitutions d’Anderson. Georges Lamoine dans son ouvrage précité attire notre attention sur la tentative faite par Ramsay pour expliquer l’origine historique de la Maçonnerie en la faisant remonter aux croisades et à l’époque du début de la construction des cathédrales. Il souligne que le rattachement aux Chevaliers Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, devenus ensuite les Chevaliers de Malte est le lien entre le passé médiéval et l’Écossisme. De même, les vers cités à propos de la construction de temples pour les vertus et de cachots pour les vices renverront à la tradition écossaise conservée aujourd’hui au R.É.A.A.

 

 Albert Lantoine  , de son côté, confirme l’influence positive du Discours sur le travail des loges : « Il est assez curieux que ce soit précisément ce maçon, peu « symbolisant » pourrait-on dire, qui passe pour avoir donné le jour au ritualisme compliqué des Hauts Grades. Peut-être pourrait-on avancer qu’il a rendu ces derniers nécessaires en exigeant des loges un travail supérieur, que seule une élite pouvait accomplir. » Et plus loin, il ajoute : « Ramsay n’a pas créé les grades écossais ou les hauts grades comme on l’en accusera, ou comme on lui en fera gloire ; il les a légitimés en faisant remonter la Franc-Maçonnerie aux croisades et en exaltant son pays d’origine, l’Ecosse ». Guy Chassagnard   quant à lui déclare : « Des croisades, des preux chevaliers, des rois d’Écosse conciliants, des loges en divers lieux d’Europe, il n’en fallait pas plus pour jeter les bases de l’Écossisme. Et maints maçonnologues ont vu dans le Chevalier de Ramsay le véritable créateur du grade d’Écossais, ainsi que l’initiateur des hauts grades maçonniques ».

L’Écossisme s’est également enrichi indirectement au sein de la maçonnerie anglaise, au début de la décennie 1750, de l’influence mythique de l’Écosse et tout particulièrement du courant des Ancients en Angleterre qui contestait les errements de la Grande Loge de Londres et prônait un retour à la tradition rituelle ainsi qu’à l’inspiration catholique de la maçonnerie de métier telle qu’elle se pratiquait en Ecosse et en Irlande, par opposition à la maçonnerie anglaise dite des Moderns. Ainsi se constitua le 5 décembre 1753 la Grand Lodge of the Free and Accepted Masons according to the old Institutions (Grande loge des Maçons Francs et Acceptés selon les anciennes Institutions), dite Grande Loge des Ancients par opposition à l’autre Grande Loge dite des Moderns. Jean-Pierre Lassalle   rappelle que : « le RÉAA, conservatoire du noachisme est, d’une manière plus générale, le conservatoire de la tradition maçonnique ancienne voulant se démarquer de la tradition maçonnique issue de la Grande Loge de Londres de 1717. Le prédicat « ancien », qui qualifie le rite, témoigne de cette volonté, et se réfère à l’aventure singulière des Irlandais autour de Laurence Dermott qui voulurent créer une Grande Loge rivale pour revenir aux anciens usages auxquels les Irlandais étaient attachés (et certains des Écossais, puisque deux d’entre eux ont été Grands Maîtres du nouveau corps maçonnique). Le mouvement et la tendance sont évidemment antérieurs à la date de 1751 où apparaît visiblement cette autre maçonnerie dont découle le RÉAA. Un texte de 1760, bien des fois commenté, The Three Distinct Knocks (Trois coups distincts), montre à quel point le RÉAA a repris des usages rituéliques remis en vigueur par les Ancients, terme valorisant à leurs yeux, alors qu’ils qualifiaient leurs adversaires par la dénomination dépréciative de Moderns. Est « moderne » dans cette optique, tout ce qui altère le texte, le mot, la gestuelle. Cette influence ne va pas se manifester uniquement sur les
rituels des trois premiers degrés ».

 

 MANUEL D’APPRENTI AU RITE STANDARD D’ÉCOSSE

 Jean Solis

 Aureus édition

 2019

Le rite Standard d’Ecosse se distingue des autres maçonneries de langue anglaise car c’est un rituel travaillé par coeur par l’ensemble des Frères d’une Loge ; La transmission par coeur est répandue en maçonnerie. Autrefois, les tailleurs de pierre des cathédrales ont pu employer la transmission orale pour protéger leurs secrets de métier. Cela se dit : « je ne sais ni lire ni écrire » et signifie que la parole transmet autrement que l’écriture.

En pratique la transmission par coeur sert une construction commune de symboles. En effet l’objectif concret des Frères en Loge consiste à construire une cérémonie harmonieuse et consistante pour l’initiation d’un profane.

Tâche opérative, on le voit, qui présente l’avantage de pouvoir être atteinte simplement. De plus apprendre un texte par coeur est un travail simple et personnel. On insiste souvent sur la première étape, celle de la mémorisation, qui exige un effort ; c’est oublier la seconde, celle de la restitution orale, qui provoque cette émotion, naturelle, liée à la prise publique de parole. En ce sens, la maçonnerie par coeur apparaît déjà comme une école de la parole.Le Standard procède par dialogues et exhortations, comme les autres rites. Il est dépourvu de la notion de mise à l’épreuve du Candidat.

C’est-à-dire : pas d’épreuve physique ni de travail intellectuel, ou ce qui en tient lieu symboliquement ; les Frères cherchent seulement à s’entendre autour d’une parole rituelle. Le texte Standard ressemble ainsi beaucoup aux rites Emulation, Californien ou Nova Scotia, également pratiqués en France.

Toutefois dans les Loges qui travaillent par coeur, ce sont les officiers, surtout le vénérable maître, qui disent le rituel. La démarche Standard consiste  à simplifier le travail en le partageant entre tous. C’est là son premier trait distinctif.

On ne doit pas y voir un rituel «standardisé» car dans la pratique bien des différences subsistent dans les coutumes de différentes Loges prises au hasard. On a tenté au XIX° siècle, en Ecosse comme en Angleterre, de niveler les coutumes des Loges, sans toujours y parvenir (voir Report of the committee appointed by the Grand Lodge of Scotland to inquire into the Knocks and Essentials in use in Lodges of Scottish Freemasonry (1899-1901)). Aidés de leur propre expérience et conseillés par des membres de la Grande Loge d’Ecosse, les traducteurs ont établi une version relativement complète du rituel, en conservant des éléments parfois jugés facultatifs. On admet généralement que le Rituel pratiqué en Ecosse est la forme la plus opérative et par conséquent la plus ancienne et la plus proche des origines. Une preuve évidente : c’est le rituel de la plus ancienne Loge connue au monde, la Loge mère Kilwinning n° 0 (Number Nothing, Scottish Constitution), fondée avant 1598. C’est également un rituel très répandu : outre les mille deux cents Ateliers de la Grande Loge d’Ecosse, le Rituel Standard a inspiré les rituels des Grandes Loges fondées avec le concours de celle-ci, par exemple la Grande Loge d’Israël (voir la cérémonie d’Ouverture des Travaux du rituel en français utilisé par la Loge La Lumière n° 42). Il a également influencé les rituels pratiqués aux Etats-Unis.

L’esprit du rite : l’accueil : Le Rituel Standard peut être défini laconiquement de la façon suivante : très proche des rituels anglais, il est pratiqué dans un esprit totalement différent. L’esprit standard, moins formaliste que l’esprit «Émulation», connaît un commandement majeur : tout faire pour que chacun se sente accueilli chaleureusement et dans une ambiance de grande confiance. Dans le Temple, les visiteurs sont reçus un à un par le Directeur des Cérémonies et présentés au Vénérable. Ils sont vivement applaudis par les Membres de l’Atelier. Un Candidat est reçu dans le même esprit : il n’est ni brusqué ni mis à l’épreuve ; tout est fait au contraire pour que la rigueur cérémonielle ne le mette pas mal à l’aise. A la fin de la Cérémonie, il est également applaudi.

Les trois Grandes Lumières de la Franc-Maçonnerie sont placées sur l’Autel vers le Centre de la Loge, et ceci indique que le rituel va droit à l’essentiel. La Tenue ordinaire comporte la Réception des visiteurs, l’Ouverture des Travaux puis les affaires administratives. L’Initiation, le Passage ou l’Élévation viennent ensuite, immédiatement suivis de la Fermeture des Travaux. La raison de cet ordre du jour est évidente : le coeur de la Tenue, c’est la Cérémonie. Rien ne doit donc rompre la continuité du cérémonial sinon la Fermeture rituelle des Travaux. Comme le rituel est exclusivement opératif, il ne comporte aucune allusion alchimique, chevaleresque ou hermétiste, toutes ces composantes ayant été introduites dans certains rituels maçonniques au cours du XVIII° siècle et presque exclusivement en Europe continentale. On comprend donc qu’en principe il n’y ait pas de «planches» dans les Loges travaillant au Rituel Standard, et qu’aucun travail spéculatif ne conditionne les augmentations de salaires. Mais cependant, ce rituel est très exigeant, car il doit être travaillé à un point tel qu’il habite le coeur et la mémoire du Franc-Maçon, le transformant ainsi en véritable initié. On peut comprendre également que l’évolution actuelle accepte qu’il y ait des planches ou travaux les jours de tenue où il n’y a pas de cérémonie, ceci afin de continuer à instruire les frères et à les faire réfléchir sur cette voie initiatique et spirituelle.

Le Vénérable Maître conduit les Travaux jusqu’à la transmission des Secrets ; les textes suivants sont dévolus à d’autres Frères, sans préséance d’ancienneté ou d’office. Les chants jouent un rôle important dans la Cérémonie, ils en ponctuent les principales étapes. En Écosse, le Tablier indique la Loge à laquelle on appartient : il en existe donc une très grande variété. En France, le Tablier indique le Rite ou Rituel que l’on pratique : le Tablier Standard tel qu’il a été défini en accord avec les autorités de son obédience est garni de tartan «Royal Stuart». Il se porte par-dessous la veste. Dans l’exercice de leur fonction, les Officiers portent en outre des gants blancs. Le mobilier de la Loge est réduit à sa plus simple expression ; en particulier, les plateaux sont absents (sauf celui de Secrétaire) : le Vénérable et les Surveillants disposent d’un petit meuble juste assez large pour poser une colonne, un maillet et un heurtoir. L’Autel n’est pas à l’Orient mais vers le Centre de la Loge.

Nous avons tous dans nos rituels « Standard d’Ecosse » lus l’introduction faisant référence aux traductions des FF. De la Loge Gislebertus. Cette introduction affirme que ce rituel est le plus opératif et par conséquence le plus ancien, allant même à affirmer qu’il était pratiqué dans la Loge la plus ancienne connue au monde : la Loge de Kilwinning N°0, fondée en 1598 ! Qu’en est-il exactement : Peut-on affirmer que ladite Loge de Kilwinning pratiquait le Rite tel que nous le pratiquons aujourd’hui ? Certainement pas. La Loge de Kilwinning était-elle une Loge purement spéculative, comme le sont nos loges aujourd’hui ? Certainement pas. Peut-on affirmer qu’il n’existait pas de rites plus anciens pratiqués par d’autres Loges ? Certainement pas. A-t-on des certitudes sur la manière dont est née la Maçonnerie que nous pratiquons ? Certainement pas, bien que de nombreuses recherches historiques aient au cours des derniers siècles tentés de répondre et donné autant de réponses. En étudiant de près ce Rite un certain nombre de questions se posent à propos de sa pureté originelle. Il est certain qu’au cours des siècles il se soit trouvé altéré par la transmission, tout d’abord orale nullement à l’abri d’erreurs ou d’omissions, puis par des additions au moment de sa transcription, ainsi que par des modifications dictées par l’évolution de la société et des mœurs.

Notons que le « Statuts Shaw » qui fixe la réglementation des usages en Loge ne dévoile que peu d’aspects purement rituéliques et qu’ils sont plus opératifs que spéculatifs. Cette préface ignore aussi les influences des différentes « brouilles » qui ont opposés les « Antients » et les « Moderns » au milieu du XVII° siècle, et leur « rabibochage » lors de la naissance de la Grande Loge Unie d’Angleterre, de la mise en place de la Loge de réconciliation et des travaux qui ont suivis pour la mise au point du « Rite of réconciliation », dont notre actuel Standard semble bien avoir fait les frais et dont l’écriture actuelle est fortement empreinte. Nous devons donc commencer par aller faire un petit tour dans la « proto-maçonnerie » pour découvrir nos origines, puis passer par la fondation de la Maçonnerie spéculative pour comprendre les différentes évolutions et finir par l’étude du Rite pour enfin tirer des conclusions, si tant est que cela soit possible.

Nous devrions, tous, être persuadés que nos rites sont issus de la maçonnerie opérative des bâtisseurs de cathédrales, vouloir les faire remonter à des périodes plus anciennes est une vue de l’esprit qu’aucun historien sérieux n’a jamais envisagé. Les premiers témoignages d’une organisation maçonnique et donc de Règles inhérentes à un état et au métier, nous ont parvenu dans le manuscrit « Régius » (1390), il n’est, là, aucunement fait mention de la possibilité d’admettre des non-opératifs dans les Loges. Les Maçons du moyen Age se transmettaient leurs traditions sur le chantier. Chaque chantier devait avoir ses traditions propres, ses savoir-faire, liés aux besoins du chantier, aux maîtres etc. Les commanditaires de ces chantiers devaient certainement être admis dans les Loges sur leurs chantiers, pour régler les détails avec les maîtres ou leur faire part de leurs souhaits. A partir du XIV° siècle des clercs anglais entreprirent de rédiger pour les maçons des histoires du Métier.

Faisant remonter la maçonnerie à l’Egypte ancienne avant qu’elle n’arrive, beaucoup plus tard, en Angleterre au X° siècle et entreprirent de brosser une vaste fresque qui faisait remonter les origines du métier au temps antédiluviens. Cette histoire, parfaitement légendaire, servait de préface aux Devoirs. Quels que soient les liens entre la maçonnerie opérative et la maçonnerie spéculative, il est certain que celle-ci a récupéré et fait sienne l’histoire légendaire. Lorsqu’Anderson rédigea les statuts de la première Grande Loge, il reprit cette histoire. Il utilisa la science de son époque pour encore amplifier cette légende et fît même remonter la maçonnerie à Adam et Eve. Ce faisant-il portât le vieux récit légendaire sur le plan du mythe lui imprimant une forte signification spirituelle et initiatique. Au cours du XVIII° siècle, la plus grande partie de l’histoire mythique des opératifs fût reléguée au second plan au profit d’un seul thème qui émergea comme le mythe fondamental de la Maçonnerie : le Temple de Jérusalem. Tous ces mythes ne sont à rejeter que du point de vue strictement historique, sans que cela préjuge de leur valeur symbolique en tant que moyen d’enseignement et véhicule de l’initiation. On doit faire la différence entre ce qui n’est que de la pseudo histoire, qui flatte la vanité ou la fantaisie sans rien apporter d’essentiel, et le mythe au sens vrai du terme, qui n’est que la forme narrative du symbole, et à ce titre un composant fondamental de la méthode maçonnique, comme de biens d’autres voies spirituelles ou initiatiques.

Jusqu’à ces dernières années, le schéma généralement admis par les historiens maçonniques pour décrire la genèse de la franc-Maçonnerie ( et nous en resteront à ce schéma) était le suivant : dans les loges de maçons de métier qui existaient depuis fort longtemps, l’usage était d’admettre des membres qui n’étaient pas des maçons, mais des personnes de conditions fort diverses, depuis des nobles jusqu’à des artisans, en passant par des bourgeois, des artistes, des ecclésiastiques des membres de professions libérales. Ces nouveaux membres étaient qualifiés de « maçons acceptés », ou de « gentlemen masons ». Sous l’influence de ces maçons non opératifs, de plus en plus nombreux, les loges changèrent peu à peu de nature, par un processus qui n’a été ni linéaire ni uniforme. On signalait des cas significatifs de retour en arrière suivis de reprise, et une diversité certaine des évolutions locales, mais dont la tendance globale et le résultat à long terme n’étaient pas moins nets : perdant progressivement leur caractère d’organisation de métier, les loges avaient fini par devenir des associations aux finalités multiples, trouvant toutefois leur unité dans la pratique d’un rituel hérité de la maçonnerie de métier quant à son noyau essentiel, et dans l’usage d’un symbolisme provenant de la même source. Cette théorie s’appuie sur un corpus de documents authentiques, dont les plus abondants proviennent des archives des loges opératives d’Ecosse, dans lesquels on peut suivre le processus de pénétration de non-opératifs.

 

Certes, un tel processus n’était pas documenté en Angleterre (ni en France), mais on peut admettre que ce qui s’est passé dans un pays témoignait de ce qui s ‘était passé dans un autre, d’autant que l’on peut trouver dans les archives de la Compagnie des Maçons de Londres des indications indirectes de l’existence d’un tel processus. Cette vision des choses a été récemment remise en question du point de vue politico-historique, ne remettant pas en cause le fait que particulièrement en Ecosse les loges avaient gardé un caractère et des usages opératifs, bien qu’acceptant des membres non opératifs dès 1634. Qu’entendons-nous par « Maçonnerie Spéculative ». On a, peut-être, trop facilement qualifié de « spéculative » toute maçonnerie non-opérative, c’est à dire composée de membres qui n’étaient pas maçons de métier. Il y a nécessité de distinguer Maçonnerie non-opérative et Maçonnerie spéculative et de préciser le sens de cette expression. Sans se bercer d’illusions quant à cette définition étant donné qu’il n’est pas certain de trouver deux maçons qui soient d’accord sur une définition précise de la Maçonnerie spéculative d’aujourd’hui. La définition classique dans la Maçonnerie Anglaise est : « Un système particulier d’enseignement moral, caché sous le voile de l’allégorie et illustré par des symboles », le terme « moral » ne doit pas être pris dans un sens trop étroit, il convient d’y inclure des composants intellectuels et spirituels.

 

Nous appellerons donc Maçonnerie spéculative, une Maçonnerie dans laquelle les éléments techniques, propres au métier de maçon : outils, matériaux, disposition et organisation de la Loge etc., revêtent une signification symbolique, porteuse d’un enseignement dans les divers registres propres à cet enseignement, et quelle que soit la composition de cette Maçonnerie quant à ces membres, opératifs, non opératifs ou mixte. Cette définition appelle quelques observations. Cette signification symbolique se doit d’être codifiée, (fût-ce sous la forme de simples indications) afin de faire naître et de guider la réflexion, dans un enseignement oral ou écrit. La définition laisse de côté la question des secrets de reconnaissance, quoique ceux-ci soient un des traits les plus frappants de la Maçonnerie spéculative, bien qu’ils ne participent pas à son caractère spéculatif. Ces secrets n’avaient à l’origine d’autres fonctions que d’écarter ceux qui ne possédaient pas les techniques du métier. Leur présence ne permet pas de dire qu’une Maçonnerie opérative est en même temps une Maçonnerie spéculative, sauf si des significations symboliques lui sont attachées.

Enfin, il faut nous attendre, dans une Maçonnerie spéculative, à trouver des thèmes d’enseignements qui n’ont avec les éléments techniques du métier qu’une relation lointaine, voire pas de relation du tout. Cela posé, il faut chercher des faits historiques sur les origines de la Maçonnerie spéculative. Le processus de pénétration progressive de membres non-opératifs dans les Loges d’Ecosse à partir de 1634 est attesté, mais cela ne suffit pas à prouver que les Loges se sont transformées en loges spéculatives telles que définies ci-dessus. D’autre part, il est certain, que ces loges avaient des signes et des secrets de reconnaissance, mais cela ne suffit pas non plus à leur donner un caractère spéculatif. L’existence en Angleterre au XVII° siècle de loges non-opérative est attestée par le premier témoignage de la « réception » d’Elias Ashmole à Warrington le 16 octobre 1646. Les autres témoignages permettent de conclure que la maçonnerie à laquelle ils se rapportent était non-opérative. Le nom sous lequel la FM est le plus souvent désignée dans ces manuscrits est Société (ou Fraternité) des Francs-Maçons, on trouve aussi les appellations de Maçons Adoptés et de Maçons Acceptés. Cette maçonnerie non-opérative utilisait aussi des secrets de reconnaissance et utilisait les textes des « Old Charges ».

 

Au sommaire de cet ouvrage de Jean Solis : Origine de la Franc-maçonnerie – les obédiences maçonniques aujourd’hui – les degres ou grades – les rites ou systèmes rituels – signes et symboles – ouverture et fermeture de la loge au standard – les officiers et le Vénérable Maître – le cortège d’entrée – présentation des visiteurs – le jeu des questions réponses – l’ouverture de la Bible – le compas et l’équerre sur la Bible – les affaires diverses – la cérémonie d’initiation – la chambre de préparation – les alarmes – les privilèges – la confiance en Dieu – le Due Guard – le tablier et la remise – la planche à tracer -  etc.

 

 

MAINGUYLA FRANC-MAÇONNERIE CLARIFIÉE POUR SES INITIÉS Tome 1  -   L’APPRENTI

Irène Mainguy

Edition Dervy

 2011 

La Franc-maçonnerie propose à celui qui s’y intéresse un vaste domaine de recherches et de connaissances qui sont une source de grands enrichissements intellectuel et spirituel. Plus de 110 ans se sont écoulés depuis la première parution du livre d’Oswald Wirth. Ce livre premier du genre, fut très novateur pour l’époque, tant par la nature même de son contenu que par les apports très originaux, qui firent son succès. Toutefois de nos jours, il est souvent perçu comme difficile d’appréhension, voire dépassé.

 

Après avoir modernisé avec succès « la symbolique maçonnique » de Jules Boucher, Irène Mainguy propose ici une version renouvelée du manuel d’apprenti d’Oswald Wirth, en prenant en compte les plus récentes publications ; tout nouveau Franc-maçon pourra y trouver des réponses fiables au cours de son apprentissage, en découvrant cette version réellement adaptée aux exigences et aux besoins de notre époque.

 

Au sommaire de cet ouvrage, l’auteur nous parle de :

 

Chapitre 1 : Aperçu philosophique sur l’histoire générale de la Franc-maçonnerie  -

Chapitre 2 : Premières données historiques – Entre mythe et légende – les premières divulgations – la querelle des Antients et des Modernes  - le manuscrit Regius, Cooke – les statuts Schaw -  la maçonnerie disséquée

Chapitre 3 : Quelques-unes des personnalités qui ont marqué la Franc-maçonnerie – Robert Moray  - Elias Ashmole  - Desaguliers  - J. Anderson et ses constitutions – Chevalier Ramsay  et ses discours  - Laurence Dermott  -  Ahiman Rezon  -  M. de Pasqually  - J. B. Willermoz  - L. C. Saint Martin  - Montmorency-Luxembourg  -  William Preston  - Cagliostro  - J.M. Ragon  - Albert Pike  - F. Desmons  - E. Goblet d’Alviella  - Léo Taxil  - Oswald Wirth  - René Guénon  -

Chapitre 4 : Les débuts de la Franc-maçonnerie : Rite des Antients et des Modernes  - le Régulateur du Maçon  - le guide des maçons Ecossais  - les tuileurs  - les Landmarks  - L’Ordre et les Obédiences  - le Loge  -  les rites Français, Ecossai et Rectifié  - les side degrés  - le rite de Memphis Misraïm   -

Chapitre 5 : L’Initiation maçonnique  - les trois grades  - Chaines et cordes  - les métaux  - le cabinet de réflexion  - le sel et le soufre  - le testament  -  la porte du Temple  -  les trois voyages  - la coupe d’amertume  -  la Bienfaisance  -  la Lumière  - la tablier  -  les gants  - 

Chapitre 6 : Conceptions philosophiques se rattachant au rituel du grade d’apprenti  -  Le Grand Architecte de l’Univers  - Esotérisme et occultisme  - Tradition et transmission  - Profane et sacré  - la question de la Régularité  -  Symboles et symbolisme  -  Une approche de l’universel  - Rites et rituels  -

Chapitre 7 : Devoirs généraux de l’apprenti maçon  - Assiduité  -  Discrétion maçonnique  -  Silence et Secret  - La Tolérance  -  Fraternité initiatique  -  Serment et engagement  - Recherche de la Connaissance, de la Vérité et de la Lumière  - Instruction au grade d’apprenti

Chapitre 8 : Premiers éléments de philosophie initiatique  -  Esotérisme et exotérisme  -  les Nombres    l’alchimie  -  L’unité, le binaire et le ternaire  -  le Temple et la loge  - Chansons maçonniques  -  Le secret des Francs-maçons  -

 

MAINGUY  - LA FRANC-MAÇONNERIE CLARIFIÉE POUR SES INITIÉS Tome 2  -  LE  COMPAGNON

Irène  Mainguy  

Edition  Dervy

 2012 

Ce 2e volet de la trilogie maçonnique est repris à partir de celui qu’avait publié Oswald Wirth au début du XXe siècle, en respectant dans les grandes lignes le plan de l’ouvrage. Ce livre est totalement refondu de manière cohérente pour donner une première approche symbolique clarifiée pour les compagnons.

 

Chaque grade maçonnique est porteur d’un enseignement spécifique de d’ouvertures spirituelles. Le degré de compagnon est souvent négligé ou considéré comme une simple formalité nécessaire pour accéder à la maîtrise. Après avoir été fait Apprenti maçon, le compagnon a le devoir de s’efforcer de le devenir authentiquement ; cela a pour conséquence d’engager sa vie au service d’un idéal noble, en percevant que la vie a un sens et une finalité.

Le travail initiatique s’appuie d’abord sur la pratique régulière des rites et la méditation sur les symboles maçonniques qui servent de support de compréhension, un exposé ou planche présenté en loge doit être le fruit d’une réflexion personnelle qui peut s’appuyer sur d’autres auteurs maçonniques, mais en s’y référent clairement, pour s’en inspirer, s’en enrichir et pouvoir partager.

 

Par ailleurs le compagnon doit rester vigilant à l’égard d’un autre écueil desséchant qui est le danger du dogmatisme, lequel entraîne une interprétation sclérosée de la symbolique et une mise en pratique trop rigide du rituel. La méthode symbolique doit être un aiguillon actif de la pensée et conduire à la méditation puis à l’action. Elle est un moyen efficace d’ouverture du cœur et de l’entendement dans le temps et l’espace.

 

Au sommaire de cet ouvrage I. Mainguy développe les points suivants :

 

Chapitre 1 : Le chef d’œuvre du compagnon, son aptitude à la Maîtrise  - L’initiation professionnelle  - la Hiérarchie du ternaire  - le cérémonial corporatif  - les grades symboliques  -

Chapitre 2 : Le rituel du grade de compagnon  - Examen du candidat au grade de compagnon  -Les impressions de passage  - le compagnonnage  - 

Chapitre 3 : La réception en loge de compagnon  -  Préparation du récipiendaire  - la participation au Grand Œuvre  -

Chapitre 4 : Les 5  voyages du compagnon  -

Chapitre 5 : La recherche de la lumière  - L’Etoile Flamboyante  - Le Pentagramme  - la lettre G  -  Géométrie  -  Génération  -  Gravitation  - Génie  -  Gnose  - 

Chapitre 6 : Les Compagnons et la Glorification de Travail  - le serment du compagnon  -  le tablier  - L’idéal constructif  -  La religion du travail  -

Chapitre 7 : Conceptions philosophiques liées au grade de compagnon  -  Connaissance de soi  -  la triple énigme  -  Qui sommes-nous ?  -  la Vie  -  L’altruisme  -  La raison  - l’intelligence  - L’homme et l’Initié  -  Le chef d’œuvre   -  La réalisation de l’être  -

Chapitre 8 : les devoirs du compagnon  - Obligations  - Assiduité  - Ponctualité  - Activité  -  Clairvoyance et discernement  - La  Maîtrise de soi  -

Chapitre 9 : Catéchisme interprétatif du grade de compagnon  -  Instructions du grade de compagnon au Rite français et au REAA

Chapitre 10 : La méditation  - la gnose numérale  - La décade sacrée  - La Quintessence  - Le Quinaire  -

Chapitre 11 : Symbole de la loge du compagnon   -  la couleur des tentures   -  les deux colonnes   -  les deux surveillants  - le Tableau de loge   -  Les 7 marches  -  les trois fenêtres  -  Equerre et Compas  -  La pierre cubique à pointe  -  La corde à nœuds  -

Chapitre 12 : Eléments de réflexion  -  La confusion des langues  -  les mots sacrés  -  Activité et passivité  - les 5 sens  - Les 5 ordres d’Architectures  -  Les Arts libéraux  -  L’Art de la mémoire  -  Usages anglais  -  Chants de compagnon  - le maillet et le ciseau  - le Règle et le Levier  - Le voyage du compagnon  -

 

MAINGUY - LA FRANC-MAÇONNERIE CLARIFIÉE POUR SES INITIÉS -  Tome 3  - LE MAÎTRE

Irène Mainguy

Edition Dervy

 2013

Irène Mainguy, après avoir procédé à une minutieuse et méthodique analyse des livres d’Oswald Wirth, en a, bien entendu conservé la présentation, tout en aérant et renouvelant complètement le contenu. Ainsi celui-ci est maintenant réellement adapté aux besoins des Francs-maçons de notre époque et prend en compte les plus récentes publications.

L’auteur développe une réflexion sur l’ensemble de la symbolique du Maître, sans pour autant négliger d’examiner tous les symboles proposés par Oswald Wirth à ses lecteurs. Elle indique et suggère une méthodologie simple pour que ceux-ci apprennent et sachent approfondir le sujet par eux-mêmes.

Selon son habitude, elle se réfère aux principales sources historiques et aux premiers rituels en ayant bien soin de différencier les rires, pour éviter des confusions. Elle s’efforce de donner des pistes de recherche claires et référencées afin que le lecteur les utilise au mieux. C’est en s’appuyant sue des fondements sérieux que celui-ci évitera de s’égarer sur les sentiers de l’erreur.

Il ne s’agit plus de pratiquer la maçonnerie comme au temps d’O. Wirth, mais d’approfondir ici et maintenant l’immense richesse de la tradition maçonnique qui se suffit à elle-même. Les précieuses clefs données par l’initiation sauront alors éclairer la compréhension des objectifs, moyens, méthodes et philosophie de la F.M.

Tout au long de cet ouvrage, l’auteur éradique ou recadre respectueusement, sans esprit de polémique, mais sans aucunes concessions, les écarts ou égarements visionnaire de son illustre prédécesseur qui fut un pionnier en voulant revenir à la tradition. Plus de 100 ans séparent les deux ouvrages et il était temps que cette heureuse initiative voit le jour.

Au sommaire de cet ouvrage :

Les sociétés secrètes et les inities : Les premières sociétés - L’Art sacerdotal et l’Art Royal - la maîtrise idéale - la fonction initiatique et la filiation maçonnique - la méthode - Franc-maçonnerie, monachisme et internet -

Les Mystères : Les initiations antiques - la bienfaisance - l’échelle des capacités - l’enseignement du Maître -

L’Ethique maçonnique : La lumière initiatique - L’intervention des Maîtres - la légende d’Hiram -

Le rituel du grade de Maître : La marche à reculons - la recherche de la connaissance - la chambre du milieu - la légende maçonnique et le drame symbolique - dominer ses vices et ses passions - le voyage des maîtres - Renaissance ou résurrection ? -

Interprétation de la légende : Le juste face à la mort - Pouvoir et contre pouvoir - Transgression ou trahison - l’ignorance - le fanatisme et l’ambition - l’orgueil - la Régénération - par la mort, vaincre la mort -

Les mythes et les légendes : Isis et Osiris - Iacchus - Adonis - Dionysos - Atys - les inities de Samothrace - Orphée et les quatre couronnés- Les quatre fils d’Aymon, ou la légende de Renaud de Montauban - le sacrifice - Hiram substitué à Noé - Don Juan, mythe du non initiable -

Conceptions philosophiques se rattachant au grade de Maître : L’immortalité - de l’individuel à l’universel - Aspiration à la transcendance - la mort - la survivance - les superstitions - la construction individuelle -

Les devoirs du Maître : La Maîtrise - L’écoute de l’autre - la Transmission - Ecouter, lire, méditer, comprendre et agir

Catéchisme interprétatif du grade de Maître : Instruction du grade de compagnon, au R.E.A.A. –

Notions philosophiques initiatiques relatives au grade de Maître : Propriétés des Nombres - le Nombre 7 - l’équilibre - l’Octoade - l’Ennéade ou Triple Ternaire - la Tradition - le cercueil d’Osiris - l’Adam Kadmon -

Les prérogatives et symboles de la loge de Maître : Les tentures noires - le couvre-chef - l’acacia - la planche à tracer - le compas et l’équerre - le point - le cercle - le tableau de loge - Responsabilité, obéissance, pouvoir et idéal maçonnique -

Les hauts grades : Utilité des hauts grades - la loge de perfection au R.E.A.A - les ordres de Sagesse au Rite Français- les side degrees - les hauts grades égyptiens -

Indication bibliographiques à l’usage des maîtres : Le livre et l’écrit - les tuileurs - les manuels d’instruction - Histoire et symbolisme - rites et philosophie - Hermétisme et alchimie -

Annexes : chants et chansons des maîtres - la devise des maçons - l’adieu et les liens du maçon - les figures du Livre de Maître -

  

MAINGUY -  DE LA SYMBOLIQUE DES CHAPITRES EN FRANC-maçonnerie   -

 Irène  Mainguy

Edition Dervy

 2005

Irène Mainguy, auteur de l’ouvrage Symbolique des Grades de Perfection et des Ordres de Sagesse, (suite de sa Symbolique maçonnique du troisième millénaire) poursuit dans le même esprit, une recherche sur les grades capitulaires des Chapitres du Rite Écossais Ancien et Accepté et les Troisième et Quatrième Ordres de Sagesse du Rite Français. Elle expose ici les similitudes, analogies et nombreux points de convergence de ces deux rites. Bien des points communs avec le Maître Écossais de Saint-André du Rite Écossais Rectifié y sont également mis en parallèle.


Elle présente les différentes versions des grades de Rose-croix et en propose une classification en fonction de leurs variantes, qui sont d’inspirations diverses : christique, alchimique, cabalistique, voire même astrologique.


Tout comme dans les précédents ouvrages, l’auteur s’appuie sur un large éventail de documents rituels et sur les sources les plus anciennes, étudie chaque grade sous tous ses aspects et, in fine par une analyse comparative des textes d’origine, fait découvrir les passerelles qui existent entre les deux rites, mettant en évidence, pour la première fois là encore, le corpus maçonnique commun qui les sous-entend, et les relie ainsi aux autres rites.


Cet important travail de recherche, mené avec rigueur, doit permettre au lecteur une meilleure approche du vécu des Loges bleues et redonner un surcroît d’intérêt pour ce vaste domaine de l’Art Royal que sont les Hauts Grades du Rite Écossais Ancien et Accepté et les Ordres de Sagesse.

L’approfondissement de la signification de ces rites propose une vision universelle où chacun pourra trouver le moyen de construire son temple intérieur, sanctuaire de son cœur et ainsi de se dépasser pour rassembler ce qui est épars en retrouvant l’Unité. C’est par là aussi que le lecteur, « pèlerin chercheur », pourra transcender les vicissitudes du temporel en s’efforçant de se mettre à l’écoute de son Maître intérieur pour s’orienter vers la Lumière, au service du Beau, du Bien et du Vrai par l’Amour de la Vertu.


Cet ouvrage propose des pistes de réflexion nombreuses et riches qui encourageront tout Maître Maçon à approfondir sa quête et à poursuivre son chemin initiatique en tant que Parfait Chevalier Maçon vers cet idéal d’universalité et de vérité.

 

MAINGUY  -  LES INITIATIONS ET L’INITIATION MAÇONNIQUE

 Irène Mainguy

Edition Jean-Cyrille Godefroy

 2008

Les plus sérieuses études ethnologiques mettent en évidence la pratique de cérémonies initiatiques dans toutes les civilisations, depuis la plus lointaine Antiquité ; entre autres, en Égypte ou en Grèce avec les Mystères d’Éleusis, mais aussi au sein de toutes les civilisations des cinq continents. Sans vouloir approfondir de manière exhaustive tous les aspects des pratiques initiatiques recensées, Irène Mainguy propose ici aux lecteurs une importante synthèse du sujet.

Elle y développe l’ensemble des éléments communs récurrents, qui soulignent, dès les origines de l’humanité, les préoccupations humaines essentielles. En effet, de tout temps, l’homme a voulu dépasser les étroites limites de la condition humaine en recherchant une voie pour accroître son pouvoir et son savoir sur l’univers et sur lui-même.

Dans une société en mal de repères, où le matérialisme domine largement, la question se pose de la place que peut trouver l’idéal initiatique. En quoi l’initiation donne-t-elle des clefs pour une meilleure connaissance de soi ? Permet-elle, de nos jours encore, de progresser dans la Voie de la Sagesse et de la Connaissance ? En fonction de ses particularités, comment situer l’initiation maçonnique par rapport aux autres formes d’initiation ?

Irène Mainguy apporte un éclairage à l’ensemble de ces questions. Elle insiste sur les constantes de l’initiation en tant que rite de passage, avec ses valeurs, ses spécificités, ses buts et sa finalité. Cet ouvrage donne des réponses aux lecteurs qui se demandent ce que peut apporter l’initiation maçonnique à l’homme ou à la femme en ce début du XXIème siècle.

L’initiation, en tant que rite de passage d’un monde à un autre, d’un état à un autre, a une vocation universelle visant à faciliter les possibilités de réalisation de tout être (homme ou femme) qui a la volonté de favoriser l’épanouissement harmonieux de ses potentialités physiques, psychiques et spirituelles, de recréer en lui (ou en elle) un prototype d’être parfait, créé à l’image de Dieu, comme il est écrit dans la Genèse.


L’initiation est un sujet très vaste qu’il est impossible de traiter de manière exhaustive, c’est pourquoi il est proposé de publier ici une synthèse documentaire établie par une professionnelle de la documentation. Cette formule permet de prendre en compte objectivement toutes les thèses en présence, qu’elles soient divergentes ou nettement antithétiques. Il est essentiel, si possible, que tous les aspects du sujet soient abordés, qu’ils soient ethnologiques, philosophiques ou métaphysiques, par des spécialistes s’étant exprimés avec leurs points de vue parfois opposés, mais néanmoins complémentaires. Cette publication a pour objectif de permettre aux lecteurs de suivre un fil d’Ariane dans le dédale des centaines d’études publiées sur la question.

La synthèse documentaire est l’art d’exercer par excellence la technique du rassemblement de ce qui est épars, après une collecte scrupuleuse autant qu’étendue d’informations, puis de présenter un condensé de celle-ci, émanant de divers documents (livres, articles, photos, vidéos, etc.) Elle a pour but de faire le point sur l’état d’une question à partir d’une sélection de documents fiables, rassemblées en un ensemble structuré et cohérent. Les renvois constants aux données bibliographiques doivent permettre aux lecteurs d’approfondir tous les aspects qui retiennent le plus leur attention sur le sujet.


En Occident, on peut constater que l’auteur qui sert d’axe à toute approche de l’initiation est René Guénon (1886 – 1951), métaphysicien de grande envergure, entre autres Franc-maçon, dont les ouvrages « Aperçus sur l’initiation » (paru en 1946) et « Initiation et Réalisation spirituelle » (recueil d’articles réunis à titre posthume, paru pour la première fois en 1952, avec un avant-propos de Jean Reyor) sont des références en ce domaine, que ce soit pour en développer certains aspects ou les contester. La parution de ces deux ouvrages est à l’origine d’une abondante littérature, sous la forme de livres ou d’articles de périodiques. Les travaux de Jean Reyor apportent également de précieux éclairages, notamment l’ensemble de ses articles rassemblés sous le titre : « Pour un aboutissement de l’œuvre de René Guénon, les aperçus sur l’initiation »publié en 1998.

Le dépouillement de quelques centaines de données a permis de faire le point sur les valeurs, les buts et la finalité de l’initiation après en avoir examiné les constantes dans ses diverses catégories : facteur de sociabilisassions et d’intégration de l’individu dans une communauté, notamment sur un plan ethnologique, techniques d’éveil de l’être humain en général. La spécificité de l’initiation occidentale sous sa forme maçonnique se présente sous deux aspects différents, que certains qualifieront de traditionnel et spiritualiste, d’autres d’humaniste et rationaliste. En réalité, ces deux approches doivent être considérées comme complémentaires. Tout dépend de la direction dans laquelle la recherche est entreprise, orientée soit vers une transcendance (verticale), soit vers un perfectionnement humaniste (horizontale).


Si l’initiation apparaît depuis les temps les plus reculés, elle est néanmoins toujours d’actualité. Elle s’est pérennisée en traversant le temps et les générations.

 

MAINGUY  -  SYMBOLIQUE DES GRADES DE PERFECTION ET DES ORDRES DE SAGESSE

 Irène  Mainguy

Edition DERVY

 2003

Irène Mainguy, auteur de La Symbolique maçonnique du troisième millénaire, poursuit dans le même esprit sa recherche sur les compléments du grade de Maître que sont les degrés de Perfection du Rite Écossais Ancien et Accepté et les deux premiers Ordres de Sagesse du Rite Français.


S’appuyant sur un large éventail de documents et de rituels, l’auteur étudie chaque grade sous tous ses aspects et, par une analyse comparative des textes d’origine, fait découvrir les passerelles qui existent entre les deux rites, mettant pour la première fois en évidence le corpus maçonnique commun qui les sous-tend.


Cet important travail de recherche mené avec rigueur doit permettre au lecteur une meilleure approche du vécu des loges bleues et redonner un surcroît d’intérêt pour ce vaste domaine de l’Art Royal que sont les Hauts Grades et les Ordres de Sagesse.


Judicieusement illustré, servi par une authentique originalité d’expression, cet ouvrage ouvre des pistes nombreuses et riches qui aideront tout maître maçon à avancer dans sa quête et à poursuivre son chemin initiatique vers un idéal d’universalité.

 

MAINGUY  -  SYMBOLIQUE DES OUTILS ET GLORIFICATION DU mḖtier  -  

 Irène Mainguy

Edition Jean-Cyrille Godefroy

 2007

La méthode maçonnique propose une règle de conduite basée sur la méditation d’une géométrie dans l’espace. Les gestes s’y font selon équerre, niveau et perpendiculaire. Les grades d’apprenti et de compagnon proposent de réaliser une œuvre bâtie à l’aide des outils de la construction universelle. Au fur et à mesure de son cheminement, le maçon prend conscience que les outils reçus sont des moyens symboliques qui favorisent sa transformation intérieure. Le Maître, passé de l’équerre au compas, a reçu tous les outils nécessaires à l’ouverture de l’entendement. Ils dirigent sa vie active et son action.


Cette démarche, s’appuyant sur les directives harmonieuses de l’esprit de la construction, suggère des pistes de réflexions cohérentes et développe une signification et un symbolisme de l’outil qui dépassent largement le cadre limité de l’utilitaire ou de la morale. Chaque outil est lié aux potentialités d’un ensemble de forces dont il faut connaître l’énergie pour savoir la réguler et la maîtriser avec discernement, afin de parvenir à ériger un temple de lumière dans le sanctuaire de son cœur, clef de la réalisation individuelle et collective. Sont développés : la main, la faux, le maillet, le ciseau, le fil à plomb, la perpendiculaire, l’équerre, le niveau, le levier, le compas, la truelle, la louve, la hache, la maçonnerie noachite, l’arc royal et ses outils etc.

 

« L’enseignement maçonnique, rappelle Irène Mainguy, propose une règle de conduite basée sur la méditation d’une géométrie dans l’espace où tous les signes se font par équerre, niveau et perpendiculaire. Quand la marche n’est plus d’équerre, elle se fait en traçant des courbes qui correspondent à des demi-cercles. C’est ce qui est appelé passer de l’équerre au compas. C’est dire la prééminence de l’usage des outils dans cette forme traditionnelle et la nécessaire compréhension de leur utilisation dans cette voie de réalisation constructive. » « Au fur et à mesure de son cheminement, le maçon prend conscience que les outils reçus sont des moyens symboliques qui favorisent sa transformation intérieure et que le modèle du temple recherché se situe dans le sanctuaire de son être. »

 

Trop souvent, les symboles sont appréhendés dans une dimension morale ou psychologique qui ne permet pas leur mise en œuvre comme énergie de transformation ou d’accès à l’être. En rétablissant la géométrie comme centre de la démarche maçonnique, Irène Mainguy nous ramène à l’essentiel. Evoquant aussi bien Schwaller de Lubicz que Titus Burckhardt, elle rétablit l’articulation nécessaire entre les fonctions artisanale, chevaleresque et sacerdotale, cette dernière comprise comme manifestation de la liberté absolue, à la fois source et finalité de toute chose. Elle revient au corps, à la fois matière et moyen de l’œuvre, et en premier lieu à la main, prolongée par l’outil. Trop souvent, la gestuelle maçonnique est ignorée, les images et objets étant privilégiés, alors qu’elle vivifie littéralement le rite.

 

Le premier des outils étudiés par Irène Mainguy, sous-estimé trop souvent, est la faux, outil auquel se confronte le récipiendaire dans le Cabinet de réflexion. Suivent les outils selon les grades d’Apprenti, Compagnon et Maître, du maillet à la truelle. Mais elle s’attarde aussi sur d’autres outils moins investis comme la louve ou la hache, pourtant importante comme symbole de la foudre. Enfin, elle étudie les principaux symboles du Chevalier de Royale Hache ou Prince du Liban et les outils de l’Arc Royal. Si notre monde, soi-disant avancé, a occulté, ou perdu, le sens sacré du travail, perdant ainsi la possibilité de faire du travail une voie spirituelle, le Franc-maçon est appelé à restaurer pour lui-même et en lui-même le travail comme spiritualité. Ceci passe par le maniement ajusté des outils.

 

Mainguy  -  SYMBOLIQUE DES GRADES PHILOSOPHIQUES – RITE Ḗcossais aNCIEN ET ACCEPTḖ -

 Irène Mainguy

Edition Dervy

 2015

Irène Mainguy analyse ici, sous tous leurs aspects, les grades philosophiques du Rite Écossais Ancien et Accepté. Comme dans ses précédents ouvrages, elle s'appuie sur de nombreux documents, rituels, et sources les plus anciennes. Du 19e degré, Grand Pontife au 30e, Chevalier Kadosch, se déroule un nouveau cycle passionnant de douze grades philosophiques.

Ils permettent d’approfondir l’éthique chevaleresque et templière, avec de fréquentes références aux traditions anciennes ou disparues et à l'Hermétisme.
Le Chevalier pèlerin se transforme en Chevalier philosophe.

Il n'est pas un Chevalier errant, mais un Chevalier en quête de Sagesse. Gouverné avec discernement et lucidité par la raison et l'intelligence du cœur, le Chevalier de ce début du XXIe siècle oeuvre désormais dans l'esprit des constructeurs des édifices sacrés, prêt s'il le doit à lutter contre toute forme d’oppression et d’injustice. Les nombreux voyages qu’il entreprend, particulièrement riches d'expériences et d'enseignements, correspondent à un combat contre soi-même pour s’élever vers l'Unité, la Vérité, la Lumière, la Sagesse. Dans ce nouvel ouvrage, l'auteur propose de nombreuses pistes de réflexions pour approfondir l'idéal d'universalité que recherche le Chevalier Kadosch.

Note de lecture : Irène Mainguy nous a habitués à l’étude approfondie des grades du REAA. Elle nous offre à nouveau l’occasion de revisiter, dans le détail cette fois-ci la symbolique des grades philosophiques qu’elle dissèque, explique, interprète et présente, en puisant – avec la rigueur de la bibliothécaire-documentaliste – aux sources des origines comme le veut la tradition.

A telle enseigne que l’on serait tenté de rapprocher son travail de celui accompli à l’époque (1854-1855) par Albert Pike dans son fameux ouvrage « Masonic Formulas and Rituals » conservé à la bibliothèque de la Juridiction Sud à Washington, DC et réédité en 2010 par la Scottish Rite Research Society. La somme des recueils de symbolisme de référence qu’elle a successivement produits, et dont celui-ci constitue en quelque sorte l’aboutissement, pourrait être considérée comme un pendant français à celui de l’Américain. Très richement illustré, l’ouvrage qui comporte, grade après grade, une intéressante juxtaposition des différents Tuileurs, est dense mais agréablement aéré et assorti d’un index qui sera bien utile à ceux qui auront la bien compréhensible tentation d’y puiser leur inspiration lorsqu’ils travailleront à approfondir l’appréhension du Nec Plus Ultra.

L’auteure trouve des sources de références sérieuses, notamment dans la fameuse revue Renaissance Traditionnelle, la bibliothèque Kloss ou chez Latomia (fond du Grand Orient des Pays-Bas) mais puise également dans les écrits d’auteurs, au premier chef René Guénon, mais encore Paul Naudon, Goblet d’Alviella pour n’en retenir que quelques-uns. Elle s’appuie aussi, tout au long de ses développements, sur de nombreux documents anciens. Occasion de livrer une vision de l’éthique chevaleresque de douze grades philosophiques, pour la plupart d’entre eux peu ou pas pratiqués, même si la tendance constatée, en Belgique plus qu’en France d’ailleurs, soit d’y porter depuis quelques années un regain d’intérêt en les mettant en scène, voire en les faisant sortir de l’ombre de la catégorie des grades dits « intermédiaires ».

Au sommaire de cet ouvrage de  600 pages :

Grand Pontife ou sublime écossais (19e degré)  – signification et lieu  -  Melchisédech  -  le sceptre  -  le tableau de loge et le serpent  -  la Jérusalem céleste dans l’Apocalypse johannique  -  le nombre 12  -  la montagne  -  le mot hébreu ‘’Alléluia’’  -  l’Alpha et l’Oméga  - 

Vénérable Maître de toutes les loges régulières (20e degré)  -  L’oeuvre de Zorobabel  -  Cyrus  -  la purification par le fer et le feu  -  Gloire, grandeur et beauté  -  le nombre 9  -  le bijou et le tablier du grade  -

Noachite ou Chevalier prussien (21e degré)  Histoire des Noachites ou chevaliers prussiens  -  le Noachisme  -  Noé, père de l’architecture navale  -   L’Arc en ciel  -  La Tour de Babel  -  la confusion des langues  -  Phaleg Maître d’Œuvre  -  Nemrod  -  Par la pleine lune de Mars  -   Sem, Japhet et Cham   -  Tablier et bijou  -

Chevalier de Royale Hache ou Prince du Liban (22e degré)  -  Les qualités du Prince du Liban : Discrétion, humilité, foi, obéissance  -   Les Druzes   -  le cèdre  -  la maçonnerie du bois  -  La philosophie et la spiritualité du travail  -  la croix spatiale  -  de la multiplicité à l’Unité  -  le conseil de la Table Ronde  -  Le Cercle  -  la Hache d’or  -

Chef du Tabernacle (23e degré)  -  Sacerdoce et dignité  -  le fils d’Hiram reçu au rang des lévites  -  Grand Maître sacrificateur  -  L’Arche d’Alliance : Tabernacle des Vérités révélées   -  l’autel des holocaustes  -  l’autel des parfums   -  le Sacrifice  - 

Prince du Tabernacle (24e degré)  -  La fonction des lévites  -  le passage de ‘’chef’ à ‘’Prince du Tabernacle’’  -  le chandelier à 7 branches  -  l’idolâtrie  -  le Grand Livre de la Nature  -   Uriel  -

Chevalier du Serpent d’Airain (25e degré)  -  Porter le joug de ses frères  -  le serpent d’airain   -  le Caducée de Mercure et d’Hermès  -  le Tau  -  le Buisson ardent  -  les chaines  -  Vertu et courage  -  Dégagement de la partie spirituelle de l’homme  -   Moïse  -  INRI  - 

Ecossais trinitaire ou Prince de Mercy ( 26e degré)  -   Le Prince de Mercy  -  la triple Alliance  -  les trois couleurs : vert, blanc et rouge   -  les ailes  -  la flèche d’or  -  l’échelle mystérieuse  -  le Palladium  -  le miroir  -  le Livre de la Vérité  -  le 3e ciel  -   les trois sortes d’or  -  les trois signes du grade   -

Grand Commandeur du Temple (27e degré)  -  INRI  -  la corde  -  Délivré du joug de la servitude  -  les couleurs ; rouge, blanc et noir  -  la croix teutonique  -  la triple lumière  -

Chevalier du Soleil ou Prince Adepte (28e degré)  -    Les trois discours du chevalier du soleil  -  Adam  -  le centre du vrai bonheur  -  le livre de la Genèse  -  les chérubins ou Kéroubim  -  la Vérité  -  le Chevalier du soleil vient du centre des ténèbres  -  la Nature  -  le Soleil  -  Science, sagesse et sainteté  -  L’Oeil  -  les 7 planètes  -  les quatre devoirs de la vie tranquille  -  La Pierre Philosophale ou le Grand Œuvre  -  Gnose et gnosticisme  -  les 7 vérités gnostiques  -  La vie humaine n’est qu'’un point dans l’Eternité  -  L’Harmonie universelle  -  L’Absolu est l’esprit existant par lui-même  -   le visible et l’invisible   -  le mal, le malheur et la misère sont nécessaires à l’harmonie universelle  -  l’analogie est l’unique clef de la Nature  - l’état adamique  - Stibium  -  Mithra   -  Lux ex Tenebris  - 

Grand Ecossais de Saint André ou Patriarche des croisades (29e degré)  -  Le Patriarche  -  les trois qualités nécessaires  -  les quatre devoirs  -  Respecter la Raison  -  servir la Vérité  -  Défendre la vertu  -  Combattre pour le droit  -  les quatre mots de passe et le mot sacré  -  la croix de Saint André  -  Sacrifice et obéissance  -  le christianisme primitif  - 

Chevalier Kadosh ou Chevalier de l’aigle blanc et noir (30e degré)  -  Aréopage ou conseil philosophique  -  de la vallée au camp  -  le chevalier Kadosh Saint et Séparé  -  la profession de foi  -  Son nom fut autre et le même pourtant  -  Savoir  -  Aimer  -  Agir  -  les trois serments  -   le combat et les armes du chevalier Kadosh  -   le poignard  -  Soldat de l’Universel et Temporel  -  Les tyrannies spirituelles et temporelles   -  les degrés templiers  -  les trois cranes couronnés  -  du pavé mosaïque aux poursuivants  -  la croix templière  -  L’Aigle bicéphale  -  l’âge  -   l’échelle mystérieuse 

 

MAINGUY  -   SYMBOLIQUE DU  3e MILLḖNAIRE

Irène  Mainguy

Edition Dervy

 2001

En donnant ce titre à son livre, Irène Mainguy exauce littéralement, par cette nouvelle édition devenue indispensable, les vœux qu’exprime Jules Boucher à la fin de la préface de sa célèbre Symbolique maçonnique qui a fait le bonheur de plusieurs générations de maçons par son érudition. Elle se place dans la stricte tradition d’un des plus importants ouvrages consacrés à cette question, tout en renouvelant, à la fois l’approche historique des symboles et de l’histoire maçonnique, mais aussi la structure et les éléments de base.


C’est à la lumière des études contemporaines, qui ont fait suite à une période parfois confuse où tout était admis sans passer au crible de la critique objective, qu’Irène Mainguy propose une refonte complète de la vénérable Symbolique maçonnique, tout en en respectant l’esprit.


Avec ce livre, une page maçonnique se tourne. C’est une femme qui apporte sa pierre, une pierre de couronnement, à l’édifice dont Jules Boucher a posé les fondations. Dorénavant, cette nouvelle symbolique, grâce à l’ampleur et à la précision de sa documentation, prend une dimension universelle. Cette œuvre correspond à l’aspiration de tous ceux qui désirent une information sur ce sujet. Elle leur permettra de prendre le bon cap dès le départ.
Ouvrage de référence indispensable à avoir dans sa bibliothèque. Y sont développés tous les symboles des loges bleues.

 

La pratique du symbolisme libère des idées reçues et des tics mentaux, sous réserve, bien évidemment, qu'elle ne soit pas dogmatique. Si elle se réduit à la mémorisation de réponses et à l'énumération d'équations simplistes selon le schéma "ceci veut dire cela", elle rétrécit et aliène au lieu d'élargir l'esprit. Le symbolisme ouvre des pistes sur la pensée lorsqu'il explore ce qui relie le désir à l'idée, l'imagination à la raison, l'esprit qui globalise et celui qui découpe, sans renier ni privilégier l'un ou l'autre, sans jamais se blottir dans des certitudes figées. Le symbolisme est un exercice utile qui permet de débusquer la part de réflexe qui habite la réflexion, de relier un mot à son histoire. Ainsi se corrigent les amalgames préjudiciables et générateurs de comportements aberrants, le symboliste est prémuni contre les dérives occultistes de l'ésotérisme.


Il ne confond pas la dévotion et le mysticisme, la foi et la confiance, la complaisance et la bienveillance, il apprend à être précis et s'en porte mieux. Le projet du maçon est défini par ces deux propositions qui, dans tous les rites maçonniques, sont répétées souvent : "Aller plus loin" et "réunir ce qui est épars". C'est en répondant à ces invitations que progresse la connaissance objective. En effet, les opérations mentales par lesquelles se construisent les théories et les applications techniques s'articulent autour des actes d'englober, de rapprocher et d'appliquer. Ceux-ci accomplissent le projet du maçon.


Le symbolisme met l'accent sur le savoir subjectif et la voie symbolique est celle de l'introspection conduite par les associations libres. Le symboliste postule que le savoir objectif passe par le savoir subjectif, comme le dit l'aphorisme socratique : "Connais-toi toi-même et tu connaîtras le monde et les dieux". Reconnaissant cela, il explore les voies qui relient le désir à l'idée et met en pièces toute affirmation dogmatique, même le dogmatisme de l'évidence. Il explore les strates du sens et accomplit le travail auquel nous convie Spinoza : "Tu dis que tu as choisi une idée parce qu'elle est bonne, sache qu'en réalité tu dis qu'elle est bonne parce que tu l'as choisie".
Le Franc-Maçon, familier du Symbolisme, repère la part mythologique de tout discours.  

 

Un livre de 490 pages que l’on a pour la vie.

 

MAINGUY - RETROUVER UN ANCÊTRE FRANC-MAÇON

Irène Mainguy

Edition Archive et culture

2017

Irène Mainguy est surtout connue pour ses livres sur le symbolisme. Mais l’éditeur Archives & Culture affirme qu’elle a aussi « depuis trente ans une grande expérience de la recherche généalogique ».

 

Ce qui justifie qu’elle vienne de rédiger pour cette maison d’édition spécialisée dans la généalogie, plus à l’attention du grand public que des maçons, ce petit livre alliant sa grande connaissance de la franc-maçonnerie à celle de la généalogie.

 

Dans la première partie, Irène Mainguy présente la franc-maçonnerie et son histoire. Elle présente les différentes obédiences, expliquant à partir de quelles années celles-ci disposent d’archives permettant des recherches généalogiques maçonniques. Elle liste ensuite les différents indices qui peuvent suggérer à un descendant qu’un ancêtre était franc-maçon : correspondance, notamment avec signature tri ponctuée, décors et diplômes, gravures de symboles maçonniques sur la tombe ou la résidence… Elle aborde ensuite l’antimaçonnisme : (…) À la fin du XIXe siècle, cet antimaçonnisme s’intensifie. Pour le généalogiste, « l’avantage de cet inconvénient » c’est que des listes et des répertoires nominatifs ont été dressés.

 

Dans la dernière partie elle donne quelques exemples de recherche. Par exemple à partir d’une photo, ou du croisement du nom avec ceux contenus dans des fichiers connus, tel le fichier Bossu. Enfin, en annexe est donnée une importante bibliographie ainsi qu’une liste d’adresses utiles.

Ce précieux guide de généalogie maçonnique sera utile à tous ceux qui sont à la recherche d’un ancêtre Franc-maçon. Parmi eux se trouvent de nombreux Francs-maçons qui se demandent s’ils sont les premiers au sein de la lignée familiale à s’engager dans la démarche maçonnique.

Et puis, il y a tous ceux qui ont retrouvé dans les héritages familiaux une lettre ou un objet permettant d’envisager une appartenance à l’ordre maçonnique. Le guide passionnant rédigé par Irène Mainguy, responsable de la Bibliothèque du Grand-orient de France et familière de la recherche dans les archives, offre une méthodologie précise afin de ne pas se perdre dans les investigations. On sait les difficultés que présente la recherche généalogique en générale, celles-ci sont accentuées par le contexte maçonnique qui conduit à la discrétion voire au secret.

 

S’adressant d’abord aux profanes, elle pose le cadre de ces investigations : vocabulaire maçonnique, repères historiques, repères obédientiels, les métiers possibles et variés des ancêtres Francs-maçons, la Franc-maçonnerie féminine. Ainsi située dans la complexité du monde maçonnique, la recherche peut commencer à partir d’indices ou documents multiples : abréviations, signatures tri ponctuées, datation maçonnique, décors, passeports et diplômes, papiers divers, correspondances, ex-libris et enfin les tombes maçonniques et les faire-part de décès maçonniques. Tout un chapitre aborde l’antimaçonnisme. Les archives du gouvernement de Vichy, les archives maçonniques, de loges ou d’obédiences, confisquées, les listes dressées par les anti-maçons au fil des décennies sont autant de sources possibles.

 

Irène Mainguy propose au lecteur quelques cas pratiques illustrant la démarche, les difficultés rencontrées et les solutions trouvées. L’exemple d’une recherche complète permet au lecteur de comprendre comment vérifier l’hypothèse de l’appartenance maçonnique mais aussi d’aboutir à une biographie maçonnique précise. Parmi les sources possibles, archives de la Bibliothèque Nationale de France, archives dites « russes », archives des obédiences, archives départementales ou municipales et autres, le fichier Bossu tient une place à part :« Jean Bossu (1911-1985), explique Irène Mainguy, a compilé puis complété par de petites fiches individuelles les appartenances maçonniques dont faisaient état les archives qu’il explorait, en indiquant ses sources et en tenant compte aussi des travaux publiés. C’est ainsi que s’est constitué le « fichier Bossu », composé de plus de 165000 fiches tapées à la machine, certaines annotées à la main. Elles retracent la carrière maçonnique de Francs-maçons célèbres ou inconnus, trouvés au gré des recherches de son auteur. »

Ce fichier est un véritable trésor pour les généalogistes.

 

Tous ceux qui souhaitent éclaircir un point d’histoire familiale, qui voient se poser la question d’une appartenance maçonnique, trouveront dans ce livre, très pédagogique et illustré de belle manière par des documents d’archives, un outil indispensable. La lecture de ce guide permet aussi de comprendre l’émotion d’une personne découvrant parmi ses ancêtres un Franc-maçon anonyme. Une telle expérience modifie significativement le rapport que nous entretenons avec le passé.

 

MAINGUY- TROIS MINUTES POUR COMPRENDRE 50 MYTHES ET LḖGENDES INITIATIQUES

Irène Mainguy

Le Courrier du Livre

 2018

50 mythes et légendes initiatiques décrits et expliqués de manière claire et accessible : mythes et légendes cosmiques (Noé, Thor, Janus...) ; sur la Connaissance (Prométhée, Orphée, Hermès...) ; sur l'immortalité (Psyché, Faust, Dracula...) ; héroïques (Casanova, Don Juan...) ; sur la construction (Salomon, Mélusine...) ; sur l'androgynie (Tristan et Iseult,...) ; sur la quête spirituelle (Thot, Galaad, Merlin...). Noé ou le rescapé du déluge, Don Quichotte ou le chevalier de l’utopie, Prométhée ou le transmetteur de la connaissance, Faust ou le pactiseur avec le diable… Les mythes et légendes initiatiques sont présents dans toutes les traditions. D’une portée universelle, nourris de symboles, ils nous interpellent sur l’origine du monde et donnent réponse aux questions essentielles : D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? À travers le parcours initiatique de personnages hors du commun, héros ou anti-héros, légendaires ou historiques, ils nous indiquent comment surmonter les épreuves qui jalonnent notre existence, et œuvrer, tel un alchimiste, à une transformation de soi en profondeur. Ainsi mythes et légendes sont-ils porteurs de messages vecteurs de sacré et de transcendance. Ils forment les racines d’un arbre unique, celui d’une culture millénaire, un patrimoine auquel l’esprit humain est dans la nécessité de se référer pour trouver sa Vérité.

Les écoles de mystère font prendre conscience de la présence de l’homme originel endormi au fond du cœur. Il est assoupi depuis si longtemps que nous avons oublié sa présence. Parfois cependant, une émotion l’éveille, ouvrant une voie permettant d’entendre un instant sa voix. Parmi toutes les formes de l’art des hommes, la poésie et la musique portent directement la parole de cet être mystérieux et secret, mais d’autres chemins mènent à lui. Depuis toujours, les enseignements ésotériques nous révèlent sa présence et sa nature véritable. Ils dévoilent progressivement aux initiés quel est le sens des vieux mythes et des antiques traditions, expliquant ce que signifient les fables et les légendes venues vers nous du fond des âges. Beaucoup des histoires et des contes traditionnels contiennent une même révélation adaptée au lieu du récit, à la civilisation du moment, ou à la qualité de l’auditeur.

On la trouve même dans les vieux contes de fées. Celui de la Belle au Bois Dormant, par exemple, raconte dans un langage pour enfants comment l’âme admirable, endormie depuis si longtemps dans le donjon d’orgueil, au cœur de la forêt d’épines de tous les dangers de la vie terrestre, peut-être un jour éveillée par le baiser d’amour du prince audacieux, le chercheur de vérité. Et l’histoire de Peau d’âne est construite sur le même schéma général. De tous temps, donc, le même message initiatique est délivré aux chercheurs spirituels en usant des moyens divers disponibles dans les conditions et possibilités de l’époque. On a utilisé des allégories littéraires (la caverne de Platon), des légendes (les Chevaliers de la Table ronde), des contes, (comme celui de la Belle au bois dormant), des fabliaux philosophiques (Contes soufis). Et certains films actuels, (Truman Show, Matrix, etc..), tentent de le faire. Beaucoup de ces récits ne sont pas inventés simplement pour distraire. Ils nous transmettent une image symbolique menant à la révélation initiatique enseignée par la sagesse traditionnelle. Ils représentent notre destin car nous recherchons tous notre double intérieur et secret. Et dans le château clos de notre cœur égoïste, une créature merveilleuse attend toujours le prince intrépide que nous pouvons être pour qu’enfin, d’un baiser, il l’éveille.

Avant de développer un peu plus des idées, il faut évoquer les travaux de Mircea Eliade. Ce chercheur, (1907 + 1986), est l'un des fondateurs de l'histoire moderne des religions. Au centre de l'expérience religieuse de l’homme, Eliade situe la notion du « sacré ». Il nous dit que la fonction du mythe est de donner une signification au monde et à l'existence humaine. Grâce au mythe, le monde se laisse enfin saisir en tant que cosmos parfaitement intelligible. Considéré comme littérature d’amusement, dit Eliade, le conte merveilleux contient un scénario d’initiation avec ses épreuves typiques, la lutte contre le monstre, les travaux impossibles, le mariage avec la princesse. Il implique une sorte de mort et de résurrection. L’initiation est renvoyée dans l’imaginaire. Cependant, dans la psyché profonde, les scénarios initiatiques conservent leur fonction et continuent d’opérer des mutations dans la conscience moderne.

Cette citation permet d’aborder les aspects un peu techniques de la structure habituelle d’un conte, sachant aussi qu’ils ne sont pas tous initiatiques. Ordinairement, le récit ou la fable pédagogique comporte quatre parties : un exposé de la situation, une montée de l’action, une chute surprenante, et une morale. C’est une structure rédactionnelle assez classique. Le conte, initiatique ou pas, ne comporte que trois phases, la morale en étant rarement exploitée.   L’enseignement qu’on tire d’une fable est immédiatement utilisable. Le conte est distrayant. Mais lorsqu’il est initiatique, son rôle est différent. Il prépare l’auditeur à l’initiation à venir. En cette attente, le récit doit être simplement mémorisé. Comme un conte ordinaire, il raconte l’aventure émouvante de personnages sympathiques dans des situations étonnantes. La mémoire est stimulée car le lecteur est ravi. Survient alors parfois l’instant de l’initiation.

Il est difficile de devenir adulte. Impliquant mort et résurrection, l’initiation peut être pénible. Le conte initiatique aussi, meurt et ressuscite. La révélation du sens anéantit la magie du récit féerique et ses aimables personnages. L’intelligence initiale du conte merveilleux est alors à jamais perdue, mais la contrepartie de la perte est l’annonce merveilleuse de la résurrection. La Belle devient l’Âme endormie et le Maître soufi est l’Homme Éternel des origines. Dans le passé, l’initiation revenait probablement à un mentor familier. Les temps ont changé, et les contenus ésotériques s’estompent. Quand manque l’initiateur, c’est aux chercheurs de redécouvrir, par eux-mêmes, le sens caché des récits merveilleux. Méditons donc aussi sur un micro conte initiatique, le superbe « logion 29 » de l’Évangile gnostique de Thomas. Comme chercheurs, il nous appartient d’en découvrir, de nous-mêmes,  la signification cachée.

Le conte par ailleurs développe notre intuition et notre réceptivité, et actualise nos potentialités encore inconscientes. Le travail sur les contes nous permet de réaliser la richesse inouïe et les ressources de notre inconscient et nous ouvre au Soi, à l’Unité, à notre nature spirituelle .Les contes, mythes, légendes, sont des passerelles entre conscient et inconscient et nous font véritablement aller de l’autre côté du miroir.

 

manuel maçonnique du rite Écossais ancien & acceptÉ

Roger bongard

Edition DERVY

 1979

Le but de l’auteur n’a pas été de faire double emploi avec la copieuse littérature maçonnique qui a fleuri au cours des deux dernières décades ni d’exposer et de commenter les symboles et les enseignements des 33 degrés du Rite Écossais Ancien et Accepté d’une manière approfondie, mais simplement de rassembler et de mettre à la disposition de nos Ateliers supérieurs et des Maçons un complément d’informations concernant le contenu et la substance de chaque degré, en insistant sur le côté hermétique que comporte obligatoirement toute initiation, plan qui fut incompris ou déformé, parce que prématuré, au début de l’organisation de notre Rite.

 

marcel cerbu

Félix bonafḖ

Edition GLNF

 1983

À l’occasion du jubilé de Marcel Cerbu, grand dignitaire de la GLNF, cette plaquette retrace 50 années au service de la franc-maçonnerie traditionnelle.


La préface est du T.R.F. Jean Mons.

 

MARTINISME, ÉLÉMENTS DE SYMBOLIQUE MARTINISTE,   L’INITIATION, LE TEMPLE, LES SYMBOLES

UN  AUTEUR  ANONYME

Edition ARQA

 2009

Ce  manuscrit est un court texte tapuscrit, parvenu jusqu’à nous selon les voies de la Tradition. Présenté ici dans son intégralité, il a été très légèrement revu à fin d’édition. Certaines parties, annotées en regard, effacées ou altérées, ont été rajoutées à nouveau ou corrigées, pour en conserver le meilleur de l’esprit. Ces quelques éléments nécessaires, révisés, qui n’altèrent en rien la lecture du cherchant, n’ont pour seul but que de respecter une meilleure cohérence textuelle.


Son auteur, anonyme, qui a rédigé il y a près de 50 ans cet exorde, appartenait sans conteste à un groupe martiniste ; nous en avons retrouvé le nom : « Le groupe St Jean »


Dans la même veine que « La symbolique de la lettre G » d’Edouard de Ribaucourt, cette étude est  présentée dans une nouvelle édition, écrite en 1961, elle fut sans doute utilisée à son origine comme une communication à but initiatique, lors d’une tenue martiniste. Une préface de Jean Iosa enrichie cette édition.


Edition  ARQA.    29   Bd de la Lise   Marseille 13012

 

martinisme & franc-maçonnerie

papus

Edition  GCV

 2004

L’initiation de Willermoz, qui dura plus de dix ans, celle de Claude de Saint-Martin et des autres nous montrent que le Martinézisme était consacré à autre chose qu’à la pratique de la maçonnerie symbolique, et qu’il faut n’avoir jamais été admis au seuil d’un centre réel d’Illuminisme pour confondre les discours des vénérables avec les travaux actifs des Rose-Croix martinistes.


Martines veut si peu innover qu’il conserve intégralement les noms donnés aux grades par les invisibles et transmis par Swedenborg. Il serait donc juste de dire Swedenborgisme adapté au lieu de Martinézisme.
Mais Martinez considère si bien la Franc-maçonnerie comme une école d’instruction élémentaire et inférieure que son     « Maître Coën » dit : « J’ai été reçu maître Coën en passant du triangle aux cercles ». Ce qui veut dire, en traduisant les symboles : « J’ai été reçu maître illuminé en passant de la Franc-Maçonnerie à la pratique de l’Illuminisme ».


De même on demande à l’apprenti Coën : « Quels sont les différents mots, signes et attouchements conventionnels des Élus Maçons Apocryphes ? »

Et il répond : « Pour l’apprenti Jakin, le mot de passe Tubalcaïn, pour le compagnon Booz, le mot de passe Schibboleth, pour le Maître Macbenac, le mot de passe Giblim ».

 

martinisme – l’enseignement secret des maÎtres

Jean Marc vivenza

Edition LE MERCURE DAUPHINOIS

 2006

Le Martinisme est une école secrète de perfectionnement et de découverte des lois cachées qui gouvernent le monde sensible. Il est aussi un formidable instrument de réalisation spirituelle.


Il possède une doctrine nous apprenant que l’homme n’est pas actuellement dans l’état qui fut le sien primitivement : victime d’une Chute dont il est responsable, il vit désormais comme un exilé.


Cette doctrine, clairement exprimée dans l’Écriture sainte, évoquée par les apôtres, puis au cours des siècles, par les Pères de l’Église, sera rappelée et développée au XVIIIème siècle, en France, par Martinés de Pasqually et par son disciple Louis-Claude de Saint-Martin, dit le Philosophe Inconnu, qui tous deux représentent les deux colonnes fondatrices de l’édifice sacré du Martinisme.

 

À côté d’eux, il ne faudrait cependant pas oublier Jean-Baptiste Willermoz à l’origine du Rite Écossais Rectifié de la Franc-maçonnerie, qui sut réunir l’ensemble des outils nécessaires en vue de transmettre l’héritage doctrinal et initiatique du Martinisme, c’est-à-dire, en un mot, la voie travaillant à l’œuvre fondamentale de la « Réintégration ».

 

MARTINISME -   LES HOMMES DE DÉSIR  - Entretiens sur le martinisme

Serge Caillet et Xavier Cuvelier-Roy 

Edition Le Mercure Dauphinois

 2012 

Qu’est-ce que le martinisme ? Qui étaient Martines de Pasqually, Louis Claude de saint Martin, (le philosophe inconnu) et Jean-Baptiste Willermoz ? Quel fut leur enseignement et quelles étaient leurs écoles ? Qui sont leurs héritiers ? Qu’est-ce que l’Ordre martiniste fondé par Gérard Encausse (Papus) à la Belle Epoque et quelles sont les sociétés initiatiques qui peuvent, aujourd’hui, se réclamer du martinisme ?

 

En se prêtant au jeu des questions pertinentes de X. Cuvelier-Roy, au cours de six entretiens informels, Serge Caillet ouvre un à un les grands dossiers du martinisme. Le siècle des Lumières, la Belle Epoque de l’occultisme, les épigones de Papus, la clandestinité et l’après-guerre, les années 1960-1980, le martinisme à l’ère du Verseau.

 

Chemin faisant, Serge Caillet et X. Cuvelier-Roy abordent aussi bien les thèmes connexes au martinisme, sous toutes ses formes, et nous invitent à rencontrer de nombreux personnages, ces « hommes de désir », qui ont fait l’histoire du martinisme depuis le XVIIIe siècle.

 

Dans la seconde partie de l’ouvrage, les « annales martinistes des origines à nos jours » recensent les événements clefs de l’histoire du martinisme. Enfin un index bibliographique offre aux amateurs, un outil de travail et une mine de références sans équivalent.

 

Robert Amadou a donné sa définition du Martinisme : Il considère que ce mot désigne le système de théosophie composé par L.C de saint Martin et exposé dans ses ouvrages. Le martiniste est alors celui qui étudie ce système et le met en pratique. Le Martinisme désigne ensuite la doctrine et le système de Martines de Pasqually, qui fut la Maître de L.C. de saint Martin, dans l’Ordre des élus coëns. Il y a quand même une différence entre le « martinisme » et la « Martinézisme », ce dernier mot caractérisant la doctrine propre à Martinés de Pasqually.

 

Martines et Saint Martin sont les grandes lumières du martinisme ; Willermoz et Papus, à leur façon ont ensuite relayé cette lumière à travers, l’un, le RER, l’autre l’Ordre martiniste. Quatre  voies s’offrent donc aux martinistes contemporains.

 

La première, historiquement, est celle de Martines de Pasqually, dans le cadre de l’Ordre des chevaliers maçons élus coëns de l’univers. Elle exige une vocation particulière et une véritable consécration à la fonction sacerdotale. Voie très exigeante donc sélective.

 

La seconde n’est rien d’autre que l’interne de Saint Martin, la voie cardiaque. Comment la suivre ? D’abord, en étudiant la doctrine de Martines de Pasqually, ensuite en lisant, en réfléchissant sur l’œuvre de Saint Martin et en essayant de suivre ses préceptes.

 

La troisième est de rentrer dans une organisation martiniste structurer et régulière, tirant sa légitimité de Papus. Ces ordres comme l’O.M.T. ou l’A.M.O.R.C. diffusent un enseignement comme une école de chevalerie morale et d’occultisme chrétien.

 

La quatrième voie est celle du Rite Ecossais Rectifié (R.E.R.), dont la doctrine de réintégration irrigue son enseignement et dont l’œuvre du Philosophe inconnu peut aider à faire comprendre le message chrétien.

 

Au sommaire de cet ouvrage très documenté :

 

Au siècle des lumières     -     La Belle Epoque et l’occultisme     -     Les épigones de Papus     -     De la clandestinité à l’après-guerre     -     Les années glorieuses  (1960-1980)     -     Le Martinisme à l’heure du Verseau     -     Annales martinistes des origines à nos jours par Serge Caillet      -     Cahier de photographies     -     Index bibliographique et des noms      -

 

Serge Caillet étudie depuis 30 ans l’histoire de l’occultisme et des sociétés initiatique, particulièrement les mouvements Rosicruciens et Martinistes. Avec la bénédiction de Robert Amadou, il a fondé en 1990 l’Institut Eléazar, où il dispense des cours consacrés à l’étude de la doctrine de Martines de Pasqually et de L.C. de Saint Martin.

 

Xavier Cuvelier-Roy est spécialiste du mouvement Rose+Croix ainsi que celui du Martinisme, il a publié plusieurs romans, des œuvres pour le théâtre et collabore à plusieurs revues et sites internet.

 

MḖDITATIONS SUR LES HAUTS GRADES DU RITE ḖCOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTḖ

Jean Bartholo

 Edition Télètes

2014

Cet ouvrage n'est pas un énième livre sur le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), son évolution, son histoire. Il ne s'agit pas non plus pour l'auteur de disséquer la symbolique de chaque grade. Des ouvrages de référence ont déjà abordé tous ces aspects. En ouvrant ses méditations sur la question « La Maîtrise ne serait-elle que potentielle ? », Jean Bartholo s'interroge sur la raison d'être des 30 Hauts Grades du REAA: Perfection (4e-14e), Capitulaires (15e- 18e), Philosophiques (19e- 30e), Administratifs (31e- 33e). Ces grades s'enchaînent tout naturellement à travers symboles, mythes, légendes. Leur finalité est de nous faire réfléchir sur l'Homme, son identité et sa raison d'être, son rapport à la Transcendance. La vie spirituelle maçonnique est une invitation à travailler à une perpétuelle Perfection à la mesure de la volonté et de la capacité de chacun. Chaque grade franchi n'est qu'une étape, base d'une nouvelle révélation, qui amène progressivement à un changement de regard, d'être, en refusant de subir l'être préfabriqué que l'on tient de sa naissance, avec toutes les limites que cela impose. Pour chaque Homme, pour modeste que soit son action, au bout de ses outils,  de ses pensées, son ultime grandeur est pour ainsi dire infinie. L'auteur nous invite à rechercher avec lui une meilleure compréhension du sens de chaque grade comme on découvre une fresque pour y trouver la beauté des couleurs et l'intelligence du message.

 

La littérature maçonnique est prolifique, certes inégale mais les ouvrages de qualité l’emportent largement sur les écrits médiocres. Parmi les ouvrages sérieux et intéressants, nous trouvons un grand nombre de livres à caractère historique et des essais de symbolisme. Il est beaucoup plus rare de rencontrer des essais sur le procès initiatique lui-même en ses différentes dimensions. Ceci traduit la faiblesse générale de la mise en œuvre réelle de la démarche initiatique dans l’Ordre maçonnique aujourd’hui. L’auteur, Bartholo  cherche à investir la dynamique interne des mythes maçonniques afin d’en déduire une mise en œuvre opérative. Nous sommes là au cœur de ce que pourrait être, devrait être, l’initiation maçonnique. 

 

Ce livre propose une série de médiations sur les hauts- grades du REAA afin d’en approcher les mystères qui ne se déploient qua dans une intimité spirituelle. Jean Bartholo évoque cette chambre du milieu, point de départ du voyage : « Puisque nous sommes en chambre du milieu, réfléchissons, invite-t-il, si vous le voulez bien, à ce que nous sommes, Maîtres, en pèlerinage incessant de la circonférence au centre du cercle en tentant de « rassembler ce qui est épars », en l’occurrence nos ossements pour reprendre vie. Vous le sentez bien, il ne s’agit plus ici de tâche à remplir, de compétences à acquérir. Oui, vous le sentez bien, il y a autre chose. Pour saisir ce qui est en jeu il nous faut aller au cœur du Mystère qui nous rassemble. La mort et la résurrection d’Hiram en chacun de nous nous permettent de rassembler nos ossements desséchés et de reprendre vie. Si nous ne rentrons pas au cœur de ce Mystère nous ne comprenons rien. »

 

Au fil des pages, grade après grade, il conduit le lecteur au-delà de ce qui se donne à voir, au-delà des formes qui sont une matière à travailler. « Il y a donc autre chose, dit-il plus loin. C’est sur cette foi, sur cette confiance, que le Franc-maçon accepte de vivre les Tenues. Et il ne vient pas en loge pour jouer mais pour découvrir, pour recevoir, avec les autres Frères, ensemble, quelque chose que l’on nomme Lumière, Parole Perdue, Vérité. Toutes ces appellations sont symboliques et évoquent un élément non humain, doué de permanence, c’est-à-dire hors du temps et de l’espace, et dont le dépôt existe en chacun des Frères. Voilà pourquoi il y a une initiation, des grades, des formes à respecter pour ouvrir et pour fermer les travaux en loge, pour transmettre une connaissance et éveiller le permanent qui repose en chacun d’entre nous. Pourtant la rédaction du récit est une protection forte car seuls ceux qui ont des oreilles entendent. Essayons de franchir ce premier obstacle et d’oublier le plan moral, plan relatif par rapport à un sens plus secret. »

 

Les développements des interactions entre les symboles que propose Jean Bartholo portent la possibilité d’une pratique opérative. Il en est ainsi quand il évoque, à propos de l’Elu des Neuf, le fait de tranche la tête comme « symbole de la déconnexion du mental, du Moi » ou encore, à propos du Chevalier du Serpent d’Airain, quand il en appelle à « une démarche spirituelle qui fait mourir et renaître le serpent en nous ». Au fil des pages, Jean Bartholo ne cherche pas à apporter des connaissances, il confie au lecteur des moyens de connaissance, un renouvellement du rapport à ce qui se présente faisant d’un objet sans vie un vecteur de connaissance.

« Le but de la démarche, dit-il, est de tenter, d’abord pour nous-mêmes, une correction de trajectoire. On peut ainsi trouver un fil conducteur à la fabuleuse aventure du cosmos, de la vie et de la pensée. L’étoffe de l’Univers n’est pas uniquement matérielle. C’est ici que la Révélation maçonnique par les rituels prend tout son sens. Aussi la Franc-maçonnerie ne doit pas être considérée uniquement à vues humaines, comme l’une des institutions du corps social de l’humanité. C’est dans l’intime relation des frères avec l’Esprit maçonnique et dans la Lumière que résident pour la Franc-maçonnerie la source et la règle de son action. Le sens de l’Initiation à l’éclairage des rituels, des symboles et des outils, est loin d’avoir épuisé toute sa force. Et cela transcende la variation des temps et des cultures. Les insondables richesses de nos rituels ne sont pas encore dévoilées : le travail à accomplir reste entier, nous n’en sommes qu’au début. Nous devons d’autant plus garder nos sens en éveil afin que l’Esprit ouvre nos intelligences et nos cœurs au discernement afin de pouvoir agir. »

 

Nous savons que notre rapport au temps est l’un des meilleurs signes de notre avancée sur les voies d’éveil. Cette question est centrale, à la fois culturellement et opérativement. Jean Bartholo expose tout d’abord l’architecture de l’espace et du temps dans l’histoire humaine. Nous oublions souvent que notre rapport moderne au temps et à l’espace  diffère considérablement de celui établi par les êtres humains dans le passé. Il y avait alors des temps favorables, des temps hostiles, des temps sacrés, des temps festifs, de même pour les espaces. Les divers modèles du monde et du temps qui structuraient nos croyances et nos comportements d’alors ont déterminé grandement notre relation à la nature, considérée comme favorable, neutre ou hostile, selon les traditions, ce jusqu’à la Renaissance qui permet un nouveau paradigme.

 

MEMPHIS-MISRAÏM  ARCANES ET RITUELS DE LA MAÇONNERIE ḖGYPTIENN

SERGE  CAILLET

Edition TREDANIEL

 1994

Depuis plus de deux siècles, des francs-maçons ont été séduits par l’Egypte antique, parce que les mystères égyptiens transmettaient la sainte science initiatique, et que la franc-maçonnerie est un véhicule de la tradition universelle. Mais l’Egypte des initiés est aussi partiellement symbolique, elle ne saurait se confondre tout à fait avec celle des historiens et des géographes.

 

Après avoir retracé l’histoire de la franc-maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm, Serge Caillet a rassemblé ici pour la première fois quelques rituels égyptiens de nom. Ces textes proviennent d’une part des publications, depuis longtemps introuvables, de Jacques-Etienne Marconis, fondateur du Rite de Memphis, et d’autre part de manuscrits originaux du Rite de Misraïm.

D’autres grades, aujourd’hui conférés par différents cénacles de Memphis-Misraïm, restent partiellement énigmatiques, tel le patriarche grand consécrateur, ou les arcana arcanorum, dits du régime de Naples, sur lesquels l’auteur s’efforce de faire le point.

Enfin le rituel féminin, inédit lui aussi, rédigé par Constant Chevillon, illustre à merveille la richesse et la beauté de la maçonnerie égyptienne.

L’auteur développe les points suivants :
La genèse du rite égyptien, les travaux au grade d’apprenti, les travaux au grade de compagnon, les travaux au grade de maître, le tuileur universel des 33 premiers grades de Memphis(1839), le grade de Sage des Pyramides (1860), le Sublime Maître du Grand Œuvre, le Patriarche Grand Consécrateur, Arcana Arcanorum, le rite mixte et rite des Dames.

 

MEMPHIS-MISRAÏM  la franc-maçonnerie Égyptienne de memphis – misraïm

Serge caillet

Edition DERVY

 2003

Aucune filiation historique ne rattache la Franc-Maçonnerie spéculative aux antiques mystères de l’Égypte pharaonique. Mais l’égyptosophie des maçons « égyptiens » du siècle des Lumières, comme de leurs successeurs jusqu’aujourd’hui, surpasse et sublime parfois, en assumant leur contradiction, l’égyptologie et l’égyptomanie. En l’absence de lien historique, l’esprit souffle où il veut, qui n’en valide peut-être pas moins le désir de rattachement des sectateurs des rites maçonniques « égyptiens ».


Aux rites variés de la Franc-Maçonnerie égyptienne de la seconde moitié du XVIIIème siècle, chétifs pour la plupart à l’exception de celui de Cagliostro, succédèrent le rite de Misraïm (1813) et le rite de Memphis (1839). Ceux-ci, après s’être longtemps concurrencés, finirent par s’associer à la fin du XIXème siècle, pour engendrer le rite de Memphis-Misraïm.

L’histoire, complexe et mouvementée, de la Franc-Maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm en a fait, depuis plus d’un siècle, le plus turbulent, mais aussi le plus séduisant des rites maçonniques occultistes, souvent lié à d’autres écoles initiatiques, à commencer par l’Ordre martiniste. S’y illustrèrent notamment en France : Gérard Encausse (Papus), Charles Détré (Téder), Jean Bricaud, Constant Chevilon, Georges Lagrèze, Robert Ambelain, etc.

 

MEMPHIS-MISRAÏM.  LE RITE ÉGYPTIEN DE MEMPHIS-MISRAÏM            -          N°  41       -

DIDIER  MICHAUD

ÉDITION  LA MAISON DE VIE

 2010

Parmi les nombreux de modes qui traversèrent le siècle dit « des Lumières », la Franc-maçonnerie, qui se répandit alors dans les couches aisées de la société, et l’Egyptomanie, qui connut alors ses grandes heures, étaient faites pour se rencontrer. De là naquirent une diversité de rites à qui le développement de l’Egyptologie, à la suite de l’expédition de Bonaparte en Orient et du déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion, allait fournir des bases moins incertaines, quoique diversement utilisées.

 

Tantôt unis, tantôt éparpillés en une multitude de tendances, les rites maçonniques égyptiens connus sous les noms de Memphis et Misraïm offrent un étonnant panorama d’un symbolisme foisonnant, où les interprétations les plus aventureuses voisinent avec les recherches ésotériques les plus approfondies et la spiritualité la plus élevée. Ils sont aujourd’hui pratiqués dans de nombreuses loges indépendantes, mais aussi dans la quasi-totalité des grandes obédiences partout dans le monde.

 

Si les hiéroglyphes sont au cœur de l’Egyptologie, ils sont également au départ de la création des rites Memphis et Misraïm. C’est vers 1814 que les 3 frères Bédarride fondent à Paris un grand Chapitre d’un « rite de Misphraïm à 90 degrés », mais on pense que c’est en 1805 qu’un rite de Misraïm aurait été créé à Milan.

 

En 1980 sous la Grande Maitrise de Robert Ambelain, Memphis Misraïm a adopté un régime en 99 degrés qui est aujourd’hui le pratiqué ou servant de base de travail par les loges des rites « égyptiens », et là est le grand mérite de Robert Ambelain d’avoir réimplanté, mis en place et développé le rite de Memphis Misraïm.

 

Cet ouvrage développe les points suivants :

A la recherche de la tradition égyptienne  -  De l’Egyptomanie à l’Egyptologie et leurs influences sur les rites maçonniques  -  Les précurseurs de nos rites égyptiens  -  Le rite égyptien de Misraïm  -  Une filiation difficile à définir  -  Gad Bédarride et ses fils  -  Grandeur et décadence de Misraïm  -  Le rite Oriental de Memphis  -  Le rite Ancien et Primitif de Memphis et Misraïm  -  De Memphis et Misraïm à Memphis-Misraïm  -  Robert Ambelain et la refondation du Rite  -  L’éclatement et la situation actuelle  - Les 99 degrés du Rite 

 

MEMPHIS-MISRAÏM les enseignements secrets de la franc-maçonnerie

P. petri & f. misraim

de la Lumière

 2003

Histoire et Rituel de Memphis & Misraïm avec ses 90 degrés. Cet ouvrage révèle des secrets que même la majorité des Francs-maçons ignore. Arrivé aux plus hauts sommets de certaines hiérarchies maçonniques, Grand Hiérophante Successeur désigné, l'auteur reste à ce jour l'un des rares à connaître les véritables Arcana Arcanorum, les « secrets des secrets ».  

 

Le livre contient également de magnifiques rituels, que leur beauté et leur profondeur ont fait adopter par de nombreuses loges, en France et dans le monde.

 

Le Rite Egyptien de Cagliostro a pour objet la régénération de tout l'être ; âme et corps. Aujourd'hui, lorsque nous parlons de « transformation n, « d'évolution », nous entendons un changement dans notre psychologie. Du coup, nous ne pouvons plus comprendre ce qu'enseignaient les premiers chrétiens, les anciens alchimistes ou les francs-maçons de Rite Egyptien. Car l'objectif de tous ces chercheurs était une transformation intégrale de l'être humain. Pour eux, il n'y avait pas de séparation entre le corps et Ame. Ame et corps sont les deux faces d'une même pièce de monnaie.

 

A l'origine, nous avions un corps de lumière : Pour mieux le saisir, revenons aux origines. Dans le jardin d'Eden, Adam et Eve étaient dotés d'un corps de lumière, inaltérable. Ce corps n'était pas soumis à la maladie et à la mort. Puis Adam et Eve furent chassés du Paradis. Leur corps de lumière se cristallisa, se durcit. Du spirituel, Adam et Eve passèrent au biologique. La Bible' dit qu'ils furent revêtus de vêtements de peau. Dans le Rite Egyptien, les francs-maçons sont revêtus d'un habit blanc. Comme l'aube dans le. christianisme, cet habit représente le corps de lumière des origines. Mais tous les francs-maçons, quel que soit leur rite, portent aussi un tablier de peau. Selon Cagliostro, ce tablier est le rappel du vêtement de peau dont notre corps de lumière est revêtu.

 

Enoch et Elle nous ont précédés clans cette Voie : Lors de la Transfiguration, Jésus est apparu aux apôtres dans son corps de lumière. Un corps nommé « Corps Glorieux » par les spécialistes. Il est le corps immortel des origines. Il n'est pas l'apanage de Jésus. Car Enoch' et Elie» étaient déjà repassés du biologique au spirituel. Eux aussi sont « montés » au ciel sans passer par la mort. Pour cette raison, Cagliostro place son Rite Egyptien sous leur patronage. Les premiers chrétiens enseignaient les méthodes de divinisation qui permettaient de repasser du biologique au spirituel. Ces enseignements ont été partiellement conservés par l'Eglise d'Orient. En occident, ils furent retrouvés et transmis par les alchimistes. C'est d'eux que Cagliostro les a reçus.

 

Comment restaurer notre divinité ? Le programme de travail des francs- maçons du Rite Egyptien se divise en deux étapes. Ces deux étapes sont précédées d'une longue phase de préparation : •  La première étape s'attache à la régénération de la « morale », c'est-à-dire psychologique et spirituelle. •  La seconde étape a pour but la régénération du corps. Cette phase peut être entreprise lorsque la première est achevée. A l'image des retraites effectuées par Moïse sur le mont Sinaï, chacune des deux étapes s'étend symboliquement sur quarante jours.

 

Pour que les deux étapes réussissent, l'initié. doit vivre selon une éthique irréprochable. Les alchimistes diraient que l'homme doit attendrir la pierre avant de la travailler. Les mystiques enseigneraient que le cœur doit être ouvert. L'échec est assuré aux orgueilleux, aux cupides et aux égoïstes. L’initié doit prendre trois mesures immédiates : •  adopter et respecter les lois du pays où il se trouve, •  aimer son prochain, l'aider, être charitable envers lui,   consacrer trois heures par four à la pratique de la prière. Pour aller plus loin, il doit avoir reçu l'assurance qu'il est désormais aimé de Dieu. La prière y pourvoit. Ainsi préparé, l'initié doit se retirer pendant quarante jours. Dans un lieu solitaire, il doit se recentrer, ne pas se laisser distraire par ses pensées. Il doit vivre en état de prière permanente. Les francs-maçons qui comprennent leur Rite diraient qu'il doit demeurer dans la Chambre du milieu » ou au i< centre du cercle L'initié consacre sa fournée aux rites et aux prières.

 

La Bible « nous indique qu'il existe sept grands anges ». L'objectif de la première quarantaine est l'obtention d'un contact avec chacun des sept anges. Ces sept anges communiquent à notre homme le moyen d'entrer en contact personnel avec eux. Ces anges le guideront et l'aideront à devenir psychiquement et spirituellement parfait. Des années peuvent s'écouler à parfaire cette première régénération. Si l'homme vient à mourir sans avoir effectué la seconde retraite, cela n'est pas grave. La pierre attendrie continuera d'être travaillée sur d'autres plans. Pour cette première retraite, Cagliostro utilise des méthodes dont nous retrouvons la trace depuis l'Egypte ancienne.

 

La seconde étape : La régénération du corps Ainsi guidé, l'initié peut entreprendre la seconde retraite de quarante jours. Au printemps, lors de la pleine lune de mai, il s'isole à nouveau. Il s'astreint à un régime alimentaire sain et frugal. Chaque jour, il absorbe certaines substances préparées selon des procédés alchimiques simples. Des sudations et autres procédés d'élimination lui permettent d'évacuer les humeurs viciées. Ce travail est conduit en parallèle avec la prière et les invocations. C’est alors qu'une véritable transformation s'opère en lui. Peau, dents, ongles, cheveux se régénèrent. Cela lui permet de prolonger son existence. Il ne cherche pas à devenir immortel dans son corps, mais à disposer du temps nécessaire pour repasser du biologique au spirituel. Cagliostro n'a pas inventé ces procédures. Jusque-là réservées à de petits cénacles aristocratiques fermés, il les a rendues accessibles en les intégrant dans son rite maçonnique. Mais il y a plus extraordinaire encore. J'ai retrouvé une pratique identique dans un ancien texte d'alchimie indienne. Cagliostro n'a jamais mis les pieds en Inde, Il ne connaissait pas le sanscrit. Cela montre que ces techniques poursuivent leur chemin en tout temps, en tous lieux, à l'abri des regards indiscrets.

 

Je comprends l'étonnement du franc-maçon qui lira ces lignes. Personne ne lui a parlé de ces techniques. Pire, s'il s'intéressait  l'hermétisme, ses instructeurs lui ont répété que de telles pratiques n'ont jamais existé dans la franc-maçonnerie. Je le sais ; c'est aussi ce qu'on m'a dit. Jusqu'à ce que j'aille y regarder de plus près. Je découvris ce qu'on m'avait caché. Je vis comment des pans entiers de l'histoire maçonnique sont épurés, nettoyés, laïcisés. Je découvris que de petits cercles discrets maintiennent avec courage le flambeau allumé. Vilipendés, ils sont rejetés par une franc-maçonnerie institutionnelle qui tente de les récupérer en les neutralisant. Même si les pressions de l'extérieur et les faiblesses humaines les déstabilisent souvent, ces cercles ont un mérite : ils existent. Comme le rappellent les Ecritures, mieux vaut un chien vivant qu'un lion mort.

 

Cette technique proche de la cristallomancie est vraisemblablement inspirée de l'ancienne Egypte où l'on utilisait de jeunes médiums et un vase. Cagliostro utilisait l'eau magnétisée dans une carafe en cristal. Nous retrouvons ces pratiques chez les Coptes. Il s'agit du grade aujourd'hui connu sous le nom d'Elu des Neuf. C'est un des hauts- grades les plus répandus au XVIIIe siècle. Il faisait office de « sas vers les autres hauts- grades. Indépendamment de ce rattachement de désir au christianisme d'Egypte, il faut comprendre ce qu'est un rite maçonnique dit « égyptiens. C'est un rite qui recourt à la. mythologie (grecque, romaine, biblique) pour véhiculer des enseignements et des techniques issus de la tradition hermétique, comme chez Dom Pernety ou Michaël Maïer.

 

- Cagliostro la rattache à la première retraite de Moïse relatée par l'Exode (36, 12-18).Le mot  psychologique n'est pas employé à l'époque (il apparaît pour la première fois en 1780). La réalité qu'il désigne est couverte par le mot « moral ».'' Cagliostro la rattache à la seconde retraite de Moïse relatée par l'Exode (34, 27-28) et le Deutéronome (9, 18-25 et 10, 10),"' Ces quarante jours, empruntés à l'imagerie biblique, ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Il ne s'agit pas de quarante jours successifs au cours desquels tout se jouerait. Ces deux quarantaines sont à entendre comme deux étapes dont la durée varie avec chaque être humain,

 

" Les sept anges primitifs sont « les sept Esprits présents devant le trône de Dieu. Ces sept anges étaient connus du judaïsme et du plus ancien christianisme (Tb 12, 15). L'auteur de l’Apocalypse parle des sept Esprits présents devant le trône de Dieu (1, 4), des « sept Esprits de Dieu en mission par toute la terre » (5, 6), des « sept Esprits de Dieu et des sept étoiles (3, 1), voit sept lampes de feu (1, 12), les sept Esprits de Dieu brûler devant son trône (4, 5), les « sept Anges qui se tiennent devant Dieu (8, 21). Seuls Michel (ou Michael), Gabriel et Raphaël sont nommés dans les Écritures. Un quatrième, Uriel, est nommé dans la littérature juive. De nombreuses variantes existent pour les autres. Les noms retenus par Cagliostro sont : Anael, Zobiacel, Anachiel. Selon Agrippa auquel Cagliostro fait référence à plusieurs reprises, leurs noms et correspondances planétaires sont les suivants : Zaphkiel (Saturne), Zadkiel (Jupiter), Camaël (Mars), Raphaël (Soleil), Haniel {Vénus), Michaël (Mercure) et Gabriel (Lune).La théologie chrétienne utilisée par l'hermétisme est marquée par la tradition platonicienne (Denys l'Aréopagite). Selon cette tradition, les sept archanges sont sept Idées (platoniciennes), c'est-à-dire sept matrices qui structurent le monde.

 

MEMPHIS-MISRAÏM – HISTOIRE DES PREMIÈRES LOGES FÉMININES ET LEUR LUTTE POUR L’INDÉPENDANCE -1965 -1981

Nicole Pipard

Edition Energeia

 2021

L’histoire du début des Loges féminines de Memphis-Misraïm en France, n’avait jusqu’alors jamais été abordée en ouvrage. A travers une rétrospective, basée sur des archives et des témoignages inédits, Nicole Pipard nous présente justement la naissance dans les années 1960, d’une franc-maçonnerie égyptienne s’adressant aux femmes. Ces premières Loges, créées d’abord sous le parrainage de l’Obédience masculine du Rite, souffrirent très vite de leurs limites imposées, d’autant plus que les Sœurs se trouvaient être en parfaite osmose avec le courant de l’émancipation des femmes qui agitait la société de l’époque. L’évolution de ces Loges aboutira nécessairement à la création d’une structure exclusivement féminine.

Cet ouvrage s’adresse non seulement aux Sœurs et aux Frères de ce Rite, mais également à tout public intéressé par l’histoire des mouvements initiatiques ; conjointement, c’est donc l’histoire des femmes, de leurs luttes pour faire valoir leurs droits et leur indépendance dans la société entière, de même que dans le paysage maçonnique des années 60. A travers notamment le parcours de l’une d’entre elles, Christiane Bisset – dont Nicole Pipard a été disciple – nous découvrirons précisément le désir de ces Sœurs et leur combat pour s’affirmer, s’affranchir, et suivre leurs légitimes chemins, que ce soit face aux préjugés de l’époque, comme face aux volontés tutélaires, dirigistes, voire hégémoniques, exercées par la direction masculine de l’Obédience, et en particulier par Robert Ambelain, Grand-Maître du Rite de Memphis-Misraïm en France et dans le monde.

Ainsi, la lutte de ces premières Sœurs pour se faire reconnaître et admettre comme égales sans restriction par leurs Frères initiés, généra diverses incompréhensions et tensions, et fut même à l’origine de manifestations d’hostilités, aux proportions parfois surprenantes et inattendues…A l’heure où les femmes ont légitimement conquis leurs droits à diriger leur propre destin ; après la disparition des principaux acteurs, et que la page de cette époque se trouve être définitivement tournée, il était temps de mettre en lumière les dessous de cette histoire, afin de ne jamais oublier le rôle fondamental de ces Sœurs pionnières.

Ce livre est une contribution à l’histoire récente des rites égyptiens féminins. C’est aussi un nécessaire hommage de réparation à deux figures malmenées de la scène ésotérique, Christiane et Gérard Buisset, Christiane Buisset ayant été, entre autres, l’infatigable animatrice du Cercle Eliphas Lévi. L’histoire de ces premières loges féminines de rite maçonnique égyptien fait partie de l’histoire de l’émancipation féminine au cours du siècle dernier car les sociétés initiatiques ne furent généralement pas, ne sont pas, à l’avant-garde des luttes d’émancipation ou d’intégration. Elles suivent, bon an mal an, les changements sociétaux. C’est sur la base de nombreux documents que Nicole Pipard présente la mise en place des premières loges féminines au sein du rite de Memphis-Misraïm et les luttes pour l’indépendance qui en suivirent. C’est en 1964 que les frères de l’Ordre de Memphis-Misraïm commencent ce mouvement d’ouverture aux femmes sous la forme de loges d’adoption. Ce n’est qu’en 1981 qu’une obédience féminine de Memphis-Misraïm, libérée de la tutelle des frères, verra le jour.

En 1965, la loge Hathor est établie, loge d’adoption dont l’action sera rapidement limitée ce qui engendrera des tensions inévitables avec la tutelle masculine. Les préjugés sexistes dominent encore dans l’ordre alors que mai 68 bouleverse les rapports femmes-hommes. S’ajoutent des dissensions personnelles. Dans ce contexte, le combat de ces femmes pour conquérir la place qui leur était due, apparaît admirable et significatif. Nicole Pipard rend compte chronologiquement de ces développements, avec ses échecs, ses frustrations mais aussi ses victoires. Dans cette histoire, elle prend le temps de présenter Christiane Buisset, son action émancipatrice, son œuvre ésotérique dans le cadre des rites maçonniques égyptiens et du martinisme, et le conflit violent avec Robert Ambelain et quelques-uns de ses collaborateurs, conflit dont Robert Ambelain ne sort pas grandi.

Préfacé par Guy Thieux, cet ouvrage se révèle à la fois au service de l’histoire maçonnique de la seconde partie du XXème siècle et de l’histoire des luttes d’émancipation des femmes, ici des sœurs de l’ordre maçonnique. L’ouvrage est complété d’un texte inédit de Pierre Mariel portant sur les degrés de Perfection.

 

MEMPHIS-MISRAÏM - LES  HÉRITIERS DE LA FRANC-MAÇONNERIE ÉGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAÏM

JOSEPH TSANG MANG KIN

ÉDITION  AMMOI -  ÎLE MAURICE

 2009

Joseph Tsang Mang est un initié mauricien, d’origine chinoise, détenteur d’une patente que lui a transmise Robert Ambelain, qui est parvenu à réunir les îles de l’océan indien en une seule obédience consacrée au rite de Memphis-Misraïm. Il  est né en 1938 à Port Louis, dans l’Ile Maurice. Il est d’abord un homme de lettres, un poète, un auteur, un fin connaisseur de Malcom de Chazal. Il eut de multiples responsabilités sociales et politiques dont celle de Ministre des Arts et de la Culture. Il est aussi Franc-maçon égyptien depuis 1974. Détenteur des Arcana Arcanorum du Régime de Naples, il présida le Souverain Sanctuaire de l’Océan Indien.  A la fin de l’année 2002, avec cinq autres Patriarches Grands Conservateurs, devant l’ampleur de la crise des rites égyptiens en Europe, il fonda l’Ordre Maçonnique Traditionnel du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. Il en est encore le Grand Maître Général

 

D’une certaine manière, ce livre marque peut-être l’entrée des rites maçonniques égyptiens dans l’ère post-Robert Ambelain. Ces quinze dernières années, nous avons assisté en effet à l’éclatement du système mis en place par Robert Ambelain et développé par Gérard Kloppel, récemment disparu. Joseph Tsang Mang Kin nous offre le premier essai historique rendant compte des bouleversements récents que traversèrent les rites maçonniques égyptiens, principalement en Europe mais avec des conséquences partout où ces rites sont représentés.

 

Joseph Tsang Mang Kin identifie « l’insight » des problèmes qui rongent les rites égyptiens, depuis le départ de Robert Ambelain, dans l’entre-deux-guerres, quand les Constitutions de MacBean établies en 1921 furent mal traduites de l’italien au français, laissant place à l’ambiguïté et au malentendu et favorisant le petit jeu toxique du triangle pouvoir-territoire-reproduction, jeu qui s’est cristallisé sombrement dans une affaire très franco-française avant de polluer presque tous les territoires maçonniques.

Reprenant brièvement l’histoire maçonnique, il rappelle comment la Franc-maçonnerie traditionnelle hermétiste, née en Ecosse à la fin du XVIème siècle, va être repoussée dans les marges à partir de 1717 par une Franc-maçonnerie moderne surtout soucieuse de pouvoir politique et de colonialisme. Il synthétise ensuite l’histoire complexe des rites maçonniques égyptiens, notamment en Angleterre, Egypte, France et Italie, avant de détailler les récents développements.

 

Le tableau est sombre. Cependant Joseph Tsang Mang Kin demeure optimiste et esquisse quelques pistes pour sauver ce rite « gênant mais convoité » dont celle, intéressante, d’un Réseau International de la Maçonnerie Egyptienne, RIME, rassemblant conservateurs, chercheurs, femmes et hommes de bonne volonté, les forces vives du Rite.

 

On peut toujours dire : encore un livre sur ce rite, certes, mais quel ouvrage ! Pas de concessions, pas de langue de bois, pas de faux semblants, mais un regard rendu sans doute plus objectif par l’éloignement de notre vieille Europe et de ses querelles intestines ; et surtout l’insistance que l’Ordre n’est pas la seule propriété de la France mais qu’il est international. L’auteur n’hésite pas dès l’avant-propos, à affirmer la nécessité de changer les grandes constitutions et les règlements généraux, et de n’avoir que des Souverains Sanctuaires Nationaux.

 

L’initiation est une pratique qui remonte à la nuit des temps et qui se transmet secrètement depuis des siècles, voire des millénaires, pour parvenir jusqu’à nous, sous la forme de la franc-maçonnerie ésotérique, via l’Ecosse au 16e siècle et l’Angleterre au 17e siècle, avant la création « officielle » en 1717 où la coupure est faite avec la vraie Tradition, jusqu’à ce que le Chevalier de Ramsay, au 18e siècle rappelle d’où nous somme issus.

 

L’historique est extrêmement précis, détaillé, documenté, tout en restant sobre. Heurs et malheurs du rite sont décrits à travers son histoire complexe dans les différents pays qui l’adoptent. Nous considérons, tour à tour, la maçonnerie britannique et colonisatrice, l’arrivée en France des rites égyptiens, le rôle fondamental de Marconis de Nègre, les relations de Memphis et de Misraïm avec le Grand Orient de France, le manifeste de Georges Warker…Nous suivons le rite en Italie avec Garibaldi, en Egypte, en Angleterre, en France, en particulier avec Robert Ambelain qui va « rebâtir le Temple ». Enfin plus près de nous, l’historien évoque Gérard Kloppel, Cheickna Sylla, et toutes les turbulences que nombre d’entre nous ont connues.

 

Mais Joseph Tsang Mang ne s’en tient pas là : il pose les questions fondamentales sur les aspects négatifs et positifs du rite. Il le fait avec une grande honnêteté, mais avec beaucoup d’amour : le souci de rigueur et de compassion vis-à-vis du Rite est palpable et donne à cet ouvrage une importance capitale pour la compréhension de ce rite de Memphis-Misraïm critiqué par beaucoup et convoité par beaucoup, souvent les mêmes d’ailleurs. Son essor passera obligatoirement par une réconciliation avec le courant italien, héritier d’Hermès et de Cagliostro, tout autant régulier et légitime que le courant garibaldien.

 

Le Grand Orient de France a été mal inspiré en voulant s’emparer des rites de Memphis, de Misraïm et de Memphis-Misraïm, car il ne peut fonder ses prétentions sur aucun argument d’ordre historique, juridique, initiatique ou ésotérique, n’ayant pas valablement reçu les Arcana Arcanorum.

 

Un livre qui dérange, mais, met les pendules à l’heure.

 

MEMPHIS-MISRAÏM - notes historiques sur le rite ancien et primitif de memphis - misraïm

Jean bricaud

Edition  Arqa

 2007

Pour Jean BRICAUD : « Le rite de Memphis-Misraïm ne peut convenir qu’à un nombre très restreint d’individus. Ils se recrutent principalement parmi les étudiants de l’Occultisme et de l’Hermétisme, lesquels, du fait de leurs études, sont plus aptes que les autres à comprendre les secrets maçonniques réels ; ainsi que parmi les Maçons studieux qui ne se contentent pas de savoir-faire certains signes ou d’apprendre la prononciation de certains mots dont ils ignorent le sens, mais sont désireux de remonter jusqu’à la source réelle de nos institutions et d’étudier la partie occulte et transcendante de la Maçonnerie. »

 

Denis Labouré en initié féru de ces sciences occultes supérieures que sont l’Alchimie, l’Astrologie et la Théurgie, nous propose dans une préface lumineuse un éclairage pertinent de ce court texte datant de 1933 pour sa première édition.

 

Cet opuscule devenu fort rare et conservé seulement en bibliothèques privées méritait amplement une nouvelle présentation afin de donner au chercheur de vérité certains repères authentiques et, en quelques dates, une vue d’ensemble concernant ce Rite.

 

MEMPHIS-MISRAÏM  -   SECRETS DE LA FRANC-MAÇONNERIE ÉGYPTIENNE

Denis Labouré

Edition Chariot d’Or

 2002

Au cours des deux derniers siècles, nombreux sont les auteurs ayant manifesté leur intérêt pour les sciences maçonniques. Certains ont écrit en faveur des rites maçonniques égyptiens, d’autres s’y sont opposés, mais ces livres souffrent généralement d’une certaine superficialité ou ne traitent du sujet que de manière elliptique.

Certes, les deux rites, de Misraïm et de Memphis, unis ou séparés, se caractérisent par leur discrétion. Mais surtout, le fond documentaire manque. A cela deux raisons :

 

1/ En Italie, leur persécution par les autorités laïques et religieuses.

2/ En d’autres contrées, l’opposition d’organisations maçonniques puissante et de philosophie matérialiste et athée.

 

Aussi, les rites maçonniques égyptiens ont-ils été souvent contraints de se mettre en sommeil ou d’œuvrer dans la clandestinité.

Le présent ouvrage est le fruit de recherches laborieuses et approfondies, tant sur le plan historique que doctrinal, l’auteur, ésotériste réputé, se montre un expert des rites maçonniques  en général et égyptiens en particulier.

Ses recherches patientes et minutieuses lui permettent de reconstituer l’histoire du rite de Misraïm avec clarté et précision. Un rite dont la branche de Venise est toujours active au sein du rite Oriental Ancien et Primitif de Memphis  et Misraïm, sous l’égide du Souverain Grand Sanctuaire Adriatique.

 

L’auteur met en évidence les points fondamentaux de la Haute Maçonnerie égyptienne de Cagliostro. L’action de ce dernier a contribué à élever l’esprit de la franc-maçonnerie en général, et celle des rites égyptiens en particulier. Le rite de Misraïm de Naples et la branche de Venise en restent imprégnés.

 

Ces milieux connaissent l’influence de Cagliostro sur les Arcana Arcanorum du rite de Misraïm. En lisant les catéchismes de Cagliostro, nous découvrons une impressionnante vision hermétique, et donc alchimique. Elle infuse en nous un sens du sacré et nous fait pénétrer dans les mondes réellement spirituels.

 

L’auteur par les documents qu’il rassemble, montre que les rites maçonniques égyptiens traduisent une unité doctrinale qui garantit leur valeur et leur authenticité.

 

Le monde de l’ésotérisme a toujours oscillé entre deux attitudes : la divulgation et l’occultation des secrets. L’auteur donne l’impression de divulguer car il ôte un voile, mais derrière ce voile s’en trouve un autre. Une fois lues les pages sur les Arcana Arcanorum, le lecteur pensera « Je connais enfin le secret des secrets ! ». Mais très vite, il prendra conscience qu’il sait sans connaitre. Le secret n’a pas été brisé, confronté à l’ineffable, peut-il en être autrement ?

 

Au sommaire de cet excellent livre de 380 pages :

 

Une excellente préface de Robert Amadou et un avant-propos de Remi Boyer sur le défi maçonnique égyptien

Histoire de la franc-maçonnerie égyptienne : les rites maçonniques égyptiens

Cagliostro et la Haute maçonnerie égyptienne. Cagliostro devant ses juges, les pratiques et les commentaires du catéchisme d’apprenti

Les Arcana Arcanorum. Que sont les Arcana Arcanorum ? – Le cahier du rite de Misraïm  -  Les quatre monographies  -

Les instructions de la loge Ankh avec divulgations des trois catéchismes d’apprenti, de compagnon et de maître.

Les quatre corps de l’homme.

Les plus belles prières des rites maçonniques égyptiens.

Les rituels de Cagliostro pour les loges masculines et féminines.

Rite de l’Etoile Flamboyante

 

MEMPHIS MISRAÏM – PAR-DELĀ LES SYCOMORES DES TEMPLES DE MEMPHIS

Pierre-Léon d’Orbais

Edition CRS-Liber Faber

 2018

Rares sont les livres pertinents sur les rites maçonniques égyptiens. L’ouvrage de Pierre-Léon d’Orbais est essentiel pour celui qui veut approcher la finalité de ces rites hermétistes.  Avec ce livre pénétrant et étayé, le lecteur est transporté sur le chemin d’une possible « résurrection » de l’âme humaine et d’un éveil à la chaleur de l’esprit. « Par-delà les sycomores des temples de Memphis » nous conduit à l’essence de la nature humaine, aux plans subtils en l’homme et dans le monde, nous éclaire sur les vertus cardinales et théologales et leurs fondements spirituels.

Il nous guide au cœur des arts libéraux de l’École de Chartres en nous invitant à une lecture astrosophique de «l’Anticlaudianus » d’Alain de Lille. L’auteur, qui s aide des investigations spirituelles de Rudolf Steiner pour éclairer les fondements de la Franc-maçonnerie spiritualiste de Memphis-Misraïm, nous plonge dans l’univers de l’alchimie, du conte du Graal, des récits initiatiques, et en particulier celui d’une expérience spirituelle étonnante au sein de la cathédrale de Chartres. Ce livre humaniste appelle aux noces de la sagesse antique et de l’amour christique.

 

Pierre-Léon d’Orbais porte quatre regards sur la tradition maçonnique égyptienne : un regard chrétien, c’est-à-dire « vivant », un regard scientifique, un regard alchimiste opératif, un regard steinerien. Pour ceux qui seraient surpris de la référence à Rudolf Steiner, nous signalons que Rudolf Steiner n’est pas seulement le fondateur du mouvement anthroposophique, il a également créé un ordre maçonnique de Memphis-Misraïm, toujours actif, qui est sans doute l’un des ordres maçonniques de rite égyptien les plus intéressants de notre époque par la qualité de leurs travaux, que cela soit en philosophie, en égyptologie ou en alchimie.

Ajoutons que Rudolf Steiner a également fondé un ordre rosicrucien plus interne. La référence aux travaux de Rudolf Steiner est ainsi tout à fait justifiée. Les rites maçonniques égyptiens furent, en Europe, à la croisée des courants hermétistes les plus intéressants, ils en furent parfois le réceptacle, parfois le cercle externe. «  La Franc-maçonnerie égyptienne est un Art Royal dont l’objet est la régénération de l’homme dans sa nature spirituelle. »

 

Pierre-Léon d’Orbais propose. Il offre au lecteur une matière à travailler en toute liberté afin de réaliser par lui-même et d’acquérir, s’il le souhaite, les qualifications nécessaires pour entreprendre la quête. C’est donc ce qui manque généralement dans les écoles dites initiatiques, maçonniques ou non, une véritable propédeutique, base sur laquelle la démarche initiatique peut se déployer favorablement, que nous trouvons dans ces pages. Rappelons qu’après une véritable propédeutique, il n’y a rien à faire, la voie, née au cœur du silence, se déploie d’elle-même.

 

La structuration de l’ouvrage, la clarté des écrits permettent au lecteur de s’approprier un ensemble remarquable composé d’éléments traditionnels et de détours aussi originaux qu’adéquats. Ainsi Pierre-Léon d’Orbais aborde le sujet des quatre éléments, des quatre éthers, de l’homme quaternaire, des tempéraments de l’homme, des ternaires, des vertus des principes alchimiques, du processus de relèvement en trois degrés de la Franc-maçonnerie… Il nous entraîne également chez Goethe, chez Alain de Lille ou nous fait visiter la Cathédrale de Chartres.

 

L’alchimie tient une place essentielle dans cet ouvrage. Pierre-Léon d’Orbais met en garde aussi bien contre les faiseurs d’or que contre ceux, de plus en plus nombreux, qui sous couvert d’alchimie, ne font que se mettre en avant alors que la discrétion reste indispensable, aujourd’hui comme hier. Conscient du parergon, il insiste sur les qualifications requises pour aborder l’ergon. « L’alchimie est un art de rédemption, un art d’amour qui vise à séparer le pur de l’impur, qui accepte l’impur, l’affronte et le transforme, l’utilise pour parvenir à la lumière. Libérer l’esprit ensorcelé dans la matière, le réveiller du tombeau de la forme extérieure, c’est là une image de l’homme en quête de l’esprit. L’alchimiste aspire aux plans supérieurs. Nous sommes loin de la convoitise des faiseurs d’or, loin des cénacles initiatiques où de prétendus alchimistes imbus d’eux-mêmes s’offrent en spectacle en se prévalant du peu de connaissances qu’ils ont, en profitant d’âmes sincères. »

 

A la triple chute de l’humanité, répond une triple « résurrection » qui se dessine dans les processus alchimiques portés par les grades bleus : le processus Sel du degré d’Apprenti, le processus Mercure du degré de Compagnon, le processus Soufre du degré de Maître : L’homme issu de la Chute est une forme composite du petit moi chaotique. En se libérant du mental sclérosé, la pensée est rendue vivante. Sa beauté et sa clarté cristalline la rendent apte à se saisir de l’essence idéelle du monde. L’illumination de l’intelligence, la métamorphose de la pensée en compréhension, c’est le processus Sel. La purification du sentiment libère la sphère affective de sa dimension subjective et passionnelle. La mutation de la sensibilité, porteuse d’un élan profond vers la connaissance et d’un embrasement pour la vérité, orientant vers la sagesse. C’est ce que nous avons nommé processus Mercure. Enfin, par une purification de la sphère morale, la volonté spiritualisée se libère de la mécanique inconsciente des désirs accidentels. Ce processus dans lequel la force de conscience issue du Moi irradie chaleureusement le monde, nous l’avons appelé processus Soufre. »

 

Ce livre, indispensable, évoque au final, de manière nécessairement voilée, les voies du corps de gloire à travers les trois temps, des épines, des roses, et des lys.

 

MEMPHIS MISRAÏM UNE VOIE D’ḖVEIL ? ENQUÊTE SUR LA FRANC-MAÇONNERIE ḖGYPTIENNE

Michel Jarrige

Edition Lullu.com

2013

Ouvrage de 104 pages, comprenant 11 figures, format 15x21. Il s'agit d'une enquête sur le Rite maçonnique de Memphis-Misraïm sous forme de multiples questions ordonnées en huit séries thématiques : 1. Ses divisions récurrentes sont-elles endémiques ? 2. Filiation valide ou bien pure chimère ? 3. Son étonnante pyramide en 99 grades, est-ce bien sérieux ? 4. Les Arcana Arcanorum : réalité ou mirage ? 5. Occultisme ou spiritualité ? 6. Tradition égyptosophique ou égyptomanie de circonstance ? 7. Quelle place dans le paysage maçonnique ? 8. Authentiques Illuminés ou simples allumés ?  Une copieuse bibliographie et trois documents en annexe viennent compléter ce livre. A noter enfin que si la franc-maçonnerie se réclame d'une origine européenne, le Rite de Memphis-Misraïm présente la particularité de revendiquer hautement ses racines africaines

 

L’influence de l’Egypte antique sur la Franc-maçonnerie à de nombreuses et diverses sources: les écrits des anciens auteurs grecs et romains, les traités astrologiques, magiques, kabbalistiques, gnostiques et alchimiques qui fleurirent au moyen-âge (« Corpus hermeticum » de Marsile Ficin en 1450), et qui furent longuement commentés au cours du seizième et dix-septième siècle par les hermétistes ; puis sont intervenues  la campagne d’Italie de Napoléon et la découverte de la stèle bilingue de Rosette par Jean-François Champollion, découverte qui permit de donner vie au monde  de l’Egypte antique en accédant aux écrits authentiques et en restituant sa grammaire et sa langue.

 

L’initiation maçonnique et, tout particulièrement les épreuves par les quatre éléments, seraient en grande partie inspirées par celle pratiquées par les Esséniens, eux-mêmes  ayant vraisemblablement emprunté aux prêtres de l’ancienne religion, aux courants judaïques d’Alexandrie et aux gnostiques. La sagesse d’Egypte fut ainsi transmise en orient, traduite et commentée par les philosophes grecs, puis par les philosophes arabes, recueillie par les chevaliers chrétiens, transmise aux Rose-Croix et enfin à la franc-maçonnerie opérative.

 

La survivance des symboles hérités de la terre du Sphinx dans le temple maçonnique est évidente: le culte de la Lumière solaire que nous retrouvons en permanence dans nos rituels, la figure d’un œil d’où partent trois rayons (l’œil d’Osiris, père de la Lumière) qui correspond au delta lumineux, les tabliers, sautoirs et bijoux, la canne du maître des cérémonies, la voûte étoilée, la pierre cubique (statue cube du scribe), le cabinet de réflexion reflet moderne des cryptes des mystères d’Isis et d’Osiris Oscar Wirth rapporte que la veuve dont les maçons se disent fils est Isis, mère universelle, en tant que personnification de la nature, qu’Isis serait l’équerre mesurant l’épais et Osiris le compas mesurant le subtil, et que la légende d’Osiris trahi par son frère Seth et vengé par son descendant Horus aurait inspiré  le mythe d’Hiram.

 

L’un des premiers rites égyptiens de la franc-maçonnerie fut l’Ordre des Architectes ou Frères Africains (africains=égyptiens) ; il fut créé à Berlin, vers 1767, sous les auspices de Frédéric II Le Grand, à partir du livre « Crata Repoa » (forces souterraines) qui est inspiré des textes antiques évoquant l’initiation de l’Egypte antique. Ce rite est organisé en 7 classes et fut pratiqué en Allemagne jusqu’en 1806. Il fut introduit en France en 1770 avec une structure composée de onze grades regroupés en triade (Osiris, Isis, Horus) et dont les appellations sont directement reliées à l’Egypte antique (Ex. : « initié aux secrets égyptiens », « Maître des secrets égyptiens », « disciple des égyptiens », « Porte de la mort »). Ce rite permettait de révéler les secrets de l’antique Egypte avec un aperçu sur l’alchimie, l’art de décomposer les substances et de combiner les métaux.

 

De la rencontre de l’art sacerdotal avec l’art royal sont nés les degrés hermétiques qui ont marqué singulièrement le mouvement rosicrucien du XVIIe et XVIIIe, puis les divers rites maçonniques et, tout particulièrement certains hauts grades écossais.  C’est ainsi que la « Societatis rosae et aurea crucis » (Société de la Rose et de la Croix d’Or) fut créée vers 1756 à Francfort, inspiré du récit mystico-hermétique : les « noces chimiques de Christian Rosencreutz. Au sein de ce rite, un système de neuf grades hermétiques virent le jour (junior, théoricien, praticien, philosophe, adepte mineur, adepte majeur, magister, mages). Ces degrés se retrouvent dans diverses maçonneries égyptiennes.

 

Un autre rite égyptien fut créé par Cagliostro vers 1780 ; il se nommait « la haute maçonnerie égyptienne pour l’Orient et l’Occident », avec pour Père Enoch et Elie. L’allusion à l’alchimie, à la magie et à l’astrologie y est constante ; pour être initié il fallait avoir la maîtrise des degrés écossais symboliques ; ce rite comportait une Loge d’adoption. Le caractère égyptien donné aux travaux de la Loge « la sagesse triomphante » se rapprochait de l’église chrétienne copte et employait un système qui rappelle celui des « Elus Cohen » de Martinez de Pasqually (conduire à la régénération corporelle et spirituelle) ; la plupart des dénominations des grades avait une forte connotation égyptienne. Le rite des « Parfaits initiés d’Egypte » fut fondé en 1785 à Lyon par Eteilla, anagramme d’Aliette, révélateur des secrets numériques du tarot qu’il nomme le « Livre de Thot » Ce rite s’éteignit rapidement à la fin du siècle.

 

Si le rite de « Misraïm » a été créé en Italie (à Venise) en 1788,  par un groupe de sociniens (secte protestante) qui demanda une patente à Cagliostro de passage à Trente (tout  en créant leur propre système avec 90 degrés) , c’est Gad Bédarride qui le créa au début du XVIIIe; il fut introduit en France, entre 1810 et 1813, par ses trois fils dont Marc Bédarride qui en fut le premier Grand Conservateur ,. D’après ce rite dont de nombreux grades proviennent de ceux du REAA, Adam en aurait été le premier possesseur. En 1816, le suprême conseil du REAA le condamna, et fut dissout en 1816 mais la majorité des frères refusèrent de se faire reconnaître par le Grand Orient. Ragon claqua alors sa porte, n’ayant pu recevoir les grades terminaux du 88è au 90è. ; en 1822, Ragon qui travaillait au ministère de l’intérieur et qui avait rejoint le Grand Orient, commenta le rite en indiquant que ce rite comportait de nombreux points communs avec le REAA bien qu’il ait 90 degrés et que c’est à partir du 67è qu’il montre sa spécificité judaïque. Il tomba dans la clandestinité pendant 18 ans, est restauré en 1838, re-dissout en 1841 et sorti de nouveau de sa clandestinité en 1853. Il s’est uni au grand Orient en 1862, sur décision de l’Empereur Napoléon III. Pour Robert Ambelain, ce rite serait né de la fusion de divers courants maçonniques autour d’une survivance gnostico-hermétique, associée à la Franc-maçonnerie que Gérard de Nerval rencontra.

 

Si, en 1816, les deux rites Memphis et Misraïm ont le même Grand Maître, c’est en 1881 qu’ils proclamèrent comme Grand Hiérophante ad vitam, pour le monde entier, Guiseppe Garibaldi, mais ce n’est qu’en 1899 que leur fusion s’opéra

 

michel garder soldat, rḖsistant & franc-maçon de tradition

Félix bonafé & delbert

POUR COMPTE

 1994

La vie profane et spirituelle de ce grand Franc-maçon venue de Russie et qui fut un exemple.

 

miscellanÉes traditionnelles & maçonniques

J.P. berthelon

Edition  TECHNI-PLIS

 1979

ATTITUDE TRADITIONNELLE


La mentalité moderne et les obstacles à la réalisation initiatique
La psychanalyse, agent de contre initiation
La notion de progrès du point de vue traditionnel
Exotérisme et Ésotérisme
Savoir et Connaissance selon l’attitude traditionnelle
Quête gnostique et démarche initiatique
Relation entre Connaissance, Intelligence et Discernement
La violence essentielle dans le Sacré
Le sentiment de Justice

HERMÉNEUTIQUE ET TRADITIONS


Tradition primordiale et métaphysique de l’histoire

Melkitsedeq et la Tradition primordiale

La Croix, symbole fondamental de la Science Sacrée

Aperçus herméneutiques sur le Feu
L’Islam et sa tradition spirituelle
La Chevalerie, le Graal et l’Islam


LA FRANC-MAÇONNERIE SYMBOLIQUE
Franc-maçonnerie symbolique traditionnelle
Enseignement maçonnique et fraternité d’Ordre
La recherche de la Parole Perdue
Le Grand Architecte de l’Univers, l’Équerre et le Compas
La Loge, Centre du Monde et espace sacré (Le Tableau, le Pavé Mosaïque, la Triple Enceinte druidique et la Corde)
Boaz et Jakin -  St  Jean et ses textes
Le Chevalier Kadosch, terme de la réalisation ascendante
Réalisation descendante et fonction des trois derniers degrés de l’Ordre Écossais

 

MONDET -   LA   MAÎTRISE  PARFAITE.  Etude des degrés du 4e  au 14 e degré du R.E.A.A   

Jean Claude  MONDET

EDITION  DU  ROCHER

 2009

Le système des hauts grades maçonniques nommé « Parfaite Maîtrise » ou « Perfection », élaboré en divers Orients et en particulier ceux de Bordeaux et de Paris au cours des années 1740 et 1750, fut définitivement mis en ordre à Paris vers 1760. Incorporé au Rite de Perfection en 25 degrés, le système fut repris en 1801 par le Rite Ecossais Ancien et Accepté dont il constitue les degrés allant du 4e au 14e.

 

De nos jours cet ensemble, d’une grande richesse et extrêmement cohérent, est pratiqué avec des variantes dans les loges de Perfection des différentes Juridictions du Rite. Il est étudié ici degré par degré, à partir des données figurant dans la littérature ouvert à tous : commentaires, tuileurs divers, rituels du Rite de Perfection. Pour chaque degré, l’auteur donne  sa lecture de la légende et des rituels, étudie les attributs du titulaire, ainsi que les autres symboles du grade, et termine par quelques réflexions sur le sens général et particulier qu’il y trouve.

 

Cet ouvrage propose ainsi une vaste réflexion conduisant, dans une démarche intime, de la « Maîtrise symbolique » du troisième degré à la « Maîtrise Parfaite » du quatorzième, étant bien entendu, qu’en la matière, il y a autant de chemins que de pratiquants. Il ne s’agit par conséquent que d’ouvrir la voie à la réflexion individuelle du lecteur.

 

Est développé dans cet ouvrage :

Maître secret (4e), de l’équerre au compas, le serment, la clé d’ivoire, Z et Ziza, le laurier et l’olivier,  le sceau, Ordo ab Chao, le Devoir, la parole perdue. Maître parfait (5e), la légende et les attributs du grade. Secrétaire intime (6e), réflexions sur le grade. Prévôt et Juge (7e), légende et réflexions de ce grade. Intendant des bâtiments (8e). Maître élu des neufs (9e). Illustre Elu des quinze (10e). Sublime Chevalier Elu (11e). Grand Maître Architecte (12e). Chevalier de Royal Arche (13e), la légende d’Hénoch, la triple initiation, la légende des trois mages, les quatre mondes. Grand Elu de la Voûte sacrée, parfait et sublime maçon (14e), la légende et les attributs. Est abordé également le discours de Ramsay, Etienne Morin et sa patente, les loges écossaises.

 

MONDET - DU  CHEVALIER D’ORIENT  AU  CHEVALIER  KADOSCH. Etude du 15e au 30e degré du R.E.A.A

Jean  Claude  MONDET

DU  ROCHER

 2009

Ce livre couronne l’étude du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Il décrit les degrés du 15e au 30e, et donne aussi des indications sur les trois derniers. Il trace ainsi une fresque comprenant des grades aussi prestigieux et significatifs que le superbe Chevalier d’Orient, le merveilleux Chevalier Rose+Croix, l’ésotérique Chevalier du soleil, le controversé Chevalier Kadosch, ainsi que, dans une moindre mesure, le très initiatique Prince du Royal Secret. Les autres degrés ne sont pas négligés pour autant et font l’objet d’une étude spécifique, qu’ils proviennent du Rite de Perfection en 25 degrés, de celui de Charleston en 33 degrés  ou d’un autre système.

 

Le cycle maçonnique de la construction du Temple de Salomon s’est achevé au 14e degré. Le Rite aborde à présent de nouveaux thèmes dont cet ouvrage souhaite révéler l’apport. Des passages sont ainsi consacrés à la Chevalerie, à la Rose+Croix, à l’Alchimie, à l’épopée biblique et au Christ. Il évoque également la situation confuse des hauts grades en France à la fin du XVIIIe siècle, la naissance et la propagation du Rite de Perfection à la même époque aux Antilles et en Amérique, puis la création du R.E.A.A en 33 degrés et la naissance du premier Suprême Conseil à Charleston en 1802.

 

L’ensemble se réfère, dans la mesure du possible, à l’esprit des rituels du XVIIIe siècle, et tente de gommer les interprétations parfois contestées des XIXe et XXe siècle. Il s’adresse donc aux pratiquants du Rite quelle que soit leur juridiction. Il faut toutefois avouer, comme dans le cas du volume consacré aux degrés de Perfection, que la tâche a été grandement facilitée par le retour aux sources effectué à la fin du XXe siècle par le Suprême Conseil de France.

 

L’auteur développe les thèmes suivants :
Naissance du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Chevalier d’Orient ou de l’épée (15e), Prince de Jérusalem (16e), Chevalier d’Orient et d’Occident (17e), l’Apocalypse, Chevalier Rose+Croix (18e), les tableaux du 18e degré, les nourritures, Jésus, mort et Résurrection, le sacrifice de l’agneau, l’Amour, les Rose+Croix et les manifestes rosicruciens, les hauts grades à la fin du XVIIIe siècle, le Rite de Perfection, Du Grand Pontife ou Sublime Ecossais (19e degré) , Vénérable Maître des loges régulières (20e), Noachite (21e), Chevalier de Royal Hache(22e). Les Ecossais Trinitaires : Chef du Tabernacle (23e), Prince du Tabernacle (24e), Chevalier du serpent d’Airain (25e), Ecossais Trinitaire (26e), Grand Commandeur du Temple (27e), Chevalier du Soleil (28e) et son tableau de loge, Grand Ecossais de Saint André (29e), Grand Inspecteur Grand Elu Chevalier Kadosch (30e), l’échelle mystique ou mystérieuse. Explications succinctes sur les trois derniers degrés : Grand Inspecteur Inquisiteur Commandeur (31e), Prince du Royal Secret (32e), Souverain Grand Inspecteur Général (33e).

 

MONTMORENCY-LUXEMBOURG    et  son  temps  FONDATEUR DU  GRAND  ORIENT  DE  FRANCE

ROBERT  KALBACH

Edition DERVY

 2009

C’est entre 1770 et 1790, au cours d’une des périodes les plus brillantes et les plus angoissantes de l’histoire de notre pays, que la grande figure d’Anne, Charles, Sigismond de Montmorency-Luxembourg (1737-1803) va donner toute la mesure de son personnage, à vrai dire hors du commun. Duc de Luxembourg-Piney, pair,  « premier baron chrétien de France », député de la noblesse aux états généraux de 1789, il va s’avérer l’un des plus éminents novateurs de son temps, mais aussi l’un des champions les plus traditionalistes d’un ancien régime condamné par l’histoire.


En rassemblant les courants dispersés de l’Ordre maçonnique au sein de Grand Orient de France, il participera grandement à l’avènement d’une société plus juste, plus démocratique et réglée par la raison.

 

Toutefois, si Montmorency-Luxembourg est un indéniable réformiste, ce n’est pas un révolutionnaire. Et les méthodes détournées, conspiratives, moralement condamnables et démagogiques qu’utiliseront les partisans de Philippe Egalité, qu’il a –ironie de l’histoire- puissamment contribué à faire élire Grand Maître, susciteront chez lui révolte et indignation et une opposition farouche.

 

Il mobilisera dès lors, toutes ses énergies pour préserver d’une fin qu’il devine inéluctable, la monarchie et le souverain auquel il doit allégeance. Mais cette inertie de Louis XVI, l’aveuglement incroyable des élites sociales du temps et la démagogie coupable et inconsciente du duc d’Orléans l’inciteront à s’exiler, le 15 juillet 1789, au lendemain de la prise de la Bastille. Il ne reverra jamais la France, et mourra à Lisbonne en 1803.

 

Pour saisir les événements qui vont suivre et tenter de comprendre le comportement souvent choquant de celui qui deviendra Philippe-Egalité Grand Maître des francs-maçons il est nécessaire de procéder à un constat de l’état de la France prérévolutionnaire des années 1770. Le renouveau démographique permet une population de près de vingt-huit millions d’habitants, nous hissant au premier rang de l’Europe. Par comparaison la Russie immense n’en a que vingt-trois, l’Espagne onze et l’Angleterre neuf. Les « jeunes », ceux qui auront vingt ans en 1789 ont décuplé. L’espérance de vie passe enfin à vingt-huit ans. La population est à 85% rurale. Cela n’empêche pas le développement de grandes villes. Lyon dépasse les 120 000 habitants, Marseille 100 000, Bordeaux 70 000. Metz, Nîmes, Strasbourg, Orléans, Amiens oscillent entre 50 000 et 35 000 âmes. Quant à Paris, c’est une population de 600 000 personnes qui en fait une mégapole pour le temps, seulement dépassée par Londres avec près de 800 000 londoniens. Paris est le centre du monde civilisé tant littéraire que scientifique. Un réseau de trente-deux académies provinciales qui communiquent entre elle permet de commenter et de diffuser les plus récentes découvertes et souvent les idées les plus novatrices.

 

L’économie du pays reste terriblement fragile après la faillite du système Law. Une mauvaise récolte qui fait flamber le prix du pain et paralyse l’activité, peut générer un « mouvement social ». La fiscalité reste « un labyrinthe inextricable » dans lequel les historiens actuels se perdent encore. La seule certitude est qu’elle demeure, malgré les efforts réels de quelques financiers, pesante, inefficace et surtout effroyablement injuste. L’état, le roi donc, vivait du rapport d’impôts directs et indirects. Pour simplifier considérons que la plupart des taxes directes sont acquittées par les roturiers. La noblesse paye « l’impôt du sang » en se battant pour le pays et en levant des troupes. Le clergé considère que, chargé de l’éducation et de la charité publique il n’a pas à être imposé. L’Eglise condescend à une participation volontaire, purement bénévole le « don gratuit » qu’elle acquitte tous les trois ans et encore non sans discuter. Les taxes indirectes, dont la perception est cédée à des compagnies privées sont encore plus mal perçues. Dans ce que nous pourrions appeler le domaine de la culture il nous faut constater que tout bouge. Si dans les années 1685 seulement 29% des hommes et 14% des femmes savent lire le taux passe à 47% et 27% un siècle plus tard.

 

La grande évolution dite philosophique est le passage au développement d’idées modernes en opposition à la coutume et à la tradition. Les « Lumières » viennent bouleverser une société qui vénérait tout ce qui était ancien « du seul fait de son origine immémoriale. » Les idées directrices sont :

- croyance en un progrès infini des sciences et de l’humanité, faisant reculer les ténèbres de l’ignorance,

- confiance en l’observation et l’expérience,

- aspiration au bonheur individuel,

- souci d’un nouveau système éducatif pour les enfants (Rousseau, Mme de Genlis),

- apologie de la raison contre la foi et la révélation biblique,

- lutte contre la « superstition » de la religion, surtout catholique,

- appel à la tolérance contre le « fanatisme » de l’Eglise,

- régénération de la société.

Il est impératif de réaliser que dans son ensemble l’audience des Lumières reste limitée. La province rurale et la classe paysanne (plus de 85% de la population) restent fidèles à l’Eglise. La pratique religieuse est assidue pour 98% des habitants du royaume. Ces idées ne prendront un sens prémonitoire qu’à posteriori. Il ne faut pas oublier que si Voltaire récuse la monarchie de droit divin, il reste partisan de la monarchie absolue. Il soutiendra, à la différence du duc de Chartres, le « coup d’Etat » de Maupeou. N’oublions pas que le mot absolutisme n’a été forgé qu’en 1797, huit ans après la disparition de l’Ancien Régime. Nous entrons maintenant dans la franc-maçonnerie moderne. Louis Philippe Joseph d’Orléans n’est à sa naissance le 13 avril 1747, au château de Saint- Cloud que duc de Montpensier. Il est surtout prince du sang. Arrière-petit-fils du Régent, il descend par sa mère d’une fille de Louis XIV et de Madame de Montespan Mademoiselle de Blois. Comme nombre de ses devanciers il fait très tôt preuve d’un goût prononcé pour la carrière militaire récompensé par une charge de colonel du régiment de Chartres-Infanterie en mars 1752, il n’a pas encore cinq ans. Nous devons préciser que le décès de son grand-père vient de faire de lui le nouveau duc de Chartres.

Il poursuit sa fabuleuse carrière en devenant colonel de Chartres-Cavalerie en 1764. Il épouse, le 5 avril 1769 à Versailles, Louise Marie Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, petite-fille du comte de Toulouse lui-même bâtard légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan, qui reçoit le fabuleux héritage du duc de Penthièvre. Sa fortune alliée à celle de sa femme fait de lui un des princes les plus riches du royaume. Au cours de ses noces il scandalise les vieux courtisans par son mépris pour l’étiquette. Il allie les opinions philosophiques du XVIII° siècle aux mœurs dissolues de la Régence. Son opposition au chancelier Maupeou lui vaut d’être exilé dans ses terres par Louis XV ce qui ne l’empêche pas, grâce à l’appui du duc de Montmorency-Luxembourg de succéder en juin 1771 au duc d’Antin d’autant que son attitude frondeuse attire la sympathie de nombre de Grands. Après la grande maîtrise du comte de Clermont c’est de nouveau un prince du sang, mieux encore ; c’est le premier prince du sang qui devient Grand Maître. A l’avènement de Louis XVI Chartres reparaît à la cour. Bientôt la jeune Marie-Antoinette le prend en aversion puis le déteste ce qui ne l’affecte pas mais va le gêner. Il espère que son beau-père, le duc de Penthièvre, sollicite pour lui la survivance de sa charge de grand amiral de France, il se prépare en embrassant une carrière d’officier de marine.

Il embarque donc sur le vaisseau l’Alexandre comme garde-marine (enseigne) en 1772. En 1776 il est promu lieutenant général des armées navales (contre-amiral, chef d’escadre).Il embarque alors sur le Saint-Esprit Le 27 juillet 1778 lors de la bataille au large d’Ouessant il fait preuve de courage et se montre fin manœuvrier mais les navires anglais parviennent à s’échapper. Ce demi-succès lui attirera l’estime des uns et les reproches des autres. Il poursuit sa carrière d’officier de marine mais son beau-père est persuadé que Chartres veut le dépouiller de sa charge de grand amiral. Il écrit alors, dans un souci d’apaisement, à Louis XVI qu’il renonce à sa carrière sur les mers tout en le priant de créer pour lui une charge de colonel général des hussards et des Troupes légères le 18 novembre 1778. Cette fonction est purement honorifique Le roi accepte et met fin ainsi à sa carrière militaire. Profondément froissé il cesse alors de paraître à la cour puis part pour l’Angleterre. Comme Voltaire il s’éprend de ce pays et de ses mœurs. Il se lie avec le prince de Galles, futur George IV, encore plus libertin que lui. A son retour en France il introduit la mode des courses de chevaux et celle de la simplicité des vêtements.

Il n’y a de fortune qui, quand son possesseur s’applique, n’arrive à disparaître et sur ce point le duc de Chartres s’est considérablement appliqué. Un train de maison plus que dispendieux, un goût prononcé pour les collections les plus onéreuses, une prodigalité sans égale, une inadaptation chronique pour la gestion ont raison de la plus grande partie de son patrimoine. A la mort de son père en 1785 il hérite le titre de duc d’Orléans. La succession grevée de nombreuses dettes et les spéculations immobilières ne le lui permettent de retrouver sa fortune d’antan. Même la construction des galeries du Palais-Royal très fructueuse au point de vue pécuniaire n’y suffit pas, tant sa prodigalité et sa générosité, à des fins politiques, sont grandes La cour s’en indigne plus par jalousie et pour plaire à la reine que par sens de la probité. En 1787 Chartres maintenant Orléans devient membre de l’Assemblée des notables. Il en profite pour interpeller, lors du lit de justice du 19 novembre, le roi. Il lui déclare que le droit de voter des impôts n’appartient qu’aux états généraux. Il est aussitôt exilé, le 21 novembre, dans sa terre de Villers-Cotterêts. Il n’en revient le 23 mars 1788 exactement dans les mêmes dispositions. Comme s’annoncent les états généraux il se fait nommer par la noblesse de trois « circonscriptions », Paris, Villers-Cotterêts et Crépy-en-Valois. Il choisit cette dernière car c’est celle qui demande le plus de réformes. Le 4 mai, à Versailles, une procession précède l’ouverture des états généraux. Belle occasion pour Orléans de provoquer le régime. Il défile avec le tiers-état. La foule l’acclame. La reine manque de s’évanouir de colère. Il souhaite que les trois ordres soient alliés en une chambre unique et, suivi de 46 députés de la noblesse il se réunit le 25 juin au tiers qui vient de se constituer en Assemblée nationale. Le peuple promène son buste en triomphe ce qui est particulièrement apprécié par la reine !

Les jardins du Palais-Royal où se réunissent les orateurs populaires, deviennent un centre d’agitation. Cette agitation est soutenue sinon orchestrée par un nouvel agent du duc d’Orléans. Cet officier d’artillerie, de petite noblesse récente, à l’avancement digne de la marche d’un escargot (il restera capitaine 17 ans) partage les idées du prince et se met à son service en 1788, après avoir quitté l’armée. Il excelle dans l’invention et l’organisation de ce que nous appellerions actuellement les coups tordus. Il est franc-maçon. Il participe activement à l’élaboration de la marche sur Versailles du peuple de Paris les 5 et 6 octobre, rédige avec Brissot la pétition à l’origine de la fusillade du Champ de Mars et j’en passe ! La postérité reconnaît en lui l’homme de lettre plus que le politique ou le militaire puisqu’il se nomme Pierre Choderlos de Laclos, auteur des Liaisons dangereuses. Dans les premiers temps de la Révolution, le duc d’Orléans se trouve incontestablement à la tête d’un parti qui ne recule devant rien pour lui faciliter l’accès au trône. Sa haine pour Marie- Antoinette et pour la cour est réelle. Il rencontre Mirabeau qui cherche un prétendant pour personnifier la révolte. Ce dernier est déçu de la rencontre. Lamartine rapporte qu’il s’écrie : »Ce jean-foutre ne mérite pas la peine qu’on se donne pour lui. » Il poursuit son escalade révolutionnaire. Membre du club des Jacobins, il est élu député à la Convention nationale et doit changer de nom et choisit, avec déplaisir, celui de Philippe Egalité. Sous la pression de la Montagne il vote la mort de Louis XVI, cette lâcheté dégoûte jusqu’à Robespierre qui s’exclame : » Il était le seul qui pouvait se permettre de ne pas voter la mort » Il n’est pas à un reniement près d’autant qu’il lui reste à renier la Franc-maçonnerie. Il ne va pas tarder à le faire.

Les événements qui troublent le royaume depuis 1789 ne peuvent pas épargner la franc-maçonnerie. Les esprits sont troublés et le trouble augmente avec le temps. Fidèles au roi qui règne encore les maçons font des dons à l’Assemblée nationale pour aider la patrie. Mais dès 1790, le Grand Orient se demande si « pendant que tout respire l’égalité, pendant qu’on se plaît à en répandre les principes, la Maçonnerie n’aurait pas à se plaindre d’être négligée ». Les dettes du G. O. s’aggravent. Les loges oublient l’engagement solennel de subvenir à ses besoins. En 1792 la correspondance entre le G. O. et ses loges se ralentit. Dans une circulaire du 24 janvier 1793 où figure encore le sceau orné des trois fleurs de lys alors que le roi a été guillotiné le 21, l’Ordre demande à ses membres de conserver les rites, les documents dont ils sont dépositaires et de ne pas livrer à l’abandon leurs archives. On sent à ce moment, dans les quelques ateliers qui subsistent, la différence qu’il existe maintenant entre les frères roturiers et les frères aristocrates, surtout dans les loges militaires. Le duc de Montmorency-Luxembourg a émigré dès le 15 juillet 1789 et mourra au Portugal, dans son lit. Il est remplacé à la direction de l’ordre par le président de la Chambre d’Administration, Tassin de l’Etang guillotiné avec son frère, maçon comme lui le 3 mai 1794. Le duc d’Orléans, toujours Grand Maître en titre ne se manifeste pas depuis longtemps.

Découvrons maintenant sa véritable « histoire maçonnique ».Cette histoire pourrait se nommer « Les Talents Gâchés ». Comme nous l’avons vu tout sourit au jeune duc de Montpensier devenu duc de Chartres en 1752. Le schisme de 1758, l’interdiction de 1767 rendent obligatoire une réaction que seule la disparition du Grand Maître autorise car jusqu’en 1814 il est élu à vie. C’est là que nous voyons apparaître le duc de Montmorency-Luxembourg. Anne-Charles-Sigismond de Montmorency, marquis de Royan, duc d’Olonne, de Châtillon-sur-Loing, duc de Piney-Luxembourg, premier baron chrétien de France, pair du royaume, maréchal de camp. Il est né en 1737 et noblesse oblige entame en 1748, il a 11 ans, une carrière militaire comme lieutenant en second qu’il terminera en 1780 à 43 ans comme maréchal de camp. Si son goût personnel ne le porte pas vers cette activité il sait s’adapter. Séduit par les « Lumières » et par les philosophes il se fait accorder par la Grande Loge de France les patentes nécessaires à la constitution d’une loge dans son régiment du Hainaut, Saint-Jean de Montmorency-Luxembourg. Il y est initié le 12 juin 1762 et en prend la maîtrise. Il y passe la vie heureuse des ateliers de province, loin des Assemblées de Paris. Il n’a d’autre titre maçonnique que Maître de Loge ; mais il n’a aucune difficulté pour approcher le comte de Clermont dont il partage le rang et les idées politiques d’opposition au gouvernement de Louis XV. L’un et l’autre souhaitent plus de rigueur dans le recrutement des frères.

L’histoire imparfaite de la fondation du Grand Orient n’a pas pu établir son degré de connivence avec Clermont dans leur désir de sauver la Grande Loge de l’anarchie. Clermont l’a-t-il chargé d’initier et de former Louis Philippe d’Orléans ? On ne sait. Toujours est-il qu’il est élu Administrateur spécial le 24 juin 1771 et le restera malgré ses démissions refusées de 1784 et 1788 jusqu’à son émigration le 15 juillet 1789. Il recompose lui-même sa loge de Saint-Jean de Montmorency-Luxembourg avec des frères qui, en août 1773, fournirent la majorité des grands Officiers et Officiers d’honneur du Grand Orient. Il a sa garde rapprochée, il peut alors construire. Il va s’y employer sans conflit majeur avec le futur Grand Maître qui affiche un désintérêt croissant pour la Haute administration du G :. O :. .

Dès son élection le 24 juin 1771, huit jours après le décès du comte de Clermont le duc de Chartres ne montre qu’un intérêt frileux pour son mandat qui, rappelons-le était à cette époque ad vitam. La cérémonie d’installation est prévue pour fin novembre de la même année ; mais le duc ne signe le procès-verbal d’acceptation que le 5 avril 1772. Son élection n’est confirmée par l’ensemble des députés des loges de Paris et de province que le 8 mars 1773. Le duc est installé le 22 octobre. Pour être impartial il faut bien dire que ces retards ne sont pas dus qu’au « tempérament velléitaire et versatile » de Son Altesse car, comme les autres princes du sang qui s’étaient opposés à la ’’réforme Maupeou’’, il lui était interdit de se présenter à la cour et la défense n’est levée que fin décembre 1772. Les statuts font du poste de Grand Maître une charge plus honorifique qu’active. Tout est fait en son nom, il préside les assemblées et nomme les Officiers d’honneur. Le pouvoir effectif est détenu par l’Administrateur, le duc de Luxembourg. Il a pour les affaires maçonniques un secrétaire particulier dont le plus fort du travail est d’obtenir et de transmettre le mot de semestre réservé aux seuls maçons réguliers. Nous ne trouvons à ce poste que des militaires issus des hussards. Il a aussi ses loges particulières, une au Palais-Royal, fief des Orléans. Elle fonctionne en 1772. Sa loge officielle est Saint-Jean de Chartres à l’orient de Monceau qui prend rang du 20 décembre 1773.

C’est sous son mandat que le 10 juin 1774, sur la proposition du Grand Orateur, le frère Bacon de la Chevalerie, le Grand Orient décide de « prendre en considération »  les femmes » qui n’étaient pas admises dans la maçonnerie régulière. Le professeur d’histoire Henri Félix Marcy explique qu’elles sont agrégées d’une « manière oblique » qui permet de ne pas transgresser un des principes fondamentaux d’Anderson. Il ajoute » Les loges d’adoption du XVIII° siècle ne sont guère que des groupes para maçonniques constitués par des frères réguliers pour satisfaire la curiosité des femmes, faire taire les calomnies et donner aux fêtes maçonniques en même temps qu’une tenue de bon ton imposée par la présence des dames, un attrait que ne pouvait avoir une réunion purement masculine. » Il leur est alors imposé des règles et un rituel qui n’a rien à voir avec le métier de constructeur. Les trois grades sont - Apprentie, Compagnonne, Maîtresse – et les allégories bibliques concernent la pomme d’Eve, Noé et son Arche, la Tour de Babel etc…Elles sont surtout fréquentées par les dames de la haute noblesse qui y « maçonnent ». La maçonnerie d’adoption disparaît avec la Révolution pour renaître timidement avec l’impératrice Joséphine. Le duc de Chartes, toujours entouré d’un essaim de jolies femmes n’est pas insensible à cette réforme. Sa propre femme, Louise-Marie- Adélaïde de Bourbon-Penthièvre est affiliée. Sa sœur la duchesse de Bourbon est proclamée Grande Maîtresse des Loges d’Adoption en 1777 et en 1781 c’est le tour de la princesse de Lamballe, sa belle-sœur qui connaîtra un destin si funeste.

En avril 1776 il visite les « provinces méridionales » accompagné par son épouse et Mme de Genlis. Nous avons le détail de ce périple dans l’Etat du G :. O :. de France de 1777 sous le titre ’Voyage du S.G.M. dans les provinces méridionales de la France’’. A Bordeaux le vicomte de Noé, maire de la ville et franc-maçon comme pratiquement tout ce qui compte dans la cité reçoit le prince. Il est soutenu par les deux loges du G. O. de Bordeaux, l’Amitié dont il est membre et la Française. Ces deux loges ne s’entendent que modérément et surtout ignorent l’Anglaise. Dans une correspondance le vénérable de la Française répond à Paris :» Quant à ce que vous nous écrivez au sujet d’une loge sous le titre distinctif de l’Anglaise, tout ce que nous pouvons vous répondre jusqu’à présent c’est que le Grand Orient ne connaît et ne fraternise qu’avec les deux loges qui lui sont réunies par la voie des constitutions ou d’agrégation. Il a établi une commission pour traiter cet objet avec les Grands Orients étrangers. ». La visite se déroule dans l’allégresse, les fêtes se succèdent. Pendant le banquet un bénédictin mondain, dom Galleas membre de la Française, lit une ode de sa composition. Il ne termine pas devant l’hilarité des convives et, vexé, se retire. Le 13 mai le duc de Chartres pose la première pierre du nouveau Théâtre que construit Victor Louis, membre de la Française. Le prince poursuit son inspection. L’Obédience le remercie de ce voyage véritable promotion de l’Art Royal dans le Sud de la France.

Il s’éloigne peu à peu de la maçonnerie bien qu’en participant de temps à autres à ses cérémonies. A partir de 1787 la politique accélère ce mouvement mais les frères lui gardent leur attachement tout en réagissant à ses prises de position selon leur propre idéal et leur propre conscience. Ne pouvant pas ignorer l’article du 23 février, le Grand Orient réagit le 13 mai 1793 en assemblée extraordinaire qui décide d’accepter la démission du Grand Maître et de surseoir à son remplacement « jusqu’à ce qu’on ait examiné s’il convient aux circonstances de conserver cette dignité et son inamovibilité ». Le temps n’est plus à la spéculation sur la fraternité, la liberté, l’égalité. On entre dans celui de l’horreur absolue où le fils dénonce le père, où le frère accuse le frère. Les loges disparaissent ou bien entrent en sommeil. Certaines survivent grâce à des frères d’exception comme Alexandre-Louis Roettiers de Montaleau qui préserve et conserve les archives du Grand Orient. Il n’accepte pas le titre de Grand Maître qui lui est proposé en pleine terreur et prend celui de Grand Vénérable de la Franc-Maçonnerie française. En 1799 il est élu Président de la Chambre d’administration. En 1804 le nouveau Grand Maître Joseph Bonaparte le nomme son Premier Représentant particulier. Il le reste jusqu’à sa mort, le 30 janvier 1808. Ses obsèques religieuses ont lieu à Saint-Sulpice et les loges multiplient les cérémonies funèbres en son honneur. Ligou conclut : » La dette contractée à son égard par les Maçons d’après 1793 ne peut être comparée qu’à celle des Maçons de 1773 envers Montmorency-Luxembourg. »

L’essentiel de ce qui demeure au XXI° siècle du bi lan de l’histoire de la Franc-maçonnerie pour ses premières décennies d’existence en France, avant la Révolution peut se résumer en deux conclusions. - Les Francs-maçons sont légitimistes et respectueux de la religion en place. « Que la Franc-maçonnerie à la veille de la Révolution ait été résolument apolitique et pleinement respectueuse de la religion établie ressort avec une parfaite évidence des documents ayant pour auteurs les dignitaires, soit du Grand Orient, soit de la Grande Loge dite de Clermont, soit encore de la Mère Loge Ecossaise du Contrat Social. »

Au sommaire de cet ouvrage : L’homme, qui est- il ? Quelle est sa fortune ? Son humanité, ses origines, sa carrière militaire, comment et pourquoi il est devenu franc-maçon, comment était la franc-maçonnerie au siècle des Lumières, les divers courants réformistes et son rôle dans la réunification des divers courants avec la création du Grand Orient de France, les rôles de Louis Philippe, du duc d’Orléans, du duc de Chartres, du duc de Montpensier, du duc de Châtillon, la face politique de l’époque, Necker, la société française des Lumières, les états généraux de 1789, Louis XVI sa grandeur et sa faiblesse, La Fayette, Mirabeau, Talleyrand. L’exil de Montmorency en Angleterre et au Portugal.

 

morales & dogme

Albert pike

Edition GUIGUE

 2005

Ce livre demeure incontournable pour le REAA. Aucun livre n’eut une telle importance que cette œuvre monumentale, qui ne fut jamais publiée en français, à laquelle Albert PIKE s’attela et qui marqua le Rite à jamais. Morales et Dogme fut systématiquement remis à tous les maçons américains accédant aux hauts grades de 1872 à 1971, record ayant peu de chance de se trouver un jour égalé dans le monde.

 

Explorateur, trappeur, enseignant, journaliste, éditeur, poète de renom, philosophe, homme de loi, musicien, essayiste, général de brigade, parlant seize langues et dialectes, Pike pourrait faire l’objet de plusieurs romans et films tellement sa vie fut riche en dons les plus divers.


Il fut surtout un exceptionnel Souverain Grand Commandeur qui accomplit un travail d’une telle qualité que la Juridiction du Sud des Etats-Unis lui doit toujours aujourd’hui d’être la plus puissante au monde.
Son œuvre maçonnique Morales et Dogme révèle un maçon moderne, soucieux du devenir des humbles, attaché à l’égalité des droits pour tous, contribuant par sa pédagogie à l’élévation des masses. Il n’hésita pas à fustiger les maçons de pacotille qui n’accomplissaient pas leurs devoirs et portaient préjudice à l’Ordre et au Rite.


Il servit la maçonnerie et le REAA jusqu’à son dernier souffle qu’il rendit à sa table de travail dans son bureau du Scottish Rite Temple n° 1. Sa dépouille repose désormais dans l’immeuble du Suprême Conseil de Charleston

 

MOZART  -  FRÈRE MAÇON

J. HENRY

Edition  Du Rocher

 1997

L’auteur décortique les œuvres influencées par la symbolique maçonnique, en étudiant son rôle en tant que langage musical dans la création de MOZART. C’est une véritable grammaire du symbole qui nous est dévoilée.  Le comte Franz Von Walsegg, un franc maçon, envoya un messager anonyme, vêtu de noir à Mozart pour composer une messe des morts "le requiem», pour le faire passer pour sa propre oeuvre moyennant une grosse rétribution.

 

Mozart, ayant des soucis financiers accepta. Selon ses confidences, quand Mozart composait, il avait de plus en plus conscience qu'il écrivait pour sa propre mort. Il mourut en effet avant d'avoir achevé le Requiem et ce fut son élève qui compléta l'oeuvre afin de permettre à sa veuve de toucher l'argent.

 

Le parrain en franc maçonnerie de Mozart fut Ignaz Von Born, un ancien Jésuite, formé ensuite en minéralogie. Il faisait partie de la secte des "illuminés de Bavière», une société secrète fondée par un certain Adam Weishaupt, un juif converti au catholicisme, devenu jésuite et professeur de droit canon chez les Jésuites.

Les illuminés de Bavière se réclamaient du siècle dit des "Lumières", c’est à dire des sciences et du rationalisme de Voltaire, Diderot, d’Alembert, des Encyclopédistes et autres savants. Ils refusaient de reconnaître toute illumination divine. D'après les travaux de l'abbé Barruel: "mémoires pour servir d'histoire au jacobinisme», ce sont les illuminés de Bavière qui ont noyauté la franc maçonnerie Française pour faire la révolution de 1789.

 

Musicien prodige, catholique mystique et poète, Mozart a donc rencontré sur sa route maçonnique les illuminés de Bavière et les Jésuites. Mais qui sont ces Jésuites? C'est Ignace de Loyola, un marrane, un juif converti au catholicisme, né au pays Basque Espagnol le 24/12/1491 qui fonda la Compagnie de Jésus ou Jésuites, afin de combattre la Réforme Protestante. Il orienta ensuite les Jésuites vers des missions à l'étranger. Ce fut aussi un Jésuite, un marrane, Alexandre de Rhodes, qui fonda les "missions étrangères" pour l'évangélisation des peuples, spécialement en Asie. Ces missions étrangères sont composées pour l'essentiel de prêtres issus de milieu rural, contrairement aux Jésuites, un ordre d'intellectuels voué à l'enseignement.

 

 Les Jésuites sont composés de clercs et ont à leur tête un général dit le pape noir. Comme la Franc- maçonnerie, l’ordre Jésuite comporte des niveaux élevés avec des cérémonies particulières. Leur symbole est un drapeau noir avec une dague et une croix rouge au-dessus d'un crâne avec des tibias croisés. C’est le symbole maçonnique du grade de maître. Le pape Clément XIV supprima la Compagnie de Jésus, suite à des scandales financiers mais fut rétablie en France par le pape Pie VII. Les jésuites se vouaient à l'enseignement supérieur. Jules Ferry interdit les congrégations religieuses d'enseignement et supprima les Jésuites. Ils furent rétablis par la suite et par exemple l'Institut supérieur d'enseignement agronomique de Purpan près de Toulouse est tenu par les Jésuites.

 

Mozart, catholique préparait la création de la société secrète "la Grotte", s’inspirant des idées protestantes de Rousseau, la Bible comme seule guide mais selon le libre examen et sans être obligé de croire aux dogmes de l'Eglise, Rousseau enseigna la croyance (fausse ) du bon sauvage et de la bonté innée en l'homme..

 

Mozart initié aux secrets kabbalistiques composa des mélodies suivant des sons qui définissaient parfaitement le message codé des loges ésotériques vers qui il adressait toujours une signature dans ses musiques.

 

MOZART - mais qui a tuÉ mozart ?

Francis carr

Edition EDER

 1983

Le 20 novembre 1791, Mozart tombe malade et s’alite. Le 4 décembre, il donne ses dernières instructions pour l’achèvement du Requiem. Vers une heure du matin, le 5 décembre, il expire. Il a 35 ans.
Dès ce jour, un mystère entoure les circonstances troublantes de sa mort, et les conditions invraisemblables dans lesquelles il fut inhumé.


Francis Carr démonte un à un les rouages machiavéliques de la « Conspiration du silence » : les mensonges répétés de sa veuve Constance, la révocation soudaine du baron van Swieten de ses hautes fonctions, le service funèbre bâclé, le voyage solitaire du corbillard, l’inhumation hâtive dans une fosse commune, sans un seul témoin, l’anonymat de la tombe sur laquelle personne ne s’est rendu pendant dix-sept ans…


Francis Carr établit clairement que Mozart n’est mort ni déprimé, ni pauvre, et que ses perspectives d’avenir, à la fin de l’année 1791, étaient au contraire souriantes. Mozart est mort au sommet de sa créativité, assassiné par un de ses amis intimes, franc-maçon comme lui. Pour quelle terrible raison ?


La thèse de Francis Carr a le mérite d’expliquer l’incompréhensible. Est-ce la vérité ? Nul, sans doute, ne le saura jamais, comme l’écrit José Van Dam dans sa préface. Mais aucun biographe, à ce jour, n’a pu démontrer que cette thèse, pour hardie qu’elle paraisse, ne reflète pas la réalité historique.

 

MOZART - LE TESTAMENT PHILOSOPHIQUE DE MOZART – LA FLÛTE ENCHANTÉE, LA  CLÉMENCE DE TITUS, ET LE REQUIEM.

René TERRASSON

Edition DERVY

 1996

Lorsqu’un spécialiste nous explique les arcanes musicales de ces 3 œuvres de Mozart, l’invisible devient visible et la démarche de Mozart  se replace alors dans le cadre de l’ésotérisme humaniste dont elle dépend. C’était au siècle des lumières qui brillait grâce à un génie nommé  Mozart.

 

Quand on interroge les compositions ultimes de Mozart sans les dissocier, les investigations débouchent sur de bien curieuses constatations. La précision de l'entomologiste appliquée au visible s'accompagne rapidement de la nécessaire acceptation de l'invisible, tant celui-ci devient présent.

 

Un aspect méconnu apparaît, révélateur, débarrassé d'une poussière pétrifiée par le temps. À l'évidence, la dissimulation volontaire avait fait prendre à rebours la signification des œuvres du génie.

En conséquence, cette approche ramène La Clémence de Titus, La Flûte enchantée et le Requiem dans leur contexte d'origine et de finalité en décryptant, en particulier, La Flûte enchantée, centre du triptyque philosophique voulu. La démarche de Mozart se replace alors dans le cadre de l'ésotérisme humaniste dont elle dépend ; celui-ci s'accordant à la chaîne de la tradition initiatique et de ses expressions, arches de la franc-maçonnerie du Siècle des Lumières.

C’est dans la seconde partie du XVIIIe siècle que se développe le genre instrumental de la symphonie. Issue de la sinfonia italienne (ou sinfonia avanti l’opera) en trois mouvements (vif–lent–vif), la symphonie prend réellement son essor à partir des années 1750, notamment sous l’impulsion de l’école de Mannheim avec des compositeurs tels que Carl Stamitz ou Franz Benda. Elle se compose alors de trois mouvements comme la sinfonia italienne. Ce développement du genre s’accompagne également d’un essor de l’instrumentation : à l’ensemble des cordes, pilier fondamental de l’orchestre baroque, viennent se greffer notamment pour la couleur ou le soutien de l’orchestre des flûtes, des cors, des hautbois et dans les grandes symphonies de Haydn ou de Mozart, des clarinettes et des bassons.

À ces trois mouvements initiaux, la symphonie « classique » se voit joindre un mouvement intermédiaire, le menuet. On observe cette évolution au fil des 41 symphonies que Mozart composa : de trois mouvements, notamment pour les symphonies de 1770 et 1773, le compositeur passe à quatre, s’inscrivant ainsi dans les règles canoniques de la symphonie classique. La symphonie « Jupiter » apparaît comme le point d’apogée de sa création symphonique, à la manière d’un testament synthétisant les styles savant et galant. Cette dernière symphonie fut écrite durant l’été 1788 en même temps que la symphonie en mi bémol majeur et celle en sol mineur (N° 39 et 40).
L’année précédente, le compositeur avait donné son génial Don Giovanni ; Il lui restait encore à écrire d’autres chefs-d’œuvre dont Cosi Fan Tutte (1790), La Flûte enchantée et le Requiem (1791).


Le surnom de « Jupiter » n’est pas contemporain de Mozart. Sa provenance bien qu’incertaine, semble en être l’attribution donnée par Johann Peter Salomon, impresario londonien au début du XIXe siècle.
Cette ultime œuvre est à la fois une démonstration d’équilibre de la symphonie classique en ce qui concerne sa construction formelle élaborée mais aussi des techniques d’écriture de par l’utilisation d’un contrepoint très travaillé. Elle est également une sorte d’opéra instrumental miniature tant les références directes ou indirectes au genre vocal y foisonnent. Autrement dit, elle synthétise à elle seule la pensée classique de cette fin du XVIIIe siècle et démontre la capacité de Mozart à rassembler en une seule énergie tous les éléments musicaux et stylistiques de son époque, particulièrement dans la manière de configurer la forme-sonate, notamment dans le premier et le dernier mouvement

 

MOZART - mystÉrieux mozart

Philippe sollers

Edition PLON

 2001

Il est étrange de se dire qu’après Mozart tout s’est brusquement ralenti dans le bruit, la fureur, la lourdeur ou le tintamarre. Il y a eu une accélération de l’Histoire, soit, mais sur fond de stupeur, de torpeur. De nos jours, la vitesse est partout, sauf dans les esprits. Du temps de Wolfgang, c’est le contraire. On voyage en diligence, les préjugés barrent l’horizon, c’est encore l’immense province, la noblesse, à quelques exceptions près, n’entend rien à ce qui va venir, mais le bouillonnement sensuel et neuronal est là, l’intelligence fuse à travers les doigts et les souffles.

 

Mystérieux Mozart. C’est pétillant, bondissant, plein de notations concises, drôles ou graves, rythme entraînant, analyses jubilantes. Ainsi Sollers s’attaque au mystère Mozart, au « Génie de la Famille », il ose ? Oui, et en trois mouvements, trois parties, Le corps, L’âme, L’esprit, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, la trinité catholique ou le triangle maçonnique... Il fonce avec méthode, il part pour l’Autriche, puis il rentre travailler : « des piles de disques sont là sur ma droite, une grande étagère de livres sur Mozart n’attendent que d’être utilisés, j’ai sous les yeux sa Correspondance complète en sept volumes ». Il a aussi toute une vie d’écriture et de lectures, une vie à l’écoute des poètes et des musiciens, une vie de très grand plaisir musical, et cela donne ce livre bien dans sa note.

 

On commence par le corps (l’enfance de l’art), une traversée de Paris en taxi au son du Requiem, on apprend, information de dernière heure, que Mozart serait mort de la trichinose, il aurait mangé une grillade de porc mal cuite, une carbonade assassine, notation voltairienne, rapidité enjouée, Mozart partout transformé en marchandise, toute une industrie, « Les Japonais, paraît-il, ont même été jusqu’à inventer un soutien-gorge “Nuit de noces” qui, en étant dégrafé, égrène un brin de Mozart », rires, où est passé Wolfgang Amadeus Mozart, dates attestées 1756-1791, un météore, 35 ans d’existence, le narrateur pénétré de Requiem regarde et croit voir à travers la vitre du taxi « les passants basculer dans le vide », trompette du Jugement Dernier, la musique est chargée de ces images-là, Mozart, il faut bien le comprendre, a vécu dans une époque de catholicisme triomphant, dans une Autriche baroque couverte d’églises, de bulbes dorés, de saints, de putti, de vierges, et nous voici précisément en Autriche, on roule maintenant de colline en colline par lacs, abbayes, châteaux, on va de Salzbourg à Vienne, de la maison natale à la tombe communautaire dans un cimetière des environs de Vienne qui, « comble d’ironie historique, s’appelle Saint-Marx ». Y trouvera-t-on celui qui apparaît partout dans le spectacle ?

 

 Son rire saccadé est célèbre, ses fantaisies, ses caprices, ses dettes, son billard, sa solitude, son besoin éperdu d’amour, sa révolte, sa passion de l’indépendance, ses défis, sa virtuosité, sa mémoire d’éléphant, sa capacité infernale de travail. » Sollers nous entraîne de sa démarche tantôt précipitée, tantôt folâtre, il se couche dans l’herbe, boit du champagne, regarde le Danube, il se pénètre de ces paysages dont la clarinette de Mozart et les sérénades « résument les profondeurs, courbes, échos, vallons, buissons », il interroge les portraits de famille, Léopold le père, « un très bon musicien » qui a beaucoup composé, « tout cela est pratiquement oublié », Anna Maria la mère qui met sept enfants au monde, « elle a eu raison d’insister, puisque Mozart est le septième », Maria Anna la sœur de cinq ans son aînée, une surdouée elle aussi, mais « il y a don et don », la sœur sera « un phénomène de précocité dans l’interprétation, Wolfgang dans la création » (pique pour féministes ?), il interroge la maison-musée, le piano-forte, le violon, les pages de partitions « d’une petite écriture d’alouette, avec leurs cinq lignes traversées d’une pluie de notes, clés, croches, doubles-croches, violons, sopranos, ténors, plus vite, plus vite.

 

L’encre à peine sèche qu’il faut déjà aller soulever l’orchestre et les voix ». Le mystère pourtant demeure : « Comment un petit catholique de génie va devenir peu à peu le franc-maçon le plus inspiré des siècles. » Mozart est un croyant peu ordinaire, un fervent. Jean et Brigitte Massin dans leur biographie ont voulu, « emportés par une nervosité jacobine », tirer Mozart vers le credo athée, laïc et républicain, Sollers leur oppose cet « Incarnatus est de la Grande Messe en ut mineur, on n’a rien écrit de plus ravissant et profond sur le mystère de l’Incarnation ». Interrogeons partout et toujours la musique et la musique seule, ou les poètes et les philosophes.

 

Une Illumination de Rimbaud, c’est du Mozart, un poème de Hölderlin c’est encore du Mozart. Par contre, la vieille romance populaire tchèque que lit en pleurant une Eugénie rêveuse et romantique, promise aux destins bourgeois… Sollers ici devient tranchant, sa vieille haine du 19e romantique et puritain le rend sévère, le 20e siècle n’aurait rien compris à Mozart et il se moque de cette Eugénie qui n’est pas l’Eugénie de Sade, la jeune fille a entendu Mozart jouer un seul soir sur son piano, comme le raconte le poète allemand Mörike, le lendemain elle reste pensive devant le piano, elle referme le couvercle et retire la clé « avec le désir jaloux qu’aucune main ne puisse l’ouvrir désormais », le pourfendeur aussitôt expédie Eugénie d’une boutade, « son amour romantique est un cercueil pour piano », c’est une « veuve éternelle », il fait rire et on emboîte peut-être un peu vite le pas du persifleur. Savoir jouir pleinement de son corps, ce serait ça pourtant le commencement de l’art et du génie.

 

Ecoutons les philosophes, Norbert Elias et sa Sociologie d’un génie, Heidegger pour qui « Mozart a été un de ceux qui ont le mieux entendu parmi tous ceux qui écoutent », il avait « la faculté de composer un morceau entier presque achevé dans sa tête de sorte qu’il pouvait ensuite d’un seul regard le voir en esprit comme un beau tableau ou une belle sculpture », Nietzsche enfin pour qui Mozart était « un génie gai, enthousiaste, tendre et amoureux, qui, par bonheur, n’était pas allemand… »

 

Mais déjà Sollers est loin, il est entré sans plus attendre dans la loge maçonnique « L’Espérance » écouter la petite Cantate K623. « Que le gai son des instruments proclame à voix haute notre joie… » La gaieté partout comme dominante du génie. Wolfgang a sept ans. Son père l’exhibe, lui et sa sœur, de Cour en Cour, « Wolfgang », écrit son père, « est d’une gaieté extraordinaire, un peu diable aussi », il sait tout faire, il étonne tout le monde, y compris la Pompadour qui pourtant refuse de l’embrasser à la fin d’un concert, méditation sur le dérèglement chez les enfants précoces et cette formule piquante, « Mme de Pompadour, rompue au contrôle de la sexualité royale, pressent ce dérèglement.

 

Ce petit mâle virtuose a des capacités de jouissance ingouvernables. » En Angleterre un magistrat soupçonneux, Daines Barrington, se demande « s’il n’y a pas supercherie », il examine l’enfant, et laisse un document « impressionnant » sur ses capacités prodigieuses, déchiffrage, chant, improvisation, Barrington s’incline « et pourtant son aspect est tout à fait celui d’un enfant de son âge, et tous ses actes sont ceux d’un enfant de son âge. Un chat arrive… il abandonne le clavecin et il faut un bon moment avant qu’il y revienne. Quelquefois, à cheval sur un bâton, il caracole à travers la chambre. »

 

Ce chapitre très corporel s’achève sur une rencontre qui ne s’est pas faite. 1766, Mozart passe par Genève. « J’étais très malade » écrit Voltaire à Mme d’Epinay « quand ce phénomène a brillé sur le noir horizon de Genève. Enfin, il est parti à mon très grand regret sans que je l’aie vu. » Voltaire a soixante-douze ans alors et se déplacer, malade ou non, pour un gamin de dix ans… Le moins ouvert à l’autre ce sera Mozart qui en 1778, assez monté contre ces Français qui l’ont mal reçu (trop d’esprit, pas assez d’oreille), se réjouira de la mort de Voltaire, « ce fieffé coquin », Sollers imagine pourtant que les deux hommes auraient pu s’entendre. « Voltaire aurait été, s’il l’avait connue plus tard, un ennemi de la musique de Mozart ?

 

Après le corps, l’âme, amusement rhétorique, une avancée dans la chronologie, de l’enfance à l’adolescence, une avancée surtout vers le cœur du mystère, la musique ou l’âme de Dieu. Amadeus, ce prénom que prend Mozart en 1770 à Vérone… Pleins feux sur l’essentiel, la composition musicale, « Je suis plus heureux lorsque j’ai à composer. C’est mon unique joie et ma Passion. » Joie, liberté, mouvement. « Lorsqu’il recevait un livret, il allait et venait, l’esprit concentré sur le texte, jusqu’à ce que son imagination s’embrase », Mozart bouge sans cesse, c’est le contraire d’un assis, il compose en marchant, en observant, en écoutant, à table, au lit, partout, même liberté que Rimbaud, cette liberté qui se lit dans l’étonnante

 

MOZART  (1756-1791)-  UN  GÉNIE  PLANÉTAIRE

DIVERS  AUTEURS 

ARCADIA

 2008

Mozart naquit à Salzbourg en Autriche le 26 janvier 1756. Dès l’âge de trois ans il manifeste des dons musicaux remarquables, que son père, musicien lui-même ne fera que cultiver.

Durant ses très nombreux voyages, il ne cessera de se perfectionner dans toutes les disciplines touchant à la musique et au chant.

 

A 21 ans il compose son premier concerto pour piano K 271 en mi bémol majeur, après bien sur de très nombreux divertissements, sonates et sérénades. Il reste à Paris de 1777 à 1779, où sa mère meurt. Mais c’est grâce à cette période parisienne que sa musique va devenir européenne, alliant les langages italiens, français et allemands. Il retourne à Vienne et épouse en 1782 Constance Weber.

 

Il va dès lors passer jusqu’à sa mort en 1791 par des crises successives liées à ses recherches incessantes de style et d’expression musicale. A 26 ans il découvre Jean Sébastien Bach qui lui apporte une certaine sérénité, mais surtout c’est à partir de cette rencontre qu’il va créer la glorieuse série des 6 quatuors à cordes dont il dédiera les trois derniers à son ami et « frère » Joseph Haydn.

 

Puis ce sont les 6 concertos pour piano en 1784. C’est à cette date (14 Décembre 1784) qu’il est initié à la loge maçonnique « Bienfaisante » à Vienne, il fréquente également la loge « La vraie concorde » présidée par Von Born, grand humaniste, égyptologue et ingénieur, qui fait de cette loge une petite académie, et où Mozart y puisera son inspiration pour des thèmes comme  l’Egypte,

les diverses traditions, l’initiation par les quatre éléments et toute la symbolique ésotérique qu’il mettra dans ses œuvres musicales.

Mozart fut très assidu à ces tenues, il assista à l’initiation de son ami Joseph Haydn, et fit initier son père Léopold.

 

La flûte enchantée (appelée unanimement flûte magique) et son Requiem sont parmi les œuvres les plus jouées dans le monde profane et dans les loges maçonniques. Il meurt en 1791 à 35 ans d’une soit disant maladie rénale, mais pour d’autres il aurait été assassiné (lire l’excellent livre de Francis Carr : Mais qui a tué Mozart ?). Les loges maçonniques portèrent le deuil et un vibrant hommage fut prononcé par le Frère Hensler (loge : Espérance nouvellement couronnée).

 

Daniel van Assche nous livre dans un très bel article son interprétation alchimique et jungienne de l’œuvre de Mozart et surtout de sa « Flûte enchantée ».

 

H. Rui fait un récapitulatif/ explicatif de la musique de Mozart, il développe la vie culturelle à Vienne, les finances de Mozart (il était  en permanence sans le sous), le contexte historique de l’époque, la place de la franc-maçonnerie de l’époque et dans l’oeuvre de Mozart.

 

Philippe Van de waw, nous restitue le testament philosophique de W.A. Mozart et à travers l’œuvre de Mozart nous explique le cheminement maçonnique, les divers devoirs et obligations du Franc-Maçon envers non seulement l’humanité mais également envers lui-même et envers la Divinité, tous ces devoirs étant inscrits en filagramme dans l’œuvre de Mozart.

 

Georges Dugin nous retrace la vie assidue et besogneuse de Mozart autant dans son travail de musicien que dans son chemin spirituel maçonnique, il explique comment et pourquoi à cette époque la musique en loge était très importante et avait une signification ésotérique et symbolique.

 

Amélie Geldage initiée en 1908, nous donne sa version de la flûte enchantée, cette lutte entre l’intelligence abstraite (Tamino) et les passions et idoles crées par son égo, seule l’initiation par les quatre éléments lui fera remporter la victoire et le mariage final entre Tamino et Pamina dans le Temple de la nature (Isis), de la Lumière (le Soleil), de la Sagesse et de la Vérité.

 

Les cahiers d’Occitanie expliquent la conférence musicale donnée en Mai  2008 par les musiciens de l’orchestre du Capitole de Toulouse sur le thème «Le quintette pour clarinette de Mozart »

 

Francis Bardot musicologue et chef d’orchestre nous explique le sacré et la musique, il nous livre et explique la phrase d’Einstein qui a dit« Mozart n’a pas inventé la Musique qu’il a composé, elle existait de tout temps, mais c’est lui qui l’a révélée ». Il nous explique pourquoi le sacré est en permanence dans la musique, notamment  dans les musiques religieuses ou dite « sacré ». Pour Francis Bardot la musique de Mozart n’est pas un message ni un commentaire de la foi, elle n’est pas non plus une proclamation de la dignité humaine, la musique de Mozart est un chemin, une invitation à progresser vers un ailleurs qui est en nous, car en jouant il nous libère. Mozart a vécu une présence intérieure d’une extrême intensité, elle l’a purifié, peut-être l’a-t-elle brulé, mais cette présence il l’a vécue comme musique.

 

MUSÉE DE LA FRANC- MAÇONNERIE 

Collection du G.O DE France

BEAUX-ARTS

 2000

Une superbe revue avec des photos couleur magnifiques sur les décors d’époque.

Nombreux articles.

 

mystÈres bibliques de la franc-maçonnerie

François Xavier mafuta

Edition du Cosmogone

 2004

François-Xavier Mafuta nous offre ici de passionnantes pistes de recherches sur la Maçonnerie de la Sainte Arche Royale de Jérusalem et sur la Maçonnerie de Marque, ainsi qu’une approche christique du quatrième degré du Rite Écossais Rectifié. Il nous renvoie à Abraham, à Jacob, à Moïse, à David, à Salomon, à Zorobabel, au Christ et au Temple de Jérusalem.

 

Contrairement aux idées qu’on se fait de cette société discrète en lui donnant une image anticléricale et ennemie de toute religion, son texte fondateur, les « constitutions » du pasteur James Anderson et de son assistant Jean Théophile Desaguliers, publiées en 1723, stipulent qu’un maçon ne doit être « ni un athée stupide, ni un libertin religieux ». C’est pour cela que « la Franc-Maçonnerie est un système particulier de morale enseigné au moyen de symboles sous le voile de l’allégorie ». Le jour de son initiation, tout franc-maçon de tradition prête serment sur le livre sacré de sa religion d’origine (Bible, Torah, Coran ou autres). Dans ce livre, l’auteur a voulu montrer d’une manière précise que les rites, mythes et cérémonies de la franc-maçonnerie sont des représentations extraites de la Bible dont et que la démarche est une quête spirituelle qui trouve sa source dans les confréries des bâtisseurs du Moyen âge.

 

La bible est un recueil de textes sacrés que les exégètes, dans un processus de modernité, analysent depuis longtemps en le comparant avec des textes antiques. La Bible, écrite par les hommes « inspirés », obéit aux lois de l’écriture communes à tous les textes. Les écrits de la Bible, utilisant les symboles et les allégories, sont à l’évidence avec les traditions du métier, une des sources de l’enseignement maçonnique. Alors, sous la conduite de François-Xavier Mafuta, découvrons ensemble les mystères bibliques de la Franc-Maçonnerie.

 

On peut estimer grosso modo que les deux tiers des mots sacrés et des mots de passe*, des titres des officiers, des personnages des légendes maçonniques des devises et des acclamations, sont d'origine biblique
Les sources scripturaires de la franc-maçonnerie sont principalement vétéro testamentaires. Si l'on suit la « chronologie » biblique, on trouve plusieurs dizaines de figures de l'Ancien Testament à l'origine de très nombreux personnages ou « mots » maçonniques. Loin d'être exhaustifs, citons Adam que quinze auteurs voient comme vénérable de la loge sise à l'orient de l'Eden, Eve dans le rite d'Adoption, Tubal-Caïn, Enoch, Nemrod, « Phaleg », Abraham, Loth, Jacob et sa fameuse échelle, Joseph, Bethsabée. Ohaliah, Esdras Néhémie, Judith ou Ezéchiel. Certains jouent un rôle plus déterminant comme Noé. Dans la deuxième édition des Constitutions, Anderson rappelle que le maçon doit se conduire en « vrai noachite ». Le pasteur précise également que l'Arche* fut « fabriquée selon la géométrie et d'après les règles de la maçonnerie». De plus, la légende noachique rapportée par le manuscrit Graham va servir en partie de matrice au mythe d'Hiram. Il en est de même pour Moïse, assez régulièrement évoqué dans les Old Charges, le rite d'Adoption et plusieurs degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepte. S'ajoutent les deux thèmes mosaïques de la construction du Tabernacle et du serpent d'airain.

 

Mais, bien sûr, les deux personnages bibliques omniprésents dans la thématique maçonnique sont le roi Salomon et Hiram. Les textes des Rois et des Chroniques fournissent une foule de détails à la symbolique maçonnique, notamment à l'architecture du temple et aux colonnes. Ils sont à la base du grade de maître, mais les légendes hiramico-salomoniennes se poursuivent jusqu'au 14º du Rite Ecossais Ancien et Accepte, et même de manière plus discrète dans quelques grades chevaleresques (26°) « Avant » le Temple de Jérusalem, c'est la tour de Babel qui inspire divers aspects du corpus maçonnique. La construction du Temple est le thème central des 15°, 16° et 20° du Rite Ecossais Ancien et Accepte. Elle est également présente, de manière plus discrète, dans Régime Rectifie (Maître Ecossais de Saint-André) et la franc-maçonnerie des hauts grades anglaise (exaltation au Royal Arch) L'Ancien Testament se retrouve également en maçonnerie par des lieux géographiques ou des villes (Gabaon, Babylone), des mots (Balthazar), des expressions et des acclamations (Alléluia), des titres (Athirsata), etc

 

Le Nouveau Testament est surtout présent par les deux Jean, le Baptiste et plus encore l'Evangéliste. André occupe une place importante, notamment au 4° du Régime Rectifié et au 29º du Rite Ecossais Ancien et Accepte. Le Baptiste enseigne comment se préparer à recevoir la Lumière, tandis que l'Evangéliste est celui dont les effets s'opèrent en lui: « Le Verbe était la vraie lumière qui en venant dans le monde, illumine tout homme» (Jean 1, 9). Si les trois autres évangélistes sont très présents par leur texte, les autres apôtres (sauf Pierre et Thomas) sont plus discrets dans le corpus maçonnique. Peu présent ailleurs, Jésus est toutefois la figure centrale du grade de Rose Croix.

 

Les références bibliques donnent à ce degré sa densité néo testamentaire (foi-espérance-charité, Nazareth-Raphaël Juda, INRI, Emmanuel-Pax vobiscum, signe du Bon Pasteur, sans compter la Cène, et l'Agape du jeudi saint) que les réécritures successives, notamment en France aux XIXe et XXe siècles, ont du mal à effacer. Le thème de la Jérusalem céleste (notamment dans la maçonnerie « chrétienne ») est l'accomplissement des «mystères » maçonniques. Enfin, la maçonnerie a emprunte au Nouveau Testament, notamment à l'Apocalypse, des mots, des objets (les sept chandeliers), des lieux (Nazareth), des personnages (la veuve), des gestes (les trois coups}, des ateliers (Boulomie = archiloge), des expressions (Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie), des animaux (agneau, coq), sans oublier tout ou partie de certains récits évangéliques, comme le thème de la pierre rejetée (

1 N

nÉcessaire maçonnique

E.J. chappron

Edition derVY

 1993

Rédigé en 1817 par un maçon régulier de l’époque, ce tuileur reconnu à côtés de Vuillaume et Delaunay, est pourtant très intéressant et instructif.

 

C’est un manuel complet à l’usage du F.M. des 19ème et 20ème siècles. On y trouve également les bulles d’excommunication et les arguments pour et contre.

 

Belle préface de Jean Tourniac.

 

nobles jeux de l’arc & loges maçonniques dans la France des lumiÈres

Yves beaurepaire

Edition Ivoire- Clair

 2002

Cette enquête sur les nobles jeux de l’Arc pratiqués au XIXème siècle nous fait découvrir cette tradition populaire pratiquée par les maçons de l’époque. Y est expliqué la filiation avec les rituels chevaleresques, les pénitents provençaux, l’origine maçonnique des premiers clubs de golf, le jardin de l’Arc et sa dimension initiatique et chevaleresque.

 

On y découvre toute une couche sociale de l’époque navigant entre la maçonnerie, la philosophie, l’ésotérisme, la noblesse, la bourgeoisie, les militaires et tout cela avec un point commun les jeux de l’Arc.

1 O

ORDO AB CHAO  –  DEUS MEUMQUE JUS

DIVERS  AUTEURS

Edition  ARCADIA

 2007

L’article 16, paragraphe 2 des constitutions, statuts et règlements pour la gouvernance du Suprême conseil, approuvé à Berlin le 1e Mai 1786 stipule que « le grand sceau du Suprême Conseil est un aigle noir à deux têtes, le bec d’or, les ailes déployées et tenant dans ses serres une épée nue ; sur un ruban déployé au-dessous est écrit Deus Meumque Jus, et au-dessus de l’aigle : Suprême Conseil du 33° Degré ».

 

On peut donc considérer que la devise du Rite est « Ordo ab Chao » elle fixe ses objectifs et « Deus meumque jus » constitue de son côté la loi des Suprêmes Conseils.

 

La première devise « Ordo ab Chao », exprime que « l’ordre jaillit du chaos ». Formule paradoxale puisque le chaos par définition est désordre et confusion, donc opposé à l’ordre. Il ne faut donc pas comprendre l’ordre après le chaos mais l’ordre qui se construit à partir du chaos. Il s’agit de dépasser le monde de la dualité et laisser ce paradoxe aux profanes.

La seconde devise « Deus Meumque Jus », signifie littéralement « Dieu et mon droit » et exprime les bases fondamentales d’une société bâtie sur la croyance en un principe spirituel, créateur et fondé sur la justice. Cette devise souligne l’orientation spiritualiste de l’Ordre

 

 Ces deux devises sont inséparables : situés en leur point d’intersection, nous nous plaçons ainsi au point de rencontre entre notre réalisation spirituelle individuelle et notre participation à un Ordre qui réunit tous ses membres dans une même vision cosmique spiritualiste d’ordre et de lumière. L’application dynamique de cette devise demande à l’initié d’entamer en lui le processus de réalisation spirituelle qui fera croître en lui le Fiat Lux ou germe de lumière reçu lors de son initiation.

Bernard Guillemain dans son ouvrage Conversations écossaises, donne sa version sur cette devise et trouve une anomalie avec la devise anglaise qui est presque la même, écrite en français « Dieu et mon droit ». Après avoir expliqué et fait des rapprochements entre Monarchia, la Divine Comédie et l’ordre écossais, il en conclut que cette devise désigne formellement le Saint Empire comme autorité instituant un ordre fraternel.

Claude Guérillot disserte sur l’aigle à deux têtes qui a donc 2 têtes, deux souffles mais un seul cœur, ce cœur symbolisant l’homme intérieur et un lieu de sagesse. Il compare cet aigle au logos et au pneuma, ces deux hypostases divines qui s’unissent pour venir en mission dans le monde qui les appelle Fils et Saint Esprit.

 

Jean Paul Krieger dans un très long article sur Ordo ab Chao, explique que partout l’ordre et le chaos naissent spontanément l’un de l’autre, dynamiquement et mystérieusement entremêlés, ils font partie l’un de l’autre  au même titre que le haut et le bas ou le bien et le mal. Et parce que la vie a absolument besoin de la lumière, se dégage à leur intersection la volonté de juger avec raison ce qui est perceptible ou pas dans sa dimension de puissance créatrice dans sa dimension terrestre. Pour lui, cette double devise caractérise la tradition authentique du Rite Ecossais qui tend à réaliser le Saint Empire spirituel, afin de s’ériger entre Ciel et Terre, entre l’absolu et le relatif.

Jean Pierre Papon nous explique ce qu’est une devise, ses différentes composantes et pourquoi cette traduction avec l’origine sémantique de chaque mot, il pense que ius meum – la justice en moi - est équivalent de la divinité – Deus - ou encore que la justice est la part de Dieu en moi.

 

Michel Constant pense que l’ordre apparaît comme une stabilité organisée et positive, mais aussi comme un enfermement, un immobilisme, une certaine stagnation. Le chaos donne l’image d’un désordre exprimant une dimension négative, alors que pour certain il est source de mouvement et de renouveau. Ordre et Chaos apparaissent alors comme une dualité enchevêtrée dont l’opposition ou l’harmonie sont présentes à tous les niveaux de la pensée humaine, en particulier lorsque cette pensée se préoccupe de sa place dans l’univers.

 

René Lachaud, spécialiste de l’Egypte, nous rappelle le rôle de Maât dans la vie égyptienne. Elle est le principe de l’ordre à l’œuvre dans tout ce qui est vivant, un flux cosmique omniprésent. Grâce à elle, le monde continue d’exister et ne se désagrège pas chaque fois que le chaos revient en force. Elle est une manière d’être, de se comporter pour ne pas faire obstacle à la libre circulation du Fluide vital. Agir selon Maât sert à organiser harmonieusement les rapports entre les humains et les autres éléments du monde, entre le macrocosme et le microcosme. Elle oriente la conscience individuelle vers la conscience collective en demeurant bien au-delà d’une simple morale. Avec elle, les rapports ne sont pas établis sur la peur ou sur la crainte du châtiment, ils sont un moyen de porter assistance à l’univers en renouant sans cesse le contact, entre le temps mythique et celui d’aujourd’hui. Elle est celle qui apporte l’ordre venant du chaos primordial.

 

ordo ab chao – la franc-maçonnerie dans la lumiÈre du prophÈte

Charles André GILIS

Edition ALBOURAQ

 2004

L’auteur soufi, fait le parallèle entre la devise ORDO AB CHAO qui figure au Suprême Conseil pour la France et l’Islam et le soufisme. Pour lui l’ésotérisme islamique intègre parfaitement la perspective doctrinale de la maçonnerie.

 

Les sociétés musulmanes dont Louis Massignon, Henri Corbin, René Guénon, Faouzi Skali ont montré les ressemblances avec les organisations sœurs comme le compagnonnage en Europe. La philosophie mutazilite peu connue en Occident a été très audacieuse et revient en première ligne. Le mouvement démocratique dans le monde musulman s’est développé malgré l’autoritarisme des régimes ; le printemps arabe de 2011 en est un épigone.

 

Enfin, la création de loges au Proche et Moyen Orient s’est effectuée au XVIIIe siècle en même temps qu’en Europe ou en Amérique lorsque les franc-maçonneries ottomane, égyptienne, arabe auront tissé des contacts très approfondis avec les loges-mères anglaise, française ou italienne. C’est que, dans cette interaction culturelle entre Proche-Orient et Europe, plusieurs mythes sont communs ; le drame d’Hiram aurait un antécédent en Egypte, vers 1500 av .J.C. lorsqu’un architecte fut assassiné dans des circonstances obscures, tel que relaté sur des ostracas, ou en Iran où le meurtre de Zoroastre sera repris dans la commémoration annuelle chiite de celui de Hussein petit- fils du Prophète à Kerbela (Irak).

 

On y parle des maîtres akbariens, la question des hauts grades, le chaos des formes, la lumière d’Allah, et de la place qu’occupe la maçonnerie dans la démarche spirituelle, avec des propos de R. Guenon. L’émir Abd Al Kader, le Cheikh Elisch, Michel Valsan et Jean Reyor.

1 P

pages mÉconnues d’histoire maçonnIQUE

Jean-Marc van hille

Edition derVy

 2002

C'est un aspect très méconnu de l'Histoire, tant maritime que, maçonnique, que l'auteur nous dépeint. La marine française ne s'est jamais remise des troubles révolutionnaires. Rentrée affaiblie bien que victorieuse de la guerre d'Amérique - ce que les Anglais ne lui ont jamais pardonné - ses états-majors, ruinés par l'émigration de la noblesse dès juillet 1789 et remplacés par des capitaines marchands, certes très compétents en temps de paix mais inopérants face à l'ennemi, l'entraîneront dans une débâcle irréversible.

Bonaparte, qui se souciait fort peu de sa marine, obsédé par un ennemi qu'il battait souvent sur terre alors que ses escadres étaient défaites sur rade comme à Aboukir ou en mer comme à Trafalgar, assista, impuissant, à l'emprisonnement dans des conditions inhumaines de dizaines de milliers de marins et de soldats sur les sinistres pontons de sa Gracieuse Majesté.
 
Les historiens anglais ont fait l'impasse sur ces événements dramatiques. Côté français, les sources sont rares. C'est donc un pierre importante qu'ajoute l'auteur à l'édifice historique, après ses biographies de plusieurs amiraux de la guerre d'Indépendance ou de la Révolution, en se penchant sur l'aspect très peu étudié des relation entre la Maçonnerie française et anglaise à cette époque troublée sans jamais tomber dans la polémique stérile des querelles inter-obédientielle.

Cet ouvrage traite, en sept chapitres, de l’histoire des relations entre la Franc-maçonnerie et… la marine ! Spécialiste de ce sujet méconnu, Jean-Marc Van Hille reprend ici son travail sur les loges maçonniques à bord des pontons anglais sous le Premier Empire. Il le complète de plusieurs autres études sur la Franc-maçonnerie et la mer, une loge parisienne atypique sous l’ancien Régime, la Société Olympique, la Franc-maçonnerie et l’indépendance américaine, un Franc-maçon hors du commun le commodore John Paul Jones (1747-1792), père de la marine américaine, un contre-héros de l’indépendance américaine le Major Général Benedict Arnold (1741-1801) membre de la loge Hiram N°1 et enfin Thayendanega, le chef Mohawk Joseph Brant, Franc-maçon loyaliste (1742-1807). Une bibliographie complète chacun de ses chapitres

 

La Loge « L’Anglaise » de Bordeaux revendique à être l’une des plus ancienne de France 1732 (mère de l’Heureuse Rencontre de Brest 1745) huit plus tard en 1740, deux nouvelles Loges : « La Française et les Neuf Sœurs rejoignent le Grand Orient de France, l’Anglaise elle rejoint la Grande Loge Unie d’Angleterre. Et c’est ensuite en 1748 la naissance de : « La Parfaite Union » de Rennes qui est encore en activité sous les auspices du Grand Orient de France. L’histoire de « La Parfaite Union » a été retracée dans un livre de Daniel Kerjean de 1748 à 1998 soit 250 ans de Franc-Maçonnerie à Rennes, ce livre a été Préfacé par Edmond Hervé Maire de Rennes. C’est un monument de l’histoire Maçonnique Bretonne, cette Loge a été en activité pratiquement sans interruption sauf à deux reprises, dont l’une pendant la seconde guerre mondiale. La proximité de Rennes avec la mer Saint-Malo en particulier, laisse à penser que des Francs-Maçons de la mer ont fréquentés cette Loge depuis des temps anciens.

 

Mais revenons un peu plus à l’ouest vers Brest si « L’Heureuse Rencontre » a été fondée en 1745 après quelques péripéties, elle ne connaît une véritable expansion qu’après 1771 elle réunit alors en son sein les élites Brestoises militaires et civiles. En 1775 l’Ecuyer du Duc de Chartres, grand Maître de l’Ordre (futur Philippe Egalité) est initié dans cet atelier, on y trouve plusieurs médecins, les officiers de marine y sont généralement initiés. C’est aussi à cette époque que fût initié le bientôt célèbre Jean-François Galaup de la Pérouse né en 1741 à Albi, premier enfant de Victor Joseph Galaup et de Marguerite de Resseguier, fille du célèbre Colonel du Régiment de Condé. La Pérouse inspiré par sa famille il quitte Albi pour Brest et devient garde de la marine en 1757, il embarque alors sur le « Formidable » aux ordres de l’un de ses cousins de La Joncquière, puis ensuite il embarque avec le Chevalier de Ternay sur le « Zéphyre » direction Louisburg ville fortifiée du Canada dernière possession de la France en Acadie alors assiégée. Ce fût un échec, il rentre à Brest le 27 juillet 1757.

 

Son baptême du feu a eu lieu dans la baie de Quiberon en 1759, ce fût une débâcle pour son navire « Le Formidable », La Pérouse est capturé par les Anglais, il sera libéré par un échange de prisonniers en 1760. Il part ensuite aux Antilles Françaises en 1772, puis la même année aux Indes, il se distingue en défendant seul Mahé. En 1779 il participe à la guerre d’indépendance des Colonies Anglaises d’Amérique, il est à la tête de « L’Amazone ». En 1781 nommé Capitaine de vaisseau, en 1782 il affaiblit les Anglais dans la baie d’Hudson, successivement sur le « Le Sceptre, l’Astrée et l’Engageante ».La Pérouse ne fût pas seulement un remarquable marin meneur d’hommes, fédérateur, mais aussi un visionnaire en « Géostratégies ». En 1777, il fortifie Pondichéry dans l’Océan Indien, renforce l’Ile de France (actuelle Ile Maurice).

 

Ce Capitaine Franc-Maçon initié en 1774 à l’Heureuse rencontre de Brest a été fortement inspiré par l’esprit des Lumières, il devient le candidat naturel pour une grande expédition aux visées multiples. Le 26 juin 1785 il reçoit ses instructions directement des mains de Louis XVI, là commence le voyage légendaire de La Pérouse qui le rendra célèbre….Quelques lignes sur les Frères qui célèbrent encore à leur manière ce marin remarquable : Il existe une Loge maritime de recherche qui porte le nom distinctif de La Pérouse, elle est en pleine activité, indépendante de toute obédience ou corps maçonnique. C’est la seule Loge au monde de recherche en Histoire maçonnique maritime. Elle s’est donnée pour rôle l’étude des sources originales de la Franc-Maçonnerie maritime.

 

Fondée en 2004 elle revendique environ une centaine de membres. Elle travaille au 3ème degré du Rite Noachite suivant un rituel inspiré de Thomas Dunckerley de 1790, des travaux de recherche d’Harry Carr et de diverses sources Noachites. Sans dévoiler des secrets voici quelques dénominations concernant son collège d’officiers à vous de leur donner leur place : le Maître d’Armes, Père Noé, Père Lamech, le Bosco, l’Ecrivain, le Maître d’Equipage. Puis les qualités des Frères : l’Equipage, les Passagers enfin les places dans la Loge : les Bordées, la Passerelle etc….toutes les Loge n’initient pas, mais elles exigent de ses membres l’appartenance à une Loge en activité.

 

paradoxes, Énigmes & curiositÉs maçonniques

Jean tourniac

Edition DERVY

 1993

Pour l’observateur extérieur à la Franc-maçonnerie, celle-ci est toute entière un paradoxe. Elle ne rentre pas dans les normes courantes de la religion ou de la philosophie, alors que tout en elle est visiblement  « religieux », et qu’elle modèle un type de pensée générateur d’une « éthique » à la manière des écoles philosophiques.

 

Elle n’est pas secrète, mais voilà qu’elle a des secrets ou « techniques spirituelle » ! Les interrogations que suscite l’étude du microcosme maçonnique sont multiples. Le paradoxe est son lot et il s’accompagne d’énigmes et de curiosités historiques ou doctrinales.

 

Au sommaire de ce livre :

 

Mythes et chevaleries maçonniques : Rassembler ce qui est épars – Un voyage au pays du Phénix et du Prêtre Jean (la cité solaire et le Graal) – L’énigme rosicrucienne selon René Guénon – A propos des Rose+Croix et du rosicrucianisme (le sceau de Luther et la Rose+Croix arménienne) – Une chevalerie Universaliste et maçonnique –

Rituels et Rites Maçonniques : El Schaddaï, le Dieu Tout-Puissant Architecte suprême de l’Univers – Le véhicule biblique et le judéo-christianisme des rituels maçonniques – Le Rite Ecossais Rectifié et la critique « guénonienne » - L’Ordre royal d’Ecosse et les survivances opératives dans la Franc-maçonnerie britannique –

Religion, Franc-maçonnerie et Tolérance : Un Franc-maçon sur les autels  - L’énigme de Benjamin Franklin : Quakerisme, Monarchie française et contre-initiation – du Quakerisme à la tolérance maçonnique -

 

PARLEZ-VOUS LE FRANC-MAÇON ? LES LANGAGES SYMBOLIQUES DE LA FRANC-MAÇONNERIE 

 Pierre Pelle Le Croisa

Edition Dervy

 2016

Pierre Pelle Le Croisa part d’un constat très lucide et particulièrement juste : nombre de jeunes apprentis trouvent le cérémonial de leur entrée en Franc-maçonnerie désuet, voire ridicule. Si certains restent néanmoins, nous savons que la Franc-maçonnerie intéresse peu la jeunesse et a du mal à conserver ses membres.

 

Pierre Pelle Le Croisa rappelle que « Dans l’Antiquité, à l’époque des « mystères », les initiés savaient distinguer la farce de la cérémonie (où l’on faisait intervenir des dieux en chair et en os) et la muêsis (la métamorphose du récipiendaire qui, elle, requérait du temps). »

Et de citer Jules Romains, Etienne Martin de Saint-Léon, ou Guy de Maupassant qui, entre autres auteurs, se sont moqués de ce mauvais théâtre.

 

A travers une série de questions qui met en évidence l’incompréhension du langage maçonnique non seulement par le nouvel apprenti mais par nombre d’anciens membres de l’Ordre, l’auteur insiste sur un apprentissage qui fait défaut, celui d’un véritable langage maçonnique ou plutôt de véritables langages maçonniques, car il s’agit bien d’un pluriel : cinq traditions, sept discours et neuf principaux langages symboliques.

 

Partant des fonctions du langage, il distingue entre mode de pensée logique et mode de pensée analogique pour mieux appréhender la complémentarité des deux modes de pensée et le passage de l’approche analogique à la démarche symbolique. Au cœur de son propos domine la distinction des niveaux logiques pour mieux éclairer la richesse du dialogue entre ceux-ci un dialogue qui favorise le passage « du sens à la connaissance ».

 

« L’élément symbolique, parce qu’il crée du sens pour la conscience, se transforme en sujet à penser pour la connaissance. Dès lors, à la suite de Ricoeur, nous pouvons dire que « le symbole donne à penser [pour que le concept donne à connaître ». Si les francs-maçons prennent les « mots-symboles » comme des outils pour exprimer des idées, c’est parce que les idées s’apprennent plus facilement grâce aux « mots-images » qui les désignent.  Le langage symbolique est performatif parce que son usage expressif le rend auto-implicatif : il répond, par l’idée qu’inspirent les mots, à une espérance d’idéal auquel aspire celui qui l’interroge. »

 

Cette dimension symbolique de la pensée s’épanouit au sein du discours mythique : « Aux différents mondes que proposent les mythologies vont donc correspondre différents types de connaissances, auxquels répondront différents modes de vie : les religions, les sciences, les arts par exemple ont leurs propres visions du monde, et par conséquent leurs propres flexions sur le monde ; ils induisent, chacun dans son domaine, des formes particulières d’être-au-monde. Les mythes, quant à eux, apportent des réponses à des questions de sens. Ils interrogent l’histoire et l’interprètent en termes de vérité : narrée, elle devient exemplaire pour tous les temps. Le monde s’organise par rapport à moi, par rapport à mon corps, par rapport à mon centre. Mais ce qui est valable pour moi est aussi valable pour les autres. Le mythe renvoie à un imaginaire qui suppose une sorte de symbolisme collectif. C’est par cette activité symbolique que le monde extérieur s’appréhende. Le mythe modélise la vie en la ritualisant. »

 

L’analyse, dont l’humour n’est pas absent, de Pierre Pelle Le Croisa n’est pas seulement judicieuse, elle peut servir à un renouveau maçonnique qui tarde. En dégageant « neuf types de langage symbolique (hébraïque/kabbalistique, scolastique/mystique, géométrique, arithmétique, chevaleresque, alchimique, cinétique, descriptif/figuratif et chromatique), sept sortes de discours structurant (exotérique/ésotérique [pour la judéo-christianité], architectural/stéréotomique [pour la construction], allégorique/pseudo-historique [pour la chevalerie], pratique/spirituel [pour l’alchimie], kinesthésique [pour la gestuelle], technique/idéique [pour les objets] et polychromique [pour les décors] et cinq grandes traditions (biblique, opérative, chevaleresque, alchimique, cérémonielle/scénographique) » qui opèrent en Franc-maçonnerie, il veut faire de celle-ci ce qu’elle est trop peu souvent, une tradition des traditions qui fonde d’ailleurs sa prétention à l’universalité.

 

C’est ainsi un plan de recherche que propose Pierre Pelle Le Croisa à même de replacer la Franc-maçonnique dans un mouvement dynamique.

 

paroles de francs-maçons

Jack CHABOUD

Edition  Albin  Michel

 1996

Paroles de sagesse prononcées par des Francs-maçons illustres. De la formation de la Grande Loge de Londres à la Franc-Maçonnerie aujourd'hui, le mouvement n'a cessé d'intriguer ses contemporains.  Objet de curiosité, de perplexité, d'agacement, la Franc-Maçonnerie est-elle une société secrète préparant un complot contre les Eglises, l'Etat ? Est-elle une secte ? Une bande d'affairistes ? Un club de réflexion ? Et s'il ne s'agissait, depuis l'origine, que d'humanistes en quête d'une libre spiritualité ? Jack Chaboud essaie de remettre tout cela à l’endroit

 

Le symbolisme initiatique, cœur de la Franc-maçonnerie : La Franc-Maçonnerie se différencie fondamentalement des autres associations de la société civile par son caractère initiatique et l’utilisation du langage symbolique. Dès ses origines, la Franc-Maçonnerie a reposé sur deux piliers. D’une part un engagement humaniste et exotérique collectif, sur le plan culturel, social ou politique. D’autre part une mission initiatique et ésotérique, individuelle, morale et spirituelle. L’équilibre entre ces deux axes doit être maintenu, car tous les deux répondent aux besoins de l’humanité et à l’attente des Frères. Ce qui fait toutefois l’originalité propre de la Maçonnerie, c’est sa dimension initiatique, ses rituels et ses symboles. Puisque l’initiation et le symbolisme font la spécificité de la Maçonnerie, il est essentiel que les Loges et les Frères concentrent leur travail sur le symbolisme initiatique. Des rituels disent que le but de la Franc-Maçonnerie est de trouver la vérité à travers le voile des symboles. Autrement dit, le but, c’est la vérité ; le moyen d’y accéder, c’est le symbole. Toute la démarche maçonnique, au niveau des moyens et de la méthode, est basée sur le symbolisme, son langage et son efficacité.

 

L’initiation en tant que rituel est elle-même un ensemble dynamique de symboles. Si les travaux en Loge se trouvent trop dépouillés, en qualité ou en quantité, de la richesse des rituels et de la symbolique, le travail maçonnique perd son sens et sa substance. Comprendre la place et l’importance des symboles et des rituels initiatiques permet de mieux discerner les objectifs principaux du travail maçonnique et la finalité de l’initiation. Le vécu des passages initiatiques, la participation aux rituels et l’étude des symboles ont pour but d’agir sur le Maçon, de façon à induire une transformation de son être. Cette action se situe sur deux plans. D’une part, les symboles le font réfléchir, d’autre part ils agissent de manière intuitive ou inconsciente. L’objectif premier du travail maçonnique est donc le développement personnel, l’épanouissement moral de l’être. Son objectif collectif vient en second, car l’élévation des individus est la condition sine qua non du progrès de l’humanité. La Franc-Maçonnerie étant initiatique, elle est par essence morale et spirituelle, dans ses fondements et dans ses buts. L’initiation, vécue comme un processus intérieur, est un cheminement vers la réalisation de soi, vers l’unité de l’être.

 

L’étude des symboles et la compréhension de la méthode symbolique : Pour améliorer le travail des Frères, il est utile d’étudier non seulement les symboles maçonniques, mais aussi de rechercher comment fonctionne le langage des symboles et comment le rituel agit sur l’initié. L’étude des symboles eux-mêmes, la recherche sur leur interprétation et la quête intellectuelle de leur signification, tout cela est utile mais ne fait pas un initié. Sinon les livres et les discussions suffiraient à la Maçonnerie, sans qu’elle ait besoin de Temples et de rituels. L’homme moderne vit sous l’empire de la science et il a besoin d’explications rationnelles. Quand il vit une initiation ou participe à une tenue, le Maçon d’aujourd’hui a envie de savoir comment cela fonctionne. Ce désir d’explication des phénomènes symboliques et initiatiques est positif, car la compréhension objective du » comment ça marche » permet certainement de mieux vivre ou conduire les rituels, avec plus de conscience, donc de les rendre plus efficaces pour soi et pour les Frères. La méthode symbolique et le phénomène initiatique ne relèvent pas du seul travail intellectuel. Les symboles et rituels influencent directement la psyché humaine, même sans médiation de l’intellect. C’est là une clé essentielle pour comprendre le symbolisme. Le symbole est le langage de l’initiation, car ce que transmet l’initiation ne peut pas être exprimé par le langage ordinaire et le discours intellectuel. Le symbole s’adresse à autre chose encore qu’au mental conscient. Il s’adresse à la perception immédiate de l’émotion ou de l’intuition.

 

Pour bien pratiquer la Maçonnerie, il faut donc avoir tous ses sens en éveil. Si l’on veut que le symbolisme initiatique remplisse son rôle, agisse efficacement, deux conditions sont nécessaires. D’une part, il faut en Loge que les Frères soient à l’écoute avec tout leur être, à la fois concentrés et sereins. D’autre part, il faut que les tenues soient conduites avec un maximum de sérieux et de rigueur. Afin de sensibiliser les Frères à la nature du symbolisme, deux sujets de réflexion peuvent être intéressants. Premièrement la différence entre les signes, qui parlent à la raison, et les symboles, qui parlent à l’être tout entier. Deuxièmement la relation entre d’un côté le sens permanent et universel des symboles, d’un autre côté leur interprétation et leur perception personnelle. Symbolisme et initiation sont fondés sur des processus psychiques et spirituels bien réels. Les étudier sous l’angle de la psychologie permet de mieux comprendre et vivre le travail maçonnique et son but.

 

La psychologie des profondeurs développée par Carl Gustav Jung, à ne pas confondre avec la psychanalyse freudienne, offre au Franc-Maçon d’aujourd’hui des clés précieuses pour comprendre comment fonctionne le symbolisme et quelle est la finalité morale et spirituelle de l’initiation. Les notions fondamentales de la psychologie jungienne, comme l’inconscient collectif, les archétypes, le Soi et le processus d’individuation, éclairent de façon très pertinente les phénomènes symboliques et initiatiques, par conséquent la Franc-Maçonnerie elle-même. Cette approche psychologique n’est en contradiction ni avec la tradition maçonnique spirituelle selon René Guénon, ni avec les conceptions de la Maçonnerie rationaliste. L’approche psychologique réconcilie, au contraire, science et spiritualité. Ce champ d’étude peut donc être fructueux.

 

PAROLE PERDUE ET SACRIFICE - DU MAÎTRE HIRAM AU CHEVALIER ROSE+CROIX

Harvey Percy John

Edition Maison de vie

 2020

En comparant les rituels du degré de Maître et du degré de Chevalier Rose-Croix, Percy John Harvey cherche à établir que « la Parole se trouve plus particulièrement liée au concept de sacrifice ». Il met en perspective l’œuvre au noir de la réception à la Maîtrise, l’œuvre au blanc du 13e degré et l’œuvre au rouge du 18e degré. Au 3e degré, « la disparition d’Hiram entraîne la perte de cette Parole : il s’agit de la Parole perdue ». » Mais, nous dit Percy John Harvey, « Qu’elle soit révélée, occultée, perdue ou retrouvée, la Parole se trouve rituellement associée à des circonstances auspicieuses, à des épreuves ou à des sacrifices, afin de la rechercher, pour se l’approprier et pour la préserver. ».

 

Il distingue le Tétragramme imprononçable, Iod-Hé-Vav-Hé, Parole de l’Ancienne Loi et « l’acronyme I.N.R.I. », « nouveau Tétragramme ». La transmission interrompue par le meurtre d’Hiram, a engendré la queste de la Parole. C’est au 13e degré, degré de Royale Arche du Rite Ecossais Ancien et Accepté, que « la Parole de l’Ancienne Loi est enfin retrouvée grâce à l’héroïsme de Guibulum ». Elle sera de nouveau perdue au degré suivant qui voit le sacrifice de Galaad pour préserver la  Parole lors de la destruction de Jérusalem par les Babyloniens. Percy John Harvey note que le Rite Ecossais Rectifié reprend le thème du Tétragramme perdu et retrouvé.

 

Dès la Grèce antique, la parole a été l'outil privilégié des sophistes, qui en exaltaient la puissance, de parole on est ainsi rapidement passé au langage, engoncé dans les lois et règles de la logique, volontairement coupé de son rapport à la réalité, capable de faire paraître vrai même le faux. Ambition déréglée d'accéder par la parole à une connaissance universelle logique et désincarnée, recherche prométhéenne de substituer par la raison un ordre humain à l'ordre divin. La parole, ainsi nécessairement intellectualisée, ne nécessite ni connaissance de soi, ni connaissance de l'autre, ni connaissance de Dieu ; objet autonome, elle s'oppose à la Connaissance telle que nous l'imaginons en maçonnerie, elle devient ainsi, pour nous, Maçons, source d'ignorance. Quant au fanatisme, la parole ne manque pas d'exemples.

 

De la parole révélée aux seuls prêtres, gourous ou autres chamans qui l'imposent à leurs dévoués fidèles, à la parole soi-disant unique de la tour de Babel, totalitaire et aliénante, la parole est de tous les dogmatismes, de tous les fanatismes. Ambition déréglée, ignorance et fanatisme, telle est la parole que recherchaient les mauvais compagnons auprès de notre maître Hiram, naturellement ils n'ont pu la trouver de sa bouche et ils l'ont tué.

 

Au fil des chapitres, les différents sacrifices, Hiram, Guibulum, Galaad sont étudiés à travers le mythe et l’agencement des symboles. Mais ce n’est qu’au degré de Chevalier Rose-Croix que le meurtre d’Hiram sera finalement racheté par ce qui relève d’une rédemption : « La Suprême Puissance se manifesta métaphoriquement lors du sacrifice de la Passion, participant au mystère de la Rédemption. La  croix triomphante portant la Rose mystique s’éleva parmi une nuée dans un ciel nouveau, et la Parole fut alors révélée au récipiendaire sous « l’aile du Phénix », lors des trois voyages mystérieux. »

 

Le degré de Chevalier Rose-Croix, malgré les déchristianisations récurrentes, se réfère explicitement « au sacrifice de Jésus, aussi nommé Christus lapis angularis, pour exprimer son identité avec la Pierre d’Angle, et par extension, la Pierre cubique ». « La Suprême Puissance du grand Architecte de l’Univers se manifeste par la révélation de la Parole, lors du sacrifice du « Fils de l’Homme ». C’est alors qu’intervient la Suprême Puissance, par son pouvoir de transmutation de la Pierre cubique en une Rose mystique régénérée, par la restauration des outils brisés. » La Maîtrise et le degré de Chevalier Rose-Croix, se répondent et offrent, quand on en croise les dimensions symboliques, d’immenses possibilités opératives qui ne demandent qu’à être mises au jour.

 

Au sommaire de cet ouvrage : La Parole  -  Les 2 chambres de la maîtrise  -  La légende d’Hiram et la Parole perdue  -  la tombe d’Hiram et sa résurrection   -  L’épreuve de Guibulum  -  Salomon  - le Tétragramme  -   La prise de Jérusalem par les babyloniens  -   la défense de la voûte sacrée  -  le sacrifice de Galaad  -  La rédemption  -   le chevalier Rose+Croix ou le sacrifice de la pierre cubique  -  Le temple noir et le temple rouge  -  les 2 appartements du chevalier Rose+Croix   -  les 2 appartements de la maçonnerie des hommes   -  La Suprême Géométrie du Mont Calvaire  -   les 3 voyages mystérieux du chevalier Rose+Croix   -  le crâne et la Croix   -  Galaad le chevalier de la table ronde   -  

 

perspectives spirituelles de l’Écossisme

P.M. savaignac

Edition vega

 2002

Ce livre est la suite de Qabbale et maçonnerie, l’auteur aborde ici certains philosophes de l’Islam et du Judaïsme du Moyen Âge tel qu’Averroès et Maimonide, les soufis d’Asie et les fidèles d’Amour, Dante et les croyants Toltèques. Le tout au service de la recherche de l’étincelle divine.

 

Sans jamais concéder à quelque lourdeur intellectualiste, ce livre offre, sans fantasmagorie, sans haine pour les personnes, mais sans complaisance, un éclairage du phénomène maçonnique sous tous ses aspects. Par la voix de ses grands maîtres, la franc-maçonnerie se présente sans cesse comme la religion de la République.

 

Mais la vérité n n’est-elle pas plutôt qu’elle a façonné une république selon sa religion ? Une république d’initiés !

 

Bernard Antony démontre pourquoi il est évident que le catholicisme, de Clément XII à Benoît XVI, ne pouvait qu’interdire à ses fidèles l’appartenance à un ordre qui, quelles que soient ses obédiences, est le lieu de résurgence d’antiques gnoses où l’on fait en réalité passer les initiés du culte de la raison aux spéculations surréalistes d’un symbolisme ésotérique nourri d’alchimie, de kabbale, d’hermétisme et de manichéisme.


Mais plus encore, les loges constituent des centres de formation de hiérarchies parallèles au sein des administrations, des grandes entreprises et de l’Etat.

Comme les grands maîtres des obédiences, les présidents de la République affirment que la franc-maçonnerie est le laboratoire de bien des lois.

 

Un bon livre sur les hauts grades de l’écossisme.

 

PHILOSOPHIE DE L’INITIATION

Bruno Pinchard

Edition Dervy

2016

Philosophie et maçonnerie font moins bon ménage qu’on ne croit. Malgré quelques déclarations de principe, les philosophes maçons sont rares et appartiennent au temps passé : faut-il s’en tenir à Fichte et Bakounine…? Si l’on met encore de côté René Guénon et Georges Dumézil, les générations successives d’intellectuels ont cherché ailleurs leurs sources de jugement sur le monde.
Mal leur en a pris car les motifs centraux de la maçonnerie, liberté de croyance, laïcité éclairée, fraternité élective et universalité réelle sont devenus les motifs les plus brûlants du débat contemporain
.

 

Spécialiste de l’histoire de la philosophie, Bruno Pinchard prend des chemins de traverse et, mêlant les tons et les styles, il propose une approche du fait maçonnique à partir de diverses problématiques contemporaines de la philosophie. Ces cheminements sont autant de parcours personnels à la rencontre de la profondeur maçonnique dans les domaines de la culture et de la pensée. Ce livre constitue tout autant un avertissement qu’une bonne nouvelle : l’initiation maçonnique ouvre un chemin dans la philosophie et nul ne pourra plus l’ignorer.

 

Dans la Grèce antique, les cérémonies s'accomplissaient toujours en silence et la nuit. En ces temps-là, un Mystère n'était pas perçu comme un dogme incompréhensible imposé par une autorité ou accepté par la foi : cette conception étant tout à fait étrangère au polythéisme. Le Mystère était une chose ineffable, un secret qu'on ne devait pas révéler sous peine de sanctions… En Grèce, l’accomplissement des rites mystériques était appelé teleth, mot qui signifiait perfectionnement et que nous avons traduit par Initiation. Toutes les croyances issues de Phrygie, de Perse, de Syrie, d'Égypte voire d’Inde furent introduites sous la forme de cultes à Mystères. D’une manière générale, chacun d’entre-eux plongeait ses racines dans les époques les plus primitives et les plus lointaines. Depuis des temps immémoriaux les rituels étaient portés et transmis par les sorciers et autres chamanes, seuls en capacité d’entrer en communication avec les esprits et qui, à ce titre, jouaient ainsi un rôle essentiel d’intermédiaire entre le monde des vivants et celui des morts…

 

 Cette vision surnaturelle et magique durera des siècles et ce n’est que beaucoup plus tard, que l’imagination fertile des premiers Grecs les amènera à élaborer leur riche mythologie à partir de ces croyances. Avec le temps, les justifications et significations primitives des rituels s’enrichiront progressivement de développements sur lesquels nous sommes mal informés, en particulier sur la cérémonie de l’initiation pour laquelle les impétrants s’engageaient à ne rien révéler... Signalons ainsi, par exemple, que des personnages fameux tels Alcibiade et Eschyle, verront leurs têtes mises à prix pour avoir révélé des éléments secrets relatifs au déroulement des Mystères d’Eleusis. Cette vigilance ne s’est pas démentie avec les années et cela explique pourquoi ces antiques secrets furent, dans l'ensemble, bien gardés.

 

Apulée, de son côté fera une brève allusion à l’initiation dans les Métamorphoses (ou l’Ane d’Or) : le jour de l’initiation arriva. Dès que le soleil baissa à l’horizon, les gens affluèrent de toutes parts … Ensuite, tous les profanes durent s’éloigner. On me vêtit d’une robe de lin grossier et le grand prêtre me conduisit en me tenant par la main dans le sanctuaire du Temple. Peut-être, lecteur demanderas-tu ce qui fut dit et ce qui fut fait ? Comme j’aimerais te l’apprendre si j’en avais le droit ! Qu’elle serait sacrée, ton émotion, s’il t’était permis d’entendre ! ta langue et tes oreilles déjà devraient expier ce sacrilège !  Mais il pourrait t’être préjudiciable que je torture ainsi ta pieuse curiosité ; écoute donc et – crois-moi, aie confiance. Tout est vrai : je suis allé jusqu’à la frontière entre la vie et la mort. J’ai franchi le seuil de Proserpine (déesse des enfers) et après avoir traversé les éléments, je suis revenu. Au cœur de la plus profonde des nuits, j’ai vu le soleil briller de tout son éclat ; j’ai vu face à face les dieux célestes et je les ai adorés de tout près. Vois !  Tu as maintenant tout entendu : mais aussi tout compris ? Non, impossible !"

 

L’initiation à ces cultes exigeait du candidat un comportement éthique et moral de nature à modifier profondément sa vie future et de l'orienter vers des finalités nouvelles en lui apportant des perspectives inédites. Ils révélaient ainsi (à une élite dans le contexte païen, à tous dans le christianisme) à la fois le dessein de la divinité et le destin des individus. D’après les éléments dont nous disposons aujourd’hui, la plupart présentaient un fonds commun d’exigences, de morale, de respect doctrinal et de pratiques rituelles. C’est ainsi par exemple que l’on enseignait qu’une Intelligence avait créé l’univers et le gouvernait ; que l’on devait honorer ses parents ; offrir aux dieux les premiers fruits annuels de la nature ou leur sacrifier un animal ; que les divinités jouaient un rôle décisif pour la prospérité de la terre en fécondant les espèces végétales et animales…

 

PLUS QU’UN CLUB ? QUATRE  MONOGRAPHIES SUR LA FRANC-MAÇONNERIE ANGLAISE

JEAN YVES  LEGOUAS

ÉDITION DE LA HUTTE

 2010

La Franc-maçonnerie, en tant que société initiatique, est évidemment universelle. L’initiation s’adresse aux tréfonds de l’âme humaine, et ne peut donc, en cela, différer d’un pays ou d’une époque à l’autre. Ceci n’empêche en rien la maçonnerie anglaise, dont quelques aspects sont ici présentés, d’offrir un intérêt particulier à qui veut l’approcher.

 

Le premier texte, s’appuyant sur l’exemple du monument érigé dans la City de Londres en souvenir du Grand Incendie qui la ravagea en 1666, nous replace dans l’ambiance qui était celle de la capitale britannique à la veille de l’établissement de la Grande Loge de Londres.

 

Dans le deuxième texte, alors que la Grande Loge existe déjà, nous suivons le grand artiste londonien William Hogarth dans sa vie quotidienne, rythmée par les événements, mineurs ou dramatiques, qui se déroulent dans la métropole.

 

Dans la troisième monographie est mis en scène le Duc de Wharton, un être extrêmement complexe, à la fois brillant et enfantin, pour ne pas dire infantile. Ce rejeton d’une famille anglaise très fortunée mourut sans un sou dans un monastère catalan. Il est difficile de comprendre comment ce noble anglais s’est retrouvé, un beau jour, Grand Maître de la Grande Loge de Londres et, quelques années plus tard en 1728, Grand Maître des Loges de France.

 

Le quatrième et dernier texte prend prétexte des écrits d’un maçon britannique du siècle dernier, Walter Wilmhurst, pour nous amener à une réflexion sur l’essence de la Franc-Maçonnerie, son évolution et sur la nature de l’initiation telle qu’elle est proposée dans cette société. Cette étude se termine par un aperçu sur la constitution des rituels et des grades, ainsi que sur les influences extérieures fondamentales qui en ont fait l’institution que nous connaissons aujourd’hui dans la maçonnerie de tradition, et dont le langage ne correspond pas toujours à la réalité.

 

Quelques mots clé sur le sommaire de cet ouvrage remarquable :

Le Grand Incendie de Londres en 1666. Sir Christopher Wren l’architecte de la reconstruction. Robert Hooke ce grand chercheur membre de la Royal Society. William Hogarth, franc maçon et son célèbre tableau la Nuit. Le gin, le genièvre et les distilleries londoniennes. Les jeunes années du Duc de Wharton avec ses rencontres jacobites, la chambre des Lords. Atterbury. Ses divers voyages en France, en Espagne à Vienne. Les lettres persanes. Les constitutions de 1723. Les Gormogons. La loge de Madrid. Retour sur le rituel maçonnique et explications sur les origines de la maçonnerie moderne.

 

principes et problÈmes spirituels du rite Écossais rectifiÉ et de sa chevalerie templiÈre

Jean TOURNIAC

Edition Dervy

 2001

Cet ouvrage permet de mettre en lumière certains aspects de l’ésotérisme chrétien. C’est un livre central pour le R.E.R. qui se veut à la croisée de l’ésotérisme chrétien, de la mission de l’Ordre du Temple et de la gnose la plus orthodoxe des Père de l’Église.

 

Principes et problèmes spirituels du Rite Ecossais Rectifié et de sa chevalerie templière est un classique des études maçonniques. Cette nouvelle édition permet de remettre en lumière certains aspects essentiels de l'ésotérisme chrétien.

 

L'ouvrage s'attache à montrer les liens spirituels et historiques entre un régime maçonnique à vocation chrétienne, apparu au XVIIIème siècle, la mission originelle de l'Ordre du temple et la gnose la plus orthodoxe des Pères de l'Eglise. Consacré entièrement à la garde de la Cité Sainte, à la jonction de l'Orient et de l'Occident ou, si l'on veut, de l'" ésotérisme " et de l'" exotérisme ", ce système particulier, un des plus anciens encore vivant, entendait se référer à la pureté d'une tradition première et se vouer à l'unité des Chrétiens, ainsi qu'à l'approfondissement des sources bibliques.

 

Un programme d'une surprenante actualité en ce début de XXIème siècle. Cette étude, axée sur l'enquête historique et l'exégèse de l'Ecriture Sainte, met notamment en évidence le rôle de saint Bernard, celui de la tradition d'Elie et de l'Ordre des Carmes, les sources esséniennes, l'énigmatique continuation des " Fils de la vallée " et le symbolisme des rites et des nombres propres à cette voie.

 

Elle montre enfin la convergence " par en haut " entre la foi judéo-chrétienne, la Jérusalem sacrée et le monothéisme abrahamique, dans la Franc-Maçonnerie croyante traditionnelle et dans cette chevalerie " célestielle " qui rappelle celle du Saint Graal.

 

Même si on n’est pas d’accord avec la chevalerie templière de Tourniac, alors que Willermoz a tout fait pour enlever les références à cette chevalerie, il n’empêche que ce livre est brillant.

 

PROMENADE INITIATIQUE- Origine et actualité des mystères sacrés.

Jacques TRESCASES

Edition TREDANIEL

 1999

Un artiste est-il un initié, un initiateur ? Depuis la nuit des temps, comment fait-il passer son message ? Quelles dés donnent le fil directeur entre les grottes de Lascaux ou d'Altamira, les mégalithes du néolithique, les graffitis de la forêt de Fontainebleau, les mystères et temples grecs et nos cathédrales ?

Ces jalons d'une histoire non écrite de l'humanité ont été transmis dans le secret de la démarche initiatique. Ils restent les témoins de cultures, de religions, au moment où ces dernières périclitent ou se figent dans des intégrismes inquiétants, et où les grandes utopies rassembleuses s'effondrent en raison de leur inefficacité et du cynisme de leurs dirigeants.

 

Plus que jamais, il est nécessaire de redonner à nos sociétés qui se mondialisent par le bas, une juste orientation et le sens de la vie, grâce à une méthode éprouvée depuis plusieurs centaines de siècles, garante de liberté, de créativité et d'ouverture.

Jacques Trescases, auteur de " l'Etoile flamboyante " et " La Symbolique de la mort ou herméneutique de la résurrection ", élargit ici sa vision et sa réflexion pour montrer pourquoi et comment les messages du passé, loin de stériliser la pensée, la nourrissent de leur sève vivifiante.

Profondément enracinés, ils demeurent le meilleur remède aux maux de ce siècle. En parcourant le " Rite Ecossais Ancien et Accepté ", héritier de ces vieilles civilisations et des divers courants qui l'ont enrichi, l'auteur ne détaille pas les mythes et symboles de chaque degré. Mais il donne une clé pour les comprendre et retrouver, par-delà leur apparence disparate, leur cohérence cachée.

 

Après un bref rappel des origines des mystères initiatiques, l’auteur nous entraîne à Eleusis chez Déméter, puis visite les temples et les oracles grec, les villas des mystères à Pompéi, on étudie l’architecture sacrée, l’art royal et on termine par le rôle du Franc-Maçon à l’aube du XXIème siècle.

 

Olympie en grec Olympia, aujourd'hui Olimbia. Village de la Grèce, au pied du mont Kronion, au nord-ouest du Péloponnèse (Elide), qui s'est développé à proximité des ruines du célèbre sanctuaire voué au culte de Zeus Olympien. Grand centre religieux de la Grèce antique, l'un des quatre sanctuaires panhelléniques, Olympie vit la prédominance du culte de Zeus après l'arrivée des Doriens (début du Ier millénaire av. J.-C.). Les anciens Grecs situaient en effet à Olympie la victoire de Zeus en lutte contre son père Cronos. A ce premier mythe s'ajoute cependant un second, celui de Pélops, fils de Tantale. Onomanos, roi de Pisa, en Elide, savait par un oracle qu'il serait tué par son gendre. Aussi imposait-il aux prétendants de sa fille Hippodamie de disputer avec lui une course de chars où le vaincu était exécuté.

 

Comme il possédait une paire de juments que le dieu Arès en personne lui avait offertes et qui étaient douées d'une rapidité surnaturelle, il sortait toujours vainqueur de ce concours, et douze prétendants avaient déjà payé leur audace de leur vie lorsque Pélops, chef des Achéens, se présenta. Il séduisit le cocher d'Onomanos, Myrtilos, qui s'arrangea pour qu'une roue du char de son maître se détachât du moyeu durant la course. D'après une autre version de ce mythe, Pélops ensorcela par un maléfice les chevaux d'Onomanos qui s'emballèrent et se précipitèrent dans un ravin. Pélops, vainqueur, tua le roi et conquit ainsi à la fois la main d'Hippodamie et la souveraineté de Pisa.  

Plus tard, Héraclès aurait organisé à Olympie les premiers Jeux en l'honneur de Pélops. C'est cet ensemble de mythes que l'ensemble des cités grecques décidèrent de célébrer à partir de 776 av. J.-C. en instaurant les jeux Olympiques. L'administration du sanctuaire et la présidence des Jeux furent d'abord assumées par la cité de Pisa, au nom de la confédération des seize villes d'Elide. En 471 av. J.-C., Pisa perdit cette fonction au profit d'Elis, qui fut alors reconnue suzeraine d'Olympie grâce à l'appui de Sparte. Les démêlés d'Elis avec ses voisins d'Arcadie et même avec Sparte, au cours des V e  et IV e  siècles av. J.-C., n'empêchèrent jamais la célébration régulière des fêtes.  

Gouvernée par des princes habiles, la cité sacrée d'Olympie se constitua peu à peu grâce à la générosité d'une clientèle de villes et de princes. Les fêtes périodiques qui accompagnaient la célébration des cultes firent de ce lieu le rendez-vous de tout le monde grec, où, à la faveur d'une trêve sacrée, les différentes cités oubliaient un instant leurs discordes et l'hellénisme prenait conscience de son unité.   Enrichi de nombreux monuments et offrandes par la dévotion des fidèles, le sanctuaire - qui connut son apogée aux VI e et V e s. av. J.-C. - devint un véritable musée où chaque peuple grec retrouvait les souvenirs et les archives de son histoire. Olympie fit même fonction de centre diplomatique où se réglaient les affaires des particuliers et des Etats. La célébrité des concours, la solennité de la foire tenue dans le voisinage du sanctuaire, maintinrent jusqu'au déclin du monde païen la tradition du pèlerinage olympique et en firent un congrès cosmopolite d'amateurs et de curieux. 

En 342 av. J.-C., le sanctuaire passa sous l'autorité des Macédoniens, puis, au II e s. av. J.-C., sous celle des Romains. Olympie, dont le déclin était alors incontestable, connut encore un dernier éclat avec les largesses des souverains hellénistiques (Philippe II fit construire le Philippeion) et des empereurs romains (Néron et Hadrien), mais après le III e  siècle, le site n'eut plus aucun rôle politique ou religieux. La foule accourait aux fêtes, curieuse, mais sceptique et irrespectueuse. Les Jeux furent arrêtés en 394 et les sanctuaires fermés (édit de Théodose Ier); après la destruction des temples païens ordonnée par Théodose II (426) le site, en ruines, fut abandonné. 

 

PYTHAGORE  ET  L’INITIATION  MAÇONNIQUE     -   N°  37  -

ANNA  MONFORT

EDITION  MAISON  DE  VIE

 2010

Pythagore est l’un des maîtres spirituels vénérés par la Franc-Maçonnerie qui célèbre sa mémoire et ses rituels. Mais en quoi consiste l’enseignement pythagoricien et quel est son apport précis à l’initiation maçonnique ?

 

Pour la première fois, un ouvrage aborde ce thème en profondeur. Après avoir évoqué la vie de Pythagore, l’auteur offre une nouvelle traduction intégrale des vers d’Or et développe les notions initiatiques qui en découlent, comme la quête de la Parole perdue, le serment, la fraternité, le chemin de la maîtrise…

 

On comprendra mieux, à la lecture de cet essai, l’importance de la pensée pythagoricienne dans la tradition initiatique dont la Franc-Maçonnerie est l’héritière.

 

Où il est question de :

La vie de Pythagore, le texte des vers d’Or, la quête de la Parole perdue, la notion de connaissance, le quaternaire, l’ignorance, la privation du bien, le serment et le secret, la fidélité, le silence et la transmission, la filiation spirituelle, l’amitié, la bonté, la haine et son absence, la bienveillance, la discorde, la concorde, la justice, la juste mesure, le temple et la justice, la conscience de la mort, la vertu, le respect du corps, le rapport aux biens matériels, le détachement, Vigilance et Persévérance, le chemin de la maîtrise, les nombres sacrés, la mémoire, les deux éternités, l’âme et sa santé, purifications et libérations, l’immortalité, l’éther, le livre des deux chemins, l’Orient éternel.

1 Q 

qu’est-ce qu’un apprenti franc-maçon ?

J.P. dubrun

Edition  LA MAISON DE VIE

 2002

Si la Franc-maçonnerie initiatique est une authentique voie de réalisation spirituelle et d’accomplissement humain, ce petit livre nous enseigne comment franchir la porte étroite de l’initiation, l’engagement du franc-maçon, que va-t-il y trouver ? Les notions de silence, de tradition, de fraternité, d’enseignement, de transmission et de spiritualité.

 

Dès qu'il a été régulièrement initié au sein d'une Loge maçonnique, le néophyte reçoit le nom de Frère et devient un Apprenti Franc-maçon. Mais qu'est-ce que cela signifie ? A quoi s'engage-t-il ? Quelles découvertes l'attendent ? Que doit-il attendre de ses Frères, de sa Loge et de la Tradition ? Que peut-il donner ?

 

En quoi consiste le travail sur la Pierre brute ? Pourquoi est-il au silence ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles le présent ouvrage tente d'apporter une réponse. Les Frères de toutes les obédiences trouveront dans ce livre une nourriture pour vivre pleinement la dimension symbolique de ce grade.


Quant aux lecteurs qui ne sont pas Maçons, ils découvriront La Franc-Maçonnerie initiatique pour ce qu'elle est : une authentique voie de réalisation spirituelle et d'accomplissement humain.

Pierre Brute : L'Apprenti, par l'initiation « retrouve l'état de Nature». Il lui appartient, par la suite, de polir « sa » pierre et « de la rendre parfaite à son gré ». Pour J. Boucher, donc, la pierre brute est un « passage » initiatique. La pierre brute l'Apprenti, devra se dégrossir pour parvenir au Soi, se débarrasser des atteintes à l'édifice global que forme la Maçonnerie. Sur le plan opératif, la « pierre brute n est aussi un « passage » entre le bois et la pierre taillée.

Ce qui rejoint, sur un autre plan, les considérations de Boucher. Mais il signifie aussi sédentarisation, stabilisation ; Guenon dit la «solidification» qui reflète une sorte de dégénérescence spirituelle. Sur le plan «hermétiste», la pierre brute est assimilée au u chaos, c'est-à-dire un corps créé par la Nature dans lequel elle-même aura joint ensemble le soufre et le mercure lesquels l'artiste doit séparer, une portion de ce premier chaos, ou masse confuse connue, mais méprisée d'un chacun ». L'assimilation est ici cosmique : le dégrossissage de la pierre brute correspond à la fois au Grand ouvre de l'alchimiste et à l'organisation du monde par son créateur. Dégrossir la pierre brute est donc le travail essentiel de l'Apprenti.

 Ce travail est évidemment en liaison étroite avec le symbolisme des Outils dont la connaissance constitue essentiellement le grade de Compagnon. L'Apprenti ne se sert que du maillet et du ciseau, qu'il portera lors de son premier voyage. Notons une remarque de Plantagenêt : « Ces instruments ne semblent appartenir au symbolisme de l'Apprenti qu'en France. Partout ailleurs, l'outil affecté au dégrossissement symbolique de la pierre brute est la boucharde, sorte de marteau à pointe dont se servent effectivement les tailleurs de pierre ». Pour le même Plantagenêt, la pierre brute est la découverte de l' « un ». Le travail de l'Apprenti consiste à découvrir « le binaire » qui est sa loi physique, le Ternaire qui est son émanation intellectuelle, puis la Quaternaire - la pierre cubique - qui est sa loi d'objectivation. Wirth synthétise ces outils : « L'Apprenti attaque tout d'abord la pierre brute à l'aide d'une sorte de pic ou de marteau à pointe dit Cosmon gavel dans les rituels anglais. Cet instrument ne se prête qu'à un dégrossissement sommaire, aussi faut-il recourir au ciseau et au maillet pour faire disparaître l'une après l'autre toutes les aspérités du bloc qu'il importe de façonner en impeccable pierre cubique. » Le dégrossissage est également œuvre collective l'incorporation au Temple vivant dont les Initiés sont à la fois les constructeurs et les matériaux. Mais, pour rendre possible son incorporation, l'ouvrier Matière doit savoir se transformer en se livrant sur lui-même à un travail constant de perfectionnement.

 La taille de la pierre brute s'accomplit toujours selon un rite, c'est-à-dire par une sacralisation du travail aboutissant non seulement à la glorification même de ce travail, mais de celui qui commande et inspire les Ouvriers le tout s'opérant et s'intégrant à un plan tracé par la Divinité. Ce travail ne peut se faire que dans une société traditionnelle. La Maçonnerie peut permettre ce travail initiatique sur le plan mental... parce qu'elle a conservé la transmission spirituelle initiatique et réalisa par des gestes et des paroles le travail ». L'Ouvrier initié réalise « le travail sur la pierre, sur lui-même et dans l'ensemble des Cosmos ». Le travail initiatique « s'opère effectivement par l'individu associé intégré à l'ensemble de la communauté des initiés, puisque... le travail de réalisation spirituelle maçonnique ne saurait être qu'œuvre collective. D'où aussi, le fait que le nouvel initié, considéré comme pierre fondamentale de l'édifice futur, est placé à l'angle Nord-est de la loge au Rite Écossais en tout cas.

1 R

R.E.A.A. – DISCIPLINE D’ÉVEIL ET DE RÉALISATION

Jacques Trescases

Collection Ex tenebris LVX

 2014 

Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine fit venir ses enfants, leur parla sans témoins : « Travaillez, prenez de la peine, c’est le fond qui manque le moins ». Ce trésor enfoui ne serait-il pas la pierre cachée que l’on nous invite à chercher dès le cabinet de réflexion. Alors, le coq qui nous incite à la vigilance et à la persévérance n’est-il pas le signe d’un réveil nécessaire ?

La spécificité du Rite Ecossais Ancien et Accepté, réside de sa définition, de son objectif et de sa méthode.

Définition : C’est un Ordre initiatique, traditionnel, maçonnique, chevaleresque et international à vocation universaliste.

Un Ordre est un groupement spécifique de personnes ayant un but commun et obéissant à une même déontologie librement consentie. Le REAA est un Ordre initiatique, institué et constitué au sein de la Franc-maçonnerie Universelle, tel que défini par les constitutions d’Anderson, mais qui a ses règles propres et sa propre procédure initiatique.

En affirmant notre caractère « traditionnel », nous assumons donc tout l’héritage de la longue suite des initiations précédentes. Mémoire prospective de l’humanité, la Tradition est ouverte à la modernité et génératrice du seul futur possible : les arbres les mieux enracinés sont les plus aptes à produire les meilleurs fruits. Il faut savoir, croire et faire sienne, qu’il existe une « Tradition Primordiale » qui remonte au berceau de la société humaine.

Cette Tradition Primordiale transmise de bouche à oreille ou par le canal de pratiques spécifiques, constitue la source de toutes les religions, en ce sens que quelques initiés ont su la formaliser en visions suggestives et mobilisatrices, hélas pour certains qui l’ont vite pétrifiée en dogmes stérilisants.

Toute la démarche initiatique telle qu’elle est résumée par la devise « ex tenebris, lux » se trouve légitimée et expliquée par la « psychologie de la motivation », ce qui ne dispense aucunement chacun de nous de faire le parcours dans une organisation traditionnelle adaptée à cette fin, et qui respecte la Tradition sans vouloir imposer des dogmes

Au sommaire de cet ouvrage :

Spécificité du REAA

Implications psychologiques de la recherche ésotérique

Le symbolisme comme langage universel – Pourquoi vous êtes-vous recevoir Franc-maçon ? - les trois enseignements de l’étoile Flamboyante - Qu’est-ce que la maîtrise ?

La quête de la Connaissance ; V.I.T.R.I.O.L. La parole perdue- La quadrature du cercle - rectificando - le génie parle - le mot ineffable -

La Parole retrouvée (sublimation).

L »Apocalypse de Saint Jean - Le Chevalier du Soleil -

Le grand programmateur Universel - Chevalier de l’Universel et de l’Eternel

Les roses d’Ispahan - Bibliographie -

 

R.E.A.A.  - PROGRESSION INITIATIQUE A TRAVERS LE RITE ḖCOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTḖ

R.C. Huqlosa

Edition Oxus

 2017

Cet ouvrage expose de façon synoptique mais exhaustive le Rite Écossais Ancien et Accepté en rassemblant des informations, souvent éparses. Il permet une consultation rapide des spécificités d'un degré donné. Il ne révèle rien qui ne doive l'être. Cependant quelques considérations personnelles sont présentées ainsi que des planches hors texte réalisées spécialement à cette intention. Elles ont pour unique but de toujours susciter la réflexion sans jamais vouloir donner une vérité.

 

Il n'est pas besoin d'expliquer à ceux qui savent. Il n'est pas besoin d'infléchir ceux qui cherchent. Ce manuel contient : quelques thèmes de réflexion se rapportant au Rite Écossais Ancien et Accepté ; la présentation synoptique des trente-trois degrés ; de multiples photos et dessins originaux ; un ensemble de planches hors texte.

 

L'évocation de chaque degré rappelle : le titre du grade ; la légende du grade (légende qui n'apparaît qu'à partir du troisième degré) ; les mots, âges et heures d'ouverture et de fermeture des travaux ; les décors du grade ; la disposition du Temple ; l'éthique du grade ; une série d'objets spécifiques approchés en tant que symboles et éléments de réflexion ; quelques premiers sujets de méditation.

Ces informations soulignent l'extrême richesse du Rite Écossais Ancien et Accepté au niveau : des symboles et des légendes ; des thèmes de réflexion ; de l'éthique des grades ; des objets et des symboles ; des sons frappés ou musicaux, des lumières, des couleurs, des nourritures, des parfums : tout ce qui interpelle les cinq sens. Le Chemin Initiatique reste le Chemin de la Découverte et de la Liberté de Pensée et d'Action.

Le Rite écossais ancien et accepté (REAA) est l’un des rites maçonniques les plus répandus dans le monde. Il fut fondé en 1801 à Charleston (États-Unis) sur la base des Grandes Constitutions de 1786, attribuées à Frédéric II de Prusse. C’est à l’origine un rite qui ne comportait que des grades situés au-delà du grade de maître. Bien qu’il soit composé de 33 grades, il est habituellement pratiqué dans le cadre de deux organismes complémentaires mais distincts :

 

• une obédience maçonnique qui fédère des loges des trois premiers grades de la franc-maçonnerie ;
• une « juridiction » de hauts grades maçonniques, dirigée par un « Suprême Conseil », qui regroupe des ateliers du 4e au 33e degré.

 

Sa devise est la suivante :
ORDO AB CHAO (L’Ordre à partir du chaos)
DEUS MEUMQUE JUS (Dieu et mon droit)

 

Le mot Écossais est difficile à définir, et il évoque un système concurrent du système anglais, né en Ecosse au XVI ème siècle qui est apparu en France dans le milieu des Stuartistes réfugiés à St Germain en Laye, à la fin du 17 ème siècle, d’où ont essaimé de nombreuses Loges à Paris. Le terme écossais a été relié secondairement au système de Hauts Grades, l’Ecossisme, apparu aux environs de 1740, sans référence géographique. • Le terme Ancien se rapporte à la Grande Loge des Anciens, fondée par Laurence Dermott, mais après la Grande Loge moderne de Londres. Les rapports très complexes entre Modernes et Anciens rendent difficile toute distinction nette. Cependant, on peut reconnaître aux Anciens une spécificité traditionnelle, éprise de rigueur. • L’épithète Accepté, se réfère à l’acceptation dans les Loges symboliques, de membres extérieurs au Métier, dirigeants politiques, aristocrates,… ce qui a certainement favorisé l’essor des Hauts Grades de l’Ecossisme.

 

Sources du Rite : De nombreux courants initiatiques ont participé à la structure du Rite, et on peut affirmer que l’Ecossisme a reçu des apports de nombreuses Traditions:
• Egyptienne avec son rameau hermétique
• Grecque, orphique et pythagoricienne
• Hébraïque avec sa branche Cabalistique
• Chrétienne avec l’Alchimie
• Et surtout Chevaleresque à travers les influences teutoniques et templières.

 

Le R.E.A.A. réalise, en fait, une rigoureuse unité/totalité, et se définit comme un Ordre initiatique, traditionnel, maçonnique, chevaleresque, international, et universaliste. Le but final du R.E.A.A. est, comme le précisent les Grandes Constitutions de 1786, « l’union, le bonheur, le progrès, et le bienêtre de la famille humaine, en général, et de chaque homme individuellement ».La démarche initiatique du Rite se fait à la Gloire de Grand Architecte de l’Univers, dont l’interprétation est du seul ressort de chacun, avec la présence en Loge du Volume de la Loi sacrée, traditionnellement la Bible, ouvert sur l’Autel des serments. L’initié entame une quête spirituelle, à travers la recherche de la Parole perdue, qui transcende progressivement son individualité, et l’élève au niveau de l’absolu, en réconciliant la matière et l’esprit, vers cette intelligence que l’on désigne comme le Principe, vers ce que l’on peut définir comme l’état du Saint-Empire, dont le mythe peut être considéré comme le fondement de l’Ecossisme. Quelle que soit la complexité d’une telle approche, le Saint-Empire, qui implique une certaine idée de la Tradition et le sens de la réalisation spirituelle sur le plan ésotérique, ne peut être dissocié d’une réalité historique qui a voulu réunir l’autorité spirituelle et le pouvoir temporel.

 

Les débuts, l’histoire et la décadence du Saint Empire romain germanique, s’inscrivent essentiellement entre l’aventure de Frédéric II de Hohenstaufen, au treizième siècle, qui rêve la dimension spirituelle d’un Saint- Empire, synthèse des modèles perse, romain, byzantin et de l’islam, dont l’Empereur est le médiateur entre le Ciel et la Terre, et Frédéric II de Prusse, qui signe les Grandes Constitutions. Comme le rappelait le T.ILL.F. Bernard Guillemain : « Deux traditions, l’une politique, l’autre spirituelle du Saint-Empire ont coexisté. Les Grandes Constitutions de 1786 formulent une version de la tradition spirituelle ».C’est dire combien le concept d’imperium inspire progressivement les degrés de l’Ecossisme, jusqu’à devenir le mythe du Saint-Empire, alors que s’éloigne le mythe d’Hiram, et comme tout mythe, il nous invite à découvrir sa somme ésotérique, à nous donner accès à une dimension autre, et à révéler l’immanence du Principe. Cet empire chacun doit d’abord le construire individuellement, par la possession des fonctions royale et sacerdotale, dans une tension permanente vers l’Absolu, mais cette réalisation personnelle doit déboucher sur une action collective, créant une fraternité à travers une vision sacrée du monde, vers l’unité des peuples et de la société. Aussi bien sur le plan temporel que spirituel, l’Empire est un monde organisé autour d’un centre.

 

La méthode écossaise est basée sur une conception traditionnelle de l’homme : corps, âme, et esprit, et sur des voies de réalisation spirituelle correspondantes, voies de connaissance, d’amour, et d’action, hiérarchisées mais en fait étroitement mêlées. La démarche initiatique écossaise, propose une progression lente et structurée vers la Connaissance en trente-trois degrés, qui sont autant d’états à réaliser, pour créer dans l’être un certain degré de plénitude. Ces états sont à l’image des voyages décrits par Dante, dans la Divine Comédie, et ils amènent l’initié à des purifications successives, après des étapes de dégradation puis de perfectionnement vers sa source, l’immanence divine reflet de la transcendance. Cette progression passe par un développement harmonieux, et une éthique élargie, bien au -delà d’une simple morale. Elle n’est nullement dogmatique, et il appartient à chacun de chercher sa propre vie spirituelle en toute liberté, nul ne pouvant se substituer à l’autre. Le R.E.A.A., placé sous l’égide du G.A.D.L.U., a d’abord pour but de faire comprendre l’ésotérisme des trois premiers degrés symboliques, qui demeurent des degrés essentiels. Les Hauts Grades qui leur succèdent permettent d’approcher progressivement l’ésotérisme des degrés symboliques, notamment à travers les problèmes posés par la cérémonie du troisième degré.

 

Cette hiérarchie est couronnée, par le Suprême Conseil qui détient, sous la direction du Très Puissant Souverain Grand Commandeur, la responsabilité exclusive de la conservation de la doctrine, et du gouvernement de l’Ordre, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Juridiction. Un Atelier ne peut qu’examiner une demande ou une proposition, et formuler un avis. Seul le Suprême Conseil a pouvoir de décision, et exerce une souveraineté aristocratique. Quant à ses rapports avec le monde profane, l’Ecossisme ne s’autorise pas une intervention directe dans le monde. Tout le travail en Loge est basé sur un perfectionnement constant de l’initié, et aucune discussion politique, confessionnelle, ou autre n’est autorisée. Ce n’est pas pour autant que le maçon écossais doit rechercher une vie érémitique, bien au contraire. Son travail de distanciation d’avec l’événement, lui permet l’éthique et le recul nécessaire avant de s’impliquer personnellement, et peut, en actualisant la voie intérieure, l’aider à devenir un modèle. Deux cents ans après sa création, le R.E.A.A. nous confirme aujourd’hui encore sa fonction de gardien de la Tradition, et sa vocation à l’universel.

 

R.E.A.A  -  STRUCTURE DE L’ORDRE  ET  RḖALISATION SPIRITUELLE

Claude Savonnière

 Chez lui

2011

Un triptyque sur l’Ordre écossais et les messages qu'’il nous donne à travers ses divers enseignements.

1e ouvrage : Un chemin d’intériorisation  -  De l’apprenti au compagnon  -  la chute  -  la candidat  -  la parrain   -  les rapports d’enquête  -   la bandeau  -  la cabinet de réflexion  -  l’entrée dans le Temple  -  la confiance en Dieu   -  les devoirs d’un maçon  -  le serment du silence et les libations   -  les purifications du profane   -  les trois voyages et les trois cercles intérieurs  -  le serment  -  la scène du parjure  -  la Lumière  -  la chaîne d’union  -  la tabler  -  les gants et la rose  -  la premier travail de l’apprenti  -  la bienfaisance et la bienveillance   -  le tronc de la veuve  -  l’agape  -  le banquet d’ordre et les deux St Jean   -  les premiers pas du passage de l’avoir à l’être  -  au degré de compagnon -  les mot sacré et de passe  au 1e et 2e degré  -  les trois colonnettes  -  le Pavé mosaïque  -   le Tableau de loge  -  le fil à Plomb  -   la parole en loge  -  le silence de l’apprenti  -   tailler sa pierre  -   les planches ou le travail en loge  -  les travaux de table  -   l’assiduité  -   l’éternel apprenti  -  les 5 voyages du compagnons  -  la vision de l’étoile flamboyante  -   la marche du compagnon  -  le rôle et la missions des officiers de la loge   -  les travaux en loge de compagnon  - le symbole, vecteur d’ouverture de l’esprit et support de réflexion  -

2e  ouvrage : La MaîtriseLe psychodrame hiramique avec l’entrée à reculons – les 5 points parfaits de la maîtrise  -  la mot sacré  -   la paix intérieure  -  Sept  -   les nombres  -  le chemin  -  la quête spirituelle  -  Gabaon, le sacré et le divin  -  la chambre du milieu  -  la tablier de maître   -  la foi en Dieu   -  de l’étoile de David aux 10 Séphiroth  -   l’entrée dans les hauts grades écossais   -  l’engagement écossais dans la tradition  -   la loge de perfection  -  les cérémonies d’ouverture et de fermeture   -  les 4 voyages du Maître secret  -   la Gloire, la Justice et la Vérité   -   Découvrir l’idée sous le symbole   -   trois fois 27 ans accomplis   -  Silence et secret  -  la clef d’ivoire   -   la Parole perdue  -  la notion du Saint Empire  -  la Queste de l’Un  -   la Kabbale   -   La Maître Parfait, 5e degré   -  la mission du Maitre secret  -  Adonhiram   -   l’Intériorité et l’intériorisation   -   L’espace intérieur   -   La Maîtrise et la mort   -  l’intérêt des degrés intermédiaires   -

 

3e  ouvrage : La réalisation spirituelle et les trois triptyques salomoniens, comprenant la construction du Temple, le pourquoi et le comment : 6e, 7e et 8e degré   -    Les degrés d’élection : 9e, 10 et 11e degré    -   Les secrets du Temple : 12e, 13e et 14e degré   - 

 

4e  ouvrage : La Réalisation spirituelle : De l’esprit à l’action   -   15e degré     - Prolégomènes   -   L’incarnation de l’esprit   -   Le triptyque de la chevalerie  -  le cadre du récit historique  -  Le conseil de Cyrus   -   La première réception  -  Temps profane – La seconde réception : l’ouverture au temps sacré  -  Le pont de Gandara   -  La seconde réception, l’entrée dans le temps sacré  - Les messages de ce degré  -

 

5e  ouvrage : La structure de l’Ordre écossais : Le gouvernement de l’Ordre  -   Explications jusqu'’au 33e degré  -    Historique de l’Ordre et avenir de la Tradition Ecossaise   - 

 

L’auteur : son email   marie-ps@orange.fr

 

R.E.A.A  -  LE  RITE  ÉCOSSAIS  ANCIEN  ET  ACCEPTÉ        -     N°  38   -

DIDIER  MICHAUD

ÉDITION  MAISON  DE  VIE

 2010

Le Rite Ecossais Ancien et Accepté accumule les paradoxes. Ce rite maçonnique le plus répandu et sans doute le plus pratiqué dans le monde est aussi celui dont les origines sont les plus mal connues. Comment à partir d’un ensemble hétéroclite de symboles ou l’antique se mêle au baroque et où le mythe osirien rejoint la mémoire du dernier Grand Maître de l’Ordre du Temple, a-t-on construit un système initiatique dont la cohérence a fait les succès parmi les Francs-Maçons ? Et alors qu’il est généralement présenté comme un système de hauts grades, n’est- ce pas dans ses trois premiers degrés que se trouvent sa plus grande richesse et son originalité ? Ce qui serait conforme à la tradition initiatique dans laquelle il s’inscrit.

 

Pour tenter de répondre à ces questions, ce petit livre commence par interroger le R.E.A.A sur le sens de son nom : que veulent dire les termes « écossais », « ancien » et « accepté » lorsqu’ils lui sont attribués ? C’est là le point de départ d’une remontée vers les origines du R.E.A.A et de la Franc-Maçonnerie dans son ensemble, qui amène à poser un regard neuf sur leur pratique actuelle.

 

Quelques sujets évoqués :

 

La patente Morin (1761), les grandes constitutions de Bordeaux en 1761, Saint Domingue, Charleston avec les frères Mitchell et Frédérick Dalcho, les grandes constitutions de Berlin de 1786, apparition des premiers hauts- grades en 1743, la loge St Jean de Jérusalem, Alexandre de Grasse Tilly……

 

RECHERCHE SUR LE R.E.A.A

Emile DARUTY

Edition  DEMETER

 1988

Réédition de 1879. Un formidable outil de recherche sur le R.E.A.A. avec l’indication des sources. Un livre très pointu sur l’histoire, la naissance et le développement secret et peu connu du R.E.A.A. dans les îles de l’océan indien et en Amérique centrale.

 

Introuvables jusqu'à ce jour, Les recherches sur Le Rite Ecossais Ancien Accepté, parues en 1879-1880 à l'Île Maurice, sont reproduites, intégralement pour la première fois et augmentées d'un Hommage à Jean-Emile Daruty par Alain Bernheim, CBCS et 33e, qui apporte de nombreuses informations inédites sur la vie et l'œuvre de cet exceptionnel historien de la Franc-Maçonnerie. " Il y a dans les Recherches, écrit-il, un élément d'une irremplaçable utilité : celui qui permet de remonter à l'origine des légendes, inventions ou mythes que des générations d'auteurs maçonniques ont cru bon de répéter sans jamais, ou presque, indiquer où ils les avaient recopiés... Grâce à Daruty, vous pourrez presque toujours déterminer leurs sources... ". Les polémiques entre le Suprême Conseil et le Grand-Orient de France, incitèrent Daruty à étudier les origines de la Franc-Maçonnerie en France à travers la création du Rite Ecossais Ancien Accepté, en indiquant les sources des documents qu'il a utilisés, largement publiés et commentés. "

 

La précision, l'honnêteté et le simple bon sens... mis au service d'un scrupuleux travail de recherche " font de Daruty le père de l'Ecole authentique française et ces Recherches un modèle. Le chercheur ou le curieux trouvera dans la première partie de cet ouvrage un résumé de la naissance de l'histoire et des rites en Grande-Bretagne, des renseignements utiles sur les Landmarks, les Anciens Devoirs, le Livre des Constitutions, la Grande Loge d'York, celle des Anciens, la Grande Loge Unie d'Angleterre, la Grande Loge d'Ecosse et la Mère-Loge de Kilwinning. La deuxième partie est consacrée à la Franc-Maçonnerie en France pendant le XVIIIe siècle. Après avoir décrit la création de la Grande Loge et du Grand Orient de France, Daruty étudie en détail la naissance des hauts grades : les Chapitres d'Arras et de Clermont, les Mères-Loges, le Conseil des Empereurs d'Orient et d'Occident, la Patente d'Estienne Morin, les Constitutions de 1762, les Directoires Ecossais de la Stricte Observance et l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, le martinisme, les Philalèthes. Ce livre représente " Un événement dans l'histoire maçonnique française, qui devrait être dans toute bonne bibliothèque maçonnique " A. C. F. Jackson, AQC 101, " un must dans la bibliothèque de tout étudiant sérieux de la Maçonnerie " Alain Bernheim, AQC 100.

 

Jean-Emile Daruty de Grandpré, né le 27 janvier 1839 à Port Louis, Île Maurice est adopté comme Lowton par Les Trinitaires, loge n° 3 du Suprême Conseil de France à l'Or de Paris, le 14 février 1844. Il s'affilie en 1861 à La Triple Espérance (G. O. d. F.) à l'Or de Port Louis, et parvient au 32° degré. Edifié par ces recherches, il demande en 1876 sa régularisation au suprême Conseil de France. Il fut promu la même année au 33° et dernier degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Jean-Emile Daruty rejoignit l'Orient Eternel le 2 janvier 1903.

 

RECUEIL PRÉcieux de la maçonnerie adohiramite

Guillemain de St victor

Edition DU PRIEURE

 1992

2 volumes pour expliquer les hauts grades du R.E.A.A. en 1787.


Premier volume :
Pour Guillemain de St VICTOR, Adonhiram semble être un patronyme de Hiram, le maître maçon.
L’auteur donne ses commentaires et les indications du comportement en loge, les catéchismes et les rituels des quatre premiers grades tels qu’ils se pratiquaient en 1781, en essayant, autant qu’il le croit possible, de ne rapporter que des vérités au moins historiques.


Cette première partie est enrichie d’un abrégé de l’histoire de ces grades.


Deuxième volume:
Dans cette deuxième partie, Guillemain de St VICTOR nous donne les catéchismes et les rituels des hauts grades : premier élu, élu des quinze, le petit architecte, le grand architecte, le chevalier rose croix et le noachite, ou le chevalier prussien, dernier grade de la maçonnerie adonhiramite.
Ce tome II est enrichi lui aussi d’un abrégé de l’histoire de ces hauts grades.

 

rÉflexions d’un chrÉtien sur la Franc-maçonnerie

Denys roman

Editions Traditionnelles

 1995

Selon René Guénon, la Franc-maçonnerie aurait recueilli dès le Moyen-Âge l’héritage de multiples organisations antérieures. Partant de ce constat l’auteur remonte dans le temps et va chercher les éléments de cet héritage, entassés au cours des siècles dans l’Arche maçonnique sous forme de dépôts. Un de ces dépôts est l’ésotérisme chrétien.

 

Cet ouvrage de Denys Roman (1901-1986) est assurément une excellente chose, compte tenu de l'intérêt incontestable des travaux de ce lecteur et correspondant de Guénon, parmi les plus rigoureux que nous ayons connu. Comme le montre la vraie difficulté pour les Maçons, comme pour les historiens de l'Ordre réside dans l'interprétation correcte des faits maçonniques. Or la méthode de Denys Roman était précisément de conjuguer une approche généralement très soucieuses des réalités historiques avec une lecture symbolique et initiatique souvent exemplaire. Initié en 1947 à La Grande Triade (G.L.D.F) il apporte régulièrement la preuve de la nécessité d'une bonne connaissance de l'œuvre de Guénon pour aborder l'étude de la Franc-Maçonnerie.

 

On lira ou relira avec un vif intérêt ses considérations sur le pythagorisme, les Templiers, les rapports entre les Rose-Croix et la Maçonnerie, l'Ecossisme. Figure également dans ce volume un important chapitre consacré à la formation de La Grande Triade qui après la Seconde Guerre s'était donné pour mission de rétablir autant que faire se peut l'ancien état de la Maçonnerie pré-andersonienne.

A cette époque, Denys Roman avait d'ailleurs entrepris une recherche, supervisée par Guénon depuis Le Caire, et qui devait aboutir à la présentation au Convent de 1948-1949 d'un rituel aux trois premiers grades. Celui-ci ne fut pas accepté. Sans doute y aurait-il tout intérêt à reconsidérer ce projet dont le contenu conserve une grande actualité. Car même si les 'opérations' de l'antique Maçonnerie ne pouvaient être restaurées avant certaines échéances cycliques, comme nous l'affirmait D. Roman avant sa mort, il y a tout lieu de penser que ce travail constitue toujours un objectif central pour les Maçons authentiques. Ce livre, riche en perspectives, s'achève sur une remarquable étude intitulée 'Euclide élève d'Abraham' où l'auteur donne quelques clés relatives à la compréhension des légendes de métiers, dans lesquelles certains anachronismes engendrent de fréquents jugements de valeur ironisant volontiers sur la cohérence des Anciens Devoirs.

 

Cet ouvrage est le premier des deux tomes constitués par les articles que durant sa fidèle et précieuse collaboration aux Etudes Traditionnelles, Denys Roman consacra à la Franc Maçonnerie, en particulier aux rapports de celle ci avec l´église.Sa connaissance approfondie de monde maçonnique autant que son attachement à l´oeuvre de René Guénon l´ayant poussé à présenter des études remarquables dans notre revue, il était utile d´en proposer une édition les regroupant, surtout si l´on ajoute à l´intérêt qu´elle présente une qualité dans l´écriture qui en rende la lecture agréable.Déjà, dans ce premier volume, de nombreux sujets sont abordés : ainsi des commentaires éclairés sur le pythagorisme, le temple, l´hermétisme chrétien, la maçonnerie écossaise, templière ou jacobite. Un hommage dédié à la glorieuse mémoire des deux Saint Jean, ainsi que deux études consacrées aux loges « La grande Triade » et «Villard de Honnecourt» .Ce volume qui offre de multiples réponses aux questions souvent posées par les profanes, mais aussi de précieuses indications pour l´initié sur le chemin de sa recherche, se termine par un chapitre présentant Euclide, élève d´Abraham

Cet ouvrage est le premier des deux tomes constitués par les articles que durant sa fidèle et précieuse collaboration aux Etudes Traditionnelles, Denys Roman consacra à la Franc Maçonnerie, en particulier aux rapports de celle ci avec l´église.Sa connaissance approfondie de monde maçonnique autant que son attachement à l´oeuvre de René Guénon l´ayant poussé à présenter des études remarquables dans notre revue, il était utile d´en proposer une édition les regroupant, surtout si l´on ajoute à l´intérêt qu´elle présente une qualité dans l´écriture qui en rende la lecture agréable.Déjà, dans ce premier volume, de nombreux sujets sont abordés : ainsi des commentaires éclairés sur le pythagorisme, le temple, l´hermétisme chrétien, la maçonnerie écossaise, templière ou jacobite. Un hommage dédié à la glorieuse mémoire des deux Saint Jean, ainsi que deux études consacrées aux loges « La grande Triade » et «Villard de Honnecourt» .Ce volume qui offre de multiples réponses aux questions souvent posées par les profanes, mais aussi de précieuses indications pour l´initié sur le chemin de sa recherche, se termine par un chapitre présentant Euclide, élève d´Abraham. Cet ouvrage est le premier des deux tomes constitués par les articles que durant sa fidèle et précieuse collaboration aux Etudes Traditionnelles, Denys Roman consacra à la Franc Maçonnerie, en particulier aux rapports de celle ci avec l´église.Sa connaissance approfondie de monde maçonnique autant que son attachement à l´oeuvre de René Guénon l´ayant poussé à présenter des études remarquables dans notre revue, il était utile d´en proposer une édition les regroupant, surtout si l´on ajoute à l´intérêt qu´elle présente une qualité dans l´écriture qui en rende la lecture agréable.Déjà, dans ce premier volume, de nombreux sujets sont abordés : ainsi des commentaires éclairés sur le pythagorisme, le temple, l´hermétisme chrétien, la maçonnerie écossaise, templière ou jacobite. Un hommage dédié à la glorieuse mémoire des deux Saint Jean, ainsi que deux études consacrées aux loges « La grande Triade » et «Villard de Honnecourt» .Ce volume qui offre de multiples réponses aux questions souvent posées par les profanes, mais aussi de précieuses indications pour l´initié sur le chemin de sa recherche, se termine par un chapitre présentant Euclide, élève d´Abraham. Cet ouvrage est le premier des deux tomes constitués par les articles que durant sa fidèle et précieuse collaboration aux Etudes Traditionnelles, Denys Roman consacra à la Franc Maçonnerie, en particulier aux rapports de celle ci avec l´église.Sa connaissance approfondie de monde maçonnique autant que son attachement à l´oeuvre de René Guénon l´ayant poussé à présenter des études remarquables dans notre revue, il était utile d´en proposer une édition les regroupant, surtout si l´on ajoute à l´intérêt qu´elle présente une qualité dans l´écriture qui en rende la lecture agréable.Déjà, dans ce premier volume, de nombreux sujets sont abordés : ainsi des commentaires éclairés sur le pythagorisme, le temple, l´hermétisme chrétien, la maçonnerie écossaise, templière ou jacobite. Un hommage dédié à la glorieuse mémoire des deux Saint Jean, ainsi que deux études consacrées aux loges « La grande Triade » et «Villard de Honnecourt» .Ce volume qui offre de multiples réponses aux questions souvent posées par les profanes, mais aussi de précieuses indications pour l´initié sur le chemin de sa recherche, se termine par un chapitre présentant Euclide, élève d´Abraham.

Denys Roman (nom d’auteur de Marcel Maugy, 1901-1986) est connu par ses textes consacrés à la Maçonnerie considérée avant tout en tant qu’Ordre initiatique. Il est également réputé pour son adhésion inconditionnelle aux idées exposées par René Guénon. En 1950, à la demande de celui-ci, il publie son premier article dans les Études Traditionnelles (E. T.)1. Dès lors, durant les trente-six années qui vont s’écouler jusqu’à sa mort, il collabore à diverses revues avec nombre d’articles et de comptes rendus dont la plupart traitent de sujets touchant à l’Ordre et son histoire. Le premier livre de l’auteur, René Guénon et les Destins de la Franc-Maçonnerie, paraît en 1982 et sera réédité en 1995 en même temps que la parution de son ouvrage posthume, Réflexions d’un chrétien sur la Franc-MaçonnerieL’Arche vivante des Symboles.

Marcel Maugy/Denys Roman est l’un des derniers correspondants de R. Guénon qui résidait alors au Caire. Cet échange épistolaire, principalement axé sur un rétablissement de rituels d’esprit vraiment initiatique, le confortera dans sa conviction de la nécessité, pour les Frères, de renouer avec la tradition maçonnique5 abandonnée dans une large mesure. C’est pourquoi l’auteur s’attache à traiter du symbolisme qui constitue la doctrine de l’Ordre, de même qu’à mettre en relief la méthode initiatique de la Maçonnerie notamment dans sa composante rituelle qui est essentielle. Lors des dernières années de la vie de l’auteur des Aperçus sur l’Initiation, la création à Paris en avril 1947 de la Loge « La Grande Triade » constituera un des prolongements « logiques » de l’œuvre de René Guénon dans le milieu initiatique occidental de l’époque, cela dans une perspective plus générale de restauration intellectuelle qui n’est présentement plus envisageable.

Et pourtant, de nos jours encore et par-delà cette initiative qui fut un point de départ pour quelques-uns, on peut mesurer la portée essentiellement positive de l’œuvre de René Guénon : hors du temps et des « valeurs » modernes, cette œuvre ne manque toujours pas de susciter des réactions de tous ordres, opérant ainsi, par elle-même et au-delà de son auteur, une « discrimination » ou « séparation » qui n’est pas sans rapport avec celle qui scellera « la fin des temps » : Denys Roman considère d’ailleurs que l’œuvre de René Guénon « ne pouvait surgir qu’aux abords de la fin du cycle ». Par son étroite communion d’idées avec R. Guénon, D. Roman n’est sans doute pas étranger à cette remise en vigueur de l’esprit traditionnel et à ce rappel à l’urgente nécessité de l’appliquer dans le domaine ésotérique et initiatique. Disons-le nettement : quiconque s’affranchit de cet esprit traditionnel se coupe par là même de la finalité de la voie initiatique dans sa conformité au Plan du Grand Architecte, ce Plan tracé de toute éternité pour le rétablissement de l’être dans ses prérogatives originelles.

Tout au long des textes ici proposés, l’auteur suggère l’indispensable adhésion à cette démarche intrinsèque à la voie initiatique maçonnique envisagée dans sa plénitude. Ainsi est mise en œuvre, dans ses aspects les plus fondamentaux, la voie Royale propre au bâtisseur qui participe de l’Art de la Construction universelle. En point d’orgue, la réflexion de Denys Roman l’amène à mettre l’accent sur la vocation eschatologique de l’Ordre auquel R. Guénon n’avait cessé d’accorder un intérêt privilégié : comment, en effet, ne pas aborder un domaine lié au rôle spécifique dévolu à Saint Jean, « Fils du Tonnerre », jusqu’à « la fin des temps » ? L’œuvre de Denys Roman s’inscrit dans l’enseignement universel transmis par R. Guénon, cela suivant une continuité, une constance doctrinale, et, faut-il le souligner, une fidélité rare dans un milieu sujet à nombre d’influences ; par la complémentarité des deux aspects chrétien et maçonnique de l’engagement de son auteur, elle participe de cette universalité qui fonde l’authentique esprit traditionnel et initiatique.

 

rÉgle maçonnique à l’usage des loges rÉunies et rectifiÉes arrÉtÉes au couvent gÉnÉral de wilhelmsbad en 1782

Loge Sincérité et parfaite Union – 1806

éd. ***

 1975

Petit catéchisme de 1806 réédité en 1975 sur le Rite rectifié. Rare et intéressant.

 

rÉglements gÉnÉraux de la maçonnerie Écossaise

Suprême Conseil de France

PARIS

 1867

Livre original décrivant scrupuleusement tous les règlements ayant trait à l’ordre maçonnique écossais.

 

rÉgularitÉ exotÉrique & tradition ÉsotÉrique en franc-maçonnerie

Henri jullien

DU PRISME

 1973

L’auteur s’applique à rechercher les différences entre les loges et les obédiences, entre l’ésotérique et l’exotérique, entre régularité et reconnaissance.

 

Alexandre-Louis Roëttiers de Montaleau est issu d’une famille de graveurs et d’orfèvres flamands illustres qui s'étaient attachés à la fortune des Stuarts. Son bisaïeul avait été, sous Charles II, graveur général des monnaies de la Grande-Bretagne et son grand-père, à qui la même charge avait été octroyée, avait suivi le roi Jacques II lors de sa retraite en France. Quant à son père, Jacques Roëttiers, nommé au même emploi, sans pouvoir l'exercer, en raison des événements, il avait été tenu sur les fonts baptismaux de Saint-Germain-en-Laye par le Chevalier de Saint Georges, c'est-à-dire le prétendant stuartiste Jacques III. 

 

La famille a ainsi joué un rôle éminent dans l’histoire de la gravure en médailles, Henri Jullien, dans son ouvrage ''Régularité exotérique et Tradition ésotérique en Franc-Maçonnerie'' rappelle effectivement que son père Jacques, orfèvre du roi de France depuis 1732, est signalé comme graveur général des monnaies de Grande-Bretagne et confirmé dans l’ordre de la noblesse en 1772. Succédant à son père la même année, Alexandre renonce à sa charge et est reçu conseiller-auditeur de la Chambre des Comptes de Paris en 1775. En 1787 il devient maître de la Chambre des Comptes, puis directeur de la Monnaie de Paris en août 1791. Il dirige cet organisme jusqu’en septembre 1797. Parallèlement, Roëttiers mène une vie maçonnique exceptionnelle. Il a consacré l’essentiel de son existence à la maçonnerie et son engagement dans l’ordre confine à un apostolat. […] Vraisemblablement initié en 1774 dans la loge L’Amitié, à l’Orient de Paris, maître l’année suivante, il devient vénérable de cet atelier en 1778…

Le 26 décembre 1783, il est reçu à la Maison philanthropique de Paris et fait partie de son comité directeur, de 1784 à 1787. Le 28 avril 1789, il est encore signalé comme commissaire installateur de la loge parisienne Guillaume-Tell qui est composée d’officiers du régiment de gardes suisses… Il parvient à maintenir la liturgie maçonnique traditionnelle. Accusé d’avoir récupéré les déchets de fabrication des monnaies et de se livrer à un trafic de distribution de pièces maçonniques, il est attaqué par la presse jacobine et arrêté à la fin de novembre 1793. Il est élargi quelques semaines plus tard grâce à l’action efficace de son épouse auprès du gouvernement révolutionnaire… Roëttiers est désormais convaincu qu’il est indispensable de sauvegarder la base structurelle de la Maçonnerie menacée par la Terreur. La singularité de son attitude est fondée sur ‘‘la passion de la maçonnerie’’ qui lui fait placer le sort de cette institution au-dessus des préoccupations concernant le monde profane. Président de la chambre d’administration du Grand Orient depuis 1793, il met en lieu sûr les archives de l’Obédience.

 

Au cours du printemps de 1796, une réunion d’une quarantaine de maçons l’élit Grand Vénérable du Grand Orient. Par humilité sans doute, Roëttiers refuse le titre et cette attitude lui confère une dignité morale exceptionnelle. Artisan de la sauvegarde de l’Ordre, il tente d’unifier la maçonnerie française et apparaît alors comme la cheville ouvrière de la réunion des deux Grands Orients rivaux. Dès 1798, il engage des pourparlers pour la fusion de la Grande Loge de Clermont avec le Grand Orient. Le 23 mai, un Concordat d’Union est signé entre les deux obédiences et une tenue de fusion à lieu le 22 juin. Le Grand Orient, placé sous la direction de Roëttiers, connaît une influence grandissante et celui-ci est docile à l’égard du régime napoléonien qui souhaite la fusion du Grand Orient avec la Grande Loge Ecossaise en 1804. A la fin de sa vie, comblé d’honneurs, il assume toujours de nombreuses responsabilités maçonniques…  Sa mort en 1808, ressentie comme une perte immense pour la maçonnerie française, donne lieu à des hommages nombreux. Bacon de la Chevalerie dresse alors un portrait hagiographique de Roëttiers, qui apparaît comme le modèle du maçon pur et désintéressé, attaché de façon indéfectible à l’Art royal. On insiste sur le rôle d’unificateur de la maçonnerie joué par Roëttiers qui a su ‘‘envelopper dans le cercle de l’union générale’’ les loges des différents rites.

 

Roëttiers a toujours refusé l’engagement politique stricto sensu et s’est montré préoccupé fondamentalement, et presque exclusivement, à la recherche au sein des ateliers d’un consensus inaccessible. Son conformisme à l’égard des régimes successifs ne doit pas masquer la priorité absolue accordée à son investissement dans un ordre initiatique, au risque de faire le sacrifice de ses propres intérêts. Il a su toujours séparé sa vie exotérique et son engagement maçonnique ésotérique.

 

RÉGULARITÉ MAÇONNIQUE

Alain Bernheim

Editions Télètes

 2014

Avec sa rigueur habituelle et son érudition d´indéniable historien maçonnique, Alain Bernheim démêle les notions de landmarks, de reconnaissance et de régularité, à travers l´analyse de nombreux documents originaux scrupuleusement cités (Constitutions, Règlements, discours et autres correspondances) et met en lumière leurs influences sur les relations internationales des XIXe et XXe siècles. Cette approche minutieuse et nouvelle en fait un ouvrage incontournable.

Je cite Bernheim : «  Vous êtes un Apprenti, un Compagnon ou un jeune Maître. Peut-être même un Grand Maître ou un Grand Commandeur. Vous avez beaucoup lu. Vous avez la chance, si vous êtes un maçon français, de vivre en 2014 parce que 2014 est une année essentielle pour la franc-maçonnerie française. Il y a un peu plus de deux siècles, elle était unie. Son union n´a pas duré plus de cinq ans. Aujourd´hui, elle tente à nouveau de réaliser son union. Ce n´est pas une entreprise facile, parce qu´en deux siècles on prend beaucoup d´habitudes. Je suis un franc-maçon de nationalité française mais je n´appartiens à aucune obédience française en tant que membre actif. Je n´ai pas qualité pour prendre part, en aucune manière, à cette année essentielle. Mais je suis aussi un historien de la franc-maçonnerie. À ce titre, ce que j´ai pu lire depuis plusieurs années sous la plume de maçons français m´a souvent scandalisé, non pas en raison des opinions exprimées, mais en raison des faits historiques prétendus, inventés ou inexacts, sur lesquelles elles s´appuyaient ».

Voici un petit entretien que donna Bernheim pour la sortie de son livre « Régularité maçonnique » :

« Mon idée, c’est que la maçonnerie organisée à Londres en 1717 n’était pas initiatique et qu’elle l’est devenue peu après avoir été introduite en France (« chercher la lumière… répandre la lumière »). Que le rôle des rites maçonniques, qui consistent à transformer et faire renaître, ne sont efficaces que si celui à qui l’initiation est conférée possède un don particulier que chacun n’a pas reçu (de même, tous les êtres humains n’ont pas reçu le don de la musique). Et qu’il est indispensable que le rite employé réponde aux principes de la franc-maçonnerie régulière. Il faut distinguer la théorie, la pratique et l’époque, ce que j’ai illustré avec des exemples dans Régularité Maçonnique. La théorie, c’est ce que le jargon maçonnique dénomme landmarks, mot apparu à Londres en 1720, à propos duquel Marius Lepage a écrit : « personne n’a jamais vu un Landmark, parce que, en réalité, un landmark n’est qu’un mythe forgé par un poète ». Deux ans après avoir été élu Vénérable de la loge Quatuor Coronati, mon ami Wallace MacLeod écrivait :

La pratique, ce sont les principes que chaque Grande Loge décide d’appliquer pour elle-même et les critères qu’elle décide d’exiger pour établir des relations d’amitié avec une autre Grande Loge, pour la « reconnaître ». La Grande Loge Unie d’Angleterre les a définis en 1929 (Basic Principles for Grand Lodge Recognition) en affirmant dans l’introduction qui les précède qu’elle les avait défendus à travers son histoire… ce qui est loin d’être exact. En voici deux exemples que je n’ai pas mentionnés dans Régularité Maçonnique. Avec la Suède, nation intimement liée à la famille royale anglaise, la Grande Loge Unie d’Angleterre entretient depuis 1799 et sans interruption des liens « intimes et permanents ». Or, la franc-maçonnerie suédoise n’accepte pas que des chrétiens et ses grades symboliques soient liés avec ses hauts grades. Elle a délibérément ignoré une situation rigoureusement identique au sein de la Grosse Landesloge, lorsque en 1959 elle expliqua aux représentants des Grandes Loges Unies d’Allemagne, qui venaient de parvenir à s’unir après douze ans d’efforts, qu’ils seraient reconnus… à condition de rompre les liens qu’ils entretenaient avec la Grande Loge de France au sein de la Convention de Luxembourg.

Limité jusqu’alors à constater l’existence d’un lien entre deux maçons, le champ d’application du mot reconnaître devenait étendu à la présence ou à l’absence d’un tel lien entre deux Grandes Loges. C’est également dans cette résolution qu’apparaît l’expression « premier et plus important Landmark », appliqué à « la croyance au Grand Architecte de l’Univers ». Le mot croyance m’apparaît peu heureux (la franc-maçonnerie n’est ni une église, ni une religion). La franc maçonnerie régulière française ouvre et ferme ses travaux avec une invocation au Grand Architecte de l’Univers. Dans Régularité Maçonnique, il m’a semblé opportun de reproduire de très larges extraits d’un article paru en décembre 1945 dans la revue Le Symbolisme. Son auteur, Joannis Corneloup, 33° depuis 1938, venait d’être coopté au Grand Collège des Rites du Grand Orient de France et il en deviendra Grand Commandeur en 1958. Or son article était intitulé « Plaidoyer pour le Grand Architecte de l’Univers ».

Pourquoi la Confédération Maçonnique de France suscite-t-elle autant d’hostilité ?

Pendant longtemps, le Grand Orient de France fut l’obédience française la plus importante numériquement. Il a été, je crois, rejoint sur ce plan par la Grande Loge Nationale Française avant que celle-ci n’éclate dans les circonstances que chacun connaît. La CMF, si elle parvient à son but, deviendrait alors la première obédience française. Cette idée ne réjouit pas les deux obédiences que je viens d’évoquer qui avaient signé ensemble, le 24 avril 2002, un Protocole Administratif et Disciplinaire peu connu]. D’où une campagne quasiment diffamatoire qui a sévi plusieurs années et qui m’a amené à écrire cet ouvrage.

 

RELIGIONS,  SECTES : LA FRANC-MAÇONNERIE COMME ALTERNATIVE.

JEAN   SOLIS

EDITION  DE  LA  HUTTE

 2009

Ce livre est né d’une conférence donnée par Jean Solis en 2008. Inquiet de l’état de la franc-maçonnerie en général et de celui de cette institution en France en particulier, l’auteur-conférencier reprend les modèles anthropologiques de son regretté ami Bruno Etienne pour brosser un tableau clair et limpide de ce qu’il appelle une « société de sens » au sein de la civilisation.


L’exposé, concis, efficace et sans concession, décrit une institution maçonnique sur un pied d’égalité avec d’autres composantes de la civilisation occidentale moderne, dans la concurrence du sens à offrir au jugement des individus, et l’inscrit dans un projet ambitieux de « vigilance spirituelle ».


Ce jaillissement dialectique, cette brillante et simple démonstration se prolonge de quelques textes concis d’une tonalité équivoque, mystique et intimiste pour nous interroger tous, chacun selon sa sensibilité, sur la vacuité de sens d’un monde consumériste et cynique qui fait intrusion dans les obédiences.
Un livre très fort et dérangeant

 

rÉseaux maçonniques & mondains au siÈcle des lumiÈres

André kervella

Edition Véga

 2008

Notre frère Kervella est un chercheur à la main souvent heureuse, qui a le mérite de bousculer un peu la vulgate de la recherche maçonnique, ce qui lui a attiré bien des critiques. Mais il est bon, de temps à autre, de « changer de paradigme », et de ne pas hésiter à formuler des hypothèses, même si la découverte de preuves reste aléatoire et fragile.

 

Ce livre prend place dans la liste des précédents ouvrages d’André Kervella où les origines stuartistes de la maçonnerie française sont affirmées avec force, l’auteur pensant, même si aucune pièce d’archives n’en témoigne, que la maçonnerie française a bien commencé à Saint-Germain dès l’installation de la Cour de Jacques II, réfugiée en France sous l’aile protectrice de Louis XIV. Il reste cependant prudent, n’acceptant qu’avec réticences l’information donnée par le musicologue Roger Cotte selon laquelle François Couperin, le compositeur, « a connu et évoqué en musique les premières loges jacobites ». Mais il eût fallu préciser s’il s’agissait bien de Couperin le Grand (1688-1733), ou bien de son oncle qui portait le même prénom, François Couperin (1630+1701), afin de savoir si c’était ce dernier, qui, en ses ultimes années, aurait été à Saint-Germain.

 

Le peintre Antoine Watteau est cité comme ayant peint en 1713 un tableau donnant des indices maçonniques (Pierrot avec les pieds en équerre, et un tablier de peau, notamment). De même, l’écrivain irlandais Antoine Hamilton (1646-1720) qu’André Kervella tient pour Franc-maçon avéré.

André Kervella essaie de démêler l’écheveau des intrigues orangistes et stuartistes, ce qui n’est guère aisé. Mais il semble bien que très tôt, sinon aux débuts même de la Franc-maçonnerie en France, il y ait deux courants parfois antagonistes, souvent complémentaires, lesquels courants subsistent encore de nos jours. Dans un chapitre intitulé Les Soupers de Passy, André Kervella évoque Les Soupers de Daphné de Meusnier de Querlon en 1740. Il parle aussi du Chevallier Antoine de Laurès, né à Gignac, et bien connu de nos frères de Septimanie, et aussi de Toulouse, où il s’illustra aux Jeux Floraux. André Kervella aurait pu ajouter qu’il avait été « Grand maître de L’Ordre de la France-Amitié », dont le libellé évoque la Franc-maçonnerie. Il cite Jean Baptiste Andrault de Maulévier-Langeron, et deux autres membres de cette importante famille Claude-Nicolas et Charles-Claude.Le premier cité, Jean Baptiste Andrault marquis de Langeron, comte de Banains (3 novembre 1677 † 22 mars 1754) a épousé le 27 mai 1716 Élisabeth Le Camus, fille d’un Premier Président de la Cour des Aides de Paris. Il en a eu deux fils, Charles-Claude, né le 7 septembre 1720, dit le compte de Langeron, titré marquis de Langeron, colonel-lieutenant du Régiment de Condé le 20 août 1743, brigadier (général de brigade, terme subsistant en Anglais) le 3 juin 1748, maréchal de camp le 1er mai 1758 et lieutenant général le 25 juillet 1762.

 

Il a épousé le 15 janvier 1754 Louise Perrinet, fille d’un receveur général des Finances de Flandres-Hainaut-Artois, dont un fils, Charles-Pierre né le 21 juin 1756. Le fils aîné, Charles-Claude est cité par André Kervella comme membre de l’Ordre Sublime des Chevaliers Élus, en 1750, ce qui en fait un des premiers Chevaliers Kadoschs de ce premier Ordre à thématique templière. Le fils cadet, Claude-Nicolas-Hector de Longeron, né le 2 novembre 1732, a été colonel en 1762 du Régiment de Foix, appelé le Comte de Maulévier Langeron. Il a épousé une demoiselle Castel de Saint-René de Crèvecœur le 22 avril 1764. Lui aussi est un maçon de la plus haute importance, ce qu’aurait dû mieux indiquer Kervella. Il fut l’ami de Louis-Claude de Saint-Martin et de Martines de Pasqually. Saint-Martin écrit dans son Journal : « le 1er mai 1803 j’ai perdu à Paris M. de Langeron mon ancien colonel au régiment de Foix.

 

C’était un homme de bien, et qui a été regretté de tous ceux qui le connaissaient », et il ajoute plus loin : « Entre le 14 et le 15 mai 1803, dans le moment du repos, j’ai eu des consolations sensibles au sujet du bon M. de Longeron ». Fait peu connu des spécialistes, Claude-Nicolas Hector de Langeron a été vénérable de la Loge militaire du Chevalier de Beauchaîne, et y a été fait « Parfait Maître Anglais » le 27 octobre 1758. Il est dit alors « âgé de 27 ans », ce qui correspond bien à son année de naissance, « né à Maulévier en Bourgogne ». Il est alors capitaine au régiment de Marcieux, aide-major général de l’infanterie. Ce diplôme de « Parfait Maître Anglais » a été jadis reproduit dans Ars Quatuor Coronatorum. On mesurera l’importance de cette révélation, si l’on songe que le chevalier de Beauchaîne se réclamait de Charles-Édouard Stuart.


Dans sa thèse sur Joseph de Maistre, Rober Triomphe écrit : « [Joseph de Maistre] franchit la frontière le 29 avril 1803 à Brest-Litovsk où il rencontra l’émigré français de Langeron (qui servait dans l’armée russe) pour lequel l’évêque de Nancy, Mgr de la Faré, agent de Louis XVIII à Vienne, lui avait donné une lettre de recommandation. Langeron lui donna d’utiles conseils pour continuer son voyage ». Depuis 1799, Langeron était lieutenant-général au service de la Russie, et le Tsar Paul 1er l’avait confirmé comte par ukase. Il finira gouverneur d’Odessa. Pour qui ne croit pas trop aux coïncidences, nous signalons que Philippe-Charles, marquis de la Faré (1685-1752) fut fait chevalier de la Toison d’Or espagnole en 1723, un an après Saint-Simon, deux ans après Langeron. Réseaux, réseaux. Le comte de Langeron a combattu contre Napoléon, surtout lors des campagnes de 1805 à 1812.

 

On le retrouvera, hélas ! Membre du Tribunal Suprême qui jugea, en 1826, les Décabristes, parmi lesquels plusieurs de ses frères maçons. Il a laissé d’importantes Mémoires sur les 19 campagnes auxquelles il a pris part. Il a fait partie de la loge Pont-Euxin dont il fut maître en chaire honoraire, membre fondateur des loges Les Amis réunis et Jourdain. Il a été aussi membre du Chapitre du Phénix en 1817. De ses trois mariages il n’a eu qu’une fille légitime, Diane, devenue Comtesse Traczenski. Mais il a eu un fils naturel, Théodore Andrault de Langeron, sénateur russe, anobli par lettres Patentes le 2 avril 1822. Né en Pologne le 25 mars 1804, il revint en France pour y mourir au château de Langeron (Nièvre) berceau de la famille.

 

Un chapitre fort passionnant est consacré à la Lorraine, et l’auteur s’appuie sur la Correspondance entre Devaux et Mme de Graffigny. Il est suggéré que le marquis du Châtelet accueillait des maçons dans son château de Cirey. Devaux désire s’y rendre pour « être Franc-maçon ». Comme Voltaire est l’hôte et l’ami cher de Mme de Châtelet, l’auteur suggère que Voltaire a dû aussi être fait Franc-maçon à Cirey. Aucune preuve, mais une hypothèse peut-être fondée. Le spécialiste de Voltaire, Charles Porset ne croit pas à cette hypothèse, non plus qu’à celle qui suggérait, naguère, que Voltaire avait dû recevoir la lumière lors de son séjour en Angleterre. Affaire non tranchée. Mais ces pages vont faire couler de l’encre.

 

retrouver la parole

Pierrick l’hyver

Edition  EDIMAF

 2003

Pour Saint Jean comme pour Lacan, c’est la parole qui est fondatrice du sujet… mais elle a été perdue dès l’origine. Parce qu’elle développe une démarche progressive de construction de soi, la Maçonnerie propose à l’homme moderne une méthode de questionnement sur le sens et la portée de cette parole perdue. Retrouver la parole c’est-à-dire la vérité de soi, tel est le but et l’enjeu de l’initiation. Retrouver la parole réunit trois essais qui analysent chacun un aspect du contenu de « l’enseignement » maçonnique, tel qu’il est articulé tout au long du cheminement initiatique, au travers du rituel : Existe-t-il un discours maçonnique ? Qu’est-ce que l’ésotérisme ? Qu’est-ce que la tradition pour des Maçons ?

 

On associe la mort et la renaissance comme quête d'une spiritualité à travers la connaissance de sa propre identité. Mais la Parole d'Hiram est perdue. Cette parole perdue est une des nombreuses représentations de la quête. Quête du Graal, quête du nom imprononçable de Dieu pour la tradition juive, quête de laverie, de la Connaissance (le logos grec). Cette disparition offre aussi une nouvelle perspective de recherche de la connaissance Dans la tradition maçonnique, le mythe d'Hiram est axé sur la perte et la recherche de la parole perdue. Pourquoi rechercher cette parole ? Qu'est-ce que cette parole ? L'étymologie latine renvoie à « parabola » au sens de parole divine et « paraula »en bas latin.

 

Actuellement il y a deux significations du terme parole : « Élément simple du langage parlé, articulé » au sens de mot. Mais aussi « Faculté d'exprimer, de transmettre sa pensée par des sons articulés», sens de langage. La parole c'est aussi le Verbe, « Au commencement était le Verbe » verbum comme parole du Christ. Pour les chrétiens Adam et Eve sont les modèles par où tout commencé. Adam possédait la Parole c'est-à-dire la possibilité de créer engommant comme le fait Dieu, par la maîtrise du Verbe. Quand Adam fut chassé du paradis, il perdit la parole-verbe, le pouvoir d'organiser selon ses possibilités créatrices. Dans cette symbolique, on accède à la recherche propre au Maçon : la parole permet de nommer, de comprendre, de créer, de construire.

 

Elle donne accès à la connaissance des choses. De quoi est constituée cette parole ? Quelle est sa nature ? sa substance ? La parole c'est le mot, les mots avec leur valeur sonore. L'Apprenti ne sait ni lire ni écrire il ne sait qu'épeler. Il ne détient que les lettres et ne peut encore donner la première, ce que sait faire le compagnon. Ce n'est qu'au long de son parcours initiatique que le maçon saura prononcer les mots, c'est-à-dire désigner, nommer, donner du sens au monde et à sa propre identité. Le parcours initiatique l'oriente vers le perfectionnement de la parole, vers la recherche d'une parole perdue, jamais retrouvée mais qui a été substituée. Cette parole substituée « Mohabon » et « Tubalcain » lui permet de reconnaitre et d'être reconnu comme maître maçon mais elle n'est pas la parole d’origine.

 

Cette parole originelle détenue par Hiram et recherchée sans fin par les maçons ne serait-elle pas la quête perpétuelle du maçon dans sa volonté de toujours se perfectionner, dire le plus justement possible les choses, préciser les questions qu'il se pose, sur lui-même en tant qu'individu et qu'être social? La parole définit, relie les choses, donne du sens, permet de communiquer avec les autres. Tous les autres, qu'ils soient maçons ou profanes. La quête de la parole « parfaite » d'une certaine manière qu'Hiram a sacrifié pour qu'elle ne soit pas salie, sera notre recherche personnelle, permanente du bien penser, bien dire et bien faire ; Sera-t-elle jamais retrouvée ? Cet objectif sera-t-il jamais atteint ? Est-ce que ce qui compte ce n'est pas le voyage lui-même plus que le terme de celui-ci ? Cette parole perdue ne doit-elle pas demeurée jamais perdue ? Car si on considère qu'on l'a trouvée, n'arrêterions-nous pas notre avancée sur le chemin jamais achevé du perfectionnement de soi-même ? La parole perdue rappelle la puissance initiale du Verbe au commencement de la Genèse. Elle est aussi dans la symbolique hébraïque le nom imprononçable dédie. Et dans la conception laïque c'est l'apanage de l'homme.

 

 RITUELS INCONNUS

Jean-Luc Leguay

Edition Dervy

2017

Cet ouvrage vous propose un voyage à travers des rituels méconnus du troisième degré de la franc-maçonnerie. Au temps des anciennes confréries de bâtisseurs, les cérémonies d’exaltation à la maîtrise ne se fondaient pas seulement sur la construction du temple du roi Salomon et la légende de son architecte Hiram.

 


Ces confréries s’appuyaient sur d’autres récits bibliques, permettant ainsi à l’initié de revivre les grands cycles de l’histoire consignés dans les écrits de l’Ancien et du Nouveau Testament. En Grande-Bretagne, patrie d'origine de la franc-maçonnerie, un homme travaille depuis dix ans sur cette question. Matthew Scanlan fut pendant six ans conservateur-adjoint à la Grande Loge unie d'Angleterre avant de suivre une carrière universitaire. «Le sujet est énorme, dit-il. Les différentes légendes templières liées à la maçonnerie émergent au milieu du XVII siècle, et pour les étudier toutes de près il faudrait comprendre le français, l'anglais, l'allemand, l'écriture gothique, le suédois, le russe, le flamand, l'italien, le latin, et j'en oublie certainement Ce qui rend l'exercice particulièrement compliqué, c'est que personne ne connaît exactement l'origine de la franc-maçonnerie, et qu'un tel vide historique ouvre la voie à toutes les spéculations.

 

Très récemment, un de mes amis, le professeur Andrew Prescott, de l'université de Sheffield, a découvert ce terme, ou plus exactement celui de "free stone mason", dans des manuscrits datant de 1325-1326. Avant, on croyait que, la plus ancienne mention datait de 1376. C'est vous dire si les références évoluent Mais j'ai trouvé, et j'en réserve la primeur pour mon livre, un lien réel entre la franc-maçonnerie moderne et l'ordre du Temple tel qu'il existait au Moyen Age. Mais celui-ci n'a rien à voir avec les hypothèses qui ont été émises jusqu'alors. » On n'en saura pas plus ce qu'on sait, en revanche, c'est que le rituel maçonnique est truffé de références templières. Les correspondances entre le Temple et la Loge ont aussi d'autres origines, qui ne prouvent nullement une filiation mais plutôt une communauté d'inspirations et de destins. D'inspirations avec les références à Jérusalem, au Temple de Salomon, et bien sûr à l'Écosse, où les templiers auraient pu trouver refuge et où est née la franc-maçonnerie moderne

 

Les loges maçonniques et leurs rituels éclosent à partir de 1720 un peu partout en Europe, et cette ubiquité a de quoi intriguer. Le récit de leur apparition a certainement été enjolivé au fil du temps. En Allemagne, un certain baron von Hund assure avoir été initié en 1743 dans, un grade maçonnique élevé qui fait explicitement référence à l'ordre templier. Ses initiateurs? Deux personnages masqués qui lui ont promis de le recontacter. Des années plus tard, il attend toujours et finit par se lancer lui-même dans la restauration d'un rituel directement inspiré de l'ordre du Temple. C'est la Stricte Observance templière, qui a donné naissance, au convent de Wilhelmsbad en 1782, à un rite encore pratiqué en France mais de manière très minoritaire: le Rite écossais rectifié, qui ne compte même pas 10 % de pratiquants chez les frères de l'Hexagone. «Ce rite s'inspire de manière très stricte des cérémonies de chevalerie, explique Pierre Mollier. Il intéresse ceux qui sont très marqués par une matrice judéo-chrétienne. Pratiquer le Rite écossais rectifié sans se soucier des fondements judéo-chrétiens, ce serait un peu comme manger de la choucroute sans charcuterie. » C'est là la première filière de passage entre les rituels de l'ordre du Temple et la maçonnerie. À la même période, en France, André Michel de Ramsay, chevalier de saint Lazare, prononce pour ses amis francs-maçons un discours dans lequel il ne mentionne pas l'ordre du Temple de manière explicite, mais où il fait référence à un mystérieux ordre bâtisseur hérité des croisades et qui serait retourné en Europe. Certains de ses membres auraient voyagé jusqu'à Kilwinning, en Écosse

 


L'ordre de chevalerie des croisades auquel Ramsay fait référence dans son discours resté célèbre dans la mémoire fraternelle va donner naissance à l'un des hauts- grades de la maçonnerie, toujours en vigueur aujourd'hui: chevalier d'Orient. Car, durant ce XVIIIe siècle, pour ne rien simplifier, les grades et les rituels se multiplièrent presque aussi vite que les adeptes du Grand Architecte de l'Univers. Et c'est là, dans ces échelons élevés, que les références à la chevalerie, pas seulement templière, vont pulluler.


Dans la franc-maçonnerie dite «opérative », héritée du compagnonnage; il existe seulement deux grades: apprenti et compagnon. Vers les années 1720-1730 apparaît celui de maître. Aujourd'hui encore, celui-ci est associé à la mort d'Hiram, architecte du Temple de Salomon assassiné par trois mauvais compagnons. Cette légende d'Hiram est, en termes de patrimoine, une pièce centrale pour tout maçon qui se respecte. Mais sa belle carrière commence de façon presque fortuite. «La création du troisième grade, celui de maître, est due à une revendication sociale: maître, cela en impose plus que compagnon, raconte Yves Hivert-Messeca. Mais il faut bien lui trouver un thème, une légende, à ce grade. Alors, on prend un personnage dans la Bible, le seul livre qui à l'époque parle à tout le monde. Ce sera Hiram, bronzier dont on fait un architecte du Temple. Tout le grade de maître porte sur le thème de la mort d'Hiram. L’inflation des titres et des rituels commence à sévir, comme dans. toutes les organisations, avec l'invention des hauts grades. Aujourd'hui, il y en a 30 dans le Rite écossais ancien et accepté. le plus pratiqué en France. L'apparition des hauts- grades et des légendes chevaleresques qui leur sont associées est un peu le fruit de la fracture sociale de l'époque. "Tandis que les aristocrates et les grands commerçants ne voyaient pas d'inconvénient, en Angleterre, à être associés dans les loges à des personnes de plus basse condition, il n'en a pas été de même sur le continent, explique Matthew Scanlan. Beaucoup de commentateurs considèrent que les hauts grades, qui englobent de nombreux thèmes chevaleresques et templiers, ont été créés comme des refuges pour les élites de l'époque qui n'avaient pas envie de côtoyer la plèbe.

 


Ceux-ci se déroulaient dans un « espace rituellement consacré », à l’écart du tumulte : « la loge est à couvert extérieurement » et en dehors du temps profane : « les travaux en loge se déroulent de midi à minuit ». Ces trois points sont toujours indissociables pour assurer une mise en œuvre efficiente du rituel, et donc une transmission authentique. La signification du terme « rite » nous renvoi à son étymologie « Rita » signifiant ordre. La mise en oeuvre d’un rite met les participants en dehors du chaos, par l’ordonnancement de la cérémonie même, et l’application de règles communes propices à « faire naître cette lumière » que les francs-maçons recherchent en se réunissant. La sacralité liée à l’usage des rites explique sans doute leurs présences dans toutes les liturgies religieuses. Les rites ont encore de beaux jours devant eux, car l’expérience démontre que l’homme, aussi moderne soit-il, ne peut se départir de la dimension sacrée. De la même façon il ne pourra se départir de ce qui le relie à cette tradition primordiale, lien non connu du profane, mais mis en « conscience » lors de la cérémonie d’initiation.

 

Nous pouvons donc définir le rite maçonnique comme la mise en œuvre d’un ensemble de signes, de mots et de sons qui ont tous une portée symbolique et qui respectent des règles communes, dans un espace abrité et consacré, ayant pour effet de mettre en condition le franc- maçon pour recevoir l’initiation consistant en une transmission de l’influence spirituelle tout en s’ouvrant à lui-même et aux autres.

 

 Il s’agit d’obtenir par la grâce du rituel, l’ouverture de l’Espace et du Temps pour s’en échapper et se situer radicalement hors la contingence. Rappelons qu’il ne peut y avoir d’influence spirituelle sans la mise en œuvre par des initiés qualifiés de la forme et de la classe rituélique adaptée. Le rite relie le présent au passé marquant ainsi l’intemporalité, il devient la clé d’accès à un espace consacré, mais aussi au temps primordial et sacré qui précédait les temps historiques. Nous concevons alors comme nécessaire de distinguer « la forme » de « la classe », non pas pour faire apparaître une quelconque opposition, mais pour déterminer plus efficacement les modalités de transmission de l’influence spirituelle. Finalement, le rite a pour but de donner accès, par ce qu’il est supposé transmettre, à quelque chose qui dépasse notre simple individualité et qui selon l’expression chère à René Guenon « appartient à d’autres états d’existence

 

Au sommaire de ce très beau livre enluminé : Salomon et Hiram  -  Rituel du Maître de l’Arche de Noé   -  Rituel du Maître de la Tour de Babel   -   Rituel de Moïse    -   Rituel du voyage d’Hiram en éternel Orient   -   Commentaires sur les rituels inconnus   -   Enluminures martinistes   -  Méditation   -  Les invocations des puissances et tableau de ces mêmes puissances  -

 

rite d’york – le moniteur du franc-maçon de thomas smith webb

Préface de Jean solis, Traduction G. LEMOINE

Edition DE LA HUTTE

 2008

Depuis que le rituel de loge américain ainsi que tous ses compléments (Royal Arch, cryptiques, degrés chrétiens) commencent à susciter un intérêt particulier en France, on ne dispose que de peu de documents sérieux et authentiques sur les origines de ce qu’il est d’usage d’appeler le Rite York.


Pour pallier tous les renseignements fragmentaires et cesser de s’en remettre exclusivement aux commentaires des quelques érudits qui ont la possibilité de travailler dans la langue d’origine, voici enfin, dans une traduction française de qualité (G. LEMOINE), le document que l’on peut considérer comme fondateur du Rite d’York et de la Franc-maçonnerie américaine, écrit par celui qui s’érigea malgré lui comme son père spirituel.
Thomas Smith WEBB, au travers des éditions successives de son Monitor (ici 1818), déroule et codifie une Franc-maçonnerie d’esprit opératif, très pieuse, recelant nombre d’aspects « christiques », très loin de la réforme anglaise de 1813 qui n’eut que peu de prise sur cette authentique maçonnerie des Anciens importée des îles Britanniques quelques décennies auparavant.

Ce livre, a obtenu l’approbation du Grand chapitre d’arche royale en 1802, ce qui indique aussitôt que l’auteur ne traite pas uniquement des trois grades symboliques. La préface admet les emprunts à l’ouvrage de Preston, mais elle indique que les éléments ont été redistribués, l’arrangement des matériaux de Preston ne convenant pas au mode de fonctionnement des maçons américains. La division en sections rappelle évidemment l’ouvrage de Preston.
La première partie reprend à peu près ce qu’énonce Preston sur le fonctionnement d’une loge, sa création, etc., sans révéler quoi que ce soit du rituel en loge. On trouve la distinction classique entre la maçonnerie opérative et spéculative, le rôle des cinq sens, les remarques sur les sept arts ; les chapitres 1 à 10 de WEBB reprennent le contenu des livres I à III de Preston.

 

La première différence survient au chapitre 11 du Moniteur, lorsque WEBB introduit le quatrième degré, celui de Maître maçon de Marque. Cette forme de maçonnerie, connue surtout des maçons pratiquant les rites Anglo-Saxons, est également ancienne. Elle approfondit le symbolisme du degré de Compagnon et de la pierre rejetée. La cérémonie de pose d’une première pierre se lit également sans Preston et dans L’Histoire de la Franc-maçonnerie et de la Grande Loge d’Écosse. Puis WEBB passe aux degrés suivants : (vénérable) maître et Passé maître, considéré comme cinquième degré puisque la sixième est celui de Très excellent maître, le dernier étant le Maçon d’Arche royale. Le livre II de cette première partie traite des structures supérieures : chapitres d’arche royale, Grand chapitre général, histoire des grands chapitres de plusieurs états. Le livre III est consacré aux ordres chevaleresques : chevaliers de la croix rouge, templiers et chevaliers de Malte ; le livre IV aux camps de templiers et au Grand camp général des États-Unis. Nous avons donc là le cursus de ce qu’on appelle le Rite d’York (ou Rite York).


L’ensemble de ces degrés rappelle fortement l’influence de la Grande Loge des Anciens, sans rapport avec la Grande loge d’York qui fonctionna de 1725 à 1792. Les Anciens, souvent d’origine irlandaise, gardèrent des traditions plus proches des anciens opératifs et une culture chrétienne plus prononcée. Voyez les prières rituelles au cours des cérémonies, les longs passages copiés de l’Ancien ou du Nouveau Testament. L’influence des Anciens en Amérique s’explique par le fait, plusieurs fois noté par WEBB, que la jeune nation américaine, indépendante, n’était pas concernée par l’accord de 1813 entre les deux grandes loges rivales et proches. Donc, le rituel issu du compromis de 1813 ne s’est pas appliqué ni implanté aux États-Unis.

La deuxième partie est beaucoup plus courte et porte surtout sur l’histoire maçonnique américaine. Elle reprend, d’une part, les degrés du 1er au 14ème de ce qui est aujourd’hui le REAA, nommés « degrés ineffables ». L’objet de cette seconde partie est de préserver ces degrés de l’oubli, tout en montrant qu’ils n’ont rien à voir avec les degrés décrits dans la première partie. Ils ont leurs qualités intrinsèques, mais ils sont d’un autre ordre… d’autre part, la fin du livre est consacrée à l’énumération des loges des différents États.

Les degrés ineffables s’arrêtent au 14ème, c’est dire que WEBB ignore les degrés du 15ème au 25ème de la maçonnerie renouvelée, et le Manuscrit Francken de 1783, ainsi que les Constitutions signées – théoriquement – par Frédéric II de Prusse. C’est surprenant étant donné les contacts de WEBB avec Albany.


Quelques points particuliers peuvent retenir l’attention du lecteur. WEBB parle peu du cérémonial, ce qui se conçoit, mais il cite de nombreux passages bibliques, sans toujours faire comprendre la cohésion entre le passage cité et le grade correspondant. Homme de la fin du XVIIIème siècle, il utilise des clichés du temps sur le sauvage d’Amérique, le farouche Arabe, le lointain Chinois : le souhait d’universalisme était probablement plus utopique que réaliste, mais l’ouverture de la maçonnerie à tous les points du monde relève peut-être du sentiment de liberté et d’indépendance d’un pays jeune vainqueur de la domination coloniale. Le chapitre 1 introduit une distinction entre les niveaux d’instruction selon les classes sociales, et semble limiter l’accès à des plus hauts niveaux de progrès et de responsabilité maçonniques aux hommes plus éclairés et peut-être plus aisés.


Quant à l’histoire de la maçonnerie, on voit que WEBB reprend ce qu’il a lu dans l’ouvrage de Vertot sur les templiers, et que l’explication de la position de Philippe IV envers les templiers diffère un peu de celle de Francken. L’explication aux pages 110, 112 de l’expression « la loge est bien couverte » est simple et correspond à la pratique de dessiner un tableau de loge ou d’avoir un tapis de loge, de recouvrir d’un voile le dessin.

1 S

SAVOIR ET CONNAISSANCEAPPROCHE HERMḖNEUTIQUE DU R.E.A.A.

Pierre   VAJDA

Edition DERVY

 2009

La franc-maçonnerie se définit comme un ordre initiatique, chevaleresque, traditionnel et universel, fondé sur la fraternité, qui plonge ses racines dans un passé de sagesse humaine transmis par une longue chaîne d’initiés. Dans ce contexte, l’initiation apparaît comme un processus qui engage la totalité de l’être humain, et il n’est jamais question pour un franc-maçon de récuser sa raison ou d’ignorer les avancées de la pensée et de la science.

 

Mais ces avancées, avec les remises en question fondamentales qui en résultent pour notre compréhension du monde et de nous-mêmes invalident elles ou non les approches initiatiques ? Où en est la démarche maçonnique par rapport aux nouveaux paradigmes scientifiques qui renouvellent notre vision de l’univers, de la vie et de l’homme et aux questions que se posent la philosophie morale contemporaine en rapport avec l’angoisse existentielle de l’homme moderne ?

 

La spiritualité maçonnique telle qu’elle s’exprime dans les rituels, révèle une conception du monde et de l’homme qu’il importe de mettre en lumière afin de montrer comment elle se situe et s’articule avec d’autres représentations, comme celles de la science, de la philosophie ou de la religion.

Dans cet essai, Pierre Vajda examine quels sont les présupposés philosophiques explicites ou sous-jacents à l’expérience initiatique, à quelles doctrines et à quelles visions du monde l’idéal maçonnique s’apparente ou s’oppose. Il analyse les notions de devoir, de loi morale, de sens de la vie, de transcendance afin de montrer ce qui différencie la démarche initiatique de l’approche philosophique, comme ce qui la distingue à l’opposé de la religion.

 

Pour l’auteur, il est clair que la franc-maçonnerie traditionnelle n’entre en contradiction ni avec la science, ni avec la philosophie, ni avec la religion mais qu’elle est, plus que jamais, une réponse à la demande de spiritualité dans une société sécularisée et laïque car elle offre à celui qui veut bien consentir à l’effort nécessaire, non seulement une voie vers la sagesse, mais aussi vers une possible réconciliation non dogmatique de l’homme avec la transcendance et le divin.

 

Y est développé :
Liberté et perfectibilité de l’homme, liberté et responsabilité, la liberté de l’initié,  la glorification maçonnique du travail, refus des dogmes, déisme et théisme, agnosticisme et athéisme, la voie du cœur, la sacré et le numineux, C.G. Yung, la tradition, l’alchimie, ésotérisme et universalisme, la tolérance, perfectibilité de l’homme, etc.

 

sources bibliques & hḖbraïques des textes de la franc-maçonnerie

r.J.M. geoffroy

Edition A.C.V.

 2008

« Dictionnaire des hébraïsmes du R.E.A.A. » comporte 1 300 judicieuses entrées, l’auteur a voulu ajouter sa pierre… il a cru utile d’étoffer certains commentaires, souvent trop brefs, écrire l’hébreu en hébreu, pour aider les curieux à décrypter tout ce qui peut faire sens, non-sens ou contresens.


Le présent ouvrage est le résultat de la remise en forme et en ordre d’une série de courts travaux portant sur l’explication des biblismes et des hébraïsmes les plus fréquemment rencontrés au cours du parcours maçonnique, à commencer par le Temple que le roi Salomon construisit pour Y.H.W.H. – ÉLOHIM son Dieu avec l’aide du roi Hiram de Tyr et le concours de son architecte homonyme… car c’est de ce Temple dont se sont inspirés les Francs-maçons pour rêver le leur, ce dont ils n’ont pas toujours conscience quand ils en franchissent, revêtus de leur tablier, la porte d’occident.

On y parle :

Les langues sémitiques et l’hébreu.

Maître Hiram Abif et le roi Hiram de Tyr.

La Bible, l’hébreu et les Hébreux.

Histoire de la langue.

M. B. ou le Mot de Maître.

De l’hébreu au français.

Babylone. Ziggourat. Échelle de Jacob.
Hauts lieux.

L’alphabet hébreu. Principes.

Y.H.W.H. Élohim : Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob et de Moïse.

L’alphabet phénicien au nôtre : Transpositions, Translittérations, Transcriptions.

Dieu, dieux, le divin La et les divinités

La Bible hébraïque.

La Kabbale : les 10 Sephirot et les 9 voûtes.

Le Temple. Le Concept.

Les 13ème et le 14ème degrés du R\E\A\A\ 

S’orienter en Orient. Les colonnes J et B.

Le Chevalier d’Orient et de l’Épée, 15ème degré.

Le Temple de Salomon à Jérusalem.

Le Chevalier Rose-Croix, 18ème degré.

Le Temple. Espaces intérieurs et extérieurs.

Le Chevalier Kadosh, 30ème degré.

Caïn, Tubalcaïn, Métallurgistes et Forgerons.

Les 32ème et 33ème degrés.

Schibboleth – Phaleg – Ville Sainte – Jérusalem.

Au fil des rituels, les Oubliés.

 

splendeurs maçonniques – itinÉraire à travers les loges

 Collectif

Toulouse

 2003

À l’occasion du 275ème anniversaire de la Franc-maçonnerie, les grandes obédiences maçonniques françaises se sont réunies pour fêter l’événement. À travers des réunions, des expositions et des livres, elles expliquent la Franc-maçonnerie et leur vision propre à chaque obédience.

 

Explications sur le port du tablier : L'origine du Tablier maçonnique remonte à celui porté par les maçons opératifs du Moyen Age. Les quelques exemplaires qui nous sont parvenus montrent que ce tablier était, très probablement, en peau de mouton, assez grand pour couvrir de la poitrine aux chevilles soutenu par un tour de cou et attaché autour de la taille par de grandes lanières. Ce tablier rustique fut utilisé durant des siècles et ce n'est qu'au XVIIIe siècle qu'ait apparu le tablier brodé employé par les maçons modernes.

Nous trouvons les premières représentations de tabliers maçonniques sur le portrait d'Anthony Sayer, premier G.M. de la Maçonnerie moderne et sur l'illustration du frontispice du Livre des Constitutions d'Anderson de 1723. Sur la première on distingue clairement la bavette relevée, quant à la seconde, on y voit le Tuileur porter de grands tabliers semblables à ceux des opératifs que nous venons de décrire. Nous ne savons pas quand ces longs tabliers disparurent. Ils ne sont représentés que sur 4 des 83 illustrations de Rylands. La plus intéressante, datée de 1754, montre un groupe de six maçons qui en sont vêtus. Seuls le 1er Surveillant et, semble-t ‘il, le V:.M:., portent la bavette baissée.

 

A la vue des tabliers et des illustrations de l'époque, les Tabliers avaient été initialement conçus pour être portés bavette relevée boutonnée au manteau ou au gilet. Plusieurs de ces vieux tabliers ont une boutonnière dans la bavette mais la tendance, parmi les Maîtres Maçons, était de porter la bavette baissée voire de s'en passer. En France, le compagnon portait la bavette relevée et boutonnée au manteau comme on peut le lire dans de nombreuses divulgations (Catéchisme des Francs-Maçons en 1744, L'ordre des Francs-Maçons Trahi en 1745). Par exemple, dans Le Maçon Démasqué, en 1751, la description de la cérémonie de MM:. contient ce qui suit : "… le Vénérable détacha l'oreille de mon tablier qui tenait à un bouton de la veste, & me dit qu'en qualité de Maître j'avais acquis le droit de la baisser" que l'on retrouve quasiment à l'identique dans le "Rit Français" de 1785.

 

Les illustrations de Rylands offrent seulement trois exemples de bavette relevée : celle, déjà mentionnée, d'Anthony Sayer datant de 1717 ; celle dont nous avons parlé, datant de 1754 ; et la dernière, datant de 1784. Sur une douzaine d'illustrations les tabliers n'ont plus de bavette, sur les autres elle est baissée. Le cuir épais fut rapidement remplacé par des cuirs plus souples. Il a continué à être utilisé au moins jusqu'en 1811. Ceci est mis en avant dans la première référence officielle au tablier trouvée dans les minutes du 17 mars 1731 de la G.L. de Londres [2], je cite : "Les Maîtres et Surveillants de Loges peuvent revêtir leurs Tabliers de cuir blancs avec de la soie blanche, et peuvent accrocher leurs Bijoux aux Rubans blancs mis autour du cou".  Ce règlement sera repris en 1738 et dans les éditions suivantes des Constitutions. Dans ces minutes il est également précisé que "seuls le Grand Maître, le Député et les Surveillants porteront [...] un tablier de cuir blanc à ruban bleu". Le 24 juin 1735, il est accordé aux Grands Stewards le privilège d'arborer un tablier rouge.

 

À partir de 1731, le tablier eut une forme plus pratique. Le cuir est remplacé par des tissus plus légers, soie, satin, velours, toile et peau de chamois. La bavette, lorsqu'elle était présente, était triangulaire ou arrondie, forme de plus en plus prisée par les MM:., vraisemblablement pour marquer leur rang distinctif. La partie inférieure du tablier était parfois carrée, mais, plus généralement, les coins étaient arrondis et les lanières en cuir remplacées par des rubans ou des cordons. La tendance à décorer les tabliers avec des symboles a commencé dans les années 1730. Les tabliers étaient artistement peints ou brodés avec raffinement, souvent faits maison, et devinrent à la mode jusqu'à l'Union en 1813. A partir de 1760 les tabliers imprimés sont apparus.

 

Rylands résume ainsi : "… aux environs de 1784 la taille du tablier a été considérablement réduite… il y eut longtemps un grand laxisme… aucune définition quant à l'uniformité. Tant que le support était blanc, il pouvait être décoré de symboles maçonniques ou autres sans enfreindre les règles du moment que cela n'interférait avec les privilèges des Grands Officiers dont la bordure des tabliers était brodée de pourpre. La taille s'est réduite au fur et à mesure " Chez les Antients il devint habituel de dessiner ou peindre le blason de leur propre Grande Loge. Ils donnaient libre court à leur fantaisie dans le choix et l'utilisation des embellissements.

 

Le 2 septembre 1772, la G.L. Atholl adopta la résolution suivante : "Il a été indiqué à la G.L. que plusieurs Frères étaient apparus publiquement avec lacet et frange dorés, ainsi qu'avec beaucoup de décors sur leur tablier, ce qui est contraire à la notion même de dignité et aux us et coutumes antiques du Métier, il fut décidé et ordonné qu'à l'avenir, aucun Frère, exceptés les Grands Officiers, n’apparaîtra avec lacet doré, frange dorée, broderie d’or ou quel qu’autre chose dorée sur leur habillement maçonnique ou ornements." C'était une interdiction pure et simple de toute décoration dorée mais il n'y avait toujours aucune tentative d'uniformisation. Il faut attendre l'Union de 1813 pour réaliser une uniformisation des décors. Une Commission de Travail, établie en décembre 1813, définit la taille, la coupe et la couleur des tabliers.

 

Ce très beau livre fête l’événement avec des articles, et présente de superbes photos d’objets.

 

socrate rÉveille-toi – lettre ouverte aux francs-maçons

Pierre danlot

Edition du Prieuré

 1995

Pierre Danlot semble un maçon engagé difficile à décourager. Avec une érudition remarquable assortie de réflexions personnelles pour le moins bousculantes, il tente de démontrer dans son ouvrage les manipulations que la Maçonnerie en général a subies jusqu’à la faire sortir de son « lit » traditionnel et philosophique. Son approche est réaliste et pose des problèmes de fond importants quant à la gestion de notre modernité. Refoulant toutes les idées reçues, il suggère qu’un retour aux sources des traditions maçonniques peut et doit être un gage d’efficacité pour cette Association afin qu’elle puisse réellement incarner dans le monde « les vertus dont elle a promis de donner l’exemple ».

 

Extrait de R.T : Le premier danger est celui de l'intégrisme, à la fois maçonnique et traditionaliste : il existe, je l'ai rencontré. L'une de ses racines les plus profondes, mais sans exclusive, il est vrai, est notamment ce que Robert Amadou, avec une ironie d'autant plus cruelle qu'elle est juste, a qualifié de "psittacisme guénonien". Au nom de Guénon, mal connu, mal lu, mal compris, et qui mérite mieux que cela, mais aussi de quelques autres, rabâchés à l'envi, comme on psalmodie les tables de la Loi, quelques Saint-Just de la « Tradition » décrètent du haut de leur chaire l'excommunication majeure de tous ceux qui ne pensent pas comme eux, et notamment de ceux qu'ils qualifient de "tenants de l'histoire universitaire", ce qui n'est guère aimable sous leur plume, et qu'ils rangent immédiatement parmi les agents de la « contre-initiation »…Plus sérieusement, penser que les textes de la tradition, maçonnique ou non, peuvent être abordés sans analyse préalable de leur contexte, de leurs antécédents, sans distance critique disons-le clairement, c'est oublier gravement, comme doivent le savoir pourtant tous ceux qui déplorent les travers intellectuels du monde moderne, que pour comprendre immédiatement et pleinement ces sources, il faudrait simplement à l'homme des facultés qu'il ne possède pas, ou qu'il a perdues.

 

Le second danger, plus répandu, plus anodin en apparence, et par là plus insidieux peut-être, est la confusion intellectuelle. Un autre précurseur doit être ici évoqué, fût-ce au risque d'en peiner quelques-uns : je veux parler d'Oswald Wirth, qui fut, non pas le "mainteneur de la véritable franc-maçonnerie" comme naguère le qualifia pompeusement Jean Baylot, mais, c'est incontestable, le rénovateur d'une certaine intelligence symbolique dans les loges françaises, dès le début de ce siècle. Mais dans quel contexte intellectuel, sur quelles références, dans quel désordre, mêlant sans vergogne une alchimie simplifiée au point d'en être réduite à une pitoyable caricature, une obsession regrettable pour un magnétisme fin de siècle, et cette méthode curieuse et dévastatrice qui consiste à tout comparer à tout, sans se soucier le moins du monde de la vraisemblance de rapprochements, de la cohérence des sources, de la compatibilité des correspondances !"Tout est dans tout et réciproquement" aimait à rappeler, sans rire, le regretté Pierre Dac, qui nous donnait au passage une simple et judicieuse leçon sur les dangers du comparatisme sauvage, tandis que Sacha Guitry, assurément fort éloigné de l'ésotérisme, avertissait plaisamment : "Aimez les choses à double sens, mais assurez-vous d'abord qu'elles en ont bien un !". Toute une littérature symbolique sur la maçonnerie, malheureusement répandue et prisée, caractérisée par son effroyable pauvreté intellectuelle, et la médiocrité de ses références, a usé, ad nauseam, de cette méthode confuse, et a produit dans nombre d'esprits sincères des ravages profonds.

 

De même, en effet, que l'histoire de l'institution maçonnique, et singulièrement de son passage de l'opératif au spéculatif, est encore semée d'incertitudes, de lacunes et de contradictions, de même, l'élaboration de son corpus légendaire n'apparaît guère résulter d'une descente providentielle d'un savoir constitué et structuré d'emblée, et moins encore d'un dépôt immuable, transmis d'âge en âge par des voies régulières, mais bien plutôt d'une construction progressive, par apports successifs, de sources très diverses et parfois fort récentes, sans aucun plan concerté dès l'origine. En d'autres termes, et l'on me pardonnera la banalité de cette découverte, cette tradition a une histoire. On doit noter toutefois que cette banalité ne va pas de soi pour tout le monde, et que dans certains milieux intellectuels, notamment maçonniques, une telle affirmation, de nos jours encore, est parfaitement insoutenable. La soutenir néanmoins, c'est précisément cela encore, être un « Maçon Traditionnel Libre ».

 

Si l'on suit la voie intégriste, le Rite auquel on appartient détenant la vérité, il n'y a rien à discuter, et surtout rien à comprendre. Si l'on suit la voie "confusionniste", alors le débat est sans fin. Des tonnes de littérature, alignant toujours de savantes considérations symboliques, sur fond d'ignorance profonde de l'archéologie, des usages bibliques, comme de l'histoire des premiers textes maçonniques, a selon son habitude tout démontré et le contraire de tout, avec la même superbe et la même assurance. Aux absurdités déjà proférées par Ragon au siècle dernier sur ce sujet – et sur d'autres –, on pourrait ajouter les laborieuses considérations d'O. Wirth, à la fois psychologiques et "alchimiques" sur ce qu'il appelait "l'intervention écossaise".

 

L'écho n'est pourtant pas si lointain des querelles entre les Rites maçonniques sur « l'authenticité traditionnelle » ou les « significations ésotériques » de l'un ou l'autre des ordres des mots sacrés. Or ces querelles résultent sans doute surtout, j’ai tenté de le suggérer, d'une simple mais grave méconnaissance des antécédents historiques de cette question...Quiconque veut aujourd'hui porter sur la maçonnerie un regard authentiquement traditionnel, doit nécessairement intégrer à sa réflexion, pour ne pas dire à sa méditation, les perspectives ainsi ouvertes. La tradition maçonnique, ou plus précisément l'enseignement traditionnel de la maçonnerie, était sans doute, à son origine lointaine, plus simple et par conséquent beaucoup plus cohérent que de nos jours. Il ne faut pas que nous perdions de vue que la complexité finale de la maçonnerie est souvent moins le signe de sa richesse, que celui de la perte de sens traditionnel qu'elle a subie, au moins depuis le milieu du XVIIIème siècle.

 

L'étude historique, une fois de plus, rejoint sans la contredire la perspective plus spécifiquement initiatique, qu'elle contribue à éclairer et à revivifier, c'est ma conviction étayée par une trentaine d’années de recherches  passionnantes – et parfois de découvertes sidérantes – en ce domaine. L'histoire n'est pas l'ennemie de la tradition comme trop d'auteurs l'ont péremptoirement déclaré. Elle nous invite ici, par exemple, à retrouver J. et B. non seulement avant leur inversion – désormais plus que problématique – mais avant leur séparation, qui semble, sur le plan traditionnel, avoir été plus grave. Elle devrait surtout conduire chaque Rite à la tolérance à l'égard des formes, en prenant garde aux conclusions hâtives qu'une vérification historique n'a pas confirmées, et chaque maçon à l'étude toujours plus attentive des sources de sa propre tradition

 

SOURCES CHRÉTIENNES DE LA LÉGENDE D’HIRAM

PHILIPPE    LANGLET

Edition DERVY

 2009

La franc-maçonnerie reconnaît en Hiram un maître fondateur. A partir du XVIIIe siècle, la vie et la mort d’Hiram, enrichie par les légendes, deviennent un mythe initiatique qui inspire le rituel maçonnique. La « légende d’Hiram » présente des variations d’un rite à l’autre mais on constate d’étonnantes constances et une structure que tous les maçons peuvent reconnaître, qu’ils pratiquent un rite français ou un rite anglo-saxon.


Dans cet ouvrage, Philippe Langlet s’efforce d’étudier « la Légende » à travers plus de cinquante versions différentes pour y trouver le fil conducteur, la trame unificatrice, en dehors de toute exclusive obédientielle ou rituelle.

 

Les sources textuelles sont nettement mis en avant, depuis les plus anciennes jusqu’aux rituels contemporains.

 

On découvrira ainsi un important corpus de textes de références auquel me maçon, mais aussi l’honnête homme curieux de ces questions, pourra se référer pour alimenter sa réflexion.

 

Les études proposées ici s’efforcent de dégager la structure profonde de la légende sans refuser les sources chrétiennes, c'est-à-dire sans les idées préconçues habituelles qui auraient barré la route à l’émergence du sens.

Philippe Langlet met ainsi en lumière un vaste tissu de textes religieux, faits d’emprunts bibliques directs mais aussi de réminiscences ou d’emprunts indirects. Il semble, à la lecture de ces études, que la légende ait été rédigée en toute connaissance de cause, et non par des hasards culturels, et qu’elle a tous les caractères d’une véritable hagiographie proposant des personnages paradigmatiques destinés à l’édification des maçons, c'est-à-dire contribuant à les « construire » par la réflexion sur les grandes questions de l’existence.

 

Un CD accompagne le livre avec annexes et documents.
Un très important livre de références sur : Hiram, le Temple, le 3e degré, Giblim, l’ordalie, la notion du sacrifice, les arts libéraux, Noé etc.

 

sous le voile du maÎtre secret

Marcel spaeth

Edition DETRAD

 1994

Ce degré dans les hauts grades de l’Ecossisme est assez compliqué à savoir où et comment il a été constitué. L’important est donc d’en connaitre l’esprit, de l’acquérir, de le conquérir par une intelligente vigilance et une grande persévérance. Là est notre Devoir. En sondant la profondeur des mystères, nous pourrons nous élever dans la sublimité d’une vie plus parfaite pour atteindre cet esprit qui est au-delà des apparences et de la réalité sensible et nous dirigera vers cette Réalité transcendante que nous recherchons.

 

Après quelques considérations sur ce 4e degré, l’auteur nous parle de la « prise de conscience avec l’occultisme », avec la loi universelle des analogies, ce qu’est le monde supra-sensible et pourquoi il est en rapport avec notre intuition, notre cœur et nos sens.

 

La langue sacrée. Pensée, parole et écriture sont une même chose en Dieu, tandis qu’elles sont trois en l’Homme selon (K. Seligmann). Cette langue sacrée muette, est petit à petit révélée au cours de ces degrés.

La Kabbale nous est expliquée assez simplement.

 

Le Tarot est mis en avant dans ses 22 lames majeures. Tarot dessiné par P.F. Morvan selon les indications de Valentin Bresle, le tout étant en possession de la Jurande Templière.

 

s.r.i.a. – societas rosicruciana in anglia

greensill

Edition  O’DONNEL

 1986

Histoire de la S.R.I.A. (société anglaise) écrite pour le Haut-Conseil Anglais. C’est un historique de la pensée rosicrucienne et de la S.R.I.A. édité pour le 120ème anniversaire de cette société.

 

En dehors de la partie historique, y est rédigé un compte rendu du FAMA, du CONFESSIO et du mariage alchimique (chemical marriage) de Christian ROSENCREUTZ et base de la doctrine Rose-Croix. Un livre très riche sur cette société qui est à la base de toutes les autres sociétés rosicruciennes à travers le monde, y compris les U.S.A. et la France. En France cette Societas s’appelle S.R.I.G.

 

Le texte est en français

 

s.r.i.a. – societas rosicruciana in america

H. Van buren voorhis

AUX U.S.A.

 1983

Ce petit livre développe le côté historique et organisation de la S.R.I.A. dans divers pays. En Angleterre, en Écosse, en Grèce, au Canada, et bien sûr aux États-Unis d’Amérique. L’intérêt y est dans sa rareté et dans les noms de ceux qui organisent cette société.

 

Il y a aujourd’hui (2008) une sorte de guerre entre les U.S.A. et l’Angleterre quant à l’attribution des patentes pour les pays qui veulent implanter ces Societas Rosicruciana, leur façon de voir les choses sont radicalement différentes.

 

Le texte est en français

 

S. SUDARSKIS  -  VOCABULAIRE DE L’APPRENTI FRANC-MAÇON 

Solange Sudarskis 

Edition de la Hutte  

 2012,

Les jeunes francs-maçons, en particulier les apprentis sont souvent désarçonnés par un jaillissement de mots nouveaux, plus encore par des mots connus du langage courant que la franc-maçonnerie emploie, en ses divers rites et sensibilités, selon des sens qui lui sont particuliers.

 

Cet ouvrage de Solange Sudarskis est un moyen efficace et pertinent, pour tous les maçons récemment initiés et leurs surveillants instructeur, de prendre connaissance, de comprendre ou de transmettre ces notions spécifiques de la franc-maçonnerie, références qui leur seront utiles pour s’orienter, travailler et progresser.

 

Cet ouvrage/Vocabulaire en forme de dictionnaire est une excellente idée, c’est un lexique très utile car de nos jours, on entend de plus en plus dans le microcosme maçonnique  des mots étranges, soit dans des journaux, des revues maçonniques, des livres ou dans le langage de Maîtres éveilleurs. Notre vision s’élargit, toutes les connaissances sont à notre portée et bien souvent nous nous heurtons à des mots ou phrases pour lesquels le dictionnaire est obligatoire, encore faut-il que ces mots y soient.

Grâce à ce Vocabulaire, l’Apprenti et les autres frères vont pouvoir y puiser les explications de mots qui très souvent leur passent au-dessus de la tête, et ainsi mieux comprendre  le sens de leur démarche, se structurer et prendre du plaisir dans la compréhension du Rite.

 

S. SUDARSKISVOCABULAIRE DU COMPAGNON FRANC-MAÇON

Solange Sudarskis

Edition de la Hutte

 2012

Chaque degré maçonnique possède une spécificité et une plénitude qui lui sont propres. Le grade de Compagnon est sans aucun doute le plus opératif des degrés de la Franc-maçonnerie. Le travail intellectuel, quand il est vraiment réussi, atteint presque la valeur du travail manuel, écrivait le franc-maçon Oscar Wilde.

 

Faisant suite au Vocabulaire de l’apprenti franc-maçon, le Vocabulaire du Compagnon franc-maçon vise, au-delà d’une instruction de philosophie morale toujours présente dans les symboles et rituels de la franc-maçonnerie, un enseignement qui ouvre la pensée à la gnose, à l’Alchimie, à la Kabbale, à la théologie, aux savoirs des bâtisseurs, à l’herméneutique, aux Tarots ésotériques et spirituels, sans jamais perdre de vue les liens qui rattachent ces voies de la connaissance à la Franc-maçonnerie.

 

Cet ouvrage est aussi une glorification de la fraternité compagnonnique, considérée comme l’un des fondements de l’épanouissement personnel et de la transmission des savoirs. L’œuvre des bâtisseurs des Cathédrales, plane sur le degré de Compagnon, soit par la méthode des Nombres, soit par la façon de bâtir son Temple intérieur, soit par cette fraternité du Devoir qui nous enseigne les vertus chevaleresques et autres afin de réaliser le Bel Ouvrage.

 

Les Anciens Devoirs sont là pour nous servir de Landmark (bornes), nous signaler nos erreurs certes, mais aussi nous montrer la voie à suivre, entourée de l’Amour fraternel de nos frères et sœurs, qui sont la clé de voûte et le support majeur de la Franc-maçonnerie.

La démarche de l’auteur intègre dans sa réflexion exploratoire les diverses traditions maçonniques populaires, mythologiques, hermétiques et religieuses, afin d’y rechercher ce qui peut révéler le sens de la destinée de l’homme et la signification de l’aventure humaine.

 

S. SUDARSKIS –  VOCABULAIRE  DU  MAÎTRE    FRANC-MAÇON

Solange Sudarskis

Edition de la Hutte

 2013

Avec cet ouvrage propre au troisième degré, s’achève le triptyque du « Vocabulaire du Maître franc-maçon »,  l’ensemble constituant une approche éclairant le cycle initiatique des loges bleues et un approfondissement de ses symboles.

La franc-maçonnerie est à l’image d’un puzzle. Les mots et expressions sont des morceaux de ce puzzle qui doivent être rassemblent. Au fur et à mesure que se réunissent les morceaux, l’image initiale, qui avait été envisagée a priori, en vient à se modifier de proche en proche, dévoilant un syncrétisme revisité qui fait la spécificité de la franc-maçonnerie malgré la diversité de ses rites.

Aux idées résumant les grades précédents, pour le premier, introspection et humilité, pour le deuxième, exploration et fraternité, s’ajoutent au troisième mort et transfiguration.

Les rituels de ce degré ont pour but de montrer, par l’étude de la vie et de la mort, que c’est l’intelligence et la spiritualité qui construisent l’homme sage.

Les trois volumes du « Vocabulaire du franc-maçon » que nous propose Solange Sudarskis, est un véritable enseignement à recevoir et à donner. Ils aideront les Maîtres à nommer et à utiliser ce qui pour eux est visible et ce qui leur est invisible.

Solange Sudarskis qui se veut transmetteur d’un vécu maçonnique, nous offre dans ce livre de près de 400 pages des centaines d’explications de mots usités en franc-maçonnerie et que souvent nous employons sans en connaitre le sens. Avec ce livre, le rituel prend une autre coloration et surtout éclaire la démarche. L’initié va pouvoir rentrer dans le symbole profond, comprendre ce qu’il dit et ce qu’il fait, afin de mieux vivre sa démarche spirituelle, et favoriser ainsi le dialogue entre le visible et l’invisible.

 

symbolisme maçonnique & tradition chrÉtienne – un itinÉraire spirituel

Jean tourniac

DERVY

 1993

Jean Tourniac, est l'une des figures de la F.M. l'un de ces veilleurs qui, inlassablement, ramènent au centre. Jean Tourniac voulait rétablir l'alliance entre la F.M. et le christianisme, voir même avec l'Eglise catholique, à travers l'étude du symbolisme "Opérer la symbiose entre l'Art spirituel du sacerdoce et l'Art Royal de la maçonnerie; aujourd'hui dans un autre contexte, ce livre conserve tout son intérêt. Il s'agit de renouer avec l'essence de la démarche initiatique, quel que soit les chemins empruntés "L'arbre entier est contenu dans la graine". Toute l'Ecriture est récapitulée dans le Verbe Primordial. Tout le cosmos déploie le commandement de Dieu.

 

Dans la fraction du pain, dans la fraction de l'Ecriture, jaillit l'Esprit. L'Ecriture s'entrouvre dans la brûlure du cœur. Le Maître se découvre en rompant le pain, mais il disparaît alors visiblement. 

 

La Cène d'Emmaüs, si riche d'enseignement, si mystérieuse aussi, ne vient-elle pas suggérer à l'approche de la nuit et après les fatigues du chemin, l'ineffable identification du végétal sanctifié, de Dieu fait homme et du Nom de l'Eternel? "Quand deux ou trois sont assemblés en mon Nom, je suis au milieu d'eux" Et dans ce monde, du pain de Sénevé au Royaume des Cieux, de l'Alpha à l'Oméga, se dresse l'Axe de l'arbre mystique, qui manifeste la gloire de Dieu et révèle la direction du Pôle.

 

L’auteur expose les significations des rites, symboles et structures de la Franc-maçonnerie à la lumière des textes bibliques et liturgiques et des doctrines initiatiques authentiques d’Orient et d’Occident.


L’ouvrage se réfère en outre aux Ordres maçonniques anglo-saxons à vocation « opérative » ou à spécification chevaleresque, templière et rosicrucienne, voir même sacerdotale.


L’auteur définit aussi les possibilités d’un accord entre l’Église et la Franc-maçonnerie et en fixant les règles au niveau le plus élevé, celui de la Connaissance spirituelle et de la Compréhension Symbolique.

 

Le travail de Jean Tourniac offre une part importante nécessaire à la figure de et à la fonction de Melkitsédeq, qui en tant que représentant de la tradition originelle, annonce et préfigure sa manifestation ultime. C'est de la double fonction, chevaleresque et sacerdotale, et de l'initiation que nous entretient Jean Tourniac, et de son inscription en chacun de nous.

 

Déjà couronné par l'Académie Française en 1973, cet ouvrage fait l'objet de rééditions permanentes revues et corrigées, il s'avère être un instrument intellectuel et spirituel de grande qualité et d'actualité.

 

symbolisme maçonnique traditionnel

j.p. bayard

Edition  EDIMAT

 1987

Le Symbolisme Maçonnique Traditionnel, composé en deux livres, entend être un ouvrage de références prouvant que la Franc-maçonnerie est reliée à la Tradition, à la recherche spirituelle. Les symboles utilisés par l’Ordre maçonnique figurent dans les autres civilisations, religions ou sociétés fermées. Aussi, par un système comparatif, Jean-Pierre Bayard prend des exemples multiples afin de prouver la valeur de cet ordre.


La première partie du tome 1 « Les Loges Bleues » est consacrée à l’esprit maçonnique, à la valeur du rituel, notions d’ailleurs reprises dans un de ses autres ouvrages (La Spiritualité de la Franc-maçonnerie – Dangles). Après avoir parlé des rites et obédiences, de l’historique, des rapports sociaux, ce texte étudie les symboles qui figurent dans les trois premiers degrés, qui sont dits la « Maçonnerie Bleue ». L’étude est basée principalement sur le Rite Écossais Ancien et Accepté, mais des variantes montrent la richesse des autres rites.


Cette étude minutieuse, par ses analogies et ses correspondances, reflète l’aspiration d’un Ordre tourné vers la pensée Traditionnelle. La valeur symbolique éternellement vivante transforme l’homme qui s’éveille au Sacré. Aussi, les symboles évoqués qui figurent dans toutes les civilisations ont même puissance salvatrice.


L’auteur montre ainsi, la pérennité de l’Ordre maçonnique qui continue les grands courants de la recherche humaine, tout en se rattachant à des rites du métier de la construction, à l’art royal.
Un outil de travail avec annexes, index, bibliographie.


Le deuxième livre traite des hauts grades.

 

tableaux de loges & gravures maçonniques

Jacques thomas

Edition DERVY

 2005

Le but de cet ouvrage est de présenter au public, un ensemble de tableaux maçonniques inédits, regroupant la totalité des matériels graphiques nécessaires à la pratique des rites « continentaux », Rite Français, Rite Écossais Rectifié. Depuis le Tuileur de Vuillaume, aucune tentative n’a été faite pour réunir cette documentation. Cette lacune entraîne, cela ne surprendra personne, la production de nombreux tableaux de Loge plus fantaisistes les uns que les autres, non par manque de rigueur, mais par manque de documentation et d’information.


Les tableaux que l’auteur a réalisés ont tous été dessinés avec le double objectif de répondre, au plus près, aux descriptions données dans les rituels anciens et aux illustrations trouvées dans les publications maçonniques. Pour chacun d’eux, l’auteur donne, autant que cela peut se faire, les sources utilisées.


Dans quelques cas, il a été amené à adopter quelques petites modifications, rendues indispensables par l’évolution de la Maçonnerie qui, depuis plus de deux cents ans, a subi quelques influences, notamment celle de la rechercher biblique, permettant un éclairage meilleur de sa doctrine.


Dans une seconde partie, un certain nombre de gravures illustrant des scènes tirées de la Bible sont présentées, mais discrètement « enrichies » de symboles et gestes Maçonniques qui, sans en dégrader le sens profond, font aux Maçons qui les distinguent de bien jolis clins d’œil.

 

TABLEAUX DE LOGE-  ANATOMIE DES TABLEAUX DE LOGE, sous leurs formes symboliques et allégoriques

Percy John HARVEY 

Edition  DERVY 

 2011

Le tableau de loge est une forme de description imagée du rituel du grade, dessinée sur le sol de la loge ou sur un tableau que l’on pose à terre lors des cérémonies. Il s’agit dans ce livre d’expliquer et de rétablir les relations entre les textes et les images.

 

Le tableau de loge, au-delà de sa complexité et de ses significations, est l’élément symbolique essentiel pour tous les rites maçonniques, c’est une sorte d’aide-mémoire qui rassemble mes symboles majeurs du grade. De manière plus technique, on peut ajouter que, par sa forme graphique, le Tableau de loge est une représentation synoptique de la loge.

 

Sa représentation permet de transformer le local ordinaire ou un temple maçonnique en une loge maçonnique. Sa seule présence, associée aux lumières du rite, autorise l’exercice des travaux de la loge. Sans ce tableau de loge, il ne peut y avoir de cérémonie. Il est donc indispensable et concerne tous les maçons et tous les rites.

 

La chaîne d’union se forme autour de la place centrale occupée par le Tableau de loge, et les circumambulations s’exécutent dans le sens solaire, également autour du centre. Au cours de son histoire le Tableau de loge est devenu une traduction imagée du Rituel du grade, ainsi qu’une forme d’aide-mémoire visuel, en rassemblant les symboles majeurs de son degré.

 

Dans sa forme élaborée et sous certains aspects, le Tableau de Loge a permis également de satisfaire le besoin de l’ancienne maçonnerie de rassembler de manière synthétique ou allégorique, les spécificités du Rite par des représentations picturales, peintes , écrites ou gravées.

Le tableau de loge est avant tout « un tableau » donnant toute sa place à l’image. Une citation de Confucius dit « Une image vaut mille mots » ; cependant réciproquement, le langage explicite et fait voir l’image. Ainsi, l’image et le texte se répondent mutuellement

Cet ouvrage développe les sujets suivants :

Le tableau de loge, son plan, ses représentations imagées – les débuts de la maçonnerie spéculative – les tableaux de loges primitifs – le temple de Salomon – la loge – l’environnement symbolique du Tableau de loge – le pavé mosaïque – les trois fenêtres – les trois piliers et les trois petites lumières – les éléments symboliques – les diverses personnalisations du Tableau de loge – symbolisme de la loge – les bijoux des bâtisseurs – les grades d’apprenti et de compagnon – le point dans le cercle – le grade de la maîtrise – le Rite Emulation – le Mandala et la Thangka – le jeu de la marelle – le parfait maçon – le Rite Ecossais Rectifié – les Tableaux de loge dans les divers grades – une iconographie riche de plus de 100 tableaux de loge -

 

TABLEAUX DE LOGE – LES TABLEAUX MYSTḖRIEUX DE LA MAÎTRISE – TROIS PAS VERS UNE RḖGḖNḖRATION SYMBOLIQUE

Percy John Harvey

Maison de Vie

2016

Par leurs figurations allégoriques, les Tableaux de Loge de la Maîtrise se distinguent de ceux du grade d’Apprenti et de Compagnon qui représentent la Loge décorée des représentations majeures du symbolisme du grade. Tandis que les Tableaux du 3e degré illustrent la légende d Hiram, par une répartition spatiale des éléments picturaux du récit, ordonnés selon une séquence temporelle à la manière d’un story-board moderne.

 

Cette monographie étudie maintenant l’anatomie symbolique des Tableaux de Loge de la Maîtrise en procédant par une dissection iconographique des principaux tableaux du 3e degré de manière à restituer leurs significations profondes.

 

Au sommaire de cet ouvrage :


1. Une illustration du projet initiatique
2. Evolution du tableau de la maîtrise
3. Les tableaux de loge du rite Ecossais et du rite Français


Les Tableaux de Loge du 3e degré au XVIIIe siècle  -  Les Tableaux de Loge du 3e degré des XIXe et XXe siècles


4. Les éléments symboliques des tableaux de la maîtrise : Les éléments symboliques clefs du grade     -    Les instruments du meurtre d Hiram


5. Les tableaux de loge du rite émulation : Le Tracing Board des trois grades  -  Le grade d’Apprenti  - Le grade de Compagnon - Le grade de Maître - Représentation allégorie des trois grades


6. Le tableau de la maîtrise du REAA, face au Tracing Board du rite émulation -   Les emprunts du REAA au symbolisme du Rite Émulation


7. La marche du Maître : Les Trois Pas Mystérieux et les Cinq Points Parfaits de la Maîtrise - La marche de l’entrée en Chambre du Milieu  - Les Trois Pas Mystérieux et les trois portes du Temple -  L’épreuve du cercueil  -  La Marche du Maître au Rite Émulation


8. Les anciens tableaux de la maîtrise, comme illustration de la légende d’Hiram


9. La réception au grade de Maître,  illustrée par les Tableaux de Loge -  Le Compagnon suspecté  -  Les Trois Pas de la Maîtrise -  La Substitution  -  Le complot  -  Le Meurtre  -  L’Ensevelissement  -  La recherche de la tombe  -  La poursuite de la recherche   -  La double inhumation d Hiram  -  Le Régulateur du Maçon


10. Autres tableaux de loges du 3e degré : Tapis de Loge du Régime Écossais Rectifié  -  Un Tableau de Loge « générique » pour les trois grades   -  Les Tableaux du 3e grade en perspective   -  Les Tableaux de Loge du Parfait Maçon   -   Autres Rites étrangers

Annexe A. Le mythe d’Œdipe
Annexe B. L’échelle et l’escalier, symboles d’ascension

 

TABLEAUX DE LOGE   -   MḖDITATIONS AUTOUR DU TABLEAU DE LOGE

Jacques Fontaine

Edition de la Hutte

2017

Et si la franc-maçonnerie était bien plus que ce que pensent les Frères et les Sœurs ? Et si les planches aux thèmes sociaux n'étaient que l'écume des choses ? Et si les réflexions sur les symboles, le rite et les mythes n'étaient que des corridors ? Se pourrait-il donc qu'au-delà des tenues, on découvre de vastes espaces métaphysiques ? Peu apparents mais resplendissants, dès que l'esprit les saisit. Imaginerait-on que sur la trame sociétale et symbolique, un ésotérisme puissant emplit l'espace de la pensée ? Peut-on, si tout cela est avéré, plonger ou voler dans la spiritualité la plus épurée et néanmoins bien tangible Le tableau construit une cosmogonie initiatique : Dans le temple maçonnique, le tableau délimite un espace sacralisé et détermine un temps initiatique. Le plus souvent, une toile peinte représente aujourd’hui le tableau. Sa mise en place au milieu du temple et au moyen d’un rituel précis inaugure chaque commencement du travail maçonnique et isole cette activité du monde profane.

Dans les premiers temps de la franc-maçonnerie, la présence d’un tableau de loge permettait de transformer n’importe quelle salle en temple maçonnique. La forme du tableau correspond à un rectangle posé sur le pavé mosaïque et appelé « carré long » par les maçons ; elle évoque bien sûr la loge elle-même. Dans le cas de tableaux tracés à la craie, ils sont effacés à la fin de la tenue. Le rituel construit, grâce au tableau, un temps anhistorique qui échappe donc au temps historique et un espace qui s’est progressivement sanctuarisé, puisque, dans la plupart des rites, on ne saurait aujourd’hui fouler le tapis de loge.

Les trois piliers qui entourent le tableau, surmontés très tôt de chandeliers, sont allumés de manière particulière lors de l’ouverture de la loge afin de rendre actif le tableau selon une logique analogue à celle de l’ouverture de la bouche des statues dans l’Égypte ancienne ou des panneaux de retable pendant un office religieux. Les officiers « réactivent » ainsi la lumière intérieure que chaque maçon reçoit lors de son initiation, et ils recréent en même temps symboliquement l’univers. Cependant, l’allumage rituel des chandeliers, au moyen de circumambulations, n’est pas attesté avant 1778.

Le tableau représente le temple de Salomon et les symboles de chaque grade : e manuscrit Cooke, et son iconographie est complétée aux XVIIe et XVIIIe siècles par des outils de construction et des éléments cosmiques comme l’étoile, les points cardinaux, le Soleil et la Lune.

Le tableau de loge représente aussi les autres symboles clés du grade maçonnique auquel se déroulent les « travaux », c’est-à-dire les échanges dans le temple. Il « fonctionne » ainsi comme un aide-mémoire, répertoire spécifique de ces symboles pour chacun des grades.

Pour s’approprier le tableau de loge, le maçon utilise implicitement la technique de l’art de la mémoire qui fait voyager le regard de symbole en symbole, selon un parcours précis. Ce système complexe est fondé sur l’idée qu’on se rappelle en général plus facilement ce que l’on voit que ce que l’on entend, et qu’il est utile de visualiser ce que l’on souhaite mémoriser. L’art de la mémoire repose sur la spatialisation architecturale des données et des idées à mémoriser. Les images peuvent ainsi être mentalement effacées et remplacées par d’autres pour les grades suivants. Cet art s’exprime surtout à la Renaissance, lorsque l’attrait pour la rhétorique va de pair avec l’intérêt accordé à l’hermétisme. La visualisation de ces images matérialise un véritable voyage intellectuel et initiatique : le regard se promène sur le tableau de loge, lieu de stockage des symboles qui donne à voir ce que le catéchisme maçonnique transcrit en questions-réponses.

Le secret du tableau est dans l'image : C’est pourquoi seuls les maçons initiés au grade considéré peuvent voir le tableau durant le temps de la tenue, se l’approprier et le comprendre selon une quête herméneutique qui les fait voyager de symbole en symbole, de signification en signification. Ces significations, que l’historien peut repérer et relever, sont en effet feuilletées et emboîtées les unes dans les autres selon le procédé de la mise en abyme et se complètent selon les grades. Ainsi, les colonnes Jakin et Boaz du temple de Salomon aux grades bleus deviennent les colonnes de Seth ou d’Hermès ou encore la colonne de marbre blanc abritant les secrets de la création au vingt et unième grade du rite écossais ancien et accepté (grade de noachite ou chevalier prussien). Les images, en apparence anodines et très simples, construisent souvent tout un système de renvois, d’un grade à l’autre, d’une cérémonie à l’autre, selon une grammaire à laquelle le maçon non attentif ou non accompagné n’a pratiquement pas accès. Le secret ou les secrets sont ainsi déposés dans l’image « chargée » de symboles et apte à mettre de la force en signes.

Les premiers tableaux de la maçonnerie spéculative connus datent du début des années 1740. Il reste quelques exemplaires anciens de tableaux de loge des trois premiers grades dits « bleus ». On peut citer ceux de Vienne, Dôle, La Charité-sur-Loire ou Sète. Les tableaux des hauts grades, au-delà du troisième grade, concernent peu de maçons et n’ont pratiquement pas été conservés, si ce n’est quelques séries extraordinaires, comme celles des tableaux des loges de Mons (Belgique) ou de Perpignan (France). En revanche, des recueils d’esquisses ou de dessins aquarellés anciens de ces tableaux sont dispersés dans des bibliothèques ; ils servaient d’aide-mémoire ou de projets de tableaux réels qui, pour certains, n’ont peut-être jamais existé concrètement. Chez les opératifs médiévaux, l’épure gravée ou « battue » sur une aire de la chambre aux traits (la pièce parfois construite sur un chantier pour abriter les épures), à l’aide de cordeaux colorés qui, pincés, vont imprimer un dessin sur le sol, préfigure peut-être le tableau.


Bien qu’il n’y ait aucun rapport direct entre eux, on a pu aussi comparer le tableau de loge aux mandalas tibétains. Comme eux, il comprend des portes orientées, des enceintes. Les mandalas comportent des cercles protecteurs de l’éther, de l’air, du feu, de l’eau, de la terre. Les moines tracent leur diagramme de base à l’aide de la règle et du compas. Des sables très fins de couleur sont disposés sur ce diagramme de manière à composer une cosmogonie très complexe qui propose une analogie entre l’homme et le cosmos selon le corps, la parole et l’esprit et sous la forme d’un palais.

Les auteurs des rituels maçonniques et des tableaux de loge puisent dans trois grands types de courants de pensée pour construire leur iconographie. Le premier courant, l’héritage opératif, est repérable par les outils des maçons de métier, à commencer par l’équerre et le compas, immédiatement visibles sur les images et, au contraire, très discrets ou absents dans les textes des rituels des hauts grades. Le deuxième courant, les influences religieuses, intéressent, selon les grades, l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Elles se déclinent de manière différenciée selon les époques : référence à Noé (noachisme), au mobilier du temple de Jérusalem et aux emblèmes religieux (trinitaires, jésuites…). L’image montre la particularité de certains emprunts ou au contraire se présente comme une copie quasi systématique de pièces iconographiques religieuses de l’époque, tels les faire-part de décès, les vignettes de dévotion, les illustrations des livres de piété ou d’histoire religieuse. Le troisième courant, les sources ésotériques, peuvent être illustrées à titre d’exemple par l’importance de l’imagerie alchimique dans la construction d’un répertoire de motifs, géométriques ou figuratifs. On peut retrouver le « montage » d’emprunts réalisés auprès de l’iconographie alchimique et recyclés dans le symbolisme maçonnique à travers l’exemple d’un tableau de loge de chevalier du Soleil, futur vingt-huitième grade du rite écossais ancien et accepté. Les tableaux présentent également tout un bestiaire où dominent les oiseaux (aigle, pélican, phénix) mais où l’on retrouve aussi des animaux plus inattendus, comme le singe (Thot) ou les lions. Planètes et métaux, ainsi que Soleil et Lune, marquent tout autant l’iconographie des tableaux que l’équerre et le compas. Les recueils d’emblèmes, l’héraldique proposent encore d’autres gisements de sources d’inspiration pour les illustrateurs de tableaux. La recherche historique tente actuellement de pointer systématiquement ce type de sources, l’ésotérisme des emprunts redoublant leur caractère secret

L’iconographie des tableaux de loge fixe des motifs qui ont parfois disparu des rituels et en propose une sorte d’archéologie-échographie. Ainsi, les motifs de l’angélologie, des signes magiques et/ou religieux restent fi par les images des tableaux qui se répondent les unes aux autres et invitent à de véritables voyages dans les significations. L’iconographie ancienne transforme, souligne et sélectionne en fait des moments essentiels des rituels maçonniques et invite à les lire autrement. Le regard de l’historien porté sur les tableaux est un regard « substitué » précieux qui doit cependant rester modeste. S’il peut aider à saisir une dimension importante de l’iconographie des tableaux de loge, l’étude de ces derniers renvoie plus que jamais à une lecture pluridisciplinaire, historique, symbolique, religieuse et philosophique. Ces regards croisés ne sauraient, de toute manière, épuiser les significations de la réception de ces tableaux par les maçons du XVIIIe siècle, c’est-à-dire en particulier leur dimension initiatique, car « le livret ne contient jamais l’opéra », et, de ce théâtre, nous ne voyons que le décor.

Au sommaire de cet ouvrage :  Le mandala de la sagesse, l’introspection   -   le carré long  de l’identité  -  La spiritualité, les questions existentielles   -  La méditation sur le UN  -  La perception de l’illusion du monde  -    L’étoile du sens de la vie   -  Le chemin du mandala de la sagesse   -  le pentacle de la loge  -  Le cercle de la fraternité   -  Le rayonnement sociétal   -  La juste place   -   Le partenariat   -   les 7 principe du Kybalion ( mentalisme, correspondance, vibration, polarité, rythme, causalité et genre)    -   La disponibilité   -

 

TABLEAUX DE LOGE EXPLIQUḖS AUX TROIS PREMIERS DEGRḖS DE LA FRANC-MAÇONNERIE

 Julian Rees

Edition Dervy

 2016

Le tableau de loge, planche tracée ou à tracer dans certains rites, notamment anglo-saxons, fut d’abord un simple tracé sur le sol des temples maçonniques avant que la codification et l’art donnent naissance aux superbes tableaux que nous connaissons aujourd’hui.

 

La trace tient une place essentielle dans la construction de l’identité et de la singularité des êtres humains. Dans le domaine maçonnique la trace inscrite dans le tableau de loge présente pour le moins trois dimensions, morale, sociale et spirituelle. Dans son introduction, Julian Rees rappelle que « les maçons étaient particulièrement attentifs au fait que les symboles qu’ils dessinaient sur le sol de la loge ne soient pas vus par le monde profane ».

 

Si, aujourd’hui, ces symboles sont accessibles à tous, les langages qu’ils véhiculent nécessitent toujours un apprentissage. C’est d’ailleurs le rôle des instructeurs au cours des réunions d’apprenti, de compagnon ou de maître, d’expliquer cette symbolique, mais cet ouvrage est là  comme une balise afin de nous donner plus d’informations, des directions diverses et variées, car la maçonnerie depuis trois siècles  nous a donnée de multiples tableaux de loge, selon les rites, les lieux, les sensibilités sociales et politiques, chacun des tableaux ayant sa vérité et sa symbolique du moment

 

« La Franc-maçonnerie, déclare l’auteur, vise à changer en symboles et en allégories ce que les mots seuls ne sauraient restituer. Et l’image nous offre une manière d’utiliser nos propres perceptions pour décoder le message. Les tableaux de loge que certains appellent aussi « planches tracées » sont précisément là pour ça – après avoir originellement eu pour fonction de permettre le tracé du plan d’un édifice, ils se sont transformés en moyen pour nous d’exposer et de transmettre un message, et donc d’en tirer profit. » Ce message est plurivalent, ce qui garantit sa dynamique et sa puissance génératrice de changements.

 

Julian Rees part d’une analyse des composés des trois tableaux de loge de la maçonnerie bleue symbolique du rite Emulation Ainsi, éléments du tableau, forme de la loge, ornements, bijoux ou mobilier, joyaux mobiles, joyaux inamovibles, pierre parfaite, piliers, autel, échelle de Jacob tous représentés sur le tableau du premier degré sont étudiés en leurs fonctions respectives. Puis, il remonte le temps pour cerner brièvement l’histoire de leur développement et les variantes qui furent adoptées. Enfin, il s’intéresse à d’autres tableaux de loges, certains inattendus, d’autres inscrits dans une culture précise, égyptienne par exemple, ou sous une perspective différente. L’ensemble, très documenté et superbement illustré, met en évidence un art du tableau de loge. Peu à peu la dimension artistique est venue se mêler à la dimension initiatique non seulement pour la beauté mais pour la profondeur. Les artistes, en s’affranchissant de la linéarité du trait, ont donné vie d’une manière parfois surprenante aux tableaux de loges pour faire de la rencontre avec ces derniers une expérience spirituelle immédiate.

 

Ce que nous voyons sur le tableau de loge est ce que nous pouvons concevoir et « imaginer » à partir d’un schéma. La notion même du schéma est en rapport direct avec le grand dessein divin tracé par le compas dont il n’est qu’une vision limitée à la hauteur de notre ouverture d’esprit. Le grand dessein du principe et du Verbe devient donc le grand dessin. C’est ainsi que chacun des trois grades possède son tableau signature d’un état intérieur. Ils nous racontent  trois états déclinés du grand dessein. Ces trois états sont perceptibles en fonction de trois états d’âme. Nous pouvons dire qu'il existe une relation d'âme entre notre état de vivant et notre état de percevant.

 

Cette ouverture graduelle de notre perception va être animée par un état âme qui doit aboutir à un état d’esprit. C’est là que nous retrouvons liés dans un processus graduel le corps, l’âme et l’esprit. L’état de superposition des trois composantes de l’être donne à l’initié son avancement sur le chemin de l’éveil. En rassemblant ce qui est épars, il tentera la superposition parfaite sur un axe commun des trois éléments constitutifs. Symboliquement et dans la voie maçonnique, il aura « réalisé » son Être en trouvant le centre de lui-même.

 

S’agissant d’une progression graduelle,  l’état intérieur du franc-maçon et en relation causale avec les limites du diagramme « la table à tracer ». Quel est ce grand dessein, devenu dessin tracé, sinon la volonté, le logos se traduisant par le rayon premier perçant les ténèbres ? Nous abordons de manière simplifiée les principes de base de la métaphysique, et de ce qui la défini au-delà du simple aspect concret.

 

Le tableau de loge nous parle en effet de l’état de manifestation du monde soit d’une possibilité concrète et visible d'embrasser de ce qui ne l’est pas et qui s’appelle l’essence du monde. Cette essence est la source de l’état substantiel, autrement dit dans une mesure plus concrète on dira que la matière (substance) est une déclinaison concrète de l’esprit (essence). C’est ce que le maçon détermine clairement dans le travail de la forme harmonieuse,  le travail sur la pierre cubique à pointe permettra d’approfondir cet aperçu entre la matière et l’esprit ou entre la substance et l’essence.

 

Cette observation nous mène tout droit à la constatation que le rite maçonnique célèbre le lien indéfectible et traditionnel de la matière et de l’esprit, souligné par l’entrecroisement de l’équerre et du compas. L’imago mundi des trois tableaux des trois points de vue fonction des trois axes nous renvoie à l’élaboration pour chaque maçon de sa propre vision du grand schéma de l’univers. Cet exercice se fera à l’aune de la raison, mais dans une dimension différente de celle dictée par les préjugés temporaires. C'est pour s'abstraire de la contrainte occasionnelle ou sociale que le franc-maçon ira chercher sa raison et son raisonnement dans le mythe. On ne devra pas perdre de vue que l’homme ne peut s’humaniser sans une pensée haute, qui tente de se détacher de la contingence en tentant de remonter à la source de l'histoire et des cycles. Cette tabula universalis du pavé mosaïque va donc supporter la « manifestation » par le traçage au compas et à la règle d’une image du monde par le Grand Architecte De l’Univers. Nous y retrouverons le cycle et la ligne, le temps et l’intemporel. Et dans tous les cas, le Principe y figure, caché derrière un symbole.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Tableau au premier degré – sa forme, ses ornements, ses bijoux mobiles et inamovibles – la pierre parfaite  - les trois piliers  - l’autel  -  l’échelle de Jacob

Tableau au 2e degré : L’âge des lumières  - les deux colonnes  -  l’escalier tournant  -  ascension  -  l’allégorie de l’escalier  -  les 5 ordres d’architecture   -  les 7 sciences ou arts libéraux  -

Tableau au 3e degré : les éléments du tableau  -  decodage  -  la mort d’Hiram   -  une exhortation  -  percer le voile  -  l’histoire traditionnelle  - 

Explications diverses : Premiers concepteurs  -  une nouvelle étoile se lève  -  d’autres tableaux  -  les tableaux de loge hors de la Grande Loge Unie d’Angleterre   - 

 

TABLEAUX DE LOGE. - VOYAGES DANS LES TABLEAUX DE LOGE

Dominique  JARDIN

Edition  Jean Cyrille Godefroy

 2011

Pour la première fois, un ouvrage dévoile au public un ensemble de tableaux de loges maçonniques du XVIIIe siècle, appartenant aux grandes bibliothèques et collections publiques et privées, en particulier celles des différentes obédiences françaises et européennes. Ces tableaux déroulés au milieu du Temple maçonnique selon un rituel spécifique, sont au cœur du travail des francs-maçons. Parce qu’ils représentent en image les symboles de tous les grades et des principaux rites et qu’ils empruntent leurs éléments aux différents courants ésotériques, religieux et opératifs, leur étude permet de comprendre le symbolisme maçonnique et ses origines.

 

Les tableaux des trois premiers grades sont parfois connus mais ceux des hauts grades, au-delà de la maîtrise, restent pour la plupart inédits. Ce livre, qui les révèle, permet au maçon contemporain d’approfondir sa formation et sa réflexion en travaillant sur des images authentiques du XVIIIe siècle confrontées avec les textes des rituels de la même époque. Des clefs historiques précises sont données ici pour décrypter chaque grade de manière rigoureuse. La riche iconographie présentée offre un support pédagogique inédit et efficace qui renouvelle notre regard sur l’ésotérisme et le symbolisme maçonnique.

 

Au sommaire de cet ouvrage l’auteur nous présente :

Sacralisation de l’espace et du temps par le tableau de loge – la maçonnerie bleue – la construction du Temple de Salomon – les tableaux de loge des 3 premiers degrés – les motifs cosmogoniques – l’organisation de la loge en fonction des tableaux – les grades dit de vengeance du 4e au 11e grade du REAA – le tableau du 1e ordre du Rite Français -  les tableaux du RER – les grades de construction du 12e au 14e grade du REAA – 2e ordre du RF et tableaux du 4e grade du RER – La maçonnerie chevaleresque, les ateliers capitulaire et la reconstruction du Temple – du 15e au 18e grade du REAA – 3e ordre du RF – 2e et 3e tableaux du 4e grade du RER – Les grands mystères et les grades blancs- du 18e au 30e grade du REAA – 4e tableau du 4e grade du RER – les grades dit blancs ou administratifs : 31e, 32e, 33e, - sources des tableaux et des rituels – Du regard substitué au regard retrouvé

 

tableau de loge & le plan d’œuvre                  -    N°  26

François aries

LA MAISON DE VIE

 2008

Peut-on réellement construire le temple maçonnique sans tracer un Tableau de Loge « sur un sol pur et blanc », selon l’enseignement traditionnel ?


Quelle est la vraie nature de ce Tableau de Loge, quelle est la signification des symboles dont il est porteur, pourquoi est-il relié à « un carré long aperçu dans la pénombre » ?


Cet ouvrage associe le Tableau de Loge de la Franc-Maçonnerie initiatique au Plan d’Œuvre que doit tracer le Vénérable Maître afin d’unir le ciel à la terre.


Par la convergence du regard des Frères, vers le Tableau de Loge, source de lumière, s’ouvre un chemin initiatique que retrace ce livre.

 

TABLEAUX DE LOGE - lecture des tableaux de loge au rite Écossais

Henri tort nougues

EDITION TREDANIEL

 1999

Nul assurément n’était plus qualifié que l’Ancien Grand Maître de la Grande Loge de France, Henri Tort – Nouguès pour mettre en lumière par le tracé des différents Tableaux de Loge, la raison d’être et les traits fondamentaux du symbolisme maçonnique. Le choix des Tableaux de Loge comme moyen d’approche du symbolisme et comme itinéraire d’une réflexion sur le sujet est particulièrement opportun.

Transfiguration de la pensée en vue de passer du chaos à l’ordre, le Tableau au grade d’Apprenti traduit la nécessité d’un effort de construction de soi-même. La glorification du travail justifie au degré suivant, le début d’un rayonnement symbolisé par l’Etoile. Il restait à donner à cette quête une dimension métaphysique.

 

Henri Tort-Nouguès en trace les contours. Sa belle et forte culture lui permet de montrer comment les symboles du Tableau au grade de Maître se conjuguent avec la pensée de ceux qui, de Socrate à Valéry en passant par Montaigne, Bossuet, Baudelaire et bien d’autres se sont interrogés sur la condition humaine.

 

« David donna à son fils Salomon le plan du vestibule et de ses bâtiments, des magasins, des chambres hautes, des salles intérieures et de la pièce du propitiatoire… Tout cela est dans un écrit de la main de YHVH, qui m’a fait comprendre tous les travaux de ce plan ». I Chro. 28,11.19

 

On trace le tableau de loge pour rappeler aux apprentis les outils et leur rôle dans la construction de la loge ? rôle ayant valeur didactique et morale ? certes c’est vrai mais ce ne l’est que partiellement, le rôle du Tableau de loge étant ailleurs mais pour en comprendre la véritable signification il faut se rapporter aux sources de la Bible (Vétéro et Néotestamentaire) qui est le seul cadre dans lequel se meut le Franc-maçon et en dehors duquel le champ sémantique des symboles est caduc et insignifiant.

Tout d’abord Ezéchiel. 4,1 : « Toi, fils d’homme, prends pour toi une brique. Donne-la en face de toi et grave sur elle une ville : Yerouchalayim (la ville des deux paix) ».

La brique sert dans cet exemple de support matériel au tracé symbolique du plan de Jérusalem, la « Ville des deux paix » (paix avec soi, et paix avec autrui). Cet usage remonte aux pratiques mésopotamiennes et on la retrouve avec les temples chaldéens (Daniel. 5,5.25). Lorsque les paroles de ces derniers versets furent adressées vers 593-592 au prêtre Ezéchiel, celui-ci se trouvait alors déporté en Mésopotamie (Ez. 1,3). Or l’ordre de tracer le plan de la ville de Jérusalem (Ez. 4,1) ainsi que celui du temple de Jérusalem (Ez. 43,10-12) semble être un emprunt à la culture mésopo­tamienne. Nous avons tous en mémoire l’exemple de la sculpture dénommée « l’architecte au plan » et repré­sentant Goudéa, le prince sumérien de Lagash (vers 2100 avant notre ère), tenant sur ses genoux le plan d’un temple qu’il avait fait cons­truire. Il semble donc qu’Ezéchiel reçut l’ordre de tracer le plan du temple de Jérusalem à travers cet exemple culturel offert par la culture mésopotamienne. Ez. 4,1 et Ez. 43,10-12 nous renseignent sur l’origine géographique probable (la Mésopotamie) de la tradition des diagrammes symboliques. Cette tradition millénaire resurgit en franc-maçonnerie au XVIII° siècle sous la forme des tableaux de loge et il serait important de savoir pourquoi et Qui en conçut l’usage car les pratiques compagnonniques ne comprenaient pas de tracé de tableaux mais faisaient usages simplement de marques lapidaires.

 

Lorsqu’Ezéchiel reçut l’ordre de tracer le plan du temple de Jérusalem sous les yeux des israélites, il se trouvait alors lui-même en vision à l’intérieur de ce temple (Ez. 40). Or le fait qu’un diagramme tracé au sol représente le plan d’un temple n’est propre ni à la Mésopotamie ni à Israël et son usage est universel. On le retrouve dans les yantras de l’hindouisme et dans les mandalas du bouddhisme tantrique. C’est pourquoi lorsque la Bible fit mention du diagramme d’Ézéchiel repré­sentant le temple de Jérusalem, elle ne rapportait pas seulement un fait particulier, elle faisait en outre mémoire d’un principe universel né dans la Mésopotamie de l’antiquité, principe selon lequel les diagram­mes symboliques furent issus de l’architecture symbolique, laquelle semble être née dans l’Égypte et dans la Mésopotamie d’il y a cinq mille ans, les diagrammes symboliques étant la simple reproduction, sur une surface plane, du plan du temple construit en trois dimensions.

 

En conclusion provisoire nous pouvons donc dire que le tableau de loge n’a de sens que pour rappeler le Temple de Salomon et sa destruction par les romains. Le rôle des Francs-maçons est de le rebâtir à la fois en esprit et en vérité. Mais si le temple de Salomon est à l’origine du tableau de loge (par ses deux colonnes et son escalier à Sept marches) c’est aussi parce qu’il incarne à son tour le plan divin tel que nous le voyons au travers du cosmos. Que doit-on retenir de ce plan divin sinon les principes qu’il incarne, principes que seule une philosophie de la nature peut nous aider à recouvrer en dehors de la Loi morale inscrite en nous et qui ne nécessite pas d’instruction particulière.

 

Le rôle de l’effacement du tableau : Ce rôle est tout aussi important que son tracé et voyons en les raisons … En premier lieu son effacement est là pour nous rappeler qu’ici-bas tout est éphémère et que l’ordre constitué ne dure qu’un temps et qu’il peut être détruit in ictu oculi, c’est à dire en un clin d’œil. Au début de cet exposé nous avons vu la correspondance struc­turale entre le plan du temple de Salomon et la séquence du premier récit biblique de création du monde (les 7 marches). En conséquence dessiner le tableau de loge reproduit à notre échelle humaine un analogon du pouvoir du Créateur. Il résulte de la concordance symbo­lique entre le temple (représenté par le tableau de loge) et le premier récit biblique de création que l’effacement rituel du tableau de loge à la fin de chaque tenue symbolise ainsi le pouvoir toujours effectif du chaos et sa lutte constante avec l’ordre de l’univers. Tel Sisyphe poussant son rocher l’ordre est toujours à recréer et la tâche jamais achevée.

 

Hypothèse sur l’origine des tableaux de loge : Le plus ancien connu date de 1727 soit avec la nouvelle maçonnerie qui efface et remplace sine die l’ancienne maçonnerie. On a aucune trace de tableau loge avant et il convient de se s’interroger sur son apparition coïncidant avec la création hégémonique de la Grande Loge de Londres dominée par les newtoniens. Avant tout il ne faut pas confondre le tracé du tableau de loge qui est d’essence salomonique avec les différents tracés compagnonniques qui sont le plus souvent des marques ou des clés (recensées dans le travail de Franz Rziha). Ces clés sont une sorte d’alphabet initiatique mais rien de tout cela ici. Pourtant un homme qui se trouve à l’arrière-plan de cette nouvelle maçonnerie a passé son temps à dessiner toutes sortes de diagrammes et d’ébauches de Temple : Sir Isaac Newton. On sait aussi que ce sont ses proches – et c’est peu dire pour certains – tel Théophile Désaguliers – qui furent les grands maitres de la nouvelle Grande loge; ce sont eux qui ont non seulement rédigé les constitutions mais aussi organisé les nouveaux rituels.

 

C’est la publication, dans le numéro de mars 1755 du Scots magazine, d’un rituel écossais du Mot de maçon de 1727. On relève dans ce rituel une première mention du tracé, à la craie et sur le sol de la loge, des trois marches sur lesquelles l’apprenti accomplit en direction du maître de la loge ses trois pas rituels, les pieds en forme d’équerre, tout en saluant trois fois l’assemblée de la loge. Il s’agit là, comme l’indiquent les textes postérieurs, des marches extérieures du temple de Salomon (en 1696 l’Édimbourg situait la loge dans le porche du temple de Salomon) qu’il revient à l’apprenti de gravir les pieds en forme d’équerre en référence à la croix de Jésus de Nazareth dont il reproduit la passion avant sa mise en croix. Le rituel de la Confession d’un maçon présentait donc le tracé de ce qui deviendra plus tard le tableau de loge, ainsi que les trois pas rituels en forme d’équerre sur ce tracé, comme un véritable service liturgique qui montre que pour les maçons de cette époque le tracé symbolique au sol et le rite des trois pas en forme d’équerre qui l’accompagnait composaient ensemble une liturgie ana­logue et complémentaire au sacrement dominical de la dernière cène .

 

TAROT ET FRANC-MAÇONNERIE

Thomas Grison

Edition Maison de vie

2017

Si on prend comme référence le tarot d’Oswald Wirth, il se rapproche dans son architecture du tarot dit « de Marseille », ou tarot Grimaud du nom de l’éditeur qui l’a rendu populaire. Le tarot n’a pas été créé à Marseille, mais il se trouve qu’au début du 20e siècle, quand ce jeu de cartes s’est ouvert au plus grand nombre, la référence a été le tarot édité à Marseille qui est devenu par extension tarot de Marseille. Il existe des centaines de tarots très différents, tous plus ou moins inspirés les uns des autres, comme le Tarot Jungien - Wang, le Tarot Bohémien - Papus, Le tarot Visconti-Sforza qui est le plus ancien connu (XVe siècle), le Tarot Charles VI (Nord Italie XVe siècle) etc. L’artiste S. Dali a présenté son propre tarot.

 

De manière certaine, on retrouve le tarot dans les cours des princes italiens au XVe siècle et notamment dans celle des Visconti-Sforza. Puis il fait son apparition à la cour du roi de France. Mais cela n’était pour eux qu’un jeu de cartes, le tarot qui est encore pratiqué aujourd’hui. Cela fait partie de l’anecdote, car la richesse du tarot est ailleurs. De tout temps les plus grands chercheurs hermétiques s’y sont intéressés. Eliphas Lévis écrit : « nous croyons que le tarot est l’ouvrage d’Hermès (Thot). C’est la clef de voûte de tout édifice des sciences occultes. Il existait avant Moïse et les prophètes et G. Postel le nomme la Genèse d’Hénoch » (Dogme et rituel de la haute magie- Eliphas Lévis).Bien plus qu’un livre sacré, le tarot représente le résumé de la somme des traditions primordiales. Le tarot n’est pas une invention mais bien une transmission ancestrale. Comme toujours dans un tel cas, il n’est pas possible de connaître la source de cette tradition. Qui l’a utilisé pour la première fois ? Quand ? Où ? À toutes ces questions, il nous est impossible de répondre. Nous pouvons cependant trouver des indices pour nous guider.

 

Premièrement, par la façon de nommer ce jeu : TAROT ou TARO. « L’Enchiridion du pape Léon III forme en Grec le mot TARO ; en latin Rota (roue), en hébreu Torah (livre sacré). On y retrouve les 4 hiéroglyphes du Tarot soit l’épée (J), le denier (O), le bâton (T), la coupe (A) = JOTA. Taro = Dieu, Rota = Vie ou Roue, Tora = Livre sacré. En Egyptien : Tar = voie ; Ro = Royale ; Taro = Voie Royale. » (Numérologie et kabbale – Eliphas Levis). Prenons cela comme des indices sur l’origine du tarot. Il prend racine dans les traditions égyptiennes, grecques et Hébraïques. Le Tarot est-il d’origine égyptienne ? Il fait en partie référence au livre sacré de Thot, qui sera reprise par Hermès Trismégiste sous l’appellation Corpus Hermeticum. Le dieu Thoth, selon la croyance égyptienne, fut identifié à Hermès par les Grecs.

 

Autre indice, le terme arcane dont le Larousse donne la définition suivante : « arcane : n, m ; toute opération hermétique dont le secret ne doit être connu que des seuls initiés ». Comme je l’ai dit précédemment, rien n’est moins sûr en ce qui concerne l’origine. Cependant, en considérant que les traditions successives ont repris les références précédentes, tel un gâteau de mille-feuille, si la dernière couche semble la plus aboutie, la première couche a délimité sa forme et permet au gâteau de tenir debout…

 

Comment transmettre au mieux un secret ? En le rendant illisible aux non-initiés. Je ne peux pas m’empêcher de comparer les cartes du tarot divinatoire avec le tableau de loge des temples maçonniques, tous les francs-maçons savent que le secret réside dans le fait que, même s’ils sont dévoilés aux profanes, les tableaux de loge ne peuvent pas être entièrement compris car il faut avoir vécu l’initiation, vivre le rituel, pour en expliquer le sens et l’essence. Il en est de même pour le tarot qui possède un savoir qui se transmet.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le Bateleur, grand initiateur  -  Implications christique du parcours initiatique   -   Soleil et lune et leurs implications alchimiques   -  La voie droite, chemin d’accès à la lumière   -  La lumière, but de l’oeuvre et finalité de l’ordre  -   De l’équerre au compas   -   La voie alchimique, glorification du travail  -   Les vertus cardinales   -  Le Centre, siège de la sacralité  -   Le Pendu et le dépouillement des métaux   -  La mort comme moyen d’éveil   -   Rassembler ce qui est épars   -   Le Mat, ni nu ni vêtu   -    L’étoile, l’homme en Dieu et Dieu dans l’Homme   -   Fermeture des travaux   -  Les 22 lames du Tarot de Marseille  -

 

temple de salomon et diagrammes symboliques

Patrick negrier

Edition Ivoire- Clair

 2004

Enquête très approfondie des tableaux de loge et des catéchismes de 1724 à 1730. Avec des commentaires sur Jésus, sur la résurrection et la Passion et comment cette passion donne la version allégorique de maître Hiram.


Cette quête ontologique contribue à révéler l’activité philosophique et symbolique de la Franc-maçonnerie spéculative de 1717 à 1745.
Des menhirs aux ziggourats de Mésopotamie, des pyramides d'Egypte à la fête des tentes de la Bible, du labyrinthe de Dédale aux temples grecs et romains, de la Ka’ba de La Mecque aux églises chrétiennes du Moyen Âge, Patrick Négrier nous offre un panorama complet des espaces sacrés créés au cours des siècles par les hommes, en analysant leur organisation et leur structure symbolique.


Le "temple" est donc entendu ici au sens le plus large, comme "centre du monde", distribuant l'espace entre les sphères du sacré et du profane, et comme construction figurant le parcours initiatique de l'homme. Mais une place privilégiée est faite au Temple de Salomon, archétype du Lieu sacré repris comme modèle dans toute la civilisation judéo-chrétienne, et dont la franc-maçonnerie utilise encore aujourd'hui la symbolique.

Cet ouvrage est une exégèse symbolique des descriptions bibliques du temple de Salomon. Ce temple, construit à Jérusalem il y aura bientôt 3000 ans, reprenait plusieurs éléments de l'architecture des temples égyptiens du nouvel empire. Patrick Négrier met ici en lumière ces différents emprunts architecturaux d'Israël à l'Egypte, qui éclairent la symbolique cosmique du temple de Salomon.
 
Ce temple fut plusieurs fois détruit, mais sa signification est éternelle. Sa structure et les objets de culte qu'il contenait symbolisaient des aspects essentiels de la réalité, ainsi que de nombreux éléments de sagesse. Les Pères de l'Eglise ont relativement peu commenté le symbolisme du temple, qui semble constituer un thème propre à la Qabbale et à la tradition maçonnique, qui dès 1696 identifia la loge au parvis du temple de Salomon, et évoque la figure du temple dans de très nombreux grades de ses différents rites ou régimes.


Ce commentaire méthodique, riche et précis sur la symbolique et sur le symbolisme du temple de Salomon, éclaire aussi le sens de nombreux passages de l'Ecriture sainte relatifs à la typologie du temple, en même temps qu'il ouvre une voie nouvelle à l'exégèse symbolique de la Bible.

 

Le temple de Salomon, œuvre révélée, est conçu comme une représentation du cosmos. Tout univers prend naissance en son centre, il s’étend à partir d’un point central qui en est le nombril (on trouve des explications similaires dans le Rig Véda X, 149, chez les hébreux, etc.). Une représentation du Cosmos sur la terre, un lieu, un centre autour duquel s’organise le cosmos, parce que rien ne peut se faire, rien ne peut commencer sans une orientation préalable. Rappelons-nous que jusqu’ici, l’Arche de l’Alliance qui contenait les secondes tables de la Loi était abrité sous une tente, un mode d’être nomade. Le peuple juif en avait alors terminé avec le nomadisme. Une orientation suppose l’acquisition d’un point fixe. Ce sera le Temple de Salomon. Le Temple est donc à la fois une représentation du cosmos et en même temps le centre du monde.

Le premier espace du temple est l’Oulam, il correspond à une vie Exotériquement tournée vers le Seigneur, on peut le comparer au Narthex de nos cathédrales (qu’on appelle aussi Galilée).

Le Temple possède 3 étages, probablement installés en une sorte de déambulatoire pourvu de chambres destinées sans doute aux prêtres et aux magasins. Cet étagement n’est pas sans nous rappeler les 3 niveaux de l‘Arche de Noé (Genèse 6, 16). Les 3 étages du Temple comme ceux de l’Arche de Noé évoquent la stèle dressée par Jacob au lieu qu’il a nommé Bethel (la Maison de Dieu), suite au songe qu’il fit d’une échelle immense dressée vers le ciel (Genèse 28, 11/13), d’où montaient et descendaient des anges (messagers) et au sommet de laquelle se trouvait Dieu.
 
Cette échelle est l’axe du monde. L'endroit où Jacob s'est arrêté pour la nuit était le Mont Moriah, le futur emplacement du Temple de Jérusalem. L'échelle représente un pont entre le Ciel et la Terre. On peut interpréter, dans l’approche chrétienne, le fait que les anges de Dieu montent et descendent comme un échange perpétuel entre le Ciel et la Terre par l’intermédiaire de Christ. Jésus, le Fils de l’Homme, est alors l’échelle dans sa force de médiation entre Dieu et les hommes.

 

tous les rituels de la grande loge d’Écosse

Jean solis

Edition de la  HUTTE

 2007

Cet ouvrage reprend, en français et pour la première fois, les rituels Standard et Modern, ainsi que les cérémonies particulières d’installation, dédicace, consécration de loge et de temple, de célébration funèbre, de dédicace de vêture, de Bible… au sein de l’obédience maçonnique qui, mieux que nulle autre, véhicule l’héritage vivant le plus authentique de la franc-maçonnique des origines.


Constituée en 1736 sur bases d’un Ordre des maçons aux contours incertains – mais avec des loges dont certaines travaillent encore aujourd’hui depuis le XVIème siècle au moins –, la Grande Loge d’ Écosse comprend des ateliers qui pratiquent dans les faits quatre (et même cinq !) degrés de maçonnerie dans la plus pure régularité et la reconnaissance incontestable des puissances maçonniques mondiales qui n’en reconnaissent que trois…


On trouvera dans ces pages des cérémonies étranges pour qui n’est pas habitué à la pure maçonnerie des Anciens : nombreuses lectures de l’Ancien Testament, bénédictions, chants de cantiques, presbytériens ou anglicans, dédicaces des éléments rituels, des lieux de réunion ou des Bibles d’autel… et, bien sûr, le fameux degré de Marque, complément indispensable du second degré de la vraie maçonnerie héritée du Métier.
Les divers rituels et gestuelles du standard d’Écosse y sont bien explicités.

 

tradition alchimique & tradition maçonnique

Guy piau

Edition DÉTRAD

 2005

Le rite écossais ancien et accepté qui constitue, au sein de la Franc-maçonnerie moderne, une voie spirituelle éminente, n’a pas émergé d’un désert. Il est le fruit d’une lente maturation. Même si les traces historiques de cette maturation sont souvent inexistantes, les idées que le rite écossais ancien et accepté expose, renvoient à d’authentiques sources initiatiques traditionnelles dont la transmission essentiellement orale et le caractère secret des modes opératoires font que nous n’en connaissons que les aspects d’apparence et les influences supposées.


Ces traditions, orphiques, éleusiniennes, hermétiques et autres, expriment les mêmes idées avec des mots différents et exaltent la même quête spirituelle. Elles se distinguent, certes, les unes des autres, mais ne s’opposent pas. La connaissance que nous pouvons en avoir, aussi parcellaire qu’elle puisse être parfois, est essentielle pour donner à la démarche initiatique du Maître Maçon sa pleine valeur.


Après une présentation et une analyse des éléments symboliques que l’on peut trouver dans les anciennes traditions, selon les relations que des auteurs les ayant connues et pratiquées en ont fait et des liens établis entre ces traditions et l’alchimie, l’auteur s’attache à mettre en parallèle le symbolisme alchimique et le symbolisme maçonnique. Puis il développe une lecture alchimique des 1er et 2ème degrés du rite écossais ancien et accepté

.
Y sont développés :

 

Pythagore, Hermès, Déméter, la transmutation, le Mutus Liber, les Templiers, le REAA, le chaos et les ténèbres, les 4 éléments, les colonnes du Temple, Schibboleth et Tubalcaïn, N. Flamel, notre Dame de Paris, la caverne, l’aigle bicéphale.

 

tradition initiatique et franc-maçonnerie chrÈtienne Tome II

Pierre stables

Edition tredaniel

 1995

Dans ce 2ème tome l’auteur débute par la reprise du lien, décrit dans le premier tome, entre la Franc-maçonnerie et la chevalerie. On y  explique que les légendes de Mélusine sont les expressions de deux conceptions opposées de la spiritualité ésotérique dans la caste guerrière, à partir du moment où une partie de celle-ci, issue elle aussi de la chevalerie primitive, se trouve imprégnée de la Kabbale des ésotéristes de Provence.

 

La connaissance des rites notamment au Rite Ecossais Rectifié se fait par une explication et une remise en ordre du symbole de la Cène mystique, puis l’étude se poursuit avec les grades descendant du 4e au 1e, c’est à dite celui de Maître écossais de saint André vers l’apprenti.

 

Cet ouvrage n’a pas d’autres buts que celui de la spiritualité, la profusion de documents qui nous est présenté a pour but d’étayer une spiritualité chrétienne épurée et qui se cherche à travers des doctrines diverses, dont celle de la Kabbale, représentant toute une mentalité et un passé de l’humanité dont le christianisme a hérité.

L’étude du Rite Ecossais Rectifié est la base de cet ouvrage.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

Etude d’une légende concernant la transmission ésotérique de France en Angleterre   -   la cène mystique de l’ordre intérieur suisse   -   la vraie joie   -  du paon, du phénix et du pélican   -   résumé de la légende d’Hiram   -   réflexions sur le rituel de maître écossais de Saint-André  -   prologue à l’étude d’un monument funéraire  -  étude d’un monument maçonnique   -   L’homme de désir   -  Réflexions sur la Saint-Jean d’été d’après la tradition chrétienne dite à tort exotérique   -   commémoration de Saint-Jean Baptiste   -  la saint jean d’été et d’hiver   -  du cube au cercle ou de saint Luc à sainte Cécile   - 

Réflexions sur l’appellation de « Grand Architecte de l’Univers » concernant le Dieu créateur   -  de l’étoile Flamboyante au triangle Suprême placé à l’orient   -  Phaleg   -  le symbolisme des lieux de culte religieux et celui du Temple maçonnique    -  Connais-toi toi-même   -  le tapis des loges d’apprentis, de compagnons et de Maîtres   -  

Interprétation de divers documents concernant : le nombre 42  -  le songe de Poliphile  -   la légende dorée   -  Saint Barthélémy   -   René Guénon et la locution « transmission initiatique »    -    hermétisme chrétien et tantrisme   -  la Sainte Trinité   -  le 3e œil frontal dans l’hermétisme chrétien   -   Robert Fludd   -   la création du monde dans diverses traditions   -  le bouddhisme tibétain   -   émanation    -    la libération et le salut dans l’ancien et le nouveau Testament   -  la décapitation   -  la Toison d’or   - 

 

TRAVAUX DU SOUVERAIN CHAPITRE EN SES QUATRE ORDRES

 

A L’Orient

 2002

Rédigé par le souverain chapitre métropolitain à l’Orient de Paris – 1786 – -

Reproduction scrupuleuse des rituels des 4 Ordres utilisés en 1786 -

 

trente trois histoires des degrÉs, du rite Écossais ancien et acceptÉ en France

J.P. bayard

Edition IVOIRE – CLAIR

 2004

À Paris, en octobre 1804, le comte de Grasse-Tilly créé le Suprême Conseil des trente-trois degrés de l’Écossisme. Deux siècles plus tard, le Rite Écossais Ancien et Accepté a continué de prospérer pour devenir le rite le plus pratiqué dans le monde maçonnique. Basé sur un rite de 25 degrés, le Rite de Perfection, qui lui-même reposait sur la création de la Grande Loge de Londres de 1717. Son histoire est jalonnée par les Constitutions de 1723, celles de Bordeaux de 1762 puis les Grandes Constitutions de Berlin de 1786, révisées par le Convent de Lausanne en 1875.


Jean-Pierre Bayard, tout en rappelant ces sources, présente divers autres apports, à son sens trop soumis, comme ceux du druidisme, de la Rose-Croix de 1614 et, bien entendu, du Compagnonnage, il revient sur la rivalité entre Protestants et Catholiques, insiste sur l’influence de l’Université d’Oxford et, montrant les différences entre les rituels anglais et français, il émet la possibilité de l’existence d’un courant maçonnique spécifiquement français.

En dehors des valeurs numériques basées sur l’unité et la triade, l’auteur par un système comparatif montre que les symboles maçonniques ont même expression que ceux de toutes les autres traditions, que leur apport spirituel puisé dans les valeurs les plus authentiques, peut apporter un réel secours à notre civilisation qui perd la notion de la fraternité, de l’humanisme et du sacré.

 

thuilleur des 33 degrÉs de l’Écossisme

delaulnaye

D’AUJOURD’HUI

 1985

Ce texte très rare et très recherché, ce « rituel », a été publié pour la première fois en 1813. La présente édition est celle de 1821, corrigée et augmentée. L’ouvrage n’a pas été réédité depuis.

 

Les légendes maçonniques ayant été prises dans la Bible, les mots sacrés, de passe, d’attouchement, de reconnaissance furent presque tous tirés du Livre Saint, et, par conséquent, de la langue hébraïque.

 

L’auteur se proposait de lutter contre les altérations et les interprétations inexactes, espérant « acquérir ainsi quelque droit à la reconnaissance des maçons » en les aidant à savoir ce qu’ils disaient et pourquoi ils le disaient.

 

traditions & symboles. CYCLE D’ÉTUDE AYANT TRAIT A L’INITIATION

 

LE CERCLE DE LUMIÈRE

 1992

Très belles études sur 12 grands thèmes spirituels et philosophiques. Dans chaque thème y sont développés les grands symboles de chaque tradition.
 

o Initiation
o La voie
o Les trois grandes voies monothéistes
o La voie judaïque
o La voie chrétienne
o La voie islamique

o Les civilisations disparues
o La grande tradition chinoise
o La tradition indienne et ses dérives
o La tradition bouddhique
o Animisme et chamanisme
o Les points communs, les différences

 

tradition maçonnique – le rite ancien & acceptÉ

Guy piau

 Edition  VÉGA

 2001

La Franc-maçonnerie n’a de sens et d’avenir que si elle demeure dans les voies de sa tradition initiale qui sont d’ordre spirituel et initiatique et affirme les deux concepts fondamentaux qui la rendent singulière et exemplaire : le Volume de la Loi Sacrée et le Grand Architecte de l’Univers, Principe Créateur.


La diabolisation constante du secret maçonnique par des forces obscures et malveillantes qui agissent sur les esprits faibles, fait obligation à tout Franc-maçon de signifier ce qu’est ce « secret ». Il n’est rien d’autre que le passage que l’adepte (l’initié) effectue, par un douloureux labeur sur lui-même, de la connaissance exotérique à la connaissance ésotérique, seule voie d’accès à l’état de pureté originelle, ainsi que l’enseigne la tradition alchimique.


Une reconnaissance, voire une renaissance de l’alchimie, sont de nature à illuminer la nouvelle ère de spiritualité à laquelle aspirent les hommes de notre temps en quête d’amour et d’espérance.

 

TUBALCAÏNHEPHAÏSTOS  -  FORGERONS  DIVINS  ET  HÉROS  CIVILISATEURS 

DIVERS  AUTEURS

ARCADIA

 2006

Tubalcaïn, fils de Lamech et de Cilla dans la mythologie hébraïque, devient Héphaïstos chez les grecs et s’appelle Vulcain chez les romains. Son parcours est à peu près identique, il est boiteux, ce qui le rend grand initié (blessure initiatique), il est le gardien des forges et de la Terre-mère.


En Franc-maçonnerie Tubalcaïn est un mot de passe au 1e, au 2e ou au 3e degré suivant le rite, lui donnant accès au degré suivant ou tout simplement lui permettant d’assister au degré présent.

Au rite Ecossais rectifié le mot de passe Tubalcaïn, fut remplacé en 1785 par Phaleg (l’architecte de la tour de Babel). Willermoz a demandé ce remplacement car à ses yeux Tubalcaïn représentait les métaux, emblèmes des vices, alors que Phaleg symbolisait l’humilité dont cet architecte a du faire preuve après son orgueil démesuré dans la construction de la tour de Babel.

Pour certains Tubalcaïn représente l’union et la réconciliation d’Abel et de Caïn. Il serait également le maître des matériaux sous terre et orfèvre en armes et autres outils de fer, cuivre et airain, les dieux font appel à lui pour forger, et la F.M en fait un second Hiram, on lui prête même d’avoir construit les deux colonnes J et B. Le rituel dit que Tubalcaïn représente la possession du monde. Zeus ayant très mal à la tête n’hésite pas à lui demander de lui extirper le mal en lui ouvrant le crâne d’un coup de hache, ce qui fut fait, sorti alors de la tête de Zeus Athéna, la déesse de la sagesse avec la chouette sur l’épaule.

 

Tubalcaïn est « Le Passeur » d’une vie à une autre vie, « l’Initiateur » qui accompagne l’apprentie puis la compagnonne vers le dépouillement, et la transformation vers la re-naissance. Il fait passer de la grotte / chambre de réflexion, symboles de la mort et de la vie, de la descente en soi, à l’espace sacré qu’est le Temple. C’est donc dans l’ombre de la chambre de réflexion que nous nous dirigeons vers la lumière du feu de la forge : symbole de notre Temple, creuset d’initiation et de transmutation. Pour cette transformation, cette métamorphose, le forgeron débarrasse le métal de ses scories pour lui donner une nouvelle identité, il est l’Alchimiste qui maîtrise l’art de la transmutation et en ce sens il est celui qui permet le passage d’un état à un autre, une nouvelle création. De même, Ptah, dieu funéraire égyptien, est celui qui, après la pesée de l’âme du défunt, s’occupe de la renaissance de son âme dans la vie d’après la mort.

 

Le forgeron est un personnage craint et respecté ; craint parce qu’il a le pouvoir de transformer la matière et de maîtriser le feu, et respecté car les instruments créés rendent son activité nécessaire à tous. Mais ce passeur, ce forgeron qui brise les métaux et les jette au feu en transpirant, en peinant parfois pour les unifier à nouveau, n’est-il pas finalement aussi une représentation de nous-même, de notre propre cheminement et de notre conscience tendue vers un idéal qui nous transcende? Le travail de purification peut s’avérer éprouvant. Notre imperfection, notre infirmité même de profane boiteuse, nous avons pu la mesurer lors de l’initiation.

Lors de la cérémonie de réception, la néophyte effectue ses voyages en titubant, elle est elle-même « boiteuse », car elle a un pied nu.

 

Tubalcaïn ne serait-il pas alors le condensé symbolique de notre démarche maçonnique nous donnant à la fois ce vers quoi tendre et les outils pour y parvenir. Tubalcaïn est un des premiers à transformer la matière en respectant les lois de la nature et non par un quelconque dogme ou par la magie des Dieux. C’est par son propre travail et sa propre création, c’est son intelligence qui le guide. Les métaux sont extraits de la terre, ils passent d’un état brut à un état purifié, et leur forme est renouvelée en passant par la souffrance, la mort, la transformation et la renaissance en outil, bijou, arme, ou autre matériel. Travail de force difficile pour faire d’une matière brute un outil très utile dans la vie quotidienne, ou un objet d’Art, les forgerons étaient indispensables dans les villages. Ce travail de métallurgiste tel qu’il est compris dans Tubalcaïn, nécessite l’emploi du feu afin de parvenir à la fusion qui permet de séparer le métal pur de tous les autres matériaux, chacun ayant un point de fusion différent, et d’écarter ainsi toutes les scories qui l’entourent.

 

La fusion est le passage d’un corps solide à l’état liquide. Séparer, purifier, puis, réunir ce qui est épars pour obtenir un nouveau produit, (Ou un nouvel Etre) Ce travail de métallurgiste est à rapprocher du travail que doit faire l’Apprenti. Ainsi on retrouve dans l’initiation les différents éléments : Le forgeron extrait de la Terre, la matière première, Il utilise le marteau (ou maillet) pour dominer la matière, Le feu permet de chauffer les minerais pour diriger la fusion. L’air active la puissance du feu pour modeler le métal. L’eau, élément passif permet à la matière transformée, de conserver sa forme en refroidissant la pièce. Le forgeron domine les feux de l’enfer dans sa forge. L’initié doit dominer les feux de la passion pour éviter sa destruction, tout est dans la mesure. C’est ainsi que le travail va progresser pour devenir son œuvre. L’œuvre au noir : du métal brut, de la mort apparente de la matière. L’œuvre au rouge : action du feu sur les métaux, symbole de l’embrasement des passions humaines. L’œuvre au blanc : Métal purifié, unifié, transmué en sa forme nouvelle.

 

En F\M\, l’Art de travailler les métaux crée la Beauté, intérieure et extérieure, et lorsque nous nous assimilons à Tubalcaïn, c’est de notre œuvre personnelle qu’il s’agit. Les métaux ont aussi leur symbolique. Tubalcaïn, nous dit la Genèse, travaillait l’airain et le fer. Souvenons-nous que les colonnes du Temple de Salomon étaient en airain.           

                                                            

- L’airain (alliance de différents métaux dont le cuivre forme la base) est le symbole du jugement divin, d’un jugement capable de percevoir et de définir le Mal.

- Le fer est le symbole de la servitude, de l’attachement à la matérialité, et de l’immanence c'est-à-dire : le non Etre : état de celui qui n’existe que par identification à un autre.

 

Tubalcaïn n’a pas accès aux métaux nobles comme l’argent ou l’or. Il travaille à partir du réel de sa vie profane avec ses aspects positifs et négatifs. Comme nous il est capable du pire comme du meilleur.

 

- L’argent est le symbole de la grâce, de la rectification, de la rédemption.

- L’or représente ce qui est divin, il est symbole d’immortalité et de transcendance (contraire de l’Immanence).

 

En maçonnerie les métaux représentent les préoccupations matérielles, le monde profane. La« confusion » de Tubalcaïn est donc bien son « imperfection ». Cependant, le travail qu’il conduit est un préalable à tout accès à la Connaissance. Nous-mêmes sommes souvent engluées dans la confusion de notre être, nous essayons de sortir de nous, de nous comprendre, de faire le tri de l’intime, de l’authentique et de ce qui relève du comportement social, de l’apparence. Il nous est bien difficile d’accéder à notre Etre profond. Le travail de l’airain, le travail sur le jugement ouvre les portes de la justice. Le travail du fer, le combat contre l’Immanence renvoie à la recherche de la Vérité.

La recherche de la Vérité et de la Justice sont des composantes essentielles de l’état de conscience qui siège au cœur de l’homme. Nous ne sommes pas des dieux. Sans renier nos aspirations à nous élever, il faut «raison garder », rester humble, apprendre à connaître nos limites et à trouver le juste équilibre entre les choses. On comprend mieux alors pourquoi le nom de Tubalcaïn signifie « possession du monde », mais de quel monde si ce n’est notre monde intérieur qui permet ensuite avec force d’affirmer notre identité et nos convictions pour construire un monde de beauté.

 

La manière dont Tubalcain domine le feu est la confirmation de cette hypothèse. Les métaux que nous laissons à la porte du Tem\, ce n’est pas notre passé entier, mais tout ce qui alourdit notre liberté de penser, notre capacité à ressentir, à vivre notre réception, physiquement et moralement. Les métaux que l’on nous restitue, parce que les voyages ont eu lieu, ont été transmués, puisqu’ils servent à faire le bien, ce qui est notre but. EN FM on est reçu et on nous donne les moyens de nous initier. L’Apprenti est le forgeron de son devenir : au premier grade, il doit utiliser les quatre éléments pour travailler sur ses métaux Puis compagnon : au deuxième grade il perfectionnera son travail avec sagesse, force et beauté Enfin, Maitre : au troisième grade il rencontrera Hiram et ses mauvais compagnons et devra poursuivre son œuvre. Tubalcaïn, désigné comme le premier forgeron, le premier de la lignée des fondeurs dans laquelle s’inscrira Hiram, le transformateur des minerais et des métaux, travaillant dans les profondeurs de la terre, accède au rang de maître du feu, celui qui exploite l’énergie primitive libérée, la chaleur et la puissance de l’action.

 

Au sommaire de cet ouvrage :



Mircea Eliade nous brosse un tableau de ces forgerons mythiques à travers les diverses civilisations et traditions, il est en Inde avec ces orfèvres qui forgent des bijoux, en Afrique où ces forgerons jouissent d’un immense prestige, ils sont craint car maniant les 4 éléments ils sont des demi dieux et parlent avec les grands dieux, ils forgent des armes, des outils pour la cuisine, des bijoux, des protections, des décorations, ils sont considéré comme des magiciens.

Chez les Dogons ils sont Forgerons-célestes héros-religieux-médiums-chamans-. En règle générale dans toute l’Afrique les forgerons ont une aura extraordinaire, ils font peur, sont craint et respectés, le royaume souterrain est leur domaine, ainsi ils ont accès à tous les minerais et sont les gardiens du seuil initiatique. Dans la mythologie scandinave il est représenté par Thor, le dieu au marteau, qui forge les armes, les hommes et les âmes.


Régis Blanchet nous dévoile les mystères et secrets des forgerons et nous fait découvrir un mythe fondamental (Tubalcaïn) qui illustre le passage de la spiritualité agraire à la spiritualité artisanale, c'est-à-dire la transmission ou transition d’Abel à Caïn.


G. Jackson développe Tubalcaïn comme mot de passe, avec cette logique spéculative et les divers changements que les rituels maçonniques ont subi depuis 280 ans.


Livres référence : Mystères et secrets des forgerons de Régis Blanchet édition du Prieuré   -    Forgerons et alchimistes de Mircea Eliade édition Flammarion

 

TUILEUR  GÉNÉRAL DE LA F \ M \ Manuel de l’initié

J/M/ RAGON

DELETES

 2000

Après les tuileurs de VUILLAUME et de DELAULNAYE, ce tuileur de 1861 est le plus complet car il comprend les tuileurs des rites français et R.E.A.A. ceux en 90° du rite de MISRAÏM. Le tuileur d’adoption et la maçonnerie des Dames, le rituel d’York et la maçonnerie forestière, la nomenclature des différents grades et de plus de 1 400 grades.


Indispensable dans sa bibliothèque.

 

thuilleur – rite Écossais ancien & acceptÉ & rite moderne

Le Comte Alexandre Auguste de grasse – tilly

SUPREME CONSEIL

 2003

Il s’agit d’un fac-similé du manuscrit du Grand Commandeur Alexandre Auguste de GRASSE-TILLY, 33ème, illustré de nombreuses planches et de dessins gouachés.


Cet ouvrage inédit constitue une des plus belles pièces des archives du Suprême Conseil pour la France qui le publie à l’occasion du bicentenaire de la fondation du Rite Écossais Ancien et accepté sur le continent européen.

 

tu trouveras la pierre cachÉe : catholique et f. m. rÉunis par la magie du rituel

Jacques de Saint André

Edition a. lefeuvre

 1979

Une enquête sur les débuts de la F. M. et son histoire quelques documents intéressants. Les obédiences et des rituels anciens. Les rapports entre la Franc-maçonnerie et les catholiques, rapports difficiles mais on trouve aussi des moments et des endroits où la compréhension, la tolérance et la volonté de s’entendre existe avec cette idée d’aplanir les ressentiments et les fausses idées. Tu trouveras la pierre cachée, est cachée derrière le sigle VITRIOL, à nous de rechercher l’idée derrière le symbole

 

Le mot V.I.T.R.I.O.L.U.M.  se lit pour la première fois au 13e siècle, dans le Grand Albert (écrit par un Pseudo-Albert le Grand). Selon Eugène Canseliet, le vitriol a pour synonymes le « lion vert » (chez Ripley), « l’émeraude des sages ».


« Le vitriol ordinaire, c’est-à-dire le sulfate de fer ou couperose du commerce, ne doit pas être confondu avec le vitriol des philosophes, lors même que Basile Valentin en eût fourni le procédé très simple de fabrication, qui consiste, sans plus, à calciner deux parties égales de soufre et de fer en limaille, et à mettre le sulfure obtenu en digestion, au sein de l’eau de pluie. Le Rosaire des philosophes – Rosarium Philosophorum – le premier, établit la différence. »


Les alchimistes donnent au terme « V.I.T.R.I.O.L.U.M. » une signification ésotérique, en l’interprétant comme un acronyme de « Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem ».


Traduction : « Visite l’Intérieur de la Terre, et en Rectifiant tu Trouveras la Pierre Cachée qui est la vraie médecine ».

 

Le premier à le signaler est, semble-t-il, Gérard Dorn, un disciple de Paracelse, dans Congeries paracelsicae chemiae de transmutationibus metallorum,  L’idée prend corps chez Basile Valentin ; des gravures en ce sens se trouvent dans l’édition 1653 de l’Azoth de Basile Valentin (paru en 1624). On trouve l’emblème chez Johann Neithold Aureum Vellus; oder Güldenes Vleiss, Frankfurt (1733), mais, avant, sur le frontispice de l’édition de 1613 de La Toyson d’Or par Salomon Trismosin.

Dans son Testament (1651), Basile Valentin écrit ceci : « Le Vitriol est un notable et important minéral auquel nul autre, dans la nature, ne saurait être comparé, et cela parce que le Vitriol se familiarise avec tous les métaux plus que toutes les autres choses ; il leur est très prochainement allié, puisque, de tous les métaux, l’on peut faire un vitriol ou cristal ; car le vitriol et le cristal ne sont reconnus que pour une seule et même chose… Car, bien que tous les métaux et minéraux soient doués de grandes vertus, celui-ci néanmoins, savoir le Vitriol, est seul suffisant pour en tirer et faire la bénite pierre [philosophale], ce que nul autre au monde ne pourrait accomplir seul à son imitation. »


Pierre-Jean Fabre, médecin et alchimiste de Castelnaudary, dans son Abrégé des secrets chymiques (1636) lit dans « vitriol » l’anagramme « l’or y vit ».

1 U

une certaine idÉe de la franc-maçonnerie

Alain bernheim

Edition  DERVY

 2008

Trois grands thèmes sont développés dans ce livre :

• La Franc-maçonnerie obédientielle s’est organisée en Angleterre. Elle est devenue un Ordre initiatique avec l’apparition en France des premières instructions de langue française qui soulignent la nécessité de chercher la lumière et le rôle des Maîtres pour la répandre.

• Initier, c’est transformer et faire renaître. Tel est le rôle des rites maçonniques dans les loges symboliques. Mais ils ne sont efficaces que si celui à qui l’initiation est conférée possède un don particulier, « s’il comprend bien l’Art ». Le langage de la Franc-maçonnerie est celui des symboles. Ils ne doivent pas faire l’objet de commentaires car ils sont destinés à être montrés et transmis, non à être expliqués. Chacun en fait l’usage qu’il peut.

• Au milieu du XVIIIème siècle les Irlandais introduisent la notion selon laquelle les Trois Grandes Lumières de la Franc-maçonnerie seraient le Volume de la Loi Sacrée, l’équerre et le compas, alors que les plus anciennes instructions maçonniques connues, en anglais comme en français, attribuaient ce rôle à la lune, au soleil et au Maître de la loge. C’est alors qu’un certain ton, plus voisin des églises que des chantiers, est apparu dans les rituels.

Sa connaissance incomparable des sources obscures de la Franc-maçonnerie fait des travaux d’Alain Bernheim une référence indispensable pour les historiens.

Il fait siens les mots de Pierre Chevallier : « Le rôle de l’historien n’est ni de condamner les uns, ni d’acquitter les autres. L’historien, contrairement à une opinion reçue, n’a pas à juger, mais à expliquer et à faire comprendre ».

C’est ce que fait tout au long de ce magnifique travail Alain BERNHEIM.


Il y parle de la loge Quatuor Coronati, de Daruty, de la régularité, de la reconnaissance, des « Landmarks », de la Tolérance, des rites et des rituels maçonniques, des constitutions d’Anderson, des rapports entre l’Angleterre, l’Irlande et l’Écosse, la Genèse de la première grande loge de France, le discours de Ramsay, Morin et sa patente, le manuscrit Francken, les historiens de la Grande Loge Suisse de Genèse, l’Allemagne et son histoire maçonnique, Oswald Wirth, Corneloup, Charles Riandey, le Père Riquet, Baylot, les divers couvents, Marius Lepage, René Guilly et les petits et grands secrets de la Franc-maçonnerie mondiale.

 

Un super livre qui fera date dans l’histoire de la Franc-maçonnerie.

 

UN TABLEAU DE LOGE FḖMININ   -  

 Mathilde  Fontaine

Edition  Maison de Vie

 2016

C’est un véritable tableau de loge féminin qui est ici étudié de manière approfondie par l’auteure. Il montre Marie, en tant qu’incarnation de la Sagesse, entourée de différents symboles, notamment la cité céleste, un puits, des arbres, des fleurs et des étoiles. Ces symboles correspondent aux différents noms donnés à Marie dans les Écritures et les litanies de Lorette. Pris dans leur ensemble, ils forment une totalité et permettent de cheminer vers la Sagesse

 

Les Litanies de la Vierge Marie ou les Litanies de Lorette ("Litaniae Lauretanae " en latin) énumèrent toutes les qualités religieuses de la Sainte Vierge Marie sous la forme d'une longue série d'invocations. Les Litanies de la Sainte Vierge Marie sont principalement récitées ou chantées au mois d'octobre lors du Rosaire. En procession, le Prêtre entonne le verset et les fidèles chantent le répons. Vous trouverez ci-après les Litanies de la Sainte Vierge Marie en français et en latin.

 

Petit historique de la Franc-maçonnerie féminine : La Franc maçonnerie moderne trouve son origine en Angleterre, dans une coutume dénommée « acceptation » qui consistait à recevoir, dans un cercle de Maçons opératifs, en qualité de membres honoraires, des personnes étrangères au Métier. Au fil des années, avec le déclin des loges opératives, ces maçons "acceptés" privilégient le travail sur les idées plutôt que celui sur la construction matérielle.

En 1717, 4 loges se réunissent pour former la Grande Loge de Londres constituant ainsi l’ébauche de la maçonnerie obédientielle moderne. En 1723, deux pasteurs, James Anderson et Jean-Théophile Désaguliers, rédigent des Constitutions fondatrices qui se démarquent définitivement de la lignée opérative même si elles sont formellement calquées sur les anciennes constitutions de métier, les "Old Charges". Cette Nouvelle Grande Loge a des liens avec la Royal Society et les milieux newtoniens.

 

L'ambition y est affirmée de dépasser les antagonismes religieux qui ont déchiré les pays, en posant des principes de :

• liberté de conscience,

•de tolérance

•et de foi en la capacité de l'être humain à se transformer et à transformer le monde. (Les francs-maçons ne sont obligés à aucune autre religion que celle sur laquelle tous les hommes sont d’accord, laissant à chacun ses propres opinions, ils s’engagent à être des hommes de bien et loyaux ou des hommes d’honneur et de probité)

 

Bien que progressistes pour l'époque, ces constitutions ne font aucune place aux femmes et leur effet perdure : l'histoire de la Franc-maçonnerie féminine s'inscrit, comme celle de l'ensemble des femmes, dans une démarche de lutte pour l'indépendance et l'autonomie. Leur accession à une démarche maçonnique indépendante représente une grande aventure de plus de deux siècles.

 

Les loges d'Adoption sous l'ancien régime : 1726 est la date couramment admise pour l’arrivée de la Franc-maçonnerie en France. La mixité est une habitude de la société française où depuis près d’un siècle fleurit une culture des salons conduite par des Dames de renom telle Madame de Rambouillet ou Mademoiselle de Scudéry. Aussi un certain nombre de femmes sont-elles « tout naturellement » associées à ce mouvement qui leur permet de mettre en œuvre leurs aspirations à l’égalité aux côtés d’hommes qui partagent avec elles l’espoir d’un monde plus juste et plus vertueux 

 

 Qu’est-ce qu’une « Loge d’adoption ? » Il s’agit du nom donné aux premières loges où des femmes sont reçues « Franches maçonnes » Elles sont fréquentées la plupart du temps par des femmes de la haute société : aristocratie, noblesse de robe, haute bourgeoisie. C’est une minorité, instruite et cultivée, qui trouve un écho à ses aspirations dans ce mouvement novateur et généreux. Dans les rituels de « Maçonnerie des femmes » des loges d’adoption, dont le plus ancien manuscrit est daté de 1761, tous les grades et fonctions sont désignés au féminin. La Franc maçonnerie exclusivement féminine moderne a gardé cette habitude. Tout au long du 18ème siècle, un très grand nombre de loges d’adoption naissent en France, tant à Paris que dans les villes militaires parlementaires et portuaires de province. Il s’en ouvre également dans les grandes capitales en Europe et jusque dans les colonies. Ces loges, créées au côté des loges masculines, suivent comme elles, les circuits des échanges commerciaux et des conquêtes de territoire. La plus ancienne est peut-être  la loge de «Juste» à La Haye, elle se réunit au moins durant quelques mois en 1751.  En France, on note la présence de femmes dans les loges avant 1750 ; par exemple, à Bordeaux, dans la loge « L’Anglaise », où il se disait, en 1746, que des « Loges de Franches-Maçonnes dite des Sœurs de l’Adoption » se tenaient en ville et à Brioude dans la loge « Saint Julien » où quatre femmes ont été initiées en 1747 .

 

Le « Grand Orient de France » constitué en obédience reconnaît les loges d'adoption le 10 juin 1774. Il les place sous son gouvernement, en codifiant leur existence et en leur donnant un statut, il impose notamment que les loges portent le même nom que la loge masculine aux côtés de laquelle elles fonctionnent.

 

La loge d’adoption « La Candeur », créée en 1775, est très active. Sa notoriété est considérable. Elle entretient une vaste correspondance avec les loges d’Europe et des colonies. Elle est bientôt présidée par la Duchesse de Bourbon, Sœur du Duc de Chartres et Grand Maître du Grand Orient, qui est aussi Grande Maîtresse de toutes les Loges d’Adoption de France. La Révolution puis l’Empire avec le Code Napoléon et le XVIIIème siècle, peu favorable aux femmes, viennent cependant perturber toutes ces belles aspirations.

 

• Les loges d'Adoption sous l'Empire : Après la tourmente révolutionnaire, la Maçonnerie d'Adoption comme toute la Franc-maçonnerie française se reconstitue : elle reprend en 1798. Les loges d’adoption sont à nouveau florissantes durant tout l’Empire autour de quelques figures illustres, telles Joséphine de Beauharnais et Caroline Bonaparte. On voit fleurir des loges Sainte Joséphine et Sainte Caroline. L’impératrice Joséphine est alors Grande Maîtresse des Loges d’Adoption Régulières de France.   Les loges ne retrouveront néanmoins jamais l'importance et le lustre qu'elles avaient auparavant.  Le Code Civil ayant renforcé le caractère subordonné de la position des femmes,  elles perdent leur esprit novateur et égalitaire.  Les discours se voient surchargés d’éléments moralisateurs. On s’éloigne des figures allégoriques du 18ème siècle qui stimulaient le désir de perfectionnement, le travail sur soi et l’aspiration à accéder à la vertu afin de bâtir un monde meilleur. Les loges semblent disparaître dans la dernière partie du siècle sans être pour autant abolies.

 

• La Maçonnerie d'Adoption au 20ème siècle : A la fin du 19éme siècle, pour toutes les obédiences, la question de l’initiation des femmes est un sujet brûlant. Pour l’immense majorité des Francs-maçons respectueux des principes édictés par les Constitutions d’Anderson, l’initiation des femmes selon le même rituel qu’eux, la présence de femmes comme membres ordinaires de loges masculines est clairement inacceptable. Des femmes particulièrement combatives et militantes (dont Maria Deraismes et Madeleine Pelletier) réclament l’entrée des temples masculins et une initiation absolument identique à celle des hommes. Un 1er résultat est obtenu après l’initiation de Maria Deraismes, le 14 janvier 1882 par la Loge « Les Libres Penseurs » du Pecq, qui sera autonome pendant quelques mois. La loge-obédience « Le Droit Humain » est constituée en 1893.

 

A la Grande Loge Symbolique Ecossaise (GLSE), Obédience créée en 1880, en réaction à l’autoritarisme du Suprême Conseil Ecossais de France et dont l’existence s’achèvera en 1911, la mixité est établie à partir de 1901. Madeleine Pelletier et Louise Michel y sont initiées.    La Grande Loge de France (GLDF) pour sa part redonne vigueur à la tradition du 18ème siècle. Dès 1901, des loges d’adoption y sont constituées. Elles pratiquent un rituel repris de celui du 18ème siècle et sont sous la responsabilité de la loge masculine du même nom. Le 29 mai 1901 a lieu la 1ère tenue de la 1ère loge ainsi créée, « Le Libre Examen », à ce jour, toujours loge n°1 de la Grande Loge Féminine de France ; Une 2ème loge, initialement créée à la Grande Loge Symbolique Ecossaise, « La Nouvelle Jérusalem » est intégrée à la Grande Loge de France et la loge d’adoption sera installée le 31 mai 1907. C’est maintenant la loge n°2 de la GLFF.

 

Malgré le conflit mondial du début du siècle qui en ralentit la progression, la Franc-maçonnerie féminine s'affirme.  L’idée d’indépendance émerge dès 1921. Neuf nouvelles loges d'adoption sont créées de juillet 1923 à décembre 1936, ce qui porte à 11 le nombre total de créations en ce début de siècle et à plus de 300, le nombre de sœurs initiées. Citons dans l'ordre chronologique : « La Tolérance », à Périgueux, « Union et Bienfaisance », à Paris, « Babeuf et Condorcet » à St Quentin, le « Général Peigné », « Minerve », « La Philosophie Sociale », « Thébah », « la République Sociale » à Paris et « l'Olivier Ecossais »au Havre. Ces loges à l’importance longtemps occultée mais dont l’ouverture des Archives Russes ne permet plus qu’elles soient négligées, regroupent des femmes qui sont portées par un ardent désir d’affranchissement et par la volonté de changer les rapports homme/femme, non seulement dans la cité, mais aussi dans la famille et dans le couple...

 

Véritable berceau des idées nouvelles durant presqu’un demi-siècle, elles sont des lieux privilégiés qui permettent aux sœurs de faire éclore leur identité féminine sans perdre la possibilité d’affirmer leur différence.

Une conscience collective maçonnique féminine se développe peu à peu.

 

En 1935, lors du Convent de la GLDF, les Frères décident, sans avoir consulté les Sœurs, de conférer aux loges d'adoption, l'autonomie la plus complète. Les Sœurs ne se sentant pas encore prêtes à assumer cette liberté et pressentant un cadeau empoisonné, décident, majoritairement, de maintenir le statu quo. Dès l'année suivante, le Congrès annuel des Loges d'Adoption, officieusement réuni chaque année par les sœurs depuis 1926 et toléré par les frères, devient enfin officiel.

 

Un « Grand Secrétariat » des loges d’Adoption est créé.    Une première présidente, Anne-Marie Pedeneau-Gentily est élue à l'unanimité. Les deux questions à l'étude des loges d'adoption sont "La femme et la liberté de pensée" et "Le redressement moral".  Le chemin vers l’indépendance est largement ouvert.  Hélas, la deuxième guerre mondiale va disperser les maçonnes ; beaucoup d'entre elles sont déportées comme leurs Frères maçons, d'autres s'illustrent dans la Résistance. Quelques jours après la Libération, pressées de reconstituer le chantier interrompu, les maçonnes décident de prendre leur destin en main.

 

Le Grand Secrétariat reprend ses activités et entreprend de constituer un "Comité de reconstruction" qui a la double mission de retrouver les Sœurs disséminées par la tourmente et de procéder à un examen de leur comportement pendant l'occupation. Le Comité de reconstruction, par la voix de trois sœurs Anne Marie Gentily, Suzanne Galland et Germain Rhéal, fait une demande officielle à la Grande Loge de France pour la réintégration de l'ensemble des loges d'adoption et la préparation de leur future organisation.

 

UNIVERSALITḖ -   BḖRESNIAK   -       le secret et le partage

Daniel bḖresniak

Edition Vega

 2003

Cacher et montrer sont les actions les plus indissociables qui régissent les relations humaines, et aussi feindre de cacher et feindre de montrer. La cité s’organise par la culture du secret. Le dominant est, en principe, plus et mieux informé que le dominé, le dominé croit que le dominant connait ce qui lui ignore, ou bien le dominé ignore qu’il est tel,  et, manipulé selon l’art, un certain savoir-faire, croit être lui-même un initié, qui dispose d’un secret, ou est perçu comme tel, se valorise en faisant savoir qu’il le détient et a le pouvoir de partager.

 

Et le secret est bien plus qu’une arme défensive-offensive utilisée, avec plus ou moins de bonheur, par les rivaux, les compétiteurs, les guerriers. Il est cela, la hache à deux tranchants qui pérennise le sens du labyrinthe de Cnossos (le palais des haches) et qui définit le hacker de notre temps, l’expert en informatique, tantôt pirate et tantôt corsaire, constructeur et destructeur de forteresse ; mais au plan de l’essentiel, le secret est l’indicible, par tous reconnu comme tel et repéré dans le mystère, ce qui reste à décrypter, à explorer, à éclaircir, pour maitriser la nature.

 

Le Sphinx attend le voyageur sur son chemin, il le défie en lui posant des questions énigmatiques, mais sans attendre de réponses, à la manière de Socrate, il tue ceux qui ne savent pas, qui n’ont pas de réponses, il meurt malgré tout quand la réponse est juste.

 

Au sommaire de ce  livre :

 

Montrer ? cacher, montrer   -   le roi ne veut pas convenir qu’il est nu   -   la déesse Métis   -   le secret   -   le jardin secret, le totalitarisme,  la mode et la transparence   -   le jardin  -  Raconte-moi une histoire   -   le spectacle   -   les pantins   -   le masque, l’automate et le décor   -   l’acrobate   -   le barbier d’Alexandrie   -    Héros et modèles exemplaires   -   l’idéologie du héros   -   la gloire et le mérite   -   le peuple, la référence suprême des idéologies totalitaires   -   Nous sommes tous des Marranes   -   les marranes historiques et leur secret   -   la marque des origines et l’apport de la pensée marrane   -  l’expérience du secret  -  le vrai et le recevable  -   le conte, l’enfance de l’art de parler vrai   -   le fantasme de la pureté   - l’ile, lieu paradisiaque perdu et retrouvé   -  Robinson Crusoé, le né deux fois et le souverain   -   les contes du devenir   -   la communication  -    l’affiche   -   le hacker   -     la censure interdit au citoyen de fermer sa porte    -  le secret et le mystère   -      penser et expérimenter le secret    -    ésotérisme, gnose et hermétisme    -   l’Académie platonicienne de Florence   -     l’occultisme    -   le secret de soi-même    -    le dévoilement, la transparence, le pouvoir et le silence   -     la peste émotionnelle   -    le dévoilement impossible du secret des secrets    -   faire parler le cadavre   -  Hamlet et la tragédie du dévoilement    -

 

UNIVERSALITḖ -   BḖRESNIAK    -        les intÉgrismes

Daniel bḖresniak

Edition CAP BÉART

 2004

Si l’intégrisme adopte des formes différentes : (politiques, religieuses ou économiques) il exprime toujours sectarisme, méfiance et peur de l’autre. Enfin, dans tous les cas il se nourrit de la même infernale trilogie : misère, contrainte et servitude.

 

Avec Les intégrismes, Daniel Béresniak décrypte, analyse et décortique un mode de pensée, origine et conséquence de nos peurs millénaires.  On distingue quatre niveaux dans l’expression de l’idéologie raciste. Il y a tout d’abord le stade de l’infraracisme qui s’extériorise sous forme de préjugés et d’opinions diffuses. L’étape suivante est celle d’une manifestation plus cohérente et systématique mais qui reste encore pour l’essentiel éclatée. Jusque-là, cela est insupportable mais pas encore trop inquiétant. Cela devient grave lorsque le racisme se concrétise sous la forme d’un mouvement politique structuré. Enfin, ultime forme, celle d’un Etat qui fonde son orientation sur des conceptions ouvertement racistes (tel encore récemment l’apartheid en Afrique du Sud).

 

 C’est loin d’être toujours aisé mais c’est possible ! Quelle double critique ? Il y a d’une part la critique de la religion, aussi bien ses textes « sacrés » que ses pratiques ou ses prophètes. Il y a aussi d’autre part la critique de l’intégrisme religieux, celui des diverses religions. Deux registres critiques qui peuvent buter sur les exigences de refus du racisme.

 La critique de la religion porte, d’un point de vue humaniste athée, soit contre la position de surplomb des religions soit contre ses positions idéologiques (le créationnisme par exemple). Il ne s’agit pas ici nécessairement d’une critique de ou des intégrismes. Une telle critique ne vise pas, pour un antiraciste, la personne même des croyants mais la position idéologique précise qu’ils défendent ou le comportement qu’ils adoptent. Critiquer un comportement ce n’est pas diminuer la personne elle-même.

Mais certaines critiques peuvent parfois « naviguer » dans l’infraracisme dans la mesure où elles peuvent englober des incertitudes qui peuvent apparaitre comme des préjugés ; mais fondamentalement elles n’ont pas vocation à stigmatiser les croyants. Tout humain, même cultivé, même scientifique, a des propos purement idéologiques. Disons que cette critique, pour partie infraraciste, n’est pas faite pour blesser bien qu’elle constitue souvent une riposte et que certains croyants n’apprécient pas forcément l’exercice qui pour eux s’apparente à de la diffamation.

En même temps, des croyants peuvent aussi abuser du terme diffamation pour empêcher toute critique de la religion, alors que les dites religions ne sont surtout pas neutres. Elles agissent, s’expriment, affichent des symboles qui évidemment ne sont pas neutres. Et, sauf totalitarisme, la critique doit normalement pouvoir s’exprimer. Mais il faut éviter le racisme. Façon de parler, d’écrire. Et là, certaines critiques de la religion peuvent basculer franchement dans le racisme. C’est le cas à chaque fois que la dite critique est non seulement très sévère mais aussi et surtout sert explicitement in fine à déconsidérer, rabaisser tous les croyants de cette religion.

- La critique de l’intégrisme.

 Daniel Béresniak  dans  cet  ouvrage   précise d’abord quelques termes comme intégrisme, fondamentalisme, secte, tradition, monde moderne, etc. avant d’étudier l’intégrisme catholique puis protestant, puis juif, puis musulman. Il évoque le sens de « convertir », aimer et user de la force, aimer et être cruel, etc... Il se penche sur l’ordre moral (Mac Mahon 1877), la guerre sainte, l’Opus Dei, etc... Une partie analyse aussi comment les intégristes voient le corps, le méprise, méprise le sexe. Ce qui renvoie ensuite à plusieurs thèmes, le dogmatisme, le fanatisme, l’intolérance, le communautarisme, la pureté, la « peste émotionnelle », la décadence, le totalitarisme, le fascisme.

L’auteur use parfois d’extension de sens du terme « intégrisme » en pointant le dogmatisme et le sectarisme hors du champ religieux et notamment pour le discours et les pratiques de feu les partis communistes staliniens. Mais il n’abuse pas, à raison de cette extension de sens. Il importe, bien que ce soit tentant parfois d’opérer une transgression avec usage des guillemets, de laisser le terme intégrisme aux dérives autoritaires des religions.

 

UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK   -       LES CAVALIERS NOIRS DE L’ÉSOTÉRISME – FASCISME – INTÉGRISME

Daniel BḖRESNIAK

Edition DETRAD

 1988

L’auteur cite les cavaliers noirs, ceux qui veulent s’approprier l’ésotérisme et l’Art Royal pour en faire des instruments à leur solde sans se préoccuper des autres.

 

Aujourd'hui, les représentations du monde proposées par les antiques écoles de sagesse, la démarche mystique, la pensée symboliste, l'ésotérisme, sont étudiées et approfondies. Il est unanimement admis que les facultés qui nous permettent de rendre compte du réel ne procèdent pas exclusivement de la raison pure. La qualité d'outils pour la connaissance est reconnue aux mythes.

 

La critique des idéologies, l'épistémologie et la psychologie des profondeurs contribuent largement à la découverte des paysages ésotériques et initiatiques. Malheureusement, les idéologies d'extrême droite investissent l'ésotérisme et y puisent des références propres à justifier l'établissement d'une société totalitaire. L'ordre cosmique cautionnaire, selon eux, l'ordre politique fondé sur une hiérarchie " sacrée ". Des penseurs modernes s'appuient sur la démarche ésotérique pour condamner le Monde Moderne, la démocratie, le pluralisme, la liberté. Ils récupèrent au profit de l'idée qu'ils se font de la tradition, les notions d'ordre, de sacré, de spiritualité. Ce livre a pour but de montrer que les intégrismes religieux et le fascisme (une espèce d'intégrisme païen) s'appuient abusivement sur la tradition.

 

L’Art Royal " est l'art de faire de tous les hommes des " Rois ", c'est-à-dire des hommes libres qui agissent au lieu de réagir. Ceux qui font de l' " Art Royal ", l'art de reconnaître à un homme le droit " divin " de dominer sont des faussaires. Ce sont les " Cavaliers noirs " de l'ésotérisme. Le temps est venu de les combattre sur leur propre terrain.

 

Tous ces hommes ont en commun la détestation du monde moderne qu’ils considèrent comme « matérialiste » et déconnecté des réalités spirituelles. Ils font tous référence à un « in illo tempore », où le monde vivait selon la Tradition, où le spirituel avait la part belle et où chacun vivaient dans l’ordre des choses, un monde où il n’y avait de sciences que la Tradition. Ce monde, l’Age d’Or évoqué par les diverses traditions, était détaché des contingences matérielles et chacun ne visait qu’à la réalisation spirituelle, par opposition au monde moderne où l’homme ne chercherait qu’à satisfaire des besoins matériels.

 

Tous nos auteurs ont un goût prononcé pour l’ordre. Cet ordre est réputé être d’origine divine. Chacun nait à sa place, et doit obéissance au Roi et Prêtre. La démocratie est fustigée car elle permet à des hommes non qualifiés (ésotériquement parlant) d’atteindre le pouvoir. Cette qualification ou non qualification, introduit une division dans le monde humain. A titre d’exemple, nous prendrons le régime des castes hindoues, même si celui-ci est mal interprété par nos auteurs :

 

Brahmanes (à eux le pouvoir spirituel)

Ksatriya (à eux le pouvoir temporel)

Vaisya (les commerçants, les artisans, les agriculteurs : pas de pouvoir)

Sûdra (les serviteurs)

 

Le système n’est pas exclusif au monde indien. Et le pouvoir appartient aux seules deux premières castes (eux sont qualifiés). Chacun suivant sa naissance doit recevoir l’éducation et l’initiation propre à sa classe et à son sexe. Le mythe du héros remplit leurs pages. La Virilité est une vertu. L’homme (le vrai) se doit d’agir, de combattre que ce soit sur le plan temporelle où le plan spirituelle. L’homme (qualifié) est un guerrier qui se doit de protéger le monde des forces du chaos qui menace de l’engloutir le monde. Seul ce combat permanent empêche la civilisation de sombrer dans la barbarie.

 

La Femme, elle doit rester à sa place, celle de génitrice, de maîtresse de maison et qui doit être éloignée du pouvoir et du Savoir. Nos auteurs ont largement glosé sur la féminisation du monde et la soi-disant dégénérescence que cela entraine. La Femme amollit le Guerrier qui défend le monde. Le Guerrier « féminisé » ne saurait remplir son rôle face aux forces destructrices qui menacent sans le Monde. On voit aisément comment se crée le pont entre certains ésotéristes et les fascismes. Les thèmes sont communs :

 

Déréférence du monde moderne et nécessité de le régénérer

Goût de l’ordre

Exaltation de la virilité et du Héros

Misogynie, voir même gynécophobie.

 

Les « fascistes » semblent mettre en œuvre le programme de nos ésotéristes. Tout pouvoir fasciste fait référence à cet « in illo tempore », où la nation, ou le peuple était puissant. Les fascistes italiens feront sans cesse référence à l’Impérium et les nazis à la race. Leur monde est celui de la virilité, des héros combattants. Les femmes sont réduites au rôle le plus petit et le plus dégradant : matrice des futurs héros d’un empire qui doit être éternel. Tout ce qui est allogène à ce mode de pensée est considéré comme inférieur, dégénéré et doit donc être combattu et détruit.

 

Les conspirationnistes pensent que ce sont les sociétés secrètes ésotériques qui sont derrière ces mouvements. Les non-conspirationnistes pensent que ce sont les politiques qui infiltrent ces milieux. A mon avis, les deux explications sont fausses. Il y a attirance réciproque. Le fasciste trouve chez l’ésotériste la justification intellectuelle qui lui fait cruellement défaut. Et l’ésotériste croit voir se mettre en œuvre dans le monde temporel ce dont il rêve : le retour à l’Age d’or où la Tradition est respectée. Par chance, tous ceux qui partagent cette vision du monde ne succombent pas aux sirènes du fascisme et ils gardent une lucidité certaine sur la nature exacte de ces mouvements fascistes.

 

UNIVERSALITḖ -  BḖRESNIAK    -      rites & symboles de la franc-maçonnerie

Daniel bḖresniak

Edition DETRAD

 1995

Pratiquer le symbolisme, c’est vivifier le questionnement sur la réalité et le langage. Cette approche de l’Art Royal libère des tics mentaux et des conditionnements « profanes ». L’Art Royal est l’art de faire des rois, c’est-à-dire des hommes libres, lesquels agissent au lieu de réagir, produisant du sens au lieu d’en reproduire.


La Franc-maçonnerie procure les métaphores propres à éclairer les voies obscures qui relient les désirs aux idées, les émotions aux représentations du monde. Bien souvent, le discours sur les symboles les et les mythes s’enlise dans l’occultisme et le dogmatisme, créant ainsi des malentendus. Les « occultistes » apaisent leur « mal-être » en se réfugiant dans une exploration fantasmée de la face cachée des choses. Leur plaisir est le sentiment d’appartenir aux groupes des Élus auxquels serait réservée la contemplation des vérités sublimes. Les « positivistes » croient que le symbolisme se réduit à ce qu’en font les « occultistes » et le rejettent.

 

Ainsi, ils négligent la voie intérieure, l’introspection, et demeurent prisonniers des préjugés et des idées reçues. Nous avons, aujourd’hui le triste privilège de voir les cauchemars des surlendemains qui déchantent, succéder aux rêves des lendemains qui chantent. Partout où une seule voie a été choisie, celle, extérieure, qui centre la réflexion sur la cité ou bien celle, intérieure, qui centre sur soi-même, on ne voit que misère et désolation.

L’Art Royal réunit les deux voies et propose un modèle de sociabilité fondé sur l’union dans la diversité au lieu de l’unité dans la conformité, laquelle, bien que mortifère, est pourtant l’idéal de tous les prêts à penser, idéologies, religions, et sectes.


Y est développé :

 

Tous les symboles de l’apprenti du compagnon et du maître, les colonnes antédiluviennes, le trois, le cinq, le sept, l’étoile flamboyante, la Tour de Babel, les landmarks et les constitutions d’Anderson.

 

 

UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK    -     le roi, le prÊtre et le fou

Daniel bḖresniak

Edition Véga

 2004

Ce sont les 3 personnages clé de la comédie humaine.

 

Ils sont dans la cité comme aussi en chacun de nous.

 

Il y est question de l’Ancien Testament de Melchisédech, l’onction, de la monarchie absolue, du bâton serpent, du sceptre de la couronne, de l’ordalie, du duel du sorcier, du chaman, des fonctions sacerdotales, de la sainteté, du centre et du temple, du prêtre fou, de Hermès psychopompe, du patriarcat, de Dionysos des bacchantes, du logos et des mythes etc.

 

UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK  -  LA PAROLE PERDUE ET L’ART ROYAL

Daniel Béresniak

EDITION DETRAD

 1997

Le mythe de la parole perdue est le thème central de l’enseignement initiatique. De la langue de bois à la parole vivifiante et vraie c’est tout un chemin à explorer.

La parole est perdue depuis le meurtre d’Hiram, vécu par le Maître Maçon. Celui-ci incarne Hiram ressuscité, mais il lui manque la « Parole » et il ne se fait reconnaître qu’au moyen d’un « mot substitué ».

 

Le Maître est donc l’architecte ressuscité, plus précisément réincarné, qui voyage pour chercher ce qui lui manque. Il sait qu’il est incomplet (en tout cas il devrait), qu’il est en devenir et qu’il n’est pas encore réalisé dans sa plénitude. Il possède le savoir-faire de l’architecte et peut poursuivre l’œuvre. Selon Daniel Béresniak  « il demeure prisonnier de l’imitation d’un exemple à suivre, il se conforme de son mieux à un idéal du Moi préexistant, il poursuit l’exécution d’un édifice selon les plans tracés par un autre. Il lui faut maintenant posséder la puissance du créateur afin de créer, de concevoir, d’inventer, de produire du sens à son tour lorsqu’il aura trouvé ce qui lui manque : le principe de fécondation, signifié par la parole ».

Par l’interprétation personnelle, le Maître se construit et s’oppose au danger des pensées préfabriquées. Comme la nouvelle interprétation est la sienne, il prend conscience de manière responsable du chemin individuel et collectif qu’il se doit de construire.

C’est ce qu’exprime admirablement Martin Buber « La toute première tâche de chaque homme est l’actualisation de ses possibilités uniques, sans précédent et jamais renouvelées, et non pas la répétition de quelque chose qu’un autre, fût-ce le plus grand de tous, aurait déjà accompli. C’est cette idée qu’exprime Rabbi Zousya peu avant sa mort » : « Dans l’autre monde, on ne me demandera pas » : « Pourquoi n’as-tu pas été Moïse ? » On me demandera : « Pourquoi n’as-tu pas été Zousya ? »

 

Les Dix Paroles instaurent une éthique de la parole : refus de la parole instituée une fois pour toutes, morte à force d’habitude, devenue insignifiante et prisonnière des usages. Le manque, à mon sens c’est là le maître mot de notre démarche et je vais essayer de l’expliquer à travers une vision juive en corrélation directe avec les Dix Commandements, qu’en hébreu on appelle les « Dix Paroles de la Loi » et que pour notre démarche il faudrait traduire les « Dix Lois de la Parole ». Il est à noter que les « Dix Paroles », commence par « Je Suis… » Et se terminent par « …ton prochain ». Les Dix Paroles se déploient donc entre le « je » et « l’autre ». Que veut dire « parler ? » C’est d’abord maintenir ouvert l’écart, la distance entre le même et l’autre. Le prochain, en hébreu réa, se définit comme celui qui n’a pas de définition ni de stabilité. Le prochain peut-être aimable, digne d’être aimé aujourd’hui ; mais demain il est possible qu’il ne soit plus du tout sympathique. « Tu aimeras… » Ne fait aucune difficulté quand il est aimable, mais c’est une autre paire de manche quand il ne l’est plus. C’est pourquoi « tu aimeras (pour) ton prochain… » Devrait se dire : « Tu respecteras l’instabilité existentielle de l’autre, qui te rappelle la tienne, ta propre instabilité ». Ce n’est pas parce que l’autre est instable, qu’il change, qu’on ne doit plus l’aimer. On doit l’aimer parce qu’il est autre. « Tu aimeras ton autre » (ton autre qui ne reste pas le même)

 

On visite : le paradis perdu, la rupture, le mot et le chiffre, la tour de Babel, le sens de l’Art royal ; le golem, l’homme substitué, la recherche d’absolu, le chevalier d’Orient et d’Occident, l’acacia, la créativité, I.N.R.I, et la quête de l’essentiel.

 

UNIVERSALITḖ -  BḖRESNIAK  -   l’apprentissage maçonnique – une École de l’Éveil

Daniel bḖresniak

EDITION  DETRAD

 1983

Que signifient « Initiation », « Écoles de sagesse », « Éveil » ? Quelles sont les relations entre ces termes traditionnels (et galvaudés) et la pédagogie, la psychothérapie, le savoir et la liberté ? L’étude des rapports entre ce qu’il est convenu de nommer « L’Hermétisme », l’« Esprit de géométrie » et l’« Esprit scientifique » éclaire la relation : mythes-comportement.


Il convient d’étudier ces relations dans la perspective de l’histoire des idées. Toute formation, initiatique ou autre, est ambiguë : elle apporte un supplément de savoir mais elle est aussi une technique de manipulation et de conditionnement. Comment dégager les critères qui permettent de distinguer l’apprentissage de l’Éveil du lavage de cerveau ? Ce qui différencie le poison du remède est subtil et réside dans un espace fort étroit car l’un et l’autre utilisent les mêmes substances.


L’Éveil conduit à la liberté intérieure et le lavage de cerveau conduit à l’asservissement. L’un et l’autre mettent en œuvre les mêmes mots, les mêmes rituels et les mêmes structures… ou presque.

L’Étude des rituels et des symboles maçonniques, à condition qu’elle soit menée, non comme une mémorisation servile de «catéchismes », mais avec un esprit critique et dans une perspective historique, permet d’acquérir un comportement mental sain : l’«Esprit de géométrie ».


L’Esprit de géométrie, cultivé selon des règles connues depuis la plus haute antiquité, est le meilleur, voire l’unique antidote à ce poison polymorphe que constitue le dogmatisme.


On y parle :

du chiffre 3, des mots et des colonnes, du temple, des pas et des signes, du pavé mosaïque, du tableau de loge, du cabinet de réflexion et du silence.

 

UNIVERSALITḖ -  BḖRESNIAK  -  de la quÊte spirituelle à l’œuvre au rouge

Daniel bḖresniak

DETRAD

 1995

L’auteur parle succinctement du 15°, 16°, 17° et 18° degré du R.E.A.A.

 

Les symboles du 15e au 18e degré demeurent des moyens de reconnaissance. Comme celui qui, d’un piton rocheux contemple un vaste paysage, ils changent le point de vue.
Que sont les hauts-grades : l’occasion de se vanter « qu’on siège au rang des élus parmi les réprouvés » ?… Non, explique Daniel Béresniak.


De la Queste spirituelle à l’oeuvre au rouge doit produire une sorte de transmutation pour considérer les ressemblances et les différences humaines autrement qu’à travers celles qui naissent des idées reçues.
Citant Spinoza, Daniel Béresniak rappelle que « nous ne désirons pas un objet parce qu’il est bien, mais que nous le jugeons bien parce que nous le désirons » (Spinoza).


Superbement, l’auteur distingue Histoire et mythes. Ceux-ci sont « des mensonges qui disent des vérités » : peu importe si nous descendons des Chevaliers, d’aucuns furent même des reîtres, mais quelle « chevauchée fantastique »

 sommes-nous invités à parcourir, si nous gardons leur vivant message de défendre les opprimés !

 

UNIVERSALITḖ -  BḖRESNIAK  -     la rose et le compas

Daniel bḖresniak

EDITION  TRAJECTOIRE

 1996

Daniel Béresniak  raconte l’histoire passionnante de ceux qui ont voué leur vie à la rose (l’Amour) et au compas (la Raison). L’auteur dresse un passionnant portrait des premiers jardiniers de la rose : la mouvance Rose-croix et rosicrucienne irriguée par des sages comme Comenuis, Francis Bacon et Paracelse, et des initiateurs du compas : les bâtisseurs, depuis les guildes de constructeurs jusqu’aux Francs-maçons. La Rose et le Compas n’est pas uniquement une histoire des pensées, c’est aussi une profonde réflexion sur notre monde moderne et nos comportements parfois archaïques. Daniel Béresniak, au moyen d’anecdotes savoureuses et souvent inédites, met le doigt sur ce que nous devons changer si nous ne voulons plus être une menace pour nous-mêmes et pour autrui, si nous voulons sortir des vieux stéréotypes articulés autour d’une pensée dualiste et répressive. Avec ceux qu’il appelle les initiateurs, Daniel Béresniak remet en question bon nombre de nos certitudes figées et de nos prêt-à-penser confortables et dangereux.

 

Ce livre présente un passionnant portrait des premiers jardiniers de la rose (la mouvance Rose-Croix et rosicrucienne) et des initiateurs du compas : les bâtisseurs, depuis les guildes de constructeurs jusqu'aux Francs-Maçons. Daniel Béresniak met le doigt sur ce que nous devons changer si nous voulons sortir des vieux stéréotypes articulés autour d'une pensée dualiste et répressive.

 

Extraits de cet ouvrage : Le mythe du paradis originel perdu à cause de la transgression d'un tabou est généré par la glorification de la pureté. Selon cette mythologie, avancer dans l'histoire, c'est s'éloigner de la pureté. La glorification de la pureté conduit alors à la glorification du passé, c'est-à-dire la nostalgie de l'enfance.

 

On a la vision rousseauiste avec son gamin "né bon" et "perverti" par la société. On a la glorification de l'innocence et de la "sainteté" qui se nourrit souvent de la haine des "intellectuels", des savants et des sages. Ce comportement mental privilégie la spontanéité et l'élan du cœur dont le sens positif est démontré par opposition et relativement au travail de l'esprit et de l'intelligence. Ils ont raison les amoureux de la "pureté" car ce sont les intellectuels qui détruisent le mythe. Ces salauds ont inventé le microscope à cause duquel on s'aperçoit que l'"onde pure" grouille de saloperies innommables, toutes petites mais nombreuses !

 

Ces salauds d'"intellos" détruisent le sacré et les tabous en les expliquant. Freud a montré que les enfants ne sont pas du tout innocents. Quant à Einstein et sa relativité, il a montré qu'on ne peut plus rien prendre au sérieux ! D'ailleurs, depuis que la terre n'est plus au centre du monde, on peut s'attendre à tout !

 

Les amoureux de la pureté ont besoin d'ennemis. Ils ont des "valeurs" à défendre, un monde à sauvegarder. Il leur faut des croisades. L'agressivité ainsi dirigée vers des ennemis bien catalogués, rétablit le narcissisme dans ses droits et privilèges. En avant les purs ! Nous sommes les purs, donc les meilleurs. Un type de ce genre-là, un "amoureux" de la pureté, hurla un jour : "Meure l'intelligence !". Ce type-là se nommait Millàn d'Astray. C'était un général de l'armée franquiste. Il combattit les républicains pendant la guerre civile espagnole, de 1936 à 1939. Il faisait partie de ceux qui se définissent comme des "croisés".

 

Ils vivaient le mythe des croisades. A leurs yeux, ils étaient investis d'une mission sacrée : défendre la civilisation chrétienne contre le péril rouge. C'est pourquoi en pénétrant à l'Université de Salamanque, Millàn d'Astray fusilla des professeurs en criant : "Muera la inteligencia". Il avait bien compris là où réside le problème du pouvoir. Si l'on parvient à se débarrasser de tous ceux qui réfléchissent par eux-mêmes et qui cherchent la vérité, le bon peuple restera tranquille et se contentera de la vérité officielle. Il sera heureux d'obéir à ses maîtres. Il sera pur. (Le XXème siècle a été) riche en héros de cette espèce. Adolf Hitler s'est fait un nom en défendant une idéologie fondée sur (l'élimination de) la race aryenne … Franco, Hitler, Staline sont morts. Les défenseurs de la pureté, aujourd'hui, sont les intégristes de tous bords. Ils purgent bien et souvent haïssent convenablement tout ce qui est étranger à leur foi. Ce sont vraiment des purs et durs. Des vrais de vrais.

 

En langue militaire, on évite le mot "tuer". On dit de préférence "nettoyer". Dans l'armée, on aime la propreté. On se lave chaque jour, on balaie, on cire, on frotte. Le nettoyage du fusil, le nettoyage de la cour de la caserne et le nettoyage d'un village en territoire ennemi, c'est la même chose. On traque les impuretés. On ne devient pas amoureux de la pureté, digne de figurer dans la galerie des grands, du jour au lendemain. Il faut faire ses preuves. Il faut commencer par traquer l'impureté, c'est-à-dire pratiquer l'épuration, au niveau du langage. Avant de tuer, il est utile de culpabiliser. L'épuration a besoin de consensus. La norme doit être fixée. Par qui ? Par l'usage ? Certes non. Surtout pas. L'usage est imprévisible, donc impur. Ce qui est pur est clair, et par conséquent fixé une fois pour toutes. Le pouvoir en a la responsabilité et en est le protecteur institutionnel. Aussi est-il normal que le pouvoir traque les mots étrangers dans notre belle langue française.

 

Au sommaire de cet ouvrage : l’harmonie, le beau, le vrai, les jardiniers de la rose, les Rose-croix, le serpent vert, le labyrinthe, le Fou, Platon.

 

UNIVERSALITE  -  BḖRESNIAK   -    les offices & les officiers de la loge

Daniel bḖresniak

Edition DETRAD

 1992

La Loge désigne une communauté de Francs-maçons et aussi le Temple au sein duquel cette communauté opère. Des fonctions sont réparties de manière à nourrir la vie de la communauté : il faut initier, instruire, animer.
Il faut administrer, instituer une mémoire et prévoir. Il faut veiller au bien-être matériel des Frères et des Sœurs et les secourir.


Les membres de la communauté sont appelés à assumer ces fonctions. Ils le font pour le bien de tous et aussi pour eux-mêmes. En effet, assumer une fonction, c’est jouer un rôle grâce auquel on s’éprouve et on se découvre. Tous les rôles sont complémentaires et, dans une Loge qui fonctionne bien, une hiérarchie n’a pas lieu d’être. Le collège des Officiers, élargi à la chambre du Milieu, gère la Loge. Les Maîtres sont attentifs aux demandes des Compagnons et des Apprentis. Le plaisir de se retrouver et de se ressourcer dans la Loge garantit son rayonnement

 

 

Y est expliqué, l’office de Vénérable, des 2 surveillants, du secrétaire, du trésorier, de l’hospitalier, de l’expert, du maître de cérémonie, du couvreur, du maître de banquet, du maître d’harmonie et des officiers adjoints avec leur correspondance dans les Séphiroth.

 

UNIVERSALITḖ -   BḖRESNIAK   -    le sens de l’initiation sacerdotale

Daniel beresniak

EDITION DETRAD

 1994

Au travers de ce fascicule Daniel Béresniak nous donne avec précision les éléments essentiels pour répondre à notre questionnement. Seul nous intéresse le symbolisme véhiculé par ces trois degrés dits de perfection et les enseignements qu'ils contiennent. L'enjeu est d'importance puisqu'il s'agit pour le Franc-maçon de faire émerger l'être nouveau qu'il cherche à construire. Grand Maître Architecte (12e), nous voici parvenu au terme des petits mystères, caractérisés par la fin de la légende d'Hiram.

 

Il s'agit à ce degré d'achever sa propre construction en même temps que celle du temple afin de tirer le plus grand profit des règles du Métier. Chevalier de Royal-Arche (13e) et Grand Elu, Parfait et Sublime maçon (14e), avec ces degrés on arrive au terme d'une fabuleuse épopée où le maçon découvre que c'est dans un nouveau Cabinet de Réflexion que son travail lui permettra de voir non pas une apparence mais la réalité concrète de l'individu.

 

Sont ici étudiés les 12°, 13° et 14° degrés du R.E.A.A.

 

UNIVERSALITḖ -  BḖRESNIAK   -       le cabinet de rÉflexion

Daniel bḖresniak

EDITION  DETRAD

 1995

Ce  livre développe les principes fondamentaux de la Franc-maçonnerie, avec le thème central du Cabinet de réflexion qui contient toute la maçonnerie pour celui qui se donne la peine de réfléchir sur les symboles qui y sont.

 

Le cabinet de réflexion est un réduit peint en noir. L’éclairage est réduit. Des objets sont posés sur une tablette. Des sentences sont écrites sur les murs. Le profane est invité à s’asseoir en ce lieu. Il regarde les objets symboliques qui orientent sa méditation. C’est le passage du monde d’où il vient au monde où il va. Il réside en ce lieu un long moment avant d’être admis aux épreuves de l’initiation. Plus qu’un passage, le cabinet de réflexion est le lieu à revisiter sans cesse. Il procure des repères indispensables au voyageur qui poursuit sa quête. Il montre l’essentiel à celui qui entreprend le voyage

 

Au sommaire de cet ouvrage : La terre, le traitement de la peur, les métaux, le testament, V.I.T.R.I.O.L., le sel et le soufre, le sablier, le pain, la bougie, l’eau, le coq, la faux, le crâne, la tradition et la morale maçonnique.

 

UNIVERSALITḖ -  BḖRESNIAK - demain la franc-maçonnerie

d. bḖresniak

TRÉDANIEL

 1994

Notre société – cette fourmilière d’hommes seuls, selon Camus – crée de nombreuses communautés qui proposent une Reliance à visage humain. Parmi celles-ci, les Loges Maçonniques connaissent une expansion signifiante. Le sens de l’intérêt manifeste à l’égard de la Franc-maçonnerie est l’objet d’études et de débats.

 

Au carrefour de la culture et de la contre-culture, de la sociologie et de la psychologie, la Loge Maçonnique, lieu d’effervescence, « étrange » dans la Cité, annonce-t-elle une société nouvelle et un homme nouveau ? Une réponse claire à cette question ne pourrait être qu’idéologique, donc réductrice. Il est donc urgent d’aller des réponses aux questions. Cela veut dire que la perception de « demain » et la perception d’une communauté traditionnelle qui se veut autant détentrice et conservatrice que créatrice et novatrice procurent les éléments propres à poser la question du devenir.

Pour toutes ces raisons, nous sommes convaincus qu’il est justifié de se battre pour que la Maçonnerie universelle vive et prospère. Tout d’abord, la FM devra faire face à la concurrence  des nombreux courants ésotériques ou prétendus tels qui poussent aujourd’hui un peu partout et qui ne partagent pas avec elle le souci de discrétion pas plus que celui de cohérence dans les doctrines et les rituels. Devant cette vague de superficialité occultiste elle a l’obligation de se poser comme un rempart.

A ceux qui voudraient en prendre connaissance pour  devenir des adeptes, à ceux qui en font partie, elle a l’obligation de fournir un enseignement de qualité, le sens de la critique et des nuances, loin de toutes les tentations obscurantistes, des pseudo-vérités, de l’esprit sectaire. Certes, la Franc-Maçonnerie est spiritualiste, certes elle participe de l’idée que le visible n’est pas la seule réalité mais, en même temps, elle  se revendique d’une pensée très stricte qui ne laisse pas de place aux approximations et au sémi-doctisme. Cette rigueur est à rechercher et à approfondir, faute de quoi notre courant de pensée risque de dégénérer et finir par ne plus se reconnaître lui-même.

Cet esprit de rigueur, souvent en crise, doit s’accompagner d’un respect particulier pour la pureté de nos rituels. L’identité et donc l’existence même de la FM en dépend. Il a été question d’un « dépoussiérage » de ces rituels, par exemple en en éliminant les allusions à des châtiments cruels. Outre que  ces passages ne sont contenus que dans certaines prises d’obligations, il serait imprudent de vouloir les réformer. Car, déjà, les frères ont une difficulté à affirmer leur identité et leur unité. Qu’en serait-il si, demain, il se trouvait des francs-maçons travaillant d’après les rituels « antiques » alors que d’autres adopteraient des rituels « réformés » ? La confusion et l’émiettement n’en seraient qu’aggravées. Les rituels maçonniques sont d’une richesse extraordinaire et, si l’on en considère tous les développements, une vie ne suffit pas à les comprendre. L’union de francs-maçons, leur réflexion, se fait sur la base de ces anciens rituels.

Si la FM doit se « moderniser », c’est sur d’autres points. Tout en restant fidèle à sa non-implication directe dans la politique (ce que ne pensent certains frères) l’Ordre doit éduquer ses membres, là où ils se trouvent dans la vie profane, à agir dans l’esprit qui constitue la conviction morale profonde propagée dans les Loges. Les Francs-maçons se doivent d’être des chevaliers de la tolérance, de la fidélité, de l’esprit de construction, de l’ouverture à d'autres hommes et femmes de bonne volonté. Il faut que leur réflexion philosophique leur serve à quelque chose, qu’ils puissent se rapporter dans la vie courante à ce que l’activité en Loge leur a enseigné sous le couvert des symboles. Tout ceci sans esprit de clan, sans combines et copinages mais par la libre acceptation, et application, des principes qui sont les nôtres.

Solidaires entre nous et ouverts au monde : voici comment nous entendons approcher le siècle qui vient. Mais pour atteindre ces buts nous devons déjà essayer de porter des remèdes à ce qui ronge aujourd’hui la maçonnerie, des choses que tout le monde connaît, dont on parle à voix basse mais qui ne surgit presque jamais dans l’atmosphère feutrée de nos ateliers. On l’aura deviné, nous voulons parler des divisions intestines qui déchirent actuellement notre ordre. Les Francs-maçons sont des êtres humains, et c’est sans doute à cause de cela que, très tôt dans l’histoire de l’Ordre, ont surgi des querelles, des anathèmes mutuels, des exclusions. Il y a lieu, toutefois, à considérer un point remarquable : quand les frères se sont séparés, ils ont tenu toutefois à conserver  leurs rituels. Ceci montre combien fécondes sont pour l’esprit les idées et la symbolique maçonniques. Dans des obédiences qui n'entretiennent pas des relations on pratique les mêmes rituels, on véhicule les mêmes significations. Ceci oblige à au moins une conclusion : ce qui divise les frères est moins important que ce qui les rassemble. Ceci semble un bon présage pour l’avenir.

  

UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK  -  LA FRANC-MAÇONNERIE  -     Des Bâtisseurs de Lumière

DANIEL  BḖRESNIAK

ÉDITION  GRANCHER

 1988

La Franc-maçonnerie est l’une des manifestations de la culture, elle est une culture : Un vocabulaire, des mythes fondateurs, un style, une méthode, une tradition spécifique, lui permettent de transformer les influences reçues et d’exercer elle-même une influence. Elle n’est pas une idéologie, mais nourrie par de nombreux courants de pensée, elle participe à leur évolution.

 

Une bibliographie abondante lui est consacrée. Chaque livre en appelle un autre parce que la Franc-maçonnerie offre, comme toute culture, plusieurs paysages, plusieurs thèses contradictoires et beaucoup d’interprétations.

 

Cet ouvrage de 130 pages, répond aux questions les plus fréquemment posées par le public au cours de conférences et de débats. Les réponses présentent l’Ordre maçonnique dans les divers aspects de sa réalité et se référent aux faits historiques associés aux différents courants et diverses obédiences.

 

Daniel Béresniak nous a quitté pour l’Orient Eternel en 2007

 

universalitḖ - BḖRESNIAK   -   le voyage initiatique – l’enseignement des dieux

Daniel bḖresniak

EDITION DETRAD

 2006

Les images associées au voyage éclairant le sens de tous les actes d’une vie : Communiquer, échangé, désirer, conquérir…


Chaque paysage traversé, désert, mer, forêt, montagne, prouve les métaphores qui permettent la rencontre de l’observation rationnelle et de l’intuition poétique. Alors se révèle l’essentiel : l’univers est une pensée voilée sous l’apparence d’une machine. Et le voyageur découvre ce qui le relie à cette pensée.


Caïn et Abel, Abraham, Moïse, Gilgamesh, Ulysse, Jason, Parsifal, Rosenkreutz, Gulliver, Robinson, Paul et Virginie sont les voix d’un même chœur.


Ces voix chantent la rupture fondatrice, les ambiguïtés de la quête et de la fuite, du départ et du retour, du paysage et de la réalité intérieure, de la progression et de la transgression.


Y sont notamment expliqués : le désert et sa traversée, le grain de sable, la mer, Poséidon, les idoles, le chaos, la forêt, le centre, l’exil, le labyrinthe les portes etc.

 

UNIVERSALITḖ -  BḖRESNIAK du temple de salomon à l’Échelle mystique

Daniel bḖresniak

DETRAD

 1992

Le 30e degré, Chevalier Kadosh est devenu le degré de la progression.


À la démarche initiatique des autres degrés, il ajoute plusieurs thèmes forts qui en font un grade prestigieux, au lourd passé historique et polémique.


Dégagé de bien des contraintes, se connaissant mieux, le Maçon peut parfaire ses connaissances en étudiant les Arts et la Science. Il ne doit cependant jamais rester dans le savoir, il lui faut aussi redescendre pour se mettre au service des autres tout en acquérant les vertus qui font d’un homme, un être vigilant, ferme et maître de lui.


Les allusions Templières ne sont qu’une façade qu’il faut traiter comme un symbole : chercher ce qu’il y a au-delà.


Il appartient au « Kadosch » autrement dit au « Saint », c’est-à-dire à celui qui entièrement libéré de ce qui en lui n’est pas exclusivement spirituel, de vivre hors des normes et de franchir toutes les limites… Mais cela est perçu comme un privilège pour ceux qui ne sont pas Kadosch !

 Au  sommaire :
  Ouverture    -    Grand Commandeur du Temple, ou Souverain Commandeur du Temple de Jérusalem   -     La scène    -     Le rôle de la cérémonie      -       I.N.R.I        -       La croix teutonique entourée de la couronne de laurier et au-dessus de la clef        -       28e : Le Chevalier du Soleil ou l’Homme régénéré      -     Histoire et évolution du rituel         -        Le travail du Chevalier du Soleil       -       29e : Grand écossais de saint André d’Ecosse,   son Histoire et sa  scène       -       Nekam et la « vengeance », Nekah et le nettoyage        -       Grand Élu Chevalier Kadosch   30e degré du R.E.A.A         -         L’Enseignement   des degrés       -        L’Aigle à deux têtes         -         L’Échelle mystérieuse et le noir solaire           -          La double échelle symbolique         -       Adonaï          -          Ordo ab chao L’organisation de l’Enseignement et la méthode pour communiquer      -    On y parle du 27°, 28°, 29° et 30° degré du R.E.A.A.

 

UNIVERSALITḖ -   BḖRESNIAK    -       LA KABBALE VIVANTE

Daniel BḖRESNIAK

Edition TREDANIEL

 1995

Un livre assez facile pour les non-initiés à la Kabbale.

 

La représentation dynamique du monde fondée sur la doctrine des émanations, procure un éclairage sur toutes les questions éternellement actuelles : le sens de la vie, la nature de l’histoire, les origines et le devenir de la pensée.

Pour que l’enseignement des kabbalistes profite efficacement au développement spirituel, intellectuel et moral de l’homme d’aujourd’hui, il faut le présenter dans la perspective de l’histoire des idées.

La kabbale est un courant de pensée en marche et non une « doctrine » définie une fois pour toute. Loin d’être un système clos, la kabbale a procuré et procure encore, des idées stimulantes toutes les expressions du savoir.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Chapitre 1 : Le mot et ce qu’il désigne  -  Kabbalistes et cathares en Provence   -   Les lieux de la kabbale  - 

Chapitre 2 : L’Ein- Sof et les Sephirot  -  L’infini et l’Infini dans le « bahir »  -  Les commentaires de l’Ein Sof  -

Chapitre 3 : L’Art de lire la Bible et autre chose  -  Abraham Aboulafia ou de la logique divine à la logique de l’inconscient  -  Les divers niveaux de lecture  -  L’homme considéré comme la Thora  -  Lire les rêves  - 

Chapitre 4 : La quête d’une structure  -  Les clés et les portes  -  Le secret du « commencement : il créa 10 »  -  les quatre mondes et les dix Sephiroth  -  le contenu de Bereshit et l’arbre  -

Chapitre 5 : La guématria  - Les origines et les guématrioth  -  Les colonnes du Temple de Salomon et la guématria  -  Dieu et l’amour  -

Chapitre 6 : Le symbolisme des lettres  - Structure  - Du concret à l’abstrait  -  Le corps et l’univers  -

Chapitre 7 : La doctrine secrète de la création et de la Merkaba  -  Esotérisme et mystique dans le judaïsme avant la kabbale  -  la Merkaba  -  Les 22 lettres  -  la construction kabbalistique et les deux manières de la regarder  -  Le Nom divin et les Noms divins  -  « Moi », synthèse de tous les Noms et le nombre 81  -

Chapitre 8 : Le passage de la kabbale en milieu chrétien  -  Avant et après le Zohar  -  La naissance de la kabbale chrétienne  -  Pic de la Mirandole  -  La substantifique moelle  -  la rédemption pour tous  -

Chapitre 9 : Les développements de la kabbale en Italie  -

Chapitre 10 : Le développement de la kabbale et l’hermétisme  -  J. Reuchlin, du tétragramme au pentagramme  -  Kabbale, pansophie, théosophie, ésotérisme  -  kabbale humaniste, néoplatonisme, hermétisme  -  kabbale et alchimie  -  la cabala denudata  -  Guillaume Postel  -

Chapitre 11 : Isaac Luria et la nouvelle kabbale  -  la catastrophe  -  Isaac Luria :le lion de Safed  -  La brisure des vases  - tikoun  -  élévation des étincelles  -  les 3 parties de l’âme  -  Le Millénarisme et l’Apocalypse  -  le mythe prométhéen et faustien  -

Chapitre 12 : Inventaire des idées sur la kabbale  -  la kabbale comme tradition originelle  -  la kabbale comme préfiguration secrète du christianisme, du spinozisme, de la gnose, et du panthéisme  -  La théosophie de Jacob Böhme  -

Chapitre 13 : Kabbale et occultisme  -  L’Occulte et ses critiques  -  Le syncrétisme occultiste et la kabbale  -  Le dérapage occulte  -  La Kabbale enseignée par Eliphas Levi et Papus –

Chapitre 14 : Le mythe du Golem  -  le maharal de Prague  -  son œuvre et réunir ce qui est épars  -  le Golem : serviteur, sauveur, son secret, son pouvoir et ses limites  -

Chapitre 15 : Le Verbe se fait chair  -  De la lettre à la vie  -  le rituel de l’alphabet  -  Le langage et son paradoxe  -  La puissance des mots  -

Chapitre 16 : Le mot et le nombre  -  Les signes  -  Nomen, numérus, numen  -  La guématria des noms propres  -  Franz Kafka  -  Une clé offerte par Gerschom Scholem  -  La littérature sur les nombres et la kabbale  - Physique et psychologie  -

Chapitre 17 : La kabbale, le savoir et la connaissance  -  Science et synthèse  - Science et conscience  -  La pratique du Zeruf et les émanations  - Repères pour une éthique  -

 

 UNIVERSALITḖ -  BḖRESNIAK   -     l’histoire Étrange du golem

 Daniel beresniak

 Edition TRÉDANIEL

 1993

Le Golem est, selon la tradition juive, un robot humain créé avec de la terre.
Le Talmud dit qu’Adam a été un Golem durant les premières heures de sa vie. Au Moyen Âge, la rumeur attribuait à de nombreux savants le pouvoir de créer un Golem.

La version la plus connue de la légende concerne le Haut Rabbi Loew de Prague. Curieux de toutes les formes du savoir, témoin des guerres de religion, défenseur de Copernic, pionnier de la philosophie dialectique, le Haut Rabbi Loew (dit le « Maharal »), eut avec l’empereur Rodolphe II de Habsbourg, une conversation « sur les sujets les plus élevés et les plus secrets », selon le chroniqueur David Gans.

Toutes les versions de la légende font du créateur de Golem un apprenti sorcier. Le Golem, au XIXème siècle, inspire des romantiques allemands (Jacob Grimm, Achim von Arnim) et se mêle au thème de l’ombre, du double et de l’automate (E.T.A. Hoffman, Adelbert de Chamisso).

Et c’est au XXème siècle que le Golem inspire des œuvres nombreuses et variées. Aujourd’hui précisément, la légende fascine. Et le sens de cette fascination est à mettre en rapport avec nos inquiétudes et, aussi, avec les questions fondamentales.
La Bible juive dans son psaume 139,16 emploie le mot Golem dans son sens originel, soit embryon, substance informe. Selon les rabbins, la création d'Adam se fit en sept jours, au cours du dernier, Dieu souffla dans ses narines et l'anima, c'est alors que certains Rabbins ont estimé possible de créer un être animé.

Selon les légendes, certains Saints Talmudiques avaient réussi à animer une masse ayant la force d'un homme. A l'époque des croisades, les Juifs pour tenter de survivre et disposés à se défendre créèrent cette arme terrible mais incontrôlable que fut le Golem. On devait pétrir avec de l'argile rouge une statue humaine à peu près de la taille d'un enfant de dix ans, puis écrire sur son front le mot Vie en Juif, soit EMETH. Aussitôt, la créature vivait, devenant un esclave docile pour le magicien qui pouvait ainsi lui commander les travaux les plus durs. Un seul inconvénient, le Golem croissait avec une très grande rapidité devenant un géant.

 

Le seul remède pour transformer le Golem en une masse inerte était d'effacer sur son front le mot Vie et de le remplacer par le mot Mort c'est à dire Meth. Un rabbin nommé Ben Levi, créa ainsi quatre géants qui creusèrent au sein de sa maison un souterrain de mille pas de longueur, dont il avait besoin pour cacher ses trésors et ses livres, à la veille d'une perquisition, dont il avait été secrètement averti.
Quand le travail fut terminé, le Rabbin se trouva fort embarrassé, car les Golems avaient trois fois leurs tailles, il ordonna respectivement aux trois golems de s'agenouiller pour renouer les cordons de ses sandales, de cette ruse il put effacer sur leurs fronts la première lettre du mot Vie. Au XVI ème siècle, lors des persécutions contre les juifs, les histoires de Golem prirent une importance considérable, ce dernier se transformant non plus en des esclaves mais en sorte d'héros nationalistes, en somme un symbole de défenseur.


Du célèbre roman, Meyrink se servit du Golem de Judah löw. Talmudiste, mathématicien et philosophe néo platonicien, il naquit à Posen en 1525. Il s'établit à Prague ou ses fonctions de Rabbin lui valurent bon nombre de succès comme le prouve ce surnom " le pilier d'acier qui supporte Israël ". Succès tellement intense qu'on lui attribua des miracles, dont celui de la création du Golem. Un halo de mystère entoure cet étrange personnage, une vie que nous pouvons rapprocher de celle de Faust. Craignant pour sa commune et grâce à l'aide de ses deux beau fils, il créa son Golem, respectant les traditions du Shabbat, il lui ôtait la vie chaque vendredi soir. Hélas lors d'un oubli, craignant pour la cérémonie, il se hâta à la rencontre de sa créature qui arrivait à l'entrée de la synagogue, à cet instant suprême, il put le détruire. Une légende aux multiples facettes, Gersham G. Sholem nous conte une autre légende : La communauté était déjà rassemblée pour le culte dans la synagogue et avait déjà récité le psaume 92 du Shabbat, lorsque le Golem commença à crier d'une force extraordinaire, à secouer les maisons et à menacer de tout détruire Il se précipita contre le Golem furieux et lui enleva la Vie, le Golem tomba à terre.


Une autre légende : Le trente troisième jour après Pâques, le Rabbin Löw et deux hommes se rendirent au grenier ou le Golem avait été créé, debout vers la tête du golem endormi, les visages tournés vers les pieds. Puis ils marchèrent sept fois autour du corps, formulant des paroles magiques. Au septième jour, toute force de vie avait quitté le Golem. En 1910, un reporter reçut la permission de monter au grenier de la synagogue, il n'en parla guère : C'est l'endroit idéal pour créer et enterrer le golem à minuit se contenta t-il de révéler. Meyrink apporte de nouvelles variantes : Il se reproduit à peu près tous les trente-trois ans dans des ruelles un événement qui n'a rien de particulièrement bouleversant en lui-même et qui provoque une panique car on n'y trouve aucune explication. Le Golem du roman de Meyrink a l'apparence de celle d'un homme de type Mongol, le teint jaune et les yeux obliques, nul ne peut se souvenir de son apparence. Athanus Pernath, héros du livre reçut la visite du Golem qui lui confia un livre à restaurer, a peine la porte fut elle franchie que Pernath ne pouvait se souvenir de l'apparence du Golem.

 

UNIVERSALITḖ -   BḖRESNIAK   -    LE  LABYRINTHE, IMAGE  DU  MONDE

DANIEL  BḖRESNIAK

EDITION  DETRAD

 1996

Tracé d’un parcours fait de détours, le labyrinthe égare et conduit. Prison, refuge et passage, il trace les voies sinueuses qui relient la perception au sens, le désir à l’idée et à l’acte.

 

L’exploration de l’image commence au palais des rois Minos, avec les guerres du Péloponnèse, au palais du roi Cnossos, avec ses légendes autour de Dédale, du Minotaure, de Thésée et d’Ariane. Elle se poursuit en d’autre lieux et en d’autres temps : la préhistoire et ses labyrinthes de pierre, l’Egypte pharaonique, les labyrinthes à une seule voie des cathédrales, les jardins où l’on s’égare, la ville et ses méandres. Ces constructions illustrent les pérégrinations du sens. L’étymologie grecque du labyrinthe renvoie à Labrys, qui veut dire double hache et à Lab. qui veut dire : prendre, saisir, et c’est pourquoi les labyrinthes de Grèce et de Crète en particulier furent appelés : Les Palais de la hache ou de la double hache et, retranscrit en latin au Moyen Âge, le mot donne lieu à un jeu de mot présenté comme une explication, labor intus : peiner en dedans, autour de laquelle se développe l’idée de l’œuvre chez les alchimistes. Puis le mot entre dans la littérature des langues parlées en Europe pour illustrer les rites sociaux et les parades d’Amour : c’est un labyrinthe d’amour. C’est aussi la rencontre avec le terme anglais : maze (Dédale, labyrinthe, lacis)

 

Repris par les conteurs et les poètes, génération après génération, la métaphore du labyrinthe porte le sens du monde, de la réalité dans son ensemble, dans ses ramifications et ses modalités.
Les détours sur le chemin permettent à la fantaisie et à l’inattendu de se manifester. Et c’est l’imprévisible qui fonde la liberté et la dignité de chacun.

 

Est développé par l’auteur :


La naissance de l’image, l’abri aux mille détours pour les vivants et les morts, Thésée le héros civilisateur, Dédale, le fondateur de la technique, la lignée des hommes tailleurs de pierres et de ce qui se passe dans certaines cavernes, unir et réunir la cité et la nature, Astérios, le Minotaure fruit d’un mariage sacré, l’oie et le destin, le passé labyrinthe temporel, depuis les cercles de pierres, les labyrinthes à une seule voie, y entrer pour en sortir, images réelles et images créées, le labyrinthe image du monde et ses entrées dans la littérature européenne, des voies et des venelles, les enjeux.

 

UNIVERSALITḖ -   BḖRESNIAK   -      LES CLEFS DU MAÎTRE SECRET

Daniel beresniak

EDITION  DETRAD

 1993

« Il faut se montrer indulgent pour tout ce qui vient au secours de la faiblesse humaine. La plupart des Adeptes de l’Art Royal se contentent de recevoir les degrés symboliques, mais ils ne les possèdent jamais efficacement. Ils détiennent un trésor, mais ils en ignorent la valeur et n’en tirent aucun parti ; or, les Hauts Grades n’ont d’autre mission que de faire progressivement saisir l’ésotérisme des trois premiers degrés de la Franc-maçonnerie. Leur ambition est de permettre aux adeptes de faire effectivement leur apprentissage, afin qu’ils puissent devenir de réels compagnons capables d’aspirer à la Maîtrise véritable ». (extrait de Quartier-la-Tente – Berne 1915)

 

Ce petit ouvrage de D. Béresniak, parle très simplement de quelques symboles du 4e degré et, sans entrer dans le contenu du rituel, développe les symboles visuels de la loge de Perfection.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

D’où vient le 4e degré ?   -   La clef du sanctuaire   -   le fond noir   -   L’ivoire   -   Les mots sacrés   -   Ziza   -   3 fois 27 ans accomplis   -   Salomon, le Trois fois Puissant Maître   -   Adoniram, L’Intendant des Bâtiments   -   Le Laurier et l’Olivier   -   L’Etoile Flamboyante est d’Or   -   De l’équerre au compas   - Le quaternaire Pythagoricien   -

 

UNIVERSALITḖ -  BḖRESNIAK  -        abc des couleurs

Daniel BḖRESNIAK

Edition Grancher

 2001

La découverte de la magie, du langage et de l’application des couleurs vous permettra d’utiliser les couleurs plus consciemment pour vous exprimer et embellir votre vie. Manifestation de la lumière, la couleur illustre les relations qui unissent toutes choses sur un plan physique, physiologique ou psychologique ; manipuler les couleurs c’est agir à la manière d’un organiste qui répand des harmonies : leurs pouvoirs résident dans le fait qu’elles suscitent ce qu’elles symbolisent.

 

Cet ouvrage peut se lire sans obligation chronologique, la première partie nous livre la symbolique des couleurs dans les différentes circonstances de la vie, alors que la seconde partie, essentiellement composée de tests, nous demande plus de réflexion personnelle.

 

Nous vivons parmi les couleurs, et elles exercent une influence sur notre comportement et sur nos émotions : le rouge excite, le bleu calme et détend, cela est bien connu.

Le langage courant emprunte aux couleurs de nombreuses images : voir la vie en rose ou en noir ; rire jaune, voir rouge, n’y voir que du bleu ou encore broyer du noir etc. Cela exprime la joie, le plaisir, la tristesse, la déception ou la colère. Ainsi donc, nous réagissons aux couleurs, mais alors pourquoi se contenter de les subir ?

 

Il est préférable de les étudier pour comprendre et ainsi apprendre à s’en servir. Le choix judicieux des couleurs permet de mieux travailler, de mieux se concentrer, et d’une manière générale de stimuler les facultés dont nous avons besoin et parmi cela son influence sur la santé.

Au sommaire de cet ouvrage :

 

1e partie : Nature et symbolisme des couleurs  -  la nature et le pouvoir des couleurs  -  complémentarité et dualité  -  les couleurs primaires et secondaires  -  le triangle de Goethe  - 

 

2e partie : Les couleurs et les sciences secrètes  -  les couleurs et le blason  -  les propriétés étranges des pierres précieuses -  les couleurs et le Grand Œuvre  -  symbolisme des couleurs dans les groupes ethniques  -

 

3e partie : Les couleurs dans la vie quotidienne  -  décoration et coloriage  -  la publicité et la santé  -  les couleurs de l’Aura et les chakras  -  des gouts et des couleurs  -

 

4e partie : Mesurez votre énergie par les couleurs  -  Divers tests psychologiques d’approche  - 

 

UNIVERSALITḖ -   BḖRESNIAK   -   le jeu d’hermÈs

Daniel bḖresniak

EDITION  VEGA

 2001

L’auteur établit un parallèle entre être en cours d’analyse et être en initiation. Sur un divan ou dans une loge, l’effort de réflexion permet une profonde remise en question. Mieux se connaître, « voyager au centre de la terre », voir plus clair en soi et autour de soi. Être bien dans sa peau afin de devenir pleinement et véritablement qui l’on est. Avoir en main son destin, c’est-à-dire se libérer, devenir plus libre. Telles sont quelques pistes suivies dans cet ouvrage très documenté.


Or, il n’est pas facile lors de l’initiation de progresser, de traquer les idées reçues pour les remettre en cause afin d’extraire « le subtil de l’épais ».


Une fois initié, les thèmes abordés en loge sont de plus en plus ardus ; apprentis, compagnons et maîtres désirent aller toujours plus loin, ils poursuivent donc leur quête car l’œuvre est toujours à achever…
On y parle de la Colombe, du Graal, du Voyage Initiatique, de Dante, de la Violence, des Sectes, d’Herméneutique, de l’Hermétisme, du Corpus Hermeticum, de Platon, de Jung, du Rêve, du Sommeil, de Schibboleth etc…

 

UNIVERSALITḖ -   BḖRESNIAK   -         LE SILENCE

Daniel BḖRESNIAK

Edition DETRAD

 2000

Le premier livre de la collection « Repères ».

 

L’auteur explique le silence chez les Franc-maçons, comment le vit-on ? Quel est son sens ? Son but ? Ses moyens ?

 

Une plaquette de 54 pages où Béresniak nous parle de :

 

L’enjeu  -  Le silence et le tabou des outils d fer  -  le silence de l’apprenti et l’apprentissage du métier  -  l’expérience du silence, la plongée en soi et les voies mystiques  -  le silence et l’art martial, l’idéologie du battant et la morale chevaleresque aujourd’hui  - 

 

UNIVERSALITḖ -  BḖRESNIAK   -     le « gai savoir » des bâtisseurs

D. bḖresniak

EDITION  DETRAD

 1997

Essai sur l’esprit de géométrie.

 

Il existe deux grands courants intellectuels, l’un qui veut asservir l’homme, et l’autre le libérer. Issu de la tradition judéo-chrétienne, la Franc-maçonnerie est tiraillée car les mythes qu’elle véhicule ont été souvent triturés de manière à dire le contraire de ce qu’ils signifient.

 

Par exemple avec les mythes bibliques : Adam, le péché originel, Caïn etc… Par contre on trouve une constante dans « l’esprit de géométrie ».

 

L’auteur développe cet esprit et nous parle de :  la lettre G, le mythe du péché originel, de Caïn à Tubalcaïn, de compagnonnage, de Prométhée, du secret, de la lune et du soleil et des constitutions d’Anderson.

 

UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK  -  franc-maçonnerie & romantisme

Daniel bḖresniak

EDITION  CHIRON

 1987

L’Europe à la fin du XVIIIème siècle est soumise au plus fort bouillonnement d’idées de son histoire. Elle n’est pas isolée. C’est d’Amérique, par exemple, qu’arrivent des thèmes qui marqueront la nouvelle République Française dont la naissance et les symboles frappent les esprits européens. En cette période si riche dans le mouvement des idées, les Loges maçonniques prolifèrent et leurs courants divers contribuent à bien des débats, qu’elles soient rationalistes ou mystiques.


Les thèmes du préromantisme et du romantisme investissent au même moment les lettres et les arts : découverte de la valeur des mythes, des anciennes légendes, de l’imaginaire et de l’intuition.
Une partie de l’Europe des intellectuels se met à idéaliser la Nature, redécouvre le « gothique », et recherche une « rédemption nouvelle».


De nombreux thèmes répandus chez les Francs-maçons se retrouvent transposés sous la plume des écrivains alors que débute le XIXème siècle : l’homme en tant qu’émanation divine, les grands initiés, l’avènement de l’Âge d’Or… Les concepts acquièrent, dans le contexte illuministe, le statut de schémas applicables à l’Histoire et à la Politique : c’est l’épopée romantique. L’ambiguïté de ces thèmes conduit à une réflexion sur la fluidité de la frontière entre le socialisme mystique et le prophétisme révolutionnaire. Les littérateurs s’érigent en juges, prophètes et prêtres. Le débat est passionnant, d’étonnantes interactions surviennent qui éclaireront les décennies suivantes et les idéologies du XXème siècle.


C’est cette période marquante que traite Daniel Béresniak.

 

UNIVERSALITḖ -  BḖRESNIAK  -  La lÉgende d’hiram

d. bḖresniak

EDITION DÉTRAD

 1995

Deux chapitres de la Bible parlent d’Hiram ; les Rois et les Chroniques. Ces deux textes racontent les mêmes événements mais trois siècles séparent la période de leur rédaction. Dans le texte postérieur (Chroniques= HIRAM, nommé ici Houram, (avec un VAV à la place du Iod) est grandi : de spécialiste du bronze, il est devenu l’artisan au sens que les artistes italiens du trecento et du quattrocento donnaient à ce terme : expert en toutes les modalités de la matière, qu’elle soit minérale ou végétale.

 

Ce fait permet de supposer qu’il y eut une légende autour de ce personnage, dès l’antiquité.

 

UNIVERSALITḖ -  BERESNIAK   -    poursuivre

Daniel beresniak

Edition DETRAD

 2001

Les repères sont les marques grâce auxquelles le voyageur choisit un chemin ; grâce auxquelles l’artisan ajuste ses pièces pour les assembler, grâce auxquelles l’observateur sait où poser sa lunette.


Les repères permettent les passages, depuis le désir jusqu’à l’idée depuis l’idée, jusqu’au tracé, depuis le tracé jusqu’à la réalisation. Ils sont les outils de la création.


Ils sont à choisir et à revoir, à examiner, à expérimenter, à améliorer, voire à remplacer sans cesse. Ils n’enferment pas la vérité dans une proposition, mais ils permettent de s’orienter sur le champ infini du possible et de le labourer.


Poursuivre… au-dehors l’œuvre commencée dans le Temple ? Le Franc-maçon œuvre sur lui-même à l’intérieur du Temple. Que dire de l’œuvre accomplie dans le Temple et comment pourrait-elle rayonner dans la cité ?

 

UNIVERSALITḖ -   BḖRESNIAK   -   goëthe – franc-maçon

Daniel bḖresniak

Edition du Prisme

 1974

Johann Wolfgang von Goethe pour répondre au vœu de son père, entreprend, dès 1765, des études de droit à Leipzig, vite interrompues par des problèmes de santé et poursuivies puis terminées à Strasbourg en 1770. Ce séjour alsacien est aussi marqué par ses relations avec de jeunes poètes et dramaturges hostiles aux conceptions classiques françaises, son amitié pour Herder dont l’influence sera décisive et sa rencontre avec Frédérique Brion (1752-1813). Il compose alors de très nombreux poèmes à son intention. De retour dans sa ville natale, ses occupations de jeune juriste lui laissent assez de loisirs qu’il consacre à l’écriture. De cette époque datent par exemple le premier Faust et son drame Goetz von Berlichingen qui le place d’emblée au premier rang des auteurs du Sturm und Drang (Tempête et Elan).

Il effectue en 1772 un stage au tribunal impérial de Wetzlar et participe aux réunions des sociétés paramaçonniques la Table des Chevaliers et l’Ordre du Passage. Deux ans plus tard, il publie pour la première fois sous son nom Les souffrances du Jeune Werther, le « psychodrame d’une sensibilité », dont le succès est immédiat. C’est aussi l’année où il se fiance à Lilie Schönemann mais la liaison sera éphémère. En 1775, il se rend en Suisse puis visite Weimar invité par le duc Charles Auguste. Il décide de s’établir dans cette ville et entre au service du duc avec le titre de conseiller secret de légation. Il réorganise les mines d’Ilmenau et est responsable en particulier de la construction des voies et du conseil de guerre. Il participe aux représentations du théâtre amateur de Weimar et compose Wilhelm Meister theatralische Sendung, Le 23 juin 1780, il est initié à la franc-maçonnerie dans la loge Amalia de Weimar. Il sera également reçu dans l’Ordre de Illuminés le 11 février 1783 sous le nom d’Abaris. De cet intérêt pour la société des francs-maçons témoignent des discours et de nombreux poèmes,

Joseph II l’anoblit en 1782. Une relation complexe le lie à Charlotte von Stein, la « beauté froide », et peut-être à la duchesse Anna Amalia.  Il ressent la mort de son père (1781) comme une libération. En 1786, il sollicite un congé et part pour l’Italie. Ce voyage sera pour lui, admirateur de l’Antiquité, une véritable renaissance. De retour à Weimar en 1788, il décide de renoncer à ses fonctions pour se consacrer totalement à l’art et aux sciences. Il sera toutefois nommé bibliothécaire ducal après avoir organisé le théâtre de la cour.

En 1794, il fait la rencontre de Friedrich Schiller. Il s’ensuivra une imposante correspondance et quand Schiller s’installera à Weimar en 1799, une profonde amitié liera les deux hommes et Goethe fournira plusieurs textes – dont Le Conte (1795) – au journal de Schiller «Die Horen». Entre-temps, son roman d’éducation Wilhelm Meister Lehrjahre est terminé, roman dans lequel il cherche à montrer l’émancipation de l’individualité. Sur les conseils de Schiller, il reprend et termine son Faust en 1806.

Il assiste à la défaite de l’armée prussienne par les troupes napoléoniennes. En 1792 déjà, il avait accompagné Charles Auguste dans la campagne de France et assisté à la canonnade de Valmy. Il en avait tiré la leçon que le monde futur n’aurait plus rien de commun avec le passé et qu’en particulier le Saint Empire Romain disparaîtrait et avec lui les petites principautés allemandes.  En 1806, il épouse Christiane Vulpius avec qui il vivait depuis des années au grand dam de la bonne société de Weimar. Son fils August était né en 1789.

À la suite du Congrès de Vienne, Weimar devient Grand-duché et Goethe est nommé ministre d’État. Il connaît son dernier amour (une aventure qui a fourni un émouvant chapitre à S. Zweig dans ses Très riches heures de l’humanité). En 1829 a lieu la première représentation du Faust. Son fils meurt en 1830 et lui-même s’éteint en 1832.

 

UNIVERSALITḖ -   BḖRESNIAK   -     LE MYTHE DU PÉCHÉ ORIGINEL

Daniel BḖRESNIAK

Edition ÂGE DU VERSEAU

 1997

Et si le mythe du péché originel n’existait pas, si ce mythe avait été fabriqué par St Augustin et appuyé par l’Église pour asseoir son autorité. Le mythe du péché originel s’inscrit dans une représentation universelle des origines : au commencement était la perfection, qu’un accident vint brutalement remettre en question, depuis lors, l’homme n’a eu de cesse de retrouver le paradis perdu.

 

La pensée judéo-chrétienne désigne sous le terme de péché originel, la faute commise par Adam et Eve et dont tout être humain est coupable lorsqu’il arrive dans ce monde.

Cependant, le sens véritable du récit a été occulté. Les traductions de la Bible que nous connaissons sont inexactes ou incomplètes, l’église ayant favorisé la propagation du mythe pour se consolider et affermir son autorité.

Une exégèse des textes d’origine permet ici de comprendre comment ce mythe a été fabriqué et comment ensuite il s’est répandu, cautionnant ainsi de nombreux comportements aberrants qui, aujourd’hui encore, entravent la liberté des individus.

 

Cet essai, riche en citations, va à l’encontre des idées reçues et propose une interprétation encourageante : l’acte d’Adam doit être perçu comme une transgression libératrice qui montre à l’homme la voie de la désaliénation et lui permet d’accéder au stade de la conscience. L’être humain n’est donc pas une créature soumise, mais bien la partenaire du Créateur, il lui appartient de continuer l’œuvre commencée par Dieu et participer ainsi au plan divin.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Chapitre 1 : Le texte biblique et son contexte  -  Le texte de référence  -  Les versions de la Bible  -  Le texte hébreu est-il authentique ?  -  La Bible samaritaine  -  Le récit biblique du Paradis terrestre et de la transgression  -  Elohim créé les êtres androgynes  -  Le jardin d’Eden  -  Le sens de l’interdiction  -  L’homme nomme les animaux et accepte la femme  -  Le serpent  -  Le sens de la quête et la légende substituée  -  Le pouvoir du rite  -  Le péché, la rédemption, le salut, le rite purificateur, la révélation et le modèle du saint avant le christianisme  -  Les mystères d’Eleusis  -  L’orphisme et le pythagorisme  -  Les prêtres isiaques  -  Les sources assyro-babyloniennes de la notion du péché  -  Quand les dieux se fâchent  -  Mithra et Zoroastre  -

 

Chapitre 2 : La fabrication du mythe  -  Le prêt à penser et le prêt à porter  -  Le Paradis et l’art de lire Paul de Tarse  -  La foi qui sauve  -  De l’amour et du plaisir  -  Saint Augustin, créateur du mythe  -  De Mani à Jésus  -  La doctrine augustienne du péché originel  -  La culpabilité et la tension vitale  -  Faute, péché et pardon  - 

 

Chapitre 3 : Etranges comportements cautionnés par le mythe  -  Identité et appartenance  -  Les comportements génèrent les mythes  -  Les filles d’Eve  -  La femme pécheresse parce que curieuse  -  La sorcière et la sainte  -  L’univers mental de la chasse aux sorcières  -  Lilith, la dévoreuse d’enfants  -  la légende de la première Eve  -  Le paradis perdu à retrouver  -  Adam et Golem  -  Caïn bâtit une ville et fonda la grande lignée des créateurs  - Chute, rédemption, réintégration et sens de l’histoire  -  le mythe de Dionysos  -  le travail comme châtiment  -  Tradition, progrès et providence, libre arbitre  -

 

universalisme & franc-maçonnerie

j. corneloup

Edition  VITIANO

 1963

Réflexions d’un grand dignitaire du Grand Orient sur la Franc-maçonnerie du début du XXème siècle. Les côtés historiques, religieux, politiques et spirituels sont ici abordés sans remords mais avec des regrets.

 

L’évolution française de la Franc-maçonnerie fut l’occasion de lier deux voies initiatiques : la voie matérielle représentée par l’art royal et la voie guerrière représentée par la chevalerie. Il ne s’agit pas pour nous de confirmer l’historicité des allégations reliant la franc-maçonnerie aux tailleurs de pierre, aux templiers ou à la chevalerie. Cependant, nous constatons dans certains rite dont le REP une forte présence de la chevalerie tant sur le plan historique que dans la structure même des grades dépassant celui de Maître. Ainsi on constate que le grade de Parfait maçon de 1744 est un grade de maçon dit "écossais" d'inspiration ramsayenne introduisant Cyrus et Zorobabel dans la légendaire maçonnico-chevaleresque.

 

Ceci constitue à notre sens un apport au rite du Mot de maçon (calviniste en 1637 puis universaliste-œcuménique en 1723), transformant ce dernier dans l'optique stuartiste catholique et romaine. La part légendaire et mythique fait partie intégrante de l’effet initiatique recherché dans la société des francs-maçons. Il est certain que la légende nait souvent du concours volontaire et déterminé de l'orateur exprimant un point de vue "orienté" et établissant une pseudo vérité historique.

 

Nous tenterons de démontrer que ces deux discours (1736-1737) ne sont pas sans liens avec la cause stuartiste tant sur un plan politique qu'initiatique, et que la chevalerie des exilés stuartiste des 1688 a su s'impliquer dans une maçonnerie régimentaire.

Dans les deux cas, celui du maçon et celui du combattant, nous assistons à la transformation de l’individu soit par le travail de la matière et l’identification de « l’œuvrer » à son objet, soit par l’art de la guerre et l’esprit de sacrifice dans un désintéressement total. Par analogie, l’une ou l’autre voie initiatique, fait éclore la dimension spirituelle et divine de l’être. Ainsi, travailler la matière consiste à en libérer ou délivrer cette parcelle divine qui y réside ; en parallèle, la solitude du chevalier dans une quête d’un Graal aussi hypothétique qu’intérieure soutient l’image de l’amour d’un Dieu, moins anthropomorphique que johannique, qui transcende la destinée de son propre corps. Cette double démarche ne pouvait que remporter un vif succès, tant il est vrai que l’aspiration au sublime dépasse les aspects religieux et schismatiques. Ce goût du sacrifice et de la mission à accomplir complète admirablement la base maçonnique des trois degrés.

 

Le premier a apporter la richesse chevaleresque et Templière en complément de l’art royal, fut le Chevalier André-Michel Ramsay. Ce dernier fut qualifié de« Universae religionis vindex et martyr » soit « Défenseur et martyr de la religion universelle ». Nous pouvons affirmer que dans ses deux discours de 1736 et 1737, le chevalier Ramsay tente d'établir un universalisme qui s'applique à l'homme dans sa plus large généralité mais aussi au plan politique, au point qu'on qualifia son point de vue de cosmopolitisme. Quel sont donc les apports à la fois du discours mais aussi de la chevalerie, à cette voie initiatique traditionnelle appelée franc-maçonnerie?

C’est de spiritualité dont il s’agit, car toute cette hiérarchie codifiée et traditionnelle n’était là que pour servir la tradition et donc protéger la Terre Sainte. À ce titre, elle noue de contacts avec l’Orient au cours des nombreuses croisades et favorisa l’enrichissement des gens de métier, dans l’art de bâtir notamment. La truelle et l’épée vont se retrouver dans les mêmes lieux, pour les mêmes causes, dans une communion de sacrifice, ce qui cimentera leur destinée.

 

Témoin et acteur du génie français, cinquante ans après l’implantation des premières loges en France, cet homme aux multiples facettes, a su poser la pierre d’angle du système français qui, loin de renier son grand frère anglais, va apporter une source mythique nouvelle à la franc-maçonnerie continentale. Il est, avec Charles Radcliffe, l’un des fervents propagateurs de la franc-maçonnerie à la française. Tirant les leçons de la constitution (sous la protection royale de Georges 1er) de la Grande Loge de Londres, on peut imaginer qu’il souhaite ne pas soumettre l’ordre à la férule du pouvoir royal. Le promoteur de L'Écossisme est de nos jours considéré comme une grande figure de la franc-maçonnerie spéculative. L’Homère de la franc-maçonnerie est initié à la "Horn Lodge" de Londres en mars 1730, où fut aussi initié Montesquieu, le Chevalier de Ramsay fut l'orateur bien connu de la Loge "Le Louis d'Argent", à l'Or. de Paris.

 

Sa vie ne fut pas qu’un tissu de réussites. On notera qu’il fut traité de plagiaire par Voltaire, pour avoir repris dans ses différents écrits des fractions d’auteurs antérieurs sans les citer. Le voyage de Cyrus en fut l’exemple. Montesquieu lui aussi franc maçon dira de lui « C’était un homme fade ». Son système à l’instar de celui d’Anderson et Désaguliers repose sur un œcuménisme maçonnique visant à réunir ce qui, d’une certaine façon, est devenu épars, en dominant les oppositions latentes des différentes religions. Les temps difficiles ont provoqué guerres et dissensions entre les hommes des mêmes peuples : « Au-delà des peuples et des frontières nous réunirons des hommes épris de symbolisme et de traditions antiques immémoriales, antédiluviennes et noachites, mus par l’idée que la connaissance combat les antagonismes engendrés de l’ignorance et que l’origine des savoirs et des croyances naît d’une seule source, la religion universelle. »

1 V

vade-mecum de l’apprenti

Claude darche

Edition  Dervy

 2008

L’apprenti, en étant initié, entre dans un univers de symboles qu’il s’agit pour lui de décrypter, avec son intelligence, sa culture et sa sensibilité. Le Vade-mecum l’aidera à appréhender son vécu, de façon claire, tout en l’ordonnant par rapport au symbolisme profond de chaque moment de l’initiation. L’ensemble des symboles du grade est décrit et des pistes d’interprétation en sont données, sans intellectualisme, mais en s’efforçant de donner des bases fondatrices, des pierres d’angle, sur lesquelles l’apprenti peut concevoir la « transformation de soi » à laquelle l’initiation l’invite.


Ouvrage pratique, le Vade-mecum de l’apprenti contient tous les éléments d’instruction nécessaires à une authentique auto-formation.

 

vade – mecum des hauts grades

Claude darche

Edition  DERVY

 2008

Au-delà des 3 premiers degrés, l’échelle rituélique comporte 30 degrés. Claude Darche présente chacun de ces grades, leur signification symbolique et les symboles qui y sont rattachés. À chaque grade et symbole, elle commente les interprétations qu’il convient de faire et explicite, de manière claire et précise, le sens profond du grade.


Dans les loges bleues de la Maçonnerie se pratiquent les trois premiers degrés – apprenti, compagnon, maître – qui constituent le socle cohérent de la maçonnerie, un cheminement personnel progressif et harmonieux.
Ce cursus commence avec notre initiation au grade d’apprenti, où après quatre voyages au sein des éléments et moult épreuves, nous verrons la lumière et serons mis face à notre premier travail, le dégrossissement de la pierre brute, nous-mêmes, ce qui nous permettra de trouver le joyau qui est au centre de notre être. Pour la première fois, peut-être, nous nous serons interrogés sur nous, qui sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous ? Pour la première fois, nous nous sommes mis à travailler sur nos manques et nos faiblesses, mais également nos capacités et nos talents souvent en friche.

 

Pour ce premier degré qu’est le grade d’apprenti, nous serons dans le silence, dans l’accueil, l’écoute, la découvre du temple, des symboles, du rite. Nous avons continué notre parcours par le passage au grade de compagnon, deuxième degré, où après plusieurs voyages avec des outils, nous avons découvert la joie de travailler, le bonheur d’utiliser le bon outil sur le chantier de notre existence et de la loge.

Désormais, nous travaillons sur la pierre cubique à pointe, nous avons le droit de parler, de nous exprimer, nous découvrons l’Etoile Flamboyante, la signification de la Lettre G, Géométrie, nous comprenons le sens du partage et de la fraternité. À la Maîtrise, nous avons été exaltés, nous avons revécu l’assassinat et la mort d’Hiram, le Maître Architecte, par trois mauvais compagnons et nous avons constaté les ravages du fanatisme, de l’intolérance et la tyrannie.

Nous avons été relevés par les cinq points de la Maîtrise et nous sommes devenus Hiram, le Maître, la parole a été substituée et nous devons la rechercher.


Nous sommes morts et nous avons été relevés, notre résurrection se passe ici et maintenant, dans notre vie, vie que nous voulons rendre meilleure pour nous-mêmes et pour les autres, nous sommes désormais des êtres debout pour le présent et pour toujours. Les trois grades des loges bleues constituent les grades essentiels qui font d’un profane un initié, cependant depuis bientôt trois siècles, la tradition maçonnique comprend d’autres grades qui viennent expliciter et compléter le grade de Maître. Ces grades ne sont ni hauts ni supérieurs comme leurs appellations de Hauts Grades ou de Grades Supérieurs pourraient le laisser entendre, ils existent, et permettent de répondre à des questions que se pose tout nouveau maître : que deviennent les assassins d’Hiram, va-t-on les poursuivre, les juger, les venger, les châtier, que remplacent les mots substitués, etc. on peut considérer que ces grades nous permettent également de nous interroger sur les questions métaphysiques qui taraudent tout individu : l’Amour, la Mort, le Bien, le Bon, la Sagesse, les choix de l’existence, le Devoir, la Liberté.


Cet ouvrage ne prétend pas répondre à tous les questionnements exposés dans ces grades et ces rituels, il n’est qu’une fenêtre entrouverte, une poste de recherche, un questionnement personnel, il se propose d’ouvrir, d’amplifier la vie spirituelle, le champ de conscience. C’est le livre d’un Maître Maçon qui cherche à devenir un Maître complet. Aussi partons à la découverte de ces grades du 4ème et 33ème degré du Rite Écossais Ancien et Accepté que tout maçon, titulaire du grade de Maître depuis trois ans, peut aspirer à rejoindre.

 

vade-mecum du compagnon

Claude darche

Edition  DERVY

 2008

Deuxième grade de la Franc-Maçonnerie, situé entre celui d’Apprenti et de Maître, il fut, au début de la Franc-Maçonnerie spéculative, le grade du maçon accompli, un grade de référence,  le titre de Maître n’étant conféré qu’au compagnon en charge de la loge.


Être compagnon, ce n’est pas simplement être un bon ouvrier, c’est rechercher l’excellence, c’est posséder un savoir-faire particulier, c’est avoir une formation différente, plus complète à la fois technique, philosophique, humaine et morale.

 

C’est faire de sa vie un chef-d’œuvre. L’auteur nous propose ici le déroulement de cette initiation.

 

vade-mecum du maÎtre

Claude darche

Edition  DERVY

 2008

Continuant la série des Vade-mecum, guides d’apprentissage de la symbolique maçonnique, Claude Darche aborde ici, avec la même démarche explicative que dans ces précédents ouvrages, le grade de Maître, qui fait du Compagnon, un Franc-Maçon accompli.

 

Revisitant le très important mythe de la mort de Maître Hiram, elle en explique toutes les interprétations possibles, de même que l’autre concept fondamental de ce grade : la parole perdue. Mettant en garde les adeptes contre le danger de la « substitution », elle dégage les objectifs majeurs du Franc-Maçon : être pleinement vivant dans la lucidité de la vie et de la mort et garder la tradition vivante et non pas fossilisée.

  

vers une rÉconciliation catholiques & francs-maçons

L’Institut Catholique de Toulouse

 Edition  I.C.T

 2007

Actes du colloque à l’occasion du 20ème anniversaire de la lettre aux catholiques amis des maçons de Paul Pistre.


Des intervenants de qualité avec Ferrer Bénimeli (la Franc-maçonnerie et l’église catholique du XVIIIème siècle à nos jours) Paul Pistre (lettre aux catholiques amis des maçons) Jean J. Gabut (spiritualité maçonnique et religion) Jean du Camp d’Orgas et Rousse – Lacordaire (réflexions théologiques sur le dialogue entre catholiques et Francs-maçons).

 

vested in glory

 

Suprême Conseil USA

 2000

Livré édité par le Suprême Conseil des États-Unis d’Amérique avec les 33 degrés du R.E.A.A. aux USA. Explication des degrés et illustrations couleurs des tabliers, cordons, bijoux sautoirs des 33 degrés.      Une merveille.

 

vie & perspective de la franc-maçonnerie traditionnelle

Jean tourniac

Edition  DERVY

 1978

Jean Tourniac, au travers des conférences prononcées en Loge et reproduites dans cet ouvrage, nous donne une juste idée de l’approche symbolique telle qu’elle est comprise dans la Franc-maçonnerie traditionnelle. Cette approche n’est jamais gratuite.

 

La voie du symbole y est une voie vivante. Elle tend à lui redonner sa place de langue universelle que les concepts abstraits et la logique dominante de notre temps lui ont fait perdre en la rendant incomprise de la plupart.
Les thèses et les explications développées ici ont le mérite de remettre en lumière la dimension véritable de la voie maçonnique, voie qui ne saurait exister en dehors du sacré, et plus particulièrement du régime Rectifié auquel l’auteur consacra des décennies.

 

vie maçonnique vie spirituelle

Henri rochais

Edition  Dervy

 2001

La vie maçonnique est une philosophie c’est-à-dire une recherche de sagesse à laquelle parmi beaucoup d’autres, Epictète et Plotin nous invitent en même temps qu’ils nous servent de guides.

Pour l’essentiel l’initiation et la vie maçonnique convient à inaugurer avec l’être, une conversation qui délivre des angoisses de la mort en nourrissant l’espérance d’une rencontre d’esprit à esprit par-delà l’Orient éternel.

C’est un dialogue permanent entre le visible et l’invisible.

 

villard de honnecourt

Roland bechmann

Edition  PICARD

 1991

Depuis le milieu du XIXème siècle, de nombreux érudits, des historiens de l’art et des architectes se sont penchés sur cet exceptionnel document que nous a laissé le XIIIème siècle : le manuscrit de Villard de Honnecourt, 33 folios de parchemin, couverts aux deux faces de minutieux dessins, recueillis au cours de toute une vie d’artiste voyageur.

 

Beaucoup d’articles ont été écrits à son sujet, mais aucun ouvrage important n’a été, avant celui-ci, consacré spécialement aux très nombreux dessins techniques de ce manuscrit que Roland Bechmann a étudié pendant plus de cinq ans, en se penchant particulièrement sur ceux qui avaient été négligés ou méprisés par les commentateurs précédents.

 

À partir de ce manuscrit, il a entrepris de retrouver, en la situant dans l’ensemble du contexte socio-économique et historique de l’époque, la démarche des constructeurs gothiques, leur « pensée technique », la façon dont ils notaient et dont ils transmettaient, à leurs élèves ou à leurs exécutants, les procédés de chantier, mais aussi les techniques d’implantation et d’arpentage, les méthodes de taille de pierre, les recettes de géométrie pratique.

Roland Bechmann s’est astreint aussi à reconstituer les dispositifs actionnant les machines, les engins, les automates que Villard a dessinés.

Au cours de ce travail pour lequel homme pluridisciplinaire, il était particulièrement bien armé, comme le souligne aussi Jacques Le Goff, il a décrypté de nombreux dessins restés incompris ou mal interprétés. Sur certains folios du manuscrit, il en a notamment découvert – et expliqué – qui avaient été effacés au XIIIème siècle.

 

Son étude a permis de montrer que dès cette époque les constructeurs appliquaient des méthodes géométriques qui n’ont été dévoilées au public qu’à partir de s XVIème et XVIIème siècles. Les extraordinaires réalisations de l’architecture gothique se trouvent ainsi expliquées rationnellement par l’étendue – qu’on ne soupçonnait pas – des connaissances des constructeurs médiévaux.


Le manuscrit que Villard avait légué à des gens de métier, et à ses successeurs, constitue une exceptionnelle transgression du secret auquel s’astreignaient les constructeurs du Moyen-Âge en transmettant oralement leurs connaissances et en s’aidant parfois de moyens mnémotechniques particuliers, que Roland Bechmann expose dans son ouvrage.

 

VOULOIR ET OSER -  A LA RECHERCHE DU SECRET MAÇONNIQUE

 Yves Morant

Edition Dervy

2005-2016

Ce livre est le fruit d'une lente et longue maturation, celle d'un homme parti à la recherche de lui-même qui, comme se doit d'être un franc-maçon, est dans le monde sans être du monde. Yves Morant en explique la nuance, celle qui différencie l'homme éveillé de l'homme endormi. Au hasard de rencontres avec des hommes d'aujourd'hui et de nombreuses lectures d'auteurs tels que Plotin, Maître Eckhart, Guénon, Jung, Corbin et Lilian Silburn, Yves Morant a emprunté de nombreux sentiers au sein de la franc-maçonnerie. Il s'est engagé de tout son être et en a franchi tous les degrés, pour tenter de découvrir le secret maçonnique, qui n'est pas seulement celui d'une organisation secrète, et qui devrait le rester, mais qui est surtout celui qui se trouve beaucoup plus près de soi qu'on ne pourrait le penser. Pour mieux approfondir les richesses de ce trésor, tout en restant attaché à sa loge mère, l'auteur a choisi d'aller au-delà de la franc-maçonnerie, sur des chemins plus "orientaux" capables d'éclairer celle-ci autrement qu'à la lumière des contingences de notre temps. Il a pu ainsi être conforté dans l'idée que la franc-maçonnerie, dans ce qu'elle conserve et transmet encore aujourd'hui, reste une voie de réalisation spirituelle authentique, mais encore faut-il "avoir des yeux pour voir et des oreilles pour entendre

 

Ce livre retrace également l’itinéraire d’une expérience humaine authentique marquée par la réception de la grâce que son auteur considère avoir reçue sous la forme d’une aide liée à un « apport oriental ». Il constitue un témoignage pour ceux qui sont sur le chemin de la découverte du secret de leur être et offre aussi des repères précieux pour aiguiser leur capacité de discernement sur eux-mêmes, sur leur environnement, et sur les organisations, telle la franc-maçonnerie, que les hommes, au fil des siècles, ont mises en place dans le but de favoriser l’épanouissement de ceux qui ont décidé de vivre pleinement leur vie, en lui donnant un sens.

 

Voyager suppose le choix d’une destination, ainsi que celui d’un itinéraire. L’absence de destination signifierait errance, vaine fuite de soi-même. Sans itinéraire, ces voyages tiendraient lieu de cabotage. Quelquefois, l’itinéraire ne s’interprète qu’après le voyage. Il arrive que le maçon ne comprenne la route empruntée qu’une fois rendu à l’escale. Ce coup d’œil en arrière, est indispensable à la continuation de sa route. Même bien étudiés et organisés, ces voyages ne sont que ce que le maçon en fait. Les traversées sont quelque fois malaisées, jalonnées de récifs, voire de pannes. Elles appellent une curiosité qui ne peut naître que de la disponibilité. Une disponibilité de l’esprit et du corps, un largage d’amarres qui correspond à une mise en congé du monde profane, seul préalable pour aller vers ce quelque part espéré : La Lumière. Il est vrai que chacun vit ses voyages et ses escales de façon personnelle, et que ce vécu va plus loin que l’horizon. Il faut au maçon, il nous faut, humilité, tolérance, force, courage, sens de la justice, grande ouverture d’esprit.

 

La méthode maçonnique et en particulier celle dispensée par le REAA, mettent à notre disposition étape après étape, tous les itinéraires, les moyens, les outils nécessaires au Voyage. C’est un voyage, faut-il le rappeler, qu’elle laissera toujours chacun de nous, entièrement libre et responsable d’organiser, d’entreprendre, de parcourir et même d’interrompre à tout moment. Chaque degré acquis,  permet au franc-maçon de vivre celui qu’il vient de quitter dans la plus profonde humilité, dans l’attente d’autre chose,  dans l’attente de découvrir, l’espère t’il le Mystère insondable qui est son devenir. L’initiation constitue sans doute, la meilleure et la plus solide des préparations à l’ascension spirituelle. Aussi, lorsque certains abandonnent cette  recherche spirituelle pour poursuivre leurs actions professionnelles, commerciales, ou politique, ils se désacralisent et plus grave, ils désacralisent les autres frères et les empêchent de retrouver leur source originelle.

                   
Tout voyage commence par un départ. Les premiers mètres du parcours du futur initié, s’ouvrent sur une découverte : La Terre inconnue du symbolisme. Celui –ci se signale dès le cabinet de réflexion et prend tout son sens, une fois franchies les colonnes du temple. De spectateur, le futur initié devient acteur. Ces quatre  premiers voyages le marqueront à jamais. L’adage prétend que partir c’est mourir un peu, ici, c’est revivre. Laissé pour mort en tant que profane, les voyages de la terre, de l’air, de l’eau et du feu le ramènent à une nouvelle vie. Mais il faut bien savoir que c’est le voyageur qui fait le voyage autant que le voyage fait le voyageur, en conséquence  le ressenti de ces parcours est éminemment personnel. Chacun y a vu un relief particulier, pressenti un monde inconnu. Chaque maçon sait dès le départ qu’il appareille pour plusieurs voyages dits de passage. Petit à petit, il  prend conscience d’avoir emporté trop de bagages. Parmi eux, les valises d’idées toutes faites, et les grands sacs de préjugés. Des métaux encombrants, qu’il larguera au fur à mesure de son avancée.

 

Parmi tous les symboles qu’il découvre depuis sa nouvelle vie de maçon, l’un d’eux s’imposera peut-être avec plus de force : le pavé mosaïque. Ses rencontres du blanc  au noir laissent une empreinte dans laquelle vient se mouler le mot tolérance. Il découvrira que  le chemin de l’initié fait qu’il se déplace sur la voie du juste milieu, sur le fil du rasoir, sur la ligne médiane qui relie les carrés des deux couleurs Dans notre esprit nous pouvons donner un sens aux symboles puis en changer, trouver les limites à franchir, aller vers l’autre sans timidité. Ce voyage immobile que beaucoup ont chanté est la vraie voie vers la délivrance de la pensée, corsetée par tout notre vécu et nos propres interdits. Et un jour, après de nombreux périples, alors peut-être, pourra-t-il être déclaré par les maîtres,  bon pour la suite, non plus des voyages, mais du voyage maçonnique. En effet en maçonnerie, les surveillants sont là pour jouer le rôle d’éveilleurs autant que de veilleurs, et les maîtres, ceux de vigie et de passeurs.

 

A l’heure, où le rêve est mis en boîte par les agences de pub, comment dans ces conditions, parler de mystère, de rêve sans avoir recours au symbolisme. Comment apprendre, puis communiquer les essentiels maçonniques, qui sont connaissance de soi, morale, recherche de vérités, si l’on fait l’économie des voyages initiatiques. Ou placer la fraternité sans rencontre de l’autre. On ne lutte bien contre une pente qu’en la remontant. Là réside le travail maçonnique. Là réside cette aventure qui doit donner un sens supérieur à la vie du maçon en se rappelant que le seul véritable voyage n’est pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux pour aller vers son idéal tout en comprenant le réel.   

 

voyage aux sources de l’initiation

 J. trescases

Edition  DETRAD

 1991

Les mystères initiatiques, les hauts lieux de la préhistoire et la transmission initiatique sont la trame et le fil rouge de ce voyage solaire par excellence.

 

Chacun d'entre nous s'est posé les mêmes et éternelles questions : d'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? Nos réflexions prennent des sens bien différents selon notre formation philosophique ou religieuse, mais tous, nous avons le désir d'accéder à un état supérieur grâce à notre perfectionnement, obtenu le plus souvent par une méthode initiatique. C'est ainsi que l'on se réfère à la Tradition primordiale dont le courant paraît remonter de plus en plus loin au fur et à mesure de nos découvertes archéologiques. On reconnaît implicitement l'existence d'une réalité supérieure se reliant à l'ordre cosmique. La recherche spirituelle qui unit corps, âme et esprit peut ainsi satisfaire à la fois l'intelligence et le cœur. La Franc-maçonnerie est l'un des ordres initiatiques traditionnels utilisant le symbolisme universel et prônant la fraternité. L'initiation doit se vivre intensément, d'une manière absolument personnelle ; il doit y avoir participation active, effective, non littéraire ou scénique ; certains groupes en font une représentation théâtrale, allant jusqu'à faire jouer ce "mystère" devant les sujets à initier ; ceux-ci ne sont alors que des spectateurs plus ou moins réceptifs ; ils ne subissent pas directement cet influx, le choc créé par la puissance des rituels.

Etymologiquement, initier évoque l'idée de commencement, de mise sur la voie, en signifiant aussi le désir de mener cette action à son terme, à sa perfection.

Dans les groupes spiritualistes, l'initiation s'entoure de rites et de symboles, basés sur la pratique d'un métier - la maçonnerie se dit l'héritière des constructeurs du temple de Salomon, puis de ceux qui ont élevé les cathédrales.

Cette participation entraîne une mort à ce qui a été sommairement acquis et à une renaissance, à un authentique recommencement dans un cadre élargi. "Mort et résurrection" reste le thème initiatique par excellence. La société initiatique recrute parmi les "hommes libres et de bonnes mœurs ; elle lutte contre l'ignorance sous toutes ses formes ; elle est le centre de l'union et le moyen de concilier une sincère amitié parmi des personnes qui n'auraient jamais pu sans cela se rendre familières entre elles". Ses rituels, basés sur les rites d'un métier, enseignent et placent l'individu sur le plan de la compréhension de l'autre, plan que l'on peut qualifier d'horizontal ; l'être apprend à se maîtriser, à savoir écouter en tirant profit, mais aussi en sachant discuter, confronter les idées et même les critiquer.

 

L'attitude du franc-maçon reste sobre ; calme, il parle sans grands gestes, sans intonations déplacées. Cet être sait ainsi s'élever sur un plan spirituel. On songe alors à une dimension verticale. Le franc-maçon se place au croisement de ces deux axes tout comme la rose y est située sur la croix. Il acquiert les possibilités de devenir l'Homme Universel, c'est-à-dire un citoyen du monde. Tout maçon qui veut suivre la voie Traditionnelle doit cependant avoir certaines aptitudes, un désir conscient d'approfondir son identité, dans la simplicité de son raisonnement qui œuvre dans un esprit de conciliation et de fraternité, en recherchant l'équilibre pour ceux qui l'entourent. S'il veut bénéficier de cette harmonie intérieure, il doit se rattacher à une organisation Traditionnelle régulière, mais par "régularité" il ne faut pas envisager un impératif historique ou doctrinal : seule la pensée spirituelle puise dans la Tradition. Le travail s'opère graduellement, au milieu de compagnons de route. On accède ainsi à une véritable fraternité initiatique, solidaire et agissante. De cette large plate-forme spirituelle, la Franc-maçonnerie atteint son rôle de centre d'union, dépassant largement le contexte des idées d'une époque ou d'une religion particulière.

 

Le véritable initié doit dépasser toutes les contingences d'un moment pour évoquer ce qui est immuable. Nous ne pouvons oublier que la présence de l'homme sur notre planète est actuellement évaluée à douze ou quatorze millions d'années et que les vestiges de sa vie ont près de trois millions d'années : voici de quoi nous rendre humbles en prenant conscience qu'à chaque époque l'homme a cherché à s'élever, à se perfectionner, qu'il a utilisé des rites. La Franc-maçonnerie est une ascèse. Elle n'est dépositaire d'aucune révélation et un magistère maçonnique n'existe pas. L'ordre ne donne aucun mot d'ordre. Le maçon qui reflète le rêve du collectif n'est soumis à aucun impératif. Il n'a pas à se plier à une idéologie officielle et il n'est pas un "soldat de la propagande". Au contraire, il doit conserver son individualité qui doit être agissante, car en puisant dans l'esprit de ce qui est éternel, on se réalise en soi, mais on organise aussi le devenir. Dans son idéal spirituel, la maçonnerie utilise comme allégorie l'image de la pierre brute que l'on taille pour la rendre cubique ; mais cette pierre, maintenant polie, ne peut rester isolée. Elle doit être ajustée à d'autres éléments.

 

Par leur équilibre et leur beauté, nous constituons la cathédrale, le temple. Du perfectionnement individuel, nous parvenons à l'idéal de la communauté. L'univers est lui-même un ensemble construit harmonieusement et rigoureusement. Comme au Moyen-Age, nous pouvons évoquer le Grand Horloger du Monde, le Grand Architecte de l'Univers. "L'initiation permet le passage des ténèbres à la lumière. Elle a pour principe de faire descendre l'homme en lui-même, afin qu'il découvre les dimensions de sa vie intérieure, sa place dans le cosmos, le sens de son destin. L'initiation est une longue quête qui amène le franc-maçon, affermi dans sa démarche, à la conquête du Beau, du Vrai, du Juste. La méthode maçonnique repose sur la compréhension et l'utilisation des symboles traditionnels". Les symboles ont une importance vivifiante. Ce langage muet qui parle à l'âme et au cœur est partout présent. Il figure dans les éléments de la nature, du cosmos et les hommes en ont fait des applications dans les proportions de leurs temples, de leurs édifices, dans ces volumes, ces orientations, ces décorations où vivent la mystique des nombres, les gammes de la couleur, le rythme des sons, toute une harmonie architecturale où le trait suggère et donne l'équilibre. Le symbole vit et imprègne chaque être qui cherche à en percer le mystère. Il est la base vivante de l'initiation.

 

L’auteur nous parle de : Source et tradition -  Les premières traces de mystères initiatiques dans les cavernes paléolithiques, comme à Tautavel  -  Stonehenge, Avebury et Callanish  -  3 étapes cruciales de la transmission initiatique    -   Actualité et intérêt des mystères initiatiques

 

VOYAGE EN ORIENT2  TOMES

Gérard DE NERVAL

CLUB LES LIBRAIRES DE FRANCE

 1955

2 volumes pour ce voyage où Gérard de Nerval (dont le père était Franc-Maçon) y a mis beaucoup de symboles maçonniques et où la trame est un voyage initiatique.


De Chateaubriand à Gobineau, maints voyageurs, gascons ou véridiques, ont conté leur pèlerinage aux pays du Levant. Que restera-t-il de ces itinéraires, dont la seule nomenclature ferait un gros volume ? Quelques morceaux de bravoure pour anthologies, force documents propres à réjouir d’honnêtes géographes, et, intégralement sans doute, deux livres, bien différents par l’inspiration, l’éclairage et le style : Trois ans en Asie, de l’auteur des Pléiades, et de Gérard, le Voyage en Orient.


Ni carnet de route ingénu, ni reportage où se devinerait une investigation méthodique, moins encore « livre de poste des ruines » le Voyage en Orient est une œuvre d’art patiemment élaborée, un véritable roman, chatoyant tissu de mensonges : une « re-vie », eût dit Restif de la Bretonne. Nerval sait y fondre ce qu’il a vu lui-même – ou rêvé ! – et ce qu’ont vu les yeux des autres : dans une trame ingénieusement ourdie se mêlent les authentiques incidents de son voyage et les extraits de ses lectures, les images cueillies dans les albums d’estampes et les visions « super naturalistes » de la première « descente aux enfers ».

Serait bien naïf, qui, feuilletant le livre où d’ailleurs font défaut les dates et les « allusions aux choses du moment », se flatterait de reconstituer avec exactitude l’itinéraire du poète. Son récit nous conduit de Paris à Trieste, par l’Allemagne et Vienne ; et par l’Adriatique, de Trieste à Cerigo, – « Cerigo qui fut Cythère ». Après une escale imprévue à l’île de Vénus, voici le Caire où Zeynab la femme jaune va grouper toutes les impressions d’Égypte autour de sa pittoresque silhouette. Et c’est la Syrie, de Beyrouth à Balbek, – Saléma et sa tulipe rouge – Constantinople enfin.


Nul, quoi qu’on en ait dit, n’est mieux que Nerval rompu aux artifices littéraires. Ses protestations de sincérité ne l’empêchent pas de se jouer du lecteur : la route qu’il suivit pour gagner l’Orient n’est pas celle dont son livre nous énumère les étapes ; il raccorde avec adresse à son itinéraire d’Égypte – sa correspondance nous le révèle – les souvenirs du séjour qu’il fit à Vienne en 1839.


En réalité, c’est à Marseille qu’il s’embarqua, le 1er janvier 1843, pour arriver le 16 à Alexandrie, après avoir fait escale à Malte et à Syra, mais non à Cerigo. Du 7 février au 2 mai, il vécut au Caire, et tint pour une fantaisie de mauvais goût l’achat que son ami Fonfrède y fit d’une esclave javanaise.

Quel fut l’emploi de son temps pendant les trois mois qu’il passa en Syrie, nous l’ignorons ; mais il ne put visiter Balbek, et la blonde Salème ne fut sans doute qu’un gracieux fantôme. On sait qu’il se fixa à Constantinople du 25 juil.-08 au 28 octobre, avant de regagner la France ; le 5 décembre, Gérard débarquait à Marseille et un mois plus tard, le paysan de Paris retrouvait ses amis, et sa ville.

 

La légende force toujours un peu le trait, surtout lorsqu’elle est romantique. Gérard de Nerval n’a pas été cet écrivain maudit et ignoré comme pourraient le laisser supposer sa vie en marge et sa mort tragique. Au contraire, la disparition du poète dans des circonstances sordides a ému le Paris intellectuel des années 1850 où beaucoup avaient déjà reconnu son génie. Ses obsèques, le 30 janvier 1855, furent un événement et un hommage. Mais, bien loin des cénacles littéraires, on a la surprise d’en découvrir aussi un compte-rendu dans la revue Le Franc-maçon. En effet, comme le souligne le rédacteur de l’article, on pouvait y discerner une composante maçonnique.

 

Les liens entre Nerval et la Maçonnerie ont fait couler beaucoup d’encre. S’il n’a vraisemblablement jamais été reçu Maçon en bonne et due forme, il y a de grandes chances pour que Gérard ait été fait « Louveteau » dans sa jeunesse dans la Loge de son père, le docteur Etienne Labrunie, « Les Sept Écossais réunis » (GODF). « Fils de Maçons et simple Louveteau » comme il l’écrit lui-même dans une correspondance. Dans les années 1820, les cérémonies paramaçonniques, comme l’adoption d’un « Louveteau » par une Loge, connaissent une grande vogue. Elles donnent d’ailleurs lieu à un véritable rituel symbolique. Ce qui est sûr, c’est que le 14 novembre 1829, Gérard est invité par la Loge « Les Sept Écossais réunis » à présenter un discours en vers sur Les Bienfaits de l’enseignement mutuel. Le Vénérable est le docteur Vassal, un important dignitaire du Grand Orient et un ami de son père. Il est possible que le jeune Gérard ait aussi bénéficié de l’étonnante bibliothèque de cet ami de la famille, voisin et cousin par alliance.

 

L’article du Franc-maçon est intéressant à plus d’un titre. Poète lui aussi, Joseph Boulmier – l’auteur oublié de Rimes brutales – a connu Nerval. Il nous fait ainsi état du propos de Gérard sur l’attachement de son père à la franc-maçonnerie tenu « il y a quelques jours ». De plus, en raison de l’objet particulier de la revue, notre chroniqueur signale les Maçons illustres accompagnant le poète à sa dernière demeure. Certains sont des Frères bien connus, d’autres n’ont semble-t-il fait qu’un petit tour en Loge même s’ils y ont conservé des amitiés et se considèrent comme« faisant partie de la famille ». De fait, Joseph Boulmier identifie ainsi une sorte de « délégation maçonnique » dans le cortège. Parmi diverses célébrités, on a la surprise de trouver Paul Lacroix, alias « Le Bibliophile Jacob ».

 

Article paru dans ‘’Le Franc-maçon’’, année 1855, sur Gérard de Nerval :

 

La froide journée du 30 janvier 1855 laissera dans plus d’un cœur de poignants et profonds souvenirs. Ce jour-là, une foule nombreuse accompagnait à sa dernière demeure le plus délicat, le plus rêveur, le plus allemand des écrivains de la France actuelle, l’auteur de Lorely et des Illuminés, l’héritier direct de Jean-Paul et d’Hoffmann, Gérard de Nerval !

 

Qui donc n’a pas lu les Illuminés où il passe en revue toutes les sectes ou sociétés secrètes qui, depuis l’Inde jusqu’à la France, ont enfanté Menou, Hermès, Cagliostro, né, a-t-on dit, sans souillure et sans péché du sein d’Abraham même. Sous la plume de Gérard, cette histoire des initiés, des illuminés, fait rêver avec un charme infini, une foi d’enfant, une terreur secrète ! Le cœur et l’âme sont prises à croire tout ce que le peintre, l’écrivain raconte de Saint-Germain, de Cazotte et de Mesmer avec cet art qui attire, qui plaît, séduit et magnétise, la clarté, la simplicité.

 

L’art, la littérature, l’amitié, avaient été fidèles au rendez-vous funèbre. Illustres et inconnus suivaient pêle-mêle le convoi ; car tous aimaient, admiraient, pleuraient ce noble et bon Gérard, qui disait il y a quelques jours : Mon père, digne vieillard, âgé de quatre-vingt-huit ans, n’a conservé d’amour, de foi et d’enthousiasme que pour la Franc-Maçonnerie.

 

Interprète de la douleur commune, M. Francis Wey a prononcé sur la tombe du mort un simple et touchant discours, que le devoir des grands journaux était de reproduire ; ce qu’ils n’ont pas fait. Louis Jourdan a eu plus de mémoire ; il a parlé du poète et de son enterrement. Nous y avons vu Louis Jourdan, Labédollière, Achille Jubinal et Théophile Gauthier, dont l’admirable feuilleton attira la foule des bons cœurs à la Morgue, à Notre-Dame, et au cimetière du Père-Lachaise,

 

Dechevaux-Dumesnil, nous faisait remarquer dans cette légion d’élite, dans ce monde de l’intelligence universelle, les frères Taylor, Alexandre Dumas, Cari Elshoëct, Louis Ulbacli, Ernest Legouvé, Fiorentino, Paul Bocage, Auguste Maquet, le bibliophile Jacob et l’auteur d’un nouveau livre, les Ressuscites, Henri Delaage, Auguste Luchet, Schœffer, Allyre Bureau, Nadar, Vallon, et vingt autres. Quelques femmes, nous disait-il, prient, et elles seules, avec un bien petit nombre d’hommes, ont l’air triste et grave. Néanmoins, ajoutait notre ami, parmi ce monde qui tient un peu de l’étudiant par la mise et la tenue excentriques, le baron Taylor était grave et digne, Henri Delaage profondément ému, et jusqu’au bord de la fosse Théophile Gautier a eu les yeux noyés de larmes.

 

Gérard de Nerval laisse un nom qui ne périra pas, une gloire sérieuse. C’est l’un des plus purs joyaux de la couronne littéraire du XIXe siècle. Est-ce lui qu’il faut plaindre, l’enfant naïf et mystique, qui se repose à présent dans le sein de sa mère, l’antique nature, l’éternelle providence ! Où ne faut-il pas plaindre plutôt ceux qui survivent, exposés à tous les hasards, à toutes les angoisses de la lutte quotidienne ? Telles étaient les pensées qui se présentaient à notre esprit à nous, obscur volontaire de la jeune littérature.

Retour à l'index des chapitres