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Chapitre 2  L     (  Symbolisme  )

 

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L’ABEILLELE  MIELLA RUCHELA CIRE

Divers  auteurs

ARCADIA

 2002

Le mot abeille vient de l’ancien provençal abelha, du latin apicula, diminutif d’apis. C’est au XVIe siècle qu'il remplace l’expression « mouche à miel ». Les abeilles produisent le miel et la cire. Leur élevage est l’apiculture et les éleveurs sont des apiculteurs. On nomme couvains leurs œufs. Ils sont pondus uniquement par la reine.

 

Le nid peut être constitué de milliers de cellules hexagonales, les alvéoles, collées les unes aux autres et qui renferment les jeunes abeilles aux différents stades de leur croissance (œufs, larves, nymphes). Le pain d’abeille est fait de pollen mêlé de miel et constitue la nourriture des larves et des nymphes. Les futures reines sont, quant à elles, nourries exclusivement de gelée royale.

 

Le peloton d’abeilles est le nom que l’on donne à l’essaim accroché à une branche d’arbre.  L’abeille (du latin : apis) est un insecte social, élevée dans des ruches, et selon la légende les abeilles sont nourricières des Dieux et symbolisent le pouvoir royal et divin. La légende  et Aristote les fait naître dans le ventre d’un taureau sacrifié, et le Dieu solaire des égyptiens, honoré dans la ville de Memphis sous la forme d’un taureau prend le nom d’Apis, incarnation du dieu Ptah.

 

Les abeilles dans l’histoire : En 1653, on découvrit, à Tournai, dans l’actuelle Belgique, le tombeau de Childéric 1er, roi des Francs saliens et père de Clovis. Parmi les nombreux artéfacts se trouvaient une trentaine d’insectes d’or et d’émail  — certains disent 300 — qui peut-être avaient constellé le manteau du roi défunt. La science du XVIIe siècle y distingua des abeilles et avec elles un symbole de souveraineté.

Le trésor de Childéric fut offert à Louis XIV par Léopold 1er (du saint Empire). Conservé à la Bibliothèque Royale depuis le début du XVIIIe siècle, il fut volé en 1831. On ne retrouva que deux exemplaires des joyaux en forme d’abeilles. De nos jours, les spécialistes ne sont plus tout à fait certains qu’il s’agisse d’insectes mellifères. On peut, en effet, y voir des mouches, des cigales, et même des hannetons, mais la corrélation entre abeilles et Mérovingiens perdure. Napoléon Bonaparte à beaucoup contribué à la persistance de cette croyance en prenant l’insecte butineur comme l’un des emblèmes de l’Empire, l’autre étant l’aigle. L’aigle le rattachait à Charlemagne et à l’empire carolingien ; les abeilles aux mérovingiens, la plus ancienne dynastie de France. Le jour de son sacre, le semis d’abeilles supplanta le semis de fleurs de lys des armoiries des rois. De royale, l’abeille devint impériale.

 

Héraldique : Vulson de la Colombière qui, dans la Science Héroïque (1644) aborde l’héraldique d’un point de vue symbolique, présente l’abeille comme symbole de vertu et voit dans l’essaim et la ruche l’incarnation de l’ « obéissance que les peuples sont obligés de rendre à leurs rois ». Elles symbolisent  aussi l’éloquence car ce qui sort d’elles, le miel, est doux et agréable. Il est dit qu’elles firent jadis du miel sur la bouche de Platon, de Pindare, et de saint Ambroise de Milan. Enfin, elles sont symbole de chasteté et de virginité. C’est pourquoi on utilise leur cire pour la confection des cierges qui brûlent dans les églises à l’occasion des services divins. Si on leur attribue une si grande pureté, c’est sans doute parce qu’elles sont censées ne se nourrir que du parfum des fleurs et ne  pas connaître la sexualité. En effet, on a longtemps cru par le passé que les abeilles, asexuées, naissaient spontanément des entrailles de la terre ou de la décomposition d’animaux morts, ou encore que leurs œufs provenaient du butinage des fleurs. On pensait aussi que la reine était en fait un roi, donc incapable d’enfanter. Virgile, dans les Géorgiques, livre IV, chante ces abeilles qui « ne s’adonnent point à l’amour, qui ne s’énervent pas dans les plaisirs, et ne connaissent ni l’union des sexes,  ni les efforts pénibles de l’enfantement »

 

Traditions et croyances antiques : Les idées symboliques d’ordre, d’industrie, de charité que l’on rattache de nos jours à l’abeille sont relativement récentes. Pour les anciens, elle est avant tout un emblème de résurrection et d’immortalité, ainsi qu’un symbole solaire. En Egypte, elles seraient nées des larmes de Ré [9] et est associé au roi de la Basse-Egypte, bîty qui désigne également l’apiculteur.  Ouvrières laborieuses, innombrables et organisées, elles travaillent tant sur le plan temporel que sur le plan spirituel. Par leur vol, elles relient la terre au ciel et symbolisent les âmes dans leur migration (âmes des morts) ou leur élévation (âmes des initiés). L’égyptologue Alexandre Moret signale une abeille sculptée dans les stucs d’un monument et accompagnant un fœtus entouré d’épis. Conjuguée avec les épis, est-elle un symbole de fertilité ? Ou l’abeille nourricière va-t-elle (re)donner la vie au fœtus ? Si le miel nourrit les vivants, il est aussi symbole d’immortalité et de résurrection dans tout le monde antique. On l’offrait aux mânes des morts pour leur assurer une protection dans l’au-delà. Hérodote et Strabon rapportent qu’en Assyrie, on enduisait de cire les corps des notables défunts avant de les ensevelir sous le miel. Glaucus fils de Minos et de Pasiphaé, tombé mort dans une cuve, revient à la vie après que ses lèvres aient été en contact avec le miel dans lequel il gisait. 

 

Chez les Celtes, l’insecte mellifère est une manifestation de la déesse Mère Henwen qui enfanta un grain de blé et une abeille. Le miel est l’un des ingrédients de la boisson des dieux, l’hydromel, et confère à l’insecte qui le conçoit le statut particulier qu’ont les créatures divines. Dans le monde gréco-romain, l’abeille est également assimilée à la déesse Mère dont Déméter, Cérès pour les latins, déesse vierge du blé, et Artémis sont des représentations. L’abeille est un des attributs d’Artémis d’Ephèse représenté sur les statues polymastes de la déesse, et l’insecte figure de façon continue au long des siècles sur les monnaies éphésiennes.

 

On lui porte depuis la nuit des temps un rôle initiatique et liturgique. A Eleusis et à Ephèse, les prêtresses de Déméter et d’Artémis portent le nom d’« abeilles ». Le grand-prêtre de l’Artémision d’Ephèse, qui par sa consécration devenait parèdre d’Artémis, était dit « seigneur des abeilles ». A Delphes, la Pythie était parfois appelée « l’abeille delphique ». Apollon, le frère d’Artémis, envoya aux Hyperboréens le deuxième temple de Delphes. Celui-ci avait été façonné par des abeilles. Dans l’Iliade, Homère qualifie les Amazones d’abeilles belliqueuses. Artémis en était la reine.  Le serpent et l’abeille sont analogues sur le plan symbolique, et complémentaire. Le serpent symbolise l’esprit, l’abeille l’âme. Tous deux sont de nature ignée, ils piquent et inoculent le feu dans la chair. Le serpent Python est une incarnation de la Terre et son nom signifie « putréfaction féconde ». Or l’abeille, dans l’antiquité, était censée naître de la putréfaction d’un animal, lion ou taureau (animaux solaires) et, comme le serpent, elle sortait des cavités de la terre. De même, si l’abeille s’envole, le serpent quant à lui, se hisse dans l’arbre du milieu du jardin d’Eden ou le long du caducée, deux symboles du pôle, l’axe qui relie la Terre au Ciel.

 

L’abeille dans le christianisme : En hébreu, le mot pour dire abeille possède la même racine que dabar, la « parole », raison pour laquelle les kabbalistes rapprochent l’abeille et le bourdonnement de la ruche du Verbe créateur. Au Moyen Âge, on parle du « chant » de l’abeille, chant véritablement sacré puisque que l’abeille porte en elle une parcelle de l’Intelligence divine. Rassemblées en essaim ou dans une ruche, ces milliers de parcelles se trouvent reliées entre elles pour ne former qu’un seul corps — le corps mystique du Christ — dont la tête est le roi (la reine). L’ensemble est une allégorie de l’Eglise qui, selon l’enseignement de saint Paul, possède à sa tête le Christ-Roi. La communauté des abeilles est donc un symbole de retour à l’unité et de réunification. De double nature, du fait qu’elle fabrique le miel et qu’elle pique, l’abeille personnifie le Christ aux douces paroles ou au contraire, le Christ-Juge de la fin des temps. Elle est aussi un des symboles de la Vierge Marie.

 

Universellement elle symbolise le travail, la persévérance, le don de soi, mais également l’âme d’un mort, la naissance, la mort et la renaissance, elle a une vie courte (environ 24 jours) et meurt dès qu’elle pique. A Eleusis l’abeille  symbolisait la sagesse et la clairvoyance, et les prêtresses de Grèce et d’Ephèse étaient appelées : des abeilles, car elles étaient sensée être des messagères des Dieux. Virgile dans son 4e livre des Géorgiques explique que les abeilles sont une partie de l’Esprit de Dieu, et ne pouvant pas mourir, elles montent directement au ciel. Pour Platon les âmes des hommes sobres et sages se réincarnent en abeille.

 

Ronecker nous explique comment le symbolisme des abeilles touche au spirituel, de par son double aspect- collectif et individuel, temporel et spirituel-.  En groupe elles symbolisent l’organisation et la discipline, individuellement elles deviennent les animatrices de l’Univers, entre ciel et terre, elles participent aux deux mondes, symbolisant le principe vital et matérialisant l’âme.

 

L’abeille produit donc du miel, de la cire, de la propolis et de la gelée royale. Le miel produit noble par excellence est très prisé dans toutes les cultures traditionnelles et dans toutes les parties du monde. La Bible (Ancien Testament) parle très souvent du miel, récompense suprême pour l’homme vertueux, et promesse d’un paradis où coulent en abondance le lait et le miel. Est raconté l’histoire de Samson avec les philistins, le miel associé à l’initiation et à la force. On  nous explique l’histoire de Jonathan fils de Saül et la forêt de miel. L’hydromel, boisson des dieux.

 

On parle des abeilles mérovingiennes, celles sur le manteau de Napoléon, remplaçant les fleurs de lys, les templiers et les Rose+Croix. Pour le christianisme l’abeille est emblème de Résurrection, et certains Pères de l’Eglise ont comparé l’activité incessante de l’abeille avec l’activité spirituelle et vivifiante du Christ. Christ-juge qui donnera aux justes les douceurs éternelles figurées par le miel. J. Lambert nous explique la ruche et les ruchers anciens, avec la Reine, son travail, la gelée royale et la propolis. On y trouve des guêpes, des frelons et autres bestioles proches des abeilles.

 

La cire produite sert à la fabrication de cierges, de bougies, de torches, à la confection de sceaux, d’effigies et d’autres fonctions de la vie journalière, sa consommation autrefois était très importante. Elle symbolise la Sagesse, la divine Sophia, elle figure la malléabilité de l’esprit qui procède de la douceur du cœur. St Bernard dans son texte « la vigne mystique » déclare : « L’âme chrétienne doit former une cire, capable de recevoir l’empreinte du sceau royal de la croix, et de nourrir la flamme de la charité ».

 

Enfin, Luc Olivier d’Algange, dans son texte : Les abeilles d’or, nous emmène dans les méandres de la voie hermétique et alchimique.

Je terminerais par cette magnifique phrase de Rainer Maria Rilke « Nous sommes les abeilles de l’invisible, nous butinons éperdument le miel du visible pour l’accumuler dans la grande ruche d’or de l’invisible »

  

L’ABEILLE  -  SYMBOLISME DE L’ABEILLE                  N° 87

Thomas Grison

Edition Maison de Vie

 2019

Le symbolisme de l’abeille a des racines anciennes et profondes que Thomas Grison nous présente ici. Associé à la royauté dès le début de l’Égypte pharaonique, cet industrieux insecte a suscité l’intérêt de nombreux naturalistes ou philosophes antiques, parmi lesquels Pline, Sénèque, Varron ou Virgile. Plus tard en Occident, rois et empereurs feront broder sur leur manteau d’apparat des abeilles, symboles de bon gouvernement, de fraternité et de paix. Véritable or comestible, le miel est une émanation de la lumière et du verbe divin. Il est offert aux dieux, ou à celui dont on ouvre la bouche, afin que le Verbe formulé par celle-ci soit nourricier et spirituellement fécondant. La ruche, dont l’abeille est l’architecte, est un modèle de la cité de Dieu. Son symbolisme a été utilisé par les Montagnards à la Révolution. Le milieu maçonnique l’a repris à son tour et développé, car il illustre parfaitement ce que doit être l’organisation d’une Loge. À partir du début du XIXe siècle, elle en est venue à symboliser l’idéal de fraternité et d’entraide propre au monde maçonnique. L’abeille a bien toute sa place dans l’univers des symboles maçonniques.

 

Les idées symboliques d’ordre, d’industrie, de charité que l’on rattache de nos jours à l’abeille sont relativement récentes. Pour les anciens, elle est avant tout un emblème de résurrection et d’immortalité, ainsi qu’un symbole solaire. En Egypte, elles seraient nées des larmes de Ré  et est associé au roi de la Basse-Egypte, bîty qui désigne également l’apiculteur Ouvrières laborieuses, innombrables et organisées, elles travaillent tant sur le plan temporel que sur le plan spirituel. Par leur vol, elles relient la terre au ciel et symbolisent les âmes dans leur migration (âmes des morts) ou leur élévation (âmes des initiés). L’égyptologue Alexandre Moret signale une abeille sculptée dans les stucs d’un monument et accompagnant un fœtus entouré d’épis]. Conjuguée avec les épis, est-elle un symbole de fertilité ? Ou l’abeille nourricière va-t-elle (re)donner la vie au fœtus ? Si le miel nourrit les vivants, il est aussi symbole d’immortalité et de résurrection dans tout le monde antique. On l’offrait aux mânes des morts pour leur assurer une protection dans l’au-delà. Hérodote et Strabon rapportent qu’en Assyrie, on enduisait de cire les corps des notables défunts avant de les ensevelir sous le miel. Glaucus fils de Minos et de Pasiphaé, tombé mort dans une cuve, revient à la vie après que ses lèvres aient été en contact avec le miel dans lequel il gisait. 

 

Chez les Celtes, l’insecte mellifère est une manifestation de la déesse Mère Henwen qui enfanta un grain de blé et une abeille. Le miel est l’un des ingrédients de la boisson des dieux, l’hydromel, et confère à l’insecte qui le conçoit le statut particulier qu’ont les créatures divines. Dans le monde gréco-romain, l’abeille est également assimilée à la déesse Mère dont Déméter, Cérès pour les latins, déesse vierge du blé, et Artémis sont des représentations. L’abeille est un des attributs d’Artémis d’Ephèse représenté sur les statues polymathes de la déesse, et l’insecte figure de façon continue au long des siècles sur les monnaies éphésiennes. On lui porte depuis la nuit des temps un rôle initiatique et liturgique. A Eleusis et à Ephèse, les prêtresses de Déméter et d’Artémis portent le nom d’« abeilles ». Le grand-prêtre de l’Artémision d’Ephèse, qui par sa consécration devenait parèdre d’Artémis, était dit « seigneur des abeilles ». A Delphes, la Pythie était parfois appelée « l’abeille delphique ». Apollon, le frère d’Artémis, envoya aux Hyperboréens le deuxième temple de Delphes. Celui-ci avait été façonné par des abeilles. Dans l’Iliade, Homère qualifie les Amazones d’abeilles belliqueuses. Artémis en était la reine.

 

Le serpent et l’abeille sont analogues sur le plan symbolique, et complémentaire. Le serpent symbolise l’esprit, l’abeille l’âme. Tous deux sont de nature ignée, ils piquent et inoculent le feu dans la chair. Le serpent Python est une incarnation de la Terre et son nom signifie « putréfaction féconde ». Or l’abeille, dans l’antiquité, était censée naître de la putréfaction d’un animal, lion ou taureau (animaux solaires) et, comme le serpent, elle sortait des cavités de la terre. De même, si l’abeille s’envole, le serpent quant à lui, se hisse dans l’arbre du milieu du jardin d’Eden ou le long du caducée, deux symboles du pôle, l’axe qui relie la Terre au Ciel.

 

L’abeille dans le christianisme : En hébreu, le mot pour dire abeille possède la même racine que dabar, la « parole », raison pour laquelle les kabbalistes rapprochent l’abeille et le bourdonnement de la ruche du Verbe créateur. Au Moyen Âge, on parle du « chant » de l’abeille, chant véritablement sacré puisque que l’abeille porte en elle une parcelle de l’Intelligence divine. Rassemblées en essaim ou dans une ruche, ces milliers de parcelles se trouvent reliées entre elles pour ne former qu’un seul corps — le corps mystique du Christ — dont la tête est le roi (la reine). L’ensemble est une allégorie de l’Eglise qui, selon l’enseignement de saint Paul, possède à sa tête le Christ-Roi. La communauté des abeilles est donc un symbole de retour à l’unité et de réunification. De double nature, du fait qu’elle fabrique le miel et qu’elle pique, l’abeille personnifie le Christ aux douces paroles ou au contraire, le Christ-Juge de la fin des temps. Elle est aussi un des symboles de la Vierge Marie

 

LA  CAVERNE   -      ARCHḖTYPE  INITIATIQUE

Georges Flour

Arcadia

2017

Certains symboles sont des symboles que l’on peut désigner comme universels. Ils existent dans toutes les religions, qu’elles soient « révélées » ou « archaïques », et ils sont retrouvés à toutes les époques, des plus anciennes jusqu’à nos jours.

Ce sont les symboles de la nature que l’homme, que ce soit l’homme de Néanderthal ou l’homo sapiens, a toujours trouvé devant lui et qui l’ont fasciné depuis les origines : tels le soleil, la lune, la mer, le rocher, l’arbre, la montagne, le désert et la caverne, qui figure dans les mythes d’origine, de renaissance et d’initiation de nombreux peuples.

Depuis la grotte de Lascaux, à la caverne de Platon et celle d’Ali Baba, la grotte ou la caverne a représenté tantôt un lieu de rencontre avec le surnaturel, le divin, le sacré, tantôt une image du monde, et tantôt un lieu secret et plein de richesses. De la grotte de la Nativité à la grotte de Hîra’, en passant par la caverne des dormants, elle représente un lieu de naissance ou de résurrection, un lieu protégé, un lieu de manifestation du sacré, un centre, un point axial dans le temps et l’espace, et par là hors du temps et de l’espace. Nous voulons esquisser ici une comparaison entre la caverne dans l’imaginaire universel : traditionnel, psychologique et même littéraire et la caverne dans l’imaginaire soufi, en décelant les points de rapprochement mais aussi en montrant la spécificité de l’approche soufie quant aux symboles.

 

La caverne dans la symbolique universelle est un lieu central où s’effectue une transformation (mort, renaissance, initiation) ou bien un lien avec l’autre monde. C’est un espace sacré réel, physique, pouvant aussi être mental, dans lequel se passe quelque chose, soit au niveau individuel, soit au niveau cosmique. Pour Guénon, la caverne est le centre, l’origine, le point de départ, indivisible, l’image de l’unité primordiale. De la Grèce antique (Platon) à l’Extrême-Orient, elle est conçue comme l’image du monde, le lieu de la naissance et de l’initiation, parfois aussi symbolisant le cœur. En tant que lieu et centre, la caverne est considérée tantôt comme un réceptacle d’énergie tellurique, ceci pour la caverne souterraine, tantôt comme un lieu illuminé par rapport aux ténèbres de l’extérieur, car une initiation y a lieu et l’initiation, la seconde naissance, est une illumination. En effet, la caverne qui serait en même temps lieu de mort initiatique et un lieu de seconde naissance, donne accès à la fois aux niveaux souterrains et aux niveaux supra terrestres. Là s’effectue la communication avec les états supérieurs et inférieurs : elle devient donc centre du monde, tous les états s’y reflétant.

 

En tant qu’archétype de la matrice maternelle (regressus ad uterum), la grotte et la caverne, comme la matrice, symbolisent les origines, les renaissances, ceci surtout au Proche-Orient  Elle est donc le lieu de naissance, de régénération et d’initiation comme nouvelle naissance, mais aussi un lieu de passage de la terre vers le ciel, ou du ciel vers la terre, ainsi que le lieu où se fait un passage des ténèbres à la lumière. Guénon explique : mort et naissance sont les deux faces d’un même changement d’état et ce passage d’un état à un autre doit toujours s’effectuer dans l’obscurité. Pour ce, la caverne est liée au voyage souterrain et elle est comparée à la baleine de Jonas. Notons cependant que nous traiterons ici d’une caverne en montagne, ou du moins au-dessus du niveau de la terre (pour la grotte), et non d’une caverne souterraine telle celle de Platon qui représente le niveau inférieur. La sortie de la caverne platonicienne correspondrait à l’entrée dans la caverne que nous traitons, qui symbolise l’éloignement du monde des ombres et des habitudes. La caverne est aussi le lieu d’une troisième naissance : la seconde étant une initiation aux petits mystères, relevant du domaine psychique, tandis que la troisième est l’initiation aux grands mystères, une renaissance spirituelle, précédée d’une seconde mort, non pas au monde profane mais au cosmos. C’est cette troisième naissance qui est une résurrection.

 

Enfin, Guénon ajoute que, « pour que cette résurrection, qui est en même temps la sortie de la caverne, puisse avoir lieu, il faut que la pierre qui ferme l’ouverture du sépulcre (caverne) soit enlevée », ce qui est en accord avec la fin de l’histoire des gens de la caverne (que ce soit dans les textes chrétiens de Jacques de Voragine ou Jacques de Saroug ou dans les textes musulmans d’exégèse coranique). Enfin, Guénon souligne le caractère électif de l’initiation, en affirmant que seuls ceux qui sont aptes à entrer dans la caverne peuvent y avoir accès. Si dans la symbolique universelle on ne voit pas la caverne comme refuge, lieu protégé ou lieu de repos, la littérature, elle, couvre cet aspect de la caverne ou de la grotte. Bachelard dit : « La grotte est un refuge dont on rêve sans fin. Elle donne un sens immédiat au rêve d’un repos tranquille, d’un repos protégé ». Elle a la fonction d’un « rideau naturel ». Notons qu’elle représente aussi le lieu idéal de refuge non seulement pour les poètes et écrivains mais aussi pour beaucoup de combattants, qu’ils soient résistants ou soldats. Finalement, la caverne symbolise aussi l’exploration du moi intérieur, et plus particulièrement du moi primitif, refoulé dans les profondeurs de l’inconscient. C’est probablement pour cette raison que Jung a voulu interpréter la sourate coranique de la Caverne, qu’il conçoit comme symbolisant la transformation. Cela n’est pas étonnant, car l’entrée en soi mène toujours à un changement profond, à un renouveau, voire même une renaissance. Loti illustre cela en décrivant son attachement aux grottes dans ses Fleurs d’Ennui : « Je m’y sens rafraîchi, retrempé de prime jeunesse et de vie neuve ». Il couvre par-là les deux thèmes du repos et de la régénération ou renaissance 

 

Selon l’égyptologue René Lachaud, ‘’Qererets’’ est le nom hiéroglyphique de caverne, ce nom se trouve sur un papyrus de l’époque d’Amenhotep II, il se trouve également sur les parois de l’Osireion d’Abydos. Les cavernes sont les 6 ou 12 espaces successifs que doit traverser le soleil dans le monde souterrain. Une importance particulière est accordée aux divinités chtoniennes comme Aket, Tatenem ou les serpents, manifestations du monde tellurique. Dans cette caverne qui est bâtie comme un athanor, le dieu solaire subit une série de transformations et de transmutations de type alchimique. Le message véhiculé par cette transmutation dans la caverne est celui d’une mort –renaissance, d’une régénération avec décomposition de la matière et reconstitution d’un homme nouveau dans un autre monde.

 

Frédéric Giaccardi nous explique « Du mythe de Platon à la symbolique maçonnique » Après une longue explication sur le mythe de la caverne qui développe les 3 grands principes de cette allégorie, à savoir : 1/ la caverne figure l’attachement de l’homme au monde sensible dans un espace providentiel sur lequel il ne peut agir. 2/ L’ascension vers le monde du jour, préfigure l’anabase (Xénophon) c’est à dite la montée de l’âme vers le monde intelligible, progressant tout d’abord de l’illusion à la réalité, puis jusqu'’à la vérité et le Bien. 3/ Le feu qui éclaire la caverne représente le soleil visible qui éclaire notre monde donc le monde souterrain, il est le prototype du soleil véritable extérieur à la caverne qui, lui ; illumine le monde du jour et donc symbolise le Bien. L’idée de Platon est que la contemplation du soleil assure la sagesse. Giaccardi développe ensuite les 3 niveaux d’interprétation et de compréhension sous 3 niveaux essentiels : Compréhension de l’Homme, compréhension de Dieu et compréhension du Monde. Il explique que sur le plan maçonnique, les chaines qui sont dans cette caverne, sont des entraves  matérielles à l’accès au spirituel, donc il faut savoir se libérer de ces chaines qui représentent l’Ego, les défauts, les vices, l’orgueil, les addictions, le fanatisme, l’ambition et autres obstacles. Le mot V.I.T.R.I.O.L. dans le cabinet de réflexion nous invitera à une réflexion sur cette descente transcendantale au fond de nous-même et d’y trouver le Trésor caché.

 

J.P. Bayard dans son livre « La symbolique du monde souterrain et de la caverne » nous rappelle l’utilité de la caverne comme œuf du monde avec ses épreuves du cheminement souterrain pour arriver à la chambre des « sculptures » illuminées par des symboles, tout en rappelant qu’y arrivera que ceux qui sont libres et de bonnes mœurs autrement dit ceux qui ont prouvé et fourni des preuves de leur bonne foi et de leur volonté de perfectionnement. Très souvent ces grottes sont des lieux de culte et de prières, comme en Inde le R.P. Henri le Saux qui vécut longtemps des une grotte/caverne d’Arunachala, également l’ashram de Romana Maharahi qui subsiste encore, était dans une caverne. Les cavernes de  Ferrand près de St Emilion, sont nommées grottes des druides. Gérard de Nerval dans son « Voyage en Orient » retrace l’activité d’Adoniram qui a établi ses forges et fonderies près du palais souterrain d’Hénoch. Jean Servier explique que cette caverne est une matrice où se développe le germe, elle est un lieu sacré, de par sa forme elle est féminine et rappelle l’enfantement, tout comme l’œuf primordial favorisera la transmutation grâce aux diverses cérémonies sacrées, cet œuf primordial sera en analogie avec la cavité du cœur considéré comme centre de l’être. René Guénon rappelle que le « développent du germe spirituel, implique que l’être sort de son état individuel, et du milieu cosmique qui en est le domaine propre, de même que c’est en sortant du corps de la baleine que Jonas est ‘’ressuscité’’. Le ventre de la baleine est un ventre maternel, celui de la régénération puisque Jonas y resta enfermé 3 jours, même durée que celle qui permit à Jésus de descendre dans les entrailles de la terre pour y puiser la force de sa réalisation ascendante. Que ce soit pour Jésus ou pour Jonas, ces 3 jours dans une caverne/entrailles sera régénérateur et renaissance

 

André Bassou fait le rapprochement entre la caverne de Garganus et la force du Franc-maçon. Après avoir expliqué les 6 mythes décrits dans la grotte du mont Gargano, il explique la solidarité qui doit prévaloir entre frères pour lutter contre l’intégrisme et le combat pour  la recherche du beau et du vrai. Le sanctuaire au flanc du mont Gargano devint vers l’an 800, un haut lieu de pèlerinage à cause des nombreuses apparitions. Il fait le rapprochement avec Hercule et la fondation de Rome, Hercule et le vol de son bétail que Cacus avait caché dans une caverne et qu'’Hercule récupéra. Selon Bassou, construire est la caractéristique de tout maçon, la solidarité est son corollaire, nous bâtissons ensemble un temple dédié au Principe Suprême, notre méditation doit s’appuyer sur les rituels dont il faut s’imprégner car pensée symbolique et démarche initiatique sont dialectiquement unies.

 

Jean Bernard Lévy nous explique qu'il faut entendre par caverne tout lieu souterrain, privé de lumière, caché et secret.  Ce sont des lieux de préparation de maturation avant la naissance, éventuellement des lieux de réflexion, de prise de conscience et de changement d'état, on peut y voir également des lieux de régression. L’auteur explique le distingo entre le rite initiatique et les mythes. Pour Mircea Eliade la définition de l’initiation est la suivante : « L’initiation est un ensemble de rites et d’enseignements oraux, qui poursuit la manifestation radicale du statut religieux et social du sujet à initier. L’initiation équivaut à une mutation ontologique du régime existentiel. A la fin de ses épreuves le néophyte est devenu un autre ». En fait, l’initiation repose sur un postulat : le Cosmos est régi par un Principe qui nous fait voir qu’une toute petite partie du monde, l’initié est appelé à contempler ce monde d’une autre façon afin d’acquérir un 3e Oeil, un 6e sens et une intuition plus fine ». On est frappé par la similitude entre les rites initiatiques et certaines pratiques dites magiques, comme les traces au sol, les formules incantatoires, les inscriptions sur les murs, dans tous les cas il y a appel à des pouvoirs extra-humain reposant sur la croyance en une transcendance, manifestation d’un seul et même principe. En Franc-maçonnerie le Cabinet de réflexion fait office de caverne initiatique avec ses symboles qui préfigurent la mort, d’ailleurs le néophyte est amené à écrire son testament philosophique. On est là dans une mort-renaissance, le Solve et Coagula. Les traditions grecques nous donnent à réfléchir sur le but de ces cavernes avec le Minotaure, les mystères d’Eleusis, les cavernes des travaux d’Hercule, Orphée, Thésée et autres Héphaïstos nous raconte la caverne et ses secrets.

 

John  Percy à travers le Cabinet de réflexion nous explique pourquoi cet endroit est si important dans une initiation avec son monde chtonien et ses dieux et déesses comme Cybèle, nom qui signifie ‘’déesse des cavernes’’ et dont le sanctuaire était au cœur de la Phrygie dans une caverne creusée dans le mont Dindyme. Ces cultes souterrains se poursuivront au Moyen-Âge avec le culte des Vierges Noires ou comme à Lourdes avec L’apparition de la Vierge dans une grotte. A l’entrée du cimetière de saint Bruno à Bordeaux, il y a un bas-relief illustrant la naissance et la mort de l’homme avec l’expression maçonnique « rien ne se perd, tout se transforme » cela rejoint la conception alchimique de ces deux extrémités de la vie. Comme toutes les cavernes, elles servent également de tombeau (Jésus), de lieux funéraires mais aussi de lieux de transmutation alchimique jouant le rôle d’un athanor qui va changer l’homme pour lui permettre à travers une réintégration de redevenir un Être de lumière.

 

Marc-Henri Cassagne nous invite dans la caverne de Platon et conclut que la démarche du Franc-maçon ressemble à celle de Platon: celle d’un dévoilement, d’une libération vers la vérité qui peut faire de l’homme un roi platonicien ou un dieu johannique, alors l’Art Royal prend un nouveau sens essentiel, celui de guider les hommes par l’exemple et la vertu, car au-delà du royaume, s’ouvre l’Empire… L’auteur explique longuement pourquoi dans la caverne de Platon, nous trouvons les notions de feu, de soleil et de lumière, tout comme en Franc-maçonnerie ces mêmes mots symbolisent des avatars ou des hypostases du Principe Créateur, ce que Platon appelle ‘’l’Idée des Idées, ou l’Idée du Bien’’. Ces  symboles qui sont répartis dans la loge et qui nous obligent d’étapes en étapes scalaires, d’avancer dans une progression assurectionnelle. Alors, l’allégorie de la caverne nous permet de mieux nous approcher de la Connaissance du Grand Architecte de l’Univers.

 

André Benzimra explique que la lettre Beth en hébreu signifie ‘’maison’’ et possède plusieurs directions. L’une se réfère à l’idée de confusion, d’obscurité et d’ignorance. L’autre, se réfère à la clarté, explication et éclaircissement. Il rappelle que la caverne possède une ouverture, elle est donc à mi-chemin entre les entrailles de la terre et la clarté issue du dehors, entre la nuit de l’ignorance et les premiers rayons de la connaissance. Comme lieu de maturation et de préparation, elle exige en premier lieu l’obscurité des profondeurs, la graine requiert d’être enfouie avant de germer et de s’épanouir en plante. Tout comme l’Univers avant de naître, a dû être couvé dans l’œuf primordial. A toute maturation l’obscurité est donc nécessaire, mais il lui faut aussi une ouverture à la lumière, et la caverne en est le bon exemple. En hébreu l’organe féminin est désigné par le mot ‘’baith qeboul’’ avec donc la racine beth, ce mot veut dire ’’maison de réception’’ c’est une caverne où l’épouse reçoit son époux et plus durablement l’enfant qui sera la moisson de ces semailles. Ce mot qeboul est de la même famille que Qabalah, la Kabbale, c’est pourquoi on dit que la femme porteuse de cette caverne, est naturellement initiée et naturellement initiatrice, tout comme la loge-mère a porté le franc-maçon en son sein, dans sa caverne initiatrice. L’auteur pose la question suivante :’’le monde est-il une caverne ou une prison’’, à cette question il donne la version hébraïque qui est une caverne, mais pour beaucoup de personne dans la vie courante, le monde est une prison, un enfermement psychique, psychologique, c’est ainsi qu'’Albert Camus qualifie le monde profane. Les sociétés initiatiques donnent une porte de sortie à cette prison, avec une initiation d’abord, et un enseignement philosophique et spirituel qui donne l’espérance d’un futur post mortem apaisé et radieux.

 

Narcisse Flubacher, dans une réflexion profonde nous décrit la caverne de Platon et nous explique l’analogie que l’on y trouve avec le temps des cathédrales et les livres de pierres où les tailleurs  inscrivaient une imagerie religieuse devant instruire le peuple illettré, puis vint l’imprimerie qui fit avancer la connaissance et modifia la mentalité des gens, qui purent ainsi sortir de leur obscurité en ayant accès à une connaissance beaucoup plus large, mais cet âge visuel de l’imprimerie, de l’écriture et de la typographie se termine et laisse la place à l’âge de l’informatique et des médias audio-visuels où les images subliminales jouent un rôle très important dans l’accélération du temps linéaire ce qui peut paraitre important et intéressant mais qui en réalité peut se révèle désastreux, nocif et pervers.

 

Jean Pataut décrit le mythe platonicien de la caverne et y trouve un parallélisme étonnant avec la Franc-maçonnerie. Il lui donne le nom de ‘’chemin du retour’’. Tout d’abord il parle du mythe comme d’un film où le soleil est le metteur en scène qui envoie sur le mur-écran des images virtuelles et nouménales. L’illusoire tient ici une grande place et fascine les prisonniers qui ainsi sont de plus en plus dépendant dans un confort illusoire mais qui les enchaine de plus en plus à la matière. C’est aussi ce que nous dit l’arcane 15 du Tarot avec le Diable qui enchaine les 2 diablotins et les oblige à vivre un matérialisme décadent, pervers et anxiogène qui ne peut que les conduire à une mort spirituelle. Si la vision, la vue l’obscurité, l’ombre, la lumière et l’éblouissement tiennent tant de place dans ce mythe c’est parce que Platon privilégie la voie de la connaissance, voie qui est relié à l’Oeil, organe perfectionné de notre information et de notre discrimination. Le prisonnier qui s’évade de la caverne commence une montée jusqu'’au début de l’ouverture vers la lumière. Cette montée est une montée ‘ initiation royale’ Dans l’arbre de vie, cette montée commence à la sortie de Malkuth pour s’arrêter avant Tipheret, elle correspond ainsi à la purification et à la traversée de tout le monde psychique, c’est l’oeuvre au blanc alchimique, ou la clé d’argent des Papes. On est dans les petits mystères.

 

Aurélie Ferrand  nous raconte l’histoire des 7 Dormants d’Ephèse et la caverne. « Au 3e siecle7 jeunes chrétiens originaires d’Ephèse sont condamnés par l’empereur romain Dèce, pour avoir refusé de renier leur foi chrétienne en un Dieu unique et de se soumettre au culte impérial et ses idoles. Condamnés à l’exil ils s’enfuient. Ils trouvent refuge dans une caverne mais retrouvé par les soldats romains ils sont emmurés vivant dans la caverne. Ils se réveilleront 2 ou 3 siècles plus tard, vivant et dans le même état de jeunesse. L’un deux sort de la caverne et descend dans la bourgade pour acheter des vivres. Il paye avec une pièce d’or datant de l’empereur Dèce, mais cette pièce n’a plus cours aussi le bruit se répand qu'’il aurait trouvé un trésor. Afin de prouver sa bonne foi il emmène les autorités religieuses et l’empereur dans la caverne, mais avant d’y pénétrer il demande à parler avec ses camarades qui unanimement décident de rester dans la caverne et demander leur mort à Dieu. Dans une autre version, ils témoignent de leur ‘’résurrection’’ puis disparaissent » Voilà l’histoire de ces 7 Dormants et qui fait consensus dans les 3 religions du livre (surtout dans le coran et chez les soufis). Le point de départ de cette histoire est la foi totale dans leur religion, la soif de vérité, d’Absolu et d’unicité semble être un préalable à l’exil rédempteur, ils choisissent ainsi le sacrifice de soi porté par leur foi. Selon Ibn Arabi ces 7 dormants forment une figuration de chevalier spirituel, lequel va seul à la conquête de sa conscience profonde en entamant ce voyage sans retour vers Dieu. Il s’agit d’opérer cette plongée dans les profondeurs régénérantes de la caverne et sortir de l’état de dépendance et d’asservissement, caractéristique de notre conscience ordinaire, pour atteindre l’état de discernement d’une réalité autre que celle du monde profane et qui prend racine dans ces mondes intermédiaires qu'’Henry Corbin a qualifié de ’’mundus imaginalis’’ ou monde imaginal, monde qui permet d’accéder à la connaissance effective, dont la moindre parcelle vaut plus que tous les raisonnements qui ne procèdent que du mental, connaissance rappelle René Guénon qui ne peut se faire que par l’âme et l’esprit. Dans cette caverne et durant 2 ou 3 siècles va se produire ‘’la dormition’’. Etape importante de spiritualité. Pour l’alchimie cette phase sera le solve et coagula, la dualité y verra le Yin et le Yang représentant les états  inférieurs et supérieurs de l’être. On peut y lire également le processus alterné d’involution et d’évolution, mais dans cette caverne comme dans toutes les autres le point central est qu’on ne peut qu’y dormir ou y mourir avec comme symbole premier un changement d’état à chaque dormition.

 

En conclusion : Saint Jean de la Croix et Qashâni se rejoignent donc puisque, pour l’un comme pour l’autre, la caverne symbolise les facultés propres à tous les êtres humains, et parce que tous deux proposent une voie de purification intérieure accessible à quiconque a la volonté de suivre la voie du dépouillement. Enfin, un dernier commentaire de la sourate est dans la ligne de pensée de Qashâni et de saint Jean de la Croix est le commentaire du psychanalyste mystique Carl Jung. Dans l’interprétation qu’il fait de la sourate la caverne, Jung représente la caverne comme un lieu de la renaissance, un espace clos où l’on est enfermé pour y être couvé et renouvelé. C’est initialement pour lui un lieu de transformation, et il rejoint par-là la symbolique universelle. Cependant son approche est elle aussi universelle comme celle de Qashâni et de Jean de la Croix. Il dit : « Celui qui d’aventure pénètre dans cette caverne, c’est-à-dire dans la caverne que chacun porte en lui, ou dans cette obscurité qui se trouve derrière sa conscience, celui-là est entraîné dans un processus de transformation d’abord inconscient. Entrant dans l’inconscient, il établit un lien entre les contenus de celui-ci et sa conscience. Il peut en résulter une modification de sa personnalité, lourde de conséquences positives ou négatives. Souvent cette transformation est interprétée dans le sens d’une prolongation de la vie naturelle, ou d’une perspective d’accès à l’immortalité. » [58]
Jung ne symbolise donc pas la caverne par le corps ni par les puissances, mais par l’inconscient, qui lui aussi, selon les psychanalystes, est chose commune à tous les hommes.

 

On a pu remarquer, dans les passages précédents, les différences entre les auteurs soufis, entre leurs goûts personnels, ainsi que la variété de leurs expériences et de leurs discours. Nous retrouvons cependant une homogénéité, que cela soit chez les auteurs soufis entre eux, ou bien entre les conceptions de ces auteurs et la symbolique humaine universelle. Il semble que tous perçoivent la caverne comme symbole de transformation, qu’elle soit lieu physique concret, lieu mental spirituel, ou lieu métaphorique. Et cette transformation peut être une initiation, une mort et une renaissance, une résurrection, un passage du fanâ au Baqa, un passage de la souillure du monde vers la purification, un passage du monde qui fait peur à la protection divine, ou bien un passage de l’ignorance à la connaissance, de l’éloignement de Dieu vers la proximité, de l’obscurité à la lumière, ou bien finalement une transformation provoquée par l’amour. N’empêche que l’on décèle une différence chez les mystiques ici étudiés dans leur relation à l’espace. Si chez Qushayri le lieu est important, nous remarquons que les autres montrent indirectement que ce n’est pas le lieu qui transforme la personne, qui la sanctifie, mais que c’est ou bien la personne elle-même qui se purifie, se sanctifie, sacralisant par-là l’espace, ou bien, ce qui est plus dans la thématique soufie : c’est Dieu qui sanctifie la personne, en l’enlevant à elle-même et la plaçant dans ce topos spirituel symbolique. Car en fin de compte, pour la pensée soufie, toutes les créatures, qu’elles soient humaines ou rocheuses (ou autres), n’existent que par Lui et ne dépendent ni d’elles-mêmes ni des autres, ni des lieux ni des temps, mais uniquement de Lui.

 

la caverne    -    

M. philibert

Edition Pardès

 2003

La caverne. Que peut-on rechercher dans cet antre obscur et terrifiant ? Un abri ? L’enfer ? Le contact magique avec d’autres univers ? L’homme des cavernes est allé en son sein, dès l’aube des temps, danser, battre du tambour et se livrer à d’étranges cérémonies.


A la splendeur des concrétions et des draperies de stalagmites, succède celle de peintures de lions effrayants ou de bisons furieux et, parfois, de femmes divinement attirantes. Des chamans masqués, en proie à la transe, ont procédé à des rites de passage à la lueur brasillante de torches devant un public happé par cet endroit envoutant et déroutant.

 

Creusés dans la terre, des souterrains, des cryptes, des hypogées, tous ténébreux, ont hébergé tout un peuple fantasmagoriques de fées, de dragons, de nains, de démons et autres monstres, s’adonnant à d’occultes travaux. Des devineresses inquiétantes ou des ermites fameux s’y sont terrés. Puis, par une étonnante mutation, des dieux y sont nés ou ont été inhumés dans ces abîmes souterrains ; ce matras ne recèle-t-il pas des pierreries miroitantes, des minerais oubliés ou, même, des trésors insoupçonnés ?

La peur au ventre, il faut se jeter dans ce lieu maudit pour y découvrir quelque secret. Pénétrons dans la caverne…

 

Le héros descend dans les entrailles de la terre, conduit par une force inconnue. Il cherche le centre afin de recouvrer son énergie psychique, dans cette zone du sacré, il doit retrouver sa réalité absolue. Mais ce sanctuaire naturel se trouve très difficilement. Avant d'édifier des constructions artificielles, l'individu songe à se rapprocher des données de la nature. La grotte, la caverne, condense ces forces telluriques ; mais c'est un lieu naturel, considéré bien souvent comme la porte souterraine du monde. La caverne devient ainsi l'antre des mystères ; sa forme même peut évoquer l'image de l'œuf primordial d'où la substance androgyne provient ; mais elle est aussi un ventre - celui de la terre régénératrice - puisqu'en ce lieu l'initié meurt fictivement pour renaître épuré. La caverne représente donc la matrice universelle. Je note au passage qu'en hébreu « puits » signifie aussi femme ou épouse.

 

La caverne engendre donc, mais elle permet à l'être humain de conquérir son immortalité. C'est rejoindre ici la notion de l'enfer qui régénère, puisque la mort n'est qu'une transformation nécessaire, sans devenir un anéantissement. Wirth a trouvé dans le symbolisme de la caverne le parallèle avec le cabinet de réflexion, puis de la chambre du milieu ou resplendit la lumière centrale, le culte des cavernes est toujours lié à l'idée de « lieu intérieur » ou « lieu central ». Pour Guénon, le symbole de la caverne et celui du cœur sont assez proches : la caverne représente la cavité du cœur considéré comme centre de l'être et aussi l'intérieur de l'œuf du monde. Cette caverne - ou Loge - ne sert qu'à la première initiation mais elle donne accès au vrai monde souterrain. Avec Platon, la caverne, antre cosmique de l'initiation, prend toute sa signification. Il établit la différence entre les deux mondes de la connaissance ; nous voyons surgir l'image désenchantée du monde sensible où passent les reflets de la réalité transcendante mais afin de ne pas violer la loi du silence le poète s'est exprimé en images voilées.

 

De nombreux épisodes de l'histoire Sainte se déroulent sous terre. L'Annonciation faite à Marie par l'ange Gabriel, a lieu dans une grotte, qui se situe près d'une source. Nous retrouvons les eaux - sous forme de source ou de puits - eaux supérieures, conception de la féminité la plus élevée où règne la Vierge (un autre exemple frappant avec la grotte de Lourdes !). Le même rapprochement être fait avec la caverne abritant la Nativité. Comme Zeus, Agni voit le jour lui aussi dans une grotte. Les Mexicains pensent que la grotte de Chicomotzoc ; qui signifie le « 7 grottes », donc un lieu sacré, fut le berceau de leur race. Homère note des arbres vénérés qui croissent près des grottes : c'est souvent l'olivier.

 

Toutes les cavernes sanctifiées par le passage de Jésus restent d'accès difficile, avec des montées périlleuses, des entrées fort étroites. Les entrées des temples initiatiques, toujours orientées, obligent le postulant à se baisser. Platon mentionne la présence de deux ouvertures : l'une qui donne accès au ciel, l'autre au monde souterrain. Dante sort de l'enfer et sa force ascensionnelle lui livre passage au monde d'En-Haut. Cette voûte correspond à la voûte étoilée, le trou à la porte solaire : la lumière pénètre ainsi par le toit du monde, s'établissant sous la forme d'une pyramide. Ce percement de la voûte nous ramène à l'ouverture localisée de la tête, à ce 3è œil de Shiva, à l'auréole du Saint, à la tonsure du prêtre. Guénon a montré que le rite de la trépanation posthume permettait à l'âme de se libérer plus rapidement et lorsque le Cardinal camerlingue frappe 3 fois au sommet de la tête du Pontife décédé, c'est encore pour évoquer la restitution de cette substance universelle.

 

Après avoir envisagé la caverne comme lieu initiatique regardons dans la littérature profane,  ces grandes cavités souterraines avec leur profondeur inconnue, leurs bruits, leurs cours d'eau ont attiré l'attention des hommes en causant terreur et superstition. Et indistinctement les cavernes sont nommées grottes des fées ou grottes du diable. Beaucoup de récits, sans fondements, établissent que les cavernes furent les 1è  habitations humaines. Des manuels scolaires ont illustré ces fables et ont imprégné les jeunes cerveaux, où les hommes vêtus de peaux de bêtes, vivent dans un état d'abrutissement complet. Historiquement, les hommes de Cro-Magnon, au front développé, sont grands et bien proportionnés. Il faut convenir que la caverne a pu servir momentanément de refuge, lors des guerres, d'épidémies ou de grands froids, mais en général les habitations s'élevaient en plein air. En réalité la grotte sert de sanctuaire, car il s'il déroule un rite magique ou religieux. Je pense qu'il est difficile de dissocier ces 2 modes de pensées, la religion étant par définition un acte magique.

 

Afin de rendre plus sensible le mystère qui émane de la caverne naturelle, l'homme songe à l'aménager ; ainsi naissent les peintures rupestres. Cette matrice des trésors, ce lieu de sépultures, cet antre qui donne accès au monde souterrain, devient le lieu de la divination et de la prophétie. Ces talismans totémiques attirent des forces cosmiques dont les bienfaits doivent se répandre sur la tribu.  Ces signes cruciformes, ces dessins symboliques apparaissent en noir et en rouge. Cette couleur rouge 'apparente à celle du sang, principe de vie. Ces totems pouvaient avoir une action sur la vie des bêtes ; dans un 1è stade, l'homme prenait soin d'elles afin qu'elles se multiplient ; dans un 2è stade le chasseur s'en emparait. Nous serions donc devant un acte magique et cérémoniel, un acte d'incantation et d'envoûtement. Il faut y voir un sentiment religieux très élevé.

 

Quant à Lascaux, où le rite est très observé, la grande salle des taureaux se nomme la « Chapelle Sixtine de la Préhistoire ». Elle est composée de 600 dessins d'animaux et de 400 signes divers. Mais seuls certains animaux ont été représentés : le renne est représenté 1 fois, alors qu'il représente 90% de la nourriture consommée ; le cheval est l'animal le plus représenté de tous dans l'art pariétal, ne représente que 1% des déchets consommés sous terre. Mais ces statistiques sont en contradiction avec l'affirmation précédente. L'étude de toutes les traces, notamment celle des pieds, est celles de jeunes, ce qui milite en faveur d'une initiation. L'acte d'accouplement n'est jamais représenté, il semble relever d'un interdit. Quant aux signes, il est impossible d'apporter des réponses directes ou des explications précises. C'est le domaine de l'intuition, de la supputation ; ils correspondaient vraisemblablement à des mots, des actes? Donc les cavernes avec leurs décorations, ne s'inscrivent pas dans un art gratuit. Nous ignorons comment  vivaient nos ancêtres, mais ces dessins nous prouvent qu'une civilisation existait. Ce sanctuaire nous met cependant sur la voie du totem ; un des aspects magiques nous reste avec la Vierge Noire, avec le Temple souterrain, cette grotte matrice de la terre-mère qui nous a donné la vie et qui nous recevra.

 

Des couloirs obscurs, mystérieux, tortueux, aboutissent aux chapelles souterraines ; majestueuse, la Vierge Noire apparaît et s'associe à la caverne. Elle trône dans la crypte, grotte sacrée, antre des mystères, dont la forme évoque l'image de l'œuf primordial d'où la substance androgyne est née. Ce lieu qui permet la condensation des forces telluriques donne accès au vrai monde souterrain, mais dans ce cœur du monde la Mère, éternellement jeune et vierge, replace le postulant dans son milieu originel en vue de sa régénération. Ce sanctuaire affecte souvent une forme circulaire, comme la terre. Cette crypte millénaire se situe en général dans un sanctuaire bâti sur une hauteur boisée et un puits y est placé près de la vierge. Les pénitents se plongent dans cette eau miraculeuse : « La vérité sort du puits » dit le proverbe. L'eau purificatrice isole au même titre que la forêt et elle se met en marge de l'action. Les Vierges Noires se présentent sous la forme de statuettes en bois, de petites dimensions. Les mains de ces vierges, souvent grandes, font songer à celles des dieux qui figurent dans les dessins rupestres. Le noircissement de la déesse peut nous intriguer. Seuls le visage et les mains se détachent sur une robe plus claire. La coloration noire indique un caractère bien particulier. La puissance et la sainteté des Vierges Noires, en Europe, ont fait naître des pèlerinages forts nombreux.

 

Au sommaire de ce livre :

 

Abri ou refuge  -  Lieu magique et endroit sacré  -  Espace-temps sacré  -  La mort sacrée  -  Des grottes ornées aux sanctuaires souterrains  -  Espace-temps magique et mythique   -  l’archétype  -  Rites de passage et endroits à mystères  -  endroits de mort et de régénération  -  la caverne symbole de notre intériorité  -

 

la chaÎne d’union        -  N°  20  -

Jean onofrio

Edition MAISON DE VIE

 2006

Présentant les innombrables chaînes non humaines entre des éléments qui participent en s’assemblant à la perpétuation de la vie, cet ouvrage pose la question de l’importance de ce symbole qu’est la chaîne d’union. Il propose de découvrir comment, rattaché aux sciences traditionnelles, astrologie, magie, alchimie, ce symbole touche réellement les êtres au plus profond de leur matérialité et de leur humanité.


Est-elle un exemple simple d’une fraternité universelle d’entraide et de participation, ou représente-t-elle un enjeu si important que de sa compréhension dépend la survie de la Franc-maçonnerie ?


Cet ouvrage tente de mettre ces aspects en lumière et de faire percevoir cet enjeu essentiel.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les diverses catégories de chaîne d’union dans diverses traditions   -   les chaînes d’union naturelles   -   croisement des électrons des atomes   -   lumière et matière   -    la vie de la cellule  -   les formes de chaîne d’union dans la Franc-maçonnerie   -    les mains et les pieds   -   pourquoi le terme de chaîne ?   -   la chaine est un lien et une trame   -   la chaîne est une succession ininterrompue d’éléments   -   quels êtres la chaîne d’union unit-elle ?   -    ne pas confondre les tenues et les chaînes d’union   -   La chaine d’union aurait-elle une dimension alchimique ? Aurait-elle une dimension magique et astrologique ?   -

 

LA CHAÎNE D’UNION ET SON SYMBOLISME

Marcel SPAETH

Edition DETRAD

 1998

Il existe des rites maçonniques auxquels il vaut mieux ne pas s’associer, si l’on n’a pas pleine conscience de leur pouvoir occulte.

 

Le thème de la chaîne d’union, en dépit de sa simplicité apparente, constitue l’une des figures les plus complexes du rituel, en ce sens qu’elle implique des « entrelacements secrets » dépassant largement la simple idée que le commun se fait de la représentation sous forme tangible, d’une communauté de cœur et de pensée.

 

Les principaux symboles de cette chaîne sont les suivants :

 

Le symbole du cercle que forme la chaîne d’union obligatoirement fermée.

La polarité  de la chaîne, mise en évidence par le croisement des bras

La main qui joue un rôle actif dans la formation de la chaîne.

 

LA  CHAÎNE  D’UNION  -  LA  CORDE A nœuds  et  LA HOUPPE DENTELḖE

Divers  auteurs

  Arcadia

 2011

La chaîne d’union, la corde à nœuds et la houppe dentelée, voilà trois concepts maçonniques qui ont une ambigüité quant à leur finalité, leur symbolisme, leur positionnement et leurs explications.

 

Beaucoup de franc-maçon confondent et pensent que ces trois symboles représentent la même chose sur des plans différents, aussi indifféremment ils arrivent à donner le même nom à ces trois symboles. On peut effectivement y trouver des analogies, des passerelles, et des idées communes, mais il est plus logique et naturel d’y voir des finalités différentes

Essayons d’y voir un peu plus clair dans leurs différences :

 

Pour la chaine d’union, elle est d’abord de nature humaine, puis cette chaine est fermée, qu’elle soit courte ou longue, enfin elle se fait au centre du temple pour bien marquer son axe avec le céleste, avec l’étoile polaire.

Pour la corde à nœuds (certains la nomme à tort houppe dentelée) elle est un objet inanimé, elle marque la limite du temple sur les murs, elle a au maximum 12 nœuds ou lacs d’amour, elle n’est pas relié avec le céleste mais avec ses houppes (glands effiloches) en fin de corde elle se relie plutôt avec les forces terrestres

 

Pour la bordure dentelée, appelé houppe dentelée, elle est également un dessin inanimé puisqu’elle délimite sur le tableau de loge que l’on trace ou pas, les limites du Temple, d’ailleurs les rites qui tracent en début de la tenue le tableau de loge, on doit commencer par tracer cette houppe de gauche à droite, et à la fin de la tenue, on doit en effacer en dernier cette houppe de droite à gauche..

Elle est souvent symbolisée par une bordure de petits triangles alternativement noir et blanc, qu’on peut interpréter comme l’opposition entre lumière et ténèbre. Dans cette bordure on indique les quatre points cardinaux selon leur ancien nom : orient –occident-midi et septentrion – Dans un second modèle, certains y voient la figure héraldique des lacs d’amour, réservée aux prélats et aux veuves, et où l’on voit d’habitude la chaîne d’union qui unit tous les maçons de tous lieux et de tous les temps. En Ecosse cette houppe dentelée est symbole d’une vie vertueuse Cette houppe au XVIIIe siècle délimite le tableau de loge et se termine par une cordelière délimitant ainsi l’espace sacré. Depuis 300 ans ces trois appellations –chaîne d’union, corde à nœuds et houppe dentelée – ont évolué, changé de concept et de symbole, bien que proche, elles veulent souvent dire la même chose.

 

Dans l’Égypte ancienne, l’arpenteur utilise la corde à nœuds pour mesurer et tracer les plans des bâtiments importants, de nombreux temples sont élevés grâce à cet outil qui est aussi appelé Cordeau de Toth, Toth étant l’ibis sacré dont la longueur du pas détermine celle de la coudée qui se retrouve ainsi être une coudée divine. Dans les temples des pharaons, ce qui est en bas est comme ce qui est en haut afin de ne pas dissocier le ciel et la terre. Ainsi les mesures du temple sont les mesures de Toth, celui qui établit l’ordonnance, l’expert, l’exact et le juste.

 

Dans le livre de Job, Dieu demande à Job : “Où étais-tu quand je fondais la terre ? Parle, si ton savoir est éclairé. Qui en fixa les mesures et qui tendit sur elle le cordeau ? » Ce n’est ni la première ni la dernière fois que le grand architecte de l’univers se prévaut d’utiliser le cordeau. En effet dans l’Égypte ancienne et chez les grecs, le ciel est constitué de constellations c.-à-d. d’étoiles reliées entre elles par une corde et seuls les dieux sont capables de bouger les cordes. Ainsi c’est par l’origine céleste du cordeau qu’il est possible de justifier du caractère sacré de l’édifice que l’on construit grâce à l’acte fondateur de tendre le cordeau. C’est par cet acte que l’on se situe véritablement dans la tradition des bâtisseurs qui est celle de poursuivre l’œuvre du principe créateur, le grand architecte de l’univers.

 

Suivant la tradition des bâtisseurs du moyen Age, c’est par une intervention miraculeuse de saint Pierre, saint Paul et saint Étienne auprès d‘un vieux moine sur le point de mourir, l’abbé Gunzo qu’ont été indiquées les dimensions de la basilique de Cluny. En effet les trois saints lui dévoilèrent le plan de l’édifice et lui promirent une survie de 7 années s’il accomplissait la délicate mission de transmission de la volonté céleste à l’abbé Hugues de Semur. Enfin au monastère de Santa Maria de Alcobaça au Portugal, nous observons le parallélisme sur le même tableau de 2 scènes, la première, 3 hommes tendent un cordeau devant le roi Alphonse Henri et la deuxième scène en arrière-plan plusieurs anges qui tirent le cordeau. La concomitance de ces deux scènes illustre la volonté de faire de l’édifice en question le modelé terrestre d’une construction céleste. Ainsi la corde permet de créer sur terre un espace sacré.

 

Mais comment est fabriquée une corde ? La matière de la corde est végétale, pour l’obtenir ; elle doit être pure c.-à-d. débarrassée du putrescible pour ne laisser que l’élément offrant une grande résistance à la dégradation. Le cordier commet la corde, le verbe commettre vient du latin commitere : mettre plusieurs choses ensemble, unir, rassembler. Quant à son utilisation, la corde a permis la construction des pyramides et des cathédrales par l’acheminement des pierres nécessaires, cependant l’élément indispensable pour ce travail était l’esprit de groupe pour accorder les efforts en intensité et en rythme. Ainsi la corde établit les limites d’un espace sacré, rassemble, unit et met à l’ordre ses membres dans le travail.

 

La corde à nœuds est ouverte et se termine par deux houppes dentelées. Dans l’ancien testament, Dieu dit « Parle aux fils d’Israël, tu leur diras de se faire une houppe aux pans de leurs habits. Ce sera votre houppe et quand vous les verrez, vous vous souviendrez de tous les commandements de Yahvé et les pratiquerez » Ainsi les tsitsits qui se situent aux 4 coins du châle de prière correspondent aux 613 commandements qui règlent la vie quotidienne. Pour nous ces houppes nous rappellent nos engagements contractés par chacun à l’intérieur et poursuivis à l’extérieur. L’ouverture de la corde sur l’occident nous rappelle aussi l’accueil des récipiendaires venant du monde profane et intégrant la maçonnerie. Chaque nouvel entrant serait alors un des fils de la houppe se retrouvant lié à ces frères comme les fils se retrouvent liés entre eux dans la corde. Ainsi les houppes sont un symbole de nos promesses à respecter dans le monde profane et de l’individualisme régnant dans celui-ci par rapport à la fraternité de notre monde.

 

La corde à nœuds de l’arpenteur a de simples nœuds alors que dans notre temple ces nœuds sont des lacs d’amour. Ils sont faits par un cordon entrelacé en forme de huit dont les extrémités traversent le centre et ressortent par la base à dextre et à senestre. La forme de ce nœud sert de modèle de déplacement aux abeilles pour indiquer le lieu de la récolte. Il a servi aussi pour la formation du symbole de l’infini. Enfin, il représente un problème mathématique majeur le lemniscate de Bernoulli. Lemniscate que l’on retrouve d’ailleurs dans le chapeau de Bateleur dans le jeu de Tarot.

 

En Franc Maçonnerie, ces nœuds s’appellent lacs d’amour, ce mot provient du mot latin « laqueus » qui signifie lacet, nœud coulant et l’entrelacs est un art qui pour un profane n’est qu’un amas de motifs entrelacés alors que pour l’initié, il est un savant mélange d’organisation et d’interdépendance. Au moyen âge, lors des mariages, on faisait autour des mains des mariés un nœud qui est ainsi en forme de huit, ainsi le lacs d’amour symbolise l’amour éternel. Les veuves aussi portaient cette corde pour signifier de l’éternelle fidélité à leur défunt époux. Aussi, en héraldique, ce nœud représente le symbole de l’amitié indissoluble et de la foi jurée des chevaliers.

 

LA COLONNE D’HARMONIE SYMBOLISME DE LA MUSIQUE EN LOGE    -       N° 75

Hervé Mestron

Edition Maison de vie

2017

Au cours d’une tenue rituelle, la loge maçonnique devient une oreille immense, soudain habitée d’une singulière puissance. Tout rite est une musique et la musique elle-même devient, dans le Temple, le vecteur d'un accomplissement communautaire.

Elle n’est plus une émanation du monde profane mais le miroir d’une colonne invisible reliant ciel et terre, l’expression vivante d’une langue sacrée exprimant la pensée du Grand Architecte de l’univers. Retraçant brièvement l’histoire de la musique dans les loges maçonniques, l’auteur explicite ce que sont la colonne d’harmonie et la fonction de Maître d’harmonie avant d’examiner l’héritage, immense, du Frère Mozart, qui a retrouvé la dimension initiatique de la musique et donné à la musique maçonnique sa véritable place.

 

À l’instar de la musique liturgique et du chant sacré de l’église, la musique maçonnique a joué un rôle et des fonctions toujours plus importants dans les travaux et Tenues de la Loge. D’emblée, la communauté maçonnique a reconnu les effets exhaustifs exercés par la pratique musicale sur l’ambiance de la Loge et les sentiments animant les Frères.

 

En 1746 déjà, le F\ L.-F. Lenz relève, entre autres, dans la préface de son recueil de " Freymaurer=Lieder ", l’importance majeure (du chant) qui permet de diffuser l’esprit d’union des grands rassemblements. La pratique de la musique et du chant en Loge contribue essentiellement, jusqu’à ce jour, au maintien de la communion des esprits lors des travaux rituels, mais aussi - dans la mesure où elle est en adéquation avec le texte et la gestuelle - à marquer plus intensément la perception du déroulement du rituel. Dans son ensemble, la musique maçonnique peut se subdiviser en trois catégories :

 

1 - Chants et pièces instrumentales composés en vue des travaux rituels, Loges de table, fêtes de St Jean et autres manifestations analogues. Nous l’appellerons musique de circonstance.

2 - Compositions qui ne furent pas écrites expressément à des fins maçonniques, mais qui par leur caractère et leur contenu se prêtent adéquatement aux travaux en Loge.

3 - Œuvres originales" d’une haute inspiration maçonnique, telle, par exemple, la Musique funèbre maçonnique de Mozart

 

La Musique en Loge et les "Colonnes d’Harmonie" : On fera appel à la musique lors des travaux en Loge et au cours du déroulement du rituel, c’est-à-dire lors de l’entrée et de la sortie des Frères du Temple, durant les brèves poses prévues par le rituel ainsi que pour accompagner certaines déambulations (p. ex. durant les voyages symboliques au passage des trois grades). À l’époque de Mozart, dans les Loges viennoises et pragoises, les Frères entonnaient des chants à l’ouverture et à la clôture des travaux, parmi lesquels ceux rehaussant la Chaîne d’Union connaissaient une vogue particulière. L’accompagnement instrumental des Chœurs et soli utilisait le piano ou l’orgue dans les Loges germaniques et anglo-saxonnes et cela dès la seconde moitié du XVIIIe siècle ; en France, on avait souvent recours à l’harmonium.

 

En ce qui concerne la musique instrumentale, on ne saurait parler d’instruments ou d’ensembles "typiquement maçonniques". Bien que l’on ait tenté de tout temps de justifier la colonne "Beauté" par un apport musical de niveau élevé, certaines Loges ne pouvaient guère compter sur des " Frères musiciens ", voire d’amateurs éclairés, alors que d’autres n’en manquaient pas. Si aujourd’hui le cor de Basset (de la famille des clarinettes) garde toujours et encore une prédilection comme "instrument typique des Loges", cela ne vaut que pour celles de Vienne où cet instrument a joué un rôle prépondérant dans l’œuvre de Mozart ; d’un autre côté, certains interprètes du cor de basset, très en faveur à l’époque, étaient également membres des Loges. On peut faire le même constat dans les Loges françaises où les "colonnes d’harmonie" tenaient lieu d’institutions pratiquement incontournables. Celles-ci qui avaient compté des effectifs importants dans les Loges militaires se composaient de quelques clarinettes, cors et bassons, dont seules de rares Loges parisiennes, parmi lesquelles les célèbres "Les Neuf Sœurs" et "Les Amis Réunis", pouvaient se prévaloir du fait de la présence parmi leurs membres de Frères mélomanes. Cependant, à partir du milieu du XIXe siècle, ces formations disparurent pratiquement des Temples.

 

La raison qu’aujourd’hui, il ne se publie pratiquement plus d’œuvres maçonniques pour ensembles instrumentaux, s’explique par le fait que rares sont les Loges comptant dans leurs rangs d’authentiques interprètes, condition sine qua non pour une création d’une certaine envergure. Les Loges viennoises du temps de Mozart restent une exception en ce sens que de nombreux musiciens étaient entrés en Maçonnerie pour ainsi dire dans le sillage du maître réputé ; cela n’était pas seulement dû à l’originalité des compositions maçonniques de Mozart, mais surtout à la présence de nombreux interprètes de plusieurs instruments dans un cénacle relativement restreint.

 

Essence et Symbolisme de la Musique Maçonnique : Il est pratiquement impossible de définir les caractéristiques essentielles d’une musique appropriée aux activités de la Loge, exception faite de ce qu’elle doit impérativement être à même d’engendrer chez les adeptes un comportement digne durant les Tenues et une gaîté sereine lors des Loges de table. Les quelques compositions originales connues (des chants dans la plupart des cas) sont généralement des mélodies d’une facture sans apprêt, aisément accessibles afin de faciliter l’intégration de tous les Frères dans la " chorale ". Quelques compositions laissent entrevoir une tentative d’intégrer certaines dispositions spirituelles ou encore une certaine symbolique dans le phrasé musical en jouant sur ces paramètres que sont : rythme, harmonie, symbolique des nombres, ou mélodie ; ces tentatives, toutefois, ne sauraient être spécifiquement perçues dans les œuvres antérieures à celles de Mozart.

 

Vouloir attribuer au nombre "Trois" si important en Maçonnerie une présence ou même une référence dans une oeuvre musicale maçonnique reste très problématique ; en effet, ce nombre fait partie du patrimoine général de la musique : tonalités à trois signes d’altération, triolets, tierces, rythmes à trois temps, thèmes ternaires, phrasés musicaux sur trois notes, etc. On peut présumer avec davantage de vraisemblance d’une intention d’expression symbolique dans certaines œuvres de Mozart, bien que toute interprétation dans ce sens reste du domaine de la conjecture. Une systématique et une typologie des symboles maçonniques, communiquées à l’aide de figures musicales et rhétoriques, ne saurait être scientifiquement démontrée, surtout en l’absence d’un texte lié à la dite musique L’œuvre maçonnique la plus importante de Mozart reste la Maurerische Trauermusik [Musique funèbre maçonnique, composée vers le 10 novembre 1785 à Vienne à l’occasion du décès de frères,  ainsi que Mozart l’a noté dans le propre catalogue de ses œuvres

 

LA CORDE RITUELLE,  UN LIEN INITIATIQUE   - 

 Percy John Harvey

Edition Cépaduès

 2016

La corde et la cordelière ont une fonction initiatique variable selon les traditions mais qui présentent certaines constances malgré une multitude de variables notamment dans les nœuds. Percy John Harvey restaure avec ce livre un intérêt quelque peu perdu pour un élément qui se fond parfois dans le décor.

 

Si la corde exprime d’abord le lien, l’attachement, la relation, cette signification première est ambivalente. S’agit-il d’un lien contraignant et limitant ou d’un moyen pour s’élever ou descendre dans les profondeurs avec une certaine sécurité ? « La corde en Franc-maçonnerie est nouée de différentes façons, en correspondance avec le symbolisme du Rituel. Elle est principalement utilisée lors des cérémonies de réception et aussi sous sa forme décorative pour composer la Houppe. »

 

Il existe une véritable science des nœuds, notamment chez les marins mais pas seulement et un art des nœuds et entrelacs, porteurs de sens, que cela soit en héraldique ou en d’autres disciplines traditionnelles. « Les entrelacs, précise Percy John Harvey, sont constitués de nœuds de formes complexes, généralement destinés à la décoration ou des représentations symboliques et mystiques. »

 

L’auteur rend compte tout d’abord de nœuds remarquables comme, entre autres, la houppe, le nœud Tyet « qui symbolise la force d’Isis et sa magie qui lui ont permis de ressusciter Osiris », le Lacs d’amour, les deux colonnes nouées Boas et Jakin, le caducée, le nœud de Salomon, le célèbre nœud gordien à propos duquel Percy John Harvey omet de signaler l’existence d’une tradition chevaleresque qui propose une autre version, secrète, de la légende, particulièrement intéressante. Le caducée évoque les puissances serpentines à l’œuvre dans le corps comme dans la création, des nadis des traditions indiennes jusqu’à la double hélice d’ADN.

 

En Franc-maçonnerie, quatre nœuds dominent, nœud simple, nœud coulant, Lacs d’amour, houppe décorative. Percy John Harvey explique comment le passage des loges nomades, réunies autour d’un tableau de loge, ou « de la loge », éphémère, tracé à même le sol, à des loges sédentaires a permis la projection dans l’espace de ce qui était dessiné sur le tableau. « La houppe dentelée est venue décorer le haut des trois ou quatre murs du Temple. » Une série d’illustrations et de dessins illustrent ce mouvement d’expansion spatiale.

 

Percy John Harvey décrit ensuite l’usage fait des cordes en Franc-maçonnerie selon les rites et les grades avant d’aborder la question de la chaîne d’union : « On voit que la Chaîne longue, symbolisée par le nœud simple, correspond à la forme ordinaire de la chaîne humaine que l’on trouve dans le monde profane. Tandis que la Chaîne courte, symbolisée par le nœud en lacs d’amour, pourrait être considérée comme la vraie Chaîne maçonnique. » Et il poursuit, en rapprochant la Houppe dentelée de la Chaîne d’union : « La Houppe dentelée est la représentation métaphorique d’une chaîne ouverte à l’Occident. Tandis que la Chaîne d’union correspond à la fermeture de la chaîne maçonnique des Frères de la Loge, moment d’un ressenti intense partagé par chacun d’eux. »

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La houppe  -  le nœud d’Isis  -  la cartouche égyptien  -  le lac d’Amour  -  les nœuds en héraldique  -  l’héraldique ecclésiastique  -  les colonnes Boaz et Jakin  -  les nœuds maçonniques et gordiens  -  les entrelacs celtiques  -  le Nœud de Salomon  -  les entrelacs maçonniques  -  la Visica Piscis  -  les serpents ésotériques  -  les nœuds et les courants énergétiques   -  la double hélice et l’ADN   -  la cordelière   -  le tableau de loge  -  la cordelière des veuves  -  les encadrements du tableau de loge  -  Anabase et catabase  -  le cabinet de réflexion  -  les grades d’apprenti et de compagnon  -  la câble tow  -  le grade de maître  -   du 4e degré au 30e degré  -  l’égrégore maçonnique   -  le cordeau à tracer  -  la corde à treize nœuds  -  le fil à plomb  -  le niveau  -  

 

la corde des Francs-maçons            -  N°  17  -

Michel lapidus

Edition MAISON DE VIE

 2006

La corde dont la présence en Loge fait l’unanimité des Franc-maçons, n’en demeure pas moins un symbole méconnu à bien des égards. Elle est cependant, pour de nombreuses traditions, le principe organisateur du ciel et de ses constellations.


Outil symbolique de construction de l’initié, la corde à nœuds ouvre le chemin de la connaissance des métiers et celui de la magie par la confection de nœuds : éléments qui allient à la fois les concepts les plus avancés de la science moderne aux perceptions les plus anciennes de la tradition.


La corde aux lacs d’amour par ses deux formes, sur le sommet des murs du temple et autour du tableau de Loge, nous questionne : d’où viennent-elles ? Quelles sont leurs fonctions rituelles ? N’y aurait-il pas une loi de la corde à respecter pour découvrir l’amour vrai ?

 

la charitÉ

Odile GANDON

Edition Autrement

 1993

Parler de la charité, est-ce parler d’amour, d’un mode d’être au monde  qui aurait à voir avec le don et la grâce ?

 

Pour définir les liens entre les hommes, il existerait alors un registre autre que la violence ou la justice ; aimer l’autre, partager sa détresse, soulager sa souffrance, se seraient plus seulement la réponse à un commandement.

Les multiples visages de l’amour, composent une figure paradoxale de la charité ; trop complexe, trop riche de possibles, trop insaisissable sans doute, elle devient ainsi compliquée à expliquer.

 

Objet de métamorphoses réductrices, le terme de charité semble devenu synonyme d’aumône ; elle n’évoque plus pour beaucoup que complicité avec un ordre social injuste, « bonne conscience » à peu de frais, compassion masochiste ou mépris condescendant, pour devenir enfin prétexte au tapage médiatique. La mise en acte de la charité, son inscription dans le jeu social et politique, entrainent de telles dérives que son nom, son but, sa forme et sa finalité sont devenus inaudibles.

 

Qu’en est-il de cet « amour » si vulnérable à la perversion ? Existe-t-il un espace où s’ouvre la possibilité d’actes désintéressés, de partage ou de don sans retour, fragiles brèches qui sans cesse répétées troueraient l’opacité de la violence rentable et efficace qui nous gouverne ?

 

Ces questions essentielles et vitales, que l’on n’ose plus se poser et encore moins énoncer de peur d’être soupçonné de naïveté ou d’angélisme, sont au cœur de cet ouvrage.

 

Au sommaire de ce livre :

 

Figures de l’Amour :

Catherine Chalier : Equité et bonté

France Quéré : un mot qui prend feu

Christian Jambet : L’Epiphanie de la miséricorde

John Pappas : Le XVIIIe siècle, de la charité à la fraternité

Alain Brossat : Méfiez-vous des mendiants

 

Pièges et dérives :

Juliette Belly : La pauvre Lucie

Isabelle Grellet et Caroline Kruse : Le diable au cœur

Maurice Bellet : L’Abîme

Michel Daeron : Journal d’un globe-faussaire

Daniel Lindenberg : La loi d’amour et la révolution

Marie-Odile Terrenoire : Faute de mieux

 

L’Amour toujours recommencé

Micheline B. Servin : Le partage de la parole

Marie de Hennezel : Faut-il rester de marbre ?

Alain de Bures : Cet espoir absurde

Christine Cadiot : L’or mental de Juliette

L’abbé Pierre : La liberté de dire « je t’aime »

Jean-Luc Marion : Ni passion, ni vertu

 

LA CHARITÉ, LA FOI ET L’ESPÉRANCE - LES VERTUS THÉOLOGALES SELON Saint FRANÇOIS DE SALES

Gilles Jeanguenin

Editions de L’Emmanuel

 2011 

Aujourd’hui, parler des vertus est une gageure, elles font peur car elles sous-entendent la rigueur, l’effort, l’exigence et la volonté de bien faire. Pourtant, comment imaginer que l’homme puisse vivre sans croire, sans espérer et sans aimer ? Les vertus ne sont-elles pas un mouvement naturel vers l’Amour ? N’aurait-on pas oublié leur humanité, leur grâce, et leur douceur ?

Le père Jeanguenin nous propose ici de revisiter les trois vertus théologales à l’écoute de Saint François de Sales, avec lui il nous invite à contempler le Christ dans lequel s’harmonisent parfaitement toutes les vertus, il nous montre que, loin des idées reçues, elles ouvrent notre cœur à la révélation de l’amour divin et nous procurent joie, paix et fécondité spirituelle.

De plus elles sont une présence pénétrante et agissante dans l’âme du chrétien ; ces vertus divines, qui, en effet, parlent plus au cœur qu’à l’intelligence, nous apportent la consolante certitude d’être aimé de Dieu, d’un amour offert sans condition et pour toujours. Croire, espérer, aimer, trois vertus pour vivre différemment, trois vertus pour rencontrer Dieu et le prochain dans le même amour.

Au temps où les vertus apparaissaient comme des idéaux inaccessibles, François de Sales a su les habiller d’une humanité pleine de douceur et de compréhension. Il nous invite à faire connaissance de ces trois vertus théologales, vertus d’amour et de communion, en compagnie de celui qui avait si bien su les proposer aux chrétiens de son temps.

Au sommaire :

Les vertus théologales, dons de l’Esprit Saint : Pourquoi et comment parler de « Vertus théologales » ? - A l’écoute de saint François de Sales - Maximes et prières de saint François de Sales -

Croire : Qu’est-ce que la vertu de foi ? - La foi et la terrible crise du jeune François de Sales - Douter, est- ce manquer de Foi ? - Quelle est l’origine de nos doutes volontaires ou involontaires Comment se comporter face aux tentations contre la foi ? -

Espérer : Qu’est-ce que la vertu d’Espérance ? - Actes d’espérance et questions morales - Craindre de mourir ou pleurer la perte d’un être cher, est-ce là manquer d’espérance ? -

Aimer : Quelle est la place de la Charité dans les vertus théologales ? - Qu’est-ce la vertu de Charité ? - La Charité envers Dieu et envers son prochain - Témoignages - Charité bien ordonnée commence par soi-même - jusqu’où peut aller l’amour de ses ennemis ?

Biographie sommaire de saint François de Sales - sources salésiennes - ouvrages de référence sur les vertus -

 

LA FEMME DANS LES CONTES DE FÉES

Louise VON FRANZ

Edition Albin MICHEL

  2000

L’auteur collaboratrice durant 30 ans de Jung, s’est efforcé de mettre en lumière dans ce livre les facettes variées de l’âme féminine, en puisant dans ce réservoir des symboles de l’âme collective que sont les contes de fées.

 

L’un des traits marquants de l’époque contemporaine est incontestablement la prise de conscience que la femme opère d’elle-même ; toutefois ce mouvement de « libération » aboutit trop souvent à des impasses, faute de prémisses psychologiques satisfaisantes, autrement dit, de réalisme à base de connaissances et de discernement.

 

La psychologie des profondeurs offre à la femme en quête d’elle-même un instrument d premier ordre, par l’écoute de l’inconscient, la réflexion et la volonté de vouloir se changer.

 

Marie-Louise Von Franz a puisé dans ce réservoir de symboles de l’âme collective que sont les contes de fées, pour mettre en lumière les facettes variées de l’âme féminine ; son expérience de femme et de thérapeute lui permet d’en dégager de riches enseignements, permettant aux femmes désireuses d’évoluer, une direction.

 

La présente étude constitue une contribution de premier ordre à la restauration d’un équilibre indispensable à la vie de l’humanité, menacée par les productions de la démesure masculine.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La Belle au bois dormant   -  Mère et fille   -   la revanche de la Déesse   -   Neigeblanche et Roserouge   -   la jeune fille sans mains   -   la femme qui devint araignée   -   les six cygnes   -   la belle Wassilissa    -  

 

la forme & la pierre, triskell, pierre de vie

J. bonvin

Edition MOSAÏQUE

 2002

« Il y a cinq ans, Jacques Bonvin présentait les premiers résultats de ses travaux sur la tripartition des énergies. Aujourd’hui, dans ce nouveau livre revu et augmenté, il nous apporte d’autres révélations tout aussi troublantes, touchant l’action des formes sur notre santé et notre environnement. De nouvelles recherches enrichies de témoignages et de travaux de laboratoires de biophysique, spectrophotographies Kirlian ou Bioélectronique de Vincent.


Cette approche particulièrement riche se révélera utile à la fois pour le géobiologue ou le thérapeute, mais surtout pour le particulier, qui trouvera là des informations essentielles sur la dénitratation de l’eau, la régénération alimentaire, ou comment améliorer de façon considérable la production de son jardin, sans engrais, afin de retrouver le goût des légumes et des fruits sains.

Sensibilisé par le monde des formes, Jacques Bonvin retrouve aujourd’hui un principe de vie venu du monde des Celtes, qui est un apport incontestable pour les chercheurs de l’énergétique.

 

Une forme qui agit, parce que son procédé de fabrication géopolymérique est le même que celui utilisé par les anciens Égyptiens pour construite la pyramide de Kheops : le principe de la Pierre Coulée ! Une forme qui est une réalité régénératrice des principes de vie de l’Univers, une source de guérison tant physique que spirituelle ! »Pour Jean Servier, le Triskell ou Triscele est le symbole de l’évolution de l’homme dans le cosmos. Le terme triskèle (triskell ou triskel) est issu du grec τρισκελης, “triskélès” signifiant à “trois jambes”. Bien qu’on prête communément une origine celtique à ce symbole, ce n’est en réalité que partiellement exact.

 

S’il est vrai que ce peuple en fit un usage fréquent durant le second âge du fer que l’on appelle la Tène (Ve - IIe siècle av. J.-C.), le triskèle était représenté par l’homme depuis la période Néolithique, comme en témoigne le tombeau de Newgrange, daté d’environ 3 200 avant notre ère. Le symbole est gravé à plusieurs endroits, notamment sur une grande pierre à l'entrée. il aurait donc été utilisé plus de 2 500 ans avant que les celtes soient présents en Irlande.

Après avoir été oublié un temps, le triskèle réapparut à la fin du VIe siècle dans l’art Mérovingien, avant d’être à nouveau mis de côté sauf en Irlande, où il reste présent sur de nombreux monuments et enluminures. Le symbole du triskèle fut populaire dans les milieux druidiques dès la fin du XIXe siècle. Dans les années 1914, il fut redécouvert en Bretagne, notamment dans des revues à caractère nationaliste. Ultérieurement, il fut propagé par le Parti national breton qui l'adopta comme insigne en 1940. Il est encore utilisé de manière officielle en Irlande (Il figure également sur le drapeau de l’île de Man).Le renouveau de la musique celtique et son succès (Alan Stivell par exemple) contribua largement à faire connaître le symbole. La mode du triskèle popularisée par les médias et les promotions de concerts se propagea en Bretagne puis un peu dans toute la France, sous forme de logos, de bijoux, de vêtements etc. Aujourd’hui, le triskèle est fortement installé dans l’image symbolique de la Bretagne.

Un triskèle représentant trois jambes est également présent sur le drapeau de la Sicile depuis 1285.La signification et la symbolique du triskèle donnent lieu à de nombreuses interprétations. En effet, il est difficile de donner au triskèle celtique une symbolique exacte, la transmission du savoir chez les druides n’ayant été effectuée que de manière orale. La forme giratoire et courbée de ses branches serait symbole de dynamisme, de mouvement et d'enthousiasme en opposition à tout ce qui est droit et figé. C'est donc un symbole de la vie.

En breton, il signifie les "trois rayons". Certains, comme  l’archéologue et historien Venceslas Kruta, reconnaissent la nature solaire du triskèle. Le symbole pourrait représenter dans l'iconographie celtique les trois points du mouvement du soleil : le lever, le zénith et le coucher.

Dans la mythologie celtique, le panthéon des dieux est au nombre de trois: Lugh, Daghda, Ogme. Le triskèle pourrait les représenter. Il pourrait également incarner la déesse unique sous ses trois aspects: fille, mère, épouse.

Le triskèle pourrait  aussi symboliser le temps qui passe : passé-présent-avenir ou encore les trois âges de la vie (enfance-maturité-vieillesse)

le triskèle pourrait incarner les différents états des êtres humains : éveillé, endormi ou rêvant

il est également admis qu'il pourrait représenter les "Trois Mondes" : le monde des vivants, le monde des morts et le monde des esprits.

le triskell pourrait symboliser les trois éléments (eau, feu et terre), avec éventuellement l’air comme élément central. Cette signification ramène également aux trois états de la matière (solide, liquide, gazeux)

Certains pensent tout simplement que le triskèle serait un symbole végétal inspiré du trèfle. (voir notre article “signification des symboles : le trèfle”)

La symbolique du triskell nous amène à nous intéresser à celle du chiffre 3. En effet, Le 3 a une symbolique particulière. Outre le symbole celtique, La trinité, le symbolisme du triangle franc-maçonnique et bien d'autres choses font de ce chiffre, un chiffre à part. Le chiffre 3 est en premier lieu le symbole de la trinité, de l’union. Il est régulièrement associé à l’enfant, fruit de l’union entre l’homme et la femme (1+2 = 3). Il représente l’aboutissement, l’accomplissement et l’équilibre des forces. Bien qu’il soit très fortement associé au Christianisme, il n’est pas absent des autres religions comme de l’islam par exemple. Plus largement, le chiffre 3, se retrouve dans nombres d’éléments comme nous avons pu le voir concernant la symbolique du triskèle : les trois dimensions de l’espace (hauteur, longueur, largeur) ou les trois dimensions du temps (passé, présent, futur ou enfance, maturité, vieillesse).

Les trois états de la matière (solide, gazeux, liquide), les trois couleurs primaires (bleu, rouge et jaune) à l’origine de toutes les autres couleurs. Le chiffre 3 est également associé aux Trois mondes (spirituel, intellectuel, émotionnel), aux trois phases de la lune et aux trois règnes (animal, végétal, minéral) Dans la mythologie grecque, trois dieux se partagent le monde : Zeus le ciel, Hadès la terre  et Poséidon l'eau (La terre étant Gaïa) ;

Dans l’islam, les minarets des mosquées sont souvent surmontés de trois boules et d’un croissant. Ces trois boules symbolisent les trois mondes, céleste, " intermédiaire " et terrestre. Le croissant figure un quatrième monde, à savoir le monde inaccessible de Dieu.

Dans le Christianisme, le Dieu unique est représenté par le Père, le Fils et le Saint Esprit. C’est d’ailleurs, pour les Chrétiens, la perfection de l’Unité divine : Dieu est Un en trois Personnes. 3 est également le nombre de vertus théologales (foi, espérance et charité)

Chez les bouddhistes on compte trois caractéristiques de l’existence (impersonnalité, impermanence et insatisfaction) ainsi que trois "Poisons" (avidité, ignorance, colère). Le Bouddhisme possède également son expression achevée en un Triple Joyaux, ou Triratna (Bouddha, Dharma, Sangha).

Les taoïstes considèrent que le nombre 3 est parfait. Trois est universellement reconnu comme un nombre fondamental. Il exprime un ordre intellectuel et spirituel, en Dieu, dans le cosmos ou dans l’homme. Dans la mythologie chinoise, on retrouve les trois singes de la sagesse. Le caractère chinois Tsi, anciennement figuré par le triangle, exprime la notion d’union et d’harmonie. Ce triangle est d’autre part un symbole de la Grande Triade chinoise.

 

la grande dÉesse – mÈre

S. husain

Edition ALBIN MICHEL

 1998

L’ancienne prédominance  d’une Grande Déesse, Mère de tous les êtres vivants, garante de l’ordre cosmique, présidant à l’ensemble des processus naturels de fertilité et de fécondité, est l’une des découvertes majeures de la paléoanthropologie. Découverte qui coïncide avec le formidable regain d’intérêt que l’on constate depuis quelques décennies autour des thèmes comme la condition de la Femme, la défense de la Terre, la promotion des « valeurs féminines », l’écologie du bien être…

 

La Grande Déesse Mère explore un à un tous les cultes que les différentes civilisations ont rendus à cette Mère universelle depuis le paléolithique jusqu’à nos jours. Mythes, symboles et pratiques religieuses, anciens et contemporains, sont étudiés dans le détail, ainsi que les phénomènes récents comme le féminisme ou la réhabilitation de Gaïa.

 

Abondamment illustré avec les dernières découvertes archéologiques, les œuvres d’art, l’architecture, les fêtes et les cérémonies religieuses de tous les temps et de toutes les cultures, cet ouvrage constitue un guide unique, de plus il a été préfacé par le philosophe orthodoxe : Jean Yves Leloup

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La déesse redécouverte  -  paléolithique et néolithique   -   l’âge d’or de la femme   -    l’archétype de la Grande Mère   -   Conflits et survivances   -    L’Inde  -  l’Océanie   -   les Amériques   -  l’Afrique   -   le triomphe d’Isis   -    les Celtes occidentaux   -   Rome et le christianisme   -   le Déesse et les prophètes   -   Fêtes en l’honneur de la déesse   -   la déesse et le cosmos   -  les trois mondes   -   les eaux Primordiales   -   les déesses des cours d’eau et de la mer   -   l’œuf cosmique   -   la Déesse nourricière et celle du monde souterrain    -  l’ordre cosmique    -  les saisons et les éléments  -    le don de la vie et des céréales   -    la déesse  et l’équilibre naturel   -   couple divin et fécondité     descente aux enfers    -  Déméter   -   sécheresse et abondance   -   inceste divin   -   Iahvé  -  Shekinah   -   Eve   -  la vie sexuelle de la déesse   -   la fonction créatrice   -  la vulve   -   servante des dieux   -   de la créatrice à la prostituée   -   Déesse de l’amour   -   Marie-Madeleine    -   la Vierge, la mère et la vieille   -    les cycles    -   les multiples visages d’Ishtar   -    la Vierge, un idéal du classicisme   -   Marie, reine des cieux   -   Mères nourricières   -   porteuses de mort    -   Déesses et sorcières   -   guerriers et guerrières   -   Divines destructrices    -    déesse de la pitié et de la chance   -   la Déesse aujourd’hui   -     Wicca    -   l’essence de la féminité    -   festivités païennes modernes   -   la Déesse et les animaux   -   Travestisme   -   la tradition courtoise    - 

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l’aigle

Geneviève ST-MARTIN

Edition PARDES

 1996

« Roi des oiseaux », l’aigle trône dans le ciel. Il est la voie de communication vers l’immensité, le Soleil, la Lune et tous les astres. Il préside aux vents, aux pluies, aux orages. Il est l’oiseau-tonnerre.


L’aigle est l’instrument des forces supérieures, l’agent des dieux de l’empyrée, le compagnon des plus altières divinités. Il est l’emblème impérial par excellence, en Perse, à Rome, en Germanie, etc.

 

Rois et chefs de guerre ont orné leurs parures de ses attributs. Pour le monde chrétien, il symbolise l’ardente foi et la docte théologie. Il est associé au plus sublime des évangélistes, jean, « selon l’intelligence spirituelle », dit St Augustin.

Pour l’alchimie, faire voler l’aigle c’est manifester la lumière ; la préparation des aigles est considérée comme le premier degré de la perfection. À tous ces titres, il sera la monture privilégiée des dieux, et les hommes sages sauront le faire figurer aux frontons de leurs biens les plus subtils.

 

L’aigle est l’image du pouvoir suprême et inaccessible. Il symbolise la vision royale de l’esprit et l’emprise de soi.

 

On y développe : les rapports de l’aigle avec l’évangéliste St Jean, l’alchimie, la tradition chrétienne, les dieux, dans l’Islam où il est appelé Simorgh, le chamanisme etc.

 

L’AIGLE  -  SON SYMBOLISME  ÉSOTÉRIQUE ET SPIRITUEL

Divers  auteurs

ARCADIA

 2005

L’aigle est un symbole puissant, et ses supports de réflexion vont de l’héraldique à la religion en passant par une spiritualité omniprésente et cela depuis des millénaires, car l’aigle est, avec le dragon le seul animal qui appartienne à l’emblématique de tous les temps et de tous les pays, il est, dit on le seul animal à pouvoir regarder le soleil.

 

L'aigle biblique est appelé "nésher" (noun/shin/resh) qui est un signe de victoire sur l'ignorance, la connaissance "noun" étant transmise par la chaîne d'union "sher" (shin/resh). Sur le plan sémiologique, l'aigle nésher évoque le feu au sein de la lumière par la lettre "shin" au milieu du doublet "ner" (noun/resh). Sur le plan de la numérologie, nésher de valeur 550 est équivalent au mot "pétaa'", la soudaineté.

 

L'aigle véhicule du salut et de la rédemption : Lors de l'exode des Hébreux d'Egypte, l'image de l'aigle apparaît comme un véhicule rapide qui porte haut et loin. Exode 19/4: "…Vous, je vous ai portés sur l'aile des aigles, je vous ai rapprochés de moi" Lors de la sortie plus récente des Juifs du Yémen, ceux-ci ont pris les avions qui les transportaient vers Israël pour des aigles prévus par la Bible…

 

L'aigle est un véhicule de la vision et de la transcendance : La tradition ésotérique de la Qabalah décrit une vision de Salomon comme un voyage au-delà de l'espace-temps, avec comme monture un aigle aux ailes déployées.

"Le roi Salomon se levait à l'aube et tournait son regard vers l'Orient pour voir certaines choses, puis vers le Sud, où il voyait d'autres choses, puis finalement dans la direction du Nord. Il se tenait ainsi debout, la tête levée et les yeux mi-clos, jusqu'au moment où deux piliers s'avançaient vers lui, l'un de feu, l'autre de nuée, et au-dessus de ce dernier un aigle, puissant et de grande envergure, son aile droite posée sur le feu, et son aile gauche et tout son corps, posés sur la nuée. L'aigle a deux feuilles au bec. Et tout cet ensemble vient se prosterner devant Salomon. L'aigle baisse la tête un peu, tend son bec et donne les deux feuilles à Salomon. Salomon prend les feuilles les porte à ses narines et de leur parfum, il discerne l'origine et reconnaît leur propriétaire, l'une appartient à "celui qui a les yeux clos", l'autre à "celui qui a les yeux ouverts".

 

Et pour comprendre le message, que fait-il? Il scelle son trône avec un anneau sur lequel est inscrit le nom ineffable, tire un autre anneau portant également ce nom, monte sur la terrasse de son palais, enfourche l'aigle comme monture et s'en va, tiré par le feu et la nuée. L'aigle s'élevait alors vers les cieux, et partout où il passait la terre s'assombrissait. Les plus sages sur terre savaient que le roi Salomon passait, mais ignoraient sa destination. Les autres pensaient que ce n'était qu'un gros nuage. L'aigle continuait à monter, atteignant 400 parasangs, jusqu'à atteindre enfin la sombre montagne, où se trouve Tarmoud dans la solitude. Là il commençait à redescendre. Levant la tête Salomon, recevait là tout l'enseignement nécessaire pour pouvoir aller plus loin. Puis il reprenait sa monture pour entrer dans les profondeurs de la montagne sombre, au milieu de laquelle poussait un olivier. Alors Salomon criait de toutes ses forces "ta main s'est dressée, ô Seigneur! Et ils ne l'ont point aperçue…" Il entrait ensuite jusqu'à rencontrer ceux qui y habitaient, leur montraient son anneau et recevait alors toute la connaissance de sciences étranges (magie). Quand il avait terminé, il rentrait dans son palais comme il en était parti. Et assis sur son trône, toute sa sagesse venait de ce qu'il avait appris là-haut."

 

La vision d'Ezéchiel décrit des niveaux élevés de spiritualité dont une des faces est une face d'aigle, l'aigle étant réputé pour avoir une vision perçante de grande portée .Ailes déployées l'aigle est un oiseau qui protège sa progéniture d'autres prédateurs. Voici une métaphore da la protection accordée par Dieu au peuple d'Israël. Deutéronome 32/11: "Ainsi l'aigle veille sur son nid, plane au-dessus de ses jeunes aiglons, déploie ses aigles pour les recueillir, les porte sur ses pennes robustes"


Cet ouvrage parle également de l’aigle à deux têtes, emblème du St Empire dont le REAA se veut héritière du moins sur le plan spirituel. On retrouve l’aigle à deux têtes chez les Hittites, l’empire Austro- Hongrois, l’Allemagne, la Russie des tsars, etc ….En alchimie l’aigle est une des clés du grand Œuvre .La disparition progressive des emblèmes de l’aigle sur les drapeaux et bannières, marque peut être une transition spirituelle avec son remplaçant : le Phénix.


Dans l’ésotérisme chrétien, l’aigle représente St Jean l’évangéliste, mais surtout il représente le triomphe de Jésus Christ, loué par le pseudo Méliton qui déclara : aquila christus, et tous les Pères de l’Eglise à partir de St Paul assimilèrent l’aigle à Jésus Christ : l’aigle, emblème du Christ, conducteur des âmes vers Dieu et emblème de la résurrection du Christ et de celle des chrétiens.

 

Seul capable de voler au-dessus des nuages et de fixer le soleil en face, il est le symbole universel de l’homme libéré, chevauchant le vent, à la fois symbole céleste et solaire. Roi des animaux assimilés à des anges, il symbolise les états spirituels supérieurs ; en tant que symbole de contemplation, l’attribution chrétienne de l’Aigle (de Patmos), à St Jean, à son évangile et à son apocalypse, s’y rattache.

 

Dans le celtisme, l’aigle est du nombre de ces animaux primordiaux initiateurs, au même titre que le cerf, il est oiseau de lumière, d’illumination, il est l’œil qui voit tout : l’œil d’Horus (faucon divin des égyptiens), il est censé emporté l’âme du mort sur ses ailes afin de la faire retourner dans son état d’origine auprès de Dieu.

 

la justice

BARANES & FRISON – ROCHE

Edition AUTREMENT

 1995

La justice est une obligation puisqu’elle constitue un lien entre les individus. Mais cette obligation impossible dans la mesure où il faudrait, pour être juste, tout connaitre et combattre toutes les injustices, en ne se contentant pas de réfréner la sienne propre ; on ne peut jamais être certain d’avoir été tout-a fait juste.

 

Dans l’expérience, c’est l’injustice qui est première, la justice vient après, par réaction, encore faut-il pouvoir donner un contenu à cette vertu. Peut-on prendre pour modèle l’ordre naturel des choses ou bien ce modèle ne peut-il être que divin ? Il s’agit, en fait, de constituer un monde de justes rapports de soi à soi, de soi aux autres, des hommes et des choses. La justice est une harmonie, elle est le gage du lien social et du bon fonctionnement des institutions pour le bien être des hommes.

 

Que ces questions relatives au contenu soient résolues ou non, la justice apparait comme une impétueuse nécessité, un évident progrès social, dès lors qu’à la vengeance privée se substitue le procès. L’institution juridique, le législateur, les juges ont à leur charge de réaliser la justice, ainsi entendue. Il n’est pas sans signification que seule cette vertu ait son ministère.

 

On trouve cette justice en Grèce ancienne avec Thémis dans son sanctuaire de Delphes, mais la justice était d’inspiration divine, elle était étroitement liée avec la divination, ce qui la rendait terrible et attirante. Pour la justice des hommes, on parlait de Diké.

 

En Egypte cette justice était représentée par Maât, qui organisait la vie des égyptiens et faisait régner l’ordre dans le pays, autant de leur vivant que pour leur séjour post-mortem, puisque c’est dans son temple que se passait la « Psychostasie ou kérostasie ».

 

Enfin Salomon « inventa » la justice des hommes dont l’emblème est le glaive et la balance. On peut dire que ces trois personnages représentent dans le temps les trois pouvoirs que tout homme possède, et qu’il peut à tout moment mettre en application pour soi-même: le pouvoir prophétique (Thémis)  -  le pouvoir sacerdotal (Maât)  et le pouvoir Royal incarnait par Salomon

 

Au sommaire de cet ouvrage nous avons les intervenants suivants :

 

De la justice qui vient à l’esprit :

Serge Lebovici : C’est pas juste

Thierry Lévy : Vaut-il mieux subir l’injustice que la commettre ?

Dominique Terré-Fornacciari : L’homme juste

Catherine Chalier : Tribunal terrestre et tribunal céleste

William Baranès : Le droit naturel

Claude Tresmontant : Justification de l’homme

 

Le lien du tout :

François Terré : Au cœur du droit, le conflit

Jean-Guy Belley : Vous qui êtes un client juste et honnête…

Jean-Pierre Dupuy : Les affaires sont les affaires

Blandine Kriegel : La défaite de la justice

 

La façon de faire :

Henri Leclerc : Justice et exclusion

J. Michel Bélorgey et Philippe Ingall-Montagnier : Les fins et les moyens

Frédéric Zenati : Le citoyen plaideur

Alain Weber : Pratiques : danse avec les juges

Marie-Anne Frison-Roche : 2+1= la procédure

Joseph Staline : A examiner selon la procédure spéciale

 

 

la lumiÈre              -  N°  21  -

Olivier doignon

Edition MAISON DE VIE

 2007

Observant que le grand mérite de la Franc-maçonnerie est d’avoir conservé une tradition de la Lumière, l’auteur présente une étude des fondements de cette affirmation.


S’appuyant sur les notions symboliques et sur les thèmes les plus familiers des Loges de la Franc-maçonnerie se réclamant de la tradition des bâtisseurs, cet ouvrage révèle la multiplicité des aspects du rattachement de ces loges à cette tradition. Si ce rattachement trouve son assise dans un mythe de création d’essence lumineuse transmis par les anciens, les rites pratiqués prennent une importance majeure, et le rôle symbolique du Vénérable Maître est déterminant.

 

Ainsi cet ouvrage est-il une sorte de guide de voyage pour les adeptes et pour les Loges choisissant la Lumière comme mystère, comme matière première de l’œuvre, comme processus de création à incorporer.

Au sommaire de ce livre :

 

ténèbres, pénombre et lumière : Trois états du Temple ?  -  Que signifie « la lumière nait d’elle-même ?»   -    Les lumières de la loge   -   La lumière unique et éternelle de l’Orient   -   La lumière des initiés passés à l’Orient Eternel   -   la Sagesse qui illumine les travaux et les piliers   -   les trois Grandes Lumières   -   les Lumières de la table du banquet   -   La lumière et les rites, les rites sont-ils des transformateurs en lumière ?   -    qu’est-ce qui est transformé en lumière ?   -   Rites et choses   -  rites, voyage et lumière   -   reformuler les rituels   -   rites et magie   -   les rites dans la vie naturelle    -    l’intuition créatrice   -   le nombre de l’homme   -  Rituels et symboles   -  Pierre et Lumière   -  Impermanence   -   Comment nos regards peuvent-ils se tourner vers la lumière ?   -    Etre lumineux, être utile    -    Former la chaîne d’union   -   Comment et pourquoi est transmise la lumière au moment de l’initiation ?   -  

 

la lumiÈre

Divers Auteurs

ARCADIA

 2007

Important dossier sur cette notion de lumière, qui n’est pas facile à expliquer. 

 

Platon et la lumière du bien : Le philosophe grec Platon est un des plus grands penseurs de toute l’histoire de l’humanité. Il a consacré sa vie à définir comment devrait être constituée une cité juste, une cité qui ne ferait pas périr les plus sages de ses citoyens, comme l’avait fait Athènes en condamnant Socrate à mort. Dans les dialogues écrits par Platon pour sauvegarder la mémoire de son maître et propager ses idées, on voit Socrate amener ses interlocuteurs à comprendre que les connaissances les plus importantes s’acquièrent par un mode de vie philosophique qui consiste à tourner le regard de son âme vers l’éternel et l’immuable, un type de réalité qui échappe aux sens et qui ne peut être saisi que par la partie rationnelle de l’âme. La réalité accessible aux sens de notre corps n’est qu’un monde d’opinions changeantes et contradictoires, le savoir véritable ne s’obtient que par une sorte d’intuition purement intellectuelle difficile à décrire. Platon affirme que le savoir sur la justice et le bien qu’il a cherché toute sa vie ne peut se transmettre par écrit. Jamais, en lisant Platon, on ne trouvera une définition claire du bien absolu. Le savoir du bien est comme une lumière intérieure qu’un texte écrit ne peut contenir :« Là-dessus, il n’y a pas d’écrit qui soit de moi, et il n’y en aura jamais non plus; effectivement, ce n’est pas un savoir qui pourrait, comme les autres, se mettre en propositions, mais c’est le résultat d’une familiarité répétée avec ce qui constitue la matière de ce savoir, le résultat d’une existence qu’on partage avec elle; soudainement, comme s’allume une lumière lorsque jaillit la flamme, ce savoir-là se produit dans l’âme et désormais s’y nourrit tout seul, de lui-même. »

 

La connaissance du bien est comme la lumière d’une flamme qui brille dans l’âme. Dans la célèbre allégorie de la caverne, qui résume toute sa philosophie, Platon va justement utiliser le registre métaphorique de l’ombre et de la lumière pour illustrer l’itinéraire du philosophe qui se délivre des ténèbres pour grimper vers la lumière et enfin contempler le Soleil.

 

Dans la pensée platonicienne, cette lumière du bien est étroitement associée au beau. Dans les dialogues platoniciens, on remarque souvent une permutation des notions de beau et de bien. D’après Platon, la beauté d’un jeune garçon, d’une démonstration mathématique, d’une action morale ou d’une loi juste est causée par la présence en chacune de ces choses d’une forme unique, celle du beau en soi. C’est l’amour du beau qui conduit le philosophe vers la vérité, car le Beau est l’éclat de l’être intelligible, une émanation du bien qui nous guide vers la sortie de la caverne. Notons que chez Platon, le beau est une réalité qui n’a rien à voir avec les préférences personnelles. Le beau jouit d’un privilège qui lui est propre : « Le pouvoir d’être ce qui se manifeste avec le plus d’éclat ». Le beau, comme la lumière, n’existe que dans ses apparitions. Paraître, apparaître, transparaître, telle est la splendeur éclatante du beau. Le beau est la manifestation sensible de l’ordre rationnel du monde, l’éclat des justes proportions d’un corps bien formé. Comme le Soleil qui fait croître la vie sur la Terre et rend cette vie visible en l’éclairant, le bien est ce qui donne forme aux choses et les fait briller de l’éclat du beau.

 

Augustin et la lumière de Dieu : Saint Augustin est un des fondateurs de la théologie chrétienne. Il a beaucoup été influencé par le platonisme, car c’est la lecture de textes écrits par des platoniciens qui l’aurait conduit à se convertir au christianisme. Il n’est donc pas surprenant de retrouver chez lui la relation établie par Platon entre la lumière et la vérité, qu’il transmettra ensuite à toute la tradition chrétienne des siècles suivants. Il y a selon lui un parallèle évident entre le prologue de l’évangile de Jean qui proclame que le Christ est la lumière du monde qui éclaire tout homme et la lumière du bien absolu dont parle Platon. Il forge ainsi la notion chrétienne de « bon Dieu ».

 

Augustin écrit que soutenue par la grâce de Dieu, l’âme du croyant est éclairée par la lumière du Christ, qu’il appelle le « maître intérieur ». Cette lumière révèle tout le savoir nécessaire au salut de l’âme. « Mais, lorsqu’il est question des choses que nous contemplons par l’esprit, c’est-à-dire par l’intellect et la raison, nous disons assurément ce que nous voyons présent en nous dans cette lumière intérieure de la vérité, qui illumine celui qu’on appelle l’homme intérieur et l’emplit de joie. » Le Christ, comme le bien chez Platon, illumine de l’intérieur l’âme fidèle.

 

La lumière joue également un rôle cosmologique considérable d’après Augustin. Dans son commentaire du récit biblique de la création, Augustin souligne avec enthousiasme que la lumière est créée au moment où Dieu parle pour la toute première fois. La parole divine est lumière du monde, une lumière qui sort la matière des ténèbres du chaos, qui lui donne ses contours. C’est au moment de créer la lumière que Dieu parle pour la première fois. Pourquoi n’est-ce pas par sa parole qu’il crée le ciel et la terre ? Augustin répond que la matière brute est trop informe pour avoir quelque rapport avec la parole divine. Autrement dit, la matière informe n’a pas la dignité ontologique nécessaire pour prendre la parole divine comme modèle, alors que la lumière est le reflet sensible de la divine parole. Comme l’écrit Gadamer, « Saint Augustin voit dans la parole qui nomme et crée la lumière, l’illumination spirituelle qui permet la différenciation des choses qui prennent forme. C’est la lumière seule qui permet à la masse informe du ciel et de la terre initialement créée, de prendre corps en formes multiples. » La parole de Dieu crée la lumière, car la lumière est l’image sensible de l’intelligence divine, d’où son identification avec la vérité dans l’évangile de Jean.

 

Clairement identifiée à la lumière, la parole divine joue le même rôle chez Augustin que le bien chez Platon : elle est à la fois source de l’être et source de son intelligibilité. L’esprit qui connaît la vérité est comme l’œil qui voit les corps; « connaître est pour l’esprit ce que voir est au sens ». Comme le Soleil est la source de la lumière sensible qui rend visibles les corps, Dieu est la lumière spirituelle qui fait connaître les vérités ultimes. Dans l’esprit d’Augustin, l’âme est à Dieu ce que la Lune est au Soleil et la lumière est au corps ce que Dieu est à la vérité. La vraie lumière est la lumière divine qui éclaire l’esprit, la lumière du Soleil n’est qu’une imitation de celle de Dieu. Ce n’est pas Dieu qui éclaire comme le Soleil, mais le Soleil qui fait comme Dieu. C’est pourquoi le Soleil et la Lune sont créés après la lumière dans le récit de la Genèse. On peut donc dire en ce sens que la métaphore de la lumière est en fait une métaphysique de la lumière.

 

Danemans nous développe La Lumière à travers le coq du cabinet de réflexion et de l’Ibis Égyptien. L’Égypte ou le culte de La Lumière a reçu sa parfaite expression.

 

La Kabbale nous explique le Corps de Lumière qui désigne l'enveloppe charnelle dont fut revêtu Adam avant sa Chute et celle aussi qui advient aux initiés qui ont pu réintégrer l'état adamique.

 

H. Lustman nous explique pourquoi la notion de la lumière maçonnique recouvre un très vaste champ d'expériences humaines orientées par la quête d'un absolu et toute rencontre avec la lumière change radicalement une existence en l'ouvrant au monde de l'esprit

 

Daniel de Pariente développe que dans toutes les descriptions mythiques de la création de l'univers, la lumière est associée à la clarté tandis que les ténèbres le sont à son absence. S'interrogeant sur la nature physique du monde et remarquant que la partie brillante de la lune est toujours tournée vers le soleil, le Grec Parménide en avait déduit que celui-ci génère la lumière et qu'elle se déplace. Aristote y ajouta que les couleurs résultent d'un mélange de lumière et d'obscurité et Plotin que le soleil figure la puissance de l'Un, dont l'esprit reflète la clarté. C'est de ces constats que vient le mot lumière du latin "luminaria" en référence au soleil, à la lune et aux étoiles.

 

Gérard Abidh nous plonge dans le Johannisme "Il faut naître d'en haut" Jean 3. 8, pour expliquer l'ésotérisme chrétien qui coule dans les veines des structures écossaises, avec une intensité variable suivant le contenu initiatique du degré considéré.

 

Bernard Guillemain nous parle de la lumière en tant que métaphore traditionnelle et métaphore profane

 

Roger Girard développe la Lumière et les lumières en Franc-maçonnerie

 

Jean Murat explique pourquoi au REAA la Bible est ouverte au prologue de St Jean, il parle du Delta lumineux et du cabinet de réflexion où l'alchimie est présente. Il explique très longuement ce que représente la lumière au REAA, notamment avec cette décréation chtonienne par l'obscurité à la lumière de purification.

 

Bernard Caussin va des ténèbres à la Lumière en développant le chaos idéologique actuel avec sa matérialité dévastatrice, il nous amène ainsi à cette Lumière maçonnique qui n'illumine pas mais éclaire notre chemin et notre cœur.

 

Ghazali grand poète soufi persan nous a laissé un ouvrage remarquable "Le tabernacle des Lumières". Ouvrage en trois chapitres qui rassemble les thèmes soufi de ce Maître. Le verset de la Lumière et les voiles de la Lumière et des ténèbres sont des morceaux  remarquables sur cette vision de la divinité.

 

Max Radoszychi explique le symbolisme de l'Evangile de Jean, il parle des noces de Cana, du grain de blé, de l'Apocalypse, de la bête des nombres 7, 4 et 24, de l'aspiration à la lumière, de la tradition johannique avec ce Jean ésotériste et mystique qui nous laisse le soin de chercher, le solstice d'hiver avec sa porte des Dieux qui est la porte ultime de notre cheminement

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M.M. Davy dans une conférence qu'elle a donnée en 1980, nous parle de "cet homme du 8e jour" qui après le repos du 7e jour de la création va devenir lumineux, car il aura franchi les étapes nécessaires à son illumination.

 

Narcisse Flubacher nous parle de la lumière initiatique dans la maçonnerie opérative avec les lumières de l'intelligence, des illuminés de tous bords, qu'ils soient d'Avignon, ou de Bavière, la Stricte Observance avec Martinez de Pascually et termine avec Diogène et sa lampe. L'Arche Royale et ses lumières sont évoqués.

 

LA LUMIÈRE ET L’ILLUMINATION

RIBADEAU DUMAS

Edition Dangles

 1982

La lumière ! terme magique… base de notre création, de la Genèse, source de vie, elle est le point principiel d’où tout émane. De tout temps, l’homme s’interroge sur cette lumière, qui luit dans les ténèbres, qui embrase les mythologies, les contes, les rêves ; elle est comme une forme chamanique condensée, imagination fertile et féérique, mais aussi cheminement secret de l’homme à la recherche de son devenir spirituel. Elle transforme et transfigure l’Être et multiplie son imagination créatrice à travers temps et espace.

 

De l’Egypte aux temps bibliques, de la Kabbale au Coran, l’auteur explore ici l’embrasement de l’âme vers l’extase. Saint Augustin, Sainte Thérèse, François d’Assise, connurent entre autres, l’illumination salvatrice.

 

Rembrandt aussi bien que Goethe éprouvèrent cet enthousiasme délirant où Arthur Rimbaud voyait les feux aberrants et glorieux de l’enfer, et où Saint Paul trouva son chemin de Damas.

 

Un essai de psychanalyse traite l’irrigation dans la conscience du rayonnement incandescent où s’ouvrent les yeux de l’esprit aux prises avec l’au-delà ; l’extase s’explique par un dédoublement de la personnalité où la parapsychologie trouve de riches aliments.

 

Cette sublimation, celle des prophètes, des grands initiés, des grands artistes, tient-elle de Dieu ou du diable ? Allons-nous tomber dans l’aliénation mentale ? L’auteur trace pour nous un itinéraire passionnant : la voyance et la clairvoyance sèment sur son chemin bien des découvertes, car le domaine exploré est éblouissant.

 

Au sommaire :

 

Approche de la lumière  -  L’adoration du Soleil-Lumière  -  l’Or lumière  -  la lumière par le feu  -  l’Antiquité mythologique  -  Osiris, œil du soleil  -  L’exaltation bouddhique devant la lumière  -  le Tao  -  les lumières de Rabindranath Tagore et de Ramakrishna avec Civa  -  sous les feux du Zen  - la haute sagesse de la Brahmine  -  l’éveil dans le Tantra  - Orphée dieu de lumière  -  la vision d’Hermès Trismégiste  -  Apollon  -  les mystères d’Eleusis  -  les ombres dans la caverne de Platon  -  les temps bibliques et le verbe  -  le soleil spirituel  -  l’arbre de Vie  -  Moïse  -  Isaïe exalte la lumière divine qui auréole Israël  -  les visions fulgurantes de David  -  Elie sur son char de feu  -  l’hommage de Baruch  -  la kabbale  -  Jésus prêche la lumière  -  le témoignage de Jean et la lumière de Paul  -  Jésus et les visionnaires gnostiques  -  le Baptême comme sacrement générateur de lumière  -  la sainte alliance  -  le Coran  - 

Les illuminés : L’extase divine  -  le mysticisme dans l’illumination  -  le Cantique des cantiques  -  l’illumination à travers agapé et éros  -  Saint Augustin  -  Raymond Lulle docteur illuminé  -  la lumière dans les cathédrales  -  les stigmates de François d’Assise  - la transverbération de Thérèse  -  l’illumination en Sibérie mystique  -  de l’extase à la lévitation  -  Maître Eckhart et Jean de la Croix  -  Ignace de Loyola  -  Jakob Boehme  -  Robert Fludd  -  Rembrandt  -  Descartes  - Rudolf Steiner salue le Christ porte-lumière  -   Du soufre au sel selon Oswald Wirth  -  Swedenborg voit la lumière invisible des anges  - Martinez de Pasqually  - les chevaliers du soleil  - l’Etoile Flamboyante dans les sociétés initiatiques  -  Papus  -  René Guénon et le soleil spirituel  -  Arthur Rimbaud et ses « illuminations » du ciel et de l’enfer  -   Jung et Gaston Bachelard  -  les lumières des philosophes  -  la vision des lumières  - 

 

LA  LUNE,   LE  SOLEIL,  LA  VOÛTE  CÉLESTE,  LA  VOÛTE  ÉTOILÉE  

DIVERS  AUTEURS

ARCADIA

 2003

Important dossier symbolique et métaphysique sur ces  composants de la F.M. On y trouve des articles de divers auteurs dont : René Désaguliers, Edmond Mazet, Johfra, Bayard, Servier…


Y est développé : La lune et le  soleil dans diverses traditions, l’égyptienne étant la plus connue et la plus représentative avec ses pharaons, qui représentaient en quelque sorte le Soleil déifié, les traditions mésopotamiennes, chaldéennes, les traditions d’Amérique avec les peuples mayas, toltèques, aztèques et autres incas. Les peuplades de l’Océanie, les animistes, les traditions chinoises, hindous, japonaises qui se disent  «peuple du soleil levant ».


On retrouve ces astres dans le tarot de Marseille (lame 18 et 19). Avec le Maître de la loge, ils forment les trois lumières de la F.M en loge.

Pour les asiatiques ils sont le yin et le yang. Janus et ses portes prédisposent à voir dans la lune son équivalent céleste, « porte du ciel et de l’enfer ».

La lune noire associée à Lilith. Pour le soleil noir c’est le royaume de la mort.

 

Raymond Lulle dans son livre « la clavicule » dit : « Le soleil est le père de tous les métaux et la lune en est la mère », à ce titre il reprend la phrase écrite dans la table d’émeraude. Cette dualité lune-soleil, se retrouve chez Vishnu et Civa, et dans toutes les oppositions matérielles : jour-nuit, masculin-féminin, bien-mal, feu-eau, froid-chaud, lumière-ténèbres, actif-passif, plus-moins, père-mère, blanc-noir, etc.


Quant à la voûte céleste et étoilée, elles représentent l’espace illimité, toujours en mouvement et en création, ces immensités peuplées de planètes connues et inconnues, sont en quelque sorte représentative de notre « temple intérieur », qui ne sera jamais terminé et heureusement. Ces espaces gigantesques où le temps est aboli, où le mystère divin et sacré prend toute sa plénitude et sa raison d’exister. Cette voûte représente le macrocosme par rapport à notre microcosme. Ces voûtes nous indiquent le sens de l’immanence, sa Sagesse, sa Force et sa Beauté. Elles sont à la fois, la maison et l’œuvre du Principe Créateur, Déité Suprême.

 

L’histoire des temples est très liée à la voûte étoilée, symbole du ciel. Les voutes des temples, des mausolées, des grandes mosquées, des baptistères, des sales funéraires, des coupoles, sont souvent constellés d’astres ou d’images célestes. Elles reposent le plus souvent sur une base carrée, cette alliance de lignes courbes et de droites symbolise l’union du ciel et de la terre. Dans l’Egypte antique, nombreux étaient les temples qui avaient peint sur leurs plafonds la voute étoilée. A Rome, Vitruve préconisait de ne pas construire de toit au-dessus des temples dédiés à Jupiter afin que les énergies célestes puissent être mise en œuvre. La chrétienté a longuement représenté la voute étoilée dans ses édifices. Le temple Celte de Stonehenge, à ciel ouvert utilisait les solstices comme clef pour une lecture du ciel étoilée.  Dans nos temples maçonniques, enfin pas ici, le plafond devrait être bleu parsemé d’étoiles, un bleu clair, le bleu de nos cordons de maitres et des officiers de la Loge. La Maçonnerie ayant comme principe fondamental de n’avoir aucune limite à la recherche de la vérité, alors un plafond au-dessus de nos têtes, non! Mais l’ouverture sur l’infini, cela prend du sens. 

 

La voûte étoilée surplombe le pave mosaïque, l’un reflétant l’autre, comme il est dit que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, alors on peut y voir un symbole de multiplicité, une entrevue des infinis possibilités, des nombreux chemins possibles. Chaque étoile semble être similaire a une autre mais comme les humains chaque être est différent et la richesse vient de la non-conformité, de la différence, chaque étoile est une. Dans cette voute étoilée, on peut y voir par reflet, les FM éparpillés sur la terre, mais aussi les Maitres inconnus passés à l’orient éternels, tous ensembles sur la carte du ciel. Tous ensembles les plus humbles comme les plus illustres, les plus pauvres comme les plus riches ; le dernier initié, comme le premier, mort depuis des lustres. C’est une chaine d’union à travers les âges, à travers l’espace et le temps qui relie les cœurs et les âmes appelant puissamment l’Egrégore. On peut y voir aussi une représentation de toutes les loges du monde, chaque étoile symbolisant une loge allumée, une loge au travail au nom de la Franc maçonnerie universelle. Par toute la terre, il est toujours midi ou minuit quelque part, une loge s’ouvre, une autre s’éteint. Que ce ciel étoilé nous rappelle ainsi la fin des travaux lorsque nous rentrons content et que nous en avons retiré profit et joie.

 

La voute étoilée  rappelle, en tant que symbole fixe dans le temple, les outils de méditations que sont les mandalas qui sont une représentions de l’image du monde, le mandala est un guide imaginaire de la méditation. Il manifeste dans ses combinaisons variées de cercles et carrés l’univers spirituel et matériel ainsi que la dynamique des relations qui les unissent.  La contemplation d’un mandala est censé inspirer la sérénité, il a pour but de conserver l’ordre psychique, s’il existe déjà et de le rétablir s’il a disparu. On arrive facilement à faire le lien avec la voute étoilée en tant qu’outil de méditation, allongé dans l’herbe par une splendide nuit d’été, me sentant un trait d’union entre le ciel et la terre, l’esprit se calme et toujours les mêmes questions qui reviennent en écho à travers les étoiles: D’où venons nous, qui sommes-nous, ou allons-nous ?

 

Pour répondre à ces questions, les plus anciennes civilisations ont développé  un système parallèle à l’astronomie, l’astrologie.  Au début, elles étaient liées et même confondues, car pour les anciens, l’observation rigoureuse de la voute céleste permettait de prévoir des événements survenant sur la terre. Cette loi de correspondance universelle, qui permet de relier le cosmos a l’Homme est le substrat même de ce que l’on appelle l’Esotérisme, ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, ne l’oublions pas. L’astrologie permet de répondre à un besoin aussi vieux que l’humanité: trouver un sens et mettre de l’ordre au sein d’un monde imprévisible et chaotique, Ordo ab Chaos. A l’orient une seule étoile, entre le soleil et la lune, une étoile à visage humain, une étoile flamboyante. Placée au-dessus de notre VM, elle incarnerait la sagesse de l’homme mature, de l’homme ayant accompli un cycle, de l’homme prêt à transmettre, à réfléchir la lumière, sa propre lumière mais aussi celle du GADLU car cette étoile comme le VM est un vecteur lumineux…

 

Pour représenter le midi on peut y voir et y placer la croix du sud, cette étoile donne l’azimut sud lorsque l’on se trouve dans l’hémisphère ou proche de l’hémisphère sud, elle est composée de 4 étoiles formant une croix. Chez les peuples méditerranéens elle passe du ciel a la terre au travers d’un bijou surnommé : croix du sud, chez les Touaregs  lors de la transmission de ce bijou par le père, une phrase magnifique est dite : "Mon fils je te donne les quatre directions du monde, car on ne sait pas où tu iras mourir ". Le rôle du second surveillant étant de guider les apprentis dans les ténèbres, cette croix du sud rappelant un fil à plomb pourrait éclairer leurs pas communs et les aider à rester d’aplomb sur le chemin de la découverte.

 

La constellation du Lion, voilà celle que l’on peut très bien voir à l’occident. Le lion incarne la force, tel le pilier du 1er surveillant. Mais pas la force qui asservit, plutôt celle qui établit. Le 1er surveillant tel Héraclès devra aux côtés des compagnons vaincre le lion des passions néfastes. Le Lion avec son excès d’orgueil et son assurance rappellerai au surveillant de ne pas se laisser aller à imposer des contraintes étouffantes aux Compagnons, de ne pas faire preuve de fanatisme mais d’amour fraternel. Au Septentrion quoi de plus juste et parfait que l’Etoile Polaire, elle qui est située dans la constellation de la petite ourse ou en latin septentrio. Elle qui depuis des millénaires guide les marins, les pèlerins, les marchands. Cette Etoile symbolisant le centre autour duquel pivote le firmament, symbole de rotation donc de mouvement mais aussi d’immobilité de par son point fixe,  représente  bien, pour moi, les apprentis qui sont dans la dualité: immobiles, muets mais en perpétuels mouvement par leur questionnement, leurs doutes, leurs recherches et ils sont bien le centre car sans apprentis pas de renouvellement, et nous espérons bien sur les retrouver plus tard au centre du cercle.

 

la lunemythes et rites

    Divers  Auteurs

Edition du  Seuil

 1962

La lune objet de mythes et de rites est ici décortiquée par des chercheurs à travers diverses civilisations religieuses, philosophiques et populaires. On part en Égypte, Sumer, Babylone, Israël, l’Islam, l’Inde, la Chine, le Japon, la Sibérie etc.

 

Au sommaire de cet ouvrage collectif :

 

Philippe Derchain : Mythes et Dieux lunaires en Egypte :  les phases de la lune  -  le calendrier  -  les éclipses  -  les noms et représentations de la Lune  -  influence de la lune  -  Thoth  -  Khonsou  -  Osiris  -  les déesses et la lune  -  rôle de la lune dans la liturgie et la vie psychique  -  croyances et pratiques funéraires  -  la lune dans les textes des pyramides  -

 

Maurice Lambert : La lune chez les Sumériens :  Ur, ville lunaire  -  les dieux-lunes et ses noms  -  la barque lunaire  -  les temples  -  les thèmes littéraires  -  le dieu-lune, comme dieu d’empire, chef de la ferme modèle, seigneur du monde  -  la famille de la lune  -  la planète Vénus, fille du dieu-lune  -  l’Arabie  -

 

Marcel Leibovici : La lune en Babylonie :  Les phases de la lune  -  le dieu lune a été créé pour éclairer les ténèbres  -  l’accouchement  -  le dieu lune est dispensateur de la royauté  -  l’origine du dieu lune  -  les symboles lunaires  -  le croissant  -  le taureau  -  le culte de Sin  -  extrait de la 16e tablette « les démons mauvais »  -

 

Emmanuel Laroche : La lune chez les Hittites et les Hourrites : Les Hattis  -  les hittites et Louvites  - le nom de la lune  -  rituels magiques et fonctions lunaires  -  le dieu Kousoukh  -

 

Madeleine Petit : La lune en Canaan et en Israël : Les araméens  - lutte d’Israël contre les cultes astraux  -  supériorité de Yahvé  -  le calendrier lunaire  -  Néoménies  -  la Pâque  -  Pleine lune  -

 

Maxime Rodinson : La lune chez les Arabes et dans l’Islam : Les cultes lunaires de l’ancienne Arabie  -  les arbres aramaïsés du croissant fertile  -  l’Arabie fertile  -  le science et l’imagerie des classes supérieures du monde musulman  -  le rôle de la lune dans la religion musulmane  -  imagerie et symbolique lunaires  -  la lune dans le domaine de l’empirisme  -  mythes et magie de la lune  - 

 

Marijan Molé : La lune en Iran ancien : Rôle de la lune dans la théologie  -  nature bovine de l’astre  -  textes relatifs à la lune  -  sélections de Zatspram  -   satisfaction de la lune  -

 

Jean Varenne : La lune, mythes et rites dans l’Inde : Mythes lunaires  -  les limites du culte lunaire  -  absence de nom  -  naissance de la lune  -  la lune source de fécondité  -  le cycle lunaire  -  rituels de protection lors de la nouvelle lune  -  origine védique et hindouisme  -  les mânes et la lune  -   lune et soma  -  rôle de la lune dans le mariage  -  le lièvre dans la lune  -

 

Eveline Porée-Maspéro et Solange Thierry : La lune, croyances et rites du Cambodge :   La lune et le calendrier  -   les astres frères  -  les légendes de l’éclipse  -  le mariage de la lune  -  la lune mâle et femelle  -  l’union des princesses lunaires et des princes solaires  -  salutation royale à la lune  -  le Seigneur lune et le peuple des campagnes  -  rites dans les monastères  -  rôle des bougies dans la célébration de la fête  -   les rites de fécondité  -   les prédictions tirées de l’observation du ciel et de la lune  - 

 

Michel Soymié : La lune dans les religions chinoises : La mythologie antique, solaire et lunaire  -  les dix soleils et les douze lunes  -  histoire de l’archer  -  les animaux lunaires : le lièvre et le crapaud  -  la lune et le soleil dans le Yin et le Yang  -  la pleine lune  -   le palais de la lune  -  le palais du crapaud et le lièvre de jade  -  les arbres lunaires et le bûcheron  -  les divers habitants de la lune  -  restauration de la lumière lunaire d’après le théâtre de Pékin  -  promenade dans la lune  -  la contemplation et la fête de la lune le 15e jour du 8e mois  -   les poèmes de Li  Po  -  le culte officiel et non officiel de la lune  - 

 

René Sieffert : La lune au Japon : La lune dans la mythologie du shinto  -  croyances diverses  -  le quinze de la 8e lune

 

Eveline Lot-Falck : La lune chez les peuples sibériens et esquimaux : Importance de la lune  -  parenté du soleil et de la lune  -  relation avec les astres  -  sa place dans l’univers  -  le calendrier  -  la chasse et ses rapports avec la lune  -  culte  -  les habitants de la lune  -  rapports avec les âmes  -  la lune et les objets cultuels  -   

 

 

LA LUNE LE SOLEIL ET LA LUNE                N° 5

Jean Hover et Claire Vernon

Edition Maison de Vie

 2002

La première vision de tout initié franc-maçon qui entre dans la loge, est celle du soleil et de la lune encadrant le Vénérable Maître qui se trouve à l’Orient. Ces deux luminaires, souvent considérés comme opposés, apparaissent comme deux manières indissociables de suivre le chemin de l’initiation à travers leur symbolique.

 

La tradition maçonnique nous incite à connaître à la fois le chemin du soleil et celui de la lune pour se nourrir de leur lumière respective et découvrir la richesse de leur enseignement spirituel.

Soleil au nord, lieu de la lumière invisible et lune au midi exprimant la possibilité de vivre l’intériorité en pleine lumière, permettant de vivre l’initiation selon les eux polarités.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le soleil et l’alchimie de l’initiation  -  Le Soleil, Un et trois  -  Traditions solaires  -  les mutations du soleil, sa course diurne  -  la régénération nocturne  -  le cycle de l’année  -  La récréation de l’Être par le soleil  -  L’illumination  -  le soleil au nord  -  la transmission du feu symbole  -  l’or solaire  -  le point et le cercle  -  l’alchimie solaire  -  la lune et la découverte de l’action céleste  -  la lune, astre de la révélation et maîtresse du temps  -   le temps cyclique  -  construction de l’être et temps cyclique  -  l’instant juste  -  la lune guerrière et le sens du combat  -  la lune symbole du discernement et de la lucidité  -  justice et justesse  -  les deux luminaires ou les yeux de l’architecte des deux mondes  -

 

la main

Roger parisot

Edition PARDES

 2005

L’homme est-il intelligent parce qu’il a une main, ou a-t-il une main parce qu’il est intelligent ? La question opposait le présocratique Anaxagore de Clazomènes au post socratique Aristote.  En fait, il y a entre la main et la nature de l’homme une relation essentielle ; et la main caractérise autant l’Homo faber que l’Homo sapiens. C’est ainsi que Paul Valery jugeait les mains de l’homme « égales et rivales de sa pensée ». Sans doute, la main est-elle, du corps humain, la partie la plus riche en signifié symbolique. Elle représente le pouvoir et le commandement. Le pouvoir divin, d’abord, et le petit Eliacin, dans l’Athalie de Jean Racine, dit être un orphelin : « Entre les mains de Dieu tombé dès ma naissance. » Puis, le pouvoir royal et ses droits régaliens, que figure emblématiquement la « main de justice ». L’autorité cléricale, enfin, qui transmet sa bénédiction par l’imposition des mains.

 

L’universelle distinction entre la droite et la gauche – directus et sinister, en latin – les concerne évidemment ; et leur rôle socioculturel est marqué, chez nous, par l’opposition et la complémentarité, héritées de la Kabbale, entre le côté gauche – celui de la rigueur – et le côté droit – celui de la miséricorde – de l’Arbre séfirotique, c’est-à-dire des attributs de Dieu. Ainsi, le Christ sera dit la « main droite de Dieu ». En Chine, la main droite indique la voie de l’« agir », la gauche, celle du « non agir » (wou wei) ; mais il faut penser qu’il s’agit de la contemplation, réputée plus efficace que l’action.

 

En Inde, le tantrisme de la main droite est celui de la méditation, et le tantrisme de la main gauche est celui de toutes les transgressions divines, royales, sacerdotales, les mains sont aptes à toutes les conduites rituelles : elles bénissent, consacrent, ordonnent, enseignent, guérissent. Artisanales, ouvrières, laborieuses, elles manient l’archet, le pinceau, la plume, le ciseau, l’aiguille et tous les outils.

 

 Les signes de leurs doigts, les lignes de leur paume, sont des langages codés, et elles ont leur mot à dire en maçonnerie, en héraldique et en alchimie. Elles inspirent des jeux, des contes, des films et forces locutions linguistiques. Elles expriment l’homme tout entier, qui engage sa foi en prêtant serment en levant la main droite.

 

Dans l’ico­no­gra­phie chré­tienne comme dans les repré­sen­ta­tions boud­dhis­tes, la main a un rôle sym­bo­li­que pré­pon­dé­rant. Mouvement de la paume et posi­tion des doigts per­met­tent de com­mu­ni­quer une idée, un concept méta­phy­si­que de façon beau­coup plus effi­cace qu’un dis­cours ou un écrit. Il est inté­res­sant d’ana­ly­ser rapi­de­ment com­ment deux théo­lo­gies, pour­tant très éloignées, ont uti­lisé les gestes de la main comme des sym­bo­les ou des mots ren­voyant à des notions com­plexes.

 

La pensée asia­ti­que, et plus par­ti­cu­liè­re­ment la pensée boud­dhiste, accorde une grande impor­tance au corps comme signi­fiant. Les gestes sont comme des mots qui signi­fient des concepts forts et reconnais­sa­bles par tous. Dans le boud­dhisme Mahâyâna (boud­dhisme du « Grand véhi­cule » propre à l’Extrême-Orient), le corps même du Bouddha exprime, par ses dif­fé­ren­tes mani­fes­ta­tions, trois « plans » de l’Éveil : le « corps de trans­for­ma­tion » ou d’émanation illu­soire qui s’ins­crit dans l’Histoire, le « corps de jouis­sance » ou de féli­cité et le « corps de dharma » absolu, sans forme véri­ta­ble, incar­nant la sagesse par­faite.

 

Cependant, le pas­sage entre le corps lit­té­raire ou sym­bo­li­que et le corps de chair, repré­senté par le biais de l’art, ne se fait pas dès la nais­sance du boud­dhisme au VIe siècle avant J-C. A ses débuts, l’art boud­dhi­que ne repré­sente pas le Bouddha sous sa forme humaine et signi­fie sa pré­sence par l’empreinte de ses pieds, ou par des insi­gnes de dignité comme le trône ou le para­sol. C’est au tour­nant de l’ère chré­tienne que trois gran­des écoles de sculp­ture de l’Inde don­nent nais­sance à l’image du Bouddha sous sa repré­sen­ta­tion humaine. Bouddha appa­raît alors dans des images nar­ra­ti­ves ou des repré­sen­ta­tions auto­no­mes, adop­tant dif­fé­ren­tes pos­tu­res et effec­tuant des gestes précis.

 

Les mains jouent un rôle essen­tiel, en tant qu’ins­tru­ments de lan­gage sym­bo­li­ques. Les mou­ve­ments codi­fiés des mains sont appe­lés « mudras », terme sans­krit d’ori­gine védi­que signi­fiant « signe » ou « sceau », avec l’idée que la mudra est un geste qui scelle, confirme ou garan­tit une action. Les mudras s’appli­quent aux gestes d’une per­sonne (dan­seur), d’un per­son­nage artis­ti­que (pein­ture, sculp­ture) ou d’une divi­nité, et peu­vent véri­ta­ble­ment être lus par le spec­ta­teur, même si la sub­ti­lité de leur codi­fi­ca­tion n’est com­prise que par une élite.

 

En occi­dent, l’ère médié­vale est aussi celle du geste, ins­tru­ment de com­mu­ni­ca­tion pal­liant l’anal­pha­bé­tisme de la popu­la­tion, comme l’expli­que Jacques Le Goff dans La civi­li­sa­tion de l’Occident médié­val1. Au fémi­nin, com­pris dans le sens d’une action héroï­que, le terme est à la base d’un genre lit­té­raire à succès : la chan­son de geste.

 

Dans l’ico­no­gra­phie reli­gieuse, un cer­tain nombre de gestes de la main ont une portée sym­bo­li­que, notam­ment dans les repré­sen­ta­tions ico­ni­ques du Christ. Par exem­ple, lors­que le Christ bénit l’assem­blée de la main droite, joi­gnant l’index et le majeur, alors que l’annu­laire et le petit doigt tou­chent le pouce, cela sym­bo­lise les deux natu­res, divine et humaine, que le Christ unit en lui, ainsi que la Trinité du Père, du fils et du Saint-Esprit. Les trois états de la divi­nité ne sont pas repré­sen­tés par trois états du corps, mais par les doigts for­mant trois « grou­pe­ments ». Le plus connu est celui des mains en prière, geste qui existe aussi dans la tra­di­tion boud­dhiste, sous le nom d’anjalimudra, signi­fiant le salut, l’hom­mage ou l’ado­ra­tion.

 

Au sommaire :

 

L’homme, la main, le cerveau  -   L’image des mains dans la préhistoire  -  Les mains divines, royales et sacerdotales  -  Position des mains et gestes des doigts  -  Les mains dans l’Islam  et dans le bouddhisme  -  Les mais dans la Franc-maçonnerie et l’héraldique  -  Les mains dans la chiromancie, l’alchimie, la magie et autres rubriques  -  Les mains dans les locutions et les proverbes  -  Les mains dans la littérature et le cinéma  -  Des mains, des poèmes et des chansons  -  La main et les jeux  -

 

la mandragore

Albert m. schmidt

Edition FLAMMARION

 1958

Dirigée par M.M. DAVY, cette collection des symboles sur la mandragore étudie l’alchimie et le spirituel et démystifie le côté sorcellerie qui lui était attribué. Tirant de l’univers végétal les métaphores de ses rêves, l’homme souhaite pouvoir cueillir les objets qu’il croit propres à satisfaire ses divers désirs.


La mandragore, forme humaine que l’on cueille, par ses propriétés stupéfiantes, aphrodisiaques, obstétriques, semble restituer l’homme à son intégrité originelle. La mandragore naît de l’image laïcisée d’un Christ gnostique, frère puiné des dieux païens dont l’érotisme délirant ou funèbre féconde une terre en émoi. Qui veut s’emparer de la mandragore doit observer un rituel habile à lui conserver ses vertus, et se substituer un être vivant qui détourne à son dam la malédiction mortelle qu’elle profère en paraissant au jour. La mandragore, image de Dieu et des dieux, comble de bienfaits celui qui la soigne, mais si ce dernier lui voue un culte de latrie, elle devient l’instrument démonique de sa perte. Contemplant le symbole de la mandragore, les écrivains prennent conscience de leurs particularités affectives et les expriment par fables closes, sans les exténuer.

 

La mandragore est une plante qui jouit d’une réputation magique très forte dans les différentes traditions populaires européennes. L’étymologie du nom de cette plante nous renvoie à des temps très reculés car les linguistes pensent que le mot possède une origine antérieure aux Indo-Européens. Cette plante a conservé dans le folklore populaire le souvenir de certaines pratiques magiques bien particulières: “mandragore” possède un lien avec le terme ancien qui signifie “main de gloire”. Ce terme fait référence à la main desséchée d'un pendu dont se servaient les voleurs pour paralyser leurs victimes, ce qui démontre que la magie est la première propriété de la plante. Mais cette “main de gloire” renvoie aussi au fait que la mandragore avait la réputation de rendre au double tout ce qu’on lui offrait. C’est ainsi qu’une offrande d’une pièce d’argent devait à la fin du compte donner le double, c’est à dire deux pièces d’argent. L’étymologie du terme allemand est encore plus intéressante pour un païen, car elle se réfère à une voyante des anciens mythes germano-nordiques du nom d’Alruna. En allemand “mandragore” se dit “die Alraune”; ce terme vient de “Alb” qui veut dire “Elfe”, et du mot “Runa” qui veut dire “Rune”. Le mot allemand de mandragore pourrait donc se traduire par “la rune de l’elfe” ou encore “le secret de l’elfe”. Tout ceci nous confirme encore une fois l’aspect magique lié à cette plante.

Dans les traditions païennes, la mandragore symbolise la fécondité, elle permet d’entrevoir le futur, et favorise la richesse. Ce sont les trois aspects majeurs liés à la mandragore, aspects que l’on retrouve dans la tradition runique des Germains avec la rune Fehu. Bien qu’elle soit utilisée surtout comme un élément masculin, la racine nourricière de la mandragore possède un symbolisme aussi bien féminin que masculin. Cette racine rappelle fortement une figure humaine, ce qui a certainement contribué à son acceptation comme plante magique. Elle fut aussi énormément utilisée pour certaines vertus curatives. Mais elle est également un poison, ce qui implique que l’on doit savoir exactement la quantité nécessaire à consommer afin de ne pas dépasser les doses dangereuses. La racine ainsi que les baies de la mandragore avaient aussi la réputation d’avoir des vertus aphrodisiaques. Cet aspect est confirmé par une légende qui dit que la mandragore naît du sperme d’un pendu.

Chez les Grecs, la mandragore était dédiée logiquement à la Déesse Aphrodite, la Déesse de l’amour et de la fécondité. Dans ce contexte aussi elle était considérée comme aphrodisiaque. Il est intéressant de noter au passage que le mot “aphrodisiaque” vient justement du nom de la Déesse Aphrodite lui conférant ainsi le pouvoir de provoquer ou de prolonger les plaisirs de l’amour. Il existe d’ailleurs encore une description détaillée du rituel qui explique qu’il fallait dessiner 3 fois un cercle autour de la plante au moyen d’une épée, ensuite la déraciner avec le visage tourné vers l’Ouest. Pendant ce temps une autre personne devait exécuter une danse de l’amour en invoquant dans un chant bien particulier la force de l’amour qui réside dans la mandragore. On prenait alors la couche externe de la racine qui était broyée afin d’en obtenir un jus. Ce jus mélangé avec de l’huile rosat et du vin avait la réputation de guérir les inflammations des articulations et les douleurs des yeux. Dessiner un cercle, connecte la plante au pouvoir du soleil et à la magie qui réside à l’intérieur d’un cercle; le chiffre 3 indique que l’on cherche à activer le pouvoir de la plante. L’épée est ici à prendre comme un symbole phallique, tandis que le visage tourné vers l’Ouest est censé connecter avec le monde des Esprits et les forces chtoniennes. On peut constater avec l'exemple de ce rite, à quel point tout est connecté au niveau symbolique: tous les détails tournent autour de l'idée de fécondité et de magie curative ancienne.

Durant le moyen-âge, le christianisme tenta bien-sûr d’en faire une plante du diable, car l’objectif comme toujours était de diaboliser et de mettre un tabou sur tout ce qui était d’origine païenne, surtout sur tout ce qui ne pouvait pas être intégré dans le magma judéo-chrétien. Heureusement les “sorcières” du moyen-âge chrétien ont pu très souvent conserver l’aspect original du symbolisme de la mandragore en l’associant à la fécondité, à l’amour, et aux mystères du monde des Esprits.

 

la marelle ou les 7 marches du paradis

Gérard de Sorval

Edition Dervy

 1996

La marelle ou le jeu des 7 marches du Paradis, est un livre construit en forme du jeu de l’oie. C’est un parcours initiatique où, à chaque carrefour et obstacle, le lecteur est convié à s’orienter dans son cheminement intérieur.

 

Dans cette invitation au voyage, la poésie et l’art alchimique appellent à la rencontre de la sagesse divine. Rien n’y est gratuit, mais, l’enjeu suppose de jouer le jeu ; celui-ci a des règles précises, celles d’une guerre sainte intérieure où l’amour est le Maître des batailles, et l’arcane de la connaissance, selon la tradition chrétienne de la voie héroïque et contemporaine.

 

C’est une démarche intemporelle et contemporaine de chacun, dont le noble voyageur du livre retrace les repères et les méthodes à travers les dimensions de la vie quotidienne.

 

Chaque aventure du jeu est un événement de l’âme, un avènement de l’esprit dans le corps, jusqu’au sortir du labyrinthe, dans le jardin où l’enfant-roi, joue à la marelle avec la Pierre Philosophale.

Le jeu de la marelle,  qui renvoie à des souvenirs d’enfance, est utilisé depuis la haute antiquité sous diverses formes. En effet, la marelle apparaît en Egypte,  gravée sur les pierres du Temple de Kurna à Thèbes dans certaines tombes comme celle de la Reine Hatshepsout, en Grèce sur les marches de l’Acropole d’Athènes, et sur divers édifices de par le monde. On retrouve sa trace en Inde et d’anciens textes chinois mentionnent son existence. Elle porte autant de noms qu’il existe de peuples, se décompose en de multiples variantes : debout ou assise ; carrée, droite ou en colimaçon et s’intègre à certains rites initiatiques.

 

Si la marelle semble défier le temps c’est que sa structure archétypale est « Uni-vers-el ». Il fut des époques où ce n’était pas les enfants, mais les adultes qui jouaient à la marelle, de façon à se rappeler que leur passage sur Terre, est un voyage initiatique. Et, qu’à chaque étape de sa vie, l’être humain est  invité à se transformer vers la dimension la plus haute de son âme qui n’aspire qu’à déployer ses ailes pour rejoindre sa source unitaire.Le jeu de la marelle symbolise un parcours initiatique : Dans la cour d’école, les enfants  dessinent le jeu de la marelle à la craie sur le sol. Chaque enfant part de la Terre pour atteindre le Ciel en passant à cloche-pied par 7 cases chiffrées, en utilisant un caillou qu’il lance dans chaque case. Les règles sont précises et il faut absolument éviter de tomber en cours de route dans le puits, en enfer ou dans tout autre piège.

 

Au-delà d’être ludique et de favoriser l’équilibre, le jeu de la marelle symbolise un itinéraire initiatique entre Terre et Ciel, avec des étapes à franchir, qui sont autant d’expérimentations sur le chemin de l’alchimie spirituelle (de l’illumination, de l’ascension, de l’évolution…selon votre philosophie).La mérelle : mère de la Lumière : Le caillou qui permet de progresser dans ce jeu initiatique était appelé en ancien français « merel » signifiant « petit caillou » ou « palet » qui est devenu progressivement « marelle ». Il peut être rapproché de la pierre philosophale des alchimistes qui sert de support à la transmutation. Mais aussi de la Mérelle de Compostelle,  nom donné à la coquille Saint-Jacques symboliquement portée par les pèlerins en quête de l’intériorité sur cette voie initiatique. Mérelle signifie mère de la Lumière…une initiation qui vient de la « mer-elle »…

 

« Quand le joueur peut poser chaque pied dans des cases adjacentes,
l’être est bientôt appelé à quitter la dualité,
caractéristique du monde terrestre,
pour rejoindre l’axe, l’unité propre au monde céleste. »
 
 René Guénon : “Symboles de la Science sacrée”.

L’axe vertical du jeu de la marelle Les 7 étapes de la marelle me font penser aux sept  chakras principaux, ces centres énergétiques vitaux au travers desquels chacun peut expérimenter et intégrer les différents états de l’être afin de retrouver son unité intérieure. Quant au caillou qui dans le jeu représente le mouvement de montée et de descente le long de l’axe vertical unissant le Ciel et la Terre, je le rapproche des Minéraux que nous pouvons poser sur ces 7 vortex d’énergie, afin d’élever les vibrations de l’axe vertical de notre corps physique jusqu’à être au diapason de l’Univers

 

Au sommaire de cet ouvrage 7 parties sont engagées :Ma Mère l’oye  -  la chasse au cerf  -  le donjon   -  la grotte   -  l’oie qui se trouve dans les 7 anneaux  -  la coquille   -  l’épée et le fuseau   -  le cheval  -   l’hôtellerie   -  la vouivre   -  le pont de l’épée   -   les dés   -  le cœur flamboyant  -  le puits   -  la fontaine   -  le labyrinthe   -  le bouclier au lion   -   l’habit blanc  -   la prison   -  la fournaise du phénix   -  l’anneau d’or   -  le crâne  -  la nef   -   la triple enceinte   -  la marelle   -  Dieu n’aime que celui qui habite avec la sagesse (Livre de la sagesse de Salomon)   -

 

la nuit

Jacqueline kelen

Edition RENAISSANCE DU LIVRE

 2005

La nuit n’est pas seulement l’autre versant du jour.


Elle figure à la fois l’immensité et l’intimité. Elle déploie tout un imaginaire fait de beauté, de silence, de douceur, mais aussi d’effroi et de maléfices. Elle procure le repos, le sommeil, ou fait lever des inquiétudes, des délires, et annonce la mort.


Elle veille sur l’amour, sur l’espace intérieur, sur la création artistique. Elle invite au recueillement et à la contemplation. Sans doute est-elle le manteau de l’invisible. Les poètes, les mystiques l’ont traversée et chantée. De Jean de la Croix à Charles Péguy, de Michel-Ange à Novalis, de Rûmî à Pessoa.

 

Et les peintres et sculpteurs ont eux aussi œuvré dans l’obscur en tentant de représenter les figures étranges et enchantées de l’univers nocturne.
Au royaume des nuits, on rencontre Shéhérazade, la sage et inlassable conteuse de Bagdad, la Belle au bois dormant, la déesse Séléné amoureuse d’Endymion, Éros rejoignant Psyché à la tombée du jour, Jacob ou Joseph visités par de grands songes, Roméo et Juliette éternels amants voués au ciel étoilé…

 

Voir les autres livres de J. Kelen  au chapitre 10 K -

 

la patience – passion de la durÉe consentie

C. CHALIER

Edition AUTREMENT

 1994

En confondant le présent avec un absolu –tel sont les rêves de souveraineté dans le domaine de la pensée comme dans celui de l’action – ou en partant toujours plus loin, toujours plus vite, sous prétexte d’oublier une réalité décevante, l’homme tente de nier le temps.

 

Or la patience lui enseigne à vivre l’inachevé, non comme ce qu’il faut fuir à tout prix, mais comme ce qu’il faut à la fois aimer et dépasser. Accueillir le présent et attendre le lendemain qui portera plus loin ses limites, accepter une scansion du temps souvent laborieuse et sans triomphe ne signifient nullement qu’il n’y ait pas de limites à la patience.

 

Lorsqu’elle encourage l’oppression, la résignation, la soumission aux tyrannies, elle bris l’homme en s’exerçant à lui faite accepter des formes dégradantes d’existence.

 

Cet ouvrage nous invite à redécouvrir la patience, elle donne au temps sa chance pour que les hommes et les choses mûrissent et porte en elle le secret d’une appréciation positive de la passivité : non comme pur et simple renoncement à agir, mais comme consentement à laisser être et disponibilité envers ce qui advient. Dans une société pour qui le temps s’identifie à l’argent, plus que jamais il y a urgence à interroger la patience, il faut accepter ce paradoxe.

 

Au sommaire de ce livre :

 

Une voie à travers les épreuves :

William Baranès : Renoncer au renoncement

Bertrand Vergely : Le retournement du mal

Betty Rojtman : Plaidoyer pour les heures

Marc-Alain Ouaknin : Un voyage au paradis

 

Pourquoi des veilleurs ?

Catherine Chalier : Ne pas hâter le temps de la fin

Jacques Ellul : De l’inertie au combat

Chantal Amoit : Itinéraire mystique

Elizabeth Visuvalingam : Compassion ou renoncement ?

 

Au vif de la patience

Alain : Se passer de preuves

Anne Marie Debarbieux : Mot par mot, la vie

Marie-claude  Tarnero-Pansart : L’impossible maîtrise

Gérard Chaliand : Vertu stratégique

 

La grâce du temps :

Christian Bobin : Une histoire faible

Hubert Haddad : Le coq d’Asclépios

Anne Baudart: A l’ombre de Narcisse

Farida Benlyazid : La patience est belle

Guy Walter : Pensif, pensant…

 

la pierre

M. philibert

Edition PARDES

 2004

La Pierre, sujet aride (s’il en est !), dense, pesant, mais également fondamental, originel, premier. Roche, minerai, minéral, joyau, pierre cubique, qu’est-elle vraiment ? Voilà le fruit de la Terre mère, lentement mûri dans ses entrailles fécondes, ou le météore produit par quelque feu ouranien. Lia Fail, reine pétrifiée, émettait des sons quand un roi venait s’asseoir près d’elle. Entre le rocher ou le bloc aux vertus curatives et magiques, et la pierre cubique, y a-t-il seulement une différence ? L’un est brut et l’autre taillée ou recomposée. Celui qui ne mortifie pas sa matière, peut-il espérer parvenir à la pierre philosophale ?

 

Le curieux, avide, recherche vainement le lien qui associe le porphyre, le cristal, le lapis-lazuli ou le marbre et l’or potable. Perdu dans le miroitement de pierreries étincelantes, aussi vaines que dispendieuses, il ne sait plus s’il faut broyer du cinabre ou avaler du diamant pour gagner l’immortalité. Pourtant, le principe actif du règne minéral est la meilleure des médecines. L’âme de la pierre égare les imprudents ou les sots. Quant au carrier, il se demande où il va quérir sa première pierre, ou sa pierre d’angle. Il a oublié, tout simplement, que la pierre principe existe de toute éternité, au centre du monde. Pour quelques-uns, la pierre suppose une vie entière d’études.

 

La pierre brute en tant qu’image primordiale ou archétypale est particulièrement prégnante dans l’Egypte ancienne car elle était considérée selon Olivier Doignon « comme la pierre d’avant la genèse, celle qui, disparue du traîneau originel, Atoum, est tombée dans l’océan primordial pour former la première émergence, le tertre primordial ».

Cette explication de la genèse tient sans doute à la transposition d’une réalité physique, la lente modification du cadre de vie par les crues successives du Nil, au cours desquelles seules émergeaient les iles limoneuses et après lesquelles, au milieu de marais, explosaient végétation luxuriante et vie animale.

 

A Héliopolis les prêtes appellent cette pierre primordiale, le Ben, la butte initiale, « habitat de Ogdoade primordiale, cet ensemble de huit divinités engendrées par le Principe pour mettre en œuvre la dynamique de la création ». Ces prêtres pensaient que les eaux du Noun avaient été repoussées dans l’univers formant ainsi le firmament. Cette représentation de la genèse comporte bien des analogies avec les textes bibliques…La tradition juive, dans le Talmud, rependra cet archétype de la pierre primordiale, la pierre Shethiyah, arrachée par Dieu de son trône et jetée dans l’abîme afin d’en faire une fondation pour le monde, à l’emplacement du temple de Jérusalem. A ce titre on peut la considérer comme le témoignage de l’alliance entre Dieu et les hommes.

 

Dans la religion chrétienne, l’évangile de Mathieu dans le chapitre 16 indique que Jésus donna à Simon le nom de Pierre en lui disant : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église ». Pierre est la traduction du grec de Petros, s’agissant du prénom, Petra désignant la pierre. Même si cette analyse est sujette à polémiques on peut considérer que si Jésus a changé le nom de Simon en Pierre c’est parce qu’il est appelé à être l’élément de stabilité et de solidité sur lequel va se construire l’Eglise. Simon-Pierre reprendra cette image de la pierre à propos du Christ dans sa 1ere lettre : « Approchez-vous de lui, la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse auprès de Dieu. Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l'édification d'un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, en vue d'offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. Car il y a dans l'Ecriture: Voici que je pose en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse, et celui qui se confie en elle ne sera pas confondu. » On peut comprendre ce texte comme la possibilité pour les chrétiens en s'approchant du Christ, assimilé à la pierre, d’entrer dans la construction du temple messianique en cours d’édification et dont Dieu est lui-même l'architecte.

 

Son origine, réelle ou supposée, peut aussi expliquer la charge symbolique de la pierre : Ainsi, pour les grecs, l’Omphalos que Zeus aurait laissé tomber sur terre marquant ainsi le centre, le « nombril du monde » serait une météorite. Cette pierre, d’essence divine, représentait donc essentiellement le « centre du monde », car, dans le symbolisme ancien la circonférence, représente le Monde en un sens universel, c'est-à-dire tout ce qui existe, ce que le mot « manifestation » illustre particulièrement bien pour les F.M. Selon René Guénon, elle prenait cette signification lorsqu’il était placé « dans un lieu qui était simplement le centre d’une région déterminée, centre spirituel, d’ailleurs, bien plutôt que centre géographique ».En terre d’Islam, la Pierre Noire, dont l’origine est toujours sujette à bien des spéculations, est placée dans la Kaaba au centre de la mosquée de la Mecque et fait l’objet d’un rituel pour perpétuer la tradition de Mahomet. Selon la tradition islamique elle serait descendue du Paradis pour indiquer à Adam et Eve où édifier un autel qui deviendrait le premier temple. Le monde minéral est aussi, à l’échelle temporelle de l’homme, symbole d’éternité et donc objet de fascination. Il constitue la mémoire de l’homme restituée tant par les études géologiques que par les vestiges des civilisations passées. En ce sens on peut considérer que la pierre nous parle…

La composition et les caractéristiques de la pierre brute rendent ainsi possible toutes les actions créatrices, allant du support des premières écritures à l’édification de monuments en passant par la sculpture qui sont autant de moyens pour l’œuvrant ou son commanditaire de délivrer un message qui s’inscrira dans le long terme.

 

La Tradition maçonnique demande à l’apprenti de tailler sa pierre brute. Ce faisant elle symbolise l’Apprenti maçon par une pierre brute ce qui confirme son identification rituelle à l’archétype humain des origines. En le reliant à ses origines elle permet au F\M\ de se construire en tant qu’individu et de participer à la construction du monde. A ce sujet, Oswald Wirth dans l’Introduction de l’ouvrage d’Armand Bédarride, Le travail sur la Pierre Brute, écrit : « Le monde n’est pas achevé : il se construit, et nous sommes ses constructeurs dans le domaine humain. Chaque être se construit lui-même, physiologiquement d’abord, intellectuellement et moralement ensuite. Nous sommes chacun notre propre œuvre en petit, tout comme la société humaine est notre œuvre en grand, l’œuvre commune des Compagnons qui ont appris à travailler ».Le rituel de l’initiation permet à l’apprenti d’appréhender le travail symbolique qu’il devra réaliser. Après avoir prêté serment et qu’il ait été reçu maçon, l’apprenti, les mains gantées et ceint de son tablier se met immédiatement à l’œuvre : le genou droit posé sur le sol, il frappe trois coups sur la Pierre Brute à l’aide du ciseau et du maillet qui lui ont été remis par le maître de cérémonie. Il entreprend de dégrossir, de polir, de tailler la pierre brute dont il peut voir à l’orient, dans le prolongement de la colonne du midi, le but à atteindre, la Pierre Cubique, accomplissement du travail de l’apprenti.

 

René Guénon écrit dans, Pierre Brute et Pierre Taillée que, « pour les tailleurs de pierre et pour ses constructeurs qui employaient les produits de leur travail, la pierre brute pouvait-elle représenter autre chose que la «matière première» indifférenciée, ou le « chaos » avec toutes les correspondances tant microcosmiques que macrocosmiques, tandis que la pierre complètement taillée sur toutes ses faces représente au contraire l’achèvement ou la perfection de l’«œuvre». Pour accomplir «l’œuvre» l’apprenti doit apprendre le bon usage des outils pour travailler la pierre à laquelle il s’identifie. Au grade d’apprenti les instruments sont regroupés au sein d’une triade : maillet – ciseau – levier. Le maillet est le symbole de la volonté ou de la force agissante, le ciseau symbolise le discernement dans l’action et l’efficacité puisqu’il permet de placer avec précision la force du maillet, le levier enfin manifeste l’effort dans la réalisation et la puissance, ce qu’Archimède formulait en son temps par « donnez-moi un point d'appui, et un levier, je soulèverai le monde »Le maniement de ces outils permet à l’apprenti de faire l’inventaire de ses défauts, de ses préjugés et de les gommer comme le tailleur de pierre en gomme les aspérités. Cette démarche s’accompagne d’humilité –que l’impétrant symbolise physiquement en mettant le genou droit à terre pour frapper les trois coups sur la Pierre Brute, mais aussi de patience et de silence. Ce silence lui permet d’être plus attentif à sa voix intérieure et de profiter de la parole de ses FF\ pour organiser un travail d’introspection… En ce sens le silence est aussi un outil donné à l’apprenti pour commencer à tailler sa pierre.

 

Il est important de préciser que le travail sur la Pierre Brute se réalise dans le temple, dont les éléments symboliques sont autant d’indications que l’apprenti doit suivre pour accomplir son œuvre. Ainsi c’est guidé par les principes symbolisés par les trois grands Piliers qui soutiennent la loge, surmontés par les trois étoiles,  « le maçon reçoit la force et la sagesse et doit les conjuguer harmonieusement ». C’est donc avec la sagesse, fruit de son observation et de son introspection, mais aussi avec la force qui peut se comprendre comme une forme de courage et d’honnêteté intellectuelle indispensable à cette introspection, que l’apprenti doit appréhender le dégrossissage de la Pierre Brute et de la transformer en Pierre Cubique première étape vers l’Harmonie. A cet égard, on peut considérer que l’initié qui travaille sur lui-même va réaliser une construction d’un individu harmonieux en conjuguant son tout avec son unité dans une démarche semblable à celle de l’individuation au sens ou l’entendait Jung qui disait dans son ouvrage, « Ma vie » : « J'emploie l'expression d'individuation pour désigner le processus par lequel un être devient un individu psychologique, c'est-à-dire une unité autonome et indivisible, une totalité »

 

C’est ce travail de perfectionnement moral que nous propose la F\M\ par l’utilisation précise du ciseau sur nous-mêmes, employé avec la force maitrisée du maillet, qui nous permettra de suivre le principe hermétique appliqué au plan du perfectionnement spirituel et moral : « Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l'épais, doucement avec grande industrie. (…) Tu auras par ce moyen la gloire du monde, et toute obscurité s'enfuira de toi.» (Extrait de la Table d’Emeraude traduite par Fulcanelli).Enfin, les trois coups portés par l’initié lui ouvrent une porte vers la pensée ternaire. Le binaire représenté par le couple maillet/ciseau ne peut s’opérer sans l’action de l’esprit qui permet, par l’analyse, d’atteindre l’objectif fixé. L’intellect au service de l’action des deux outils nous fait passer du binaire au ternaire qui se révèle dans la réalisation. Ainsi la méthode maçonnique permet de changer le regard de l’impétrant : il perçoit que la réalisation de l’œuvre est un travail personnel de progrès individuel au service d’un progrès universel de l’Humanité. En effet si nous en restions uniquement au « connais-toi toi-même » socratique auquel nous invite le travail sur la pierre brute notre démarche n’aurait qu’une dimension égocentrée et narcissique à l’opposé de la démarche initiatique, qui signifie introduire aux mystères, dont je perçois à ce jour qu’elle permet en premier lieu de découvrir et révéler la part de Divin qui existe en chacun d’entre nous

La référence au mythe cosmogonique selon lequel une pierre issue du tertre primordial se serait dédoublée en pierre brute et en pierre cubique permet d’orienter notre regard sur la manifestation du Principe à travers une « pierre de connaissance ».

 

C’est sur cette pierre que l’apprenti doit travailler en appliquant les trois grands principes que sont la sagesse, la force et la beauté qui doivent présider à l’édification de l’œuvre. Par ce travail de transformation de la pierre brute à la pierre cubique dernière étape avant la P\C\A\P\, il comprend que l’Art est le moyen de se recréer lui-même, par une imitation de la nature dans son mode opératoire, pour reprendre la définition de Saint-Thomas-d’Aquin, l’Œuvre devenant ainsi une imitation de l’action divine. Par ailleurs, nous avons pu voir que l’apprenti représente à la fois l’œuvre à accomplir et l’ouvrier qui travaille à sa réalisation. Il est à la fois matière première et outil. Il réalise ainsi un travail de sa conscience sur elle-même qui doit aboutir à une transformation, une amélioration de l’être et une élévation spirituelle au service d’une ambition métaphysique supérieure, à savoir, associer son destin personnel à celui de l’humanité en dépassant le « connais-toi-même » pour accéder au « découvres à quoi tu sers » : En ce sens la démarche initiatique, tout en permettant au F\M\ de chercher un sens à sa vie lui permet d’appréhender l’idée que de notre esprit peut rejoindre le Principe qui régit toutes choses et que lui seul peut conduire l'homme à l'accomplissement de sa destinée.

 

L’enseignement ésotérique nous dit qu’il faut concevoir la pierre brute, non pas parce qu’elle n’a pas été taillée mais plutôt parce que sa destination reste encore à découvrir, qu’il ne faut pas l’opposer à la pierre taillée puis qu’elles sont complémentaires l’une de l’autre. Cette idée sous-tend que pierre brute et pierre taillée sont les deux facettes d’une même réalité que le chemin initiatique permet d’appréhender. Olivier Doignon évoque pour sa part deux expressions de la pierre, deux approches indissociables, sans lesquelles la perception de l’origine ne serait pas possible. Ces deux expressions de la pierre permettent de comprendre les lois de la création, la pierre brute représente la matière de l’œuvre et recèle le germe de la création, la pierre cubique représente la forme de l’œuvre et contient l’ensemble des lois de la création. Au sein du temple, « imago mundi », dans l’intemporalité que seul un lieu sacré peut restituer, la pierre brute, située à l’orient, à l’endroit où apparait la lumière comme au premier matin du monde, symbolise le potentiel de création qu’elle porte en elle. Matéria prima indifférenciée et monde organisé coexistent aux yeux de l’apprenti par la présence complémentaire de la pierre brute et de la pierre cubique. Le nouvel initié peut concevoir l’idée de la genèse du monde par différentiation dont la F\M\ est l’héritière et que par la volonté de manifestation du principe, le Un est devenu Deux et que la pierre qu’il s’apprête à travailler constitue le support symbolique et intemporel de toutes les actions créatrices, éléments transcendants qui génèrent le Trois. C’est par les trois coups portés sur la pierre brute que l’apprenti renoue avec le mythe de la création : après le chaos primordial, par l’action de l’impulsion créatrice, les éléments s’organisent, l’Esprit se sépare de la matière et anime l’Œuvre.

 

la pierre brute         -   N°  9  -

Olivier doignon

Edition Maison de Vie

 2003

Le symbole de la pierre brute et celui de la pierre cubique transmis par la tradition maçonnique, sont issus des mythes très anciens et constituent deux approches indissociables de l’origine de la création. En raison du caractère essentiellement polyvalent de la pierre brute et du champ symbolique non spécifié de ce symbole, cet ouvrage présente une grande diversité d’angles d’attaque.

 

L’auteur invite le lecteur à un voyage et aborde ce symbole dans ses rapports avec quelques concepts majeurs de la voie initiatique : la matière et l’esprit, l’indifférencié, les métaux de transmutation, les quatre éléments, l’abstrait, le travail primordial etc.

 

En tournant autour de la pierre brute, et selon le point de vue adopté pour l’observation, on découvre telle ou telle vérité ; on est invité à changer son regard et à remettre en cause bien des manières de voir ; on découvre tel ou tel  aspect de la voie initiatique, et on suscite la perception du mystère de cette pierre.

 

Au sommaire de ce livre :

 

Pourquoi la pierre brute est-elle à l’Orient ?   -  L’Océan primordial   -  la pierre dans diverses traditions   -   emplacement de la pierre brute   -  la différenciation, notion fondatrice d’une conception  de la Genèse   -   Matière, esprit et indifférencié   -  substance et essence issues de l’Un  -   Dynamisme de la dualité créatrice   -   Que contient la pierre brute ?   -   une pierre alchimique   -   la pierre brute est-elle la quintessence des quatre éléments ?   -      les trois coups sur la pierre brute et la ternarité créatrice   -    la pierre brute ne change pas de forme   -   l’apprenti n’est pas une pierre brute   -    les trois coups proviennent d’un rituel royal  -   la rencontre de l’abstrait et la naissance de la pensée ternaire   -  le nombre trois et la pensée   -  la ternarité, processus de la pensée sans limite   -  polyvalence de la pierre brute   -  

 

la pierre cubique        -     N°  10   -

Michel lapidus 

Edition Maison de Vie

 2003

Placée à l’Orient du Temple, en regard de la pierre brute, la pierre cubique pourrait tout simplement être considérée comme l’une de ses émanations. Suivre cette voie, n’est-ce pas rester dans une vision purement allégorique et se priver ainsi d’un véritable trésor de la pensée symbolique ?

 

La pierre cubique ne serait-elle pas celle qui fut rejetée par les bâtisseurs, tout simplement, parce qu’elle n’est pas un matériau de construction mais une pierre de connaissance ?

 

On ne bâtit pas avec la connaissance, même si elle a l’apparence d’une pierre. Placée à la tête de l’édifice, la Pierre cubique laisse aux hommes le choix de la nommer en fonction de leurs idéaux ; sa fonction essentielle ne serait-elle pas de leur apprendre à vivre en parfaite harmonie en créant des liens qui se nourrissent de leurs propres qualités ?

 

Pierre brute, Pierre cubique, Pierre cubique à pointe. L’auteur approche les singularités symboliques du processus initiatique par ces trois temps fondateurs de nombre de traditions, notamment de la Franc-maçonnerie.

 

C’est au grade de Compagnon que le « cube » prend toute sa puissance : « La première recommandation donnée au Compagnon concerne la nécessité d’ouvrir la Pierre, non pas avec désinvolture mais détermination. C’est là, pourrait-on dire, un acte de voie brève : un feu a scellé la Pierre, un feu est nécessaire pour l’ouvrir ! Un tel acte nécessite une préparation, et l’engagement de toute la personne pour le réaliser en « une seule fois ». C’est le « Sésame ouvre-toi », la recherche de la formule juste, laquelle guidera l’être tout au long de son voyage et à la réalisation de son chef-d’œuvre. C’est se fixer, une fois pour toute, un but et un chemin pour l’atteindre. »

 

A juste titre, l’auteur traite de la Pierre cubique à pointe comme clé du grade de Compagnon. « Observer la Pierre cubique à pointe, c’est percevoir immédiatement qu’elle n’est nullement un matériau de construction, encore moins « une pierre devant s’intégrer à l’édifice ». Elle est souvent représentée avec une hache fichée dans son sommet, manière d’évoquer la nécessité de la fendre pour parvenir à son cœur et découvrir son secret. J. Trescases indique toutefois que c’est « une entreprise difficile ; sa réalisation est cependant de nature à donner au Compagnon la force et la stabilité, la trempe de l’acier de la hache ». L’ouvrir, ce n’est pas la détruire ; elle n’est pas la « poule aux œufs d’or », comme pourraient l’affirmer ceux qui refusent l’exégèse symbolique. Ouvrir la Pierre, c’est lui donner la vie. La hache est d’ailleurs souvent remplacée par l’épée flamboyante, façon d’insister sur la nécessité de lui apporter l’énergie d’un feu pour la faire renaître. »

 

Origines, références à l’Egypte antique, géométries, fonctions de la Pierre cubique, musique et Pierre cubique, sont quelques-uns des thèmes abordés par Michel Lapidus avant de traiter du Cher d’œuvre du Compagnon, « immortalisé par et dans la Pierre ». Il établit un parallèle intéressant entre la tradition compagnonnique et la tradition pharaonique. « C’est l’or de la récompense, dit-il, que distribuait pharaon à ceux qui avaient, par un exploit exceptionnel, marqué leur temps d’un instant d’éternité. Ainsi, le Compagnon ayant acquis la maîtrise de son art est muni de ce qui est incorruptible, de ce qui en Egypte ancienne, était destiné à réaliser la chair des dieux. »

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les origines de la pierre cubique   -   la pierre cubique : les approches de l’apprenti et du compagnon    -   la pierre cubique à pointe : clé de compréhension du grade de compagnon   -   la pierre cubique et le secret  -   le symbole géométrique   -   les fonctions de la pierre cubique   -   de l’Arche de Noé à la Jérusalem céleste   -  La pierre des philosophes   -   Cosi fan tutte : un voyage musical dans la pierre   -    la pierre cubique et le chef d’œuvre du compagnon   -   planche hiéroglyphique   -  

 

LA PIERRE CUBIQUE À POINTE  -        N°  34   -

JEANNE  LEROY

ÉDITION  MAISON  DE  VIE

 2010

La pierre cubique à pointe représente le chef-d’œuvre que tout maçon doit parvenir à réaliser en qualité de compagnon fini. Les tableaux de loge du XVIIIe siècle représentent clairement que tout itinéraire initiatique correspond à la transformation de la pierre brute en pierre cubique à pointe. Cette image de l’ascension vers la Transcendance, correspond aussi à la recherche de la pierre philosophale.

 

La hache fichée en son sommet, semblable à un marteau taillant, évoque la réalisation spirituelle à son apogée grâce à la réception de l’illumination initiatique. Elle a pour but de faire jaillir la lumière enfermée au cœur de la pierre. Le sommet de la pierre cubique à pointe est assimilable à un omphalos, une représentation visible et concrète du « centre du monde », d’une ouverture sur le divin, quintessence de l’être, point de rencontre du manifesté et du non-manifesté.

 

La pierre cubique à pointe symbolise l’achèvement de l’œuvre, l’aboutissement réalisé, le couronnement des efforts. Souvent oublié ou méconnue, elle synthétise l’ensemble des connaissances de l’adepte. Cette pierre polie et burinée est, avec la planche à tracer du Maître, le symbole le plus important de la connaissance initiatique de l’Ordre maçonnique.

 

Est développé :

 

Différence entre les acrotères et la pierre cubique, les bétyles, les pierres de foudre, les haches, l’omphalos, le terme de compagnon, processus initiatique par les transformation de la pierre, la pyramide et sa symbolique initiatique, l’ascension cosmique, l’ascia, la Tétraktys, les Grands Elus et les Rose+Croix, des Elus au Chevalier Kadosh, les quatre faces de la pierre cubique à pointe, la recherche de la pierre philosophal, pierre des philosophes, V.I.T.R.I.O.L.U.M.

 

la pierre      –         LE SYMBOLISME DE LA PIERRE A TRAVERS L’HISTOIRE -  DE LA BIBLE A LA PIERRE PHILOSOPHIQUE

Jean-François Blondel

Edition Trajectoire

 2015

De la pierre de Jacob, décrite dans la Bible à la pierre philosophale ; des mégalithes de Stonehenge à la pierre cubique des francs-maçons, combien de fois la pierre a-t-elle été représentée en tant que symbole !

 

L'auteur invite le lecteur à faire ce voyage dans l'espace et dans le temps, où, systématiquement, la pierre va se trouver associée à un événement qui a marqué l'humanité : les mégalithes, alignés dans la direction du lever du soleil aux solstices, les « pierres tombées du ciel », dont on s'est demandé si elles n'étaient pas messagères des dieux ; les pierres qui guérissent, celles utilisées pour prédire l'avenir...

 

La pierre résiste à l'usure du temps. Elle va donc servir de mémoire, de support pour transcrire les grands faits marquants qui ont ponctué notre histoire. Mais elle est aussi le matériau noble de la construction, celle avec laquelle on construit des temples pour rendre hommage aux divinités. La Franc-maçonnerie, ensuite, reprendra à son compte l'héritage et le corpus symbolique des métiers de la construction : la pierre brute, la pierre cubique, la pierre de fondation, la pierre d'angle, la clef de voûte, pour en tirer un enseignement philosophique.

La pierre, depuis les temps anciens, de par sa solidité et sa résistance, a souvent été présentée comme le principal matériau pour la construction et le décor des constructions importantes. Aussi, au-delà de la structure et la texture de la pierre, elle est pour nous maçons un symbole fort important pour nos travaux au double sens ésotérique et exotérique du terme. Ainsi, après avoir évoqué quelques repères historiques, je vais axer mon propos sur les questions visant à expliciter la symbolique de la pierre brute: pourquoi et comment tailler la pierre brute en notre qualité de maçon.

Au cours de cette période de l’histoire la pierre était considérée comme le premier matériau utilisé par l’homme pour en faire ses outils pour frapper, pour couper, pour moudre, etc. Ces outils ont été améliorés avec le temps par l’emploi d’un manche en bois. « L’homo saber » capable de chasser et de transformer son entourage grâce à des outils de plus en plus perfectionnés au lieu de rester passif face à tout ce que lui offrait la nature.

La pierre était à ce moment-là bien plus qu’une arme ou un outil. Elle était devenue bien vite un objet de vénération de l’homme primitif. Des pierres seront trouvées en plusieurs fouilles archéologiques notamment des cavernes habitées par les hommes de l’âge dite de la « pierre taillée ». De nombreux dieux étaient représentés comme par exemple Mithra dont le culte était opposé au christianisme en ces premiers temps.

Dans les Écritures Saintes, l ‘ épisode où Jésus intronise pierre comme étant le roc sur lequel il entend bâtir le temple des chrétiens un temple qu’il veut inébranlable, est une allégorie qui évoque en filigrane l’avènement de la Jérusalem céleste. Dans L’esprit de cette allégorie il est judicieux de ne pas considérer la Jérusalem céleste comme un espace géographique. Le maître de l’histoire, Dieu fait homme, invite ses disciples à œuvrer pour un monde meilleur, une nouvelle humanité dont -t-il définit la charte dans l’Évangile de Matthieu, au chap. 5, 1-12…

Pour y parvenir, le fils de Dieu trace le chemin à suivre: la kénose. Le fils de l’homme, indique St Paul dans sa lettre aux corinthiens, n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu. Mais il s’est appauvri pour nous enrichir de sa pauvreté. C’est dire, en effet, que le chemin qui conduira vers cette nouvelle humanité passe par la nouvelle naissance. Une nouvelle naissance qu’il convient de considérer comme une conversion, une reconversion sans cesse renouvelée. Car notre nature humaine est marquée par le péché. Il y a en chacun de nous le pire et le meilleur. Il s’agit donc de vivre dans l’humble reconnaissance de nos travers tout en nous appliquant sans relâche, avec la grâce de Dieu, à la pratique des vertus.

Nous retrouvons la symbolique de la pierre dès le premier grade où l’Apprenti doit polir la pierre brute avec le maillet et des pierres de diverses formes apparaissent dans les grades suivants. Souvenons-nous de l’inscription V.I.T.R.I.O.L. que nous voyons dans le cabinet de réflexion et qui signifie en latin: « visite l’intérieur de la terre et tu trouveras la pierre cachée ». Une invitation faite à l’impétrant de se constituer une pierre angulaire du temple ésotérique qu’il est appelé à construire.

 

LA PLANCHE A TRACER    -        N°  62  -

François Figeac

Edition Maison de vie

 2014

Ce sont les signes et symboles de la langue sacrée qui sont gravés sur cette planche peu ordinaire et dont l’origine se trouve en Egypte ancienne. En son nom de palette, elle était l’un des attributs de Thot, grand dieu faisant partie du conseil divin, mais aussi dieu de l’écriture des paroles divines, les fameux hiéroglyphes.

Indispensable pour formuler le Verbe et conserver la mémoire des éléments essentiels de la Tradition, la planche à tracer est le symbole de la capacité à concrétiser la pensée du Grand Architecte. Sans ce support sur lequel on trace, l’acte de fondation du Temple serait impossible, et la tenue ne serait pas sacralisé, ainsi la notion d’espace-temps-sacré perdrait tout son sens.

De même, lors de l’ouverture des travaux, conviendrait-il de disposer un tableau vierge au centre de la loge afin que l’expert, en y traçant les symboles, fasse apparaitre le tableau de loge qui révèle le véritable plan de l’œuvre. C’est pourquoi découvrir, ou redécouvrir, le symbole de la planche à tracer est un enjeu important de la vie rituelle des loges.

Au sommaire de cet ouvrage :

L’origine de la planche à tracer - l’Egypte - l’Offrande de la palette du scribe égyptien - Thot -

L’arbre de vie comme planche à tracer et les noms royaux - le perséa vénérable -

Le dieu qui trace, Thot et la connaissance en acte - L’omniscient, l’intercesseur ; l’inventeur de la langue sacrée -

La déesse qui trace : Séchat et l’étoile des sages - la mère des bâtisseurs - la déesse de l’écrit - le sept, et l’étoile de la sagesse -

Ce qui est tracé : paroles et bâtons de dieu, formules de transformation en lumière - un chemin de connaissance -

Le tableau de loge est-il une planche à tracer ? - Fondation du Temple - Une fenêtre entre les mondes -

Les planches tracées du secrétaire, ou gardien du secret - une tradition de l’écrit - Des planches ou des stèles ? -

Le plan d’œuvre du Maître - Qu’est-ce qu’un plan d’œuvre ? Comment concevoir, rassembler et mettre en œuvre un tel plan - les qualités d’un plan d’œuvre -

La justesse de voix - Une expression égyptienne - formuler le Verbe - La justesse de voix, clé de la tenue -

 

LA  PYRAMIDE  -  LE SECRET D’UNE VIE EN ḖTERNITḖ                       80

François Figeac

Edition Maison de Vie

2018

Qui ne s’est jamais demandé, à propos des pyramides d’Égypte, pourquoi les Pharaons avaient entrepris d’élever ces gigantesques constructions de pierre ? Le présent ouvrage tente de répondre à cette question. Quelle est l’origine et le sens de cette forme, aussi familière que mystérieuse ? Pourquoi la construction d’une pyramide était-elle engagée dès l’intronisation d’un nouveau Pharaon, à l’ancien Empire et au-delà ? Comment fonctionnait le complexe pyramidal et quelle était son utilité ? Était-ce seulement un tombeau ou remplissait-il une fonction plus subtile ? Une certitude s’impose : la pyramide recèle le secret d’une vie en éternité, un secret Aujourd’hui bien oublié, dont la redécouverte est pourtant au coeur de toute démarche initiatique.

 

Demeure d'éternité, la tombe était évidemment plus importante aux yeux de l'Egyptien que sa propre maison. Aussi apportera-t-il à sa réalisation plus de soins, de travail et certainement plus de cœur. Les plus pauvres durent se contenter bien souvent d'un simple trou dans le sable du désert, où le corps momifié, de façon très médiocre, était déposé dans un cercueil ou à même le sol, avec juste quelques vases et quelques statuettes. Mais les plus privilégiés, souverains ou nobles, consacrèrent pour leurs constructions funéraires plus de richesses et d'attention que pour leurs palais. Ces derniers étaient en effet construits en briques crues, alors qu'on utilisait le dur, la pierre calcaire, pour la tombe, afin de répondre à sa vocation d'éternité. La forme des tombes a varié en fonction du lieu et des époques. On peut ainsi distinguer trois types de tombes :

Les mastabas :

Ce sont des constructions massives, établies à ras du sol en pierre dure. Initialement les mastabas, rectangulaires, et aux murs légèrement inclinés (d'où leur appellation d'origine arabe : banquette), étaient remplis de rocaille et n'étaient destinés qu'à enserrer et cacher un amas de terre parfois revêtu de briques crues, de forme rectangulaire (en effet, à l'époque prédynastique, la sépulture était déposée dans une simple fosse que l'on recouvrait ainsi d'un tas de sable en forme de rectangle. Assimilé à la butte de terre initiale qui, un jour, était sortie de l'Océan Primordial, ce tertre de sable était devenu le symbole de l'existence, de l'apparition de la vie dans le chaos, le symbole de l'éternité.

 

 

Les pyramides :

La pyramide a de tout temps frappé l'imagination du voyageur et a été la source de nombreuses interrogations. En commençant par l'étymologie du mot : certains y voient un mot grec, ayant rapport avec la racine du froment, et ainsi " pyramide " signifierait en grec " grenier à blé " ou viendrait du mot de cette même langue "   pyramis " avec le sens de "  gâteau de blé ", qualificatif attribué par un voyageur hellène à qui la forme des pyramides rappelait des souvenirs culinaires de son pays. Certains pensent que le mot provient "  Péri-m-ouisi " de l'égyptien, signifiant dans la langue mathématique de la vieille civilisation l'arête de la pyramide (précisément) ou encore " Pr-m-it ", toujours de l'égyptien, ayant pour sens la demeure des lamentations, la maison du mort. Ce seul point d'interrogation est déjà sujet à de nombreuses polémiques que nous ne viendrons pas ici alimenter. En égyptien, elles étaient toujours désignées par le phonogramme bilitère "  mr ", qui se rapporte aussi à l'escalier. Les pyramides sont des tombeaux exclusivement royaux (rois ou reines), datant essentiellement de l'Ancien et du Moyen Empire, ainsi que de la dynastie éthiopienne. 

 

La forme pyramidale est née avec la IIIe dynastie à Saqqarah, lorsque Djéser demanda à son architecte, Imhotep, d'agrandir son tombeau qui était, à l'origine, un mastaba. Est-elle donc née par hasard, à la suite d'agrandissements successifs de la forme traditionnelle du mastaba, ou bien est-elle la reprise du tertre symbolique de l'époque primitive ? Ou bien encore a-t-elle une signification magique et religieuse ? La pyramide à degré de Djéser est la plus ancienne. Quelques décennies plus tard, le pharaon Snéfrou fit construire la pyramide à Meïdoum et celle de Dashour, dite "rhomboïdale".Toutes ces questions sur le choix de la forme pyramidale appellent une réponse.Les égyptiens avaient une culture essentiellement basée sur le symbolisme. Le tertre primitif, nous l'avons vu, symbolisait la butte primordiale ; le mastaba était la représentation de la maison-type des vivants (la tombe étant censée être la maison d'éternité du mort), la pyramide, si sa forme n'est pas due au fait du hasard, pourrait très bien s'accommoder d'une signification solaire.

 

Lorsqu’Imhotep, qui était prêtre d'Héliopolis, construisit la pyramide à degrés pour son roi, Djéser, les croyances funéraires et la mythologie solaires étaient en pleine expansion. Or, selon celles-ci, le roi défunt vivait dans l'au-delà, en compagnie du dieu soleil Ré, ou même se confondait avec lui. Il fallait pour cela, bien sûr, qu'il puisse rejoindre le dieu au ciel. Les textes des pyramides décrivent divers modes d'ascension, entre autres, l'escalier ("  mr ", mot désignant précisément les pyramides) et les rayons du soleil. La pyramide à degrés ne serait-elle pas alors la symbolisation de cet escalier ? Et les pyramides régulières, si elles ont perdu cette première valeur symbolique (en-dessous du revêtement, les assises formaient toujours un escalier), pourraient-elles symboliser les rayons du soleil, de même que l'obélisque symbolisait un rayon de soleil pétrifié, l'ultime goutte de lumière, figée au contact de la terre, avant que Ré ne se détache de la Butte Primordiale ? Il existait d'ailleurs à Héliopolis un culte voué à la Pierre Sacrée, le ben ben (nom désignant précisément les obélisques). Pierre mystérieuse de la Butte Primordiale, qui avait émergé, avant toute chose, c'est peut-être sa forme triangulaire, devenue en quelque sorte le symbole du triomphe de l'existence sur le chaos originel, le symbole de la vie, qui inspira les constructeurs des pyramides.

 

L'intérieur de la pyramide était initialement vierge de toute ornementation. Ce ne sera qu'à partir de la Ve dynastie (pyramide d'Ounas) que l'on y trouvera des inscriptions, inventaires de formules incantatoires fort diverses, dont la réunion forme ce que l'on appelle les "  textes des pyramides ".J’ai l’intention de consacré une page spéciale (ou plusieurs !) aux pyramides de Gizeh, et plus particulièrement à celle de Chéops. C’est elle qui porte tous les mystères égyptiens et le plus d’interrogations : comment fut-elle construite ? Récemment, on a calculé qu’il aurait fallu poser une pierre (qui pèse, rappelons-le plusieurs tonnes) tous les 20 secondes), 6 jours sur 7, pendant 20 ans. Etait-elle vraiment une tombe ? (jamais aucune momie ni fut trouvée), les parois contrairement aux pyramides précédentes ne portent aucun texte, aucun ornement ! D’après plusieurs études, ses mesures correspondraient à des mesures terrestres extrêmement précises. Mais de tout cela je vous parlerai un peu plus tard. Je préfère rafraîchir mes connaissances !

 

Les hypogées


Ce style de tombe creusée dans le roc fut en usage durant toute l'histoire pharaonique. Cependant, les hypogées royaux de la Vallée des Rois et de la Vallée des Reines sont les plus remarquables (et les plus connues).Il n'était pas envisageable de construire dans la région de Thèbes des pyramides telles que celles de l'Ancien Empire. Le désert montagneux qui borde la vallée du Nil ne s'y prêtait pas. D’autre part, les vallées dessinées par le relief montagneux aux alentours de Thèbes étaient (et sont encore) dominées par une montagne dont l'aspect rappelle indéniablement la forme pyramidale, et de ce fait pouvait très bien assumer la valeur symbolique des pyramides du passé. Cette sorte de pyramide naturelle (que les égyptiens appelaient la cime) était adorée dans la région comme une divinité sous le nom de Mersegert.

 

Mais, forme pyramidale, mastaba ou hypogée, toutes les tombes égyptiennes ont la particularité d'avoir été construites du vivant même de leur bénéficiaire. Pharaon, quand il venait au pouvoir, entreprenait dès lors la construction de sa future tombe et la fabrication de son mobilier funéraire (c'est ce qui explique que l'on ait retrouvé certaines tombes inachevées ou terminées hâtivement, du fait de la mort subite du souverain). Il en était de même des tombes privées. Les nobles faisaient réaliser leur future demeure d'éternité peu après la prise de leurs fonctions, et d'ailleurs, très vraisemblablement, la tombe était à l'époque (par son emplacement, sa décoration et le luxe de son contenu) ce que nous appellerions aujourd'hui " un signe extérieur de richesse ".

 

Au sommaire de cet ouvrage : La pyramide et le ciseau  -  origine de la forme pyramidale  -  la pyramide, canal de l’amour créateur  -  La pyramide et la pierre cubique  -   la pyramide lieu de passage entre les mondes  -  la pyramide, Pierre Philosophale  -   A l’origine de la tradition alchimique  -   une matrice de transformation et de transmutation   -   le secret d’une vie en éternité   -  La pyramide, étoile de la maîtrise  -   faire la terre comme le ciel   -   la destinée de Pharaon   -   Devenir une étoile impérissable   -   Là où est la Pyramide, là est l’esprit de maîtrise   -   La pyramide, un tombeau ?   -   Sépulture, tombeau ou demeure d’éternité ?   -   Un lieu de régénération du Ka royal  -   la mort n’est pas une fin mais le début d’un voyage   -   La Pyramide, lieu de résurrection d’Osiris   -  La Pyramide lieu d’initiation  -  Un domaine sacré dédié aux rituels   -  Des formules de transformation en Lumière    -   La Pyramide incarnation du chemin  initiatique     -       un chemin vers la terre sacrée   -  un chemin intérieur   -   un parcours spécifique   -   l’amour comme dynamique du chemin   -    La Pyramide est un accomplissement de l’initié   -  La tradition maçonnique a intégré une partie de l’enseignement ésotérique des pyramides   -   Le couronnement de la Pyramide : le Pyramidion    -    Ne pas confondre pyramide et pyramidion   -   la pierre primordiale et le phénix   -   une pierre-synthèse   -      

 

la quadrature du cercle et ses mÉtamorphoses

Roger BEGEY

Edition du  Rocher

 1993

Ce livre propose une voie de méditation active, une quête spirituelle, libre de toute orientation doctrinale, capable d’offrir de très riches heures et des grands moments de bonheur à tous ceux qui voudront bien prolonger le voyage au pays du « nombre de l’harmonie principielle » plus connu sous le nom de « Nombre d’or ».

 

Fruit de l’alliance de la pensée et de la maîtrise de la main, le Trait créateur donne naissance au regard. Son origine échappe à toute notion d’espace ou de temps, sa force d’expression émane de la simplicité de sa conception ; il introduit l’être en éveil dans un autre monde, dans le monde subtil du Nombre et de la forme.

 

Il le conduit vers la perception de l’harmonie-métrie qui régit toute création en vérité et en humilité, telles qu’en témoignent les quelques œuvres données en exemple (pyramides, cathédrales, polyèdres…).

 

Peut-être que celles-ci tendent, au travers de leur volontaire diversité d’expression, vers une découverte de « l’homme-initiatique », de cet homme, en permanente édification, que l’on ne peut vraisemblablement rencontrer que sur la voie mystérieuse de l’ordonnance de la Création.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

Le cercle et sa quadrature : Raison d’un choix  -  le nombre  -  le point et le centre   -  la ternarité des formes primordiales ou la vision des éléments de création  -  le cercle  -  le carré  -  le triangle  -  la sphère  -  la pierre  - 

La métamorphose du carré :  Le carré et sa puissance de création  -  la pierre cubique à pointe  -  dynamique de création et le site de la pyramide de Saqqarah  -   dynamique de création  -  la pierre cubique à pointe et le site du plateau de Guizeh avec ses pyramides  -  le carré dans la cathédrale de Chartres  -  une clef de voûte   -  la croix celte  -  

 

La quadrature du cercle est un symbole de l’œuvre alchimique, en ce sens qu’elle décompose l’unité originelle pour la réduire aux quatre éléments, qu’elle recombine ensuite en une unité supérieure. L’unité est représentée par un cercle et les quatre éléments par un carré. Cette transformation se vérifie lors de l’Initiation : le vieil homme profane disparaît, et il se recompose en un Homme Nouveau, en une Unité provenant de la synthèse des quatre éléments que sont la Terre, l’Air, l’Eau et le Feu.

Les trois plans de la conscience sont indiqués, dans les églises romanes ou gothiques, par des points d'énergie tellurique qui dessinent un schéma toujours identique. Très souvent, l'abside, elle-même, détermine le cercle de base, le plan cosmique. La construction d'une église romane commençait par l'abside et la croisée de transept. Dérivé de ce cercle de base, le carré de l'esprit, quadrature du cercle, de même surface que lui. Un rectangle d'or, encore de même surface que les plans précédents, complétait la série : c’est l’unité de la trinité. Plus tard, les cathédrales gothiques, bien différentes, utiliseront néanmoins le symbolisme de la quadrature du cercle : on y entre par le narthex, qui est un carré, puis on chemine dans la nef qui est un carré long, pour arriver dans le chœur, qui est circulaire. C’est ce chemin que voulaient nous faire parcourir les compagnons, de la terre au ciel en passant par le carré long. Ces compagnons pratiquaient le symbolisme de la Science sacrée, en même temps que les symboles leur permettaient de mémoriser leurs procédés géométriques. Ils ont élaboré une symbolique de la relation de la Terre au Ciel, et ont transmis à leurs apprentis non seulement une formation technique et des outils pour travailler, mais une Connaissance et des outils pour vivre.

Certains se demandent si l’homme de Vitruve n’est pas une voie pour résoudre la quadrature du cercle. Le cercle et le carré ont une valeur symbolique qui va au-delà de l’aspect mathématique. Inscrire l’Homme dans un carré c’est mettre en évidence son origine terrienne, son aspect matériel et physique. L’inscrire dans un cercle, c’est rappeler sa nature cosmologique et spirituelle qui le situe au centre de l’Univers. Léonard de Vinci a peut-être voulu nous rappeler ces deux aspects de l’Homme.

La quadrature du cercle est tout autant un problème géométrique qu'un exercice spirituel symbolisant le passage du terrestre (le carré) au céleste (le cercle), de l'imparfait au parfait ; au Moyen Âge, on voit dans la quadrature du cercle un savoir secret qui donnerait accès au divin. Le centre du cercle, c'est l'Un, l'origine, le principe, Dieu. Du centre rayonne l'énergie de l'esprit divin ; le cercle est donc le monde céleste, l'éternité, la transcendance. Le carré, c'est l'univers créé, la stabilité terrestre, l'équilibre obtenu par la composition des quatre éléments. Remonter du carré au cercle, c'est non seulement associer le visible et l'invisible, mais c'est opérer le passage du sensible vers la transcendance divine, c'est rejoindre Dieu. Il s’agit là d’une Connaissance du cercle et de sa quadrature qui n’a plus rien à voir avec les savoirs géométriques et mathématiques, mais qui est la Connaissance de la relation intime entre les choses du ciel et celles de la terre.

Ainsi, qu’est-ce que la recherche de Dieu si ce n’est l’effort de l’homme pour se mettre en harmonie avec la création ? Qu’est-ce que bâtir un temple ou une cathédrale, si ce n’est inscrire dans l’espace un rapport conforme aux lois du cosmos ? Le temple permettra le dialogue entre Dieu et les hommes, car son orientation, ses dimensions, et tous les éléments qui le composent sont choisis dans les termes d’un langage compréhensible par les Dieux. Ce langage, c’est celui par lesquels les Dieux se sont exprimés, celui de la Création. Au cœur de la Tradition que nous ont léguée nos prédécesseurs opératifs, nous trouvons donc non pas un savoir, mais la Connaissance profonde de nous-même et de notre propre relation avec l’Univers et les Dieux, qui permet de vivre intimement le lien entre l’humain et le divin, ainsi qu’il est gravé sur la Table d’Emeraude : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour réaliser le mystère de l’Unique. » L’Esprit et Matière s'unissent donc pour former l'Unité à part entière : matérialiser l'esprit afin de spiritualiser la matière. Telle est l'admirable définition de la vie, exprimée symboliquement par la quadrature du cercle.

Un livre extraordinaire et merveilleux pour qui veut approfondir cette quadrature, qui finalement rejoint le chemin de l’intériorité, de la transformation et de la Réalisation spirituelle

 

LA  QUADRATURE DU CERCLE

Divers  auteurs

  Arcadia

 2008

Le problème de cette quadrature est la recherche d’un cercle et d’un carré imbriqué l’un dans l’autre et ayant tous deux une même surface. Apparemment sur le plan mathématique le problème est quasiment insoluble, sauf à y trouver des fantaisies ou des équations tirées par les cheveux. Il faut donc changer de paradigme et passer de la réalité mathématique à une méthode symbolique, métaphysique voire au concept de la géométrie sacrée. Deux images illustrent cette quadrature. La première, est un dessin de Villard de Honnecourt où deux personnages jouent aux dés, l’un (apprenti) a un dès carré, l’autre (le Maître) a un dès rond. La deuxième image est celle de Michel Maier, qui en 1600 représente un vieux sage avec un grand compas qui trace un cercle sur un mur carré, à l’intérieur de ce cercle, il y a un triangle dans lequel est inséré un cercle, un carré et deux personnages, masculin et féminin.

 

Ces deux illustrations décrivent parfaitement pour qui sait lire, le passage de l’équerre au compas, du matériel au spirituel,  du monde terrestre au monde céleste. C’est le rapport que peut avoir le Créateur avec sa création. Cela peut représenter aussi un exercice de méditation et de réflexion propice à sa construction intérieure.

 

D’autre part, Léonard de Vinci dans son « homme de Vitruve », évoque une solution s’approchant de cette quadrature en inscrivant l’homme à la fois dans un carré et dans un cercle. L’homme est ainsi placé entre la Terre et le Ciel : le carré ayant pour centre le sexe, organe de la reproduction assurant sa descendance, et le cercle ayant pour centre le nombril, trace corporelle de son ascendance.

 

Le 5° degré : Maître Parfait, déclare : « J’ai vu le cercle et sa quadrature » ou dans d’autres rituels «  j’ai résolu la quadrature du cercle ».

 

Ce cercle correspond au sceau divin. Sa marque est symbole de l’Unité, de l’infinité, de l’éternité et de la perfection divine. Le cercle dont tous les points sont à égale distance du centre, n’a ni commencement ni fin, c’est la forme parfaite, le symbole de l’Absolu et de l’Infini. En traçant ce cercle sur le chaos original, l’Eternel non seulement le marquait de son sceau, mais traçait aussi sa loi, la loi du cercle.

 

La question de la quadrature du cercle représente l’intérêt de l’esprit humain et ses tentatives de rejoindre le Divin, démarche du relatif temporel vers l’absolu intemporel illimité. Vouloir résoudre ce problème complexe, c’est pour l’initié en voie de perfection et de Réalisation personnelle, tenter de retrouver l’Unité Principielle qui parait si lointaine.

 

Le cercle symbolise également le mouvement cyclique sans fin : L’Ouroboros, ce serpent qui se mord la queue de la tradition ésotérique et alchimique et qui exprime la Connaissance Universelle, à laquelle on ne parvient que par une suite successive de cycles, représentant des changements d’état permanents, et qui par un lent et large mouvement de retournement, permettra à l’initié d’atteindre le but qu’il s’est fixé : résoudre la quadrature du cercle.

 

Il y a toujours analogie et correspondance entre le commencement et la fin d’un cycle, mais, à la fin du cycle, le cercle est remplacé par le carré, et ceci indique la réalisation de ce que les hermétistes désignaient symboliquement comme « la quadrature du cercle » : la sphère, qui représente le développement des possibilités par l’expansion du point primordial et central, se transforme en cube lorsque le développement est achevé et que l’équilibre final est atteint par le cycle considéré. Cette quadrature est rendue possible par la relation causale, l’homogénéité à partir de l’énergie vibratoire entre matière et esprit, c’est ce que nous explique le 5° degré avec le cube central.

 

N’oublions pas que tout est basé sur le chiffre 4, et que nous sommes jusqu’à la fin de nos jours terrestres dans le domaine de la matière, que nous ne passons pas du carré au cercle, mais que le cercle est présent dans la matière, à nous de retrouver son centre. C’est exactement comme la Bible : La Bible n’est pas le livre ou la Parole de Dieu, mais la Bible contient la Parole de Dieu, à nous de la trouver.

 

Une des plus belles images pour expliquer cette quadrature du cercle, se trouve dans l’Apocalypse avec la descente de la Jérusalem céleste qui va parfaitement s’emboiter dans la Jérusalem terrestre, symbolisant cette fusion parfaite entre le spirituel et le matériel, entre le monde terrestre et le monde céleste, entre le visible et l’invisible, confirmant l’adage hermétique « Spiritualiser la matière et matérialiser l’esprit »

 

Dans le domaine de l’architecture religieuse orientale, la relation entre le carré et le cercle se pose d’une autre manière. Il s’agit alors de matérialiser l’esprit en faisant descendre le Divin auprès des hommes, tout en spiritualisant la matière par son influence et son énergie divine. Ce qui revient à passer du cercle, symbolisé par le Dôme de l’édifice au carré du Sanctuaire, ou passer de la demi-sphère au cube, c’est l’explication que l’on trouve dans tous les édifices religieux d’Orient et du Moyen Orient (mosquées, églises orthodoxes, coptes et autres).

 

Ces belles images doivent nous conforter dans l’existence d’un Dieu Créateur qui est là pour nous aider et qui ne demande qu’à fusionner avec notre matérialité, afin de donner plus de sens à notre vie actuelle et future

 

L’ARBRE

ROGER       PARISOT

Edition PARDES

 2002

Par sa taille élancée, ses formes puissantes, son port majestueux, l’arbre a toujours séduit les poètes. Ronsard a chanté sa forêt de Gâtine, qu’il voulut dans ses vers protéger de la cognée des bûcherons. Musset a dit son amour du  saule, Lamartine a prêté sa voix aux cèdres du Liban, et célébré le chêne dans son hymne à Jéhovah. Victor Hugo dans ses contemplations, a montré le profond respect qu’il éprouvait pour les arbres, au milieu desquels, disait-il : «  Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime »

 

On peut dire que l’arbre, qu’il soit Chêne ou sapin, Cèdre ou figuier, Frêle ou Bouleau, est un symbole total, un carrefour des significations, un signe fondamental de ce que R. Guénon appelait «  la langue sacrée » : Il se prête à des interprétations aussi pertinentes que cohérente, dans leur diversité.

 

Mais on ferait un contre sens si l’on croyait que les idées, les croyances, et les conceptions qui sont liés à ce symbole ont une origine empirique, qu’elles sont nées de la contemplation des arbres dans la nature, qu’elles ont été suggérées par les impressions ressenties à ce spectacle et/ ou qu’elles sont le produit psychique d’une  fonction fabulatrice bergsonienne ou d’un onirisme poétique bachelardien.

Ce livre étudie les arbres  et symboles  suivants :

 

Le  monde  comme arbre géant                                                                                                      
L’arbre  renversé et l’arbre  aérien
Le pommier  dans le jardin et des arbres exemplaires
Le Frêne sacré de la mythologie Nordique : Yggdrasil
Le Chêne funeste du Kalevala
Le bois, la forêt et quelques essences
Mâts, piliers, poteaux et colonnes
L’arbre et son fruit, la vigne et le vin
Les deux arbres du Paradis,
L’arbre du « milieu » et le point de vue de René Guénon
L’arbre des Sephirot, donneur de vie, l’arbre sec et l’arbre vert
L’arbre aux oiseaux d’Ibn Arabî,  Palmes et rameaux
L’arbre de la Bodhi et l’arbre de Mai
Le Christ comme arbre de Vie, l’arbre de Jesse et ses généalogies
Marie et les vierges noires,
L’Alchimie et l’arbre héraldique, florilège de l’arbre

 

L’ARBRE ET SON  SYMBOLISME

DIVERS  AUTEURS

ARCADIA

 2002

Avec l’arbre, archétype symbolique plein de mystère, nous nous trouvons devant des horizons infinis. L’arbre est une réalité prodigieuse, et les hommes l’ont toujours pressenti.

 

Aussi loin qu’on remonte dans la nuit des temps, on trouve l’admiration de l’arbre, la vénération de l’arbre et même le culte de l’arbre, non pas un culte à l’arbre lui-même, mais à la force divine qui l’habite. Il représente une révélation, un univers de régénération permanente, en poussant, en verdissant, en fleurissant, en fructifiant, en se dépouillant et en renaissant à chaque printemps, il incarne la vie inépuisable.

 

On retrouve dans les diverses mythologies l’idée de l’arbre central, reliant le Ciel et la Terre, arbre cosmique et pilier central du Monde. Georges Chopiney célèbre l’arbre et ses bienfaits en nous dévoilant toutes ses qualités.

 

Le concept de L'Arbre de Vie a été utilisé dans différents domaines tels que la religion, la science, la mythologie, la philosophie, etc. La signification associée à la notion d'Arbre de Vie diffère selon les contextes. Dans différentes mythologies, théologies et philosophies à travers le monde, elle est utilisée comme un motif. Le concept d'Arbre de Vie est également utilisé en référence à l'évolution. Ce phénomène est aussi utilisé métaphoriquement dans l'explication de la notion d'origine commune. La signification de l'Arbre de Vie est présentée de différentes façons en citant différentes sources de savoirs. Selon l'Encyclopedia Britannica, arbre de vie et l'arbre de la connaissance sont deux formes de l'arbre-monde / arbre-cosmique. L'Arbre de Vie relie les différentes formes de la vie / création, alors que l'Arbre de la Connaissance relie le ciel et le monde souterrain.

Christianisme : L'Arbre de Vie dans le christianisme est un arbre qui porte des fruits qui confèrent l'immortalité. Pour les croyances des chrétiens catholiques, l'humanité qui est exempte de péchés et de corruption est symbolisée par l'Arbre de Vie. La bible Mormone a une vue légèrement différente de l'Arbre de Vie. Selon les Mormons, l'arbre de vie symbolise l'amour. L'arbre est également mentionné dans le «Livre de l'Apocalypse».

 

Il est dit qu'il possède des propriétés curatives, de soins. Darwin a proposé un Arbre de Vie qui, selon lui, est une représentation symbolique de l'origine ancestrale commune de tous les êtres vivants. Le rapport ou lien entre les oiseaux et les dinosaures a été représenté à l'aide de cet arbre. Il est également possible d'établir l'analogie entre le système de classification biologique et le concept de l'arbre de vie. Dans ce système, une espèce donnée peut être retracée grâce à ses racines soit les eucaryotes, les bactéries ou les archées.

 

Mythologie chinoise : Un dragon et le phénix sont inclus dans la représentation de l'Arbre de Vie dans la mythologie chinoise. Le dragon est vénéré pour l'immortalité et le "Fenghuang", une créature semblable au phénix est l'unique deuxième dragon en terme de respects qui sont offerts. Il y a une référence à l'Arbre dans une histoire taoïste où il porte la pèche comme fruit, une fois tous les trois mille ans.

 

Culture égyptienne : L'acacia de «Saosis» est considéré par les Egyptiens comme l'Arbre de Vie. De par le système d'Ennéade (neuf divinités) de la culture égyptienne antique, Isis et Osiris sont considérés comme les deux premiers. Ils sont sortis de l'Arbre de Vie à savoir l'acacia de Saosis.

 

Système de croyance Baha'i : Selon la foi baha'i, la manifestation de Dieu dans la réalité se fait via l'Arbre de Vie. " Baha'u'llah ", fondateur de la foi bahá'í, est considéré comme l'Arbre de Vie. Le «Livre de l'alliance» est également associé à l'Arbre de Vie.

 

Les croyances assyriennes : Dans la civilisation assyrienne, une série de lignes entrecroisées et des nœuds ont été utilisés pour décrire l'Arbre de Vie. La signification de ce symbole est dit être "multivalent" et les prêtres (ou scientifiques) n'ont pas encore conclu ce qui est son exacte interprétation / traduction.

 

Arbre de Vie Symbolisme : Le symbole de l'Arbre de Vie représente différentes qualités et vertus comme la sagesse, la force, la protection, la beauté, la bonté et la rédemption. Il est également considéré comme le symbole de «Créateur». Cet arbre est associé à la création, car elle assure la protection, permet une production abondante de fruits et de ce fait, la régénération. Cette analogie peut également être utilisée pour décrire la vie des humains. Nous, les humains développons des «racines» de nos croyances, " qui s'expriment " par le biais de la sagesse et le « tronc » (esprit et corps) les maintient connecté.

 

Les Celtes de l'Antiquité croyaient que les arbres avaient des pouvoirs et fournissaient plusieurs personnes avec de la nourriture, un abri et la chaleur. Des Forces de vie différentes, y compris les insectes et les animaux ont trouvé refuge dans ces arbres. Ces créatures étaient à leur tour soutenues par l'Arbre de Vie. Le symbole de l'arbre de vie celtique a été préservé pendant des siècles et est représenté de diverses manières aujourd'hui. Les différentes parties de cet arbre sont attribuées à des significations spécifiques. Les Racines de l'Arbre de Vie sont considérées comme le fondement et elles symbolisent l'autre monde. Le Tronc de cet arbre joint branches et racines. Il est donc associé avec le monde des mortels. Les branches se connectent aux mondes différents qui sont présents au-dessus et au-dessous. La raison pour laquelle l'arbre de la vie celtique a été vénéré, c'est que la nature est adorée par ce symbole. Dans la langue gaélique, l'Arbre de Vie est connu comme «crann bethadh».

 

Symbolisme des animaux : Des symboles d'animaux différents ont été incorporés dans les représentations de l'Arbre de Vie dans différentes cultures. Un dragon et le phénix sont représentés dans les oeuvres d'art avec l'Arbre de Vie. Le dragon symbolise l'immortalité, il est présenté à la base de l'arbre tandis que le Phoenix est en haut. Les arbres du monde de la Méso-Amérique ont aussi des instances de représentations animales. Les Oiseaux résident dans les branches de ces arbres. La Représentation du monde souterrain sous la forme d'eau-monstre (ou divinité de l'eau)  à l'aide de racines se retrouve en eux. Le sens de l'arbre de vie tel qu'il est perçu dans les différentes religions, les systèmes de croyances et de cultures résonne avec un message simple et fort d'unité. Ce symbole indique que toutes les formes de vie sont reliées par une énergie cosmique et que nous, les humains, devons vivre en harmonie avec le reste des êtres vivants.

 

Julien Behaeghel nous parle de l’arbre au trésor et le gardien – en général un serpent ou un dragon- qui le défend comme dans les légendes et mythes. Pour lui l’arbre est par excellence même l’expression de la vie, de la sagesse et de la réalisation de l’Un et du Multiple. Il nous parle également de l’arbre des Séphiroth, expression cabaliste de la pénétration/pérégrination de l’Esprit dans la Matière, et pénétration de l’éclair divin dans le crée. 

Jean Servier explique l’arbre dans l’Egypte pharaonique où le texte des pyramides affirme : Si tu es Atoum, tu es un arbre vert. Ré, Horus et d’autres divinités naissent des arbres, qui signalent et protègent la tombe d’Osiris.

G.C. Laugier nous parle des chênes en général et tout particulièrement de celui de St Louis, celui de Guernica, celui de Dom Rémy, les chênes de la forêt de Gastine chanté par Ronsard, les chênes des druides celtes et son célèbre gui, la légende de Philémon transformé en chêne, et pour les alchimistes le feu secret, celui qui ne mouille pas les mains, se trouvait dans un tonneau de chêne, sans oublier le chêne qui servit d’asile à Castor et Pollux, et celui qui servit de porte- manteau à la Toison d’Or.

L’alchimie nous parle de ses arbres, qu’ils soient philosophiques, Opus Magnum, mercuriel. Les ménestrels gallois et les poètes irlandais nous font participer à leurs gestes du combat des arbres dans leur livre mythique « Le livre rouge d’Hergest ». On participe aux rites forestiers avec le rituel de l’Ordre des fendeurs, rituel compagnonnique où, sur une souche placée à l’Orient et faisant office d’autel, était placée une Bible, et à l’occasion d’une initiation on remettait à l’impétrant une hache, destiné à fendre une bûche.

Le Père J.M. Martin explique l’arbre et la ville et fait un rapprochement entre l’Apocalypse, la descente de la Jérusalem Céleste et l’arbre-totem au centre de la ville.

Suzanne Braun, docteur en histoire d’art, développe le symbole de l’arbre dans l’iconographie chrétienne et explique le pourquoi des arbres dans tous les tableaux religieux chrétiens et pourquoi l’arbre de Vie et l’arbre de la Connaissance sont deux symboles antinomiques.

 Enfin par l’association maçonnique : Symboles et Traditions, une importante et remarquable étude très complète parue en 1990, sur la symbolique traditionnelle, ésotérique, mythique, alchimique, maçonnique et spirituelle de l’arbre.

 

la rÉgle des francs-maçons de la pierre franche  -     N°  4   -

Olivier doignon

Edition MAISON DE VIE

 2002

Les bâtisseurs de toutes époques, dont les Franc-maçons de la pierre franche sont les héritiers, considèrent que les forces créatrices à l’œuvre dans l’univers se conforment à la Règle. Règle d’assemblage, Règle de construction, elle assure la cohérence des mondes au sein de l’univers.


La connaître, la servir, pratiquer l’Art Royal en unissant le monde céleste et le monde terrestre, mettre l’éternité au présent et l’incarner dans l’accomplissement de l’œuvre, tels sont les enjeux proposés aujourd’hui par les Franc-maçons de la pierre franche.


Ce livre, rempli de références historiques, présente une approche méthodique de la Règle, et tente de nous faire percevoir sa vitalité. Cette quête de la Règle ne répond-elle pas pleinement à la question de la finalité de l’espèce humaine ?


On y trouve :

Règle et régularité, l’Égypte, Qumram, St Augustin, St Benoît, maître Eckhart, les landmarks, les anciens devoirs, les trois grandes lumières et l’Art Royal.

 

LA  ROSE,  MAÇONNIQUE, SYMBOLIQUE, ÉSOTÉRIQUE ET HERMÉTIQUE

Divers Auteurs

ARCADIA

 2008

La rose, symbole de la connaissance et de l’Amour, fleur multiple, éclatante et parfumée, est honorée par le compagnonnage comme un symbole de l’initiation.

La rose blanche symbolise le silence, la candeur; le bouton de rose est souvent l’image d’une jeune fille. Atys, dieu de la végétation, associé à l’équinoxe et à Pâques, en voulant cueillir une rose blanche, laisse une goutte de son sang vermeil sur les pétales, et il crée ainsi les roses rouges.

 

Symbole de la perfection achevée, elle est beauté parfaite, beauté de la Mère divine chez les chrétiens, de la déesse Mère chez les Celtes.

 

Dans l’iconographie chrétienne, elle est, soit le Graal qui recueille le sang du Christ, soit la transfiguration des gouttes de ce sang, soit la rosée céleste de la Rédemption.

 

Placée au centre de la croix, emplacement du cœur du Christ, elle est le symbole de l’épanouissement de l’âme qui triomphe des épreuves terrestres, et dans cette tradition, la Vierge est la Rose mystique, elle est aussi un symbole d’amour, du don de soi et de l’amour pur.

 

Les roses celtiques ne sont pas dépourvues d’épines, »le chemin initiatique et spirituel est bordé d’épines », le symbolisme du Roman de la Rose en fait le mystérieux tabernacle du jardin d’amour de la chevalerie.

En Alchimie, la Rose noire signifie l’œuvre au noir, la calcination, la mort symbolique du Vieil homme, l’égo. La rose blanche est le but du petit œuvre, l’élixir de Jouvence. La rose rouge est le but du Grand Œuvre, la purification, la Pierre philosophale qui amène la transmutation, la régénération ou nouvelle naissance, le Phénix renait de ses cendres. 

 

Les trois roses réunies sur le même rosier, donnent l’image du « régénéré », du « Réalisé » ; comme sur le rosier, la rosée est le symbole de la régénération, de la connaissance divine et des influences célestes.

 

Pour Saint Exupery, « l’importance de la rose qui rayonne » fait l’admiration du Petit Prince. Les rosaces des cathédrales, ces énormes vides qui ont souvent de 8 à 14m de diamètre, sont des prouesses techniques mais aussi un message entre la terre et le ciel, une manifestation entre le rythme du temps et l’alchimie spirituelle, le signe de la Rédemption ; leurs vitraux filtrent et orientent la lumière qui pénètre la construction, au centre de la rosace ou rose, le soleil comme œil de notre conscience, contient souvent le sceau de Salomon, emblème des constructeurs de cathédrales, elle est toujours placée sous la marque du nombre sept, on y trouve également assez souvent le Christ qui apporte la lumière dans les ténèbres de la fin du jour, symbole d’un soleil hermétique autour duquel évolue toute la création.

 

Gil Alonso-Mier, dans son livre « La Rose mystique des Fidèles d’Amour » nous offre un florilège de la rose. « Ô Rose, ô ma reine, sublime promesse divine, réminiscence nostalgique du Paradesha ou jardin d’Eden perdu qu’il nous faudra un jour regagner. Rose-Graal, pure et immortelle jaillissant des eaux primordiales, éternellement chantée par les Aèdes, Bardes, troubadours et autres fidèles d’Amour ou portée sur le cœur des vrais chevaliers ou des rachetés de l’Eternel. Rose des sables, Rose aux vents de l’histoire. Rosa Gallica, Rose de Jéricho, Rose de Shiraz, d’Ispahan ou de Tabriz, Rose de Damas ou de Provins, Rose du Cantique des Cantiques, Rose d’Orient ou d’Occident, Rosa Candida, Rose secrète, Rosa Sancta, Rosa Mystica, Rose au parfum suave, délicat, subtil, nard de Chloris, Vénus-Aphrodite, Athéna, baume de Myriam de Magdala, fragrance de Marie qui déploie sa magnifique robe de velours blanche ou pourpre, couleur du Grand Œuvre, splendide corolle de cercles concentriques comme un tracé initiatique, singulier voyage elliptique qui ne peut que conduire au cœur même du Divin Maître.

 

Rose héraldique, Rose comme un mandala à méditer ou comme une énigme à déchiffrer, hiéroglyphes de nos multiples naissances, vies et morts passées, présentes ou futures, Rose de notre Rédemption. Rose Vierge à la beauté immaculée, Rose Rosace de la cathédrale de l’Être, Saint des Saints de la Présence Divine et Ineffable, gardée par de saintes épines qui crucifient la chair du vieil homme en nous dans l’enclos sacré et hermétique. Rose, fleur de l’âme qui nait, s’ouvre, s’épanouit sur la tige de notre moi, qui fleurit sur la croix du Mysterium Magnum, sang du Christ transfiguré en lumière de Gloire, Rose ô sublime quinte-essence, Rose de Saron, cœur du jardinier divin, Rose sainte relique pour éternellement célébrer les noces mystiques de l’Ami et de l’Aimée, chanter l’Amour des Amants immortels, des Ames-Sœurs et participer à la splendide communion de tous les Fidèles d’Amour.

 

J. Behaeghel nous invite à réfléchir sur le degré de Rose+Croix, cette association de la croix et de la rose à 5 pétales évoque le nombre 9 (4+5). Ce 5 symbolisé par l’étoile, devient ainsi la Rose de l’amour, figurant le Christ et son sacrifice, le Christ dont la mort rédemptrice est tout entière contenu dans la croix. Le symbole de Rose+Croix correspond donc à la quintessence alchimique, au passage de la matière (quatre) à la lumière (cinq).

 

Le Rabin Adin Steinsaltz dans son livre « La Rose aux 13 pétales » explique Israël, la Kabbale et les textes sacrés  en citant la Rose ; « Comme la rose au milieu des ronces, telle est mon aimée parmi les jeunes filles » (Cantique 2 :12). Qu’est-ce que la Rose ? C’est la communauté d’Israël. Telle la Rose parmi les ronces qui loge le rouge et le blanc, la communauté d’Israël comporte ensemble Rigueur et Tendresse. Telle la Rose couronnée de ses treize pétales, la communauté d’Israël comporte les treize mesures de tendresse qui la bordent de toutes parts (Le Zohar)

 

Serge Hutin nous fait part de ses réflexions sur la rose, symbole de vie et d’amour. Après nous avoir parlé des couleurs alchimiques de la rose, il nous entraine dans le Val de Loire, à Ste Cosme, chez Ronsard ce grand amateur de roses, qui a su les magnifiées dans ses poèmes « Mignonne, allons voir si la rose qui ce matin……..puisqu’une telle fleur ne dure que du matin jusqu’au soir !........cueillez, cueillez votre jeunesse, comme à cette fleur, la vieillesse fera ternir votre beauté.

 

Oscar Wilde nous a laissé un superbe conte poétique : « Le rossignol et la Rose ». Un étudiant se lamente du fait que sa fiancée veut des roses rouges alors qu’il n’y a autour de lui que des roses blanches. Un rossignol ayant entendu ce cri d’amour, va durant toute la nuit se saigner avec une rose blanche afin de lui donner la couleur rouge. Au petit matin, la rose blanche sera rouge mais le rossignol va mourir. On fera le rapprochement avec le Pélican du degré de Rose+Croix qui s’ouvre le ventre pour nourrir ses petits.

 

Bernard Moilay nous emmène chez Umberto Eco avec son film « Le nom de la Rose » qui aurait donné ce nom à son film car expliquant que la Rose ayant tellement de signification  finit par n’en avoir plus aucune, mais avoue qu’il adore la Rose et les roses. L’auteur nous entraine sur les pas des origines historiques et mythiques de la rose avec des arrêts dans les textes d’Apulée (les métamorphoses) et nous parle des diverses roses symboliques, ésotériques et alchimiques.

 

Roland Edighoffer nous parle du mouvement de la Rose+Croix, et détaille ce pèlerinage de 7 jours au cours duquel Christian Rosencreutz va se transmuter. L’auteur revient sur la monade hiéroglyphique de John Dee, précurseur et peut être inspirateur du mouvement Rose+Croix. Il termine en dissertant sur la fontaine mercurielle, le mot V.I.T.R.I.O.L.  La tour d’Olympe, le Corpus Hermeticum et la métamorphose d’Hermès.

 

la sagesse – la force du consentement

Alain LE NINEZE

Edition AUTREMENT

 2000

La sagesse, idéal ancien de mesure, de paix intérieure, de connaissance et de maîtrise de soi, a été l’objet d’une longue éclipse. Eclipse, oubli, discrédit ? La philosophie, contrairement à son idéal originel, l’a reléguée au rang de la pensée vulgaire, de la platitude du lieu commun, en oubliant qu’elle fut durant des millénaires la base des sociétés.

 

Depuis deux siècles, le mouvement des idées n’a guère été porteur, du romantisme au surréaliste, de la négation nietzschéenne à l’utopie marxienne, les valeurs dominantes sont celles de la passion, de l’excès, de la révolte, du rêve prométhéen, ainsi aujourd’hui, on est bien loin de l’idée grecque de mesure.

 

Aujourd’hui, nombreux sont les signes d’un renouveau d’intérêt, probablement nourri des grandes désillusions de cette fin de millénaire ; la transcendance ne séduit plus, le questionnement métaphysique a perdu de son sel et l’on assiste au grand retour de la morale. Une morale qui, à l’opposé de toute prétention à l’Universel, prend la forme, plus modeste, d’une sorte d’éthique pragmatique : comment, dans un monde plein de bruits et de fureur, reconquérir une forme d’harmonie avec soi-même et avec l’Univers ? Toutes ces questions qui revoient à une nouvelle interrogation sur la sagesse.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

1e partie : Penser, dire la sagesse :

Les vertus cardinales  -  savoir et connaitre  -  le bonheur du sage  -  la tranquillité de l’âme  -  dire oui au monde  -  le sage est un homme libre  -  les ressources du moi  -  vivre de façon accordée  -  morale, éthique et sagesse  -

Catherine Chalier : Qu’est-ce que la sagesse juive ? 

Marika Doux : Pour une sagesse chrétienne

Exercices de la sagesse : le commencement de la sagesse  -  s’éprouver  -  s’examiner  -  maîtriser la durée  -  sortir de soi  -  méditations et contemplations  -  sagesse des sens  - 

Daniel Sibony : Sagesse, éthique et psychanalyse

Paroles de la Sagesse : Verba volant  -  inquiéter, éveiller, suggérer et conforter  -

 

2e partie : Figures du Sage :

L’exemplarité de vie  -  Humanité du sage  -  origines, solitudes, errances  -  la lise à mort du sage  -  effacements  -  emblématique de la sagesse  -  le manteau du philosophe  -  l’homme aux semelles de vent  -  le bâton d’Œdipe  -  le sage et la prophétesse  -  sagesse des femmes   -   entretien avec Sylviane Agacinski  -

 

3e partie : La sagesse et l’action :

 La sagesse face à l’action  -  malaise dans l’éthique  -  l’action refusée, détournée, distanciée et ironique  -  l’agir sans espoir  -  l’Orient et l’Occident face à l’action  - 

Entretien avec Daniel Beresniak : La Franc-maçonnerie entre la sagesse et l’action  -   les nouveaux défis  -  perspectives actuelles  -  les avatars du besoin de croire  -  la sagesse travestie  -  travail sur soi ou régression ?  -  l’effondrement du cosmos  -  la tentation du repli  -  éthique et esthétique  - 

Claude Ber : Poésie, connaissance et sagesse  -  pour une sagesse tragique  -  les métamorphoses de l’amour  -  la co-responsabilité  -  le sens de l’action  -  la force du consentement  -

 

 

la science des symboles

René alleau

Edition Payot

 1996

Les premières tentatives  de classification cohérente, de comparaison systématique et d’interprétation des symboles, remontent au 16e siècle, depuis une cinquantaine d’années, l’évolution des sciences humaines a permis d’étudier signes, symboles et mythes dans leur rapports avec les méthodes et les principes de leurs diverses interprétations.

 

Le lecteur ne doit pas s’attendre à trouver dans cet ouvrage un dictionnaire des symboles qui l’aiderait à comprendre une langue obscure à partir d’une traduction de ses signes, mais bien plutôt l’exposé des principes, méthodes et structures de la symbolique générale, appelée  science  des symboles.

 

Rien n’est plus proche de cette langue des symboles que la musique : si l’on ignore le solfège et les règles de l’harmonie, de même que si l’on refuse d’apprendre la grammaire d’une langue, le meilleur dictionnaire du monde ne permet pas de l’entendre réellement, et encore moins de la parler.

 

Pénétrer dans le monde des symboles, c’est essayer de percevoir des vibrations harmoniques, de « deviner une musique de l’univers » ; il y a une oreille symbolique comme il y a une oreille musicale, oreille dépendant en partie du degré d’évolution culturelle des individus.

 

L’oreille symbolique de l’aborigène australien, par exemple, est incomparablement plus développée que celle de l’occidental

L’homme est un « animal symbolisant » parce que le caractère même de la fonction symbolique interdit de se satisfaire d’un sens propre des êtres et des choses, et permet de leur ajouter ‘le surcroit d’autres sens qui les transfigurent ». Ainsi la parole toujours voilée du symbole nous garde-t-elle de la pire erreur : celle de la découverte d’un sens définitif et ultime des choses et des êtres.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La problématique du symbole : Origine et sémantique du mot symbole  -  signe et symbole  -

 

L’analogie : Les origines expérimentales du processus analogique  -  la logique de l’analogie  -

 

Le synthème : La fonction synthématique du symbole  -

 

L’allégorie : La fonction allégorique du symbole  -  l’apologue, la fable et la parabole   -  la devise et l’emblème  -  allégorie et iconologie  -

 

Le type : la fonction typologique du symbolisme  -   la divination et l’interprétation symbolique du cosmos   -  le mythe et le rite  -  la philosophie bourgeoise du symbole   -

 

Les recherches contemporaines dans le domaine de l’étude interdisciplinaire du symbolisme   -

 

 

René Alleau, philosophe et historien des sciences, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’alchimie, les sociétés secrètes et les symboles.

 

LA SYMBOLIQUE ANIMALE DANS LES ÉGLISES ROMANES

Joseph Caccamo

Edition Cosmogone

 2020

Joseph Caccamo, spécialiste universitaire, est connu pour ses travaux sur l’art roman. Avec cet ouvrage, très bien illustré en couleur, il nous permet de décrypter les livres de pierre des églises romanes et de saisir les héritages et les influences qui les caractérisent. La représentation animale dans l'art médiéval est riche par la diversité des formes artistiques et des animaux représentés, qu'ils soient réels ou imaginaires. Ces représentations médiévales sont grandement influencées par le christianisme : elles sont décoratives, mais surtout symboliques. Les animaux désignent la Création, le Bien et le Mal, Dieu ou le Diable. Ils s'épanouissent dans les églises, sur les vitraux, les bas-reliefs ou les pavages, seuls media d'apprentissage pour l’illettré qui compose la majorité de la société médiévale[1]. Ainsi, on retrouve les animaux sculptés sur les chapiteaux des églises ou les plaques d'ivoires, peints dans les enluminures des manuscrits ou dans des fresques des églises, ainsi que dans des œuvres d'orfèvrerie, les sceaux , les tapisseries et les vitraux. L'interprétation des animaux est complexe. En effet, il arrive qu'ils soient difficiles à identifier ou qu'un même animal ait plusieurs symboliques, parfois même opposées, comme le lion symbole du Christ mais aussi de l'Antéchrist.

L’art roman est riche de ses représentations, humaines ou animales, réelles ou imaginaires puisant en de multiples sources culturelles. Joseph Caccamo note que de nombreux courants « parallèles » au christianisme officiel persistèrent jusqu’au Moyen Âge à travers des traditions populaires, des confréries, des écoles initiatiques notamment. L’église romane, véhicule de ses influences, apparaît bien souvent comme « un lieu initiatique » avec lequel nous avons perdu le rapport. Son syncrétisme est aussi son originalité et la source de sa puissance symbolique. Parmi les influences les plus marquantes, nous trouvons l’influence celte mais aussi égyptienne, grecque et latine.

« Le symbolisme animal pour représenter les humains, nous dit-il, n’a pas été inventé par les imagiers romans. Les fabulistes grecs et latins, Esope, Phèdre, utilisent déjà ce moyen pour représenter vertus et vices humains. Et nous avons vu que c’était déjà un thème utilisé par les Egyptiens. » L’orientation des églises romanes reprend celle des temples antiques et le parcours initiatique va du nord au sud, passant par l’orient. Or, c’est bien au nord, froid et sombre, que les églises romanes concentrent les représentations animales symboliques des forces que nous devons affronter et maîtriser. En présentant les représentations de l’enfer, des châtiments, des diables et des démons, Joseph Caccamo nous rappelle le sens premier du diable, le séparateur qui permet la création, la dualité et invite au retournement. Les représentations du diable sont multiples, il peut prendre toutes les formes, notamment animales. Il fait signe avec insistance dans l’art roman y compris sous ses formes hybrides, particulièrement intéressantes 

« Ces hybridations, précise l’auteur, nous permettent de noter le degré d’animalité de l’homme ou inversement le degré d’évolution de l’animal. C’était, là encore, un moyen pour nous signifier cet éternel message, que nous verrons partout dans l’iconographie, que non seulement le diable mais aussi l’animal font partie de nous-mêmes, que ce ne sont pas des êtres tout à fait extérieurs à nous. » Joseph Caccamo détaille longuement les représentations et les fonctions des vices, des animaux fabuleux, des animaux domestiques et des animaux sauvages, puisant dans les traditions, chrétiennes et non chrétiennes, les sens possibles. Le griffon par exemple a pu évoquer aussi bien le diable que le Christ. Le bestiaire roman se déploie sous nos yeux en ses ramifications innombrables, miroir des voyages de l’homme en lui-même comme de ses projections.

Cible des diatribes hargneuses de Bernard, l'abbé Suger, son exact contemporain, fit graver sur les portes de bronze de Saint-Denis: "N'admire ni l'or ni la dépense, mais le travail de l'oeuvre (...) L'esprit engourdi s'élève vers le vrai à travers les choses matérielles". Le philosophe peut passer mille heures à peaufiner un ouvrage, ou pire, à simplement tenter de comprendre un texte... il fera toujours figure de paresseux face aux maîtres verriers, sculpteurs ou peintres qui affrontent la réalité matérielle pour lui donner, malgré son altérité, des formes dans lesquelles notre esprit se reconnaîtra. L'abbé Suger n'est pas un naïf qui veut faire peur au peuple avec des diables et éblouir les moines avec ses vitraux. Il sait que le travail est une valeur. "L'oisiveté est ennemie de l'âme. C'est pourquoi, à certaines heures, les frères doivent s'occuper au travail des mains, et à certaines autres à la lecture des choses divines" (Règle de saint Benoît, chapitre 48). Or les grandes images romanes, images de pierre des sculptures, images de couleur des fresques, peintures et enluminures, images de lumière des vitraux, sont les résultats de durs travaux accomplis dans l'éclairage de "la lecture des choses divines"... Nous devons en être certains, même si, regardant hippogriffes et sirènes avec quelque perplexité nous avons oublié qu'ils étaient, pour l'homme roman, les habitants d'un même monde.

A l'époque romane, ce souci de bâtir et d'embellir l'espace sacré n'est que rarement le fait d'une orgueilleuse ambition. L'esprit bénédictin façonne la chrétienté, et l'art se développe dans un esprit d'humilité et de charité. A côté des plus grandioses réalisations – dont Cluny nous donnerait une idée si plusieurs générations d'imbéciles plus ou moins haineux n'en avaient pas fait leur victime entre 1750 et 1823 – fleurissent prieurés et églises paroissiales. Nous sommes bouleversés par Saint-Gilles du Gard, par San Isidro de Leon, par les portails des stavkirker de Norvège, mais que cela ne nous fasse pas perdre de vue que des talents rustiques, modestes, parfois malhabiles, pouvaient s'exprimer sans s'exposer au mépris et à la risée d'esthètes s'autoproclamant maîtres absolus du goût.

« Si l’église romane donne des « réponses » aux angoisses de l’homme du Moyen Âge, elle le questionne en même temps pour qu’il aille au-delà de ces « réponses ». C’est ainsi qu’elle s’adresse à l’illettré et au simple d’esprit mais aussi au savant théologien et au philosophe qui cherche la vérité. » Ce livre, si nous nous l’approprions au-delà de sa dimension artistique, devient un manuel de voyage initiatique simultanément dans l’église romane et en nous-mêmes.

 

la symbolique de la lettre g

Édouard de ribaucourt

Edition  ARQA

 2005

"L’étoile flamboyante" était jadis l’image du fils du soleil, auteur des saisons et symbole du mouvement, de cet Horus, fils d’Isis, de cette matière première, source intarissable de vie, cette étincelle du feu incréé, semence universelle de tous les êtres. Au milieu de l’étoile paraît la lettre G. »


S’il est un symbole d’excellence, incontournable de l’initiation maçonnique et bien au-delà, de la Tradition polaire tout entière, c’est bien de la lettre G qu’il s’agit…


Édouard de Ribaucourt – Une des personnalités les plus en vue de son époque dans le milieu Traditionnel, haut grade du GODF puis fondateur de la GLIR ancêtre de la GNLF, Édouard de Ribaucourt à travers une analyse des différentes langues, grecque, hébraïque, phénicienne, ainsi que de la symbolique des nombres 3, 5, 7 nous invite à le suivre dans son étude de 1907.


La lettre G, que les historiens de l’Art Royal voient apparaître au centre de l’étoile flamboyante à partir de 1737 va, dès cette époque de Lumières, en tant qu’élément archétypal du temple à rebâtir devenir par excellence, l’icône de la pensée symbolique, langage muet s’il en fut pour mieux marquer les consciences concernées par cette conception spiritualiste de la Tradition Primordiale.

 

Celle-ci, lorsque maçonnique, a ses arcanes, ses grades, ses degrés. Sa vérité est d’initier en essence le profane, le cherchant. Subtilement. Comme une inhibition volontaire et sacrée dont le seul but est la vénération des mystères dans l’athanor véritable de la Loge.

 

Et l’Initiation authentique n’est-elle pas, assurément, comme le suggère Mircea Eliade « le phénomène spirituel le plus significatif de l’histoire de l’humanité » ?

 

la symbolique de la mort ou hermÉneutique de la rÉsurrection

J. trescases

Edition TREDANIEL

 1993

De Babylone à Eleusis, de l’Égypte à la Chrétienté, la Symbolique de la Mort et de la Résurrection a engendré et fécondé les plus prestigieuses civilisations. Le message transmis par les diverses expressions de cette symbolique est remarquablement concordant et peut-être explicité par l’analyse systématique d’un rituel préservé et vivant. La symbolique de la mort et de la résurrection, choquante pour l’intellect, mais réconfortante dans son intime compréhension, ne promet aucunement le prolongement indéfini de la vie de l’individu, ce qui serait d’ailleurs de peu d’intérêt ; mais elle invite l’adepte, ou le fidèle à s’éveiller immédiatement, – ici et maintenant, – à la vie véritable, saisie dans sa globalité, son unité et son identité.


Après « l’Étoile Flamboyante, ou la recherche d’une parole perdue », Jacques Trescases poursuit, dans une interprétation fidèle à la Tradition, mais dans un langage actualisé à la lumière de la psychologie de la motivation, l’élucidation méthodique des rites et des mystères, tels qu’ils nous ont été transmis depuis la Haute Antiquité, et tels qu’ils sont encore pratiqués de nos jours dans la franc-maçonnerie.

La compréhension de la symbolique de la mort et de la résurrection permet à l’initié de se réaliser dans la voie qu’il s’est choisie et au banalisé de devenir l’homme véritable, ou homme de vérité, – réintégré dans la chaîne de vie, porteur de lumière et facteur de paix, de joie et d’amour.

 

Selon Jean Chiarri : Approcher sereinement de notre fin, ne peut se faire qu'après avoir dépassé tous les éléments mortifères que produit notre univers mental, ce dépassement, lui-même, est en général acquis par un travail profond et permanent sur soi-même et en relation constante avec le Religieux, dans le sens de relié au monde invisible de l'Etre.

Ce que nous allons dire ne peut être reçu et accepté que par des hommes ou des femmes ayants engagés une véritable quête spirituelle, c.à.d. Un vécu intérieur et non une activité d'ordre mental intellectuel. Ce travail consiste à résorber notre nature duelle homme/Etre, en rétablissant par la vie et dans la vie le Royaume de cet Être, cette nature, qui est l'image du Principe en nous, cela de toute éternité, et dans toutes les composantes humaines sans aucunes exceptions.

 

De plus aborder la mort, n'est véritablement efficace qu'à partir du moment où nous avons quitté toutes les activités humaines classiques, ceci s'applique évidemment à notre seul monde moderne, qui exclue de ses structures toutes idées de mort, il n'est que de constater la disparition complète et totale de toute la symbolique mortuaire qui accompagnait les défunts il y a seulement une cinquantaine d'années.

Une vieillesse bien comprise doit être prise dans son sens religieux  de séparation et de détachement, le mot détachement est ici fondateur, il implique le détachement du corps, non pas dans une négation de ce corps, mais dans le fait qu'il n'est considéré que comme un véhicule dans lequel est enchâssé le vivant éternel.

 

L'âme en tant que principe animateur individuel, doit s'éteindre et laisser la place au principe de vie universel qui anime la Vie, dans cette réalisation, la conscience de l'Ame fait accepter la fin corporelle, quel que soit la déchéance du corps. Cette Ame/conscience perdure jusqu'au dernier instant, non seulement du souffle, mais de tout le processus neuronal, seule la dissolution est le signe du départ de cette Ame/conscience.

Le principe Ame/Conscience est le formateur créateur du corps et de l'âme, la formation est constituée par la mise en place de molécules, puis de cellules, qui toutes sont programmées pour une fonction ordonnatrice particulière des éléments constitutifs de notre corps.

 

Comment pouvons-nous envisager une harmonie universelle, cela ne peut être conçu mentalement que comme une totalité qui est en correspondance permanente avec l'ensemble des éléments qui la constitue, il y a donc simultanéité, synchronicité, superposition. le tout se faisant dans un enchevêtrement inaccessible à la dimension mentale. Cette vision présuppose, une intelligence organisatrice, ce que nos anciens nommaient : « l'Intellect Agent », qui n'est qu'une hypostase d'une puissance absolue. Pour l'homme en quête de la Lumière, la vieillesse est une période de réalisation, qui s'appuie sur l'expérience de toute une vie ; à la question sommes-nous vieux, la réponse dépend du résultat de cette quête du vivant dans le vivant. L'homme de la dimension intérieure connaît la réponse, la vieillesse n'est qu'un état particulier de la réalisation spirituelle, et les voies spirituelles sont par définition reliées à un hors temps/espace/matière.

 

Les divers états de la vie concourent tous à un accomplissement que nous nommons la Libération. Les traditions initiatiques est en particulier la F.M commence par une Illumination, ou naissance dans ce qui est définie  comme le Royaume de l'Etre ou intériorité, et ces initiations finissent de la même manière, par la restauration du corps de Lumière, les initiations considèrent que notre incarnation, n'est qu'une transition entre deux moments de Lumière, qui commencent par Eros et se terminent par Thanatos, la création est par définition une expérience lumineuse. L'incarnation est un processus totalement conditionné pour répondre à la vie, dans ce conditionnement, il est important de comprendre l'étape de la vieillesse, nous savons que nous sommes constitué d'un corps physique  et d'un corps mental, ces deux corps sont totalement intriqués, le corporel envoie une multitude d'informations au second, qui les transmet à notre conscience, cette conscience, qui siège au centre du mental, mais n'est pas du mental.

 

La fragilisation corporelle est donc transmise au corps mental, qui lui-même nous conditionne à faire ou ne pas faire, la conscience va appréhender en fonction de son évolution,  le type d'action à accomplir. La mission de ces corps est une protection de l'organisme vivant, mais il existe une partie négative, qui est liée au fait qu'ils subissent aussi le phénomène du vieillissement, devant cet état, ils déclenchent les processus négatifs du rejet de la vieillesse et engagent une pensée destructrice et déstabilisatrice de l'ensemble, seule la conscience éclairée par la relation constante avec une transcendance, permet de sortir de cette ultime illusion. Pour l'initié c'est l'Être qui compte, cet Être de Lumière, qui réside dans chaque particule de l'univers, accéder à cette dimension, c'est être dans l'éternelle jeunesse, non pas celle du scientisme technologique, des pilules de jouvence, de la chirurgie esthétique ou des cellules souches du bon docteur Faust. La vieillesse doit donc être le moment le plus exaltant de notre vie, celui du véritable détachement, nous reprendrons l'idée de la transformation de la chenille, la vieillesse est le moment où nous construisons le cocon de notre nouvelle naissance, ou passant au-delà des limites nous recevrons nos ailes d'Ange.

 

C'est dans cette dernière étape que nous devons réaliser la séparation (C.K.H), cette séparation ne peut jamais être de la seule volonté de l'homme, mais le résultat de son alchimie intérieure, qui est-elle même le produit de l'intelligence Divine. Les modifications de cet ordre sont toujours d'une extrême rapidité, pour ne pas dire d'instantanéité, le mot qui résume le mieux ces changements est celui d'effacement, la chose devient un simple souvenir appartenant à un autre monde. (Tchouan Tseu).Dans cet état, les ruptures se succèdes, et ce sont elles qui vont constituer la trame du cocon intérieur, nous entrons dans l'avènement de l'Être à l'intérieur de l'univers manifesté (rétablissement du Royaume) ou encore la vision finale de Dante dans sa Divine Comédie. Dans cette expérience finale, c'est l'intérieur qui va absorber l'extérieur, les valeurs internes étant universelles, elles effaceront l'ensemble du fonctionnement relatif du corps mental, c'est ici le moment du véritable lâcher prise, le passage à la Sanctification.

 

L'ensemble des turpitudes du plan corporel et de ses souffrances, ainsi que les souffrances psychologiques du corps mental sont relativisées, ces dernières sont le véritable enfer de la fin d'une vie ; nous n'avons cessé de lire cette horreur dans les yeux des mourants que nous avons accompagnés, ce que nous avons lu dans ces regards ne peut être défini, mais l'enfer de Dante en est une aimable représentation. Le moment de notre passage à l'Orient éternel, se prépare ici et maintenant, pour l'initié la Psychostasie n'est pas une expérience de l'au-delà, mais un jugement immédiat à l'instant de la séparation. La Psychostasie est la porte de passage par le tunnel de Lumière, cette vision est commune à toutes les traditions et émane de la Tradition, vision de Jérôme Bosch, de Salvador Dali, textes des Bardos ou des livres Egyptiens, portails de nos églises, ou expériences des comas dépassés...

 

Revenons au Bardo Thödol, improprement appelé livre des morts, et qui est dans sa signification traditionnelle signifie : «  libération par reconnaissance de la grande Lumière Primordiale » et mettons ce texte en rapport avec notre rituel de Maître secret, qui commence par l'affirmation de l'ouverture des travaux : «   que la Grande Lumière commence à paraître », nous pouvons alors avoir une lecture très différente de la hiérarchie des hauts grades, lecture qui n'est plus de nature strictement individuelle, mais une représentation des divers états de la réalisation spirituelle en tant que résorption complète du Karma, ce qui confirme pleinement la réalité de l'élévation à la Maîtrise.

Nous avons toujours affirmé que notre Ordre constituait une voie avatarique, ce que nous venons de dire  et qui est l'aboutissement de la réalisation ascendante, peut se lire en sens descendant et confirmer notre vision. Les signes intérieurs évidents de cette transformation ultime, peuvent se résumer en deux étapes, elles sont des ressentis, des vibrations intérieures, qui nous propulsent sur une onde  magnifique qui porte le nom de Bonté, mot totalement oublié de notre époque, cela est indéfinissable, nous ajouterons à ce terme et en complément celui de compassion.

 

La seconde étape est inscrite  et imprègne la précédente, elle est symbolisée par l'ouverture du cœur, le jaillissement d'une puissante énergie qui se nomme Amour, cette énergie est la seule capable de procéder à l'effacement du corps mental, et de le remplacer par une vision, un regard, qui est une non séparation de la création, c'est la véritable mise en œuvre du principe d'identification, de retour à la Parole créatrice ou connaissance, si bien affirmée par la tradition de notre Rite. Là, est le paradoxe total, la séparation réalisée dans cet état, est en réalité l’absorption complète des puissances vitales animatrices, ce que la Tradition nomme l'Homme Primordial. Nous devons dire et redire que cette expérience du vivant, libère l'homme et lui donne la maîtrise sur cette vie et sur sa destinée, mais qu'il reste toujours les attaches à cette manifestation, surtout dans sa représentation de beauté, il y aura toujours dans le regard de celui qui part pour l'ultime voyage, les sentiments de la séparation, le regret de quitter cette humanité, à la joie de la Libération, se joignent les larmes du départ. Dans tous les cas, nous devons être dans une tension permanente vers l'absolu, dans une disposition consciente qui affirme que sa volonté soit faîte, et suivant M.E. Non pas de ma volonté, mais de sa volonté.

Y  est développé : Osiris, les mystères d’Éleusis, les trois morts initiatiques, Hiram, la parole perdue, les voyages des 9 maîtres, l’acacia, le mot sacré et entre l’équerre et le compas.

 

la symbolique du feu

J.B. bayard

Edition TREDANIEL

 1992

Le Feu demeure l’un des plus grands symboles en raison de sa signification et de son rôle. D’origine divine, provenant du ciel, il anime, vivifie et spiritualise ; il est un grand thème initiatique, la lumière étant émanation du Feu.
L’importance du feu se révèle dans la gnose chrétienne, dans l’ésotérique soufi, dans la Kabbale. La symbolique du feu s’étend encore à la chaleur magique, aux qualités des différentes eaux de feu, à la nature même de l’homme qui est feu, par la combustion de son corps, par la chaleur de son sang et de son haleine ; par son énergie génératrice ; mais son Esprit participe aussi essentiellement à la valeur du Feu.

 

Le feu est divinisé dans de nombreuses cultures et a été l'objet de l'adoration d'un grand nombre de peuples et de tribus. Chez les anciens, les Perses regardaient le culte du feu comme la partie fondamentale de leur religion et les cérémonies de ce culte sont retracées avec détail dans le Zend Avesta. (l'ensemble des textes sacrés de la religion Mazdéenne) Les Perses saluaient tous les matins le soleil levant, symbole du feu le plus pur. Ils regardaient le feu comme le protecteur des États et conservaient dans des sanctuaires particuliers le feu sacré qui ne devait jamais s'éteindre.

 

Dans la mythologie grecque, il a été volé aux dieux et apporté aux Hommes par Prométhée. Les Juifs allument une Hanoukka (chandelier à neuf branches) lors de la fête de Hanoukka pour commémorer le miracle de la fiole d'huile se remplissant par miracle chaque jour. On trouve une multitude de lien entre le feu et des choses abstraites ou absentes tel que l’être suprême, le soleil, la magie des saisons, la fertilité de la chaleur du printemps ou des cendres générées par combustion des végétaux. D’autres multitudes de symboles s’entrelacent avec celui du feu pour former des mythes, d’autres types de symboles abstraits à leur tour contenant le credo, la formule dans laquelle la religion résume sa foi, ou le mythe, autre formule dans laquelle les civilisations mettent en scène une fable symbolique pour décrire la nature, l’univers ou aussi le plus souvent pour décrire la condition humaine ou celle de ses divinités.

 

Pour la maçonnerie, le feu représente donc la purification, le feu détruit le superflu, les métaux inutiles, c’est la mort de cet homme prisonnier de la nuit profane puis, instantanément c’est la résurrection, tel le phénix, d’un homme nouveau, comme rajeuni, car doté d’un nouveau sens ou d’un sens plus affiné avec lequel il peut regarder la Lumière en face. C’est l’initiation. Cette purification par le feu se déroule près de la colonne du midi, colonne du soleil au zénith. Lors de notre initiation, la terre, l’air, l’eau puis le feu, agissent comme agent purificateur. Par le feu nous brûlons notre enveloppe profane, matérielle, notre lien aux métaux pour devenir pur et ainsi pouvoir accéder aux lumières de la F.M. Le paradis est souvent entouré de flamme interdisant l’accès aux hommes corporels.

Le feu spirituel est représenté par la lumière. C’est la lumière qui éclaire, permet à l’œil de voir mais plus symboliquement, de comprendre, par opposition à l’absence de lumière, comme quand nous étions les yeux bandés, dans l’obscurité qui représente l’incompréhension. Les adeptes de la F\M\ sont les Enfants de la Lumière. Analogiquement, les prophètes sont des lumières qui illuminent le monde de leur amour, de leur puissance, de leur savoir…Dans le temple, les officiers sont possesseurs, chacun d’entre eux de la lumière, mais la Lumière Flamboyante, le G, est au-dessus du Vénérable. La lumière, émanation du Feu spirituel, est le but de l’initiation. Rechercher la lumière c’est aller vers la Vérité Primordiale


Jean-Pierre Bayard réunit ici toute une documentation sur la genèse du mythe et ses variantes dans les traditions religieuses ou dans les diverses formes de la Sagesse. Ce livre, écrit dans un langage direct et d’un accès facile, ne se borne pas uniquement à être descriptif ou à être un catalogue d’érudit. Tout document devient une source d’interprétation et c’est avec subtilité que Jean-Pierre Bayard explique le mythe du Phénix, le thème du rajeunissement et de la résurrection, car pour être initié ou pour renaître il convient de passer par le Feu. Une annexe qui donne des extraits du Dictionnaire Mytho-Hermétique de Dom Pernety, une bibliographie, un index, des tables achèvent de faire de cet ouvrage un auxiliaire précieux pour l’étude de la symbolique. Il s’adresse non seulement aux spécialistes mais à tous ceux qui s’intéressent à la recherche de la spiritualité.

Y est décrit :

Les forgerons, l’immortalité, la purification, la lumière, le feu initiatique, de St Jean, le sang, la couleur rouge, le soleil, l’eau, la chaleur magique, les bûchers, les incinérations et les rites funéraires.

 

la symbolique du temple

J.P. bayard

Edition EDIMAF

 1991

C’est un rare mélange d’érudition et de spiritualité que l’on trouve dans les ouvrages de Jean-Pierre Bayard. Docteur ès lettres en maçonnologie, il est en même temps l’un des grands spécialistes de la Franc-maçonnerie contemporaine. C’est à la notion de « Temple » dans la pensée occidentale qu’est consacré le présent ouvrage.

 

L’image archétypale et symbolique, les édifices mythiques, Tour de Babel ou Temple de Salomon, les monuments légendaires : Stonehenge, Borobudur ou Compostelle, véhiculent jusqu’à nous un imaginaire fortement marqué d’affectivité en même temps que le souvenir de technicités perdues. Voyage dans le temps et dans l’espace, à la recherche des vestiges d’une pensée mythique à l’origine de notre civilisation, voici un livre qui ne laissera aucun de nous indifférent, et dont l’intérêt soutenu vient sans doute des nombreuses perspectives qu’il ouvre à la réflexion.

 

Dès l'entrée en maçonnerie, et les grades suivant semblent le démontrer, le symbolisme du Temple de Salomon est mis en exergue. Aux premiers et seconds grades, c'est par la présence des 2 colonnes, lieux où s'assemblent les ouvriers pour recevoir leur salaire, que le Temple se manifeste.

 

On le retrouve aussi, par l'intermédiaire de l'escalier à sept marches, qui présente une forme en demi-cercle et qui se termine devant une porte fermée du Temple, et située à l'Occident... Ces marches sont montées et redescendues par l'apprenti et le compagnon, par 3 ou 5, âge du maçon, lors des rituels de passage de grade. En effet, la porte reste fermée, mais sur quoi donne-t-elle ?

On le sait, la partie supérieure, carrée et orientale du tapis de loge, correspond au Temple intérieur. On y trouve l'étoile à 5 branches marquée en son sein de la lettre G, le soleil et la lune, le tout surmonté et entouré du cordon à houppes dentelées, redescendant jusqu'au bas. Concrètement il n'y a donc que deux parties dans ce tableau, le porche, et le Temple intérieur. Sur le tapis du troisième grade, le carré supérieur représente cette fois la Chambre du Milieu, à laquelle on accède par l'escalier. D'un point de vue purement géométrique les tapis des 1er et deuxième grades, parfaitement superposables avec celui de Maître. On peut donc en déduire que le Temple intérieur comme la Chambre du Milieu, sont deux images représentant un lieu commun. Il en est de même avec l'étoile flamboyante au G central, et la lame triangulaire et ses lettres J et A. la porte est alors ouverte au grade de Maître permettant ainsi l'accès au Temple.

Toutefois il nous faut remarquer l'aspect purement symbolique de tout ceci. En effet, la description historique traditionnelle qui scinde le Temple de Salomon en trois parties, le porche, le Temple, et le Saint des Saints, diffère de cette division binaire (2 tapis, 2 parties), et où donc, Saint des saints et Temple intérieur sont confondus... En fait, apprentis et compagnons, n'ont pas encore la lumière de l'Esprit, leurs efforts seront donc vains, les éléments de l’initiation, sont communiqués au troisième grade et expliqué au quatrième...

Antoine Faivre a publié une illustration de la découverte liée au passage de la porte, après la 7ème marche, c'est à dire de la mort physique suivie de la résurrection, ou encore de la mort de la matière suivie de la renaissance de l'Esprit. Voyons cette illustration... Le Nombre 3, exprime 3 principes fondamentaux à l'origine du corps humain, ces 3principes se manifestent par 3 substances et leurs correspondances : soufre/feu/sang  -  sel/eau/parties molles  -  mercure/terre/parties solides

On peut dire que ces 3 principes forment la Loge de l'homme. Mais il manque alors les muscles et les nerfs à ce corps, on peut ainsi écrire que 5 la composent. Enfin il manque alors la vie, le mouvement, à cette créature, illustrant ainsi par le sénaire, les 6 jours de la création. L'esprit de la Divinité étant liée au 7ème jour, jour du sabbat, permettant ainsi de dire que 7 la rendent juste et parfaite...

La Franc-maçonnerie, distingue 4 Temples. Le premier Temple, qui est l'homme lui-même, initialement corps incorruptible il est devenu matériel, c'est la vrai loge du maçon, son Temple particulier. Souvenons-nous de la réception : " Les trois coups sur le cœur vous désignent l'union presque inconcevable qui est en vous de l'esprit, de l'âme et du corps, qui est le grand mystère de l'homme et du maçon, figuré par le Temple de Salomon". Et souvenons-nous aussi de la parole du Christ : "Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai", où bien évidement il est question de son corps... Par les montées de marches d'escalier, le maçon fait la propre ascension initiatique des trois étages de son Temple. En effet, l'homme est aujourd'hui tripartite, on y retrouve l'esprit émané au sein de la Divinité, mais aussi l'âme, émanée elle, d'agents secondaires, et enfin le corps matériel, formé lui, des trois principes élémentaires. Le corps et l'âme passive seuls, sont les attributs de l'animal, l'ensemble construit est à l'image du Saint des Saints, c'est-à-dire fait pour recevoir l'esprit, l'intelligence, permettant à la tête d'être le sanctuaire de ce Temple particulier.

Le second Temple est celui du Roi Salomon, le plus célèbre et le plus historique. Brièvement, c'est d'abord Dieu qui donne à Moïse les plans du Tabernacle afin d'être sa demeure au sein des 12 tribus d'Israël errantes. Ensuite, il communiquera à David, sur le même modèle du Tabernacle, les plans du nouveau Temple, du peuple d'Israël sédentarisé. Un Dieu, un Temple. Mais on parle alors dans l'instruction faite au Grands Profès, de Temple unique et général, par opposition au Temple personnel et particulier de l'homme... Notons que le Temple de Salomon comporte trois parties, le Porche, le Temple et le Sanctuaire, comme l'homme, lui-même de division ternaire : corps, âme, esprit...

La troisième symbolique liée au Temple, est l'Univers créé, encore appelé Temple universel, il a commencé avec le temps, et la Loge en est la représentation. Notons, que l'erreur classique est de confondre la loge et le Temple de Salomon. En fait le Temple universel possède pour seule décoration les 3 colonnes de l'univers (force, sagesse et beauté), et au centre de la loge, donc du Temple universel, est placé comme un point dans l'immensité, le Temple de Salomon, à côté duquel on trouve une poussière encore plus infime, le temple personnel de l'homme. A l'instar des deux premiers Temples, le Temple universel est lui-même divisé en trois parties, trois immensités terrestre, céleste et surcéleste.

Ces trois Temples tripartites, emboîtés les uns dans les autres, viennent renforcer la théorie selon laquelle le microcosme est à l'image du macrocosme, ainsi que la présence d'un cosme intermédiaire. Dans tous les cas, l'Esprit, l'essence Divine sont présent, et l'on peut faire correspondre le Sanctuaire du Temple de Jérusalem avec l'immensité surcéleste et la tête de l'homme. De même le porche correspond au ventre, et le Temple intérieur à la poitrine, ainsi il n'y pas de séparation de ces trois parties sans mort corporelle.

Enfin, le quatrième Temple est celui que les maçons doivent reconstruire, en s'inspirant des trois premiers. Reconstruction mystique bien sûr, comme le rappelle l'invocation de la prière du premier grade : "... afin que le Temple que nous avons entrepris d'élever pour ta gloire...", en travaillant la Pierre brute, afin de l'insérer parfaitement dans la construction du Temple. Ce Temple est élevé à la vertu, nous le savons, mais au sens latin du mot encore en vigueur au XVIIIème siècle, c'est-à-dire virilité, force, courage, indispensables au cherchant et signe que ce quatrième Temple est de nature humaine...

 

la symbolique maçonnique des outils

Robert  AMBELAIN

Edition Maçonnique de France 

 2002

Cet ouvrage est un  classique de la littérature maçonnique. La finalité de l’enseignement initiatique est l’harmonie ; l’initié se connait et connait, de ce fait, le moyen de s’intégrer dans le cosmos de manière à ce que toutes ses facultés s’épanouissent. La réflexion sur les outils du maçon opératif est nécessaire à celui qui veut avancer dans cette voie : chacun des outils est un stimulant pour certaines facultés bien précises, à condition d’être bien employé et bien étudié.

 

Reste qu’avant d’entamer son travail, il est nécessaire à l’Apprenti de se vêtir sous les formes accoutumées. C’est ainsi, que le Vénérable de Loge lui remet son tablier et ses gants blancs. Ces éléments symboliques feront dorénavant partie intégrante de sa tenue de maçon lorsqu’il devra réaliser ses travaux en Loge. Le Tablier est en quelques sortes un outil « passif » pour le maçon. Il est une marque de l’héritage des maçonneries dites « opérative » et comme il est coutume de le dire, « point de tablier sans travail ». Le travail agira donc comme un « moteur » pour nous permettre de progresser sur notre cheminement initiatique. A l’époque, le Tablier protégeait également de la saleté et des éclats les ouvriers qui travaillaient la taille de la pierre. Pour rappeler au jeune maçon qu’il est encore maladroit dans son geste, il lui sera demandé de toujours porter ce tablier avec la bavette relevée, formant ainsi cinq côtés, symbole de l’Esprit [le triangle de la bavette] qui doit dominer la Matière [le carré du tablier]. Ainsi porté, le Tablier représente également les « cinq sens » du corps humain, le toucher, le goût, l’odorat, la vue et l’ouïe.

 

Le Tablier est aussi le symbole de la Terre et se rapporte à la vertu cardinale de la prudence. Nous avons en effet démarré par visiter l’intérieur de la Terre au sein du cabinet de réflexion avant d’entamer nos travaux vêtus d’un tablier pour nous protéger. De plus, notre démarrage dans ce parcours passera tout d’abord par le respect de la règle du silence demandé à l’Apprenti. Le principe de prudence permet donc une réflexion nécessaire préalablement à l’action et qui vise à conduire à des conséquences toujours mesurées. Une autre caractéristique de cette prudence réside dans le silence qui s’impose durant notre parcours au 1er degré. Ce silence enseigne l’apprentissage de l’écoute. Il permettra de mener un travail afin d’apprendre à mieux se connaître, à faire taire ses passions et développer sa capacité d’interprétation des symboles qui nous entoure.

 

Après son baptême par les quatre Éléments, l’Apprenti se retrouve à nouveau face à ses sens. Bien que ces facultés soit indispensables au bon fonctionnement de notre vie corporelle, elles devront à présent faire l’objet d’un contrôle permanent afin d’en maîtriser leurs aspects néfastes et ainsi éviter de sombrer vers une dégradation de notre vie spirituelle. Pour compléter et renforcer cette idée, les gants, symboliseront par leur blancheur, la pureté qui doit régner dans l’esprit du maçon. Le magnétisme émis de sa main se voit ainsi purifier et devra lui permettre de rayonner dans son environnement au travers d’actions justes et vertueuses. Ce n’est qu’une fois équipé de sa tenue que l’Apprenti se voit remettre ses Outils. D’abord, le « Maillet » et le « Ciseau », avec lesquels il pourra réaliser son tout premier travail de maçon, à savoir frapper de trois coups symboliques la « Pierre brute » pour marquer le commencement de son perfectionnement.

 

Le couple d’outils « Maillet » et « Ciseau » représente une complémentarité forte. En effet, seule, ils seraient bien peu efficaces mais associé l’un et l’autre, ils permettront à l’Apprenti de travailler la taille de sa Pierre en élimant les aspérités qui l’empêche de s’insérer correctement dans une construction d’ensemble. Le « Maillet », impulsant l’action, représente la volonté agissante de l’Apprenti dans la démarche qu’il entame et la force qui lui sera nécessaire pour mener à bien cette réalisation. Le « Ciseaux » quant à lui, définit par sa précision une trajectoire au mouvement amorcé et lui permettra l’élimination de la matière superflue caractéristique de ses propres vices.

Enfin, un troisième Outil, le « Levier », sera nécessaire à l’Apprenti pour déplacer sa Pierre et ainsi pouvoir en contrôler les différentes faces. C’est donc par la volonté incarnée par le « Maillet » et le discernement nécessaire symbolisé par le « Ciseau », que l’Apprenti sera en mesure d’extraire les composantes néfastes de sa propre psychologie et de ses morales déréglées.

 

Comme nous l’avons évoqué, du point de vue Alchimique, l’Apprenti maçon réalise les premières étapes de son « œuvre au noir ». A l’aide d’un acide très puissant que les alchimistes gardaient secret sous le nom de « vitriol », il réalise son propre décrassage intellectuel et moral ayant pour but de débarrasser son esprit de tout ce qui empêche la « Lumière » de parvenir jusqu’à lui. Psychologiquement, c'est la destruction de son égo et de son attachement aux choses matérielles. Le catéchisme de l’Apprenti nous indique d’ailleurs très clairement ce que nous venons faire en loge : « Vaincre nos passions, soumettre nos volontés, et faire de nouveaux progrès dans la maçonnerie » sans oublier bien sûr « de déposer nos métaux à la porte du Temple ».Comme pour cette acide qui va attaquer la matière pour la rendre plus noble, la quête que nous menons sera difficile, parfois même douloureuse, car renoncer à ses passions et se délivrer des chaînes de nos volontés n’est pas chose aisée et demande une veille de chaque instant.

 

Cette « Pierre philosophale », objet de notre quête est nichée au plus profond de nous mais au fil de notre vie, nous l’avons enfoui de plus en plus se retrouvant enrobé de nos défauts les plus vils.

Grâce à ses outils, l’Apprenti cherchera donc à la retrouver notamment en développant en lui ses vertus. Tout ce travail d’Apprenti pourrait donc se résumer dans la célèbre phrase du chevalier de Ramsay sur le travail que réalisent les maçons : « Nous cherchons à bâtir, et tous nos édifices sont ou des cachots pour les vices, ou des temples pour les vertus ».En travaillant sur le symbolisme que lui suggèrent ces Outils et étudiant le Rituel de son grade, l’Apprenti sera en mesure de progresser sur son chemin. Cependant et afin que cela ne reste pas superficiel, il lui sera indispensable de demeurer prudent et de persévérer dans sa tâche car le route est longue et parfois difficile.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’art Royal  -  l’échelle philosophique  -  les origines de la Franc-maçonnerie  -  notions générales sur l’alchimie  -  de l’alchimie à l’androchimie  -  la scolastique exotérique et ésotérique  -

les instruments de l’apprenti : le tablier  -  les gants blancs  -  le maillet  -  le ciseau et le levier   -

Les instruments du compagnon : le niveau  -  l’équerre   -  la perpendiculaire  -

Les instruments du Maître : le compas  -  la règle  -  la truelle  -

La gnose maçonnique  -  le gnomon  -  le Tétragramme des Vénérables  -  comment raisonner maçonniquement  - 

  

la tolÉrance

Claude SAHEL

Edition AUTREMENT

 1996

Traité sur la tolérance où on apprend à ne pas confondre tolérance et indifférence car souvent la tolérance s’habille du voile de l’indifférence et du rejet muet. Également il y est question de l’intolérance qui revêt souvent des aspects curieux.

 

Lieux communs : la tolérance, c’est le sérieux qui « admet chez autrui une manière de penser ou d’agir différente de celle qu’on adopte soi-même », qui respecte « la liberté d’autrui en matière de religion, d’opinions philosophiques et politiques ».

 

Admettre, respecter : postures intellectuelles qui présupposent une dissymétrie fondamentale dans la relation avec autrui ; car qui est en position de tolérer, sinon celui qui a le pouvoir d’écraser, et ne le fait pourtant pas ?

 

A-t-on jamais vu un vaincu « tolérer » son vainqueur, un esclave « tolérer » son maître ? Pour le faible, il est plutôt question d’obéir.

Tolérer certaines opinions ou certains actes par refus de tout interdit, revient bien souvent à un aveu d’indifférentisme : si toutes les opinions se valent, elles se rejoignent dans la nullité objective et aucune norme ne permet en fait d’en juger. N’y a-il pas, dans cette indifférence revêtue du voile de la tolérance, l’effet d’une déchirure du lien social, qui laisse l’individu en retrait de toute relation authentique à autrui, et empêche ainsi tout dialogue constructif.

Loin des leurres du consensus et de la concorde, cet ouvrage, interrogeant la tolérance, pose la question de l’intolérable, de la rencontre avec l’autre différent, et suggère l’idée d’un « humanisme hérétique » pour s’arracher aux dogmes des orthodoxies,  à la pesanteur de l’homogène et à l’inaction destructrice.

 

Au sommaire de cet ouvrage, ont planchés :

 

Humberto Giannini : Accueillir l’étrangeté

Françoise Coblence : Dictature de la raison

Pauline Bèbe : Sous la coupole des cieux

Claude Geffré : Conscience oblige

Alain Deniau : Quelle mouche l’a piqué ?

Michel Polac : 1’30 pour Hitler et pour les juifs

Jean Baubérot : Stratégies de la liberté

Oscar Camy : Tous les hommes naissent égaux…

Fernando Arrabal : Une salve sur 92

Francine Markovits : Entre croire et savoir

Jean Borreil : Le verbe absent

Emile Témime : Marseille malade de la peste

Michel Marcus : Le pouvoir de l’œil

Denis Charbit : Condamnés à vivre ensemble

Louis Sala-Molins : Toute guerre est civile

 

LA TOLÉRANCE DE LIN XI. L’IDÉE DE TOLÉRANCE DANS LA PENSÉE CHINOISE OU LA QUÊTE DU BONHEUR.

LIN XI

Edition QUIMETAO

 2001

Le grand maître à penser : Confucius, répétait à ses disciples : « de toutes les qualités de l’être humain, la tolérance est la plus fondamentale et la plus importante », et d’ajouter : « parmi cent stratégies de conduite, la tolérance est la première ».

 

La tolérance est l’essence du confucianisme, et par conséquent l’essence de la culture chinoise. Sur le long parcours de l’histoire chinoise, cette tolérance a nourri de grands stratèges, de remarquables talents et d’excellents hommes politiques et scientifiques.

 

Lin Xi, écrivain et poète chinois résident à Paris, est un chercheur inlassable de haut niveau sur le confucianisme. Dans ce remarquable ouvrage, il montre quatre éléments composant la tolérance et cinq moyens efficaces permettant une haute perfection de la personnalité incarnée par la tolérance, ainsi que ses limites.

 

La civilisation classique chinoise qui a éclairée le monde est une richesse spirituelle de la nation ; elle permet d’avoir une vue plus large, un esprit plus ouvert, une âme plus sereine et une vie heureuse.

 

Au sommaire de cet ouvrage tolérant :

 

Une arme omnipotente  -  quatre éléments  -  quatre voies  -  cinq moyens  -  limites tolérées  - 

Premier critère de la culture de l’esprit : Remède contre la suffisance, l’étourderie, l’arrogance et l’étroitesse de cœur  - 

Condition préalable à l’harmonie des relations humaines : la tolérance entre le supérieur et l’inférieur  -  entre frères et sœurs  -  entre mari et femme  -  entre Père et fils  -  entre voisins  -

Garantie de qualité dans la vie quotidienne : Devant les passions  -  devant les sympathies et les antipathies  -  devant les conquêtes et les défaites   devant la vie et la mort  -

Elément protecteur pour un bel avenir professionnel : Envers les responsabilités  -  les jalousies  -  les flatteries  -  les calomnies  -  la sagesse  et l’habilité  -  la critique et l’offense  -  envers un poste important et un meilleur traitement  -

Bonne conduite toujours victorieuse : Face à l’adversité  -  face aux circonstances critiques  -  face à la pauvreté  -  face à la richesse  -

 

la vouivre – un symbole universel

  K. APPAVOU & R.R. MOUGEOT

Edition LA TABLE D’ÉMERAUDE

 1988

Qu’est-ce que la Wivre ou la Vouivre ?

 

C’est en remontant à l’origine des temps et à travers le symbolisme toujours vivant que les diverses traditions ont conservé jusqu’à nos jours, que nous pouvons comprendre ce qu’est la Vouivre

La Vouivre ou Wivre, est l’énergie tellurique qui anime tout être vivant issu de la Terre (minéral, végétal, animal ou humain).

 

La conscience du cordon ombilical qui nous relie à Elle sera le premier pas révélateur de ce que nous pourrions appeler « l’évolution humaine », c'est-à-dire, la re-connaissance par toutes les fibres de notre corps de cette énergie première, sans laquelle nous ne pourrions vivre.

 

Chez les peuples dit « primitifs », cette conscience se manifeste à travers les cultes, les croyances, les mythes et les contes, qui nous sont parvenus sous forme d’images et de traditions orales (contes, légendes…). Ces images archétypales ou symboles représentent une Réalité Essentielle et, en tant que tels, ont une correspondance en chacun de nous.
Ces images s’adressent en fait à notre nature profonde et ne font pas partie du monde rationnel, catalogué et connu. Le symbole est justement le pont qui relie l’inconscient au conscient. Il implique un cheminement de notre conscience vers l’illimité qu’il traduit. En effet, il n’est pas quelque chose de figé, il nous permet l’accès à un nombre indéfini de niveaux de compréhension de l’univers dans lequel nous vivons et peut nous mener à la connaissance de soi.

 

La vérité est le fil conducteur de cet ouvrage, il nous mène par monts et par vaux à suivre les traces et les pistes de la Vouivre qui se trouve au fond des puits (tel le serpent de Mélusine) ou dans les grottes (tels les dragons, les Titans et les géants en leurs tanières), mais toujours près des sources, des fleuves ou des lacs, il est impératif que l’eau soit présente. Mais la Vouivre n’est pas tout, il faut des forces cosmiques qui aiguillent l’énergie de la Vouivre dans les douze Filières ; ces forces cosmiques vont également intervenir dans ces représentations par la présence de figures célestes ou de nature divine (Christ, Vierge, anges, Archanges, Saints, Dieux, Héros, Chevaliers…), parfois même sous la forme d’oiseaux sacrés tels que la colombe, le phénix, le pélican ou l’aigle, et qui viennent féconder cette énergie.

 

Il est également des représentations qui nous indiquent le parcours à effectuer en vue de cette incarnation : notamment est abordé le symbolisme de la tête coupée qui se retrouvent très souvent dans les hagiographies, mais aussi dans bon nombre de légendes se rapportant au Dragon-Wivre, soit dans les légendes celtiques, scandinaves ou autres.

 

La dernière partie du livre donne une approche plus matérielle de la Vouivre, on verra quel est son rôle dans la formation de la Terre qui est un organisme vivant, son influence dans toutes les productions émanant d’elle dans les quatre règnes et, enfin sera abordé le rôle de l’Homme dans la création : être le point de jonction des deux forces complémentaires que sont les Energies Telluriques et les Energies Cosmiques, à l’image du menhir ou de la cathédrale.

 

Au sommaire de ce remarquable ouvrage :

 

1e partie : Le symbolisme de la Vouivre : La Mère universelle, serpent premier  -  le chaos Primordial  -  Les serpents Mythiques dans toutes les civilisations et traditions  -  Les Dragons protecteurs  -  L’Or  -  La  fontaine d’immortalité  -  La pierre précieuse ou le troisième œil de la Vouivre  -  Les sacrifices au Dragon  -  La Tête tranchée  -  Gargantua, Morgane et Mélusine  -  Des relations entre Gargantua et Morgane  -  Le serpent guérisseur  -  La Gorgone  -  le caducée  -

 

2e partie : Les émanations de la Vouivre : La terre Mère  -  Le tissage des formes  -  Les courants telluriques  -  Vibrations et rythmes  - L’état naturel de l’Homme  -  Des Dolmens et des Pierres Dressées aux cathédrales  -  Pèlerinage et Labyrinthes  -  Le Pèlerinage sur le chemin de la Vouivre  -  Le Labyrinthe, image du serpent  -  Les émanations de l’humus  -  Le Hasard et les Rencontres  -  les fontaines  -  les cromlechs  -  la Licorne  -  les Aztèques  -  le serpent d’airain, mercuriel et salvateur  -

 

LA VOÛTE ÉTOILÉE et L’ASTROLOGIE INITIATIQUE   -    N°  45  -

François  FIGEAC

Edition  La Maison de Vie

 2011

Dans cette collection, cet ouvrage est un des meilleurs livres sur ce sujet

 

Par son architecture symbolique, le temple maçonnique exprime me monde de la création principielle. Y pénétrer, c’est entrer dans le ciel, à condition toutefois qu’il ait été construit comme il convient pour être effectivement « conforme au ciel en toutes ses parties ». C’est dans ce cadre, symbolique et rituel, que la voûte étoilée se présente aux Franc-maçons et doit être appréhendée. Elle est l’expression de l’Être cosmique, de ce corps vivant immense animé chaque jour par la lumière qui le traverse et dont chaque parcelle est reliée au Tout par des liens subtils.

 

L’initiation propose aux maçons de la pierre franche de participer au voyage de la Lumière, dont les étapes sont perceptibles au travers du cheminement et des interactions des astres, des planètes et des constellations. En tant que science de ce cheminement et de ces interactions, l’astrologie initiatique éclaire le chemin des initiés et balise le destin de chaque loge. Mais un tel destin n’a rien d’automatique. Il se concrétise à la condition que la loge ait développé son génie propre et construit la barque qui lui permettra de s’unir à la Lumière et de voyager à sa suite.

Ce voyage n’est pas accessible à un individu isolé mais demande que soit formé un corps communautaire animé d’un authentique amour fraternel, dans lequel les frères de la loge, dépassant leurs limites individuelles, s’intègrent par la magie du Rite. Lorsque les parties éparses sont rassemblées, un zodiaque est reconstitué et le feu de l’homme rayonne dans le Temple.

 

La première étape de la transformation nécessaire pour faire partie de l’équipage de la barque est la cérémonie d’initiation. Au cours de celle-ci, le néophyte reçoit le souffle de vie de l’Orient ; il devient un fils de la Lumière et voit le mystère. Puis vient la période d’apprentissage de la langue des symboles qui lui fait découvrir les différents modes d’expression du Verbe. Ainsi l’initié reçoit-il, dès le début du chemin, toutes les clés nécessaires pour s’intégrer au zodiaque de la Loge et découvrir, avec ses frères, les différentes facettes du mystère de la création vitale.

 

L’astrologie est l’une des expressions de la langue des symboles. Elle est la science par laquelle est connu le mystère du ciel des naissances et des puissances. On peut la qualifier de science sacrée car son objet ultime est l’étude des modes d’incarnation de l’énergie créatrice. Elle est la science du temps juste, de la « bonne heure ». La connaître donne donc la maîtrise du temps, et lorsque cette connaissance est intégrée dans un corpus rituel, elle donne à celui-ci une dimension cosmique qui est sa véritable dimension. Ainsi le Temple est mis en relation avec l’éternité de l’instant et l’éternité des cycles, et les rites qui s’y déroulent sont réalisés au moment juste. La voûte étoilée est un repère, un guide, l’endroit vers lequel le regard doit se tourner pour percevoir le sens de la quête initiatique. L’astrologie initiatique est l’art de connaître les étapes du voyage de la Lumière, voyage au cours duquel elle naît, se transforme, est transmutée et régénérée.

 

Tout en étant " à couvert ", une loge initiatique travaille en contemplant la voûte étoilée. Que signifie cette apparente contradiction, pourquoi les initiés doivent-ils apprendre à déchiffrer le ciel du temple, quels enseignements dispense-t-il ? L'astrologie initiatique qu'aborde cet ouvrage est une science symbolique d'une ampleur insoupçonnée ; en s'intégrant au zodiaque de la Loge, l'initié rétablit des liens vitaux avec l'univers. Réaliser l'acte juste au moment juste, être " à la bonne heure ", participer au voyage de la lumière, scruter l'éternité au coeur du temps... Voici quelques-uns des enjeux d'une juste perception de l'astrologie initiatique.

 

Les ciels des temples maçonniques sont bleus, cloutés d'étoi­les. Un bleu tendre et clair, le bleu des loges bleues et des cordons de Maître, un bleu de plein jour, bien différent du bleu-nuit des ciels étoilés qui voûtent quelques-uns des plus beaux tombeaux égyp­tiens. Bien différent, car il s'agit d'un symbolisme sans rapport. Point de nuit au-dessus de nos têtes, mais les étoiles rendues visibles de midi à minuit par la Lumière de la Loge. Même ceux qui ne savent presque rien de la Franc-Maçonnerie rattachent à notre tradition le symbolisme du Temple inachevé, à ciel ouvert. Ils vous diront, avec ou sans ironie, que les Francs- Maçons prétendent élever une construction déclarée par eux-mêmes interminable, ce qui permet de ne point juger trop sévèrement l'apport de chacun. Le langage courant a d'ailleurs adopté, en la galvaudant, notre expression « apporter sa pierre à l'édifice Malheureusement, il s'agit bien souvent de saluer par cette for­mule toute faite la touchante bonne volonté de celui qui n'a pas abouti faute de temps, de moyens ou d'envergure.

 

A cette réserve près, l'idée qu'on se fait en dehors de nos temples de notre symbolisme de la voûte étoilée, sidérale voussure du Temple inachevé, correspond peu ou prou à la pratique maçon­nique. Oui, c'est à peu près ça, pourrions-nous dire, du moins dans une rudimentaire approche de ce symbole apparemment très simple mais qui, de la même façon que tous les autres, s'enrichit et se ramifie à mesure que nous avançons dans la connaissance de nos trois degrés symboliques

 

D'où vient que ce symbole du Temple inachevé soit passé, presque seul, de nos loges au domaine public sans être trop réduit, raillé, déformé ? Peut-être parce qu'il est mieux vécu que d'autres par les Maçons eux-mêmes. Les moins portés d'entre nous à briser l'os pour sucer la moelle, comprennent et veulent que nos temples restent symboliquement sans toit. S'il est un trait commun à la quasi-totalité des Francs-Maçons de la Grande Loge de France n'est-ce pas leur commune volonté de rejeter les dog­matismes ressentis par eux comme chapes, toitures et couvercles ?

 

Ayant posé le principe fondamental qu'aucune limite ne peut être mise à leur recherche de la Vérité, les Francs-Maçons ne veulent donner de la tête dans aucun plafond. Si l'ambition de la loge était philosophique, scientifique, sociale, ce serait avoir là beaucoup d'orgueil et de présomption. Mais l'ambition de la loge est initiatique. Il s'agit, au bout du chemin, de ne point se retrouver tel qu'on était au départ, sans que la nature des transfor­mations intérieures de chacun ait été prescrite, voulue ou obtenue par quiconque. Aucun conditionnement : la diversité des Maçons, de leurs comportements, de leurs idées, en est la preuve. Donc, point de toit, car point de dogme. Point de couverture au-dessus des têtes, mais seulement la voûte céleste avec ses étoiles visibles en plein jour.

 

Ainsi la loge travaille à ciel ouvert et nous trouvons là un second trait commun à la très grande majorité des Francs-Maçons : ils se veulent solidaires du Cosmos. Avouons-le, la manière dont chacun exprime cette volonté au fil des jours en loge n'est pas toujours heureuse. L'infiniment grand de Pascal tourne les têtes peu solides et la Voie lactée emporte dans son espace-temps bien des pensées courtes. Une astrologie de pacotille, si répandue de nos jours, tient lieu parfois de vaisseau spatial aux cosmonautes du Zodiaque. Broutilles en vérité, qui expriment naïvement le besoin plus répandu encore d'opposer aux désordres du Moi, aux fureurs de l'inconscient, aux luttes et révolutions sociales, au monde obscur des mouvances et du Chaos, un Ordre universel, ce fameux Cosmos que la tradition pythagoricienne veut régir par les Nombres et dans lequel masses, multitude, profusion échappent à l'anarchie quantitative, au vertigineux gaspillage, par la valeur qualitative donnée à chaque parcelle du Tout.

 

Pour répondre à cette espérance, que tout Maître-Maçon a perçue chez tant de postulants, l'initiation maçonnique place le nouvel apprenti dans une Loge orientée et la Loge elle-même directement sous les étoiles, face à l'infini. Paul Valéry écrivait dans les années vingt : « Le temps du monde fini commence. » Il entendait par monde fini un monde qui serait bientôt totalement exploré. A quel monde pensait-il ? Au petit monde de notre petite planète ? Mais l'autre monde ? Celui de la longue nuit des tom­beaux égyptiens, celui dans lequel sont projetés nos cosmonautes, les vrais, celui où nous fléchons nos premières sondes, la voûte étoilée des temples maçonniques, ce monde-là, tout apprenti maçon apprend qu'il est sans toit et que le temps de le couvrir n'a certes pas encore commencé.

 

Puis, changeant d'âge, l'apprenti devient compagnon. Il dé­couvre alors, s'il veut bien s'en donner la peine, un nouveau réseau de symboles. Ce degré, plus directement branché que le premier sur la tradition opérative des constructeurs, va permettre au compagnon une nouvelle approche de la Voûte étoilée. Non qu'il s'agisse, en passant d'un degré à l'autre, de rejeter comme erreur ce qu'on a pu penser au degré précédent. Bien au contraire. La méthode initiatique ne crée pas de supériorité. Chacun avance à son pas, selon son âge avec les outils de cet âge, mais l'ensemble symbolique d'un degré n'est pas destiné à se fondre ou à se confondre dans l'ensemble du degré suivant. Les deux continueront toujours de coexister, mais ils se raccordent et ils entrent en réso­nance. De la qualité de cette résonance dépend l'enrichissement spirituel. C'est même en cela que la méthode initiatique se dis­tingue des autres méthodes de transmission des connaissances. Un degré n'est pas une classe au sens scolaire. L'apprenti n'est pas présumé incapable d'acquérir des notions devenues à portée du compagnon. Il ne s'agit pas, comme pendant la scolarité, d'aller petit à petit du simple au complexe, de l'élémentaire au subtil. Chaque degré a sa valeur et la garde. Le maître peut travailler au degré d'apprenti sans avoir le sentiment de déchoir comme l'aurait un élève des classes terminales qu'on rétrograderait. Le compa­gnon peut donc avoir une approche nouvelle du symbole de la Voûte étoilée qui ne réfute ni n'efface la précédente, mais qui lui est inspirée par le nouvel ensemble symbolique rattaché au deuxième degré.

 

Le compagnon est tout particulièrement appelé au travail. Or, on ne se met pas au travail de la même façon sur une construc­tion qui n'est pas commencée, sur une construction en cours, ou lorsque la toiture est déjà posée. Dans la construction maçonnique, la toiture n'est pas posée, puisque le temple est à ciel ouvert, mais le travail est déjà commencé. Le Franc-Maçon appartient à un Ordre traditionnel. S'il refuse les couvercles, il ne fait pas table rase. Le symbolisme du deuxième degré enseigne une méthode de travail pour chantier en cours. C'est là un point fondamental qui a donné lieu bien souvent de l'extérieur à de graves erreurs d'inter­prétation sur la méthode maçonnique. On a confondu chantier en cours et juste milieu, centrisme, radicalisme, en transposant abusi­vement le plan initiatique sur le plan politique. Cela n'a rien à voir, mais il est vrai qu'entre les novateurs qui se flattent de tout pouvoir tirer de rien et les passéistes convaincus que le destin de l'Homme est scellé depuis toujours, le Franc-Maçon, parce qu'il travaille à ciel ouvert avec les outils symboliques traditionnels, conserve sa liberté d'entreprendre et de concevoir sans se laisser intimider ou écraser par le poids mort des mondes finis mais échappe à l'angoisse existentielle de ceux qu'une liberté imaginée par eux absolue condamne à tout tirer d'eux-mêmes s'ils veulent exister.

 

Nous voici très loin des tiédeurs du juste milieu, mais la confu­sion entre chantier en cours et juste milieu est inévitable si le caractère initiatique de la démarche maçonnique n'est pas compris et sans cesse réaffirmé. Quand l'édification du Temple prend le caractère d'une élaboration sociale et contingente, l'absence de toit est nécessairement ressentie comme un manque de finalité et le symbole du chantier en cours comme un abandon aux habitudes, routines et acquis. Dans la pratique de la vie maçonnique, le compa­gnon en souffre parfois. A cet âge symbolique, mais néanmoins ingrat, des impatiences, il voudrait que ses efforts soient visible­ment couronnés de succès. En d'autres termes, il réclame la cou­ronne d'un toit dogmatique au lieu et place de la Voûte étoilée. Contradiction, bien sûr, mais qui échappe aux contradictions ? La lenteur de la construction a de quoi effrayer ou décourager certains. Si, après tant de millions d'années, nous en sommes encore aux premières assises d'un Temple dont on nous enseigne qu'il ne sera jamais achevé, comment ne pas craindre l'absurde ou le dérisoire de l'effort individuel, comment ne pas comparer l'infiniment petit de notre petite pierre à l'infiniment grand de la Voûte étoilée ? Pascal a répondu à cette question. L'initiation maçonnique, sans plus réfuter Pascal que quiconque, suggère une autre forme de réponse et elle ne repose sur aucun pari.

 

Au troisième de nos trois degrés symboliques, la Voûte étoilée, comme tous les symboles des deux premiers degrés, entre en résonance avec un nouvel ensemble au caractère métaphysique beaucoup plus prononcé. Le compagnon a été appelé au travail sur un chantier en cours. Le maître apprendra comment s'y pratique la relève. La Loge, cellule vivante, en perpétuelle transformation, sera le lieu de cet enseignement.

 

Issu d'une tradition de bâtisseurs, le Maître Maçon a une fonction essentiellement créatrice. Telle est son originalité, ce qui le distingue fondamentalement du prêtre, du saint, du sage ou du prophète. En lui, se réincarne la puissance créatrice avec ce qu'elle doit à la Mort. S'il est un intercesseur, il ne l'est point entre le Ciel et les Hommes de la Terre, mais seulement entre ceux qu'il a dû enjamber pour accéder à la maîtrise et ceux qui l'en­jamberont à leur tour pour que l'édification continue et que se renouvelle sans cesse la puissance créatrice. Que celle-ci n'ait ni commencement imaginable ni fin prévisible ne rend ni absurde ni dérisoire l'effort créateur du maître. Sa pierre, infiniment petite sous la Voûte étoilée, ne doit être comparée à nulle autre, encore moins à la profusion des constellations. Le maître s'est inscrit de par sa propre et libre volonté dans une chaîne. Il vaut ce qu'il vaut. Il transmet ce qu'il reçoit. Il apporte ce qu'il peut. Aucune totali­sation, génératrice de dogmes, ne lui est proposée ou demandée. Il apprend à ne point confondre son propre et inévitable achève­ment avec celui de l'ouvrage auquel il collabore. La Voûte étoilée se trouve en permanence au ciel du Temple pour le lui rappeler, sans qu'il s'agisse d'opposer dans l'angoisse l'infiniment petit à l'infiniment grand, mais pour ramener chaque chose à sa juste proportion.

 

Car toute création se gonfle d'elle-même et, si le chantier sur lequel nous sommes appelés à travailler n'a ni commencement ni fin, dans la loge, petit noyau, microcosme, tout fait date et la cadence du Temps y est rapide. Il est bon, il est naturel, que le maître, quand sonne l'heure pour lui d'apporter sa pierre, soit saisi de fierté. Comment pourrait-il créer sans cela ? Il est bon, il est naturel, qu'il donne de l'importance à ce qu'il fait. Tout créateur, quand il crée, s'investit de puissance sublime et, pour qu'il rayonne, il faut que sa foi en lui-même repousse les limites de sa propre per­sonne, mais le symbole de la Voûte étoilée, dans sa grande simpli­cité, reste présent au ciel du temple pour rappeler au maître que l'horloge de son microcosme n'est pas réglée à celle qui détermine la rotation des étoiles.

 

Sujets traités dans cet ouvrage :

La voûte étoilée du temple maçonnique – Le ciel du temple :ciel des naissances et des puissances – L’homme cosmique et l’intégration au zodiaque de la loge – L’astrologie sacrée et la langue des symboles – Qu’est-ce que l’astrologie et le zodiaque ?- L’astrologie initiatique et la pratique du rite – Le voyage de la Lumière – Le temps du rite et l’éternité Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour faire le miracle d’une seule chose – Une formule fondatrice de l’astrologie initiatique -

 

L’EAU-DELÀ DE L’EAUDE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR DE L’EAU

Jacques  COLLIN

Edition TREDANIEL

2011

Après la publication des livres « L’Eau le miracle oublié et L’Insoutenable Vérité de l’Eau », Jacques Collin poursuit sa quête vers l’ultime révélation de l’eau. En passant de l’autre côté du « Miroir de L’Eau », l’homme va découvrir de nouveaux univers avec lesquels il va retrouver l’essence et le sens de sa vie. La reconquête de ces nouvelles dimensions est, pour chacun de nous un chemin personnel et intime vers la totalité de son être.

 

A condition d’être à l’écoute de soi il expose : Comment l’intelligence de notre corps, de la vie et sa perfection peuvent nous amener à la certitude que le bonheur, la joie et l’amour sont les seules « fréquences » sur lesquelles la totalité de la Création fonctionne. Comment l’Eau, à la frontière des mondes physique et métaphysique, va devenir l’énergie du futur et refonder la société civile.

Les nouvelles découvertes scientifiques sur les dimensions du temps, démontrent qu’à chaque instant présent, nous sommes en communication avec notre futur et notre passé. Nous sommes des explorateurs du temps.

Notre corps biologique, système énergétique et informationnel, n’est qu’un simple point de rencontre provisoire au présent entre notre passé vécu et notre futur projeté. L’homme est un extra-temporel. Libéré de la matière, il est amené à travers les temps de la création à retrouver les lumières de son éternité et de son unité.

 

L’homme a écrasé sa propre grandeur poussé par l’incommensurable avidité, orgueil et cupidité de personnages et de personnalités qu’il s’est fabriqués ou a hérité à travers son histoire. Il a derrière ses personnalités, enfermé ainsi son être profond dans l’illusion de la matière et dans la quête d’un bonheur délétère et incertain. Il a créé ainsi sa propre misère par ses colères et ses violences. Il a entretenu la fatalité et sa croyance par l’ignorance, les souffrances et les peurs qui en ont résulté, et maintenant il gémit, maudissant le monde qui l’entoure, partagé entre riche et pauvre, entre victime et bourreau dans cette dualité de haine dont certains politiciens, idéologues et puissants au pouvoir, soi-disant sauveurs, exacerbant les contrastes et les fureurs.

 

Le potentiel de nuisance pour la planète est aussi fort chez un pauvre qui souffre de sa pauvreté que chez un riche qui l’écrase si l’un et l’autre n’ont pas retrouvé les dimensions et le chemin de leur être profond, leur « individuité », c'est-à-dire l’être unique qu’ils sont dans l’univers et ceci dans l’alliance avec cet univers visible et invisible. C’est le premier pas pour retrouver l’immensité de ce qu’ils sont, dans l’immensité des temps et des espaces où ils se trouvent.

 

Cet ouvrage de spiritualité sur l’eau visible et invisible parle de :

L’humanité en hiver – La quête du silence – Notre cerveau dans la conscience – Le cerveau, outil ignoré de toutes nos possibilités – A la conquête de nos émotions – La science dans l’obscurantisme – L’Eau de la renaissance – L’Eau de tous les possibles – Le souvenir océanique – L’au-delà de l’Eau – Notre corps dans les profondeurs du temps – L’insoutenable vérité de la vie – Et si nous n’étions que Lumière ? – Les secrets du cœur et du sang – Où sont passées les forces de l’Univers – Les entités du temps – Dans les dimensions du temps – L’inéluctable destin spirituel de l’Homme -

 

l’eau & les rÊves

Gaston bachelard

Edition Corti

 1997

C’est un essai sur l’imagination de la matière. On y explique les eaux claires, printanières, courantes, amoureuses. Narcisse, les eaux mortes et dormantes, l’eau lourde, l’eau composée, l’eau maternelle, féminine, violente.

Le complexe d’Ophélie, la pureté et les purifications.

 

À l’écoute de l’eau et de ses mystères, Gaston Bachelard entraîne son lecteur dans une superbe méditation sur l’imagination de la matière. Son domaine s’élargit, le philosophe se laissant davantage guider par les images des poètes, s’abandonne à sa propre rêverie. Des eaux claires, brillantes où naissent des images fugitives, jusqu’aux profondeurs obscures, où gisent mythes et fantasmes.


Avec L’eau et les rêves, la méthode de Bachelard s’assouplit — il ne s’agit plus d’une psychanalyse, mais, comme l’indique le sous-titre, d’un "Essai sur l’imagination de la matière"—, en même temps que son domaine s’élargit et que le philosophe se laisse davantage guider par les images des poètes, s’abandonne à sa propre rêverie. L’ouvrage suit une progression vers la profondeur, vers la substance. Commençant par les images qui "matérialisent mal", les eaux claires, brillantes, qui donnent naissance à des images fugitives et faciles, Bachelard aborde ensuite les eaux dormantes, en utilisant particulièrement les passages de l’œuvre de Poe où revient le thème, chez lui obsessionnel, de l’eau lourde, de l’eau de mort, ce qui le conduit au fleuve des morts (complexe de Caron), au noyé qui flotte (complexe d’Ophélie).

 

Dans les "eaux composées", Bachelard traite de l’équilibre des liqueurs, de l’eau qui brûle, de l’eau pénétrée par la nuit, de la terre imbibée d’eau. Remontant vers les archétypes symboliques, il montre l’eau, le liquide comme nourrissants, abreuvant et souligne leur caractère maternel, féminin. L’eau est aussi lustrale, moyen de purification ; il existe une "morale de l’eau". Deux chapitres, consacrés à la "suprématie de l’eau douce" et à l’"eau violente", précèdent la conclusion qui évoque l’eau murmurante, l’eau qui parle.

 

l’eau, le feu, la lumiÈre

D. MASSON

Edition Desclée de Brouwer

 1986

C’est à travers les trois religions monothéistes que l’auteur met en relief les trois valeurs fondamentales de celles-ci. L’eau facteur de vie, alliée au feu divin et solaire, ne peuvent qu’engendrer la lumière.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’eau : l’eau facteur de vie  -  la Création et les débuts du monde  -  l’eau dans la nature  -  l’eau dans les récits concernant la vie des Patriarches et des prophètes  -  l’eau qui guérit  -  l’eau, instrument de mort  -  le Déluge  -  Phénomènes naturels  -  l’eau purificatrice et le Baptême  - 

Le feu : Retour à la veillée pascale  -  le feu dans les traditions bibliques et coraniques  -  esprit et feu  -  Purifications  -  Justice divine  -  Eschatologie  La grâce  -  l’esprit saint  et les langues de feu  -

La Lumière : Le soleil  -  moments des prières quotidiennes réglés d’après le cadran solaire  -  Année liturgique chrétienne  -  la lumière dans les traditions bibliques et coraniques  -  Lumière et Révélation dans les Livres  -

La vie future : Les paradis dans les religions du Livre  -  l’enfer  - le paradis  -  le jardin d’Eden  - Ezéchiel  -  l’Apocalypse  -  les prophètes de l’Ancien testament  -

 

Un très bon livre sur ces trois symboles.

 

l’eau - le miracle de l’eau

Masaru emoto

Edition TREDANIEL

 2007

Que vous vient-il à l’esprit quand vous pensez à l’eau ? Les fleuves et l’océan ? Peut-être la pluie ou l’eau que vous buvez chaque jour ? Les 70 % environ de notre planète sont recouvert d’eau, et 70 % environ du corps humain ne sont qu’eau. Sans l’eau, nous ne pourrions exister et la Terre non plus ne pourrait exister telle que nous la connaissons. L’eau est aussi importante qu’irremplaçable.

Pendant des années, j’ai photographié des cristaux obtenus en congelant l’eau. Mais je ne prends pas toujours des photos des cristaux comme je les découvre. Souvent j’expose d’abord l’eau à des mots écrits, je la congèle, et je compare ensuite les différents cristaux qui se sont formés.

Des échantillons d’eau peuvent se ressembler, mais lorsqu’un échantillon est exposé à des mots positifs comme « Merci », et qu’un autre est exposé à des mots négatifs comme « Stupide », les deux échantillons forment distinctement des types différents de cristaux. Les cristaux de « Merci » sont équilibrés et bien formés alors que les cristaux de « Stupide » sont déformés et brisés. L’énergie des mots se reflète dans la formation des cristaux et, selon les mots, les cristaux sont soit beaux soit disgracieux.
Étant donné que notre corps est composé de 70 % d’eau, nous pouvons en déduire, d’après les cristaux, que l’eau qui est en nous contient l’énergie des mots.

 

Il n’est peut-être pas exagéré de le penser car nous employons souvent des adjectifs pour décrire le sang. Si vous pensez à la qualité de l’eau, il est alors plus facile de comprendre l’énergie contenue dans l’eau.

 

Masura Emoto a photographié des milliers de cristaux d’eau au cours de ses années de recherche, mais peu ont égalé en beauté et en affirmation de vie ceux qui ont été produits par les mots « amour et gratitude ». Dans Le miracle de l’eau, l’auteur démontre comment l’eau, en véhiculant la vibration naturelle de ces mots, peut vous aider à accueillir le changement et à vivre d’une manière plus positive et heureuse.

Le Dr Emoto étudie également l’importance du langage, la signification des mots, leur origine et leur influence sur l’eau de la nature, ainsi que sur l’eau interne qui constitue les 70 % de notre corps et entretient nos cellules. Il introduit et explique le concept-clé de la résonance et de la vibration par laquelle est transmise l’énergie. Partant de cette connaissance, il en tire des leçons que nous pouvons appliquer dans notre vie pour recueillir les bienfaits de la résonance positive, avoir des relations plus harmonieuses, améliorer sa santé et favoriser la communication.

Ce livre d’exception présente de nouvelles photos extraordinaires de cristaux à travers lesquels l’eau nous révèle sa véritable nature.

 

L’EAU.  MYTHES, LÉGENDES ET TEMPS MODERNES

Kircher et Becker

Edition  Ramuel

 2003

L’eau, élément d’origine, élément ultime, a toujours exercé une puissante attraction sur notre esprit avide de connaître le début et la fin de toutes choses. De la plus lointaine Antiquité jusqu’à l’extinction de l’univers, l’eau est là, au cœur de nos vies, mères nourricières, créatrice et destructrice ultime.

 

Tout part d’elle et revient à elle dans les phases d’une vaste respiration, celles des mondes inouïs abritant l’esprit vital du cosmos. Du sommet des ziggourats à l’ombre fraîche des sanctuaires de la Grèce lumineuse, on raconte l’histoire des premiers matins de l’existence où des divinités archaïques et monstrueuses s’accouplent et se battent afin de meubler, de dominer une terre vide couverte d’eau, domaine de toutes les virtualités.

 

La vie prend forme, enfle et se lance à la conquête du territoire de l’Infini, oubliant ses humbles origines. Elle cultive l’orgueil de soumettre à son terrible vouloir, l’essence même de la Création. Les Dieux prennent ombrage, maudissant et décident de retrouver leur puissance déchue.

 

De lourds nuages s’amassent à l’horizon. Une planète rendue folle de douleur déchaîne sa colère, brandissant l’éclair de la souffrance et ouvre les écluses célestes afin que les eaux régénératrices purifient une terre épuisées par une vie ingrate, oublieuse de son statut divin. De lointains mots résonnent dans l’air obscur, survolent de vastes étendues liquidiennes, chuchotant dans les méandres du Temps : « Ô homme ! Pourquoi m’as-tu fait cela ? »

L’Eau fera revivre un passé oublié dans les brumes du Temps d’où émergeront les formes inquiétantes du dieu Dagon, des sirènes à la voix traitresse et les terres rescapées du Grand Déluge Universel. Des eaux miraculeuses capables de guérir tous les maux et même de ressusciter les morts.

 

 Cet ouvrage passera aux grands défis auxquels se heurtera l’homme du XXIe siècle : La guerre climatique et la grande fonte des glaces. Pour les Anciens nos origines étaient issues de la mer, c’est pourquoi nous ferons la connaissance des dieux aquatiques des civilisations passées. L’Eau, vie primordiale certes, mais également considérée jadis comme l’élément d’où surgirent de mystérieux personnages apportant savoir et civilisation.

 

L’Eau, la mer, le domaine de rumeurs à peine chuchotées : les Sirènes, Ys, les vaisseaux fantômes qui hantent autant nos conscience que la mer elle-même ; l’eau, synonyme de frissons aussi, lorsqu’affleure la pensée du châtiment ultime de l’homme : Le déluge, engloutissant l’humanité sous les vagues furieuses lancées par une divinité outragée.

Au sommaire de cet ouvrage :

Les traditions Antiques   -   L’Enuma Elish   -   Les Dieux issus de l’océan et l’océan des Dieux   -   Mésopotamie et Syrie-Phénicie   -   L’Egypte   -  Dagon   -   Ces étranges civilisations venues du Ciel et de la Mer : Les Apkallus de l’antique Sumer, L’Arche du Nommo, Orejona l’étrange vénusienne   -    De L’eau et de l’au-delà    -    Platon et la nouvelle eschatologie    - Pour une quête de la Pérennité   -    les principaux fleuves de l’enfer : le Styx, L’Achéron, Le Cocyte, Le Pyriphlégéton    -    Un Osiris noyé   -    Quand l’eau recouvrit les Amériques   -   Vierges noires et Eaux miraculeuses   -  Les vaisseaux fantômes   -   Ys la maudite   -   Le pont symbole de passage  -   La guerre climatique   - Les secrets de l’eau   -  L’eau porteuse d’informations    -    Le cycle de l’eau sur la terre    -    La qualité de l’eau

 

LE BANQUET RITUEL – SIGNIFICATION INITIATIQUE DES TRAVAUX DE TABLE   -    N°  36   -

ANDRÉ  QUÉMET

ÉDITION  LA MAISON DE VIE

 2010

Célébration de l’amour initiatique, le banquet est le couronnement rituel d’une tenue de loge. En le célébrant, les initiés partagent les nourritures spirituelles et matérielles, et vivent l’accomplissement du mythe.

 

Cet ouvrage propose une étude en profondeur de la symbolique du banquet, bien connu dans la religion chrétienne, et au cœur de nombreuses traditions initiatiques. Il implique offrande, purification, communion et transmutation.Par les lumières du banquet, l’invisible se dévoile lors « des travaux de table »

 

Sujets traités dans cet ouvrage :

 

Banquet, agapes et travaux de table, leurs origines et leurs importances – Forme de la salle du banquet et l’importance du carré long – la nature de la table du banquet, banquet transmutatoire, nutrition, communion, comment se nourrir, verbe et nourriture – L’apport des offrandes et la purification, la table d’offrande, réversion des offrandes et banquet funéraire, présence de l’Orient éternel – Les lumières du banquet – L’invisible référence du banquet, la tenue rituelle et le voyage de la barque du temple – La communion par le pain et le vin – Consubstantialité divine –

 

Franc-maçon depuis plus de 25 ans André Quémet se consacre à l’étude des symboles maçonniques et ésotériques.

 

LE BESTIAIRE DE LA BIBLE

JF. FROGER et JP. DURAND

Edition DESIRIS

 1994

Pourquoi ce bestiaire de la Bible ? A cause d’un regard tout à fait nouveau sur le symbolisme. De la même façon que la Bible raconte comment Noé sauva toutes les espèces animales du Déluge d’eau, une théorie du symbole doit montrer comment toutes les interprétations culturelles, les métaphores et les usages figuratifs des objets du monde sont fondés en réalité sur la fonction symbolique qui les sauve tous du désordre psychique.

 

Pourquoi c’est précisément un « serpent » qui doit parler à Eve pour la tenter ? Pourquoi c’est une « colombe » qui doit apparaitre et se poser sur Jésus au moment de son baptême ? Il faut pour répondre à ces questions, comprendre ce que le serpent ou la colombe concrets, montrent à l’intelligence à travers le voile de l’analogie ; nous découvrons alors que tout le monde sensible est signifiant du monde intelligible, en particulier, les animaux montrent à l’homme le miroir de sa vie psychique.

 

C’est pourquoi Dieu les fait défiler devant Adam : il veut que cet Homme – que nous sommes- prenne conscience de lui-même sous tous les aspects et surtout découvre le secret de l’humanité. Si les multiples facettes de la vie psychique et spirituelle peuvent se refléter dans le monde des animaux, le côté unique qui fait que l’Homme est Homme est un secret non dévoilé dans la Nature.

L’Homme doit le découvrir après avoir tout examiné et après s’être réveillé de la connaissance de lui-même ; ce secret, c’est la merveille centrale de la Création : la Femme.

 

Pourquoi un bestiaire de la Bible ? Pour accompagner la recherche du vrai, du beau, et du bien jusques en son ultime dévoilement dans l’Apocalypse : la femme que le soleil enveloppe, la lune sous les pieds, la tête couronnée de douze étoiles. 

 

On trouve au sommaire :

 

Les quatre vivants  -  la quadrature du cercle  -  La Genèse de la femme  -  comment sortir de la bêtise en fréquentant les animaux  -  les dragons  -  les serpents  -  la difficulté de voir la beauté  -  les poissons  -  du pur et de l’impur  -  la fourmi  -  les insectes  -  le Daman  -  de la vigilance dans la lumière  -  la domestication  -  la famille des bovidés  --  le sacrifice  -  l’agneau égorgé  -  antilopes, gazelle, oryx et chamois  -  de l’épectase  - le cerf, la biche et la faon  -  la théoria et la praxis  -  le désert et l’onagre  -  panthère, léopard, lynx, lion et ours  -  le chameau  -  comment la recherche d’une épouse mène finalement à l’épreuve  -  l’éponge  -  cheval, âne et mulet  -  le coq, la poule et l’œuf  -  le scorpion  -  l’araignée  -  la perle, le byssus et la nacre  -  une courte excursion vers la Jérusalem céleste  -  le cochon  -  le lièvre  -  le chien et le loup  -  de la sublimation au sacrifice  -   rapaces, vautours et aigles  -  le chat  -  la baleine et autres cétacés  -  le poisson et la grenouille  -  on doit distinguer Nombre et Nombres  -  perroquets, autruche, chouette, rat et coucou  -  l’abeille, le frelon et la guêpe  -   sauterelles, criquets, grillons et autres  -  le rapport du nombre et de l(archétype  -  le renard, le chacal et la hyène  -  le crocodile, l’hippopotame et l’éléphant  -  le singe  -   ver er vermine, mouche et moustique  -  l’homme réalisé nu comme un ver ayant abdiqué toute puissance au profit de l’unité d’amour. 

 

Livre important de 550 pages, format 27x20 avec une belle  iconographie.

 

le bonheur : mythe ou rÉalitḖ ?

hiram

Edition le LÉOPARD D’OR

 2002

Définition de la vie et du bonheur, l’argent, la pensée discursive et rationaliste, la morale, notion du bien et du mal, la quête du pouvoir, la tolérance, l’égalité, l’ego, les faux bonheurs, les sectes, les solutions, l’âme, le corps et l’esprit, le sacré, l’humilité, maîtriser son dragon, chevaucher son tigre et trouver l’harmonie.

 

Le bonheur nous motive : « Normal, dirait le psychologue Paul Diel, la vie veut vivre de mieux en mieux. » Précurseur de la psychologie positive, il en fit, dès les années 1950, le principe de sa psychologie de la motivation. Car le bonheur motive. Plus encore que la satisfaction qu’il apporte, sa première qualité est de nous stimuler.

 

Si nous n’avions pas une vision du bonheur, que ferions-nous ? Il sert d’étalon de mesure à nos désirs, à nos projets et à nos actes, même les plus inconscients. Une expérience comportementaliste primaire (réagir à l’aide d’une manette à des mots défilant sur un écran) a ainsi montré que nous tendions naturellement à attirer vers nous les mots qui évoquent le bonheur et à repousser les mots désagréables, et qu’il était très difficile de résister à cette tendance.

 

Même pour de simples mots, notre soif de bonheur ne connaît pas de limites. Et cette motivation paye. Selon une autre étude, les gens les plus motivés pour devenir autonomes, avoir de bonnes relations, s’accepter et progresser sont aussi les plus heureux.

 

 Le bonheur repose sur l’équilibre : Serait-ce là encore une preuve que l’argent ne fait pas le bonheur, comme dit l’adage ? On dit aussi qu’il y contribue… Les Français le confirment : il n’est que leur septième source de satisfaction (après la famille, les enfants, la santé, l’amour, les amis et les loisirs), mais l’emporte comme la chose leur manquant le plus pour être « encore plus » heureux (devant « davantage de temps libre », « un enfant », « l’amour », « se rendre utile » ou « un meilleur logement »).

Il en va presque de même au niveau mondial. Certes, les pays très pauvres sont les plus malheureux, tout comme le sont, dans les autres pays, les personnes les plus défavorisées. Mais dès qu’un seuil de revenu est franchi – seuil relatif à chaque pays –, l’argent compte de moins en moins comme source du bonheur. La perte d’un tiers du revenu diminuerait le bonheur individuel quatre fois moins qu’une séparation amoureuse. Celui-ci repose plutôt sur une satisfaction équilibrée de nos besoins vitaux, affectifs et moraux.

 

Le bonheur souffre de la comparaison : Pourquoi, dès lors, continuons-nous à penser en premier à l’argent comme pouvant nous rendre plus heureux, alors que nous le sommes grâce à d’autres facteurs ? Parce que nous sommes prisonniers d’un système de valeurs dépassé, plaide sir Richard Layard, lord anglais et professeur à la London School of Economics, dans un autre livre décapant, largement nourri d’études scientifiques. Selon ce mode de pensée, qui fonde nos politiques économiques, le bonheur ne peut venir que de l’élévation de notre niveau de vie. Qui propage cette idée reçue ? Les médias, bien sûr, et la télévision en tête, quand elle diffuse à outrance un modèle de bonheur lié à la richesse, à la beauté et à la jeunesse, qui rehausse nos standards de comparaison. En nous bombardant d’« amour, gloire et beauté », elle perturbe les normes que nous avons l’habitude de prendre pour juger. Conséquences : notre niveau de vie paraît moins reluisant, et notre conjoint moins séduisant. « En diminuant le plaisir que nous tirons de ce que nous avons, la télévision a un impact négatif sur la perception de notre situation et nuit donc à notre bonheur ».

 

Résultat : nous quêtons sans fin un bonheur toujours inaccessible. Après Daniel Todd Gilbert et nos illusions psychologiques, sir Richard Layard dénonce donc nos illusions sociales. Il ne nous reste plus, individuellement et collectivement, qu’à inventer de nouvelles pistes pour construire un vrai bonheur. Le nôtre.

 

Le constat :

but de la vie qui est la recherche du Bonheur – la possession -  la position sociale – le savoir – la morale – les sources du bonheur – la quête de la jouissance et du pouvoir – la société et ses conditionnements – l’incompréhension – les faux-bonheurs – les drogues – le suicide – l’absence d’éthique et de règle de vie – les philosophies – les sectes et les gourous – le bonheur recherché est-il en soi ? – l’insatisfaction permanente – la vision ternaire – dominer son affectif et faire taire son intellect – l’ascèse – apprendre le détachement – diriger son égo – passer d’une pensée binaire immature à une pensée ternaire achevée – retrouver le sens du don et de l’amour – changer le regard – la Règle – la sérénité est-elle accessible ?

 

le chant des pierres

Marius schneider

Edition ARCHÉ

 1976

Études sur le rythme et la signification des chapiteaux dans trois cloîtres catalans de style roman : San Cugat, Gérone, et le cloître de Rippoll.

 

Le contenu de cet ouvrage repose sur les résultats d’une série de recherche archéologiques, mythologiques, ethnologiques et musicologiques portant sur l’origine, la nature et le développement de la symbolique du son que l’auteur a étudié et diffusé en Espagne entre 1946 et 1960,à travers divers travaux.

 

Cette étude se propose d’enseigner aux lecteurs quelques connaissances dans le domaine  musicologique et sur l’architecture romane, avec la place respectives des chapiteaux et des colonnes, dans le plan d’un cloitre, car rien n’est laissé au hasard et tout suit un plan musical, un rythme global ou idéologique.

 

LE CHIEN

DAVID  GATTEGNO

Edition PARDES

 1995

Le  symbolisme du chien est ici expliqué  dans une étude très complète, car le sujet est d’une extrême richesse. Toutes les civilisations, tous les temps l’ont connu. 

 

Les traditions répètent que Dieu a créé le chien pour qu’il soit le compagnon de l’homme. L’ancienne Egypte lui accordait la première place. La perse des mages lui a consacré la plus grande part d’un de ses livres sacrés.

 

D’ailleurs Hérodote relate que les mages de Perse s’abstenaient de tuer, rien qui ait vie, excepté ce qu’ils offraient en sacrifice. Alors, les Mages tuaient tout de leur propre main, tout, insiste l’historien, excepté l’homme et le chien.


La Grèce le place près de la grande Hécade. L’Inde avestique le signale comma associé au premier humain.

 

Il resta l’auxiliaire majeur des divinités de l’autre monde. Les philosophes « cyniques » prennent leur épithète de son nom. La divinité de l’Âge-  d’Or, Cronos, est appelé « chien », Hermès, Mithra, Héraclès, Nergal, Hadès, Sérapis, etc. avaient un chien pour compagnon. Tous les héros de la Grèce antique, ont pratiqué l’élevage des chiens, parce que  « cela plaisait  aux dieux ».

 

Guide, compagnon, chasseur, gardien, le chien n’a jamais failli à sa mission. Elle lui a été assignée dès le Commencement. Il est donné à chacun d’acquérir un chien et, selon une bonne intelligence, des récompenses insignes seront accordées au maître. Du plus humble au plus grand, «  il est permis à tout homme d’être aimé des dieux », par la grâce du chien…

 

Dans toutes les religions et mythologies, les animaux représentent des fonctions ou des caractères humains. Le chien en tant que symbole revêt des aspects multiples et contradictoires. Chaque culture n'ayant pas toujours tranché entre le positif et le négatif. Sa dualité en fait un personnage extrêmement riche.    L'image du chien est particulièrement négative dans le christianisme primitif comme dans le judaïsme. Au mieux, c'est un outil : gardien, éboueur. Au pire, il représente tout ce qu'il existe de plus vil et de méprisable sur la Terre.

 

La mort est historiquement l'une des premières symboliques du chien. Malgré les nombreux textes liant le chien au monde des enfers, la littérature a assez peu repris ce thème, qui se retrouve essentiellement dans la littérature contemporaine. L'un des textes les plus connus à ce sujet est le Chien des Baskerville de Sir Arthur Conan Doyle. L'auteur emploie des métaphores infernales : " démon des Baskerville ", " chien diabolique ", " bête sorti de l'Enfer ". Le cinéma n'est pas en reste avec "Cujo" par exemple, mettant en scène un animal tueur d'homme.

 

Mythologie : La première fonction mythique du chien universellement attestée est celle de guide de l'homme dans la mort, après avoir été son compagnon dans la vie : Anubis, Hécate, Thot, Cerbère, Hermès en sont les symboles occidentaux mais des variantes apparaissent dans toutes les cultures. Les cynocéphales égyptiens ont pour mission d'emprisonner ou de détruire les ennemis de la lumière et de garder les portes des lieux sacrés. Mais le chien ne se contente pas de guider les morts, il sert aussi d'intermédiaire entre ce monde et l'autre, il permet aux vivants d'interroger les divinités souterraines. Sa reconnaissance de l'Au-delà fait qu'il est souvent représenté comme un ancêtre mythique, un héros civilisateur.

 

Religion : Malgré les aspects négatifs, on peut noter de nombreuses apparitions du mot chien dans la Bible, annonciatrice d'une symbolique riche et variée dans la littérature occidentale. Dans le Coran, le chien est loué pour sa vigilance, sa patience et bien sûr, sa fidélité et détesté " pour sa gloutonnerie et son avidité". Les canidés sont considérés comme impurs, à l'exception du lévrier, qui est pur et protège d'un mauvais œil.

 

Littérature :     La fidélité est, dans la représentation positive du chien, la qualité la plus anciennement reconnue. Dans les mythologies, après avoir accompagné l'homme dans la vie, il le guide vers la mort : il reste donc toujours à ses côtés. Dans l'Odyssée d'Homère, Argos est le seul à reconnaître son maître Ulysse lorsqu'il revient déguisé en mendiant. On retrouve le même thème dans Tristan et Iseult : Tristan revient d'exil déguisé en fou et seul son chien Husdent le reconnaît. Ceci deviendra un thème courant de la littérature et de la symbolique du chien : plus fidèle que les humains, il reste attaché envers et contre tout à son maître ; d'abord tenu à l'écart comme une bête sauvage, puis toléré pour ses capacités de chasse et de garde, le chien finit par être domestiqué comme animal de compagnie. Il devient alors compagnon de l'homme, parfois même le dernier être vivant avec lequel le solitaire peut communiquer, ou devient même son successeur dans 'Demain les chiens’.

 

Fidélité : Comme dans la littérature, la fidélité est une qualité reconnue. Le courage, l'amitié, l'intelligence deviennent naturels chez le chien : milou, rintintin, lassie pour ne citer qu'eux. N'oublions pas non plus les comiques : droopy, plutot, goofy par exemple. Dans la majorité de la filmographie occidentale le chien devient un compagnon naturel de l'homme, un complice évident.


L’auteur étudie depuis longtemps le symbolisme; éleveur de chiens lui-même, il connaît par conséquent toute la matière ici traitée. Avec ce livre, il donne pour la première fois la clé des principaux mystères attachés à l’animal le plus proche de nous. Ce livre, riche d’une très importante documentation, propose en outre une rare réunion d’illustrations, éclairant tous les aspects de la question.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’esprit de la vie  -  L’ouverture de la bouche  -  La lumière des yeux  -  La chair de la Chair  -  Le meneur d’hommes  -  La chasse  -  Sous l’oeil de la divinité  -  « Courre d’amour »  -  Seigneur le chien  -  La Maisnie Hellequin  -  La grande chasse  -  L’immobile de cœur  -  La Grande Déesse  -  L’enchantement  -  Le pont des âmes  -  Le compagnon  -  L’ami bienveillant  -  Le Maître de la demeure  -   Le Maître du trait  -  le cœur éternel  -  La chaîne canine  -  

 

LE CHIEN,  SON SYMBOLISME

Divers auteurs

Arcadia

 2000

Sont réunis ici les commentaires de divers auteurs au sujet du chien et de son rôle dans les diverses traditions et civilisations, autant dans la Bible que dans les Grands Textes Sacrés, philosophiques et alchimiques.


En commençant par Anubis Dieu des morts pour les Egyptiens , puis les Grecs qui donnèrent une tête de chien à plusieurs dieux de la Mythologie , dont Hermès , jumeau du Dieu égyptien Thot : grand scribe et Dieu du savoir . Après un détour chez Cerbère , chien gardien des enfers , on visite diverses civilisations , chez les Ibo du Nigéria , les Aztèques , en Perse et chez les descendants de Zarathoustra : les Parsis qui sont en Inde , on visite les Celtes en général et le pays de Galle en particulier , chez les Murut de Bornéo , et chez les Tibétains qui partagent avec l’Islam le symbole du chien « mauvais œil » , chez les Chinois où le chien est le 11e signe du zodiaque . En Alchimie ou le chien de corascène (soufre) est appelé aussi « tête de corbeau », il se bat contre la chienne d’Arménie (mercure) pour former le Rébis.


Dans les premiers cahiers (rituels) maçonniques, le chien est associé au coq, pour annoncer la Lumière. Pour les compagnons du Tour de France, les chiens noirs étaient les compagnons forgerons, les chiens loups étaient les compagnons charpentiers de la fédération compagnonnique du bâtiment, puis après sa fusion en 1945 devint les chiens Soubise et les indiens charpentiers loups, les chiens blancs qui sont les compagnons boulangers, et les chiens en général qui désignent tous les compagnons charpentiers, couvreurs, de tous les rites compagnonniques.


Le livre des superstitions abonde dans son imagerie planétaire, sur les us, coutumes, symbole et dits, au sujet du chien. Mais en règle générale le chien est associé à la mort et aux enfers, au monde sombre d’en dessous et aux divinités chthoniennes et lunaires. Un premier ternaire Terre, Eau, Lune, peut être rapproché du ternaire symbolique : Féminité, sexualité et divination. Le chien est un Psychopompe, un guide et un conducteur des hommes et des âmes, c’est un ami fidèle, qui accompagne l’homme et l’aide souvent à passer d’une rive à l’autre, d’un état à un autre état. Il est de tous les voyages et n’oublions pas qu’il assiste – dans la religion Egyptienne - à la pesée des âmes.

 

Une longue histoire unit le chien et l’homme. Ce n’est pas pour rien qu’il est coutume de dire que le chien est le meilleur ami de l’homme. Une très forte relation s’est établie au cours des millénaires qui fit que l’homme et le chien allaient devenir de grands amis inséparables. Cette relation forgea un des aspects fondamentaux du symbolisme lié au chien : la fidélité. L’amitié à toute épreuve est le ciment de cette fidélité qui caractérise le lien homme-chien. Les plus anciens restes de chiens domestiqués furent trouvés en Belgique, dans les grottes de Goyet. Il y a 31.700 ans, l’homme apprivoisa le chien. Les études génétiques sur l’ADN mitochondrial ont démontré que le chien s’est séparé du loup il y a 100.000 ans. Le chien a donc vécu pendant plus de 68.000 ans de forme totalement sauvage, ce qui a bien-sûr largement forgé ses principaux traits de caractère. Malgré sa relation intime avec l’homme, le chien a conservé sa nature première : celle d’un animal de meute. Des études ont d’ailleurs indiqué que le chien considère en fait son maître comme un chef de meute auquel il doit être soumis. Outre l’amitié qui lie le chien à l’homme, il faut se rappeler du grand compagnon incontournable que représente le chien lors d’une activité aussi ancienne que l’être humain : la chasse. Mais nous allons voir que le symbolisme lié au chien est très vaste car il prend justement ses racines dans les plus anciens cultes chamaniques du paléolithique européen.

Dans presque toutes les mythologies du monde entier, le chien est avant tout associé à l’obscurité de l’infra monde, à la mort, et aux royaumes invisibles qui sont régis par les Divinités chtoniennes ou lunaires. Il est de par ce fait relié aux éléments fondamentaux et hautement symboliques que sont la Terre, l’Eau, et la Lune. Le chien fut ainsi mis en relation avec les forces naturelles occultes, féminines, et spirituelles. Le monde des Esprits est familier au chien. Sur le plan de la psychologie humaine, il est un miroir de l’inconscient, du royaume des instincts. Sa relation avec le monde des Esprits le convertit en un animal psychopompe, c'est-à-dire celui qui accompagne et guide l’homme dans la nuit de la mort. Comme presque tous les animaux sacrés des anciennes traditions polythéistes, le chien est un intermédiaire entre les différents mondes. Il guide le prêtre-chaman durant les rites qui lui permettent de prendre contact avec les royaumes invisibles. Ce rôle d’intermédiaire se retrouve aussi dans le fait que le chien permettait d’interroger les morts et les Divinités souterraines. En Sibérie, région où de très anciens cultes chamaniques se sont maintenus jusqu’à nos jours, il existe la tradition chez les Teleoutes d’offrir aux chiens la part du mort durant les banquets funéraires. Le chaman de la tribu portait parfois un habit fait de peaux de chien tannées, ce qui le mettait en contact direct avec l’Esprit du chien afin d’être guidé lors de ses transes rituelles.

Dans nos anciens mythes, le chien n’est pas seulement celui visite l’infra monde, il en est aussi le gardien suprême. Ce rôle de gardien est effectivement une autre caractéristique symbolique profondément liée au chien. Le gardien le plus connu est très certainement Cerbère, le chien à trois têtes de la tradition grecque. Il garde l’entrée des enfers, le monde des morts et le royaume du Dieu Hadès. Le terme « enfers » ne doit bien-sûr pas être pris dans sa forme chrétienne, mais dans sa forme originelle, celle qui relève des traditions païennes. « Enfers » y désigne l’infra monde, le monde souterrain et obscur, celui où erre les morts, mais sans aucune idée de châtiment. Ce n’est pas un lieu de punition et de souffrance comme dans la version dégénérée judéo-chrétienne. Ce même monde souterrain s’exprime aussi au travers de la figure divine de la Terre-Mère, la grande nourricière, la Mère de tous les êtres vivants. Le chien Cerbère gardait non seulement l’entrée des enfers, mais aussi la sortie. Ceux qui avaient passé le Styx, la rivière menant au royaume du Dieu Hadès, ne pouvaient plus revenir en arrière car Cerbère les en empêchait. Son aspect effrayant est à mettre en relation avec les forces mystérieuses et inconnues qui peuplent l’infra monde, celles qui éveillent le respect et l’admiration, mais aussi une grande crainte.


La Déesse Hécate, Déesse des ténèbres, possédait la possibilité de se transformer en cheval ou en chien. Elle avait l’habitude de hanter les carrefours suivie d’une meute de chiens. Les ténèbres symbolisent ici les mystères de l’inconnu. La présence du chien marque la capacité de la Déesse à voyager entre les différents mondes. Le carrefour quant à lui symbolise la croisée des chemins de la destinée, le moment où le destin d’un vivant ou d’un mort peut prendre un tournant décisif. Les anciens Grecs attribuaient également au chien des vertus médicinales. Il était à ce titre un des attributs du Dieu de la médicine, le Dieu Asclépios, fils d’Apollon.

Dans la tradition païenne des Celtes, le chien possède un aspect que l’on pourrait définir comme plurifonctionnel. En plus des aspects liés à l’infra monde, il se caractérise par les chiens de combat qu’utilisaient les Celtes durant la guerre. Ces chiens de combat, très présents dans la culture des Irlandais et des Gaulois, étaient vénérés comme de véritables guerriers. Comparer un héros à un chien était un honneur. Le grand héros mythique irlandais Cuchulainn, dont le nom signifie le « chien de Culann », est en relation très étroite avec les aspects sacrés du chien. Chez les Celtes insulaires, le mot « cu » (prononcer « kou ») désigne un grand chien fort et prêt à l’attaque. Il fait donc référence au chien de combat. À l’opposé était le « oircne » qui est le chien de compagnie de ces dames de l’aristocratie. C’est celui qu’on retrouvera associé au culte des Matrones celto-romaines comme chien de fertilité et de fécondité. De plus, le chien dans son rôle de chasseur, manifeste une grande capacité d’orientation, il retrouve ici son aspect symbolique de guide. Son ouïe et surtout son odorat font de lui le parfait compagnon en terrain inconnu. L’aspect médicinal du chien se retrouve dans le Dieu gallo-romain Apollon Cunomaglus, le prince des chiens. Mais il n’est pas le seul Dieu celte dont l’un des attributs soit le chien. On le retrouve en effet auprès de Dieux comme Nodens, Sucellus, ou les gallo-romains Silvanus, Diane, et Mars. Au travers de ces différents Dieux s’exprime bien la multiplicité symbolique qui caractérise le chien dans la tradition celte. Les restes archéologiques ont démontré par ailleurs que les Celtes sacrifiaient parfois un chien aux Dieux ou aux Déesses. L’animal devenait ainsi un messager du clan auprès des Divinités.

Dans la tradition germano-nordique, ce genre de sacrifice était plutôt réservé au cheval. Il n’existe pour ainsi dire aucune trace de sacrifice de chien. Cependant, le chien avait quand-même un rôle important. Les anciens mythes nordiques parlent du grand chien Garmr, qui tout comme le Cerbère de la tradition grecque, est un gardien de l’infra monde. Garmr hurle tout le temps, il est enchaîné à l’entrée de Gnipahellir. Cet endroit mythique dont le nom signifie « la grotte qui surplombe » est à mettre en relation avec une des entrées des enfers. Le chien Garmr restera attaché à cet endroit jusqu’au moment fatidique de Ragnarök où il affrontera le Dieu Tyr. Cet affrontement est celui qui oppose les forces de l’ordre solaire (le Dieu Tyr) à celui des forces obscures du chaos infernal (le chien Garmr).


Dans la tradition germanique, le chien était également lié au monde des Esprits et en étroite connexion avec les pouvoirs divinatoires. Il était souvent représenté en compagnie de la Déesse Holda ou de la Dame Blanche. En Bavière et en Allgäu, un chien qui hurle en regardant vers le haut, était considéré comme un avertissement, il annonçait la possibilité d’un incendie à venir. De manière générale, le hurlement d’un chien était synonyme d’un mauvais présage. De même, la direction dans laquelle regarde un chien en se couchant, est une indication pour savoir d’où viendra quelque chose de mauvais. Dans la région d’Oldenburg, on croyait pouvoir s’approprier les capacités divinatoires du chien en observant à minuit entre les oreilles ou les pattes de l’animal. Ce qui se voyait alors, était un signe prémonitoire. Dans ce même esprit, on se frottait les yeux avec des larmes de chien afin d’augmenter ses possibilités d’entrevoir les secrets du futur. Dans diverses régions d’Allemagne, on disait que voir un chien manger de l’herbe, était le signe qu’il allait y avoir du mauvais
temps. De même que voir un chien manger de la neige, était de bon augure car cela annonçait que la fonte des neiges était proche.

 

LE CISEAU ET LE MAILLET  -  Mise en Œuvre de l’initiation   -                 N° 66    -

  Joseph  Noyer

Edition Maison de Vie

 2015

L'origine mythique, la fonction pratique et la symbolique de ces deux outils sont étudiées séparément avant que ne soit examinée leur utilité dans la pratique du métier d'Apprenti, un métier relié au mystère. Dualité et ternarité (maillet-ciseau-pierre brute) rythment le travail de l'Apprenti et ouvrent son cœur, lui permettant ainsi de participer avec ses frères à la construction du Temple.

 

En maçonnerie opérative, le maillet et le ciseau ont pour fonction de dégrossir des blocs de pierres brutes, en vue de leur intégration à l’ensemble de l’édifice. (En F. ·.M. ·.) , le profane est assimilé à une pierre brute, produit grossier de la nature impropre à la construction, en cet état.

 

En tant que F. ·.M. ·. , nous sommes tous des pierres plus ou moins brutes sur lesquelles nous avons choisi librement de travailler. Ce dégrossissement s’opère au moyen du maillet et du ciseau. Ces deux outils participent à la réalisation du premier travail demandé à l’apprenti, lors de son initiation : les trois coups sur la pierre brute. En fait, c’est sur lui-même que l’apprenti est invité à travailler(. En tant qu’apprentis), le port du tablier avec la bavette relevée, qui nous protège des éclats provoqués par la taille, nous rappelle que nous nous sommes engagés à dégrossir notre pierre (brute).

La pierre brute symbolise l’imperfection inhérente à notre nature humaine. L’homme profane, mais aussi le F.M. , se laisse facilement enchaîner par ses préjugés, ses conditionnements, ses pulsions, et ses émotions. Nous sommes multiples et contradictoires et aspirons à davantage d’unité. Fondé sur la foi en la perfectibilité de l’homme, le parcours initiatique nous propose un travail régulier sur nous-même pour tenter d’échapper à cette emprise. L’initiation nous invite à un dépouillement personnel en vue d’une ouverture de l’esprit et du cœur. L’engagement de l’apprenti au silence favorise une écoute de ses propres travers, du rituel, des symboles et des autres FF.·. En fait, l’écoute attentive de soi et l’écoute de l’autre sont étroitement liées. Le dégrossissement de la pierre brute renvoie à ce travail de libération et d’unification, qui consiste à retirer un surplus, facteur d’aveuglement et de dysharmonie. Cette tâche nécessite l’emploi du maillet et du ciseau, dont nous allons évoquer le symbolisme.

 

Dans l’exécution de ce travail, le maillet est tenu de la main droite et le ciseau de la main gauche. Après que le ciseau ait été mis en contact avec la pierre, le maillet lui communique sa force. En maçonnerie opérative, le tailleur de pierre doit connaître, d’une part, les défauts et les qualités de la matière première sur laquelle il travaille, et d’autre part, le travail à accomplir afin de retirer la quantité de matière nécessaire. Cette tâche nécessite, de sa part, une maîtrise de soi, une précision du geste, une retenue et une connaissance des outils, afin de respecter la pierre et  ne pas l’endommager irrémédiablement.

 

(D’après un dictionnaire des symboles,) c’est un peu vague ou alors il faut citer l’ouvrage et l’auteur Dans la tradition chrétienne Occidentale, la droite possède un sens actif, alors que la gauche est passive. De même, la droite renvoie à l’avenir et la gauche au passé. La transposition se réalise facilement à nos deux outils. Selon la tradition maçonnique, le ciseau est passif à l’égard du maillet. Ce dernier est associé à l’activité et à l’énergie, transmise au ciseau, nécessaire au dégrossissement de la pierre. Le ciseau, par son inclinaison, permet de retirer la quantité juste et parfaite. De manière plus abstraite, le maillet figure la volonté, la fermeté et la persévérance dont découle la réalisation pratique. Le maillet, outil constitué uniquement de bois, n’est pas un marteau, masse métallique lourde et brutale.  En effet, la volonté est vaine si elle n’est pas appliquée avec mesure. La volonté n’est pas synonyme d’entêtement. Elle doit être simplement ferme et persévérante.

 

Le ciseau sert d’intermédiaire entre le maillet et la pierre, autrement dit entre notre volonté et nous-même. Le ciseau doit être guidé avec habileté et discernement, afin de mordre la pierre profitablement. Il s’agit de dégrossir la pierre avec détermination mais avec prudence, et non pas de la faire éclater en morceaux par méprise. Il représente le discernement  indispensable à un travail fructueux. Il devra souvent être affûté afin de ne pas s’émousser. Ce discernement nécessite beaucoup d’humilité. C’est pourquoi l’apprenti est enjoint à se mettre à genoux pour utiliser ses outils. L’antériorité de la gauche sur la droite, sur le plan chronologique, nous semble éclairante. En effet, l’acquisition du discernement, fruit de l’introspection et de l’observation, est une tâche plus intériorisée, en ce sens plus passive, qui doit précéder l’action de dégrossissement de sa pierre brute. Discernement et volonté sont indissociables, tout comme le maillet et le ciseau. Que serait le discernement sans la volonté ? Une potentialité stérile. Que serait la volonté mise en œuvre avant le discernement ? Une activité destructrice, dépourvue de finalité.

 

Ainsi, il est impossible à l’apprenti de travailler sur sa pierre brute, sans connaissance de sa nature propre et des outils qu’il manipule. Mal utilisés, ses outils peuvent provoquer l’éclatement de sa pierre (brute), autrement dit lui-même. Cette image nous invite donc dans un premier temps à nous examiner, à nous scruter, à nous comprendre, c'est-à-dire à nous regarder sans complaisance. Notre aveuglement sur nous-même n’est-il pas notre pire ennemi ? Nous préférons souvent nous étourdir et nous divertir pour fuir nos imperfections, plutôt que de les regarder en face. Ces deux outils nous appellent à un travail déterminé et circonspect sur nous-même.

 

Ils nous convient à une maîtrise accrue de notre volonté, à travers une meilleure connaissance de nous-même. (Nous avons crû percevoir un rapport entre la pierre brute et) soyons plus affirmatif, même au risque de nous tromper, c’est cela le fruit du discernement de nos outils… V.I.T.R.I.O.L. : Visita Interiora Terrae Rectificando que Invenies Occultum Lapidem (Visite l’Intérieur de la Terre, et en Rectifiant tu trouveras la Pierre Occulte).   La pierre occulte ne serait-elle pas celle qui se cache dans notre pierre brute, une fois la rectification réalisée, après être descendu au plus profond de soi-même ? Mais le ciseau et maillet ne sont pas suffisant comme outils pour tailler une pierre, il convient qu’elle soit mesurer, calibrer, contrôler pour l’inclure dans un édifice maçonnique afin qu’elle puisse y trouver sa place juste et parfaite.

 

LE COMPAS, LE CERCLE et le CHEMIN DU CIEL     -       N° 46  -

Alain  LEJEUNE

Edition LA MAISON DE VIE

 2011

Selon la tradition maçonnique, il existe trois « Grandes Lumières » qui permettent à une loge initiatique de mettre en œuvre les puissances de création: la règle, l’équerre et le compas. Objet à la fois familier et énigmatique, le compas utilisé par les « opératifs », les bâtisseurs de temples, fut aussi un support symbolique pour les « spéculatifs ». Démarche vitale, l’initiation ne saurait dissocier le spéculatif de l’opératif, le spirituel du matériel, l’abstrait du concret, et ce n’est pas un hasard si, sur un certain nombre de pierres tombales de Maîtres d’œuvre du Moyen Âge, on voit figurer le compas (souvent en compagnie de l’équerre). Ne se présente t-il pas ainsi comme un mode de communication avec l’au-delà et l’invisible ?

 

On ne peut pas se contenter d’indiquer que l’équerre représente le « terrestre » et le compas le « céleste ». En fait, dans l’initiation maçonnique, ce sont des objets rituels ayant une fonction qui leur est propre. La richesse des significations qu’ils sont susceptibles de faire percevoir traduit leur puissance.

 

En mettant à profit la grande diversité de ses représentations et la richesse de sa symbolique, on n’a pas manqué d’utiliser le compas pour illustrer tout au long de l’histoire de l’art, un grand nombre de concepts. Ainsi, sur 326 représentations des vices, vertus, passions et arts provenant de l’Egypte, de la Grèce et de la Rome antiques, le catalogue iconologia de Caesar Ripa comporte 12 figures montrant le compas, notamment pour formuler la théorie et la pratique bien qu’elles nous semblent très différentes.

 

Ce livre se propose de mettre en évidence les différents rôles du compas dans la Tradition et sur le chemin de l’initiation. Cette exploration commence par son origine et le symbole de création qu’il incarne dans la main du Grand Architecte de l’Univers. La découverte de cet outil symbolique ne serait pas complète si l’on ne s’arrêtait sur le sens des trois Grandes Lumières dont il fait partie, et qui projettent un éclairage riche d’enseignements sur le serment maçonnique.

 

L’ouvrage développe les thèmes suivants :

L’origine du compas – l’Egypte ancienne – mythes et compas – Dieu créant le monde avec le compas –le cercle du Ciel – le double cercle de Gosek – le compas et les trois Grandes Lumières – le serment du novice – l’éveil de la sensibilité à plus grand que soi – devenir un enfant de la veuve – de l’Art du trait à l’édification du temple – la spirale, tourbillon créateur – les quadratures et l’architecture sacrée – connaissance du cercle et cercle matriciel – intégration des lois de l’Univers dans la cathédrale de Chartres – les tracés lumineux – l’enseignement ésotérique du compas et de cercle – de l’auréole crucifère à l’étoile à cinq branches – poisson et tradition chrétienne – les cercles du monde quotidiens – l’intégration de la loge au cercle céleste. Couronnes et coiffes circulaires – le cercle de l’initiation –

 

le coq

Paul de ST HILAIRE

Edition LEBAUD

 1995

Au cœur des traditions européennes, emblème de la France et de la Wallonie, signe astrologique chinois, protecteur de nos clochers, signe annonciateur de la lumière initiatique pour les Franc-maçons, associé aux dieux par les Japonais, chéri par l’Islam, le coq est un symbole universel.


Les vertus qu’on lui prête sont innombrables : porte-bonheur, prophète, guérisseur, il incarne le courage, l’intelligence, et on l’associe volontiers à la résurrection.
Paul de St Hilaire met en évidence ce symbolisme dans cette passionnante et très documentée histoire du coq.

Y est expliqué :

la lumière, les œufs de Pâques, le rituel compagnonnique le papegault, le coq médecin, le coq prophète, le renard, le coq porte-bonheur, la résurrection et l’aube, le combat, la pierre cachée, le vaudou, Bonaparte, les messes noires, et le coq du jugement dernier.

 

LE  COQ

Divers  auteurs

Edition   ARCADIA

 2007

Le coq est connu comme emblème de fierté et emblème de la France, son symbolisme est fondé sous le double sens de gallus qui veut dire coq mais également gaulois.

 

Le coq consacré à Apollon et à Esculape, personnification du soleil, symbolise en général la vigilance et la vitalité. Emblème de la lumière, ce volatile annonce le jour nouveau, l’Aurore et par là même, la Résurrection, celle du soleil mais aussi la Résurrection spirituelle. La racine coq figure dans le caducée qui en grec signifie « annoncer » ou « Hérault », le coq est donc bien le héraut qui annonce le soleil.

 

Emmanuel Levinas disait  « L’alouette qui salue le soleil et l’arrivée de l’aurore, tout le monde peut en faire autant, mais distinguer dans la nuit obscure la proximité de la lumière avant son éclat… L’intelligence c’est peut-être cela ».

 

Symbole repris par l’Eglise, le coq combat le serpent qui a tenté Eve, il est aussi selon Dom Pernety le « vif argent, le soufre parfait »  des alchimistes. Cet animal qui règne sur la basse-cour, qui escalade les tas de fumier, sait se percher pour surveiller les alentours, aussi le retrouve t-on souvent au sommet des clochers, car il sait être vigilant.

Il est aussi girouette et s’oriente au gré des vents, en spiritualité il sera le symbole du souffle divin qui nous aide et nous conseille et réveille tous les jours nos forces endormies, il annonce avec vigueur le triomphe de la lumière sur les ténèbres. Dans le roman de Renard au Moyen Âge, face à Goupil et à Isengrin il est Chantecler, ce fier gallus qui défend le poulailler. Le coq a figuré sur les monnaies gauloises deux siècles avant notre ère, mais également sur de très nombreux objets de cette époque. Les tapisseries de la cathédrale de Reims montrent l’existence de cet emblème. Le service de santé à partir du 7 Février 1798 avait cet emblème sur son uniforme.

 

L’extrême- Orient honore ce volatile pour ses vertus guerrières, pour son courage et sa générosité. Les combats de coq sont un passetemps favori de ces civilisations. Le coq est également le symbole du repentir, et nous avons tous en mémoire le triple reniement de l’apôtre Pierre (Mathieu XXVI, 34), avant que le coq ne chante. L’Alchimie érige le coq en Père de l’humanité, géniteur de l’œuf primordial dans l’athanor cosmique. Plus humblement un proverbe de Côte d’Ivoire dit : « La mère du plus fier des coqs, n’est qu’un simple œuf ». Attribut de Saturne, il est l’emblème de chaque nouvelle génération. Pour les Franc-maçons, le coq est dans le cabinet de réflexion, annonçant une nouvelle naissance initiatique, la venue d’un jour nouveau, la vigilance et la persévérance dont il faut faire preuve en permanence.

 

Alexandre Danemans nous amène en Egypte où on attribuait au coq et à l’Ibis une faculté de prévision. L’Ibis annonçait les crues du Nil et le coq, grâce à son intelligence venue de Dieu annonçait le jour et la lumière avec le soleil. C’était d’ailleurs la grande hantise des égyptiens de savoir si le soleil parti la veille pour son voyage nocturne, allait réapparaitre, aussi le coq était-il particulièrement vénéré. Il est la voie de la lumière, symbole solaire, il chante tous les matins et connaît l’heure et le temps, il est fécondateur de l’œuf, il est sentinelle, veilleur et annonciateur Dans le vaudou, son sacrifice en fait un passeur vers les ténèbres et les mondes invisibles. L’auteur nous transporte en Grèce avec la mort de Socrate que raconte Platon « Criton, nous devons un coq à Asclépios. Paie ma dette, ne l’oublie pas ».

 

Louis Charbonneau Lassay dans son monumental Bestiaire du Christ, développe très longuement le symbole du coq. Il nous parle du coq dans les anciennes civilisations telles celles de Babylone, de l’Inde de Lycie où le coq était un symbole important. Une monnaie grecque du trésor de Vourla (600 ans av. J.C.) montre un coq sur lequel descend l’influx divin qui s’échappe d’un signe astral.

 

Rabelais nous rappelle que ce fut par le moyen du « coq vaticinateur » que l’empereur Probus connut à l’avance le nom de son successeur Théodose. Ce mode de divination par le coq égorgé se nommait l’alectryomancie et la pierre enfermée dans les entrailles du coq et recherchée était appelée pierre alectorienne, talisman précieux générateur d’esprit de décision, d’audace et de vigueur. Le coq, selon Ch. Lassay est bien sûr symbole du Christ en tant que guide, défenseur, époux mystique et fécond de l’Eglise, c’est lui qui veille, rassemble, et montre la voie, tel le coq à la proue  d’un navire. La voix du coq est appelée gallicinium, c’est un chant de guerre et de triomphe qui a le pouvoir d’éloigner les mauvaises puissances des ténèbres. Mais cette voix est aussi la Voix du Christ appelant les âmes à la prière en les faisant passer de l’ombre à la lumière de la vie spirituelle. L’antithèse du coq emblématique est le Basilic, qui de toujours fut l’emblème du mal de la mort et de Satan.

 

LE DELTA – La pensée ternaire         -      N°  3   -

Olivier JUMEAU

Edition La maison de vie

 2001

Souvent associé à la Franc-maçonnerie, le Delta est pourtant présent dans de nombreuses traditions. Situé à l’Orient d’une loge, il se présente comme un triangle créateur, incarnation de lois d’harmonie, concrétisées dans les œuvres architecturales érigées par des bâtisseurs initiés, tout au long de l’histoire des opératifs.

 

Le Delta  ne symbolise- t-il pas l’énergie de la vie en Esprit, au-delà de toute analyse réductrice ? Première forme manifestée et perceptible, sa réalité n’est pourtant pas limitée à une forme. En tant que « Delta lumineux », il est l’expression ternaire de la lumière du premier matin. Perpétuellement à l’œuvre, elle anime l’ensemble des symboles présents dans le Temple maçonnique, et les rends vivants, ainsi tous les initiés peuvent réfléchir, sur cet espace/temps sacré.

 

Le Delta est lié à l’œil dans son esprit créateur : voir, voir réellement, n’est-ce pas façonner, recréer, poursuivre, admirer et aider l’œuvre du Grand Architecte de l’Univers ?

 

Au sommaire de cet ouvrage :

La ternarité et la pensée en construction : Un moyen de percevoir l’origine principielle  -  Une appréhension possible de la création par le trois  -  La pensée en construction  -  Le symbole, porte vers la pensée ternaire  -  Le Père, la Mère, le fils, paradigme de la pensée en esprit.

La ternarité et l’action mis en œuvre : Le Delta et la lumière  -  Les références mythiques du triangle  -

L’œil et le triangle : L’œil et l’activité créatrice  -  La reconstitution de l’œil complet ; le mythe osirien avec Horus et le mythe d’Hiram  -  L’œil, source de rayonnement de la lumière créatrice  -  L’œil et la pierre  -  L’ouverture des yeux  -  L’œil et l’intelligence  -

Les triades et quelques ternarités connues : L’Alchimie -  les Celtes  -  Les  Chaldéens  -   la Chine  -  Chrétienté  -  le compagnonnage  -  Les Druides  -  L’Egypte  -  L’Hermétisme  -  L’Hindouisme  -  le Japon  -  La Kabbale  -  Le Pérou  -  les Perses  -  Les Phéniciens  -  les Pythagoriciens  -  Les Scandinaves  - 

 

le dÉpouillement des mÉtaux           -         N°  24   -

François aries

Edition LA MAISON DE VIE

 2007

Pourquoi, selon une étrange expression maçonnique, l’initié doit-il se « dépouiller des métaux » ?


S’il ne s’agissait que d’un banal détachement des biens matériels, on resterait dans un domaine moralisateur fort éloigné de l’initiation. En réalité, cette expression est d’une extraordinaire richesse symbolique. Elle traduit la perception des forces transmutatrices à l’œuvre dans le cosmos et permet de percevoir la vie commune au minéral, au métallique, au végétal, à l’animal et à l’humain.


Que sont véritablement ces métaux, où et comment sont-ils purifiés, qu’est-ce que l’alchimie communautaire, la naissance d’un nouveau soleil est-elle possible ?


En tentant de répondre à ces questions, cet ouvrage met en lumière l’authentique trésor d’une Loge initiatique.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Que sont les métaux ?  Pourquoi faut-il s’en dépouiller à la porte du Temple ?   -   Métaux et mythes fondateurs   -   les métaux en Franc-maçonnerie   -     les métaux et l’origine de la vie   -   origine céleste et entrailles de la terre     -     le passage de l’individu au frère   -   Où et comment les métaux sont-ils purifiés ?   -   trouver les métaux et les faire entrer dans le temple   -    la notion de vase   -     les métaux et la pierre brute   -   Qu’est-ce qu’une alchimie communautaire ?    -   Alchimie individuelle ou alchimie communautaire   -     la naissance d’un nouveau soleil est-elle possible ?   -    Mutation   -   transformation et transmutation   -   Qu’est-ce que le trésor de la loge ?   -   Faut-il vraiment travailler ?   -    importance de la méthode de travail et du mythe de création   -    importance des rituels   -

 

LE   DIABLE

Roger   Parisot

Edition PARDES

 1999

Le  mal qui existe dans le monde, celui que commettent les hommes, celui dont  souffrent  les innocents, a-t-il un responsable suprême, Satan ou Lucifer, c'est-à-dire le Diable, Prince des Ténèbres et Empereur des Enfers ?

 

Toutes les religions ont eu à répondre à ces questions. De ce maître trompeur, quelles sont les plus adroites ruses ? Celles qui ont fait croire qu’il existait à tant de témoins de ses apparitions et de signatures de pactes , avec lui, de sorcières et de possédés, de participants au Sabbat et d’officiants aux messes noires ?

 

Ou celles qui font croire aujourd’hui au plus grand nombre qu’il n’a jamais existé ? En tant que Diable (dia-bolein), il désunit, antithèse du symbole (sun-bolein)  qui réunit. Ainsi fait-il office, d’abord, d’anti-symbole et enfin, d’antéchrist.

 

Quand la divinité dit : « Je suis  celui qui est » la malignité ricane : «  Je ne suis pas celui qui n’est pas » Le diable existe bel et bien mais ici et maintenant, et voilà tout. Il s’acharne à nier son existence, la seule chose à laquelle il puisse prétendre, et, simultanément, à faire croire qu’il jouit d’une essence supérieure : celle, angélique de Lucifer, le Prince des Ténèbres et Lucifer,  le Porte – Lumière  révolté, ne se confondent pas, sauf si, à terme ;  le Diable l’emportait sur Dieu.

 

Le grand mystère du salut de Lucifer ne cessera jamais de nous hanter en raison de la confusion que le Diable veut opérer avec lui. Ceux qui ont été séduits par le Malin croient discerner parmi les ténèbres du Prince, la Lumière  de l’Ange.

 

Le mal, le laid, le fallacieux ne furent, ne sont et ne seront jamais ailleurs que dans l’instant illusoire de la double dépendance à l’avenir et au passé.  Le présent  vrai étant l’affranchissement du progrès et du regret. Le Diable existe par certains faits qui sont les siens, le mal commis en fait partie ; sorcelleries, possessions aussi ; Sabbats et messes noires pétrissent l’argile de sa chair lubrique et donnent souffle à sa voix salace. Aucune traditions n’a ignoré le Diable, lutté contre les ruses existentielles qui le façonne à chaque instant , et, plus que tout autre personnage, historique ou imaginaire , le Malin a inspiré peintres et musiciens, poètes et romanciers, producteurs ou metteurs en scène.


« l’existence du mal constitue le plus grand  mystère de la vie du monde ». La formule est de Dostoïevski, et elle est d’une extrême vérité ; une question peut avoir une réponse, un problème peut être résolu, mais un mystère n’a ni bonne réponse, ni vraie solution. Il reste à jamais, pour la raison, comme une énigme, et, pour le cœur, dans le cas du mal, comme un scandale, un véritable mysterium iniquitatis.

 

D’où viennent, en effet, tous les maux, tous les malheurs, toute la misère, dont souffre le monde depuis qu’il est monde ? Qui les cause ou qui les provoque, qui les permet ou qui les tolère ? Faut-il croire à un démon pervers, à un mauvais génie, à un esprit malin responsable de tout, inspirateur de tous les méchants, et instigateur de tous les méfaits ? En un mot faut- il croire au Diable, puisque c’est de lui qu’il s’agit ?

 

On sait que sous les noms de Satan, de Lucifer, de Belzébuth, de Seth, d’Ahriman, d’Iblis ou de Mâra, et sous bien d’autres encore, il est, pour nombre de croyants, le Principe du  Mal, ennemi du bien et rival de Dieu, l’Ange déchu, introducteur dans l’Univers du péché et de la mort, grand amateur d’âmes humaines  Georges Minois en rappelle l’étiologie : « Le satan de la racine hébraïque stn, signifiant l’opposant, celui qui met un obstacle, est un titre, et non pas un nom personnel, que la traduction grecque des Septante rendra par diabolos, du verbe diaballein : mettre un obstacle.

 


C’est ensuite qu’il recevra quantité de noms personnels. Sous la forme du serpent c’est lui qui séduisit Eve, qui trompa Adam, et qui, depuis l’origine, induit les humains à la tentation, pour les perdre et les conduire aux Enfers, où il règne. Mais croire au Diable, n’est pas résoudre le mystère du Mal, qui change de forme et devient celui de l’existence même du Diable, laquelle n’est pas compatible avec celle d’un Dieu, bon et tout puissant. D’où les problèmes auxquels les mythes et les dogmes auront à faire face.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

Le diable dans les croyances religieuses  -  Satan dans les religions du livre  -  Le diable dans les mondes gréco-romain et en Egypte  -  Le diable en Afrique noire et en Amérique latine  -  Les dragons d’Asie  -  Le diable dans l’histoire et dans la société  -  du bestiaire au diable  -  Des sorciers et des sorcières  -  De la clef et du marteau  -  Les exorcismes  -  Le sabbat et les messes noires  -  Du singe de Dieu  -  Le diable dans les arts plastiques  -  Vues de l’enfer  -  Des péchés capitaux et des tourments infernaux  -  Scènes de tentation et séances de sabbat  -  Le diable dans l’art musical  -  Le diable dans la littérature et le cinéma  -  Le diable dans les lettres classiques, le roman français, les lettres étrangères, le septième art et le mythe de Faust  -

 

le diable   –                               Colloque de Cerisy

 Divers auteurs

Edition Dervy

 1998

Ce nouveau cahier de l’hermétisme est totalement  tourné vers Satan et le diable

 

Que Satan existe, la question est résolue de manière affirmative par la foi chrétienne. Cette affirmation, tirée du liminaire du cahier des études Carmélites sur Satan est surchargée.

 

Le Prince des enfers conserve ainsi à notre époque une place irréductible, mais plus la curiosité pousse le chercheur à se pencher sur lui, plus le personnage du Diable s’évanouit, ne laisse que d’incertaines traces dans les textes canoniques, et perd en consistance.

 

S’il reste insaisissable comme entité, le Diable n’en demeure pas moins repérable comme fonction ; c’est cette fonction qui est ici interrogée et qui donne lieu aux répondes des conférenciers

 

L’historien, le théologien, le psychanalyste ont été invités à établir ce que la fonction, le signifiant Diable, met en acte dans notre société. Nous soumettons à la question, les textes canoniques, les écrits des mystiques, les manifestations de l’inconscient, les traces dans les arts pour dégager ce que l’ange déchu aux noms multiples, le singe de Dieu, exerce encore comme ministère, la manière dont il s’insère dans une structure et qu’elles marquent il imprime dans notre monde.

 

Le prince des enfers est toujours sujet à controverse et si la foi chrétienne a résolu le problème, il n’en reste pas vrai que les recherches sur le Diable sont troublantes, car les traces qu’il laisse sont incertaines et souvent inexistantes. Il reste toujours insaisissable.

 

Au sommaire de cet ouvrage nous avons les intervenants suivants :

 

 

HISTOIRE :

Jean-Claude Aguerre  -  avant-propos  -  De l’incertitude du diable

Jean Céard : Le diable singe de Dieu selon les démonologies des 16 e et 17 e siècles

Antoine Faivre : Le mythe de Lucifer dans la théosophie de l’époque préromantique et romantique

Jacques Lalouette : Le combat des  Archanges (St Michel et Satan dans les luttes politiques et religieuses de la France contemporaine –

Marco Pasi : Dieu du désir, Dieu de la raison (le diable en Californie dans les années soixante)

 

PHILOSOPHIE :

Pierre Lory : La tragédie de Satan dans la mystique musulmane

Pierre-Henri Salfati : Rencontre avec des diables remarquables (figures du diable dans la tradition juive)

Maurice de Gandillac : Une prétendue inadvertance de Lucifer

Georges Zimra : L’exorciste amoureux (la possession, théâtre du je)

 

PSYCHANALYSE :

Philippe Julien : Peut-on se passer du Diable ? (la réponse de la psychanalyse freudienne)

Gérard Pommier : Des dieux au monothéisme, des démons au diable

 

ART :

Jeannette Zwingenberger : De l’image du Diable à celle de la mort (la fascination de l’espace diabolique dans la peinture au 13e siècle

Michel Poizat : Diabolus in musica : la voix du diable

 

 

LE DIABLE -     MES RAPPORTS AVEC LE DIABLE      COUPS DE SONDE DANS LE MYSTḔRE

Charles Lancelin

Edition Ether et Egrégore

 2017

Charles Lancelin donna le 9 décembre 1912 à l’Institut de Recherches Psychiques de France, une conférence consacrée au Diable. Cette conférence ne manqua pas de renouveler les attaques contre son auteur alors même que l’objectif était de répondre aux accusations de satanisme dont il était déjà l’objet. A la suite de cette conférence, il rédigea ce texte, apparemment pour Henri et Hector Durville et le publia orné de 22 planches hors-texte, peu en lien avec le propos, prolongeant ainsi son premier livre sur le sujet publié en 1903, L’histoire mythique de Shatan. Cette édition augmentée, reprend le texte paru aux éditions Durville devenues Librairie du Magnétisme. Elle bénéficie d’une biographie de Charles Lancelin, personnage complexe, d’un ensemble de notes, d’une riche bibliographie et d’annexes fort utiles.

 

Charles Lancelin, occultiste brillant, ambitionnait de rencontrer le Diable ou de démontrer son inexistence, en privilégiant très probablement cette seconde hypothèse. Pour se faire, il mit en place cinq expériences au sérieux très variable. Il convient de replacer ces expérimentations dans le cadre de son époque caractérisée par un intérêt, entre science et superstition, pour les phénomènes psychiques et le spiritisme.

 

Charles Lancelin fut proche de Papus mais aussi du Colonel Albert de Rochas qui mena des recherches notamment dans le domaine de l’hypnose. Homme de lettres, il était également docteur en médecine, ce qui servit ses travaux dans les domaines de l’hypnose, de la réincarnation, de la vie post mortem. Il chercha généralement à introduire une rigueur nécessaire dans ses expériences. Un autre centre d’intérêt fortement investi par Charles Lancelin fut donc le Diable. Son Histoire mythique de Shatan devait comporter trois tomes, De la Légende au Dogme, paru en 1903, sur les origines du mythe dans la tradition judéo-chrétienne, Le ternaire magique de Shatan, paru en 1905, toujours chez Durville, consacré aux techniques de sorcellerie jugées malsaines. Un troisième tome, La faillite de Shatan, ne vit jamais le jour or il devait proposer une négation philosophique de Satan. Charles Lancelin fit ainsi de sa conférence et du texte qui en suivit la clôture de ce cycle de travail consacré au Diable.

Les démons sont des créatures célestes, des anges à l’origine créés par Dieu mais qui, par orgueil, se sont rebellés contre Lui, et incitent l’homme à faire de même. La foi chrétienne affirme l’existence du démon, mais proclame que son pouvoir n’est pas illimité. Il n’existe pas un « dieu du mal » : le démon est une créature soumise au pouvoir de Dieu. Les chrétiens admettent depuis toujours l’existence d’un être malin, ou d’une pluralité d’êtres malins, de nature angélique, dont l’action vise à détacher l’homme de Dieu, en le soumettant aux forces du mal, à travers la tentation.

En effet, le Christ s’est fait homme et est mort sur la croix pour libérer l’homme de cet état de soumission dans lequel il s’est trouvé à la suite du péché originel. L’existence du démon fait donc partie de la vérité révélée. Toutefois, la croyance chrétienne est très différente de celle d’autres religions : il n’existe pas un « dieu du mal » opposé au dieu du bien. Au contraire, selon la théologie catholique de saint Thomas d’Aquin, le mal n’existe pas en soi, il est l’absence du bien, un refus de l’amour de Dieu. Selon la doctrine chrétienne, si le démon peut pousser l’homme au mal, il ne peut pas lui enlever sa liberté. Il n’a pas de pouvoir sur son âme si l’homme ne le lui accorde pas.

 

Le démon est un ange créé par Dieu, appelé Satan ou Lucifer dans la tradition chrétienne, qui a usé de sa liberté pour s’opposer à son amour. Dieu permet son existence et sa rébellion, mais le démon est soumis à son Créateur, de même que les autres puissances angéliques. C’est l’une des raisons pour lesquelles la théologie chrétienne s’est peu appesantie sur le démon en soi, mais plutôt sur la victoire du Christ sur lui et la façon de lutter victorieusement contre son pouvoir dans la vie chrétienne. La Bible, et plus particulièrement les Evangiles, ainsi que le Magistère et la vie des saints, attestent de l’existence du démon. L’Ancien Testament considère les anges et les démons comme des créatures de Dieu, Créateur de tout l’univers, visible et invisible. Cependant, les textes qui parlent de Satan dans l’Ancien Testament sont rarissimes. C’est après l’exil de Babylone que l’on note une évolution : le mal parmi les hommes vient de Satan (‘satan’ en hébreu, adversaire) à la suite du péché d’Adam (Gn 3), lorsque « par l’envie du diable la mort est entrée dans le monde » (Sg 2, 24). Satan est le tentateur, l’accusateur, l’adversaire de Dieu. Deux siècles quasiment avant le Christ, la communauté monastique de Qumram, sur les rives de la mer Morte, élabore une démonologie structurée.

 

Mais c’est dans les quatre Evangiles que la présence de Satan acquiert une densité particulière : c’est un adversaire réel, un ennemi du Christ et de son Règne. Jésus s’adresse à Satan en personne pour l’admonester et parle de lui comme de « quelqu’un ». On connaît les passages des Tentations au désert (Mt 4, 1-11) et les nombreux exorcismes que Jésus a pratiqués (Capharnaüm Mc 1, 23-28, Gerasa Mt 8, 28-34, la fille de la Cananéenne Mc 7, 25-29, pour n’en citer que quelques-uns). Les écrits apostoliques et l’Apocalypse recueillent cette victoire du Christ qui se consommera à la fin des temps. Le Magistère et la Tradition de l’Eglise, dans l’enseignement comme dans la liturgie, ont toujours relevé cette vérité. Le Catéchisme de l’Eglise catholique parle du démon dans près de 40 paragraphes. La vie de nombreux saints qui ont vécu une expérience directe de ce combat contre le démon, témoigne également de la réalité de son existence.

 

Cette permission que Dieu a accordée aux démons de perturber la vie de ses enfants est un grand mystère : le mystère même du mal.  Pourquoi Dieu, s’il est bon et tout-puissant et qu’il a le mal en horreur, permet-il que les démons agissent et aient pouvoir sur l’homme ? C’est un grand mystère, le « mysterium iniquitatis », le mystère de l’iniquité. Dieu a créé l’homme – et les anges – par amour, et désire que l’homme l’aime en retour. Mais il n’y a pas d’amour sans liberté, c’est pourquoi Dieu laisse l’homme libre de choisir de l’aimer. Seul Dieu possède une liberté parfaite, incapable de choisir le mal. L’homme – et les anges – peuvent rejeter cet amour.

 

Pourquoi Dieu n’a-t-il pas détruit les anges déchus ? Il y a deux raisons : la première est que Dieu respecte cette liberté que Lui-même accorde ; la seconde, c’est que d’une façon ou d’une autre, Dieu se sert également d’eux pour réaliser ses desseins. Saint Augustin affirme que Dieu ne permettrait pas le mal si ce n’était pour en tirer un bien plus grand. En effet, c’est ce qui se produit avec l’histoire de la Rédemption dans laquelle le mal, en définitive, est vaincu par le bien. Dieu a racheté le monde du péché, mais sans cesser de respecter la liberté de l’homme, lequel est libre d’accueillir ou de refuser cette rédemption. Les chrétiens croient que la victoire définitive du bien et la destruction définitive du mal se produiront à la fin des temps. Cependant, le temps que nous vivons se caractérise par cette lutte entre le bien et le mal. La vie des saints témoigne de ce combat, parfois en face à face, avec les démons

 

LE DIABLE - PRINCE DE CE MONDE suivi par LE PḖCHḖ ORIGINEL

Auguste Siouville

Ed. Ether & Egrégore

2016

L’ouvrage fut publié en 1925 dans la revue Le Symbolisme. Oswald Wirth s’en explique dans un avant-propos. Il s’agit de « faire apprécier le Diable à sa juste valeur », d’en saisir le principe et la fonction, loin de toutes les superstitions. Cette édition reprend la composition originale en quatre livres : Le Prince de ce monde, Le Péché originel, La Diablerie de Léo Taxil, Le Diable au café. Il est complété d’une introduction remarquable d’Oswald Wirth, Parlons du Diable ! et dans la présente édition d’une biographie de l’auteur.

 

Auguste Siouville, de son vrai nom Auguste Lelong est né en 1855 pour décéder en 1933. On sait peu de choses de lui. Maître de conférences à la Faculté de Lettres de l’Institut Catholique de Paris, il exercera également comme vicaire jusqu’à ce que ses positions modernistes le conduisent à une mise à l’écart de l’Eglise. Proche d’Oswald Wirth, en relation avec la Grande Loge de France, il se consacra à l’écriture au cours des dernières vingt années de sa vie. Maîtrisant le latin et le grec, traducteur des textes anciens, il collabora notamment à la revue maçonnique Le Symbolisme et dans la Revue de l’histoire des religions. Plusieurs de ses articles traitèrent du gnosticisme.

 

Comprendre la figure du Diable, ce fonctionnaire émérite au service du plan divin, approcher Lucifer, le porteur de Lumière, c’est se connaître soi-même dans ses aspects les plus sombres pour les rectifier ou renverser, les illuminer.

L’érudition de l’auteur, ses références répétées à des passages de textes anciens connus et mal interprétés, ou simplement oubliés permettent de renouer avec la dynamique des mythes, des symboles et des archétypes. Comme le rappelle Oswald Wirth : « Gardons-nous des pièges d’une métaphysique mal inspirée. Dans la réalité, l’Adversaire n’est que la figuration mythique de toute résistance à vaincre.

 

Le maçon rencontre le Diable dans la pierre qui est dure à tailler ; mais cette pierre lui est précieuse et il apprécie sa valeur d’après la résistance qu’elle lui oppose. Le diable n’entre d’ailleurs en lutte avec l’homme fort que pour être vaincu : il ne nous résiste que pour nous astreindre à déployer toute notre force. Ses intentions ne sont pas plus perverses que celles du F :. Terrible, qui fait subir les épreuves initiatiques. La perte de nos âmes ! En quoi intéresserait-elle un esprit aussi subtil que le Malin ? Ne le calomnions pas en nous le figurant stupide, comme l’ignoble rôtisseur éternel, qui serait la honte du Dieu responsable de sa création. Et l’enfer, où le localiserions-nous, si ce n’est en nous-mêmes ? Le feu infernal brûle au centre de toute individualité, mais c’est un feu sacré, sans lequel il n’y aurait ni vie agissante ni travail fécond.

Soyons maîtres de notre feu intérieur, et l’ardeur diabolique nous servira, car le Diable se soumet de bonne grâce au sage qui a droit de lui commander. Il ne s’agit pas ici de formules magiques, mais d’une libération effective du joug des péchés capitaux.

 

Tant que nous donnons prise à l’un d’eux, nous restons esclaves du Diable, et, tant que nous lui obéissons, il se moque de nos ordres à juste titre. Nous ne dominons que ce qui n’a pas le pouvoir de nous dominer. Sachons donc résister aux forces que nous voulons dompter : si tu ne te laisses pas mener, tu mèneras ! » Derrière la lutte créatrice avec l’Adversaire, c’est la question de la maîtrise initiatique et de l’affranchissement de tout conditionnement qui est posée. La distinction entre la fonction du Diable et celle de Lucifer, le problème faussement posé de la chute et de la culpabilité, les conséquences de la doctrine augustinienne du Péché originel, sont quelques-uns des thèmes développés dans ce livre tout à fait passionnant

 

LE DIABLE  -  SATANISME    B.A BA

JEAN- PAUL   BOURRE

Edition PARDES

 2000

Satan apparaît dans les religions chrétienne, juive et musulmane comme  «  shatan », l’adversaire de Dieu, l’esprit du Mal, le Prince des Ténèbres. Il est en même temps le grand corrupteur, l’ange foudroyé dont parle saint Luc, le Prince des Ténèbres qui commande aux enfers. Ses adeptes le considèrent comme la divinité centrale d’un culte maudit qui propose à l’homme d’être l’égal de Dieu.

 

Son culte se célèbre la nuit, à la lueur des torches, dans les lieux hantés, désolés. Il apparaît avec l’attirail du Moyen- Âge chrétien : bouc noir, profanations d’hosties, sabbats des sorcières, messes diaboliques.
L’auteur révèle dans ce livre, les formes que prend le diable, à travers les rites et les croyances dont certains remontent à l’aube de l’humanité. Déjà, en Egypte, il apparaît sous la forme d’un bouc de Mendès auquel on offre des sacrifices de sang.

 

A l’époque médiévale, il est l’ange diabolique, la face d’ombre du christianisme. On l’invoque sous le nom de Belzébuth, Asmodée, Bélial ou Métatron. On le retrouve sur les chapiteaux et les bas-reliefs des cathédrales et des églises, il a ses prêtres et ses prêtresses, dont un grand nombre monteront sur les bûchers de l’Inquisition.

 


Les rites d’invocations, les pactes d’alliance, le tracé du cercle, l’accouplement avec un animal magique, se font souvent dans les cimetières ou au bord des gibets. Au XIXe siècle, le Satan médiéval entourée de flammes deviendra l’ange rebelle, orgueilleux et solitaire, prêt à rallumer la guerre dans le ciel, il sera le dieu de Byron, de Huysmans ou de Bernanos. C’est en son nom que se multiplieront les rites blasphématoires, la possession et les malédictions.

Le satanisme n’est pas absent du monde moderne, il est aujourd’hui amplifié par les nouvelles technologies, la publicité, les thrillers, le cinéma d’épouvante, où Satan apparaît comme une entité réelle.
L’auteur décrit les croyances et les comportements des satanistes, leurs pratiques rituelles- messes rouges ou noires et rites orgiaques- mais aussi l’espérance millénariste des adeptes du Diable, au commencement du 3e millénaire. Ceux-ci invoquent des guerres, de grandes catastrophes, des pandémies géantes et le retour de Satan, et sa victoire pour mille ans, comme le dit « l’Apocalypse de St Jean »

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les soleils noirs du satanisme  -  Satan et le judéo-christianisme  -  El Hayyat, le Satan de l’Islam  -  Ounis, le dieu anthropophage égyptien  -  l’ange noir médiéval  -  Scènes d’une nuit de Sabbat  -  l’homme gris d’Auldearne  -  Cantianille et l’amour du diable  -  la messe noire  -  animaux et plantes du diable  -  dans les griffes de la nuit  -   les démons du romantisme noir  -  les Grands Maudits  -   les nouveaux barbares   -  le « fils de Satan »  -  Highgate, le réveil du vampire  -  les guerriers de Black métal  -  la fureur sacrée   -  le culte du loup  -  le rire de la pendaison  -  petite galerie du satanisme  -

 

le fil à plomb & la perpendiculaire      -      N°  18  -

Joseph noyer

Edition LA MAISON DE VIE

 2006

Pour élever le Temple en prolongeant l’œuvre du Grand Architecte de l’Univers, une loge maçonnique se doit de trouver l’axe qui structure la loge et réunit les frères.

 

C’est à cette condition que la construction sera harmonieuse. De même, le mode de vie d’un Frère se construit autour du centre qu’est la vie rituelle sans renier sa dimension quotidienne.

 

Discerner l’essentiel, éveiller le centre vital et vivre suivant l’axe qui concilie les deux termes, c’est ce à quoi invitent Fil à plomb et Perpendiculaire.

 

Au sommaire de ce livre :

 

Chapitre 1 : Fil à plomb et perpendiculaire, est- ce la même chose ?   -    Verticalité et perpendicularité   -   Origine mythique du fil à plomb   -   Le fil à plomb et l’axe du monde selon diverses traditions   -    l’arbre de vie comme axe du monde   -   l’arbre et le principe féminin   -    le Fil à plomb dans la tradition des bâtisseurs    -  un seul axe, deux plans   -   les pôles, extrémités de l’axe du monde   -   Matérialiser l’axe pour construire le Temple   -  un axe ou plusieurs axes ?   -   sans axe, pas de tenue   -  construction, cardinalisation   - 

 

Chapitre 2 :  La perpendiculaire et la construction du cœur conscience de l’apprenti Franc-maçon   -   l’angle de rectitude   -   le peson et la pesée du cœur  -   un chemin à double sens    -la perpendiculaire et l’éveil de la sensibilité   -   Suivre l’axe du cœur conscience pour concrétiser   -     vivre selon la perpendiculaire   -   Rectitude et rectification   -    l’amour de l’œuvre et la liberté d’agir   -  

 

Chapitre 3 : Toute conduite doit-être conforme au fil à plomb   -   Découvrir le sens de la mesure   -  nécessité d’être bien centré   -   la perpendiculaire, clé de l’intégration de l’être au cosmos de la loge   -   Questions vitales et paroles de connaissance   -          

 

le grand architecte de l’univers         -         N°  1    -

Jean DELAPORTE

Edition La Maison de Vie

 2001

Le Grand Architecte de l’Univers est au cœur de la démarche et de la symbolique de la Franc-maçonnerie initiatique. C’est « à sa gloire », selon l’ancienne formule, et non à celle des hommes, que sont effectués les travaux des « maçons de la Pierre franche », et c’est en percevant le message dont il est l’expression, que la pensée et les mains des bâtisseurs œuvrent en harmonie.

 

Etant lui-même un symbole, le Grand Architecte de l’Univers ne peut être réduit à un objet de croyance, d’autant plus que sa réalité spirituelle transcende les croyances.

Elle offre à quiconque recherche l’initiation, la possibilité de participer « en esprit et en vérité », à la construction de son temple personnel, mais aussi à l’édification d’un temple universel basé sur l’amour.

 

En Egypte ancienne, le patron des artisans est le Dieu Ptah, dont le nom signifie « le façonneur ». Or, un texte surprenant affirme : « Ptah est le Père des dieux, et aussi la mère… son surnom est « la femme ».

 

Dans diverses traditions, les divinités créatrices sont présentées comme « Père et mère », et la notion de métier n’était pas réservée au monde masculin. La déesse Neith, qui crée le monde par le Verbe, était la patronne des confréries de tisserandes qui imprimaient dans la matière les lois harmoniques de l’esprit.

 

En réalité, le Grand Architecte de l’univers n’œuvre pas seul ; avant la création du monde, la Sagesse était présente car elle existait de toute éternité (Proverbe VIII, 23). C’est à cette Sagesse qu’il s’unit pour créer et, sans elle, sa création serait vide de sens, tant cette Sagesse est un des piliers fondamental de l’œuvre.

 

Au sommaire :

Le Grand Architecte de l’Univers, Dieu des Franc-maçons  -  Le G.A.D.L.U, un symbole  -  Le Grand Esprit  -  La Tradition du GADLU  -  Le charpentier céleste  -  Le potier divin  -  Le forgeron mythique  -  Le Géomètre et les Nombres  -  Le compas et le cercle  -  L’épouse du Grand Architecte de l’Univers  -  La pierre primordiale  -   Participer à la création  -  La Parole perdue et la connaissance avec les mots substitués  -  A la gloire du Grand Architecte de l’Univers  - 

 

Voir les références au Grand Architecte sur le chapitre 1 A (Grand Architecte)  -

 

LE  LABYRINTHE, IMAGE  DU  MONDE

DANIEL  BḔRESNIAK

EDITION  DETRAD

 1996

Tracé d’un parcours fait de détours, le labyrinthe égare et conduit. Prison, refuge et passage, il trace les voies sinueuses qui relient la perception au sens, le désir à l’idée et à l’acte.

L’exploration de l’image commence au palais des rois Minos, avec les guerres du Péloponnèse, au palais du roi Cnossos, avec ses légendes autour de Dédale, du Minotaure, de Thésée et d’Ariane. Elle se poursuit en d’autre lieux et en d’autres temps : la préhistoire et ses labyrinthes de pierre, l’Egypte pharaonique, les labyrinthes à une seule voie des cathédrales, les jardins où l’on s’égare, la ville et ses méandres. Ces constructions illustrent les pérégrinations du sens.

 

L’étymologie grecque du labyrinthe renvoie à Labrys, qui veut dire double hache et à Lab. qui veut dire : prendre, saisir, et c’est pourquoi les labyrinthes de Grèce et de Crète en particulier furent appelés : Les Palais de la hache ou de la double hache et, retranscrit en latin au Moyen Âge, le mot donne lieu à un jeu de mot présenté comme une explication, labor intus : peiner en dedans, autour de laquelle se développe l’idée de l’œuvre chez les alchimistes.

Puis le mot entre dans la littérature des langues parlées en Europe pour illustrer les rites sociaux et les parades d’Amour : c’est un labyrinthe d’amour. C’est aussi la rencontre avec le terme anglais : maze (Dédale, labyrinthe, lacis)

Repris par les conteurs et les poètes, génération après génération, la métaphore du labyrinthe porte le sens du monde, de la réalité dans son ensemble, dans ses ramifications et ses modalités.
Les détours sur le chemin permettent à la fantaisie et à l’inattendu de se manifester. Et c’est l’imprévisible qui fonde la liberté et la dignité de chacun.

 

Est développé par l’auteur :


La naissance de l’image, l’abri aux mille détours pour les vivants et les morts, Thésée le héros civilisateur, Dédale, le fondateur de la technique, la lignée des hommes tailleurs de pierres et de ce qui se passe dans certaines cavernes, unir et réunir la cité et la nature, Astérios, le Minotaure fruit d’un mariage sacré, l’oie et le destin, le passé labyrinthe temporel, depuis les cercles de pierres, les labyrinthes à une seule voie, y entrer pour en sortir, images réelles et images créées, le labyrinthe image du monde et ses entrées dans la littérature européenne, des voies et des venelles, les enjeux.

 

LE  LABYRINTHE  le livre des labyrinthes

Paolo santarcangeli

Edition GALLIMARD

 1974

C’est l’histoire d’un mythe et d’un symbole.

« Il ne semble pas que la capacité de créer ou de vivre des mythes ait été remplacée par celle d’en rendre compte. À tout le moins faut-il avouer que les tentatives d’exégèse ont été à peu près constamment décevantes », déclare Roger Caillois dans Le Mythe et l’Homme. L’analyse du mythe à partir d’un système d’explication, si fondé soit-il, laisse en effet généralement une impression d’insurmontable insuffisance, un résidu irréductible auquel on est tenté d’attribuer, par réaction, une importance décisive.


Paolo Santarcangelli a évité ce travers. Il ne se lasse pas d’insister sur la multiplicité des interprétations possibles d’un mythe tel que celui du Labyrinthe, qui résume une situation limite de l’âme lorsqu’elle se penche sur ses propres abîmes.

 

Il est à la fois la lutte du principe héroïque et solaire (Thésée) contre le principe animal et nocturne (le Minotaure), cérémonie de chasse, métaphore sexuelle, iter mysticum, symbole de la forteresse à vaincre, jeu qui masque les profondeurs semi conscientes, pour ne parler que de quelques configurations sémantiques.


Partant de la fable grecque et de ses diverses versions, remontant de là jusqu’à la préhistoire, l’auteur passe en revue les aspects et les significations multiples que le mythe a connus chez les primitifs, dans la civilisation crétoise et au XVIIIe siècle, et qu’il a conservés jusqu’à nos jours.

 

Il dégage de la sorte les composantes religieuses, initiatiques, symboliques et psychologiques du Labyrinthe, dans lequel il voit, malgré la variété des formes qu’il a revêtues au cours des âges, une représentation des motivations et de l’angoisse de l’âme humaine.

 

C’est en somme l’image que l’homme se fait de son destin – labyrinthe dont l’issue lui est donnée par la foi religieuse ou par la connaissance.

 

LE LABYRINTHE – LE MYSTÈRE DES LABYRINTHES

Paul de Saint-Hilaire

Edition Rossel

 1977

S’il est une frontière que le touriste des chemins de la connaissance ne peuvent franchir sans guide, c’est bien celle de ce monde parallèle où les phénomènes ésotériques, paranormaux, magiques, extra-terrestres se bousculent dans un désordre souhaité par d’aucuns. Vous est-il venu à l’idée que la solution de beaucoup de ces énigmes, dont on débat à longueur de livres ou d’articles, pourrait se trouver sur le chemin de votre prochain itinéraire ?


Le secret de ces labyrinthes, jetés dans le pavement de quelques cathédrales, comme étoiles d’une étrange constellation, pourrait être le premier pas d’une quête passionnante où le temps ni l’espace ne sont plus des barrières, le fil d’Ariane pour l’autre labyrinthe, celui d’un monde parallèle et fascinant que Saint-Hilaire nous propose d’explorer avec lui.

Au sommaire de cet ouvrage :

La danse du poisson dans la nasse - Le jeu de la mort et du hasard - L’impossible quadrature - La rose et la croix - La mort du taureau - Le vieil homme et l’oiseau - L’éternel retour - Les labyrinthes de l’antiquité en Egypte - Le labyrinthe argolique, maltais, lemnien, de Samos, de Sicile, d’Etrurie - Un immense jeu de l’oie - Le fini et l’infini - Les difficultés du Grand Œuvre - Le laboureur de labyrinthes - Labyrinthes philosophiques, philosophaux et autres dans l’art et la construction - La lieue de Jérusalem - Le sacrement de pèlerinage - Le matin de Lucifer - Catalogue des labyrinthes inscrits dans le pavement des églises, chapelles et cathédrales - L’épée et les brodequins - La bonne voile - St Bertin - Les métamorphoses d’Ariane - Thésée - Le déable Spins - Les labyrinthes gnostiques de l’Empire romain - Cap sur les étoiles - L’horloge astronomique de Saint-Omer - La saga de l’apprenti-sorcier - La troisième oreille - Le retour de Minos - L’itinéraire d’un pèlerin dans la cathédrale de Saint-Omer - Le minotaure - L’astrolabe - Dédale et Icare - La transfiguration au Thabor - Le portulan interpolé - L’Ourse, la Vierge et Lupin - Oghma ou le septième travail - Les labyrinthes et le retour d’Ulysse - L’Odyssée - Le labyrinthe crétois -

 

LE  LABYRINTHE  -   LES  LABYRINTHES -  Mythes traditionnels et applications modernes

   SIG LONEGREN

Edition DANGLES

 1993

C’est à travers de multiples labyrinthes que l’auteur va nous servir de guide et nous offrir des raccourcis essentiels alchimiques et libérateurs, car maîtriser son propre labyrinthe est le but de l’initié.

 

 

Au sommaire de ce livre remarquable :

 

L’espace sacré : La géométrie sacrée  -  L’archéoastronomie  -  les énergies telluriques  -  Les labyrinthes  -  Les autres catalyseurs  -  Cromwell sonne le glas de l’espace sacré  -

 

La forme : Dessinez vous-même votre labyrinthe  -  Les figures labyrinthiques de Nazca  -  L’Ohio et le tertre du serpent  -  les sept circonvolutions  -  Les Indiens Hopis  -  Les labyrinthes végétaux en Grande-Bretagne  -  La Scandinavie  -  Le labyrinthe de Tibble et de Chartres   -   Les miroirs  -

 

Le Mythe : Thésée et le labyrinthe, une mythe en cinq scènes  - Athènes  -  la Crète  -  Le voyage et la clé  -  La négligence de Thésée  -  Ariane et son fil  -  Dédale et Icare  -  Le taureau blanc  -  Hélène de Troie  -  La Déesse du centre  -

Le Rêve : Jung et les mythes  -  Souterrains et ombres  -  Thésée, Ariane et l’Anima  -  Patriarches contre déesses  -  L’ombre de l’homme occidental  -  La danse de la grue  - 

 

Elle était une fois : Marija Gimbutas  -  Le méandre et le labyrinthe  -  Le lien avec Troie  -  La déesse en Crète  -  Le Minotaure, une substitution  -  Les « labrys »  -  les Celtes  -

 

Les énergies : L’eau  -  Les énergies telluriques  -  La radiesthésie  -  Le cercle  -  la radiesthésie des sites sacrés, des leys énergétiques et des labyrinthes  -  Le schéma, le dôme et les veines énergétiques  -  Leçon de clairvoyance  - les murs du labyrinthe  -

 

La Planète : Mercure/Hermès : messager des dieux et des déesses  -  La visibilité de Mercure tout au long de l’année  -  les carrés magiques  -

 

Miroirs et « labrys » : Le mythe et le miroir  -  Les chakras  -  L’effet du miroir  -  Le miroir et les contes de fées  -  Le « labrys » et la géométrie sacrée  -  la Lune  -  L’œil et le « labrys » et le point d’inversion  - le miroir de Mercure  -

 

L’histoire au masculin : Les dieux anciens et l’archéologie  -  les nouveaux archéologues  -  L’âge d’or en danger  -  Les remparts  -  Les Indo-Européens  -  Le site Koster  -  La Déesse et les nouveaux historiens  -  La Déesse en Crète  -  Le regard de l’observateur  -  L’équilibre est-il possible ?  -  La poule ou l’œuf.  –

 

Les applications modernes : La résolutions des problèmes  -  Le labyrinthe en fête  -  La roue de médecine  -  Les labyrinthes planétaires  -  Les masques des planètes  -  Mort et renaissance  -  Les alignements de pierres  -  Le labyrinthes dans les cérémonies  -  L’appel des croisades  -  Le quatre et le sept  -  La construction de grands labyrinthes permanents ou pas  -  

 

LE  LABYRINTHE  les labyrinthes à travers le R.E.A.A.

Divers auteurs

 

  1994

Divers voyages initiatiques dans les labyrinthes de Chartres au Tibet. S’il est une frontière que le touriste des chemins de la connaissance ne peuvent franchir sans guide, c’est bien celle de ce monde parallèle où les phénomènes ésotériques, paranormaux, magiques, extra-terrestres se bousculent dans un désordre souhaité par d’aucuns.

 

On se demande bien souvent quelles sont les différences entre ce qui est mythe et ce qui est histoire. On accepte aisément comme histoire tous les faits qui ont une date, qui sont arrivés en quelque lieu déterminé de la terre, ou que l'on peut rapporter à des personnages connus. Par contre, on parle de mythes à propos de récits beaucoup plus fantastiques, imprécis dans le temps, difficiles à définir et attribués, non à des personnages historiques et réels, mais à des personnages fabuleux dont, généralement, on ne sait s'ils ont seulement existé.

 

  Dans le cas du labyrinthe, nous sommes justement en présence d'un mythe, avec le récit de faits, avec des personnages qui sont rien moins que symboliques ou que, pour le moins, l'histoire accepte difficilement comme réels. Mais on peut penser que tout mythe, tout récit symbolique, s'appuie sur une réalité, même si elle n'est pas nécessairement historique. Le mythe est vrai en tant que référence à des réalités psychologiques, à des vécus humains, à des processus et des formes qui se manifestent revêtus de symboles et se mettent à cheminer au fil du temps, parmi les hommes, pour arriver jusqu'à nous. Le travail qui nous incombe est de les dévoiler, c'est-à-dire d'enlever leurs voiles et de nous retrouver devant le sens occulte, le sens profond des choses.  

 

Le mythe du labyrinthe est très, très ancien et, j'ose dire, commun à toutes les civilisations antiques ; on y explique que le labyrinthe représente un passage difficile à parcourir, confus, où l'homme se perd par des sentiers enchevêtrés. Il y est parfois question de quelque homme fantastique, de quelque héros ou personnage mythique qui "défait" le labyrinthe et trouve la clé qui, finalement, apporte la solution de l'énigme posée sous la forme d'un chemin. Le labyrinthe le plus connu nous est parvenu dans la mythologie grecque, à travers des récits si accessibles, si naïfs, presque infantiles ; c'est le labyrinthe de Crète. Mais en remontant un peu plus en arrière, à la recherche d'éléments connus grâce aux dernières découvertes archéologiques en Crète, on peut savoir ce que les Crétois adoraient et ce sur quoi ils fondèrent leur labyrinthe. On voit alors que le récit n'est pas si puéril et qu'il apparaît toujours plus complexe et symbolique.

 

Par la magie de ses symboles, le Mandala est à la fois l'image et le moteur de l'ascension spirituelle qui procède par une intériorisation de plus en plus poussée. Le Mandala favorise la méditation en profondeur. Contempler un Mandala, vous permet de retrouver la sérénité, la paix et le sentiment que la vie a retrouvé son sens et son ordre. Chacun d'entre nous possède son propre Mandala, car nous vibrons tous sur une longueur d'ondes différente en fonction de nos expériences passées de notre vie. Le Mandala vous met en contact avec votre profonde sagesse et vous permet de devenir celui ou celle que vous êtes vraiment destiné à être.

 

" A l’origine mandala est un terme sanscrit qui, dans les textes les plus anciens, signifie centre, circonférence, cercle magique. Le cercle apparaît de bonne heure dans l’histoire humaine, dans la mythologie égyptienne, chez les Amérindiens dans leur modèle d’orientation, le zodiaque ; dans les rituels religieux, les derviches tourneurs, les mandalas tibétains, les labyrinthes des cathédrales ainsi que les rosaces… " " Le Mandala désigne à la fois un schéma linéaire agrémenté de couleurs symboliques, qui reproduit l’univers et un support rituel. Un mandala est donc la représentation de la réalité ultime de l’univers, du Tout sous la forme d’un graphique circulaire. " " La tradition occidentale et particulièrement la tradition chrétienne, connaissent de très nombreuses représentations qui sont exactement semblables aux mandalas orientaux par la recherche symbolique qu’elles comportent. La seule différence réside dans le fait que l’on n’utilise pas le terme de mandala pour les désigner. "  Le mandala est présent tout autour de nous.

 

Dans la nature : - le système solaire :

l’atome avec les électrons qui gravitent autour du noyau.

La cellule, avec son noyau et tous les organites qui vivent autour.

Le morceau de bois qui rassemble par ses cercles concentriques l’espace et le temps.

Les fleurs, les coquillages etc…

 

Dans l’art sacré : dans l’architecture : dès l’origine, l’Homme a construit des abris en harmonie avec les forces et les rythmes de la nature. Les villes sont également construites sur ce  modèle là. Exemple : les cités médiévales, le château fort au milieu, autour les habitations, cernées par les remparts. Les rosaces des cathédrales : la rose étant le symbole de la perfection achevée. Chaque rosace repose sur ce symbolisme.

 

"  A Chartres, les rosaces sont divisées en 12 segments, représentant le monde de la perfection. " "  A Beauvais, la rosace reproduit la roue du destin " "  Le jeu de la lumière sur les rosaces incite notre regard à s’arrêter sur l’essentiel, le centre. Les rosaces sont à la cathédrale ce que la lumière est au monde " les labyrinthes : gravés sur le sol des églises, les labyrinthes étaient à la fois la signature des confréries initiatiques de constructeurs et les substituts du pèlerinage en Terre Sainte. Le pèlerin faisait alors à genoux, tout le parcours du circuit. (labyrinthe de la cathédrale d’Amiens, de Chartres…)

 

LE   LABYRINTHE -   Son  Symbolisme ésotérique et spirituel

   Divers Auteurs

ARCADIA

 2006

Après que J.P. Bayard nous eut donné de belles définitions sur le Labyrinthe,

 

Jean Servier nous emmène dans la Rome antique, avec Virgile et son Enéide, et nous explique la danse des grues dans l’île de Délos, danse qui reproduit le parcours et les méandres du labyrinthe.

 

Dominique Aucher, parle du labyrinthe au cœur de l’Homme et explique comment on retrouve l’utilisation religieuse et initiatique du labyrinthe dans les mythes antiques, avec la grotte ou caverne qui donne un accès direct au domaine des profondeurs, de l’obscurité, du mystère et de l’ombre.

Bruno Gouesclou nous parle de ce  mythe universel, symbolisé par Thésée et le Minotaure, symbole récurent et voie initiatique.

 

Jean Ferto nous emmène dans le labyrinthe de la cathédrale de Reims. 

Alain Chaize élargit le symbole aux tracés labyrinthiques, en partant de l’antiquité, passe par le Moyen Âge et termine de la Renaissance à nos jours.

 

M. Cazeaux nous donne son fil d’Ariane pour comprendre le labyrinthe de Chartres.

 

Appavou et Mougeot, expliquent les similitudes entre les labyrinthes et le serpent sous toutes ses formes, dont la Vouivre ou Wivre, cette énergie souterraine ondulante, puissante et invisible, son alter- égo visible étant entre autre la Kundalini pour les orientaux et les énergies vitales pour les occidentaux. La spirale fait penser à un serpent qui se love et symbolise toutes ces représentations énergétiques, on la retrouve dans le paléolithique, les dallages d’églises, chez les indiens Hopi, et bien sûr dans les cathédrales.

 

M. Bolle de Bal nous entraîne au cœur de la solitude avec l’initiation maçonnique.

 

La loge Persévérance a donné la parole à 6 frères, qui nous déclinent leur vision sur ce labyrinthe, un et multiple, la quête de sens, un chemin initiatique et de vie.

 

J. F. Blondel nous parle des labyrinthes d’Eglises, avec forces dessins et schémas, Reims, Chartres, Orléansville, la villa de Diomède à Pompéi, Bayeux, Jérusalem, Amiens, Saint Quentin, Saint Omer, Cormerod en Suisse.

 

Gérard de Sorval, qui a écrit un excellent livre sur la Marelle, nous explique ici pourquoi la 13e case du jeu de l’oie est un labyrinthe, il part du principe que cette case récapitule l’ensemble du jeu de l’oie, qui est un dédale, et cette épreuve appelle à nous faire retrouver la Jérusalem intérieure.

 

Jean Tourniac nous propose une très belle étude sur la figure du labyrinthe de Villard de Honnecourt, son histoire, ses enseignements et la descente dans la caverne.

 

5 livres sont à retenir sur l’étude des labyrinthes :

-Le Labyrinthe, chemin initiatique par Marie Hover. Edition Maison de Vie. 2005

-Les labyrinthes  de  Sig Lonegren. Edition Dangles.  1985

- Le livre des labyrinthes  par Paolo Santarcangeli. Edition Gallimard.  1987

-Le labyrinthe image du Monde  par Daniel Béresniak. Edition Détrad.  1998

Les mystères du labyrinthe par Paul de saint-Hilaire  -  1977

 

le labyrinthe – un chemin initiatique          -     N°  19     

M. hover

Edition MAISON DE VIE

 2006

Le labyrinthe ne serait-il pas l’expression très ancienne du Pavé Mosaïque, dont il faudrait prendre en considération les valeurs initiatiques ?


De nombreux temples et édifices sacrés comprenaient un labyrinthe relié à plusieurs systèmes mythiques et ésotériques. Image du cosmos, figure du Grand Œuvre alchimique, incarnation du pèlerinage vers l’Orient, le labyrinthe paraît indissociable de la démarche initiatique des bâtisseurs et, à ce titre, méritait d’être examiné comme un symbole maçonnique.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le labyrinthe image du cosmos   -   Labyrinthe et tissage  -  Labyrinthe et spirale des Nombres   -   Labyrinthe, jeu et la danse des dieux   -   Le labyrinthe, symbole du Grand Œuvre   -   Les deux voies   -  Accéder à la chambre intérieure ou la connaissance de la matière   -  Sel, soufre et Mercure ou le ternaire et l’unité   -   La préparation de la matière au centre   -  Sortir du labyrinthe   -   Labyrinthe et pèlerinage vers l’Orient   -  Matrice de mort et de renaissance   -  Le labyrinthe pèlerinage solitaire et solidaire   -   Loin du centre, près du centre ?   -   Le fil d’Ariane   -  Nombre, Géométrie et Harmonie   -

 

Dans la tombe  de Sarenpout en Egypte, est écrit un texte magnifique se rapportant à l’Etoile mais aussi à ce labyrinthe que le défunt dans son voyage post-mortem emprunte pour trouver son but.

«  J’ai jubilé car on m’a fait toucher le ciel, ma tête a percé le firmament, j’ai éraflé le ventre des étoiles, j’ai atteint l’allégresse, de sorte que je brillais comme une étoile, que je dansais comme une constellation »