Chapitre 2 M - Z ( Symbolisme ) |
2 M
mandalas –
b.a. -ba |
m.v. chatellier |
Edition
PARDES |
2003 |
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Il
existe plusieurs significations du mandala, mais toutes se rejoignent. C’est
avant tout un support de concentration, de relaxation, de détente et de
méditation. C’est un cercle, à l’intérieur duquel on insère des ronds, des
carrés, des triangles, des fleurs, des animaux, et toutes sortes de dessins,
selon l’inspiration du moment. Un mandala n’est pas symétrique, il a
plusieurs formes, mais dans tous les mandalas on retrouve des symboles
semblables. Il exprime le ressenti de la personne qui le dessine et chacun a
une signification propre. Il est souvent associé au totem, à certains
talismans et au labyrinthe par son symbolisme. Selon le Petit Robert : «
Mandala : Représentation géométrique et symbolique de l’univers dans le
brahmanisme et le bouddhisme. »
Il
ne faut pas oublier non plus, bien sûr, la magnifique cathédrale Notre-Dame
de Paris avec ses nombreuses fresques et ses vitraux qui rappellent le monde
initiatique mandalique. En Occident, on connut l’usage du mandala à des fins
thérapeutiques. Il fut connu, à cet effet, par C.G. Jung. Toutefois,
maintenant, la connaissance théorique et pratique des spiritualités
orientales s’est grandement développée. En effet, le mandala a trouvé son
autonomie en tant qu’art et pratique de méditation, en tant que support pour
la relaxation et pour la concentration et en tant que modèle de création et
d’invention pour les enfants. On ne saurait trop insister sur le fait que le
mandala représente l’équilibre ; c’est un apport intéressant et nécessaire
pour l’analyse de certains formes mentales et pour
l’évolution de la spontanéité, de la cohérence et de la stabilité, aussi bien
émotionnelle que psychique, et ce, pour tous les âges de la vie humaine. |
MARIE-MADELEINE ET LE GRAND ŒUVRE |
Brigitte
BARBAUDY-NGOMA |
Edition
Le Miel de la Pierre |
2001 |
« L’histoire est un squelette dont la chair est à jamais
perdue » (Paul Veyne). Nous ne saurons jamais qu’elle a
été la véritable figure de Marie-Madeleine. Après
sa mort, la légende lui a donné de multiples visages : pécheresse dont
le Christ a chassé sept démons, riche courtisane, avec son vase de parfums et
ses aromates, pénitente, premier témoin éploré de la Résurrection, sainte
chevelue et nue, rachetée par son amour et ravie par les anges à la
Sainte-Baume. Dans
cet ouvrage, des mythologues, des historiens de l’Art, des cabalistes et un
alchimiste tentent, à travers une approche plurielle, de retrouver le sens de
son mystère et des mythes qu’elle a cristallisés autour d’elle. Au sommaire de cet ouvrage : La Madeleine - un mariage de Marie pour le
Grand-Œuvre - un nom pour une sainte
- une ou plusieurs Marie ? Une énigme à s’arracher les
cheveux - la Joconde des marches
- Marie-Madeleine dans la légende dorée de Jacques de Voragine ou
l’évangile selon Marie-Madeleine - quelques mots autour de
Marie-Madeleine - aperçu sur la cabale
hermétique - de l’onction des extrêmes à l’extrême
onction - de l’étoile du matin à la nudité
retrouvée - Marie-Madeleine entre ombre et
lumière - |
mÉlusine |
Jean markale |
Edition ALBIN – MICHEL |
1992 |
Mélusine
est une fée du terroir poitevin, attachée à Lusignan et aux environs. Mais
elle dépasse de loin le cadre folklorique où certains ont voulu l’enfermer. À
travers Mélusine, c’est la Féminité incarnée qui brille de tout son éclat,
c’est la Divinité féminine des temps anciens, avec toute son ambiguïté. En
effet, derrière Mélusine se profile l’ombre énigmatique de la Lilith
hébraïque, de la femme démoniaque. Mais ce caractère démoniaque rend compte
de la double nature du personnage : Mélusine, avec sa queue de serpent,
n’est-elle pas l’image de l’androgyne primitif, à la fois homme et femme à
l’image du Créateur et qui hante, qu’on le veuille ou non, l’inconscient de
tout être humain ? Le
plus ancien mythe féminin, c'est celui de la Lilith : la première femme...
Cette légende est vraisemblablement née d'un accident et d'un malentendu,
quoique. La Bible étant un ensemble de récits compilés à diverses
époques et dans diverses traductions, il se trouve que
la genèse relate deux fois la création de la femme : une première
fois où celle-ci est créée en même temps qu'Adam, à partir de la terre, et à
l'image de Dieu. Une seconde fois où la femme est créée à partir de la côte
de l'homme, et nommée Eve par Adam. Si la chose n'est pas un simple accident
de traduction, ni une compilation de versions contradictoires, la Lilith
a peut-être un sens "exceptionnel".
Ainsi
Lilith existait avant Eve, et résidait dans l'Eden, non pas en tant qu'aide
de l'homme (c'est ainsi qu'Eve est désignée dans la genèse), mais comme
l'égale d'Adam. La Lilith n'était donc pas un complément, mais bien
la femme complète. Un conflit éclata cependant dans le couple, car
Adam revendiquait la domination pendant l'acte sexuel. Irritée contre
son époux, Lilith quitta l'Eden. Adam éperdu, alla se plaindre auprès de Dieu
qui envoya une nuée d'anges vers la femme afin de la convaincre de revenir.
Lilith refusa et préféra (selon le mythe) s'unir à un avatar de Satan, après
avoir négocié un rôle égalitaire. Dieu tenta alors d'amener chacun des
animaux de la création vers l'homme afin de lui trouver un compagnon
et de le consoler de sa peine. Mais rien n'y fit. Adam se sentait
irrémédiablement seul. C'est alors que Dieu fit sombrer l'homme dans un
profond sommeil... oui, ce sommeil nous interroge, et le rêve qu'il fit
aussi, car il semblerait qu'Adam n'en finisse pas de rêver. Mais poursuivons. Pendant
qu'Adam dormait, Dieu préleva une côte sur son corps et la façonna à
l'image d'une femme. Puis il éveilla Adam et fit venir la nouvelle créature
devant lui. L'homme en fut enchanté et la prénomma Eve. Cependant, la Lilith,
flottant sur l'onde obscure, découvrit cette nouvelle union et ne trouva pas
la chose à son goût. On raconte qu'elle prit elle-même la forme du serpent
tentateur afin de provoquer la perte d'Eve qui devint à son tour une
pècheresse aux yeux de l'humanité. Plus tard, ce fut la vierge Marie que
l'évangile nomma "nouvelle Eve"... Ainsi tournent et se suivent les
femmes, s'annulant les unes les autres (et lorsque l'homme se montre habile,
elles rivalisent haineusement entres elles)... Mais
si on en croit l'ordre dans lequel les choses se produisirent, le fruit de la
connaissance avec lequel Lilith tenta Eve concernait avant tout sa propre
légitimité. Et le premier péché fut donc la tentative d'Adam pour
abaisser son épouse primordiale. Mais là encore, passons. D'un
point de vue ethnologique, la Lilith nous renvoie aux anciennes figures de la
Terre mère et d'un certain "matriarcat" que l'avènement du Dieu
unique renversa. En cela, elle pourrait être assimilée aux déesses Ishtar,
Isis, Tanit ou Astarté. Souvent, ces déesses archaïques ont un rapport avec
la mort et les mondes souterrains, quoique leur culte soit d'abord celui de
la fertilité. Mais ne nous étonnons pas des contradictions. Lilith ne serait
alors que la trace persistante d'un ordre révolu. Du reste, selon un autre
mythe, c'est Pandora qui fut la première femme - armée d'une petite boite
pleine de fléaux, appelé boite de Pandore, car il faut décidément que la
femme soit coupable de toutes les calamités). Bref. En vérité, il se peut que
tout ne soit qu'un rêve. Lilith, Eve et Marie sont éternellement le même
principe féminin, et rien ne sert de le fragmenter en figures paradoxales.
Les mondes souterrains n'ont sans doute rien à voir avec des mondes
infernaux, mais ne sont vraisemblablement qu'un espace occulté
(l'inconscient, comme dirait l'autre). Une totalité oubliée. Un équilibre des
forces, sans cesse remis à plus tard.eut
être simplement qu'Adam se réveille. |
MÉLUSINE ET L’ÉTERNEL FÉMININ |
Audrey Fella |
Edition Dervy |
2006 |
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Elle ne se définit pas en réaction contre les hommes et n’a plus rien à revendiquer, elle n’est pas non plus figée dans des valeurs dépassées, elle est vivante. Son pouvoir régénérateur, qui puise aux sources de la vie, est intact au fond de chaque femme et attend d’être revivifié, régénéré, afin que chaque femme puisse prendre conscience de ce pouvoir afin de donner du sens à sa vie, mais aussi de retrouver sa place dans la société. C’est à ce réveil intérieur que nous convie l’auteur à travers cet ouvrage qui se veut également étude historique, mythique et anthropologique. Au sommaire de ces 400 pages : Avant-propos : Un voyage au cœur de la pensée traditionnelle - le sacré et le profane - la Tradition Primordiale - Mélusine contre Kâli - Méthode et avertissement - Mélusine et la femme originelle - la légende et le mythe de Mélusine - les origines de Mélusine et la Grande Déesse - la femme originelle - La Déesse aux deux visages et les enjeux de la réintégration de l’âge d’or - Mélusine et la race des héros - Mélusine et la femme historique - la femme dans le christianisme - la femme au Moyen Age - Amour courtois ou fin’amor - Mélusine, femme et fée - la femme fée - la femme ré enchantée - l’amante surnaturelle - la séductrice et l’amoureuse - l’épouse et la mère de la lignée - la défricheuse et la bâtisseuse - âme des morts et divinité du destin - symbolique de la fée Mélusine - Métamorphoses et aspect tératologique - Maîtresse des eaux, esprit de la nature - le bain - l’interdit de la porte initiatique - la « Dame des philosophes » - Mélusine et le feu sacré - La Femme Primordiale : Le couple primordial et les noces sacrées - L’Androgyne originel - L’homme primordial - les principes féminin et masculin - le retour de l’androgyne et la voie alchimique - L’éternel féminin - le féminin dans les courants religieux et initiatiques - les figures féminines - Eve ou le principe vivifiant - Sophia ou le principe d’illumination ou de sagesse - Shakti ou le pouvoir inhérent à la féminité - les courants initiatiques - Notre Dame des Templiers - Béatrice et les Fidèles d’Amour - la femme dans la littérature chevaleresque - la quête du Graal - la femme et la poésie - André Breton ou la femme poésie - La femme et la psychanalyse - L’anima de C. G. Jung - l’imaginal, une clé d’approche - « Spiritualiser la matière et matérialiser le spirituel » - Le mystère de la Femme, Eros et sexualité - de la beauté et du pouvoir de séduction - de l’Eros - Eros et Aphrodite - L’Amour « qui meut le soleil et les autres étoiles » - de la sexualité - cet « infracassable noyau de nuit » - Eros et Thanatos - les rites sexuels sacrés - pour une nouvelle « pornographie » - La femme et la Tradition - les archétypes de la femme - la femme et la Tradition - les trois âges de la femme - la Vierge - la femme et le couple - L’amante, le mariage et la lignée - la vieille femme - la femme et la connaissance - l’initiatrice - sacerdoce et voie initiatrice féminine - le destin ou le fil d’or de la Tradition - La Belle au bois dormant ou le réveil initiatique - Isis l’initiatrice : « Rassembler ce qui est épars » - Approche de la Reine - La Dame à la licorne - l’Androgynie primordiale - faire « œuvre mâle » - sur le chemin… |
MÉLUSINE OU LE JARDIN SECRET |
J. KELEN |
PRESSE DE LA RENAISSANCE |
2007 |
Dans
le chef-d’œuvre qu’il composa à la fin du XIVème siècle, Jean d’Arras raconte
l’étrange et magnifique histoire d’amour qui unit, pendant de longues années,
le chevalier Raymondin et Mélusine la fée. Mais ce récit initiatique évoque
tout autant l’alliance précieuse et très ancienne passée entre l’Eternel et
la créature humaine, toujours libre de rompre son serment ou de garder la
Parole confiée.
De par sa formation en lettres classiques autant que par goût personne, Jacqueline Kelen se passionne pour les mythes d’Occident, dont elle dévoile la sagesse dans ses livres et dans ses séminaires. Mais elle a publié plus de trente ouvrages, dont plusieurs sont traduits à l’étranger, parmi lesquels Marie Madeleine, un amour infini (Albin Michel), Aimer d’amitié (Robert Laffont), L’Esprit de solitude (Albin Michel, prix Alef 2002), Divine blessure (Albin Michel) et, en 2002, La faim de l’âme aux Presses de la Renaissance. Au sommaire de cet ouvrage : Le droit de féerie - les très riches heures de Lusignan - Lignée terrestre, lignée céleste - Le destin, les épreuves et la grâce - Précieux désir - Faire alliance - La richesse d’aimer - La féminité souveraine - Heureuse solitude - Veiller sur le secret - L’affligeante infidélité humaine - La noblesse des adieux - Réparer et bénir - Retour à l’Eden - Sources - |
MÉMOIRE DU SANG, CONTRE-INITIATION, CULTE DES ANCËTRES, SANG, OS, CENDRES, PALINGḖNḖSIE |
Alexandre Danann |
Edition Archè Milan |
1994 |
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Entre 3 et 5 ans après la mort, le cadavre est déterré, puis les os sont
méticuleusement lavés par un savant mélange d’eau douce et d’eau de mer, puis
les os sont placés dans une urne. Seuls les membres de la famille assistent à
cette cérémonie qui se tient au lever du jour, et ceci se déroule les 27 et 28
des mois de Mars et d’Août selon le calendrier lunaire. Ce rituel permet ainsi
au défunt de pouvoir accéder plus rapidement au paradis, situé au-delà
des mers. Au sommaire de cet ouvrage : L’origine de la déviation - la « contre-initiation » et les privilèges de certains lignages - le culte des ancêtres - le pacte du sang - Palingénésie - la magie des avatars - le mariage avec la fée - « Lumière » et « semence » - os et cendres - Mélusine chez les Lusignan - les mânes, les génies, les Pénates, - |
2 N
NOMBRES -
Étude sur des nombres occultes |
Christiama nimosus |
Edition
TRÉDANIEL |
1985 |
Nous
pouvons dire que deux grands courants de recherche existent actuellement : la
science et la philosophie. Si la synthèse en est difficile, ils peuvent
toutefois converger vers un point idéal. Et c’est peut-être ici qu’intervient
le présent ouvrage de Christiama Nimosus dont le talent et la
connaissance n’ont d’égale que cette recherche patiente sur les nombres. Avec
un esprit curieux, assoiffé de vérité, servi par une large vision des choses,
il a su rapprocher la géométrie, l’arithmétique, la musique, les langues,
l’écriture, l’astrologie, la philosophie, la religion, le mysticisme, le
Sacré et ceci à travers les peuples et les civilisations, plongeant dans le
passé pour tenter d’y découvrir la source commune.
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NOMBRES -
formes & nombres sacrÉs |
Louis
gross |
Diffusion Rosicrucienne |
2004 |
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Il apparaît dans d’innombrables traditions et légendes
grecques : les sept Hespérides, les sept portes de Thèbes, les sept
fils et sept filles de Niobé ; les sept cordes de la lyre, les sept sphères,
etc. C'est le nombre sacré par
excellence. Il symbolise l'achèvement...et
la totalité. Sept désigne la totalité des ordres planétaires et
angéliques, la totalité des
demeures célestes, la totalité
de l’ordre moral, la totalité des
énergies et principalement dans l’ordre spirituel. Le monde ayant été créé en
six jours, Dieu chôma le septième et en fit un jour saint : le sabbat n’est
donc pas vraiment un repos extérieur à la création, mais son couronnement, son achèvement dans la perfection.
C’est ce qu’évoque la semaine,
durée d’un quartier lunaire. Sept" était chez les
Egyptiens symbole de vie éternelle. Il symbolise un cycle complet, une perfection dynamique. Chaque période
lunaire dure sept jours et les quatre périodes du cycle lunaire (7 x 4) ferment le cycle. Lors de la prise de Jéricho, sept
prêtres portant sept trompettes
doivent, le septième jour, faire sept fois le tour de la ville. Elisée
éternue sept fois et l’enfant ressuscite (11 Rois, 4, 35). Un
lépreux plonge sept fois dans le Jourdain et se lève guéri (11 Rois,
5, 14). Le juste tombe sept fois et se relève pardonné
(Proverbe, 24, 16). Sept animaux purs de chaque espèce seront sauvés du
déluge. Joseph rêve de sept vaches grasses et de sept vaches maigres. Sept comporte cependant une anxiété par le fait qu’il
indique le passage du connu à
l’inconnu : un cycle s’est accompli, mais quel sera le suivant ? Le nombre sept est fréquemment
employé dans la Bible. Par
exemple chandelier à sept branches ; sept esprits reposant sur la tige de
Jessé ; sept cieux où habitent les ordres angéliques ; Salomon construisit le
temple en sept ans (1 Rois, 6, 38). Non seulement le septième jour, mais la
septième année est de repos. Tous les sept ans, les serviteurs sont libérés,
les débiteurs exemptés. Sept
est utilisé 77 fois dans
l’Ancien Testament... Sept est la clé de l’Evangile de Saint Jean : les sept semaines, les sept miracles,
les sept mentions du Christ : « Je suis ». Le nombre 7 est bien
universellement le symbole d'une totalité, mais d'une totalité en mouvement ou d'un dynamisme total. Il est comme tel, la clé de l'Apocalypse (7
églises, 7 étoiles, 7 esprits de Dieu, 7 sceaux, 7 trompettes, 7 tonnerres, 7
têtes, 7 fléaux, 7 coupes, 7 rois...). Il y revient quarante fois. Le
livre de l'Apocalypse est construit par série de sept. Ce nombre désigne ici
encore la plénitude d’une période de temps révolue (la création dans la
Genèse) ; l’accomplissement d’un
temps, d’une ère, d’une phase... Le sept symbolise l'achèvement du
monde et la plénitude des temps. Selon Saint Augustin, il mesure le temps de
l'histoire, le temps du pèlerinage
terrestre de l'homme. La perfection à sept du rythme sénaire est aussi
familière à l’Islam, et notamment à l’Ismaélisme : le solide possède
sept côtés (les six faces plus sa totalité – qui correspond au sabbat-). «
Tout ce qu’il y a dans le monde est sept, parce que chaque chose possède une
ipséité et six côtés ». Les « dons de l’intelligence » sont sept (six plus la
« ghaybat » la connaissance suprasensible). Ces différentes séries sont de
plus en correspondances les unes avec les autres. La religion littérale se
développe sur un cycle de six « jours
», qui sont six millénaires, suivis d’un septième, « le Sabbat de la
religion en vérité », le « jour » du soleil et de la lumière, de la
manifestation de l’Imâm jusque-là caché. Une tradition hindoue attribue au
soleil sept rayons; six correspondent aux directions de l'espace, le
septième au centre.
Semblablement, l'arc-en-ciel n'a pas sept couleurs mais six, la septième est
le blanc, synthèse des six autres.
De Dieu, Coeur de l'univers, écrit Clément d'Alexandrie, émanent les six étendues et les six phases du temps : c'est là
le secret du nombre 7; Le retour au Centre, au Principe, à l'issue du développement
sénaire, parfait le septénaire. Le "7" se trouve exprimé, si l’on y ajoute le centre, dans l’hexagramme (Sceau de
Salomon). La semaine comprend six jours actifs, plus un jour de repos, figuré
par le centre ; le ciel six
planètes (dans le comput ancien), le soleil étant au centre : l’hexagramme six angles, six côtés ou six branches
d’étoiles, le centre jouant le rôle
d’un septième ; les six directions de l’espace ont un point médian ou central, qui donne
le nombre sept. Il
symbolise la totalité de l’espace et
la totalité du temps. En Afrique, chez les Dogons, sept étant
la somme de 4, symbole de la féminité, et de 3, symbole de la masculinité, il
représente la perfection humaine. Ce
chiffre est aussi considéré
comme le symbole de l'union des
contraires, de la résolution du dualisme, donc comme un symbole
d'unicité et par là de perfection. Sept est le nombre des états
spirituels hiérarchisés qui permettent le passage de la terre au ciel. Les sept
différentes étapes sur la voie mystique sont
symbolisées par ATTAR, dans son célèbre poème intitulé « Le langage des
oiseaux », par sept vallées :
la première est celle de la recherche (talab) ; la deuxième est celle de
l’amour (eshq) ; la troisième est celle de la connaissance (ma’rifat) ; la
quatrième est celle de l’indépendance (istignâ) ; la cinquième celle de
l’unité (tawhîd) ; la sixième celle de l’émerveillement (hayrat) ; et la
septième, celle du dénuement (faqr) et de la mort mystique (fenâ). Chez les indiens de la Prairie, ce nombre représente les coordonnées
cosmiques de l’Homme par addition des quatre
points cardinaux (plan de l’immanence) et de l’axe du monde, traversant ce plan en son centre, qui est l’ « ici » (l’Homme) et se terminant par l’en-dessous et
l’au-dessus. 7 = 4
(points cardinaux) + 2 (axe
vertical) + 1 (centre), ce 1
étant la résultante de 4 et 2. L’opposition transcendantale de l’au-dessus et
de l’en-dessous se résout par la rencontre du plan d’immanence en l’Unité,
qui est la place de l’Homme. |
NOMBRES – GḖOMḖTRIE DU NOMBRE
D’OR |
Robert Vincent |
Edition Chalagam |
2002 – 3e édition |
Grâce à une simple corde sur laquelle ils faisaient
un nœud à chaque coudée (52 cm environ, du coude au bout des doigts), les
anciens bâtisseurs de cathédrales réalisaient leurs tracés sur le sol : arcs
de cercle, droites, médiatrices, mandorles, spirales et bien d'autres tracés
merveilleux pour définir et mettre en place toute l'architecture et ses
décors. Cette corde servait aussi à déterminer les proportions idéales pour
rendre les constructions belles et émouvantes .C'est
seulement avec la règle et le compas, remplaçant la corde, que Robert Vincent
nous révèle les secrets de ces bâtisseurs, aussi bien dans l'art du tracé,
que dans sa mise aux divines proportions par le nombre d'or. Ces tracés,
passionnants à réaliser soi-même, ne nécessitent aucune connaissance
mathématique, ils sont pour les jeunes une source de plaisir et
d'imagination, ils nous entraînent dans un univers de figures emblématiques
ou dans celui du nombre d'or par l'oeuvre humaine, de la pyramide de Chéops à
celle du Louvre en passant par Le Corbusier, le Tarot de Marseille ou le
ballon officiel de football. L'auteur nous livre ensuite quelques curiosités
géométriques inédites et d'autres comme la duplication du cube ou la
quadrature du cercle (par le carré de Mercure ou par le canon de proportion
de Léonard de Vinci), qui les rendent à la portée de notre main
Les traces attestées de l’utilisation de la géométrie sacrée remontent
au 5e millénaire avant J.-C. Elle est encore employée de nos jours par
certaines personnes recherchant la perfection dans leurs créations. Les proportions les
plus courantes sont basées sur la racine de 3 (normal vu la
forme hexagonales des cristaux) et sur la racine de 2. Ces proportions
servent à définir les hexagones homothétiques et concentriques qui sont à la
base du tracé régulateur. Ces hexagones et la prolongation des côtés
définissent chaque départ de ramure ou sa taille maximale. A quoi sert la géométrie sacrée ? Le but de la géométrie sacrée est de
créer de la beauté et de l’harmonie. C’est un outil de création qui permet de
ne rien laisser au hasard, de tout justifier par les proportions. Chaque élément,
aussi petit soit-il, est toujours en rapport avec le tout, subordonné à une
loi universelle dictant la création. La géométrie sacrée crée aussi de
l’ordre. Je suis même convaincu qu’elle favorise le bien-être et même la
santé. La géométrie sacrée est une discipline de l'esprit favorisant
l’élargissement de la conscience. Subjectif me direz-vous ? Pas tant que
cela, avec des machines quantiques comme le GDV, il est maintenant possible
de montrer l’impact de la géométrie sacrée sur le rayonnement électrophotonique
émis par le corps. En résumé : plus d’ordre, plus d’énergie, plus de
potentiel d’évolution, plus de conscience.
Au sommaire de cet ouvrage : 1/ Traces de bases,
avec seulement la règle et le compas 2/ Détermination
graphique – Constructions géométriques du nombre d’or et mesures et
instruments romans. 3/ Pentagones et
dynamique de cinq, où le nombre d’or est toujours présent 4/ Figures
géométriques des polygones, spirales, étoiles, mandorles, rosaces ou autres
figures emblématiques 5/ Les corps
platoniciens que sont : le Tétraèdre, l’Hexaèdre, l’Octaèdre, le
Dodécaèdre et l’Icosaèdre 6/ Le nombre d’or
dans l’oeuvre humaine. De la pyramide de Chéops à celle du Louvre en passant
par la Cité Radieuse, le Tarot de Marseille, ou le ballon de football de la
FIFA 7/ Curiosité
géométriques, le cube, le Mandala et la quadrature du cercle |
NOMBRES -
la face cachÉe des nombres |
Émile
CREUSOT |
Edition
Dervy |
1999 |
Les
nombres sont un domaine fascinant, ils balisent notre existence terrestre
mais souvent passent inaperçus. Ils sont d’essence spirituelle et
transmettent un enseignement transcendantal. Quarante: nombre sacré dans
les 3 grandes religions. Le carême doit son nom, en latin (quadragesima) au
fait d'être le quarantième jour avant pâques et donc de durer quarante jours.
|
nombres –
la symbolique des nombres |
J.P.
brach |
.
P.U.F |
1994 |
Un
livre qui explique la symbolique des nombres à partir du pythagoricisme
antique, puis à travers les pères de l’Église et le Moyen-Âge, la
Renaissance, le XIXème et les XXème siècles. La science actuelle, et avec elle le
monde moderne, vit sous le signe du chiffre, du nombre, de la statistique (On
remarquera que le mot « chiffre », venu de l’arabe sifr, « vide », par
l’intermédiaire de l’italien zefiro, veut dire…« zéro »,d’ailleurs
contraction de zefiro; que dès le deuxième siècle avant notre ère, se trouve
dans les textes grecs la lettre o (omicron), équivalent de notre zéro, et
première lettre aussi du mot oudèn, c’est-à-dire « rien »; que le vocable «
statistique » connote l’idée de stabilité, donc tout le contraire du
mouvement; or la vie est mouvement.) Le nombre apparaît symbole, le
chiffre aussi. « Symbole », du grec sumballein, « jeter ensemble », implique
la présence simultanée de deux choses: l’une
apparente, l’autre cachée, deux analogues et non deux similaires, l’une
évoquant l’autre, répondant à l’autre, à la façon d’un écho. « Le symbole est
la suggestion invincible de l’un par l’autre. » Le symbolisme du chiffre
s’atteste par le sens même qu’a pris ce mot dans certains services
gouvernementaux. Le « chiffre », dès Philippe de Commines, se définit une
écriture secrète, recourant aux chiffres. « Déchiffrer » veut dire expliquer
ce qui ne s’entend point à première lecture. Mais pour nous modernes, ce
caché, ce secret, cet «autre», n’entraîne aucune
donnée religieuse ou cosmique. Il s’agit de l’amener au jour pour des fins
pratiques. Le symbole peut même – ainsi le symbole mathématique – être
uniquement un moyen commode de travail, abréviation, sténographie toute
pratique. Nous sommes loin du symbole chez Pythagore – lequel d’ailleurs ne
néglige pas pour cela la mathématique. La symbolique pythagoricienne – il
s’agira uniquement ici du pythagorisme ancien, fleurissant depuis la fin du
sixième siècle, av. J.-C. (époque à laquelle vécut le philosophe de Samos
établi en Italie méridionale) jusqu’au milieu du quatrième – la symbolique
pythagoricienne, dis-je, se fonde sur le nombre, et sur l’harmonie des
nombres. « Qu’y a-t-il de plus sage ? le nombre. Qu’y a-t-il de plus beau ?
l’harmonie. » Le credo des acousmata (Littéralement:
« ce qu’on entend », paroles ou musique, c’est-à-dire des articles de foi du
pythagorisme, s’opposait – la chose est à noter pour notre dessein – à celui
des mathemata, c’est-à-dire des sciences. Toutes les choses qu’il nous est
donné de connaître possèdent un nombre, et rien ne peut être conçu ni connu
sans le nombre » a écrit Philolaos, contemporain de Socrate (donc vivant au
cinquième siècle), à qui l’on attribue les fragments subsistant de l’ancien
pythagorisme. Le nombre est partout chez
Pythagore, comme dans la science moderne, mais il n’a pas le même contenu
qu’aujourd’hui. II connote l’espace, l’étendue. 1 est le point, 21a ligne, 3
le triangle, etc. ll a donc figure et grandeur, il baigne dans le concret,
mais dans le secret aussi, étant symbole. Il n’est ni désincarné, ni, on va
le voir, désacralisé. Par le gnomon, notre équerre, les nombres se
définissent matériellement, passent de l’ombre du mystère à la lumière de la
connaissance, tout en gardant leur attache avec le mystère. Ainsi 3 est le premier nombre sacré parce
qu’ayant commencement, milieu et fin, figurant donc le Tout. 7 est aussi un
nombre privilégié, nombre orchestique, nombre de la danse, nombre d’Athéna :
7 Muses, 7 sages de la Grèce, 7 merveilles du monde, 7 jeunes filles et 7
jeunes garçons envoyés en tribut sanglant au Minotaure de Crète, 7 jeunes
filles formant chœur aux fêtes de Callisteia, ou concours des beautés de
Lesbos, etc. Le nombre sacré par excellence
sera donc 7 + 3 = la décade, « principe et guide de la vie, aussi bien divine
et céleste qu’humaine ». (Philolaos) Comme l’a écrit Léon Robin (La pensée
grecque (Bibliothèque de Synthèse historique), « toutes ces spéculations
arithmétiques dérivent de l’inspiration religieuse;
c’est un approfondissement de cette inspiration mystique qui a détaché
définitivement l’arithmétique spéculative des calculs utilitaires ». Mais les
nombres, chez Pythagore, ne se conçoivent pas isolément:
ils ont des rapports entre eux, étant personnes quasi-vivantes. Et comme
elles, ils diffèrent, se heurtent, s’opposent. C’est par l’harmonie que
s’évanouiront leurs antinomies. Phïlolaos définit l’harmonie « l’unification
du multiple composé et l’accord du discordant ». L’illimité ou pair s’oppose
au limité ou impair, le multiple à l’un, la gauche à la droite, le repos au
mouvement, la femelle au mâle, le mauvais au bon, l’obscurité à la lumière.
Le nombre déjà harmonise les opposés, et les nombres s’harmonisent dans
chaque chose. Les nombres sont donc inséparables
de la musique. (On relèvera ici le sens étendu du mot mousikè en grec, qui
désigne – outre la musique proprement dite, donc l’art des sons – la danse,
la pantomime, en bref tout ce qui est réglé par le rythme). De neuf Muses,
seule Euterpe présidait à ce que nous appelons la musique;
Terpsychore s’occupait de la danse, mais Calliope, Clio, Erato, Melpomène,
Polymnie; Thalie, Uranie veillaient respectivement à l’éloquence, lllistoire,
l’élégie, la tragédie, la poésie lyrique, la comédie et l’astronomie). Les
qualités et les rapporta des accords musicaux – c’est un fait d’expérience –
se fondent essentiellement sur les nombres, puisque l’acoustique nous
enseigne la variation de la hauteur des sons selon la longueur et la tension
des cordes du violon par exemple, entraînant des variations dans le nombre
des vibrations de ces cordes. Or longueur et vibrations peuvent se mesurer,
se chiffrer. Les sons sont donc liés à des nombres. Mais les sons ne peuvent être
dissociés du rythme. Le rythme, selon la belle définition d’un musicien et
compositeur, Victor Berlioz, est » la division
symétrique du temps par le son » Symétrique, donc réduite à une commune
mesure (metria). Le rythme se définit encore « nombre, cadence, mesure » (Dictionnaire de l’Académie), « mouvement
réglé et mesuré » (Dictionnaire grec-français de Bailly) et dans le mot grec
ruthmos, on trouve rein, « couler «, donc une idée de mouvement, l’eau
figurant ainsi le mouvement perpétuel. Les nombres, l’harmonie, le rythme qui
est mouvement ordonné, les pythagoriciens leur trouvent confirmation dans le
cosmos. Pour eux, il y a comme un concert céleste, des accords insaisissables
aux seules oreilles humaines vibrent entre les astres en mouvement, donc
chacun est le lieu propre d’un nombre : 2 pour la terre, 7 pour le soleil. La vie humaine aussi est un accord
des contraires, une harmonie s’exprimant par l’âme. Ainsi le microcosme de la
terre apparaît comme un écho du macrocosme de cette harmonie des sphères dont
on prête aux pythagoriciens la théorie. Nous ne pouvons vivre sans symbole.
Le langage recourt au symbole, l’écriture aussi, et la science. Mais face à
la conception grandiose du symbole pythagoricien, liant dans un continu
supra-naturel le nombre aux choses, invisibles comme visibles, ainsi ne le
séparant point de l’homme, de la vie matérielle qui est mouvement, et aussi
de la vie secrète et profonde, pas plus que du cosmos, que voyons-nous se
dresser aujourd’hui ? un nombre désincarné, uniquement attaché au
quantitatif, coupé du sacré comme du cosmos; un instrument incomparable de
progrès matériel certes, mais un instrument d’autant plus dangereux que ce
» progrès », qui n’est qu’un pur en-soi, peut devenir un regrès.
Certaine science d’aujourd’hui nous en administre la preuve. L’âme, harmonie du corps, doit
avoir commerce avec le divin et suivre Dieu, prescrivait Pythagore : Dieu
réglant le rythme et l’ordre du monde exprimés qualitativement dans les
nombres. Aujourd’hui, les nombres non plus acousmata, mais uniquement
mathemata, coupés de leurs réelles attaches symboliques, désacralisés, dé-cosmisés, ne sont plus que des notations sèches qui
envahissent toutes les sciences, et dont on ne peut actuellement se
déprendre. Ils flottent comme des choses vides, mortes, mais accablantes
cependant. |
nombres
– la symbolique des nombres |
Raoul
berteaux |
Edition
EDIMAF |
2002 |
||
Principes
de séparation, d’opposition, de complémentarité, d’alternance, de féminité -
Modèles symboliques binaires - Structure des modèles binaires – La Genèse –
Feather-Sky, Mother-Earth – Le Yi King – Les images doubles – Modèles
binaires, selon les traditions – Nombre trois – Nombre trois archétype -
Modèles symboliques ternaires – Structure des modèles ternaires – La trinité
chrétienne – L’arbre des Sephiroth – Nombre quatre – Nombre quatre archétype
- Modèles symboliques quaternaires – Le tétramorphe – Les quatre trésors –
Modèles quaternaires, selon les traditions – Nombre cinq – Nombre cinq
archétype - Modèles symboliques quinaires – Modèles de Ho-Tou et de Lo-Chou –
La « Pierre du Soleil » (calendrier aztèque) – Les Mandala – Modèles
quinaires, selon les traditions – Le sénaire – Le septénaire – L’Apocalypse –
La multiplication des pains – Le septénaire, selon les traditions –
L’octénaire – Le novénaire (ou l’ennéade) – Le dénaire (ou la décade) –
Nombre douze naturel – Nombre douze archétype - Modèles symboliques
dodécagonal – Modèles astronomiques – Modèle zodiacal. |
NOMBRES - LE MYSTÈRE DES NOMBRES ARITHMÉTIQUES ET GÉOMḖTRIE SACRÉE |
Lucien
GERARDIN |
Edition
DANGLES |
1998 |
Pythagore,
Platon et les sages d’Alexandrie ont tous déclaré : « Tout est nombre ».
Cette longue histoire est ici développée à travers l’Égypte, Babylone, la
géomancie, les mathématiques, la Tétraktys, et tous les nombres de la bible
et des sciences occultes et hermétiques. Le mot Tétraktys signifie
« quadruple éclat rayonnant ». Ce
mot évoque le nombre 4 (Tétra) et une
lumière rayonnante (Actys). La Tétraktys Pythagoricienne ou Quaternaire est
un nombre représenté par 10 chiffres disposés en triangle. C'est la raison
pour laquelle on l'appelle nombre figuré triangulaire. Sa formule
numérique est la suivante : 1 + 2 + 3 + 4 = 10. Cette figure était
sacrée. Les pythagoriciens prêtaient serment « par la Sainte
Tétraktys » ou par une autre formule de serment « le Carré de
4 », à ne pas prendre à la légère quand on sait que certains êtres
savent aller au-delà du temps. La doctrine pythagoricienne à un caractère
plus cosmologique que purement métaphysique. Rappelons ici que la cosmologie
est la science qui étudie la structure et l'évolution de l'Univers considéré
dans son ensemble. Le quaternaire est partout présent et toujours considéré
comme le nombre de la manifestation universelle. C'est donc le point de
départ de la cosmologie tandis que les nombres qui la précèdent, c'est-à-dire
l'unité, le binaire, le ternaire, se rapportent uniquement à l'ontologie.
C'est à dire l'étude de l'être en tant qu'être, de l'existence en général
dans l'Existentialisme et sur la considération de l'essence divine,
nécessairement pourvue de toutes les perfections, ce qui implique que Dieux
existe. La disposition figurée de la Tétraktys Pythagoricienne est
la suivante : Pour l'anecdote, à l'époque de Pythagore, chaque
point noir était un petit caillou disposé sur le sol, d'où est venu le nom de
calcul désignant les petits « cailloux » se formant dans certains
organes comme la vésicule biliaire ou les reins. Comme nous l'avons vu
précédemment, la Tétraktys Pythagoricienne comprend 10 points ordonnés en un
triangle équilatéral. En fait, un point central entouré de 9 points et la
base du triangle composé de 4 points. Par conséquent quatre rangées des 4
premiers nombres successifs, dont la somme vaut 10. Ce qui nous amène
maintenant à entrer dans le cœur même de la Tétraktys car il y a de multiples
manières de la voir. En voici donc une première analyse : Au sommet, un seul point qui symbolise l'Un, le Divin,
principe de toute chose, l'être non encore manifesté. Au-dessous, l'origine
de la manifestation marquée par 2 points, symbolisant la première apparition,
le dédoublement par couple ou dyade, le masculin et le féminin, le phallus et
l’œuf, etc. Donc le dualisme interne de chaque être. Rappelons qu'en
Franc-Maçonnerie le dualisme manichéen est une impasse existentielle par
nature. Viennent ensuite les 3 points correspondants aux 3 minéraux du
monde : l'enfer, la terre et les cieux. Ainsi qu'aux 3 niveaux de la vie
humaine : physique, psychique et spirituel. Et pour terminer, nous
trouvons les 4 points de la barre de la pyramide symbolisant la terre, la
multiplication de l'univers matériel, les 4 éléments, les 4 points cardinaux,
les 4 saisons, etc. Cet ensemble constitue la Décade, la totalité de
l'univers créé et incréé. Une seconde analyse de la Tétraktys Pythagoricienne avec
toute la symbolique maçonnique qui s'en dégage, attirera davantage encore
notre attention. Le point supérieur peut être également vu comme la
représentation de l'unité fondamentale, de la dualité, de l'espace et du
temps, de la matérialité. Les deux points peuvent être vus comme la
représentation de la complétude des opposés complémentaires. Rappelons encore
que le travail du Franc Maçon est de s'exercer à réunir les opposés et à
observer les complémentaires. Représentation également de la dynamique de la
vie des éléments structurels. Les 3 points peuvent être vus comme la
figuration de la totalité, du féminin et du masculin, de la création. Les 4
points peuvent être vus comme la représentation du feu, de l'air, de l'eau et
de la terre. À noter qu'au cours de ses voyages, le récipiendaire est
purifié par ces quatre éléments. Il est donc possible d'établir une
correspondance entre ces éléments et la Tétraktys Pythagoricienne. « Feu., Air.., Eau … , Terre …. » La somme des quatre
premiers nombres faits 10. Aller du 4 au 1, c'est aller du matériel, du
tangible, du minéral au Divin, en passant par les fluides, les liquides ou
les gazeux. Mais rappelons encore que pour Pythagore « Tout est
nombre ». Nous trouverons enfin, ci-après, le symbole des chiffres
pour les pythagoriciens. Le 1
- la monade : unité de l'existence et
harmonie générale. Le
2 - le binaire : la diversité, la division, la séparation. Le 2 est la
dyade (le nombre 2), principe passif et actif, masculin – féminin,
faculté génératrice esprit-âme et corps humain d'une part, Divin, d'autre
part. Le
3 - la triade : la loi du ternaire est pour les pythagoriciens la
véritable clef de vie. Nombre par excellence, premier impair qui réunit les
propriétés des deux premiers chiffres 1 et 2. Le
4 - le quaternaire : nombre parfait, racine des autres, nombre ineffable de
Dieu. En hébreu, quatre lettres parmi les 22 représentent le symbole de
l'immortalité de l'âme qui se meut d'elle-même. Considéré comme l'essence des
quatre éléments, des quatre qualités fondamentales du corps : sec,
humide, froid et chaud, des quatre principes géométriques : point,
ligne, plan et solide, des quatre notes fondamentales de la gamme, des quatre
fleuves du paradis terrestre, des quatre figures symboliques du char de
la vision d'Ezechiel traduite par les quatre évangélistes : Mathieu,
Marc, Luc et Jean. Pour les pythagoriciens, la Décade
était le plus sacré des nombres, le symbole de la création
universelle. C'est aussi sur le Dix qu'ils prêtaient serment en l'évoquant
sous cette forme : « La
Tétraktys en qui se trouve la source et la racine de l'éternelle
nature. Tout dérive de la Décade et tout y remonte. Elle est l'image de la
totalité en mouvement ». Le
10 est la base du système décimal qui se répète à l'infini :
« 1 » suivi de « 0 » indique que hors de l'unité tout est
néant et ne subsiste que par le système des nombres qui permet d'arriver à la
découverte du principe des choses. Le 10 contient tous les principes de la
divinité évoluée et réunie. 10 est le nombre de la Tétraktys, somme des 4
premiers nombres. Le symbole du Dix est très présent également chez les
nombreux auteurs de la Bible. Citons les dix commandements, les dix plaies d'Égypte, etc.
Le 10 symbolise aussi les dix doigts des deux mains. Il exprime la valeur
ultime et nécessaire de la limite et de la forme, opposée à la non-limite et
au chaos. Il faut rappeler que les chiffres précédents de la Décade étaient
identifiés aux dieux, le dix signifiant la somme des pouvoirs divins
maintenant la cohésion du cosmos. Pour les alchimistes, la valeur dix
représente les capacités multiplicatrices de la pierre. Cette pyramide
recèle l'ensemble des connaissances et en elle se trouve la source et la
racine de l'éternelle nature, cela par le jeu des quatre éléments : Feu,
Air, Eau, et Terre. Dans cette interprétation, la Tétraktys représente le
fondement même de l'univers et des Dieux qui le composent, selon la célèbre
sentence inscrite sur le fronton du temple d'Apollon à Delphes : « Connais-toi toi-même et tu connaitras
l'Univers et les Dieux ». Elle symbolise ainsi la divinité dans son acte de création
du monde. Dans la symbolique maçonnique de l'Équerre et du Compas, la
Tétraktys fait allusion au passage de l'Équerre au compas ou du Carré Quatre
au Cercle Un, créant ainsi l'harmonie entre, le créé et le divin ou si l'on
préfère, la Matière et l'Esprit. En effet le Cercle est souvent considéré
comme étant le point de départ d'une tradition ou la Source de la Doctrine.
Tandis que le Carré représente le point d'aboutissement d'une Tradition, le
Réservoir qui contient l'Autorité Spirituelle. La Fontaine
d'Enseignement. |
NOMBRES - LE NOMBRE D’OR |
Marius
CLEYET-MICHAUD |
Edition
PUF |
1995 |
Le
nombre d’or expliqué à travers son histoire, sa mystique, sa géométrie, sont
arithmétique et son algèbre. A
vrai dire on le voit partout, dans la philosophie, la spiritualité, l’art,
l’économie, dans la nature et dans les mathématiques. Beaucoup considèrent
qu’on exagère son importance dans le domaine de l’esthétique et que le rôle
mystique qu’on lui attribue est une imposture. Ils préfèrent se limiter à son
aspect purement mathématique. Le nombre d’or est un concept simple qui se
retrouve partout autour de nous. Le monde qui nous entoure est peuplé de
rectangles dont beaucoup sont dorés : le rapport entre la longueur et la
largeur est égal à Phi soit 1,618… Ces rectangles se retrouvent dans la
nature mais beaucoup sont construits par l’homme.
Fait
pour ceux qui aiment les maths et l’algèbre. |
NOMBREs
- le nombre d’or |
Matila
C. ghyka |
Edition gallimard |
1978 |
||
On le retrouverait dans la nature
elle-même (l’œuvre de Dieu). La « divine proportion » serait celle
d’un homme bien proportionné (distance sol/nombril rapportée à la hauteur
totale, ou distance sol/nombril rapportée à celle nombril/sommet du crâne).
On le retrouverait dans la botanique et la phyllotaxie (étude de la
disposition et de l’arrangement des feuilles d’un végétal, et par extension,
de tous les arrangements possibles observables chez les végétaux) avec, par
exemple, la disposition des spirales dans les fleurs de tournesol ou dans la
pomme de pin. Et pour qui cherche un peu, sur
Internet ou ailleurs, il sera aisé de retrouver ce nombre dans de nombreux
autres domaines, poésie, littérature, musique, etc. Qu’en est-il en
réalité ? Quelle est la part du mythe, et comment expliquer les faits
avérés ? Une constante
mathématique fascinante, comme bien d’autres…Le nombre d’or est
la constante (1+√5)/2, soit environ 1,61803…
C’est la racine positive de l’équation du second degré, x² – x – 1 = 0. Le
nombre d’or possède quelques propriétés, conséquences immédiates de sa
définition : pour connaître son inverse, il faut lui retrancher 1. Il
intervient dans des propriétés du dodécaèdre ou de l’icosaèdre (au même titre
que √2 intervient dans le carré, et √3 dans le cube). On le
retrouve dans d’autres constructions géométriques (triangle isocèle aux
angles de 72°, 72° et 36°, et par conséquent, dans le pentagone régulier,
dans les étoiles à 5 branches...). Le nombre d’or est également lié à
la suite de Fibonacci. Celle-ci est présentée de façon récréative par le
mathématicien italien Leonardo Pisano (Fibonacci) comme suit :
« Possédant initialement un couple de lapins, combien de couples
obtient-on en douze mois si chaque couple engendre tous les mois un nouveau
couple à compter du second mois de son existence ? ». Le terme de
rang n de la suite est égal à la somme des deux termes précédents (sn
= sn-1 + sn-2). Pour passer d’un terme au suivant, on
multiplie par un nombre qui se rapproche du nombre d’or quand n augmente.
C’est ainsi que l’on parlera tantôt de nombre d’or, de rectangle d’or, de
triangle d’or, de section dorée, de spirale d’or, etc. Aucune omniprésence
mystérieuse. Toutes ces facettes sont cohérentes, et se déduisent les unes
des autres. Euclide le premier aborde la
question du « partage en extrême et moyenne raison » d’un segment
AB, c’est-à-dire le point C tel que le rapport de la longueur du segment sur
la partie la plus importante soit égal au rapport de cette partie sur la plus
petite (AB/AC = AC/CB, voir figure). Ce rapport est équivalent au nombre
d’or, dont la valeur algébrique n’a été calculée que bien plus tard.
Contrairement à ce qu’on peut parfois lire, Euclide ne se posait pas la
question de savoir « étant donné un segment, comment le partager de
façon harmonieuse et plaisante à l’œil »3. Aucun commentaire esthétique
n’accompagnait l’utilisation de ce rapport. D’ailleurs, Euclide ne semble pas
avoir accordé plus d’importance à ce rapport qu’à d’autres rencontrés dans
son étude de différents polygones. Le nombre d’or n’a en réalité pas une
importance hors du commun en mathématiques. Il intervient dans certaines
figures géométriques, ainsi que dans des contextes non géométriques. Mais d’autres
constantes sont tout aussi importantes : √2, √3, Pi… et tout
aussi fascinantes. Ouvrage
important. |
NOMBRES. LE NOMBRE D’OR ou la science secrète des bâtisseurs. - N° 35 |
Thomas Wisniewski |
Edition
La Maison de Vie |
2010 |
Nombre
d’or, Divine proportion, Harmonie du Cosmos, Signature Divine, sont des
termes propres à l’initiation des bâtisseurs. Au-delà des aspects
mathématiques et géométriques, quel est le véritable rôle du Nombre d’Or sur
ce chemin de connaissance, toujours tracé dans les loges de la
Franc-Maçonnerie initiatique ? Il n'y a ni temple ni édifice qui
puisse avoir grâce sans symétrie et proportion. Le sens de la juste
proportion est donc ce qui fait le bon architecte, s'il ne veut pas que son
édifice soit en désaccord ou en disharmonie tant avec le corps humain qu'avec
l'univers. Tout l'art du bon architecte consiste à faire de son temple le
reflet exact d'un corps humain harmonieux. C'est d'ailleurs aux membres du
corps humain qu'ont été empruntées, bien avant notre système métrique, toutes
les unités de mesure utilisées en architecture. Au moyen âge, les baptiseurs
de cathédrales utilisaient une pige constituée de cinq tiges articulées,
correspondant chacune à une unité de mesure de l'époque, relative au corps
humain : la paume, la palme, l'empan, le pied et la coudée. Les longueurs
étaient données en lignes, une ligne mesurait environ 2mm. Pour passer d'une
mesure à la suivante, on peut constater que l'on multiplie par le Nombre d'Or,
environ 1,618. L'architecte à qui revient la
responsabilité d'édifier un temple n'a pas à faire preuve de fantaisie. Il
doit au contraire se mettre au diapason de la nature. Son rôle d'architecte
se borne à imiter et à reproduire le geste du Grand Architecte, façonnant le
monde en lui conférant ses justes proportions car le monde est, selon une
formule de Leibniz « issu des calculs divins ». Un excellent exemple
du Nombre d'Or est représenté dans la grande pyramide de Chéops (2800 av JC).
Il s'agit d'une pyramide régulière à base carrée dont le rapport entre la
hauteur d'une face triangulaire et la moitié du côté de sa base soit égal au
Nombre d'Or. Devant une telle manifestation du Nombre d'Or, on peut se
demander comment les bâtisseurs de ces pyramides ont fait pour respecter à la
seule force de leurs bras une telle régularité des formes et des mesures. Le
Parthénon lui aussi s'inscrit dans un rectangle doré, c'est à dire tel que le
rapport de la longueur à la hauteur est égal au Nombre d'Or. Les temples de pierre sont comme
des livres qu'il faut apprendre à lire et ce sont les nombres qui constituent
la clef de lecture. Tout le moyen âge, puis la renaissance vont rêver sur ces
rapports harmonieux qui mettent en résonnance l'homme, les édifices qu'il construit
et l'univers qu'il habite. Plus proche de nous, le Corbusier, se situe lui
aussi dans cette filiation qui prend pour fil conducteur les principes de la
divine proportion. Son Modulor, mis au point en 1943, donne un système de
mesure basé sur les proportions du corps humain. Le peintre, lorsqu'il s'agit de
dessiner un corps n'imite pas simplement la nature. Il construit des cercles,
des carrés, des rectangles, des triangles d'où vont émerger comme par
enchantement les formes naturelles. Tout ce travail géométrique venant
s'effacer dans la peinture finale. L'artiste retrace le parcours de la
création, comme le créateur, il part des formes parfaites que sont les
figures géométriques pour aboutir aux formes sensibles qui nous enchantent
dans la nature. Le sentiment de la beauté n'est que le pressentiment confus
et comme inconscient de l'exactitude des proportions et des formes parfaites
qui sous-tendent les formes naturelles. C'est pourquoi le peintre peut
réaliser un tableau plus beau que le modèle lui-même en rectifiant ce en quoi
la nature s'était écartée de la forme idéale. C'est en étudiant les tableaux
des grands peintres de la Renaissance que l'on a vu qu'ils en faisaient un
usage systématique, ajustant sur les lignes et les points du tracé qu'ils se
fixaient les lignes et les points du tableau, les perspectives, la
distribution des personnages et les directions de leurs membres et de leurs
regards. La musique n'est pas en reste. La
découverte selon laquelle la vibration d'une corde dont les longueurs
pouvaient être exprimée par des rapports numériques simples produisait des
accords agréables à l'oreille, a conduit à postuler l'existence du concept
d'harmonie. « La musique est l'exercice d'un esprit qui ne sait pas qu'il
compte » a d'ailleurs écrit au XVIIème siècle Leibniz. En étudiant les
arts, nous voyons donc que la beauté n'est pas un arrangement capricieux des
choses, mais un ordonnancement rigoureux des valeurs. Elle est une
correspondance entre le cosmos, le macrocosme et l'homme, le microcosme,
entre les objets qui tombent sous nos yeux et les sensations que nous en
éprouvons. Une telle correspondance ne peut exister qu'en vertu d'une règle
qui, identifiant le cosmos et l'homme, donne à l'homme la sensation
d'équilibre et d'harmonie devant tout objet édifié selon la règle d'or qui
l'a édifié lui-même Résolument
novateur, cet ouvrage met en lumière le caractère « d’outil » du Nombre d’Or
et révèle ses liens cachés avec les trois Grands Piliers, Sagesse, Force et
Harmonie. En étudiant les expressions symboliques du Nombre d’Or, comme la
pierre cubique, l’étoile ou la spirale, l’auteur nous convie à d’inépuisables
découvertes. |
NOMBRES - LE NOMBRE D’OR Signature
Divine dans la nature vivante |
Fr.
DE LENK |
EDI
108 |
1999 |
Un
très bon livre assez facile d’accès avec explications sur les 5 polyèdres réguliers,
appelés aussi les 5 solides de Platon, polyèdres que l’on retrouve à l’Arche
royale avec le Tétraèdre, le cube, l’octaèdre, le dodécaèdre et l’icosaèdre. On a tous entendu parler du nombre d’or, de la suite de
Fibonacci, du pentagramme, des fractales mais sait-on vraiment pourquoi ces
concepts prennent sens actuellement. Les crop circles ont réveillé cette
science pour nous aider à comprendre le monde dans lequel nous évoluons.
L’histoire du pentagramme c’est un fil d’Ariane qui nous permet de lever la
tête et de sortir du dédale sans trop de misère. Il est temps de comprendre
que l’amour est le seul moteur de la vie, le plus puissant et que la
connaissance peut nous aider à le retrouver. Retrouver le lien qui nous unit à la nature, aux animaux, aux
êtres invisibles, et sentir notre appartenance à la multidimensionnalité. Ce
n’est pas un hasard si dans l’implantation des Pyramides de Gizeh on retrouve
les mêmes codes que dans les crop circles. Les initiés comme Léonard de Vinci
ont passé les messages comme beaucoup d’artistes en les cachant bien entendu
aux yeux du pouvoir, car l’enjeu n’est pas une simple idée d’esthétique mais
une vision universelle. C’est aussi le lien avec le spirituel, le nombre d’or
c’est la signature de la Source, du Divin, c’est le langage des Étoiles. Un
symbolisme méconnu mais puissant. La divine proportion expliquée à l’aide de
graphismes qui font de l’Art royal un art facile. |
NOMBRES - LE NOMBRE TROIS ET SES MYSTÈRES |
Pierre Audureau |
Edition Maison de Vie |
2013 |
||
En fait tout se passe comme si le trois était une espèce d’archétype, au sens jungien. Un archétype désigne une structure psychique a priori, un symbole universel qui sert de modèle de référence inconscient pour l’homme. Carl Gustav Jung parle de l’archétype comme « d’une forme de représentation donnée a priori », ou encore comme une « image primordiale » renfermant un thème universel, commun de tous les temps à toutes les sociétés humaines. Sa forme symbolique structure la psyché de façon permanente, c’est un moule qui suscite dans l’inconscient des réactions spécifiques à des situations particulières. Le nombre trois est indissociable du triangle équilatéral, ce triangle de par l’harmonie qu’il dégage, par son invariance dans des rotations autour du centre de son cercle circonscrit, donc par son caractère cyclique, est symboliquement relié à la tradition, à la permanence, à la perfection et à l’infini. Il induit aussi, à une image rassurante face à l’imprévisible de la vie et de la mort. 1, 2, 3,… à vos marques, prêt, partez… sujet, action, résultat,…, corps, âme, esprit,…, thèse, antithèse, synthèse…, ces trois mouvements indiquent le rythme, la fréquence, l’unité dans la multiple et la multiplicité de l’être, il est un ternaire universel et pour la plupart, des manifestations inconscientes d’un ternaire intuitif datant de la nuit des temps. Au sommaire de cet ouvrage : L’archétype du trois - L’origine des nombres - Le ternaire et notre environnement - La géométrie des triangles équilatéral, rectangle, isocèle, triangle d’or - Le ternaire en architecture - Frontons et pyramides - Le ternaire et l’urbanisme - La procréation - Le trois fois très grand : Hermès Trismégiste - L’alchimie et le ternaire - La kabbale et le ternaire - Les religions et le ternaire - La trinité chrétienne - Les triades égyptiennes - Les triades romaines - Les triades celtes, scandinaves, indo-européennes et d’Extrême-Orient - Le ternaire du Zoroastrisme - Franc-maçonnerie et ternaire - L’âge de l’apprenti - Trois la dirigent - Les trois grandes lumières - Le Delta lumineux - Les trois piliers et leurs étoiles - Les trois mauvais compagnons - La force de trois - |
NOMBRES - LES NOMBRES ET LEURS MYSTÈRES |
André
WARUSFEL |
Edition
LE RAYON DE LA SCIENCE |
1961 |
Rien
de symbolique mais plutôt très mathématique. On y croise le nombre premier,
les polygones, le rectangle d’or, le nombre d’or, les
polyèdre, et autre carré magique. Les nombres ont toujours été
sources d'émerveillement pour ceux qui se sont penchés sur le mystère de la
création. “L'univers n'est si resplendissant de divine poésie que parce
qu'une divine mathématique, une divine combinaison des nombres règlent ses
mouvements”, écrivait Pie XI. Déjà le nombre était pour Platon
le plus haut degré de la Connaissance, l'essence de l'harmonie cosmique et de
l'harmonie intérieure, et “les Anciens s'accordent à attribuer à Pythagore la
théorie suivant laquelle tout dans l'Univers est réglé par les nombres, ou
même est nombre. ” Dans le Discours Sacré que cite Jamblique, il est écrit :
“Tout est arrangé par les nombres. ” Cette conviction est plus ancienne
encore puisque, dans l'ancienne Sumer, Nisaba, la déesse de la science et de
l'astronomie, était “celle qui connaît l'intérieur des nombres ”. La pensée des Grecs a des racines fort
anciennes, égyptiennes entre autres. “Pythagore appelait ses disciples
des mathématiciens parce que son enseignement supérieur commençait par la
doctrine des nombres. Mais cette mathématique sacrée, ou science des
principes, était à la fois plus transcendante et plus vivante que la
mathématique profane, seule connue de nos savants et de nos philosophes. Le
NOMBRE n'y était pas considéré comme une quantité abstraite, mais comme la
vertu intrinsèque et active de l'UN suprême, de Dieu, source de l'harmonie
universelle. La science des nombres était celle des forces vivantes, des
facultés divines en action dans les mondes et dans l'homme, dans le
macrocosme et dans le microcosme... . Cinq siècles avant Jésus-Christ, Philolaos
ne déclarait-il pas déjà “Tout ce qu'on peut connaître à un nombre. Sans le
nombre, nous ne comprenons ni ne connaissons rien” ? » Tous les arts du Moyen Âge et de
la Renaissance ont été nourris de cette pensée. Puis la physique divorça de
la métaphysique, la chimie de l’alchimie, et la pensée voulut s’émanciper du
carcan du dogme et de la théologie. Il eût mieux valu que la science et la
théologie puissent évoluer de concert, ce qui ne fut pas possible alors. Une
dualité s’opéra si profondément que les effets, pour une
part bénéfiques apparemment au niveau de la pensée, dans un premier
temps, se révélèrent dommageables quant à leurs incidences sur l’évolution
des techniques qui virent le jour prématurément dans des contextes de guerres
et de révolutions, ne faisant qu’illustrer la célèbre constatation de
Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, c’est pourquoi
il convient de servir, aimer et craindre Dieu. » En voyant que, pour nous, «
Dieu n’est pas un nom ni une personne mais il est de vous ce qui Est la
Vie. La Vie a déployé, à travers une
chaîne de mathématiciens qui se sont passé le relais de siècle en siècle,
cette recherche extraordinaire sur les nombres premiers. De temps à autre des
ouvertures se manifestaient sporadiquement, mais paraissaient des
excentricités pour la plupart des mathématiciens. Il y eut parmi eux des
croyants, des athées, des agnostiques, des jouisseurs et des ascètes, des
royalistes et des révolutionnaires, des catholiques ultras et des bonapartistes,
des génies, des fous, des obsédés, tout l’éventail de la condition humaine et
de ses notions ; certains furent violemment antireligieux allant jusqu’à
vouloir démontrer l’inexistence de Dieu, comme le mathématicien anglais
Geoffroy Harold Hardy (1877-1947) qui se fit pourtant le mentor du Brahmane
Srinivasa Ramanujan. Mais tous, comme malgré eux,
furent pris par une passion qui transcende toutes les croyances. Il existe un
lien étrange entre les mathématiciens, que la mathématicienne Julia Robinson,
une des rares mathématiciennes des années 1960, décrit ainsi : « une nation à
part, sans distinction géographique, raciale, religieuse, sexuelle, ni de
l’âge ou même du temps (les mathématiciens du passé et du futur sont eux
aussi nos collègues), tous dévoués au plus beau des arts, à la plus belle des
sciences » Charles Hermite, né en 1822,
quatre ans avant Riemann, converti au catholicisme par Cauchy âgé alors de
soixante ans, « était convaincu que l’existence mathématique était une sorte
d’état surnaturel que les mathématiciens mortels n’étaient que rarement
autorisés à entrapercevoir ». Les mathématiciens étaient déjà très rarement
conscients de l’origine non-humaine de leur art. En 1897, David Hilbert prétendait
mettre en œuvre « le principe de Riemann selon lequel les preuves ne
devraient être déduites que par la pensée, et non par le calcul » (p. 170).
Ce qui amena Paul Jordan, spécialiste alors du domaine, à déclarer au sujet
des travaux de Hilbert : « Ce ne sont pas des mathématiques, c’est de la théologie
». Mais il atténua son jugement devant les résultats obtenus par Hilbert en
concédant : « Je me suis persuadé que la théologie a ses mérites. » Hilbert
dépeignait l’étude des nombres comme « un édifice d’une beauté et d’une
harmonie rares » « Dans la théorie des nombres premiers, un problème est
aussi immortel qu’une œuvre d’art. » écrit-il. Hermann Minkowski, qui aida
Hilbert dans ses travaux, était ravi de travailler sur « les mélodies
insaisissables de cette puissante musique ». |
NOMBRES -
les nombres sacrÉs et l’ORIGINE des religions |
M.
H. gobert |
Edition stock plus |
1982 |
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Lorsque Jésus indique à Pierre
qu’il doit pardonner « non pas jusqu’à 7 fois, mais 77 fois » (Mt 18, 21-22),
il indique par-là la perfection de l’amour évangélique qui n’a pas de borne.
De même, le nombre des disciples attendant la Pentecôte est de 120 (Actes
1,15), soit 10 fois 12, symbole de ce nouveau peuple de Dieu qui commence à
naître. L’Apocalypse annonce qu’au jour de la manifestation du Seigneur, 144
000 personnes seront marquées du sceau du Dieu vivant, 12 000 de chaque tribu
d’Israël, soit la multitude (Ap 7). Les auteurs du Nouveau Testament
ont tout naturellement puisé dans la symbolique de l’Ancien Testament, bien
connue de leurs lecteurs, pour mettre en lumière le mystère du Christ.
Lorsque Jésus désigne 72 disciples pour évangéliser les villes et localités
(cf. Lc 10,1), l’évangéliste fait allusion dans la Genèse (Gn 10) à la somme
totale des peuples et nations répartis sur la terre. Manière de signifier que
Jésus leur confie le soin de faire parvenir l’Évangile à toutes les nations
du monde. Dans l’évangile selon saint Marc
figurent deux récits de multiplication des pains. À la fin du premier (Mc 6,
30-44), il reste douze corbeilles pleines, le nombre des douze tribus. Cette
multiplication est faite pour Israël, elle est l’accomplissement des
promesses faites par Dieu à son peuple au désert. Il envoie un Messie pour
rassasier son peuple, et pour qu’il se rassemble autour de son Seigneur. Dans
le deuxième récit (Mc 8, 1-10), il reste sept corbeilles, ce nombre évoquant
la complétude selon Dieu (voir infographie) : Jésus est ému par ces foules
qui le suivent, quatre mille hommes, c’est-à-dire des quatre points de
l’horizon, les nations rassemblées, bien au-delà du peuple d’Israël. Ainsi
ces deux multiplications des pains que nous rapporte saint Marc ont été
voulues pour montrer qu’il vient rassembler les tribus d’Israël mais aussi
pour toutes les nations. Pour d’autres chiffres, en
revanche, la clé d’interprétation nous échappe aujourd’hui. Ainsi des âges
fabuleux attribués aux patriarches d’Israël, tel Mathusalem qui serait mort à
969 ans, Noé à 950 ans ou Lamech à 777 ans… évocation, peut-être, de la bonté
de la Création, qui s’altère (les chiffres diminuent) jusqu’au déluge.
Intrigue tout autant le nombre de 153 poissons de la pêche miraculeuse (Jean
21,11), qui a donné lieu à de multiples hypothèses, certaines extravagantes
pour un esprit moderne. Quelle valeur le judaïsme
accorde-t-il aux chiffres ? Chaque lettre de l’alphabet hébreu revêt une
valeur numérique : de 1 pour « aleph », la première lettre, à 400 pour « tav
», la dernière lettre. Ce qui signifie que l’on peut attribuer une valeur
numérique à chaque mot en additionnant la somme de ses lettres. Procédé
courant dans la lecture biblique : « Ce type de combinaisons permet de créer
du lien et du sens entre des versets qui n’avaient a priori qu’un très
lointain rapport entre eux », explique Hervé Landau, directeur de la
collection « Lectures du judaïsme » aux Presses Universitaires de France. «
Les valeurs numériques deviennent alors des révélateurs de sens seconds,
cachés, appels à interprétation supplémentaire, à des regards neufs et
innovants. » Il existe des méthodes de construction et d’interprétation
variées, livrées pour partie par les textes, pour partie par tradition orale,
qui entrent toutes dans ce que l’on appelle la guématrie. Un exemple biblique
classique se situe dans le livre de la Genèse où le nombre 318 (Gn 14, 14) renverrait
à la personne d’Eliezer, serviteur désigné héritier d’Abraham (Gn 15,2) dont
la valeur numérique est de 318… L’école juive de la Kabbale utilise
massivement ce procédé. Un certain nombre de chiffres du
Nouveau Testament s’expliquent sans doute par ce procédé. Le jeu biblique de
guématrie le plus célèbre, selon le bibliste Jérôme Martineau, est celui que
l’on trouve dans l’Apocalypse concernant le chiffre 666, qui est censé
désigner la Bête. L’auteur affirme qu’il s’agit là d’un « chiffre d’homme ».
Or, si l’on transcrit le nom de l’empereur Néron, on obtient justement la
valeur de 666… On a aussi proposé de voir dans les 3 fois 14 générations qui
composent la généalogie de Jésus, dans l’Évangile selon saint Matthieu qui
s’adressait particulièrement à des communautés judéo-chrétiennes, une
guématrie du nom de David (DVD = 4 + 6 + 4). Comme on espérait que le Messie
serait un descendant de David, l’évangéliste désigne ainsi Jésus comme «
triple David », véritable descendant du roi prophète. Mais c’est également un
multiple du chiffre 7, le chiffre de Dieu. |
nombres sacrÉs dans
la tradition pythagoricienne maçonnique |
Arturo
REGHINI |
Edition
Arché – Milan |
1981 |
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La symbolique pythagoricienne – il s’agira uniquement ici du pythagorisme ancien, fleurissant depuis la fin du sixième siècle, av. J.-C. (époque à laquelle vécut le philosophe de Samos établi en Italie méridionale) jusqu’au milieu du quatrième – la symbolique pythagoricienne, se fonde sur le nombre, et sur l’harmonie des nombres. « Qu’y a-t-il de plus sage ? le nombre.
Qu’y a-t-il de plus
beau ? l’harmonie. » Ce credo des acousmata (Littéralement:
« ce qu’on entend », paroles ou musique, c’est-à-dire des articles de foi du
pythagorisme, s’opposait – la chose est à noter pour notre dessein – à celui
des mathemata, c’est-à-dire des sciences. Toutes les choses qu’il nous est
donné de connaître possèdent un nombre, et rien ne peut être conçu ni connu
sans le nombre » a écrit Philolaos, contemporain de Socrate (donc vivant au
cinquième siècle), à qui l’on attribue les fragments subsistant de l’ancien
pythagorisme. Le nombre est partout
chez Pythagore, comme dans la science moderne, mais il n’a pas le même
contenu qu’aujourd’hui. II connote l’espace, l’étendue. 1 est le point, 21a
ligne, 3 le triangle, etc. ll a donc figure et grandeur, il baigne dans le
concret, mais dans le secret aussi, étant symbole. Il n’est ni désincarné,
ni, on va le voir, désacralisé. Par le gnomon, notre équerre, les nombres se
définissent matériellement, passent de l’ombre du mystère à la lumière de la
connaissance, tout en gardant leur attache avec le mystère. Ainsi 3 est le
premier nombre sacré parce qu’ayant commencement, milieu et fin, figurant
donc le Tout. 7 est aussi un nombre privilégié, nombre orchestique, nombre de
la danse, nombre d’Athéna : 7 Muses, 7 sages de la Grèce, 7 merveilles du
monde, 7 jeunes filles et 7 jeunes garçons envoyés en tribut sanglant au
Minotaure de Crète, 7 jeunes filles formant chœur aux fêtes de Callisteia, ou
concours des beautés de Lesbos, etc. Le nombre sacré par
excellence sera donc 7 + 3 = la décade, « principe et guide de la vie, aussi
bien divine et céleste qu’humaine ». « toutes ces
spéculations arithmétiques dérivent de l’inspiration religieuse; c’est un
approfondissement de cette inspiration mystique qui a détaché définitivement
l’arithmétique spéculative des calculs utilitaires ».Mais les nombres, chez
Pythagore, ne se conçoivent pas isolément: ils ont des rapports entre eux,
étant personnes quasi-vivantes. Et comme elles, ils diffèrent, se heurtent,
s’opposent. C’est par l’harmonie que s’évanouiront leurs antinomies.
Phïlolaos définit l’harmonie « l’unification du multiple composé et l’accord
du discordant ». L’illimité ou pair s’oppose au limité ou impair, le multiple
à l’un, la gauche à la droite, le repos au mouvement, la femelle au mâle, le
mauvais au bon, l’obscurité à la lumière. Le nombre déjà harmonise les
opposés, et les nombres s’harmonisent dans chaque chose. Les nombres sont donc
inséparables de la musique. (On relèvera ici le sens étendu du mot mousikè en
grec, qui désigne – outre la musique proprement dite, donc l’art des sons –
la danse, la pantomime, en bref tout ce qui est réglé par le rythme). De neuf
Muses, seule Euterpe présidait à ce que nous appelons la musique; Terpsychore
s’occupait de la danse, mais Calliope, Clio, Erato, Melpomène, Polymnie;
Thalie, Uranie veillaient respectivement à l’éloquence, lllistoire, l’élégie,
la tragédie, la poésie lyrique, la comédie et l’astronomie).Les qualités et
les rapporta des accords musicaux – c’est un fait d’expérience – se fondent
essentiellement sur les nombres, puisque l’acoustique nous enseigne la
variation de la hauteur des sons selon la longueur et la tension des cordes
du violon par exemple, entraînant des variations dans le nombre des
vibrations de ces cordes. Or longueur et vibrations peuvent se mesurer, se
chiffrer. Les sons sont donc liés à des nombres. Mais les sons ne peuvent
être dissociés du rythme. Le rythme, selon la belle définition d’un musicien
et compositeur, Victor Berlioz, est » la
division symétrique du temps par le son » Symétrique, donc réduite à
une commune mesure (metria). Le rythme se définit encore « nombre, cadence, mesure » (Dictionnaire de l’Académie), « mouvement
réglé et mesuré » (Dictionnaire grec-français de Bailly) et dans le mot grec
ruthmos, on trouve rein, « couler «, donc une idée de mouvement, l’eau figurant
ainsi le mouvement perpétuel. Les nombres,
l’harmonie, le rythme qui est mouvement ordonné, les pythagoriciens leur
trouvent confirmation dans le cosmos. Pour eux, il y a comme un concert
céleste, des accords insaisissables aux seules oreilles humaines vibrent
entre les astres en mouvement, donc chacun est le lieu propre d’un nombre : 2
pour la terre, 7 pour le soleil. La vie humaine aussi est un accord des
contraires, une harmonie s’exprimant par l’âme. Ainsi le microcosme de la
terre apparaît comme un écho du macrocosme de cette harmonie des sphères dont
on prête aux pythagoriciens la théorie. Nous ne pouvons vivre sans symbole.
Le langage recourt au symbole, l’écriture aussi, et la science. Mais face à
la conception grandiose du symbole pythagoricien, liant dans un continu
supra-naturel le nombre aux choses, invisibles comme visibles, ainsi ne le
séparant point de l’homme, de la vie matérielle qui est mouvement, et aussi
de la vie secrète et profonde, pas plus que du cosmos, que voyons-nous se dresser
aujourd’hui ? un nombre désincarné, uniquement attaché au quantitatif, coupé
du sacré comme du cosmos; un instrument incomparable de progrès matériel
certes, mais un instrument d’autant plus dangereux que ce » progrès »,
qui n’est qu’un pur en-soi, peut devenir un regrès. Certaine science
d’aujourd’hui nous en administre la preuve. L’âme, harmonie du
corps, doit avoir commerce avec le divin et suivre Dieu, prescrivait
Pythagore : Dieu réglant le rythme et l’ordre du monde exprimés
qualitativement dans les nombres. Aujourd’hui, les nombres non plus
acousmata, mais uniquement mathemata, coupés de leurs réelles attaches
symboliques, désacralisés, décommises, ne sont plus que des notations sèches
qui envahissent toutes les sciences, et dont on ne peut actuellement se
déprendre. Ils flottent comme des choses vides, mortes, mais accablantes
cependant. |
NOMBRES -
le symbole des nombres |
Le
Docteur René allendy |
Editions
TRADITIONNELLES |
1984 |
Le
nombre réglerait non seulement les phénomènes naturels, mais la destinée même
des hommes, de leur descendants, les grands faits de l’Histoire et le sort
des États, au point que tout l’avenir serait déterminé par les rapports
immuables des lois numériques de l’Univers. – Il y aurait là une fatalité
mathématique sur la complexité de laquelle l’Astrologie peut nous donner une
idée, mais qui serait assez précise pour permettre, dans certains cas, de
formuler des prédictions.
Par
elle, on découvre le sens des pratiques de la Magie, la signification des
liturgies diverses ; elle peut permettre de concilier toutes les écoles sur
la voie de la vérité. Par elle, le Brahmane, le Taoïste, le Kabbaliste,
l’Hermétiste, le Chrétien, le Franc-maçon, le Théosophe, peuvent sentir
l’identité de leur foi, la communauté de leur idéal. Étudier la langue
universelle des Nombres, c’est travailler au rapprochement des hommes de
bonne volonté pour la vérité synthétique. Les nombres jusqu’à 666. |
NOMBRES -
lettres, chiffres et dieux |
Guy
trévoux |
Edition du rocher |
1979 |
C’est
l’histoire des symboles mathématiques et alphabétiques à travers l’ésotérisme
universel. De la Chine aux Mayas, de l’Égypte à la Grèce, de la Kabbale au
Tarot et du Yi-King aux civilisations occidentales. Dans les systèmes idéographiques,
le signe participe de l'essence de ce qu'il désigne. Avec l'alphabet, en
revanche, il semble que la magie se retire du signe : les lettres ne
renvoient plus qu'à des éléments de la chaîne parlée qu'elles transcrivent de
manière arbitraire, elles s'offrent comme des véhicules transparents de la
parole, entièrement subordonnées au "transport" du sens.
La kabbale et le soufisme, qui
constituent respectivement la dimension ésotérique de la tradition juive et
de l'Islam, ont développé une véritable science des lettres permettant de
lire dans le texte sacré le déploiement du monde et de son ordre secret. Les
lettres préexistent et participent à la création du monde. Chacune d'elles
est le réceptacle de la puissance divine. Chacune d'elles dans sa graphie
révèle quelque chose du secret divin et possède une valeur chiffrée : les
neuf premières servant à marquer les unités, les neuf suivantes les dizaines,
les dernières les centaines. |
NOMBRES - LUMIÈRE DES NOMBRES DANS LE NOUVEAU TESTAMENT |
Luc de Goustine |
Edition Arma Artis |
2012 |
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La
puissance de ce livre réside dans la mise à l’écart des codes pré-établis,
traditionnels ou philosophiques, fussent-ils issus des hautes sagesses comma
la Kabbale. Luc de Goustine invite le lecteur à avancer vierge dans le monde
des nombres en mettant côte à côte le bon sens et la métaphysique dans une
attention soutenue de ce que propose l’Ecriture, sans rien en exclure et
notamment ce qui semble anodin. « Le lecture du Nombre dans
l’Ecriture commence donc tout au début comme l’enfant qui apprend le calcul
compte sur ses doigts, et ce début met aux prises avec les plus hautes
questions de la métaphysique de l’être –l’ontologie-, tout en restant
empreint du bon sens immédiat qui permet d’approcher le réel comme un trésor
à la fois donné et caché ». Cela passe par une restauration du rapport
direct avec le langage, alors que nous sommes le plus souvent dans un rapport
indirect, différé, inconscient. « L’unité,
par exemple, nous dit l’auteur, n’aurait rien pour surprendre, qu’il y ait
ici ou là un lépreux, un démoniaque guéri par le Christ ; que lui-même
Fils unique de Dieu selon le Credo, rencontre chacun de ses frères humains
comme un être unique en son genre, dont son amour renforce encore l’élection
particulière, voilà bien là matière première, non seulement de la Bonne
Nouvelle, mais ce qui relie tous les êtres à l’existence : chacun est
avant tout sensible à l’honneur d’être reconnu, individuellement identifié,
constitué en personne à part, voire comme souvent dans l’Evangile au passage
de Jésus, appelé, convoqué ». Cette
reconnaissance de notre singularité annonce, et manifeste tout à la fois, la
reconnaissance de notre non séparation d’avec le
Seigneur. L’auteur guide le lecteur dans un apprentissage renouvelé du
nombre. Il faut d’abord désapprendre, abandonner nos conditionnements
numériques pour « entendre ». Mais avant d’oser comprendre, sans
doute faut-il apprendre à entendre. Laissons donc un à un les premiers
nombres tinter comme autant de notes d’un solfège, avant de les déchiffrer
dans les phrases bibliques où ils résonnent, ensuite, écoutons les chanter de
l’intérieur des compositions plus complexes où ils se répondent en concerto
ou s’harmonisent en symphonie. Cette
praxis essentielle, qui vaut aussi pour les sons, permet de se dissocier des
sens « plaqués » pour accéder au sens interne. C’est le chemin
proposé par Luc de Goustine pour entendre et comprendre les douze premiers
nombres avant de relire muni d’un nouveau rapport, six paraboles : Les
talents, le semeur, les ouvriers envoyés à la vigne, les vignerons homicides,
le festin nuptial, le bon Samaritain, et le cycle de la multiplication des
pains. Cette lecture spirituelle, lecture de l’esprit par l’Esprit, invite à
s’affranchir de la lettre figée pour retrouver un esprit vivant. Au sommaire de cet ouvrage sur les nombres : De l’importance de lire les nombres : La source évangélique - De 1 au UN - Les premiers nombres : Le 1 ou la logique de Dieu - 1, 10, 100, 1000, 10.000… - Le 2 - Entre frères qui s’aiment et frères qui s’affrontent - Le choix du Roi - Du 2 au 3 - Le mariage - Le pair et l’impair - Le plus grand commandement - Trois : Un signe de contradiction - Désirs et recherche de Dieu - Le sceau du Ressuscité - La théophanie - Devant le Dieu mort et ressuscité - Quatre : Le sceau de la réalité cosmique - La divine quarantaine - Cinq : Tout l’homme et tout homme - Penta/panta - Le jubilé du Seigneur - Six : Le cycle des cycles - Dans l’attente de la Rédemption - Dans le désert du cœur - Sept : Le temps des noces - Le 7 ramène au Un - Trois ans et six mois - Huit : circoncision - Transfiguration - Les Béatitudes - L’intendant malhonnête et le renversement des tables - Neuf : Mouvement, transition et promesses - Dix : le dix, le cent, mille et au-dessus Notule sur le zéro Onze : Symbole de séparation, de dissociation, de division, de révolte Douze : La fille de Jaïre et la femme hémorroïsse - Les douze apôtres - Les douze couffins - Six paraboles majeures : Les talents - Le semeur - Les ouvriers envoyés à la vigne - Les vignerons homicides - Le festin nuptial - Le bon Samaritain - La multiplication des pains et une explication du levain - De Jean-Baptiste à Jésus selon l’évangile de Jean, une Pâque nouvelle |
NOMBRES - MYSTÈRE DES CHIFFRES |
Marc-ALAIN Ouaknin |
Edition Assouline |
2003 |
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Premier livre : Chiffres –Naissance et évolution des chiffres modernes : Une naissance indienne -300 ans avant J.C -Echecs et maths - Les mathématiques indiennes - Les noms et les 5 étapes de l’évolution des chiffres indiens - Le zéro - Les chiffres indo-arabes (du 9e siècle à nos jours) - En route pour Bagdad - Al jabr et algèbre - Chiffres indiens en pays arabes - Comment les chiffres indo-arabes arrivèrent en occident chrétien ? - Gerbert d’Aurillac, le pape des chiffres - L’importance des croisades - Fibonacci et le liber Abaci - Les chiffres et l’imprimerie - Deuxième livre : Les nombres et la grande famille : Fous de nombres et nombres fous - Pythagore et l’harmonie des nombres - Le zéro et l’infini - La paire et l’infini - Les nombres premiers - Les nombres parfaits - Les mystères du 6 et du 28 - Les nombres amicaux - Nombres triangulaires - Les triangles de Pythagore, d’Isis - Fermat et Wiles - Pascal - Le nombre d’or - Troisième livre : Les carrés magiques et autres talismans : Une origine chinoise - Comment construire un carré magique - Faut, Goethe et les carrés magiques - Mélancolia - Quelques carrés magiques remarquables - Alchimie et talismans - La Bible - le monde ennéadique - Guérison et relaxation - Quatrième livre : Hébreux, Grecs et arabes : les chiffres et les lettres - La guématria, les lettres et leurs valeurs numériques - De la géométrie à la « logimétrie » - Dynamisme de la guématria - L’isopséphie - La guématria et le zéro - Le Dieu hébraïque est-il une hypothèse mathématique ? - Les valeurs numériques du nom divin - La transcendance de Pie - Fermat et la kabbale - La Bible, un document chiffré ? - Cinquième livre : Des idées et des hommes : Glossaire des noms communs et des noms propres - Bibliographie importante - Très nombreuses photos - |
NOMBRES -
vie et mystÈre des nombres |
F.X.
chaboche |
Edition albin michel |
1976 |
Des pistes et
des explications sur les nombres qui ont façonné notre univers. La
philosophie, la religion, l’ésotérisme, l’astrologie, l’alchimie et la
parapsychologie s’en sont servis. la Kabbale. Cette
science consiste à décomposer les mots, à additionner la valeur numérique des
lettres et en tirer, selon des règles spéciales, toutes les déductions
possibles. Ainsi, le nombre d'or pour les hébreux est "209", c'est
l'ornement du règne minéral, il correspond à Jéhovah dans le monde des
esprits. Hoeffer,
dans son "Histoire de la chimie" à consacrer quelques pages à la
Kabbale appliquée aux métaux. L'Alchimie, science d'observation, ne
pouvait à priori profiter en rien de son alliance avec la
Kabbale purement spéculative. L'adjonction d'éléments étrangers ne devait que
la rendre encore plus obscure. Paracelse aurait-il donc eu tort sur ce point
? Avant lui, B.Valentin avait fait quelques essais dans le même sens.
Il décomposa le mot
"azoth" de la façon suivante : "Azoth,
commencement et fin, car il est A et O, présent en tout lieu. Les philosophes
m'ont orné du nom d'Azoth, les latins A et Z, les grecs thau, les
hébreux : aleph, tous lesquels signifient et font Azoth" (l'azote
des philosophes). Après
Paracelse, on ne trouve guère que deux auteurs ayant traité spécialement de
la Kabbale alchimique. Ce sont Panthée, prêtre vénitien, et Jean Dee,
alchimiste et mathématicien anglais. Panthée a écrit deux traités, dans
lesquels on y découvre que le nombre de la génération est 544 et celui de la
putréfaction est 772, que le mercure, l'or et l'argent correspondent aux lettre hébraïques : "seth", "he",
"vav", et autres rêveries semblables. Jean Dee dans son traité
"La Monade hiéroglyphique" a essayé de constituer une Kabbale
particulière à l'aide des symboles alchimiques. Ainsi, pour lui, la
symbolique du mercure représente la lune, le soleil est les quatre éléments.
De plus, le signe du soleil représente la monade, figurée part le point
autour duquel le cercle symbolise le Monde. Ce curieux traité se trouve imprimé
dans le second volume du "Théatrum Chimicum". Ces
alchimistes et quelques autres, tels que Khunrat, Maier, Blaise de Vigenère,
introduisirent dans la science une interprétation nouvelle de la théorie
alchimique. Alors que les sciences exactes et naturelles procèdent par
induction et déduction, les sciences occultes procèdent par analogie; ils appliquèrent la méthode de l'analogie à
l'Alchimie. Ainsi, ils pensaient qu'il existe trois Mondes;
La matière, l'humain et le divin. Dans la matière nous avons le
soufre, le mercure et le sel, principes de toute chose;
l'humain, ou microcosme, le corps, l'esprit et l'âme réunis; dans le monde
Divin, trois personnes
en une seule : Dieu. "Ainsi est Trinité en unité et
unité en Trinité, car là sont : corps, esprit et âme, là est soulphre,
mercure, arsenic" "Le Grand Oeuvre a, par suite, un
triple but dans le Monde matériel : la transmutation des métaux pour les
faire arriver en or, à la perfection; dans le
microcosme, le perfectionnement de l'homme; dans le Monde Divin, la
contemplation de la divinité dans sa splendeur". D'après la seconde
acceptation, l'homme représente l'athanor des philosophes hermétiques où
s'accomplit l'élaboration des vertus, c'est dans ce sens, selon les
mystiques, qu'il faut entendre ces paroles : "Car l'Oeuvre est avec vous
et chez vous, de sorte que le trouvant en vous-même, où il est
continuellement, vous l'avez aussi toujours, quelque part où que vous soyez,
sur terre et sur mer" (Hermès Trismégiste, "Les sept Chapitres").
Les Alchimistes mystiques entendaient par soufre, mercure et sel, la Matière,
le Mouvement et la Force. Le mercure, principe passif et femelle, la Matière; le soufre, principe actif et mâle, la Force qui
façonne la Matière et lui donne toute espèce de formes par le moyen du
Mouvement, qui est le sel. Le sel,
c'est le moyen terme, c'est le résultat de l'application de la Force à la
Matière, symboliquement, c'est le nouvel être qui prend naissance par l'union
du mâle et de la femelle. Cette haute théorie ne semble pas en contradiction
avec la science actuelle. La chimie et la physique ne réfutent pas
l'hypothèse d'un Matière unique. Hypothèse admise depuis longtemps par la
métaphysique comme indispensable à l'explication du Monde. Le savant anglais
Crookes appelle cette Matière unique, le protyle; selon
sa théorie, nos corps simples actuels ne sont que des polmères du protyle. D'autre
part, il est très juste que la Matière n'agit, n'a de propriétés
particulières, que lorsqu'elle est en Mouvement; par
suite à 273° au-dessous de zéro, au zéro calorique absolu les propriétés
chimiques sont nulles, l'acide sulfurique est sans action que la potasse
caustique; enfin l'unité de la Force s'impose aussi aux physiciens. Quel est
le savant qui fait aujourd'hui une différence entre la cause du magnétisme de
la chaleur, de l'électricité, de la lumière, du son. Les fluides n'existent
plus, ils sont remplacés par des force réductibles les unes des autres; ce qui différencie la Force d'elle-même à nos yeux
c'est le nombre de variation qu'elle imprime à tel ou tel corps. Et encore
n'y a-t-il pas de limite absolue, un corps vibrant ou en mouvement, ce qui
revient au même, produit d'abord un son; que les
vibrations deviennent plus nombreuses, le corps s'échauffe sensiblement et
bientôt il se produit des phénomènes lumineux. Où finit le son, où commencent
la chaleur et la lumière ? Il n'y a pas d'intervalle. Il faut
ajouter que les Alchimistes n'avaient entrevu cette théorie que
partiellement. L'état des sciences à leur époque ne leur permettait pas de
donner à cette théorie le développement que nous lui avons donné. Pour
eux, comme nous l'avons démontré, la Matière était unique en principe, ils
l'appelaient Matière Première ou "Hyle". Ils reconnaissaient aussi
une Force universelle, Baudouin, l'appelle magnétisme universel, souffle
magnétique. Pour les mystiques, la Force est le souffle de Dieu, principe
premier de la vie, du mouvement. Paracelse l'appelle "archée". L’archée" c'est la Force toujours active, qui, en
s'appliquant à la Matière, la met en mouvement, lui donne une forme. Les
termes de "ares" et "clissus" ont chez Paracelse à peu
près le même sens. Quant au Mouvement ils l'assimilaient au feu, ce qui
est en effet l'image la plus parfaite de la Matière actionnée par la Force. Telle était
la haute théorie alchimique que peu d'adeptes ont possédée. Que l'on ne
s'étonne pas de cette synthèse, dont le raisonnement avait suffi aux
Alchimistes, comme il suffit jadis à Pythagore, Démocrite, ou encore à
Platon pour s'élever à la conception des plus hautes vérités. Les Alchimistes
représentaient cette théorie par un triangle, symbole de l'équilibre absolu.
Au premier angle, le signe du soufre symbole de la Force, au second, le signe
du mercure, la Matière, au troisième le signe du sel, le Mouvement. |
numÉrologie – abc de la numÉrologie |
J.
Daniel fermier |
Edition
GRANCHER |
2005 |
Les
nombres nous parlent depuis des millénaires. Mieux : ils nous caractérisent.
|
numÉrologie
– b.a. – ba |
zariell |
Edition
PARDES |
2002-2004 |
2
volumes pour expliquer cette sciences, qui de
secrète est devenue ouverte à tous.
|
numÉrologie
holistique |
Pierre
lassalle |
Edition
DE VECCHI |
1994 |
||
L’enseignement
que nous donnons est le résultat d’une synthèse ainsi que d’une recherche
personnelle intuitive dans laquelle l’individu est considéré dans sa
globalité. Que ce soit dans l’interprétation d’un thème astrologique ou dans
l’étude d’un thème numérologique, l’important est la globalité plutôt que le
détail, car c’est la synthèse qui permet de personnaliser l’interprétation.
Voilà pourquoi nous avons intitulé cet ouvrage Numérologie holistique. Mais
il faut bien comprendre que ni la numérologie ni l’astrologie ne peuvent
faire évoluer quiconque n’aura pas mis en pratique (par un travail sur soi)
ce qu’il aura découvert. C’est le piège classique dans lequel tombent
beaucoup d’ésotéristes qui pensent qu’en étudiant l’astrologie ou la
numérologie ils ont accès à la connaissance et que cela les fera évoluer et
les conduira tout droit à l’initiation. C’est une vaste illusion !
|
numÉrologie –
le grand livre de la numÉrologie |
François
notter |
Edition
DE VECCHI |
2005 |
Les
nombres ont tant à dire…Il vous suffit d’en décoder les messages, les
propositions, les interpellations. François Notter, numérologue renommé,
auteur de divers livres qui font référence en numérologie moderne, vous
propose dans ces pages une initiation au langage des nombres. Il vous invite
à rencontrer les merveilles que vos nombres mettent à votre libre
disposition, pour progresser avec plus de lucidité dans votre vie. Le livre,
qui est un best-seller en la matière, est apprécié pour sa clarté, sa pertinence,
son humour et sa précision.
|
2Q
QU’EST-CE
QUE L’INITIATION ?
- N° 39 - |
F.
ARIÈS et A. MÉNESTIER |
ÉDITION
LA MAISON DE VIE |
2010 |
Trois
fois heureux ceux des mortels qui contemplent les rites initiatiques, affirmait Sophocle.
Dans notre monde dominé par la technologie, la quête de l’initiation n’a rien
perdu de son actualité. N’est-elle pas une seconde naissance, la découverte
d’une vie nouvelle nourrie par le sens des symboles, un chemin menant de la
connaissance de soi au grand mystère de la création ? Esprit de
corps vécu dans une fraternité et une soeurité attachées à la construction
d’un Temple. L’initiation se compose de mutations incessantes, jeunesse de
cœur, elle est une incomparable source de joie. Ce
livre se présente plutôt comme un témoignage. Il correspond à un certain
moment de la trajectoire d’une loge qui fait le point et s’interroge sur ce
qu’elle vit de l’initiation. Il est une tentative pour transmettre ce
« vécu » sans en trahir ni la nature, ni le secret. Pour
certains l’initiation est totalement communautaire, pour d’autres seulement
individuelle, il apparaît et ce livre l’explique, qu’en fait elle est les
deux, ou doit être les deux à la condition que l’individu initié s’intègre à
une fraternité ou soeurité. Ce livre développe les sujets suivants sur l’Initiation : Voie communautaire et voie individuelle -
reconnaissance mutuelle - Fraternité et soeurité -
L’Institution primordiale et l’importance du serment - L’esprit
de corps - La vie sans limite - Trahison et nature
humaine - La seconde naissance - La jeunesse de cœur
et l’Amour initiatique - L’Initiation est un voyage fait de
mutations incessantes - Expliquer ou vivre le mystère
- Le détachement, le Devoir, la joie et la quête de la jeunesse
- La Règle et les rituels - Pratiquer l’Art Royal
- La pensée mythique et la pensée symbolique - Le combat de
la Lumière contre les ténèbres - L’enseignement - Les
grades initiatiques - La transmission et le travail
initiatique - Le chemin de l’offrande et la plénitude -
Bâtir le temple et donner la maison à son Maître - L’Orient
éternel et la mort - Cet ouvrage met en relief certains aspects de l’initiation
ancrés au plus profond de la conscience humaine, véritable pierre d’angle
d’une spiritualité libre et heureuse. |
2 R
rÉgle & compas |
Armand
bedarride |
Edition
TÉLÈTES |
1992 |
||
Le point originel génère, par
l’action du Logos une trajectoire droite, qu’on appelle l’action droite ou
l’intention droite. C’est la puissance du point que de créer un mouvement
directionnel et ordonné par l’intermédiaire du Logos. Cette action dynamique est, ni plus ni moins, l’expression
du Logos qui organise et ordonne la manifestation. L’ « ordo »
dont il est question se distingue du « Chaos », de l’informalité et
de la non-manifestation, par le cadrage de l’intention droite. Ainsi, on peut
affirmer que la droite est l’expression dédoublée de la source créative. La
source créative dans la règle graduée est représentée par le Zéro.
Paradoxalement le Zéro quantitatif et métrique qualifie l’unité primordiale
qui est une totalité sans quantité. Cependant si le point est sans parties,
la droite a une longueur, mais pas de largeur. Elle se manifeste par son
étendue. Sa manifestation n’est, dans son tracé, qu’une succession de points
marqués sur une trajectoire définie. Pour nous, cette trajectoire s’achève
dans un temps donné qui s’écoule du point A jusqu’au point B, dans une
hécatombe de successibles, qui n’ont d’existence qu’à un moment déterminé.
Finalement, la droite que compose la règle du maçon n’est que la duplication,
la génération du point par son intention droite. La particularité de la règle repose sur sa graduation qui
introduit le temps et l’espace. Dès lors, le temps dans son écoulement prend
tout son sens. On parle de la règle à 24 pouces. Les 12 heures du Jour et de
la nuit rythment efficacement la vie du maçon. Cette linéarité de la règle
engendre l’hypothèse d’une fin à l’écoulement du temps, ce qui est
contradictoire de l’expérience cyclique de la vie sur terre. Opposer la
linéarité avec son début et sa fin, au cycle sans cesse renouvelé vaut par
exemple, l’affirmation de la planéité de la terre au moyen âge. Il ne faut
jamais se fier aux apparences et l’initié convaincu de leurs tromperies,
tente de relier la graduation à 24 pouces aux effets cycliques. Les 24 pouces
sont, selon l’ancienne règle des opératifs, la division journalière en trois
séquences et quatre parties, « l’une pour prier le Dieu tout puissant,
l’autre à travailler et à nous reposer, la dernière à venir en aide à un ami,
un frère dans le besoin sans préjudice pour nous et notre famille ». Un
cycle complet fait 24 heures divisé en 4 périodes de six unités horaires. Le
cercle se divise parfaitement en 6 arcs, en reportant au compas, le rayon du
cercle sur sa circonférence. Les six droites réunies font un hexagone qui
nous donne l’hexagramme, symbole du macrocosme. Les 24 pouces de la règle
sont une représentation symbolique de la totalité macrocosmique. Simplement,
la règle à 24 pouces est l’application linéaire, humaine et contingente de la
totalité. Ainsi pourvu d’une règle de vie non plane et finie, mais
cyclique et infinie, le maçon observe sa loge pour s’apercevoir que celle-ci
n’est que le reflet des cycles sans fin de la vie et de la mort, du cycle du
jour et de la nuit, de cycle de la graine de blé plantée en terre à sa
germination, jusqu'à son retour dans l’obscurité de la matrice universelle.
Hiram nous rappelle que la fin est un début. La règle « dégradée »
par le temps devient instrument de mesure ici-bas. L’unité de mesure devient
une fraction d’existence matérielle. L’art de la mesure devient celui de
l’artisan géomètre qui, des deux pointes de son compas, appliquées sur le
tranchant de la règle, mesure la fraction d’éternité. La graduation fait
entrer la métaphysique de la droite dans le domaine inférieur de la quantité
et de la finitude. Là, le temps et son érosion jouent un rôle insidieux,
introduisant l’usure financière et l’usure de la matière. L’homme citoyen
d’Athènes n’est que le jouet temporaire de Chronos. Telle une poupée
démembrée, il sera dispersé dans les flots du Nil. L’intention droite,
conforme au Logos devrait s’abstraire de la graduation. C’est chose faite,
tel un miracle au passage du grade de Maître. Libéré de la perception
temporaire et spatiale, le Maître par sa mort et sa renaissance, telle ISIS,
se recompose débarrassé de sa fraction contingente.
Il est l’homme véritable, celui qui a affronté victorieusement l’écoulement
du temps, la fin du genre, des nombres et la quantité. Il est celui qui est
mort à cette thésaurisation, pour renaître dans le dénuement de l’unité et sous
l’égide de la parole perdue, significative du Logos. La règle chez le bâtisseur est avant tout synonyme
d’ordre. Sa racine étymologique contribue à la solidité de l’édifice à bâtir.
Il n’y a pas d’architecture sans plan, il n’y a pas de plan sans architecte
et il n’y a pas de plan sans règle. À cet instant, la règle devient les règles de construction
du temple sans lesquelles l’esprit ne peut irradier la matière. C’est l’art
du trait appris par le compagnon et mis en œuvre par le maître sur sa planche
à tracer qui symbolise l’action de l’esprit ordonnateur sur la matière brute.
Naturellement celui qui tient la règle n’est autre que le Grand Architecte de
l’Univers. Cette règle-règlement, deviens potentiellement source de toutes
les intentions droites du point originel et fondateur, tant et si bien
qu’elle se substitue à la Bible ou au volume de la Loi Sacrée à certains
rites. La règle, comprise dans son sens fondateur, peut suppléer aux règles
ésotériques de l’évangile de Saint-Jean. Nous savons que cet Évangile est à
interpréter dans un sens purement ésotérique. Par conséquent, la contingence
et l’écoulement numéral du temps sont sans effet sur sa lecture. Il faut donc
admettre que la règle se substituant à la Bible ne devrait avoir que deux
graduations, celle du point et l’expression de son étendue. L’Alpha et
l’Oméga. Dans ce cas l’Omega n’exprime pas la « limite » extrême de
la droite, mais une potentialité, ou si on préfère un lieu. L’Oméga ainsi que
la droite sont comme l’Alpha dont ils procèdent, ils sont l’Alpha. Alors le
point qui est sans partie ne peut se définir dans ses limites. La présence d’une règle graduée, en lieu et place de la
Bible, entraîne l’initié dans une lecture fractionnée, exotérique,
contingente et profane. Il n’est plus alors question d’unité et de totalité,
mais plutôt de l’homme qui devient la mesure de toutes choses manifestées. On
entre dans un domaine aussi limité qu’un homme se définissant par lui-même et
pour lui-même et hors le tout ! Ainsi lors des voyages du compagnon à
certains rites, la règle graduée est d’abord portée sur l’épaule gauche,
symbolisant la passivité, la soumission à la matière, puis dans la suite des
voyages elle est portée à droite signifiant son sens actif et sa plénitude. À
gauche elle devrait être portée avec la graduation apparente, à droite sans
graduation. Enfin l’ordre,
l’intention droite, associée à la règle se marie naturellement avec le rite.
Le rite est expression d’un ordre, car le rite est l’expression d’un
ordonnancement, de l’univers manifesté. |
rites & symboles de la
franc-maçonnerie |
Daniel
beresniak |
Edition
DETRAD |
1995 |
Pratiquer
le symbolisme, c’est vivifier le questionnement sur la réalité et le langage.
Cette approche de l’Art Royal libère des tics mentaux et des conditionnements
« profanes ». L’Art Royal est l’art de faire des rois, c’est-à-dire des
hommes libres, lesquels agissent au lieu de réagir, produisant du sens au
lieu d’en reproduire.
Ainsi,
ils négligent la voie intérieure, l’introspection, et demeurent prisonniers
des préjugés et des idées reçues. Nous avons, aujourd’hui le triste privilège
de voir les cauchemars des surlendemains qui déchantent, succéder aux rêves
des lendemains qui chantent. Partout où une seule voie a été choisie, celle,
extérieure, qui centre la réflexion sur la cité ou bien celle, intérieure,
qui centre sur soi-même, on ne voit que misère et désolation. L’Art
Royal réunit les deux voies et propose un modèle de sociabilité fondé sur
l’union dans la diversité au lieu de l’unité dans la conformité, laquelle,
bien que mortifère, est pourtant l’idéal de tous les prêts à penser,
idéologies, religions, et sectes.
Tous les symboles de l’apprenti du compagnon et du maître, les
colonnes antédiluviennes, le trois, le cinq, le sept, l’étoile flamboyante,
la Tour de Babel, les landmarks et les constitutions d’Anderson. |
2 S
SAINT CHRISTOPHE successeur d’ANUBIS, D’HERMÈS et D’HERACLÈS |
Pierre Saintyves |
Edition Signatura |
2007 |
||
Peu
après Christophe se rendit à Samos afin de convertir les païens et aider les
chrétiens en butte aux persécutions du roi, lequel fit arrêter Christophe et
essaya de le détourner de sa foi, en finale, le roi fit décapiter Christophe,
qui dans un dernier geste de compassion guérit le roi de sa cécité, en
faisant mélanger de la boue à son sang ». Les
représentations les plus anciennes de Christophe
sont caractérisées par la tête de chien, la palme et le costume militaire.
Toutes ces caractéristiques sont réunies dans nombre de représentations d’Anubis. On retrouve effectivement des
peintures dans le Moyen Orient et au Mont Athos en particulier, avec
Christophe affublé d’une tête de chien, il ressemble ainsi à Anubis, divinité
égyptienne. Anubis, le dieu chacal ou dieu loup est celui qui ouvre le
chemin, il est psychopompe et veille sur l’embaumement pour que le défunt
puisse traverser sereinement son voyage sur le Nil nocturne. Il partage en
cela le rôle d’Hermès qui fut
chargé par Osiris de veiller sur l’éducation des militaires – Christophe est
souvent représenté en habit militaire -, il est avec Anubis responsable du
voyage des morts, devant veiller à ce que le défunt possède des connaissances
spirituelles. La
parenté d’Héraklès avec Anubis et Hermès,
pour être moins visible n’en est pas moins certaine et logique. Héraklès
présente de grandes analogies avec ses deux prédécesseurs, il faut se
rappeler que les dieux grecs viennent en grande partie des dieux égyptiens,
les grecs hellénisant seulement les noms et les lieux. Que ce soit Anubis,
Héraklès, Hermès ou Christophe, ils ont en commun, la force, la lutte,
le rôle de psychopompe, de passeur d’âme, de dévouement, de fidélité, ils
portent sur leurs épaules le poids de la transmission. Le
courant iconographique qui va d’Anubis à Christophe en embrassant Hermès et
Héraklès, Hermanubis et Herculanubis, apparaît donc considérable, et on peut
affirmer que les images de Christophe dérivent de ce vaste courant païen, et
qu’elles ont, tour à tour emprunté à Hermès et à Héraklès l’enfant divin, à
Héraklès et à Anubis, le palmier ou l’olivier, à Anubis enfin sa tête de
chien et le costume militaire. Yves Saintyves, de son vrai nom Emile Nourry (1870-1935) fut un célèbre éditeur et écrivain. Basé à Paris, il vit passé dans sa librairie durant 40 ans, tous les intellectuels de l’Hexagone, le président Edouard Herriot, était un de ses plus fidèles clients. Comme écrivain et essayiste, il participa à de nombreux journaux et revues ésotériques. |
SAINT
JEAN D’HIVER ET SAINT JEAN D’ÉTÉ |
Divers Auteurs |
ARCADIA |
2007 |
||
L’Ordre dissous par Clément V en 1312, leurs biens et droits sont dévolus aux
Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, avant qu’ils deviennent les
Chevaliers de Rhodes, puis de Malte. A cette époque, ces francs-métiers
libres d’entraves corporatives étaient liés en Confréries au but religieux et
charitable, sous la protection d’un saint patron. Vu les circonstances, on ne
peut douter qu’il s’agissait déjà de Saint Jean. Pour Oswald Wirth, il est
même certain que les Loges de Saint-Jean dérivent de ces Confréries, déjà
présentes au Moyen-Age sous le nom de Confraternités de Saint-Jean. Il semble donc bien y avoir un lien entre le choix de
Saint Jean dans la Franc-maçonnerie et le lien des francs-métiers avec
l’Ordre des Templiers, dont Saint Jean l’Evangéliste était le patron, et qui
reste celui des Hospitaliers après la dissolution de l’Ordre. Déjà dans leur
invocation, les Templiers comme leurs successeurs confondaient la figure
johannique du Précurseur, et de l’Apôtre. La raison de cette association,
plutôt que confusion, est à chercher dans les affinités symboliques de ces
deux figures emblématiques du Nouveau Testament. La symbolique de Saint Jean Le Baptiste : Avant
d’évoluer, la Franc-maçonnerie a d’abord été religieuse, comme en atteste la
participation à la messe avant la tenue solennelle. Au fil du temps et des
évènements, elle ne garde des célébrations de la Saint-Jean d’été et d’hiver
que les enseignements ésotériques dans leur pureté symbolique. Saint Jean le
Baptiste est désigné aussi par le titre de Précurseur ou d’Envoyé, de Témoin.
Ce prêcheur du désert avec sa tunique en poils de chameau, que la tradition
ésotérique et iconographique a parfois remplacé par une toison d’agneau ou de
bélier vierge, est présenté comme un ascète, qui sera décapité pour
l’impudique Salomé, par Hérode. Il est présenté comme une figure de l’incorruptibilité,
de l’indépendance de pensée, mais aussi de renoncement. N’est-il pas celui
qui a dit de Jésus : « Il faut qu’il croisse et que je diminue », et
aussi : « Il vient après moi celui qui est plus grand que moi. Je vous
baptise d’eau, il vous baptisera de feu et du Saint Esprit ». Sa fête le 24 juin, jour du solstice d’été, rend bien
compte de ce rôle de Précurseur, qui reconnaît humblement ne pas être le
Messie, mais celui qui crie dans le désert de préparer sa venue. En effet, ce
jour-là, le soleil est à son apogée, mais il est aussi à ce point culminant
après lequel sa lumière commencera à décroître, comme Jean Baptiste devant le
Maître qu’il annonce. Comme le dira de lui précisément le deuxième Jean,
l’Evangéliste : « Il n’était pas la lumière, mais il vint pour rendre
témoignage à la lumière ». Il est la figure symbolique qui donne une
représentation du Feu Principe, de la Lumière, qui n’est pas la Cause
Première mais son émanation, comme le Feu du Buisson Ardent qui manifeste la
présence de Dieu à Moïse, ou les flammes de Pentecôte qui rendent sensibles
la descente du Saint Esprit, avec ses dons qui sont en priorité Intelligence,
Connaissance et Amour. C’est ainsi que Jean Baptiste est devenu le cœur de la
célébration du solstice d’été, au milieu de l’embrasement des feux, rituel
qui a des racines dans les plus antiques traditions, en Inde, en Iran, en
Egypte, avant de passer en Grèce dans les Mystères d’Eleusis ou les feux de
joie de la fête de Jupiter Stator à Rome ou du culte de Mithra. Plus proche
de notre symbolique, il faut évoquer les feux de la fête solaire associé au
mythe d’Héraclès-Hercule, dont les 12 travaux sont assimilés dans certaines
traditions, à la marche du soleil dans les 12 Signes du Zodiaque, le 12e
travail correspondant au solstice d’été : Héraclès cueille les pommes d’or
des Hespérides, avant de se laisser piéger en revêtant la tunique imprégnée
du sang du Centaure Nessus, qui va lui communiquer le feu de son poison,
poussant le héros à se faire brûler sur un bûcher d’où, purifié, il accèdera
à l’immortalité des dieux. La mort d’Hercule apparaît donc déjà comme le
symbole de la mort de l’homme profane, suivi de la résurrection de l’initié
après le passage par le Feu de la Connaissance. L’Evangéliste : Dans l’Evangile qui porte son nom Jean pose dès le
Prologue le symbole de la Lumière, qui n’est pas la Cause Première mais son
émanation incréée, et l’origine de notre univers. En même temps, il confirme
le rôle du précurseur, son homonyme Jean, comme Témoin de la Lumière. Parce
qu’il insiste sur cette Lumière qui « luit dans les ténèbres », il est
naturel sur le plan symbolique que Jean l’Evangéliste soit célébré au cœur
des ténèbres du solstice d’hiver, où les feux à l’extérieur ne sont plus le
symbole de l’intensité de la lumière cosmique, mais sont allumés au cœur de
la maison pour repousser les ténèbres extérieures, comme un symbole de la
Lumière qui illumine le cœur de l’initié pour repousser l’obscurantisme sous
toutes ses formes. Sa fête, le 27 décembre, est proche de la date
traditionnellement attribuée à la naissance de Jésus, dans la nuit du 24 au
25 décembre. Comme si le Logos, la Lumière réduite à sa plus faible
expression dans son incarnation sous la forme d’un bébé, avait un besoin
primordial du Témoin qui rappellerait, dans les deux jours qui suivent, son
origine transcendante : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe
était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu » avant d’évoquer
l’incarnation « Et le Verbe a été fait chair et il a habité parmi nous
plein de grâce et de Vérité et nous avons contemplé sa gloire »... Ce mythe a pris de l’importance dans la Gaule méridionale,
où Héraclès a été pris comme divinité tutélaire par les tailleurs de
pierre, ce qui en fait dans l’Antiquité une sorte de préfiguration
maçonnique de Saint Jean puisqu’il est pris pour maître par ceux dont le
culte professionnel revêt un caractère initiatique représenté par les 12
travaux du héros, jusqu’à son élévation finale. En considérant la force de ce
mythe dans cette activité, nous voyons que Saint Jean Baptiste se substitue
tout naturellement à Héraclès quand l’Eglise reprend les traditions anciennes
en fêtes chrétiennes .Il devient à la place du héros
ancien le centre des célébrations du culte de la victoire de la Lumière de la
vie sur les Ténèbres de la mort, après le passage par le feu purificateur. En
lui sont exaltés le Feu Principe, et la Connaissance qui ouvre le chemin vers
Dieu à travers le Bien, le Beau, l’Idéal, l’Absolu où l’on peut reconnaître
la Quête de la Franc-maçonnerie. Dans l'hémisphère
Nord, l'un des mythes religieux les plus puissants raconte l'histoire d'un
fils de Dieu né d'une vierge vers la fin du mois de décembre (selon le
calendrier grégorien), adoré par trois rois qui suivent une étoile venue de
l'Est. Il enseigne dès l'âge de 12 ans et il est baptisé à 30 ans, avant de
commencer sa mission de sauveur du monde. Il a 12 disciples et fait des
miracles. Puis il meurt crucifié et reste enfermé dans sa tombe pendant trois
jours avant de ressusciter et de monter au ciel. Ce mythe solaire n'a pas
seulement donné naissance à la religion que l'on connaît. En Égypte, des
hiéroglyphes datant d'environ 5000 ans racontent que le dieu Horus naquit de
la vierge Isis vers la fin du mois de décembre. Sa naissance fut marquée par
l'arrivée d'une étoile à l'Est. Trois rois avaient suivi cette étoile afin de
trouver le Sauveur nouveau-né et de le couvrir de présents. À l'âge de 12
ans, il enseignait déjà et à 30 ans, il reçut le baptême et commença son
règne. Horus
avait 12 disciples avec lesquels il voyagea et réalisa des miracles tels que
guérir les malades et marcher sur l'eau. Il était connu sous divers noms,
tels que "la Vérité", "la Lumière", "le Fils oint de
Dieu", "le Bon Berger", "l'Agneau de Dieu", etc. Après
avoir été trahi par Typhon, Horus fut crucifié et enterré pendant 3 jours,
puis il ressuscita. Horus n'est pas le seul "dieu païen" présentant
de telles caractéristiques. On retrouve le même personnage mythique sous
d'autres noms dans d'autres cultures : Atys en Phrygie, Krishna en Inde,
Dionysos en Grèce, Mithra en Perse, Odin en Scandinavie, Baal en Phénicie,
Indra au Tibet, Adad en Assyrie, Quetzalcoatl au Mexique, Ixion et Quirinus à
Rome, Prométhée dans le Caucase... et d'autres, tous nés d'une vierge en
décembre, salués par une étoile à l'Est et trois rois, baptisés à 30 ans,
suivis par 12 disciples et faisant des miracles... avant de mourir sur une
croix, de rester 3 jours dans la tombe et de ressusciter. Et
cette histoire est aussi celle de Jésus-Christ. De quoi s'agit-il ? Regardons
ce qui se passe dans le ciel, au mois de décembre dans l'hémisphère Nord,
parmi les étoiles, les constellations et les signes du zodiaque. Une étoile
apparaît à l'Est, c'est Sirius, la plus brillante. Au moment du solstice,
elle s'aligne avec 3 étoiles de la Ceinture d'Orion qui sont depuis les temps
anciens appelées "les trois rois". La ligne qui passe par ces 4
étoiles pointe vers l'endroit de l'horizon où va se lever le soleil. La
"vierge" qui enfante est la constellation de la Vierge. Les jours
sont les plus courts de l'année. Il fait froid, il y a de moins en moins de
lumière. Le soleil qui se dirigeait vers le Sud, soudain semble s'arrêter
pendant trois jours, et à ce moment il se trouve aux environs de la constellation
de la Croix du Sud - le soleil est mort sur la croix ! Puis il se déplace
enfin d'un degré vers le Nord : il est ressuscité ! On peut faire la fête et
se réjouir car bientôt les jours deviendront plus longs, il y aura plus de
chaleur et de lumière, on ira vers le printemps. Les
12 disciples représentent les 12 constellations à travers lesquelles le
soleil va passer tout au long de l'année, apportant le renouveau, les fleurs
et les fruits, les récoltes. Ce mythe solaire fondateur de presque toutes les
religions de la planète est un marqueur incontournable. La date du 25
décembre a été imposée pour les besoins d'un calendrier d'abord religieux
puis bassement mercantile, qui ne correspond pas vraiment aux faits
cosmiques. La date réelle du solstice varie chaque année. Les Anciens avaient
des moyens pour déterminer avec précision le jour et l'heure de cet
événement, par exemple, dans les tumulus celtes, grâce à une ouverture qui ne
peut recevoir les rayons du soleil que lorsqu'ils sont orientés sous un angle
précis. Dans
toutes les cultures, le moment du solstice d'hiver donnait lieu autrefois à
des fêtes et des célébrations de rites – Yule, Lenaea, Saturnalia, etc. - qui
sont maintenant oubliés ou camouflés derrière les fêtes de Noël et du Nouvel
An. Mais le plus important, c'est de retrouver le sens sacré de cette
renaissance de la lumière et du Fils solaire qui reprend son chemin de retour
vers le Père. Noël et du Nouvel An. Mais le plus important, c'est de
retrouver le sens sacré de cette renaissance de la lumière et du Fils solaire
qui reprend son chemin de retour vers le Père. André
Chopard,
nous rappelle les valeurs maçonniques que développe la Franc-Maçonnerie, avec
trois termes forts que rappelle St Jean :
la Lumière, les Ténèbres et la fidélité. Claude
Tresmontant
sous le titre de « Qui était Jean ?»
retrace le côté ésotérique de Jean. René
Eloy explique
pourquoi l’appellation Loge de St Jean. François
Bertrand
dans une conférence qu’il a donné à Paris , fait la
différence entre ces deux Jean avec une petite préférence pour le Baptiste(24 juin), son humilité et sa fin
tragique, où la décollation (29 Août) fait partie avec le baptême des deux
symboles forts de Jean. Jean le Baptiste
est d’ailleurs le Saint patron du Québec depuis sa création. Jean
Bourcelot
nous explique la tradition johannique, avec Jean, prophète de la Lumière,
Jean gardien du message christique, Jean et la Kabbale, Jean et sa prophétie
à travers l’Apocalypse, Jean et l’éthique. Gérard Abidh développe le
Johannisme, sa doctrine, son message, les fêtes solsticiales, le rapport
étroit avec le R.E.A.A, le témoin et l’aigle de Lumière. Jean
Constant Gaucher,
nous raconte les fêtes des solstices d’hiver et d’été, d’après les textes
anciens et la tradition populaire, avec les bûchers, les roues solaires, les
chats, les fêtes païennes, les superstitions, Noël et sa bûche, les Rois
mages et les cadeaux. Jean
Servier
nous conte le christianisme primitif, avec les deux Jean et déborde sur Janus, ce gardien des portes dans la Rome
antique. Les superstitions populaires nous apprennent les problèmes liés à la
Saint Jean d’hiver, avec des sentences qui paraissent venir du fond des âges. Dimitri
Davidenko
nous offre des explications ésotériques et spirituelles sur le Corpus Johannite, corpus constitué par L’Apocalypse
de Jean l’Aigle de Pathmos, l’Evangile de Jean et des épîtres. Les
cahiers du pélican
décortiquent l’évangile de Jean et son coté anagogique, et ainsi nous
rappelle les moments forts de cet enseignement. F.
Goerg
explique pourquoi l’évangile de Saint Jean est placé sur les autels des loges
au R.E.A.A. Alain
Juillet
nous explique l’exégèse chrétienne et maçonnique du prologue de Saint Jean. Jean
Batellier
continu par le symbolisme johannique du maçon, et des explications sur les
épîtres. Un
mini dossier nous raconte la décollation de
Jean le Baptiste, et les baptêmes
qu’il faisait, dont celui de Jésus. Le solstice d’été est très
largement commenté avec les célèbres feux de la Saint Jean et les diverses
superstitions attachées à cette fête, qu’elle soit religieuse, populaire ou
païenne. |
SYMBOLIQUE DES DEUX SAINTS -JEAN |
Patrick Berlier |
Edition Arqa |
2017 |
||
Deuxième partie – les textes et leur analyse I – Au commencement était le Verbe, ou la pensée
philosophique de saint Jean l’Évangéliste II – La science des nombres dans l’Évangile selon saint
Jean III – Les sept voyages de Jésus-Christ dans l’Évangile
selon saint Jean IV – Les sept signes de Jésus-Christ dans l’Évangile selon
saint Jean V – Pour une approche de l’Apocalypse de saint Jean Troisième partie – les deux saints Jean :
traditions, croyances, et rites I – Les deux saints Jean, témoins de la Trinité II – De Janus à Jean, la symbolique des solstices et des
Portes du Temps III – Herbes et feux de la Saint-Jean, lumières sur des
pratiques ancestrales IV – Les deux saints
Jean et la Franc-Maçonnerie |
schibboleth – le blÉ du ciel |
Philippe
langlet |
Edition
DE LA HUTTE |
2009 |
Voici
enfin une étude complète sur un mot que tous les Francs-maçons connaissent,
utilisent et méditent leur vie durant.
Cela,
seul, provoque une grande perplexité. Il a raison de souligner quelques lignes plus bas : « mieux vaut se garder d’être
péremptoire sur quoi que ce soit ». Ajoutons, surtout lorsqu’on n’est pas
familier des techniques de l’exégèse biblique. En 2008, J.-J. Gabut fait deux
courts paragraphes sur le sujet en regroupant différentes notions sans en
préciser la provenance et en y associant un « devoir sacré
de l’homme libre » qu’il est difficile de lier nettement à Schibboleth. Si
la question de l’origine du mot et de son rôle dans le rituel nous préoccupent, nous ne pensons pas, comme P. Guillaume, que
la maçonnerie de pratique ait joué un quelconque rôle dans son adoption par
la Maçonnerie, ni même qu’il y ait une quelconque filiation entre les deux
types d’organisation. Nous ne pensons pas non plus que cela soit dû à un
quelconque contexte politique ou social. Au
contraire d’A. Kervella qui affirme « Le fait que le mot se retrouve dans les
bagages maçonniques de la modernité ne signifie pas de manière absolue qu’il
est le fruit d’un emprunt délibéré à la geste biblique, par les familiers
d’Ashmole, voir d’Adamson avant lui », nous pensons d’abord que l’emprunt est
délibéré, ensuite qu’il est utilisé dans une optique de transformation
spirituelle, et enfin que l’on peut très bien se passer d’Ashmole, d’Adamson,
ou de quelques autres, si vénérés soient-ils. |
SYMBOLES DANS L’ART POPULAIRE |
Daniel Boucard |
Edition Jean-Cyrille Godefroy |
1994 |
Sous forme de dictionnaire, « Symboles dans l’art
populaire » nous présente visuellement les principaux symboles que l’on
retrouve sur les frontons ou les piliers des églises ou dans l’art populaire
de nos régions et sur les outils des Compagnons. Aux figures notoires de
l’Ancien Testament, Abraham, Noé, etc., s’ajoutent celles du Nouveau
Testament, parfois mélangées à des personnages grotesques ou des diables
vengeurs. Mais aussi des scènes très crues, femmes urinant, hommes au pénis
dressé, animaux s’accouplant, signes du zodiaque ou personnages de la
mythologie grecque, le tout parsemé de croix, de roues, de cœurs, de flèches
au-dessus des évêques, chevaliers ou paysans aux champs. Ces sculptures ne
sont pas le fruit du hasard, mais sont nées d’une volonté d’éducation précise
pour une population en majorité illettrée, acceptée et voulue par l’Église.
Dans ce florilège poétique, les métiers et les corporations sont
omniprésents. Orné de plus de 200 illustrations et de 50 superbes planches
dessinées pleine page en noir et blanc, ce nouvel ouvrage de Daniel Boucard
nous révèle toute la richesse de l’imaginaire populaire. Voici un livre des symboles différent de ceux qui sont
régulièrement publiés, consacré à ce qui s’offre aux regards. Si nous vivons
entourés de symboles ou si « tout est symbole », nous avons perdu
et le sens de l’observation dans un monde pourtant éminemment visuel et le
sens dynamique du symbole confondu avec une simple représentation. Cet
ouvrage aide le lecteur à se réapproprier un langage indispensable pour
accéder à la connaissance. « Les sources des symboles abordés ici, précise
Daniel Boucard, proviennent de ce qui reste des œuvres architecturales
couvrant notre sol, et nous sommes très bien lotis dans ce domaine. Si l’on
prend une église romane, entre les sculptures des chapiteaux de l’intérieur,
et celles des modillons extérieurs, nous avons déjà tout un éventail de
symboles, de signes, de personnages, qui s’enchevêtrent d’une manière
prodigieuse. Aux figures de l’Ancien Testament, Abraham, Noé, etc…,
s’ajoutent celles du Nouveau Testament, parfois mélangées à des personnages
grotesques ou des diables vengeurs. Il faut déjà bien connaître les textes
sacrés pour en retenir la substantifique moelle. Mais aussi des scènes très
crues, femmes accroupies urinant, hommes au pénis dressé, animaux
s’accouplant ou personnages de la mythologie grecque, le tout parsemé de
croix, de roues, de cœurs, de flèches au-dessus des évêques, chevaliers ou
paysans aux champs. Ces sculptures ne sont pas le fruit du hasard, mais sont
nées d’une volonté d’éducation précise pour une population en majorité
illettrée, acceptée et voulue par les gens d’église, et dont le sens
aujourd’hui nous échappe. » Le lecteur trouvera beaucoup de références compagnonniques
dans cet ouvrage mais d’autres référentiels sont évoqués, alchimiques,
religieux, populaires, légendaires, etc. Exemple avec le mot
« nœud » : « Lien et délivrance, c’est autour de ce
double concept que se trouve le nœud du problème. Le lacet, ou son
abréviation lacs (se prononce là), ou cordon noué, évoque une clôture ou un
lieu interdit recélant un secret. Et, symboliquement, seul, celui qui sait
dénouer le lacs peut accéder au secret. Il y a des nœuds bénéfiques, des
entrelacs censés protéger des agressions extérieures, et des nœuds maléfiques
employés en sorcellerie sous forme de sorts jetés ou de figures ficelées
censées empêcher d’agir. Le nœud peut signifier l’union, la fidélité,
l’entente, la solidarité, mais aussi l’emprisonnement et le bannissement… » L’auteur poursuit avec différents types de nœuds, le nœud
de l’amour des fiançailles, à distinguer de l’anneau du mariage, le nœud
ombilical, le nœud gordien (sans que l’auteur n’en délivre le secret), les
liens du Christ, les expressions utilisant le mot, le nœud en compagnonnage,
le nœud de Savoie, le nœud de l’aiguillette, la corde à nœuds…L’iconographie,
ancienne ou plus contemporaine, vient appuyer un propos clair qui invite à
approfondir ce symbolisme si riche qui nous est offert en tout lieu. |
symbolisme de la mer |
M.
verge - franceschi |
Edition
Ph. Lebeau |
1997 |
||
La mer entre Dieu et l’homme :
les caractères du vivant - la muse des arts - la mer
toujours recommencée - mieux de mémoire - un symbole
du pouvoir - le symbole de l’aventure humaine - entre
Dieu et l’homme - Le domaine des dieux et des déesses :
les dieux de la mer - nymphes et néréides -
l’hostilité des dieux - image de vie et de mort - Le domaine des monstres et des superstitions :
Les sirènes - les pieuvres anthropophages - narvals
et licornes de mer - le Léviathan - les
baleines - Persée et Andromède - les dauphins
secourables - albatros, goélands et autres mouettes -
les rats - le lapin porte-malheur - le chat maléfique
- La peur de l’aventure : la peur
- la tempête - l’éclair et les feux Saint-Elme
- la peste - les envahisseurs - de l’ignorance
à la convoitise - Mare congetatum - Terra Australis - Michel Vergé-Franceschi est un grand spécialiste du monde
maritime, professeur universitaire, il est directeur du laboratoire
d’histoire maritime du CNRS ; |
symbole de l’œuf |
Constantin
amariu |
Edition
Du Félin |
1987 |
L’œuf et son mystère : celui de la semence
invisible dont la fabuleuse énergie cachée recèle tout le symbole de la
création. L’œuf alchimique, profane, cosmogonique, pascal, androgyne et
d’autres sont évoqués. 87 illustrations couleur agrémentent cet ouvrage,
superbe livre d’art qui par le texte et l’image incarne ce grand mystère et
lui donne ainsi une réalité initiatique. Parmi les nombreux symboles cosmiques que
nous avons ramenés de l ‘Antiquité, aucun n’est plus commun que le
symbole de l’œuf. Soigneusement caché dans ce symbole se trouve le
mystère entier de l’origine et la destinée du monde et de l’homme. L’œuf
symbolise le Cosmos dans sa conception la plus abstraite du plus intime état
de l’existence, antérieur aux périodes et suites d’involution et d’évolution.
Il enseigne que bien que la vie soit capable de façonner la matière, elle ne
peut compter sur elle pour son existence. C’est une auto existence,
n’ayant ni commencement ni fin. Ceci est symbolisé par la forme ovoïde de
l’œuf. L’Etre Absolu est toujours représenté comme une forme ovoïde, sans
commencement, et donc sans fin. A l’intérieur de la périphérie de l’œuf est
la Pouvoir vivant, mâle-femelle, qui est l’Esprit Divin. Ce grand
Pouvoir a été appelé par les Grecs, Phanos, le Dieu de la Lumière, car devant
sa brillance, l’univers entier resplendissait de la lumière du feu, le plus
glorieux des éléments. Et ainsi, l’œuf, la première et la dernière de toutes
choses, chauffé par la Vie Divine en lui, éclot. Un grand Esprit
s’avance alors dans toute Sa gloire et Sa splendeur. Dans la légende d’Orphée, Phanos est appelé
le père de tous les dieux parce qu’Il était le premier à apparaître comme «lumière ». Dans la Bible, nous lisons qu’au
commencement, Dieu dit : « Que la Lumière soit, et la Lumière
fut ». Dans la philosophie Rosicrucienne, il est enseigné que
« Dieu est Lumière » et cette phrase est prise comme pensée
principale dans nos périodes de méditation. La lumière est le premier principe
manifesté de Dieu ; ceci est suivi par l’Amour comme second principe, et
le service en troisième. Cet Etre glorieux, né d’un œuf, était triple,
et comme décrit dans la terminologie de Platon, de trois aspects. Phanos
était le « Père », Ericape, le « pouvoir », et
Métis, l « intellect ». Cette terminologie correspond à nos
principes Rosicruciens qui sont appelés le Père, le Christ, et Jéhovah ;
ou la volonté, la sagesse et l’activité. Dans la littérature des anciens il est écrit
que dans le commencement l’univers était « eau », ou
« chaos ». Les eaux imploraient intensément ; elles peinèrent
et s’animèrent d’une fervente dévotion. Lorsque cette chaleur et dévotion
devinrent suffisamment intenses, un Grand Œuf fut produit. Cet œuf
demeura pour Un Grand Jour, et à l’expiration de cette période il se cassa en
deux. Des deux hémisphères, la supérieure était en or, et l’inférieure en
argent. Celle en argent devint le monde, ou création du monde, et celle
en or devint les Cieux, ou séjour céleste. Dans certains cas, le jaune doré
de l’œuf est représenté comme le soleil, ou le centre de l'univers ;
dans d’autres cas, comme le cœur de l’homme, entouré de ses facultés latentes
et de ses véhicules. Par encore d’autres auteurs d’anciens travaux
métaphysiques, il est considéré comme la terre, entourée par les eaux
terrestres, qui sont symbolisées par la part d’albumine, ou le blanc de
l’œuf. A l’intérieur de cet œuf, étaient aussi les continents, les mers, les
dieux, les démons, et l’humanité. Le Grec Phanos symbolise la première
naissance, l’Homme Céleste, resplendissant comme le soleil. Il est appelé
« l’œuf d’or », le père de Métis et de tous les dieux. Pour le
bienfait de ces dieux de l’univers, Il créa les cieux et la terre, afin qu’ils
puissent s’avancer vers un nouveau jour de manifestation. Dans une autre description du monde il est
dit que le ciel, la terre, et l’eau, et quoi
que ce soit d’autre à l’intérieur d’eux, sont l’œuf même. Le ciel est
organisé au-dessus de la terre, comme un œuf, par l’ouvrage du Créateur, et
l’apparence de la terre au milieu du ciel est semblable au jaune à
l’intérieur de l’œuf, et l’eau, à l’intérieur de la terre du ciel, est la
même que l’eau à l’intérieur de l’œuf. Parmi les écrits de cet illustre Rosicrucien
et esprit immortel connu sous le nom de Paracelse, nous trouvons des
citations qui jettent un rayon de lumière sur ce vieux mystère de l’œuf. Il
déclare que « le jaune de l’œuf demeure dans l’albumine sans couler au
fond de la coquille. Le jaune représente la terre et le blanc les
environnements invisibles de la terre. La partie invisible agit sur la
visible, mais seulement le philosophe perçoit la voie dans laquelle l’action
prend place.»
Dans cet exposé Paracelse se rapporte à la partie de l’albumine de
l’œuf représentant l’invisible, les plans super physiques de la nature d’où
coule la vie par laquelle toutes choses terrestres sont nourries. L’œuf est
une image de Dieu et de l’univers, qui engendre et contient toutes choses en
son cœur. L’homme fut fait à l’image de Dieu, son aura et corps désir étant
ovoïde dans leur forme, et là où l’esprit fut développé, la forme fut aussi
ovoïde. Chaque cellule et atome vivants, chaque étincelle qui en émanait ou
avait son origine dans le monde de Dieu, est de forme ovoïde, sans
commencement ni fin, montrant que ceci, aussi, est éternel, comme notre Père
dans les cieux. L’œuf a été utilisé comme un symbole des
anciens temps. Il y avait l’Œuf du Monde des Egyptiens qui provient de la
bouche de l « Incréé et Eternelle Déité », et qui est
l’emblème du pouvoir génératif. L’œuf de Babylone était supposé avoir fait
naître Ishtar et était supposé être tombé des cieux dans l’Euphrate. Les œufs
colorés étaient utilisés annuellement au printemps dans presque chaque
région, et en Egypte, ils étaient échangés comme symboles sacrés au
printemps. C’était l’emblème de la naissance et renaissance, cosmique et
humaine, céleste et terrestre. Nous apprenons par les écrites de Madame
Blavatsky, que le mot Easter (Pâques en anglais), venait évidemment d’Ostara,
la déesse Scandinave du printemps. Elle était le symbole de la résurrection
de toute la nature et était adorée au premier printemps. C’était alors une coutume chez les Nordiques
païens d’échanger des œufs colorés, qui étaient appelés les œufs d’Ostara.
Ces derniers devinrent les œufs de Pâques. Cette vieille coutume a été
adjointe à la Fête de la résurrection du Sauveur, qui, comme la vie cachée
dans l’œuf, a dormi dans la tombe pendant trois jours avant qu’IL ne
s’éveille à La Vie Nouvelle. Ceci était naturel parce que le Christ est
identifié au même soleil de printemps qui s’éveille dans toute sa gloire
après les tristes, longs jours de l’hiver. Le symbole sacré de l’œuf était préservé par
les Druides et utilisé par eux comme une marque distinctive de plusieurs
grades, dans l’Ordre des Druides. Ces œufs étaient de couleurs variées,
certains bleus, d’autres verts ou blancs, tandis que certains étaient rayés
de plusieurs couleurs. La couleur donnait un indice de leur stade dans
l’Ordre, car la couleur dont étaient vêtus les membres était la même que
celle des œufs. Dans le symbolisme mystique des premiers Rosicruciens, nous
trouvons que l’œuf philosophique y était incorporé, et il a une
interprétation très significative. La « Fraternité de la Rose
Croix », dit John Heydon, « est maintenue par un groupe
d’adeptes mystérieux qui se perpétuent eux-mêmes d’âge en âge, en retournant
dans une matrice philosophique, où ils restent un temps prescrit, et alors
viennent encore une fois renouvelés en vie et en années. » Le même écrivain parle aussi du Frère CRC, et
en décrivant une de ses soi-disant périodes de repos, ou plutôt une étape
d’inactivité sur le plan terrestre, il parle du Frère comme « dans une
matrice naturelle stimulante ». Cette matrice est un cercueil de verre
ou container, un vaisseau alchimique dans lequel les Frères étaient enterrés.
Il était appelé l’œuf philosophique. A intervalles réguliers, l’Adepte,
cassant la coquille de l’œuf, acceptait des devoirs variés de vie, pour se
retirer plus tard à nouveau dans sa coquille de glace. Entre les vies, le
Frère était censé dormir dans l’œuf. Périodiquement le philosophe émerge de cet
œuf, ayant une nouvelle forme externe dans laquelle il habite temporairement.
Ceci est comparable à l’homme, qui entre deux vies sur terre, existe dans les
mondes invisibles, dans ses propres corps invisibles. Il y a une grande
différence, toutefois, dans le fait que l’homme doive naître de la matrice
physique d’une mère, tandis que l’Adepte, ou le Frère, est capable de
matérialiser un corps dans lequel fonctionner sur le plan terrestre sans la
nécessité de naître. La brisure de l’œuf représente la victoire de
la nature spirituelle de l’homme sur la personnalité ou la nature animale plus
basse. L’homme est un univers miniature et sa personnalité physique est un
œuf, ou un corps aurique de forme ovoïde, dans son actuel stade de
développement. Comme le germe est soigné par Mère Nature jusqu’à ce qu’il
éclate en splendeur, ainsi l’œuf est couvé par la maman oiseau, et le
processus alchimique prend place, jusqu’à ce que le petit poussin grandisse
littéralement hors de la coquille avec ses vêtements de plumes ; comme
le bébé est protégé dans la matrice de la mère jusqu’à ce qu’il s’élance sur
l’océan de la vie, ainsi, l’homme, qui a souffert suffisamment et appris la
futilité de céder aux appétits et désirs de la nature inférieure, et est prêt
à tout abandonner au Dieu intérieur, crie vers la Divine Etincelle en lui, de
prendre en charge tous ses véhicules et facultés, pour les contrôler et
diffuser les qualités de l’Esprit à travers son être entier. C’est alors que l’œuf humain est couvé de l’intérieur
par l’Esprit, les qualités spirituelles transmutées et perfectionnées de
l’amour cassent la coquille et un être nouveau-né et glorieux s’élance avec
toute la splendeur et la beauté de Phanos, le Dieu de la Lumière. Alors il
peut acclamer triomphalement comme le fit le Christ : « Tout
est accompli ». Au sommaire de cet
ouvrage : L’œuf et le mystère de la
création - l’œuf révèle la vie du chaos originel -
l’œuf et le sacré - l’œuf et les manifestations du sacré
- l’œuf cosmogonique, androgyne, pascal et alchimique - de
l’œuf sacré à l’œuf profane - |
symbole & initiation maçonnique |
Julien
behaeghel |
Edition
Du Rocher |
1999 |
|||
Tradition
ésotérique, la Franc-maçonnerie est dépositaire et responsable d’un
symbolisme qui fait sa profondeur. Mais une juste compréhension de ces
symboles est la condition pour que ses membres les plus éclairés puissent en
appréhender la lumière initiatique.
Dans
une pérégrination initiatique qui lui fera découvrir les grandes figures de
la géométrie sacrée, le Maçon accomplit un parcours qui aboutit à la
construction du Temple nouveau. L’auteur
déchiffre en outre la signification des principaux symboles associés aux
grades de la maçonnerie écossaise : autre initiation chiffrée, qui trouve là
aussi son sens dans le symbole régénérateur, par lequel l’homme réalise son
véritable trajet vers l’unité. Symboles
et initiation maçonnique propose ainsi un voyage érudit et inspiré dans les
arcanes de la tradition maçonnique.
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SYMBOLES MAÇONNIQUES ÉCLAIRÉS PAR LEURS SOURCES ANCIENNES |
Marie Delclos et Jean-Luc Caradeau |
Edition Trajectoire |
2009 |
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Pour reprendre la phrase de Michel Saint-Gall dans son livre « la langue hébraïque restituée », « celui qui désire avancer sur le chemin de la compréhension de la Franc-maçonnerie ne doit pas être l’homme d’un seul livre ou d’une seule doctrine – phrase qui avait également prononcé par St Thomas d’Aquin – Il faut donc lire, lire, et relire tous les livres et non pas seulement son livre de chevet. Cet ouvrage par son approche originale, constituera un apport précieux pour tous les chercheurs et cherchants. Au sommaire de cet ouvrage de 420 pages : Première partie : Le temple et ses symboles : Le Temple de Salomon et le temple maçonnique - les deux colonnes Jakin et Boaz à l’entrée de l’Ulam - Le Hékal dans le temple maçonnique - L’Orient du Temple maçonnique - le Cabinet de Réflexion ou chambre de préparation - le corps de l’homme et l’arbre des Sephiroth dans le temple - les trois images du temple sur les tableaux de loge ou tapis de loge - le Delta et l’étoile - l’étoile flamboyante et la lettre G - V.I.T.R.I.O.L. -- le sel, le soufre et le mercure - le coq - le sablier - le pain et la cruche -L’œil - le soleil, la lune et Vénus - les trois fenêtres - le pavé mosaïque - les colonnes - les lacs d’amour - la voute étoilée - la justice et le soleil - les grenades - le et les secrets - les souterrains du Temple - Deuxième partie : Hiram, l’architecte du Temple de Salomon - le meurtre d’Hiram par les trois mauvais compagnons et l’extinction des piliers - la légende d’Hiram et le mot substitué - Hiram symbole cosmique ou l’étoile à l’Occident - Hiram et l’acacia - Houzzé, l’acclamation maçonnique, dite écossaise - Hiram l’alchimiste - Le relèvement d’Hiram et les cinq points parfaits de la Maîtrise - les trois mauvais compagnons et les outils du meurtre - la lutte de Jacob avec l’ange et le Zohar - les forgerons et le feu - Troisième partie : Les outils et les décors : Le maillet et le ciseau - la truelle - l’équerre et le compas - la règle - la perpendiculaire et le niveau - les outils de levage - la pierre brute et la pierre cubique - le tablier - les gants - le chapeau - les épées - la canne ou bâton de cérémonie - Eve au Paradis et la Chute - la légende du juif errant - la clé de voûte et la pierre cubique à pointe - Quatrième partie : Le maçon en marche vers la lumière : les loges de Saint Jean - le chemin de l’apprenti - le chemin du compagnon - le chemin des Maîtres - les voyages - Le Grand Architecte de l’Univers - les enfants de la veuve - Isis veuve égyptienne - le voyage de l’âme dans les diverses traditions - les quinze marches - Trivium et quadrivium - les arts libéraux - la quête de la Parole perdue - la Merkabah - Shibolet - la porte basse - |
SYMBOLES MAÇONNIQUES, SYMBOLES TEMPLIERS- N° 60 |
Jacques Rolland |
Edition Maison de Vie |
2013 |
Véritable écriture universelle accessible même à ceux qui ne savent « ni lire, ni écrire », le langage des symboles traverse le temps et fait se rejoindre des traditions qui n’ont, a priori, pas de rapport entre elles. Une sculpture, un sceau, un outil de construction expriment mieux que de longs discours, la réalité d’un monde invisible, spirituel, peut-être même sacré, qui transcende le temps et l’espace. S’appuyant sur une sélection de symboles inscrits sur les murs des églises romanes, des commanderies templières ou des cathédrales gothiques, Jacques Rolland explore dans cet ouvrage, les liens atemporels existant entre certains symboles templiers et Franc-maçon, parmi lesquels celui, célèbre, des deux cavaliers portés par un même cheval, ou encore ceux de la triple enceinte, de la balance ou du Baucéant et du pavé mosaïque. La véritable utilité des outils symboliques n’est-elle pas, quelles que soient les formes qu’ils prennent, d’accéder à une invisible réalité qui relève de l’éternité ? Au sommaire de ce
livre : |
symbolisme du dragon |
Daniel
BERESNIACK & Michel RANDOM |
Edition
Du Félin |
1990 |
Le
dragon, expression des forces occultes, vitales et célestes, fascine
l’imaginaire. L’Occident l’a assimilé au démon, l’Orient en a fait le gardien
du trésor caché, la perle des immortels ; sa double nature terrestre et
céleste fait de lui le gardien des forces cachées au-delà du bien et du mal,
et symbolise les forces telluriques. La
nature complexe du dragon se révèle par son symbolisme, chacune des parties de
son corps est une clé symbolique et représente une propriété alchimique et
magique, se référant à des forces occultes. Il maitrise les énergies et le
chevaucher équivaut à maitriser les énergies, mais seuls les saints, les
mystiques ou le preux peuvent vaincre le dragon et détenir ainsi la
connaissance parfaite des deux mondes, céleste et terrestre. L’épée
qui lutte contre le dragon est symbolique de la parole divine, semblable à un
rayon de lumière, qui tranche sans coup férir, les forces de l’ignorance et
du doute. Au sommaire de cet ouvrage très illustré : Le dragon, gardien du trésor et de la perle cachée
- le regard du dragon, ou l’œil à qui rien n’est secret
- les métamorphoses du dragon - le dragon
alchimique - le dragon reflète les pouvoirs féminins
- l’enseignement des mythes - le dragon dans l’enseignement
et la tradition chrétienne, dans l’héraldique et dans l’Apocalypse
- le dragon dans les traditions orientales avec le dragon-naga et les
garuda - le dragon et l’astrologie - les monstres et
les dragons - le dragon et l’évolution cosmique de l’homme
- . |
SYMBOLES. RECUEIL D’ESSAIS |
TITUS
BURCKHARDT |
Edition
ARCHE MILAN |
1980 |
Le
masque est un des modes les plus répandus et sans doute les plus anciens de
l’art sacré, on le retrouve dans de très nombreuses civilisations comme
également dans les religions, mais il prend souvent des formes dont le
symbolisme est manifeste, déroutant mais toujours voulant dire ou exprimer un
message. Les
religions s’en méfient car trouvant dans ce symbolisme une forme d’idolâtrie
dangereuse, elle le respecte quand même car malgré tout elles y
trouvent une vision spirituelle du monde qui personnifie spontanément les
fonctions cosmiques sans ignorer la nature une et infinie de la Réalité
Suprême Ce
concept du masque a été développé par les grecs avec l’expression de la
« persona », on sait que dans le théâtre antique, issu du théâtre
sacré des Mystères, ce mot désignait à la fois le masque et le rôle, ainsi la
« personne » s’identifie à la fonction et celle-ci à son tour est
un des nombreux masques de la divinité. L’auteur
développe ainsi plusieurs concepts et explique le symbolisme et le rôle de
chacun. Au sommaire de cet ouvrage : Le masque sacré - le symbolisme du jeu des
échecs - la Jérusalem céleste et le paradis de Vaikuntha
- le retour d’Ulysse - considérations sur
l’alchimie - les sciences traditionnelles à Fès
- commentaire des Noms divins par l’Imam Ghazzali
- du « Barzakh » - la prière
d’Ibn Mashish
- |
symboles universels & traditions
vivantes |
Henry
normand |
Edition
GEUTHNER |
1997 |
||
:
|
2T
TATOUAGES SACRḖS-
THAÏLANDE, CAMBODGE, LAOS ET MYANMAR
- UN TATOUAGE
PEUT-IL CHANGER VOTRE VIE ? |
Isabel Azevedo Drouyer et René
Drouyer pour les photographies |
Edition Soukha |
2017 |
||
Le tatouage traditionnel se retrouve sur tous
les continents et à toutes les époques. S’il semble connaître un renouveau
aujourd’hui, il convient de se souvenir qu’il est une constante depuis des
millénaires de l’expression humaine, inscrivant à même la peau de simples
protections magiques comme les plus hauts accords métaphysiques :
« Malgré la disparition de beaucoup de cultures et l’apparition de
beaucoup d’autres, insiste Isabel Azevedo Drouyer, la pratique du tatouage
s’est maintenue tout au long des millénaires. De la Préhistoire à nos jours,
pour répondre aux standards esthétiques culturels et religieux de leur
époque, hommes et femmes ont toujours essayé de modifier leur corps. En
effet, les tatouages établissent une sorte de lien entre les cultures
primitives et les sociétés modernes. » Seules certaines religions
monothéistes et notamment le judaïsme et l’islam prirent nettement position
contre le tatouage. Cet ouvrage, érudit et magnifique par ses
illustrations, introduit le lecteur aux différentes dimensions artistiques ou
philosophiques du tatouage et à son universalité même si, culturellement, il
se circonscrit à l’Asie du Sud-Est. Isabel Azevedo Drouyer pose tout d’abord
cette question très actuelle : Pour quelle raison se fait-on
tatouer ?« Dans les sociétés sans écriture, répond-elle, la
décoration du corps est un moyen de communication. En réalité, dans beaucoup
de cultures, le corps a besoin de parler et il ne s’exprime qu’après avoir
été décoré. Dans ces sociétés les tatouages, plus que toute autre forme
d’ornementation, servent à transmettre des informations concernant les
changements permanents affectant la vie des individus : âge, mariage,
maternité, rang et/ou statut social. » Nous observons là une fonction sociale
essentielle du tatouage. Cependant, bien d’autres raisons apparurent au fil
du temps et des civilisations. Le tatouage est ainsi un châtiment dans
l’Egypte ancienne mais aussi dans le Cambodge du XIIIème siècle.
Le tatouage peut être aussi thérapeutique, ou protecteur, en orient comme en
occident. Il se révèle parfois comme un lien entre le tatoué et certaines
divinités. Il est aussi un élément de séduction et ceci participe en partie
du phénomène de mode dont il est l’objet de nos jours. Les tatouages Sak Yant
qui se développent en Thaïlande, Laos, Cambodge et Myanmar sont considérés
comme sacrés. Le bouddhisme, en ses multiples expressions,
présentant une extraordinaire capacité à intégrer les traditions
rencontrées, n’a pas rejeté les pratiques animistes du tatouage. Le Sak Yant,
avec ses représentations figuratives et géométriques, est un tatouage de
yantra, dessin sacré, à la fois porteur d’enseignement et de pouvoir, associé
généralement à des mantras. « Un Sak Yant, précise Isabel Azevedo
Drouyer, est un tatouage qui incorpore des dessins et des lettres ou des
versets magiques ou sacrés. Dans les pays bouddhistes Theravada, on dit que
ces tatous ont la capacité de « déverrouiller » certains pouvoirs
invisibles. En effet, contrairement à la tradition occidentale où l’art
privilégie la vue, dans le Sud-Est asiatique le plus important n’est pas le
dessin mais l’accès que celui-ci permet au monde invisible. »Les maîtres de Sak Yant passent donc par un long
apprentissage. A la fois moines et artistes, ils associent leurs
connaissances de l’ésotérisme bouddhiste, mais aussi d’autres traditions,
avec une maîtrise technique indispensable. « Le pouvoir d’un Sak Yant
repose sur la capacité de prière et de méditation d’un maître » affirme
l’un d’eux, Ajarn Neng On Nut. Le tatouage établi ainsi un pont entre son
porteur et les mondes subtils afin d’instaurer ou restaurer dans sa vie,
matérielle comme spirituelle, l’équilibre et l’harmonie recherchées. Cet ouvrage superbe, à la fois livre d’art et
introduction à la philosophie d’une pratique traditionnelle étonnante par sa
permanence, croise de nombreuses disciplines, de l’anthropologie à l’étude
des religions en passant par la médecine ou l’art et rend compte de la
complexité humaine mais aussi de la richesse comme de la profondeur des liens
de l’être humain tant avec la nature qu’avec l’invisible. |
TRAITḖ DE GḖOMḖTRIE SACRḖE
- THḖORIE ET PRATIQUE |
Robert Lawlor |
Edition Trajectoire |
2018 |
En leur temps, les penseurs d'Égypte
ancienne, de Grèce et d'Inde reconnurent unanimement la capacité des nombres
à gouverner la plupart des phénomènes observables dans leur monde. En
s'appuyant sur ces lois révélées, ils élaborèrent une approche de leur divin
créateur. C'est dans cette lignée universelle que s'inscrit le travail de
Robert Lawlor. Il pose ici les bases d'un système fixant les formes et les
dimensions des structures humaines aussi bien que naturelles : des
cathédrales gothiques aux fleurs, de la musique au corps humain, tant les
objets de la création obéissent tous à un déterminant commun. Par
l'appropriation de principes simples, le lecteur est invité à la réalisation
de constructions pratiques. Puis, au fil de l'ouvrage, il est guidé pas à pas
jusqu'à la compréhension profonde des règles essentielles de proportion comme
les spirales logarithmiques, le nombre d'or, la quadrature du cercle et bien
d'autres ratios fondamentaux. Ce livre comprend 202 illustrations et figures. Après s’être initié à la peinture
et à la sculpture, Robert Lawlor vécut plusieurs années à Pondichéry où il
apprit l’Art du yoga et participa à la fondation d’Auroville. C’est en Inde
qu’il découvrit le livre de l’occultiste français R. A. Schwaller de Lubicz
dont il devint le traducteur en langue anglaise. Ses travaux l’amenèrent à
s’intéresser aux théories et à la pratique des sciences sacrées. Il écrivit
plusieurs ouvrages sur le symbolisme et la mathématique pythagoricienne. Le
Traité de Géométrie sacrée est son premier livre paru en français Qu’est-ce que la Géométrie Sacrée
? : La géométrie est une science mathématique qui étudie les relations
entre points, droites courbes, surfaces et volumes de l’espace mais lorsque
l’on y ajoute la conscience et l’ouverture du cœur elle devient Sacrée. Elle
est une source d'information appartenant à l'humanité que nous avons oubliée,
résidant dans notre subconscient. La géométrie sacrée désigne l'art de
communiquer la sagesse divine par l'intermédiaire de figures géométriques
ayant valeur de symboles. Il s'agit d'un art souvent pratiqué à travers les
siècles, presque comme un langage réservé aux initiés. On considère que cette
forme d'expression se place au-delà de la compréhension des mortels, comme
une approximation du sacré et du profane. Cet ancien langage secret a été
utilisé en particulier par les philosophes grecs et les mathématiciens,
Platon ou Pythagore, par exemple. Un des dialogues de Platon, le Timée, est
consacré en grande partie à un traité sur la géométrie sacrée ; sa
description de l'île mythique d'Atlantis semble indiquer un usage de ce code
secret et du symbolisme inhérent à l'histoire. Les grecs avaient assigné des
valeurs et des attributs à la matière, l'avaient investie d'une signification
et avaient défini à l'intérieur de ce sens une relation au divin et au monde.
Un des exemples les plus classiques de la géométrie sacrée est la Kabbale,
système religieux et philosophique cherchant à avoir un aperçu du divin.
Kabbale est un mot hébreu qui signifie "recevant" et qui aurait été
originellement "reçu" par une élite : une espèce de langage caché
ou secret, seulement connu des initiés... La Géométrie Sacrée se présente
sous diverses figures géométriques reflétant les structures atomiques qui
composent toute chose dans l'univers... Pour les adeptes du New Age, les
formes nées de ces géométries sacrées sont le miroir de notre conscience. Une
porte qui s’ouvre sur une connaissance et une conscience universelle...
L’ouvrir permet de réaliser que la Géométrie est la base de toute vie sur
terre et dans notre univers. Selon les newagistes, les figures géométriques
sacrées rétablissent en nous l’intégrité de notre construction énergétique, à
l’intérieur du temple du corps humain... (il y peut-être du vrai!) Les initiés du 3ème millénaire
étudient avec une grande soif de révélation, les formes géométriques, et leur
attribuent des relations métaphoriques à l’évolution humaine. Sentiments,
émotions, mental, esprit et conscience sont « encadrées » par ces formes initiatiques.
Les initiés considèrent que la Géométrie sacrée permet de se connecter au
reste de l’Univers tout autant que d’effectuer un cheminement initiatique, ou
encore, un travail de guérison physique, émotionnel ou mental. Une fois
compris par le mental et expérimenté par le cœur, ce langage favorise
l’émergence d’un nouveau monde. La géométrie est un langage universel qui
traverse l’espace et le temps et s’enrichit avec l’évolution humaine. Elle
est mouvante, vivante, vibrante et se développe de manière constante et
permanente. La géométrie sacrée est la base de toute vie sur terre et dans
notre univers. Cette géométrie sacrée qui fait rayonner le Nombre d’Or et la
suite de Fibonacci, va encore plus loin, elle fait briller les nombres. Ainsi
les chiffres parlent d’une autre façon que celle enseignée dans nos livres
d’écoles. Sous forme symbolique ils s’adressent à notre conscience, plus qu’à
notre raison. Ces entrelacs de nombres relient
ensemble, des concepts, des principes universels, des sources invisibles
vibratoires, des enseignements hermétiques inexprimables en mots, et ces
compositions formant les géométries sacrées sont lors des portes qui s’ouvre
à d’extraordinaires connaissances... la magie commence quand l’âme et le cœur
deviennent complices et agissent ensemble... En architecture, en sculpture,
en peinture, le nombre d’or, qui est utilisé comme un canon de la beauté,
entre fréquemment dans le rapport des longueurs, des surfaces et des formes.
Le nombre d’or ou divine proportion se vérifie dans les chefs d’œuvre tels
que la pyramide de Chéops, le Parthénon, le dôme de Milan. Emblème de
l’harmonie chez les pythagoriciens et leurs descendants spirituels, le nombre
d’or gouverne les tracés régulateurs des plans des temples égyptiens, grecs
et des églises gothiques. Il donne un rythme particulier aux œuvres
plastiques issues du cycle méditerranéen (Égypte, Grèce, Byzance), ainsi qu’à
celles de l’époque gothique et de la Renaissance. On peut aussi l’observer sur le
corps humain où on retrouve les proportions du nombre d’or. Quant à
l’alignement des chakras, il correspond à la gamme chromatique. C’est
peut-être en cela – à cause de son évidente dimension vibratoire - que la
géométrie sacrée semble vouloir nous communiquer ses sagesses par des moyens
initiatiques... Et en ce sens il est essentiel de ne pas seulement les
analyser mathématiquement et seulement de manière rationnelle... La géométrie
sacrée nous appelle à aussi la ressentir dans son propre corps à l’intérieur
de nous-même, afin de donner des « formes », des modèles, à ce qui en nous a
peine à s’organiser... Ces formes géométriques sont des modèles, des plans,
qui permettent de mettre de l’ordre dans notre intérieur et dans notre
esprit, en nous donnant des méthodes de classement et de rangement. Ils
proposent une nouvelle « ordonnance » de nos fouillis internes... (C’est
d’ailleurs ce que m’enseigne l’École des Artisans Confrères que je fréquente,
et qui évidemment enseigne l’antique tradition de la taromancie mais surtout
nous invite à mettre de l’ordre dans notre intérieur à l’aide de motifs et de
géométrie sacrée. C’est à la base des enseignements qui y sont donné. Ce sont
certainement les plus puissants outils d’initiation.) Si on est attentif à ce que l’on
ressent on peut très bien percevoir quelque chose de connu et de magique,
comme si nos cellules se souvenaient. L’étude de la Géométrie Sacrée peut
nous permettre de nous rappeler nos origines... Elle permet de disposer de
nouveaux concept, d’ordonné notre intérieur, d’encadrer notre esprit et
enfin, il s’agit d’un outil qui permet des transformations d’opérer des
transformations profondes en nous. Ainsi, de nous aider à guérir sur les
plans émotionnels, intellectuels ou physiques. De plus, la géométrie sacrée
nous démontre que non seulement nous ne sommes pas seuls mais que nous sommes
tous inter-reliés et que nous pouvons percevoir les
différents plans de conscience existants. L’univers tout entier est construit
selon une harmonie parfaite. Les orbites des planètes autour du soleil sont
structurées par des proportions et des motifs très précis. Des rapports
constants apparaissent au sein de toute la création, dans les cristaux, les
plantes, les animaux et le corps humain. De nombreuses traditions autour du
globe reflètent ce savoir inhérent à l’expression de la vie. La Géométrie Sacrée est une source
d'information appartenant à l'humanité que nous avons oubliée, résidant dans
notre subconscient. Elle représente le langage universel de la création. Tout
le cosmos est construit dans une harmonie parfaite. Les orbites des planètes
autour du soleil sont structurées selon des proportions et des motifs très
précis. Des rapports constants apparaissent aussi au sein de toute création,
dans les cristaux, les plantes, les animaux et le corps humain. La Géométrie
Sacrée a été enseignée, autant aux astrologues, aux mages, aux philosophes,
aux théosophes, aux mathématiciens, aux architectes, aux kabbalistes, et la
Géométrie Sacrée a toujours été au centre des enseignements spirituels, comme
une compréhension particulière du processus de la Création qui est voilé par
le mystère immuable de la Création... Cette information ésotérique est
accessible à tous, mais les codes qui permettent de la traduire ont souvent
été maintenue cachés, ne se transmettant que d'initié à initié
au sein des sociétés secrètes. La géométrie sacrée exprime dans
les formes le développement de la vie, de la graine à la fleur, du fruit à la
graine, manifestant et répétant les structures à l’infini... La géométrie
sacrée consiste en des représentations extérieures contenant des informations
en correspondance avec la nature, et le céleste... Ces lois « mathématiques »
sont en résonnance avec tout ce qui nous entoure, toutes les formes de vies
et aussi les configurations astrales et l’ordre céleste... Ces forces et
ondes vibratoires homologues et en corrélations, sont des codes qui
correspondent les uns aux autres et ensemble, ils représentent le code pour
un portail de possibilités infinies. Au sommaire de cet ouvrage : La pratique de la
géométrie - Géométrie sacrée : Métaphore de l'ordre
universel Acte premier : La
division de l'Unité Fiche pratique n° 1
: Le carré divisé par sa diagonale ; la racine carrée de 2 Fiche pratique n° 2
: La racine carrée de 3 et la vesica piscis Fiche pratique n° 3
: La racine carrée de 5 Fiche pratique n° 4
: Alternance - Proportion et Section dorée Fiche pratique n° 5
: La Proportion dorée - Le développement gnomonique et la création des spirales Fiche pratique n° 6
: Spirales gnomoniques - La quadrature du cercle. Fiche pratique n° 7
: Quadrature du cercle - Médiété: De la géométrie à la musique Fiche pratique n° 8
: Géométrie et musique - Anthropos Fiche pratique n° 9
: Les solides platoniciens - La genèse des volumes cosmiques |
2 V
VIERGES
NOIRES |
Sophie
CASSAGNE – BROUQUET |
Edition
Du ROUERGUE |
2000 |
Les
Vierges noires en France, en Europe et dans le monde. Dans l’immense musée que
constitue l’iconographie religieuse, les Vierges noires occupent une place
singulière. « Statuaire riche, barbare et merveilleuse », elles
fascinent par leurs couleurs et L’origine
de leur couleur reste énigmatique, malgré d’innombrables hypothèses avancées
au cours des âges. L’auteur, maître de conférences en histoire médiévale à l’Université
de Rennes, retrace l’histoire de chacune de ces statues, à travers les
légendes qui leur sont attachées et les dévotions particulières dont elles
font l’objet. Elle
nous permet de mieux comprendre comment le culte vivace des Vierges noires s’est
développé à partir du bassin méditerranéen et des rites antiques dédiés à
Isis, Cybèle ou Artémis, et dont les plus grands rois et empereurs les ont
honorés. Ce livre richement illustré nous invite à un voyage dans le temps et
l’imaginaire, et nous propose des réponses à l’énigme des Vierges noires. L’auteur développe les points suivants : Vierges
trouvées et vierges errantes - le roncier - le
taureau, le berger et la vierge - Vierge des croisades
- des illustres sculpteurs - iconographie des
vierges noires - les vierges romanes et celles de la Renaissance
- Notre Dame du Puy - la tradition celtique -
l’héritage antique - théories mystiques et ésotériques -
les pèlerinages et les processions - Orcival - en
Catalogne - St Louis de Rocamadour - les vierges
miraculeuses et guérisseuses - Lourdes - les
Vierges guerrières - Les huguenots contre les Vierges
noires - Les bûchers de la Révolution - les vols des
statuts aujourd’hui - |
VIERGES
NOIRES - DÉESSES, MÈRES ET VIERGES NOIRES |
J.P.
BAYARD |
Edition
du Rocher |
2001 |
||
Chapitre 1 : Des déesses Mères :
Personnification de la terre, la caverne, résidence de la déesse – De la
terre au ciel - Influence de la lune - Les déesses
dans l’Antiquité, chez les Celtes - Valeur magique de l’œuvre
d’Art - Figurations sexuelles - La nudité
artistique - Pourquoi les avoir nommée
Vierge ? - Naissances miraculeuses - Couleur de
ces déesses - Identification alchimique et quelques autres
survivances - Chapitre 2 : Le culte de la
Vierge Marie :
Le visage de la Vierge Marie - le culte marial - La
pensée Celte - Eve et Marie - le rapport avec le
serpent - Sainte Anne mère de Marie et Sainte Anne de
Bretagne - Vierge et saint Luc - les reliques -
les saintes femmes et Marie-Madeleine - la reine de Saba
- lait de la Vierge - pèlerinage de saint Jacques de
Compostelle - le signe zodiacal de la Vierge - Chapitre 3 : Symbolisme des
Vierges Noires : Invention et orientation de la statuaire des
Vierges noires - les légendes - la crypte
- les mains - Isis à l’époque médiévale -
Vénération et destruction d’une statue - l’eau, l’arbre, le
puits, le buisson, les rites forestiers, la Pierre et les pierres précieuses,
les animaux à cornes, le culte de la lumière - les causes
matérielles du noircissement - Influence des croisades et des
pèlerinages - le vert - apport alchimiques
- reliques et Vierges miraculeuses - Ex-voto, habillement,
décors, ornements, parures, sièges, couronnes, - Chapitre 4 : Essai de répertoire
des Vierges Noires en France et à l’Etranger - par
lieux, régions et départements. |
les vierges noires – l’origine & le sens des
contes de fÉes |
Pierre gordon |
Edition
SIGNATURA |
2003 |
L’auteur
fait ressortir dans ces trois textes l’importance des rites (initiatiques,
matrimoniaux, etc.) qui sont pratiqués depuis des millénaires dans toutes les
sociétés humaines, ainsi que du totémisme et des tabous également reliés au
domaine rituel.
Pour toute l’œuvre de Pierre Gordon, voir le chapitre 10 G - |
VIERGES NOIRES - MÉLUSINE - L’origine et le sens des contes de fées |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
1983 |
Pour
Pierre Gordon, le mystère des Vierges noires et leur symbolisme, perpétuent
la notion de ce monde divin des ténèbres où la pensée s’exhaussait auprès
d’elles, jusqu’à un niveau spirituel supérieur. Son analyse de ces Mères et
Vierges noires tient dans une exégèse en 8 propositions : 1e : Les Vierges les plus vénérées du
christianisme sont noires pour la même raison que le furent, avant elles les
Mères tenues, par le paganisme, pour les plus puissantes. 2e : Les Mères noires avaient cette
couleur pour le même motif que les maîtres du monde souterrain (Hadès,
Pluton, Le Dispater, Balor etc.) la possédaient eux-mêmes : parce qu’ils
siégeaient dans les ténèbres, non au figuré mais au sens plein et propre du
mot, la caverne initiatique se trouvant plongée dans le noir le plus complet
– certaines de nos grottes françaises, où nous découvrons présentement les
œuvres de nos ancêtres, se situent à plusieurs centaines de mètres dans les
profondeurs du sol. 3e : Cette origine rituelle fut la même dans
tous les pays ; ce qui s’est propagé, grâce au matriarcat néolithique et
à la théocratie, qui, tout en lui servant de monitrice, subissait son
influence, ce n’est donc pas la Mère a couleur noire ; ce sont les
disciplines qui ont entrainés l’attribution de cette couleur à la Mère
Initiatrice ; dans l’Inde, la Mère Kali fut la noire pour la même raison
que l’était en Orient la Grande Mère de Pessinonte, ou qu’en Grande Bretagne
Annis était Black Annis. 4e : En toutes contrées, l’on s’efforça, par la
suite, de donner une couleur noire aux pierres ou aux morceaux de bois en qui
s’intégrait, grâce à la liturgie, la radiance de la Mère souterraine. On
recourut ainsi avec prédilection aux minéraux noirâtres (météorites ou
autres), ainsi qu’aux bois très foncés. A défaut on barbouilla de noir la
pierre ou le bois. A l’occasion, du reste, d’autres couleurs intervinrent
pour exprimer des notions complémentaires ; c’est ainsi que le rouge fut
employé avec le noir pour marquer que la Mère était, non seulement une
ogresse transcendante, mais une divine chasseresse. 5e : Les Vierges noires, qui prirent, sur place,
la suite des Mères noires (la crypte des églises chrétiennes n’est que
l’ancienne grotte initiatique païenne), et qui, à l’origine furent ces Mères
elles- mêmes, dont on découvrit ultérieurement l’effigie, le plus souvent
informe, dans une caverne ou dans une eau sacrée, furent donc indigènes, et
il n’y a nullement à leur chercher une provenance étrangère. 6e : Cela n’empêche point, naturellement que des
statues ou statuettes noires aient été importées d’autres pays, surtout de
l’Orient : leur forme plus raffinée semblait correspondre à un état plus
avancé de civilisation. Elles ont contribué à diffuser l’image de la Mère à
couleur noire, en ce sens qu’en divers lieux où la Mère initiatrice siégeait,
depuis des siècles, dans l’univers-de-sous-terre
sans qu’on ait songé localement à la pourvoir d’un aspect physique noirâtre,
cet aspect lui fut désormais expressément donné. Mais ce n’est point-là
l’origine lointaine de nos Vierges noires ; ce n’en est qu’une cause
adjuvante secondaire et une modalité d’extension. 7e : Le clergé lutta d’ailleurs contre le
culte des madones noires. En 835, un concile national, réunit à Paris par les
soins de Louis le Pieux, n’hésita pas à blâmer le Pape Adrien, qui avait osé
préconiser la vénération des images. Mais finalement, le vieil initiatisme
l’emporta. Aucune digue ne résista, l’élite céda. A Chartres, où le puits
sacré et la Sainte Mère noire avaient été d’abord, semble t-il, laissé en dehors
du sanctuaire chrétien, ils furent englobés dans la cathédrale nouvelle,
construite au XIe siècle par Fulbert. La Vierge Noire fut ainsi
officiellement révérée, à côté de la Sainte Chemise de Notre Dame, qui avait
été jusqu’alors la Grande relique locale ; il est extrêmement probable,
au surplus, que cette Sainte Chemise, donné par l’empereur Charles le Chauve,
en 861, était une tunique, dont avait été revêtue quelque madone noire du
paganisme. 8e : Un aspect curieux de cette lutte
ecclésiastique contre les Vierges noires, est que souvent le clergé les
arracha aux vénérables foyers initiatiques où elles siégeaient depuis des
millénaires ? Invinciblement elles y revenaient ? Ce qui veut
dire que le peuple substituait des effigies nouvelles à celles qui avaient
été enlevées. Tout au plus consentaient-elles à passer l’hiver au village où
le prêtre chrétien les avait amenées ; dès la belle saison, elles
regagnaient l’antique monde souterrain qui constituait, à l’écart, leur vieux
domaine. Si bien, que finalement l’agglomération se forma autour de ce
domaine sacrosaint : ce fut le cas par exemple à Thuir, à Font- Romeu, à
Josselin, à Avioth etc. Quand en plus la Madone noire acceptait d séjourner
dans la paroisse, il advenait qu’elle perde temporairement ses pouvoirs, ce
qui revenait à dire que la Madone était lié par
essence au monde souterrain sacré, à ce royaume de l’ascèse initiatique, où
l’homme s’imprégnait de lumière et de force. L’auteur nous parle également de Mélusine, des fées et des lutins, des légendes, mythes et contes de fées, de la psyché, des tabous nuptiaux, les Vierges noires de Marseille. |
VIERGES NOIRES
- LA RḖPONSE VIENT DE LA
TERRE - |
Jacques Bonvin |
Edition Dervy |
2000 |
||
Étoile du matin, elle était considérée comme néfaste.
Cette tradition se retrouve dans le judéo-christianisme : l’étoile du matin
est souvent associée à Lucifer (du latin : lux fero, «Je
porte la lumière »). Si elles représentent parfois Marie, la mère du Christ,
ces statues sont chargées de tout autre chose. Elles prennent un sens qui
dépasse la symbolique chrétienne ordinaire. Mais de quel passé nous
arrivent-elles ? Et quel message alors nous apportent-elles ? « On appelait « vierges » les
anciennes prêtresses de la lune. À cette époque, « vierge »
décrivait une femme qui n’était pas mariée ou qui n’appartenait à aucun homme
– elle était une « femme qui était entière ». Le terme provient d’une
racine latine qui signifie « force » ou encore
« habileté » et fut plus tard associé aux hommes :
« virle ». Ishtar, Diana, Astarté, Isis, toutes des déesses qui
furent appelées vierges, bien que cela ne faisait pas référence à leur
chasteté sexuelle mais bien à leur indépendance sexuelle. Toutes les grandes
cultures parlent d’un héros, mythique ou historique né d’une mère vierge :
Marduk, Gilgamesh, Bouddha, Osiris, Dionysos, Gengis Khan, Jésus, tous
étaient le fils de la Grande Déesse, de la Déesse Originelle, et leurs
pouvoirs mondains lui étaient dus. Lorsque les Hébreux l’utilisaient dans la langue
araméenne, ils sous-entendaient « jeune fille » et le terme était
dénudé de connotations liées à la chasteté sexuelle. Lorsque les chrétiens
traduisirent la bible hébraïque, ils ne pouvaient concevoir une Vierge Marie
comme une femme dont la sexualité était libre et indépendante et, il va sans
dire, déformèrent le sens du terme vierge afin qu’il sous-entende une
sexualité pure, chaste, intouchée. » – Toutes les Vierges noires sont à proximité de l’eau. Les
Vierges Noires ont pris la succession des anciennes déesses sous une forme
christianisée. « Ne sont-elles pas
si souvent à proximité immédiate de sources, de puits, d’arbres ou de pierres
qui avaient chez nos ancêtres pré-chrétiens une signification sacrée bien
connue ? Mais avant d’être représentée, la Mère de la manifestation fut
adorée sous l’apparence d’une Pierre Noire tombée du ciel, comme à Ephèse
pour Artémis. Le « bétyle », pierre noire d’origine météorique, figure Cybèle
la Noire, ou la « Grande Déesse » chthonienne grecque. Et le pèlerin musulman
baise la pierre noire de la Kaaba à la Mecque. Toutes les Vierges Noires,
comme encore Kali la Noire (Inde), Isis, Astarté, Sara (Gitans), Annis
appelée en Grande Bretagne Black Annis, Innani (Sumer), … convient les êtres
à percer toutes les couches de leur matière, à aller aux Tréfonds, là où Elle
se trouve, pour leur révéler Sa lumière. » Henri Vincenot (1912 – 1985), est un écrivain,
peintre et sculpteur français. Il voit la vouivre comme un immense serpent souterrain qui correspond au
courant tellurique terrestre dans son ouvrage Les étoiles de Compostelle. Selon lui, les Vierges Noires
ont été vénérées comme des symboles astronomiques de ces courants
d’énergie souterrains. Les lieux où l’on adorait les Vierges noires n’étaient
pas choisis au hasard. Aux yeux des Celtes, la Terre était un organisme
vivant, la Grande Mère, d’où procédait toute vie. Comme un corps, la Terre
était nourrie par tout un réseau d’artères cachées sous sa surface. Le
réseau terrestre était parcouru par une énergie impalpable. Cette énergie et
les courants qui la portaient avaient un nom : c’était la Wouivre, le «
serpent ». Les points de rencontre de plusieurs de ces artères
devenaient des lieux sacrés, reconnus comme « centres d’énergie », aux
propriétés bienfaisantes (santé, fertilité, guérison…). Tous ces points
de rencontre étaient signalés, quelle que soit leur importance, par un menhir
ou une statue sacrée. Les Vierges Noires marqueront les plus importants
carrefours de la Wouivre. Dans certains lieux de culte chrétiens, il est
encore possible de voir l’antique menhir qui marquait le pèlerinage païen.
Souvent, l’autel même sur lequel se déroule la messe est fait de l’ancienne
pierre sacrée. Alma mater est une expression d’origine latine, traduisible par
« mère nourricière ». Le terme était employé dans la Rome
antique pour désigner la déesse mère. Au Moyen Âge, l’expression était
aussi employée par les chrétiens pour désigner la Vierge Marie, mère de Jésus
de Nazareth. « Alma Mater
Studiorum » est la devise de l’Université de Bologne fondée en
1088 et plus ancienne université du monde occidental. L’usage de cette
expression s’est ensuite progressivement propagé dans les autres universités
européennes. Alma mater est également une bulle pontificale fulminée par
le pape Clément V le 4 avril 1310 dans le cadre du procès de l’ordre du
Temple. Dans les années 1950, avec l’avancée des études en matière
de religions comparées, des rapprochements ont été faits avec les déesses des
anciens cultes polythéistes d’Europe occidentale que la romanisation, suivie
de la christianisation, avaient fait disparaître, en particulier les
déesses-mères, confortés par la présence de sanctuaires dédiés à la mère de
Dieu sur les lieux d’anciens cultes païens (Cybèle, Diane etc..).
Benko et Chiavola Birnbaum ont remarqué la ressemblance entre la Vierge à
l’enfant et les représentations d’Isis portant Horus datant de
l’Égypte ptolémaïque. Pour Stephen Benko (rejoint par Alexandre
Hislop), « la Vierge noire est l’ancienne déesse-terre convertie au
christianisme. Benko commence par montrer que de nombreuses représentations
de déesses sont noires, parmi lesquelles Artémis d’Éphèse, Isis, Cérès et
d’autres. Cérès, déesse romaine de la fertilité agricole, est
particulièrement importante. Son équivalent grec est Déméter, Déesse-Terre.
Le sol le plus fertile est noir, et plus il est noir, plus il convient pour
l’agriculture. » Elles portent presque toujours une couronne : considérées
comme des « Reines des cieux ». Elles sont associées à des représentations de
la Lune ou des étoiles. Il s’agit d’une pratique qui nous ramène à l’ère
pré-chrétienne et qui perpétue les cultes païens des divinités féminines. Ces
« Maîtresses du Monde » causent beaucoup de souci à l’Église
catholique, qui les met « hors circuit » dès qu’elle le peut sans trop
choquer les populations locales, toujours plus attachées aux Vierges qu’à la
fréquentation des messes. Depuis le XIXe siècle, beaucoup de ces Vierges
noires ont été remplacées par des représentations plus conformes au modèle
marial. Quand elles n’ont pas été, tout simplement, repeintes… en blanc ! Plusieurs écrivains chrétiens du Moyen Age en arriveront à
admettre que c’est la Vierge, et non Dieu, qui a créé le monde ! L’un d’entre
eux écrira : « Tout obéit à Marie,
même Dieu. » C’est ainsi que, insensiblement, le christianisme du
Moyen Age se teintera des couleurs d’une religion matriarcale, fondée sur le
principe féminin symbolisé par Marie. Dans le même temps, les qualités «
féminines » de Jésus étaient accentuées : douceur, bienveillance, et même
passivité. La Vierge était devenue la médiatrice entre les hommes et leur
dieu, en quelque sorte une déesse protectrice de l’Europe occidentale. Les grandes cathédrales étaient les temples de cette
déesse. Entre 1170 et 1270, pas moins de 84 cathédrales dédiées à Notre-Dame
et cinq cents églises seront édifiées à sa gloire. La plus grande partie de
ces monuments seront bâtis sur des sites déjà consacrés par la présence d’une
statue de Madone, le plus souvent noire et généralement pré-chrétienne. Chartres est située au centre de la Beauce, recouverte
autrefois par une forêt immense, la forêt des Carnutes, qui, selon Jules
César, abritait le plus grand sanctuaire de toute la Gaule, sanctuaire où les
Druides venaient célébrer, une fois l’an, de très secrètes liturgies. Ce qui
est sûr, en tout cas, c’est qu’il existe une filiation évidente entre le
culte druidique de la Déesse-Mère et le culte de la Vierge Marie, culte lié
lui-même aux représentations dites de la »
Vierge Noire « La cathédrale de Chartres est un sanctuaire dédié à la
Vierge bien avant l’introduction du christianisme en Gaule. Cette
« Virgo Paritura » que les Druides ont vénérée à l’emplacement même
de la crypte de la cathédrale actuelle, dans une grotte, est appelée » Notre Dame de Sous-Terre «, l’image de la
Mère universelle, la Déesse des Commencements, celle » sur le point
d’enfanter » le monde, vers laquelle se dresse l’humanité entière,
celle enfin que les chrétiens ont fini par identifier à l’Immaculée
conception. Selon Fulcanelli, « La cathédrale
de Chartres est la mieux partagée sous ce rapport ; elle en
possède deux, l’une désignée sous le vocable expressif de Notre-Dame-sous-Terre, dans la crypte, est assise sur un trône dont
le socle porte l’inscription déjà relevée : Virgini parituræ ; l’autre, extérieure, appelée
Notre-Dame-du-Pilier, occupe le centre d’une niche remplie d’ex voto sous
forme de cœurs embrasés. Cette dernière, nous dit Witkowski, est l’objet de
la dévotion d’un grand nombre de pèlerins. Primitivement, ajoute cet auteur, la colonne de pierre qui lui sert
de support était « cavée » des coups de ses fougueux adorateurs, comme
le pied de saint Pierre, à Rome, ou le genou d’Hercule que les païens
adoraient en Sicile ; mais, pour la préserver des baisers trop
ardents, elle fut entourée d’une boiserie en 1831. Avec sa Vierge souterraine, Chartres passe pour être le
plus ancien de tous les pèlerinages. Ce n’était d’abord qu’une antique
statuette d’Isis sculptée avant
Jésus-Christ, ainsi que le racontent d’anciennes chroniques locales.
Toutefois, notre image actuelle ne date que de l’extrême fin du XVIIIe siècle,
celle de la déesse Isis ayant été détruite, à une époque inconnue, et
remplacée par une statue de bois, tenant son Enfant assis sur les genoux,
laquelle fut brûlée en 1793. ».
« Jadis, les chambres souterraines des temples servaient de
demeure aux statues d’Isis, lesquelles devinrent, lors de l’introduction du
christianisme en Gaule, ces Vierges noires que le peuple, de nos jours,
entoure d’une vénération toute particulière. Leur symbolisme est d’ailleurs
identique ; les uns et les autres montrent, sur leur soubassement, la
fameuse inscription : Virgini
parituræ ; à la Vierge qui doit enfanter |
VIERGES NOIRES - RÉALITES ET MYSTÈRES DES
VIERGES NOIRES |
Roland BERMANN |
Edition DERVY |
2000 |
Noire, comment est-ce possible. Comment se peut-il
que Notre Dame, la très pure, le Lys… dont il est dit qu’elle est douceur et
lumière, puisse être représentée avec un visage noir, des mains noires aux
doigts trop long ? Ainsi débute cette étude qui entre autre, tente d’établir le rapport existant entre la « Mère
obscure » telle qu’elle apparait dans les anciens cultes et Notre
Dame. Pour comprendre le « pourquoi » des
Vierges noires, bien plus que le « comment », quoi qu’il ne soit
pas pour autant omis, ce livre rappelle au lecteur ce qu’était, dans sa
réalité profonde, le monde de la pensée du Moyen Âge de l’imagier, du
tailleur de pierre et du moine. Ce Moyen-Âge si décrié et pourtant si
puissant dans sa pensée religieuse et traditionnelle au sens que René Guénon
donne à ce terme. Ce « pourquoi » nous montre le
chemin intérieur que suivaient le pèlerin, le moine et l’orant, face à la
vénérable statue dont les sanctuaires eurent une telle importance du XIe au
XIIIe siècle. Que l’on considère la voie de Saint Bernard de Clairvaux, celle
de l’alchimiste ou celle du compagnon, les uns comme les autres nous
conduisent à la véritable question : celle de notre réalité ontologique.
Sous le voile des symboles, sous le sceau du secret, reposait et repose
encore aujourd’hui la réponse. Chacun, pour peu qu’il le désire vraiment,
peut y avoir accès. Ce chemin intérieur qu’impose la Vierge Noire
est une véritable voie initiatique en tous points conforme à la démarche
traditionnelle si évanescente en notre XXe siècle. Pour le retrouver, il nous faut prendre
conscience de ce que nous avons perdu et Elle est l’un des jalons qui nous
est proposé en nous apportant sa symbolique, son amour et son ésotérisme. Au sommaire de cet
ouvrage : L’ouverture métaphysique et la
vision rationnelle aujourd’hui et au Moyen-Âge - Trois mots
d’histoire - Les Vierges romanes en majesté, celle de Notre Dame
et d’autres - Les visages noirs - Le noir et la
couleur noire avec les autres couleurs - Nombres et mesures
- Du paganisme à la Vierge Noire - Transfert de culte
- Le Cantique des Cantiques et la Reine noire - Sur les
routes des pèlerinages - Dans la pénombre de la crypte
- De l’impossibilité de conclure - |
VIVRE LE SYMBOLISME |
Jacques Chaumelle |
Edition Minerve |
2017 |
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De même, si l’on parle de symbolisme hindou,
chrétien ou musulman, ce sera pour désigner moins l’ensemble des symboles
inspirés par ces religions que la conception générale qu’elles se font du
symbole et de son usage. Ces précisions de vocabulaire pourraient être encore
nuancées. Elles suffisent toutefois à nous faire pressentir l’originalité du
symbole et son incomparable richesse psychologique au travers des diverses
symboliques : du mythe, de l’initiation, du temple, géométrique et du
« Mandala », etc. À l’origine, en sanscrit, Mandala
signifie cercle et au plan symbolique, il est un
moyen de connaissance et de réalisation de soi, mobilisant toutes les
facultés tant intellectuelles que corporelles et spirituelles. Le but
poursuivi par la pratique du Mandala est de faire connaître les relations
apparentes et occultes entre les forces qui animent l’être humain,
d’apprendre à maîtriser ces forces, de permettre à l’homme de se réunifier et
de se réintégrer dans un univers où il puisse trouver son équilibre. Symbole (du grec sumbolon signe),
désignait à l’origine un objet, généralement une tessère, partagé en deux et
servant de signe de reconnaissance aux membres d’une même communauté.
Lorsqu’ils se réunissaient, ils faisaient symbole, ils reformaient l’unité un
moment séparée. Le symbole ne doit être pas confondu ni avec l’emblème,
figure conventionnelle représentant une idée ou attribuée à une personne
physique ou morale, ni avec l’allégorie qui exprime une idée abstraite
à l’aide d’une image concrète. Un symbole est un ensemble de lignes ou
d’angles constituant un emblème ou une inscription, fait avec l’intention
d’exprimer uniformément une idée. Il est évident qu’un symbole ne peut pas
rester du domaine exclusif de quelqu’un en particulier. Un symbole qui n’a de
signification que pour un seul individu ne suggérerait rien à un autre. Pour être efficace et avoir un but utile, un
symbole doit suggérer aux autres quelque chose qui a été éprouvé ou perçu. Il
est généralement admis que la forme la plus primitive des symboles a été la
pictographie, c’est-à-dire, littéralement, l’écriture par le dessin. Ce genre
de symboles était connu, il y a 50.000 ans, à l’âge paléolithique. Mais les
pictographies ne sont pas des symboles sûrs. Nous ne pouvons pas nous y fier
parce qu’ils ne sont pas assez spécifiques. Par exemple, les premiers
hiéroglyphes égyptiens, qui étaient une forme d’écriture par dessin, avaient
un caractère qui, lorsqu’ils étaient tracés, pouvaient signifier quelquefois
« miche de pain », quelquefois « nourriture »
et dans d’autres cas « pain ». Si les symboles doivent avoir
une valeur précise nous permettant de les employer à notre profit dans la vie
quotidienne, ils doivent avoir une forme fixe et définitive. Ils doivent
avoir le même sens pour tout le monde et à tout moment. Nous devons, par
conséquent, étudier leur nature psychologique. Nous trouvons deux types généraux de
symboles. Nous appellerons « symboles naturels » ceux du
premier type, « symboles artificiels », ceux du second. Les
symboles naturels témoignent de choses existant dans la nature. Ils ne sont
pas précisément dans la conscience seulement, comme une conception ou une
idée. Ils ont une relation réelle avec une autre chose, dans la nature, en
dehors de l’homme. Par exemple, on peut dire que la fumée est le symbole du
feu parce qu’il existe toujours quand un feu brûle ou vient de brûler.
L’association constante des deux a fait de l’un le symbole de l’autre. De
même, on peut dire que les nuages sont un signe d’orage, car ils sont si
souvent associés aux orages que la pensée les accepte immédiatement comme
symbole de ce genre de temps. Les symboles naturels ont toutefois certains
inconvénients. Ils sont fortement limités. Ils n’existent que dans les
conditions qui les produisent. Ainsi la fumée ne peut être un symbole naturel
que lorsqu’il y a les conditions physiques qui la produisent. En conséquence,
pour ce qui est des symboles naturels, l’homme est obligé d’attendre que les
circonstances les ramènent, avant de pouvoir retirer quelque connaissance ou
idée de leur apparition. L’autre type de symboles est, comme nous l’avons
dit, artificiel. C’est celui que l’homme a créé par accord social. Quelques
personnes, ou une nation même, créent des signes et, à la suite d’un accord,
leur donnent un certain sens. Ces symboles artificiels ont une signification
bien définie pour les personnes qui les ont établis et les reconnaissent. Par contre, ils peuvent ne rien signifier ou avoir un sens
complètement différent pour un autre groupe. Bien que les symboles artificiels aient une
signification limitée à ceux qui se sont mis d’accord sur leur sens, ils sont
beaucoup plus autonomes que les symboles naturels. Les symboles artificiels
peuvent être utilisés sous forme de mots parlés ou écrits, au gré de l’homme.
Il n’y a pas de restriction en dehors de l’effort pour les exprimer sous
l’une ou l’autre forme. Il est donc évident que les symboles artificiels nous
sont plus utiles que les symboles naturels. Par exemple, en raison de la
superstition et de l’ignorance du Moyen Âge concernant les phénomènes
astronomiques, les comètes étaient habituellement considérées comme
maléfiques, et elles provoquaient une peur et une anxiété très grandes. Mais,
avant de devenir un symbole de peur, la comète devait d’abord apparaître dans
le ciel et être signalée. C’est pourquoi elle était peu utilisable comme
symbole pour désigner le mal ou la peur. L’idée de personnaliser le mal comme
une créature satanique, l’opposé de Dieu, s’est développée sous forme d’un
être d’apparence humaine mais avec des cornes et une queue et a été appelé
« Diable » ou « Satan ». Aussi ridicule que
cette idée nous paraisse, ce signe ou symbole créé artificiellement par
l’homme étaient beaucoup plus précieux pour représenter l’idée du mal qu’une
comète dont l’apparition était problématique. L’homme pouvait dessiner ce
symbole du démon partout où il en avait envie. Un symbole comporte une forme et un sens qui
sont ses deux polarités ou opposés. La forme est le côté négatif
essentiellement matériel. Le sens est le côté positif avant tout subconscient
et psychique. Par exemple, le mot écrit est un symbole. L’aspect positif du
mot est l’idée, la pensée première qu’il a pour objet de communiquer. La
forme est l’aspect matériel et négatif, le véhicule destiné à transmettre ou
à communiquer l’idée. La forme ou le dessin de la croix est la phase
objective de ce symbole. Le sens est composé des idées et des émotions qui
lui sont attribuées, autrement dit, que la forme est supposée représenter et
évoquer en nous quand nous la voyons. Les symboles sont présents dans le
langage, les gestes, les rêves. Ils constituent un mode d'expression
millénaire. Ils sont en nous comme un héritage d'ancêtres lointains. Ils font
partie de notre vie psychique. Ils sont une part de notre être. Le symbole
est un outil utilisé pour concrétiser le principe vital. Chacun d’eux forme
une sorte de matrice exprimant un concept dont le sens est modulable presque
à l’infini, comme une note de musique. Pour compléter ce chapitre, il ne nous faut
pas oublier le symbole psychique considéré comme une intuition
du mystique réalisé. En général, les intuitions de beaucoup de mystiques se
présentent à l’esprit conscient sous forme symbolique. Si l’on fait l’expérience
psychique d’odeurs telles que celle de l’encens ou du parfum des fleurs,
c’est un symbole de l’accord avec l’harmonie cosmique ou universelle. Il en
est de même pour le « contact apaisant » ou le feu
intérieur, ce sont des symboles psychiques d’une intuition mystique. La
psychologie moderne se réfère aussi aux symboles psychiques. Elle les appelle
ainsi parce qu’ils remontent du subconscient. Elle dit que nous expérimentons
principalement ces symboles psychiques dans les images des rêves. Ils constituent
la réflexion et l’essence de notre psyché et se forment au plus profond de
notre subconscient et représentent les forces et les impulsions cosmiques qui
existent chez tous les hommes et qui sont les motivations de l’humanité
depuis qu’elle a commencé d’évoluer. Souvenons-nous que la pensée pure
n’existe pas seule. Nous ne pouvons avoir aucune idée sans qu’une image
mentale lui soit associée, par exemple l’image est le symbole de la pensée,
du moins pour nous. Au
sommaire de cet ouvrage : Les
mythes - Le Kairos ou l’espace d’un instant -
Le druidisme et le sens du sacré chez les Celtes -
Sens du sacré et sacrifice chez les anciens scandinaves -
Marc Aurèle et le stoïcisme de l’époque impériale -
Yggdrasil, l’arbre de la Scandinavie
- Les voies du symbolisme dans
la quête du Graal - Marcil Ficin, hermétiste et néo-platonicien -
Introduction à l’hermétisme
- Introduction à la Table
d’Emeraude - Le Telesme
- René Guénon »serviteur
de l’Unique », guide spirituel ou théoricien -
Introduction à l’oeuvre de Julius Evola -
Tradition et Tradition primordiale
- La nostalgie des
origines - Introduction à la notion de centre -
Introduction à la notion du secret
- |
V.i.T.R.I.O.L.
– les francs-maçons au pied du mur |
hiram |
Edition Le Léopard d’Or |
1999 |
||
Cet
ouvrage se veut une réaction positive à cet état de fait. Délaissant une critique
trop facile, il propose une vue novatrice et vivante des mystères
initiatiques cachés aux plus profond des rituels maçonniques. En
dehors de toute polémique de nature profane, il propose une redécouverte des
véritables et éternelles valeurs de l’humanité, il apporte également des
réponses aux questions que tout maçon doit se poser : Qui suis-je ? D’où je viens ? Où je
vais ? Au sommaire de cet ouvrage on peut y lire : L’affirmation du Principe créateur le GADLU, le créé et
l’incréé, le manifesté, l’Ennéade, le sacré, l’harmonie, les mythes et leurs
origines, la cohérence avec les lois causales, le et les mystères, les rites,
à quoi sert le rituel, les symboles de la roue et de la sphère, la Règle, le
voyage, la transmission, la mise en œuvre de la Règle, le miroir de
l’Univers, le Temple et sa magie, la communauté, le Moi et le Soi, Voie
initiatique et mysticisme, la vie hors du Temple, les déviations des
obédiences, la vie dans le Temple, les pierres, les portes, Janus,
l’astrologie, les petits et grands mystères, l’alchimie, le banquet, la mort,
l’athanor, le cercle, le nombre 7, Rituels des travaux de table, l’Etoile
Flamboyante, rituel d’installation…. |
V.I.T.R.I.O.L.U.M |
Divers Auteurs |
ARCADIA |
2007 |
Ces lettres formant cette devise et qui se trouve dans le cabinet de réflexion au REAA, explique le développement du cheminement initiatique de l’adepte et son travail à effectuer sur soi-même.
Ce que Jean Servier interprète ainsi : Descend dans les entrailles de la terre, au plus profond de toi-même et trouve le noyau insécable sur lequel tu pourras bâtir une autre personnalité, un homme nouveau. Pour Don Pernety cette formule est à rapprocher de la Table d’Emeraude d’Hermès Trismégiste. Mircea Eliade préfère parler de purification pour rectification, car purifier est construire de l’intérieur en changeant la structure interne en dissolvant puis rassemblant pour que ne subsiste qu’une seule chose qui est la matière lumineuse. La rectification serait donc la reformulation de la matière de base en Lumière.
A.B.Z nous explique les traditions auxquelles se rattache ce sigle. La tradition hébraïque parle de Schethiyah (pierre fondamentale), les Old charges maçonniques et les ouvrages kabbalistiques ont emprunté à Psaumes 118,22 la phrase suivante (La Pierre que les constructeurs ont rejetée est devenu la pierre d’angle) faisant ainsi allusion à Schethiyah. On trouve également cette Pierre dans l’arbre séphirotique, Pierre qui constitue la clef de voûte de l’édifice séphirotique. En finale ce que nous cherchons est cette Pierre lumineuse qui est au fond de nous-même (Luz)
Gilbert Cédot nous entraîne dans un voyage alchimique avec la suprême victoire de l’Alchimie et le but ultime de cette magie: reconquérir l’immortalité, non pas terrestre, mais celle perdue jadis lors de la chute, celle d’Adam. La descente au fond de la terre est un passage quasi obligé de tous les mythes portant sur la mort et la résurrection. Elle permet la mort initiatique. Le mot V.I.T.R.I.O.L indique au postulant qu’il va se produire une transmutation alchimique, une véritable tentative pour opérer le Grand Œuvre avec l’appui des 4 éléments –feu, terre, air, eau – car l’initiation maçonnique est la transmission de l’inconscient collectif à travers les générations, elle participe à la mémoire du monde, dans une grande chaîne d’union d’avant l’histoire.
R. Boret développe cette formule en nous disant que nous devons participer à la construction de soi-même et de l’humanité, avec la recherche de la pierre philosophale, on part dans les arcanes de l’hermétisme et cite Françoise Bonardel « le V.I.T.R.I.O.L. désigne le travail de purification, intériorisation et reconstruction propre à la recherche de la Pierre, pour trouver la Pierre, il nous faut donc faire ce chemin en nous-mêmes, c'est-à-dire visiter l’intérieur de la terre »
Enfin
Alain Véron fait un rapprochement avec la « Mélancolie »
d’Albrecht Durer et nous explique que si la mélancolie (chère
aux romantiques) n’a plus cours, elle est largement compensée par les
multiples névroses et dépressions dues au stress collectif qui nous assaille
de toutes parts. Pour lui le néophyte va se trouver décontenancé par cette
formule qui prône un travail sans fin. Dans
cette caverne plongée dans la nuit, au cœur de la terre, un mot ne laisse
aucun doute sur son origine symbolique : VITRIOL. Voilà, à mes yeux, le mot
central : emblème ouvrant l’un des
traités les plus connus du corpus alchimique
: "Les douze clefs de la Philosophie", de Basile Valentin.
VITRIOL révèle à l’initié qu’une certaine semence, support du principe vital,
appelé par les alchimistes Esprit Universel, est enfermée dans la noirceur de
la terre ("terre" au sens des quatre éléments). Basile Valentin,
dans ce traité donne douze clefs opératoires et montre comment on peut
extraire cet esprit sous la forme d’une pierre. VITRIOL : invention sublime
par sa double lecture, paradigme connu de tous les Francs-maçons sous sa
forme acronymique et latine, "Visita Interiora Terrae et Rectificando
Invenies Occultum Lapidem", "Visite l’Intérieur de la Terre et
en Rectifiant tu Trouveras la Pierre Cachée vraie médecine". Avant de
présenter quelques principes des opérations alchimiques, je voudrais faire
quelques commentaires sur cette habituelle traduction qui, me semble-t-il,
escamote les nuances, et donc celui de la juste compréhension : "Visita", est
traduit par "visite". Il convient ici de lui préférer le
deuxième sens du verbe "visitare" : "examiner en
profondeur, pénétrer, fouiller". En Alchimie, le choix des matériaux
de base et leur préparation, exige en effet une parfaite connaissance des
principes, un examen en profondeur de leur nature, une compréhension de leur
structure, et non le survol d’une simple visite. "Interiora",
traduit par un singulier est en fait un pluriel. Il serait
donc plus juste de traduire "visita interiora terrae" par "examine
avec application les entrailles de la terre". Vient ensuite la
seconde partie de l’acronyme ouverte par "rectificando" : "en
rectifiant, tu trouveras la pierre cachée". Mais que signifie
ce "rectificando" ? Revenons encore une fois sur
la traduction : le verbe "rectificare" n’existe
pas en latin classique ("Rectifier", dans le sens de "rendre
droit", se traduirait par "corrigere"), "rectificare"
c’est du latin de cuisine, et de cuisine alchimique. En fait,
"rectifier", est un terme de la vieille chimie, qui signifie : "opérer
une deuxième distillation". Un alcool rectifié est un alcool qui a
subi une deuxième distillation pour le rendre plus fort, plus concentré.
Voilà le sens du gérondif "rectificando". Les opérations
alchimiques consistent en effet en une série de dissolutions-distillations
répétées, destinées à séparer, lentement et progressivement, le pur de
l’impur, dans un mouvement cyclique et circulaire. ("lentement et
progressivement", est la condition sine qua non de la
transformation en profondeur). Le but
de ces opérations vise à extraire la pure semence de sa prison minérale par
le démembrement des matériaux. A faire sortir l’esprit enfermé dans la terre.
L’esprit de vin est un vin qui a subi plusieurs rectifications. C’est dès
lors une eau de Vie. Dans la voie de Basile Valentin, la première opération
consiste à ouvrir la matière première, la materia prima, la pierre
brute. Cette Terre matricielle se présente sous l’aspect d’un minéral vil,
informe et noir. C’est pourtant elle la Pierre des Sages : "… La
Pierre des Sages est une, sa matière est unique, quoique de plusieurs choses,
et ne se peut trouver en autre chose du Monde, et il n’y a rien qui en
approche en tout cet Univers ; elle est la matière première de tous les
métaux ; elle est un mixte de terre et d’eau animé de l’esprit de la
quintessence et des influences du Ciel" La deuxième étape vise
à en séparer les deux principes opposés, le soufre et le mercure.
Soufre et Mercure ne sont pas les corps que nous connaissons, mais des
principes structurels de la matière. A la troisième purification, le Mercure
se présente alors dans cette voie, sous l’aspect d’un régule métallique de
couleur blanche, aisément fusible. C’était, pour les orfèvres un produit
noble qui permettait de purifier l’or et l’argent en les débarrassant de
toutes les "impuretés" métalliques. Il était considéré comme un
dissolvant des métaux impurs. Quant au Soufre, on le trouve dans le
résidu qui surnage, une scorie, une terre d’aspect méprisable, et que, par
ignorance, on aurait tendance à rejeter. Ce que d’ailleurs les orfèvres ne
manquaient pas de faire. C’est pourtant dans cette terre que se cache la
semence minérale qui est "la pierre cachée dans les entrailles de
la Terre", et que VITRIOL nous invite à découvrir. La troisième
étape est le temps du "rectificando". Il consiste à réunir
ces deux principes devenus apparemment inconciliables, à unir ces contraires
dans l’harmonie pour en tirer le troisième principe, sous la forme d’un sel.
Voilà ce que nous dit Batsdorff à propos de ce sel dans le traité qu’on lui
attribue, "le Filet d’Ariadne". "… Et quoique les
Philosophes ne parlent que du mercure et du soufre, qui sont deux des
principes de la Nature, et qu’ils ne disent rien du sel, qui est le troisième
: il y est sous-entendu, d’autant que c’est lui qui fait la liaison des deux
autres, et c’est de lui qu’ils entendent parler, quand ils disent notre
terre, ou notre corps terrestre …". C’est ce sel qui nourrit,
consolidé par une série d'opérations que les alchimistes appellent
"leurs Aigles", deviendra, en dernière phase, la première médecine.
La Pierre Philosophale, pierre taillée par excellence, est ce sel que l’Homme
et la Nature ont amené à l’état de plus-que-perfection. Possesseur
de la Pierre, l’alchimiste accède alors à l’Adeptat, et devient un
authentique Frère de la Rose-Croix. Que les Enfants de l’Art me pardonnent ce
raccourci plus que succinct de l’élaboration de la Pierre Philosophale. Et si
je ne présente qu’une seule voie, c’est pour bien faire comprendre le principe
philosophique des alchimistes : quelle que soit la voie empruntée, la pierre
philosophale ne trouve son pouvoir de transmutation, donc de transformation,
que par la purification complète de ses composants : pour avoir une action
sur le monde et le transformer, elle doit d’abord se purifier elle-même. Son
pouvoir de transformation, de transmutation, se mesure à la qualité de son
élaboration. Dans la
production de ce mercure philosophique, interviennent des agents chalybés,
l’un est terrestre, l’autre est céleste. L’utilisation de ces agents marque
la différence entre la chimie et l’Alchimie. Dans cette première phase de
putréfaction, qu’on appelle communément "Œuvre au Noir", la
matière prend la couleur et l’apparence de la Mort. L’ensevelissement de
l’impétrant au plus profond de la terre est une allégorie de son "Œuvre
au Noir". Là, hors du temps, il doit se morfondre, c'est à dire se
fondre dans la mort. La faux et le sablier, que l’on trouve ici-bas, sont les
attributs reconnus de la Mort. La Mort fauche la vie de l’homme, comme les
Parques coupent les fils de sa destinée, le sablier rappelle que le
temps de sa Vie est compté, que la seule issue est la mort. Il symbolise
aussi le temps qui passe, et par extrapolation, le Temps lui-même. Le sablier
rappelle enfin que la notion de temps est nécessaire à la transformation.
Nous sommes ici dans le règne de Saturne. Il a été
évoqué plus haut le fait que le Soufre, la semence, devait être cherché dans
une sorte de scorie. Cette scorie, ce déchet, les Anciens l’appelaient le "Caput mortuum",
la tête morte, qu’on symbolisait par une tête de mort. Le voilà notre crâne.
Comme le crâne contient le cerveau, donc la vie, c’est dans ce caput que
se cache la Vie de la Pierre. Ce caput, "rectifié"
(dissout-distillé…), puis calciné, se transforme alors en une cendre, présente elle aussi symboliquement dans le cabinet. Le crâne
et la cendre représentent une seule et même matière, à deux stades de son
élaboration. "… Vous serez comme il est dit dans le Livre de la
Toison d’or. Notre corps deviendra premièrement cendre, puis sel, et après
par ses diverses opérations devient enfin le Mercure philosophal,
c’est-à-dire, que le métal doit être calciné, réduit en sel, et enfin
travaillé en sorte qu’on en fasse le mercure Philosophal". (Extrait
du Filet d’Ariadne).
La
quatrième figure des "Douze clefs de la Philosophie" de
Basile Valentin, illustre la Mort debout sur son tombeau, génératrice de
cette cendre. A côté d’elle brille une bougie. Cette bougie, aux côtés du
crâne dans le Cabinet de Réflexion, signale que la vie n’a pas disparu. La
mort n’est qu’apparente. La graine enfouie dans la terre ne germe que si elle
est arrosée. De même, baignée dans son eau mercurielle, cette semence renaît
à la Vie sous la forme d’un cristal salin. On trouve le sel sur la table du
cabinet. C’est lui la pierre recherchée, résultat des opérations de
"rectificando", et les Sages appellent ce sel : leur Vitriol.
Son étymologie donne une idée de son aspect : vitriol est en effet le vitri
oleum, "l’huile vitrifiée", c'est à dire un sel fusible qui
entre très facilement en déliquescence huileuse. L’invention
sublime de Basile Valentin réside dans le double sens de VITRIOL : l’acronyme,
VITRIOL, dévoile le principe, tandis que le mot, le vitriol,
désigne, et décrit, le produit final. Soufre, Sel et Mercure, sont unis dans
la composition du "Mercure philosophique", ce compost qui donnera
naissance à la pierre philosophale. Il faut savoir que c’est le sel qui unit
les principes contraires, soufre et mercure, et les harmonise.
Le Mercure philosophique est symbolisé par le Coq. Pourquoi la présence ici
de ce volatile si inattendu dans ce lieu ? Fulcanelli nous le rappelle : le
Coq, qui se dit en grec Kérux, partage sa racine étymologique avec kerukeion
(l’Annonciateur), et kérukérion (le Caducée). Ils représentent tous
les trois le dieu Hermès, le porteur du caducée. (kéruképhoros).
Par glissement, le Coq symbolise alors le mercure philosophique. Chacun
le sait, le Coq est l’animal annonciateur du lever du soleil
(or philosophique), le générateur de la Lumière qui émerge de la nuit, symbole
de la vie renaissante. L’énigme allégorique de ce coq, mercure philosophique
porteur du soufre fixe, a été posée par l’école allemande d’alchimie. Basile
Valentin nous révèle dans son livre "la Pierre de Feu" que
le secret de l’un des agents chalybés se cache dans la crête du coq, mais
cela si discrètement que si l’on peut passer à côté. La piste est ouverte
pour le Curieux de Nature. Ainsi de la pierre amorphe s’élabore la pierre
taillée, sous la forme d’un sel cristallisé, le Sel de la Terre, vecteur de
la vie elle-même et symbole d’harmonie. Il faut entendre "Vous êtes
le Sel de la Terre !" comme une invitation à l’harmonisation. Mais
comment répondre à cette invitation ? La réponse se trouve peut-être
dans l’aphorisme platonicien "Connais-toi toi-même, et tu connaîtras
l’univers et les dieux". L’impétrant est étonné de découvrir en ce
lieu cette inscription qui était à l’origine placée sur le fronton du temple
de Delphes où la Pythie délivrait ses oracles. "Connais-toi
toi-même", en miroir de "examine les entrailles de la
Terre", invite l’homme, et pas seulement l’impétrant, à une descente
dans la psychologie des profondeurs, exige une plongée dans les parties les
plus secrètes de sa psyché, d’en connaître les mécanismes, d’en "faire
un examen approfondi". Ce n’est pas pour rien que cette maxime, sous
cette forme ou sous une autre, est la pierre angulaire de toute initiation,
et cela, dans toutes les civilisations… Les psychanalystes, les chamanes, les
soufis, les maîtres bouddhistes et ceux qui entreprennent cette aventure de
l’esprit, savent combien le "Connais-toi toi-même" engage
l’être dans sa totalité, le transforme et, de ce fait, change la nature de
son regard sur le monde, comme l’indique la deuxième partie de l’aphorisme. "…
et tu connaîtras l’univers et les dieux". Ce
voyage n’a rien d’une introspection morale, ni d’un examen de conscience ou
encore moins d’une vague estimation de son Quotient Intellectuel.
"Rectificando" consiste à faire émerger ce que certains appellent
le Moi profond, d’autres le Soi, d’autres encore, l’Esprit de l’Homme, voire
le Corps glorieux … Avec l’émergence de l’Esprit, l’Homme devient Sel et il
est intéressant de remarquer que la forme cristalline, pyramidale et
prismatique de ce sel, de ce vitriol, ressemble à la pierre cubique à
pointe que l’apprenti découvre dans le Temple … La symbolique du
Cabinet de Réflexion est si explicitement alchimique qu’il est vraisemblable
que "nos illustres fondateurs, les mystérieux Rose-Croix", en
ont été les promoteurs, eux qui, avant même la publication des Constitutions
d’Anderson, n'imaginaient pas séparer l’initiation maçonnique de l’initiation alchimique.
Eugénius Philalèthe, franc-maçon et alchimiste, ne déclarait-il en mars 1721
: "L’objet des vœux et des
désirs des maçons n’est autre que l’Alchimie, sujet de l’éternelle
contemplation des Sages". Mais combien répondent à cette invitation
? Alors, pour les simples maçons que nous sommes, que peuvent nous enseigner les symboles du Cabinet Noir au regard de l’Alchimie ? D’abord : que l’Homme doit accepter de mourir à lui-même, qu’il est la matière première de sa propre transformation. Ensuite : que ce qu’il cherche sera trouvé dans les profondeurs de sa psyché, dans le terreau le plus noble, comme dans ses scories, celles qu’il a refoulées au plus profond de lui-même et qu’il rejette de sa conscience. Que le feu intérieur ne peut briller que si toutes les scories, les peurs ou les déformations que nous portons, ont été purifiées. Que l’harmonie découle de la réconciliation des contraires. Que la lente maturation est propice et nécessaire à l’émergence de l’Esprit. Enfin que les symboles, quand ils entrent en résonance avec nous, ont le pouvoir de nous transformer, et de transformer. En conclusion, le cabinet de réflexion, est le lieu de notre "Œuvre au Noir" et VITRIOL, une invitation à notre transformation personnelle vers un plus-de-perfection, en vue d’une transformation dans le Temple, des choses, des hommes et du monde. |
voyage au cœur du symbole |
Julie
behaeghel |
Edition
DU ROCHER |
2004 |
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