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L

M - Z

 

Chapitre 2  M - Z     (  Symbolisme  )

 

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2 M

mandalas b.a. -ba

m.v. chatellier

Edition PARDES

 2003

Le mandala est un support de concentration et de méditation, à la portée de tous, petits et grands, mais non au même niveau.
De plus en plus, il est maintenant recommandé dans les écoles européennes et américaines pour initier les jeunes à la concentration et à la création. Par les couleurs, les enfants s’expriment et acquièrent une sagesse et une maturité surprenantes.

 

Avec le jeu des couleurs, l’adulte, lui, atteint un degré élevé de relaxation. Il peut exprimer ses joies et ses peines et le prendre comme support de méditation.


Créer, dessiner ou, simplement, colorier un mandala favorise l’extériorisation de tout ce qui est refoulé. Il permet de donner libre cours à sa colère, à sa peur, à sa peine ou à sa joie. Un mandala peut être dédié à une personne en particulier ; il sera alors créé selon la propre intuition et la perception de la personne à qui l’on pense ou à qui on veut l’offrir. Offrir un mandala, c’est offrir son cœur.

Il existe plusieurs significations du mandala, mais toutes se rejoignent. C’est avant tout un support de concentration, de relaxation, de détente et de méditation. C’est un cercle, à l’intérieur duquel on insère des ronds, des carrés, des triangles, des fleurs, des animaux, et toutes sortes de dessins, selon l’inspiration du moment. Un mandala n’est pas symétrique, il a plusieurs formes, mais dans tous les mandalas on retrouve des symboles semblables. Il exprime le ressenti de la personne qui le dessine et chacun a une signification propre. Il est souvent associé au totem, à certains talismans et au labyrinthe par son symbolisme. Selon le Petit Robert : « Mandala : Représentation géométrique et symbolique de l’univers dans le brahmanisme et le bouddhisme. »

Selon le Larousse : « Mandala : Mot sanscrit, cercle. Dans le bouddhisme du Grand Véhicule et dans le tantrisme, diagramme géométrique dont les couleurs symboliques, les enceintes concentriques, etc., figurent l’univers et servent de support à la méditation. Graphie savante : mandala. »


Selon le Dictionnaire des symboles : « Mandala : Le mandala est littéralement un cercle, bien que son dessin soit complexe et souvent contenu dans une enceinte carrée. Comme le yantra (moyen emblématique), mais de façon moins schématique, le mandala est à la fois un résumé de la manifestation spatiale, une image du monde, en même temps que la représentation et l’actualisation à conduire celui qui la contemple à l’illumination. »


Selon C.G. Jung : « Mandala : représentation symbolique de la psyché dont l’essence est inconnue à l’homme ». Il a observé que ces images sont utilisées pour consolider l’être intérieur ou pour favoriser la méditation en profondeur. La contemplation d’un mandala est censée inspirer la sérénité, le sentiment que la vie a retrouvé son sens et son ordre. Le mandala produit le même effet lorsqu’il apparaît spontanément dans les rêves de l’homme moderne, qui ignore ces traditions religieuses. Les formes rondes du mandala symbolisent généralement l’intégrité naturelle, alors que la forme quadrangulaire représente la prise de conscience de cette intégrité. Dans le rêve, le disque carré et la table ronde se rencontrent, annonçant une prise de conscience imminente du centre. Le mandala a une double fonction : conserver l’ordre psychique, s’il existe déjà ; le rétablir, s’il a disparu. Dans ce dernier cas, il exerce une fonction stimulatrice et créatrice.


Comme nous l’avons vu précédemment, littéralement, mandala veut dire cercle. Il constitue aussi parfois un motif architectural, une sorte de cercle sacré, et contient la représentation des divinités bouddhiques. Le mandala existait dans la tradition chrétienne, bien qu’il n’ait pas porte ce nom. En Inde, les représentations des mandalas portent le nom de yantras. Ils sont généralement formés de triangles, de carrés et de cercles imbriqués qui interpellent les structures psychiques inconscientes.


À l’origine, mandala est un mot sanscrit qui, dans les textes les plus anciens, signifie « centre », « circonférence », « cercle magique ».

Le cercle apparaît de bonne heure dans l’histoire humaine, dans la mythologie égyptienne, chez les Amérindiens, dans leur modèle d’orientation, dans le zodiaque, dans les rituels religieux, dans les mandalas tibétains, dans les labyrinthes des cathédrales ainsi que dans les rosaces.


La tradition occidentale (particulièrement, la tradition chrétienne) connaît de très nombreuses représentations, qui sont exactement semblables aux mandalas orientaux par la recherche symbolique qu’elles comportent. La seule différence réside dans le nom utilisé.

Le mandala traditionnel hindou est la détermination, par le rite de l’orientation, de l’espace sacré central. C’est le symbole spatial de Purusha (Vâstu-Puruscha mandala), de la présence divine du centre du monde. Il se présente comme un carré subdivisé en carrés plus petits. On le retrouve aussi en Inde extérieure et, notamment, à Angkor. Le mandala tantrique dérive du même symbolisme ; peint ou dessiné comme support de méditation, tracé sur le sol pour les rites d’initiation, il s’agit, uniquement, d’un carré orienté, à quatre portes, contenant cercles et lotus, peuplé d’images et de symboles divins. Les portes extérieures sont pourvues de gardiens ; leur franchissement successif correspond à autant d’étapes dans la progression spirituelle, de degrés initiatiques, jusqu’à ce que soit atteint le centre, l’état différencié du Bouddha-Chakravartî.


Le Bouddhisme extrême-oriental (Shingon) présente des mandalas peints en forme de lotus dont le centre et chaque pétale porte l’image d’un bouddha ou d’un Bodhisattva. On y trouve surtout le double mandala, dont le centre est occupé par Vairocana, celui du monde du diamant (vajradhâtu), et celui du monde-matrice (garbhadhâtu), mais dont le fruit qui va naître est la libération. Pour les Japonais bouddhistes de secte Shingon, les figurations concentriques des mandalas sont l’image de deux aspects complémentaires et, finalement, identiques de la réalité suprême.


Dans la tradition tibétaine, le mandala est le guide imaginaire et provisoire de la méditation. Il manifeste, dans des combinaisons variées de cercles et de carrés, l’univers spirituel et matériel ainsi que la dynamique des relations qui les unissent, en triple au plan cosmique, anthropologique et divin.


Le mandala est présent partout, aujourd’hui, bien qu’on n’y fasse pas attention ou par ignorance. On le retrouve dans la nature : l’atome avec ses électrons, la cellule et son noyau, le tronc d’un arbre avec ses cercles de l’espace et du temps, dans les fleurs et les coquillages. Dans la représentation du système solaire, de la roue zodiacale.


En art architectural, l’homme a construit depuis des millénaires des cités médiévales, des châteaux-forts, des pyramides, des remparts, des rosaces dans les cathédrales qui ont tous un symbolisme différent. Par exemple, on peut citer la cathédrale de Chartres, en France, mondialement connue pour ses rosaces magnifiques, qui sont divisées en douze segments représentant le monde de la perfection. À Beauvais, la rosace représente la roue du destin. Les labyrinthes gravés sur le sol des églises sont à la fois la signature des confréries initiatiques des constructeurs et les substituts des pèlerinages en Terre sainte. On en retrouve de magnifiques à la cathédrale de Chartres et à Amiens.

 

Il ne faut pas oublier non plus, bien sûr, la magnifique cathédrale Notre-Dame de Paris avec ses nombreuses fresques et ses vitraux qui rappellent le monde initiatique mandalique. En Occident, on connut l’usage du mandala à des fins thérapeutiques. Il fut connu, à cet effet, par C.G. Jung. Toutefois, maintenant, la connaissance théorique et pratique des spiritualités orientales s’est grandement développée. En effet, le mandala a trouvé son autonomie en tant qu’art et pratique de méditation, en tant que support pour la relaxation et pour la concentration et en tant que modèle de création et d’invention pour les enfants. On ne saurait trop insister sur le fait que le mandala représente l’équilibre ; c’est un apport intéressant et nécessaire pour l’analyse de certains formes mentales et pour l’évolution de la spontanéité, de la cohérence et de la stabilité, aussi bien émotionnelle que psychique, et ce, pour tous les âges de la vie humaine.

 

MARIE-MADELEINE ET LE GRAND ŒUVRE

Brigitte BARBAUDY-NGOMA

Edition Le Miel de la Pierre

 2001

« L’histoire est un squelette dont la chair est à jamais perdue » (Paul Veyne). Nous ne saurons jamais qu’elle a été la véritable figure de Marie-Madeleine.

 

Après sa mort, la légende lui a donné de multiples visages : pécheresse dont le Christ a chassé sept démons, riche courtisane, avec son vase de parfums et ses aromates, pénitente, premier témoin éploré de la Résurrection, sainte chevelue et nue, rachetée par son amour et ravie par les anges à la Sainte-Baume.

 

Dans cet ouvrage, des mythologues, des historiens de l’Art, des cabalistes et un alchimiste tentent, à travers une approche plurielle, de retrouver le sens de son mystère et des mythes qu’elle a cristallisés autour d’elle.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La Madeleine   -  un mariage de Marie pour le Grand-Œuvre   -   un nom pour une sainte   -   une ou plusieurs Marie ? Une énigme à s’arracher les cheveux   -   la Joconde des marches   -   Marie-Madeleine dans la légende dorée de Jacques de Voragine ou l’évangile selon Marie-Madeleine   -  quelques mots autour de Marie-Madeleine   -   aperçu sur la cabale hermétique   -   de l’onction des extrêmes à l’extrême onction   -   de l’étoile du matin à la nudité retrouvée   -   Marie-Madeleine entre ombre et lumière   -  

 

mÉlusine

Jean markale

Edition ALBIN – MICHEL

 1992

Mélusine est une fée du terroir poitevin, attachée à Lusignan et aux environs. Mais elle dépasse de loin le cadre folklorique où certains ont voulu l’enfermer. À travers Mélusine, c’est la Féminité incarnée qui brille de tout son éclat, c’est la Divinité féminine des temps anciens, avec toute son ambiguïté.

 

En effet, derrière Mélusine se profile l’ombre énigmatique de la Lilith hébraïque, de la femme démoniaque. Mais ce caractère démoniaque rend compte de la double nature du personnage : Mélusine, avec sa queue de serpent, n’est-elle pas l’image de l’androgyne primitif, à la fois homme et femme à l’image du Créateur et qui hante, qu’on le veuille ou non, l’inconscient de tout être humain ?

 

Le plus ancien mythe féminin, c'est celui de la Lilith : la première femme... Cette légende est vraisemblablement née d'un accident et d'un malentendu, quoique. La Bible étant un ensemble de récits compilés à diverses époques et dans diverses traductions, il se trouve que la genèse relate deux fois la création de la femme : une première fois où celle-ci est créée en même temps qu'Adam, à partir de la terre, et à l'image de Dieu. Une seconde fois où la femme est créée à partir de la côte de l'homme, et nommée Eve par Adam. Si la chose n'est pas un simple accident de traduction, ni une compilation de versions contradictoires, la Lilith a peut-être un sens "exceptionnel". 

 

Ainsi Lilith existait avant Eve, et résidait dans l'Eden, non pas en tant qu'aide de l'homme (c'est ainsi qu'Eve est désignée dans la genèse), mais comme l'égale d'Adam. La Lilith n'était donc pas un complément, mais bien la femme complète. Un conflit éclata cependant dans le couple, car Adam revendiquait la domination pendant l'acte sexuel. Irritée contre son époux, Lilith quitta l'Eden. Adam éperdu, alla se plaindre auprès de Dieu qui envoya une nuée d'anges vers la femme afin de la convaincre de revenir. Lilith refusa et préféra (selon le mythe) s'unir à un avatar de Satan, après avoir négocié un rôle égalitaire. Dieu tenta alors d'amener chacun des animaux de la création vers l'homme afin de lui trouver un compagnon et de le consoler de sa peine. Mais rien n'y fit. Adam se sentait irrémédiablement seul. C'est alors que Dieu fit sombrer l'homme dans un profond sommeil... oui, ce sommeil nous interroge, et le rêve qu'il fit aussi, car il semblerait qu'Adam n'en finisse pas de rêver. Mais poursuivons.

 

Pendant qu'Adam dormait, Dieu préleva une côte sur son corps et la façonna à l'image d'une femme. Puis il éveilla Adam et fit venir la nouvelle créature devant lui. L'homme en fut enchanté et la prénomma Eve. Cependant, la Lilith, flottant sur l'onde obscure, découvrit cette nouvelle union et ne trouva pas la chose à son goût. On raconte qu'elle prit elle-même la forme du serpent tentateur afin de provoquer la perte d'Eve qui devint à son tour une pècheresse aux yeux de l'humanité. Plus tard, ce fut la vierge Marie que l'évangile nomma "nouvelle Eve"... Ainsi tournent et se suivent les femmes, s'annulant les unes les autres (et lorsque l'homme se montre habile, elles rivalisent haineusement entres elles)... Mais si on en croit l'ordre dans lequel les choses se produisirent, le fruit de la connaissance avec lequel Lilith tenta Eve concernait avant tout sa propre légitimité. Et le premier péché fut donc la tentative d'Adam pour abaisser son épouse primordiale. Mais là encore, passons.

 

D'un point de vue ethnologique, la Lilith nous renvoie aux anciennes figures de la Terre mère et d'un certain "matriarcat" que l'avènement du Dieu unique renversa. En cela, elle pourrait être assimilée aux déesses Ishtar, Isis, Tanit ou Astarté. Souvent, ces déesses archaïques ont un rapport avec la mort et les mondes souterrains, quoique leur culte soit d'abord celui de la fertilité. Mais ne nous étonnons pas des contradictions. Lilith ne serait alors que la trace persistante d'un ordre révolu. Du reste, selon un autre mythe, c'est Pandora qui fut la première femme - armée d'une petite boite pleine de fléaux, appelé boite de Pandore, car il faut décidément que la femme soit coupable de toutes les calamités). Bref. En vérité, il se peut que tout ne soit qu'un rêve. Lilith, Eve et Marie sont éternellement le même principe féminin, et rien ne sert de le fragmenter en figures paradoxales. Les mondes souterrains n'ont sans doute rien à voir avec des mondes infernaux, mais ne sont vraisemblablement qu'un espace occulté (l'inconscient, comme dirait l'autre). Une totalité oubliée. Un équilibre des forces, sans cesse remis à plus tard.eut être simplement qu'Adam se réveille.

  

MÉLUSINE ET L’ÉTERNEL FÉMININ

Audrey Fella

Edition Dervy

 2006

Comme tous les mythes, celui de la femme idéale a un rôle à la fois historique et éternel. Plus qu’une histoire de fées, la légende de Mélusine véhicule un héritage ancestral : l’image de la femme primordiale qui perdure et qu’il est bon de raviver à l’heure de la redéfinition des identités féminine et masculine. A une époque où le statut de la femme n’a cessé de se modifier, où l’individu est en demande de repères dans ce flux de mutations effrénées, posons-nous la question suivante : Mélusine, est-elle une femme pour le 21e siècle ?

Si Mélusine est une fée, c’est avant tout une femme accomplie qui possède la double nature humaine et surhumaine, autrement dit la part divine. Elle est à la fois l’amante, l’épouse d’un gentilhomme, la fondatrice d’une lignée familiale, la bâtisseuse et la mère nourricière. Dans l’esprit traditionnel, elle incarne l’éternel féminin, elle est l’inspiratrice et l’initiatrice, elle révèle l’homme à lui-même et le transforme.

La femme a quelque chose à reconquérir, elle ne doit plus avoir à se fuir, ne plus imiter l’homme, mais agir à partir de son propre centre, réinventer ses comportements et ses valeurs, Mélusine est là pour la guider. Pierre angulaire de la civilisation à venir, la Femme Primordiale se situe aux antipodes de la féministe.

Elle ne se définit pas en réaction contre les hommes et n’a plus rien à revendiquer, elle n’est pas non plus figée dans des valeurs dépassées, elle est vivante. Son pouvoir régénérateur, qui puise aux sources de la vie, est intact au fond de chaque femme et attend d’être revivifié, régénéré, afin que chaque femme puisse prendre conscience de ce pouvoir afin de donner du sens à sa vie, mais aussi de retrouver sa place dans la société.

C’est à ce réveil intérieur que nous convie l’auteur à travers cet ouvrage qui se veut également étude historique, mythique et anthropologique.

Au sommaire de ces 400 pages :

Avant-propos : Un voyage au cœur de la pensée traditionnelle - le sacré et le profane - la Tradition Primordiale - Mélusine contre Kâli - Méthode et avertissement -

Mélusine et la femme originelle - la légende et le mythe de Mélusine - les origines de Mélusine et la Grande Déesse - la femme originelle - La Déesse aux deux visages et les enjeux de la réintégration de l’âge d’or - Mélusine et la race des héros - Mélusine et la femme historique - la femme dans le christianisme - la femme au Moyen Age - Amour courtois ou fin’amor -

Mélusine, femme et fée - la femme fée - la femme ré enchantée - l’amante surnaturelle - la séductrice et l’amoureuse - l’épouse et la mère de la lignée - la défricheuse et la bâtisseuse - âme des morts et divinité du destin - symbolique de la fée Mélusine - Métamorphoses et aspect tératologique - Maîtresse des eaux, esprit de la nature - le bain - l’interdit de la porte initiatique - la « Dame des philosophes » - Mélusine et le feu sacré -

La Femme Primordiale : Le couple primordial et les noces sacrées - L’Androgyne originel - L’homme primordial - les principes féminin et masculin - le retour de l’androgyne et la voie alchimique - L’éternel féminin - le féminin dans les courants religieux et initiatiques - les figures féminines - Eve ou le principe vivifiant - Sophia ou le principe d’illumination ou de sagesse - Shakti ou le pouvoir inhérent à la féminité - les courants initiatiques - Notre Dame des Templiers - Béatrice et les Fidèles d’Amour - la femme dans la littérature chevaleresque - la quête du Graal - la femme et la poésie - André Breton ou la femme poésie - La femme et la psychanalyse - L’anima de C. G. Jung - l’imaginal, une clé d’approche - « Spiritualiser la matière et matérialiser le spirituel » -

Le mystère de la Femme, Eros et sexualité - de la beauté et du pouvoir de séduction - de l’Eros - Eros et Aphrodite - L’Amour « qui meut le soleil et les autres étoiles » - de la sexualité - cet « infracassable noyau de nuit » - Eros et Thanatos - les rites sexuels sacrés - pour une nouvelle « pornographie » -

La femme et la Tradition - les archétypes de la femme - la femme et la Tradition - les trois âges de la femme - la Vierge - la femme et le couple - L’amante, le mariage et la lignée - la vieille femme - la femme et la connaissance - l’initiatrice - sacerdoce et voie initiatrice féminine - le destin ou le fil d’or de la Tradition - La Belle au bois dormant ou le réveil initiatique - Isis l’initiatrice : « Rassembler ce qui est épars » - Approche de la Reine - La Dame à la licorne - l’Androgynie primordiale - faire « œuvre mâle » - sur le chemin…

 

MÉLUSINE OU LE JARDIN SECRET

J. KELEN

PRESSE DE LA RENAISSANCE

 2007

Dans le chef-d’œuvre qu’il composa à la fin du XIVème siècle, Jean d’Arras raconte l’étrange et magnifique histoire d’amour qui unit, pendant de longues années, le chevalier Raymondin et Mélusine la fée. Mais ce récit initiatique évoque tout autant l’alliance précieuse et très ancienne passée entre l’Eternel et la créature humaine, toujours libre de rompre son serment ou de garder la Parole confiée.


Bien plus qu’une simple histoire divertissante, ce premier titre de la collection L’intelligence des mythes, offre des sujets essentiels à méditer : les épreuves et la grâce, le désir, le secret, la solitude, la parole donnée… L’auteur les aborde l’un après l’autre pour nous dévoiler leur signification et nous montrer leur portée spirituelle. Ainsi décrypté, le conte devient roman d’apprentissage et quête de transcendance. Il invite chacun à s’interroger sur le sens de l’amour, sur la vie de couple, sur la fidélité et la séparation, autant de thèmes universels.

De par sa formation en lettres classiques autant que par goût personne, Jacqueline Kelen se passionne pour les mythes d’Occident, dont elle dévoile la sagesse dans ses livres et dans ses séminaires. Mais elle a publié plus de trente ouvrages, dont plusieurs sont traduits à l’étranger, parmi lesquels Marie Madeleine, un amour infini (Albin Michel), Aimer d’amitié (Robert Laffont), L’Esprit de solitude (Albin Michel, prix Alef 2002), Divine blessure (Albin Michel) et, en 2002, La faim de l’âme aux Presses de la Renaissance.

Au sommaire de cet ouvrage :

Le droit de féerie - les très riches heures de Lusignan - Lignée terrestre, lignée céleste - Le destin, les épreuves et la grâce - Précieux désir - Faire alliance - La richesse d’aimer - La féminité souveraine - Heureuse solitude - Veiller sur le secret - L’affligeante infidélité humaine - La noblesse des adieux - Réparer et bénir - Retour à l’Eden - Sources -

 

MÉMOIRE DU SANG, CONTRE-INITIATION, CULTE DES ANCËTRES, SANG, OS, CENDRES, PALINGḖNḖSIE

Alexandre Danann

Edition Archè Milan

1994

Après avoir laissé entrevoir les origines bibliques de la « contre-initiation » dans l’union des humains avec les anges déchus, l’auteur de cet essai veut en considérer les conséquences, même lointaines, d’une part, la naissance de lignages « spéciaux » dont le sang en garda longtemps la mémoire à l’aide de cultes tels que celui des ancêtres ; d’autre part, la transmission, par les anges rebelles, de certaines connaissances concernant le sang, au sens le plus large de ce mot.

 

Ces lignages, qui refusèrent toujours le sens de Rédemption et la doctrine du Christ, seraient ainsi les moyens d’opérer de la « contre-initiation » tout au long de l’histoire.

 

Cependant au cours des siècles, la « mémoire du sang » en s’affaiblissant et en se brouillant, ces lignages brisèrent leur cadre pour proposer leurs connaissances visant à « déifier lucifériquement l’homme » à d’autres initiables.

 

Il s’agissait alors de les intégrer, par des méthodes telles que le pacte du sang, certaines « palingénésies » réalisées à partir des os et des cendres, l’emploi d la semence humaine, le « mariage » avec les esprits élémentaires, Il faut souligner que cet essai s’appuie sur une documentation provenant de sources pour la plupart rares et inédites.

 

La symbolique du sang joue sur trois registres : impureté, la force magique et la vengeance, les os et les cendres engendrant le culte des ancêtres, la lumière et la palingénésie.

 

Dans certaines iles du sud du Japon, notamment à Yoron, se perpétue toujours le culte rituel du lavement des os, bien que cette pratique soit menacée par le rituel de l’incinération, les vivants continuent à laver et à purifier les os des morts.

 

Entre 3 et 5 ans après la mort, le cadavre est déterré, puis les os sont méticuleusement lavés par un savant mélange d’eau douce et d’eau de mer, puis les os sont placés dans une urne. Seuls les membres de la famille assistent à cette cérémonie qui se tient au lever du jour, et ceci se déroule les 27 et 28 des mois de Mars et d’Août selon le calendrier lunaire. Ce rituel permet ainsi au défunt de  pouvoir accéder plus rapidement au paradis, situé au-delà des mers.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

L’origine de la déviation  -  la « contre-initiation » et les privilèges de certains lignages  -  le culte des ancêtres  -  le pacte du sang  -  Palingénésie  -  la magie des avatars  -  le mariage avec la fée  -  « Lumière » et « semence »   -  os et cendres  -  Mélusine chez les Lusignan  -  les mânes,  les génies,  les Pénates,   -

 

2 N 

NOMBRES - Étude sur des nombres occultes

Christiama nimosus

Edition  TRÉDANIEL

 1985

Nous pouvons dire que deux grands courants de recherche existent actuellement : la science et la philosophie. Si la synthèse en est difficile, ils peuvent toutefois converger vers un point idéal. Et c’est peut-être ici qu’intervient le présent ouvrage de Christiama Nimosus dont le talent et la connaissance n’ont d’égale que cette recherche patiente sur les nombres. Avec un esprit curieux, assoiffé de vérité, servi par une large vision des choses, il a su rapprocher la géométrie, l’arithmétique, la musique, les langues, l’écriture, l’astrologie, la philosophie, la religion, le mysticisme, le Sacré et ceci à travers les peuples et les civilisations, plongeant dans le passé pour tenter d’y découvrir la source commune.

L’univers est mathématique, personne ne le contestera ; l’univers est « nombres », avec sa loi essentielle dont découlent toutes les autres lois. Voici une des conclusions que nous pourrions tirer de cet ouvrage savant, d’une limpidité exemplaire, et d’un travail mené méthodiquement dont pourront s’inspirer les chercheurs honnêtes et sincères, dépouillés de toutes contraintes.


Toute la symbolique des nombres y est expliquée sur le plan des civilisations, des religions, de l’occultisme, de la Kabbale, de l’arithmologie, des planètes, des sectes, des étoiles, de l’atome, etc.


Un livre de référence.

 

NOMBRES - formes & nombres sacrÉs

Louis gross

Diffusion Rosicrucienne

 2004

Si dans sa nature DIEU est inconnaissable il peut être étudié et appréhendé par les lois de sa création, car dans toutes les formes géométriques et les nombres, se cache la sagesse du Créateur.

 

On y étudie, le point, la droite, le triangle, le carré, le pentagone, le un, le deux, le trois, le quatre, le cinq, le six, le sept, le huit et le neuf. La quadrature du cercle, la dualité, le nombre d’or, le cube, et l’architecture sacrée dans les temples et édifices religieux. Quand on dit "sept", on pense immédiatement aux 7 jours de la semaine, aux 7 planètes du système solaire (avant qu'on ne découvre Uranus, Neptune...et Pluton), aux 7 notes de la gamme diatonique, aux 7 merveilles du monde, aux 7 couleurs de l'arc-en-ciel...C'est à sept mois de grossesse qu'un bébé est "viable", à sept ans qu'on atteint l'âge de raison, et de 7 à 77 ans...qu'on vit sa vie. C’est un nombre omniprésent dans la vie de tous les jours mais aussi un nombre qui revient de façon presque obsessionnelle, dans toutes les traditions spirituelles...

 

Il y a sept degrés de la perfection, sept sphères ou degrés célestes.
Il y a sept emblèmes du Bouddha.
Les circumambulations de La Mecque comprennent sept tours.

Dans de nombreux mythes, l’Univers est conçu comme ayant sept étages superposés
Il y a sept échelons dans les Mystères mithriaques.
L'être humain est doté de sept chakras...

Il apparaît dans d’innombrables traditions et légendes grecques : les sept Hespérides, les sept portes de Thèbes, les sept fils et sept filles de Niobé ; les sept cordes de la lyre, les sept sphères, etc. C'est le nombre sacré par excellence. Il symbolise l'achèvement...et la totalité. Sept désigne la totalité des ordres planétaires et angéliques, la totalité des demeures célestes, la totalité de l’ordre moral, la totalité des énergies et principalement dans l’ordre spirituel. Le monde ayant été créé en six jours, Dieu chôma le septième et en fit un jour saint : le sabbat n’est donc pas vraiment un repos extérieur à la création, mais son couronnement, son achèvement dans la perfection. C’est ce qu’évoque la semaine, durée d’un quartier lunaire.

 

Sept" était chez les Egyptiens symbole de vie éternelle. Il symbolise un cycle complet, une perfection dynamique. Chaque période lunaire dure sept jours et les quatre périodes du cycle lunaire (7 x 4) ferment le cycle.
Philon d’Alexandrie observe à ce propos que la somme des sept premiers nombres (1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6 + 7) arrive au même total : 28. Sept indique le sens d’un changement après un cycle accompli et d’un renouvellement positif. La stylisation du chiffre 7 représente une faux, symbole de mort, et ce n'est pas un hasard. Il s'agit de mourir, d'achever un cycle et de renaître à autre chose...de se diriger vers un renouveau. Le chiffre sept par la transformation qu’il inaugure, possède en lui-même un pouvoir, c’est un nombre magique.

 

Lors de la prise de Jéricho, sept prêtres portant sept trompettes doivent, le septième jour, faire sept fois le tour de la ville. Elisée éternue sept fois et l’enfant ressuscite (11 Rois, 4, 35). Un lépreux plonge sept fois dans le Jourdain et se lève guéri (11 Rois, 5, 14). Le juste tombe sept fois et se relève pardonné (Proverbe, 24, 16). Sept animaux purs de chaque espèce seront sauvés du déluge. Joseph rêve de sept vaches grasses et de sept vaches maigres. Sept comporte cependant une anxiété par le fait qu’il indique le passage du connu à l’inconnu : un cycle s’est accompli, mais quel sera le suivant ?

 

Le nombre sept est fréquemment employé dans la Bible. Par exemple chandelier à sept branches ; sept esprits reposant sur la tige de Jessé ; sept cieux où habitent les ordres angéliques ; Salomon construisit le temple en sept ans (1 Rois, 6, 38). Non seulement le septième jour, mais la septième année est de repos. Tous les sept ans, les serviteurs sont libérés, les débiteurs exemptés. Sept est utilisé 77 fois dans l’Ancien Testament... Sept est la clé de l’Evangile de Saint Jean : les sept semaines, les sept miracles, les sept mentions du Christ : « Je suis ». Le nombre 7 est bien universellement le symbole d'une totalité, mais d'une totalité en mouvement ou d'un dynamisme total. Il est comme tel, la clé de l'Apocalypse (7 églises, 7 étoiles, 7 esprits de Dieu, 7 sceaux, 7 trompettes, 7 tonnerres, 7 têtes, 7 fléaux, 7 coupes, 7 rois...). Il  y revient quarante fois. Le livre de l'Apocalypse est construit par série de sept. Ce nombre désigne ici encore la plénitude d’une période de temps révolue (la création dans la Genèse) ; l’accomplissement d’un temps, d’une ère, d’une phase...

 

Le sept symbolise l'achèvement du monde et la plénitude des temps. Selon Saint Augustin, il mesure le temps de l'histoire, le temps du pèlerinage terrestre de l'homme. La perfection à sept du rythme sénaire est aussi familière à l’Islam, et notamment à l’Ismaélisme : le solide possède sept côtés (les six faces plus sa totalité – qui correspond au sabbat-). « Tout ce qu’il y a dans le monde est sept, parce que chaque chose possède une ipséité et six côtés ». Les « dons de l’intelligence » sont sept (six plus la « ghaybat » la connaissance suprasensible). Ces différentes séries sont de plus en correspondances les unes avec les autres. La religion littérale se développe sur un cycle de six « jours », qui sont six millénaires, suivis d’un septième, « le Sabbat de la religion en vérité », le « jour » du soleil et de la lumière, de la manifestation de l’Imâm jusque-là caché.

 

Une tradition hindoue attribue au soleil sept rayons; six correspondent aux directions de l'espace, le septième au centre. Semblablement, l'arc-en-ciel n'a pas sept couleurs mais six, la septième est le blanc, synthèse des six autres. De Dieu, Coeur de l'univers, écrit Clément d'Alexandrie, émanent les six étendues et les six phases du temps : c'est là le secret du nombre 7; Le retour au Centre, au Principe, à l'issue du développement sénaire, parfait le septénaire. Le "7" se trouve exprimé, si l’on y ajoute le centre, dans l’hexagramme (Sceau de Salomon). La semaine comprend six jours actifs, plus un jour de repos, figuré par le centre ; le ciel six planètes (dans le comput ancien), le soleil étant au centre : l’hexagramme six angles, six côtés ou six branches d’étoiles, le centre jouant le rôle d’un septième ;  les six directions de l’espace ont un point médian ou central, qui donne le nombre sept. Il symbolise la totalité de l’espace et la totalité du temps.

 

En Afrique, chez les Dogons, sept étant la somme de 4, symbole de la féminité, et de 3, symbole de la masculinité, il représente la perfection humaine. Ce chiffre est  aussi considéré  comme le symbole de l'union des contraires, de la résolution du dualisme, donc comme un symbole d'unicité et par là de perfection. Sept est le nombre des états spirituels hiérarchisés qui permettent le passage de la terre au ciel.

 

Les sept différentes étapes sur la voie mystique sont symbolisées par ATTAR, dans son célèbre poème intitulé « Le langage des oiseaux », par sept vallées : la première est celle de la recherche (talab) ; la deuxième est celle de l’amour (eshq) ; la troisième est celle de la connaissance (ma’rifat) ; la quatrième est celle de l’indépendance (istignâ) ; la cinquième celle de l’unité (tawhîd) ; la sixième celle de l’émerveillement (hayrat) ; et la septième, celle du dénuement (faqr) et de la mort mystique (fenâ).

 

Chez les indiens de la Prairie, ce nombre représente les coordonnées cosmiques de l’Homme par addition des quatre points cardinaux (plan de l’immanence) et de l’axe du monde, traversant ce plan en son centre, qui est l’ « ici » (l’Homme) et se terminant par l’en-dessous et l’au-dessus.  7 = 4 (points cardinaux) + 2 (axe vertical) + 1 (centre), ce 1 étant la résultante de 4 et 2. L’opposition transcendantale de l’au-dessus et de l’en-dessous se résout par la rencontre du plan d’immanence en l’Unité, qui est la place de l’Homme

 

NOMBRES – GḖOMḖTRIE DU NOMBRE D’OR

Robert Vincent

Edition Chalagam

2002 – 3e édition

Grâce à une simple corde sur laquelle ils faisaient un nœud à chaque coudée (52 cm environ, du coude au bout des doigts), les anciens bâtisseurs de cathédrales réalisaient leurs tracés sur le sol : arcs de cercle, droites, médiatrices, mandorles, spirales et bien d'autres tracés merveilleux pour définir et mettre en place toute l'architecture et ses décors. Cette corde servait aussi à déterminer les proportions idéales pour rendre les constructions belles et émouvantes .C'est seulement avec la règle et le compas, remplaçant la corde, que Robert Vincent nous révèle les secrets de ces bâtisseurs, aussi bien dans l'art du tracé, que dans sa mise aux divines proportions par le nombre d'or. Ces tracés, passionnants à réaliser soi-même, ne nécessitent aucune connaissance mathématique, ils sont pour les jeunes une source de plaisir et d'imagination, ils nous entraînent dans un univers de figures emblématiques ou dans celui du nombre d'or par l'oeuvre humaine, de la pyramide de Chéops à celle du Louvre en passant par Le Corbusier, le Tarot de Marseille ou le ballon officiel de football. L'auteur nous livre ensuite quelques curiosités géométriques inédites et d'autres comme la duplication du cube ou la quadrature du cercle (par le carré de Mercure ou par le canon de proportion de Léonard de Vinci), qui les rendent à la portée de notre main


La géométrie sacrée est une géométrie utilisée par les architectes et les artistes pour créer leurs œuvres. La géométrie sacrée peut être définie comme un ensemble de proportions, de manipulations géométriques et de dimensions, telles qu’elles ont pu être observées dans la nature. Les cristaux, les fleurs, les fruits, les animaux, tous ont servi de modèle pour créer cette géométrie particulière. La nature étant considérée comme une perfection, l’être humain peut en comprendre les lois d’organisation géométrique et s’en inspirer pour ses propres créations. C’est pour cette raison qu’elle est appelée géométrie sacrée.

 

Les traces attestées de l’utilisation de la géométrie sacrée remontent au 5e millénaire avant J.-C. Elle est encore employée de nos jours par certaines personnes recherchant la perfection dans leurs créations. Les proportions les plus courantes sont basées sur la racine de 3 (normal vu la forme hexagonales des cristaux) et sur la racine de 2. Ces proportions servent à définir les hexagones homothétiques et concentriques qui sont à la base du tracé régulateur. Ces hexagones et la prolongation des côtés définissent chaque départ de ramure ou sa taille maximale. 

 

A quoi sert la géométrie sacrée ? Le but de la géométrie sacrée est de créer de la beauté et de l’harmonie. C’est un outil de création qui permet de ne rien laisser au hasard, de tout justifier par les proportions. Chaque élément, aussi petit soit-il, est toujours en rapport avec le tout, subordonné à une loi universelle dictant la création. La géométrie sacrée crée aussi de l’ordre. Je suis même convaincu qu’elle favorise le bien-être et même la santé. La géométrie sacrée est une discipline de l'esprit favorisant l’élargissement de la conscience. Subjectif me direz-vous ? Pas tant que cela, avec des machines quantiques comme le GDV, il est maintenant possible de montrer l’impact de la géométrie sacrée sur le rayonnement électrophotonique émis par le corps. En résumé : plus d’ordre, plus d’énergie, plus de potentiel d’évolution, plus de conscience.

 


Quels sont les domaines d’application de la géométrie sacrée ? Principalement dans les édifices religieux, mais aussi dans tous les bâtiments construits par les maîtres bâtisseurs : château, tombeau, hospice, mausolée, pyramide, pont, etc. Nous trouvons également cette géométrie dans l’implantation de menhirs et de dolmens, donc depuis la période néolithique.

 

Au  sommaire de cet ouvrage :

 

1/ Traces de bases, avec seulement la règle et le compas

2/ Détermination graphique – Constructions géométriques du nombre d’or et mesures et instruments romans.

3/ Pentagones et dynamique de cinq, où le nombre d’or est toujours présent

4/ Figures géométriques des polygones, spirales, étoiles, mandorles, rosaces ou autres figures emblématiques

5/ Les corps platoniciens que sont : le Tétraèdre, l’Hexaèdre, l’Octaèdre, le Dodécaèdre et l’Icosaèdre

6/ Le nombre d’or dans l’oeuvre humaine. De la pyramide de Chéops à celle du Louvre en passant par la Cité Radieuse, le Tarot de Marseille, ou le ballon de football de la FIFA

7/ Curiosité géométriques, le cube, le Mandala et la quadrature du cercle

 

NOMBRES - la face cachÉe des nombres

Émile CREUSOT

Edition Dervy

 1999

Les nombres sont un domaine fascinant, ils balisent notre existence terrestre mais souvent passent inaperçus. Ils sont d’essence spirituelle et transmettent un enseignement transcendantal.

 

Quarante: nombre sacré dans les 3 grandes religions. Le carême doit son nom, en latin (quadragesima) au fait d'être le quarantième jour avant pâques et donc de durer quarante jours.


Quarante jours: une durée particulièrement chargée de symbole dans le monde judéo-chrétien et musulman, et cela depuis les temps les plus anciens. Dieu, en colère contre son peuple, fit pleuvoir <<quarante jours et quarante nuits>>. Moïse, appelé par Dieu à l'âge de 40 ans, restera 40 jours sur le mont Sinaï. Jésus fut présenté au temple à l'âge de 40 jours et se retira plus tard 40 jours dans le désert. D'après les chrétiens il ressuscitera après 40 heures passées au sépulcre, pour monter au ciel 40 jours plus tard...


Quarante, à tous les niveaux, est le temps de la purification, celle de la terre lors du déluge, comme celle de l'homme. Voilà pourquoi l'on avait besoin de 40jours, pour se purifier pour Pâques (chrétien), et pourquoi l'on estimait que l'âme d'un mort, avait besoin de 40 jours pour se détacher de son enveloppe charnelle. d'où la célébration d'une prière chez les musulmans et d'une <<messe de quarantaine>> chez les chrétiens. ne cherchons pas plus loin, non plus, l'origine de la <<mise en quarantaine>>, consistant au Moyen Âge à interdire à un navire d'accoster au port avant 40 jours, afin d’éviter le retour d'une tant redoutée épidémie de peste...


Mais 40 était aussi un nombre sacré dans certaines tribus africaines, où l'on offrait en sacrifice 40 chevaux ou 40 bœufs, et où les funérailles duraient parfois 40 nuits... Et Ali-Baba lui-même ne rencontra-t-il pas 40 voleurs...?

 

nombres – la symbolique des nombres

J.P. brach

. P.U.F

 1994

Un livre qui explique la symbolique des nombres à partir du pythagoricisme antique, puis à travers les pères de l’Église et le Moyen-Âge, la Renaissance, le XIXème et les XXème siècles.

 

La science actuelle, et avec elle le monde moderne, vit sous le signe du chiffre, du nombre, de la statistique (On remarquera que le mot « chiffre », venu de l’arabe sifr, « vide », par l’intermédiaire de l’italien zefiro, veut dire…« zéro »,d’ailleurs contraction de zefiro; que dès le deuxième siècle avant notre ère, se trouve dans les textes grecs la lettre o (omicron), équivalent de notre zéro, et première lettre aussi du mot oudèn, c’est-à-dire « rien »; que le vocable « statistique » connote l’idée de stabilité, donc tout le contraire du mouvement; or la vie est mouvement.)

 

Le nombre apparaît symbole, le chiffre aussi. « Symbole », du grec sumballein, « jeter ensemble », implique la présence simultanée de deux choses: l’une apparente, l’autre cachée, deux analogues et non deux similaires, l’une évoquant l’autre, répondant à l’autre, à la façon d’un écho. « Le symbole est la suggestion invincible de l’un par l’autre. » Le symbolisme du chiffre s’atteste par le sens même qu’a pris ce mot dans certains services gouvernementaux. Le « chiffre », dès Philippe de Commines, se définit une écriture secrète, recourant aux chiffres. « Déchiffrer » veut dire expliquer ce qui ne s’entend point à première lecture. Mais pour nous modernes, ce caché, ce secret, cet «autre», n’entraîne aucune donnée religieuse ou cosmique. Il s’agit de l’amener au jour pour des fins pratiques. Le symbole peut même – ainsi le symbole mathématique – être uniquement un moyen commode de travail, abréviation, sténographie toute pratique. Nous sommes loin du symbole chez Pythagore – lequel d’ailleurs ne néglige pas pour cela la mathématique.

 

La symbolique pythagoricienne – il s’agira uniquement ici du pythagorisme ancien, fleurissant depuis la fin du sixième siècle, av. J.-C. (époque à laquelle vécut le philosophe de Samos établi en Italie méridionale) jusqu’au milieu du quatrième – la symbolique pythagoricienne, dis-je, se fonde sur le nombre, et sur l’harmonie des nombres. « Qu’y a-t-il de plus sage ? le nombre. Qu’y a-t-il de plus beau ? l’harmonie. » Le credo des acousmata (Littéralement: « ce qu’on entend », paroles ou musique, c’est-à-dire des articles de foi du pythagorisme, s’opposait – la chose est à noter pour notre dessein – à celui des mathemata, c’est-à-dire des sciences. Toutes les choses qu’il nous est donné de connaître possèdent un nombre, et rien ne peut être conçu ni connu sans le nombre » a écrit Philolaos, contemporain de Socrate (donc vivant au cinquième siècle), à qui l’on attribue les fragments subsistant de l’ancien pythagorisme.

 

Le nombre est partout chez Pythagore, comme dans la science moderne, mais il n’a pas le même contenu qu’aujourd’hui. II connote l’espace, l’étendue. 1 est le point, 21a ligne, 3 le triangle, etc. ll a donc figure et grandeur, il baigne dans le concret, mais dans le secret aussi, étant symbole. Il n’est ni désincarné, ni, on va le voir, désacralisé. Par le gnomon, notre équerre, les nombres se définissent matériellement, passent de l’ombre du mystère à la lumière de la connaissance, tout en gardant leur attache avec le mystère.  Ainsi 3 est le premier nombre sacré parce qu’ayant commencement, milieu et fin, figurant donc le Tout. 7 est aussi un nombre privilégié, nombre orchestique, nombre de la danse, nombre d’Athéna : 7 Muses, 7 sages de la Grèce, 7 merveilles du monde, 7 jeunes filles et 7 jeunes garçons envoyés en tribut sanglant au Minotaure de Crète, 7 jeunes filles formant chœur aux fêtes de Callisteia, ou concours des beautés de Lesbos, etc.

 

Le nombre sacré par excellence sera donc 7 + 3 = la décade, « principe et guide de la vie, aussi bien divine et céleste qu’humaine ». (Philolaos) Comme l’a écrit Léon Robin (La pensée grecque (Bibliothèque de Synthèse historique), « toutes ces spéculations arithmétiques dérivent de l’inspiration religieuse; c’est un approfondissement de cette inspiration mystique qui a détaché définitivement l’arithmétique spéculative des calculs utilitaires ». Mais les nombres, chez Pythagore, ne se conçoivent pas isolément: ils ont des rapports entre eux, étant personnes quasi-vivantes. Et comme elles, ils diffèrent, se heurtent, s’opposent. C’est par l’harmonie que s’évanouiront leurs antinomies. Phïlolaos définit l’harmonie « l’unification du multiple composé et l’accord du discordant ». L’illimité ou pair s’oppose au limité ou impair, le multiple à l’un, la gauche à la droite, le repos au mouvement, la femelle au mâle, le mauvais au bon, l’obscurité à la lumière. Le nombre déjà harmonise les opposés, et les nombres s’harmonisent dans chaque chose.

 

Les nombres sont donc inséparables de la musique. (On relèvera ici le sens étendu du mot mousikè en grec, qui désigne – outre la musique proprement dite, donc l’art des sons – la danse, la pantomime, en bref tout ce qui est réglé par le rythme). De neuf Muses, seule Euterpe présidait à ce que nous appelons la musique; Terpsychore s’occupait de la danse, mais Calliope, Clio, Erato, Melpomène, Polymnie; Thalie, Uranie veillaient respectivement à l’éloquence, lllistoire, l’élégie, la tragédie, la poésie lyrique, la comédie et l’astronomie). Les qualités et les rapporta des accords musicaux – c’est un fait d’expérience – se fondent essentiellement sur les nombres, puisque l’acoustique nous enseigne la variation de la hauteur des sons selon la longueur et la tension des cordes du violon par exemple, entraînant des variations dans le nombre des vibrations de ces cordes. Or longueur et vibrations peuvent se mesurer, se chiffrer. Les sons sont donc liés à des nombres.

 

Mais les sons ne peuvent être dissociés du rythme. Le rythme, selon la belle définition d’un musicien et compositeur, Victor Berlioz, est  » la division symétrique du temps par le son  » Symétrique, donc réduite à une commune mesure (metria). Le rythme se définit encore « nombre, cadence, mesure  » (Dictionnaire de l’Académie), « mouvement réglé et mesuré » (Dictionnaire grec-français de Bailly) et dans le mot grec ruthmos, on trouve rein, « couler «, donc une idée de mouvement, l’eau figurant ainsi le mouvement perpétuel. Les nombres, l’harmonie, le rythme qui est mouvement ordonné, les pythagoriciens leur trouvent confirmation dans le cosmos. Pour eux, il y a comme un concert céleste, des accords insaisissables aux seules oreilles humaines vibrent entre les astres en mouvement, donc chacun est le lieu propre d’un nombre : 2 pour la terre, 7 pour le soleil.

 

La vie humaine aussi est un accord des contraires, une harmonie s’exprimant par l’âme. Ainsi le microcosme de la terre apparaît comme un écho du macrocosme de cette harmonie des sphères dont on prête aux pythagoriciens la théorie. Nous ne pouvons vivre sans symbole. Le langage recourt au symbole, l’écriture aussi, et la science. Mais face à la conception grandiose du symbole pythagoricien, liant dans un continu supra-naturel le nombre aux choses, invisibles comme visibles, ainsi ne le séparant point de l’homme, de la vie matérielle qui est mouvement, et aussi de la vie secrète et profonde, pas plus que du cosmos, que voyons-nous se dresser aujourd’hui ? un nombre désincarné, uniquement attaché au quantitatif, coupé du sacré comme du cosmos; un instrument incomparable de progrès matériel certes, mais un instrument d’autant plus dangereux que ce  » progrès », qui n’est qu’un pur en-soi, peut devenir un regrès. Certaine science d’aujourd’hui nous en administre la preuve.

 

L’âme, harmonie du corps, doit avoir commerce avec le divin et suivre Dieu, prescrivait Pythagore : Dieu réglant le rythme et l’ordre du monde exprimés qualitativement dans les nombres. Aujourd’hui, les nombres non plus acousmata, mais uniquement mathemata, coupés de leurs réelles attaches symboliques, désacralisés, dé-cosmisés, ne sont plus que des notations sèches qui envahissent toutes les sciences, et dont on ne peut actuellement se déprendre. Ils flottent comme des choses vides, mortes, mais accablantes cependant.

 

nombres – la symbolique des nombres

Raoul berteaux

Edition EDIMAF

 2002

Raoul BERTEAUX, auteur de la « voie symbolique » aborde ici la « symbolique des nombre » en les considérant comme des formes archétypes surgies de l’inconscient.


Les nombres archétypes, principalement l’unité, la dualité, la trinité et la quaternité, servent à formuler des modèles symboliques, qui expriment les modes de pensées adoptées par diverses traditions :

 

le mode binaire Ba-Koua chinois et des Genèses, le mode ternaire de la Grèce antique et de l’Europe moderne et le mode quaternaire utilisé en physique nucléaire et en psychologie des profondeurs.


Ce livre apporte une documentation très développée sur les modèles numériques adoptés par plusieurs traditions : nombre nuptial et pythagoricien, Mandala bouddhique, hindouique, aztèque, modèle basé sur le septénaire et le dodécanaire (Zodiaque).


Nombres naturels – Nombres archétypes et nombres symboles – Lettres-nombres, selon la Cabale – Techniques d’arithmologie – Nombre archétype, en tant que modèle d’ordre – Modèles symboliques numériques – Tétraktys – Modèles symboliques géométriques – Polygones réguliers – Corps platoniciens – Triangle isiaque - Modèles symboliques architecturaux - Modèles symboliques de la physique moderne – Nombre un – Nombre deux – Nombre deux archétype –

Principes de séparation, d’opposition, de complémentarité, d’alternance, de féminité - Modèles symboliques binaires - Structure des modèles binaires – La Genèse – Feather-Sky, Mother-Earth – Le Yi King – Les images doubles – Modèles binaires, selon les traditions – Nombre trois – Nombre trois archétype - Modèles symboliques ternaires – Structure des modèles ternaires – La trinité chrétienne – L’arbre des Sephiroth – Nombre quatre – Nombre quatre archétype - Modèles symboliques quaternaires – Le tétramorphe – Les quatre trésors – Modèles quaternaires, selon les traditions – Nombre cinq – Nombre cinq archétype - Modèles symboliques quinaires – Modèles de Ho-Tou et de Lo-Chou – La « Pierre du Soleil » (calendrier aztèque) – Les Mandala – Modèles quinaires, selon les traditions – Le sénaire – Le septénaire – L’Apocalypse – La multiplication des pains – Le septénaire, selon les traditions – L’octénaire – Le novénaire (ou l’ennéade) – Le dénaire (ou la décade) – Nombre douze naturel – Nombre douze archétype - Modèles symboliques dodécagonal – Modèles astronomiques – Modèle zodiacal.

 

NOMBRES - LE MYSTÈRE DES NOMBRES ARITHMÉTIQUES  ET GÉOMḖTRIE SACRÉE

Lucien GERARDIN

Edition DANGLES

 1998

Pythagore, Platon et les sages d’Alexandrie ont tous déclaré : « Tout est nombre ». Cette longue histoire est ici développée à travers l’Égypte, Babylone, la géomancie, les mathématiques, la Tétraktys, et tous les nombres de la bible et des sciences occultes et hermétiques.

 

Le mot Tétraktys signifie « quadruple éclat rayonnant ». Ce mot évoque le nombre 4  (Tétra) et une lumière rayonnante (Actys). La Tétraktys Pythagoricienne ou Quaternaire est un nombre représenté par 10 chiffres disposés en triangle. C'est la raison pour laquelle on l'appelle nombre figuré triangulaire.  Sa formule numérique est la suivante : 1 + 2 + 3 + 4 = 10. Cette figure était sacrée. Les pythagoriciens prêtaient serment « par la Sainte Tétraktys » ou par une autre formule de serment « le Carré de 4 », à ne pas prendre à la légère quand on sait que certains êtres savent aller au-delà du temps. La doctrine pythagoricienne à un caractère plus cosmologique que purement métaphysique. Rappelons ici que la cosmologie est la science qui étudie la structure et l'évolution de l'Univers considéré dans son ensemble. Le quaternaire est partout présent et toujours considéré comme le nombre de la manifestation universelle. C'est donc le point de départ de la cosmologie tandis que les nombres qui la précèdent, c'est-à-dire l'unité, le binaire, le ternaire, se rapportent uniquement à l'ontologie. C'est à dire l'étude de l'être en tant qu'être, de l'existence en général dans l'Existentialisme et sur la considération de l'essence divine, nécessairement pourvue de toutes les perfections, ce qui implique que Dieux existe.

 

La disposition figurée de la Tétraktys Pythagoricienne est la suivante : Pour l'anecdote, à l'époque de Pythagore, chaque point noir était un petit caillou disposé sur le sol, d'où est venu le nom de calcul désignant les petits « cailloux » se formant dans certains organes comme la vésicule biliaire ou les reins. Comme nous l'avons vu précédemment, la Tétraktys Pythagoricienne comprend 10 points ordonnés en un triangle équilatéral. En fait, un point central entouré de 9 points et la base du triangle composé de 4 points. Par conséquent quatre rangées des 4 premiers nombres successifs, dont la somme vaut 10. Ce qui nous amène maintenant à entrer dans le cœur même de la Tétraktys car il y a de multiples manières de la voir. En voici donc une première analyse :

 

Au sommet, un seul point qui symbolise l'Un, le Divin, principe de toute chose, l'être non encore manifesté. Au-dessous, l'origine de la manifestation marquée par 2 points, symbolisant la première apparition, le dédoublement par couple ou dyade, le masculin et le féminin, le phallus et l’œuf, etc. Donc le dualisme interne de chaque être. Rappelons qu'en Franc-Maçonnerie le dualisme manichéen est une impasse existentielle par nature. Viennent ensuite les 3 points correspondants aux 3 minéraux du monde : l'enfer, la terre et les cieux. Ainsi qu'aux 3 niveaux de la vie humaine : physique, psychique et spirituel. Et pour terminer, nous trouvons les 4 points de la barre de la pyramide symbolisant la terre, la multiplication de l'univers matériel, les 4 éléments, les 4 points cardinaux, les 4 saisons, etc. Cet ensemble constitue la Décade, la totalité de l'univers créé et incréé.

 

Une seconde analyse de la Tétraktys Pythagoricienne avec toute la symbolique maçonnique qui s'en dégage, attirera davantage encore notre attention. Le point supérieur peut être également vu comme la représentation de l'unité fondamentale, de la dualité, de l'espace et du temps, de la matérialité. Les deux points peuvent être vus comme la représentation de la complétude des opposés complémentaires. Rappelons encore que le travail du Franc Maçon est de s'exercer à réunir les opposés et à observer les complémentaires. Représentation également de la dynamique de la vie des éléments structurels. Les 3 points peuvent être vus comme la figuration de la totalité, du féminin et du masculin, de la création. Les 4 points peuvent être vus comme la représentation du feu, de l'air, de l'eau et de la terre.  À noter qu'au cours de ses voyages, le récipiendaire est purifié par ces quatre éléments. Il est donc possible d'établir une correspondance entre ces éléments et la Tétraktys Pythagoricienne. « Feu.,  Air.., Eau    ,  Terre …. » La somme des quatre premiers nombres faits 10.  Aller du 4 au 1, c'est aller du matériel, du tangible, du minéral au Divin, en passant par les fluides, les liquides ou les gazeux. Mais rappelons encore que pour Pythagore « Tout est nombre ».  Nous trouverons enfin, ci-après, le symbole des chiffres pour les pythagoriciens. 

 

Le 1 - la monade : unité de l'existence et harmonie générale.

 

Le 2  - le binaire : la diversité, la division, la séparation. Le 2 est la dyade (le nombre 2), principe passif et actif, masculin – féminin, faculté génératrice esprit-âme et corps humain d'une part, Divin, d'autre part.

 

Le 3 - la triade : la loi du ternaire est pour les pythagoriciens la véritable clef de vie. Nombre par excellence, premier impair qui réunit les propriétés des deux premiers chiffres 1 et 2.

 

Le 4 - le quaternaire : nombre parfait, racine des autres, nombre ineffable de Dieu. En hébreu, quatre lettres parmi les 22 représentent le symbole de l'immortalité de l'âme qui se meut d'elle-même. Considéré comme l'essence des quatre éléments, des quatre qualités fondamentales du corps : sec, humide, froid et chaud, des quatre principes géométriques : point, ligne, plan et solide, des quatre notes fondamentales de la gamme, des quatre fleuves du paradis terrestre, des quatre figures symboliques du char de la vision d'Ezechiel traduite par les quatre évangélistes : Mathieu, Marc, Luc et Jean.  

 

Pour les pythagoriciens, la Décade était le plus sacré des nombres, le symbole de la création universelle. C'est aussi sur le Dix qu'ils prêtaient serment en l'évoquant sous cette forme : « La Tétraktys en qui se trouve la source et la racine de l'éternelle nature. Tout dérive de la Décade et tout y remonte. Elle

 est l'image de la totalité en mouvement ». Le 10 est la base du système décimal qui se répète à l'infini : « 1 » suivi de « 0 » indique que hors de l'unité tout est néant et ne subsiste que par le système des nombres qui permet d'arriver à la découverte du principe des choses. Le 10 contient tous les principes de la divinité évoluée et réunie. 10 est le nombre de la Tétraktys, somme des 4 premiers nombres. Le symbole du Dix est très présent également chez les nombreux auteurs de la Bible.

 

Citons les dix commandements, les dix plaies d'Égypte, etc. Le 10 symbolise aussi les dix doigts des deux mains. Il exprime la valeur ultime et nécessaire de la limite et de la forme, opposée à la non-limite et au chaos. Il faut rappeler que les chiffres précédents de la Décade étaient identifiés aux dieux, le dix signifiant la somme des pouvoirs divins maintenant la cohésion du cosmos.  Pour les alchimistes, la valeur dix représente les capacités multiplicatrices de la pierre.  Cette pyramide recèle l'ensemble des connaissances et en elle se trouve la source et la racine de l'éternelle nature, cela par le jeu des quatre éléments : Feu, Air, Eau, et Terre. Dans cette interprétation, la Tétraktys représente le fondement même de l'univers et des Dieux qui le composent, selon la célèbre sentence inscrite sur le fronton du temple d'Apollon à Delphes : « Connais-toi toi-même et tu connaitras l'Univers et les Dieux ».

 

Elle symbolise ainsi la divinité dans son acte de création du monde. Dans la symbolique maçonnique de l'Équerre et du Compas, la Tétraktys fait allusion au passage de l'Équerre au compas ou du Carré Quatre au Cercle Un, créant ainsi l'harmonie entre, le créé et le divin ou si l'on préfère, la Matière et l'Esprit. En effet le Cercle est souvent considéré comme étant le point de départ d'une tradition ou la Source de la Doctrine. Tandis que le Carré représente le point d'aboutissement d'une Tradition, le Réservoir qui contient l'Autorité Spirituelle. La Fontaine d'Enseignement.  

 

NOMBRES - LE NOMBRE D’OR

Marius CLEYET-MICHAUD

Edition PUF

 1995

Le nombre d’or expliqué à travers son histoire, sa mystique, sa géométrie, sont arithmétique et son algèbre. 

 

A vrai dire on le voit partout, dans la philosophie, la spiritualité, l’art, l’économie, dans la nature et dans les mathématiques. Beaucoup considèrent qu’on exagère son importance dans le domaine de l’esthétique et que le rôle mystique qu’on lui attribue est une imposture. Ils préfèrent se limiter à son aspect purement mathématique. Le nombre d’or est un concept simple qui se retrouve partout autour de nous. Le monde qui nous entoure est peuplé de rectangles dont beaucoup sont dorés : le rapport entre la longueur et la largeur est égal à Phi soit 1,618… Ces rectangles se retrouvent dans la nature mais beaucoup sont construits par l’homme.
 
Ainsi  les artistes croient à l’existence d’une proportion privilégiée permettant d’obtenir harmonie et beauté.  Une belle peinture, une statue, un monument, la musique… sont équilibrés et organisés avec élégance autour de la proportion. Le nombre d’or est très souvent la clé de l’équilibre d’un tableau ou d’une construction.
 
Il est certain que l’harmonie propre au nombre d’or s’est glissée dans la construction des cathédrales gothiques comme dans l’architecture contemporaine grâce à le Corbusier. Il a également inspiré les tableaux de Léonard de Vinci, Degas, Georges Seurat et plus près de nous de Mondrian.


Au- delà des facilités techniques proposées par tous ces encadrements géométriques, on ne peut négliger l'hypothèse d'une aspiration, même inconsciente, à connaître, enfin, la loi unique de l'harmonie universelle

 

Fait pour ceux qui aiment les maths et l’algèbre.

 

NOMBREs - le nombre d’or

Matila C. ghyka

Edition  gallimard

 1978

Vie et légende de Pythagore, le Pentagramme Pythagoricien, thérapeutes et esséniens. Le nombre d’or chez les bâtisseurs du Moyen Âge. Les sceaux lapidaires, la Tétractys, la divine proportion, les rythmes, l’Amour antique et gothique. Platon et Dante.

 

À en croire les nombreux livres et sites Internet qui lui sont dédiés, le nombre d’or, à la fois canon de l’esthétisme et marque divine, serait présent à ce titre depuis la nuit des temps dans beaucoup de constructions humaines ou naturelles. La pyramide de Kheops serait liée au nombre d’or, les dimensions du Parthénon d’Athènes feraient apparaître le nombre d’or.

Les gradins du théâtre d’Épidaure, construit en Grèce à la fin du IVe siècle avant JC, seraient répartis grâce au nombre d’or. Des grandes cathédrales européennes, jusqu’au Taj Mahal, immense monument funéraire élevé en Inde, le nombre d’or ordonnerait les proportions de nombreuses constructions. Ce nombre serait également présent dans les œuvres de Léonard de Vinci, Botticelli, Monet, Degas, Cézanne, mais aussi Dali ou Picasso.

 

Ce nombre magique et omniprésent ne serait pas uniquement caché dans les œuvres architecturales ou artistiques.

On le retrouverait dans la nature elle-même (l’œuvre de Dieu). La « divine proportion » serait celle d’un homme bien proportionné (distance sol/nombril rapportée à la hauteur totale, ou distance sol/nombril rapportée à celle nombril/sommet du crâne). On le retrouverait dans la botanique et la phyllotaxie (étude de la disposition et de l’arrangement des feuilles d’un végétal, et par extension, de tous les arrangements possibles observables chez les végétaux) avec, par exemple, la disposition des spirales dans les fleurs de tournesol ou dans la pomme de pin.

 

Et pour qui cherche un peu, sur Internet ou ailleurs, il sera aisé de retrouver ce nombre dans de nombreux autres domaines, poésie, littérature, musique, etc. Qu’en est-il en réalité ? Quelle est la part du mythe, et comment expliquer les faits avérés ? Une constante mathématique fascinante, comme bien d’autresLe nombre d’or est la constante (1+√5)/2, soit environ 1,61803… C’est la racine positive de l’équation du second degré, x² – x – 1 = 0. Le nombre d’or possède quelques propriétés, conséquences immédiates de sa définition : pour connaître son inverse, il faut lui retrancher 1. Il intervient dans des propriétés du dodécaèdre ou de l’icosaèdre (au même titre que √2 intervient dans le carré, et √3 dans le cube). On le retrouve dans d’autres constructions géométriques (triangle isocèle aux angles de 72°, 72° et 36°, et par conséquent, dans le pentagone régulier, dans les étoiles à 5 branches...).

 

Le nombre d’or est également lié à la suite de Fibonacci. Celle-ci est présentée de façon récréative par le mathématicien italien Leonardo Pisano (Fibonacci) comme suit : « Possédant initialement un couple de lapins, combien de couples obtient-on en douze mois si chaque couple engendre tous les mois un nouveau couple à compter du second mois de son existence ? ». Le terme de rang n de la suite est égal à la somme des deux termes précédents (sn = sn-1 + sn-2). Pour passer d’un terme au suivant, on multiplie par un nombre qui se rapproche du nombre d’or quand n augmente. C’est ainsi que l’on parlera tantôt de nombre d’or, de rectangle d’or, de triangle d’or, de section dorée, de spirale d’or, etc. Aucune omniprésence mystérieuse. Toutes ces facettes sont cohérentes, et se déduisent les unes des autres.

 

Euclide le premier aborde la question du « partage en extrême et moyenne raison » d’un segment AB, c’est-à-dire le point C tel que le rapport de la longueur du segment sur la partie la plus importante soit égal au rapport de cette partie sur la plus petite (AB/AC = AC/CB, voir figure). Ce rapport est équivalent au nombre d’or, dont la valeur algébrique n’a été calculée que bien plus tard. Contrairement à ce qu’on peut parfois lire, Euclide ne se posait pas la question de savoir « étant donné un segment, comment le partager de façon harmonieuse et plaisante à l’œil »3. Aucun commentaire esthétique n’accompagnait l’utilisation de ce rapport. D’ailleurs, Euclide ne semble pas avoir accordé plus d’importance à ce rapport qu’à d’autres rencontrés dans son étude de différents polygones. Le nombre d’or n’a en réalité pas une importance hors du commun en mathématiques. Il intervient dans certaines figures géométriques, ainsi que dans des contextes non géométriques. Mais d’autres constantes sont tout aussi importantes : √2, √3, Pi… et tout aussi fascinantes.

 

Ouvrage important.

 

NOMBRES. LE NOMBRE D’OR  ou la science secrète des bâtisseurs.      -  N°  35   

 Thomas Wisniewski

             Edition La Maison de Vie 

 2010

Nombre d’or, Divine proportion, Harmonie du Cosmos, Signature Divine, sont des termes propres à l’initiation des bâtisseurs. Au-delà des aspects mathématiques et géométriques, quel est le véritable rôle du Nombre d’Or sur ce chemin de connaissance, toujours tracé dans les loges de la Franc-Maçonnerie initiatique ?

 

Il n'y a ni temple ni édifice qui puisse avoir grâce sans symétrie et proportion. Le sens de la juste proportion est donc ce qui fait le bon architecte, s'il ne veut pas que son édifice soit en désaccord ou en disharmonie tant avec le corps humain qu'avec l'univers. Tout l'art du bon architecte consiste à faire de son temple le reflet exact d'un corps humain harmonieux. C'est d'ailleurs aux membres du corps humain qu'ont été empruntées, bien avant notre système métrique, toutes les unités de mesure utilisées en architecture. Au moyen âge, les baptiseurs de cathédrales utilisaient une pige constituée de cinq tiges articulées, correspondant chacune à une unité de mesure de l'époque, relative au corps humain : la paume, la palme, l'empan, le pied et la coudée. Les longueurs étaient données en lignes, une ligne mesurait environ 2mm. Pour passer d'une mesure à la suivante, on peut constater que l'on multiplie par le Nombre d'Or, environ 1,618.

 

L'architecte à qui revient la responsabilité d'édifier un temple n'a pas à faire preuve de fantaisie. Il doit au contraire se mettre au diapason de la nature. Son rôle d'architecte se borne à imiter et à reproduire le geste du Grand Architecte, façonnant le monde en lui conférant ses justes proportions car le monde est, selon une formule de Leibniz « issu des calculs divins ». Un excellent exemple du Nombre d'Or est représenté dans la grande pyramide de Chéops (2800 av JC). Il s'agit d'une pyramide régulière à base carrée dont le rapport entre la hauteur d'une face triangulaire et la moitié du côté de sa base soit égal au Nombre d'Or. Devant une telle manifestation du Nombre d'Or, on peut se demander comment les bâtisseurs de ces pyramides ont fait pour respecter à la seule force de leurs bras une telle régularité des formes et des mesures. Le Parthénon lui aussi s'inscrit dans un rectangle doré, c'est à dire tel que le rapport de la longueur à la hauteur est égal au Nombre d'Or.

 

Les temples de pierre sont comme des livres qu'il faut apprendre à lire et ce sont les nombres qui constituent la clef de lecture. Tout le moyen âge, puis la renaissance vont rêver sur ces rapports harmonieux qui mettent en résonnance l'homme, les édifices qu'il construit et l'univers qu'il habite. Plus proche de nous, le Corbusier, se situe lui aussi dans cette filiation qui prend pour fil conducteur les principes de la divine proportion. Son Modulor, mis au point en 1943, donne un système de mesure basé sur les proportions du corps humain.

 

Le peintre, lorsqu'il s'agit de dessiner un corps n'imite pas simplement la nature. Il construit des cercles, des carrés, des rectangles, des triangles d'où vont émerger comme par enchantement les formes naturelles. Tout ce travail géométrique venant s'effacer dans la peinture finale. L'artiste retrace le parcours de la création, comme le créateur, il part des formes parfaites que sont les figures géométriques pour aboutir aux formes sensibles qui nous enchantent dans la nature. Le sentiment de la beauté n'est que le pressentiment confus et comme inconscient de l'exactitude des proportions et des formes parfaites qui sous-tendent les formes naturelles. C'est pourquoi le peintre peut réaliser un tableau plus beau que le modèle lui-même en rectifiant ce en quoi la nature s'était écartée de la forme idéale. C'est en étudiant les tableaux des grands peintres de la Renaissance que l'on a vu qu'ils en faisaient un usage systématique, ajustant sur les lignes et les points du tracé qu'ils se fixaient les lignes et les points du tableau, les perspectives, la distribution des personnages et les directions de leurs membres et de leurs regards.

 

La musique n'est pas en reste. La découverte selon laquelle la vibration d'une corde dont les longueurs pouvaient être exprimée par des rapports numériques simples produisait des accords agréables à l'oreille, a conduit à postuler l'existence du concept d'harmonie. « La musique est l'exercice d'un esprit qui ne sait pas qu'il compte » a d'ailleurs écrit au XVIIème siècle Leibniz. En étudiant les arts, nous voyons donc que la beauté n'est pas un arrangement capricieux des choses, mais un ordonnancement rigoureux des valeurs. Elle est une correspondance entre le cosmos, le macrocosme et l'homme, le microcosme, entre les objets qui tombent sous nos yeux et les sensations que nous en éprouvons. Une telle correspondance ne peut exister qu'en vertu d'une règle qui, identifiant le cosmos et l'homme, donne à l'homme la sensation d'équilibre et d'harmonie devant tout objet édifié selon la règle d'or qui l'a édifié lui-même

 

Résolument novateur, cet ouvrage met en lumière le caractère « d’outil » du Nombre d’Or et révèle ses liens cachés avec les trois Grands Piliers, Sagesse, Force et Harmonie. En étudiant les expressions symboliques du Nombre d’Or, comme la pierre cubique, l’étoile ou la spirale, l’auteur nous convie à d’inépuisables découvertes.

 

NOMBRES - LE NOMBRE D’OR Signature Divine dans la nature vivante

Fr. DE LENK

EDI 108

 1999

Un très bon livre assez facile d’accès avec explications sur les 5 polyèdres réguliers, appelés aussi les 5 solides de Platon, polyèdres que l’on retrouve à l’Arche royale avec le Tétraèdre, le cube, l’octaèdre, le dodécaèdre et l’icosaèdre.

 

On a tous entendu parler du nombre d’or, de la suite de Fibonacci, du pentagramme, des fractales mais sait-on vraiment pourquoi ces concepts prennent sens actuellement. Les crop circles ont réveillé cette science pour nous aider à comprendre le monde dans lequel nous évoluons. L’histoire du pentagramme c’est un fil d’Ariane qui nous permet de lever la tête et de sortir du dédale sans trop de misère. Il est temps de comprendre que l’amour est le seul moteur de la vie, le plus puissant et que la connaissance peut nous aider à le retrouver.

 

Retrouver le lien qui nous unit à la nature, aux animaux, aux êtres invisibles, et sentir notre appartenance à la multidimensionnalité. Ce n’est pas un hasard si dans l’implantation des Pyramides de Gizeh on retrouve les mêmes codes que dans les crop circles. Les initiés comme Léonard de Vinci ont passé les messages comme beaucoup d’artistes en les cachant bien entendu aux yeux du pouvoir, car l’enjeu n’est pas une simple idée d’esthétique mais une vision universelle. C’est aussi le lien avec le spirituel, le nombre d’or c’est la signature de la Source, du Divin, c’est le langage des Étoiles.

 

Un symbolisme méconnu mais puissant. La divine proportion expliquée à l’aide de graphismes qui font de l’Art royal un art facile.

 

NOMBRES - LE NOMBRE TROIS ET SES MYSTÈRES

Pierre Audureau

Edition Maison de Vie

2013 

Le nombre trois est un nombre singulier dans l’univers des nombres. Il a une part significative dans les principes qui président à l’édification et à la compréhension de l’univers, et particulièrement dans le développement de l’humanité.

Ce livre a pour objectif de donner une explication, la plus satisfaisante possible, de l’origine de cette importance, et de comprendre pourquoi la Franc-maçonnerie universelle en a fait son symbole archétypal au centre de son enseignement afin que tous ses inities puissent en tirer profit dans leur démarche initiatique.

Le nombre trois est paré de toutes les vertus et de toutes les puissances, il se rencontre fréquemment en symbolique et dans le domaine religieux.

Cette fascination pour le trois interpelle, car aucun autre nombre ne bénéficie d’une telle aura, alors pourquoi ? Le problème est le suivant : Le nombre trois est-il par essence un être mathématique primordialement et/ou divinement important ?

Ou sont-ce ses propriétés numériques qui ont provoqué son extraordinaire utilisation ?

En fait tout se passe comme si le trois était une espèce d’archétype, au sens jungien. Un archétype désigne une structure psychique a priori, un symbole universel qui sert de modèle de référence inconscient pour l’homme. Carl Gustav Jung parle de l’archétype comme « d’une forme de représentation donnée a priori », ou encore comme une « image primordiale » renfermant un thème universel, commun de tous les temps à toutes les sociétés humaines. Sa forme symbolique structure la psyché de façon permanente, c’est un moule qui suscite dans l’inconscient des réactions spécifiques à des situations particulières.

Le nombre trois est indissociable du triangle équilatéral, ce triangle de par l’harmonie qu’il dégage, par son invariance dans des rotations autour du centre de son cercle circonscrit, donc par son caractère cyclique, est symboliquement relié à la tradition, à la permanence, à la perfection et à l’infini. Il induit aussi, à une image rassurante face à l’imprévisible de la vie et de la mort.

1, 2, 3,… à vos marques, prêt, partez… sujet, action, résultat,…, corps, âme, esprit,…, thèse, antithèse, synthèse…, ces trois mouvements indiquent le rythme, la fréquence, l’unité dans la multiple et la multiplicité de l’être, il est un ternaire universel et pour la plupart, des manifestations inconscientes d’un ternaire intuitif datant de la nuit des temps.

Au sommaire de cet ouvrage :

L’archétype du trois - L’origine des nombres - Le ternaire et notre environnement - La géométrie des triangles équilatéral, rectangle, isocèle, triangle d’or - Le ternaire en architecture - Frontons et pyramides - Le ternaire et l’urbanisme - La procréation - Le trois fois très grand : Hermès Trismégiste - L’alchimie et le ternaire - La kabbale et le ternaire - Les religions et le ternaire - La trinité chrétienne - Les triades égyptiennes - Les triades romaines - Les triades celtes, scandinaves, indo-européennes et d’Extrême-Orient - Le ternaire du Zoroastrisme - Franc-maçonnerie et ternaire - L’âge de l’apprenti - Trois la dirigent - Les trois grandes lumières - Le Delta lumineux - Les trois piliers et leurs étoiles - Les trois mauvais compagnons - La force de trois -  

 

NOMBRES - LES NOMBRES ET LEURS MYSTÈRES

André WARUSFEL

Edition LE RAYON DE LA SCIENCE

 1961

Rien de symbolique mais plutôt très mathématique. On y croise le nombre premier, les polygones, le rectangle d’or, le nombre d’or, les polyèdre, et autre carré magique.

 

Les nombres ont toujours été sources d'émerveillement pour ceux qui se sont penchés sur le mystère de la création. “L'univers n'est si resplendissant de divine poésie que parce qu'une divine mathématique, une divine combinaison des nombres règlent ses mouvements”, écrivait Pie XI.

 

Déjà le nombre était pour Platon le plus haut degré de la Connaissance, l'essence de l'harmonie cosmique et de l'harmonie intérieure, et “les Anciens s'accordent à attribuer à Pythagore la théorie suivant laquelle tout dans l'Univers est réglé par les nombres, ou même est nombre. ” Dans le Discours Sacré que cite Jamblique, il est écrit : “Tout est arrangé par les nombres. ” Cette conviction est plus ancienne encore puisque, dans l'ancienne Sumer, Nisaba, la déesse de la science et de l'astronomie, était “celle qui connaît l'intérieur des nombres  ”. La pensée des Grecs a des racines fort anciennes, égyptiennes entre autres.

 

“Pythagore appelait ses disciples des mathématiciens parce que son enseignement supérieur commençait par la doctrine des nombres. Mais cette mathématique sacrée, ou science des principes, était à la fois plus transcendante et plus vivante que la mathématique profane, seule connue de nos savants et de nos philosophes. Le NOMBRE n'y était pas considéré comme une quantité abstraite, mais comme la vertu intrinsèque et active de l'UN suprême, de Dieu, source de l'harmonie universelle. La science des nombres était celle des forces vivantes, des facultés divines en action dans les mondes et dans l'homme, dans le macrocosme et dans le microcosme... .
Le Nombre par excellence est-il le Un ? “Le Nombre commence avec la scission de l'Unité primordiale. Tous les nombres peuvent être vus comme des “attributs” de l'Unité, du Divin. Cette pensée se retrouve chez les Pères de l'Eglise ; saint Augustin écrit : “L'âme, mue par une espèce d'inspiration miraculeuse, a soupçonné qu'elle était un nombre. Tout dans la Nature tend à réaliser le nombre, l'Unité.”

 

Cinq siècles avant Jésus-Christ, Philolaos ne déclarait-il pas déjà “Tout ce qu'on peut connaître à un nombre. Sans le nombre, nous ne comprenons ni ne connaissons rien” ?  » Tous les arts du Moyen Âge et de la Renaissance ont été nourris de cette pensée. Puis la physique divorça de la métaphysique, la chimie de l’alchimie, et la pensée voulut s’émanciper du carcan du dogme et de la théologie. Il eût mieux valu que la science et la théologie puissent évoluer de concert, ce qui ne fut pas possible alors. Une dualité s’opéra si profondément que les effets, pour une part bénéfiques apparemment au niveau de la pensée, dans un premier temps, se révélèrent dommageables quant à leurs incidences sur l’évolution des techniques qui virent le jour prématurément dans des contextes de guerres et de révolutions, ne faisant qu’illustrer la célèbre constatation de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, c’est pourquoi il convient de servir, aimer et craindre Dieu. » En voyant que, pour nous, « Dieu n’est pas un nom ni une personne mais il est de vous ce qui Est la Vie. 

 

La Vie a déployé, à travers une chaîne de mathématiciens qui se sont passé le relais de siècle en siècle, cette recherche extraordinaire sur les nombres premiers. De temps à autre des ouvertures se manifestaient sporadiquement, mais paraissaient des excentricités pour la plupart des mathématiciens. Il y eut parmi eux des croyants, des athées, des agnostiques, des jouisseurs et des ascètes, des royalistes et des révolutionnaires, des catholiques ultras et des bonapartistes, des génies, des fous, des obsédés, tout l’éventail de la condition humaine et de ses notions ; certains furent violemment antireligieux allant jusqu’à vouloir démontrer l’inexistence de Dieu, comme le mathématicien anglais Geoffroy Harold Hardy (1877-1947) qui se fit pourtant le mentor du Brahmane Srinivasa Ramanujan.

 

Mais tous, comme malgré eux, furent pris par une passion qui transcende toutes les croyances. Il existe un lien étrange entre les mathématiciens, que la mathématicienne Julia Robinson, une des rares mathématiciennes des années 1960, décrit ainsi : « une nation à part, sans distinction géographique, raciale, religieuse, sexuelle, ni de l’âge ou même du temps (les mathématiciens du passé et du futur sont eux aussi nos collègues), tous dévoués au plus beau des arts, à la plus belle des sciences »

 

Charles Hermite, né en 1822, quatre ans avant Riemann, converti au catholicisme par Cauchy âgé alors de soixante ans, « était convaincu que l’existence mathématique était une sorte d’état surnaturel que les mathématiciens mortels n’étaient que rarement autorisés à entrapercevoir ». Les mathématiciens étaient déjà très rarement conscients de l’origine non-humaine de leur art.

 

En 1897, David Hilbert prétendait mettre en œuvre « le principe de Riemann selon lequel les preuves ne devraient être déduites que par la pensée, et non par le calcul » (p. 170). Ce qui amena Paul Jordan, spécialiste alors du domaine, à déclarer au sujet des travaux de Hilbert : « Ce ne sont pas des mathématiques, c’est de la théologie ». Mais il atténua son jugement devant les résultats obtenus par Hilbert en concédant : « Je me suis persuadé que la théologie a ses mérites. » Hilbert dépeignait l’étude des nombres comme « un édifice d’une beauté et d’une harmonie rares » « Dans la théorie des nombres premiers, un problème est aussi immortel qu’une œuvre d’art. » écrit-il. Hermann Minkowski, qui aida Hilbert dans ses travaux, était ravi de travailler sur « les mélodies insaisissables de cette puissante musique ».

 

NOMBRES - les nombres sacrÉs et l’ORIGINE des religions

M. H. gobert

Edition stock plus

 1982

Platon a dit du nombre qu’il était « le plus haut degré de la connaissance » et Pythagore  a dit que « Tout était arrangé par le nombre ». L’auteur nous fait pénétrer dans les arcanes de l’univers du cercle, du carré, du triangle, de la croix, entre mythe, culte religieux et science.

 

Le récit biblique est ponctué de chiffres et de nombres. S’il convient de ne pas en livrer une interprétation excessive, la connaissance de leur signification symbolique est toutefois précieuse pour éclairer le texte dans bien des cas. Explication. Quelle est la place accordée aux chiffres dans la Bible ?

Les chiffres jouent un rôle important dans la Bible. Leur utilisation est à replacer dans le contexte plus large de l’ancien Orient, qui aimait la symbolique des nombres. En Mésopotamie, où les mathématiques étaient relativement développées, rappellent les auteurs du Vocabulaire de théologie biblique (Éd. du Cerf), on attribuait aux dieux certains nombres sacrés.

 

Selon les spéculations pythagoriciennes, 1 et 2 étaient masculins, 3 et 4 féminins, 7 virginal, etc.  Influencée par les civilisations dans lesquelles elle a été composée, la Bible elle-même confère à certains chiffres des emplois symboliques et conventionnels. Pour autant, à aucun, elle n’accorde un caractère sacré. « Dans les littératures ésotériques, on se sert des chiffres pour en faire une lecture magique, prévient le P. François Brossier, exégète, professeur honoraire de l’Institut catholique de Paris. Dans la Bible, ils ont d’abord pour fonction de donner du sens. Il faut absolument se demander quelles ont été les intentions des auteurs lorsqu’ils les ont employés. »

Cela dit, le sens symbolique de certains chiffres dans la Bible s’est également peu à peu imposé. Ainsi Jésus choisit douze apôtres parce que le peuple d’Israël à l’origine était composé de douze tribus, chiffre lui-même symbolique : il indique par ce chiffre le nouveau peuple de Dieu. Cette signification symbolique est renforcée par l’utilisation des multiples.

Lorsque Jésus indique à Pierre qu’il doit pardonner « non pas jusqu’à 7 fois, mais 77 fois » (Mt 18, 21-22), il indique par-là la perfection de l’amour évangélique qui n’a pas de borne. De même, le nombre des disciples attendant la Pentecôte est de 120 (Actes 1,15), soit 10 fois 12, symbole de ce nouveau peuple de Dieu qui commence à naître. L’Apocalypse annonce qu’au jour de la manifestation du Seigneur, 144 000 personnes seront marquées du sceau du Dieu vivant, 12 000 de chaque tribu d’Israël, soit la multitude (Ap 7).

 

Les auteurs du Nouveau Testament ont tout naturellement puisé dans la symbolique de l’Ancien Testament, bien connue de leurs lecteurs, pour mettre en lumière le mystère du Christ. Lorsque Jésus désigne 72 disciples pour évangéliser les villes et localités (cf. Lc 10,1), l’évangéliste fait allusion dans la Genèse (Gn 10) à la somme totale des peuples et nations répartis sur la terre. Manière de signifier que Jésus leur confie le soin de faire parvenir l’Évangile à toutes les nations du monde.

 

Dans l’évangile selon saint Marc figurent deux récits de multiplication des pains. À la fin du premier (Mc 6, 30-44), il reste douze corbeilles pleines, le nombre des douze tribus. Cette multiplication est faite pour Israël, elle est l’accomplissement des promesses faites par Dieu à son peuple au désert. Il envoie un Messie pour rassasier son peuple, et pour qu’il se rassemble autour de son Seigneur. Dans le deuxième récit (Mc 8, 1-10), il reste sept corbeilles, ce nombre évoquant la complétude selon Dieu (voir infographie) : Jésus est ému par ces foules qui le suivent, quatre mille hommes, c’est-à-dire des quatre points de l’horizon, les nations rassemblées, bien au-delà du peuple d’Israël. Ainsi ces deux multiplications des pains que nous rapporte saint Marc ont été voulues pour montrer qu’il vient rassembler les tribus d’Israël mais aussi pour toutes les nations.

 

Pour d’autres chiffres, en revanche, la clé d’interprétation nous échappe aujourd’hui. Ainsi des âges fabuleux attribués aux patriarches d’Israël, tel Mathusalem qui serait mort à 969 ans, Noé à 950 ans ou Lamech à 777 ans… évocation, peut-être, de la bonté de la Création, qui s’altère (les chiffres diminuent) jusqu’au déluge. Intrigue tout autant le nombre de 153 poissons de la pêche miraculeuse (Jean 21,11), qui a donné lieu à de multiples hypothèses, certaines extravagantes pour un esprit moderne.

 

Quelle valeur le judaïsme accorde-t-il aux chiffres ? Chaque lettre de l’alphabet hébreu revêt une valeur numérique : de 1 pour « aleph », la première lettre, à 400 pour « tav », la dernière lettre. Ce qui signifie que l’on peut attribuer une valeur numérique à chaque mot en additionnant la somme de ses lettres. Procédé courant dans la lecture biblique : « Ce type de combinaisons permet de créer du lien et du sens entre des versets qui n’avaient a priori qu’un très lointain rapport entre eux », explique Hervé Landau, directeur de la collection « Lectures du judaïsme » aux Presses Universitaires de France. « Les valeurs numériques deviennent alors des révélateurs de sens seconds, cachés, appels à interprétation supplémentaire, à des regards neufs et innovants. » Il existe des méthodes de construction et d’interprétation variées, livrées pour partie par les textes, pour partie par tradition orale, qui entrent toutes dans ce que l’on appelle la guématrie. Un exemple biblique classique se situe dans le livre de la Genèse où le nombre 318 (Gn 14, 14) renverrait à la personne d’Eliezer, serviteur désigné héritier d’Abraham (Gn 15,2) dont la valeur numérique est de 318… L’école juive de la Kabbale utilise massivement ce procédé.

 

Un certain nombre de chiffres du Nouveau Testament s’expliquent sans doute par ce procédé. Le jeu biblique de guématrie le plus célèbre, selon le bibliste Jérôme Martineau, est celui que l’on trouve dans l’Apocalypse concernant le chiffre 666, qui est censé désigner la Bête. L’auteur affirme qu’il s’agit là d’un « chiffre d’homme ». Or, si l’on transcrit le nom de l’empereur Néron, on obtient justement la valeur de 666… On a aussi proposé de voir dans les 3 fois 14 générations qui composent la généalogie de Jésus, dans l’Évangile selon saint Matthieu qui s’adressait particulièrement à des communautés judéo-chrétiennes, une guématrie du nom de David (DVD = 4 + 6 + 4). Comme on espérait que le Messie serait un descendant de David, l’évangéliste désigne ainsi Jésus comme « triple David », véritable descendant du roi prophète. Mais c’est également un multiple du chiffre 7, le chiffre de Dieu.

 

nombres sacrÉs dans la tradition pythagoricienne maçonnique

Arturo REGHINI

Edition Arché  –  Milan

 1981

En dehors de l’explication des nombres sacrés dans la tradition maçonnique l’intérêt de ce livre sera d’y découvrir à la fin treize lettres que l’ésotériste René Guénon a écrit à Arturo Réghini. Un des écrits les plus solides en la matière.

 

S'appuyant sur ses recherches et publications antérieures, relatives au Pythagorisme ancien, A. Reghini expose les fondements du Symbolisme numéral, puis envisage leur transmission au sein de la Franc-Maçonnerie ; les Nombres Sacrés... joignent à une documentation classique impeccable, garantie par la référence directe aux sources antiques, le point de vue traditionnel qui seul permet une compréhension réelle du sujet. Ajoutons qu'Arturo Reghini, outre son intérêt connu pour la Science des Nombres, possédait une pratique et une connaissance approfondies du symbolisme maçonnique.

 

La science actuelle, et avec elle le monde moderne, vit sous le signe du chiffre, du nombre, de la statistique (On remarquera que le mot « chiffre », venu de l’arabe sifr, « vide », par l’intermédiaire de l’italien zefiro, veut dire…« zéro »,d’ailleurs contraction de zefiro; que dès le deuxième siècle avant notre ère, se trouve dans les textes grecs la lettre o (omicron), équivalent de notre zéro, et première lettre aussi du mot oudèn, c’est-à-dire « rien »; que le vocable « statistique » connote l’idée de stabilité, donc tout le contraire du mouvement; or la vie est mouvement.)

 

Le nombre apparaît symbole, le chiffre aussi. « Symbole », du grec sumballein, « jeter ensemble », implique la présence simultanée de deux choses: l’une apparente, l’autre cachée, deux analogues et non deux similaires, l’une évoquant l’autre, répondant à l’autre, à la façon d’un écho. « Le symbole est la suggestion invincible de l’un par l’autre. »Le symbolisme du chiffre s’atteste par le sens même qu’a pris ce mot dans certains services gouvernementaux.

 

Le « chiffre », dès Philippe de Commines, se définit une écriture secrète, recourant aux chiffres. « Déchiffrer » veut dire expliquer ce qui ne s’entend point à première lecture. Mais pour nous modernes, ce caché, ce secret, cet «autre», n’entraîne aucune donnée religieuse ou cosmique. Il s’agit de l’amener au jour pour des fins pratiques. Le symbole peut même – ainsi le symbole mathématique – être uniquement un moyen commode de travail, abréviation, sténographie toute pratique. Nous sommes loin du symbole chez Pythagore – lequel d’ailleurs ne néglige pas pour cela la mathématique.

La symbolique pythagoricienne – il s’agira uniquement ici du pythagorisme ancien, fleurissant depuis la fin du sixième siècle, av. J.-C. (époque à laquelle vécut le philosophe de Samos établi en Italie méridionale) jusqu’au milieu du quatrième – la symbolique pythagoricienne, se fonde sur le nombre, et sur l’harmonie des nombres. « Qu’y a-t-il de plus sage ? le nombre.

 

Qu’y a-t-il de plus beau ? l’harmonie. » Ce credo des acousmata (Littéralement: « ce qu’on entend », paroles ou musique, c’est-à-dire des articles de foi du pythagorisme, s’opposait – la chose est à noter pour notre dessein – à celui des mathemata, c’est-à-dire des sciences. Toutes les choses qu’il nous est donné de connaître possèdent un nombre, et rien ne peut être conçu ni connu sans le nombre » a écrit Philolaos, contemporain de Socrate (donc vivant au cinquième siècle), à qui l’on attribue les fragments subsistant de l’ancien pythagorisme.

 

Le nombre est partout chez Pythagore, comme dans la science moderne, mais il n’a pas le même contenu qu’aujourd’hui. II connote l’espace, l’étendue. 1 est le point, 21a ligne, 3 le triangle, etc. ll a donc figure et grandeur, il baigne dans le concret, mais dans le secret aussi, étant symbole. Il n’est ni désincarné, ni, on va le voir, désacralisé. Par le gnomon, notre équerre, les nombres se définissent matériellement, passent de l’ombre du mystère à la lumière de la connaissance, tout en gardant leur attache avec le mystère. Ainsi 3 est le premier nombre sacré parce qu’ayant commencement, milieu et fin, figurant donc le Tout. 7 est aussi un nombre privilégié, nombre orchestique, nombre de la danse, nombre d’Athéna : 7 Muses, 7 sages de la Grèce, 7 merveilles du monde, 7 jeunes filles et 7 jeunes garçons envoyés en tribut sanglant au Minotaure de Crète, 7 jeunes filles formant chœur aux fêtes de Callisteia, ou concours des beautés de Lesbos, etc.

 

Le nombre sacré par excellence sera donc 7 + 3 = la décade, « principe et guide de la vie, aussi bien divine et céleste qu’humaine ». « toutes ces spéculations arithmétiques dérivent de l’inspiration religieuse; c’est un approfondissement de cette inspiration mystique qui a détaché définitivement l’arithmétique spéculative des calculs utilitaires ».Mais les nombres, chez Pythagore, ne se conçoivent pas isolément: ils ont des rapports entre eux, étant personnes quasi-vivantes. Et comme elles, ils diffèrent, se heurtent, s’opposent. C’est par l’harmonie que s’évanouiront leurs antinomies. Phïlolaos définit l’harmonie « l’unification du multiple composé et l’accord du discordant ». L’illimité ou pair s’oppose au limité ou impair, le multiple à l’un, la gauche à la droite, le repos au mouvement, la femelle au mâle, le mauvais au bon, l’obscurité à la lumière. Le nombre déjà harmonise les opposés, et les nombres s’harmonisent dans chaque chose.

 

Les nombres sont donc inséparables de la musique. (On relèvera ici le sens étendu du mot mousikè en grec, qui désigne – outre la musique proprement dite, donc l’art des sons – la danse, la pantomime, en bref tout ce qui est réglé par le rythme). De neuf Muses, seule Euterpe présidait à ce que nous appelons la musique; Terpsychore s’occupait de la danse, mais Calliope, Clio, Erato, Melpomène, Polymnie; Thalie, Uranie veillaient respectivement à l’éloquence, lllistoire, l’élégie, la tragédie, la poésie lyrique, la comédie et l’astronomie).Les qualités et les rapporta des accords musicaux – c’est un fait d’expérience – se fondent essentiellement sur les nombres, puisque l’acoustique nous enseigne la variation de la hauteur des sons selon la longueur et la tension des cordes du violon par exemple, entraînant des variations dans le nombre des vibrations de ces cordes. Or longueur et vibrations peuvent se mesurer, se chiffrer. Les sons sont donc liés à des nombres. Mais les sons ne peuvent être dissociés du rythme. Le rythme, selon la belle définition d’un musicien et compositeur, Victor Berlioz, est  » la division symétrique du temps par le son  » Symétrique, donc réduite à une commune mesure (metria). Le rythme se définit encore « nombre, cadence, mesure  » (Dictionnaire de l’Académie), « mouvement réglé et mesuré » (Dictionnaire grec-français de Bailly) et dans le mot grec ruthmos, on trouve rein, « couler «, donc une idée de mouvement, l’eau figurant ainsi le mouvement perpétuel.

 

Les nombres, l’harmonie, le rythme qui est mouvement ordonné, les pythagoriciens leur trouvent confirmation dans le cosmos. Pour eux, il y a comme un concert céleste, des accords insaisissables aux seules oreilles humaines vibrent entre les astres en mouvement, donc chacun est le lieu propre d’un nombre : 2 pour la terre, 7 pour le soleil. La vie humaine aussi est un accord des contraires, une harmonie s’exprimant par l’âme. Ainsi le microcosme de la terre apparaît comme un écho du macrocosme de cette harmonie des sphères dont on prête aux pythagoriciens la théorie. Nous ne pouvons vivre sans symbole. Le langage recourt au symbole, l’écriture aussi, et la science. Mais face à la conception grandiose du symbole pythagoricien, liant dans un continu supra-naturel le nombre aux choses, invisibles comme visibles, ainsi ne le séparant point de l’homme, de la vie matérielle qui est mouvement, et aussi de la vie secrète et profonde, pas plus que du cosmos, que voyons-nous se dresser aujourd’hui ? un nombre désincarné, uniquement attaché au quantitatif, coupé du sacré comme du cosmos; un instrument incomparable de progrès matériel certes, mais un instrument d’autant plus dangereux que ce  » progrès », qui n’est qu’un pur en-soi, peut devenir un regrès. Certaine science d’aujourd’hui nous en administre la preuve.

 

L’âme, harmonie du corps, doit avoir commerce avec le divin et suivre Dieu, prescrivait Pythagore : Dieu réglant le rythme et l’ordre du monde exprimés qualitativement dans les nombres. Aujourd’hui, les nombres non plus acousmata, mais uniquement mathemata, coupés de leurs réelles attaches symboliques, désacralisés, décommises, ne sont plus que des notations sèches qui envahissent toutes les sciences, et dont on ne peut actuellement se déprendre. Ils flottent comme des choses vides, mortes, mais accablantes cependant.

 

NOMBRES - le symbole des nombres

Le Docteur René allendy

 Editions  TRADITIONNELLES

 1984

Le nombre réglerait non seulement les phénomènes naturels, mais la destinée même des hommes, de leur descendants, les grands faits de l’Histoire et le sort des États, au point que tout l’avenir serait déterminé par les rapports immuables des lois numériques de l’Univers. – Il y aurait là une fatalité mathématique sur la complexité de laquelle l’Astrologie peut nous donner une idée, mais qui serait assez précise pour permettre, dans certains cas, de formuler des prédictions.


Ainsi envisagée, l’interprétation du Nombre devient un des plus angoissants problèmes que l’Occultisme est, sans doute, loin d’avoir résolu. C’est probablement dans ce sens que Balzac écrivait que « le Nombre est pour l’esprit comme pour la matière un agent incompréhensible. »

Le « Philosophe inconnu », donne du Nombre une explication remarquable ; le Nombre est, pour lui, l’enveloppe invisible des Êtres comme le corps en est l’enveloppe sensible.


À ce point de vue, l’étude des Nombres devrait constituer le fondement de tout l’Occultisme, de toute la Théosophie – Les archéologues auraient certainement grand profit, quand ils veulent interpréter les symboles de l’antiquité, à s’inspirer de la science des Nombres. – Enfin, il n’y a pas d’initiation possible sans la compréhension de la langue universelle des Nombres.

 

Par elle, on découvre le sens des pratiques de la Magie, la signification des liturgies diverses ; elle peut permettre de concilier toutes les écoles sur la voie de la vérité. Par elle, le Brahmane, le Taoïste, le Kabbaliste, l’Hermétiste, le Chrétien, le Franc-maçon, le Théosophe, peuvent sentir l’identité de leur foi, la communauté de leur idéal. Étudier la langue universelle des Nombres, c’est travailler au rapprochement des hommes de bonne volonté pour la vérité synthétique. Les nombres jusqu’à 666.

 

NOMBRES - lettres, chiffres et dieux

Guy trévoux

Edition du  rocher

 1979

C’est l’histoire des symboles mathématiques et alphabétiques à travers l’ésotérisme universel. De la Chine aux Mayas, de l’Égypte à la Grèce, de la Kabbale au Tarot et du Yi-King aux civilisations occidentales.

 

Dans les systèmes idéographiques, le signe participe de l'essence de ce qu'il désigne. Avec l'alphabet, en revanche, il semble que la magie se retire du signe : les lettres ne renvoient plus qu'à des éléments de la chaîne parlée qu'elles transcrivent de manière arbitraire, elles s'offrent comme des véhicules transparents de la parole, entièrement subordonnées au "transport" du sens.
 
Si les Égyptiens mutilaient parfois sur les parois des tombes les hiéroglyphes du vautour ou de la vipère de crainte qu'ils ne s'animent et que leur esprit n'aille attaquer l'âme du mort, si les Mésopotamiens chiffraient le nom des dieux et des princes afin que nul ne puisse prendre pouvoir sur eux, aujourd'hui, dans notre tradition gréco-latine, plus personne n'a peur de l'écriture ! Totalement banalisée, elle "fonctionne " comme un formidable outil de communication et d'information, un outil désenchanté.
 
Pourtant, au sein des écritures alphabétiques certaines traditions, tout en congédiant la magie sous certaines de ses formes, ont développé avec le sacré des liens d'une intensité particulière : il s'agit de la tradition hébraïque et de la tradition arabe, deux traditions d'écriture consonantique proches des origines pictographiques de l'alphabet phénicien. Les rapports de ces deux écritures au sacré, du moins à travers la formalisation qu'en ont respectivement donnée la kabbale et la science des lettres en Islam ('ilm al-hurûf), présentent des analogies profondes.
 
Dans les deux traditions, le récit de fondation de l'écriture fait intervenir une dictée divine. Ainsi, d'après le texte du Coran, le prophète Muhammad reçut directement de l'ange Gabriel la révélation coranique : selon le récit de la première révélation, il vit apparaître un ange gigantesque et terrifiant lui enjoignant par trois fois de lire un rouleau. La troisième fois, Muhammad lui demanda : "Que réciterai-je ?" et l'ange répondit : "Récite au nom de ton Seigneur qui a créé, il a créé l'homme d'une adhérence ; récite car Ton seigneur est le plus généreux. Il lui enseigna au moyen du calame, il enseigna à l'homme ce qu'il ne savait pas. «Quand il eut fini," il [l'ange] s'éloigna de moi. Je me réveillai de mon sommeil ; c'était comme si un livre avait été écrit dans mon cœur".
 
De même, les premières Tables de la Loi transmises à Moïse sont, d'après l'Exode, écrites du doigt de Dieu : "La montagne du Sinaï était tout en fumée, comme la fumée d'une fournaise, et toute la montagne tremblait avec violence. Moïse parlait et Dieu lui répondait dans la voix. Et les Hébreux, au pied de la montagne, voyaient les voix."


Ainsi, le texte coranique, comme le texte de la Torah rédigé par Moïse (la Torah, c'est-à-dire les cinq premiers livres de la Bible : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome), constitue le lieu de la révélation divine. Si dans le christianisme Dieu s'est fait homme, dans l'islam comme dans le judaïsme Dieu s'est fait texte et les lettres sont le visage de Dieu, son seul visage, puisque toute autre représentation de Dieu est interdite.
 

La kabbale et le soufisme, qui constituent respectivement la dimension ésotérique de la tradition juive et de l'Islam, ont développé une véritable science des lettres permettant de lire dans le texte sacré le déploiement du monde et de son ordre secret. Les lettres préexistent et participent à la création du monde. Chacune d'elles est le réceptacle de la puissance divine. Chacune d'elles dans sa graphie révèle quelque chose du secret divin et possède une valeur chiffrée : les neuf premières servant à marquer les unités, les neuf suivantes les dizaines, les dernières les centaines.
 
Après la révélation coranique, le texte du Coran fut considéré comme un texte parfait exprimant les trésors de la sagesse divine et l'idée naquit que le Coran recelait, au-delà de son sens apparent, une pluralité de sens cachés. La spéculation sur les lettres s'est naturellement appuyée sur leur valeur chiffrée.
 
De même, la tradition juive décrypte les messages cachés dans le texte sacré à partir d'interprétations chiffrées

 

NOMBRES -  LUMIÈRE DES NOMBRES DANS LE NOUVEAU TESTAMENT

Luc de Goustine

Edition   Arma Artis 

 2012 

Depuis les deux piécettes que verse une veuve en obole au Temple, jusqu’aux 153 poissons de la dernière pêche miraculeuse, les nombres sont omniprésents dans les Evangiles ; non seulement au sein des paraboles, mais dans le corps même de la narration.

 

Les Pères de l’Eglise comme Saint Augustin et de grands exégètes modernes aiment s’y référer à l’égal des images que la Sainte écriture offre à notre instruction, il faut bien qu’ils véhiculent une vertu capable d’éclairer ou d’infléchir notre compréhension, d’où cette tentative pour les aborder ici, dans un langage cohérent et sans recours à la Kabbale et aux sciences traditionnelles, acquérant ainsi la conviction que les nombres sont les plus purs symboles que nous délègue la Sagesse éternelle.

 

On sait l’importance que le Philosophe inconnu Louis Claude de Saint Martin accordait aux nombres.

 

Luc de Goustine remarque que « le nombre oscille entre deux statuts : celui qui le répute anodin ou décoratif, et celui qui l’intègre sans sourciller dans la formulation essentielle des plus hauts mystères. Purement symboliques en esprit et en vérité, les nombres seraient alors les plus purs symboles que délègue vers nous la Sagesse éternelle » La finalité de ce livre tout à fait remarquable est le retour à l’UN, la permanence de l’UN, l’évidence de l’UN malgré l’apparence multiple : « La logique de Dieu, c’est d’abord cela : le retour au UN, la priorité du UN, celle de l’être sur tous les avoirs du monde, fussent-ils riches à myriades ».

La puissance de ce livre réside dans la mise à l’écart des codes pré-établis, traditionnels ou philosophiques, fussent-ils issus des hautes sagesses comma la Kabbale. Luc de Goustine invite le lecteur à avancer vierge dans le monde des nombres en mettant côte à côte le bon sens et la métaphysique dans une attention soutenue de ce que propose l’Ecriture, sans rien en exclure et notamment ce qui semble anodin.

 

« Le lecture du Nombre dans l’Ecriture commence donc tout au début comme l’enfant qui apprend le calcul compte sur ses doigts, et ce début met aux prises avec les plus hautes questions de la métaphysique de l’être –l’ontologie-, tout en restant empreint du bon sens immédiat qui permet d’approcher le réel comme un trésor à la fois donné et caché ». Cela passe par une restauration du rapport direct avec le langage, alors que nous sommes le plus souvent dans un rapport indirect, différé, inconscient.

 

 « L’unité, par exemple, nous dit l’auteur, n’aurait rien pour surprendre, qu’il y ait ici ou là un lépreux, un démoniaque guéri par le Christ ; que lui-même Fils unique de Dieu selon le Credo, rencontre chacun de ses frères humains comme un être unique en son genre, dont son amour renforce encore l’élection particulière, voilà bien là matière première, non seulement de la Bonne Nouvelle, mais ce qui relie tous les êtres à l’existence : chacun est avant tout sensible à l’honneur d’être reconnu, individuellement identifié, constitué en personne à part, voire comme souvent dans l’Evangile au passage de Jésus, appelé, convoqué ».

 

Cette reconnaissance de notre singularité annonce, et manifeste tout à la fois, la reconnaissance de notre non séparation d’avec le Seigneur. L’auteur guide le lecteur dans un apprentissage renouvelé du nombre. Il faut d’abord désapprendre, abandonner nos conditionnements numériques pour « entendre ». Mais avant d’oser comprendre, sans doute faut-il apprendre à entendre. Laissons donc un à un les premiers nombres tinter comme autant de notes d’un solfège, avant de les déchiffrer dans les phrases bibliques où ils résonnent, ensuite, écoutons les chanter de l’intérieur des compositions plus complexes où ils se répondent en concerto ou s’harmonisent en symphonie.

 

Cette praxis essentielle, qui vaut aussi pour les sons, permet de se dissocier des sens « plaqués » pour accéder au sens interne. C’est le chemin proposé par Luc de Goustine pour entendre et comprendre les douze premiers nombres avant de relire muni d’un nouveau rapport, six paraboles : Les talents, le semeur, les ouvriers envoyés à la vigne, les vignerons homicides, le festin nuptial, le bon Samaritain, et le cycle de la multiplication des pains. Cette lecture spirituelle, lecture de l’esprit par l’Esprit, invite à s’affranchir de la lettre figée pour retrouver un esprit vivant.

 

Au sommaire de cet ouvrage sur les nombres :

 

De l’importance de lire les nombres : La source évangélique  -  De 1 au UN  -

Les premiers nombres : Le 1 ou la logique de Dieu  - 1, 10, 100, 1000, 10.000… -

Le 2  -  Entre frères qui s’aiment et frères qui s’affrontent  - Le choix du Roi  - 

Du 2 au 3  -  Le mariage  -  Le pair et l’impair  -  Le plus grand commandement  - 

Trois :  Un signe de contradiction  -  Désirs et recherche de Dieu  -  Le sceau du Ressuscité  -  La théophanie  -  Devant le Dieu mort et ressuscité  - 

Quatre : Le sceau de la réalité cosmique  -  La divine quarantaine  - 

Cinq : Tout l’homme et tout homme  -  Penta/panta  -  Le jubilé du Seigneur  -

Six : Le cycle des cycles  -  Dans l’attente de la Rédemption  -  Dans le désert du cœur  -

Sept : Le temps des noces  -  Le 7 ramène au Un  -  Trois ans et six mois  -

Huit : circoncision  -   Transfiguration  -  Les Béatitudes  -  L’intendant malhonnête et le renversement des tables  -

Neuf : Mouvement, transition et promesses  -

Dix : le dix, le cent, mille et au-dessus

Notule sur le zéro

Onze : Symbole de séparation, de dissociation, de division, de révolte

Douze : La fille de Jaïre et la femme hémorroïsse  -  Les douze apôtres  -  Les douze couffins  -

Six paraboles majeures : Les talents  -  Le semeur  -  Les ouvriers envoyés à la vigne  -  Les vignerons homicides  -  Le festin nuptial  -  Le bon Samaritain  -  La multiplication des pains et une explication du levain  -

De Jean-Baptiste à Jésus selon l’évangile de Jean, une Pâque nouvelle

 

NOMBRES - MYSTÈRE DES CHIFFRES

Marc-ALAIN Ouaknin

Edition Assouline

 2003  

Quand et où sont nés les chiffres ? Qui a inventé le zéro ?

 

Qui était Pythagore ? Pourquoi dit-on que le 6 est un nombre parfait ? Est-ce vrai que les nombres ont un pouvoir magique ?

 

De l’Inde à Bagdad, Tolède et Reims, ce livre nous fait découvrir la formidable histoire des chiffres depuis le Ve siècle jusqu’à l’invention de l’imprimerie au XVe siècle.

Alliant l’érudition au jeu, cet ouvrage aborde l’histoire, la symbolique et la philosophie des chiffres et des nombres de manière simple et pédagogique, le lecteur partira ainsi à la recherche des fondements de notre intelligence, mais aussi des plaisirs de l’esprit et va apprendre et comprendre les divers mécanismes des chiffres et des nombres.

Au sommaire de cet important ouvrage :

Premier livre : Chiffres –Naissance et évolution des chiffres modernes : Une naissance indienne -300 ans avant J.C -Echecs et maths - Les mathématiques indiennes - Les noms et les 5 étapes de l’évolution des chiffres indiens - Le zéro - Les chiffres indo-arabes (du 9e siècle à nos jours) - En route pour Bagdad - Al jabr et algèbre - Chiffres indiens en pays arabes - Comment les chiffres indo-arabes arrivèrent en occident chrétien ? - Gerbert d’Aurillac, le pape des chiffres - L’importance des croisades - Fibonacci et le liber Abaci - Les chiffres et l’imprimerie -

Deuxième livre : Les nombres et la grande famille : Fous de nombres et nombres fous - Pythagore et l’harmonie des nombres - Le zéro et l’infini - La paire et l’infini - Les nombres premiers - Les nombres parfaits - Les mystères du 6 et du 28 - Les nombres amicaux - Nombres triangulaires - Les triangles de Pythagore, d’Isis - Fermat et Wiles - Pascal - Le nombre d’or -

Troisième livre : Les carrés magiques et autres talismans : Une origine chinoise - Comment construire un carré magique - Faut, Goethe et les carrés magiques - Mélancolia - Quelques carrés magiques remarquables - Alchimie et talismans - La Bible - le monde ennéadique - Guérison et relaxation -

Quatrième livre : Hébreux, Grecs et arabes : les chiffres et les lettres - La guématria, les lettres et leurs valeurs numériques - De la géométrie à la « logimétrie » - Dynamisme de la guématria - L’isopséphie - La guématria et le zéro - Le Dieu hébraïque est-il une hypothèse mathématique ? - Les valeurs numériques du nom divin - La transcendance de Pie - Fermat et la kabbale - La Bible, un document chiffré ? -

Cinquième livre : Des idées et des hommes : Glossaire des noms communs et des noms propres - Bibliographie importante - Très nombreuses photos -

 

NOMBRES - vie et mystÈre des nombres

F.X. chaboche

Edition  albin michel

 1976

Des pistes et des explications sur les nombres qui ont façonné notre univers. La philosophie, la religion, l’ésotérisme, l’astrologie, l’alchimie et la parapsychologie s’en sont servis.

la Kabbale. Cette science consiste à décomposer les mots, à additionner la valeur numérique des lettres et en tirer, selon des règles spéciales, toutes les déductions possibles. Ainsi, le nombre d'or pour les hébreux est "209", c'est l'ornement du règne minéral, il correspond à Jéhovah dans le monde des esprits.

Hoeffer, dans son "Histoire de la chimie" à consacrer quelques pages à la Kabbale appliquée aux métaux. L'Alchimie, science d'observation, ne pouvait à priori profiter en rien de son alliance avec la Kabbale purement spéculative. L'adjonction d'éléments étrangers ne devait que la rendre encore plus obscure. Paracelse aurait-il donc eu tort sur ce point ?

Avant lui, B.Valentin avait fait quelques essais dans le même sens. Il décomposa le mot "azoth" de la façon suivante : "Azoth, commencement et fin, car il est A et O, présent en tout lieu. Les philosophes m'ont orné du nom d'Azoth, les latins A et Z, les grecs thau, les hébreux : aleph, tous lesquels signifient et font Azoth" (l'azote des philosophes).

Après Paracelse, on ne trouve guère que deux auteurs ayant traité spécialement de la Kabbale alchimique. Ce sont Panthée, prêtre vénitien, et Jean Dee, alchimiste et mathématicien anglais. Panthée a écrit deux traités, dans lesquels on y découvre que le nombre de la génération est 544 et celui de la putréfaction est 772, que le mercure, l'or et l'argent correspondent aux lettre hébraïques : "seth", "he", "vav", et autres rêveries semblables. Jean Dee dans son traité "La Monade hiéroglyphique" a essayé de constituer une Kabbale particulière à l'aide des symboles alchimiques. Ainsi, pour lui, la symbolique du mercure représente la lune, le soleil est les quatre éléments. De plus, le signe du soleil représente la monade, figurée part le point autour duquel le cercle symbolise le Monde. Ce curieux traité se trouve imprimé dans le second volume du "Théatrum Chimicum".

Ces alchimistes et quelques autres, tels que Khunrat, Maier, Blaise de Vigenère, introduisirent dans la science une interprétation nouvelle de la théorie alchimique. Alors que les sciences exactes et naturelles procèdent par induction et déduction, les sciences occultes procèdent par analogie; ils appliquèrent la méthode de l'analogie à l'Alchimie. Ainsi, ils pensaient qu'il existe trois Mondes; La matière, l'humain et le divin. Dans la matière nous avons le soufre, le mercure et le sel, principes de toute chose; l'humain, ou microcosme, le corps, l'esprit et l'âme réunis; dans le monde Divin, trois personnes en une seule : Dieu. "Ainsi est Trinité en unité et unité en Trinité, car là sont : corps, esprit et âme, là est soulphre, mercure, arsenic"

 "Le Grand Oeuvre a, par suite, un triple but dans le Monde matériel : la transmutation des métaux pour les faire arriver en or, à la perfection; dans le microcosme, le perfectionnement de l'homme; dans le Monde Divin, la contemplation de la divinité dans sa splendeur". D'après la seconde acceptation, l'homme représente l'athanor des philosophes hermétiques où s'accomplit l'élaboration des vertus, c'est dans ce sens, selon les mystiques, qu'il faut entendre ces paroles : "Car l'Oeuvre est avec vous et chez vous, de sorte que le trouvant en vous-même, où il est continuellement, vous l'avez aussi toujours, quelque part où que vous soyez, sur terre et sur mer" (Hermès Trismégiste, "Les sept Chapitres"). Les Alchimistes mystiques entendaient par soufre, mercure et sel, la Matière, le Mouvement et la Force. Le mercure, principe passif et femelle, la Matière; le soufre, principe actif et mâle, la Force qui façonne la Matière et lui donne toute espèce de formes par le moyen du Mouvement, qui est le sel.

Le sel, c'est le moyen terme, c'est le résultat de l'application de la Force à la Matière, symboliquement, c'est le nouvel être qui prend naissance par l'union du mâle et de la femelle. Cette haute théorie ne semble pas en contradiction avec la science actuelle. La chimie et la physique ne réfutent pas l'hypothèse d'un Matière unique. Hypothèse admise depuis longtemps par la métaphysique comme indispensable à l'explication du Monde. Le savant anglais Crookes appelle cette Matière unique, le protyle; selon sa théorie, nos corps simples actuels ne sont que des polmères du protyle.

D'autre part, il est très juste que la Matière n'agit, n'a de propriétés particulières, que lorsqu'elle est en Mouvement; par suite à 273° au-dessous de zéro, au zéro calorique absolu les propriétés chimiques sont nulles, l'acide sulfurique est sans action que la potasse caustique; enfin l'unité de la Force s'impose aussi aux physiciens. Quel est le savant qui fait aujourd'hui une différence entre la cause du magnétisme de la chaleur, de l'électricité, de la lumière, du son. Les fluides n'existent plus, ils sont remplacés par des force réductibles les unes des autres; ce qui différencie la Force d'elle-même à nos yeux c'est le nombre de variation qu'elle imprime à tel ou tel corps. Et encore n'y a-t-il pas de limite absolue, un corps vibrant ou en mouvement, ce qui revient au même, produit d'abord un son; que les vibrations deviennent plus nombreuses, le corps s'échauffe sensiblement et bientôt il se produit des phénomènes lumineux. Où finit le son, où commencent la chaleur et la lumière ? Il n'y a pas d'intervalle.

Il faut ajouter que les Alchimistes n'avaient entrevu cette théorie que partiellement. L'état des sciences à leur époque ne leur permettait pas de donner à cette théorie le développement que nous lui avons donné. Pour eux, comme nous l'avons démontré, la Matière était unique en principe, ils l'appelaient Matière Première ou "Hyle". Ils reconnaissaient aussi une Force universelle, Baudouin, l'appelle magnétisme universel, souffle magnétique. Pour les mystiques, la Force est le souffle de Dieu, principe premier de la vie, du mouvement. Paracelse l'appelle "archée". L’archée" c'est la Force toujours active, qui, en s'appliquant à la Matière, la met en mouvement, lui donne une forme. Les termes de "ares" et "clissus" ont chez Paracelse à peu près le même sens. Quant au Mouvement ils l'assimilaient au feu, ce qui est en effet l'image la plus parfaite de la Matière actionnée par la Force.

Telle était la haute théorie alchimique que peu d'adeptes ont possédée. Que l'on ne s'étonne pas de cette synthèse, dont le raisonnement avait suffi aux Alchimistes, comme il suffit jadis à Pythagore, Démocrite, ou  encore à Platon pour s'élever à la conception des plus hautes vérités. Les Alchimistes représentaient cette théorie par un triangle, symbole de l'équilibre absolu. Au premier angle, le signe du soufre symbole de la Force, au second, le signe du mercure, la Matière, au troisième le signe du sel, le Mouvement.

 

numÉrologie – abc de la numÉrologie

J. Daniel fermier

Edition GRANCHER

 2005

Les nombres nous parlent depuis des millénaires. Mieux : ils nous caractérisent.


La numérologie, c’est l’étude du sens des nombres et des implications dans notre vie de tous les jours. À la question fondamentale : « Qui suis-je et que faire ? », la numérologie ne vous apportera pas une réponse toute faite mais vous permettra au contraire de trouver vous-même vos propres solutions.


La numérologie vous laisse libre. Elle vous aide seulement à trouver les clés du bonheur. Apprenez savoir qui vous êtes, quelles sont les possibilités, sachez prévoir votre destinée grâce à des calculs simples et une interprétation des nombres dont Jean-Daniel Fermier vous révèle ici les secrets. Selon la numérologie, vous ne portez pas n’importe quel prénom, n’importe quel nom, vous n’êtes pas né n’importe quel jour. Devenez le maître de votre existence en découvrant les cycles t les vibrations qui vous sont favorables. Sachez mieux trouver le moment judicieux pour prendre une décision importante, affronter les difficultés de la vie, deviner les rencontres véritablement décisives, négocier les tourments amoureux.


- NOMBRE (définition du dictionnaire Larousse) : Rapport entre une quantité et une autre, prise comme terme de comparaison, que l’on appelle unité.
- CHIFFRE : Le chiffre est le signe qui représente le nombre : c’est son graphisme.
- La NUMEROLOGIE s’intéresse à la valeur symbolique des nombres qui représentent une pulsion de vie, une vibration, une influence… les mathématiques, quant à elles, appartiennent au domaine quantitatif des nombres.


Les mathématiques et la numérologie ont le même père : Pythagore, que l’on connaît surtout pour la table de multiplication ou le théorème de l’hypoténuse. Pythagore, philosophe grec du VIème siècle avant Jésus-Christ, nous a transmis un message essentiel : « Tout est arrangé d’après le nombre. » Il avait acquis ses connaissances numérologiques auprès de prêtres égyptiens et les a enseignées à ses disciples. (École pythagoricienne).
En fait, on trouve des traces de la numérologie dans toutes les vieilles civilisations.


Les écritures saintes sont marquées par la symbolique des nombres. Saint Augustin disait : « L’inintelligence des nombres empêche d’entendre beaucoup de passages figurés et mystiques des Écritures… »
La Bible est un document chiffré. Les Hébreux ont transmis leur enseignement des nombres par la Kabbale. On sait que Descartes s’inspira de la science numérologique pythagoricienne pour créer son traité de géométrie.
Plus tard, un moine bénédictin révélera son destin déchiffré à un jeune caporal, qui s’enfuit, incrédule et terrorisé : ce jeune caporal allait devenir Napoléon Bonaparte.


Plus près de nous, dans la deuxième moitié du XIXème siècle, la numérologie fait à nouveau parler d’elle, dans un contexte de découvertes des sciences occultes. Le personnage le plus célèbre de cette époque est le Docteur Encausse, plus connu sous le nom de Papus. Ce dernier prétendait que si l’on savait lire les nombres qui jalonnent notre vie, nous aurions la connaissance de notre destin. Et il concluait : « Malheureusement seuls, quelques initiés savent les lire et c’est bien dommage. » 


La numérologie est certainement aussi ancienne que l’astrologie, mais elle est effectivement restée pendant des siècles une science secrète des nombres réservée aux initiés. Aujourd’hui, la science des nombres fait son entrée dans la vie moderne…

 

numÉrologie – b.a. – ba

zariell

Edition PARDES

 2002-2004

2 volumes pour expliquer cette sciences, qui de secrète est devenue ouverte à tous.


Saviez-vous que l’âge de la mort de Napoléon Bonaparte était inscrit dans sa date de naissance ?


Saviez-vous que François Mitterrand était influence par le nombre 8 ? Il est né le 26 (2+6=8) octobre 1916 (1+9+1+6=17=8), au sein d’une famille qui a compté 8 enfants. Son prénom, comme celui de sa femme comporte 8 lettres. Élu en 1981, réélu le 8 mai 1988, il est mort 8 mois après son départ (le 17 [1+7=8] mai 1995) de l’Élysée, le 8 janvier 1996, à _h 30, dans l’année de ses 80 ans.


Ce B.A. – BA, d’utilisation facile, vous ouvre les portes de la numérologie. Il vous permettra de mieux vous connaître et d’appréhender votre avenir. Pour être plus explicite, l’auteur utilise les méthodes américaine et européenne. Il n’hésite pas à rapprocher la science des nombres du Tarot de Marseille.


De très nombreuses dates de naissance de personnalités (politiques, artistiques, sportives, journalistiques…) émaillent l’ouvrage. L’étude de la numérologie fait appel à la Kabbale, au Tarot, à l’astrologie, aux nombres, aux chiffres, et explique l’influence des nombres sur la société moderne.

 

numÉrologie holistique

Pierre lassalle

Edition DE VECCHI

 1994

La numérologie sous-entend que chaque nombre unitaire (de 1 à 9) est l’expression d’une vibration. La vie est vibration. Tout est vibration. Les scientifiques l’ont constaté en étudiant la matière (ou prétendue telle !).

 

Cette matière, qu’ils croyaient solide (mais oui, la science fonctionne aussi sur des croyances, appelées pudiquement hypothèses !), n’est en fait constituée que d’énergie, que de particules élémentaires, dont on mesure la présence mais que personne n’a jamais vues !

Les scientifiques comme Jean Charon en arrivent même à penser qu’il n’y a plus que l’intuition pour aller plus loin dans le savoir scientifique. L’univers est vibration, énergie et pensée créatrice illimitée. L’univers est spirituel et la matière n’est que sa « création », ou si vous préférez du spirituel condensé. Ainsi, il ne s’agit plus de séparer le spirituel du matériel puisque, finalement, le second n’est qu’une condensation du premier.


Holistique vient du mot grec holos qui signifie « entier, global ». Notre approche de l’astrologie, comme de la numérologie, est globale, car nous avons étudié toutes les méthodes possibles dans ces deux formes de connaissances (ce qui se fait aussi bien en Europe qu’en Amérique).

L’enseignement que nous donnons est le résultat d’une synthèse ainsi que d’une recherche personnelle intuitive dans laquelle l’individu est considéré dans sa globalité. Que ce soit dans l’interprétation d’un thème astrologique ou dans l’étude d’un thème numérologique, l’important est la globalité plutôt que le détail, car c’est la synthèse qui permet de personnaliser l’interprétation. Voilà pourquoi nous avons intitulé cet ouvrage Numérologie holistique.
La numérologie comme l’astrologie permettent à l’individu de découvrir en lui son potentiel et d’entrer sur une voie spirituelle.

 

Mais il faut bien comprendre que ni la numérologie ni l’astrologie ne peuvent faire évoluer quiconque n’aura pas mis en pratique (par un travail sur soi) ce qu’il aura découvert. C’est le piège classique dans lequel tombent beaucoup d’ésotéristes qui pensent qu’en étudiant l’astrologie ou la numérologie ils ont accès à la connaissance et que cela les fera évoluer et les conduira tout droit à l’initiation. C’est une vaste illusion !


La numérologie ou l’astrologie constituent la première marche du « Connais-toi toi-même » qui vous révèle à vous-même ; mais il faut ensuite mettre en pratique ce que vous avez découvert par des techniques de travail sur soi à base spirituelle, afin de réaliser la véritable transformation de soi (ou initiation) qui est demandée aujourd’hui, à l’aube de l’ère du Verseau et de la naissance d’une nouvelle civilisation.

 

numÉrologie – le grand livre de la numÉrologie

François notter

Edition DE VECCHI

 2005

Les nombres ont tant à dire…Il vous suffit d’en décoder les messages, les propositions, les interpellations. François Notter, numérologue renommé, auteur de divers livres qui font référence en numérologie moderne, vous propose dans ces pages une initiation au langage des nombres. Il vous invite à rencontrer les merveilles que vos nombres mettent à votre libre disposition, pour progresser avec plus de lucidité dans votre vie. Le livre, qui est un best-seller en la matière, est apprécié pour sa clarté, sa pertinence, son humour et sa précision.


« La numérologie, qu’est-ce que c’est ? » : « C’est la science des nombres. Une science très ancienne mais qui réapparaît maintenant et s’adapte très vite à notre monde moderne. »


La numérologie se diffuse, en effet, de plus en plus vite et de plus en plus largement. Elle répond à juste titre à ce besoin que nous avons tous de mieux nous connaître, de savoir dans quelles directions il nous est préférable de nous orienter. En un mot : de savoir un peu mieux qui nous sommes et comment nous situer de manière plus juste face à notre environnement, à notre vie et à celle des autres.


Le but recherché est le même qu’en astrologie. La numérologie est sa grande sœur, on l’avait un peu oubliée ou laissée de côté jusqu’à ce qu’un petit nombre de chercheurs fasse ressortir de l’ombre cette science millénaire.
Il nous aura fallu une bonne dizaine d’années pour réagir en Europe. La numérologie prend enfin son essor et sa fiabilité commence à être reconnue chez nous comme elle l’est déjà Outre-Atlantique…En effet, cette science très répandue aux USA a de multiples applications et présente de nombreux avantages sur d’autres approches humaines, en particulier sur le plan pratique. La simplicité des données de base dont elle a besoin : date de naissance – l’heure n’est pas nécessaire – noms et prénoms. Parfois un nom et un prénom seulement permettent une approche très souvent surprenante du fonctionnement de la personne humaine.


La numérologie utilise les nombres et leur symbolique plutôt que les chiffres qui sont leur représentation graphique. Dans sa démarche, cette science millénaire cherche à entrer en relation avec l’âme du nombre. Par l’intermédiaire de son langage symbolique, elle essaie de saisir son essence spirituelle.

2Q

QU’EST-CE QUE  L’INITIATION ?               -           N°  39   -

F. ARIÈS  et  A. MÉNESTIER

ÉDITION LA MAISON DE VIE

 2010

Trois fois heureux ceux des mortels qui contemplent les rites initiatiques, affirmait Sophocle. Dans notre monde dominé par la technologie, la quête de l’initiation n’a rien perdu de son actualité. N’est-elle pas une seconde naissance, la découverte d’une vie nouvelle nourrie par le sens des symboles, un chemin menant de la connaissance de soi au  grand mystère de la création ? Esprit de corps vécu dans une fraternité et une soeurité attachées à la construction d’un Temple. L’initiation se compose de mutations incessantes, jeunesse de cœur, elle est une incomparable source de joie.

 

Ce livre se présente plutôt comme un témoignage. Il correspond à un certain moment de la trajectoire d’une loge qui fait le point et s’interroge sur ce qu’elle vit de l’initiation. Il est une tentative pour transmettre ce « vécu » sans en trahir ni la nature, ni le secret.

 

Pour certains l’initiation est totalement communautaire, pour d’autres seulement individuelle, il apparaît et ce livre l’explique, qu’en fait elle est les deux, ou doit être les deux à la condition que l’individu initié s’intègre à une fraternité ou soeurité.

 

Ce livre développe les sujets suivants sur l’Initiation :

Voie communautaire et voie individuelle  -  reconnaissance mutuelle  -  Fraternité et soeurité  - L’Institution primordiale et l’importance du serment  -  L’esprit de corps  -  La vie sans limite  -  Trahison et nature humaine  -  La seconde naissance  -  La jeunesse de cœur et l’Amour initiatique  -  L’Initiation est un voyage fait de mutations incessantes  -  Expliquer ou vivre le mystère  -  Le détachement, le Devoir, la joie et la quête de la jeunesse  -  La Règle et les rituels  -  Pratiquer l’Art Royal  -  La pensée mythique et la pensée symbolique  -  Le combat de la Lumière contre les ténèbres  -  L’enseignement  -  Les grades initiatiques  -  La transmission et le travail initiatique  -  Le chemin de l’offrande et la plénitude  - Bâtir le temple et donner la maison à son Maître  -  L’Orient éternel et la mort  -

Cet ouvrage met en relief certains aspects de l’initiation ancrés au plus profond de la conscience humaine, véritable pierre d’angle d’une spiritualité libre et heureuse.

2 R 

rÉgle & compas

Armand bedarride

Edition TÉLÈTES

 1992

Nombreux sont les Francs-maçons qui ne savent où et comment compléter et approfondir les notions parfois sommaires qu’ils reçoivent en loge sur les symboles et les mystères de la Franc-maçonnerie.

Armand Bédarride, dont les ouvrages sont introuvables depuis de nombreuses années, a pour seule prétention de les aider dans leurs recherches en leur présentant un résumé des enseignements des anciens maîtres tels qu’il les a compris en consultant les documents et les anciennes sources primitives de l’Art Royal, en les accompagnant d’indications bibliographiques.

 

L’auteur s’adresse ici aux nouveaux apprentis, pour les préparer à entrer dans la carrière qui s’ouvre devant eux. Après avoir étudié le Cabinet de Réflexion, l’auteur aborde l’interprétation des symboles, les épreuves physiques. L’ouvrage est complété de deux études sur l’Hexagramme ou Sceau de Salomon et son symbolisme.

 

Outil » traditionnel de la franc-maçonnerie, la règle est l’instrument du compagnon ou du maître suivant les rites. Elle sert à vérifier les alignements et à mesurer l’ouvrage, à le rendre homogène. Symbole de la rectitude, de la méthode, et de la loi, elle est aussi l’expression de la régularité maçonnique dans la bonne application des principes initiatiques. Au plan géométrique la règle est d’abord une droite reliant deux points. Elle est génératrice de la ligne droite qui se prolonge indéfiniment dans les deux sens. Au plan étymologique la règle s’associe à l’idée de mener, de diriger, de guider.

Le point originel génère, par l’action du Logos une trajectoire droite, qu’on appelle l’action droite ou l’intention droite. C’est la puissance du point que de créer un mouvement directionnel et ordonné par l’intermédiaire du Logos.

Cette action dynamique est, ni plus ni moins, l’expression du Logos qui organise et ordonne la manifestation. L’ « ordo » dont il est question se distingue du « Chaos », de l’informalité et de la non-manifestation, par le cadrage de l’intention droite. Ainsi, on peut affirmer que la droite est l’expression dédoublée de la source créative. La source créative dans la règle graduée est représentée par le Zéro. Paradoxalement le Zéro quantitatif et métrique qualifie l’unité primordiale qui est une totalité sans quantité. Cependant si le point est sans parties, la droite a une longueur, mais pas de largeur. Elle se manifeste par son étendue. Sa manifestation n’est, dans son tracé, qu’une succession de points marqués sur une trajectoire définie. Pour nous, cette trajectoire s’achève dans un temps donné qui s’écoule du point A jusqu’au point B, dans une hécatombe de successibles, qui n’ont d’existence qu’à un moment déterminé. Finalement, la droite que compose la règle du maçon n’est que la duplication, la génération du point par son intention droite.

 

La particularité de la règle repose sur sa graduation qui introduit le temps et l’espace. Dès lors, le temps dans son écoulement prend tout son sens. On parle de la règle à 24 pouces. Les 12 heures du Jour et de la nuit rythment efficacement la vie du maçon. Cette linéarité de la règle engendre l’hypothèse d’une fin à l’écoulement du temps, ce qui est contradictoire de l’expérience cyclique de la vie sur terre. Opposer la linéarité avec son début et sa fin, au cycle sans cesse renouvelé vaut par exemple, l’affirmation de la planéité de la terre au moyen âge. Il ne faut jamais se fier aux apparences et l’initié convaincu de leurs tromperies, tente de relier la graduation à 24 pouces aux effets cycliques. Les 24 pouces sont, selon l’ancienne règle des opératifs, la division journalière en trois séquences et quatre parties, « l’une pour prier le Dieu tout puissant, l’autre à travailler et à nous reposer, la dernière à venir en aide à un ami, un frère dans le besoin sans préjudice pour nous et notre famille ». Un cycle complet fait 24 heures divisé en 4 périodes de six unités horaires. Le cercle se divise parfaitement en 6 arcs, en reportant au compas, le rayon du cercle sur sa circonférence. Les six droites réunies font un hexagone qui nous donne l’hexagramme, symbole du macrocosme. Les 24 pouces de la règle sont une représentation symbolique de la totalité macrocosmique. Simplement, la règle à 24 pouces est l’application linéaire, humaine et contingente de la totalité.

 

Ainsi pourvu d’une règle de vie non plane et finie, mais cyclique et infinie, le maçon observe sa loge pour s’apercevoir que celle-ci n’est que le reflet des cycles sans fin de la vie et de la mort, du cycle du jour et de la nuit, de cycle de la graine de blé plantée en terre à sa germination, jusqu'à son retour dans l’obscurité de la matrice universelle. Hiram nous rappelle que la fin est un début. La règle « dégradée » par le temps devient instrument de mesure ici-bas. L’unité de mesure devient une fraction d’existence matérielle. L’art de la mesure devient celui de l’artisan géomètre qui, des deux pointes de son compas, appliquées sur le tranchant de la règle, mesure la fraction d’éternité. La graduation fait entrer la métaphysique de la droite dans le domaine inférieur de la quantité et de la finitude. Là, le temps et son érosion jouent un rôle insidieux, introduisant l’usure financière et l’usure de la matière. L’homme citoyen d’Athènes n’est que le jouet temporaire de Chronos. Telle une poupée démembrée, il sera dispersé dans les flots du Nil. L’intention droite, conforme au Logos devrait s’abstraire de la graduation. C’est chose faite, tel un miracle au passage du grade de Maître. Libéré de la perception temporaire et spatiale, le Maître par sa mort et sa renaissance, telle ISIS, se recompose débarrassé de sa fraction contingente. Il est l’homme véritable, celui qui a affronté victorieusement l’écoulement du temps, la fin du genre, des nombres et la quantité. Il est celui qui est mort à cette thésaurisation, pour renaître dans le dénuement de l’unité et sous l’égide de la parole perdue, significative du Logos.

 

La règle chez le bâtisseur est avant tout synonyme d’ordre. Sa racine étymologique contribue à la solidité de l’édifice à bâtir. Il n’y a pas d’architecture sans plan, il n’y a pas de plan sans architecte et il n’y a pas de plan sans règle.

À cet instant, la règle devient les règles de construction du temple sans lesquelles l’esprit ne peut irradier la matière. C’est l’art du trait appris par le compagnon et mis en œuvre par le maître sur sa planche à tracer qui symbolise l’action de l’esprit ordonnateur sur la matière brute. Naturellement celui qui tient la règle n’est autre que le Grand Architecte de l’Univers. Cette règle-règlement, deviens potentiellement source de toutes les intentions droites du point originel et fondateur, tant et si bien qu’elle se substitue à la Bible ou au volume de la Loi Sacrée à certains rites. La règle, comprise dans son sens fondateur, peut suppléer aux règles ésotériques de l’évangile de Saint-Jean. Nous savons que cet Évangile est à interpréter dans un sens purement ésotérique. Par conséquent, la contingence et l’écoulement numéral du temps sont sans effet sur sa lecture. Il faut donc admettre que la règle se substituant à la Bible ne devrait avoir que deux graduations, celle du point et l’expression de son étendue. L’Alpha et l’Oméga. Dans ce cas l’Omega n’exprime pas la « limite » extrême de la droite, mais une potentialité, ou si on préfère un lieu. L’Oméga ainsi que la droite sont comme l’Alpha dont ils procèdent, ils sont l’Alpha. Alors le point qui est sans partie ne peut se définir dans ses limites.

 

La présence d’une règle graduée, en lieu et place de la Bible, entraîne l’initié dans une lecture fractionnée, exotérique, contingente et profane. Il n’est plus alors question d’unité et de totalité, mais plutôt de l’homme qui devient la mesure de toutes choses manifestées. On entre dans un domaine aussi limité qu’un homme se définissant par lui-même et pour lui-même et hors le tout ! Ainsi lors des voyages du compagnon à certains rites, la règle graduée est d’abord portée sur l’épaule gauche, symbolisant la passivité, la soumission à la matière, puis dans la suite des voyages elle est portée à droite signifiant son sens actif et sa plénitude. À gauche elle devrait être portée avec la graduation apparente, à droite sans graduation.   Enfin l’ordre, l’intention droite, associée à la règle se marie naturellement avec le rite. Le rite est expression d’un ordre, car le rite est l’expression d’un ordonnancement, de l’univers manifesté.

 

rites & symboles de la franc-maçonnerie

Daniel beresniak

Edition DETRAD

 1995

Pratiquer le symbolisme, c’est vivifier le questionnement sur la réalité et le langage. Cette approche de l’Art Royal libère des tics mentaux et des conditionnements « profanes ». L’Art Royal est l’art de faire des rois, c’est-à-dire des hommes libres, lesquels agissent au lieu de réagir, produisant du sens au lieu d’en reproduire.


La Franc-maçonnerie procure les métaphores propres à éclairer les voies obscures qui relient les désirs aux idées, les émotions aux représentations du monde. Bien souvent, le discours sur les symboles les et les mythes s’enlise dans l’occultisme et le dogmatisme, créant ainsi des malentendus. Les « occultistes » apaisent leur « mal-être » en se réfugiant dans une exploration fantasmée de la face cachée des choses. Leur plaisir est le sentiment d’appartenir aux groupes des Élus auxquels serait réservée la contemplation des vérités sublimes. Les « positivistes » croient que le symbolisme se réduit à ce qu’en font les « occultistes » et le rejettent.

 

Ainsi, ils négligent la voie intérieure, l’introspection, et demeurent prisonniers des préjugés et des idées reçues. Nous avons, aujourd’hui le triste privilège de voir les cauchemars des surlendemains qui déchantent, succéder aux rêves des lendemains qui chantent. Partout où une seule voie a été choisie, celle, extérieure, qui centre la réflexion sur la cité ou bien celle, intérieure, qui centre sur soi-même, on ne voit que misère et désolation.

L’Art Royal réunit les deux voies et propose un modèle de sociabilité fondé sur l’union dans la diversité au lieu de l’unité dans la conformité, laquelle, bien que mortifère, est pourtant l’idéal de tous les prêts à penser, idéologies, religions, et sectes.


Y est développé :

 

Tous les symboles de l’apprenti du compagnon et du maître, les colonnes antédiluviennes, le trois, le cinq, le sept, l’étoile flamboyante, la Tour de Babel, les landmarks et les constitutions d’Anderson.

2 S

SAINT CHRISTOPHE successeur d’ANUBIS, D’HERMÈS et D’HERACLÈS

Pierre Saintyves 

Edition  Signatura

 2007 

L’histoire de Christophe est des plus étonnantes. La légende dorée de Voragine en donne la version suivante : » Christophe était un géant de la terre de Chanaan, haut de 12 coudées et d’un aspect terrible. Il entra au service d’un puissant roi, parce qu’il avait entendu dire, que ce roi était le plus puissant du monde.

 

Ayant remarqué que le roi se signait dès que l’on prononçait le nom du diable, il en conclut que celui-ci était plus puissant que son maître et résolut de se mettre à son service. Il le rencontra dans le désert et fit route avec lui ; mais en arrivant à un carrefour, le diable aperçut une croix et prit soudain la fuite. Christophe l’ayant rejoint, lui demanda la cause de sa frayeur et le diable, pressé de questions, fut contraint d’avouer que Jésus Christ était plus puissant que lui. 

 

Sans tarder, Christophe se mit à la recherche de ce maître inconnu. Un ermite qu’il rencontra lui enseigna les vérités de la foi chrétienne et le baptisa. Désireux de le faire avancer dans la voie de la perfection, l’ermite lui recommanda d’abord de jeûner ; mais le bon géant en était tout à fait incapable. Il lui enjoignit alors de réciter des prières, mais Christophe s’embrouilla et ne put jamais en venir à bout. L’ermite comprenant enfin son néophyte, l’établit au bord d’un fleuve rapide où périssait chaque année nombre de voyageurs. Plein de bonne volonté, Christophe prenait les patients sur son dos, et, aidé d’un bâton solide, leur faisait ainsi franchir le torrent.

 

Un jour, il s’entendit appeler par un enfant. Il sorti de sa hutte, mit l’enfant sur ses épaules et commença de traverser le fleuve. Mais quand il fut au milieu, l’enfant devint si lourd que le géant, courbé en deux, n’avançait plus qu’à grand peine. Arrivé enfin à la rive, il demanda à l’enfant qui il était :

 

« Tu m’as chargé d’un si grand poids, dit-il, que si j’avais porté le monde entier sur mes épaules, je n’aurais pas eu un fardeau plus lourds »- Ne t’étonne pas, Christophe, répondit l’enfant, car tu as eu sur tes épaules, non seulement le monde entier, mais celui qui a créé le monde. Sache que je suis Jésus-Christ, et l’enfant disparu.

Peu après Christophe se rendit à Samos afin de convertir les païens et aider les chrétiens en butte aux persécutions du roi, lequel fit arrêter Christophe et essaya de le détourner de sa foi, en finale, le roi fit décapiter Christophe, qui dans un dernier geste de compassion guérit le roi de sa cécité, en faisant mélanger de la boue à son sang ».

 

Les représentations les plus anciennes de Christophe sont caractérisées par la tête de chien, la palme et le costume militaire. Toutes ces caractéristiques sont réunies dans nombre de représentations d’Anubis. On retrouve effectivement des peintures dans le Moyen Orient et au Mont Athos en particulier, avec Christophe affublé d’une tête de chien, il ressemble ainsi à Anubis, divinité égyptienne. Anubis, le dieu chacal ou dieu loup est celui qui ouvre le chemin, il est psychopompe et veille sur l’embaumement pour que le défunt puisse traverser sereinement son voyage sur le Nil nocturne. Il partage en cela le rôle d’Hermès qui fut chargé par Osiris de veiller sur l’éducation des militaires – Christophe est souvent représenté en habit militaire -, il est avec Anubis responsable du voyage des morts, devant veiller à ce que le défunt possède des connaissances spirituelles.

 

La parenté d’Héraklès avec Anubis et Hermès, pour être moins visible n’en est pas moins certaine et logique. Héraklès présente de grandes analogies avec ses deux prédécesseurs, il faut se rappeler que les dieux grecs viennent en grande partie des dieux égyptiens, les grecs hellénisant seulement les noms et les lieux. Que ce soit Anubis, Héraklès, Hermès ou Christophe, ils ont en commun, la force, la lutte, le rôle de psychopompe, de passeur d’âme, de dévouement, de fidélité, ils portent sur leurs épaules le poids de la transmission.

 

Le courant iconographique qui va d’Anubis à Christophe en embrassant Hermès et Héraklès, Hermanubis et Herculanubis, apparaît donc considérable, et on peut affirmer que les images de Christophe dérivent de ce vaste courant païen, et qu’elles ont, tour à tour emprunté à Hermès et à Héraklès l’enfant divin, à Héraklès et à Anubis, le palmier ou l’olivier, à Anubis enfin sa tête de chien et le costume militaire.

 

Yves Saintyves, de son vrai nom Emile Nourry (1870-1935) fut un célèbre éditeur et écrivain. Basé à Paris, il vit passé dans sa librairie durant 40 ans, tous les intellectuels de l’Hexagone, le président Edouard Herriot, était un de ses plus fidèles clients. Comme écrivain et essayiste, il participa à de nombreux journaux et revues ésotériques.

 

SAINT  JEAN D’HIVER  ET  SAINT JEAN D’ÉTÉ

       Divers Auteurs

  ARCADIA

 2007

Dossier très important sur cette symbolique des deux St Jean, qui se retrouve dans tous les arcanes maçonniques, que ce soit sur les autels avec le prologue, dans les planches tracées, sur les tableaux de loge  et dans les travaux, surtout à la période des solstices. La référence la plus ancienne à Saint Jean chez les Maçons Opératifs remonte à 1427, où un manuscrit latin conservé à Oxford atteste d’une Assemblée à York à la Saint-Jean, pour protester contre un Bill du parlement qui voulait supprimer certaines assemblées de Francs-Maçons.

La deuxième est une réunion de grande loge présidée par Henry VII le 24 juin 1502, pour la pose de la première pierre de la chapelle de Westminster. Enfin, à la Saint-Jean d’hiver, le 27 décembre 1561, l’assemblée de la Confraternité fut perturbée par des hommes d’armes de la reine Elizabeth 1e, qui voulait la dissoudre. Les officiers invités à participer au rituel furent initiés et donnèrent un rapport très favorable qui incita la reine à révoquer ses ordres, et à devenir plus tard la protectrice des Maçons.

 

Dans la Maçonnerie Spéculative, une importance est donnée à la Saint-Jean dès le début, au commencement du XVIIIe siècle, comme en témoigne la Constitution de la Grande Loge de Londres en 1717, qui choisit le 24 juin, jour de la Saint-Jean Baptiste, pour réunir sous ce nom les quatre Loges de Londres qui se réunissaient séparément dans quatre cabarets d’où elles tiraient leur nom : L’Oie et le Gril, La Couronne, Le Pommier, Le Gobelet et les raisins.

C’est à cette date du solstice d’été que la nouvelle Grande Loge a élu son Grand Maître Seyer. C’est encore un 24 juin, l’année suivante, que Payne lui succèdera, avant d’être lui-même remplacé à la Saint-Jean de 1720 par Désaguliers. Et celui-ci choisit le 24 juin 1721 pour faire adopter le Livre des Constitutions d’Anderson.

 

Bientôt, il est attesté par des textes, comme l’article 22 des Règlements d’Anderson, que les réunions et fêtes de la Franc-maçonnerie peuvent aussi se tenir le 27 décembre, à la Saint-Jean du solstice d’hiver. Les Francs-maçons de la Maçonnerie Opérative se rattachaient au Moyen-âge aux Confréries des métiers libres, francs, d’où leur nom, exemptes des contraintes corporatives, privilège de règle dans les censives de l’Ordre des Templiers, et c’est dans leur domaine que les artisans de la construction avaient choisi de s’installer pour bénéficier de ces privilèges.

 

L’Ordre dissous par Clément V en 1312, leurs biens et droits sont dévolus aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, avant qu’ils deviennent les Chevaliers de Rhodes, puis de Malte. A cette époque, ces francs-métiers libres d’entraves corporatives étaient liés en Confréries au but religieux et charitable, sous la protection d’un saint patron. Vu les circonstances, on ne peut douter qu’il s’agissait déjà de Saint Jean. Pour Oswald Wirth, il est même certain que les Loges de Saint-Jean dérivent de ces Confréries, déjà présentes au Moyen-Age sous le nom de Confraternités de Saint-Jean.

 

Il semble donc bien y avoir un lien entre le choix de Saint Jean dans la Franc-maçonnerie et le lien des francs-métiers avec l’Ordre des Templiers, dont Saint Jean l’Evangéliste était le patron, et qui reste celui des Hospitaliers après la dissolution de l’Ordre. Déjà dans leur invocation, les Templiers comme leurs successeurs confondaient la figure johannique du Précurseur, et de l’Apôtre. La raison de cette association, plutôt que confusion, est à chercher dans les affinités symboliques de ces deux figures emblématiques du Nouveau Testament.

 

La symbolique de Saint Jean Le Baptiste : Avant d’évoluer, la Franc-maçonnerie a d’abord été religieuse, comme en atteste la participation à la messe avant la tenue solennelle. Au fil du temps et des évènements, elle ne garde des célébrations de la Saint-Jean d’été et d’hiver que les enseignements ésotériques dans leur pureté symbolique. Saint Jean le Baptiste est désigné aussi par le titre de Précurseur ou d’Envoyé, de Témoin. Ce prêcheur du désert avec sa tunique en poils de chameau, que la tradition ésotérique et iconographique a parfois remplacé par une toison d’agneau ou de bélier vierge, est présenté comme un ascète, qui sera décapité pour l’impudique Salomé, par Hérode. Il est présenté comme une figure de l’incorruptibilité, de l’indépendance de pensée, mais aussi de renoncement. N’est-il pas celui qui a dit de Jésus : « Il faut qu’il croisse et que je diminue », et aussi : « Il vient après moi celui qui est plus grand que moi. Je vous baptise d’eau, il vous baptisera de feu et du Saint Esprit ».

 

Sa fête le 24 juin, jour du solstice d’été, rend bien compte de ce rôle de Précurseur, qui reconnaît humblement ne pas être le Messie, mais celui qui crie dans le désert de préparer sa venue. En effet, ce jour-là, le soleil est à son apogée, mais il est aussi à ce point culminant après lequel sa lumière commencera à décroître, comme Jean Baptiste devant le Maître qu’il annonce. Comme le dira de lui précisément le deuxième Jean, l’Evangéliste : « Il n’était pas la lumière, mais il vint pour rendre témoignage à la lumière ». Il est la figure symbolique qui donne une représentation du Feu Principe, de la Lumière, qui n’est pas la Cause Première mais son émanation, comme le Feu du Buisson Ardent qui manifeste la présence de Dieu à Moïse, ou les flammes de Pentecôte qui rendent sensibles la descente du Saint Esprit, avec ses dons qui sont en priorité Intelligence, Connaissance et Amour.

 

C’est ainsi que Jean Baptiste est devenu le cœur de la célébration du solstice d’été, au milieu de l’embrasement des feux, rituel qui a des racines dans les plus antiques traditions, en Inde, en Iran, en Egypte, avant de passer en Grèce dans les Mystères d’Eleusis ou les feux de joie de la fête de Jupiter Stator à Rome ou du culte de Mithra. Plus proche de notre symbolique, il faut évoquer les feux de la fête solaire associé au mythe d’Héraclès-Hercule, dont les 12 travaux sont assimilés dans certaines traditions, à la marche du soleil dans les 12 Signes du Zodiaque, le 12e travail correspondant au solstice d’été : Héraclès cueille les pommes d’or des Hespérides, avant de se laisser piéger en revêtant la tunique imprégnée du sang du Centaure Nessus, qui va lui communiquer le feu de son poison, poussant le héros à se faire brûler sur un bûcher d’où, purifié, il accèdera à l’immortalité des dieux. La mort d’Hercule apparaît donc déjà comme le symbole de la mort de l’homme profane, suivi de la résurrection de l’initié après le passage par le Feu de la Connaissance.

 

L’Evangéliste : Dans l’Evangile qui porte son nom Jean pose dès le Prologue le symbole de la Lumière, qui n’est pas la Cause Première mais son émanation incréée, et l’origine de notre univers. En même temps, il confirme le rôle du précurseur, son homonyme Jean, comme Témoin de la Lumière. Parce qu’il insiste sur cette Lumière qui « luit dans les ténèbres », il est naturel sur le plan symbolique que Jean l’Evangéliste soit célébré au cœur des ténèbres du solstice d’hiver, où les feux à l’extérieur ne sont plus le symbole de l’intensité de la lumière cosmique, mais sont allumés au cœur de la maison pour repousser les ténèbres extérieures, comme un symbole de la Lumière qui illumine le cœur de l’initié pour repousser l’obscurantisme sous toutes ses formes.

 

Sa fête, le 27 décembre, est proche de la date traditionnellement attribuée à la naissance de Jésus, dans la nuit du 24 au 25 décembre. Comme si le Logos, la Lumière réduite à sa plus faible expression dans son incarnation sous la forme d’un bébé, avait un besoin primordial du Témoin qui rappellerait, dans les deux jours qui suivent, son origine transcendante : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu » avant d’évoquer l’incarnation « Et le Verbe a été fait chair et il a habité parmi nous plein de grâce et de Vérité et nous avons contemplé sa gloire »...

 

Ce mythe a pris de l’importance dans la Gaule méridionale, où Héraclès a été pris comme divinité tutélaire par les tailleurs de pierre, ce qui en fait dans l’Antiquité une sorte de préfiguration maçonnique de Saint Jean puisqu’il est pris pour maître par ceux dont le culte professionnel revêt un caractère initiatique représenté par les 12 travaux du héros, jusqu’à son élévation finale. En considérant la force de ce mythe dans cette activité, nous voyons que Saint Jean Baptiste se substitue tout naturellement à Héraclès quand l’Eglise reprend les traditions anciennes en fêtes chrétiennes .Il devient à la place du héros ancien le centre des célébrations du culte de la victoire de la Lumière de la vie sur les Ténèbres de la mort, après le passage par le feu purificateur. En lui sont exaltés le Feu Principe, et la Connaissance qui ouvre le chemin vers Dieu à travers le Bien, le Beau, l’Idéal, l’Absolu où l’on peut reconnaître la Quête de la Franc-maçonnerie.

 

Dans l'hémisphère Nord, l'un des mythes religieux les plus puissants raconte l'histoire d'un fils de Dieu né d'une vierge vers la fin du mois de décembre (selon le calendrier grégorien), adoré par trois rois qui suivent une étoile venue de l'Est. Il enseigne dès l'âge de 12 ans et il est baptisé à 30 ans, avant de commencer sa mission de sauveur du monde. Il a 12 disciples et fait des miracles. Puis il meurt crucifié et reste enfermé dans sa tombe pendant trois jours avant de ressusciter et de monter au ciel. Ce mythe solaire n'a pas seulement donné naissance à la religion que l'on connaît. En Égypte, des hiéroglyphes datant d'environ 5000 ans racontent que le dieu Horus naquit de la vierge Isis vers la fin du mois de décembre. Sa naissance fut marquée par l'arrivée d'une étoile à l'Est. Trois rois avaient suivi cette étoile afin de trouver le Sauveur nouveau-né et de le couvrir de présents. À l'âge de 12 ans, il enseignait déjà et à 30 ans, il reçut le baptême et commença son règne.

 

Horus avait 12 disciples avec lesquels il voyagea et réalisa des miracles tels que guérir les malades et marcher sur l'eau. Il était connu sous divers noms, tels que "la Vérité", "la Lumière", "le Fils oint de Dieu", "le Bon Berger", "l'Agneau de Dieu", etc. Après avoir été trahi par Typhon, Horus fut crucifié et enterré pendant 3 jours, puis il ressuscita. Horus n'est pas le seul "dieu païen" présentant de telles caractéristiques. On retrouve le même personnage mythique sous d'autres noms dans d'autres cultures : Atys en Phrygie, Krishna en Inde, Dionysos en Grèce, Mithra en Perse, Odin en Scandinavie, Baal en Phénicie, Indra au Tibet, Adad en Assyrie, Quetzalcoatl au Mexique, Ixion et Quirinus à Rome, Prométhée dans le Caucase... et d'autres, tous nés d'une vierge en décembre, salués par une étoile à l'Est et trois rois, baptisés à 30 ans, suivis par 12 disciples et faisant des miracles... avant de mourir sur une croix, de rester 3 jours dans la tombe et de ressusciter.

 

Et cette histoire est aussi celle de Jésus-Christ. De quoi s'agit-il ? Regardons ce qui se passe dans le ciel, au mois de décembre dans l'hémisphère Nord, parmi les étoiles, les constellations et les signes du zodiaque. Une étoile apparaît à l'Est, c'est Sirius, la plus brillante. Au moment du solstice, elle s'aligne avec 3 étoiles de la Ceinture d'Orion qui sont depuis les temps anciens appelées "les trois rois". La ligne qui passe par ces 4 étoiles pointe vers l'endroit de l'horizon où va se lever le soleil. La "vierge" qui enfante est la constellation de la Vierge. Les jours sont les plus courts de l'année. Il fait froid, il y a de moins en moins de lumière. Le soleil qui se dirigeait vers le Sud, soudain semble s'arrêter pendant trois jours, et à ce moment il se trouve aux environs de la constellation de la Croix du Sud - le soleil est mort sur la croix ! Puis il se déplace enfin d'un degré vers le Nord : il est ressuscité ! On peut faire la fête et se réjouir car bientôt les jours deviendront plus longs, il y aura plus de chaleur et de lumière, on ira vers le printemps.

 

Les 12 disciples représentent les 12 constellations à travers lesquelles le soleil va passer tout au long de l'année, apportant le renouveau, les fleurs et les fruits, les récoltes. Ce mythe solaire fondateur de presque toutes les religions de la planète est un marqueur incontournable. La date du 25 décembre a été imposée pour les besoins d'un calendrier d'abord religieux puis bassement mercantile, qui ne correspond pas vraiment aux faits cosmiques. La date réelle du solstice varie chaque année. Les Anciens avaient des moyens pour déterminer avec précision le jour et l'heure de cet événement, par exemple, dans les tumulus celtes, grâce à une ouverture qui ne peut recevoir les rayons du soleil que lorsqu'ils sont orientés sous un angle précis.

 

Dans toutes les cultures, le moment du solstice d'hiver donnait lieu autrefois à des fêtes et des célébrations de rites – Yule, Lenaea, Saturnalia, etc. - qui sont maintenant oubliés ou camouflés derrière les fêtes de Noël et du Nouvel An. Mais le plus important, c'est de retrouver le sens sacré de cette renaissance de la lumière et du Fils solaire qui reprend son chemin de retour vers le Père. Noël et du Nouvel An. Mais le plus important, c'est de retrouver le sens sacré de cette renaissance de la lumière et du Fils solaire qui reprend son chemin de retour vers le Père.

 

André Chopard, nous rappelle les valeurs maçonniques que développe la Franc-Maçonnerie, avec trois termes forts que rappelle St Jean : la Lumière, les Ténèbres et la fidélité

 

Claude Tresmontant sous le titre de « Qui était Jean ?» retrace le côté ésotérique de Jean. 

 

René Eloy explique pourquoi l’appellation Loge de St Jean.

 

François Bertrand dans une conférence qu’il a donné à Paris , fait la différence entre ces deux Jean avec une petite préférence pour le Baptiste(24 juin), son humilité et sa fin tragique, où la décollation (29 Août) fait partie avec le baptême des deux symboles forts de Jean. Jean le Baptiste est d’ailleurs le Saint patron du Québec depuis sa création.

 

Jean Bourcelot nous explique la tradition johannique, avec Jean, prophète de la Lumière, Jean gardien du message christique, Jean et la Kabbale, Jean et sa prophétie à travers l’Apocalypse, Jean et l’éthique. Gérard Abidh développe le Johannisme, sa doctrine, son message, les fêtes solsticiales, le rapport étroit avec le R.E.A.A, le témoin et l’aigle de Lumière.

 

Jean Constant Gaucher, nous raconte les fêtes des solstices d’hiver et d’été, d’après les textes anciens et la tradition populaire, avec les bûchers, les roues solaires, les chats, les fêtes païennes, les superstitions, Noël et sa bûche, les Rois mages et les cadeaux.

 

Jean Servier nous conte le christianisme primitif, avec les deux Jean et déborde sur Janus, ce gardien des portes dans la Rome antique. Les superstitions populaires nous apprennent les problèmes liés à la Saint Jean d’hiver, avec des sentences qui paraissent venir du fond des âges.

 

Dimitri Davidenko nous offre  des explications ésotériques et spirituelles sur le Corpus Johannite, corpus constitué par L’Apocalypse de Jean l’Aigle de Pathmos, l’Evangile de Jean et des épîtres

 

Les cahiers du pélican décortiquent l’évangile de Jean et son coté anagogique, et ainsi nous rappelle les moments forts de cet enseignement.

 

F. Goerg explique pourquoi l’évangile de Saint Jean est placé sur les autels des loges au R.E.A.A. 

 

Alain Juillet nous explique l’exégèse chrétienne et maçonnique du prologue de Saint Jean.

 

Jean Batellier continu par le symbolisme johannique du maçon, et des explications sur les épîtres. 

 

Un mini dossier nous raconte la décollation de Jean le Baptiste, et les baptêmes qu’il faisait, dont celui de Jésus. Le solstice d’été est très largement commenté avec les célèbres feux de la Saint Jean et les diverses superstitions attachées à cette fête, qu’elle soit religieuse, populaire ou païenne.

 

SYMBOLIQUE DES DEUX SAINTS -JEAN

Patrick Berlier

Edition Arqa

2017

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu, et le Verbe a été fait chair et il a habité parmi nous plein de grâce et de Vérité et nous avons contemplé sa Gloire »... De tous temps, les antiques courants initiatiques ont toujours célébré le Feu-Principe assimilé au Verbe et à la Lumière personnifiée. Entre Histoire et Tradition, Patrick Berlier, traversant le Jourdain et reprenant son bâton de pèlerin, nous invite à le suivre sur les traces des deux Saints Jean dans cet ouvrage flamboyant où les deux figures bibliques : l’Évangéliste, « l’apôtre que Jésus aimait », et le Baptiste dit « le Précurseur », sont tous deux identifiés en tant que symboles de la Connaissance et de l’Amour, aux Portes solsticiales, Jean Baptiste, au solstice d’été, et Jean l’Evangéliste au solstice d’hiver...

Reprenant pas à pas les textes évangéliques, citations à l’appui, Patrick Berlier, en merveilleux conteur - comme il sait l’être dans tous ses livres - introduit savamment la part symbolique et donc forcément initiatique de l’Histoire des deux Saints Jean pour mieux nous faire revivre la totalité des symboles johanniques en pleine lumière. S’il est une certitude, c’est bien qu’en ce 24 juin les « Feux de la Saint Jean » éclairent de part en part ce merveilleux livre de Patrick Berlier, un ouvrage qui prend sa source vivifiante en Palestine puis, de voyages initiatiques en symboles ancestraux, nous emmène en paix, il y a de cela tout juste trois cents ans, à l’orée d’un Temple de Janus que le lecteur découvrira avec émotion en lisant ce livre et sur lequel plane le gardien des Rites et des Révélations. Au fronton de ce Temple, l’initié pourra alors apercevoir la date de 1717 qui augure un éternel anniversaire…

 

Au sommaire de cet ouvrage :

Première partie – les personnages, leur histoire et leur symbolisme

I – Deux saints Jean

II – Jésus et les deux saints Jean, ou les secrets du calendrier

III – Saint Jean Baptiste entre histoire et Tradition

IV – Les dix noms de saint Jean Baptiste

V – La symbolique de saint Jean Baptiste

VI – Saint Jean l’Évangéliste entre histoire et Tradition

VII – Privilèges et symbolique de saint Jean l’Évangéliste

VIII – Le bestiaire des deux saints Jean

 

Deuxième partie – les textes et leur analyse

I – Au commencement était le Verbe, ou la pensée philosophique de saint Jean l’Évangéliste

II – La science des nombres dans l’Évangile selon saint Jean

III – Les sept voyages de Jésus-Christ dans l’Évangile selon saint Jean

IV – Les sept signes de Jésus-Christ dans l’Évangile selon saint Jean

V – Pour une approche de l’Apocalypse de saint Jean

 

Troisième partie – les deux saints Jean : traditions, croyances, et rites

I – Les deux saints Jean, témoins de la Trinité

II – De Janus à Jean, la symbolique des solstices et des Portes du Temps

III – Herbes et feux de la Saint-Jean, lumières sur des pratiques ancestrales

IV – Les deux saints Jean et la Franc-Maçonnerie

 

schibboleth – le blÉ du ciel

Philippe langlet

Edition DE LA HUTTE

 2009

Voici enfin une étude complète sur un mot que tous les Francs-maçons connaissent, utilisent et méditent leur vie durant.

Philippe Langlet est un universitaire et un écrivain maçonnique remarqué pour ses études et ses traductions très rigoureuses. Il produit ici une analyse historique, biblique, philologique et symbolique qui permettra à chacun d’éclairer son rituel de tous les aspects de ce mot d’abondance et - paradoxalement – d’union, et de s’instruire soi-même sur cet étranger qui est en nous.


Avant le passage au Grade de Compagnon, divers Rits anglais, et le REAA en France, transmettent au candidat un mot de passe dont on lui apprend que, sans lui et sans la Grippe qui l’accompagne, il ne pourrait aller plus loin. Le mot de passe est ensuite restitué au Garde extérieur (Tuileur) ou au Garde intérieur (Couvreur), lors de la demande d’entrée dans la Loge pour le passage. Les Rits écossais et américains connaissent une configuration légèrement différente, mais le mot y est aussi appelé mot de passe. À ces Rits, l’accès à la Loge est facilité par un autre type de procédure : un Guide indique que le candidat ne connaît pas le mot mais qu’il le donne « pour lui », ou il se porte garant qu’il le possède. Dans ces deux cas, on fait confiance au Guide. On transmettra ensuite ce mot au candidat en même temps que les autres secrets, Grippe, signes et mot du Grade. Mot et Grippe sont ainsi situés, matériellement ou virtuellement, pour les Rits anglais et le REAA, dans un « entre-deux » rituel, car transmis à un Apprenti, à ce Grade, mais à un Apprenti qui va, immédiatement après, « passer » Compagnon ou à un Compagnon en train de recevoir les secrets.


Cela ne fait donc pas partie, stricto sensu, du 2ème Grade, ni tout à fait du 1er, mais d’un « espace » situé, mentalement, entre les deux. Ces éléments rituels constituent une charnière, d’une part une clôture du 1er Grade, d’autre part une ouverture sur le 2ème. Leur place d’intermédiaire souligne le passage entre les Grades, mais révèle aussi un enseignement qui possède sans doute quelque intérêt.

Dans un article de 1997, Pierre Guillaume s’interroge sur l’origine de ce mot de passe : viendrait-il de la maçonnerie opérative ou de la Maçonnerie spéculative ? Il n’en sait rien, mais il admet sans réserves la vulgate selon laquelle la spéculative serait héritière directe de l’autre. Il considère ainsi que le Grade de Compagnon est « venu tout droit de la Maçonnerie Opérative » et, même, qu’il a constitué le « seul Grade de la Maçonnerie spéculative à ses débuts ». Quelle période constitue-t-elle, pour lui, les débuts ? Cela serait sans doute utile de le préciser car son affirmation n’est pas très exacte. Mais l’auteur convient ensuite que, malgré tous les changements apportés au rituel,  il ne perdit pas en route Schibboleth, son maître mot.

En 2002, André Kervella ne s’interroge pas seulement sur le mot, il s’étonne, lui aussi : « Il est tout de même étrange que le mot de Compagnon, dans les Loges spéculatives, soit Schibboleth ». Qu’y a-t-il réellement d’étrange ? Ce mot l’est-il plus que les noms de colonnes ? L’auteur ajoute aussitôt, en s’étonnant toujours, qu’il « est également étrange que pendant longtemps, les Maçons issus de la mouvance stuardiste se traitent de Compagnons, sans nuances d’aucune sorte », avant d’ajouter : « Mais pourquoi Schibboleth ? Au vrai, ce mot est un apax  dans les écritures vétérotestamentaires. Il apparaît une seule fois au douzième verset du livre des Juges, dans un contexte qui, maintenant que nous connaissons les entours du paysage socioculturel britannique de la première moitié du XVIIème siècle, n’est pas sans provoquer une grande perplexité ». En effet, pourquoi Schibboleth ? Même en se fondant sur l’hypothèse d’une telle « mouvance », reconnaissons tout d’abord que n’importe quel groupement a le loisir d’adopter les mots qu’il désire, en les cherchant là où bon lui semble, pour l’usage qui lui paraît le mieux adapté. En outre, André Kervalla mélange sans complexe, un élément extrait de la Bible et le « paysage socioculturel britannique ». Fonder sa réflexion sur une telle nébuleuse conceptuelle n’est pas sans provoquer la plus grande perplexité.


À voir, en outre, des stuardistes tapis derrière chaque buisson, on risque d’établir, pour le coup, d’étranges relations entre les objets proposés à l’étude dans les rituels. C’est un point qu’il ne relève jamais, il sort apparemment de l’objet de son étude, car n’appartenant pas à un schéma qui serait à peu près « une Maçonnerie dont les rituels ne seraient qu’un détail ».

 

Cela, seul, provoque une grande perplexité. Il a raison de souligner quelques lignes plus bas : « mieux vaut se garder d’être péremptoire sur quoi que ce soit ». Ajoutons, surtout lorsqu’on n’est pas familier des techniques de l’exégèse biblique. En 2008, J.-J. Gabut fait deux courts paragraphes sur le sujet en regroupant différentes notions sans en préciser la provenance et en y associant un « devoir sacré de l’homme libre » qu’il est difficile de lier nettement à Schibboleth.

 

Si la question de l’origine du mot et de son rôle dans le rituel nous préoccupent, nous ne pensons pas, comme P. Guillaume, que la maçonnerie de pratique ait joué un quelconque rôle dans son adoption par la Maçonnerie, ni même qu’il y ait une quelconque filiation entre les deux types d’organisation. Nous ne pensons pas non plus que cela soit dû à un quelconque contexte politique ou social.

 

Au contraire d’A. Kervella qui affirme « Le fait que le mot se retrouve dans les bagages maçonniques de la modernité ne signifie pas de manière absolue qu’il est le fruit d’un emprunt délibéré à la geste biblique, par les familiers d’Ashmole, voir d’Adamson avant lui », nous pensons d’abord que l’emprunt est délibéré, ensuite qu’il est utilisé dans une optique de transformation spirituelle, et enfin que l’on peut très bien se passer d’Ashmole, d’Adamson, ou de quelques autres, si vénérés soient-ils.

  

SYMBOLES DANS L’ART POPULAIRE

Daniel Boucard

Edition Jean-Cyrille Godefroy

 1994

Sous forme de dictionnaire, « Symboles dans l’art populaire » nous présente visuellement les principaux symboles que l’on retrouve sur les frontons ou les piliers des églises ou dans l’art populaire de nos régions et sur les outils des Compagnons. Aux figures notoires de l’Ancien Testament, Abraham, Noé, etc., s’ajoutent celles du Nouveau Testament, parfois mélangées à des personnages grotesques ou des diables vengeurs. Mais aussi des scènes très crues, femmes urinant, hommes au pénis dressé, animaux s’accouplant, signes du zodiaque ou personnages de la mythologie grecque, le tout parsemé de croix, de roues, de cœurs, de flèches au-dessus des évêques, chevaliers ou paysans aux champs. Ces sculptures ne sont pas le fruit du hasard, mais sont nées d’une volonté d’éducation précise pour une population en majorité illettrée, acceptée et voulue par l’Église. Dans ce florilège poétique, les métiers et les corporations sont omniprésents. Orné de plus de 200 illustrations et de 50 superbes planches dessinées pleine page en noir et blanc, ce nouvel ouvrage de Daniel Boucard nous révèle toute la richesse de l’imaginaire populaire.

 

Voici un livre des symboles différent de ceux qui sont régulièrement publiés, consacré à ce qui s’offre aux regards. Si nous vivons entourés de symboles ou si « tout est symbole », nous avons perdu et le sens de l’observation dans un monde pourtant éminemment visuel et le sens dynamique du symbole confondu avec une simple représentation. Cet ouvrage aide le lecteur à se réapproprier un langage indispensable pour accéder à la connaissance.

 

« Les sources des symboles abordés ici, précise Daniel Boucard, proviennent de ce qui reste des œuvres architecturales couvrant notre sol, et nous sommes très bien lotis dans ce domaine. Si l’on prend une église romane, entre les sculptures des chapiteaux de l’intérieur, et celles des modillons extérieurs, nous avons déjà tout un éventail de symboles, de signes, de personnages, qui s’enchevêtrent d’une manière prodigieuse. Aux figures de l’Ancien Testament, Abraham, Noé, etc…, s’ajoutent celles du Nouveau Testament, parfois mélangées à des personnages grotesques ou des diables vengeurs. Il faut déjà bien connaître les textes sacrés pour en retenir la substantifique moelle. Mais aussi des scènes très crues, femmes accroupies urinant, hommes au pénis dressé, animaux s’accouplant ou personnages de la mythologie grecque, le tout parsemé de croix, de roues, de cœurs, de flèches au-dessus des évêques, chevaliers ou paysans aux champs. Ces sculptures ne sont pas le fruit du hasard, mais sont nées d’une volonté d’éducation précise pour une population en majorité illettrée, acceptée et voulue par les gens d’église, et dont le sens aujourd’hui nous échappe. »

 

Le lecteur trouvera beaucoup de références compagnonniques dans cet ouvrage mais d’autres référentiels sont évoqués, alchimiques, religieux, populaires, légendaires, etc. Exemple avec le mot « nœud » : « Lien et délivrance, c’est autour de ce double concept que se trouve le nœud du problème. Le lacet, ou son abréviation lacs (se prononce là), ou cordon noué, évoque une clôture ou un lieu interdit recélant un secret. Et, symboliquement, seul, celui qui sait dénouer le lacs peut accéder au secret. Il y a des nœuds bénéfiques, des entrelacs censés protéger des agressions extérieures, et des nœuds maléfiques employés en sorcellerie sous forme de sorts jetés ou de figures ficelées censées empêcher d’agir. Le nœud peut signifier l’union, la fidélité, l’entente, la solidarité, mais aussi l’emprisonnement et le bannissement… »

 

L’auteur poursuit avec différents types de nœuds, le nœud de l’amour des fiançailles, à distinguer de l’anneau du mariage, le nœud ombilical, le nœud gordien (sans que l’auteur n’en délivre le secret), les liens du Christ, les expressions utilisant le mot, le nœud en compagnonnage, le nœud de Savoie, le nœud de l’aiguillette, la corde à nœuds…L’iconographie, ancienne ou plus contemporaine, vient appuyer un propos clair qui invite à approfondir ce symbolisme si riche qui nous est offert en tout lieu.

 

symbolisme de la mer

M. verge - franceschi

Edition  Ph. Lebeau

 1997

Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir, tu contemples ton âme. – Baudelaire –

 

Dans ce livre qui invite à parcourir la mer et à découvrir les symboles que les hommes y ont fait naître, ces vers de Baudelaire peuvent servir d’exergue ou bien de conclusion ; symbole de la vie, la mer se propose à l’homme comme un infini des possibles, un miroir où il pourra se contempler et s’espérer.

 

Tout vient de la mer et tout y retourne ; dans la plupart des grands mythes de la création, la mer est le premier élément existant, la matrice primordiale, l’homme y est né, il y reviendra pour une union éternelle.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

La mer entre Dieu et l’homme : les caractères du vivant  -  la muse des arts  -  la mer toujours recommencée  -  mieux de mémoire  -  un symbole du pouvoir  -  le symbole de l’aventure humaine  -  entre Dieu et l’homme  -

 

Le domaine des dieux et des déesses : les dieux de la mer  -  nymphes et néréides  -  l’hostilité des dieux  -  image de vie et de mort  -

 

Le domaine des monstres et des superstitions : Les sirènes  -  les pieuvres anthropophages  -  narvals et licornes de mer  -  le Léviathan  -  les baleines  - Persée et Andromède  -   les dauphins secourables  -  albatros, goélands et autres mouettes  -  les rats  -  le lapin porte-malheur  -  le chat maléfique  -

 

La peur de l’aventure : la peur  -  la tempête  -  l’éclair et les feux Saint-Elme  -  la peste  -  les envahisseurs  -  de l’ignorance à la convoitise  -  Mare congetatum  -  Terra Australis  -

 

Michel Vergé-Franceschi est un grand spécialiste du monde maritime, professeur universitaire, il est directeur du laboratoire d’histoire maritime du CNRS ;

 

symbole de l’œuf

Constantin amariu

Edition Du Félin

 1987

L’œuf et son mystère : celui de la semence invisible dont la fabuleuse énergie cachée recèle tout le symbole de la création. L’œuf alchimique, profane, cosmogonique, pascal, androgyne et d’autres sont évoqués. 87 illustrations couleur agrémentent cet ouvrage, superbe livre d’art qui par le texte et l’image incarne ce grand mystère et lui donne ainsi une réalité initiatique.

 

Parmi les nombreux symboles cosmiques que nous avons ramenés de l ‘Antiquité, aucun n’est plus commun que le symbole de l’œuf.  Soigneusement caché dans ce symbole se trouve le mystère entier de l’origine et la destinée du monde et de l’homme. L’œuf symbolise le Cosmos dans sa conception la plus abstraite du plus intime état de l’existence, antérieur aux périodes et suites d’involution et d’évolution. Il enseigne que bien que la vie soit capable de façonner la matière, elle ne peut compter sur elle pour son existence.

 

C’est une auto existence, n’ayant ni commencement ni fin. Ceci est symbolisé par la forme ovoïde de l’œuf. L’Etre Absolu est toujours représenté comme une forme ovoïde, sans commencement, et donc sans fin.

 

A l’intérieur de la périphérie de l’œuf est la Pouvoir vivant, mâle-femelle, qui est l’Esprit  Divin. Ce grand Pouvoir a été appelé par les Grecs, Phanos, le Dieu de la Lumière, car devant sa brillance, l’univers entier resplendissait de la lumière du feu, le plus glorieux des éléments. Et ainsi, l’œuf, la première et la dernière de toutes choses, chauffé par la Vie Divine en lui, éclot.  Un grand Esprit s’avance alors dans toute Sa gloire et Sa splendeur.

 

Dans la légende d’Orphée, Phanos est appelé le père de tous les dieux parce qu’Il était le premier à apparaître comme «lumière ». Dans la Bible, nous lisons qu’au commencement, Dieu dit : « Que la Lumière soit, et la Lumière fut ». Dans la philosophie Rosicrucienne, il est enseigné que « Dieu est Lumière » et cette phrase est prise comme pensée principale dans nos périodes de méditation.

 

La  lumière est le premier principe manifesté de Dieu ; ceci est suivi par l’Amour comme second principe, et le service en troisième.

Cet Etre glorieux, né d’un œuf, était triple, et comme décrit dans la terminologie de Platon, de trois aspects. Phanos était le « Père », Ericape, le « pouvoir », et  Métis, l « intellect ». Cette terminologie correspond à nos principes Rosicruciens qui sont appelés le Père, le Christ, et Jéhovah ; ou la volonté, la sagesse et l’activité.

 

Dans la littérature des anciens il est écrit que dans le commencement  l’univers était « eau », ou « chaos ». Les eaux imploraient intensément ; elles peinèrent et s’animèrent d’une fervente dévotion. Lorsque cette chaleur et dévotion devinrent suffisamment  intenses, un Grand Œuf fut produit. Cet œuf demeura pour Un Grand Jour, et à l’expiration de cette période il se cassa en deux. Des deux hémisphères, la supérieure était en or, et l’inférieure en argent.  Celle en argent devint le monde, ou création du monde, et celle en or devint les Cieux, ou séjour céleste. Dans certains cas, le jaune doré de l’œuf est représenté comme le soleil, ou le centre de l'univers ; dans d’autres cas, comme le cœur de l’homme, entouré de ses facultés latentes et de ses véhicules. Par encore d’autres auteurs d’anciens travaux métaphysiques, il est considéré comme la terre, entourée par les eaux terrestres, qui sont symbolisées par la part d’albumine, ou le blanc de l’œuf. A l’intérieur de cet œuf, étaient aussi les continents, les mers, les dieux, les démons, et l’humanité.

 

 

Le Grec Phanos symbolise la première naissance, l’Homme Céleste, resplendissant comme le soleil. Il est appelé « l’œuf d’or », le père de Métis et de tous les dieux. Pour le bienfait de ces dieux de l’univers, Il créa les cieux et la terre, afin qu’ils puissent s’avancer vers un nouveau jour de manifestation.

Dans une autre description du monde il est dit que le ciel,  la terre, et l’eau, et quoi que ce soit d’autre à l’intérieur d’eux, sont l’œuf même. Le ciel est organisé au-dessus de la terre, comme un œuf, par l’ouvrage du Créateur, et l’apparence de la terre au milieu du ciel est semblable au jaune à l’intérieur de l’œuf, et l’eau, à l’intérieur de la terre du ciel, est la même que l’eau à l’intérieur de l’œuf.

 

Parmi les écrits de cet illustre Rosicrucien et esprit immortel connu sous le nom de Paracelse, nous trouvons des citations qui jettent un rayon de lumière sur ce vieux mystère de l’œuf. Il déclare que « le jaune de l’œuf demeure dans l’albumine sans couler au fond de la coquille. Le jaune représente la terre et le blanc les environnements invisibles de la terre. La partie invisible agit sur la visible, mais seulement le philosophe perçoit la voie dans laquelle l’action prend place  Dans cet exposé Paracelse se rapporte à la partie de l’albumine de l’œuf représentant l’invisible, les plans super physiques de la nature d’où coule la vie par laquelle toutes choses terrestres sont nourries. L’œuf est une image de Dieu et de l’univers, qui engendre et contient toutes choses en son cœur. L’homme fut fait à l’image de Dieu, son aura et corps désir étant ovoïde dans leur forme, et là où l’esprit fut développé, la forme fut aussi ovoïde. Chaque cellule et atome vivants, chaque étincelle qui en émanait ou avait son origine dans le monde de Dieu, est de forme ovoïde, sans commencement ni fin, montrant que ceci, aussi, est éternel, comme notre Père dans les cieux.

 

L’œuf a été utilisé comme un symbole des anciens temps. Il y avait l’Œuf du Monde des Egyptiens qui provient de la bouche de l « Incréé et Eternelle Déité », et qui est l’emblème du pouvoir génératif. L’œuf de Babylone était supposé avoir fait naître Ishtar et était supposé être tombé des cieux dans l’Euphrate. Les œufs colorés étaient utilisés annuellement au printemps dans presque chaque région, et en Egypte, ils étaient échangés comme symboles sacrés au printemps. C’était l’emblème de la naissance et renaissance, cosmique et humaine, céleste et terrestre. Nous apprenons par les écrites de Madame Blavatsky, que le mot Easter (Pâques en anglais), venait évidemment d’Ostara, la déesse Scandinave du printemps. Elle était le symbole de la résurrection de toute la nature et était adorée au premier printemps.

 

C’était alors une coutume chez les Nordiques païens d’échanger des œufs colorés, qui étaient appelés les œufs d’Ostara. Ces derniers devinrent les œufs de Pâques. Cette vieille coutume a été adjointe à la Fête de la résurrection du Sauveur, qui, comme la vie cachée dans l’œuf, a dormi dans la tombe pendant trois jours avant qu’IL  ne s’éveille à La Vie Nouvelle. Ceci était naturel parce que le Christ est identifié au même soleil de printemps qui s’éveille dans toute sa gloire après les tristes, longs jours de l’hiver.

 

Le symbole sacré de l’œuf était préservé par les Druides et utilisé par eux comme une marque distinctive de plusieurs grades, dans l’Ordre des Druides. Ces œufs étaient de couleurs variées, certains bleus, d’autres verts ou blancs, tandis que certains étaient rayés de plusieurs couleurs. La couleur donnait un indice de leur stade dans l’Ordre, car la couleur dont étaient vêtus les membres était la même que celle des œufs. Dans le symbolisme mystique des premiers Rosicruciens, nous trouvons que l’œuf philosophique y était incorporé, et il a une interprétation très significative. La « Fraternité de la Rose Croix », dit John Heydon, «  est maintenue par un groupe d’adeptes mystérieux qui se perpétuent eux-mêmes d’âge en âge, en retournant dans une matrice philosophique, où ils restent un temps prescrit, et alors viennent encore une fois renouvelés en vie et en années. »

 

Le même écrivain parle aussi du Frère CRC, et en décrivant une de ses soi-disant périodes de repos, ou plutôt une étape d’inactivité sur le plan terrestre, il parle du Frère comme « dans une matrice naturelle stimulante ». Cette matrice est un cercueil de verre ou container, un vaisseau alchimique dans lequel les Frères étaient enterrés. Il était appelé l’œuf philosophique. A intervalles réguliers, l’Adepte, cassant la coquille de l’œuf, acceptait des devoirs variés de vie, pour se retirer plus tard à nouveau dans sa coquille de glace. Entre les vies, le Frère était censé dormir dans l’œuf.

 

Périodiquement le philosophe émerge de cet œuf, ayant une nouvelle forme externe dans laquelle il habite temporairement. Ceci est comparable à l’homme, qui entre deux vies sur terre, existe dans les mondes invisibles, dans ses propres corps invisibles. Il y a une grande différence, toutefois, dans le fait que l’homme doive naître de la matrice physique d’une mère, tandis que l’Adepte, ou le Frère, est capable de matérialiser un corps dans lequel fonctionner sur le plan terrestre sans la nécessité de naître.

 

La brisure de l’œuf représente la victoire de la nature spirituelle de l’homme sur la personnalité ou la nature animale plus basse. L’homme est un univers miniature et sa personnalité physique est un œuf, ou un corps aurique de forme ovoïde, dans son actuel stade de développement. Comme le germe est soigné par Mère Nature jusqu’à ce qu’il éclate en splendeur, ainsi l’œuf est couvé par la maman oiseau, et le processus alchimique prend place, jusqu’à ce que le petit poussin grandisse littéralement hors de la coquille avec ses vêtements de plumes ; comme le bébé est protégé dans la matrice de la mère jusqu’à ce qu’il s’élance sur l’océan de la vie, ainsi, l’homme, qui a souffert suffisamment et appris la futilité de céder aux appétits et désirs de la nature inférieure, et est prêt à tout abandonner au Dieu intérieur, crie vers la Divine Etincelle en lui, de prendre en charge tous ses véhicules et facultés, pour les contrôler et diffuser les qualités de l’Esprit à travers son être entier.

 

C’est alors que l’œuf humain est couvé de l’intérieur par l’Esprit, les qualités spirituelles transmutées et perfectionnées de l’amour cassent la coquille et un être nouveau-né et glorieux s’élance avec toute la splendeur et la beauté de Phanos, le Dieu de la Lumière. Alors il peut acclamer triomphalement comme le fit le Christ : « Tout est accompli ».

 

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’œuf et le mystère de la création  -  l’œuf révèle la vie du chaos originel  -  l’œuf et le sacré  -  l’œuf et les manifestations du sacré  -  l’œuf cosmogonique, androgyne, pascal et alchimique  -  de l’œuf sacré à l’œuf profane  -

 

symbole & initiation maçonnique

Julien behaeghel

Edition Du Rocher

 1999

Tradition ésotérique, la Franc-maçonnerie est dépositaire et responsable d’un symbolisme qui fait sa profondeur. Mais une juste compréhension de ces symboles est la condition pour que ses membres les plus éclairés puissent en appréhender la lumière initiatique.



L’auteur a choisi d’aborder ce symbolisme à travers l’image du labyrinthe chiffré, de un à neuf, qui renvoie au « monde en neuf » de la tradition chinoise. Le labyrinthe est l’image d’une recherche : l’être de conscience recherche son centre et le centre du monde, symbolisé par la pierre. Ses instruments seront ainsi dans la tradition maçonnique le nombre du géomètre allié aux outils du tailleur de pierre.

 

Dans une pérégrination initiatique qui lui fera découvrir les grandes figures de la géométrie sacrée, le Maçon accomplit un parcours qui aboutit à la construction du Temple nouveau.

 

L’auteur déchiffre en outre la signification des principaux symboles associés aux grades de la maçonnerie écossaise : autre initiation chiffrée, qui trouve là aussi son sens dans le symbole régénérateur, par lequel l’homme réalise son véritable trajet vers l’unité.

 

Symboles et initiation maçonnique propose ainsi un voyage érudit et inspiré dans les arcanes de la tradition maçonnique.

 

1. Méditation symbolique
2. Le rituel
3. Le grand Architecte de l’Univers
4. L’équerre et le compas
5. Les trois grandes lumières
6. Les quatre voyages
7. Les cinq pointes de l’étoile flamboyante
8. Les six directions de l’espace sacré
9. Les sept marches de l’escalier à vis
10. Le carré long (ou le quaternaire sublimé)
11. La quête des neuf (HIRAM hors du labyrinthe)
12. La chaîne d’union
13. Les deux saints Jean

1. Les grades de perfection
La couronne de laurier et d’olivier
La clef du cœur
L’étoile et la balance
Le poignard et la caverne
Le puits
La caverne labyrinthique ou l’arbre inversé
Le pont du passage
La Jérusalem céleste
Le livre aux sept sceaux
La croix et la rose
2. Les grades philosophiques
Le serpent à trois têtes
La Tour de Babel
La hache couronnée
Le tabernacle
Le serpent d’airain
L’aile et la flèche
L’aigle noir et blanc

3. Les grades administratifs
L’échelle mystérieuse
L’étoile à neuf pointes
La tunique blanche

 

SYMBOLES MAÇONNIQUES ÉCLAIRÉS PAR LEURS SOURCES ANCIENNES 

Marie Delclos et Jean-Luc Caradeau 

Edition Trajectoire

 2009

Dans cette œuvre magistrale, qui fera date, les auteurs ont choisi le parti d’une approche nouvelle : ils n’ont pas donné les symboles degré par degré et rite par rite, comme cela est fait assez souvent. A quoi aurait-il servi de refaire ce qui a déjà été fait le plus souvent ?

 

Ils ont préféré les regrouper par thèmes, ce qui les a conduits à les ordonner en quatre parties qui sont : le Temple – l’architecture du Temple - les outils du Temple - le Maçon en marche vers la Lumière.


Ils ont réussi à réunir les morceaux épars, les uns dissémines dans les différents rites, les autres, oubliés par la maçonnerie contemporaine, parce que provenant de l’ésotérisme hébraïque ou chrétien ou bien d’autres traditions et courants de pensées qui avec le temps ont imprégnés et peut être dénaturé la vraie maçonnerie. Ils sont parvenus à les rassembler et à les confronter, afin qu’ils s’éclairent les uns les autres.

 

Comme les mors clefs, les mots mystérieux, utilisés en Maçonnerie sont des mots hébreux, ne pas les décrypter dans cette langue amènerait à perdre la plupart de leur sens, c’est pourquoi on trouvera, dans cet ouvrage, beaucoup d’explications des mots et des rites se référant à l’hébreu et aux traditions hébraïques. Cependant la Franc-maçonnerie étant universelle, les auteurs n’ont pas négligé pour autant ce qu’elle a hérité des traditions grecques, latines, orientales ou extrême-orientales.

Pour reprendre la phrase de Michel Saint-Gall dans son livre « la langue hébraïque restituée », « celui qui désire avancer sur le chemin de la compréhension de la Franc-maçonnerie ne doit pas être l’homme d’un seul livre ou d’une seule doctrine – phrase qui avait également prononcé par St Thomas d’Aquin –

Il faut donc lire, lire, et relire tous les livres et non pas seulement son livre de chevet. Cet ouvrage par son approche originale, constituera un apport précieux pour tous les chercheurs et cherchants.

Au sommaire de cet ouvrage de 420 pages :

Première partie : Le temple et ses symboles : Le Temple de Salomon et le temple maçonnique - les deux colonnes Jakin et Boaz à l’entrée de l’Ulam - Le Hékal dans le temple maçonnique - L’Orient du Temple maçonnique - le Cabinet de Réflexion ou chambre de préparation - le corps de l’homme et l’arbre des Sephiroth dans le temple - les trois images du temple sur les tableaux de loge ou tapis de loge - le Delta et l’étoile - l’étoile flamboyante et la lettre G - V.I.T.R.I.O.L. -- le sel, le soufre et le mercure - le coq - le sablier - le pain et la cruche -L’œil - le soleil, la lune et Vénus - les trois fenêtres - le pavé mosaïque - les colonnes - les lacs d’amour - la voute étoilée - la justice et le soleil - les grenades - le et les secrets - les souterrains du Temple -

Deuxième partie : Hiram, l’architecte du Temple de Salomon - le meurtre d’Hiram par les trois mauvais compagnons et l’extinction des piliers - la légende d’Hiram et le mot substitué - Hiram symbole cosmique ou l’étoile à l’Occident - Hiram et l’acacia - Houzzé, l’acclamation maçonnique, dite écossaise - Hiram l’alchimiste - Le relèvement d’Hiram et les cinq points parfaits de la Maîtrise - les trois mauvais compagnons et les outils du meurtre - la lutte de Jacob avec l’ange et le Zohar - les forgerons et le feu -

Troisième partie : Les outils et les décors : Le maillet et le ciseau - la truelle - l’équerre et le compas - la règle - la perpendiculaire et le niveau - les outils de levage - la pierre brute et la pierre cubique - le tablier - les gants - le chapeau - les épées - la canne ou bâton de cérémonie - Eve au Paradis et la Chute - la légende du juif errant - la clé de voûte et la pierre cubique à pointe -

Quatrième partie : Le maçon en marche vers la lumière : les loges de Saint Jean - le chemin de l’apprenti - le chemin du compagnon - le chemin des Maîtres - les voyages - Le Grand Architecte de l’Univers - les enfants de la veuve - Isis veuve égyptienne - le voyage de l’âme dans les diverses traditions - les quinze marches - Trivium et quadrivium - les arts libéraux - la quête de la Parole perdue - la Merkabah - Shibolet - la porte basse -

 

SYMBOLES MAÇONNIQUES, SYMBOLES TEMPLIERS- N° 60

Jacques Rolland

Edition Maison de Vie

 2013

Véritable écriture universelle accessible même à ceux qui ne savent « ni lire, ni écrire », le langage des symboles traverse le temps et fait se rejoindre des traditions qui n’ont, a priori, pas de rapport entre elles. Une sculpture, un sceau, un outil de construction expriment mieux que de longs discours, la réalité d’un monde invisible, spirituel, peut-être même sacré, qui transcende le temps et l’espace.

S’appuyant sur une sélection de symboles inscrits sur les murs des églises romanes, des commanderies templières ou des cathédrales gothiques, Jacques Rolland explore dans cet ouvrage, les liens atemporels existant entre certains symboles templiers et Franc-maçon, parmi lesquels celui, célèbre, des deux cavaliers portés par un même cheval, ou encore ceux de la triple enceinte, de la balance ou du Baucéant et du pavé mosaïque.

La véritable utilité des outils symboliques n’est-elle pas, quelles que soient les formes qu’ils prennent, d’accéder à une invisible réalité qui relève de l’éternité ?

Au sommaire de ce livre :
Symboles et authenticité - la porte basse - le moine soldat et le chevalier d’Orient et de l’épée - les lieux de rencontres - retour sur le symbole - du carré au triangle - les deux cavaliers sur le même cheval - la triple enceinte - Jacques de Molay et Maître Hiram - la pierre et le sommeil - les deux chemins - l’esprit peut-il échapper à la matière ? - l’architecture de Reims et Maître Hiram - le beaucéant et le damier maçonnique templier - le Temple de Salomon - la Balance - l’imagination et le symbole -

 

symbolisme du dragon

Daniel BERESNIACK & Michel RANDOM

Edition Du Félin

 1990

Le dragon, expression des forces occultes, vitales et célestes, fascine l’imaginaire. L’Occident l’a assimilé au démon, l’Orient en a fait le gardien du trésor caché, la perle des immortels ; sa double nature terrestre et céleste fait de lui le gardien des forces cachées au-delà du bien et du mal, et symbolise les forces telluriques.

 

La nature complexe du dragon se révèle par son symbolisme, chacune des parties de son corps est une clé symbolique et représente une propriété alchimique et magique, se référant à des forces occultes. Il maitrise les énergies et le chevaucher équivaut à maitriser les énergies, mais seuls les saints, les mystiques ou le preux peuvent vaincre le dragon et détenir ainsi la connaissance parfaite des deux mondes, céleste et terrestre.

L’épée qui lutte contre le dragon est symbolique de la parole divine, semblable à un rayon de lumière, qui tranche sans coup férir, les forces de l’ignorance et du doute.

 

Au sommaire de cet ouvrage très illustré :

 

Le dragon, gardien du trésor et de la perle cachée  -  le regard du dragon, ou l’œil à qui rien n’est secret  -   les métamorphoses du dragon  -  le dragon alchimique  -  le dragon reflète les pouvoirs féminins  -  l’enseignement des mythes  -  le dragon dans l’enseignement et la tradition chrétienne, dans l’héraldique et dans l’Apocalypse  -  le dragon dans les traditions orientales avec le dragon-naga et les garuda  -  le dragon et l’astrologie  -  les monstres et les dragons  -  le dragon et l’évolution cosmique de l’homme  -   

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SYMBOLES. RECUEIL D’ESSAIS

TITUS BURCKHARDT

Edition ARCHE MILAN

 1980

Le masque est un des modes les plus répandus et sans doute les plus anciens de l’art sacré, on le retrouve dans de très nombreuses civilisations comme également dans les religions, mais il prend souvent des formes dont le symbolisme est manifeste, déroutant mais toujours voulant dire ou exprimer un message.

 

Les religions s’en méfient car trouvant dans ce symbolisme une forme d’idolâtrie dangereuse, elle le respecte quand même car malgré tout elles  y trouvent une vision spirituelle du monde qui personnifie spontanément les fonctions cosmiques sans ignorer la nature une et infinie de la Réalité Suprême

 

Ce concept du masque a été développé par les grecs avec l’expression de la « persona », on sait que dans le théâtre antique, issu du théâtre sacré des Mystères, ce mot désignait à la fois le masque et le rôle, ainsi la « personne » s’identifie à la fonction et celle-ci à son tour est un des nombreux masques de la divinité.

 

L’auteur développe ainsi plusieurs concepts et explique le symbolisme et le rôle de chacun.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le masque sacré   -  le symbolisme du jeu des échecs  -  la Jérusalem céleste et le paradis de Vaikuntha  -  le retour d’Ulysse   -  considérations sur l’alchimie   -   les sciences traditionnelles à Fès  -   commentaire des Noms divins par l’Imam Ghazzali   -   du « Barzakh »   -   la prière d’Ibn Mashish   -  

 

symboles universels & traditions vivantes

Henry normand

Edition GEUTHNER

 1997

La plupart des religions ont au moins une branche axée sur la connaissance : les adeptes de la kabbale hébraïque, les soufis de l’islam, les shivaïtes de l’hindouisme, les initiés du bouddhisme, les taoïstes, sont autant de partisans de l’approche par la connaissance de la réalité de l’être. Mais est-il possible de réaliser ce que sont les racines de l’existence ?


Depuis des millénaires, les religions affirment qu’il existe une omniscience apportant une solution à toutes les questions essentielles. L’étude comparative entre les grandes religions et leurs caractéristiques, proposée dans ce cycle, répond au besoin de s’ouvrir sur l’intelligence universelle telle qu’elle fut perçue à travers le monde.

 

Jamais encore une telle synthèse n’a été exposée aussi clairement, que ce soit dans les spécificités de chaque tradition, ou dans ce qui constitue leur tronc commun.


À travers le langage des symboles, le lecteur attentif constatera que les anciens Sages sont d’une frappante actualité : la connaissance qu’ils prônaient ne pourra jamais passer de mode. Peut-être s’étonnera-t-il que l’on ait pu en négliger les enseignements aussi longtemps…

6 volumes illustrent cette encyclopédie du symbole et des traditions

:
Tome 1 : Les initiations – La voie – La méditation – Les 3 grandes voies monothéistes : la voie judaïque, la voie chrétienne et la voie islamique.


Tome 2 : Les civilisations disparues – La grande tradition chinoise – La tradition bouddhique – La tradition indienne.


Tome 3 : Les Dieux – L’Anthropomorphisme – L’idéographie – Les hiéroglyphes – Les textes et langues sacrées.


Tome 4 : Les animaux – Les végétaux – Les nombres et les chiffres – Les polyèdres – Les surfaces – Les volumes – L’architecture sacrée – Les carrés magiques.


Tome 5 : Le cosmos – Les planètes – Les symboles – Les épopées et les héros – Le Graal - Gilgamesh – Les contes et légendes – Le zodiaque.


Tome 6 : Les couleurs – Les mandalas – Les labyrinthes – Les spirales – L’arbre de vie – Les sephirot – Le Kundalini – Le yoga – Le zen – Le vide – Le zéro – Le quatre – Le trois – La clef – Le silence.

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TATOUAGES SACRḖS- THAÏLANDE, CAMBODGE, LAOS ET MYANMAR    -     UN TATOUAGE PEUT-IL CHANGER VOTRE VIE ?

Isabel Azevedo Drouyer et René Drouyer pour les photographies

Edition Soukha

 2017

Dans les pays d'Asie du Sud-Est de doctrine bouddhiste Theravada, on dit que certains tatouages possèdent une sorte de magie. Ils auraient le pouvoir non seulement de protéger le tatoué mais aussi de lui apporter la chance, la santé, la richesse et le charme. Réalisés par les meilleurs maîtres, certains auraient le pouvoir de protéger des coups de couteau et des blessures par balles, les porteurs de ces tatouages. Dans cette région il y a une longue tradition de tatouage sacré.

 

Appartenant au monde bouddhiste et connus en Thaïlande sous le nom de Sak Yant ou Roi Sak, ces tatous semblent exercer une certaine influence sur la vie des tatoués. Ont-ils réellement un pouvoir et comment fonctionnent-ils ? Ces interrogations soulèvent le problème de l'influence des croyances, des rituels, des tatouages et autres formes d'amulettes sur l'esprit et la santé des individus. Autrefois considérées comme irrationnelles, ces questions ont fini par intégrer les problématiques abordées par le monde scientifique. En effet, des études récentes ont démontré que non seulement nos croyances peuvent conditionner nos vies mais que tatouages et autres formes d'amulettes peuvent agir comme de véritables placebos.

 

Aujourd'hui, ces tatouages ont dépassé les frontières des pays qui les ont vus naître. Dans les « studios de tatouage » des maîtres de Sak Yant on rencontre des acteurs d'Hollywood, des sportifs internationaux et des hommes d'affaires venus de Singapour ou d'ailleurs. Devenue plus populaire que jamais, la pratique ne concerne pas uniquement les célébrités. Des hommes et des femmes de toutes les nationalités, de tous les âges et de tous les niveaux sociaux veulent avoir un de ces tatous encrés sur leur peau. De leur côté, les maîtres sont invités à pratiquer leur art aussi bien en Australie, qu'aux États-Unis, en Europe ou dans d'autres pays d'Asie.


Pourquoi ces tatouages provoquent-ils une telle passion ? Qui sont ces hommes qui pratiquent le Sak Yant et qui sont ceux ou celles qui se font tatouer ? Fondé sur une enquête menée pendant trois années auprès des maîtres de Sak Yant, laïcs et religieux et de tatoués, et s'appuyant sur des études dans des domaines aussi divers que l'anthropologie, la religion, l'histoire, l'art, la médecine et la psychologie, Tatouages Sacrés de Thaïlande, Cambodge, Laos et Myanmar - Un tatouage peut-il changer votre vie ? est le premier ouvrage écrit en langue française consacré à la pratique du tatouage sacré dans les pays bouddhistes de l'Asie du Sud-Est Theravada. Les 244 photographies, illustrations et dessins contenus dans l'ouvrage illustrent l'un des derniers exemples de tatouage traditionnel et sacré dans le monde.

Le tatouage traditionnel se retrouve sur tous les continents et à toutes les époques. S’il semble connaître un renouveau aujourd’hui, il convient de se souvenir qu’il est une constante depuis des millénaires de l’expression humaine, inscrivant à même la peau de simples protections magiques comme les plus hauts accords métaphysiques : « Malgré la disparition de beaucoup de cultures et l’apparition de beaucoup d’autres, insiste Isabel Azevedo Drouyer, la pratique du tatouage s’est maintenue tout au long des millénaires. De la Préhistoire à nos jours, pour répondre aux standards esthétiques culturels et religieux de leur époque, hommes et femmes ont toujours essayé de modifier leur corps. En effet, les tatouages établissent une sorte de lien entre les cultures primitives et les sociétés modernes. » Seules certaines religions monothéistes et notamment le judaïsme et l’islam prirent nettement position contre le tatouage.

 

Cet ouvrage, érudit et magnifique par ses illustrations, introduit le lecteur aux différentes dimensions artistiques ou philosophiques du tatouage et à son universalité même si, culturellement, il se circonscrit à l’Asie du Sud-Est. Isabel Azevedo Drouyer pose tout d’abord cette question très actuelle : Pour quelle raison se fait-on  tatouer ?« Dans les sociétés sans écriture, répond-elle, la décoration du corps est un moyen de communication. En réalité, dans beaucoup de cultures, le corps a besoin de parler et il ne s’exprime qu’après avoir été décoré. Dans ces sociétés les tatouages, plus que toute autre forme d’ornementation, servent à transmettre des informations concernant les changements permanents affectant la vie des individus : âge, mariage, maternité, rang et/ou statut social. »

 

Nous observons là une fonction sociale essentielle du tatouage. Cependant, bien d’autres raisons apparurent au fil du temps et des civilisations. Le tatouage est ainsi un châtiment dans l’Egypte ancienne mais aussi dans le Cambodge du XIIIème siècle. Le tatouage peut être aussi thérapeutique, ou protecteur, en orient comme en occident. Il se révèle parfois comme un lien entre le tatoué et certaines divinités. Il est aussi un élément de séduction et ceci participe en partie du phénomène de mode dont il est l’objet de nos jours. Les tatouages Sak Yant qui se développent en Thaïlande, Laos, Cambodge et Myanmar sont considérés comme sacrés. Le bouddhisme, en ses multiples expressions,  présentant une extraordinaire capacité à intégrer les traditions rencontrées, n’a pas rejeté les pratiques animistes du tatouage. Le Sak Yant, avec ses représentations figuratives et géométriques, est un tatouage de yantra, dessin sacré, à la fois porteur d’enseignement et de pouvoir, associé généralement à des mantras.

 

« Un Sak Yant, précise Isabel Azevedo Drouyer, est un tatouage qui incorpore des dessins et des lettres ou des versets magiques ou sacrés. Dans les pays bouddhistes Theravada, on dit que ces tatous ont la capacité de « déverrouiller » certains pouvoirs invisibles. En effet, contrairement à la tradition occidentale où l’art privilégie la vue, dans le Sud-Est asiatique le plus important n’est pas le dessin mais l’accès que celui-ci permet au monde invisible. »Les maîtres de Sak Yant passent donc par un long apprentissage. A la fois moines et artistes, ils associent leurs connaissances de l’ésotérisme bouddhiste, mais aussi d’autres traditions, avec une maîtrise technique indispensable. « Le pouvoir d’un Sak Yant repose sur la capacité de prière et de méditation d’un maître » affirme l’un d’eux, Ajarn Neng On Nut. Le tatouage établi ainsi un pont entre son porteur et les mondes subtils afin d’instaurer ou restaurer dans sa vie, matérielle comme spirituelle, l’équilibre et l’harmonie recherchées.

 

Cet ouvrage superbe, à la fois livre d’art et introduction à la philosophie d’une pratique traditionnelle étonnante par sa permanence, croise de nombreuses disciplines, de l’anthropologie à l’étude des religions en passant par la médecine ou l’art et rend compte de la complexité humaine mais aussi de la richesse comme de la profondeur des liens de l’être humain tant avec la nature qu’avec l’invisible.

 

TRAITḖ DE GḖOMḖTRIE SACRḖE -  THḖORIE ET PRATIQUE

Robert Lawlor

Edition Trajectoire

2018

En leur temps, les penseurs d'Égypte ancienne, de Grèce et d'Inde reconnurent unanimement la capacité des nombres à gouverner la plupart des phénomènes observables dans leur monde. En s'appuyant sur ces lois révélées, ils élaborèrent une approche de leur divin créateur. C'est dans cette lignée universelle que s'inscrit le travail de Robert Lawlor. Il pose ici les bases d'un système fixant les formes et les dimensions des structures humaines aussi bien que naturelles : des cathédrales gothiques aux fleurs, de la musique au corps humain, tant les objets de la création obéissent tous à un déterminant commun. Par l'appropriation de principes simples, le lecteur est invité à la réalisation de constructions pratiques. Puis, au fil de l'ouvrage, il est guidé pas à pas jusqu'à la compréhension profonde des règles essentielles de proportion comme les spirales logarithmiques, le nombre d'or, la quadrature du cercle et bien d'autres ratios fondamentaux. Ce livre comprend 202 illustrations et figures.

 

Après s’être initié à la peinture et à la sculpture, Robert Lawlor vécut plusieurs années à Pondichéry où il apprit l’Art du yoga et participa à la fondation d’Auroville. C’est en Inde qu’il découvrit le livre de l’occultiste français R. A. Schwaller de Lubicz dont il devint le traducteur en langue anglaise. Ses travaux l’amenèrent à s’intéresser aux théories et à la pratique des sciences sacrées. Il écrivit plusieurs ouvrages sur le symbolisme et la mathématique pythagoricienne. Le Traité de Géométrie sacrée est son premier livre paru en français

 

Qu’est-ce que la Géométrie Sacrée ? : La géométrie est une science mathématique qui étudie les relations entre points, droites courbes, surfaces et volumes de l’espace mais lorsque l’on y ajoute la conscience et l’ouverture du cœur elle devient Sacrée. Elle est une source d'information appartenant à l'humanité que nous avons oubliée, résidant dans notre subconscient. La géométrie sacrée désigne l'art de communiquer la sagesse divine par l'intermédiaire de figures géométriques ayant valeur de symboles. Il s'agit d'un art souvent pratiqué à travers les siècles, presque comme un langage réservé aux initiés. On considère que cette forme d'expression se place au-delà de la compréhension des mortels, comme une approximation du sacré et du profane. Cet ancien langage secret a été utilisé en particulier par les philosophes grecs et les mathématiciens, Platon ou Pythagore, par exemple. Un des dialogues de Platon, le Timée, est consacré en grande partie à un traité sur la géométrie sacrée ; sa description de l'île mythique d'Atlantis semble indiquer un usage de ce code secret et du symbolisme inhérent à l'histoire.

 

Les grecs avaient assigné des valeurs et des attributs à la matière, l'avaient investie d'une signification et avaient défini à l'intérieur de ce sens une relation au divin et au monde. Un des exemples les plus classiques de la géométrie sacrée est la Kabbale, système religieux et philosophique cherchant à avoir un aperçu du divin. Kabbale est un mot hébreu qui signifie "recevant" et qui aurait été originellement "reçu" par une élite : une espèce de langage caché ou secret, seulement connu des initiés... La Géométrie Sacrée se présente sous diverses figures géométriques reflétant les structures atomiques qui composent toute chose dans l'univers... Pour les adeptes du New Age, les formes nées de ces géométries sacrées sont le miroir de notre conscience. Une porte qui s’ouvre sur une connaissance et une conscience universelle... L’ouvrir permet de réaliser que la Géométrie est la base de toute vie sur terre et dans notre univers. Selon les newagistes, les figures géométriques sacrées rétablissent en nous l’intégrité de notre construction énergétique, à l’intérieur du temple du corps humain... (il y peut-être du vrai!)

 

Les initiés du 3ème millénaire étudient avec une grande soif de révélation, les formes géométriques, et leur attribuent des relations métaphoriques à l’évolution humaine. Sentiments, émotions, mental, esprit et conscience sont « encadrées » par ces formes initiatiques. Les initiés considèrent que la Géométrie sacrée permet de se connecter au reste de l’Univers tout autant que d’effectuer un cheminement initiatique, ou encore, un travail de guérison physique, émotionnel ou mental. Une fois compris par le mental et expérimenté par le cœur, ce langage favorise l’émergence d’un nouveau monde. La géométrie est un langage universel qui traverse l’espace et le temps et s’enrichit avec l’évolution humaine. Elle est mouvante, vivante, vibrante et se développe de manière constante et permanente. La géométrie sacrée est la base de toute vie sur terre et dans notre univers. Cette géométrie sacrée qui fait rayonner le Nombre d’Or et la suite de Fibonacci, va encore plus loin, elle fait briller les nombres. Ainsi les chiffres parlent d’une autre façon que celle enseignée dans nos livres d’écoles. Sous forme symbolique ils s’adressent à notre conscience, plus qu’à notre raison.

 

Ces entrelacs de nombres relient ensemble, des concepts, des principes universels, des sources invisibles vibratoires, des enseignements hermétiques inexprimables en mots, et ces compositions formant les géométries sacrées sont lors des portes qui s’ouvre à d’extraordinaires connaissances... la magie commence quand l’âme et le cœur deviennent complices et agissent ensemble... En architecture, en sculpture, en peinture, le nombre d’or, qui est utilisé comme un canon de la beauté, entre fréquemment dans le rapport des longueurs, des surfaces et des formes. Le nombre d’or ou divine proportion se vérifie dans les chefs d’œuvre tels que la pyramide de Chéops, le Parthénon, le dôme de Milan. Emblème de l’harmonie chez les pythagoriciens et leurs descendants spirituels, le nombre d’or gouverne les tracés régulateurs des plans des temples égyptiens, grecs et des églises gothiques. Il donne un rythme particulier aux œuvres plastiques issues du cycle méditerranéen (Égypte, Grèce, Byzance), ainsi qu’à celles de l’époque gothique et de la Renaissance.

 

On peut aussi l’observer sur le corps humain où on retrouve les proportions du nombre d’or. Quant à l’alignement des chakras, il correspond à la gamme chromatique. C’est peut-être en cela – à cause de son évidente dimension vibratoire - que la géométrie sacrée semble vouloir nous communiquer ses sagesses par des moyens initiatiques... Et en ce sens il est essentiel de ne pas seulement les analyser mathématiquement et seulement de manière rationnelle... La géométrie sacrée nous appelle à aussi la ressentir dans son propre corps à l’intérieur de nous-même, afin de donner des « formes », des modèles, à ce qui en nous a peine à s’organiser... Ces formes géométriques sont des modèles, des plans, qui permettent de mettre de l’ordre dans notre intérieur et dans notre esprit, en nous donnant des méthodes de classement et de rangement. Ils proposent une nouvelle « ordonnance » de nos fouillis internes... (C’est d’ailleurs ce que m’enseigne l’École des Artisans Confrères que je fréquente, et qui évidemment enseigne l’antique tradition de la taromancie mais surtout nous invite à mettre de l’ordre dans notre intérieur à l’aide de motifs et de géométrie sacrée. C’est à la base des enseignements qui y sont donné. Ce sont certainement les plus puissants outils d’initiation.)

 

Si on est attentif à ce que l’on ressent on peut très bien percevoir quelque chose de connu et de magique, comme si nos cellules se souvenaient. L’étude de la Géométrie Sacrée peut nous permettre de nous rappeler nos origines... Elle permet de disposer de nouveaux concept, d’ordonné notre intérieur, d’encadrer notre esprit et enfin, il s’agit d’un outil qui permet des transformations d’opérer des transformations profondes en nous. Ainsi, de nous aider à guérir sur les plans émotionnels, intellectuels ou physiques. De plus, la géométrie sacrée nous démontre que non seulement nous ne sommes pas seuls mais que nous sommes tous inter-reliés et que nous pouvons percevoir les différents plans de conscience existants. L’univers tout entier est construit selon une harmonie parfaite. Les orbites des planètes autour du soleil sont structurées par des proportions et des motifs très précis. Des rapports constants apparaissent au sein de toute la création, dans les cristaux, les plantes, les animaux et le corps humain. De nombreuses traditions autour du globe reflètent ce savoir inhérent à l’expression de la vie.

 

La Géométrie Sacrée est une source d'information appartenant à l'humanité que nous avons oubliée, résidant dans notre subconscient. Elle représente le langage universel de la création. Tout le cosmos est construit dans une harmonie parfaite. Les orbites des planètes autour du soleil sont structurées selon des proportions et des motifs très précis. Des rapports constants apparaissent aussi au sein de toute création, dans les cristaux, les plantes, les animaux et le corps humain. La Géométrie Sacrée a été enseignée, autant aux astrologues, aux mages, aux philosophes, aux théosophes, aux mathématiciens, aux architectes, aux kabbalistes, et la Géométrie Sacrée a toujours été au centre des enseignements spirituels, comme une compréhension particulière du processus de la Création qui est voilé par le mystère immuable de la Création... Cette information ésotérique est accessible à tous, mais les codes qui permettent de la traduire ont souvent été maintenue cachés, ne se transmettant que d'initié à initié au sein des sociétés secrètes.

 

La géométrie sacrée exprime dans les formes le développement de la vie, de la graine à la fleur, du fruit à la graine, manifestant et répétant les structures à l’infini... La géométrie sacrée consiste en des représentations extérieures contenant des informations en correspondance avec la nature, et le céleste... Ces lois « mathématiques » sont en résonnance avec tout ce qui nous entoure, toutes les formes de vies et aussi les configurations astrales et l’ordre céleste... Ces forces et ondes vibratoires homologues et en corrélations, sont des codes qui correspondent les uns aux autres et ensemble, ils représentent le code pour un portail de possibilités infinies.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La pratique de la géométrie  -  Géométrie sacrée : Métaphore de l'ordre universel

Acte premier : La division de l'Unité

Fiche pratique n° 1 : Le carré divisé par sa diagonale ; la racine carrée de 2

Fiche pratique n° 2 : La racine carrée de 3 et la vesica piscis

Fiche pratique n° 3 : La racine carrée de 5

Fiche pratique n° 4 : Alternance  -  Proportion et Section dorée

Fiche pratique n° 5 : La Proportion dorée   -   Le développement gnomonique et la création des spirales

Fiche pratique n° 6 : Spirales gnomoniques   -   La quadrature du cercle.

Fiche pratique n° 7 : Quadrature du cercle  -   Médiété: De la géométrie à la musique

Fiche pratique n° 8 : Géométrie et musique  -   Anthropos

Fiche pratique n° 9 : Les solides platoniciens  -  La genèse des volumes cosmiques

2 V

VIERGES NOIRES

Sophie CASSAGNE  – BROUQUET

Edition Du ROUERGUE

 2000

Les Vierges noires en France, en Europe et dans le monde. Dans l’immense musée que constitue l’iconographie religieuse, les Vierges noires occupent une place singulière. « Statuaire riche, barbare et merveilleuse », elles fascinent par leurs couleurs et par le mystère qu’elles véhiculent. De tout temps, on leur a prêté des pouvoirs miraculeux.

 

L’origine de leur couleur reste énigmatique, malgré d’innombrables hypothèses avancées au cours des âges. L’auteur, maître de conférences en histoire médiévale à l’Université de Rennes, retrace l’histoire de chacune de ces statues, à travers les légendes qui leur sont attachées et les dévotions particulières dont elles font l’objet.

 

Elle nous permet de mieux comprendre comment le culte vivace des Vierges noires s’est développé à partir du bassin méditerranéen et des rites antiques dédiés à Isis, Cybèle ou Artémis, et dont les plus grands rois et empereurs les ont honorés. Ce livre richement illustré nous invite à un voyage dans le temps et l’imaginaire, et nous propose des réponses à l’énigme des Vierges noires.

 

L’auteur développe les points suivants :

 

Vierges trouvées et vierges errantes  -  le roncier  -  le taureau, le berger et la vierge  -  Vierge des croisades  -  des illustres  sculpteurs  -   iconographie des vierges noires  - les vierges romanes et celles de la Renaissance  -  Notre Dame du Puy  -  la tradition celtique  -  l’héritage antique  - théories mystiques et ésotériques  -  les pèlerinages et les processions  -  Orcival  -  en Catalogne  -  St Louis de Rocamadour  -  les vierges miraculeuses et guérisseuses   -  Lourdes  -  les Vierges guerrières  -  Les huguenots contre les Vierges noires  -  Les bûchers de la Révolution  -  les vols des statuts aujourd’hui  -

 

VIERGES NOIRES - DÉESSES, MÈRES ET VIERGES NOIRES

J.P. BAYARD

Edition du  Rocher

 2001

Répertoire des vierges noires par département. 450 sites sont répertoriés ou le souvenir d’une vierge noire a été conservé. Plus de 100 églises conservent des statues de vierges noires. L’auteur établit un rapprochement entre le culte de la déesse mère et celui des vierges noires ; culte dont le néolithique nous a laissé des traces.

 

Ces statuettes ont été fabriquées entre le Xe et le XIVe siècle, et l’auteur a pu recueillir des récits sur la provenance exacte : on les a retrouvées soit en labourant, soit en gardant un troupeau, dans le lit d’une rivière ou dans un buisson.

 

Après 50 ans de recherche J.P. Bayard nous livre la quintessence de ses recherches et nous fait remonter le temps avec émerveillement.

 

Au sommaire de cet ouvrage de330 pages

Chapitre 1 : Des déesses Mères : Personnification de la terre, la caverne, résidence de la déesse – De la terre au ciel  -  Influence de la lune  -  Les déesses dans l’Antiquité, chez les Celtes  -  Valeur magique de l’œuvre d’Art  -  Figurations sexuelles  -  La nudité artistique  -  Pourquoi les avoir nommée Vierge ?  -  Naissances miraculeuses  -  Couleur de ces déesses  -  Identification alchimique et quelques autres survivances  -

 

Chapitre 2 : Le culte de la Vierge Marie : Le visage de la Vierge Marie  -  le culte marial  -  La pensée Celte  -  Eve et Marie  -  le rapport avec le serpent  -  Sainte Anne mère de Marie et Sainte Anne de Bretagne  - Vierge et saint Luc  -  les reliques  -  les saintes femmes et Marie-Madeleine  -  la reine de Saba  -  lait de la Vierge  - pèlerinage de saint Jacques de Compostelle  -  le signe zodiacal de la Vierge  -

 

Chapitre 3 : Symbolisme des Vierges Noires : Invention et orientation de la statuaire des Vierges noires  -  les légendes  -   la crypte  -  les mains  -  Isis à l’époque médiévale  -  Vénération et destruction d’une statue  -  l’eau, l’arbre, le puits, le buisson, les rites forestiers, la Pierre et les pierres précieuses, les animaux à cornes, le culte de la lumière  -  les causes matérielles du noircissement  -  Influence des croisades et des pèlerinages  -  le vert  -  apport alchimiques  -  reliques et Vierges miraculeuses  -  Ex-voto, habillement, décors, ornements, parures, sièges, couronnes,  -

 

Chapitre 4 : Essai de répertoire des Vierges Noires en France et à l’Etranger  -  par lieux, régions et départements.

 

les vierges noires – l’origine & le sens des contes de fÉes

Pierre gordon

Edition SIGNATURA

 2003

L’auteur fait ressortir dans ces trois textes l’importance des rites (initiatiques, matrimoniaux, etc.) qui sont pratiqués depuis des millénaires dans toutes les sociétés humaines, ainsi que du totémisme et des tabous également reliés au domaine rituel.


Son étude sur les Vierges Noires nous emmène dans le monde souterrain (auprès de l’« Initiatrice », c’est-à-dire une personnalité sacrée (en réalité un personnage féminin déguisé ou travesti) « qui échappait au monde profane pour se réintégrer dans le monde surnaturel ». Car « le conte de fées n’est en fait, nous précise l’auteur, que la description scrupuleuse d’un rite ».


L’œuvre de Pierre Gordon, redécouverte il y a une vingtaine d’années, ne cesse d’être reconnue comme fondamentale pour saisir l’origine, le sens et les fonctions des rites qui s’inscrivent dans ce que l’auteur nomme, à la suite de René Guénon, la « Tradition primordiale », fondement de tous les phénomènes religieux de l’humanité.

 

Pour toute l’œuvre de Pierre Gordon, voir le chapitre 10 G -

 

VIERGES  NOIRES  -  MÉLUSINE  -  L’origine et le sens des contes de fées

Pierre Gordon 

Edition  Arma Artis

 1983

Pour Pierre Gordon, le mystère des Vierges noires et leur symbolisme, perpétuent la notion de ce monde divin des ténèbres où la pensée s’exhaussait auprès d’elles, jusqu’à un niveau spirituel supérieur. Son analyse de ces Mères et Vierges noires tient dans une exégèse en 8 propositions :

 

1: Les Vierges les plus vénérées du christianisme sont noires pour la même raison que le furent, avant elles les Mères tenues, par le paganisme, pour les plus puissantes.

 

2e : Les Mères noires avaient cette couleur pour le même motif que les maîtres du monde souterrain (Hadès, Pluton, Le Dispater, Balor etc.) la possédaient eux-mêmes : parce qu’ils siégeaient dans les ténèbres, non au figuré mais au sens plein et propre du mot, la caverne initiatique se trouvant plongée dans le noir le plus complet – certaines de nos grottes françaises, où nous découvrons présentement les œuvres de nos ancêtres, se situent à plusieurs centaines de mètres dans les profondeurs du sol.

 

3: Cette origine rituelle fut la même dans tous les pays ; ce qui s’est propagé, grâce au matriarcat néolithique et à la théocratie, qui, tout en lui servant de monitrice, subissait son influence, ce n’est donc pas la Mère a couleur noire ; ce sont les disciplines qui ont entrainés  l’attribution de cette couleur à la Mère Initiatrice ; dans l’Inde, la Mère Kali fut la noire pour la même raison que l’était en Orient la Grande Mère de Pessinonte, ou qu’en Grande Bretagne Annis était Black Annis.

 

4: En toutes contrées, l’on s’efforça, par la suite, de donner une couleur noire aux pierres ou aux morceaux de bois en qui s’intégrait, grâce à la liturgie, la radiance de la Mère souterraine. On recourut ainsi avec prédilection aux minéraux noirâtres (météorites ou autres), ainsi qu’aux bois très foncés. A défaut on barbouilla de noir la pierre ou le bois. A l’occasion, du reste, d’autres couleurs intervinrent pour exprimer des notions complémentaires ; c’est ainsi que le rouge fut employé avec le noir pour marquer que la Mère était, non seulement une ogresse transcendante, mais une divine chasseresse.

 

5: Les Vierges noires, qui prirent, sur place, la suite des Mères noires (la crypte des églises chrétiennes n’est que l’ancienne grotte initiatique païenne), et qui, à l’origine furent ces Mères elles- mêmes, dont on découvrit ultérieurement l’effigie, le plus souvent informe, dans une caverne ou dans une eau sacrée, furent donc indigènes, et il n’y a nullement à leur chercher une provenance étrangère.

 

6: Cela n’empêche point, naturellement que des statues ou statuettes noires aient été importées d’autres pays, surtout de l’Orient : leur forme plus raffinée semblait correspondre à un état plus avancé de civilisation. Elles ont contribué à diffuser l’image de la Mère à couleur noire, en ce sens qu’en divers lieux où la Mère initiatrice siégeait, depuis des siècles, dans l’univers-de-sous-terre sans qu’on ait songé localement à la pourvoir d’un aspect physique noirâtre, cet aspect  lui fut désormais expressément donné. Mais ce n’est point-là l’origine lointaine de nos Vierges noires ; ce n’en est qu’une cause adjuvante secondaire et une modalité d’extension.

 

7e : Le clergé lutta d’ailleurs contre le culte des madones noires. En 835, un concile national, réunit à Paris par les soins de Louis le Pieux, n’hésita pas à blâmer le Pape Adrien, qui avait osé préconiser la vénération des images. Mais finalement, le vieil initiatisme l’emporta. Aucune digue ne résista, l’élite céda. A Chartres, où le puits sacré et la Sainte Mère noire avaient été d’abord, semble t-il, laissé en dehors du sanctuaire chrétien, ils furent englobés dans la cathédrale nouvelle, construite au XIe siècle par Fulbert. La Vierge Noire fut ainsi officiellement révérée, à côté de la Sainte Chemise de Notre Dame, qui avait été jusqu’alors la Grande relique locale ; il est extrêmement probable, au surplus, que cette Sainte Chemise, donné par l’empereur Charles le Chauve, en 861, était une tunique, dont avait été revêtue quelque madone noire du paganisme.

 

8: Un aspect curieux de cette lutte ecclésiastique contre les Vierges noires, est que souvent le clergé les arracha aux vénérables foyers initiatiques où elles siégeaient depuis des millénaires ? Invinciblement  elles y revenaient ? Ce qui veut dire que le peuple substituait des effigies nouvelles à celles qui avaient été enlevées. Tout au plus consentaient-elles à passer l’hiver au village où le prêtre chrétien les avait amenées ; dès la belle saison, elles regagnaient l’antique monde souterrain qui constituait, à l’écart, leur vieux domaine. Si bien, que finalement l’agglomération se forma autour de ce domaine sacrosaint : ce fut le cas par exemple à Thuir, à Font- Romeu, à Josselin, à Avioth etc. Quand en plus la Madone noire acceptait d séjourner dans la paroisse, il advenait qu’elle perde temporairement ses pouvoirs, ce qui revenait à dire que la Madone était lié par essence au monde souterrain sacré, à ce royaume de l’ascèse initiatique, où l’homme s’imprégnait de lumière et de force.

 

L’auteur nous parle également de Mélusine, des fées et des lutins, des légendes, mythes et contes de fées, de la psyché, des tabous nuptiaux, les Vierges noires de Marseille.

 

VIERGES  NOIRES -  LA RḖPONSE VIENT DE LA TERRE   - 

Jacques Bonvin

Edition Dervy

2000

Les sites des Vierges Noires correspondent à des implantations telluriques précises. Jacques Bonvin les recense, et les explique. Jacques Bonvin, en étudiant les sites de Vierges Noires à la lumière de la géobiologie sacrée, a découvert que leur Implantation sur le terrain n'est pas le fait du hasard.

Elle correspond à des implantations telluriques précises, prenant en compte les axes solsticiaux, qui dessinent sur la carte le sceau de Salomon. Une réponse nouvelle

 

Les Vierges noires sont des effigies féminines qui appartiennent à l’iconographie du Moyen Âge européen. Elles tirent leur nom de leur couleur sombre, souvent limitée au visage et aux mains. La plupart d’entre elles sont des sculptures produites entre le XIe et le XVe siècle. On trouve parmi elles de nombreuses Vierges à l’enfant. La majorité des 450 à 500 recensées se rencontrent dans le bassin méditerranéen occidental, domaine de l’art roman, avec une concentration importante dans le sud de la France où on en compte 180. Bien que des musées en conservent, la plupart des Vierges noires sont placées dans des églises et certaines suscitent des pèlerinages importants.

 

Les peuples d’Europe ont accordé aux Vierges noires une importance qui dépasse largement le simple respect dû à la mère du Christ. La plupart de ces Vierges noires sont liées à des rites de fertilité, de fécondité ou de sexualité. Ce ne sont pas là les attributs ordinaires de la Vierge chrétienne. A Montserrat, l’hommage à la Madone donne lieu à une fête singulièrement païenne, puisque les fidèles se livrent à une danse circulaire qui rappelle volontiers les antiques danses orgiaques. La célébration de l’Assomption de Marie le 15 août est également le  jour d’une des principales célébrations de la déesse Artémis.

D’autres Vierges noires sont également liées aux astres, à la Lune ou à Vénus. Comme la Lune influence les marées, la Vierge Noire était donc liée à la mer et elle protégeait les marins, qui l’appelaient Stella Maris (Étoile de la Mer). Plus tard, elle sera assimilée à l’étoile Polaire ou à Vénus. Comme la Lune, Vénus a le double aspect d’étoile du soir et d’étoile du matin.

Étoile du matin, elle était considérée comme néfaste. Cette tradition se retrouve dans le judéo-christianisme : l’étoile du matin est souvent associée à Lucifer (du latin : lux fero, «Je porte la lumière »).

 

Si elles représentent parfois Marie, la mère du Christ, ces statues sont chargées de tout autre chose. Elles prennent un sens qui dépasse la symbolique chrétienne ordinaire. Mais de quel passé nous arrivent-elles ? Et quel message alors nous apportent-elles ?  « On appelait « vierges » les anciennes prêtresses de la lune. À cette époque, « vierge » décrivait une femme qui n’était pas mariée ou qui n’appartenait à aucun homme – elle était une « femme qui était entière ». Le terme provient d’une racine latine qui signifie « force » ou encore « habileté » et fut plus tard associé aux hommes : « virle ». Ishtar, Diana, Astarté, Isis, toutes des déesses qui furent appelées vierges, bien que cela ne faisait pas référence à leur chasteté sexuelle mais bien à leur indépendance sexuelle. Toutes les grandes cultures parlent d’un héros, mythique ou historique né d’une mère vierge : Marduk, Gilgamesh, Bouddha, Osiris, Dionysos, Gengis Khan, Jésus, tous étaient le fils de la Grande Déesse, de la Déesse Originelle, et leurs pouvoirs mondains lui étaient dus.

 

Lorsque les Hébreux l’utilisaient dans la langue araméenne, ils sous-entendaient « jeune fille » et le terme était dénudé de connotations liées à la chasteté sexuelle. Lorsque les chrétiens traduisirent la bible hébraïque, ils ne pouvaient concevoir une Vierge Marie comme une femme dont la sexualité était libre et indépendante et, il va sans dire, déformèrent le sens du terme vierge afin qu’il sous-entende une sexualité pure, chaste, intouchée. » – 

 

Toutes les Vierges noires sont à proximité de l’eau. Les Vierges Noires ont pris la succession des anciennes déesses sous une forme christianisée. « Ne sont-elles pas si souvent à proximité immédiate de sources, de puits, d’arbres ou de pierres qui avaient chez nos ancêtres pré-chrétiens une signification sacrée bien connue ? Mais avant d’être représentée, la Mère de la manifestation fut adorée sous l’apparence d’une Pierre Noire tombée du ciel, comme à Ephèse pour Artémis. Le « bétyle », pierre noire d’origine météorique, figure Cybèle la Noire, ou la « Grande Déesse » chthonienne grecque. Et le pèlerin musulman baise la pierre noire de la Kaaba à la Mecque. Toutes les Vierges Noires, comme encore Kali la Noire (Inde), Isis, Astarté, Sara (Gitans), Annis appelée en Grande Bretagne Black Annis, Innani (Sumer), … convient les êtres à percer toutes les couches de leur matière, à aller aux Tréfonds, là où Elle se trouve, pour leur révéler Sa lumière. »

 

Henri Vincenot (1912 – 1985), est un écrivain, peintre et sculpteur français. Il voit la vouivre comme un immense serpent souterrain qui correspond au courant tellurique terrestre dans son ouvrage Les étoiles de Compostelle. Selon lui, les Vierges Noires ont été vénérées comme des symboles astronomiques de ces courants d’énergie souterrains. Les lieux où l’on adorait les Vierges noires n’étaient pas choisis au hasard. Aux yeux des Celtes, la Terre était un organisme vivant, la Grande Mère, d’où procédait toute vie. Comme un corps, la Terre était nourrie par tout un réseau d’artères cachées sous sa surface. Le réseau terrestre était parcouru par une énergie impalpable. Cette énergie et les courants qui la portaient avaient un nom : c’était la Wouivre, le « serpent ».

 

Les points de rencontre de plusieurs de ces artères devenaient des lieux sacrés, reconnus comme « centres d’énergie », aux propriétés bienfaisantes (santé, fertilité, guérison…). Tous ces points de rencontre étaient signalés, quelle que soit leur importance, par un menhir ou une statue sacrée. Les Vierges Noires marqueront les plus importants carrefours de la Wouivre. Dans certains lieux de culte chrétiens, il est encore possible de voir l’antique menhir qui marquait le pèlerinage païen. Souvent, l’autel même sur lequel se déroule la messe est fait de l’ancienne pierre sacrée.

 

Alma mater est une expression d’origine latine, traduisible par « mère nourricière ». Le terme était employé dans la Rome antique pour désigner la déesse mère. Au Moyen Âge, l’expression était aussi employée par les chrétiens pour désigner la Vierge Marie, mère de Jésus de Nazareth. « Alma Mater Studiorum » est la devise de l’Université de Bologne fondée en 1088 et plus ancienne université du monde occidental. L’usage de cette expression s’est ensuite progressivement propagé dans les autres universités européennes. Alma mater est également une bulle pontificale fulminée par le pape Clément V le 4 avril 1310 dans le cadre du procès de l’ordre du Temple.

 

Dans les années 1950, avec l’avancée des études en matière de religions comparées, des rapprochements ont été faits avec les déesses des anciens cultes polythéistes d’Europe occidentale que la romanisation, suivie de la christianisation, avaient fait disparaître, en particulier les déesses-mères, confortés par la présence de sanctuaires dédiés à la mère de Dieu sur les lieux d’anciens cultes païens (Cybèle, Diane etc..). Benko et Chiavola Birnbaum ont remarqué la ressemblance entre la Vierge à l’enfant et les représentations d’Isis portant Horus datant de l’Égypte ptolémaïque. Pour Stephen Benko (rejoint par Alexandre Hislop), « la Vierge noire est l’ancienne déesse-terre convertie au christianisme. Benko commence par montrer que de nombreuses représentations de déesses sont noires, parmi lesquelles Artémis d’Éphèse, Isis, Cérès et d’autres. Cérès, déesse romaine de la fertilité agricole, est particulièrement importante. Son équivalent grec est Déméter, Déesse-Terre. Le sol le plus fertile est noir, et plus il est noir, plus il convient pour l’agriculture. »

 

Elles portent presque toujours une couronne : considérées comme des « Reines des cieux ». Elles sont associées à des représentations de la Lune ou des étoiles. Il s’agit d’une pratique qui nous ramène à l’ère pré-chrétienne et qui perpétue les cultes païens des divinités féminines. Ces « Maîtresses du Monde » causent beaucoup de souci à l’Église catholique, qui les met « hors circuit » dès qu’elle le peut sans trop choquer les populations locales, toujours plus attachées aux Vierges qu’à la fréquentation des messes. Depuis le XIXe siècle, beaucoup de ces Vierges noires ont été remplacées par des représentations plus conformes au modèle marial. Quand elles n’ont pas été, tout simplement, repeintes… en blanc !

 

Plusieurs écrivains chrétiens du Moyen Age en arriveront à admettre que c’est la Vierge, et non Dieu, qui a créé le monde ! L’un d’entre eux écrira : « Tout obéit à Marie, même Dieu. » C’est ainsi que, insensiblement, le christianisme du Moyen Age se teintera des couleurs d’une religion matriarcale, fondée sur le principe féminin symbolisé par Marie. Dans le même temps, les qualités « féminines » de Jésus étaient accentuées : douceur, bienveillance, et même passivité. La Vierge était devenue la médiatrice entre les hommes et leur dieu, en quelque sorte une déesse protectrice de l’Europe occidentale.

 

Les grandes cathédrales étaient les temples de cette déesse. Entre 1170 et 1270, pas moins de 84 cathédrales dédiées à Notre-Dame et cinq cents églises seront édifiées à sa gloire. La plus grande partie de ces monuments seront bâtis sur des sites déjà consacrés par la présence d’une statue de Madone, le plus souvent noire et généralement pré-chrétienne.

 

Chartres est située au centre de la Beauce, recouverte autrefois par une forêt immense, la forêt des Carnutes, qui, selon Jules César, abritait le plus grand sanctuaire de toute la Gaule, sanctuaire où les Druides venaient célébrer, une fois l’an, de très secrètes liturgies. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’il existe une filiation évidente entre le culte druidique de la Déesse-Mère et le culte de la Vierge Marie, culte lié lui-même aux représentations dites de la  » Vierge Noire « La cathédrale de Chartres est un sanctuaire dédié à la Vierge bien avant l’introduction du christianisme en Gaule. Cette « Virgo Paritura » que les Druides ont vénérée à l’emplacement même de la crypte de la cathédrale actuelle, dans une grotte, est appelée  » Notre Dame de Sous-Terre «, l’image de la Mère universelle, la Déesse des Commencements, celle  » sur le point d’enfanter  » le monde, vers laquelle se dresse l’humanité entière, celle enfin que les chrétiens ont fini par identifier à l’Immaculée conception.

 

Selon Fulcanelli, « La cathédrale de Chartres est la mieux partagée sous ce rapport ; elle en possède deux, l’une désignée sous le vocable expressif de Notre-Dame-sous-Terre, dans la crypte, est assise sur un trône dont le socle porte l’inscription déjà relevée : Virgini parituræ ; l’autre, extérieure, appelée Notre-Dame-du-Pilier, occupe le centre d’une niche remplie d’ex voto sous forme de cœurs embrasés. Cette dernière, nous dit Witkowski, est l’objet de la dévotion d’un grand nombre de pèlerins. Primitivement, ajoute cet auteur, la colonne de pierre qui lui sert de support était « cavée » des coups de ses fougueux adorateurs, comme le pied de saint Pierre, à Rome, ou le genou d’Hercule que les païens adoraient en Sicile ; mais, pour la préserver des baisers trop ardents, elle fut entourée d’une boiserie en 1831. 

 

Avec sa Vierge souterraine, Chartres passe pour être le plus ancien de tous les pèlerinages. Ce n’était d’abord qu’une antique statuette d’Isis sculptée avant Jésus-Christ, ainsi que le racontent d’anciennes chroniques locales. Toutefois, notre image actuelle ne date que de l’extrême fin du XVIIIe siècle, celle de la déesse Isis ayant été détruite, à une époque inconnue, et remplacée par une statue de bois, tenant son Enfant assis sur les genoux, laquelle fut brûlée en 1793. ».  « Jadis, les chambres souterraines des temples servaient de demeure aux statues d’Isis, lesquelles devinrent, lors de l’introduction du christianisme en Gaule, ces Vierges noires que le peuple, de nos jours, entoure d’une vénération toute particulière. Leur symbolisme est d’ailleurs identique ; les uns et les autres montrent, sur leur soubassement, la fameuse inscription : Virgini parituræ ; à la Vierge qui doit enfanter

 

VIERGES NOIRES - RÉALITES ET MYSTÈRES DES VIERGES NOIRES

Roland BERMANN

Edition DERVY

 2000

Noire, comment est-ce possible. Comment se peut-il que Notre Dame, la très pure, le Lys… dont il est dit qu’elle est douceur et lumière, puisse être représentée avec un visage noir, des mains noires aux doigts trop long ?

Ainsi débute cette étude qui entre autre, tente d’établir le rapport existant entre la « Mère obscure » telle qu’elle apparait dans les anciens cultes et Notre Dame.

 

Pour comprendre le « pourquoi » des Vierges noires, bien plus que le « comment », quoi qu’il ne soit pas pour autant omis, ce livre rappelle au lecteur ce qu’était, dans sa réalité profonde, le monde de la pensée du Moyen Âge de l’imagier, du tailleur de pierre et du moine. Ce Moyen-Âge si décrié et pourtant si puissant dans sa pensée religieuse et traditionnelle au sens que René Guénon donne à ce terme.

 

Ce « pourquoi » nous montre le chemin intérieur que suivaient le pèlerin, le moine et l’orant, face à la vénérable statue dont les sanctuaires eurent une telle importance du XIe au XIIIe siècle. Que l’on considère la voie de Saint Bernard de Clairvaux, celle de l’alchimiste ou celle du compagnon, les uns comme les autres nous conduisent à la véritable question : celle de notre réalité ontologique. Sous le voile des symboles, sous le sceau du secret, reposait et repose encore aujourd’hui la réponse. Chacun, pour peu qu’il le désire vraiment, peut y avoir accès.

 

Ce chemin intérieur qu’impose la Vierge Noire est une véritable voie initiatique en tous points conforme à la démarche traditionnelle si évanescente en notre XXe siècle.

 

Pour le retrouver, il nous faut prendre conscience de ce que nous avons perdu et Elle est l’un des jalons qui nous est proposé en nous apportant sa symbolique, son amour et son ésotérisme.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’ouverture métaphysique et la vision rationnelle aujourd’hui et au Moyen-Âge  -  Trois mots d’histoire  -  Les Vierges romanes en majesté, celle de Notre Dame et d’autres  -  Les visages noirs  -  Le noir et la couleur noire avec les autres couleurs  -  Nombres et mesures  -  Du paganisme à la Vierge Noire  -  Transfert de culte  -  Le Cantique des Cantiques et la Reine noire  -  Sur les routes des pèlerinages  -  Dans la pénombre de la crypte  -  De l’impossibilité de conclure  -

 

VIVRE LE SYMBOLISME

Jacques  Chaumelle

Edition Minerve

2017

Le symbolisme n'est pas seulement une théorie de la connaissance et un objet d'étude. A une époque où les approches logiques, scientifiques et technologiques semblent dominantes, il demeure un véritable catalyseur pour les penseurs, les créateurs et les artistes. En fait, il peut devenir - ou redevenir - pour chacun d'entre nous, pourvu que nous gardions un esprit ouvert et curieux, un outil irremplaçable d'intelligence de l'univers. Alors, les allégories et les mythes, qui nous renvoient aux racines mêmes de notre pensée, de notre culture et de nos civilisations, nous livrent un enseignement infiniment précieux sur la manière dont nous pouvons être au monde, et ils nous permettent de développer de fécondes relations avec les êtres et les choses. Cette pensée symbolique ne constitue pas seulement un changement de regard, elle s'incarne dans un art de vivre que chacun peut mettre à l'épreuve de sa propre existence.

 

C'est ce dont témoignent de manière lumineuse les textes de Jacques Chaumelle rassemblés ici. Ils nous font voyager d'une époque à une autre - de l'antiquité grecque ou latine au monde médiéval - d'un courant de civilisation à un autre - du monde celtique au monde scandinave - d'un penseur à un autre - de Marc Aurèle à René Guénon. Ils sont le témoignage du cheminement maçonnique et philosophique, durant plus d'une trentaine d'années, d'un homme sincère, de sa soif de connaissance et de ses inlassables recherches. Plus largement, ils constituent une réflexion universelle sur ce que signifie "être un homme

 

Le symbolisme définit, en général, une école théologique, exégétique, philosophique ou esthétique, d’après laquelle les textes religieux et les œuvres d’art n’auraient pas de signification littérale ou objective et ne seraient que des expressions symboliques et subjectives du sentiment et de la pensée. Le terme est employé également pour désigner la capacité d’une image ou d’une réalité à servir de symbole, par exemple le symbolisme de la lune ; il se distingue de la symbolique déjà mentionnée, en ce que celui-ci comprend l’ensemble des relations et des interprétations symboliques suggérées en fait par la lune comme fondement possible de symboles.

De même, si l’on parle de symbolisme hindou, chrétien ou musulman, ce sera pour désigner moins l’ensemble des symboles inspirés par ces religions que la conception générale qu’elles se font du symbole et de son usage. Ces précisions de vocabulaire pourraient être encore nuancées. Elles suffisent toutefois à nous faire pressentir l’originalité du symbole et son incomparable richesse psychologique au travers des diverses symboliques : du mythe, de l’initiation, du temple, géométrique et du « Mandala », etc. À l’origine, en sanscrit, Mandala signifie cercle et au plan symbolique, il est un moyen de connaissance et de réalisation de soi, mobilisant toutes les facultés tant intellectuelles que corporelles et spirituelles. Le but poursuivi par la pratique du Mandala est de faire connaître les relations apparentes et occultes entre les forces qui animent l’être humain, d’apprendre à maîtriser ces forces, de permettre à l’homme de se réunifier et de se réintégrer dans un univers où il puisse trouver son équilibre.

 

Symbole (du grec sumbolon signe), désignait à l’origine un objet, généralement une tessère, partagé en deux et servant de signe de reconnaissance aux membres d’une même communauté. Lorsqu’ils se réunissaient, ils faisaient symbole, ils reformaient l’unité un moment séparée. Le symbole ne doit être pas confondu ni avec l’emblème, figure conventionnelle représentant une idée ou attribuée à une personne physique ou morale, ni avec l’allégorie qui exprime une idée abstraite à l’aide d’une image concrète. Un symbole est un ensemble de lignes ou d’angles constituant un emblème ou une inscription, fait avec l’intention d’exprimer uniformément une idée. Il est évident qu’un symbole ne peut pas rester du domaine exclusif de quelqu’un en particulier. Un symbole qui n’a de signification que pour un seul individu ne suggérerait rien à un autre.

 

Pour être efficace et avoir un but utile, un symbole doit suggérer aux autres quelque chose qui a été éprouvé ou perçu. Il est généralement admis que la forme la plus primitive des symboles a été la pictographie, c’est-à-dire, littéralement, l’écriture par le dessin. Ce genre de symboles était connu, il y a 50.000 ans, à l’âge paléolithique. Mais les pictographies ne sont pas des symboles sûrs. Nous ne pouvons pas nous y fier parce qu’ils ne sont pas assez spécifiques. Par exemple, les premiers hiéroglyphes égyptiens, qui étaient une forme d’écriture par dessin, avaient un caractère qui, lorsqu’ils étaient tracés, pouvaient signifier quelquefois « miche de pain », quelquefois « nourriture » et dans d’autres cas « pain ». Si les symboles doivent avoir une valeur précise nous permettant de les employer à notre profit dans la vie quotidienne, ils doivent avoir une forme fixe et définitive. Ils doivent avoir le même sens pour tout le monde et à tout moment. Nous devons, par conséquent, étudier leur nature psychologique.

 

Nous trouvons deux types généraux de symboles. Nous appellerons « symboles naturels » ceux du premier type, « symboles artificiels », ceux du second. Les symboles naturels témoignent de choses existant dans la nature. Ils ne sont pas précisément dans la conscience seulement, comme une conception ou une idée. Ils ont une relation réelle avec une autre chose, dans la nature, en dehors de l’homme. Par exemple, on peut dire que la fumée est le symbole du feu parce qu’il existe toujours quand un feu brûle ou vient de brûler. L’association constante des deux a fait de l’un le symbole de l’autre. De même, on peut dire que les nuages sont un signe d’orage, car ils sont si souvent associés aux orages que la pensée les accepte immédiatement comme symbole de ce genre de temps.

 

Les symboles naturels ont toutefois certains inconvénients. Ils sont fortement limités. Ils n’existent que dans les conditions qui les produisent. Ainsi la fumée ne peut être un symbole naturel que lorsqu’il y a les conditions physiques qui la produisent. En conséquence, pour ce qui est des symboles naturels, l’homme est obligé d’attendre que les circonstances les ramènent, avant de pouvoir retirer quelque connaissance ou idée de leur apparition. L’autre type de symboles est, comme nous l’avons dit, artificiel. C’est celui que l’homme a créé par accord social. Quelques personnes, ou une nation même, créent des signes et, à la suite d’un accord, leur donnent un certain sens. Ces symboles artificiels ont une signification bien définie pour les personnes qui les ont établis et les reconnaissent. Par contre, ils peuvent ne rien signifier ou avoir un sens complètement différent pour un autre groupe.

 

Bien que les symboles artificiels aient une signification limitée à ceux qui se sont mis d’accord sur leur sens, ils sont beaucoup plus autonomes que les symboles naturels. Les symboles artificiels peuvent être utilisés sous forme de mots parlés ou écrits, au gré de l’homme. Il n’y a pas de restriction en dehors de l’effort pour les exprimer sous l’une ou l’autre forme. Il est donc évident que les symboles artificiels nous sont plus utiles que les symboles naturels. Par exemple, en raison de la superstition et de l’ignorance du Moyen Âge concernant les phénomènes astronomiques, les comètes étaient habituellement considérées comme maléfiques, et elles provoquaient une peur et une anxiété très grandes. Mais, avant de devenir un symbole de peur, la comète devait d’abord apparaître dans le ciel et être signalée. C’est pourquoi elle était peu utilisable comme symbole pour désigner le mal ou la peur. L’idée de personnaliser le mal comme une créature satanique, l’opposé de Dieu, s’est développée sous forme d’un être d’apparence humaine mais avec des cornes et une queue et a été appelé « Diable » ou « Satan ». Aussi ridicule que cette idée nous paraisse, ce signe ou symbole créé artificiellement par l’homme étaient beaucoup plus précieux pour représenter l’idée du mal qu’une comète dont l’apparition était problématique. L’homme pouvait dessiner ce symbole du démon partout où il en avait envie.

 

Un symbole comporte une forme et un sens qui sont ses deux polarités ou opposés. La forme est le côté négatif essentiellement matériel. Le sens est le côté positif avant tout subconscient et psychique. Par exemple, le mot écrit est un symbole. L’aspect positif du mot est l’idée, la pensée première qu’il a pour objet de communiquer. La forme est l’aspect matériel et négatif, le véhicule destiné à transmettre ou à communiquer l’idée. La forme ou le dessin de la croix est la phase objective de ce symbole. Le sens est composé des idées et des émotions qui lui sont attribuées, autrement dit, que la forme est supposée représenter et évoquer en nous quand nous la voyons. Les symboles sont présents dans le langage, les gestes, les rêves. Ils constituent un mode d'expression millénaire. Ils sont en nous comme un héritage d'ancêtres lointains. Ils font partie de notre vie psychique. Ils sont une part de notre être. Le symbole est un outil utilisé pour concrétiser le principe vital. Chacun d’eux forme une sorte de matrice exprimant un concept dont le sens est modulable presque à l’infini, comme une note de musique.

 

Pour compléter ce chapitre, il ne nous faut pas oublier le symbole psychique considéré comme une intuition du mystique réalisé. En général, les intuitions de beaucoup de mystiques se présentent à l’esprit conscient sous forme symbolique. Si l’on fait l’expérience psychique d’odeurs telles que celle de l’encens ou du parfum des fleurs, c’est un symbole de l’accord avec l’harmonie cosmique ou universelle. Il en est de même pour le « contact apaisant » ou le feu intérieur, ce sont des symboles psychiques d’une intuition mystique. La psychologie moderne se réfère aussi aux symboles psychiques. Elle les appelle ainsi parce qu’ils remontent du subconscient. Elle dit que nous expérimentons principalement ces symboles psychiques dans les images des rêves. Ils constituent la réflexion et l’essence de notre psyché et se forment au plus profond de notre subconscient et représentent les forces et les impulsions cosmiques qui existent chez tous les hommes et qui sont les motivations de l’humanité depuis qu’elle a commencé d’évoluer. Souvenons-nous que la pensée pure n’existe pas seule. Nous ne pouvons avoir aucune idée sans qu’une image mentale lui soit associée, par exemple l’image est le symbole de la pensée, du moins pour nous.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les mythes  -  Le Kairos ou l’espace d’un instant  -   Le druidisme et le sens du sacré chez les Celtes   -  Sens du sacré et sacrifice chez les anciens scandinaves   -  Marc Aurèle et le stoïcisme de l’époque impériale   -  Yggdrasil, l’arbre de la Scandinavie   -  Les voies du symbolisme dans la quête du Graal   -   Marcil Ficin, hermétiste et néo-platonicien   -   Introduction à l’hermétisme   -   Introduction à la Table d’Emeraude   -  Le Telesme   -  René Guénon »serviteur de l’Unique », guide spirituel ou théoricien   -  Introduction à l’oeuvre de Julius Evola   -   Tradition et Tradition primordiale   -  La nostalgie des origines   -  Introduction à la notion de centre   -    Introduction à la notion du secret   - 

 

V.i.T.R.I.O.L.les francs-maçons au pied du mur

hiram

Edition Le Léopard d’Or

 1999

Ce livre fait par un collectif de Francs-maçons explique la partie ésotérique de l’enseignement maçonnique et ses dérives.


La Franc-maçonnerie, qui se targue d’avoir une influence sur le bonheur des hommes, répond-elle véritablement à sa mission ? Cette dernière est-elle de descendre dans la rue, de faire de la démagogie avec les politiciens ou de participer aux scandales financiers comme ceux de la loge P2, ou des divers scandales politico-financiers initiés par des anciens dirigeants comme Follner ou Stifani et qui déshonorent ainsi la F.M.

 

Consiste-t-elle, plus valablement, à n’être qu’une officine de bienfaisance suivant la voie saxonne ? Ou encore à s’arc-bouter orgueilleusement au concept d’humanisme comme à une bouée de sauvetage symbole d’une pensée évoluée et libre, sans s’apercevoir que, mettant ainsi l’homme à la place de Dieu, elle a tuée toute espérance ?

En fait elle a subi le joug du rationalisme et est tombée dans le matérialisme le plus pervers. Elle a ainsi oublié que, détentrice par son mythe, ses rites, ses rituels, et ses symboles, d’un héritage traditionnel exceptionnel, sa véritable mission était de  maintenir vivante la pensée spirituelle la plus haute afin d’apporter aux hommes du XXIe siècle, les moyens de vivre et transcender cette formidable évolution en marche qu’est la mutation vers l’ère du Verseau.


Dépositaire de tout l’ésotérisme judéo-chrétien, elle est tombée dans un exotérisme profane où le mental et l’hypertrophie de l’ego sont vénérés à l’égal du Veau d’Or

Cet ouvrage se veut une réaction positive à cet état de fait. Délaissant une critique trop facile, il propose une vue novatrice et vivante des mystères initiatiques cachés aux plus profond des rituels maçonniques.

 

En dehors de toute polémique de nature profane, il propose une redécouverte des véritables et éternelles valeurs de l’humanité, il apporte également des réponses aux questions que tout maçon doit se poser : Qui suis-je ? D’où je viens ? Où je vais ?

 

Au sommaire de cet ouvrage on peut y lire :

 

L’affirmation du Principe créateur le GADLU, le créé et l’incréé, le manifesté, l’Ennéade, le sacré, l’harmonie, les mythes et leurs origines, la cohérence avec les lois causales, le et les mystères, les rites, à quoi sert le rituel, les symboles de la roue et de la sphère, la Règle, le voyage, la transmission, la mise en œuvre de la Règle, le miroir de l’Univers, le Temple et sa magie, la communauté, le Moi et le Soi, Voie initiatique et mysticisme, la vie hors du Temple, les déviations des obédiences, la vie dans le Temple, les pierres, les portes, Janus, l’astrologie, les petits et grands mystères, l’alchimie, le banquet, la mort, l’athanor, le cercle, le nombre 7, Rituels des travaux de table, l’Etoile Flamboyante, rituel d’installation….

 

V.I.T.R.I.O.L.U.M

Divers Auteurs 

ARCADIA

 2007

 
V.I.T.R.I.O.L ou V.I.T.R.I.O.L.U.M. formule alchimique et ésotérique qui veut dire: Visite l’intérieur de la Terre et en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée, vraie médecine.

Ces lettres formant cette devise  et qui se trouve dans le cabinet de réflexion au REAA, explique le développement du cheminement initiatique de l’adepte et son travail à effectuer sur soi-même.

 

Ce que Jean Servier interprète ainsi : Descend dans les entrailles de la terre, au plus profond de toi-même et trouve le noyau insécable sur lequel tu pourras bâtir une autre personnalité, un homme nouveau.

Pour Don Pernety cette formule est à rapprocher de la Table d’Emeraude d’Hermès Trismégiste.

Mircea Eliade préfère parler de purification pour rectification, car purifier est construire de l’intérieur en changeant la structure interne en dissolvant puis rassemblant pour que ne subsiste qu’une seule chose qui est la matière lumineuse. La rectification serait donc la reformulation de la matière de base en Lumière.

 

A.B.Z nous explique les traditions auxquelles se rattache ce sigle. La tradition hébraïque parle de Schethiyah (pierre fondamentale), les Old charges maçonniques et les ouvrages kabbalistiques ont emprunté à Psaumes 118,22 la phrase suivante (La Pierre que les constructeurs ont rejetée est devenu la pierre d’angle) faisant ainsi allusion à Schethiyah. On trouve également cette Pierre dans l’arbre séphirotique, Pierre qui constitue la clef de voûte de l’édifice séphirotique. En finale ce que nous cherchons est cette Pierre lumineuse qui est au fond de nous-même (Luz)

 

Gilbert Cédot nous entraîne dans un voyage alchimique avec la suprême victoire de l’Alchimie et le but ultime de cette magie: reconquérir l’immortalité, non pas terrestre, mais celle perdue jadis lors de la chute, celle d’Adam. La descente au fond de la terre est un passage quasi obligé de tous les mythes portant sur la mort et la résurrection. Elle permet la mort initiatique. Le mot V.I.T.R.I.O.L indique au postulant qu’il va se produire une transmutation alchimique, une véritable tentative pour opérer le Grand Œuvre avec l’appui des 4 éléments –feu, terre, air, eau – car l’initiation maçonnique est la transmission de l’inconscient collectif à travers les générations, elle participe à la mémoire du monde, dans une grande chaîne d’union d’avant l’histoire.

 

R. Boret développe cette formule en nous disant que nous devons participer à la construction de soi-même et de l’humanité, avec la recherche de la pierre philosophale, on part dans les arcanes de l’hermétisme et cite Françoise Bonardel «  le V.I.T.R.I.O.L. désigne le travail de purification, intériorisation et reconstruction propre à la recherche de la Pierre, pour trouver la Pierre, il nous faut donc faire ce chemin en nous-mêmes, c'est-à-dire visiter l’intérieur de la terre »

 

Enfin Alain Véron fait un rapprochement avec la « Mélancolie » d’Albrecht Durer et nous explique que si la mélancolie (chère aux romantiques) n’a plus cours, elle est largement compensée par les multiples névroses et dépressions dues au stress collectif qui nous assaille de toutes parts. Pour lui le néophyte va se trouver décontenancé par cette formule qui prône un travail sans fin.

 

Dans cette caverne plongée dans la nuit, au cœur de la terre, un mot ne laisse aucun doute sur son origine symbolique : VITRIOL. Voilà, à mes yeux, le mot central : emblème ouvrant l’un des traités les plus connus du corpus alchimique : "Les douze clefs de la Philosophie", de Basile Valentin. VITRIOL révèle à l’initié qu’une certaine semence, support du principe vital, appelé par les alchimistes Esprit Universel, est enfermée dans la noirceur de la terre ("terre" au sens des quatre éléments). Basile Valentin, dans ce traité donne douze clefs opératoires et montre comment on peut extraire cet esprit sous la forme d’une pierre. VITRIOL : invention sublime par sa double lecture, paradigme connu de tous les Francs-maçons sous sa forme acronymique et latine, "Visita Interiora Terrae et Rectificando Invenies Occultum Lapidem", "Visite l’Intérieur de la Terre et en Rectifiant tu Trouveras la Pierre Cachée vraie médecine".

 

Avant de présenter quelques principes des opérations alchimiques, je voudrais faire quelques commentaires sur cette habituelle traduction qui, me semble-t-il, escamote les nuances, et donc celui de la juste compréhension : "Visita", est traduit par "visite". Il convient ici de lui préférer le deuxième sens du verbe "visitare" : "examiner en profondeur, pénétrer, fouiller". En Alchimie, le choix des matériaux de base et leur préparation, exige en effet une parfaite connaissance des principes, un examen en profondeur de leur nature, une compréhension de leur structure, et non le survol d’une simple visite. "Interiora", traduit par un singulier est en fait un pluriel. Il serait donc plus juste de traduire "visita interiora terrae" par "examine avec application les entrailles de la terre". Vient ensuite la seconde partie de l’acronyme ouverte par "rectificando" : "en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée". Mais que signifie ce "rectificando" ? Revenons encore une fois sur la traduction : le verbe "rectificare" n’existe pas en latin classique ("Rectifier", dans le sens de "rendre droit", se traduirait par "corrigere"), "rectificare" c’est du latin de cuisine, et de cuisine alchimique. En fait, "rectifier", est un terme de la vieille chimie, qui signifie : "opérer une deuxième distillation". Un alcool rectifié est un alcool qui a subi une deuxième distillation pour le rendre plus fort, plus concentré. Voilà le sens du gérondif "rectificando". Les opérations alchimiques consistent en effet en une série de dissolutions-distillations répétées, destinées à séparer, lentement et progressivement, le pur de l’impur, dans un mouvement cyclique et circulaire. ("lentement et progressivement", est la condition sine qua non de la transformation en profondeur).

 

Le but de ces opérations vise à extraire la pure semence de sa prison minérale par le démembrement des matériaux. A faire sortir l’esprit enfermé dans la terre. L’esprit de vin est un vin qui a subi plusieurs rectifications. C’est dès lors une eau de Vie. Dans la voie de Basile Valentin, la première opération consiste à ouvrir la matière première, la materia prima, la pierre brute. Cette Terre matricielle se présente sous l’aspect d’un minéral vil, informe et noir. C’est pourtant elle la Pierre des Sages : "… La Pierre des Sages est une, sa matière est unique, quoique de plusieurs choses, et ne se peut trouver en autre chose du Monde, et il n’y a rien qui en approche en tout cet Univers ; elle est la matière première de tous les métaux ; elle est un mixte de terre et d’eau animé de l’esprit de la quintessence et des influences du Ciel"  La deuxième étape vise à en séparer les deux principes opposés, le soufre et le mercure. Soufre et Mercure ne sont pas les corps que nous connaissons, mais des principes structurels de la matière. A la troisième purification, le Mercure se présente alors dans cette voie, sous l’aspect d’un régule métallique de couleur blanche, aisément fusible. C’était, pour les orfèvres un produit noble qui permettait de purifier l’or et l’argent en les débarrassant de toutes les "impuretés" métalliques. Il était considéré comme un dissolvant des métaux impurs. Quant au Soufre, on le trouve dans le résidu qui surnage, une scorie, une terre d’aspect méprisable, et que, par ignorance, on aurait tendance à rejeter. Ce que d’ailleurs les orfèvres ne manquaient pas de faire. C’est pourtant dans cette terre que se cache la semence minérale qui est "la pierre cachée dans les entrailles de la Terre", et que VITRIOL nous invite à découvrir.

 

La troisième étape est le temps du "rectificando". Il consiste à réunir ces deux principes devenus apparemment inconciliables, à unir ces contraires dans l’harmonie pour en tirer le troisième principe, sous la forme d’un sel. Voilà ce que nous dit Batsdorff à propos de ce sel dans le traité qu’on lui attribue, "le Filet d’Ariadne". "… Et quoique les Philosophes ne parlent que du mercure et du soufre, qui sont deux des principes de la Nature, et qu’ils ne disent rien du sel, qui est le troisième : il y est sous-entendu, d’autant que c’est lui qui fait la liaison des deux autres, et c’est de lui qu’ils entendent parler, quand ils disent notre terre, ou notre corps terrestre  …". C’est ce sel qui nourrit, consolidé par une série d'opérations que les alchimistes appellent "leurs Aigles", deviendra, en dernière phase, la première médecine. La Pierre Philosophale, pierre taillée par excellence, est ce sel que l’Homme et la Nature ont amené à l’état de plus-que-perfection.

 

Possesseur de la Pierre, l’alchimiste accède alors à l’Adeptat, et devient un authentique Frère de la Rose-Croix. Que les Enfants de l’Art me pardonnent ce raccourci plus que succinct de l’élaboration de la Pierre Philosophale. Et si je ne présente qu’une seule voie, c’est pour bien faire comprendre le principe philosophique des alchimistes : quelle que soit la voie empruntée, la pierre philosophale ne trouve son pouvoir de transmutation, donc de transformation, que par la purification complète de ses composants : pour avoir une action sur le monde et le transformer, elle doit d’abord se purifier elle-même. Son pouvoir de transformation, de transmutation, se mesure à la qualité de son élaboration.

 

Dans la production de ce mercure philosophique, interviennent des agents chalybés, l’un est terrestre, l’autre est céleste. L’utilisation de ces agents marque la différence entre la chimie et l’Alchimie. Dans cette première phase de putréfaction, qu’on appelle communément "Œuvre au Noir", la matière prend la couleur et l’apparence de la Mort. L’ensevelissement de l’impétrant au plus profond de la terre est une allégorie de son "Œuvre au Noir". Là, hors du temps, il doit se morfondre, c'est à dire se fondre dans la mort. La faux et le sablier, que l’on trouve ici-bas, sont les attributs reconnus de la Mort. La Mort fauche la vie de l’homme, comme les Parques coupent les fils de sa destinée, le sablier rappelle que le temps de sa Vie est compté, que la seule issue est la mort. Il symbolise aussi le temps qui passe, et par extrapolation, le Temps lui-même. Le sablier rappelle enfin que la notion de temps est nécessaire à la transformation. Nous sommes ici dans le règne de Saturne.

 

Il a été évoqué plus haut le fait que le Soufre, la semence, devait être cherché dans une sorte de scorie. Cette scorie, ce déchet, les Anciens l’appelaient le "Caput mortuum", la tête morte, qu’on symbolisait par une tête de mort. Le voilà notre crâne. Comme le crâne contient le cerveau, donc la vie, c’est dans ce caput que se cache la Vie de la Pierre. Ce caput, "rectifié" (dissout-distillé…), puis calciné, se transforme alors en une cendre, présente elle aussi symboliquement dans le cabinet. Le crâne et la cendre représentent une seule et même matière, à deux stades de son élaboration. "… Vous serez comme il est dit dans le Livre de la Toison d’or. Notre corps deviendra premièrement cendre, puis sel, et après par ses diverses opérations devient enfin le Mercure philosophal, c’est-à-dire, que le métal doit être calciné, réduit en sel, et enfin travaillé en sorte qu’on en fasse le mercure Philosophal". (Extrait du Filet d’Ariadne).

 

La quatrième figure des "Douze clefs de la Philosophie" de Basile Valentin, illustre la Mort debout sur son tombeau, génératrice de cette cendre. A côté d’elle brille une bougie. Cette bougie, aux côtés du crâne dans le Cabinet de Réflexion, signale que la vie n’a pas disparu. La mort n’est qu’apparente. La graine enfouie dans la terre ne germe que si elle est arrosée. De même, baignée dans son eau mercurielle, cette semence renaît à la Vie sous la forme d’un cristal salin. On trouve le sel sur la table du cabinet. C’est lui la pierre recherchée, résultat des opérations de "rectificando", et les Sages appellent ce sel : leur Vitriol. Son étymologie donne une idée de son aspect : vitriol est en effet le vitri oleum, "l’huile vitrifiée", c'est à dire un sel fusible qui entre très facilement en déliquescence huileuse.

 

L’invention sublime de Basile Valentin réside dans le double sens de VITRIOL : l’acronyme, VITRIOL, dévoile le principe, tandis que le mot, le vitriol, désigne, et décrit, le produit final. Soufre, Sel et Mercure, sont unis dans la composition du "Mercure philosophique", ce compost qui donnera naissance à la pierre philosophale. Il faut savoir que c’est le sel qui unit les principes contraires, soufre et mercure, et les harmonise. Le Mercure philosophique est symbolisé par le Coq. Pourquoi la présence ici de ce volatile si inattendu dans ce lieu ? Fulcanelli nous le rappelle : le Coq, qui se dit en grec Kérux, partage sa racine étymologique avec kerukeion (l’Annonciateur), et kérukérion (le Caducée). Ils représentent tous les trois le dieu Hermès, le porteur du caducée. (kéruképhoros). Par glissement, le Coq symbolise alors le mercure philosophique.

 

Chacun le sait, le Coq est l’animal annonciateur du lever du soleil (or philosophique), le générateur de la Lumière qui émerge de la nuit, symbole de la vie renaissante. L’énigme allégorique de ce coq, mercure philosophique porteur du soufre fixe, a été posée par l’école allemande d’alchimie. Basile Valentin nous révèle dans son livre "la Pierre de Feu" que le secret de l’un des agents chalybés se cache dans la crête du coq, mais cela si discrètement que si l’on peut passer à côté. La piste est ouverte pour le Curieux de Nature. Ainsi de la pierre amorphe s’élabore la pierre taillée, sous la forme d’un sel cristallisé, le Sel de la Terre, vecteur de la vie elle-même et symbole d’harmonie. Il faut entendre "Vous êtes le Sel de la Terre !" comme une invitation à l’harmonisation.

 

Mais comment répondre à cette invitation ? La réponse se trouve peut-être dans l’aphorisme platonicien "Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’univers et les dieux". L’impétrant est étonné de découvrir en ce lieu cette inscription qui était à l’origine placée sur le fronton du temple de Delphes où la Pythie délivrait ses oracles. "Connais-toi toi-même", en miroir de "examine les entrailles de la Terre", invite l’homme, et pas seulement l’impétrant, à une descente dans la psychologie des profondeurs, exige une plongée dans les parties les plus secrètes de sa psyché, d’en connaître les mécanismes, d’en "faire un examen approfondi". Ce n’est pas pour rien que cette maxime, sous cette forme ou sous une autre, est la pierre angulaire de toute initiation, et cela, dans toutes les civilisations… Les psychanalystes, les chamanes, les soufis, les maîtres bouddhistes et ceux qui entreprennent cette aventure de l’esprit, savent combien le "Connais-toi toi-même" engage l’être dans sa totalité, le transforme et, de ce fait, change la nature de son regard sur le monde, comme l’indique la deuxième partie de l’aphorisme. "… et tu connaîtras l’univers et les dieux".

 

Ce voyage n’a rien d’une introspection morale, ni d’un examen de conscience ou encore moins d’une vague estimation de son Quotient Intellectuel. "Rectificando" consiste à faire émerger ce que certains appellent le Moi profond, d’autres le Soi, d’autres encore, l’Esprit de l’Homme, voire le Corps glorieux … Avec l’émergence de l’Esprit, l’Homme devient Sel et il est intéressant de remarquer que la forme cristalline, pyramidale et prismatique de ce sel, de ce vitriol, ressemble à la pierre cubique à pointe que l’apprenti découvre dans le Temple … La symbolique du Cabinet de Réflexion est si explicitement alchimique qu’il est vraisemblable que "nos illustres fondateurs, les mystérieux Rose-Croix", en ont été les promoteurs, eux qui, avant même la publication des Constitutions d’Anderson, n'imaginaient pas séparer l’initiation maçonnique de l’initiation alchimique. Eugénius Philalèthe, franc-maçon et alchimiste, ne déclarait-il en mars 1721 : "L’objet des vœux et des désirs des maçons n’est autre que l’Alchimie, sujet de l’éternelle contemplation des Sages". Mais combien répondent à cette invitation ?

 

Alors, pour les simples maçons que nous sommes, que peuvent nous enseigner les symboles du Cabinet Noir au regard de l’Alchimie ? D’abord : que l’Homme doit accepter de mourir à lui-même, qu’il est la matière première de sa propre transformation. Ensuite : que ce qu’il cherche sera trouvé dans les profondeurs de sa psyché, dans le terreau le plus noble, comme dans ses scories, celles qu’il a refoulées au plus profond de lui-même et qu’il rejette de sa conscience. Que le feu intérieur ne peut briller que si toutes les scories, les peurs ou les déformations que nous portons, ont été purifiées. Que l’harmonie découle de la réconciliation des contraires. Que la lente maturation est propice et nécessaire à l’émergence de l’Esprit. Enfin que les symboles, quand ils entrent en résonance avec nous, ont le pouvoir de nous transformer, et de transformer.  En conclusion, le cabinet de réflexion, est le lieu de notre "Œuvre au Noir" et VITRIOL, une invitation à notre transformation personnelle vers un plus-de-perfection, en vue d’une transformation dans le Temple, des choses, des hommes et du monde.

 

voyage au cœur du symbole

Julie behaeghel

Edition DU ROCHER

 2004

Voyage au cœur du symbole nous propose de pénétrer graduellement dans la cosmographie symbolique. Cette dernière met en lumière les grandes sources du symbole et ses manifestations essentielles. Ces sources remontent dans le temps, depuis les révélations les plus anciennes des mythes, dont les « histoires » nous initient à la réalité intemporelle, jusqu’aux grands rêves de notre expérience personnelle.


Iconographies religieuses, mystiques et ésotériques d’une part, géométrie et nombres symboliques de l’autre sont à la base des grands symboles fondamentaux (carré, cercle, centre et croix) et de leurs combinaisons (cosmogrammes, labyrinthes et mandalas) : des systèmes dont le seul but est la réunification de l’être par la quête du centre. C’est ce que montre au final l’étude de deux grands cosmogrammes : Le tarot et sa quaternité et  l’arbre des Sephiroth et sa cosmogonie lumineuse.


Le symbole est un voyage initiatique ; le mérite de cet ouvrage occidentaux, est de nous rendre perceptibles les étapes essentielles et obligatoires de ce long périple dans les profondeurs de notre devenir spirituel.


Y est développé:

 

l’androgyne, l’immortalité, les contes, les rêves, les légendes, les symboles fondateurs, cosmiques et figuratifs, les croix celtiques, swastika, potencée et autres, le zodiaque, les quatre éléments, 22 arcanes majeurs, l’arbre, les sephirot, et autre Tétraktys.

 

Les autres livres de Behaeghel sont regroupés au chapitre 1B

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