Chapitre 20 A - D         Inde -  Chine - Extrême Orient 

 

 

20 A - D

20 E - L

20 M - Z

 

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20 A

 

ALEXANDRA  DAVID – NEEL. QUI SUIS-JE ?

Elizabeth ZANA

Edition PARDES

 2000

Sa vie fut un éternel mouvement. Infatigable, celle qui ne trouve le repos qu’après la vie, ne cessera jamais de témoigner, de chercher.


Celle qui saura faire partager par l’écriture le fruit d’une expérience exceptionnelle a tenu la parole qu’elle s’était jurée de respecter, petite, solitaire dans un monde d’adultes qui ne la comprenait pas : « je voyagerai. » « Quelle soif de départ me possédait », avoue-t-elle en se remémorant son enfance et ses déplacements en famille ! Les gares où se pressent les voyageurs et leurs nombreux bagages exercent déjà sur elle une fascination qui devra son moteur de vie ; ensorcellement qui allait permettre au monde de découvrir la richesse de l’Extrême-Orient et ses multiples cultures et traditions spirituelles imbriquées dans la vie quotidienne.

Quand la jeune Alexandra s’embarque, seule, pour l’Inde et ses dieux aux rites nombreux et variés, elle a tout juste vingt ans et ne connaît de la civilisation indienne que les « appels muets qui s’échappent des pages dévorées au musée Guimet », musée magique de Paris où naquit sa vocation ; le Tibet où le bouddhisme l’attend pour lui faire découvrir la souffrance,

et surtout l’apprentissage de la non-souffrance ; le Népal, l’Himalaya, seront pour plus tard. Si l’Himalaya, ce fabuleux « Pays des Neiges, patrie du Mystérieux, du Fantastique, de l’Impossible », permet depuis les temps les plus reculés de rêver, de se projeter dans un univers quasiment inaccessible, il nous amène également à notre propre Himalaya, cette recherche intérieure sans laquelle il ne peut y avoir d’évolution spirituelle. Il suffit de constater le formidable succès du film Himalaya, l’enfance d’un chef, pour s’en convaincre. Les hauts plateaux recèlent bien des mystères, bien des magies très éloignées de notre civilisation industrielle et technologique. Quand, en cette fin de XIX siècle ; Alexandra David-Neel embarque pour la première fois, bravant tous les interdits, toutes les difficultés physiques, mentales, spirituelles, à la découverte des trésors que recèle cette culture, elle pressent qu’elle est poussée non seulement par un fort désir d’aventures, désir qui ne la quittera jamais, mais aussi et surtout par une soif inextinguible de connaissance profonde.

Plus tard, devenue la première femme occidentale entrée à Lhassa, Alexandra aura déjà accompli 10 vies en une, même si sa vie, sa vraie vie n’a commencé que l’année de ses 43 ans. Si vous pensez au Bouddha, à la Loi et à la Communauté (Sangha), la crainte, le tremblement ou l’effroi cesseront d’exister » ; cet extrait du Sermon sur la pointe de l’étendard, Alexandra le mettra en pratique durant toute son existence, inconsciemment, dans une vie « profane » où elle sera, tour à tour, anarchiste, cantatrice, journaliste, puis, lors ses premiers voyages en Extrême-Orient, où peu à peu, elle va découvrir la doctrine bouddhiste, s’en imbiber, et nous transmettre ses impressions de première femme « de race blanche pénétrant à Lhassa ».

Protéiforme, Alexandra endosse des personnages comme l’actrice, qu’elle a été un temps, entre dans ses rôles. Guidée par un goût inné de la perfection, elle réussit avec maestria tous les épisodes de sa vie, jusqu’au moment où, abandonnant les divers traits de ce caractère fortement trempé, elle découvre la paix dans les Himalayas, et, qui plus est, son Himalaya intérieur. Cette fois encore, il lui aura fallu revêtir un costume, se transformer, mais cette fois-là c’est en elle-même. Celle qui, déguisée en mendiante, a triomphé des hauts plateaux, sera née une seconde fois à Lhassa. Elle pourra ensuite, dans son œuvre littéraire, laisser découvrir les masques qui, jusque-là, ont couvert son visage. Elle n’aura plus besoin de se costumer.

Une autre page de cette vie d’exploration pourra être ouverte. Alexandra commencera la transmission d’un message, non point du « Tibet des foules, mais de celui dont elle a discerné les profondeurs intellectuelles et le rayonnement spirituel ; cet autre Tibet » Refaisons ensemble le parcours depuis l’enfance de cette chercheuse, véritable « grand reporter », héroïne d’une aventure de l’extrême, dans tous les sens du terme. Suivons-la, comme dans un trekking, marche après marche dans la construction d’une vie hors normes.  Retrouvons-la au fil de ces années où se prépare la femme qui, sa longue vie durant, aura l’occasion de mettre à profit les multiples sagesses qu’elle rencontrera. Suivons-la enfin dans son évolution, qui la conduit d’une vie d’artiste à une vie d ‘écrivain renommée : ses talents de conteur entraîneront des centaines de milliers de lecteurs dans le monde à la découverte de l’Inde et du Tibet multimillénaires.

La vie d’Alexandra David-Neel est, à elle seule, un véritable opéra qu’elle aurait pu chanter au temps de sa carrière artistique. Chaque acte de cette existence hors du commun se déroule dans des décors très différents les uns des autres et sur un thème unique : la Liberté

 

ALEXANDRA DAVID-NEEL – VIE ET VOYAGE.ITINḖRAIRE GḖOGRAPHIQUE ET SPIRITUEL

Joëlle Désiré-Marchand

Edition Arthaud

 2009

 Alexandra David-Neel est considérée comme la plus grande exploratrice du XXe siècle. Après une adolescente fugueuse, elle déploya ses multiples talents de cantatrice, journaliste, féministe, orientaliste, franc-maçonne, écrivain, tout en choisissant le bouddhisme comme chemin spirituel, voie tout à fait inhabituelle à l'époque. Animée par une soif insatiable de voyages et de liberté, elle sillonna l'Europe et l'Afrique du Nord, puis la plupart des pays d'Asie. Elle y accomplit l'exploit qui la rendit célèbre : en 1924, après 2000 kilomètres de marche dans des conditions extrêmes, elle est la première Occidentale à entrer dans la capitale du Tibet, alors interdite aux étrangers. Complétée par des documents et des cartes inédits, cette biographie permet de comprendre la personnalité d'une femme exceptionnelle.

 

Le livre est très bien écrit : Joëlle désirée Marchand a mené une enquête scientifique et très professionnelle


Connaissant le sujet depuis de nombreuses années, deux écoles s'affrontent concernant ADN : la première qui considère cette dernière comme un maître à penser et une autre qui met en valeur son égoïsme et son autoritarisme. L'auteur arrive à mettre en lien les deux facettes de ce personnage sans prendre parti. Elle a réussi à établir des cartes très précises concernant les parcours suivis malgré les indications parfois fort succinctes et des transcriptions approximatives. Le revers de la médaille est que ce livre en devient parfois un peu indigeste. Mais il reste très au-dessus du lot des livres la concernant. Ce n'est pas une hagiographie et il permet de prendre une distance raisonnable face aux écrits d'ADN où son égo est débordant

 

ALEXANDRA DAVID – NEEL  -  UNE AVENTURIḔRE AU MUSḖE

 MNAAG

Musée Guimet

2017

Petit ouvrage-catalogue sur l’exposition du musée Guimet qui évoque la célèbre exploratrice qui, par ses longs voyages à travers le Tibet, à partir de 1911, et les nombreux ouvrages qu’ils suscitèrent, touchant un large public, marqua l’histoire de la découverte de ce mystérieux pays et du bouddhisme tibétain par l’Occident. Très attachée depuis sa jeunesse au musée Guimet qui détermina sa vocation, elle lui légua à la fin de sa longue vie un lot de peintures (Thangka), quelques masques de danses rituelles et surtout, la totalité de sa bibliothèque tibétaine. Un choix de ces ouvrages, manuscrits, cahiers, est présenté, ainsi que l’ensemble des œuvres du legs.

La Maison d’écrivain Alexandra David-Neel de Digne-les-Bains participe à l’exposition par le prêt de photographies prises durant les séjours d’Alexandra David-Neel au Tibet, de fragments de lettres ou de manuscrits, parfois inédits, évoquant notamment  son lien avec le musée Guimet. Quelques planches d’une récente bande dessinée par Fred Campoy et Mathieu Blanchot, évoquant la riche existence de cette femme d’exception, complètent la présentation.

 Sous la direction de Nathalie Bazin, conservatrice des collections du monde himalayen,

C'est sous l'œil bienveillant du grand Bouddha de la bibliothèque du musée Guimet que la jeune Alexandra David-Neel, née en 1868, découvre sa vocation : elle sera orientaliste et ses pas la mèneront sur les chemins, parfois périlleux, de l'Asie. Durant ses séjours himalayens, cette aventurière collecte de précieux témoignages - livres, peintures ou masques de danse rituelle -, qui, riches de symboles, sont autant d'expressions des principes du bouddhisme ésotérique. En souvenir du ravissement premier connu au musée Guimet. Alexandra David-Neel choisit de léguer au musée un ensemble de ces œuvres, ainsi que sa bibliothèque tibétaine. Grâce à ces pièces remarquables, complétées de notes manuscrites, d'objets personnels et de photographies, il nous est aujourd'hui donné de partir sur ses traces, dans un passionnant parcours, presque initiatique, dans les contrées du Tibet lointain.

De superbes photos et images de cette grande Dame et des Himmalayas

 

A LA TABLE ZEN

Seigaku et Koechlin

Edition Picquier

 2019

Un esprit sain dans un corps zen ! Le moine zen Seigaku nous initie aux préceptes de l'alimentation zen, tels qu'ils sont perpétués depuis plus de sept cents ans au temple Eihei au Japon.
Ce sont des règles simples et très concrètes, qui ont le pouvoir de purifier notre système interne et de nous réconcilier avec le monde qui nous entoure.
Manger dans le respect de l'autre et des aliments. Cuisiner avec un esprit joyeux et bienveillant. Prendre soin de ses ustensiles comme de soi-même. Faire le service, ranger, nettoyer en prêtant attention à chacun de ses gestes. De l'usage du bol à la cuisson du riz, on découvrira que manger sainement et en pleine conscience a une influence bénéfique sur toute notre existence.

Notre façon de nous nourrir influe sur notre équilibre métabolique, mais aussi sur notre plénitude psychospirituelle. Comment améliorer le lien qui unit notre âme et notre assiette ? Notre cerveau met 15 à 20 minutes pour ressentir la satiété. Souvent, nous mangeons trop vite, donc trop copieusement. 10 minutes avant le repas, buvez 2 verres d’eau, puis servez-vous une part raisonnable : les maîtres zen recommandent de ne remplir notre estomac qu’aux trois quarts. Avant de commencer, dites-vous : « Je mange cette portion pour la santé de mon corps et de mon esprit. » Qu’il s’agisse d’un sandwich ou d’un plat cuisiné, mâchez jusqu’à 15 ou 30 fois chaque bouchée : c’est la clé d’une meilleure absorption des nutriments. « Choisissez un objet discret, toujours le même, tel que votre montre, votre portable ou vos lunettes, et posez-le devant vous à chaque repas. Lorsque vos yeux se poseront dessus, vous vous rappellerez qu’il est primordial de ralentir votre mastication », conseille l’hypnothérapeute Carole Jehan. Au bout de 4 semaines, un nouvel ancrage sera créé. Pour ralentir le rythme, vous pouvez aussi poser vos couverts après chaque bouchée, et ne les reprendre que lorsque celle-ci est avalée. Ou manger avec votre main non directrice, afin de vous obliger à être plus attentif. « C’est un moyen d’initier un changement, constate Carole Jehan. Dans son alimentation, puis dans sa vie. »


Décrypter sa faim : Lorsque nous mangeons, nos besoins physiologiques ne sont pas seuls à l’œuvre. Bandez-vous les yeux pour dîner : non sollicité par la vue, plus à l’écoute de votre intériorité, vous ne terminez pas forcément votre assiette. Au quotidien, soyez attentif aux désirs de nourriture qui émergent en vous. Reconnaissez quand c’est le cœur, et non le corps, qui demande à être nourri. Observez quel sentiment vous habitait juste avant : frustration ? Tristesse ? Solitude ? Irritation ? Ennui ? Anxiété ? Faites la liste des aliments qui vous réconfortent dans ces moments, souvent liés à un souvenir d’enfance ou à la satisfaction procurée par les mets gras, salés ou sucrés. 1 fois par jour, retardez la satisfaction d’un désir de manger ; remarquez vos pensées, voyez si cette faim a tendance à s’intensifier ou à s’estomper. « Le but n’est pas de s’interdire à jamais d’utiliser la nourriture pour se faire du bien, souligne la médecin et professeure de zen Jan Chozen Bays, mais de prendre conscience de son pouvoir de séduction, afin d’élargir le cadre de la relation complexe entre le corps et l’esprit. » Si vous cédez à votre envie, optez pour une petite portion, prenez le temps de la savourer. « Cet espace ouvert nous donne plus de souplesse et plus de liberté pour vivre notre vie comme nous le voulons », estime Jan Chozen Bays. Puis proposez à votre corps des aliments de substitution. À la place d’une barre chocolatée, par exemple, « des tranches de pêche arrosées d’un filet de miel », une boisson chaude, un bonbon… Jusqu’à les remplacer par des nourritures plus subtiles, « satisfaisantes pour le cœur et l’esprit », telles que respirer, marcher, écouter de la musique ou passer du temps entre amis.


Percevoir la source :Le moine bouddhiste Thich Nhat Hanh recommande d’apprendre à « voir le soleil, la terre et les travailleurs dans les champs » au travers d’un morceau de pain, d’une salade ou d’une carotte. Une fois par jour, visualisez les facteurs qui ont rendu possible votre repas : ses ingrédients, leur production, leur récolte, leur conditionnement, leur transport, leur mise en rayon, leur préparation… Ressentez le lien, éprouvez de la gratitude envers les gens, les plantes, les animaux et les forces de la nature qui y ont participé. Lorsque vous faites vos courses, demandez-vous d’où viennent les produits, comment ils ont été fabriqués, avec quel respect des espèces, des sols et des populations. « Comme nous, les aliments sont dotés d’une énergie vitale, plus ou moins chamboulée par ce qu’ils traversent », complète Martine Fallon, auteure de La Cuisine de l’énergie. Vibration optimale pour une eau bue à la source ou des fruits et des légumes frais, bio, cueillis à point ; zéro pointé pour un soda industriel ou une pizza surgelée ! « Une consommation excessive de produits vides en bonnes ondes entraîne en nous une déperdition énergétique, premier pas vers la dépression et la maladie », poursuit Martine Fallon. Sans devenir des « ayatollahs du bien manger », mieux vaut donc éviter « les aliments trop transformés, les cuissons trop agressives, les constituants chimiques qui polluent notre métabolisme, plombent notre énergie » et nous empêchent de nous élever.


Nourrir ses sens : Souvenez-vous comme il est bon de boire un verre d’eau quand on a soif. Au quotidien, cette conscience ne nous habite souvent que l’espace d’1 ou 2 gorgées. Rapidement, le flot de nos pensées ou de la conversation réaccapare notre attention. Prenez un raisin sec, regardez-le longuement, humez-le, portez-le à votre bouche, fermez les yeux, notez les goûts qui surgissent. Puis essayez de pratiquer chaque jour quelques minutes d’« alimentation consciente », en étant « totalement présent au moins à vos 3 premières bouchées et gorgées », propose Jan Chozen Bays. 1 fois par semaine, faites vos courses, préparez le repas et dressez la table joliment, comme si vous étiez votre propre invité. Concentrez-vous sur vos gestes, sur les couleurs des ingrédients, sur leur consistance, leur forme, leur parfum. Contemplez le plat pour en nourrir vos sens, puis savourez-le en silence, sans juger ni comparer. À la clé, « une exquise conscience du moment », dit Marc de Smedt dans Une journée, une vie ; une sensation de ressourcement, de calme, d’unité, d’ouverture à une nouvelle expérience du monde.

 

A L’OMBRE DES MONASTÈRES TIBÉTAINS

J. M. Rivière

Edition Archè Milano

 1982

Jean Marquès-Rivière s'était intéressé dès ses treize ans aux enseignements de Gautama Bouddha. En tant que jeune homme, il fréquentait les manifestations organisées par la Société de théosophie et l'Association des Amis du Bouddhisme. Quand, en 1925, une délégation tibétaine accompagnée de plusieurs lamas vint à Paris, il saisit l'occasion pour faire la connaissance avec l'un d'entre eux et obtint de lui quelques initiations préparatoires qui lui permirent alors d'utiliser rituellement certains Mantras (formules magiques) et certains Yantras (images).

Marquès-Rivière était un membre actif des Polaires. Lui-même et Maurice Magre composèrent des commentaires pour la première édition de Asia Mysteriosa. Il parle aussi du fait que les anciens sites d'initiation de l'occultisme de l’Europe se sont dissous au plus tard au 17ème siècle. Les derniers représentants de ces centres auraient émigré vers l'Orient et plus spécialement pour le Tibet et y auraient érigé de nouveaux centres. Maintenant, ces sages se manifestent notamment à travers l'Oracle des Polaires et redeviennent ainsi actifs en Europe. Le mot d'ordre de l'Oracle à ses membres résonne ainsi: « Formez le Groupe des Polaires et faites-lui parcourir le Monde. »

En 1928/1929, Marquès-Rivière publia quelques articles sur le Bouddhisme dans la Revue Théosophique et plus spécialement sur le Bouddhisme tantrique. A  la même époque, il fit paraître un roman intitulé À l'ombre des monastères thibétains. Il s'agit d'une biographie fictive quelque peu autobiographique. Maurice Magre, dans sa préface, affirme que l'auteur « a appris la langue tibétaine pour s'initier à cette littérature religieuse, d'une prodigieuse richesse et dont nous ne connaissons que quelques fragments. » Puis Magre va parler des sites d'initiation au Tibet: « C'est au Thibet que vivent, dit-on, les sages qui ont le pouvoir de prolonger la durée de la vie, et qui possèdent dans leurs archives, l'histoire de l'Atlantide et de la Lémurie, et aussi l'histoire de l'humanité future dont ils ont la vision par clairvoyance. C'est au Thibet qu'est la mystérieuse Cité de Shambhala, la ville des sages, c'est au Tibet qu'est le Roi du monde. »

Le héros de l'histoire est un Européen qui se décide à devenir lama. Il va dans l'Himalaya et y reçoit plusieurs initiations. Avec une connaissance étonnante, le jeune auteur parle ainsi de ses « expériences de la kundalini »: « Je sens alors le feu qui se développe en moi. Le serpent de l'Initiation, la kundalini, déroule ses redoutables anneaux et cette puissance formidable se réveille, genèse occulte de toute magie et principe de toute Initiation. » Plus loin, le livre parle de l'identité personnelle de l'élève et du guru; de la puissance de commandement qui permet aux lamas de commander aux dieux et aux démons, mais aussi du goût des « monstres de l'astral qui se complaisent dans le sang, la pourriture des chairs et l'agonie des hommes. Alors devant les glaives flamboyants des magiciens, ils sont devenus des serviteurs dociles et ils attendent les ordres secrets des prêtres. »

Le livre atteint son sommet quand arrive la présentation du « Roi du monde », le maître de tous les maîtres. « Sache que règne sur toute la Terre et au-delà le Lama des Lamas, celui devant lequel le Tashi Lama (Panchen Lama) lui-même courbe la tête. Celui que nous appelons le Maître des trois mondes. Son royaume terrestre est caché et nous autres de la 'Terre des Neiges' nous sommes Son peuple. Son royaume est pour nous la Terre promise, Napamakou, et nous portons dans notre cœur la nostalgie de cette contrée de Paix et de Lumière », voilà ce que dit un vieux lama dans le roman et il continue: « Immuable, Il règne sur le cœur et l'âme de tous les hommes. Il connaît leurs pensées secrètes et aide les défenseurs de la Paix et de la Justice. »

Alors le lecteur apprend que le Roi de monde était d'origine occidentale et qu'il avait régné « sur une montagne entourée de grandes forêts ». Son emblème de majesté était un svastika sur laquelle se trouvait une Fleur. « Mais les cycles noirs ont chassé le Maître de l'Ouest et Il est venu en Orient chez notre peuple. Il a alors effacé la Fleur et le svastika seul demeure, symbole du pouvoir central du 'Joyau du Ciel'. Sa toute-puissance nous protège mais les lois inexorables des choses nous dominent et devant les cycles sombres, il faut se cacher et attendre. » Car un jour, dit le texte, les « barbares envahisseurs » occuperont le pays et détruiront l'État des lamas. « Pour sauver la Tradition éternelle de la profanation possible, nous fuirons devant les envahisseurs du Nord et du Sud et cacherons à nouveau nos écrits et notre Doctrine », voilà ce qu'annoncent les prophéties.

En ce qui concerne le palais du Potala, la résidence du Dalaï Lama, l'auteur le décrit comme un magnifique temple de mystères: « Là réside le représentant spirituel de la plus haute doctrine et du plus puissant ésotérisme que je connaisse. Celui qui est dans ces murs possède des pouvoirs dont j'ai déjà entrevu les effrayantes possibilités. Et je sais aussi qu'il y a d'autres mystères, d'autres choses occultes plus redoutables encore qui ne sont révélées qu'aux vieux lamas déjà parvenus au seuil de la mort... »

Le héros du roman est reçu au Potala par douze conseillers (Nom Kan') du Dalaï Lama pour tester son aptitude spirituelle. Ils ont « le nez droit et la finesse de la race aryenne. » Celui qui va être initié est rempli d'admiration devant ces connaissances exceptionnelles que possèdent les Nom Kan' des sciences occidentales. Ils parlent avec nonchalance de Kant, Bergson et Freud. Les théories physiques les plus avancées peuvent déjà être lues chez eux dans d'antiques manuscrits. Marquès-Rivière voit dans cette assemblée de Nom Kan' la fine pointe d'une organisation secrète « qui couvre tout l'Orient et l'unifie spirituellement et certainement aussi politiquement malgré les divergences secondaires de race, de croyance, de religion. » Ces potentats du Potala reconnaissent que le héros du roman (auquel s'identifie l'auteur) possède de grandes possibilités spirituelles mais qu'il doit encore, pendant plusieurs années, se consacrer à l'étude des sciences occultes.

Le roman se réfère aussi au royaume mythique du Shambhala qui est présenté comme un État de guerriers « où plane encore le souvenir du Dieu de la guerre, Gengis Khan. » Le héros du roman est alors abordé par un messager venu de ces mystérieuses contrées cachées avec les mots suivants: « Je suis, mon Fils, un envoyé du Royaume de la vie; notre monastère est l'immense univers aux sept portes d'or; notre Nation est au-dessus et au-dessous de la terre; notre Royaume est dans les trois mondes de ce cycle. » D'après Zam Bhotiva, Marquès-Rivière aurait eu lui-même le message suivant de la part de son guru tibétain: « Dans ton sombre Occident, tourne tes pensées vers Lap-chi-kang (nom tibétain de l'Himalaya). Là veillent les Gardiens de la race humaine. Médite sur eux, médite sur les dieux de l'Himalaya; ils te seront alors visibles. »

Celui qui un jour a jeté un coup d'œil dans le monde des horreurs des démons protecteurs tibétains (Dharmapala) peut aisément s'imaginer à quelles circonstances cauchemardesques était exposé l'auteur. Sans succès, il chercha protection auprès de plusieurs personnes. Ce n'est qu'après l'intervention de Joseph de Tonquédec, exorciste réputé alors à l'archevêché de Paris, que les 'démons' tibétains l'auraient délaissé. Bien des années plus tard, il a prémuni une élève contre les dangers des tantras bouddhistes en l'appelant à la plus grande prudence, le tantrisme serait « une technique délicate et dangereuse, comme celle des drogues, des danses rythmiques, des sons. Toutes ces techniques corporelles et matérielles sont lourdes, équivoques et redoutables. La voie tibétaine est faite pour les Tibétains. Le Bouddhisme tibétain est chamanique et empreint d'une magie lourde et efficace. Ce mélange de chamanisme et de tantrisme ne convient pas aux Occidentaux qui se sentent absolument ‘ perdus’ dans ce monde de forces psychiques souvent dangereuses et qui leur sont étrangères. » Lui-même, comme nous le verrons, ne s'en est pas tenu à ces recommandations.

Après ses expériences de frayeurs tantriques, Jean Marquès-Rivière retourna d'abord dans le sein de l'Église Catholique Romaine et publia dans la revue Voile d'Isis un article pro-chrétien dans lequel il suggère que le christianisme offre autant de techniques d'initiation efficaces que le lamaïsme. En 1931, il publie Le Bouddhisme au Thibet. Contrairement à la première édition (non publiée), il ajoute ici des passages qui disent juste le contraire de son premier jet pro-lamaïste. Le côté magique et quasi démoniaque du tantrisme, dit-il, mélangé aux superstitions locales, aurait pris tout le Tibet en otage. En résumé, les sages lamaïstes sont devenus maintenant des païens malheureux qui doivent être convertis de manière urgente au christianisme.

 

ANGKOR LA FÔRET DE PIERRES

 

Découvertes GALLIMARD

 1989

Angkor a connu l'un des effondrements les plus méconnus de tous les temps. Le royaume khmer dura du IXe au XVe siècle. À son apogée, il domina une large frange de l'Asie du Sud-est continentale, de la Birmanie, à l'ouest, au Viêt Nam, à l'Est. Sa capitale, Angkor, ne comptait pas moins de 750 000 habitants.

 

À la fin du XVIe siècle, lorsque des missionnaires portugais découvrirent les tours en forme de lotus d'Angkor Vat, le temple le plus sophistiqué de la cité et le plus vaste monument religieux du monde, la capitale de l'Empire agonisait déjà.

 

Les spécialistes ont avancé de nombreuses explications parmi lesquelles, Angkor aurait été condamnée d'avance par cette même ingéniosité qui transforma un ensemble de petits fiefs en Empire.

 

Angkor n’est pas qu’une impression esthétique. C’est une cité complexe, bâtie par des souverains qui ont pu maintenir et étendre leur pouvoir hydraulique du temple Ta Phrom.

Tant que le souverain était associé au dieu bienfaiteur, dispensateur de bonnes récoltes, l’empire pouvait se perpétuer.

Mais il s’est évanoui à partir du XIIIe siècle. De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer cette disparition, mais on est tenté d’imaginer que la diffusion du bouddhisme theravada (Petit Véhicule), parmi le petit peuple, à la même époque, a joué un rôle important.

 

Pour ses adeptes, le salut est une recherche individuelle, qui nécessite de quitter le monde pour vivre l’existence ascétique des moines. Une philosophie qui minait les fondements mêmes de l’empire, qui avait besoin pour survivre que le peuple croie en un destin collectif. Alors qu’Angkor sombrait dans l’oubli en tant que capitale d’empire, tout un peuple a continué de vivre dans la forêt, utilisant les pierres comme carrières, les temples comme lieux de culte. Une fois éteintes les lumières d’une civilisation sublime mais présomptueuse, dans la jungle obscure s’agitait la vie quotidienne. Quand les Occidentaux ont “redécouvert” Angkor, à la fin du XIXe siècle, ils ont cherché à comprendre en explorant le passé. Mais Angkor, pour les bouddhistes, a toujours été présent, et relève de l’indicible.

 

Angkor (“ville royale” dans la variante khmère du sanskrit) a été fondé au IXe siècle, par Jasovarman Ier, héritier d’une lignée de souverains de religion hindouiste dont l’origine remonte aux royaumes du Founan (Ier-VIe siècles) puis du Tchen La (Ve-VIIIe siècles), qui occupaient la région. La capitale fut bâtie sur une colline, à proximité du grand lac Tonlé Sap et de la rivière Siem Réap. Les premiers temples-montagnes furent construits (en forme de montagne, avec un lingam – symbole brahamique – au sommet). Au fil des siècles, le site se développa, chaque souverain ajoutant ses propres constructions. En tout, trois capitales se succédèrent, dans le même périmètre. La deuxième, Angkor Vat, consacrée à Vishnou, fut construite par Suryavrman II (milieu du XIIe siècle), et la troisième, Angkor Thom, vers 1 200, par le roi bouddhiste Jayavarma VII. Le règne de Jayavarma VII, le dernier des grands bâtisseurs, marque l’apogée de l’empire. Le déclin débuta dans le courant du XIIIe siècle. Pour l’expliquer, les chercheurs avancent des raisons économiques (abandon du système d’irrigation sur lequel était basée la fertilité du royaume et qui était devenu impossible à entretenir) ainsi que sociales et religieuses, le peuple cambodgien perdant la foi dans un système qui reposait sur le concept du roi-dieu.

 

Avant tout, il faut savoir que ce n’est pas un site essentiellement bouddhiste. La religion de la plupart des rois, à commencer par le fondateur d’Angkor, Jayavarman II au début du IXe siècle, était le brahmanisme : on rendait alors le culte à Shiva principalement, mais aussi à Vishnou, Brahma… Le symbole du premier, qu’on retrouve communément pendant toute la période angkorienne, était le lingam, emblème phallique et source de tout pouvoir. Bien sûr, et dès le début, on trouve des éléments syncrétistes, des mélanges avec le bouddhisme. Il s’agissait alors du bouddhisme Mahayana, du Grand Véhicule, qui a ses dieux, ses intermédiaires, alors qu’aujourd’hui, les Cambodgiens sont adeptes du Petit Véhicule, plus intériorisé. A la fin du XIIe siècle arrive au pouvoir un souverain bouddhiste, Jayavarman VII, au règne remarquable. Mais cela demeure une exception, et assez vite les shivaïtes reviennent au pouvoir. Et le déclin est proche.


Angkor est-il toujours un lieu sacré ?
Bien sûr. Quelques temples n’ont cessé d’être des lieux de pèlerinage, même après l’empire khmer. C’est le cas d’Angkor Vat, où il y a encore aujourd’hui deux monastères bouddhistes importants. Dans la région d’Angkor, 99 % des monastères actuels sont implantés sur des temples angkoriens, qui eux-mêmes étaient bâtis sur des sites préhistoriques. Il faut préciser que c’était plus pour des raisons pratiques que par attachement au passé, puisque les temples étaient construits sur des terre-pleins : ils avaient une position idéale pour rester les pieds au sec, et plein de matériaux à réutiliser.

 

APHORISMES ET PARABOLES DE TCHOUANG TSEU

Tchouang Tseu

Edition Albin Michel

 1986

Tchouang Tseu (Zhuangzi), philosophe taoïste du IVe siècle avant J.-C., est l'auteur d'une oeuvre, le Zhuangzi, qui est encore aujourd'hui considérée comme l'une des plus riches que nous ait léguées la Chine. Elle a marqué non seulement le taoïsme, mais le confucianisme et le bouddhisme chinois et, par son style concis et subtil, a influencé toute la littérature de l'Extrême-Orient.

De cette oeuvre, Marc de Smedt a tiré ce recueil qui restitue l'originalité de la pensée taoïste. Les jeux de langage auxquels se livre Tchouang Tseu traduisent l'aspect ludique de la vie : elle est gratuite, sans autre but qu'elle-même ; elle n'engage à rien et offre des possibilités infinies. Tchouang Tseu est le philosophe du devenir et du changement par excellence. Il est aussi l'un de ceux qui ont le mieux compris que l'humour est plus efficace et dévastateur qu'un long discours.

Tchouang-Tseu raconte : "Dans l'océan septentrional, se trouve un poisson nommé Kun dont la grandeur est de je ne sais combien de li ; ce poisson se métamorphose en un oiseau nommé Peng. Le dos de Peng s'étend sur je ne sais combien de li. Lorsque l'oiseau prend son essor et s'envole, ses ailes pendent comme des nuages dans le ciel." Ce sont les premières lignes du Tchouang-Tseu, le livre d'un des penseurs les plus originaux de l'antiquité chinoise. Ce texte nous fait mesurer l'amplitude des forces naturelles par rapport aux conventions du monde humain. Cette image met en évidence la capacité de transformation de la nature aux yeux des Chinois. Elle met aussi en valeur la spontanéité du processus. Il n'y a pas de grand agent, de dieu ou de cause qui soit à l'origine de cela.

Nous (les Grecs) avons pensé "la nature" et isolé un concept parce que nous l'avons opposé à autre chose, de l'ordre de l'art ou de la technique. Pour les Chinois, il est difficile d'isoler un concept de nature car tout est nature, que ce soit le cours du ciel, la polarité du ciel et de la terre ou encore le Yin et le Yang, à la fois opposés et complémentaires. Les Chinois n'ayant pas de terme unique correspondant à ce que les Grecs appellent "Nature", ont dû traduire le concept européen en chinois, à la fin du XIXe siècle, comme ce qui est "spontanément ainsi".

Les textes de ce philosophe sont toujours des textes parmi les plus lus et étudiés en Chine. Il a servi pendant des millénaires comme refuge aux lettrés opprimés par le pouvoir, sans toutefois parvenir à transformer la disponibilité du sage qu'il prône en liberté politique. Ce texte revendique un affranchissement des capacités tant de la nature que de l'homme. Les écrivains chinois d'aujourd'hui ne peuvent pas s'intéresser à ce que nous appelons la nature sans se reporter au Tchouang-Tseu.

 

ashrams – grands maÎtres de l’inde

Arnaud desjardins

Edition ALBIN - MICHEL

 1998

L’auteur a sélectionné quatre Ashrams et leur maître spirituel les plus réputés. L’auteur y parle de leur enseignement et de leur vie


SWÂMI SIVANANDA   -    MA ANANDAMAYI          -        SWÂMI RAMDAS             -         RAMANASHRAMAN       -      

Principes d'un Ashram en Inde en Général: Les visiteurs éventuels de ces différents lieux doivent comprendre la différence entre les grands ashrams, où on peut aller pour voir et se faire une idée, même si on n'a pas écrit auparavant, et les petits ashrams ou ermitages autour d'une personne donnée où il vaut mieux avoir une forte motivation et une certaine expérience de méditation avant de s'y rendre et de prendre le temps d'un yogi qui par ailleurs est ermite et est engagé dans sa propre sardhana.

Le contact avec une spiritualité différente, comme celle de l'Inde, permet de mieux prendre conscience de ses conditionnements, voire de ses propres mythes. Les constructions culturelles sont comme des bâtiments : quand on les voit de l'extérieur on en apprécie mieux la forme générale et la situation. Cette connaissance entraîne une tolérance. L'intolérance vient souvent de l'ignorance. Bien des problèmes de rapports entre les religions se résolvent d'eux-mêmes quand on cesse de les considérer comme des idéologies pour les vivre comme des sources de l'expérience intime. C'est en se sens que j'ai été heureux d'écrire aujourd'hui sur " l'Inde intérieure ". Le moteur commun de l'expérience mystique dans diverses traditions est l'amour et le renoncement : quand on se détache d'éléments culturels certes au départ différents, on finit quand même par converger dans un espace commun. Ramana Maharshi disait " Les religions sont des fleuves, et l'océan dans lequel elles confluent, c'est le silence

Tous les livres d’Arnaud Desjardins sont au chapitre 10 A -

 

AU- DELẴ DES RELIGIONS      ENTRETIEN AVEC FRḔRE JOHN MARTIN SAHAJANANDA

John Martin Sahajananda

Edition des Deux Océans

2007

«Dans ma propre vie, j'ai été un chercheur de Dieu très ardent, un chercheur de vérité, particulièrement un chercheur du sens de la vie». Frère John Martin

 

John Martin est né dans la région semi-rurale de l'Andra Pradesh en janvier 1955. Ses deux parents étaient enseignants mais leurs maigres salaires leur permettaient difficilement de subvenir aux besoins d'une famille de sept enfants, dont Martin était le sixième. Cette situation eut un impact majeur sur son éducation. La terrible situation financière, aggravée par le chômage partiel de sa mère à cause de sa maladie, fit que Martin dut arrêter ses études à de nombreuses reprises pour finalement quitter l'école à l'âge de 15 ans. Le poids de la charge de la famille tomba sur ses épaules. Pendant quatre ans Martin travailla de longues heures comme ouvrier dans une huilerie. «Je n'avais jamais imaginé que je pourrais étudier à nouveau. Il me semblait évident que je finirai ma vie comme travailleur journalier. Il n')' avait aucune raison d'avoir le moindre espoir de faire quelque chose d'autre».

 

Au début de l'année 1970, la pression financière qui pesait sur la famille s'atténua. Soutenu par ses parents, il tenta son admission dans un collège, et bien que n'ayant pas été scolarisé pendant quatre ans, il fut reçu. «Ce fut extraordinaire. Comme si une nouvelle vie s'ouvrait toute grande devant moi. J'ai commencé alors à réfléchir sérieusement à ma vie et à partir de ce jour-là j'ai senti que la vie était quelque chose de très précieux. Une occasion m'avait été offerte et je n'allais pas la laisser passer. J'avais une soif profonde de Dieu et de la vérité qui s'était développée en même temps que ce sentiment du caractère précieux de la vie». Martin décida alors de se rendre à Bangalore pour entrer au Séminaire. «Je désirais ardemment prouver, par mon raisonnement intellectuel, que Dieu existait». Cependant, ni l'étude de la philosophie, ni celle de la théologie ne le lui permirent, mais ce sentiment de frustration fut le point de départ de sa quête de la vérité.

 

Sa recherche le conduisit à entreprendre l'étude comparée de deux philosophes : Maître Eckart, un Allemand et Shankara, un Indien. Au cours de la préparation de sa thèse, Martin lut les mots suivants, dans un article écrit par le Père Bede : «Les chrétiens pensent que Dieu et eux sont deux. Non, Dieu et nous, ne sommes pas deux. Dieu est la seule Réalité Absolue et nous ne sommes qu'une réalité relative. Nous ne pouvons être deux». Ces mots eurent un impact énorme sur Martin. «Cette affirmation m'alla droit au coeur. C'était comme du feu entrant en contact avec de la dynamite. C'était si puissant ! Cela me conduisit au point où je dus m'abandonner à la réalité de la présence universelle de Dieu. Cet abandon m'amena à une plus grande compréhension de la personne de Jésus-Christ et de son message. A compter de ce moment-là, la façon dont je lus les Évangiles me rendit la signification du message du Christ beaucoup plus claire».

 

Un chrétien hindouiste. C’est ainsi que l’on pourrait définir le frère John Martin, moine bénédictin de Shantivanam, un ashram chrétien du sud de l’Inde. Marchant dans les pas des pionniers du dialogue entre chrétiens et hindous que furent les pères Henri Le Saux et Jules Monchanin, le frère John Martin revisite le message du Christ à la lumière de la sagesse plusieurs fois millénaire de l’Inde. Auteur de plusieurs ouvrages sur ce sujet – Vous êtes la lumière (Les Deux Océans, 2010), Au-delà des religions (2011), Un nouveau chant de la Création, une réécriture de la Genèse inspirée des cosmogonies biblique et hindoue (2013) –, il parcourt actuellement l’Europe pour porter une parole qui dépasse largement le cadre des seules religions chrétienne et hindouiste. Une parole résolument positive, à l’image du nom qu’il a choisi lors de sa double initiation : frère John Martin Sahajananda est en effet « celui qui trouve sa joie avec les simples ».

 

AU  BORD  DU  GANGE  -    CONTES   DES   SAGES   DE   L’INDE

M.  QUENTRIC – SEGUY

EDITION DU  SEUIL

 1998

Au bord du Gange, le pèlerin patient se fait méditant immobile, l’ascète rieur se révèle vif comme l’éclair. Ici, à chacun son chemin, son pas, son heure juste. L’un goûte la saveur des rêves, l’autre entend encore l’écho des légendes vivantes.

 

Dieux, démons, animaux sacrés, souverains ou mendiants, tous portent une histoire et cherchent à se trouver eux-mêmes. Apaisé, libéré, éveillé, le Sage quant à lui écoute le chant de l’eau et sait comme le vent passer sur l’autre rive, au moment même où les voix des conteurs de l’Inde résonnent pour évoquer mille existences et nous appeler à vivre l’instant.

 

Ce recueil d’environ 70 contes, commence avec Ganesha parce qu’en Inde nul n’entreprend quoi que ce soit sans préalablement s’en remettre à lui. Entrer dans la mémoire des sources, n’est ce pas aussi tenté de vivre au rythme des coutumes du lieu ?

 

La culture indienne est spirituelle, ses contes sont aussi naturellement empreints de cette spiritualité. Deux notions reviennent inlassablement, celle du « Dharma » traduisible par « Loi cosmique ou divine, destin, devoir… »

Et, celle de « Karma » à peu près intraduisible, car elle échappe à notre conception du monde. Le karma est à la fois l’action elle-même, rituelle ou impulsive, mais aussi la trace que pourrait laisser toute action sur l’avenir individuel ou collectif, non seulement dans cette vie mais au cours de réincarnations multiples. Le karma détermine la structure et la qualité de ces vies. Rien n’y sera perdu, dans cinq minutes ou dans mille ans, toute graine portera ses fruits.

20 B

bardo thödol – le livre des morts tibḖtainS

Préface de Lama govinda

Edition  DERVY

 1977

Le Bardo Thödol, livre tibétain des morts, est un incontournable classique pour qui veut, un jour, parvenir à la Grande Béatitude. Ce texte est non seulement un document important témoignant d’une spéculation religieuse et d’une pensée mythologique millénaires, mais il apparaît aussi de plus en plus comme le fondement d’une connaissance psychologique universelle.


Pourquoi cette édition (illustrée de planches inédites en couleurs), alors qu’il existe une autre version du Livre tibétain des morts, due à Evans Wentz? Parce que comme Evans Wentz lui-même le reconnaissait, la version qu’il élabora en collaboration avec le Lama Kazi Dawa Samdrup était une œuvre de pionnier, et comportait certaines inexactitudes. Le Lama Govinda, d’origine allemande, traduisit dans sa langue maternelle le texte tibétain en l’enrichissant de commentaires. C’est cette version qui vous est proposée, version revue, à partir du texte tibétain, par le Lama Teunzang.

 

Le Bardo Thödol ou Livre des morts est un texte du bouddhisme tibétain qui décrit les diverses étapes que les humains traversent à partir de leur mort jusqu'à leur libération du cycle des réincarnations. Bardo signifie «existence intermédiaire», Thö désigne «audition» et dol, «libération». La traduction la plus juste du titre du livre est donc : «Libération de l'état intermédiaire par l'écoute». Le Bardo Thödol est attribué à Padmasambhava (né du lotus), maître bouddhiste du huitième siècle, originaire du Cachemire ou de Kaboul, et fondateur du bouddhisme tantrique himalayen, plus connu au Tibet sous le nom de Guru Rinpoché (précieux maître). Karma Lingpa, fils aîné de Nyida Sangye, maître du tantrisme, aurait découvert à 15 ans le Bardo Thödol sur le Mont Gampodar, vers 1350, parmi plusieurs autres textes sacrés. L'histoire contemporaine du livre remonte à 1927 où il fut publié en anglais pour la première fois par W.Y. Evans-Wentz d'après la traduction du Lama Kazi Dawa Samdup. Le psychanalyste Carl Jung a cru découvrir, dans ces visions posthumes, un appui à son interprétation des archétypes de l'inconscient. L'étude du Bardo Thödol de son vivant ou la lecture par un Lama durant l'agonie sont des précieux adjuvants permettant au mourant de se préparer à la traversée de cette existence intermédiaire avec calme et sérénité. Cependant, l'engouement de l'époque contemporaine pour le Livre tibétain des morts a, parmi ses critiques, André Couture:

«En refusant d'entériner l'idée qu'il pourrait exister en l'être humain un point d'appui, un centre, le Bouddha supprimait toute possibilité d'envisager la réincarnation comme un chemin d'évolution personnelle. Dans ce contexte, on peut aussi supposer que le concept même d'existence intermédiaire, c'est-à-dire d'une existence se trouvant entre deux destinées particulières, serait l’occasion d'interminables controverses. Beaucoup de sectes, dont les Theravâdin qui représentent ce qu'on appelle ordinairement le Petit Véhicule, refusent en effet de définir un état dans lequel la série des phénomènes physiques et psychiques entrerait au moment de la mort. De même qu'il n'y a pas de transition entre deux états d'une même torche qui brûle, de même est-il inutile de spéculer sur un quelconque état intermédiaire. Pourtant, sans doute sous l'influence de croyances populaires bien enracinées, d'autres sectes bouddhiques se sont autorisées de diverses citations empruntées aux textes canoniques pour justifier l'existence d'un être intermédiaire qui se réincarnerait rapidement, soit presque immédiatement après la mort, soit au bout d'une période de sept à quarante-neuf jours pendant laquelle le mort errerait sous la forme d'un esprit et souffrirait de sa condition. Une fois acceptée, cette croyance est devenue prétexte à toutes sortes d'histoires et de rituels.

Telle est probablement l'origine du trop fameux Livre des Morts tibétain, un livre qui semble dater du XIVe siècle (de notre ère), mais que la tradition bouddhique fait remonter six siècles plus tôt. Le titre exact de ce texte est: «Libération de l'état intermédiaire par l'écoute». Les maîtres tibétains actuels n'y voient ni pratique magique ni recherche ésotérique, mais plutôt un récit censé calmer le mourant et lui rappeler une doctrine qui est au cœur de la pratique bouddhique. «Ce mot [de mort qui figure dans le titre courant de ce livre] dévie totalement le sens de l'œuvre qui réside dans l'idée de libération (13) c'est-à-dire libération des illusions de notre conscience égocentrique qui oscille perpétuellement entre naissance et mort, être et ne pas être, espoir et doute, sans parvenir à l'éveil, à la paix du nirvana, cet état stable, loin des illusions du samsara et des états intermédiaires.» Ce livre contient certes des passages philosophiques plus généraux destinés à montrer que l'apparition et la disparition des phénomènes sont liées à l'activité de la conscience.

 

Il vise à aider la personne décédée à atteindre la libération des renaissances. Mais si l'on adopte un point de vue historique, il faudra aussi dire que ce livre reprend des idées sur la mort, le voyage après la mort, le jugement et la rétribution des actes déjà connues dans des textes hindous. Il semble aussi s'inspirer de pratiques chamaniques anciennes comportant des voyages dans l'au-delà, mais réutilisées par le bouddhisme à des fins d'éducation morale. Ce livre tardif et composite parle donc d'une libération typiquement bouddhique, mais en intégrant à son message des représentations populaires à cette époque.»

 

BARDO THÖDOL - LE LIVRE DES MORTS TIBḖTAINS – SUIVI DE : COMMENTAIRES PSYCHOLOGIQUES DU ‘’BARDO THÖDOL’’ DE CARL GUSTAV JUNG   -

Lama Dawa Samdup Docteur W. Y. Evans-Wentz – Carl Gustav Jung   -

Edition J’ai lu

 2012

Le livre des morts tibétains ou Bardo Thödol est l'un des plus grands textes spirituels de la culture mondiale. Plus qu'un livre de sagesse, il s'agit d'un véritable guide de l'après-vie qui décrit les étapes que traverse la conscience, de la mort à sa future réincarnation. Accompagné des commentaires d'experts des philosophies orientales, et notamment ceux de Carl Gustav Jung, Le livre des morts tibétain nous éclaire sur l'un des plus grands mystères de la vie : la mort.

 

L'anthropologue américain W Y Evans-Wentz (1878-1965) fit découvrir au monde occidental Le livre des morts tibétain en le faisant traduire par Lama Kazi Dawa Samdup (1868-1923). Ce livre, qui parut en 1927, a influencé artistes et chercheurs. Médecin psychiatre, Carl Gustav Jung (1875-1961) est le père de la psychologie analytique à qui l'on doit les concepts d' «inconscient collectif», «archétype» et «synchronicité».

 

Le Bardo Thödol est un ouvrage fondamental du bouddhisme tibétain traitant de la possibilité de libération spirituelle dans l'état intermédiaire entre la mort et la renaissance. Le nom de l’ouvrage, ou plutôt celui de sa partie principale, composé de bardo (état intermédiaire), de Thö (entendre) et de dol (libérer), signifie libération par l’audition pendant les stades intermédiaires [entre la mort et la renaissance]. Le Bardo Thödol ou Livre tibétain des morts est un texte décrivant les états de conscience et les perceptions se succédant pendant la période qui s’étend de la mort à la renaissance. L’étude du texte ou la récitation du principal chapitre par un lama lors de l’agonie ou après la mort est censée aider à la libération du cycle des réincarnations, ou du moins à obtenir une meilleure réincarnation. 

 

Quelques mots sur l'ouvrage dans sa première édition par Jacques Bacot directeur d'études de tibétain à l'École pratique des hautes études : Le Bardo Thödol est un traité de la mort reposant sur un fond d'animisme extrême oriental. La description, non extérieure, mais interne et vécue de l'agonie est si précise qu'on pourrait croire cette science eschatologique acquise par des humains revenus du seuil même de la mort. Le traducteur anglais, le Dr W.Y. Evans-Wentz, la croit plutôt dictée par de grands maîtres, agonisants, attentifs, qui eurent la force d'enseigner à leurs disciples le processus de leur propre fin. Mais les enseignements vont plus loin. Après s'être adressés au mourant, ils dirigent l'esprit du mort à travers les visions infernales qui l'épouvantent et l'égarent. Dans l'état intermédiaire — le Bardo — entre la mort et la renaissance, se développent selon un déterminisme rigoureux, les effets dont les causes furent les oeuvres durant la vie. Car, enfers, dieux infernaux et tourments sont créés par l'esprit lui-même, ils n'existent pas en dehors de lui. Ils ne sont que phantasmes, pareils aux mauvais rêves des mauvaises consciences. 

 

Dans le titre du Bardo-Thödol, le mot de mort n'apparait nullement. Ce mot dévie le sens de l'oeuvre qui réside dans l'idée de libération, c'est-à-dire libération des illusions de notre conscience égocentrique qui oscille perpétuellement entre naissance et mort, être et ne pas être, espoir et doute, sans parvenir à l'éveil, à la paix du nirvana, cet état stable, loin des illusions du samsara et des états intermédiaires. Pour qui met sa confiance dans la métaphysique bouddhique, il est clair que naissance et mort ne sont pas les phénomènes uniques de la vie et de la mort, mais qu'ils interviennent en nous d'une manière ininterrompue. A chaque instant quelque chose meurt en nous et quelque chose vient à naitre. Les différents Bardos ne sont autres que les différents états de conscience de notre vie : l'état de la conscience éveillée, de la conscience de rêve, de la conscience d'agonie, de la conscience de mort et l'état de la conscience de renaissance.

 

Ainsi ce traité n'est pas un guide des morts, mais un guide pour tous ceux qui veulent dépasser la mort en métamorphosant son processus en un acte de libération.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le symbolisme du Bardo Thödol  – sa signification ésotérique -  les 49 jours du Bardo  -  les cinq éléments  -  les enseignements de la sagesse  -  les cérémonies mortuaires  -  le Bardi après la mort  -  le jugement  -  la doctrine de la Renaissance  -  la cosmographie  -  les enseignements fondamentaux  -  l’origine du Bardo Thödol  -  Transfert du Principe conscient  -  mode d’application du Bardo par l’officiant  -  les symptômes de la mort  -  la Claire Lumière vue immédiatement après la mort  -  le Bardo et l’expérience de la Réalité  -  les visions karmiques et le Chönyid bardo  -  l’aube des divinités paisibles et irritables  -  les obéissances   -  le corps du bardo, sa naissance et ses facultés  -  le jugement  -  l’influence déterminante de la pensée  -  les six Lokas  -  le procédé de la Renaissance  -  la clôture de la porte de la matrice  -   le choix entre une naissance supranormale et une naissance dans le germe   -  invocations aux Bouddhas et aux Bodhisattvas  -   le dangereux passage étroit  -  les six Bardos  -  le sentier des bons souhaits  -  la colophon  -  Yoga et Tantrisme  -  les mantras ou paroles de force  -  le guru et le shyshia  -  le jugement chrétien médiéval  - 

  

bÉnarÈs – carnet d’un voyage indien

balleydier & merlin

Edition  GLENAT

 2002

Des crayons, des papiers, des couleurs, une caméra super 8, un appareil photo, deux paires d’yeux et tous les sens en éveil…Le goût du voyage, une envie d’Inde : Bénarès, parce que cette ville en est le « nombril », le concentré et l’essence.

 

Elle connaissait déjà ; il découvrirait. Elle voulait danser le kathak, photographier, filmer ; il allait tout peindre : les mouvements, les lumières, les bruits, les odeurs.

 

Fraîcheur et flamme, modernité et éternité, humour et profondeur, le carnet de leur voyage en Inde est unique, la vision de deux artistes qui nous transporte au bord du Gange comme nul guide, nul reportage ne saura jamais le faire.

Pour de nombreux visiteurs étrangers, Bénarès semble une destination touristique secondaire. La plupart y restent 24 heures, surtout les groupes. Ils arrivent par avion, de Khajuraho ou du Népal, font un petit tour à Sarnath, visitent en fin d'après-midi une boutique de soieries (où leur guide prélèvera sur leurs achats une grasse commission), font un stop rapide à l'ârti, à 18 heures au bord du Gange, le temps de prendre quelques photos, dînent éventuellement avec musique ou danse folklorique dans leur hôtel climatisé de luxe

Le lendemain matin, réveil à 5 heures pour les emmener faire une balade en barque sur le Gange au lever du soleil. Puis, dans la matinée, ils vont jeter un coup d'oeil distrait au temple d'Or et au temple de Durgâ, avant de s'embarquer pour une autre destination. Dieu merci, les gens voyageant en individuels sont souvent moins pressés, tentant de saisir l'ambiance de cette ville unique. Certains, enfin, restent plusieurs semaines à plusieurs mois pour apprendre l'hindi, un instrument de musique ou pratiquer yoga et méditation.

 

Enfin, une frange de jeunes révoltés contre la société occidentale (mais qui n'oublient cependant pas de toucher le RMI ou de taper papa-maman), s'installent pour des durées indéterminées dans des pensions minables. Ils peuvent être happés par la drogue ou, ce qui n'est pas forcément mieux, par des pseudos gurus qui leur font croire qu'ils suivent un itinéraire spirituel. Déguisés en saddhus, ils sont plus indiens que les indiens.

 

L'environnement physique de Bénarès est assez effrayant. C'est une ville surpeuplée aux rues souvent défoncées et à la circulation anarchique. Un trajet en cyclo-rickshaw du sud au nord entre Assi ghât et Raj ghât donnera aux masochistes une bonne idée de ce qu'est une foule. Dire que Bénarès est une ville extrêmement sale est un euphémisme. Dès la moindre pluie, on patauge dans la bouillasse. Les innombrables vaches crottent évidemment partout et, sur les ghâts, au bord du Gange, leurs excréments voisinent avec ceux des chiens et des hommes. Les tas d'ordures s'amoncellent à tous les coins de rues et, bien sûr, sur les rives du fleuve sacré dont les eaux brunes et peu engageantes ne découragent pas les milliers d'hindous qui, tous les jours, hiver comme été, viennent y faire leurs ablutions rituelles puis leur toilette, leur lessive...

 

Se promener le long des ghâts est d'ailleurs une expérience indispensable. Il faut tout d'abord résister aimablement mais fermement aux innombrables propositions : les hommes vous hèlent en criant "boat, sir" ou d'autres voudraient bien vous emmener dans des magasins de soieries, les enfants veulent vous vendre des cartes postales, des poudres colorées, des coupelles d'offrandes, d'autres demandent à être photographiés en échange de quelques roupies. D'autres ne vendent rien : les pèlerins qui se livrent à des ablutions ou consultent des gurus et des astrologues installés sous des parasols. Et puis aussi les jeunes qui s'exercent à faire voler des cerfs-volants sommaires ou à jouer au cricket avec les moyens du bord, les dhobi (laveurs de linge) qui tapent comme des forcenés sur leur planche toute la matinée, après quoi le linge est étalé à sécher sur les escaliers, balustrades et murs, quelques personnes lisant leur journal ou méditant et bien sûr, les buffles rassemblés en troupeaux en certains lieux comme le Mahanirvani ghât qui poussent des mugissements rauques et sont capables de monter et descendre les escaliers avec agilité.

 

Se promener sur les ghâts, c'est aussi rencontrer de nombreux chiens jaunes amicaux, accompagnés de leurs chiots qui folâtrent, de belles grandes chèvres qui parfois s'obstinent à mâcher un bout de plastique et le rejettent découragées après quelques minutes. De temps à autre, on verra des femmes, voire des fillettes collecter la bouse des bovins et confectionner des galettes plates qu'elles appliquent sur les murs pour les faire sécher et qui serviront ensuite de combustibles domestiques. De place en place, on vend du thé dans des installations plus ou moins sommaires.

 

Les bâtiments qui surplombent les ghâts, bien qu'ayant souvent le statut de palais, sont bien décrépits et l'ensemble, quoique pittoresque, n'est pas vraiment beau. Mais alors, direz-vous, pourquoi venir à Bénarès et, pire, s'y attarder ?

 

Eh bien, voilà, on ne sait pas, mais cette ville est magique. Elle laisse au visiteur une impression très forte, positive ou non, cela dépend, mais on n'en revient pas indifférent. Son extrême ancienneté, pratiquement attestée depuis plus de 3000 ans, ses milliers de temples, oratoires à chaque recoin de rue, son labyrinthe de ruelles étroites et mystérieuses où il est aisé de s'égarer, la piété populaire qui s'exprime abondamment dans chaque endroit sacré, créent une ambiance sans pareil. Il faut prendre le temps d'assister intégralement à la cérémonie religieuse de l'ârti qui se déroule chaque soir à la tombée du jour au Dasashwamedh ghât (ghât central), au milieu de la foule des centaines de personnes recueillies qui y assistent.

 

Il faut se lever au petit jour et descendre sur les ghâts quand le soleil apparaît de l'autre côté du fleuve et éclaire tout le paysage d'une lumière surnaturelle, ocre clair et légèrement voilée. Le Gange aux eaux sombres miroite comme du métal. En quelques trop courtes minutes, l'astre du jour s'élève rapidement dans le ciel, passe du rouge à l'orange puis au jaune doré éclatant. C'est l'heure où les touristes louent une barque et font leur petit tour d'une heure.


Un livre somptueux sur une ville mythique.

  

bÉnarÈs - kyÔto

Olivier germain-thomas

EDITION  DU ROCHER

 2007

Aventure unique : une traversée de l’Asie par voie terrestre et maritime. De l’imprévu, des rencontres, des trains fantaisistes, des jeteurs de sorts… et de l’érudition, mais avec cette réjouissance chère à MONTAIGNE, un des compagnons de voyage qui pratique la philosophie par la marche et l’ironie d’un regard perçant.


Voici l’Inde avec cette union si troublante de l’éros et du divin. La Thaïlande et une femme prête à sauter d’une falaise au-dessus du Mékong. Le Tonkin avec un combattant de Diên Biên Phu qui aimait la France. Le dévoilement d’une Chine méconnue, le Tao et le Bouddha, une audience pleine d’humour avec l’empereur.

 

Le Japon, une marche rituelle dans les montagnes habitées par les Esprits, les miroirs secrets dans les sanctuaires…On en ressort avec l’intelligence nourrie par d’autres manières de concevoir la vie.


Un beau voyage initiatique qui se lit et se parcourt avec plaisir, émotion et méditation.

 

BÉNARÈS -  lettres de bÉnarÈs

J.M. rivière

Edition ALBIN MICHEL

 1982

Tous les livres des voyageurs en Inde ont parlé de Bénarès. Ces récits sont presque toujours décevants, qui privilégient le lamentable aspect physique de l’antique cité védique quand ils ne se livrent pas à une démagogie émotive sur le thème de la misère. Et que pourraient voir les voyageurs pressés que bousculent les agences de tourisme ? Dans le tour de l’Inde, Bénarès « vaut » deux jours, pas plus…


À l’encontre de cet état de choses et d’esprit, J.M. Rivière, profond connaisseur de l’Inde et de ses religions, présente ici Bénarès du point de vue spirituel, seul aspect qui en mérité vraiment l’étude et le séjour.

En tout temps, en tous lieux, il y a eu des sites privilégiés. De même que les chakras du corps humain, centres des énergies psychosomatiques, sont les points de contact des forces cosmiques subtiles avec le corps, de même ces lieux sacrés sont le chakra de la terre, les points de communication entre l’invisible et le monde des hommes.

 

J.M. Rivière nous aide à saisir le secret de la royauté métaphysique de Bénarès, ville sans âge et cité sainte. Son beau livre montre remarquablement que, si l’Inde est le pays de la religion, du sacré, d’une conception différente de la vie, Bénarès est par excellence le Haut Lieu des possibilités de contact avec l’invisible.

 

« Dans la fournaise de cette fin d'après-midi de septembre, le minuscule sanctuaire est désert. Fin de la mousson d'été, la chaleur est à son comble : près de 40 degrés, 90 % d'humidité. Seuls résonnent la litanie du brahmane et le tintement de la clochette qu'il actionne pour attirer l'attention du dieu sur sa prière.

Torse nu, moustache lissée, tout à son recueillement, le prêtre est assis en tailleur sur la pierre. Le regard bienveillant, il désigne fièrement les fresques rouge sang, en parfait état de conservation, qui animent ce temple dédié à Tulsidas (1532-1623). Le grand poète mystique, qui vivait à deux pas, a traduit en hindi le Ramayana, mettant l'une des grandes épopées sacrées de l'hindouisme à la portée du peuple.

 

Venir à Bénarès, c'est entreprendre un voyage dans la mythologie hindoue, laquelle nourrit le quotidien des Indiens d'histoires rocambolesques, de ces milliers de dieux et de déesses qui se chamaillent, éprouvent les joies et les colères des hommes.

 

Bombay investit, New Delhi gouverne, Calcutta, la ville de Rabindranath Tagore, versifie, tandis que Bénarès prie et étudie le Veda, textes en sanscrit vieux de 3 500 ans. Une cinquantaine d'écoles sont ouvertes aux très jeunes fils de brahmanes qui, dès 4 heures du matin, dans la posture du lotus, les yeux pleins de sommeil, répètent les mantras. L'Hindu University, créée en 1916, est toujours considérée comme une des meilleures d'Inde. Nombre de lettrés, poètes et maîtres spirituels, se sont établis dans cette cité qui demeure, depuis deux mille ans, l'alpha et l'oméga de la culture, où l'on apprend le "bon ordre" du monde, les rapports de l'homme et de l'Univers.

 

Chaque hindou viendra ici au moins une fois dans sa vie se purifier dans les eaux du fleuve. C'est l'assurance d'accéder au paradis et d'échapper au samsara, le cycle sans fin des renaissances et des réincarnations. Bénarès, ou Varanasi, son nom indien - contraction de Varuna et Asi les deux rivières qui s'y rejoignent -, s'est épanouie sur 7 kilomètres dans une courbe du Gange parfaite comme le croissant de lune qui orne la chevelure de Shiva.

 

Dans cette Inde qui se modernise à grands pas, ce gros village de 2 millions d'habitants encombré de charrettes et de vaches en liberté tourne délibérément le dos au progrès technique. Des avenues de terre battue, un vieux quartier de venelles virevoltant sur elles-mêmes, des artisans, souvent musulmans, qui tissent le fil d'or sur des métiers de bois comme il y a cinq siècles pour réaliser les plus beaux saris du pays. De rares téléphones portables, d'antiques cyclopousses en guise de taxis, des femmes habillées de voiles écarlates, des hommes en kurta, longues chemises sans col de coton blanc. Des menus végétariens, des temples partout et des journées rythmées par les rituels religieux.

 

Le thé au lait parfumé à la cardamome est servi sur la rue dans des coupelles d'argile que l'on jette une fois le breuvage avalé. Les ordures et la bouse jonchent le sol, faute de ramassage organisé. Interroger un sage sur la négligence, c'est s'entendre répondre : "Le lotus pousse dans la pourriture, sa robe n'est pas souillée."

 

Le plus spectaculaire survient à la nuit tombée, chaque soir, sur les ghat, ces escaliers en terrasses qui descendent au fleuve. C'est l'arati, l'offrande du feu en hommage à la déesse Ganga. Imaginez un ballet lumineux de chandeliers enflammés tenus à bout de bras par les prêtres qui dessinent à l'unisson des cercles. Les brahmanes, dont les temples jalonnent le rivage, effectuent ce rituel avec un attirail sonore qui attise le mystère de la cérémonie : coups sourds des tambours, sifflements des conques, ruissellements cristallins des clochettes.

 

Le soleil n'est pas encore levé. Dans la fraîcheur de l'aube, les fidèles font une toilette minutieuse sur la berge avec l'eau brune du Gange (dents, cheveux, bras, jambes, torse) avant de prendre le premier des cinq bains rituels qui consistent à s'immerger trois fois pour atteindre l'état de pureté et la moksha - la délivrance. Au gré du courant flottent les offrandes de fleurs et toutes sortes de détritus, comme les restes des bûchers funéraires allumés sur le rivage. Mourir à Bénarès étant le vœu le plus cher de celui qui a la foi.

 

La barque de bois, gouvernée par des rameurs adolescents, remonte le courant vers la première lueur qui réchauffe les palais de grès ocre. La puissance des maharajas était en ce lieu le marchepied pour le paradis. Ces forteresses fantômes, faute d'argent pour les entretenir, attendent d'être transformées en hôtel.

 

Etonnant et presque magnifique délabrement de la vieille ville, le Chowk, qui semble tenir debout par miracle. Quand les maisons ne s'écroulent pas, les murs se fissurent, les façades s'écaillent. Le précieux stuc, très endommagé, dévoile la fragilité des constructions en brique. Bénarès a été et sera toujours dans l'au-delà. Comme si ce vêtement urbain était de si peu d'importance, comme si elle était prête à s'en défaire. La vie n'est-elle pas qu'un passage »

 

BOUDDHA.    LA PENSÉE   DE   GAUTAMA

A.K  COOMARASWAMY

Edition PARDES

 1999

Vouloir donner une idée adéquate du contenu de la doctrine bouddhique à ses débuts est une tache qui présente de grosses difficultés. Cette Loi Eternelle qui n’était en aucune façon une création intellectuelle du Bouddha par ratiocination , mais à laquelle il s’identifiait une loi enseignée par ses prédécesseurs dans de lointains passés, et qui serait encore enseignée par ses successeurs dans le futur , le Bouddha lui-même la déclare profonde et difficile à comprendre pour des auditeurs qui ont une autre formation et une autre tournure d’esprit , c’est une doctrine pour ceux qui ont peu de besoin , non pas pour ceux qui en ont beaucoup .

 

Dès son vivant, et à maintes reprises le Bouddha éprouva la nécessité de corriger les fausses interprétations de son enseignement ; d’expliquer par exemple, en quel sens précis c’était ou ce n’était pas une doctrine d’excision ; ce l’était dans le sens qu’il fallait retrancher l’égoïsme, le mal et la douleur ; ce ne l’était pas au sens de l’annihilation d’une réalité. Et pourtant ce qu’il enseignait, c’était l’annihilation de soi-même : quiconque veut la liberté doit s’être littéralement renié.

 

Siddharta Gautama Le Bouddha, fut un prince qui renonça à son trône pour partir à la recherche de la vérité. L’histoire des 80 années du Bouddha sur la Terre constitue un des plus notables événements dans l’histoire de l’humanité.

 

Sa propre vie est le chemin à suivre pour tous ceux qui s’efforcent de découvrir la force de la création et de se libérer de toute souffrance. Tout, absolument tout dans sa vie a une profonde signification. Le nom même de Bouddha veut dire : «L’éveillé, l’Illuminé.»

Il naquit au VIème siècle av.J.C. contemporain de Socrate, Confucius et Deutero Isaias (qui eut une grande influence sur le christianisme ancien). L’apparition presque simultanée de ces grands hommes, nous instruit véritablement sur l’Esprit de l’humanité qui régnait à cette époque. Cela faisait longtemps qu’était attendu un homme tel que Siddharta Gautama. Les traditions disent que tous les 2500 ans approximativement, vient sur la Terre, un Bouddha pour faire tourner la roue du Dharma ou la Loi, ainsi les hommes chercheurs de vérité, peuvent avoir une nouvelle opportunité pour arriver à la libération. De même, la naissance du Bouddha, est décrite dans un symbolisme très semblable à celle du grand Kabîr Jésus, Maître des Maîtres. Il est raconté dans la légende, que sa Mère Maya, (qui signifie, en sanscrit, « Illusion » ou « Univers Manifesté »), vivait une période temporaire d’abstinence et de chasteté dans le Palais du Royaume de Kapilavastu, dans le nord de l’Inde.

Lorsqu’un matin, la somnolence l’emporta, ne pouvant éviter de s’allonger dans le lit royal de sa Chambre. Elle commença à avoir un rêve très spécial : La Reine Maya rêva que les quatre rois célestes, les Seigneurs des quatre directions du Monde de la Tusita, la Terre de la félicité, la soulevaient avec le lit, ils la transportèrent aux sommets de la chaîne de l’Himalaya, arrivés au point le plus élevé des hautes montagnes, la laissèrent au pied d’un arbre, appuyée respectueusement sur un côté. Arrivèrent les épouses des quatre Rois et elles la baignèrent soigneusement, la purifiant de toutes taches humaines, la portant à un lit divin avec la tête dirigée à l’Est. À l’horizon, commença à briller une étoile avec une splendeur surnaturelle, descendant et encerclant l’endroit où était Maya. Quand l’étoile toucha le sol, elle se transforma en un Éléphant Blanc qui s’approchant, prit avec sa trompe un lotus blanc et le déposa sur le flanc de la Reine, disparut en s’introduisant dans l’utérus.

À ce moment le Bodhisattva de compassion entra dans le corps de sa mère. L'Immaculée Conception, l’Esprit Saint pour les Indous, a la forme d’un Éléphant Blanc. Tout Avatar, dans les mondes internes nait de l’Esprit Saint, et Bouddha ne fut pas une exception. La Reine Maya s’éveilla et, avec une grande agitation, elle raconta son rêve à son époux le Roi Suddhodana. Et lui, à son tour demanda aux Brahmanes si le rêve était de bonne ou de mauvaise augure. Les Sacerdotes lui annoncèrent que viendrait dans sa famille un grand Être. Quelqu’un qui serait un grand Roi ou un Bouddha. Nous savons que le royaume de Kapilavastu était bien petit, déficient militairement et continuellement menacé d’envahissement par un autre royaume plus puissant. Ainsi, poursuivant l’idée que son fils continuerait à fortifier et agrandir son royaume, il prit grand soin d’éduquer son fils dans les arts de la guerre et les arts du palais. Sept jours après la naissance de Gautama, Maya, sa mère mourut.

Ici, il y a diverses explications, et dans l’une d’elles, les Brahmanes disent, que les mères des Bouddhas meurent toujours après avoir porté leurs illustres fils, parce que le ventre qui fut occupé par un Boddhisattva dans sa dernière naissance, est comme le sanctuaire d’un temple et ne peut plus être occupé. Une autre explication, plus profonde, c’est que à la naissance d’un Bouddha, l’Univers Manifesté (ou Maya) se replie et disparait. À mesure que passèrent les années, le Prince Siddharta, en plus d’étudier les tâches d’un futur roi, se consacrait chaque fois plus à des pensées profondes, se complaisant dans la Solitude et la Méditation. Mais le roi Suddhodana, désirant que son fils fût son digne successeur, fit son possible afin qu’il n’envisage pas ces questions qui lui ferait prendre le chemin de la Renonciation : Pourquoi existe-t-il la maladie ? Pourquoi nous mourrons et pourquoi nous vieillissons ?

En Inde, comme dans le monde oriental en général, autrefois, il y avait une coutume pour les hommes, quand ils avaient atteint un âge déterminé, ce qu’on appellerait aujourd’hui la retraite, ils pouvaient se retirer dans la forêt et méditer sur leur propre vie, seulement après avoir passé une étape d’apprentissage, dans une autre famille et un autre travail. En général, la première période, celle de l’étude commençait à sept ans et durait jusqu’à vingt ans ; ensuite venait une seconde phase, la plus longue de toutes, qui durait trente ans, en la dédiant à la famille, aux enfants et aux affaires, accomplissant tout cela comme un bon chef de famille. Une fois ces devoirs accomplis comme chef de famille et après avoir engendré un héritier qui occupera sa place, il avait la liberté de se retirer et vivre dans la forêt, réfléchissant avec calme sur les cinquante années précédentes, arrivant à une pleine maturité philosophique. Après avoir complété cette période d’ascétisme et de pratiques religieuses, il quittait la forêt, et passait la dernière partie de sa vie en errant d’un endroit à un autre, mendiant et dépendant uniquement d’aumônes pour sa subsistance.

L’histoire nous raconte que Sakyamuni passa très rapidement par ces quatre étapes tant étaient grandes ses aspirations pour découvrir la Source, l’Origine de l’Univers. À 16 ans, il épousa Yosodhara et engendra un fils : Rahula (qui signifie "Empêchement") - Cela fut un événement de grande importance, alors, Siddharta avait un héritier pour poursuivre la lignée à la succession au trône, et en même temps, la chance qui lui donnait l’occasion de renoncer à ses devoirs et embrasser la vie religieuse. La tradition nous donne quatre raisons qui déterminèrent Siddharta à abandonner son foyer de prince pour se dédier à la vie religieuse. En accord avec les anciens récits, Sakyamuni passait la majeure partie de son temps confiné au Palais Royal, protégé par son père, afin qu’il ne puisse ni voir ni connaitre les disgrâces de la vie. Mais en quatre occasions, il franchit les portes du palais en compagnie de son cocher.

La première fois, il rencontra devant la voiture, un vieillard, la fois suivante un infirme et la troisième, il vit un cadavre. Finalement, il repéra un homme au crâne rasé montrant des yeux sereins, c’était un pénitent qui s’était dévoué à la vie religieuse. Alors, Sakyamuni profondément bouleversé, résolut d’abandonner son foyer et d’emprunter la même existence que cet homme avec la ferme intention d’investiguer sur quelle était la cause de toute souffrance : maladie, vieillesse et mort. La légende qui fait référence aux quatre sorties en dehors du palais exprime de manière symbolique, le processus d’éveil des quatre saintes vérités que nous étudierons plus loin. Comme cela devait être, Sakyamuni avait découvert la douleur et la souffrance de son peuple. Il savait que la force militaire ne peut jamais offrir une solution durable au problème des souffrances humaines, il n’essaya pas d’avoir recours aux armes pour aider son peuple, mais plutôt, cela le poussa à prendre le chemin qui, il l’espérait, le conduirait à la véritable Libération.

Avant de se convertir en un roi qui exerce un pouvoir politique dans le monde temporel, il décida de se convertir en un roi philosophe avec l’ambition métaphysique de solutionner la cause de toute souffrance. Ainsi, après les quatre signes, Sakyamuni, suivant les coutumes de l’époque mais très rapidement, il commença sa démarche spirituelle suivant les ordres qui provenaient du lieu le plus intime et profond de son Être. Une nuit, accompagné de son cocher, il sortit du palais, une fois éloigné de celui-ci, il fit ses adieux à son serviteur et ami et on raconte que son cheval mourut de peine, peu de jour après, d’être séparé de son maître, Gautama. Siddharta changea ses luxueux vêtements pour d’autres plus humbles et coupa ses cheveux, commença à marcher vers la forêt à la recherche de la Vérité.

À cette époque, le Brahmanisme était en pleine remise en question, ayant une multitude de sectes et d’écoles de tous les goûts, dans lesquelles chacun embrassait sa propre démarche pour la libération de la douleur en ce monde. Il y avait par-dessus tout, de nouveaux penseurs qui apportèrent des pratiques religieuses basées sur différentes philosophies et repoussèrent délibérément la tradition, les conduisant à des pratiques d’un ascétisme extrême comme de s’assoir dénudé au soleil en pleine chaleur ou manger seulement des herbes sauvages, etc. Ces gens furent en ce temps-là, de purs contestataires, comme de nos jours, les « hippies », seulement, eux, ils étaient beaucoup plus drastiques. Siddharta apprit rapidement que le monde était plein d’une infinité de religions. Ces dévots religieux se torturaient eux-mêmes avec l’idée d’éviter l’accomplissement d’un karma.  D’autres priaient un Dieu avec l’espoir qu’il les libèrerait de leurs péchés et leur permettrait de naître dans un monde céleste. D’autres cherchaient l’émancipation à travers la discipline mentale, les bonnes œuvres et l’assiduité aux rituels cérémoniaux. Laquelle de ces méthodes de salut, s’il y en avait une, était efficace?

À cette époque, vivaient deux Brahmanes, ermites, au pied d’une petite montagne et Sakyamuni décida de suivre leurs enseignements. Ces sages ermites orientaux étaient considérés comme des personnes d’une grande sagesse et d’un grand pouvoir. Ils étaient capables de voler dans les airs à grande vitesse, de marcher sur les eaux, et d’autres rares prouesses. Ces ermites étaient considérés comme de grandes autorités en matière de religion et métaphysique. Pour cela, Sakyamuni les a élus comme maîtres. Là, il entra pleinement dans la pratique du yoga qui caractérise la troisième phase de la vie de n’importe quel oriental; atteindre la concentration mentale, l’introspection en son propre être interne et la véritable émancipation du corps par le contrôle psychique. En ce temps-là, on considérait le yoga comme un moyen pour se libérer des souffrances inhérentes à la condition humaine.

Ces ermites lui enseignèrent les disciplines de la méditation qui, plus tard, imprégneront les pratiques du bouddhisme. Ces techniques s’appelaient: «Atteindre la sphère du néant » et « le lieu où il n’y a ni pensée et ni absence de pensée». Comme nous disions, ces états de concentration resteront ensuite intégrés dans les méthodes bouddhistes de méditation et de discipline, mais, dans les dix étapes pour progresser vers l’état de Bouddha, ils étaient des étapes plus inférieures, car ces méditations ne conduisent pas à calmer ni cesser les passions, ni à la tranquillité, à l’éveil suprême ou à la libération totale, sinon seulement, à la « sphère du néant ». L’objet de la recherche de Sakyamuni était une sorte d’illumination qui pourrait libérer l’humanité des souffrances qui entrainent le cycle des naissances et des morts. Comprenant que ces méthodes ne le conduiraient pas au but qu’il aspirait, Sakyamuni les abandonna et se livra aux pratiques ascétiques. Comme nous l’avions commenté, Sakyamuni, convaincu qu’il n’atteindrait pas l’illumination à laquelle il aspirait en suivant les préceptes des maîtres Yogis, il décida de se livrer à d’autres pratiques ascétiques. La tradition nous dit que ce fût alors, entre 6 et 10 ans du plus pur ascétisme. La même source nous indique qu’il alla dans une forêt près du hameau de Sena, dans lequel s’étaient réunis des Brahmanes qui avaient abandonné leurs familles et étaient des pratiquants très austères.

La pratique de ces austérités, de même que la médiation Yoguique, était considérée comme une méthode pour atteindre le progrès spirituel et on y avait recourt, fréquemment. L’on se proposait de soumettre le corps à diverses méthodes et processus de mortifications, ainsi, on apprenait à supporter la douleur et l’on pouvait atteindre la libération totale de l’Esprit. Ces disciplines étaient classées en diverses catégories : celles relatives au contrôle du mental, à la suspension de la respiration, au jeûne total et à la diète sévère. L’exercice de suspendre la respiration était considéré comme un des plus difficiles, premièrement, on se concentre pour empêcher que la respiration entre et sorte à travers les narines et la bouche. On pourrait supposer que cela conduit à la suffocation, mais quand on bloque les orifices du nez et de la bouche, on commence à respirer par les oreilles. On affirme que cela provoque un fort bourdonnement dans les oreilles et une douleur intolérable. Et quant au jeûne, plusieurs désincarnèrent durant cette pratique. Sakyamuni croyait, comme d’autres chercheurs, que s’il n’expérimentait pas les souffrances et les épreuves de ces pratiques, qu’il ne pouvait espérer un véritable progrès spirituel. Quand Sakyamuni se souvenait de cette période de sa vie, il dit, selon ce qui est cité dans les écrits, qu’aucun Brahman passé, présent ou futur n’avait souffert ni ne souffrirait des épreuves d’auto-tortures qu’il s’affligea à lui-même et que sans crainte de se tromper cela ne lui avait pas permis d’atteindre l’illumination.

Ainsi, Gautama abandonna ces pratiques et décida de s’efforcer dès lors de ne vivre ni à un extrême ni à un autre, alors il comprit la signification profonde du Chemin du Milieu. Il rejeta ce chemin où la vie le fit arriver au milieu d’un somptueux palais et où la vie le mena à de sévères pratiques ascétiques alors que ces deux formes appartenaient au dualisme. Le chemin du milieu est l’équilibre qui nous conduit fermement à la libération. Après avoir pratiqué les plus sévères austérités de son époque sans atteindre pour autant l’illumination, Sakyamuni se résolut à abandonner ces pratiques. Il commença par récupérer ses forces si gravement atteintes par les souffrances des privations. Les sculptures bouddhistes représentaient Sakyamuni à cette époque complètement amaigri. D’après la légende, Gautama alla se baigner dans la rivière pour se laver de toutes les saletés qu’avait accumulé son corps et commença par manger d’abord du riz et à s’alimenter chaque fois mieux, jusqu’à la récupération totale. Il laissa la forêt et, les disciples qui le suivaient, l’abandonnèrent en l’accusant d’avoir dévié et de s’être épris de la vie facile. Avec la ferme intention de trouver la racine de toute souffrance, il s’assit au pied d’un figuier Banian, le figuier hindou, décida de ne plus se lever de cet endroit, tant que ne tomberait pas la peau et la chair de son corps, tant qu’il ne trouverait pas la solution ; la découverte de la réalité ultime de toute chose. De sorte que Sakyamuni demeura assis sur la plage à l’ombre de l’arbre, résolu à trouver ainsi l’illumination.
Il adopta la posture appelé du Lotus, qui était la façon habituelle de s’assoir pour les pratiques de méditation.

Ici, les écritures nous parlent des tentations de Mara. La tentation de Mara est très importante dans tout processus initiatique de l’illumination. Selon les écritures, Mara, qui signifie « Le ravissement de la vie », qui n’est pas autre chose que l’égo psychologique, les éléments inhumains qui, en notre intérieur, nous portons d’existence en existence. Mara était alarmée devant la perspective du triomphe de Gautama, et elle dit au futur Bouddha: «Maigre et pâle comme tu es, te voilà proche de la mort. Tu n’as qu’une possibilité de survivre entre mille. Tu devrais vivre, car c’est seulement en étant vivant qu’il te sera possible de réaliser de bonnes actions. Mais tous tes efforts actuellement sont vains et inutiles car le chemin qui conduit au véritable Dharma est dur, pénible et inaccessible». À plusieurs reprises, Mara s’adressa à Gautama de cette manière, souhaitant le décourager, mais il demeura impassible jusqu’à vaincre celle qui est appelée démon intérieur ou les intimidations et résistances de l’Égo. L’illumination se vérifia à l’aube, à l’approche du lever du jour, l’œil de la sagesse devint d’une sublime clarté, et quand commença à briller l’étoile du matin, Sakyamuni sentit que toute sa vie était comme un éclatement, en un instant, il distingua la réalité ultime de toute chose. À ce moment, il se convertit en un Bouddha. À la tombée de la nuit, après avoir passé par les quatre états de Dhyana ou d’intense méditation, il atteignit le premier degré: indifférence des sentiments, ensuite, le second degré qui se distingue par une complète concentration du mental et une sensation de joie. Au troisième degré, il se sentit submergé dans la paix et la sérénité sans limites et au quatrième degré, il atteignit un état de suprême pureté, au-delà de toute souffrance et de tout plaisir, de toute peine ou de joie.

Après avoir réussi une complète domination des quatre degrés de Dhyana, il alla à la découverte de l’origine de toute souffrance. Et on dit qu’en cette nuit-là, il se souvient de sa première, seconde et troisième vie et ainsi il se souvint des milliers d’existences en d’innombrables Aéons et il sut quel genre de mort il avait eu dans une vie et dans une autre, et quel genre de vie, qu’elles soient joyeuses ou malheureuses. Cela, il le vit, il l’expérimenta vivement avec l’œil de la sagesse complètement ouvert. Les enseignements du Bouddha nous parlent des six règnes par lesquels l’âme passe de l’un à l’autre sans atteindre la libération finale... Ensuite, dans la seconde partie de la nuit, il vit le monde entier et il vit la mort et la renaissance de toutes les créatures qui naissent et meurent selon ses actions accumulées ou karma. Ces êtres dont les actes étaient condamnables passaient par une période de misère, ceux dont les actions avaient été bonnes, gagnaient un lieu dans le triple ciel. À ce moment, il comprit la loi du karma qui gouverne l’univers. Dans la troisième partie de la nuit, vint la vérité ultime: Les douze causes de l’Éternel retour, qui sont la véritable cause de l’origine de toute souffrance. Il comprit les quatre Saintes Vérités et la façon de demeurer au-delà de l’aspect transitoire et de l’impermanence de toute chose, qui est le noble et l’octuple sentier.

Ainsi, Gautama se convertit en Bouddha. Et tout ce qui arriva en cette nuit-là, fut la base de tout son enseignement à ses disciples. Ayant trouvé l’origine de toute souffrance, il se proposa de la diffuser à toute personne réceptive de ces temps, des gens, d’autre part, très avancés spirituellement et pouvant atteindre l’illumination momentanément, simplement en écoutant ses révélations de façon claire et simple. Tous ces enseignements, il les nomma: La roue du Dharma ou la Loi. Puisque, qui arrive au bout, parviendra à faire Un avec la loi et avec le Père, étant bien au-delà des naissances et des morts, des plaisirs et des souffrances, sans égos, sans attachements, sans désirs. Il atteignit enfin la Béatitude, l’état de Bouddha.

 

BOUDDHA - le livre de bouddha

Éva Rudy Jansen

Edition Binkey Kok

 2001

Ce livre se veut un « itinéraire initiatique » à travers l’iconographie bouddhiste, riche en symboles tibétains.

C’est un petit dictionnaire du panthéon et des objets rituels bouddhistes.

Il décrit chaque Dieu, et chaque attribut ce qui nous permet de décoder la mythologie du vécu quotidien.

 

bouddha – vie & religion

Hermann oldenberg

Edition  J. DE BONNOT

 1998

L’auteur de cet ouvrage, Hermann Oldenberg se classe au premier rang des indianistes. Personne n’a été plus familier que lui avec les textes canoniques de l’Église bouddhique. Il a édité, avec une compétence reconnue de tous, une des trois « corbeilles » de la loi, le Vinayapitaka, ainsi qu’une vieille chronique ecclésiastique de Ceylan, le Dîpa-vansa. Il a lu et traduit les sections encore inédites des saintes écritures pâlies.

La critique fine et pénétrante du philosophe n’a pas émoussé chez lui l’imagination et la sensibilité de l’artiste. Il a rendu l’âme aux vieilles formules, le souffle aux saintes légendes.

À force de science et de conviction, il a ressuscité jusqu’au Bouddha lui-même dans l’inquiétude des vaines recherches, dans la béatitude de l’illumination, dans la sérénité de l’enseignement.

Le Bouddha d’Oldenberg ressemble peu au Bouddha de Burnouf, il faut bien l’avouer, et moins encore au Bouddha de Senart. Des différences si marquées risquent de troubler les studieux et d’ébranler leur confiance. Mais les contradictions des savants, qui fournissent une proie si facile à la malignité railleuse des ignorants, ne font que refléter l’infinie complexité des réalités vivantes.

 

En effet, l’esprit, comme l’œil, choisit à son goût entre les aspects multiples des choses pour s’y arrêter de préférence, et le progrès de la science ne consiste que dans la combinaison harmonieuse des vérités restées jusque là contradictoires.

Par une conséquence logique, le schisme qui a divisé jadis en deux grands tronçons le bouddhisme indien, partage encore les historiens en deux camps : les uns, plus attachés aux écritures pâlies, y cherchent comme Ooldenberg l’image authentique et fidèle du maître et de la loi primitive, que les autres prétendent reconnaître dans les écritures de morale et de raison d’inspiration monastique, les autres une débauche de mythologie populaire.


En réalité, les deux systèmes se complètent. Le bouddhisme n’a pas jailli brusquement d’un sol vierge : les premiers qui prêchèrent et recueillirent la loi n’avaient pas fait table rase des croyances et des idées héréditaires ; ils les subissaient alors même qu’ils s’en croyaient affranchis.


Pour marquer une empreinte si profonde et si durable, une personnalité vigoureuse fut nécessaire, comme il fallut, pour assurer si vite le succès, une prompte constitution de la communauté. Les deux systèmes tendent ainsi à l’unité, comme les deux Églises se rattachent à une commune origine.


Dans ses lignes, l’auteur nous démontre qu’il a été parfaitement inspiré par le maître, ce grand maître à la sagesse infinie qui puisait sa richesse dans sa pauvreté, sa gloire dans son humilité. Il nous avait fait comprendre la vanité de la force, de la jeunesse et de la vie.


Ce maître, qui ne connut plus la joie, le chagrin, la fatigue, le désir, l’amour, la haine, le mépris, dans sa grande sagesse et son parfait bonheur, disait : « Parfois j’habite au pied d’un arbre, parfois je vis sur la montage déserte et parfois dans la forêt. Je continue mon chemin. Je ne possède rien, je n’espère rien, j’ai pour but unique le bien suprême. Je suis roi et mon royaume est partout. Mon voyage a une seule direction : la béatitude absolue, le merveilleux nirvana. »

 

BOUDDHISME  -  B.A- BA-

JEAN  FABRE

Edition  PARDES

 1999

Le nombre et la ferveur de ses fidèles font du bouddhisme une des trois premières religions du monde. L’engouement qu’il suscite dans l’Occident chrétien confine à un véritable phénomène de société.


Son fondateur, Siddhârtha Gautama, le « Bouddha », c'est-à-dire  « l’éveillé », prêcha en Inde, il y a 25 siècles, guidant ses compatriotes sur la route de la connaissance. L’ignorance, le désir, la haine demeurent, expliquait-il, les racines du malheur de l’homme, tourmenté par son appétit de jouissance, sa faim de divertissement, emporté par le torrent du devenir sans jamais pouvoir brisé l’emprise des passions ni s’opposer aux rigueurs du sort.
En démontant les mécanismes de la souffrance et du mal, Bouddha, le grand Médecin, montra comment connaissance et maîtrise de soi permettent de gagner, sur « l’autre rive », le sentier sacré où les liens sont tranchés, la soif éteinte, la conscience apaisée aux portes du « Nirvâna ».


Prenant refuge dans  Bouddha, prenant refuge dans la Loi (Dharma), prenant refuge dans la communauté (Sangha) des millions d’êtres se conforment toujours au message du prophète, venu, dans la compassion, dévoiler à l’humanité la technique de la délivrance.

Qui était Bouddha ? Comment sa doctrine conquit-elle, après sa mort, l’ensemble de l’Asie et fut-elle adoptée avec enthousiasme par les plus grands penseurs de Chine et du Japon, avant de se répandre en Occident avec le bonheur que l’on sait ?


Cet ouvrage sur le bouddhisme répond à toutes vos questions sur l’émergence du culte, son fond doctrinal, son expansion fulgurante. De manière simple et complète, il fait le point sur les trois courants qui le composent : Petit véhicule, Grand véhicule (dont le Zen, son prolongement le plus moderne) tantrisme tibétain aux mantras et mandalas dotés de pouvoirs magiques.


Dans un monde où l’esprit perd chaque jour du terrain, l’auteur démontre comment le bouddhisme peut apporter à nos contemporains en quête d’absolu, l’alternative qu’ils attendaient. A chaque étape de leur cheminement spirituel, ils découvriront, pour les aider, un sourire : celui du prince Siddhârtha, le Vainqueur, le Parfait, le Trouveur de Vérité.

  

bouddhisme & franc-maçonnerie

Divers Auteurs

EDITION ALBIN MICHEL

 1995

Conférence et réflexions sur ces deux philosophies. Un langage commun peut- il être trouvé entre la tradition bouddhiste venue du bout du monde, et la tradition maçonnique née en Europe, enracinée dans une symbolique très spécifique dans certains mythes bibliques, dans la philosophie grecque et l’esprit des lumières ?

 

Deux voies spirituelles qui chacune à sa façon aspirent à l’Universel et proposent une libération de l’Être et exaltent la sagesse.

 

Le problème est dans la traduction du vocabulaire de chacun au sujet de la nature intime de l’homme, là est l’explication incompréhensible de l’un ou de l’autre.

 

Au sommaire de cette conférence on trouve :

 

Jacques Deperne : Philosophia humana

Lama Denys Teundroup : Des points communs et la démarche bouddhiste

Jean Pierre Schnetzler : De la démarche maçonnique

Bernard Besret, Alain Lorand, J. P. Pilorge, Luc Trinley : Orient Occident, convergences et divergences

Nicolle Vassel et Michel Barrat : De la réalisation spirituelle

Bernard Besret, Lama Denis Teundroup : Pratique maçonnique et « sadhana », symbole et méditation

Marie Madeleine David : Chronique

 

BOUDDHISME - et si vous m’EXPLIQUIEZ le bouddhisme ?

ringou tulkou kimpotche

Edition nil

 2001

préface de Mathieu Ricard

 

Qu’est-ce que l’éveil ? Quel est le sens profond du bouddhisme ? Comment faut-il le vivre ? Quelle est sa philosophie et son sens profond ? Comment être bouddhiste aujourd’hui dans le monde moderne ? Voilà quelques questions à laquelle répond le livre, très bien fait et très intéressant. Cette pratique qui mène à la libération n'est pas une analyse philosophique à laquelle on adhèrerait, mais une pratique continue, découverte par le Bouddha, qui libère l'esprit et mène à la paix suprême.

 

Détachement et non-attachement : Cette paix provient du non-attachement, lorsque l'on cesse de s'accrocher, quand notre esprit ne s'attache à rien. Nous ne sommes pas liés par les expériences, mais par notre attachement à ces expériences. Nous devons donc ne pas nous attacher pour ne plus souffrir.

 

La pratique consiste à être avec tout ce qui existe sans s'y attacher. Voir l'impermanence qui est présente dans tous les phénomènes nous permet de ne pas nous attacher car tout change constamment et rien ne dure.

Si vous pensez aux meilleurs moments de votre vie, où sont-ils maintenant ? Et si vous vous souvenez de périodes douloureuses où vous avez beaucoup souffert, où vous avez été découragé, déprimé, où sont-elles maintenant ? Qu'en reste t-il ?

 

Que se soient de merveilleux moments ou d'horribles moments, ils n'existent plus, mais nous nous attachons beaucoup aux expériences que nous avons eues et nous oublions que rien ne dure. Si nous regardons notre passé nous pouvons voir notre vie comme un rêve. Quand nous envisageons l'avenir nous anticipons le futur, nous nous enthousiasmons pour de nouvelles possibilités, pour de nouveaux désirs, mais ces futures expériences deviendront le passé comme toutes les autres. Notre conditionnement est très fort, nous désirons, nous nous agrippons, nous nous attachons à des expériences qui passent et feront partie du passé très bientôt.

 

Nous devons nous ouvrir au changement et ne pas nous attacher aux expériences car tant que nous nous attachons, nous ne sommes pas libres. Si nous voyons l'impermanence, notre attachement diminuera. Nous pouvons vivre les expériences sans attachement quand nous sommes conscients de leur caractère impermanent. Le Bouddha a dit qu'il est préférable de vivre une seule journée en voyant profondément la nature impermanente des choses plutôt que cent ans sans la voir. Ainsi l'esprit cesse de s'attacher et nous sommes en paix et libres.

 

Le second aspect pour lutter contre l'attachement est l'insatisfaction, la souffrance. La souffrance du corps, de l'esprit, dans le monde, l'injustice, la colère sont des souffrances évidentes à voir. Un autre aspect de la souffrance est que rien n'est fiable, durable, parce que tout est impermanent. Tout change et on ne peut se fier à rien. Par exemple, pouvons-nous empêcher notre corps de vieillir ou de tomber malade ? Non. Nous ne pouvons pas nous fier à notre corps car il change constamment. Même quand nous sommes heureux, cela change à un moment ou à un autre.

 

Un autre aspect de la souffrance est que tout tend au désordre. Par exemple nous nettoyons, nous rangeons, mais le désordre apparaît à un moment donné. Ou, si nous laissons les choses telles qu'elles, la poussière se dépose et le désordre apparaît. Cela requiert de notre part un apport continu d’énergie pour maintenir les choses en ordre. Nous devons prendre soin de nous-mêmes, nous nourrir, etc... et ceci est aussi un aspect de la souffrance. Nous n'aimons pas souffrir, nous nous fermons à la souffrance, nous résistons, nous la nions, nous l'évitons et cela demande un courage énorme de la regarder. Quand nous acceptons la souffrance, nous nous ouvrons et l'esprit lâche prise, ne s'y attache plus et nous en sommes libres.

 

La troisième façon de se libérer de l'attachement est de comprendre qu'il n'y a pas de soi. S’il n'y a pas de soi, qui est en train de lire ce texte ou d'écouter ce discours ? Qui est triste ? Qui est en colère ? Qui est joyeux ?


Il est difficile de comprendre cette notion de « je » « moi » « mien ». C'est en fait un concept, une fabrication de l'esprit et nous y sommes très attachés. La souffrance la plus profonde provient de la perception que nous avons du « soi » parce que nous avons une vision superficielle et erronée de notre apparence. Par exemple, quand nous regardons un arbre, qu'est ce que l'arbre ? Est-ce le tronc ? Est-ce les branches ? Les feuilles ?

 

Il n'y a rien en soi qui est l'arbre. C'est un concept qui décrit l'apparence de quelque chose avec plusieurs parties interdépendantes. Le concept du soi est comme le concept de l'arbre, il se réfère à une apparence. Si on observe attentivement, on peut voir qu'il n'y a rien en soi que nous pouvons appeler « moi » « mien ». Nous ne voyons pas profondément la nature des choses, nous nous attachons à notre vision superficielle du « soi », nous nous identifions à notre corps, à nos émotions. Nous nous identifions à nos pensées, nous pensons « c'est moi qui pense », mais il n'y a personne qui pense, il y a seulement les pensées.

 

L'attachement à notre corps a de grandes conséquences dans notre vie parce que quand nous nous attachons nous avons peur de perdre ce à quoi nous sommes attachés et nous souffrons. Nous devons être attentifs pour ne plus nous identifier aux phénomènes qui apparaissent et nous y attacher. À cause de l'ignorance nous créons la souffrance mais grâce à la sagesse nous pouvons parvenir à la paix et au bonheur.

 

BOUDDHISME - le grand livre du bouddhisme

Alain grosrey

Edition ALBIN MICHEL

 2007

Si le bouddhisme attire de plus en plus d’Occidentaux, l’appréhender sans sa totalité reste pour beaucoup une gageure. Est-il une religion, une philosophie, une « sagesse orientale », un mode de vie ? Quels sont les rapports réels entre le bouddhisme des origines et les diverses formes qu’il a épousées : éveil subit du Zen, piétisme des écoles de la Terre pure, tantrisme tibétain, etc. ?


Dans cet ouvrage encyclopédique, Alain Grosney, enseignant dans une des grandes universités bouddhistes d’Europe, permet à tout un chacun d’acquérir le bagage de connaissances indispensables pour se repérer aisément dans le foisonnement des écoles, des corpus, des idées et des pratiques. Il décrit l’émergence du bouddhisme indien et retrace l’histoire des communautés par pays.

 

Il introduit et commente des textes majeurs, sutras, traités d’Abhidharma et tantras, sans négliger les autres formes d’expression : poésie, sculpture, silence.

 

Il nous guide enfin dans les différents aspects et supports de la méditation, en montrant la façon dont ils peuvent résonner avec notre expérience. L’ensemble constitue aussi bien un ouvrage de référence d’une exhaustivité inédite sur les dimensions historiques, scripturaires, spéculatives et pratiques du bouddhisme, qu’un véritable manuel qui accompagnera le lecteur, bouddhiste ou non, jusqu’au cœur des enseignements les plus élevés.


Une ouverture magistrale sur la tradition bouddhique vivante.

 

BOUDDHISME -  offrandes – 365 pensÉes de maÎtres bouddhistes

D & O föllmi

Edition de la Martinière

 2003

Un très beau livre avec 365 pensées bouddhistes, une par jour avec une photo couleur accompagnant le texte. Photos sur le Tibet et sa vie quotidienne.


Un excellent livre de réflexions spirituelles et visuelles.

 

BOUDDHISME TANTRIQUE ET ALCHIMIE

Françoise Bonardel

Edition Dervy

2012

De nombreux ouvrages de vulgarisation ont ces dernières années rendu accessible au public occidental ce vaste et mystérieux continent de la spiritualité hindouiste et bouddhiste qu'est le tantrisme, bénéficiant aujourd'hui d'un intérêt assez comparable à celui porté dans les années 1970-1990 à l'alchimie. A défaut d'influence historiquement vérifiable de l'alchimie indienne sur l'alchimie occidentale, ou vice versa, on en vient à supposer qu'une représentation du monde unique et commune agit au coeur de la "transmutation" tantrique comme du Grand Oeuvre alchimique. L'Esprit sur quoi travaille l'alchimiste occidental est-il comparable au "corps yogique" sur qui opère l'adepte tantrique ? Dans quels milieux culturels et religieux l'alchimie occidentale et le tantrisme sont-ils l'un et l'autre apparus, et quels rapports ces deux Voies du Milieu ont-elles entretenus avec la religion alors en place ? C'est à toutes ces questions que Françoise Bonardel répond dans ce livre.

 

Qu’est-ce que l’initiation dans le bouddhisme tantrique tibétain ? Le Vajrayâna ou Voie tantrique ne peut être pratiqué si l’on ne reçoit pas d’abord une transmission rituelle qui en confère le pouvoir et qui s’appelle : labhiseka, terme sanskrit que l’on trouve la plupart du temps traduit par « Initiation ».L’initiation est le rite le plus important de l’ascèse bouddhique. Mais il ne faut pas entendre par « initiation » un événement unique introduisant une fois pour toute,  le disciple dans la Voie. Le mot sanskrit abhiseka signifie littéralement : « baptême par l’eau » mais plus qu’au baptême chrétien, c’est à la communion que se rapporterait le plus le rite de l’initiation, si l‘on voulait prendre pour élément de comparaison les rites catholiques. En effet, de nombreux tibétains parlant anglais utilisent le mot « sacrament », les sacrements, pour parler de l’abhiseka. Le rite de l’abhiseka ou de l’initiation, qu’il ne faut pas confondre avec une simple cérémonie, a en effet une dimension magique au sens où il a une influence spirituelle ou subtile (djinlap en tibétain, adhisthana en sanskrit) sur le disciple à qui il est conféré.

 

Comparée à une graine plantée dans l’esprit du disciple, l’initiation crée en lui les conditions propices pour sa transformation intérieure sur la Voie du Vajrayana. Ce qui signifie, encore une fois, qu’une initiation est absolument nécessaire à la pratique du vajrayâna ! Seuls les grands maîtres ou gurus sont aptes à conférer une initiation. Les qualités requises du maître sont les suivantes : il doit prendre soin de ses vœux, être motivé par l’amour et la compassion, posséder la connaissance des tantras, avoir accompli lui-même une retraite spirituelle et maîtrisé les signes d’accomplissement de la pratique correspondante au niveau du tantra qu’il confère. Le disciple lui-même doit être un réceptacle pur, mû par la motivation de la bodhicitta et la dévotion, et doit s’engager à préserver les vœux spécifiques à l’initiation.

Une initiation comprend sous sa forme complète quatre subdivisions appelées les « quatre initiations » : 1) initiation du vase 2) initiation secrète 3) initiation de la connaissance-sagesse 4) initiation du mot précieux. Pour conférer l’initiation, le maître entre dans le samadhi de la déité dont il donne l’initiation et utilise différents objets rituels porteurs d’un sens symbolique, ainsi que certaines substances spécifiques préparées à cet usage. Avant de conférer le rite proprement dit, est offert au maître un mandala de sables colorés, c’est-à-dire une représentation de l’univers avec son centre et ses quatre directions, ce qui symbolise pour chacun dans l’assistance le don complet de lui-même et de tout ce qui constitue son univers individuel. Le premier instrument du rite de l’initiation proprement dit, c’est une aiguière, contenant de l’eau préalablement consacrée par le maître et à laquelle sont ajoutés certains éléments tels que la cardamome, la poudre de bois de santal, du safran... Cette eau consacrée contient le corps de la déité et ceux des déités du mandala ainsi que des boddhisattvas masculins et féminins. L’absorption de cette eau d‘ablution, chargée d’un pouvoir particulier, a pour but de nettoyer, de purifier le corps du disciple -les composants psycho-physiques de sa personne. Simultanément, le disciple reçoit la bénédiction des cinq familles de bouddhas. C’est l’initiation du vase, par laquelle le disciple reçoit le pouvoir de pratiquer la phase de création de la déité (la visualisation), autant dire le pouvoir de se méditer sous la forme du corps de la déité, et conduira, ultimement, à réaliser le nirmanakaya ou corps d‘émanation.

 

Puis vient l’initiation secrète, aussi appelée « initiation de la parole » de la divinité, qui a pour support le corps du maître lui-même. Le maître assume dans sa visualisation la forme de la déité d’où s’écoule un nectar de boddhicitta qui vient s’unir à l’ambroisie (amrta en sanskrit), un alcool consacré contenu dans une calotte crânienne. Ce crâne humain a une signification fondamentale dans un rite tantrique : celle de briser la prison du désir-attachement et de la répulsion. En recevant l’ambroisie, le disciple reçoit la bénédiction de la parole de la déité. Les fautes et les voiles afférents à la parole (obscurcissements verbaux) sont purifiés. La bénédiction est donc donnée à l’organe de la parole afin que celui-ci ne prononce que des mots de sagesse et de vérité. Simultanément, le disciple reçoit le pouvoir de réciter le mantra de la déité, ce qui permettra, ultimement, de réaliser le sambhogakaya ou corps de gloire. Alors vient l‘initiation de la connaissance-sagesse, qui a pour support la félicité de l’épouse mystique de la déité. Du cœur des déités en union jaillit une lumière qui touche le disciple, purifiant ainsi les fautes et les voiles afférents au mental (obscurcissements de l’esprit). Le disciple reçoit alors la bénédiction de tous les bouddhas, qui donne le pouvoir de méditer sur l’union de la félicité et de la vacuité. Il reçoit simultanément le pouvoir de pratiquer la phase d’achèvement qui comprend la pratique du yoga de la Candali avec une karma mudra et gagne la capacité qui permettra, ultimement, de réaliser le corps absolu ou dharmakaya.

 

La quatrième et dernière initiation est celle du mot précieux. Elle prend pour support la sagesse primordiale et consiste à montrer, à l’aide de symboles (cristal miroir, etc.) expliqués en peu de mots, la nature ultime de l’esprit (le mode d’être ultime de l’esprit et de tous les phénomènes). Son impact se situe au niveau de la simultanéité : purification simultanée des fautes et des voiles du corps, de la parole et de l’esprit ; pouvoir de méditer simultanément son corps comme celui de la divinité, sa parole comme le mantra, son esprit comme l’état d’absorption ; réalisation ultimement du svabhavakaya ou corps essentiel (union et inséparabilité des trois corps de l’éveil).

 

Les engagements sacrés du vajrayana : Une initiation véhicule par elle-même une grande influence spirituelle, une puissante bénédiction, et un grand mouvement de compassion. Cependant, le bienfait que le disciple retirera de l’initiation dépend grandement de l’observance des vœux de samayas (engagements sacrés) qui l’accompagnent. Le mot tibétain pour samaya est tamtsik, qui signifie littéralement « parole sacrée ». Tam signifie « sacré » et tsik « parole ». Un vœu de samaya est donc une parole sacrée, une promesse solennelle d’engagement. Il est dit que si le disciple les respecte, il montera vers la libération, tandis que s’il les transgresse il chutera dans les mondes inférieurs. En effet, selon le symbolisme du bambou, l’adepte du vajrayâna est semblable à un serpent engagé à l’intérieur d’un bambou : il n’a que deux possibilités, monter ou descendre. Il n’y a pas de troisième voie.

 

Il est habituel, de nos jours, dans le bouddhisme tibétain, de conférer des initiations à une assemblée de disciples parfois importante, réunie dans un environnement rituel. Il faut toutefois rappeler que l’initiation est avant tout un rite individuel, et qu’elle engage le maître envers le disciple et le disciple envers le maître. Ainsi, dans les temps anciens, les mahasiddha ne la conféraient qu’à une seule personne à la fois ou alors à un petit groupe. De fait, lorsqu’un maître confère une initiation à toute une assemblée, il ne demande pas aux participants non préparés de s’engager dans les visualisations ni de prendre des vœux spécifiques de samaya. Il s’agit alors et en réalité d’une initiation au sens d’une simple bénédiction, comme une graine plantée pour l’avenir. Pour les disciples engagés, l’initiation doit être accompagnée d’une lecture orale rituelle des textes de sadhana à pratiquer appelée : lung en tibétain, ainsi que d’un enseignement spécifique sur le yidam de la pratique.

 

Au sommaire de cet ouvrage :  Syncrétisme hellénistique et synthèse tantrique  -   la voie du mercure  -   De quelques paradoxes tantriques   -    Transmission ou transmutation   -   L’endurance à œuvrer   -   Cosmos tantrique et alchimie  -    L’héritage du bouddhisme ancien   -   Quand la corps devient athanor  -  La fleur des yogis et des sages  -   Briser le toit de la maison  -  Purifier le feu du désir  -   Un désir d’éveil  -  Ni Maya, ni Mara   -   Vie de quelques yogis, mages et alchimistes   -  Une folle sagesse occidentale   -   De surprenants alchimistes    -  L’esprit de  Padmasambhava   -   Devenir la déité qu'’on voit  -   Une théurgie venue d’Asie  -   Noces chymiques et unions secrètes   -  Dans la pénombre des symboles  -  une cérémonie sacrée  -  Hiérogamie ou alchimie  -  Vers une dissolution du symbolisme  -  L’esprit en quête de lui-même  -  Carl Gustav Jung face au Tantra  -   Le Bouddha rédempteur des dieux  -   L’auto délivrance par le yoga  -  Un cheminement initiatique inversé  -

 

BOUDDHISME - symboles du bouddhisme tibÉtain

levenson

Edition ASSOULINE

 1996

Philosophie ou religion, mode de vie ou modalité d’être, le bouddhisme ne cesse d’intriguer. Ses multiples visages témoignent de la diversité de ses chemins, et ses innombrables facettes peuvent désorienter le néophyte. L’essence pourtant demeure, racine profonde commune à tous les chercheurs en quête de connaissance : un homme, ancré dans un moment d’histoire, s’est éveillé pour affirmer qu’il est du pouvoir de chacun d’atteindre à la sagesse.

 

La métamorphose n’est pas soudaine, ni ne peut s’opérer du jour au lendemain, elle exige de la réflexion et du temps, de la volonté et du courage. Elle peut prendre une vie, ou des vies, mais elle est possible. Le reste n’est qu’affaire d’interprétation, de cheminement et de lecture des multiples symboles. L’intérêt qu’a éveillé ces dernières années le bouddhisme tibétain à travers le Dalaï-lama, son guide spirituel et temporel, a permis de mieux approcher le sens et l’origine de cet enseignement.


Très beau livre avec une belle iconographie.

 

Y est développé :

La Roue du temps Le Moulin à Prières Maître et Disciple
La Roue de la Loi L’Autel Les Pèlerinages
La Roue de la Vie Le Mantra sacré Le Protecteur du Tibet
Bonnets Rouges et Bonnets Jaunes Le Rosaire Le Dalaï-lama
Les Grands Protecteurs Le Stûpa La Grande Divinité
Le Passage de la Mort Le Lotus Moines et Laïcs
L’Écriture et les Textes
Des trésors pour garder la mémoire Le Rituel du Feu Le Méditant
Les Huit Signes de Bon Augure Les Instruments de Musique Les Offrandes
Les Maîtres des Savoirs La Grande Prière

 

BUSHIDÔ  -  L’ÂME DU JAPON

Inazo  Nitobe

Edition  Budo

 2015

Au Japon, aucune figure n'est plus symbolique que celles des Samouraïs, ces guerriers héroïques qui vivaient par le code du Bushidô,  fondé sur la loyauté, la justice et l'honneur. La tradition guerrière au japon est aussi vieille que le pays lui-même, mais le véritable Samouraïs émergea durant la période Heian du milieu du 12ème siècle.

Le préfixe Bu signifie, en japonais, l'ensemble des techniques martiales. Shi signifie guerrier, et le suffixe Dō désigne la voie, celle qui mène à la maîtrise de soi par le travail conjoint du corps et de l'esprit. Ce code d'honneur de la caste militaire japonaise a donné naissance aux écoles de karaté et autres arts martiaux orientaux, tous régis par des codes d'honneur et la maîtrise du corps esprit par un entraînement régulier.

L'esprit du Budo constitue une véritable éthique inspirée de la philosophie religieuse du Shintoïsme, du Confucianisme chinois et du Bouddhisme Zen. L'esprit du Budo, outre les qualités guerrières qu'il exigeait, requérait de ses adhérents qu'ils fassent preuve d'une recherche de la perfection. Le Bouddhisme Zen influencera beaucoup le Bushidô.

Ce dernier demande avant toute chose un certain sang-froid devant la mort, parce que faire face volontairement à la mort, c'est apprendre à conquérir ses peurs. Selon les principes zen, la peur ne peut réellement être conquise que si la notion du "moi" et tout ce qui s'y rattache est abolie

La première mention du terme Bushidô s'est produite dans le Kōyō Gunkan, écrit aux alentours de 1616. L'apparition du Bushidō est liée à celle du Moyen âge  japonais, et des premiers Shoguns au XIIe siècle ; son contenu précis a changé historiquement en même temps qu'évoluaient les normes des Samouraïs. Zen et Bushidō s'implantèrent très profondément parmi ces derniers, et pénétrèrent la culture et les valeurs japonaises. Dans cette perspective et dans la poursuite d'un but, l'entraînement mental devint plus important que le physique.

Son idéal était l'esprit martial, y compris des qualifications sportives et militaires aussi bien que l’affrontement sans crainte de l'ennemi dans la bataille. Comme le Confucianisme, le Bushidō exigeait le dévouement filial ; mais, provenant du système féodal, il a également soutenu que l'honneur suprême était de servir son seigneur jusqu'à la mort. Si ces engagements étaient en conflits, le Samouraï était lié par fidélité à son seigneur en dépit de la douleur qu'il pourrait causer à ses parents.

 

La régularisation finale de la pensée du Bushidō s'est produite pendant la période de Tokugawa au 17ème siècle, quand Yamaga Sokō  a comparé le Samouraï avec "l'homme supérieur" confucéen, et a enseigné que sa fonction essentielle était d'être un exemple vivant pour les classes inférieures. Sans négliger la vertu confucéenne de base, la bienveillance, Soko a mis l'emphase sur la deuxième vertu, la droiture, qu'il a interprétée en tant que l'engagement. Ce code d'honneur strict, affectant des sujets de vie et de mort, a exigé un choix conscient et ainsi a stimulé l'initiative individuelle tout en pourtant réaffirmant les engagements de la fidélité et du dévouement filial. L'obéissance à l'autorité a été soulignée, mais le devoir est venu d'abord même si il nécessitait la violation de la loi décrétée. Dans un tel exemple, le vrai Samouraï prouverait sa sincérité et expierait son crime contre le gouvernement en s'enlevant sa propre vie.

 

La caste des Samouraïs qui n'était alors qu'une caste militaire peu lettrée, s'est retrouvée désœuvrée suite à la paix imposée après la prise de pouvoir de Tokugawa. Le code d'honneur défini par Yamaga, un rōnin de l' ère Edo, a permis de redéfinir leur rôle et de leur trouver une nouvelle raison d'être. Avec cette pacification, la fonction combattante des guerriers diminua et ceux-ci devinrent des fonctionnaires. Ils laissèrent côté guerrier pour les cérémonies, et commencèrent à s'intéresser aux arts, surtout l'écriture. À partir de cette période Edo, les termes Bushi et Samouraï ne furent plus tout à fait synonymes, le Bushi se distinguant du Samouraï par son appartenance à la classe supérieure des guerriers.

 

Voici donc les sept grandes vertus confucéennes associées au Bushidō. La vertu est habituellement définie comme une disposition de la volonté, acquise par répétition des actes, et qui habilite l'homme à agir bien. Même si elles sont numérotées, il n'y a pas d'hiérarchie entre elles. En théorie, les  sept vertus sont équivalentes, mais dans les faits, cela était rarement le cas. Pour certains clans, on parlait beaucoup du sens du devoir, de la loyauté. Un grand nombre de Samouraïs ne faisaient preuve de bienveillance qu'envers les membres de leur caste ou même uniquement envers des samurais en détresse de leur clan. Ceci était probablement dû au fait que chaque clan ou famille tendaient à une vision shintoïste, bouddhique ou confucianiste.

 

1. JUSTICE : GI : Parfois aussi nommée droiture, rectitude ou rigueur; c'est le précepte qui demande de suivre les règles morales que l'on considère comme justes, sans jamais s'en écarter. Le terme Gishi est appliqué à un individu démontrant un grand accomplissement de soi dans une discipline. Un guerrier célèbre la définit ainsi : La rectitude est le pouvoir de prendre, sans faiblir, une décision dictée par la raison. Mourir quand il est bien de mourir, frapper quand il est bien de frapper. La droiture passe par le respect de soi-même, et engendre le respect à l'égard des autres et de la part des autres.  Être fidèle à ses engagements, à sa parole, et à l'idéal que l'on s'est choisi est soutenu par le courage.

 

2. COURAGE : YU : Le jeune Samouraï était continuellement endurci et endoctriné sur la notion de courage. Pendant leur éducation, on les contraignait parfois les jeunes apprentis Samouraïs à se rendre seuls, à minuit, sur les lieux d'un supplice, et à en rapporter la tête d'un des condamnés pour éprouver leur courage. Le courage n'est pas donc l'absence de la peur, mais d'affronter les épreuves malgré nos peurs et nos craintes. Un Samouraï  a dit: C'est le propre du vrai courage de vivre quand il faut vivre, et de mourir seulement quand il faut mourir. Le courage nous pousse aussi à faire respecter ce qui nous paraît juste. Confucius définit ainsi le courage : Sachant ce qui est juste, ne pas le faire démontre l'absence de courage. Donc, le courage est de faire ce qui est juste.

 

3. BIENVEILLANCE : JIN : La bienveillance, ou compassion, est une vertu de base selon le confucianisme Chinois. Elle nous incite à être attentif à notre prochain, à être respectueux de la vie. Voici ce que Mencius disait au sujet de la bienveillance: La bienveillance emporte avec elle tout ce qui tente de lui faire obstacle, aussi facilement que l'eau domine le feu. Le Samouraï doit prêter assistance à ceux qui en ont besoin. S'il a un katana que d'autres hommes n'ont pas le droit d'avoir, c'est pour s'en servir à leur place et pas pour s'en servir contre eux. Nous retrouvons ici la clémence du guerrier japonais, Bushi No Nasake, qui pouvait certes utiliser son sabre pour régler tout problème lui étant présenté, mais qui possédait également la possibilité de calmer les esprits sans ôter la vie. Certains disciples du Bushido pouvaient atteindre un haut degré de douceur pacifique. Tel Ogawa : " Quand les autres disent du mal de toi, ne rends pas le mal pour le mal, mais réfléchis que tu n'as pas été non plus toujours fidèle dans l'accomplissement de tes devoirs ". Conçue comme un trait féminin, la bienveillance vient équilibrer la droiture, un trait perçu comme étant masculin.

 

4. RESPECT : REI : Le respect, n'est que l'expression de l'intérêt sincère et authentique porté à autrui, quelle que soit sa position sociale, au travers de gestes et d'attitudes pleines de respect et de sollicitude. Il faut éviter la critique et le dénigrement des autres, car cette néfaste habitude a pour but inconscient de se louanger soi-même. Rabaisser autrui est un moyen facile de se grandir, relativement à peu de frais. De telles pratiques sont indignes d'un Samouraï. Peu importe la position sociale, les qualités et les faiblesses des autres, le Samouraï doit traiter les personnes et les choses avec respect. Le respect nous ramène au principe du Ying et du Yang; l'un ne peut exister sans l'autre.  Sans modestie, aucun respect n'est possible, sans respect aucune confiance ne peut naître. Sans confiance aucun enseignement ne peut être donné, ni reçu. Cette relation humaine élevée est encore vivante en Orient. Pour respecter les autres, il faut pouvoir résister à ses propres émotions d'impatience, de colère, de désir, de peur, etc. La force d'âme, combinée au respect d'autrui et à la politesse, qui ne veut pas blesser ou gêner les autres, aboutit alors à une grande quiétude.

 

5. SINCÉRITÉ : MAKOTO : La sincérité est primordiale dans l'engagement martial : Le Bushidō tient le mensonge ou l'ambiguïté pour une lâcheté. Bien qu'il y ait divers serments et rites accompagnés de promesses dans la vie d'un Samouraï, on considère dans la vie courante que sa parole vaut acte. Un Samouraï n'a pas besoin de prêter serment lorsqu'il déclare qu'il va faire quelque chose. Le simple fait qu'il le dise l'engage, et le fait de mettre en doute cet engagement revient à insulter le Samouraï.  Bushi no ishigon, parole de Samouraï, est une garantie suffisante. Une promesse ainsi faite est tenue, sans preuve nécessaire de cet engagement. Il n'y a pas de différence entre vérité et réalité. Confucius va plus loin : La sincérité est la fin et le commencement de toutes choses, sans la sincérité, rien n'existerait. L'idéogramme chinois qui signifie sincérité est une combinaison des mots Parole et Perfection.

 

6. HONNEUR : MEIYO : L'idéogramme de Meiyo contient deux kanji. Mei signifie nom et Yo veut dire réputation, honneur. La plupart des Samouraïs vouaient leur vie au Bushidō, qui exigeait loyauté et honneur jusqu'à la mort. Si un Samouraï échouait à garder son honneur il pouvait le regagner en commettant le seppuku, un suicide rituel, que l'on connaît mieux en occident sous le terme de hara-kiri ou action de s'ouvrir le ventre. Cependant, il faut souligner la différence entre seppuku et hara-kiri. Le seppuku permettait à un guerrier vaincu de se donner la mort et de pouvoir ainsi mourir en gardant son honneur intact, le vainqueur abrégeait ensuite ses souffrances. Le hara-kiri était une façon de se donner la mort où la personne "perdait" tout honneur suite à ce geste. Dans le Japon féodal, on parlera de hara-kiri pour une personne se donnant la mort suite à une grande humiliation par exemple, et de seppuku pour une personne assumant une défaite en se donnant la mort. Cette nuance est d'une grande importance dans la compréhension du Bushidō. Sous sa forme la plus pure, le Bushidō exige de ses pratiquants qu'ils jugent efficacement le moment présent par rapport à leur propre mort, comme s'ils n'étaient déjà plus de ce monde.

 

Miyamoto Musashi a rédigé un livre intitulé Gorin no sho, Le livre des cinq roues. Une compilation des idées de Musashi figurent dans le Doku-ko-do, principes pour agir seul. Dans un des articles il écrit: "mi o sutetemo myori wa sutezu"(même si tu dois te sacrifier, tu ne dois pas oublier ton honneur). En clair, cela signifie que si vous oubliez votre honneur, vous allez à l'encontre du , les principes moraux, et du gi. Vous devez donc défendre votre honneur même au prix de votre vie.On laissait les apprentis Samouraïs de plus en plus libre d'agir selon leur propre jugement, avec la certitude que la moindre erreur ne serait pas pardonnée, qu'il se repentirait toute sa vie d'une offense grave et qu'un reproche mérité était plus à redouter que la mort même. Toute infraction à l'honneur d'un Samouraï était ressentie et appelée ren-shi-shin, le sens de la honte. La désobéissance au code ou à un supérieur produisait un sentiment de culpabilité et de honte. Le sens du déshonneur était ainsi le stimulant suprême pour corriger sa conduite. Un Samouraï, dans sa jeunesse, refusa de laisser entamer sa réputation par une légère compromission: parce que, disait-il, le déshonneur est pareil à une cicatrice sur un arbre que le temps, au lieu d'effacer, agrandit tous les jours. Mencius disait: Il est dans la nature de tout homme d'aimer l'honneur, mais ce qui est vraiment honorable réside en chacun et non ailleurs. L'honneur que les hommes confèrent n'est pas le véritable honneur. L'honneur est attaché à la manière d'être, à la fidélité, à la parole, à un ami, un Maître, un Idéal, ou à la vérité. C'est pourquoi le devoir de loyauté est un autre pilier du Bushidō.

 

7. LOYAUTÉ : CHUGI : Il n'y a pas d'honneur sans loyauté à l'égard de certains idéaux, et de ceux qui les partagent. Le devoir de loyauté n’est pas uniquement une attitude envers les autres, mais aussi envers des principes et des valeurs. Elle symbolise la nécessité de tenir ses promesses et remplir ses engagements, ainsi que la sincérité dans ses paroles et dans ses actes. Le Samouraï doit servir et ne saurait se soustraire à ce qui définit jusqu'au nom de sa caste. Au Japon la première place revenait à l'Empereur qui incarnait pour les japonais, le Yamato, l'âme même du pays. Cependant, même l'Empereur devait s'incliner devant la volonté du Ciel et un Samouraï ne saurait faire moins que ceux qui sont au-dessus de lui. D'ailleurs, le terme Samouraï vient du verbe saburau qui signifie servir. Le Samouraï sert son seigneur et aussi son clan, sa loyauté doit être sans faille. L’intérêt du clan, de la famille passe en premier, passe avant l'individu. De nos jours, ce lien a évolué, tout au moins dans certaines civilisations occidentales, mais il n'a pas pour autant disparu. Bien que, dans certains pays d'Occident, on prête encore maintenant serment au souverain, Roi ou Empereur, qui incarne la patrie. Aujourd'hui, il convient de faire preuve de fidélité et de loyauté, par exemple à l'égard de sa patrie, y compris, pour la défendre, l'éventuel sacrifice de la vie. Celui qui se dérobe à ce devoir est considéré comme un lâche ou un traître.

 

 

Le serment du Samouraï

 Je n'ai pas de parents, je fais des cieux et de la terre mes parents.

 Je n'ai pas de demeure, je fais de Tan t'ien ma demeure.

 Je n'ai pas de pouvoir divin, je fais de mon honnêteté mon pouvoir divin.

 Je n'ai pas de fortune, je fais de ma docilité ma richesse.

 Je n'ai pas de pouvoir magique, je fais de ma personnalité mon pouvoir magique.

 Je n'ai ni de vie ni de mort, ma vie et ma mort ne font qu'un.

 Je n'ai pas de corps, je fais de mon stoïcisme mon corps.

 Je n'ai pas d'yeux, je fais de l'éclair mes yeux.

 Je n'ai pas d'oreilles, je fais de ma sensibilité mes oreilles.

 Je n'ai pas de membres, je fais de ma promptitude mes membres.

 Je n'ai pas de lois, je fais de mon autodéfense ma loi.

 Je n'ai pas de stratégie, je fais du droit de tuer et de protéger ma stratégie.

 Je n'ai pas de dessein, je fais de la saisie instinctive de l'occasion mon dessein.

 Je n'ai pas fait de miracle, je fais du respect de la loi mon miracle.

 Je n'ai pas de principes, je fais de mon adaptation en toutes circonstances mon principe.

 Je n'ai pas de tactique, je fais de la vacuité et de la plénitude ma tactique.

 Je n'ai pas de talents, je fais de mon esprit prêt à réagir mon talent.

 Je n'ai pas d'amis, je fais de mon esprit mon ami.

 Je n'ai pas d'ennemis, je fais de l'imprudence mon ennemi.

 Je n'ai pas d'armure, je fais de ma bienveillance mon armure.

 Je n'ai pas de château, je fais de mon esprit inébranlable mon château.

 Je n'ai pas d'épée, je fais de mon non-être mon épée.

 

 

 

BUSHIDÔ  - MON - HÉRALDIQUE JAPONAISE    -   B.A- BA

BERNARD  MARILLIER

Edition PARDḔS

 2000

Au  sein  des nombreux systèmes emblématiques employés par les civilisations non européennes, c’est le Japon traditionnel qui offre avec le mon  ou  monshô, une  « héraldique » originale assez proche de celle de l’Europe médiévale et postmédiévale.

 

Né plus précocement qu’en Europe et, à l’origine, purement individuel, pour devenir familial à partir du XIIe siècle, à l’instar de l’héraldique européenne, le mon est lié, comme cette dernière, à l’essor d’un système féodal hiérarchisé, à la caste des samuraï et à l’élaboration d’un code d’honneur strict : le  bushidô.


Encore très vivant dans le Japon moderne, où de nouvelles formes sont toutefois apparues, le  mon  se caractérise par un graphisme dépouillé, voire sévère, ce qui en fait la beauté, avec cependant un nombre de figures plus limité que dans le répertoire héraldique européen.


Accessible à tous les publics ce livre des  Mons  est le premier précis contemporain en langue française qui fasse le point complet sur le sujet en question. D’un contenu clair, précis et aussi simple que le permet le thème, cet ouvrage aborde tous les aspects du l’univers du  mon, de ses origines et de son histoire, jusqu’à son utilisation par la société nippone actuelle en passant par la configuration, son dessin, ses figures et couleurs et sa langue  particulière.


L’ambition de l’auteur est que ce livre devienne qualitativement et quantitativement, une  œuvre de référence incontournable, consultable à tout moment, aussi bien par le simple curieux que par le spécialiste en emblématique et en sémiologie, sur l’un des plus raffinés et des plus simples systèmes d’emblèmes que les hommes aient jamais élaborés.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Histoire du Mon  -  l’héraldique japonaise  -  la féodalité et la société  guerrière du Mon  -  les bordures, types et morphologies   -   les figures, partitions et couleurs de l’héraldique  -   les figures géométriques  -   les figures animalières  -  les figures végétales  -   les figures célestes et terrestres   -   les idéogrammes   -  la composition, la langue et les supports du Mon   -    les différents dessins  -

20 C

candide au pays des gourous – journal de voyage d’un explorateur de l’inde spirituelle

Daniel ROUMANOFF

Edition Dervy

 1990

Premier disciple français à avoir rencontré Svâmi Prajnanpad, le maître d’Arnaud Desjardins, Daniel Roumanoff donne ici le journal de son premier voyage en Inde en 1959 et de ceux qui l’ont suivi jusqu’en 1964. En une terre non encore envahie par les touristes de la spiritualité, Daniel Roumanoff, parti en auto-stop, parcourt l’Inde spirituelle allant de maître en maître. Il fait ainsi « défiler devant nos yeux – comme l’écrit dans sa préface Michel Hulin, professeur d’histoire des Religions à la Sorbonne – une inoubliable série de tableaux… les hommes, les fous et les sages. Les hommes de Dieu et les fous de Dieu… ».

 

Certains des gourous les plus célèbres de ce siècle Svâmi Prajnanpad, Krishnamurti, Ramdas, Sai Baba et beaucoup d’autres moins connus revivent sous nos yeux dans un récit palpitant et unique en son genre, en même temps que se posent les questions du chercheur perplexe, partagé entre son attirance pour Ma Ananda Mayee et l’enseignement de celui qui deviendra son maître, Svâmi Prajnanpad.

 

Ce journal qui se lit comme un roman est, continue Michel Hulin, un « témoignage exceptionnel où l’acuité d’un regard ironique jeté aux êtres et aux choses alterne et se concilie avec la confiance vibrante d’un amour déçu et pourtant destiné à s’accomplir ».

 

CHAKRAS – LE LIVRE DES 28 CHAKRAS -     Principaux centres d’énergie de notre corps

   Elias Wolf   –   Traduit par A. Charrière

Edition  Trédaniel

 2007

Les chakras, clés subtiles de notre anatomie, passionnent de plus en plus le grand public. Les traditions orientales retiennent 7 centres d'énergie vitale répartis sur l'axe vertébral. En revanche, les médecines énergétiques considèrent l'existence de centres situés dans d'autres zones (épaules, creux des mains, genoux, pieds...).

 

C'est tout le propos de ce livre basé sur l'expérience de praticiens fins connaisseurs de la géographie du corps astral. Après un exposé très complet sur les 7 principaux chakras, l'auteur de cet ouvrage aborde la question souvent passée sous silence des chakras dits "secondaires", comme celui de la rate, du thymus ou du creux de la main...

 

Elias Wolf montre avec verve et conviction combien ces centres transpersonnels, car extérieurs à la personne, sont en fait importants. Ce livre se veut surtout pratique. Les informations données peuvent directement être utilisées pour le traitement des patients.

 

Vous pourrez de même utiliser les nombreuses illustrations pour décoder vos troubles en percevant la part de déséquilibre qui n'est pas toujours émotionnelle, physique ou psychosomatique, mais souvent un enchaînement de cause à effet ; ainsi un réglage ostéopathique peut permettre aux nerfs rachidiens de "réguler" la bonne marche d'un centre vital.

Ce Livre des 28 chakras démontre brillamment que tout est lié et relié.

 

Travailler sur les chakras nécessite un savoir que nombre de médiums se sont approprié pour le plus grand bien de leurs consultants. Outre les sept centres énergétiques principaux situés le long de la colonne vertébrale, connus par les pratiquants en yoga, l’aura humaine en comporterait d’autres...Les chakras correspondent à de véritables tourbillons d’énergie obéissant à des vitesses spécifiques de vibration. De fait, ils n’appartiennent pas directement au corps physique mais agissent sur lui. Selon le « Kundalini tantra », en chaque être existent des myriades de chakras, témoignant de sa vitalité énergétique.

La tradition indienne dénombre 7 chakras principaux :
> le chakra racine : situé dans la région du périnée, il est le siège de l’instinct de survie et des pulsions archaïques
> le chakra sacré : situé le long de la colonne vertébrale au niveau du ventre, il est en lien avec l’inconscient
> le chakra du plexus solaire : il est la base de l’action
> le chakra du cœur : il régit les sentiments
> le chakra de la gorge : il est le noyau de l’expression de soi
> le troisième œil : le plus important des chakras, il est considéré comme étant le centre de commande
> le chakra couronne : axe de la foi, de l’union avec la Divinité, il correspond physiquement à la glande pituitaire.


Elias Wolf, auteur de l’ouvrage « Le livre des 28 chakras, les principaux centres d’énergie de notre corps »,  écrit que les chakras principaux sont loin d’être les seuls… La focalisation sur les « sept grands » nous a détournés des autres, d’une importance essentielle pour nous… En voici deux :


 -le hara : situé au-dessous du nombril, véritable réserve d’énergie qui – pour la tradition Zazen (assise en silence) – est source d’équilibre


-le chakra de l’arrière de la tête : endroit où la « muse dépose son baiser », nommé bindu dans la tradition yoguique, souvent orné d’une touffe de cheveux, ce centre génère l’inspiration des poètes mais aussi des mystiques.


Certains sujets disposant du don de clairvoyance manifestent leur capacité à évaluer et identifier, à travers l’aura d’un individu, les chakras qui nécessitent un rééquilibrage de manière à ce que l’énergie se remette harmonieusement en mouvement. Ce travail se fait par l’intermédiaire de passes magnétiques ou de légers massages. Un état d’esprit déprimé peut ainsi tout à fait être revitalisé, grâce à un travail sur les chakras, à l’aide de méthodes entièrement naturelles. La pratique du yoga se veut elle aussi préventive, l’absence de santé aussi bien psychique que physique prenant son origine, pour cette discipline, lors d’une stagnation énergétique. Ainsi les chakras révèlent-ils l’intime de soi…

 

CHAKRAS - GUIDE PRATIQUE DES SEPT CHAKRAS

Sophie Riehl

Edition Hélios

 2012

Vous souhaitez vivre une existence épanouie, vous êtes à la recherche de fluidité, de paix et de facilité ? La solution, pour parvenir à ce résultat, est une interaction avec vos sept principaux chakras.

Les avantages de cette pratique sont innombrables. C’est facile à comprendre et à mettre en place, cela amène d’infinis bénéfices tels que le bienêtre physique, l’équilibre des émotions, l’affirmation de soi, la clarté de pensée, le développement de l’intuition, la paix intérieure, des relations saines avec les autres, l’épanouissement spirituel…

Pour atteindre ces objectifs, il suffit d’avoir une compréhension claire de l’action des chakras, d’observer des attitudes de vie saines, et de pratiquer certains exercices. Grâce à ce livre, cela devient à la portée de chacun et applicable facilement dans sa vie de tous les jours à condition de le vouloir.

Plus vous évoluez, plus votre conscience s’élargit et plus vos chakras laissent pénétrer l’énergie. Selon le même principe, plus vous accordez de l’attention à votre structure énergétique, plus vos chakras rayonnent, et plus vous vous élevez vibratoirement.

Au sommaire de cet ouvrage :

La structure énergétique de l’être – Réussir sa vie grâce à cette structure

Rappel des sept chakras :

Le chakra de la base (périnée) : Muladhara

Le chakra sacré (bas ventre) : Svadhistana

Le chakra du plexus solaire (estomac) : Manipura

Le chakra du cœur (Cœur) : Anahata

Le chakra de la gorge (gorge) : Vishuddha

Le chakra du 3e œil (entre les 2 yeux) : Ajna

Le chakra de la couronne (dessus du crane) : Sahasrara

 

CHAKRAS - LES CHAKRAS, ANATOMIE OCCULTE DE L’HOMME

MICHEL  COQUET

ÉDITION  DERVY

 1986

L’Oriental a développé au cours des millénaires un esprit d’introspection. Par son ascétisme naturel, ses méthodes méditatives et contemplatives, il a ouvert sa clairvoyance et sondé les mondes spirituels. L’Orient, mère des traditions ésotériques du monde, a transmis depuis toujours une science secrète. L’un des sujets de cette science concerne les centres de force appelés «roues ou chakras».

 

L’auteur a cherché, dans cet essai, à réunir les enseignements les plus traditionnels traitant des chakras afin de rendre accessible au public non initié au sanskrit, cette antique science sacrée, et à mettre en évidence l’intime relation entre l’âme et son mécanisme, en un mot à démontrer que l’apparence physique est entièrement construite sur un moule éthérique constitué de centres de force, dont 7 sont d’importance majeure. La science elle-même reconnaît dans l’organisme humain 7 glandes endoctrines qui en sont, dit la tradition secrète, les extériorisations.

 

Cet essai tente donc de concilier le visible et l’invisible en invitant les scientifiques à chercher au-dedans d’eux-mêmes cette connaissance qui résulte de l’union harmonieuse entre la science de l’âme et la science du corps

 

Est traité dans cet ouvrage les points suivants :

 

La création : Dieu origine de toute chose, le père ou esprit divin (1e logos), le fils ou Feu solaire (2e logos), la Mère ou Matière intelligente (3e logos), l’apparition des centres, leur éveil et leur développement.

Le corps vital et les nadis : Ida, Pingala, Sushumma, le centre coccygien, les glandes surrénales, le chakra de base Muladhara.

Les centres sacrés : Les 7 centres importants des chakras, les Gonades, la rate, le centre solaire, le centre cardiaque, le pancréas, le thymus, le cœur, le centre laryngé et la glande thyroide, les glandes parathyroïdes, le centre frontal et l’hypophyse, le troisième œil, le centre coronal et la glande pinéale ou épiphyse, les système nerveux, la colonne vertébrale, le cerveau, le sang.

Les centres et l’Initiation : La Kundalini, les centres de force et les sacrements dans les Eglises, les guérisons, les centres dans l’Apocalypse de St Jean, l’arbre séphirotique, ses 10 Sephirot et ses centres que sont : Malkut, Yesod, Hod, Netzach, Tipheret, Geburah, Hesed, Binah, Hochmah, Kether.

Les pouvoirs psychiques des centres : La science du souffle en Occident, la science de la respiration, l’énergie créatrice, les effets du Prâna, L’Aura et ses trois formes,  la transition et son processus occulte.

 

CHAKRAS- manuel des chakras de la thÉorie à la pratique

Shalila sharamon

Edition ENTRE LACS

 1992

La connaissance de nos centres énergétiques ou chakras, nous permet de comprendre plus profondément l’action que peuvent avoir sur notre organisme ces diverses forces subtiles.

Ce manuel des chakras décrit avec clarté et précision comment agissent ces centres énergétiques, et quels en sont les effets.

Y sont exposés de nombreuses suggestions de méthodes pratiques, comme le travail sur les chakras avec des sons, des couleurs, des pierres précieuses ou des parfums.

Elles sont complétées par des méditations, des exercices respiratoires et des massages des zones réflexes.

Y sont décrites également des expériences réalisées dans la nature, des pratiques yogiques et des correspondances astrologiques, toujours en liaison avec les chakras.

Ce livre, manuel complet et pratique de travail sur les chakras, se termine par une visualisation créatrice permettant l’accès à un grand « voyage imaginaire » à travers les centres énergétiques.

La glande pinéale (ou Epiphyse), située au milieu du cerveau humain, est considérée comme étant le 3° œil (6° chakra) car elle dispose d’une membrane qui capte les images comme celle au fond de la rétine des yeux. Elle est aussi associée au 7° chakra (couronne). 

A noter qu’elle gère les cycles d’éveil et de sommeil. La glande pinéale est creuse et remplie d’un liquide doté de cristaux. C’est la partie la plus magnétique du corps humain. Elle a une forme de pomme de pin (du latin pinea: pin). Pour certaines civilisations anciennes, la pinéale était le «siège de l’âme». Sa forme en pomme de pin a été souvent reprise comme symbole ésotérique depuis les temps les plus reculés. L’œil d’Horus est une image des glandes de la base du cerveau. 

La glande pinéale, centre de notre spiritualité : La glande pinéale serait la partie la plus importante de notre système nerveux. Elle est d’une certaine manière notre «antenne spirituelle», l’équivalent physique d’un 3°œil. Elle joue un rôle essentiel pour atteindre des niveaux plus élevés de conscience tout en restant dans un corps physique. La glande pinéale est le centre de nos capacités extrasensorielles à l’exception du clair ressenti qui est lié à l’oreille interne. Elle a une influence déterminante sur notre harmonie: «La lampe du corps, c’est «l’œil». Si donc ton œil est sain, ton corps tout entier sera lumineux. Mais si ton œil est malade, ton corps tout entier sera ténèbres» 

L’intérieur de la glande pinéale contient des «cellules photosensibles» qui perçoivent la lumière. Les mini cristaux à l’intérieur de la glande ont une propriété de piézoluminescence. Ceci signifie que lorsqu’on applique une pression sur les cristaux, ils émettent de la lumière, d’où sa reliance avec le 3° œil. La glande pinéale est aussi un puissant récepteur: elle capte des vibrations du spectre électromagnétique traduisant nos émotions, nos pensées ou celles des esprits, voire celles d’autres personnes au moyen de la télépathie. Ces informations sont enregistrées par le Thalamus (zone du cerveau qui enregistre les activités sensorielles) puis d’autres zones du cerveau les décodent comme le cortex frontal cérébral.  

Pour une glande pinéale active et efficace : Aujourd’hui, les hommes ont souvent leur glande pinéale entartrée du fait de nombreuses pollutions dont principalement les métaux lourds et le fluorure qui circulent dans notre sang. Ce dernier se trouve dans les pâtes à dents, l’eau du robinet et en bouteilles, les médicaments psychotropes,...

Il est important de savoir que la glande pinéale ne fait pas partie du cerveau. Elle n’est donc pas protégée par la barrière hémato-encéphalique. Et en plus, elle reçoit plus de sang que tous les autres organes à l’exception des reins! Comme le sang qu’elle reçoit n’est pas filtré, il se forme une accumulation de dépôts minéraux, aussi appelée « sable cérébral ». Avec le temps, le sable s’accumule et produit la calcification rendant opaque et visqueux le fluide à l’intérieur de la glande.

Alors les cristaux ne peuvent plus exercer leur propriété de piézoluminescence. Les effets de la calcification sont la dépression, l’anxiété, la boulimie/anorexie, la schizophrénie et d’autres formes de maladies mentales,….La calcification vient aussi perturber la sécrétion de la mélatonine (hormone du sommeil). Il importe de prendre soin de sa pinéale en la décalcifiant: Zéolite, Argile bentonite, Chlorella, Coriandre, Magnésium, Boiron Borax 30 peuvent être pris sous des formes appropriées. 

 Un des meilleurs livres sur les chakras et la Kundalini. On y parle des sept chakras des blocages, des équivalences astrologiques, des purifications, du rôle des chakras, de la respiration, de l’énergie vitale universelle, du système énergétique et du corps subtil de l’homme.

 

CHAKRAS -  manuel pratique des chakras

J.P. miller

Edition CRISTAL

 2003

Centres qui régissent nos émotions et notre énergie vitale, de la connaissance et de la maîtrise desquels dépendent notre bien-être comme notre croissance spirituelle, les chakras ont engendré une abondante littérature.

Pourtant, jamais un livre n’avait osé jusqu’ici aller aussi loin. Précision et justesse des informations, accordant une large part à l’aspect pratique – trop souvent négligé –, netteté du propos, tous les éléments semblent réunis pour faire de cet ouvrage un classique instantané et une véritable bible pour qui s’intéresse vraiment aux thérapies alternatives.

 

Comment ouvrir et stimuler vos chakras ? À quel niveau de conscience particulier correspond tel ou tel d’entre-eux ? Existe-t-il des points de correspondance entre cette sagesse ancienne et les autres médecines traditionnelles ? Quel est l’apport des mantras, de la méditation ou de la télépathie pour la libre circulation de l’énergie vitale ? Autant de questions qui se posent au novice et auxquelles on aura rarement répondu avec une telle précision.

 

C’est un authentique guide d’initiation que nous offre Joan P. Miller d’une plume concise et dépouillée de tout artifice ésotérique. Chacune des pages de ce livre, d’une grande densité, est riche d’enseignements et vous permettra enfin de voir clair face à ce qui constitue l’un des plus merveilleux outils de pleine santé et de réalisation de soi : l’utilisation judicieuse de l’énergie universelle dans notre corps et notre esprit.

 

Lorsque vous aurez refermé ce précieux manuel, les chakras ne possèderont plus pour vous aucun secret ; mieux encore, vous serez à même d’utiliser cette connaissance de manière concrète, en l’appliquant sur vous-même et sur ceux que vous aimez. Il ne s’agit en aucun cas de substituer les méthodes qui vous seront enseignées à un traitement allopathique, mais de compléter harmonieusement celui-ci sans préjudice pour votre corps. Clés de la vitalité, les chakras sont également celles de notre dimension spirituelle, par lesquels il nous est possible d’accéder à la lumière. Parce qu’il ne néglige aucune de ces deux voies et nous en signale pas-à-pas les tenants et aboutissants, « le manuel pratique des chakras » est sans doute le plus complet et le plus accessible des guides jamais publiés à ce jour.

 

CHAKRASLA  BIBLE DES CHAKRAS

Patricia  Mercier

 Edition Trédaniel

 2007

Tout ce que vous désirez savoir sur les chakras sont dans cette Bible

 

Il y a 7 chakras principaux plus un certain nombre de chakras secondaires :

 

Le chakra racine : Muladhara

Le chakra sacré : Svadhistana

Le chakra du plexus solaire : Manipura

Le chakra du cœur : Anahata

Le chakra de la gorge : Vishuddha

Le chakra du troisième œil : Ajna

Le chakra coronal : Sahasrara

Ces chakras interagissent avec les glandes endocrines et le système lymphatique du corps ; leur fournissant de l’énergie positive et éliminant l’énergie indésirable. Nous ne sommes pas uniquement un corps physique, car autour de nous pulse un champ d’énergie électromagnétique décrit, soit comme une aura arc-en-ciel, soit comme un corps de lumière éclatant.

Ce champ « d’énergie subtile » interagit avec notre corps physique en passant à travers des spirales concentrées d’énergie. Le Yoga appelle ces centres énergétiques tournant en spirale : Chakras ; mot sanscrit signifiant « roues de lumière ».

 

Ce livre qui se veut Bible des chakras, débute par la présentation des chakras et des bioénergies subtiles existant dans le corps humain et autour de celui-ci ; il continu par des descriptions détaillées de chacun des 7 chakras principaux, de leurs correspondances dans le corps physique, de leurs origines dans la tradition indienne, ainsi que dans la pratique moderne du Yoga, des exercices de respiration et de visualisation visant à équilibrer l’énergie vitale.

 

Les chakras sont essentiels pour la compréhension des guérisons holistiques ; ces sept chakras offrent des instructions faciles pour l’utilisation des cristaux, de la couleur du son, de l’aromathérapie et de plusieurs autres méthodes efficaces d’auto guérison, proposant une base élargie de connaissances aux novices, aux guérisseurs et aux praticiens.

 

Les derniers chapitres explorent des chakras récemment découverts : étoile terrestre, Hara/nombril, causal, étoile de l’âme, porte stellaire, ainsi que les chakras cosmiques. Les chakras dans leur ensemble sont placés dans le contexte d’autres traditions, telle que taoïsme, kabbale, soufisme, religion inca, religion maya, chamanisme… Le dernier chapitre présente les chakras terrestres et célestes ainsi que les diverses façons et manière d’administrer la guérison.

 

CHAKRAS  - TAROT ET CHAKRAS

Colette et Karine Silvestre

Edition Grancher

 2015

Voilà déjà près de 20 ans que Colette avait sorti un ouvrage sur Tarot et Chakras, aujourd’hui en 2015, voilà qu’avec sa fille Karine, elle ressort le même ouvrage mais avec une vision plus approfondi et une connaissance qu’elle met à notre service, elle nous propose donc une longue réflexion sur ces deux disciplines à la lumière de son expérience. Son sous-titre est d’ailleurs éloquent : ‘Réharmonisation des chakras par les médecines douces ‘’.

 

Le Tarot de Marseille a non seulement une dimension spirituelle, ésotérique, magique, mystérieuse et prévisionnelle mais également un intérêt symbolique dans la connaissance de soi-même puisqu'il peut apporter de nombreux messages ainsi qu'un réel bien-être, tant énergétique que spirituel, voire physique.

 

Les arcanes vous aideront à mieux comprendre comment fonctionne votre corps en améliorant la circulation de vos énergies, en apaisant vos tensions et en facilitant la restructuration de vos émotions. Car c'est au niveau des chakras, centres énergétiques de l'homme, que nos déséquilibres vont, en quelque sorte, se cristalliser.

Les lames de Tarot vous éclaireront sur les solutions vous permettant de remédier aux éventuels déséquilibres existants. Parmi celles-ci, l'aromathérapie (les huiles essentielles) et la lithothérapie (les minéraux) sont deux méthodes dont la mise en application, extrêmement simple, est présentée dans cet ouvrage.

 

D'autres moyens sont proposés, comme les infusions, les régimes alimentaires, les massages, le sport Cet ouvrage, destiné aux adeptes du Tarot de Marseille, est conçu pour leur donner les moyens, par l'intermédiaire de ce support, d'atteindre un équilibre serein entre le corps, l'esprit et l'âme grâce à l'harmonisation des sept chakras.

 

Lorsque l’on commence à s’intéresser au vaste domaine de l’énergétique, à commencer par le Yoga, on a conscience que le Tarot entretient des liens étroits avec ce que l’on appelle les chakras, mot sanscrit que l’on peut traduire par « roue » désignant des vortex d’énergie situés dans le corps éthérique* de chaque être humain, invisibles à l’œil nu, à part peut-être pour certaines personnes entraînées à en percevoir l’aura. Dans les textes anciens de l’Inde et du Tibet, on recense près de 88 000 chakras.

 

Cela signifie qu’il n’y aurait pratiquement aucun point du corps humain qui ne soit destiné à capter, transformer et transmettre l’énergie. Mais la plupart de ces chakras sont minuscules et ne joueraient qu’un rôle secondaire dans le système énergétique de l’être humain. C’est pourquoi on a coutume de retenir 7 chakras principaux, situés le long d’un axe vertical situé sur le devant du corps allant du périnée au sommet du crâne, animés par un mouvement rotatif qui varie vers la droite ou vers la gauche d’un chakra à l’autre, et selon que l’on est un homme ou une femme. La grandeur et le taux vibratoire des chakras déterminent la quantité et la qualité des énergies pouvant y être captées et provenant de sources différentes. Intimement liés à l’énergie de la Kundalini dont la force les traverse à mesure que l’être humain augmente son niveau de conscience, ils s’expansent, se bloquent ou dysfonctionnent selon que l’énergie y circule de manière fluide ou disharmonieuse.

 

Chaque chakra est rattaché à un élément (Eau, Air, Terre, Feu), à une couleur, à un des 5 sens, à une ou plusieurs parties du corps ainsi qu’à des organes ou des glandes, et peut ainsi être traité dans une approche thérapeutique par les pierres et les cristaux, l’aromathérapie, l’homéopathie, les sons, bref, tout ce qui émet une énergie ou une vibration pouvant contribuer au rétablissement de son fonctionnement ou à son maintien. Le Tarot, dont le foisonnement symbolique propose une vision holistique des liens entre corps, cœur et esprit, constitue un indicateur précieux pour nous orienter vers le rééquilibrage de notre système énergétique. Certaines lames entretiennent une correspondance symbolique évidente et forte avec un ou plusieurs chakras, d’autres s’exprimeront avec un plus grand degré de liberté comme si elles établissaient des passerelles entre telle et telle zone.

 

Au sommaire de cet ouvrage :


La réharmonisation des chakras - les huiles essentielles - la lithothérapie - A propos des couleurs et des éléments - Le système énergétique - Les 7 chakras et leurs correspondances -

 

CENT (100) QUESTIONS SUR LE BOUDDHISME THERAVÂDA

Didier Treutenaere

Edition Soukha

2018

En Occident, quand nous parlons de bouddhisme, nous pensons généralement au bouddhisme tibétain alors que celui-ci, minoritaire, n’est pas représentatif du bouddhisme en général contrairement au Theravâda, pratiqué au Cambodge, Laos, Myanmar, Sri Lanka, Thaïlande, notamment.

Mais qui s’est exporté dans le monde entier. Le Theravâda reste peu connu, en France particulièrement, bien qu’implanté depuis longtemps à travers les communautés d’Asie du Sud-Est installées dans l’hexagone, en raison du peu de communication et de publications disponibles.

Ce livre, très pédagogique, présente le bouddhisme le plus ancien, et aussi le plus proche du bouddhisme originel avec le Tchan, à travers 100 questions qui abordent l’essentiel du bouddhisme. Elles traitent du Bouddha, de la nature du bouddhisme, de la doctrine, du cycle de l’existence selon le bouddhisme, de la notion de karma, des divers plans d’existence, de la voie, de la méditation, de la vie religieuse, de la communauté, des relations entre bouddhisme, société et politique…

La notion de karma, si mal saisie en Occident à force de terribles simplifications, est développée dans sa complexité nécessaire et sa subtilité à partir des principes de coproduction conditionnelle et de la non-linéarité des procès.

« La « coproduction conditionnelle » est la traduction de l’expression paticca-samuppada ; ce nom et cette notion très complexes rendent compte de l’action consécutive et corrélative des différents facteurs aboutissant à la caractéristique de la souffrance. Plus simplement, la coproduction conditionnelle démontre comment se produit dukkha et par conséquent comment cette production peut cesser ; elle est un approfondissement des « quatre nobles vérités » : lorsqu’un ascète lui demandait d’où provient la souffrance, si elle est causée par l’individu lui-même, si elle provient de quelqu’un ou de quelque chose d’autre, ou si elle est le fruit du hasard, le Bouddha lui répondait par l’enseignement de la coproduction conditionnelle… »L’interdépendance totale, la non-linéarité permettent d’approcher la réalité et la beauté du karma qui n’est pas qu’une simple causalité linéaire au sein d’une temporalité figée.

Le Theravâda diffère d’autres systèmes comme le Mahâyâna par la fonction dévolue à la vacuité :« La notion de « vacuité » (sunnata), dans le bouddhisme des Therâ, désigne d’une part le fait que toute chose est sans essence, (anattatâ) et d’autre part la libération à laquelle le méditant accède lorsqu’il discerne parfaitement cette « absence d’essence » ».La méditation est donc parfois présentée sous la forme d’une voie graduelle d’accès à la vacuité Pour le Theravâda, il n’y a, sous la réalité du monde ou de l’individu, rien d’essentiel ou de substantiel qui serait sa « vraie nature ». La « vacuité » n’est rien d’autre que cela. Elle est sans rapport avec le nibbâna. Ce « réalisme » du bouddhisme le plus ancien est donc sans commune mesure avec le rôle central, voire unique, conféré à la « vacuité » par les systèmes philosophiques « idéalistes » tardifs du Mahâyâna. »

Ces deux exemples nous indiquent à quel point cet ouvrage sera utile à celui qui veut nuancer sa compréhension du bouddhisme ou des bouddhismes. Si, comme le rappelle l’auteur, « Le Bouddha décrivait ainsi son enseignement : « Je n’enseigne que deux choses : la souffrance et la cessation de la souffrance. » », soit une approche très pragmatique du quotidien, les développements de cet enseignement ont pris des formes multiples qui ne doivent pas nous éloigner de la finalité première, très réaliste, de l’enseignement du Bouddha. Outre des clarifications de notions ou concepts philosophiques ou métaphysiques, l’ouvrage aborde les questions de nourriture, de sexualité, de moralité du point de vue très tolérant du Theravâda ou répond à des questions comme « Comment méditer ? », « Peut-on prédire l’avenir ? », « Pourquoi n’y-a-t-il pas de nonnes ? », « Existe-t-il une politique bouddhiste ? » Didier Treutenaere allie dans ce livre le souci de clarté et le respect de la subtilité de la pensée bouddhiste.

Littéralement “la Parole des Anciens”, c’est la seule école des premiers temps du développement du bouddhisme à s’être maintenue. Ce terme désigne actuellement la forme primitive du bouddhisme, transmise par les moines les plus anciens de la Communauté originelle (les thera), jusqu’à nos jours. Il est parfois nommé bouddhisme du Sud ou bouddhisme paali ; le terme Hiinayaana, “Petit Véhicule” ou “Véhicule de qualité inférieure”, est à proscrire pour désigner cette tradition, car trop anachronique et péjoratif. Le Bouddha n’a jamais rien écrit ; ses disciples, en fonction de leurs talents respectifs, ont mémorisé ses paroles et les ont transmises oralement. Sur les propositions de Kassapa, l’un des disciples majeurs du Bouddha, un premier Concile se tint pendant la saison des pluies à Raajagaha, trois mois après la mort du Bouddha (pendant le règne du roi Ajaatassatu). Il réunit cinq cents arahaa. Ananda (celui qui avait suivi le Bouddha toute sa vie, son assistant en quelque sorte) a récité la Doctrine (Dharma) et Upaali, la Discipline (Vinaya). Le premier Concile a compilé et arrangé le Canon Paali, le Tipi.taka, dans pratiquement sa forme actuelle.

 

Les deux autres Conciles d’arahaa furent réunis respectivement 100 et 236 ans plus tard pour à nouveau réciter la Parole du Bouddha. Le deuxième fut réuni pour intervenir à la suite de l’indiscipline d’un groupe de moines (connus plus tard sous le nom Mahaasaa“nghika), en quelque sorte les instigateurs du premier schisme. Le troisième Concile eut lieu pendant le règne de l’empereur Ashoka (IIIe siècle avant J. C.). À cette époque il semble que les différences au sein de la Sa“ngha étaient irréconciliables car ce Concile ne comprenait que des moines du Theravada. Plusieurs années plus tard de nombreux bhikkhu “déviants” quittèrent l’état monastique. L’harmonie de la Sa“ngha retrouvée, le Dhamma-Vinaya fut à nouveau récité comme lors des deux Conciles précédents.

 

L’empereur Ashoka envoya de nombreux moines dans diverses directions, à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. Le groupe envoyé à Sri Lanka sous la direction de Mahinda, fils d’Ashoka, et de Sa“nghamittaa, sa fille, connut un grand succès. Le bouddhisme a disparu graduellement de l’Inde du Nord pour diverses raisons, internes et externes. En Inde du Sud il demeura solide pendant plusieurs siècles, aidé en cela par l’influence de Sri Lanka. Il est très difficile de démêler l’histoire des différents Conciles (toujours entre légende et Histoire). D’autres grands rassemblements de la Sa“ngha monastique ont eu lieu par la suite, jusqu’au XXe siècle : le 4e Concile au Sri Lanka, quelques années avant notre ère ; à cette occasion une nouvelle assemblée d’arahaa se tint et le Tipi.taka entier ainsi que les commentaires furent récités et consignés par écrit pour la première fois. C’est sous cette forme qu’il nous est parvenu. Le 5e à Mandalay en Birmanie en 1871 ; le Canon Paali fut à cette occasion sculpté sur des plaques de marbre. Le 6e de 1954 à 1956 à Rangoon, Birmanie.

 

Le Theravada en France : On pourrait supposer que les liens avec ce qui fut l’Indochine sont demeurés importants et que les français sont plus au fait du bouddhisme Theravada en raison de la présence sur notre sol d’importantes communautés issues du Laos et du Cambodge, mais il n’en est rien. Les (relativement) nombreux centres créés par des asiatiques fonctionnent pour la plupart en cercle fermé, un nombre infime de français les fréquentent. Ces “pagodes” ne sont souvent que des lieux de rencontres sociales, des endroits où se déroulent les cérémonies, où les rituels tiennent une place prépondérante et parfois même l’on consulte les esprits et tirent les horoscopes ! En fait peu proposent une réelle pratique. Parmi ces derniers on peut citer, en région parisienne, le Centre Bouddhique International au Bourget, centre Sri Lankais dirigé par le Vénérable Chandaratana, et le Vat Khemararam à Créteil, centre cambodgien dirigé par le Vénérable Bour Kry. Le monastère Bodhinyaanarama à Tournon sur Rhône, bien que d’approche plus difficile, est également un endroit intéressant. Il existe d’autres centres Theravada offrant des possibilités diverses. Voir à ce sujet le “Guide des centres bouddhistes en France”

 

Le nombre de moines et de nonnes en France (mis à part les enseignants les plus connus, dont le nombre ne doit pas excéder une demi-douzaine) est très difficile à déterminer. Beaucoup de centres ne communiquent pas facilement ni leurs activités ni la composition de leur communauté. Si l’on se réfère aux conditions traditionnellement énoncées dans les Écritures bouddhiques pour que le Dhamma soit véritablement établi dans un pays – c’est-à-dire, entre autres, qu’il existe une communauté importante de moines autochtones – on ne peut pas vraiment considérer que l’influence du Dhamma en France soit importante.

 

Plusieurs moines français sont (ou ont été) résidents en France. Le Vénérable Anigho, au Vat Khemararam ; le Vénérable Dhammavicayo, ex-résident au Vat Khemararam, est actuellement en Belgique dans une filiale de ce monastère ; le Vénérable Saasana, à la pagode du Bourget ; le Vénérable Ñaanaloka (plusieurs années à Sri Lanka et en Birmanie) a quitté l’Ordre et vit à Grenoble ; un autre français, le Vénérable Dhammapaalita (Paul de Meershmann), moine pendant plusieurs années (principalement à Sri Lanka et en Birmanie), a quitté l’Ordre peu après son retour en France et est retourné par la suite en Asie du Sud-est où plusieurs moines français résident ou ont résidé, en particulier le Vénérable Tithiñaano, moine dans la lignée d’Ajahn Chah. D’autres membres français de la Sa“ngha monastique résident en Angleterre, au sein de la communauté dirigée par Ajahn Sumedho ; dont le monastère est Amaraavatii, au Nord-Ouest de Londres. La voix du bouddhisme ancien, le Theravada, ne se fait guère entendre en France, pour diverses raisons, internes et externes : faiblesse de sa représentation, en quantité comme en qualité, difficulté générale de communication, absence d’une structure éditrice organisée, repli sur soi de certaines communautés, ostracisme des médias vis-à-vis d’une forme de bouddhisme non spectaculaire et réputée austère et élitiste, volonté d’hégémonie de certains groupes ou personnes appartenant à d’autres traditions, intérêt du public potentiel pour des doctrines plus confortables

 

CHEMINS SPIRITUELS : PETITE ANTHOLOGIE DES PLUS BEAUX TEXTES TIBḖTAINS

Matthieu  Ricard

Edition  Nil

2010

Une anthologie des textes les plus inspirants et édifiants que l’auteur a eu la possibilité de lire au cours d’une quarantaine d’année de vie auprès de grands maîtres tibétains. Sans prétendre être exhaustive, cette anthologie présente les étapes essentielles de la voie bouddhiste dans leur aspect le plus pratique. Les enseignements des grands maîtres bouddhistes ne sont pas des recettes aléatoires. Ce sont, au contraire, de véritables guides pratiques fondés sur l’expérience vécue d’êtres experts dans la voie spirituelle, au savoir hors du commun, et qui comprennent clairement les mécanismes du bonheur et de la souffrance.

 

En 1981, au Bhoutan, le grand maître spirituel tibétain Dilgo Khyentsé Rinpotché (1910-1991) dit à l’auteur : “ Lorsqu’on prend conscience de la profondeur de vue des diverses écoles du Bouddhisme tibétain et que l’on voit aussi qu’elles mènent toutes au même but sans se contredire mutuellement, on se dit que seule l’ignorance peut nous conduire à adopter une attitude sectaire ”. C’est dans cet esprit que l’auteur a traduit et rassemblé un choix de textes provenant de ces grandes traditions. Après le succès de L’Art de la méditation et dans la même veine, cette anthologie proposée, traduite et commentée par Matthieu Ricard nous invite à un voyage initiatique passionnant au cœur du bouddhisme.

Matthieu Ricard est non seulement l’ambassadeur le plus populaire du bouddhisme en France, mais aussi le meilleur messager entre cette philosophie et les Occidentaux, de plus en plus nombreux, qui s’y intéressent.

 

Outre ce rôle, il traduit, depuis plus de trente-cinq ans qu’il vit en Orient, les grands textes de la littérature bouddhiste tibétaine.

C’est le fruit de ce travail d’une vie qu’il propose ici à travers une sélection de traductions. Dans la lignée de L’Art de la méditation, non pas une anthologie exhaustive, mais un choix, destiné au grand public, des textes qu’il a découverts au fil de son propre cheminement spirituel. Reflétant l’essence de la voie bouddhiste, ces textes proviennent de paroles du Bouddha, de grands maîtres spirituels tibétains mais aussi d’enseignements de grands maîtres de l’Inde fréquemment cités dans les ouvrages tibétains.

 

Ordonnée selon les différentes étapes du cheminement spirituel, commentée étape après étape par Matthieu Ricard avec le sens de la pédagogie qui a fait son succès, cette anthologie offre une approche très accessible du bouddhisme à travers la quintessence de sa littérature. Elle propose aussi un voyage philosophique et spirituel passionnant. Elle met enfin en lumière le caractère universel de cette philosophie fondée sur l’amour altruiste, la compassion, le développement des qualités humaines, et tous les bienfaits qu’elle peut apporter à chacun dans nos sociétés malades de leur individualisme et de leur matérialisme.


Biographie :
Chercheur en génétique cellulaire, disciple de François Jacob, Matthieu Ricard a embrassé le bouddhisme il y a plus de trente ans. Il en est aujourd’hui l’un des spécialistes mondiaux, l’un des rares Français à parler tibétain et l’interprète français du Dalaï-Lama. Internationalement reconnu, il vit dans le monastère de Shechen, au Népal, où il se consacre à la vie monastique, à la préservation de la culture tibétaine et, au Tibet, à des projets humanitaires. Chez Nil, il a publié, entre autres, Le Moine et le Philosophe (avec son père Jean-François Revel), Plaidoyer pour le bonheur et L’Art de la méditation.

 

confucius – des mots en action

Danièle  elisseeff

Edition GALLIMARD

2005

Nous connaissons tous Confucius. Et pourtant, s’il fallait faire son portrait-robot, personne ne serait capable de lui donner un vrai visage : aucun vestige tangible, aucune trace écrite de sa main ne subsiste. Son fantôme tutélaire n’en survit pas moins à toutes les révolutions et l’écho de son ventre conservé dans les « Entretiens » réunis par les élèves de ses disciples, retentit encore aujourd’hui.

 

Ses admirateurs saluent en lui le créateur de l’humanisme chinois. Ses détracteurs le tournent en ridicule, dénonçant son obsession surannée des rituels vides et castrateurs. Car un abîme sépare la personnalité d’un maître sans nul doute charismatique, et les rigidités comportementales tirées de ses enseignements, qui connaissent plus de 2 500 ans de commentaires et d’adaptation à la vie sociale et politique.

 

Danielle Elisseff part sur les traces de ce sage élevé au rang de héros, parfois de dieu, et retrace l’évolution du confucianisme, composante indéracinable de la culture chinoise.


Du Qufu, ville natale de Confucius, à la Bourse de Shanghai, de l’époque « des Printemps et des Automnes » à nos jours, plus de 110 documents, calligraphies, peintures, manuscrits, bronzes, statues, photographies, pour retrouver le personnage de Confucius et comprendre l’importance de ses enseignements au fil des siècles.

 

CONFUCIUS - les entretiens de confucius

Pierre ryckmans

Edition GALLIMARD

 1987

Les Entretiens de Confucius ont été rassemblés aux alentours de 400 avant J.C. Il s’agit d’un texte dont l’influence considérable s’exerce encore de manière durable sur la plus grande partie de l’humanité.

 
Les Entretiens sont, après deux millénaires, le livre central de l’histoire de la Chine. Confucius séduit par sa bonne humeur, sa générosité, sa bonhomie, et réussit à concilier la vigueur des principes moraux et les faiblesses des humains.


Les Entretiens proposent un art de vivre qui demeure un modèle pour le monde moderne.

 

Les idées de Confucius - nom latinisé de Kong Fuzi - ont influencé toutes les civilisations d'Asie de l'Est. La croyance en la capacité de l'homme ordinaire à modifier son propre destin caractérise cet héritage. En contraste avec son incroyable influence, la vie de Confucius est d'une simplicité exemplaire. Instruit par sa mère, il se distingue par une infatigable envie d'apprendre.

Sa maîtrise des arts lui permet d'ailleurs de débuter une brillante carrière d'enseignant. Il s'implique en politique, souhaitant mettre ses idées humanistes en pratique auprès des gouvernements. Il devient magistrat puis ministre de la Justice dans l'Etat de Lu. A 56 ans, il réalise finalement que ses supérieurs ne sont pas intéressés par ses idées et quitte le pays pour un exil de douze ans.

Pendant ce temps sa réputation d'homme de vision se répand. A 67 ans, il retourne chez lui pour enseigner et écrire. Ses 'Entretiens' et ses théories, largement popularisés par ses disciples, constituent une doctrine de perfectionnement moral.

 

CONFUCIUS -  les quatre livres de Confucius

CONFUCIUS

Edition J. de Bonnot

 1981

Les Quatre Livres de la Sagesse de Confucius La Grande Étude, l’Invariable Milieu, les Entretiens de Confucius et de ses disciples et les Œuvres de Meng Tzeu Une sensibilité teintée de magie ! Une doctrine humanitaire à la fois morale et politique, issue de l’enseignement d’un sage et saint homme vivant au VIe siècle avant J.-C. Ce sage avait pour nom Kong Fou-tzeu, traduit en  latin par « Confucius ».

 

Plus qu’une simple philosophie, sa pensée est l’expression de l’âme éternelle de la Chine. La mystique de l’harmonie du monde et de la société sera la base de la doctrine de Confucius. Le bambou fleurit tous les cent ans. Le prunus fleurit tous les ans. Le pin reste toujours vert. Ces trois plantes sacrées du Céleste Empire ont inspiré l’artiste qui, durant de longs mois, dans la lumière et la solitude, a sculpté le décor de chaque double page de ce livre.

 

C’est la Bible du confucianisme. Ils représentent l’héritage spirituel de Confucius et se nomment :

 

·        La grande Étude -        L’invariable milieu  -        Les entretiens  -        Le meng – tzeu.

 

CONFUCIUS : MAXIMES ET PENSḖES

Collection André Silvaire

 Edition du Rocher

2003

Confucius fait partie de ces sages qui n’ont eux-mêmes rien écrit, comme Socrate, mais dont chacune des paroles a été scrupuleusement conservée par ses disciples. Depuis des siècles, il représente la quintessence de la pensée chinoise. Il a fasciné les Occidentaux, depuis les missionnaires jésuites du XVIIe siècle jusqu’aux « coachs » actuels et autres gestionnaires du stress, qui trouvent dans sa philosophie des préceptes encore applicables dans nos sociétés modernes. À travers les 365 pensées recueillies dans ce petit recueil, regroupant les propres aphorismes de Confucius (plus de la moitié des pensées recueillies) et ceux de ses principaux disciples, le lecteur pourra se faire une idée assez juste de l’ampleur de sa réflexion et en tirer parti dans sa vie de tous les jours.

 

Selon la tradition, son père fut un descendant de la dynastie Shang et gouverna  la province de Lu (dans le sud-est de l'actuelle Shandong). Il épousa en secondes noces, alors qu'il avait 70 ans, une jeune fille de 20 ans. Il mourut alors que Confucius n'avait que trois ans et laissa sa famille dans la pauvreté. Dès l'âge de 17 ans, grâce au goût précoce pour les livres et les rites, Confucius serait devenu précepteur. Il se maria à 24 ans et eut trois enfants (un fils, Kong Li, et deux filles). Pour vivre, il effectuait probablement des tâches administratives pour le chef de province. La légende affirme qu'il aurait rencontré Lao Zi en allant consulter des annales, et qu'il aurait été si fortement impressionné qu'il n'aurait plus parlé pendant trois jours ou un mois. Après la mort de sa mère (en -527), il se mit à enseigner sa connaissance des textes anciens au petit groupe de disciples qui le suivait. Après quelques emplois subalternes à la cour de son prince, il se fait écarter du poste et il part en -496 pour 14 ans d'errance, à la recherche d'un souverain capable de l'écouter. Puis, il rentre définitivement à Lu pour se consacrer à l'enseignement et la compilation de textes anciens, jusqu'à sa mort en -479.

 

Après plus de deux millénaires de scholastique, il est difficile de se faire une idée juste de l'enseignement originel de Confucius. Il est pourtant possible de comprendre les enjeux et la teneur de sa pensée en lisant les Entretiens, livre dans lequel on voit le Maître vivre et discuter des problèmes de son temps avec ses disciples.

 

Bien qu'il n'ait jamais développé sa pensée de façon théorique, on peut dessiner à grands traits ce qu'étaient ses principales préoccupations et les solutions qu'il préconisait. Partant du constat qu'il n'est pas possible de "vivre avec les oiseaux et les bêtes sauvages, et qu'il faut donc vivre en bonne société avec ses semblables", Confucius tisse un réseau de valeurs dont le but est l'harmonie des relations humaines. En son temps, la Chine était divisée en royaumes indépendants et belliqueux. Les luttes pour l'hégémonie rendaient la situation instable et l'ancienne dynastie des Zhou avait perdu le rôle unificateur et pacificateur que lui conférait le mandat du Ciel. Confucius voulait donc restaurer ce mandat qui conférait le pouvoir et l'efficacité à l'Empereur vertueux. Cependant, bien qu'il affirme ne rien inventer et se contenter de transmettre la sagesse ancienne, Confucius a interprété les anciennes institutions selon ses aspirations et il a semé les graines de ce que certains auteurs appellent l'humanisme chinois.

 

Mettant l'Homme au centre de ses préoccupations et refusant de parler des esprits et de la mort, Confucius n'a pas fondé de religion au sens occidental du terme, même si un culte lui a été dédié par la suite. Cherchant à fonder une morale positive, structurée par les "rites" et vivifiée par la "sincérité", mettant l'accent sur l'étude et la rectitude, Confucius représente pour les Chinois d'avant la Révolution, l'éducateur par excellence, mais la lecture attentive des Entretiens montre qu'il n'a pas voulu s'ériger en maître à penser, et qu'au contraire il voulait développer chez ses disciples l'esprit critique et la réflexion personnelle : "Je lève un coin du voile, et si l'étudiant ne peut découvrir les trois autres, tant pis pour lui."

 

Un apport très important et révolutionnaire en quelque sorte de Confucius est à chercher dans la notion de "Junzi" ("gentilhomme") qui, avant lui, dénotait une noblesse de sang et dont il a modifié le sens pour le transformer en noblesse de coeur, un peu comme le mot anglais, gentleman. Son enseignement, bien que principalement orienté vers la formation de futurs hommes de pouvoir, était ouvert à tous, et non pas seulement aux fils de princes. On peut faire remonter à cette impulsion de départ la longue tradition des examens impériaux, chargés de pourvoir l'Etat en hommes intègres et cultivés, que le plus humble paysan pouvait (en théorie) tenter. Bien que cette institution "méritocratique" ait subi différents avatars et distorsions, elle a certainement joué un rôle prépondérant dans la pérennité de la culture chinoise et dans la relative stabilité de l'Empire Céleste pendant deux millénaires.

 

Selon Confucius, la soumission au père et au prince va de soi et garantit la cohésion des familles et du pays, mais elle s'accompagne d'un devoir de (respectueuses) remontrances si le père ou le prince vont dans la mauvaise direction. De très nombreux lettrés chinois, se réclamant à juste titre de l'enseignement de leur Maître, ont péri ou été bannis pour avoir osé critiquer l'Empereur quand celui-ci, sous l'emprise d'une clique du harem ou de prêtres taoïstes, ne prenait plus soin de son peuple et laissait le pays sombrer dans la famine ou la guerre civile.

 

CONFUCIUS - le ta hio ou la grande Étude

confucius

Edition  DU PRIEURÉ

 1993

Les Œuvres de Philosophie morale et politique de Confucius doivent être imprimées avec les caractères chinois, gravés sur bois, de l’imprimerie royale, dans le style cursif des ouvrages légers et le second ordre, accompagnées seulement d’une traduction française et de notes tirées de divers Commentateurs ; l’édition dont nous publions aujourd’hui le premier livre, est imprimée avec des caractères chinois gravés exprès sur poinçons d’acier par M. Marcelin-Legrand, d’après les plus beaux modèles chinois ; elle contient de plus une version latine littérale, destinée à faciliter l’intelligence du texte, et la traduction complète du commentaire de Tchoù-hî, reproduit presque entièrement en chinois.


« La loi de la Grande Étude, ou de la philosophie pratique consiste à développer et à rendre à sa clarté primitive le principe lumineux de la raison que nous avons reçu du ciel, à renouveler les hommes et à ne placer sa destinée définitive que dans le souverain bien pour atteindre l’état de perfectionnement désiré. »

 

Comme un pied de nez aux Modernes, du fond des âges, Confucius rappelle les principes essentiels de la politique, entre autres : Il existe une nature humaine que chaque homme doit accomplir en se conformant aux lois morales immuables et indépendantes de toute volonté humaine.

 

L’autorité est un «  mandat du ciel » » mais le chef ne garde sa légitimité que si son gouvernement vise à l’accomplissement de la nature humaine chez ses inférieurs. L’exercice de l’autorité réclame l’effort sur soi par la pratique de la vertu. Bien plus qu’un simple traité de sciences politiques, le Ta-Hio expose le seul moyen efficace (avec la Grâce) pour restaurer la cité traditionnelle.

 

Le Livre de la Grande Étude est celui que, dans l’antiquité, on enseignait aux hommes dans le lieu de la Grande Étude (le Grand Collège impérial) et qu’on leur proposait comme ligne de conduite ; or, les hommes tirant du ciel leur origine, il en résulte qu’il n’en est aucun qui n’ait été doué par lui des sentiments de charité ou d’humanité, de justice, de convenance et de sagesse.

 

Cependant, quoique tous les hommes possèdent certaines dispositions naturelles et constitutives qu’ils ont reçues en naissant, il en est quelques-uns qui n’ont pas le pouvoir ou la faculté de les cultiver et de les bien diriger. C’est pourquoi ils ne peuvent pas tous avoir en eux les moyens de connaître les dispositions existantes de leur propre nature, et ceux de leur donner leur complet développement. Il en est qui, possédant une grande perspicacité, une intelligence pénétrante, une connaissance intuitive, une sagesse profonde, peuvent développer toutes les facultés de leur nature ; et ils se distinguent au milieu de la foule qui les environne ; alors le ciel leur a certainement donné le mandat d’être les chefs et les instituteurs des générations infinies ; il les a chargés de la mission de les gouverner et de les instruire, afin de les faire retourner à la pureté primitive de leur nature.

 

Voilà comment [les anciens empereurs] Fou-hi, Chin-noung, Eoang-ti, Yao et Chun occupèrent successivement les plus hautes dignités que confère le ciel ; comment les ministres d’État furent attentifs à suivre et à propager leurs instructions, et d’où les magistrats qui président aux lois civiles et à la musique dérivèrent leurs enseignements.

 

Après l’extinction des trois premières dynasties, les institutions qu’elles avaient fondées s’étendirent graduellement. Ainsi, il arriva par la suite que, dans les palais des rois, comme dans les grandes villes et même jusque dans les plus petits villages, il n’y avait aucun lieu où l’on ne se livrât à l’étude.

 

conscience & absolu

SRI NISARGADATTA MAHARAJ

Edition LES DEUX OCEANS

 1994

Ce livre contient les derniers entretiens de ce maître de sagesse, ils représentent la quintessence de sa sagesse. Il dit et redit de chercher par nous même de nous tourner vers l’intérieur, de faire attention aux illusions et aux apparences. Un très grand livre de spiritualité.

 

Pendant plus de quarante ans Sri Nisargadatta Maharaj a guidé et inspiré tous ceux qui sont venus à lui ; doux, affectueux, patient ou abrupt, coupant, impatient selon les circonstances du moment, il a reçu des personnes en quête spirituelle venues du monde entier. Jusqu'à la fin, inlassablement, il dit et redit de ne pas se cramponner à tout ce que nous avons lu ou entendu, de chercher par nous-mêmes, de nous tourner vers l'intérieur ; d'être dans le " je suis " vrai, qui est aussi Conscience et Amour. Son style répétitif fait partie de sa sagesse et de son talent d'instructeur. Ces tout derniers entretiens représentent le meilleur de ce qu'il avait à nous offrir, la quintessence de sa sagesse. Conscience et Absolu est l'enseigne ultime de Sri Nisargadatta Maharaj.

 

Nisargadatta est l'un des très grands sages du XXème siècle. Il  est né en Inde en 1897 et y a vécu jusqu'à sa mort en 1981 sans avoir jamais voyagé en dehors de son pays. Il fut marié, père de 4 enfants et exerça l'activité de commerçant de cigarettes artisanales. Disciple de Siddharameshwar Maharaj, un maître spirituel de la doctrine de l'Advaïta Vedanta, il connut l'accomplissement de sa quête de la vérité absolue peu d'années après la mort de son gourou, survenue en 1936, sans l'avoir longtemps fréquenté. "J'ai compris, j'ai réalisé, j'ai transcendé" (les qualités qui fondent de notre mode d'existence habituel, limité et incertain) : parole forte s'il en est !

 

Un livre d'entretiens avec Nisargadatta, publié dans les années 70 par Maurice Frydman (en français : JE SUIS, aux éditions Deux Océans), fera affluer des personnes du monde entier pour profiter de sa sagesse au sens le plus fort du terme : sa connaissance directe de ce qui "est avant toute discipline, plus subtil que toute discipline, le sujet le plus subtil qui soit" pour reprendre ses mots. Dès lors, tout en poursuivant sa vie de famille et son métier pour subvenir à ses besoins, il donna des entretiens jusqu'à sa mort d'un cancer. Ou plutôt jusqu'à la dissolution de celui qui fut nommé Nisargadatta et qui ne s'identifiait pas avec Nisargadatta en son vrai moi dont il avait réalisé la vérité : l'Absolu lui-même, l'unique et universelle réalité. A son écoute, ainsi qu'à celle de quelques autres, saurons-nous à notre tour comprendre la vérité ultime qui nous fonde ainsi que le monde entier, en ayant bien en tête cette mise en garde d'un autre très grand "connaisseur de la Vérité", Jésus, dans l'Evangile selon Thomas : "celui qui connait le tout, s'il est privé de lui-même, est privé du tout" ?

 

« Notre erreur est de nous identifier au corps : moi = le corps, et à partir de là, tout ce qui arrive à "notre" corps (nous devrions dire : à ce corps que nous prenons pour nous, qui nous possède !), nous arrive dans la même mesure. Il est né : nous sommes nés ; il mourra : nous mourrons. Et entre deux, notre histoire sera exactement celle du corps dont nous partagerons pleinement les limitations et  les questions qui lui sont propres : argent et travail, santé physique et psychologique, réputation et vie affective ; toutes choses impossibles sans un corps pour les vivre. Ce n'est pas que ces choses arrivent qui est un problème, ni même une erreur : tant que le corps est là, il est naturel qu'elles arrivent. Ce qui est anormal, et la source de tous nos problèmes, c'est que nous nous identifions au corps au point de ne plus être rien d'autre, ou alors de n'être seulement ce qu'on pourrait désigner par un "corps amélioré" (d'un esprit ou d'une âme immortelle par exemple) : le corps restant le centre absolu de notre existence qui se trouve réduite à la sienne.

 

Que le corps soit au centre de notre perception : l'angle à partir duquel nous prenons conscience de la réalité, très bien ; c'est bien en lui que se lève le soleil de la conscience. Mais entre le corps comme lieu de notre éveil à nous-mêmes qu'est la conscience, et le corps comme identique à la conscience, en tant que l'identité avec laquelle nous nous confondons, il y a un pas que la raison ne permet pas à elle seule de franchir : c'est donc une croyance au sens irrationnel du terme. Ainsi, la question à laquelle nous sommes appelés à trouver une réponse est la suivante : qui sommes-nous véritablement ? : Si à l'opposé de l'opinion habituelle, nous ne sommes pas l'individu qui partage les idiosyncrasies du corps, et celles de la psyché qui est son envers, sommes-nous pour autant "impersonnels", "rien" ainsi que le prétendent les non dualistes ? "Il n'y a personne", "vous n'êtes personne" : répètent-ils à l'envie. Or, si l'on pousse leur raisonnement jusqu'au bout, nous en arrivons à dire : il n'y a personne qui lit en ce moment cette page web ; il n'y a d'ailleurs personne qui l'ait écrite, elle n'existe donc pas. Rien : fin de l'acte.

20 D

dalaï lama – ainsi parle le dalaï lama

Cl. B. levenson

Edition BALLAND

 1990

Dans un monde d’agitation, de bruit et d’agressivité, d’injustice et d’hypocrisie, le Dalaï Lama fait visiblement exception. Il a l’étonnante faculté de créer autour de lui un îlot de tranquillité et de rétablir les équilibres. À ceux qui, innombrables, lui demandent son secret, il répond avec une simplicité apparente. Mais au-delà des mots courants dont il se sert, il y a une profondeur d’approche qui ne trompe pas.


Le « parler vrai » est aujourd’hui à la mode. Le Dalaï Lama parle vrai depuis bien des années. N’est-ce pas lui qui proposait naguère des rencontres informelles entre responsables des affaires du monde pour mieux se connaître afin de désamorcer les tensions ? C’était la détente avant la lettre. La non-violence qu’il prône avec une inlassable patience, l’apprentissage du respect de l’autre dès la plus tendre enfance, l’attention spirituelle pour contrebalancer les dangers d’un matérialisme excessif, l’urgence de sauvegarder l’environnement pour les générations à venir, la façon dont il nous voit : autant de thèmes qu’il aborde avec une clarté sans faille au fil de ces entretiens.


Une vision du monde contemporain qui tient compte de l’aventure humaine globale, placée dans un contexte précis marqué par la singularité du devenir tibétain et dont l’axe demeure l’épanouissement de l’être. Écouter un maître de sagesse, c’est aussi une manière d’apprendre à vivre la vie de tous les jours et de mettre en résonance avec le monde.

 

dalaï lama – cent Éléphants sur un brin d’herbe. enseignements de sagesse

dalaï lama

Edition du Seuil

 1990

Sur le ton chaleureux et confidentiel qui lui est naturel même en présence de nombreux interlocuteurs, le Dalaï Lama livre le fruit de ses réflexions sur l’homme, sur l’environnement, sur la société, les institutions, la politique, les religions.


Que propose-t-il ? « Quel est votre secret ? » lui demande-t-on partout où il est invité. « Sagesse, compassion, amour des êtres », répond celui dont le nom signifie « Océan de sagesse ».


À travers ces conférences dans des universités et des instituts divers, cette figure lumineuse livre en effet son secret, qui n’est autre que la sagesse immémoriale du bouddhisme. Mais plus qu’une doctrine dont il connaît toutes les subtilités, ce « simple moine » venu du Tibet veut apprendre aux hommes la pratique de la sagesse et promouvoir la paix par la compassion concrètement vécue.


Il a reçu, en 1989, le prix Nobel de la paix.

 

dalaï lama – l’art du bonheur

dalaï lama & H. CUTLER

Edition R. LAFFONT

 1999

Le couple, la santé, les relations entre amis : pour la première fois, le Dalaï Lama nous parle de ce qui fait notre bonheur au quotidien.


Demandez au Dalaï Lama s’il est heureux et, bien qu’il ait souffert de l’exil, il répondra « oui » sans hésiter, car le bonheur est selon lui le but de toute notre existence. C’est ce qu’il explique dans cet Art du bonheur, mélange surprenant de sagesse plusieurs fois millénaire et de bon sens, de réflexions et de conseils concrets, que nous pouvons tous appliquer.


Tout au long de ces conversations, le Dalaï Lama nous montre comment vaincre l’anxiété, l’insécurité, la colère et le découragement et explore notre vie quotidienne pour illustrer comment surmonter les obstacles de l’existence en puisant dans notre source de paix intérieure.


Après La Force du bouddhisme (Robert LAFFONT, 1994), voici le nouvel ouvrage de la plus grande figure spirituelle du monde contemporain, prix Nobel de la paix. Le Dalaï Lama s’entretient ici avec le psychiatre Howard Cutler. Les deux hommes se sont rencontrés en 1982 alors qu’Howard Cutler se trouvait en Inde pour étudier la médecine tibétaine.

 

dalaî lama – le pouvoir de la bontÉ

dalaï lama

Edition DU CHÂTELET

 2004

« Oui, on peut changer le monde. Si chaque individu s’efforce de faire le bien autour de lui, si les dirigeants œuvrent pour la paix et la sauvegarde de l’environnement, alors le monde aura un autre visage. La clé de tout changement figure en nous-mêmes : nous détenons le potentiel d’amour susceptible d’embellir notre jardin, notre pays, et même notre planète. » Sa Sainteté le Dalaï Lama


La bonté est le fondement majeur de la philosophie et de l’action politique du Dalaï Lama. Une valeur universelle qui transcende les particularités culturelles. Toutes les religions n’ont-elles pas le même objectif, l’amour du prochain ? Au fil des textes et des entretiens rassemblés dans cet ouvrage par Sydney Piburn, le Dalaï Lama dévoile les différentes facettes de sa conception de la bonté : questions métaphysiques, politiques, considérations pratiques… Pour que se taisent les armes et que nous nous tenions, enfin, par la main.


Chef politique, autorité religieuse et avant tout, comme il se qualifie lui-même, « simple moine », le Dalaï Lama cherche en toute chose l’harmonie entre vie temporelle et vie spirituelle. Son combat pour la libération du peuple tibétain participe d’un combat universel contre la violence et lui a valu le prix Nobel de la Paix en 1989.


Matthieu Ricard vit depuis plus de trente ans dans l’Himalaya népalais, où il se consacre à la vie monastique et à des projets humanitaires. Interprète français du Dalaï Lama, il a publié notamment Le Moine et le Philosophe (avec Jean-François Revel, Nil, 1997) et Plaidoyer pour le bonheur. (Nil, 2003).

 

dalaï lama – samsara, la vie, la mort, la renaissance

dalaï lama

Edition LE PRÉ AUX CLERCS

 1996

Symbole de tolérance au milieu des intégrismes, apôtre de la non-violence alors que la violence nous cerne, Sa Sainteté le Dalaï Lama, chef spirituel et politique du Tibet, prix Nobel de la paix, nous délivre un message d’amour et de sagesse depuis sa résidence d’exil à Dharamsala, accrochée au flanc des montagnes.Dans ce livre réalisé par une journaliste française, Frédérique HATIER, et qui rassemble l’essentiel de ce message à partir de ses écrits et de ses interventions, le Dalaï Lama nous parle :


o De son histoire et de celle de son peuple ;
o Du bouddhisme tibétain – religion, philosophie et règle de vie – qui peut proposer une alternative pour l’Occident ;
o De la vie, du monde d’aujourd’hui, de la violence, des souffrances infligées aux peuples, aux animaux, à la nature ;
o De la sagesse, de la méditation, des enseignements que l’on peut tirer du bouddhisme, même sans y adhérer ;
o Du Samsâra, enfin, le cycle de la vie – naissance, mort et renaissance – qui constitue la base de l’existence.

 

DALAÏ-LAMA -  365 mÉditations quotidiennes du dalaï-lama

dalaï-lama

Edition LA RENAISSANCE

 2003

« Le DALAÏ-LAMA nous exhorte à développer le potentiel de bonté et d’amour que, dit-il sans hésiter, nous possédons tous.

 

En faisant appel à notre expérience quotidienne, il nous montre comment devenir un « bon être humain » et tirer le meilleur parti de notre existence. Il met constamment l’accent sur la « responsabilité universelle », la prise de conscience que chacun de nous, en tant que membre de la famille humaine, peut être un artisan de la paix et un protecteur des êtres. »
Matthieu Ricard


« Les 365 méditations contenues dans ce nouvel ouvrage agissent sur nous comme si, dans son infinie sérénité, Sa Sainteté avait la clé de nos cœurs. »

 

DALAÏ-LAMA  -  un simple moine – le dalaï-lama racontÉ par ses proches

strober & midal

Edition du CHATELET

 2005

Chef temporel et spirituel du Tibet, le Dalaï-lama incarne la compassion, l’amour et la non-violence. Il se définit pourtant comme un simple moine.


Les auteurs de cette première « biographie orale » du Prix Nobel de la paix ont interrogé soixante personnalités, issues de toutes confessions et de tous horizons.

 

Des témoignages qui dessinent une vie – l’enfance dans la société fermée du Tibet ancestral, la fuite à Dharamsala, les débuts du mouvement tibétain en exil… –, mais qui révèlent aussi les fondements d’un message politique et spirituel.


Au fil des lignes apparaît un Tenzin Gyatso inédit : sa fraîcheur de caractère, son humour, ses traits d’esprit, son intérêt pour la science et ses goûts personnels mais, surtout, sa simplicité, sa disponibilité et son étonnante humanité.

 

dans la gueule du tigre

Ramesh S. balsekar

Edition ADVAITA

1998

Ramesh S. Balsekar est un brillant enseignant de l’Advaita. Il a réalisé sa Vraie Nature grâce à son gourou Nisargadatta Maharaj de la « Nathlignee ». Ce livre est une merveilleuse introduction à l’Advaita. Les dialogues sont précis et touchent le cœur de l’Être.


Le propos de Ramesh est de démontrer à l’élève qu’il n’y a pas à la base un comportement d’élève à maître, qu’il n’y a surtout pas de concepts dualistes auxquels nous devrions nous identifier, parce que notre Vraie Nature transcende ces concepts et par conséquent se révèle bien au-delà d’une dualité objective patente (Advaita).


Nous sommes l’Un, Ce que Est, sans forme et sans nom, ce que nous étions déjà avant notre naissance.

 

DANS LES BOIS DE LA RḖALISATION DE DIEU – L’INFINI DANS LE FINI

Swami Rama Tirtha

Edition les deux Océans

2017

Swami Rama Tirtha (1873 – 1906) En 1906, ayant abandonné la robe orange qu'il jugeait trop ostentatoire, il remonta dans l'Himalaya au lieudit "l'Ashram de Vasistha", à 3600 m d'altitude, paysage enchanteur de neiges éternelles. Il vivait dans une minuscule cahute, l'esprit en extase, recevant de rares visites, composant ses poèmes, sous des averses de mousson continuelles. Un jeune homme faisait chaque jour 16 km aller-retour pour lui faire la cuisine. Il mangeait peu, sa santé se détériorait de plus en plus. Le jour de la fête de Diwali [les lumières] il se baigna dans le Gange. Il fut emporté par un tourbillon, cria à son ami cuisinier de ne pas s'inquiéter, puis s'abandonna sereinement.

 

Rama Tirtha a réussi à intégrer la non-dualité aux moindres détails de son existence. C'était un prédicateur ambulant en langues populaires.

 

Plutôt que les approches érudites et intellectuelles, il préférait transmettre un vedanta pratique et simple, dépouillé de tout sens de l'ego, menant une vie pure et bienveillante. Il se sentait le plus heureux dans ses randonnées solitaires dans l'Himalaya, le plus souvent en état d'extase, composant ses poèmes. Cet ouvrage présente un ensemble de conférences rassemblées sous l’appellation « Vedanta Pratique ».

 

Il propose un ensemble de regards et d’expérimentation sur le chemin de la non-dualité. Les conférences ont été rassemblées par thème dans ce livre, mais la chronologie des textes est établie pour le lecteur désireux de les prendre dans l’ordre d’énonciation.

La spiritualité profonde et joyeuse de Swami Rama Tirtha va droit au but avec douceur, s’appuyant sur le particulier pour embrasser l’infini, se laisser embrasser et embraser par l’Un, la Totalité.

 

Swami Vivekananda était devenu mondialement célèbre en un éclair lors de sa participation au parlement mondial des religions, à Chicago en 1893. Vivekananda était un formidable orateur qui fascinait ses auditoires en parlant du Vedanta. Cette rencontre fut fondamentale. Rama Tirtha se décida alors pour de bon à devenir moine errant pour prêcher la non-dualité [Advaita Vedanta] avec sa joie inspirée, sa grâce et sa douceur. En 1898, à 25 ans, il se sentait de plus en plus attiré par le renoncement. Il fréquenta les saints qui vivaient dans le haut-Gange à Haridwar et Rishikesh. Il alla vivre dans la forêt de Tapovan, seul, nu, déterminé à atteindre l'illumination ou à y mourir.

 

Il atteint l'éveil. Il revint ensuite à son "Forman Christian College" pour enseigner les mathématiques. Dans cette université chrétienne, il mêlait des enseignements des Upanishads dans ses cours de mathématiques. Scandale ! Il dut partir pour le "Government College" de Lahore..
De 1900 à 1904, il alterna des périodes de vie publique et de retraite. En 1900, à 27 ans, il abandonna toutes ses charges profanes et renonça à toute vie de famille. Revêtu de la robe orange du sanyasin [le renonçant], il partit pour l'Himalaya vers les sources du Gange.

 


Il fit publier à Lahore une revue, Alif [première lettre de l'alphabet arabe, symbole de l'Unique, du retour à l'origine], où il exposait les principes et la pratique d'un Vedanta pour un large public. Il écrivait continuellement des articles, même depuis ses retraites en Himalaya.



À l’été 1902, poussé par de bons amis, il partit sans un sou vaillant pour le Japon puis pour les États-Unis, où il mena deux ans durant une existence simple et frugale, sans argent. Il donnait de nombreuses conférences sur la spiritualité et le Vedanta. Il étonnait et subjuguait ses nombreux admirateurs, les journaux faisaient l'éloge de sa qualité d'être. Nombre de ses conférences furent transcrites et publiées.



En 1906, ayant abandonné la robe orange qu'il jugeait trop ostentatoire, il remonta dans l'Himalaya au lieu dit "l'Ashram de Vasistha", à 3600 m d'altitude, paysage enchanteur de neiges éternelles. Il vivait dans une minuscule cahute, l'esprit en extase, recevant de rares visites, composant ses poèmes, sous des averses de mousson continuelles. Un jeune homme faisait chaque jour 16 km aller-retour pour lui faire la cuisine. Il mangeait peu, sa santé se détériorait de plus en plus. Le jour de la fête de Diwali [les lumières] il se baigna dans le Gange. Il fut emporté par un tourbillon, cria à son ami cuisinier de ne pas s'inquiéter, puis s'abandonna sereinement. Il avait exactement 33 ans... 8 jours plus tard on retrouva son corps dans le Gange, intact, figé en parfaite position du lotus. Rama Tirtha n'était pas un Guru et ne désirait pas prendre de disciples. D'une grande culture scientifique, littéraire, philosophique et spirituelle,

 

Rama Tirtha a réussi à intégrer la non-dualité aux moindres détails de son existence. C'était un prédicateur ambulant en langues populaires. Plutôt que les approches érudites et intellectuelles, il préférait transmettre un vedanta pratique et simple, dépouillé de tout sens de l'ego, menant une vie pure et bienveillante. Il se sentait le plus heureux dans ses randonnées solitaires dans l'Himalaya, le plus souvent en état d'extase, composant ses poèmes.

Voici comment il présente le Vedanta Pratique :

 

« Un travail insistant, qui va de l’avant, et non une indolence stagnante ;

Le plaisir du travail au lieu de la corvée fastidieuse ;

La paix mentale et non l’ulcère de la Suspicion ;

L’organisation et non la désagrégation ;

La réforme appropriée et non la coutume conservatrice ;

Un réel sentiment solide au lieu de discours fleuri ;

La poésie des faits au lieu de la fiction spéculative ;

La logique des événements au lieu de l’autorité d’auteurs disparus ;

La réalisation vivante et non de simples citations mortes. »

 

La pratique vise à réduire l’influence de l’ego jusqu’à laisser toute la place au Soi, à la réalisation de « Je suis Dieu » par la compréhension que tout désir pointe vers le Soi. « Pour un homme qui avait atteint cet état de liberté parfaite, arrivait un disciple qui s’asseyait à ses pieds pendant environ une année. Lorsque le disciple était sur le point de quitter le maître, il commençait par s’incliner à ses pieds, à s’agenouiller devant lui, à se prosterner devant lui, comme d’est la coutume en Inde. Le maître, souriant, le relevait et lui disait : « Mon cher, tu n’as pas encore appris tout ce que tu pourrais apprendre. Il te manque encore beaucoup de choses ; reste encore un peu. » Il demeurait quelques jours de plus en la sainte présence du maître et obtenait de plus en plus d’inspiration. Son cœur était transformé en conscience de Dieu. Il était rempli du Saint-Esprit. Il quittait la présence du maître, ne sachant pas s’il était le disciple ou le maître lui-même. Il partait, voyant l’univers entier, le vaste monde, comme son Soi véritable, et l’univers entier étant son Soi réel, où pouvait-il alors aller, lui le Soi ? Quand le Soi remplit et pénètre chaque atome, chaque molécule, où peut-il aller ? L’idée d’aller et venir devient pour lui sans aucune signification. »

 

Toujours davantage d’inclusion, toujours davantage de référence interne, Swami Rama Tirtha, par touches légères, histoire après histoire, laisse entrevoir ce qu’il y a derrière l’apparaître. Derrière les rivalités, l’écho de la toute-puissance de l’Atman. Derrière la sensualité, le souvenir de la beauté du Soi immuable. Derrière la colère, la permanence de l’absolue liberté du Soi. Etc. Chaque thème porte une introduction à la non-dualité au cœur même de la dualité. « Peu importe que les gens ne vous louent pas, dit Rama, peu importe que vous ne portiez pas de nom. Ce qui est succès aux yeux du monde est pure illusion des sens. Vous obtenez le succès sur le champ lorsque vous ressentez : « Je suis Un avec le Tout, avec la Divinité, je suis le succès. » Bénis ceux qui ne lisent pas les journaux, car ils verront la Nature et, à travers la Nature, Dieu. »

 

DE LA MORT A LA VIE  -   TRANSMIGRATION ET RḖINCARNATION  -  SCIENCE ET BOUDDHISME  -

 Jean-Pierre  Schnetzler

Edition Dervy

 2001

Avec la sobriété érudite qui est la sienne, Jean Pierre Schnetzler expose ici l'approche bouddhiste de l'état du Bardo, c'est-à-dire de l'état d'après la mort. Il ne s'agit pas de coutumes ou de croyances, ce ne serait pas du bouddhisme, mais d'un cheminement logique s'appuyant sur la notion centrale de l'impermanence d'un moi personnel. C'est un ouvrage très clair, qui se lit facilement et qui laisse des pistes de réflexions fructueuses.

 

Ce livre voudrait être une brève introduction au problème posé par ce que l'Orient, indien surtout, nomme transmigration et que l'Occident contemporain appelle réincarnation. Ce livre voudrait être une brève introduction au problème posé par ce que l'Orient, indien surtout, nomme la transmigration et que l'Occident contemporain appelle réincarnation. Le deuxième terme ne rend que très partiellement compte des significations du premier. On peut entendre par transmigration, une théorie des états multiples de l'Etre dont la présente existence corporelle ne serait qu'un cas particulier, pas obligatoirement unique. Ce point de vue suppose une philosophie de la non-dualité, et un fonctionnement logique non-classique mais pas déviant, lequel se trouve en accord avec certains aspects de la logique moderne, aussi bien que de la vieille logique bouddhique. Il faut donc remonter aux sources et tenter de confronter l'Orient et l'Occident au bénéfice de la vérité qui se tient au centre.

 

Y-a-t-il une division entre la vie et la mort ? Pourquoi considérons-nous la mort comme un état séparé de la vie ? Pourquoi avons-nous peur de la mort ? Et pourquoi tant de livres ont-ils été écrits sur elle ? Pourquoi y a-t-il une ligne de démarcation entre la vie et la mort ? Et cette séparation est-elle réelle ou simplement arbitraire, une fabrication de l’esprit ?

 

Lorsque nous parlons de la vie, nous entendons un processus de continuité en lequel il y a identification. Moi et ma maison, moi et ma femme, moi et mon compte en banque, moi et mon expérience. C’est ce que nous appelons la vie, n’est-ce pas ? Vivre est un processus de continuité dans la mémoire, conscient mais aussi inconscient, avec ses luttes, querelles, incidents, expériences, etc. Tout cela est ce que nous appelons la vie et nous pensons à la mort comme à son opposé. Ayant créé cet opposé, nous le redoutons et commençons à rechercher la relation entre la vie et la mort Si nous parvenons à jeter entre l’une et l’autre le pont de nos explications, la croyance en une continuité, en un au-delà, nous sommes satisfaits. Nous croyons à la réincarnation ou à une autre forme de la continuité de la pensée, et ensuite nous essayons d’établir le rapport entre le connu et l’inconnu, entre te passé et le futur. C’est bien cela que nous faisons, n’est-ce pas, lorsque nous posons des questions sur tes relations entre la vie et la mort Nous voulons savoir comment jeter un pont entre le « vivre » et le « finir ». C’est là notre désir fondamental.

 

Pouvons-nous connaître la « fin », qui est la mort, pendant que nous vivons ? Je veux dire que si nous pouvions savoir, pendant que nous vivons, ce qu’est la mort, nous n’aurions pas de problèmes. C’est parce que nous ne pouvons pas entrer en contact avec l’inconnu pendant que nous vivons, que nous en avons peur. Notre lutte consiste à établir un rapport entre nous-mêmes qui sommes le résultat du connu, et l’inconnu que nous appelons mort. Peut-il y avoir une relation entre le passé et quelque chose que l’esprit ne peut pas concevoir et que nous appelons mort ? Pourquoi séparons-nous les deux ? N’est-ce point parce que notre esprit ne fonctionne que dans le champ du connu, dans le champ du continu ? L’on ne se connaît soi-même qu’en tant que penseur, qu’en tant qu’acteur ayant certains souvenirs de misères, de plaisirs, d’amour, d’affections, d’expériences de toutes sortes ; l’on ne se connaît qu’en tant qu’être continu, sans quoi Ton n’aurait aucun souvenir de soi-même « étant » quoi que ce soit. Or, lorsque ce « quoi que ce soit » considère sa fin - que nous appelons mort - surgit en nous la peur de l’inconnu, donc le désir d’englober l’inconnu dans le connu, de donner une continuité au connu. Je veux dire que nous ne voulons pas connaître une vie incluant la mort, mais nous voulons nous persuader qu’un moyen existe de durer indéfiniment. Nous ne voulons pas connaître la vie et la mort, mais nous voulons apprendre à durer sans fin.

 

Ce qui continue n’a pas de renouveau. Il ne peut rien avoir de neuf, rien de créatif en ce qui continue. Cela semble bien évident. Au contraire, sitôt que s’arrête la continuité, ce qui est toujours neuf devient possible. C’est notre fin que nous redoutons. Nous ne voyons pas que le renouveau créateur et inconnu ne peut se produire qu’en cette fin du « quoi que ce soit » que nous croyons être. Le report quotidien de nos expériences, de nos souvenirs et de nos infortunes, bref tout ce qui vieillit en s’accumulant, doit mourir chaque jour pour que le renouveau puisse être. C’est chaque jour que nous devons mourir. Le neuf ne peut pas être là où est une continuité - le neuf étant le créatif, l’inconnu, l’éternel, Dieu si vous voulez. La personne, l’entité continue qui est à la recherche de l’inconnu, du réel, de l’éternel, ne le trouvera jamais, parce qu’elle ne trouvera que ce qu’elle projette hors d’elle-même, et ce qu’elle projette n’est pas le réel. Ce n’est que lorsque nous finissons, lorsque nous mourons que le réel peut être connu ; et celui qui cherche une relation entre la vie et la mort, un pont entre le continu et ce qu’il s’imagine exister au-delà, vit dans un monde fictif, irréel, qui est une projection de lui-même.

 

Et est-il possible, pendant que l’on vit, de mourir, c’est-à-dire de parvenir à sa fin, de n’être rien du tout ? Est-il possible, en vivant dans ce monde où tout « devient » de plus en plus (ou « devient » de moins en moins) où tout est un processus d’escalades, de réussites, de succès, est-il possible, dans un tel inonde, de connaître la mort ? Est-il possible d’achever chaque souvenir ? (Il ne s’agit pas des souvenirs des faits : de l’adresse de votre domicile, etc.) Est-il possible de mettre fin à chaque attachement intérieur, à une sécurité psychologique, à tous les souvenirs que nous avons accumulés, emmagasinés, et où nous puisons notre sécurité et notre bonheur ? Est-il possible de mettre fin à tout cela, ce qui veut dire mourir chaque jour pour qu’un renouveau puisse avoir lieu demain ? Ce n’est qu’alors que l’on connaît la mort pendant que l’on vit Ce n’est qu’en cette mort, en cette fin, en cet arrêt de la continuité, qu’est le renouveau, la création de ce qui est éternel

 

Au sommaire de cet ouvrage :Les conflits de paradigme  -  Les excès de l’apologique  -  Le scientisme  -  Christianisme et réincarnation  -  Les travaux de Stevenson  -  les facteurs favorables et défavorables à la prise de conscience  -  L’oubli, la méditation et la recherche  -  le lying  -  L’hypnose  -  La clairvoyance  -  Rêves annonciateurs  -  Durée de l’intervalle entre la mort et la naissance  -  Les malformations  -  les jumeaux  -  Le choix du sexe  -  les changements de religion, de civilisation et économique  -  les morts violentes  -  les effets traumatiques  -  les souvenirs de l’Holocauste  -  Renaissance dans la même famille  -  l’enfer  -  Les fantômes  -  les paradis  -  les Expériences de mort imminentes  -  la littérature grecque  -  la littérature chrétienne du purgatoire  -  les hallucinations des mourants  -  les expériences de sortie du corps  -  l’au-delà  -  les EMI des enfants et des aveugles  -  les caractéristiques du corps mental  -  l’attachement aux lieux  -  le besoin de communiquer avec les vivants  -  l’autre monde avec l’enfer et la paradis  -   la fin du Bardo  -  les origines du complexe d’œdipe  -  Le Delog au Tibet  -  La transmigration orientale  -  la conception du bouddhisme du monde  -  la tripartition cosmique dans le bouddhisme  -  la sphère des sens  -  les fantômes  -  les titans  -  les dieux  -  le monde des formes subtiles  -  Le monde informel  -  qu'’est-ce que la transmigration ?  -  la logique bouddhique  -  le Tétralemme chez les grecs  -  la fonction du rêve  -  les hypothèses et interprétations scientifiques, biologiques, psychologiques, parapsychologiques et psychanalytiques  -  l’état des nouvelles existences  -  la réincarnation pose des problèmes au psychologue  -  l’inconscient aussi préexiste  -  Evoluer et mourir  -  Renaitre  -  Rôles étiologique des vies antérieures en psychologie  -   La méditation  -  les phobies  -  Homosexualité, états dépressifs et psychose  -  les troubles névrotiques  -  Christianisme, bouddhisme et vie future  -  le refus de la réincarnation par l’église  -  les arguments théologiques  -  Résurrection et Nirvana  -  Pluralité des états post-mortem  -

 

DÉTACHEMENT -  LA VOIE DU NON - ATTACHEMENT  -  Pratique de la mÉditation profonde

V. R. Dhiravamsa

Edition  Dangles

 1979. Réédité

Nous vivons partagés entre deux perspectives, l’une immédiate, de la vie quotidienne, l’autre lointaine, d’un monde transcendantal où tout se confond en une harmonieuse unité. Cet ouvrage constitue un guide précieux pour l’exercice d’une faculté inhérente à chacun de nous : l’attention. Être attentif, c’est accepter dans l’instant tout ce qui se présente dans notre vie, et surtout le comprendre d’un point de vue non fragmentaire. La vision globale et la compréhension nous permettent d’unifier ces perspectives séparées.

 

Pour comprendre ce qu’est l’esprit méditatif, il importe de savoir écouter vraiment. Quand on écoute avec un esprit prêt à la critique, un intellect plein de connaissances et d’opinions, on ne peut comprendre ce qu’est l’esprit méditatif.

 

 Savez-vous ce qu’est l’écoute méditative? C’est très simple : elle consiste à garder son esprit entièrement ouvert, à savoir écouter tout sans rien rejeter ni accepter. Quand l’esprit est réceptif, l’écoute est impartiale et, par là, le flot de la sagesse intuitive nous traverse librement. Quand on est dans l’expectative on essaie d’anticiper les paroles de celui qui parle. Dès lors, le désappointement, le conflit nous guettent lesquels empêchent l’écoute véritable…

Un esprit fermé ne sait pas écouter.  Le bouddhisme enseigne qu’énergie et contemplation doivent s’équilibrer dans l’attention, sans quoi l’énergie se dissipant, on devient la proie de la lassitude et de l’ennui.  Peut-être craignez-vous l’écoute intérieure passive, laquelle exige que vous preniez du recul par rapport à vos accumulations ? Vous sentez le besoin de posséder autrement dit vous avez ce qu’on appelle un esprit accapareur, c’est-à-dire l’inverse d’un esprit méditatif. Et un tel esprit est une source perpétuelle d’ennuis…


Le bouddhisme désigne par l’écoute objective, en laquelle l’auditeur est affranchi de l’idée qu’il lui faut agir. L’esprit qui sait écouter est un esprit simple et, comme vous savez, la simplicité est de même profondeur. Etre simple, ce n’est pas facile ; il est infiniment plus facile de glisser dans les complications… Nous sommes des êtres compliqués qui avons l’habitude de vivre en nous conformant aux connaissances acquises. Mais, comme la vraie simplicité procède du non-mental, il est primordial que nous nous libérions des pensées et des concepts…. L’objectif du bouddhisme est de libérer l’esprit de la convoitise et de l’attachement.   Aussi lorsque vous pratiquez l’attention, laissez de côté toutes les conceptions bouddhiques, sans quoi elles deviendront des empêchements. Oubliez toutes vos connaissances.   Le vrai bouddhisme fleurit dans l’être intérieur, à travers la méditation, non pas dans les discours et les mots.


Comment apprend-on à méditer ? C’est, je l’ai dit, à la fois simple et ardu. L’effort juste persévérance- est une notion primordiale. Ne résistez pas aux choses, mais avancez à leur rythme…. Restez simple et réservez un moment de tranquillité chaque jour à l’observation intérieure avec une attention aussi soutenue que possible… On entend souvent les gens dire qu’ils ont besoin de changer de personnalité ou de comportement. C’est une réaction naturelle mais qui comporte le risque du changement motivé, lequel est un empêchement au développement intérieur. Quand on pratique l’attention, grâce à l’esprit méditatif, le changement se fait de lui même, nous n’avons en cela à faire aucun effort particulier, il arrive même à notre insu. Comprendre la loi du changement est, selon le bouddhisme, un point fondamental. La vie est faite d’un perpétuel enchaînement de changements.  La méditation est comparable à la vie ; elle vient et elle va à son gré, et on ne peut la retenir – cela vous pouvez le vérifier par vous mêmes

 

Cette pratique qui mène à la libération n'est pas une analyse philosophique à laquelle on adhèrerait, mais une pratique continue, découverte par le Bouddha, qui libère l'esprit et mène à la paix suprême. Cette paix provient du non-attachement, lorsque l'on cesse de s'accrocher, quand notre esprit ne s'attache à rien. Nous ne sommes pas liés par les expériences, mais par notre attachement à ces expériences. Nous devons donc ne pas nous attacher pour ne plus souffrir. La pratique consiste à être avec tout ce qui existe sans s'y attacher. Voir l'impermanence qui est présente dans tous les phénomènes nous permet de ne pas nous attacher car tout change constamment et rien ne dure.

 

Si vous pensez aux meilleurs moments de votre vie, où sont-ils maintenant ? Et si vous vous souvenez de périodes douloureuses où vous avez beaucoup souffert, où vous avez été découragé, déprimé, où sont-elles maintenant ? Qu'en reste t-il ? Que se soient de merveilleux moments ou d'horribles moments, ils n'existent plus, mais nous nous attachons beaucoup aux expériences que nous avons eues et nous oublions que rien ne dure. Si nous regardons notre passé nous pouvons voir notre vie comme un rêve. Quand nous envisageons l'avenir nous anticipons le futur, nous nous enthousiasmons pour de nouvelles possibilités, pour de nouveaux désirs, mais ces futures expériences deviendront le passé comme toutes les autres. Notre conditionnement est très fort, nous désirons, nous nous agrippons, nous nous attachons à des expériences qui passent et feront partie du passé très bientôt.

 

Nous devons nous ouvrir au changement et ne pas nous attacher aux expériences car tant que nous nous attachons, nous ne sommes pas libres. Si nous voyons l'impermanence, notre attachement diminuera. Nous pouvons vivre les expériences sans attachement quand nous sommes conscients de leur caractère impermanent. Le Bouddha a dit qu'il est préférable de vivre une seule journée en voyant profondément la nature impermanente des choses plutôt que cent ans sans la voir. Ainsi l'esprit cesse de s'attacher et nous sommes en paix et libres.

 

Le second aspect pour lutter contre l'attachement est l'insatisfaction, la souffrance. La souffrance du corps, de l'esprit, dans le monde, l'injustice, la colère sont des souffrances évidentes à voir. Un autre aspect de la souffrance est que rien n'est fiable, durable, parce que tout est impermanent. Tout change et on ne peut se fier à rien. Par exemple, pouvons-nous empêcher notre corps de vieillir ou de tomber malade ? Non. Nous ne pouvons pas nous fier à notre corps car il change constamment. Même quand nous sommes heureux, cela change à un moment ou à un autre.

 

Un autre aspect de la souffrance est que tout tend au désordre. Par exemple nous nettoyons, nous rangeons, mais le désordre apparaît à un moment donné. Ou, si nous laissons les choses telles qu'elles, la poussière se dépose et le désordre apparaît. Cela requiert de notre part un apport continu d’énergie pour maintenir les choses en ordre. Nous devons prendre soin de nous-mêmes, nous nourrir, etc... et ceci est aussi un aspect de la souffrance. Nous n'aimons pas souffrir, nous nous fermons à la souffrance, nous résistons, nous la nions, nous l'évitons et cela demande un courage énorme de la regarder. Quand nous acceptons la souffrance, nous nous ouvrons et l'esprit lâche prise, ne s'y attache plus et nous en sommes libres.

 

La troisième façon de se libérer de l'attachement est de comprendre qu'il n'y a pas de soi. S’il n'y a pas de soi, qui est en train de lire ce texte ou d'écouter ce discours ? Qui est triste ? Qui est en colère ? Qui est joyeux ? Le détachement, par rapport aux gens, aux situations de notre vie, c'est l'indifférence la plus totale. Cela signifie que nous ayons une chose ou pas dans notre vie, cela ne signifie rien pour nous. Ca n'a aucune espèce d'importance. Nous pouvons ressentir cela par rapport à des objets: des bijoux très chers, un téléviseur géant, un téléphone dernier cri, ou encore, une bibliothèque de milliers de livres.

 

Le non-attachement est une notion tout à fait différente, bien connue des bouddhistes. Il s'agit d'apprécier tout ce que l'on a dans sa vie: ses amis, l'argent, les possessions matérielles, la santé, l'amour... l'apprécier véritablement, chérir les moments que l'on vit avec... tout en gardant à l'esprit qu'un jour, ceci ne fera plus partie de notre vie. C'est l'impermanence. Rien ne reste jamais identique, et il convient de ne pas s'attacher aux possessions matérielles, aux situations, aux amis, à son/sa partenaire. Car un jour, la situation changera. Les amis nous quitteront peut-être, les possessions matérielles disparaitront, les situations de notre vie changeront.

Bouddha a enseigné que s'attacher à des conditions extérieures sans cesse changeantes causait de la souffrance et qu'il fallait, par la méditation, développer cette sagesse qui vit pleinement l'instant présent sans s'y attacher car l'instant d'après sera différent de celui que l'on vient de vivre.

 

DḖTACHEMENT – BRḔVES DE SAGESSE. ABḖCEDAIRE DU DḖTACHEMENT ET DE LA SḖRḖNITḖ

Erik Sablé

Edition Dervy

2016

Nous retrouvons avec plaisir Erik Sablé avec cet abécédaire de chemins vers le simple. En quelques mots, Erik Sablé cherche le cœur de ce qui se présente dans une quête de l’essence au quotidien.

Silence, beauté, instant présent, mort… les thèmes sont autant de regard fixés sur un orient éternel :

 

Envers et endroit : Nous vivons l’envers du monde. Un jour, le regard se renverse et nous sommes à l’endroit…

 

Corps : « Dans le lac du corps fleurit un lotus merveilleux, Où demeure la lumière suprême, l’Absolu sans limites et sans formes… »

 

Christianisme : Le Christ est traditionnellement lié au soleil, au coeur et à l’or. Il présente un lien subtil avec l’étoile centrale de notre système qui génère la lumière comme avec le métal qui ne se corrompt pas. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le jour saint des chrétiens est le dimanche, le jour du soleil, comme celui des juifs est le samedi, le jour de Saturne, ou celui des musulmans le vendredi, le jour de Vénus. Chaque religion possède ainsi sa signature et cette signature correspond à une réalité profonde.

 

Paix : Si la joie est exultation, effervescence, la paix est sobre. Elle est proche de la sérénité.

La joie c’est l’aube. La paix c’est le crépuscule, lorsque le temps s’arrête après avoir parcouru le cercle du jour. C’est un moment d’arrêt, de silence avant la plongée dans la nuit. La nature se tait, se recueille avant le grand basculement dans la substance nocturne. La paix, la paix profonde, la paix du cœur est peut-être le sceau de l’œuvre spirituelle.

 

La poésie, la fluidité de l’écriture est ici au service d’une spiritualité sereine et créatrice.

  

DÉTACHEMENT -  VIRAGAYA OU LE NON-ATTACHEMENT   -

Martin Wickramasinghe

Edition L’Harmattan

 1995

Ecrivain bilingue (singhalais et anglais), auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, Martin Wickramasinghe (1890-1976) peut être considéré comme un fondateur de la littérature singhalaise contemporaine. Ouvert aux divers courants de la philosophie occidentale de son temps, positivisme et marxisme, psychanalyse et existentialisme, il est toutefois resté profondément fidèle à la philosophie bouddhiste. Il apporte ainsi une dimension nouvelle à une littérature qui jusqu'alors faisait peu de place à la psychologie des personnages ; mais c'est pour traduire avec sensibilité les comportements, les sentiments, les conflits intérieurs de ses contemporains, des contemporains qui demeurent authentiquement singhalais.

 Viragaya - le " non-attachement " - témoigne du profond attachement de l'auteur au bouddhisme, prisme par lequel il fait apparaître les nuances cachées de l'âme singhalaise, Non sans tension intérieure, le héros prend conscience de son étrangeté par rapport à un entourage qui sait se plier aux coutumes et qui ne se pose guère de questions sur le pourquoi et le comment de ses actes. Ainsi se découvre-t-il, en quelque sorte, irrémédiablement voué au non-attachement, à l'absence de passion... Mais c'est aussi pour découvrir que la pratique de cette vertu cardinale du bouddhisme expose à l'incompréhension des proches et au mépris des villageois. Viragaya est le premier ouvrage singhalais intégralement traduit et publié en langue française.

Le bouddhisme insiste sur la nécessité de chérir les autres plus que soi-même. Cela peut-il conduire à des relations de co-dépendance dans lesquelles une personne sacrifie tout le temps ses propres besoins et pensées pour faire plaisir à l'autre ? Non, pas si on le comprend correctement. On peut prendre soin des autres avec deux motivations très différentes. Dans un cas, nous prenons soin des autres de manière malsaine, en ayant l'air de nous sacrifier, mais en réalité en agissant par peur ou par attachement. Les gens qui aiment les louanges, la renommées, les relations, etc., et qui ont peur de les perdre, peuvent apparemment négliger leurs propres besoins pour prendre soin des autres. Mais en fait, ils se protègent eux-mêmes d'une manière stérile. Leurs attentions ne viennent pas d'un amour véritable, mais d'une tentative égocentrique d'être heureux qui les rend, en réalité, plus malheureux. 

L'autre manière de prendre soin des autres est motivée par une affection vraie, et c'est celle-ci qu'a encouragée le Bouddha. Cette sorte d'affection et de respect pour les autres ne cherche pas, n'attend pas, quoi que ce soit en retour. Elle s'enracine dans la conscience que tous les autres êtres veulent être heureux et désirent éviter la souffrance tout autant que nous. De plus, ils nous ont tous aidé, soit dans des vies précédentes, soit dans cette vie-ci, en faisant leur travail, quel qu'il soit, dans la société. En imprégnant notre esprit de ce genre de pensées, nous ressentons naturellement de l'affection pour les autres, et notre motivation à les aider se fonde sur un désir authentique de les voir heureux.

La co-dépendance ne naît pas de ce qu'une personne, dans la relation, serait manipulatrice ou exigeante. Elle évolue quand l'attachement, la colère et la peur de deux personnes, ou plus, se nourrissent les unes des autres de manières malsaines. Si une personne a cultivé le non-attachement et agit avec amour et une compassion vrais, même si l'autre essaie, consciemment ou inconsciemment, de la manipuler, celui dont la motivation est claire ne deviendra pas dépendant d'un schéma d'interactions malsaines.

 

DÉTACHEMENT  ET  NON-ATTACHEMENT   EN  SPIRITUALITÉ

 Maître Eckhart   -   Bouddha  - John Main

 

 Arcadia   2014

Le détachement selon Bouddha : Cette pratique qui mène à la libération n'est pas une analyse philosophique à laquelle on adhèrerait, mais une pratique continue, découverte par le Bouddha, qui libère l'esprit et mène à la paix suprême.

 

Cette paix provient du non-attachement, lorsque l'on cesse de s'accrocher, quand notre esprit ne s'attache à rien. Nous ne sommes pas liés par les expériences, mais par notre attachement à ces expériences. Nous devons donc ne pas nous attacher pour ne plus souffrir. La pratique consiste à être avec tout ce qui existe sans s'y attacher. Voir l'impermanence qui est présente dans tous les phénomènes nous permet de ne pas nous attacher car tout change constamment et rien ne dure. Si vous pensez aux meilleurs moments de votre vie, où sont-ils maintenant ? Et si vous vous souvenez de périodes douloureuses où vous avez beaucoup souffert, où vous avez été découragé, déprimé, où sont-elles maintenant ? Qu'en reste t-il ?

 

Que se soient de merveilleux moments ou d'horribles moments, ils n'existent plus, mais nous nous attachons beaucoup aux expériences que nous avons eues et nous oublions que rien ne dure. Si nous regardons notre passé nous pouvons voir notre vie comme un rêve. Quand nous envisageons l'avenir nous anticipons le futur, nous nous enthousiasmons pour de nouvelles possibilités, pour de nouveaux désirs, mais ces futures expériences deviendront le passé comme toutes les autres.

 

Notre conditionnement est très fort, nous désirons, nous nous agrippons, nous nous attachons à des expériences qui passent et feront partie du passé très bientôt. Nous devons nous ouvrir au changement et ne pas nous attacher aux expériences car tant que nous nous attachons, nous ne sommes pas libres. Si nous voyons l'impermanence, notre attachement diminuera. Nous pouvons vivre les expériences sans attachement quand nous sommes conscients de leur caractère impermanent.

Le Bouddha a dit qu'il est préférable de vivre une seule journée en voyant profondément la nature impermanente des choses plutôt que cent ans sans la voir. Ainsi l'esprit cesse de s'attacher et nous sommes en paix et libres. Le second aspect pour lutter contre l'attachement est l'insatisfaction, la souffrance. La souffrance du corps, de l'esprit, dans le monde, l'injustice, la colère sont des souffrances évidentes à voir.

Un autre aspect de la souffrance est que rien n'est fiable, durable, parce que tout est impermanent. Tout change et on ne peut se fier à rien. Par exemple, pouvons-nous empêcher notre corps de vieillir ou de tomber malade ? Non.

 

Nous ne pouvons pas nous fier à notre corps car il change constamment. Même quand nous sommes heureux, cela change à un moment ou à un autre. Un autre aspect de la souffrance est que tout tend au désordre. Par exemple nous nettoyons, nous rangeons, mais le désordre apparaît à un moment donné. Ou, si nous laissons les choses telles qu'elles, la poussière se dépose et le désordre apparaît. Cela requiert de notre part un apport continu d’énergie pour maintenir les choses en ordre. Nous devons prendre soin de nous-mêmes, nous nourrir, etc... et ceci est aussi un aspect de la souffrance

 

Nous n'aimons pas souffrir, nous nous fermons à la souffrance, nous résistons, nous la nions, nous l'évitons et cela demande un courage énorme de la regarder. Quand nous acceptons la souffrance, nous nous ouvrons et l'esprit lâche prise, ne s'y attache plus et nous en sommes libres. La troisième façon de se libérer de l'attachement est de comprendre qu'il n'y a pas de soi. S’il n'y a pas de soi, qui est en train de lire ce texte ou d'écouter ce discours ? Qui est triste ? Qui est en colère ? Qui est joyeux ?

 

Le Détachement selon Maître Eckhart : J'ai lu beaucoup d'écrits, tant de maîtres païens que de prophètes, de l'Ancien et du Nouveau Testament, et j'ai recherché avec tout mon sérieux et toute mon application quelle est la plus belle et la plus haute des vertus : par laquelle l'homme peut se conformer le plus étroitement à Dieu et redevenir autant que possible pareil à son modèle original, tel qu'il était en Dieu, dans lequel il n'y avait aucune différence entre lui et Dieu, jusqu'à ce que Dieu eût créé les créatures. Et quand je vais au fond de tout ce qui a été écrit là-dessus, aussi loin que peut atteindre ma raison avec son témoignage et son jugement, je n'en trouve pas d'autre que le pur détachement de toute chose créée. C'est dans ce sens que Notre-Seigneur dit à Marthe : Une chose est nécessaire ! Ce qui veut dire : Qui veut être inaltérable et pur doit avoir une chose, le détachement.

  
Beaucoup de maîtres prônent l'amour comme ce qui est le plus haut, tel saint Paul quand il dit : Quelque tâche que j'entreprenne, si je n'ai pas l'amour je ne suis rien., Mais je mets le détachement encore au-dessus de l'amour. D'abord pour cette raison : le meilleur dans l'amour est qu'il m'oblige à aimer Dieu. Or c'est quelque chose de beaucoup plus important d'obliger Dieu à venir à moi que de m'obliger à aller à Dieu, et cela parce que ma béatitude éternelle repose sur ce que Dieu et moi devenions un. Car Dieu peut entrer en moi d'une façon plus intime et s'unir à moi mieux que je ne peux m'unir à lui. Or, que le détachement oblige Dieu à venir à moi, je le prouve ainsi : tout être se tient volontiers dans le lieu naturel qui lui est propre. Le lieu naturel de Dieu qui lui est propre par excellence est l'unité et la pureté, or celles-ci reposent sur le détachement. C'est pourquoi Dieu ne peut pas s'empêcher de se donner lui-même à un cœur détaché.

 
La seconde raison pour laquelle je mets le détachement au-dessus de l'amour est celle-ci : si l'amour m'amène au point de tout endurer pour Dieu, le détachement m'amène au point de n'être plus réceptif que pour Dieu. Or c'est ce qui est le plus haut. Car dans la souffrance l'homme a toujours encore un regard sur la créature par laquelle il souffre ; par le détachement au contraire il se tient libre et vide de toutes les créatures. Or, que l'homme détaché ne soit plus réceptif que pour Dieu, je le prouve ainsi : ce qui doit être reçu il faut que ce le soit en quelque sujet. Or le détachement est si proche du pur néant qu'il n'y a rien qui serait assez fin pour trouver place en lui, hormis Dieu : Lui est si simple et si fin qu'il trouve bien place dans le cœur détaché.

 

Les maîtres ont loué aussi l'humilité de préférence à beaucoup d'autres vertus. Mais je mets le détachement au-dessus de toute humilité. Et cela pour la raison suivante : l'humilité peut exister sans détachement, mais non pas le parfait détachement sans une humilité parfaite. Car celle-ci tend à la destruction de notre moi. Or le détachement frôle de si près le néant qu'entre le détachement parfait et le néant il n'y a aucune différence. C'est pourquoi il ne peut absolument pas y avoir de détachement parfait sans humilité. Mais deux vertus sont toujours mieux qu'une. Ma seconde raison est celle-ci : l'humilité parfaite se courbe au-dessous de toutes les créatures - par quoi l'homme sort de lui vers la créature ; mais le détachement reste en lui-même. Or, quelque remarquable que puisse être une telle sortie de soi-même, rester en soi-même est pourtant toujours quelque chose d'encore plus haut. C'est pourquoi le prophète dit : Toute la magnificence de la fille du roi vient de son intérieur. Le détachement parfait ne connaît aucun regard sur la créature, ni fléchissement de genou, ni fierté dans le maintien, il ne veut être nu-dessous nu-dessus des autres, il ne veut que reposer sur lui-même, sans souci de l'amour ou de la souffrance de personne. Il n'aspire ni à l'égalité ni à l'inégalité avec quelque autre être que ce soit, il ne veut pas ceci ou cela, il ne veut qu'être un avec soi-même ! Mais être ceci ou cela il ne le veut pas, car celui qui le veut il veut être quelque chose, mais le détachement veut n'être rien ! C'est pourquoi toutes choses sont indifférentes pour lui.


Maintenant on pourrait objecter : la sainte vierge avait pourtant toutes les vertus, et donc aussi celle du détachement dans sa plus haute perfection. Si celle-ci est plus haute que l'humilité pourquoi Notre-Dame glorifia-t-elle son humilité et non son détachement quand elle dit : Il regarda l'humilité de sa servante ? A cela je réponds : en Dieu est aussi bien le détachement que l'humilité - si tant est qu'on puisse du tout parler de vertus en Dieu. Ce fut son humilité pleine d'amour qui porta Dieu à s'abaisser à prendre la nature humaine, et pourtant, en devenant homme, il resta en lui-même aussi impassible que quand il créa le ciel et la terre - ainsi que je l'exposerai plus loin. Le Seigneur demeurant donc, quand il voulut devenir homme, dans son détachement impassible, Notre-Dame savait bien qu'il attendait d'elle la même chose quand il regarda aussi en outre son humilité et non son détachement. C'est pourquoi elle demeura dans un détachement impassible, mais ne se glorifia que de son humilité et non de son détachement...


Je mets aussi le détachement au-dessus de la compassion. En effet, la compassion n'est rien d'autre que le fait pour l'homme de sortir de lui-même vers les défauts de son prochain et d'en avoir le cœur troublé. De cela le détachement est affranchi, il reste en lui-même et ne se laisse troubler par rien. - Bref, quand je considère toutes les vertus, je n'en trouve aucune qui soit aussi parfaite et qui nous fasse autant ressembler à Dieu que le détachement.   Un maître nommé Vincent dit : L'esprit qui est détaché, sa puissance est si grande : ce qu'il voit, cela est vrai, et ce qu'il désire cela lui est accordé, et là où il commande il faut lui obéir ! Oui, vraiment, l'esprit devenu libre, dans son détachement, il contraint Dieu à venir à lui ; et s'il était en état de demeurer sans forme et sans faire d'acte étranger à son essence, il tirerait à lui l'essence la plus personnelle de Dieu. Mais cela Dieu ne peut le donner à personne qu'à lui-même. C'est pourquoi, avec l'esprit détaché, il ne peut faire autrement que de se donner Lui-même à lui. l'homme qui est complètement détaché est tellement ravi dans l'éternité que rien de passager ne peut plus l'amener à recevoir une sensation corporelle. Il est mort au monde parce que rien de terrestre ne lui dit plus rien. C'est cela que saint Paul avait en l'esprit quand il disait : Je vis et ne vis pourtant pas. Le Christ vit en moi.

 

Du détachement : Maintenant, tu demanderas : qu'est donc le détachement, pour qu'il cache en lui une pareille puissance ? Le vrai détachement signifie que l'esprit se tient impassible dans tout ce qui lui arrive, que ce soit agréable ou douloureux, un honneur ou une honte, comme une large montagne se tient impassible sous un vent léger. Rien ne rend l'homme plus semblable à Dieu que ce détachement impassible. Car que Dieu est Dieu, cela repose sur son détachement impassible : de là découle sa pureté, sa simplicité et son immutabilité. Si donc l'homme doit devenir semblable à Dieu (dans la mesure où l'égalité avec Dieu peut échoir à une créature) cela ne peut arriver que par le détachement. Il transpose ensuite l'homme en pureté, et de celle-ci en simplicité, et de celle-ci en immutabilité ; et ces qualités produisent une ressemblance entre Dieu et l'homme. Cette ressemblance doit être produite par la grâce : qui ne fait qu'élever l'homme au-dessus du temporel et le purifie de tout ce qui est passager. Tiens-le-toi pour dit : être vide de tout le créé, cela veut dire être plein de Dieu, et être rempli du créé, cela veut dire être vide de Dieu.


Dans ce détachement impassible, Dieu s'est tenu, et se tient encore, éternellement. Même quand il créa le ciel et la terre et toutes les créatures cela ne touchait pas plus son détachement que s'il n'eût jamais rien créé. Oui, je l'affirme : toutes les prières et toutes les bonnes oeuvres que l'homme peut accomplir ici dans le temps, le détachement de Dieu en est aussi peu touché que s'il n'y avait absolument rien de tout cela, et Dieu n'en est en rien plus clément ou mieux disposé envers l'homme que s'il n'avait jamais fait ces prières ou accompli ces bonnes oeuvres. Oui, même quand au sein de la divinité le Fils voulut devenir homme et le devint et souffrit le martyre, cela ne toucha pas l'impassible détachement de Dieu, pas plus que s'il n'était jamais devenu homme.

 

 Maintenant, tu pourrais dire : Voici donc que j'entends que toutes les prières et bonnes oeuvres sont perdues, car Dieu ne se soucie pas qu'on veuille par là le déterminer ; et l'on dit pourtant que Dieu veut qu'on le prie pour tout ! - Ici il faut que tu fasses bien attention et aussi que tu me comprennes bien (si tu le peux) : d'un premier regard éternel - si nous pouvons parler ici d'un premier regard - Dieu vit toutes choses comme elles devaient arriver, et vit dans le même regard quand et comment il créerait les créatures ; il vit aussi la plus infime prière ou bonne œuvre qui serait accomplie par quiconque et vit quelle prière et quelle dévotion il exaucerait ; il vit que tu l'invoqueras demain instamment et le prieras avec un profond sérieux ; et cette imploration et cette prière ce n'est pas demain seulement que Dieu l'entendra et l'exaucera, mais il l'a exaucée dans son éternité avant que tu ne devinsses homme. Mais si ta prière n'est pas honnête ni sérieuse, ce n'est pas maintenant que Dieu refusera de t'entendre ; il l'a déjà refusé dans son éternité. Ainsi Dieu a tout vu de son premier regard ; il n'opère rien à l'occasion, mais tout est déjà fait d'avance.

 

Ainsi donc Dieu ne cesse d'être dans son détachement impassible : et la prière des gens et leurs bonnes oeuvres n'en sont pas pour cela perdues, mais qui agit bien sera aussi bien récompensé. Philippe dit : Dieu le créateur maintient les choses dans la voie et dans l'ordre qu'il leur a donné depuis le commencement. Il n'y a chez lui rien de fini et rien non plus de futur : il a éternellement aimé tous les saints comme il les a prévus avant que le monde ne fût ! Et quand il arrive que se passe dans le temps ce qu'il a prévu dans l'éternité, les hommes s'imaginent que Dieu a pris de nouvelles dispositions. Mais quand il s'irrite contre nous ou quand il nous fait quelque bien, nous seuls sommes changés, lui reste immuable ; comme la lumière du soleil fait du mal aux yeux malades et du bien aux yeux sains et pourtant reste elle-même sans changement. Dieu ne regarde pas dans le temps et devant son regard n'arrive rien de nouveau. C'est dans ce sens que parle aussi Isidore dans le livre sur le bien suprême quand il dit : Maintes personnes demandent ce que Dieu faisait avant qu'il eût créé le ciel et la terre, ou bien d'où vint en Dieu la volonté nouvelle de créer les créatures. Je réponds : aucune volonté nouvelle ne s'est jamais éveillée en Dieu, mais s'il est vrai que le créé n'a pas toujours existé ainsi en lui-même comme aujourd'hui il était pourtant de toute éternité en Dieu et en sa raison. Dieu n'a pas créé le ciel et la terre de la même façon que nous leur assignons, à la façon humaine, un devenir, non, mais toutes les créatures sont de toute éternité dites dans le Verbe divin.

 

Le détachement selon John Main : Il n’y a pas, dans le vocabulaire religieux occidental, de mot plus mal compris que détachement. Le détachement n’est pas une dissociation de soi ou une fuite de ses problèmes et responsabilités. Ce n’est pas une négation de l’amitié ou de l’affection, ni même de la passion. Le détachement est, dans son essence, détachement de la préoccupation de soi, de cette disposition d’esprit souvent inconsciente qui fait que je mets mon moi au centre de toute la création. Le détachement a tout autant partie liée avec un engagement dans l’amitié, dans la fraternité durable, dans l’amour qui dépasse et transcende le moi. Le détachement rend l’amour possible parce que l’amour n’est possible que si nous sommes détachés de la préoccupation de soi, si nous sommes sortis de l’isolement, si nous sommes libérés de l’habitude de ne rien se refuser. Le désengagement qu’implique le détachement, c’est celui de l’habitude d’utiliser autrui pour mes propres fins.

 

DEWA  SANZAN : MONTAGNES SACRḖES DU JAPON

 Un voyageur

Edition  du Simorgh

2012

Depuis près de 1 500 ans, les montagnes Gassan, Haguro et Yudono, appelées Dewa sanzan, situées près de Tsuruoka, sont des hauts lieux du pèlerinage au Japon. Dans l’ancienne région de Dewa, désormais préfecture de Yamagata, s’élèvent trois montagnes sacrées : le mont Gassan (1 984 mètres), le mont Haguro (414 mètres) et le mont Yudono (1 504 mètres), connues sous le nom de Dewa sanzan.

 

Mort et résurrection : La traversée de ces trois sommets lors d’un pèlerinage, appelé sankan sando, représente la mort et la renaissance. Chaque mont a en effet une signification particulière : Gassan symbolise le passé et le monde des morts, Haguro, la prospérité dans la vie présente et Yudono, la réincarnation, la renaissance et l’avenir.

 

Forêt de cèdres : Les pèlerins gravissent ces trois montagnes depuis près de 1 500 ans. L’hiver, les fortes neiges rendent inaccessibles les monts Gassan et Yudono. Aussi, le temple Sanjin Gosaiden, situé sur le mont Haguro, rassemble les quelques pèlerins qui occupent les lieux.

Il est possible de s’y rendre en voiture ou en bus, via une route à péage. Il est cependant recommandé d’opter pour la voie traditionnelle, soit une marche en suivant l’ishidan, ce sentier constitué de 2 446 marches filant à travers la forêt de cèdres. D’autant plus qu’en chemin, 33 personnages sculptés apportent la prospérité à ceux qui parviennent à tous les trouver.

Ermites des montagnes : Dewa Sanzan est l’une des terres d’élection du Shugendô, une tradition spirituelle millénaire au Japon. Mêlant shintoïsme et bouddhisme, celle-ci privilégie la relation entre l’homme et la nature. Ses adeptes, les shugenja, recherchent la voie des pouvoirs spirituels divins par l’ascèse. Également appelés yamabushi, littéralement "ceux qui couchent dans la montagne", ces ermites pratiquent de longues retraites solitaires où ils se prêtent à des rites en grande partie secrets. On les reconnaît aisément à leur tenue traditionnelle et on entend résonner à travers la forêt leur horagai, sorte de conque dans laquelle ils soufflent pour signaler leur présence.

 

Récit de voyage à la montagne sacrée du Japon : Je penche la tête. Le prêtre prononce des paroles sacrées en agitant au-dessus de moi ce qui ressemble à un gros plumeau blanc, puis me tend une figurine de papier. J'ai appris mes leçons. Je frotte le petit bonhomme partout sur mon corps, souffle dessus trois fois, puis le dépose dans le bassin d'eau qui se trouve devant. Dewa Sanzan est un trio de montagnes sacrées de la région du nord de Honshu, au Japon. Depuis plus de 1000 ans, les pèlerins viennent ici pour entraîner leur corps et purifier leur âme. Lacer ses chaussures de randonnée pour se joindre à eux est une expérience inoubliable. Des cèdres géants du mont Haguro aux rituels du mont Yodono, en passant par les paysages du mont Gassan, les trois montagnes se chargent de vous rappeler que vous êtes ici loin, très loin de chez vous.

 

Les cèdres du mont Haguro : L'immense porte rouge qui marque le début du pèlerinage de Dewa Sanzan est censée séparer le monde des hommes de celui des dieux. Et en la franchissant, on a effectivement l'impression de s'engouffrer dans un autre monde. On se retrouve plongé dans une forêt de gigantesques cèdres du Japon dont la plupart ont entre 300 et 600 ans; le plus vieux, entouré d'une corde sacrée, est réputé avoir 1400 ans. Entre ces piliers vivants serpentent 2446 marches de pierre. Elles conduisent au sommet du mont Haguro, la plus visitée des trois montagnes. Des vieillards comme des enfants, serviette à la main pour éponger la sueur, grimpent patiemment les marches. En route, on rencontre un pont rouge qui enjambe un ruisseau, une chute d'eau et une pagode de bois qui figure sur la liste des trésors nationaux du Japon.

 

À mi-chemin, dans une cabane, on sert du thé vert et des nouilles. On déguste le tout assis sur des tatamis, en admirant les rizières de la plaine du Shonai qui s'étale plus bas. En prenant tout son temps, l'ascension de ce sommet d'à peine 414 mètres prend une heure et demie. En haut, un impressionnant complexe de temples attend les visiteurs. Le principal, Sanjin Gosaiden, est coiffé du plus gros toit de chaume au pays. Le sommet est aussi accessible par la route et bon nombre de pèlerins y affluent par autocar. Apercevoir un stationnement et des vendeurs de souvenirs après une marche en forêt peut être désagréable, sauf que les visiteurs sont pratiquement tous japonais et viennent ici pour une raison: prier. Les voir lancer des pièces de monnaie à travers des grilles et taper des mains pour attirer l'attention des dieux est tout un spectacle.

 

Ceux qui préfèrent la tranquillité opteront pour une nuit au Saikan, un monastère perché au sommet de la montagne. Pour 80 $, on vous offre une chambre traditionnelle aux murs de bois et de papier, ainsi que deux repas aussi exquis que gargantuesques (du poisson grillé au tofu mariné en passant par la soupe aux champignons et l'assiette de fruits, mon dîner ne comptait pas moins de 10 plats). Une nuit au monastère permet de voir le soleil se coucher sur la plaine et de rencontrer les yamabushis, des pèlerins errants dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Et il y a la balade nocturne. Si marcher parmi les temples déserts éclairés par la lune alors que l'écho de vos pas résonne sur les pierres ne suffit pas à vous impressionner, vous êtes aussi bien de cesser de voyager. Parce que vous êtes irrémédiablement blasé.

 

Les nuages du mont Gassan : On rejoint le mont Gassan à partir du mont Haguro en autobus. Lorsque le chauffeur vous dépose au pied du sentier au terme d'un périlleux trajet en lacets, on comprend que les choses sérieuses commencent. L'endroit est plongé dans les nuages et on ne voit pas à deux pas devant soi. L'accablante chaleur d'hier est loin derrière. Ah oui: il pleut des cordes. Capuchon rabattu, je chemine dans ce qui semble être une vaste prairie. Pour la vue et les photos, c'est raté. Mais pour installer une atmosphère mystique sur la montagne sacrée, le brouillard fait tout un travail. On en voit régulièrement émerger des statuettes et des formes qui semblent être des pierres tombales. À force de marcher seul dans un tel paysage, on se surprend à sursauter violemment lorsque des randonneurs circulant en sens inverse surgissent de la brume pour vous saluer d'un  geste cordial

 

Dewa Sanzan n'est pas l'endroit où vous irez tester vos limites physiques: il ne faut que 4,6 kilomètres pour gagner le sommet. Je l'atteins comme dans un rêve opaque. Je parviens à repérer l'arche qui marque l'entrée du sanctuaire où se trouve un prêtre shintoïste. Après m'avoir purifié à grands coups de plumeau, il me laisse passer de l'autre côté. L'endroit est truffé de figurines et de statues. Deux hommes versent un liquide dans une assiette et me font signe de la porter à mes lèvres. Une belle surprise: du saké glacé. À deux pas de là, une auberge offre le même accueil qu'au monastère: chambre simple mais magnifique et repas grandioses. Puis, vers 17 h 30, un miracle: un rayon de soleil vient frapper le livre dans lequel je m'étais plongé. Je cours à l'extérieur pour découvrir un spectacle à couper le souffle. Le sommet s'est dégagé pour dévoiler, plus bas, d'autres montagnes entre lesquelles s'accrochent les nuages. Le tout est inondé de la lumière orangée du soleil couchant. Mon appareil photo mitraille frénétiquement; 15 minutes plus tard, le paysage se referme et tout redevient blanc.

 

Marcher dans l'eau au mont Yodono : Lever à 6h, déjeuner en groupe à 6h30: ici, pas question de faire la grasse matinée. Je quitte le mont Gassan toujours plongé dans les nuages pour descendre vers la troisième montagne, Yodono. Difficile de dire si la brume se dissipe ou si je descends sous les nuages, mais le soleil laisse peu à peu entrevoir les vallées et les montagnes. Une vieille dame avec qui j'ai cassé la croûte la veille m'interpelle et me rejoint. La petite Masako va aussi à Yodono. Trottinant devant en gazouillant sans cesse en japonais, elle est une amusante compagne de randonnée. Nous atteignons ensemble le sanctuaire situé à mi- montagne du mont Yodono. Construit au pied d'une source thermale qui coule sur un rocher orange, c'est le plus sacré des trois. Après la purification d'usage, il faut escalader le rocher, pieds nus, au son des incantations d'un prêtre retransmises par haut-parleurs. Irréel.

 

Sur le chemin du retour, il faut absolument arrêter au village d'Oami pour une vision hors de l'ordinaire: un moine bouddhiste momifié. On dit que l'homme est mort en 1782 après s'être fait enterrer vivant au terme d'un jeûne prolongé. Sa petite carcasse recroquevillée trône aujourd'hui derrière une vitre.Shintoïste à tendance bouddhiste: c'est probablement la meilleure façon de décrire la religion qui règne à Dewa Sanzan comme dans l'ensemble du Japon. Le site de Dewa Sanzan est particulier parce qu'il est aussi un bastion du shugendo, une branche colorée du bouddhisme qui emprunte autant à la magie taoïste qu'aux concepts tantriques. Ses plus célèbres représentants sont les yamabushis, des moines capables de rester assis de longues heures sous des chutes glacées ou dans des chambres enfumées. Ceux sur lesquels je suis tombé, un père et un fils, étaient plutôt attablés, cigarette au bec... devant deux grosses bières chacun.

 

C'était au monastère du mont Haguro. Et il m'a fallu bien du temps pour avaler leur histoire, eux qui affirment être yamabushis dans la famille... depuis 17 générations. C’est en voyant le jeune Kishinami réciter des incantations complexes et pratiquer toutes sortes d'exercices au cours d'une cérémonie au temple du mont Haguro que mes doutes ont commencé à se dissiper. Une histoire incroyable qui n'aura été ni la première ni la dernière de mon voyage à Dewa Sanzan.- Dewa Sanzan est situé dans la région du nord de Honshu, à quatre heures et demie de train de Tokyo.- Les sanctuaires des monts Haguro et Yodono sont accessibles par la route; pour atteindre celui du mont Gassan, il faut enfiler ses chaussures de randonnée. Les photos sont interdites dans tous les trois.- L'ascension des trois sommets nécessite moins de 15 kilomètres de marche. Il est possible de faire le trajet en une seule journée, mais il vaut mieux étaler le voyage sur deux ou trois jours si l'on veut en profiter.

 

dictionnaire amoureux de l’inde

J.C. carrière

Edition PLON

 2001

L’Inde lance un défi au regard comme à la raison : tant de peuples, tant de langues, de coutumes, de croyances, d’activités. Tant de passé dans tant de présent. On pourrait croire qu’un tel pays n’existe pas.

Et pourtant la démocratie indienne fonctionne, et tous ces peuples n’en font qu’un.


Par quel prodige ? Ce dictionnaire – où l’amour voudrait ne pas être aveugle – tente de répondre à cette question, par un zigzag constant, et très indien, entre les lieux, les dieux, les hommes et le hasard. Nous changeons sans arrêt de sujet, nous passons du concept à l’anecdote, guidés par un ciment invisible, mais tout-puissant, qui est le grand récit épique appelé le Mahabharata.

 

L’Inde, une illusion qui ne trouve sa réalité que dans un poème. Le défi suprême, ici accompli.

 

Plus de détails sur cet ouvrage  dans le chapitre 24 (Dictionnaire amoureux de l’Inde)

  

DICTIONNAIRE DE LA SAGESSE ORIENTALE – BOUDDHISME  -  HINDOUISME – EXTRÊME-ORIENT -ZEN

Divers auteurs

Edition R. Laffont

   1986

 Il ne se passe pas une semaine, dans les médias ou dans la culture, sans qu’il ne soit question de l’Orient ou de l’Asie. La politique, les arts, la littérature y trouvent un combustible éprouvé, et les conversations s’emparent de façon plus ou moins désinvolte de sujets très délicats.


Cela n’empêche pourtant pas de nombreuses personnes, souvent parmi les moins informées, de donner doctement leur avis voire de pérorer comme des cuistres. Et chacun de transmettre avec plus ou moins de bon sens ces idées reçues ou préconçues qui ont souvent un rapport partiel avec la « vérité » — ce qui rend leur élimination plus délicate encore.


Le présent dictionnaire n’est pas destiné au spécialiste, encore qu’il puisse à notre avis s’y divertir, mais à quiconque est intéressé par le sujet et souhaite vérifier s’il est à son insu la proie de préjugés. Avec cet « honnête lecteur » nous voulons, de plaisante façon espérons-nous, mettre en évidence les clichés colportés sur l’Orient, l’Oriental(e), l’Asie, l’Asiatique, clichés qui nuisent autant à une claire compréhension des enjeux relatifs aux rapports de l’Europe et de l’Asie qu’ils nuisent à la réputation de ses peuples et de ses cultures. Ainsi, sans envisager une chasse à la bêtise souhaitons-nous néanmoins dénoncer des caricatures plus ou moins mal intentionnées à l’égard de peuples et de cultures que, pour notre part, nous apprécions beaucoup et aimerions dégager de cette gangue d’incompréhension.


L’acide le plus corrosif à cet effet nous a semblé être l’humour, et plus particulièrement l’ironie. Aussi faudra-t-il prendre le plus souvent les propos de ce petit dictionnaire au moins au second degré. En contrepoint à la brièveté mordante des articles, nous avons souhaité expliquer plus longuement et de façon sérieuse certains éléments clefs constituant notre représentation de l’Asie. Cela permet parfois de comprendre comment les poncifs se sont construits, et dans tous les cas d’avoir un avis mieux informé.


Commençons par poser les bases d’une élucidation de ce que l’Orient et l’Asie sont et ne sont pas. Confusion, telle semble la caractéristique première puisque « Orient » et « Asie » sont fréquemment employés l’un pour l’autre. En effet, alors que l’Asie correspond à un continent, l’Orient n’est qu’une direction (celle du soleil levant) qui n’a de sens, pour désigner l’Asie, que depuis l’Europe (en Amérique, l’Asie est plutôt à l’Ouest). Or le Maghreb, qui est au Sud de l’Europe, fait partie de l’Orient. Exemple, parmi d’autres, d’incohérence révélatrice.


En fait, pour aller vite et faire simple, dès l’Antiquité gréco-romaine, l’Occident s’est constitué un double imaginaire appelé « Orient » qui était paré soit de toutes les vertus, soit de tous les vices, et qui se superposait plus ou moins à l’Asie réelle. De siècle en siècle et en dépit du fait que cet « Orient » coïncidait de moins en moins avec l’Asie (surtout à partir de l’expansion musulmane), Orient et Occident sont devenus des alter ego dans l’imaginaire Européen, les deux faces d’un même « être ». Si bien que pour tout Européen contestant sa propre civilisation, l’Orient apparaissait comme un modèle fascinant ; au contraire, tout défenseur des valeurs de l’Europe chrétienne diabolisait un Orient jugé corrupteur. Finalement peu importait le contenu de ces Orients-là : l’ennemi oriental (ou l’idéal oriental) était tantôt musulman (du Maghreb comme de Perse, excusez la différence), tantôt bouddhiste, confucianiste, taoïste (de l’Inde au Japon en passant par la Chine et l’Indochine), tantôt biblique (Jérusalem), tantôt drôlement chrétien (Byzance / Constantinople), et nous en passons…


Quel point commun entre ces différentes facettes de l’Orient ? Quel rapport avec l’Asie ? Pour ce qui concerne l’Asie, elle n’est souvent qu’un prétexte pour l’Occident à parler de lui-même en dressant devant lui un adversaire (l’Orient) contre lequel s’appuyer au bord du vide qu’il ressent. Presque toute nouvelle perception de l’Asie en vint assez vite à se conformer au schéma binaire d’attraction et de répulsion. Ainsi l’Orient est-il une projection imaginaire dont l’Occident s’est servi au cours de l’Histoire pour donner le change à ses angoisses ou pour entretenir un espoir idéalisé, celui d’une identité rêvée : la sienne.

 

DICTIONNAIRE DU BOUDDHISME - ZEN

 Erik Sablé

 Edition Dervy

 2012

Le zen est le bouddhisme réduit à son essence. Cette essence est l'éveil, la réalisation de notre «Visage Originel». Et dans le zen, le chemin qui conduit à cette réalisation est simple, réduit, lui aussi, à l'essentiel : la pratique du zazen, et pour l'école rinzaï, l'exercice du koan. Paradoxalement, cette «nature propre», une-avec la «nature de Bouddha», n'est pas un «arrière monde», un lointain difficilement accessible, mais la racine de notre existence. Et le zen se caractérise aussi par ce retour au concret, au présent, à l'expérience immédiate. En Chine et au Japon, le zen eut une influence décisive sur la poésie, la peinture, la calligraphie, l'art du jardin, la cérémonie du thé, et des arts martiaux comme le kung-fu, ['aïkido, le kendo etc.

 

Ce petit dictionnaire comprend aussi bien des termes techniques (zafu, satori, koan, mondo, etc.), l'explication de ce que sont les jardins zen, l'humour zen ou la poésie zen, que la vie des principaux maîtres, et la doctrine des principales écoles. En nous plongeant dans ce dictionnaire, nous pourrons saisir «l'esprit du zen», et nous imprégner de l'ambiance culturelle dans laquelle il s'est développé.

Un jour, le Seigneur Gautama était assis devant l'assemblée de ses disciples sur le pic des Vautours. Il prit une fleur et la leva. Seul Mahakasyapa comprit le sens de ce geste et sourit. Telle serait l'origine du zen, selon la légende. Mais les légendes sont toujours pleines de sens et ce simple geste du Bouddha montre de manière subtile l'essence du zen.

En levant la fleur de l'éveil, il indiquait une transmission sans parole, au-delà des mots, de cœur à cœur. Le zen est le bouddhisme réduit à son essence, sans fioritures, sans rituels, sans spéculations. Cette essence est l'éveil, le satori, la connaissance de notre «nature propre», et dans le zen, le chemin qui mène à cette connaissance est simple. Il est lui aussi réduit à l'essentiel : la pratique du zazen, la posture parfaite, et pour l'école rinzaï, le koan, une méditation sur des phrases énigmatiques qui ouvre sur l'expérience non-duelle. Tout est ordonné en fonction de cette prise de conscience.

 

Paradoxalement, cette «nature propre» une avec la Nature de Bouddha, n'est en rien distinct de notre quotidien. Elle n'est pas un arrière monde, un lointain difficilement accessible, mais la racine de notre existence. Et le zen se caractérise aussi par ce retour au concret, au présent, à l'expérience immédiate.
Au cours de l'histoire, dès que le zen tendait à se disperser, à oublier son fondement, sa démarche originelle, il se trouvera toujours des maîtres, comme Hakuin, pour l'épurer, l'orienter à nouveau sur l'essentiel.

L'âge d'or du tchan chinois, l'ancêtre du zen, commença avec le sixième patriarche, Huineng et se prolongea avec Masu, Huang-po et Lin-tsi. Puis, le tchan devint le zen japonais avec des maîtres comme Dogen, Hakuin, Ryokan. Sous sa forme japonaise, il eut une influence décisive sur la poésie, la calligraphie, la peinture, l'art du jardin, mais aussi sur les arts martiaux comme le kung-fu, l'aïkido, le kendo ou le tir à l'arc.


Ce petit dictionnaire comprend aussi bien des termes techniques (satori, koan, zafu, mondo, etc.) que la vie et la doctrine des principaux maîtres, les différentes écoles, les textes fondamentaux. En nous plongeant dans ce dictionnaire, nous pourrons saisir «l'esprit du zen», et nous imprégner de l'ambiance culturelle dans laquelle il s'est développé.

 

20 E

 

 ÉMERVEILLEMENT – Reportage photos de Mathieu Ricard

Mathieu Ricard

Edition La Martinière

 2019

S’émerveiller de tout, du rien, du simple, de la feuille, de la brindille, du rocher, de l’eau. Retrouver un regard d’enfant sur la nature, son infiniment grand et son infiniment petit. C’est vers l'émerveillement simple et instinctif, trop souvent enfoui sous les pavés de nos villes et de nos vies, que Matthieu Ricard nous invite à travers ses images et ses textes. « L’émerveillement nous élève et nous invite dans notre paysage intérieur des états mentaux sereins, vastes et ouverts qui engendrent un sentiment d’adéquation avec le monde… »  De l’Himalaya à l’Islande, de la Patagonie au Yukan, 100 images en couleurs pour redécouvrir les vertus de l'émerveillement et « notre affinité innée à la Nature »

 

L’émerveillement évoque l’intuition dans le sens d’une évidence ou d’une révélation. Mais ces notions relèvent du domaine de la pensée, ce qui s’écarte quelque peu du sens premier de l’émerveillement. L’émerveillement se différencie aussi de la  contemplation ou de la méditation en ce sens qu’il n’y a nul besoin d’effort, de concentration ou “d’absorption”. En effet, l’émerveillement arrive comme une surprise. Il est spontané, inattendu. Il ne peut être recherché. Il en résulte un état d’étonnement qui se traduit par un sentiment ou une sensation plus ou moins évanescente. Dans les traditions spirituelles asiatiques, notamment le bouddhisme, l’émerveillement est synonyme d’éveil ou d’illumination : c’est la capacité à comprendre la nature ultime des choses.

 

Docteur en génétique cellulaire, Matthieu Ricard, le plus célèbre des moines bouddhistes français, est aussi un photographe chevronné. De l’Argentine au Canada, de l’Islande au Népal, le globe-trotteur en robe rouge et or a immortalisé la beauté de la Terre, de la plus petite goutte d’eau aux imposants massifs montagneux. « L’émerveillement nous élève en invitant dans notre paysage intérieur des états mentaux sereins, vastes et ouverts qui engendrent un sentiment d’adéquation avec le monde… », explique-t-il. Un antidote à l’autodestruction ?

 

« Qui cueille une fleur dérange une étoile », dit le physicien américain Paul Dirac. Si on suit la logique de l’interdépendance bouddhiste, cela s’applique-t-il à la Terre ?

 On dit aussi que le battement d’aile d’un papillon au Brésil influe sur le climat en Europe… Il est dans la nature des choses que toute action, tout événement et toute expérience mettent en jeu un nombre incalculable de causes et d’effets. L’exigence absolue est d’éviter d’engendrer sciemment de la souffrance aux êtres sensibles. L’idéal est ensuite de faire de notre mieux pour accomplir le bien d’autrui .Le dalaï-lama parle de « non-violence à l’égard des humains, non-violence à l’égard des animaux et non-violence à l’égard de l’environnement ». Notre Terre et la vie qui l’habite forment un système interdépendant incroyablement varié et complexe. Gaïa [déesse identifiée à la Terre par les Grecs anciens] n’est pas un être sensible, mais les perturbations du système affectent profondément toutes les espèces qui la peuplent. Si nous souhaitons donc protéger le plus possible les êtres de la souffrance – en incluant les 8 millions d’espèces qui sont nos concitoyens en ce monde –, il convient de prendre soin de notre maison. Rappelons-nous que le mot « écologie » vient du grec oikos, qui signifie « habitat ».

 

La nature possède-t-elle une forme de sagesse ?

Tout dépend ce que l’on entend par sagesse. La nature n’est évidemment pas un être conscient. Il ne saurait donc être question de sagesse ou d’égarement, au sens où nous l’entendons habituellement. Cela dit, au fil de 3,5 milliards d’années d’évolution de la vie, par le jeu de la sélection naturelle et des lois de cause à effet, les diverses formes de vie ont atteint un niveau de complexité et d’interconnexion dont le fonctionnement ne peut que susciter l’émerveillement. On dit souvent que l’intelligence est le propre de l’homme, mais un ami professeur à Harvard plaisantait en disant que ce propre était plutôt la stupidité, car aucune autre espèce ne s’engage volontairement et avec persévérance dans des comportements qui, à court et à long terme, nuisent à sa santé physique ou mentale et à ses conditions de vie.

 

 

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