Chapitre 20 E - L Inde - Chine - Extrême Orient |
20 E
film sur
le tibet & le bouddhisme |
Arnaud
DESJARDINS |
Edition
ALIZÉ |
1968 |
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Arnaud
Desjardins a su capter à l’écran la présence, et par là même les
bénédictions, de plusieurs des plus grands maîtres tibétains de ce siècle
dont il est dit que le seul fait de les voir sème la graine de la libération.
Ils incarnent une sagesse qui est demeurée vivante parce qu’elle est héritée
et transmise de cœur à cœur, d’un être humain à un autre être humain. Car
sans le maître, la réalisation spirituelle n’est pas possible. Ma
conviction est que ce n’est pas le fruit du hasard si Arnaud Desjardins a
produit et réalisé ces films. » |
films
sur le zen |
Arnaud
DESJARDINS |
Edition
ALIZÉ |
1971 |
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film sur
l’hindouisme & les ashrams |
Arnaud
DESJARDINS |
Edition
ALIZÉ |
1959 |
Au
travers de ce film de 35 minutes, Arnaud Desjardins nous montre divers
Ashrams de l’Inde dont celui, célèbre, de Ma Anandamayî .
Ce
film intitulé « et si c’était vrai » montre ces « grands sages » hindou «
dont le seul regard peut changer une vie » et dont la seule présence presque
surnaturelle serait le témoin vivant d’un autre monde que celui dans lequel
nous vivons toute la journée. Cette
Inde qui fascine reste un des dépositaires d’une antique sagesse. Des
êtres libérés y vivent et sont prêts à nous faire partager leur connaissance
et leur expérience. |
film sur
lE TIBET ET LE NḖPAL – SUR LE CHEMIN DE LA
COMPASSION - |
Matthieu
Ricard – J. Mascolo de Filippis |
Edition
Montparnasse |
2013 |
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Matthieu Ricard est un homme de son
temps, qui met son expérience et sa sagesse au profit du bien-être et de
l’épanouissement de tous. Matthieu Ricard explore les différentes facettes de
l'amour, de l'empathie à la compassion, de l'oubli de ses propres intérêts au
don de soi. D'après le moine bouddhiste, nous avons tous ce potentiel d'amour
altruiste en nous, telle « une pépite d'or » enfouie et parfois ignorée. Ses
conseils pour la faire fructifier est en 5 parties. 1 - Cultiver l'amour altruiste 2 - Dépasser l'émotion 3. Développer bienveillance et sagesse 4. Chercher le remède à la souffrance 5. Développer la coopération |
20 G
GANDHI - MON CHEMIN DE PAIX |
Mahatma Gandhi |
Ed. de l’Eveil |
2016 |
Ce
livre fut publié en Inde pour la première fois en 1971. Cette édition est
enrichie d’un avant-propos d’Arun Manila Gandhi, petit-fils du Mahatma, qui
poursuit son œuvre de paix par la non-violence. Il introduit le lecteur au
rapport qu’entretenait Gandhi avec le religieux :« Gandhi préférait rester
fidèle à l’hindouisme car seul celui-ci autorisait la pratique religieuse
universelle qu’il avait adoptée, et lui permettait d’y assimiler hymnes et
prières des autres religions du monde. La plupart des autres religions
organisées considéraient ce type de pratique comme un blasphème. Ceci étant
dit, il faut bien avouer qu’il existe un fossé entre la nature, ou l’essence,
de l’hindouisme tel que Gandhi l’avait adopté et la religion telle qu’elle
est pratiquée de nos jours. Il était fermement convaincu de l’unicité de Dieu
qui est nommé et représenté de multiples façons, mais néanmoins unique. » Nous
connaissons surtout le Gandhi activiste de la paix et beaucoup moins
l’éveillé qui met en œuvre le divin à travers le Satyagraha. Pour Gandhi, la
transformation sociétale n’était envisageable que par une révolution
spirituelle des individus. Dans son introduction à l’ouvrage, Michael N.
Nagler rappelle les trois voies de libération proposées dans la Bhagavad Gita
: « La première est jñana qui est la voie de la connaissance, elle
consiste en une discrimination intuitive entre le réel et les illusions
éphémères du monde phénoménal (perçu). La deuxième est bhakti, la voie
de la dévotion, qui est une pratique cherchant à entrer en contact avec
l’être suprême ou une divinité. La troisième est karma, la voie de
l’action juste et désintéressée, où la pratique est dénuée de tout intérêt
personnel et est basée sur le détachement total des fruits de ses actions. » Michael
N. Nagler ajoute qu’au siècle dernier, Sri Ramana Maharshi a incarné jñana,
Sri Ramakrishna Bhakti tandis que Gandhi incarnait la troisième voie, karma.
Pour Gandhi, la spiritualité se vivait davantage qu’elle ne se pensait ou
s’enseignait. Il vivait au quotidien une pratique spirituelle intense. Gandhi
fut un ascète engagé dans le monde. Il
y a dans les paroles de Gandhi une double dimension, l’une, ostensible, qui
traite de l’apparaître, l’autre, non ostensible, qui traite du réel, de ce
qui demeure, derrière le voile. La sélection de paroles de Gandhi retenues
pour ce livre permet de déchirer le voile et d’approcher la dimension
spirituelle interne de l’œuvre du Mahatma. Extrait : « Il n’y a qu’un Dieu
omnipotent et omniprésent. Il porte plusieurs noms et nous l’appelons par
celui qui nous est le plus familier. Chacun peut choisir le nom qui lui parle
le plus. Ishwara, Allah, Khuda, ou Dieu veulent tous dire la même chose. Dieu
a des milliers de noms, ou plutôt, il n’en a aucun. Nous pouvons le vénérer
ou le prier en utilisant le nom qui nous convient le mieux. Tous vénèrent le
même esprit, mais de même que tout le monde n’a pas les mêmes goûts, tout le
monde ne s’accorde pas sur le nom de Dieu. Chacun choisit le nom selon ce
qu’il lui évoque, et puisqu’il est omniprésent, omnipotent et omniscient, il
connaît nos pensées les plus intimes et nous répond en fonction de nos
besoins. Selon moi, Rama, Rahaman, Ahurmazda, Dieu ou Krishna, sont tous des tentatives de l’Homme de nommer cette force invisible… l’Homme ne peut concevoir Dieu que dans les limites de son propre esprit. Est-ce que ça compte vraiment, dès lors qu’un Homme vénère Dieu comme une personne et une autre comme une force ? Les deux sont dans la vérité en fonction de leur propre lumière. Nous devons simplement nous rappeler que Dieu est la force parmi toutes les forces. Toutes les autres forces sont matérielles. Mais Dieu est la force ou l’esprit vital, qui imprègne tout, qui englobe tout, y compris au-delà de l’entendement humain. Daridranaryan est l’un des millions de noms que l’humanité a donné à Dieu qui est innommable et insondable par la compréhension humaine. Ce nom signifie Dieu des pauvres, le Dieu qui apparaît dans le cœur des pauvres. » Cet ouvrage, d’une grande profondeur, n’est pas seulement destiné à nous faire mieux comprendre le personnage et l’œuvre de Gandhi, il est aussi une nourriture de choix pour notre méditation. |
gândhi ou
l’Éveil des humiliÉs |
Jacques attali |
EDITION FAYARD |
2007 |
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Mohandas
Karamchand Gandhi,
issu de la caste des Vayshia, est né en Inde, à Porbandar dans l'Etat du
Gujarat, dans une famille relativement aisée. Elevé dans les valeurs
hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance
envers elles. Suivant les coutumes de sa caste, il se marie à l'âge de 14 ans
avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu'à sa mort en 1942.
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GEÏSHAS
- UNE TRADITION VIVANTE |
Kyoko
Aihara |
Ed.
Soline |
2001 |
Autrefois les geishas se
teignaient les dents Cette coutume datant de l’ère
Heian (794-1185) s’appelait « ohaguro », littéralement « dents
noires » et ne concernaient pas seulement les geishas mais aussi toutes
les femmes mariées (une concubine ne le faisait donc pas). Selon certaines
sources le but était de se différencier des animaux. A la suite de
l’ouverture du Japon à l’Occident au XIXème siècle cette pratique, jugée
choquante aux yeux des étrangers, fut interdite bien qu’elle perdura quelques
décennies en certains lieux. En souvenir de cet usage les maikos de Kyoto se
noircissent les dents lors du « Sakkô », une période de quelques semaines
qui marque le terme de leur carrière et désigne également la coiffure
spécifique qu’elles portent à ce moment-là. Les banquets dans lesquels officient geishas et apprenties
ont lieu dans des « ryôtei », des restaurants traditionnels
japonais ou des « ochaya », des maisons de thé qui proposent des
salles à la décoration traditionnelle pour les réceptions. Les ochaya ne sont
pas des restaurants, les plats consommés par les clients sont commandés chez
un traiteur et pour l’anecdote, elles portent assez mal leur nom, le thé
devant y être la boisson la moins bu. Certaines okiyas de Kyoto (pensions où
vivent les geikos et maikos sous contrat et qui gèrent leurs rendez-vous
durant toute leur carrière) font aussi maison de thé ou ont un bar et y elles
emploient directement leurs protégées. Qu’importe l’épaisseur de son
porte-monnaie, un inconnu n’a aucune chance de se voir ouvrir la porte d’un
établissement s’il n’est pas invité ou parrainé par un habitué qui doit se
porter garant de ses bonnes manières et de ses moyens. En effet il est hors
de question de gâcher une excellente soirée en compagnie de geishas par la
présentation de quelque chose d’aussi vulgaire qu’une facture. Cette dernière
est donc envoyée au client plusieurs jours ou semaines plus tard, mieux vaut
donc s’assurer de son honnêteté au préalable. A savoir, une fois que vous faites partie de la clientèle
d’une ochaya ou d’un ryôtei le fait de se rendre dans un autre établissement
du même quartier (à moins d’y avoir été invité par un habitué) est tacitement
interdit, ce serait considéré comme une trahison et hautement mal vu dans la
communauté. Souvent les pères emmenaient leurs fils dans l’établissement
qu’ils fréquentaient, lui-même en devenant un habitué une fois adulte et
ainsi le lien perdurait de génération en génération Si vous faites partie de
la clientèle d’une maison de thé ou d’un ryôtei et souhaitez organiser un
banquet traditionnel, « ozashiki », animé par des geishas et des
apprenties. Pour cela n’imaginez pas pouvoir appeler directement votre geisha
préférée, non, c’est tout bonnement impensable. Vous devez contacter la
patronne de l’établissement dont vous dépendez et régler avec elle les
détails de la soirée : nombre d’invités, repas, boissons et bien sûr la
présence de geishas et d’apprenties pour les divertissements. Vous pouvez
réclamer nommément certaines geishas ou apprenties que vous appréciez sinon
la patronne les choisira elle-même en fonction de vos goûts qu’elle connait,
et de ses affinités dans la communauté (d’où l’intérêt pour les geishas
d’entretenir de bons rapports avec les patronnes). Si la soirée se passe en
dehors de la maison de thé il vous faudra tout de même suivre cette
procédure. Puis la maison de thé ou le ryôtei se chargera de contacter les
okiya des geishas et des apprenties pour s’assurer de leur disponibilité.
Certaines d’entre elles sont si populaires qu’il faut réserver leur présence
des mois à l’avance, mieux vaut alors ne pas avoir d’empêchement de dernière
minute. Ce système peut paraitre fastidieux et inutilement complexe mais il
fait aussi partie du charme de cet univers. Depuis quelques années les quartiers de geishas ont
assoupli ce système et s’ouvrent davantage : il est ainsi possible à des
personnes ordinaires ne disposant pas des connexions ou des moyens habituellement
requis de rencontrer des geishas et des apprenties dans un cadre
traditionnel, de converser avec elles, de les voir danser et de se
familiariser avec ce monde. Ainsi à Kyoto vous pouvez rencontrer des maikos
et geikos via un « Kyoto Cuisine and Maiko Evening » Les honoraires des
geishas : Ils portent des noms tels que
« ohanadai »), « gyokudai » ou encore
« senkoudai ». Le kanji « dai » commun à toutes ces
appellations signifie « prix ». « Ohana » se traduit par
« fleur » ; l’ohanadai est donc l’argent de la fleur
qu’incarne la geisha et dont l’univers est d’ailleurs baptisé du nom de
« monde des fleurs et des saules ». « Gyoku désigne une sphère
ou un joyau ; le senkoudai est l’argent du joyau représenté par la
geisha aux talents artistiques polis tels une pierre précieuse.
« Senkou » veut dire « encens » ; l’explication de
senkoudai, l’argent de l’encens, tient en ce qu’autrefois on calculait les
honoraires des geishas en comptant le nombre de bâtons d’encens qui se consumaient
lors du banquet. La discrétion étant de règle dans les quartiers de geishas
il est difficile de savoir précisément à combien se montent les honoraires
d’une geisha, ce montant variant également d’un quartier à l’autre, néanmoins
on estime à environ 500€ la présence d’une geisha pour un banquet de deux
heures (prix auquel s’ajoute la location de la salle, les boissons, la
nourriture etc.). Les geishas très populaires peuvent ne rester qu’une partie
de la soirée et toucher leurs honoraires entiers. Notons que les tarifs d’une
geisha n’augmentent pas quel que soit son expérience, la base horaire restera
la même à 20 ans qu’à 40. En plus de leurs honoraires, les geishas et les apprenties
perçoivent des pourboires (« goshugi ») qui constituent même leur
revenu de base. Le goshiugi, d’un montant minimum de 10 000 yen (75€
environ) et glissé dans une enveloppe (il est mal venu au Japon de donner
directement de l’argent), leur est donné par le client lors de la réception
ou bien est inclus dans la note de la soirée et ajouté aux honoraires. Si les
geishas paraissent gagner beaucoup d’argent il ne faut pas oublier qu’elles
doivent aussi beaucoup dépenser pour renouveler leur garde-robe -les kimonos
et autres accessoires sont très chers- ou payer leurs leçons. Le « danna » est le protecteur financier d’une
geisha, le mot lui-même signifiant « mari ». Autrefois être le
danna d’une geisha était très prestigieux, l’homme qui le devenait montrait
par ce biais son haut statut social, car couvrir les dépenses d’une geisha
requiert beaucoup d’argent. En plus de disposer de larges moyens financiers,
un homme qui veut devenir un danna se doit d’être une personne influente,
bien connu dans le quartier et évidemment un client assidu. L’accord se
conclu par le biais de la patronne de l’établissement dont l’homme est le
client. Celle-ci intercède auprès de la patronne de l’okiya de la geisha pour
obtenir l’accord de cette dernière et décider ensuite des modalités de
l’arrangement (montant de la rente mensuelle destinée à couvrir loyer, dépenses
quotidiennes, cours). Le danna peut aussi offrir kimonos, obis et autres
présents à sa protégée. S’il la convie à un ozashiki, le danna règle ses
honoraires comme n’importe quel client. En retour la geisha accorde la
priorité à son danna sur ses autres clients, doit demander son accord si l’un
d’eux veut l’inviter de manière informelle, lui accorder toute sa confiance
et surtout ne pas trahir la sienne. Cet arrangement se scelle verbalement et
durant la tenue des négociations le futur danna et la geisha ne discutent
jamais directement, pour ne pas risquer de se froisser et pouvoir se retirer
dignement des négociations en cas d’échec. Auparavant presque toutes les geishas se devaient d’avoir
un danna pour faire face aux dépenses de la vie courante, les honoraires
gagnés ne constituaient qu’un faible revenu en comparaison des sommes versées
par leur danna. De nos jours on estime qu’une geisha sur cinq seulement a un
protecteur, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et l’éclatement de la
bulle économique dans les années 80 peu d’hommes ont désormais les moyens
d’entretenir une geisha ou ne serait-ce que la passion pour les arts
traditionnels. Si par le passé la geisha était la concubine de son danna,
aujourd’hui leur relation n’engage plus forcément des rapports sexuels,
chaque geisha est libre de mener cet aspect de sa vie privée à sa
guise. Les geishas ne sont pas des
prostituées - Nombreux sont les gens confondant
les geishas et les oiran, prostituées de très haut rang aujourd’hui
disparues, à l’éducation artistique aussi poussée que celle des geishas. Ses
professions s’exerçaient toutes deux dans les quartiers réservés (le plus
célèbre fut Yoshiwara à Tokyo) leurs rôles étant strictement définis :
Par ses talents artistiques la geisha devait animer les banquets pour les
clients en compagnie de prostituées qui prenaient ensuite le relais sur
l’oreiller. Les geishas avaient en outre l’obligation de se vêtir et de se
coiffer plus simplement que les oiran pour ne pas leur « voler »
leurs clients : elles n’avaient droit qu’à trois épingles à cheveux,
leurs kimonos devaient être sobres et, signe le plus distinctif, leur obi
était noué dans le dos (amenées à se dévêtir parfois plusieurs fois chaque
nuit, il était plus commode pour les prostituées de le nouer devant). Bien
sûr il est arrivé que des geishas monnayent leurs faveurs poussées par le
besoin d’argent ou des patronnes peu scrupuleuses mais cela ne rentrait pas
dans le cadre de leur profession et était plutôt le fait de geishas de classe
inférieure. Très belle iconographie couleur et N/B de
cette tradition |
grand tibet & vaste chine |
Alexandra david – NéEL |
Edition
PLON |
1999 |
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Ce
sont à la fois les hauts plateaux tibétains et les confins nord-ouest de la
Chine himalayenne que célèbrent avec une nostalgie poignante ces lignes
d’Alexandra David – Néel. Chine et Tibet sont en effet les pays de
prédilection de la célèbre exploratrice. Elle les a parcourus sur des
milliers de kilomètres de jungle, de steppes ou de solitudes glacées, à pied,
à dos de yack ou de mule, le plus souvent par des chemins inexplorés.
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20 H
hindouisme |
Jean
herbert |
Edition
Pierre de Tartos |
1974 |
Jean
Herbert grand connaisseur de l’Inde a permis grâce à ce livre de découvrir
les enseignements fondamentaux de l’Inde, en révélant les grands maîtres
spirituels de l’époque, tous les enseignements et tous les livres sacrés sont
expliqués. Depuis
plus de trente ans, Jean Herbert se consacre à la rédaction d’ouvrages qui
visent à mieux faire connaître l’hindouisme aux Occidentaux et tout
particulièrement aux Français. Son maître livre, Spiritualité hindoue, reste
irremplaçable comme introduction à cet univers spirituel dont le prestige
même est, souvent chez nous, facteur de méconnaissance. Si on le complète par
son Introduction à l’Asie où la spécificité hindoue se trouve intégrée au
reste de l’Asie, on a en main un trousseau de clés permettant d’ouvrir toutes
les portes de ce qu’il est convenu d’appeler la Sagesse orientale. D’autres
ont certes œuvré dans la même direction, mais ce qui fait l’originalité de
Jean Herbert, c’est qu’il a toujours voulu présenter l’Inde (et l’Asie)
vivante : c’est le spiritualisme hindou contemporain qu’il présente par
priorité, même s’il le replace dans le développement de la Tradition. C’est
pourquoi il est aussi connu comme directeur de la célèbre collection «
Spiritualités vivantes », chez Albin Michel, où il a donné la parole aux
maîtres modernes, de Râmakrishna à Aurobindo en passant par Râmdâs et Ananda
Moyî. C’est lui qui a « révélé » le zen aux Français en traduisant, avec René
Daumal et d’autres, les Essais sur le bouddhisme zen, de D.T. Suzuki, dont
l’impact fut considérable. Il est enfin celui qui a donné accès au monde
fermé du shintô japonais grâce à des ouvrages comme Les dieux nationaux du
Japon ou Aux sources du Japon : le shintô. Le public français le connaît non
seulement comme auteur de livres à succès sur les spiritualités asiatiques,
mais aussi comme directeur d’importantes collections vouées à l’édition en
notre langue de maîtres contemporains, principalement hindous. Herbert : « C’est
essentiellement parce que j’ai été frappé par le fait que les élites spirituelles
d’Orient et d’Occident ne se connaissaient pas du tout au début de ce siècle.
A cette époque, les Orientaux ne se doutaient même pas qu’il y avait en
Occident une spiritualité quelconque, et les Occidentaux, les chrétiens en
particulier, n’imaginaient pas qu’il pût en exister une en dehors du
christianisme, sauf ce qu’il était convenu d’appeler avec condescendance les
« mystiques naturelles ». Quant à moi, ayant découvert à travers certains
livres de Romain Rolland qu’il y avait des grands maîtres de spiritualité
dans certains pays d’Orient, et en particulier en Inde, j’ai pensé que ce
serait une œuvre utile que de les faire connaître à l’élite occidentale et
c’est pour cela que je me suis mis à publier leurs œuvres dès que j’ai eu les
moyens de le faire. » Au sommaire on y trouve : Ma
Ananda, Mahatma Gandhi, Rama Maharshi, Shri Aurobindo, Rama Krishna,
Krishnamurti, Swami Brahmananda, Swami Prajnanpad - Le
rôle du shivaïsme, du vishnavisme, l’advaïta, les poèmes épiques, les
Puranas, les upanisads, les védas, le Gange et ses pèlerinages, les castes et
les ashrams, le panthéon et le temple hindou. |
HINDOUISME -
B.A
BA |
Alain
Delaye |
Edition
Pardès |
2015 |
||
Il
nous rejoint Aujourd’hui à travers une discipline de plus en plus présente,
le Yoga, une philosophie de l’action non violente dont Gandhi est le
principal témoin, et une abondante littérature de sagesse qui peut aligner
des noms prestigieux: Râmakrishna, Vivekânanda, Aurobindo, Tagore, Ramana
Maharshi, Anandamoyi, Prajnânpad, Vimala Thakar, Amma... Par-delà l’exotisme,
le folklore et les spectacles venant d’Orient, l’hindouisme interpelle nos
sociétés devenues matérialistes et conflictuelles. Ce B.A.-BA de
l’hindouisme nous propose des maîtres, des réflexions et des pratiques
qui sont de nature à éclairer, équilibrer et apaiser notre vie. L'Inde
est la patrie de l'hindouisme, la plus ancienne religion vivante du monde,
avec le judaïsme, datant d'environ 4 000 ans. L'hindouisme, que les hindous
nomment sanatana dharma (loi éternelle), a pris naissance dans la vallée de
l'Indus et a précédé l'invasion aryenne du nord de l'Inde, vers 1500 av.
Notre Ere. Ces Arya ont développé la plupart des éléments constitutifs de
l'actuelle tradition hindoue. En dépit de son statut officiel d'État laïque,
l'Inde reste profondément pénétrée par la religion, avec une population à 80
% hindoue et d'autres traditions religieuses 80 millions de musulmans, 27
millions de chrétiens, 14 millions de sikhs, ainsi qu'un nombre moins
important de bouddhistes, de jaïnistes, de parsis, de juifs et d'adeptes de
religions tribales. Malgré
leurs divergences, l'hindouisme le bouddhisme, le jaïnisme et le sikhisme
partagent certains thèmes l'idée de cycle continu de la naissance de la mort
et de la renaissance (samsara), et le principe selon lequel l'existence
actuelle de chaque être dépend des actions bonnes ou mauvaises qu'il a
accomplies dans ses vies antérieure (karma). Ces deux notions se fondent sur
l'idée de transmigration incessante, réincarnation de l'âme d'un corps
(humain ou animal) dans un autre après la mort, la forme du nouveau corps
dépendant des actions commises lors de la dernière incarnation terrestre. Tous
ces dieux et déesses se manifestent sous de multiples aspects et avec des
noms différents. On dénombre également une grande quantité de dieux mineurs,
d'esprits et de démons. Parallèlement, une multitude de sectes se livrent,
dans le cadre de l'hindouisme, à la vénération particulière d'un dieu ou
d'une déesse, ou d'une de ses quelconques manifestations. Culte et pèlerinage
hindous Les hindous ne dissocient pas les aspects sociaux et les aspects
religieux de l'existence. La structure des castes, étroitement liée aux
croyances et aux pratiques cultuelles, représente un système hiérarchique de
stratification sociale et religieuse. La naissance de chaque individu, les
différentes étapes de sa vie (étudiant, chef de famille, retraité...),
déterminent son mode d'existence. La plupart des foyers comportent un lieu de
culte: les membres de la famille le pourvoient en nourriture, en fleurs, en
encens, en chandelles. C'est souvent la femme qui dirige ces rituels
quotidiens, ou pula, mais chacun peut y prendre part. On vénère les dieux et
les déesses les plus connus, tels Krishna, Shiva et Durga, mais aussi les
dieux réputés pour leurs fonctions particulières (la déesse de la Variole,
par exemple) ou qui n'exercent leur action, leur protection, que dans une
région limitée. Pour
les hindous, le caractère divin se manifeste dans un nombre infini de lieux,
d'objets ou de personnes qui deviennent à leur tour des objets de culte. On
exige des brahmanes une pureté supérieure, une connaissance du sanskrit, leur
langue sacrée, et des pratiques rituelles. Ils président les cérémonies de
passage lors de l'initiation, du mariage ou de la mort. Un village peut
toutefois recourir à d'autres religieux chargés de communiquer avec les
esprits locaux en vue d'obtenir guérison, bénédiction ou
Au sommaire de ce livre : Le Veda - les dieux, les cosmogonies et la
religion védique - les Upanishads - le
passage à l’hindouisme - le vishnouisme et le
shivaïsme - Traditions et pratiques tantriques
- les grands Darshanas - le Vedanta - le
Samkhya - le Yoga - l’hindouisme et la société
- les castes - les intouchables - la
condition des femmes - les âges de la vie - la
réincarnation : doctrine et croyance - l’hindouisme et
les autres religions - l’art hindou -
Vishnou - Shiva - l’iconographie hindouiste
- l’hindouisme aujourd’hui - les grands sages de
l’Inde - |
HINDOUISME ET BOUDDHISME |
Ananda K. Coomaraswamy |
Edition
|
2005 |
||
On ne peut, en effet, s'occuper d'art
oriental sans se poser la question du sens de ses formes. Et, pour y
répondre, il faut connaître les "mythes" et les Écritures.
L'interprétation directe des textes védiques et bouddhiques devint un des
sujets d'étude de Coomaraswamy et prit, à partir de son travail A New
Approach to the Vedas (1933), une place croissante dans son oeuvre. Bien qu'il ait traité d'un très grand nombre
de sujets, peut-être son souvenir restera-t-il plus particulièrement attaché
au thème des Dieux et des Titans, à celui de l'Arbre renversé, auquel il a
consacré une magnifique étude, enfin à celui du "Soi" et de la
transmigration. Ce dernier sujet lui a fourni, comme on le sait, l'occasion
de rétablir la véritable signification du Bouddhisme originel, qui avait été
dénaturée par les orientalistes. Les principales conclusions de ses recherches
ont été réunies dans Hindouisme et Bouddhisme (1943), grand classique
de la "Philosophia Perennis" qui reste comme son testament
intellectuel. Tous les deux ayant vu le jour en Inde, la
doctrine de Bouddha est une remise en question de l’Hindouisme à qui
elle reproche une iconographie déconcertante avec ses milliers de dieux. En
effet, Bouddha ne reconnaît aucun dieu à qui s’adresser pour implorer un
quelconque pardon ou pour obtenir le salut. L’homme est le seul maître de son
destin. Par ailleurs, les bouddhistes évitent de se perdre dans les
spéculations sur l’origine du monde, ignorant ainsi tout concept d’un dieu
créateur, contrairement aux hindous qui ont leur Brahma considéré comme le
premier créé et source de toute chose. La réincarnation : S’ils
partagent le même idéal qui est la libération de l’homme du cycle des
réincarnations, le Bouddhisme et l’Hindouisme n’en n’ont pas la même
conception. Le premier renie l’existence d’une âme passant d’un corps à
l’autre à travers la réincarnation de par le principe d’impermanence, ce que
les hindous proclament. D’autres différences mineures peuvent séparer les
deux courants, comme le système de castes inhérent à l’Hindouisme,
mais qui est totalement ignoré du Bouddhisme. Il en va de même de la langue :
le Vepa constituant les écritures sacrées hindouistes est rédigé en sanskrit,
à l’inverse du Tripitaka des bouddhistes, qui lui est écrit essentiellement
en pali. Et l’on se demande pourquoi l’Hindouisme, qui est reconnue
comme la plus vieille religion du monde, malgré ses 750 millions d’adeptes,
ne connaît pas la même popularité en Occident que celle du Bouddhisme qui y
continue actuellement de faire de plus en plus d’adeptes. |
HYMNE A LA BEAUTḖ
– Photos de Matthieu
Ricard |
Matthieu
Ricard |
Edition
de la Martinière |
2015 |
Ciels grandioses et lumières fantastiques de l’Himalaya,
monastères tibétains émergeant d’irréelles brumes matinales, moire
translucide des lacs sacrés, maîtres spirituels abîmés en contemplation, joie
de visages d’enfants, noblesse de vieillards magnifiques, chevaux sauvages
galopant sous l’orage, rythmes et chatoiements de danses cérémonielles… Voici
les images de Matthieu Ricard, biologiste moléculaire, écrivain, photographe
et moine bouddhiste établi depuis plus de quarante ans au Tibet. Des milliers
d’images parmi lesquelles ont été sélectionnées pour vous, dans le présent
ouvrage, près de 200 chefs-d’œuvre. Le
fils du philosophe Jean-François Revel, moine bouddhiste, écrivain,
photographe, interprète français du Dalaï Lama était à Paris le 27 avril
dernier pour inaugurer l’exposition de ses photographies, regroupées sous le
titre « an Ode to Beauty » chez YellowKorner. Palpitantes de vie, elles
témoignent de son engagement personnel et de sa sensibilité artistique envers
les peuples, les cultures et les paysages qu’il a pu rencontrer au gré de ses
nombreux périples, non seulement à travers l’Himalaya, mais également dans
d’autres régions du monde à l’exemple de l’Amérique du sud où il a récemment
accompli son rêve de survoler et de photographier la Cordillère des Andes. En
découle une série de paysages sauvages, atmosphériques et infinis, où la
lumière, haute en couleurs et pourvue de contrastes, joue un rôle essentiel. Très
touché par le séisme au Népal, appelant aux dons, Matthieu Ricard
donnera l’intégralité de ses droits photographiques et d’auteur à son association,
Karuna-Shechen, organisant des projets humanitaires dans les régions
himalayennes, et là tout particulièrement au Népal. En faisant l’achat d’une
photographie ou d’un livre, vous ferez un don à cette association. (www.karuna-shechen.org) Matthieu
nait dans le sud de la France, en 1946, d’un père philosophe reconnu et
membre de l’académie française (rien que ça !) : Jean-François Revel et d’une
mère artiste-peintre : Yahne Le Toumelin. C’est ainsi que le petit Matthieu
grandit dans un univers où se côtoient les personnalités et les idées les
plus créatives des milieux intellectuels de l’époque. Un environnement
stimulant composés de philosophes, de penseurs, d’artistes, de musiciens,
d’explorateurs, de grands savants… A priori rien qui ne laisse présager son
choix futur choix pour le bouddhisme. Dans sa jeunesse, Matthieu est
passionné par la musique classique, l’ornithologie, l’astronomie, la
photographie. Il suit un cursus scientifique, qui le conduit à mener une
thèse en génétique moléculaire à l’Institut Pasteur, sous la tutelle de
François Jacob (prix Nobel de médecine, excusez du peu !) Au cours de sa
jeunesse il éprouve un intérêt croissant pour la vie spirituelle. Ainsi, il
lit divers ouvrages sur différentes traditions spirituelles telles que le
christianisme, l’hindouisme, le soufisme, mais peu sur le bouddhisme. Il faut
dire que dans les années soixante, les écrits sur cette philosophie ne
courraient pas les rues en occident… A
20 ans, alors qu’il vient de rentrer à l’Institut Pasteur, il voit un film
sur les grands maîtres tibétains. Tout de suite, il est captivé par leur
apparence physique et la façon dont ils parlent. Il est fasciné par les
moines et la sérénité qu’ils dégagent. Il voit en eux des êtres à l’image
même de ce qu’ils enseignent. Et raconte même y avoir vu selon lui la
perfection sur le plan humain. En effet, bien que vivant parmi l’élite
intellectuelle française, il considérait que le génie manifesté par ces personnes
dans leur domaine, ne s’accompagnait pas toujours des qualités humaines
telles que l’altruisme ou la bonté. Alors que les moines semblaient appliquer
ce qu’ils enseignaient. Ainsi,
en 1967, pour satisfaire cet intérêt pour la sagesse occidentale, Matthieu se
rend en Inde pour y rencontrer les grands maîtres spirituels du Tibet. Il y
trouve son premier maître spirituel, Kangyour Rinpoché, auprès duquel il suit
ses premiers enseignements. Matthieu décrit cet homme comme rayonnant de
bonté, de force, de sérénité et d’amour. Cela confirme l’idée qui avait déjà
des moines bouddhistes. Ensuite, il rentre en France afin d’y effectuer la
première année de sa thèse. Il fait plusieurs autres voyages dans les
Himalayas et mêle ainsi carrière scientifique et vie spirituelle pendant
plusieurs années. Puis, en 1972, une fois sa thèse terminée, il prend la
décision d’aller s’installer dans l’Himalaya afin de suivre les enseignements
de son maître. C’est
ainsi que Matthieu Ricard abandonne sa brillante carrière scientifique
occidentale, pour vivre pleinement sa vie spirituelle auprès des plus grands
sages orientaux. Matthieu ne considère pas ce changement de cap en en
contradiction avec l’esprit scientifique, qui est avant tout la recherche de
la vérité. En fait, il choisit cette voie, car il considère que la science si
puissante soit-elle est incapable d’élucider les mécanismes du bonheur et de
la souffrance. Son changement de vie n’est nullement un rejet de la recherche
scientifique, mais le fruit de la constatation qu’elle est incapable de
résoudre les questions fondamentales de l’existence. La science ne suffisait
pas à donner un sens à sa vie, le bouddhisme semblait pouvoir le
faire. Depuis lors, il a vécu en Inde, au Bhoutan et au Népal. Il a
ainsi pu vivre et étudier auprès de certains des plus grands maîtres de la
tradition bouddhiste tibétaine, dont le Dalaï-lama. Il est ordonné moine en
1978 et est pendant 13 ans l’intendant de Dilgo Khyentsé Rinpoché l’un des
grands visionnaires du bouddhiste tibétain du XXème siècle. Ce dernier a été
notamment le maître spirituel du Dalaï-lama. En 1980, il rencontre pour la
première fois le Dalaï-Lama, dont il devient l’interprète pour le français à
partir de 1989. Depuis
40 ans, il médite et en est maintenant à plus de 40 000 heures de pratique
méditative. Il a également étudié et traduit pendant 20 ans les textes sacrés
fondamentaux du bouddhisme tibétain, dont il est l’un des spécialistes
mondiaux. Il réside actuellement dans le monastère de Shéchèn, au Népal, où
il se consacre à la vie monastique, à la préservation de la culture tibétaine
et, au Tibet, à des projets humanitaires. Matthieu dédie l’intégralité
de ses droits d’auteurs et les bénéfices de ses conférences à plus de cent
projets humanitaires qu’il a créé dans les régions himalayennes (cliniques,
écoles, orphelinats, maisons de retraite et de soins pour les personnes
âgées, construction de ponts, formation professionnelle
(www.karuna-shechen.org) et à la sauvegarde de l’héritage culturel tibétain (www.shechen.org). Il a été décoré
Chevalier de l’Ordre National du Mérite par le président François Mitterrand
pour ses projets humanitaires et ses efforts pour la préservation de
l’héritage culturel de l’Himalaya. Matthieu
est un sage. Ce que l’on peut apprécier tout particulièrement c’est sa double
compétence : scientifique et bouddhiste. Alors qu’il est facile pour un
scientifique de parler sur le bouddhisme sans rien en connaître ou pour un
bouddhiste d’évoquer la science sans avoir la moindre idée sur le sujet,
Matthieu Ricard est un scientifique bouddhiste, voire même un bouddhiste
scientifique, au choix ! Ses études sur les résultats de la méditation sur
les hommes en est un parfait exemple. On a une application d’une pratique
bouddhiste, étudiée par la science occidentale, qui met en lumière ses
bienfaits. Les cultures orientale et occidentale travaillent ensemble, dans
un but commun. Si
vous lisez des ouvrages ou des récits de Matthieu Ricard, je pense que vous
serez frappé par la puissance et la qualité des métaphores qu’il utilise dans
son discours. Il faut dire que la tradition bouddhique dans son ensemble est
une inépuisable source d’images et de métaphores. La puissance de ces images
est pour moi mise en valeur de façon magistrale dans le livre « Le moine
et l’astrophysicien ». Matthieu discute avec Trinh Xuan Thuan, de
nombreux sujets, et notamment de physique quantique, sujet ô combien
abstrait. Et les métaphores rendent le sujet d’une limpidité cristalline ! Ce
que certains spécialistes expliquent avec des équations longues comme des
encyclopédies, lui, les expriment en quelques lignes d’une façon passionnante
et compréhensible par le plus grand nombre. |
HISTOIRE DES DALAÏ-LAMAS - QUATORZE REFLETS SUR LE LAC DES VISIONS |
Roland Barraux |
Edition Albin Michel |
1993 |
||
Roland Barraux, chrétien passionné par un peuple hors du commun, nous fait entendre la symphonie historique tibétaine, qui se joue depuis des siècles sur les thèmes de la mystique et de la lutte pour l’indépendance, de l’action et de la méditation, de la poésie et de la philosophie. Au sommaire de cet ouvrage : Première partie : Le Tibet antérieur - le peuple - origine et répartition du peuplement - le pouvoir centralisé - le pouvoir éclaté - l’intervention mongole - la religion - le bön - le bouddhisme tibétain - présence de l’islam - présence du christianisme - les relations extérieures avec la Chine, le Népal et l’Inde - Deuxième partie : L’institution, la vie et l’histoire des 14 Dalaï-lama qui ont structuré le bouddhisme tibétain - 1e - Gendun Drub - 1391-1475 2e- Gyalwa Gendun Gyatso - 1475-1543 – 3e- Gyalwa Sonam Gyatso - 1543-1588 - 4e- Yonten Gyatso - 1589-1617 - 5e- Ngawang Lobsang Gyatso - 1617-1682 - 6e- Rigdzin Tsangyang Gyatso – 1617-1682 - 7e- Kelsang Gyatso - 1708-1757 - 8e- Jampel Gyatso - 1758-1804 - 9e- Lungtok Gyatso - 1806-1815 - 10e- Tsultrim Gyatso - 1816-1837 - 11e- Khedrup Gyatso - 1838-1856 - 12e- Trinlé Gyatso - 1856-1875 - 13e- Thubren Gyatso - 1875-1933 - 14e- Tenzin Gyatso - 1935 - ……… |
20 I
ICONOGRAPHIE DE L’HINDOUISME, les DIEUX, leurs
manifestations et leurs significations. |
EVA RUDY JANSEN |
Edition BINKEY KOK – Hollande |
1995 |
L’hindouisme
est une des plus vieilles religions du monde, mais elle est surtout une
manière Selon la tradition, les statues et, d’une manière
générale, les oeuvres d’art en Inde, ne sont pas crées dans un but
artistique. Leur conception et leur sens sont profondément différents de ce
que nous entendons de nos jours par art en Occident. Bien sûr, on recherche
la beauté, mais le but de cette beauté va au-delà de l'esthétique, de l'art
pour l'art. Cette beauté doit déclencher, chez celui qui la contemple, un
état de méditation (dhyana). La méditation est ainsi fixée sur l’objet
de méditation, sans que d’autres pensées perturbent le champ mental. Dans une
méditation réussie sur un objet, l’esprit est comme absorbé par cet objet.
Une statue hindoue (mais c'est aussi le cas des statues bouddhiques)
représentant une divinité a pour fonction de permettre le dhyana du fidèle. Sur
un plan moins "élevé", la statue ou disons, de manière plus
générale, l'image divine (mûrti), est objet de vénération pour les fidèles
qui viennent lui offrir des fleurs, des grains de riz, des poudres de
couleur, des bâtonnets d’encens. Il faut et il suffit que le visiteur
obtienne le darshan de la divinité pour qu'il se sente totalement
satisfait de sa venue au temple. Par darshan, on entend l'échange de regard
entre la divinité et le visiteur. Ce dernier offre son amour et sa
vénération; et il attend et espère que le dieu ou la déesse, en échange, lui
accorde, par le seul regard, sa bénédiction et sa protection. La statue
divine est véritablement considérée, tant par les prêtres desservants que par
la foule des fidèles, comme un être qui, bien qu'immobile, est tout à fait
présent et conscient, d'où son nom de mûrti qui veut dire forme. Le
Dieu prend une forme présente pour son contact avec le monde d'ici-bas. On
distingue plusieurs types de mûrti. Le premier cas, le plus rare, est une
forme dans laquelle la présence du Dieu est permanente, naturelle et existant
depuis un temps indéfini; on dit que c'est une "swayambhu-mûrti",
c'est à dire qu'elle est née d'Elle-même, qu'elle est auto-générée. La
plupart du temps, il s'agit d'un Shiva Lingam. Mais on connaît aussi des
swayambhu-mûrti pour d'autres divinités, Ganesh par exemple. Le second cas
correspond à une mûrti façonnée par la main de l'homme, dans laquelle la
présence divine a été initialement et définitivement activée au cours d'une
cérémonie complexe. Le troisième cas est celui de la mûrti dans laquelle la
présence divine doit être réactivée chaque jour, par le rituel. Les statues,
qu’elles soient de pierre, de bronze ou de toute autre matière, sont
réalisées par des artistes (stapathi) qui eux-mêmes, méditent pour
accomplir leur oeuvre. Leur travail est guidé par une inspiration de nature
divine. A tout le moins, elle est aidée par l'inconscient collectif des
innombrables personnes qui ont déjà médité sur ce dieu ou cette déesse depuis
des millénaires. Cet
art est traditionnellement transmis par des ouvrages dont le corpus constitue
ce que l’on appelle les Shilpashashtra. Ces ouvrages décrivent très
exactement les règles iconographiques que l’artiste doit impérativement
respecter pour la représentation des déités. En effet, les
"visions" des divinités qu'ont eues les Sages ont été transmises
avec exactitude. Celui qui a assimilé ces règles et les applique est un
Shilpin, un maître artisan. Il n'est cependant pas rare, lorsque l'on se
réfère à diverses sources qui décrivent l'aspect des divinités, de constater
des divergences significatives. Cela tient à ce que les visions que l'on peut
avoir de ces divinités ne sont pas forcément uniques. En revanche, la
fantaisie imaginative et égotique de l’artiste n’a pas à s'exprimer lorsqu'il
travaille à la représentation d'une divinité. Une image (pratima, sculpture
ou dessin) n’est signifiante que si elle respecte, comme on l'a déjà dit, le
dhyana de la divinité concernée. A ce prix, elle est effectivement bénéfique
et sa contemplation permettra aux fidèles d’entrer en communication avec la
divinité correspondante. D'autre part, la statue, même ancienne, même
vénérable, ne peut plus être gardée pour les pûjâ si par malheur, elle est
abîmée par les méfaits du temps, des guerres ou du vandalisme. Toutes
les œuvres ne se valent pas, même si leur exécution suit des prescriptions
rigoureuses. Il suffit de regarder les différentes sculptures des temples
pour comprendre immédiatement qu’elles respectent le canevas de description
de la divinité, mais qu’elles peuvent être bien différentes. La puissance
d'une statue est, in fine, dépendante de la qualité de l'artiste et,
bien entendu, de la beauté du style de l'époque où elle a été réalisée. Les
dieux sont anthropomorphes (la plupart, du moins), c'est à dire représentés
avec des caractéristiques voisines des êtres humains, mais ce ne sont pas des
êtres humains; non seulement, ils peuvent avoir plus de deux bras (c’est même
le cas le plus fréquent) mais aussi, et surtout, parce qu’ils n’ont pas le
même corps. Celui-ci est comme idéalisé, arrondi, comme si il était sans os,
sans muscles ou tendons en relief sous la peau. Les jambes ne sont pas
galbées, elles paraissent lourdes… De
même, les proportions entre les diverses parties du corps, définies par les
Shashtra, ne correspondent pas tout à fait à nos critères d'esthétisme : la
tête est un plus grosse que selon les proportions normales, les bras et les
cuisses sont plus longs, mais les jambes plus courtes… Les représentations
modernes ne respectent plus toujours ces règles et s'aventurent parfois dans
un réalisme excessif. On dit aussi que lorsqu'un dieu vient sur terre, il est
aisé de le reconnaître : ses pieds ne touchent pas le sol, ils sont juste
au-dessus, ses yeux ne cillent pas, il ne transpire pas et, enfin, son corps
ne projette pas d'ombre sur le sol. Quoiqu'il en soit, les dieux, sous leurs
formes bienveillantes, sont en général des êtres jeunes, éclatants de beauté,
vêtus de magnifiques parures qui laissent transparaître leur lumière
intérieure. En revanche, les formes dites terribles peuvent être effrayantes
et repoussantes. |
IKEBANA. ART FLORAL JAPONAIS. B.A-BA |
ALAIN DELAYE |
Edition PARDES |
2007 |
||
|
Il ne s’EST JAMAIS RIEN PASSÉ - Poonja |
H.
W. L. poonja |
Edition
L’ORIGINEL |
2004 |
Tout
au long de ce magistral livret d’enseignement, H.W.L. Poonja, Poonjaji
pour ceux qui le rencontrèrent, Papaji pour ses disciples, répond aux
questions pointues de David Godman, hagiographe passé maître dans l’art de
cerner les différents aspects de la quête du Soi. Ses questions multiples,
précises et poussées sont en réalité celles que tout épris de vérité songe ou
brûle de poser, avec une soif de comprendre, d’absorber l’indicible, le grand
Mystère.
|
journal « ni noms, ni formes » -
Poonja
- |
h.w.l. poonja
|
Edition
L’ORIGINEL |
2003 |
Pendant
plusieurs années H.W.L. POONJA tint un journal dans lequel il relate ses
expériences et ses questionnements sur les différents sujets qui
l’intéressaient entre 1981 et 1991. Il commente ses lectures, relate ses
rêves… Il raconte ses illuminations et ses compréhensions soudaines. Ce grand
maître de l’Inde du Nord – disciple de Ramana Maharshi – nous propose une
rencontre avec la réalité la plus profonde de nous-même. ce journal concentre
son enseignement et son experience spirituelle. une des grandes originalités
de h.w.l. Poonja est de mentionner ce qui se poursuit au-delà de l’éveil. Paroles
de Poonja :
Comment fonctionne la relation entre le Maître et le disciple ? Le maître est
celui qui vous montre que vous êtes la lumière même et que l'obscurité n'a jamais
existé. Il supprime l'idée erronée de l'existence d'un état de non-éveil dont
on devrait venir à bout. Voilà le rôle du véritable enseignant : effacer le
doute qui vous fait croire que vous n'êtes pas Brahman et, ce faisant, vous
permettre de voir qui vous êtes véritablement. Pendant ces derniers mois,
j'ai lu à haute voix des livres de certains grands enseignants du passé qui
répètent maintes et maintes fois : "Vous êtes Cela. Vous êtes
Brahman." Cela seul est la vérité. Il ne suffit pas de s'asseoir près de
l'enseignant. vous devez l'écouter de telle sorte que ses mots entrent dans
votre Coeur et deviennent votre propre réalité. Cela s'appelle : "Être
présent avec le Coeur". Comment
reconnaît-on un vrai Maître ? Si votre mental s'apaise auprès de quelqu'un,
cela peut être considéré comme une indication - pas une preuve - que cette
personne à la capacité d'être un enseignant spirituel. Il n'existe aucun
autre signe fiable. Par ailleurs, ce n'est pas en parcourant la planète à la
recherche d'un Maître que vous en trouverez un, mais en ayant un intense
désir de liberté. Si ce désir est présent, alors c'est le Maître qui vous
trouvera. Les objets qui émergent du Soi sont tous comme ils doivent être. Le
samsâra que nous voyons autour de nous est, dans sa totalité, une
manifestation du Soi. Tout ce qui se voit, se sent, ou se goûte est
magnifique. Il n'y a pas d'erreurs dans le Soi. tout est comme cela doit
être, un déploiement merveilleux de la perfection même... Tout se déroule
comme cela doit se dérouler. Ce que je dis, c'est : "Restez
tranquille"... Si vous laissez le mental pendant une seconde, juste une
seconde, la sainteté se révélera elle-même et vous fusionnerez avec elle. Ne
faites pas d'efforts, n'observez aucune pratique et gardez le silence juste
pendant une seconde. C'est tout ce que vous avez à faire... Durant cette
seule seconde écartez tout ce qui appartient au passé et ne pensez pas au
futur... Dans ce moment de silence, celui qui voulait goûter la vérité
disparaît. A cet instant, il devient ce qui est goûté. Si vous voulez la
liberté, vous devez la vouloir à l'exclusion de tout le reste. Vous ne pouvez
pas garder en attente vos autres désirs tandis que vous essayez de l'atteindre...
Lorsque le désir de liberté est suffisamment ardent, rien ne vous empêchera
de pénétrer dans le Coeur et de revendiquer votre royaume. Je dis aux gens de
répéter la phrase : "Je suis libre" parce que tout le monde dit :
"Je souffre". Et comme c'est ce qu'ils répètent, ils y croient et
en souffrent... Ce que vous pensez, vous le devenez. C'est pourquoi je dis :
"Essayez le contraire. Dites-vous : Je suis heureux, je suis
libre." Beaucoup
de personnes ont un aperçu de la vérité grâce à une expérience directe.
Je leur dis : "Vous avez eu un aperçu. N'essayez pas de vous y
accrocher, de le conserver. C'est venu. Maintenant, laissez-le s'en aller.
Laissez-le partir. Cela ne vous appartient pas. Un aperçu est un
aperçu." Le Maharshi enseignait en regardant les gens. Par son regard,
il transmettait la paix et la liberté. Dans les Upanishad, il est écrit que
le Maître peut transmettre son enseignement à un disciple de trois manières :
par la vue, le toucher, et la parole. Le Maharshi préférait utiliser la vue.
Les mots des grands saints du passé ont subsisté, car il y avait en eux
pouvoir et pureté. Leurs mots ne s'effaceront jamais, car ils ont un pouvoir
inhérent qui les garde vivants dans les cœurs et les esprits des générations
qui leur succèdent. L'état naturel spontané est toujours présent. Seule
l'arrogance empêche d'en être conscient... L'homme qui en est conscient sait
que tout se déroule naturellement de soi-même. Il ne revendique rien comme
lui appartenant, pas même ses pensées... Si vous restez simplement tranquille
et laissez les choses venir d'elles-mêmes, vous découvrirez que c'est cela
qui est toujours présent. Vous n'en êtes jamais éloigné ni séparé... Laissez
la Puissance suprême prendre en charge toutes vos actions et ayez conscience
que c'est elle seule qui les accomplit. N'ayez
pas de pensée de gain ni de perte ; n'ayez pas de pensée de possession ;
n'ayez pas de notion de temps. Lorsque toutes ces pensées ont disparu, vous
êtes dans l'état naturel, spontané. Le mental d'un homme affaire est encombré
de pensées. Toutefois, il peut lui arriver de faire l'expérience d'un petit
espace entre la fin d'une pensée et le début de la suivante. Lorsque cet
aperçu survient, il l'attire et lui montre le bonheur... Pas de pensées plus
pas de désirs égalent le bonheur. Ce qui meurt n'est pas éternel. Toute forme
qui naît doit mourir, mais l'essence sous-jacente n'a pas de forme et elle ne
meurt jamais. Lorsque vous vous attachez à une forme, vous commettez une
grosse erreur. Même s'attacher à la forme du Maître est une erreur. Ce n'est
pas la forme de la personne qui peut vous apporter la lumière, c'est quelque
chose d'autre qui se trouve au fond de votre propre coeur. C'est cela votre
Maître. Ce Maître demeure dans le coeur de tous les êtres, non seulement des
êtres humains, mais aussi des animaux, des oiseaux, des arbres et des
plantes. Quand vous verrez votre propre nature, directement, vous verrez que
chaque plante, chaque animal est votre propre Soi. Ils se mettront tous à
vous parler. Voilà le Soi sans forme dans le Coeur de tous les êtres. |
IMMOLATIONS AU TIBET - LA HONTE DU MONDE |
Tsering Woeser |
Edition Indigène |
2013 |
||
Le mot « martyr », trop souvent galvaudé, reprend ici tout son sens, ces tibétains qui choisissent de s’immoler, de consumer leur corps, ne sacrifient qu’eux-mêmes à leur cause. Parce qu’ils sont des martyrs et non des terroristes, ils offrent leur vie – mais elle seule – à leur cause. Ils ne commettent pas d’attentats, ils ne donnent pas la mort à d’autres. Les souffrances atroces qu’ils s’infligent témoignent symboliquement des maux subis par leur peuple tout entier. Ce que les flammes qui les brulent proclament, c’est qu’ils ne peuvent plus supporter l’agression commise contre leur peuple, l’éradication de ses coutumes et de sa langue, le génocide culturel auxquels, dans le lâche silence des Etats, les autorités chinoises se livrent au Tibet. La violence extrême qu’endure leur peuple, ces martyrs l’utilisent contre eux-mêmes, en consumant ainsi leur corps à la cause de la liberté des tibétains. Que leur sang retombe sur la tête des bourreaux de leurs frères tibétains, tel est le cri ultime de ces martyrs sacrifiés par eux-mêmes. Leurs corps ravagés par les flammes sont pour leur peuple le flambeau qui révèle l’horreur du présent mais éclaire les voies de l’avenir. Leurs protestations revêtent la force morale ultime du sacrifice de soi. N’oublions pas ces héros, sinon ce serait trahir leur message. Préface de Robert Badinter Au 15 Août 2013, 125 tibétains se sont immolés par le feu, et bien que le Dalaï lala ait interdit ces immolations, quelques uns continuent cette protestation. |
IMPRESSIONS
JAPONAISES – UN
PAS VERS LE MOINS
|
Christine
Jordis
|
Edition
Desclée de Brouwer
|
2019
|
Christine Jordis est habitée par «
une faim d'Asie ». Après avoir arpenté de nombreuses terres et cultures
asiatiques, de la Birmanie à la Corée en passant par Bali, elle part
découvrir le Japon au printemps 2018, un pays dont elle rêvait depuis
longtemps. Elle décrit ici l'émerveillement de cette première fois
autour de Kyoto, la découverte des jardins secs ou fleuris, des temples,
des rues, d'une montagne... Comme guide d'ouverture, elle a choisi l'une
des figures les plus vénérées du Japon, dont on ne sait presque rien en
France : le moine Kukai (Kobo Daishi) 774-835, fondateur de l'école du
bouddhisme Shingon. Sa vie est un roman : celui d'un homme de haute
spiritualité, mais aussi d'un grand voyageur, d'un bâtisseur, d'un philosophe
aux textes vibrants qui fut un ami de l'empereur. L'auteur suit Kukai à
Koya-san, un site exceptionnel qui garde vivante la présence de son
fondateur, puis nous fait pénétrer dans les temples du Daitoku-ji ou du
To-ji. D'autres présences inspirent et accompagnent le voyage, Claudel,
Barthes et Nicolas Bouvier, ou ce musicien qui entend le message de
pierres... Un pas vers le moins, autrement dit : un pas pour
mieux comprendre l'énigmatique Japon. Christine Jordis n’est pas une
novice en la matière : elle est véritablement habitée par « une faim
d’Asie ». Après avoir arpenté de nombreuses terres et cultures
asiatiques, de la Birmanie à la Corée en passant par Bali, elle part
découvrir le Japon au printemps 2018, un pays dont elle rêvait depuis
longtemps. Mais aujourd’hui comment parler du Japon ? Crainte et
tremblement de venir après tant d’écrivains admirés : de Lafcadio Hearn à
Claudel, de Roland Barthes à Nicolas Bouvier, en passant par Lévi-Strauss,
Malraux, Maurice Pinguet, Yann Morris et d’autres encore… Et puis, l’énorme
travail de connaissance par des lectures ne doit pas empêcher « quelques
éclairs de lumière – ceux, dit Christine Jordis, que me
donnerait la naïveté d’un premier regard (selon l’expression utilisée
par Barthes dans son Empire des signes) ». Fidèle à sa méthode
d’entrer dans la culture d’un pays à travers ou à la suite d’une grande
figure intellectuelle ou spirituelle, Christine Jordis rencontre un nom
incontournable parmi les grands penseurs asiatiques : Kukai. Le grand intérêt de cette confrontation
entre un destin unique et les traces laissées dans la réalité japonaise
contemporaine en terme d’œuvres artistiques, architecturales et surtout legs
et habitus religieux est de dépasser l’émerveillement de cette
« première fois » à et autour de Kyoto par la seule mention des
jardins secs ou fleuris, des temples, des rues, d’une montagne… Christine
Jordis ne délaisse, ni ne rejette ces impressions premières qui peuvent
parfois donner lieu à des « instants privilégiés » (comme les
dénommait si bien Jean Grenier). Elle sait qu’il ne faut pas les rechercher :
« Ils surviennent. Souvent à l’improviste, au bout d’une extrême
fatigue, quand chaque membre semble lourd à soulever, que les angles de
perception s’estompent et que sont perdus les repères habituels, laissant
l’esprit livré à un flottement étrange, tout contrôle oublié. Dans de tels
moments, de la façon la plus inattendue, surgit parfois, comme résonne une
note haute et claire, une vision si intense et précise qu’elle s’impose de
façon pour ainsi dire surréelle, feuille d’arbre ou fleur, vol de l’insecte,
mouvement d’une branche dans la brise, présence absolue qui demeure comme en
suspens – dans un hors temps où le « voir » nous est rendu. » Ceci est une chose. L’autre appel
– qui n’est pas moins difficultueux – est celui qui émane de son exploration
de la riche personnalité de Kukai, de la fascination qui en résulte. Faut-il
rester dans la posture passive de l’écrivain écrivant-décrivant ou
tenter d’intégrer, de faire soi – et de mettre en pratique – les
enseignements du maître ? Il y là une main tendue, une invite à un possible
dépassement. On voit bien vers quoi penche Christine Jordis : il n’y a pas de
voyage concevable sans le bénéfice d’un effort de transformation intérieure,
sans véritable métanoïa. C’est un délice de se reposer sur la sagesse
d’une figure ancestrale, d’avoir quelque grand nom de la tradition (ici
bouddhiste) sous les yeux de l’esprit. D’avoir quelque chose d’autre que ses
propres initiales qui regardent le monde en écarquillant les yeux ; de
voyager (enfin !) en dehors de soi dans une vision de l’existence proprement inouïe
; de pouvoir onduler spirituellement voire « mystiquement » dans
les parages d’une altérité radicale, d’une « étrangèreté »… De
l’écart à la rencontre : tout ce que le philosophe François Jullien n’a cessé
d’explorer et de prôner. D’où de légitimes doutes et pressantes
interrogations : « Être fasciné, oui, en effet, on l’est par ce
personnage. Mais être fasciné, c’est rester à distance. Dans les temples où il
vécut, j’ai tenté de m’asseoir en lotus (sans pratique, c’est assez
difficile), j’ai écouté les mantras et la musique étrange qui les
accompagnait, je me suis laissé séduire par le décor et l’arrangement des
couleurs, j’ai tenté de me familiariser avec les mandalas… mais, comme
l’écrit le père abbé du temple de Kongobu-ji, à Koya-san, « un regard
passif ne nous rendra pas le monde plus visible. Nous devons cultiver notre
capacité à “voir” dans la vie quotidienne, activement et sincèrement. »
C’est cet « activement » qui me posait problème, car, à y bien
réfléchir, il signifie l’engagement d’une vie entière. » Christine Jordis sait bien qu’à
l’étape de la vie où elle est, il ne lui sera pas donné d’entrer pleinement
dans le monde si particulier de Kukai, ni d’ailleurs dans ce Japon si
énigmatique. Impressions japonaises nous fait donc progresser de
conserve dans la compagnie et l’œuvre immense de ce grand civilisateur et les
multiples « rapports d’étonnement » que suscitent les étapes de ce
voyage-pèlerinage : nous avons de très perspicaces éclairages sur l’art des
jardins secs, le koan zen, les rites de politesse, le raffinement des
manières, l’habitat traditionnel, le bain commun, les magasins et leur faune
de jeunes consommateurs, la pluie, etc. Pour aboutir à quoi ? D’abord à cette
chose très étrange, presque indicible que tout voyageur un peu sensible
éprouve – ce fut mon cas, il y a cinq ans, à Tokyo – et que Claudel a défini comme un sentiment de
cohésion intime* suscité par le sens de la « cérémonie » et la
« précaution » à l’égard d’autrui. Et puis, en deuxième lieu, à ce
« pas vers le moins » qui figure en sous-titre et est
l’objet du dernier chapitre. |
INTRODUCTION AUX YOGA-SÛTRAS DE
PATANJALI – Traduit
et prÉsentÉ par ÉRik sablÉ |
Vijnana Bhikshu |
Edition
Le Mercure Dauphinois |
2015 |
Les
yoga-sutras de Patanjali sont les premiers textes qui traitent exclusivement
du yoga. En Inde, ils sont indissociables de leurs premiers commentaires et
notamment de ceux de Vyasa, Bhoja et Vacaspati. Ces commentaires sont
toujours lumineux. Ils éclairent beaucoup d'aspects obscurs des yoga-sutras
et sont accessibles à tout chercheur spirituel et à toute personne intéressée
par le yoga. Ils contiennent des trésors, notamment des enseignements
pratiques sur l'authentique chemin du yoga. Ils dénoncent aussi les pièges et
les illusions qui peuvent se présenter sur la Voie. Le "Yoga-Sūtras" est un texte de 195 aphorismes (sūtras)
codifiée par Patanjali, qui sert de base à la transmission du Yoga. Il traite
de l’univers intérieur de l’homme et des moyens à mettre en œuvre pour se
libérer ou du moins réduire la confusion, méconnaissance (avidyā)
cause de tous les obstacles et provoquant la souffrance. Le texte
se compose de quatre pāda (chapitres) présentant chacun un
enseignement distinct et cohérent. Chapitre I : Le samādhi (samādhi-pādaḥ) Ce premier chapitre est composé de 51 sûtras. Il y est
expliqué ce qu’est le Yoga, le mental, comment atteindre l’état de yoga. Chapitre II : La méthode (sādhana-pādaḥ) Ce deuxième chapitre est composé de 55 sūtras. Sādhana signifie le moyen, la méthode. Ce chapitre présente le Yoga de l’action (kriyā yoga),
les obstacles de la personnalité et les huit “membres” du Yoga (ashtaṅga). 1. yama: les principes relationnels, les attitudes
envers les autres et l’environnement. – ahiṃsā : la non-violence – satya : la vérité – asteya : l’absence de vol – brahmacharya: la modération – aparigrahā : la non convoitise 2. niyama : les principes personnels, les
attitudes envers soi-même. - sauca : la pureté – saṃtoṣa : le contentement – tapaḥ: l’ascèse – svadhyāya : la lecture, l’étude et
le chant des textes sacrés – Īśvara-praṇidhānāni :
dédier ses actes au soi non personnel 3. āsana : La pratique de postures 4. prāṇāyāma : La pratique d’exercices
respiratoires et le contrôle du souffle. 5. pratyāhāra : le bien-être non
dépendant du conditionnement des sens (retrait des sens). Ces cinq aṅga (membres) constituent les bases du
Hatha-Yoga. Les trois suivants sont plutôt des résultats et seront
développés dans le chapitre III. Chapitre III : Les facultés exceptionnelles (vibhūti-pādaḥ) Ce chapitre est composé de 55 sūtras. Vibhūti
est un mot sanscrit qui signifie pouvoir, grandeur, prospérité… Il commence par la description des trois derniers anga : 6. dhāraṇā : la concentration. 7. dhyāna: la méditation. 8. samādhi: l'éveil Puis il décrit l’accès aux états supérieurs de conscience, les techniques
de yoga pour les atteindre et avertit que la quête de ces pouvoirs peut
devenir une entrave. Chapitre IV : La liberté totale (kaivalya-pādaḥ) Ce quatrième et dernier chapitre est composé de 34 sūtras. Il décrit l’évolution du psychisme humain et l’ultime état : la liberté absolue (kaivalya). |
20 J
journal de voyage (2
livres) |
Alexandra
D. NéEL |
Edition
PLON |
1985 |
||
A plusieurs reprises, elle tente
d'entrer au Tibet ; elle est, à chaque fois, refoulée. Le Tibet des années
vingt est sous le contrôle des Anglais qui ferment les frontières à tous les
étrangers. Mais Alexandra David-Neel ne se décourage pas. En 1923, elle
décide de faire une nouvelle tentative en partant de Chine, car la frontière
sino-tibétaine est la moins surveillée. Déguisée en mendiante et accompagnée
de son fils adoptif, le lama Yongchen, Alexandra David-Neel parvient à entrer
au Tibet clandestinement et à pieds. Pour ne pas se faire remarquer, les deux
voyageurs marchent la nuit et se cachent le jour, en évitant les villages et
tout ce qui ressemble à un représentant de l'administration. Lorsqu'ils sont
entrés suffisamment loin dans le pays, ils commencent à voyager comme de
vrais pèlerins tibétains, en demandant l'hospitalité, ce qui leur fournit
l'occasion de rencontres plus ou moins agréables et d'anecdotes savoureuses. Choisissant toujours les routes
les plus isolées, les deux voyageurs vont parfois se mettre en danger dans
des régions très montagneuses (le plateau tibétain culmine à plus de 5000m
d'altitude), infestées de brigands, alors que la neige rend les chemins
impraticables et l'accès aux villages (et donc à la nourriture) difficile.
Finalement, Alexandra David-Neel réussira à atteindre la ville de Lhassa et à
y passer deux mois dans le plus complet anonymat. Malgré son intérêt
historique et l'admiration que je porte à une femme capable de voyager des
conditions aussi spartiates, ce livre m'a laissée un peu sur ma faim. D'abord
il démarre de façon abrupte, alors que
l'auteur se débarrasse de ses serviteurs chinois avant de traverser la
frontière. Il m'a fallu un moment avant de
situer le lieu où elle se trouve : le Sichuan chinois. Ensuite, la première
partie du voyage est assez monotone : on marche la nuit, on dort le jour, on
marche, on dort, de temps en temps on mange (frugalement), parfois on se fait
un thé (si on parvient à trouver un point d'eau), on marche et on marche
encore. Ce n'est que dans la seconde partie que le voyage devient intéressant
quand les rencontres se multiplient et permettent au lecteur d'appréhender ce
que fut le Tibet du début du XXe siècle : un pays rude et pauvre, fruste et
pieux. Alexandra David-Neel n'a pas
vraiment de style, même si elle sait écrire, et il n'y a pas chez elle de ces
belles envolées lyriques qui m'avaient tant emballée chez Ella
Maillart. L'auteur s'intéresse assez peu aux paysages, sauf dans
leur aspect purement géographique, et assez peu aux gens aussi, finalement.
Elle n'est portée que par son objectif d'atteindre Lhassa. En revanche, elle
montre un détachement réellement étonnant (et très bouddhiste) face aux
vicissitudes du voyage et aux embarras matériels. Il n'en reste pas moins
qu'elle a réussi un exploit et que ce livre est un vrai classique de la
littérature de voyage, pour les amateurs du genre. Il nous montre, en plus,
que l'on peut réellement voyager très loin, avec très peu |
JE SUIS NḖ…
ET MAINTENANT ?
|
François Malespine
|
Edition Accarias
|
2018
|
Cet ouvrage de François Malespine sur
l’Eveil, ce basculement de la dualité à la non-dualité, est d’une rare et
délicate justesse. En avant-propos, François Malespine distingue utilement
petit satori et grand satori. Le petit éveil, Rigpa chez les tibétains, se
caractérise par « la vue de la nature de son esprit ». C’est le
commencement de la voie et non sa fin. « La pratique, précise-t-il, n’est
plus un appris, ce n’est plus l’enfant qui essaye d’être un bon élève. C’est
d’instant en instant un « dé-couvert ». Ce n’est pas un
« moi » qui regarde, c’est un « moi » qui est vu, aimé,
compris, et dans toute la mesure du possible, dont il n’est pas pris
livraison, même quand, consciemment, et par réponse, « Cela », ici
et maintenant, l’aide à s’accomplir. Accomplir est l’opposé de prendre
livraison. Prendre livraison c’est simplement être pris par. » Avec ce petit éveil, toute identification
est reconnue comme telle. Il est alors possible de s’orienter vers l’Eveil.
« Lorsque « Cela » est retrouvé, il n’y a personne pour
pratiquer, pour prier, pour aller vers. La pratique devient le cheminement,
le cheminant et le but. « Voir » devient la pratique. Voir est le
but et le résultat, dans l’instant. Rien n’est alors atteint ou à atteindre.
L’œil de la conscience devient peu à peu vision. Le vu devient ce qui révèle la vision. La
vision n’est plus l’outil pour voir le vu. » François Malespine cherche la précision. Il
donne ainsi à son propos une grande pertinence quand tant d’écrits sur
l’éveil ne font que dériver sur la structure de surface de l’expérience
humaine. Ainsi : « J’utilise le mot « centre » car il est
largement employé dans la littérature spirituelle. J’y ajoute pourtant cette
précision : ce que le mot « centre » désigne, c’est ce que
nous sommes, non un lieu en nous. De même, le mot « conscience
identifiée » désigne ce que nous croyons être lorsque nous nous prenons
« pour ». Deux aspects de « la Conscience », Une et
Vacuité en son Origine, ou duelle et identifiée lorsqu’elle se quitte. Autre précision, le « vu, perçu,
ressenti, conceptualisé », est la production de la Conscience
indépendamment de son identification ou non. Que la conscience soit
identifiée à, ou qu’elle demeure Une/Vacuité et Origine, la vie manifestée
demeure. Par contre, le point de vue étant différent, la vie manifestée vécue
à partir de l’Origine « Je » est célébration, alors que, vécue à
partir de la conscience identifiée, elle est consommation et prédation.
Simple constat. » Afin d’accompagner le lecteur dans la
compréhension de ce qui est en jeu et enjeu, François Malespine examine ce
qui se passe après la naissance, la genèse du « moi », depuis la
toute première identification à l’objet, le premier attribut collé au sujet.
Il invite à « oser être sans certitude », à découvrir concrètement
que « Je » n’est pas « moi », « Je », la
Conscience/Origine, par une quête « à rebours » qui commence par le
dévoilement de la genèse du « moi ». Traverser les formes,
reconnaître les pensées, autant de faux problèmes comme « agir ou ne pas
agir », jusqu’à retrouver la saveur du « Je », Connaître au
lieu d’apprendre, « rester tranquille ». « En cette vacuité originelle
« ici » qui demeure, il n’y a rien à faire, à vouloir, à rejeter, à
condamner. Située en elle-même, Elle se connaît en tant que
« Cela/espace/vacuité » en quoi tout survient et revient. Et tous
les mouvements observés sont par Elle connus. Et chaque mouvement connu
retourne à jamais en sa source. Ainsi, situé en le « rester
tranquille » la peur s’éloigne, la pratique est le moyen et le but,
comme dit Nisargadatta Maharaj, car tout alors concourt à ramener l’âme en
son origine. » En entrant en conscience, en incluant tout ce qui se présente
sans comparaison, la Conscience est « désenclavée » du « moi
agissant ». « Moi » ne s’éveillera jamais. Il n’est pas le
sujet. Le Sujet ne s’est jamais endormi. « Je » attend
« ici » que « moi » s’ouvre à son baiser pour l’éveiller
à ce qu’il EST. » |
20 K
KARMA - B.A – BA |
Arnaud
d’APREMONT |
Edition
PARDES |
2004 |
«
Améliorer son karma », « positiver son karma », « nettoyer son karma »… Autant
d’expressions laissant entendre que le karma serait un concept négatif,
passif. |
KRISHNAMURTI au seuil du
silence |
krishnamurti |
Edition
COURRIER DU LIVRE |
2007 |
||
|
KRISHNAMURTI - DÉCOUVRIR KRISHNAMURTI |
Patrick Vigneau |
Edition L’Originel |
2012 |
Une fois que l’on a bien perçu que nos conditionnements nous empêchent de percevoir la plénitude de la vie, Krisnamurti pose la question de savoir si l’être humain a la possibilité de se libérer de cette énorme masse de conditionnements. La réponse est positive, il l’a maintes fois exprimé dans ses écrits et conférences. Cette exigence sert d’ailleurs de titre à l’un de ses ouvrages « Se libérer du connu » Krisnamurti fut un homme libre, un sage, un poète, un éducateur, un révolutionnaire, un maître spirituel, un novateur, un précurseur et bien autre chose ; Penseur de grande envergure, intransigeant et inclassable, il se disait n’appartenir ni à l’Orient, ni à l’Occident mais appartenir au monde entier. Il refusa toujours le terme de « gourou » mais se disait plutôt comme étant un éveilleur de conscience, celui qui « faisait prendre conscience des dangers de l’égo et du matérialisme ». Il refusa toujours d’avoir des disciples, invitant chacun à penser par soi-même. Ce petit livre de 135 pages nous livre les pensées de Krishnamurti sur les sujets suivants : L’Homme - Le Message - La vision pénétrante - La libération - La méditation - L’Amour - L’éducation - La peur - Une révolution de la conscience - Témoignages - Dernières années - Etonnement - L’essentiel |
KRISHNAMURTI
MON AMI. UN JOYAU
SUR UN PLATEAU D’ARGENT
|
Padmanabhan Krishna
|
Edition Almora
|
2018
|
Krishnamurti, parfois
considéré comme le Socrate du siècle dernier, demeure à bien des égards une
énigme. Son influence continue de grandir, son enseignement ne cesse de
réveiller mais il reste largement insaisissable. Le témoignage très riche du
professeur Krishna rendra le lecteur plus proche de cet être d’exception. Membre de la Société Théosophique,
le professeur Krishna fut proche de Krishnamurti pendant plusieurs décennies.
C’est de « Krishnamurti tel que je l’ai connu » dont il nous
entretient, conscient que « Sa conscience était d’une toute autre
dimension et nous ne pouvons véritablement la connaître tant que nous n’avons
pas découvert cet état en nous-même. » L’ouvrage propose des
regards très variés. Il commence par les contacts personnels de l’auteur avec
Krishnamurti. Le professeur Krishna connut une brillante carrière universitaire.
Il fut notamment directeur d’études au département de physique de
l’Université de Bénarès jusqu’en 1986, date à laquelle Krishnamurti lui
demanda de rejoindre la Fondation Krishnamurti de l’Inde en tant que recteur
du Centre éducatif de Rajghat. A maintes reprises, il côtoya Krishnamurti et
travailla avec lui. Que cela soit dans un
dialogue avec trois scientifiques ou dans les multiples anecdotes relevées au
fil de sa vie, Krishnamurti étonne par son attention totale à l’autre et ses
modes de questionnement qui visent toujours la profondeur ou l’élévation
évitant les glissements latéraux stériles. Une partie de l’ouvrage rassemble
de longs témoignages de personnalités ayant fréquenté Krishnamurti :
Achyut Partwarthan, Vimala Thakar, Rhada Burnier, Mark Lee. Tous rendent
compte de l’énergie singulière que transmettait Krishnamurti par son simple
contact. De nombreux points de son enseignement sont également abordés de
manière synthétique, sur la question du bonheur, de la violence et de la
paix, de la guérison, de la responsabilité individuelle, de la vérité, entre
autres. Deux chapitres évoquent les relations de Krishnamurti avec la
Théosophie et plus particulièrement avec Annie Besant. L’auteur pose
également cette question essentielle : L’enseignement de Krishnamurti
a-t-il un caractère pratique ? Il semble que Krishnamurti, à maintes
reprises, signale que le traitement seul des symptômes ne permet pas une restauration
véritable. « On se rend compte, souligne l’auteur, que si notre mode
d’éducation n’est pas le bon, si nous ne parvenons pas à penser de manière
globale, si nous ne mettons pas un terme à toutes les illusions qui
encombrent nos esprits il ne nous sera jamais possible de connaître un monde
qui ne soit qu’un seul monde, où règnent la fraternité universelle, la paix
et l’harmonie. Tout cela restera à l’état de concepts, d’idéaux et ne
deviendra jamais réalité, parce que c’est l’illusion qui nous divise. Nous ne
sommes pas divisés par les faits mais par notre attachement à
l’illusion. » L’enseignement de Krishnamurti est une contribution
exemplaire à la mise en œuvre des voies d’éveil mais nous y trouvons aussi
les bases d’une éducation à la paix pour les décennies futures, une
« éducation juste », suggère l’auteur. Krishnamurti : « Quand vous êtes dans
l’observation, que vous voyez la boue sur la route, le comportement des
hommes politiques, votre propre attitude envers votre femme, vos enfants, et tout
le reste, la transformation est là. Comprenez-vous ? Apporter un certain
ordre dans la vie quotidienne, c’est la transformation. Il ne s’agit pas de
quelque chose d’extraordinaire qui n’appartient pas à ce monde. Quand vous ne
pensez pas de manière, claire, rationnelle, soyez en conscient et changer
cela, détruisez-le. C’est la transformation. Si vous êtes jaloux,
observez-le, ne laissez pas ce sentiment le temps de s’épanouir, changez-le
immédiatement. C’est cela la transformation. Quand vous êtes avide, violent,
ambitieux, quand vous essayez de devenir une sorte de saint, voyez comme cela
crée un monde terriblement futile. Je ne sais pas si vous en êtes conscient.
L’esprit de compétition détruit le monde. Le monde devient de plus en plus
compétitif, de plus en plus agressif ; et si vous changez cela, c’est la
transformation. Si vous pénétrez bien plus en profondeur dans ce problème, il
vous devient clair que la pensée est la négation de l’amour. Par conséquent,
il nous faut découvrir si la pensée a une fin – sans nous mettre à
philosopher ou à discuter, mais le découvrir. En vérité, la transformation,
c’est cela, et si vous plongez très profondément en elle alors la
transformation signifie qu’il n’y a plus la moindre pensée de devenir, de
comparer. C’est n’être absolument rien. »
|
KRISHNAMURTI - L’AVENTURE DE
L’ÉVEIL |
TEXTES
CHOISIS PAR PATRICK MANDALA |
ÉDITION
LE RELIÉ |
2010 |
Jiddhu Krishnamurti (1895-1986) est considéré comme le parfait
exemple du sage libre de toute attache, de tout dogme, de toute religion. En
cela son message de tolérance, de ferme lucidité et de pure intelligence
trace les contours d’une véritable spiritualité laïque qui nettoie l’esprit
de ses innombrables encombrements mentaux. Nombreux
sont ceux qui se disent concernés par cet insoumis de l’esprit qu’est
Krishnamurti, mais souhaiteraient le lire d’une manière plus ludique, plus
facile. De là l’idée de cette véritable anthologie et abécédaire de sagesse
selon Krishnamurti. Les citations présentées ici pat Patrick Mandala sont
courtes et proches de l’aphorisme. Elles traitent de thèmes et de
questionnements fondamentaux auxquels Krishnamurti donne des réponses
percutantes. Quelques réflexions de Krishnamurti : L’homme plein d’assurance est un
être mort. Comment mettre en place le
détachement ? Cela implique de vivre avec la mort tout en vivant. La méditation est la connaissance de
soi, et sans connaissance de soi il n’y a pas de méditation. Le point de
départ d’une pensée vraie est dans la connaissance de soi. Si l’on ne se
comprend pas soi même, l’on n’a aucune base pour penser et ce que l’on pense
n’est pas vrai. La cause profonde du désordre
intérieur est le « moi », l’égo, la personnalité construite par la
pensée, par la mémoire, par diverses expériences, par certains mots,
certaines qualités qui produisent cette impression de séparation et
d’isolement, c’est la cause principale du désordre. Mais grâce à cette
perception du désordre, apparaît instantanément un ordre profond, et là
commence la méditation… Pour connaître Dieu et le réel, il
ne faut pas le chercher. Dieu est là quand vous n’êtes pas. Quand vous
existez, Lui n’existe pas. L’inconscient est aussi trivial,
sot, laid, et aussi brutal que le conscient. La dualité n’existe que lorsque vous
essayez de nier ou d’échapper à « ce qui est » pour le transformer
en « ce qui n’est pas ». La jarre contient de l’eau, vous
buvez cette eau mais vous ne rendez pas un culte à la jarre. L’humanité
malheureusement vénère la jarre et oublie l’eau. Enseignez aux personnes l’art de
l’écoute et celui de l’observation. L’existence et le bonheur consiste à
vivre chaque jour dans un état de fraicheur, et pour avoir cette clarté,
cette innocence, il faut la mort et la fin de cet état d’esprit où règne
toujours « le centre, le Moi, le Je ». Chacun de nous est l’entrepôt de
tout le passé. L’individu est l’humain qui est toute l’humanité. L’histoire entière
de l’homme est écrite en nous-mêmes. Le passé est un mouvement toujours
orienté vers l’avenir, qui rencontre le présent et continu sur sa lancée.
L’instant, c’est là où le passé et le présent se rencontrent et s’abolissent. Tant que le cerveau reste
conditionné par le temps et la pensée, il n’y a pas de véritable intuition. |
KRISHNAMURTI le livre de la
mḖditation et de la vie |
krishnamurti |
Edition Stock |
1998 |
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Sans la méditation, vous serez à jamais esclaves du temps et
de son ombre portée — la souffrance. Le temps, c’est la souffrance. Le
silence et l’amour sont indissociables. Pour comprendre, soyez silencieux.
Méditer, c’est être vulnérable, d’une vulnérabilité qui n’a ni passé ni
futur, ni hier ni lendemain. N’est vulnérable que ce qui est neuf. La
méditation n’est pas la voie d’accès à des expériences uniques,
exceptionnelles : de telles expériences mènent à l’isolement, aux
processus d’enfermement liés aux souvenirs assujettis au temps, faisant
obstacle à la liberté. La vallée était nappée de fleurs ; sur ses flancs un
tapis de fleurs de toutes les couleurs possibles et imaginables s’étalait
avec la richesse, la profusion qu’a la terre elle-même — avec tout son
foisonnement de villes, d’usines et de prairies verdoyantes, de forêts et de
verts pâturages — égalant en richesse et en beauté cette vallée. Pourtant
cette abondance qui, grâce à la nature et à l’homme, foisonne à la surface du
globe, est vouée à mourir pour se reconstituer à nouveau. La richesse de la
méditation n’est pas le fait de la pensée ou du plaisir que suscite la
pensée ; elle est ailleurs, de l’autre côté, sur l’autre versant de la
fleur et du nuage. D’où jaillit une richesse incommensurable, comme celle de
l’amour et de la beauté — or jamais pareilles choses ne se trouvent de ce
côté-ci de la fleur et du nuage. Le temps, c’est la mémoire. L’extase est hors du temps. La
félicité de la méditation ne s’inscrit pas dans la durée. La joie devient
plaisir dès qu’elle a une continuité. A l’aune du temps des horloges, la
félicité de la méditation n’est rien qu’une seconde, mais dans cette seconde
s’inscrit le mouvement global de la vie hors le temps, mouvement qui n’a ni
commencement ni fin. Dans la méditation, une seconde, c’est l’infini. Soyez loin. Loin de cet univers de chaos et de malheur, tout
en vivant en son sein, sans pour autant qu’il vous atteigne. Cela n’est
possible qu’à condition d’avoir l’esprit méditatif, un esprit qui tourne son
regard de l’autre côté de la fleur, vers l’autre versant du nuage. L’esprit
méditatif n’est lié ni au passé ni au futur, tout en jouissant de la pleine
capacité de vivre en toute clarté et en toute raison dans ce monde. Le monde
n’est que désordre : il n’a pour seul ordre que le désordre et pour
seule morale que l’immoralité. Dans un tel univers, vaine est la quête d’une
clarté et de sa mise en ordre au profit de ce monde. A peine mise en œuvre,
elle se change en ténèbres. La nature de cette clarté est sa vacuité même.
C’est parce qu’elle est vide qu’elle est claire ; c’est parce qu’elle
est négative qu’elle est positive. Sans savoir où vous êtes, soyez loin. Là
où la notion de vous et moi n’a plus cours. La mort ne concerne que ceux qui possèdent, ceux qui ont une
sépulture où reposer. La vie est un mouvement évoluant dans la relation et
l’attachement ; la négation de ce mouvement est la mort. N’ayez ni
refuge extérieur, ni refuge intérieur ; ayez une chambre, une maison, ou
une famille, mais n’en faites pas une cachette, un moyen de vous fuir
vous-même. Le havre que s’est créé votre esprit, en cultivant la vertu, en se
livrant à la superstition des croyances, en s’exerçant à la maîtrise habile
du savoir-faire ou se lançant dans l’activité, débouchera inévitablement sur
la mort. Impossible d’échapper à la mort si vous appartenez à ce monde, à
cette Société dont vous faites partie. Cet homme, qui est mort, là, tout près
de chez vous, ou à des milliers de kilomètres, c’est vous ; depuis des
années, il prépare sa mort avec le plus grand soin, comme vous. C’est ce
qu’il appelle vivre — comme vous — que ce soit une vie d’efforts, une vie de
souffrance, ou une plaisante comédie. Mais la mort est toujours présente, aux
aguets, à l’affût. Celui qui meurt chaque jour, en revanche, est au-delà de
la mort. Mourir, c’est aimer. La beauté de l’amour n’est ni dans les
souvenirs passés ni dans les images projetées dans l’avenir. L’amour ne
possède ni passé ni futur. Tout ce qui possède est mémoire, et la pensée,
c’est le plaisir — qui n’est point l’amour. L’amour, avec sa passion, est
juste au-delà de cette zone où évolue la société — c’est-à-dire vous. Mourez
— et il est là. La méditation est à la fois un mouvement de l’inconnu et dans
l’inconnu. Ce n’est pas vous qui êtes là, mais rien que le mouvement. Vous
êtes trop insignifiant, ou trop grand pour ce mouvement que rien précède ni
ne suit. Il est cette énergie avec laquelle la pensée-matière ne peut entrer
en contact. La pensée est perversion car elle est le produit du passé ;
elle est prisonnière des vicissitudes de tous les siècles passés, d’où son
caractère confus et incertain. Quoi que vous fassiez, le connu ne pourra
jamais accéder à l’inconnu. La méditation, c’est mourir au connu. Il faut puiser aux sources du silence pour regarder et
écouter. Le silence, ce n’est pas la cessation du bruit ; le silence, ce
n’est pas l’arrêt du vacarme incessant de l’esprit et du cœur ; ce n’est
pas le produit ni le résultat du désir, pas plus qu’un effet de la volonté. La
conscience, dans sa globalité, est un mouvement incessant et bruyant,
évoluant dans des limites qu’elle s’impose elle-même. Dans ce cadre-là, tout
silence ou immobilité est la cessation momentanée du bavardage, mais c’est un
silence touché par le temps. Le temps, c’est la mémoire, et pour elle, le
silence est de plus ou moins longue durée ; le temps et la mémoire
peuvent le mesurer, lui offrir un espace, lui donner une continuité — il
devient alors un jouet de plus. Mais le silence, ce n’est pas cela. Tout ce
qui est élaboré par la pensée reste du domaine du bruit, et la pensée ne peut
absolument pas faire silence. Elle peut se forger une image du silence et s’y
conformer, la vénérer, comme elle fait pour tant d’autres images de sa
fabrication. Ayant fait du silence une formule, elle le nie par
là-même ; les symboles qu’elle élabore sont la négation même de la
réalité. Pour que soit le silence, la pensée elle-même doit être immobile et
silencieuse. Le silence, à l’opposé de la pensée, est toujours neuf. La
pensée, étant toujours vieille, ne peut en aucun cas pénétrer le silence, qui
est toujours neuf. Ce qui est neuf devient vieux dès que la pensée le touche.
C’est en puisant aux sources de ce silence qu’il faut regarder et parler.
L’anonymat véritable est issu du silence ; nulle autre humilité
n’existe. Les vaniteux seront toujours des vaniteux, même s’ils se drapent
dans l’humilité, ce qui fait d’eux des êtres durs et cassants. Jailli de ce
silence, le mot amour prend un tout autre sens. Ce silence n’est pas là-bas
quelque part : il est là où n’est point le bruit que fait l’observateur
absolu. Seule l’innocence peut être passionnée. Les innocents ignorent
la douleur, la souffrance, même s’ils ont vécu des milliers d’expériences. Ce
ne sont pas les expériences qui corrompent l’esprit, mais les traces qu’elles
laissent, les résidus, les cicatrices, les souvenirs. Ils s’accumulent,
s’entassent les uns sur les autres, c’est alors que commence la souffrance.
Cette souffrance, c’est le temps. Le temps ne peut cohabiter avec
l’innocence. La passion ne naît pas de la souffrance. La souffrance, c’est
l’expérience, l’expérience de la vie quotidienne, cette vie de tortures, de
plaisirs éphémères, de peurs et de certitudes. Nul ne peut échapper à ces
expériences, mais rien n’oblige à les laisser s’enraciner dans le terreau de
notre esprit. Ce sont ces racines qui suscitent les problèmes, les conflits
et les luttes incessantes. La seule issue, c’est de mourir chaque jour au
jour précédent. Seul un esprit clair peut être passionné. Sans passion, on ne
voit ni la brise qui joue dans le feuillage, ni l’eau éclaboussée par le
soleil. Sans passion, point d’amour. » On y trouve :
|
kundalinI –
le lien du feu |
Mikaël
manor |
Edition
TREDANIEL |
1993 |
Kundalini-Shakti est le nom donné à l’énergie vitale et fondamentale,
elle anime tous les niveaux de l’être, qu’il soit particulier ou universel.
Kundalini signifie « la lovée ». Cette énergie, présente dans l’individu, est
symbolisée sous la forme d’un serpent qui réside dans le centre subtil de la
base, situé au bas de la colonne vertébrale. Ce serpent est, dit-on, enroulé
trois fois et demi autour d’un Linga noir (le Svayambhu Linga), sa tête
reposant, endormie, sur le sommet du linga. Le Linga de la base, de couleur noire, est vu comme une
pierre oblongue, édifiée vers le haut. Il contient tout ce qui existe sous
son aspect inconscient et inconnu. Linga signifie ‘phallus’ ou plus
généralement ‘signe distinctif’ et encore plus fondamentalement :
‘singularité’. Svayambhu signifie ‘né de lui-même’ ou ‘auto-engendré’, à
savoir quelqu’un qui n’a pas de parents, n’a pas d’origine connue, ou plus
fondamentalement qui n’est pas conditionné par quelque chose qui lui serait
extérieur. L’énergie de la Kundalini réside endormie dans les
profondeurs de l’être. Elle dispense de ce fait un poison de somnolence
(Vishà) qui engourdit l’individu et le maintien vivant comme dans un rêve.
Mais ce serpent, dit-on, ne dort que d’un œil, et il se trouve en fait
intéressé par certaines expériences qui, si elles se manifestent chez l’individu,
vont alors comme le réveiller, et le faire se dresser. Ces expériences
peuvent être provoquées par le Yoga, mais également par les épreuves de la
vie elle-même. Elles ont toutes en commun d’être reliées à des énergies
intenses et extraordinaires, ces énergies mobilisant, d’une manière ou d’une
autre, la vitalité profonde de l’individu (Ojas). Le réveil de Kundalini-Shakti est justement la visée
principale du Yoga tantrique. Ce réveil peut être provoqué de manière
graduelle ou brusque, s’accompagner de connaissance ou laisser dans
l’expectative. Ce réveil peut prendre différentes formes selon les individus
et les moments de l’expérience, il peut prendre une intensité plus ou moins
grande et manifester chez l’individu des symptômes différents. Ce réveil se
réalise par des étapes plus ou moins longues au cours du temps, de la
pratique, de la vie même de l’individu pour finalement se réaliser, dit-on,
inévitablement au moment de la mort. Ces étapes sont comme autant de niveaux
de l’énergie, qui s’étagent sous la forme de différents plexus (Chakra) le
long de l’épine dorsale. En définitive, ce réveil échappe à toute logique et
reste une expérience hors norme qu’il est impossible de codifier clairement. Les textes et toutes les expériences relatées s’accordent
toutefois pour donner une définition, semble-t-il concordante, de ce réveil
de l’énergie primordiale. Elle est alors décrite comme la manifestation d’une
énergie ascendante qui remonte le long de la colonne vertébrale pour
s’épanouir, s’il y a expérience complète, jusqu’au sommet du crâne, dans le
ciel de la conscience. À ce niveau, le réveil de l’énergie latente devient
alors le véritable « éveil » de l’individu à sa propre nature. Il convient de
noter quand même l’existence d’une forme d’énergie similaire, dite « des
spectres », qui parcourt à l’inverse la colonne dans un sens descendant.
Cette manifestation s’avère, dans le meilleur des cas, stérile et au pire
déficiente, elle n’a pas d’intérêt véritable. Quoiqu’il en soit, la Kundalini est bien ce fil conducteur
d’une énergie qui est faite entière connaissance de Soi. Dans le Tantrisme,
toute connaissance, toute réalisation, s’accompagne toujours de l’énergie
correspondante qui lui est immanquablement associée. Cette énergie est bien
la seule capable de connaître véritablement notre nature profonde et
immuable. En effet, c’est seulement grâce à cette énergie, à nulle autre
pareille, que l’individu pourra goûter véritablement, toucher de manière
tangible, et enfin s’emparer de sa véritable identité : le Soi de tous les
êtres et de tout l’univers, le microcosme identique au macrocosme, l’individu
identique à l’univers. Cette identité se ressent comme une magnificence faite
immensité et richesse infinie, et l’énergie qui lui est immanente en est sa propre
prise de conscience.
La Cit Kundalini est celle dont les Yogis font
l’expérience en se concentrant sur le vide interstitiel séparant deux
respirations, deux pensées, deux actions, séparant la disparition d’une chose
et l’apparition d’une autre. Lorsque la Cit Kundalini s’éveille vers le haut,
à ce moment le yogi est rempli d’une béatitude intense. Ce bonheur est une
béatitude analogue au plaisir sexuel, mais le bonheur éprouvé en Cit
Kundalini est infiniment plus intense que celui éprouvé dans l’expérience
sexuelle. En outre cette extase s’accompagne de la réalisation du Soi, vous
reconnaissez votre véritable nature et vous éprouvez : « Je ne suis que
béatitude et conscience ». Lorsqu’un Yogi garde trace de l’éveil de la Cit Kundalini
en lui durant ses activités, l’acte sexuel peut être normalement accompli,
mais il n’y a pas émission de fluide lors de l’orgasme, car la jouissance
sexuelle est complètement surpassée par l'énergie immanente du corps subtil,
elle se trouve alors véritablement absorbée vers le haut par l’énergie de la
Kundalini qui maintient ouverte la voie médiane dans le corps énergétique. La
Prâna Kundalini entre en jeu, elle aussi, au cours du processus
d’installation dans le centre, mais elle se manifeste seulement chez les
Yogis qui, en plus de la spiritualité, sont aussi attachés aux plaisirs de ce
monde. La grande différence entre
Prâna et Cit Kundalini est que seule cette dernière peut passer Urna, la
pierre (lapis lazulite), qui, dans le front, barre l’accès à la porte située
au niveau de la fontanelle ou Brahmârandhra Chakra.
|
kundalinî
– l’Ḗnergie dEs profondeurs |
Lilian silburn |
Edition
LES DEUX OCÉANS |
1983 |
||
Il
est à noter que les textes choisis diffèrent des descriptions du Hathayoga et
de nombreux Tantra sivaïtes, bouddhistes ou visnouites habituellement exposés
et mieux connus. |
KUNDALINI. LE SECRET DE LA VIE |
SWAMI
MUKRANANDA |
Edition
SARASWATI |
1995 |
Plaquette
de 50 pages expliquant selon la tradition hindoue, la formidable énergie
qu’est la Kundalini. Cette Energie
qui détient le secret de l’expérience spirituelle sur laquelle repose toute Qu’est-ce
que l’énergie Kundalini ? La kundalini est une énergie latente qui se situe à la
base de la colonne vertébrale au niveau du Muladhara (premier chakra ou
chakra racine). C’est un potentiel énergétique puissant, présent et latent en
chaque être humain. Quand cette énergie est réveillée et qu’elle commence à
circuler elle nous permet d’accéder à notre « vrai potentiel »,
d’avoir une vision de la vie et de la réalité différentes. Tout devient
beaucoup plus simple et facile. Nous commençons à mieux maitriser notre
énergie et avons une plus grande capacité de discernement. Réveiller son
énergie Kundalini c’est réveiller son âme. Lorsqu’elle circule, nous
la réglons pour qu’elle rencontre la moelle épinière. Puis
nous la faisons frapper le Muladhara. Nous traversons alors ce nœud, ou
blocage de la puissance de la kundalini. Au moment ou cela arrive,
elle n’a pas d’autre option que de monter. Au moment où elle monte, nous
sommes bénis, puis l’ordinateur fonctionne! La montée de la Kundalini est
quelque chose de scientifique qui n’a rien à avoir avec le mystique ou
quelque chose qu’on ne peut pas expliquer. Il n’y a pas de secret. En vingt,
trente jours si on pratique de façon honnête pendant une heure ou deux par
jour chaque jour on peut y arriver. Si la Kundalini circule correctement,
il nous est possible d’avoir une vie saine, d’être heureux, créatifs, en
pleine forme et de s’adapter pleinement dans notre société. |
Kundalini -
l’Ḗveil de la kundalini |
Marc-Alain descamps |
Edition
ALPHEE |
2006 |
Le
Yoga et le Tantrisme viennent de révéler aux Occidentaux l’étrange secret de
l’éveil de la Kundalini, cette énergie lumineuse ascendante qui remonte
soudan le long de la colonne vertébrale.
|
KUNDALINI - MERVEILLEUSE KUNDALINI - UN PONT ENTRE LES RÉALITÉS DANS UN MONDE EN MUTATION |
Régine Degrémont |
Editions Chariot d’Or |
2013 |
||
Le serpent –symbole privilégie de la Kundalini- était dépeint dans l’art sacré égyptien par un cobra érigé, ou un couple de cobras, lovés parfois autour d’un bâton, et par l’Uraeus, la coiffure de cobra de la puissance divine. Il surmontait également le casque de guerre des pharaons en tant que serpent-force maîtrisé situé au 3e œil. Le livre des morts égyptien, quant à lui, fait mention d’un « fluide vital du serpent de feu qui se trouve dans l’épine dorsale, c’est ce fluide qui est le souffle de la vie que le prêtre transmet en imposant les mains sur la nuque du défunt que l’on veut réchauffer et recouvrir de la chaleur d’Isis ». Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Définition de la Kundalini : Essai de définition dans la tradition Chapitre 2 : Structures d’expression de la Kundalini : La Kundalini planétaire – Le corps physique, éthérique, émotionnel, mental, causal, divin et supra-divin - les principaux Chakras et les nadis - le système nerveux et les ondes électromagnétiques – Chapitre 3 : Manifestations de la Kundalini : Kundalini latente et active, cosmique et tellurique - L’éveil de la Kundalini – les facteurs émotionnels et physiques - les éléments terre, feu, air et terre et leurs rapports avec les chakras - les 7 chakras principaux et leurs caractéristiques - les processus de l’œuvre - évolution des phénomènes - les polarités féminines et masculines - accompagnement de l’éveil et entretenir les montées d’énergie - le barattage de l’énergie par le souffle, le son, la danse la sexualité et l’intention consciente - l’ayahuesca - les Expériences de mort imminente (E.M.I.) - l’effet laser - Chapitre 4 : Les témoignages d’éveils spontanés Chapitre 5 : Transformations induites par la Kundalini : Les victoires de la Kundalini sur l’égo - Créativité, réalisation, multidimensionnalité et annales akashiques - ADN - Un
excellent livre qui avec des mots simples explique cette kundalini |
kyudo –
un tir – une vie |
M.
martin |
Edition
AMPHORA |
1990 |
||
Maître
Onuma, qui vient de nous quitter, nous a lui aussi laissé la quintessence de
sa pensée : « L’École de la non-École, la religion sans mot ».
|
20 L
la bhagavad - gÎt |
Anna kamensky |
Edition
COURRIER DU LIVRE |
1964 |
La
Bhagavad Gîtâ est un livre universel. On dénombre plus de 200 éditions en 32
langues. C’est depuis 2000 ans un livre sacré pour les hindous.
Quantitativement, ce texte est un petit fragment de 700 versets du
Mahabharata qui est un immense poème épique. Qualitativement la Bhagavad Gîtâ
en est le fleuron, la quintessence. Elle offre une multitude de possibilités,
de moyens et de voies, sans jamais s’écarter de l’Unité essentielle de son
enseignement. Dire
qu’elle est une synthèse de toutes les vues philosophiques, psychologiques,
métaphysiques, mystiques, religieuses, techniques de la tradition hindoue, ne
rendrait pas compte de ce qu’elle est. Le mérite de la présente traduction,
faite d’après le texte sanskrit par Mme A. Kamensky, est d’avoir donné les principales
variantes des divers traducteurs et fait des rapprochements pertinents avec
les écritures de diverses Upanishads et de la Bible. Subba Row, le savant Brahmane
théosophe, dit dans ses « Notes on the Bhagavad-Gîtâ » (cf. The
Theosophist, vol. 8, page 299) : « Krishna était censé représenter
le Logos... et Arjuna, nommé Nara, la monade humaine. » Nara signifie
aussi Homme. La prétendue origine céleste des deux branches de la famille,
les Kuru et les Pândava, est en parfait accord avec cette interprétation ; le
corps, ou Dhritarâshtra, étant purement matériel et symbolisant le plan
inférieur où le développement se produit, les Kuru et les Pândava
représentent l'héritage transmis à l'humanité par les êtres célestes auxquels
Madame Blavatsky fait si souvent allusion dans la Doctrine Secrète,
les Kuru, tendant à la matérialité, les Pândava étant spirituels. Ainsi les Kuru,
partie inférieure de notre nature développée la première, obtiennent
momentanément le pouvoir sur ce plan, et l'un d'entre eux, Duryodhana,
« prévaut » ; les Pândava — ou les aspects les plus spirituels de
notre nature — sont donc temporairement expulsés du pays, c'est-à-dire
éloignés du gouvernement de l'individu. Les « longues migrations et
épreuves variées » des Pândava sont les migrations causées par les
nécessités de l'évolution avant que les aspects supérieurs puissent prendre
sous contrôle la lutte évolutive de l'Homme. Ceci se rapporte également à
l'ascension et à la chute cyclique des nations et de la race. Ce sont ces deux groupes de
facultés et de puissances humaines — d'une part, celles qui tendent vers le
côté matériel et, de l'autre, celles qui aspirent à l'illumination
spirituelle — qui sont représentés par les armées hostiles en présence dans
la plaine des Kuru. Cette bataille se rapporte non seulement à la grande
guerre poursuivie par l'humanité dans son ensemble, mais aussi à la lutte qui
devient inévitable aussitôt qu'une unité de la famille humaine prend la
résolution de se laisser guider par sa nature supérieure. En prenant donc en
considération les suggestions de Subba Row, nous voyons qu'Arjuna, surnommé
Nara, représente non seulement l'Homme, en tant que race, mais aussi tout
individu décidé à entreprendre la tâche de développer sa nature supérieure.
L'expérience d'Arjuna décrite dans le poème sera donc inévitablement vécue
par quiconque suivra le même chemin. Il verra se dresser devant lui
l'opposition des amis, de toutes ses habitudes acquises, et de ce qui
provient naturellement des tendances héréditaires ; sa réussite, ou son
échec, dépendra de la manière dont il prêtera l'oreille à Krishna, le Logos,
qui brille et parle intérieurement. À l'aide de ces suggestions, celui qui
étudie la Gîtâ trouvera que le sens mythologique et allégorique donné
par Thomson et d'autres auteurs est important et non un simple ornement
superflu et trompeur comme certains le pensent. La seule édition de la Bhagavad-Gîtâ
accessible aux étudiants théosophes dont les crédits sont limités était celle
publiée à Bombay par Frère Tookaram Tatya (M.S.T.) dont les efforts dans ce sens méritent les
plus grandes louanges. Mais cette publication n'était qu'une réédition de la
première traduction anglaise faite par Wilkins il y a 100 ans. Les nombreuses
erreurs typographiques et les interprétations obscures, si fréquentes dans la
réédition de Wilkins, ainsi que la grande importance accordée récemment à la Bhagavad-Gîtâ
par tous les membres de la Theosophical Society en Amérique imposaient une
nouvelle édition. C'est pour répondre à ce besoin que la présente publication
a été faite. Elle est le résultat d'une comparaison minutieuse de toutes les
éditions anglaises ; chaque fois que les différentes interprétations
consultées faisaient apparaître une obscurité ou une omission évidente, le
passage douteux a été intégralement retraduit de l'original. Les mérites de la Bhagavad-Gîtâ
se suffisant à eux-mêmes, il n'a pas été ajouté le moindre commentaire, afin
de laisser à chaque chercheur le soin d'en approfondir le sens au fur et à
mesure qu'il progresse. L'auteur de cette édition est d'avis que le poème
peut être interprété de plusieurs façons, selon le point de vue adopté, soit
comme se rapportant à l'individu, à la cosmogénèse, à l'évolution du monde
astral ou aux Hiérarchies dans la Nature, soit encore à la nature morale, et
ainsi de suite. Y joindre le moindre commentaire serait audacieux, à moins qu'il
ne soit d'un sage tel que Shankarâchârya ; le poème est donc donné sans
altération. La Bhagavad-Gîtâ tend à
inculquer deux choses à l'individu : d'abord, l'oubli de soi, puis l'action.
De l'étude de ce poème et de son application à la vie naîtra la croyance
qu'il y a un seul Esprit et non plusieurs ; que nous ne pouvons pas vivre
pour nous seuls, mais devons arriver à réaliser qu'il n'y a pas de
séparativité et qu'on ne peut se soustraire au karma collectif de la race à
laquelle on appartient et, finalement, que nous devons penser et agir
conformément à cette croyance. Ce poème est tenu dans la plus
haute estime par toutes les sectes de l'Hindoustan, musulmanes et chrétiennes
mises à part. Il a été traduit en plusieurs langues, tant asiatiques
qu'européennes, et il est actuellement lu dans le monde entier par des
centaines de théosophes sincères. C'est à ces derniers, ainsi qu'à tous ceux
qui aiment réellement leurs semblables et aspirent à apprendre et à enseigner
la science de la consécration que cette édition de la Bhagavad-Gîtâ
est offerte |
la bhagavad – gÎTÂ
telle qu’elle est |
bhaktivedanta swani prabhupala |
Edition
BHAKTIVEDANTA |
1975 |
||
Pour nous, en présentant cette Bhagavad-gita
"telle qu'elle est", nous avons tenté seulement de transmettre
le message de Sri Krisna, Dieu, la Personne Suprême. Nous ne faisons ici que présenter la volonté de Krisna, et non celle de
quelque exégète enclin à la spéculation intellectuelle, homme politique,
philosophe, ou savant; car ces gens, s'ils possèdent un vaste savoir
en tant de domaines, n'ont guère connaissance de Krisna. Lorsque dans la Bhagavad-gita
Krisna dit: man-mana bhava mad-bhakto mad-yaji mam namaskuru,
"Voue-Moi ton adoration», nous n'affirmons pas, au contraire des pseudo-
érudits, qu'Il parle de quelque vérité à l'intérieur de Lui-même, vérité qui
différerait de Sa Personne. Krisna est absolu, et nulle différence n'existe
donc entre Lui-même, Son Nom, Sa Forme, Ses Attributs, Ses Divertissements, etc. Or, cette nature absolue de
Krisna, il est bien difficile de la comprendre pour qui n'est pas Son dévot
et n'appartient pas à la parampara (la succession disciplique). Les
pseudo-érudits, politiciens, philosophes et swamis, dépourvus de la
connaissance parfaite de Krisna, essaient en réalité, par leurs commentaires
sur la Bhagavad-gita, de "faire disparaître" Krisna, ou de
Le "mettre de côté". De tels commentaires, non autorisés, on les
connaît en Inde sous le nom de mayavadî-bhasyas, et Sri Caitanya Mahaprabhu
nous a avertis du danger vivant que représentent leurs auteurs. Il le dit
clairement: quiconque essaie de comprendre la Bhagavad-gita en
s'inspirant de commentaires mayavadis est dans l'erreur la plus
grossière. L'étudiant malheureux qui la commet sera certes mis en déroute sur
la voie de la réalisation spirituelle; il ne pourra connaître le retour à
Dieu, en sa demeure première. En présentant cette Bhagavad-gita
"telle qu'elle est", notre seul motif est donc d'offrir à
l'étudiant encore conditionné une direction spirituelle, qui le mènera au but
même que Krisna destine aux êtres lorsqu'à chaque jour de Brahma (ou à chaque
cycle de 8 640 000 000 d'années) II descend sur notre planète. Ce but, la Bhagavad-gita
elle-même l'enseigne, et nous devons accepter cet enseignement tel qu'il est;
faute de quoi, on chercherait en vain à comprendre la Bhagavad-gita, à
comprendre la vraie nature de Celui qui l'énonça, Sri Krisna. Le Seigneur,
Sri Krisna, enseigna d'abord la Bhagavad- gita au Deva du soleil, il y a
quelques centaines de millions d'années. Nous devons accepter ce fait en nous
basant sur la parole même de Krisna; c'est ainsi que nous saisirons sans
fausse interprétation la teneur historique de la Bhagavad-gita. Interpréter la Bhagavad-gita sans se
référer à la volonté de Krisna, c'est commettre la plus grande des offenses.
Et afin de se garder d'une telle offense, l'on doit, comme le fit directement
Arjuna, premier disciple du Seigneur, comprendre que Krisna n'est autre que
Dieu, la Personne Suprême. Saisir le
sens de la Bhagavad-gita en pleine conscience de cette vérité
constitue certes la voie authentique par quoi servir le bien de l'humanité,
par quoi aider l'homme à s'acquitter de la mission qu'il a reçue en naissant
comme tel. Parce qu'elle offre d'atteindre la
plus haute perfection de l'existence, la Conscience de Krisna joue un rôle
essentiel dans la société humaine. Et comment offre-t-elle cette plus haute
perfection? C'est ce qu'explique en profondeur la Bhagavad-gita. Malheureusement,
certains ergoteurs matérialistes ont
utilisé la Bhagavad-gita pour appuyer leurs tendances démoniaques et
égarer les hommes en ce qui a trait à la juste compréhension des simples
principes de l'existence. Tous devraient connaître la grandeur de
Dieu, Krisna, de même que la position véritable des êtres vivants. Il
convient de savoir qu'éternellement, l'être distinct doit servir quelqu'un ou
quelque chose: s'il refuse de servir Krisna, il devra servir l'illusion, sous
les diverses formes qu'engendre la combinaison des trois gunas, les
influences de la nature matérielle. Illusionné, le voici à jamais pris dans
le cycle des morts et des renaissances, auquel même le mayavadi, qui
s'en proclame libre, reste soumis. Savoir cela constitue une grande science,
que tout homme se doit, dans son propre intérêt, de recevoir. La masse des gens,
particulièrement en notre ère, l’âge de Kali, sont fascinés par l'énergie
externe de Krisna, et, sous son envoûtement, s'imaginent qu'en multipliant le
confort matériel, l'homme trouvera le bonheur. Ils ignorent la grande
puissance de cette énergie externe, de la nature matérielle, dont les lois
strictes enchaînent les êtres à la matière. L'être vivant fait partie
intégrante du Seigneur, il participe de Sa nature heureuse; par suite, sa
fonction naturelle est de spontanément s'offrir au service du Seigneur.
Ensorcelé par l'illusion, il s'efforce d'atteindre le bonheur en servant le
plaisir de ses propres sens; mais cette recherche du plaisir, qu'il mène par
des voies diverses, ne lui apportera jamais le bonheur. Il lui faut chercher à satisfaire les Sens
du Seigneur, et non les siens propres, matériels. Telle est la plus
haute perfection de l'existence. Car c'est là le désir du Seigneur, Sa
requête à l'être distinct. Ce
principe, avant tout satisfaire le Seigneur, représente le point central, le
message essentiel de la Bhagavad-gita, message qu'il nous faut
comprendre, et que s'efforce de répandre à travers le monde notre Mouvement
pour la Conscience de Krisna. Parce que nous nous gardons de souiller
d'interprétations la Bhagavad-gita "telle qu'elle est", quiconque cherche sérieusement le bénéfice
qu'apporte son étude doit recourir au Mouvement pour la Conscience de Krisna.
C'est seulement de cette manière que l'on accédera à un entendement pratique
des enseignements qu'elle contient, et ce, sous la direction personnelle du
Seigneur mahatma
Gandhi
: « je puise dans la Bhagavad – gita un réconfort que je ne trouve pas
ailleurs, même dans le sermon sur la montagne. quand le découragement
m’assaille, et que dans ma solitude, nul rayon de lumière ne m’éclaire, je
consulte la Bhagavad – gita. un verset pris au hasard me redonne le sourire
lors de tragédies écrasantes – ma vie ne fut qu’une suite de tragédies
extérieures – et si celles-ci n’ont laissé sur moi aucune trace visible,
indélébile, c’est à l’enseignement de la Bhagavad – gita que je le dois. » Hegel : « par la Bhagavad –
gita nous pouvons atteindre une idée claire de ce qu’est la plus pratiquée,
mais aussi la plus haute de toutes les religions de l’inde. »
|
la citadelle des neiges |
Matthieu
Ricard |
Edition
Nil |
2005 |
à
l’autre bout du monde, vivait un jeune garçon bhoutanais du nom de détchèn, qui
signifie en tibétain «félicite de diamant». à l’égard de tous les êtres
vivants, il montrait des qualités de générosité et de compassion
exceptionnelles ; mais il grandissait comme les autres enfants de son
village, au pied de l’Himalaya. puis un jour, son oncle vint le chercher et
proposa de l’emmener à la citadelle des neiges.
|
la connaissance transcendante |
David
Néel et lama Yongden |
Edition
Adyar |
1983
/ 2000 |
1983:
le livre écrit avec son fils adoptif nous invite à voyager dans l’univers
bouddhiste et nous apprend par exemple pourquoi et comment on peut renoncer
au nirvana en devenant bodhisattva, cela par compassion et amour des autres.
2000: un livre domine toute la littérature philosophique et religieuse du
Tibet c’est le « prajnaparamita » les « perfections »
enseignées par le bouddha lui-même. les auteurs nous exposent quelques-uns de
ces enseignements essentiels, auxquels sont ajoutées les notions propres au
Tibet. Le Nirvana est un concept clé du
Bouddhisme, car il représente le but ultime de tous les Bouddhistes. Pour
comprendre le Nirvana au cours de son initiation au bouddhisme, il est
nécessaire d’aborder la question de la vie et de la mort dans le Bouddhisme. Bouddha nous a appris que le monde dans lequel nous vivons est
rempli d’attachements futiles qui semblent nous apporter le bonheur, mais au
fond se révèlent être la source de nos malheurs. Parmi ces attachements
figurent la richesse et les envies charnelles. Il s’agit de désirs qui ne
seront jamais tout à fait comblés, car le plaisir qu’ils apportent est bref.
Ainsi, nous en demanderons toujours plus pour continuer à nous sentir
heureux. Aussi, nous devons nous détacher de ces désirs futiles afin de vivre
en harmonie avec notre âme et pouvoir faire preuve de bonté envers autrui. Et
lors de notre mort, nous serons récompensés pour nos actes et nous
n’hériterons pas d’un mauvais karma, mais de la délivrance du cycle de
réincarnation. Ainsi, le Nirvana dans le
Bouddhisme est cette étape où notre âme arrive à se détacher de tous les
désirs du corps et où le cycle du Karma est interrompu pour faire place à
l’Éveil, le même que celui du Bouddha et qui lui a permis de comprendre ce
monde et de se détacher de ses contraintes. Atteindre le Nirvana par la
méditation : « Là où il n’y a rien, où rien ne peut être saisi,
c’est l’île ultime. Je l’appelle le Nirvana. L’extinction complète de la
vieillesse et de la mort. » Pour atteindre le Nirvana, un seul
chemin s’offre aux Bouddhistes : le détachement de tous les désirs.
C’est ici que les règles du Bouddhisme prennent tout leur sens, car elles
constituent les outils pour atteindre le Nirvana. Pour réussir à renier ses
désirs, le Bouddhiste ne travaille pas, il ne recherche pas la richesse, il
ne succombe pas aux envies charnelles, il fait preuve de bonté envers les
autres et il s’adonne à la méditation. La méditation représente l’ultime
moyen d’atteindre le Nirvana spécialement la méditation qui précède la mort.
Lors de cette pratique, le Bouddhiste fait abstraction du monde afin de
comprendre ce qui est important, ce qui possède une réelle valeur, et il
renforce son esprit afin de faciliter la répression de ses envies. |
LA DANSE DE ÇIVA -
14 ESSAIS SUR L’INDE - |
Ananda
K. Coomaraswamy |
Edition
L’Harmattan |
2000 |
||
Parmi
les voies de transformation de l'être humain, le Yoga groupe un ensemble de
méthodes élaborées sur le sol indien au fil des millénaires. On ne s'étonnera
donc pas que Shiva soit la divinité d'élection des Yogi, puisque les
pratiquants du Yoga visent une transformation radicale de leur être pour
atteindre la fusion avec le plan divin (samadhi). Bien entendu, on ne pense
pas ici aux formes "allégées" de Yoga que proposent la grande
majorité des écoles de Yoga en Occident car elles ne transforment pas
grand-chose. Au demeurant, le voudraient-elles qu'elles n'y parviendraient
pas car les élèves baignent dans un environnement social, culturel, familial,
etc. qui les lie... En un sens, c'est heureux, car ils ne sont pas prêts,
sinon à être bernés par des sectes... Les
aspects, les formes de Shiva apparaissent soit bienveillantes, soit sévères
selon la fonction qu'elles assument. Les formes sévères, qualifiées aussi de
terribles, invitent aux changements, dissipent l'ignorance, détruisent ce qui
est mauvais, ce qu'en langage imagé l'on nomme les démons. Ces formes sont
regroupées sous le nom de Rudra. C'est pourquoi Shiva est le dieu des champs
de bataille, des champs de crémation, des carrefours dangereux. Il y est
souvent accompagné de démons, d'esprits malfaisants et de fantômes. Shiva
est "Celui qui est bon", ou encore "le Seigneur qui prête
chance". Shiva-Rudra est Celui qui détruit le démon et la tristesse.
Shiva-Shankara est le témoin de ce qui est bon. Shiva est
"tri-netra", c'est à dire "le Seigneur aux trois yeux"
pour voir l'Invisible. Il est aussi "Nila Kantha", "le
Seigneur au cou bleu", en référence à la légende rapportant qu’il aurait
bu le poison pour sauver le monde de la destruction. Shiva-Nâtaraja est le
danseur cosmique et Shiva-Ardhanarîshvara est simultanément masculin et
féminin (androgyne). Il est à la fois statique et dynamique, à la fois
créateur et destructeur. Il est le plus vieux et le plus jeune, il est la
jeunesse éternelle et le jeune enfant. Il est source de fertilité pour tous
les êtres vivants. Shiva est le plus grand des renonçant, mais il est
également l'amant idéal. Il accorde prospérité à ses adorateurs bien qu'il
soit Lui-même austère. Il est omniprésent et réside en chacun en tant que
Pure Conscience. Pour
résumer, on dira que Shiva assume trois aspects, trois grandes fonctions : Shiva
est le Maître du Yoga, profondément plongé dans une méditation continue. De
par son immobilité et sa concentration parfaite, il prépare les changements,
les transformations du Monde et de l’homme. Shiva
est le Roi de la Danse, le Nâtaraja qui anime, transforme et détruit le Monde
Shiva
est le Grand Dieu, la Conscience Suprême,inséparable de Shakti-Parvati, la fille
de Himavân-Haimavati. Il n'est point de Shiva sans Shakti et point de Shakti
sans Shiva. Au sommaire de cet ouvrage : 1e essai : L’apport de l’Inde au bonheur de
l’humanité - 2e essai : Conception Hindoue de l’Art :
Histoire de l’esthétique - 3e essai : Conception hindoue de l’Art :
Théorie de la beauté - 4e essai : La beauté est un état de
l’âme - 5e essai : Les primitifs
bouddhiques - 6e essai : La danse de Çiva
- 7e essai : Images indiennes à plusieurs
bras - 8e essai : La musique
indienne - 9e essai : Position de la femme aux
Indes - 10e essai : Sahaja 11e essai : Fraternité
intellectuelle - 12e essai : Nietzsche d’un point de vue
cosmopolite - 13e essai : La jeune
Inde - 14e essai : Individualité, autonomie et fonction - |
la lampe de sagesse |
A.D.
NéEL |
Edition
PLON |
1982 |
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Après des études musicales et
lyriques, elle se lance dans des travaux sur la philosophie bouddhiste,
apprend le sanskrit, suit les cours sur le Tibet au Collège de France et
passe de longues heures dans la salle de lecture du musée Guimet : "
L'Inde, la Chine, le Japon, tous les points de ce monde commencent au-delà de
Suez… Des vocations naissent… La mienne y est née " écrit-elle plus
tard. Elle rêve continuellement de pays où les fugues sont longues et
irréversibles. Vers 1891, devenue majeure et bénéficiant d'un petit héritage,
elle s'embarque pour l'Inde. Elle est très vite envoûtée par ce grand pays où
elle fuit la société coloniale et l'orientalisme de pacotille et parcourt
seule le pays pendant un an. L'argent commençant à manquer, elle
retourne en France avec la ferme intention de revenir. De retour à Paris où
elle doit désormais gagner sa vie, plus nomade que jamais et forte de ses
études musicales, elle se lance dans une carrière d'artiste lyrique. Elle se
retrouve ainsi sur la scène de différents théâtres, puis, sous le pseudonyme
de Mademoiselle Myrial, elle aura l'emploi de première chanteuse aux théâtres
de Haiphong et de Hanoï. Cette tournée au Tonkin terminée, elle retourne en
France où elle publie un manifeste libertaire. Happée par sa soif de voyages,
elle repart pour la Grèce à l'opéra d'Athènes, puis pour Marseille et enfin
Tunis, où elle accepte la direction artistique du Casino en 1902. En 1904, au moment où elle vient
de renoncer au théâtre pour le journalisme, Alexandra David épouse Philippe
Néel qui la soutiendra toujours dans toutes ses expéditions. Elle écrit dans
diverses revues anglaises et françaises dont "La Fronde". Féministe
engagée, elle milite notamment pour que les femmes qui restent au foyer reçoivent
un salaire. À Paris, à Londres, à Bruxelles, elle donne des conférences sur
le bouddhisme, sur l'hindouisme, s'insurge contre l'orientalisme mort prêché
en Europe, lequel s'attache davantage à l'histoire des religions qu'à la
réelle spiritualité vivante, et publie ses premiers essais. Elle écrit aussi
" La vie d'exploratrice se marie mal avec la vie de famille… " et
le démontre car elle est davantage sur les routes qu'auprès de son mari. À 43 ans, Alexandra David Néel,
toujours avide d'Orient et de périples lointains, motive son départ pour le
grand voyage de sa vie dans une lettre qu'elle adresse à son mari : " …
Il y a une place très honorable à prendre dans l'orientalisme français, une
place plus en vue et plus intéressante que celles de nos spécialistes… Vois
l'immense succès de Bergson, excuse ma témérité, mais je crois avoir beaucoup
plus à dire que lui. Pour cela il faut de l'énergie, du travail, une
documentation qui ne laisse pas prise à la critique. Il faut que, lorsque je
serai critiquée par les savants de cabinet, le public puisse penser : oui,
ces gens-là sont d'éminents érudits, mais elle a vécu parmi les choses dont
elle parle, elle les a touchées et vues vivre... ". Avec la bénédiction d'un mari très
libéral, Alexandra David-Neel embarque seule pour un voyage prévu pour
quelques semaines en Inde, mais elle n'en reviendra que quatorze ans plus
tard ! Chargée de mission par le ministère de l'Instruction publique, elle
traverse les Indes en 1910. À cette époque, elle souhaite approfondir sa connaissance
du sanskrit et de l'hindouisme. Ce départ marque le commencement d'une vie. À
peine arrivée à Colombo, elle inaugure sa méthode et son style : le voyage
érudit. Elle apprend les idiomes, traduit les manuscrits, rencontre des sages
et des lettrés, puis s'essaie à la méditation. Sévère mais très documentée,
elle est critique, privilégie toujours la rationalité face aux superstitions,
et n'hésite pas à se travestir pour assister aux cérémonies interdites. |
LA MYTHOLOGIE HINDOUE, SON MESSAGE |
Jean Herbert |
Edition Albin Michel |
1979 |
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la mort, l’Ḗtat intermÉdiaire & la
renaissance dans le bouddhisme tibÉtain |
Lati rinpoché |
Edition
DHARMA |
1979 |
Ce
livre présente dans une traduction, accompagnée de commentaires, le texte : « La Lampe Illuminant Parfaitement la Présentation des
Trois Corps de Base : la Mort, l’État Intermédiaire et la Renaissance ». Il
fut écrit par l’érudit et yogi du dix-huitième siècle,
Yang-Chen-Ga-way-Lo-dreu de l’école des Gelugpa du bouddhisme tibétain.
Avec
une clarté remarquable il développe la base psychologique de la pratique
bouddhiste révélant le but ultime de la transformation de la mort en un état
immortel pour le bien de tous.
|
l’amour magique
– rEvElations sur le tantrisme |
Serge hutin |
Edition
ALBIN MICHEL |
1971 |
Nous
savons que la Connaissance a toujours eu une odeur de soufre. Mais à l’aube
de l’An 2000, à l’heure où l’Homme cherche une autre forme de la Vérité, où
le Sacré brûle les réalités quotidiennes, où la Science, l’Ésotérisme et la
Philosophie se mêlent intimement à la Magie, les héritiers de la Tradition
Secrète parlent.
Aujourd’hui,
parce que le monde ne peut plus se contenter d’être ce qu’il est, elle
choisit la Lumière et emprunte les voies naturelles de l’Information. |
LA PORTE ḖTROITE ET LE GRAND VḖHICULE
– DES PREMIERS CHRḖTIENS AUX BODHISATTVAS - |
François Marie Périer |
Edition Le Mercure Dauphinois |
2017 |
L'étude d'un chercheur indépendant vient
bouleverser l'histoire des religions entre Orient et Occident et jeter une
nouvelle lumière sur l'émergence encore inexpliquée du Grand Véhicule
bouddhiste au Ier siècle après J.-C., démontrant l'influence des premiers
Chrétiens sur la naissance du Mahâyâna, dans l'espace fortement hellénisé de
l'empire Kushana (Chine, Afghanistan, Pakistan, Cachemire, Nord de l'Inde),
héritier des conquêtes d'Alexandre, où le grec et l'araméen étaient les
langues couramment parlées et écrites. L'idéal du bodhisattva renonçant au
Nirvana et se sacrifiant par compassion pour l'Humanité devenait la valeur
suprême du nouveau Dharma se destinant à sauver l'ensemble des êtres. La
double révolution simultanée du Christianisme au Proche-Orient et du Grand
Véhicule en Orient, respectivement au sein du Judaïsme et du Bouddhisme,
transforma l'Europe et l'Asie, mais fut-elle vraiment une coïncidence ? Un
même être et ses disciples peuvent-ils en être à l'origine ? Plus d'un milliard de croyants sur plusieurs
continents prient-ils aujourd'hui sans le savoir un même homme et suivent-ils
des enseignements très proches en croyant que tout les oppose, trompés par la
coloration culturelle des faits historiques ou des dogmes ? À travers une
plongée historique, iconographique et théologique dans le Christianisme et le
Bouddhisme Mahâyâna à l'aube de leur apparition, ainsi que dans leurs textes
fondateurs et leurs évolutions au cours des premiers siècles de notre ère,
l'auteur ne craint pas d'affirmer les origines communes du Christianisme et
du Grand Véhicule bouddhiste et de lancer un message de connaissance
réciproque et de réconciliation aussi bien aux représentants religieux et aux
universitaires qu'aux Bouddhistes et aux Chrétiens du quotidien. Les recherches
archéologiques des dernières décennies nous ont permis de comprendre que les
déplacements des peuples sur de très longues distances furent beaucoup plus
fréquents que ce que nous pensions, favorisant un brassage des cultures
fécond. Ces découvertes remettent en question les savoirs et ouvrent des
perspectives passionnantes notamment en histoire des religions et en histoire
de l’art. C’est dans ce contexte que se présente le travail original de
François-Marie Périer sur les origines du Mahâyâna. Observant la
juxtaposition de deux révolutions spirituelles, celle du Christianisme au
Proche-Orient, celle du Grand Véhicule en Asie, il pose l’hypothèse de
pénétrations et d’inclusions culturelles. Nous sommes là au 1er siècle de
notre ère soit environ huit siècles avant la synthèse remarquable entre
Christianisme, Bouddhisme et Taoïsme qui apparût en Chine à la suite de
l’arrivée de l’Eglise nestorienne fuyant les persécutions. C’est par un faisceau
de convergences, historiques, artistiques, philosophiques, théologiques entre
Christianisme et Bouddhisme Mahâyâna, dans leurs premiers pas, que
François-Marie Périer postule une même origine. C’est au cœur de l’Empire
Kushana au 1er siècle après JC, Empire qui comprend le Gandhâra indo-grec que
se déroulent les faits marquants repérés par l’auteur, notamment l’irruption
soudaine d’enseignements novateurs proches de ceux du Christ. Il existe de
nombreuses traditions mais aussi des travaux d’historiens qui envisagent la
survie de Jésus à l’épreuve de la crucifixion et son départ pour l’Orient,
souvent associés aux voyages de Thomas en Inde. Des traces de ces traditions
existent en Orient dont les tombes de Jésus, la plus célèbre étant celle de
Srinagar, dans un contexte musulman. Les longs procès de construction du
courant Bouddhiste Mahâyâna et du Christianisme ont effectivement pu se
croiser et s’influencer. Pour François-Marie Périer, c’est plutôt l’enseignement
du Christ et de ses disciples qui a pu s’inscrire dans le Grand Véhicule en
raison de la pratique de la langue grecque et de la langue araméenne dans le
Kushana que l’inverse. Plusieurs figures du
Bouddhisme emprunte à la symbolique chrétienne d’Avalokiteshvara à Tara ou
Guan-yin, figure féminine qui intègre les caractéristiques de Marie, en
passant par Amitâbha ou Maitreya, le bouddha du futur. Indépendamment de la
figure même du Christ et de sa survie éventuelle, des missionnaires chrétiens
prirent le chemin de l’Orient par ce qu’on appellera la route de la soie,
portant avec eux l’histoire et l’enseignement de Jésus, même de manière
fragmentaire et déjà mythifiée. C’est ce qui, selon l’auteur, justifie la
révolution du Grand Véhicule : « Dans les nouvelles
traditions du Mahâyâna, il ne s’agissait plus comme auparavant de devenir un
arhat pour se dissoudre dans le Nirvâna, mais désormais de revenir en
bodhisattva « héros pour l’Eveil » dans le Samsara aider les
hommes. Le sacrifice de soi, y compris de son corps, par compassion, devenait
la valeur suprême, le boddhisattva du Grand Véhicule dépassait en mérites et
grandeur d’âme l’arhat du Véhicule des Anciens. Si la religion perse joua
également un rôle important, tout comme la philosophie grecque, on ne pouvait
attribuer seulement à l’Hellénisme, au Mithraïsme ou aux mutations de
l’Hindouisme la révolution du Mahâyâna dans le Bouddhisme, et l’idéal du
boddhisattva : Alexandre avait atteint l’Inde en 326 avant notre ère,
des royaumes indo-grecs avaient existé et rien de tel ne s’était passé. Le
Grand Véhicule possédait en revanche, on vient de le voir, énormément
d’aspects communs avec le Christianisme émergent et prosélyte, à commencer
par les nouveaux bouddhas apparus tous ensemble au début de l’ère chrétienne,
synthétisant les origines, la vie et les prophéties du Christ. » Ce
travail méticuleux ne vise pas à déstabiliser les croyances chrétiennes ou
bouddhistes mais au contraire à traverser les formes figées pour un message
universel actif d’amour et de paix. |
LA
PRATIQUE DES MANTRAS |
RAVINDRA
KUMAR et ANTOINE KERLYS |
EDITION
TERRE BLANCHE |
2009 |
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Quelques
livres de base et de référence pour mieux connaitre ou approfondir les
mantras : Les Mantras de John Blofeld - édition Dervy La puissance du serpent par Arthur Avalon – édition Dervy L’énergie de la parole par André Padoux – édition Fata Morgana Phonèmes et archétypes de Jean Canteins Le Tantrisme de PIERRE Feuga - édition Dangles |
la rÉvÉlation des maÎtres de la
sagesse |
érik sablÉ |
Edition
LE MERCURE DAUPHINOIS |
2004 |
Leurs
enseignements sur Dieu, la vie post-mortem, le chemin spirituel, les
Bodhisattvas, le karma, l’intuition, le gardien du seuil, la purification,
les initiations, la Shambhala, tout un itinéraire spirituel révélé par des
sages. la
fin du 19e siècle, quelques Occidentaux furent contactés par
les Maîtres d'une mystérieuse fraternité qui affirmaient détenir des
connaissances secrètes depuis des temps immémoriaux. C’est Helena Blavatsky,
la fondatrice de la Société Théosophique qui parla la première publiquement
des Maîtres de cette confrérie. Nous lui en sommes reconnaissants car c'est
un véritable chemin spirituel qui nous est proposé.
Le
Maître tibétain avait prédit une phase ultérieure révélatoire qui émergerait
dans le monde entier au moyen de la radio et vraisemblablement de la
télévision quelque temps après 1975. Cette phase des enseignements inclurait
des révélations provenant des Maîtres et surtout du Maître de tous les
Maîtres, le Seigneur Maitreya, qui incarne le principe christique et est par
conséquent le Christ sur notre planète. Durant des milliers d’années, en
Orient, l’existence de ces êtres parfaits a été connue de tous. On leur a
donné différents noms : la Grande Fraternité blanche, la Société des Esprits
illuminés, les Frères aînés de l’humanité, les Instructeurs, les Guides, les
Mahatmas, les Maîtres de Sagesse et les Seigneurs de Compassion. Ce groupe
d’hommes a vécu pendant des millénaires dans les montagnes reculées et les
régions désertiques du monde, telles que l’Himalaya, la Cordillère des Andes
et les Carpates. De ces retraites montagneuses et désertiques, ils ont veillé
sur l’évolution de l’humanité. Au début de chaque cycle, l’un de ces Grands
Etres vient dans le monde afin d’enseigner aux hommes le chemin du progrès,
le prochain pas à franchir dans l’évolution vers la perfection.
Historiquement, certains de ces instructeurs sont connus sous les noms de :
Hercule, Hermès, Rama, Mithra, Vyasa, Krishna, Confucius, Zoroastre,
Shankaracharya, le Bouddha, le Christ, Mahomet. Il y a environ deux mille six cents ans,
Gautama Bouddha a prophétisé qu’au début de l’ère nouvelle viendrait dans le
monde un grand instructeur, un Bouddha comme lui, du nom de Maitreya.
Maitreya, a-t-il dit, inspirerait à l’humanité la création d’un âge d’or,
d’une brillante civilisation fondée, selon lui, sur la justice et la vérité.
Depuis deux mille six cents ans, les bouddhistes attendent la venue du
Bouddha Maitreya. Et depuis deux mille ans les chrétiens attendent le retour
du Christ. Le Christ et le Seigneur Maitreya sont un seul et même individu,
le Maître de tous les Maîtres, et comme l’appelait Gautama Bouddha,
l’Instructeur des anges (dévas) et des hommes. |
la signification de la mort « meurs avant que tu ne meurEs » |
a.k. coomaraswamy |
Edition
Arché |
2001 |
Qui
est Satan ? Où est l’enfer ? Que devenons-nous après la mort ?
Des débuts de pistes sont ici présentés à partir de textes hindous,
platoniciens et néo-platoniciens. Ceci est important si on veut évoluer dans
des degrés de connaissance en vue de sa libération définitive. Que devenons-nous après la mort ? ». La réponse à cette question
dépend de ce que l'entend par "nous". Précisément, la
Tradition considère en "nous" une nature céleste,
spirituelle, immortelle et une nature terrestre, corporelle, mortelle. La
nature céleste peut être comparée à l'Intellect-Roi impassible qui se tient
dans un char dont, normalement, la nature terrestre figurée par la Raison
devrait maîtriser la fouge passionnelle des chevaux. En fait, actuellement, par suite de la Chute originelle et du
devenir centrifuge de l'humanité, les puissances individuelles de l'être
humain sont insoumises, voire rebelles à leur Seigneur et à leur Guide.
Toutefois, l'état primordial peut être rétabli, virtuellement sinon
réellement, moyennant une régénération et une initiation, permettant de
parcourir, en partie ou en totalité, la Voie des Ancêtres ou la Voie des Dieux
dans le but de parvenir à l'ensevelissement final dans l'Océan de la
Possibilité infinie. Dans ces conditions, on prend conscience de la
complexité des diverses situations à envisager pour caractériser le devenir
posthume de ce "nous" impliqué dans la question ci-dessus. Les études de ce recueil s'appuient sur les écrits hindous,
platoniciens et néoplatoniciens pour élucider cette question de
"psychologie traditionnelle». Celle-ci a, en effet, une importance
capitale pour l'homme et son évolution posthume selon les degrés de
connaissance qu'il aura acquis, et les étapes qu'il aura atteintes dans son
"voyage divin" en vue de sa libération définitive. Les autres livres d’Ananda Coomaraswamy sont au chapitre
10C - |
le banQUet de shiva. pratiques et
philosophie du yoga Tantrique des Hatha yogin |
Christian
tikhomiroff |
Edition derVy |
2000 |
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LE BOUDDHISME EXPLIQUÉ AUX OCCIDENTAUX – Simples vérités pour une pratique au quotidien |
Jean-Pierre Schnetzler |
Edition Dervy |
2008 |
Pour un occidental, la compréhension du bouddhisme n’est pas forcement une chose aisée et les difficultés ne sont pas minces quand il s’agit de réhabiliter la pensée symbolique ou de relativiser la logique aristotélicienne du tiers exclu, base de tous les intégrismes visant à éliminer les autres traditions. Jean-Pierre Schnetzler nous fait pénétrer progressivement dans cette forme de pensée en explorant tranquillement les bases de son fonctionnement et en appréciant au_ passage la liberté qu’elle procure. Il aborde certaines difficultés importantes de la pratique en général et de la méditation en particulier, liées à nos peurs et illusions, mais aussi aux erreurs répandues qui empêchent d’aborder l’impensable : transcender le mental et viser l’absolu par la négation des limitations. Chemin faisant, il nous montre que surmonter ces obstacles amène naturellement à découvrir, par la pratique, les richesses déjà présentes mais cachées de l’esprit pur. Néophyte ou initié, en quête de spiritualité ou de changement en nous et dans nos rapports avec les autres, ce livre nous donne de précieuses clés pour mettre en pratique les leçons du bouddhisme dans notre vie quotidienne, ceci pour notre équilibre et donner du sens à notre vie autant profane que spirituelle. Au sommaire de cet excellent ouvrage de 330 pages : Chapitre 1 : Le bouddhisme comme religion révélée - Rappel historique - Pourquoi cette révélation du Dharma ? - Qu’est-ce qui se révèle dans le bouddhisme ? - Comment s’effectue cette révélation ? - Diverses révélations - Chapitre 2 – Le bouddhisme et l’illusion - le Dharma - implications pour la psychologie et la psychothérapie - Chapitre 3 : L’esprit du bouddhisme en Occident, bouddhisme et spiritualité - La spiritualité, qu’est-ce que c’est ? - Existe-t-il une spiritualité non religieuse ou laïque ? - des bons rapports entre rationalité et spiritualité - du politique et de la spiritualité - de la spiritualité thérapeutique - Chapitre 4 : Le symbolisme et la voie de l’unification dans le tantrisme - Chapitre 5 : Les pouvoirs, la science et la spiritualité - les pouvoirs dans le Canon - les résultats de la parapsychologie scientifique - Réflexions théoriques - Chapitre 6 : Les logiques d’Orient et d’Occident : le tétralemme et le tiers exclu – Un conflit - Chapitre 7 : Un ou trois véhicules ? - les trois véhicules - retour à l’origine - Chapitre 8 : La confusion du Psychique et du spirituel - le psychique pris pour le spirituel - le sain usage de la psychanalyse - Chapitre 9 : Le silence. De la psychanalyse à la méditation - le silence et l’expérience psychanalytique - Méditation - Chapitre 10 : La peur du vide - Le vide et Jung - Qu’entend-on par vide ? - la peur du vide dans la méditation - je médite, oui mais je résiste - la peur de l’espace vide - le vide, horreur et bénédiction - Chapitre 11 : Se préparer à la mort pour apprendre à vivre - La désoccultation - les expériences de mort imminente (next death expériences ou NDE ou EMI) - les débuts de la vie et les retours en arrière - naissance et mort constituent la vie - Apparitions de souvenirs de vies antérieures - L’art de mourir (ars moriendi) - la pratique de la mort quotidienne - cellule et solitude - la réclusion - la montée des périls - les pleurs - la béatitude - Chapitre 12 : Non-mental, méditation et termes négatifs - Non-peur - non-moi - la vision pénétrante - Chapitre 13 : Du bon ou du mauvais usage des « miracles » - Chapitre 14 : Le bouddhisme et les dieux - les dieux dans le Canon et dans la religion populaire - L’absence d’un dieu créateur - la présence d’un Dieu très spécial : Mâra - Chapitre 15 : Le dialogue entre le bouddhisme et le christianisme. Point de vue bouddhique - Chapitre 16 : Les obstacles psychologiques à l’unité transcendante des traditions - l’orgueil et ses traitements - Chapitre 17 : Comparaisons entre l’Hésychasme et le bouddhisme - La monachisme - la tripartition cosmique - l’ascèse - la conduite du mental - quelques réflexions sur des points de méthode - Chapitre 18 : Unicité ou pluralité des univers et des religions - la pluralité dans le bouddhisme - l’unicité exclusive dans le christianisme - comment se sortir de la situation difficile actuelle ? - Chapitre 19 : Quelques erreurs modernes dont l’agnosticisme bouddhique - les bases du modernisme - Quelques accusations portées sur le bouddhisme - l’agnosticisme et sa complexité - |
le chemin du vide |
ryokan |
Edition Dervy |
2003 |
Vie
et poèmes d’un moine Zen très aimé au Japon, il est un peu le St François
d’ASSISE bouddhiste, une légende l’auréole d’une grande compassion, de bonté,
d’humilité et de détachement. C’est un grand maître Zen
Cet
ouvrage nous offre un choix de ses plus beaux poèmes. |
LE CULTE DE ÇIVA |
Arthur
MILES |
Edition
PAYOT |
1935 |
Superstitions,
perversions et horreurs de l’Hindouisme. Shiva
(ou Civa ou Siva), "le bienfaisant, celui qui porte bonheur", est
le plus vénéré des dieux. Il est le dieu de la fin des temps et l'autre
facette de Rudra (destructeur). Il organise le monde et représente les
ténèbres. Son troisième œil foudroie tout ce qu'il regarde c'est pourquoi il
le garde fermé. Shiva est également le roi de la danse dont chaque pas a une
signification bien particulière. Il est armé d'un trident appelé Trishula ou
Trisula. Il est patron des ascètes. Il a plusieurs maîtresses. C'est le dieu
de la destruction. Il est représenté avec un troisième œil, symbole de
sagesse, au milieu du front et avec un cobra autour du cou. Outre le trishula
il tient un petit instrument de percussion (damaru). Il est assis sur une
peau de tigre, symbole de l'énergie potentielle. Shiva représente en effet la
source créatrice en sommeil. Trishula De sa chevelure, ornée d'un croissant
de lune, symbole du cycle du temps, s'écoule le Gange, fleuve sacré de
l'hindouisme. Sa
monture est le taureau Nandi qui fait lui-même l'objet d'un culte. Shiva est
un personnage complexe et contradictoire. Il représente la destruction mais
celle-ci à pour but la création d'un monde nouveau. L'emblème de Shiva est
d'ailleurs le lingam, symbole de la création. Il a les yeux mi-clos car il
les ouvre lors de la création du monde et les ferme pour mettre fin à
l'univers et amorcer un nouveau cycle. Rudra est une forme ancienne de Shiva
et c'est pour cela qu'on retrouve dans le Ramayana les deux noms
interchangeables. |
LE JAPON - CROYANCES
ET RITES - |
Jean
herbert |
Edition
Dervy - Réédition de 1977 |
2015 |
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Les prêtres de l’un allant jusqu’ à jouer un rôle
dans les temples de l’autre. Les aspects du shintoïsme sont liés à la
sacralisation de la nature, aux mythes fondateurs de la civilisation
japonaise, aux relations avec les âmes défuntes. Après sa disparition à la
fin de la seconde guerre mondiale, les Japonais ne connaissaient que quelques
éléments de leur cosmogonie mais, depuis une trentaine d’années, un retour
aux traditions s’opère lentement. La réédition de ce livre, paru en 1977 déjà aux
Editions Dervy est l’occasion de rendre hommage à Jean Herbert, un
orientaliste qui a ouvert bien des voies dans lesquels d’autres chercheurs
ont pu s’épanouir. Spécialiste de l’Inde, auteur de nombreux ouvrages
consacrés à l’hindouisme, sa rencontre avec le japon traditionnel devait être
l’occasion d’une trilogie : Aux
sources du Japon, le Shintô (1964), Les dieux nationaux du Japon (1965), Dieux et sectes populaires au Japon
(1967) qui précéda une intéressante Bibliographie
du Shintô et des sectes Shintoïstes (1968). Le Japon, croyances et rites
constituent son dernier travail publié sur le sujet, un ouvrage toujours
aussi précieux comme le remarque dans sa préface, Jérôme Ducor, Conservateur
du musée d’ethnographie de Genève et enseignant des Universités de Lausanne
et de Genève : « Dans Le
Japon, croyances et rites, son dernier ouvrage sur le sujet,
Herbert raconte la mythologie du Shînto pour la période dite de « l’âge des
Dieux » (Kami-yo),
soit le développement du processus créateur depuis les origines jusqu’à
Ninigi, petit-fils de la déesse du Soleil, Amaterasu, et aïeul du premier
empereur du Japon, Jimmu Tennô. Il le fait à travers une lecture parallèle
des deux textes fondamentaux que sont le Kojiki
et le Nihongri
et il nous fournit ainsi une sorte d’évangile synoptique qui, à près de quarante
ans de distance, demeure un guide des plus précieux pour suivre cette
généalogie particulièrement riche d’enseignements. » Le shintoïsme demeure une tradition fondatrice dans
le Japon moderne et son articulation avec les bouddhismes japonais, Shingon,
Tendaï ou Zen, qu’il précéda, est tout à fait naturel aux japonais qui
passent aisément du temple bouddhiste au temple shintoïste dans leur pratique
spirituelle quotidienne. En Europe, le seul Temple bouddhiste Shingon, fondé
par le moine Yukaï, possède un autel Shintô et accueille régulièrement des
cérémonies shintoïstes. Il n’est donc pas étonnant que Jean Herbert commence
son livre par ces mots : « Ce qu’on désigne sus le nom de Shintô constitue
la partie la plus importante et la plus authentiquement japonaise de
l’héritage culturel qui inspire encore aujourd’hui les Japonais et peut faire
comprendre leurs comportements. » Le Shintô n’est pas considéré comme une
religion au sens où nous l’entendons dans un Occident qui se réfère au modèle
chrétien, il s’agit, selon Jean Herbert « d’une conception précise,
solidement enracinée (…) des rapports entre l’individu humain et le milieu
supra-naturel, naturel et humain dans lequel il évolue. » Certains concepts nous sont plus familiers qu’à
l’époque où Jean Herbert publia son livre, notamment celui de « kami »,
véhiculé en marge du développement des arts martiaux japonais en Occident,
cela ne signifie pas toutefois qu’une mentalité occidentale puisse s’en
saisir : « Disons d’abord que les plus grands théologiens du Shintô ont
eux-mêmes très explicitement renoncé à le définir. On pourrait dire que dans
l’acception la plus générale il désigne toute entité digne de vénération et,
dans son acception la plus étroite, toute entité faisant l’objet d’un culte,
notamment dans un temple. Il peut s’agir d’un être extra-terrestre,
primordial ou plus actuel, d’un être vivant, humain ou autre, ou même d’un
objet matériel, soit naturel (roche, grotte, arbre), soit créé par la main de
l’homme (miroir, etc.). » Jean Herbert propose d’ailleurs au lecteur en fin
d’ouvrage une liste des « significations les plus généralement admises des
différents noms des Kami cités et principaux centres de culte » qui
permettent d’entrevoir leurs fonctions respectives. L’ouvrage comporte quatre parties : La création du
monde – La grande confrontation – La consolidation de la terre – La
pacification de la terre suivis d’un appareil de notes et d’une listes des
nombreuses sources utilisées, toutes non-occidentales. Ces quatre parties
offrent au lecteur une présentation globale, synthétique mais précise, de la
cosmogonie Shintô qu’il est nécessaire d’approcher si nous voulons comprendre
le Japon d’aujourd’hui car, même pour les japonais modernes qui s’éloignent
des traditions de leur pays, cette cosmogonie influe et opère de manière
souvent inconsciente. Le
Shinto Un phénomène purement japonais : Si l'adhésion à une
religion consiste à se reconnaître comme créature de Dieu, on peut dire
qu'être shintoïste c'est se sentir membre de la communauté japonaise. Rares
sont les mouvements d'inspiration philosophique ou religieuse qui soient
aussi nettement et exclusivement rattachés à un peuple que le shinto. Le
shinto est avant tout l'expression profonde de la culture ancienne des
Japonais. Il peut à cet égard se comparer à beaucoup de religions animistes
d'Afrique Noire dont les pratiques sont limitées à une ethnie déterminée.
Bien sûr, la force du Shinto est d'être celle d'un peuple particulièrement
développé de plus de 100 millions d'âmes, mais, considéré sous l'angle
philosophique ou religieux, le Shinto laisse perplexe. Son origine remonte au
fond des âges, et il s'apparente plutôt aux religions animistes des anciennes
populations sibériennes. Le
shinto considère comme divins aussi bien des forces de la nature que des
animaux ou des hommes célèbres. Ces divinités s'appellent " kami"
en japonais et leur équivalent chinois est shin. " To" ou "
do" signifie "voie" ou "méthode" en sino-japonais.
Ainsi " shinto" est littéralement la "voie des divinités"
La plus importante divinité est le soleil qui, entre autres vertus, protège
contre les invasions. On peut donc dire que le drapeau du Japon est un
symbole shinto. Le nom du pays lui-même, Nippon, s'écrit avec deux caractères
chinois : "ni", "soleil" et "pan", "racine"
d'où la traduction d'Empire du Soleil Levant. Japon est tiré de la
prononciation chinoise des mêmes caractères, Je-ben. Cependant le soleil n'a
pas un rôle hiérarchique parmi les divinités shinto: chacune a sa place. Les
kamis inspirent le plus souvent une crainte respectueuse. On trouve parmi eux
des montagnes, des animaux comme le tigre, le serpent ou le loup ; et
l'empereur lui-même. Un ministre impérial du IX siècle est le kami de la
calligraphie. Il y aurait huit cent millions de kami et le Japon a pour
surnom Shinkoku, "le pays des divinités". Le
shinto ne connaît pas de Dieu suprême et le ciel, contrairement aux croyances
chinoises, n'est pas une divinité mais le séjour des kamis. Les kamis sont
supposés intrinsèquement bons mais on trouve de nombreuses exceptions. On
prie le kami en diverses occasions: pour obtenir la pluie ou de bonnes
récoltes, pour le couronnement de l'empereur etc... En fait, le shinto ne
comporte pas de doctrine établie mais il constitue un ensemble de pratiques
qui, à l'origine variaient sensiblement d'un village à l'autre ' Jusqu'aux
premiers contacts du Japon avec la civilisation chinoise, vers le Ve siècle
de notre ère, le shinto n'était que cet ensemble de croyances, de mythes et
de pratiques. C'était une sorte d'animisme polythéiste qui rap- pelle, par le
fouillis de ses divinités, aussi bien certaines religions antiques que
l'animisme d'Afrique Noire. A cette époque, le Japon ne connaissait
pratiquement ni l'écriture, ni la peinture ou la sculpture, ce qui explique
peut-être l'absence d'idoles. La Chine, en introduisant le bouddhisme au
Japon en 552, provoqua un double effet: d'une part un certain amalgame des
pratiques shintoïstes et bouddhistes et d'autre part une réaction de défense,
de nature quelque peu nationaliste, en faveur du Shinto. Celui-ci en vînt
donc à s'organiser vers le VIIIe siècle, les mythes s'unifièrent et les kami
tutélaires des différents clans ou villages furent promus à une dignité
nationale. Ce mouvement destiné à renforcer le gouvernement impérial
s'accompagna d'un effort pour écrire ces antiques traditions et
constituer une mythologie d’un sacerdoce et des rites "officiels".
Il s'en suivit également une prolifération de temples. Toute
l'histoire religieuse du Japon fut dès lors une succession de mouvements
contradictoires tantôt en faveur du bouddhisme, tantôt du shintoïsme. Ainsi,
malgré une tendance très constante à mélanger ces deux religions dans un
syncrétisme mal défini, on peut noter des réactions de défense du Shinto vers
le XIIIe et le XVIIIe siècle. A cette dernière période, le bouddhisme était
religion d'Etat et le Shinto apparaissait, en quelque sorte, comme une fronde
contre le pouvoir central. A l'époque Meiji, en 1868, quand le Japon s'ouvrit
à la civilisation occidentale, le gouvernement imposa la séparation entre
Shinto et Bouddhisme. Les bonzes ne purent plus célébrer dans les temples
shintos et la lecture des textes bouddhistes y fut interdite. Le Shinto prend
alors quatre formes distinctes: Le
Shinto de la Maison Impériale, comprenant un rite d'adoration de la déesse du
soleil, Amaterasu o Mikami. Ce culte jadis public est, de nos jours
strictement privé. Le shinto des temples. Ce sont les rites pratiqués dans
les milliers de temples japonais, réunis dans une association, Jinja honcho.
L'ensemble de ces deux shinto constitue ce qu'on appelle le shinto de l'Etat,
créé au début de l'ère Meiji et qui a duré jusqu'à la fin de la deuxième
guerre mondiale. C'était une institution destinée, en fait, à renforcer
l'identité japonaise et la dévotion envers l'empereur. Le shinto des sectes
est une somme de mouvements divers, nés au XIXème siècle. Le plus connu
d'entre eux, le Tenrikyo, a été fondé par une femme en 1838 et compte plus de
trois millions d'adeptes. Nous en dirons quelques mots ultérieurement. Le
shinto populaire enfin, qui est une religiosité diffuse mais comporte parfois
des pratiques magiques. Les quatre formes de shinto se mélangent selon
l'univers culturel de chaque Japonais et constituent la base du système de
valeurs du pays. C'est pourquoi le shinto est devenu le lieu privilégié du
particularisme et donc du nationalisme japonais. Seul le shinto pouvait
conférer à l'empereur le caractère divin qui favorisait les visées de
l'impérialisme japonais. La défaite de 1945 impliquait de réduire l'influence
de cet appareil shinto développé depuis Meiji. L'empereur Hiro-Hito accepta
de limiter le shinto au rôle d'une organisation religieuse comme les autres.
Il expliqua lui-même que l'attachement à son peuple ne dépendait pas de la
croyance de ses sujets en sa divinité et il supprima les subventions du
gouvernement aux temples shinto. La ferveur des shintoïstes à l'égard de
l'empereur n'en a pas été affectée et les temples sont toujours aussi
prospères aujourd'hui. La
pratique du shinto : C'est beaucoup plus la vie sociale que la
vie personnelle des Japonais qui est imprégnée de shinto. Cette religion de
la communion avec la nature, où tout est sacré, les astres, les rivières, les
ancêtres, les hommes célèbres est présente dans toutes les traditions
japonaises. Dans le sumo, lutte où s'affrontent deux colosses quasi-nus qui
cherchent à se pousser hors d'un cercle, le sport est presque secondaire par
rapport aux rites: les lutteurs jettent une poignée de sel pour purifier
l'arène, ils se balancent d'un pied sur l'autre pour écraser les forces du
mal, quant à l'arbitre, issu d'une famille spécialisée dans cette fonction,
il est vêtu comme un prêtre shinto. Le théâtre Nô, codifié au XVème siècle,
n'est que la récitation de légendes épiques d'inspiration shinto. L'ikebana
lui-même, l'arrangement floral, est interprété en termes de shinto : les
fleurs doivent marquer par leur disposition les trois plans du ciel, de
l'homme et de la terre. L'ikebana peut aussi s'interpréter en termes de
méditation bouddhiste. Le bain en commun, o-furo, qui était mixte jusqu'à ce
que l'occupant américain s'en offusque en 1945, est aussi perçu comme un rite
de communion avec la nature. De
nos jours, la pratique du shinto n'implique aucune croyance parti- culière.
Les Japonais ne gardent que bien peu de superstition pour les kamis et ils ne
recherchent aucune justification rationnelle du shinto. Cependant, c'est pour
eux l'expression de leur adhésion à la communauté nationale et la
participation aux cérémonies shinto du sanctuaire de leur village ou de leur
quartier marque leur volonté de maintenir l'harmonie de la vie de la nation.
Les Japonais célèbrent en rite shinto les évènements marquants de la vie des
individus, de la communauté ou de la nation. Il s'agit de fêtes, dites
matsuri, où l'on se réjouit simplement de l'existence. On cherche à avoir le
cœur pur, on exhale sa gratitude pour ce que le monde a d'agréable et l'on
souhaite que le bonheur soit préservé. Rien
n'est attendu d'une vie future. La mort est vécue comme une tragédie et c'est
un rite bouddhiste, plus consolant, qui s'en occupe. En revanche, l'ambiance
de réjouissance qui est celle des cérémonies shinto est bien adaptée aux
naissances et aux mariages. 90 % des mariages japonais sont célébrés selon le
rite shinto ; le symbole principal de l'union des époux consiste à boire
trois fois dans la même coupe de saké. Cependant le banquet traditionnel où
l'on invite famille et collègues de bureau coûte une fortune, aussi de
nombreux jeunes ménages préfèrent-ils la mode des mariages à l'étranger,
selon n'importe quel rite. C'est moins cher et le voyage de noces est
compris. Les familles retrouvent volontiers le temple shinto le dimanche ;
c'est un plaisir que de se promener dans ses jardins en accomplissant les
rites de purification: on y boit l'eau de fontaines sacrées dans des gobelets
en bois fixés à l'extrémité de longues tiges. Une autre expression du
shintoïsme est ce que les occidentaux appellent faute de mieux les festivals,
les "matsuri". Ils sont une occasion d'inviter les ancêtres défunts
aux joies de la terre et de les y faire participer par l'esprit. Cependant
il n'y a pas de véritable culte des ancêtres shinto ; ce qui existe dans ce
domaine relève du confucianisme, c'est-à-dire de la culture chinoise. Le
shinto connaît de nombreux pèlerinages, souvent en montagne, siège des kamis.
La morale, très simple, consiste à éviter les gros péchés : mensonge,
meurtre, adultère etc... Par sa nature même, le shinto n'est nullement incompatible
avec d'autres religions, puisqu'il n'est lui-même pas religieux. Durant toute
son histoire, il s'est accommode du bouddhisme et du confucianisme et ne se
pose pas davantage de problèmes aujourd'hui face au christianisme. La vie
moderne l'a encore plus dépouillé de son contenu surnaturel, mais le shinto
reste un extraordinaire ciment de l'unité de la nation japonaise. On peut
trouver surprenant qu'une "religion" très primitive comme le shinto
ait cependant survécu dans une civilisation aussi techniquement avancée que
celle du Japon. Le shinto, par l'univers qu'il imagine, était déjà très en
arrière de l'évolution technique du Japon d'avant le bouddhisme. A cette
époque, l'agriculture et la structure sociale du Japon étaient arrivées à un
niveau qu'on peut juger, de l'extérieur, très supérieur à l'état de
spiritualité qu'exprime le shinto. Un
parallèle intéressant peut être fait avec l'écriture japonaise qui est à la
fois primitive et compliquée. Elle pourrait être sans difficulté remplacée
par l'alphabet latin, infiniment plus performant et bien adapté à la
phonétique japonaise. Les Japonais préfèrent toutefois garder un système
archaïque qui est le leur pour défendre leur personnalité. Le shinto procède
de cet esprit. Toutefois la mentalité shintoïste s'adapte bien à la société
moderne qu'elle contribue à modeler et développer: le goût de la nature
favorise les mouvements écologiques, le besoin de renouveau perpétuel encourage
la société de consommation et le souci de la beauté n'est pas sans effet sur
le "design" et la beauté des produits japonais. Il est difficile de dater l’apparition des arts martiaux au Japon. L’art de la guerre
émerge rapidement lors des conflits entre peuplades. Les premières traces de
traditions formalisées apparaissent avec les koryu, des écoles d’armes
destinées aux guerriers professionnels, mais on sait que les pratiques de
l’art de la guerre existaient avant leur formalisation. Ces traditions restent
néanmoins attachées dans leur transmission à la caste des samurais. Cette
dernière semble naitre à la fin de l’époque Nara (710-794) du besoin impérial
de conquérir des terres aux Ainous. Fin 8ième siècle, début 9ième, l’empereur
Kammu crée le titre de sei’i-taishōgun ou shōgun,
commandant général des armées afin d’aller vaincre les Emishi au nord-est du
Honshu. Bien que ce titre soit temporaire et sous le pouvoir impérial, le
déclin de l’influence de l’empereur face à des clans locaux aboutit en 1192 à
offrir un rôle politique aux guerriers professionnels. Le bakufu, un
gouvernement militaire avec à sa tête le Shogun, fut mis en place et
subsistera jusqu’en 1868. Cette période du Shogunat (1192-1868) place donc
les samurais (ou plus précisément les bushi – les samurais n’étant qu’un rang
parmi ces derniers) à la tête de la scène politique. L’apogée de la classe guerrière en tant que
classe combattante est souvent datée de l’époque Sengoku : la période des
royaumes combattants. Cette période de trouble de 1477 à 1573 est une suite
incessante de conflits, de combats et de révoltes. Le bushi vécut alors l’art
de la guerre au quotidien. Sa pratique est destinée au champ de bataille où
la lance, l’arc et le naginata (sorte hallebarde) se taillent la part belle.
Les plus anciennes koryu qui nous sont parvenues naissent peu avant ou
pendant cette période, c’est le cas du katori shinto ryu (1447) toujours
pratiqué de nos jours. L’araki ryu pour sa part est établi sur la fin de
cette époque (1573). Dans les écoles de cette époque, le combat est avant
tout envisagé en armure, la lutte lorsqu’elle existe, inclut le combat en
armure et avec armes. En 1600, Tokugawa Ieyasu prend le pouvoir, il
devient le nouveau Shogun et impose par un contrôle très strict des daymo
(seigneurs locaux) une paix relative de 268 ans au cours de laquelle de
nouvelles écoles fleurissent. Dans cette période sans bataille d’importance,
les arts martiaux s’adaptent aux nouveaux besoins : le duel, la self-défense
urbaine ou les fonctions de police. De nombreux jujitsu se développent très
vite et l’art du sabre, arme de prédilection du duel, reste centrale dans les
écoles d’armes. Les écoles plus anciennes enrichissent ou adaptent leur
cursus (certaines abandonnent progressivement les armes de champ de bataille
ou le combat en armure). |
le lama aux cinq sagesseS |
Alexandra
D. NéEL |
Edition
PLON |
1982 |
Avec
pour cadre les solitudes enchantées du Tibet, voici « le premier roman qui
ait jamais été écrit par un lama tibétain à la gloire de son haut pays des
neiges, pour le monde du lointain Occident ». Un récit signé d’Alexandra David – Néel et de son fils adoptif le lama
Yongden, qui mêle à la passion et l’aventure la pittoresque description des
faits, coutumes et paysages du Tibet. Long
et tortueux est parfois le chemin de la sagesse, même pour un enfant dont la
naissance est entourée de prodiges. Lorsque Mipam vient au monde, toute la
nature semble se réjouir et ses parents en conçoivent la certitude que leur
fils est la réincarnation d'un grand lama. Mais, boudeur et gourmand, le
garçon ne manifeste d'abord aucune aptitude particulière. Jusqu'à ce que ses
rencontres amicales avec un léopard puis un sage ermite le décident à
s'engager sur la voie de la religion. Dès lors, le hasard, les règles
sociales du Tibet, mais aussi les lois plus incertaines de l'amour guideront
les pas singuliers de Mipam, celui qui cherchait le pays où hommes et animaux
vivent en paix. |
le livre de la voie & de la vertu |
dao de jing (lao zi) |
Edition
DESCLEE DE BROUWER |
1977 |
Le
Livre de la Voie et de la Vertu domine le Taoïsme. Il en est le « germe et le
terme ». Dans la post-face de ce livre, on trouvera de brèves indications sur
l’ouvrage et, dans un poème liminaire de l’auteur, les limites de toute
traduction.
|
LE LUMINEUX DESTIN
d’Alexandra DAVID NEEL |
Jean
CHALON |
Edition
ADYAR |
1998 |
||
À 43 ans, Alexandra David Néel,
toujours avide d'Orient et de périples lointains, motive son départ pour le
grand voyage de sa vie dans une lettre qu'elle adresse à son mari : " …
Il y a une place très honorable à prendre dans l'orientalisme français, une
place plus en vue et plus intéressante que celles de nos spécialistes… Vois
l'immense succès de Bergson, excuse ma témérité, mais je crois avoir beaucoup
plus à dire que lui. Pour cela il faut de l'énergie, du travail, une
documentation qui ne laisse pas prise à la critique. Il faut que, lorsque je
serai critiquée par les savants de cabinet, le public puisse penser : oui,
ces gens-là sont d'éminents érudits, mais elle a vécu parmi les choses dont
elle parle, elle les a touchées et vues vivre... ". Avec la bénédiction
d'un mari très libéral, Alexandra David-Neel embarque seule pour un voyage
prévu pour quelques semaines en Inde, mais elle n'en reviendra que quatorze
ans plus tard ! Chargée de mission par le
ministère de l'Instruction publique, elle traverse les Indes en 1910. À cette
époque, elle souhaite approfondir sa connaissance du sanskrit et de
l'hindouisme. Ce départ marque le commencement d'une vie. À peine arrivée à
Colombo, elle inaugure sa méthode et son style : le voyage érudit. Elle
apprend les idiomes, traduit les manuscrits, rencontre des sages et des
lettrés, puis s'essaie à la méditation. Sévère mais très documentée, elle est
critique, privilégie toujours la rationalité face aux superstitions, et
n'hésite pas à se travestir pour assister aux cérémonies interdites. En 1912, afin d'approcher et de
révéler les arcanes du bouddhisme tibétain, elle escalade les Himalayas. Là,
solidement recommandée par un évêque japonais, elle obtient une entrevue avec
le treizième dalaï-lama exilé à la frontière du Tibet d'où il a été chassé
par les Chinois ; celui-ci lui donnera rendez-vous à Lhassa, invitation
qu'elle mettra onze ans à honorer ! Devenue disciple d'un grand maître
tibétain, elle séjourne dans un ermitage himalayen, où elle mène une vie
d'ascète. Arrivée au Sikkim, où des liens de très étroite amitié l'ont liée à
Sidkéong Tulku, souverain de ce petit état himalayen, elle a visité tous les
grands monastères, augmentant ainsi ses connaissances sur le Bouddhisme et
plus précisément sur le Bouddhisme tantrique. C'est dans l'un de ces
monastères qu'elle a rencontré en 1914 le jeune Aphur Yongden dont elle fera
par la suite son fils adoptif. Il restera avec elle et la suivra fidèlement
pendant 40 ans et mourra même avant elle. Tous deux décident alors de se
retirer dans une caverne ermitage à 3900 mètres d'altitude, au Nord du Sikkim.
Puis, de villes en monastères, de
vallées en déserts, à pied ou à dos de mulet, accompagnée d’Aphur, elle suit
ses propres itinéraires, tandis que Philippe Néel se ruine pour entretenir
chacun de ses pas. Alexandra méprise le confort, ignore les défaillances,
manque de se faire dévorer par des yogis anthropophages et découvre l'art du
"Toumo", qui consiste à supporter les froids polaires en majorant
la chaleur de son corps. Révoltée par l'interdiction qui lui est faite de se
rendre dans la capitale du Tibet et après plusieurs tentatives qui se soldent
par autant d'expulsions, elle réalise un prodige : au terme d'un parcours de
plus de 3 000 km, des mois d'errance à pied, des accidents et des démêlés
avec les brigands, elle devient la première Occidentale à pénétrer dans la
cité interdite de Lhassa en 1924. Elle a 56 ans. Alexandra David-Neel ne posera
définitivement ses malles qu'à 78 ans, après avoir parcouru l'Asie de long en
large. Installée dans sa retraite à Digne, celle que les Tibétains considèrent
comme une déesse passera son temps à l'étude et à l'écriture. Femme d'action
doublée d'un écrivain, elle s'éteindra à 101 ans, après avoir ouvert
l'Occident au cœur des philosophies bouddhistes et hindouistes au travers
d'une trentaine d'ouvrages, tels : "La vie surhumaine de Guésar de
Ling", "Le bouddhisme du Bouddha" et "Les enseignements
secrets des bouddhistes tibétains "(éditions Adyar). Elle,
l'exploratrice de terrain, par ces livres propose une belle invitation au voyage
intérieur. Elle laisse aussi une masse importante de récits de voyage qui
restent encore de nos jours une mine d'informations considérables pour toute
personne désirant se rendre en Inde ou en Asie. Ils s'intitulent entre autres
: "Voyage d'une Parisienne à Lhassa», "Au pays des brigands
gentilshommes", "L'Inde où j'ai vécu", "Journal de
voyage. Lettres à son mari"... . |
LE MAÎTRE DE THḔ |
Yasushi Inoué |
Ed. Le Livre de Poche |
2000 |
||
Mais
revenons maintenant à notre périple et préparons-nous à pénétrer le saint des
saints : la porte de notre hôte s’ouvre… Il a pris soin de préparer le jardin
d’accès, le roji, ce « chemin de rosée » qu’il a mouillé par
trois fois pour nous permettre d’emprunter ces pas de pierre qui mènent au
bassin, dans la plus pure tradition. Là, chacun prélève de l’eau avec une
louche en bambou avant de se laver les mains et la bouche afin de les
purifier des souillures du monde profane… Ici commence à se révéler la
complexité et la richesse qui se cachent dans l’expertise du maître du thé :
au-delà de ses connaissances techniques sur la production et la préparation
du thé, le long apprentissage (appelé sadô ou chadô) qu’il a
suivi pour arriver à ce niveau de maîtrise lui confère aussi des compétences
en arrangements floraux, en calligraphie, en céramique, etc… Le savoir-faire
du maître du thé doit même se ressentir dans l’encens qu’il utilise et le
choix de ses kimonos. Invité
par notre hôte à le suivre, voilà maintenant que notre petit groupe passe la
porte du chashitsu, cette maisonnette de jardin où va se dérouler la
cérémonie, ou nous prenons le temps de nous recueillir devant un tokonoma,
une alcôve abritant quelques estampes et autre parchemin ancien. L’ambiance
est paisible et nous prenons place : chacun se met en seiza en
occupant l’espace rituel de quatre tatami et demi qu’impose la norme du lieu.
L’encens exhale ses senteurs subtiles alors que quelques friandises nous sont
servies. Commence ensuite le rituel de préparation des ustensiles qui sont
symboliquement nettoyés et agencés selon une précision toute chirurgicale. Le
cha-jin ravive les quelques braises qui vont amener doucement, dans un léger
bruissement, l’eau à ébullition : il dépose ensuite en un mouvement sur,
répété des dizaines et des dizaines de fois, le matcha dans un bol et verse
l’eau à bonne température. A l’aide d’un petit fouet en bambou (chasen),
il crée des volutes tourbillonnantes d’écumes qui ne sont pas sans rappeler
le symbole taoïste du yin et du yang… Comme si l’harmonie de l’univers se
rappelait à nous dans le mouvement de ce modeste breuvage… Comme
le veut la tradition, le premier bol vous est tendu : c’est le privilège de
l’invité d’honneur ! Cette offrande appelle l’échange de salutations
respectueuses pour signifier avec pudeur, dans un humble mouvement
d’inclinaison de la tête et du haut du corps, le plaisir désintéressé
d’offrir et celui de recevoir. La première gorgée vous est enfin permise… il
ne vous reste plus qu’à porter la tasse aux lèvres, en prenant soins, après
avoir fait pivoter le récipient de trois quarts de tour, d’éviter sa face
avant où figure la marque du four de fabrication ou quelque élément
décoratif. Chaque invité reproduit ces gestes selon la même liturgie et
laisse ses sens s’ouvrir à la palette de goût, d’odeur et de couleurs qui se
succèdent. Par marque de respect pour l’hôte, nous demandons pour conclure à
examiner les ustensiles utilisés pour la cérémonie, afin de souligner
l’intérêt que nous lui portons et le remercier de la qualité de son accueil.
C’est sur cet ultime échange que notre hôte achève la cérémonie et nous
raccompagne, avant de nous saluer avec toute la retenue propre à ses
origines… |
le message des tibÉtains
– le vrai visage du tantrisme |
Arnaud
desjardins |
Edition
TABLE RONDE |
1978 |
||
|
LE POURFENDEUR DE L’ILLUSION |
Adeu Rinpoche |
Edition Accarias – L’Originel |
2016 |
Le présent volume contient les enseignements d’Adeu
Rinpoche, le plus important détenteur de la lignée Drukpa Kagyü de notre
époque. Il se présente en deux parties : la première, consacrée aux
enseignements de la Mahamudra, regorge d'instructions précises et détaillées,
tandis que la seconde présente le récit de ce que l'auteur a traversé depuis
l'époque de la répression chinoise en 1955, jusqu'à son emprisonnement dans
les camps chinois, puis sa libération en 1982. De tels témoignages sont rares, et c'est une grande chance
que, par-delà les aléas du temps et les vicissitudes de l'Histoire, un tel
document ait pu être constitué. Comme Adeu Rinpoche le dit lui-même : « À
vrai dire, quand les gens entendent parler de ce qui s'est passé au Tibet
entre 1958 et les années qui ont suivi, ils ont du mal à le croire. Tout cela
est proprement inimaginable, et l'unique raison pour laquelle je peux y
croire, c'est parce que je l'ai moi-même vécu. » Dans ce récit, on voit défiler une succession de
personnages atypiques, comme un lama farouche et sauvage qui, les armes à la
main, combattait les Chinois, ou encore un maître expert en magie, et bien
d'autres encore. Et à travers ces authentiques pratiquants, c'est toute la
saveur du Tibet ancien que l'on retrouve. Cet ouvrage qui expose des
enseignements d'une profondeur remarquable doublés d'un témoignage à la fois
poignant et pudique ne manquera pas d'interpeller le lecteur. Table des matières : Préface
par Marcia Binder Schmidt - Avant-propos par Tsoknyi Rinpoche -
Brève prière par Adeu Rinpoche
- Dévotion et renoncement -
La pratique unificatrice - L’union de la Mahāmudrā et du
Dzogchen - L’entraînement -
Le Guru Yoga - L’attention - L’union -
L’infiltration chinoise
- La fuite - La capture - L’interrogatoire -
La condamnation - Le camp de prisonniers -
Rencontre avec les maîtres Le
trésor caché - Morts
remarquables - La retraite
- Adeu Rinpoche (1931-2007), un
éminent détenteur de la lignée Drukpa Kagyü de notre époque naquit au Tibet
oriental. En 1958, son monastère fut attaqué par les Chinois communistes et
Rinpoche dut prendre la fuite ; commença alors pour lui une période d'errance
qui se solda par son arrestation et sa condamnation pour croyances
religieuses à quinze années d'emprisonnement dans les camps chinois. Adeu
Rinpoche mourut dans son Kham natal, en 2007, à l'âge de 76 ans. |
l’enseignement de mâ ananda moyî |
Jean
herbert |
Edition
ALBIN MICHEL |
2004 |
||||
Mariée
à l'âge de 13 ans, son époux a vu en elle un être exceptionnel et a de suite
demandé à être son disciple. Elle a exploré tous les yogas en six ans, sans
guru et sans lecture des textes sacrés. Elle a appelé ce chemin son
"Lila du sadhana" c'est-à-dire "jeu divin pour parvenir au
but". Elle a alors reçue le nom de "Ma Ananda Mayi"
c'est-à-dire "Mère pénétrée de béatitude". De nombreux disciples se
sont très vite groupés autour d'elle, et en 1929 un premier ashram a été
édifié à Dacca. En 1932, elle est allée au pied de l'Himalaya, où un second
ashram a été construit en 1936 à Dehradun. Elle
a ensuite sillonné toute l'Inde, pendant des dizaines d'années, pour apporter
aide et réconfort spirituel; de nombreux autres ashrams ont été construits, à
Calcutta, Bénarès... Elle ne mangeait presque pas, son entourage craignait
toujours pour sa santé, ce qui l'amusait beaucoup. Saï Baba a dit un jour à
des personnes qui venaient le voir: "Vous avez vu Ma Ananda Mayi, que
voulez-vous de plus?". Yogananda lui a consacré un chapitre complet dans
sa célèbre "Autobiographie d'un Yogi". Elle a quitté son corps le
28 août 1982 dans son ashram de Dehradun.
"Qu'y
a-t-il en ce monde? Absolument rien de durable; c'est donc vers l'Eternel que
nos aspirations doivent tendre. Priez pour que soit pur le travail accompli
par votre intermédiaire car vous êtes Son instrument. Souvenez-vous de Lui
dans toutes vos actions. Plus pure sera votre pensée, plus belle sera votre
oeuvre. Dans ce monde, vous recevez une chose et demain elle aura peut-être
disparu. C'est pour cela qu'un esprit de service doit animer votre vie;
éprouvez donc le sentiment que dans tout ce que vous faites le Seigneur
accepte que vous Le serviez." "Le
mot manush (homme) dérive de man (mental) et ush
(conscience), ce qui témoigne de l'éveil et de la vigilance du mental. Ceci
démontre que l'homme est naturellement appelé à rechercher la connaissance
du Soi. [...] Il est évident que le corps humain vit par la respiration
et de là provient la souffrance. On trouve sur les routes de la vie deux
sortes de pèlerins: le premier, tel un touriste avide de voir toutes sortes
de choses, va de place en place, sautillant pour son plaisir d'une expérience
à une autre. L'autre suit le chemin qui convient à l'être réel et qui le
conduit dans sa vraie demeure, la connaissance du Soi. Si l'on entreprend le
voyage pour son seul plaisir et par curiosité, on rencontre certainement la
douleur. La souffrance est inévitable tant que l'on n'a pas trouvé sa vraie
demeure. Le sens de la séparation est à la racine même de la souffrance car
il repose sur une erreur, sur la notion de dualité". Ma
a répondu à la question suivante qui revient souvent dans l'esprit des
"étudiants en spiritualité": On prétend que les choses sont ce
qu'on croit et seulement ce qu'on les croit. Par exemple, si je crois que le prasad
(1) m'apporte une bénédiction, il le fera, mais si je ne le crois
pas, il ne le fera pas. Qu'est-ce qui est alors imagination ou vérité réelle?
Réponse: "L'imagination est une des activités du mental. Le prasad
apporte toujours des bénédictions, que vous le croyez ou non [...] Que vous y
croyez ou non, n'importe quel objet consacré à Dieu vous apporte une
bénédiction. C'est pourquoi je conseille toujours d'offrir à Dieu la
nourriture que l'on va prendre." Ma indique que, dans ces conditions, si
une nourriture ne convient pas, la maladie s'installera rapidement et il
faudra arrêter de la consommer.
Question:
"La réalisation du Soi dépend-elle du gourou ou survient-elle
indépendamment?" Réponse: "Il faut tout d'abord se rendre compte
que c'est l'action exercée par le pouvoir du gourou qui fait agir la force de
volonté, en d'autres termes on peut dire que cette force de volonté dérive du
gourou Certains chercheurs de la Vérité veulent avancer sans gourou, car dans
leur voie l'accent est mis sur l'action personnelle, sur le fait qu'ils ne doivent
compter que sur leurs propres efforts. Si vous remontez jusqu'à la source de
cette question, vous verrez que, dans le cas d'une personne qui accomplit une
sadhana sous l'impulsion d'une aspiration intense et qui compte sur
ses propres forces, l'Etre suprême se révélera Lui-même d'une manière
spéciale, du fait de l'intensité de cet effort individuel tout ce qui peut être dit ou demandé à ce
sujet relève du domaine de la pensée humaine, qui est limité." A
propos des intellectuels, elle a dit: "Comprendre intellectuellement,
cela signifie être soumis à des conceptions mentales et cela vous empêche de
saisir la Vérité." "Comment éviter ce dilemme, cette oscillation
entre bonheur et malheur? Vous vous laissez aller dans ces petites joies de
tous les jours, mais vous ne vous souciez pas de découvrir la source [...] Ne
voyez-vous pas que ce monde n'est qu'une auberge de passage? Nous y
rencontrons d'autres pèlerins. Le but de la réunion finale est le Soi
(Atman). Mais cela, vous l'oubliez; vous vous identifiez à votre corps et
forgez ainsi le premier maillon de la chaîne de toutes les misères de la
vie S'il est vrai qu'un voile
d'ignorance obscurcit votre vision, il est tout aussi vrai qu'il existe un
moyen de s'en sortir «Dieu existe et
il faut que je le trouve», doit devenir le leitmotiv de votre vie." |
L’ENSEIGNEMENT ET LA prÉsence de ma anandamayi |
Divers |
Edition
LES DEUX OCÉANS |
1985 |
Quelques
pages du journal personnel 1947 – 1963 de ce Grand Maître spirituel hindou
(1896 – 1982). Elle fut la femme la plus vénérée et écoutée du XXème siècle.
Elle avait une présence fascinante et son bonheur était contagieux. Quelques phrases de
son enseignement : Pour
l’individu, il y a un voile de l’ignorance, mais il y a aussi une porte qui
conduit à la connaissance. Qu'y a-t-il en ce monde?
Absolument rien de durable; c'est donc vers l'Eternel que nos aspirations
doivent tendre. Priez pour que soit pur le travail accompli par votre
intermédiaire car vous êtes Son instrument. Souvenez-vous de Lui dans toutes
vos actions. Plus pure sera votre pensée, plus belle sera votre oeuvre. Dans
ce monde, vous recevez une chose et demain elle aura peut-être disparu. C'est
pour cela qu'un esprit de service doit animer votre vie; éprouvez donc le
sentiment que dans tout ce que vous faites le Seigneur accepte que vous Le
serviez." "Le mot manush (homme)
dérive de man (mental) et ush (conscience), ce qui témoigne de
l'éveil et de la vigilance du mental. Ceci démontre que l'homme est
naturellement appelé à rechercher la connaissance du Soi. [...] Il est
évident que le corps humain vit par la respiration et de là provient la
souffrance. On trouve sur les routes de la vie deux sortes de pèlerins: le
premier, tel un touriste avide de voir toutes sortes de choses, va de place
en place, sautillant pour son plaisir d'une expérience à une autre. L'autre
suit le chemin qui convient à l'être réel et qui le conduit dans sa vraie
demeure, la connaissance du Soi. Si l'on entreprend le voyage pour son seul
plaisir et par curiosité, on rencontre certainement la douleur. La souffrance
est inévitable tant que l'on n'a pas trouvé sa vraie demeure. Le sens de la
séparation est à la racine même de la souffrance car il repose sur une
erreur, sur la notion de dualité". Ma a répondu à la question
suivante qui revient souvent dans l'esprit des "étudiants en
spiritualité": On prétend que les choses sont ce qu'on croit et
seulement ce qu'on les croit. Par exemple, si je crois que le prasad (1)
m'apporte une bénédiction, il le fera, mais si je ne le crois pas, il ne le
fera pas. Qu'est-ce qui est alors imagination ou vérité réelle? Réponse:
"L'imagination est une des activités du mental. Le prasad apporte
toujours des bénédictions, que vous le croyez ou non [...] Que vous y croyez
ou non, n'importe quel objet consacré à Dieu vous apporte une bénédiction.
C'est pourquoi je conseille toujours d'offrir à Dieu la nourriture que l'on
va prendre." Question: "La réalisation du
Soi dépend-elle du gourou ou survient-elle indépendamment?" Réponse: "Il faut tout d'abord
se rendre compte que c'est l'action exercée par le pouvoir du gourou qui fait
agir la force de volonté, en d'autres termes on peut dire que cette force de
volonté dérive du gourou [..] Certains chercheurs de la Vérité veulent
avancer sans gourou, car dans leur voie l'accent est mis sur l'action
personnelle, sur le fait qu'ils ne doivent compter que sur leurs propres
efforts. Si vous remontez jusqu'à la source de cette question, vous verrez
que, dans le cas d'une personne qui accomplit une sadhana sous l'impulsion
d'une aspiration intense et qui compte sur ses propres forces, l'Etre suprême
se révélera Lui-même d'une manière spéciale, du fait de l'intensité de cet
effort individuel [...] tout ce qui peut être dit ou demandé à ce sujet
relève du domaine de la pensée humaine, qui est limité." A propos des intellectuels, elle a
dit: "Comprendre intellectuellement, cela signifie être soumis à des
conceptions mentales et cela vous empêche de saisir la Vérité." "Comment éviter ce dilemme,
cette oscillation entre bonheur et malheur? Vous vous laissez aller dans ces
petites joies de tous les jours, mais vous ne vous souciez pas de découvrir
la source [...] Ne voyez-vous pas que ce monde n'est qu'une auberge de
passage? Nous y rencontrons d'autres pèlerins. Le but de la réunion finale
est le Soi (Atman). Mais cela, vous l'oubliez; vous vous identifiez à votre
corps et forgez ainsi le premier maillon de la chaîne de toutes les misères
de la vie S'il est vrai qu'un voile
d'ignorance obscurcit votre vision, il est tout aussi vrai qu'il existe un
moyen de s'en sortir [...] «Dieu existe et il faut que je le trouve», doit
devenir le leitmotiv de votre vie." |
L’ENSEIGNEMENT - RAMANA
MAHARSHI AU JOUR LE JOUR |
Eléonore Braitenberg- Neess |
Edition Albin Michel |
2017 |
Ramana
Maharshi, l'un des plus grands et singuliers maîtres de l'Inde, est déjà
connu en Occident pour son enseignement qui a la simplicité de l'absolu :
seul existe le Soi, source de toutes les formes de l'Univers et de nous-mêmes.
Le présent journal, tenu de 1945 à 1947 par Devaraja Mudaliar, proche
disciple de Ramana Maharshi, nous livre non seulement l'enseignement de Sri
Ramana et les réponses qu'il apporte aux nombreuses questions des disciples
et des visiteurs, mais il nous fait aussi revivre le quotidien de l'ashram et
le comportement au jour le jour du Maharshi, empli de compassion et rayonnant
la paix parfaite. Ce volume est l'un des trois ouvrages clés de la
littérature du Maharshi avec L'Enseignement de Ramana Maharshi et En présence
de Ramana Maharshi, précédemment publiés chez Albin Michel. Traduit de
l'anglais et présenté par Eléonore Braitenberg- Neess. La quête de l’Atman des écritures
sanscrites est la démarche essentielle du chercheur d’absolu. Selon les
Upanisads, l’Atman est cette présence divine qui sous-tend
notre conscience et qui, résidant au cœur de nous-même, nous relie au
Brahman Universel. Atman et Brahman sont identiques, ainsi le retour de la
conscience en l’Atman nous ramène à l’Infini, à Dieu, à l’immortalité.
Ce cœur spirituel est notre être même, l’essence de notre identité
profonde et la source de la conscience ; Ramana
Maharshi, inlassablement, adjoindra ses interlocuteurs de retourner à
cette source sacrée que les traductions françaises nomment le « Soi. »Ce
centre spirituel n’est pas notre identité de surface, l’ego personnel. Le Soi
est un appel intérieur qui réclame le sacrifice du moi illusoire afin de
rayonner comme source de l’identité réelle et éternelle qui nous anime. Toute la
démarche spirituelle transmise par Sri Ramana tourne autour de la
question sans cesse renvoyée à l’interlocuteur : « qui suis-je ? »Constamment, le sage demandait à ses visiteurs d’entrer
sur le chemin de l’investigation du Cœur spirituel, la source unique et
éternelle de notre être et centre ultime de notre conscience. Cette
démarche introspective consiste à suivre la pensée jusqu’à son origine ;
elle permet alors de dépasser les limites du moi crée par les pensées et, au
cœur de l’observation silencieuse, d’atteindre la révélation de notre
identité réelle : le Soi. L’immersion dans le Cœur spirituel libère la
conscience de l’illusion qu’il y a un observateur, et un monde observé.
Le sortilège de la dualité apparente est enfin dissipé et la lumière du
Soi dévoile la Réalité unique, éternelle et infinie. C’est à travers les
yeux du Cœur que le monde se révèle nimbé du Réel ; sinon il ne serait
qu’une pure création de nos pensées. Les visiteurs étaient habitués aux
enseignements spirituels classiques, aux disciplines et pratiques
longues et complexes ; aussi
étaient-ils stupéfaits de s’entendre dire qu’il n’y avait rien à
conquérir, aucun effort à faire, et que la seule idée qu’il y ait un résultat
à atteindre ou que le simple désir de la Réalisation spirituelle étaient
autant d’obstacles sur le chemin’ ailleurs il n’y avait pas de
chemin car le Soi a toujours été présent au centre de nous-même. Notre
source sacrée n’est pas une chose à atteindre au terme d’un long et
pénible voyage mais une lumière à dévoiler. Ce simple changement de
regard était l’unique pratique conseillée par Sri Ramana : un retour
définitif à notre divinité intérieure. Le Cœur spirituel étant le seul
gourou, le maître incarné n’est là que pour révéler la présence du Soi,
ce rayonnement intérieur est l’enseignement et le maître véritable. Pour
Sri Ramana, la vie était aussi simple et tranquille que l’était son esprit. Il ne tirait aucune gloire de sa
notoriété et il n’était pas rare de le trouver assis sur le sol de
terre battue de la cuisine, en train d’éplucher les légumes des repas du
jour vers 3 h du matin. Il pouvait aussi interrompre un
entretiens devant une centaine de personnes pour aller masser les pieds
endoloris d’un nouveau venu assis silencieusement à l’extérieur de
la salle d’audience ;alors qu’il n’accordait par un regard à quelque
important personnage venu de Delhi chargé de profondes questions
métaphysiques. Il prenait ses repas assis à même le sol, en compagnie de
tout le monde, dans la salle commune.
Vivant presque nu, ne possédant rien, Sri Ramana conservait une simplicité de
cœur qui fascinait ses visiteurs. En fin d’après-midi, accompagné de
quelques disciples, il prenait son bâton et s’engageait sur le chemin
rituel du tour de la montagne et ne rentrait qu’à la nuit tombée pour se
retirer dans sa petite cellule monastique. La montagne
sacrée d’Arunachala, Sri Ramana la connaissait par cœur ; il en avait
arpenté tous les sentiers et avait posé ses pieds nus sur chaque rocher
brûlant. Il en avait visité chaque grotte, salué tous les ermites
solitaires qui s’y cachaient. Arunachala était son dieu, sa compagne ;
il était uni à ce mont comme à son Cœur spirituel. Ramana Maharshi s’est toujours
défendu de faire des miracles. Il condamnait la recherche de pouvoirs
spéciaux révèles par les pratiques et les ascèses ; Il mettait en garde ceux
qui seraient tentés de les utiliser lorsqu’ils s’éveillaient spontanément :
Celan pouvait qu’accroître le sentiment illusoire du moi alors que celui-ci
devait se fondre dans le Soi pour accéder à l’état d’éveil. Cependant de
nombreux disciples ayant partagé la vie quotidienne du sage ont relaté
d’étranges évènements : Guérisons spontanées (à commencer par celle de sa
mère) ; accroissement inattendu de la quantité de nourriture l’ashram, lors
de visites massives imprévues ; bilocation fréquentes en des lieux
très éloignés, corroborées par des témoins ; sans compter les étranges
visions du coeur de la montagne où résideraient d’anciens Rishis.
L’ultime miracle de Sri Ramana en ce monde fut la grande lumière céleste
apparue à l’instant de sa mort. Avant de s’en aller Sri Ramana affirmait à
ses proches disciples qu’il serait toujours là, éternellement vivant, à
leur côté. Il est vrai que depuis sa mort, les témoignages de
sa présence spirituelle à Tiruvannamalai sont fréquents et il arrive
parfois au chercheur spirituel que la simple vision de l’image du sage
allume au cœur de l’Etre une flamme d’amour absolu qui embrase la conscience.
Cette expérience est vécue comme le « darshan », la bénédiction de Sri
Ramana, véritable initiation qui, souvent, engage celui qui l’a reçue
sur le chemin de l’éveil spirituel. |
l’enseignement de ramana
maharshi |
Nouvelle
Édition Intégrale |
ALBIN
MICHEL |
2005 |
||
D’où
proviennent-elles ? Elles doivent surgir du Soi conscient. S’en rendre
compte, même vaguement, favorise l’élimination de l’ego. Par la suite, la
réalisation de l’Existence unique et infinie devient possible. Dans cet état,
il n’y a pas d’autres individus, il ne reste que l’Existence éternelle. Aussi
ne pense-t-on ni à la mort ni à la souffrance ». Tout
être vivant aspire à un bonheur qu’aucune souffrance ne troublerait ; et
chacun éprouve le plus grand amour pour lui-même ; ce qui est dû uniquement
au fait que le bonheur est sa nature véritable. De là, afin d’atteindre ce
bonheur intrinsèque et pur que nous éprouvons chaque nuit dans le sommeil
profond lorsque le mental est endormi, il est essentiel de se connaître
soi-même. La meilleure méthode pour y parvenir est la voie de la
Connaissance, la quête du Soi par la question « Qui suis-je ? ». «
Qui suis-je ? »
Je suis pure Conscience. Cette Conscience est par nature-même
Etre-Conscience-Félicité (sat-chit-ânanda). Le mental est l’outil du savoir
et la base de toute activité ; si le mental se retire, la perception du monde
en tant que réalité objective cesse. L’analogie suivante est souvent utilisée
dans l’Advaita : un homme voit une corde au crépuscule, la prend pour un
serpent et s’effraye sans raison. La corde sur laquelle l’illusion se forme
n’est pas perçue en tant que corde, jusqu’à ce que cette illusion
s’évanouisse. De même, on ne peut avoir la vision de la vraie nature du Soi,
sur lequel les illusions se forment, à moins que ne cesse cette perception
illusoire du monde en tant que réalité objective. Ce
qui est appelé « mental » est une merveilleuse force inhérente au Soi par
laquelle toutes les pensées s’éveillent. En dehors des pensées, le mental
n’existe pas. Aussi la pensée constitue-t-elle la nature du mental. En dehors
des pensées, il n’y a pas d’entité séparée appelée « monde ». Dans le sommeil
profond il n’y a pas de pensée, et donc pas de monde. Dans les états de
veille et de rêve, les pensées sont présentes, ainsi que le monde.
En
persévérant ainsi dans cette pratique, le mental développera peu à peu la
capacité de demeurer dans sa source. Lorsque le mental, qui est subtil, passe
par le cerveau et les organes des sens, il apparaît des noms et des formes
grossières ; lorsque le mental reste dans le Cœur, ces noms et ces formes
disparaissent. Ce qu’on appelle « intériorisation » consiste à ne pas laisser
le mental s’échapper, mais à le retenir dans le Cœur. L’« extériorisation »,
c’est de laisser le mental sortir du Cœur. Ainsi, quand le mental demeure
dans le Cœur, le ‘je’, origine de toutes les pensées, s’évanouit et le Soi
toujours présent resplendit. Il n’y a que l’investigation intérieure comme
moyen adéquat pour faire que le mental se retire de façon permanente. Si l’on
s’efforce de maîtriser le mental par d’autres moyens, il ne sera maîtrisé
qu’en apparence, car il s’élèvera à nouveau. Le mental peut aussi être apaisé
par le contrôle de la respiration, mais cela ne dure que le temps du contrôle
; quand elle reprend librement, le mental redevient actif et commence à
vagabonder. Tout
comme la pratique du contrôle de la respiration, la méditation sur les
représentations de Dieu, la répétition de mantras, le régime alimentaire,
etc. ne sont que des aides temporaires pour apaiser le mental. Le mental
parvient à cette concentration extrême par la méditation sur des formes de
Dieu et par la répétition de mantras. Pour un mental ainsi concentré, la
recherche du Soi devient facile.En observant un régime strict [nourriture
sattvic (pure)], on améliore la qualité du mental, ce qui aide à la recherche
du Soi. Même un grand pêcheur est assuré de pouvoir s’amender par la pratique
zélée de la méditation sur le Soi. On ne devrait pas permettre au mental
d’errer vers les choses de ce bas monde, ni de se mêler des affaires des
autres. Aussi mauvais que puissent paraître certains, il ne faudrait pas les
haïr pour autant. Tout
ce que l’on donne à autrui, on se le donne à soi-même. Si on a compris cela,
comment ne pas vouloir donner à son prochain ? Si l’ego se manifeste, tout se
manifeste ; si l’ego s’apaise, tout s’apaise. Le bien s’établira en
proportion de notre humilité. Une fois le mental apaisé, on peut vivre
n’importe où. Ce qui existe en vérité, est le Soi seul. Le monde, l’âme
individuelle et Dieu ne sont que des apparences dans le Soi, comme l’argent
qu’on croit voir dans la nacre. Ils apparaissent et disparaissent
simultanément. Le Soi est là où il n’y a pas la moindre pensée « je ». C’est
« le Silence ». Le Soi lui-même est le monde ; le Soi lui-même est « je » ;
le Soi lui-même est Dieu ; tout est Shiva, le Soi. Celui
qui s’abandonne au Soi, qui est Dieu, est un excellent devot. S’abandonner à
Dieu signifie se souvenir constamment du Soi. Tout fardeau que nous remettons
à Dieu, Il le portera. Puisque le pouvoir suprême de Dieu anime tout,
pourquoi ne pas nous y soumettre, plutôt que de nous tracasser de ce qui doit
ou ne doit pas être accompli, et comment. Sachant que le train transporte
tous les bagages, pourquoi nous éreinter à porter nos petits bagages sur la
tête, au lieu de les déposer dans le train et d’être à l’aise ? |
L’ENSEIGNEMENT ET LA prÉsence de ramana maharshi |
Henri
hartung |
Edition
DERVY |
1987 |
Il
y a cent ans, naissait dans un petit village des Indes Ramana Maharshi (1879 –
1950). Presque toujours silencieux, n’écrivant qu’exceptionnellement, n’ayant
jamais fait la moindre tentative pour se faire connaître, même dans son
propre pays, n’ayant effectué qu’un seul voyage destiné à le conduire à la
montagne sacrée d’Arunachala, le Maharshi est cependant vénéré dans toute
l’Inde et il est devenu le symbole d’une vie spirituelle réelle. Un grand
nombre d’Occidentaux et d’Orientaux, connus – de K. Durkheim, R. Guénon, J.
Maritain à J. M. Masui, Ananda Mayee – et inconnus, le considèrent comme le
Témoin, un des plus grands sages du vingtième siècle, sinon le plus grand. Il
est de la race de ces êtres d’exception ayant réalisé la parfaite union du
corps, de l’intelligence et de l’Esprit et incarnant au milieu de
l’activisme, des faiblesses d’une humanité opaque et du vide d’une société
sans âme, la sagesse de la connaissance et la sainteté de la contemplation.
|
l’enseignement de ramakrishna |
Jean
herbert |
Edition
ALBIN MICHEL |
2005 |
||
Il
revient à son village d'origine et épouse Sara Devi, âgée de 5 ans seulement,
union toute spirituelle, l'enfant retourne chez ses parents et ne viendra à
ses côtés qu'à l'âge de 18 ans. En
1880, il reçoit une première visite d'un jeune prince de 17 ans, cultivé et
intelligent, celui qui deviendra Vivekananda. Ce dernier lui demande
carrément :"Seigneur avez-vous vu Dieu?" à quoi Ramakrishna lui
répond: «oui mon fils, je L'ai vu". Vivekananda n'est pas convaincu
immédiatement, plusieurs visites se succèdent, finalement il se décide à
s'engager dans la voie du renoncement (sannayasin). Quelques temps avant de
mourir, Ramakrishna rencontre longuement Vivekananda, et tous deux entrent en
extase. Il lui dit "je t'ai tout donné, par ce pouvoir tu feras un bien
immense au monde". Ramakrishna
voyait Dieu en chaque homme et a dit "le déséquilibre et la souffrance
du monde viennent de ce que l’être humain ne cherche pas à vivre en
Dieu". Pour vivre en Dieu, il a donné cette image remarquable: "Il
nous attire constamment comme un aimant attire le fer. Mais le fer n’est pas
attiré s’il est couvert de saleté. Quand on a ôté la saleté, le fer se plaque
aussitôt contre l’aimant." Il est allé encore plus loin que ses
prédécesseurs orientaux dans la synthèse des religions, en incluant le
christianisme. Il a encouragé la création d'un ordre monastique, lequel ne
s'est réalisé véritablement que le 25 décembre 1887, sous la direction de
Vivekananda. Ramakrishna
n'a rien écrit lui-même, mais ses disciples ont rassemblé ses enseignements
dans un ouvrage intitulé "Gospel of Ramakrishna". On trouve en
particulier ces deux passages: "J'ai pratiqué toutes les religions, du
christianisme à l'islam et j'ai suivi chacune des voies propres aux diverses
sectes de l'hindouisme. Et il m'est apparu que par des voies différentes toutes
cheminent à la rencontre du même Dieu. [...] Personne ne réalise que celui
qu'on appelle Krishna est aussi appelé Shiva ou bien l'Energie divine (Shakti),
Jésus ou Allah, ou encore Rama avec ses mille noms." "Dieu
est installé sur le toit de la maison. Il s'agit de le rejoindre. Pour cela,
les uns prennent une échelle, d'autres une corde ou une perche en bambou,
d'autre encore empruntent l'escalier ou escaladent les murs. Que vous
choisissiez telle ou telle voie est chose indifférente, à condition de ne pas
les essayer en même temps mais successivement. Si vous arrivez sur le toit,
vous avez trouvé Dieu et vous comprenez alors qu'il y avait plusieurs voies
possibles pour le rejoindre. En aucun cas vous ne devrez penser que les
autres chemins ne mènent pas à Dieu. Ce sont simplement d'autres moyens
permettant de se hisser sur le toit. Permettez à chacun de suivre sa propre
voie A
propos de Dieu il a dit: "Ceux qui croient que Dieu est sans forme
l'atteindront aussi bien que ceux qui croient qu'il est avec forme. Les deux seules
choses nécessaires sont la foi et l'abandon de soi.". Concernant ses
propres enseignements, il a dit: "N'acceptez rien parce que je vous l'ai
dit. Eprouvez tout par vous-même." Vivekananda
a rendu hommage à son maître en ces termes: "Si je vous ai dit un mot de
vérité il vient de lui et de lui seul. Et si je vous ai dit beaucoup de
choses qui ne sont pas vraies, qui ne sont pas exactes, qui ne sont pas
bienfaisantes pour l'humanité, c'est de moi seul qu'elles viennent et j'en
suis seul responsable."
|
le secret de la fleur d’or |
lu tsou |
Edition
MEDICIS |
1969 |
||
Exprimé
en termes taoïstes, le but essentiel de « la Voie » consiste à retrouver
l’esprit originel et divin pour se réaliser en tant qu’être humain. Dans
l’optique bouddhique, un être
pleinement réalisé est conscient de l’esprit originel, ou vrai soi, tel qu’il
se manifeste spontanément à l’état naturel, vierge de tout conditionnement. Cet
esprit originel s’appelle aussi « esprit céleste » ou esprit naturel. Mode de
conscience plus subtil et plus direct que celui de la pensée ou de
l’imagination, il est essentiel à l’épanouissement de l’esprit. Le Secret
de la Fleur d’or vise donc à recouvrer et à raffiner l’esprit originel.
Si ce livre contient une série de techniques de méditations fort utiles, sa
méthode clé est bien autre chose qu’un simple procédé méditatif. Il s’agit en
effet d’un processus qui permet de parvenir à la source même du principe
conscient, sans recourir à des idées ou à des images. L’exercice a pour but
de libérer l’esprit des limitations arbitraires et inutiles que lui imposent
ses réflexes habituels de fixation sur son propre contenu. Une fois libéré de cet
auto-conditionnement, disent les taoïstes, l’homme pleinement conscient cesse
d’être prisonnier de sa condition et devient un « partenaire de la création ». L’expérience
de l’épanouissement de la fleur d’or est comparée à la lumière qui emplit le
ciel, le ciel de la conscience inconditionnée, autrement plus vaste que le
domaine restreint des images, des pensées et des sentiments : un espace sans
obstacle, qui contient tout sans jamais être rempli. On accède ainsi à une
intarissable source d’intuition, de créativité et d’inspiration : une fois
que l’on a appris à mobiliser ce pouvoir d’éveil mental, on peut constamment
y faire appel et l’approfondir à l’infini. La pratique essentielle de la
fleur d’or ne requiert aucun équipement, aucune adhésion à un dogme philosophique ou religieux, aucun accessoire ou rituel particulier :
elle se pratique au cœur même du quotidien. Elle est donc accessible à
tout moment puisqu’elle dépend de l’esprit même, bien que n’impliquant pas la
mise en œuvre de pensées ou d’images mentales. Sa seule difficulté réside
dans le fait qu’elle utilise l’attention d’une manière inhabituelle pour un
esprit qui a coutume de fonctionner selon le mode discursif de la pensée ou
de l’imagination. L’ouvrage
fut écrit il y a plus de deux cents ans au cours d’une période de crise
suscitant une grande renaissance de cet ancien enseignement qui, depuis lors,
est périodiquement revenu au goût du jour dans les moments difficiles, du
fait de la rapidité avec laquelle cette méthode permet d’accéder aux
ressources cachées de l’esprit. Cette simplicité de la démarche des
classiques chan, repose sur un procédé particulièrement intéressant, à savoir
qu’ils condensent les enseignements des diverses écritures et écoles
bouddhiques sous forme d’histoires symboliques, illustrant l’état naturel de
l’esprit. Nombre de ces histoires ont directement trait au retournement de la
lumière et, étant donné mon cheminement personnel, ce sont surtout celles-là
qui ont retenu mon attention. Cependant, certaines sont complexes et
difficiles puisqu’elles traitent de l’intégration créatrice de l’esprit de la
fleur d’or à la vie du monde ordinaire. Elles nécessitent donc un travail
mental au quotidien, et il faut du temps pour commencer à en pénétrer le
sens. Le Secret de la Fleur
d’or
représente une façon d’arriver à la plénitude de l’énergie à travers la
plénitude de l’esprit. L’enseignement se qualifie du reste lui-même de « transmission spéciale en dehors de la
doctrine », fondée sur la perception directe de l’essence de l’esprit et la
réappropriation de son potentiel inhérent. C’est en fait le signe
distinctif du chan qu’on appelle parfois l’école de l’esprit éveillé. A des
fins pratiques, l’enseignement de la fleur d’or établit une distinction entre
« l’esprit originel » et « l’esprit conscient ». L’esprit originel représente
l’essence même de l’esprit, sans forme particulière, inconditionnée,
transcendant la culture et l’histoire. L’esprit conscient correspond à
l’ensemble des données mentales, des sentiments, pensées et attitudes
conditionnés par l’histoire personnelle et culturelle de chacun, et
emprisonnés dans des formes spécifiques imposées par l’habitude. Ces termes
s’emploient aussi bien dans la tradition chan que taoïste. L’intuition
appartient à l’esprit originel, l’intellect à l’esprit conscient. L’essence
du taoïsme consiste à raffiner l’esprit conscient pour le « réunir » à
l’esprit originel. Le bouddhisme chan appelle aussi l’esprit originel
primordial « l’hôte » ou « le maître », l’esprit conscient conditionné étant
« l’invité » ou « le serviteur ». L’ignorance causée par soi-même apparaît
quand le serviteur prend la place du maître, l’éveil par soi-même se
produisant lorsque le maître retrouve son autonomie, au « centre ».Cette
notion de deux esprits ou de deux aspects de l’esprit se trouve déjà dans le
vieux classique taoïste, le Tao Té king : « Usant du brillant
rayonnement, vous retournez à la lumière, sans rien laisser qui puisse vous
nuire. C’est ce qu’on appelle « entrer dans l’éternel ». » On a là
l’image du rapport idéal entre l’esprit originel, source du pouvoir, et
l’esprit conscient, fonctionnaire subalterne. Une fois devenu clair, l’esprit
conscient fonctionne de manière appropriée à la situation considérée, sans
usurper l’autorité de l’esprit originel. Ce dernier demeure accessible,
réserve d’intelligence lucide et vigilante à laquelle l’esprit conscient
retourne, sans fixation nuisible sur lui-même ou sur ses objets. Ainsi,
l’intellect peut fonctionner efficacement dans le monde sans que cette
activité de la conscience entrave l’accès à une connaissance spontanée et
plus profonde, grâce à l’intuition directe d’une faculté plus subtile. On appelle « renversement » ou «
retournement de la lumière » l’opération qui consiste à passer de l’esprit
limité, qui est celui de la conscience conditionnée, à l’esprit libéré, qui
est celui de l’esprit primordial. Dans Le Secret de la Fleur d’or, ces termes
correspondent au rétablissement d’un contact direct avec l’essence et la
source de l’esprit. Ce contact direct permet d’accéder à la connaissance
spontanée et de se libérer du joug des pensées et des sentiments conditionnés,
alors même qu’ils surgissent. Pour citer le Tao Té King : on peut être
« créatif sans possessivité ». Dans
le taoïsme comme dans le bouddhisme, le « retournement de la lumière »
signifie détourner l’attention de la fascination que lui inspirent les objets
pour la diriger sur l’essence ou source de l’esprit. Cet exercice sert à
clarifier la conscience et à libérer l’attention. De nombreux taoïstes qui
avaient de fortes affinités avec le bouddhisme chan firent un grand usage de
cet exercice du retournement de la lumière qui, bien que commun à toutes les
écoles bouddhistes, est particulièrement important dans le chan. Le Secret de la Fleur d’or représente l’une des méthodes les plus
radicales pour atteindre l’éveil par des moyens spirituels, et le texte
est pratiquement entièrement consacré à la présentation des subtils détails
de cette simple pratique du retournement de la lumière. On
trouve dans de nombreuses sources chan, zen ou taoïstes, la description des
différentes techniques et « trucs » qui permettent d’induire, de développer
et d’intégrer l’expérience menant à l’épanouissement de la fleur d’or. Le
principe fondamental et la base même de la pratique sont exposés en termes
simples dans les enseignements de Dahui (Ta-hui), célèbre maître chan du XIIe
siècle : « Le bien et le mal viennent de votre propre esprit. Mais,
qu’appelez-vous votre esprit, en dehors de vos actes et de vos pensées ? Et
d’où vient votre esprit ? Si vraiment vous savez d’où vient votre esprit, une
infinité d’obstacles créés par vos propres actes disparaîtront aussitôt.
Ensuite, toutes sortes de possibilités extraordinaires s’offriront à vous,
sans même que vous les cherchiez. » Ces
procédés chan illustrent quelques-unes des manières de gérer l’attention dans
le but d’induire l’expérience de la fleur d’or. Cette technique mentale
serait peut-être applicable à la théorie et à la pratique de la
psychothérapie, du fait qu’elle représente une compréhension transcendante de
soi, une méthode d’expérience du soi au-delà des distorsions de la
personnalité, et une concentration sur la source vive de l’autonomie et de la
maîtrise de soi. L’enseignement de la fleur d’or offre au thérapeute des
techniques de développement d’une plus profonde perception intérieure et
d’une meilleure prise de conscience du potentiel humain, ainsi qu’un moyen
d’entrer en contact avec le patient à un niveau mental qui ne soit pas pollué
par les afflictions psychiques. Le patient, quant à lui, peut y trouver un
moyen autonome de connaissance de soi, au-delà du domaine conditionné de la
personnalité, des jugements et des opinions. |
LES ENSEIGNEMENTS SECRETS DES BOUDDHISTES TibÉtains |
Alexandra
DAVID NEEL |
Edition
ADYAR |
1998. |
||
Le
Dalaï Lama, principalement rattaché à la lignée Guéloukpa, suit le cursus des
trois autres écoles. Il est reconnu par tous comme le chef temporel et
spirituel de tous les Tibétains. Il est le protecteur du Bön, l’antique
religion prébouddhique du Tibet, et de la petite communauté musulmane. Il a
d’ailleurs récemment confirmé la lignée des Bönpos comme la cinquième école
tibétaine. Le Vème Dalaï Lama l’avait déjà reconnue mais ce fut oublié. Cette
école est la continuité de la tradition ancienne qui existait avant
l’introduction du bouddhisme au Tibet et dont les autres écoles ont intégré
certaines des croyances, créant ainsi leurs spécificités propres au
bouddhisme tibétain. Elle s’est elle-même nourrie d’enseignements propres aux
écoles tibétaines. |
LES FRUITS DU CHEMIN DE L’ḖVEIL |
Edouard Salim Michaël |
Edition Trédaniel |
2018 |
L’auteur, Edouard
Salim Michaël (1921-2006) est d’origine anglo-indienne. Né en
Grande-Bretagne, il passa de nombreuses années en Inde ; terre de sa
grand-mère. Il pratiqua assidûment la méditation pour connaître à 33 ans une
expérience d’éveil qui modifia grandement son rapport au monde. L’ouvrage, très
structuré, est organisé de manière thématique et s’adresse à des
« aspirants » ou « chercheurs » confrontés aux
difficultés ou hésitations qu’il a lui-même décelé chez ses élèves. Il
commence par aborder la question du « sens du mystère » rappelant
la nécessité de l’engagement et de la discipline indispensables pour que la
Grâce puisse se manifester. « Tout travail
spirituel réel implique de la part du chercheur un contrôle délibéré
et répété des mouvements désordonnés de son mental, insiste-t-il. Afin
d’y parvenir, une pratique assidue de la méditation ainsi que de divers
exercices de concentration qu’il lui faut effectuer dans la vie active
s’avère indispensable pour re-diriger son attention vers le but de sa
quête chaque fois qu’elle va à la dérive. Afin que l’aspirant soit
soutenu dans ses efforts pour demeurer intérieurement profondément présent et
conscient de lui-même, il faut que le sens du mystère reste toujours vivant
en lui, l’accompagnant partout et dans tout ce qu’il fait : le mystère
de cet énigmatique appel silencieux qui se fait sentir en lui aux moments les
plus inattendus et qui le dépasse, le mystère de l’Impersonnel qu’il
porte en lui et qu’il désire reconnaître et appréhender, le mystère du Cosmos,
le mystère du but de la Création, le mystère de sa propre vie,
de sa conscience, de son esprit, et ainsi de suite. » Le deuxième thème
abordé est la question si importante du temps et de la répétition. Sans aller
au bout de l’interrogation du temps, il montre l’intérêt de modifier par la
pratique l’influence du passé afin de se libérer de la répétition. Ce qui le
conduit à analyser les mécanismes mémoriels et le pouvoir des impressions. Il
invite le pratiquant à la discrimination, à ne pas confondre le moyen et le
but, à ne pas se perdre dans des pratiques occupationnelles sans réel impact
sur l’être, à se garder des ambiances lourdes ou toxiques, à reconnaître
quand il dort ou rêve sa vie, à percevoir l’emprise du tangible qui masque la
liberté de l’être. Edouard Salim Michaël analyse les multiples points qui
affectent le chercheur et nuisent à sa démarche. « Tout au long de ce
mystérieux voyage spirituel en quête de lui-même, il arrive certains jours
où, pour une raison qui lui demeure incompréhensible, le travail intérieur de
l’aspirant est relativement facile et ses efforts gratifiants, tandis qu’en
d’autres occasions (peut-être en raison d’une fatigue morale ou physique, de
problèmes de santé ou de difficultés qu’il rencontre dans sa vie extérieure),
ses pratiques spirituelles sont lourdes, difficiles ou même pénibles. Il peut
alors éprouver, comme dit auparavant, une souffrance d’un genre particulier
qui relève du domaine spirituel. Le fait d’accepter de rester avec
cette souffrance, sans chercher à la fuir, lui permettra de traverser ce
passage douloureux jusqu’à ce qui l’appesantit soit sublimé et qu’il
se sente à nouveau relié à un autre état d’être et de conscience en lui.
Il est demandé au chercheur de devenir, comme certains très rares grands
compositeurs de musique ou peintres, un être extrême s’il souhaite
parvenir au but de sa recherche spirituelle. |
les jaïns de l’inde |
P.
du breuil |
Edition
AUBIER |
1990 |
||
Ils
situaient son apparition tantôt au IXe siècle avant notre ère,
avec l’enseignement de Parhvanatha, et tantôt (le plus souvent) au VIe
siècle avant notre ère, avec l’enseignement de Mahâvira (le mot signifie
grand héros), un contemporain plus âgé de Gautama Siddharta, le Bouddha
historique. De nos jours, les historiens des religions commencent à accorder
plus de crédit à la version traditionnelle jaïne. Celle-ci soutient que le
jaïnisme n’est pas une dissidence de l’hindouisme. La justice indienne semble
lui avoir donné raison : suite à l’appel civil n° 8595 de 2003, en
2006, la Cour Suprême de l’Inde a décidé que la religion jaïne n’est pas une
part de la religion hindoue. Selon
la version traditionnelle, le jaïnisme « serait la religion la plus
ancienne de l’Inde avec des origines pré-aryenne et pré-védique. Des données
archéologiques donnent à penser que la civilisation de la Vallée de l’Indus
(qui va de 2500 à 1750 avant l’ère chrétienne) était une civilisation
végétarienne basée sur le principe d’Ahimsa ou non-violence. » Détail
important : le jaïnisme suit la tradition ascétique et non pas la
tradition sacerdotale et sacrificielle. Selon la tradition, le jaïnisme s’est
développé grâce aux enseignements des 24 Tirthankaras, (« les faiseurs
de gué », titre qui correspond à celui de prophète dans les autres
religions) du présent cycle d’âges (dont l’avant dernier est Parhvanatha et
le dernier est Mahâvira) « qui par leurs efforts basés sur un ascétisme
extrême sont parvenus à l’illumination et à la libération (Moksha),
c’est-à-dire à la libération du cycle des naissances et ont montré le chemin
du salut [...] La doctrine jaïne, telle que nous la connaissons aujourd’hui,
nous a été transmise presque sans changement depuis l’époque de Mahâvira (il
y a 2500 ans). Le jaïnisme s’est répandu dans toute l’Inde et plusieurs rois
et empereurs l’ont adopté comme religion officielle. » L’essentiel
de la doctrine jaïne se résume dans l’Ayâram Gassuta, un texte jaïn datant
probablement du IIIe ou IVe siècle avant notre ère qui
proclame : Tous les saints et les vénérables du passé, du présent et de
l’avenir, tous disent, annoncent, proclament et déclarent : on ne doit
tuer, ni maltraiter, ni injurier, ni tourmenter, ni pourchasser aucune sorte
d’être vivant, aucune espèce d’animal, ni aucun être d’aucune sorte. Voilà le
pur, éternel et constant précepte de la religion proclamé par les sages qui
comprennent le monde. La
doctrine jaïne est très élaborée. Le mot jaïn signifie vainqueur, celui qui a
vaincu ses ennemis intérieurs, ses mauvais penchants. Le jaïnisme ne croit
pas à l’existence d’un Être Suprême, créateur de l’univers et omnipotent.
Selon la doctrine jaïne, l’univers est incréé et n’a pas de fin. Les êtres
célestes (devas) peuvent influencer les évènements de ce monde mais ils n’ont
pas de pouvoir spirituel. Ils sont une forme de vie comme les autres et sont
sujets, eux aussi, à la mort et à la réincarnation en n’importe quelle autre
forme de vie. La forme de vie humaine est privilégiée car ce n’est qu’à
travers celle-ci – grâce à un comportement absolument non-violent et une
vie strictement ascétique – que l’âme peut se libérer du cycle des
naissances et atteindre la félicité. On l’aura compris, le jaïnisme est une
religion particulièrement ascétique avec un code moral incontournable. Indiscutablement,
le jaïnisme a des éléments communs avec les différents courants de
l’hindouisme et avec le bouddhisme. Mais ces ressemblances paraissent
culturelles et non philosophiques. Les jaïns ne croient pas à Brahma,
l’unique réalité, ni à la Trimurti (la Trinité hindoue : Brahman, Vishnu
et Shiva) et ne vénèrent pas les innombrables divinités du panthéon hindou,
c’est ce qui les éloigne des adeptes de l’hindouisme. Les
jaïns croient à la permanence des phénomènes et à un continu et éternel retour
cyclique des choses et cela les éloigne des bouddhistes. La différence
apparaît aussi lorsque l’on considère la suite des obligations strictes et
indispensables, prescrites à tous les jaïns, ascètes et laïques. Une grande
part des obligations est commune à ces deux catégories, la plus importante
étant celle du végétarisme. Le jaïnisme est la seule religion importante où
le végétarisme est obligatoire tout le temps pour tous les fidèles. |
LE
JAÏNISME - B.A –BA |
PIERRE
AMIEL |
Edition
PARDES |
2008 |
Le
terme jaïnisme vient du mot sanskrit jina (vainqueur). Or,
comme il a été dit dans l’avant- propos, que c’est la religion de la non-
violence, est ce que ça signifie que ses adeptes sont sortis victorieux d’une
épreuve, d’une compétition ? Assurément ! toutefois, il ne s’agit
pas de ses adeptes, mais de ceux qui leur ont montré la voie. Mais
quelle voie ? Celle de la victoire sur les passions , que sont le désir
, la haine , la colère , la cupidité et l’orgueil , afin de parvenir à
libérer leur âme , des morts et des renaissances successives dans le monde (
samsara ) et de jouir dans l’au- delà d’un bonheur éternel .
Les jaïns croient en effet, comme d’autres traditions orientales, à la
loi naturelle de la transmigration des âmes en ce monde, sous des formes qui
peuvent être ; humaines, animales, végétale, céleste ou infernale. Pour
se libérer de cette servitude, ils s’en remettent aux exemples et aux
enseignements de grands maître spirituels qui ont vécu en Inde et qui après
avoir atteint la connaissance parfaite y sont parvenus, comme ils le croient.
Ces grands maîtres spirituels ce sont les jina qu’ils appellent
aussi les arhats (Vénérables). D’après les livres sacrés jaïns ,
ces vainqueurs y sont parvenus après des efforts soutenus et constants , sans
l’intervention d’un ou de plusieurs Dieux , simplement grâce à des règles de
vie et à des actions méritoires bien définies .C’est le principe de la
tradition indienne , différente de la tradition
hindoue ,qui est convaincu de l’existence d’une âme suprême (
brahman ) à laquelle l’âme individuelle , une fois libérée s’unit . Les
jaïns, ne croient pas en un Dieu créateur, ils considèrent que
le monde existe depuis toujours et qu’il est éternel. De même, ils assurent
que leur religion a toujours existé et existera toujours, ils ajoutent que,
lorsque les principes du jaïnisme viennent à se perdre ou à se relâcher au
cours du temps, de nouveaux « tirthankara »
apparaissent, pour en revigorer les bases et en assurer la pérennité. Bien
que littéralement athée, les jaïns ne sont pas des matérialistes, leurs
livres sacrés affirment que l’univers est peuplé d’une multitude d’âmes qui,
sous l’effet d’énergies particulières, s’incorporent, depuis toujours, dans
les différentes formes d’existences : humaine, animale, végétale,
céleste ou infernale. Dans ces états ; par les activités (yoga)
de la pensée, de la parole et du corps de l’être qu’elles occupent, elles
assimilent de fines particules de matière, invisibles à l’œil nu, que l’on
appelle du karma, ce karma a pour effet de voiler leur
connaissance, de fausser leur conduite, de les maintenir dans l’attachement
au monde et à ses servitudes, pendant des durées qui sont fonction des
actions réalisées et de la nature de la matière assimilée. Pour les aider à
se libérer définitivement de cet asservissement, les jaïns observent
très scrupuleusement les règles enseignées par leur maître. Au sommaire de cet ouvrage : Les
croyances et les principes de base - le Karma -
la non-violence - L’histoire du Jaïnisme - Les
Êtres vénérés - les arhat - les siddha -
les âcârya - les upadhyaya - Dhyaya - les
sâdhu - les Deva, yaksha, yakshi et autres - les écritures
sacrées et profanes - les trois joyaux - la vue
ou la foi juste, la connaissance juste et la conduite juste
- les pratiques religieuses - les symboles, les
rites, les jeûnes, les méditations, les pèlerinages et les fêtes
religieuses - la vie des laïcs - la vie
des ascètes - les contributions des jaïns sur tous les
plans - l’expansion du jaïnisme - l’avenir du
jaïnisme - |
le sortilÈge du mystÈre |
A.D.
NéEL |
Edition
PLON |
1985 |
«
De nos jours, des troupes d’hallucinés cheminent à la suite de grotesques
charlatans ou pseudo-mages pontifiants en oripeaux de carnaval, abusés par la
promesse d’aborder, grâce à ces mystificateurs, aux rives d’îles fortunées
spirituelles. |
le soUFFLE DU
MAÎTRE - Rencontre avec vijayananda |
Blanche
de Richemont |
Edition
Presse de la Renaissance |
2015 |
||
Là,
il y rencontre Ma et devient son disciple, vit près de 8 ans à Bénarès dans
son ashram puis voyage avec elle dans toute l'Inde avant de se retirer seul
pendant 7 ans sur les contreforts de l'Himalaya, au nord de l'Inde. II
suit l'enseignement de Ma et mène une vie spirituelle intense. Considéré
comme un Mahatma, Grand Etre, il pratique beaucoup de méditation : "Il y a deux voies : la voie intellectuelle et la
voie de la dévotion.., Les gens intellectuels se méfient de la dévotion. Une
aile pour la dévotion, une aile pour la connaissance. La vraie méditation :
si vous êtes capable constamment de voir... Quand vous parlez à quelqu'un,
vous ne laissez pas s'échapper l'observation du Bhav. Le Bhav, c'est
l'émotion de base. Ça c'est la méditation constante, ça c'est l'idéal... D'être constamment conscient des mouvements mentaux. Et vous
pouvez les arrêter quand vous voulez La méditation idéale. L'attention
constante. Constamment alerte. Constamment voir les vagues. Être capable de
les supporter ou de les changer comme vous voulez. Vous regardez votre mental
et vous verrez qu'il change constamment de Bhav. Par exemple vous vous dites
: ce jour-là, j'ai eu une poussée de colère, de peur, d'inquiétude... Ceux
qui ne savent pas vont lancer une vague opposée et ça augmente encore... Le
mental... Bien connaître ses mouvements, observer ce qui se passe, ne pas
envoyer de contre vague... C'est comme un ordinateur, quand on connaît les
règles, on peut s'en servir. La maîtrise du mental est une science difficile,
mais celui qui y arrive... Il a tout gagné. " II
ne retourna jamais en France. II passe plus de 25 ans à l'ashram de Kankhal,
où repose le corps de Ma, y fut président de l'ashram et membre de tous les
conseils importants de l'organisation. Un peu avant le soleil couchant, il
quittait sa chambre, venait s'asseoir près du Yagna, feu sacré... Vêtu de sa
robe orange... Pur ravissement. Là, il répond aux questions, conseille,
partage avec douceur et fermeté à la fois, humour, ouverture et connaissance,
des instants précieux auprès de ceux qui viennent le voir du monde entier et
de toutes origines. "Ce que j'aime, c'est l'émotion religieuse. L’émotion
religieuse est partout la même. C'est la base de l'esprit humain. Vous
pouvez être à l'aise dans une église, dans une synagogue, dans une mosquée.
C'est la même chose si vous sentez l'émotion religieuse Le mieux c'est
prendre la conscience universelle qui est la même partout. Si vous avez
besoin, vous prenez une ligne. Mais le but est toujours le même. Quand
vous voulez arriver au sommet d'une montagne, il y a beaucoup de
routes... Alors vous prenez une route, vous suivez votre route quelle qu'elle
soit. Quand vous serez au sommet, Vous n'avez pas besoin de route. On imagine
que sa route est la meilleure, ce n'est pas vrai, C’est le défaut de beaucoup
de religions. Une fois au sommet, vous voyez toutes les autres, Comme ça vous
serez à l'aise dans toutes les atmosphères. Ce qui est mauvais c'est l'intolérance. Les gens qui ont de
vrais bhavs religieux sont tous frères et sœurs, Quelle religion qu'ils
soient. Quand vous êtes bien convaincus, vous n'avez pas de conflits, avec
personne, ceux qui sont sincères, pas ceux qui veulent des pouvoirs." À
certains moments, il fait preuve d'une grande précision lorsque cela est
nécessaire. Une fois sur une question posée sur les dangers du yoga en
général et en particulier sur le yoga postural : comment s'en apercevoir ?
L'humour est souvent son compagnon. Un jour, quelqu'un lui a souhaité de
vivre jusqu'à 120 ans. Il répond : " Ne
parlez pas de malheur ! " |
LES
RACINES DU YOGA
|
James
Mallinson et Mark Singleton
|
Edition
Almora
|
2020
|
C’est un livre indispensable, une somme
considérable de textes fondamentaux sur le yoga qui permettent de retrouver
les origines et les développements de ce que nous désignons comme
« yoga » et qui recouvre en réalité une multitude de courants et
pratiques différenciés et souvent contradictoires. Mark Singleton est enseignant-chercheur à
l’Université de Londres, spécialisé dans l’étude du hatha yoga. James
Mallinson est maître de conférences en sanskrit et civilisation indienne
classique. C’est en constatant l’accès limité aux sources textuelles du yoga
et des méconnaissances qui en découlent que les auteurs ont entrepris de
mettre à disposition cette « compilation érudite » de textes très
divers. « Bien évidemment, précisent-ils, les textes ne reflètent pas à
eux seuls toute l’évolution du yoga. Ils ouvrent des fenêtres sur des
traditions particulières à des époques définies. L’absence de référence
à telle ou telle pratique dans les textes n’est pas la preuve de son
inexistence absolue dans le yoga. Inversement, l’apparition de nouvelles
pratiques dans les textes signale bien souvent des innovations plus
anciennes. Malgré ces réserves, les textes restent néanmoins la principale
source fiable de connaissance du yoga à des périodes précises de l’histoire,
à la différence des récits généralement invérifiables que les traditions et
les lignées véhiculent sur leur propre compte. » Cette problématique générale vaut d’ailleurs
pour toutes les traditions, ce que n’ont pas intégré nombre d’historiens des
traditions occidentales. Un autre aspect de la démarche des auteurs réside
dans la cible choisie : « Les extraits de textes présentés ci-après
portent principalement sur la pratique et non sur la philosophie. De façon
générale, nous n’avons pas retenu les passages traitant de philosophie, sauf
lorsqu’ils sont en lien avec la pratique (par ex. la méditation sur les
éléments tattva). Le yoga traditionnel n’a que rarement, sinon jamais,
existé en dehors d’environnements religieux et doctrinaux définis. Alors que
ces derniers présentent une diversité considérable, le yoga en lui-même se
réduit à quelques éléments essentiels, tant théoriques que pratiques, communs
à la plupart des milieux. Nous nous sommes donc concentrés sur la pratique du
yoga et avons laissé de côté les systèmes philosophiques sous-tendant cette
pratique dans ses aspects spécifiquement sectaires. » La construction de l’ouvrage est très
intéressante et permet au lecteur de rechercher facilement une matière selon
les questions qu’il se pose. En effet après des éléments historiques, des
clarifications de vocabulaires et des généralités, les auteurs abordent les
pratiques dans cet ordre : posture – contrôle du souffle – corps yogique
– sceaux yogiques – mantra – retrait, fixation et méditation – samâdhi – pouvoirs
yogiques – libération. On peut ainsi, par exemple, découvrir l’évolution de
certaines pratiques de l’école Kaula ou l’appropriation par des courants
tantriques de pratiques de hatha yoga. L’ensemble des textes rassemblés ici,
peu connus sauf des spécialistes, permet de reconstituer une histoire plus
ajustée du yoga, de dissoudre des croyances courantes et monolithiques sur le
sujet, mais aussi d’extraire les pratiques d’environnements culturels pesants
ou limitatifs (notamment pour les femmes). Le lecteur avisé distingue ainsi
combien le degré d’intégration de la non-dualité joue sur la mise en œuvre
des pratiques. Véritable anthologie de textes inconnus ou négligés, fruit
d’un travail aussi rigoureux qu’érudit, ce livre renouvèle et rectifie notre
façon de considérer le yoga en l’enrichissant et la diversifiant. C’est
désormais un ouvrage de référence essentiel. Le mot
« Yoga » vient d’une très ancienne racine sanskrite,
« jug » qui signifie relier, joindre, unir, mettre ensemble,
notamment le corps, le cœur et l’esprit. Tout le travail tend à unifier
l’être humain en le mettant en relation avec son intériorité. L’Inde est la
terre d’origine du yoga : son histoire est étroitement liée à celle de la
civilisation indienne. C’est une discipline élaborée depuis la plus lointaine
antiquité pour aider les êtres humains à traverser la souffrance, et trouver
l’unité et la joie dans leur corps et leur âme. Le yoga fait partie de l’un
des six systèmes philosophiques majeurs de l’Inde. C’est un darsana,
terme qui veut dire porter un regard sur le monde. Les premiers textes qui
l’abordent sont les Upanishads, conçus dans des écoles de sagesse qui
se sont développées à partir du VII° siècle avant Jésus-Christ. Dans ces
textes, les sages font part d’expériences d’immobilité méditative ou de
l’attention portée au mouvement du souffle. C’est une conception très
« mystique » des rapports entre le corps et l’esprit qui se
développe. Le yoga apparaît ensuite dans toutes les littératures spirituelles
de l’Inde, où il désigne toujours des formes de discipline qui unissent le
corps et l’esprit, l’homme et l’univers, l’humain et le divin… tout ce qui
peut être « joint » pour procurer un état de bonheur, de plénitude
ou de libération, rendant complémentaire ce qui peut sembler être opposé (le
jour et la nuit, la lune et le soleil etc. Aux alentours de
notre ère (IIème siècle avant et IIème siècle après J.-C.), une synthèse
philosophique donne au yoga sa structure classique, au travers d’un ouvrage
qui fait référence : les Yoga Sûtras, attribués à Patanjali. Le yoga
s’est diversifié selon les contextes dans lesquels il est pratiqué. On peut
distinguer cinq grandes « voies ». Tout d’abord, il accompagne
l’être humain dans sa vie quotidienne, en l’aidant à poser les principes de
l’ « acte juste », ou « désintéressé » : c’est le karma-yoga,
ou « yoga de l’action ». On le rencontre aussi, associé à des
courants religieux et spirituels, à l’intérieur de l’hindouisme ou du
bouddhisme, où il permet de se rapprocher de la divinité : c’est le bhakti-yoga
ou « yoga de la dévotion ». Il affine l’intelligence la plus
subtile, celle des réalités considérées comme au-delà du naturel, et est
alors appelé jnâna-yoga, ou « yoga de la connaissance ». Des
recherches spécifiques concernant le corps, le souffle, les énergies,
ont été développés et nous ont donné la forme du yoga la plus connue et
pratiquée en occident, le hatha-yoga. La cinquième voie regroupe les
quatre précédents, c’est le raja-yoga, la voie royale où toutes les
possibilités de l’être humain sont réunies et explorées. Aujourd’hui, les
nombreuses traditions de yoga, qui n’ont cessé d’évoluer au fil des
générations, continuent d’être très vivantes en Inde. Certains enseignants
sont de véritables maîtres spirituels, d’autres sont simplement des
professeurs de yoga, sans autre ambition que de proposer une hygiène
psycho-corporelle adaptée à la vie actuelle. Souvent moins pratiqué qu’on ne
le pense par les indiens, le yoga se développe de plus en plus, parfois comme
une gymnastique qui a toujours fait partie de leur culture, à l’école
notamment, ou bien comme une activité préventive à toute forme de maladie.
Mais il faut souligner qu’ils sont nombreux à le faire dans une perspective
spirituelle, pour se » libérer » des conditionnements de
l’existence. |
les sikhs
– histoire & tradition des « lions du
panjab » |
Denis
matringe |
Edition
ALBIN MICHEL |
2008 |
|||
|
LES SADHUS – UNE SOCIÉTÉ D’HOMMES LIBRES |
Érik Sablé et Alexandre Sattler |
Edition Almora |
2014 |
||
Cependant il ne faut pas croire que les sadhus sont complètement coupés du monde et de la vie sociale. Bien qu’ils soient au-delà des castes, ils ont eux aussi leur fonction. Ils passent dans les villages et, en échange de nourriture et d’un lieu pour dormir, ils peuvent s’occuper des rites villageois, réciter des textes sacrés, répondre à des questions d’ordre spirituel ou théologique et interpréter les écritures. Ils possèdent une fonction magique, ils ont le pouvoir de soigner, de guérir des maladies. Les indiens croient assez communément que les sadhus connaissent les racines et les plantes de l’Himalaya et pensent que ces plantes sont très puissantes, d’où le respect pour ces « guérisseurs » de l’âme et du corps. Ces sadhus peuvent vivre d’une façon très extravagante, certains sont en permanence habillés en femme pour pouvoir adorer leur dieu comme une femme adore son amant. Beaucoup de choses interdites aux membres de la société indiennes leur sont autorisées, par exemple, ils peuvent fumer librement des drogues, exhiber leur sexe, ou même manger des cadavres. Les sadhus représentent une échappée par rapport à un système de castes rigide et qui peut être coercitif, ils sont une réaction à ces règles strictes qui régissent le monde hindou, ils représentent l’envers de la société indienne et forment une communauté où les tabous sont oubliés et les interdits se réaliser. Au sommaire de cet ouvrage passionnant : Origine des sadhus - pourquoi et comment devient-on sadhus ? - l’initiation et le gourou - l’apparence - la vie quotidienne - le sexe - la drogue - pratiques ascétiques - le feu - l’errance - les pèlerinages - les ermites et l’ermitage - la fête - la guerre - la mort - les différentes écoles - Shiva - les anciennes écoles shivaïtes et les nouvelles réformées - le dieu Vishnou et les écoles vishnouïtes - 60 superbes photos couleurs - |
les spiritualitÉs indiennes |
Odon
vallet |
Edition
GALLIMARD |
2005 |
Avec
cet excellent « petit livre » d’Odon Vallet, spécialiste des religions, dans
la formidable collection « Découvertes Gallimard », le lecteur aura
l’occasion d’éclairer son approche des nombreux aspects du sens religieux de
l’Inde, des croyances originales et des cultes qui se sont développés aux
cours des siècles, spiritualités qui se sont enrichies lors des invasions de
l’apport des Aryens, Grecs, Scythes, Parthes, entre autres. Puis, du
voisinage des Arabes, Perses et autres Monghols. Sans oublier la culture
européenne avec la création des comptoirs portugais, français et l’occupation
par les Anglais.
|
les upanishads |
Traduction
Gilles farcet |
Edition
ALTESS |
1991 |
||
Qui a écrit
les Upanishads ? Les auteurs
des mantras des Upanishad étaient les Rishis (littéralement les sages
voyants) qui ont entendu un appel intérieur et sont partis à la recherche de
la Vérité. Mû par un profond détachement ils se sont retirés au coeur de
majestueuses forêts ou au bord du Gange et là, avec un mental et un intellect
hautement évolués, ils ont sondé leur cœur afin d'observer, d'analyser, de
classifier et de connaître en eux-mêmes le pourquoi et le comment des rouages
les plus intimes de l'homme psychologique et spirituel. En effet, un espace
de paix et de majesté est nécessaire pour que le véhicule du mental et de
l'intellect puisse prendre de la vitesse et s'élever au-dessus des
considérations matérielles et profanes. Quand vous avez un problème personnel
à résoudre - par exemple : "Dois-je démissionner de mon emploi actuel ou
non ?", que faites-vous ? Ne cherchez-vous pas un endroit silencieux et
tranquille pour passer en revue mentalement le pour et le contre avant de
prendre finalement une décision ? Si pour résoudre un problème matériel
ordinaire il faut tant de solitude et de paix, c'est d'autant plus nécessaire
pour pouvoir plonger en soi-même à la recherche de la source éternelle de la
vie. Ces maîtres
étaient si sincèrement consacrés à leur poursuite de la Vérité, de façon si
désintéressée qu'ils se sont, dans la joie exaltante de leur aventure divine,
oubliés eux-mêmes ! Nous trouvons rarement l'identité de ces hommes
mentionnée dans le corpus des Upanishads ; les auteurs sont presque
tous inconnus ; ils ont, pour ainsi dire, oublié d'ajouter leurs signatures à
leurs chefs-d'œuvre. Pour eux c'était uniquement la découverte qui importait,
pas l'individu qui l'avait faite. Ils savaient que l'existence humaine, telle
une bulle, ne dure que quelques années ; ils ont reconnu la vanité de se
faire un nom et une réputation à titre individuel. Ils ont recherché
l'immortalité non dans la mémoire des générations futures, mais sur le plan
plus subtil de la Conscience éternelle. Ces sages
vivaient dans une liberté absolue, détachés de la vie mondaine. Leur
perfection intérieure résidait dans la noblesse et la ferveur de leur esprit,
la puissance de leur intellect et la force de leur détachement. Etant allés
jusqu'au bout du renoncement, ils étaient en vérité les rois des rois. Les
détails de leur grande découverte d'eux-mêmes n'étaient pas livrés à tous ;
ils n'étaient donnés qu'à ceux dont le mental était prêt, qui étaient venus
vers eux poussés par la soif de Connaissance. Nous remarquerons aussi que les
enseignants, bien qu'ils divergent dans leurs expressions, leurs
argumentations, leurs modes d'approche, sont tous, sans aucune exception,
parvenus au même but divin. Les Upanishad
sont des révélations : en effet des sages ont eu dans leurs
méditations la "révélation" de vérités éternelles, comme par
exemple, Newton a "découvert" la loi de la gravité qui a existé de
tous temps. Ces sages montrent par leur exemple qu'un long processus de
pratique, de contrôle et de discipline, amène l'esprit à s'élever jusqu'à
appréhender les vérités les plus subtiles. Quand l'esprit s'élève ainsi, la
faculté appelée intuition s'éveille en l'homme : la connaissance du principe
ultime, de la vérité suprême, est une connaissance directe et intuitive. On
ne peut imaginer ou déterminer la Vérité Absolue de façon rationnelle ; elle
est expérimentée intuitivement, vérifiée subjectivement. Ces sages,
après avoir atteint l'accomplissement ultime, ont ensuite transmis leurs
découvertes à la génération suivante par l'intermédiaire de leurs disciples ;
ceux-ci, à leur tour, ont considérablement avancé sur le chemin menant à
l'Inconnu. Les Upanishad ont été ainsi transmises par la chaîne ininterrompue
des maîtres et des disciples, qui reste toujours vivante aujourd'hui (guru
shishya parampara). L'accès à la signification profonde de ces textes
nécessite en effet un accompagnement spirituel. Les mantras
des Upanishad n'expriment ni n'expliquent la Vérité directement, mais ils
conduisent simplement en sa présence par ce qu'ils indiquent, par leurs
significations secrètes, par tout ce qu'ils suggèrent. Nous avons donc
toujours besoin des interprétations d'un maître pour comprendre pleinement la
signification des Upanishad. Si nous nous contentons de les lire, même de
nombreuses fois, toute la richesse et l'ampleur de leur sens ne nous seront
pas révélées. Ces mantra sont réservés et secrets par nature. Cela dit, pour
recevoir l'enseignement, nous avons besoin aussi d'une énergie intérieure
particulière. Cette énergie ne s'obtient qu'en menant une vie noble, en
suivant les valeurs éthiques et saines. Soyez bon. Faites le bien. Pratiquez
régulièrement et quotidiennement votre méditation d'une demi-heure. Continuez
à observer la maîtrise intelligente des sens. Puissions-nous tous, par Sa
grâce, tressaillir au moins une fois de la joie que donne la Vérité de
l'Upanishad ! |
le ta hio ou la grande Étude |
confucius |
Edition
DU PRIEURÉ |
1993 |
Nous
devons avertir ici que nous avons tenu bien au-delà des engagements pris dans
notre Prospectus. Les
Œuvres de Philosophie morale et politique de Confucius doivent être imprimées
avec les caractères chinois, gravés sur bois, de l’imprimerie royale, dans le
style cursif des ouvrages légers et le second ordre, accompagnées seulement
d’une traduction française et de notes tirées de divers Commentateurs ;
l’édition dont nous publions aujourd’hui le premier livre, est imprimée avec
des caractères chinois gravés exprès sur poinçons d’acier par M.
Marcelin-Legrand, d’après les plus beaux modèles chinois ; elle contient de
plus une version latine littérale, destinée à faciliter l’intelligence du
texte, et la traduction complète du commentaire de Tchoù-hî, reproduit
presque entièrement en chinois. Aussi
avons-nous été forcés de changer les conditions de l’ancienne souscription
qui ne sont point obligatoires. |
le tao tE king
– le livre de la voie & de la vertu |
Lao
tseu |
Edition J. de Bonnot |
1990 |
||
Le Te, mot qu’on traduit généralement
par vertu, c’est l’équité. Il désigne tout ce qui est en conformité avec le
Tao, ou Voie. En un sens le Te, c’est le Tao manifesté, la révélation de la
vraie nature du Tao. Dans le contexte taoïste, la notion de vertu ne
sous-tend aucune tonalité moralisatrice. Elle est une qualité interne émanent
du Tao. Tchouang Tseu la définit comme la « parfaite réalisation de
l’harmonie », et ajoute « rien n’est plus funeste que la
vertu délibérément cultivée qui est toute entière tournée vers le monde
extérieure ». Certains prétendent que le taoïsme est dépourvu de
morale mais le sage qui est l’incarnation vivante du te, n’a que faire de la
morale. Son sens de l’équité et son harmonie avec le monde on atteint un tel
degré de perfection, qu’il agit dans la spontanéité la plus totale. Ainsi il
est dit : après la perte du Tao, vient la vertu, après la perte de la vertu,
vient la bonté ; après la perte de bonté, vient la justice ; après la
perte de la justice vient le rite.
Quand l’homme conçoit le péché comme une
marque d’ignorance, non point comme une désobéissance au commandement divin,
il échappe par-là au complexe de culpabilité, qui tourmente tant l’esprit des
Occidentaux. Selon la philosophie du yin et yang, celui-ci se lève par suite
d’une concentration trop exclusive sur le bien. Voulant exclure le mal, on
provoque un déséquilibre entre les forces yin et yang. Le souci du monde
chrétien d’ignorer l’aspect obscur des choses est une aberration. Le
taoïsme originel est tout à fait exempt de concepts comme l’enfer, le diable,
les ténèbres éternelles, les forces du mal, en opposition direct avec un Dieu
lumineux et bon ; rien dans l’univers n’y est conçu comme intrinsèquement
mauvais. L’on n’y trouve pas davantage la notion d’un paradis ultime
récompensant les justes. Ciel et Terre sont, tout comme la vertu, un état
d’être. Le comportement juste implique qu’on respect les lois de la Nature et
pratique la Vertu ; qu’on vive en conformité et en harmonie avec elles. Sans
quoi, on attire à soi des sanctions, proportionnelles à la gravité de
la désobéissance : manque d’harmonie, isolement et affliction. Et le Ciel
n’échappe pas à ces règles, puisque dans l’univers toutes les choses sont
interdépendantes. |
LE
TAO - WU WEI – LE NON-AGIR, LE TAO, L’ART,
L’AMOUR D’APRÈS LAO TSEU
|
Henri Borel
|
Edition Nataraj
|
2016
|
Quelque part sur un îlot de la mer de Chine, un
jeune homme reçoit d'un « Vieux Sage » l'enseignement de Wu Wei, la « Voie
sans effort » selon la sagesse du Tao. Par Wu Wei, qui signifie aussi «
Non-agir », « Mouvement spontané », « Non-résistance », se révèle la présence
de Tao en soi et en toutes choses. René Guénon tenait ce texte en haute
estime : « Sous son apparence simple et sans prétentions érudites, c'est
certainement une des meilleures choses qui aient été écrites en Occident sur
ce thème. « Par le non-agir, Il n'y a rien qui ne se
fasse. C'est en restant toujours dans le non-faire Que l'on gagne l'Empire.
Dès que l'on s'affaire, On n'est pas à même de gagner l'Empire. » Citons ce passage du Tao Te King : Ainsi le Maître Le non-agir consiste donc à laisser venir les choses à soi, sans
rien désirer, sans rien attendre, sans rien espérer. Car ce sont précisément
les désirs, les attentes et les espoirs qui créent un décentrage par rapport
à la Nature, et qui portent la souffrance. Le non-agir invite à se laisser
absorber dans le cours des choses : c’est l’acceptation du monde tel qu’il
est, mais aussi l’acceptation de soi-même et des autres tels qu’ils sont. Le
non-agir de Lao Tseu est une véritable philosophie de vie : c’est laisser de
côté nos illusions, nos jugements de valeur et nos faux espoirs. Ainsi : le
bien et le mal n’existent pas dans l’absolu, les lois de la Nature font que
tout est ordre et harmonie, il ne tient qu’à nous de voir et accepter cet
ordre éternel. Le non-agir est donc aussi un “non-juger”, une invitation à fuir
le tumulte de nos interprétations vaines, en effet : Lorsque les gens
voient certaines choses comme belles, D’autres deviennent laides. Lorsque les
gens voient certaines choses comme bonnes, D’autres deviennent mauvaises. Pour
nous occidentaux, le non-agir est difficile à concevoir car il semble
contraire à notre vision de la société et à nos valeurs, au premier rang
desquelles la volonté, le travail, la persévérance, la liberté, le
développement économique, la justice ou encore le progrès. Le non-agir peut-
être vu comme une forme de passivité néfaste… Pourtant, le non-agir du
taoïsme n’est pas absence d’action, ni rejet de la civilisation. Loin de
prôner le désœuvrement, le non-agir suggère au contraire une action
naturelle, douce, équilibrée, qui va de pair avec une acceptation de son
destin propre. Il suggère une attitude de réceptivité et de disponibilité
maximale face aux événements et aux situations qui se présentent. |
LE TAO selon MATGIOÏ ou
comment gouverner votre vie ? |
JOSÉ
NOGUEIRA |
ÉDITION
MAISON DE VIE |
2011 |
Le
taoïsme est le fondement de la spiritualité de la Chine ancienne. Comment en
appréhender la dimension initiatique ? Un
français fut initié aux mystères du taoïsme sous le nom de Matgioi, et
il nous offrit un chemin de connaissance à travers ses traductions et
commentaires du Livre de la Voie (Tao),
du Livre de la Vertu (Te), et du Livre des actions et réactions concordantes (Kan-Ing). José
Nogueira
nous invite à découvrir ce message, grâce à ces textes essentiels et à la
mise en lumière des concepts qu’ils développent : la création, les
nombres, l’agir, l’art de gouverner…Claire et approfondie, cette initiation à
la pensée taoïste permet d’en apprécier les richesses. L’auteur développe les points suivants : Qui est Matgioi ? – la mentalité traditionnelle chinoise
– Qui est Lao-Tseu – Le Taoisme – Confucius et le confucianisme -
Les trois livres de la tradition taoïste – Le Tao et le Te – le Kan-Ing
- les Nombres – la Voie – Accorder la Terre avec le Ciel - le
Sage – Agir et non-Agir – les possessions matérielles – Désappropriation – le
Chef – Gouverner la nature humaine – le rôle de la crainte de la mort –
Concentration, dispersion – l’origine et la place du Kan-Ing – l’importance
de l’acte humain – les énergies mises en œuvre dans l’acte humain – l’action
et le réaction – l’habitude – le péché originel – Réaction concordante et
justice |
l’État naturel |
Bernard
dubant |
Edition
TRÉDANIEL |
1998 |
L’essence de l’hindouisme, du Sanatana
Dharma, n’est pas une connaissance spéculative ; c’est « l’État Naturel », le
«Quatrième État», auquel les trois états d’ignorance – veille, rêve, sommeil
– se surimposent. La vacuité exprime la non-origine (anutpâda, non
production, non naissance). le vide (virahitata, absent, séparé,
déserté ; ... rien en Brahman, l'état dans lequel avoir le moindre bhâva
— chose, entité — est une illusion...), et non-égoïté (nairâtmya)» «Que les
phénomènes ne soient pas produits (anutpâda), indique qu'ils sont vides
(shûnya, virahitata, sans « nature propre », absents,
inexistants).» «Ceux qui ne connaissent pas la vacuité, ne connaîtront pas la
libération (moksa)». Les ontologistes, etc, prisonniers de leur « pensée »
(bhâva, attachement, émotion, état d'être), de leur « conception »,
ne peuvent pas être libérés. Ils ignorent leur Nature originelle — ils sont
des « fabricateurs d'acte ». La « libération » est le
maintien dans sa nature originelle, la « connaissance sérieuse »
(parijnâna) de l'être et du non-être, qui les abolit. Le Ne-Pas-Faire abolit
le « monde » (idam, l'objet — et ainsi aham, le sujet, qui
n'apparaît que corrélativement, cet abhimâna, cet « orgueil
d'attribution »). On ne se libère de la « prison de l'être »
que par le « feu de la vacuité », le « feu noir »
(kalâgni) de Kali, la Mort. Les forces de la mort sont aussi les forces du
retour. Le retour au silence, mauna, est le retour jusqu'à
la racine du verbe — pravrtti, « l'évolution », va de la racine du
Verbe, Parâ Vâk, « verbe suprême », à Vaikharî, le verbe
«superficiel», proféré, en passant par Pashyantî, la « voyante »,
et Madhyamâ, le « milieu » ; les quatre étapes du verbe
correspondent aux quatre quartiers (pâdam) du pranava Om, les trois états
surimposés, veille, rêve, sommeil, et le quatrième, Turya, qui correspond à
Parâ Vâk, lequel est «localisé» dans le bas du corps, au
« support » (âdhâra) qui correspond au bas de la colonne
vertébrale. Le «faire», c'est d'exercer Vaikharî, l'oubli ainsi de la racine
; le «ne-pas-faire», c'est «oublier» Vaikharî, le verbe de la «raison»
(manas) pour «descendre» jusqu'à la Vibration — Spanda Shakti. Y a-t-il un sujet qui expérimente turiya ? Le
sujet, l'expérimentateur, pramatr, est le sâmsarin, le transmigrant, celui
qui expérimente les trois états surimposés de veille, rêve et sommeil
profond. Mais turya, l'état naturel, la réalité non-duelle, n'a pas
d'expérimentateur, de sujet illusoire. Celui qui est « revenu » à
l'état naturel n'est plus un « sujet ». Il n'agit pas. Il n'est pas
en corrélation. Connu éveillé (perception, pratibodha, c'est-à-dire comme
présent dans les états « surimposé ») il (le connaissant, qui est
l'âtman) atteint la connaissance du principe d'immortalité ; par l'âtman il
atteint la virtus (viryam, la force), par la connaissance, il atteint
l'immortalité Celui qui connaît l'éveil dans les trois états
surimposés n'est plus conditionné par ces états, et a passé de l'autre côté
de la perception, dans le quatrième état, turiya. Il est son esprit — on ne
peut. « avoir » un esprit, car l'esprit n'est pas possédé ; il
n'est pas autre chose que son esprit — âtman — c'est-à-dire qu'il ne se
confond avec aucune surimposition. Il passe en maître (pati) de la veille au
rêve et du rêve au sommeil — il n'est pas dominé par ces états. L'âtmâ est sa
virtus, sa force ; il est le vîra, c'est-à-dire le pati, le maître des
énergies ; il est indépendant (kevala) ; sa connaissance est amrta, le nectar
d'immortalité. «Tout cela (les concepts de « pureté »,
« sans naissance », etc), n'est que phonème et nom, transformation
vestimentaire — cela part de l'océan du souffle (le champ de cinabre
inférieur, le hara) pour venir frapper les dents... il n'y a là que
transformation illusoire». Le « vêtement » est la
« couche » (kosa) — quintuple — dont est revêtu âtman, l'esprit, le
Brahman. Le « savoir » fait que l'on tient «pour vrais ces vêtements»,
et qu'ainsi on parcourt le cycle des Trois Mondes, circulant parmi les
naissances et les morts. «Ne vous laissez pas prendre aux vêtements»...
Aucune « voie » qui fait que l'on se laisse prendre aux
« vêtements » n'a d'intérêt. Ce sont des « voies » de
« faire ». «Mieux vaut être sans affaires», ajoute Lin Tsi.
Ne-Pas-Faire consiste à revenir à l'«océan du souffle», à paravâk, au
silence. Dès que nous définissons l'immensité, notre
pratique, etc, nous la limitons, la rendons mesquine C'est pourquoi Lin Tsi
recommande de tuer les Bouddhas, les Patriarches, etc. Les «tuer»,
c'est-à-dire se débarrasser d'eux en tant que «concepts», afin de les
délivrer de notre «connaissance» — jnânam bhamda, la connaissance est le lien
— l'esclavage et la limitation. La «connaissance», l'acte, est ainsi la
«profanation» du «mystère sacré», la limitation, la souillure» (mala). »
Être ou ne pas être, ancienne question... Les concepts sont les mâchoires de
l'illusion. La Libération est le pourquoi de toute Voie Sacrée. Se fondant
sur la tradition de Sanatana dharma et du Buddha dharma, du Non-Agir, du
taoïsme et du chamanisme, l'auteur montre que les voies authentiquement
"initiatiques" ne sont pas des voie d'acquisition : elles
consistent avant tout à se "libérer" des notions d'ego et d'action,
conditions de la prodigieuse ignorance savante qui lie l'entité humaine à
l'illusion, à la souffrance et à la mort. Pour illustrer cela est ajouté un
texte de Nagarjuna, le grand maître de la voie Madhyamaka. Traduit du
sanskrit et commenté par l'auteur, Lokatitastava exprime l'essence de la voie
du Bouddha - Bernard Dubant - |
LE TEMPLE TIBÉTAIN ET SON SYMBOLISME |
TCHEUKY
SENGUÉ |
Edition
Claires Lumières |
1998 |
||
C’est
à ces questions que s’efforce de répondre le présent ouvrage, nous entraînant
dans une visite guidée au cours de laquelle nous découvrons avec
émerveillement le temple et son symbolisme dans toute leur richesse et toute
leur profondeur.
|
LE VḖGḖTARISME
– UNE VUE BOUDDHISTE |
Bodhipaksa |
Edition
Almora |
2017 |
||
Bodhipaksa s’appuie
sur des textes bouddhistes, d’ailleurs nuancés, qui incitent souvent sans
poser d’interdit, privilégiant la compréhension et la compassion :
« Les pratiques bouddhiques de méditation, de rituel, et d’étude du
Dharma (l’enseignement du Bouddha) sont entreprises dans le but de développer
une plus grande attention et une plus grande bienveillance, menant de façon
ultime à la sagesse et à la compassion. En outre, nos activités quotidiennes
nous apportent d’infinies opportunités de pratiquer et de nous transformer.
De cette manière, nous guidons et dirigeons la vie que nous créons, tant
individuellement que collectivement. Avec un effort régulier, nous pouvons
atteindre le moment de la vue pénétrante, de l’expérience directe des
« choses telles qu’elles sont » ; à ce point, le processus de
changement prend un élan continu. Le végétarisme est un
bon point de départ, car l’alimentation est une chose fondamentale dans notre
vie. » Bodhipaksa dresse tout d’abord un constat, sombre, de nos modes
de vie actuels et particulièrement dans le domaine de l’alimentation avant de
mettre en évidence les bénéfices d’un végétarisme raisonné dans une vision
écologique systémique. Mais c’est par la pratique de la non-séparation et par
le développement de l’empathie que le végétarisme, qui pose des problèmes
plus complexes qu’il n’y paraît (que fait-on par exemple avec la douleur des
insectes ou d’organismes vivants plus petits ?) peut trouver une place
non dogmatique dans les conceptions des civilisations à venir. Le végétarisme
ne peut être traité de manière isolé, il fait partie d’un art de vivre et il
constitue une entrée privilégiée pour une démarche spirituelle globale. Vétérinaire de
formation et bouddhiste pratiquant, membre depuis 1993 de l’Ordre bouddhiste
Triratna, Bodhipaksa est idéalement placé pour aborder le végétarisme avec
une perspective bouddhiste, ce qu’il fait avec une clarté qui rend le livre
accessible à tous, bouddhistes ou non. Il considère cette question très
pertinente pour le monde d’aujourd’hui en sept chapitres concis, directs et
sérieusement documentés, portant respectivement sur : Les
souffrances des animaux de ferme. Dans ce chapitre, Bodhipaksa décrit sans
concession la vie et la souffrance des diverses sortes d’animaux dans les
fermes modernes, et comment ils sont tués dans les abattoirs. Pourquoi sommes-nous
bestiaux envers les animaux ? est une exploration des conditionnements
humains et des conditionnements culturels occidentaux concernant nos
relations avec les animaux. Par contraste est introduite la perspective du
bouddhisme : pour celui-ci, ces relations ne sont pas des relations de
domination mais de respect. L’éthique bouddhique
est ensuite présentée, dans un chapitre qui montre notamment comment la
négation de l’empathie et de la bienveillance envers les animaux conduit à
notre appauvrissement et empêche le développement de la sagesse. Le
chapitre suivant décrit les bénéfices du végétarisme : les bénéfices
pour nous-mêmes et notre santé, qui ne court aucun risque avec un bon régime
végétarien ; et les immenses bénéfices pour le monde, le développement
du végétarisme ayant un impact immédiat sur la préservation de ressources
naturelles aujourd’hui en grand danger. L’auteur répond
ensuite à une dizaine de questions fréquemment posées à propos du
végétarisme – parmi lesquelles Comment puis-je faire pour arrêter de
manger de la viande ; Pourquoi devrais-je me préoccuper des
animaux alors qu’il y a tant de souffrance humaine dans le monde ;
ou Et devenir végétalien ? Le Bouddha mangeait-il de la
viande ? Retournant au bouddhisme, et constatant que tous les
bouddhistes ne sont pas végétariens, Bodhipaksa considère ensuite cette
question en la replaçant dans un contexte historique. Le dernier chapitre,
« Viande et metta », repartant de la perspective historique et du
lien entre éthique et végétarisme, conclut en incitant les bouddhistes
pratiquant sérieusement à faire un effort pour devenir végétariens, voire
végétaliens ce qui aidera à changer
le monde.
|
le yoga tantrique |
Julius
Évola |
Edition Fayard |
1998 |
Issu
des principaux courants spirituels et religieux de l’Inde, le tantrisme, apparu
au 1er millénaire de notre ère, est une synthèse d’enseignements
traditionnels contenus à l’origine dans les Védas, mais plus adaptés à ces
siècles où se développe la grande civilisation indo-aryenne. Sans rejeter
l’ancienne sagesse, les Tantras réagissent contre les spéculations et le
ritualisme vides. À
la voie de la contemplation, ils opposent celle de l’action, de la
réalisation pratique, de l’expérience directe. « Ce qui importe, c’est
d’accomplir des actes surhumains et divins par la force de ses paroles de
puissance (mantra) », dit un texte tantrique. Et un autre : « La
particularité du tantra réside dans le caractère de son sâdhava (pratique)
qui s’accomplit par le réveil des forces dans le corps. » |
l’hindouisme –
des orIgines vÉdiques au courant contemporain |
Ysé
tardan-masquelier |
Edition Bayard |
1999 |
Comment
se fait-il que la terre de Gandhi, apôtre de la non-violence, vive aussi sur
le signe de l’intolérance religieuse et des conflits ? L’auteur présente un
tableau d’ensemble de l’hindouisme de ses origines à nos jours. Complexe,
le rapport entre religion et spiritualité. Créé au XIXe siècle pour désigner
un phénomène religieux vieux déjà de 4 000 ans, le mot
"hindouisme" recouvre une réalité plurielle. Ysé Tardan-Masquelier,
qui a dirigé avec Frédéric Lenoir une Encyclopédie des religions (1997), a
publié également Le Yoga (1995). Le savoir universitaire et les
interrogations personnelles s'équilibrent donc ici, dans une approche où
histoire et anthropologie se recroisent sans cesse. Après les sources et la
formation des grands courants théologiques et philosophiques, le modèle
brahmanique est examiné "dans son apparente intemporalité" ;
puis vient l'évolution jusqu'aux mutations récentes, dans une Inde peuplée de
près d'un milliard d'individus. L'étude est complétée par sept pages de
bibliographie en langue française et un d'un glossaire de base. Si le texte
est écrit dans une langue soutenue, la lecture est guidée par des sous-titres
suggestifs, facilitée par une présentation claire et harmonieuse. L'auteur a
gagné son pari de placer sa synthèse "sur la voie étroite entre
technicité et simplisme". – Comment
se fait-il que la terre de Gandhi, apôtre de la non violence, vive aussi sous
le signe de l'intolérance religieuse et des conflits ? L'image que nous avons
de l'Inde spirituelle correspond elle à la réalité de l'hindouisme, cette
religion plurimillénaire aux courants si divers qui régit l'existence de près
d'un milliard d'individus ? Ysé Tardan Masquelier présente un tableau
d'ensemble de l'hindouisme, de ses origines à nos jours, sans jamais tomber
ni dans l'à peu près ni dans la scientificité. Cette synthèse audacieuse
vient combler un vide en nous donnant les clés d'une compréhension
intelligente de cet univers religieux multiforme |
l’hindouisme –
une renaissance spirituelle |
Bernard baudouin |
Edition
DE VECHI |
2002 |
||
|
l’homme & ses symboles en mÉdecine
traditionnelle chinoise |
Dr
Jean-Marc kespi |
Edition
ALBIN MICHEL |
2002 |
La
Médecine traditionnelle chinoise regroupe de nombreux domaines :
l’acupuncture, la pharmacopée, la diététique, les techniques corporelles, les
massages… S’appuyant sur une cosmologie où l’homme a pour vocation
d’entretenir une relation harmonieuse avec un univers dont il est de fait
solidaire, cette science, qui engage tout l’être du thérapeute, propose une
approche globale du patient. Elle offre en outre une grille de lecture
originale des symptômes et présente de multiples applications, y compris
préventives. Par
approches successives, en spirale, il nous entraîne dans un voyage captivant,
ponctué d’observations cliniques, où le symptôme n’est pas seulement une
obstruction à libérer, une plaie à cicatriser, mais une mémoire à retrouver,
et surtout une invitation à se tourner vers l’avenir. Là réside le message de
la Médecine traditionnelle chinoise, qui nous exhorte à concilier nos
contraires et à accomplir notre nature essentielle |
l’illusion face à la rÉalitÉ |
Ranjit
maharaj |
Edition
PARAS PRINTING |
2000 |
Entretiens
avec Ranjit Maharaj sur l’état sans état.
L’origine
de tout ce qui est, est le zéro, et ne peut donc pas être vrai. Le maître
fait de vous le plus grand des grands, mais ensuite il vous dit que tout ce
que vous connaissez est faux ! C’est alors que l’on meurt. Que reste-t-il
ensuite pour celui-là ? Tout est toujours là, mais quelle en est l’utilité
pour lui ? Le monde entier ne repose que sur la respiration, et quand elle
s’arrête, où est le monde ? La respiration c’est du vent, et vous avez
construit tellement de châteaux sur du vent ! Si vous comprenez que tout cela
est illusion, alors vous êtes hors des griffes de l’ignorance. |
l’inde oŰ j’ai vÉcu |
A.D.
NéEL |
Edition Plon |
1983 |
La
lecture des romans de Jules Verne… De longues heures passées au musée Guimet… Ainsi
est née la passion des voyages, et surtout le désir d’Orient, d’Alexandra
David – Néel ! « L’Inde où j’ai vécu » est le récit de son premier voyage en
Inde, à l’aube du XXème siècle. Les dieux hindous et les rites qui leur sont
consacrés. Le système des castes et l’abolition de « l’intouchabilité ». Les
gourous, institution nationale aux mille formes. Les « saints »
professionnels : ascètes, mystiques, philosophes, pèlerins… Tout ce qui fait
la richesse de la religion hindoue est ici observé et commenté par celle qui
se nommait « orientaliste – reporter » ! Une
initiation captivante aux mystères et à la sagesse de l’Inde. |
l’initiation de kalachakra |
Alexander
berzin |
Edition
DANGLES |
2000 |
Kalachakra,
« le roi des tantras », vise à transcender les limites du temps cosmique et
biologique, en vue de permettre l’accès direct de chacun à la condition
éveillée. Ces dernières décennies, S. S. le Dalaï-lama, et d’autres grands
maîtres, ont conféré cette initiation à des foules de pratiquants.
|
lotus d’or ou la merveilleuse histoire
de hsi men avec ses 6 femmes |
Hsu
wei |
Edition
J. de BONNOT |
1999 |
Quand
le livre parut, vers 1687 de notre ère chrétienne, il eut un succès
spectaculaire, tellement grand que même l’Empereur de Chine daigna se le faire
lire dans son texte intégral. La lecture terminée, il dit : « Oui, ce livre
me paraît bien amusant, si drôle que chacun qui sera trouvé en sa possession,
acheteur ou simple lecteur, recevra sur le champ cent coups de bambou. » Et
les argousins se mirent tout de suite à l’œuvre.
|
l’ultime guÉrison |
sri nisargadatta maharaj |
Edition de La Montagne |
1997 |
||
Qui
donc agit dans le monde sous la forme du corps ? A cela, Maharaj
répond : Tout, dans la manifestation, est la conscience; c’est la conscience
qui agit au travers des millions de corps, conformément à la nature innée de
ce qui compose chaque corps. Il existe des millions de formes
psychosomatiques mais aucune n’est, à tous égards, exactement semblable à une
autre, car chacune présente une combinaison distincte des cinq éléments, plus
les trois attributs. Chaque élément possède ses propres caractéristiques, et
chaque attribut de même. Imaginez les millions de nuances que peut prendre
chacun de ces huit aspects, et les milliards et trilliards de permutations et
combinaisons possibles ! La
conscience agit au travers des corps physiques, chacun doté d’une nature et
d’un tempérament qui lui sont propres, fondés en partie sur sa constitution
physique et en partie sur le conditionnement reçu. Si cela est clairement
compris, il devrait aussi être clair comme de l’eau de roche qu’aucun
individu ne détient l’autonomie d’une action individuelle. Mais l’individu,
dans son ignorance, est convaincu que c’est lui qui agit; il « prend
livraison », comme dit Maharaj, des actions qui ont lieu, il s’emprisonne
lui-même dans un attachement illusoire, et éprouve de la souffrance et du
plaisir. Voilà comment apparaît «l’attachement ». L’homme
se considère comme une créature spéciale, différente de tout le reste de la
création ; mais — et Maharaj tient à ce que nous comprenions parfaitement
cela — en ce qui concerne les ingrédients de la constitution physique, il
n’existe aucune différence entre les divers types de créatures douées de
perception. Seul le processus de création diffère. |
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