Chapitre 20 M - Z Inde - Chine - Extrême Orient |
20 M
MANDALAS :
comment retrouver le divin en soi |
Dr
rüdiger dahlke |
Edition Dangles |
1988 |
||
Jung
a contacté les mandalas à une période difficile de sa vie, s’en est servi
comme source de guérison et les a utilisés dans sa pratique professionnelle
en psychanalyse. Si, depuis cette époque, les mandalas réalisés par les
moines bouddhistes (une pratique vieille de plus de 2000 ans) fascinent de
plus en plus aujourd’hui le monde occidental par la beauté, la minutie des
dessins et la patience qu’ils requièrent pour leur réalisation (nous citerons
les mandalas de sable de Kalachakra réalisés à Paris à la Villette en 1995 ou
à La Défense en 2001 qui ont attiré des milliers de personnes), ils restent
un grand mystère quant à leur utilité. Sans compter que le seul statut qui
pourrait justifier leur présence, à savoir celui d’œuvre d’art, ne tient pas la
route et pour cause : le mandala a une durée de vie éphémère et est même
souvent détruit une fois achevé. Alors ? Le mandala n’est pas un objet d’art
destiné à hanter les couloirs du Louvre. C’est une représentation symbolique
des énergies et du fonctionnement de l’univers en interaction avec notre
fonctionnement psychique. Si, dans un contexte occidental (si loin de la
tranquillité et de l’atmosphère des hauts plateaux de l’Himalaya), le mandala
est regardé avec admiration comme une curiosité culturelle d’un temps révolu,
dans un cadre oriental, en Inde ou au Tibet par exemple, il est considéré
comme une discipline majeure et sert de support à la méditation, à la
connaissance de soi, au développement spirituel et à la ‘relation’. Mandala,
terme sanskrit, signifie « cercle, disque avec une idée
d’achèvement ». Si nous prenons le mot tibétain équivalent, dKil-khor,
nous rajoutons en plus la notion de centre et de circonférence/périphérie
avec une idée de complétude et d’interdépendance entre le centre et la
périphérie. Le système solaire est donc un mandala tout comme le corps humain
ou le fonctionnement de l’esprit et du psychisme. Et quel est le point de
liaison entre ces trois systèmes apparemment si éloignés et différents ?
Les 5 éléments, dénominateur commun et naturel de toutes les époques et
traditions. Ils sont inclus dans la composition des mandalas et en assurent
la cohésion/unité à un niveau grossier et subtil. Et c’est par cette porte
d’entrée essentielle, simple et évidente, que nous allons pouvoir nous en
servir puisque les 5 éléments assurent dans la pratique des mandalas, cette
triple action de nous relier à nous-mêmes, à l’environnement et aux autres. Le but du mandala est de nous guider vers
l’unité de nous-mêmes, que ce soit dans la vie comme à l’instant de notre
mort. Qu’il soit réalisé en 2 ou 3 dimensions sur un support matériel, qu’il
soit extérieur, intérieur ou secret, sa fonction est la même : nous
aider à dépasser la dualité, la souffrance, nous rappeler à chaque instant
que tout est impermanent, interdépendant, composé, transitoire et surtout
nous relier au centre de nous-mêmes, source d’équilibre et de guérison. On
peut définir le mandala comme étant « Une carte du cosmos
représentant l’univers en totalité en ce qui concerne ses structures
essentielles, en tant que processus d’émanation et de réabsorption.
Cependant, le mandala n’est pas seulement un cosmogramme, mais en même temps
un psycho-cosmogramme . Ainsi l’utilisation du mandala permet de retrouver
l’unité d’une conscience non divisée et de restaurer en soi-même le principe
idéal des choses ». Mais la première ouverture, dans l’utilisation
thérapeutique des mandalas, vient de C.G. Jung : « Des
représentations de dessins/mandalas peuvent avoir sur leurs auteurs des
actions thérapeutiques importantes, le fait a été constaté empiriquement et
il est pareillement facile à comprendre, ces dessins constituant des
tentatives souvent très audacieuses pour embrasser du regard et rassembler
des éléments contraires apparemment inconciliables et des divisions
apparemment insurmontables. Un simple effet dans la direction indiquée
produit déjà un effet salutaire, mais il est vrai seulement dans le cas où
cet essai est spontané » (Psychologie et Orientalisme, P 106 et 107,
Albin Michel). Sur les bases de ces 2 écrits inspirés, cette connaissance
ancienne peut être adaptée à la mentalité occidentale dans un travail de
psycho- et auto-thérapie. Nous pouvons, sans rentrer dans des rituels/
pratiques/ initiations/ méditations/ visualisations complexes et tout en
conservant l’essence des mandalas, travailler à un niveau psychologique par
le simple fait du geste spontané exprimé dans un dessin en utilisant les 5
éléments (le geste spontané traduisant le ressenti profond, non
court-circuité par l’aspect du mental conceptuel). La réponse est
simple : en le faisant ! Comment s’acquiert le geste
spontané ? Il s’acquiert par des pratiques de méditations préparatoires
de détente physique/mentale et de sensations corporelles, et aussi par la
répétition de ces méditations créant ainsi les conditions d’un véritable
contact entre nos racines énergétiques profondes et nous-mêmes. Puis nous incluons les 5 éléments qui
deviennent le support et l’outil à l’intérieur de la méditation. Ils
s’utilisent dans la même pratique selon nos besoins du moment : soit
indépendamment, soit par 2, soit par 4 ou 5 de manière successive (en
respectant l’ordre du plus grossier au plus subtil : terre, eau, feu,
air). Par exemple, si nous choisissons l’élément Eau, nous allons tendre vers
plus d’harmonie aussi bien dans notre corps que dans notre vie et aussi vers
plus de souplesse et d’adaptabilité dans les relations que nous établissons
avec les autres. Pour ce faire, nous sentons au niveau physique les liquides
du corps comme le sang…et nous restons dans la sensation de liquidité. Nous
pouvons aussi pratiquer à un niveau énergétique c’est-à-dire se mettre en
contact avec une énergie fondamentale de l’existence comme celle de se sentir
relier et en harmonie dans tout notre corps en correspondance avec l’élément
eau. Dans la pratique il est possible également d’associer des énergies
lumineuses (l’eau correspondant à la couleur blanche) ainsi que l’énergie de
la région des chakras (le centre du thorax correspondant à l’élément eau).
Nous procédons de la même façon avec les autres éléments et nous pouvons
varier les pratiques, chacun d’entre eux étant associé à une fonction du
corps (Terre : les os, les muscles/ Eau : liquide, humidité…), à
une qualité énergétique (T : structure, E : harmonisation/relation…),
à une couleur (T : jaune…), à un centre énergétique (T : région du
chakra du nombril,….), à un son. Une fois la méditation sur le ou les
éléments terminée, nous effectuons un dessin reflétant le plus spontanément
possible le ressenti que nous avons de cette expérience. A cet effet, Tarab Tulku XI Rimpoché,
grand maître tibétain vivant depuis plus de 20 ans au Danemark, qui a
développé, à l’intérieur de ses stages et formations, la pratique mandala
pour une utilisation occidentale et dans un but psychothérapeutique, précise
et insiste sur la nécessité, pour une pratique profonde et réussie, de
laisser s’exprimer ce ressenti en rentrant dedans, en essayant de ne pas
contrôler, planifier ou vouloir dire quelque chose. Nous pouvons, à la suite
de cette première expérience, refaire un dessin immédiatement après, sur le
même élément, en partant du ressenti du premier ou bien refaire une
méditation et un dessin en évitant les traductions et interprétations
mentales qui contrôleraient l’ensemble et empêcheraient tout travail de
transformation énergétique. Jung a écrit à cet effet qu’« il ne faut
rien attendre de la répétition artificielle ou de l’imitation intentionnelle
de telles images ». Par une pratique progressive et régulière,
une transformation de soi s’opère en douceur tout en apportant un équilibre
au quotidien, une communication et un soutien intérieur. Les éléments, quant
à eux, tout en nous permettant d’accéder à des états intérieurs plus clairs,
unifiés et subtils, participent à la liaison entre le corps et l’esprit,
entre la matière et l’énergie, et établissent un lien entre nous et autrui.
Nous pouvons pratiquer seul ce qui demande beaucoup de rigueur dans notre
méditation et de spontanéité dans les dessins sans chercher à les auto-interpréter/analyser
ou bien être guidé par un thérapeute dans une interprétation basée sur
l’ambiance, le mouvement, les formes, les couleurs, l’énergie du dessin
« informel » en vue de refaire des pratiques et de nouveaux
dessins. Bien entendu, des émotions trop fortes et perturbantes que nous
avons repérées dans notre vie, nécessiteront l’accompagnement d’une aide
extérieure et sûrement l’emploi d’autres méthodes que celles des mandalas. Cette approche laïque et universelle ouvre
des perspectives dans son utilisation, que ce soit dans la psycho et
auto-thérapie que dans le développement personnel. Aujourd’hui, vu la
capacité de discrimination et d’action individuelle développée par bons
nombres de personnes dans notre société technologique depuis 50 ans, le
mandala peut se comprendre, se pratiquer d’une façon simplifiée et nous
servir de soutien au quotidien ….Une sorte de méditation autonome associant
l’aspect du geste, de l’esthétique, de la création spontanée, tout en allant
en profondeur……. si nous prenons bien soin de respecter les méditations
préparatoires décrites ci-dessus. Et loin d’être repliée sur ses propres
problèmes psychologiques, une personne, par la pratique de mandalas réalisée
individuellement, participe et s’insère dans un mandala plus grand. (Même si
la façon exposée dans cet article apparaît si éloignée de l’aspect
traditionnel bouddhiste, elle en a les mêmes effets). Ce qui signifie qu’une
pratique rigoureuse (individuelle ou accompagnée selon la nécessité) dirigée
vers la transformation intérieure de nos émotions permet au même moment de
constater, en plus d’un équilibre intérieur, une amélioration de et dans
notre environnement (selon la loi de l’interdépendance, fondement de
l’enseignement du Bouddha). |
mandalas –
b.a. -ba |
m.v. chatellier |
Edition
PARDES |
2003 |
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Il
existe plusieurs significations du mandala, mais toutes se rejoignent. C’est
avant tout un support de concentration, de relaxation, de détente et de
méditation. C’est un cercle, à l’intérieur duquel on insère des ronds, des
carrés, des triangles, des fleurs, des animaux, et toutes sortes de dessins,
selon l’inspiration du moment. Un mandala n’est pas symétrique, il a
plusieurs formes, mais dans tous les mandalas on retrouve des symboles
semblables. Il exprime le ressenti de la personne qui le dessine et chacun a
une signification propre. Il est souvent associé au totem, à certains
talismans et au labyrinthe par son symbolisme. Selon le Petit Robert : «
Mandala : Représentation géométrique et symbolique de l’univers dans le
brahmanisme et le bouddhisme. »
Il
ne faut pas oublier non plus, bien sûr, la magnifique cathédrale Notre-Dame de
Paris avec ses nombreuses fresques et ses vitraux qui rappellent le monde
initiatique mandalique. En Occident, on connut l’usage du mandala à des fins
thérapeutiques. Il fut connu, à cet effet, par C.G. Jung. Toutefois,
maintenant, la connaissance théorique et pratique des spiritualités
orientales s’est grandement développée. En effet, le mandala a trouvé son
autonomie en tant qu’art et pratique de méditation, en tant que support pour
la relaxation et pour la concentration et en tant que modèle de création et
d’invention pour les enfants. On ne saurait trop insister sur le fait que le
mandala représente l’équilibre ; c’est un apport intéressant et nécessaire
pour l’analyse de certains formes mentales et pour l’évolution de la
spontanéité, de la cohérence et de la stabilité, aussi bien émotionnelle que
psychique, et ce, pour tous les âges de la vie humaine. |
mÉditation |
Bokar
RIMPOTCHE |
Edition
Claire Lumière |
1999 |
Grand
Maître reconnu, l’auteur nous propose une approche simple de la
méditation. Il nous livre ici son expérience de Sagesse à travers sa
tradition. Reconnu
comme un des grands Maîtres du bouddhisme tibétain, Bokar Rimpoché a consacré
son existence à la méditation, vivant en exil dans l’isolement d’un petit
monastère de montagne. Fils spirituel de Kalou Rimpoché, proche du Dalaï lama
et maître de méditation du XVIIème Karmapa, Bokar Rimpoché fut l’héritier et
le représentant d’une connaissance ancestrale transmise de génération en
génération et dont la sagesse nous ouvre, aujourd’hui encore, à une réflexion
unique sur le sens de la vie, de l’amour et de la mort… Au
travers d’un grand voyage au cœur des paysages de l’Inde himalayenne, ce
livre nous invite à découvrir la vie et le quotidien d’un grand Maître
spirituel. Par ses enseignements, Bokar Rimpoché propose une véritable
Introduction au Bouddhisme tibétain, tout en transmettant au lecteur un peu
du bonheur et de la plénitude que diffuse sa présence. |
MḖDITATION - L’ART DE LA MḖDITATION |
Matthieu Ricard Teste |
Edition
Nil |
2010 |
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Et les bienfaits
évidents que l'exercice de la méditation peut apporter à chacun dans notre
société ultra-individualiste et matérialiste. La méditation de la Parole, appelée aussi lectio divina,
qui trouve sa source dans la tradition juive de rumination de la Parole
biblique, s'est épanouie au IVe siècle chez les Pères du désert. C'est la
première pratique à laquelle on a appliqué le terme de « méditation ». Elle
nous a été transmise notamment par Benoît de Nursie (VIe siècle), qui l'a
inscrite dans sa règle, puis a connu une nouvelle expansion au XIIe siècle
avec Richard de Saint-Victor et Guigues le Chartreux qui a établi une méthode
de lectio divina en quatre étapes : la lecture lente du texte, pour qu'il
prenne de l'intensité à l'intérieur de soi ; la méditation, moment réflexif
pour comprendre le texte, suivie d'une relecture où peut être un mot
accroche, éveille quelque chose en soi ; enfin, l'oratio,
temps d'oraison à partir de ce qu'on a découvert, pendant lequel on reste en
silence, dans l'ouverture au Tout Autre. C'est par ce point que la méditation chrétienne rejoint la
méditation asiatique. La prière du coeur est une pratique tout aussi
ancienne. Les Pères du désert étaient des ermites, dont la prière perdurait
pendant qu'ils occupaient leurs mains à de petits travaux. Elle était
soutenue par la répétition d'une formule extraite du Premier ou du Second
testament : « Seigneur viens à mon aide », ou un verset du Notre Père, ou
cette formule de l'Apocalypse : « Maranatha », « Viens Seigneur ». La formule
retransmise par les Pères orthodoxes, que l'on a nommée prière du coeur ou
prière de Jésus (« Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi
pêcheur »), est aujourd'hui la plus célèbre. La répétition permet d'aller
vers le centre de soi-même perçu comme le sanctuaire intérieur dans lequel
vient habiter la Trinité sainte. Cette pratique est insérée dans ce que
l'orthodoxie appelle la Tradition hésychaste qui signifie à la fois retrait,
paix, silence. Saint Ignace (XVIe siècle) a proposé une forme de
méditation pour la relecture de la vie quotidienne qui reprend sa pédagogie
des Exercices spirituels et permet de se concentrer sur ses mouvements
intérieurs, de saisir les moments où l'Esprit Saint agit et les appels qu'il
lance, de repérer ce qui fait obstacle. L'Action catholique a également développé
au XXe siècle une forme de méditation sur la vie qui prend en compte ces
dimensions individuelle et collective. Elles n'ont d'autre but que de dégager l'accès à ce que
l'Ancien Testament appelle « le Coeur profond » et que l'Apôtre Paul nomme le
« Temple de Dieu ». Il existe dans les tréfonds de chaque homme, au-delà des
couches de l'inconscient, des souvenirs enfouis, des réflexes acquis, un lieu
sacré ouvert à l'Infini de Dieu, pour le chrétien, lieu d'accueil de la
Trinité sainte. Au XVIe siècle, Jean de la Croix, qui pratiquait la lectio
divina, en a développé la quatrième étape, la contemplation, pour parvenir à
ce qu'il a appelé une attention aimante. Il ouvrait alors la porte à d'autres
types de méditation, même si son attention était toute entière relation au
Christ vers lequel il laissait monter son amour et dont il accueillait
l'amour. Au milieu du XXe siècle, des précurseurs comme Henri Le
Saux et Jules Monchanin se sont initiés en Inde aux traditions asiatiques de
méditation. Ils ont contribué à les faire connaître. Il s'agit d'une
méditation sans objet, qui vise à ne faire qu'un avec le divin qui est en
soi. Une position très étudiée favorise la respiration et l'attention
profondes, permet d'accueillir les pensées qui agitent l'esprit sans se
laisser dominer par elles. Cette méditation permet d'entrer dans la
conscience de cette réalité plus profonde que les bouddhistes appellent Busshô, les hindous Atman, et qui est d'ordre
transcendant. Elles peuvent rappeler à l'Église une tradition qu'elle a
trop oubliée : l'apophatisme, selon laquelle la réalité de Dieu est au-delà
des mots, des images, des dogmes. Saint Grégoire de Nazianze, Denys
l'Aréopagite qui a influencé Jean de la Croix, Maître Eckhart et les
mystiques rhénans, l'ont exprimé. L'Asie nous enseigne aussi que le corps
participe à la prière et nous montre comment être présent, non à ce qui s'est
passé hier ou se passera demain, mais au moment présent, en son temple
intérieur, là où le chrétien entre en relation, en dialogue intime et profond
avec Dieu. |
MḖDITATION - SAVOIR
MḖDITER |
Bokar Rimpotché |
Edition Pleine
Lumière |
1998 |
Bokar Rimpoché (1940-2004) fut l'un des principaux maîtres
tibétains de son temps, renommé pour sa réalisation et son rayonnement. Il
accorda une attention toute particulière à la transmission de la sagesse aux
Occidentaux. Bokar Rimpoché, maître de méditation unanimement respecté
de la tradition tibétaine, nous introduit de manière simple et efficace à un
art qu'il avait pleinement réalisé. Il permet ainsi à celui qui voudra s'y
exercer à son tour de découvrir la paix et la richesse intérieures, au-delà
de la dispersion et du manque de clarté qui occupent habituellement l'esprit.
Un enseignement authentique donné par un maître d'une parfaite pureté et
d'une grande réalisation. Dans la tradition tibétaine, de nombreux maîtres ont écrit
de profonds traités pour enseigner, avec subtilité et rigueur l’art de la
méditation. S’ils pouvaient le faire, c’est qu’ils avaient atteint la
perfection de cet art, accompli la découverte qui fait passer de l’état
d’individu ordinaire à celui d’être libéré. Bokar Rimpoché se situe dans ce
même courant. Ce qu’il transmet, avec une pédagogie qui lui est propre tout
en restant imprégnée de la force de la tradition, il l’a assimilé, puis
réalisé. Connaissant le chemin et le terme du chemin, c’est avec bonté et
simplicité qu’il nous invite à le suivre pas à pas. |
MḖDITATION -
MḖDITER - REGARDS CROISḖS
SUR LA PRATIQUE DE LA MḖDITATION |
Divers Auteurs |
Edition du 3e Millénaire |
2016 |
La revue
du 3e Millénaire vient de sortir un N° spécial sur la méditation,
je les laisse parler : « C’est
dans l’optique d’une spiritualité laïque, pragmatique et sans dogmes, que
nous publions cet ouvrage, exceptionnel par ses contributions. Nos auteurs,
pratiquants et enseignant la méditation, apportent le plus important présent
dont les femmes et les hommes d’aujourd’hui ont le plus besoin. Méditer est
l’art de vivre qui soit ; ce dont notre époque n’a pas encore pleinement
prit conscience- car, il ne suffit pas d’en parler ! Les pratiques
méditatives ne sont pas devenues une mode du temps qui passe, mais bien une
nécessité, issues d’une aspiration profonde qui monte de plus en plus dans
nos sociétés agitées et sans but. Parmi ces approches, il est essentiel de se
nourrir de démarches éprouvées par des guides ou des méditants, affiliés ou
non à des traditions spirituelles, autant pour la lecture, que pour
l’exercice – C’est le but de ce livre, destiné à être un « outil »
pour commencer, reprendre ou continuer une pratique assidue ou occasionnelle. Au
sommaire de cet ouvrage, ont planché : Patrice Gros : Se pointer soi-même du doigt et revenir à
la maison – Edouard Salim Mickaël : Le but de la méditation – Kaveen :
Méditation et thérapie - Steven Harrison : Personne ne médite…. - Martine Matchelor : Pratique de
la méditation - Exercices - Méditation sur le souffle - Thich Nhat Hanh : Au cœur de la
pratique – La pratique et l’instant présent
- Kalou Rinpotché : L’essence de l’esprit - Lama Denys Teundroup : L’esprit
de la méditation - Chogyam
Trungpa : Approche de la méditation
- Albert Low : Concentration – Méditation – Contemplation - Jacques Castermane : La vie en
acte - Karl
F. Von Weizsacker : Méditation et société - Jean Klein : Approche de la
non-dualité – Qu'’est ce que la méditation ? – Comment
méditer ? - Roger
Godel et KrishnaMenon : Au-delà de toute expérience -
Jean Bouchard d’Orval :
Regarder pour la première fois – Etre saisi
- Eric Edelmann : Méditation et réconciliation - Jacques Vigne : Sa vraie
nature - Marine
Borruso : Méditation ?
- Ligia Dantes : Méditation et émotions - Vers la vie intégrale - José Le Roy : Notre état
naturel - Paul
Degryse : Méditer selon le chamanisme - Vimala Thakar : Education de
l’esprit – De l’abandon à la libération
- Marianne Dubois : La transformation méditative - Suyin Lamour : Revenir à la
source de l’être – Explorer l’espace conscient - Dayana : Petit guide pour le
Présence – La vérité de l’instant présent
- Philippe Guy Muller : La méditation occidentale ou l’art de
philosopher -
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MÉDITATION - LES 7 CLÉS DE LA MÉDITATION |
Erik Sablé |
Edition Almora |
2013 |
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Pourquoi méditer ? - Quelques illusions - 1e Clé : La Sagesse - L’impermanence - Etre à l’écoute de son maître intérieur - 2e Clé : S’ouvrir au souffle et au corps - Connaître et apprivoiser le souffle - 3e Clé : Comprendre les mécanismes du mental - 4e Clé : La concentration - Des efforts d’imagination, de visualisation et une certaine tension de l’esprit - 5e Clé : Etre attentif à la racine de l’illusion - Le point de naissance de la pensée - 6e Clé : La Présence - Domaine de l’ineffable - 7e Clé : La joie et la sérénité - Dilatation de notre être et élargissement de la conscience - Un pouvoir de transfiguration - Méthode et pratique de méditation - Erik Sablé est l’auteur de plusieurs livres de spiritualité, il se passionne pour le Bouddhisme ; l’hindouisme et le taoïsme, mais aussi pour toutes les spiritualités qui permettent à l’homme de trouver sa voie et de pouvoir s’épanouir. La méditation est au cœur de sa pensée. |
mḖditation & priÈre dans le christianisme & le bouddhisme |
bourgeois & j.p. schnetzler |
Edition DESCLEE DE BROUWER |
1999 |
Parmi les
manifestations actuelles du dialogue interreligieux, la confrontation entre
le bouddhisme et la foi chrétienne apparaît comme l’un des phénomènes les
plus marquants. Alors que le bouddhisme s’installe de plus en plus en
Occident, par la diffusion de sa sagesse, par la présente de communautés ou
le rayonnement de personnalités comme le Dalaï-Lama, il devient plus urgent
de préciser ce qui rapproche ou distingue celui-ci du christianisme. En
prenant comme thème central la prière et la méditation, ce livre obéit à
cette exigence de vérité. On oppose souvent la prière chrétienne, rencontre
d’un Autre, et la méditation bouddhiste, recherche du vide. On souligne à
l’envie leurs différences. Mais est-ce simple ? Peut-on dépasser les ‘’a
priori’’ et les préjugés pour mesurer l’apport de ces spiritualités
respectives ? À travers deux textes
successifs, et volontairement parallèles, chacun laissant en lui la place de
l’autre, Henri Bourgeois, théologien catholique et Jean-Pierre Schnetzler,
bouddhiste, psychiatre, confrontent leurs points de vue sans complaisance.
Mais avec beaucoup d’espérance ! La méthode d’oraison hésychaste suppose pour sa mise en
pratique un lieu tranquille, solitaire, à l’écart de toute agitation, la
position assise et les yeux fermés. Mais on peut aussi garder les yeux
ouverts et fixer son regard sur la poitrine ou sur le nombril comme sur un
point d’appui. Elle implique en outre un apprentissage à la maîtrise du
souffle. Il s’agit en fait de recueillir et d’apaiser l’intelligence au rythme
de l’inspiration et de l’expiration. Dans un premier temps, l’intelligence
doit suivre le mouvement de l’inspiration qui descend jusqu’au cœur et y être
retenue en même temps que le souffle. Si l’on a les yeux ouverts, la fixation
du regard sur la poitrine est une aide supplémentaire pour faire descendre
l’intelligence dans le cœur. Quant à la fixation du regard sur le nombril,
elle vise plutôt la lutte contre les passions de l’âme (Triades 1, 2, 7-8).
Dans un second moment, l’expiration permet un certain relâchement de
l’attention jusqu’à la reprise du souffle. Cet exercice respiratoire
s’accompagne d’une invocation, de la récitation mentale et continue d’une
formule, telle que « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de
moi » ou sous une forme brève « Seigneur, aie pitié ». Il faut
un certain temps pour que cette invocation devienne tout à fait spontanée. Par où commencer la prière ?
Voici une réponse toute simple : Si tu ne sais comment prier, arrête-toi un
instant, ferme les yeux et laisse ta respiration se calmer, puis tu dis
mentalement : « Jésus, Fils du Dieu Vivant (sur l’inspiration), aie
pitié de moi pécheur (sur l’expiration) » ou « fais-moi
miséricorde ». Alors, Lui qui est toute bonté se révélera à toi, il
te fera le don de son Esprit-Saint et tu goûteras dès ici-bas les joies du
royaume éternel. « Le Nom de « Jésus » fut donné par révélation d’En-haut.
Il provient de la sphère divine, éternelle, et n’est en aucune façon le
produit de l’intelligence humaine, bien qu’il soit exprimé par un mot créé.
La révélation est un acte, une énergie de la Divinité ; comme telle, elle
appartient à un autre plan et transcende les énergies cosmiques. Dans sa
gloire supraterrestre, le Nom de ” Jésus ” est métacosmique.
Lorsque nous prononçons le Nom du Christ, lui demandant de se mettre en
relation avec nous, lui qui remplit tout, il prête attention à nos paroles,
et nous entrons en un contact vivant avec lui. Comme Logos éternel du Père,
il demeure avec lui dans une unité indivisible, et ainsi Dieu le Père entre
par son Verbe en relation avec nous. … Le Nom de « Jésus » signifie «
Dieu-Sauveur » … En priant par le Nom de Jésus-Christ, nous nous plaçons
devant l’absolue plénitude et de l’Être premier incréé, et de l’être créé.
Pour pouvoir pénétrer dans le domaine de cette plénitude de l’Être, nous
devons le recevoir en nous de telle manière que sa vie devienne aussi la
nôtre, et cela par l’invocation de son Nom en conformité avec son
commandement. » |
MḖDITER
A CŒUR OUVERT
|
Frédéric Lenoir - musique
de Logos
|
Edition Nil
|
2018
|
"
C'est bien là le but ultime de l'art de méditer : être pleinement humain en
harmonisant notre esprit, notre corps et notre cœur. " Avec un CD de
méditations guidées par Frédéric Lenoir et mises en musique par Logos. La méditation est une pratique millénaire utilisée tant
en Orient par les bouddhistes qu'en Occident par les Grecs anciens, et
aujourd'hui validée par la recherche scientifique. En développant notre
attention, elle nous apprend non seulement à calmer les agitations de notre
mental mais aussi à élargir nos perceptions sensorielles. Dans ce livre et ce
CD de méditations guidées, Frédéric Lenoir s'attache à aller plus loin en
introduisant dans cette pratique la notion de cœur. Méditant depuis plus
trente ans, il nous aide à harmoniser notre esprit, notre cœur et notre corps
afin que nous retrouvions le goût de la bienveillance, de la confiance, du
pardon et de la gratitude. Méditer à cœur ouvert nous invite au plus
beau des voyages, le voyage intérieur, un chemin vers la sérénité et la joie. Se concentrer n'est
pas méditer. La méditation est détente, relaxation. Se détendre signifie
accepter de ne rien faire du tout. Asseyez-vous en silence et observez
simplement ce qui se passe. Mais, attention n'essayez pas d'observer ! Car
sinon, il vous faut vous concentrer et faire un effort. Restez calme,
détendu, réceptif, c'est tout. Pas de lutte, pas de conflit, pas d'effort. La
méditation n'est pas spécifiquement orientale et c'est bien autre chose
qu'une technique. C'est encore moins un mantra qu'il faut bêtement répéter !
Nul ne peut l'apprendre : c'est une croissance intime. La méditation n'est
pas de l'introspection. L'introspection est une réflexion à propos de ce que
vous êtes ou faîtes. La psychologie occidentale met l'accent sur
l'introspection. En quoi consiste l'introspection ? Prenons un exemple : la
colère. Après un accès de rage, vous réfléchissez : qu'est-ce qui l'a
provoqué, qu'est-ce qui s'est passé ? Vous vous livrez à une foule de
suppositions, d'associations d'idées, mais elles sont toutes tournées vers la
colère et détournées de vous. Vous scrutez le moindre détail de l’événement,
vous disséquez, vous vous creusez la cervelle, vous voulez savoir comment
vous auriez pu éviter cette crise, vous souhaitez ne plus récidiver. C'est un
vaste processus intellectuel. L'approche occidentale est analytique, c'est
une psycho-analyse. L'attitude orientale
se résume en quelques mots : soyez conscient. N'analysez pas votre colère, ce
n'est pas nécessaire. Regardez-la avec une attention totale, neutre, vide de
pensées. Demeurez dans le sentiment de rage qui est là, présent. Les
explications sont sans intérêt comme vos désirs de renoncer à cette colère ou
vos regrets. La seule chose à faire est d'observer. C'est cela se souvenir du
soi. Ce CD comprend 10 méditations
guidées : Détente
du corps et de l'esprit -
Présence - Reliance
- Confiance -
Amour - Pardon
- Consolation -
Acceptation - Sérénité
- Gratitude. |
mÉditations mythologiques |
Bruno pinchard |
Edition Le Seuil |
2002 |
L’auteur nous invite
à rentrer dans le chemin des mythes afin de lier la philosophie et la
mythologie indispensable à une démarche méditative. Les vibrations
dégagées par les méditations est un bonheur dans la symbiose recherchée. Au
sommaire de cet ouvrage : Solipsisme du livre
- Vigilance dans le mystère - Du plein
mythologique - Dantologie transcendantale
- Forma substantialis - |
MḖDITATION BOUDDHIQUE
- LA PRATIQUE DE VIPASSANA |
Julie Conton |
Ed. Mémoires du monde |
2016 |
||
L’universalité de l’approche découle de
la nécessité absolue du silence quelle que soit la voie. La fondation de
quelques centres en France et en Europe répond ainsi à un besoin
transculturel. Ce petit livre permettra aux lecteurs intéressés de se
décider, se préparer et choisir le centre qui correspond le mieux à ce qu’ils
attendent de vipassana. Dans le passé, la méditation bouddhiste
Vipassana pouvait suffire ; en observant le mental silencieusement, la
méditation se produisait. Pour les hommes et les femmes des époques
anciennes, particulièrement en Orient, ce n'était pas si compliqué de se
relaxer, le rythme de vie était naturel, mais aujourd'hui, la mentalité
occidentale s'est propagée dans le monde entier. Et observer le mental n'est
plus un travail facile. Notre mental est aujourd'hui encombré, il est rempli
de « saletés et de détritus » et observer le mental peut vous rendre
littéralement fou ! Si vous êtes novice dans la méditation, si vous fermez
les yeux, vous aurez l'impression d'observer un mauvais film de série B qui
n'a aucune fin ! Et cela peut-être très perturbant ! |
MḖDITATION - LETTRES SUR LA MÉDITATION - Le Christianisme face au silence |
Laurence Freeman |
Edition Albin Michel |
2003 |
« Méditation chrétienne » : cette expression
paradoxale, qui suscite encore la surprise, voire la suspicion chez bien des
croyants, est aujourd’hui une réalité partagée par des milliers de
pratiquants, dans plus de soixante pays. Réseau informel mais très fraternel,
la communauté des méditants chrétiens, œcuménique, montre que, loin d’être un
enfermement sur soi, la méditation est avant tout ouverture à l’Autre et aux
autres. À mille lieues des syncrétismes new âge, ce mouvement
d’origine monastique a su redonner vie à l’antique tradition de contemplation
silencieuse et aimante du divin qui forma le fond du premier christianisme.
Son guide spirituel
fut Dom John Main que le P. Laurence connaissait déjà depuis de nombreuses
années avant d’entrer au monastère. Il étudie avec lui pendant son noviciat
et l’aide à fonder le premier Centre de méditation chrétienne à Londres en
1975. Il l’accompagne ensuite au Canada où ils sont invités par l’archevêque
de Montréal à fonder une petite communauté bénédictine enseignant et
pratiquant la méditation, point de départ de l’expansion de cette tradition
spirituelle dans le monde. Le P. Laurence fut ordonné en 1980. Après la mort de John
Main en 1982, le P. Laurence lui succède. Depuis lors, il voyage beaucoup
afin de poursuivre l’oeuvre qu’ils ont commencée. Lorsque la Communauté
mondiale des Méditants chrétiens fut créée en 1991, le P. Laurence en devint
le guide spirituel. Laurence Freeman est moine au monastère de Christ the King, à Cockfosters, dans le nord de Londres, appartenant à la congrégation des bénédictins olivétains. Depuis le Centre international de la Communauté, à Londres, il s’est mis au service d’un réseau mondial de groupes de méditation, en Amérique du Nord et du Sud, Europe, Australie et Asie. Il est actif également dans la rencontre contemplative des différentes religions et a dirigé le programme Way of Peace (Chemin de paix) avec sa sainteté le dalaï-lama. De nombreux ouvrages de Laurence Freeman ont été traduits en français : Jésus, le Maître intérieur (Albin Michel, 2002), Lettres sur la méditation (Le Relié, 2003), La Parole du silence (Le Jour, 1995), La méditation, voie de la lumière intérieure (Le Jour, 1997), et un livre à deux voix avec le Dalaï-lama, Le Dalaï-lama parle de Jésus (Brépols/J’ai Lu, 1999). |
MḖDITATION - UN MOT DANS LE SILENCE, UN MOT POUR MÉDITER – INITIATION A LA MÉDITATION CHRÉTIENNE |
John Main |
Edition Le Jour |
2011 |
||
Le Père John Main concevait la vie
monastique comme un don de soi et une ouverture aux autres ; sa patience
pouvait tout endurer, sauf le compromis et l’étroitesse d’esprit, la grande
compassion et la grande assurance qu’il dégageait étaient simplement
l’expression de la liberté, de la joie et de cette généreuse humanité qui
découlait de son engagement personnel, jamais il n’aurait toléré une religion
qui l’aurait empêché de devenir pleinement humain. Ce qui fait la beauté de
la vision chrétienne de la vie, c’est qu’elle est une vision d’unité, en
effet, dans la perspective chrétienne, toute l’humanité a été unifiée dans Celui
qui est uni au Père, toute matière ainsi que toute création sont prises dans
le mouvement cosmique qui mène à cette unité : la réalisation de
l’harmonie divine. Il ne s’agit pas d’une vision abstraite, mais d’une vision
imprégnée d’une profonde joie personnelle, car elle permet à chacun
d’affirmer sa propre valeur. La méditation chrétienne selon la
tradition, constitue une réponse simple et par-dessus tout, pratique à cette
question, et pourtant, au cœur de cette tradition, se trouve l’expérience
riche et profonde des saints, connus et inconnus ; a
l’origine, il y a les enseignements de Jésus, la tradition religieuse dans le
cadre de laquelle il a vécu et enseigné, l’église apostolique et les Pères.
Apprendre à méditer ne consiste pas uniquement à maitriser une technique,
mais davantage à prendre conscience et à faire l’expérience directe de la
profondeur de sa propre nature. Il importe tout d’abord de bien comprendre ce
qu’est la méditation dans le contexte de la tradition chrétienne. Le terme de méditation est ici dans le
sens de contemplation, prière contemplative, prière méditative… La méditation
permet essentiellement d’approfondir la relation fondamentale de notre
vie : celle qui nous relie à Dieu, notre Créateur, mais auparavant il
faut développer la relation avec nous-même, apprendre à se connaitre et se
poser les bonnes questions sur les questions de fond, à savoir, d’où je
viens, où je vais et qui je suis. Autrement dit développer nos capacités de
paix, de sérénité, d’équilibre et de curiosité intuitive, bien sur faut il être sur que nous sommes sur les bons rails et vouloir aller à
la rencontre de celui qui est en nous et qui ne demande qu’à nous aimer, nous
aider et nous protéger, il faudra alors dégager tous les obstacles entre lui
et nous, c'est-à-dire se libérer du matérialisme pesant et aveuglant. La
méditation-prière-contemplation fait partie de l’arsenal mis à notre
disposition pour dégager notre horizon spirituel. Cet ouvrage de John Main
nous aide et nous indique des méthodes pour y arriver. John Main (1926-1982), né à
Londres, est prêtre et moine bénédictin. Après un séjour à Kuala Lumpur, en
Malaisie, il fut à l’origine d’une voie de méditation chrétienne développée
au Canada et qui a débouché sur la création de la Communauté mondiale pour la
méditation chrétienne (CMMC). Parmi ses titres traduits en français : Un
mot dans le silence, un mot pour méditer (2011), Le chant du
silence, l’art de méditer (2013), Méditer chaque jour et
trouver la paix intérieure (2014) – Le passeur Éditeur. John Main est un de ces visionnaires
qui ont contribué à restaurer la dimension contemplative dans le
christianisme et la culture occidentale. Après des études de droit à
Dublin (Irlande) de 1950 à 1954, il devient diplomate dans le British
colonial Service, en février 1955. Il découvre la pratique de la méditation
lors d’une mission en Malaisie lors d’une visite auprès de Swami Satyananda,
un moine hindou né au Sri Lanka, fondateur de la Pure Life Society. John Main
comprend vite qu’il est en présence d’un maître et lui demande quel est le
fondement spirituel de l’ashram : la méditation lui répond le Swami, et
John Main lui demande de l’initier. Ce qu’il fit pendant les dix-huit mois du
séjour de John Main en Malaisie Tel fut le point de départ du pèlerinage
de John Main dans la méditation, qui devint le pilier de sa vie de prière
chrétienne. Après avoir été professeur de droit au Trinity College de Dublin,
John Main décide de se faire moine, et entre à l’abbaye bénédictine d’Ealing,
à Londres en 1959, où il est ordonné prêtre en 1963. En 1973, il découvre
dans la tradition chrétienne la pratique de la méditation que lui avait
enseignée le Swami, en lisant les écrits de Jean Cassien (345-435), moine
chrétien et père du désert. Elle consiste à utiliser une seule et unique
« formule » sacrée pour entrer dans le silence intérieur. Pour le
moine bénédictin, la « voie du mantra » était la voie la plus
simple et la plus radicale qui permettait de s’ouvrir à Dieu. Selon John Main, la méditation est un
pèlerinage vers son propre centre», ce qui fait écho à de célèbres mystiques
chrétiens tels Julienne de Norwich (1342-1416) ou Jean de la Croix
(1542-1591). C’est ce qu’il enseigna, lorsque, en 1974, il crée à Londres une
petite communauté de laïcs, hommes et femmes, pour transmettre la pratique de
la méditation chrétienne. À la demande de Mgr Leonard Crowley, évêque
auxiliaire de Montréal, il s’installe au Canada et fonde, en mars 1977, un
prieuré bénédictin voué à l’enseignement de la méditation, qui deviendra, en
1991, la Communauté mondiale pour la méditation chrétienne (CMMC),
aujourd’hui présente dans une centaine de pays. John Main meurt le 30
décembre 1982, et c’est Laurence Freeman, lui aussi bénédictin olivétain qui
fut son élève en Grande-Bretagne et le suivit au Canada, qui lui succède. Il
assure aujourd’hui la direction spirituelle de la CMMC. Au sommaire de cet ouvrage : Le recouvrement de soi - Apprendre à être silencieux - la puissance du mantra - la plénitude de vie - La méditation : une expérience chrétienne - le Soi - le Fils - L’Esprit - le Père - la tradition des mantras - Apprendre à dire et à exprimer les mantras - le renoncement à soi - Jean Cassien - Cherchez le royaume - La réalisation de notre harmonie personnelle - la réalité du moment présent - La communauté chrétienne - |
MḖDITATION
- APPROCHES DE LA MḖDITATION |
Arnaud Desjardins |
Edition de la Table Ronde |
1995 |
Autrefois grand
voyageur, réalisateur pour la télévision de films sur les spiritualités
vivantes de l’Orient, films qui ont fait date, auteur d’une vingtaine
d’ouvrages dont l’impact ne cesse de croître, Arnaud DESJARDINS vit
aujourd’hui en Ardèche où il se consacre à transmettre ce qui lui fut jadis
enseigné. Popularisé par la
vogue des spiritualités orientales, le mot « méditation » nous évoque
immédiatement l’image d’une personne assise, immobile et les yeux clos. Il
existe cependant de nombreuses approches de la méditation, depuis celles
destinées aux débutants jusqu’aux formes les plus complexes réservées aux
ascètes avancés. Si toutes les
traditions, qu’il s’agisse de l’hindouisme, du bouddhisme zen ou tibétain, du
soufisme et, bien sûr, du christianisme, préconisent l’exercice de la
méditation, le même mot recouvre des pratiques parfois fort différentes selon
le chemin suivi. Ce livre ne se veut pas un ouvrage d’érudition passant en
revue les diverses formes de techniques de méditation à l’intérieur des
traditions spirituelles, mais un guide pratique à l’usage des Occidentaux
insérés dans le monde d’aujourd’hui. Pour la
première fois, Arnaud Desjardins rassemble ici l’essentiel de son expérience
personnelle pour proposer à ses lecteurs une série d’approches, immédiatement
accessibles, de la méditation |
MÉDITATION SUR
L’ESSENCE DE LA PENSÉE - UN CHEMIN VERS LA PAIX
INTÉRIEURE |
ERIK SABLḖ |
ÉDITION ALMORA |
2010 |
Toutes les pratiques
de méditation visent à obtenir le silence du mental. Beaucoup d’enseignements
adoptent une attitude volontariste et considèrent les pensées errantes comme
un ennemi qu’il faut vaincre. Or, vouloir maîtriser les pensées, c’est un peu
comme vouloir combattre le vent avec une épée, disent les textes bouddhistes.
Il est préférable de chercher à comprendre le processus de la pensée, pour
saisir ce qu’elles sont, ce qu’elles veulent. Alors le silence intérieur et
la paix s’installeront naturellement et durablement en nous. C’est cette voie
que propose ce petit ouvrage. Quelques
sujets traités dans cet ouvrage : La nature de la pensée –
l’origine des pensées – l’impermanence- la pensée créatrice du monde- les
mécanismes de l’attachement- les émotions- l’angoisse – ce que cherchent les
pensées – le MOI – états spirituels et libération – l’humilité parfaite – A la
fin du livre quelques exercices sont proposés |
mÉditation selon
la voie de la connaissance |
Erik sablÉ |
Edition MERCURE DAUPHINOIS |
2004 |
Il existe plusieurs
voies qui sont autant de chemins vers la réalité spirituelle. La Voie de la
Connaissance en est une. Très ancienne, elle se retrouve aussi bien en Orient
(le Jnana – yoga) qu’en Occident (Plotin, etc.). Cette voie est
particulièrement bien adaptée à notre époque en raison de l’usage qu’elle
fait de l’intellect.
|
MÉDITATION BOUDDHIQUE B.A- BA |
ERIK SABLḖ |
Edition
PARDES |
2002 |
||
Cette
discipline n’est pas une discipline physique, intellectuelle ou même morale,
mais « Un travail sur soi », une réorientation des pensées
et des émotions, une conversion du regard. C’est une discipline que nous
appelons globalement méditation ».
Au sommaire de cet ouvrage : Particularité
de la méditation bouddhique - les fondements et les différentes
vois bouddhique - voie de concentration et voie de
l’investigation - la pratique de la méditation
- la sagesse - le Maître - le lieu
- la posture et la pratique - les obstacles à la
méditation - pratique de la concentration - le
« moi » - Maitrî, l’amour bienveillant
- union du mouvant dans la quotidien - l’illumination de
Bouddha - une pratique contemporaine de la méditation
Theravâda - la pratique de la méditation d’un
maître chinois du 16e siècle - termes sanscrits et
pâlis - |
mÉditation bouddhique
– une voie de libÉration |
Jean-Pierre
schnetzler |
Edition
ALBIN MICHEL |
1994 |
À
l’heure où le bouddhisme et les voies multiples de la méditation sont à
l’honneur, l’ouvrage de synthèse du Dr Schnetzler fait œuvre salutaire
de clarification. Il expose tout d’abord l’essentiel de l’enseignement de
Bouddha sur la méditation, commun à toutes les écoles du bouddhisme. Il donne
ensuite un panorama des nombreuses techniques existantes mais très souvent
mal connues et mal exploitées. Avant d’étudier plus en détail deux méthodes
complémentaires : la « concentration » et la « vision pénétrante ». Les
rapports entre méditation bouddhique et psychologie contemporaine font
l’objet d’une réflexion particulière, soutenue par la double expérience de
l’auteur, méditant et psychanalyste, ancien psychiatre des hôpitaux et
fondateur de plusieurs centres bouddhistes. Tout d’abord, je crois qu’il faut
souligner que "méditation" n’a pas la même signification dans le
sens oriental et dans le sens occidental du terme. Dans le Robert et
le Larousse, la méditation est définie comme "une réflexion
profonde sur un sujet". Il s’agit donc d’une activité intellectuelle,
s’appuyant sur la pensée rationnelle, discursive, utilisant le langage, des
concepts. Telle est par exemple la signification de l’oeuvre de Descartes
"Méditations métaphysiques", ou encore de l’expression "plongé
dans ses méditations"... Or, la méditation a un tout autre sens en
Orient : il ne s’agit nullement d’une activité intellectuelle, mais d’un
exercice spirituel qui consiste au contraire à évacuer les pensées, les
concepts, les sentiments et les émotions de façon à faire apparaître la
nature profonde pure et vide de l’esprit. C’est une pratique, un entraînement
mental qui vise au perfectionnement intérieur (bhavana), au
développement de la sagesse (prajna) et à l’Eveil (bodhi). La méditation (dhyana en
sanskrit) était une méthode de concentration (samadhi) du Yoga
répandue en Inde depuis la nuit des temps, et le Bouddha lui-même l’a pratiquée
pendant de nombreuses années avant de l’inclure dans son système
philosophique comme une pratique essentielle pour parvenir à l’Eveil, puisque
lui-même y est parvenu en méditant sous un arbre. C’est ainsi que la
méditation est devenue une pratique commune à de nombreuses branches du
bouddhisme : aussi bien le bouddhisme originel ou Theravada au Sri-Lanka
et dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, que le bouddhisme du Grand Véhicule
ou Mahayana, (avec l’école du Chan en Chine, Zen au
Japon, Thiên au Viêt-Nam) et le bouddhisme du Véhicule du Diamant ou Vajrayana
au Tibet, au Népal, en Mongolie. Ce qui est intéressant à noter,
c’est que si la méditation est une pratique majeure du bouddhisme grâce
auquel elle s’est répandue aujourd’hui en Occident sous la forme du Zen
puis du bouddhisme tibétain, elle n’est pas une pratique exclusive du
bouddhisme. On la pratique nous l’avons vu dans le Yoga, mais aussi
dans l’hindouisme et le taoïsme. Chose surprenante, elle a aussi été
pratiquée au sein des trois grandes religions monothéistes, le Judaïsme, le
Christianisme, l’Islam. Dans un livre récent, "Cerveau de soi, cerveau
de l’autre"(4), le neurophysiologiste Pierre Buser a consacré
tout un chapitre à la méditation, où il mentionne de nombreux exemples de
méditations pratiquées par des fidèles de ces religions, bien que non
reconnus officiellement. Pour ma part, je croirais volontiers
(mais ceci n’engage que moi) que beaucoup de personnes en Occident ont fait
l’expérience de la méditation et de l’éveil, par exemple Pascal dans
sa nuit d’extase mystique du 23 Novembre 1654, Descartes dans une nuit
de révélation quasi-mystique dans son "poêle" en Allemagne où il
eut l’intuition "d’une science admirable", St Augustin
lorsqu’en entendant répéter d’une fenêtre voisine "Tolle,
lege !"(prends, lis !), il ouvra le livre de l’Apôtre Paul
et reçut la révélation qui changea le cours de sa vie. De nombreux religieux
ont aussi fait des expériences mystiques, la plupart demeurées cachées,
quelques-unes seulement reconnues par l’Eglise, comme Heinrich Suso,
disciple de Maître Eckart, Ste Thérèse d’Avila, St
Maximilien Kolbe... On peut aussi en rapprocher certaines découvertes
scientifiques d’apparence soudaine, comme celle d’Archimède sortant de
son bain en poussant son fameux Eurêka !, ou celle de Newton en
voyant tomber une pomme. Dans la création artistique également, des exemples
abondent d’artistes ayant dans un éclair d’inspiration ressenti une intense
union avec leur oeuvre... Toutes ces expériences que l’on
qualifierait volontiers de mystiques, qu’elles aient ou non une connotation
religieuse, pourraient très bien être conçues comme relevant de la même
nature : une résonance des neurones cérébraux pour le scientifique, une
union avec Dieu pour le croyant, une réalisation de la nature ultime
des choses pour le bouddhiste. Quel que soit le terme utilisé (extase,
samadhi, bodhi, wu, satori, ngô), et
l’interprétation qu’on en fait, il s’agit à chaque fois d’une expérience
subjective unique, indescriptible. Il peut y avoir différents degrés et
niveaux d’expérience de l’éveil, depuis l’instant où l’on entrevoit la
vérité, jusqu’à la complète réalisation de l’universalité de son être. Pour
certaines écoles de méditation, comme le Lin Chi en Chine (devenu Rinzaï
au Japon, Lâm Tê au Viêt Nam), l’éveil ne peut être que soudain, pour
d’autres au contraire comme le Tsao Tung (devenu Soto au Japon,
Tào Dông au Viêt Nam), il peut être progressif. Bien entendu, l’éveil ne résume
pas toute la méditation, et le but du méditant n’est pas de jouir pendant
quelques secondes d’une intense félicité, mais d’atteindre un bonheur plus
durable, plus profond. A quoi cela servirait-il d’avoir l’esprit apaisé,
serein pendant les séances de méditation et d’éprouver de l’angoisse, de la
colère, de la peine le reste du temps ? Pour être vraiment bénéfique,
l’effet de la méditation doit s’étendre à tous les moments de la vie,
professionnelle, familiale et personnelle. De fait, ceux qui pratiquent
régulièrement la méditation, et notamment ceux qui ont atteint l’éveil,
subissent en général une profonde transformation intérieure, ils finissent
par ne plus voir les choses de la même façon, même si elles se présentent à
eux sous les mêmes aspects. Comme disait un maître Zen :
"Avant d’étudier le Zen, je voyais les montagnes comme les
montagnes, les fleuves comme les fleuves. Lorsque j’ai commencé à pratiquer
le Zen, je ne voyais plus de montagnes, ni de fleuves. Maintenant que
je suis plus avancé dans le Zen, je vois les montagnes comme les montagnes,
les fleuves comme les fleuves"(17). Est-ce à dire que le Zen ne
lui a rien apporté, et que sa vision des choses est restée la même avant et
après ? Non, ce n’était pas un retour à l’état initial, mais une
évolution de son mental en plusieurs étapes. Au début, il percevait les
choses dans leur apparat, couvertes de préjugés, de charges affectives ;
ensuite, il réalisait que tout était illusoire et inconsistant ; et à la
fin, il voyait directement les choses telles qu’elles étaient, dans leur
nature profonde. La méditation n’est pas seulement
une technique de perfectionnement mental, une sorte de musculation de
l’esprit. Il y a aussi toute une philosophie, une sagesse profonde qui est
indissociable de la pratique de la méditation. C’est la philosophie qui
oriente la direction de la pratique, laquelle à son tour rend vraiment
vivante la philosophie. Certains exercices de méditation (du Yoga en
particulier) permettent d’acquérir d’extraordinaires pouvoirs de l’esprit et
des facultés para-normales (tels les modifications du rythme cardiaque, de la
température corporelle, la lévitation, la voyance, le souvenir des vies
antérieures, le voyage astral...), mais tout cela était inutile aux yeux du Bouddha :
"De même que l’eau des océans n’a qu’une saveur, le salé, mon
enseignement n’a qu’un objet, la cessation de la souffrance". Pour résumer très brièvement, on
peut dire que la philosophie bouddhiste repose sur les 4 Nobles
Vérités : la souffrance, la cause de la souffrance, l’extinction de la
souffrance, et le chemin de la sagesse. Ce chemin est l’Octuple Juste Sentier
composé de 3 groupes : la moralité (sila), la concentration (samadhi)
et la sagesse ou parfaite connaissance (prajna). C’est la réalisation
de l’impermanence (anicca), du non-soi (anatta), de
l’interdépendance des choses (pratitya-samutpada), qui permet de voir
la vacuité (sunyata), la vraie nature des choses, et d’atteindre la
parfaite connaissance. Ainsi, la voie bouddhique peut être considérée comme
un remède, et le Bouddha comme un médecin, un maître ou un guide. Mais
c’est au souffrant lui-même de prendre le remède, au voyageur de parcourir le
chemin, et d’arriver par ses propres efforts, en s’appuyant sur son
aspiration à l’éveil (bodhicitta), à déchirer en lui-même le voile de
l’ignorance et trouver le Bouddha en lui-même. |
MÉditation -
le chemin est le but manuel de base de mÉditation bouddhique |
Chögyam trungpa |
Edition
VÉGA |
2005 |
Selon
le bouddha, personne ne peut atteindre la santé fondamentale ou l’éveil sans
pratiquer la méditation.
|
mÉditation
pas à pas - OSHO |
Osho |
Edition
ACCARIAS – L’ORIGINEL |
1998 |
||
Si,
malgré cela, vous ne l’atteignez pas, peu importe. Mais n’avoir jamais
éprouvé cette soif, ce serait la plus grande des tragédies. Je voudrais aussi
vous dire que connaître la vérité n’est pas aussi important que d’avoir une
aspiration authentique. Cette aspiration est une joie en elle-même. Si vous
désirez quelque chose d’insignifiant, vous n’éprouverez aucune joie, même si
vous l’atteignez ; mais si vous aspirez à ce qui compte vraiment, à l’ultime,
vous serez comblé de joie, même si vous ne l’atteignez pas. Je répète : si
vous désirez une petite chose et que vous l’obtenez, vous ne serez pas aussi
heureux que si vous aspirez à l’ultime et que vous ne l’obtenez pas… vous serez toujours rempli de joie et de bonheur. Le
divin naîtra en vous selon l’intensité avec laquelle vous le cherchez. Cela
ne veut pas dire qu’une âme ou une énergie suprême pénètrera votre être de
l’extérieur. La semence est déjà présente en vous, et elle commencera à
pousser. Mais elle ne se développera que si vous pouvez donner de la chaleur
à votre soif, de l’ardeur, du feu. Plus vous aspirez au divin, plus il sera
possible à la semence qui est cachée dans votre cœur de croître, de germer et
de devenir le divin ; plus il lui sera possible de s’ouvrir, de fleurir. Si
vous n’avez jamais songé à faire l’expérience du divin, si vous avez jamais
éprouvé un désir de silence, de vérité, alors sachez que la semence qui est
en vous aspire à grandir. Cela signifie qu’une soif cachée en vous désire
être étanchée. Essayez de comprendre qu’un combat très important se produit
en vous ; vous devrez aider ce combat et le soutenir. Vous devrez le
soutenir, car il ne suffit pas que la semence ait germé : un environnement
plus nourrissant est également nécessaire. Et même si la semence a germé,
cela ne veut pas encore dire qu’elle fleurira. Pour cela, il faut beaucoup
plus.
Aussi
pour commencer, il vous faut rechercher l’authentique chercheur en vous. Et
soyez très clairs : est-ce que vous cherchez vraiment quelque chose ? Si
c’est le cas, alors il y a moyen de le trouver. Un jour, Bouddha visitait un
village. Un homme lui demanda : « Chaque jour, tu dis que tout le monde peut
devenir illuminé. Pourquoi tout le monde ne s’illumine donc pas ? » « Mon ami
», répondit Bouddha, fais une chose : ce soir, fais une liste de tous les
habitants du village et écris leurs désirs en face de leurs noms. » L’homme
se rendit au village et interrogea tout le monde ; c’était un petit village
avec peu d’habitants, et ils lui répondirent. Le soir, il s’en retourna et
remit la liste à Bouddha. Bouddha demanda : « Combien d’entre eux
recherchent-ils l’illumination ? » L’homme fut surpris, car aucun n’avait
écrit qu’il désirait l’illumination. Et Bouddha dit : « Je dis que tout homme
est capable d’illumination, je ne dis pas que tout homme la désire. » |
OSHO - TOUTES LES COULEURS DU SOLEIL
LEVANT
|
Deva Prashna
|
Edition Librinova
|
2018
|
"Toutes les couleurs du soleil
levant" est un témoignage intime, honnête et sans compromis des 15
années que l’auteure, Deva Prashna, a passé dans la communauté très
controversée du guru Osho. Parfois nommé sex-guru, il fut décrié par les
médias toujours promptes à voir le scandale et jeter le discrédit plutôt que
de se pencher sur l'originalité et la profondeur de cette unique expérience
que Osho lui-même nomma : « l’homme nouveau ». Il est vrai que,
particulièrement durant la période où la communauté d’Osho s’installa aux
USA, dans l’état d’Oregon, des abus de pouvoirs s’immiscèrent dans la
structure de cette mini-société innovante, qui en altérèrent la réputation et
attirèrent l’hostilité des autorités comme des populations locales. Pourtant,
Osho fut un rare mystique qui toucha et touche encore des milliers de
personnes dont il changea la vie. Écrit dans un style aussi vivant que
poétique, ce récit m’a aspiré dès le début et c’est le cœur dilaté que j’ai
reposé ce livre qui m’a autant inspiré qu’élevé. Remarquable témoignage. N’est jamais né –
N’est jamais mort – A simplement visité cette planète Terre entre le 11
décembre 1931 et le 19 janvier 1990 Avec
ces simples mots, Osho dicte à la fois son épitaphe et sa biographie !
Durant vingt ans, de 1970 à 1990, Osho a été pour ses centaines de milliers
de disciples l’un des plus grands maîtres spirituels qui ait jamais marché
sur cette terre. Cependant, il ne fut pour des millions d’autres qu’un
charlatan, un gourou du sexe et un guide spirituel très controversé, y
compris en Inde. Vingt ans après sa mort, il est salué comme l’une des 1000
personnes les plus influentes du vingtième siècle par le Sunday Times
Britannique et l’un des dix personnages les plus importants de l’histoire de
l’Inde. Son influence va encore s’accroître avec le temps car le monde a
changé. Les
choses que Osho avait dit il y a vingt ou trente ans, qui choquaient et
étaient condamnées alors, sont aujourd’hui totalement acceptées. Mentionner
les mots méditation ou yoga était perçu à l’époque avec
suspicion et méfiance. Aujourd’hui la méditation est mondialement pratiquée,
et ses bienfaits loués par la communauté scientifique. Sans parler des
classes de yoga prenant place dans les plus petits villages de nos campagnes. |
OSHO
- lettres à l’Être |
osho |
Edition
ALMASTA |
2005 |
Cent
vingt lettres, autant de graines de sagesse, écrites par Osho à une
disciple bien-aimée, Ma Anandmayee.
|
mÉditer
au quotidien |
Hénépola
gunaratana |
R. Laffont |
1995 |
Méditer,
pourquoi ? Le
but de la méditation est la transformation personnelle. Elle nettoie la
pensée de ce qu’on peut appeler des « irritants psychiques » tels que la
convoitise, la jalousie, qui nous tiennent enchevêtrés dans une servitude
émotive. Et la vie devient paisible au lieu d’être une lutte.
|
MḖDITATION ET CHEMINEMENTS - VERS OṸ
ALLONS-NOUS ? - |
Divers auteurs |
Edition Ultreia–
Eté 2015 |
2015 |
Cette revue nous offre de très
beaux sujets de méditation avec au sommaire : Assieds-toi et va ! par Jean-Yves
Leloup La nostalgie de
l’absolu par Michel Jourdan Les pèlerinages
circulaires – Tro Breiz, le tour d’une Bretagne intérieure par
Gaëlle de la Brosse Le chemin sacré de
Shikoku – Les 88 temples de sagesse par Marie-Edith
Laval Mes pieds par Eric de Kermel Hamish Fulton. Quand
l’Art traduit la quintessence de la marche
par Marie-Joséphine Grojean |
MÉTAPHYSIQUE
DES YOGAS - |
Maryse Choisy |
Edition du Mont Blanc |
1948 |
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La
paix rétablie, Maryse Choisy, toujours en quête des « choses
cachées », se voue à la psychanalyse, cette science neuve qui explore
l’inconscient, les motivations obscures des hommes, responsables des temps de
barbarie que l’on vient de vivre. Maryse Choisy a visité l’Inde pour la
première fois au lendemain de la guerre de 14. Son deuxième voyage, elle le
fait en 1952. Elle passe plusieurs mois à faire retraite à l’ashram de
Sivananda à Rishikesh. Un nouveau tournant s’amorce là dans sa carrière.
Entre l’Est et l’Ouest, il est temps de jeter un pont. L’œcuménisme est dans
l’air. En
1965, Maryse Choisy prend part à Delhi -c’est son troisième voyage en Inde- à
un grand congrès interreligieux sous l’égide d’un maitre sikh. Alors un grand
dessein germe dans son esprit. Dès son retour à Paris, Maryse Choisy crée
l’Alliance Mondiale des Religions. Le Congrès constitutif a lieu au début de
1966, sous le double patronage du Vatican et du Dalaï Lama. Il s’agit de
faire en sorte que les différentes religions et spiritualités du monde, tout
en restant elles-mêmes, se connaissent, se comprennent et s’aiment mieux, en
découvrant par un travail commun de recherche, leur unité profonde. « Tout ce qui monte converge », a dit
Teilhard de Chardin. Maryse Choisy dira « la
mystique rapproche ceux que la théologie sépare ». L’autre
aspect de l’entreprise, le plus original, est de faire dialoguer librement
hommes religieux et hommes de science. De
fait, l’apport principal de Maryse Choisy a la pensée actuelle, c’est une
vision du monde fondée sur l’amour. L’amour, à ses yeux, c’est la parole
perdue de la Bible, après laquelle soupire une humanité en détresse. C’est
l’amour qui peut faire la paix entre les sexes, entre les hommes et les
nations. C’est l’amour qui peut faire notre salut en remportant la victoire
sur la mort. Pourvu que nous sachions mettre nos vibrations intérieures en
résonance avec l’énergie cosmique, source de toute vie. Entendons qu’il
s’agit de l’amour élevé au plan divin, celui dont les saints offrent le
modèle. Certes il se nourrit d’abord de la force sexuelle. Mais il faut
savoir la transmuer, cette force sauvage, en énergie spirituelle. C’est ici
que les techniques orientales pour la montée de la force nerveuse (de la
kundalini) à travers les çakras – que Maryse Choisy, avant beaucoup d’autre,
a contribué à nous faire connaître – peuvent être d’un grand secours aux
Occidentaux, quand la seule dévotion ne suffit pas pour susciter la
sublimation nécessaire. Extrait
du dernier chapitre de cet ouvrage de Maryse Choisy : Si nous
nous plaçons à un point de vue purement scientifique, la plus grande valeur
des yogas réside incontestablement dans leur psychologie. Tout au long de
cette étude des comparaisons se sont imposées involontairement. Quand on met
en parallèle la psychologie de nos écoles européennes et la psychologie
hindoue, la balance penche quelquefois en faveur des yoguins. Le professeur
Laubry et Mlle Thérèse Brosse l’ont déjà constaté. Le Radja yoga est à la
fois plus poussé, plus subtil et plus expérimental. Cependant quelques-unes
de ses pratiques ont été soit retrouvées spontanément par nos psychologues,
soit reprises sans indication de source le plus souvent. Ainsi,
par exemple, toute la rééducation de l’attention tentée chez nous a toujours
été tirée des procédés du yoga. Montrer d’abord un objet, puis deux, puis
plusieurs et demander au sujet de les décrire est du Radja yoga pour jardin
d’enfants. Rudyard Kipling a vulgarisé ces méthodes dans Kim. Elles sont
maintenant à la portée de tous les vendeurs de succès en vingt leçons.
L’éducation sensorielle, l’entraînement à la concentration, les exercices sur
la volonté qui sont tout de même d’une autre classe ont aussi mystérieusement
glissé d’Orient en Occident. Le médecin suisse Vittoz semble s’être inspiré
de ces procédés indiens. Avec
cette différence que les yoguins ont proposé l’hypothèse des « petites vies
». Tandis que j’ai vainement cherché une bonne explication de la suggestion
dans la psychologie occidentale. Et Freud s’est « révolté » contre la manière
de penser d’après laquelle « la suggestion qui expliquait tout n’aurait
besoin elle-même d’aucune explication ». Pierre Janet l’appelle « la provocation
d’une impulsion à la place d’une action réfléchie ». Mais le processus de
cette « provocation » demeure mystérieux. M.
Robert Desoille admet qu’« un certain degré de suggestibilité est une
aptitude normale commune à tous les hommes ». Il est pourtant obligé d’avouer
qu’il manque quelquefois a ces recherches une méthode s’inspirant de
principes d’ordre général ». Il se contente de constater que « la suggestion
nous permettra de placer le sujet dans un état d’attention passive qu’il ne
faut pas confondre avec l’état de crédulité de l’hypnose, état incompatible
avec la conservation d’un esprit sain ». Au
premier abord on ne voit pas le rapport entre la psychanalyse et les méthodes
yoguies. Il est probable que Freud ignorait le Radja yoga. Je dis : « Il est
probable ». La culture de Freud était immense. Il pouvait fort bien avoir
connu quelques procédés indiens qui traînaient dans l’air des bibliothèques.
Freud avoue lui-même sa parenté métaphysique avec Schopenhauer. Mais le
schopenhauerisme à son tour, n’est-ce pas de l’indianisme déguisé ?… Malgré
les déguisements, malgré les déviations, quelques étincelles du foyer
primitif ont survolé le temps et l’espace. Tous les philosophes influencés
par Schopenhauer retrouvent, sans connaître l’Inde, un concept hindou sous la
cendre. Nous savons par exemple combien le bovarysme d’un Jules de Gaultier
est proche de la Chandogya Oupanisad et de la mâyâ védantine. Jules de
Gaultier en fut le premier étonné quand je le lui dis. Il n’avait pas lu les
Upanisads. Il aimait Schopenhauer. Je
veux croire pourtant à une rencontre merveilleuse dans le sur-moi, dans le
sentiment de culpabilité, dans l’assassinat mental, dans l’ambivalence
amour-haine, et surtout dans cette classification des états inconscients que
la psychanalyse a donnée à l’Europe. La sympathie intellectuelle ignore les
frontières. Deux psychologues de génie peuvent arriver aux mêmes résultats
par des moyens différents. Ainsi cette notion d’âhimsa qui nous avait tant
intrigués chez Pâtangndjali s’éclaire par le « désir de tuer » de Freud.
Pourquoi chez les yoguins une pensée mauvaise équivaut-elle au meurtre ?… La
psychanalyse nous l’expliquera deux millénaires plus tard. « Le premier et le
plus important commandement qui ait jailli de la conscience à peine éveillée
était : tu ne tueras point. Il exprimait une réaction contre le sentiment de
satisfaction haineuse qu’à côté de la tristesse on éprouvait devant le
cadavre de la personne aimée et qui s’est étendu peu à peu aux étrangers
indifférents et même aux ennemis détestés. » Dans
cette ambivalence amour-haine, la psychanalyse est encore très
schopenhauerienne… et donc indienne. On connaît le célèbre passage des
porcs-épics de Schopenhauer: « Un jour d’hiver glacial, les porcs-épics d’un
troupeau se serrèrent les uns contre les autres afin de se protéger contre le
froid par la chaleur réciproque. Mais, douloureusement gênés par les
piquants, ils ne tardèrent pas à s’écarter de nouveau les uns des autres.
Obligés de se rapprocher de nouveau, en raison du froid persistant, ils
éprouvèrent une fois de plus l’action désagréable des piquants, et ces
alternatives de rapprochement et d’éloignement durèrent jusqu’à ce qu’ils
aient trouvé une distance convenable où ils se sentirent à l’abri des maux. »
Voici surtout ces lignes qui pourraient être signées de Pâtangndjali. Elles
sont la traduction européenne de l’âhimsa. «
Notre inconscient se contente de penser à la mort et de la souhaiter, sans la
réaliser. Mais on aurait tort de sous-estimer cette réalité psychique par
rapport à la réalité de fait. Cette réalité est déjà assez grave et grosse de
conséquences. Dans nos désirs inconscients, nous supprimons journellement, et
à toute heure du jour, tous ceux qui se trouvent sur notre chemin, qui nous
ont offensés ou lésés. » « Que le diable l’emporte ! » disons-nous couramment
sur un ton de plaisanterie destiné à dissimuler notre mauvaise humeur. Mais
ce que nous voulons dire réellement, sans l’oser, c’est : « que la mort
l’emporte !» et ce souhait de mort, notre inconscient le prend plus au
sérieux que nous ne le pensons nous-mêmes et lui donne un accent que notre
conscience est prête à désavouer. Notre inconscient tue même pour des
détails. Comme l’ancienne législation athénienne de Dracon, il ne connaît pas
d’autre châtiment pour les crimes que la mort, en quoi il est assez logique,
puisque tout tort infligé à notre moi tout-puissant et autocratique est, au
fond, un crimen laesoe majestatis. Au sommaire de cet ouvrage : Avant propos de Paul Masson-Oursel - Introduction aux philosophies hindoues - l’ontologie du vedanta, du samkhya et du djgnana yoga - la métaphysique du mouvement, la cosmologie et l’évolutionnisme du djgnana Yoga - La morale yoguique et le Karma Yoga - la panpsychisme du yoga et ses plans de conscience - la Çakti dans le macrocosme et dans la constitution des corps humains - La théorie du logos, du son et du rythme dans le mantra yoga - le son primordial - le jeu hédonique des gounas dans le corps - |
MILARÉPA - ŒUVRES
COMPLÈTES – LA VIE - LES CENT MILLE CHANTS |
Traduction
MARIE-JOSÉ LAMOTHE |
ÉDITION
FAYARD |
2009 |
||
Sa
biographie relate les tourmentes de son enfance, entre la mort de son père et
l’autoritarisme de sa mère, mais aussi relate l’acquisition des pouvoirs
magiques, avec les purifications douloureuses infligées par son maître
spirituel Marpa, maître intraitable, violent mais subtil. Ayant maîtrisé la
chaleur intérieure et pacifié son esprit, il devient alors pareil à ce miroir
sans tache qui rend toute chose à sa transparence première. Puis vient le
temps des rencontres avec les fils spirituels et les disciples, temps durant
lequel il va psalmodié pour eux les enseignements de la voie abrupte qu’il a
suivi, à l’écart des sentiers balisés, loin des aléas domestiques et des
existences mondaines. On
trouvera Tsang Nyon Heruka, qui écrira et codifiera son enseignement et
donnera naissance à une lignée de retraitants intrépides appelés « fous »
tant ils se soucièrent peu des convenances et des hiérarchies monastiques,
voulant rester fidèle à leur maître le Yogi-
poète Milarépa. Car Milarépa n’a que faire des institutions
ecclésiastiques et des réflexes grégaires, sans attache, sans avoir, il
poursuit son chemin de crête, manifestant une allégresse qui ignore toute
raison sociale. Sa parole transmet une sagesse folle, irréductible, sublime,
à l’image du grand délivré qu’il est devenu. Dans
sa traduction, M. J. Lamothe s’est attaché à restituer le rythme, ou mieux
encore la rumeur de la langue tibétaine, avec cette part d’oralité si bien
accordée à l’espace du Haut-Pays. C’est que pour elle, l’approche de l’œuvre
de Milarépa exigeait plus que de nécessaires connaissances linguistiques ou
culturelles. Une exploration du milieu naturel, sans cesse revivifiée par de
nombreux et longs séjours dans l’Himalaya et au Tibet, lui semblait
indispensable, nombre d’allusions, à première vue obscures ou
incompréhensibles dans les textes, ne se dévoilant tout à fait qu’aux abords
des ermitages. Dans sa postface M.J. Lamothe fait partager non seulement sa
déambulation dans les pas de Milarépa,
mais l’ensemble de son parcours et de ses rencontres d’altitude. En dépit de
sa disparition brutale en 1998, Marie-José Lamothe a mené à bien le projet
démesuré qui s’incarne désormais dans ce livre. Son nom est devenu
indissociable de celui du Maître de vie qu’elle s’était choisie. Ce livre de 1140 pages contient : La vie – et Les cent
mille chants – qui représentent l’œuvre totale de Milarépa, A la fin du
livre, l’auteur consacre 70 pages environ à décrire le Tibet, son
environnement et l’influence de Milarépa sur les bouddhistes et le peuple
tibétain. |
MYSTIQUES ET MAGICIENS DU TIBET |
Alexandre
DAVID-NEEL |
Edition
PLON |
1973 |
||
Le
Bouddhisme se déploie en une multitude de doctrines et d'écoles différentes,
que ce soit en Chine, en Inde, au Tibet ou bien au Japon, et n'oublions pas
aussi en occident où il a su conquérir les esprits et les cœurs, le
Bouddhisme représente une des formes les plus harmonieuses et complémentaires
entre le sacré et le profane. De par sa grande flexibilité et accessibilité,
le Bouddhisme permet de penser et d'agir en ayant plusieurs niveaux de
conscience de ses actions et une meilleure harmonie entre la vie quotidienne
et la vie spirituelle, c'est aussi cette intéressante dualité très abordable
par tous qui explique sa grande popularité en occident, loin devant certaines
autres religions qui contraignent et ne laissent pas forcément autant de
liberté de penser, ou tout simplement le libre arbitre... mais ceci est une
autre histoire ! Parmi
ces types de Bouddhisme, celui qui me semble le plus abouti en terme de
profondeur ésotérique et d'enseignement occulte, c'est bien le Bouddhisme
tibétain. Il est issu historiquement parlant de multiples influences, à la
fois chinoises, hindouistes et aussi (mais ici cela semble très peu connu)
d'influences occidentales Jésuites durant le XIVe siècle. Si je devais
personnellement qualifier le Bouddhisme tibétain, je dirais sans aucun détour
qu'il s'agit d'une forme de chamanisme évolué, avec des rituels magiques
extrêmement performants. Il
existe des similitudes de méthodes "chamaniques" en ce qui concerne
les rituels utilisés chez les bouddhistes tibétains et plus précisément chez
les "Bön" qui me semblent les plus authentiques et anciens
(néanmoins sans jugement de valeur de ma part en terme d'action…). En effet,
le Chamanisme est une voie royale vers le dialogue et sur l'ouverture du
monde des esprits, sur celui des morts et celui des forces de la Nature, ce
sont donc d'une certaine façon, pour simplifier, à tous les niveaux des
entités : des entités défuntes, des entités supérieures (ou non) et des
entités naturelles (surnaturelles seraient même plus adapté). Chaman
et Lama disposent de cette même science d'entrer en contact avec ces diverses
entités afin, évidemment, de leur demander de l'aide ou de résoudre un
problème spécifique. D'un côté l'on "entre en transe", de l'autre
on "entre en méditation". À noter que les deux méthodes sont
assorties de rituels ou d'offrandes sensiblement identiques avec des
récitations ou chants (mantras). De même, l'on sait qu'il faut une structure
mentale très exercée pour accéder au "monde invisible" et qu'il est
aussi nécessaire d'en avoir la sagesse (ou du moins la Connaissance). Le
terme de Sagesse n'est pas adapté ici, c'est un terme occidental trop orienté
positivement pour le garder, par contre la Connaissance implique cette
potentialité d'agir magiquement en plein pouvoir et en "sur-conscience",
dans un sens ou dans un autre, mais pas toujours positivement… La
plupart du temps, Chaman ou Lama, qui exercent tous les deux des rituels
magiques selon leur tradition, utilisent chacun des "tracés" ou des
formes symboliques qui sont autant de catalyseurs du rituel que de leurs
propres pouvoirs d'initiés. En examinant ces types de figures souvent très
géométriques (pentagramme, mandala, dessins de divinités ou de démons, etc.),
l'on peut effectivement aussi y voir immédiatement de grandes similitudes non
seulement symboliques mais aussi presque mathématiques (dans le sens des
nombres sacrés utilisés ou de la géométrie…), comme si ce langage
scientifique était aussi l'apanage des sorciers et mages bouddhistes. Dans
les deux traditions l'on cherche avant tout à canaliser son énergie et à la
transmuter dans le rituel pour ouvrir un passage vers une dimension
supérieure afin d'entrer en contact avec une entité. Mais finalement l'on
s'aperçoit assez vite que les entités ou déités recherchées sont elles-mêmes
des énergies sur un plan supérieur… Cherchons maintenant une différence
fondamentale d'interprétation des deux magies, chamanique et bouddhique : là
où le chaman cherche l'aide de l'entité ou de l'esprit afin de résoudre le
problème dans notre niveau de réalité, le Lama bouddhiste va chercher à
s'identifier à la déité en s'appropriant son image énergétique afin
d'enrichir lui-même son état de conscience pour modifier la réalité ! D'un
côté l'aide vient d'en haut et prend souvent possession du sorcier-chaman, de
l'autre le Lama s'investit du pouvoir de la déité afin d'en posséder la
puissance. Dans les deux cas les énergies fusionnent. |
20 N
NAGARJUNA - TRAITÉ
DU MILIEU |
NAGARJUNA
|
ÉDITION DU
SEUIL |
1995 |
Ce
traité du milieu comporte un commentaire de Tsonkhapa Lonsang Drakpa et de
Choné Drakpa Chédroub. Après
le passage du Vainqueur Shakyamouni, les doctrines du Véhicule des Auditeurs
se propagèrent largement ; peu nombreux étaient les détenteurs du
Véhicule des Héros pour l’Eveil, dont la pratique et l’étude se
détérioraient. Au IIe siècle apparut Nagarjuna,
qui établit le système du milieu (madhyamaka). Le
traité du milieu
est la plus ancienne synthèse qui nous soit parvenue des soutras de la
Perfection de sagesse, (prajnaparamita). C’est le texte capital par
excellence pour qui veut entrer dans la voie de la libération et entreprendre
la révolution intellectuelle requise pour une telle démarche. Le
traité démontre l’absence de nature propre de tous les phénomènes extérieurs
et intérieurs. Il met en lumière l’absence d’existence réelle de la moindre
particule, du plus court moment de conscience. Les apparences sont semblables
à un rêve, au reflet d’un visage dans un miroir. Nagarjuna s’attaque à toutes
les facettes de notre perception rigide du monde et des êtres. Il met en
doute, mine et détruit nos modes de pensée coutumiers. En réduisant nos
certitudes à néant, il trace la voie menant au plein épanouissement d’un
éveillé. En 27 chapitres, Nagarjuna analyse : Les
conditions, le mouvement, les facultés, les composés, le préexistant, le feu
et le combustible, la souffrance, les formations et le contact, la nature
propre, l’asservissement et la libération, l’acte, le temps, l’assemblage, la
production, la destruction, les méprises, les vérités supérieures, les douze
facteurs de l’existence, l’au-delà des peines etc. |
nirvana |
Divers
Auteurs |
Edition Les Cahiers de l’Herne |
1993 |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
La
quête de la délivrance s’y est, en effet, poursuivie de siècle en siècle dans
la fraîcheur renouvelée de son élan incoercible, en sorte que sa puissance
germinale a produit, à travers les paliers successifs de la réflexion et de
la pratique ascétique ou contemplative, d’une part, et les vicissitudes du
devenir historique des cultures asiatiques, d’autre part, des fruits
différents, bien que de même saveur. C’est cette quête qui confère à cet
ouvrage son unité.
|
20 P
PAGODES
DU VIETNAM – DIEUX ET GÉNIES DANS L’ART
RELIGIEUX
|
Unger
et N. Vitry
|
Edition
Abbeville
|
1997
|
Aujourd'hui ce qui compte
dans le pays c'est la liberté de religion reconquise ... Les dieux et génies
de sa religion populaire sont immortels. Après un texte qui situe les
religions anciennes et actuelles du Viêt Nam, de magnifique photos prises á
travers tout le pays nous décryptent la vie, les monuments et l'art religieux
de céans. Le Vietnam compte près de 1500
pagodes, bâties au cours des différentes dynasties féodales, et disséminées à
travers le pays. Possédant des traits architecturaux et culturels originaux,
ces ouvrages font intégralement partie de la riche liste des patrimoines
culturels et historiques du pays. Les pagodes sont construites généralement en bois et sont couvertes
de deux épaisseurs de tuiles : une couche de tuiles plates sous une couche de
tuiles décoratives en général en forme de demi-lune ou de feuille de mûrier.
Selon la tradition vietnamienne, la construction d'une pagode répond à des
rites très stricts basés sur la géomancie. Cette technique divinatoire
orientale qui étudie les influx terrestres permet de trouver la meilleure
position pour construire les pagodes. C’est ainsi que le lieu et
l'orientation, de même que la date de construction, sont déterminés par des
géomanciens. Ce sont les moines qui ont la charge de l'organisation des
cérémonies rituelles afin d'obtenir les bonnes grâces des esprits de la Terre
pour l'édification de la pagode. Même si en général les Vietnamiens se
rendent régulièrement dans les pagodes, celles-ci connaissent une grande
effervescence durant le Têt, le nouvel an vietnamien. A cette période, les
Vietnamiens viennent brûler des encens pour contrecarrer les mauvaises
influences et obtenir la protection divine pour la
nouvelle année à venir. Qu’est-ce qu’un temple ? Au Vietnam, le temple qui répond au
nom de « den » est, au contraire de la pagode vouée à Bouddha, généralement
dédié à un héros national, un saint, une déesse, une divinité ou un génie qui
a œuvré pour le bien de la nation, ou du village et à qui des cultes
taoïstes et confucianistes sont rendus. Le temple de la Littérature à
Hanoi en est un parfait exemple. En tant qu’académie confucéenne formant les
lettrés et hauts fonctionnaires de 1076 à 1915, le temple de la
Littérature est une véritable quintessence des traditions culturelles
millénaires du Vietnam, de l’éducation et de la valorisation des talents.
L’enseignement de Confucius auquel est dédié le temple de la Littérature a
marqué profondément la vie sociale et culturelle du Vietnam. Aujourd’hui
encore, les étudiants y viennent chercher des faveurs avant les examens et
des cérémonies de mise à l’honneur des diplômés universitaires, y ont lieu
chaque année pour récompenser les meilleurs étudiants. En parcourant les campagnes vietnamiennes
vous aurez certainement l’occasion d’observer que quasiment chaque village a
son temple. Très souvent celui-ci est dédié à un génie tutélaire. Le génie
tutélaire est le génie protecteur du village, connu sous le nom de phuc than
(génie du bonheur), qui peut être un génie céleste ou humain. Le premier est
un personnage mystique qui s’est révélé par un miracle alors que le second
s’est distingué de son vivant, pour avoir rendu service à la communauté ou au
pays. Chaque année, une grande fête est organisée afin de rendre le culte au
génie protecteur du village. Toujours en parcourant la belle campagne
vietnamienne, et particulièrement celle de Hué,
on remarquera les innombrables temples
familiaux fastueusement décorés dédiés au culte des ancêtres, une coutume
populaire qui commémore les défunts et qui constitue le fondement de la
structure familiale traditionnelle du Vietnam. Qu’est-ce qu’une pagode ? La pagode, chua en vietnamien, est quant à
elle vouée uniquement à Bouddha. La pagode, un mot d’origine tamoul,
signifiant « divinité », désigne un lieu où se trouvent une relique et
un lieu de culte pour les adeptes du bouddhisme. Elle accueille les moines,
les pratiquants mais également les visiteurs à condition que ceux-ci se
montrent respectueux. Le Vietnam compte près de 1500 pagodes, bâties au cours
des différentes dynasties féodales et répondant à des rites très stricts
basés sur la géomancie. La plus vieille pagode bouddhiste du Vietnam
est la pagode de Dau qui se trouve dans le village de Khuong Tu de la
province de Bac Ninh à seulement une trentaine de kilomètres de la capitale
vietnamienne, Hanoï. Classée vestige national, cette pagode fut construite en
187 au centre de la vieille citadelle de Luy Lâu pour accueillir la première
école bouddhiste vietnamienne appelée Vinitaruci. Non loin de la pagode Dau,
vous pouvez admirer la pagode Bút Tháp ou pagode de la tour du pinceau,
un véritable joyau architectural et sculptural édifié en 1037. L’architecture traditionnelle des pagodes
vietnamiennes inspirées des pagodes chinoises et du bouddhisme du
« grand véhicule » venu du Nord, tranche avec celle que l’on peut
rencontrer dans le delta du Mékong et plus particulièrement à Soc Trang et
Tra Vinh, où vit une importante communauté khmère. Adepte du bouddhiste du
« petit véhicule », la communauté cambodgienne a édifié des pagodes
bouddhistes révélatrices de l’art bouddhique khmer. En témoigne la pagode des
chauves-souris construite il y a 400 ans et reprenant tous les codes
architecturaux du bouddhisme Theravada que l’on retrouve au Cambodge. On
retrouve ce style également au Laos et en Thaïlande. Vous observerez
que les représentations de Bouddha diffèrent également, plus affinées et plus
gracieuses pour le bouddhisme Theravada. |
PALLIS – CÎMES ET LAMAS - |
Marco
Pallis |
Edition
Kailash |
1997 |
Après la guerre, outre ses devoirs
de famille, Pallis s'est occupé avec ses deux passions : l'alpinisme et la
musique. Dès qu'il le pouvait, il a escaladé, bien que les médecins lui
eussent dit qu'il ne lui serait peut-être plus possible de marcher à cause de
sa blessure au genou. Ainsi, il est allé en expédition en Arctique, en
Suisse, et dans les Dolomites ; Snowdonia, le Peak District, et les montagnes
écossaises lui ont fourni des occasions plus proches de chez lui. À la même
période, Pallis a étudié la musique avec Arnold Dolmetsch, un spécialiste
distingué de la musique anglaise ancienne, compositeur, et interprète. Sous
l'influence de Dolmetsch, Pallis n'a pas tardé à découvrir un amour de la
musique ancienne, en particulier de la musique de chambre des XVIe et XVIIe
siècles, et de la viole de gambe. Même quand il partit escalader dans la
région s'étendant entre le Sutlej et le Gange, lui et ses amis mélomanes
n'oublièrent pas d'apporter leurs instruments.
|
PALLIS
- LUMIḔRES BOUDDHIQUES |
Marco Pallis |
Edition Fayard |
1983 |
||
Ainsi, le Bouddha Amitabha a été révélé par l’omniscience
du Bouddha Sakyamuni de façon spontanée. À au moins trois reprises, sous
formes de sutras qui sont mis en ligne sur ce site, le Bouddha Sakyamuni de
par son Amour et sa Compassion illimitée, a décrit précisément le Bouddha
Amitabha de Lumière Infinie et sa Terre Pure de l’Ouest, qui se trouve loin
de la portée de l’esprit ordinaire impur car voilé par un lourd karma et sous
l’emprise des trois poisons principaux (ignorance - Cette Terre Pure est d’ordre spirituel et bien sûr, n’est
pas un lieu géographique tangible comme on l’entend ordinairement. Elle est
le résultat de tous les mérites accumulés et les grands vœux de ce Bouddha
qui fut auparavant un Bodhisattva et un être ordinaire. Sa Terre Pure est
telle qu’il est possible d’y renaître (transfert de conscience mentale) à la
fin de notre vie pour ensuite progresser promptement vers la Bouddhéité.
Notre esprit libéré en partie des entraves de ce corps karmique, peut
«migrer» vers le champ de Sukhavati du Bouddha Amitabha. Même si ce champ pur
spirituel n’est pas tangible au sens ordinaire, on y fait des expériences
comme celles que l’on fait dans un rêve, dans notre sommeil ou à l’état de
veille, à ceci près qu’elles sont toutes dépourvues de souffrances. En
réalité, cette Terre Pure n’est que le reflet de notre vraie nature non
révélée et non reconnue. Tout comme le monde dans lequel nous sommes paraît
bien réel, il en est pareillement de cette Terre Pure du Bouddha Amitabha
tant que l’état de Bouddha lui-
Ce Bouddha est très présent en Asie de l’Est, depuis des
millénaires, où l’on pratique principalement l’invocation de son nom avec Foi- - - - Ce Bouddha, de par sa particularité unique, a fait l'objet,
et même encore aujourd'hui, de rejet ou de doute dans le monde bouddhiste.
Présenté de façon dogmatique ou doctrinaire sous le terme d’Amidisme, un
aspect religieux s’en découle et conduit à des mauvaises compréhensions ou
perceptions de ce Bouddha, qu’on pourrait être amené à prendre à tort pour un
dieu au sens ordinaire. Il est préférable de se tourner vers des adeptes
authentiques et qualifiés de la Terre Pure plutôt que de lire çà et là des
commentaires de personnes qui ne sont motivées que par le renom ou le profit,
sans la moindre réalisation… |
patanjali –
aphorismes du yoga |
patanjali |
TEXTES
THEOSOPHIQUES |
1982 |
Ce
texte très ancien du fondateur du système du Yoga expose, dans un langage
très concis, les règles, conditions et phases différentes de cette discipline
spirituelle qui aboutit à la méditation la plus haute. Plutôt
qu’une traduction littérale, W.Q. Judge a préféré présenter une
interprétation de la pensée de Patanjali et rendre ainsi cet enseignement
traditionnel plus accessible, en y ajoutant d’ailleurs d’utiles notes
explicatives, et une longue préface particulièrement instructive. La pratique est le cœur du yoga. Le yogi
est, en premier lieu, un pratiquant, un philosophe, un théologien et
aussi un psychologue, au sens général. Son approche stricte peut être
comparée à celle du scientifique dans son laboratoire. Il analyse
pour atteindre la Réalité. Il ne peut se satisfaire de théories, de
spéculations ou de faits de seconde main. Il considère que
le critère souverain de réalisation de la Réalité transcendante ne peut
être que son expérience personnelle directe. L'expérience directe
est une possibilité ouverte à tous. Tout ce qui est demandé, c'est une
dévotion rigoureuse à l'application pratique du yoga. Le yoga est une réaction spontanée à nos
besoins spirituels inconscients. Il peut stimuler le subconscient pour
ses besoins spirituels et mener à la réalisation et à
l'accomplissement. On dit aussi qu’il crée un besoin spirituel
dynamique qui motive toutes les activités humaines en vue de la
réalisation de la Réalité ultime. |
PAROLES
DE SAGESSE de PARAMAHAMSA HARIHARANANDA |
LUI - MÊME |
Edition
Du DAUPHIN |
2001 |
Petit
recueil de méditations sur des paroles prononcées par un grand sage hindou. Paroles de Sagesse est un
petit livre de sagesse élaboré par un des maîtres du Kriya Yoga. Il nous
livre diverses pensées et réflexions sur le monde, la vie, le couple, la
nature, la clairvoyance et bien d'autres thèmes, avec aussi un certain
humour. |
PḖLERINAGE AU TIBET – AUTOUR
DU MONT KAILASH |
Olivier
Hollm et J.M. Hullot |
Edition Hozhoni |
2007 |
||
Touchées par les rayons du
soleil couchant, ses neiges éternelles illuminent les étendues sauvages
jusqu’aux frontières du Népal. Si comme disait Barrés : « Il est des
lieux qui tirent l’âme de sa léthargie, des lieux enveloppés, baignés
de mystère, élus de toute éternité pour être le siège de l’émotion
religieuse », le Mont Kailash est indéniablement un de ceux-là ! Du haut de ses 6 714, la montagne en impose mais
elle n’écrase pas le paysage. Il faut dire que le plateau désertique
qui s’étend à ses pieds ne descend que rarement à moins de 5000 mètres. Nous
sommes donc dans un espace particulier, un endroit où l’air est
pur mais rare et où l’homme n’est pas le bienvenu. Un monde où le mal de
l’altitude peut vous prendre à n’importe quel moment et vous tuer en quelques
minutes. Le Yantra (pèlerinage) du Kailash est réputé comme
le plus difficile de tous, et si nombres d’hindous ou de bouddhistes rêvent
de visiter ses pentes et d’en faire le tour (la Khôra en tibétain) au
moins une fois dans leur vie, bien peu seront exaucés. C’est que l’endroit
est isolé et très difficile à atteindre. Il faut parfois plus d’une semaine
en Jeep depuis Lhassa ou Katmandou sur des pistes de
terre pour rejoindre les flancs de la montagne. Bien souvent, il faudra
rebrousser chemin du fait de conditions météorologiques redoutables et
imprévisibles. Cet
isolement rehausse encore le charisme de la montagne. Sa visite ne
peut être qu’un pèlerinage, un chemin initiatique où l’on n’est jamais sûr
d’arriver. Tout serait là encore question de karma… et de lâcher prise. Le mont Kailash (montagne de cristal en
Hindi) est aussi appelé Gang Rinpoché par les
tibétains. Le terme est intéressant car il souligne le caractère
particulier de l’endroit, on pourrait le traduire par « le joyau
des neiges » mais aussi par « la montagne gourou«.
Le Kailash ne se contenterait pas de rester planté là, il serait
vivant et enseignerait ceux qui ont des oreilles pour entendre… En
Inde, dans l’esprit de tous, la montagne a une âme et est la gardienne de
secrets spirituels. Sadhguru, un
maître indien réputé affirme même que la montagne serait « la plus
grande librairie mystique du monde » et que les « plus
profonds enseignements spirituels y sont entreposés sous forme
d’énergie ». Chez les hindous, le mont Kailash est le trône
de Shiva et de sa compagne Parvati. Chez les tibétains celui
de Demchog et de Dorje Phangmo, les divinités représentant
l’union de la sagesse et de la compassion. Il est aussi le mont Mérou, l’axis
mundi, l’axe du monde, la colonne vertébrale de l’univers. Nombres de
yogis y voient le Sahasrara
du monde, le chakra supérieur qui couronne le haut de la tête. Seuls
ceux qui peuvent maintenir leur niveau de conscience assez haut pourraient
séjourner autour du Kailash. Les âmes faibles effrayées par la
solitude et submergées par les désirs mondains ne pourraient que fuir les
lieux rapidement. Les Rishis (sages) du passé ont depuis
longtemps reconnu dans la géographie des lieux un mandala
naturel à haute portée symbolique. Au pied de la montagne, deux larges
lacs dans lesquels les nuages se reflètent sont souvent comparés au Soleil et
à la Lune. Le plus connu, le Manasarovar est vénéré depuis des temps
immémoriaux. Il représente les eaux primordiales de l’univers.
Il symbolise la lumière, le soleil tandis que le Raksastal est la
demeure des puissances des ténèbres. Il est d’ailleurs fui en général par les
pèlerins sauf par quelques tantriques de la « main gauche ».Ajoutez
à cela le fait que quatre des plus grands fleuves asiatiques naissent dans la
région (le bhramapoutre, la Karnali, l’Indus et le Sutlej) et
partent pratiquement vers les quatre points cardinaux et vous pourrez vous
faire une idée de l’importance symbolique de l’endroit. Tout au long de
l’histoire, les vallées et les grottes du Kailash ont accueilli
nombres d’ermites et yogis indiens et tibétains comme le légendaire Milarépa.
De nos jours il n’est pas rare de rencontrer des sadhus (ermites itinérants
hindous) venus passer les mois d’été là, après avoir traversé la grande
chaîne himalayenne. Peu vêtus et les pieds nus ils aiment à venir pratiquer
leur ascèse ici avant de regagner les plaines chaudes du sous-continent
indien. Nombres de yogis tibétains pratiquent toujours dans les grottes et
les abris des environs et quatre monastères détruits pendant la
révolution culturelle, ont été récemment rénovés. Malgré les changements de mentalité et la modernité, la
montagne fait toujours rêver, fantasmer même…Quelques théories étonnantes
sont récemment apparues. Selon certains
le mont Kailash serait une gigantesque pyramide cachant une ville-monastère.
Pour d’autres, une base Ovni ultra secrète et pour d’autres encore, la porte
vers Shambala
et le royaume mystérieux d’Agartha. Aujourd’hui comme hier le Mont Kailash
reste un objet de fascination ! Comment aller au Kailash ? Il y a trois solutions: Par la route de Lhassa,
par la route de Katmandou ou par Kashgar. La plupart des
voyageurs qui utilisent la route de Lhassa ou de Katmandou le font par
la voie légale. Ils vont le plus souvent réserver leur place dans les
nombreuses agences de voyage de ces deux villes. Ils ont ainsi la
garantie d’obtenir le travel permit et d’être pris en main jusqu’à la
destination finale mais le coût peut être prohibitif. Comptez une
quinzaine de jours de voyage aller-retour au minimum. Mais attention,
rien ne garantit le succès, comme partout en montagne, c’est la météo qui
décidera et nombre de voyageurs ont dû rebrousser chemin, parfois
tout près du but. Vous pouvez aussi tenter de vous rendre en stop
de Lhassa jusqu’à Darchen. Mais soyez prévenus, le stop n’est
pas bien vu par les autorités et comme le Kailash se trouve sur une
zone à accès restreint, il faudra aussi passer les nombreux checks-posts
de l’armée chinoise en faisant de larges détours car vous serez dans l’illégalité.
Les camionneurs chinois ont ordre de ne pas prendre de touristes donc il
faudra s’armer de patience et si possible parler la langue. Une option
pour les voyageurs expérimentés seulement ! |
PRAJNÂNPAD ABC D’UNE SAGESSE |
EXTRAITS
CHOISIES DE SWÂMI PRAJNÂNPAD |
Edition
LA TABLE RONDE |
1998 |
C’est
en 1959 que Daniel Roumanoff rencontre en Inde Svâmi Prajnânpad, dont il devient, avec Arnaud
Desjardins, l’un des 9 élèves français.
Svâmi
Prajnânpad, totalement inconnu du public français de son vivant, est peu à peu
devenu une figure familière dans le monde de la spiritualité. Cette
reconnaissance s’est faite surtout grâce aux ouvrages de fond de deux de ses
disciples : Arnaud Desjardins et Daniel Roumanoff, et plus
récemment, du philosophe André Comte-Sponville, chacun d’eux
apportant, en fonction de sa formation, de son histoire personnelle mais
aussi de sa sensibilité, une pierre à la transmission de l’édifice
remarquable qu’est l’enseignement de Svâmi Prajnanpad. |
PRAJNANPAD
- entretiens avec svâmi prajânpad |
R.
SRINIVASAN |
Edition
L’ORIGINEL |
2005 |
Yogeshvar Chatterjee, qui deviendra Svâmi Prajnânpad,
naît en 1891 dans une petite bourgade au nord de Calcutta. Malgré une enfance
pauvre, il parvient à faire des études qui l'amènent, en 1919, à l'âge de 28
ans, à être maître-assistant de physique à Patna. Dans les années 1920-1921,
lorsque Gandhi prend la tête du mouvement national d'indépendance, Yogeshvar
adhère avec enthousiasme à son programme. Puis il se met en quête d'un maître
capable de l'éclairer. Il rencontre alors Nirâlamba Svâmi. En octobre 1922, il reprend un enseignement
dans une région arriérée de l'Inde, et entame une période d'idéalisme et
d'austérités. L'année 1922-23 est pour lui un temps de recherche et
d'approfondissement des enseignements de Nirâlamba. L'année 1923-24 est
cruciale sous l'angle de la recherche personnelle. Yogeshvar découvre la
psychanalyse et pense trouver le chaînon qui lui manquait dans le processus
de libération par la connaissance de soi. Il se passionne pour les
découvertes de Freud et particulièrement sa technique de mise au jour des
émotions refoulées. En avril 1925, après avoir démissionné de son
poste d'enseignant, et bien qu'ayant femme et enfant, il se rend à l'ashram
Channa de son maître qui l'y ordonne. Il devient alors Svâmi Prajnânpad et
part en pèlerinage dans les Himalayas. Mais le parcours de Yogeshvar est
surprenant. Ayant manifesté socialement son nouvel état, il revient quelques
mois plus tard, quitte l'habit couleur safran et reprend sa vie familiale et
sa fonction de professeur En septembre 1930, il est appelé d'urgence au
chevet de Nirâlamba Svâmi qui se meurt d'une gangrène, et décide tout
naturellement de lui succéder à la tête de l'ashram Channa. Svâmiji – c'est
ainsi que le nomme ses disciples – inaugure alors un parcours de compassion
que seule la mort interrompra : pendant plus de quarante ans, il reçoit et
forme des disciples indiens et européens à l'Advaïta Vedânta, dans la plus
stricte confidentialité. Le 24 septembre 1974, il s'éteint à l'âge de 83 ans.
Ce sont ses disciples français qui nous ont fait connaître son enseignement. Daniel Roumanoff le rencontre en 1959.
Svamiji fait deux séjours en France, un en 1966 à Bourg La Reine auprès
d'Arnaud et Denise Desjardins, un autre en 1973 en Normandie invité par
Daniel et Colette Roumanoff. Svâmi Prajnânpad, qui était un scientifique et
un intellectuel de haut niveau, ne cessait pourtant de répéter à ses
disciples : « Ne pensez pas, voyez ! ». Il voulait par là non les empêcher de
se cultiver ou les détourner de la réflexion, mais les inviter à développer
une attitude d'observation. Il leur conseillait donc, après s'être
suffisamment informé, d'oublier les savoirs appris, les expériences d'autrui,
les croyances, les opinions, les vérités assénées sous couvert Alors, voir quoi et comment ? D'abord
l'obstacle qui bouche la vue, qui empêche l'observation directe, immédiate,
des choses. Voir comment fonctionne le mental, les pensées qui l'agitent, les
désirs qui l'animent. « Gardez vos yeux ouverts, dit-il, avancez les yeux
ouverts » sur ce qui se passe en vous et autour de vous. « Voir de manière
parfaite, c'est voir seulement les formes infinies et ou plutôt le jeu de
l'énergie infinie dans des formes différentes » et c'est voir l'unité
fondamentale qui leur est sous-jacente. « Alors ce que vous voyez est en
vous. Tous les objets que vous voyez sont en vous, dit-il, tout est en vous
et vous devenez tout. C'est cela l'infini. » Svâmi Prajnânpad fait le constat suivant : «
La vie n'est le plus souvent qu'une réaction en chaîne de "non". Le
"non" est toujours là, l'acceptation absente… Ce refus, dit-il, est
à la racine de toutes les frustrations. » Il conseille donc de renverser la
vapeur et d'apprendre à dire "oui". « Il vous faut dire
"oui" d'abord et en premier lieu. » Une acceptation heureuse et
profondément sentie ! « Quelle que soit la situation, dès qu'elle apparaît,
il faut l'accepter. N'imaginez rien d'autre. Il n'y a pas lieu d'être
bouleversé. Ceci est ce qui est maintenant. » « Dites oui à tout ce qui
vient. » Cette attitude n'a rien à voir avec une
résignation, une passivité, une soumission défaitiste. Elle est une attitude
réaliste et positive. « Ce qui est arrivé, est arrivé », « ce qui est là, est
là », et c'est de là que nous partons dit Svâmi Prajnânpad. Il ne sert à rien
de se perdre en regrets, remords, récriminations, c'est du temps et de
l'énergie perdue. Acceptons la réalité des choses, aussi désagréable
soit-elle, et voyons si nous devons et pouvons faire quelque chose. Loin de
désactiver l'énergie, l'acceptation lui donne donc une base réaliste à partir
de quoi elle va pouvoir se déployer. Au bout de l'action bien menée il y a la
liberté, et cela à l'égard de l'action elle-même : le fruit ultime de tout
agir est le non-agir. Paradoxe que Svâmi Prajnânpad exprime simplement ainsi
: « Dès que vous sentez : "J'ai fait ce que j'avais à faire"
aussitôt vous n'avez plus rien à faire... vous êtes libre. » Au bout de
l'action lucide, il y a la réalisation qui peut s'exprimer en trois phrases :
« J'ai fait ce que j'avais à faire. J'ai obtenu ce que j'avais à obtenir.
J'ai donné ce que j'avais à donner. » Alors, est-ce à dire que l'homme parfait
n'agit plus et que tout désir éteint en lui, toute possibilité d'action l'est
aussi ? Svâmi Prajnânpad répond clairement à cette question : « L'homme libre
donne l'apparence d'agir. Mais il n'agit pas. (Ce n'est plus lui qui agit)
L'action a lieu en lui, mais il n'en prend pas l'initiative. » « Si votre
conscience ne se limite pas à ce qui est particulier, alors l'ego disparaît,
l'action se déroule, mais il n'y a pas d'acteur. L'action a lieu. Comment ?
Selon les exigences de la situation. » « L'action juste ne peut avoir lieu qu'en
l'absence d'identification, de projection personnelles. » Ces remarques,
Svâmi Prajnânpad se les appliquait à lui-même lorsqu'il disait à ses
disciples : "Svâmiji agit-il ? (Il parlait alors de lui à la troisième
personne) Non, il n'agit pas. Les circonstances le font agir." Une
petite fille, la fille d'Arnaud Desjardins, demanda un jour à Svâmi
Prajnânpad s'il avait des pouvoirs extraordinaires, comme en ont tous les
grands yogis. A quoi celui-ci répondit qu'il n'avait aucun pouvoir. Mais
voyant la petite fille déçue, il se ravisa et lui dit : « Si, Svâmiji a deux
pouvoirs : Amour infini, patience infinie. » En fait, dans sa correspondance, Svâmi
Prajnânpad utilise peu le mot amour. C'est qu'il se situe dans la ligne du
Jnâna yoga, de la connaissance comme voie de libération, et non dans celle du
Bhakti yoga, de l'amour dévotionnel. Toutefois, à partir d'un certain niveau
de sagesse et de réalisation, ces distinctions n'ont plus beaucoup de sens et
l'on peut trouver chez lui quelques propos sur l'amour qui ont une résonance
universelle. « Que signifie aimer ? Aimer, C'est prendre en considération
l'intérêt de l'autre et non le sien », mais cela n'est possible, dit-il, que
si l'on cesse d'attendre quelque chose de l'autre. Sans ce désintéressement,
aucun véritable amour n'est possible. Et pourtant, il affirme ailleurs : «
Nul n'agit que par intérêt propre, même le plus grand sage. » Alors comment
concilier ces deux affirmations ? Svâmi Prajnânpad répond : en étendant son
intérêt à tous : « Considérez chacun comme étant vôtre. » Il subvertit donc
la notion de "moi" et celle de possession et les fait éclater en
les dilatant : « Tout est à moi, tous sont à moi, bienveillance envers tous.
» Bien qu'il utilise peut le mot, Svâmi
Prajnânpad est donc convaincu de l'importance centrale de l'amour dans
l'épanouissement de la vie. L'amour libère dit-il. Libère de quoi ? de soi.
Dans une lettre à Shyamali Khan, il écrit : « Puisse votre vie être remplie
d'attention aimante, de joie, de service et d'amour. » Au bout du chemin, il
n'y a plus de relations, il n'y a plus que l'unité qui les accomplit toutes.
Mais il y a aussi parfait amour et parfaite compassion, car on ne fait plus
de différence entre soi et l'autre. On aime l'autre comme soi-même. C'est
alors une bénédiction d'être vivant, c'est une félicité d'être un avec tous,
de vivre de la vie qui traverse tout. Prenant
délibérément le contre-pied de certaines formules stéréotypées de
l’hindouisme traditionnel, Svâmi Prajnanpad (Svâmiji) citait souvent
l’injonction du grand sage Vashista au jeune prince Rama : « Agis, jouis,
connais ».
|
PRAJNANPAD -
sWâmi prajnânpad pris au mot – les aphorismes |
Frederick leboyer |
|
2006 |
||
L'action-réaction est
le mode de fonctionnement du changement. C'est l'expression de l'énergie
infinie. Dans la manifestation, pour tout effet, il y a une cause. Il n'y a
donc ni accident, ni miracle, ni destin. Le karma (poids des actions du
passé) est un autre terme pour désigner l'hérédité, puisqu'il n'y a pas de
séparation entre ce qui est mental et physique. Tout ce qui nous arrive,
c'est nous qui l'attirons. Nous sommes responsables de notre bonheur puisque
le monde extérieur est neutre. Pour illustrer le passage de la dualité à la
non-dualité, le maître bengali donne souvent l'exemple du pendule. Le
mouvement part de la position d'équilibre et lorsque le jeu d'action-réaction
est épuisé, le pendule tend à revenir à cet état neutre, stable, en
équilibre. Mais quelle est la cause de la rupture de cet équilibre ?
Prajnanpad l'attribue au refus. Tout est construit sur
le refus, créateur de toute dualité. Refuser c'est dire non à ce qui est, au
changement. Le refus crée le plaisir et la souffrance aussi inséparables que
les deux faces d'une pièce de monnaie. Ils sont produits par un découpage
arbitraire, une séparation au sein d'une réalité unique. Ce découpage est le
fait de l'ego dont le maître d’œuvre est le mental : organe central du refus
dont l'aspect intellectuel est la pensée, l'aspect affectif, l'émotion et le
désir. Pour s'en libérer, il faut le traquer sans relâche en le confrontant
aux faits réels. |
PRAJNANPAD les formules
de swâmi prajnanpad |
COMMENTAIRES
D’ARNAUD DESJARDINS |
Edition
TABLE RONDE |
2003 |
Commenté
par Arnaud Desjardins, ces formules du maître sont percutantes, mais bien
explicitées et commentées par Arnaud Desjardins.
|
PRAJNÂNPAD SWÂMI |
DANIEL
ROUMANOFF |
Edition
LA TABLE RONDE |
1989 |
||
Cependant, en tant qu'êtres humains, nous
avons aussi accès à une plus vaste dimension de conscience qui est
intrinsèquement libre de la dualité. Les traditions spirituelles orientales
considèrent cette conscience sans ego comme notre véritable nature
essentielle, la fondation même de notre être. Puiser dans cette pure présence
non duelle, comme c'est le cas dans certains types de connaissance
contemplative, révèle un vaste champ ouvert de conscience dans lequel
s'évanouit la séparation entre soi et l'autre, celui qui perçoit et ce qui
est perçu. Cette conscience non duelle nous libère du mental conditionné et
du monde conflictuel du samsara. Elle révèle la vérité absolue, la façon dont
les choses sont au niveau ultime : inséparables, non divisées,
interconnectées.
L'axiome indien « Tu es Cela » exprime cette
découverte : ce que je suis est inséparable de la totalité de la réalité
telle qu'elle apparaît et coule à travers moi à chaque instant, dans le flux
de mon expérience en cours. Si l'esprit égotique dualiste est pré-humain, ou
subhumain en ceci qu'il est orienté vers la survie, la conscience non duelle
sans ego est Crans-humaine, ou supra personnelle, parce qu'elle ouvre une
expansion plus vaste de l'être ou de la présence qui est libre de notre
implication personnelle ordinaire dans les situations existentielles
immédiates.
En règle générale, les traditions
orientales ne prennent en compte que ces deux plans de l'existence – sub
humain et trans-humain, samsara et nirvana, égocentrique ou impersonnel - et
envisagent la libération comme une délivrance de la condition humaine. En
revanche, les traditions spirituelles occidentales accordent une valeur
spéciale à l'incarnation humaine en elle-même, et s'intéressent plus à
accomplir le sens de cette incarnation qu'à la dépasser ou à s'en délivrer.
Au lieu de mettre l'accent sur l'impersonnel, l'Occident se focalise sur
l'humanité en tant que véhicule en évolution à travers lequel le divin peut
progressivement se manifester dans l'existence terrestre conditionnée.
Les traditions occidentales mettent aussi l'accent sur le fait d'incarner pleinement notre humanité, avec toute sa précarité et sa vulnérabilité. Ce qui signifie s'engager pleinement dans les relations et les situations existentielles dans lesquelles nous nous trouvons, et contribuer à transformer ce monde. Par exemple, l'enseignement juif de tikkun ha-olam, « réparer le monde », souligne l'importance de s'engager pleinement dans l'existence profane et de la transformer. De manière similaire, le consentement du Christ à se soumettre à la crucifixion pointe vers la nécessité d'entrer pleinement dans la condition humaine pour la purifier ou la racheter. |
20 R
rituel de magie tantrique hindouE |
Jean
Marquès riviḖre |
Edition
Arche– Milan |
1976 |
||
Les dynamiques de l'univers sont dialectiques, apparemment
en conflit, mais survenant dans le contexte plus large de l'unité et de la
plénitude. Telle est notre compréhension partant de la vision du Tantra. Par
essence, le Tantra est la voie de l'acceptation, elle inclut le haut et le
bas, le terrestre et le spirituel. Cette voie permet à Dieu et au
Diable de se donner la main, tels deux pôles, ou deux aspects, d'une seule
énergie. Le Tantra encourage les chercheurs spirituels à pratiquer la
sexualité sacrée comme un moyen de réalisation de soi. Il comprend à la fois
le sexe et la magie en tant qu'outils précieux sur la voie de la
transformation. En outre, le Tantra reconnaît le
principe féminin comme égal à celui de l'homme - une étape importante dans la
culture de l'énergie sexuelle à des fins magiques et spirituelles. L'un des objectifs de ces
pratiques sexuelles était, comme Chogyam Trungpa le décrit, de
"dissoudre le sens de l'intérieur et de l'extérieur et de se brancher
sur une sensation d'espace énergisé omniprésent, qui est une sagesse
primordiale et une sorte d'intense désir de félicité. "Un autre but plus
spécifique était de créer un "corps arc-en-ciel lumineux "qui
continuerait après la cessation du corps physique. Un autre encore était
d'atteindre certains types d'énergie dakini - qualités du principe féminin
divin - afin de transcender les limites de l'ego humain. Pendant plusieurs
années j'ai eu la chance de pratiquer intensément la Magie Sexuelle avec un
partenaire tantrique. Il me rendait visite à l'improviste, dans le secret des
heures de la nuit, m'invitant à me plonger dans des exercices de respiration
intense qui généraient rapidement une énergie ardente dans tout mon corps.
Nous faisions l'amour alors, très lentement et consciemment, il m'enseignait
à concentrer cette impétueuse énergie dans la région de mon coeur. Après un certain temps, je
commençais à avoir des visions très fortes. Je me souviens d'une qui fut
particulièrement puissante, où je me vis comme un bouddha, ou être spirituel,
assise en méditation, heureuse dans une grotte. Alors que je la contemplais,
la grotte prit une couleur rouge et se mit à palpiter, je pris alors
conscience que mon être bouddhique était assis dans la cave de mon propre
coeur. Un sentiment de bonheur s'amplifia de plus en plus - ainsi que la
taille de la caverne - jusqu'à ce qu'il remplisse l'univers tout entier. Je
ressentis alors un rayonnement d'amour et de compassion inconditionnel envers
tous les êtres vivants. Ainsi je reçus des informations très spécifiques sur
ce que mon partenaire décrivit plus tard comme la "sagesse du
cœur". Cette expérience rendit son enseignement plus réel, au lieu
d'être simplement intellectuel. L’accent mis sur la transmission des
enseignements tantriques par la sexualité tend à être plus mystique que
magique, mais la même approche est utilisée pour les deux arts. C'est une
question de choix : soit vous souhaitez résider dans un état d'union mystique
avec l'univers, soit vous voulez maîtriser les pouvoirs universels qui
découlent de cette union dans le dessein de la manifestation terrestre. Dans
la tradition tantrique Tibétaine, la magie et le mysticisme prospérèrent côte
à côte. L'initiative de décider comment utiliser ces pouvoirs était laissée à
l'initié. C'était vraiment une question d'intégrité et de responsabilité
personnelle, une attitude aussi valable aujourd'hui qu'elle ne l'était alors. |
20 S
sagesse libertaire
taoïste |
Erik
sablÉ |
Edition
DERVY |
2005 |
Le
taoïsme n’est pas simplement une philosophie ou une « mystique » chinoise un
peu particulière, mais il présente aussi une vision profondément libertaire
de la société. Pour Lao Tseu ou Tchouang Tseu, toutes les valeurs qui fondent
notre monde contemporain sont dénuées de sens. La croyance selon laquelle
l’homme peut modifier les événements conduit aux pires catastrophes, la
morale avec ses notions de bien et de mal n’est qu’hypocrisie, l’ambition
sociale est considérée comme un véritable poison, et la rivalité entre les
êtres le pire des maux.
|
SANS RACINES, NI DEMEURES. Vie et
Paroles d’un Maître bouddhiste tantrique indien |
TILOPA |
EDITION
TERRE BLANCHE |
2008 |
||
C’est
par la transgression, le courage, le mépris des convenances qu’il finit par
obtenir la connaissance ultime auprès de Vajrayogini, la suprême
dakini (divinité femelle), après avoir triomphé de nombreuses épreuves
initiatiques. |
saraha – l’essence lumineuse de l’esprit |
Erik sable |
Edition
DERVY |
2005 |
Le
texte que nous proposons contient en fait la quintessence du bouddhisme
tantrique dans son aspect le plus élevé, le plus dépouillé.
|
sentences et proverbes de la sagesse chinoise |
Edition
|
Edition
Albin Michel |
2001 |
||||
Diverses
sentences et proverbes populaires ainsi que des paroles de Confucius et Lao
Tseu. Le confucianisme est la religion d’Etat en Chine, elle guide pas à pas
l’homme au quotidien
|
SEPT
JOYAUX DU TANTRA SHIVAÏTE –
RENCONTRE AVEC SEPT MAÎTRES DU CACHEMIRE MḖDIḖVAL
|
Colette Poggi
|
Edition Accarias – L’Originel
|
2018
|
Nous devons à Colette
Poggi de remarquables travaux sur le shivaïsme cachemirien, ou mieux, sur les
shivaïsmes cachemiriens tant le foisonnement intellectuel, religieux,
philosophique et métaphysique du Cachemire fut riche et varié du IXème au
XIVème siècle, période étudiée dans ce nouveau livre. Les textes révélés,
remarque Colette Poggi, qui font aujourd’hui la réputation du courant
non-dualiste cachemirien, sont probablement antérieurs ou très antérieurs aux
dates officielles de repérage historique de ces Tantra. Ils se présentent
en général sous la forme de dialogues entre Shiva et sa parèdre, entre la
Conscience et l’Energie, Shakti. Colette Poggi a choisi de nous conduire dans
les subtilités de ces traditions à travers sept sages, une femme et six
hommes qui ont exploré les profondeurs de la conscience dans des modalités
non dogmatiques, libertaires même : Vasugupta, Somânanda, Utpaladeva,
Abhinavagupta, le plus connu d’entre eux, Ksemarâja, Mahesvarânanda, et
Lallâ, par ordre chronologique. « Au fil de
notre voyage, annonce Colette Poggi, la parole sera laissée à ces sept sages,
de Vasugupta à Lallâ, afin que le timbre original de leur voix intérieure
résonne dans notre imaginaire et que leur démarche rationnelle dévoile leur
vision de la réalité. De ces sept chercheurs, chacun est parvenu à mettre en
lumière un aspect particulier du réel. Certes, cette recherche inlassable
s’est déroulée sans laboratoire, ni instrument mais de l’intérieur car ils
firent de leur-corps-souffle-esprit un astrolabe ouvert sur la vie infinie, voyant
en chaque forme une expression de la créativité de Shiva. Il ne faudrait donc
pas chercher dans leurs approches des concepts scientifiques ou
philosophiques ; leur parole s’est faite écrins d’éclats d’intuition
jaillis de leurs expériences. Ainsi ces sept sages, mystiques et poètes,
vibrant chacun d’une intensité particulière, ressemblent à des joyaux qui
laissent, en transparence, percer la lumière de manière unique. » Un grand nombre
d’écoles cachemiriennes non-dualistes s’exprimèrent avec chacune leurs
spécificités mais aussi des « intuitions communes » comme, en
premier lieu, l’expérience d’une seule réalité absolue, Shiva, qui conduit à
s’opposer au principe de l’illusion cosmique que l’on rencontre dans d’autres
courants. Pour ces écoles, l’illusion perçue par l’ignorant est la réalité de
l’être libéré. L’approche revendiquée est toujours la plus directe,
immédiate, parfois non-voie, et vise une libération totale, y compris des
pratiques et enseignements, par la reconnaissance ou le ressouvenir de sa
propre nature originelle, qui demeure. Pour chacun des sept sages choisis,
Colette Poggi présente le contexte culturel et spirituel dans lequel ils
furent amenés à enseigner ou transmettre avant de proposer des extraits aux
lecteurs. Avec Lallâ, yogini shivaïte et soufie qui, après avoir subi
humiliations et persécutions, s’échappa pour se consacrer à Shiva, nous
approchons une œuvre poétique exemplaire qui rend compte des étapes sur le
chemin de l’accomplissement : Du désenchantement à la prise de conscience
de l’illusion mondaine – Du vide salutaire à l’expérience de la vibration –
De l’Emerveillement à l’Apaisement. Le discernement, associé à
l’intuition de l’essence, autorise l’apaisement. Lallâ évoque elle aussi une
non-voie, une forme sans forme, la pure présence à soi-même comme étant le
Seigneur lui-même. Colette Poggi identifie une « dynamique de
passage » : « du multiple vers l’un ; du dehors
au-dedans ; du discours dispersé à la Parole unifiant tous les sens et
portant vers un au-delà de tous sens ; de l’apparence et des voiles vers
la nudité de l’essence. » Lallâ : « Tout acte
que j’accomplis est adoration, Toute parole que je
prononce, formule sacrée, Tout ce qui survient,
prétexte pour l’union (yoga), L’univers pour moi ici
même n’est autre que le Tantra. » Ce qui frappe le
lecteur, et ce peut être salutaire, qui découvre les enseignements de ces
sept sages, ce qu’ils mettent à nu, chacun en leur style propre et libre,
c’est l’actualité et la permanence de ce qu’ils présentent. Si une voie n’est
qu’un regard, ces regards-là sont emplis de beauté et de liberté. Plutôt
qu’un essai brillant, ce qu’elle sait faire avec talent, Colette Poggi nous
invite, par ce livre profond, avec beaucoup d’amour, à une immersion dans l’intimité
de l’esprit. |
SHANKARA ET LA
NON-DUALITḖ |
Michel Hulin |
Edition Almora |
2017 |
||
Ce même monisme a aussi droit à
leur gratitude pour avoir corrigé et continué encore de corriger la tendance
des hindous à une attitude religieuse presque exclusivement émotive, où
l’amour délirant pour Dieu relèguerait facilement à un lointain arrière-plan
le service du prochain et les exigences de la raison. Mais il a eu pour l’Inde un effet
peut-être plus précieux encore en ce sens qu’il a fourni à l’attitude de
tolérance religieuse et de mutuel respect inhérente aux conceptions védiques
et upanishadiques une confirmation rationnelle irréfutable. L’inde possède,
en effet, du Divin d’innombrables représentations différentes. Shiva, Râma,
Krishna, Dourgâ, Kâlî, Sarasvatî, Lakshmî, Suryâ, Mânasa, Ganesha, Hanuman et
des milliers d’autres ont chacun des foules d’adorateurs fervents et
passionnés prêts non seulement à sacrifier leur vie, mais à en consacrer tous
les instants au service de leur divinité d’élection. Partout ailleurs que
dans l’Inde, il en résulterait inévitablement des rivalités violentes
aboutissant à des guerres de religion. Or, quoiqu’en disent certains
voyageurs malintentionnés, il n’en est absolument rien. La conception
advaïtique d’un Absolu ineffable et inconnaissable, en dehors de toute
dualité, Brahman, conduit naturellement à admettre que l’homme, pour
satisfaire ses aspirations religieuses, doit se contenter dans la pratique
d’une vision incomplète et déformée de ce Brahman. Cela donne par conséquent
à l’adorateur à la fois le droit et le devoir de se choisir dans l’immense
multiplicité des visions possibles, celle qui lui convient le mieux, à lui
individuellement, son ishta devatâ, et de se consacrer entièrement au culte
de celle-ci. D’où impossibilité de fanatisme jaloux et querelleur, et profond
respect pour la divinité d’élection du prochain. Enfin, ce système, parfaitement
compatible avec les plus grandes exigences de la science moderne et de la
logique occidentale — si on le prend isolément — protège l’Inde contre la
contagion de ce qui est probablement à la base de nos difficultés actuelles :
L’isolement l’une de l’autre en des compartiments étanches de la science, la
religion, la philosophie, la morale et la vie pratique. Dans quelle mesure ce non-dualisme
peut-il être bénéfique pour l’Occident ? Pour cela voyons d’abord sous quelle
forme il nous est présenté. « D’après le non-dualiste, Brahman, Conscience
pure, est la seule réalité; l’univers des noms et des formes est irréel, et
l’homme dans son essence véritable est un avec Brahman. » « Selon les
non-dualistes extrêmes, comme Gaudapâda, il n’y a même jamais eu de Création…
Si un homme dit qu’il voit l’univers de la multiplicité, il est victime d’une
illusion. » Sous l’aspect purement intellectuel, dit Mâyâvâda, « voie de
Mâyâ », que nous présentent le plus souvent ses adeptes, le non-dualisme
ôte au monde dans la conscience duquel nous vivons, non seulement toute
réalité, mais aussi toute signification. « Le retour au Non-être ou à
l’Absolu sans relations, fournit la seule issue rationnelle à
l’enchevêtrement dépourvu de sens de la vie dans le monde du
phénomène. » « Le Moi muet et inerte de Shankara et sa Mâyâ aux noms et
aux formes multiples sont des entités disparates et inconciliables; leur
antagonisme rigide ne peut cesser que par la dissolution de l’illusion de
multiplicité dans la seule Vérité d’un éternel Silence. » Sans doute notre extraversion
quasi-intégrale nous protège-t-elle efficacement contre le renoncement à
toute action auquel beaucoup d’hindous se laissèrent pousser au cours des
siècles par leur souci de logique une fois qu’ils étaient persuadés de
l’irréalité du monde. Il ne fallut rien moins que la voix tonnante de
Dâyânanda et de Vivekânanda pour arracher l’élite spirituelle de l’Inde à
cette terrible tentation. Mais il y a pour nous dans cet
enseignement d’autres périls au moins aussi graves. Si l’hindou est souvent
déséquilibré par une émotivité religieuse envahissante. L’Occidental l’est
tout autant en sens contraire, par son culte idolâtre de la raison
raisonnante, de la logique cartésienne et de la science matérielle, qui lui
fait rejeter dans des replis presque inavouables de son être tout ce qui
prend sa source ailleurs que dans l’intellect le plus aride. En nous
apportant un système philosophique de plus (au sens que nous donnons en
Occident à cette expression), les non-dualistes accentuent d’autant plus
cette tendance que le système nouveau est infiniment tentant par sa
construction logique et conséquente, et par les réponses qu’il offre à bien
des problèmes fondamentaux. Par le fait même qu’il affirme l’irréalité du
monde perceptible et même de notre ego différencié et individualisé, le
non-dualisme aggrave encore le divorce fatal entre la philosophie qu’il nous
offre et la vie pratique dans la conscience de laquelle nous continuons de
nous mouvoir. Il porte un coup de plus à l’esprit religieux déjà si
chancelant chez nous, il encourage et développe notre complexe de supériorité
à base intellectuelle ou pseudo intellectuelle. La faute en est-elle à
Shankara ou à ceux qui nous le présentent avec un zèle intempestif et
peut-être indiscret ? Constatons d’abord que, dans l’Inde
même, infiniment rares sont ceux qui cherchent à progresser spirituellement
par la voie exclusive du monisme shankarien, et plus rares encore ceux qui y
réussissent. Il est généralement admis que cette voie est la plus difficile
de toutes. Râmakrishna, qui l’avait suivie jusqu’à son aboutissement final et
qui, parlait donc en connaissance de cause, disait qu’on n’en trouvait guère
qu’un par siècle. Observons ensuite que Shankara
lui-même n’a jamais enseigné le non-dualisme isolément de l’exercice de la
religion la plus ritualiste et la plus dévote et de la moralité la plus
intransigeante. Il est l’auteur de certains des hymnes les plus magnifiques à
Shiva et à d’autres dieux, et même à
la Mère Divine. Certes nous sommes tentés de voir là une grave inconséquence,
mais nous réserverons peut-être notre jugement en pensant que Saint Thomas
d’Aquin, l’un des plus puissants logiciens d’Occident, était aussi le
« docteur angélique » et ne semblait voir entre les deux aucune
incompatibilité. Ceux qui montrent Shankara uniquement comme l’auteur des
traités philosophiques qui portent son nom trahissent sa mémoire et son
message. Et lorsqu’on représente la voie sur laquelle il poussait ses
disciples comme exclusivement intellectuelle (c’est ainsi que la comprennent
presque tous les occidentaux), on commet une bévue lourde de conséquences.
Pour lui comme pour tous les maîtres spirituels hindous, toute discipline
spirituelle embrasse l’être entier, dans sa pensée, sa volonté, ses désirs,
ses émotions, son action et même son corps. Sauf d’infiniment rares
exceptions, celui qui rejette les injonctions de la morale ou se refuse au
culte de Dieu, se met dans l’incapacité de comprendre les vérités les plus
hautes de la métaphysique. D’autre part, le non-dualisme
n’est que l’un des aspects du Védânta, cette apogée spirituelle de
l’hindouisme philosophique. Le dualisme de Madhva et le non-dualisme mitigé
de Râmânuja sont aux yeux des hindous sur un pied d’égalité avec le
non-dualisme de Shankara et ont infiniment plus d’adeptes. Et, si
contradictoires qu’ils semblent à nos yeux, ils sont pour les hindous
parfaitement compatibles et vrais,
tour à tour et simultanément, selon le plan de conscience sur lequel
on se place. Shrî Râmakrishna répétait souvent : « L’explication que Shankara
a donnée du Védânta est parfaitement exacte, mais ce que Râmânuja en dit est
juste aussi ». Quand il disait : « La connaissance parfaite est la
connaissance de l’Unité, d’une seule Réalité derrière la multiplicité, d’un
seul Dieu derrière l’univers du phénomène », il ajoutait aussitôt « Celui qui
SAIT voit également que cette Réalité, Ame universelle, S’est différenciée en
êtres vivants, en l’univers » Les hindous relèvent volontiers
que ces différentes conceptions se retrouvent même côte à côte dans
l’Évangile chrétien. « Mon père et moi sommes un », correspondrait à la
vision non-dualiste, « Notre Père qui êtes aux cieux » à la vision
dualiste et « Je suis le cep et vous êtes les sarments », à la vision
non-dualiste mitigée. Si l’enseignement de la
philosophie non-dualiste de Shankara, ce sommet de la sagesse hindoue, risque
ainsi de faire en Occident plus de mal que de bien, en quoi l’étude de cette
même sagesse hindoue peut-elle nous aider à résoudre les problèmes qui se
posent à nous? Nous le verrons dans un prochain article |
SHIATSU B.A – BA |
V.
MENDEZ |
Edition
PARDES |
2003 |
Il
n’est pas facile pour un européen ou, plus généralement pour un occidental,
de saisir le fonctionnement du SHIATSU et sur quelles bases
théoriques, sa pratique s’est elle réellement échafaudée. Les points de vue
entre l’orient et l’occident sont, non seulement différents, mais qui plus
est, opposés.
Dans
ce B.A BA du shiatsu, l’auteur – praticienne de koho-shiatsu depuis 15 ans, formée à l’école
Française de Shiatsu Médical Traditionnel – expose les fondements, pratiques
et théoriques, de la thérapie, tels que la tradition les décrit. Elle a voulu
faciliter la compréhension des principes du shiatsu, sans les déformer,
montrer au lecteur, ce qu’il peut concrètement en attendre pour sa santé et
tenter de lui faire découvrir, ou de lui rappeler, toutes les perspectives
ouvertes par la compréhension du yin-yang
et les remèdes souverains du shiatsu, auquel ce couple primordial a donné naissance. Au sommaire de ce livre : Orient et Occident, deux mondes antagonistes
- pratiques médicales différentes - le shiatsu,
thérapie manuelle japonaise - les Aïnu -
le Japon ancien - les périodes Jômon et Yayoï -
la religion shinto - rencontre avec la médecine
chinoise - Shiatsu et acupuncture - l’homme
entre ciel et terre - la crois taoïste - vision
cyclique des phénomènes naturels - les 5
éléments - les différentes fonctions du Qi -
les trajets énergétiques ou méridiens - les
Tsubo - rencontre avec la médecine occidentale
- l’Amma - naissance du Shiatsu -
le mot Koho - l’école de la 8e lumière
- les moyens diagnostiques et thérapeutiques du
Shiatsu - la pression, principal geste du
shiatsu - que peut soigner le shiatsu ?
- bases physiologiques occidentales du traitement shiatsu
- la sensibilité et le travail de perception et de
transmission - l’action sur la douleur
- le système neurovégétatif - la
vasomotricité - les secrétions glandulaires
- sécrétion biliaire - les mouvements
péristaltiques - les muscles
sphinctériens - traitement par le Koho-shiatsu sur 7
patients avant les symptômes et des profils différents - le
système immunitaire - la motricité
- |
shinto – b. a. ba |
Bernard marillier |
Edition
PARDES |
1999 |
||
À
la portée de tous les publics, ce B.A. – BA du Shintō présente, à l’aide
d’une langue claire et d’une exposition dépourvue, autant que faire se peut,
de concepts difficilement accessibles à la pensée occidentale, les
principales composantes du contenu spirituel, mais aussi éthique, symbolique
et matériel, du Shintō.
LE
Shinto : Un phénomène purement japonais Si
l'adhésion à une religion consiste à se reconnaître comme créature de Dieu,
on peut dire qu'être shintoïste c'est se sentir membre de la communauté
japonaise. Rares sont les mouvements d'inspiration philosophique ou religieuse
qui soient aussi nettement et exclusivement rattachés à un peuple que le
shinto. Le shinto est avant tout l'expression profonde de la culture ancienne
des Japonais. Il peut à cet égard se comparer à beaucoup de religions
animistes d'Afrique Noire dont les pratiques sont limitées à une ethnie
déterminée. Bien sûr, la force du Shinto est d'être celle d'un peuple
particulièrement développé de plus de 100 millions d'âmes, mais, considéré
sous l'angle philosophique ou religieux, le Shinto laisse perplexe. Son
origine remonte au fond des âges, et il s'apparente plutôt aux religions
animistes des anciennes populations sibériennes. Le shinto considère comme
divins aussi bien des forces de la nature que des animaux ou des hommes
célèbres. Ces divinités s'appellent " kami" en japonais et leur
équivalent chinois est shin. " To" ou " do" signifie
"voie" ou "méthode" en sino-japonais. Ainsi "
shinto" est littéralement la "voie des divinités" La plus
importante divinité est le soleil qui, entre autres vertus, protège contre
les invasions. On peut donc dire que le drapeau du Japon est un symbole
shinto. Le nom du pays lui-même, Nippon, s'écrit avec deux caractères chinois
: "ni", "soleil" et "pan", "racine"
d'où la traduction d'Empire du Soleil Levant. Japon est tiré de la
prononciation chinoise des mêmes caractères, Je-ben. Cependant le soleil n'a
pas un rôle hiérarchique parmi les divinités shinto: chacune a sa place. Les
kami inspirent le plus souvent une crainte respectueuse. On trouve parmi eux
des montagnes, des animaux comme le tigre, le serpent ou le loup ; et
l'empereur lui-même. Un ministre impérial du IX siècle est le kami de la
calligraphie. Il y aurait huit cent millions de kami et le Japon a pour
surnom Shinkoku, "le pays des divinités". Le
shinto ne connaît pas de Dieu suprême et le ciel, contrairement aux croyances
chinoises, n'est pas une divinité mais le séjour des kami. Les kami sont
supposés intrinsèquement bons mais on trouve de nombreuses exceptions. On
prie les kami en diverses occasions: pour obtenir la pluie ou de bonnes
récoltes, pour le couronnement de l'empereur etc... En fait, le shinto ne
comporte pas de doctrine établie mais il constitue un ensemble de pratiques
qui, à l'origine variaient sensiblement d'un village à l'autre ' Jusqu'aux
premiers contacts du Japon avec la civilisation chinoise, vers le Ve siècle
de notre ère, le shinto n'était que cet ensemble de croyances, de mythes et
de pratiques. C'était une sorte d'animisme polythéiste qui rap- pelle, par le
fouillis de ses divinités, aussi bien certaines religions antiques que
l'animisme d'Afrique Noire. A cette époque, le Japon ne connaissait
pratiquement ni l'écriture, ni la peinture ou la sculpture, ce qui explique
peut-être l'absence d'idoles. La Chine, en introduisant le bouddhisme au
Japon en 552, provoqua un double effet: d'une part un certain amalgame des
pratiques shintoïstes et bouddhistes et d'autre part une réaction de défense,
de nature quelque peu nationaliste, en faveur du Shinto. Celui-ci en vînt
donc à s'organiser vers le VIIIe siècle, les mythes s'unifièrent et les kami
tutélaires des différents clans ou villages furent promus à une dignité
nationale. Ce
mouvement destiné à renforcer le gouvernement impérial s'accompagna d'un
effort pour écrire ces antiques traditions et constituer une mythologie-, un
sacerdoce et des rites "officiels". Il s'en suivit également une
prolifération de temples. Toute l'histoire religieuse du Japon fut dès lors
une succession de mouvements contradictoires tantôt en faveur du bouddhisme,
tantôt du shintoïsme. Ainsi, malgré une tendance très constante à mélanger
ces deux religions dans un syncrétisme mal défini, on peut noter des
réactions de défense du Shinto vers le XIIIe et le XVIIIe siècle. A cette
dernière période, le bouddhisme était religion d'Etat et le Shinto
apparaissait, en quelque sorte, comme une fronde contre le pouvoir central. A
l'époque Meiji, en 1868, quand le Japon s'ouvrit à la civilisation
occidentale, le gouvernement imposa la séparation entre Shinto et Bouddhisme.
Les bonzes ne purent plus célébrer dans les temples shinto et la lecture des
textes bouddhistes y fut interdite. Le Shinto prend alors quatre formes
distinctes: Le
Shinto de la Maison Impériale, comprenant un rite d'adoration de la déesse du
soleil, Amaterasu o Mikami. Ce culte jadis public est, de nos jours
strictement privé. Le shinto des
temples. Ce sont les rites pratiqués dans les milliers de temples japonais,
réunis dans une association, Jinja honcho. L’ensemble de ces deux shinto
constitue ce qu'on appelle le shinto de l'Etat, créé au début de l'ère Meiji
et qui a duré jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale. C'était une
institution destinée, en fait, à renforcer l'identité japonaise et la
dévotion envers l'empereur. Le shinto des sectes est une somme de mouvements
divers, nés au XIXeme siècle. Le plus connu d'entre eux, le Tenrikyo, a été
fondé par une femme en 1838 et compte plus de trois millions d'adeptes. Nous
en dirons quelques mots ultérieurement. Le
shinto populaire enfin, qui est une religiosité diffuse mais comporte parfois
des pratiques magiques. Les quatre formes de shinto se mélangent selon
l'univers culturel de chaque Japonais et constituent la base du système de
valeurs du pays. C'est pourquoi le shinto est devenu le lieu privilégié du particularisme
et donc du nationalisme japonais. Seul le shinto pouvait conférer à
l'empereur le caractère divin qui favorisait les visées de l'impérialisme
japonais. La défaite de 1945 impliquait de réduire l'influence de cet
appareil shinto développé depuis Meiji. L'empereur Hiro-Hito accepta de
limiter le shinto au rôle d'une organisation religieuse comme les autres. Il
expliqua lui-même que l'attachement à son peuple ne dépendait pas de la
croyance de ses sujets en sa divinité et il supprima les subventions du
gouvernement aux temples shinto. La ferveur des shintoïstes à l'égard de
l'empereur n'en a pas été affectée et les temples sont toujours aussi
prospères aujourd'hui. La
pratique du shinto : C'est beaucoup plus la vie sociale que la vie
personnelle des Japonais qui est imprégnée de shinto. Cette religion de la
communion avec la nature, où tout est sacré, les astres, les rivières, les
ancêtres, les hommes célèbres est présente dans toutes les traditions
japonaises. Dans le sumo, lutte où s'affrontent deux colosses quasi-nus qui
cherchent à se pousser hors d'un cercle, le sport est presque secondaire par
rapport aux rites: les lutteurs jettent une poignée de sel pour purifier
l'arène, ils se balancent d'un pied sur l'autre pour écraser les forces du mal,
quant à l'arbitre, issu d'une famille spécialisée dans cette fonction, il est
vêtu comme un prêtre shinto. Le
théâtre Nô, codifié au XVeme siècle, n'est que la récitation de légendes
épiques d'inspiration shinto. L'ikebana lui-même, l'arrangement floral, est
interprété en termes de shinto : les fleurs doivent marquer par leur
disposition les trois plans du ciel, de l'homme et de la terre. L'ikebana
peut aussi s'interpréter en termes de méditation bouddhiste. Le bain en
commun, o-furo, qui était mixte jusqu'à ce que l'occupant américain s'en
offusque en 1945, est aussi perçu comme un rite de communion avec la
nature. De nos jours, la pratique du shinto n'implique aucune croyance
parti- culière. Les Japonais ne gardent que bien peu de superstition pour les
kami et ils ne recherchent aucune justification rationnelle du shinto.
Cependant, c'est pour eux l'expression de leur adhésion à la communauté
nationale et la participation aux cérémonies shinto du sanctuaire de leur
village ou de leur quartier marque leur volonté de maintenir l'harmonie de la
vie de la nation. Les Japonais célèbrent en rite shinto les évènements
marquants de la vie des individus, de la communauté ou de la nation. Il
s'agit de fêtes, dites matsuri, où l'on se réjouit simplement de l'existence.
On cherche à avoir le coeur pur, on exhale sa gratitude pour ce que le monde
a d'agréable et l'on souhaite que le bonheur soit préservé. Rien
n'est attendu d'une vie future. La mort est vécue comme une tragédie et c'est
un rite bouddhiste, plus consolant, qui s'en occupe. En revanche, l'ambiance
de réjouissance qui est celle des cérémonies shinto est bien adaptée aux
naissances et aux mariages. 90 % des mariages japonais sont célébrés selon le
rite shinto ; le symbole principal de l'union des époux consiste à boire
trois fois dans la même coupe de saké. Cependant le banquet traditionnel où
l'on invite famille et collègues de bureau coûte une fortune, aussi de
nombreux jeunes ménages préfèrent-ils la mode des mariages à l'étranger,
selon n'importe quel rite. C'est moins cher et le voyage de noces est
compris. Les familles retrouvent volontiers le temple shinto le dimanche ;
c'est un plaisir que de se promener dans ses jardins en accomplissant les
rites de purification: on y boit l'eau de fontaines sacrées dans des gobelets
en bois fixés à l'extrémité de longues tiges. Une autre expression du
shintoïsme est ce que les occidentaux appellent faute de mieux les festivals,
les "matsuri". Ils sont une occasion d'inviter les ancêtres défunts
aux joies de la terre et de les y faire participer par l'esprit. Cependant
il n'y a pas de véritable culte des ancêtres shinto ; ce qui existe dans ce
domaine relève du confucianisme, c'est-à-dire de la culture chinoise. Le
shinto connaît de nombreux pèlerinages, souvent en montagne, siège des kami.
La morale, très simple, consiste à éviter les gros péchés : mensonge,
meurtre, adultère etc...Par sa nature même, le shinto n'est nullement
incompatible avec d'autres religions, puisqu'il n'est lui-même pas religieux.
Durant toute son histoire, il s'est accommode du bouddhisme et du
confucianisme et ne se pose pas davantage de problèmes aujourd'hui face au
christianisme. La vie moderne l'a encore plus dépouillé de son contenu
surnaturel, mais le shinto reste un extraordinaire ciment de l'unité de la
nation japonaise. On peut trouver surprenant qu'une "religion" très
primitive comme le shinto ait cependant survécu dans une civilisation aussi
techniquement avancée que celle du Japon. Le shinto, par l'univers qu'il
imagine, était déjà très en arrière de l'évolution technique du Japon d'avant
le bouddhisme. A cette époque, l'agriculture et la structure sociale du Japon
étaient arrivées à un niveau qu'on peut juger, de l'extérieur, très supérieur
à l'état de spiritualité qu'exprime le shinto. Un
parallèle intéressant peut être fait avec l'écriture japonaise qui est à la
fois primitive et compliquée. Elle pourrait être sans difficulté remplacée
par l'alphabet latin, infiniment plus performant et bien adapté à la
phonétique japonaise. Les Japonais préfèrent toutefois garder un système
archaïque qui est le leur pour défendre leur personnalité. Le shinto procède
de cet esprit. Toutefois la mentalité shintoïste s'adapte bien à la société
moderne qu'elle contribue à modeler et développer: le goût de la nature
favorise les mouvements écologiques, le besoin de renouveau perpétuel
encourage la société de consommation et le souci de la beauté n'est pas sans
effet sur le "design" et la beauté des produits japonais. |
SHIVAÏSME B.A-BA |
BERNARD DUBANT |
Edition PARDES |
2006 |
Shiva est le « Grand
Dieu », Mahâdeva, de la
tradition hindoue, ou Sanatana Dharma. Au-delà de sa « fonction
destructrice » dans le Trimurtî, il s’affirme en tant que
dieu de l’extase, de l’état suprême, de la liberté inconditionnelle.
|
siddhartha |
Hermann hesse |
Edition Grasset |
2002 |
||
Siddhartha
croit que de tous les Samanas qui existent, il n'y en a pas un peut-être qui
atteigne au Nirvana. Nous trouvons des consolations, nous trouvons l'oubli
passager, mais ce ne sont là que des artifices au moyen desquels nous nous
trompons nous-mêmes. C'est pourquoi, avec Govinda, Siddhartha décida de
quitter les Samanas. Sur leur chemin ils rencontrèrent le Bouddha, et
reçurent son enseignement. Cependant Siddhartha n'avait pas pu accepter sa
doctrine et continue seul sa quête. Ensuite Siddhartha croisa la belle Kamala
qui le fait plonger dans la vie du monde et des plaisirs. Ses sens, que les
années de la dure existence chez les Samanas avaient presque tués, s'étaient
réveillés; il avait goûté à la richesse, il avait goûté à la volupté, à la
puissance. Le mal qui travaille l'âme des riches le gagnait aussi peu à peu.
Et Siddhartha sentit que quelque chose venait de mourir en lui. Il abandonna
sa maison et marchait à travers la forêt. Il s'éloignait de la ville, n'ayant
qu'une idée: ne plus revenir en arrière. Puis il arriva au bord du fleuve. Il
contemplait l'eau de ce fleuve qui coulait et jamais il n'y avait pris tant
de plaisir. Jamais il n'avait discerné d'une façon si agréable et si claire
la voix et l'enseignement de cette eau fuyante. Il crut comprendre que le
fleuve avait quelque chose de particulier à lui dire, quelque chose qu'il
ignorait encore et qui l'attendait. |
souvenirs d’arunâchala |
Henri
le saux |
Edition
ÉPI |
1990 |
C’est
le récit d’un ermite chrétien en terre hindoue. Moine chrétien il part en Inde
où il fonde un ashram, étudie l’indouisme et pratique des retraites
érémitiques afin de rechercher l’éveil intérieur. C’est un grand mystique qui
nous livre ici avec simplicité son témoignage. Les
livres d’Henri le Saux sont au chapitre 16 - |
SUR LES PAS DE LA MḔRE DIVINE - |
Patrick Vigneau |
Edition L’Originel |
2016 |
Ce livre expose un sujet à la fois
immémorial et universel : la connaissance de la Mère Divine. Chaque individu
sur cette terre se cherche lui-même et cherche le sens de sa vie. Et pour
celui, celle, qui se met véritablement en quête, au fil du temps le voile de
l'oubli se dissipe, lui permettant de retrouver sa divine origine. Une
expérience qui est liée à l'ouverture du coeur. Le coeur, dans sa dimension
profonde et mystique, le coeur qui s'ouvre à mesure qu éclate le sens
illusoire de l'ego Aucune
région du monde n’a davantage exalté le culte de la Mère Divine que l'Inde même
si, paradoxalement, la femme n’en est pas davantage respectée. Que ce soit
sous la forme de Mahadevi, la Suprême, l’Absolu non
conditionné, l’épouse d’un dieu ou d’une déesse locale, la Mère Divine
imprègne toujours la spiritualité et la culture indiennes. Patrick
Vigneau rend compte dans ce livre de son expérience et de sa connaissance de
la Mère Divine à travers les traditions indiennes et les rencontres avec Maa,
l’un des avatars de la Mère Divine en Inde. « Elle est, écrit-il, à la fois
la shakti (la puissance agissante), et la douce mère protectrice. Elle est
adorée comme la Conscience – Force divine qui domine toute l’existence,
unique et pourtant si multiple. Elle est bien au-dessus de toutes ses
créations. Mais quelque chose d’elle peut être vu et senti à travers ses
personnifications, dans lesquelles elle consent à se manifester à ses
créatures. Elle
est unique et cependant pouvant emprunter plusieurs formes et même se vêtir
de différentes personnalités. La tradition indienne est très colorée. Et dans
ses personnifications, il ne faudrait pas la limiter seulement au côté yin,
doux, maternant. Elle peut aussi présenter la puissance brute. En
effet on pourra être étonné de voir la figure de Kali, qui n’est pas du tout
la mère protectrice, mais la destructrice. Il est très important de
comprendre qu’en Inde, le monde est régi par trois grands dynamismes divins :
Création, Préservation et Destruction. La destruction ne doit pas être
comprise comme négative, mais comme le préalable nécessaire pour une nouvelle
création. » L’ouvrage
est composé de regards brefs jetés sur certains aspects de la Déesse pour,
peu à peu, en approcher l’intimité. Patrick Vigneau traite d’abord des
représentations traditionnelles de la Mère Divine, insiste sur la « mystérieuse
Kali » avant de proposer une sélection d’hymnes à la Mère Divine. Puis, il
rend compte de sa rencontre avec Maa et nous livre quelques rares dialogues
avec celle qui, dit-il, « mit un grand nombre de personnes en route ». La
partie la plus importante de l’ouvrage est consacrée à l’Atma yoga à travers
des citations d’instructeurs divers, des extraits de grands textes et les
commentaires de l’auteur. En fin d’ouvrage, Patrick Vigneau traite de
l’universalité de la Mère Divine et de son inscription dans le judaïsme et le
christianisme. |
20 T
TAOÏSME.
B.A- BA |
JEAN
FABRE |
Edition
PARDES |
1998 |
||
Puis
les siècles passèrent et la doctrine des origines, caractérisée par sa
pureté, sa simplicité, sa conformité à l’ordre du cosmos, laissa place à un
taoïsme transformé, voire dégénéré. Il fut très populaire, les masses étant
déjà promptes à s’enthousiasmer pour une « religion » où
l’élément sentimental et dévotionnel avait pris le pas sur la sapience et la
simplicité traditionnelles. Ses promoteurs habiles exploitaient les penchants
collectifs pour le mystère et la magie, encourageaient le culte des ancêtres,
promettaient la Longue Vie.
Alors
que le taoïsme, depuis l’Empereur Jaune et les Maîtres des origines, avait
grandi dans la paix, le détachement, l’harmonie suprême, certains voulurent,
après Lao Tseu, en faire un outil
de militantisme, un instrument guerrier dirigé contre l’institution
impériale. Leurs émules, enrégimentés dans des sectes, menaçaient même
l’autorité de l’Empereur, qui dut briser dans le sang la révolte des Turbans
Jaunes.
|
tao te king |
lao tseu |
Edition albin michel |
2002 |
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Une
présentation très sympathique, agréable et pratique des 81 messages de
Lao-Tseu. |
tao-tE-king
– le livre de la voie & de la vertu |
Lao
tseu |
Edition J. de Bonnot |
1990 |
Tout
a commencé par une légende. Il y avait une fois dans le royaume de Tch’en en
Chine, un vénérable sage qui était tellement dégoûté des hommes et de leur
folie qu’il monta sur un buffle pour les fuir.
|
TAO TE KING. LE
LIVRE DU TAO ET DE SA VERTU |
LAO
TSEU |
Edition
De RAIN |
1951 |
La
vie mystique seule permet d’obtenir le TAO, et l’expérience taoïste rejoint
celle des mystiques de Le Tao-tö-king (Daode jing)
ou « Livre de la Voie et de la Vertu » est attribué à Lao-Tseu (Laozi)
qui serait selon la tradition chinoise un contemporain un peu plus âgé de
Confucius (Kongzi, ou Kongfuzi, 551-479 av. J.-C.) mais des
études récentes montrent que ce livre a été compilé plus probablement vers
300 av. J.-C., l'auteur utilisant de nombreuses adages plus anciens dans son
texte, et que le titre et l'organisation en 81 chapitres, répartis en deux
sections, sont postérieurs à la rédaction. Le Daode jing est un des
ouvrages les plus traduits dans le monde. Son obscurité concise et sa force
poétique ont suscité d'innombrables commentaires et interprétations
inspirées. On lira ici la version due à Wang Bi (226-249 ap. J.-C.) en
présentation traditionnelle (lire les tablettes verticales de haut en bas et
de droite à gauche). Le texte de ce livre est « si évidemment
corrompu »1 qu'il conviendrait d'en consulter une édition
critique complète. Un mot sur le titre. Tao (dao),
est un terme important de la pensée chinoise ancienne, qui peut prendre des
sens assez différents selon le contexte. L'originalité de Lao-Tseu ou de sa
postérité est d'en avoir fait le principe de spontanéité commun à toutes
choses, en même temps qu'un idéal de pleine vacuité jamais atteinte. Les dao
de Confucius a un sens souvent plus moral. Tö (de), traduit par
« Vertu », doit s'entendre comme l'efficacité particulière à chaque
chose, dans le sens où l'on dit qu'une plante médicinale a telle ou telle
vertu, mais ce terme s'applique tout aussi bien à l'Homme. King (jing),
signifie que ce texte est un livre canonique. Ce titre admet deux
lectures : le Canon de la Voie et de la Vertu, et le Canon de
la Voie et de sa Vertu, ce qui est sensiblement différent. |
tchouang – tseu – œuvre complÈte |
LIOU
– KIA – HWAY |
Edition
Gallimard |
2003 |
Pour
les philosophes, les poètes, les gens de goût, voici un livre qui marquera
notre siècle : l’œuvre de TCHOUANG – TSEU, enfin accessible, dans une
traduction intégrale et sérieuse, à tous ceux qui désirent en savoir plus
long sur le TAO que ce que nous en dit le Lao – Tseu. Alors que les
Allemands, les Anglais, etc., disposaient de versions, imparfaites sans
doute, et parfois mutilées, mais honnêtes dans leur intention, quiconque chez
nous voulait aborder TCHOUANG – TSEU devait passer par l’adaptation du Père
WIEGER, ou étudier le polonais et lire TCHOUANG – TSEU dans l’excellente
version qu’en procurèrent les sinologues de Varsovie. Ainsi
pourvu des textes capitaux, tout philosophe français, tout poète français,
tout Français, tout lecteur de notre langue pourra s’initier à l’une des
philosophies les plus riches de sens sous l’apparent non-sens. |
TATOUAGES SACRḖS-
THAÏLANDE, CAMBODGE, LAOS ET MYANMAR
- UN TATOUAGE
PEUT-IL CHANGER VOTRE VIE ? |
Isabel Azevedo Drouyer et René
Drouyer pour les photographies |
Edition Soukha |
2017 |
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Qui sont ces hommes qui pratiquent le Sak Yant et qui
sont ceux ou celles qui se font tatouer ? Fondé sur une enquête menée pendant
trois années auprès des maîtres de Sak Yant, laïcs et religieux et de
tatoués, et s'appuyant sur des études dans des domaines aussi divers que
l'anthropologie, la religion, l'histoire, l'art, la médecine et la
psychologie, Tatouages Sacrés de Thaïlande, Cambodge, Laos et Myanmar - Un
tatouage peut-il changer votre vie ? est le premier ouvrage écrit en langue
française consacré à la pratique du tatouage sacré dans les pays bouddhistes
de l'Asie du Sud-Est Theravada. Les 244 photographies, illustrations et
dessins contenus dans l'ouvrage illustrent l'un des derniers exemples de
tatouage traditionnel et sacré dans le monde. Le tatouage traditionnel se retrouve sur tous
les continents et à toutes les époques. S’il semble connaître un renouveau
aujourd’hui, il convient de se souvenir qu’il est une constante depuis des
millénaires de l’expression humaine, inscrivant à même la peau de simples
protections magiques comme les plus hauts accords métaphysiques :
« Malgré la disparition de beaucoup de cultures et l’apparition de
beaucoup d’autres, insiste Isabel Azevedo Drouyer, la pratique du tatouage
s’est maintenue tout au long des millénaires. De la Préhistoire à nos jours,
pour répondre aux standards esthétiques culturels et religieux de leur
époque, hommes et femmes ont toujours essayé de modifier leur corps. En
effet, les tatouages établissent une sorte de lien entre les cultures
primitives et les sociétés modernes. » Seules certaines religions
monothéistes et notamment le judaïsme et l’islam prirent nettement position
contre le tatouage. Cet ouvrage, érudit et magnifique par ses
illustrations, introduit le lecteur aux différentes dimensions artistiques ou
philosophiques du tatouage et à son universalité même si, culturellement, il
se circonscrit à l’Asie du Sud-Est. Isabel Azevedo Drouyer pose tout d’abord
cette question très actuelle : Pour quelle raison se fait-on
tatouer ?« Dans les sociétés sans écriture, répond-elle, la
décoration du corps est un moyen de communication. En réalité, dans beaucoup
de cultures, le corps a besoin de parler et il ne s’exprime qu’après avoir
été décoré. Dans ces sociétés les tatouages, plus que toute autre forme
d’ornementation, servent à transmettre des informations concernant les
changements permanents affectant la vie des individus : âge, mariage,
maternité, rang et/ou statut social. » Nous observons là une fonction sociale
essentielle du tatouage. Cependant, bien d’autres raisons apparurent au fil du
temps et des civilisations. Le tatouage est ainsi un châtiment dans l’Egypte
ancienne mais aussi dans le Cambodge du XIIIème siècle. Le
tatouage peut être aussi thérapeutique, ou protecteur, en orient comme en
occident. Il se révèle parfois comme un lien entre le tatoué et certaines
divinités. Il est aussi un élément de séduction et ceci participe en partie
du phénomène de mode dont il est l’objet de nos jours. Les tatouages Sak Yant
qui se développent en Thaïlande, Laos, Cambodge et Myanmar sont considérés
comme sacrés. Le bouddhisme, en ses multiples expressions, présentant
une extraordinaire capacité à intégrer les traditions rencontrées, n’a pas
rejeté les pratiques animistes du tatouage. Le Sak Yant, avec ses
représentations figuratives et géométriques, est un tatouage de yantra,
dessin sacré, à la fois porteur d’enseignement et de pouvoir, associé
généralement à des mantras. « Un Sak Yant, précise Isabel Azevedo
Drouyer, est un tatouage qui incorpore des dessins et des lettres ou des
versets magiques ou sacrés. Dans les pays bouddhistes Theravada, on dit que
ces tatous ont la capacité de « déverrouiller » certains pouvoirs
invisibles. En effet, contrairement à la tradition occidentale où l’art
privilégie la vue, dans le Sud-Est asiatique le plus important n’est pas le
dessin mais l’accès que celui-ci permet au monde invisible. »Les maîtres
de Sak Yant passent donc par un long apprentissage. A la fois moines et
artistes, ils associent leurs connaissances de l’ésotérisme bouddhiste, mais
aussi d’autres traditions, avec une maîtrise technique indispensable.
« Le pouvoir d’un Sak Yant repose sur la capacité de prière et de
méditation d’un maître » affirme l’un d’eux, Ajarn Neng On Nut. Le
tatouage établi ainsi un pont entre son porteur et les mondes subtils afin
d’instaurer ou restaurer dans sa vie, matérielle comme spirituelle,
l’équilibre et l’harmonie recherchées. Cet ouvrage superbe, à la fois livre d’art et
introduction à la philosophie d’une pratique traditionnelle étonnante par sa
permanence, croise de nombreuses disciplines, de l’anthropologie à l’étude
des religions en passant par la médecine ou l’art et rend compte de la
complexité humaine mais aussi de la richesse comme de la profondeur des liens
de l’être humain tant avec la nature qu’avec l’invisible. |
TIBET - LA ROUE DU TEMPS –PRATIQUE DU MANDALA |
Divers auteurs |
Edition Actes Sud |
1995 |
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L’enseignement
du : Kalachakra a toujours lieu à la pleine lune. Empreints de compassion,
vertu première du bouddhisme Tibétain, guidés par un maître, les novices
pénètrent peu à peu, mentalement dans ce palais, en tournant dans le sens des
aiguilles d’une montre.
Kalachakra signifie cycle temporel, ou la roue du temps. C’est un texte particulièrement important dans la tradition Gelugpa, connu aussi chez les sakyapa et les kagyupa, le kalachakra était l’enseignement tantrique principal de l'école jonang. Il appartient à la classe la plus élevée des anuttarayoga tantra. Ce texte, introduit au Tibet au 11e siècle, se détache des autres tantras de sa classe par un langage assez clair et le recours fréquent à des termes ou notions hindous (puranas, sankhya) ou jaïns. La tradition prétend d’ailleurs que lorsqu’il fut présenté à Nalanda, il ne fut pas immédiatement accepté comme bouddhiste et qu'au Tibet même, Rendawa Shyönnu Lodrö, maître de Tsongkhapa, exprima des réserves. Le tantra et son commentaire sont la source première du mythe de Shambhala, royaume idéal que seuls certains peuvent atteindre. On y relate, entre autres, comment un roi de Shambhala apparaitra dans le monde pour combattre les barbares et établir un âge d’or. Le corpus kalachakra a donc fait l’objet, parallèlement à son usage de guide de yoga, d’interprétations millénaristes, voire occulto-politiques en dehors du monde bouddhiste. Le tantra a exercé une grande influence sur la cosmologie et le calendrier tibétain. La tradition du kalachakra tourne autour des concepts du temps et des cycles : du cycle des planètes, du cycle respiratoire, et du contrôle des énergies les plus subtiles qui sont dans le corps de chacun afin d'atteindre l'illumination. Son texte principal est le tantra de kalachakra. La déité du kalachakra représente un Bouddha et son omniscience. Tout est sous l'influence du temps, et lui est le temps donc sait tout. De même, la roue (du temps) n'a ni début ni fin. Ce tantra, qui évoque les conflits des rois de Shambhala avec des peuples d’aspect musulman, doit dater du 9e siècle et aurait été transmis aux tibétains au 11e siècle par des disciples directs ou indirects de Naropa : le Cachemiri Somanatha, à l’origine de la lignée Dro, et Samantashri, à l’origine de la lignée Ra. La tradition fait aussi d’Athisha un maillon de la transmission du kalachakra. La tradition considère que la version actuelle est un abrégé du tantra d’origine, transmis au roi Suchandra de Shambhala sous la forme d’un mandala tridimensionnel par Shakyamuni ayant pris la forme de la déité Kalachakra. Cette initiation aurait eu lieu au stupa Shri Dhyanakataka près d’Amaravati, jadis un centre bouddhiste important, au même moment où le Bouddha, dédoublé, donnait le sermon du mont des Vautours dans lequel la tradition zen voit son origine. Le roi aurait couché l’enseignement sous la forme d’un texte (mulatantra ou paramadibuddhatantra) de 12 000 vers et rédigé un commentaire de 60 000 vers. Le tantra aurait ensuite été conservé à Shambhala exclusivement. Plusieurs siècles plus tard, le roi Manjusri-Yashas (Manjusrikirti) aurait rédigé le tantra actuel ou laghutantra, ne contenant qu’un quart de l’original. Son fils Pundarika aurait rédigé le commentaire vimalaprabha. Les deux textes seraient apparus en Inde au 10e siècle grâce à un sage qui, ayant entendu parler de sa réputation, serait parti à la recherche de Shambhala. Selon la tradition Ra, il s’agit du pandit Cilu (Chilupa) originaire d’Orissa ; alors qu’il était en chemin dans les montagnes, une émanation de Manjusri (comme peuvent l’être les rois de Shambhala) lui apparut et lui remit les textes. De retour en Inde, il finit par se rendre à Nalanda où il convainquit après un débat Naropa de la valeur du tantra. Pour la tradition Dro, le sage reçut l’enseignement kalachakra de l’émanation du roi Shripala de Shambhala alors qu’il avait entamé la traversée d’un immense désert. Rentré en Inde où il fut nommé Maha Kalachakrapada, il aurait rencontré Naropa, non à Nalanda, mais à Vikramashila. Certains ont suggéré que Chilupa et Maha Kalachakrapada étaient en fait la même personne. Au sommaire de cet ouvrage ont participé : Jean Audouze - Jean-Pierre Barou - Sylvie Crossman dans le mandala de Kalachakra ou la roue du temps et dans sa pratique - Dagpo Rimpoché : comment choisir son mandala - Martin Brauen dans :Mandala intérieur et mandala extérieur - Claude Levenson : histoire et légende du Kalachakra - Sylvie Crossman : des poudres colorées aux images de synthèse ainsi qu'’un article sur Daumal, Weil et Camus :penseurs de l’éveil en Occident - Anne-Marie Blondeau : Réflexions sur le bouddhisme tantrique - Jean-Claude Carrière : Le Tibet intérieur - Ysé Masquelier : le mandala, un symbole de la psyché dans la vie et l’oeuvre de C. G. Jung - Michel Zehnacker explique le labyrinthe comme variation chrétienne - Très bel ouvrage |
tibet – moment de vÉritÉ |
Frédéric
lenoir |
Edition
PLON |
2008 |
Je
parle sans colère et sans haine contre ceux qui sont responsables de
l’immense souffrance de notre peuple, et de la destruction de notre pays, de
nos maisons et de notre culture. Eux aussi sont des créatures humaines
luttant pour trouver le bonheur et méritent notre compassion. Je parle pour
vous informer de la triste situation de mon pays aujourd’hui et des
aspirations de mon peuple, car dans notre combat pour la liberté, la vérité
est notre seule arme.
|
tolÉrance |
Lin XI |
Edition
QUIMETAO |
2001 |
Le
grand maître à penser Confucius
répétait à ses disciples : « De toutes les qualités de l’être humain, la
tolérance est la plus fondamentale et la plus importante », et ajouter : «
Parmi cent stratégies de conduite, la tolérance est la première. » |
tout est conscience |
Ramesh
S. balsekar |
Edition
L’ORIGINEL |
1994 |
Ce
précieux petit livre est un parfait condensé de la pensée de Ramesh S.
Balsekar. Cet enseignement est celui du pur Advaita (la non dualité) que
l’auteur met merveilleusement à notre portée, sans le dénaturer. |
tsu yun – le moine aux semelles de
vent |
Erik Sablé |
Edition
DERVY |
2004 |
Vie
et paroles du dernier maître bouddhiste chinois. Son
enseignement, clair, lumineux, est celui de tous les grands maîtres du Tchan,
de Hui Neng à Han Chan, auquel on l’a souvent comparé. |
20 U
une nouvelle approche des vedas |
a.k. coomaraswamy |
Edition
Arché |
1994 |
||
Les idées exprimées dans les Vedas
furent tout d’abord transmises oralement de père en fils puis de professeur à
disciple ; Ces enseignements oraux dateraient du 16ème siècle avant J.C.
et s’étendraient avec l’apparition de l’écriture de 5000 à 1500 avant J.C.
Pour les hindouistes, les Védas sont les témoins de la fondation et de
l’évolution spirituelle du monde, ils constituent un corps de référence pour
tous les hindous.
|
UN
DEMI-SIḔCLE DANS L’HIMALAYA |
Mathieu
Ricard |
Ed.
La Martinière |
2017 |
||
Dans
sa jeunesse, Matthieu est passionné par la musique classique, l’ornithologie,
l’astronomie, la photographie. Il suit un cursus scientifique, qui le conduit à mener une thèse en génétique moléculaire à l’Institut Pasteur,
sous la tutelle de François Jacob (prix Nobel de médecine, excusez du peu !)
Au cours de sa jeunesse il éprouve un intérêt croissant pour la vie
spirituelle. Ainsi, il lit divers ouvrages sur différentes traditions
spirituelles telles que le christianisme, l’hindouisme, le soufisme, mais peu
sur le bouddhisme. Il faut dire que dans les années soixante, les écrits sur
cette philosophie ne courraient pas les rues en occident…A 20 ans, alors
qu’il vient de rentrer à l’Institut Pasteur, il voit un film sur les grands
maîtres tibétains. Tout de suite, il est captivé par leur apparence physique
et la façon dont ils parlent. Il est fasciné par les moines et la sérénité
qu’ils dégagent. Il voit en eux des êtres à l’image même de ce qu’ils
enseignent. Et raconte même y avoir vu selon lui la perfection sur le plan
humain. En effet, bien que vivant parmi l’élite intellectuelle française, il
considérait que le génie manifesté par ces personnes dans leur domaine, ne
s’accompagnait pas toujours des qualités humaines telles que l’altruisme ou
la bonté. Alors que les moines semblaient appliquer ce qu’ils enseignaient. Ainsi,
en 1967, pour satisfaire cet intérêt pour la sagesse occidentale, Matthieu se
rend en Inde pour y rencontrer les grands maîtres spirituels du Tibet. Il y
trouve son premier maître spirituel, Kangyour
Rinpoché, auprès duquel il suit ses premiers enseignements. Matthieu décrit
cet homme comme rayonnant de bonté, de force, de sérénité et d’amour. Cela
confirme l’idée qu'’il avait déjà en tête d’être moine bouddhiste. Ensuite,
il rentre en France afin d’y effectuer la première année de sa thèse. Il fait
plusieurs autres voyages dans les Himalayas et mêle ainsi carrière scientifique et vie spirituelle pendant
plusieurs années. Puis, en 1972, une fois sa thèse terminée, il prend la
décision d’aller s’installer dans
l’Himalaya afin de suivre les enseignements de son maître. C’est ainsi
que Matthieu Ricard abandonne sa brillante carrière scientifique occidentale,
pour vivre pleinement sa vie spirituelle auprès des plus grands sages
orientaux. Matthieu
ne considère pas ce changement de cap en en contradiction avec l’esprit
scientifique, qui est avant tout la
recherche de la vérité. En fait, il choisit cette voie, car il
considère que la science si puissante
soit-elle est incapable d’élucider les mécanismes du bonheur et de la
souffrance. Son changement de vie n’est nullement un rejet de la
recherche scientifique, mais le fruit de la constatation qu’elle est
incapable de résoudre les questions
fondamentales de l’existence. La science ne suffisait pas à donner un
sens à sa vie, le bouddhisme semblait pouvoir le faire. Depuis lors, il a
vécu en Inde, au Bhoutan et au Népal. Il a ainsi pu vivre et étudier auprès
de certains des plus grands maîtres de la tradition bouddhiste tibétaine,
dont le Dalaï-lama. Il
est ordonné moine en 1978 et
est pendant 13 ans l’intendant de Dilgo Khyentsé Rinpoché l’un des grands
visionnaires du bouddhiste tibétain du XXème siècle. Ce dernier a été
notamment le maître spirituel du Dalaï-lama. En 1980, il rencontre pour la première fois le
Dalaï-Lama, dont il devient l’interprète pour le français à partir de
1989.Depuis 40 ans, il médite et en est maintenant à plus de 40 000 heures de pratique méditative.
Il a également étudié et traduit pendant 20 ans les textes sacrés
fondamentaux du bouddhisme tibétain, dont il est l’un des spécialistes
mondiaux. Il réside actuellement dans
le monastère de Shéchèn, au Népal, où il se consacre à la vie
monastique, à la préservation de la culture tibétaine et, au Tibet, à des
projets humanitaires. Matthieu
dédie l’intégralité de ses droits d’auteurs et les bénéfices de ses
conférences à plus de cent projets humanitaires qu’il a créé dans les régions
himalayennes (cliniques, écoles, orphelinats, maisons de retraite et de soins
pour les personnes âgées, construction de ponts, formation professionnelle
(www.karuna-shechen.org) et à la sauvegarde de l’héritage culturel tibétain
.Il a été décoré Chevalier de l’Ordre
National du Mérite par le président François Mitterrand pour ses projets humanitaires et ses efforts
pour la préservation de l’héritage culturel de l’Himalaya. Pour moi
Matthieu est un sage. Ce que j’apprécie tout particulièrement c’est sa double compétence : scientifique et
bouddhiste. Alors qu’il est facile pour un scientifique de parler sur
le bouddhisme sans rien en connaître ou pour un bouddhiste d’évoquer la
science sans avoir la moindre idée sur le sujet, Matthieu Ricard est un
scientifique bouddhiste, voire même un bouddhiste scientifique, au choix ! Ses
études sur les résultats de la méditation sur les hommes en est un parfait
exemple. On a une application d’une pratique bouddhiste, étudiée par la
science occidentale, qui met en lumière ses bienfaits. Les cultures orientale
et occidentale travaillent ensemble, dans un but commun. Si vous lisez des
ouvrages ou des récits de Matthieu Ricard, je pense que vous serez frappé par
la puissance et la qualité des métaphores qu’il utilise dans son discours. Il
faut dire que la tradition bouddhique dans son ensemble est une inépuisable
source d’images et de métaphores. La puissance de ces images est pour moi
mise en valeur de façon magistrale dans le livre « Le moine et
l’astrophysicien ». Matthieu discute avec Trinh Xuan Thuan, de nombreux
sujets, et notamment de physique quantique, sujet ô combien abstrait. Et les
métaphores rendent le sujet d’une limpidité cristalline ! Ce
que certains spécialistes expliquent avec des équations longues comme des
encyclopédies, lui, les expriment en
quelques lignes d’une façon passionnante et compréhensible par le plus grand
nombre. De plus, que ce soit pendant sa carrière scientifique avec François
Jacobs (prix Nobel de Biologie) ou depuis sa conversion au bouddhisme avec Le
Dalaï Lama, ainsi que Dilgo Khyentsé Rinpoché (maître spirituel du Dalaï
Lama), Matthieu Ricard a toujours su
s’entourer de personnes de premier plan dans son domaine. |
un yoga pour l’occident : l’asparsa yoga |
J.M.
RIVIḔRE |
Edition
Arché |
1989 |
||
|
20 V
vacuitÉ |
B.
dubant |
Edition
TRÉDANIEL |
1998 |
Nagarjuna,
Aryadeva, Chandrakirti… ont détruit toute position ontologiste, éternaliste, nihiliste,
absolutiste, relativiste, religieuse, antireligieuse – toutes les prisons
créées par le mental – par l’impitoyable « Voie du Milieu ». Logiquement
rien ne peut être à la fois vide et non vide, si ce n’est dans le sens où
quelque chose peut avoir deux aspects différents. Avec le concept de vacuité,
le bouddhisme nous apprend à concevoir et surtout à expérimenter la
non-dualité qui est l’essence de la vacuité. Les
méthodes tibétaines pour réaliser une telle expérience et recherche de cette
vacuité sont multiformes, car il est reconnu que les obstacles varient selon
l’aptitude naturelle de chacun. La
vacuité est une négation radicale de toute la substantialité de toute entité
« transcendante ou immanente », elle ne laisse aucune place à une
« base », à une affirmation ultime, ou à une négation ultime. Il
n’y a rien d’ultime, rien de suprême ou non suprême, car il n’y a rien de
vide ou de non vide. |
VOUS ÊTES LA LUMIḔRE. LES ḖVANGILES
A LA LUMIḔRE DE LA SAGESSE DE L’INDE MILLḖNAIRE |
John Martin Sahajananda |
Edition des Deux Océans |
2010 |
Sahajananda (Frère
John Martin), né en 1955, a été l'un des plus proches disciples du Père Bede
Griffiths qui a fortement influencé sa vision du Christ et du Christianisme.
En 1984 il quitte son diocèse et rejoint la communauté de Shantivanam pour y
vivre en moine bénédictin auprès du Père Bede Griffiths. Shantivanam
appartient à la Congrégation des Camaldules rattachée à l'Ordre de Saint
Benoit. Sahajananda est licencié en Spiritualité de l'Université Grégorienne
de Rome. Il est aujourd'hui l'un des directeurs spirituels de 1 ' ashram. Il
se passionne pour le dialogue interreligieux, en particulier entre Hindouisme
et Christianisme. Il enseigne la spiritualité «indo-chrétienne» aux visiteurs
de l'ashram. C'est une forme de spiritualité qui souligne les éléments
unificateurs parmi les religions et aussi le caractère unique de chaque
tradition spirituelle. Mais qui s'ouvre également vers une spiritualité qui
va au-delà des frontières religieuses habituelles. Frère John Martin perpétue
ainsi l'oeuvre théologique et philosophique initiée par Henri Le Saux et
Jules Monchanin. Extrait de cet ouvrage sur les
Evangiles:
Puis Jésus dépassa ce niveau de
conscience dans lequel il avait fait l'expérience de son unité avec le Père.
Il réalisa que, par-delà son identité de Fils, par-delà le « je » du Fils, se
trouve le « je » du Père qui est la lumière du monde. Le « je » de Jésus
disant « Je suis la lumière du monde » n'est plus du domaine des trois « je »
précédents, non réels, mais représente Thuriya, le quatrième état, dans
lequel le « je » réel est Dieu, Brahman, vérité, lumière, vie, Dieu des
Upanishads. Jésus disait que son « je » véritable était la lumière du monde,
c'est-à-dire Dieu, et qu'il n'avait aucune existence réelle en dehors de
Dieu. D'autres affirmations telles que «Je suis la vérité » ou « Je suis la
lumière » peuvent être comprises de la même façon ; c'est Dieu qui les a
prononcées, puisque Jésus a réalisé que son vrai soi était Dieu. La réalisation de son propre soi réel en tant que Dieu
aurait été incomplète si Jésus n'avait pas également réalisé que le soi de
chaque être humain est aussi Dieu, ou la lumière du monde. C'est pourquoi il
fut en mesure de dire « Vous êtes la lumière du monde », signifiant par-là
que cette lumière, cet éveil, est enterrée en chacun de nous sans que nous en
ayons conscience. Il proclama donc : « Vous êtes la lumière du monde mais
vous avez placé cette lumière sous un boisseau et vivez dans les ténèbres de
l'ignorance ». Il appela ses disciples et l'ensemble des hommes à
réaliser que la lumière était cachée en eux et qu'il leur fallait l'exposer
et la laisser briller. Il leur dit qu'ils étaient le « sel de la terre »,
mais qu'ils avaient perdu cette conscience, en conséquence de quoi la terre
avait oublié son sens et son but. Lorsque Jésus a dit : « Moi et le père sommes un », ce
n'est pas son « je » limité et non réel qui a affirmé cela, mais son
véritable « je », le fondement de sa conscience humaine que la tradition
védique appelle L'atman. Depuis son quatrième niveau de conscience, Jésus a
établi que son fondement faisait un avec le père, la source, la base de tout
l'univers. C'est exactement ce qu'ont dit les sages des Upanishads des
siècles plus tôt lorsqu'ils réalisèrent que l'atman, le fondement de la
conscience humaine, et Brahman, le fondement de l'univers, sont un seul et
même. La grande déclaration de Jésus : « Moi et le père sommes un », est
presque identique à celle des Upanishads : « atman Brahman », c'est-à-dire
«Atman est Brahman ». |
vÉdas et upanishads |
Louis coulon |
Edition
Des Flambeaux |
1945 |
Petite
plaquette qui explique les enseignements de ces livres sacrés qui sont au
cœur de l’Âme indienne Les
Upanishads, dont douze ou treize en particulier terminent les Védas,
contiennent des écritures philosophiques et métaphysiques traitant de la
nature et du rapport de l'âme (atman) à
l'esprit suprême Brahman. Le canon Muktika recense 108 Upanishads dont la
composition s'étale de -800 à 1300 de notre ère. On distingue
traditionnellement douze Upanishads majeures ou principales et quatre-vingt
seize Upanishads mineures réparties en six catégories. |
20 Y
YI-KING
B.A-BA |
Marielle TURPAUD |
Edition PARDES |
2000 |
||
Alors
qu’en est-il de ce livre ? C’est un livre dont la structure remonte à 10 siècles avant
notre ère Un livre qui sert de référence à des millions d’êtres depuis
3000 ans, qui est en quelque sorte la conscience de l’univers, l’équivalent
de la Bible. Un livre qui, quant à la morale, a en Chine la place qu’a pris
le christianisme en Europe, et qui, quant à la science et à la médecine est
respecté comme Einstein ou Pasteur. Une méthode et une structure qui se sert des
mouvements-réflexes inconscients de l’être pour sa mise en route et que
Leibniz et Jung ont reconnue comme la plus belle harmonie que le génie humain
ait conçue. Que cette méthode est à l’origine de l’écriture et
qu’aujourd’hui elle répond clairement à toutes les questions que l’esprit
humain peut se poser. Ce livre nous parlera donc de trigrammes, d’hexagrammes, de la
divination spatio-temporelle, de la thérapie, de la méditation énergétique
philosophique et religieuse, de la formation psychique et spirituelle des
devins - Un excellent livre de 120 pages qui explique cette science magique mal connue |
YI-KING - LE LIVRE DES
TRANSFORMATIONS |
RICHARD
WILHEM. Traduction : ETIENNE PERROT |
LIBRAIRIE
DE MEDICIS |
1973-2000 |
King
veut dire « la trame d’une étoffe »
autrement dit les livres contenant des vérités qui, comme la trame, ne
varient pas. Le Yi King est le premier des 5 livres classiques appelés King, quant au terme Yi, il a été interprété de diverses façons.
Soit sous forme de « caméléon »,
soit du terme « changement » ou « mutation »
ou « transformation » ou « métamorphose ».
En français le terme de transformation
est plus explicite et réaliste de cette voie. Le
plus ancien livre de la Chine en est aussi le plus moderne. Le Yi King offre à l’homme une clé intemporelle
neuve pour pénétrer l’énigme de son destin. Il nous entraine, au-delà de
toute théologie comme de tout système philosophique, à un degré de profondeur
limpide où l’œil du cœur contemple l’évidence du vrai, car l’Unité est le
fondement de l’Univers. La
lecture du Livre des transformations réclame une longue patience et une
grande humilité. Notre sens des déductions rigoureuses doit s’émousser pour
faire place à une perception plus globale et plus poétique de l’univers. Au
lieu de voir dans les hexagrammes une sorte d’algèbre figée, nous devons les
saisir dans leur complexité de vivants et épouser leur dynamisme. Là encore
l’attitude qu’exigent de nous les vieux maîtres, rejoint étrangement celle
des modernes explorateurs de la texture secrète des choses. Les physiciens de
l’infiniment petit nous expliquent que dans leur champs d’action,
l’observateur ne peut plus demeurer à l’extérieur de la réalité observée et
que le sujet doit faire corps avec l’objet qu’il contemple, devenant ainsi
partie intégrante du phénomène. Nous
ne pourrons entrer dans la caverne aux trésors du Yi King qu’en abdiquant
notre autonomie, en adhérant à la situation étudiée et en nous mettant à
l’unisson de l’ample respiration cosmique qui parcourt le Livre. Etienne Perrot grand érudit fonda la maison
d’édition « La fontaine de Pierre »,
il traduisit et diffusa les ouvrages suivants : Yi King, le livre des transformations. Les trois pommes d’Or. L’Atalante
fugitive. Le Rosaire des Philosophes.
La voie de la transformation d’après C.G Jung
et de nombreux autres textes dont ceux de M.L. von Franz |
YI-KING selon MATGIOÏ ou LES GRAPHIQUES DE DIEU |
José Nogueira |
Edition Maison de Vie |
2011 |
||
Ce livre de méditation chinoise à travers le Yiking nous
propose : La Chine et la Tradition Primordiale LeYi-king, premier monument de la Connaissance avec ses trigrammes et hiérogrammes – le sens du Yiking et comment saisir la sagesse chinoise Dieu et ses représentations – Conceptions orientales et Occidentales –Symbole de l’infini- Les phases de la création – Le pouvoir du Symbole Les symboles du verbe et ses symboles unificateurs – Le dragon Les formes de l’Univers et sa création Les lois de l’évolution et la perfection de l’humanité, l’essence et les formes, le panthéisme, le matérialisme et l’idéalisme, les lois de modification Les destins de l’humanité, le cycle humain, la place de l’humain dans l’humanité, l’essence de l’homme, les lois de renaissance, la métempsycose, la loi d’harmonie, le darwinisme, le châtiment éternel, la transformation, la réintégration à la perfection Les conditions de l’individu et de l’espèce, le destin individuel, le yin et le yang, la liberté, le bien et le mal, la conscience, les actes individuels et leurs conséquences, la naissance et la mort, l’agrégat humain, les quatre lois primordiales, les renaissances, le déchirement de la mort physique, tout s’élève vers l’Univers (le UN) |
YI-KING
- les mutations dU yi-king |
DIVERS |
Edition
Albin Michel |
1994 |
Le
YI-KING est un dragon endormi qui est méconnu en Occident et pourtant c’est
un extraordinaire phare qui nous éclaire de toute sa sagesse. Les passerelles
avec la Franc-maçonnerie sont nombreuses. On y parte : du sacré au
profane, les mythes fondateurs l’intuition, la clef et la serrure, la
marelle, le silence de l’espace etc. Le Livre des Transformations, en chinois Yi King [pinyin : Yijing], appartient
incontestablement aux livres les plus importants de la littérature
universelle. Ses origines remontent à une antiquité mythique. Il occupe
aujourd'hui encore [dans les années vingt] l'attention des plus éminents
lettrés de la Chine. Presque tout ce qui a été pensé de grand et d'essentiel
pendant plus de 3 000 ans d'histoire de la Chine, ou bien a été inspiré par
ce livre, ou bien, inversement, a exercé une influence sur son
interprétation, au point que l'on peut affirmer en toute tranquillité que le
Yi King contient le fruit de la sagesse la plus achevée de plusieurs
millénaires. Il ne faut donc pas s'étonner si, en outre, les deux branches de
la philosophie chinoise, le confucianisme et le taoïsme, ont ici leurs
communes racines.» « Le grand renom de sagesse qui
entoure le Livre des Transformations a, sans aucun doute, été cause qu'un
grand nombre d'enseignements mystérieux dont la source se trouvait dans
d'autres courants de pensée – peut-être même certains étaient-ils d'origine
étrangère à la Chine – ont pu, avec le temps, venir se greffer sur la
doctrine primitive. A partir des dynasties Tsin et Han, on a vu naître et
progresser une philosophie formelle de la nature qui a enserré l'univers
intellectuel tout entier dans un système de symboles numériques, et enclos
toujours plus étroitement la vision chinoise du monde tout entière dans des
formes rigides, en combinant une doctrine, développée avec rigueur, du Yin et
du Yang où l'on discerne l'empreinte d'un dualisme, avec les « cinq
états de transformation » tirés du Livre des Annales [Shujing]. C'est
ainsi que des spéculations cabalistiques toujours plus alambiquées ont
enveloppé le Livre des Transformations d'un nuage de mystère. Enfermant le
passé et l'avenir tout entiers dans leur schéma numérique, elles ont conféré
au Yi King la réputation d'un livre d'une profondeur totalement
incompréhensible |
YI KING
- POUVOIR ET MAGIE
DU YI-KING |
Maria Costanza Caraglio |
Edition De Vecchi |
2009 |
Cette
ancienne pratique divinatoire est fondée sur l'observation des os des animaux
ou des carapaces des tortues brûlées lors de sacrifices. Les traits pleins
relevés se réfèrent au principe masculin positif et les traits brisés au
féminin négatif. Mélangés, regroupés, ces traits forment 64 hexagrammes,
porteurs d'une valeur, d'un sens, d'une signification. La consultation se
fait à l'aide de trois jetons lancés dans le vide. Cet ouvrage vous fournit
son mode d'emploi de façon très claire et complète : comment construire les
hexagrammes ; comment poser les questions ; comment apporter les réponses à
nos interrogations les plus pertinentes avec les mots justes et équilibrés.
Puis, pour chaque hexagramme, il donne : avec précision le résumé du concept
; l'image qui en est le modèle symbolique ; le sens divinatoire. En Asie, le
Yi-King est un ami qui écoute. C'est un maître qui enseigne ; une autre façon
d'envisager le réel La littérature chinoise
attribue la composition du Yi King à quatre saints personnages: Fo Hi,
le roi Wen, le duc de Tcheou et Confucius. Fo Hi est une figure mythique, le
représentant de l'ère de la chasse, de la pêche et de l'invention de la
cuisson. Quand il est désigné comme inventeur des trigrammes, cela signifie
qu'on assignait à ces figures une antiquité telle qu'elle précédait tout
souvenir historique. Les huit trigrammes primitifs ont également des noms qui
n'apparaissent pas ailleurs dans la langue chinoise, ce qui a fait conclure à
leur origine étrangère. En tout cas, ces signes ne sont pas d'anciens
caractères d'écriture, comme on a voulu le déduire de leur concordance mi-
fortuite, mi-consciente, avec tel ou tel ancien caractère. » « On rencontre très tôt
les trigrammes combinés entre eux. Mention est faite de deux collections
remontant à l'antiquité : le Yi King de la dynastie des Hia [Xia,
2205-1766 av. J.-C., suivant la tradition], appelé Lien Chan, qui
aurait débuté par le trigramme Ken, l'immobile, la montagne, et celui de la
dynastie des Chang [Shang, 1766-1150 av. J.-C., suivant la tradition] appelée
Kouei Tsang qui commence avec K'ouen, le réceptif, la terre. Confucius
signale en passant cette dernière circonstance comme historique. Il est
difficile de dire si les 64 hexagrammes existaient dès cette époque et, dans
l'affirmative, s'ils étaient les mêmes que ceux de l'actuel Livre des
Transformations. » « Notre collection des 64 hexagrammes provient, suivant la tradition générale que nous n'avons aucune raison de mettre en doute, du roi Wen, ancêtre de la dynastie Tcheou (Zhou, 1150-750 av.J.C.). Il les dota de brefs jugements alors qu'il était détenu en prison par te tyran Tcheou Sin. Le texte ajouté aux différents traits est dû à son fils, le duc de Tcheou. Cet ouvrage fut utilisé comme livre d'oracles pendant toute l'époque des Tcheou sous le titre de « Transformations de Tcheou » (Tcheou Yi Zhouyi), ce qui peut être prouvé à l'aide de témoignages historiques de l'antiquité. Tel était l'état du Livre lorsque Confucius le découvrit. Il se consacra à son étude assidue dans son grand âge et il est très vraisemblable que le « Commentaire sur la décision » (Touan Tchouan) a été composé par lui. Le « Commentaire sur les images » remonte également à lui, bien que de façon moins immédiate. Par contre, il existe un commentaire sur les différents traits, d'un grand intérêt et très détaillé, qui fut réalisé par des disciples ou par leurs successeurs sous forme de questions et de réponses, et dont nous ne possédons plus que des bribes (en partie dans le chapitre Wen Yen et en partie dans le chapitre Hi Tsi Tchouan). » |
YI-KING - LES ROUAGES DU YI JING |
Cyrille JAVARY |
Edition Picquier |
2009 |
Le Yi Jing ou « classique des changements », en résumant
64 situations-types de la vie quotidienne sous forme de figures abstraite
appelées hexagrammes, a pour ambition d’offrir un outil permettant de se
repérer dans une réalité en perpétuel changement. Cyrille
Javary montre ici tous les rouages internes de ce livre fondateur de la
civilisation chinoise, injustement relégué sous nos latitudes au rayon
divinatoire des librairies et des bibliothèques. Rares sont ceux qui
réalisent qu’ils ont entre les mains à la fois le socle de toute la pensée
chinoise et l’une des plus fascinantes machines à connexions que l’esprit
humain ait pu produire. |
YI-KING, UN CHEMIN INITIATIQUE |
JEAN LOUIS BRUN |
Edition
VEGA |
2009 |
||
L’idée
de conclusion est que, conformément aux prédictions de René Guénon, il est possible de retrouver
les principes de la Tradition occidentale en remontant aux racines de
la science traditionnelle orientale.
|
YIN -YANG – LA DYNAMIQUE DU MONDE |
Cyrille J. D. Javary |
Edition Albin Michel |
2018 |
« Yin-Yang » est le nom donné en chinois au
fonctionnement de tout le vivant. Cette unité changeante, ce mouvement
incessant, cette danse de tout l'univers se dit en un seul mot. Or, en
français comme dans toutes les langues occidentales, « Yin » et « Yang » sont
deux mots. Voilà où commence le quiproquo. Avec le talent narratif et
pédagogique qui a fait le succès de ses nombreux livres, Cyrille Javary nous
introduit dans l'esprit chinois à travers cette clé essentielle : « Yin » n'est
pas plus une entité que « Yang », ils n'ont pas d'existence propre. Car
l'hiver n'est pas « l'hiver », mais ce qui deviendra l'été, avant de
redevenir hiver...Chacun est le futur et le passé de l'autre, sans qu'on
puisse leur attribuer une substance, une quelconque. S'il heurte toutes nos
habitudes de pensée, ce genre d'énoncés peut nous conduire à une
compréhension plus subtile du monde, et nous aider à mieux aborder les
problèmes que nous rencontrons. Ainsi que l'écrit Danielle Elisseff dans sa postface, « cet
ouvrage opère une petite révolution. Tout se passe comme s'il parvenait à
déplacer le curseur de nos perceptions et de nos émotions... » À travers
mille exemples concrets, l'auteur nous entraîne dans un passionnant voyage
dans le temps, jusqu'à l'aube du néolithique... Le Yin et le Yang représentent,
dans la philosophie chinoise, deux catégories à la fois opposées et
complémentaires que l'on retrouve dans presque tous les aspects de la vie et
de l’univers C'est un concept propre à la philosophie orientale, tant et si
bien que la dualité entre le Yin et le Yang est représentée sous cette forme
quelque fois complexe de complémentarité. Depuis la fin du XXe siècle, le Yin
et le Yang représentés par le symbole du tàijí tú, est largement bien
connu au sein du monde occidental. De ce fait, le Yin représente le
féminin, ainsi que diverses autres connotations dont le noir, la lune, le
sombre, le négatif, et ainsi de suite. Le Yang, par contre, est le plus
souvent associé à des figures plus claires comme le blanc, le masculin, le
soleil, la clarté, le positif, et bien d'autres encore. Par ailleurs, chez
les taoïstes, ces deux entités sont représentées par le bleu et le rouge,
pareillement que dans le drapeau de la Corée du Sud ou encore par le noir et le
blanc, exceptionnellement sur les matières n'acceptant pas les couleurs. Le Yin et le Yang
sont, dans la cosmogonie chinoise, deux principes qui découlent du
souffle originel dit "Qi", lequel est considéré comme étant à
l'oeuvre dans toutes choses. Le caractère Yin, dans les caractères chinois
simplifiés, représente par exemple la part féminine de la nature. Il est
alors associé à la Lune. Le caractère Yang toutefois, représente quant à lui
la part masculine et est donc logiquement représenté par le soleil.
Toutefois, dans les caractères chinois traditionnels, également employés pour
les caractères japonais, coréen ou encore vietnamien, il existe des nuances
significatives. Les biaoli sont, dans la médecine traditionnelle
chinoise, des points de couleurs opposés qui rappellent le lien qui relie les
deux concepts, qu'ils se succèdent mutuellement ou que l'existence de l'un
soit rattachée à l'existence de l'autre. Si on considère séparément
le Yin et le Yang, selon notamment l'approche analytique, le baioli
permet de déterminer la pensée confucianiste et son atout propre,
c'est-à-dire l'amitié, par rapport au dualisme auquel on ramène trop
souvent la culture occidentale, ainsi que ses approches chrétienne ou
cartésienne, autre dualisme qui est également source de contrainte. Le biaoli
démontre également que dans tout ce qui est blanc il y a du noir, et qu'à
l'inverse; il n'existe ni de noir absolu ni de blanc immaculé. On peut donc
conclure que personne ne peut être considéré comme entièrement mauvais ou
bon. L'amitié, entre des points de vue ou entre des milieux physiques, est le
composant qui permet à des entités (morales ou physiques) opposées de
dialoguer entre elles. D'après la philosophie
chinoise, du moins dans la majeure partie connue de ses anales,
celles-ci furent dominées par les concepts de Yin et de Yang.
Rationnellement, la multitude d'interprètes l'admettent. Quasiment tout le
monde voit ces emblèmes en même temps que la nuance de respect qui est
reliée aux termes philosophiques et qui exige de voir en eux l'expression
d'un raisonnement ardu. De plus, ils sont prédisposés à traduire le Yin et le
Yang en leur prêtant la valeur stricte qui semble convenir aux oeuvres doctrinales.
L'empressement de qualifier ces emblèmes chinois en usant des termes au
langage précis des penseurs occidentaux est toujours omniprésent.
Subséquemment, ils déclarent à l'unisson que le Yin et le Yang sont des
forces, tantôt que ce sont des substances. Généralement, ceux qui les
traitent de forces, comme telle est l'opinion des critiques chinois
contemporains, trouvent avantageux le rapprochement de ces antiques emblèmes,
des symboles qu'utilise la physique contemporaine. D'une part, les
Occidentaux se regimbent contre cette traduction désuète. Dans leur
opposition, ils assurent ensuite que le Yin et le Yang sont des substances,
sans penser à se demander si, dans la philosophie de la Chine ancienne,
s'offre le moindre aspect d'une différenciation entre substances et forces.
Ils tirent leur définition d'une simple argumentation, et prêtent à la pensée
chinoise un penchant vers une coexistence de substantialisme, ou
notamment sur le point d'entrevoir dans le Tao la création d'une
réalité omnipotente conforme à un principe céleste. Le Yi Jing ou Livre
des transformations de l'archaïque occultisme chinois, arbore davantage la
représentation la plus reproductive de l'identité du Génésique et du
Génétique. La séparation ainsi que l'unisson du Yin et du Yang
sont représentées par la boucle circulaire qui est emblématiquement un cercle
cosmogonique tournoyant tel le S intérieur. La figure ne se forme nullement
à partir du milieu, et ceci malgré la périphérie qui fut née de la
rencontre de mobilités de directions contraires. Intimement accolés l'un dans
l'autre, le Yin et le Yang, néanmoins différents, sont unanimement
subsidiaires, contradicteurs et antagonistes. De ce fait, une figure d'ordre
et notamment d'harmonie démontre la figure capitale du Yi Jing. Par
conséquent, elle porte la conception d'un tourbillon et également le principe
d'antagonisme. Etant donc une figure de complexité, le symbole philosophique
du « contraste harmonisé », qui n'est autre que la
représentation des représentations, est devenu un thème apprécié par la
population et encore relativement aisé à être dérapé en
« spiritisme », à un prix abordable. Cette
"différence harmonisée" du Yin et du Yang est préalablement celui
du chaud-froid, du haut et du bas, de la lumière et de l'ombre, du blanc et
du noir, de la femelle et du mâle, des complémentarités antagonistes
confondues avec les antagonismes complémentaires entortillés. Par le biais de
la constante de Louis de Broglie, il a été possible de déterminer le jeu de
l'onde et du corpuscule en alternance, ainsi que l'altercation réunie, plus
précisément en optique physique. Paradoxalement en chimie, cela représente
l'acidité et l'alcalinité réunies, séparées et contrastées au pH 7. En outre,
pour les philosophes, il a été tiré du verbe "Aufheben" de Hegel
qui signifie, en même temps "apparaître", et
"disparaître" et également "conserver", verbe employé par
Freud pour la description de l'inconscient. Pourtant, ce "contraste
harmonisé" dans le "tiers exclu" de corps-esprit,
nature-culture est rapidement détourné en opposition. Selon les valeurs
confucéennes, il constitue la fondation de l'opinion d'une harmonie
industrielle au Japon moderne en tenant compte du miracle économique japonais
au courant des années 1950-1960, ceci au sein de l'économie politique
asiatique de la complémentarité antagoniste, insérée dans l'antagonisme
complémentaire du Capital-Travail, et du Patronat-Syndicat. La perception de
l'ordre harmonieux que les antagonistes pourvoyaient à l'ensemble des
personnes a consacré à la classification bipartite un tel ascensionnel
religieux qu'aucun élément caduc n'a pu la surpasser en puissance. Les
Chinois ne furent nullement obligés de discerner de l'ordre que céans la
domination de la bipartition ; néanmoins, le principe de leurs
divers classements n'a point varié. Toutefois, cela implique le sentiment
intégral de l'analyse comme plus ou moins complexe et, perpétuellement, cette
décomposition résulte d'une image qui, d'une part, fait apparaître la
répartition, désignant ainsi la rythmique et la géométrique de tout
l'ensemble, puis au niveau de l'Espace et du Temps il existe des éléments
entre lesquels l'ensemble se trouve altéré, vient dès lors un emblème
numérique qui accompagne la signalisation du mode de groupement de ces éléments
et, pour conclure le concept qui vise à discerner la nature intime du total.
Ces explications mettent ainsi en exergue la primordialité des notions
attachées de Nombre et pareillement d'Élément. La pensée des Chinois
est dominée par les conceptions accolées d'Ordre, de Total, d'Efficace. La
distinction des règnes dans la Nature n'est nullement prise en compte. Toute
réalité est intrinsèque en elle-même. Tout ce qui est dans l'Univers est
identique à l'Univers. La matière et l'esprit n'apparaissent aucunement comme
deux univers qui s'opposent. L'on ne procure pas à l'Homme une place à part
en lui attribuant une âme qui subsisterait d'une différente essence par
rapport au corps. Les hommes ne l'emportent en aristocratie sur les autres
êtres que suivant la possession d'un rang dans la société. Ils sont
alors dignes d'adhérer à la démarche de l'ordre social, qui est alors le
fondement et l'exemple de l'ordre universel. Uniquement le Chef, le Sage,
l'Honnête homme se différencient de la multitude des créatures. Ces concepts
s'accordent notamment avec un emblème du Monde, nullement défini par
l'anthropocentrisme, mais plus traditionnellement par la prédominance
de l'idéologie de l'autorité sociale. Toutefois, l'assouplissement de
l'Univers est le résultat d'une Vertu princière qui nécessite l'emploi des
équipements par les arts et les sciences. Comme pour la pensée ainsi que pour
la vie, une ordonnance réglementaire est de mise; ainsi le règne de
l'Étiquette est universellement apposé. En bref, la soumission dans l'ordre
physique et dans l'ordre moral est entièrement appliquée, et l'on se refuse
catégoriquement à les différencier en les opposants comme dans un ordre
résolu ainsi qu'un certain ordre de liberté. Par ailleurs, l'idée de Loi
n'est pas spécialement conçue par les Chinois. L'existence d'une
apparente différence de l'interrelation Yin et Yang constitue la
divisibilité infinie. D'après l'expression des sages Taoïstes, leur symbole
du Tai Ji à travers le point blanc qui est d'origine rouge et préalablement
noir au milieu de la couleur supplémentaire, implique qu'éternellement le Yin
se trouve au sein du Yang, et inversement. Par conséquent, au sein de toute
chose ou de toute situation, il serait vraisemblablement possible de
retrouver en même temps le Yin et le Yang. L'on peut prendre comme exemple
une pendule que l'on considèrera sous les aspects de l'énergie cinétique
(Yang) et à contrario l'énergie potentielle (Yin). A la minute où la pendule
se situe en haut, sur le point de redescendre, cela impliquerait le moment
Yin du mouvement du pendule. Toute l'énergie est d'ailleurs potentielle,
prête à être relâchée. A l'instant où la pendule redescend, cette
énergie potentielle se permute en énergie cinétique. L'on parle
systématiquement de transmutabilité, croissance du Yang au sein du Yin. À
l'opposé, au moment où elle remonte, cette énergie cinétique se retransforme
simultanément en énergie potentielle lors de sa montée. La vitalité
potentielle Yin ne subsiste que lors de l'existence d'une phase d'énergie
cinétique. Cette énergie cinétique ne fut réalisable que grâce à
l'accumulation de l'énergie potentielle. Cet exemple illustre qu'à travers le
Yang, il y a du Yin, et réciproquement. Ces identiques phases du mouvement du
pendule pourraient être vues sous un angle différent, ce qui bouleverserait
tout. Notamment, l'on pourrait par exemple observer le mouvement (Yang) par
apposition à l'immobilité (Yin), ou pareillement la position la plus élevée
que pourrait atteindre cette pendule (Yang) versus le point le plus bas
(Yin). La réflexion serait totalement différente |
YOGA DU CACHEMIRE. UN CHEMIN SPIRITUEL. MES
AVENTURES AVEC JEAN KLEIN |
Koos Zondervan |
Edition Almora |
2017 |
||
Dans la tradition
spirituelle du cachemire notre vraie nature est appelée Shiva (Dieu). Shiva
est toujours uni à l’énergie, Shakti, même lorsqu’il se manifeste sous
une forme voilée en tant qu’être humain. La différence entre un homme
réalisé, un bouddha, et un homme qui n’a pas réalisé sa vraie nature
est d’ordre énergétique. Une énergie obscurcissante (Mâyâshakti), liée
à la colonne vertébrale, est active chez une personne qui n’est pas réalisée.
Cette énergie obscurcissante est la raison pour laquelle nous ne
reconnaissons pas notre véritable nature. Nous nous sommes oubliés, pour
ainsi dire. Donc, considérée du point de vue énergétique, cette énergie
obscurcissante devrait être désactivée. Le texte le plus important de la
tradition du Cachemire, le Vijnana Bhairava Tantra, nous donne des
indications pour réaliser cela. » Les propositions de
Jean Klein vont des postures de yoga, la circulation des énergies jusqu’à
l’adaptation de l’alimentation. C’est tout l’être qui s’oriente ou se
réoriente vers sa propre axialité. Quelques paroles de Jean Klein : « Ce n’est pas
par une discipline qu’on arrive à la plénitude. » « L’homme
intelligent est un homme complètement vide. » « Maintenant je vais
vous dire le secret le plus profond. Dans une attente sans attente vous allez
trouver ce que vous attendez. L’attente elle-même est la réponse. » Le yoga du Cachemire
tel que transmis par Jean Klein est une adaptation fonctionnelle d’une
tradition tantrique millénaire. Le cœur de cette approche est une écoute
inconditionnelle de tous les phénomènes psycho-physiques. Cette présence
laisse apparaître très vite une expérience vibratoire souvent d’abord locale
puis globale dans tout le corps. Cette disponibilité sans intention se
retrouve dans les poses de yoga où la vacuité deviendra le centre de
l’exploration. La
vibration se déploie spontanément, dans une attitude sans référence ; Cette
non-volition permet de vider la pose de ces encombrements. La sensibilité
inhérente au corps est souvent étouffée par une vie psychologique dominée par
l’affirmation, la défense, l’idée de soi-même. Une exploration sans préjugés
ni attente va être abordée à travers la forme ritualisée des asanas. Cette
pratique éminemment créative ne vise pas la réalisation d’une position «
juste » mais se sert de cette forme comme outil de découverte. L’absence
d’intention permet de percevoir les tensions cachées qui bloquent notre
fonctionnalité. De nombreux exercices non codifiés par les textes amènent une
mise à nu de nos schémas habituels. L’évocation de multiples images
sensorielles libèrera le cerveau des tensions inhibitrices. La pratique des
asanas sans la stimulation musculaire permet une non-violence libérant notre
potentiel. La
prise d’une pose avec un corps vacant va dissoudre en profondeur la tension
musculaire. Cette approche ne peut être que non intentionnelle : ni
étirement, ni concentration mais une disponibilité multi sensorielle. La
tactilité, le sens le plus global, permet la découverte d’un corps tactile
qui se réfère directement à l’écoute profonde. L’exploration de la
respiration, la découverte du « souffle » tient une part essentielle dans
cette dynamique. Le pranayama ou la libération des énergies internes par la
découverte des prolongations subtiles de la respiration est l’espace le plus
poussé de cette tradition. L’apaisement du souffle amène l’apaisement du
mental propice à la méditation. Dans la méditation, la vibration se déploie
et se résorbe sous d’innombrables modalités. |
yoga & spiritualitÉ
– l’hindouisme & nous |
Arnaud
desjardins |
Edition
LA TABLE RONDE |
1975 |
La
mode du yoga et de la métaphysique hindoue fait chaque jour de nouveaux
adeptes. Beaucoup d’Européens se sentent attirés vers ces techniques et vers
cette philosophie sans savoir jusqu’où peut aller leur espoir, jusqu’où doit
aller leur méfiance.
Les autres livres
d’Arnaud Desjardins sont au chapitre 10 J
- |
20 Z
zen –
b.a. -ba |
Jean
fabre |
Edition
PARDES |
2000 |
||
Dans
l’Empire du Soleil Levant, l’esprit du zen montra son universalité, œuvrant
aussi bien dans les pavillons du thé que sous les pinceaux des calligraphes,
le tour des céramistes, le râteau des jardiniers, l’armure, le kimono,
l’uniforme des guerriers.
|
ZEN –
la pratique du zen |
Taiten
deshimaru |
Edition
ALBIN-MICHEL |
1981 |
Le
Zen est une discipline de concentration exigeante en même temps qu’une
philosophie de la vacuité. Son enseignement, qui s’enracine dans les paroles
du Bouddha, tient tout entier en zazen, c’est-à-dire la méditation assise : sous
l’apparent dépouillement se révèle une formidable méthode de dépassement de
l’ego. Découvert
par l’Occident dans les années soixante-dix, il est rapidement devenu un
élément majeur de son renouveau spirituel. Taisen DESHIMARU, maître japonais
qui a grandement contribué à diffuser le Zen en France, livre ici la
quintessence de son enseignement sous forme de paraboles, de
questions-réponses ou encore de koans (aphorismes). Il
traduit et commente aussi intégralement deux textes fondateurs et inédits du bouddhisme
zen, le Hokyo Zan Mai et le San Do Kai, récités chaque matin dans tous les
temples zen du Japon. |
ZEN -LES TROIS PILIERS DU
ZEN |
Philip Kapleau |
Edition Almora |
Réed. 2016 |
||
Bassui
Tokusho fut un maître influent du zen Rinzaï au XIVe siècle. Il écrivit peu
mais son célèbre sermon demeure l’un des textes les plus importants du zen.
Voici la lettre qu’il envoie à un agonisant : « L’essence de votre Esprit
n’est sujette ni à la naissance ni à la mort. Elle n’est ni l’être ni le
néant, ni le vide ni la matière. Elle n’est pas quelque chose qui connaît
souffrance ou joie. Si fort que vous essayiez de savoir qui est malade en ce
moment, vous ne le pouvez pas, pourtant, si vous ne pensez à rien, si vous ne
désirez rien, si vous ne cherchez à rien comprendre, si vous ne vous attachez
à rien, si vous vous bornez à vous demander : « Quelle est la vraie substance
de l’Esprit de cet homme qui souffre ? » et si vous atteignez la fin de votre
vie comme un nuage s’estompant dans le ciel, vous serez finalement libéré de
votre douloureux asservissement à l’éternel changement ( à la renaissance). » La
deuxième partie du livre propose huit témoignages sur l’illumination. Philip
Kapleau a choisi des témoignages d’orientaux ou occidentaux menant une vie
ordinaire à notre époque, pratiquant le zen et ayant « connu l’Eveil à des
degrés différents ». « Leur histoire, dit-il, atteste que le satori n’est pas
un idéal inaccessible. » La
troisième partie regroupe des appendices : L’être et le temps selon Dogen,
les dix images de la Capture du Bœuf, les postures du zazen et un utile
glossaire. Si
ce livre est l’un des plus célèbres écrits sur le zen, ce n’est pas seulement
parce qu’il est l’un des premiers livres occidentaux sur le sujet, il fut
publié la première fois en 1965, mais parce qu’il offre un cadre à la fois
rigoureux, traditionnel et ouvert à la pratique du zen. |
ZEN -
RYOKAN, MOINE DU CIEL |
Dominique
Blain |
Ed.
Les deux Océans |
2017 |
Ryokan
Taigu (1758-1831) est aussi vénéré au Japon que François d’Assise l’est en
Europe. Calligraphe et poète, ses poèmes passent pour représenter l’essence
du zen, il eut une vie simple et paisible mais aussi hors du commun. L’auteur
de ce livre, de son nom d’ordination « Koso », a voulu nous montrer, à l’aide
de ses poèmes, qui était le moine Ryokan, quelles étaient sa vision et sa
pratique du monde Maître Ryokan est un
modèle de moine bouddhiste Zen Soto accompli. Maître Ryôkan est connu pour
avoir composé des poèmes zen fondés sur le quotidien de sa vie d’ermite, mais
on connaît peu chez nous la profondeur de ses enseignements bouddhistes. Sa
maîtrise des poésies chinoise (kanshi) ou japonaise (waka) lui ont permis de
produire plus de mille quatre cent quarante poèmes longs et courts (tanka) et
de « haïku ». Son nom d’ordination
monastique « Ryôkan »
signifie « bon et tolérant » ce qui a été la ligne de
conduite de sa vie. Le nom doctrinal « Daigu » « grand naïf » donné lors de
sa certification par son maître Kokusen est au sens positif de l’idéogramme
GU : « celui qui prend les choses comme elles viennent et s’en satisfait
à l’instar d’un nouveau-né. » Ce nom ne porte aucunement le sens
péjoratif ou ridiculisant de « fou » ou « idiot » que lui
donnent ceux qui ne connaissent pas la vie de ce grand sage. Maître Ryôkan n’était
pas fou du tout. Il était un vrai moine qui s’efforçait en son époque et dans
sa région de suivre au plus près possible le mode de vie enseigné par le
Bouddha Shakyamuni ! Maître Ryôkan était loin d’être un idiot. Il ne
faut jamais perdre de vue qu’adolescent il a fait des études complètes, dont
celles classiques de la langue chinoise. Puis au cours de ses seize années de
monastère il a approfondi sa connaissance des textes bouddhistes. Il
connaissait les sutras et en particulier il a commenté en poèmes le Sutra du
Lotus. Il avait parcouru le Japon pour visiter les temples Soto Zen dépositaires
des divers chapitres de l’œuvre de maître Dôgen – le Shôbôgenzô – qu’il
a étudiés et recopiés de son propre pinceau. Il doit son style
didactique candide et léger au poète chinois Han Shan, un moine zen du VIIIe
siècle qui lui a servi de modèle de vie. Comme ce dernier, Ryokan s’amusait
de l’image d’idiot qu’on lui prêtait. Il en profitait pour partager sa
liberté d’éveillé. Son mode de vie était rare déjà à son époque. Il est fort
peu courant en effet qu’un fils de bourgeois devenu moine abandonne les
avantages de « chef des moines » (jap. shuso) au sein du
clergé d’un grand temple. La succession manquée de son maître au temple
Entsuji de Tamashima a été pour lui l’occasion de prendre sa liberté. Il
n’avait pas pu prétendre à cette charge d’abbé car il était seulement en
troisième position successorale et qu’il manquait en outre, selon le
règlement, de quatre ans d’ancienneté. Et avait-il vraiment
le goût des responsabilités d’une charge ? L’aurait-il vu comme un
obstacle au libre cours de son « aspiration à
l’éveil » ? Les concessions sociétales d’un abbé d’un grand
temple sont parfois des étouffoirs de l’ardeur à la discipline de la pratique
et peuvent faire obstacle à la libération spirituelle (nirvana) dans le
dénuement. Quoi qu’il en soit, à partir de cette époque, il est retourné dans
la région de sa ville natale Izumozaki dans la province d’Echigo (région de
Niigata). Il y a vécu en ermite pendant trente ans sur le Mont Kugami dans le
célèbre ermitage Gogoan, et aussi provisoirement au pied de cette montagne
dans un entrepôt du sanctuaire shintoïste Otogo. La qualité de sa
calligraphie révèle sous son pinceau l’innocence de son coeur, sa candeur et
son lâcher-prise de l’ego, développés en lui par le libre-cours donné à la
perfection de sagesse et la compassion. Ryokan Taigu (1758-1831) est
aussi vénéré au Japon que François d’Assise l’est en Europe. Calligraphe et
poète, ses poèmes passent pour représenter l’essence du zen, il eut une vie
simple et paisible mais aussi hors du commun. L’auteur de ce livre, de son
nom d’ordination « Koso », a voulu nous montrer, à l’aide de ses poèmes, qui
était le moine Ryokan, quelles étaient sa vision et sa pratique du monde |
zen –
le rire du tigre – 10 ans avec maÎtre deshimaru |
Marc
de smet |
Edition
ALBIN-MICHEL |
1998 |
Taisen
Deshimaru (1914 – 1982) fut l’un des principaux introducteurs du zen en
Occident. Par ses livres et son enseignement, il a formé toute une génération
à cette philosophie du vide, de la méditation et du détachement, à une époque
où les occidentaux partaient sur les chemins de l’Orient à la recherche d’une
spiritualité nouvelle. |
zen –
questions à un maÎtre zen |
Taisen
deshimaru |
Edition
ALBIN MICHEL |
1991 |
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Après avoir trouvé le chemin du
cœur et l’avoir parcouru, il est le premier à définir une doctrine unitaire
et raisonnable pour l’esprit humain. Il a percé toutes les illusions et s’est
dressé sans peur sous un ciel vide. À partir de son éveil, il passera sa vie
à inviter ses frères humains à se libérer et à aider les autres à en faire de
même. Ses enseignements formeront les sutras du canon bouddhique. Mais nous
n'oublions pas que c'est assis en équilibre, totalement immobile, sans rien
rechercher, qu'il s'est éveillé et a compris l'origine de la souffrance,
ainsi que son remède. Des hommes de bien se
rassemblèrent autour de lui et devinrent ses disciples. L'un d'eux,
Mahakashyapa, devint son successeur, et transmit à son tour l'essence de
l'enseignement à Ananda… Cette transmission, de personne à personne, de
maître à disciple, s’est perpétuée sans interruption jusqu'à nos jours. Ce
livre réunit l’essentiel des réponses que Maître Deshimaru apporta, durant
les quinze années de sa présence en Europe, aux interrogations de ceux qui
pratiquaient le Zen sous sa direction et qui poursuivent aujourd’hui sa
mission. Ces réponses, fortes et imagées, d’un humour parfois abrupt,
constituent à la fois une excellente introduction à la pratique et à la
philosophie du Zen, et un appel à vivre réellement la totalité de notre être. |
ZEN - 365
jours zen |
Claire fontaine |
Edition
COURRIER DU LIVRE |
2000 |
À
l’aide d’un texte par jour, chaque jour de l’année, ce livre vous permettra
d’accueillir la sagesse, l’inspiration et l’humour du Zen.
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