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Chapitre 6  A - K   (  Judaïsme - Kabbale  )

 

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6 A

à bible ouvertela genÈse ou le livre de l’homme

Josy eisenberg & Armand abécassis

Edition ALBIN MICHEL

 2003

Josy Eisenberg anime depuis plusieurs décennies la passionnante émission télévisée « À Bible ouverte », diffusée le dimanche matin sur France 2.


Ses entretiens avec le philosophe Armand Abecassis furent d’abord publiés, sous ce même titre, dans la collection « Présences du judaïsme ». Leur grand succès est le reflet de l’intérêt grandissant des lecteurs de tous horizons, croyants ou non, pour ce monument de l’humanité qu’est la Bible, et pour la tradition judaïque en général.

 

Consacrés au commentaire des premiers chapitres de la genèse, les trois volumes ici rassemblés nous initient avec une éblouissante érudition à l’exégèse rabbinique que les auteurs font dialoguer avec les sciences humaines.

 

Les relations établies entre le Livre Saint et notre expérience quotidienne ne font que souligner l’actualité de ces récits fondateurs.

 

À  BIBLE  OUVERTE  -  TOME I - BERESHIT

Josy Eisenberg et Armand Abecassis

Edition Albin MICHEL

 1978

Depuis  25 ans, Josy Eisenberg anime la passionnante émission télévisée « A Bible ouverte » diffusée le Dimanche matin. Sous ce titre, ses entretiens avec le rabbin Armand Abecassis furent publiés dans la collection Présence du judaïsme. Leur succès est bien le reflet de l’intérêt grandissant des lecteurs de tous horizons, croyants ou non, pour ce monument de l’humanité que constitue la Bible.

 

Il justifiait pleinement une édition dont voici le Tome 1, consacré au commentaire du début de la Genèse et de la création du monde. Alliant une éblouissante érudition en matière d’exégèse rabbinique et de sciences humaines (philosophie, sociologie, anthropologie, psychanalyse…) à un dialogue vivant qui nous rend familier cette « Parole de Dieu », Josy Eisenberg et Armand Abecassis réussissent à nous faire sentir l’éternelle actualité du récit de la Création, qui nous concerne, ici et maintenant.

 

Au sommaire de ces 28 entretiens :

Pour lire la parole   -   Au commencement    -    Le Dieu créateur    -     Tohou-Bohou      -     Le premier  jour   -    Les dix paroles    -     La première lumière     -     Un monde en six jours     -     Les deux calendriers     -     Du règne animal au règne de l’homme     -     Faisons l’homme     -     Le prototype humain     -     Notre ancêtre à tous     -     Le masculin et le féminin     -     L’homme et la croissance     -     Manger pour vivre     -     Le meilleur des mondes     -     Les miracles du sixième jour     -     La fin d’un monde     -     Le septième jour     -     Un temps béni     -     Un jour réparateur     -     Un monde qui enfante     -     La loi de la Terre     -     Entre Adam et Abraham     -     Une création double     -     Corps et âme     -     Le baiser de Dieu

 

À BIBLE  OUVERTE  -  TOME  II  -  ET DIEU CRÉA  ÈVE

Josy Eisenberg et Armand Abecassis

Edition   Albin MICHEL

 1992 

L’histoire du Paradis perdu hante la civilisation occidentale. Elle a fourni à ses théologiens, ses philosophes, ses poètes et ses artistes, une série d’images qui peuplent notre culture : le fruit défendu, la femme tentatrice, la peine de vivre, la béatitude paradisiaque.

 

Pour l’exégèse juive, attentive depuis deux mille ans à découvrir la substantifique moelle de ce récit, les chapitres 2 et 3 du Livre de la Genèse constituent le fondement de toute ontologie et de toute morale. Les discours des trois personnages du drame biblique –Adam, Eve et le serpent – recèlent le secret de tous les désirs, aspirations et fantasmes des hommes et des sociétés.

Ces discours, Josy Eisenberg s’est attaché, durant une année de dialogues télévisés, à en montrer la modernité. Ce second tome de la série «  A Bible ouverte » en reproduit la teneur en respectant la dialectique propre à cette quête érudite et passionnée.

 

Au sommaire de ces 33 entretiens entre J. Eisenberg et A. Abecassis :

Le jardin d’Eden     -     Les deux Paradis     -     Les fils de la géhenne     -     L’homme séduit     -     Le vert paradis     -     Les deux arbres     -     Adam avant, Noé après     -     Naissance de la Loi     -     Une frontière pour l’homme     -     Sept lois pour l’homme     -    Les lois de Noé     -     Quand rien ne manquait     -     Du coté d’Adam     -     Le premier face à face     -      La maison des parents     -     Un amour venu d’ailleurs     -     Une seule chair     -     Au royaume des innocents     -     Le tentateur     -     Un serpent qui sait des choses     -     Vous serez comme des dieux     -     Pourquoi Eve     -     La faute première     -     Le fruit défendu     -     Ils virent qu’ils étaient nus     -     La crainte du Seigneur     -     Le premier appel     -     Où es-tu ?     -     Tel qu’en lui-même     -     Adam dépouillé     -     La faute à qui ?     -     A la sueur de ton front     -     A l’est d’Eden

 

À BIBLE  OUVERTE  -  TOME  III   -   MOI, LE GARDIEN DE MON FRÈRE ?

Josy Eisenberg et Armand Abecassis

Edition  Albin MICHEL

 1993

Après  un premier tome consacré à la création et un deuxième traitant de l’apparition de l’homme et de la femme, voici la suite des entretiens télévisés entre Josy Eisenberg et Armand Abecassis sur le livre de la Genèse « Moi le gardien de mon frère ? »

 

Le thème fondamental du quatrième chapitre étudié ici, c’est à travers l’affrontement entre Abel et Caïn, le phénomène social qu’es la rencontre de l’Autre et ses corolaires : la haine et le meurtre.

Aussi ce chapitre nous concerne t-il peut être davantage que les précédents, nous qui vivons cernés par la violence. En quelques versets, la Bible nous apporte une telle brassée d’enseignements sur les motivations, les racines, les structures et les modes d’expression de la violence, que l’histoire des Caïn et d’Abel en devient un archétype sans lequel notre monde paraît inintelligible.

 

Au sommaire de ces 29 entretiens :

Un sursis de mille ans     -     Et Adam connut Eve     -     L’amour au paradis     -     le premier enfant     -     Un frère pour Caïn     -     Les sœurs de Caïn     -     Le pâtre et le laboureur     -     La première offrande     -     Caïn perd la face     -     Tu peux le dominer     -     Aux portes de la vie     -     Dialogue à une voix     -     Le partage et la guerre     -     Dieu avec moi     -     La troisième femme     -     La terre-mère     -     Le premier meurtre     -      Le gardien de mon frère     -     J’entend encore crier Abel     -     La terre et le sang     -     Tu couvriras son sang     -     Et tous ceux qui jamais ne naîtront     -     Et tu retourneras à la poussière     -     Porter la faute     -     Et où donc se cacher ?     -     Sept fois puni     -     Le signe de Caïn     -     A l’est d’Eden     -     La mort de Caïn

 

À BIBLE  OUVERTE  - TOME  IV  -  JACOB, RACHEL, LÉA, ET LES AUTRES

Josy Eisenberg et Armand Abecassis 

Edition Albin Michel

 1981

Jacob, Rachel, Léa et les autres…Le peuple juif, l’une des deux grandes sources de notre civilisation –l’autre étant la culture grecque – a eu pour ancêtres un petit groupe d’hommes et de femmes. La Bible décrit longuement les rencontres, les aspirations et les conflits de ces Patriarches et Matriarches, qui ont donné naissance au peuple d’Israël à travers douze tribus : Rubens, Siméon, Lévi, Juda, Issa’har, Zebulon, Dan, Naphtali, Gad, Asher, Joseph et Benjamin.

 

D’incessantes ambigüités pèsent sur ce récit. Jacob aime Rachel, mais il épouse aussi Léa. Quels sont les deux amours qui vivent dans l’inconscient de chacun d’entre nous ? Le peuple hébreu est destiné à vivre sur la Terre Sainte ; pourtant, l’histoire que Josy Eisenberg et Armand Abecassis ont commentée dans leur quatrième année d’entretiens télévisés, se déroule tout entière en Syrie, dans un exil qui préfigure ma Diaspora.

Onze des douze fils de Jacob naissent en dehors de la Terre Sainte. Israël est-il d’ici et d’ailleurs ? Quand à Jacob, il traverse de multiples épreuves avant le combat final avec l’Ange. A la suite de ce combat de ce combat, il prendra le nom d’Israël.

 

Bien qu’ayant fortement contribué à l’épanouissement de son beau-père Laban et de son pays d’accueil, il suscite l’envie,  la jalousie, la calomnie et la haine. Quel rôle, réel ou phantasmatique, les juifs jouent-ils dans leurs patries respectives ?

 

Telles sont quelques unes des questions auxquelles les auteurs tentent de répondre en proposant, comme dans  tous les tomes de « A Bible ouverte », une synthèse de milliers de commentaires que l’histoire de Jacob, de ses frères et de ses femmes a inspirés à vingt siècles d’exégèse rabbinique.

 

Au sommaire de ces 34 entretiens :

1e partie : Le puits de la Parole :  La route de l’Orient – Jacob au pied léger – retour à l’Orient – les puits d’amour – les puits de science – les troupeaux d’Israël – Ô toi qui a soif – Puiser à Sion – le puits de justice et le puits de l’exil –

2e partie : La Rencontre : Bergers mes frères – Chalom mes frères – prend garde à tes moutons – Tel troupeau, tel berger – Le puits de l’exil – Physiologie de l’exil – Si tous les dispersés du monde – Jacob le puissant – une enquête rabbinique – la puissance de l’amour – Baisers volés – Le désir de la mère – de bouche à oreilles et de bouche à bouche – Des pleurs pour Rachel – Tel oncle, tel neveu – Israël, redresseur de torts – Les filles de Laban – Léa la pleureuse –

3e partie : Le mariage de Jacob : Une proposition honnête en attendant Rachel –Un étrange mariage – chastes fiançailles – la double méprise – Mère silence – Un retour de bâton – La loi du mariage – le temps des cadets – Jacob hors la loi – L’une est aimée, l’autre pas – Haïr la haine – L’amour caché –

4e partie : La naissance des tribus – Regardez mon fils, c’est le plus beau – Ecoute Israël – La troisième dimension – le salut par le Temple – un fils reconnaissant – merci ou mille grâces ? – Reconnaître pour être reconnu – le quatrième fils et la cinquième lettre – Donne moi des enfants – une prière dangereuse – les fils des servantes – Rachel réhabilitée – Zilpa – Léa récompensée – les amours de Jacob – Un fils pour Rachel – Le satan d’Esaü – la rumeur de Haran – Un Patriarche porte-bonheur – les trompettes de la renommée –

5e partie : Un conseil de famille – Douze, un nombre d’or – la fuite de Jacob, Pour quelques dieux volés – Pas un cheveu de Jacob – Malencontreuse malédiction – Jacob, mon ami, mon allié -  Un nouveau discours

6e partie : Adieu Laban – Le complexe de Jacob – deux gardes pour Jacob – les juifs, un peuple soumis ? – Le bœuf et l’âne – Des animaux très spéciaux – Connaissance et reconnaissance – les angoisses de Jacob – un nombre maudit – une promesse fragile – Diviser pour survivre – Israël, peuple bicéphale – les armes d’Israël – Jacob le petit – Pitié pour les mères – le sable et les étoiles – Reproduction et sexualité – le temps de  respirer – Le combat avec l’ange – Jacob seul – Le génie d’Esaü

 

À BIBLE OUVERTE  -  TOME  V    -  UN MESSIE NOMMÉ JOSEPH

Josy Eisenberg  et  Benno  Gross

Edition Albin Michel

 1983

Le monde est un volcan, et son histoire une suite de tremblements de terre : c’est ainsi que l’on pourrait résumer le premier livre de la Genèse. Les cinq années de réflexion que Josy Eisenberg, Armand Abecassis et Benno Gross ont consacrées à ce livre dans l’émission télévisée « A Bible ouverte » ont eu en effet pour fil conducteur la « rupture-brisure » avec la création-séisme cosmique où l’univers est « accouché » par Dieu : c’était le thème du premier recueil d’entretiens de cette série ; Déchirure quand l’homme est renvoyé du Paradis (et Dieu créa Eve, 2e tome) ; Fratricide dès qu’apparaît l’Autre (Moi, le gardien de mon frère ? 3e tome), Exil quand le Patriarche Jacob doit fuir son frère Esaü (Jacob, Rachel, Léa et les autres, 4e tome)

 

Ce cycle s’achève avec l’histoire haute en couleur de joseph et de ses frères. Dans ce microcosme que constituent les douze fils de Jacob, resurgissent tous les accidents de la lente gestation d’une société à visage humain : la jalousie, la haine, le désir du meurtre. Les deux principaux héros de cette histoire aux tragiques rebondissements sont également confrontés à diverses agressions sexuelles et aux tentations de la prostitution et de l’adultère.

 

Joseph vendu par ses frères devient vice-roi d’Egypte : à travers un scénario épique, au comble de la rupture, c’est l’émergence progressive d’une fraternité encore utopique qui se fait jour en Egypte.

Elle porte en soi les promesses des temps où toutes les séparations seront transmutées par la Réparation : L’ère messianique. Les conflits qui opposent Joseph et ses frères concernent nécessairement, en filigrane, le problème du Messie.

 

 

Sera-t-il fils de Joseph ou de Juda ? Ce thème va jouer un rôle fondamental dans l’eschatologie juive ; et il n’est sans doute pas indifférent au lecteur chrétien de constater que dans les évangiles, une double filiation est attribuée à Jésus : il descend de Juda (à travers David) ; mais il est aussi fils de Joseph.  Deux Messies pour deux messianismes ; et, en fin de compte, quel Messie pour l’humanité ? C’est là la question, éternellement actuelle, qui traverse « Un Messie nommé Joseph ».

 

Au sommaire de ces 33 entretiens  entre J. Eisenberg et B. Gross :

1e partie : Joseph le rêveur  - Esaü, juif errant  -  Une cause qui demande réflexion  -  Vivre en paix  -  L’impossible bonheur  -  Un faux frère  -  De mauvais rapports  -  Joseph le hippy  -  Le fils de la vieillesse  -  Tel père, tel fils  -  Engendrer le Messie  -  Tunique : objet de mon ressentiment  -  Les frères ennemis  -  La folie des grandeurs  -  Ainsi en a décidé les dieux  -  Songes et mensonges  -  Plus haut que le soleil  - 

2e partie : La trahison des frères : Néfaste Sichem  -  La mission de Joseph  -  Les deux arches  -  L’appel des profondeurs  -  Des hommes et des anges  -  N’avons-nous pas tous le même père ?  -  La mort du frère  -  Le complexe de Ruben  -  Siméon et Lévi  -  Un puits sans eaux  -  Vingt pièces d’argent  -  Le retour de Ruben  -  Reconnais tu Joseph ?  - 

3e partie : Les amours de Juda : Les souterrains de la providence  -  Des enfants perdus  -  Le péché d’Onan  -  Une étrange prostituée  -  La route de Timna  -  Tamar prend le voile  -  La porte des yeux  -  Epouse, mère et reine  -  Celle par qui le scandale arrive  -  Une naissance mouvementée  - 

4e partie : De la prison au trône : La descente en Egypte  -  L’ascension de Joseph  -  Le pain de Putiphar  -  La roue de la fortune  -  La tentation de Joseph  -  Joseph touche le fond  -  Joseph le devin  -  La vigne du Seigneur  -  Le pain et le vin  -  Quand le Pharaon rêve  -  L’Egypte, don du Nil  - 

5e partie : Joseph le nourricier : Un jeune, un Hébreu, un esclave  -  Un plan septennal  - Le savoir et le pouvoir  -  Joseph l’Egyptien  -  Joseph fait des réserves  -  Economie et sexualité  -  Oublier et prospérer  -

6e partie : Les retrouvailles : Et ils ne le reconnurent point  -  Sortir de la crise  -  Sur les lieux du crime  -  Une grave accusation  -  L’otage de Joseph  -  Plus de Joseph, plus de Siméon  -  On dine au palais  -  Et comment va votre vieux père ?  -  Le piège se referme  -  Des ténèbres à la lumière, de la servitude à la liberté  -  Nous sommes tes esclaves   -  Je suis Joseph votre frère  -  Deux arbres qui n’en font qu’un

 

À BIBLE  OUVERTE  - TOME VI - LE TESTAMENT DE MOÏSE 

Josy Eisenberg et Benjamin Gross

Edition  Albin Michel

 1995

La  personnalité de Moïse tient une place unique dans l’histoire et la tradition juive. Prophète, fidèle porte voix de Dieu, il libère le peuple juif de son esclavage en Egypte pour le conduire en Canaan, à l’orée de la Terre promise. Seul homme à avoir dialogué en « face à face » avec Dieu, il accomplit une œuvre fondamentale de législateur dont rendent compte les quatre premiers livres de la Bible.

 

Ce n’est qu’au cinquième livre, sentant sa mort prochaine, qu’il prend personnellement la parole. Ainsi est né le Deutéronome : l’homme de Dieu se fait homme, nous livre ses états d’âme et sa propre vision de l’histoire. Livre étonnant où se mêlent tous les genres littéraires, où le prophète apparaît tour à tour comme mémorialiste, témoin, juge, législateur, moraliste mais aussi Cassandre, prophète du bonheur et visionnaire.

 

Son regard embrasse alors les siècles. Avec une stupéfiante précision, il prédit les ombres et les lumières du destin tourmenté du peuple juif.

 

Ecrit par Josy Eisenberg, rabbin, historien, écrivain, producteur et réalisateur de télévision, associé à Benjamin Gross, docteur en philosophie, doyen honoraire de la faculté de Lettres et Sciences humaines de l’université de Bar-IIan, le testament de Moïse constitue une indispensable voie d’accès à la compréhension du lien qui unit le peuple biblique de l’état d’Israël dans la géopolitique d’aujourd’hui .

 

Au sommaire de ces  29 entretiens répartis en 5  parties ;

1e partie : Souviens toi Israël : Moïse à la première personne     -    Lieux de mémoire    -    La justice en tête    -    Ces peuples, tes frères    -    Prends garde à toi    -   

2e partie : Du haut de la montagne : Au delà du soleil    -    Une seule fois, une seule fois    -    Variations sur un thème divin    -    Voix de feu    -

3e partie : Ecoute Israël : L’Eternel est Un    -    Tu aimeras l’Eternel    -    Partout et toujours    -

4e partie : Une terre de miel et de dard : Le pays de tous les dangers    -    Au désir de Dieu    -    Terre bénie    -    Les Tables brisées    -    Amour et crainte    -    Dieu puissant, Dieu d’amour    -

5e partie : La nouvelle société : A boire et à manger    -    Les fils de Dieu    -    Manger pour vivre    -    Le cri du cœur    -    Des juges et des rois    -    Refuges    -    Les sentiers de la guerre    -     Responsabilité illimitée    -

Epilogue : Mort où est ta victoire ?    -    Quand il est mort le prophète

 

abraham – enquÊte sur un patriarche

Abraham segal

Edition Bayard

 2003

« Ma propre rencontre avec le Patriarche a été programmé avant ma naissance par mes parents qui m’ont appelé Abraham, en mémoire de mon grand-père maternel… mais ce sont les images tragiques de l’intifada, avec le sacrifice d’enfants palestiniens, qui ont motivé ma relecture de l’histoire d’Abraham dans la Bible et ses nombreuses interprétations.

 

Commence alors pour Abraham Ségal une formidable enquête sur la mémoire plurielle du personnage biblique, à travers les religions et les cultures, et dans le monde contemporain. Sa figure à la fois familière (le Patriarche errant, le Père des croyants et des trois religions monothéistes dites abrahamiques) et obscure (le père prêt à sacrifier son fils Isaac) est au cœur d’un écheveau de questions fondatrices : la quête du Père, la question du sacrifice, la relation père et fils, la division des héritiers, la question de la terre et du partage, celle de l’errance et de l’exil, la dimension de la promesse…

 

Les preuves de son existence historique sont nulles mais Abraham est à l’origine d’une invraisemblable collection d’écrits et d’interprétations, à commencer par les récits de la Genèse, dans la Bible, qui ont fait de lui un symbole contradictoire de paix et de déchirure, de forces et de faiblesses.

Sur les traces d ce personnage, archéologues, historiens, théologiens, philosophes, et psychanalystes mais aussi écrivains et artistes, deviennent les témoins passionnants d’une histoire énigmatique, celle d’un héros de notre temps, pas forcément positif, souvent paradoxal, qui suscite crainte, tremblement et admiration.

Abraham, s’appelle d’abord Abram. Il est descendant de Sem, fils de Noé. Il se marie avec sa demi-sœur Saraï (Sarah), mais cette dernière est stérile. Un jour, Abram quitte Ur avec sa famille et s’installe à Harran. À la demande de Dieu, et alors qu’il est âgé de 75 ans, il quitte à nouveau sa terre et avec sa famille, va dans le pays de Canaan, à Sichem puis au Chêne de Mambré. C’est là que Dieu lui promet de donner ce pays à sa descendance. Mais sa route est semée d’embuches. C’est ainsi qu’Abram demande à Saraï de faire croire aux Égyptiens qu’elle est sa sœur.

 

En effet, il craint d’être tué s’il se présente comme mari d’une si belle femme. Le Pharaon prend Saraï pour femme, et Abram reçoit de nombreux cadeaux. Mais Dieu inflige de grands malheurs au Pharaon, qui après avoir reproché son mensonge à Abram, les congédie.

 

Alors qu’Abram passe par le Néguev, il se sépare de Loth, son neveu. En effet, leurs troupeaux sont tellement grands que le pays ne subvient plus à l’ensemble de leurs besoins. C’est ainsi que Loth partira s’installer à Sodome (Abram mènera par la suite une expédition pour libérer Loth qui a été fait prisonnier). Abram accepte la proposition de Saraï qui, pour avoir un fils, lui donne sa servante égyptienne Agar comme femme Tombée enceinte, Agar méprise Saraï, qui s’en plaint à Abram. Comme il répond qu’elle peut faire d’Agar ce qu’elle veut, elle la maltraite et provoque sa fuite. Après avoir vu un ange, Agar revient et donne naissance à Ismaël.

 

Treize ans après, Abram a 99 ans. Dieu lui apparaît et lui propose à nouveau une Alliance... Dieu le nomme Abraham, car il lui promet de nombreux descendants. En échange, Abraham et ses descendants devront le reconnaître comme leur Dieu, et pratiquer la circoncision sur les enfants mâles. Dieu change aussi le nom de Saraï en Sarah et promet qu’elle enfantera dans un an un fils : Isaac. Dieu annonce qu’il va à Sodome et Gomorrhe pour juger ces villes, dont la population se conduit mal. Abraham le supplie de ne pas détruire Sodome s’il y trouve 50 justes. Dieu accepte, puis Abraham négocie jusqu’à obtenir que 10 justes sauvent la cité. Dieu s’éloigne, et Abraham rentre chez lui. Mais Dieu ne trouvera pas 10 justes et le lendemain, Sodome est anéantie, mais Dieu a épargné son neveu Loth et ses enfants.

 

A la naissance d’Isaac, Sarah demande à Abraham de chasser Ismaël. Elle ne veut pas qu’Isaac ait à partager l’héritage avec Ismaël… Abraham en est contrarié, mais Dieu lui dit d’écouter Sarah car l’Alliance passe par Isaac. Alors Abraham chasse Agar et Ismaël. Un jour, Dieu demande à Abraham d’offrir Isaac en holocauste sur le Mont Moriah. Après trois jours de marche, il demande aux serviteurs de garder l’âne et charge Isaac des bûches. Sur la route, Isaac demande où est l’agneau qui sera brûlé. Abraham répond qu’il s’en remet à Dieu. Une fois arrivés, Abraham élève un autel, dispose les bûches et lie son fils au bûcher. Alors qu’il tend la main pour immoler Isaac, un ange, convaincu de la crainte qu’il place en Dieu, crie à Abraham d’épargner Isaac. Un bélier, qu’Abraham voit pris au piège dans un fourré, est sacrifié à sa place. L’ange bénit Abraham et s’engage à faire proliférer sa descendance, promettant que toutes les nations de la terre se béniront en elle.

 

Ségal réussit le tour de force de nous raconter, sur le rythme d’une intrigue policière, à travers la figure d’Abraham et sa postérité, nos plus universelles interrogations sur la condition humaine..

 

AGGADOTH DU TALMUD DE BABYLONE – LA SOURCE DE JACOB – Ein Yaakov -

présentation de M.A. OUAKNIN

       Edition VERDIER

 1982

Les principales aggadoth du Talmud de Babylone, rassemblées par Rabbi Jacob Ibn Habib au XVIe siècle sous le titre Ein Yaakov ( la source de Jacob), constituent le trésor de la tradition juive qui, transmise oralement depuis l’Antiquité biblique, fut ensuite transcrite à partir du IVe siècle de notre ère : récits légendaires, interprétation de textes bibliques, épisodes grandioses ou tragiques de l’histoire d’Israël, recommandations d’ordre religieux, moral ou même pratique, leçons sur le juste et l’injuste, sur le pur et l’impur.

 

Des générations de disciples des sages, se commentant les uns les autres à travers les siècles, ne laissent rien oublier de ce qui fait l’existence quotidienne juive, ni de ce qui fonde la vision juive du monde et de sa finalité.

Dans cet ouvrage, l’intégralité des six ordres du Talmud de Babylone est représentée ; il contient la majeure partie des aggadoth, choisies par Rabbi Jacob Ibn Habib, sous la forme d’une cinquantaine de traités, disposés selon l’agencement traditionnel. Un index permet le repérage des personnages bibliques, thèmes et notions le plus fréquemment rencontrés.

 

Au sommaire de cet important ouvrage de 1400 pages :

 

Ordre Zera’im (semences)  -  Berakhoth  -  Péa  -  Demaï  -  Kilaiym  -  Chevi’it  -  Ma’asser Cheni  -  Bikourim  -

Ordre Mo’ed (temps fixé)  -  Chabbat  -  Erouvin  -  Pessahim  -  Yoma  -  Soucca  -  Betsa  -  Roch hachana  -  Ta’anith  -  Meguilla  -  Mo’ed katan  -  Haguiga  -

Ordre Nachim (femmes)  -  Yebamoth  -  Ketouboth  -  Nedarim  -  Nazir  -  Guittim  -  Sota  -  Kiddouchin  -

Ordre Nezikin (préjudice)  -  Bba kamma  -  Baba metsi’a  -  Baba Bathra  -  Sanhédrin  -  Makkoth  -  Chevou’oth  -  Edouiyoth  -  Avoda Zara  -  Horaiyoth  - 

Ordre Kodachim (choses saintes)  -  Zebahim  -  Menaoth  -  Houlin  -  Bekhoroth  -  Arakhin  -  Temoura  -  Keritoth  -  Me’il a  -  Tamid  -  Midoth  -  Kinnim  -

Ordre Taharoth (choses pures)  -  Kelim  -  Niga’im  -  Nidda  -  Yadaiym  -  Ouketsin  -

 

A LA RECHERCHE DE L’UNITÉ, ExÉgÈse biblique et Kabbale des lettres.

Roland BERMANN

Edition DERVY

 1996

Partant de quelques écrits de Zohar, l’auteur nous fait voyager à travers la Kabbale, mais avec des mots assez simples pour une discipline qui ne l’est pas. L’auteur nous donne en permanence tous les éléments nécessaires à cette compréhension.

 

Kabbalah enseigne que l'univers ne commença pas par un atome ni une particule subatomique, mais par une pensée de Dieu. Cette pensée de la création comprenait un monde dans lequel chaque être humain pouvait apprécier le bonheur et la plénitude complète, libre de toute forme de chaos et de douleur.

C'est ce que le Créateur désire et c'est son intention. Pour manifester la plénitude complète, il nous faut évoluer dans notre moi supérieur. Il nous faut effacer la négativité et remplacer l'ombre par la Lumière dans nos pensées, émotions et actions. C'est dans ce but que les enseignements et outils de la Kabbalah furent donnés à toute l'humanité et le plus grand de ces outils est le Zohar.

 

La source ultime de connexion avec la Lumière : Physiquement, le Zohar est un livre, un commentaire de la Bible, structuré par des conversations entre un groupe d'amis, des   étudiants et des maîtres spirituels. Mais la portée et le pouvoir du Zohar transcendent les limites du monde physique. Le Zohar est un mot hébreu qui signifie « splendeur » ou « scintillement », et le Zohar est littéralement une source illimitée de Lumière spirituelle.

 

Comme l'expliquent les kabbalistes, le simple fait de posséder le Zohar apporte pouvoir, protection, et plénitude dans nos vies. Quand nous scannons les pages dans la langue originelle ou les étudions traduites, une connexion profonde avec la Lumière du Créateur s'établit.

Alors que nous gagnons en compréhension et en intimité avec le Zohar, notre conscience s'approfondit et se déploie. Spirituellement, nous mûrissons et évoluons. Nous devenons qui nous avons besoin d'être pour gagner la joie et la plénitude que Dieu a voulues pour nous. Le Zohar est comme un miroir dans lequel nous voyons nos propres attentes et intentions.

 

Certains décrivent le Zohar comme un simple texte spirituel parmi d'autres ou un objet d'étude académique. Ils le trouvent difficile et même rébarbatif - ce qu'ils trouvent était en fait déjà déterminé par ce qu'ils cherchaient à trouver. A contrario, les plus grands esprits de l'histoire ont trouvé la sagesse et l'illumination dans les pages du Zohar. De Pythagore, dans la Grèce ancienne, à Sir Isaac Newton, jusqu'aux architectes de la biologie et de la physique contemporaines, les étudiants de la Kabbalah et du Zohar ont découvert des informations et des visions sidérantes. A un niveau pratique et personnel, le Zohar ne révèle pas seulement des principes spirituels qui peuvent nous aider dans nos vies quotidiennes, il nous donne aussi le pouvoir de mettre en action ces principes. Cela se produit dans tous les domaines de nos vies, nos relations, notre travail spirituel, et même notre travail et notre carrière.

 

Le Langage du Zohar : Le Zohar est écrit en araméen, une langue sœur de l'hébreu qui utilise des lettres hébraïques. Alors que l'hébreu était la langue des classes supérieures, l'araméen était la langue des gens ordinaires. La révélation du Zohar en araméen est une indication que cet outil de Lumière peut et devrait être utilisé par tout le monde, indépendamment du niveau spirituel. Au-delà de l'importance de la langue araméenne, même les lettres prises individuellement ont une signification particulière. Dans la vie de tous les jours, nous avons l'habitude de penser aux lettres de l'alphabet français en termes purement fonctionnels. Les lettres sont des unités que nous assemblons pour créer des mots, tout comme des briques pour créer un mur. Nous pensons aux lettres et aux briques en termes pratiques plutôt que spirituels - elles ne sont que de petits objets inertes que nous utilisons pour créer de plus grands objets.

 

Les lettres de l'alphabet hébreu (utilisées en araméen et en hébreu) doivent être comprises de façon entièrement différente. En plus de leur importance fonctionnelle comme composantes de mots, chaque lettre est un canal pour une forme unique d'énergie spirituelle et cela est vrai que nous sachions ou non comment prononcer la lettre ou comment elle se place dans un mot donné. L’alphabet araméen est un don du Créateur, tout comme le Zohar lui-même. Ce don est destiné à toute l'humanité, pas seulement à la minorité qui connaît les langues hébraïque et araméenne anciennes. Scanner les lettres - laisser simplement vos yeux passer sur elles - ouvre un accès illimité à la Lumière.

 

Une source d'énergie spirituelle : Non seulement le Zohar révèle et explique, mais il apporte littéralement bénédictions, protection et bien-être dans la vie de tous ceux qui viennent en sa présence. Rien d'autre n'est requis qu'un désir sincère, la certitude d'un coeur confiant et un esprit ouvert et réceptif. Le but ultime du Zohar est d'apporter la Lumière dans nos vies, et donc d'apporter la plénitude complète. Le Zohar est par conséquent une opportunité pour nous de transformer notre nature. Déclencher cette transformation est la raison pour laquelle les enseignements de la Kabbalah existent, et pourquoi le Zohar devrait toujours être dans nos maisons, nos pensées et nos cœurs.

 

On y trouve: les 2 Adams, l’approche du Divin, l’alphabet hébraïque de l’Aleph au Tav et du Tav à l’aleph, la mer d’airain, la pierre et l’eau, l’arbre des Séphirots et les 4 mondes de la Kabbale.

 

ANCIEN  TESTAMENT   B.A-BA

GERARD  CHAUVIN

Edition PARDES

 2004

Diffusée annuellement à plusieurs millions d’exemplaire, traduite en mille langues et dialectes, la Bible est Le Livre par excellence. Livre sacré des juifs, auxquels fut révélée la Loi de Dieu par l’intermédiaire du prophète Moïse au Sinaï ; livre sacré des chrétiens, qui universaliseront le message, destiné a priori au peuple hébreu. Pour les « gens du livre », le crédo biblique est simple «  Je suis Dieu, il n’en est pas d’autre ».


Pourtant le Bible hébraïque- l’ancien Testament, pour les chrétiens- est d’une grande complexité d’interprétation. La « Septante » grecque, diverge notablement des originaux retenus par les savants juifs et, longtemps, il circula des versions plus ou moins fiables. La « Vulgate » latine (adoptée au concile de Trente en 1546) aboutissement des patients efforts entrepris dix siècles auparavant par saint Jérôme, à partir de la « langue sacrée » de la Révélation, est bien adaptée à l’usage liturgique de l’Eglise. Mais aucune traduction ne restituera jamais la beauté de l’original.


Ce livre de l’Ancien Testament emprunte à la paléographie, à la philosophie, à l’archéologie biblique, à l’exégèse textuelle, sans pour autant prétendre solutionner la question des sources rédactionnelles des cinq Livres de Moïse (Torah ou Pentateuque) qui constituent le socle inébranlable du judaïsme.

 

Dans la forme familière que nous lui connaissons, la Bible résulte de multiples inspirations prophétiques, de traditions orales, de compilations et de réajustements, et ce, durant une dizaine de siècles… Elle ne sera fixée, à la lettre près, qu’avec l’œuvre magistrale des massorètes, à l’aube du Moyen- Âge.


L’immense contenu doctrinal, l’universalité et l’actualité du message biblique, sa sacralité même, priment, il va sans dire, sur les considérations socio-historiques auxquelles la critique réduit trop souvent la Parole de Dieu. Quant au sceptique distrait et blasé de « notre temps », il est loin de soupçonner ni d’imaginer à quel point « il ne s’agit pas d’une parole sans importance »

 

aperçus sur l’ÉsotḖrisme de l’histoire d’Abraham

Jacques THOMAS

Edition Arche  –  Milan

 2002

Ce livre réunit une série d’étude portant sur certains aspects symboliques et ésotériques de l’histoire d’Abraham telle que la rapporte la Genèse et diverses traditions anciennes. C’est le déroulement de sa vie et sa réalisation spirituelle avec ses différents étages.

 

Un des  lieux où les hommes allèrent s’établir après le déluge s’appelait Ur. Ur devint une ville importante, avec de belles maisons. Mais ses habitants servaient de faux dieux. Ceux de Babel aussi. Tous ces gens ne ressemblaient pas à Noé et à son fils Sem, qui, eux, servaient Jéhovah.

Le fidèle Noé mourut 350 ans après le déluge, soit deux ans avant la naissance de l’homme que vous représente l’image. Cet homme plaisait beaucoup à Jéhovah Dieu. Il s’appelait Abraham et demeurait avec sa famille dans la ville d’Ur.

Un jour Jéhovah dit à Abraham: ‘Quitte la ville d’Ur ainsi que ta parenté pour le pays que je t’indiquerai.’ Que fit Abraham? Obéit-il? Oui. Il partit, tournant le dos aux attraits de la ville. Abraham obéissait toujours à Dieu et devint ainsi l’ami de Dieu.

Parmi les siens il y en eut qui quittèrent Ur avec lui. Partirent avec lui son père Térah, son neveu Lot et naturellement sa femme Sara. Après un long voyage, ils arrivèrent à une ville appelée Haran. C’est là que mourut Térah. Ur était loin.

Au bout d’un certain temps, Abraham et sa famille quittèrent Haran et arrivèrent au pays de Canaan. C’est là que Jéhovah lui dit: ‘Voici le pays que je donnerai à tes descendants.’ Abraham resta en Canaan. Dieu favorisait Abraham, qui finit par avoir d’importants troupeaux de petit bétail et de gros bétail, ainsi que des centaines de serviteurs. Mais sa femme Sara était stérile.

Quand Abraham eut 99 ans, Jéhovah lui fit cette promesse: ‘Tu deviendras père de beaucoup de nations.’ Comment cela se pouvait-il puisque Abraham et sa femme avaient passé l’âge d’avoir des enfants?........................

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BIBLE ET ENNÉAGRAMME - Neuf Chemins de transformation à travers les figures bibliques

Remi J. De Roo, Pearl Gervais, Diane Tolomeo et Éric Salmon

Edition Albin Michel 

 2013

Encore peu connu en France, l’Ennéagramme constitue une approche novatrice et dynamique de la psychologie humaine qui identifie neuf types de personnalités. Il permet à chacun de mieux comprendre son fonctionnement, sa relation aux autres et de découvrir des chemins de transformation spirituel.

Son développement à partir des années 1970 a mis en lumière sa pertinence : la grille de lecture qu’il propose s’applique à d’autres champs que celui du développement personnel, il concerne également la lecture des textes sacrés fondamentaux.

Cet ouvrage est le fruit de longues années d’animation de groupe autour des textes bibliques, les auteurs s’appuient sur cette expérience pour nous montrer comment l’Ennéagramme, dont on trouve les prémices chez les Pères de l’Eglise, ouvre des perspectives inédites dans la lecture de l’Ancien et du Nouveau Testament.

En rattachant de grandes figures bibliques comme Abraham, Paul, David, Job, ou encore Marie Madeleine, à l’in ou l’autre des neuf archétypes, ils nous révèlent comment chacune d’elles a pu transcender sa personnalité pour mieux accueillir la divinité. A notre tour de prendre appui sur leurs histoires pour mieux nous connaitre et trouver notre véritable essence.

Le mot « Ennéagramme » fait référence à deux choses : un diagramme qui a des origines anciennes et un système d’étude de la personnalité.

De nombreuses interprétations différentes du diagramme existent, et chacun y va de son éclairage. Depuis 1970, l’utilisation la plus courante de ce modèle est celle d’un système d’étude de la personnalité basé sur 9 profils dominants. Etymologiquement, le mot « ennéagramme » vient du grec ennea (neuf) et gramma (dessin), l’Ennéagramme étant ainsi une figure à 9 points.

Au début des années 1915, avec la révolution russe, Gurdjieff avait développé cette étude, qui d’ailleurs existe toujours dans de nombreux centres. La base de sa pensée était de « tuer le Moi afin de redevenir soi-même », il développe une quatrième voie qui consiste à équilibrer les trois centres – (centre de la colère, des instincts – centre des pensées et de la peur - centre des émotions), afin de reprendre le contrôle conscient de sa vie.

Vers les années 1970, en Californie, de nombreux « chercheurs en humanité » vont développer un mouvement « transpersonnel », avec comme base de recherche, les considérations de Carl Gustav Jung :

La psyché a des dimensions cosmiques

Toute âme a besoin de transcendance

L’individu a besoin de se relier au sacré

Jung est le premier de ces psychologues à ne pas s’être arrêté au seul fonctionnement intellectuel et affectif, mais à être passé du personnel au transpersonnel, à avoir eu la conviction que l’homme, fondamentalement, est en quête d’une dimension supérieure de lui-même.

Dans les années 1960 un philosophe bolivien Oscar Ichazo, a l’idée d’associer la symbolique du diagramme aux axes passions/vertus des Pères du désert. Aux 7 péchés capitaux il y ajoute le mensonge et la peur, cette nouvelle donne fera école.

Notre démarche ésotérique nous a appris de la psychologie et de l’anthropologie que de nombreux symboles de notre inconscient (que Jung appelle les archétypes), ainsi que d’autres projections de notre vie psychique, se manifestent à travers nos rêves, dans les mythes et les contes de fées de toutes les cultures et civilisations.

Les histoires de la Bible ne font pas exception, elles fonctionnent de la même façon que nos rêves et nos contes. Jung a résumé leur pouvoir en expliquant l’influence des archétypes : « L’impact d’un archétype, qu’il prenne la forme d’une expérience immédiate ou qu’il s’exprime par le biais de la parole, nous attire parce qu’il fait appel à une voix plus forte que la notre. Celui qui parle avec des images primordiale parle avec la puissance de mille voix ; il fascine et domine, tout en soulevant l’idée qu’il cherche à exprimer l’occasionnel et le transitoire par un monde qui supporte tout. »

La Bible est un des plus grands recueils de ces histoires qui nous touchent et rattachent notre histoire à une histoire plus universelle. C’est parce que le mystère de notre existence est ineffable, inexprimable directement par des mots, que les récits bibliques, comme d’autres textes sacrés, utilisent des histoires, des mythes, des paraboles et quantités d’images pour exprimer des vérités trop complexes pour le langage ordinaire de chacun.

Ces histoires et archétypes pénètrent profondément dans notre inconscient, et touchent notre âme à de telles profondeurs qu’ils peuvent mettre un certain temps à refaire surface. Des histoires comme Adam et Eve au jardin d’Eden ou celle d’Abraham, de Joseph, de Moïse, de Salomon et d’autres nous impactent bien au-delà d’une fascination habituelle d’un récit normal.

Au sommaire de cet ouvrage magistral de 360 pages, on nous parle de :

La bible et l’Ennéagramme - Lire la Bible - L’Ennéagramme -

Les profils conciliants - Jean Baptiste et Paul - Ruth et Booz - Pierre et la mère des Maccabées -

Les profils assertifs - Salomon et la Samaritaine - Marthe et la Cananéene - Saül et David

Les profils en retrait - Job et Marie-Madeleine - Joseph et Nicodème - Abraham et l’homme de la piscine -

La spirale de la transformation de la pensée au mysticisme

 

bible - histoire & statut de l’homme

e.m. laperrousaz

Edition Paris Méditerranée  

 2002

Ce spécialiste de QOUMRÂN, propose ici quelques réflexions concernant l’histoire des religions et particulièrement dans le domaine biblique.

 

On y parle de la Palestine, d’Israël, du peuple élu, la protohistoire d’Israël, de l’exode à la monarchie, les mystères du mont Sinaï, les prophètes, les rois, les prêtres, les messies, Ezéquiel, Jésus, tout cela dans un cadre dépassionné de religiosité humaine.

 

bible – les cinq livres des sages : les proverbes de salomon – le livre de job – qohélet ou l’ecclÉsiaste – le livre de sira & la sagesse de salomon

Edition Maurice gilbert

CERF

 2002

Les « livres de sagesse » de l’Ancien Testament, moins commenté que d’autres textes de la Bible, attirent de nouveau l’attention en ce début du XXIème siècle. Le malheur a voulu que les sagesses antiques, celles du Proche-Orient ancien dans lequel s’inscrit la sagesse d’Israël, disparaissent souvent même avant l’ère chrétienne. La Bible, qui a conservé par écrit ces témoignages (fait presque unique dans l’histoire de l’humanité), permet d’accéder à des siècles de culture. Et, de nos jours, la valeur formatrice de ces dictons, proverbes et réflexions sur la vie de l’homme sur terre frappe d’autant plus que la modernité la menace.


Par ailleurs, un nombre impressionnant de textes du Nouveau Testament voient en Jésus un maître de sagesse et on le présente plus d’une fois en utilisant les traits propres de la Sagesse divine telle qu’elle apparaît dans l’Ancien Testament.


Au moins pour ces deux raisons, il était bon de faire le point.


Quitte à nous en expliquer plus avant, on considère que les livres sapientiaux de l’Ancien Testament sont au nombre de cinq : le livre des Proverbes, Job, l’Ecclésiaste ou Qohélét, le livre de Ben Sira, appelé aussi Siracide ou Ecclésiastique et enfin le livre de la Sagesse ou Sagesse de Salomon. Mais on montrera aussi que la sagesse vétérotestamentaire se manifeste encore dans un grand nombre d’autres textes bibliques.


Le lecteur simplement intéressé par le sujet trouvera ici un exposé méthodique de chacun des livres, un commentaire des textes les plus significatifs et une présentation des thèmes majeurs du courant sapientiel. Le chrétien y découvrira aussi comment ces vieux textes ont encore du sens pour sa vie d’homme et de croyant.


Maurice Gilbert est jésuite ; professeur d’exégèse de l’Ancien Testament, il enseigne à l’Institut biblique pontifical et à l’École de Jérusalem.

 

bible – les grands thÈmes de l’ancien testament

Christian eckl

Edition  LA MARTINIERE

 2006

Qui était vraiment Moïse, et pourquoi a-t-il fait sortir les Hébreux d’Égypte pour les conduire vers la Terre promise ? Qu’en est-il de Joseph et de ses frères, de Samson et Dalila, de Sodome et Gomorrhe, ou de Daniel dans la fosse aux lions ? Quelle est l’origine de ces histoires et pourquoi ont-elles joué un rôle si important dans la religion et la théologie judéo-chrétienne, et dans la littérature comme dans l’art ?

 

Cet ouvrage nous présente l’Ancien Testament et ce qui se cache derrière ses grandes figures ; les réalités archéologiques et la part du mythe.

La Genèse, le péché originel, Caïn et Abel, les patriarches, le déluge, Noé, la Tour de Babel, Sodome et Gomorrhe, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, les 10 commandements, Josué, Jéricho, les Juges, Samson et Dalila, Ruth et Boaz, Saul, David et Goliath, Jonathan, Salomon, la reine de Saba, Elie, Babylone, Jérémie, Tobit, Daniel, Esther, Esdras, Job, Jonas, le cantique des cantiques.

 

BIBLE OUBLIÉE - APOCRYPHES DE L’ANCIEN ET DU NOUVEAU TESTAMENT

J. R. Porter

Edition Albin Michel

 2004

Perdus au cours des vicissitudes de l’histoire ou condamnés par l’église naissante, les textes « apocryphes » réunis dans cette « Bible oubliée » ont continué à circuler par des voies souterraines sans jamais cesser d’influencer les courants majoritaires, ainsi depuis l’époque de Jésus ces écrits se firent de plus en plus nombreux et toutes les sectes gnostiques et autres en firent leurs références.

Pour la première fois, ces versants occultés de la littérature biblique sont accessibles dans une lecture suivie, présentés et interprétés par J. R. Porter, théologien anglais de renom. Attribuées à des grandes figures bibliques comme Abraham, Hénoch, Elie, Paul, Pierre ou Philippe, ces paroles nous font vivre la création des anges, la déchéance de Satan, aussi bien que la vie quotidienne de l’enfant Jésus. Adam et Eve donnent chacun leur version de la Chute, tandis que le Christ délivre des aphorismes gnostiques dans l’évangile de Thomas.

Témoins d’une Antiquité où florissaient les vocations prophétiques et les interprétations divergentes, ces voies sont restituées dans une polyphonie tour à tour apocalyptique et essénienne, judéo-chrétienne et gnostique, mais aussi dans de nombreux autres courants issus de l’histoire et de la figure du Christ.

La Bible oubliée est une anthologie de textes anciens qui n’ont pas été intégrés aux Bibles juives et chrétienne ; ces textes proviennent du corpus constitué par les Pseudépigraphes de la Bible hébraïque (Ancien Testament) et les Apocryphes du Nouveau Testament, écrits dont l’intérêt est immense pour la lumière qu’ils portent sur l’histoire, la religion et la culture tant du judaïsme que du christianisme au tournant de l’ère du verseau.

La Bible juive ou Ancien Testament, est elle-même constituée par une sélection de textes choisis parmi une masse d’écrits antiques dont les Pseudépigraphes font partie. De la même façon, le Nouveau Testament résulte d’un choix de textes dans un corpus qui comprend les Apocryphes cités dans cet ouvrage.

Avec la clôture des Canons, les écrits non retenus furent inévitablement abandonnés, jusqu’à devenir « perdus » pour les Bibles du judaïsme et du courant dominant de l’église.

Pourtant ils ne disparurent jamais complètement, particulièrement dans les régions périphériques, comme par exemple en Ethiopie où la Bible utilisée par l’Eglise éthiopienne comprend le premier livre d’Enoch et le Livre des Jubilés, ainsi que de nombreux autres textes issus des courants hébraïques et gnostiques des premiers siècles.

Au sommaire de cet ouvrage de 400 pages :

Première partie : Les écrits hébraïques perdus : Au commencement - La création du monde - la création des anges - les anges et leurs actions - la chute de Satan et les anges rebelles - Adam et la chute - les rythmes du temps - Hénoch le sage - la venue du Fils de l’Homme - Visions cosmiques - Mathusalem, Noé et Melchisédech - Paroles de Patriarches - Le testament d’Abraham - l’Apocalypse d’Isaac - les testaments de Jacob et d Joseph - Joseph et Aséneth - le testament de Moïse - Ecrits perdus des prophètes - les vies des prophètes - Les testaments de Job et de Salomon - l’Apocalypse d’Elie - le martyre et l’Ascension d’Isaïe - les oracles sibyllins - Psaumes et Odes de Salomon -

Deuxième partie : Les écrits perdus du Nouveau Testament : Les années manquantes de Jésus - les grands-parents du Christ - Légendes de la Nativité - Histoires de l’enfance de Jésus - les Evangiles des judéo-chrétiens - Les Evangiles de la Passion - Les Evangiles de Pierre, de Nicomède et de Barthélemy - le rapport et la mort de Pilate - Les mystères gnostiques - l’hérésie gnostique - L’Evangile de vérité - l’Evangile de Philippe - L’Evangile copte de Thomas - Dialogue avec le Christ - Les légendes des Apôtres - Actes apocryphes - les actes de Pierre, de Jean et de Paul - le martyre de Pierre - Paul et le lion - Paul à Philippes - Paul à Corinthe - le martyre de Paul - les actes d’André - Thomas en Inde - Magdonia et Karish - Rites sacrés et prières - le martyre de Thomas -

Troisième partie : Visions de la fin des temps : Les apocalypses de Pierre, de Paul et de Thomas - les apocalypses gnostiques - la sibylle chrétienne - Lettres aux fideles perdus - Abgar et Jésus - la lettre aux Laodicéens - Paul et Sénèque - la lettre du Pseudo-Tite - les prédications de Pierre - la lettre des Apôtres -

Cette anthologie des textes apocryphes est un monument de la littérature ésotérique et religieuse, elle réunit tous ces textes pour une lecture facile, agréable et ordonnée.

 

BIBLICA  -  ATLAS DE LA BIBLE

Sous la direction du Professeur  BARRY  BEITZEL

EDITION DE LODI

 2008

Conçu sous la forme d’un atlas, dont les huit chapitres peuvent aussi se lire comme un livre, Biblica met à la disposition du lecteur toutes les informations nécessaires pour accompagner la lecture de l’Ancien et du Nouveau Testament. Cet atlas nous fait faire un voyage historique et culturel sur les terres de la Bible.

 

De très nombreuses citations bibliques, 125 cartes, 650 documents en couleur, des arbres généalogiques, un glossaire, un index particulièrement complet font de Biblica un outil de découverte et une source documentaire inégalable.

 

Une équipe pluridisciplinaire internationale de 27 universitaires parmi les spécialistes les plus réputés en a rédigé les études et la notice dans une forme particulièrement accessible à un très large public.

 

L’établissement des cartes et le choix des illustrations de Biblica ont été supervisés et rigoureusement contrôlés par des auteurs spécialisés. Chaque passage de la bible évoque des femmes et des hommes, des lieux, des événements, dont l’histoire et l’archéologie confirment qu’ils ont fourni aux récits bibliques un environnement réel.

 

Lire la bible, y chercher la référence d’un épisode ou d’un personnage, c’est entrer dans un univers complexe et fascinant, entre Occident et Orient, entre passé et présent : l’histoire de l’art y côtoie les données géopolitiques de plusieurs continents, la théologie prend en compte des découvertes archéologiques fascinantes, comme celle des manuscrits de la mer morte et les  Esséniens de Qumram.

 

Peut-on imaginer un atlas plus riche, mieux documenté, plus accessible que Biblica pour éclairer le livre fondateur de toute une civilisation.

 

Un magnifique Atlas, très facile à lire et très pratique sur le plan de la recherche, seul son format peut être gênant, mais le positif est que les photos et cartes sont sur papier glacées couleur, et sont d’une lecture magique dans ce format. Un incontournable.

 

Format  32 x 42.  Poids 7 kg. Prix : 90€ neuf (Amazone, Fnac) On le trouve d’occasion à 70€

6 C

cAbAle et cabalistes

Charles mopsik

Edition BAYARD

 1997

Peut-on percer le mystère des choses et du monde. Chercher Dieu par l’étude et la connaissance ? Retrouver la tradition des anciens en toute liberté ? De par son caractère initiatique, mystique et transculturel, la cabale ne cesse d’alimenter la curiosité. Tradition ésotérique dont les sources remontent à la plus haute Antiquité du judaïsme, son influence dans l’histoire de la pensée, des arts et des sciences est immense : elle va de l’humaniste Pic de la Mirandole au scientifique Isaac Newton, pour ne citer que quelques noms illustres.

 

Charles Mopsik fait découvrir avec un grand sens pédagogique, les figures marquantes des cabalistes et fait pénétrer le lecteur dans la maquis des productions écrites de la cabale, l’auteur qui a retraduit de l’Hébreu et de l’Araméen la quasi-totalité des textes de la Kabbale, donne ici des extraits de ces textes en les expliquant.

 

La cabale a joué et joue encore un rôle de détonateur dans les domaines les plus divers, elle a suscité et suscite toujours des vocations et provoque des impulsions intellectuelles, religieuses ou artistiques. La cabale est également un sujet de controverse incessante quant à sa place et son importance dans l’histoire des religions.

 

Entre le jugement de Mircea Eliade qui, à la suite de Gerschom Scholem affirme : « Dans la kabbale nous avons affaire à une nouvelle et réelle création du génie religieux judaïque, due au besoin de récupérer une partie de la « religiosité cosmique » étouffée et persécutée tant par les prophètes que par les rigoristes talmudiques postérieurs », et celui de Hans Kung qui affirme que la kabbale n’a apportée au judaïsme aucun nouveau paradigme, et qu’elle se situe dans la ligne dure de sa religion, entre ses deux opinions on y trouve plusieurs colorations et sensibilités différentes, ce qui en fait un sujet extraordinaire, voire unique.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Première partie : Un survol de l’histoire de la cabale  -  Les débuts de la cabale  -  Mythes d’origine ou histoire  -  La mystique juive dans l’Antiquité biblique  -  Les premiers textes de la cabale médiévale  -  Les premiers cabalistes  -  L’Âge d’or de la cabale espagnole  -  Les débuts de la cabale en Italie  -  La cabale et la nouvelle diaspora  -du XVIe siècle à nos jours, la cabale lourianique et ses représentants  -

 

Deuxième partie : Textes choisis  -  La tradition ésotérique  -  Dieu et le monde divin  -  la Torah  -  L’homme, son âme et son action  -  Les techniques mystiques  -  Le destin d’Israël et l’exil de Dieu  -  Rédemption et messianisme  -

 

Troisième partie : Fidélité et réappropriations. Une tradition éclatée  -  Les institutions traditionnelles  -  Les nouveaux centres d’étude de la cabale  - La cabale populaire, dans la pensée et dans sa recherche contemporaine  -   

 

COMMENTAIRES INITIATIQUES SUR LA KABBALE

Edouard OUTIN

Edition Dervy

 2001

La kabbale, tradition mystique du judaïsme, a depuis ses origines été l’objet de multiples interprétations : historique, théologique, psychologiques, initiatique… La présente étude constitue l’une de ces approches. Nouvelle et fort originale, elle explore la mystique pour mieux comprendre les phénomènes humains, car en plus d’être une quête du spirituel et de Dieu, la kabbale est une étude de soi-même pour approcher au plus prés son de venir, et ainsi retrouver son équilibre en même temps que son créateur. La kabbale devient, en quelque sorte, une science thérapeutique ou « kabbalothérapie ».

 

Le sujet, bien qu’inhabituel et ardu, est traité de manière claire et accessible, l’auteur passe en revue les thèmes principaux et essentiels de cette tradition, puis propose des règles et des méthodes pour s’y initier et devenir kabbaliste. Des parallèles  thématiques avec le Christianisme ; l’Islam, et le Bouddhisme apportent une profondeur et une richesse aux sujets abordés. Cette initiation ne demande pas de dispositions intellectuelles particulières ou exceptionnelles : tout un chacun peut le réaliser, pourvu qu’il s’adonne sérieusement à l’étude et à la pratique de cette science.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Chapitre 1 et 2 : Tradition Abrahamique et aspects historiques.

Chapitre 3 L’homme et son devenir – La création du monde et la notion du mal  -  La théorie de Rabbi Yishaq Luria  -  De la vie caché de Dieu à la structure psychique de l’homme  -  L’évolution spirituelle et le processus de Rédemption  -  Le rachat du monde : Le Tiqqoun  -

Chapitre 4 : Interprétation du kabbalisme théosophique du Zohar selon Luria  -

Chapitre 5 : Interprétation extatique d’Abraham Aboulafia  -

Chapitre 6 : Applications et méthodes  -  Les aspects moraux et philosophiques  -  Les grandes règles  -  Le Maître  -

Chapitre 7 : Principe et guides d’accès  -  Les quatre mondes  -  L’Arbre de Vie  -  Les correspondances maçonniques de l’Arbre de Vie et de la Kabbale  -  Les correspondances des chakras sur l’Arbre séphirotique  -  Les sentiers de l’Arbre de Vie  -

Chapitre 8 et 9 : La guématria, la triade et l’octave  -

Chapitre 10 et 11 : L’Eglise et l’Arbre séphirotique  - Les Sephiroth et le Christianisme  -

Un excellent livre pour qui veut s’initier à la kabbale

 

concerto pour quatre consonnes sans voyelles

Marc-Alain ouaknin

Edition BALLAND

 1991

Comme une source souterraine, la Kabbale parcourt, irrigue et enrichit la tradition juive. Mais elle n’est pas que son apanage ; sans doute recèle-t-elle aussi des richesses propres à alimenter les débats contemporains de la cité d’Occident…


En effet, la Kabbale est d’abord une dynamique de l’interrogation, une quête du sens qui, jamais, ne s’enferme dans la certitude du dit, de la réponse et, toujours, s’échappe vers l’horizon de la « pensée en chemin », à l’image même du peuple voyageur qui s’en est fait le messager.


Dans ce Concerto pour quatre consonnes sans voyelles, Marc-Alain Ouaknin, autour d’une méditation sur les Noms divins, rencontre ici Heidegger, là Œdipe, ici encore, la théorie du jeu d’échecs et, là enfin, la danse des mots et le vertige de la liberté.


Scandée en trois mouvements, comme autant d’hymnes à la jubilation de défricher, sous l’opacité des mots, des espaces d’intelligence inconnus, ce Concerto force un passage au-delà des enracinements, des pesanteurs et des conforts des territoires familiers.

Il dit que le Nom, l’engendrement de nouveaux Noms, qu’ils soient ceux de Dieu ou de l’homme, font lever l’aurore de la vie inépuisable.

 

considÉrations ÉsotÉriques sur les 12 fils de jacob

Georges ruchet

Edition TREDANIEL

 1992

Une œuvre ésotérique et métaphysique sur la place de l’homme dans l’Arbre de vie, à travers ses dimensions transcendantales et véritables et ce dans une optique kabbalistique.

 

Dans l'Ancien Testament, Israël est présenté comme une communauté à structure tribale, depuis le moment de son apparition en tant que peuple, au début de l'Exode, jusqu'à l'établissement de la monarchie en terre de Canaan. Les tribus, qui sont au nombre de douze, correspondent aux douze fils du patriarche Jacob (Genèse, xxix-xxx), que celui-ci eut de quatre femmes. Léa lui donna Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar et Zabulon ; Rachel lui donna Joseph (qui est remplacé dans certains textes, lorsque Lévi n'est pas nommé, par ses deux fils Ephraïm et Manassé) et Benjamin ; Bilhah, une servante, lui donna Dan et Nephtali ; enfin, Zilpah, une autre servante, lui donna Gad et Asher.

 

La seule énumération complète des fils de Jacob est celle des Bénédictions (Genèse, xlix). Dans les autres textes bibliques, les listes sont sujettes à des variations et laissent supposer que l'organisation tribale de l'ancien Israël est trop complexe pour être expliquée par une seule famille. La constance du nombre douze est artificielle et n'existe que pour rappeler les liens du sang, réels ou supposés, entre tous les membres du peuple. C'est par ces listes généalogiques que la communauté tribale exprime son unité. Pour certaines écoles (M. Noth, par exemple), la fédération des douze tribus d’Israël rappelle l'amphictyonie grecque, c'est-à-dire la réunion d'une communauté autour d'une tombe centrale, celle d'un ancêtre commun.

 

D'après les textes bibliques, l'unité des tribus réside dans le culte de l'unique Yahvé, qui a libéré son peuple de la servitude en Égypte, ce culte se matérialisant autour de l'Arche d'alliance. Cependant, sur la stèle de Merneptah (~ 1236-~ 1223), Israël est mentionné au nombre des peuples conquis par ce pharaon en Canaan, alors que, d'autre part, à la même époque, au moins une partie du peuple d'Israël se trouve encore en Égypte. Cela serait un argument pour dire que les douze tribus n'ont pas traversé le désert en une seule fois, dans l'unité parfaite, sous la conduite de Moïse

 

En partant de Joseph on y découvre : Les initiations, les nombres 11 et 12, le serpent, la Kundalini, la langue des oiseaux, Béréshit, le monde solaire, Sion et Jérusalem, l’Adam Kadmon, les Sephiroth, la Shekinah, Métatron et le Christ.

 

contes & lÉgendes de la bible – juges, rois & prophḔtes

M. khan

Edition POCKET

 1995

Le combat de David et de Goliath, qui n’en a pas entendu parler ? Mais savez-vous comment le jeune berger abattit le géant ? Et comment Samson se vengea de la trahison de Dalila ? Et comment le sage roi Salomon répondit aux énigmes de la reine de Saba ?

 

Le roi David a été l'un des personnages les plus importants de l'histoire juive. Né en 907 avant l'ère commune, il régna comme roi d'Israël pendant quarante ans, et mourut à l'âge de 70 ans, en 837 avant cette ère. On pourrait dire tant de choses sur lui ! D'aucuns aiment mettre l'accent sur ses qualités de guerrier - celles du combattant chevaleresque luttant pour Dieu - mais quand on considère sa personne et ses accomplissements dans leur ensemble, c'est surtout sa grandeur spirituelle qui resplendit. David est un homme réel - avec des défauts humains réels - dont l'aspiration première est d'avoir un rapport avec Dieu. Nous apercevons la beauté de son âme quand nous lisons les Psaumes, dont la plupart ont été écrits de sa main. Même quand nous considérons sa valeur militaire, nous voyons que la force qui l'animait était son attachement à Dieu.

Pendant les 450 ans qui s'étaient écoulés depuis que le peuple juif était entré en Erets Yisrael, Jérusalem était restée imprenable. David a donc pu enfin mettre un terme à la menace des Philistins et s'emparer de la ville-Etat cananéenne - Jérusalem - que les Israélites n'avaient pas été capables de conquérir jusque-là. (voir chapitre 14 : Josué et la conquête de la Terre Promise.)

Pendant les 450 ans qui s'étaient écoulés depuis que le peuple juif était entré en Erets Yisrael, Jérusalem était restée imprenable. C'était une ville-Etat habitée par une tribu cananéenne appelée les Jébusites (le village arabe de Silwan en occupe aujourd'hui le site). Elle était puissamment fortifiée, mais elle présentait une grave faiblesse malgré son apparence inexpugnable : Son seul approvisionnement en eau était une source qui s'écoulait hors des murs de la ville. Cette source s'enfonçait à l'intérieur de la ville par un long tunnel découpé dans le roc.

Le livre de Samuel et celui des Chroniques décrivent comment le général de David, Joab, escalada un tsinor (littéralement : " tuyau "), entra dans la ville et la conquit. Certains archéologues pensent qu'il pourrait s'agir du " puits de Warren " - un tunnel vertical grimpant depuis la source du Gui'hon - devenu une attraction touristique dans la " ville de David ", hors des murs de la Jérusalem d'aujourd'hui. La première chose que David a réalisée après avoir conquis la ville a été d'en faire sa capitale. Il faut ici nous poser la question : Pourquoi Jérusalem ?

On aurait certainement pu trouver des sites plus appropriés pour en faire la capitale d'Israël. Jérusalem n'est pas au bord d'un important cours d'eau ni ne se situe sur une route commerciale. Toutes les capitales dans le monde sont construites au bord d'un d'océan, d'une mer, d'un fleuve ou d'un lac, ou au moins près d'un itinéraire commercial majeur. Il y avait à cette époque plusieurs grands axes commerciaux à travers Erets Yisrael : la " Route du Roi ", l'un des axes les plus importants de tout l'ancien Moyen-Orient, qui partait du Golfe d'Aqaba sur la Mer Rouge et rejoignait Damas. Le pays était également traversé par la Via Maris (" voie de la mer ") qui courait depuis l'Egypte le long de la côte méditerranéenne jusqu'en Syrie.

La capitale d'Israël aurait dû se trouver au bord de la Mer Méditerranée. Un endroit comme Jaffa (aujourd'hui banlieue de Tel Aviv) aurait été un choix idéal. Donc : pourquoi Jérusalem ? La raison de son choix tient à un aspect très particulier du peuple juif, et à l'accession des enfants d'Israël au rang de nation. Les nations commencent normalement d'exister après avoir occupé un territoire pendant une longue période, et après avoir développé une langue et une culture communes. Après une période d'expérience nationale partagée, ils se sont groupés autour d'une identité nationale spécifique. Cela est vrai pour toutes les nations. Quant aux Juifs, ils sont devenus un peuple peu de temps après avoir échappé à l'esclavage en Egypte. Ils n'étaient pas encore en Erets Yisrael, ils ont campé dans un no man's land, dans le désert, au pied de Mont Sinaï. C'est là qu'ils sont devenus une nation, quand ils ont fait alliance avec Dieu, promettant de " faire et d'entendre ". La nation d'Israël est définie, en tout premier lieu, par son rapport collectif avec Dieu.

Il va donc s'avérer qu'il n'existait pas de meilleur endroit pour s'unir à Dieu que Jérusalem. Aussitôt que David a fait de Jérusalem sa capitale, il a acheté une petite colline au nord de la ville, qui appartenait à Aravna le Jébusite. L'achat est mentionné à deux reprises dans la Bible (II Samuel 24, 24 et I Chroniques 21, 25). Cette colline est le Mont Moria. C'est en ce lieu qu'Abraham a offert Isaac en sacrifice, puis a déclaré : "Dieu verra ", dont on dira aujourd'hui : " Sur la montagne de Dieu, Il sera vu" (Genèse 22, 14). C'est en ce même lieu que Jacob a rêvé d'une échelle s'élevant vers le ciel, puis a dit : "Que ce lieu est redoutable ! Ce n'est autre que la maison de Eloqim, et c'est la porte des cieux" (Genèse 28, 17). Il n'est pas étonnant que cet endroit soit devenu celui que tous les grands conquérants de l'histoire ont voulu posséder. Jérusalem a été conquise ou détruite 36 fois.

 

La Bible est le plus grand des livres de rêves.

6 D

dans le silence de l’aleph

Claude vigÉe

Edition ALBIN MICHEL

 1992

Il existe en nous un bon et un mauvais silence. Le bon silence, c’est celui de l’écoute, celui de l’ouverture de l’âme à l’art, à la lumière et à la nuit, à la parole initiale dont toutes les autres ont pu sortir dans la durée d’une vie. Nous durons, nous parlons, nous survivons d’instant en instant par la grâce de ce lieu saint caché en nous-mêmes, que l’auteur Claude Vigée identifie à l’Aleph, première lettre de l’alphabet hébraïque et symbole de l’Un originel.

 

« L’expérience de la guerre et de l’exil m’ont appris dès ma première jeunesse à avoir soif de ce lieu dit-il, les circonstances m’ont contraint à creuser un tunnel souterrain jusqu’à lui ». Ce cheminement intérieur, Claude Vigée nous en livre ici l’essence, à travers une méditation fondée sur son interprétation de la Révélation biblique : interprétation à la fois très personnelle et poétique, enracinée dans la plus pure tradition judaïque, en particulier dans ce joyau de la mystique juive qu’est la kabbale.

 

Au sommaire de cet ouvrage de méditation intérieure :

 

Première partie : La mélodie de l’Un   -   La lucarne de l’arche   -   La chambre forte du don immérité   -   Vers l’ailleurs matinal   -   Dans la matrice nocturne de la Terre promise   -   Jacob affronte l’ange   -   Le pont étroit   -

Deuxième partie : L’humain encore à naître   -   La foi et la loi   -   La demeure secrète   -   La conscience-bon plaisir   -   Où finit le règne des anges ?   -   L’image inversée de l’élection d’Israël   -   Déchirure et invention de la parole   -   Pierre à feu et pierre de source   -

 

deux clefs initiatiques de la lÉgende dorÉe : la kabbale et le yi-king

Pierre stables

Edition Dervy

 1975

Ces 2 grandes voies nous enseignent avec des méthodes différentes que le but est le même. On y parle de : 

 

               La Voie descendante et ascendante

               La Voie de la lune et du soleil

               La Voie des heures de la journée

               La Voie sacrificielle

 

Les théophanies, les eaux protectrices St jean, St Jacques, le feu, la parole perdue, les 4 éléments, le domaine initiatique, l’œil, la réintégration, etc.

 

DICTIONNAIRE AMOUREUX DU JUDAÏSME

JACQUES  ATTALI    

Edition PLON

 2009

De sa plume alerte, l’auteur nous conte l’Histoire des grandes figures mythiques qui ont façonnées le judaïsme, par exemple : JOB


Job évidemment, est la plus fascinante de toutes les figures bibliques, qui ose poser la plus difficile question qu’une religion puisse affronter : «  Dieu peut-il vouloir le malheur des hommes ? » Autrement dit, cette question reste obsédante pour beaucoup de juifs depuis 60 ans : « Pourquoi Dieu aurait il ouvert la mer Rouge devant les Hébreux en fuite et n’a-t-il pas empêché la Shoah ? »

 

Un procureur, déclare, qu’il a parcouru toute le Terre, et qu’il n’a rencontré aucun croyant véritable car aucun homme ne croit en Dieu d’une façon totalement désintéressé. Pour lui prouver qu’il a tort, dieu décide alors de mettre à l’épreuve l’homme le plus croyant, le plus intègre, le plus riche, le plus heureux du moment : Job


D’innombrables commentaires ont discuté de l’historicité de Job et de sa judaïté. Pour certains, il est contemporain d’Abraham ; pour d’autres, de Jacob ; pour d’autres encore, des Juges. Pour Rachi, il est de la même époque que la Tour de Babel. Pour le Zohar il n’est pas juif et pour Maimonide, il n’a pas existé, mais pour Ezéchiel, JOB est le plus sage des hommes à l’égal de Noé.


Bref, un livre de bonheur conté par un historien de grand talent.

 

DICTIONNAIRE DES  FEMMES DE LA BIBLE  -

Michel Legrain

Edition du  Cerf

 2015

Un abécédaire agrémenté de citations, un inventaire de personnages, d'histoires et de situations, un ensemble de parcours thématiques qui mettent en relief les grands thèmes rémanents : voici le premier dictionnaire des femmes de la Bible.

Des femmes qui sont telles qu'en elles-mêmes, vierges, amoureuses, mères au foyer, mais aussi séductrices, stériles, abusées, criminelles par devoir, voire incestueuses...

 

 Beaucoup, chacune à sa façon, servent l'élection d'Israël. Telle Judith qui décapita Holopherne. Telle Esther, l'exilée, qui épousa Assuérus pour sauver son peuple. Telle Noémie qui mit Ruth, sa belle-fille, aux pieds de Booz.

 

D'autres servent des causes adverses. Elles se nomment Jézabel, Athalie ou Dalila, celle qui trompa la vigilance de Samson. Ou encore Salomé qui obtint la tête de Jean-Baptiste pour sauver l'honneur de sa mère humiliée.

 

En marge de ces femmes d'exception, admirables ou exécrables, qui ont inspiré peintres et dramaturges, une armée de femmes modestes ou résignées font habituellement l'objet d'un manque de curiosité sinon de misogynie. Elles se sont effacées derrière les pères et les maris qui ont écrit l'histoire et la plupart n'ont ni visage ni nom. Ce dictionnaire sans précédent leur rend justice. Une traversée de la Bible parfois inattendue, souvent surprenante, toujours passionnante.

 

Dans une société où la femme avait peu de droit pour beaucoup de devoirs, la Bible a sculpté des portraits d'exception, avec cette intuition majeure : magnifiques, tenaces, parfois fourbes ou astucieuses, ces femmes sont souvent étonnamment ajustées au projet de Dieu. Elles veillent sur lui comme sur un nouveau-né, elles ouvrent large l'espace de Dieu au pays des hommes. 

Ouvrant ces portraits, il faut bien parler d’Eve! Beaucoup, pour parler d'elle, ont des mots au parfum de pomme acide. Eve ne mérite peut-être pas tout cela. Quand elle apparaît, ils sont deux à chercher tant bien que mal les chemins de Dieu, l'oreille encore si mal affinée à sa voix... On retiendra qu'Eve est nommée, au terme du récit de la Genèse, « mère des vivants » (Gn 3). Car c'est toujours de vie que parle la Bible. La Genèse voit alors défiler de grandes figures, avec lesquelles nous parcourons les premiers sables bibliques. Ainsi Sarah, déjà âgée, rit de ce qu'elle entend de l'étranger qui passe et dans lequel le lecteur reconnaît l'ange de Dieu.  Il parle de naissance alors qu'elle se sent toute sèche, trop vieille pour rouvrir le chapitre des imprévus et de la vie. Elle rit. Et l'enfant qui naîtra d'elle, puisqu'elle enfantera, s'appellera l'enfant du rire, selon le jeu de mots hébreu qui entoure le nom d'Isaac (Gn 18).  

 

Puis vient Rébecca, qui entre dans l'histoire d'Isaac par la porte du courage et de la fidélité à l'accueil, au respect de l'étranger de passage, à la vie. Elle ne ménage pas sa peine au bord du puits, pour les chameaux de l'étranger qui arrive.  Bien lui en prend, car c'était pour lui le signe attendu. Et il la ramène vers Isaac, son maître, qui désirait une femme prête à un grand rêve, à une histoire où Dieu aurait sa place. Rébecca épouse Isaac. (Gn 24). Bien sûr on se souvient de sa rouerie quand Jacob devenu vieux et rendu aveugle par l'âge, doit donner sa bénédiction à l'aîné, Esaü. Elle, de ces deux jumeaux terribles, semble préférer Jacob, et l'aide à obtenir la bénédiction paternelle qui échappe à Esaü. Celui-ci pleure de s'être fait ainsi ravir la bénédiction de l'aîné. Ainsi Rébecca aide son fils Jacob, l'assoiffé de bénédiction et de Dieu !... (Gn 27). 

 

Mais traversons ainsi le temps, et voici Myriam, qui aime tellement chanter qu'elle emporte tout le monde dans son chant. Le temps a passé depuis Rébecca. Le peuple a connu la servitude d'Egypte. Et si Myriam entreprend de chanter son étonnement pour Dieu, c'est que le peuple a traversé la mer sous la conduite de Moïse, son frère (Ex 15). Son chant est le premier grand, immense cantique du peuple de la Bible, au Dieu qui fait franchir la mort. Franchissons les siècles. Et l'on aimerait ne pas oublier Rahab, la prostituée de Jéricho, qui a l'oreille fine à la "parole du Seigneur" (Jos 2) ! Rahab, la merveilleuse païenne qui ouvre ainsi les portes de Jéricho aux envoyés de Dieu, pour que le peuple qu'il aime entre en terre promise. 

 

Ruth a une histoire différente. Elle est du pays de Moab. Elle est étrangère et a épousé un fils du pays de Juda venu par-là, mais a connu très vite le veuvage. Par fidélité à sa belle-mère, ou peut-être par amour pour son amour qui n'est plus, elle vient au pays de Juda. La Bible dit avec gratitude et presque tendresse sa fidélité à la Parole de Dieu ! Parvenue au pays de Juda, elle ira errer en pauvresse sur les champs moissonnés par Booz, pour y glaner. Elle glanera gros, puisque Booz la remarque et la choisit pour en faire sa femme.  

 

D'eux naîtront Jessé et sa lignée, l'arbre de Jessé, l'arbre généalogique de David et... du Messie. La tradition juive chantera la foi de Ruth ? Mais de quelle nature est-elle exactement ? Devenue ainsi en sa ténacité et sa fidélité, l'ancêtre du Messie. (cf. livre de Ruth). Et il nous faut aller plus loin vers le Nord, aux confins de la terre du Liban, un siècle plus tard peut-être. Comment ne pas évoquer en effet cette autre figure merveilleuse, de la femme que rencontre le prophète Elie au temps de la sécheresse et de la famine. On ne sait rien d'elle, pas même son nom, juste sa peine, elle que l'on appelle simplement la veuve de Sarepta. Elie lui demande à manger et, alors que ce sont ses dernières ressources avant de mourir, elle et son fils, elle donne son reste de farine et d'huile. Comme si elle pressentait que l'identité même de Dieu est résurrection, vie plus grande, plus forte que la mort, et qu'avec ce Dieu là au coeur, on peut donner (1 R 17) !  On comprend, à regarder la vie de ces femmes trempées au rythme de Dieu, que les prophètes aient aimé comparer Jérusalem à une femme. Une femme dévoyée quand c'est le péché qui emporte le coeur de Jérusalem. Une veuve dévorée par le chagrin au temps de l'Exil, une femme resplendissante de beauté au temps où Dieu ramène son peuple des terres du mal et de l'Exil. 

 

Marie, dans le Nouveau Testament, sera cette grâce venue du ciel et habitant au pays des hommes. Une disponibilité intégrale à la Parole, au point qu'en elle la Parole venue de Dieu se fait chair. Et l'humanité passe de façon nouvelle aux saisons de Dieu, ouvrant le temps pour chaque homme, chaque être, d'un enfantement. D'autres femmes splendides traversent avec discrétion les évangiles, le temps de semer la vie, d'accueillir le pardon, de renaître, d'aimer. On pense à toutes ces Marie dont les visages se sont fondus, au fil de la tradition, avec celui de Madeleine, celle dont on dit tout aujourd'hui, au rythme des films et des romans. Elle a simplement laissé saisir sa vie pour que s'y inscrive, avec le pardon, la résurrection de Jésus. Il est des êtres de lumière qui éveillent ainsi l'humanité et la sauvent. On reconnaîtra en eux la parole de Dieu, énoncée sans ombre, au coeur de notre histoire.

 

dictionnaire encyclopÉdique de la kabbale

Georges lahy (Virya)

Edition Lahy

 2005

Ce dictionnaire encyclopédique contient une synthèse des termes et expressions significatives, en hébreu et en araméen, rencontrés couramment dans les grands textes de la Kabbale. Certains mots sont très populaires, largement connus et souvent développés dans la littérature générale. En revanche, ce dictionnaire, en plus des mots ordinaires, contient des appellations beaucoup plus spécialisées, issues de divers courants de la Kabbale ou spécifiques à certains grands textes. C’est pourquoi, ce livre se propose d’être, aux débutants, en quête d’informations élémentaires sur la Kabbale, qu’aux chercheurs avertis, se livrant à l’étude des enseignements kabbalistiques.

On peut trouver, dans ce dictionnaire, les noms des plus grands kabbalistes, des principaux livres, des définitions simples, ou des articles, sur les termes techniques de la Kabbale. Toutefois, le langage de la Kabbale est très loin de se limiter aux lexies contenues dans ce livre. Pour être véritablement complet, il faudrait construire un dictionnaire par époques, voire par œuvres de la Kabbale.

Les expressions araméennes sont principalement issues du Livre du Zohar, rédigé entièrement dans cette langue. Les maîtres de la Kabbale, des différentes générations, ont jugé bon de conserver ces expressions en araméen et de ne pas les traduire en hébreu. Certains de ces termes sont devenus très courants dans la littérature kabbalistique, comme : abba, imma, arik anpin, zeir anpin, etc.

La recherche, dans le dictionnaire, s’effectue à partir des termes hébreux ou araméens, transcrits phonétiquement, suivis de leurs écritures en caractères hébreux.

Un lexique, en fin de livre permet de faire une recherche à partir des mots en français.

6 E

élie ou l’appel du silence

Michel masson

Edition du CERF

1992

Un livre étrange est caché dans la Bible : celui d’Elie. On y voit relaté, non sans humour, l’itinéraire d’un grand mystique qui, de façon surprenante, semble rejeter la tradition de Moïse, l’Alliance et la Terre promise. Il propose une doctrine très élaborée et une règle de vie fondées sur l’extinction du Moi et l’attention au Silence.

La personne humaine dont le nom résumerait le mieux l’Ancien Testament est sans doute Moïse et, si l’on devait désigner celui qui vient en second, on choisirait probablement l’un des grands prophètes, par exemple Isaïe. Dans ce jeu du palmarès, bien des noms seraient ensuite proposés avant qu’on songe à mentionner Elie. Et pourtant, il se pourrait qu’il soit plus grand qu’Isaïe et l’égal de Moïse.

Simple boutade, dira-t-on, car ce qu’on sait de lui (Les informations concernant Elie se trouvent presque toutes concentrées dans six chapitres du livre des Rois. Rappelons que ce libre historique de la Bible est formé par la compilation de documents relatifs à la mort de David (vers – 975), au règne de Salomon (– 975 à – 935) et aux souverains qui, après le schisme (– 935), régnèrent sur Israël et sur Juda.

La plupart de ces documents sont des chroniques rapportant des faits sinon vrais, du moins, dans l’ensemble, vraisemblables et conformes au bon sens ordinaire, mais on y trouve aussi tout un fonds de légendes où le surnaturel surgit à chaque détour ; – On s’accorde à tenir les chapitres consacrés à Elie pour l’un de ces documents de type légendaire, et donc, distinct des chroniques ; d’autre part, pour des raisons de style et de manière, on admet aussi que cet ensemble se différence d’une autre cycle légendaire constitutif du livre des Rois : celui d’Elisée) le fait apparaître comme un second rôle.

 

Non qu’il soit une figure terne, au contraire, c’est un personnage hors du commun : sa vie n’est qu’une succession de prodiges ; on le voit d’abord frapper de sècheresse le royaume d’Israël tandis que, lui, survit miraculeusement grâce à l’appui de Dieu ; puis il réalise une multiplication de la farine et de l’huile chez une veuve qui l’a généreusement accueilli et il ressuscite ensuite le fils de cette femme ; après quoi, sur le mont Carmel, devant le roi Achab et tout le peuple réuni, il défie victorieusement les prêtres de Baal, les massacre et décide d’interrompre la sécheresse.

Il se rend alors sur l’Horeb – autre nom du mont Sinaï – où lui est octroyée la révélation de Dieu. Par ordre divin il est renvoyé vers le nord où il organisera l’avenir d’Israël par personnes interposées (son successeur Elisée, et les rois Hazael et Jéhu) tandis qu’il veille à l’ordre yahviste en accablant de punitions miraculeuses Achab, sa femme Jézabel et son fils Ochosias ainsi que des militaires trop attachés à ce dernier. Enfin, pour couronner cette prodigieuse carrière, il est élevé au ciel.


Miracles, théophanie, ascension : nul autre mortel dans l’Ancien Testament n’aura autant bénéficié de la faveur divine, pas même Moïse qui, pourtant, a réalisé des miracles et parlé face à face avec l’Eternel mais n’est pas monté au ciel. Hormis l’obscur Hénoch (voir Gn 5-24), Elie est le seul homme à jouir de cette gloire.


Sans être exagérément rationaliste, on pourrait à la limite douter de la réalité historique de ce personnage ou se contenter d’admettre qu’un siècle après le roi David, entre – 900 et – 800 environ, a dû exister un yahviste actif et convaincu dont la forte personnalité aura été idéalisée par l’imagination populaire. Mais, précisément parce qu’il est associé de façon constante au surnaturel, il ne réussit pas à émerger de la légende. Il reste donc largement irréel et, en fin de compte, peu crédible. Mais surtout il n’apporte aucun message nouveau ; il agit beaucoup mais ne dit rien et, par ses actes, il se contente de promouvoir efficacement la bonne cause, c’est-à-dire la tradition de Moïse. Il défend l’héritage mais il ne l’enrichit pas et le modifie encore moins. Ses hauts faits, magnifiés par la fantaisie populaire, lui assurent un prestige certain mais, malgré son panache, son rôle reste celui d’un lieutenant.
Et, pourtant, on peut être troublé par deux détails qui cadrent mal avec cette image. Tout d’abord deux versets insolites du prophète Malachie :

Voici, je vous enverrai Elie, le prophète,
Avant que le jour de l’Eternel n’arrive,
Ce jour grand et redoutable.
Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants,
Et le cœur des enfants à leurs pères,
De peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit
(Ml 3, 23-24).


Il s’agit du Jugement dernier et il est étrange qu’en un moment aussi solennel, la vedette soit donnée non à Moïse ou à l’un des grands prophètes mais justement à Elie.

 

essai sur la pensÉe hébraïque

Claude tresmontant

Edition du Cerf

1956

C’est avec la grande pensée, celle des philosophes de la Grèce, que l’auteur compare la pensée biblique et révélée. Ce dialogue est au cœur de notre civilisation et se poursuit avec le christianisme.

 

L’auteur nous fait participer à ces réflexions et nous baignons dans le dogme chrétien, la théologie chrétienne, la Révélation, la Grèce antique et ses philosophes et la pensée biblique.

 

Au sommaire de cet excellent livre :

 

Chapitre 1 : La création et le crée   -  le temps   -   le temps et l’éternité   -   Création et fabrication, l’idée de matière   -   Le sensible, le symbolisme des éléments, le particulier   -   le Mâshal   -

Chapitre 2 : Schéma de l’anthropologie biblique   -   L’absence du dualisme  âme et corps   -   La dimension nouvelle ; le pneuma   -

Chapitre 3 : L’intelligence   -   le cœur de l’homme   -   la pensée et l’action   -   l’intelligence spirituelle qui est la foi   -   Le renouvellement de l’intellect et la philosophie chrétienne   -  

Chapitre 4 : Le néo-platonisme de Bergson   -   le souci   -   La pensée hébraïque et l’Eglise  

-

 

ESSÉNIENS       B.A – BA

Jean Claude VIOLETTE

Edition PARDES

 1999

Qui étaient les Esséniens ? Des médecins, des prophètes, des ascètes ou des philosophes ? Présent en Palestine dès le IIe siècle avant J-C, ils ont exercé une influence que l’on ne pouvait apprécier avant la découverte des manuscrits de la mer Morte en 1947, ensemble de plusieurs dizaines de  milliers de fragments découverts dans les grottes de Qumrâm. On y trouve, notamment, plusieurs des ouvrages tenus pour les « apocryphes de l’ancien testament », comme le livre des Jubilés ou le testament de Nephtali, en hébreu, celui d’Hénoch ou le Testament de Lévi, en araméen. Il s’agit d’environ 600 manuscrits.


Dans ce B.A- BA, l’auteur nous invite à préciser le véritable rôle de cette mystérieuse communauté dans l’histoire religieuse de l’humanité. Nous la connaissons encore sous le nom de « Communauté du Maître de Justice », désignation qui n’est certes pas indifférente… Sa dernière période d’existence connue remonte à l’an 68 de notre ère.

 

Avant la découverte des manuscrits de la mer Morte, la communauté des Esséniens n’était connue que des spécialistes de l’histoire des religions. Le récit évangélique contient de fréquentes allusions aux convictions des Pharisiens et des Sadducéens, dont nous retiendrons leur évidente opposition à l’enseignement du Christ, quant aux Esséniens, ils ne sont jamais cités.


Or, Philon d’Alexandrie, Flavius Josèphe et Pline l’Ancien, nous livrent de précieuses indications concernant une communauté religieuse très présente en Syrie Palestine. Cette confrérie semble avoir réuni au moins 4000 membres pendant une période supérieure à deux siècles, de – 150 à + 68 (date certifiée).Pline l’Ancien précise l’emplacement d’un monastère essénien qui semble correspondre parfaitement à Qumrâm.

 

Quant à Flavius Josèphe et à Philon, ils affirment que plusieurs centres existaient en Palestine. Ces affirmations ont été confirmées par des découvertes archéologiques (un centre essénien à Ain-Feskha, un autre à Engaddi, au sud de Qumrâm.
Ce courant religieux était connu durant la période de prédication de Jésus s Nazareth.

Comment expliquer le silence des rédacteurs de nos évangiles ? Leur présence était-elle particulièrement évidente ou bien devons-nous conclure que leur influence était si négligeable qu’ils ne méritaient même pas d’être cités ?

 

Le témoignage qui retient immédiatement notre attention est celui de Flavius Josèphe, car il est particulièrement complet. Si ce dernier connaissait parfaitement les spéculations esséniennes, c’est qu’il a vécu, dans sa jeunesse, auprès d’un ascète nommé Bannus, pour le moins essénisant. Il nous précise, à ce sujet, que les Esséniens se préoccupaient de la formation des jeunes, leur donnant des principes moraux très stricts et une instruction d’un haut niveau.

 

Au sommaire de ce livre Témoignages historiques  -  paléographie  -  la communauté de Qumram  -  le commentaire d’Habacuc  -  le maître de justice  -  le rouleau des Hymnes  -  le livre d’Hénoch   -  le livre de Tobie  -   les certitudes des Esséniens  -   Jésus et les Esséniens   -  

 

ESSÉNIENS  le livre secret des éssḖniens

Olivier manitara

Edition VEGA

 2004

Pour l’auteur, les Esséniens sont devenus au fil du temps, un peuple, une école de prophètes, un état de conscience et un modèle de l’homme vivant en profonde harmonie avec la nature.

 

Les esséniens étaient des juifs vivant en communauté installés dans le désert de Judée, à Qumran, et dont on a retrouvé les manuscrits (dits «de la mer Morte») en 1947. Ils avaient traversé deux mille ans dans des jarres, elles-mêmes dissimulées dans des grottes. Malgré le temps qui avait dévoré les contours des rouleaux, on a réussi à reconstituer des textes et des fragments de texte.


Qui étaient ces esséniens ? Beaucoup d'incertain demeure à ce propos. On sait qu'ils s'établirent pendant deux à trois siècles, arrivés aux alentours du troisième siècle avant Jésus-Christ et délogés par les Romains entre 66 et 70, lors de la révolte des juifs. La plus grande partie de la littérature que l'on peut lire à leur sujet est orientée. Certains veulent y voir les premiers chrétiens, et donc l'inexistence de Jésus, celui-ci étant le «Maître de Justice» de cette secte, légèrement différent de celui qui, selon eux, est imaginé dans les Évangiles. D'autres, au contraire, nient les ressemblances et les coïncidences et veulent y voir des juifs très orthodoxes qui n'ont aucun rapport avec les premiers chrétiens.


Jusqu'à présent, l'essénisme est la plus plausible origine du christianisme. Et grâce à elle, il y aurait un fort trait d'union entre le judaïsme et le christianisme. Les chrétiens ne seraient autres que des juifs libéraux et réformateurs, dans la prolongation d'Isaïe, de Jérémie, des Proverbes et de la Sagesse – et bien-sûr, de Jésus. D'ailleurs, certains aspects de l'essénisme frappent particulièrement par leur ressemblance avec le christianisme, et l'on ne peut décemment pas prétendre que cela soit dû au simple hasard.


De l'époque de Jésus-Christ, les esséniens nous ont laissé pratiquement les seuls textes qui constituent toutefois une grande bibliothèque. On a pu retrouver presque tous les livres de l'Ancien Testament avec cependant quelques nuances dans l'écriture, des commentaires, et des œuvres personnelles. Ces dernières sont de deux sortes en particulier : les unes véhiculent une pensée très orthodoxe, exigeant le respect des règles allant jusqu'aux moindres détails. Le rouleau du temple énonce les sacrifices (13.9), les exigences, et réclame de la part des moines un respect de la loi très rigoureux. Cette même règle entraîne en cas de non-respect des punitions très strictes allant de la défense de parler pendant un laps de temps, jusqu'au bannissement pendant plusieurs années. D'autres manuscrits sont en revanche les supports d'une pensée plus étonnante, voulant mettre l'accent sur les points essentiels de la religion. Ce sont des compositions originales. Les principales idées fondatrices du christianisme y sont récurrentes : la circoncision prônée est celle du cœur (Règle de la Communauté 5.5, Commentaire d'Habacuc 11.13) à défaut d'une circoncision charnelle, ce qui est prépondérant dans la pensée de Saint Paul. Ces manuscrits recèlent également d'autres sentences typiques du christianisme, et on peut croire que ces textes aient servi de brouillon aux Épîtres et aux Évangiles.


Les points communs ne s'arrêtent pas à de simples affinités philosophiques. Les esséniens avaient un mode de vie en communauté, ils observaient la chasteté : ils n'avaient aucune femme. Ils pratiquaient la bénédiction du pain et du vin (Règle de la communauté, 6.5) ; ils se baptisaient ; ils s'interdisaient toute nourriture animale sauf le poisson. Tout cela était identique aux pratiques chrétiennes de l'antiquité et, plus tard, aux cathares.


De plus, entre la fin de l'essénisme et le début du christianisme, il y a une cohésion évidente. Elle pousserait à prétendre que les esséniens, dès lors qu'ils cessèrent d'être «esséniens», furent «chrétiens». En effet, c'est seulement après 66-70 que le christianisme devint apostolique. Comme par hasard, il se développa immédiatement après, de la même façon que le bouddhisme s'étend aujourd'hui en Occident à cause de l'occupation du Tibet par les Chinois. À ceci s'ajoute l'incertitude quant à la datation exacte de Jésus-Christ, il ne serait pas impossible que celui-ci soit plus ancien qu'on ne le croit, raison pour laquelle le christianisme fut missionnaire bien après que le Christ fut mort.


Les esséniens considéraient leur «Maître de justice» comme leur élu, lequel doit annoncer la bonne parole, mais non pas le dernier élu, venu pour l'appliquer. Voilà peut-être pourquoi les chrétiens pensèrent que Jésus devait revenir lors de l'Apocalypse et que, dans l'Évangile selon St Jean, l'intervention du Christ est annoncée à nouveau : il sera le dernier pasteur de l'humanité. C'est ce personnage qui est mentionné par les esséniens dans le manuscrit 4Q534-536 et que Saint Malachie évoque comme le «Pastor Angelicus» 112e pape de sa liste, et 2e à venir après Jean Paul II. Les esséniens considéraient que leur culte serait rétabli à la renaissance d'Israël. Or, la découverte de leurs manuscrits coïncida avec sa formation. Certains prétendent que, dans un poème cathare de Parsifal, probablement composé aux alentours du XIVe siècle, l'auteur chante : «Dans sept ans, le laurier reverdira» (en occitan : «Al cap de sept cens ans, verdégéo le Laurel»). D'autres prétendent que cette prophétie serait due à Bélibaste, lorsqu'il mourut, en 1321.


La doctrine des esséniens présente les aspects d'un dualisme mitigé, que l'on respire dans les Évangiles et les Épîtres de Jacques et Jean. A posteriori, cette doctrine a dévié dans deux directions opposées : le dualisme absolu du manichéisme, et l'abandon du dualisme d'un autre côté, chez les catholiques en particulier. Il faudrait peut-être se référer à l'essénisme pour retrouver l'essence du message chrétien d'origine.

 

Les esséniens se représentent Dieu comme un principe de totalité. L'homme, en tant que chair, est le néant. Ils attachent à Dieu le caractère d'unité, avec les mêmes caractéristiques que le Verbe dans l'Évangile de Saint Jean. Le Verbe – si on ne précise pas quelle personne, quel temps, quel verbe – serait l'essence de l'action, le «chaos», le «tout», le «tohu-bohu» que les cathares considéraient comme le principe du monde. Les hommes sont entre  l'esprit mauvais et l'esprit bon, ils peuvent s'identifier à l'un ou à l'autre. Dans l'essénisme comme dans le zoroastrisme, c'est Dieu qui a créé ces deux esprits. Le Bien : c'est la totalité, l'infinité, l'autorité. Il inclut donc le mal ; or ce dernier est néant car il n'est que lui seul. Les esséniens, comme les cathares, rejetaient le monde. Ils lui associaient le mal, la corruption, la luxure, le péché.

 

On y trouve:

 

la lumière, Moïse et le mont Sinaï, Thot et les 10 paroles du soleil, les 10 commandements, l’arbre de vie, et la Kabbale, le lâcher prise, les clés de méditation, la voie intérieure, et la philosophie des Esséniens adaptée à notre monde.

 

ESSÉNIENS – LES  MANUSCRITS  DE  LA  MER  MORTE

ANDRÉ  PAUL

EDITION  BAYARD

 1998

En 1947, deux ans à peine après la fin de la seconde guerre mondiale, eut lieu la plus grande découverte archéologique du siècle.

 

Un fait du hasard vint révéler à l’humanité l’un de ses plus grands et plus anciens conservatoires : LES MANUSCRITS DE LA MER MORTE.

 

Cette surprenante découverte allait permettre d’identifier la mystérieuse secte des Esséniens qui fascinait les penseurs et écrivains occidentaux depuis l’antiquité. Cinquante ans de travaux et de recul permettent aujourd’hui d’y voir clair. Que sont ces textes, pour une bonne part inconnus, si soudainement venus à nous.


Qui étaient les gens qui les ont écrits ou rassemblés au cours des deux siècles précédant l’avènement du christianisme ? Quel rôle jouèrent dans l’histoire sociale et religieuse du Moyen-Orient ancien, ces juifs contemplatifs dont un noyau choisi occupait le site de Qumram ?

 

Jean Baptiste et Jésus de Nazareth ont-ils été à leur école ou en faisaient ils parti ? Les livres du Nouveau Testament portent ils l’empreinte de leurs doctrines ?

André Paul suit dans son livre la chronologie du Père de Vaux, qui bien avant lui raconta cette histoire et ses trouvailles puisqu’il a fait parti à partir de 1949 de ceux (Ecole biblique de Jérusalem) qui fouillèrent et retrouvèrent les parchemins oubliés dans les 11 grottes. La question du Maître de Justice n’est pas très évoquée, mais on se reportera aux livres de Laperrousaz pour approfondir cette question. Il souligne par contre les différences radicales entre l’orientation élitiste des Esséniens et le christianisme.

L’auteur répond à ces questions avec sérénité, pertinence et précision, et ce livre remarquablement documenté a été écrit dans un souci constant de communication et de transmission. Les dernières découvertes et travaux des archéologues ne changent pas beaucoup l’actualité de ce livre, tout au plus peut on dire que des archéologues Israéliens ont émis l’hypothèse en 2004 que le site de Qumrâm, site des Esséniens pourrait avoir abrité une fabrique de poterie, pour d’autres il aurait été une forteresse gardant les limites du pays, mais sur les rouleaux, le mode de vie et la doctrine des Esséniens, pas de grandes nouveautés, du moins à ce jour.

L’auteur nous parle de :
Les 11 grottes de Qumram où eurent lieu la découverte des manuscrits, leurs publications et les turbulences occasionnées par des visées mercantiles, religieuses et nationalistes, Origène, la Mer Morte, les autres manuscrits de la mer Morte, les bibliothèques bibliques, les témoins bibliques, les recueils et textes de la communauté, l’établissement de Qumrâm, les purifications et l’usage de l’eau, ce que nous dit l’historien de l’époque: Flavius Josèphe, les Esséniens témoins mystiques du judaïsme, le Temple de Jérusalem, la loi de Moïse, les enjeux et dangers de la modernité grecque, la société juive de l’époque, les textes de Qumrâm, Jésus et le christianisme, la figure de Melchisédech etc….

 

ESSÉNIENS  les trois hauts-lieux de judÉe

e.m. laperrousaz

Edition PARIS MEDITERRANEE

 2001

Dans la Judée du temps de Jésus 3 sites constituent des lieux particulièrement importants : Massada, palais forteresse symbole de la révolte des Juifs contre les Romains, l’Herodium, forteresse puissante ayant servi de refuge aux Zélotes et Qumram établissement religieux fondé par les Esséniens, cette communauté de Juifs désirant vivre dans le désert par une voie ascétique.

 

Massada, est l'un des sites archéologiques les plus somptueux et les plus visités d'Israël. Situé au sommet d'un piton rocheux quasiment imprenable, la forteresse de Massada surplombe à l'Ouest le désert de Judée et à l'Est la Mer Morte. Le sommet, 450 mètres au-dessus du niveau de la Mer Morte, est accessible en une heure de marche par le sentier du serpent ou en quelques minutes en téléphérique. Massada dévoile alors sa beauté sauvage, en particulier à l'aube, au lever du soleil. En 2001, le site, a été inscrit au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO.

 

Les événements tragiques qui, à la fin du premier siècle de notre ère, virent les Zélotes juifs occupant la forteresse, se donner la mort plutôt que de tomber entre les mains des légionnaires romains font de Massada, un symbole de l’identité culturelle juive mais aussi, plus universellement, du perpétuel combat entre oppression et liberté. La chute tragique de Massada marque la fin du royaume de Judée et de la période du Second Temple. Après la période Byzantine, Massada est tombé dans l'oubli et n'a été redécouvert qu'au XXème siècle. Les fouilles conduites dans les années soixante ont permis de mettre à jour l'histoire de la citadelle et de découvrir des milliers d'objets qui témoignent du développement culturel à la fin de la période du Second Temple.

 

Construit par Hérode, roi de Judée, Massada a été bâti comme un complexe de palais-forteresse. Au pied de la montagne, on peut voir les huit camps romains, les fortifications et la rampe d'assaut construite en terre et en pierre sur la face ouest du piton rocheux. Ces vestiges constituent le plus ancien témoignage qui subsiste à ce jour des travaux de siège menés par la légion romaine. A l'extrémité nord du plateau de la forteresse, se dresse le palais nord du roi Hérode. Un palais bâti sur trois terrasses surplombant la gorge profonde en contrebas. Près du palais, des thermes romains, avec leurs parterres de mosaïques aux couleurs vives et leurs fresques murales. Au centre du plateau, le fastueux palais ouest, le mikvé -bain rituel juif- des tours de guet, une synagogue, et des entrepôts. Dans ces magasins les archéologues ont retrouvé des milliers d'objets quotidiens, des jarres, de la poterie décorée, des pièces de monnaie ou encore des parchemins.  

Au pied de cet édifice le tout nouveau musée de Massada présente neuf salles, chacune d'elles étant consacrée à un thème. On peut y découvrir les trouvailles archéologiques les plus importantes exhumées lors des fouilles du site. Trois des salles sont dédiées à Hérode. La première dépeint un banquet royal dans le palais nord avec les ustensiles de table originaux et la présentation des plats et des boissons qui étaient offerts aux invités royaux. La seconde salle met en scène l’histoire du port de Césarée qu’Hérode fit construire, et par lequel transitaient les produits les plus précieux. La troisième salle présente les magnifiques fresques et bas-reliefs colorés qui ornaient le palais d’Hérode, et à partir desquels il est possible de se faire une idée du luxe et du faste mené à la cour du roi de Judée.

 

Le site de Massada comporte deux entrées. L'une sur la face Ouest accessible par la route 3199 via la localité d'Arad. L'autre entrée, sur la face Est, accessible par la route 90 (Jérusalem-Eilat). Il n'y a pas de route reliant ces deux entrées. De façon générale, le complexe de Massada offre aux visiteurs toutes les facilités

 

Au sommaire : sont présents les manuscrits de la mer morte, le maître de justice, Bar Kochba, et Flavius Josèphe.

 

ESSÉNIENS  qumram – l’Établissement essÉnien des bords de la mer morte

e.m.  laperrousaz

Edition Picard

 1976

L’auteur ancien pensionnaire de l’école archéologique française de Jérusalem, nous fait partager les travaux qu’il a effectués à Qumram dès 1970. des plans et des photos illustrent le livre.

 

C'est sur la rive septentrionale du Wâdi Qumrân que se trouvent les vestiges des installations communautaires dites du même nom. Rappelons que le terme de « Qumrân » n'est attesté qu'à partir de 1884, dans un récit d'explorateurs britanniques ; c'est sans nul doute la variation phonique de l'anglais Gomorrha, « Gomorrhe », la ville mythique dont on recherchait alors les traces dans ces régions. Le site archéologique contient les ruines d'un complexe communautaire de grande taille, ayant en gros la forme d'un quadrilatère de cent mètres de long et quatre-vingt de large. Ce sont les restes d'importantes installations conçues pour une expérience de vie commune, durable et réglée. Au cours de l'année 1997, on apprit la découverte toute récente d'un précieux ostrakon ou « tesson » sur l'un des murs d'enceinte : on pourrait y lire le mot hébreu yahad, que nous traduisons par « commune ». Ce même terme figure entre autres dans le titre de l'un des grands écrits connus depuis 1947, dont les restes d'une bonne dizaine d'exemplaires seront recueillis dans les grottes de Qumrân : la Règle de la commune. Bien des données suggèrent des liens entre cet écrit normatif et l'établissement près duquel on l'a trouvé. Si l'on s'appuie sur les conclusions des archéologues, il est quasi certain que la phase significative de l'occupation des lieux prit fin lors de la défaite de la résistance juive contre Rome, avant ou plutôt après la chute de Jérusalem, en 70. Elle a pu débuter entre 130 et 120 av. J.-C., plus tôt même. L'aventure aurait duré deux siècles sans guère d'interruptions, mais non sans évolution.

 

L'établissement de Qumrân possédait les infrastructures et les équipements collectifs nécessaires à une existence communautaire rythmée par des pratiques et définie par des rites. On repère parmi d'autres la salle des assemblées, qui sert aussi de réfectoire, avec l'office adjacent et la cuisine ; l'atelier de céramique avec les fours, et surtout l'aqueduc et les canaux, les citernes et les bassins à escaliers destinés à des bains fréquents de purification : on descendait impur dans l'eau pour en remonter purifié. On est frappé par le système que les ingénieurs d'alors ont su concevoir et mettre en œuvre pour la collecte saisonnière, le stockage, la conservation et la distribution de l'eau. Il faut ajouter la ou les bibliothèques. On discute encore sur l'existence ou l'emplacement d'un possible scriptorium. On n'a pas trouvé de trace de locaux d'habitation dans l'enceinte construite. En dehors des prenantes activités diurnes et hormis tel acte ininterrompu, ainsi la lecture de la Loi de nuit comme de jour, les membres de la communauté vivaient ailleurs, dans les environs proches et à la manière de troglodytes. Les grottes, surtout celles qu'ils creusaient dans la craie, étaient en effet leur abri, une température clémente s'y maintenant malgré les variations saisonnières. Les indices d'une habitation certaine ont été relevés dans une quarantaine d'excavations. Il ne faut pas exclure l'utilisation de tentes.

 

Voilà pour le domaine des vivants. Celui des morts le jouxtait d'une façon surprenante. Il y a d'abord un cimetière que l'on dit principal, à une cinquantaine de mètres à l'est des installations bâties. On y compte quelque onze cents tombes, d'hommes seulement semble-t-il : elles sont disposées en rangées ordonnées que des allées divisent en trois sections. Toutes sont alignées sur un axe nord-sud, les corps étendus sur le dos, la tête au sud. Il existe deux autres cimetières bien moins importants, qui comptent ensemble une centaine de tombes, l'un au nord et l'autre au sud du cimetière principal : on y a identifié des corps de femmes et d'enfants. Il semble que le cimetière principal ait été réservé aux membres à part entière de la commune : ceux qui, à en juger par certains écrits retrouvés sur place, remplissaient les conditions d'âge, d'initiation et de probation afin de participer aux divers actes ou exercices collectifs, les repas en priorité. À la grande différence des coutumes instaurées dans la société juive, qui inhumait les défunts à l'écart des agglomérations, à Qumrân, le monde des morts, lui-même organisé sinon réglé, ne faisait qu'un avec le monde des vivants, dont il était à sa façon comme le cliché en négatif.

 

L'établissement de Qumrân n'est pas le seul à avoir été exploré dans la région. À quelques kilomètres au sud se trouve un autre site important, du nom de Khirbet Feshkhâ. Les ruines rappellent celles de Qumrân, mais la finalité des installations paraît toute autre. Avec hangars, magasins et locaux administratifs, elles évoquent davantage une annexe économique, base de l'activité agricole et de l'artisanat. À quinze kilomètres au sud de Qumrân, à Aïn Ghûwéïr, oasis de deux kilomètres de long sur les bords de la mer Morte, on a retrouvé un autre site qui rappelle en moins grand celui de Qumrân. Il y a une cuisine, peut-être à proximité d'un réfectoire : des poteries semblables à celles du premier établissement y étaient entreposées. Au nord se trouve un petit cimetière avec aussi des squelettes de femmes et d'enfants. Il appert donc que, en dépit de leur importance, les installations communautaires de Qumrân n'étaient pas les seules à l'époque dans les abords occidentaux de la partie nord de la mer Morte. Ce constat est de la plus haute importance pour l'identification des occupations respectives, successives ou simultanées.

 

De 1947 à 1956, plusieurs dizaines d'excavations ou de grottes furent explorées dans les environs plus ou moins proches de Qumrân. Dans onze d'entre elles, on retrouva des manuscrits en nombre et en qualité variables : certains avaient été déposés dans des jarres. De ces cachettes on retira quelques rouleaux bien conservés, mais surtout des milliers de fragments aux dimensions elles-mêmes diverses : elles vont de celles de plusieurs colonnes à celles de vraies miettes. Le déchiffrement et le regroupement de la multitude des pièces furent étonnamment rapides. Commencé en 1953, pour l'essentiel le travail était achevé en 1960. Il en ira tout autrement pour la publication : après un bon début, puis des essoufflements et des crises, il fallut attendre la fin du siècle pour disposer de la totalité des textes. L'ensemble des pièces découvertes représente quelque huit cent cinquante écrits ou livres différents. La datation, celle de la copie et non de la rédaction première, oscille entre le IIIe siècle av. J.-C. et le milieu du Ier siècle chrétien. On classe les onze grottes dans l'ordre chronologique de leur découverte,. Mais on se doit de distinguer aussi deux catégories de grottes : celles qui sont proches et peu ou prou dépendantes de l'établissement de Qumrân, artificielles ; et celles qui sont éloignées du site, naturelles.

 

La vie des Esséniens, leur environnement et la détection de leur implantation jusqu’à leur disparition sont ici décrits par un archéologue.

Un livre excellent.

 

ESSÉNIENS  - SECTE DE QUMRÂMMANUSCRITS et MAÎTRE DE JUSTICE

DIVERS  AUTEURS

ARCADIA

2008

Cette secte commence vers 120/150 avant J.C et disparait vers 60 après J. Christ. Qui est- elle ? Que représente-elle ? Qui est ce Maître de justice ? Qui en faisait parti ? Quelle était sa doctrine ? D’où sortent ces manuscrits retrouvés vers 1947 ? Saint Jean Baptiste était il un essénien ? Jésus était il un Maître essénien ? Que représente le site de Qumram ? etc.


Les Esséniens sont connus depuis 2000 ans par quatre historiens du Ier siècle ap. J.C qui leur était contemporains : Philon d’Alexandrie, Eusèbe de Césarée, Flavius Josèphe et Pline l’Ancien.

Plus tard, d’autres auteurs grecs et latins ont évoqué ce mouvement dont les coutumes, la science et la philosophie suscitaient toujours l’intérêt. Ces auteurs sont généralement frappés par l’idéal de simplicité et de pauvreté des adeptes qui mettaient leurs biens en commun et semblent avoir prôné la haine des richesses.

 

 Flavius Josèphe, qui écrit les avoir fréquentés, dépeint leur vie communautaire avec force détails : bains rituels, repas communautaires, modalités d’entrée dans la secte et sa stricte hiérarchie, vie quotidienne centrée sur le travail de la terre, l’étude et la prière. Grâce aux témoignages de ces auteurs et malgré la dispersion du mouvement, suite à la destruction de Jérusalem par les romains en 70 ap. J.C, les esséniens ne sont jamais totalement tombés dans l’oubli.


Il a fallu attendre la découverte des manuscrits de la mer Morte (Qumrâm) en 1947 et la certitude qu’au moins une partie de cette vaste bibliothèque concernait les esséniens, pour disposer d’une documentation de premier plan.

E.M Laperrousaz, professeur, grand historien et archéologue, spécialiste du Moyen Orient nous parle des Esséniens, du Maître de justice, des découvertes archéologiques, et de cette gnose pratiquée par cette secte des Esséniens qui par bien des cotés nous rappelle nos parfaits cathares.

Guy Terny décortique dans un long et bel article les esséniens, leur vie, leurs rituels, leur spiritualité, leur règles et nous parle de ces historiens tel que Flavius Josèphe. Des articles récents nous racontent cette aventure et répondent aux questions suivantes: De quoi parlent les manuscrits trouvés à Qumrâm ? Une majorité des 900 manuscrits trouvés à Qumrâm concerne le judaïsme au sens large : ils représentent la grande diversité des Ecritures saintes, telles qu’elles étaient lues à l’époque, avant qu’une partie des textes ne soit retenue pour constituer la Bible Hébraïque à partir du 1er siècle. Le reste soit un quart environ de la bibliothèque, peut être mis directement en relation avec la communauté des esséniens. Le terme essénien n’y est jamais mentionné, mais les textes confirment en grande partie les détails fournis par les auteurs anciens.

Que nous disent les manuscrits sur les Esséniens ? La règle de la communauté par exemple, qui décrit les structures disciplinaires de la communauté, rejoint le témoignage de Flavius Josèphe ; elle a pu lui servir de source. C’est sans doute également aux esséniens que l’on peut attribuer un certain nombre d’ouvrages de lois religieuses particulièrement pointilleuses ; ou encore des textes destinés à la méditation personnelle ou communautaire, qui reformulent ou commentent les Ecritures. Les esséniens interprétaient celles-ci avec une grande liberté : nombreux textes sont porteurs de retouches, et de corrections. Se trouvent aussi à Qumrâm des collections d’hymnes ou de prières, des calendriers et des instructions de sagesse, des spéculations sur l’astrologie, la divination et l’angéologie. Tous ces textes ont apportés beaucoup de précisions sur les esséniens, leurs quotidiens, leurs pratiques rituelles, intellectuelles et spirituelles. Celle ci était apparemment dominée par la Torah, une conception dualiste du bien et du mal et la perspective de la fin des temps. Dans le temps on s’aperçoit que cette communauté a évolué, elle a innové en matière de liturgie et d’interprétation des textes.

En quoi les esséniens étaient ils différents des autres juifs ? On perçoit dans les écrits communautaires de Qumrâm, une hostilité à l’égard du judaïsme officiel, entre autre celui des sadducéens du Temple de Jérusalem : Ce sont principalement le sacerdoce et les conditions de sa légitimité, le calendrier liturgique et divers aspects du culte du Temple de Jérusalem. Ils se sentent plus proches des Pharisiens

Sadducéens : Groupe politico-religieux du judaïsme issu de l’aristocratie, formé au IIe siècle av. J.C et maintenu jusqu’au 1er siècle ap. J.C. Les sadducéens respectaient strictement la Loi écrite, refusant la foi en l’immortalité de l’âme et en la résurrection. Ils disparurent vers l’an 120.


Pharisiens : Ils constituaient l’essentiel des dirigeants religieux du peuple, leur enracinement était essentiellement populaire (à l’inverse des sadducéens). Très attaché à la Loi, ils l’expliquaient en fonction de la tradition orale. C’est en partie grâce à eux que le judaïsme a survécut à la destruction du second Temple.

Comment est né le mouvement essénien ?
Les spécialistes croient comprendre d’après les écrits de Damas, qu’il serait issu d’une rupture avec le grand-Prêtre Jonathan vers 150/160 av. J.C. Pour d’autres le mouvement serait né vers l’an 250 av. J.C ; Les Esséniens vivaient ils à Qumram et de quand date cette installation ? La correspondance au moins partielle, entre le site de Qumram, son trésor littéraire et les esséniens des auteurs anciens, suggère que oui, cependant ils ont également vécu ailleurs puisque divers foyers vivaient à travers la Palestine, une partie seulement vivait à Qumram, leurs installation sur les bords de la mer morte daterait de 120/100 av. J.C, sous le règne de Jean Hyrcan.

Le Maître de Justice : Le fondateur et chef de cette communauté initiatique « des fils de Lumière », que ses disciples après sa mort, ont appelé « Le maître de Justice », s’était lui-même désigné, semble t-il, sous le terme de masqîl, que l’on peut traduire par « le grand initié », ou même « l’initiateur ». Dans son exil au pays de Damas, le Maître de Justice bénéficia d’une « nouvelle alliance » que Dieu conclut avec lui, alliance incluant, une nouvelle révélation, une gnose divine, c'est-à-dire un accès à une connaissance ésotérique des mystères, et c’est cette gnose qui fut mise en pratique dans les centres esséniens. Ce Maître de Justice qui fut l’âme de la secte, disparu, victime des Asmonéens de Jérusalem vers 65/63 av. J.C.

Livres référence sur les Esséniens de Palestine :

Les temples de Jérusalem de E.M Laperrousaz édition Paris Méditerranée

La Bible, histoire et statut de l’Homme de E.M Laperrousaz édition Paris Méditerranée

Les trois hauts lieux de Judée de E.M Laperrousaz édition Paris Méditerranée

Qoumram, l’établissement essénien de la mer morte de E.M Laperrousaz édition Picard

Les manuscrits de la mer morte de André Paul édition Bayard

 

Étude sur l’Âme et le voile dans le judaïsme

Sam eched

 

 2003

Petite étude sur l’Âme, la réincarnation ou la vie après la mort. La métempsychose dans le judaïsme et la réincarnation du temps de Jésus. Une étude sur le voile et le credo judaïque.

 

Une âme n’est pas seulement le moteur de la vie ; elle incorpore également le pourquoi de l’existence d’une chose, son sens et son objet. C’est « son identité profonde, sa raison d’être. Tout comme “l’âme” d’une œuvre musicale est la vision du compositeur qui confère vie et énergie aux notes jouées : les sonorités des notes sont comme le corps qui exprime la vision et l’émotion de l’âme qu’elles recèlent. Chaque âme est l’expression de l’intention et de la vision divine dans la création de cette créature particulière. »

 

Mais c’est l’âme humaine qui est la plus complexe et la plus élevée de toutes les âmes. Nos Sages ont dit : « Elle est appelée de cinq noms : Nefech (âme), Roua’h (esprit), Néchama (souffle), ‘Haya (vie) et Yé’hida (singularité). » Les Maîtres ‘hassidiques expliquent que ces cinq « noms » de l’âme décrivent en fait cinq niveaux ou dimensions de l’âme. Nefech est l’âme en tant que moteur de la vie corporelle. Roua’h est l’être émotionnel et la « personnalité ». Néchama est l’être intellectuel. ‘Haya est l’être suprarationel, le siège de la volonté, du désir, de l’engagement et de la foi. Yé’hida évoque l’essence de l’âme : son unité avec sa source qui est l’essence singulière de Dieu. Car l’essence de l’âme humaine est « littéralement une parcelle de Dieu d’En-haut », une partie de Dieu en nous, pour ainsi dire.

 

Les Maîtres ‘hassidiques parlent de deux âmes distinctes qui donnent vie à l’être humain : une « âme animale » et une « âme divine ». L’âme animale est mue par son instinct de conservation et d’autosatisfaction. En cela, elle ressemble à l’âme et à l’être de toutes les autres créatures. Mais nous possédons aussi une « âme divine », une âme mue par le désir de se reconnecter avec sa Source. Notre vie est l’histoire de la rivalité et de l’interaction entre ces deux âmes, à mesure que nous luttons pour équilibrer et réconcilier nos besoins et nos désirs physiques avec nos aspirations spirituelles, nos inclinations égocentriques avec nos idéaux altruistes. Ces deux âmes ne résident toutefois pas « côte à côte » dans le corps : l’âme divine est revêtue à l’intérieur de l’âme animale, tout comme celle-ci est revêtue à l’intérieur du corps. Cela signifie que l’âme animale, elle aussi, reçoit sa vitalité de la « parcelle de Dieu d’En-haut » qu’elle renferme. Si, en surface, ces deux âmes sont en conflit, dans leur essence, elles sont compatibles.

 

L’essence divine de l’âme humaine est ce qui élève l’être humain au-dessus et le distingue de toutes les autres créatures, y compris les anges. L’ange est certes plus spirituel, mais l’être humain est plus divin. Aucune créature ne peut posséder un véritable libre arbitre. Une créature, par définition, ne possède que – et consiste seulement en – ce que son créateur lui a attribué ; là est sa « nature », et chacune de ses inclinations et de ses actions seront déterminées par cette nature. C’est seulement dans l’âme humaine que le Créateur a mis de Sa propre essence. L’âme humaine est donc le seul être véritablement « supranaturel » (mis à part le Créateur Lui-même), c’est-à-dire un être qui n’est pas limité par sa propre nature ; un être qui a la capacité de se transcender ; un être qui peut choisir de ne pas simplement réagir à son environnement, mais agir dessus ; un être dont les choix et les actes ont par conséquent un véritable sens.

6 F

flavius josÈphe

Denis lamour

Edition Les Belles Lettres

 2003

Flavius Josèphe (37-c. 97), né Joseph Ben Matthias, aristocrate, docteur de la loi, chef de guerre et historien – il est l’un des pères de l’Histoire juive – doit à un « hasard », le succès du christianisme, d’être passé à la postérité. Les Juifs l’ont ignoré pendant des siècles pour être passé du côté des Romains pendant la guerre de Judée. Pour les Romains, ses œuvres relataient un événement mineur. La prise de Jérusalem ? La destruction du Temple ? L’exil des Juifs ? Une péripétie dans l’histoire de l’Empire. Deux passages douteux des Antiquités Judaïques ont fait, dès le IIIe siècle, la renommée de Flavius Josèphe dans le monde chrétien en expansion : ils semblent témoigner de l’historicité de Jésus…

 

On essaie ici, à partir de La Guerre des Juifs, des Antiquité Judaïques, du Contre Apion et de l’Autobiographie, de mettre en évidence la conception que Flavius Josèphe a de l’Histoire, de ce qui la meut, de ce qui s’y déploie. Il est avec Philon d’Alexandrie un des deux grands historiens de l’époque de Jésus. Joseph Ben Matthias le Prêtre, plus connu sous le nom de Flavius Josèphe, est un historien juif « romanisé » du premier siècle (37-100). Convaincu de la supériorité romaine, il se rallia à l'occupant tout en restant fidèle aux principes du judaïsme. Cet érudit au destin original fut très controversé de son temps.

 

Issu d’une famille sacerdotale de Judée, il partit pour Rome en 64 afin de négocier la libération de plusieurs prêtres emprisonnés. Après un voyage périlleux marqué par un naufrage en Méditerranée, il put atteindre Rome où il réussit à obtenir satisfaction. De retour à Jérusalem, il fut nommé gouverneur de Galilée par le Sanhédrin en 67. Ayant participé à la première révolte juive (66-70), il fut pris au piège dans une grotte ainsi que d’autres combattants. Cet épisode qu’il relatera lui-même, prit fin dans des circonstances très curieuses. Ses compagnons d’armes ayant décidé de se suicider collectivement, Josèphe proposa une méthode de suicide par meurtres successifs, décidés par des tirages au sort. Le hasard fit de lui le dernier survivant, après quoi il décida de se rendre aux Romains.

 

Ses vainqueurs le libérèrent en 69, et firent de lui un négociateur entre les Romains et les Juifs. Pendant le siège de Jérusalem en 70, il tenta en vain de s’interposer en se présentant sous les murs de la cité. Il assista impuissant à la prise de la ville par Titus en 70. En 71 il s’installa à Rome et reçut la citoyenneté romaine, ayant prédit au général Vespasien qu’il serait un jour empereur, ce qui se produisit. Travaillant dès lors comme écrivain sous la protection des empereurs flaviens, il rédigea de nombreux ouvrages historiques sur le peuple d'Israël et sur les évènements de son époque, dans lesquels il tente de promouvoir un rapprochement entre les deux cultures. Les écrits de Flavius Josèphe sont les sources les mieux documentées que nous ayons sur la Palestine du premier siècle et sur le contexte de la résistance juive.

 

FLAVIUS JOSḔPHE - HISTOIRE ANCIENNE DES JUIFS. LA GUERRE DES JUIFS CONTRE LES ROMAINS

Flavius JOSÈPHE

Edition LIDIS

 1968

Livre de référence écrit en bon français qui regroupe les 7 petits livres écrits au départ. C’est l’histoire des Juifs et des peuples de la méditerranée à l’époque de Jésus. L’auteur est avec Philon d’Alexandrie, la référence de l’époque.

 

L'Histoire ancienne des Juifs» (qui est le gros morceau du livre) est beaucoup plus facile à lire que la Bible ; de plus Josèphe est un intellectuel : il fait œuvre d'historien et refuse le remplissage. Ainsi il écrit parfois que, si les lecteurs sont intéressés par telle ou telle liste de noms, ils les trouveront dans les Écritures saintes...


À rebours, son Histoire ancienne n'est pas la Bible et l'on n'y trouve pas tout. Par exemple, l'épisode du veau d'or, quand Moïse redescend de la montagne, n'y figure pas. En revanche, l'auteur éclaire quelques passages de son appréciation personnelle. Ainsi il en veut aux «Samaritains» (c'est-à-dire les Mèdes et les Perses installés en Samarie par Salmanassar V). Il explique à plusieurs reprises d'où naît le ressentiment féroce des Juifs à l'égard des Samaritains (appelés ainsi par les Grecs). Dès lors, on comprend beaucoup mieux la parabole du bon Samaritain du Nouveau Testament.


Aux trois quarts de l'Histoire ancienne, Josèphe (ou l'éditeur) signale qu'on est arrivé à la fin de l'histoire de la Bible. L'auteur continue alors, en long et en large, sur l'histoire de la Judée et d'Hérode le Grand. Puis viennent Pompée, César, Auguste, etc.


Malgré quelques phrases un peu longues et un abus du point-virgule, le texte se lit plaisamment.

 

FLAVIUS JOSÈPHE - LES ROMAINS,  LES JUIFS, ET FLAVIUS JOSÈPHE

Etienne Nodet

Edition du Cerf

 2019

De Massada au Colisée, la grande biographie de l'historien juif de l'Antiquité qui rêva d'être fidèle à Jérusalem et à Rome. Une destinée moderne au sein du monde ancien, à lire comme un roman. Et si le plus grand historien du 1er siècle, celui dont les écrits corroborent le récit des Évangiles, n'avait pas encore livré tous ses secrets ? En 70, Jérusalem est détruite par les Romains. La guerre avait commencé en 66, et Flavius Josèphe, prêtre de Jérusalem, avait alors été envoyé les combattre en Galilée. Mais pourquoi, après avoir été capturé, a-t-il soudain été gracié et entretenu par ces mêmes Romains, qui lui ont ainsi permis de devenir écrivain ? Quelles furent les raisons de ce revirement ? De Massada au Colisée, voici enfin publiée la biographie de ce grand historien juif de l'Antiquité qui rêva follement d'être fidèle à Jérusalem et à Rome. Une destinée moderne au sein du monde ancien, à lire comme un roman. Une fresque étonnante sur l'histoire politique.

 

Entretien avec Etienne Nodet, dominicain et spécialiste de Flavius Josèphe et de la période romano-juive de Flavius :

 

Si l'on n'avait que le Nouveau Testament et les sources juives traditionnelles, on ne saurait presque rien sur Jérusalem et la Judée pour toute la période qui s'étend de la crise maccabéenne et ses conséquences (vers 150 avant J.-C.) jusqu'à la prise de Massada, qui mit un terme à la grande guerre de Judée (70-74 après J.-C.). Cette lacune est largement comblée par Flavius Josèphe, l'unique historien juif de cette époque dont l'œuvre soit conservée ; il a bien des défauts, dont le moindre n'est pas une indéfectible vanité, mais l'étendue de sa documentation en fait un témoin inestimable.

Nous avons demandé à Étienne Nodet, qui l'étudie depuis plus de quinze ans, de nous présenter Josèphe. Dans son livre Flavius Josèphe, l'homme et l'historien,  il s'attache à restaurer la valeur d'un texte méconnu de Josèphe, injustement soupçonné d'être un faux. Et dans son nouveau livre, Les romains, les juifs et Flavius Josèphe, l’auteur nous explique les caractéristiques de l’époque :

Vous êtes à Jérusalem, alors que Josèphe n'a écrit qu'à Rome. Est-ce cohérent ? Oui, pour deux raisons bien distinctes. La première est qu'il fait constamment allusion à la géographie du pays et à des sites que les archéologues ont retrouvés, comme Massada ou les monuments d'Hérode. De plus, il a vécu de près les troubles et les conflits de Judée (qui ne s'appelait pas encore Palestine), et il n'est pas inutile de se retrouver, dix-neuf siècles plus tard, dans des circonstances assez semblables.

 

La seconde raison tient à l'École biblique, endroit idéal pour travailler, doté d'une remarquable bibliothèque. Elle fut fondée en 1890 par un dominicain, le Père Lagrange, à un moment où les découvertes archéologiques ébranlaient chez les catholiques les certitudes bibliques. Schématiquement, on peut dire que la mentalité de l'époque avait deux caractéristiques : d'abord le positivisme, lié aux progrès de la science, dont l'attitude de base est de ne tenir pour vrai que ce qui est exact et vérifiable, ce qui met à mal la véracité de la Bible ; le second trait est le romantisme – en fait une sorte de stoïcisme – selon lequel seules les origines sont pures ; après un âge d'or révolu, tout se dégrade, mais la science peut aider à le reconstituer. Un mot d'Ernest Renan caractérise bien l'époque et son projet : « Jésus avait annoncé le Royaume, mais on a vu s'installer l'Église… »

 

Les temps ont changé ; la science aussi, qui se fonde maintenant sur des modèles interprétatifs, dont la seule validité est l'efficacité. Dans le domaine biblique au sens large, on est devenu plus sensible à la notion de tradition : on transmet en transformant, en fonction de significations et de préoccupations nouvelles. Il n'y a pas de point de vue neutre, ou objectif. Dans le cas de Josèphe, son œuvre est un discours, une rhétorique. Que veut-il prouver, et à qui ? La question est toujours à reprendre, puisque le commentateur moderne a toujours ses propres grilles de lecture.

 

Nous arrivons donc à Josèphe. Qui était-il ? Qu'a-t-il fait ? Josèphe, fils de Mattathias, était un prêtre de bonne famille, né à Jérusalem en 37, l'année de la mort de Tibère. Sa vie se scinde en deux parties. Après une formation éclectique, d'abord haut fonctionnaire, il fut chargé en 66 d'organiser en Galilée la résistance juive aux Romains. Assiégé en 67, il parvint à s'échapper et se rendit à l'ennemi. D'abord prisonnier, il devint ensuite affranchi de la famille impériale, les Flaviens, d'où son nom de Flavius Josèphe. Lors de la guerre de Judée en 70, les Romains l'amenèrent comme interprète-médiateur, mais on se méfiait de lui des deux côtés. Après la guerre, pensionné à Rome et fasciné par la puissance romaine, il se mit à écrire, avec un certain biais en faveur de ses nouveaux patrons ; à sa mort, vers 96, il avait encore des chantiers inachevés. Il a tout de même laissé quatre ouvrages, soit quelque 90 000 lignes :

 

– La Guerre juive (vers 79), où il raconte les événements qu'il a vécus de 66 à 75. Il affirme en prologue que le véritable historien est le témoin oculaire et non le compilateur de sources anciennes. C'est un grand principe de l'historiographie grecque. Pourtant, il fait remonter son récit à la crise maccabéenne, où une destruction du sanctuaire a été suivie d'une libération ; l'histoire ancienne devient prophétie pour le présent. C'est une perspective juive : l'historien est prophète, et réciproquement.

 

– Les Antiquités juives (en 93), où pour montrer l'ancienneté de sa nation, il commence avec Adam. Dans cet ouvrage majeur, il paraphrase toute la Bible, puis poursuit jusqu'aux prodromes de la guerre, en 66. Il reprend donc une partie de ce qu'il a déjà dit, ce qui permet de voir comment il travaillait.

 

– La Vie. C'est une autobiographie qui conclut l'ouvrage précédent. Il donne quelques renseignements sur lui-même, mais la majeure partie du livre concerne les six mois qu'il a passés en Galilée (en 66-67), où il décrit longuement les conflits entre juifs, mais sans parler de l'ennemi romain. Ces souvenirs provinciaux, publiés plus de vingt-cinq ans après les faits, ne peuvent avoir intéressé que des juifs, pour qui la Galilée était depuis longtemps une province essentielle.

 

– Contre Apion (vers 95). Josèphe s'adresse aux païens, et se fait polémiste. D'une part il réfute brillamment les critiques formulées contre les juifs, par l'Alexandrin Apion et par d'autres ; d'autre part, il montre l'ancienneté et la réputation de sa nation en citant non pas la Bible, mais un grand nombre d'historiens anciens, dont la plupart sont maintenant perdus.

 

Tout cela fait une œuvre imposante. Quel était le propos de Josèphe ? Dans La Guerre, qui s'adresse aussi bien aux Romains qu'aux juifs, sa thèse est simple : d'une part, il est vain de contester la suprématie mondiale des Romains, car elle est voulue par Dieu ; d'autre part, les juifs sont vaillants, mais leurs divisions ont causé leur perte ; même le Dieu de Jérusalem en est las et désire se rendre à Rome. Le Contre Apion est une œuvre apologétique ad extra, qui s'adresse aux Romains, ou plus exactement au monde de culture grecque.

 

Entre deux, l'ensemble formé par Les Antiquités et La Vie est plus malaisé à situer. Officiellement, il s'adresse au monde grec. Cependant, sa source principale est la Bible, qui n'a pas d'autorité historique pour ce public. Il ne l'invoque jamais dans le Contre Apion. De plus, La Vie est manifestement destinée à un public juif : Josèphe expose sa compétence et ses titres à enseigner le judaïsme et les récits de Galilée sont un plaidoyer pro domo où il veut montrer, contre certains détracteurs juifs, que son seul but a toujours été de restaurer l'unité du peuple.

 

Mais allons plus loin : je crois qu'après 70 il s'est posé en refondateur d'un judaïsme centré sur Rome, mais sans perdre de vue le temple de Jérusalem, dont il a connu une restauration au moins partielle. Ayant constaté l'impuissance de toute monarchie juive vassale, il s'est posé en prêtre et en pharisien, et a voulu instruire ses coreligionnaires dans tout l'empire. Il a même voulu instaurer la coutume de l'agneau pascal à Rome. À la même époque, une autre tentative de refondation se développait dans une petite ville de Judée appelée Iamnia ou Yabné, au sud de Jaffa ; détail intéressant, cette ville était depuis longtemps propriété de César, sans lien juridique avec Jérusalem. De fait, le mouvement qui s'y développa, sous l'impulsion de Gamaliel, un pharisien d'envergure, était strictement laïc et avait des attaches galiléennes et même babyloniennes, bien loin de Rome. Par la suite, l'histoire a tranché : les écoles de Judée, qui ont coupé les liens avec le monde grec, sont devenues l'actuel judaïsme rabbinique, alors que Josèphe n'a pas eu de postérité. De fait, il était un courtisan habile, mais sa sensibilité religieuse était très conventionnelle et assez fade. On s'endort souvent à la lecture.

 

A-t-on eu raison de l'oublier ? Que tirer de son œuvre aujourd'hui ? Cette dernière a été conservée dans les bibliothèques publiques romaines, puis par les chrétiens de langue grecque, qui l'honorèrent comme témoin impartial car, bien que juif, il donnait de brèves notices assez neutres sur Jésus-Christ et Jean-Baptiste. Contrairement à une opinion usuelle, je considère ces notices comme strictement authentiques, sans remaniement chrétien ultérieur. Plus généralement, Josèphe fournit des renseignements de toutes natures sur son pays et sa nation ; cependant, son mode d'emploi n'est pas toujours aisé : non seulement il a ses propres perspectives, mais surtout il combine de manière quasi biblique toutes les sources qu'il a pu trouver, qu'elles proviennent d'archives ou de récits populaires. Il les agence à sa façon, sans craindre les incohérences, ni même les contradictions ; comme en outre il a fréquenté la littérature grecque classique, historiens et poètes, il donne à ses récits une couleur hellénisante, dont la qualité littéraire est d'ailleurs variable. La critique de ses méthodes de travail n'en est qu'à ses débuts. Il présente un vaste tableau du judaïsme jusqu'à son temps, bien utile pour discerner les origines du judaïsme actuel. Signalons trois points :– sa paraphrase biblique est instructive, car sa source – des rouleaux hébraïques provenant certainement de la librairie du Temple – est distincte de la Bible hébraïque usuelle et a certaines parentés avec des fragments recueillis à Qumrân. Je crois même qu'il est le premier à avoir rendu en grec les livres historiques, vers 90, ce qui a d'intéressantes conséquences pour le Nouveau Testament ;– il donne un grand nombre de traditions juives, dont beaucoup se retrouvent dans les sources rabbiniques, ou s'y opposent. Comme il se veut rassembleur, au-dessus de tout parti et de toute école, il s'arrange souvent pour combiner des coutumes divergentes, d'où une rédaction parfois confuse ;

 

– décrivant les diverses branches du judaïsme, il parle longuement des Esséniens, ces groupes sectaires voulant retrouver l'Alliance à l'état pur, loin des corruptions de Jérusalem. Ses descriptions fournissent un bon cadre d'ensemble aux trouvailles de la mer Morte, célèbres depuis cinquante ans. Notons que le terme « esséniens » correspond à l'hébreu hassidim, signifiant « fidèles » ; il s'agit des disciples d'un maître, ou rabbi.

 

À propos du christianisme, il donne bien sûr le cadre juif des débuts, ainsi que la courte notice signalée plus haut, qu'il a recueillie à Rome et qui est démarquée d'une confession de foi baptismale chrétienne. Mais, dans un texte peu connu, il parle aussi de Jésus le thaumaturge et de sa postérité juive en Judée, qui fut considérable, mais qui n'est nullement le christianisme…

 

Voulez-vous parler de vos travaux récents sur le « Josèphe slavon » ? De quoi s'agit-il au juste ? Oui. De La Guerre, il avait fait une première version en araméen, à l'usage des « barbares » orientaux, juifs ou non. Elle est perdue, mais il dit l'avoir traduite en grec, puis s'être fait aider de bons hellénistes pour polir le style. Le résultat, tel qu'on le connaît depuis toujours, est une œuvre très littéraire, mais qui ignore superbement la Bible et montre une connaissance superficielle du judaïsme. Comme dans ses ouvrages tardifs il connaît bien l'un et l'autre, on en conclut habituellement qu'il ne s'est intéressé à la religion que sur le tard, bien que dans son autobiographie il affirme avoir été très précoce.

 

En 1905, on a retrouvé une version en vieux russe (ou slavon) de La Guerre, faite vers le XIe siècle à partir d'un texte grec. Elle est très brève et pétrie de réminiscences bibliques et d'exégèses prophétiques. Elle contient aussi quelques additions, parmi lesquelles des passages plutôt favorables sur Jean-Baptiste et sur l'énorme onde provoquée par Jésus, et par ses disciples après lui. Josèphe n'y voit encore qu'une réalité strictement juive et il ne parle ni de Messie, ni d'accomplissement des Écritures ; il n'a pas encore identifié le christianisme avec la fusion entre juifs et Grecs, c'est-à-dire l'instauration d'un nouveau royaume, ou nouvelle création sans frontières. Dans les Actes des Apôtres, la scène essentielle qui le montre est l'incroyable visite de Pierre chez Corneille, un officier de l'armée d'occupation. Cette étrange version en slavon a suscité d'intenses controverses jusque dans les années 30, puis elle a été oubliée, car on la croyait inauthentique. C'était cependant pour des raisons insuffisantes et à mon avis il n'est pas très difficile de montrer qu'en réalité elle dérive du premier texte grec de Josèphe (vers 75), où l'on voit bien sa fine connaissance du judaïsme – avant l'intervention des assistants de culture grecque, qui n'étaient pas juifs. Terminons sur un fait curieux : ce n'est qu'après 75 et à Rome que Josèphe a fait un lien entre la postérité juive de Jésus et les chrétiens proprement dits, incluant des incirconcis au nom de l'Écriture, c'est-à-dire brouillant les frontières. Il est alors passé de la bienveillance au refus navré.

 

flavius josÈphe – le juif de rome

M. HADAS – LEBEL

Edition FAYARD

 2002

Notre siècle connaît-il encore Flavius Josèphe, ce prêtre né à Jérusalem qui, il y a près de deux mille ans, fut au centre de l’affrontement entre le monde juif et le monde romain ? Un homme au destin exceptionnel : après avoir été l’un des chefs de la grande révolte des Juifs contre Rome en 66, il prédit l’empire à Vespasien, se retrouva trois ans plus tard aux côtés de Titus sous les remparts de sa ville natale assiégée et finit ses jours à Rome auprès de ses protecteurs impériaux qui lui donnèrent un nouveau nom, Flavius.

 

Après une formation éclectique, d'abord haut fonctionnaire, il fut chargé en 66 d'organiser en Galilée la résistance juive aux Romains. Assiégé en 67, il parvint à s'échapper et se rendit à l'ennemi. D'abord prisonnier, il devint ensuite affranchi de la famille impériale, les Flaviens, d'où son nom de Flavius Josèphe. Lors de la guerre de Judée en 70, les Romains l'amenèrent comme interprète-médiateur, mais on se méfiait de lui des deux côtés. Après la guerre, pensionné à Rome et fasciné par la puissance romaine, il se mit à écrire, avec un certain biais en faveur de ses nouveaux patrons ; à sa mort, vers 96, il avait encore des chantiers inachevés. Il a tout de même laissé quatre ouvrages, soit quelque 90 000 lignes :

 

La Guerre juive (vers 79), où il raconte les événements qu'il a vécus de 66 à 75. Il affirme en prologue que le véritable historien est le témoin oculaire et non le compilateur de sources anciennes. C'est un grand principe de l'historiographie grecque. Pourtant, il fait remonter son récit à la crise maccabéenne, où une destruction du sanctuaire a été suivie d'une libération ; l'histoire ancienne devient prophétie pour le présent. C'est une perspective juive : l'historien est prophète, et réciproquement.

 

Les Antiquités juives (en 93), où pour montrer l'ancienneté de sa nation, il commence avec Adam. Dans cet ouvrage majeur, il paraphrase toute la Bible, puis poursuit jusqu'aux prodromes de la guerre, en 66. Il reprend donc une partie de ce qu'il a déjà dit, ce qui permet de voir comment il travaillait.

 

La Vie. C'est une autobiographie qui conclut l'ouvrage précédent. Il donne quelques renseignements sur lui-même, mais la majeure partie du livre concerne les six mois qu'il a passés en Galilée (en 66-67), où il décrit longuement les conflits entre juifs, mais sans parler de l'ennemi romain. Ces souvenirs provinciaux, publiés plus de vingt-cinq ans après les faits, ne peuvent avoir intéressé que des juifs, pour qui la Galilée était depuis longtemps une province essentielle.

 

Contre Apion (vers 95). Josèphe s'adresse aux païens, et se fait polémiste. D'une part il réfute brillamment les critiques formulées contre les juifs, par l'Alexandrin Apion et par d'autres ; d'autre part, il montre l'ancienneté et la réputation de sa nation en citant non pas la Bible, mais un grand nombre d'historiens anciens, dont la plupart sont maintenant perdus.

 

Dans La Guerre, qui s'adresse aussi bien aux Romains qu'aux juifs, sa thèse est simple : d'une part, il est vain de contester la suprématie mondiale des Romains, car elle est voulue par Dieu ; d'autre part, les juifs sont vaillants, mais leurs divisions ont causé leur perte ; même le Dieu de Jérusalem en est las et désire se rendre à Rome.

 

Le Contre Apion est une œuvre apologétique ad extra, qui s'adresse aux Romains, ou plus exactement au monde de culture grecque.

 

Entre deux, l'ensemble formé par Les Antiquités et La Vie est plus malaisé à situer. Officiellement, il s'adresse au monde grec. Cependant, sa source principale est la Bible, qui n'a pas d'autorité historique pour ce public. Il ne l'invoque jamais dans le Contre Apion. De plus, La Vie est manifestement destinée à un public juif : Josèphe expose sa compétence et ses titres à enseigner le judaïsme et les récits de Galilée sont un plaidoyer pro domo où il veut montrer, contre certains détracteurs juifs, que son seul but a toujours été de restaurer l'unité du peuple.

 

Mais allons plus loin : je crois qu'après 70 il s'est posé en refondateur d'un judaïsme centré sur Rome, mais sans perdre de vue le temple de Jérusalem, dont il a connu une restauration au moins partielle. Ayant constaté l'impuissance de toute monarchie juive vassale, il s'est posé en prêtre et en pharisien, et a voulu instruire ses coreligionnaires dans tout l'empire. Il a même voulu instaurer la coutume de l'agneau pascal à Rome. À la même époque, une autre tentative de refondation se développait dans une petite ville de Judée appelée Iamnia ou Yabné, au sud de Jaffa ; détail intéressant, cette ville était depuis longtemps propriété de César, sans lien juridique avec Jérusalem. De fait, le mouvement qui s'y développa, sous l'impulsion de Gamaliel, un pharisien d'envergure, était strictement laïc et avait des attaches galiléennes et même babyloniennes, bien loin de Rome.

 

Par la suite, l'histoire a tranché : les écoles de Judée, qui ont coupé les liens avec le monde grec, sont devenues l'actuel judaïsme rabbinique, alors que Josèphe n'a pas eu de postérité. De fait, il était un courtisan habile, mais sa sensibilité religieuse était très conventionnelle et assez fade. Cette dernière a été conservée dans les bibliothèques publiques romaines, puis par les chrétiens de langue grecque, qui l'honorèrent comme témoin impartial car, bien que juif, il donnait de brèves notices assez neutres sur Jésus-Christ et Jean-Baptiste. Contrairement à une opinion usuelle, je considère ces notices comme strictement authentiques, sans remaniement chrétien ultérieur.

 

Plus généralement, Josèphe fournit des renseignements de toutes natures sur son pays et sa nation ; cependant, son mode d'emploi n'est pas toujours aisé : non seulement il a ses propres perspectives, mais surtout il combine de manière quasi biblique toutes les sources qu'il a pu trouver, qu'elles proviennent d'archives ou de récits populaires. Il les agence à sa façon, sans craindre les incohérences, ni même les contradictions ; comme en outre il a fréquenté la littérature grecque classique, historiens et poètes, il donne à ses récits une couleur hellénisante, dont la qualité littéraire est d'ailleurs variable. La critique de ses méthodes de travail n'en est qu'à ses débuts. Il présente un vaste tableau du judaïsme jusqu'à son temps, bien utile pour discerner les origines du judaïsme actuel. Signalons trois points :

 

– sa paraphrase biblique est instructive, car sa source – des rouleaux hébraïques provenant certainement de la librairie du Temple – est distincte de la Bible hébraïque usuelle et a certaines parentés avec des fragments recueillis à Qumrân. Je crois même qu'il est le premier à avoir rendu en grec les livres historiques, vers 90, ce qui a d'intéressantes conséquences pour le Nouveau Testament ;

 

– il donne un grand nombre de traditions juives, dont beaucoup se retrouvent dans les sources rabbiniques, ou s'y opposent. Comme il se veut rassembleur, au-dessus de tout parti et de toute école, il s'arrange souvent pour combiner des coutumes divergentes, d'où une rédaction parfois confuse ;

 

– décrivant les diverses branches du judaïsme, il parle longuement des Esséniens, ces groupes sectaires voulant retrouver l'Alliance à l'état pur, loin des corruptions de Jérusalem. Ses descriptions fournissent un bon cadre d'ensemble aux trouvailles de la mer Morte, célèbres depuis cinquante ans. Notons que le terme « esséniens » correspond à l'hébreu hassidim, signifiant « fidèles » ; il s'agit des disciples d'un maître, ou rabbi.

 

À propos du christianisme, il donne bien sûr le cadre juif des débuts, ainsi que la courte notice signalée plus haut, qu'il a recueillie à Rome et qui est démarquée d'une confession de foi baptismale chrétienne. Mais, dans un texte peu connu, il parle aussi de Jésus le thaumaturge et de sa postérité juive en Judée, qui fut considérable, mais qui n'est nullement le christianisme…

 

De La Guerre, il avait fait une première version en araméen, à l'usage des « barbares » orientaux, juifs ou non. Elle est perdu, mais il dit l'avoir traduite en grec, puis s'être fait aider de bons hellénistes pour polir le style. Le résultat, tel qu'on le connaît depuis toujours, est une œuvre très littéraire, mais qui ignore superbement la Bible et montre une connaissance superficielle du judaïsme. Comme dans ses ouvrages tardifs il connaît bien l'un et l'autre, on en conclut habituellement qu'il ne s'est intéressé à la religion que sur le tard, bien que dans son autobiographie il affirme avoir été très précoce.

 

En 1905, on a retrouvé une version en vieux russe (ou slavon) de La Guerre, faite vers le XIe siècle à partir d'un texte grec. Elle est très brève et pétrie de réminiscences bibliques et d'exégèses prophétiques. Elle contient aussi quelques additions, parmi lesquelles des passages plutôt favorables sur Jean-Baptiste et sur l'énorme onde provoquée par Jésus, et par ses disciples après lui. Josèphe n'y voit encore qu'une réalité strictement juive et il ne parle ni de Messie, ni d'accomplissement des Écritures ; il n'a pas encore identifié le christianisme avec la fusion entre juifs et Grecs, c'est-à-dire l'instauration d'un nouveau royaume, ou nouvelle création sans frontières. Dans les Actes des Apôtres, la scène essentielle qui le montre est l'incroyable visite de Pierre chez Corneille, un officier de l'armée d'occupation. Cette étrange version en slavon a suscité d'intenses controverses jusque dans les années 30, puis elle a été oubliée, car on la croyait inauthentique. C'était cependant pour des raisons insuffisantes et à mon avis il n'est pas très difficile de montrer qu'en réalité elle dérive du premier texte grec de Josèphe (vers 75), où l'on voit bien sa fine connaissance du judaïsme – avant l'intervention des assistants de culture grecque, qui n'étaient pas juifs.

 


Fut-il un traître ? Fut-il un sage ? Josèphe est en tout cas le meilleur témoin de ce temps qui vit naître le christianisme, un grand historien sans lequel certaines des pages les plus dramatiques de l’histoire, l’incendie du Temple de Jérusalem, la chute de Massada, seraient aujourd’hui inconnues.


On y parle de :

 

Les Esséniens, les Sadducéens, le désert, le gouverneur de Galilée, Vespasien, Jérusalem, Rome, Alexandrie, Massada, Sion, et un condensé de la vie militaire religieuse et économique du Moyen Orient il y a 2000 ans.

6 I

IESCHOUA - La descente de Dieu

Christiama NIMOSUS

Edition Ediru

 1994

Joyau de la Kabbale Christique! Par l’insertion de la lettre de Feu Schin au centre du mot IAVE, le nom divin s’est modifié en IESCHOUA. Si le premier représente l’essence de l’ancien testament, le second caractérise le nouveau testament avec Jésus. Cette méditation sur la Kabbale chrétienne nous donne des pistes vers la Kabbale hébraïque porteuse de la tradition primordiale.

La philosophie de Ieschoua de Nazareth entraîna de nombreux disciples et foules à le suivre. Il s'attira la sympathie par son enseignement poétique qui touchait le cœur des gens. Sa bonté naturelle, sa compassion et l'intégrité qu'il démontrait contrastaient avec les trois pouvoirs en place à l'époque. Le premier étant la rigidité administrative des occupants romains chargés de maintenir l'ordre. Le second, les lois dures appliquées par les prêtres juifs dont la morale se basait sur la crainte d'être puni. Et le troisième, la royauté, pouvoir provincial basé sur une lignée de noblesse familiale riche et influente alors que Ieschoua gagnait en popularité malgré ses origines modestes.

Il n'avait rien à reprocher à l'envahisseur romain sinon qu'ils vénéraient plusieurs dieux, et pour cela, il leur disait qu'ils ne pourraient pas aller au paradis après leur mort. Mais ceux-ci s'en foutaient pas mal puisqu'à cette époque stoïcienne, ils ne se sentaient pas lésés de ne pas y croire.

Par contre, Ieschoua confrontait les prêtres juifs qu'il accusait d'hypocrisie parce qu'ils n'observaient pas leurs propres lois : les lois hébraïques qu'ils enseignaient au peuple.

De plus, il agaçait le roi Hérode et sa famille dont il dénonçait la faible vertu. Comment un roi peut-il être respecté quand il se vautre dans la luxure que l'on dénonce ouvertement? Finalement, les Romains ont dû intervenir à cause des désordres que ses positions créaient dans la population. Notre Fils de l'Homme enseignait peut-être le pacifisme mais il n'avait pas son pareil pour provoquer les trois pouvoirs en place.

Les foules enthousiastes reconnaissaient en lui volontiers des pouvoirs magiques, et ceci contribua à augmenter sa popularité. Il s'est construit un tel mythe autour de sa personne, que nombreux étaient les gens qui cherchaient à le confronter, autant dans son discours que dans ses prétendus miracles. Maniant la parole avec grâce, finesse, poésie et humanité, il parvenait toujours à se sortir des pièges qu'on lui tendait, sauf lorsqu'il s'arrogeait l'autorité divine que les prêtres lui contestaient en l'accusant de blasphémer. Il refusait souvent de confirmer être l'auteur de miracles et catégoriquement d'en produire sur demande. Pourtant, il voulait que les gens attribuent cette « magie » à Dieu, avec qui il s'identifiait ouvertement, et il en jouait pour gagner des adeptes.

Ceci eut la fâcheuse conséquence de diviser son auditoire. En effet, ceux qui avaient bénéficié de ses bienfaits étaient vus comme « bénis de Dieu », et les autres comme « rejetés » ou « indignes de la bonté de Dieu ». Cette partie de la foule voyait ainsi une contradiction et de l'injustice dans son enseignement qui prétendait à l'amour et au pardon de Dieu pour tous. Comment Dieu pouvait-il être un Père d'amour infiniment bon sans accorder ses bienfaits équitablement à tous?

Quoi qu'il en soit, son message de paix, d'amour et de pardon fut si puissant qu'il a continué à être honoré depuis maintenant vingt siècles. En effet, en se laissant crucifier, il instituait le pouvoir de la victime. Avant lui, la notion de victime n'existait pas. Le châtiment était la Justice de Dieu. Après lui, quiconque est puni devient une victime qui subit un sort injuste. Pis encore, chaque infortuné s'autorise, à revendiquer pour qu'on le libère de son infortune puisque chacun a droit au pardon en vertu de la bonté infinie de Dieu le Père. Si rien n'est impossible à Dieu, son amour ne devra-t-il pas s'exprimer à tous par des bontés?

Ieschoua enseigne l'amour de Dieu, le pardon et la non-violence. Il applique ces principes à sa vie intégralement en donnant l'exemple d'une grande générosité. Parallèlement, il provoque les autorités en place de telle sorte qu'on le crucifie. Vu ainsi, Ieschoua est un raté provocateur qui a été justement châtié. Mais si on lui accorde l'immunité divine, c'est non seulement un innocent qu'on a crucifié, mais on a commis l'irréparable erreur de ne pas avoir reconnu Dieu en personne et son autorité. C'est dans le supplice infligé qu'il prend tout son pouvoir. Et chaque fois que l'on blesse un innocent, c'est son histoire que l'on répète.

Mais peut-on véritablement prétendre que le pardon de Dieu nous innocente? En fait, Dieu nous reconnaît coupables, mais il suspend l'exécution du châtiment pour ne pas nous donner le pouvoir de la victime. Ce pouvoir, il se le garde pour lui tout seul. Voilà son génie! Toujours coupables, jamais châtiés. Avec un Dieu comme celui-là, nous n'avons aucun autre pouvoir que celui d'aimer, jamais celui de nous venger, puisque nous sommes toujours pardonnés. Si une victime réclame vengeance, elle met alors le doigt dans un engrenage qui, à son tour, lui refusera le pardon de ses erreurs à venir.

Pour que cette logique fonctionne, Ieschoua doit nécessairement démontrer sa nature divine. D'où miracles sur miracles, couronnés de la résurrection de son corps, ultime preuve de son autorité divine. Cette logique est si parfaite que la vérité devient secondaire. La nécessité crée la « vérité ». Comme Martin Scorsese nous le fait remarquer dans son film La dernière tentation du Christ, à la limite, le mythe de Jésus est si puissant, qu'il peut parfaitement se passer de Ieschoua lui-même, et que, s'il était vraiment Dieu et capable de se sauver de la croix, c'est par pure soif de notoriété individuelle qu'il a choisi d'incarner personnellement le rôle du Christ et qu'il s'est laissé mourir sur la croix. À cette époque de notre histoire, le mythe du Christ se devait de naître. La personne physique que l'Histoire (en marche) choisirait pour l'incarner était secondaire.

Il importe donc assez peu que Ieschoua ait été parfait ou non. Ce qui importe c'est que notre foi en sa nature divine valide tout le processus de la chrétienté visant à mettre un frein à la violence, à la vengeance et aux châtiments. Désormais, il importe d'éviter à tout prix de mettre l'autre dans une position de victime. Ce serait lui donner un pouvoir divin : celui de nous pardonner ou de nous châtier, le pouvoir de la victime.

 

initiation à la kabbale hébraïque

A. D. grad

Edition du Rocher

 1990

Kabbale … mot mystérieux véhiculé par les Hébreux, qui ouvre les sentiers d’une spiritualité débordant le lit de l’hébraïsme pour atteindre l’Universel. C’est une science plutôt complexe qui regroupe plusieurs disciplines ésotériques, en ce sens elle est à la fois fondamentale, occulte, expérimentale, déductive, humaine, narrative, naturelle et appliquée, de plus elle est non systématique et ne peut donc être exposée selon les impératifs de notre structure mentale courante.

 

La Kabbale comporte une gamme étendue de définitions. On l’appelle tour à tour, « la Sagesse d’en haut », « la mathématique sacrée », une « mystique du langage », une « expérience de l’Être ».

En fait le mot kabbale vient de l’hébreu qabbâlâh, qui signifie très précisément : « réception, accueil »

 

Pour les chercheurs en kabbale, le mot signifie surtout « Sagesse secrète ».

 

Les maîtres de la kabbale hébraïque sont : Isaac l’aveugle et Yehoudah ben barzilaï, tous deux vécurent et développèrent la Kabbale au Moyen-Âge d’abord en Espagne puis en France près de Beaucaire. La tradition juive fait remonter les premiers écrits de la kabbale au 2e siècle avec le « prince des kabbalistes » : Rabbi Siméon bar Yo’hai appelé aussi la Lampe Sainte et qui serait l’auteur du Zohar « Le livre de la Splendeur »  qui renferme la « Sagesse secrète » qui fut révélé à Moise sur le Mont Sinaï en marge de la Loi écrite.

 

Le Zohar nous apprend aussi que cette Sagesse secrète était gravée sur un livre donné à Adam, livre descendu du ciel et remis à Adam par le Maître des mystères précédé de trois messagers. Adam aurait été donc le premier kabbaliste, puisqu’il donne des noms aux animaux, aux oiseaux et aux bêtes sauvages, car pour nommer, il faut une connaissance des Nombres.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’hébreu sacré  -  La Bible  -  les sephirot  -  le Zohar  -  le Cantique des cantiques  -  Isaac et Jésus  -  Tuer Dieu, est ce possible ?  -  Identité de la mère  -  Tout dépend de la femme  -  Principes kabbalistique  -  le premier mot de la Bible ou l’Alliance de feu  -  Et su Abel était l’âme de Caïn  -  la circoncision  -  la virginité  -  Planète Arqa  -  le Golem et son secret  -  A chacun son mythe  -   Logos et Davar  -  Un cas asymptotique de mythologisation  -  le mythe du hasard  -  L’ordre du vivant  -  Deux mythes métopages  -  La quête de l’Ineffable  -  La kabbale de la Lumière  -  Kabbale et Franc-maçonnerie  -  Le carré Rotas  -  La kabbale de l’or philosophal  -   liturgie fuégienne  -

 

 6 J

JÉRÉMIE

André  NEHER

EDITION  DU  SEUIL

 1998

Jérémie. Six cents ans avant l’ère chrétienne, quel fut l’itinéraire du prophète Jérémie ? Cet homme de vigie, appelé par Dieu et pourtant abandonné par Lui, fut exposé toute sa vie à l’angoisse d’une expérience aveuglante. Juif, il l’était religieusement, avec ce sentiment irréductible que l’univers répondait à un destin organisé. Vivant à une époque de catastrophe totalitaire, il voulut de toutes ses forces préserver du naufrage les valeurs spirituelles de l’homme et c’est sans doute ce qui rend éternelle sa philosophie de l’histoire et si proche de notre temps son enseignement.

 

Imaginez! à son corps défendant il fut prophète durant cinquante ans. Cinquante ans à prophétiser sans en avoir le goût. Aussi se plaignit-il beaucoup, sans pourtant jamais faillir à la tâche. C'est en son "honneur" que l'on inventa la parole "jérémiades". Vous avez entendu qu'on dise à quelqu'un: "Cesse donc tes jérémiades"? Il se lamenta tellement qu'on lui attribua faussement le livre biblique des Lamentations.

 

Voici donc l'histoire du prophète qui aimait se lamenter... et qui commença fort jeune. Jérémie était un gamin quand Dieu lui révéla: "Avant de te former au ventre maternel, je t'ai connu; avant que tu sois sorti du sein, je t'ai consacré; comme prophète des nations je t'ai établi". Il était un jouvenceau tranquille et pieux. Un jour, qu'il était tout absorbé dans ses prières, Dieu s'adressa à lui et lui dit d'un ton grave: " Jérémie, mon petit, tu vas aller parler à ma place et en mon nom: au Roi et aux grands du pays". Jérémie, qui avait entendu - car il arrive que Dieu parle pour se faire comprendre- lui répondit sur le même ton: " Un instant Monseigneur! Je ne suis qu'un muchacho ! Je ne prendrai pas la parole en ton nom. À mon âge? qui me croira? on se moquera de moi, on dira que je n'ai pas le nombril sec, et l'on m'enverra paître... Point." Et Dieu lui dit, plus fort encore: "Va ! Je serais avec toi ". Pauvre Jérémie, il entreprenait une carrière qui ne serait pas de tout repos, laissez-moi vous dire. Cette idée, aussi, de prier si jeune, et avec ferveur. Sans doute que l'Esprit du Seigneur - qui avait beaucoup à faire en ce temps-là pour sauver les meubles - lui avait mis cela dans la tête et dans le coeur, intentionnellement. Le Prophète s'en repentit parfois plus tard, mais trop tard: il avait posé le pas tragique, celui qui le faisait entrer dans le jeu dangereux de Dieu. Et il n'eut plus de repos.

 

En effet, un jour, Jérémie se plaignit devant Dieu: "Tu m'as séduit, Havhé, et je me suis laissé séduire; tu m'as maîtrisé: tu as été le plus fort (....) Je me disais: je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son Nom; alors c'était en mon coeur comme un feu dévorant, enfermé dans mes os. Je m'épuisais à le contenir, je ne pouvais le supporter..." Sa désespérance alla si loin, un jour, qu'il cria à Dieu un cri résonnant comme un blasphème affreux (pour un homme pieux, il ne mâchait pas ses mots):

 

Pauvre Jérémie! Il était peut-être "lamenteux", mais il se lamentait pour quelque chose qui ne faisait pas de sa vie une randonnée bourgeoise ou un pique-nique amoureux. Il était de nature timide, tranquille, sans prétention aux yeux des hommes - surtout pas celle d'être prophète! Fort probable que Dieu l'embaucha parce qu'il n'intimidait personne a priori : on serait d'autant plus surpris de ses paroles quand il proclamerait à voix forte. Pensez donc, Dieu lui refusa même l'être complémentaire que d'autres prophètes eurent dans leurs épreuves: une épouse assortie qui le soutint. À peine à vingt ans, Jérémie fut condamné au célibat perpétuel; or il ne devait mourir que vers l'âge de soixante-dix ans. Dieu lui avait dit, un soir, où probablement il cherchait une épaule pour s'épancher:

 

Ne prends pas femme; n'aie en ce lieu ni fils ni fille! Car ainsi parle Yavhé sur les fils et les filles qui vont naître en ce lieu, sur les mères qui les enfanteront et sur les pères qui les engendreront en ce pays: "Ils mourront de male mort, sans avoir pleurs ni sépulture; ils serviront de fumier sur le sol; ils finiront par l'épée et la famine, et leurs cadavres seront la pâture des oiseaux et des bêtes sauvages"

 

Durant ses cinquante ans de ministère, Jérémie connut cinq rois et un gouverneur. Il fut témoin de quatre invasions, subit le long siège de Jérusalem, où il fut emprisonné. Il mourut vieux, en exil volontaire en Égypte, d'une mort dont on ne connaît pas les circonstances. Comme prophète, Jérémie traita surtout avec trois rois - les trois rois qu'un prof d'Écriture qualifie ainsi: Josias "l'énergique", Jéchonias "le rebelle" et Sédécias "le faible". Sa carrière débuta tout de même assez bien. Le peuple était pécheur invétéré, et Jérémie devait en dénoncer l'horreur. Mais Josias "l'énergique" avait déjà initié le mouvement de réforme. Il eut du cran devant Dieu et devant les hommes, le jeune roi, qui entreprit de purifier le pays à grand renfort de moyens, pulvérisant les idoles sous ses pieds. Jérémie se joignit à lui. Les deux étaient à peu près du même âge, et ils collaborèrent fermement durant dix-huit ans. Jérémie, le craintif par nature, commença donc son ministère soutenu par le roi et par la Parole de Yavhé. Il parla même avec une éloquence qui surprit tout le monde. Il disait que Yavhé lui avait touché la bouche, en étendant la main, et lui avait dit: "Voilà, je mets en ta bouche mes paroles. Regarde, aujourd'hui, je t'établis sur les nations et sur les royaumes, pour arracher et renverser, pour exterminer et démolir, pour bâtir et planter». De la haute prophétie qui consiste à parler au nom de Dieu!

 

Quel programme, mes amis: nettoyer à fond, en arrachant, renversant, exterminant et démolissant; mais, tout cela, pour construire, bâtir la vie, planter la vie. Le péché mignon du peuple, qui surabondait, était l'idolâtrie. Josias et Jérémie avaient été témoins de la dépravation du royaume du nord, Israël, et de sa reddition aux mains de l'étranger. À la lumière de cette actualité, les deux hérauts de la justice et de la fidélité parlèrent avec fermeté à Juda, le royaume du sud. Hélas! à 39 ans, Josias périt dans une guerre qui ne le concernait même pas. Jérémie se fendit d'une élégie que la Bible célèbre et présente comme modèle et règle pour les deuils futurs.

 

Dès lors, isolé, esseulé, Jérémie dut exercer son labeur comme franc-tireur, sous le régime du nouveau roi, Jéchonias "le rebelle" qui ne lui rendit pas la tâche facile. Jéchonias ne suivit pas les traces de son père; "il fit ce qui déplût à Dieu». Or quand le roi "faisait" ainsi, le peuple "faisait" aussi: il optait pour la facilité et le luxe des cultes païens. Et le peuple incluait, comme en ses tristes entrailles, les prêtres et les hordes de faux-prophètes qui flattaient les deux, et le roi et le peuple, pour se gagner leurs faveurs. On peut dire que Jérémie eut alors beaucoup de fil à retorde. Il vitupérait à pleine voix au nom du Seigneur Yavhé: Le peuple refusa d'écouter la voix du Prophète qui entrait en compétition avec celle des prêtres, eux-mêmes vendus au culte des idoles. Jérémie leur criait la voix de Dieu. Comment pouvez-vous dire: "Nous sommes sages et nous avons la Loi de Yavhé!" Vraiment, c'est en mensonge que l'a changée le calame mensonger des scribes! Les sages sont honteux, consternés et pris au piège. Voilà qu'ils ont méprisé la voix de Yavhé! Eh bien, leur sagesse, à quoi leur sert-elle? Ce fut une étape bien souffrante pour Jérémie, qui souffrait de la souffrance de son peuple. Et comme toujours, le pauvre, il se lamentait haut et fort:

 

André Neher (1914-1988), est l’un des grand penseurs juifs de ce siècle, il a recomposé depuis l’intérieur de la Bible, en s’appuyant sur des situations historiques mouvantes et complexes, mais sans jamais l’arracher à sa source personnelle et imprévisible, la vie du plus tragique des prophètes : celui qui avait accepté d’assumer devant Dieu, la plus haute souffrance que l’homme puisse éprouver : Jérémie

 

jÉrusalem la sainte

Gérard israël

Edition Odile Jacob

 2001

Comment situer Jérusalem dans la pensée théologique des trois grandes religions bibliques ? Pour quelles raisons cette ville est-elle considérée comme sainte par l’islam, le christianisme et le judaïsme ?

 

S’agit-il de la même sainteté ? Peut-on mettre sur le même plan l’institution de la cité de David en résidence divine, la fréquentation du Temple par Jésus de Nazareth et la tradition qui fait de Jérusalem le lieu d’où Mahomet monta au ciel ? Laquelle des trois religions issues de la Bible détient les clés de la sainteté de Jérusalem ? La sainteté peut-elle être partagée aujourd’hui ?

 

Le site de Jérusalem fut habité dès la préhistoire. Les premiers habitants en furent chassés entre 5 000 et 4 000 av. J.-C., par un peuple appelé les Cananéens dans l’Ancien Testament. Les envahisseurs, un peuple de différentes composantes où les Jébuséens dominaient, tombèrent sous la domination égyptienne au XVe siècle av. J.-C., au cours des conquêtes du roi Touthmôsis III. Puis, en 1250 environ av. J.-C., les Hébreux commencèrent la conquête de Canaan. Pourtant, Jérusalem, abritée derrière de remarquables fortifications, ne tomba que deux cents ans plus tard, lorsque David s’en empara quelques années après avoir reçu l’onction et avoir été sacré roi d’Israël.  

Selon l’Ancien Testament, David décida de faire de Jérusalem sa résidence et la capitale de son pays. Le nouveau roi y fit apporter l’Arche d’Alliance depuis Qiryat Ye’crim (Lieu saint de l’époque, à l’ouest de Jérusalem) et l’installa dans un tabernacle neuf. L’arche d’Alliance est le symbole de la révélation divine. Ce précieux coffre contient les deux tables de pierre sur lesquelles Yahvé, le dieu des Juifs, a inscrit la charte de l’alliance conclue avec son peuple par l’intermédiaire de Moïse. Le document est évoqué dans la bible principalement par les dix commandements. Il fit bâtir un nouveau palais et renforça les fortifications de la ville. Le fils et successeur de David, Salomon, poursuivit le développement de la ville. Il fit construire une muraille et de nombreux bâtiments d’une splendeur inconnue jusqu’alors en Israël : le Temple et le nouveau palais royal, entouré d’un mur.

 

Le palais, érigé sur des terrasses successives, comprenait une maison, construite avec des poutres de cèdre et des piliers apportés des forêts du Liban, une salle du trône, des appartements princiers et une prison. Surélevés par rapport au nouveau palais, les cours et les bâtiments du Temple furent construits en cèdre et en pierre. Le beau-père de Salomon, le roi de Tyr, en Phénicie, lui procure des matériaux de construction, des architectes et des ouvriers qui viennent compléter la main d’œuvre juive. Dans la cour se trouvait l’autel des sacrifices et une "mer en fusion" ou réservoir à eau des purifications en bronze. Aujourd’hui le seul vestige de ce temple est le mur des lamentations.

 

Jérusalem poursuivit son expansion après le règne de Salomon jusqu’à ce que les dix tribus du nord d’Israël se dégagent de la souveraineté de la maison de David pour former le royaume d’Israël. La ville, désormais capitale des tribus de Juda et Benjamin, déclina fortement. Menacée pendant deux siècles par des sièges et des expéditions militaires, ce n’est que sous les règnes du roi Uzziah de Judée (783-742 av. J.-C.) et de son fils Jotham (742-735 av. J.-C.) que la ville put retrouver son prestige ancien. De cette période à l’ascension de la puissante famille Maccabée, environ six siècles plus tard, l’histoire de Jérusalem se confond étroitement avec celle du peuple juif. Sous les Maccabées, Jérusalem entra dans une ère de prospérité sans précédent et devint la Ville sainte du judaïsme et le grand lieu de pèlerinage du monde juif.

 

JḖRUSALEM,  TROIS FOIS SAINTE

 M. A. Ouaknin – Philippe Markiewicz – Mohammed Taleb

Edition  Desclée de Brouwer

 2016

Cette collection dirigée par Olivier Germain-Thomas, s’adresse à tous ceux qui veulent voyager en recherche de sens, pour des rencontres spirituelles, culturelles ou philosophiques. « Elle s’adresse, confie Olivier Germain-Thomas, à tous ceux, qui las des sentiers battus, veulent toucher les racines spirituelles des lieux qu’ils visitent, vivre intensément les rituels, comprendre les relations à l’amour, à la mort ou à l’éternité. » Deux ouvrages ont déjà été publiés dans cette collection, l’un consacré au Mont Athos, l’autre à l’Egypte.

 

Pour cette rencontre avec Jérusalem, cité au cœur des spiritualités du judaïsme, de l’islam et du christianisme, trois regards sont proposés au lecteur, ceux de Marc-Alain Ouaknin, rabbin et docteur en philosophie, Philippe Markiewicz, moine bénédictin qui dirige la revue Arts sacrés et Mohammed Taleb, auteur spécialiste d’écopsychologie, de droit des peuples et de spiritualité. Il ne s’agit pas d’un dialogue entre les auteurs mais de trois contributions juxtaposées. Cependant, ces regards indépendants sur la ville « trois fois sainte » se croisent nécessairement et converge vers un même idéal de paix.

 

Laissant de côté la dimension politique de la cité de Jérusalem, nos trois auteurs explorent les spiritualités qui rayonnent à partir de cette cité au fil des temps et malgré les vicissitudes traversées. Il s’agit de témoignages à la fois personnels et érudits, souvent éclairants, parfois bouleversants, de rapports singuliers avec un lieu sacré. Les titres des textes des trois auteurs sont déjà une indication de ce rapport auquel le lecteur s’associe aisément : Lire (à) Jérusalem pour Marc Alain Ouaknin – Sion, ma mère par Philippe MarkiewiczFragments d’histoire et de spiritualité de la Jérusalem musulmane par Mohammed Taleb.

 

Marc Alain Ouaknin nous dit que « Jérusalem nous arrache à l’existence ordinaire et nous porte vers un ailleurs, une autre manière d’être et de vivre… ». Et de s’interroger : Qu’est-ce qu’une ville ? Or, poursuit Marc Alain Ouaknin, le Talmud indique que « la vitalité d’une ville passe par trois éléments fondamentaux, trois symboles essentiels, trois piliers qui en soutiennent la dimension humaine et humanisante : la ruine, le pont et la tombe… ».

 

Il indique par la ruine que « La ville ne peut être inaugurale, elle ne peut pas s’auto-fonder. Il y a toujours quelque chose qui la précède. » Le motir, qui en hébreux désigne la ville, signifie «éveil», « sortir du sommeil ». D’où le pont qui évoque « l’éveil des consciences les unes par les autres ».

 

La tombe, quant à elle, néfech en hébreux ou « âme de vie » conduit Marc-Alain Ouaknin à évoquer le souvenir, la Shoah, les cimetières de Jérusalem mais aussi les noms de Jérusalem depuis Our-Salim ou Ur-Salim au XIIIe siècle avant JC jusqu’à l’actuelle Yerouchalayim qui tous évoquent la cité de la paix.

 

C’est de sa rencontre avec Jérusalem que nous parle Philippe Markiewicz. Une rencontre complexe avec une ville complexe, une ville à mystères. Une rencontre qui conduit le lecteur vers une traversée des formes. Il s’agit de passer de l’architecture de pierre à une architecture intérieure, d’un pèlerinage physique à un pèlerinage interne, de la cité temporelle à la cité intemporelle.

 

Mohammed Taleb nous intéresse à « La place de Jérusalem dans la conception du monde et la conscience spirituelle de l’islam ». « Ce à quoi j’aspire, dit-il au lecteur, à travers les pages qui suivent, c’est de mettre en pleine lumière l’islamité et l’arabité de la cité des prophètes, sa présence dans les lettres spirituelles de l’islam, sa radiance comme pôle de sacralité et d’excellence. »

 

Al-Qods, nom arabe de Jérusalem, fait partie des villes saintes de l’islam. Moins importante que La Mecque ou Médine, elle n’en est pas moins porteuse de sens, notamment métaphysique. « Jalon entre Terre et Ciel » elle est aussi « lieu d’orientation de la première prière musulmane », prière entendue comme ascension.

 

Mohamed Taleb aborde aussi la place de Jésus, fils de Myriam, dans l’islam comme « lien entre Al-Qods et la fin des temps ». Il remarque que « Pleinement humain, le Jésus coranique entretient avec la sphère divine une relation étroite ». Le Coran lui donne « une dimension transcendantale (mais non divine) qui fait de Jésus un élément essentiel de l’eschatologie islamique » et « un signe de la fin des temps ».

 

Ce livre, passionnant, et riche de ses interrogations, invite à une alliance aussi nécessaire qu’inévitable entre Orient et Occident, alliance que nous devons d’abord réaliser en nous afin de contribuer à sa réalisation physique et temporelle.

 

JÉrusalem traditionnelle et initiatique

Jacques thomas

Edition J. Cyrille godefroy

 1995

J. Thomas nous invite à une balade symbolique et ésotérique à Jérusalem. Après les explications sur la tradition et la tente du désert, nous pénétrons sur l’esplanade du temple et dans le temple puis nous visitons l’environnement du mont des Oliviers aux carrières  de Salomon

 

La religion joue un rôle important dans les conflits du Moyen-Orient, dans ceux où les adversaires sont de confessions différentes, comme dans ceux qui opposent les musulmans entre eux. L’Islam est a priori tolérant envers le judaïsme et le christianisme, avec lesquels il partage la croyance en un dieu unique et un grand nombre de prophètes.

 

Longtemps, juifs et chrétiens furent soumis à un impôt spécial, mais protégés et reconnus comme communautés par les autorités musulmanes. La création d’Israël en 1948 a bouleversé la situation et provoqué l’émigration de plusieurs centaines de milliers de juifs. Un départ renforcé par la nature confessionnelle du nouvel État : au conflit Israélo-Palestinien s’est ajoutée une haine réciproque entre juifs et musulmans.

 

"Là-bas, au bord des fleuves de Babylone, / Nous restions assis tout éplorés/ En pensant à Sion (Jérusalem) Si je t’oublie, Jérusalem, / Que ma droite oublie  / que ma langue colle à mon palais / Si je ne pense plus à toi, / Si je ne fais passer Jérusalem / Avant tout autre joie. «Psaume 137 de la Bible qui est un écho de la tragédie qui a provoqué l’exil des Hébreux de Babylone.

- Le mont Moriah ou mont du Temple. Il y a 3 000 ans, c’est là qu’il y avait temple de Salomon qui abritait, selon la bible, l’arche d’alliance et les tables de la loi.

- Le Saint-Sépulcre par les Chrétiens car c’est là que se serait fait crucifier le Christ et c’est là que se trouverait son tombeau.- Mais ce mont, qui se situe dans la vieille ville, est aussi appelé Esplanade des mosquées car ce sont les musulmans qui ont édifié au VIIe siècle les mosquées Al-Aqsâ et le Dôme du Rocher. C’est de cet endroit précis que le prophète Mahomet se serait envolé vers dieu sur un cheval ailé ce qui fait de Jérusalem le troisième lieu saint de l’Islam.

 

Voilà donc pourquoi Jérusalem est une ville trois fois sainte. Cela dit, son origine est antérieure à l’apparition des trois religions  Le site de Jérusalem fut habité dès la préhistoire. Les premiers habitants en furent chassés entre 5 000 et 4 000 av. J.-C., par un peuple appelé les Cananéens dans l’Ancien Testament. Les envahisseurs, un peuple de différentes composantes où les Jébuséens dominaient, tombèrent sous la domination égyptienne au XVe siècle av. J.-C., au cours des conquêtes du roi Touthmôsis III. Puis, en 1250 environ av. J.-C., les Hébreux commencèrent la conquête de Canaan. Pourtant, Jérusalem, abritée derrière de remarquables fortifications, ne tomba que deux cents ans plus tard, lorsque David s’en empara quelques années après avoir reçu l’onction et avoir été sacré roi d’Israël.  

 

Selon l’Ancien Testament, David décida de faire de Jérusalem sa résidence et la capitale de son pays. Le nouveau roi y fit apporter l’Arche d’Alliance depuis Qiryat Ye’crim (Lieu saint de l’époque, à l’ouest de Jérusalem) et l’installa dans un tabernacle neuf. L’arche d’Alliance est le symbole de la révélation divine. Ce précieux coffre contient les deux tables de pierre sur lesquelles Yahvé, le dieu des Juifs, a inscrit la charte de l’alliance conclue avec son peuple par l’intermédiaire de Moïse. Le document est évoqué dans la bible principalement par les dix commandements. Il fit bâtir un nouveau palais et renforça les fortifications de la ville. Le fils et successeur de David, Salomon, poursuivit le développement de la ville. Il fit construire une muraille et de nombreux bâtiments d’une splendeur inconnue jusqu’alors en Israël : le Temple et le nouveau palais royal, entouré d’un mur. Le palais, érigé sur des terrasses successives, comprenait une maison, construite avec des poutres de cèdre et des piliers apportés des forêts du Liban, une salle du trône, des appartements princiers et une prison. Surélevés par rapport au nouveau palais, les cours et les bâtiments du Temple furent construits en cèdre et en pierre. Le beau-père de Salomon, le roi de Tyr, en Phénicie, lui procure des matériaux de construction, des architectes et des ouvriers qui viennent compléter la main d’œuvre juive. Dans la cour se trouvait l’autel des sacrifices et une "mer en fusion" ou réservoir à eau des purifications en bronze. Aujourd’hui le seul vestige de ce temple est le mur des lamentations.

 

Jérusalem poursuivit son expansion après le règne de Salomon jusqu’à ce que les dix tribus du nord d’Israël se dégagent de la souveraineté de la maison de David pour former le royaume d’Israël. La ville, désormais capitale des tribus de Juda et Benjamin, déclina fortement. Menacée pendant deux siècles par des sièges et des expéditions militaires, ce n’est que sous les règnes du roi Uzziah de Judée (783-742 av. J.-C.) et de son fils Joatham (742-735 av. J.-C.) que la ville put retrouver son prestige ancien. De cette période à l’ascension de la puissante famille Maccabée, environ six siècles plus tard, l’histoire de Jérusalem se confond étroitement avec celle du peuple juif. Sous les Maccabées, Jérusalem entra dans une ère de prospérité sans précédent et devint la Ville sainte du judaïsme et le grand lieu de pèlerinage du monde juif.  

 

La conquête de Jérusalem par les Romains, sous le général Pompée le Grand, en 63 av. J.-C., n’entraîna pas de dégâts matériels importants. La ville atteignit sa plus grande prospérité sous le règne de Hérode le Grand, reconnu roi des Juifs par les Romains. En plus d’une reconstruction somptueuse et coûteuse du Temple, le roi Hérode entreprit la construction d’un nouveau palais, à l’ouest de la ville, d’un hippodrome, d’un théâtre et d’un réservoir important. Moins d’un siècle plus tard, pourtant, pendant une rébellion juive contre l’autorité romaine, Titus, fils de l’empereur romain Vespasien, prit et rasa la ville en 70 apr. J.-C. Hérode, avait été le dernier roi d’une Judée indépendante mais "alliée et amie du peuple romain". Les embellissements apportés au Temple symbolisaient sa volonté politique autonome. Aussi, la population supporte-t-elle mal le passage à une administration romaine directe, après sa mort, en 4 avant notre ère. Face aux difficultés que posent la succession du roi, Auguste décide en effet, en 6 de notre ère, de transformer la Judée en province. Dès lors, bien que Rome tolère la religion juive, des frictions apparaissent, car les juifs n’ont jamais accepté leur annexion par un peuple païen. En 66 se déclenche une première révolte et c’est une vraie guerre qui débute engagée par un État juif politiquement constitué. Le 9 du mois ab de l’année 3830 depuis la Création, selon le calendrier juif, soit le 29 août 70 de l’ère chrétienne, "un soldat, sans attendre les ordres, sans être effrayé par une telle initiative, mû par une sorte d’impulsion surnaturelle", écrit l’historien juif Flavius Josèphe dans sa Guerre des juifs, met le feu au second temple de Jérusalem. Jérusalem est tombée. La destruction du sanctuaire unique de Yahvé, Dieu des juifs, met quasiment fin à quatre ans de révolte armée, à soixante années de contestation du pouvoir romain, et surtout à l’espoir d’une restauration proche et durable de l’indépendance d’Israël. Seuls quelques vestiges des fortifications à l’ouest demeurèrent.

 

En 130 apr. J.-C., l’empereur Hadrien visita Jérusalem, pour la plus grande partie en ruine, et commença sa reconstruction. L’insurrection désespérée des juifs, menée par Simon Bar Kochba contre les Romains entre 132 et 135, décida l’empereur à faire de Jérusalem une ville vidée de son sens religieux et d’en interdire l’accès aux juifs. La nouvelle ville reçut le nom d’Aelia Capitolina. Son mur d’enceinte fut construit sur le tracé de l’ancienne muraille, excepté au sud, où une partie importante de la ville initiale fut rasée.  

 

On sait peu de chose sur l’histoire de la ville entre l’époque d’Hadrien et celle de l’empereur romain Constantin le Grand, sous lequel le christianisme devint religion impériale (313). La proportion de chrétiens dans la population de Jérusalem augmenta progressivement et les pèlerins affluèrent dans la ville. L’église du Saint-Sépulcre fut édifiée sur ordre de Constantin, puis, au siècle suivant, l’église de Saint-Étienne, au nord de la ville, fut construite par l’impératrice d’Orient Eudoxie, qui fit également rebâtir la muraille sud de la ville et la grande église de Sainte-Marie, sur la colline du Temple. C’est au Mont des Oliviers que le Christ s’est fait crucifier et son tombeau serait au Saint-Sépulcre.

 

La ville chrétienne, après avoir été prise par les Perses, sous le règne de Khosrô II en 614, reprise par l’empereur byzantin Héraclius en 628 échut, en 637, aux musulmans sous le califat d’Omar Ier. L’Islam est une religion née au début du VIIe siècle. Dans la péninsule Arabique, un homme, Mahomet, un conducteur de caravanes que ses voyages ont amené à connaître les croyances juives et chrétiennes, proclame qu’il n’y a qu’un seul dieu et que ce Dieu se nomme Allah : l’Islam naît à ce moment. Un sanctuaire, le dôme du Rocher, fut élevé au-dessus du rocher réputé être le lieu de l’autel du Temple de Salomon. Les chrétiens furent traités avec indulgence, mais lorsque les califes égyptiens Fatimides prirent Jérusalem en 969, leur situation devint plus précaire. Les Turcs Seldjoukides firent la conquête de la ville en 1078. La destruction de l’église du Saint-Sépulcre fut l’un des motifs des croisades. En 1099, les croisés, commandés par Godefroi de Bouillon, prirent la ville et massacrèrent un grand nombre de ses habitants. Le 7 juin 1099, l’armée croisée arrive devant les murs de Jérusalem. Partis trois ans plus tôt pour la première croisade, les barons contemplent enfin la Ville sainte, tombée aux mains des musulmans quatre siècles et demi plus tôt. Ils y mettent le siège 40 jours durant et parviennent à la prendre. En ces murs sacrés, que foula autrefois le Christ, ils se livrèrent donc, sans scrupules, à d’indignes massacres. Jérusalem devint de nouveau une ville chrétienne et la capitale d’un royaume chrétien jusqu’à sa prise, en 1187, par le chef musulman Saladin. Cette nouvelle conquête mit pratiquement fin à l’administration chrétienne. Au XIIIe siècle, Jérusalem fut occupée par les mamelouks égyptiens et perdit progressivement son importance jusqu’au XIXe siècle. En tout 8 croisades furent engagées jusqu’à la mort de saint Louis en 1270. Elles se soldent par un échec définitif, puisque la Terre sainte reste aux mains de l’Islam.  

 

Pendant ces siècles toutefois, de nombreux juifs, fuyant la persécution en Europe, revinrent à Jérusalem. À la fin du XIXe siècle, ils étaient devenus majoritaires dans la population. La ville fut prise aux Turcs par les forces britanniques en 1917 et fut administrée, de 1922 à 1948, dans le cadre du mandat britannique, donné par la Société des Nations, en Palestine. Après la création de l’État d’Israël, en 1948, Jérusalem devint le lieu d’âpres combats entre Juifs et Arabes. L’Assemblée générale des Nations Unies, dans son projet du 29 novembre 1947, avait proposé que Jérusalem et ses environs soient déclarés enclave internationale. L’objectif était de garantir un libre accès à tous les groupes religieux aux lieux saints de la ville. Cependant, au printemps de 1948, les armées israélienne et jordanienne s’emparèrent successivement de Jérusalem. Israël occupa la partie ouest de la ville, où se trouvent les quartiers modernes résidentiels et d’affaires, et la Jordanie, la partie est, comprenant la vieille ville. Les forces israéliennes contrôlaient, en outre, un couloir d’accès sur la côte, s’étendant jusqu’à Tel-Aviv-Jaffa. L’armistice signé le 3 avril 1949 entérina cette division de la ville entre les deux États rivaux. En 1950, la ville nouvelle devint la capitale d’Israël non reconnue par l’ONU. Au cours de la guerre des Six Jours, en juin 1967, les forces israéliennes s’emparèrent de la vieille ville et la Knesset décréta unilatéralement la réunification de la ville entière. Cette réunification fut confirmée par la Knesset en 1980, lorsque la ville fut déclarée "capitale éternelle" d’Israël.

 

Très nombreuses photos couleur et des schémas. Un très bon livre.

 

JÉSUS ET ISRAËL

Jules ISAAC

Edition Albin MICHEL

 1948

L’histoire de Jésus par un  auteur qui essaie de remettre à sa place Jésus dans le contexte de l’époque c’est à dire dépassionné .Il n'existe pas une pensée juive uniforme concernant Jésus. Les opinions vont du "Il n'a jamais vécu" au "Il fut un grand prophète juif". Il suffit de parcourir rapidement les rayonnages où sont présentés les livres consacrés à Jésus dans une librairie juive pour se rendre compte de la palette des avis juifs sur ce personnage. Comme le prouvent les citations rapportées ci-après, c'est une grande variété, et non l'uniformité, qui caractérise la pensée des auteurs juifs à propos de Jésus.

 

"Puisque Jésus était considéré comme un Juif, il y avait encore au sein du judaïsme, au début du troisième siècle, des liens avec ses disciples. Un passage du Talmud fait mention des Evangiles et rapporte un enseignement précis, mais les opinions sont divergentes sur la question."

 

"Nous cherchions à savoir pourquoi le judaïsme n'avait pas reconnu la messianité de Jésus. Nous avons découvert que c'était parce que la tradition juive estimait que la venue de Jésus n'avait pas rempli les conditions messianiques exigées. C'est pourquoi le judaïsme s'est accroché à l'espoir qu'ultérieurement, Dieu apporterait la rédemption. Mais les spécialistes n'étaient pas d'accord sur l'époque où le Messie apparaîtrait et sur son rôle exact."

 

"A Nazareth – un lieu de si peu d'importance qu'il n'est jamais mentionné dans l'Ancien Testament – surgit au milieu du peuple juif un personnage particulièrement sensible et héroïque à la fois. Pour lui, la religion était la chose la plus réelle qui soit... et bien qu'il fût encore jeune lorsqu'il se lança publiquement sur les eaux tumultueuses de la Palestine d'alors, sa sympathie pour l'humanité souffrante était aussi ardente que sa foi était forte Il se dégageait de la personnalité de cet homme quelque chose d'extraordinaire, une attirance démesurée et irrésistible. Les gens incultes des campagnes se sentaient attirés par Jésus et s'attachaient fortement à lui. Au-delà du tombeau de leurs espoirs évanouis, ils s'agrippaient avidement à son message.

 

Jésus lui-même n'a pas écrit un seul livre, pas même une ligne, et pourtant on estime à soixante mille le nombre d'ouvrages qui lui ont été consacrés. Son histoire est racontée en huit cents langues et dialectes. Son influence d'une ampleur incomparable a suscité le plus vif intérêt dans toutes les générations depuis dix-neuf siècles. Il arrive souvent qu'une génération encense celle que la précédente a brûlée. Moins de cent ans après que l'homme de Nazareth ait été crucifié comme un vil malfaiteur, des foules le considéraient déjà comme un être surnaturel et l'adoraient comme le vrai Dieu. "Le nom de Jésus, écrivit Emensten, est bien plus incrusté que simplement écrit dans l'histoire du monde." Pour moi qui suis juif, c'est un fait surprenant, car il ne s'est jamais rien produit de semblable dans toutes les annales de l'homme."

 

"Pendant mille neuf cents ans, l'histoire juive, pourtant bien documentée, est restée dans un silence provocateur au sujet du Juif le plus influent que la terre ait jamais porté. De tous les traitements infligés à Jésus au cours des siècles, peu sont aussi déroutants que ce paradoxe étonnant. Car Jésus est né juif; il a vécu sur le sol ancestral de la Palestine et n'a jamais posé le pied sur un territoire étranger. Il a enseigné un petit groupe de disciples, tous juifs comme lui. La langue qu'il parlait était pétrie de tradition et de culture juive. Les petits enfants qu'il a enlacés étaient juifs; les pécheurs qu'il fréquentait étaient des pécheurs juifs; il a guéri des malades juifs, nourri des affamés juifs, fait couler du vin à un mariage juif.

 

JUDAÏSME  B.A- BA

GERARD CHAUVIN

Edition PARDES

 2003

Fondamentalement biblique, prophétique et messianique, la religion juive soutient l’Unité absolue de Dieu. D’un monothéisme intégral et scrupuleux, tout l’oppose aux paganismes idolâtres, aux jeux, amours et guerres des panthéons mythologiques. Par cette alliance éternelle, YHVH  a destiné Sa Parole à un peuple d’élection, qui doit par son destin singulier et son exemplarité,  accomplir les Commandements reçus par Moïse au Sinaï, et  préparer l’humanité à honorer Dieu, comme aux temps des Patriarches.

 

A partir de l’Ecriture, le grand mode d’exposition théologique du judaïsme est le Talmud, qui fournira, dès le  IIe  siècle,  «  l’armature intellectuelle » nécessaire à la survie du judaïsme et du peuple qui lui est identifié. La théologie mystique, elle,  s’épanouira  à  l’aube  du Moyen- Âge,  avec le brassage des pensées grecque, chrétienne et islamique. Avec Spinoza, puis, la philosophie allemande, la pensée juive déviera au regard de « l’esprit biblio-prophétique » ; contestant le légalisme talmudique, elle s’humanise, se laïcise.

Toutefois, les rabbins orthodoxes et conservateurs, réfractaires aux abus de la raison, pérenniseront le message monothéiste auquel les peuples se convertiront, à l’avènement du Messie… Roi Davidien, dont l’attente imprègne la liturgie synagogale et inspire les  prières  quotidiennes.

 

Ce  B.A BA du judaïsme présente une synthèse de l’histoire et de la morale du peuple de la bible » de la liturgie et des fêtes. Il s’attache à la question des rapports des communautés juives (diaspora) avec le monde antique et l’Eglise ; il montre leur place dans les nations modernes et distingue l’anti- judaïsme  du racisme antisémite. Enfin, il aborde la question du sionisme politico-religieux avec celle, cruciale pour l’humanité, du statut de «  La Ville de la Paix » : Jérusalem.

 


Dieu se révèle à Moïse au mont Horeb (Sinaï) dans une langue de feu (buisson ardent) : « Je suis Celui qui est…Le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, d’Isaac, et  de  Jacob…J’ai vu la souffrance de Mon peuple qui est en Egypte…Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens, et pour le faire monter dans un pays où coule le lait et le miel… dans les lieux qu’habitent les Cananéens.    (exode 6)

 

Alors, l’Egypte est frappée durement – les 10 plaies – et Pharaon chasse les Hébreux (vers 1230 av J. C) qui prennent aussitôt la direction du désert, guidés par «  une colonne de nuée et de feu ». Au Mont Sinaï, Dieu révèle à Moïse le Décalogue (Les 10 commandements) qui  donnera forme à l’alliance passée avec le peuple hébreux (exode 19). Les «  dix paroles » de la Révélation faite à Moïse par la gloire de YHVH se gravèrent en traits de lumière et de feu sur les tables du Témoignage. Les Israélites eux-mêmes, à ce moment  là corporellement purifiés, furent aptes à recevoir la Lumière Divine, à voir leur Seigneur «  face à face »… et non seulement les Israélites présents, mais aussi ceux des générations passées et futures, précisera le Zohar.

 

La première Parole, perçue  par tout Israël, fut  Anokhi : « Je suis »  déjà révélée à Moïse, seul, au buisson ardent. De cette absolue affirmation de L’UN,  découle  les  dix commandements qui renferment en eux-mêmes les mystères du Ciel, de l’Homme et  de  la  terre.

 


La seconde Parole fut  YHVH. Par ces mots L’Absolu transcendant, descend dans sa propre immanence, ici bas. Les quatre lettres ou Tétragramme,  sont  les archétypes des  dix commandements, synthétisant la Loi, la Torah : «  La Torah est ainsi le Nom du Saint, béni soit il »

 


La troisième Parole fut : «  ton Dieu -  EL », et les trois réunis forment : JE SUIS  YHVH TON  DIEU. Suit alors le Décalogue, gravé du doigt de Dieu, sur les deux tables du témoignage… « Ouvrage de Dieu ». Celles-ci furent brisées à cause de l’adoration idolâtre du «  veau d’or », dont les Israélites se rendirent coupables, pendant les 40  jours et nuits que Moïse passa sur la montagne sainte, face à son Seigneur. Après la seconde retraite de Moïse et le pardon divin, les Tables furent taillées par lui dans la pierre. Ainsi les  paroles sinaïtiques furent fixées en  trois  fois.

 


Après la descente  « des dix Paroles gravées dans la pierre », la Torah a été donnée en rouleaux, plus tard réunis dans le Pentateuque. C’est là le Livre Unique, la Torah de Moïse.  

          

 « Le témoignage que Dieu porta, au Sinaï, sur sa propre nature…fut l’affirmation- d’une insurpassable gravité- de l’unicité de l’indivisibilité de l’Absolu »

 

Rien ne peut donc lui être retranché, ni ajouté. C’est à Josué, homme de guerre réputé, qu’il appartint de franchir le Jourdain et de faire entrer le peuple de Dieu dans le pays promis de Canaan, vers 1200 av. J.C. Le camp israélite s’établit d’abord à Guilgal, à l’est de Jéricho. Malgré les coalitions adverses et des combats presque incessants, les tribus des Hébreux s’établirent progressivement dans le pays.

 

L’attribution des terres aux 12 tribus, à l’est et à l’ouest du Jourdain, est exposé en détail dans -Josué 13 et 15- . Elle marque la fin du semi-nomadisme pastoral et la sédentarisation d’un peuple. Désormais le Tabernacle (la Présence Divine elle-même : Shékinah) n’est plus mobile, mais installé à demeure dans un sanctuaire. Au gré des vicissitudes historiques, il sera à Beersheba, à Sichem, à Silo,  etc. seule la  tribu de Lévi, dont Moïse était issu,  ne recevra pas d’héritage territorial, elle aura, toutefois, la haute main sur 48 villes, dispersées au sein des autres tribus. Outre leur consécration au service divin, les lévites se vouèrent à l’enseignement. Plus tard lorsque se constitueront les deux royautés d’Israël et de Juda, les lévites resteront présents dans l’une comme dans l’autre.

 

Les tables de la Loi seront désormais placées dans  « l’Arche d’Alliance » qui suivra les Hébreux au cours de leurs  pérégrinations. Dieu commanda aussi l’élévation d’un autel pour la célébration de la fête des pains (Pâques), des moissons et des récoltes. Une tente dite d’Assignation, du Témoignage, ou d’Alliance, placée au centre du camp (sous la responsabilité des lévites), sera divisée en deux parties dont le Saint des Saints ou tabernacle, qui recevra l’Arche et les objets nécessaires  au culte. La traversée du désert dura 40 ans, et c’est du haut du mont Nebo (en face de Jéricho) que Dieu montra à Moïse l’étendue de la terre, promise à Abraham, à Isaac et à Jacob. C’est là que Moïse mourut à 120 ans

 

JUDAÏSME ET FRANC MAÇONNERIE- HISTOIRE D’UNE FRATERNITÉ

Luc NEFONTAINE et Jean-Philippe SCHREIBER

Edition Albin MICHEL

 2000

Par sa volonté d’être le « centre de l’union » entre les hommes, mais aussi par sa symbolique fondée sur le modèle du Temple de Jérusalem ou par les hébraïsmes qui foisonnent dans ses rituels, la franc-maçonnerie ne pouvait qu’entrer en sympathie naturelle avec le monde du judaïsme et ses symboles hébraïques.

 

Pourtant, les premiers francs-maçons protestants ou catholiques, n’ont pas accepté immédiatement d’initier des frères juifs dans leurs loges, et les trois siècles d’histoire de la maçonnerie ne sont pas vierges de tout préjugé antisémite, surtout en Allemagne.

 

Luc Nefontaine et J.P. Schreiber, enseignants libres de l’université de Bruxelles, spécialistes respectivement de la Franc-maçonnerie et du judaïsme, retracent ici le parcours complexe qui conduisit juifs et francs-maçons de la défiance au dialogue, en passant par le difficile exercice de la tolérance et de la fraternité.

 

Ils étudient aussi l’émergence d’un certain discours de haine qui, à partir de la fin du 19e siècle, s’en est pris au prétendu « complot judéo-maçonnique ». A travers cette fresque passionnante, la franc-maçonnerie se révèle une extraordinaire école de fraternité, qui aura été pour les juifs, le creuset social et philosophique où se préparait leur émancipation.

 

Au sommaire de cet excellent livre :

 

Le difficile apprentissage de la tolérance  -  Dialogue et tolérance à l’heure du thé  -  Pays-Bas, terre de tolérance  -  France, la voie royale de l’émancipation  -  Le pays des lumières  -  Intolérance et exclusion en Allemagne  -  Des loges juives asiatiques  -  Lessing et Mendelssohn  -  Les lents et longs chemins de l’intégration  -  Tolérance, régénération et émancipation  -  De la Révolution française à la chute de Napoléon  - 

 

L’aurore naissante de Francfort  -  Sur les traces des armées de Napoléon  -  L’apogée du libéralisme allemand  -  Quand Berlin fait de la résistance  -  Le poids de l’antisémitisme en Europe  -  Les juifs intégrés en Europe occidentale  -  Judaïsme et modernité  -  Les juifs séfarades dans les loges  -  Campagne en faveur de l’admission des juifs en loge  -

 

L’affirmation d’une présence sociale et politique  -  Appartenance maçonnique et leadership communautaire  -  Crémieux, prototype du maçon juif  -  L’Alliance israélite universelle  -  L’affaire Dreyfus et ses avatars  -  En Angleterre, des maçons engages  -

 

Vers une religion de l’humanité   -  La maçonnerie et le judaïsme moderne  -  Face aux dogmes catholiques  -  La maçonnerie vue par le judaïsme traditionnel  -   Pratiques maçonniques et pratiques religieuses  -

 

Le mythe du complot judéo-maçonnique  -  La thèse  -  Descente aux enfers  -  La corruption de la société chrétienne  -  Les protocoles des Sages de Sion  - 

 

Aspects contemporains d’une histoire partagée  -  La maçonnerie palestinienne en Israël  -  Le B’nai B’rith  - Des rites réserves pour les juifs ?  -  Les hébraïsmes dans la franc-maçonnerie  -  Un ésotérisme juif et maçonnique : la kabbale  -  Judéité et maçonnéité  -  Des points de vue communs ou essai de concordisme  - 

6 K

KABBALAH – LETTRES INITIATIQUES

Jacques  OUAKNIN

Edition Le Mercure Dauphinois 

 2011

Un livre riche, vivant, généreux et profond qui a le mérite de parler simplement des choses complexes de la tradition juive, de ses rites, de sa philosophie, de ses mythes et de son folklore. Ce livre est un pari audacieux, celui de transmettre de la façon la plus existentielle les grands thèmes de la Kabbale, c'est-à-dire l’univers mystérieux de la mystique juive. Et ceci sans mystification.

 

Projet difficile qui se devait d’éviter deux écueils opposés, l’érudition technique d’un côté et la dérive new-âge de l’autre. Seule l’expérience de rabbin de communauté, me semble t-il, a permis à l’auteur de trouver le ton juste.

Voici donc un livre qui expose une morale plus impressionniste qu’impressionnante, par petites touches, qui souligne tous ces petits gestes et comportements qui font que la vie est toujours plus lumineuse, plus riche et plus enrichissante, plus joyeuse aussi. Le sens de la vie n’est jamais donné à l’avance, mais se découvre à chaque fois comme première fois. C’est un surgissement de nouveautés qui vient défaire le risque du déjà su, du déjà entendu et du déjà compris, un livre vif, brillant et honnête.

 

Ce livre de transmission de la Kabbale, se fait sous forme de 32 lettres à un ami. 32 en effet n’est pas le fait du hasard, dans la tradition juive le chiffre 32 signifie le cœur, maître mot de cet ouvrage, « qui vient du cœur et va droit au cœur ». Avoir à cœur de s’occuper des autres, des petites choses de la vie, des petites attentions, des petits sourires et gentillesses. C’est à ces petites choses que l’auteur consacre ses méditations et les transmet à travers ces 32 lettres, clins d’œil aux 32 sentiers de la Sagesse, composés des 22 lettres de l’alphabet hébraïque, associées aux 10 Sefirot.

 

Accueil et réception sont le sens exact du mot Kabbalah en hébreu. Et au-delà de tout le corpus de la tradition mystique qui porte le même nom, c’est la mise en œuvre de l’esprit de la Kabbale qui nous est ici présentée. C’est donc autour de ces 32 lettres que s’organise une farandole d’idées, tissant un texte fait de récits du Shabbat, des traditions, de son rythme de vie, de connaissances savantes, d’aphorismes divers et de méditations philosophiques et théologiques.

 

Tout au long de ces lettres, l’auteur montre comment le Nom de Dieu guide l’initié, afin qu’il devienne meilleur. L’homme doit cultiver son jardin intérieur d’une manière incessante, sachant que le but à atteindre n’est pas forcement l’objectif mais que le plus important est la façon de vivre au quotidien.

 

L’auteur nous parle de :

La Kabbale – de l’essence de Dieu -  La Thora – L’homme, créature singulière et l’image de Dieu – Amour et rigueur – Vivre avec Dieu – Amour du prochain –Les noms de Dieu – La Guématria – Les Sefirot – Les quatre mondes – Le Shabbat et ses bienfaits – La création, un projet d’Amour – Formation de l’homme – Le Tétragramme Y-H-V-H- Jérusalem Céleste et Jérusalem Terrestre – La femme et le discernement – Le péché originel – Illustrations du Tsimsoum – la femme source de bénédiction et d’harmonie – La Cantique des Cantiques – Shlomo et la ShoulamiteShir Hashirim – Les quatre éléments de la nature et les différents niveaux d’interprétation – Le corps, l’âme et l’esprit -  le chiffre quatre – Le Hassidisme et la musique – Le Shabbat à la synagogue – Textes du Lekha Dodi – Les Mitzvot – Le chandelier à 7 branches – L’influence des Sefirot – Shamom Alékhém – La Shékina – Cérémonie du vin – La Kedousha – Le Kiddoush – Répartition des Sefirot sur le corps humain – Les diverses purifications – La mer morte – La nourriture et l’élévation spirituelle – Symbolique de l’étoile de David – Le partage da pain – Tamar l’ancêtre du Messie – Elaboration du pain – Partage du pain (le Motsi) – Le déterminisme (Mazal) – La Foi ( Emouna) – La vertu de l’hospitalité – La table, symbole de l’autel des sacrifices – Le repas des fêtes – Tradition écrite et Tradition orale – Les Zémirot – Nourriture céleste et terrestre – La Kabbalah, transmission dans un face à face – Les 3 piliers de le foi juive – Bar Yohaï -  Le Zohar – Niglé et NistarMashiah, l’huile d’onction – Malkut – Enseignements de Rabbi YohaïAher :l’autre – Kav Yarok, la ligne verte – Les 32 voies de Sagesse – Le Yound – Le Zimmoun – Les diverses Bénédictions – Anthologie du Judaïsme – Lois de Kacherout – Le Bien et le Mal – Le regard objectif de l’homme et de Dieu – L’âme et le corps – La porte du Paradis céleste – On ne meurt jamais seul – Le recyclage des âmes : le Guilgoul – Les 5 niveaux de l’âme – Les réincarnations successives – La cérémonies de séparation – Le repas de la Reine – Les Kabbalistes -

 

kabbale - b.a. -ba 

Gérard chauvin

Edition PARDES

 2003

Depuis l’aube du Moyen Âge, la Kabbale désigne la « tradition ésotérique » juive. D’après ses propres sources, elle fut révélée à Moïse, transmise aux « soixante-dix sages » d’Israël, puis, « de bouche à oreille », à l’élite des « maîtres de la Torah ». Elle éclot au grand jour en Rhénanie, en Languedoc et en Catalogne, à la cheville des XIIème et XIIIème siècles, avec Eléazar de Worms, Isaac l’Aveugle, Nahmanide, Abraham Aboulafia, Moïse de León… Le Sepher ha-Yetzirah, le Sepher ha-Bahir et l’immense Zohar (la Splendeur) en constituent alors le fonds scripturaire.

 

L’« Expulsion » des juifs d’Espagne (1489) entraîne l’essaimage de nouveaux foyers en Afrique du Nord, en Terre Sainte et en Italie, Isaac Louria, puis les pieux hassid, en Pologne et en Ukraine, inspireront une Kabbale « extatique » et « messianique », très influente sur toutes la pensée juive ultérieure. Il se développera, parallèlement, une « kabbale chrétienne », florissante aux XVIème et XVIIème siècles, avec l’Italien Pic de la Mirandole, l’Allemand Jean Reuchlin, le Français Guillaume Postel, l’Anglais Robert Fludd…

 

Ce B.A. –BA de la Kabbale montre qu’il s’agit aussi bien d’une « théosophie » que d’une « théurgie ». Son objet est le « Mystère de la métamorphose de l’être individuel en l’être universel de l’homme » (Léo Shaya). Elle est, pour l’âme, la voie royale de la « conjonction » divine. Ce que montre l’« Arbre » ou le « Candélabre » des dix Sephiroth : image de Dieu et de l’homme, « réalisable » par macération de l’Écriture sainte et scrutation de son intimité mystérieuse.

À tendance dévotionnelle, mystique ou philosophique, la « vraie Kabbale » est bien différente d’un certain « kabbalisme » en vogue aujourd’hui. Il serait vain de s’y aventurer sans une connaissance suffisante de la Bible (Torah) et de la langue hébraïque de la révélation, sans attaches religieuses ni guide éclairé… Juda Halevi avertit : « La Kabbale n’est bonne qu’avec un cœur bon »… Un cœur suffisamment détaché du monde et épris d’Absolu.

Suivant son sens le plus général, le mot kabbale se traduit par « tradition »… c’est-à-dire, la tradition hébraïque. C’est au cours du XIIème siècle qu’il a été spécialement adopté par certains spirituels, pour définir le contenu général de leur quête et le champ de leurs recherches. Aux yeux des meqouballim, les « hommes éclairés » du Zohar, la Kabbale a pour objet de dévoiler les arcanes de la révélation faite à Moïse au Sinaï, de sonder le mystère de la Création, d’établir la nature du rapport de l’homme à Dieu. La finalité opérative étant la « restauration » (tiqqoun) de l’homme, exilé dans le monde, jusqu’à la »conjonction » divine (deveqout).

On a dit que la Kabbale était la « doctrine mystique et métaphysique des Hébreux… », ce qui est discutable. D’abord parce que la Kabbale n’est pas une doctrine, mais la « tradition, nous venons de le rappeler ; un mode de transmission et d’investigation des Mystères de l’Écriture sainte. Ce qui suppose, outre l’attache religieuse, un corps doctrinal pour la définir, une initiation pour la recevoir, un maître pour l’enseigner, diverses méthodes pour la réaliser.


Quant au mot « mystique », il existe bien une Kabbale s’adressant à des tempéraments plus extatiques que spéculatifs, comme on le verra avec les hassidim. On ne saurait pour autant confondre ésotérisme et mystique. Par contre, on peut soutenir, avec Gershom Scholem, que la Kabbale est le cadre en lequel « les tendances mystiques au sein du judaïsme ont trouvé comment écouler leur sève… ». La Kabbale est la « voie des initiés », non celle des « mystiques », dira René Guénon. Sa finalité est celle de toute authentique voie initiatique : viser graduellement la réalisation des états supra-individuels, jusqu’à l’union divine. La Kabbale propose, à tout juif apte intellectuellement et moralement, de gravir l’« échelle » dont Jacob eut en songe la vision, dans le pieux respect de la Torah donnée par Dieu à Moïse et au « Peuple élu ». Il s’en faut de beaucoup que tous ceux qui s’y engagent parviennent au but dès l’ici-bas, mais chacun doit y tendre par l’« intention » (kavvana), dans la foi et l’espérance de la rédemption… C’est là l’essentiel.


La Kabbale verra se développer, au XVIème siècle, un courant original. Il offre de réaliser, aujourd’hui même, le Messie intérieur, caché, dont la venue « historique » annoncera la fin des tribulations pour le peuple juif. Car c’est bien l’« oint » du Seigneur qui réconciliera ultimement la créature « élue » et son Créateur.


S’il n’y a donc qu’ « une » Kabbale – comme il n’y a qu’un centre pour un cercle –, il est vrai qu’elle revêt des aspects divers, comme les tempéraments spirituels et psychologiques de ceux à qui elle s’adresse. Elle est dévotionnelle, gnostique, philosophique, mystico-messianique, pratique et même « magique » par ses applications inférieures, ces aspects pouvant se combiner. Pour ce qui est de la magie, on ne dira jamais assez (avec tous les maîtres !) à quel point elle peut être trompeuse, donc nuisible. L’ésotérisme n’a que faire des « pouvoirs » qui sont illusions et ruine de l’âme. Son objet est la Sagesse, l’Intelligence, l’Un seul.


Tradition « essentiellement initiatique » (René Guénon), ce qu’on dira ici de la Kabbale ne peut rendre compte que de principes généraux et d’un état d’esprit. Ce qui est déjà beaucoup, tant sont difficiles ses enseignements, et ramifiés ses points de vue. René Guénon faisait observer à quel point les textes parlent souvent « de toute autre chose que de ce dont ils semblent parler ». Les traductions littérales (à commencer par celle du Zohar), sont, en effet, à peu près illisibles en l’absence de paraphrases et de commentaires ; de surcroît, les textes anciens sont souvent fragmentaires. La richesse même de la Torah ne nous échapperait-elle pas sans le secours de l’exégèse talmudique, qui est à l’exotérisme ce que la science kabbalistique est à l’ésotérisme ?


Pour le XXème siècle, Gershom Scholem (né à Berlin en 1897, mort à Jérusalem en 1982) restera le grand interprète de la Kabbale, qu’il dégagera de la gangue des préjugés en vogue. Dès l’âge de dix-huit ans, dans un milieu familial hostile, à contre-courant des universitaires (conservateurs comme réformateurs), il manifestera une profonde curiosité pour les « sujets kabbalistiques » et l’étude du Zohar.


Avec ses doctrines et méthodes propres, l’objet de la Kabbale est la saisie du « Réel en soi » (Léo Schaya)… La voie du kabbaliste relevant, foncièrement, de la « contemplation spirituelle » alliée à l’« intuition intellectuelle ».
Charles Mopsik dit que la Kabbale « ne devrait pas être confondue avec un ésotérisme, parce que tout membre de la société juive peut accéder aux connaissances qu’il propose à condition (c’est nous qui soulignons) de posséder une maturité intellectuelle, psychologique et morale suffisante… Mais, précisément, c’est cette « condition », cette aptitude spéciale de l’âme et du cœur à « recevoir » le dépôt intégral de la Présence divine (Shékinah), qui fait qu’on peut parler d’ésotérisme ! Or, bien peu de juifs sont capables d’appréhender les profonds « mystères de la sainte Écriture », et même, assurément, rares furent ceux qui, par le passé, seulement y aspirèrent ! Le mystère de la révélation et de la réception de la Parole de Dieu, fut, de fait et pendant des siècles, transmis « de bouche à oreille » à de petits cercles d’initiés, quasi « familiaux ». Lors même que la Kabbale commença à être exposée publiquement, les maîtres en préservèrent le caractère élitiste, usant d’une terminologie propre, recourant à un enseignement et à une discipline hors de portée du simple croyant. Ce sont bien là les caractères les plus visibles et généraux de tout ésotérisme.


Une autre mise au point s’impose. Contrairement à ce que beaucoup pensent encore, la kabbale n’est pas une magie, mais une théurgie. Le « kabbaliste » (au sens large du mot) est, opérativement, un théurge, comme il est, spéculativement, un théosophe. L’acte magique présuppose une manipulation des puissances naturelles, et il force toujours les choses… alors que l’acte théurgique « coopère consciemment » (René Guénon) à la réalisation du Plan divin. Le théurge fait nécessairement ce que Dieu veut. Il agit par la Volonté, par la Sagesse et l’Intelligence de Dieu, non par lui-même, comme le magicien. D’où cette conception, très chère aux kabbalistes, que les activités commandées par Dieu, lorsqu’elles sont effectuées ici-bas, renforcent la cohésion de tout l’édifice divin : microcosme, macrocosme et métacosme. Les grandes activités théurgiques, sur lesquelles nous reviendrons, sont : les bénédictions et prières, le sacrifice, le shabbat, la psalmodie de la Torah avec l’invocation des Noms divins, et, par-dessus tout, le parfait respect des six cent treize commandements.


Le kabbaliste « agit et pense en tant qu’homme fidèle (aux devoirs de) sa religion ». C’est ainsi que Moïse triompha sans peine des magiciens du Pharaon, ou que le son du shofar fit s’effondrer les « murailles psychiques » de Jéricho. Les exemples abondent dans l’Écriture. Parmi d’autres, Moïse de León a formulé clairement ce principe fondamental, sans la reconnaissance duquel rien n’est compréhensible :

«Toutes les réalités du monde d’ici-bas et toutes ses productions on mouvement et puissance à partir du l’En-Haut […] Et quand on touche telle chose d’en-bas, la Puissance qui la patronne En-Haut se réveille… »
Cette Puissance qui s’éveille, ébranlée par son affinité avec l’acte théurgique qui lui correspond, est l’Acte même de Dieu. Par cette réciprocité, le divin et l’humain se conjoignent. L’homme, purifié par son acte, restaure et attire le Ciel en lui… Il est ainsi déifié.

Les mots « théurgie » (action « sur » Dieu, par Dieu), et « théosophie » (sagesse « pour » Dieu, par Dieu), s’appliquent à la Kabbale, disons-nous. La théosophie véritable est une intégration intellectuelle de la Loi divine, comme la théurgie en est la mise en œuvre pratique. Il s’agit toujours de rendre compte des processus relationnels qui lient le monde l’En-Haut, au monde d’En-Bas, Dieu, la Loi et l’Homme, de manière à agir en parfaite concordance avec la volonté du Ciel. C’est ce qu’expose, d’une façon tout à fait originale et très élaborée, la doctrine kabbalistique des Émanations divines, ou Séphiroth.


Le judaïsme repose sur la révélation de la Torah (les cinq Livres ou Pentateuque), faite à Moïse et au peuple hébreu. Toutefois, la Loi resterait inapplicable (et d’ailleurs incompréhensible !) sans, parallèlement, une tradition orale qui la complète et une exégèse qui l’explicite. C’est, d’une part, le Talmud (l’« Étude »), inépuisable commentaire exotérique, de l’autre, la « Réception », l’« Écoute », la « Transmission », le commentaire ésotérique des « mystères de la Torah » : la Kabbale.


Le Zohar accorde, en effet, soixante-dix « noms » (sons ou lumières) à chaque lettre de l’Écriture ! Ce qui signifie autant de lectures et de chemins possibles reconduisant l’élite des « élus » à l’Absolu. Mieux ! Selon la tradition, il y a « six cent mille interprétations de la Torah », nombre symbolique des Israélites adultes sortis d’Égypte et présents au Sinaï lors de la remise de la Loi. Chaque mot de la Torah a ainsi six cent mille « visages », qui sont autant d’entendements et de modes de relation possibles à Dieu.


«Chaque visage est visible pour l’un d’entre eux (des Israélites) seulement, tourné vers lui seul, et ne peut être ouvert que par lui. Chacun a son propre accès à la Révélation. »


La chaîne ésotérique de la « lumière du Sinaï » (par définition, d’un ordre plus élevé que celle de l’exégèse exotérique des talmudistes) fut transmise, de façon ininterrompue, par les « soixante-dix » sages désignés par Moïse, après la remise de la Loi, puis par une élite d’initiés, dont on peut supposer qu’elle n’est pas étrangère aux trente-six « juste ignorés », anonymes et muets, dont parlent le Talmud et les légendes hassidiques. Elle se prolongera jusqu’à la venue du Messie ; son contenu sera alors reçu par tous les Israélites, dans la perspective de leur collective rédemption.

 

KABBALE ET COULEURS – LES MYSTḔRES DES NUANCES DE LA LUMIḔRE  -

Georges Lahy

 Edition Lahy

 2016

S'inspirant de couleurs mentionnées dans la Bible, les kabbalistes ont développé une abondante littérature ésotérique autour de la mystique de la Lumière et de ses colorations. Cela concerne, bien évidemment, le concept particulier des dix Sefirot. On y découvre que les couleurs des sefirot ne sont pas figées, mais bien vivantes et en perpétuel mouvement. Cet ouvrage aborde davantage le thème de la spiritualité des couleurs, que celui du symbolisme. Les couleurs étudiées sont tributaires de la connaissance antique des teintures et du secret de leurs pigments.

 

En s'appuyant sur des citations de textes faisant autorités chez les kabbalistes, l'auteur nous propose un pèlerinage au cœur de l'esprit des couleurs. On y découvre la raison pour laquelle les teintes bleues, pourpres et écarlates sont toujours associées dans le Temple de Salomon et ses ustensiles sacerdotaux. L'auteur propose deux traductions originales de textes du XIIIème et du XVIème siècle. Le premier attribué à Joseph Gikatilla et le second est la traduction intégrale du chapitre XII, consacré aux couleurs, dans le Pardès Rimonim de Moïse Cordovero. Ce livre apporte une clé de lecture des textes anciens de la Kabbale et des textes bibliques faisant appel à des allégories et des symboles de couleurs.

 

Dans de nombreux textes kabbalistiques, ainsi que dans le Zohar, nous trouvons différentes couleurs associées aux Sephiroth. On doit être très attentif et ne pas se figurer que ceci est à prendre au sens littéral. La couleur est quelque chose de physique, décrivant le monde physique, et les Sephiroth, qui sont spirituelles ne doivent pas être décrites avec des propriétés physiques. Si une personne pense que celles-ci sont véritablement les couleurs des Sephiroth, elle détruit le système entier et outrepasse les limites fixées par les anciens. Celui qui creuse dans ceci doit par conséquent être très prudent et ne pas supposer que quelque chose de physique est impliqué.

 

Mais effectivement, ces couleurs font allusion aux perceptions reçues depuis les plus hautes Sources. Ainsi, par exemple, Geburah (Rigueur) est responsable de la victoire dans une guerre. La guerre implique l’effusion de sang, or le sang est rouge, il s’associe parfaitement à la couleur rouge de cette Séphira. La couleur rouge exprime également la haine, la colère et la rage. Ceci est évident. Nous attribuons par conséquent la couleur rouge pour le Jugement. En outre, tout ce qui est rouge est tiré de la puissance de cette Racine. Ceci a été examiné en détail dans la « Porte d’Essence et Fonction ». De même, la couleur blanche indique la pitié et la paix. Ceci parce que les gens avec des cheveux blancs sont habituellement miséricordieux. Par exemple, les anciens et les âgés ne combattent généralement pas dans les armées. Donc, si vous souhaitez représenter la paix et la Séphira Hesed, vous devez vous la représenter avec la couleur blanche. Il n’est pas à douter que les choses qui sont blanches émanent du pouvoir de cette Racine. Mais tout cela a déjà été expliqué dans le Portail mentionné plus haut. Ceci, est alors l’interprétation adéquate de la relation entre les couleurs et les Sephiroth. Les couleurs sont utilisées sous forme d’allégories et font allusion à leurs fonctions et ce qui en résulte.

 

Les Sephiroth n’existent pas dans un espace donné, par conséquent il est impossible de les différencier excepté à travers l’allégorie. Ceci peut être fait seulement quand nous utilisons des couleurs dont l’allégorie représente les Sephiroth. Nous pouvons concevoir ainsi les Sephiroth comme étant différenciées, en élévation ou en croissance, d’après la relation existant entre une couleur et une autre. Les dynamiques des Sephiroth peuvent être imaginées entièrement à travers l’interaction des couleurs. Tout ceci est pour « faciliter l’oreille physique », en permettant l’expression verbale de ces concepts. Il est certain que les couleurs peuvent servir alors de support aux animations des Sephiroth. Elles sont aussi utiles pour transmettre l’influx d’une Séphira donnée. Ainsi, si vous souhaitez transmettre l’influx de clémence de la Séphira Hesed, méditez sur la couleur associée avec cette Séphira. Représentez la couleur de l’attribut que vous désirez. Si vous souhaitez la clémence pure, alors cette couleur sera d’un blanc pur. Si votre demande implique un petit degré de clémence, représentez une blancheur plus douce, comme celle du « mortier du Temple ».

 

Si un individu souhaite accomplir quelque chose à travers l’influx du Jugement, il doit faire usage d’un vêtement de cérémonie rouge. Il méditera ensuite sur le Tétragramme, représenté dans des lettres rouges. De même, dans une activité orientée vers la Clémence, et désirant diffuser la puissance de Hesed, il doit porter des vêtements de cérémonie blancs. Ceci est clairement montré chez les Cohanim (prêtres). Leur fonction était de diffuser l’influx à partir du côté de la Hesed. Ils portaient donc des vêtements de cérémonie blancs, qui indiquent la paix. Au Yom Kippour (le Jour d’Expiation), le Grand-Prêtre retirait également ses vêtements sacerdotaux d’ors et portait du blanc. Le service entier de ce jour était exécuté dans des vêtements de cérémonies blancs, et la raison donnée à cela est qu’« un accusateur ne devient pas un défenseur », puisque l’or indique le Jugement. La blancheur, cependant indique la pitié que le Grand-Prêtre recherchait.

 

Le même principe est vrai pour les amulettes. Quand on fait une amulette (Qaméâ) pour transmettre le flux de Hesed, il faut dessiner le Nom nécessaire en lettres blanches lumineuses. Ceci accroît l’efficacité du Nom. De même, quand on recherche le Jugement, il faut dessiner le Nom associé avec le Jugement en rouge. Le sang de chèvre est souvent utilisé dans ce but, puisqu’il fait allusion au Jugement, à la fois par sa couleur et sa source. Ces choses sont bien connues et sont évidentes chez ceux qui écrivent des amulettes, même si nous n’avons pas de penchant pour ces pratiques. Il est donc connu que quand les Noms sont dessinés sur des amulettes, ceux qui impliquent le Jugement sont dessinés en rouge, ceux qui impliquent l’Amour, en blanc, et ceux qui concernent la Pitié en vert. Cela est entièrement connu grâce aux Maguidim, qui ont appris les méthodes d’écriture des amulettes.

 

Tout ceci apprend que les couleurs peuvent servir comme un canal pour les forces qui sont transmises à partir du haut. C’est aussi à mettre en parallèle aux rites de certains idolâtres. Quand ils offrent l’encens, ils savent influencer la puissance d’un signe particulier du Zodiaque. En pratiquant ces rites, ils useraient de vêtements de cérémonie dont la couleur est associée avec leurs actes. Il est évident que cette façon de faire peut être retrouvée dans le pectoral du Grand-Prêtre. Celui-ci contenait douze pierres précieuses, chacune avait une couleur différente, en allusion à la transmission de l’influx de la source spirituelle de chacune des Douze Tribus. Ne refusez pas ce concept. Les alchimistes apprennent que, quand une personne regarde de l’eau courante, la Bile Blanche (ou l’Humeur Blanche) est éveillée en elle. Donc, quand quelqu’un a de l’insomnie et ne peut pas dormir, ils placent des tuyaux avec de l’eau courante devant lui afin de, stimuler la Bile Blanche. Ceci accroît l’humidité dans son corps, et il est capable de dormir. La même chose est vraie dans notre cas. Quand un initié effectue un vol avec son esprit, il constate que ceci est inestimable. Les couleurs qui sont visibles à l’œil, ou qui sont représentées en esprit, peuvent avoir un effet sur le spirituel, quoique les couleurs elles-mêmes soient physiques. »

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les couleurs  -  les nuances   -  les quatre fondements colorés du cosmos   -  les trois couleurs du champ des pommiers  -    les six couleurs du commencement   -  les sept mers  -    le nom en quarante-deux teintes   -  les quarante-cinq couleurs-clés   -   les soixante-dix palmiers colorés d’Elimah  -   Feu noir sue Feu blanc   -   entre blanc et rouge   -  émanation des Sifiroth et nuances colorées   -   Sifiroth et couleurs dans la Kabbale médiévale   -    Sefiroth et couleurs dans le Pardès Rimonim   -    Tékéléth, l’hirondelle du clair-obscur   -    L’habit pourpre   -   l’écarlate purificateur   -   les gradations du saphir   -   les couleurs du voile du Temple de Salomon   -  la parokèth   -   Argaman   - le secret des couleurs d’après leurs types   -  la Menorah et les sept lumières  -

 

KABBALE MODÈLE D’UNIVERS

GRAD

Edition du ROCHER

 1999

Un modèle d’Univers se limite à décrire la « réalité » observable, il n’a donc pas à prendre en compte la réflexion éthique, l’expérience religieuse, voire la symétrie qui précède la première minute du cosmos. A la veille d’affronter les mutations profondes du troisième millénaire, l’homme du cyberespace redécouvre à son insu la sémantique de la kabbale, car le seul modèle d’univers qui survit toujours aux théories physiques est l’arbre séphirotique des kabbalistes.

 

Pour A. D. Grad, la kabbale est la science verticale par excellence, son caractère polymorphe n’est pas sans résonnance variées. Pour la datation commode du Moyen-Âge, la kabbale est qualifiée d’extatique-prophétique avec Abraham Aboulafia (1240-1291), de théosophique-théurgique avec Joseph Gikatila (1248-1325) ou Moïse de Léon (1240-1305). Les « cousinages » sont édifiants, qui relient l’aristocratie de l’hébraïsme à la magie populaire, la philosophie néo-platonicienne au discours talmudique.

 

Les kabbalistes sont plus des mystagogues que des religieux. L’initiation aux mystères est l’apanage d’une élite « Approfondir la parole, c’est la gloire des rois » dit Salomon (Proverbes XXV)

 

Les kabbalistes placent l’étude au dessus de la prière, car si prière il y a, elle doit être très courte, en hébreu. Par contre, s’il s’agit de « donner de la puissance à Elohim », les kabbalistes considèrent qu’il est de leur devoir de projeter l’énergie humaine au plus haut niveau.

 

kabbalistes chrÉtiens les cahiers de l’HermÉtiste

 Divers auteurs

Edition Albin Michel

 1979

La Kabbale chrétienne apparaît vers la fin du 15ème siècle avec Pic de la Mirandole et s’emploie à occidentaliser la Kabbale hébraïque qui est hermétique au non-juif.  Elle a le mérite d’exister et tente d’expliquer le Nouveau Testament avec des arguments de l’Ancien Testament.

 

La Cabale chrétienne vit le jour vers le 15e siècle avec l’humaniste Pico della Mirandola (Pic de la Mirandole) qui, captivé par les secrets des doctrines de la Kabbale, commença à étudier l’hébreu et le corpus littéraire de la Kabbale.

 

Il tenta d’utiliser la Kabbale afin de soutenir les thèses chrétiennes, voire de prouver la vérité du Nouveau Testament par les procédés kabbalistiques. Pic de la Mirandole fut aidé dans son travail par un juif converti, Flavius Mithridate, qui traduisit plus de 3000 pages d’ouvrages hébreux.

 

« Ce n’est qu’à la fin du XIVe siècle que la kabbale point à l’horizon et que le ciel des kabbalistes attire la curiosité de certains savants médiévaux parmi les plus visionnaires.

 

C’est Gémiste Pléthon, philosophe byzantin néo-païen et commentateur des oracles chaldaïques (19), qui aurait été le premier savant grec initié à la kabbale à Constantinople, vers 1380. Mais parmi tous ces intellectuels qui se feront initier à la mystique juive et à ses démons, c’est Pic de la Mirandole qui écrira les fondamentaux de la kabbale chrétienne.

 

Dans son Essai sur la Qabalah, le Docteur Christian Ginsburg, nous dit : « La Cabale est un système de philosophie religieuse, ou, plus proprement, de théosophie, qui a non seulement exercé pendant des milliers d’années une extraordinaire influence sur le développement mental du Juif, mais a captivé l’esprit des plus grands penseurs de la Chrétienté des XVIe et XVIIe siècles, doit attirer la plus grande attention des théologiens et des philosophes. Quand on ajoute que parmi ses admirateurs, il y eut Raymond Lulle, le célèbre métaphysicien scolastique et chimiste (mort en 1315) ; Jean Reuchlin, le scolastique renommé et résurrecteur de la littérature orientale en Europe (1455-1522) ; Jean Pic de la Mirandole, le fameux philosophe et scolastique classique (1463-1494) ; Henri Corneille Agrippa, le distingué philosophe et physicien (1486-1535) ; Jean Baptiste von Helmont, un remarquable physicien et philosophe (1574-1637) ; le Docteur Henry More (1614-1687) ».

Pic soutenait que la Kabbale représentait une chaîne ininterrompue de la tradition orale qui fut révélée à Moïse sur le Mont Sinaï. Dans son Oraison sur la Dignité de l’homme, il défendit cette notion en ajoutant que la Kabbale est implicite de la doctrine chrétienne : « Il n’existe aucune science qui nous certifie mieux la divinité du Christ que la magie et la Kabbale » nous déclare Pic dans ses Conclusions. Par magie, Pic signifie, non seulement les arts hermétiques (alchimie, astrologie, divination…) mais aussi la physique, la chimie, l’astronomie, toutes sciences que son époque ne distinguait nullement de l’hermétisme. Esther Cohen nous dit à ce propos : « Pour le comte de la Mirandole, seule la magie cabalistique peut compléter et perfectionner la philosophie naturelle proposée par Ficin; c’est seulement grâce à elle que la magie entendue comme copula mundi trouve sa dimension la plus profonde ». Ainsi naquit l’association intime de la Cabale chrétienne et de la magie, telle qu’elle sera remise en lumière par les occultistes du 19e siècle qui puisèrent dans les oeuvres de la Renaissance la source de leurs inspirations.

 

Mais, cette reformulation de la Kabbale dans un sens chrétien et hermétique porte en elle une recherche de la vérité, une quête visant à affirmer l’existence à la fois du christianisme comme volonté divine exprimée jusque dans l’Ancien Testament et comme tentative de redécouverte des connaissances dites hermétiques. Cette oeuvre de traduction et de reformulation inaugure ainsi une nouvelle manière de voir et de formuler le monde et d’appréhender la nature. Cette Cabale chrétienne est nouvelle aussi car « Pic ne travaille pas directement à partir de la Cabale juive, mais sur des traductions latines auxquelles il donne ses propres mots, créant tout un univers symbolique au centre duquel les religions se rejoignent … il explore la cabale juive pour en faire autre chose, pour faire surgir de ses combinaisons et permutations complexes un espace discursif où, finalement, le judaïsme et le christianisme ne feraient plus qu’un. » (Esther Cohen, Le Corps du diable).

 

La clé de la Cabale chrétienne réside donc principalement dans l’idée que la Kabbale, tradition orale de l’Ancien Testament, ne pouvait que prévoir l’avènement du christianisme : « Aucune science ne nous rend plus sûrs de la divinité du Christ que la magie et la Cabale » (Pic de la Mirandole, Neuvième Thèse, Neuf cent conclusions philosophiques, cabalistiques et théologiques, édition Allia, 1999) et dans ses Conclusions Magiques et Cabalistiques il ajoute : « par la lettre Shin, située au coeur du nom de Jésus, la Cabale nous signifie que le monde reposait parfaitement comme s’il était dans sa perfection, et comme Yod est unie à Vav, chose qui survint dans le Christ, qu’il fut le véritable fils de Dieu et de l’homme ».

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