Chapitre 6 L ( Judaïsme - Kabbale ) |
l’abcdaire du judaïsme |
G. sed – rajna |
Edition
FLAMMARION |
2000 |
||
|
la bible |
Traduction
de chouraqui |
Edition
DESCLEE DE BROUWER |
1998 |
La
traduction de la Bible par CHOURAQUI est un bonheur car en plus d’avoir
traduit au plus près, on y trouve presque à chaque page des notes et des
explications. |
la bible |
Traduite
par les membres du Rabbinat Français |
Edition
COLBO |
1994 |
L’avantage
de cette traduction est sa traduction par des hébraïsants et des Juifs. Cela
remet des traductions dans le bon sens. |
la bible
– ancien testament |
Collection la pléiade |
Edition
GALLIMARD |
1959 |
Deux
volumes pour l’Ancien Testament. De l’avis général, une des meilleures
traductions de ce texte sacré. |
la bible
dÉvoilÉe |
Israël FINKELSTEIN & N.A. SILBERMAN |
Edition
Bayard |
2002 |
La
plus tonique et la plus audacieuse des synthèses sur la Bible et
l’archéologie depuis 50 ans. Quand et pourquoi la Bible a-t-elle été
écrite ? Que savons-nous des premiers patriarches ? Quand le
monothéisme est-il apparu ? Comment le peuple d’Israël est-il entré en
possession de la terre promise ? Jérusalem a-t-elle été toujours le
centre de l’ancien Israël ? Pour
la première fois, il est possible de répondre à ces questions avec un haut
degré de certitude, car les auteurs, Israël Finkelstein
et Silberman, puisent leurs arguments dans les
découvertes archéologiques les plus récentes, entreprises en Israël, en
Jordanie, en Irak, en Egypte, au Liban et en Syrie. Plus
rien ne sera maintenant comme avant ; mais loin de sortir désenchanté de cette cure de jeunesse effectuée par le
Livre des Livres, on en a que plus de sympathie pour ces nomades et ces
agriculteurs d’il y a 3000 ans, et qui ont su fabriquer, en des temps de
détresse ou de gloire, un récit dont la fécondité n’a pas cesse
de porter des fruits. Au sommaire de ce livre de 430 pages : Première partie : l’historicité de la Bible : En quête des
Patriarches - L’Exode a-t-il eu lieu ? - La
conquête de Canaan - Qui étaient les israélites ?
- Souvenirs d’un âge d’or - Deuxième partie : L’émergence et la chute de l’ancien Israël : Un seul état,
une seule nation, un seul peuple - Israël, le premier royaume
tombé dans l’oubli - A l’ombre de l’empire vers -842 - Troisième partie : Juda et la création de l’histoire biblique : La
transformation de Juda vers -930 - Entre guerre et survie
- La grande réforme - L’exil et le retour - Quatrième partie : L’avenir de l’Israël biblique : Théories
relatives à l’historicité des patriarches - En quête du
Sinaï - Autres théories de la conquête israélite -
L’erreur de l’archéologie traditionnelle relative aux périodes davidique et
salomonique - Identification du règne de Manassé dans les
découvertes archéologiques - Quelles étaient les limites du
royaume de Josias ? - Les frontières de Yehoud - C’est toute l’écriture et la formation de la Bible qui est ici
dévoilée. |
la bible
et l’Égypte |
Patrick
negrier |
Edition Ivoire-Clair |
2002 |
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Au sommaire de cet ouvrage : Dissertation sur le symbolisme des lettres hébraïques
- Les grands passeurs de l’histoire : Abraham, Joseph, Moïse
- Les quatre vents du ciel - Le symbolisme
traditionnel de la coupe - La symbolique du mastaba dans la
Bible - De la Pyramide égyptienne à la croix de Jésus
- Les pyramides des Maccabées - La symbolique du complexe funéraire
des pyramides dans la Bible - Le symbolisme traditionnel de la
porte - Les origines égyptiennes de la version matthéenne du
Pater - Le Roi : corps ontologique et corps
social - Le Ka comme notion globale du divin - |
la bible
– images, mythes & traditions |
Le
Centre de Recherche de l’imaginaire |
CAHIERS
DE L’HERMÉTISME |
1995 |
Fruit
de journées d’études tenues dans le cadre du Centre de recherches sur
l’imaginaire de Grenoble, en 1992, ce livre voudrait se faire l’écho d’une
nouvelle approche du texte biblique. Après le triomphe de l’exégèse
historico-critique, il était nécessaire d’enrichir le débat des perspectives
issues du travail des mythologues et des philosophes.
La
Bible n’est pas seulement un écrit ancien à dater selon les règles de la
méthode historique : elle est bien davantage l’un des grands mythes
fondateurs de l’Occident. Cette puissance mythique à l’œuvre chez les poètes
et les artistes est encore vivante pour l’homme moderne en dehors de toute
appartenance religieuse. |
la bible
traduite & commentÉe |
André chouraqui |
Edition Lattes |
1992 |
André
Chouraqui a rendu le Livre des Livres à sa parole originelle ; en voici la
traduction définitive accompagnée du commentaire intégral qui en révèle le
sens et constitue autant une méthode de lecture qu’un monument de pensée
ouvert à tous. Une somme révolutionnaire appelée à devenir un classique de
notre histoire. Durant
la seconde moitié du XXe siècle, André Chouraqui fut sans doute
l’un des plus influents intellectuels juifs français. Juriste de formation,
écrivain, homme politique, il est surtout connu pour son activité
divulgatrice, la plus connue d’entre elles étant sa traduction de la Bible,
publiée à partir de 1974 et qualifiée de « parti pris
révolutionnaire » selon Marc Leboucher son premier éditeur en
France Chouraqui
a poussé le littéralisme à l’extrême. Les traducteurs sont souvent soumis à
un dilemme: faut-il être fidèle au texte original quitte à faire violence à
la langue-cible (le français en l’occurrence)? Ou bien est-il préférable de
manipuler le texte original pour obtenir un résultat qui n’enfreint pas les
règles de la langue française? La force de la traduction de Chouraqui tient à
ce qu’elle impose à la langue française des libertés inouïes sans que cela
heurte véritablement le lecteur francophone. On pourrait dire que le poète
qu’était André Chouraqui a pratiqué à longueur de texte une vaste licence
poétique et une grande partie du public s’est laissée séduire par ce
traitement de choc imposé à la langue française dans le but avoué de la
transformer en miroir fidèle de la lettre du texte hébreu.
: |
LA GENḔSE – VOLUME DE LA CONNAISSANCE SACRḖE |
Jean
Claude Mondet |
Ed.
Numerilivre |
2017 |
||
Interprétation
Esotérique de La Genèse (1,21-22) : 21.- Étant donné que Kether et Hochmah sont UN, que Père et Fils sont UN (exprimé en termes christiques),
nous comprenons, ainsi, qu'en ce 6 ème Jour, la Divinité Travaille
simultanément à deux niveaux distincts. Nous avons vu le premier, voyons à
présent le deuxième, c'est-à-dire celui de la création d'Adam. Fabre donne à
ce mot la signification de genre humain
ou, plus précisément celle de Règne
Hominal. Moïse nous dit que Dieu a fait Adam homme et femme en même
temps, c'est-à-dire hermaphrodite. Et il en fut ainsi tel que nous l'avons
prouvé dans certains de nos textes, (Le Grand Livre de Cabale Magique, Une
Vie Changée... etc.) Et, c'est
dans ce 6 ème Jour que nous pourrons récupérer l'Unité perdue au début de notre parcours humain, épisode qui
nous sera explicité par Moïse, dans le Deuxième Chapitre, lorsqu'il décrira
les Travaux réels, effectifs, réalisés par la divinité. Car, dans ce Premier
Chapitre il est en train de nous exposer ce que Dieu a fait en puissance, sur plans pourrions-nous dire, et
qui était appelé à se déployer dans son Oeuvre. L'Adam, auquel Moïse fait
référence, est l'Adam du 6 ème Jour, le Règne Hominal selon la manière
de s'exprimer de Fabre. Il n'est pas l'homme primitif, le sauvage, mais celui
qui, après une très longue évolution, est arrivé à constituer le Règne
Humain. C’est l’Homme-Roi,
à qui Dieu a donné pouvoir sur tout ce qui est sur Terre ; sur la Terre
Emotive et sur la Terre Mentale qui sera notre Terre lors du 6 ème
Jour, car c'est la plus inférieure des Terres de ce 6 ème
Jour (voir La Cosmogonie des Rose+Croix de Max Heindel). Oui, dans le
Chapitre suivant, nous seront racontés les Travaux
de ce 4 ème Jour dans lequel nous nous trouvons, et nous assisterons à la
formation d'Adam avec de l'argile de la terre, selon les traducteurs
conventionnels de la Bible. Au 6 ème Jour l'Oeuvre s'achève, bien
qu'en réalité le pouvoir de Kether n'aurait dû nous être transmis
(disions-nous) que le 7 ème Jour. Tout s'accélère. Et cette accélération de
l'histoire nous devons la comprendre comme un don fait par Hochmah, un don
d'Amour. Dans le 6 ème Jour le Corps Mental, dont la graine fut plantée
lors du 3 ème Jour, atteindra la phase 2°Hé et sera en état de régner
sur tout ce qui a été créé, mais la fécondité créative ne sera atteinte que
le 7 ème Jour, de la même manière que le Corps du Désir n'aura atteint
son pouvoir Créateur que le 6 ème Jour. Au 7 ème Jour, tel que nous
l'avons déjà signalé, nous assisterons à une sorte de répétition générale de ce que sera notre propre Création dans le
prochain Grand Jour de Manifestation. Nous serons, en effet, en état de
créer, mais nous ne disposerons pas d'un espace qui nous appartienne
véritablement. Nous effectuerons nos créations sur des structures
super-organisées, et nous serons un peu comme ces enfants qui apprennent à
dessiner sur des schémas déjà tracés, dans lesquels ils ne doivent qu'ajouter
la couleur et quelques traits. Nous savons que nos cobayes dans ce 7 ème
Jour, seront les composants de la Vague de Vie aujourd'hui minérale et
qui, alors, sera humaine, Ce seront eux qui nous fourniront les matériaux pour cette Grande Répétition. Nous arrivons à la fin d'un sujet où rien
n'a été encore dit. Tel que nous l'avons progressivement observé, les traductions
dont nous disposons de ce Premier Chapitre du Livre de la Genèse, ne traduisent pas la pensée
de Moise, inspirée par Jéhovah. Fabre d'Olivet nous indique qu'il existe
trois façons de lire le texte de Moïse, mais il s'intéresse rarement au sens
symbolique et même lorsqu'il s'y intéresse, Fabre d'Olivet ne possède pas de
manière suffisante, la connaissance cabalistico-astrologique pour pouvoir
interpréter convenablement ce que Jéhovah a voulu nous dire au travers du
médiateur Moïse. Le schéma de la Création que Max Heindel présente dans sa Cosmogonie nous permet de suivre le
fil des Travaux, de façon plus convaincante. Cependant, là aussi des écarts
se font jour, concernant l'inéluctable raisonnement logique offert par
l'étude de l'Arbre Cabalistique ; écarts que nous ne voulons pas mettre en
évidence mais que le Lecteur remarquera sans aucun doute. Disons, pour finir, que certains énoncés
pourront se trouver en contradiction avec ce que nous avions consigné dans
d'autres textes (ouvrages de Haziel et de Kabaleb). Certes, nous pourrions
rectifier les points qui ne sont pas concordants, pour les faire coïncider
avec nos observations passées (tout au moins avec les plus récentes), mais ce
travail de rectification devrait être permanent. Et, d'autre part, si notre
itinéraire nous a conduit à ces évidences de plus en plus claires et
précises, un tel parcours devra donc également être utile à tous ceux qui
nous suivent. La capacité de capter la Vérité augmente au fur et à mesure que
nous la captons et ceci étant, nous sommes constamment obligés de mettre en
question ce que, précédemment, nous considérions vrai et immuable. Dans un Univers vivant et lancé vers une
toujours plus grande perfection, la Vérité immuable n'existe pas. Au sommaire de cet ouvrage : La Bible, livre de
la Tradition - La Création
- Premier jour - du
2e au 5e jour
- 6e jour, les
habitants de la Terre - Création de l’homme -
un jardin en Eden - Et vint la femme -
la transgression - la conséquence -
L’homme triple - la descendance d’Adam -
Caïn et Abel - la postérité d’Adam -
Le Déluge - les descendants de Noé -
Le voyage d’Abram - D’Our-en-Chaldée et H’arân -
De H’arân à Mitsraïm - De Mitsraïm à Canaân -
Naissance et vie d’Abrâm
- Naissance d’Abrahâm -
Histoire de Loth -
Naissance d’Isaac - Rébecca
- le mariage d’Isaac -
Homme triple, amour triple
- Esaü et Jacob -
Une affaire de puits - Jacob à H’arân -
la tromperie - voyage et arrivée de Jacob -
Chez Labân - Retour de Jacob en Canaân -
La fuite et l’arrivée - Histoire de Dina -
le Nouvel Homme - Joseph en Egypte -
Judas et Tamar - Succès de Joseph -
les fils de Jacob en Egypte
- Israël en Egypte -
la fin de Jacob-Israël - |
LA
GENÈSE DE LA GENÈSE ILLUSTRÉE PAR L’ABSTRACTION
|
Marc Alain Ouaknin
|
Edition Diane de Selliers
|
2019
|
Texte millénaire, la Genèse et plus particulièrement ses
onze premiers chapitres font partie de l’imaginaire collectif, de la création
du monde à la tour de Babel en passant par l’Éden d’Adam et Ève, le déluge ou
encore l’arche de Noé. Pourtant, ce nouvel opus de « La
Collection » des Éditions Diane de Selliers propose de redécouvrir ce
texte comme pour la première fois. La modernité de la traduction de
Marc-Alain Ouaknin et la modernité des œuvres sélectionnées se répondent et
se nourrissent mutuellement pour raconter en contrepoint le récit de la
création du monde. L’ensemble offre un souffle, une contemplation et une
méditation artistique autour de ce texte mythique. Le livre de la Genèse est le premier livre de la Torah et
donc de la Bible. C’est un texte fondateur des traditions juive et chrétienne
qui en attribuent l’écriture à Moïse. Les recherches exégétiques,
archéologiques et historiques remettent en cause l’unicité de son auteur et
présentent plutôt la Genèse comme une compilation d’un ensemble de textes
écrits entre les VIIIe et IIe siècles av. J.-C. La Genèse est constituée de
cinquante chapitres. Les onze premiers chapitres, pourraient se résumer ainsi :1. La création du monde -2. Dans le jardin d’Éden -3.
Le serpent et l’arbre -4. Caïn et Abel
- 5. Le livre des engendrements - 6.
La construction de l’arche - 7. Le
déluge - 8. Le corbeau et la
colombe - 9. L’arc-en-ciel -
10. Le peuplement de la terre -
11. La tour de Babel Marc-Alain Ouaknin, philosophe et rabbin, attaché à la
richesse de la langue hébraïque et à la multiplicité des sens et des
interprétations, présente une nouvelle traduction de la Genèse innovante, à
la fois rigoureuse, riche et poétique. Interrogeant la signification des
mots, il nous invite à relire la Genèse avec un œil nouveau et nous aide à
mieux la comprendre. Respectant le rythme de la syntaxe hébraïque, il
préserve toute l’authenticité de la langue biblique. Considérant ce texte
comme un poème, il nous entraîne dans un récit onirique. La reproduction du
texte hébreu et de la translittération en miroir du texte français permet au
lecteur d’apprécier la musicalité ancestrale du texte et de découvrir la
beauté d’un alphabet. Ces trois versions du même texte dansent sur la page et
dessinent une nouvelle abstraction en noir et blanc, entre plein et délié,
entre vide et encombrement. Tel un metteur en scène, Marc-Alain Ouaknin joue
des retours à la ligne pour faire valser, en trois temps, les mots et les
sons. Parce que sa traduction est avant tout une traduction orale et vivante,
il faut oser la lire à haute voix pour apprivoiser le texte, s’en imprégner
et enfin se l’approprier. Les notes de traduction, présentées en fin de volume,
offrent une compréhension pas à pas des mystères qui foisonnent dans la
Bible. Pourquoi le premier homme s’appelle-t-il Adam et la première femme
Ève ? Quelle est la ruse mise en place par le serpent ? Que se sont
dit les deux frères avant le meurtre d’Abel ? Dieu est-il vraiment ce
Dieu colérique que l’on imagine si souvent dans la Genèse ? Quelle est
la signification de l’arc-en-ciel ? Autant d’interrogations soulevées
par le texte et auxquelles les notes de traduction de Marc-Alain Ouaknin
apportent de lumineux éléments de réponse. Les onze commentaires de texte,
qui ponctuent chacun des chapitres, explorent des pistes de lecture pour
expliquer ce texte millénaire. Marc-Alain Ouaknin propose des interprétations
révolutionnaires. Il rappelle notamment que ces onze premiers chapitres
s’inscrivent dans un contexte géographique et historique clairement
mésopotamien, première civilisation de l’argile à laquelle on doit des récits
antérieurs à ceux de la Bible, l’épopée de Gilgamesh notamment, qui raconte, bien
avant les Hébreux, le déluge et l’histoire de Noé. Les auteurs de la Bible se
sont donc nourris d’une tradition ancienne qu’ils se sont appropriée pour
proposer un texte riche en intertextualité et en symboliques que Marc-Alain
Ouaknin décrypte pour nous. La volonté de Marc-Alain Ouaknin est de déconstruire les
clichés véhiculés par des siècles et des siècles de traditions, de
traductions et d’exégèses. En s’appuyant sur l’étude des commentateurs, en
particulier Rachi, l’un des plus grands, il met en évidence l’absence dans la
Bible de certaines formulations pourtant devenues fameuses, comme
« péché originel » ou « côte d’Adam » à l’origine de la
création de la femme. Marc-Alain Ouaknin envisage également la Genèse comme
un outil d’éducation pour les scribes mésopotamiens. Pour étayer cette
hypothèse, il s’appuie sur l’ensemble des chapitres, chacun développant un
point d’apprentissage. Le chapitre 5, celui des généalogies, cacherait ainsi
une leçon de mathématiques où sont abordées l’addition et la soustraction
avec les unités, les dizaines et les centaines. La construction de l’arche,
au chapitre 6, offre un véritable traité de géométrie alors que les premiers
chapitres, qui racontent la création du monde et de l’homme et de la femme,
permettent d’aborder la question du masculin et du féminin. Le chapitre 9,
avec l’arc-en-ciel, est l’occasion de commencer l’apprentissage des couleurs.
Au-delà de ces apprentissages très concrets, ces onze premiers chapitres se
présentent comme un guide de vie philosophique et universel. Ils apprennent à
l’homme les notions de liberté, l’importance du langage et de la poésie, de
l’accueil de l’étranger, de l’éducation, de l’écoute, de la parole donnée, de
l’amour de l'autre ou encore du travail. Ces onze premiers chapitres, lus
avec Marc-Alain Ouaknin, nous aident alors à mieux vivre. L’art abstrait s’est imposé pour illustrer les onze
premiers chapitres de la Genèse. Ce texte millénaire, dont la vitalité est
libérée par la nouvelle traduction de Marc-Alain Ouaknin, « ouvre l’espace
où se joue la pensée », selon la belle expression de Valère Novarina.
Avec l’abstraction, les peintres nous font voyager dans ce même espace, ce
lieu de l’invisible, suggérant l’ineffable. Le recours à l’abstraction émane
d’une « nécessité intérieure » pour Wassily Kandinsky, d’une
contemplation longuement méditée des icônes pour Serge Poliakoff, d’une
profonde ascèse pour Bang Hai Ja, ou de la volonté de « pénétrer le
mystère du monde et percer les secrets métaphysiques » pour Barnett
Newman. Spiritualités orientales, religions occidentales, ésotérisme et
mysticisme ont inspiré, de diverses manières, de grandes figures de
l’abstraction, des pionniers du début du XXe siècle, à l’instar de Hilma Af
Klint, František Kupka, Kazimir Malevitch ou Piet Mondrian, aux artistes
contemporains. D’autres artistes se sont davantage attachés à une
« abstraction spiritualisante », cherchant surtout à créer une
relation physique et méditative privilégiée avec le regardeur, pour le
laisser faire l’expérience de l’absolu, du transcendant, à l’exemple de Mark
Rothko dans la chapelle de Houston. Tous explorent le rapport de l’homme au sacré, aux mythes
et à l’intensité des sentiments traversant le récit des origines. Par-delà
les courants de spiritualité auxquels les artistes se réfèrent, l’abstraction
offre au spectateur une possibilité d’évasion, de liberté d’interprétation
puisqu’elle résiste à la compréhension et à la lecture immédiate que le
figuratif impose. Face à une oeuvre abstraite, le spectateur peut librement
aller au-delà de ce que le peintre a voulu exprimer et y trouver toutes les
significations que sa propre sensibilité, son histoire, ses émotions et sa
spiritualité lui insufflent. Qualifiant ses propres traités de
« nouveaux évangiles de l’art », Kazimir Malevitch, l’un des
premiers à s’être engagé dans la voie de l’abstraction, affirmait que
« la toile [devait] devenir l’endroit où l’intuition de
l’artiste-créateur construit le monde ». Son Cercle noir, qui anime le
coffret et la couverture du livre, accompagne le premier verset du récit
fondateur. La création du monde se médite ensuite en contemplant les œuvres
de Wassily Kandinsky, Pierre Soulages, Mark Rothko, Alexander Rodchenko, Paul
Klee, Anna-Eva Bergman et Serge Poliakoff, tandis que les œuvres d’Yves
Klein, de Raoul Ubac, Hans Arp, Ellsworth Kelly, Lucio Fontana ou Fabienne
Verdier invitent à rêver les territoires de l’Éden. La construction de
l’arche et le déluge se racontent en miroir des créations de Hilma Af Klint,
Mark Tobey, Joan Mitchell, Lázsló Moholy-Nagy, Lee Ufan, Hans Hartung,
Giacomo Balla et Georgia O’Keeffe. L’épisode de la tour de Babel clôt les
onze premiers chapitres de la Genèse, avec Bang Hai Ja, Victor Pasmore,
Victor Vasarely et Zao Wou-Ki. |
LA GENÈSE |
Traduction
La Bible de Jérusalem |
ÉDITION
FLAMMARION |
1987 |
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre
était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme, un vent de Dieu
tournoyait sur les eaux… La Genèse, premier livre de la Bible, n’est ni une véritable
cosmogonie, ni une rigoureuse préhistoire. Elle raconte, les comptant comme
les jours de la semaine, les gestes fondateurs du Créateur. Voici
l’Univers et l’homme, la chute universelle, la corruption croissante châtiée
par les Déluge, la vie des grands Patriarches : Abraham, Jacob,
Isaac, Joseph…. Elle raconte, sous une forme populaire, l’origine du
genre humain et retrace l’histoire des ancêtres, pères du peuple élu. Le
livre de la Genèse est le premier dans le canon des Ecritures saintes que nous
a légué Israël. Premier aussi pour les chrétiens qui, l’insérant, selon
les exigences de leur foi, dans un plus vaste ensemble, y ont lu le premier
article de leur credo et l’ouverture d’un drame ou d’une histoire dont le
Christ serait le milieu omniprésent, et le jugement dernier
l’accomplissement. Le
livre des fondations, ou Genèse, préface le Pentateuque, ce fleuve à cinq branches
que les juifs appellent la Loi ou le Torah. L’acte créateur se répercute tout
au long du livre en des initiatives qui sont autant de ruptures et de
commencements. Il n’est point de guide assuré qui prescrive, dans le cas de
la Genèse, l’ordre d’une lecture, on peut tout simplement commencer une
lecture à n’importe pages du livre, au hasard.
|
LA GENḔSE – L’ḖSOTḖRISME
DU SEPHER BERESHIT – |
Docteur Chauvet – Schuré – Fabre
d’olivet |
Arcadia |
2008 |
||
Car il faut s’entendre sur ce que
signifie le mot hébreu OR. Il ne désigne pas uniquement la lumière
optique, celle que perçoit l’œil humain, pour la bonne raison que l’Humain
lui non plus n’a pas encore été créé. Ce que le mot OR signifie c’est
que désormais La Création devient révélation. Bien sûr les intentions
profondes du Créateur ne sont pas élucidables à leur source mais le sens de
ses opérations créatrices (péôulot) le devient. La Création de la
lumière s’apparente de la sorte à un lever de rideau qui permettra de
découvrir la scène avant que la pièce ne commence. Il ne s’agit que d’une
image mais précisément les tous débuts du livre de la Genèse autorisent cette
pédagogie, à condition qu’elle ne se prenne pas pour une fin en soi. Reprenons la question: à ce stade
de la Création de quelle lumière est-il fait mention? Essentiellement d’une
lumière de l’esprit. La mise en lumière des commencements de l’Univers
permettra d’en suivre les étapes à venir. Les kabbalistes différencient en
effet ce qu’ils nomment la lumière matérielle, le OR gachmi, et la
lumière intellectuelle, le OR sikhli. Même si la première est
quasiment insubstantielle, elle n’en comporte pas moins une dimension matérielle
et une vitesse de propagation. La lumière intellectuelle est esprit et
seulement esprit. Elle advient aussitôt que désirée. C’est ce qui rend
particulièrement difficile la traduction de la formule « Yehi or – vayehi
or ». Aucun espace, aucun instant, même infinitésimal ne sépare
l’expression du désir émanant de l’Eternel et son aboutissement.
Grammaticalement parlant, nous sommes en présence d’un temps bien particulier
de la conjugaison non pas même « le présent » mais si l’on peut dire
« l’immédiat ». Que faut-il justement en comprendre? Le premier élément créé correspond
intimement avec la dilection du Créateur. En lui et par lui ne se manifeste
aucun autre élément réfractaire, retardant. La Parole divine est réalisée
aussitôt qu’énoncée et par là même la Création fait Un avec le Créateur sans
jamais se confondre avec Lui puisqu’elle est dotée d’un nom propre. Les
autres dimensions et fonctions de la lumière apparaîtront essentiellement au
quatrième jour – le mot « jour (yom) » étant à entendre comme
« phase ».Ce sera d’abord la lumière optique, physique, réfractée (méorot)
qui permet de discerner les objets en plein jour et d’en percevoir au moins
la présence la nuit. Au demeurant cette lumière-là n’est pas qu’optique. Elle
est également intellectuelle (sikhli) puisqu’elle permet l’acte du
discernement et de la conceptualisation (havdala, othot)). Elle
permet de se dégager de la confusion originelle que le récit biblique nomme tohou
vavohou qui n’est pas à proprement parler un état chaotique mais un
état où « tout est dans tout » sans que rien ne parvienne à y prendre
forme et signification (tsoura). C’est par le moyen de cette lumière là que la morphogenèse de la Création pourra se
poursuivre jusqu’à celle de l’Humain (Haadam), le sixième jour. Pour comprendre combien s'est
égaré l'Enseignement de Moïse et ce que ses successeurs en ont fait. On peut
dire que sa Parole s'est perdue. Ses suivants l'ont transformée en quelque
chose qui n'a rien à voir avec l'Original. Dans ce que nous lisons aujourd'hui
dans la Torah, il ne reste que des bribes. A noter quelque chose dont nous
avons déjà parlé, c'est que Moïse, Initié en Egypte, avait gardé la méthode
de dissimulation du Sacré. Il y avait donc trois façons de lire ses mots et
tout comme en Egypte, le "Vulgaire" ou le "Peuple" n'y
avait pas accès. Il est question ici aussi de la véritable signification du
nom EVE et du Serpent qui n'a rien à voir bien entendu avec le "péché
originel"... et ce Serpent-là n'est pas Apophis. Moïse épousa Séphora, la fille de Jethro,
et séjourna de longues années auprès du sage de Madian. Grâce aux traditions éthiopiennes et chaldéennes qu'il
trouva dans son temple, il put compléter
et contrôler ce qu'il avait appris dans les sanctuaires égyptiens,
étendre son regard sur les plus
anciens cycles de l'humanité, et le plonger par induction dans les horizons lointains de l'avenir.
Ce fut chez Jethro qu'il trouva deux livres de cosmogonie cités dans la
Genèse :
Les Guerres de Jéhovah et Les générations d'Adam. Il s'abîma dans cette
étude. Pour l'oeuvre qu'il méditait il
fallait se ceindre les reins. Avant lui, Rama, Krishna, Hermès, Zoroastre,
Fo-Hi avaient créé des religions pour
les peuples ; Moïse voulut créer
un peuple pour la religion éternelle. A ce projet si hardi, si nouveau,
si colossal, il fallait une base
puissante. C'est pour cela que Moïse écrivit son Sepher Béréshit,
son Livre
des Principes, synthèse concentrée de la science passée et cadre de la
science future, clef des mystères,
flambeau des initiés, point de ralliement de toute la nation. Essayons de voir ce que fut la
Genèse dans le cerveau de Moïse. Certes, là, elle irradiait une autre
lumière, elle embrassait des ondes autrement vastes que le monde enfantin et la petite terre qui
nous apparaissent dans la traduction grecque des Septante ou dans la
traduction latine de saint Jérôme ! L'exégèse biblique de ce siècle a mis à
la mode cette idée que la Genèse
n'est pas l'oeuvre de Moïse, que même ce prophète pourrait bien n'avoir pas existé et n'être qu'un personnage purement légendaire,
fabriqué quatre ou cinq siècles plus tard par le sacerdoce juif, pour se donner une origine divine. La critique moderne fonde cette
opinion sur la circonstance que la Genèse se compose de fragments divers (élohistes et
éhoviste) cousus ensemble, et que sa rédaction actuelle est postérieure d'au moins quatre cents ans à
l'époque où Israël sortit d'Egypte. -Les faits établis par la critique
moderne, quant à l'époque de la
rédaction des textes que nous possédons, sont exacts ; les conclusions qu'elle en tire sont arbitraires
et illogiques. De ce que l'Elohiste et le Jéhoviste ont écrit quatre cents ans après l'Exode il
ne s'ensuit pas qu'ils aient été les
inventeurs de la Genèse et qu'ils n'aient pas travaillé sur un document antérieur peut-être mal compris. De ce
que le Pentateuque nous donne un
récit légendaire de la vie de Moïse, il ne s'ensuit pas qu'il ne contienne rien de vrai. La
mission du prophète s'explique replacée
dans son milieu natal : le temple solaire de Memphis. Enfin, les
profondeurs mêmes de la Genèse ne se dévoilent qu'à la lueur des flambeaux arrachés à l'initiation d'Isis et
d'Osiris. Une religion ne se constitue pas sans un initiateur. Les Juges, les
Prophètes, toute l'histoire d'Israël prouvent Moïse ; Jésus même ne se conçoit pas sans lui. Or, la Genèse
contient l'essence de la tradition
mosaïque. Quelques transformations
qu'elle ait subies, la vénérable momie doit contenir, sous la poussière des siècles et les bandelettes sacerdotales, l'idée
mère, la pensée vivante, le testament du prophète d'Israël. Israël gravite
autour de Moïse aussi sûrement, aussi fatalement que la terre tourne autour
du soleil. -Mais, cela posé, autre chose est de savoir quelles furent les idées mères de la
Genèse, ce que Moïse a voulu
léguer à la postérité dans ce testament secret du Sepher Béréshit.
Le problème ne peut être résolu qu'au
point de vue ésotérique, et se pose ainsi : en sa qualité d'initié égyptien, l'intellectualité de Moïse
devait être à la hauteur de la
science égyptienne, qui admettait, comme la nôtre, l'immutabilité des
lois de l'univers, le développement des mondes par évolution graduelle, et qui avait en outre, sur l'âme et la nature invisible, des
notions étendues, précises, raisonnées. Si telle fut la science de Moïse - et comment le prêtre d'Osiris ne l'aurait-il pas
eu ? - comment les concilier avec les
idées enfantines de la Genèse sur la création du monde et sur
l'origine de l'homme ? Cette histoire de la création, qui, prise à la lettre,
fait sourire un écolier de nos jours, ne cacherait-elle pas un profond sens symbolique, et n'y
aurait-il pas une clef pour l'ouvrir
? Ce sens, quel est-il
? Cette clef, où la trouver ? Cette clef se trouve : 1°) dans la symbolique égyptienne ; 2°) dans celle de toutes les religions de l'ancien
cycle ; 3°) dans la synthèse de la doctrine des initiés, telle qu'elle résulte de la
comparaison de l'enseignement
ésotérique depuis l'Inde védique jusqu'aux initiés chrétiens des premiers siècles. Les prêtres de l'Egypte, nous disent
les auteurs grecs, avaient trois manières d'exprimer leur pensée. "La
première était claire et simple, la seconde symbolique et figurée, la
troisième sacrée et hiéroglyphique. Le même mot prenait, à leur gré, le sens
propre, figuré ou transcendant. Tel était le génie de leur langue. Héraclite
a parfaitement exprimé cette différence en la désignant par les épithètes de parlant,
de signifiant
et de
cachant (Fabre d'Olivet, Vers
dorés de Pythagore.)."Dans les sciences théogoniques et
cosmogoniques, les prêtres égyptiens
employèrent toujours la troisième
manière d'écrire. Leurs hiéroglyphes avaient alors trois sens correspondants et
distincts. Les deux derniers
ne se pouvaient comprendre sans clef.
Cette manière d'écrire énigmatique
et concentrée tenait elle-même à un
dogme fondamental de la doctrine d'Hermès, selon lequel une même loi régit le monde naturel, le monde humain et le monde divin. Cette langue, d'une concision
prodigieuse, inintelligible au
vulgaire, avait une singulière
éloquence pour l'adepte ; car, au moyen d'un seul signe, elle évoquait les principes, les causes et
les effets dans la conscience humaine et dans le monde des purs esprits. Grâce à
cette écriture, l'adepte embrassait
les trois mondes d'un seul coup d'œil. Nul doute étant donnée l'éducation de Moïse, qu'il écrivit
la Genèse en hiéroglyphes égyptiens à
trois sens. Il en confia les
clefs et l'explication orale à ses successeurs. Lorsque, au temps de Salomon, on traduisit la
Genèse en caractères phéniciens
; lorsque, après la captivité de Babylone, Esdras la rédigea en caractères araméens chaldaïques, le sacerdoce juif ne maniait déjà plus ces
clefs que très imparfaitement.
Quand vinrent finalement les traducteurs
grecs de la Bible, ceux-ci n'avaient plus qu'une faible idée du sens ésotérique des textes. Saint Jérôme, malgré ses sérieuses
intentions et son grand esprit, lorsqu'il fit la traduction latine d'après le
texte hébreu, ne put pénétrer
jusqu'au sens primitif ; et, l'eût-il fait, il aurait dû se taire. Donc, quand nous lisons la Genèse dans
nos traductions, nous n'en avons que
le sens primaire et inférieur. Bon gré mal gré, les exégètes et les théologiens eux-mêmes
orthodoxe ou libres penseurs, ne
voient le texte hébraïque qu'à travers la Vulgate. Le sens comparatif
et superlatif, qui est le sens
profond et véritable, leur échappe. Il n'en demeure pas moins mystérieusement enfoui dans le texte
hébreu, qui plonge, par ses racines,
jusqu'à la langue sacrée des temples, refondue par Moïse, langue où chaque voyelle, chaque consonne
avait un sens universel en
rapport avec la valeur acoustique de
la lettre et l'état d'âme de l'homme
qui la produit. Pour les intuitifs, ce
sens profond jaillit quelquefois,
comme une étincelle, du texte ; pour les voyants, il reluit
dans la structure phonétique des mots
adoptés ou créés par Moïse : syllabes magiques où l'initié d'Osiris coula sa pensée, comme
un métal sonore dans un moule
parfait. Par l'étude de ce phonétisme qui porte l'empreinte de la langue sacrée des temples
antiques, par les clefs que
nous fournit la Kabbale et
dont quelques-unes remontent jusqu'à
Moïse, enfin par l'ésotérisme
comparé, il nous est permis aujourd'hui d'entrevoir et de reconstituer la Genèse véritable. Ainsi, la pensée de Moïse sortira brillante
comme l'or de la fournaise des
siècles, des scories d'une
théologie primaire et des cendres de la critique négative. Deux exemples vont mettre en pleine
lumière ce qu'était la langue sacrée
des temples antiques, et comment les trois sens se correspondent dans les symboles de l'Egypte et dans ceux de la Genèse. Sur une foule de monuments égyptiens, on voit
une femme couronnée, tenant
d'une main la croix ansée, symbole
de la vie éternelle, de
l'autre un sceptre à fleur de lotus,
symbole de l'initiation. C'est
la déesse ISIS. Or, Isis a trois sens différents. Au
propre, elle typifie la Femme,
et, par suite, le genre féminin
universel. Au comparatif, elle personnifie l'ensemble de la nature terrestre avec toutes ses puissances conceptives. Au
superlatif, elle symbolise la nature
céleste et invisible, l'élément propre des âmes et des esprits, la lumière spirituelle et intelligible par elle-même, qui seule confère l'initiation. -Le
symbole qui correspond à Isis dans
le texte de la Genèse et dans l'intellectualité judéo-chrétienne c'est EVE, Héva, la Femme éternelle. Cette Evé n'est pas seulement la femme d'Adam, elle est encore l'épouse de Dieu. Elle constitue les trois quarts de son essence. Car
le nom de l'Eternel IEVE dont
nous avons fait improprement Jéhovah
et Jahvé, se compose du préfixe
Jod et du nom d'Evé. Le
grand prêtre de Jérusalem prononçait une
fois par an le nom divin en l'énonçant, lettre par lettre, de la
manière suivante : Jod, hé, vau, hé.
La première exprimait la pensée
divine (La natura naturans de
Spinoza.), et les sciences
théogoniques ; les trois
lettres du nom d'Evé exprimaient trois ordres de la nature (La natura naturata du même.), les trois mondes dans lesquels cette
pensée se réalise et par suite les
sciences cosmogoniques, psychiques et physiques qui y
correspondent(6). L'ineffable renferme
en son sein profond l'Eternel
masculin et l'Eternel féminin. Leur union indissoluble fait sa
puissance et son mystère. Voilà ce que Moïse, ennemi juré de toute image de la divinité, ne disait pas au peuple, mais ce
qu'il a consigné figurativement dans
la structure du nom divin en
l'expliquant à ses adeptes. Ainsi la nature voilée dans le culte judaïque se cache dans le nom même de Dieu. L'épouse
d'Adam, la femme curieuse, coupable
et charmante, nous révèle ses
affinités profondes avec l'Isis terrestre et divine, la mère des dieux
qui montre dans son sein profond des
tourbillons d'âmes et d'astres. Autre exemple. Un personnage qui joue
un grand rôle dans l'histoire d'Adam et d'Eve, c'est le serpent. La Genèse l'appelle Nahash. Or, que signifiait le serpent pour les temples antiques ? Les mystères de l'Inde, de l'Egypte et
de la Grèce répondent d'une seule voix : le serpent disposé en cercle signifie : la vie universelle, dont
l'agent magique est la lumière
astrale. Dans un sens plus
profond encore Nahash veut dire
: la force qui met cette vie en mouvement, l'attraction de soi pour soi, en laquelle
Geoffroy Saint-Hilaire voyait la
raison de la gravitation universelle. Les Grecs l'appelaient Erôs, l'Amour ou le Désir. -Appliquez maintenant ces deux sens à l'histoire d'Adam, d'Eve et du Serpent, et vous
verrez que la chute du premier couple,
le fameux péché originel devient
tout à coup le vaste enroulement de
la nature divine, universelle, avec ses règnes, ses genres, ses
espèces dans le cercle formidable et
inéluctable de la vie. Ces deux exemples nous ont permis de
jeter un premier coup d'œil dans les profondeurs de la Genèse mosaïque. Déjà nous entrevoyons ce qu'était la cosmogonie pour un initié antique et
ce qui la distinguait d'une
cosmogonie dans le sens moderne.
affirmations
et ne craint pas les hypothèses risquées, lorsqu’elles favorisent son idée
préconçue. Mais son livre, d'une rare élévation, d'une vaste science ésotérique, abonde en pages d'un grand
souffle, en tableaux grandioses, en aperçus profonds et nouveaux. Mes vues
diffèrent des siennes sur beaucoup de points, notamment pour la conception de
Moïse, auquel M. Saint-Yves a donné, selon moi, des proportions trop gigantesques et trop légendaires. Cela
dit, je m'empresse de reconnaître la haute valeur de ce livre extraordinaire,
auquel je dois beaucoup. Quelle que soit l'opinion qu'on ait de l'oeuvre de
M. Saint-Yves, il a un mérite devant lequel il faut s'incliner : celui d'une
vie tout entière consacrée à une idée. Voir sa Mission des Souverains et sa France vraie, où M. Saint-Yves a
rendu justice, quoique un peu tard et comme malgré lui, à son maître Fabre
d'Olivet. 6 Voici comment Fabre d'Olivet explique
le nom d'IEVE : "Ce nom
offre d'abord le signe indicateur de la vie, doublé et formant la racine essentiellement vivante EE. Cette racine n'est jamais employée comme nom et c'est la seule qui jouisse de cette prérogative.
Elle est, dès sa formation, non seulement un verbe, mais un verbe
unique dont les autres ne sont que des dérivés ; en un mot, le verbe (EVE) être étant.
Ici, comme on le voit et comme j'ai eu soin de l'expliquer dans ma grammaire,
le signe intelligible Vau est au
milieu de la racine de vie. Moïse, prenant ce verbe par excellence pour en former le nom propre de l'Être des êtres, y ajoute le signe de la manifestation potentielle
et de l'Eternité(I), il obtient IEVE dans lequel le facultatif étant se trouve placé entre un passé sans origine et un futur sans
terme. Ce nom admirable signifie donc exactement : l'Être qui est,
qui fut et qui sera. |
LA KABBALE de GRAD |
Grad |
Edition
du Rocher |
1984 |
Bonnes
explications faciles à assimiler. Ce
qu’il faut rappeler d’abord, c’est que la Bible hébraïque n’est pas
intrinsèquement un livre mystique. Pourtant, à partir du XIIe siècle, un
courant va commencer à développer une nouvelle approche des écritures juives,
en tentant de révéler le sens ésotérique derrière l’obvie, apportant des
interprétations inédites des textes sacrés. Le secret de la réussite de la
kabbale, explique Maurice-Ruben Hayoun, c’est qu’elle n’a pas tenté de mettre
à mal l’armature rabbinique du judaïsme mais s’est contenté de l’approfondir,
de mettre à jour des éléments dont on ne soupçonnait pas l’existence -
kabbale vient d’ailleurs de kabbalah, la "tradition authentique". Ainsi,
les théoriciens de la mystique juive n’ont, par exemple, jamais négligé,
malgré leur interprétations ésotériques, la piété traditionnelle telle que la
prière ou les fêtes sacrées. L’une des raisons de l’émergence de la kabbale
au sein du judaïsme médiéval est d’abord lié à la volonté de répondre et de
contrer la philosophie telle qu’elle était propagée par Maimonide par
exemple. Il s’agissait pour les mystiques de lutter contre les dangers de
l’abstraction et de l’intellectualisation du judaïsme. A
la place, les mystiques ont élaboré des textes, comme le Sefer Ha-Bahir et
plus tard le Zohar, monument d’exégèse mystique considéré comme la "Bible
de la Kabbale", dans lesquels des doctrines et des interprétations
mystiques et gnostiques aussi denses que complexes ont vu le jour. Parmi
celles-ci, la transmigration des âmes, la science des Lettres, et surtout
l’élaboration des sefirot et de l’En-Sof. Toutes ces doctrines, tous ces
thèmes mystiques sont absolument impossible à résumer de manière succincte,
et nécessiteraient de longs développements théoriques. Pour autant, on peut,
en raccourcissant à l’extrême, relier ces concepts à la nécessité insatiable
pour les kabbalistes de (re)découvrir le divin. Autrement
dit, le sens ultime des interprétations de la mystique juive est bien celui
de trouver la voie qui mène à Dieu, qui le rend accessible. La kabbale a
connu de nouveaux développements au fil des siècles. Ainsi, au XVIe siècle,
avec Isaac Louria à Safed, qui préconisait une mystique méditative, puis chez
les auteurs hassidiques du XVIIIe. Parallèlement, l’Europe et des auteurs
chrétiens comme Pic de la Mirandole ou Jean Reuchlin vont se servir de la
mystique juive pour redéfinir leur compréhension de la religion chrétienne et
de la Trinité en particulier. Plus
largement, c’est tout le judaïsme rabbinique qui a été influencé par la
kabbale, parfois même de manière inconsciente. Et aujourd’hui encore,
"les kabbalistes autoproclamés ou se reconnaissant comme tels sont peu
nombreux en comparaison de ceux qui le sont sans en être vraiment
conscients" |
LA KABBALE – UNE BRḔVE INTRODUCTION |
Joseph Dan |
Edition J. C. Godefroy |
2017 |
||
Conscient d’une subjectivité
inévitable mais qui peut se révéler hautement créatrice, Joseph Dan évite
toute prétention à une quelconque vérité : « En ce qui concerne la
pluralité de sens attachés au mot kabbale dans la culture contemporaine, seul
un historien pourra dans l’avenir faire la distinction entre l’éphémère et le
durable. ». Pendant un millénaire, jusqu’au
Moyen-Âge, indique Joseph Dan, « Kabbalah », dans le
vocabulaire religieux hébraïque, évoque la vérité religieuse non-individuelle
et non-expérientielle, qui a été reçue par la tradition. ». L’idée d’une
tradition secrète apparut en Espagne, en Provence, puis en Italie au XIIIème
siècle, ajoutant une dimension ésotérique à la tradition exotérique commune.
Joseph Dan note que les historiens des religions observent plusieurs
kabbales, localisées dans l’espace et le temps, alors que les kabbalistes
insistent sur une kabbale unique exprimée sous des formes diverses. Un
principe traditionnel classique. Quand les historiens tendent à morceler,
comparer, séparer, les kabbalistes veulent rassembler, reconnaître, unifier.
Il nous invite à ne pas associer comme nous le faisons souvent mysticisme et
kabbale. Ce n’est qu’au XIXème
siècle que l’on a commencé à évoquer un mysticisme juif ou musulman en
référence au mysticisme chrétien : « Si la recherche d’une vérité
divine au-delà ses sens, de la logique et du langage est une tendance
universelle chez les adeptes de toute organisation d’ordre spirituel (bien que
leur nombre soit toujours plus faible), il apparait naturel que les
représentants juifs de cette tendance se trouvent parmi les cercles
ésotériques des kabbalistes. Cela ne signifie pas que tous les kabbalistes
sont mystiques. Simplement, ceux qui ont de telles inclinations trouvent
asile parmi les kabbalistes. Si de nombreux kabbalistes étaient avant tout
des exégètes, des prêcheurs, des théologiens et des traditionnalistes,
certains étaient toutefois mystiques, si l’on applique, par analogie, les
critères du mysticisme chrétien au contexte culturel juif. » Au fil des pages, nombre d’idées
reçues sont interrogées et contextualisées, nombre de concepts sont
clarifiés : les rapports entre kabbale et gnosticisme, l’introduction
d’une puissance divine féminine et la notion de Shekinah, les idées de
gilgoul, du tikoun
ou celle de tsimtsoum dans le lourianisme, celle, plus moderne, de golem…Au
cours de cette incursion passionnante dans la pensée juive et son influence
considérable, depuis la Rhénanie, la péninsule ibérique jusqu’au New Age
nord-américain, passant par l’école florentine de Marsile Ficin ou plus près
de nous, la Franc-maçonnerie, en des développements ou des appropriations
divers et parfois insoupçonnés, Joseph Dan se réfère aux textes fondamentaux
de la tradition kabbalistique et à leurs apports respectifs, Ecritures
Saintes, Talmud et Midrach, Sefer Yetsira, Bahir,
Zohar, notamment. Le glossaire, l’index
et la bibliographie seront très utiles au lecteur pour ses recherches. Un
excellent livre de 150 pages qui explique, dégrossie et démystifie cette
science assez compliquée pour les occidentaux, un livre très riche sur la
symbolique et l’approche de l’arbre séphirotique - Au
sommaire de cet ouvrage : La
Kabbale son terme au Moyen-Âge, l’expansion des significations du mot kabbale
et la kabbale et le mysticisme - Le mysticisme juif ancien et l’émergence
de la Kabbale - Les traités ésotériques anciens - Le
Sefer Yetsira, livre de la Création
- Les piétistes rhénans - Le
Bahir, le livre de la clarté - Le problème du gnosticisme -
Le Zohar - La Kabbale au 14e et 15e
siècle - Les principales idées de la kabbale
médiévale - Ein Sof
- Les sephirot - La
Shekhina
- L’émanation Gauche -
Kabbale t spiritualisation
- La kabbale chrétienne -
Safed et la kabbale lourianique
- Le Tsimsoum et shevirah - Le tikoun -
Le mouvement messianique sabbatéen - Le
hassidisme moderne et contemporain
- Les dynasties hassidiques et
la théorie du Tsaddik -
Le messianisme hassidique
- Le Golem -
Les penseurs du 19e siècle
- Le New Âge - Shaarey Ora - Lilith
- Les anges -
La kabbala Denudata -
Les visions d’Ezéchiel par Henry Moore
- Sabbataï Tsevi -
Esther -
Joseph
Dan, premier titulaire de la chaire Gershom
Scholem, est professeur émérite de kabbale à l'Université Hébraïque de
Jérusalem où il a enseigné pendant une quarantaine d'années. lia écrit plus
de 60 ouvrages sur la théologie ésotérique (mysticisme) juive, dont la
monumentale " Histoire du mysticisme juif et de l'ésotérisme ". Il
a reçu le Prix Israël de Pensée juive en 1997, le prix le plus prestigieux
décerné chaque année par l'Etat d'Israël. |
la CABALE MYSTIQUE |
Dion
Fortune |
Edition Adyar |
1996 |
Pour
Dion Fortune, l’Arbre de Vie Séphirotique est un être vivant, un
schéma du système solaire, auquel a droit de s’attaquer directement la pensée
moderne, comme faisait la pensée antique, en tenant compte des travaux de
celle-ci, mais sans nullement y être enfermée. Les
correspondances astrologiques et celles du Tarot lui servent à éclaircir les
vieux textes, aussi bien que l’expérience chrétienne ou que les découvertes
récentes, surtout elle voit là un symbole, éternellement changeant et
mouvant, des réalités invisibles que chaque race, tour à tour, interprète, et
de qui l’immense avantage sur les systèmes purement historiques, est
justement de pouvoir se renouveler, de pouvoir renaitre sans fin, avec chaque
effort séculaire, d’être un objet de rêve imprécis, aussi bien que de pensée
didactique. Cette
pensée centrale, Dion Fortune dans son livre, l’a constamment enrichie de
commentaires ingénieux et multiples. Dans une première partie, l’auteur nous parle du Yoga
d’Occident, des sentiers séfirotiques, de la méthode, de la cabale écrite et
non écrite, de l’Arbre de Vie, des 10 Sephirot et des 4 mondes, des Dieux qui
sont sur l’Arbre et sur les travaux pratiques Dans une deuxième partie, on a droit à de très longues
explications sur les 6 sephirot supérieures (Keter,
Chokmah, Binah, Hesed, Geburah et Tipereth) La dernière partie nous parle des 4 Séphiroth inférieures
(Netzach, Hod, Yesod et Malkut,), des trois piliers, des trois triangles, de
l’Arbre de Vie et de ses 31 sentiers de Sagesse. |
LA KABBALE DÉVOILÉE |
Collectif |
Diffusion
Rosicrucienne |
1977 |
La
kabbale d’origine juive est considérée comme un système métaphysique
s’intéressant particulièrement à l’ontologie et à la création, elle traite
des relations de l’homme avec la cause initiale et avec les puissances et les
forces de l’univers. Elle
dit enseigner et divulguer certaines clefs concernant les forces naturelles
par lesquelles l’homme peut commander aux phénomènes de la nature et les
faire obéir à sa volonté, ainsi elle est considérée comme un art
magique, bien que ce mot ne soit pas employé par les kabbalistes dans les
invocations d’êtres, de forces ou de puissances surnaturelles. Vers
1470 Pic de la Mirandole fit accepter par le Pape Sixte IV à ce que les
doctrines de la kabbale soient acceptées avec quelques modifications sous le
vocable de « Kabbale Chrétienne ». On
pense généralement que la kabbale fut l’enseignement scientifico-religieux
des anciens juifs et de leurs contemporains. Elle est une tentative pour
expliquer le phénomène de l’Univers physiquement et spirituellement,
c'est-à-dire pour montrer que les phénomènes de la nature sont la conséquence
directe de la loi et non pas de manifestations arbitraires. Au sommaire de cet ouvrage nous trouvons en 22 leçons : La kabbale dogmatique - L’origine de la kabbale et sa nature - La Sainte Trinité supérieure - Les Sephiroth de construction - Les quatre mondes des Sephiroth - Le Tétragramme et les quatre Adams - La création suivant la Bible - Moïse, la Genèse et la kabbale - Esquisse du Sepher Yetsirah - Les 7 lettres doubles et les 12 lettres simples - L’Adam Kadmon - L’Hébreu, langue sacrée - Ce qu’est et ce que n’est pas la kabbale - L’Arbre de Vie - Les cartes du Tarot - Les kabbalistes et le Zohar - Esquisse du Zohar - Essai métaphysique - Résumé très intéressant sur ces 22 leçons - |
la kabbale du feu |
A.D.
grad |
Edition derVy |
1977 |
||
Le
feu est l’élément des anges « Feu brûlant »,
dit le Psaume. C’est dans une flamme de feu que l’ange du Seigneur apparut à
Moïse sur le Mont Horeb (Exode III). Si Moise s’en est d’ailleurs approché
sans danger, c’est parce qu’il ne ressemblait pas aux autres prophètes et que
ce feu était un feu qui ne brûlait pas.
Nous sommes nés du Feu Divin. Il
anime les étoiles, le Soleil et le centre de la Terre ; il est présent aussi
au plus profond de nous, et son pouvoir créateur est le don précieux de la
Vie. Lorsque nous avons décidé de nous
engager véritablement sur notre Chemin d'évolution, des surprises nous
attendent. La Grâce divine vient à nous, et les cadeaux ne manquent pas pour
celui qui sait les reconnaître. Elle se manifeste le plus souvent de la façon
la plus simple qui soit : le sourire d'un passant, les couleurs flamboyantes
d'un arbre en automne, un élan d'amour spontané... partout où pétille la vie,
pour les yeux qui savent voir au-delà des apparences. Mais nous pouvons aussi
aller au-devant de la Grâce et l'inviter dans notre quotidien ! Shin règne sur l'élément feu, dans
ses manifestations physiques et plus subtiles. Elle nous dynamise, nous
incite à agir, à créer l'harmonie et la vie autour de nous, en nous. Elle
nous révèle notre pouvoir créateur. Shin nous protège des énergies négatives
qui nous freinent. Comme
tous les écrits de Grad c’est très bon. |
LA KABBALE VIVANTE |
Daniel
BERESNIAK |
Edition
TREDANIEL |
1995 |
Un
livre assez facile pour les non-initiés à la Kabbale. La
représentation dynamique du monde fondée sur la doctrine des émanations,
procure un éclairage sur toutes les questions éternellement actuelles :
le sens de la vie, la nature de l’histoire, les origines et le devenir de la
pensée. Pour
que l’enseignement des kabbalistes profite efficacement au développement
spirituel, intellectuel et moral de l’homme d’aujourd’hui, il faut le présenter
dans la perspective de l’histoire des idées. La
kabbale est un courant de pensée en marche et non une « doctrine »
définie une fois pour toute. Loin d’être un système clos, la kabbale a
procuré et procure encore, des idées stimulantes toutes les expressions du
savoir. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Le mot et ce qu’il désigne -
Kabbalistes et cathares en Provence - Les lieux de la
kabbale - Chapitre 2 : L’Ein- Sof et les Sephirot -
L’infini et l’Infini dans le « bahir »
- Les commentaires de l’Ein Sof - Chapitre 3 : L’Art de lire la Bible et autre chose -
Abraham Aboulafia ou de la logique divine à la
logique de l’inconscient - Les divers niveaux de lecture
- L’homme considéré comme la Thora - Lire les rêves
- Chapitre 4 : La quête d’une structure - Les
clés et les portes - Le secret du « commencement : il
créa 10 » - les quatre mondes et les dix Sephiroth
- le contenu de Bereshit et l’arbre - Chapitre 5 : La guématria - Les origines et les guématrioth - Les colonnes du Temple de
Salomon et la guématria - Dieu et l’amour - Chapitre 6 : Le symbolisme des lettres -
Structure - Du concret à l’abstrait - Le corps et
l’univers - Chapitre 7 : La doctrine secrète de la création et de la Merkaba - Esotérisme et mystique dans le
judaïsme avant la kabbale - la Merkaba
- Les 22 lettres - la construction kabbalistique et les
deux manières de la regarder - Le Nom divin et les Noms
divins - « Moi », synthèse de tous les Noms et le
nombre 81 - Chapitre 8 : Le passage de la kabbale en milieu chrétien - Avant
et après le Zohar - La naissance de la kabbale chrétienne
- Pic de la Mirandole - La substantifique moelle
- la rédemption pour tous - Chapitre 9 : Les développements de la kabbale en Italie - Chapitre 10 : Le développement de la kabbale et l’hermétisme
-
J. Reuchlin, du tétragramme au pentagramme - Kabbale, pansophie,
théosophie, ésotérisme - kabbale humaniste, néoplatonisme,
hermétisme - kabbale et alchimie - la cabala denudata - Guillaume Postel - Chapitre 11 : Isaac Luria et la nouvelle kabbale - la
catastrophe - Isaac Luria :le lion de Safed - La
brisure des vases - tikoun -
élévation des étincelles - les 3 parties de l’âme -
Le Millénarisme et l’Apocalypse - le mythe prométhéen et
faustien - Chapitre 12 : Inventaire des idées sur la kabbale - la
kabbale comme tradition originelle - la kabbale comme
préfiguration secrète du christianisme, du spinozisme, de la gnose, et du
panthéisme - La théosophie de Jacob Böhme - Chapitre 13 : Kabbale et occultisme -
L’Occulte et ses critiques - Le syncrétisme occultiste et la
kabbale - Le dérapage occulte - La Kabbale enseignée
par Eliphas Levi et Papus – Chapitre 14 : Le mythe du Golem - le maharal de Prague - son œuvre et réunir ce
qui est épars - le Golem : serviteur, sauveur, son secret,
son pouvoir et ses limites - Chapitre 15 : Le Verbe se fait chair - De la
lettre à la vie - le rituel de l’alphabet - Le
langage et son paradoxe - La puissance des mots - Chapitre 16 : Le mot et le nombre - Les
signes - Nomen, numérus, numen
- La guématria des noms propres - Franz Kafka -
Une clé offerte par Gerschom Scholem -
La littérature sur les nombres et la kabbale - Physique et psychologie
- Chapitre 17 : La kabbale, le savoir et la connaissance - Science et synthèse - Science et conscience - La pratique du Zeruf et les émanations - Repères pour une éthique - |
LA
LANGUE HÉBRAIQUE RESTITUÉE |
FABRE
D’OLIVET |
Edition
DELPHICA |
1991 |
Important
ouvrage sur l’alphabet hébraïque avec une explication sur la grammaire
hébraïque, ses racines, destiné à faciliter l’intelligence du langage et
celle de la science étymologique. Fabre
d’Olivet nous parle de : Sur l’origine de la Parole, et sur l’étude des
langues qui peuvent y conduire Une
première partie sur la grammaire hébraïque et les grammaires en général, les universelles
qui sont fondées sur la nature et les particulières propres à chaque langue. Un
vocabulaire radical ou série des racines hébraïques. L’alphabet
hébraïque, son origine, ses voyelles. Le
Nom considéré sous 7 rapports de l’étymologie. Les relations nominales. Le
Verbe absolu et particulier - le temps - les
conjugaisons - les racines hébraïques des 22 lettres - |
LA LETTRE CHEMIN DE VIE.
LE SYMBOLISME DES LETTRES Hébraïques |
Annick
de SOUZENELLE |
Edition
Albin Michel |
1998 |
||
Il propose pour cela
de retrouver le feu du buisson ardent du Sinaï, que chaque lettre a enfermé
dans son cœur, et de nous laisser buriner tranquillement par lui. Le mot
PESHA actuellement veut dire « une marche, une progression ». Et lorsque ce
pas se fait dans les conditions que nous venons de dire, la progression doit
passer par la transgression. Le mythe de la chute est une transgression non juste
qui a fait le drame de l’humanité en la remettant à zéro pour qu’elle
reprenne le chemin. Lorsqu’elle est juste, c’est aussi le mot PESHA. L’Apôtre Paul
l’emploie lorsqu’il parle de la Loi. Quand il n’y a plus de loi, il n’y a
plus de transgression. C’est la situation dans laquelle nous sommes
actuellement. Nous sommes dans un monde de lois morales, sociales, car nous
vivons dans une jungle qu’il faut bien ménager ; mais cette loi est faite
pour un monde infantile. Quand on prend conscience de cela, un jour vient où
on est bien obligé de transgresser en sachant que c’est juste. Sans cela nous
sommes dans le PESHA. C’est l’histoire du Christ lorsqu’il transgresse le
jour du Shabbat, quand, passant avec ses disciples le long d’un champ il voit
un homme qui y travaille. C’est le jour du Shabbat. Les disciples sont
scandalisés. Mais le Christ s’adresse à cet homme en lui disant : « Homme, si
tu sais ce que tu fais, tu es béni par mon Père. Mais si tu ne sais pas ce
que tu fais, tu es transgresseur de la Loi et tu es maudit de mon Père ! ».
Ce texte est tellement immense qu’il a été supprimé des Évangiles ! On ne transgresse pas
impunément, voilà en quoi le Phé est aussi une
barrière. PAH est un mot qui vaut 88, il veut dire « filet ou le
piège ». Avec ces deux 8 nous sommes saisis dans le piège ou alors au
contraire, nous passons, nous traversons. Mais nous ne pouvons passer que
dans un dépassement des contradictions qui sont en nous. Et quand nous avons
au milieu de ce mot le Tav qui veut dire « signe » et précisément « signe de
la Croix » dans toutes les traditions, cela donne le mot PATOM qui signifie «
ouvrir » et aussi « la porte », nous trouvons le symbole de l’incarnation qui
est essentiellement la Croix, puisque nous sommes crucifiés entre le chemin vers
le Divin, et toutes les énergies dont nous sommes faits à chaque niveau de
réalité. L’homme est au centre
de la croix. Et le mot Patoh, ainsi formé et qui
signifie « ouvrir » et aussi la « porte », nous ramène au Daleth qui a pour
valeur 4 et qui aussi veut dire la « porte ». Le 4 est toujours un arrêt, une
porte qui est proposée et qu’il faut ouvrir. Le mot PESSAH qui est la Pâque
avec un Samek qui a pour valeur 60, c’est le
soutien, c’est l’arbre, c’est la hampe du drapeau, le mât du navire. Nous trouvons
dans PESSAH un peu la même idée que dans PETAR qui est « le passage ».
L’Égypte pour les Hébreux était un piège. Or il y a un moment où Moïse se
dresse, la personne pensante qui est le pôle d’évolution que nous avons tous
en nous à partir du moment où nous cherchons la libération. Nous avons tous
un Moïse en nous et aussi un Pharaon qui s’oppose. Mais nous sortons de cette
servitude, de ce piège et c’est la Pâque. La pâque chrétienne, c’est la même
idée, mais à un autre niveau. Nous passons au mot PÉLÉ,
le miracle, la chose merveilleuse qui rend compte de notre vraie nature. Nous
pourrions le traduire mot à mot par « la bouche de l’impossible », Lo étant
la négation du mot divin retourné. El. C’est l’ouverture au niveau du Divin,
le dévoilement des mystères. Mais Lo est aussi la négation « pas ». Dans
la profondeur le oui et le non sont la même réalité au niveau de ce nom divin
qui est au-delà de toutes les contradictions, au-delà de l’être et du
non-être. Ce sont les mêmes lettres, donc les mêmes énergies. Lorsque Dieu se
révèle à Moïse dans le Buisson Ardent en tant qu’Il Est, Il se limite, car
nous ne pouvons l’appréhender que dans une limite. IL EST et IL N’EST PAS, si
bien que ces deux mots El et Lo sont une même réalité. Alors PÉLÉ c’est
l’ouverture du Divin, de l’impossible, ouverture du « non », « non ce n’est
pas cela, c’est bien au-delà de cela ». Et ce miracle, cette chose
merveilleuse, c’est tout simplement l’ouverture à notre vraie nature. Le Phé y préside. PETEROM, c’est Pierre, l’Apôtre, celui qui
ouvre la lignée. C’est celui qui a été choisi le tout premier avec son frère
André. Il y a autour de ce mot un immense malentendu. Lorsque l’Apôtre Pierre
répond à la question du Christ : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » —
« Tu es le Christ, fils du Dieu vivant ». Le Christ lui dit : « Ce n’est
pas par ton intelligence que tu as répondu cela, mais par une lumière de
l’esprit en toi. Tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. »
Les mots sont « Tu es EBEN, pierre ». Tu es Eben,
tu es une pierre dure, parce que tu participes à la construction du Royaume
et sur cette pierre (qui est encore un autre mot : SELA avec un Samek qui nous fait retrouver « le trône divin ») donc
sur cette SELA, c’est-à-dire le fondement : « Tu es EBEN et sur cette SELA je
bâtirai mon Église ». Ce n’est qu’en français, autour de l’an 1000 que ce jeu
de mot a été fait et qui a eu pour résultat que l’Apôtre Pierre et ses
successeurs ont été considérés comme la base de l’Église. Ce fut une des
causes en 1054, de la séparation de l’Église d’Orient et de l’Église de Rome. La lettre TSADE que
nous approchons maintenant est l’initiale d’un mot qui s’écrit : Tsadé-Daleth-Yod. Ce mot rend surtout compte d’une racine
TSAD que nous allons retrouver dans beaucoup de mots et qui veut dire : « le
côté ». Nous la trouvons dans TSOUD, TSADOH, TSODED qui signifient épier,
pécher, dresser des embuscades, chasser. C’est la notion de harponner,
d’aller chercher une proie, d’aller piéger quelque chose. En général lorsque
nous considérons ces significations nous y voyons de la malice, tandis que là
nous sommes devant une réalité qui dépasse absolument notre plan de
conscience, car il s’agit du harpon divin. Et je pense particulièrement à
cette phrase que nous trouvons, je crois, chez Isaï,
lorsque Dieu dit en parlant de l’humanité, sa future épouse qu’Il va
l’emmener au désert, il va l’épier, la saisir, pour qu’Il mette en Lui son
plaisir et qu’elle devienne Son épouse. C’est cela qui est la racine de cette
idée fondamentale du TSADE. C’est vraiment le harponnage de nos derniers
éléments dans la profondeur. Dieu va se harponner en nous. Ce n’est pas par
hasard que le Christ a cherché ses premiers apôtres parmi les pécheurs, afin
qu’ils aillent chercher dans l’homme le divin qui est en lui. Le discours qui
s’engage entre la lettre et le Saint-Béni-Soit-Il est très signifiant. La
lettre vient se présenter en se réclamant de commencer le mot TSADOCH, c’est
le mot qui veut dire : le Juste. Melchitsédech est
le Roi de la Justice, c’est-à-dire de la « justesse », de l’harmonie entre
les deux opposés. Job est Tsedech, Noé est Tsedech, tous ces êtres qui sont justes. Et Dieu renvoie
la lettre en lui disant : « Il ne me convient pas de me servir de toi pour
opérer la création du monde, attendu que tu dois être cachée pour ne pas
donner prise à l’erreur. Car ta forme primitive est un Noun oblique, principe
femelle, sur lequel vient s’ajouter un Yod, principe mâle. » Voilà la forme
initiale du Tsadé et tel est le mystère de la
création du premier homme : il fut créé à double face, deux figures tournées
en sens inverse, dos contre dos. Et c’est pourquoi le Yod est présenté de dos
et non de face. « Toi aussi, dit Dieu, tu seras un jour divisé en deux, mais
tu vas autre part. Ce qui est à retenir,
c’est que le Tsadé est fait de cette rencontre du
Noun et du Yod, principe féminin et masculin. Ces deux lettres sont
absolument inséparables et constituent ce fameux masculin et féminin d’Adam
qui est Yod et Isha (qui n’est appelée Ava qu’après
la chute) qui est son Noun, son poisson, sa profondeur et en même temps, le
germe du Yod. C’est le mystère de l’ombre que représente le féminin par
rapport à l’homme et de l’ombre qui est la Création toute entière par rapport
à Dieu. Notre travail c’est d’amener le Noun au Yod pour réaliser la totalité
de la Création. Le Tsadé c’est cette lettre au niveau du 80 qui réalise une
totalité accomplie, à l’exception de ce dernier germe divin que nous avons à
amener au Yod. C’est cette ultime pêche. Rien d’étonnant alors que Tsadé préside à des mots, non seulement comme Tsad qui veut dire « un côté » (qui appelle l’autre
côté), mais aussi à la racine TSEL qui veut dire l’« ombre », c’est-à-dire
l’ombre à sa source qui est précisément le Noun par rapport au Yod. L’homme,
c’est-à-dire homme et femme, est l’ombre de Dieu. Nous sommes comme l’ombre
d’un Dieu qui est parfait, mais qui est encore — on peut presque dire —
inachevé, tant que nous ne sommes pas retournés à Lui. Dieu se fait mâle, le
mot souvenir c’est le mot mâle, pour descendre dans son ombre, principe
féminin. |
l’alliance oubliÉe
– la bible revisitÉe |
Annick
de souzenelle |
Edition
ALBIN MICHEL |
2005 |
La
Bible peut-elle encore nous parler aujourd’hui ? Existe-t-il d’autres
lectures que le littéralisme qui conduit au fondamentalisme et la critique
historique qui enlève toute verticalité au texte ? Depuis plus de quarante
ans, Annick de Souzenelle tente de sortir de cette impasse en
renouvelant l’interprétation du texte biblique par un retour aux sources des
lettres hébraïques. À travers une approche symbolique, qui fait aussi appel à
la psychologie des profondeurs et à la tradition chrétienne orthodoxe, elle
scrute ici le livre de la Genèse jusque dans la moindre de ses lettres. Elle y perçoit la révélation des « lois ontologiques » qui nous fondent en profondeur, et déconstruit les lectures hâtives qui ont justifié, entre autres, la soumission des femmes. Après avoir brossé le tableau des autres interprétations possibles, le philosophe Frédéric Lenoir, directeur de la rédaction du Monde des religions, interroge cette approche singulière et la soumet au crible de la rationalité moderne. Un
dialogue passionné et passionnant, qui nous fait pénétrer dans le récit
fondateur de notre civilisation. Lu
comme un récit historique des origines de l’homme et du monde, la Bible et
surtout la Genèse apparaît comme totalement absurde au regard de nos
connaissances scientifiques et historiques actuelles. Et ce récit qui fait
naître Eve de la côte d’Adam, même s’il est symbolique, ne sert-il pas à légitimer la supériorité et la domination
de l’homme sur la femme, typiques des sociétés patriarcales ? Non crédible
sur le terrain de l’histoire, discutable sur le plan moral, sans
signification spirituelle explicite susceptible de nourrir la foi des
croyants, quel intérêt peut-on encore trouver à lire ces premiers chapitres
de la Genèse ? C’est
précisément à cette question que tente de répondre ce livre. Annick de
Souzenelle, bibliste d’origine catholique convertie à l’orthodoxie, travaille
depuis plus de quarante ans à traduire et interpréter le texte biblique à
partir de la langue hébraïque. Il s’agit maintenant de reprendre les seuls
trois premiers chapitres et d’expliciter plus profondément la vision de
l’homme et les enseignements spirituels qu’ils véhiculent, d’en dégager ce
que l’auteur appelle les "lois ontologiques". Lorsqu’elle
fût traduite de l’hébreu en grec à partir du IIIe siècle avant J.C. par des
juifs vivant à Alexandrie, la Bible hébraïque - qui prit le nom de
"Septante" selon la légende qui veut que la traduction en ait été
assurée par soixante-douze savants - comprenait au 1er siècle d’autres écrits
(Tobie, Judith, Sagesse de Salomon, Maccabées, etc. ) qui ne seront pas
retenus dans le canon rabbinique. Cela ne sera pas sans incidence, puisque
les premières communautés chrétiennes intégreront la traduction grecque des
Septante à laquelle ils adjoindront au cours des quatre premiers siècles de
l’ère chrétienne leurs propres Ecritures saintes : vie et paroles de Jésus
(quatre Evangiles), Actes des apôtres, Lettres de Paul et des apôtres,
Apocalypse. Les
cinq Livres de la Torah transmettent non seulement les Dix Commandements,
socle de la morale juive et chrétienne, mais aussi de nombreuses
prescriptions rituelles, le récit de la création de l’homme et du monde ainsi
que l’histoire ancienne du peuple juif, des premiers Hébreux nomades jusqu’à
l’arrivée aux portes de la Terre promise, après la sortie miraculeuse
d’Egypte et la longue pérégrination du peuple hébreu dans le désert. Ces
récits ont été pris au pied de la lettre pendant de siècles et continuent de
l’être par un certain nombre de juifs et de chrétiens pieux. Pourtant, cette
lecture fondamentaliste est aujourd’hui insoutenable. Depuis
la Renaissance, l’essor de l’esprit critique et des connaissances
historiques, linguistiques, archéologiques, sociologiques, astronomiques,
géologiques, a profondément ébranlé bon nombre de certitudes tirées d’une
lecture littérale de la Bible. La révolution copernicienne, puis la théorie
darwinienne de l’évolution ont rendu obsolète la vision d’un cosmos dont la
terre et l’homme seraient le centre, comme celle de la création par Dieu du
premier couple humain un peu moins de quatre mille ans avant J.C. selon la
chronologie biblique. Les connaissances historiques et archéologiques ont
également mis à mal toute l’histoire du peuple hébreu telle qu’elle est
racontée dans la Torah. On sait même aujourd’hui que cette terre d’Israël
était en fait sous domination égyptienne à l’époque de la fameuse conquête
mentionnée par la Bible et on voit mal comment la "superpuissance"
de l’époque aurait pu non seulement laisser s’échapper un peuple entier
d’esclaves, mais aussi le laisser semer la terreur à travers l’une de ses
principales provinces. Certains récits bibliques hauts en couleur, comme la
chute des murs de Jéricho, sont décrédibilisés par des découvertes
archéologiques révélant que les villes de l’époque n’avaient pas de
murailles. Ce
délire interprétatif, qui est parfois issu de certains cercles occultistes se
réclamant de la Kabbale, dissimule l’essentiel : il existe assurément
plusieurs niveaux de lecture du texte biblique (comme de tout texte
d’ailleurs). Cela est d’autant plus manifeste pour la Bible hébraïque - et
c’est la deuxième raison pour laquelle la lecture historico-critique ne peut
de toute façon épuiser le sens du texte. Car ce Livre est avant tout une
oeuvre hébraïque, c’est essentiel. Entre une lecture de type fondamentaliste
et une lecture de type scientifique qui, dans les deux cas, matérialise le
texte, il existe donc d’autres espaces d’interprétation possibles de la
Bible.
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LA PRIÈRE DU SERPENT – LA VOIX DANS LA BIBLE |
Dominique Bertrand |
Edition Signatura |
2007 |
Lorsque Dieu parle, il y a un écho. En cet écart, il y a quelque chose à entendre : la place de l’humain. La « prière du serpent » répond à Ibn Sahula, kabbaliste du 13e siècle, qui affirmait que la connaissance des mystères du chant et de la musique conduit à la connaissance des mystères de la Torah. Mais, de quels mystères s’agit-il ? Il s’agirait u rythme par lequel Dieu a créé le monde, et comme tout vrai secret, il est caché en évidence : condensé dans le premier son que Dieu prononce à l’orée des temps, il sous-entend, discrètement mais efficacement, la disposition de certaines lettres, mots, phrases, et même chapitres entiers ! Appliqué aux 304807 lettres de la Torah toute entière, il pointe sur l’Interdit : le serpent maudit ! Sachant que, du même geste, la musique révèle l’existence du « diabolus in musica », l’Intervalle Interdit, nous voilà lancés en pleine enquête dans les coulisses sonores de la Parole de Dieu à travers les lettres hébraïques et la kabbale. La Bible est un livre ancestral : une vieille histoire, impliquant hommes et Dieu, un texte sur lequel beaucoup se penchèrent, à chaque génération depuis des siècles, avec l’espérance d’y trouver un sens à leur vie comme à leur mort. Bible veut dire « livre » - du nom d’une ancienne ville phénicienne, experte en confection de papyrus : Byblos. Sous cette appellation sont de fait réunis deux livres distincts, la Torah hébraïque et les Evangiles chrétiens, soudés ensemble par la tradition chrétienne, qui les nomma « Ancien » et « Nouveau Testament ». Il se tient en un lieu fort singulier du paysage humain, qui rend son approche particulièrement délicate : c’est sur lui que l’Occident posa la colonne centrale de son immense cathédrale multiséculaire. Il fut nimbé tour à tour de la sainteté des saints, de la sagesse des sages, du désarroi des désemparés, de la folie des fanatiques, de la certitude des doctes, de la révolte des révoltés, il servi de juge de paix, d’inspiration aux inspirés, de la multitude des foules et de la solitude des seuls, il est sur les autels de serments et sert de boussole aux hommes perdus en quête de lumière. Il fut considéré sous tous les angles, médité en chacun de ses versets, de ses mots,, de ses lettres, minutieusement recopié de copistes en copistes pendant des siècles, avant d’être un jour imprimé, battant bientôt tous les records d’édition ; il posa des problèmes théologiques complexes qui engendrèrent excommunications, hérésies, guerres, schismes, inquisitions, tortures et buchers. En son nom, on a envahi des terres lointaines, détruit des civilisations, humilié, asservi et massacré des peuples entiers, mais aussi fondé des nations nouvelles sur des valeurs généreuses et des espérances grandioses. Il fut chanté, loué, traduit, enseigné, peint, sculpté, dessiné, gravé, mais aussi rejeté, diabolisé ; démystifié et critiqué. Il fut exposé au scalpel des spécialistes : théologiens, philosophes, moralistes, historiens, archéologues, sémiologues, linguistes, mythologues, psychologues… mais fut-il pour autant « entendu » ? Il n’en continua pas moins de jouer imperturbablement son rôle, qui est de témoigner de sa propre existence, autrement dit de sa propre énigme. Au sommaire de cet ouvrage on trouve : Une voie auriculaire – le livre - le son - le Nombre - YHY, le mot de passe : les lettres de l’Être - YHY, les lettres et le sens - YHY, les lettres et le son - La chimère au fil du Livre : Adam et Eve - Le Nom ineffable - le serpent - dans le souffle du jour - Sous le signe de la Duplication - Gémellités - Jacob – Israël - Métaphysique du bégaiement - Jéricho, la citadelle du Souffle - le Saint des saints - Une voix de fin silence - Transition - La part du diable : La prière du serpent - les secrets de Maître Polichinelle - le diable dans la musique - Anathème - Interpréter, interpréter : Darash darash - la Fiancée - En fin de compte - |
L’ARBRE DE VIE |
Joachim
Boaz |
Edition
EDIRU |
1991 |
||
Un
arbre symbolique - la Zohar - Le Sepher Yezirah - Les bases du système -
de la nature de l’homme - La kabbale - la
guématrie - notarikon et témourah - les 7 principes hermétiques
- L’alphabet hébreu et ses applications - Les sephires - Tout est vibration -
Les divisions de l’arbre - le Nombre 3 - La Trinité
et l’alchimie - La Création - L’allégorie d’Eve et
d’Adam - Les trois éléments primordiaux et les quatre
éléments - Les colonnes - les piliers -
Les Nombres - Addition et réduction théosophique - la
symbolique des nombres - Platon et la tradition hébraïque
- Les vibrations, les ondes, le son, - Infra-sons et
ultra-sons - La lumière physique et les ondes de la vie
- Rien ne se perd, rien ne se crée - la lévitation
- Les ondes cérébrales - Le Tarot - Les
couleurs - Les correspondances de l’Arbre de Vie - La
méditation - Repères historiques de la Tradition - |
la rose aux 13 pÉtales - Introduction à la
cabale et au judaïsme - |
Adin steinsaltz |
Edition
Albin Michel |
2002 |
Avec ce texte, le Rabbin Adin Steinsaltz nous
introduit dans l’univers mystérieux de la mystique juive et nous livre les
clés fondamentales de la Cabale, qui, au-delà de son apparente complexité
exprime en langage symbolique l’essentiel de la quête de Dieu. Une première partie facile et très agréable à
lire, une deuxième partie qui demande une lecture de réflexion. Un recueil de 190 pages par un des plus
grands spécialistes de la Cabale. Au sommaire de ce magnifique
ouvrage : Chapitre 1 : La rose aux 13
pétales
- Des anges à sens uniques - Voir l’invisible -
Le monde du Trône - Des anges parasites - Chapitre 2 : La manifestation
du divin
- Les dix lumières - Image de Dieu, image de l’homme
- Une mécanique à moteur humain - Chapitre 3 : L’âme de l’homme - Les 5
étages de l’âme - Les Sephiroth de l’âme - La
réparation - Chapitre 4 : La sainteté - Lieux
saints - Les temps de la sainteté - L’année
sainte - Une vie de sainteté - Chapitre 5 : La Torah -La danse de
la vie - La Thora un langage d’hommes - Chapitre 6 :L’Ethique ou la
direction du choix
- La vie : un aller-retour - Chapitre 7 : Image de Dieu,
image de l’homme
- L’homme microcosme - Chapitre 8 : La Techouvah - Revenir à soi - La
révolution permanente - La réponse était dans la question - Chapitre 9 : La quête de soi - Où
es-tu ? 6 l’homme solitaire - Au cœur de
l’homme - Chapitre 10 : Les Mitssvot : les commandements - Prier
au pluriel - La ronde des fêtes - Régime du corps,
régime de l’âme - Le prochain de l’homme - La
coupe d’abondance - |
la sagesse de la kabbale |
Dan cohn - sherbok |
Edition
VÉGA |
2003 |
La
tradition kabbalistique (la branche mystique du judaïsme) est animée par le
désir de l’humanité de faire l’expérience de l’extase de la présence de Dieu.
Mouvement subtil et mystérieux vieux de plus de deux mille ans, il est
caractérisé par l’intensité de l’expérience spirituelle consignée par ses
plus grands mystiques.
Les
thèmes de cette compilation vont de la préoccupation humaine du bonheur et de
la vertu à des questions spirituelles telles que la nature de l’infini et
l’idée de gloire divine, émaillées de pensées sur la méditation et la santé
de l’âme.
|
la vie quotidienne des hommes de la bible |
André
chouraqui |
Edition
FAMOT |
1979 |
En
partant d’Abraham, l’auteur nous fait parcourir l’Ancien Testament à travers
les hommes qui l’ont traversé, avec leurs problèmes, leurs vies au
quotidien en fonction de la religion et des impératifs de l’occupant : Au sommaire de cet ouvrage très riche : Le nomadisme, les mutations, les traditions, Salomon dans toute
sa gloire, David, les façons de vivre, de bâtir, les fêtes juives, les
épouses, les magies, les guerres, les grands inspirés, Moïse, Élisée, Amos,
Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Abraham, la justice, les impôts, la maison, l’eau,
la chasse et la pèche, tissage, teinture et blanchissage, les chaussures, les
bijoux, les repas et les boissons, l’ascèse, la mort et la sépulture, les
racines du ciel, le temps, le calendrier, le Sabbat, la circoncision, les
rêves et leur interprétation, Nathan, Elie, Elisée, Michée, Amos, Osée, les
armes, la tribu, l’armée royale, la vieillesse et la mort, Baal, Astarté,
Moloch, les prophètes, Moïse, Isaïe, Jérémie, Sophonie, la musique, la magie,
l’extase, le sacré, les demeures de Dieu, le Temple de Jérusalem, pontifes et
lévites, les anges, satan, la liberté,
l’allégresse, l’espérance, eschatologie et messianisme… Des tableaux chronologiques de l’histoire d’Israël terminent
cet ouvrage. |
LE BAHIR, LE LIVRE DE LA CLARTÉ |
traduit
par J. gottfarstein |
Edition
VERDIER |
1983 |
Cet
ouvrage dont on ne connait ni l’auteur ni la date de parution (vers le XIIe
siècle ?) est le tout premier écrit appartenant à la littérature de la
cabale. Composé
à partir de sources orientales encore peu connues, il en développe cependant
la plupart des grands thèmes : mystique des lettres, migration des âmes,
système des Sephiroth, combinaison des noms divins, procédure de prières,
méditations sur la Création du monde et sur le mystère de la Merkabah (char
céleste). Il
constitue à ce titre un complément précieux pour une bonne compréhension du
Zohar. Les fragments pleins de secrets du Bahir abordent également la
question du mal, et ce de manière si originale qu’un savant comme Gerschom Scholem a pu le décrire comme un livre gnostique
et plein de secrets, qui ainsi le rende incontournable. En
fait, loin de croire à la réalité de deux principes souverains antagonistes,
il considère que le mal autant que le bien sont l’œuvre du Dieu unique
lui-même. Les pages les plus remarquables sont celles qui contiennent les
énoncés sur le masculin et le féminin. Selon ce texte, le monde a été crée par leur union, et la rédemption des âges
messianiques ne s’obtiendra que par elle. |
LE
BESTIAIRE DE LA BIBLE |
J.J
FROGER et J.P DURAND |
ÉDITION
DÉSIRIS |
1994 |
||
Pourquoi un bestiaire de la Bible ? Pour accompagner le recherche du beau et du bien jusques en son ultime
dévoilement dans l’Apocalypse : La Femme que le soleil enveloppe, la lune
sous les pieds, la tête couronnée de douze étoiles (carte que l’on retrouve
dans certains tarot en arcane 17-l’étoile- ou en arcane 18-la Lune-)
|
LE CANTIQUE DES CANTIQUES - TALISMAN SUR TON CŒUR. POLYPHONIE SUR LE
CANTIQUE DES CANTIQUES |
David Isaac Haziza |
Edition du Cerf |
2017 |
||
David Isaac Haziza
s’attèle au Cantique, et en donne sa propre traduction. Avant de
comprendre le déroulé de l’histoire du texte, il faut revenir à la source.
Car ce texte a une histoire, histoire de rejet et de reconnaissance, et
histoire de son interprétation : la Sulamite a-t-elle un amant, ou
deux ? Salomon y tient-il le rôle principal ? Sommes-nous face à un
poème pastoral – au sens bucolique du terme – ou réellement aux prises avec
une allégorie des plus subtiles ? Haziza prend
position dès les premières pages de son essai, rejoignant quelques
conclusions solides, d’Abraham Ibn Ezra à Ernest Renan : deux amoureux.
Et Salomon n’y tient pas le beau rôle : «il l’a enlevée pour la placer
parmi les odalisques de son harem, mais elle se refuse à ses étreintes.» Talisman sur ton cœur est un essai contemporain. Immédiatement
contemporain. Dans lequel la voix de l’auteur se fait entendre, non pour
étaler un quelconque égocentrisme, mais pour expliquer une démarche
particulière. Les grands textes, et qui plus est les textes fondateurs,
cachent en eux un secret d’évidence : ils nous parlent, et parlent de
nous. Quelle que soit l’époque, quel que soit le contexte. Ils sont, en cela,
universels bien entendu, mais surtout refondateurs. On vient s’y abreuver, et
y chercher du sens : «J’ai commencé à relire le Cantique quelques
semaines après le massacre de Charlie Hebdo. Rien à voir me
direz-vous ? Erreur, il y a tout à voir. Tout. Le
fait peut-être d’abord que je l’avais lu attentivement à l’époque du martyre
d’Ilan Halimi.» Il
y a là une façon moderne – ou post-moderne, je ne sais pas –, en tous cas une
façon nouvelle, et diablement intéressante, de poser les bases de sa
réflexion. De fixer sans ambages non seulement le lieu d’ «où» l’on
parle, mais aussi de «quand» l’on parle. Pour David Isaac Haziza,
l’essai théologique rejoint l’actualité, et ouvre sur des réflexions
politiques qui n’ont rien de politiciennes. L’analyse du texte n’est pas
passée au filtre de l’actualité immédiate, elle n’est pas soumise à
l’ici et maintenant : elle en tient compte, ce qui est tout à fait
différent. C’est une démarche intellectuellement, et humainement, honnête.
L’érudition dont fait preuve Haziza à propos du Cantique
et de son exégèse ne nuit en rien à la lecture de cet essai brillant. Les
références historiques et théologiques appuient un propos résolument
contemporain et éclairent notre actualité, nous poussant à notre tour à la
réflexion. Cette Marianne aux seins nus qui représente notre République
n’est-elle qu’une allégorie ? Nous sommes, là aussi, là encore, dans
l’érotique… «L’allégorie ne fonctionne vraiment que si le signifiant compte
autant que le signifié.» En citant Proust autant que le Talmud, en renvoyant
à Dieu autant qu’à nos transcendances particulières, personnelles et
collectives, en évoquant Magritte et le Midrach, en
rappelant le parallèle entre «connaître» et «aimer», David Isaac Haziza ouvre pour nous de nouveaux chemins de résonances.
Le Cantique des cantiques, ce livre-mystère fondateur, allégorico-érotique, devient ainsi motif à réflexion
contemporaine. |
LE CANTIQUE DES CANTIQUES |
Traduction d’Ernest Renan et J. Lefèvre d’Etaples |
Edition
Du SEUIL |
1994 |
Ces
poèmes que l’on prête à Salomon, sont toujours à lire et à relire avec
bonheur. Petit livre (10x15) dans un très beau papier ivoire, très
agréable à lire et à feuilleter. Traduction de Jacques Lefèvre
d’Etaples et d’Ernest Renan. La plupart des hommes de ce monde
redoutent la solitude et la réflexion. Ils aiment mieux être surchargés
d’invitations et d’affaires que d’avoir du temps pour réfléchir. Leur
conscience mal à l’aise voudrait alors faire entendre sa voix ; mais ses
avertissements sont souvent étouffés par ce mot commode : devoir ;
et bientôt oubliés volontairement. Si l’on a sur la conscience des péchés non
jugés, la pensée de Dieu comme juge est redoutable pour une âme irrégénérée. Elle ne peut pas supporter la lumière, c’est
pourquoi elle préfère les ténèbres. Toute occasion est bonne pour échapper à
une calme et sérieuse réflexion. Les plaisirs du monde servent aussi à
atteindre le même but. On n’accorde ni pensée ni temps
aux réalités de l’âme ; on ne prend aucun soin de ses profonds et
pressants besoins. Mais « que profitera-t-il à un homme s’il gagne le
monde entier, et qu’il fasse la perte de son âme ; ou que donnera un
homme en échange de son âme ? » (Marc 8:36-37). Hélas ! tel
est l’homme sans la connaissance de Dieu, de sa condition comme pécheur et
dans l’ignorance de Jésus comme le Sauveur. Entretenons avec soin un esprit de
méditation. Plus la séparation d’avec le monde sera réelle, plus la communion
avec Jésus sera profonde et plus la bénédiction qui en résultera sera grande.
Il ne doit pas y avoir de sympathie dans l’esprit et le coeur pour le
monde ; et, quoique dans le monde, tenons-nous loin de son agitation et
de son impiété. Un abîme sépare les croyants du présent siècle mauvais :
« Ils ne sont pas du monde », a dit Jésus, « comme moi je ne
suis pas du monde ». La position de Christ en résurrection détermine la
nôtre, car nous sommes ressuscités avec lui. Le calme, le repos de l’âme en
communion avec le Seigneur glorifié, sont les moments les plus précieux sur
la terre. On peut les connaître dans une chambre de maladie, au milieu de son
travail ou dans l’accomplissement des devoirs de la famille. Tout dépend de
l’état du coeur. Être seul, et pourtant ne plus l’être, car Christ est là,
quelle part bénie ! Pourquoi ce précieux petit livre
a-t-il été appelé « Le cantique des cantiques » ? Précisément
parce qu’il est de Salomon, un type de Christ qui, au temps convenable, sera
roi à Jérusalem, dans la gloire du vrai Salomon. C’est d’après le même
principe que le Seigneur est appelé « Roi des rois et Seigneur des
seigneurs ». La prééminence en toutes choses lui appartient. Il y a plusieurs cantiques dans
l’Écriture : Moïse, Marie sa soeur et ses
compagnes, Débora et David ont tous chanté la bonté du Seigneur. Il est écrit
de Salomon « qu’il fit mille et cinq cantiques » (1 Rois
4:32) ; mais celui-ci est appelé « Le cantique des
cantiques ». Il surpasse tous les autres. C’est la mélodie de coeurs remplis de l’amour divin. « Nous, nous
l’aimons parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4:19). Si
seulement nous étions toujours capables de chanter nos cantiques avec le
coeur et l’intelligence ! Au sommaire : Ruth
- L’Ecclésiaste - Les lamentations de
Jérémie - Esther - Le
chapitre IV du Cantique des Cantiques traduit par Lefèvre
d’Etaples - Le Cantique des Cantiques traduit de
l’hébreu par Ernest Renan - Notes sur les 5
rouleaux - |
LE
CANTIQUE DES CANTIQUES |
J.
C. Saladin et M. Alain Ouaknin |
Ed.
Diane de de Selliers |
2016 |
||
Avec son regard d'historien, il étudie avec attention toutes les pistes d'interprétation de ce texte en évoquant la poésie érotique sacrée comme lien fort entre toutes les cultures qu'il convoque, depuis les chants d'amour du dieu Vishnu jusqu'aux mariages célébrés en Syrie au XIXe siècle.
Les avis sur la date éventuelle de la rédaction du Cantique
divergent. Pour certains, le texte qui fait de nombreuses références à Salomon
(3 : 7, 9, 11 ; 8 : 11, 12) aurait été composé par Salomon
lui-même, fils de David. La date la plus reculée a été fixée vers 915-913
avant notre ère. Cette thèse prévaut chez les critiques juifs et chrétiens du
xixe siècle. D’autres considèrent que le texte est plus récent
mais qu’il renferme des allusions à des époques archaïques. Les auteurs qui
se fondent sur des analyses linguistiques estiment généralement que le texte
ne peut être daté qu’autour du 3ie siècle avant notre ère. Parmi
les savants modernes, Chaim Rabin (1973) revient à
l’hypothèse de l’origine salomonienne du texte, en évoquant surtout
l’influence religieuse indienne sur la civilisation hébraïque jusqu’au
deuxième millénaire avant notre ère. Cette influence indienne serait
manifestée dans le texte du Cantique par le fait que c’est la femme qui est
le sujet principal de l’énonciation, que le renouveau de la nature y est
célébré, et qu’enfin, la note dominante du sentiment amoureux, par-delà une
certaine agressivité du mâle, est la langueur de l’amante, coloration
particulièrement familière, selon l’auteur, à la poésie tamil. L’auteur suppose que le texte
aurait pu être écrit par quelqu’un qui aurait voyagé en Arabie du Sud
jusqu’en Inde, à l’âge d’or du commerce juif avec l’Orient, qui correspond
aussi bien à l’époque de Salomon qu’à celle de la poésie tamil. Signalons
qu’Adam Clarke au xixe siècle avait déjà établi des parallèles
entre le Cantique et le texte de la Gita-Govinda.
Ces interprétations constatent des similitudes avec une divinité indienne
(Krishna, par exemple) à la fois sensuelle et mystique, et l’amante du
Cantique ; mais ils oublient de signaler que l’énonciation du Cantique
est très spécifiquement individualisée, assumée par des sujets autonomes et
libres qui, comme tels, apparaissent pour la première fois dans la
littérature amoureuse mondiale. Les premières interprétations
juives, comme plus tard les chrétiennes, sont allégoriques. Les rabbins
voient dans l’amour du Cantique la relation entre Yahvé et le peuple élu.
C’est l’interprétation du Midrash, ainsi que des commentaires médiévaux,
Saadia Rashi, Ibn Ezra. Sur la base de données linguistiques, on pense que le
Targum du Cantique daterait du ve siècle
après notre ère, jusqu’au IXe siècle au plus tard. On trouve dans
le Targum le célèbre constat du grand savant Saadia (892-942) selon lequel le
Cantique est un coffre dont les clés sont perdues. L’interprétation
chrétienne, à la suite, y verra l’aspiration de l’Église vers Dieu, quand ce
n’est pas le pressentiment de l’amour de la Vierge, ou de l’amour mutuel du
Christ et de l’Église. Certains moralistes s’offusqueront des avances faites
par une femme, et bergère de surcroît, à un souverain, et trouveront cette
psychologie invraisemblable ou non occidentale. Bossuet, en 1693, remarque la
correspondance entre la semaine nuptiale juive et la division du Cantique. Il
va s’ensuivre une théorie du Cantique comme transposition de chants nuptiaux
qui comprend l’étude de Renan mais aussi des travaux plus ethnologiques
comparant le Cantique aux coutumes nuptiales syriennes. Des relations ont pu
être établies entre le Cantique et les cultes païens de fertilité célébrés en
Mésopotamie. On a pu y voir un culte du Dieu Tammuz-Adonis plutôt que du Dieu
d’Israël. Le mysticisme juif, bien connu
actuellement grâce aux travaux de G. Scholem, interprète le Cantique à la
lumière de ce qu’on a pu appeler la déesse hébraïque. Pareilles exégèses
fondent sur la démonstration qu’à l’origine, Yahvé était représenté par une
compagne féminine. Plus tard, lorsqu’il devint interdit de représenter Dieu,
la femme fut réduite à la position de gardienne, représentée par deux
chérubins féminins. Après la destruction du premier temple, l’idée s’impose
que Dieu seul possède les deux aspects, mâle et femelle, et désormais les
chérubins ne signifient plus que des attributs divins. Pour le Talmud, le
chérubin mâle représente Dieu, et le chérubin féminin le peuple d’Israël. La
kabbale enfin, développe la théorie mystique des Séphiroth et considère le
Roi et la Maronite comme deux entités divines. Notons, pour finir, que le
« féminisme », comme une filiation avec une certaine tradition
hindouiste dans les études du Cantique, y déchiffre un exemple d’appui pour
son interprétation « dé-paternalisante »
du judaïsme Le fait que l’amour soit
représenté dans le Cantique comme l’antidote puissant de la mort, a conduit
certains chercheurs à trouver des rapports entre ce texte et les célébrations
orgiaques des cultes funéraires babyloniens et grecs, tels que les attestent,
entre autres, des textes ugarites. La présence
obsédante de la myrrhe et des épices couramment utilisées dans ces banquets
mortuaires et orgiaques, est invoquée comme pièce à conviction, ainsi que
certaines données linguistiques. Rappelons que le grec herma,
et l’ugaritique et l’hébreu yàd,
« main », sont utilisés pour désigner le phallus et la stèle
mortuaire. De même, en hébreu, « mémoire » et « phallus »
semblent liés à la même racine, *dkr, *zkr. Comment ne pas prêter attention à ces
interprétations quand on lit dans le Cantique que « l’amour est aussi
fort que la mort » ? En laissant de côté l’étymologie,
je vous propose une lecture basée sur la stylistique et la psychanalyse. Pour
le texte français du Cantique, on lira Le Cantique des cantiques, suivi des Psaumes
traduits et présentés par A. Chouraqui (PUF, 1970), ainsi que l’édition de la
Pléiade que nous citons dans ce qui suit. Trois procédés dominent ce
texte : le superlatif, la comparaison et l’allégorie. En effet, le terme
de Shir ha-Shirim,
« Le Cantique des cantiques », est un superlatif qui, d’emblée,
excepte l’incantation amoureuse de tout autre discours, chant, sacré. Ce
titre ne dévoile pourtant pas le ressort allégorique de l’incantation
dramatique qu’il contient. Ce sera fait par le Livre des lamentations, qui
porte en hébreu le nom du premier mot du texte « comme », èykàh (« Comme elle est assise à l’écart, la ville
populeuse, elle est comme une veuve… »). Cependant, l’adverbe de
comparaison, pivot des allégories, des symboles, du sens figuré, convient
aussi bien, sinon plus, au chant d’amour qu’à la complainte. À moins que,
réunis dans les Cinq Rouleaux, et séparés à peine par l’histoire de Ruth la
Moabite, qui en assure peut-être plutôt la continuité heureuse, amour et
lamentation ne soient des invocations jaillies du même fond d’incomplétude,
de défaillance, d’appel au sens. L’amour comme plainte qui ne s’avoue
pas ? La plainte comme amour qui s’ignore ? La dramaturgie et la lyrique
grecque d’une part, les cultes mésopotamiens de fertilité d’autre part,
irriguent sans doute ce chant aux accents souvent païens qui trouve pourtant
sa place naturelle dans la Bible. Les rabbins l’ont compris vers l’année 100,
à Yabnéh, lorsqu’ils ont fini par accepter, non
sans réserves, le dialogue amoureux au sein même des écritures sacrées.
« À l’origine, les Proverbes, le Cantique des cantiques et l’Ecclésiaste
furent supprimés : parce qu’ils étaient considérés comme de simples
paraboles qui ne faisaient pas partie des Écritures saintes (les autorités
religieuses) s’élevèrent pour les supprimer ; (et il en fut ainsi)
jusqu’à la venue des hommes de Hezekiah qui les
interprétèrent ». Rabbi Akiba, de son côté,
défendit avec ferveur, et sans doute avec ironie, le droit de cité du texte
contesté : « Dieu nous préserve ! Jamais homme en Israël n’a
discuté le caractère sacré du Cantique des cantiques ; car le monde
entier n’est pas digne du jour où le Cantique des cantiques fut donné à
Israël. Si toutes les écritures sont saintes, le Cantique des cantiques est
plus saint que les autres. » |
LE CANTIQUE DES CANTIQUES |
Commentaires
d’OTHMAR KEEL |
Edition
DU CERF |
1997 |
Le
Cantique des Cantiques est
incontestablement le texte le plus « torride »
de la Bible, à l’imagerie érotique flamboyante, et qui n’a pas été sans poser
de multiples problèmes à tous ses lecteurs religieux. A tel point que, après
la destruction du second Temple de Jérusalem, lorsque ceux qui n’étaient pas
encore des rabbins se réunirent à Yabné pour fixer
le canon des Ecritures -qui allaient désormais faire foi-, tout alla
paisiblement jusqu’à ce qu’on en arrivât précisément au Cantique des
Cantiques. L’attribution de ce texte au grand roi Salomon ne suffisant
apparemment pas, on s’apprêtait sans doute à le faire disparaître,
lorsqu’intervint le très sage Aqiba (celui là même qui, dans une célèbre vision, vit Dieu face
à face et entra dans le mystère de la chambre nuptiale),
déclarant que tous les écrits étaient saints, mais que « le chant des
chants était le saint des saints ». Au
nom, il faut bien le dire, d’une lecture allégorique qui, comme son nom
l’indique, en revient à voir dans un texte, non pas ce qu’il dit à
l’évidence, mais ce que l’exégèse en tire en le détournant de son sens
obvie. La descendance en sera longue, qui dans la plainte d’amour pour
l’époux recherché, verra, selon les traditions, la quête de l’alliance
renouvelée entre Israël et son Dieu, ou entre l’Eglise et le Père, ou la
course de l’âme vers le Christ absenté au plus haut des cieux : au XVIe
siècle, lorsqu’il écrit son cantique spirituel, c’est encore dans cette veine
que s’inscrit quelqu’un comme saint Jean de la Croix.
Dans
une étude qu’il fit, le bibliste Théophile Meek
avait déjà largement introduit le parallèle entre le Cantique des Cantiques
et les vieux textes liturgiques de la hiérogamie entre Dumuzi
et la déesse Innana, thèse reprise, avec plus de
rigueur, et sans doute plus de pertinence, par Kramer et Bottéro. On y retrouve l’abondance de miel et tous
les parfums qui débordent du Cantique, on y retrouve la fameuse «descente au jardin », on y retrouve
tous les thèmes des arbres sacrés comme le figuier, le pommier ou l’allusion
à la vigne qui se marie au palmier dattier.
Plus
de 160 illustrations soutiennent l’interprétation exégétique. Une des meilleures interprétations commentées de ce
Cantique des Cantiques |
LE
CANTIQUE DES CANTIQUES - RITUEL INITIATIQUE - N° 73 |
Michel
Lapidus |
Edition
Maison de Vie |
2016 |
S'il
y a bien un texte déroutant dans la Bible, c'est le Cantique des cantiques.
Reprenant la traduction de ce texte difficile, Michel Lapidus l'aborde ici en
tant qu'oeuvre initiatique. Son interprétation approfondit le sens symbolique
et ésotérique de cette oeuvre en s'appuyant à la fois sur une traduction
suivie donnant le sens le plus couramment adopté par les différents
traducteurs l'ayant précédé, et une traduction littérale entièrement nouvelle
qui reste au plus près des mots, sans parti pris dogmatique. Ainsi
parvient-il à entrer dans le jardin hermétiquement clos du Cantique des
cantiques et à nous faire goûter la saveur du la
saveur du secret qui l'irrigue On
trouve de grandes différences dans les
interprétations du Cantique des Cantiques. À la vérité, elles diffèrent parce
que le Cantique des Cantiques ressemble à une serrure dont on aurait perdu la
clé». Ainsi s’exprime Saadia ben Joseph, un commentateur juif du 10e siècle.
Il y a bien une énigme du Cantique, qui apparaît dès qu’on envisage l’histoire
de son interprétation depuis ses débuts. À de rares exceptions près (comme
Théodore de Mopsueste vers 400), les Anciens ont lu naturellement le
Cantique comme une allégorie de l'amour entre Dieu et ses fidèles (envisagés
collectivement ou individuellement): pour les Pères de l’Église et les
Médiévaux, comme pour les rabbins, la portée symbolique du Cantique était une
évidence. C'est d’ailleurs ce mode de lecture qui a permis au Cantique de
devenir la matrice scripturaire de la mystique chrétienne. Aujourd'hui, la
majorité des exégètes estime, avec autant de bonne foi, qu'une telle
interprétation appartient à un âge révolu de la lecture du texte biblique. Certains
lisent le Cantique comme un poème profane, un dialogue entre un homme et une
femme qui s'émerveillent de la beauté du corps de l'autre. D’autres exégètes
expliquent que, si le nom divin est absent du poème, c’est parce que le
Cantique défend une conception désacralisée de l'amour érotique : le message
théologique du Cantique serait de dire, paradoxalement, que l'éros est une
réalité profane – ce qui ne veut pas dire profanée. La tendance croissante de
ces dernières années consiste à rechercher un inter-texte
biblique pour lire le poème. C’est en général les chapitres 2–3 de la Genèse qui sont
choisis: le récit du jardin d'Éden, où Adam découvre avec émerveillement sa
compagne, Ève : «Pour le coup, celle-ci est l'os de mes os et la chair de ma
chair. Elle sera appelée femme, car de l'homme elle a été tirée» (Gn 2,23).
Le Cantique tenterait de déployer ces quelques mots admiratifs au sein d’un
dialogue où la femme s’affirme comme l’égale de son partenaire
masculin. La
confrontation des principes herméneutiques des Anciens et des Modernes ne
peut manquer d'interpeller ceux qui ont appris que l'histoire d'un texte
n'est pas extrinsèque à celui-ci. «Le Cantique des cantiques, est l'un des
textes qui peut le mieux illustrer l'opportunité d'une ouverture de l'analyse
à l'histoire de la réception». Entreprise
au 3e s. avant Jésus-Christ, la traduction grecque dite des Septante est la
plus ancienne traduction de la Bible hébraïque (l’Ancien Testament des
chrétiens). À ce titre, elle en est aussi la première interprétation. Elle a
constitué la Bible de référence pour tous ceux qui, dans le judaïsme de
langue grecque ou dans l’Église ancienne, n’avaient plus accès à l’hébreu.
Elle a été la source d’interprétations originales, qui auraient été impossibles
à partir du texte hébreu. Elle a acquis son autonomie et a eu sa postérité à
travers les traductions latines, coptes, arméniennes, éthiopiennes, etc., qui
l’ont prise pour base. Bien que la traduction grecque du Cantique soit très
littérale, elle présente des options de traduction significatives. En fait,
les thèmes du Cantique qui ont le plus inspiré la spiritualité chrétienne
sont propres au texte grec : l’invitation à se connaître soi-même, la charité
bien ordonnée (Ct 2,4), la blessure d’amour (Ct 2,5), et la maternité
allaitante du Verbe divin (Ct 1,2). Cette version est digne d’intérêt, en
particulier en raison de sa riche tradition d’interprétation. Le fait que l’amour soit
représenté dans le Cantique comme l’antidote puissant de la mort, a conduit
certains chercheurs à trouver des rapports entre ce texte et les célébrations
orgiaques des cultes funéraires babyloniens et grecs, tels que les attestent,
entre autres, des textes ugarites. La présence
obsédante de la myrrhe et des épices couramment utilisées dans ces banquets
mortuaires et orgiaques, est invoquée comme pièce à conviction, ainsi que
certaines données linguistiques. Rappelons que le grec herma,
et l’ugaritique et l’hébreu yàd,
« main », sont utilisés pour désigner le phallus et la stèle
mortuaire. De même, en hébreu, « mémoire » et « phallus »
semblent liés à la même racine, *dkr, *zkr. Comment ne pas prêter attention à ces
interprétations quand on lit dans le Cantique que « l’amour est aussi
fort que la mort » ? Pour le texte français du
Cantique, on lira Le Cantique des cantiques, suivi des Psaumes traduits et
présentés par A. Chouraqui (PUF, 1970), ainsi que l’édition de la Pléiade.
Trois procédés dominent ce texte : le superlatif, la comparaison et
l’allégorie. En effet, le terme de Shir ha-Shirim, « Le
Cantique des cantiques », est un superlatif qui, d’emblée, excepte
l’incantation amoureuse de tout autre discours, chant, sacré. Ce titre ne
dévoile pourtant pas le ressort allégorique de l’incantation dramatique qu’il
contient. Ce sera fait par le Livre des lamentations, qui porte en hébreu le
nom du premier mot du texte « comme », èykàh
(« Comme elle est assise à l’écart, la ville populeuse, elle est comme
une veuve… »). Cependant, l’adverbe de comparaison, pivot des
allégories, des symboles, du sens figuré, convient aussi bien, sinon plus, au
chant d’amour qu’à la complainte. À moins que, réunis dans les Cinq Rouleaux,
et séparés à peine par l’histoire de Ruth la Moabite, qui en assure peut-être
plutôt la continuité heureuse, amour et lamentation ne soient des invocations
jaillies du même fond d’incomplétude, de défaillance, d’appel au sens.
L’amour comme plainte qui ne s’avoue pas ? La plainte comme amour qui
s’ignore ? La dramaturgie et la lyrique
grecque d’une part, les cultes mésopotamiens de fertilité d’autre part,
irriguent sans doute ce chant aux accents souvent païens qui trouve pourtant
sa place naturelle dans la Bible. Les rabbins l’ont compris vers l’année 100,
à Yabnéh, lorsqu’ils ont fini par accepter, non
sans réserves, le dialogue amoureux au sein même des écritures sacrées.
« À l’origine, les Proverbes, le Cantique des cantiques et l’Ecclésiaste
furent supprimés : parce qu’ils étaient considérés comme de simples
paraboles qui ne faisaient pas partie des Écritures saintes (les autorités
religieuses) s’élevèrent pour les supprimer ; (et il en fut ainsi)
jusqu’à la venue des hommes de Hezekiah qui les
interprétèrent ». Rabbi Akiba, de son côté,
défendit avec ferveur, et sans doute avec ironie, le droit de cité du texte contesté :
« Dieu nous préserve ! Jamais homme en Israël n’a discuté le
caractère sacré du Cantique des cantiques ; car le monde entier n’est
pas digne du jour où le Cantique des cantiques fut donné à Israël. Si toutes
les écritures sont saintes, le Cantique des cantiques est plus saint que les
autres. » |
LE CANTIQUE DES CANTIQUES |
Jean-Yves Leloup |
Ed. Presses du châtelet |
2017 |
||
On cueille des lis et caresse le poil doux d’un faon. La
bien-aimée invite son amour à entrer dans son jardin pour manger de ses
fruits exquis (4.16). Il y vient pour recueillir sa myrrhe avec ses aromates,
manger son miel et boire son vin (5.1). Il y descend, comme une gazelle, pour
paître parmi les lis (6.2-3,11). Ce jardin, comme le vignoble, le verger ou
le champ, symbolise le corps, plus précisément, la sexualité. Voilà pourquoi ce Cantique est « Le Cantique des
cantiques » au sens superlatif. C’est le chant incomparable, le poème le
plus beau, le cantique sublime1. Entrer dans ce
paradis (Pardès, 4.13) des amoureux, dans lequel sentir ces fragrances
et savourer ces délices symbolisent le désir et le plaisir, c’est évidemment
franchir le seuil du monde de la métaphore. Les métaphores du Cantique
éveillent les sens, d’où la conscience de la sensualité. Aspirer des parfums,
c’est l’appréciation mutuelle de leurs attraits et l’anticipation de l’amour
de l’autre. Cueillir des fruits ou paître parmi les fleurs, c’est jouir des
intimités: embrasser, étreindre, caresser, manger ou boire les délices, voire
s’enivrer, c’est la jouissance sublime mutuelle, l’extase sexuelle
(4.16-5.1). Si le désir est gourmand, l’assouvissement du désir, le plaisir, est
gastronomique. Il ne manque pas de mets
Dans le monde de ces amants, le bien-aimé n’est pas seulement un
berger ou un jardinier. Pour elle, lui, c’est aussi un « roi », et
même un « Salomon » Quant à la bien-aimée, si elle est bergère ou
jardinière, elle est aussi, pour lui, une « Salomonesse »
(shulamit, 7.1), une « fille d’un
prince » (7.2). Tous les mets succulents, les festins et banquets, la
litière somptueuse sont dignes de ce couple « royal » au jour de
leurs noces (3.11) et de leur lune de miel Contrairement à nos usages de la métaphore, qui renvoient
souvent à la forme ou à la qualité d’une chose comparée, dans le Cantique, la
métaphore, mettant en rapport deux choses différentes, véhicule un effet ou
un état. Ainsi, en entendant « tes caresses sont meilleures que du
vin », on ne cherche pas le rapport entre les caresses, ou plus
précisément la jouissance sexuelle et
la substance liquide du vin, que ce soit son aspect, son goût ou son odeur,
mais l’effet ou l’état que celui-ci produit: l’allégresse, l’exaltation,
l’ivresse (5.1). La mise en rapport métaphorique du vin (le donneur de sens)
et de l’amour (le récepteur de sens) vise à dynamiser la jouissance suprême.
Et voici le fondement (le point de comparaison) de la métaphore: cette
jouissance dépasse la réjouissance produite par le vin, le plaisir sexuel est
plus exaltant que l’effet enivrant du vin. En effet, la vigne dans le Cantique est une métaphore très
appropriée de la sexualité de la bien-aimée (1.6, 8.12). La vigne est la
source du vin, tout comme le corps de l’un est la source du plaisir de
l’autre. C’est dans les vignobles que la bien-aimée souhaite donner son amour
à son amant. Pour que le vignoble donne son fruit à la personne pour laquelle
il est cultivé, il faut, comme elle le fait, bien le garder. Le vignoble est
entouré d’un mur et, en son sein, il y a des tours. Face à la question de sa
chasteté avant le mariage, elle déclare: « Je suis un rempart et mes
seins sont des tours ». Le gardiennage du vignoble consiste aussi à
chasser les « renards », ces « creuseurs de trous » en
hébreu, qui ravagent les « vignes » (2.15), métaphore ici, comme
dans des poèmes d’amour du Proche-Orient ancien, des coureurs de jupons.
Ravager est le même mot (habal), traduit
plus loin par « concevoir, devenir enceinte »: elle veut éveiller
son bien-aimé sous un pommier, « le même où ta mère t’a conçu »
(8.5). Dans ce monde des amoureux, où le désir risque de frôler le plaisir
« avant l’heure », elle ressent la grande responsabilité que
représente le gardiennage de cette « vigne à moi dont je dispose » |
LE GRAND LIVRE DU CANTIQUE DES CANTIQUES |
Franck Lalou
et Patrick Calame |
Edition Albin Michel |
2013 |
Quelques pages aussi uniques que mystérieuses
composent le Cantique des cantiques, le livre le plus commenté de la
Bible depuis deux millénaires. Si uniques et si mystérieuses que leur
insertion dans le canon des Écritures a suscité bon
nombre de controverses chez les juifs comme chez les chrétiens : d'une
ambiguïté troublante, leur interprétation évoque l'amour aussi bien dans sa
dimension érotique que spirituelle.
Cet ouvrage, dû à la
plume du célèbre Juif converti Jehûdah Abrabanel plus connu sous le nom de Léon l’Hébreu,
est, avec le fameux Banquet de Platon, ce que la tradition occidentale
nous offre de plus pur et de plus orthodoxe, en dehors bien entendu du
Cantique des Cantiques – sur la nature et l’essence de l’Amour. Il ne manque
certes pas d’autres ouvrages sur ce sujet, et même on peut dire qu’il n’est
point de livre qui n’y touche quelque peu, tant est universelle l’influence
de l’amour ; mais ils en considèrent plutôt les manifestations ou les effets,
ce qui, d’ailleurs, n’est pas moins dangereux à certains points de vue. Et nous ajoutons ;
libre et spontané, l’amour est le lien subtil et mutuel qui unit toutes
choses ; c’est le point de transition entre le possible elle virtuel, entre
le virtuel et le réel, entre le latent et le patent. C’est ce qui porte les êtres
vers l’objet de leur désir, les pousse à s’unir à lui et à le conquérir, pour
en faire leur sujet. C’est ainsi qu’éternellement, par la force de l’amour,
l’univers inférieur objectif, objet de notre convoitise, puis l’univers
supérieur, but de notre désir, sont conquis par l’homme, et deviennent, pour
lui, subjectifs. Mais toujours l’homme aura au-dessus de lui un plan objectif
qu’il devra sans cesse s’assimiler, sous peine de voir s’arrêter le progrès
éternel. Ici-bas, notre marche est suivant une spirale concentrique ; mais
quand l’individu aura atteint, par le renoncement et l’épreuve, le centre de
cette spirale, il s’élancera alors en ligne droite vers l’éternelle et
infinie BEAUTÉ, qui resplendit au cœur de la sphère de l’ABSOLU. Au dernier jour, nous
serons jugés au poids de notre amour, car « à l’exaltation du cœur se
reconnaît toute nature prédestinée. » Les jets de force vitale qui, en vertu
de la puissance d’être, s’échappent incessamment de l’ineffable source de
tout ce qui est, se sublimant ou s’épaississant, constituent le cerveau ou le
ventre, la terre ou les cieux, devront être ramenés à l’Unité primordiale qui
les émana de son sein. Ce double mouvement s’effectue par l’amour. L’être
doit dissoudre le fixe et coaguler le volatil, puis entrecroiser à angles
droits les produits obtenus afin de réaliser en lui-même le MYSTERIUM MAGNUM. C’est là le Grand
Œuvre, la chose indispensable que Jésus de Nazareth indique d’une parole : «
l’unique nécessaire… »Les Hébreux, on le sait, et Fabre d’Olivet péremptoirement
le démontra, construisaient leurs livres sacrés suivant une méthode spéciale,
destinée à empêcher toute profanation des mystères qu’ils y celaient. Ce
n’était que dans l’intérieur du sanctuaire que, progressivement, les Maîtres
enseignaient aux disciples élus les quatre sens distincts que présentent les
textes saints. Le sens le plus
inférieur, le seul connu des profanes, se nommait Pashût.
C’est le sens littéral, l’écorce la plus matérielle et la plus extérieure,
que nous donnent certains théologiens assez ignorants. La deuxième
signification, nommée Remmez est une
simple allégorie. C’est celle que donne la plupart du temps Fabre d’Olivet
dans sa traduction des dix premiers chapitres de la Genèse ; c’est aussi
celle qu’on enseigne aux initiables du premier degré. Le troisième sens est
le Derâsh ou symbolisme supérieur,
qu’on communique seulement aux adeptes supérieurs, et sous le sceau d’un
serment terrible. Enfin le Sôd ou
secret suprême, l’anagogie, est indicible. Il ne peut se concevoir intégralement
que par l’extase. Et les rabbins initiés à ce redoutable mystère n’en ont
jamais soufflé mot. La tradition cite pourtant le nom de quelques téméraires
qui, pour avoir seulement tenté de raconter ce qu’ils avaient vu, périrent
sur le champ sans avoir pu divulguer la moindre chose, ou subirent un
châtiment affreux. Les initiales de ces quatre mots hébreux forment, réunies,
le mot Pardès – qu’on traduit généralement par : Paradis. Avec le Notariqôn et la Guématria, les douze lettres de ces
quatre mots produisent un grand nombre de combinaisons fort ingénieuses,
calculs que nous nous contentons d’indiquer à la sagacité du lecteur.
Néanmoins nous pouvons dire que ces quatre sens ou degrés correspondent aux
quatre lettres du Tétragramme ineffable, aux quatre sphères du monde : Asiah,
Yetzirah, Briah et Atzilûth,
ainsi qu’aux quatre points cardinaux, comme l’indique Ezéchiel aux derniers
chapitres de ses visions. Il y a encore une multitude d’analogies. Le Cantique des
Cantiques ne fait pas exception à cette règle, et présente quatre
significations bien distinctes : Au premier degré, le seul apparent
aux yeux d’argile, il s’agit de l’amour matériel de l’homme et de la femme,
et le grand nombre n’y voit pas autre chose. La seconde signification,
dont le Christianisme a laissé transpirer quelque chose, est l’union du
quatrième principe et du cinquième dans l’homme, c’est-à-dire l’union de
Jésus-Christ et de l’Église. On lira avec fruit à ce sujet l’Ornement des
Noces Spirituelles de Ruysbroeck, si justement surnommé l’Admirable. Le
troisième sens énonce la relation directe des deux Sephiroth Binah et Hokhmah, l’Intelligence et la Sagesse. Enfin le Sôd, le quatrième degré, explique le mystère de la
circumincession, c’est-à-dire, le rapport réciproque du Père et du Fils, leur
baiser mutuel, leur ineffable et éternelle conversation, le Saint-Esprit, qui
procède de l’un et de l’autre. Voici ce que dit à ce sujet sainte Jeanne de Matel : « Ce plaisir (le Saint-Esprit) est un amour
réciproque que le Père et le Fils produisent par voie de aspiration active,
c’est un amour très ardent. Et cet amour spiré
anime le Père et le Fils, les liant, les baisant, les unissant, les
concentrant et étant concentré en eux sans oppression Il faut bien
retenir ceci : Toute chose est passive relativement à ce qui la produit,
active par rapport à ce qu’elle produit. La Shekhinah est passive relativement à Dieu, et
active vis-à-vis de l’Humanité, laquelle est elle-même active par rapport à
la Nature inférieure, qui est passive en soi, puisqu’il n’y a rien au-dessous
d’elle. Chez l’homme aussi, l’esprit est mâle, relativement à l’âme,
et dans toutes les subdivisions des êtres, il y a toujours un principe actif
vis-à-vis d’un principe féminin ; leur harmonie, c’est l’amour qui les
réunit. Il existe une multitude de commentaires en toutes langues sur le
Cantique des Cantiques, surtout en langue hébraïque, si bien qu’on a même
fait, en hébreux, une bibliographie de ces commentaires. Quelques données de
base : le Cantique se situe dans les Ketouvim
ou les Écrits, entre Job et Ruth, il est le 17e ou le
28e livre du Tanakh selon le regroupement
des livres. Le Cantique comporte 117 versets regroupés en 8 chapitres
(et pour les amateurs il compte tout juste 4700 lettres).Le Cantique fait
partie des rouleaux, qui sont les livres bibliques qui se présentent sous
cette forme. Le terme rouleau en hébreu est « Meguila
», terme qui renvoie aussi au dévoilement d’un secret, mais « de quel secret s’agit-il
dans ce texte ? Sans aucun doute de l’amour ! « La question essentielle, en effet, que
pose le Cantique des cantiques, est celle de l’amour, aussi bien entre les
hommes et Dieu qu’entre les humains eux-mêmes ». Et c’est donc bien de
l’Amour que nous voulons parler en nous gardant bien de suivre les conseils
du Cantique lui-même : « Si un homme
donnait toute la fortune de sa maison pour amour, de mépris ils le
mépriseraient ». Et je dis,
moi que Salomon a vu dans la sainte inspiration que dans le futur Israël sera
dispersée et qu’elle gémira de cette dispersion sur son honneur primordial et
qu’elle se souviendra de la tendresse initiale qui lui étaient offertes comme
il est dit « allons, revenons à notre premier époux car j’étais plus heureuse
alors qu’aujourd’hui » (Osée 2:9). Et ce livre a établi dans le souffle
saint, dans le langage d’une femme séquestrée, en perpétuel état de veuvage,
pleine de désir nostalgique envers son époux et qui languit après son
bien-aimé, qui se souvient de l’amour de jeunesse qu’elle éprouvait pour lui
et elle avoue et reconnaît ses fautes. Mais son Aimé ressent de l’angoisse
pour ses tourments à elle et il se souvient de ses tendresses quand elle
était jeune et de sa beauté et de l’excellence de ses actions par lesquelles
il est relié à elle. Relié par un amour puissant et violent pour faire savoir
que ce n’est pas de son propre cœur qu’il s’afflige et qu’il ne l’a pas
répudiée car elle est son Épouse et lui est son Époux. »Mais ce texte
est multiple par ses interprétations, et à côté des commentaires des rabbins,
certains veulent voir dans ce texte une ode à l’amour, l’amour humain dans sa
forme la plus érotique, mais aussi la plus mystique qui soit :« Car, grâce à la teneur sexuelle immédiate
du cantique, à laquelle s’ajoutent les interprétations allégoriques des
rabbins versant cette signification érotique au compte de Dieu, la Bible est
loin de dénier au Dieu juif tout caractère sexuel humain. Mais en maintenant
l’amour sous la souveraineté de l’époux, et en le protégeant de l’effusion
mystique par l’établissement de la fugue au centre de l’aspiration amoureuse,
le Cantique donne au judaïsme ce caractère unique d’être la plus érotique des
abstractions, la plus idéale des sensualités », Plus loin, on nous
dit que le Shin s’unit au secret du Char supérieur, car les patriarches sont
le Char supérieur, Abraham (représente la Sephira Hesed) et Isaac (la Sephira Geburah) reliés entre eux par Jacob (représentant Tipheret) et ils sont tous trois unis au secret du Monde
d’en haut (la Sephira Binah). C’est pourquoi, nous
explique le Midrash, nous rencontrons ici une grande lettre, afin d’en
signifier l’importance. Les trois barres du Shin représentent aussi, selon le
Zohar, l’âme, l’esprit et le corps et donc les trois mondes : le monde
d’aujourd’hui, le monde des temps messianiques et le monde à venir (le olam
ha-ba). Le Shin a pour valeur 300 mais en valeur
développée, il a une valeur de 360, que l’on peut rapprocher des degrés d’un
cercle qui en comporte également 360. Mais est-ce un hasard si 300 est aussi
la valeur guématriatique de « Rouach Elohim », le
Souffle de Dieu ? Souffle, baiser et amour sont indissociables dans l’étude
du Cantique comme nous le verrons par la suite. Le grand Shin nous
avertit donc qu’ici plane le souffle de Dieu…« Chir » est aussi considéré
comme étant l’acrostiche des premières lettres des mots : sar (prince), ribon (souverain) plus la lettre yod. Vocalisé de manière
différente, le « chir hachirim
» peut devenir le « chir hasarim
», le Cantique des Princes ! Indiquant par là le caractère royal de ce
cantique particulier entre tous les autres. On peut également
rapprocher « chir » de « chit
», le canal que le Zohar appelle Canaux supérieurs (Sephiroth de Hesed à Yesod) qui sont des sources pour les bénédictions
d’en haut. Il y eut Hochmah d’où monta la volonté de créer le monde, d’Elle
sortirent cinq Sources, plus une enclose (Yesod) et c’est ainsi qu’il
faudrait lire, là où il y a « bereshit », « bara chit », il créa un canal.
Ce canal est Malkut qui rassemble les six sources afin d’alimenter nos mondes
d’en bas. Lorsque Salomon construisit le Temple, alors ce canal s’ouvrit et
la Canal, « chit », devint Cantique, « shir »… Notons ici le passage du Tav final dans « chit » vers un Resh dans « chir
», cela nous indique le passage d’une finitude vers la projection des forces
divines signifiée par le Resh, « lettre qui est un passage qui permet à
l’homme de s’élever » comme l’écrit Virya. Le Cantique des Cantiques est réputé être le
mille sixième cantique de Salomon, car selon I Roi 5 :12, Salomon a
chanté 1005 cantiques. Ce sont les mille six degrés qui s’élèvent et dont le
dernier est louange d’amour ou amour de la louange de Dieu. C’est pourquoi,
nous explique le Zohar du Cantique des Cantiques, ce Cantique porte ce
nom distinctif : « Chant des chants de Salomon ». Le Targum du Cantique des Cantiques : «Cantiques et louanges que Salomon, le
prophète, roi d’Israël, prononça dans l’Esprit saint devant le maître du
monde entier, le Seigneur. Dix cantiques furent prononcés en ce monde, mais
ce cantique est le plus beau de tous. Le premier cantique fut celui qu’Adam
prononça lorsque son péché lui fut pardonné. Le jour du sabbat vint et le
protégea. Adam ouvrit la bouche et dit : Psaume, cantique pour le jour du
sabbat. Le second cantique fut entonné par Moïse avec les fils d’Israël au
moment où le Seigneur du monde sépara pour eux en deux la mer des roseaux.
Ils ouvrirent tous leur bouche ensemble et dirent un chant, comme il est
écrit : Alors chanta Moïse et les fils d’Israël. Le troisième cantique fut
prononcé par les fils d’Israël au moment où le puits d’eau leur fut donné,
comme il est écrit : Alors Israël chanta. Le quatrième cantique fut prononcé
par Moïse, le prophète, quand son heure de quitter le monde fut arrivée et
par lui il réprimanda le peuple de la maison d’Israël, comme il est écrit :
Écoutez, cieux, je parlerai. Le cinquième cantique fut prononcé par Josué,
fils de Nun, lorsqu’il combattit à Gabaon et que
s’arrêtèrent pour lui le soleil et la lune pendant trente-six heures et
cessèrent de dire les cantiques. À ce moment Josué ouvrit sa bouche et
prononça des cantiques, comme il est écrit : Alors Josué chanta devant le
Seigneur. Le sixième cantique fut prononcé par Barak et Débora le jour où le
Seigneur livra Sisera et son armée aux mains des
fils d’Israël, comme il est écrit : Alors Débora chanta et Barak, fils d’Abinoam. Le septième cantique fut prononcé par Anne au
moment où un fils lui fut donné de devant le Seigneur. Elle ouvrit sa bouche
et chanta un cantique, comme il est écrit : Et Anne pria en esprit
prophétique et dit1. Le huitième cantique fut prononcé par David, roi
d’Israël, pour tous les miracles que le Seigneur fit en sa faveur. Il ouvrit
sa bouche et chanta un cantique, comme il est écrit : Et David chanta dans un
esprit prophétique devant le Seigneur. Le neuvième cantique fut prononcé par
Salomon, roi d’Israël, dans l’Esprit saint devant le maître du monde entier,
le Seigneur. Le dixième cantique sera prononcé par les fils de la déportation
au moment où ils seront délivrés de leur captivité, comme il est écrit et
déclaré dans le prophète Isaïe : Ce cantique sera pour vous une joie comme la
nuit que l’on célèbre la fête de Pâque et la joie de votre cœur sera comme
celle du peuple qui se présentera devant le Seigneur trois fois par an, avec
des instruments de musique et au son de la trompette, pour monter sur la
montagne du Seigneur et se prosterner devant Dieu, le fort d’Israël. » |
LE LIVRE DE SALOMON – LA SAGESSE DE LA
CONTEMPLATION
|
Jean-Yves Leloup |
Ed. Presses du Châtelet |
2017 |
D’un style et d’un contenu bien différents de L’Ecclésiaste (Qohélet),
le Livre de Salomon s’enracine pourtant dans la même lucidité
décapante : tout est illusion, buée, impermanence. Devant toute parole,
il s’agit de savoir « qui » parle, d’où vient cette parole ou cette
écriture, quelle est la source de son inspiration ? Proposant une nouvelle
traduction et une interprétation originale de ce livre essentiel (à la
charnière entre la philosophie et la Révélation, mais aussi entre le
Premier et le Second Testament), Jean-Yves Leloup montre l’importance de
ce texte, dont Paul de Tarse et Jean d’Éphèse se sont largement
inspirés. À la suite de Salomon, archétype du sage, l’auteur nous
invite à découvrir la Sagesse de la contemplation : rigueur (justice)
et tendresse (miséricorde). Ce livre est appelé la Sagesse de Salomon, parce
que Salomon, dit-on, écrivit aussi ce livre. Il contient l'enseignement de la
justice et apprend à discerner les hommes méchants de ceux que le zèle du
bien anime; il prophétise touchant le Christ. Il apprend qu'il est besoin
d'un long travail et d'un vif désir pour obtenir la sagesse. Il décrit
certaines parties de la nature; il s'élève contre les idoles, contre ceux qui
les font, contre ceux qui mettent en elles leur espérance et qui les adorent.
Hymne et actions de grâces pour toutes les choses admirables survenues aux
Israélites en présence de leurs ennemis et qui furent l'oeuvre de Dieu. Tel
est le contenu de tout ce livre; mais la récapitulation selon l'ordre des
chapitres est celle-ci Au commencement, exhortation du juste à la piété
et blâme infligé à l'impie blasphémateur. « N'imitez pas les antéchrists, car
ils sont fils de la mort.» Ainsi, les impies en sont venus au point de
crucifier le Dieu de gloire, en mettant au-dessus de lui le siècle présent. Ils
ont poursuivi de même et mis à mort les Apôtres. Il arrivera que plusieurs,
mépriseront la loi de Dieu et que d'autres la pratiqueront. Dieu n'épargnera
pas la multitude de ceux qui sont impies envers le Christ. Mais Dieu. veille
sur un seul juste qui a mis sa confiance dans le Christ, même lorsqu'il meurt
jeune « Ce n'est pas le long espace du temps qui fait une vieillesse
vénérable. » (IV, 8.) L'impie méprise la mort de celui qui croit dans le
Christ, mais celui-ci est discerné par le Christ lui-même. Les impies seront
livrés à une ruine ignominieuse et ceux-là sont réservés à un jugement sévère
et à la condamnation, qui auront persécuté les serviteurs du Christ, car ils
verront la gloire du Christ et de ses disciples, tandis qu'eux-mêmes seront
livrés au supplice. La richesse amène à sa suite l'orgueil. Quelle
est la colère de Dieu contre ceux qui se (564) sont montrés impies envers le
Christ. Exhortation aux princes d'Israël pour qu'ils croient au Christ, ou
plutôt exhortation aux chefs de l'Eglise catholique sur la manière de
gouverner après qu'il aura quitté le monde. Quelle est la Sagesse,
c'est-à-dire le Fils de Dieu. Comment le Verbe s'est fait chair et a habité
parmi nous. Car, dit-il, j'ai souffert les mêmes choses que vous, étant homme
et soumis à la loi par l'ordre de Dieu. Concernant le Christ : c'est par la
sagesse de Dieu que j'ai la connaissance de toutes choses; « nous sommes
entre ses mains, nous et nos discours. » (VIII, 16.) Quelle est la
sagesse et comment elle est venue parmi les hommes; « elle est unique et elle
peut tout, elle demeure en elle-même et elle renouvelle toutes choses. » J'ai
aimé la sagesse dès ma jeunesse, dit-il, et j'ai reçu d'elle tous les biens
de la chair et de l'esprit. Ayant connu la grandeur de la sagesse, j'ai prié
le Seigneur de me donner son Esprit-Saint qui me la ferait connaître. Et il
m'a été envoyé de sorte qu'il m'est venu en aide dans mes oeuvres.
Car, « les pensées des mortels sont sans force. » (IX, 14.) Quelles sont les oeuvres
de la sagesse. Comment elle a gardé le premier homme; de quels maux Dieu
délivre ceux qui croient en lui et quels grands biens il leur accorde, ainsi
qu'il arriva à Noé, Abraham , Lot, Jacob, Joseph, aux Israélites qu'il
délivra des mains des Egyptiens par la main de Moïse et qu'il rassasia de
l'eau sortie du rocher. Comment il envoya les guêpes à sept nations et
ensuite, usant de longanimité, il leur donna le temps du repentir, enseignant
par-là à son peuple à se montrer miséricordieux. Contre les adorateurs des
éléments, des grenouilles, des moucherons, des rats, des sauterelles, des
guêpes, des serpents. Contre les adorateurs des idoles d'or ou d'argent, de
bois ou de pierre. Que par le bois le salut sera accordé à ceux qui croient.
De ceux qui fabriquent les idoles ou qui en font la représentation. De tous
les maux qui résultent de l'idolâtrie. Des mauvaises religions et combien de
maux en découlent. De la céramique et des idoles de terre cuite. De toutes
les idoles qu'adorent les nations, les animaux ennemis de l'homme, les serpents,
les chats et autres semblables. Que Dieu accorda un bienfait au peuple
d'Israël, envoyant des cailles au lieu des grenouilles. Que contre la morsure des serpents le salut fut
donné au peuple par le serpent d'airain suspendu à la croix; mais les ennemis
d'Israël furent mis à mort par les serpents et parles rats. Que Dieu nourrit
son peuple de la nourriture des anges, accommodée au goût de chacun et
renfermant toutes les saveurs. Qu'il envoya la grêle et le tonnerre pour
détruire les richesses des Egyptiens. Qu'il envoya aux Egyptiens les ténèbres
palpables et les maux qui les accompagnaient, mais qu'il envoya à ses saints
la lumière en Egypte et la comme de feu dans le désert. En punition de la
mort des enfants hébreux, il envoya la mort aux premiers-nés des Egyptiens et
il engloutit l'armée dans les ondes, et tandis que les premiers-nés étaient
frappés de mort, le salut était accordé à Israël par le sang de l'agneau.
Pour les justes menacés de mort dans le désert, Aaron fléchit le Seigneur en
priant et offrant de l'encens; pour la mort des Egyptiens submergés dans la
mer Rouge, la colère de Dieu fut sans miséricorde, et le passage du peuple
s'accomplit d'une manière admirable: Que les Egyptiens soutinrent ces maux à
cause de leur inhumanité envers des étrangers, de même que les habitants de
Sodome. Que tous les éléments sont soumis à la volonté divine du Christ,
prêts à obéir à son commandement, comme les cordes de la cithare obéissent
aux doigts de celui qui tient l'instrument. Dans ces choses est toute la
substance du livre de la Sagesse de Salomon, qui mérite le nom de
Panarétique. |
LE CHANDELIER D’OR |
JOSY
EISENBERG |
Edition
VERDIER |
1988 |
||
Le
Rabbin Adin Steinsaltz,
universitaire, cabaliste, prix Israël en 1988 pour l’ensemble de son œuvre,
s’est efforcé depuis vingt ans à diffuser la pensée de ce maître. Il l’a
commentée dans une série d’entretiens télévisés avec le rabbin Josy
Eisenberg, auteur d’émissions télévisées « A bible ouverte ». Restitués
dans ce livre, ces commentaires dialogués, mettent à jour d’une façon
vivante, la signification profonde de ces fêtes et constituent une véritable
initiation aux grands thèmes de la philosophie juive. Nous est ici offerte
une lecture accessible, nourrie du Talmud et de la cabale, des événements-clefs
de la Bible (le passage de la mer rouge, la révélation du Sinaï etc.,) qui
fondent les temps majeurs de la vie juive. Au sommaire de ce livre passionnant : Premier portique : Roch Hachana - le
nouvel an - l’année en tête - le point zéro
- L’année est morte, vive l’année - Qui t’a fait
roi ? - Au nom du roi et du Père - Souvient toi
d’oublier - Les sonneries royales - Dieu hors la
loi - Roch Hachana est une symphonie du nouveau monde
- Le monde , ce nouveau -né - Deuxième portique : Yom Kippour, le jour du pardon - les
eaux qui pleurent - YHVH - le pur et le saint
- le cœur a ses raisons - le temps de la
rencontre - Troisième portique : Pessah et la sortie d’Egypte -
L’exil - Qui sème Israël récolte l’humanité - la
continuité du changement - Un chromosome nommé Israël
- Semer ou disséminer - le grand crocodile -
les puissances du mal - Le pain du savoir - abba - dis- moi ce que tu manges
- le pain sans gout - l’enfant et le sage - le
pain de la guérison - Un chemin dans la mer - libre
comme l’eau - Israël, poisson pilote - Moïse, l’homme
poisson - Moïse, toujours tu chériras la mer - Quatrième portique : Chavouoth et
le don de la Loi
- Voir des voix - le secret des anges - Fin d’amnésie
- Mon royaume pour une mitsva -
Ecoute Israël - La crainte oui, la peur non - Un Dieu
qui me désire - Cinquième portique : Souccoth -
L’étreinte de Dieu - Entre la grâce et la miséricorde
- La rosée et la pluie - Sept personnages en quête de souccah - Substance et
subsistance - L’homme reconstitué - Les princes du
futur - Sixième portique : Pourim - Carré d’as
- Totalitarisme et idolâtrie - Le syndrome d’Esther
- Le pseudonyme de Dieu - La guérison du serpent
- Vaincre le sort - Septième portique : Hanouccah - L’homme- lumière - La lumière des lumières - Le signe des commandements - les habits de lumière - Vêtir celle qui est nue - |
L’ḖCHELLE DE JACOB |
Marie Paule Gandemer |
Edition le temps Présent |
2016 |
Dans cet ouvrage, l'Echelle de
Jacob (celle de la Bible bien entendu) est «revisitée», c'est à dire mise en relation
avec l'homme zodiacal (dont on dit parfois qu'il n'a plus de sens) et avec
l'Arbre des Sephirot de la tradition hébraïque qui est aussi en relation avec
le corps humain. Cette double analogie permet de décrire un cheminement
extérieur correspondant à notre «descente» (nous naissons par la tête et
partons «les pieds devant») mais également à un cheminement intérieur
«montant» des pieds vers la tête, que nous gravissons... ou pas. Cette
dimension intérieure, propre à l'homme mais aussi à l'humanité dans son
ensemble, peut également se lire sur une «Echelle» construite sur la base de
la succession des ères, formant ainsi la «Grande
Année Christique». L'auteur s'approprie ainsi la tradition kabbalistique mais
aussi l'astrologie et l'échelle de Jacob, revisitée donc, devient le fil
conducteur d'un postulat selon lequel l'Homme serait en constante évolution
vers une perfection divine dont il se veut un des éléments constitutifs. --.
« L'Échelle de Jacob revisitée » présente
les liens analogiques reliant L'Arbre des Sephirot de la tradition hébraïque,
le jeu de la marelle, l'homme zodiacal et, bien entendu, l'Échelle que Jacob
a vue en rêve dans le texte biblique. Ce travail s'est construit au fil des
années, à partir d'un questionnement quasi permanent. Il décrit une structure
préexistante de notre potentiel d'évolution individuelle. Ce potentiel est
propre à chaque être humain, mais il peut également correspondre à
l'évolution de l'humanité dans sa globalité. La descente de l'Échelle
correspond alors à notre évolution extérieure, dont nous verrons tous la fin,
alors que la montée de l'Échelle correspond à notre évolution intérieure,
qui, elle, est beaucoup plus aléatoire. Le propos de ce livre repose
essentiellement sur une quarantaine de citations bibliques, sur les écrits d'Annick de Souzenelle, de Pierre
Teilhard de Chardin, de Karlfried Graf Dürckheim,
de Shanti Jeannot, et de Beat Imhof. Toutes les
grandes traditions religieuses sont reliées dans cette démarche universaliste
qui devient de la sorte une synergie constructive Dans le récit de la Bible on ne
peut pas être plus bas et plus dénué de tout que ce Jacob cette nuit-là et
pourtant il est au pied d’une échelle qui le relie au ciel. Cette échelle est
sans échelons, et le texte nous dit que Dieu est à la fois au sommet de
l’échelle et en même temps avec lui, Jacob, qui est à terre. De sorte que
Jacob lui-même est cette échelle. Et Dieu n’est pas au sommet d’une échelle
qu’il faudrait gravir par notre sagesse et notre spiritualité, mais Dieu,
littéralement, est à la tête de l’échelle, ce qui peut se traduire également
en hébreu à l’origine de l’échelle. Dieu n’est donc pas loin au-dessus de
Jacob à l’autre bout d’une haute échelle, mais il est à l’origine de cette
échelle sans barreaux qu’est Jacob, qu’est l’homme. Et le dénuement de Jacob,
sa faiblesse, ainsi que le fait qu’il n’ait rien fait pour étudier et prier,
qu’il n’ait rien demandé à Dieu ni cherché. Tout cela montre que tout homme
est capable de Dieu par nature. Tout homme, même totalement abattu comme
l’est ici David, n’est jamais si bas que Dieu ne puisse le rejoindre. Et être
au-dessus de lui, juste au-dessus, tout contre lui, pour lui, avec lui. De
sorte que Dieu fait de nous cette échelle, ce conducteur entre ces deux pôles
que sont la terre et le ciel. Cet être debout, réconcilié, c’est
l’humain, chaque être humain. Et c’est une vision de l’humanité, pas
seulement de l’église, bien entendu, c’est explicitement une vision de toutes
les familles de la terre, dans l’espérance de Dieu. Et ces messagers qui
montent et descendent ne sont pas des légions d’anges sur une échelle nous
reliant à un Dieu lointain. Ces messagers représentent ainsi la circulation
de la grâce en nous, c’est Dieu lui-même travaillant par sa Parole à unifier
notre être dans ses différentes dimensions, faisant circuler de vrais
échanges en nous-mêmes et avec lui, permettant l’expression des rêves et des
besoins, le passé et les projets, les attachements et les craintes, les
doutes. Et c’est alors que nous ne sommes plus seulement une âme, une vie
spirituelle qui aurait été versée dans un corps animal, mais que nous sommes
une échelle dressée, puis un espace de dialogues multiples entre Dieu et
nous, notre tête, notre cœur, nos jambes et nos mains, notre passé et notre
avenir, nos espérances et nos peurs… Et c’est alors, quand nous avons
un peu avancé dans ce travail que nous pouvons accepter d’être également
Jacob et Ésaü. Et cesser de considérer la vie en ce monde comme une charge,
cesser de vouloir sortir de cette tension entre la terre et le ciel en
éliminant un des deux pôles, faisant exploser l’échelle, perdant les deux,
comme le craint Rébecca, invitant Jacob à ce temps de retraite, en expliquant :
« Pourquoi serais-je privée de vous deux en un même jour ? »(27:45)
Rébecca est prophète, perdre un des deux c’est perdre l’échelle, c’est perdre
les deux. Il y a là une différence radicale, déjà polémiques à l’époque, avec
certaines pensées orientales qui visent à résoudre cette tension entre le
spirituel et l’animal en tentant d’éliminer au maximum le désir et le
sentiment d’avoir soi-même, en tant que personne individuelle, une importance
essentielle. La Bible oui, conseille de mettre le spirituel au-dessus, Dieu,
au-dessus, mais collé. Dieu à l’origine, le spirituel comme source de notre
échelle, et en tension féconde, assumée, pacifiée avec nos pieds sur terre. |
le golem
& la connaissance – la kabbale de la lumiÈre |
A.D.
GRAD |
DANGLES |
1978 |
La
tradition hébraïque concernant le Golem ne laisse pas d’être fantastique.
L’image du kabbaliste insufflant la vie à ce robot d’argile a marqué bien des
générations, et prouve la permanence de l’esprit humain épris d’idéalisme. Le
Golem, pétri dans la terre rouge, marqué d’un nom sacré, évoque parfaitement
la création du monde dans laquelle le Verbe anime Adam. Il en va pourtant du
Golem comme de la Kabbale qui préside à sa création : le terme prête souvent
à confusion. Obscurci par la littérature et les glossaires de fortune, le
mythe débouche presque toujours sur la caricature. A.D.
GRAD, à partir de considérations traditionnelles sur l’alphabet hébreu, les
Séphiroth, dresse dans ce livre une vaste fresque, très dense et
particulièrement documentée sur l’itinéraire de l’hébraïsme et de
l’islamisme. Poursuivant sa quête sur l’or philosophale, voici un solide
sentier qui mène à la Sagesse suprême en passant par la Connaissance. Avec
cette recherche de la formation secrète de l’homme, à partir de cet art hermétique,
l’auteur fait une approche saisissante du mythe du Golem, de la valeur de son
nombre mystérieux, découvrant un surprenant mythe de LUMIÈRE. La Bible juive dans son psaume
139,16 emploie le mot Golem dans son sens originel, soit embryon, substance informe.
Selon les rabbins, la création d'Adam se fit en sept jours, au cours du
dernier, Dieu souffla dans ses narines et l'anima, c'est alors que certains
Rabbins ont estimé possible de créer un être animé. Selon les légendes,
certains Saints Talmudiques avaient réussi à animer une masse ayant la force
d'un homme. A l'époque des croisades, les Juifs pour tenter de survivre et
disposés à se défendre créèrent cette arme terrible mais incontrôlable que
fut le Golem. On devait pétrir avec de l'argile rouge une statue humaine à
peu près de la taille d'un enfant de dix ans, puis écrire sur son front le
mot Vie en Juif, soit EMETH. Aussitôt, la créature vivait, devenant un
esclave docile pour le magicien qui pouvait ainsi lui commander les travaux
les plus durs. Un seul inconvénient, le Golem croissait avec une très grande
rapidité devenant un géant. Le seul remède pour transformer le Golem en une
masse inerte était d'effacer sur son front le mot Vie et de le remplacer par
le mot Mort c'est à dire Meth. Un rabbin nommé Ben
Levi, créa ainsi quatre géants qui creusèrent au sein de sa maison un
souterrain de mille pas de longueur, dont il avait besoin pour cacher ses
trésors et ses livres, à la veille d'une perquisition, dont il avait été
secrètement averti. Quand le travail fut terminé, le
Rabbin se trouva fort embarrassé, car les Golems avaient trois fois leurs
tailles, il ordonna respectivement aux trois golems de s'agenouiller pour
renouer les cordons de ses sandales, de cette ruse il put effacer sur leurs
fronts la première lettre du mot Vie. Au XVI ème siècle, lors des
persécutions contre les juifs, les histoires de Golem prirent une importance
considérable, ce dernier se transformant non plus en des esclaves mais en
sorte d'héros nationalistes, en somme un symbole de défenseur. Du célèbre roman, Meyrink se
servit du Golem de Judah löw. Talmudiste,
mathématicien et philosophe néo platonicien, il naquit à Posen
en 1525. Il s'établit à Prague ou ses fonctions de Rabbin lui valurent bon
nombre de succès comme le prouve ce surnom " le pilier d'acier qui
supporte Israël ". Succès tellement intense qu'on lui attribua des
miracles, dont celui de la création du Golem. Un halo de mystère entoure cet
étrange personnage, une vie que nous pouvons rapprocher de celle de Faust.
Craignant pour sa commune et grâce à l'aide de ses deux beau fils, il créa
son Golem, respectant les traditions du Shabbat, il lui ôtait la vie chaque
vendredi soir. Hélas lors d'un oubli, craignant pour la cérémonie, il se hâta
à la rencontre de sa créature qui arrivait à l'entrée de la synagogue, à cet
instant suprême, il put le détruire. Une légende aux multiples facettes, Gersham G. Sholem nous conte
une autre légende : La communauté était déjà rassemblée pour le culte dans la
synagogue et avait déjà récité le psaume 92 du Shabbat, lorsque le Golem
commença à crier d'une force extraordinaire, à secouer les maisons et à
menacer de tout détruire Il se
précipita contre le Golem furieux et lui enleva la Vie, le Golem tomba à
terre. Une autre légende : Le trente
troisième jour après Pâques, le Rabbin Löw et deux hommes se rendirent au
grenier ou le Golem avait été créé, debout vers la tête du golem endormi, les
visages tournés vers les pieds. Puis ils marchèrent sept fois autour du
corps, formulant des paroles magiques. Au septième jour, toute force de vie
avait quitté le Golem. En 1910, un reporter reçut la permission de monter au
grenier de la synagogue, il n'en parla guère : C'est l'endroit idéal pour
créer et enterrer le golem à minuit se contenta t-il
de révéler. Meyrink apporte de nouvelles variantes : Il se reproduit à peu
près tous les trente-trois ans dans des ruelles un événement qui n'a rien de
particulièrement bouleversant en lui-même et qui provoque une panique car on
n'y trouve aucune explication. Le Golem du roman de Meyrink a l'apparence de
celle d'un homme de type Mongol, le teint jaune et les yeux obliques, nul ne
peut se souvenir de son apparence. Athanus Pernath, héros du livre reçut la visite du Golem qui lui
confia un livre à restaurer, a peine la porte fut elle franchie que Pernath ne pouvait se souvenir de l'apparence du Golem. |
LE GUIDE DES ÉGARḖS - SUIVI DU TRAITÉ DES 8 CHAPITRES |
MOÏSE
MAÏMONIDE |
Edition
VERDIER |
1979 |
||
Son père, rabbi Maïmon ben Yossef,
le dayan (juge rabbinique), sage et érudit, dirige la communauté juive de Cordoue
sous le règne des tolérants
Almoravides. Il l’instruit en théologie, mathématiques et astronomie.
Quelques enseignants arabes et juifs complètent sa formation en philosophie
et médecine. Le jeune Maimonide alliait à son talent naturel, une soif
d’apprendre, une volonté de fer et une grande pureté de mœurs. C’était l’époque de l’âge d’or
judéo-musulman. Il était enfant, alors que sa mère Rebecca
s’affaiblissait de plus en plus, malgré les soins prodigués par Abbas, le Mufti
de Cordoue. C’est Moshé qui apportait à Rebecca les plantes médicinales
préparées par Abbas pour la soulager, mais elle finira par décéder de maladie
laissant deux fils et une fille. Cet événement, déterminera Moshé à devenir
médecin, et l’engagera à se poser la question du devenir de l’âme et à
approfondir sa quête mystique. En 1148, l’intolérance et les persécutions religieuses contre les chrétiens et
les juifs d’Espagne, des nouveaux princes Almohades (combattus par Averroès), musulmans fanatiques au
pouvoir en Espagne, imposent la
conversion, la mort violente par décapitation, ou la fuite. Vers l’âge
de 13 ans, il fut contraint à l’exil. La famille Maïmon
émigra vers le Maghreb, où le jeune Moïse s’instruisit en sciences
juives et profanes. Il lut Aristote, Hippocrate, Galien, et
bien d’autres et prit
connaissance des écrits d‘Averroès.
5 ans plus tard, la
ville de Fès fait aussi face à l’intolérance ce qui pousse la famille à
partir pour Eretz Israël en Palestine. Mais encore
une fois, ils doivent partir car la « Terre sainte » est sous le
contrôle des croisés menés par Richard Coeur de Lion. C’est ainsi que la famille Maïmonide se retrouve en Egypte
où elle prend très vite racine. Après la mort de son père et de
son frère, il devient médecin des pauvres et des riches, des juifs
et des arabes. Il fut un des plus célèbres herboristes et phytothérapeutes, et reste une référence jusqu’à
nos jours. Sa réputation comme philosophe
talmudiste et comme médecin sera telle qu’il devint le médecin de la cour des Fatimides, du vizir Al-Fadhil et de son entourage puis du sultan Salah-Al-Din qui revint en Egypte après avoir bouté les croisés
hors de terre d’Islam. Il préside le Collège Rabbinique et s’occupe
ardemment de la communauté juive d’Egypte dont il est bientôt nommé
chef, « Naguid » et son
représentant auprès du souverain et à ce titre responsable de l’organisation
intérieure et des règlements judiciaires. Il eut de ce fait de nombreuses
correspondances avec les représentants de différentes communautés y compris
en dehors de l’Egypte. Le Guide des
égarés : Ecrit en arabe, « Dalâlat al-hâ ’irin » signifie « ce qui montre le chemin à
ceux qui ne l’ont pas trouvé ». Il tente de mettre en accord l’enseignement de la Torah et de ses commentaires avec
la philosophie d’Aristote. Il persiste à considérer la Loi comme la
révélation des plus hautes vérités mais, quand le texte de la Loi est
contredit par une proposition scientifiquement démontrée, il rejette le sens littéral et lui
substitue une interprétation allégorique. Dans cet ouvrage Maimonide
procède à une analyse minutieuse des
textes bibliques en essayant d’en découvrir et d’en cerner la signification
exacte, à travers les symbolismes et les allégories du texte sacré.
Pour cela il s’inspirait du rationalisme et de la logique d’Aristote, dont il avait pris connaissance dans les
traductions et les commentaires
d’Aristote par Averroès. « Il n’y a aucun moyen de percevoir Dieu
autrement que par ses œuvres ; ce sont elles qui indiquent son existence et ce qu’il faut croire à son
égard, je veux dire ce qu’il faut affirmer ou nier de lui. Il faut
donc nécessairement examiner les êtres dans leur réalité, afin que de chaque
branche de science, nous puissions tirer des principes vrais et certains pour
nous servir dans nos recherches métaphysiques. Combien de principes ne puise-t-on pas, en effet, dans la nature des
nombres et dans les propriétés des figures géométriques, principes par
lesquels nous sommes conduits à connaître certaines choses que nous devons
écarter de la Divinité et dont la négation nous conduit à divers
sujets métaphysiques ! Quant aux
choses de l’astronomie et de la physique, il n’y aura, je pense,
aucun doute que ce ne soient des choses nécessaires pour comprendre la
relation de l’univers au gouvernement de Dieu, telle qu’elle est en
réalité et non conformément aux imaginations »
|
le judaïsme crucifiÉ
– la gloire de l’olive |
Jean tourniac |
Edition
SOLEIL NATAL |
1995 |
C’est
à une confrontation entre deux religions, celle de la Menorah ou du Maghen David représentant le judaïsme jusque dans
l’étoile jaune des martyrs, et celle de la croix symbolisant et signant la
révélation chrétienne que ce livre traite. Une
grande partie des travaux présentés ici proviennent d’articles que Jean
Tourniac a donné, voila quelques années aux
revues : Vers la Tradition, Villard de Honnecourt et Connaissance des
religions. Au sommaire de cet ouvrage : Entre le judaïsme et le christianisme : les
Marranes - Le mystère des
mots : Tsarfat ou le royaume de
France - A propos du judaïsme médiéval
français - In memoriam Léo Schya
- Du sectarisme à la schoah
- Les difficiles relations
judéo-chrétiennes - Juifs et Chrétiens
dans le catéchisme catholique et dans un rituel de la Franc-maçonnerie
chrétienne - |
LE JUDAÏSME et L’ESPRIT
DU MONDE |
par
TRIGANO |
EDITION
GRASSET |
2011 |
||
L’ethos désigne les mœurs, l’habitude, littéralement ce qui est
propre à soi. L’éthique désigne la
science de l’ethos, sa conformité à des normes de comportement. L’ethnos désigne un peuple, l’ensemble des
hommes qui ont les mêmes mœurs et sont censé être gouvernés par la même
éthique. Ethnoï, les peuples, fait référence aux ensembles
civilisationnels qui se définissent en rapport à Israël, un concept qui, en
hébreu s’énonce : goyim/les nations Structure
de l’ouvrage : Préface avec la vision de Bezalel Livre 1 : ETHIQUE – La séparation de la femme – La
sanctification – La double Tora – Les noms du Dieu unique – Livre 2 : ETHNOS – L’élection d’Israël – le peuple d’Israël –
Le royaume d’Israël – La société d’Israël – Livre 3 : ETHOS – Le cachement de l’âme – Le complexe de
l’attente – Le syndrome de l’attente – Les trois Ethos historiques du
judaïsme – Livre 4 : ETNOÏ / ETHNIKOS – Le reste d’Israël
– La place vacante dans l’humanité – Le nouvel Israël et le double – La
politique du nouvel Israël - |
le kabbaliste |
Patrick
levy |
Edition Le Relié |
2002 |
En 2002, ce livre a obtenu le prix spiritualité d’aujourd’hui avec mention spéciale du Jury. C’est l’histoire de l’auteur qui pénètre dans un lieu à Paris, où l’on étudie la mystique juive et là il va rencontrer un Kabbaliste Rabbi Isaac Goldman, qui va lui enseigner la Kabbale. L’auteur consigne donc cet enseignement en les ponctuant de méditations et de pratiques qui permettent au lecteur de poursuivre la connaissance dans l’expérience. C’est
un livre qui explique la Kabbale et ses secrets mais, qui cesse d’être une
science ésotérique pour devenir un Art de vivre. |
le livre brûlÉ |
M.
Alain ouaknin |
Edition du Seuil |
1993 |
À
côté de la Bible – la Loi écrite – le Talmud, depuis sa clôture vers l’an 500
de notre ère, constitue la Loi orale, l’enseignement jamais interrompu de la
tradition juive, sa mémoire et les racines de sa culture. Le
troisième enfin, qui donne son nom à l’ouvrage, interroge la figure
énigmatique et puissante d’un maître hassidique, Rabbi Nahman
de Braslav, qui, sentant la mort venir, détruisit par le feu un de ses écrits…
Trois
livres qui en suscitent d’autres, à l’infini, et qui posent la même question
: ne faut-il pas, au fond, « détruire » les livres pour donner naissance à la
pensée, pour créer le renouvellement du sens ? Pour que la fidélité aux
écritures ne se pétrifie pas en respect têtu et en refus aveugle du temps et
de l’Histoire. Car, comme dit Roger Nahman de
Braslav : « Il est interdit d’être vieux
». |
le livre de josuÉ |
Philippe
abadie |
Edition
DU CERF |
2005 |
Aucun livre biblique ne procure aujourd’hui autant
de malaise que le Livre de Josué. De fait, comment lire tant de récits
de massacre où disparaissent dans le feu des populations entières sans que ne
surgisse à notre mémoire l’écho de récentes «purifications ethniques» ? Et le
malaise est d’autant plus grand que certains groupes extrémistes ne manquent
pas de revendiquer ce livre pour conforter leurs vues idéologiques. |
LE
LIVRE DE L’EXODE |
|
Edition
Du CERF |
1985 |
||
|
LE LIVRE D’ESDRAS ET DE NEHEMIE |
Traducteur Philippe Abadie |
Edition
Du CERF |
1996 |
Les
deux livres d’Esdras et de Néhémie, dans les manuscrits hébreux n’en forment
qu’un seul, qui porte le nom de livre d’Esdras ; ce sont les traducteurs
grecs de la version des LXX qui l’ont partagé en deux sections, comme ils
l’avaient fait pour les livres de Samuel, des Rois et des Chroniques ; cette
division a passé dans les autres traductions et elle a été introduite au XVe
siècle dans les éditions imprimées du texte hébreu de l’Ancien Testament. Les
livres nous racontent divers épisodes de l’histoire de la communauté juive de
Jérusalem, depuis l’édit de Cyrus qui autorisa le retour des exilés sous la
conduite de Zorobabel en 538, jusqu’au second séjour de Néhémie à Jérusalem
en 432. Nous
n’avons point ici pour cette période, une histoire suivie, comme nous la
trouvons pour les siècles antérieurs dans les autres livres historiques ;
l’auteur se borne à rapporter en détail un certain nombre de faits, auxquels
il attache une importance particulière et qui marquent les phases principales
de la restauration du culte dans la ville sainte. Entre ces faits il laisse
subsister des lacunes considérables sur lesquelles il ne nous donne aucun
renseignement, Les livres d'Esdras et
de Néhémie sont précieux : ils sont presque nos seuls documents sur
l'histoire d'Israël au cours des siècles obscurs qui suivent l'Exil. Or c'est
précisément à cette période que se construit le judaïsme biblique, autour du
Temple de Jérusalem et de la Torah. Mais la lecture de ces livres est
délicate, car leurs rédacteurs ont souvent bousculé la chronologie pour mieux
mettre en valeur leurs convictions théologiques. Ils ont réussi à imposer
l'image d'un grand réformateur, Esdras le prêtre-scribe, suivi de son
auxiliaire, Néhémie, le gouverneur laïc... alors qu'historiquement Néhémie a
réalisé sa réforme une cinquantaine d'années avant celle d'Esdras. Un bibliste lyonnais,
Philippe ABADIE, spécialiste de cette période, guide le lecteur au milieu des
divers documents anciens qui mettent en valeur les deux grands
réformateurs : le gouverneur Néhémie et le scribe (prêtre ?)
Esdras. Il fait parler les textes et soulève des questions majeures :
quel rapport entre Esdras et le Pentateuque ? Pourquoi l’interdiction
des mariages mixtes ? Pourquoi l’importance de Jérusalem et de son Temple ?
Un Cahier d'une lecture exigeante mais très enrichissante pour qui fait
l'effort d'essayer d'entrer dans cet univers complexe. |
LE LIVRE DES
PROVERBES ENTRE SAGESSE ET FOI
|
David-Marc d’Hamonville
|
Edition du Cerf
|
2018
|
C'est le frère David-Marc
d'Hamonville, traducteur du livre des Proverbes dans La Bible d'Alexandrie,
père abbé de l'abbaye d'En-Calcat, qui se fait ici votre guide pour goûter
aux trésors de la sagesse biblique. Identification de l'auteur ou des auteurs,
contexte scripturaire, historique, culturel et rédactionnel, analyse
littéraire, structure et résumé, examen détaillé des grands thèmes, étude de
la réception, de l'influence et de l'actualité, lexiques des lieux et des
personnes, bibliographie : les plus grands spécialistes de l'Ecriture se font
votre tuteur. "Mon ABC de la Bible" ou la boîte à outils d'une
lecture informée et vivante du Livre des Livres. Le
livre des Proverbes est situé dans l'Ancien Testament, juste après le livre
des Psaumes. Cet ouvrage, qui est essentiellement l'oeuvre du roi Salomon,
est une suite de développements pédagogiques ou de brèves sentences, dont
l'objet est d'enseigner la "Sagesse", mais la sagesse selon Dieu et
non selon les hommes. Le mot français "proverbes" est utilisé,
faute de mieux, pour traduire un mot hébreu qui désigne une parole contenant
plus que son sens littéral. Les Proverbes sont donc un recueil de paroles qui
sont à prendre à la fois au sens littéral pour la vie pratique quotidienne,
mais dont on peut aussi découvrir un sens spirituel plus profond en les
méditant. Le roi Salomon était connu pour être un homme extrêmement sage.
Nous pouvons lire à ce sujet dans le 1er livre des Rois, chapitre 4, versets
29 à 34: Dieu donna à Salomon de la sagesse, une très grande intelligence, et
des connaissances multipliées comme le sable qui est au bord de la mer. La
sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l'Orient ... sa
renommée était répandue parmi toutes les nations d'alentour. Il a prononcé
3000 sentences, ... Il venait des gens de tous les peuples pour entendre la
sagesse de Salomon, de la part de tous les rois de la terre qui avaient
entendu parler de sa sagesse. Plan
du livre : Le livre des Proverbes peut être
divisé en 4 parties: 1ère partie: chapitres 1 à 9. Proverbes rédigés directement par
Salomon au 10ème siècle avant JC. Cette partie du livre est présentée comme
l'enseignement d'un père à son fils, la sagesse est le thème central de
l'enseignement. 2ème partie: chapitres 10 à 24. Suite du texte rédigé directement par
Salomon, mais dans un genre littéraire différent. Salomon ne développe plus
un enseignement suivi, mais écrit de courtes phrases construites sur un
parallélisme ou un contraste. Il semble ne pas y avoir de continuité dans le
passage d'une phrase à l'autre. 3ème partie: chapitres 25 à 29. Il s'agit encore de brèves phrases de
Salomon, mais la rédaction définitive du texte est plus récente. Elle est
l'oeuvre des "gens d'Ezéchias" (ch. 25, v. 1) et date ainsi des
environs de l'an 700 avant JC. 4ème partie: chapitres 30 et 31. Ces deux chapitres se présentent un
peu comme un supplément, en ce sens qu'ils ne sont pas de Salomon, mais de
deux personnages inconnus: Agur pour le ch. 30 et Lemuel pour le ch. 31. Ils ont cependant la même valeur
que les 29 premiers chapitres puisqu'ils ont été reconnu par les Israélites
d'abord, puis par l'Eglise ensuite, comme paroles inspirées de Dieu. Les
grands enseignements du livre des proverbes : Le thème principal est la sagesse selon Dieu. En fait, ce
livre est plus une aide qui nous prédispose à recevoir la sagesse de Dieu,
qu'une transmission directe de cette sagesse. Il nous est dit au chapitre 2,
verset 10: "la sagesse viendra dans ton coeur". La sagesse de Dieu
ne se transmet pas par écrit, elle se reçoit dans le coeur, car c'est
l'Esprit de Dieu qui vient la placer en nous. Le livre des Proverbes nous
aide à mieux comprendre certaines choses que nous avons du mal à expliquer
(ex, chapitre 3, verset 12: "car l'Eternel châtie celui qu'il aime,
comme un père l'enfant qu'il chérit"). Ce livre nous aide à mieux
structurer notre pensée pour la rendre plus réceptive à la sagesse céleste.
Différents comportements sont replacés à leur bonne position: la piété, la
générosité, la fidélité conjugale, l'honnêteté dans les affaires sont
encouragées, tandis que nous sommes avertis des risques que comportent
l'ivrognerie, l'immoralité, le mensonge, la paresse, les querelles. La
sagesse est même personnifiée au chap. 8, elle parle et agit; on reconnaît en
elle, à partir du verset 23, des traits de personnalité du Fils de Dieu:
Jésus-Christ. N'est-ce pas une merveille de lire ce que la Sagesse disait sur
elle-même il y a 3000 ans, aux versets 30 et 31 du chapitre 8: "J'étais
à l'oeuvre auprès de l'Eternel, et je faisais tous les jours ses délices,
jouant sans cesse en sa présence, jouant sur le globe de sa terre, et
trouvant mon bonheur parmi les fils de l'homme". |
LE LIVRE DES ROIS |
|
Edition
Du CERF |
1993 |
||
Le
prophète Elie était un précurseur de Christ et des Apôtres du Nouveau
Testament. Dieu lui a permis de faire des miracles afin de prouver qu’il
était vraiment un homme de Dieu. Il a ressuscité le fils de la veuve de
Sarepta et elle s’est exclamée : « Je reconnais maintenant que tu es un homme
de Dieu et que la parole de l’Éternel dans ta bouche est vraie. » De même,
les hommes de Dieu qui ont proclamé sa parole par sa puissance sont
clairement reconnaissables dans le Nouveau Testament. Jésus a non seulement
ressuscité Lazare, mais il a aussi ramené à la vie le fils de la veuve de Naïn) et la fille de Jaïrus).
L’Apôtre Pierre a ressuscité Dorcas) et Paul Eutychus).
Deux
parties structurent ce petit livre : 1e
partie : Salomon - Jéroboam - Akhab et les prophètes - Les cycles d’Elie et
d’Elisée - Jéhu le justicier - Ezéchias et
Isaïe - Josias - La fin du royaume de Judas
- Un bilan de l’histoire des rois - 2e
partie : Une théologie de l’histoire - Comment Dieu conduit
l’histoire - Un livre contestataire - Les acteurs de
l’histoire - Que faut-il retenir de l’histoire des rois ? |
LE LIVRE DE TOBIT ou LE SECRET DU ROI |
Daniel
DORE |
Edition
Du CERF |
1997 |
Ce
récit se passe entre Ninive et Ragues, entre L’Irak et l’Iran. Ce récit fait parti des livres du Deutéronome et raconte l’histoire de
Tobit père, aveugle persécute par sa femme et les siens, de l’autre coté on a Sara, fille de Raguel
à Ragés, humiliée par la servante. C’est
la communion de ces deux âmes éloignées et qui s’ignorent dans la nécessité
et dans la prière, qui fait l’intérêt du récit de Tobie. Ce
récit est en deux parties, la première décrit les malheurs de Tobit, avec sa
femme Sara, les épreuves d’Israël et de sa famille, il devient aveugle et
dépend alors de sa femme. La
deuxième partie, raconte le voyage de Tobie(fils) accompagné par l’ange Raphael,
qui est là pour protéger et guérir la famille Tobit, de ce fait Raphael est
désigné comme patron des guérisseur, des accompagnateurs, il est le porte-
parole de la médecine de Dieu, il chemine avec Tobie et s’émeut de nos
détresses à tous, ainsi que celle de Tobit père et de la jeune Sara. |
le livre hÉbreux d’hénoch ou livre
des palais |
Charles
mopsik |
Edition
Verdier |
1989 |
Le Livre Hébreu
d’Hénoch, appelé aussi Livre des Palais
ou III Hénoch, est un monument de la
mystique angélologique juive ancienne, mais qui est quasi impossible à dater
historiquement. Vers le Ve siècle en
Babylonie, il intègre l’antique tradition apocalyptique relative à la figure
d’Hénoch, en lui donnant une nouvelle dimension compatible avec la tradition
rabbinique. On sait que le personnage biblique d’Hénoch a suscité une immense
littérature qui débute dès le IIe siècle avant notre ère et qui attribue à
cette figure un destin hors pair. Les livres d’Hénoch conservés en éthiopien
et en slave ont déjà fait l’objet de traductions françaises, ce qui n’était
pas le cas dans la version précédente. Cette mystique hénochienne de type apocalyptique, place à la tête des
puissances céleste l’Archange Métatron,
qui n’est autre qu’Hénoch, le Patriarche
antédiluvien transfiguré. Prince de la Face, serviteur du Trône
divin, il est aussi le guide de l’homme qui s’achemine dans les Temples
célestes pour scruter le Char divin. Le Livre des Palais se
présente comme le récit que l’ange Métatron fait à Rabbi Ismaël des
merveilles du ciel et de ses populations angéliques, ainsi que de sa propre
métamorphose. Véritable carrefour
des traditions bibliques, apocalyptiques, midrachiques
et ésotériques, ce livre a joué un rôle de première importance pour la
formation de la Kabbale au Moyen Âge et de la mystique des piétistes juifs
franco-rhénans dont il a fournit et fournit encore
un certain nombre de clés indispensable à l’étude. On constate que ceux
qui se réclament de ce livre d’Hénoch, se recrutent parmi les tenants de
l’ésotérisme cabalistique, et ils sont très nombreux, déjà au Moyen Âge
c’était la totalité des rabbins qui approuvaient ce texte. |
le meiri
- le rabbin catalan de la tolÉrance |
Ph.
haddad |
Edition
Mare Nostrum Perpignan |
2001 |
Personnage
Perpignanais du 13ème siècle, il est considéré comme un des plus
grands érudits de tous les temps. Il fut un précurseur du dialogue
inter-religieux et à ce titre prêcha la tolérance. les Juifs vivent en paix
dans cette France du sud, bien qu’ils restent toujours dans un statut
d’infériorité sur le plan religieux et soumis aux bonnes grâces du prince et
de l’Eglise. Persiste donc le risque d’être pris pour bouc-émissaire, jamais
à l’abri d’une expulsion ou d’un massacre. Mais comparé au pays du Nord ou à
l’Andalousie almohade, il fait bon vivre en terre catalane. C’est là que naît
le Méiri en 1249 à Perpignan où il mourra en 1316. Le Meïri
reçoit une ample culture générale et biblique et, doté d’un esprit de
synthèse, il harmonise les méthodes classiques d’enseignement ashkénaze,
sépharade, française (Rachi-tossafiste). Habité par deux cultures, comme
Maïmonide, il est à l’aise aussi bien dans la jurisprudence rabbinique que
dans la pensée aristotélicienne. Ceci le conduit à être un homme de dialogue
et d’ouverture d’esprit. Il rejette tout autant l’astrologie divinatoire, les
formules magiques tirées des versets bibliques, les amulettes, etc., mais
aussi le rationalisme froid et sans ferveur. Il fait partie des sages de la
voie moyenne Il est célèbre par deux ouvrages
principaux : « Hibbour Hatéchouva », traité de la Repentance et « Beth
Habéhira », commentaires du Talmud. Ses œuvres
secondaires sont : « Kyriat Sefer »
sur l’écriture du rouleau de la Torah, « Maguen
Avoth » coutumes juives occitano-catalanes,
« sefer Hamidoth »
livre des vertus, et un commentaire de la Haggadah de Pâque, exégèse de la
sortie d’Egypte, ainsi que diverses exégèses du Pentateuque, des Psaumes et
des Proverbes. A l’instar de Maïmonide, il tente d’accorder certains textes
du Midrash avec la Raison, afin d’éviter l’extravagance imaginative. Il faut savoir que depuis 1150,
des querelles s’élèvent entre rabbins partisans ou ennemis de l’étude des
sciences profanes et de la philosophie grecque, Jusque-là
l’Occitanie-Catalogne est un haut lieu d’études rabbiniques axé
essentiellement sur les textes traditionnels. A cette date de 1150 arrive
d’Andalousie, chassé par les Almohades, l’Andalou Juda Ibn Tibbon disciple de Maïmonide. Délaissant quelque peu la
jurisprudence rabbinique, ce Tibbon estime que
l’essentiel du Judaïsme passe par la pensée. Il pratique les sciences et la philosophie
et décide de traduire un certain nombre d’écrits de la pensée juive
hispanique d’expression arabe, rendant accessible ce savoir aux communautés
juives d’Occitanie. En 1204 son fils Samuel Ibn Tibbon
traduit en hébreu le « Guide des Egarés » que Maïmonide
avait publié au Caire en 1185. Cette traduction suscite un vif engouement
pour les matières dites profanes, ce qui inquiète les traditionalistes. En
France et dans les royaumes hispaniques Maïmonidiens
et anti-Maïmonidiens s’accusent mutuellement.
Certains font même appel aux Dominicains de l’Inquisition qui ne se font pas
prier ! Les maisons juives sont fouillées et des centaines de livres
sont brûlés en 1233 à Montpellier. Ce conflit n’est pas anodin. Il
touche à l’essence même de l’identité juive. Celle-ci doit-elle vivre repliée
sur elle-même et ne s’attacher qu’aux textes bibliques et à sa tradition
orale et ésotérique ? Ou bien doit-elle être constamment ouverte au
monde, aux sciences et à la philosophie ? La Bible se suffit-elle
à elle-même ou peut-elle participer des questions de sens qui agitent
la société à côté d’autres savoirs, d’autres sciences et d’autres
fois ? Question toujours d’actualité ! La première
option fut celle d’une grande partie de la tradition orthodoxe qui s’appuya
sur la négation de la démarche philosophique d’un Maïmonide ou d’un Méiri pour offrir encore plus d’élan à l’option mystique. |
LE MYSTḔRE DE JOB ET LES ḖPREUVES
INITIATIQUES |
Isabelle Dupuis |
Edition Maison de Vie |
2017 |
||
Représenté dans de nombreux édifices sacrés, Job
est l'archétype de l'initié qui, chemine sur la voie des Grands Mystères et
rejoint l'Orient Eternel après avoir traversé des épreuves magistrales. Le
Livre de Job transmet un enseignement de nature ésotérique qui a été oublié.
Cet ouvrage tente d'en restituer toute la richesse et la puissance. Qu'est-ce
que la mort au sens initiatique du terme ? Quels sont la nature et le sens de
l'épreuve sur une voie de connaissance ? Quelles sont les étapes d'un
détachement progressif menant à la pleine conscience du divin ? Telles sont
quelques-unes des questions auxquelles ce texte apporte des éléments de
réponse utiles pour quiconque avancer sur le chemin de la connaissance. Le
dernier chapitre est consacré au Testament de Job, texte apocryphe peu connu
mais précieux pour comprendre la symbolique propre. Le Livre de Job se
trouve parmi les Écrits (Ketouvim), la troisième
partie de la Bible hébraïque, et pour les Chrétiens parmi les livres
poétiques et sapientiaux de l’Ancien Testament. Le livre de Job est souvent
présenté comme une explication du mal et de la souffrance. Il n’en est rien :
le livre n’explique pas mais il constate que le mal existe (appelé «
l’Adversaire »). Même si l’homme est vraiment juste, il ressentira la
souffrance comme les autres. Si l’on met à part l’épouse de Job, (elle fait
une apparition au chapitre 2), le livre met en scène cinq personnages sous le
regard de Dieu : Job et ses trois amis (Elifaz, Bildad et Sophar) auxquels se
joint ensuite un jeune homme (Elihu). Job est un homme
juste, intègre et droit, qui respecte Dieu et fait le bien. Tout lui souriait
: une belle et grande famille, de grandes richesses en immeubles et en
troupeaux. Pour ne pas risquer de déplaire à Dieu et peut être aussi pour
être sûr de conserver tout ce bonheur, Job offrait régulièrement des
sacrifices d’expiation. Un jour, Dieu réunit
ses anges et Satan se glisse parmi eux. Sur l’interpellation de Dieu, Satan
prétend que la justice de Job n’était due qu’à ses bonnes conditions de vie.
Satan lance un défi à Dieu : s’il l’autorisait à lui nuire, Job maudirait
bien vite son Créateur ! Dieu relève le défi et remet entre les mains de
Satan tous les biens de Job, à condition que Satan ne touche pas à la
personne de Job. Aussitôt tous les malheurs s’abattent sur la famille et les
biens de Job : mort de tous ses enfants, perte de tous ses biens ! Mais Job
continue à faire confiance à Dieu. Alors, dans une autre
réunion des anges, Satan provoque de nouveau Dieu en lui disant : « Étends la
main, touche à ses os et à sa chair, je te jure qu’il te maudira en face »
(Job 2, 5). Relevant de nouveau le défi, Dieu, confiant dans son serviteur
Job, autorise Satan à altérer la santé de Job, pourvu qu’il lui laisse la vie
sauve. A l’instant même, Satan infligea un ulcère au pauvre Job, « depuis la
plante des pieds jusqu’au sommet de la tête » (Job 2, 7). Mais à sa femme qui
l’exhorte à maudire Dieu, Job répond : « Tu parles comme une folle. Si nous
accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même
le malheur ? » (Job 2, 10). Avertis de ces
évènements, trois amis de Job, Elifaz, Bildad et Sofar, viennent des
confins de l’Arabie et du pays d’Edom, pour le visiter, le plaindre et le
consoler. Mais Job est dans un tel état que ses amis ne le reconnaissent pas
! Ils commencent donc par compatir en silence pendant une semaine, à l’issue
de laquelle c’est Job qui prend la parole pour maudire le jour qui l’a vu
naître. Commence alors la deuxième partie du livre (ch. 4-31) sous la forme
d’un grand dialogue poétique, en trois cycles de discours entre Job et chacun
de ses amis, chacun exposant ce qu’il pense de la justice divine. Les
arguments des trois amis convergent vers l’idée que si Job souffre, c’est
qu’il a péché, défendant ainsi la thèse traditionnelle de l’époque : la
rétribution terrestre. Il est impossible que le juste souffre et que la
souffrance soit autre chose qu’une punition divine. Job continue envers
et contre tous à soutenir qu’il n’a pas péché, que son expérience douloureuse
prouve qu’il existe des injustices et que le monde en est d’ailleurs rempli.
Intervient alors avec colère un quatrième personnage, un jeune homme du nom
d’Elihu (ch. 32-37). Jusque-là resté sur la réserve par égard pour les trois
amis de Job, il ne peut accepter tout ce qu’il vient d’entendre. Il marque
d’abord son indignation contre Job qui n’a su se justifier qu’en accusant
Dieu et contre ses amis qui n’ont su défendre Dieu qu’en accusant Job. Enfin, Dieu clôt les
débats en deux discours (38-42,6) par lesquels il fait comprendre à Job en
même temps son erreur et sa suffisance : «Quel est celui-là qui obscurcit mes
plans par des propos dénués de sens ?…Où étais-tu quand je fondais la terre
?» (Job 38, 2. 4). Et Job de prendre conscience de la toute-puissance de son
Dieu en même temps que de sa condition de créature : « Je ne te connaissais
que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu. Aussi je me rétracte et
m’afflige sur la poussière et sur la cendre ». (Job 42, 5.6). L’énigme du mal
demeure, mais Job est revenu à Dieu. Enfin, en guise de « happy end », Dieu
réprimande les trois amis de Job, restaure Job dans tous ses biens, et lui
rend fils et filles. « Après cela, Job vécut encore cent quarante ans et il
vit ses fils et les fils de ses fils jusqu’à la quatrième génération » (Job
42, 16). |
VIES DE JOB |
Pierre Assouline |
Folio |
2011 |
Job est l'un des personnages les plus fascinants et
énigmatiques de la Bible. Couché nu sur son tas de cendres, couvert de
blessures, privé des siens et dépossédé de ses biens, il est le symbole de
l'homme arbitrairement condamné qui affronte seul la justice divine. Depuis
que le Livre de Job a été écrit, cette histoire a passionné et intrigué plus
qu'aucune autre. Pourquoi ? C'est la question à laquelle Pierre Assouline a
voulu répondre en partant sur les traces de Job, remontant près de vingt-cinq
siècles jusqu'aux sources de ce texte dont l'auteur est inconnu, puis
interrogeant les innombrables commentaires et représentations qu'il a
suscités. De cet immense parcours, qui l'a conduit dans les bibliothèques et
musées du monde entier, et l'a fait partir à la rencontre d'êtres ordinaires
et extraordinaires, est né un livre à mi-chemin entre biographie et roman.
Déchiffrant les multiples visages de Job, Pierre Assouline en révèle
l'importance dans notre civilisation, et surtout la manière dont l'histoire
de Job nous aide à vivre. Vies de Job se lit en creux comme le récit d'une
quête intérieure. Celle d'un écrivain hanté par son personnage. Le livre de Job est un chef d'œuvre. Mais pour beaucoup c'est aussi un sacré
casse-tête! C'est vrai qu'il y a des aspects très ambigus. Mais si on prend
le livre dans son ensemble, les enseignements sont nombreux pour nous dès le
premier chapitre.
Je vois au moins cinq leçons à retirer de la souffrance de Job. Et
personnellement, j'ai trouvé la cinquième tout particulièrement encourageante
récemment: Leçon n°1: Satan ne peut rien faire sans l’autorisation de Dieu, C’est très important,
pour commencer, de réaliser que le pari cosmique entre Dieu et Satan, n’est
pas un pari entre égaux. Non, Dieu est le seul Dieu et Satan n’a aucune
autorité en dehors de celle que Dieu lui accorde. Chaque fois, Satan doit
demander à Dieu le droit de faire du mal à Job (ex. Job 1.12). Au passage, on découvre que Satan désire notre
destruction complète, puisque Dieu doit lui préciser à chaque autorisation,
les limites (Job 1.12; 2.6). Il y a un encouragement énorme qui découle de cette
première observation: d’une façon absolument incompréhensible, Dieu dans son
amour fait tout concourir à notre bien (Ro 8.28), même les plans destructeurs de Satan. Leçon n°2: Dieu
utilise le péché sans jamais pécher : Job nous enseigne que la souveraineté
de Dieu est très complexe. Dans le livre de Job, il y a plusieurs façons de
parler de l’origine d’un malheur. À un premier niveau, il y a les acteurs
immédiats qui détruisent tout ce que Job possède: les Sabéens et les
Chaldéens, ainsi que la foudre et la tempête. Si on remonte un peu, c’est
Satan qui tire les ficelles des peuples et de la météo. Mais de façon ultime,
c’est Dieu le vrai acteur. Et Job le sait. Après avoir tout perdu (sauf sa
femme… pas un cadeau!), Job dit que ces malheurs lui viennent de Dieu: “Nu je
suis sorti du sein de ma mère, et nu j’y retournerai. L’Éternel a donné, et
l’Éternel a ôté; que le nom de l’Éternel soit béni!” Et Job va même plus loin
au chapitre suivant, en parlant du mal qu’envoie Dieu (Job 2.10). Mais au cas où on aurait un doute, le narrateur
précise immédiatement après chacune des deux interventions de Job: “En tout
cela, Job ne pécha pas et n’attribua rien de scandaleux à Dieu.” (Job 1.22, cf. aussi Job 2.10). C’est très complexe, voire incompréhensible: Dieu
déteste le mal, ne commet jamais le mal et pourtant, il utilise le mal. Job
l’enseigne. Leçon n°3: Les malheurs
de Job ne sont aucunement liés à ses péchés : Nous sommes prompts à
chercher une raison à notre souffrance. Beaucoup de chrétiens ont l’impression
que Dieu est en train de les punir par la souffrance. Dans Job, c’est au
contraire sa grande intégrité qui attire tant de malheurs à Job (cf. Job 1.1, 5, 8; 2.3). Dieu dit notamment à propos de la justice de Job: “Il
n’y a personne comme lui sur la terre. C’est un homme intègre et droit. Il
craint Dieu et se détourne du mal.” (Job 1.8 et 2.3). Leçon n°4: La persécution
que vit le chrétien peut aussi être « non-religieuse » J’hésite un peu avec
ce point. Car Jésus promet clairement la persécution religieuse à ses
disciples. Il n’empêche que dans Job, le zèle de Satan pour nous détruire se
manifeste aussi en souffrances physiques. Ce point est difficile parce tout
être humain, pas juste le croyant, éprouve des souffrances telles que la
perte d’un enfant, la catastrophe qui détruit sa maison, la trahison du
conjoint, etc. Comment donc dire qu’elle est due à notre relation avec Dieu?
Mais Job semble indiquer que la souffrance “naturelle”, c’est à dire qui
n’est pas une persécution religieuse, est aussi due à notre foi. Satan
utilise la souffrance qui est le lot de tous les hommes pour faire vaciller
la foi des hommes pieux. Leçon n°5: Notre
souffrance fait partie de quelque chose de bien plus grand que notre petite
vie : Job
nous invite à lever les yeux. À avoir une perspective céleste sur nos
souffrances. À aucun moment Job n’a le privilège de voir ce qui se passe en
coulisses. Le pari cosmique entre Dieu et Satan reste un secret pour lui.
Mais nous avons ce privilège dans le livre de Job. Je pense que Dieu voulait
par là nous faire réaliser qu’on ne comprendra pas ici-bas la plupart de nos
souffrances, mais qu’elles ont du sens de la perspective de Dieu. Les enjeux
des souffrances de Job sont énormes: aime-t-il Dieu parce que Dieu en est
digne ou aime-t-il Dieu parce Dieu le comble de bonnes choses? Aime-t-il
celui qui donne ou aime-t-il les cadeaux? Est-il juste parce que ça lui
rapporte ou est-il juste parce que c’est juste de l’être? Nos souffrances font
partie d’une histoire qui nous dépasse. Faisons confiance à Dieu qui sait ce
qu’on est capable de supporter (1 Co 10.13). Faisons-lui confiance pour qu’il fasse tout
concourir à notre bien (Ro 8.28. Faisons-lui confiance pour que “les souffrances du
moment présent ne sont pas dignes d’être comparées à la gloire qui va être
révélée pour nous.” (Ro 8.18). Faisons comme Job qui loue Dieu, malgré
l’incompréhension de sa souffrance: « C’est nu que
je suis sorti du ventre de ma mère, et c’est nu que je repartirai. L’Éternel
a donné et l’Éternel a repris. Béni soit le nom de l’Éternel. » |
le mystÈre du nom divin élohim |
Emmanuel levyne |
Edition
TSEDEK |
1980 |
Précédé
de la Kabbale de la lettre Hé, ce petit livre donne des pistes sur
plusieurs mots et auteurs divers. Pour
Maître Eckhart : Avant qu’il n’y ait des créatures, Dieu n’était pas
encore Dieu, mais il était ce qu’il était. Lorsque la créature fut et qu’elle
reçut sa nature de créature, Dieu n’était pas Dieu en lui
même, il était Dieu dans la créature. Pour
Saint Thomas d’Aquin : La créature en Dieu, c’est l’essence divine elle même. Au sommaire nous y trouvons : Première partie : La kabbale de la lettre Hé Deuxième partie : Etude et recherche kabbalistique sur
le nom Elohim - Elohim= Dieu + la Création - Béréshit
Bara Elohim - La kabbale dans les trois premiers mots de la
Genèse - La mère de l’homme - Son époux est connu aux
portes (Zohar) Troisième partie : Textes du Zohar - les
significations séphirotique du Nom Elohim - Mi et Yam
- La mer - Elohim et Abraham - L’homme crée
Dieu par l’observation de la Thora et par l’acte de la charité - Quatrième partie : Les penseurs russes : Simon
Frank, Léon Karsavine, Serge Troubetskoi,
Nicolas Berdiaev - Miguel de Unamuno - Maître
Eckhart - St Thomas d’Aquin - |
le sacrifice d’Abraham |
S.
Moses - M. de Launay - O. Revault d’Allonnes |
Edition
Desclée de Brouwer |
2002 |
||
Olivier Revault d’Allonnes (professeur émérite
à l’université de Paris-Panthéon-Sorbonne), commentant des œuvres de Titien,
le Caravage, Rubens et Rembrandt, montre la fécondité d’une traduction
plastique de cette scène : le poignard objet de vanité et arme
exceptionnelle n’est plus chez Rembrandt qu’un objet qui tombe, vanité parmi
les cailloux du chemin. Un
très bon essai ! |
les apocalypses juives |
Mathias delcor |
Edition
BERG INTERNATIONAL |
1995 |
||||||||||||||||
Le mot d’origine grecque, apocalypse,
signifie révélation, dévoilement de la vérité cachée, particulièrement en ce
qui concerne Dieu et son dessein. Les Apocalypses annoncent donc, entre
autres, la Fin des temps, idée que le vocabulaire coutumier a principalement
retenue en oubliant les autres aspects de cette abondante littérature. La
conception d’une histoire cosmique, le dualisme, la démonologie et
l’angélologie s’y expriment tandis que l’importance accordée aux révélations
concernant la Création, la chute d’Adam et des anges, l’origine du mal dans
le monde, le conflit entre la lumière et les ténèbres, le bien et le mal,
Dieu et Satan, thèmes que nous retrouvons dans l’héritage scripturaire des
Esséniens, y fortifient la croyance en la vie après la mort ainsi que l’idée
de la résurrection. Les rabbins du Talmud rejetèrent
ces écrits qui ont incontestablement marqué le christianisme,
particulièrement à travers l’Apocalypse de Jean, et les nombreuses références
de St Paul à la figure transcendante du Fils de l’Homme. La Fin des temps
annoncée ne s’étant pas réalisée, la littérature apocalyptique était
d’ailleurs tombée en discrédit aux yeux de l’orthodoxie juive. Des nombreuses
Apocalypses qui furent rédigées approximativement du IIème siècle
av. J.C. à 150 ans après, seul a été conservé par la tradition juive ce qui
forme la deuxième partie du livre de Daniel. Les Apocalypses juives ont
nourri, si ce n’est inspiré, de grands courants mystiques. Leur connaissance
est autant indispensable à la compréhension du Nouveau Testament qu’à celle
de diverses expressions de la mystique juive qui, si elle n’est pas, loin
s’en faut, issue de l’apocalyptique, lui est néanmoins redevable de certaines
de ses conceptions eschatologiques. On
y parle de :
|
les clÉs du sacrÉ |
Carlo
suares |
Edition MONT-BLANC |
1971 |
L’auteur
aurait pu appeler ce livre les clés du temps car autour d’Israël il nous fait
remonter toutes les histoires bibliques à travers la Bible jusqu’à Adam. L’auteur
a déjà écrit 3 ouvrages -La Bible restituée, Le Sepher Yetsira et le Cantique
des Cantiques – L’auteur présente et situe ces Clés du sacré dans la brûlante
actualité historique et dans la conscience profonde de l’auteur lui-même, en
projetant d’une façon immédiate et vivante le contenu psychique de
personnages et de drames mythiques qui constituent l’essentiel de notre
bagage religieux judéo-chrétien. Tous
ces éléments composent leur constellation autour d’un foyer central, Israël,
nom qu’assume Jacob à la suite du combat qui scelle sa transcendance par
rapport à Dieu et aux générations. Si
le scribe se déclare dans ce livre Jacob, Caïn, Jonas ou Judas, ce n’est pas
du tout, pour lui, une fiction : c’est parce qu’il sent ces
pseudo-personnages vivre en lui. En vérité, les clés du sacré deviennent ici
les clés du temps car les histoires bibliques sont ramenées, du lointain
passé où on les avait reléguées, dans une actualité bouleversante, où elles
révèlent leur véritable signification. Au sommaire de cet ouvrage : Le premier livre du scribe Jacob, Jonas, Caïn, Judas Le premier et le deuxième livre de Mahoyaël Genèse I et II Le livre d’Adam, du serpent, d’Eve, de Noé, d’Hiram, Le livre des malédictions Le chant de la circoncision Le livre de Jacob Le chœur des femmes Judas, le quatre du pouvoir temporel, le douze, Ben Yamin, fils de la droite, celui de l’accomplissement Le troisième et le quatrième livre de Mahoyaël |
les clefs secrÈtes d’Israël suivi des principes
kabbalistiques |
A.D.
grad |
Edition robert laffont |
1974 |
L’auteur
développe ici les grands mystères d’Israël. D’où vient le peuple
d’Israël ? D’où vient la langue d’Israël ? Qui a écrit le livre
des livres ? La Kabbale, l’Alliance du Feu etc… Maimonide
et d’autres rabbins considèrent que la pensée hébraïque a un sens caché et
ésotérique, d’ailleurs dans son livre « le livre des égarés », Maimonide
ratisse large afin de « mettre sur la voie les indécis et les
égarés », ces étourdis et ces égarés qui n’adhérent pas au sens de
l’Ecriture et qui ont besoin d’explications. Le
mystère de la Bible est partout, dans la numérologie, dans les versets, dans
l’orthographe et le découpage des mots, dans son alphabet, dans ses non sens, ses anomalies et dans son ésotérisme. Au sommaire de cet ouvrage 1e Partie : Israël et ses mystères - Les
clefs secrètes - D’où vient tu Israël ? -
Mystérieux contacts - L’ésotérisme hébreu -
Mystérieux Zohar - Haute Magie en Israël - 2e Partie : Le livre et son mystère, L’Alliance de
feu - Le premier mot de la Bible - Alliance de
feu - Qui a crée tout cela ?
- Le feu et les Eaux ou l’étoile de David - Abraham et le
mot de la fin - La terre était tohou et les ténèbres couvraient tehom - L’homme de feu - Paroles
de feu - De Elohim à Adonaï - D’Adam à Abraham
- D’Abraham à Joseph - 3e Partie : Le livre des principes kabbalistiques - L’hiver
est passé - 4e Partie : La Science sacrée -
Exercice de lecture kabbalistique simplifiée du livre d’Israël -
L’alphabet sacré - Les Sephiroth - La kabbale,
géométrie sacrée - La kabbale de l’or philosophal - |
LES 10 COMMANDEMENTS AUJOURD'HUI |
André
CHOURAQUI |
Edition
Robert LAFFONT |
2000 |
Quels
sont les 10 commandements ? Que signifiaient-ils au temps de Moïse ? Quelles
religions s’en réclament ? Ont-ils une valeur pour les laïques ? Quelle est
leur portée aujourd’hui ? Ce sont les questions auxquelles, pour la
première fois répond André Chouraqui. L’un après l’autre, il situe chacun des
dix commandements au temps de la Bible et le suit à travers toutes les
religions jusqu’à nos jours, il constate que le Décalogue n’a jamais été
réellement appliqué. Tantôt occultés, tantôt altérés, les dix commandements
sont ainsi des paroles qu’il importe de révéler à nouveau. L'expression «dix commandements»
ne se trouve pas dans la Bible. Celle-ci parle plutôt des «dix paroles» ou
Décalogue. Il y a deux rédactions de ce
texte de loi: l’une dans l’Exode (chapitre 20, 2-17) et l’autre dans le
Deutéronome (chapitre 5, 6-21). Voici la liste de ces dix
commandements : 1. Tu n'auras pas d'autres dieux
devant moi. 4. Tu te souviendras du jour du
sabbat pour le sanctifier…. Le Décalogue (dix paroles) se comprend
d’abord dans le contexte de l’exode qui est le grand événement libérateur du
peuple d’Israël. Qu’elles soient formulées comme préceptes négatifs, ou comme
commandements positifs, ces «dix paroles» indiquent les conditions d’une vie
libérée de l’esclavage. Elles expriment ce qui permet de vivre ensemble.
Elles ont permis la constitution d'un peuple. C'est par l'acceptation de
la parole de Dieu que les douze tribus réduites à l'esclavage deviennent le
peuple d'Israël. Plus largement, ces dix paroles
inspirent le désir de vivre dans des institutions justes et touchent aux
fondements de la loi morale : l’amour, le respect de la vie, la vérité,
la parenté. Elles disent aussi les traits fondamentaux de toute existence
humaine : l’autre, l’image, le sang, le sexe et la mort. La question ne
se limite jamais au seul respect de la Loi, mais à ce qui dans ces «dix
paroles» est invitation au dépassement de soi. Ces paroles de Loi obligent à
l’exercice du droit et de la justice, au respect de la personne humaine. Les
droits inaliénables d’autrui constituent un devoir pour chacun. André
Chouraqui montre ici pourquoi ils n’ont pas pris une seule ride et propose
une éthique qui leur restituerait leur authenticité originelle et la
redécouverte de leurs valeurs. Dix paroles pour réconcilier l’homme avec l’humain. Chaque commandement est commenté dans les traditions hébraïques : taoïste, chrétienne, l’Islam, le bouddhisme, le judaïsme, la magie, la science. Il nous parle des Papes qui ont travaillés au rapprochement, de la famille, du fanatisme, des noms divins ; des diverses alliances, vers une éthique globale, comment protéger la vie de nos jours, les devoirs de l’homme et les Droits de l’homme, Adam et Eve, Caïn et Abel, l’idolâtrie, le déluge, Babel et la confusion des langues, Abraham… |
LES
FÊTES JUIVES
|
A.C.AVRIL
et D. de la MAISONNEUVE |
Edition
Du CERF |
1993 |
||
Institution rabbinique ; Hannukkah : origine et
sens de la fête, liturgie et coutumes Tu bi- Shevat : rites et coutumes Pourim : Coutume, liturgie, date, nom, histoire et sens de la
fête Tish’a be-Av : Liturgie, tradition, date et sens de la fête. |
LES GRANDS COURANTS DE LA MYSTIQUE JUIVE |
Gerschom Scholem |
Edition Payot |
1973 |
C’est par ce livre passionnant que Gerschom Scholem (né à Berlin en 1897 et mort à Jérusalem en 1982) est devenu mondialement célèbre et reconnu comme une sommité en hébraïsme. Le judaïsme a développé dès ses débuts, un courant mystique puissant et original dont l’influence sera considérable tout au long de l’histoire. Ses notions fondamentales sont complexes, ses courants sont divers : Sephirot, Merkabah, gnose, kabbalisme, hassidisme, Zohar, mais aussi Abraham Aboulafia, Isaac l’aveugle, Isaac Louria, Sabatai Zevi ; autant d’idées multiples, autant de personnalités marquantes qui constituent un univers sans cesse en mouvement, dont Scholem propose ici une représentation claire, vivante et complète dans laquelle il fait la synthèse de son savoir. Au sommaire de cet ouvrage de 630 pages : Chapitre 1 : Caractères généraux de la mystique juive : Qu’est ce que la mystique ? - la mystique comme phénomène historique - Mythologie, religion et mystique - l’expérience mystique et son interprétation des valeurs religieuses - la mystique juive influencée par le contenu du judaïsme - la théorie kabbaliste du Dieu caché et de ses attributs - les Sephiroth - la Tora - kabbalisme et langage - cosmogonie et eschatologie - philosophie juive et kabbalisme - Allégories et symbolisme - interprétation mystique et philosophique de la Halakha et de la Haggada - la résurrection du mythe au cœur du judaïsme - l’absence de l’élément féminin dans la mystique juive - Chapitre 2 : La mystique de la Merkaba et la Gnose juive : La première période de la mystique juive - anonymat des écrits - Esotérisme des maitres de la Michna - mystique du trône - apocalypse et la mystique - les livres des Hekhaloth - les Yorde Merkaba et leur organisation - conditions d’initiation - L’ascension extatique de l’âme et sa technique - Eléments magiques - Dangers de l’ascension - Dieu comme Roi Saint - les hymnes des mystiques de la Merkaba - Shiur Koma - Énoch, Métatron et Yahoel - le voile cosmique - Vestiges des spéculations gnostiques sur les éons - Le « Livre de la Création » - Théurgie, réinterprétation morale de la Merkaba - Chapitre 3 : Le Hassidisme dans l’Allemagne médiévale : Apparition du Hassidisme, tradition mystique et communautés juives d’Allemagne - « Le livre des dévots » - Yehuda le Hassid et ses disciples - caractère eschatologique du Hassidisme - le nouvel idéal du hassid : ascèse, ataraxie et altruisme - l’amour de Dieu - une version judaïsée du cynisme monacal - le pouvoir magique du hassid - la légende du Golem - pratiques occultes et mystère de la prière - conception hassidique de la pénitence - Immanence de Dieu - Kavod, Gloire divine - Traces de la doctrine philonienne sur le Logos - le Chérubin sur le trône - archétypes cosmiques - Chapitre 4 : Abraham Aboulafia et la doctrine du Kabbalisme prophétique : Naissance du Kabbalisme et divers types de kabbalistes - Réticence et censure kabbalistique - vision et extase - la conception de Devekuth - la forme juive de l’union mystique - Vie et œuvre d’Abraham Aboulafia - la musique de la pensée pure - la nature mystique de la prophétie - Kabbalisme prophétique - Transfiguration mystique comme essence de l’extase - Pragmatisme mystique - Kabbalisme pratique et magie - Développements subséquent des doctrines d’Aboulafia - Chapitre 5 : Le Zohar : I. Le livre et son auteur : Le problème du Zohar - caractère littéraire et composition du Zohar - toute la littérature zoharique se compose de deux grandes parties : l’ensemble du Zohar et la Raya Mehema - l’ensemble du Zohar, œuvre d’un seul auteur - la langue et le style du Zohar - Sources du Zohar : réelles et fictives - traitement des sources - la prédilection de l’auteur pour certaines doctrines kabbalistiques et son aversion pour d’autres - Absence de la doctrine des Shemitoth, ou unité du développement cosmique - le Midrach Ha-Neelam, l’élément le plus ancien du Zohar écrit entre 1275 et 1286 - la Raya Mehemma et la Tikkunim écrit vers 1300 - Moïse ben Shemtob de Léon - Joseph Gikatila - Comparaison des écrits hébraïque de Moïse de Léon avec l’ensemble du Zohar - Autres pseudépigraphies écrites par Moïse de Léon - références voilées à la paternité du Zohar dans les écrits hébraïques de Moïse de Léon - Evolution spirituelle de Moïse de Léon et ses raisons pour écrire le Zohar - Pseudépigraphie comme catégorie légitime de la littérature religieuse - Chapitre 6 : Le Zohar : II. La doctrine théosophique du Zohar : La différence entre la mystique de la Merkaba et le kabbalisme espagnol - le Dieu caché de l’En-Sof - Les Sephiroth, le royaume de la divinité - conception mystique de la Tora - Réalisation symbolique des Sephiroth - Dieu comme organisme mystique - Néant et Être - les trois premières étapes de l’évolution des Sephiroth - la création et sa relation avec Dieu - Théogonie et Cosmologie - tendance panthéiste de l’auteur du Zohar - Imagerie mythique dans la pensée kabbalistique - le problème du symbolisme sexuel - la nouvelle idée de la Shekhina, comme élément féminin en Dieu et comme communauté mystique d’Israël - L’homme et sa chute - la nature du mal - le Zohar et Jacob Boehme - Psychologie du Zohar et unité de la théosophie, de la cosmologie et de la psychologie - Chapitre 7 : Isaac Luria et son école : L’exode d’Espagne et ses conséquences religieuses - Le kabbalisme sur le chemin du Messianisme - propagande apocalyptique par les kabbalistes - le centre du kabbalisme à Safed en Palestine - Moïse Cordovero et Isaac Louria - Israël Sarug - Tsimsoum, Shevira et Tikkun - le double processus de la création - la catastrophe primordiale ou la brisure des vases - l’origine du mal - la naissance mystique du Dieu personnel et l’action mystique d l’homme - Théisme et panthéisme dans le système de Louria - la doctrine de la prière mystique - Kawana - Rôle de l’homme dans l’univers - L’exil de la Shekinah - L’élévation des saintes parcelles - Transmigration de l’âme et sa place dans la kabbale - Un grand mythe de l’Exil et de la Rédemption - Chapitre 8 : Sabbatianisme et hérésie mystique - Le mouvement sabbatien de 1665-1666 - Sabbatai Zevi, le Messie kabbalistique et Nathan de Gaza son prophète - Le Lurianisme adapté à la personnalité du nouveau Messie - Tournure hérétique du mouvement après l’apostasie de Sabbatai Zevi - Importance du Sabbatianisme pour l’histoire juive - rapport entre le kabbalisme hérétique et les « lumières » - L’idéologie sabbatienne - sabbataisme et christianisme - influence de la psychologie marranique sur le sabbatianisme - formes modérées et radicales du sabbatianisme - Nihilisme mystique et doctrine de la sainteté du péché - la nouvelle conception de Dieu - Le Dieu de la Raison et de la Révélation - Chapitre 9 : L’Hassidisme : sa dernière phase : Hassidisme polonais et ukrainien du 18 e siècle et son problème - la transformation du hassidisme en mouvement populaire - Rabbi Shalom Sharabi - Sabbatianisme et Hassidisme - Rabbi Adam Baal Shem, prophète crypto- sabbatien - Renouveau mystique - L’originalité essentielle du Hassidisme n’est pas lié avec la théosophie mystique mais avec la morale mystique - Le Zaddikisme impliqué par la nature intrinsèque du Hassidisme - La figure du Zaddik ou du Saint - La Tora vivante - la fonction sociale du Saint comme centre de la communauté des hommes - l’histoire Hassidique avec sa mystique et sa magie - Un ouvrage de référence, mais qui doit se lire à petites doses pour bien en comprendre le sens |
LES HÉBRAÏSANTS CHRÉTIENS EN FRANCE AU XVIe SIECLE |
Gilbert Dahan et Annie Noblesse-Rocher |
Edition Médiathèque du Grand Troyes |
2013 |
Le siècle de l’humanisme, le XVIe siècle, est non seulement celui du retour aux classiques grecs et latins mais aussi celui de l’essor des études hébraïques dans plusieurs pays d’Europe occidentale et notamment en France. Stimulés par les progrès faits dans ce domaine en Italie et en Espagne, plusieurs savants français se mettent à l’étude de l’hébreu. La création du collège Royal (futur collège de France) par François 1er vient concrétiser ces efforts, avec une chaire d’hébreu, puis une autre d’études orientales ; mais ce n’est pas le seul lieu où l’on enseigne l’hébreu : en dehors d’un enseignement privé important, des cours sont donnés plus tard dans les académies protestantes et dans certains collèges jésuites. Pendant tout le XVIe siècle sont rédigées des grammaires de l’hébreu, ainsi que d’autres instruments de travail, comme des alphabets et des dictionnaires. Plusieurs imprimeurs, dont le plus célèbre est Robert Estienne, acquièrent des caractères hébraïques, et on a de la sorte un nombre impressionnant de publications d’ouvrages en hébreu. Rabelais d’ailleurs, souligne l’importance de l’imprimerie, qui facilite et démocratise le savoir et c’est bien un sentiment de renouveau des lettres que l’on constate alors, les langues anciennes sont privilégiées dont l’hébreu et l’araméen. Bien sur, la Bible y a une place de choix – et l’on sait l’importance que jouent les éditions et les traductions de son texte dans le contexte des controverses religieuses du siècle, mais on a également un nombre non négligeable d’impressions de textes rabbiniques, notamment d’auteurs juifs du moyen-âge. En effet, avec l’essor de l’hébreu, c’est à une découverte de la littérature rabbinique que l’on assiste. Pour les exégètes de l’Ancien Testament, le recours aux commentaires de Rashi, d’Abraham Ibn Ezra ou de David Qimhi paraît indispensable. Le XVIe siècle est aussi marqué par la découverte de la littérature de la Kabbale : si certains sont attirés par les spéculations arithmologiques ou par un certain ésotérisme, plusieurs savants chrétiens voient dans la Kabbale, notamment dans son livre principal qu’est le Zohar, un moyen d’approfondir aussi bien le message transmis par l’Ancien Testament que les dogmes fondamentaux du christianisme. Les représentants majeurs de cet essor de l’hébreu, apparaissent ici – lecteurs au Collège Royal, comme Jean Cinqarbres, Gilbert Génébrard, Jean Mercier ou François Vatable, érudits et kabbalistes comme Guy et Nicole Lefèvre de la Boderie, Arnaud Pontac ou Blaise de Vigenère, sans oublier ce personnage hors du commun qu’était Guillaume Postel. La médiathèque du Grand Troyes possède dans ses collections une série très remarquable d’éditions de textes de ces hébraïsants chrétiens du XVIe siècle, provenant des bibliothèques de savants du XVIe ou du XVII siècle, notamment de celle de Pontus de Tyard : elles sont mises en valeur dans cet ouvrage. |
LES JUIFS
D’ḖTHIOPIE – DE GONDAR A LA
TERRE PROMISE |
Lisa
Anteby- Yemani |
Ed.
Albin Michel |
2018 |
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Durant plus de douze siècles, le royaume juif
d’Ethiopie a connu un âge d’or et sa culture a essaimé dans tout le pays et
même au-delà de ses frontières. Les Beta Israël se considèrent eux-mêmes
comme les descendants des notables qui ont accompagné Ménélik, fils du roi
Salomon et de la reine de Saba, en Ethiopie. Ils ont vécu en perpétuant leurs
traditions ancestrales basées sur le Pentateuque - les cinq livres de Moïse -
qui existaient à l’époque où ils ont quitté la Terre Sainte, et non sur
l’ensemble de la Bible (par exemple, ils ignorent le livre d’Esther et la
fête de Pourim) ; quant à la littérature rabbinique, aussi bien le
Talmudique le Midrash, ils ignorent totalement. Ceci
explique la particularité de leurs coutumes et de leurs préceptes religieux. Il existe cependant d’autres hypothèses quant aux
origines des Falashas : selon Eldad ha-Dani,
un voyageur juif du IXème siècle, ils s’agirait des descendants des tribus
perdues de Dan, Asher, Gad et Nephtali, qui ont fui Jérusalem lors de la
destruction du royaume d’Israël en 722 avant l’ère commune. Leur existence
est, en tous cas, attestée par de nombreux voyageurs juifs, arabes et
chrétiens depuis le premier quart de l’ère courante. Une autre hypothèse,
dite hypothèse chrétienne, affirme que les Beta Israël seraient une
population autochtone éthiopienne, convertie par des groupes de marchands
juifs qui avaient traversé la région au cours des premiers siècles du
christianisme. Au début du XVème siècle, le roi éthiopien Yeshaq
décréta que seul « celui qui est baptisé dans la religion chrétienne
peut hériter de la terre de ses ancêtres, sinon, qu’il soit un falasi ». Ce terme, qui vient du guèz,
l’une des 80 langues parlées en Ethiopie, signifie "émigré",
"étranger", ou "exilé", et est considéré comme péjoratif
par les Juifs éthiopiens. Dès la promulgation de ce décret, les Beta Israël
perdent tout accès à la propriété terrienne et sont contraints de se tourner
vers des petits métiers, devenant ainsi une minorité misérable et
marginalisée. Au XVIème siècle, la population juive d’Ethiopie
comptait environ 500.000 individus. De nombreuses missions catholiques, puis
protestantes, tentèrent, parfois avec succès, de convertir au christianisme
les Beta Israël. Une tâche souvent facilitée par la misère et le dénuement le
plus total dans lesquels ils avaient été réduits. Les Beta Israël prennent
véritablement conscience de l’existence de Juifs en dehors de l’Ethiopie. au
XIXème siècle, avec l’action de Jacques Faitlovich,
orientaliste juif polonais, qui créa un comité de soutien aux Falashas et
enjoignit l’Agence Juive de poursuivre son œuvre. Il faudra toutefois
attendre jusqu’en 1973 pour que le grand Rabbin sépharade d’Israël, le Rabbin Ovadia Yossef, reconnaisse leur identité
juive et une année supplémentaire au grand Rabbin
ashkénaze Shlomo Goren pour qu’il lui emboîte le
pas. Finalement, c’est en 1975 que le gouvernement israélien les reconnaît à
son tour, leur permettant alors de bénéficier de la Loi du retour, qui offre
à tout Juif reconnu comme tel la possibilité
d’immigrer en Israël et d’obtenir automatiquement la nationalité israélienne. En octobre 1973, au lendemain de la guerre du
Kippour, l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié, considéré par la tradition
chrétienne orthodoxe éthiopienne comme le descendant du roi Salomon et de la
lignée davidique, rompt ses relations diplomatiques avec Israël. Un an plus
tard, il est renversé par un jeune colonel communiste, Mengistu Haïlé Mariam,
lors d’un coup d’Etat sanglant, qui impose une dictature militaro-marxiste.
Mengistu fera assassiner l’empereur au mois d’août 1975, ainsi que des
milliers d’opposants politiques à partir de 1977, jusqu’à ce qu’il soit
renversé, à son tour, en 1991. Après un procès qui a duré dix ans, le colonel
Mengistu, réfugié au Zimbabwe, vient d’être condamné par contumace, le 11
janvier dernier, à la prison à vie pour génocide. Les relations diplomatiques
entre l’Ethiopie et Israël sont rétablies en 1989 ; mais dès 1977, les
villages peuplés de Beta Israël commencent à se vider de leurs habitants. Entre 1980 et 1984, des milliers de Beta Israël
de la région du Tigré, fuyant la famine et la guerre civile, se réfugient au
Soudan voisin, puis de là partent vers Israël, au cours d’opérations
encadrées par le Mossad. Des milliers de Beta Israël meurent de faim, de soif
et d’épuisement au cours de cet exode. Cet épisode tragique est celui qui est
montré dans le très beau film « Vis, va, deviens ». Les deux plus
importantes vagues d’immigration sont l’opération Moïse, qui se déroule de
novembre 1984 à janvier 1985, et au cours de laquelle quelque 7.700 Beta
Israël de la région de Gondar sont évacués, puis la spectaculaire opération
Salomon, les 24 et 25 mai 1991, lorsque 14.300 Beta Israël sont amenés en
Israël par un pont aérien, en 36 heures, au moment où le régime de Mengistu
s’effondre. En 1992, la quasi-totalité des Beta Israël a
immigré en Israël, et, aujourd’hui, le rapatriement des Juifs éthiopiens est
achevé. Mais une nouvelle population judaïsante
arrive en masse du Nord vers la capitale éthiopienne. On les appelle les Falash Mura. Ils sont des milliers se réclamant
d’ascendance Beta Israël, bien qu’ils ne fassent plus partie de cette
communauté depuis deux ou trois générations, et qui demandent à émigrer en
Israël. Plus de 80.000 Juifs éthiopiens sont déjà arrivés
en Israël, et chaque mois, environ 300 nouveaux immigrants d’Ethiopie
atterrissent à Tel-Aviv. Un tel afflux nécessite évidemment la mise en place
de structures d’accueil et d’intégration adaptées. En mars 2005, le
gouvernement hébreu avait donné son accord pour doubler les quotas
d’immigration, mais cette mesure n’a pas encore été mise en application pour
des raisons budgétaires. Pour
l’establishment israélien, si les immigrés russes, arrivés après
l’effondrement du bloc soviétique, débarquent munis de la culture occidentale
industrialisée qui prévaut en Israël, les Juifs d’Ethiopie, eux, sont issus
d’un environnement rural africain et possèdent un niveau d’éducation et des
coutumes en net décalage avec la civilisation moderne. Cette considération
objective rend leur intégration très difficile et coûteuse. Certains
considèrent d’ailleurs que cette immigration est un échec. Le faible niveau
scolaire relatif des Juifs d’origine éthiopienne empêche nombre d’entre eux
d’accéder à des postes de travail qualifiés, et le taux de chômage est
nettement plus élevé que la moyenne du pays. Cette situation engendre des cas
de suicides et de la délinquance. Il
serait cependant trompeur de perdre de vue le fait que ce groupe de personnes
est arrivé en Israël il y a une génération au plus, et avec un décalage de
centaines d’années du point de vue du mode de vie. On peut également
constater, qu’en une génération, un tiers des jeunes Juifs éthiopiens a
réussi à passer le bac, en dépit du choc de civilisation que leur communauté
a subi de plein fouet. Objectivement, des progrès énormes ont été réalisés
dans la qualité de vie des Israéliens originaires d’Ethiopie : le sida,
qui faisait des ravages dans leurs rangs en Afrique, est désormais pris en
charge et traité. L’excision des femmes falashas, de règle en Ethiopie, a
virtuellement disparu en Israël, et ce ne sont ici que deux exemples
significatifs parmi un grand nombre. Bien
sûr, dans cette transformation rapide, les Juifs éthiopiens perdent des
coutumes et même des connaissances précieuses existant dans leur tradition.
Les traditions ancestrales cessent ainsi de gérer le quotidien de ces
communautés et finissent par tomber en désuétude, vouées à un oubli certain
dès que la génération des exilés aura disparu. Sur les 105.000 Juifs
éthiopiens vivant en Israël, plus de 25.000 y sont nés. L’armée est le
véritable creuset où tous les Israéliens, qu’ils soient de souche ou
immigrés, se retrouvent égaux. Sans nul doute, dans une vingtaine d’années,
la population éthiopienne sera entièrement intégrée à la société israélienne,
comme le sont désormais les Russes ou les Yéménites. Des Yéménites qui sont
arrivés avec un profil relativement semblable à celui des Beta Israël, et
dont les fils et petits-fils sont aujourd’hui ministres ou généraux dans
l’armée. |
les kabbalistes chrÉtiens de la
renaissance |
François
secret |
Edition
Arché |
1985 |
Lucien
Febvre, qui a redonné vie à tant d’aspects oubliés de la vie du XVIème
siècle, écrivait, en 1939 : « Poser la grosse question, la question
fondamentale de la mystique juive, de ses tendances, de son orientation et de
sa diffusion : capitale à poser, s’agissant d’une époque où cette mystique et
les grands livres par quoi elle s’exprime – le Zohar, la Qabale
- connaissent le succès qu’on sait de l’Allemagne de Reuchlin à l’Italie de
Pic de la Mirandole… »
C’est
tout un monde de personnages souvent considérables, oubliés du grand public
cultivé, qui apparaît avec les Pic de la Mirandole, les Reuchlin, catholiques
et réformés, érudits ou vulgarisateurs et charlatans. C’est un cardinal,
Gilles de Viterbe, général de l’ordre des Augustins au temps de Luther, qui
dédie à Clément VII sa « Scechina », où la Présence
de Dieu sur terre révèle les mystères de la kabbale à Charles-Quint, dont un
ambassadeur, Gérard Veltwyck, discute le
bien-fondé. C’est un franciscain d’Angoulême, Jean Thénaud,
qui expose la kabbale à François 1er, dont un des premiers lecteurs,
Guillaume Postel, traduira Le livre de la création et le Zohar. Blaise de
Vigenère, émule d’Amyot, en tirera une petite anthologie sur le thème de la
prière. Un poète, Guy le Fèvre de la Boderie, s’en
inspirera. Un saint, Laurent de Brindes, en nourrira ses méditations.
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LES LḖGENDES CACHḖES DANS LA BIBLE
- ḖTUDE DE KABBALE MAÇONNIQUE |
André Benzimra |
Edition |
2006 |
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La Bible se présente aussi comme
la Parole d’un Dieu honnête, omniscient et fiable. Ses textes ont, certes,
été rédigés par des auteurs humains ayant chacun leur style, leur vocabulaire
et leur personnalité, mais la Bible affirme qu’ils ont été inspirés par
l’Esprit de Dieu Lorsque des apôtres se réfèrent à des évènements tels que la
création, le déluge et l’Exode, ils se montrent persuadés de leur nature
historique. Si l’on croit à l’inspiration de la Bible, il n’y a donc pas lieu
de lire ce qu’elle affirme être des faits historiques à la manière de textes
symboliques. Le lecteur attentif doit cependant se garder d’une lecture
anachronique du texte, qui s’attendrait à ce que les auteurs se conforment
aux méthodes historiques modernes. Les textes bibliques racontent l’histoire
à la manière de ceux de l’Antiquité. Ils ne cherchent pas à parler de manière
dépassionnée et exhaustive, mais ils racontent des événements historiques
dans le but de véhiculer un message théologique. Comme toute œuvre littéraire la
Bible utilise toute une variété de styles et de genres Devant chaque texte,
il convient, autant que faire se peut, de discerner les intentions de
l’auteur. Veut-il présenter une idée, une image ou un fait historique ?
Certains passages sont explicitement présentés comme des paraboles ou des
fables, qu’il convient de ne pas comprendre de manière littérale et
historique. De même, tout le monde s’accorde pour dire qu’il serait absurde
de comprendre la poésie de manière littérale. À titre d’exemple, certains
lecteurs de la Bible perçoivent un symbolisme voulu dans le récit de Genèse
2-3 quand il évoque par exemple l’arbre et le serpent. Pourquoi ? À cause de
l’usage symbolique qui en est fait dans d’autres parties de la Bible. En même
temps, le Nouveau Testament affirme la nature historique de l’homme Adam et
de sa faute. Une bonne connaissance des conventions littéraires de l’époque
aide à comprendre les textes. Ceci n’enlève rien au caractère historique des
événements rapportés. Pour mieux comprendre les textes
difficiles, il est également possible de faire appel à des connaissances
extrabibliques. Au cours des derniers siècles, l’archéologie a énormément
progressé. Or les découvertes archéologiques ne contredisent pas le récit
biblique ; elles ont plutôt tendance à le confirmer De plus, en comparant les
récits bibliques à des récits similaires des mêmes époques, on découvre à
quel point les auteurs bibliques usent d’un style extrêmement sobre. À titre
d’exemple, un récit de la création issu de la Mésopotamie parle de luttes
entre dieux différents qui naissent de l’union de deux êtres, Tiamat et Apsû. De son côté, le
récit biblique de la création pose avec beaucoup de retenue le cadre d’un
Dieu distinct de sa Création qui a créé toute chose de manière ordonnée.La foi chrétienne est née à l’entrée du tombeau
vide de Jésus-Christ. Pour certains, sa résurrection est la légende par
excellence, mais pour les chrétiens elle est l’exemple par excellence d’une
foi raisonnable. On a là le récit d’un événement extraordinaire, miraculeux
et merveilleux, mais les indices historiques et logiques qui plaident en
faveur de sa réalité sont considérables). Si Jésus a vraiment été ressuscité
d’entre les morts, la logique veut qu’il ne soit pas un imposteur, mais
véritablement le Fils de Dieu. Or il a accepté la nature historique de
l’Ancien Testament et de ses récits de la Création, du déluge, de l’Exode.
Ceux qui mettent leur foi en lui accepteront naturellement d’accepter la
fiabilité de ses paroles. Toutes les questions concernant les passages les
plus difficiles de la Bible n’en sont pas supprimées pour autant, mais elles
se vivent dans la confiance. |
LES 22 CLḖS DE L’ALPHABET HḖBRAÏQUE
– LES CONNAITRE POUR MIEUX SE CONNAITRE |
Franck Lalou |
Ed. Desclée de Brouwer |
2016 |
Frank Lalou vient ici apporter
un regard nouveau sur l'Alphabet
Hébraïque. Si l'auteur a approfondi l'aspect archéologique et
traditionnel dans ses précédents ouvrages, dans celui-ci, il insiste sur
l'aspect initiatique de
l'ordre alphabétique. Il nous révèle que les lettres se succèdent
dans un ordre cohérent, chaque lettre préparant la suivante dans
un langage qui éclaire peu à peu le chemin de l'homme. L'alphabet
hébraïque, présent dans notre alphabet latin, devient grâce aux
démonstrations de Frank Lalou, un
puissant outil d'introspection et de connaissance de l'autre. La richesse symbolique des lettres hébraïques,
s'enracinant dans plus de 3 000 ans d'histoire, apporte des éléments
nous aidant à mieux nous poser les grandes questions philosophiques
: les commencements, le principe de la séparation, la nécessité
de l'éthique, la permanence et l'impermanence. Le chrétien trouvera aussi
une source d'inspiration dans ces pages, car Jésus, en bon maître juif,
parsème son enseignement de jeux de mots et de lettres à la valeur
hautement spirituelle. Ne se dit-il pas lui-même, Alpha et Oméga,
c'est-à-dire l'Aleph et le Tav ? L'Archéologie montre que l'écriture hébraïque
ancienne est proche de l'écriture phénicienne qui s'est répandue au
Moyen-Orient à la fin du 2ème millénaire avant notre ère. Pendant
l'exil, au 6ème siècle avant l'ère chrétienne, les juifs en ont
emprunté une forme plus moderne aux Juifs babyloniens qui en avaient hérité
eux-mêmes des Juifs assyriens. C'était l'alphabet carré qui est encore
utilisé aujourd'hui. Selon la tradition juive, leur écriture était
formée à l'époque de Moïse, bien que le rôle d'Esdras soit reconnu pour sa
contribution à l'écriture carrée. Du fait que la notation du calcul se
faisait avec des lettres, comme en grec, les lettres hébraïques ont une
valeur numérique, symbolique et mystique qui est abondamment illustrée par la
Kabbale. Il est vraisemblable que si la forme des 22 lettres a évolué, leur
rang dans l'ordre alphabétique est resté fixe depuis une origine très ancienne.. Malgré le déclin de l'hébreu et de l'araméen
comme langues parlées, l'écriture hébraïque s'est maintenue dans
l'enseignement religieux et comme véhicule du yiddish et du judéo-espagnol,
les langues de la Diaspora. L'écriture fut remise à l'honneur (en tant que
support naturel de langue vivante) lors de la renaissance de la conscience
nationale et de la langue hébraïques à la fin du 19ème
siècle et la reconnaissance de l'hébreu comme langue officielle depuis
la création de l'État D'Israël en 1948. |
les lettres hébraïques |
Franck lalou |
Edition
ALTERNATIVES |
2005 |
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LES MYSTḔRES DE
L’ALPHABET – L’ORIGINE DE L’ḖCRITURE - |
Marc-Alain Ouaknin |
Edition Assouline |
1997 |
Toutes les religions s’accordent au
moins sur ce point que les voies de Dieu sont impénétrables ; et les
philosophies, sur les bienfaits de la contrainte pour un plein usage de la
liberté. Ce rappel est destiné à tempérer de banalité une hypothèse inouïe, éclatante,
insolente - présentée d’ailleurs avec la réserve de bon aloi de l’homme de
science qui ne se laisse pas emporter par la ferveur du croyant. Etait
strictement nécessaire cette rencontre en abîme de l’information du linguiste
et de l’enthousiasme -religieux et poétique- du rabbin pour apporter à la
vieille question : -Comment l’écriture est-elle passée du pictogramme
à la lettre de l’alphabet ?- la réponse toute fraîche et
candide : Mais par la volonté de Dieu, bien sûr ! Il fallait y penser. Avec Marc-Alain
Ouaknin, pensons un peu pour voir comment on peut, en toute foi et raison, en
arriver là. D’abord, en ordonnant dans l’espace et dans le temps -autant que
la connaissance historique le permet- les formes revêtues par l’écriture, on
se rend compte (cf tableau p. 51) que toutes les
écritures alphabétiques d’aujourd’hui, des langues européennes à l’amharique,
dérivent de l’écriture sumérienne -dite « cunéiforme » bien que,
avant d’en arriver à des signes « en forme de coins », déjà hautement
abstraits, elle ait utilisé des pictogrammes comme le fait l’écriture
égyptienne. L’écolier de Bordeaux, comme celui de Haïfa ou de Homs apprend,
en apprenant à lire, que les mots ne sont pas à la ressemblance des choses et
que les lettres qui les composent sont des signes conventionnels dont il faut
mémoriser et la valeur sonore et la forme. Mais il n’apprendra que bien plus
tard, s’il l’apprend jamais (à moins que quelque archéographe
-façon Marc-Alain Ouaknin- ne le pousse à tailler pas après pas dans le vif
de ses apprentissages), à lire l’évolution des signes dans ces tableaux
comparatifs qui tous, dégagent du foisonnement des formes un même mouvement
d’épuration. C’est dire que le phonogramme abandonne la référence matérielle
aux choses et aux idées liées à leur usage pour ne garder du pictogramme -
par acrophonie- que le son initial, lequel ne représente plus rien et ne
signifie rien mais devient élément de construction de toutes les
significations possibles. Traditionnellement, c’est l’alphabet
d’Ougarit -fait d’une trentaine de caractères cunéiformes- qui est proposé à
notre vénération comme ancêtre de tous nos alphabets. Marc-Alain Ouaknin
n’infirme certes pas cette filiation, mais il l’affine par une alliance avec
le hiéroglyphe égyptien tel qu’il est utilisé dans l’écriture
protosinaïtique, à peu près contemporaine de l’écriture ougaritique. C’est
que, si l’alphabet d’Ougarit a toutes les qualités intellectuelles de nos
alphabets (abstraction, ordre...), il ne rappelle en rien la forme des
lettres qui les composent alors que l’écriture protosinaïtique, elle, semble
bien en être la matrice. Dieu merci. C’est que nous sommes au
Sinaï quelque 13 siècles avant Jésus-Christ. Moïse a déjà reçu des mains de
Dieu les tables de la Loi mais des Hébreux, ouvriers libres ou esclaves,
travaillent encore dans les mines de turquoise pour le compte de maîtres
égyptiens. Dans un temple dédié à la déesse Hathor, un sphinx de grès porte,
juxtaposées, des inscriptions en égyptien et en une langue sémitique qui,
malgré des traces visibles de pictogrammes, est de structure alphabétique.
L’interdiction divine de l’image -qui engourdit le regard dans la
représentation matérielle- serait passée par là. La piété hébraïque a dû
ainsi contraindre l’intelligence à pratiquer subtilement l’art du détour au
point de tirer un aleph d’aspect anodin de l’image obtuse du taureau. Le
danger du culte du Veau d’or est conjuré et notre sémantique a trouvé son
stylobate. L’écolier de Bordeaux, comme celui de Haïfa ou de Homs peut rendre
grâces à Dieu de cet héritage protosinaïtique : tout le savoir du monde
lui est proposé à partir de la combinaison de quelque 25 lettres alors que
son camarade chinois a près de 50.000 idéogrammes à mémoriser ! Nous laisserons à plus savants que nous
le soin de juger de la cohérence historique d’une hypothèse assez bien étayée
pour être intellectuellement entraînante. Il semble d’ailleurs que pour
Marc-Alain Ouaknin, la vérité intrinsèque de l’hypothèse importe moins que la
richesse du champ d’exploration qu’elle ouvre. Son rôle essentiel est
d’arrimer la curiosité lucide et gourmande qui va fureter dans « les
mystères de l’alphabet ». Il ne s’agit pas seulement du dévoilement de
l’origine historique. Dans le foisonnement des formes à partir d’une origine
commune (le protosinaïtique a engendré aussi bien les alphabets grec et latin
que les alphabets hébreu et arabe) il y a à détecter les traces de parenté, à
inventorier autant que faire se peut les résidus de l’image matrice, à
repérer des lignes d’évolution. Le principe d’acrophonie (évoqué plus haut
pour rendre compte du passage du pictogramme au phonogramme) va être l’un des
instruments méthodologiques qui permettront de suivre la métamorphose du
taureau en aleph tout juste cornu, puis en alpha et en A (où l’œil doit se
faire contorsionniste pour l’entrevoir). Le branle est donné. Tout au long de
plus de 300 pages richement documentées, brillamment illustrées, il court, il
court l’alphabet -de a à z- jusqu’à s’étourdir de rencontres inattendues.
Ainsi pouvons-nous lire page 143, à propos de la lettre C : « Le C
est à l’origine un G, première lettre du mot Guimel, qui en hébreu signifie
chameau »... Et l’image originelle du chameau fait que la force
primordiale (la force taurine du aleph intériorisée dans le bet, soit la
maison) « doit maintenant s’ouvrir sur l’extérieur ... sortir de
l’autarcie de la maison... trouver son propre chemin ». On le
voit : l’ordre alphabétique est aussi un ordre symbolique et l’accès au
pictogramme initial réunit (selon l’étymologie du mot symbole) la lettre
d’aujourd’hui, forme anonyme perdue dans l’unité signifiante du mot, à une
sémantique vitale qui dit la chaleur ou l’horreur sacrée d’un rapport
archétypal avec le monde. Du coup, il n’est peut-être pas insignifiant en
effet que le mot mère commence par la lettre m, dérivée de Mem, treizième
lettre de l’alphabet protosinaïtique figurée par un filet d’eau... L’alphabet, selon Marc-Alain Ouaknin, donne
donc à penser certes, mais plus encore à rêver et à jouer. C’est que la libre
circulation des images, c’est aussi la libre circulation d’expériences
multiples -sensuelles, esthétiques, morales, métaphysiques- que la
bifurcation de l’écriture vers l’alphabet avait privé des mots pour les dire.
Des poètes le savaient déjà -Maurice Blanchot par exemple que Marc-Alain
Ouaknin cite avec délectation. Quelques peintres aussi sans doute
-dont Miro sûrement (le visage curieux taillé par les jambages du A dans le
protoplasme du O ne serait-il pas le visage même de l’archéographe ?).
Le sens redevient ou devient disponible dans tous ses états. L’interdit du
Sinaï peut être levé sans crainte : le silence de la lettre au service
de la rigidité du concept est aussi dangereux aujourd’hui pour la pensée et
pour l’approche de l’Etre que le fut jadis la figuration des choses. Archéographie : tel est le nom que Marc-Alain Ouaknin propose pour désigner cette recherche qui raccorde notre alphabet à l’alphabet protosinaïtique et la distinguer ainsi d’une recherche étymologique ou purement linguistique. Elle s’en démarque en effet par son caractère largement anthropologique : en restituant « la mémoire des lettres », elle ne vise pas simplement à constituer en savoir un passé qui serait devenu caduc ; elle veut revitaliser l’écriture et en faire ainsi -pour quiconque est capable de lire et d’écrire- un instrument total d’accès à son humanité. |
LES PSAUMES |
TRADUCTION
CALAME ET LALOU |
Edition
ALBIN MICHEL |
2008 |
Ce
n’est pas une simple traduction, mais un véritable outil d’exploration,
que proposent P. Calame et F.Lalou, destiné à
accompagner le lecteur dans sa découverte des sublimes cantiques que
constituent les Psaumes. Dans le judaïsme et le christianisme, le psautier
occupe une fonction liturgique essentielle, et sa qualité poétique comme sa
dimension mystique en fait un joyau du patrimoine spirituel de l’humanité. L’ouvrage
est construit selon une présentation bilingue dans laquelle se répondent,
d’une part une superbe traduction littéraire de P. Calame qui met en valeur
toute la musicalité des Psaumes, d’autre part le texte original hébreu
accompagné d’une traduction mot à mot. Cette édition inédite est guidée par
le souci de faire de ces lignes des paroles vivantes avec lesquelles il nous
faut sans cesse dialoguer. Deux
noms dominent dans la Bible, il s’agit d’Elohim et du tétragramme IHVH.
Selon la tradition juive, Elohim représente la rigueur de Dieu et le
tétragramme, sa miséricorde. Le
Psautier tient une place à part dans les différents livres de la Bible, il
avait une fonction quotidienne dans la liturgie et ses textes étaient chantés
dans les synagogues, les églises et les temples. Il était la colonne
vertébrale des offices des moines. Un excellent livre de recherche, de méditation et de prière. |
LES SACRIFICES DANS L’ANCIEN TESTAMENT |
R.
de VAUX |
Cahiers
de la revue biblique. Gabalda |
1964 |
||
Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Le sacrifice Pascal - La
Pâque ancienne et les sacrifices des nomades - la date de la
Pâque et le sacrifice pascal et les anciens sacrifices arabes -
la Pâque et la sortie d’Egypte - la Pâque et les azymes
- signification religieuse - Chapitre 2 : Holocaustes et sacrifices de communion : Le rituel de
l’holocauste et du sacrifice de communion - Origine et
signification de l’holocauste et du sacrifice de communion - Chapitre 3 : Sacrifices humains en Israël - Les
sacrifices en Israël et en dehors - Les sacrifices à Moloch
- Chapitre 4 : Les sacrifices expiatoires - Le
sacrifice pour le péché - Le jour des expiations - Le
sacrifice de réparation - Distinction entre les différents
sacrifices - Les sacrifices expiatoires chez les voisins d’Israël
- Un très bon livre sur cette notion de sacrifice dans l’Ancien
Testament. |
les samaritains rescapÉs de 2700 ans
d’histoire |
D. crown
& J.F. fau |
Edition
MAISONNEUVE |
2001 |
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Au fil de l’histoire,
les relations entre Juifs et Samaritains se sont détériorées progressivement.
Ainsi, au retour de l’exil, vers 538 av. J.-C., des Samaritains s'opposeront
violemment à la reconstruction des murailles de Jérusalem. Deux siècles plus
tard, la construction d’un Temple sur le Mont Garizim consacrera le schisme
avec Jérusalem. Et l'auteur du livre du Siracide écrira vers l'an
180 av. J.-C. : "Il y a deux nations que mon âme déteste, la
troisième n'est pas une nation : les habitants de la montagne de Seïr, les Philistins, et le peuple stupide qui demeure à
Sichem" (Si 50,25-26 ; Sichem est alors une grande ville située
au pied du Garizim). Mais la rupture entre Juifs et Samaritains ne sera
véritablement consommée que lorsque Jean Hyrcan, le roi de Jérusalem,
s'attaquera à Sichem et détruira le Temple du Garizim (107 av. J.-C.). En l’an 6 de notre
ère, les Samaritains s’accorderont pourtant avec les Juifs pour envoyer des
émissaires, demander à l'empereur de Rome la destitution du roi Archelaüs, successeur d’Hérode le Grand. En 67, lors de
la guerre juive, certains d’entre eux, aux dires de l’historien Flavius
Josèphe, se rassembleront sur le mont Garizim, "dans la perspective
d’une révolte". Le commandant de la cinquième légion en viendra à bout
le 15 juillet 67 "et les tuera tous, au nombre de 11600" (La
Guerre des Juifs, livre 3, lignes 307 à 315). À l'époque du Christ,
les Samaritains considéraient que seule la Torah (ou Pentateuque,
c'est-à-dire les cinq premiers livres de la Bible) faisait autorité : venant
de Moïse, elle était pour eux le seul texte normatif. Fidèles à la Loi de
Moïse, les Samaritains pratiquaient la circoncision le huitième jour et
observaient de manière scrupuleuse le shabbat. Ils célébraient les fêtes de
pèlerinage sur le mont Garizim où ils immolaient les agneaux de la Pâque. Au
IIIe siècle ap. J.-C., Origène note que les Samaritains niaient la
résurrection des morts, une croyance qu’ils n’accueilleront qu’au IVe siècle.
Ces divers aspects de la foi sont de nos jours encore portés et vécus par une
poignée de croyants. Hormis
un ouvrage paru en 1990, ce livre est le premier paru en français sur la
communauté samaritaine. Les auteurs retracent son parcours singulier à
travers les siècles, en la replaçant dans son contexte religieux et
historique. |
les secrets de la kabbale |
J. berenson - perkins |
Edition
SOLINE |
2000 |
Très
belle et importante iconographie sur la Kabbale expliquant ce qui donne les
trois grands principes de la Kabbale :
Au sommaire on y trouve : Les
quatre mondes -L’arbre de vie - Les voies - Le
pouvoir des anges - Modèles et significations -
introduisez la kabbale dans votre vie - Les grands esprits de la
kabbale - Les canaux énergétiques d’équilibre - Les
Sephiroth - |
les sectes de l’exode |
Messod &
sabbah |
Edition GODEFROY |
2000 |
Peu
après la disparition d’Akhenaton, le pharaon adorateur d’Aton, vers 1344 av.
J.C., sa capitale Akhetaton, l’actuelle Tell el-Amarna, est désertée. C’est
la fin du monothéisme en Égypte. Ce n’est pas pour autant la fin du Dieu
unique.
Ils
retrouvent transcrit le nom d’Akhenaton dans la Bible, notamment grâce à
l’histoire de l’ânesse de Balaam qui proclame : « Anokhi Atone-Kha », ce qui veut dire : |
les symboles dans la bible |
Albert
SOUED |
Edition
Grancher |
1993 |
Pourquoi
sonne t-on la corne de bélier (chofar) lors de
certaines fêtes juives ? Pourquoi allume t-on
deux lampes la veille du Shabbat ? Quelle signification donner au
poisson qui avale Jonas ? Pourquoi y avait-il deux chérubins au-dessus
de l’Arche de la Loi dans le Temple de Salomon ? Quel est le sens du
bain rituel, celui du dais nuptial ou celui de la circoncision ? Le
rite est l’habitude transmise, le geste qui se répète de génération en génération
et dont on a perdu petit à petit le sens ou la portée. Le rite met en œuvre
des objets, des fruits, des formes ou des gestes qui nous font revivre une
histoire très ancienne et enfouie dans la mémoire, un mythe souvent commun à
tous les hommes. Pour remonter le cours du temps ou pour entrer dans
« l’univers initiatique de la Bible, il faut lire le livre
autrement, en empruntant la voie du symbole. D’après
la tradition de la kabbalah, la compréhension des choses est comme
l’épluchage d’un oignon, pelure par pelure. La voie du symbole, laisse
entrevoir un message essentiel intérieur
en nous aidant à parvenir à une clarté intérieure. Elle nous promène dans les
sentiers odoriférants de l’Arbre de Vie et nous apprend à voyager à travers
les mots. Au sommaire A. Soued développe les
symboles suivants : Le
chandelier - La corne de bélier
- Les supports de la prière - L’entrée et
la sortie du Shabbat - L’Ordre de la
Pâque - Les quatre espèces de la fête des
cabanes - Le figuier, le grenadier et la
vigne - Le palmier et l’olivier
- Le cèdre et l’acacia - Le lait et le
miel - Le poisson et le serpent
- L’arbre de vie et une histoire de la chute
- Le blanc et les couleurs - Les 7
alliances et le signe de l’Arc en ciel - La
circoncision ou l’alliance de chair - Les tables de
la loi et les 10 paroles - L’étoile à six
branches - La tente du rendez-vous
- Le Temple de Salomon - Le bain
rituel - Les sept bénédictions du mariage
- Les douze tribus d’Israël - Les
chiffres et les lettres - La terre de
Canaan - Les sphères de la vibration
cosmique - Jonas - L’alphabet
hébraïque et les Sephiroth - Pessah
- Cet excellent livre donne un aperçu des symboles qui se
dégagent du texte biblique dont l’essentiel se trouve dans les lettres
hébraïques. |
LES SYMBOLES DES RÊVES DANS LA BIBLE |
Albert
SOUED |
Edition
Grancher |
1997 |
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les symboles du judaïsme |
Marc-Alain ouaknin |
Edition ASSOULINE |
1999 |
Comprendre
une religion à travers ses symboles rituels et culturels est une approche
nouvelle. Ce voyage initiatique au cœur du judaïsme, commenté par le rabbin Marc-Alain
Ouaknin, répond à toutes les questions avec grande clarté. Pourquoi
la Kipa ? Pourquoi le châle de prière ? Quel est le rôle du parchemin placé à
l’entrée des maisons ? Pourquoi les rouleaux de la Loi sont-ils écrits à la
plume ? Depuis le Jour de l’an (Roch-Hachana), les chapitres suivent le
calendrier hébraïque, expliquant l’ensemble des fêtes qui rythment l’année. Ce
livre inaugure une série d’ouvrages consacrés aux symboles qui unissent et
rassemblent les hommes de même religion. |
LES TARGOUMS – TEXTES CHOISIS |
Pierre Grelot |
Edition
Du CERF |
1985 |
Les
interprétations juives des livres saints en langue Araméenne est
intéressante, on y trouve une soixantaine de récits qui vont de l’exode aux
chroniques. Les
Targoums, traductions juives de l’Ancien Testament, ne sont pas de mauvaises
traductions en araméen, qui s’éloignent du texte hébreu et s’encombrent de
pieuses légendes populaires. Ce sont surtout des traductions commentées, des
interprétations, faites pour la lecture et l’enseignement à la synagogue. Aux
deux premiers siècles de notre ère, ces Targoums étaient très connus ;
ils éclairent souvent la manière dont le Nouveau Testament cite l’Ancien.
Leur connaissance nous rapproche de la Bible de Jésus et des premiers
Chrétiens. Pierre Grelot, spécialiste de l’araméen et des Targoums, présente
ici une soixantaine de récits qui témoignent de la tradition vivante du
peuple juif. Au sommaire de ces Targoums : Les sentences de Dieu - Le mythe de l’arbre de
vie - Abel et Caïn - Les visions d’Abraham
- L’épreuve d’Abraham et la ligature d’Isaac - Le juste
Tamar - La profession de foi des tribus - L’attente
du Messie - La bénédiction de Joseph - L’annonce de
la naissance de Moise - Les quatre nuits -
L’Exode - Le passage de la mer rouge - Cantique
d’action de grâce - Le Décalogue - Le souvenir des
trois patriarches - Les quatre jugements de Moïse -
La prophétie d’Eldad et de Médad
- Le serpent d’airain - La métamorphose d’un itinéraire
- Les oracles de Balaam -
Introduction au Deutéronome - Les malédictions de Moise
- Le cantique de Moise - Ma mort de Moise - La
vision d’Isaïe - Paraphrase du chant de la vigne
- Sennachérib devant Jérusalem - Défaite et mort de
Sennachérib - De la pierre de faîte au roi futur -
Autour de la scène du mont Moriah - Le
Messie, serviteur de YHVH - Extrait du discours adressé au
serviteur-Israël - Le martyre d’Isaïe - Une allégorie
d’Ezéchiel - La résurrection des morts - Addition targoumique sur la vocation d’Osée - Le jour
de la consolation des morts - Cantique d’Habacuc - Un
message d’espérance - Le Messie d’Ephraïm - Targoum
des psaumes et du Cantique des cantiques - Histoire de Ruth la
prosélyte - De la mort de Josias à la venue des romains
- Du martyre de Zacharie à la libération messianique
- De Josias au châtiment de Rome et à la venue du Messie
- La déchéance de Salomon - Le réalisme de l’expérience
- Targoum d’Esther - La potence de Haman
et la dispute des arbres - Targoum des Psaumes et des cinq
rouleaux - |
les temples de jÉrusalem |
Ernest-Marie
LAPERROUSAZ |
Edition Paris- Méditerranée |
1999 |
Sur le Mont du Temple, au nord de « la
cité de David », furent successivement édifies plusieurs lieux de
culte consacré à Yahweh : le Temple de Salomon construit entre 960 et
953 avant J.C., le Temple du retour de l’exil, bâti entre 520 et 515, enfin
le Temple d’Hérode, qui date de la période romaine. Lors de la prise de contrôle de Jérusalem par
Bar-Kokhba au début de la seconde révolte juive (132-135 de notre ère),
celui-ci n’édifia-t-il pas, au même endroit, les rudiments d’un quatrième
Temple consacré à Yahweh. Deux autres édifices sont demeurés à l’état de
projet : le Temple d’Ezéchiel et le Temple des Esséniens. A la lumière des sources bibliques et des
résultats des fouilles les plus récentes, E. M. Laperrousaz
dresse un bilan de tout ce que l’on peut réellement savoir aujourd’hui sur
l’histoire et l’architecture des Temples de Jérusalem. Notre connaissance reste certes lacunaire,
lais l’idéal du Temple de Jérusalem continue de s’imposer à l’esprit et au
cœur d nombre de nos contemporains, qu’ils soient juifs, chrétiens, adepte de
diverses sectes ou Franc-maçon, lesquels ont fait d’ailleurs de ce Temple et
de Salomon, un des piliers de leurs enseignements. Au sommaire de cet ouvrage
remarquable : Première partie : Le complexe
fortifié de Jérusalem accroché au Temple - Deuxième partie : Les temples
consacrés à Yahweh sur le « Mont du Temple » de Jérusalem - Le
Temple de Salomon - Le Temple du retour de l’Exil -
Le Temple d’Hérode - Les rudiments d’un Temple ont-ils été
construits par Bar Kokhba ? Troisième partie : Les
projets pour Jérusalem de Temples consacrés à Yahweh - Le
projet du Temple d’Ezéchiel et celui du Temple des Esséniens dont on a trouvé
des plans - L’auteur pensionnaire de
l’école biblique et archéologique de Jérusalem, chargé de missions aux
fouilles de Qumran et de Massada, nous fait participer à cette saga. Il a par
ailleurs écrit plusieurs livres sur le Temple de Jérusalem. |
le symbolisme des lettres hḖbraïques
D’aprḔs les lieux communs
kabbalistiques |
Korr de Roseroth |
Edition Traditionnelles |
1998 |
Extrait
de la Kabbala Denudata, cette
plaquette de 56 pages développe les 22 lettres hébraïques, avec son
symbolisme qui constitue le fondement même de toute interprétation
kabbalistique des livres de l’Ancien Testament. Un
outil de travail et de méditation remarquable pour les chercheurs et
cherchants |
LE TALMUD |
A.
COHEN |
Edition
PAYOT |
1995 |
||
Chapitre 8 : La vie physique - Soins
à donner au corps - Règles de santé - Hygiène des
individus - Traitement des maladies - Chapitre 9 : Le folklore -
Démonologie et le mauvais œil - Magie et divination -
Les songes - les superstitions - Chapitre 10 : Le Droit - Les tribunaux
- Juges et témoins - Le jugement et les peines
- les dommages - La propriété des objets trouvés
- Le dépôt et le prêt - la location - La vente
et la livraison - les successions - Chapitre 11 : L’au-delà - Le Messie - La résurrection des morts - Le monde à venir - Le jugement dernier - Le jardin d’Eden - Gehinnom - |
LE TALMUD .ENQUÊTE DANS UN MONDE TRÈS SECRET |
PIERRE-
HENRY SALFATI |
Edition
ALBIN MICHEL |
2009 |
Ce
livre n’est ni un roman, ni un thriller, mais tout simplement l’explication,
du pourquoi certains passent leur vie à étudier le Talmud, livre de base du
Judaïsme pourquoi la plupart des juifs de la planète, de toute classe
sociale confondues, donnent 8 ans de leur vie à essayer de comprendre
et de déchiffrer, souvent par l’absurde, les mécanismes de ce
livre mythique. Il
existe en français de nombreuses initiations à la littérature talmudique
.Pour autant elles ne font pas partagées l’exubérance incroyable
de la vie juive traditionnelle .Pourquoi des centaines de milliers
d’individus consacrent ils leurs et leurs nuits à l’étude incessante du
Talmud ? En quoi ce livre est-il différent de tous les autres
livres ? pourrait-on demander, en paraphrasant la question rituelle du
soir de la Pâque ? Pour répondre à ces questions le cinéaste P.A Salfati a adopté une démarche inédite : plutôt que
de chercher la réponse dans le livre, il est allé s’immerger dans le
monde qui s’est construit autour de ce livre. Ayant
lui-même passé des années dans une yéchiva
(institut talmudique), penché sur ces gros- in folio, décryptant leur logique
jusqu’à en oublier de manger et dormir, il sait que le Talmud est avant tout
une expérience de vie. Il est alors retourné discuter avec ces individus
singuliers qui, des masures délabrées du vieux Jérusalem, au sommet des
gratte- ciel de Manhattan en passant par les bibliothèques cossues de
Padoue, et les salles sans chauffage de certaines yéchivot
de la banlieue parisienne, sont dans cette « mer du Talmud » comme des poissons dans l’eau. De
ce voyage initiatique il a été tiré un très beau film: Talmud –Arte-
vidéo 2007 - Poussé par le désir d’en dire davantage, et de faire partager
tout ce qu’il n’avait pas pu faire entrer dans son film de 55 minutes,
il a décidé d’en faire un livre. Le parcours commence dans le plus typique
quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem : Mea Shearim.
Si la plupart de ses habitants se rejoignent, à divers degrés , sur leur
refus de l’état d’Israël – Dieu ayant , selon le Talmud , fait prêter serment
aux juifs de ne pas hâter le processus messianique – ils n’en sont pas moins
éclatés en dizaine de groupes et sous-groupes qui se distinguent par
d’infinis détails vestimentaires , comme l’orientation du nœud de leur
chapeau…Comme l’explique Yaakov, le guide de
l’auteur: ici on aime bien ça : les groupes et encore les groupes
…Déjà qu’ici c’est assez triste , alors s’il n’y avait qu’un groupe, tu
penses qu’on resterait ici ? » Cette
fragmentation, au fond, est à l’image de la démarche talmudique : partir
du simple pour arriver au compliqué. Parce qu’en vérité rien n’est simple,
chaque aspect de la réalité est composé d’infinies facettes parfois
contradictoires, diffraction de l’infinie sagesse divine. En lisière du
quartier de Méa Shéarim
s’élève la plus grande yéchiva du monde : Mir, véritable ville dans la ville, lieu
hors de l’espace et du temps. Ici comme ailleurs, toute la vie est organisée
autour de l’étude du Talmud, de l’organisation des journées à la
planification des mariages. Ceux qui suggèrent de faire rencontrer
Untel et Untelle sont en effet souvent des professeurs, et les pères
font d’ordinaire passer à leur futur gendre un examen
de dialectique talmudique. De
Jérusalem P.H Salfati nous emmène ensuite à
New-York, à la rencontre de ces businessmen et autres diamantaires qui
suivent chaque matin un cours de Talmud au sommet d’un des plus prestigieux
gratte-ciel de Manhattan ou encore dans le train de Long Island.
Au rythme d’une page recto-verso par jour, selon un programme conçu en
Pologne au début du siècle, ils achèvent le Talmud en presque 8 ans. Chaque
fin de cycle donne lieu à de grandes réjouissances, et les participants à
l’aventure sont tellement plus nombreux chaque année que l’enceinte du
prestigieux Madison Square Garden ne suffira bientôt plus à les accueillir. Retour
ensuite en Europe pour explorer le passé talmudique: les vestiges des
académies médiévales de la vallée rhénane, les ors vénitiens sous lesquels
naquirent les premières éditions du Talmud, dans son quartier juif du ghetto
novo, derrière la « ca’ d’oro » les ghettos d’Europe
orientale, où même la mort ne put vaincre l’amour de l’étude… Au terme
de cette étourdissante aventure, le lecteur saisit une partie de la magie du
Talmud, tout en ayant appris à porter un autre regard sur l’histoire
universelle. |
l’expÉrience mystique d’abraham
aboulafia |
Moshe idel |
Edition du CERF |
1989 |
||
Ainsi, Aboulafia
associe la sixième voie au Sefer
Yetsirah : « De cette
impressionnante et glorieuse voie il est révélé quelque chose de la question
de la connaissance du nom explicite et il y est fait allusion dans le
deuxième chapitre du Sefer Yetsirah ». Ainsi, l’énonciation verbale et
la contemplation mentale des vingt-deux lettres est, selon Aboulafia, facilitée par les dix Sefiroth.
La Qabalah ha-sefirot et la qabalat
ha-shemot fonctionnent ensemble dans le système aboulafien afin d’amener à la gnose du Nom Divin… Dans son Gan Na’ul, il écrit en ce sens : « Sache que le principe de toute Kabbale est
inscrit dans ces deux questions mentionnées dans le Sefer Yetsirah : la
première est la connaissance des dix Sefiroth et la
seconde la connaissance des vingt-deux lettres. Celui qui reçoit devrait
s’efforcer de recevoir les Sefiroth en premier afin
de recevoir d’elles et en elles le Shefa divin
selon ses attributs. Il s’attachera à chaque sefirah
séparément et il s’attachera à toutes les Sefiroth
ensemble de façon à ne pas couper les liens ». Dans son Maftea haShemoth
: « Il n’y a rien au-dessus à
l’exception des intellects distincts de toute matière, et ils sont à l’image
des couronnes du roi dans le secret des dix Sefiroth
de la Shekhinah, car ils sont des couronnes
semblables aux petites couronnes du rouleau de la Torah qui ne font pas
partie des lettres, mais ils sont la gloire qui repose sur le corps. La
preuve est que le copiste écrit d’abord la lettre et ensuite la couronne
». Et dans le Hayye haNefesh : « Les deux lettres He du Nom nous
instruisent des cinq Sefiroth profanes et des cinq
Sephiroth sacrées. Celles-ci peuvent être comparées aux dix doigts, cinq à
droite et cinq à gauche, les uns sacrés et les autres profanes |
LE ZOHAR CANTIQUE DES CANTIQUES -
Annotations par CHARLES MOPSIK |
Annotations
par CHARLES MOPSIK |
ÉDITION
VERDIER |
2000 |
Si
le Cantique des Cantiques est
considéré par la tradition juive comme le saint des saints parmi les ouvrages
du canon sacré, le Zohar sur le Cantique des Cantiques est l’une des
plus belles sections de l’ensemble du Zohar. L’ouvrage
développe le thème de l’Amour et de la rencontre selon diverses variations
qui vont de l’humain au divin. Des éclairages profonds et originaux sur les
lettres hébraïques et le mystère de la création forment une part
substantielle de son contenu. Il
se présente comme un dialogue entre Rabbi Siméon ben Yohaï
et le prophète Elie. Les enseignements de la tradition cabalistique qu’il
révèle et met en forme n’ont souvent pas d’équivalent dans les autres strates
du Zohar, ce qui lui confère une importance historique et doctrinale
indispensable à la compréhension de l’ensemble du corpus ésotérique juif. Cette version est une traduction de l’araméen et de l’hébreu,
avec des annotations et une introduction de Charles Mopsik, spécialiste et
fin connaisseur des textes juifs sacrés. Il y est question de : Rabbi Siméon ben Yohaï et le
prophète Elie Le Cantique des Cantiques et la cabale espagnole Les 10 sefirots et l’alphabet hébreu, les guerres magiques Les bien-aimés du Cantique des Cantiques Qui a écrit le Zohar et le Cantique des Cantiques? Le Midrach ha-Néélam |
LE ZOHAR – LAMENTATIONS |
traduction
de Ch. mopsik |
Edition
VERDIER |
2000 |
Le
Zohar sur les lamentations est non seulement la plus singulière d’entre
toutes les sections du corpus zoharique, mais il
n’est pas exagéré de dire qu’il en est la clé. Il
suppose en effet la totalité du Zohar et l’ensemble du système de pensée
cabalistique comme arrière-plan et comme socle, et en même temps il se passe
totalement de tourte lecture préalable, de toute explicitation. Il
est abordable tel quel, comme objet littéraire indépendant et de portée
universelle, bien qu’il ne parle que d’événements particuliers, d’un peuple
particulier, d’un Dieu particulier, d’une histoire singulière. Mais
le langage qu’il emploie pour en parler est le plus universel de tous les
langages, c’est celui de la poésie, de l’imagination et de la création
artistique. Et
comme la poésie est aussi la pensée du Zohar sur les Lamentations est sans
doute, de tous les volumes du Zohar, celui qui donne le plus à penser, parce
qu’il explique le moins, parce qu’il dit le plus. Au sommaire de ces Lamentations : Une réponse implicite à la théologie
chrétienne - La dimension maternelle de
la figure messianique - Les
réverbérations de l’inconnu - Le problème
historique de la figure féminine - Vers
une pensée anthropomorphique - Mythe et
rhétorique : techniques d’écriture et figures du
discours - Mythes historiques ou reconstitution
de l’histoire - |
L’HÉBRAÏSME RÉEL OU DÉFORMÉ Dans le rite Écossais ancien et acceptÉ |
SAM ECHED, Membre de la respectable loge La Fidélité à l’Orient de Belgique |
2000 |
L’auteur Juif, F.M. belge, nous fait partager ses recherches d’Hébraïsant et nous restitue le sens réel de tous les termes hébraïques que nous rencontrons dans le REAA. Un
très bon livre à mettre dans toutes les mains. |
l’histoire Étrange du golem |
Daniel beresniak |
Edition
TRÉDANIEL |
1993 |
||
|
l’immortalitÉ de l’Âme
chez les juifs selon la bible, le talmud & la kabbale |
Gidéon brecher
|
Edition Lahy |
2004 |
Ce
livre cherche à suivre, depuis son origine, le développement de la doctrine
de l’immortalité de l’âme chez les juifs, et à déterminer quelles furent, aux
diverses périodes de leur histoire si agitée, les idées généralement reçues à
cet égard. Cet
ouvrage permet de suivre la doctrine de l’immortalité dans toutes ses formes
et à toutes ses phases, depuis son origine jusqu’aux siècles les plus
rapprochés. Afin de faciliter cette étude, le tout est partagé en quatre
périodes. Aussi
haut que nous remontions dans l’histoire de l’humanité, nous ne trouvons pas
un peuple chez lequel la croyance à l’immortalité de l’âme n’ait poussé de
profondes racines. La
doctrine de l’immortalité de l’âme a tant d’influence sur la vie de
l’individu et sur le développement de la société, la manière même dont on la
comprend, l’idée qu’on s’en fait n’en a pas moins. Quelle différence n’y
aura-t-il pas, par exemple, entre la vie d’un homme qui se croit sûr de
l’immortalité et du bonheur à venir, et la vie de celui qui se croit soumis à
mille obligations, pour subir ensuite en tremblant un rigoureux jugement
divin. Avec quels sentiments différents l’un et l’autre ne rendront-ils pas
le dernier soupir ! Au sommaire de cet ouvrage : L’Immortalité de l’âme à l’époque Biblique L’Immortalité de l’âme dans l’époque post-biblique L’Immortalité de l’âme pendant la période talmudique L’Immortalité de l’âme pendant la période postérieure au
Talmud L’Immortalité de l’âme dans les écoles juive et kabbalistiques Influence de la doctrine de l’immortalité de l’âme chez les
Israélites, sur le peuple et sur l’individu . |
L’INTERDICTION DE L’INCESTE SELON LA KABBALE |
André Benzimra |
ED. Archè Milan |
2007 |
Cela peut sembler saugrenu, mais tout le monde ne partage pas le même
point de vue sur la question de l’inceste. Cela peut différer d’un individu à
un autre et d’une société à une autre. Ainsi, dans certaines cultures, il n’a
rien de choquant dans le fait d’épouser son cousin ou sa cousine tandis que
dans d’autres c’est interdit. De plus, nous vivons à une époque où au nom de
l’amour on se permet toutes sortes de transgressions. Chose impensable il y a encore une décennie, aujourd’hui on peut
même voir des personnes qui vont à la télévision pour afficher sans
honte leur liaison avec leur cousin, cousine, oncle ou tante ou encore entre
demi-frères et demi-sœurs. Dieu condamne l’inceste et il est clair que les
païens et surtout les chrétiens ne doivent en aucun cas se retrouver dans
cette situation Certains croient qu'il y a peu d'épisodes incestueux dans la bible. Le moins qu'on puisse dire est qu'ils se trompent. Certains sont explicites : Loth, Reuven, Amnon (avec sa sœur Tamar), Absalon (qui couche avec les concubines de David, son père), Adonias (qui veut prendre la compagne de son père David pour épouse) (guerre inexpiable entre les fils rivaux de David). D'autres sont implicites comme Juda avec sa belle-fille Tamar (ne pas confondre avec la sœur d'Amnon) et l'atavisme supposé des Moabites et des Ammonites, descendants des filles de Loth. Cette liste est loin d'être complète. On
pourrait y ajouter par exemple Jephté et sa fille (en la sacrifiant, il évite
qu'elle épouse un autre homme), ainsi qu'Abraham (à cause de sa relation
bizarre avec sa femme, qu'il considère comme sa sœur, et avec son fils Isaac,
qu'il traite comme une Iphigénie) et les descendants des uns et/ou des
autres, comme Ruth et David, et aussi Amon, roi de Juda (qui n'est pas un ammonite). |
LIRE LA BIBLE EN INITIÉ - A LA RECHERCHE DE L’UNITÉ |
Roland Bermann |
Edition de la Hutte |
2011 |
||
Si l’on ne questionne pas, si l’on ne s’interroge pas, si l’on se contente d’accepter les choses telles qu’elles semblent être de prime abord, alors aucune porte ne peut s’ouvrir, aucun progrès n’est possible. En prenant l’homme et sa double nature comme fil conducteur, ces chapitres désirent montrer comment chaque verset recèle, de façon plus ou moins explicite, la description du chemin. Alors, comment le Franc-Maçon du XXI° siècle
peut-il lire la Bible ?
Il est temps de lire la Bible hors de toute approche confessionnelle ou
dogmatique, ce qui n’empêche pas d’avoir une foi. Une approche
purement philologique8 ou historique serait également partielle
et réductrice. Il faut lire la Bible en se posant la question
suivante : ce texte a- t-il aujourd’hui, ici et maintenant, quelque
chose à m’enseigner ? Car il est absolument certain que rien n’a été
écrit au hasard et qu’un enseignement toujours actuel se trouve dans
certains de ces textes. Il y a évidemment un effort à faire, exactement
le même qu’ont fait les Esséniens en commentant et en actualisant à
leur époque les textes des prophètes Isaïe, Habacuc et d’autres encore,
textes écrits quelques siècles auparavant. Et la Franc-Maçonnerie n’a
rien fait d’autre en créant de toutes pièces le très beau mythe d’Hiram
pour enseigner des vérités éternelles au futur Maître. Lire la Bible
n’implique pas d’arriver à un quelconque consensus
exégétique, philosophique et encore moins dogmatique. Chacun aura sa
lecture, mais qui ne sera jamais la seule possible. Ce qui compte c’est
ce que me donne, à moi, le texte lu et la saveur particulière que j’en
retire, même si je me suis aidé de commentaires savants et de bonnes
traductions. Car la question se pose aussi de
savoir quelle Bible lire. Sachant que toute traduction est une
trahison, (tradutore, traditore),
l’idéal est de la lire dans le texte, c.a.d. l’hébreu biblique (et un
peu d’araméen) pour l’Ancien Testament et le grec ancien pour le Nouveau Testament. Bien
rares sont ceux qui maîtrisent les deux et il est donc nécessaire de passer
par des traductions. Mais quiconque se lance dans l’étude d’un texte
biblique doit d’abord s’assurer que ce texte, tel qu’il a été transmis,
est aussi exact que possible, et doit ensuite savoir que la traduction
est déjà une interprétation. Un exemple d’interprétation pour
l’Ancien Testament et un exemple pour le Nouveau Testament. Dans
l’Ancien Testament… « Leurs yeux s’ouvrirent et ils surent
qu’ils étaient nus… » Genèse 3,7. L’ouverture des yeux et par
conséquent la vision, n’a rien à voir avec la prise de conscience d’une
telle nudité. D’ailleurs, le texte hébreu ne dit pas : « et ils virent
qu’ils étaient nus », mais « ils surent » . Il est question,
non d’une nouvelle vision, mais d’une nouvelle connaissance… Tout le texte porte sur la
connaissance. Il y aura d’ailleurs – dans la suite du récit – un arbre
pour cela. Mais on sait hélas que la nudité a été présentée comme honteuse,
ce qui assura la prospérité des futurs psychanalystes à travers tous les
refoulements confessés. Dans le Nouveau Testament, le début du
prologue de l’Evangile selon St-Jean est traduit par, « au
commencement était le verbe », ou « au commencement était la parole
». Cela vient de la traduction de la Vulgate latine, Bible
catholique officielle créée par Saint Jérôme au 3ème siècle et qui a
traduit « logos » par « verbum ». Or « logos » est un substantif
grec si complexe qu’il a donné naissance à des dizaines de pages pour
son interprétation. Il en est une qui nous intéresse singulièrement, c’est
le logos tel que l’entendait Héraclite : pour lui, le « logos » est– ce
qui structure le monde aux yeux de l’homme –, mais aussi la loi
selon laquelle le monde se dirige, le principe d’ordonnancement du cosmos.
Cela ressemble étrangement au Grand Architecte de l’Univers ! Logos
n’est pas qu’un simple mot. Le mot se traduit certes par « parole », parole
dans toutes ses manifestations, mais avec cette particularité de
l’esprit grec qu’est l’explication. Le Grec veut comprendre la réalité,
en rendre compte (le sens fondamental de la racine leg- est «rassembler
», d’où « compter, raconter, dire»). On parle pour rendre les choses
intelligibles : la parole met de l’ordre dans le fouillis que peut être
le réel avant qu’on en dise le sens. On est donc loin du sens commun que lui attribue le lecteur lambda et aussi du sens théologique où le Verbe est le titre christologique. Mais l’erreur sans doute la plus phénoménale provient d’une mauvaise traduction d’une expression de Saint Paul dans l’Epître aux Romains 5,12. Cette traduction latine dit : « Adam, en qui tous ont péché » alors que le texte grec dit : « étant donné la circonstance que tous ont péché ». Cette traduction latine a été dans les mains de Saint Augustin qui ne connaissait pas le grec, mais dont on connaît le poids dans la pensée chrétienne, traduction qui l’a autorisé à parler de péché héréditaire qui se transmet de génération en génération. On voit ici l’importance de savoir lire dans le texte ! |
LUMIÈRE SUR LA KABBALE - Manuel initiatique |
V. VIRYA |
Edition
Jeanne LAFFITTE |
1989 |
Trop
souvent la Kabbale est entourée de mystère et de magie. Lorsqu’elle est
libérée, elle redevient ce qu’elle est vraiment : une Tradition vivante,
capable de nous ouvrir les portes de la connaissance. L’hébreu est une langue
sacrée, chacune des 22 lettres de son alphabet est une manifestation de la
Vibration originelle et contient, à ce titre, une énergie spirituelle. Les
Sephiroth sont des réceptacles de lumière divine condensée dans lesquels il
nous est possible de puiser afin d’aller rechercher ces connaissances qui
nous tendent les bras. Energie spirituelle, réceptacle de lumière divine, ces
seuls termes montrent que lettres et Sephiroth doivent être abordés avec respect
et humilité. La
kabbale est une voie sacrée par laquelle s’expriment les vues les plus
profondes de la mystique juive, elle-même héritière de « sagesses »
beaucoup plus anciennes, se perdant dans la nuit des temps. C’est une voie
spirituelle complète, un chemin de transformation de notre être pour
retrouver un équilibre perdu. Etudier la kabbale, c’est connaitre les lois de
la nature et, par là, mieux se connaitre, et
mieux connaitre les autres Virya est un maître pour
expliquer cette science difficile, son livre a été préfacé par Jean Haab, c’est un manuel très pratique qui nous permet
d’accéder à ces énergies et à cette lumière afin de mieux nous gouverner. On y retrouve tous les ingrédients habituels : les 22 lettres hébraïques, les Sephiroth et son
magnifique arbre de vie, les 72 souffles sacrés de la kabbale, l’astrologie kabbalistique,
les principaux textes sacrés et de nombreux schémas d’arbres séphirotique. |
L’univers hÉbraïque |
Armand
abecassis |
Edition Albin Michel |
2003 |
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