Chapitre10 E - K (Philosophie
- Métaphysique - Grands Initiés - Mystiques - Spiritualité) |
10 E
ÉGYPTE : LE PASSAGE - LE CHEMIN DE LA LIBÉRATION ET L’ALLIANCE AVEC DIEU |
Carole Aliya |
Edition Rafael de Surtis |
2014 |
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Carole
Aliya invite à une nudité permanente conduisant à la non-séparation, à
l’accueil de ce qui se présente. Dépouillement, guérison, amour, liberté,
rayonnement constituent quelques-unes des étapes de ce chemin très christique
mais qui transcende les formes, les identifications, les nominalisations et
les attributs. Tout peut être traversé pour une toujours plus grande clarté
pour un éveil sans fin. A chaque pas, la place se fait plus vaste pour
l’être. La respiration se fait offrande et abandon. Le regard se fait
étonnement. La conscience est émerveillement. « Le
souffle de Dieu, insiste-t-elle, est cette force qui balaie tout sur son
passage. Néanmoins,
au lieu d’aller vers cet infini, nous stigmatisons notre passé. Nous le
travaillons, retravaillons, « thérapeutons » dans
tous les sens, avec une multitude d’outils. La vie nous invite pourtant à
balayer tout ce qui n’est plus, à être présents à ce qui est et à aller vers
nous : va. C’est l’enseignement du christ, cette puissance qui se révèle en
nous et nous rend plus conscients et plus libres. Si au lieu de nous
concentrer sur nos souffrances, nos épreuves, nous nous tournions
véritablement vers Dieu, nous nous laisserions habiter par Lui, nous
grandirions et nous serions lavés de notre passé. » Cette
libération passe par une réconciliation avec la chair, une chair allégée qui
puisse, dans la lumière, accueillir l’Esprit. « Quoique nous fassions,
l’important est de chercher à s’incarner encore et encore. Nous qui cherchons
l’Esprit, la Sagesse, dans le ciel, c’est sur terre qu’elle est en réalité.
Plus nous allons vers la matière avec des valeurs humaines et une conscience
de la vie, plus nous nous élevons en vérité. Plus nous cherchons à nous
élever, et plus nous risquons de nous déséquilibrer. Il est très important de
vivre ce que nous avons à vivre et de ne pas essayer de le fuir ou essayer
d’aller en haut avant même d’y être prêt, de toucher à des outils de «
pouvoir » ou de l’irréel. C’est dans l’événement que tout se joue. C’est
au creux même de la vague que le Christ peut se manifester. Laissez-Le vous
fissurer, ou laissez-vous fissurer par la vie, c’est le seul moyen pour qu’Il
pénètre dans votre cœur. Si vous ne vous laissez pas ébranler, vous ne pourrez vous sacrifier et vous rendre humble. Si vous
restez droits, ce sera une droiture de l’ego, de l’orgueil. Laissez-vous
faire et emporter par le silence des profondeurs. Vous en reviendrez éveillés
à vous-même. » Ce
texte, d’une grande exigence, est aussi d’une grande bienveillance. La
justesse du propos conduit le lecteur à sauter dans le vide et à déployer ses
ailes. Au
sommaire de cet ouvrage : Le contrat divin - le dépouillement - la guérison - le désert - l’amour - la purification - la Verbe - la Vérité - le mariage - les pièges - la divinité - le rayonnement - la transformation - la liberté - la manne - le veau d’or - le temple - le Christ - la foi - l’engagement - la conscience - le dépassement - |
ḖLOGE DU
VERTIGE - LE JEU DES SEPT QUESTIONS ESSENTIELLES |
Marc Favero |
Colonna Edition |
2016 |
Juriste expert du droit
bancaire, Marc Favero est aussi un grand lecteur
d’écrits de philosophes en tout genre, cherchant « systématiquement à
comprendre, à analyser le raisonnement » et ayant « besoin de
trouver des réponses ». Et c’est justement parce qu’il n’en trouvait pas
qu’il décida d’écrire son propre ouvrage de philosophie. Eloge du vertige se présente comme un catalogue
d’interrogations portant sur les concepts philosophiques « d’existence,
de divinité, d’esprit, de liberté, de morale, d’origine, de gouvernements
». L’auteur ayant dégagé des questions fondamentales se posant de manière
duale, des sortes de « briques binaires » qui, plus ou moins
consciemment, forment le socle de notre vision du monde et conditionnent nos
convictions dans de nombreux domaines, tente pour chacune d’elles de
démontrer l’une et l’autre de leurs réponses possibles. Sous-titré Jeu des
sept questions, cet essai qui évoque ainsi malicieusement les sept
piliers bibliques de la sagesse tout en adressant un clin d’œil à Aristote,
n’a rien pour autant de véritablement récréatif, s’affirmant plutôt comme un
exercice pour dérouiller l’esprit nous offrant l’occasion de sortir de notre
paresse intellectuelle. Sous cet habillage
ludique et un bandeau rouge reprenant sous le mode exclamatif le commentaire
de sa préfacière Françoise Thibaut, le présentant comme « le livre qui
rend fou », ce livre au questionnement très sérieux nous conduit même à
un vertige profondément angoissant. Car l’auteur ébranle les piliers de la
connaissance sur lesquels reposent toutes nos certitudes, libérant notre
esprit « des rigidités destructrices et mortifères du penser simple
» pour nous renvoyer à notre ignorance et nous confronter à notre propre liberté.
Mais le vertige sur lequel il débouche peut s’avérer réjouissant s’il nous
mène à prendre conscience de nos limites et de notre responsabilité, et si on
y entend comme Marc Favero un puissant appel à
l’altérité. Le livre se veut
didactique et clair dans sa présentation – ne se privant pas d’appuyer un peu
scolairement (avec des caractères gras ou en soulignant) sur les points
importants – et il est agrémenté de multiples citations scientifiques,
philosophiques ou littéraires et de schémas ou d’illustrations. Pour ceux qui
veulent creuser un peu plus, de nombreux approfondissements sont
judicieusement présentés dans des tableaux que l’on peut sauter sans dommage
si on les juge trop complexes (ce qui peut être le cas de certaines analyses
mathématiques), sans compter les nombreuses notes en fin d’ouvrage et
l’impressionnante bibliographie… La délimitation des
questions donnant matière aux sept premières parties manque toutefois de
netteté (les questions se recoupant parfois ou étant du moins fortement
dépendantes). De plus, elles sont d’emblée présentées comme des axiomes – des
propositions dont on ne peut ni prouver ni réfuter la véracité – alors que
cette constatation ne devrait surgir qu’à l’issue du parcours, de la riche
tentative de démonstration mise en œuvre par l’auteur. Mais à vrai dire tout
le monde sait bien que personne n’a jamais pu valider de manière rigoureuse
et universelle ces réponses qui ne reposent que sur la croyance ou sur une
appréhension temporellement ou spatialement restreinte… Et l’important est
moins le résultat que la manière par laquelle l’auteur y arrive. Car Marc Favero, s’appuyant sur la raison et l’expérience, explore
de manière passionnante et souvent pointue de très nombreux domaines pour
étayer sa démonstration et dissocier les croyances des connaissances :
la philosophie, la métaphysique et la théologie, comme les données les plus
actuelles de la science, des mathématiques et de la physique mais aussi
l’histoire et la préhistoire, l’art et la littérature, s’aventurant dans
toutes les aires géographiques. Quant à la
percutante partie finale éponyme de cet essai, elle résonne comme un vrai
coup de théâtre puisque l’auteur y remet en cause le fonctionnement de sa
propre pensée, sa référence aux « objets philosophiques » comme
la détermination des propositions binaires étudiées, montrant combien la
physique quantique a ébranlé la logique aristotélicienne sur laquelle a si
longtemps reposé – et repose encore largement – toute la pensée occidentale. Et pour avancer dans
ce « monde mouvant sans souci de vérité absolue », il
devient « nécessaire de suspendre son jugement », d’accepter
pleinement l’incertitude pour « transformer [notre] angoisse en
expérience de liberté ». D’accepter une pensée elle aussi en mouvement
qui « s’enrichit, se remet en cause, s’infléchit grâce à l’autre
». « L’Autre » qui dans ce « monde flottant sans réalité
fixe », devient alors le seul repère. En cette période de
montée des fanatismes et des extrémismes, où beaucoup « opposent
“nous” et les “autres” » de manière inquiétante, cherchant à se rassurer
en se positionnant dans des affrontements binaires et manichéens confortés
par des justifications non exemptes d’hypocrisie, cet ouvrage philosophique
sans précédent semble particulièrement bienvenu. Il s’attaque en effet au
règne de la bêtise et de l’intolérance, « ces deux faces d’une même
impuissance à penser la complexité des êtres et des choses ». |
ENCYCLOPÉDIE DES MYSTIQUES - EN 4 TOMES |
SOUS
LA DIRECTION DE M.M DAVY |
EDITION
PAYOT |
1995 |
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Tome 2 : La mystique byzantine (suite) avec le christianisme à Byzance, Grégoire Palamas, les moines de la Sainte Russie, Nicolas Cabasilas, le Mont Athos, Nicodème l’Hagiorite. Les mystiques monastiques occidentales avec les Bénédictins et St Benoit, Anselme de Cantorbéry, les Camaldules, les chartreux et la mystique, Guigues du Pont, l’Ordre de Cîteaux et ses célèbres cisterciens comme Bernard de Clairvaux et Guillaume de Saint-Thierry. Le Graal. La mystique Cathare, les bogomiles et le bucher de Montségur. Les Victorins avec Hugues de Saint Victor, Richard de Saint Victor, les ordres mendiants, les franciscains, Raymond Lulle, les Dominicains, Albert le Grand, Catherine de Sienne, le Carmel, St Jean de la Croix, Sainte Thérèse d’Avila, Sainte Thérèse de Lisieux. La mystique Rhénane, Jean Tauler, Suso, Jacob Boehme, Bonaventure, Ruysbroeck, la mystique visionnaire d’Hildegarde de Bingen, Maître Eckhart, Hadewijch d’Anvers, Joachim de Flore, Béatrice de Nazareth, Nicolas de Cues. La mystique de la Compagnie de Jésus avec Ignace de Loyola. Le Jansénisme, St Vincent de Paul, Pascal, Fénelon, Madame Guyon, St François de Sales. Les poètes mystiques comme Angelus Silesius le mystique de l’intériorité et son magnifique Pèlerin Chérubinique. Novalis, Corberon, Cagliostro, Eckartshausen, Fournié, Haugwitz, Hessen-Kassel, Lavater, Kirchberger, Joseph de Maistre, Martinez de Pasqually, Oberlin, Oetinger, Pernety, Marsais, Salzmann, L.C. de Saint- Martin, Swedenborg, Werner, Willermoz. La mystique Rosicrucienne et la Fama Fraternitatis. La Franc-Maçonnerie. La mystique musulmane avec H. Corbin, Rumi, Massignon. Mystique pour un nouveau monde avec Kierkegaard, Nicolas Berdiaev, Simone Weil. Tome 3 : La mystique de l’ancienne Egypte, avec Hérodote, le livre des morts, les papyrus égyptiens, le culte d’Amon et d’Aton, la religion égyptienne, le culte d’Horus à Edfou, le jugement des âmes, le message spirituel de l’Egypte ancienne. Les Sumériens et les Hittites, Babylone, Sumer, l’Assyrie et les religions du proche Orient. La mystique de l’Iran ancien, le soufisme et la musique, le Zend-Avesta. L’Hindouisme des textes sacrés avec le Kali-Yuga, le Rig-Véda, les Brâhmanas, les Upanishad, le Yoga Tantrique, les darshanas, la Bhakti, Gandhi, et l’histoire du bouddhisme indien, Coomaraswamy, le Zen, la vie de Bouddha et la mystique bouddhiste. Tome 4 : Le mysticisme Tibétain avec l’histoire du
Tibet, le XIVe Dalaï Lama, le concile de Lhassa, le Bardo Thödol :
livre des morts tibétain, Milarépa le poète. La
mystique du Yi-King avec ses 64 hexagrammes. La
mystique de Confucius et la pensée chinoise. La mystique Taoïste
et les commentaires du Tao-Te-King de Lao Tseu. La mystique des Maîtres du
Tch’an. La mystique du Japon ancien et nouveau avec le Zen et ses
arts martiaux, Herrigel et son livre sur l’art
chevaleresque du tir à l’arc, le bouddhisme Zen au Japon, le Shinto, le rôle
des religions. La mystique au Vietnam, culte du génie tutélaire, ses
fêtes, ses rites, ses coutumes, le Tonkin, l’Annam, le dinh,
le culte des arbres. |
enquÊte au cœur de l’Être |
G.E.
hourant |
Edition
ALBIN – MICHEL |
2005 |
dix-sept
témoignages qui sont de nature à éclairer les discussions actuelles autour
des religions et des spiritualités, des fanatismes et des sectes, ainsi que
les justes questions que l’on se pose sur le besoin de sacré à l’intérieur de
nous-mêmes. La quête de sagesse n’appartient en effet à aucun dogme
religieux, elle est inhérente à la nature humaine.
|
enquÊte sur la rÉincarnation |
Divers auteurs |
Edition
ALBIN MICHEL |
2001 |
Nous
savons que la réincarnation est un principe éthique et métaphysique central
de l’hindouisme et du bouddhisme. Il en va de même pour la plupart des
cultures chamaniques. Mais qu’en est-il des autres religions, en particulier
juive, chrétienne et musulmane ? De la philosophie ? Et de la psychanalyse ?
Une dizaine d’auteurs et de journalistes ont mené une enquête en France et à
l’étranger sur ce sujet. Ils en ont rapporté une matière qui s’organise
autour de trois pôles : spirituel, historique et psychologique. Il
en ressort que la réincarnation ou la «transmigration des âmes» est
omniprésent dans la quasi-majorité des traditions philosophiques et
culturelles, posant à l’esprit moderne de troublantes et pertinentes
questions.
Bruno ABRAHAM-KREMER, Yvan AMAR, Catherine BARRY, Fayad BASSEM, Cheikh BENTOUNÈS, Marie-Thérèse de BROSSES,
Jacques BROSSE, François BRUNE, Martine CASTELLO, Michel CAZENAVE, Dagpo RINPOCHÉ, Arnaud DESJARDINS, Denise DESJARDINS,
Maurice de GANDILLAC, Dominique GODRÈCHE, Henri GOUGAUD, Marie JOCHER,
Jacques LACARRIÈRE, Jean-Yves LELOUP, Jean-Pierre LENTIN, François L’YVONNET,
Sylvain MICHELET, Mélik NGUÉDAR, Albert PALMA,
Jean-Marie PELT, Bernard PERNEL, Matthieu RICARD, Jean-Pierre SCHNETZLER,
Jean-Louis SIEMONS, Bruno SOLT, Annick de SOUZENELLE, Marie STANLEY, Rabbin Addin STEINSALTZ, Lama Denys TEUNDROUP, Alain VALADE,
Didier VAN CAUWELAERT, Patrice VAN EERSEL, Dr Jacques VIGNE, François
VILLIERS. |
ENTRETIENS SPIRITUELS ET ḖCRITS MḖTAPHYSIQUES |
Jean-Marc Vivenza |
Ed. Le Mercure Dauphinois |
2017 |
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Ce livre qui rassemble plusieurs études
de Jean-Marc Vivenza couvrant les années 2001 à 2016, rendent compte du
parcours de l’auteur et permettent de mieux discerner ce qui le caractérise
que les études érudites très ciblées auxquelles il nous a habitués. Au cœur
de la démarche de Jean-Marc Vivenza, au cœur de toute démarche initiatique
réelle, se trouve la question ontologique du réel et du réel au-delà du réel.
Jean-Marc Vivenza que l’on connaît surtout pour ses travaux sur l’illuminisme
en général n’a pas oublié sa thèse sur l’œuvre de Nagarjuna ni ses
explorations de la musique expérimentale. L’une des entrées les plus
intéressantes de ce livre est celle du futurisme et en conséquence des
relations entre traditions et avant-gardes, Julius Evola étant un cas
exemplaire. Il convient de le signaler tant l’alliance entre les unes et les
autres, alliance à la fois naturelle et logique, continue à surprendre. Les questionnements
de Jean-Marc Vivenza, qui prennent appui aussi bien sur Maître Eckhart, Jacob
Boehme, Joseph de Maistre que Martin Heidegger ou René Guénon, tracent un
chemin, inévitablement incertain, mais un chemin tout de même, de la dualité
à la non-dualité. « Il ne s’agissait plus nous dit-il d’espérer en un
quelconque régime ou éventuel système capable de résoudre les questions qui se
posent, puisque l’origine du problème pour l’homme, mais aussi pour les
civilisations et l’Univers lui-même, est un problème de l’« origine » ; la
question, fondamentalement, participe d’une nature purement méta-ontologique.
Voilà pourquoi, la seule attitude authentique, c’est-à-dire authentiquement
en rupture, la seule position radicale qui nous apparut prendre le problème à
sa source réelle, à sa « racine » effective, fut donc, uniquement d’ordre
supérieur, elle relevait du spirituel et du transcendant, décidant dès lors
de regarder d’où provenait l’essence de la détermination existentielle, en se
confrontant à la cause première de la vocation destinale de toutes choses
créées, au « nihil ». Approcher la
non-dualité à partir de la dualité, inscrite en premier lieu dans le langage,
constitue un défi et comporte un paradoxe, que l’approche négative permet de
réduire, tout au moins en partie. « Le propre de la tradition occidentale
dans laquelle nous nous inscrivons qui ne se distingue en rien sur la finalité
du cheminement spirituel d’avec les voies orientales – mais qui, évidemment,
s’exprime en climat chrétien, et donc emprunte son vocabulaire théorique au
patrimoine littéraire de la religion qui s’impose en Europe, participe de la
perspective métaphysique qui dépasse, et de très loin, les formes et les
cadres étroits avec lesquels sont tentés les rapports avec l’Invisible,
puisque son but est d’entrer, par et dans le « non-être », en une négativité
paradoxale qui nous révèle que la nuit est en réalité « lumière » à l’égard
du monde, et qu’en elle s’effectue la génération transcendante, en un mode
silencieux d’anéantissement, où la dimension, impensable, de « l’au-delà de
l’Être et du non-être », aboutit au Rien suressentiel » qui est l’unique et
véritable « vie éternelle ». Il y a, en filigrane ou en surexposition, la
possibilité d’une voie directe, d’une immédiateté de cette « vie «éternelle »
à la fois déjà et pas encore. La première partie de
l’ouvrage est formée d’entretiens spirituels sur « Voie spirituelle et pensée
de l’Être », « Traditionalisme et doctrine de l’Illuminisme », « Esotérisme,
initiation et ontologie ».La deuxième partie traite d’ontologie fondamentale
et notamment de la question de « L’Être éternel et infini, selon l’ontologie
du Régime Ecossais Rectifié », également de « L’Infini métaphysique et la
nature du « Principe unique » La troisième partie est consacrée à
l’Illuminisme mystique et la pensée de Joseph de Maistre y est déterminante. En annexe, le lecteur
trouvera deux contributions très intéressantes, la première sur « Julius
Evola et les avant-gardes, nihilisme héroïque et métaphysique de l’Eveil »,
la deuxième sur « Mise en lumière par Joseph de Maistre, de la nature du
projet « religieux » révolutionnaire d’instauration d’une « contre-église »,
la dernière sur « L’origine de l’idée d’Infini en métaphysique chez René
Guénon ». L’ensemble, à la fois multiple et cohérent », donne à penser, c’est
bien là sa finalité, et permet de mieux comprendre l’idée de cheminement
initiatique dont la nature n’est jamais linéaire dans l’apparaître. |
ÉPIGNÔSIS -aspects de la
splendeur - Cahier
N° 21 |
épignôsis – Directeur Yves Dauge |
Edition
DERVY |
1990 |
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Enfin,
les méditations ésotériques de Jean Biès et l’étude symbolique de Mathilde
Danel nous plongent dans la vivante multiplicité, dans l’irradiation aussi
bien quotidienne que métaphysique de cette qualité du Divin La gloire veut dire la splendeur, l'éclat,
la magnificence, le poids, la majesté, la condition la plus élevé d'une chose
ou encore d'une personne. La gloire de Dieu c'est l'éclat, la splendeur, la
magnificence, la condition la plus élevé de Dieu. Et quand on dit que Dieu
manifeste sa gloire ça veut dire qu'il rend visible son éclat, sa splendeur,
sa magnificence par ce qu'il est et par ce qu'il fait. C'est lorsque Dieu
devient visible au travers de sa nature, de sa puissance et de ses œuvres.
Par exemple on dit que toute la création témoigne de sa gloire. Ça veut dire
qu'en regardant la création on peut Dieu dans sa sagesse, dans son
intelligence et même dans sa puissance. Quand tu regardes comment Dieu a créé
l'univers et comment il a créé l'homme tu te dis juste ‘’Quelle beauté’’. Tu
vois toute sa splendeur, sa sagesse, son éclat, sa grandeur. Tu vois sa
gloire, tu vois Dieu. Dans Exode 33:18 quand Moïse a dit : Seigneur
fais- moi voir ta gloire Dieu lui a montré son caractère, sa nature. Et dans
Jean 1:14- Jean dit : nous avons contemplé sa gloire comme la gloire du Fils
unique venu du père en d'autres termes ce que Jean voulait dire c'est qu'au
travers de Jésus-Christ nous avons vus la gloire de Dieu, Dieu s'est rendu
visible par Jésus-Christ au travers de son caractère, de sa puissance et de
ses œuvres. Et c'est pourquoi vers la fin de son passage sur la terre Jésus
dit : J'ai glorifié ton nom sur la terre. Jésus a manifesté la gloire de
Dieu, et nous, nous avons contemplé sa gloire. Donc quand on dit que tu vas voir la gloire
de Dieu ça veut dire que tu vas expérimenter, voir Dieu manifester : 1) Sa
nature - c’est à dire son caractère : son amour, sa bonté, sa fidélité, sa
puissance, ses compassions, sa miséricorde, sa patience, sa grâce et tous ses
autres attributs dans ta vie. 2) Ça veut dire aussi que tu vas expérimenter
et voir Dieu manifester ses bonnes œuvres, ses projets de paix et non de
malheur et ses promesses dans ta vie. La gloire de Dieu c'est Dieu lui-même.
Quand on dit que tu vas voir la gloire de Dieu ça veut dire que Dieu va se
manifester dans ta vie sous ses différentes facettes. Au sommaire : Vers le regard divin par : Yves
Dauge Le thème de la splendeur dans la spiritualité et la culture
occidentale par : Joël Thomas Louis Cattiaux, le méconnu, présenté par Charles
d’Hooghvorst Les bûchers de la sagesse, par : Jean
Biès Soif de l’un ; faim de l’autre par : Henri
Raynal Le Dôme et la coupe par : Mathilde
Danel |
ÉPIGNÔSIS - avec
ou sans maÎtre ? Cahier N° 17 - |
épignosis – Yves Dauge |
Edition
DERVY |
1987 |
Nous
vivons un « tournant des temps », caractérisé à la fois par la recherche
ardente et par la confusion des esprits. Dans ce contexte s’impose un
problème capital, celui des maîtres.
Un
article solidement documenté et éminemment pratique, qui permettra d’éviter
bien des erreurs et de travailler fructueusement. Des aspects
particulièrement intéressants de ce même problème sont exposés par Jean
Chevalier (« Le Maître spirituel dans la tradition soufie »), par Henri
Blanquart (« Le Maître intérieur dans les Dialogues avec l’Ange »), et
par Michel Camus (Qu’est-ce que l’auto-initiation ?).
Quant
à Raymond Abellio, il fut certes un maître inimitable, un puissant
éveilleur. J.P. Osmont nous donne ici une
très riche étude sur la destinée de cette personnalité hors du commun, en
utilisant toutes les ressources de l’astrologie américaine et tous les
matériaux autobiographiques laissés par cet auteur : leur confrontation est
vraiment passionnante. Au sommaire de cet ouvrage : Les quatre Maîtres. Typologie du Maître spirituel par Yves Dauge Le Maître spirituel dans la Tradition soufie par Jean
Chevalier Le Maître intérieur dans les Dialogues avec l’Ange par Henri
Blanquart Qui initie qui ? par Michel
Camus Marie-Madeleine Davy, Femme du Huitième jour, un entretien
avec Jean Biès Raymond Abellio le Noble voyageur par Yves Dauge Raymond Abellio, Guerrier de la Connaissance, son étude
astrologique par Jean-Pierre Osmont L’interaction humaine : Nourriture de la conscience, clef
de l’équilibre, de la Paix et de la Vie. par : Peter
Roche de Coppens Quand un théologien parle aussi d’ésotérisme par Pierre Erny L’ésotérisme, pourquoi faire ? un livre d’Yves Dauge,
commenté par Pierre Avel-Mor Annick de Souzenelle ou l’exégèse transmutatrice
par Yves Dauge Pleins feux sur le Vivant par Jacqueline
Bousquet |
ÉPIGNÔSIS – LE CHRISTIANISME COMME ALCHIMIE – CAHIER N° 18 |
Epignôsis - Yves DAUGE |
Edition DERVY |
1987 |
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On retrouvera également dans ce Cahier un essai de Jean Prieur qui dévoile d’étonnantes similitudes entre le tantrisme et le judéo-christianisme, ainsi que la fin de la belle étude de Jean-Pierre Osmont sur Raymond Abellio, Guerrier de la Connaissance », fondée sur l’astrologie américaine.
Yves Dauge : Suite sur le yoga du cœur et ésotérisme du Christ Jean Biès : Le symbole de la Croix, essai de métaphysique chrétienne Joël Thomas : Alchimie de la Lumière, la croix de Lothaire Epignôsis et le travail Annick de Souzenelle : Le vivant dans l’histoire Jean Prieur et Lionel Jackel : Les Chakras et les Nâdis. Physiologie du corps subtil Jean-Pierre Osmont : Raymond Abellio, guerrier de la connaissance. Etude astrologique. |
ÉPIGNÔSIS - L’ÉSOTÉRISME, POURQUOI FAIRE ? |
Epignôsis - Yves Albert Dauge |
Edition Dervy |
1986 |
Le titre de ce livre est plus provocateur qu’autre chose car ce n’est pas un traité d’ésotérisme; c’est un livre de voyage, celui qui le mène au cœur des choses et des êtres, de nous même et du divin, il a pour but de guider les esprits vers l’essentiel, de les habituer a un langage aussi transparent que possible, de leur faire éviter les pièges des pseudos-maîtres et des doctrines incomplètes et de mettre en lumière la vérité et les exigences de la démarche ésotérique, tel est le but de cet ouvrage. Répondant aux grands problèmes de notre époque, il a été conçu comme un instrument fondamental de travail, de recherche personnelle, de réflexion et de méditation. Comment utiliser la totalité de notre puissance intérieure, percevoir le réel dans sa globalité, comprendre la texture du Vivant, nous insérer dans le circuit des énergies créatrices ? Comment vaincre la pesanteur, la psyché, la mort, par le yoga du cœur ? Voilà quelques uns des thèmes traites dans cette sorte de vade-mecum de métamorphose, où le lecteur trouvera un itinéraire soigneusement balisé pour la joie de la découverte. Le tétramorphe qui illustre la couverture de cet ouvrage est l’emblème du mouvement Epignôsis, fondé par l’auteur pour promouvoir une anthropologie de la création. Ce tétramorphe dans sa complexe unité, symbolise la totalité harmonieuse, l’équilibre des énergies, la souveraineté artiste, la fonction axiale propre à l’homme de Feu-Lumière : C’est une clé majeure de déchiffrement du Vivant et d’efficacité transfiguratrice. Au sommaire de cet ouvrage de 320 pages : 1e partie : Une école de sagesse et de mutation : Le défi actuel : l’enchevêtrement, la subversion et l’urgence - Prolifération des offres de salut - confusion de compétence, de pertinence, doctrinale et des niveaux de l’être - la caricature du Roi du monde - Fin de signe ou inter-règne - la conquête du temps - les armes de l’ésotérisme - les clefs de la véritable vie - Intériorité et intériorisation - tout est en nous - tout dépende l’homme intérieur - le yoga du cœur - la dualité de Dieu et le Nom Divin - Esotérisme et monachisme - la maitrise de la dialectique - Maât, l’Âme, et la dialectique - La connaissance transmutatrice et l’anthropologie maximale - Méprises et authenticité - connaissance essentielle, école d’éveil et de profondeur - l’opposition des mentalités - l’Essentialisme - Ecole de discernement et d’évolution - les lois de la juste perception - la Connaissance comme processus indéfini - La Connaissance transmutatrice et l’anthropologie globale - Connaissance libératrice - S’affranchir des limites de l’ego - Réduire le champs du mal - la conquête de la cohérence - Vers la perception divine - Texture du Vivant - L’anthropologie créative - le principe-germe de l’immortalité - La connaissance pacificatrice, école de sérénité - 2e partie : Texture et métamorphoses du Vivant : L’énergétique générale - la modification et l’insuffisance du regard - le concept d’énergie - la Réalité Suprême - Existe-t-il des noyaux d’êtres indestructibles ? - la circulation des Energies - le circuit énergétique universel - les risques de la Création et le problème du mal - L’Homme en tant que « lieu privilégié » des Energies Universelles - les plans ontologiques ou niveaux d’être-conscience-énergie - Le problème de l’ego - la signature de Dieu - Le Cœur : point de jonction des champs énergétiques constitutifs de l’homme - Le feu artiste et les fonctions du cœur - La faculté Thêta - Les 7 modalités de la faculté ø dans le cœur : 1/ La mémoire et l’éveil du cœur – 2/ la volonté et l’orientation du cœur – 3/ la Kénose et la libération du cœur - 4/ l’intellect et l’émerveillement du cœur – 5/ l’amour et l’expansion du cœur – 6/ la Créativité et l’art du cœur – 7/ la Synergie-fusion et l’harmonie du cœur - Divers tableaux et synopsis de l’entité humaine, des référentiels et des champs énergétiques - |
ÉPIGNÔSIS - LES VEILLEURS DU SILENCE CAHIER N°19 |
Un groupe de recherche, directeur Yves Albert Dauge |
Edition Épignôsis |
1988 |
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« Comment obtenir en nous ce précieux silence qui nous permettra de percevoir le rythme de la vie, la musique du cosmos, le travail de la Création, et la voix divine ? Non pas en nous concentrant sur le vide (entreprise vouée à l’échec), ni en essayant de supprimer tous les bruits l’un après l’autre. Il faut appeler et faire descendre en nous une « Présence » d’une intensité, d’une attractivité telle que tout ce qui n’est pas elle s’efface immédiatement. Cette descente est liée à l’éveil de notre être essentiel et à la médiation de l’Amour unificateur. Cette présence divine doit être complétée par celle de l’ange ou de son maître secret, et c’est ce dialogue à trois qui va nous sublimer et nous faire avancer sur le chemin ». Yves Dauge M.M. Davy fait défiler devant nous les divers « visages du silence », afin de focaliser notre attention sur l’ensemble essentiel –solitude – secret- silence – qui est à la fois le laboratoire de notre réussite et le fondement de notre relation avec Dieu et les êtres. – « L’homme silencieux passe par le mystère de la solitude, comprenant le vide, l’abandon des signes, des images, des systèmes et même des voies. Le silencieux peut seulement murmurer avec le prophète Isaïe (24,16) : Mon secret est à moi. Pourquoi mon secret ? Simplement parce qu’aucun langage ne peut en exprimer l’ampleur, situé au-delà du passage du temps et de l’espace, le silence s’implante dans l’éternité. Seul les enfants de l’éternité sont appelés à s’y abreuver » M.M. Davy Deux thèmes sur l’Alchimie, science de la Vie, viennent compléter cet ouvrage, car l’Alchimie n’est pas une science à part, mais elle est la mise en œuvre du silence, tout comme le silence engendre l’œuvre alchimique. Pascal Bernuau apporte à ce sujet la richesse transparente de son expérience et nous livre les éléments d’une éthique alchimique. Puis Jacques Pialoux nous parle de la tradition égyptienne en tant que révélatrice de la structure de l’homme : vision alchimique de l’homme. Au sommaire de cet ouvrage : L’autre coté de la parole par : Jean Biès Les centres silencieux de rayonnement par : Yves Albert Dauge Proverbes du silence par : Michel Camus Visages du silence par : Marie-Madeleine Davy Le vivant et la transparence du réel par : Pascal Bernuau Egypte, terre d’alchimie par : Jacques Pialoux Divers ateliers sur Paris |
ÉPIGNÔSIS - pour
l’Émerveillement Cahier
N° 20 |
EpignÔsis - Yves DAUGE |
Edition
DERVY |
1989 |
Deux
parties en ce cahier. L’une, comportant de beaux
textes de Jean Biès, de Henri Raynal, de Roger Munier, d’Alphonse Goettmann,
d’Oguz Unat, tente
d’expliquer la nature de cet état d’esprit, l’Émerveillement, indispensable à
qui veut pénétrer au cœur des êtres et des choses, entrer en contact avec le
Divin partout disséminé et partout présent.
Dans
un bel article, Oguz Unat
nous décrit le processus et la finalité des Derviches tourneurs. Cette danse
est appelée Semâ
qui signifie Ciel et désigne la ronde des astres, ce qui a fait dire à Rumî : » Ô jour, lève toi,
les atomes dansent, les ames éperdues d’extase
dansent, la voûte céleste, à cause de cet Etre, danse ». Le Semâ exprime ainsi
le tournoiement, le devenir incessant des atomes, des astres et des âmes.
Lorsque les Derviches entrent dans la salle, ils sont habillés d’un ample
manteau noir représentant la mort, la tombe, la lourdeur terrestre, le
matérialisme et l’enveloppe charnelle. Ils sont coiffés d’une haute toque de
feutre qui est l’image de la pierre tombale ; leur robe blanche
symbolise le linceul et la résurrection, la couleur blanche symbolise la vie
et la renaissance attendue. Au sommaire : Une merveille nommée Jésus par Yves
Albert Dauge L’Eclair, le sourire et l’Abîme par Jean Biès Qu’en faire, de ma merveille ? par Henri
Raynal L’inexplicable beauté par Roger
Minier Poème de Michel Camus La méditation : explosion de l’Amour par Alphonse
Goettmann Le réseau, âme du monde et la mémoire de l’Amen par Yves Dauge La danse des Derviches tourneurs et son symbolisme par Oguz Unat |
ÉPIGNÔSIS - vaincre
la mort ? Cahier N° 16 |
EPIGNÔSIS
- Yves dauge |
Edition
ÉPIGNOSIS |
1986 |
Qu’est-ce
que la mort ? : Une réalité complexe, qui ne concerne pas seulement
l’homme physique. Un enchaînement de processus dont la source se situe au
plan spirituel, et qui désorganise complètement notre système énergétique, du
plus subtil au plus dense.
Au sommaire : La victoire sur la triple mort par Yves Albert
Dauge Miroirs de la mort, suivie du poème « le seul
Vivant » par Jean Biès Morts et résurrections par Marie-Madeleine
Davy Le message de prière par les moines du Mont Athos par Michel
Bertrand Seule est la vie – Extraits des Révélations de l’invisible Pâques : l’archétype de la Résurrection ; ses
mystères et ses applications pratiques par Peter
Roche de Coppens Les ondes d’esprit, extrait du livre de Jeanne Morrannier. La totalité du réel Frithjof Schuon : un visage de la sagesse éternelle
par Jean Biès Le Tryptique alchimique de la
Justice, la Tempérance et l’Etoile dans le Tarot par Claudius
Barbat |
ÉPIGNÔSIS - yoga du
cœur et du feu - Cahier
N° 15 |
Yves dauge – epignÔsis |
Edition DERVY |
1986 |
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La nature et le processus de la mutation personnelle
- Le rôle du Cœur dans la dynamique de l’être humain
- L’importance du Nom Divin dans notre évolution
- Le triple appel constitutif de la démarche
ésotérique - Un seul appel mais à triple
tonalité - les trois modalités du « labeur du
cœur » - Les appel du Père, du Fils et de
l’Esprit - comment passer par Dieu, ou le travail de Tipheret - le buisson ardent et
l’homme de feu - le texte de l’exode
- la découverte de soi - le thème e l’homme de
feu - Dans la Genèse - A
travers l’Ancien Testament - Le Christ et les
« moines flamboyants » - Le Feu du
Cœur - le témoignage des Dialogues avec
l’ange - le laboratoire de l’homme de
demain - les fonctions du cœur avec les Chakras et
les Sephiroth - Parcours en 13 jours de la voie du
cœur - Divers tableaux des lettres mères et des lettres nombres de
l’alphabet hébraïque - |
ESSAI
D’AUTOBIOGRAPHIE SPIRITUELLE |
Nicolas
BERDIAEV |
Edition
BUCHET CHASTEL |
1992 |
On
pourrait qualifier cet extraordinaire ouvrage posthume de véritable testament
spirituel. Le grand écrivain russe après avoir parlé de ses sources, de ses
parents, de son enfance, retrace sa première conversion, sa première
recherche du sens de la vie et de ses bonheurs. Il
fait revivre pour nous le monde révolutionnaire russe du début du XXe siècle
et la renaissance culturelle qu’il a suscité. Puis c’est la révolution de
1917 et le communisme vu, si l’on peut dire, de l’intérieur. Enfin les années
d’exil, en Allemagne, puis à Paris où Berdiaev trace des portraits
saisissants de ses rencontres. En
même temps ou plutôt parallèlement à l’évolution des événements, Berdiaev nous
fait assister à sa propre conquête spirituelle, depuis la tentative du
christianisme, l’expérience de l’extase créatrice jusqu’à sa philosophie
définitive et l’ultime connaissance de soi. Cette autobiographie est l’écrit
le plus significatif de Berdiaef. Berdiaev
est
né à Kiev en 1874, il est mort en France en 1948, il appartenait par sa
famille à l’aristocratie militaire russe et essaya lorsqu’il était étudiant
de militer pour une meilleure justice, emprisonné, il fut ensuite exilé en
Sibérie puis en Allemagne. D’un tempérament prophétique, ce philosophe de la
liberté et de l’acte créateur inaugure un nouveau type de mystique
correspondant à l’homme pourvu d’une supra-conscience. Il
considère que la « venue du Christ a une importance cosmique et cosmogonique ».
Sa pensée relève à la fois de Maître Eckhart, de Grégoire de Nysse et de
Jacob Boehme, il pense que la présence de l’image divine oriente l’homme vers
sa déification, cette image de Dieu en l’homme signifie à la fois la personne
et la liberté. Il part du principe que l’homme ne peut concevoir la
profondeur de l’esprit que d’une façon existentielle, en vivant le destin
tragique et en traversant la souffrance, l’angoisse, la mort, l’amour et la
création. Le
drame de l’homme, selon Berdiaev, est de se trouver dans l’obligation
d’assumer sa temporalité qui le jette dans le fini et le limité, tout en
éprouvant en lui l’infini et l’illimité, le paradoxe est à la fois rupture et
déchirement. Ce paradoxe sera vécu à son sommet grâce à l’expérience mystique.
C’est en partant de l’élément divin que l’homme possède en lui, qu’il lui
devient possible d’accéder au mystère : « Le
mystique n’a pas à sortir de lui-même, mais a
pénétrer son moi profond, la personne humaine est un être théandrique ».
« La mystique est une victoire sur
l’état de créature, seul y participe l’homme spirituel, grâce au principe
spirituel qui est en lui, l’expérience mystique est l’aboutissement normal de
la rencontre de Dieu et de l’homme, le transcendant est immanent à cette
expérience car la différence même entre la transcendance et l’immanence
s’efface puisque tout vient de la profondeur et de l’intérieur et non pas
d’en haut et de l’extérieur ». Il
fut un grand ami de M.M. Davy, avec qui il partagea des conférences et les
mêmes idées. Au sommaire de cet ouvrage de 430 pages : Sources et origines - L’univers et moi
- le monde aristocratique - solitude -
nostalgie - liberté - révolte -
pitié - doutes - luttes spirituelles -
méditations sur l’éros - la première conversion - A
la recherche du sens de la vie - le monde de la connaissance
philosophique - vers la révolution et le socialisme -
marxisme et idéalisme - Renaissance culturelle russe du début du
XXe siècle - Vers le christianisme et drames religieux
- Rencontres spirituelles - le monde de la Création
- le sens de l’acte créateur et l’expérience de l’extase
créatrice - la révolution russe et le monde communiste
- la Russie et le monde occidental - ma philosophie
définitive et ma profession de foi - le monde
eschatologique - Temps et Eternité - la connaissance
de soi et ses limites - |
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et le divin dans tout ça ? |
Jean
charon |
Edition Albin Michel |
1998 |
Ce
livre est le testament spirituel d’un grand chercheur. À la fois physicien,
auteur d’une Théorie de la relativité complexe, et philosophe en quête de la
nature réelle de la conscience, Jean CHARON a tissé pendant quarante
ans une toile originale et audacieuse entre l’étude de la matière et celle de
l’esprit.
|
Être simplement
– questions et rÉponses en quÊte du soi |
bernard |
Edition
LES DEUX OCEANS |
2003 |
BERNARD,
comme il le dit en toute simplicité, a trouvé ce qu’il cherchait. Pour en témoigner
il se réfère volontiers à Ramana MARHARSHI et à NISARGADATTA MAHARAJ sans
prétendre exprimer quoi que ce soit de nouveau. Mais son témoignage est
particulièrement éloquent pour les chercheurs d’aujourd’hui. Il est la preuve
vivante de ce que son propre Maître lui avait dit alors qu’il doutait de
pouvoir atteindre son but : « Ramana MAHARSHI est exceptionnel mais la
réalisation n’est pas exceptionnelle ».
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EXOTÉRISME ET ÉSOTÉRISME DANS LA TRADITION PRIMORDIALE |
David Frapet |
Edition du Cosmogone |
2014 |
Ce livre est un voyage exotérique et ésotérique dans le monde qui nous habite et à l’intérieur du monde que nous habitons. Ce voyage va nous amener à travers le christianisme et l’islam, à rechercher les fonctions ésotériques et exoteriques dans cette Tradition Primordiale, porteuse de toutes les réponses, de tous les archetypes, de tous les mythes et légendes qui traversent toutes les traditions et toutes les religions. La force génératrice est cette graine de vie du miracle de la création »soit » et « il devient ». Il y a des êtres dans l’intelligence de la foi qui sont capables de voyager dans l’humanité, puis reviennent plus humains, après avoir touché le Graal et s’être abreuvés au Bassin du mystère. Ce voyage initiatique que chacun d’entre nous se doit de faire, nous permet de rejoindre l’être qui est en nous, afin d’accéder au cercle des justes puis d’entrer en communion avec l’âme universelle. Cet ouvrage nous offre toutes les traditions qui se retrouvent et se découvrent, puisant à la même source, c'est-à-dire dans la Tradition Primordiale que tous les initiés appellent de leurs vœux et veulent s’abreuver en se soumettant aux lois de la nature et de Dieu. La recherche de l’Unicité en dehors de la dualité est une priorité voire le but final. Au sommaire de cet ouvrage nous trouvons : Le Christianisme : Prolégomènes - Manifestation et Essence de Dieu - Appréhender le temps cosmique - divers concepts de la Tradition - Les trois séquences du monothéisme adamique - Le christianisme, religion de la Manifestation - Nature et fonction du christianisme sur les plans providentiels et historiques - L’Araméen n’est pas une langue sacrée - Fonction transitionnelle du Christianisme - L’Ordre du Temple, ultime présence de la Tradition Primordiale dans l’Occident chrétien - le concept du Temple - le Temple Arche de Paix, symbole de l’Ordre du monde - L’Ordre du Temple exotérique : une institution internationalisée dans l’Occident médiéval - L’Ordre du Temple ésotérique : une fonction de restauration, d’un juste équilibre entre l’autorité et le Pouvoir - La Voie de l’Esprit Saint dans la christianisme - le Rosaire des Catholiques - L’imitation de Jésus-Christ de Thomas a Kempis - le Christianisme d’Orient - L’Islam : La religion de l’Essence - la Charia - origine et importance de la prière - la prière musulmane, comme lieu de la rencontre entre l’exotérisme et l’ésotérisme - le Dhikr, cœur de l’adoration - le christianisme, une voie de l’islam intégral - la jonction entre l’islam et le christianisme - la croix symbole universel - le Savoir, un préalable à la connaissance - l’apparent et le subtil dans la Sunna du prophète - la guerre sainte - l’islam orthodoxe - |
10 F
faust et
le second faust |
goethe |
Edition
J. de Bonnot |
1981 |
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Si Méphistophélès fera tout pour
détourner Faust de la transcendance, Dieu compte sur la liberté qu’il a placée
en l’homme pour que Faust se sauve de lui-même. La pièce s’ouvre sur un Faust tourmenté
et paradoxal : « Philosophie, hélas ! jurisprudence, médecine,
et toi aussi, triste théologie !… je vous ai donc étudiées à fond avec
ardeur et patience : et maintenant me voici là, pauvre fou, tout aussi
sage que devant. Je m’intitule, il est vrai, maître, docteur, et, depuis dix
ans, je promène çà et là mes élèves par le nez. – Et je vois bien que nous ne
pouvons rien connaître !… Voilà ce qui me brûle le sang ! »
Faust a épuisé la raison. Il a repoussé les limites de cette faculté que
l’homme « emploie
à se gouverner plus bêtement que les bêtes » (dixit
Méphistophélès). La raison est un outil qui révèle
l’impuissance fondamentale de l’homme. Elle renvoie Faust au vieil adage
socratique : « je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien ».
Mais Faust ne consent pas à cet état de fait. Il éprouve le besoin
d’embrasser l’ensemble des savoirs, de comprendre la totalité du monde, de
faire sien le « macrocosme ». Sa soif de connaissance
l’oblige à renoncer à la rationalité, incapable de saisir la « nature
infinie » qui caractérise l’esprit créateur. L’infirmité du
docteur fait de lui le spectateur de l’œuvre divine auprès de laquelle il « languit
vainement ». Ce sentiment de frustration va détourner Faust
de la transcendance. Pourtant, jusqu’alors il n’avait « rien de
terrestre, pas même le boire et le manger. Toujours son esprit chevauchait
dans les espaces », explique Méphistophélès. C’est l’orgueil de Faust qui est à
l’origine de son mal. En n’acceptant pas les limites que lui impose sa
condition, en voulant les dépasser dans une « nature surhumaine »,
en cherchant à se faire l’égal de Dieu, le misérable docteur ménage en son
sein une place pour le mal. « Suis-je moi-même un dieu ? »,
s’interroge-t-il. Ce questionnement est problématique et renvoie à une
thématique qui traverse l’ensemble de la littérature romantique : le
Surhomme. En effet, Faust cède à la tentation de l’homme-Dieu. Créature
arrogante, il veut être l’égal de ce dont il provient. Il a pour ambition de
contenir en lui-même l’univers entier, de le porter et de le féconder. Déçu
par le silence que lui impose l’esprit du macrocosme, il va s’incliner vers
l’esprit de la terre. En se détournant de la positivité de la transcendance,
Faust va se complaire dans la négativité de l’immanence. Mais avant même le malin contrat signé
de son sang avec Méphistophélès, Faust a conscience du péril qui le
guette : « Moi, l’image de Dieu, qui me croyais déjà parvenu au miroir de
l’éternelle vérité […] et créateur aussi, jouir de la vie d’un Dieu, ai-je pu
mesurer mes pressentiments à une telle élévation ! Et combien de fois
expier tant d’audace ! […] N’ai-je pas prétendu t’égaler ?… »
Il oscille dangereusement, entre la vaniteuse conscience de sa supériorité et
un pessimisme qui humilie l’homme et la rationalité. « Je n’égale
pas Dieu ! Je le sens trop profondément : je ne ressemble qu’au
ver, habitant de la poussière […] », s’exclame-t-il dans un
moment de désenchantement. D’un côté, les astres, l’éther et le
mystère du grand Tout, de l’autre la matérialité la plus servile et la
dépendance sensuelle. Faust arpente une étroite parcelle de terre barrée par
deux abysses. Il y marche en funambule. Méphistophélès se chargera simplement
de pousser ce qui tombe. « Voici le temps de prouver par des actions que la
dignité de l’homme ne le cède point à la grandeur d’un Dieu ! Il ne faut
pas trembler devant ce gouffre obscur où l’imagination semble se condamner à
ses propres tourments, devant cette étroite avenue où tout l’enfer
étincelle ! Ose d’un pas hardi aborder ce passage, au risque même d’y
rencontrer le néant ! », proclame Faust. Voici le point de rupture. Le moment où
Faust se détourne de Dieu et plonge malgré lui dans les bras traîtres de
Méphistophélès, « l’esprit qui toujours nie ». Goethe, comme
Dostoïevski plus tard dans les ‘’démons’ identifie clairement la prétention à
la surhumanité à la chute dans le nihilisme. L’abandon de la transcendance
fait déchoir l’homme dans l’immanence la plus vile, celle que Méphistophélès
loue pour ses vertus trompeuses, celle qui détruit l’innocence de Marguerite
(encore un point commun avec Les Démons : Stavroguine
commet le pire des crimes en violant une enfant) et qui condamne Faust à
vivre dès lors sans la lumière de Dieu. Petit à petit, l’influence de
Méphistophélès va se faire plus grande sur le docteur – bien que celui-ci
montre des signes de résistance, rabrouant à plusieurs reprises l’esprit de
la terre. C’est d’abord sa propre destruction que
Faust semble appeler de ses vœux : « Le dieu qui réside en mon sein peut émouvoir
profondément tout mon être ; mais lui, qui gouverne toutes mes forces,
ne peut rien déranger autour de moi. Et voilà pourquoi la vie m’est un
fardeau, pourquoi je désire la mort et j’abhorre l’existence »,
explique-t-il. Vouloir sa propre mort, c’est nier Dieu en soi. Voilà pourquoi
le suicide est un péché mortel pour le christianisme. Mais Faust ne s’arrête
pas à sa seule personne. Il invite Méphistophélès : « Le dessous ne
m’inquiète guère ; mets d’abord en pièces ce monde-ci,
et l’autre peut arriver ensuite. » L’esprit du néant
contamine le docteur. L’entreprise de Méphistophélès est claire. Il cherche à
tuer Dieu en Faust, à le faire douter de sa « ressemblance divine »,
à le « dépouiller
entièrement » de tout ce qu’il a « d’humain ». L’emprise du malin est à son
apogée lorsque Faust dit à Marguerite : « Ma bien-aimée, qui oserait
dire : Je crois en Dieu ? Demande-le aux prêtres ou aux sages, et
leur réponse semblera une raillerie de la demande » Négation
de la vie, négation de la raison, négation du monde, négation de Dieu, telle
est l’ampleur des ravages de Méphistophélès sur l’esprit de Faust. La
prétention à la surhumanité implique nécessairement le renoncement à Dieu.
Vouloir être un homme-Dieu, ne pas consentir à l’infirmité de la condition
humaine, c’est prendre le risque de se perdre dans le néant. Les arrogants
auront toujours un Méphistophélès pour les écouter. « Le Diable,
c’est l’ami qui ne reste jamais jusqu’au bout », écrit
Bernanos dans M. Ouine. Synthèse parfaite de
ce qu’on est en droit d’appeler « méphistophélisme ». |
faust – Cahiers
de l’HermÉtisme |
J.W.von Goethe |
Edition
Albin Michel |
1977 |
Un
des grands mythes du monde occidental, sa naissance, son apogée, sa
transformation et sa disparition. Voilà
les thèmes qui sont développés dans cet ouvrage. Goethe, Marlowe, Thomas Mann, Lessing, Paul Valery et d’autres ont écrits sur cet homme de la Renaissance qui est toujours d’actualité. La
magie, l’ésotérisme, l’alchimie et le religieux y sont présents. |
FAIRE FACE A
LA PERVERSION – DES RESSOURCES SPIRITUELLES INATENDUES
|
Lytta Basset
|
Edition Albin Michel
|
2019
|
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fÉlix ou le livre
des merveilles |
Raymond lulle |
Edition Du Rocher |
2000 |
Ce
roman philosophique traduit et préfacé par Patrick GIFREU, nous conte l’histoire
de FELIX qui est envoyé en voyage à travers le monde par son père, afin
d’évaluer la distance qui sépare la doctrine reçue lors de son éducation avec
la réalité du monde. Il
sera confronté à toute une cosmogonie céleste mais également à l’injustice. C’est
un voyage initiatique. |
FEMMES EN QUÊTE D’ABSOLU - ANTHOLOGIE DE
LA MYSTIQUE AU FḖMININ |
Audrey
Fella |
Edition Albin Michel |
2016 |
||
Audrey
Fella pose également la question d’une écriture mystique au féminin. Il
existe une transmission féminine, orale ou/et écrite. « On peut parler
aujourd’hui, nous dit-elle, d’une tradition de l’écriture féminine
spirituelle. » Elle remarque que si certaine tradition ont privilégié
l’oralité, ou si les femmes ont été parfois interdites d’enseigner et
condamnées au silence, « la mystique affective au Moyen Âge est allée de pair
avec un développement de l’écrit, souvent commandé et supervisé par un
directeur de conscience ou un confesseur. » En
effet, l’influence ou le contrôle masculin est souvent présent. Parfois
souhaité par les femmes elles-mêmes, parfois pesant et contraignant.
Cependant, souvent, le processus d’écriture, supervisé ou non, apparaît
nécessaire pour la personne qui vit ces expériences bouleversantes : «La
relation autobiographique, unifiante, permet à l’évidence une relecture
apaisante d’une destinée personnelle déstabilisée par l’irruption du Tout
Autre. L’écriture prend ici la place d’un exercice d’auto discernement et de
connaissance de soi, quelle que soit la nature du contrôle exercé par la
suite.» Récits
autobiographiques, journaux intimes, correspondances, poésies, traités,
commentaires, participent d’un vaste corpus mystique féminin. Les textes sans
être forcément « littéraires » sont très souvent beaux et profonds. Audrey
Fella dresse un portrait très synthétique de chacune de ces femmes
exceptionnelles pour nous introduire à une sélection particulièrement choisie
et significative de leurs textes. Ce
voyage en féminin sacré est aussi un magnifique périple vers la liberté. Au sommaire de cet ouvrage, l’auteur nous
parle des femmes suivantes : Diotime de Mantinée - Macrine la jeune - Rabi’a al-Adawiyya - Yeshé Tsogyal - Cao Daochong - Machik Labdrön - Hidegarde de Bingen - Sun Bu’er - Elisabeth de Schonau - Akha Mahâbiyya - Hadewijch d’Anvers - Mechtilde de Magdebourg - Aisha al-Mannubiyya - Angèle de Foligno - Marguerite Porete - Lallâ - Julienne de Norwich - Catherine de Sienne - Camilla da Varano - Mirâ Bâi - Thérèse d’Avila - Rose de Lima - Marie des Vallées - Marie Guyart de l’Incarnation - Jeanne Deléloë - Claudine Moine - Jacqueline Pascal - Marguerite-Marie Alacoque - Madame Guyon - Véronique Giuliani - Marie de la Nativité - l’abandon à la Providence Divine - Caroline Von Günderode - Thérèse Couderc - Marie-Véronique du cœur de Jésus - Emily Dickinson - Bernadette Soubirous - Elisabeth Leseur - Louise-Marguerite Claret de la Touche - Thérèse de Lisieux - Isabelle Eberhardt - Lilian Staveley - Elizabeth de la Trinité - Catherine Pozzi - Raïssa Maritain - Marie Noel - Mireille Dupouey - Edith Stein - Mâ Ananda Moyi - Marie Skobtsov - Jeanne Schmitz - Rouly - Catherine d’Hueck Doherty - Dina Bélanger - Maria Valtorta - Camille C. - Adrienne Von Speyr - Maryse Choisy - Marie de la Trinité - Madeleine Delbrel - Marie Faustine - Malek Jân Ne’mati - Gitta Mallasz - Irina Tweedie - Lilian Silburn - Simone Weil - Mère Teresa de Calcutta - Etty Hillesum - Bernadette Roberts - Christiane Singer - Carolyn Carlson - Tatiana Goritchéva - Lydie Dattas - |
FIN MARS. LES HIRONDELLES |
LUC-OLIVIER
D’ALGANGE |
Edition
ARMA ARTIS |
2009 |
Luc-Olivier d’Algange est écrivain, poète
et essayiste français, il est né en Mai 1955 à Göttingen en Allemagne. Son
œuvre est marquée par la Tradition au sens guénonien, la gnose, le
christianisme et le paganisme. « Toute
œuvre digne que l’on s’y attarde, ressemble à la part immergée de
l’iceberg : ce qu’elle dit n’est que le signe de ce qu’elle ne dit
point. L’implicite est, plus généralement, le propre de la haute littérature,
ce qui la distingue de l’information, des sciences humaines et du bavardage
où ce qui n’est pas dit, vaut encore moins que ce qui est dit. Lorsque
l’écrit s’élève au rang de la Parole, lorsque les pages sont comme la
réverbération du Logos-Roi, le moindre scintillement témoigne du gouffre
lumineux du Ciel. Ce qui est dit est comme soulevé par la puissance de ce qui
n’est pas dit, comme le roulement de la vague accordée au magnétisme des
marées ». Luc. Olivier d’Algange Cet
ouvrage comporte des commentaires de l’auteur sur les 12 thèmes
suivants : 1 / Joseph Joubert : Fin Mars. Les hirondelles 2/ Ce Printemps d’Aquitaine. Notes sur l’œuvre d’Henry
Montaigu 3/ René Guénon, écrivain et métaphysicien français. L’œuvre de
R.G parait décisive dès lors que l’on comprend enfin l’interdépendance du
symbole et de la métaphysique. 4/ Hommage à Gustave Thibon. 5/ Le songe impérial de Dominique de Roux. 6/ Nicolas Gomez Davila ou les
« droits de l’âme ». « Les deux ailes de l’intelligence sont
l’érudition et l’amour » N.G.D 7/ André Suarez, une vision paraclétique. Lucere
et ardere, perfectum est. 8/ Cicindèles. Notes sur l’œuvre d’Ernst Jünger. 9/ « Clavis hermeneutica ». Notes sur Henry Corbin. 10/ « Le voyage en Dieu ». Notes sur le livre de
l’Homme Parfait d’Azîzoddîn Nasafî. 11/ L’envers de la vague. Notes sur l’œuvre de Julien Gracq. 12/ Le voyage intérieur. Voyage herméneutique et ses
différentes étapes. |
FRANCIS BACON – LA
NOUVELLE ATLANTIDE |
FRANCIS
BACON |
EDITION
FLAMMARION |
1995 |
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FRANCIS BACON, L’HUMANISTE, LE MAGICIEN ET
L’INGÉNIEUR |
MICKAEL
POPELARD |
EDITION
PUF |
2010 |
On
a parfois décrit Francis Bacon (1560-1626) comme un
« attardé », comme un penseur d’arrière garde
qui n’aurait pas pris la pleine mesure de la révolution scientifique qui se
jouait sous ses yeux. En réalité, en puisant dans l’héritage intellectuel de
la Renaissance anglaise, et en réalisant la synthèse du courant humaniste, de
la tradition magique et du débat autour des « arts mécaniques », Bacon
propose une idée nouvelle de la science et de son rôle pour l’homme. Si
l’ensemble de son œuvre philosophique vise à ouvrir la voie à une science
nouvelle qui ne se perde plus en vaines conjectures mais permette de
découvrir les lois véritables de la nature et de produire des œuvres qui
profitent à l’humanité tout entière, c’est peut-être dans la Nouvelle
Atlantide que l’idée baconienne de la science trouve son expression la
plus efficace et la plus originale. Car F. Bacon ne se contente
pas d’y reprendre les thèmes qui traversent toute son œuvre : véritable
appel à l’action, la Nouvelle Atlantide donne à voir ce que pourrait
être cette science féconde, utile et salvatrice qu’il entend fonder. Au sommaire de ce livre, est développé : Pourquoi F. Bacon est il un
humaniste, un magicien, un alchimiste et un ingénieur, avec une explication
sur la Science et l’Humanisme en Angleterre vers les années 1550. Deux
exemples de savants humanistes : Thomas Linacre
et Thomas Harriot. Francis Bacon mécanicien avec la science, la pratique et
la théorie en Angleterre avant 1550 et après 1550. Le monde des métiers, les
savants et les magiciens à l’époque de la révolution scientifique. La place
de la magie dans la culture élisabéthaine et jacobéenne. Le rôle et le statut
de Francis Bacon en tant que savant, alchimiste et ésotériste. Le voyage de
sa Nouvelle Atlantide, avec ses expériences, son utopie et sa place dans la
science. Michael Popelard est maître de
conférences en études anglophones à l’Université de Caen. |
FRANCOIS MALAVAL ET LA CONTEMPLATION DE LA « DIVINE TÉNÈBRE » |
J.M.
VIVENZA |
Edition
ARMA ARTIS |
2003 |
Ecrivain,
poète et ésotériste, François Malaval naquit à Marseille en 1627. Jeune Aveugle, il apprit
à développer ses sens et ses dons intellectuels ; il médita les écrits
anciens et toucha à la contemplation mystique. Entraîné dans la querelle
Quiétiste, il en tira de l’amertume et se réfugia dans son obscurité
intérieure au plus profond de la lumineuse nuit de la « divine Ténèbre ». Il
nous parle de sa Mission transcendante, de l’indicible mystère, du crée et de
l’incréé et surtout des techniques de contemplation. La
ténèbre divine est cette lumière inaccessible où il est dit que Dieu habite.
Bien qu’elle soit invisible, en raison de ses splendeurs éblouissantes, et
inabordable, à cause de l’abondance de sa surnaturelle clarté, néanmoins
quiconque a mérité de voir et de connaître Dieu repose en elle, et par cela
même qu’il ne voit ni ne connaît, il est véritablement en Celui qui surpasse
toute vue et toute connaissance ; il sait seulement que ce Dieu s’élève
par-delà le monde matériel et intelligible, et il répète avec le
prophète : « Votre science est trop merveilleuse pour moi, et elle
dépasse tant mes forces que je n’y saurais atteindre » ( Ps 138,6 ).
C’est en ce sens qu’on dit du divin Paul qu’il a connu Dieu, parce qu’il a su
que Dieu échappe à toute pensée et à toute science. C’est pourquoi il
proclame que ses voies sont impénétrables et ses jugements incompréhensibles
que ses dons sont ineffables et que sa paix surpasse tout entendement (cf.
Phil 4, 7) ; car il avait trouvé celui qui est supérieur à tout et il
savait d’une science transcendante que Dieu, auteur de toutes choses, est aussi
pardessus toutes choses. |
françois schlatter
– l’homme aux 100 000 guÉrisons |
Gil alonso |
Edition
ARQA |
2006 |
Après
plus de trois années de recherches en France et aux USA, Gil Alonso-Mier nous
propose la première biographie en langue française consacrée à François
Schlatter, le plus grand thaumaturge de son temps. Monsieur
Philippe de Lyon
connaissait certainement l’existence de François Schlatter aux USA et Papus,
entre autres, consacra au guérisseur un article de référence sur François
Schlatter dans le journal « L’Initiation ». Gil
Alonso-Mier en chercheur consciencieux et érudit nous livre là une somme
considérable, un livre absolument remarquable de justesse avec des dizaines
de documents inédits publiés pour la première fois, textes et correspondances
de témoins directs retrouvés par l’auteur, de très nombreuses images
d’archives inédites provenant du fonds personnel de l’auteur, plusieurs
centaines de notes biobibliographiques en annexes du livre et plus de 60
photographies dans le texte pour illustrer cet ouvrage exceptionnel, qui
restera comme un livre en deux tomes indispensable pour tous ceux qui
s’intéressent à la Mystique Chrétienne et à ses Bergers. |
FREITAS - 515 - LE LIEU DU MIROIR - Art et numérologie |
Lima de Freitas |
Edition Rafael de Surtis |
1993 |
En
partant du mystérieux « 515 »,
nombre de l’envoyé de Dieu, que Dante fait dire à Béatrice dans
la Divine Comédie, l’auteur engage une enquête fascinante à travers les
traditions pythagoriciennes et kabbalistiques dans l’art et dans la pensée
traditionnelle. Il nous fait découvrir les traces secrètes de ce nombre
pentagonal, tant dans l’iconographie égyptienne que dans les vitraux et
gravures du Moyen Âge chrétien, certains chefs d’œuvre célèbres tels que
« la mélancolia » d’Albrecht Dürer ou les précieux panneaux du
triptyque du Maître portugais du XVe siècle, Nuno Gonçalves. Dans
sa préface, Gilbert Durand écrit de ce « maître livre »
qu’il n’est pourtant pas seulement une étude savante sur un mystère
artistique et littéraire, circonscrit quoique passionnant, mais
une « minutieuse analyse » se plaçant à la tête d’une triple
« avant-garde » : celle d’une science de pointe, celle d’une
réflexion métaphysique et théophanique et celle, enfin, d’une sérieuse
reprise en mains, de savoirs traditionnels tels que la numérologie,
l’alchimie, l’astrologie etc. La
triple rigueur de ce livre contribuera sans doute à cette démystification au
deuxième degré, »cœur de notre modernité la plus urgente »… tant il
est vrai, pour reprendre le mot de Mircea Eliade, que la mystification a,
elle aussi, radicalement changé de sens, et qu’il faut maintenant se méfier
des démystifications si mystifiantes des modernismes du siècle passé. Le
titre du présent ouvrage est inspiré d’une citation d’Henry Corbin,
placé en point d’orgue, et précédé curieusement d’un chiffre 515 et
d’un titre littéral : le lieu du miroir, ce titre ne révèle sa
cohérence rigoureuse que si l’on suit, ligne par ligne, la passionnante
progression de cette recherche, partie du chiffre
515, attribué au Messo di Dio par Dante,
au dernier chant du Purgatoire et parvenant à l’ultime citation d’Henry
Corbin : « La divinité est dans
l’humanité comme l’image dans un miroir. Le lieu de cette présence est la
conscience de l’individu croyant, ou plus exactement l’imagination
théophanique investie en lui » Les
14 chapitres de cette quête fascinante, déploient avec une rare érudition et
une sureté d’information, la progression herméneutique qui, partie d’une
date : 1515, va se rapprocher du fameux chiffre du Messo
di Dio : 515. Tout cela passera par des considérations méthodologiques
où sont étudiés et hiérarchisés le langage littéral et celui du chiffre
numérologique, se référent alors à la kabbale juive, à son correctif par
Raymond Abellio, Ananda K. Coomaraswamy et d’autres. Après
avoir dégagé la symbologie du 5 et des pentagrammes, s’appuyant sur des
travaux de M. L. Von Franz, l’auteur décrypte le 515 et son rapport avec les
mensurations angulaires du triangle lumineux (108° et 2 x 36°), du triangle
de Pythagore et la vision d’Ezéchiel. Dans
le chapitre 8, l’auteur revient sur le sens donné par les traditions – rosicrucienne,
juive, hellénique, indienne, shiite, portugaise etc. – de cet archétype du
reflet dans les eaux inférieures. Dans le chapitre suivant, on nous montre
comment le mystérieux Veltro (le lévrier) de
l’Enfer de Dante est lié sémantiquement à la constellation du chien, à
l’étoile Sirius, ainsi qu’au sixième ciel, celui de Jupiter, du Paradis où
Dante élucide le mystère du Messo di Dio. Le
chapitre 11 est consacré aux apparitions du Christ à la Vierge avec des
analogies sémantiques entre le chiffre 515 et les diverses phases de ces
apparitions. Il y est question du prophète Elie, du Paraclet et de ses
symboles que l’on retrouve dans l’histoire du Portugal et diverses œuvres
attribuées à Nuno Gonçalves. Le
dernier chapitre « le cristal impossible », relie les symétries
pentagonales, qui fondent la numérologie du 515, aux découvertes les plus
récentes de la science de la matière et de la cristallographie. Les fractals
sont invitées avec les diverses théories de Penrose sur la structure
pentagonale de l’univers. Lima de Freitas fut un découvreur et un précurseur
dans beaucoup de domaines ésotériques, ses talents de peintre lui ont fait
mettre dans ses toiles ses idées métaphysiques et mythiques confirmant sa
triple démarche : Une science de pointe, en aval de la mécanique
quantique, une réflexion métaphysique et théophanique rejoignant les théories
d’Henry Corbin, enfin une réaffirmation forte des savoirs traditionnels
souvent oubliés ou mis à l’écart, comme l’astronomie, l’astrologie,
l’alchimie, l’herméneutique, les tarots, la numérologie et bien d’autres. Au sommaire de cet important ouvrage : La date de 1515 sur un tableau de Madre-de-Deus. Le Messo di Dio Langage, chiffre et hermétisme. Le reflet dans les eaux Le DVX selon Benini et la filiation templière de Dante Approches de la symbolique du 5. Géométrie et numérologie du 515. Le triangle de Pythagore et la vision d’Ezéchiel. Le Veltro Le polyèdre de la Mélancolia. Un vol de mille colombes. Le thème de l’apparition du Christ à la Vierge. La face du Paraclet et le cristal impossible, l’ordre et le chaos |
FREITAS - ÉGLISES, ARTS, ÉSOTÉRISME |
Lima de Freitas |
Edition Rafael de Surtis |
2011 |
Lima
de Freitas s’appuie sur des réflexions de Jung sur Dieu, sur l’extase chez
Saint Bonaventure, en glosant Ezéchiel et les commentaires cabalistiques sur
le « chariot » ou Merkaba. Il s’interroge sur le sens du mot
religion, en rappelant des définitions du philosophe contemporain Michel
Cazenave, et les travaux sur le sacré de Schleiermacher et Rudolf Otto, avant
de s’appuyer sur Mircea Eliade et son livre fondateur « le sacré et
le profane ». Lima de Freitas recourt aussi aux croyances des tribus
amérindiennes et au chamanisme, phénomène quasi planétaire. Il
insiste sur la nécessité « de ne pas oublier le coté
ésotérique des choses » des religions et des diverses voies initiatiques
ou de réflexions. Pour cela il ne fait que reprendre les paroles de Clément d’Alexandrie,
saint Basile et saint Cyrille de Jérusalem. Le peintre qu’il est, n’oublie pas les Arts et se fonde sur Ouspensky et Andrei Tarkovsky, non sans rappeler l’importance des travaux de notre regretté frère Gilbert Durant touchant à l’imaginaire. |
FREITAS - LE BUISSON ARDENT |
Lima de Freitas |
Edition Rafael de Surtis |
2011 |
||
Dès
lors, il possède le feu, tel Prométhée. L’analogie avec le Buisson ardent de
la Bible est ainsi établie, très poétiquement par l’auteur. Dans la préface
qu’a faite Rémi Boyer, il a repris un article qui est paru dans Historia Occultae N° 2, où il raconte sa rencontre avec Lima de
Freitas juste avant sa mort. Il y insiste sur sa conviction qu’il existe au
Portugal un « dépôt traditionnel de première importance » dont
témoignerait le « triangle prophétique » constitué par trois
écrivains que sont : Lima de Freitas, Fernando Pessoa et Agostino de
Silva. On trouve dans cette préface des commentaires sur les
mots « initiatio et telete »,
également sur le « renoncement à l’imitatio et
l’inventio ». 2 tableaux du peintre qu’était
Lima, agrémentent cet ouvrage. Lima de Freitas est une grande figure de la peinture et de l’hermétisme de la seconde partie du XXe siècle, mais son œuvre, universelle, imaginale, libertaire et prophétique, est révélatrice d’un futur toujours présent, ancré dans la tradition lusitanienne, qui trouvera toute sa place dans le monde qui approche. Son message, à l’intemporalité certaine, sait s’habiller des vêtements du temps pour conduire à l’essentiel. |
FREITAS - LE FEU DU CIEL |
Lima de Freitas |
Edition Rafael de Surtis |
2012 |
Le feu du ciel est un texte fondamental qui vient renforcer
et étendre la portée initiale, déjà d’une grande puissance, de son ouvrage
essentiel « 515, le lieu du miroir ».
Il reprend notamment nombre de points clés identifiés lors de ses échanges
épistolaires avec Gilbert Durand. De
cette « correspondance imaginale » vont en effet jaillir des
révélations aux portées cosmogoniques et alchimiques considérables. Plus
encore, le Feu du ciel, porte des
clés hermétistes nombreuses, universelles, qui font lien entre les
enseignements traditionnels que nous avons connus ces 20 dernières années,
particulièrement dans le domaine des alchimies internes, que celles-ci
empruntent les habits de l’Occident ou ceux de l’Orient. Au sommaire de ce puissant petit livre : Chapitre 1 : Le nombre et le sens. « Le dieu Agni a gravi les cimes du ciel et en s’affranchissant du péché il nous a affranchis de la malédiction » (Atharva Veda 12,2) Chapitre 2 : Eros, le héros et le cinq « Le feu de l’enfer est la lumière divine telle que la ressentent ceux qui la refusent » (Ste Catherine de Sienne) Chapitre 3 : Le mystère du 515. « Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l’esprit est esprit, ne t’étonne pas que je te dise : Vous devez naître d’en haut (Evangile selon Jean III, 6-7) Chapitre 4 : Le nombre du feu céleste. « Brahma est identique au feu (Bhagavad-Gita, 4,25) Chapitre 5 : L’Unus Mundus. « La coopération du raisonnement conscient avec les données de l’inconscient s’appelle la « fonction transcendantale ». Cette fonction réunit progressivement les opposés. La psychothérapie s’en sert pour guérir les dissociations névrotiques, mais cette fonction servait déjà comme base à la méthode de la philosophie hermétique depuis 17 siècles. (C.G. Jung) Chapitre 6 : Le triangle de feu. « ces modèles techniques du rythme circulaire, structurés par l’engramme du geste sexuel, vont peu à peu se libérer du schème de l’éternel recommencement pour rejoindre une signification messianique : celle de la production du Fils, dont le feu est un prototype. (Gilbert Durand) Chapitre 7 : La lettre perdue. « Ô flamme d’amour, vive flamme, qui me blesses si tendrement au plus profond centre de l’âme ! Tu n’es plus amère à présent, achève donc, si tu veux : rompt enfin le tissu de cet assaut si doux ! Ô cautère vraiment suave ! Ô plaie toute délicieuse ! Ô douce main… (St Jean de la Croix) Chapitre 8 : Le feu dans le Buisson. «Il entre en tous les êtres, l’oiseau migrateur, et se fait présent en eux, tel le feu dans le bois que l’on frotte…Il est l’oiseau suprême, resplendissant de la lumière de dix millions de soleils et par qui toutes choses ont été pénétrées… Savoir cela, c’est vaincre la mort. (Hamsha Upanishad) Chapitre 9 : Le double cinq et le doigt de Dieu. « L’homme est feu. Sa loi, comme celle de tous les feux est de dissoudre son enveloppe et de s’unir à la source dont il est séparé (Louis Claude de Saint Martin) |
FRITHJOF SCHUON - CASTES & RACES |
Frithjof Schuon |
Edition ARCHÉ |
1979 |
Ce
métaphysicien contemporain de R. Guénon, nous donne ici sa version sur le
sens des castes et des races, surtout en Inde, mais explique également cette
noblesse en Occident. Voici la définition du sacré d’après F. Schuon : « Le sacré est l’interférence de l’incréé dans le créé, de l’éternel dans le temps, de l’infini dans l’espace ; c’est l’introduction mystérieuse, dans un domaine d’existence, d’une présence qui en réalité contient et dépasse ce domaine et pourrait le faire éclater par une sorte d’explosion divine. Le sacré est l’incommensurable, le transcendant, caché dans une forme fragile de ce monde ; il a ses règles précises, ses aspects terribles, et ses vertus de miséricorde ; aussi la violation du sacré, et ne serait-ce que dans l’art, a-t-elle des répercutions incalculables. Le sacré est intrinsèquement inviolable. » Comme toutes les institutions sacrées, le système des castes repose sur la nature des choses ou sur un aspect de celle-ci, donc sur une réalité qui ne peut pas ne point se manifester dans certaines conditions ; la même remarque vaut pour l’aspect opposé, celui de l’égalité des hommes devant Dieu. En somme, pour justifier le système des castes, il suffit de poser la question suivante : la diversité des qualifications et l’hérédité existent-elles ? Si oui le système des castes est possible et légitime. Il en est de même pour l’absence des castes, là où elle s’impose traditionnellement : les hommes sont-ils égaux, non seulement du point de vue de l’animalité, qui n’est pas en cause, mais au point de vue de leurs fins dernières ? C’est certain, car tout homme a une âme immortelle ; cette considération peut donc l’emporter sur celle de la diversité des qualifications. L’immortalité de l’âme est le postulat de « l’égalitarisme » religieux, comme le caractère quasi divin de l’intellect et partant de l’élite intellectuelle est le postulat du système des castes. |
FRITHJOF SCHUON - FORME ET SUBSTANCE DANS LES RELIGIONS |
Frithjof Schuon |
Edition Dervy |
1975 |
Cet ouvrage offre au lecteur une doctrine essentielle, intégrale, homogène et suffisante, une philosophie ou une théosophie. L’auteur y expose sa vue et sa vérité et sur la Philosophia Perrenis. A priori ou exotériquement, l’élément Vérité dans le Christianisme, est l’axiome que le Christ est Dieu, et que seul le Christ est Dieu, mais a postériori ou ésotériquement, la Vérité christique signifie d’une part que toute manifestation de l’Absolu est identique à l’Absolu, et d’autre part que cette manifestation est à la fois transcendante et immanente. Transcendante par le fait que le Christ est au dessus de nous, Immanente par le fait que nous acceptons l’idée que le Christ est en nous, ainsi elle est le cœur qui est à la fois intellect et Amour, entrer dans le cœur c’est entrer dans le Christ et inversement. Au sommaire de cet ouvrage : Vérité et Présence - Forme et substance dans les religions - Atmâ-Mâyâ - Les cinq présences divines - La croix « temps espace » dans l’onomatologie coranique - Quelques aperçus sur le phénomène mahammédien - la message coranique de Seyyidnâ Aïssâ - la doctrine virginale - Synthèse des Pâramitâs - Note sur l’élément féminin dans le Mahâyâna - le mystère des deux natures - la question des théodicées - quelques difficultés des textes sacrés - Paradoxes de l’expression spirituelle - la marge humaine - Remarques sur le problème eschatologique - les deux Paradis - |
FRITHJOF SCHUON. LES
DOSSIERS H |
Divers
intervenants |
Edition
L’âge d’homme - Lausanne |
2002 |
L’œuvre
de Frithjof Schuon demeure relativement mal connu en Europe. Né en 1907,
à l’aube d’un siècle marqué par la fin de ce qui pouvait encore demeurer du
vieil ordre européen, Frithjof Schuon élabora son œuvre en marge des
courants de pensée dominants de la modernité. Il s’est éteint en 1998, au
terme d’un siècle, qui vit l’alternance d’une solidification matérialiste
sans égale et d’une exagération et exaspération de la dissolution psychique
d’un monde désorienté. L’œuvre de F. Schuon est l’expression du développement
et de l’affinement conceptuel d’une conscience métaphysique qui ne doit rien
aux conditionnements historiques de la modernité et qui constitue le
« génie » propre d’un grand Maître de sagesse. L’œuvre
de Schuon est presque immanquablement situé dans le sillage de celle de René
Guénon, elle s’abreuve aux mêmes principes fondamentaux que sont : la primauté épistémologique de l’intellect
transrationnel, l’universalité de l’ésotérisme et du symbolisme, l’intégrité
traditionnelle et la critique du monde moderne. Pourtant
s’écartant de certains aspects de l’œuvre de René Guénon, Schuon évite
de toujours durcir les oppositions de principe et se garde de fournir des
applications par trop unilatérales de la sapience et de la tradition. L’objectif
de cet ouvrage important est de contribuer à faire mieux connaitre la pensée
de ce Maître de métaphysique et de ce grand écrivain ; la diversité des
contributions ici rassemblées suffit à suggérer l’ampleur de son œuvre, son
œuvre beaucoup plus connu en Amérique et en Asie, est également ici racontée. Au sommaire de cet ouvrage : Etudes : J. B.
Aymard : Un portrait spirituel Martin Lings :
Frithjof Schuon et René Guénon Jean Biès : F. Schuon et la primordialité
hindoue Jean Hanni :
Hommage à F. Schuon James Cutsinger :
La Vierge Patrick Laude : L’esthétique
métaphysique et spirituelle de Frithjof Schuon Michel Clermont : Frithjof Schuon et la
métaphysique du langage Jean Marc Vivenza : Logique et métaphysique
dans la pensée de Frithjof Schuon Seyyed Hossein
Nasr : Quelques aspects de l’œuvre de F. Schuon Jean Moncelon : Louis Massignon et
Frithjof Schuon, une rencontre posthume Reza Shah-Kazemi :
Frithjof Schuon et la prière Jeanne-Marie Gervy :
A propos de Trésors du Bouddhisme Mark Perry : La compassion intellective Agustin Lopez Tobajas : Quelques traits
distinctifs de l’œuvre de F. Schuon dans le contexte de « l’école
traditionnelle » Mateus d’Azevedo : Frithjof Schuon et les
grandes figures spirituelles du XXe siècle Jean-Paul Lippi : Le seing de Dieu au
corps de l’autre Olivier Dard : Paradoxes et masques de
la misosophie François Chenique : Actualité et
métaphysique de l’unité transcendante des religions Prolongements : Harry
Oldmeadow : Mélodies de l’au-delà Huston Smith : Deux traditions et la
philosophie William Stoddart :
Le palamitisme de Vladimir Lossky à la lumière de
Frithjof Schuon Algis Uzdavinys : Approches de la
philosophie, de la théologie et de la métaphysique : F. Schuon et la
tradition néo-platonicienne Christian J. Guyonvarc’h :
Castes, classes et fonction Lynna Dhanani : La voie de connaissance
jaïn Témoignages : Catherine Schuon :
souvenirs et anecdotes de F. Schuon Hans Kury :
Les jeunes gens dans la caverne : première rencontre John Murray : Le Maître de
primordialité Mahmoud Bina : Le sceau des sages Thomas Yellowtail :
Hommage d’un ami indien Jean-Louis Michon : Témoignage d’un
disciple Inédits et correspondances diverses et variées :
Des lettres de René Guénon, de Titus Burckhardt, de Martin Lings et de J. Pierre Laurent Sa
vie, son œuvre, sa démarche, sa philosophie, et ses amitiés sont ici
racontées et |
FRITHJOF SCHUON - L’ŒIL DU CŒUR |
Frithjof Schuon |
Edition Dervy |
1974 |
||
L’homme puisqu’il pense, doit consacrer cette faculté à la seule chose nécessaire, comme du reste tout autre facultés, car tout doit s’intégrer dans le spirituel ; qui pense pour le monde doit aussi penser pour Dieu, et cela est vrai pour toute activité fondamentale de l’être humain, puisque nous devons aller vers Dieu avec tout ce que nous sommes. Au sommaire de cet ouvrage : 1e partie : Métaphysique et cosmologie - L’œil du cœur - de la connaissance - En-Nur - Nirvana - des états posthumes - 2e partie : Formes de l’esprit - Christianisme et bouddhisme - le mystère du Bodhisattva - remarques élémentaires sur l’énigme du Koan - Aman, islam et Ihsân - Intellectualité et civilisation - 3e partie : Vie spirituelle - Des modes de la Réalisation spirituelle - microcosme et symbolisme - de l’oraison et de l’intégration des éléments psychiques - Transgression et purification - du sacrifice - le double écueil - de la méditation - |
FRITHJOF SCHUON - PERSPECTIVES SPIRITUELLES ET FAITS HUMAINS |
Frithjof Schuon |
Edition Cahiers du sud |
1953 |
Une chose est la connaissance métaphysique, autre chose est son actualisation dans le mental. Toute la science que le cerveau peut contenir n’est rien au regard de la Vérité, bien que cette science soit une richesse incommensurable au point de vue humain. La connaissance métaphysique, elle, est comme un germe divin dans le cœur ; les pensées n’en sont que des lueurs infimes. L’empreinte de la Lumière divine dans les ténèbres humaines, le passage de l’Infini au fini, le contact entre l’Absolu et le contingent, c’est tout le mystère de l’intellection, de la Révélation, de l’avatâra. « Une doctrine métaphysique, est l’incarnation mentale d’une vérité universelle » L’homme peut avoir la certitude métaphysique sans avoir la « foi », c'est-à-dire sans que cette certitude soit dans l’âme comme une présence toujours agissante. La certitude métaphysique, si elle suffit sur le terrain doctrinal, est loin de suffire sur le plan spirituel, où elle doit être complétée et vivifiée par la foi. La foi n’est pas autre chose que l’adhésion de tout notre être à la Vérité, que nous ayons de celle-ci une intuition directe ou une notion indirecte. C’est un abus de langage que de réduire la « foi » à la « croyance » ; c’est l’inverse qui est juste ; il faut faire de la croyance, ou de la connaissance théorique, une « foi » qui déplace les montagnes. Pour les apôtres il n’y avait pratiquement pas de différence entre l’idée et sa mise en valeur spirituelle ; ils ne séparaient pas la théorie de sa réalisation, d’où le terme « amour » pour partager et désigner toute conformité à la Vérité divine. Trois
grandes vertus sont fondamentales dans le cheminement spirituel : Véracité,
Charité et Humilité. Ces vertus doivent pénétrer jusqu’à notre pensée,
puisque celle-ci est un acte et quand la Vérité se manifeste elle ne peut le
faire sans ces vertus. L’humilité, c’est se regarder soi-même dans l’état
limitatif d’individuation ; c’est jeter son regard sur l’égo, la limite,
le néant. La charité c’est regarder autour de soi : c’est voir Dieu dans
le prochain, et s’y voir soi-même, non comme une limite, mais comme une
créature de Dieu faite à son image, se soumettre et s’attacher à elle et se
pénétrer de sa lumière implacable. Chacune de ces trois vertus doit se
retrouver dans chaque autre vertu ; elles sont les critères les unes des
autres. L’auteur
donne sa vision sur la quête spirituelle, ses vertus, l’Amour, la
Connaissance, les obstacles à Schuon
va reprendre la notion guénonienne de « tradition primordiale »,
principalement dans ses livres des années 1940-1950, marqués par les thèmes
et le vocabulaire de Guénon [1], tout en recourant régulièrement à l’adjectif
« primordial » pour évoquer une réalité spirituelle originelle. À partir du
début des années 1960, il va néanmoins délaisser l’expression de « tradition
primordiale », pour préférer celle de « philosophia
perennis », qu’il délaissera également par la suite, puis principalement
celles de sophia perennis et de religio perennis, qu’il
emploiera jusque dans ses derniers livres. Pour Schuon, ces dernières
expressions sont synonymes de gnose et d’ésotérisme C’est
donc en dépassant l’Être, en atteignant le Sur-Être,
que l’Intellect peut percevoir l’unité ultime des religions, et une unité qui
transcende la différenciation des archétypes des religions dans le Verbe.
Schuon ne place pas seulement les divergences religieuses – doctrinales,
rituelles, symboliques, etc. – sur le plan de la manifestation terrestre et
historique des religions, mais affirme que ces divergences sont également
préfigurées dans l’Intelligence divine. Il s’agit de sa thèse de la « marge
humaine », par laquelle il veut rendre compte des facteurs humains, ethniques
et culturels, qui affectent certains aspects plus ou moins secondaires de la
religion donnée par Dieu, et qui accentuent encore les oppositions entre les
religions. Or cette marge humaine, n’est pas seulement une problématique
strictement humaine, elle trouve son origine profonde dans le Verbe divin.
Pour Guénon, la tradition primordiale est la source aujourd’hui cachée et
inexprimable des traditions historiques : elle se laisse percevoir à travers
la convergence des symboles et des doctrines de toutes les traditions
historiques, mais la tradition primordiale elle-même ne peut faire l’objet
d’aucune reconstitution, laquelle aboutirait forcément, selon Guénon, à un
syncrétisme artificiel. Schuon, en revanche, fait de la religio perennis
une doctrine et une spiritualité précise et « opératoires ». Dès ses premiers
livres, Schuon tendait à vouloir condenser en chacun un ensemble identique de
thèmes métaphysiques et spirituels, mais exprimés chaque fois différemment.
Or, à partir du début des années 1960 et de Comprendre l’Islam (1961),
il a régulièrement repris l’idée d’une doctrine universelle et ésotérique,
exprimable par deux principes : la distinction de l’Absolu et du relatif
d’une part, l’attachement opératif et méthodique à l’Absolu d’autre part. Le
premier principe fonde selon Schuon une métaphysique explicitant le rapport entre
l’Absolu et l’existence, le second détermine une spiritualité essentielle qui
réalise méthodiquement la vérité de l’Absolu.
Au sommaire de cet ouvrage : Pensées et civilisation - Esthétique et symbolisme dans l’art et la nature - Contours de l’esprit - Vedanta - Connaissance et amour - Des vertus spirituelles - |
FRITHJOF SCHUON – REGARDS SUR LES MONDES ANCIENS |
Frithjof Schuon |
Edition Traditionnelles |
1972 |
Sur le plan extérieur, la religio perennis se trouve en rapport avec la nature vierge et du même coup avec la nudité primordiale, celle de la création, de la naissance, de la résurrection, ou celle du grand prêtre dans la saint des saints, de l’ermite au désert, du sanyasi hindou, du peau-rouge en prière silencieuse sur une montagne. La nature inviolée est à la fois un vestige du Paradis terrestre et une préfiguration du Paradis Céleste ; les sanctuaires et les costumes différent, mais la nature vierge et le corps humain restent fidèles à l’unité première. L’art sacré qui semble s’écarter de cette unité, ne fait au fond que restituer aux phénomènes naturels leurs messages divins, auxquels les hommes sont devenus insensibles ; dans l’art, la perspective d’amour tend vers le débordement, la profusion, tandis que la perspective de gnose tend vers la nature, la simplicité et le silence ; c’est l’opposition entre la richesse gothique et le dépouillement zen. Mais ceci ne doit pas nous faire perdre de vue que les cadres ou modes extérieurs sont toujours choses contingentes, et que toutes les combinaisons et toutes les compensations sont possibles, d’autant que, dans la spiritualité, toutes les possibilités peuvent se refléter les unes dans les autres, suivant les modalités appropriées. Une civilisation est intégrale et saine dans la mesure où elle se fonde sur le « religion invisible » ou « sous-jacente » la religio perennis ; c'est-à-dire qu’elle l’est dans la mesure où ses expressions ou ses formes laissent transparaitre l’informel et tendent vers l’ origine, véhiculant ainsi le souvenir d’un Paradis perdu, mais aussi, et à plus forte raison, le pressentiment d’une Béatitude intemporelle, car l’origine est à la fois en nous-même et devant nous ; le temps n’est qu’un mouvement spiroïdal autour d’un Centre immuable. Au sommaire de cet ouvrage : Regards sur les mondes anciens - Chute et déchéance - Dialogue entre Hellénistes et Chrétiens - Chamanisme peau-rouge - Sur les traces de Mâyâ - Propos sur la naïveté - L’homme dans l’univers - Universalité et actualité du monachisme - Clefs de la Bible - Religio Perennis |
FROMAGET - DE L’ENFER INTROUVABLE A L’IMMORTALITḖ
RETROUVḖE – LES FINS DERNIḔRES SELON LE CHRISTIANISME ORIGINEL
|
Michel Fromaget
|
Edition L’Harmattan
|
2017
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"La meilleure traduction,
explique Michel Fromaget, est quelque chose de définitif." Ainsi, quand
on parle de feu éternel, qui est l'image de l'enfer, "c'est un feu qui
n'est pas éternel en existence, ce qui serait absolument hallucinant, on
imagine Dieu éternellement en train de châtier, mais c'est grotesque !"
L'anthropologue nous dit que "c'est un feu qui est éternel dans ses
conséquences, c'est-à-dire définitif, on ne s'en relèvera pas." "Le
dogme de l'enfer a pris consistance à la faveur de la croyance que l'âme
humaine est immortelle par essence", explique Michel Fromaget. Or, ni le
Christ, ni les premiers Pères de l'Église ne disent que l'homme est immortel
par essence. Ils disent même que l'immortalité est conditionnelle, elle est à
choisir. Comment en est-on arrivé au dogme de l'enfer éternel? C'est surtout à
saint Augustin que l'on doit cette idée. Grand penseur chrétien
particulièrement influencé par la philosophie grecque, Augustin d'Hippone
(354-430) "ignorait tout de ce qu'ont dit les Pères avant lui" - ce
dont est certain Michel Fromaget. Or chez les Grecs l'âme est par essence
immortelle et la notion d'enfer très présente. L’Homme ne naît pas immortel, il le devient- "Loué sois-tu,
mon Seigneur, pour notre mort corporelle, à laquelle nul homme vivant ne peut
échapper. Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels." Comme
l'exprime saint François d'Assise dans son Cantique des créatures, il y
existe dans la conception chrétienne deux types de mort, la mort biologique
et la mort spirituelle. L'anthropologue rappelle qu'aujourd'hui cette mort spirituelle
paraît à nos contemporains symbolique, "mais autrefois il n'en allait
pas du tout ainsi : c'est pour cela que Jésus insiste sans arrêt sur le thème
de la mort qui nous guette et la nécessité de la métanoïa, de la
transformation". Tout au long de son enseignement, en effet le Christ ne
cesse de nous inviter à "renaître de l'eau et de l'Esprit" et à
choisir la vie. "Qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé,
obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car déjà il passe de la
mort à la vie." (Jn 5, 24) "Il n'est pas question d'enfer"
dans les paroles de Jésus, observe Michel Fromaget. Et "il ne dit
absolument pas que tout homme est immortel". Jésus soumet l'immortalité
à une condition : "qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé"...
"Il s'agit d'une immortalité conditionnelle." "L'être humain en son corps et en
son âme a la possibilité, ça lui est offert par Dieu, de devenir immortel :
c'est la naissance spirituelle", explique Michel Fromaget. Avant sa
seconde naissance, "l'homme n'est pas immortel par nature". Avec le
théologien et mystique Maurice Zundel on comprend que "s'ouvrir à
l'esprit, dire oui à la vie, dire oui à l'amour, dire oui à la vérité, et
s'immortaliser : tout cela c'est la même chose". Dans la Bible, on lit :
"La vie et la mort sont proposées aux hommes, l’une ou l’autre leur est
donnée selon leur choix." (Si 15, 16) Pour Michel Fromaget, "ça
veut dire que l'homme est complètement libre de choisir la vie que lui
propose Dieu, ou la mort, c'est-à-dire un anéantissement définitif : nous est
proposée cette vie éternelle mais nous avons la possibilité de la
refuser". Il est nécessaire de bien comprendre
que l'âme et l'esprit n'ont pas le même sens qu'on leur donne aujourd'hui.
Chez saint Paul par exemple, ce que l'on a traduit par "âme" -
anima en latin, psyché en grec - désigne l'intelligence, la pensée, le
sentiment, le souvenir, l'imagination, la volonté, etc. Au fil du temps le
mot "âme" a pris un sens religieux qu'il n'avait pas au début. À
l'inverse, on a donné au mot "esprit" une connotation psychique.
C'est notamment Descartes qui l'a vidé de son sens spirituel. Or l'esprit,
selon la tradition chrétienne, et d'après les mystiques, c'est cette
dimension de notre être la plus difficile à signifier. L'esprit c'est ce que
les chrétiens appellent le royaume de Dieu. Ainsi l'homme naît avec un corps
et une âme : le sens de sa vie est de développer son esprit. L'anthropologue
parle de seconde naissance. Un thème qui revient sans cesse dans les paroles
du Christ. "Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut
entrer dans le royaume de Dieu." (Jn 3, 5) Comme l'explique Michel
Fromaget, "l'esprit, dans la tradition biblique n'est que potentiel,
pour exister il a à être mis en acte". Le sens de l'humanité c'est de
devenir spirituel. Justin de Naplouse, philosophe chrétien du IIe siècle,
écrit : "L'âme humaine ne doit pas être confondue avec la vie, elle
participe de la vie mais elle devient véritablement vivante que grâce au
souffle divin." |
fromaget –
dix essais sur la conception anthropologique « corps,
Âme, esprit » |
Michel
Fromaget |
Edition
L’HARMATTAN |
2006 |
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Parmi
ces conceptions anthropologiques non dualiste, pour des raisons tenant à
l’anthropologie et à l’histoire, mais aussi, parce que, face au dualisme, il
constitue sans doute pour l’homme moderne la seule et unique alternative, le
paradigme tripartite « corps, âme, esprit » requiert une extrême attention.
|
fromaget –
LA DRACHME PERDUE – L’ANTHROPOLOGIE « CORPS,
ÂME, ESPRIT » EXPLIQUÉE. |
MICHEL
FROMAGET |
ÉDITIONS
GRÉGORIENNES |
2010 |
Michel
Fromaget
reprend ici et enrichit considérablement une précédente version d’un ouvrage
témoignant d’une compréhension très profonde de l’émerveillement et de
l’amour, du vieillissement et de la mort et dont le contenu appartient en
propre à l’anthropologie ternaire qui était le sujet de son précédent ouvrage
« Corps, Âme et Esprit ». La
drachme perdue présente et explique avec la plus grande clarté qu’il se peut,
à un large public, les principales affirmations de l’anthropologie « Corps, Âme, Esprit », qui aboutissent à
une compréhension de l’être humain essentielle et vivante, quoique tombée en
désuétude en raison des choix actuels de notre civilisation. Le
fait de refuser ou de consentir à cette conception de l’homme, et donc de
nous-mêmes, conditionne en profondeur, sans que nous en ayons nulle
conscience, jusqu’aux plus modestes pensées, paroles et gestes de notre vie
quotidienne. Le lecteur pourra apercevoir l’immensité de l’enjeu
psychologique et existentiel inhérent à cette anthropologie, ainsi que le
poids de l’espérance qui l’habite afin de retrouver la drachme perdue et tout
ce qu’elle véhicule. Trois
grands chapitres structurent cet ouvrage : 1/ Le dualisme « corps et âme » 2/ Qu’est-ce-que la trilogie « corps, âme,
esprit » ? Avec les images, symboles et paraboles expliquant la
naissance de l’esprit, et les analogies, allégories et mythes qui expliquent
l’esprit, la mort et la vie, sur le Je et le Moi. 3/ L’Homme et sa métamorphose. La leçon de la nature. Ce que
disent les grenouilles, les salamandres, les cigales, les libellules et les
papillons. Pour mieux comprendre les manifestations psychiques et physiques
de la « métanoïa ». Enfin les trois amours humaines, ainsi que la
vieillesse inéluctable qui nous guette. |
FROMAGET
- LA VOCATION SPIRITUELLE DE L’HOMME
|
Michel Fromaget
|
Edition U.P.P.R.
|
2016
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En Occident, l'homme est défini
selon un modèle limité à deux dimensions : il est corps et âme. Michel Fromaget
montre ici, conformément aux enseignements du Nouveau Testament, de
l'hindouisme, du bouddhisme, du taoïsme et à la suite des anciens égyptiens,
des Présocratiques, de la tradition philosophique antique, des Pères de
l'Église et, plus récemment de Nicolas Berdiaev et de Maurice Zundel, que
l'esprit est une composante oubliée, et pourtant essentielle, de cette
conception de l'être humain. Et c'est précisément la conception dualiste de
l'homme comme seulement corps et âme qui, en tant que présupposé qui
conditionne et limite notre façon de vivre et de penser, nous empêche de
concevoir l'homme en trois dimensions comme « corps, âme, esprit ». Dans cet essai, Michel Fromaget,
nous invite à (re)découvrir cette dimension spirituelle en nous : il nous guide
progressivement vers l'actualisation de cette «seconde naissance», naissance
à la totalité de soi-même qui scelle la vocation de l'homme achevé. Un tel
ouvrage n'est pas anodin : sa portée et son enjeu sont d'une gravité extrême
puisqu'ils renvoient à la question de l'acceptation ou non des conditions de
notre vie et de notre mort ou de notre éternité. Pour ma part je préfère à cet
ouvrage, « La drachme perdue » et « Corps, âme et esprit »,
ces livres ont une puissance que n’a pas la « vocation
spirituelle » qui est une re-dite des
précédents. Biographie de l'auteur : Michel Fromaget, anthropologue social, est Maître de
Conférence honoraire à l'Université de Caen Basse-Normandie. En 1981, il
soutient à la Sorbonne une thèse de Doctorat ès Lettres et Sciences humaines
intitulée : Individuation et idée de mort. Essai d'anthropologie de
l'imaginaire. Auteur de nombreuses études de thanatologie et d'anthropologie
spirituelle et en particulier de Corps, Âme, Esprit. Introduction à
l'anthropologie ternaire (Albin Michel, 1991), il consacre l'essentiel de ses
recherches à l'anthropologie du christianisme ancien, ainsi qu'à celles de
Nicolas Berdiaev et Maurice Zundel. Il est, entre autres ouvrages, l'auteur
de : Majestas Domini (Brépols, 2003), Naître et Mourir. Anthropologie
spirituelle et accompagnement des mourants (F.X. de Guibert, 2007), Eros,
Philia, Agape. Nouveaux essais d'anthropologie spirituelle (Éditions
Romaines, 2008), La drachme perdue. Anthropologie « Corps, Âme, Esprit »
expliquée (Éditions Grégoriennes, 2010), Mort et émerveillement dans la
pensée de Maurice Zundel (Lethielleux, 2011), Un joyaux dans la nuit.
Introduction à la vie spirituelle d'Etty Hillesum |
FROMAGET - LES 3 VISAGES DE L’AMOUR – EROS, PHILIA, AGAPE
|
Michel Fromaget
|
Edition
le Mercure Dauphinois
|
2018
|
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L’amour « Éros » est fondé sur une relation sensuelle, charnelle,
sexuelle, éventuellement amoureuse et passionnelle. Ce peut être l’ivresse
d’un « coup de foudre » qui induit un fort désir de l’autre. Cela peut être
délicieux et… ravageur. Il y a un risque de vivre une illusion, d’aimer
l’image de l’autre basée sur des fantasmes et l’imaginaire. Le partenaire
peut être vécu comme un objet d’amour conditionnel où l’ego possessif prend
toute la place. Si l’attachement à une personne est uniquement conditionné par
une passion érotique, le risque de perdition est présent et le Malin peut en
faire un terrain de prédilection dévastateur. Cependant l’amour Éros peut
initier une relation qui évoluera vers l’amour Philia ou Agapè afin de se
vivre harmonieusement au long cours. L’amour « Philia » est l’attachement lié à un sentiment d’amitié,
associé à des valeurs, des centres d’intérêts et des objectifs communs. Il prend
appui sur des plaisirs partagés, des échanges, du jeu, de la solidarité et de
la complicité. La relation est chaleureuse et affective, chacun ayant le
souci de l’autre. Cependant, il est conditionnel car fondé sur des activités
ou des vécus partagés. L’amour « Agapè » est un amour fraternel, universel, altruiste,
spirituel. Il se donne « gratuitement », de manière désintéressée, sans
attendre de retour. Il est inconditionnel, accepte l’autre tel qu’il est,
avec ses qualités et ses défauts. Il souhaite son bien-être sans profit
personnel. Il a de la compassion pour l’autre et l’aime… même s’il n’est pas
aimé de lui. C’est un amour affranchi de l'ego qui se situe au-delà de
l’émotionnel. Aimer l'autre, c'est cultiver des sentiments de bienveillance
et de compassion à son égard, reconnaître ses blessures à l'origine
d'agissements déviants, cultiver le non-jugement. Aimer l'autre, c'est
respecter nos différences et accepter que nous sommes tous en chemin avec des
degrés de maturité et d'évolution propres à chacun. Aimer l'autre, c'est
écarter tout à priori à son égard, garder le cœur ouvert et reconnaître le
Christ qui l'habite au-delà des ombres qui peuvent l'animer. C'est avoir un
regard altruiste qui l'aidera à grandir. |
FROMAGET - LE SYMBOLISME DES QUATRE VIVANTS – Ézéchiel, Saint Jean et la Tradition |
Michel Fromaget |
Edition du Félin |
1992 |
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Ces
quatre Vivants ou animaux symboliques ne sont jamais sculptés seuls, sur les
tympans des églises ou autre édifices religieux, un cinquième est presque
toujours présent, et presque toujours il s’agissait du Christ en gloire ou
pas, entouré de sa mandorle lumineuse, scène qui renvoyait à la scène de la
Transfiguration sur le Mont Thabor, figure qui attire l’attention sur l’une
des plus hautes significations du message délivré par les Vivants. Dans sa
Transfiguration, le Christ manifeste en effet aux apôtres Pierre, Jean et
Jacques cette faculté appartenant au Fils de l’Homme, et donc à tout homme
accompli, de se transformer, de se métamorphoser en un être de condition
divine ou humano-divine. Le
corps de cet être disposerait de facultés entièrement nouvelles, symbolisées
par la mandorle lumineuse. C’est celui que saint Paul appelle « corps spirituel ou corps glorieux »
et qui rejoint les explications métaphysiques de certaines traditions
initiatiques et alchimiques qui parlent de retrouver le
« corps de gloire »,
allusion à l’Adam Kadmon, le premier Adam d’avant la chute, et qui représente
cette perfection que tout cherchant a comme but. Au sommaire de cet ouvrage : Les Vivants sur l’église –présence architecturale Les Vivants sur les objets – présence liturgique Les Vivants dans la messe – présence eucharistique Les Vivants dans le baptême – présence sacramentelle Le Mystère des Vivants au Moyen Âge : L’herméneutique des Pères de l’Eglise - Période apologiste avec saint Irénée, Origène, Eusèbe de Césarée - La période homélitique avec saint Jérôme, saint Ambroise, et saint Augustin - La dernière période avec le Pseudo-Denys et saint Grégoire le Grand - Les animaux mystiques au second Moyen Âge : La perfection carolingienne et romane - Le mystère des Vivants et le Saint Graal - Les Quatre Veilleurs et la loi des « trois Etats » - Les Vivants et le régime de la grâce - Les Quatre Animaux et notre temps : Les âges du tétramorphe à partir du XIIIe siècle - Le retrait des Quatre Animaux célestes - La mystique de la merkaba et la Kabbale - Les Vivants alchimiques - L’Hermétisme des Tarots et la lame XXI - Quatre effloraisons : Swedenborg et l’occultisme -Rudolf Steiner et l’ésotérisme actuel - Le tétramorphe comme « modèle anthropologique » : - Archétypes, correspondances, signature et homologie - Aperçu sur les Vivants et l’ontologie humaine - Les Vivants et le corps - Les Vivants et l’âme - Les Quatre Vivants et le sens de la vie - La dynamique des vivants : Le nom divin et les énergies spirituelles - L’esprit saint et la coïncidentia Oppositorum - Les quatre animaux et la Vierge Marie - La conversion des énergies - Textes bibliques fondamentaux : Isaïe (6) - Ézéchiel (1, 10, 11, et 43) - Saint Jean : (Apocalypse 4) - Commentaires des textes bibliques - Références et index des noms cités - |
FROMAGET - MODERNITÉ ET DÉSARROI ou L’ÂME PRIVÉE D’ESPRIT |
Michel Fromaget |
Edition Le Mercure Dauphinois |
2007 |
« Soulignant
ce fait, j’en vient à cette remarque d’apparence bénigne, mais que je crois capitale.
Est-il vrai que la conception anthropologique moderne, prive l’homme de sa
dimension spirituelle, qui le prive de l’esprit, et le condamne par là à
n’être que physique et psychique, que corps et âme, est-il vrai que cette
conception marche. Est-il vrai qu’elle marche si bien que cela ? Le
contraire n’est-il pas bien plus évident ? Et si l’essentiel des maux
qui accablent l’homme actuel : maladies, angoisses, solitudes,
dépressions, suicide, drogues…, si l’essentiel des maux qui atterrent les
sociétés modernes : chômage, inégalité, pauvreté, racisme, délinquance,
criminalité, terrorisme, guerres… si l’essentiel des maux qui maintenant
exténuent la terre : extinction des espèces animales, réchauffement
climatique, marées noires, désertification, épuisement des ressources,
déforestation éhontée… Si
cet essentiel venait, précisément de ce que l’homme se conçoit, se construit
et se vit sur la base d’une représentation de lui-même qui soit fausse et ne
rende pas justice à la réalité de son être ? D’une représentation de
lui-même qui, parce qu’elle déforme tout ce qu’il voit et tout ce qu’il
touche, ne lui donne pas accès au monde tel qu’il est et le plonge dan un immense désarroi ? » Dans
ce livre, l’auteur emploie le mot « âme »
et « esprit » dans un sens
particulier, qui n’est autre que leur sens natif, originel, or ce sens est
quasiment à l’inverse du sens courant actuel. Aujourd’hui, en effet, le mot âme appartient principalement au vocabulaire
religieux, où il désigne la part spirituelle et immortelle de l’être humain.
Tel n’est pas le cas dans l’anthropologie ternaire lorsqu’on la présente sous
sa forme la plus courante. Dans
cette forme, le mot âme, comme ses équivalents latin et grec –anima et psyché - désigne tout simplement
le système psychique, ce système dont l’existence est évidente chez tout être
animé. En ce sens, l’animal, c'est-à-dire l’être doté d’une anima, a une âme. Depuis
Descartes au moins, on entend par « esprit »
« l’âme en tant qu’elle pense ». Nous, nous lui conférons un
tout autre sens qui est celui fondamental, hérité de la Bible, où il signifie
l’ouverture à Dieu et à la Sagesse divine, où il signifie l’intuition de
l’Incréé et des vérités ultimes. L’esprit, non pas comme organe intellectuel,
non pas comme organe d’intellection, mais de contemplation.
Voila le sens qui sera retenu dans cet ouvrage. Quant
aux mots : « tripartition, trichotomie et ternaire »,
faisons attention et ne leur donnons pas un sens grossier qui désigneraient
une combinaison de trois entités séparées des autres, le fractionnement de
ces entités est une erreur. Les
représentations « corps et âmes » ou « corps, âme et
esprit » de l’humain, sont des « paradigmes
anthropologiques ». Le fait de le savoir apporte deux choses.
Le propre d’un paradigme est d’être une représentation mentale qui se donne
hypocritement à la conscience sous le jour d’une image imparfaite et vraie,
qui plus est, neutre et inerte, dans le sens où elle n’agirait pas sur son
objet. Or ceci est faux. L’épistémologie et la philosophie des sciences
l’expliquent : un paradigme n’est jamais qu’un système fait de
présupposés. Système viable, fiable et parfaitement utilisable par la culture
qui l’adopte, mais qui n’en ai pas pour autant nullement démontrer. Au sommaire de cet ouvrage : Le vocabulaire de l’histoire de l’anthropologie ternaire : Âme, esprit, dualisme et tripartition - La notion de Paradigme anthropologique - L’anthropologie du christianisme originel - Homme psychique, homme spirituel - L’Anthropologie « Corps, Âme et Esprit » telle qu’en elle-même : Du corps et de l’âme - De l’Esprit - La Métanoïa - Une métamorphose et deux morts - L’expérience de l’esprit - Au Principe, à l’origine et aujourd’hui. Modernité et Avènement de l’homme « domestique » : L’étouffement de l’esprit par la Psyché - Une inversion de la norme - Domesticité de l’homme - L’Âme, signifiant maternel - Une aliénation intellectuelle - Pouvoir scientifique et économique et domestication : Prévenir et guérie l’esprit - Scientisme et intellectualisme - Retour à un dualisme platonicien - Confusion de l’âme et de l’esprit - Feuerbach - Marx et Freud - L’arbre de vie - Le pouvoir économique - L’homme de désir et le prix de la libération - Le devenir actuel de l’anthropologie tripartite : L’Eglise romaine - L’apport des Pères orthodoxes - Les grands ésotéristes modernes - C. G. Jung, du moi au Soi - Desoille, Dabrovski, Godel, Jean Guitton, Frankl, Jean Borella, Maine de Biran, Berdiaev, - La braise et les cendres - Psychologie existentielle et psychologie transpersonnelle - Notes sur quelques aberrations de notre temps : L’essentiel et l’accessoire - Inversion et illusion - Fuite et marginalisation - L’homme mondain et l’homme spirituel - |
10 G
GIRARD - DES
CHOSES CACHḖES DEPUIS LA FONDATION DU MONDE |
René
Girard |
Edition
Grasset |
1978 |
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René Girard, cette fois, approche du
but, de cette anthropologie générale qui est, de son propre aveu, le projet
ultime de son œuvre : c’est pourquoi il nous donne là peut-être un des livres
clés pour comprendre les mystères de notre monde et de ses plus lointaines,
de ses plus archaïques généalogies. Depuis le
début des années 1960, sa place intellectuelle fut singulière et sa pensée
originale. C'est pourquoi son œuvre, pour avoir été rejeté pendant longtemps,
restera comme l'une des plus importantes de l'époque. Il était mondialement
reconnu mais ne le fut jamais vraiment en France - même s'il était membre de
l'Académie Française. Il était trop archaïque pour les modernes, trop
littéraire pour les philosophes, pas assez à la mode pour l'intelligentsia
dominante et même trop chrétien pour un grand nombre - y compris certaines
instances catholiques. S'il est reconnu (l'est et le sera de plus en plus),
il l'a été contre l'époque, contre les pensées dominantes, contre les
institutions en place, contre les médias. En France, il fut un marginal, un
intellectuel qualifié «d'original» pour mieux le laisser en dehors de
l'université quand, en elle, le règne des structures et du marxisme écrasait
tout le reste. Et pourtant, il compte et comptera de plus en plus. Pour avoir
fait toute sa carrière universitaire aux Etats-Unis, à Stanford en particulier
; pour ne s'être rangé sous le drapeau d'aucunes des modes intellectuelles
germanopratines, qu'elle soit structuraliste, sartrienne, foucaldienne,
maoïste, deleuzienne ou autres ; Pour s'être intéressé, trente ans avant
Régis Debray, au «fait religieux» quand il était encore classé dans l'enfer
de la superstition ; pour avoir osé se dire «chrétien» - crime de lèse
modernité - ce qui, aux yeux de nos maîtres à penser (et donc à excommunier),
lui retirait toute légitimité scientifique ; pour n'avoir pas, ou peu, de
relais en France (même s'il était devenu, sur le tard, membre de l'Académie
française) alors qu'il est traduit en plus de vingt-cinq langues ; Pour
toutes ces raisons et bien d'autres, René Girard fut à part dans le paysage
intellectuel hexagonal. En 1961,
avec Mensonge romantique et vérité romanesque, Il s'intéresse à la
littérature pour ce qu'elle dit de l'homme ; En 1972, avec La violence et le sacré,
il décortique les mécanismes religieux pour mieux comprendre la violence ; En
1978, avec Des choses cachées depuis la fondation du monde, il considère le
christianisme comme une sorte de «sur-religion» qui vient abolir les autres,
les rendant inefficaces et presque obsolètes. Sa pensée s'inscrit mal dans
une lignée clairement définie. Pour être ailleurs, certains la mette nulle
part. Voilà qui est plus commode pour ronronner entre soi! Anthropologue Il
critique l'anthropologie quand, avec Lévi-Strauss, elle condamne le sacrifice
en le dépouillant de toute signification ; critique littéraire, il rejette
ceux qui, comme Georges Poulet, pensent que la littérature, devenue un monde
en soi, ne se réfère qu'à elle seule, n'a rien à révéler des vérités humaines
radicales - comme le mimétisme ; chrétien, il critique les catholiques trop
immergés dans le monde et peu conscients des enjeux de l'Apocalypse. Tout débute
par la rivalité. Cette rivalité appelle en retour la vengeance et la
vengeance le meurtre et le meurtre la vengeance. L'humanité entre ainsi dans
un cercle sans fin. René Girard, un Durkheim pascalien… Alors qui est-il?
D'où sort-il? Sorte de guelfe chez les gibelins et de gibelin chez les
guelfes, selon la posture d'un Erasme, soucieux de ne rien céder à personne,
il était à la fois disciple de Durkheim et s'inscrit dans la lignée de
Pascal. Posture intenable s'il en est. Dans le camp des religieux il est trop
durkheimien ; dans le camp des sociologues, trop religieux. Et quand il est
question de ces «maîtres du soupçon» qui depuis la fin du XIX ème siècle,
tendent à renvoyer l'homme vers des forces qui, en coulisse, le domineraient,
comme s'il était marionnette plutôt qu'acteur, René Girard, lui aussi, se
réclame de cette tradition qui disqualifie l'autonomie moderne. Il ne met pas
en exergue des forces sociales, des pulsions inconscientes ou des généalogies
insoupçonnées, mais, dans un même effet de déplacement, une rivalité
mimétique au fondement de tout. L'individu n'est jamais seul. La conscience
s'acquiert non par la raison mais le désir. Alors il est
un Durkheim pascalien - ce qui équivaut à un oxymore intellectuel. Unique
membre de cette singulière catégorie, il retient de l'auteur des Formes
élémentaires de la vie religieuse, une approche qui fait de la religion un
effet de coagulation sociale et une manière collective de réguler la
violence. De Pascal il garde le souci d'une apologie chrétienne pleine de
raison. «Tous mes livres», dit-il «sont des apologies plus ou moins
explicites du christianisme.» Le Christ, première victime innocente, qui dit
son innocence à la face du monde, dénude, par-là même, tous les mécanismes du
religieux archaïque. Alors, aujourd'hui, nous ne pouvons qu'être chrétiens,
même si le christianisme n'a pas été pleinement reçu. René Girard en appelle
à une «éthique nouvelle» qui ne peut naître, selon lui, «qu'au sein du
mimétisme libéré - libéré par le christianisme». Qu'il soit
du côté de Durkheim ou de celui de Pascal, il privilégie l'analyse et
délaisse les a priori idéologiques. Ni rationalisme ni fidéisme. Il faut dire
qu'aujourd'hui la situation est inédite. La violence est déchaînée. Plus rien
ne la tient. Le religieux ne fait plus son office. Tenir les deux termes de
l'équation: à la fois l'analyse du religieux, selon les méthodes
durkheimiennes et l'horizon chrétien, dans la lignée d'un prophétisme
pascalien. C'est ce que fit René Girard, laissant, dans son sillage, beaucoup
de mécontentements, d'incompréhensions, d'incertitudes et de points
d'interrogations. Comment sortir de la nature violente de l'homme? René Girard, lui,
insiste sur une histoire par nature tragique et une violence en dehors de
toute maîtrise. Contrairement aux «modernes» qui pensent pouvoir contrôler
les réactions en chaîne de la violence, comme on contrôle une fusion
nucléaire, il met l'accent sur un processus qui finit par ne plus être tenu.
Il échappe à tout le monde. Telle fut la leçon du siècle passé: cette «montée
aux extrêmes», selon la formule de Clausewitz, stratège prussien mort en 1831
auquel il confronte sa pensée dans Achever Clausewitz (2007), ne conduit pas,
après coup, à la réconciliation des hommes entre eux. Cette formule d'une
«montée» de la violence lui parait pertinente. René Girard, lui, sorte
d'écologiste de la violence, met l'accent sur un processus d'imitation qui
oppose les hommes entre eux. Tout débute par la rivalité. Cette rivalité
appelle en retour la vengeance et la vengeance le meurtre et le meurtre la
vengeance. L'humanité entre ainsi dans un cercle sans fin. Notons que pour
lui la violence vient toujours répondre à une offense - que cette offense
soit réelle, imaginaire ou symbolique. La violence est une réponse. Elle
n'est pas première. La rivalité, elle, est première. Le désir de ce que
l'autre possède est à l'origine de tout. Le violent, lui, est d'abord un
offensé. Du moins le croit-il. Toute vengeance est une revanche. Un retour.
Un second temps. Une réponse. Comment
alors briser ce cercle, interrompre ce jeu à l'infini de renvoi? Seul, nous
dit René Girard, le religieux, par l'instauration du sacrifice, rompt cette
circularité de la vengeance et du meurtre. De toute évidence le sacrifice
archaïque est arbitraire. La victime est chargée de «tous les péchés du
monde». Son meurtre réconcilie la communauté avec les puissances divine et
surtout avec elle-même. Dans toutes les sociétés, fussent-elles des plus
primitives, on retrouve ce mécanisme du «bouc émissaire». Il permet d'évacuer
la violence, d'apaiser les consciences et de mettre un terme, provisoire, aux
rivalités en cascade. D'une certaine façon le sacrifice brise le miroir des
rivalités. Elles ne se voient plus, ne se répondent plus l'une l'autre. La
réconciliation s'opère donc sur le dos d'un autre. Ce meurtre fondateur,
instaure des rites qui eux-mêmes font naître les institutions. Et c'est ainsi
que naît la culture et toutes les institutions qui la mettent en forme. Or, le
christianisme, dans un souci de vérité, retire à l'homme ses «béquilles
sacrificielles» en reconnaissant la pleine et entière innocence de la
victime. Le Christ, dit et reconnu innocent, n'endosse plus la culpabilité
sociale bien commode pour justifier des sacrifices. «Le religieux» dit rené
Girard «invente le sacrifice ; le christianisme l'en prive». Cette privation
est un pari éthique, une invitation à sortir du cycle de la violence par le
haut (les Béatitudes). Et si les hommes s'accordaient entre eux au diapason
de la bienveillance! Telle est le sens de l'invitation chrétienne. L'avantage
des intuitions creusées et explorées de bien des manières, comme celle de
René Girard autour des rivalités mimétiques, est qu'elles prennent le risque
de devenirs obsessionnels. Au début, il rêvait d'un savoir sur la violence
qui, une fois connu, permettrait de la maîtriser. Cette prétention l'a
quitté. La réconciliation des hommes entre eux, conçue, au début, comme
quasiment automatique est devenue, au fil des années, incertaine pour ne pas
dire problématique. Reste une certitude: le religieux empêche la société de
se détruire. Certitude d'autant plus vitale que nous assistons à une montée
planétaire de la violence religieuse avec le risque d'une déflagration
totale. Sur ce versant-là de nos inquiétudes qui se profilent à l'horizon,
René Girard peut nous aider à avancer. Il reste un appui sérieux pour nous
éviter de mourir. Mourir par cet actuel jeu de miroir à l'infini des
rivalités mimétiques - autre nom de la démocratie-égalitariste. Mourir par ce
retour au fondamentalisme religieux, loin de l'intelligence des textes et de
la compréhension du vrai mécanisme de la violence. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Le mécanisme victimaire : fondement du
religieux - Mimésis d’appropriation et rivalité
mimétique - Fonction de l’interdit et du rite -
Sacrifice et mécanisme victimaire - Théorie du religieux
- Chapitre 2 : Genèse de la culture et des institutions -
Variantes rituelles - La royauté sacrée et le pouvoir
central - Domestication animale et chasse rituelle -
Les interdits sexuels et le principe de l’échange - La mort et
les funérailles - Chapitre 3 : Le processus d’hominisation -
Ethologie et ethnologie - Le signifiant transcendantal - Chapitre 4 : Les mythes : le lynchage fondateur
camouflé
- Elimination - Connotation radicale, négative et
positive - Signes physique de la victime émissaire -
Comment reproduite un triangle - Mimésis et représentation
- La double genèse œdipienne - Pourquoi la
bisexualité ? - Le narcissisme et le désir de Freud
- les métaphores du désir - Chapitre 5 : Au-delà du scandale -
La conversion proustienne - Sacrifices et
psychothérapie - Au-delà du principe du plaisir et psychanalyse
structurale - Instinct de mort et culture moderne -
Le skandalon - |
GIRARD -
LA VIOLENCE ET LE SACRḖ - |
René
Girard |
Edition
Hachette |
1999 |
Après
son ouvrage « mensonge romantique et vérité romanesque », René
Girard a entrepris dans cet ouvrage de remonter aux origines de l’édifice culturel
et social qui est au cœur de notre civilisation. S’appuyant à la fois sur une
relecture très personnelle des tragiques grecs et sur une discussion serrée
des principaux systèmes d’explication, en particulier la psychanalyse. L’enquête
originale que mène l’auteur, met l’accent sur le rôle fondamental de la
violence fondatrice et de la victime émissaire ; le religieux,
secrètement fondé sur l’unanimité violente et le sacrifice, trouve ainsi dans
cet essai majeur une définition inédite mais réelle. Dans
de nombreux rituels, le sacrifice se présente de deux façons opposés, tantôt
comme « une chose très sainte » dont on ne saurait s’abstenir sans
négligence grave, tantôt au contraire comme une espèce de crime qu’on ne
saurait commettre sans s’exposer à des risques également très grave. Pour
rendre compte de ce double aspect, légitime et illégitime, public et presque
furtif, du sacrifice rituel, l’auteur invoque le caractère sacré de la
victime. Il est criminel de tuer la victime parce qu’elle est sacrée… mais la
victime ne serait pas sacrée si on ne la tuait pas. Il y a là un cercle
bizarre qui s’appellera ambivalence. Au sommaire de cet ouvrage de 480 pages : Le sacrifice - la crise sacrificielle - Œdipe et la victime émissaire - la genèse des mythes et des rituels - Dionysos - Du désir mimétique au double monstrueux - Freud et le complexe d’Œdipe - Totem et tabou et les interdits de l’inceste - Lévi-Strauss, le structuralisme et les règles du mariage - les dieux, les morts, la sacré, et la substitution sacrificielle - L’unité de tous les rites - |
GIRARD - LE
BOUC Ḗmissaire |
René
Girard |
Edition
Grasset |
1982 |
||
L’action
concrète des Evangiles sur ces problèmes commence visiblement avec les
violences contre ceux que les chrétiens appellent leurs « martyrs ».
Nous voyons en eux des innocents persécutés, car pour avoir du sacré au sens
mythologique il faut que la glorification de la victime s’effectue sur la
base même de la persécution. L’innocence du martyr n’est jamais remise en
cause. « Ils m’ont haï sans cause »
et aussi « Père, pardonne leur, ils ne
savent pas ce qu’ils font » En grec, de même, martyr signifie témoin et c’est l’influence chrétienne qui fait évoluer le mot vers le sens actuel d’innocent persécuté, de victime héroïque d’une violence injuste, et lorsque nous écrivons « la victime est un bouc émissaire », nous recourons à une expression biblique, mais qui n’a plus le sens profond qu’elle avait. Autrefois, son sens était celui de la brebis innocente dans Isaïe ou de l’agneau de Dieu dans les évangiles. Les
Evangiles nous affirmant que le Christ est à la place de toutes les victimes,
sous le rapport épistémologique c’est vrai, les hommes n’ont appris à
identifier leurs victimes innocentes qu’en les mettant à la place du Christ.
La vision mondiale du bouc émissaire va changer avec l’avènement de
Constantin en 325, avec le christianisme triomphant, mais, de persécutés, les
chrétiens se feront persécuteurs, non seulement en occident avec
l’Inquisition mais par la conquête de terres en Amérique, en Afrique ou en
Asie, sous la bannière religieuse des rois très chrétiens, et au nom de Dieu. Il
faut se demander pourquoi Jérôme, ce formidable traducteur qui généralement
ne manque pas d’audace, a reculé devant la traduction du mot « parakleitos », il ne voit pas la
pertinence du mot et va opter pour « paracletus » ;
son exemple est suivie par d’autres interprètes aussi inintelligent que
possible, et qui traduiront paracletus, par Paraclet.
Sur le Paraclet beaucoup d’œuvres ont été écrites, mais aucunes n’est satisfaisante car sa définition n’est que
théologique. Pour
les interprètes chrétiens, le Paraclet est l’avocat des disciples auprès du
Père. Cette solution invoque un passage de la première épitre de Jean « Mais
si quelqu’un vient de pécher, nous avons comme avocat auprès du Père, Jésus
Christ, le juste »… Parakleitos. Le texte de Jean fait de Jésus un
Paraclet. De
tous les textes sur le Paraclet, voici finalement le plus extraordinaire. Il
parait fait de pièces et de fragments hétérogènes, comme s’il était le fruit
incohérent d’une espèce de schizophrénie culturelle qui le fait paraître
ainsi. On ne voit rien en lui tant qu’on pense l’éclairer à partir de
principes et de méthodes qui forcement relèvent du monde et ne peuvent ni
voir, ni connaître le Paraclet. Jean nous assène des vérités extraordinaires
à un rythme tel que nous ne pouvons ni ne voulons les absorber. Le risque est
grand de projeter sur lui la confusion et la violence dont nous sommes
toujours un peu possédés. « Quand viendra le Paraclet, dit Jésus, il me rendra
témoignage, il révélera le sens de ma mort innocente et de toute mort
innocente depuis le commencement jusqu’à la fin du monde ».
Ceux qui viennent après le Christ vont donc témoigner comme lui, moins par
leurs paroles ou croyances mais en devenant des martyrs comme Jésus. Ces
martyrs seront les premiers chrétiens et tous ceux qui mourront pour la
défense et la croyance en Jésus. Au sommaire de ce livre : Guillaume de Machaud et les
juifs - Les stéréotypes de la persécution
- Qu’est-ce qu’un mythe ? - Violence et
magie - Teotihuacan - Ases, Kouretes
et Titans - Les crimes des dieux - La
science des mythes - Les maîtres mots de la passion
évangélique - Qu’un seul homme meure
- La décollation de saint Jean-Baptiste
- Le reniement de Pierre - Les
démons de Gérasa - Satan
divisé contre lui-même - L’histoire et le Paraclet |
GIRARD -
CELUI PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE - |
René
Girard |
Edition
Desclée de Brouwer |
2001 |
Cette
relecture de la Bible à travers la théorie mimétique est certes discutable et
discutée. Je n'ai ici donné que les grandes lignes de ce qui j'ai compris et
retiré de cette lecture. Ce qui me gêne un peu dans Girard, c'est l'affirmation
d'une spécificité de la tradition judéo-chrétienne. C'est le croyant qui
parle, et l'Académie française ne s'y est pas trompée, en l'élisant au
fauteuil 37, traditionnellement occupé par un ecclésiastique, où Girard
succède au RP Carré. A quand une interprétation d'un tel niveau intellectuel
par un non croyant ? Recueil
de trois essais inédits, suivis d'un long entretien avec Maria Stella Barberi, le présent ouvrage s'élève contre le relativisme
qui mine les contemporains, incapables de saisir la violence à la racine de
tout ordre symbolique. René Girard revient sur sa conviction que seuls les
Evangiles et "L'Apocalypse" de Jean, prophétisés par la Bible, sont
à même de dévoiler l'origine cachée de toute institution. Il révèle par là-même
les grandes lignes de son travail en cours : un darwinisme revisité, une
anthropologie résolument corrélée à une théologie. Une
autre découverte d'un auteur, par le biais d'un livre d'entretiens et de
courts textes: René Girard, philosophe français, récent académicien. Ce petit
opuscule "celui par qui le scandale arrive" est paru en 2001 et
reprend bien la théorie mimétique, centre de l'oeuvre de René Girard. En
résumé, cette théorie pose que le moteur de l'action humaine, c'est
l'imitation, le désir mimétique. On désire une chose, non pour elle-même,
mais parce qu'un autre la désire aussi. On se trouve de ce fait en permanence
dans des relations humaines basées sur le conflit et la violence, qui mettent
en péril l'équilibre des sociétés humaines. Pour
Girard, les sociétés humaines ont trouvé la solution à cette instabilité avec
la pratique du bouc émissaire. Une victime innocente est régulièrement
désignée comme coupable des désordres et de la violence, ce qui permet à la
communauté de se refaire une unité et de donner ainsi un exécutoire à la
violence collective, qui peut se déchaîner sans risque pour la survie de la
société. Cette position, illustrée notamment par l'étude des mythes grecs,
est intéressante et mérite discussion, mais ce n'est pas là ce qui m'a le
plus intéressé chez René Girard. A
côté du philosophe, somme toute classique, il y a un chrétien, qui analyse les
évangiles et apporte des interprétations personnelles aux écritures. Cette
démarche est pour moi appréciable et brise heureusement le monopole des
religieux sur l'interprétation de haut niveau des textes sacrés du
christianisme. Bien que s'affirmant clairement catholique, Girard est un
laïc, qui n'est en rien tenu par une quelconque hiérarchie religieuse, qui a
le don, aujourd'hui encore, d'étouffer les recherches qui ne sont pas dans la
ligne du Vatican. D'ailleurs, les recherches théologiques les plus vivantes
et novatrices sont actuellement le fait des protestants, signe qui ne trompe
pas. Dans
le cadre de sa théorie mimétique, Girard interprète la Bible comme le refus
de cette logique d'imitation, qui prévalait depuis la fondation du monde. La
loi de Moïse est sur ce point explicite "tu ne désireras pas la femme de
ton prochain". Il va plus loin encore dans l'analyse, avec sa lecture
des évangiles. Le Christ serait venu détruire le système du bouc émissaire,
en rompant l'unanimité autour du sacrifice de la victime innocente. En effet,
pour que l'alchimie opère, il ne faut qu'aucune voix discordante ne
viennent s'interroger sur la culpabilité ou l'innocence de la victime. Jésus,
d'abord bouc émissaire, fait la preuve de son innocence par sa résurrection,
signe de son caractère divin. Ses disciples proclament alors la nouvelle,
rompant l'unanimité de la communauté, qui se déchire autour de la question de
l'innocence ou de la culpabilité de la victime. Cela inverse même le
processus puisque c'est la victime qui est innocente, et la violence
collective envers elle, et donc la société, qui sont coupables. D'où les
phrases de l'évangile où Jésus annonce qu'il est venu apporter le glaive, la
guerre et non la paix. Au sommaire de cet ouvrage : Violence et réciprocité - Les bons sauvages et les autres - le don et l’échange - Echanges de cadeaux dans les iles du Pacifique - Jésus et la violence - la violence dans les sociétés primitives - Mythes et bouc émissaire - La vérité du judéo-chrétien - Le jugement de Salomon - Les héros infirmes - le chant du serviteur souffrant - L’expression des minorités - Satan et Rédemption - religions archaïques et mensonges révélés - judaïsme, islâm et christianisme - « Soi » comme persécuteur - Paradoxe de la croix et division du monde - L’évangile de Marc - L’Apocalypse - Il n’y a pas de 3e voie - De nouvelles couches de l’histoire - L4Inquisition et la Conscience de l’histoire - Le christianisme comme dernier rempart et dernière barrière - Le propre de l’homme et la violence - Ordre et désordre de Satan - Les païens qui se sont mal convertis - Jumeaux et identité - Violence, désordre et perte des différences - Individualisme et différences des jumeaux - Genèse du bouc émissaire - Le handicapé, l’étranger - Elever des tombeaux aux prophètes - Rôle des interdits - L’Apocalypse, révélation de la Vérité - Un monde sans églises - |
goethe – CAHIER DE L'HERMÉTISME. |
Divers
auteurs et intervenants |
Edition
Albin Michel |
1979 |
Ce
cahier d’étude consacré à Goethe se veut être une contribution à ce chapitre important
de la pensée symbolique qu’est l’hermétisme goethéen. Il s’ouvre sur le récit
intitulé Das Märchen (Le Conte), plus connu en
français sous le titre « Le Serpent
vert ». Chantal
Nessler en donne une nouvelle traduction, tandis
que Gonthier Fink fait le bilan d’une critique obsédée depuis prés de deux siècles par ce récit énigmatique, et
qu’Yvette Centeno nous en livre une lecture
alchimique. Un autre conte, La Nouvelle Mélusine, dans une traduction
nouvelle due à Chantal Nessler, fait également
l’objet d’une étude neuve et approfondie de G. L. Fink. Goethe
est aussi l’auteur d’une monumentale œuvre scientifique. L’étude qu’il a
consacrée à la spirale paraît assez caractéristique de la pente hermétisante de sa pensée pour faire l’objet d’une
première traduction du fragment du roman
épistolaire, témoignage précieux sur la genèse d’une des
orientations majeures du jeune Goethe. L’ouvrage
se termine par deux études historiques : l’une par Rolf Christian
Zimmermann sur Agrippa et Goethe, l’autre par Roger Godard sur Macarié, le personnage peut-être le plus mystérieux de
l’œuvre de Goethe – l’Initié dont l’esprit « éveillé » se mouvait
parmi les espaces interstellaires, et qui est présenté ici, à l’intention des
hommes d’aujourd’hui, comme la médiatrice des sources vives de l’imagination
créatrice. Au sommaire de cet ouvrage : Avant propos de
Frédérick Tristan et Antoine Faivre Le Conte –Le Serpent vert de Johann Wolfgang Goethe Les mille et une lectures du Serpent vert, bilan de la
critique – De l’hermétisme à l’ésotérisme politique par :
Gonthier Louis Fink – Le Serpent vert : Essai d’interprétation par :
Yvette K. Centeno La nouvelle Mélusine par J. W. Goethe La nouvelle Mélusine. Goethe à la recherche d’un nouveau
langage ésotérique par : Gonthier Louis Fink – De la tendance spirale par : J. W. Goethe Goethe et la tendance spirale – Le fragment de roman
épistolaire de Goethe par : Antoinette Fink-Langlois – Les quatre « furores »
d’Agrippa Von Nettesheim et le « Wanderers Sturmlied » de Goethe par : Christian
Zimmermann Macarie ou
l’anti-Grand Cophte par : Roger Godard - |
GORDON - CE QUE FUT LE DÉLUGE |
Pierre Gordon |
Edition Signature |
2006 |
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Des lors, l’histoire humaine se présente comme une lente dégradation de la connaissance ontologique dont il était, dans l’univers de la radiance, nanti à l’origine. Conséquence de la chute qui l’a plongé dans l’opacité d’un cosmos matériel, il s’est « dessoudé de l’Être » et cherche désespérément à retrouver ce pouvoir mental supérieur qui fut le sien. « L’homo sapiens adamique », comme l’appelle Pierre Gordon, aurait connu la plénitude dans un univers de radiance dynamique, d’où sa nostalgie inextinguible du Paradis perdu. Dans cette étude, l’auteur déclare qu’il ne lui eut été d’aucune utilité de réunir tous les textes connus mentionnant le Déluge, ceux-ci présentant peu ou prou le même type de scenario. La démarche mentale, spéculative donc, lui est apparue beaucoup plus pertinente. Cependant, il pose comme un a priori que c’est l’Esprit et son essence dynamique qui créent et ordonnent le monde phénoménal et non pas l’inverse, que c’est l’homme, cet être aux pouvoirs entachés d’une paralysante limitation mentale, qui aurait inventé les dieux et leur demeure olympienne. Au sommaire de cet ouvrage : Les traditions diluviennes en Amérique - Récits des diluviens et leurs significations dans tous les pays d’Amérique du Nord et du Sud - Les traditions diluviennes en Océanie - les traditions diluviennes dans l’archipel indien - les rites agraires - l’ancêtre initiateur - comment le Déluge devint un fait planétaire - Ancienneté des récits diluviens - Birmanie, Cochinchine, l’Assam - Polynésie - Nouvelle Zélande - Micronésie - Mélanésie - Australie - Iles de la sonde - Provenance néolithique des récits diluviens - les Karans de Birmanie - les Tchingphô - les Ba-nhars - les Bhils - Deucalion et Ogiges - Dardanos - la Grèce - Merops - Phaéton - les récits diluviens en Chaldée - Bérose - les Héliques - Ninive et le mont Nisir - Le drame sacré du Déluge - La tradition diluvienne dans la Bible - Les deux récits diluviens de la Genèse - le récit élohiste et le récit yahviste - La mission salvatrice et l’ivresse sacré de Noé - la culture de la vigne - le vin sacré de la montagne - l’attitude des trois noachides - le scénario sacré de la tour de Babel - Suréminence de la Montagne diluvienne - Les deux montagnes diluviennes de la Bible - la montagne sainte de Moise - les monts Ararat - l’Urartu en Inde - le Mont Baris - masion - Koufah - Apamée - Elvend - Demavend - Kouner - Dagh - Yima - La montagne en Egypte - la sainte montagne d’Abydos et le rituel osirien - les temps primordiaux - Thèbes et Coptos - rituel abydénien - ce que nous enseigne le rituel osirien - scenario diluvien en Egypte - La Tradition diluvienne en Afrique - les Pygmées et les tribus nègres - les montagnes artificielles - la Montagne comme notion religieuse rectrice - Hiérapolis en Syrie - le fente par où s’écoula l’eau diluviale - les deux colonnes - primauté de la Pierre Sacrée - Où la Montagne Primordiale se situait-elle ? les montagnes d’Ararat - le Paradis terrestre - les données égyptiennes et chaldéennes - les Enfers - voyage des morts - l’obole des morts - le Caucase - la sacralisation de la mer noire - les Ases - l’empire de Tanasis - Mardouk - les traditions iraniennes et autres - les traditions hindoues et tibétaines - Reste-il- des traces de la Grande Montagne diluvienne ? - Selon Homère - théocratie préhistorique - le rituel de mort et de renaissance - l’Agarttha - Universalité du Déluge - le Déluge comme cataclysme géographique - Phaéton - le Déluge de l’Atlantide - Hracan - la disparition de l’Atlantide - Platon - Multiplicité des iles Saintes - La Montagne diluvienne et le Dieu de la Montagne - la Dame et le Seigneur de la Montagne - Pourquoi la Montagne est devenu l’habitat de Dieu - El- Shaddaï, Yahvé et la montagne diluvienne - |
GORDON – DIEUX PAÏENS ET SAINTS CHRÉTIENS |
Pierre Gordon |
Edition Signatura |
2013 |
Ne devrait-on pas s’étonner de trouver dans nos églises autant de saints céphalophores, dont certains n’ont même jamais existé ? Tous, nous montrent Pierre Gordon, sont bien à la suite des dieux païens, les héritiers de personnages sacrés et grands initiateurs des premières théocraties paléolithiques et néolithiques. S’appuyant sur une solide érudition, l’auteur analyse un grand nombre de rites qui ont perduré à travers le monde et seraient, selon lui, à l’origine des mythes, et non l’inverse, comme on le pense bien souvent, car, nous dit-il, « les traditions ne mentent pas, fixées depuis des millénaires sur le roc de la liturgie ». Le grand rite de mort et de résurrection serait ainsi l’apanage de cette grande Eglise théocratique de l’Âge d’Or qui transmit la Tradition Primordiale. En cela, ce nouvel inédit de Pierre Gordon, s’inscrit bien dans l’ensemble de l’œuvre de ce grand préhistorien des religions, grâce à laquelle « une voie possible vers la Vérité nous est ouverte » Les innombrables saints par exemple qui, une fois décapité, se baissent pour ramasser leur tête et courent la porter dans un endroit sacré, ne relèvent en rien de la crédulité humaine. Leur geste traduit de très vieux rites initiatiques qui datent du néolithique, et que le Christianisme a longtemps pratiqués dans les campagnes, en marge de ses rites spécifiques. Ce qui explique, on le verra dans cet ouvrage, les survivances païennes dans le christianisme, c’est avant tout, que le paganisme, dans sa substance profonde, était aussi bien que le christianisme, une initiation au monde de radiance, et y conduisait par une liturgie analogue. La christianisation n’a donc pas marqué, en beaucoup de cas, surtout dans les milieux rustiques, où se perpétuaient de très vénérables coutumes, une brisure avec la religion antécédente, elles en ont été plutôt la renaissance et l’épanouissement. Les saints chrétiens ont tout naturellement pris la place des dieux païens, parce que, dans le fond, ils étaient comme eux, des canaux du sacré et des initiateurs. S’étonner que nombre des saints n’aient jamais existé en tant que personnages chrétiens, et transposer simplement des divinités païennes, c’est méconnaître à la fois la nature et la fonction des uns et des autres ; c’est ne pas se rendre compte que les dieux, comme les saints, se référent à une seule et unique réalité : l’être dynamique du surhomme, pivot de toutes les religions humaines. Au sommaire de cet ouvrage : Première partie : Le paganisme et le Christianisme, stade d’une religion unique - Importance et principe du matriarcat - le fond religieux primitif - les caractères du rituel diluvien - l’église néolithique - Paganisme et christianisme, leurs dieux - l’unité religieuse dans l’humanité et de l’Être dans le surhomme - la croix chrétienne et la croix païenne - Deuxième partie : L’enceinte sacrée néolithique et ses survivances - la ceinturation sacrée et ses anneaux - les couronnes - le rite de la circumambulation - Troisième partie : Pierres et objets sacrés venus du ciel : Les pierres bizarres venus du ciel - autres objets sacrés tombés du ciel - Quatrième partie : Le rite de la décapitation et les personnages qui portent leur tètes à la main - Le sectionnement de la tête et les usages funéraires - Dyades et Triades matriarcales - le sens et l’importance de la tête coupée dans la religion hellénique - Athéna et la tête de Méduse - le poulpe comme tête coupée - le poulpe et Aphrodite - le rite initiatique de la tête coupée - la céphalophorie de saint Denis et son explication - Octobre, mois des saints céphalophores - les saints céphalophores, les emplacements sacrés du paganisme et les monastères bénédictins - la transition du paganisme au christianisme - les saints céphalophores et la traversée des cours d’eau - Cinquième partie : Les passeurs géants du paganisme et saint Christophe : - Orion - les dieux et héros grecs, porteurs du sacré - Bran, Thor, Wade, Grettir - Rôle des passeurs géants, le sacré et ses modalités de transport - les héritiers des passeurs initiatiques - la saint Christophe oriental, ou saint Christophe à tête de chien - le saint Christophe occidental et les survivances folkloriques - |
GORDON – LA MAGIE DANS L’AGRICULTURE, ORIGINE ET SENS DES RITES AGRAIRES |
Pierre Gordon |
Edition Signatura |
2009 |
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Il montre la grandeur de nos ancêtres et la puissance spirituelle et mentale dont ils ont imprégné l’humanité jusqu’à nos jours. Il met en exergue la notion de « mana » partagée universellement par tous les peuples de la terre sous des noms divers, il nous plonge aux racines mêmes de la compréhension de cette énergie dynamique, source de toute manifestation et paradis perdu auquel l’homme tache de se reconnecter depuis la nuit des temps. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Rires agraires et initiatiques - Définition et méthodes à suivre pour l’étude des rites agraires - Le rituel de mort et de résurrection - l’influence du matriarcat - les rites initiatiques essentiels - Chapitre 2 : Le champ de céréale comme sanctuaire - Le champ et la montagne sacrée - le roi laboureur - le labour rituel dans les fêtes d’Osiris et en Inde - Chapitre 3 : Les rites agraires et le matriarcat - La Mère Divine et le champ de céréales - la femme et le travail des champs - le labour comme rite de sexualité - ce qu’est la mère des céréales - Chapitre 4 : Les rites agraires et les éléments de la liturgie initiatique - L’arbre - la pierre et le feu - les hommes-animaux et les animaux porteurs du feu - les Brandons - L’eau - l’air, le vannage, le bernement - la montagne sacrée - la caverne sacrée et ses succédanés - les morts - la fête des mânes comme fête agraire - le vêtement neuf - Chapitre 5 : Les rites agraires et l’offrande des prémices - Fondement de l’offrande des prémices et la fête du nouvel an - désécration et consécration - offrandes lors des semailles, de la moisson et lors du battage - l’engrangement - Chapitre 6 : Les rites agraires et l’âme des plantes - l’âme des céréales - la céréale comme saint-sacrement - Dumuzi-Tammouz - Nisaba, Ezinu - l’âme du vin - Sinis - l’alcoolisme sacro-saint - Adonis - l’âme de la céréale et la gerbe - Chapitre 7 : La première et la dernière gerbe comme centre des rites - D’où vient le privilège attribué à la première et à la dernière gerbe ? - personnification animale - Le grand chasseur et l’Ogre - Chapitre 8 : Les rites agraires de deuil - Pourquoi les rites agraires comportent des rites de deuil - le Maneros égyptien - les plaintes d’Isis - les lamentations babyloniennes sur la mort de Tammouz - Kostrubonko - les jeux, la lutte et les danses - Hymne homérique à Déméter - les deux déesses agraires - Chapitre 9 : Les sacrifices pour les récoltes - Les sacrifices humains - le dépeçage de pélops - les 100 enfants immolés en Equateur - les sacrifices mexicains pour la moisson - l’immolation printanière chez les indiens Pawnee - les sacrifices animaux pour les récoltes - Chapitre 10 : Les rites agraires et les étrangers - Pourquoi les étrangers furent considérés comme pourvus d’un mana spécial - le mythe de Lityersès - Rôle réservé aux étrangers - Chapitre 11 : Liens des rites agraires avec les rites nuptiaux et royaux - La résurrection initiatique - la dernière gerbe comme la « vierge, la fiancée, la jeune-fille, la mariée, la vierge, la reine, le berceau d’enfant, Kirn » - le sens des mots Kirn et corn - ce que révèle le mot « blé » - Chapitre 12 : La nudité et les orgies dans les rites agraires - Orgies et mariages - les orgies religieuses ne furent point des rites bassement magiques - les figurations phalliques comme instrument de fertilité - Chapitre 13 : Autres rites agraires - Les jardins d’Adonis - Le flottement de la chevelure et le balancement du sac de grains comme rites agraires - la procession comme rite de fertilité - le tir à l’arc - la danse et le bruit sacré comme rite agraire - les arts graphiques et les jardins d’Adonis - Chapitre 14 : Conclusion - Place des rites agraires et de chasse dans l’ensemble des rites - rites de passage - unité des rituels humains - |
GORDON - LA MAISON HUMAINE ET SON ORIGINE SACRÉE - |
Pierre Gordon |
Edition Signatura |
2012 |
Cet
essai inédit de Pierre Gordon, nous offre un angle de vue tout à fait
novateur et éclairant sur l’origine de la maison humaine. L’auteur nous
apporte la preuve, en s’appuyant sur de solides travaux ethnologiques, que
pas un détail de sa genèse n’échappe aux conceptions les plus anciennes du
sacré et que c’est au sein du domaine rituel qu’elle fut inaugurée, sous
forme de « résidence surnaturelle ». La pose de la première pierre, l’inauguration d’un édifice, le seuil sous lequel on enterrait une hache de pierre ou bien encore des feuillages déposés sur une toiture que l’on vient de terminer, prennent alors tout leur sens. A
ce jour, il n’est pas de nouvelles découvertes archéologiques,
ethnographiques, paléontologiques, qui ne viennent s’inscrire dans l’œuvre de
Pierre Gordon comme une pièce manquante d’un puzzle dont il a donné le cadre,
faisant de cet auteur, non seulement un grand chercheur dans le domaine de la
Tradition, mais également un visionnaire. Etant
donné le caractère initiatique des premières constructions élevées dans les
cavernes et les enceintes divines des hauteurs, il est hors de doute que le
temple divin eut très exactement la même origine que la maison humaine. La
demeure où s’abritait ces êtres saints qui étaient des néophytes ou des
initiés, pouvait-elle différer de celle où résidait l’ancêtre initiateur,
prototype des dieux locaux ? Pour tous, le mana transcendant
était identique, et la vie, pendant longtemps, fut commune. D’autre part, les
objets utilisés pour les rites – objets sacrosaints dont l’énergie surnaturelle
se personnifia très souvent, par la suite, en déités spéciale – étaient, eux
aussi, logés dans les mêmes conditions et abrités de la même manière. Au sommaire de cet ouvrage Ouranos et les cavernes sacrées de l’ère paléolithique - Le rituel de mort et de résurrection - Réaction de la terre-mère et des « filles des hommes » - La théocratie néolithique - Avènement de rites nouveaux - La lutte des dieux contre la Mère Divine - Participation progressive de l’homme au travail agricole - Les formes primitives de la maison humaine - Les architectures - Les enceintes sacrées anciennes et actuelles - Les cavernes - Les abris de feuillages - Les demeures quadrangulaires - Les maisons rondes - La tente - L’arbre sacré - La hauteur sacrée comme principe d’architecture - Mes monuments mégalithiques - Les montagnes sanctuaires transformées en œuvre d’art - La Ziggurat, les truddhi, les sesi, les talayots, les nuraghes, les brochs ou duns - Les veems et les cases - Colombiers et Moulins à vent - La maison d’Akitu - Les monticules sacrés - Le Temple du dieu identique à la maison humaine - Les Temples de l’antiquité classique - La colonne et l’obélisque - Le portique - Les sanctuaires portatifs et flottants - Les agglomérations humaines comme lieux sacrés, Rome et Paris - Les monastères - les camp militaires - La maison et le feu sacré - La maison troglodyte - Le bois comme matériau noble - L’entrée de la maison comme gueule du monstre - La maison et les arbres sacrés - L’eau sacrée - Epoque propice à la construction de la maison - Les fêtes de la maison - Les emplacements initiatiques - Les cimetières - La nécrolâtrie et la nécrophobie - Maisons groupées et maisons dispersées |
GORDON – LA NUIT DES NOCES |
Pierre Gordon |
Edition Dervy |
1951 |
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Les différentes modalités, et l’extension de la prostitution prénuptiale - Le mulierisme - le centaurisme - l’accouplement bestial - la hiérodulie - le sacerdotisme - le sénisme - le principisme - le nasamonisme - l’arkisme - le pérégrinisme - la prostitution babylonienne - le cadéberisme - le talisme - l’échangisme - la prostitution rituelle des femmes mariées - sens du primanoxisme - Le lieu et le salaire de la prostitution nuptiale - Le sanctuaire - le harem - le don afférent à la défloration et à la prostitution sacrée - la dot de la femme et l’union hiérogamique - le don en argent - le mariage par achat - Sens profond de la liturgie de sexualité et des conceptions phalliques - Le sacrement de sexualité d’après les vues anciennes - l’hermaphrodisme initial - la liturgie de sexualité et la notion du domaine rituel - la dégradation des rites sexuels - les « messes noires » - |
GORDON - LA RÉVÉLATION PRIMITIVE |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
2008 |
L’on
nomme Révélation Primitive, la communication
spéciale qui s’est établie, tout au début de l’histoire humaine, entre
l’homme et la préternature. Par préternature nous entendons l’univers transcendant
ou dynamique qui forme le substrat des choses accessibles à nos sens. L’on
peut concevoir cette communication de deux manières : La
première consiste
à admettre que l’être humain fut jeté, dès le principe, dans le cosmos que
nous avons sous les yeux, autrement dit dans le monde saisi comme physique,
par l’intermédiaire des sensations, et que Dieu lui dévoila alors des notions
plus hautes, propres à l’univers de la transcendance. Le péché originel mit
fin à ces contacts, et notre espèce en fut, désormais réduite aux modalités
empirique de la connaissance. La difficulté est de discerner par quelle voie,
dans cette hypothèse, se communiquaient primitivement à l’homme, les idées
qui l’exhaussaient au dessus du monde appréhendé
comme physique ou spatio-temporel, et le renseignaient sur le royaume
divin, était-ce par l’intermédiaire des sensations ? ou au moyen
d’intuitions mystiques, qui soustrayaient momentanément la pensée à l’emprise
des perceptions sensibles ? La seconde conjecture est, de toute évidence, seule acceptable. Mais autant dire alors que le milieu intuitif, caractéristique de l’état édénique primordial, différait de l’ambiance physique au sein de laquelle nous nous mouvons. Nous retombons ainsi dans cette 2e conception, d’après laquelle l’homme fut primitivement placé dans le cosmos de la matière saisie directement comme radiante, en d’autres termes dans l’univers, extraspacial et extratemporel, de l’énergie pure, où la pensée n’est pas arrêtée par les impressions des sens et accède au dynamisme des l’être. Le milieu primitif de l’homme était donc, suivant cette seconde notion, à tous égards transcendant et divin. L’initiation
chez les « Primitifs » consiste essentiellement à révéler
l’existence d’un monde réel, d’un univers divin, et à mettre en contact avec
lui, les novices, après les avoir dépouillés de leur personnalité ancienne (c’est
la mort du vieil homme dans les rites modernes). Chez
ces peuplades primitives d’Afrique ou d’Australie, les jeunes gens sont rassemblés,
puis les surveillants se saisissent d’eux et les élèvent à bout de bras vers
le ciel comme pour les confier à l’Être Suprême ; les gardiens sont
ensuite eux-mêmes soulevés, le visage tourné du côté de leurs pays
respectifs. Pendant ce temps tous les assistants tiennent le bras tendu vers
la lumière du ciel ; il s’agit là de rattacher les jeunes novices à
l’Être Souverain. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Etat primordial d’illumination, occultation primitive et révélation - Importance du premier ancêtre - L’existence de la tradition prouve que la pensée humaine ne relève point de l’animalité - La substance de la tradition primitive - Inconsistance présente de l’histoire et de l’homme - Chapitre 2 : Conséquence générales de l’occultation primitive - Rupture de l’être avec l’unité - Isolement du JE humain - Le travail comme condition de la vie du corps - Transformations organiques - La mentalité ontologique - Pourquoi la mentalité empirique actuelle ne fut point primitive - Chapitre 3 : Les Initiations et les mystères, comme suite de la Révélation Primitive - Le rituel initiatique ou rituel de mort et de résurrection - Les diverses initiations, chez les primitifs, dans l’Antiquité, dans la chrétienté et dans divers courants spiritualistes - L’hermétisme - La tradition initiatique et son support rituel - La théocratie ancienne propagatrice des initiations et des mystères - Chapitre 4 : Le signe cruciforme comme symbole de l’occultation et de la révélation - La croix préhistorique à branches égales - Les symboles cruciformes - Survivances astrologiques - Le signe cruciforme païen et chrétien - L’illumination primordiale et le symbole du cœur - Chapitre 5 : La voyance - Les prophétesses sacrées - Pourquoi les Normes et les Moires l’emportaient sur les dieux - La voyance comme facteur d’unité religieuse - Chapitre 6 : La Religion, fruit de la Révélation primitive - Le sacré et les notions connexes - La religion et la science - La religion et la magie - Chapitre 7 : Le culte des ancêtres - La place du premier ancêtre dans les diverses civilisations - Le premier ancêtre et le diable - Le culte des morts - Chapitre 8 : L’univers rituel comme survivance de l’illumination primitive - L’île sacrée - La montagne sacrée - Les monts Atlas - La Rome primitive et le nombre 12 - Le monde souterrain ou les enfers - L’Autre monde et l’ici-bas |
GORDON - LE GÉANT GARGANTUA |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
2012 |
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Au sommaire de cet ouvrage : 1e Partie : Les ancêtres de Gargantua : Chapitre 1 : Le géant qui mange les hommes – le vampirisme divin dans l’antiquité – Cronos – le vampirisme comme digesteur divinisant – les labyrinthes – régressions folkloriques – les carnavals – les incubes et les succubes – les lamies et les lémures – Hécate – Karkô – Krakos – Calchas – origine du mot « ogre » - l’île Gorgona – Chapitre 2 : Les grees et les gorgones – les îles gorgates – la descendance de Méduse et de Poséidon – le sang dragon – la valeur salvatrice du sang – la hiérogamie de la Gorgone – la mère divine dans le christianisme et dans le paganisme – Chapitre 3 : Où est né la Gorgone – le problème de l’Atlantide - Tula et Ogygie – le rituel diluvien – qui étaient les Atlantes ? – les 10 rois de l’Atlantide – l’empire des Atlantes – les courses de chevaux dans l’île sainte – Chapitre 4 : Les êtres et objets initiatiques désignés par le thème verbal G.R.G. – en Mésopotamie – les Kourganes russes – Le Mont Gargan – le Gargantua d’Angleterre – le galgan germanique – Gergovie, gargarius et galgerius – le mot gurges – la gorge initiatique – Grandgousier et Gargamelle – Grantgosier et Galemelle – la femme sacrée qui apporte des pierres dans son tablier –pourquoi le diable bat sa femme – Chapitre 5 : Saint Gorgon – Rivières et mont sacrés désignés par le thème verbal G.R.G. – Saint Georges et son histoire – Chapitre 6 : Ce que signifie les noms donnés au dragon – la fée Greg – la gargouille – le coquatrix et la cocadrille – crokos et crocodile – les monstres des sculptures romanes – la Tarasque – la Tarane – Dragon et cerf-volant – la tête coupée du dragon – Chapitre 7 : L’épée d’or et le cheval divin – Les enfants du Dragon – le meurtre de la Gorgone comme rite de libération – le géant anguipède – le cheval Malet - le cheval Gauvin – la blanque jument – le cheval Bayard et les divers chevaux – 2e Partie : Belen, « Père » de Gargantua Etymologie – Belen-Baleine – Belen et Belisame – Belen dans les pays européens – le Bel et les Baals de l’Orient – Belen-Bel – les avatars de Vishnou – L’île de Bali, Balinac et Bolotoo – Abellio – Belen et Gargantua – D’où vient le mot Bal – La tombe de la Roque Balan – les grands chasseurs initiatiques – Les Ballachrades d’Argos – La boulé, le bain, la bulle – les jeux qui se rattachent à Belen-Bel – 3e Partie : Gargantua : Chapitre 1 et 2 : Gargan et Gargantua – Evolution sémantique du mot Gargantua – Gargantua comme rameau de rosier sauvage – Chapitre 3 : Naissance et enfance de Gargantua – la Grande montagne – Merlin démiurge – Gargantua fils de vache – Gargantua et les mutilations initiatiques – Gargantua teint la terre de son sang, rituel de sacralisation – Chapitre 4 : Gargantua grand chasseur avec le roi Arthur – la « pierre gante » - Sainte Macrine – La reine Guenièvre – La Mesnie Hellequin – Caliburnus le glaive du roi Arthur – l’île où repose le roi Arthur – Arthur, enfant adultérin – le mythe d’Amphitryon – Gargantua croquemitaines – Saint Nicolas – Saint Leu – Loup garou – Chapitre 5 : Gargantua, Digesteur divinisant – les tombes de Gargantua – Gargantua et les dragons –les os de baleine – Gargantua et la peste – 50 paires de bœufs portent Gargantua en terre – Descente de Gargantua aux enfers – Chapitre 6 : Gargantua Libérateur et les rites terminaux des initiations – Gargantua et le soleil – Gargantua et les repas communiels – les festins du roi Luern - L’universalité de la personnalité de Gargantua – Chapitre 7 : Gargantua et son rôle d’initiateur – les empreintes et traces de Gargantua – la chaise du géant – les fesses de Gargantua – les culottes – l’écuelle – le lit – la barbe – les reliques – l’affiloire – l’ornière du chariot – Chapitre 8 : Gargantua et la sacralisation des montagnes – les rites scatologiques de création – les vomissements – la hotte – les étrennes – le Mont St Michel - les colonnes et les tours – les clochers et les cloches – Chapitre 9 : Gargantua et les pierres sacrées – les jeux – les palets et les gravois – les pierres d’autel apportées au Mont St Michel par Galemelle et Grantgosier – Marie-Madeleine – Chapitre 10 : Gargantua et les eaux sacrées – La traversée d’une rivière – le dragon maître des eaux – la sacralisation de l’eau par Gargantua – le Marais poitevin – les bateaux et les mariniers avalés par Gargantua – Construction de ponts – Chapitre 11 : Gargantua et les rites agraires – les végétaux – Esus – Sucellus et Taranis – la fondation de Bourges – les dieux bûcherons – Donar-Thor et les géants nordiques – Gargantua berger et personnalité lunaire – la femme de Gargantua – Chapitre 12 : Absence de connexion avec le feu sacré – rareté des danses et des rondes – Chapitre 13 : Résumé de la légende de Gargantua – « les Grands Dieux » - les dieux ancestraux – les Saints successeurs des dieux – |
GORDON - LE MYTHE D’HERMÈS |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
1985 |
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D’autres vols ont été attribués à Hermès, tel le vol du trident de Poséidon, l’épée d’Ares, la ceinture d’Aphrodite et les flèches d’Apollon. Il tranche la tête du géant Argus chargé par Héra de surveiller la génisse Io, amante de Zeus. Son dada est le bétail, il est d’ailleurs souvent représenté avec une brebis dans les bras ou sur les épaules. Telle sont les principales informations fournies par un hymne homérique fameux sur l’enfance d’Hermès. Cela peut paraître étrange que ce récit ai pu être récité lors de cérémonies initiatiques, mais à cette époque le merveilleux faisait parti des cérémonies. Hermès est souvent représenté avec un double visage, précédent ainsi le Janus romain, on le symbolise également comme le dieu de la fécondité animale et de la fertilité, l’analogue du dieu Pan, lequel était du reste tenu pour son fils ou son frère. . Il est également le conducteur des hommes aux enfers, il est la divinité des chemins et le protecteur des voyageurs, il est le gardien des portes – comme le Janus romain – Alors comment expliquer que ce dieu espiègle aux exploits disparates et chaotique soit devenu à la longue l’Hermès Trismégiste, le Maître des pensées transcendantes, le dispensateur de la lumière cachée, le révélateur des secrets initiatiques ? Les exégètes qui ont travaillé sur Hermès sont très partagé, certain tiennent Hermès pour une divinité solaire ou pour l’incarnation de l’aurore, d’autres y voit un dieu du vent, le crépuscule ou l’hypostase de l’obscur, mais la majorité se sont rallier à la phrase de Cicéron : « Hermès a des origines multiples. » L’auteur démontre qu’Hermès malgré cette multiplicité de visages se ramène à l’unité, lorsqu’on pose comme essence première de ce dieu l’ensemble des rites initiatiques, dont il fut considéré comme l’instaurateur. Au sommaire de cet ouvrage : Le rituel de mort et de résurrection – sens premier du mot Hermès – l’essence transcendante des hermai – Hermès bicéphale et tricéphale – Hermès tétracéphale – L’hermaphrodite et l’androgyne initial – les travestissements initiatiques – Le caducée et les deux serpents enlacés – le trident d’Hermès – Hermès phallos è les hermai et leur culte – les fêtes d’Hermès – Hermès et le coq – l’éphèbe – la lyre , les vols de bétail – les chiffres de 100 et 50 – les vaches femmes et Io – les vaches d’Apollon – le vieillard d’Anchestos – Hermès inventeur du feu sacré – les Thries – hermès et le rire initiatique – les pléiades et la fille d’Atlas – Hermès psychopompe – Hermès dieu des voyageurs, messager de Zeus, dieu des marchands et des affaires –Hermès logios et logos – Hermès Thot – L’hermétisme –le mercure gaulois – |
GORDON – LE SACERDOCE A TRAVERS LES ÂGES |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
1993 |
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Chapitre deuxième : les rois-prêtres - les Jukuns - les rois de France et leurs pouvoirs de guérir - L’investiture royale et la théocratie - Le roi-prêtre dans ses rapports avec le roi de substitution - Chapitre troisième : Sacerdoce masculin et féminin - le sacerdoce des eunuques et des efféminés - les travestissements sacrés de l’homosexualité - la fonction sexuelle du sacerdoce - l’investiture par hiérogamie - l’investiture royale dans l’ancienne Chaldée - survivances sacerdotale dans le matriarcat - Chapitre quatre : L’aptitude à la prêtrise, son principe, le vêtement sacerdotal - les clochettes et les grenades sacerdotales - les personnes aptes au sacerdoce dans l’antiquité - comment et pourquoi avaient t-elle du prestige - Chapitre cinq : Les fonctions du sacerdoce ; La fonction initiatique - Le chamanisme - la fonction prophétique - la fonction cosmique et médicinale - la fonction funéraire - L’œil d’Horus - L’œil de Râ - la fonction phallique - Chapitre six : Les fonctions du sacerdoce, sacrificielle et apparentées - La prêtrise du feu - les sacrifices sanglants - les habitudes alimentaires - le prêtre boucher et cuisinier - le prêtre laboureur et boulanger - la fonction de désécration - la chasse et la pèche comme sacerdoce - l’élevage des animaux - les bovidés, la lait, le fromage, le beurre et le prêtre laitier - la cheval et le porc - la poule, le chie,, le ver à soie, les abeilles, le prêtre apiculteur - le prêtre cannibale - comment se procurer des victimes humaines - les sacrifices humains comme rites initiatiques - déviation des idées sacerdotales relatives aux offrandes et aux sacrifices - les deux grandes étapes de la fonction sacrificielle - Chapitre sept : Les dégradations de la fonction sacrificielle dans le sacerdoce antique - évolution du vocabulaire liturgique chaldéen - la fonction sacrificielle chez les hébreux - L’holocauste primitif - le sacerdoce en Inde, en Egypte, à Rome, au Japon et dans le Mexique précolombien - les sacrifices de substitution - Comment fut mangé Pélops - l’emploi des figurines - Origine des sacrifices humains et du passage par le feu - Préparation et lieu des sacrifices - comment choisir les victimes - les rites des Thesmophories - le soma - la grande fête des Pygmées - les mystères d’Eleusis - le costume des sacrifiants - le sacerdoce dans le bouddhisme et chez les Jaïns - les castes sacerdotales - la chaine initiatique - classification des rites et des mythes - Chapitre huit : Bref aperçu sur la fonction royale et sacerdotale - le roi des Shillouks - la fonction liturgique du sacerdoce - le prêtre sacristain, administrateur, économe et banquier - le Potlatch - Les territoires sacro-saints dans le monde - le prêtre juriste, casuiste, magicien et exorciste - le sacerdoce dans le christianisme - |
GORDON – LES FÊTES A TRAVERS LES ÂGES – LEUR UNITÉ – L’ORIGINE DU CALENDRIER |
Pierre Gordon |
Edition SIGNATURA |
2004 |
Pendant
des millénaires, le Sacré et l’expérience liturgique ont été le support de
l’élaboration du calendrier.
Tous les calendriers, grecs, romain
maçonnique, chaldéen, égyptien, copte, hébraïque, musulman, indou, chrétien,
chinois etc… les fêtes et les chiffres sacrés, l’influence de la lune et du
soleil sur la vie traditionnelle et les conséquences initiatiques et
religieuses.
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GORDON – LES ORIGINES DE ROME, VALEUR HISTORIQUE DE LA LÉGENDE |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
2004 |
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C’est sur le mont Germal que vint s’installer la colonie albaine qui fonda la Roma Quadrata, et c’est sur cette colline que l’on trouva la célèbre grotte de Lupercal, repaire de la Louve divine et le sacro-saint figuier Ruminal, Acca Larentia et son sépulcre. Rumus ou ruma désignait anciennement la mamelle, le Tibre lui-même se nommait Rumon en sa qualité de nourricier, de son coté Jupiter portera l’épithète de Ruminus. La Louve nourricière figure d’autre part dans les Indigitamenta avec le qualificatif de Diva Rumina, elle possédait une petite chapelle au flanc du Germal : il est dès lors extrêmement vraisemblable que le nom de Rome provienne de l’allaitement divin qui s’y pratiquait. Un superbe ouvrage sur la naissance de Rome avec sa sémantique, ses légendes, ses mythes et tout ce qui tourne autour de cette ville qui fut très longtemps le centre du monde et exporta sa culture dans le monde entier. |
GORDON – LES RACINES SACRÉES DE PARIS ET LES TRADITIONS DE- L’ILE- DE- FRANCE |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
1992 |
Afin de mieux connaitre l’origine de Paris, l’auteur a eu recours aux traditions populaires. C’est à travers celle-ci que nous comprendrons mieux pourquoi et comment les données folkloriques se rapportent toujours à des rites qui furent propagés depuis le début et que l’Antiquité appelle des dieux ou fils de dieux. Pour découvrir la source de ces thèmes, c’est vers les récits religieux qu’il faut se tourner ; l’on entrevoit ainsi la grandeur initiale et les précieux enseignements de ces récits. Par exemple si nous voulons connaitre pourquoi le méchant loup mange le petit chaperon rouge, il n’y a pas d’autre moyen que de se reporter à Cronos-Saturne, cet ogre divin qui mangeait tous ses enfants dès leur naissance. Pour étudier l’origine de Paris, l’auteur remonte à une date assez éloignée de l’archéologie gallo-romaine et nous explique ce qui était à son sens Paris à la période préhistorique. Cette recherche s’accompagne par l’étude sémantique des noms de rues, de places, de lieux-dits, sur les langues parlées en Gaule avant l’arrivée des Gaulois, les noms des montagnes sont également riches en enseignements. En étudiant l’image que les générations se formaient de l’univers, on constate que les éléments fondamentaux de leur représentation se ramenaient à trois visions : L’Océan, l’Île, et la Montagne. De ces trois éléments qui surgissaient de la mer, s’irradiait vers les quatre directions de l’espace le mana divin ; telle était pour eux la vision primordiale, avec ce monde souterrain s’ouvrant par la caverne et dont le point central était les enfers, Ouranos y enfermait ses enfants et Cronos digérait les siens, ce qui signifiait une période ascétique nécessaire à une métamorphose de l’être et à une transmutation de l’homme par une mort-renaissance. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : L’île de la cité - Lutèce - la nef de Lutèce - Paris - Ce que fut l’île primitive de Lutèce - Chapitre 2 : La colline sainte du Nord : Montmartre du haut et du bas - le rite de la tête coupée et Montmartre - les personnages sans tête - Fusion ultérieure de l’initiateur païen et de l’évangélisateur chrétien - unité profonde du paganisme et du christianisme - la présence du Dionysos sur le mont Mercure - Chapitre 3 : La montagne sante-Geneviève et le château d’Hautefeuille - le mont Lucotecius - le sommet du mont Lucotecius - Comment entendre sainte Geneviève - légendes diverses concernant l’origine de la civilisation française et de Paris - Chapitre 4 : Le Montsouris et le
tombeau des Géants - la tombe d’Isoris
- les tombeaux des géants - appellations diverses du géant - les processions
- leur sens et leur origine Chapitre 6 : Saint Marcel et le dragon de la Bièvre, les Gobelins - Le bourg saint Marcel, premier emplacement chrétien de Paris - saint Marcel et le dragon - signification du rite - le monstre de la Bièvre et géant de la tombe d’Issoire - les Gobelins et les Gabales - Chapitre 7 : Le diable Vauvert - la rue d’enfer - le diable vert - sa provenance et son domaine - l’expulsion du diable vert - comment expliquer qu’un domaine parisien ait appartenu au diable en plein XIIIe siècle chrétien - ce que révèle le diable Vauvert - Chapitre 8 : Carrières et hauteurs, L’origine du Louvre - Ce que fut d’après diverses survivances Paris durant les derniers millénaires de la préhistoire - Transformation des cavernes en carrières - cavernes et hauteurs parisiennes - Chapitre 9 : Feux, Géants, Ours, Moine bourru, Grand serpent et quelques corporations - Les feux de la Saint Jean - les géants de la rue aux ours - l’ours de la chandeleur - les survivances du grand chasseur - le grand serpent de la cité la corporation parisienne des bouchers - la noblesse parisienne - la corporation des « marchands d’eau » - les institutions municipales de Paris - les vignerons de la région parisienne - la saint Vincent - les jardiniers de la région parisienne : saint Fiacre et saint Ortaire - Chapitre 10 : Fêtes de Paris et de l’île de France - Le jour de l’an à Paris - la fête des rois - la chandeleur - le carnaval parisien - le fête des fous - le fête des innocents - les sots et les soties - la mi-carême - les fêtes de Pâques - les rites de la sexualité - leur épuration par le christianisme - les rites du 1e Avril - la grande fête du 1e Mai - la fête de la moisson - le 1e Novembre - les vieux saints médiévaux de Paris - les 12 nuits - les jours alcyoniens - l’interdiction de la pomme - Notre Dame de l’O et les vierges noires de Paris - la fête de Noel - Conclusion : La sacralisation antique par l’eau - La préhistoire et l’ogre - Caractère de la seconde théocratie - les trois personnalités fondamentales des initiations - Les îles de femmes - le rôle des arbres dans l’ancienne justice française - les rites slaves de Koupala - le région parisienne de Verrières - |
GORDON - LES RELIGIONS DES PRIMITIFS |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
2004 |
Au-delà de ce qui semble être un simple traité d’ethnologie au demeurant extrêmement fouillé et documenté, l’on perçoit très vite les idées typiquement gordiennes, en particulier la mise en lumière de certains archétypes communs aux religions primitives : les rites de création (ou diluviens » les rites de mort et de résurrection, les rites d’initiation, le repas communiel, le totémisme, les tabous etc…, idées qui ne sont rien de moins que celles qui ont trait à la Grande Tradition Primordiale, formant la trame unique de toutes les manifestations religieuses. L’œuvre abondante de Pierre Gordon qui refait surface grâce à la passion de quelques dévots, conjugue une connaissance précise de l’ethnologie et des sciences religieuses avec une conception très structurée sur le plan philosophique et métaphysique. A cet égard l’ensemble de ces travaux pourraient s’intituler « A la recherche de la radiance perdue ». Qu’est-ce à dire. Pierre Gordon qui fut haut fonctionnaire de la marine marchande, était hanté par une certitude simple : notre monde a été précédé d’un monde spirituel lequel, à l’issu d’une catastrophe métaphysique – ce mot voulant précise au-delà de la matière – a donné naissance à ce monde actuel. Ce monde présent est le produit de la matérialisation et de l’opacification des lumières du premier monde de la création, deux processus qui furent à l’origine des déterminismes physiques et de la mortalité biologique. Rejoignant les intuitions de Nicolas Berdiaev et d’Henry Corbin, la pensée de Pierre Gordon repose sur un questionnement d type ésotérique qui n’est pas sans rappeler la Tradition de la Gnose. Pierre Gordon fut un savant pour qui la connaissance de l’histoire des religions, la foi en Dieu et en la permanence du monde divin ne formaient qu’une seule et même réalité spirituelle. Elève de Durkheim, il fut un acteur engagé religieusement dans l’histoire des religions qui pour lui ne faisaient qu’illustrer la vérité de son action centrale, selon laquelle toute forme d’organisation sociale des peuples premiers, qu’elle soit politique, religieuse ou autre, ne fait qu’exprimer une nostalgie douloureuse de la création dans son état originel qui se traduit par des tentatives inlassables pour rétablir la continuité du fondement ontologique du monde. Les formes religieuses que l’auteur passe en revue dans cet ouvrage sont aimantées non seulement par la certitude de l’immortalité mais par une volonté constante de montrer comment les hommes ont cherché à restaurer l’état primordial de leur condition. La recherche de la radiance perdue forme la trame unique de toutes les manifestations religieuses car pour l’auteur, l’unité des religions est dans cette mémoire du monde divin maintenue et entretenue par les différents groupes humains. Cet ouvrage n’est pas seulement s’intéresser aux religions des peuples premiers dans les années cinquante, mais c’est aussi au-delà du foisonnement des exemples, l’amorce d’une quête vers le retour à nos origines. Au sommaire de cet ouvrage : 1 - Ce qu’il faut entendre par peuple primitif 2 – Les négrilles de l’Afrique équatoriale - les rites - le système religieux – 3 – Les peuplades archaïques de l’Afrique australe - les Damaras ou Bergdamas - les Bochimans ou Bushmen - les Hottentots - la religion khoisane - les Héréros - 4 – Autres peuplades africaines - les Bantous - civilisations africaines diverses - les Touaregs - 5 – Religions archaïques de l’Asie - Les Semang de Malacca - les Aeta des Philippines - les Andamans - les Todas de l’Inde méridionale - le Tibet - le nord de l’Asie - les éléments de la religion archaïque - 6 – Les religions archaïques du continent américain - le système religieux - les initiations et les rituels - la vie après la mort - le totémisme chez les amérindiens - le cannibalisme rituel - les indiens cultivateurs de la forêt amazonienne - l’Antiquité du groupe Tupi-Arawak-Caraïbe - ses migrations - le sacerdoce chez les peuplades primitives - les anciens emplacements sacrés - |
GORDON – LES VIERGES NOIRES – L’ORIGINE ET LE SENS DES CONTES DE FÉES |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
2003 |
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7/ Bien que les autorités religieuses et royales luttèrent
pour abolir ce culte des Vierges noires, le peuple eut le dernier mot et par
exemple à Chartres, la Vierge noire fut l’objet d’un culte au même titre que
les autres 8/ Le clergé essaya de déplacer ces vierges noires, mais elles
revenaient aussitôt à leur endroit initial, c'est-à-dire souvent dans des
endroits souterrains. De plus lorsqu’on sortait la statue de son contexte
habituel, elle perdait ses pouvoirs merveilleux, et donc on les remit
vite à leur place.
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GORDON - l’image du monde
dans l’antiquitÉ |
Pierre
Gordon |
Edition
ARMA ARTIS |
2005 |
Le
but de ce livre est de marquer les traits principaux de la représentation que
les anciens se sont formée de l’univers et d’en établir si possible les
origines. Le
problème est loin d’être simple, ce qui a contribué à l’embrouiller, c’est
que l’on a toujours situé au point de départ une recherche mentale analogue à
la nôtre ; les hommes se seraient posé, en des temps anciens, les
questions que nous nous posons aujourd’hui, et ils les auraient résolu par
des hypothèses. Ils se seraient demandé par exemple, d’où provenaient les
choses physiques, de quelle manière elles avaient débuté et comment elles
avaient revêtu l’aspect que nous leur voyons, ils auraient en tâtonnant
dégagé quelques images et quelques idées, qui leur auraient paru
explicatives, les générations postérieures auraient poursuivi ce travail, en
t introduisant progressivement plus de précisions, et en éliminant la
gangue religieuse initiale ? La théogonie aurait ainsi évolué en
cosmogonie, puis en cosmologie et en physique. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Considérations préliminaires - La
hiérogamie néolithique et le rite de séparation comme origine du cosmos
- Les cycles de culture - L’ascèse de l’Île sainte
- Le rituel de mort et de résurrection - la Grande
Montagne - la croix spatiale et les quatre régions de
l’étendue - la sacralisation des animaux et le revêtement
de peux de bêtes - le serpent et
l’oiseau - le Grand Chasseur - Chapitre 2 : Conséquences pour l’image antique du monde - Les
traditions lointaines sur l’origine des choses - Le Hara-Berezaiti - le Mérou - les autres
montagnes saintes antiques - le Temple-montagne - les
hypostases du sacré contenu dans la montagne - Chapitre 3 : Les éléments principaux de l’image antique du
Monde
- Le feu - L’océan - la sainteté -
la descendance de la mer d’après Hésiode - L’océan et l’eau
douce - la conception chaldéenne de l’apsu
- L’Île de l’ouest et de l’Est - les deux cornes de la
montagne - la caverne initiatique et l’œuf cosmique -
la noix cosmique - Chapitre 4 : L’image du monde dans l’Inde - Le
jaïnisme - le bouddhisme - Le brahmanisme
- Chapitre 5 : La chute progressive de l’humanité - Prédilection
de l’Inde pour les chiffres astronomiques - Chapitre 6 : La notion du retour éternel -
L’ascension après la chute - Origine de la conception du retour
éternel - Chapitre 7 : Le pommier et les pommes d’or -
Héraklès et les pommes d’or - Les pommes initiatiques
- la place de l’Inde - Chapitre 8 : Les trois étages cosmiques, les Enfers et le
Ciel
- Enfer et Ciel d’après le Jainisme, le bouddhisme et divers cultes
Hindoues - Les ciels primitifs reposent sur une conception
exactes et une réalité rituelle - La descente du Christ aux
enfers et sa montée au Ciel - les volcans comme mondes
souterrains - les paradis et les enfers astraux - Chapitre 9 : Les visites à l’autre monde -
Pourquoi toutes les descriptions sont fautives - L’univers
phénoménal comme création de l’homme - Chapitre 10 : L’origine des dieux et des démons -
Identité première des dieux et des démons - Chapitre 11 : Origine de la croyance à la survie - Chapitre 12 : L’Essence de l’Homme et de l’univers - L’idée
platonicienne - La philosophie des sauvages - Le yoga
de l’Inde - la taoïsme chinois - Le çaktisme - Chapitre 13 : Le Karma - Les divers Karma de
l’Inde à travers le bouddhisme, le Jaïnisme, le Brahmanisme -
Comment l’Inde a faussé les conceptions initiatiques primordiales
- Transmigration et métempsychose - Chapitre 14 : Les applications du Karma -
Liaison avec le système des castes - Ce qui oriente les
réincarnations - L’enfer des renaissances sans fin -
La voie du salut - Chapitre 15 : L’harmonisation rituelle de l’homme et du
cosmos
- La détermination de l’omphalos et l’orientation rituelle
- le rite de Circumambulation - Chapitre 16 : Passage à la cosmologie - Sens profond des rites néolithiques de création - Les cosmogonies créationnistes - les cosmogonies démiurgiques - les cosmogonies émanationnistes, philosophiques et scientifiques - Valeur pérenne du rituel ancien et de l’image antique de monde - |
GORDON - L’INITIATION PRIMORDIALE ET L’ORIGINE DES RELIGIONS - Introduction à l’œuvre de Pierre Gordon |
Roger Parisot |
Edition Arma Artis |
1993 |
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Il est vrai que les Dieux ont vécu sur la terre, et il est vrai que jadis les bêtes parlèrent, il est vrai que les morts peuvent ressusciter et que les décapités peuvent ramasser leur tête, il est vrai que des « ogres » mangeaient les « petits enfants » et que la baleine avala Jonas, vrai qu’Apollon vint d’Hyperborée accompagné de cygnes, et que Lohengrin parti, emporté par eux, vrai que Siegfried combattit le serpent et que Mélusine disparut, transformée en Wouivre, vrai que le prophète Elie fit descendre le feu du ciel sur les autels et que le Verbe, qui est la lumière illuminant les hommes, s’est fait chair, et qu’il a habité parmi nous. Le grand mérite de Gordon est d’avoir su établir l’existence, au fondement et à l’origine du phénomène religieux de faits socio-historiques réels et d’avoir ainsi pu reconstituer la pré-histoire des religions et du sacerdoce, en montrant la véritable Genèse, du péché d’Adam à la résurrection de Jésus de Nazareth. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre I : Pierre Gordon et la méthode sociologique - Chapitre II : Le feu sacré et l’univers de la radiance Chapitre II : Le péché originel et le Paradis perdu Chapitre IV : L’Âge d’or, le mythe du Déluge et Noé – Chapitre V : L’île sainte et la montagne sacrée Chapitre VI : L’initiation : mort et résurrection - Chapitre VII : Le grand veneur, le digesteur et le libérateur Chapitre VIII : Le serpent et l’oiseau Chapitre IX : Le combat initiatique Chapitre X : Initiation et sexualité Chapitre XI : Christianisme et initiatisme |
GORDON - L’INITIATION SEXUELLE ET L’ÉVOLUTION RELIGIEUSE |
Pierre Gordon |
Edition Presse Universitaire de France |
1945 |
L’on rencontre dans l’histoire religieuse, et dans le folklore qui la prolonge, nombre de faits déroutants, dont aucune explication satisfaisante n’a encore été trouvée à ce jour. D’où viennent par exemple ces sacrifices au dragon et qui ont partout pour corolaire une lutte contre un dragon ? Pourquoi d’autres animaux remplacent-ils souvent le dragon ou le serpent ? Pourquoi les victimes exigées par ces personnages mythiques sont elles presque toujours des jeunes filles de préférence vierges ? D’autre part, d’où vient le fait que dans beaucoup de civilisations autrefois, les jeunes filles avant le mariage devaient se prostituer ou du moins coucher avec un homme autre que son mari ? D’où vient l’institution de la hiérodulie, ou prostitution sacrée ? Comment expliquer les accouplements avec des animaux ? Dans les rites matrimoniaux comment entendre l’origine du mariage par rapt ? Comment se fait-il également que tant de cas de mariages se soient accompagnés de luttes ? Il y a là, se rapportant à l’union sexuelle, un ensemble de questions, dont la solution sinon l’explication doit être cherchée au cœur même des croyances et des pratiques religieuses, et l’auteur dans cet ouvrage va aller au plus loin et plus profond possible dans ses recherches, il nous offre donc des solutions, des explications, des idées de pistes qui donnent une base de réflexion logique et satisfaisante, tout en laissant la porte ouverte sur d’autres explications. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : L’initiation sexuelle du Néolithique et ses conséquences sociales - Aperçu d’ensemble - L’amazonisme - La prostitution rituelle avant le mariage - Mythes grecs relatifs à l’union sexuelle pratiquée dans les temples - Le sacrifice humain d’origine initiatique et l’accouplement bestial - Les réactions contre la défloration rituelle - la prostitution sacrée ou hiérodulie - la prostitution des mâles - Le monachisme païen - Le rôle de l’exogamie - Chapitre 2 : L’initiation sexuelle et la Bible - le meurtre des Sichémites - La circoncision de Moïse - la guerre contre les Benjaminites - La fille de Jephté - Samson et Amaterasu - la saga de Samson - Chapitre 3 : L’initiation sexuelle et la notion de paternité - Vue générale des initiations néolithiques - La Teoknonymie - L’évolution économique à la fin du néolithique - Chapitre 4 : L’initiation sexuelle et la prohibition de l’inceste - Théories diverses concernant l’origine de la prohibition de l’inceste - l’inceste rituel primitif - Conséquences sociologiques de l’inceste, rituel primordial - l’exogamie dualiste - Corollaires de l’exogamie - Déduction des règles matrimoniales - Privilège de familiarités et avoidances - Récits anciens se rapportant à l’exogamie - Comment expliquer l’amazonisme, c'est-à-dire la formation de communautés exclusivement féminines ? - Le système dualiste dans l’Antiquité et chez les personnages divins - ses rapports avec l’eau - L’ethnographie et la préhistoire - |
GORDON - L’ORIGINE DE L’HUMANITÉ D’APRÈS LES TRADITIONS ANCIENNES |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
2001 |
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Seule l’initiation, prélude à une nouvelle naissance spirituelle, peut sauver l’homme ; c’est ce qui ressort des rites religieux pratiqués et axés sur les mythes de l’Ile Sainte au milieu des eaux, de la grande Montagne avec sa caverne initiatique et liturgique et bien d’autres. Au sommaire de cet ouvrage de 320 pages : Ce qu’est l’homme - Origine de la religion et du sacerdoce - la théocratie paléolithique et le matriarcat - la Déluge - L’Âge d’argent - La mère Divine, les rites de sang, les rites phalliques. - le revêtement de peaux animales - La décadence religieuse post néolithique - Les traditions égyptiennes - la tradition d’Hermopolis - La tradition d’Héliopolis - Amon-Min ou Amon Ithyphallique - les éléments de l’Ennéade héliopolitainne et leur provenance rituelle - la tradition Memphite - Les traditions Chaldéennes et Assyriennes - Cosmogonies de Nippur - le monstre Tiamat - la création d’après Bérose - le Déluge - Les 7 âges - le Khidhr - la caverne des 7 dormants comme caverne cosmique - L’arbre de vie dans la Chaldée ancienne et sa place dans l’origine du monde - L’eau de vie - les deux montagnes, l’Arallu comme pays d’or - Les traditions Hindoues - le Mérou - la Scythie - Les quatre couleurs et les quatre castes - les quatre métaux et les quatre âges - les quatre animaux - Les traditions iraniennes et asiatiques - L’Airyana Vaedja - Migration des noms désignant le fleuve sacré et la Montagne Sainte - le Lanpolo - L’Oudyana (Eden) - le Khotan et le dieu Kuverâ - La montagne Sainte des juifs : le mont Moriyah - L’Ouschidarena - L’Arparcin - Le sens primitif du mot Paradis - le Paradis de Yima - L’enfer et la cosmogonie iranienne - Les origines et la fin des choses d’après les traditions nordiques - Le rôle de l’arbre dans les traditions relatives aux origines - Le pilier cosmique - L’arbre, chemin du Ciel - Les créations celtiques par l’arbre de vie - Les traditions chinoises - La montagne de jade et le pêcher d’immortalité - Les notions fondamentales de l’Orphisme - Phanès, ou le premier Dionysos - Zagreus ou le second Dionysos - Bacchus ou le troisième Dionysos - L’œuf cosmique - Survivances diverses des vues traditionnelles relatives aux origines - Le Temple-Montagne et les constructions qui en relèvent - Origine des jardins zoologiques et botaniques - La montagne et la colonne - Les pierres dressées - les Yorubas - Le centre du monde et les traditions relatives aux origines - la notion d’Omphalos et sa localisation - Le Templum - L’amphidromie - Les deux chemins - Rahû le grand Dragon - La transmigration et ma métempsychose expliquent-elles les origines humaines ? - La création par la pierre, le végétal, le bois - le rituel phallique - Création des animaux par l’homme ou l’homme par les animaux ? - Formation de l’homme à partir d’un œuf - Le proto-rituel de création et ses déviances - Les deux rituels de création d’après la Bible - Comment la théocratie néolithique a déterminé les traditions relatives aux origines - Le rôle du surhomme et celui de la femme - L’eschatologie - La noyade comme mort initiatique - la mort des Niobides - le dépeçage de Pélops - Le monde des morts initiatiques identifié à celui des Mânes - Remus et Romulus - Les hiérogamies - Rituel de sexualité et les initiations - La caverne - les animaux cosmiques - |
GORDON - ORIGINE ET SENS DES FÊTES |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
2006 |
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Au sommaire de cet ouvrage : La fête d’origine : Insuffisance des théories naturistes - Le rituel de mort et de Résurrection comme principe des fêtes - La fête unique qui commémorait la création du monde, en même temps qu’elle en marquait la rénovation - la fête unique et universelle - la civilisation pastorale - les trois fonctions initiatiques - Les cortèges des fêtes ou processions : la bateau et le maquillage initiatique - comment est né la fête des défunts - les mascarades sacrées - les déguisements sexuels - Les fêtes et les initiations, l’Initiation royale - Le renouvellement des pouvoirs royaux - le roi temporaire et de substitution - l’intronisation royale - le Chalngo de Lhassa et le roi de l’impureté - le roi-dieu - le sceptre - La mise à mort du roi lors des fêtes anciennes - le roi et les rites babyloniens du nouvel an - Les sacées - Sémiramis - le roi jardinier - Enlil-Bani - le monarque de remplacement - le roi était-il immolé de façon sanglante ? - sévices annuels contre le roi véritable - les sacrifices humains en Assyrie - les victimes humaines volontaires lors d’un décès - Les fêtes et les représentations rituelles : Amenuisement des rites en scénarios liturgiques - Origine du théâtre - le rire rituel - Nietzsche et l’origine de la tragédie - la danse -Transcription des scénarios sacrés en hymnes - Les fêtes, le feu sacré et les astres : L’enceinte sacrée, centre des fêtes - L’origine surnaturelle du feu - Le feu sacré et le roi - L’allumage et l’extinction des feux sacrés - la création initiatique par le feu - la marche sur le feu - le soleil et le feu initiatique - la lune et le rituel initiatique - la mère lune et ses deux enfants célestes - la lune et le mana - influence solaire et lunaire - identification de l’homme avec les astres - Les fêtes et les rites de l’eau : L’eau sacrée comme véhicule du feu transcendant - le lien de l’eau avec le rituel de mort et de résurrection - L’eau comme breuvage d’immortalité - l’eau changé en vin lors des fêtes - L’eau celtique créatrice - survivances folkloriques - les eaux captives - la marche sur l’eau - le Déluge - Les rites de l’Air : L’air en tant qu’espace et en tant que vent - les rois ou les seigneurs du vent - Les fêtes et l’arbre cosmique ; la lutte contre le dragon, les sources du mana chez les végétaux : L’arbre cosmique inversé - l’arbre de jouvence et de tous les biens - l’arbre de la connaissance du bien et du mal - Divinités émergeant des arbres - leur habitat - les animaux et l’arbre sacré - l’arbre et la pierre - L’arbre et l’air - La cueillette des fleurs et des herbes, la mère divine et les végétaux : fleurs d’or et plantes d’or - L’arbre initiateur et créateur : L’arbre, père des hommes - origine des berceaux - L’homme arbre comme initiateur et père - Dégradations des vues anciennes, les arbres et les rites de fécondité - Identité de l’être humain initié et du végétal sacré : Le mariage des arbres - mariage d’un être humain avec un arbre - l’arbre femme et les fleurs enfants - arbres plantés lors d’initiation et lors d’une naissance - l’arbre clanique - les arbres comme hommes vivants - Les feuillages initiatiques, le transport de l’arbre sacré et le rituel royal : Huttes de feuillages - la légende de Midas - Les dendrophores - la poursuite de la décapitation du roi en Bohème - Le roi silésien et le fou de la Pentecôte - Rites divers accomplis autour de l’arbre sacré durant les fêtes : Arbres à résine - Plantes à propriété stimulantes ou stupéfiantes - Fonctions des végétaux sacrés au cours des fêtes - culte rendu aux arbres - Les fêtes et les rites relatifs aux pierres : la pierre et l’arbre - l’omphalos - la pierre créatrice - Jet de pierres (lithobolie) - Les monticules de pierres - la croix néolithique - les dolmens et les mégalithes mortuaires - Les fêtes et les mégalithes : Origine des mégalithes mortuaires - la montagne sacrée - les menhirs masculin et féminins - les dolmens et les cromlechs - les cairns ou monticules sacrés - les alignements - Le rôle des pierres sacrées lors des fêtes : Les pierres oraculaires - les pierres de fécondité et d’accouchement - les pierres d’amour, guérisseuses, percées, gardiennes, de pluie, - les pierres venues du ciel - les météorites - les pierres qui volent - les pierres qui parlent et qui déplacent toutes seules - les pierres noires - Pierres de prospérité, de jugement, à ordalie, les pierres-dieu, les pierres témoins, les pierres commémoratives, les pierres-serment, les pierres limites - Les luttes rituelles aux cours des fêtes : Les avatars du dragon - carnaval - la mort - l’hiver - la grand-mère - les sorcières - le jeu de la soule - origine des jeux - Autres rites de fête : Rite de deuil - rite agraires, de chasse et de pêche - rites de métiers - mutilations initiatiques - sacrifices humain et d’animaux - Nom nouveau et vêtement nouveau - les couleurs initiatiques - banquet communiel - Mariage et rites de sexualité - les cadeaux de noce et de nouvel an - Danse et nudité rituelle - le bruit sacré et la musique - les fêtes et les arts du dessin - le rire rituel - la fraternité initiatique - L’effervescence des fêtes : la fête comme folie - Echelonnement des fêtes dans ses rapports avec les éléments - Fêtes patronales et individuelles - Les Panathénées - Les arrhephores - Les Thesmophories - Les Dionysies - |
GORDON - ORIGINE ET SENS DES MYTHES |
Pierre Gordon |
Edition Arma Artis |
2006 |
Cet ouvrage de Pierre Gordon, montre que toute mythologie est un recueil de documents, d’une nature particulière, mais irremplaçable. Contrairement à ce que l’on admet, le mythe n’est jamais un produit de la fantaisie, sans rien définir ici, on indiquera que rien n’est moins inventif que l’imagination dite mythique ; elle se calque toujours étroitement sur une réalité, qu’elle décrit avec scrupule, seuls sont parfois façonnés à une date plus tardive, les raccords entre les éléments mythiques ; l’on aboutit ainsi à des interprétations qui dénaturent le sens primitif du récit ; néanmoins, grâce aux détails traditionnels qui surnagent, il est possible, le plus souvent d’entrevoir le sens. Est analyser longuement les différentes méthodes d’exégèse mythologique proposées au cours des siècles : naturisme, mânisme et autre magisme. Concernant chacune d’elles, il est fourni des informations suffisamment détaillées pour qu’on puisse s’en former une notion exacte ou poursuivre des investigations personnelles. L’on a longtemps supposé que les mythes décrivaient des phénomènes naturels, ce qui leur ôtait toute connexion avec l’histoire. Cette théorie, que l’on peut nommer naturiste ou naturaliste a été en vogue dès l’antiquité grecque, puisque les penseurs Ioniens assimilaient déjà Poséidon à l’eau, Héra à l’air etc… et que les Néoplatoniciens identifiaient quantité de dieux au soleil. Aux temps modernes, tous les grands phénomènes cosmiques ont été considérés à tour de rôle comme le foyer cristallisateur de la mythologie. D’après Renan, le grand mythe néolithique de la Vierge Mère serait la transposition de l’Aurore Virginale, de l’Aurore aux doigts de rose, qui chaque matin tire du néant la nature. Autre exemple : la lutte d’Œdipe contre le sphinx qui signifierait le combat d’un génie lumineux contre les nuages chargés de pluie. De même la légende d’Achille serait un drame mythique de l’orage. Au sommaire de cet ouvrage : Le naturisme - L’évhémérisme - Le mânisme - Le symbolisme - Les mythes sont des phénomènes sociaux - Le magisme - Le cyclo-culturalisme - L’initiatisme - L’essence des mythes - |
GORDON – ORIGINE LOINTAINE DE LA FRANC-MAÇONNERIE ET DU COMPAGNONNAGE |
Pierre Gordon |
Edition Signatura |
2013 |
La maison humaine primitive fut une construction sacrée, et, en
tant que telle, elle fit, à toutes les étapes e son édification, l’objet de
rites précis. Bâtir une maison, fut durant des millénaires une œuvre
liturgique, ressortissant au rituel de mort et de résurrection. La maison elle même n’avait
d’ailleurs pour but, à l’origine, que de dispenser le mana surnaturel et d’en
imprégner la pensée humaine ; si bien que la construction d’une demeure
ou d’un temple équivalait à une véritable initiation. Suivant la règle générale, admise par la théocratie ancienne,
tous les instruments et tous les matériaux qui intervenaient dans le travail
rituel, possédaient le caractère sacré et une valeur symbolique. Chez beaucoup de peuples, ce lien étroit du travail et de
l’initiation a subsisté jusqu’à nos jours. C’est le cas notamment chez de
très nombreuses tribus de guerriers, de chasseurs, de pécheurs,
d’agriculteurs et d’artisans. En Occident l’alchimie qui était nettement une survivance des
rites préhistoriques, a maintenu les vues du paganisme initiatique. Obtenir
l’or pur, fabriquer du métal or, n’est pas un travail de recherche de la
richesse, bien au contraire, l’alchimiste recherche à accéder à la radiance
de l’univers cosmique et dynamique, il cherche à résoudre le cosmos comme
phénoménal en sa substance énergétique immortelle. Le travail de laboratoire
et le feu de l’Athanor, n’ont constitué pour les vrais alchimistes que le coté superficiel du Grand Œuvre, celui-ci n’étant rien
d’autre que la métamorphose de l’esprit humain en lumière pure. La franc-maçonnerie, qui a pris la suite de la
franc-maçonnerie opérative, peut de son coté,
revendiquer très légitimement une filiation directe à l’égard des initiations
préhistoriques, en tant que celles-ci se trouvaient liées à l’art de bâtir la
maison humaine et les temples. Ce n’est pas par hasard que la franc-maçonnerie utilise dans
ses rites le maillet, le ciseau, le compas, l’équerre, la règle, le levier,
la truelle et autre niveau, elle se conforme à l’usage théocratique des
anciennes traditions. De plus elle utilise le rituel de mort et de résurrection,
fondement de sa doctrine, surtout au grade de Maitre, où Hiram est tué, puis
placé dans le monde souterrain, une branche d’acacia planté sur le tumulus et
représentant la puissance de l’univers invisible, préfigurant la résurrection
d’Hiram, qui sera relevé et ressuscité par trois frères. L’auteur fait de très nombreux parallèles entre la franc-maçonnerie et le compagnonnage, il fait ressortir le caractère sacré de ces rites et justifie leurs attachements aux traditions anciennes. |
GRASSET
D’ORCET - Œuvres
dÉcryptÉes -TOME I - |
GRASSET
D’ORCET |
Edition EDITE |
2002 |
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Enfin
Grasset d’Orcet avait la réputation d’être solidement attaché aux principes
conservateurs et serait mort en chrétien, à Cusset, dans l’Allier, le 2
décembre 1900. On sait aussi qu’il prit le pseudonyme d’Hiram Hull pour
publier sa nouvelle La Comtesse Schylock, chez Plon. La liste de ses articles montre l’éclectisme
de ses préoccupations, mais plus que les problèmes de politique et de
diplomatie sur Chypre ou la route des Indes, il faut retenir que Grasset
d’Orcet a été un précurseur et fervent utilisateur de la langue des dieux ou
langue des oiseaux. Mais, l’homme est difficile à suivre dans les étapes de
sa biographie extérieure : il s’est volontairement caché derrière des
pseudonymes et des personnages de fiction. Arrivera-t-on un jour à percer ses
secrets, à décrypter ses messages codés ? On peut l’espérer mais le travail
sera long et pénible : il sera le résultat de recherches pluridisciplinaires
et convergentes. Historiens, hellénistes, philologues, héraldistes,
archéologues, alchimistes, poètes doivent collaborer. Depuis
quelques décennies, venus d’horizons variés, des chercheurs se sont mis à
découvrir les articles épars de La Revue Britannique ou de La Nouvelle Revue mais, vingt ans après, ces chercheurs n’avancent pas
trop et nous plongent dans l’ignorance sur des points essentiels et «
incontournables ». Pas une biographie classique dans le domaine de l’histoire
des idées : quelles sont les influences subies par Grasset ? Les sources
utilisées ? L’audience exercée ? Les réseaux fréquentés ? Loin de l’histoire
officielle enseignée dans les collèges, les lycées et les universités de la
République, loin aussi de l’histoire pratiquée dans les séminaires
catholiques et les académies, Grasset d’Orcet a construit son propre système de
références, en apparence prolem sine matre creatam. À mon
avis, la question essentielle est de retrouver dans la production littéraire
du XIXe siècle d’autres témoignages permettant d’affirmer l’existence d’un
large courant ésotérique, héritier lui-même des siècles précédents. Mais la
difficulté majeure vient du fait que la Révolution française aurait, selon
Grasset d’Orcet lui-même, détruit volontairement toutes traces de la
tradition antérieure. En un
mot, le problème des sources utilisées par Grasset d’Orcet peut et doit
mobiliser les énergies de la recherche future. Il faudrait un énorme livre
rempli de gloses, de commentaires et d’interprétations pour rendre compte des
très nombreux articles de Grasset d’Orcet. Déjà en 1997, « Limousin Espalier
» (in L’Art Royal, trahison des clercs. Les Brisées de Grasset d’Orcet) y a consacré 299 pages avec 831 notes infra-marginales
érudites : c’est un bon début. D’autres étudient les collaborateurs et le
contenu des revues où écrivait Grasset d’Orcet ; quelles furent les relations
entre ces revues et les autres grandes revues de la vie intellectuelle
parisienne : La Revue historique, La Revue des Questions
historiques, La Revue des Deux Mondes, etc. ? Au sommaire de ce 1e
tome nous y trouvons : Les empires de la lune et du soleil - Les quatre premiers livres de Pantagruel - Le 5e livre de Pantagruel - Le premier livre de Rabelais - La préface et le songe de Poliphile - Claudius Popelin et son œuvre - Le musée rétrospectif du Trocadéro - Le rire sardonique - Vêpres siciliennes - Les sectes musulmanes du Nord de l’Afrique et la conférence du capitaine Ney - Les prophéties de Dante - La Corse et Cosme de Médicis - L’encyclique « immortale Dei » et la sépulture de Fra Angelico. Un musée byzantin à Ravenne - La Bulgarie et les boulgres - La béatification de Jeanne d’Arc - les guelfes et l’ogive en Italie - Giordano Bruno - L’évolution pontificale - Un discours du commandeur Negri - Les sacrifices rituels en Orient et les juifs d’Orient - La Rose d’Or et son histoire - Un vers de Dante et L’école dantesque - le coran des cordeliers, Virgile gaulois - France et Turquie, alliance et relations séculaire - |
GRASSET
D’ORCET - Œuvres
dÉcryptÉes - tome II - |
GRASSET d’orcet |
Edition Edite |
2003 |
Ce
second tome de Grasset D’Orcet nous transporte dans un univers ésotérique et
occulte : Au sommaire de ce tome 2 et avant la Révolution française de
1789, l’auteur nous emmène : De l’androgyne dans l’art ancien et moderne
- Le noble savoir - Un blason
- Les rapports des Druzes avec les Grands Ducs de
Toscane - L’aiguille de Cléopâtre et le commandant Gorringe - les derniers instants de
Lusignan - John Gilpin,
héros solaire - La Côte d’Or - Le
Ku-Klux-Klan - Anecdotes à propos de
Cavour - A propos de la devise de Savoie
- Un nouveau Stemma - Pie IX
était-il Franc-maçon ? - Le 4e
centenaire de Christophe Colomb - Les juifs et
Christophe Colomb - Les Bonaparte
- Publication du codex Atlanticus
de Léonard de Vinci - Les juifs dans
l’Europe Orientale, les Karaïtes, Askénazim, et Sépharadim - La
lettre de protestation du Pape - Une page
d’histoire - Les Stratiotes
- La Reine Victoria et l’Arioste -
Les origines musulmanes de la Reine Victoria - Les
collaborateurs de Shakespeare - Un portrait
pseudo-divin - Souvenirs historique de
l’Albanie et des albanais - Au Vatican autrefois et
aujourd’hui
- |
GRASSET D’ORCET -
souvenirs de GRASSET D’ORCET |
grasset d’orcet |
Edition
ÉDITE |
2004 |
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Il fit ses études
au petit séminaire de Clermont et au collège de Juilly. Licencié en droit à
Paris, il se lie d’amitié avec Amédée Pichot, rédacteur en chef à partir de
1843 de la Revue Britannique.
Sculpteur dans l’atelier d’Elias Robert, il voyagea ensuite dans la
Méditerranée, fit des séjours à Chypre où il fut un moment agent consulaire à
Famagouste. Ruiné, il rentra en France vers 1868 et vécut du journalisme et
de la littérature. Il collabora, avant
1870, à La Cloche,
au Figaro, fit du reportage
pour l’agence Havas sous la Commune et publia ensuite des études sur l’art,
la politique, des nouvelles, des notes de voyage dans les journaux et revues
de l’époque : La France, Le Gaulois, Le Soleil,
L’Orient, Le Monde illustré.
Érudit, philologue, historien, littérateur, il fournit à La
revue Britannique plus de 160 articles de
1873 à 1900. Il donna aussi des articles à La
Nouvelle Revue à partir de 1883. À mon avis, la
question essentielle est de retrouver dans la production littéraire du XIXe
siècle d’autres témoignages permettant d’affirmer l’existence d’un large
courant ésotérique, héritier lui-même des siècles précédents. Mais la
difficulté majeure vient du fait que la Révolution française aurait, selon
Grasset d’Orcet lui-même, détruit volontairement toutes traces de la
tradition antérieure. Au sommaire de cet
ouvrage : De l’alcoolisme en littérature - Tragodes et moirologues - Chypre - La Bulgarie - Vieux types bretons - Idalie et ses sacrifices humains - Monsieur Renan en Phénicie - Mouzoura - Le vieux dictionnaire - Alfred de Musset au café de la Régence - Manuscrits inédits - Correspondances inédites - 420 pages et de très nombreuses illustrations pour illustrer les
souvenirs de ce grand occultiste de la fin du XIXème siècle qui fut un témoin
de son temps. Au
chapitre 10 O, il y a 2 tomes de Grasset d’Orcet : Œuvres
décryptées -
|
GRASSET D’ORCET - VOYAGE A LA
LḖGENDAIRE UTIQUE |
Grasset D’Orcet |
Edition L’Oeil du sphinx |
2017 |
Claude-Sosthène
Grasset d’Orcet (1828 – 1900) est un personnage étonnant, aux multiples
facettes. L’une de ses grandes passions fut l’archéologie. Les Editions
L’Oeil du Sphinx, qui se sont spécialisées entre autres dans la publication
des œuvres très diverses de Grasset d’Orcet, nous propose un ouvrage
original, parfois étrange qui rend compte des fouilles archéologiques qu’il a
menées en Tunisie, un épisode méconnu de sa vie aventureuse. L’ouvrage fut publié
sous le nom de Comte d’Hérisson mais le style si caractéristique de Grasset
d’Orcet ne laisse aucun doute sur l’identité réelle de l’auteur. Michel Aulonne, dans
une précieuse introduction, clarifie les circonstances de ces recherches
archéologiques et de la rédaction de ce rapport. Nous y apprenons que Maurice
d’Irisson (1839 – 1898), après une belle carrière
devient comte romain d’Hérission, il acheta en 1873
le château d’Hérisson dans le Bourbonnais. Il se lia d’amitié avec Grasset
d’Orcet. Le contexte politique et culturel de l’époque conduisit les deux
amis à envisager une expédition dans des contrées peu explorées de Tunisie
qui fut financée par un groupe de commanditaires rassemblés par le comte. Ces
recherches en Utique couvrirent une période allant du 31 janvier 1881 au 31
mars de la même année, trois mois d’aventures fructueuses sur le plan
archéologique sans pour autant que des pièces exceptionnelles ne soient mises
à jour. A la suite de l’expédition une exposition et une
« Relation », compte-rendu des fouilles, furent organisées par le
comte et son ami Grasset d’Orcet. L’exposition souleva
des polémiques. Les étiquetages et interprétations de Grasset d’Orcet furent
contestés par les spécialistes de l’époque, non sans raison. L’affaire devint
même publique et politique. Nos deux compères sauront retourner la situation
à leur avantage par, déjà, leur maîtrise des médias. Parmi les erreurs de
Grasset d’Orcet, il y a l’élaboration d’un panthéon uticéen
quelque peu fantaisiste, un ensemble aussi fascinant qu’il est
scientifiquement faux. L'erreur vient de l’application irréfléchie de sa
théorie cryptographique. « Il est
convaincu maintenant, nous dit Michel Aulonne, que la technique du blason, ou
du grimoire, s’est pratiquée dans presque toutes les langues, tant anciennes
que modernes. Sa théorie s’est révélée inexacte, le grimoire ne peut
s’appliquer à toutes les écritures, ses limites se circonscrivent au
français, voire au latin et au grec. » Grasset d’Orcet dut admettre son
erreur. Ce livre n’en est pas
moins intéressant. Il est un témoignage de la vision de l’auteur sur les
civilisations antiques et il contribue à mieux cerner cette personnalité
aussi attachante qu’originale. |
GRASSET D’ORCET - LE DOUBLE LANGAGE DE Rabelais |
Sosthène
Grasset D’Orcet |
Edition
L’Oeil du Sphinx |
2015 |
Cette
réédition est d’importance. La contribution apportée par Claude Sosthène
Grasset d’Orcet (1828 – 1900) à l’exégèse rabelaisienne est fondamentale et
trop méconnue alors qu’elle permet de saisir toute la subtilité de
l’enseignement de Rabelais et notamment sa dimension hermétiste mise en
évidence par les remarquables travaux de Claude Gaignebet. Dans
une belle préface, Michel Aulonne nous rappelle l’apport de cet aventurier
globe-trotter d’une grande lucidité. Passionné d’archéologie, spécialiste du
déchiffrement des écritures, connaissant parfaitement le vieux français, le
latin, le grec, ancien et moderne, l’anglais, l’italien, l’occitan, mais
ayant de bonnes notions de bien d’autres langues, il fait dialoguer mythèmes
et métaphores et maîtrise de manière originale et pertinente la symbolique
comme l’héraldique. Comme
le remarque Michel Aulonne, les méthodologies choisies ou créées par Grasset
d’Orcet ne sont guère scientifiques. Il reconnaît lui-même des erreurs.
Cependant il nous propose selon Limousin Espalier, « une heuristique
véritable et féconde ». C’est cette heuristique qui nous permet de saisir,
dans l’absurde de l’apparence rabelaisienne, la profondeur d’un enseignement
traditionnel et hermétiste en même temps qu’une critique libertaire très objective
de la société du temps de François Rabelais. Le
livre rassemble cinq longs articles de Grasset d’Orcet sur l’œuvre de
Rabelais : Rabelais et les quatre premiers livres de Pantagruel – Les
Gouliards – Les ménestrels de Morvan et de Murcie – Le cinquième livre de
Pantagruel – Le premier livre de Rabelais. Ils sont complétés par deux
textes de Joséphin Péladan (1858 – 1918) qui s’est largement inspiré des
travaux de Grasset d’Orcet tout en les esthétisant : Les songes
drolatiques de Rabelais – La clé de Rabelais. Grasset
d’Orcet fait souvent le lien entre Rabelais et les sociétés de métier ou les
corporations de son époque, gardiennes d’un enseignement à la fois technique
et spirituel dans lequel, symboles et mythes s’organisent en un langage
subtile et particulièrement riche. Cette dimension de l’œuvre rabelaisienne
vaut à François Rabelais d’être un peu abusivement considéré comme un père de
la Franc-maçonnerie. L’important est de ne pas perdre tout un art de la
langue sans lequel les connaissances hermétistes, et particulièrement
l’alchimie, deviennent inaccessibles. Le symbolisme à l’œuvre chez Rabelais
est vivant et créatif quand celui de notre monde contemporain, réduit à une
simple représentation, est devenu stérile. |
GRASSET D’ORCET - ARCHḖOLOGIE
MYSTḖRIEUSE - TOME 1 |
Sosthène Grasset dOrcet |
Edition E-dite |
2000 |
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De quoi faire
grincer les dents de tout rationaliste, et d'agacer l'historien de profession
préoccupé surtout d'accumuler des matériaux. Grasset d'Orcet n'a que faire
des archives ou témoignages: il prétend s'abreuver à la source même. Non pas
en faisant appel à de mystérieux initiés (initié, il le fut certainement: son
savoir l'atteste) mais à ce qui subsiste de ce savoir, d'une connaissance
dont le fond et la forme ne font qu'un, c'est-à-dire aux vestiges toujours
vivants, et donc parlants, du passé: les oeuvres d'art et, plus
particulièrement, celles que l'on peut rencontrer quotidiennement en visitant
églises et cathédrales. Un art religieux
qui, en réalité, exprime la réalité de l'art populaire, la vérité des
constructeurs, des tailleurs de pierres, des maçons et autres maîtres
d'oeuvres appartenant à toutes les corporations de métiers. Ces grands livres
de pierres, dont il faut lire la statuaire à la manière des rébus, charades
et autres jeux de mots, contiennent leur part de vérités éternelles. De même, les
productions à vocation strictement artistiques destinées à l'aristocratie,
véhiculent sous la même forme cryptée différents messages de même nature,
politiques, historiques, philosophiques ou métaphysiques. Selon une
cryptographie identique, il est permis aussi d'appréhender bien des oeuvres
littéraires ou picturales (les tableaux ayant eu la part belle dans la
diplomatie occulte car ils permettaient de transmettre différents messages
connus des seuls initiés. L'exemple le plus considérable étant l'utilisation
du thème de l'Arcadie, et les variations de Poussin, du Guerchin, ...). Un
des grands mérites de Grasset d'Orcet est d'avoir déchiffré cette
"langue diplomatique", qui, jusqu'au XIXème siècle fut couramment
utilisée pour véhiculer des informations réservées. Malheureusement, s'il
nous en livre ici et là les principales clefs, il ne nous cache pas non plus
que ce grimoire secret, fondé sur des calembours, des amphibologies et des
à-peu-près en vieille langue d'oïl, est très difficile à démêler pour un
lecteur moderne. L'idée de secret
irrite l'historien qui se refuse à considérer que le fondement même de
l'Histoire, la politique, ne peut que relever du confidentiel; et que, selon
cette perspective, la véritable histoire ne peut être que dissimulée. Critère
apparemment incompatible avec l'idée même de démocratie impliquant une
transparence que, par ailleurs, les régimes démocratiques n'appliquent guère.
Il suffit pour s'en persuader de réfléchir quelque peu à l'histoire des deux
derniers siècles... La démarche de Grasset d'Orcet est donc une véritable provocation à
l'encontre de nos dogmes et croyances issues de la logique et du rationalisme
chers à l'homme occidental depuis les Lumières (la véritable étant mise sous
le boisseau, si tant est qu'il en existe une). Nul doute qu'aujourd’hui, son
oeuvre ne se heurte au spectre du politiquement correct, dont l'ambition est
de devenir le prêt-à-porter de la pensée, tout en instiguant une manière de
fascisme ordinaire reposant sur l'autocensure et le totalitarisme mou du
social libéralisme ambiant. Ce sont des textes,
inédits depuis plus de cent ans, qui sont livrés ici à la sagacité du
lecteur. Au
sommaire de cet ouvrage: Préface
: énigmes antiques - Note Liminaire - Pathos, ses monastères et la fête de
Vénus - Les origines de la Race Grecque - Les Incendies - Troie - Les fouilles de Tanagra et l’hiéroglyphie grecque - Les cabires et la Vénus mutilée |
GRASSET D’ORCET - ARCHḖOLOGIE MYSTḖRIEUSE -
TOME 2 |
Sosthène Grasset D’Orcet |
Edition E-dite |
2001 |
Les éditions e-dite poursuivent avec ce second volume de l'Archéologie
mystérieuse la publication des oeuvres de Claude-Sosthène Grasset d'Orcet
(1828-1900), une des figures érudites les plus surprenantes de son siècle.
Cet amateur d'art éclairé, grand connaisseur de l'antiquité méditerranéenne,
est à l'origine de la collection cypriote du Louvre, à une époque où
l'archéologie était encore balbutiante. Chercheur pluridisciplinaire et
atypique, il a en trente années de journalisme produit un certain nombre
d'études sur l'histoire ancienne. Il y émet des théories novatrices et
dérangeantes sur les courants politiques et philosophiques, l'art, la
mythologie et la religion des peuples antiques. Le lecteur découvrira ici une
nouvelle série de textes inédits depuis plus d'un siècle, où Grasset d'Orcet
livre ses analyses sur des thèmes variés : entre autres, l'invention du
bronze et de l'alphabet et leurs immenses conséquences, la rédaction des
poèmes homériques, l'histoire et l'archéologie carthaginoise, ou encore la
destinée de grands capitaines, comme Annibal et Mithridate. Au
sommaire de ce 2e
tome :
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GRASSET D’ORCET - LE CHEVAL A TRAVERS L’HISTOIRE DE L’HUMANITḖ |
Sosthène Grasset d’Orcet |
Edition E-dite |
2012 |
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Aux
observations sur les diverses races chevalines et leur évolution en fonction
des pays se mêle une analyse des conséquences historiques, politiques et
économiques de l'élevage du cheval. Dans la préface, Michel Aulonne précise
combien cette initiative fut, à l'époque, nouvelle et innovante :
« Seulement deux synthèses ont été tentées sur ce sujet avant
lui. » Ce
livre regroupe une vingtaine d'articles publiés entre septembre 1888 et
novembre 1895 dans la Revue de la Société nationale d'acclimatation,
devenue entre-temps Revue des sciences naturelles appliquées. S'il est permis
et même souhaitable de douter d'un certain nombre d'affirmations et théories
présentes dans cet ouvrage, dont les recherches se basent essentiellement sur
la philologie et l'archéologie, bon nombre restent pertinentes. Pour ne citer
qu'un exemple, la domestication initiale du cheval reste entourée de
mystères. « La date comme la localisation en sont toujours très
controversées, écrit Michel Aulonne, spécialiste de cet auteur, dans la
préface. Malgré plus de cent cinquante ans de fouilles et de réflexions
(…), nous ne sommes guère plus avancés sur le problème qu'à l'époque de
Grasset d'Orcet. » Au
sommaire de cet ouvrage : - Le cheval préhistorique ; |
10 H
HADOT - ÉLOGE DE SOCRATE - Suivi de l’ÉLOGE DE LA PHILOSOPHIE ANTIQUE |
Pierre Hadot |
Edition Allia |
2014 |
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Tout d’abord Socrate a une laideur physique qui est attesté par de nombreux témoignages, tout en lui est excessif, laid, bouffon, caricatural. Zopyre à l’époque disait de Socrate qu’il était un monstre et qu’il cachait en lui les pires vices, ce à quoi Socrate lui répondit « que tu me connait bien ». Selon Platon Socrate ressemblait à un Silène, ce qui en ce temps là n’était pas un compliment puisque les silènes et les satyres étaient la représentation populaire des démons hybrides, moitié animaux, moitié humains, et qui formaient le cortège de Dionysos. Derrière cette laideur Socrate cache sa véritable nature, il en joue comme dans le théâtre grec, il porte un masque, il feint l’ignorance et l’impudence, il joue au naïf, il a l’art de dissimuler sa véritable nature, et son génie lui sert à mettre un masque sur les autres. Il était le prosopon, le masque de personnalités qui ont eu besoin de se dissimuler derrière lui, il leur a donné l’idée de se masquer et de prendre le masque de l’ironie socratique. Socrate n’a rien écrit, mais a en permanence questionner les autres, ainsi il leur faisait prendre conscience de leur ignorance. Après sa mort, le souvenir de ses conversations a inspiré un genre littéraire, les « logoi sokratikoi », qui imite les discussions orales, Socrate devient donc un proposon, c'est-à-dire un interlocuteur, un personnage, un masque comme dans le théâtre antique L’interlocuteur de Socrate et même le lecteur actuel, se trouve dans la situation où il ne sait pas où va le mener les questions de Socrate, il jette le trouble dans l’âme du lecteur et le conduit à une prise de conscience qui peut aller jusqu’à la conversion philosophique. Le trouble occasionné peut déstabiliser le lecteur qui est invité à venir se réfugier derrière le masque socratique, car il y a dans le récit de Platon de très nombreux moments où intervient le trouble, la crise qui risque de déboucher sur la rupture. Alors Socrate intervient et prend sur lui le doute, l’angoisse des autres, il renverse ainsi les rôles et assume un éventuel échec. Il présente ainsi à ses interlocuteurs une projection de leurs propres moi ; les interlocuteurs peuvent ainsi transférer à Socrate leur trouble personnel et retrouver la confiance dans la recherche dialectique, dans le logos lui-même. Au sujet de la maïeutique de Socrate, on sait que dans le Théétète, Socrate raconte qu’il a le même métier que sa mère qui est sage-femme et assistait donc aux naissances corporelles, Socrate de son coté est l’accoucheur des esprits, il les assiste dans leur naissance. Lui même n’engendre rien, puisqu’il ne sait rien, il aide seulement les autres à s’engendrer eux-mêmes. Cette maïeutique socratique renverse totalement les rapports entre maitre et disciple, comme l’a bien vu Kierkegaard : « Etre maître, ce n’est pas trancher à coups d’affirmations, ni donner des leçons à apprendre, être maître c’est vraiment être disciple, et c’est que fit Socrate tout au long de sa vie. Dans l’Eloge de la philosophie antique, Hadot nous propose de commencer notre histoire de la philosophie antique avec un événement hautement symbolique qui est l’expédition d’Alexandre et avec l’apparition du monde que l’on appelle hellénistique, c'est-à-dire l’apparition de cette forme nouvelle que prend la civilisation grecque à partir du moment où, grâce aux conquêtes d’Alexandre, puis à l’essor des royaumes qui s’ensuit, cette civilisation se répand dans le monde barbare, de l’Egypte aux frontières de l’Inde, et entre alors en contact avec les nations et les civilisations les plus diverses. Ainsi s’établit une sorte de distance et d’éloignement historique entre la pensée hellénistique et la tradition grecque qui l’a précédée. Notre histoire voit alors l’essor de Rome, qui provoquera la destruction des royaumes hellénistiques, achevée en l’an 30 avant J.C., avec la mort de Cléopâtre ; ce sera ensuite l’expansion de l’empire romain, la montée et le triomphe du christianisme, les invasions barbares et la fin de l’empire d’Occident. |
HADOT - EXERCICES SPIRITUELS ET PHILOSOPHIE ANTIQUE |
Pierre Hadot |
Edition Albin Michel |
2002 |
« Exercices spirituels ». Non pas les pieuses et rigides méditations de Loyola, qui ne sont qu’un lointain écho, très déformé, de la tradition antique, mais ce travail de soi sur soi, qui s’esquive déjà chez les premiers philosophes grecs, et prend toute son ampleur avec le dialogue socratique et platonicien, les Lettres d’Epicure ou e Sénèque, le Manuel d’Epictète, les pensées de Marc Aurèle, les traités de Plotin, et que certains modernes, comme Montaigne, Descartes, Kant, Michelet, Bergson, Friedmann et Foucault, ont continué à pratiquer. L’essence de la philosophie ne serait-elle pas alors cette perpétuelle remise en question de notre rapport à nous-même, à autrui et au monde ? Cette nouvelle édition du grand classique de Pierre Hadot est augmentée de plusieurs études parues depuis la publication des exercices spirituels en 1981. Pour comprendre la radicalité et la profondeur de l’idée des exercices spirituels dans la conception de Pierre Hadot, il faut prendre conscience de la distinction essentielle qu’il opère entre le discours philosophique et la philosophie elle-même. C’est une distinction qui, au fond, fait ressortir la dimension pratique et existentielle des exercices spirituels. Partant de la distinction stoïcienne entre le discours selon la philosophie et la philosophie elle-même, Pierre Hadot, montre que l’on peut utiliser cette distinction « d’une manière plus générale pour décrire le phénomène de la philosophie dans l’Antiquité ». Selon les Stoïciens, le discours philosophique se divise en trois parties – la logique, la physique et l’éthique – lorsqu’il s’agit d’enseigner la philosophie, on expose une théorie de la logique, une théorie de la physique et une théorie de l’éthique. Mais pour les Stoïciens, ce discours, ce discours philosophique n’était pas la philosophie elle-même, car elle n’est point une théorie divisée en trois partie mais « un acte unique qui consiste à vivre la logique, la physique et l’éthique ». On ne fait plus la théorie de la logique bien parlante, au contraire on pense et on parle bien, on ne fait plus la théorie du monde physique mais on contemple le cosmos ; on ne fait plus la théorie de l’action morale mais on agit d’une manière droite eu juste ; autrement dit la « philosophie » est l’exercice effectif, concret, vécu de la pratique de la logique, de l’éthique et de la physique. Pierre Hadot résume cela de la façon suivante : « Les théories de la philosophie sont au service de la vie philosophique…A l’époque hellénistique et romaine, la philosophie se présentait comme un mode de vie, comme un art de vivre, comme une manière d’être, en fait depuis Socrate, la philosophie antique avait un caractère, elle proposait à l’homme un art de vivre contrairement à la philosophie moderne qui se présente comme la construction d’un langage technique réservé à des spécialistes ». Au sommaire de cet ouvrage : Exercices spirituels antiques et philosophie chrétienne - La figure de Socrate - La physique comme exercice spirituel ou pessimisme et optimisme chez Marc Aurèle - Une clefs des pensées de Marc Aurèle - Les trois topoi philosophiques selon Epictète - Michelet et Marc Aurèle - Conversion - Théologie négative - Apophatisme et théologie négative - La leçon de la philosophie antique - L’histoire de la pensée hellénistique et romaine - la philosophie comme manière de vivre - Un dialogue interrompu avec Michel Foucault - Le loi et le monde - Réflexions sur la notion de « culture de soi » - Il y a de nos jours des professeurs de philosophie mais pas de philosophes - Le sage et le monde - La philosophie est-elle un luxe ? - Mes livres et mes recherches - Qu’est-ce que l’éthique ? - Nombreuses citations de Nietzsche et de Kierkegaard - |
HADOT - INTRODUCTION AUX PENSÉES DE MARC AURÈLE – La citadelle intérieure |
Pierre Hadot |
Edition Fayard |
1992 |
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Premiers aperçus sur les Pensées : Destin d’un texte - le titre - Hypothèses sur le genre littéraire de l’ouvrage - un étrange ouvrage - les Pensées comme notes personnelles - Les Pensées comme exercices spirituels : La pratique et la théorie - les dogmes et leur formulation - Les trois règles de vie ou disciplines - Les exercices de l’imagination - L’écriture comme exercice spirituel - des exercices grecs - L’esclave-philosophe et l’empereur-philosophe ; Epictète et les Pensées : Souvenirs de lectures philosophiques - l’enseignement d’Epictète - les citations d’Epictète dans les Pensées - les trois règles de vie ou discipline selon Epictète - Influence d’Ariston - Le stoïcisme d’Epictète : Caractéristiques générales du stoïcisme - les parties de la philosophie selon les stoïciens - les trois actes de l’âme et les trois thèmes d’exercice selon Epictète - la cohérence du tout - Le stoïcisme des Pensées. : La citadelle intérieure ou la discipline de l’assentiment - Explications sur l’assentiment et la citadelle - Le stoïcisme des Pensées et la discipline du désir (l’amor fati) - : L’impulsion - circonscrire le présent - le présent, événement et conscience cosmique - Amor fati - la providence et les atomes - pessimisme ? - les niveaux de la conscience cosmique - Le stoïcisme des Pensées. La discipline de l’action ou l’action au service des hommes - le sérieux de l’action - les actions appropriées (kathékonta) - l’incertitude et le souci - la liberté intérieure à l’égard des actions : pureté et simplicité de l’intention - la « clause de réserve » et les exercices pour se préparer à affronter les difficultés - Résignation et altruisme - justice et impartialité - Pitié, douceur et bienveillance - l’amour d’autrui - Le stoïcisme des Pensées, les vertus et la joie : les trois vertus et les trois disciplines - la joie - Marc Aurèle dans ses Pensées : L’auteur et son œuvre - les limites de la psychologie historique - la recherche stylistique - repaires chronologiques - le souvenir des disparus - les « confessions » de Marc Aurèle - Verus ou fictus, sincère ou affecté - la solitude de l’empereur et celle du philosophe - N’espère pas la République de Platon - |
HADOT - LA PHILOSOPHIE COMME MANIÈRE DE VIVRE |
Pierre Hadot |
Edition Albin Michel |
2001 |
Qu’ils traitent de Marc Aurèle ou de Plotin, du stoïcisme ou de la mystique, les ouvrages de Pierre Hadot, avec une érudition toujours limpide, montrent que pour les Anciens, la philosophie n’est pas construction de système, mais choix de vie, expérience vécues visant à produire un effet de formation, bref un exercice sur le chemin de la sagesse. En suivant Pierre Hadot, nous comprenons en quoi les philosophies des Anciens, et la pensée de Marc Aurèle en particulier, peuvent nous aider à mieux vivre. Et si « philosopher, c’est apprendre à mourir », il faut aussi apprendre à « vivre dans le moment présent, vivre comme si l’on voyait le monde pour la dernière fois, mais aussi pour la première fois ». Un des thèmes qui a souvent fait réfléchir Hadot est le thème de la méditation sur la mort. Il raconte avoir toujours été étonné du fait que la pensée de la mort aide à mieux vivre ; vivre comme si l’on vivait son dernier jour, sa dernière heure. Une telle attitude exige une totale conversion de l’attention ; ne plus se projeter dans l’avenir, mais considérer en elle-même et pour elle-même, l’action que l’on fait. Cette attitude est à la fois une valeur existentielle et une valeur éthique ; elle permet tout d’abord de prendre conscience de la valeur infinie du moment présent, de la valeur infinie des moments d’aujourd’hui, mais aussi d la valeur infinie des moments de demain, que l’on accueillera avec gratitude comme une chance inespérée, elle permet également de prendre conscience du sérieux de chaque moment de la vie. Au sommaire de cet ouvrage : Introduction par Jeannie Carlier - Dans les jupes de l’église - Chercheur, enseignant et philosophes - le discours philosophique - Interprétation, objectivité et contresens - expérience unitive et vie philosophique - le discours philosophique comme exercice spirituel - la philosophie comme vie et comme quête de sagesse - de Socrate à Foucault ; une longue tradition - le présent seul est notre bonheur - |
HADOT - le voile
d’isis |
Pierre
hadot |
Edition GALLIMARD |
2005 |
||
|
HADOT - PLOTIN ou la SIMPLICITÉ DU
REGARD |
Pierre
HADOT |
Folio |
1997 |
Ce
livre présente l’expérience personnelle de Plotin. Homme mystique qui
a su écrire et décrire quelques unes des plus
belles pages de la littérature mystique universelle. Il a su allié son
expérience de philosophe mystique avec ses responsabilités de la vie quotidienne. Plotin
n'aimait guère les biographies. Ce qui comptait à ses yeux était la pensée,
aussi ne nous livra-t-il que peu de choses sur sa vie. Ce que nous savons se
trouve, pour l'essentiel, dans la biographie écrite par son disciple,
Porphyre.
Un
livre lumineux de clarté sur la philosophie et la métaphysique de ce grand
penseur. A
avoir dans sa biblio sur cette époque et pour bien comprendre Plotin |
HADOT - QU’EST-CE QUE LA PHILOSOPHIE
ANTIQUE ? |
PIERRE
HADOT |
ÉDITION
GALLIMARD |
1995 |
||
Des
érudits tels que Neophytos Vamvas,
Theophilos Kairis et Vrailas Armenis contribuèrent à
cette tentative. La reconnaissance de la contribution de la pensée grecque
antique comme facteur central de la continuité et de l’identité culturelle de
la nation grecque était au cœur de l’idéologie de l’État grec moderne. Il
faut également remarquer ici que c’est à cette époque que l’Église orthodoxe
grecque déclara son indépendance à l’égard du Patriarcat de Constantinople :
alors que ce dernier était œcuménique, l’Église orthodoxe grecque était
désormais l’Église de la nation grecque et de l’État grec nouvellement
institué. De plus, l’influence de l’idéalisme allemand fournit les outils conceptuels
permettant l’émergence d’une nouvelle idéologie de l’État grec moderne. Selon
cette idéologie, l’esprit de la nation grecque (Volksgeist),
exprimé à travers la langue et l’histoire communes, résultait d’une synthèse
de la tradition antique et de la tradition chrétienne orthodoxe –
c’est-à-dire que la culture grecque moderne en vint à être considérée comme
le produit d’un développement ininterrompu sur plus de trois mille ans
d’histoire. On relevait dans ce cadre un intérêt croissant pour la philosophie
de la Grèce antique. Depuis
les dernières décennies du xixe siècle, la vie intellectuelle en
Grèce est dominée par des tendances idéalistes. L’idéologie politique de
l’État grec moderne, les institutions sociales et surtout les institutions
éducatives ont promu les idéaux de ce qu’elles présentaient comme la
civilisation gréco-chrétienne, ce qui entraîna parfois des positions
politiques conservatrices, voire réactionnaires. Mais dans le même temps, les
idées socialistes parvenaient peu à peu en Grèce. La vie intellectuelle en
Grèce – surtout dans la période allant de 1920 à 1967 – fut caractérisée par
le conflit entre les idéalistes et la gauche marxiste, hostile aux idées
nationalistes ainsi qu’à la tradition chrétienne, mais intéressée par la philosophie
et la littérature de la Grèce antique. De nombreux intellectuels de gauche
traduisirent des auteurs antiques et, pour des raisons évidentes, leur
préférence allait aux Présocratiques, à Aristote et à Épicure. Par
conséquent, du moins depuis la fondation de l’État grec moderne au début du
xixe siècle, la philosophie de la Grèce antique a toujours été
considérée comme une partie essentielle de notre héritage national. Cette
conception a motivé et facilité l’étude de la philosophie antique en Grèce,
au point de susciter une longue tradition ininterrompue d’érudits qui
lisaient et commentaient assidûment les textes philosophiques de l’Antiquité.
Mais jusqu’à quel point cette tradition a-t-elle réellement aidé à nous faire
comprendre les textes philosophiques de l’Antiquité ? Je veux seulement
mentionner trois points, chacun éclairant les problèmes résultant de la
conception de la philosophie grecque de l’Antiquité en particulier, comme la
sagesse de nos ancêtres à cette époque. – Puisque la philosophie antique est
considérée comme faisant partie de notre héritage national, il semble n’être
en Grèce nullement besoin de tenter de convaincre le public de l’importance
de la philosophie antique. La philosophie antique n’est donc pas un système, elle est un
exercice préparatoire à la sagesse, elle est un exercice spirituel. |
HARMONIES DES STRUCTURES GÉOMÉTRIQUE – LES TRACÉS DE LUMIÈRE |
Georges Darmon |
Edition de la Hutte |
2012 |
Tout
tend à prouver qu’une structure universelle, cosmique, existe bel et bien.
Les plus grands penseurs des siècles passés l’ont pressenti. Les penseurs
contemporains et les scientifiques le disent. Ces lois semblent bien régir
notre monde, même si la brisure de symétrie intervient partout dans la
nature, tout « con-spire » vers une
harmonie parfaite, géométrique, voire symétrique. Nous
ne pouvons que constater l’évidence des lois d’harmonie naturelle, et des
justes proportions contenues dans ces schémas et ces grilles. Il ne reste que
très peu de place au hasard. La recherche d’un idéal de perfection innée chez
l’homme, sans cesse renouvelée, est liée à ce manque de perfection en
lui-même et sur cette terre, c'est-à-dire l’absence de preuves matérielles,
tangibles, de l’existence de Dieu. Ce qui se dégage de la démarche proposée,
qui est d’ailleurs l’un des buts importants des premiers pas de l’initiation,
c’est « d’acquérir l’esprit de géométrie » afin de mieux
vivre la collectivité, de mieux comprendre que notre comportement est
indéniablement relié au tout. Nos habitudes devenues séparatrice, sélectives,
nous aveuglent et nous empêchent d’observer la totalité des paramètres face à
nos problèmes Les
travaux présentés ici sont autant de nature exotérique qu’ésotérique, ce qui
fait qu’il sera nécessaire d’approfondir le sujet, si l’on veut seulement
comprendre mais surtout intégrer l’objet de ces recherches. L’observation,
l’attention, la concentration, et bien sur la science analogique seront de
mise. Le sujet n’a aucune prétention géométrique ou mathématique mais il peut
être utile de se reporter à certaines œuvres magistrales, traitant de ces
matières qui sont tout à fait superposables. Par une observation attentive,
des formes tout à fait reconnaissables et familières apparaissent au travers
d’une géométrie basique. On a si longtemps supposé la géométrie inerte, alors
qu’elle est bien vivante, comme la matière. En
outre, n’est-il pas important de comprendre les lois qui régissent notre
Univers ? N’est il pas important de découvrir
que notre Temple Intérieur est structuré, à l’image des lois qui gouvernent
le grand Tout ou que le centre de chacun de nous, universellement, est le
même ? N’êtes vous pas tenté d’explorer le cœur de cette matière, de comprendre comment naissent les formes ou comment sont élaborées les œuvres d’art anciennes et contemporaines ou encore comment développer votre créativité ? Ces
pages vous proposent un regard différent sur la science des nombres et celle
du sacré. Certains disent ne pas vouloir être enfermé dans une prison, mais
c’est tout le contraire que nous propose l’auteur. Ces révélations pourraient
servir à toutes les sciences y compris celles, totalement embryonnaires, de
notre psychisme, elle pourrait servir aussi aux cherchants en spiritualité,
en symbolisme mystique ou en alchimie. Dans les voies initiatiques, le vieil
homme doit mourir pour laisser la place à l’homme nouveau et à toutes les
sciences qui sont à sa disposition pour pouvoir se transmuter. Georges Darmon, à travers ses travaux sur la géométrie sacrée est un spécialiste d’exploration de la notion de schéma universel de la connaissance |
HEIDEGGHER, QUI SUIS-JE ? |
JEAN-
PAUL BLANCHARD |
Edition
PARDES |
2000 |
Il
n’est pas possible, pour un philosophe, de dire que tout ce qui touche au
domaine de la vie ne puisse pas intéresser sa pensée. S’il prétendait ce
genre de chose, il ne ferait que construire sur du sable, sa pensée ne serait
qu’un rêve. Or bien souvent, tout ce qui touche à la pensée de certains
philosophes, les préceptes qu’ils ont énoncés, débordent sur le champ du
politique, on le voit notamment chez Platon qui est le philosophe par
excellence de l’Idée, et qui, pour autant, dans sa République, s’est
intéressé au champ du politique. En
est-il de même pour Heidegger ? Au premier abord, il peut sembler que tout,
dans son travail de recherche philosophique, se situe en dehors de tout
examen pratique ou métaphysique concernant l’être présent au monde, tel qu’il
a voulu l’aborder dans sa philosophie. Pour certains, Heidegger aurait
engendré une philosophie qui se trouverait hors du champ du quotidien et de
l’empirique, et, on ne peut pas, à partir de là, porter un jugement sur ce
qu’a été sa vie, notamment cette période très contestée : celle qui a vu
le national-socialisme apparaître en Allemagne. Etant acteur de l’histoire
comme tous les hommes, il ne pouvait pas ne pas tenir compte de cette
réalité. Et
tout le fruit de ce travail sera de voir, au-delà de la polémique, au- delà
des parts pris, quelle est la position la plus juste concernant l’approche
d’un point de vue empirique et politique du monde allemand dans la première
moitié du XXe siècle, tel qu’a pu l’aborder Heidegger à travers son
œuvre et sa vie. Alors faut-il pour autant, pour rejoindre certains disciples
de Heidegger, éluder cette question embarrassante, enlever de l’œuvre du
philosophe toute dimension qui s’incarne dans le temps et ne voir qu’une
quête au-delà du temps, une quête au bout du compte qui ne laisserait que
désincarnés ? Oui,
la vie de l’homme est faite de choix et ces choix peuvent être bons ou
mauvais, mais ces choix engagent toute son existence, l’on ne vit pas dans un
monde désincarné, dans un monde purement de l’esprit, mais dans un monde où
s’entrechoquent des forces, des forces qui nous interpénètrent et dont nous
devons, à un moment ou à un autre, quel que soit notre désir, tenir compte et
avec lesquelles nous devons composer. Pour autant, il faut souligner le
danger réducteur de toute interprétation historiciste de la philosophie. Nous
savons que tout système est le reflet du monde dans lequel vit le
philosophe, pourtant, le problème de la philosophie est de se dégager du
factuel pour essayer d’englober la dimension de la temporalité qui s’inscrit
dans la durée. Toute
la démarche du philosophe s’inscrit entre ces deux pôles, l’incarnation de sa
pensée dans l’histoire et le désir de s’en dégager, du moins, de se dégager
du conjoncturel pour aborder l’essentiel. |
hermann hesse
– lecture minute |
Hermann hesse |
Edition
JOSE CORTI |
1992 |
||
À
quinze ans, lorsque ses parents décident de faire de lui un théologien, il
s'enfuit du couvent de Maulbron où on l'a placé,
échappe à toutes les tentatives faites par sa famille pour l'y ramener.
Dépressif et suicidaire, il fréquente plusieurs établissements scolaires et
maisons de santé. Il interrompt ses études en 1892, travaille quelque temps
comme apprenti horloger puis finit par trouver un emploi à la librairie Heckenhauer de Tübingen, ville universitaire où il peut
fréquenter un milieu intellectuel et commencer sérieusement, en autodidacte,
ses études: devenir poète, c'est la seule occupation qu'il désire. Il lit
Goethe, Lessing, Schiller, Novalis et tous les romantiques allemands. En 1899, à vingt-deux ans,
Hermann Hesse s'établit à Bâle et publie sans aucun succès son premier livre,
un recueil de poèmes intitulé Chants romantiques, suivi d'un recueil
de textes en prose, Une heure après minuit, également un échec. Il
voyage en Italie, publie divers textes dans des revues. Il lui faudra
attendre 1904 pour connaître la notoriété avec la publication chez Fischer Verlag de Peter Camenzind,
un roman d'éducation, et de Sous la roue (1905), deux protestations
contre les enfances brimées par l'autorité des parents et des maîtres. En 1904, il épouse Maria
Bernoulli et s'installe dans une ferme proche du lac de Constance, espérant y
mener une vie d'écriture en communion avec la nature. Trois fils naissent:
Bruno, Heiner et Martin. Son deuxième roman, L'Ornière, où il raconte
les péripéties de son enfance et de son adolescence, est publié en 1906. Il
s'est définitivement libéré de sa famille, mais souffre encore de la pression
sociale. Tourmenté par le sens de la vie, il se sent incapable de s'habituer
aux conventions de la société comme au bonheur conjugal. Son mariage ne sera
qu'une malheureuse tentative opprimant, sans parvenir à la vaincre, sa
vocation esthétique qui ne trouvera finalement de salut que dans l'évasion.
Le roman Gertrude, daté de 1910, évoque cette crise morale. En 1911, Hermann Hesse fait un
voyage aux Indes, pays où avaient résidé les parents de Marie Gundert, sa mère, mais qui devient aussi pour lui, selon
une symbolique goethéenne, le pays des "Mères", qui imprégnera
fortement la suite de son oeuvre. De retour à Berne, il est profondément
bouleversé par la guerre. Il tente de s'engager comme soldat mais il est déclaré
inapte et est affecté au service des prisonniers de guerre auprès de
l'ambassade d'Allemagne. Il publie des textes pacifistes qui lui font perdre
son public et la plupart de ses amis intellectuels, hormis quelques soutiens
comme le français Romain Rolland. Une nouvelle crise dépressive, si grave
qu'il doit être hospitalisé, le décide, la paix revenue, à quitter sa femme
et sa famille. Entre-temps, il a rencontré Carl-Gustav Jung, entamé une
psychanalyse et rédigé en trois semaines l'un de ses chefs-d’œuvre, Demian,
qui sera publié en 1919 sous le pseudonyme d'Emil Sinclair. Demian oppose
à la vie bourgeoise le puissant appel d'une religion nouvelle où se
réconcilieraient les contraires. C'est bien encore cet équilibre difficile du
moi profond que poursuit l'écrivain dans la transposition hindoue de Siddharta
(1922), et plus encore dans Le Loup des steppes en 1927,
représentation encore symbolique de l'homme d'après guerre,
du civilisé qui a vu soudain réapparaître en lui l'animal, l'homme-loup. La
spiritualité et l'animalité sont-elles vraiment inconciliables ? L'animalité
n'est-elle pas aussi une nourriture pour le dynamisme spirituel ? Nous retrouvons encore ce
dialogue intérieur dans Narcisse et Goldmund,
où Goldmund, l'artiste proche de la nature, de la
terre, en communion avec le monde originel des Mères, propose déjà l'esquisse
d'une conciliation. Désormais, dans l'oeuvre de Hermann Hesse -- réfugié dans
le Tessin depuis 1919, naturalisé Suisse, marié à Ruth Wenger en 1924, puis à
Ninon Dolbin --, le déchirement caractéristique des
ouvrages de l'après-guerre s'efface progressivement. Opposant au Nazisme, ses
écrits sont censurés en Allemagne durant les années '30 et jusqu'à la fin de
la Seconde Guerre mondiale. L'effort de l'écrivain, jusqu'au Jeu des
perles de verre (1943), aboutit au rêve, ou à la nostalgie, d'une classe
supérieure, d'une aristocratie de l'esprit capable de recueillir le double
héritage de l'Asie et de l'Europe, et de faire la synthèse de l'apollinien et
du dionysiaque rêvée par Nietzsche. Récompensé en 1946 par le Prix Nobel de
Littérature, Hermann Hesse meurt le 9 août 1962 à Montagnola
(près de Lugano, Suisse), à l'âge de 85 ans.
|
HERMḔS N° 2 - LE VIDE -
EXPḖRIENCE SPIRITUELLE EN OCCIDENT ET EN ORIENT |
Collectif – Nouvelle série N° 2 |
Edition les Deux océans |
2016 |
Un ensemble de textes, études
et témoignages sur les principaux aspects de l'expérience du vide en Orient
et en Occident, dans la pensée, la science, la vie spirituelle et l'art, en
Occident et en Orient, de l'Apophatisme et du Rien de Maître Eckhart ou de St
Jean de la Croix à la shunyata (vide) dans le
bouddhisme, le shivaïsme, le taoïsme ou à « l'entre-deux cosmique » dans la
peinture de Mi Fou et à des analyses de Cioran , Beckett, Durckheim... La question du Vide, ou de son corollaire le Silence, est
centrale à toute tradition initiatique et à toute philosophie de l’éveil.
Elle anime également l’art, du classicisme aux avant-gardes. Plus encore
qu’en 1969, nous sommes ensevelis sous la technologie et le factice, et plus encore,
Vide et Silence constituent l’antidote naturel à la torpeur qui en résulte.
Les enjeux de 1969 demeurent, l’urgence semble plus grande. Si un certain
nombre de positions avancées en 1969 ne sont plus recevables aujourd’hui,
l’ensemble de ces contributions restent une référence sur le sujet. « Loin de nous l’intention d’esquisser une synthèse ou de
ramener à quelques communs dénominateurs les différentes formes prises par
l’expérience du vide dans les principales traditions. Il existe, certes, un
monde de différence entre l’apophatisme chrétien, par exemple, et la vacuité
bouddhique. Tous deux émanent cependant d’une expérience, mais leurs
prémisses, comme d’ailleurs les conclusions, sont diamétralement
opposées : l’une affirme l’ineffabilité de l’Etre, l’autre nie
catégoriquement cet Être comme d’ailleurs l’âme individuelle ; tout est
absolument vide de substance. » Cet extrait de l’introduction présente une vision très réductrice
et erronée. Il est fait référence ici à certaines formes de bouddhisme mais
les grandes métaphysiques non-dualistes, notamment la doctrine de la
Reconnaissance portée par Abhinavagupta, qui s’est opposé à certains penseurs
bouddhistes sur ce point, ne nient pas radicalement l’Être. Elles véhiculent
l’expérience de la non-séparation et de l’inclusivité absolue. Le rapport au
Vide détermine parfois une absence alors qu’il conduit à une plénitude. Il
est d’autant plus curieux d’introduire ainsi l’ouvrage quand la première
contribution, majeure, est signée de Lilian Silburn, grande spécialiste du
shivaïsme du Cachemire et traductrice d’Abhinavagupta. « Ainsi, dit-elle, le vide donne relief et intensité aux
êtres et aux choses qu’il enveloppe, il les situe à leur juste place et
permet leur vivante interpénétration. Vide ou énergie vacuitante,
pénétration et plénitude dépendent donc les uns des autres et engendrent une
manière nouvelle d’éprouver et de comprendre. Dès que les cavernes de
l’entendement et de l’imagination sont vacantes, l’essence divine se
révèle : mais on pourrait aussi bien dire qu’une chose indicible
s’infuse constamment dans l’intime de l’être et le vide de son contenu ;
trop subtile pour être appréhendée, elle produit l’impression d’une étrange
vacuité ; reconnue ensuite, elle devient plénitude ; trop
puissante, elle cause ivresse, extase et ravissement. Mais à leur tour, des
états qui ont d’abord fulguré comme plénitude apparaissent comme vide une
fois dépassés. En fait le vide mystique est d’une richesse
inépuisable… » L’approche de l’ouvrage ne tend pas vers l’étude comparée
mais vers une exploration de chemins qui invitent à emprunter, ou créer,
d’autres chemins tant cette intimité fondamentale est absolument créatrice.
Outre Lilian Silburn, nous retrouvons dans ces pages de nombreux auteurs, de
Beckett à Susuki en passant par Tauler, Heidegger, Alexandra David-Neel ou
Cioran. Nous croisons dans ces pages Boehme Nicolas de Cuse,
saint Jean de la Croix, Bouddha, Daumal, Milosz ou Hadewijch d’Anvers ou les
maîtres-architectes de l’Islam. A l’infinie richesse du Vide correspond une
infinité d’expériences réalisatrices et une grande fécondité des auteurs qui
laissent perdurer ainsi un écho de l’ineffable. |
HILDEGARDE DE BINGEN – UNE VIE UNE OEUVRE |
ELLEN
BREINDL |
Edition
DANGLES |
1992 |
Une
vie, une œuvre, un art de guérir en âme et en corps. Cette sainte et mystique
du 12° siècle étonne par sa personnalité et sa vie. Elle rappelle un peu
saint Bernard, car elle eu une vie publique
incroyable et une vie scientifique stupéfiante. Elle rédigea des traités sur
l’art de guérir, qui rencontre encore aujourd’hui un intérêt croissant pour
ses applications thérapeutiques des plantes. Dixième
enfant d’une famille noble de Bemersheim, en Rhénanie, Hildegarde reçoit, dès
l’âge de trois ans, des visions. Et cela durera soixante
dix-huit ans ! C’est peut-être en partie pour cette raison que ses
parents la confient très tôt – à huit ans – au couvent dépendant du
monastère bénédictin de Disibodenberg, à soixante kilomètres de là, tout près
de Mayence. La mère supérieure du couvent, Jutta de Sponheim, une amie de ses
parents, veille à son instruction. Hildegarde prononce ses vœux perpétuels au
couvent et reçoit, vers l’âge de quinze ans, le voile monastique des mains de
son évêque. À la mort de Jutta de Sponheim, Hildegarde a 38 ans. Elle est
élue, par les sœurs du monastère, abbesse du couvent. Toutes ces années lui
ont permis de se former à la vie monastique, rythmée par le travail, l’étude
et la prière liturgique, et aussi d’acquérir une érudition immense – même si
elle se dit volontiers ignare. Au
cours d’une vision, à l’âge de 42 ans et sept mois (c’est elle qui précise
!), Hildegarde reçoit de Dieu l’ordre de rendre ses visions publiques. Écris
ce que tu vois et ce que tu entends ! Hildegarde doit vaincre de fortes
résistances intérieures pour obéir à l’ordre reçu. Elle raconte elle-même
qu’il a fallu qu’elle tombe malade pour commencer enfin, avec l’aide du moine
Volmar qui écrit sous sa dictée, à composer son premier livre, le
Scivias(Connais les voies). Suivent alors dix années d’un travail
monumental traversées de beaucoup de doutes et d’hésitations.
Hildegarde va même jusqu’à solliciter l’avis du pape. Pour cela elle demande
son aide à Bernard de Clairvaux. En 1148, lors du grand synode de Trèves,
devant toute l’assemblée des cardinaux, des évêques et des prêtres réunis,
Eugène III prend un des écrits d’ Hildegarde, le lit à voix haute et conclut
à son adresse : «Écrivez donc ce que Dieu vous inspire». Mais
qu’y a-t-il donc dans ce livre plein de lumières, de couleurs et de visions
étranges ? En réalité, Hildegarde retrace dans cet ouvrage l’histoire
sainte depuis la création du monde jusqu’à la rédemption finale en passant
par l’Incarnation, la crucifixion, la Résurrection et l’édification de
l’Église. À chaque chapitre, elle décrit la vision, l’interprète et lui donne
son sens spirituel. Elle le fait avec les codes de son temps – qui sont les
codes bibliques – enrichis par la lecture des Pères de l’Église. Elle y
ajoute une vigueur et une audace de style tout à fait étonnantes. On comprend
que ces pages incandescentes aient inspiré Dante Alighieri, lorsqu’il
composa, deux siècles plus tard, la Divine Comédie, le chef-d’œuvre de la
langue italienne naissante. Pendant
toutes ces années, le petit couvent féminin de Disbodenberg continue de vivre
à l’ombre du monastère bénédictin masculin dont il dépend. Pourtant, le
couvent rayonne, les vocations se multiplient et c’est lui, sans doute à
cause du rayonnement d’Hildegarde, qui attire les dons. Hildegarde,
logiquement, veut fonder sa propre abbaye. Le père abbé s’y oppose.
Hildegarde tombe malade et son état s’aggrave. Après quelque résistance, le
père abbé laisse la supérieure du petit couvent voler de ses propres
ailes. Mais c’est l’indépendance qu’elle veut, pas l’exil. Elle s’installe à
quelques kilomètres de là, près de Bingen, à Ruperstberg où elle terminera sa
longue vie. Et lorsqu’il s’agira pour elle, devant l’afflux des vocations, de
fonder une autre abbaye, elle n’ira pas non plus bien loin. Le monastère
d’Eibingen, qu’elle ouvre environ vingt ans plus tard, est lui aussi tout proche.
Ainsi, celle dont les paroles ont franchi les frontières du temps et de
l’espace ne sortit pas, de son vivant, d’un tout petit quadrilatère de
quelques dizaines de kilomètres, au cœur de la Rhénanie. Mais
Hildegarde n’est pas seulement une visionnaire, c’est aussi une musicienne.
Elle compose des pièces liturgiques, 77 pour être exact, dont certaines sont
aujourd’hui disponibles en CD ! Car ces pièces sont parmi les premières à
nous avoir été transmises intégralement. Ainsi, le drame de l’Ordo Virtutum
(L’Ordre des vertus), entièrement composé par Hildegarde et mis en scène au
monastère de Ruperstberg en 1152 par les religieuses du couvent naissant,
sera joué à Cologne en 1982, huit cents ans plus tard. Hildegarde
n’a pas fini de nous surprendre. Elle est femme de son temps, libre des
préjugés que les siècles suivants imposeront aux femmes. Elle dirige,
commande, fonde, acquiert, discute pied à pied avec les autorités religieuses
et politiques. Mais surtout, chose étonnante chez cette femme recluse et qui
n’a pas quitté sa Rhénanie natale, elle se met en route pour prêcher. Ainsi,
de 1158 à 1170, elle prêche en public à Mayence, Wurtzburg, Bamberg,
Trèves et Cologne. Mais
surtout, inlassablement, elle écrit. Selon l’ordre jadis reçu, elle consigne
ses visions. Le Livre des mérites de la vie l’occupe quatre ans, le Livre des
œuvres de Dieu, onze ans. Pendant cette époque, elle écrit une Physique et un
livre sur les causes des maladies et la manière de les soigner. Ce sont les
deux seuls ouvrages médicaux qui nous soient parvenus du XIIe siècle.
Certains y ont vu la partie émergée d’une science d’initiés. Mais il s’agit
beaucoup plus sûrement de faire droit, avec les connaissances du temps, au
souci de soigner l’homme global. Car c’est l’homme qui est au centre de la
théologie d’Hildegarde, l’homme-Dieu bien sûr, le Christ, mais qui rejoint à
jamais l’homme concret. Hildegarde a retranscrit ses visions dans de superbes
enluminures au symbolisme lumineux. Trois siècles avant Léonard de
Vinci, elle représente dans une de ses visions l’homme aux bras étendus situé
au centre du cosmos. Il a été créé libre. Il peut, à l’image de son créateur
s’élever vers Lui. Telle
est sans doute la leçon que l’on peut tirer de la vie de cette grande
mystique aux multiples dons et au destin hors du commun qui meurt à 81 ans
dans son monastère de Rupertsberg, entourée de ses sœurs et dont la renommée
est si grande vers la fin de son existence que le récit de sa vie a déjà été
commencé de son vivant. Puis oubliée par des siècles trop sages et masculins,
elle fut redécouverte à la fin des années 80. Elle devint le porte-parole de
toute une littérature hermétique, l’enseigne de certaines médecines
parallèles et d’une vision holistique et féminine du monde et de Dieu même |
HILDEGARDE DE BINGEN - Corps et âme en Dieu |
Audrey Fella, |
Editions
Points |
2015 |
||
Créature préférée de Dieu, l’homme occupe une place centrale et déterminante dans le monde. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le sens de sa destinée : parachever l’œuvre divine en participant à sa création. » L’ouvrage, rigoureux et très pédagogique d’Audrey Fella rend compte de la cohérence de l’œuvre : Dimension visionnaire – vision unifiée de l’homme et de l’univers – prophétie comme révélation du salut – du salut de l’homme au salut de l’humanité – la symphonie des harmonies célestes – l’art de guérir… Une métahistoire permet de saisir comment les événements servent l’entendement et font sens dans l’actuel de celui qui s’engage dans le chemin spirituel. Trinitaire, Hildegarde a une approche assez classique du chemin vers le salut mais elle l’inscrit dans une verticalité. C’est par une actualisation constante, dans l’instant présent, que la prophétie se fait éveil. Elle définit ainsi une ascèse atemporelle dans laquelle la musique mais aussi l’alphabet secret de sa lingua ignota font signe ou accord, sans passer par l’interprétation temporelle. En nous introduisant à l’œuvre somptueuse d’Hildegarde de Bingen, Audrey Fella pose les jalons d’une spiritualité chrétienne affranchie des limites dogmatiques, d’une célébration de la vie, de l’inscription co-créatrice de l’être humain dans l’univers. Dixième enfant d’une famille noble de Bemersheim, en Rhénanie, Hildegarde reçoit, dès l’âge de trois ans, des visions. Et cela durera soixante dix-huit ans ! C’est peut-être en partie pour cette raison que ses parents la confient très tôt – à huit ans – au couvent dépendant du monastère bénédictin de Disibodenberg, à soixante kilomètres de là, tout près de Mayence. La mère supérieure du couvent, Jutta de Sponheim, une amie de ses parents, veille à son instruction. Hildegarde prononce ses vœux perpétuels au couvent et reçoit, vers l’âge de quinze ans, le voile monastique des mains de son évêque. À la mort de Jutta de Sponheim, Hildegarde a 38 ans. Elle est élue, par les sœurs du monastère, abbesse du couvent. Toutes ces années lui ont permis de se former à la vie monastique, rythmée par le travail, l’étude et la prière liturgique, et aussi d’acquérir une érudition immense – même si elle se dit volontiers ignare. Au cours d’une vision, à l’âge de 42 ans et sept mois (c’est elle qui précise !), Hildegarde reçoit de Dieu l’ordre de rendre ses visions publiques. Écris ce que tu vois et ce que tu entends ! Hildegarde doit vaincre de fortes résistances intérieures pour obéir à l’ordre reçu. Elle raconte elle-même qu’il a fallu qu’elle tombe malade pour commencer enfin, avec l’aide du moine Volmar qui écrit sous sa dictée, à composer son premier livre, le Scivias (Connais les voies). Suivent alors dix années d’un travail monumental traversées de beaucoup de doutes et d’hésitations. Hildegarde va même jusqu’à solliciter l’avis du pape. Pour cela elle demande son aide à Bernard de Clairvaux. En 1148, lors du grand synode de Trèves, devant toute l’assemblée des cardinaux, des évêques et des prêtres réunis, Eugène III prend un des écrits d’Hildegarde, le lit à voix haute et conclut à son adresse : «Écrivez donc ce que Dieu vous inspire». Mais qu’y a-t-il donc dans ce livre plein de lumières, de couleurs et de visions étranges ? En réalité, Hildegarde retrace dans cet ouvrage l’histoire sainte depuis la création du monde jusqu’à la rédemption finale en passant par l’Incarnation, la crucifixion, la Résurrection et l’édification de l’Église. À chaque chapitre, elle décrit la vision, l’interprète et lui donne son sens spirituel. Elle le fait avec les codes de son temps – qui sont les codes bibliques – enrichis par la lecture des Pères de l’Église. Elle y ajoute une vigueur et une audace de style tout à fait étonnantes. On comprend que ces pages incandescentes aient inspiré Dante Alighieri, lorsqu’il composa, deux siècles plus tard, la Divine Comédie, le chef-d’œuvre de la langue italienne naissante. Pendant toutes ces années, le petit couvent féminin de Disbodenberg continue de vivre à l’ombre du monastère bénédictin masculin dont il dépend. Pourtant, le couvent rayonne, les vocations se multiplient et c’est lui, sans doute à cause du rayonnement d’Hildegarde, qui attire les dons. Hildegarde, logiquement, veut fonder sa propre abbaye. Le père abbé s’y oppose. Hildegarde tombe malade et son état s’aggrave. Après quelque résistance, le père abbé laisse la supérieure du petit couvent voler de ses propres ailes. Mais c’est l’indépendance qu’elle veut, pas l’exil. Elle s’installe à quelques kilomètres de là, près de Bingen, à Ruperstberg où elle terminera sa longue vie. Et lorsqu’il s’agira pour elle, devant l’afflux des vocations, de fonder une autre abbaye, elle n’ira pas non plus bien loin. Le monastère d’Eibingen, qu’elle ouvre environ vingt ans plus tard, est lui aussi tout proche. Ainsi, celle dont les paroles ont franchi les frontières du temps et de l’espace ne sortit pas, de son vivant, d’un tout petit quadrilatère de quelques dizaines de kilomètres, au cœur de la Rhénanie. Mais Hildegarde n’est pas seulement une visionnaire, c’est aussi une musicienne. Elle compose des pièces liturgiques, 77 pour être exact, dont certaines sont aujourd’hui disponibles en CD ! Car ces pièces sont parmi les premières à nous avoir été transmises intégralement. Ainsi, le drame de l’Ordo Virtutum (L’Ordre des vertus), entièrement composé par Hildegarde et mis en scène au monastère de Ruperstberg en 1152 par les religieuses du couvent naissant, sera joué à Cologne en 1982, huit cents ans plus tard. Hildegarde n’a pas fini de nous surprendre. Elle est femme de son temps, libre des préjugés que les siècles suivants imposeront aux femmes. Elle dirige, commande, fonde, acquiert, discute pied à pied avec les autorités religieuses et politiques. Mais surtout, chose étonnante chez cette femme recluse et qui n’a pas quitté sa Rhénanie natale, elle se met en route pour prêcher. Ainsi, de 1158 à 1170, elle prêche en public à Mayence, Wurtzburg, Bamberg, Trèves et Cologne. Mais surtout, inlassablement, elle écrit. Selon l’ordre jadis reçu, elle consigne ses visions. Le Livre des mérites de la vie l’occupe quatre ans, le Livre des œuvres de Dieu, onze ans. Pendant cette époque, elle écrit une Physique et un livre sur les causes des maladies et la manière de les soigner. Ce sont les deux seuls ouvrages médicaux qui nous soient parvenus du XIIe siècle. Certains y ont vu la partie émergée d’une science d’initiés. Mais il s’agit beaucoup plus sûrement de faire droit, avec les connaissances du temps, au souci de soigner l’homme global. Car c’est l’homme qui est au centre de la théologie d’Hildegarde, l’homme-Dieu bien sûr, le Christ, mais qui rejoint à jamais l’homme concret. Hildegarde a retranscrit ses visions dans de superbes enluminures au symbolisme lumineux. Trois siècles avant Léonard de Vinci, elle représente dans une de ses visions l’homme aux bras étendus situé au centre du cosmos. Il a été créé libre. Il peut, à l’image de son créateur s’élever vers Lui. Telle est sans doute la leçon que l’on peut tirer de la vie de cette grande mystique aux multiples dons et au destin hors du commun qui meurt à 81 ans dans son monastère de Rupertsberg, entourée de ses sœurs et dont la renommée est si grande vers la fin de son existence que le récit de sa vie a déjà été commencé de son vivant. Puis oubliée par des siècles trop sages et masculins, elle fut redécouverte à la fin des années 80. Elle devint le porte-parole de toute une littérature hermétique, l’enseigne de certaines médecines parallèles et d’une vision holistique et féminine du monde et de Dieu même. |
HILDEGARDE DE BINGEN, LA SENTINELLE
INVISIBLE |
AUDREY
FELLA |
Edition
LE COURRIER DU LIVRE |
2009 |
Comment
expliquer l’extraordinaire réputation d’Hildegarde
de Bingen, la large diffusion de son œuvre et la permanence de son
culte ? Certains
personnages historiques sont plus ou moins appréciés selon qu’ils entrent ou
non en résonnance avec les aspirations d’une époque. Hildegarde est l’exemple
vivant d’un statut élevé de la femme au Moyen-âge et d’une liberté d’action
sans égale. En outre, elle accorde un sens hautement spirituel à la vie. Elle
reconnaît qu’un lien mystérieux unit toutes les créatures entre elles, qu’une
unité régit tout le cosmos. Dans sa vision, la nature et l’homme, l’âme et le
corps, sont interdépendants. Ce
sens de l’harmonie, indispensable à l’équilibre du monde, l’a conduite à
entrevoir la relation entre le désordre de l’Univers et celui de notre
conscience. Hildegarde de Bingen est plus proche de nous qu’il n’y parait.
Son œuvre diverse et variée constitue un héritage précieux pouvant servir de
base au renouveau spirituel et au ressourcement du monde. En cela, elle est
toute désignée pour ouvrir ce nouveau millénaire et nous conduire sur des
chemins intemporels, où il ne s’agit plus de consacrer tous nos efforts à ce
que nous souhaitons devenir, mais bien d’habiter présentement ce que nous
sommes. Ce livre développe les sujets suivants : La vie d’Hildegarde de Bingen entre contemplation et action,
l’éloge de l’audace, l’enseignement bénédictin, le monastère, une nouvelle
fondation, ses œuvres d’amour, son combat au sein de la vie religieuse,
l’abbesse et le philosophe, l’hérésie cathare, l’heure du chien de feu, ses
voyages, son œuvre : voie d’accès au divin, mystique et mysticisme, ses
visions, ses prophéties, du Scivias au livre des heures divines, son œuvre
scientifique, médicale, musicale et littéraire, Hildegarde gardienne de la
tradition, le nouvel Adam, l’homme au centre de l’Univers, l’éternel retour,
ses visions apocalyptiques, la Jérusalem céleste, le Temple de l’Homme, la
roue cosmique ou l’achèvement de l’œuvre, du magistère spirituel, initiation
royale et sacerdotale, les étapes du salut, les états multiples de l’être,
l’expérience intérieure. |
hildegarde de bingen
– scivias |
H.
de bingen |
Edition
ARBRE D’OR |
2006 |
||
Quand
le Pape Eugène III vint à Trêves avec Saint Bernard, il entendit certainement
parler de la sainte abbesse, dont la renommée grandissait chaque jour, et il
n’est pas improbable que les premières parties du Scivias lui aient été
présentées pour être soumises à son approbation. Je dis les premières
parties, car l’ouvrage ne fut achevé qu’en 1151 et la visite du Pape Eugène
date de 1147. |
histoire de la philosophie occulte |
alexandrian |
Edition
PAYOT |
1994 |
La
philosophie occulte, unit l’ésotérisme, transmission de la Tradition qui
est au cœur secret des grandes religions, et l’occultisme, théorie générale
des vertus secrètes des choses. Cette quête sans cesse recommencée a pris des
formes diverses selon les lieux et les époques –gnose, kabbale, alchimie,
médecine universelle – mais elle se fonde toujours sur les mêmes bases et
transmet ses secrets de génération en génération. L’auteur,
Alexandrian, s’attache à rendre compte de la
variété et de la richesse de ces traditions ; des temps antiques au
monde moderne, il en propose un panorama complet, fondé sur une documentation
de première main avec des anciens manuscrits de magie, des traités
métaphasiques, des manuels de l’Inquisition, les minutes de procès en
sorcellerie. Il offre ainsi une boussole sûre pour s’orienter dans cet immense
labyrinthe de ces doctrines mystérieuses et souvent difficile à comprendre. Au sommaire de cet ouvrage de 400 pages : Prologue : Les origines de la magie occidentale - la
recherche du secret des secrets - l’enseignement
initiatique, la Rose+Croix et le Franc-maçonnerie -
Triomphe des valeurs occultes - La
grande Tradition et la Gnose : La gnose
simonienne - les Pères du système gnostique - Hermès Trismégiste,
les sept archontes - la recette d’immortalité -
Sophia et les femmes gnostiques - Le serpent Ouroboros et l’orgie
rituelle - l’héritage du trésor de lumière - Les
mystères de la Kabbale : Le Zohar
- les débuts de la kabbale philosophique - la
doctrine du siècle doré - les alphabets célestes et
terrestres - le dogme de la Haute Magie -
l’Ordre kabbalistique de la Rose+Croix - L’Arithmosophie : La mathèse et les lois du
calcul métaphysique - la géométrie occulte
- la stéganographie - Les nombres arithmiques de l’histoire - la
philosophie de l’absolu - L’Alchimie
triomphante : Le Grand Œuvre et la Pierre philosophale
- les alchimistes malgré eux - les
classiques de la littérature alchimique - l’hyperchimie et l’hylozoïsme -
l’alchimie au XXe siècle - La
conquête de l’avenir par les arts divinatoires :
La pronostication et les prophéties - l’astrologie
- la géomancie - la physiognomonie - la
chiromancie - la métoposcopie - l’oniromancie
- la divination par les miroirs et la boule de cristal
- la cartomancie et les tarots - la rabdomancie
- La
médecine hermétique et la thaumaturgie : La révolte
médicale de la Renaissance - la médecine spagyrique et Paracelse - le médecin des 3 S
contre le médecin de l’archée -
Théorie et application du magnétisme animal et Mesmer - la
thaumaturgie et ses techniques - Médecine occulte mixte et métiatrie - Les
communications avec l’invisible : La goëtrie
- les duos médiumniques - l’illuminisme
- les voyages extatiques - la poursuite de la
« chose » - La voie interne du martinisme ave L.
C. de Saint Martin, Willermoz et Martinez de Pasqually - la
théodoxie universelle - l’occultisme
contre le spiritisme - Allan Kardec - les
expériences du dédoublement - la synthèse du visible et de
l’invisible - La
magie sexuelle : Ontologie de l’acte sexuel -
l’érotisme diabolique - le sabbat -
l’ensorcellement et la possession - la messe
noire - les unions immatérielles
- la sanctification du sexe - la
hiérogamie dans les temps modernes - Index
des Maîtres de l’Occulte (prés
de 200 noms) -
|
histoire de l’imagination |
Dom
Pierre miquel |
Edition Le Léopard d’or |
1994 |
On part de l’imaginaire dans la Bible en
passant par l’antiquité et le Moyen-Âge pour arriver aux temps
modernes. Une belle histoire. « Folle du logis » selon
Malebranche, « reine des facultés » selon Baudelaire, l’imagination
a connu suivant les époques la faveur et la disgrâce. Après avoir parcouru
brièvement cette histoire de l’imagination, on peut s’interroger sur son rôle
dans le Révélation et dans la théologie. Pour se manifester aux hommes, Dieu
a-t-il recours à l’imagination ou bien est-ce l’homme qui, pour franchir les
limites où sa raison se heurte, fait appel à l’imagination ? L’au delà est le
domaine privilégié de l’imagination : l’enfer, le purgatoire, le ciel
sont-ils des lieux de rêve, peuplés d’êtres fictifs, les démons et les anges,
ou bien les descriptions qu’on en donne répondent-elles, non seulement à un
besoin, mais à une réalité ? Les descriptions de l’au-delà et des êtres
intermédiaires sont très semblables dans toutes les religions. La révélation
biblique est sobre sur ce point, mais certains théologiens, beaucoup de
prédicateurs et quelques mystiques ont comblé ce qui leur paraissait une
lacune. On peut comprendre ce souci : l’homme ne peut penser sans
image ; elle lui sert de support, mais le risque est qu’elle devienne un
écran au lieu de rester une étape. Par ailleurs, une abstraction ne peut
mobiliser le dynamisme de la volonté : l’image seule entraîne. Ainsi la
fonction de l’imagination se révèle à la fois indispensable- même en
théologie- malgré les dérives que peut occasionner son emploi. Au sommaire de cet ouvrage : L’imaginaire et l’imagination
- Situation de l’imagination - la nature et la
politique - le commerce et le jeu - L’art
figuratif et l’art abstrait - la littérature et la science fiction - la mythologie
et la liturgie - L’invisible au-delà - La
Bible et l’imaginaire biblique - les récits d’origine et les
événements fondateurs - les théophanies - les récits
de visions - les Apocalypses - La
Cantique des cantiques - L’inspiration créatrice dans le livre de
Job - Les récits eschatologiques dans les synoptiques
- L’Apocalypse johannique - les apocryphes - le
midrash - la kabbale - les contes hassidiques - L’Antiquité et le Moyen Âge :
Les philosophes grecs : Platon – Aristote –
Plotin – Proclus -- les spirituels bouddhistes -
L’illusion universelle - La pratique des mandalas et des
mantras - Les mystiques musulmans : Ibn Arabi et Ibn al Faridh - Rumi et l’imagination maitresse
d’illusion qui engendre la peur, l’imagination peut rendre fou, l’imagination
est cause de souffrance, imagination et réalité, imagination et
spiritualité - Attar -
l’imagination facteur d’unité ou de dispersion ? - Les
Pères grecs : L’inspiration biblique selon Origène -
Le refus du docétisme - saint Basile et saint Cyrille de
Jérusalem - Rien n’est beau que le réel par Grégoire de
Nysse - Le monde symbolique de l’imagination chez le Pseudo
Denys - Rôle positif de l’imagination chez Synésios
de Cyrène - Dangers de l’imagination d’après la
Philocalie - Calliste et Ignace Xanthopouloi
- Les Pères latins : Saint Augustin -
Saint Grégoire le Grand et le dépassement des images - Scot
Erigène et Théophania et phantasia
- saint Bernard et l’imagination protectrice -
Thomas de Cîteaux et les deux excès - Guillaume de Saint-Thierry,
Dieu est inimaginable - Pierre le Vénérable :
L’au-delà est inimaginable - Abélard et l’imagination inspiratrice
de l’artiste - Guigues le
chartreux et le renoncement aux images - Hugues de saint
Victor : imagination, raison et contemplation - Saint
Pierre Damien : l’incarnation en vérité - Les
philosophes médiévaux - L’Âge classique : Les
philosophes des 16e et 17e siècle :
Léonard de Vinci : l’imagination et l’expérience -
Montaigne : l’imagination et l’expérience - Ambroise Paré et
l’imagination psycho-somatique -
Giordano Bruno : l’imagination, faculté de synthèse -
Cyrano de Bergerac et l’imagination extravagante -
Spinoza et l’imagination prophétique - Jacob Boehme et les deux
faces de l’imagination - Malebranche et l’imagination
« folle du logis » - Pascal et l’imagination
ennemi de la raison - Les saints des 16e
et 17 siècles - Les réformateurs Luther -
Calvin et Viret - Sainte Thérèse d’Avila et
l’imagination source de distraction - Saint Robert
Bellarmin et les images de la Trinité - Saint Jean de
la Croix : l’imagination n’est qu’un moyen - Saint Ignace de
Loyola et l’imagination utile à la composition du lieu
- Saint François de Sales : l’imagination faculté
ambigüe - Saint Vincent de Paul : l’imagination utile
en spiritualité mais dangereuse en théologie - Marie
de l’Incarnation : l’imagination, une puissance à surmonter
- Les temps modernes : Le
romantisme : Caracciolo : l’imagination, remède contre la
tristesse et l’ennui - Kant : l’imagination, le
sensible et l’invisible - Schleiermacher :
l’imagination, la foi et l’intériorité -
Baudelaire : l’imagination inspiratrice des arts
- L’existentialisme - Imagination et
croyance - magie de l’imagination
- l’imagination dépassement du réel - le
surréalisme - la psychanalyse -
illusions utiles ou sans avenir ? - Les paradis
artificiels - Sainte Thérèse de Lisieux
- le mythe, voie d’accès à l’invisible et à la
connaissance - Déviations théologiques dues à l’imagination
- |
histoire de mes malheurs |
Pierre
abelard |
Edition
MILLE ET UNE NUITS |
2001 |
||
Et
là, c'est une histoire vraie. Si vraie qu'elle se déroule en partie près de
Nogent-sur-Seine, au Paraclet - en grec, le consolateur -, nom que donna
Pierre Abélard à l'oratoire métamorphosé ensuite par et pour Héloïse, en une
prospère abbaye. Si vraie qu'elle est connue grâce aux écrits des deux amants
: l'autobiographie d'Abélard et l'échange épistolaire avec Héloïse, datée des
années 1132-1133. Les lettres originales ont disparu mais la copie qui passe
pour être la plus ancienne, est conservée à la médiathèque du Grand Troyes :
c'est le fameux manuscrit 802. « Il aurait été copié entre 1231 et 1238, dans
l'entourage de l'évêque de Paris Guillaume d'Auvergne, à partir de documents
issus de l'abbaye du Paraclet », précise Pierre Gandil,
directeur adjoint, avant de rappeler : « Le manuscrit renferme huit lettres
explicitement attribuées à Abélard et Héloïse. » Ces textes, régulièrement
réédités, méritent d'être lus et relus pour leur richesse et leur force.
Finalement, elle a
cédé pour ne pas contrarier Abélard…Mais tous deux ont tout fait pour que
leur mariage reste ignoré. Héloïse en aurait subi les foudres de sa famille. |
HISTOIRE DES IDÉES DES HOMMES SUR DIEU |
Marc-Alain Descamps |
Edition de la Hutte |
2012 |
Aucun
peuple n’a jamais existé sans une croyance en un ou plusieurs dieux. Chaque
siècle a modifié le regard des hommes sur le Divin. Notre exploration du
système solaire et, au-delà du Cosmos, change nos idées sur Dieu dans une
colossale mutation spirituelle Grâce à cette histoire, nous allons croiser Dieu dans le cœur des hommes, dans les systèmes de morale des sociétés, et dans notre vision de l’Univers infini et indéfini. Qu’est-ce
que Dieu ?
Un mot, un nom, une croyance ou un vécut ? Dieu
est devenu dans l’histoire de l’humanité un sujet passionné, source de
conflits et de guerre. Pourquoi ? Parce que Dieu est un des mots auquel
on a donné le plus de sens différents. Finalement il ne veut plus rien dire
et chacun donne à ce mot des sens opposés. Le pire est quand certains veulent
donner un nom à Dieu, alors reconstruisant la Tour de Babel, ils ne se
comprennent plus et s’entretuent. Dieu,
« une ténébreuse affaire », écrivait déjà le philosophe
anglais Hume au XVIIIe siècle. L’affaire est si compliquée que l’on ne sait
même pas comment poser la question : « Qui est Dieu ? »
ou « Qu’est ce que Dieu ? ».
Dans le second cas on préjuge que Dieu est une personne, comme un humain, et
l’on tombe dans l’anthropomorphisme, qui est la tentation majeure et le
défaut universel : on ne sort pas de l’homme et l’on pense Dieu comme
s’il était un homme. Pour
éviter de retomber dans les guerres de religion, la première découverte à
faire est de reconnaître que Dieu n’est jamais apparu de façon divine à tout
un groupe d’hommes et ne leur a jamais parlé tout haut collectivement,
pourquoi ? Ainsi
Dieu est-il pour beaucoup un objet de croyance et surtout un acte de foi.
Pour beaucoup Dieu est une affaire de religion et l’on ne doit pas en parler
en dehors. Chaque religion est un groupe d’hommes et de femmes qui s’arroge
le droit exclusif de parler de Dieu. Les religions ont confisqué l’idée de
Dieu et en ont dégouté les autres. Au sommaire de cet ouvrage sur l’interprétation du mot Dieu : Chapitre 1 : Dieu est il un animal ? -le Totémisme et l’animisme - Fétichisme et chamanisme - Les bêtes ont été les mères de l’humanité - L’homme s’extrait et se sépare de l’animal - L’homme asservit et extermine les animaux - L’homme protège les animaux - Chapitre 2 : Dieu est il une femme ? - la déesse Terre-Mère - Les civilisations patriarcales et le retour du féminin - le sexe de Dieu - les plaidoyers féministes - Chapitre 3 : Dieu est il méchant ? - Conjurer les menaces de la nature - Les dieux des volcans - Les dieux cannibales - le dieu du mal ou le dualisme - L’invention du « bon Dieu » par les philosophes grecs - le dieu de la guerre chez les juifs - Excision et circoncision - Jésus et le christianisme - Mystiques, Sacré-Cœur et Béguines - le dieu d’Amour des E. M. I. (expérience de mort imminente) - Chapitre 4 : Dieu est-il unique ? ou l’invention du monothéisme - le premier monothéisme égyptien - La découverte du dieu unique par les grecs - Le passage du « vrai dieu » au « dieu universel » - Les drames de la Trinité et des hérésiarques - le monothéisme musulman - L’hénothéisme et le refus de l’intolérance - Chapitre 5 : Dieu est il rationnel ? - Les premiers penseurs de Dieu - La raison dans la foi - De la théodicée à la théosophie - les contradictions et les apories - Les mystiques et la théologie apophatique - Le Dieu intérieur ou Dieu est en vous - Chapitre 6 : Dieu est il mort ? - La mort de Dieu - Les athées célèbres et individuels - Les nouvelles idoles - Les preuves de l’existence de Dieu - Le Sacré cosmique - Chapitre
7 :
Dieu est il le Créateur ? - Le
Dieu émanateur ou l’Univers corps de Dieu - Le Dieu
Providence - Bibliographie des ouvrages sur le sujet - |
10 I
IMAGINAIRE
ET PENSḖE – DḖSIRḖE
ERASME, MARTIN LUTHER, NICOLAS DE CUES – Trois imaginaires, trois
modèles de pensées - |
Olivier
Rimbault |
Presses
Universitaires de Perpignan |
2016 |
||
Si
l’on devait résumer l’ouvrage d’après un thème botanique, la Folie serait le
tronc commun de l’Humanité. Nos attitudes à répétition qui se suivent sans
s’apprendre en seraient son écorce ou scories. Enfin, la philosophie, dans le
droit-fil de la pensée des pères de l’Antiquité, en serait la sève. Avec
son Eloge de la folie, celui qui cherche à pincer « plutôt
qu’à mordre » signe un coup de maître. Il n’y a qu’à voir le nombre de
contempteurs de l’ouvrage pour s’en rendre compte ! Du vivant de
l’auteur déjà, son Eloge est condamné à Paris et à Oxford. Ses
prises de position du style « des subtilités plus subtiles encore
encombrent les voies où vous conduisent les innombrables scolastiques »
ne lui valent pas une franche amitié de la part des instances d’autorité
susnommées… En pleine Contre-Réforme, Erasme préférera, choisira un
profil-bas et ira jusqu’à présenter ses excuses à ceux que ses paroles
auraient blessés. Entre
Spinoza et Rabelais, se tient Erasme, prince des mots et chantre d’un
utilitarisme humanitaire que beaucoup lui envieront, sans parvenir à son
génie du sous-entendu critique. Le château mental d’Erasme est vaste. Ses
étages sont ceux d’un roi mais ses oubliettes sont d’un juge. D’une langue
sapide (puissamment retranscrite ici dans la traduction de Claude Blum), il dégorge
nos travers (dé)raisonnables, passés ou actuels. Si la folie est sœur de
l’imagination (cette dernière surnommée « la folle du logis »),
alors l’esthétique Renaissance du propos saute aux yeux. Personne ne s’y
trompe, et malgré un mea culpa hypocrite nonobstant la
tranquillité de son auteur, l’Eloge de la folie est le bestselling book européen de son
temps ! Rapidement traduit en langues vulgaires, le livre et son aura de
brûlot anticlérical se répandent rapidement. L’Eloge, c’est aussi l’un
des livres les plus pourchassés de tous les temps. Le parlement de Paris, la
Sorbonne, les théologiens de Louvain, condamneront sa sortie. En 1559, c’est
la Bibliothèque apostolique vaticane qui l’inscrit sur sa prestigieuse (et
sinistre) liste des livres mis à l’Index, que tout bon chrétien doit se
garder d’ouvrir sous peine de rôtir dans les flammes de l’Enfer ! Comme
si une telle « publicité » ne suffisait pas, tous les écrits
d’Erasme seront interdits par le Vatican jusqu’en… 1930. En
cinq années, l’Eloge en était déjà à sa troisième réédition latine.
C’est à cette occasion qu’en 1516 Hans Holbein se voit proposer d’apporter
une touche picturale à l’édifice humaniste. Ses 82 saynètes successives,
réalisées à la plume et à l’encre, ne servent pas tant à illustrer
littéralement le texte qu’à l’enrichir sur la base de l’imagier populaire de
l’époque. 17 ans avant son célèbre portrait des Ambassadeurs, Holbein
s’essaie peut-être déjà au jeu des anamorphoses… spirituelles, celles-là…Des
dessins originaux tenus au secret dans les profondeurs capitonnées du Cabinet
des estampes du Kunstmuseum de Bâle. Très altérés
par le temps, presque illisibles pour certains, ces derniers ont nécessité le
recours à un scanner rotatif, le procédé le plus fin en matière de
photogravure qui a permis de nettoyer les traits, du fond coloré de la page.
Agrandis à 300%, scannés, puis débarrassés de leurs taches après cinq siècles
d’humidité et d’oxydation du papier, l’intégralité des 82 dessins d’Holbein a
trouvé sa logique au sein de cette édition flambant neuve. Soit à leur place
exacte, conformément à l’ouvrage d’origine. Un travail exceptionnel auquel
les éditions Diane de Selliers sont rompues par le poids de l’expérience.
Depuis plus de 20 ans, cette recherche de la perfection prodigue aux grandes
œuvres littéraires une vitalité nouvelle. De
fait, la pointe sèche d’Holbein le Jeune n’est pas la seule à se prêter à
merveille à l’exercice. Les contemporains d’Erasme (Hans Holbein, Albrecht
Dürer, Quentin Metsys) et leurs héritiers directs sont pour la première fois
réunis au cœur rouge du coffret. Un Eloge à la folie de la
peinture qui regroupe près de 200 pièces de la production artistique du Nord,
dont bon nombre d’œuvres rarissimes ou inédites, soustraites au monde et
cachées dans l’obscurité de collection privées… Telle cette version du Portrait
du vieil homme grotesque (page 139), moins connue que « sa
jumelle » conservée au musée Jacquemart-André, à Paris. Comme à son
habitude, l’éditeur justifie avec intelligence son choix : « le
diptyque qu’il forme avec le Portrait de la vieille femme grotesque,
conservé à la National Gallery de Londres, est rarement reproduit. Ils ont
été exposés ensemble pour la dernière fois à la National Gallery en 2008,
après 150 ans de séparation ! »Cinq siècles après la parution de l’Eloge,
lesquels de nos littérateurs/penseurs/philosophes se revendiquent avec
authenticité de l’esprit d’Erasme ? Il y aurait pourtant à dire… |
introduction à origÈne suivie d’une
anthologie |
Philippe
henne |
Edition
du CERF |
2004 |
Sans
Origène, il n’y aurait pas de théologie. Tout commence avec lui parce que,
grâce à lui, la réflexion pénètre dans le christianisme.
La
vie mystique elle-même n’échappa pas à sa sagacité. Le commentaire et les
homélies sur le Cantique des Cantiques sont l’œuvre d’un homme mûri par la
réflexion et par l’épreuve. Et pourtant, cet auteur fécond est inconnu du
grand public. Ce qui explique cette méconnaissance, c’est certainement le
soupçon d’hérésie qui accable le maître d’Alexandrie.
|
10 J
jean pic de la mirandole |
Christine
sagnier |
Edition
De Vecchi |
2000 |
||
Exalté par la
découverte des textes de l'Antiquité, diffusés par des lettrés grecs qui ont
fui les Turcs, il décide de s'instruire dans tous les domaines de la
connaissance en allant d'université en université, de Rome à Paris, en
passant par d’autres universités européennes. Pic de la
Mirandole mène un train de vie fastueux et possède une bibliothèque des plus
réputées. Sa culture, son éloquence et son acuité de jugement lui valent
d'être reçu par le roi de France Charles VIII comme par Laurent le
Magnifique, le maître de Florence. Dans l'entourage de ce dernier, il se lie
d'amitié avec le philosophe Marsile Ficin et tente avec lui de concilier la
philosophie de Platon et la théologie chrétienne. La Grèce ne lui suffisant
pas, il se jette aussi dans l'étude des textes hébraïques ainsi qu'arabes et
chaldéens. À 23 ans, il
publie 900 thèses sous le titre : Conclusions philosophiques, cabalistiques et théologiques,
et, grand seigneur, invite tous les érudits à en débattre avec lui à Rome,
quitte à ce qu'il leur paie les frais de déplacement ! L'initiative
déplaît en haut lieu et le 31 mars 1487, Pic de la Mirandole doit renoncer à
plusieurs de ses conclusions, jugées hérétiques par une commission papale.
L'année suivante, il tente de fuir en France la vindicte du Saint-Siège. Mais
il est arrêté à Lyon et brièvement interné au donjon de Vincennes. À sa
libération, il s'empresse de répondre à l'invitation de Laurent le Magnifique
et, mettant fin à ses voyages, s'établit à Florence. Mais le savant est
fauché en pleine jeunesse par une fièvre maligne et meurt pieusement à
Florence, à 31 ans. Le même jour, dans la ville soumise à l'autorité
impitoyable du moine Savonarole, entre le roi de France Charles VIII à la
tête de ses troupes. C'est le début des longues guerres d’Italie qui vont
révéler la Renaissance aux Français... Analyse de l’oeuvre de Pic de la Mirandole : Cette
transcendance divine par laquelle s’affirme la supériorité de Dieu sur
l’homme en tant qu’homme, me semble soulignée avec justesse dans
l’interprétation qu’offre Pic de la Mirandole, dans son fort célèbre De dignitate hominis. Naturellement, Pic a aperçu le
fond ontologique du passage de la Genèse, et souligne le caractère
divin de l’homme ; mais il ne conçoit celui-ci que sur un mode
dynamique, c’est-à-dire que le « lieu de passage » constitué
par l’endroit où dort Jacob se réalise pleinement dans le symbolisme de
l’échelle, symbolisme qui désigne indubitablement une montée vers les cieux,
c’est-à-dire un dynamisme, dynamisme qui n’est possible que parce qu’il repose
sur l’identité ontologique du bas et du haut, de l’humain et du divin ;
mais encore faut-il actualiser cette identité. L’humanisme
de Pic de la Mirandole ne consiste pas en une apologie de l’homme en tant que
tel ; nulle trace dans ses écrits d’une admiration béate d’une humanité
unifiée ou de droits inaliénables. L’homme de Pic de la Mirandole est digne
d’admiration parce qu’il est capable de se projeter au-delà de lui-même,
parce qu’il est capable précisément de se projeter en Dieu ; ce n’est pas
un humanisme intrinsèque qu’il décrit, mais un humanisme qui tire sa
légitimité d’un possible, d’un potentiel inscrit en l’homme, qui n’est autre
que celui de devenir Dieu. Or, rien n’est plus significatif à cet égard que
l’interprétation qu’il donne de l’échelle de Jacob dans le De dignitate hominis. Après
avoir loué les théologiens chrétiens, voici le dessein qu’il assigne à
l’humanité : « Et sans nous contenter des nôtres, consultons
le patriarche Jacob, dont la figure resplendit, sculptée sur le siège de la
gloire. Ce père très sage (saptientissimus)
nous instruira, lui qui dort dans le monde inférieur (in inferno dormiens) et qui
veille dans le monde supérieur (mundo in superno vigilans). Mais il
nous instruira en figure (per figuram) (car
c’est en figure que tout leur arrivait), disant qu’il y avait une échelle
dressée des tréfonds de la terre jusqu’aux sommets du ciel, répartie en une
longue série de multiples degrés : au sommet siège le Seigneur, les
anges contemplateurs y montent et descendent tour à tour. C’est ce que
nous devons faire, nous qui voulons imiter la vie angélique. » Deux
enseignements sont ici fondamentaux. D’une part, l’échelle de Jacob est
conçue comme cela même qui établit un lien de continuité entre le
monde sublunaire et le monde céleste, autrement dit entre le divin et
l’humain. Le fond ontologique qui structure les interprétations majeures de
ce texte demeure inchangé : il y a continuité ou identité entre le divin
et l’humain, et non rupture ou dissemblance. Sur ce point, Pic ne fait que
reprendre l’interprétation magistrale qu’en avait donnée Philon d’Alexandrie.
Mais il convient d’autre part de considérer cette continuité sur le mode
dynamique : il nous faut emprunter l’échelle pour nous convertir, au
sens néoplatonicien du terme, pour retrouver notre essence divine. Autrement
dit, ce mouvement de retour où se ressaisit l’essence divine de l’homme n’est
possible que sur fond de l’identité de l’essence divine et de l’essence
humaine. Grâce à cette identité ontologique, il nous est possible de gravir
progressivement les échelons jusqu’à Dieu. « Il
faut d’abord, écrit Pic, que nous soyons instruits et entraînés à nous
mouvoir comme il faut de degré en degré, sans jamais dévier de l’axe de
l’échelle ni faire obstacle au cheminement des autres. » Il est vrai que
Pic insiste davantage sur la progressivité du retour en Dieu, et ne
procède pas à la violence métaphysique de Maître Eckhart ; ou plutôt, si
le résultat est identique, il n’en est pas moins plus progressif, plus lent à
venir. Avant que l’homme ne se découvre Dieu, il lui faut avoir gravi chaque
échelon, être passé par le stade angélique, et avoir reçu des anges,
eux-mêmes descendus de l’échelle pour annoncer la bonne nouvelle, l’appel à
la divinisation. « Appelés
avec tant de douceur (blande), invités avec
tant de bonté, les pieds ailés comme des Mercures terrestres, nous volerons
vers l’étreinte de cette bienheureuse mère, et nous jouirons de la paix
désirée – paix très sainte, indissoluble union, amitié unanime, grâce à laquelle
toutes les âmes non seulement s’accordent en un unique esprit qui est
au-dessus de tout esprit, mais d’une manière ineffable, se fondent
complètement dans l’un. Voici l’amitié que les Pythagoriciens disent
être la fin de toute philosophie ; voici la paix que Dieu établit dans
les lieux élevés, et que les anges sont descendus sur terre annoncer aux
hommes de bonne volonté, afin que les hommes, montant par elle au ciel,
deviennent eux aussi des anges. » Malgré
l’apparente quiétude de ce mouvement, il ne faut guère sombrer dans une
interprétation trop prudente des propos de Pic ; il est indubitable que
le résultat est tout à fait similaire à celui qu’obtient Maître
Eckhart ; de la même manière que celui-ci voyait dans le songe de Jacob
une allégorie par laquelle l’âme se reposait en la déité, et inversement par
laquelle Dieu se reposait dans la petite étincelle de l’âme, l’issue de
l’ascension chez Pic n’est autre que le repos de l’âme dans la déité, et
celui de la déité dans l’âme. Pic écrit ainsi sans équivoque que le dessein
final de l’ascension de l’échelle n’est autre que cet « unique
esprit » dans lequel se réconcilient l’homme et Dieu qui ne font plus
qu’un, afin que « notre âme devienne elle aussi la demeure de Dieu (Dei
domus), afin qu’après s’être dépouillée de
toutes ses impuretés par la morale et la dialectique, elle s’one de la
multiple philosophie comme d’une beauté princière, qu’elle festonne le sommet
des portes par la théologie, que descende le Roi de gloire et qu’il vienne
avec le Père établir en elle sa demeure. »[
Nulle
équivoque n’est ici possible. Dès lors que Dieu est en mesure de venir
établir sa demeure dans l’âme, cela signifie l’actualisation de celle-ci en
tant qu’elle a mis au jour son identité ontologique avec celui-là. La continuité
de l’univers divin avec l’univers humain est ainsi à la fois la condition
de possibilité de cette réconciliation finale, et l’effet de
l’identité originaire. Condition de possibilité parce que sans elle
l’élévation graduelle de l’échelle ne serait guère possible, mais aussi effet
car s’il n’y avait plus cette identité du divin et de l’humain à
reconstituer, il n’y aurait plus de raison que Dieu vienne annoncer par ses
anges l’appel à la réunification Pic
de la Mirandole ne fonde pas l’autonomie du sujet, il fonde au contraire sa
dignité dans la potentialité d’un devenir divin, qu’il lui faut toutefois
actualiser, lorsque surgit l’appel. Il ne s’agit donc pas d’une
dimension d’affranchissement toute faustienne du divin, mais d’un retour à
celui-ci sur fond d’identité ontologique, héritée de toute une tradition
néoplatonicienne et ésotérique. On partage ainsi pleinement l’interprétation
de Louis Valcke pour lequel « l’intérêt de
l’œuvre et de l’évolution intellectuelle de Pic ne réside donc pas dans quelque
non-conformisme qui l’aurait conduit à ébaucher ou à anticiper, même
inconsciemment, certains traits de la modernité. Sa pensée et sa réflexion se
meuvent tout entières à l’intérieur du cadre philosophique et théologique
qu’il avait reçu en héritage. Exalté par
la découverte des textes de l'Antiquité, diffusés par des lettrés grecs qui
ont fui les Turcs, il décide de s'instruire dans tous les domaines de la
connaissance en allant d'université en université, de Rome à Paris, en
passant par d’autres universités européennes. Pic de la
Mirandole mène un train de vie fastueux et possède une bibliothèque des plus
réputées. Sa culture, son éloquence et son acuité de jugement lui valent
d'être reçu par le roi de France Charles VIII comme par Laurent le Magnifique,
le maître de Florence. Dans l'entourage de ce dernier, il se lie d'amitié
avec le philosophe Marsile Ficin et tente avec lui de concilier la
philosophie de Platon et la théologie chrétienne. La Grèce ne lui suffisant
pas, il se jette aussi dans l'étude des textes hébraïques ainsi qu'arabes et
chaldéens. À 23 ans, il
publie 900 thèses sous le titre : Conclusions philosophiques, cabalistiques et théologiques,
et, grand seigneur, invite tous les érudits à en débattre avec lui à Rome,
quitte à ce qu'il leur paie les frais de déplacement ! L'initiative
déplaît en haut lieu et le 31 mars 1487, Pic de la Mirandole doit renoncer à
plusieurs de ses conclusions, jugées hérétiques par une commission papale.
L'année suivante, il tente de fuir en France la vindicte du Saint-Siège. Mais
il est arrêté à Lyon et brièvement interné au donjon de Vincennes. À sa
libération, il s'empresse de répondre à l'invitation de Laurent le Magnifique
et, mettant fin à ses voyages, s'établit à Florence. Mais le savant est
fauché en pleine jeunesse par une fièvre maligne et meurt pieusement à
Florence, à 31 ans. Le même jour, dans la ville soumise à l'autorité
impitoyable du moine Savonarole, entre le roi de France Charles VIII à la
tête de ses troupes. C'est le début des longues guerres d’Italie qui vont
révéler la Renaissance aux Français... |
JEAN TAULER – LA NAISSANCE DE
DIEU EN TOI |
Gérard ESCHBACH |
Edition O.E.I.L. |
1986 |
Jean
Tauler (1300-1361) est avec Maître Eckhart et Henri Suso, un des trois grands
frères dominicains et penseurs de la « Mystique Rhénane ». C’est
avec des mots forts et puissants qu’il affirme notre condition divine. L’auteur
nous fait pénétrer dans la mystique Tauler. Jean
Tauler est né probablement né vers 1300, ou peu avant 1300, à Strasbourg.
Était-il fils d’un échevin, ou d’un bourgeois ? D’après une phrase
échappée pendant un sermon, il semble issu d’une famille qui ne connaissait
pas l’indigence : « Si j’avais su ce
que je sais maintenant, quand j’étais le fils de mon père, j’aurais choisi de
vivre de son héritage, et non pas d’aumônes ». Cette
petite phrase supporte plusieurs niveaux de lecture. Premier
niveau,
celui de la recherche de Jean Tauler : recherche de pauvreté, de
simplicité. Jean Tauler nous parle ici de son désir de vivre en pauvre du
Christ, et ce thème lui est cher. Second niveau, celui des rapports entre l’ordre dominicain et la société strasbourgeoise au XIVe siècle. |